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Audition parlementaire REVAHB Sandrine Hurel 27 mai 2015 Document 1 Le Premier ministre vient de me confier la responsabilité d’une mission parlementaire, auprès de Marisol Touraine, Ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes, relative à la politique vaccinale en France. C’est avec un grand honneur que je reçois cette mission qui traduit mon investissement sur un enjeu stratégique pour la santé de tous les Français. Sur la base de l’avis du Haut Conseil pour la santé public de septembre 2014, ma mission consistera à faire des propositions concrètes pour envisager l’avenir du principe de de l’obligation vaccinale, et lever les obstacles financiers et culturels - à la vaccination. Au terme des 6 mois de cette mission, je remettrai mes conclusions à Marisol Touraine. 1. « La » vaccination » ? Il n’y a pas « une » vaccination, mais « des » vaccinations. Elles visent des pathologies diverses, différentes quant à leur fréquence et à leur gravité. Dire « la » Vaccination (avec un grand V comme s’il s’agissait d’une valeur sacrée) contribue à fausser le débat et à empêcher toute réflexion sereine sur chacune de ces vaccinations. « Mal nommer les choses, c'est ajouter au malheur du monde », disait Camus. Si l’on dit qu’on veut « Lever les obstacles financiers et culturels à « La » vaccination », on pose d’emblée une problématique biaisée. C’est présupposer que toute vaccination, quelle qu’elle soit, est considérée comme un passage incontournable et non négociable. Le débat est alors impossible. Une bataille interminable peut commencer entre les « pro » et les « anti-vaccins », entre la stupidité béate des uns et l’imbécillité renfrognée des autres, car il faut choisir son camp dès qu’on parle de vacci ns et accepter de se faire soupçonner d’anti -vaccinalisme si l’on ose mettre en doute l’efficacité ou l’innocuité de telle ou telle vaccination. Sortons de ce manichéisme primaire, stupide et contre-productif, et abordons les problèmes sans a priori, ni malhonnêteté, afin de définir au mieux les bénéfices et les risques de chaque vaccination. Si une maladie est très fréquente et très grave, et s’il existe un vaccin efficace et sans danger, tous les gens sensés approuvent la vaccination. Mais si une maladie est rare et peu grave, pourquoi faire courir le risque d’un vaccin ? Il y a donc dans ces deux situations extrêmes un consensus et le rôle des pouvoirs publics est alors facile. En revanche, quand on s'éloigne de ces situations extrêmes, les pouvoirs publics ont à arbitrer. Un vaccin peut certes être très utile et éviter de nombreuses morts, mais il

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Audition parlementaire REVAHB

Sandrine Hurel

27 mai 2015 Document 1

Le Premier ministre vient de me confier la responsabilité d’une mission parlementaire, auprès de Marisol

Touraine, Ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes, relative à la politique vaccinale en France.

C’est avec un grand honneur que je reçois cette mission qui traduit mon investissement sur un enjeu stratégique pour la santé de tous les Français.

Sur la base de l’avis du Haut Conseil pour la santé public de septembre 2014, ma mission consistera à faire des propositions concrètes pour envisager l’avenir du principe de de l’obligation vaccinale, et lever les

obstacles financiers – et culturels - à la vaccination.

Au terme des 6 mois de cette mission, je remettrai mes conclusions à Marisol Touraine.

1. « La » vaccination » ?

Il n’y a pas « une » vaccination, mais « des » vaccinations. Elles visent des pathologies

diverses, différentes quant à leur fréquence et à leur gravité. Dire « la » Vaccination

(avec un grand V comme s’il s’agissait d’une valeur sacrée) contribue à fausser le

débat et à empêcher toute réflexion sereine sur chacune de ces vaccinations. « Mal nommer les choses, c'est ajouter au malheur du monde », disait Camus. Si l’on dit

qu’on veut « Lever les obstacles financiers et culturels à « La » vaccination », on pose

d’emblée une problématique biaisée. C’est présupposer que toute vaccination, quelle

qu’elle soit, est considérée comme un passage incontournable et non négociable.

Le débat est alors impossible. Une bataille interminable peut commencer entre les

« pro » et les « anti-vaccins », entre la stupidité béate des uns et l’imbécillité

renfrognée des autres, car il faut choisir son camp dès qu’on parle de vaccins et

accepter de se faire soupçonner d’anti-vaccinalisme si l’on ose mettre en doute

l’efficacité ou l’innocuité de telle ou telle vaccination. Sortons de ce manichéisme

primaire, stupide et contre-productif, et abordons les problèmes sans a priori, ni

malhonnêteté, afin de définir au mieux les bénéfices et les risques de chaque

vaccination.

Si une maladie est très fréquente et très grave, et s’il existe un vaccin efficace et

sans danger, tous les gens sensés approuvent la vaccination. Mais si une maladie est

rare et peu grave, pourquoi faire courir le risque d’un vaccin ? Il y a donc dans ces

deux situations extrêmes un consensus et le rôle des pouvoirs publics est alors facile.

En revanche, quand on s'éloigne de ces situations extrêmes, les pouvoirs publics ont à

arbitrer. Un vaccin peut certes être très utile et éviter de nombreuses morts, mais il

peut aussi causer des accidents mortels. Que fait-on alors de ceux qui ont été

sacrifiés ? Va-t-on nier contre toute évidence le risque de tel vaccin ou le minimiser ?

C’est ce scénario que nous avons vécu dans les années 1994-1998 lors de la vaccination

généralisée contre l’hépatite B. C’est ainsi qu’est né en 1997 le REVAHB, réseau de

victimes d’effets secondaires graves, souvent irréversibles, voire mortels, des vaccins

contre l’hépatite B 1 2 . Et l’on ne peut pas, sans mauvaise foi, nous traiter d’anti-

vaccinalistes, pas plus qu’on ne peut traiter d’opposants aux médicaments ceux qui

dénoncent tel ou tel remède, comme l’a fait Irène FRACHON pour le Médiator.

Madame Marisol TOURAINE, notre actuelle ministre de la Santé, vous a demandé

d’enquêter sur le sentiment des Français sur « La » vaccination. C’est donc, dans les

termes mêmes, faire un amalgame entre toutes les vaccinations, ce qu’il faut éviter y

compris dans l’esprit du public. Si la population le fait, il faut s’en prendre à la manière

dont a été gérée l’après-vaccination hépatite B : omerta, silence, indifférence à l’égard

des victimes, abandon, mensonges et manipulation des chiffres. Quand la

pharmacovigilance nationale résume la question au refrain bien connu du rapport

bénéfice-risque, il est normal que la population préfère ne pas prendre de risque pour un

bénéfice qui lui paraît peu évident.

2. Rappel historique concernant la prévention de l’hépatite B :

Au début des années 1990, la lutte contre la diffusion du virus de l’Hépatite B en

France reposait sur plusieurs mesures ciblées sur les populations à risque :

➢ L’obligation de vaccination des professionnels de santé plus exposés à un risque

de contamination sanguine (loi du 18 janvier 1991) et l’incitation à une vaccination

des populations à risque (polytransfusés et hémodialysés, personnes à pratiques

sexuelles à risques).

➢ L’obligation (mars 1991) de dépistage chez toutes les femmes enceintes, du

portage chronique du virus, permettant d’éviter la transmission mère-enfant à

l’accouchement par la réalisation immédiate de la vaccination.

➢ Les mesures de lutte contre le SIDA (promotion du préservatif, distribution de

seringues à usages unique…) avaient également permis une diminution indirecte de

l’incidence de l’Hépatite B virus de transmission similaire à celui du SIDA.

1 Historique du Revahb 2 FLAHAULT A. GARNERIN P. CHAUVIN P. CARRAT F. MASSARI V. et coll. Epidémiologie des maladies transmissibles en médecine générale. Bilan du

réseau Sentinelles en 1994. BEH 1995 ; 20 : 87-91

En 1991, l’incidence annuelle de nouveaux cas d’hépatite B est alors estimée à

21/100.000 habitants (soit environ 13.000 nouveaux cas par an, symptomatiques ou non)

par le « Réseau Sentinelles » de médecins généralistes (Unité INSERM 144). La

surveillance épidémiologique effectuée sur les sérums prélevés dans 70 laboratoires

d’analyses biologiques de ville de la région lyonnaise (La Courly) montre une diminution

régulière de l’incidence de l’hépatite B 3 . Les chiffres qui se situaient autour de

12/100.000 habitants en 1985 et 1986 ont régressé dès 1987 pour se stabiliser en

dessous de 3/100.000 habitants depuis 1991 (soit un nombre de nouveaux cas

symptomatiques de l’ordre de 1500 par an). La France fait partie des pays de faible

prévalence pour cette infection puisque le taux de porteurs chroniques du virus,

capables de le transmettre, est estimé à 0,1 à 0,5% de la population4.

Durant la même période, l’OMS a décidé la mise en place d’un programme d’éradication

mondiale de l’hépatite B en avançant des chiffres épidémiologiques impressionnants : 2

milliards d’individus qui ont été infectés, 350 millions de porteurs chroniques, 1 million

de décès par an. L’OMS demande donc à tous les pays, quelle que soit l’incidence de

l’infection, de mettre en place une vaccination « universelle », soit des nourrissons, soit

des pré-adolescents.

Le 21 avril 1994, le Dr. Philippe Douste-Blazy, alors secrétaire d’Etat à la santé, relaie

ce message et révèle qu’un grave danger menacerait la santé de la population française :

l’hépatite B. « Ce virus provoque des cirrhoses et des cancers du foie et des hépatites fulminantes », indique-t-il à la population française mais heureusement un vaccin existe,

sûr et efficace ! ». Le scoop est là et le coup de sifflet est donné pour une campagne

vaccinale sans précédent, malgré des données épidémiologiques totalement rassurantes.

3. Comment promouvoir un vaccin par tous les moyens ?

Afin de promouvoir efficacement cette campagne, le Ministère de la Santé lance le

message dans la population selon lequel l’hépatite B serait une MALADIE FREQUENTE,

une MALADIE GRAVE, qui peut S’ATTRAPER FACILEMENT, et qui peut CONCERNER

N’IMPORTE QUI.

3 SEPETJAN M. Hépatites virales. Surveillance épidémiologique effectuée dans la région lyonnaise par le laboratoire de

médecine préventive, santé publique et hygiène de la faculté de médecine Lyon-nord domaine Rockefeller. 1996 : 68-

76

4 GOUDEAU A. and the European Regional Study Group. Epidemiology and eradication strategy for hepatitis B in

Europe. Vaccine vol 8, supplément 1990, 113-115

➢ C’est une maladie fréquente :

La majoration systématique des chiffres et du risque est donc la règle : «Avec dans le monde … 2 millions de décès par an… » (Alors que l’OMS ne parle que d’1 million de

décès…) « En France, on recense quelque 300.000 porteurs chroniques et 30.000 à 100.000 nouveaux cas »5 . Dans le même temps, une autre publication officielle 6

estime « qu’environ 10.000 nouveaux cas symptomatiques surviennent chaque année ».

Le directeur de la DGS, le Dr J.F GIRARD nous rappelle que 7 « L’épidémie a tendance à s’étendre » et que la fin justifie les moyens : « Quand une décision est prise, il faut s’en donner les moyens nécessaires, la campagne de vaccination scolaire en est un, la campagne médiatique un autre… ».

➢ C’est une maladie grave :

Il faut donc majorer les risques et insister sur des maladies graves qui font peur

(cancer). On amalgame « porteurs chroniques » et « maladies aiguës » : «…chaque

année 30.000 à 100.000 nouveaux porteurs du virus dont les deux-tiers concernent les 15/29 ans… Des complications sérieuses apparaissent dans un cas sur 10… ». On parle alors d’hépatite B chronique : « Celle-ci est à l’origine de 80 % des cancers du foie » (alors que l’hépatite B n’est habituellement mise en cause

que dans simplement 10 % des décès par maladies hépatiques chroniques et que

l’alcool est la première cause d’hépatopathies en France). Paradoxalement, le même

communiqué ose écrire « qu’il s’agit pour la première fois, d’informer sans inquiéter »8.

Lors d’un communiqué de presse du 22 janvier 1998, le Pr Jacques DRUCKER

(RNSP) va jusqu’à parler de 3.000 décès par an alors que les chiffres qu’il avance

habituellement sont de 1.000 décès annuels…

5 INPS. La vaccination un geste pour la vie, novembre 1995

6 La Lettre scientifique de la Vaccination, novembre 1995

7 Interview du Dr J.F. GIRARD. Le Généraliste, 1995, n°1643

8 Communiqué de presse du 10 novembre 1995

➢ C’est une maladie qui s’attrape facilement :

Pour cela, on met en avant le rôle contaminant potentiel par la salive, en utilisant

l’argument selon lequel du virus est parfois retrouvé chez certains porteurs

chroniques.

Les messages sont parfois directs et affirmatifs9: « Le VHB est transmis de façon directe ou indirecte à partir des liquides biologiques d’individus infectés : le sang ou le sérum, la salive, le sperme ou les secrétions vaginales… les contacts non sexuels … dans une collectivité d’enfants, par la salive, les excoriations cutanées parfois par l’intermédiaire d’objets personnels (… linge de toilette) ». Ce message est repris plus

tard10 puisqu’on lit que le virus peut être transmis par «…les relations sexuelles, hétéro ou homosexuelles et les contacts oraux », ce qui signifierait donc qu’un simple

baiser suffirait à transmettre l’affection.

Ailleurs, le message est plus insidieux et sous-entendu 11 : « En outre, on ignore encore si l’Hépatite B peut être transmise ou non par la salive et la transpiration. Des recherches sont actuellement en cours ». (Personne n’a jamais bien sûr entendu

parler, ni à l’époque ni depuis, de ces fameuses «recherches actuellement en cours»).

Ce message alarmiste continue d’être transmis, dans la bouche même du vice-

Président du Comité technique des vaccinations, le Pr. REINERT : « Les enfants

peuvent se contaminer entre eux, par la salive, à la crèche par exemple »12.

A partir de là, la conclusion s’impose donc : « Nul n’est à l’abri de l’Hépatite B,

tout le monde est donc concerné par ce vaccin efficace permettant d’éviter la maladie » 13 . Pourtant les médecins indépendants de tout lobbying continuent

d’affirmer que « Le risque de transmission salivaire, dans des conditions

d’hygiène habituelles de nos sociétés industrialisées n’a jamais été mis en évidence »14. La confusion volontaire entre présence de virus et contagiosité est

entretenue à dessein par les partisans d’une vaccination la plus large possible.

9 Guide des Vaccinations , édition 1994

10 Guide des Vaccinations, édition 1999

11 INPS Plaquette « La vaccination, un geste pour la vie », novembre 95

12 Interview à Figmag-Plus 24.06.2000

13 Communiqué de presse 10 novembre 1995

14 Revue Prescrire 1998, N° 187

4. Confusion des rôles et collaboration entre pouvoirs publics et producteurs de

vaccins

Le Ministère de la Santé s’est laissé largement influencer dans ses décisions par les

industriels producteurs de vaccins :

« Dès 1988, nous avons commencé à sensibiliser les experts européens de l’OMS à la question de l’Hépatite B. De 1988 à 1991, nous avons financé des études épidémiologiques sur le sujet pour créer un consensus scientifique sur le fait que cette hépatite était un problème majeur de santé publique. Avec succès puisqu’en 1991, l’OMS a émis de nouvelles recommandations en matière de vaccinations contre l’Hépatite B. En France, nous avons eu la chance de tomber sur Philippe DOUSTE-BLAZY, un Ministre de la Santé dynamique. Nous sommes allés le voir et il a compris du premier coup qu’il y avait un problème de santé publique… En 1994, en France, nous avons décroché le marché de la vaccination en milieu scolaire. Quand un enfant se fait vacciner en sixième, sa mère pense à faire

vacciner ses autres enfants par son médecin traitant et puis elle se dit pourquoi pas moi et mon mari ?»15.

Ce rôle trouble du Dr Philippe DOUSTE-BLAZY dans la campagne vaccinale soutenue par

un fort lobbying des industriels du vaccin reste gravé dans les esprits. Ce n’est pas

Monsieur Jacques SERVIER (Directeur à l’époque du laboratoire éponyme) qui nous

contredira, lui-même spécialiste dans ce domaine. Il avait ainsi écrit dans ses notes

personnelles révélées récemment par la presse : « La vaccination contre l’hépatite B était un cadeau de DOUSTE-BLAZY à SKB »16.

Cette « union sacrée » pour la promotion du vaccin a conduit à une grave confusion des

rôles et une délégation par les pouvoirs publics de leur mission d’information en matière

de santé publique. Les laboratoires producteurs de vaccins sponsorisent la création du « Comité Français

pour l’Adolescence », organisme au nom quasi-officiel dirigé par le Dr Sauveur BOUKRIS

qui publie une « Lettre de l’Adolescence » et organise des forums avec l’intervention de

chefs de service de CHU : les Pr. DENIS, BERTHELOT, MICOUD, BEGUE entre autres17.

Le Pr. BEGUE, vice-Président du Comité Technique des Vaccinations, participe du 22

septembre au 22 octobre 1994 à un tour de France de promotion vaccinale, associé

au passage d’un camion forum sponsorisé par le laboratoire SKB et Fun Radio.

15 Interview du Dr AUFRERE (Responsable du laboratoire SKB). Sciences et Avenir, janvier 1997

16 Médiapart. 21 avril 2015

17 La Lettre de l’Adolescence, spécial forum 10, 11,12 décembre 1993

Une conférence de presse organisée par Pasteur-Mérieux-MSD le 15 juin 1998, fait

intervenir les Pr. Alain GOUDEAU, chef de service du service de Virologie du CHU de

Tours et le Pr. Christian TREPO, hépatologue du CHU de Lyon.

Les Laboratoires Pharmaceutiques publient des revues régulières à destination du

corps médical où l’on assiste à une promotion de la vaccination par l’intermédiaire des

mêmes Professeurs et Chefs de service. Il s’agit de « PREVENIR » pour la société

Pasteur-Mérieux-MSD et de « VACCIN-ACTION » ou de « RESEAUX-HEPATITES » (qui

s’autoproclame « revue professionnelle de santé publique » !) pour les laboratoires SKB.

Certains de ces Professeurs réputés sont même parfois membres du Comité scientifique

de ces revues (Pr. GOUDEAU, Pr. TREPO pour « PREVENIR »). Peuvent-ils ensuite parler

en toute indépendance de ces vaccins ?

L’expertise collective « Hépatites Virales » (éditions INSERM 1997) fait intervenir dix

experts dont le Dr Pierre MEULIEN, salarié de Pasteur Mérieux, tandis que le Dr Francis

ANDRE, vice-Président de SKB Belgique a été « auditionné ».

Le « Livre blanc » des laboratoires SKB (mars 1999) comporte un éditorial avec photo du

Pr. DENIS, chef du service de Virologie du CHU de Limoges.

Même l’OMS banalise l’intervention des médecins salariés des laboratoires producteurs

de vaccins. Une réunion s’est tenue à Genève du 28 au 30 septembre 1998 intitulée

«Technical consultation on safety of hepatitis B vaccines», afin de tenter d’étudier la

bonne tolérance des vaccins contre l’Hépatite B. On apprend la participation de médecins

des deux principaux groupes pharmaceutiques SKB (Drs. D.TEUWEN et J. WEIL) et

Pasteur-Mérieux-MSD (Drs. L.HESSEL, E. LOUPI et B. SOUBEYRAND). A signaler au

passage que le Dr D.HEYMAN se permet d’adresser une réponse au Ministre de la santé

du moment, le Dr B. KOUCHNER, sur les conclusions de cette réunion le 29 septembre,

soit la veille de la fermeture de ce congrès, ce qui laisse planer un doute sur le sérieux et

l’objectivité de cette réunion dite scientifique…

5. Marketing des laboratoires producteurs de vaccins

Les deux laboratoires pharmaceutiques producteurs de vaccins anti-Hépatite B ont bien

sûr joué un rôle moteur considérable dans cette campagne vaccinale, en lien et en accord

avec les pouvoirs publics.

Le but avoué par un document interne de Pasteur-Mérieux MSD 18 est bien de

«dramatiser le danger, le risque encouru à ne pas se faire vacciner, parler de maladie grave». Il faut que le vaccin apparaisse comme «un rite initiatique moderne de passage à l’âge adulte, une sorte de passeport pour les premiers baisers ».

18 Attitude and behaviors of teenagers regarding health problems and their prevention, 12 Août 1996

Les mêmes arguments sont donc repris et amplifiés. Le virus de l’hépatite B est très

contagieux et résistant puisqu’on retrouve « des quantités importantes de particules virales dans la salive ». Les adolescents sont une population à risque, ce d’autant «que dans 60 % des cas d’hépatite B chez l’adolescent, l’origine de la contamination n‘a pu être retrouvée »19.

« Comment peut-on l‘attraper ? Le virus de l’Hépatite B peut se trouver dans… la salive d’une personne infectée. Plusieurs modes de transmission sont possibles… les contacts d’une plaie aussi minime soit-elle… Les contacts par tous : chacun peut être porteur du virus de l’Hépatite B sans le savoir…» Donc « à tout âge on peut être concerné…Heureusement à tout âge on peut se faire vacciner »20.

La majoration des chiffres reste de mise : « En France, on compte 100.000 cas d’infection par an par le virus de l’Hépatite B… Chaque année 12.000 nouveau-nés sont exposés à l’infection et 2500 d’entre eux deviendront des porteurs chroniques » 21 .

Rappelons que le dépistage des femmes enceintes porteuses du virus était obligatoire

depuis 1991 et que cette transmission mère-enfant ne s’observe donc quasiment plus trois

ans plus tard.

«L’hépatite B tue plus en un jour que le SIDA en un an», affirme sans sourciller un

document publicitaire SKB…

Devant tous ces dérapages notoires, une demande de Commission d’enquête

Parlementaire a été déposée le 28 février 2001 par le Député Vert André ASCHIERI.

Un rapport préliminaire a été établi, sous la présidence du Député socialiste Philippe

NAUCHE, afin de déterminer l’opportunité de cette procédure. Les conclusions de ce

rapport reconnaissent « des erreurs de communication que l’on peut qualifier de graves qui mettent en question le fondement, le contenu, la maîtrise et l’éthique des campagnes d’information médicale menées en 1995. On ne peut écarter sur ces questions délicates l’opportunité de la création d’une commission d’enquête. Toutefois, l’existence de procédures judiciaires en cours pose problème… ». En raison du contexte des procès

actuels en cours, le rapporteur conclut donc au rejet de la proposition de cette

commission d’enquête avortée.

19 Plaquette « Foot et Santé », « L’Hépatite B hors-jeu », distribué dans les clubs de football

20 Plaquette HB-VAX DNA

21 Lettre de l’Adolescence. Mars 1994

6. A danger exceptionnel, méthodes d’exception

Devant le risque épidémique qui menacerait soi-disant brutalement notre pays, le Dr

Philippe DOUSTE-BLAZY annonce vouloir protéger d’abord les adolescents qui seront

donc les premiers concernés par cette campagne vaccinale de masse. Le Ministère de la

Santé achète à SKB des vaccins Engérix B pour vacciner tous les collégiens de classe de

sixième dès la rentrée scolaire de septembre 1994. Ce seront les médecins scolaires et

les infirmières scolaires qui vaccineront les pré-adolescents. Cette mesure exceptionnelle

frappe les esprits et la plupart des parents imaginent que l’enseignement étant

obligatoire, tout ce qui passe au sein de l’école l’est également, et que, bien évidemment,

c’est pour le bien de leurs enfants. Les parents opposés à cette pratique resteront une

infime proportion.

Les messages relayés par Fun-Radio (la radio des jeunes) avec les voix des célèbres

« Doc » (Dr Spitz) et « Difool » finissent de convaincre les adolescents eux-mêmes. Des

dépliants édités par les deux grands laboratoires concernés portant la mention « Offert par votre médecin » avec des assertions mensongères du type : « la salive est un

important vecteur de ce virus » se retrouvent dans presque toutes les salles

d’attente des médecins, sous-entendant donc l’approbation du médecin chez lequel ce

message est distribué.

Le principe même de cette campagne vaccinale quasiment imposée à tous les

collégiens pose plusieurs problèmes éthiques. La notion théorique de recommandation

vaccinale était volontairement floue et comprise comme étant une urgence et une quasi-

obligation aux yeux de la grande majorité des parents. Ceux-ci devaient bien sûr signer un

formulaire d’autorisation mais toute réponse négative devait être motivée et rendait les

parents suspects d’anti-vaccinalisme. Par ailleurs, court-circuiter systématiquement les

médecins traitants était également une attitude qui les marginalisait comme si on les

soupçonnait de ne pas être capables d’assurer cette mission (le même scénario se

renouvellera à une échelle encore plus gigantesque lors de l’épisode de grippe H1N1).

Est-ce que ces vaccinations avaient lieu en toute sécurité, en respectant les

particularités et les antécédents de chaque collégien ? Les médecins scolaires

connaissaient forcément moins bien les enfants qui défilaient que leurs médecins

traitants et n’avaient pas eu forcément accès à leurs dossiers médicaux. On peut donc

douter du sérieux de ces séances vaccinales lorsque l’on a pu assister à l’une d’entre elles.

L’adolescent entrait dans l’infirmerie, donnait son carnet de santé et se faisait « piquer

». Moins d’une minute plus tard, un autre arrivait et le défilé continuait. Cette façon de

vacciner à la chaîne est une méthode qui a été longtemps utilisée à l’armée. Elle

banalise le geste vaccinal et lui confère une certaine image de banalité et donc de

totale sécurité puisqu’il n’y a aucune réelle procédure préalable de mise en place. Il faut

bien avouer qu’injecter chaque année trois doses de vaccin à une cohorte de plus de

700.000 collégiens ne permet pas de s’attarder sur les détails de chacun. Ce scénario

transforme de facto le médecin ou l’infirmière scolaire en officier de santé chargé d’un

geste routinier et irréfléchi.

Les messages de peur et les mensonges sur la contagiosité véhiculés par les média et les

autorités sanitaires ont fonctionné pleinement lors de cette campagne vaccinale 1994-

1998. Une grande partie de la population adulte, dont l’énorme majorité n’avait aucun

facteur de risque de contracter cette infection, a voulu absolument se protéger d’un

danger qui paraissait imminent avec un virus que l’on pouvait contracter en buvant dans

un verre mal lavé ou en s’embrassant amoureusement… Ce mouvement de quasi panique a

rapidement abouti à une rupture des stocks disponibles de vaccins. La pénurie était telle

et la demande si forte que des listes d’attente étaient établies dans les pharmacies afin

d’avoir accès au précieux vaccin. Ce mouvement de foule a abouti à faire vacciner plus de

20 millions de personnes contre l’hépatite B, en un laps de temps record, concentré

sur quatre années de 1994 à 1997, soit le tiers de la population française de l’époque

dont une large majorité d’adultes qui n’étaient absolument pas les cibles du plan de la

campagne initial du Ministère de la Santé.

La survenue de cette « vague » vaccinale spectaculaire en France est restée la seule

dans son genre. Le lobbying intensif réalisé dans les années 1994-1997 a conduit à

concentrer un aussi grand nombre de personnes vaccinées que possible dans la plus courte

période de temps. Cette particularité est sûrement l'explication de l'émergence de la

problématique des SEP post-vaccinales soulevée surtout dans ce pays. La faible

fréquence globale de cet effet indésirable, non mesurable dans la plupart des études

épidémiologiques, le rend ici plus évident à cause d'une espèce d’expérimentation

involontaire réalisée à grande échelle, sur un tiers de la population française. Le

croisement du nombre de doses vaccinales vendues chaque année avec les données

officielles de l’assurance maladie et le nombre de SEP post-vaccinales déclarées à la

Pharmacovigilance objective un signal statistique certain en faveur d'un lien de

causalité entre l’événement vaccin anti-hépatite B et l'apparition de SEP, avec une

corrélation maximale dans les deux années suivant la vaccination22.

A cette même période, grâce aux témoignages remontant auprès de l’association

REVAHB, d’autres pathologies auto-immunes, neuro-dégénératives ou des pathologies mal

étiquetées furent parallèlement recensées23. La transmission de toutes ces observations

22 LE HOUEZEC D. Evolution of multiple sclerosis in France since the beginning of hepatitis B vaccination ». Immunologic

Research. 2014. DOI 10.1007/s12026-014-8574-4

23 Liste des maladies recensées au Revahb

à la Pharmacovigilance nationale finit par aboutir à l’accumulation d’un nombre important

d’effets indésirables post-vaccinaux potentiels.

La médiatisation du problème de l’accumulation de ces effets secondaires graves finit par

créer une polémique nationale qui fit ralentir le flot de personnes désireuses de se faire

vacciner. Sous cette pression, le Dr Bernard Kouchner, Ministre de la Santé de l’époque,

décida le 1er octobre 1998 d’interrompre brutalement la vaccination des adolescents

dans les collèges. Ce geste fort et inattendu aboutit forcément à majorer le doute

planant sur l’innocuité de la vaccination anti-hépatite B dans la population française. De

nombreux médecins, zélateurs de cette campagne vaccinale, manifestèrent leur

incompréhension devant cette décision qui leur semblait injustifiée et qui jetait

l’opprobre sur les vaccins anti-hépatite B.

Laissons conclure ce premier chapitre de l’épisode du vaccin de l’hépatite B par le Pr

Bernard BEGAUD, Professeur de Pharmacologie à Bordeaux où il a beaucoup travaillé sur

ce sujet.

Il nous dit ceci dans une interview au journal Libération : « Ce qui a été le catalyseur et le déclencheur de cette méfiance, c’est le virus de l’hépatite B (VHB) et la polémique autour des cas de sclérose en plaques (SEP) éventuellement induits par le vaccin. On a menti et on a continué à mentir, volontairement ou non, pour la bonne cause. Or, chaque fois que l’on ment, même et surtout avec une bonne intention, on provoque une catastrophe. Et la suspicion s’installe»24.

Un peu auparavant, il avait été interrogé par la Commission parlementaire demandée

après la gabegie de la vaccination H1N1. Il avait alors comparé cet épisode à celui de la

campagne vaccinale contre l’hépatite B : « …lors du fléau de l’hépatite B, affaire qui reste comme le grand traumatisme français, une catastrophe de santé publique…Un certain rejet de la vaccination s’est pourtant développé, parfois rationnel, souvent parfaitement irrationnel, rejet qui s’est concrétisé lors de l’affaire de l’hépatite B. La République n’a jamais soldé le problème et la cicatrice est restée béante. Je ne comprends pas qu’aucun travail n’ait été conduit et qu’aucune décision politique n’ait été prise à la suite de cette affaire… Tant que la France, aidée par ses spécialistes, n’expiera pas, par une anamnèse ou une analyse publique intégrale, l’histoire de l’hépatite B, la question traînera et resurgira. »25

24 Eric FAVEREAU "En raison de dévoiements et de crises mal gérées, une défiance s’est installée". Libération 9 avril 2014

25 Commission d’enquête sur la manière dont a été programmée, expliquée et gérée la campagne de

vaccination de la grippe A(H1N1). Mardi 13 avril 2010

Rappelons aussi ce qu’a reconnu le 15 février 2002 la mission d’expertise sur la politique

de vaccination contre l’hépatite B à laquelle participait le Pr Bernard BEGAUD, alors vice-

président de la Commission nationale de pharmacovigilance : « Il s’agit d’une des plus

grandes séries d’effets indésirables recueillis par la pharmacovigilance depuis sa naissance en 1974 […] nombre d’autant plus élevé qu’il existe une certitude de sous-notification ». Evaluée à 2,5 pour la sclérose en plaques, elle ne l’a pas été pour les autres

maladies dont certaines – souvent les plus graves – n’ont pas été du tout notifiées ou très

peu. « Combien de morts ? ». Ce titre d’Irène FRACHON vaut aussi pour les nôtres.

Il y a des familles qui pendant plusieurs générations souffrent de ne pas pouvoir se

délivrer d'un secret de famille trop douloureux. Nous avons connu en France, entre 1994

et 1998, une campagne publicitaire au cours de laquelle des universitaires ont été

particulièrement médiocres, au cours de laquelle des responsables politiques ont été

ridiculement incompétents et où beaucoup de nos médecins ont laissé faire. Tout cela

s’est organisé autour d’un mensonge d’Etat. C’est « le péché originel » qui explique le

début de la défiance d’une partie notable de la population et de médecins à propos de

certains vaccins. Tant que cette vérité ne sera pas reconnue officiellement par les

autorités de santé, tant que la transparence ne sera pas absolue, la confiance ne

pourra jamais être rétablie.

7. Conflits d’intérêts : Ces derniers temps, on découvre que les conseillers, les experts, les élus ont des conflits

d’intérêt assez importants . D’aucun disent que cela n’influe en rien leur pouvoir décisionnel.

Pourtant, à la lecture des livres de Philippe Pignare i26, de Bernard Dalbergue27 ou de John

Virapen28, nous comprenons combien il est intéressant pour les médecins ou experts de céder

aux propositions des laboratoires.

D’aucuns seront présentés comme des sommités dans leur spécialité, présenteront les

indications des produits commercialisés, notice préparée par le laboratoire et auront à la fois

la reconnaissance éternelle de leurs pairs , mais également de leurs patients.

Toutes les formes de manipulation peuvent être utilisées, ainsi le laboratoire va financer des

recherches médicales dans un service et en contre partie va présenter des produits. Les

laboratoires ont besoin des médecins. Les médecins ont besoin des laboratoires. A partir de

cette constatation, on ne peut que s’inquiéter de ces liaisons dangereuses qui entrainent la

commercialisation de produits insuffisamment sûrs, de produits dont l’efficacité n’est pas

prouvée ou des produits qui n’apportent absolument rien, si ce n’est de l’argent au laboratoire.

Les laboratoires sont partout, dans les salles d’attente des médecins, dans les associations de

patients, finançant des rencontres entre malades, avec des interventions de sommités, de

spécialistes etc.

26 Philippe Pignare le grand secret de l’industrie Pharmaceutique 27

Bernard Dalbergue Omerta dans les laboratoires pharmaceutiques confession d’un médecin 28

John Virapen

Mais les laboratoires sont soumis à des règles draconiennes pour déposer leur AMM

(autorisation de mise sur le marché). Oui …

Mais….

Les laboratoires déposent un dossier de demande d’AMM pour un de leur vaccin, ou autre

médicament. Ils le déposent en sachant parfaitement qu’ils doivent apporter la preuve de

l’efficacité, de l’innocuité et de la qualité du médicament. Il doit avoir un côté innovant pour

être accepté ou être destiné à un public ciblé.

C’est l’ANSM qui reçoit ces demandes et les étudie. Mais a-t-elle réellement le pouvoir de le

faire ?

Les experts de ces commissions ont pour la majorité d’entre eux des liens ou des conflits

d’intérêt avec les laboratoires. Certains ont conseillé des laboratoires, d’autres ont travaillé

avec eux pour la mise au point de certains médicaments etc.

Actuellement, il est vrai qu’ils n’ont pas les moyens de travailler correctement. Tout d’abord,

ils ne peuvent que se baser sur les documents amenés par le laboratoire, car ce dernier doit

préserver son secret de fabrication. Il ne peut donc communiquer l’ensemble de son processus

de fabrication.

Les experts n’ont pas la possibilité d’investiguer de leur côté, et si le laboratoire ne joue pas

vraiment franc jeu en indiquant les effets secondaires réels, ils ne pourront qu’être favorables

à la mise sur le marché du médicament.

Dans le livre de Philippe Pignare, nous découvrons que depuis quelques années, il n’y a plus de

molécules susceptibles de créer un réel blockbuster29 sur le marché.

Les anciennes molécules tombent petit à petit dans le domaine public et deviennent copiables.

Ces copies princeps deviennent des médicaments génériques qui viennent prendre les parts de

marché des laboratoires pharmaceutiques, sans avoir eu besoin de développer le médicament.

Aussi, nous constatons qu’à défaut de réussir à créer de réels blockbusters, les laboratoires

développent des quantités impressionnantes de vaccins puisqu’il y en a plus d’une centaine en

développement actuellement.

Cette course effrénée aux vaccins, dans un tel contexte ne peut qu’éveiller les soupçons et

sans tomber dans la paranoïa, nous pouvons nous demander, mais tout cela est-il bien utile ?

Et c’est ce que certains médecins ont commencé à dire, à dénoncer, et à écrire sur Internent.

Internet outil à la fois terrible de propagande mais également d’information.

Au-delà de cela, l’ANSM est en crise. Vous le savez madame le député puisque vous faite partie

de son conseil d’administration. Dans un article de Médiapart, paru au début de ce mois, le 11

mai, l’ANSM est décrite en pleine crise n’est pas davantage capable d’assurer le suivi des

médicaments et de traiter les alertes sanitaires que l’AFSAPPS. Cet article se base sur 3

rapports officiels. Nous avons de quoi nous inquiéter.

Au mois de mars 2015 Médiapart publiait déjà un article sur un des piliers de l’agence de

transparence du 30médicament, indiquant que certains avaient touché des sommes liquides, non

déclarées comme liens d’intérêt. 29

Médicament qui procure des recettes très importantes à la société qui le commercialise. 30

Article de médiapart, les gendarmes du médicament faisaient affaire avec les laboratoires.

Un autre article de Médiapart paru le 21 avril 2015, écrit par Michel Pracontal, expliquait

comment Jacques Servier [du tristement célèbre laboratoire du même nom] a pesé sur

l’administration.

« Il qualifie la vaccination obligatoire contre l’hépatite B de « cadeau de Douste-Blazy à SKB (laboratoire britannique producteur du vaccin, devenu une composante de GSK –

ndlr) ».

Comment continuer à faire confiance dans des experts qui se trouvent être au centre de

conflits d’intérêts.

Mais, si nous revenons au vaccin hépatite b, nous savons grâce à l’enquête d’Eric Giacometti,

qu’il a publié dans un livre : « la santé publique en otage : les scandales du vaccin hépatite B ».

que Philippe Douste Blazy a initié la campagne vaccinale auprès des collégiens pour remercier le

principal financeur de sa campagne électorale.

Tout cela parait logique ; le problème étant lorsque cela se passe dans le champ de la santé ; A

ce moment là, on fait de la santé une source de ventes et de profits.

La santé devient secondaire. Mais les messages sont rassurants, incitatifs et souvent en

direction de la promotion d’un médicament, d’un vaccin ou d’un autre produit de santé.

Le Professeur Floret a des conflits d’intérêt assez importants. Il est pourtant un des

principaux conseiller du CTV comité technique des vaccinations.

Le Docteur Bricaire qui refuse tout lien entre vaccin hépatite B et SEP 31 a lui aussi travailler

allègrement avec l’industrie pharmaceutique, même si ce monsieur refuse de le reconnaitre.

Nous nous posons également la question du rôle qu’a pu jouer monsieur Gilles Bouvenot lorsqu’il

se trouvait en 1994 à la vice présidence de la commission de contrôle de la publicité et de la

diffusion de recommandations sur le bon usage du médicament (de 1994 à 1997) d’après

l’article paru dans Médiapart le 24/03/2015. 32

En 1994, on assistait à l’une des plus grande campagne publicitaire jamais organisée pour la

promotion d’un vaccin. A signaler l’importance de cette campagne qui va coûter 13,9 millions de

F à la CNAMTS en 1995

Pouvons-nous sérieusement penser que des liens aussi importants n’aient aucune incidence sur

les choix de santé publique qui sont effectués ?

Nous y reviendrons puisqu’ils sont « le fer de lance » utilisé par l’industrie pharmaceutique

pour promouvoir des vaccins à l’efficacité douteuse, et aux effets délétères…

31

Cp de presse conjoint avec E3M le téléphone sonne. 32

Article en pièce jointe ;

En complément, quelques extraits du livre de John VIRAPEN, ancien PDG du

laboratoire Lilly (prozac, …), traduit, préfacé et commenté par le Pr Philippe EVEN : « Les leaders d'opinion ne s'appuient pas nécessairement sur des preuves irréfutables et vont parfois

jusqu'à en fabriquer ou en sélectionner de fausses.

Les soi-disant leaders d'opinion clés (…) sont payés pour donner et diffuser un avis favorable sur les

médicaments, d'abord oralement, à la tribune des congrès organisés et financés pour cela par l'industrie

pharmaceutique, et surtout par écrit dans les journaux scientifiques largement commandités par

l'industrie (aucun ne peut survivre sans elle).

Savez-vous qu'il y a sur le marché des médicaments dont l'autorisation n'a été obtenue que par la

corruption financière des experts ?

J’ai aussi corrompu des décideurs politiques ou de la haute administration de santé.

Les autorités sont corruptibles, les experts sont corruptibles et les médecins aussi. Et comme ils sont

corruptibles, quelques-uns, qui se trouvent à un moment donné dans une position décisionnelle clé, sont

corrompus.

Ces médecins étaient de ceux qu'on appelle les leaders d'opinion, choisis et financés par nous en raison

de leur complaisance pour diffuser les avis les plus favorables sur nos nouvelles molécules, donc

évidemment pas en les convainquant de leurs qualités, mais tout simplement en les payant. Très cher.

Ne croyez pas une seconde que les compagnies pour lesquelles j'ai travaillé soient des cas isolés et je ne

suis pas moi-même un cas isolé. Tout le système fonctionne de cette façon et les bénéficiaires de ces

enveloppes ne sont pas non plus, et très loin de là, des cas isolés. C'est une pratique quotidienne dans

l'industrie pharmaceutique. Une pratique de marketing normale. »

4. Diverses campagnes vaccinales mensongères :

a) Campagne H1N1 R. Bachelot :

EN 2009, Madame Bachelot a dépensé des millions d’euros, organisée des centres de

vaccination dans les établissements scolaires, les salles polyvalentes, les gymnases

etc afin de vacciner toute la population contre une des plus grande pandémie grippale

connue.

Elle a réquisitionné les personnels médicaux et paramédicaux des établissements

scolaires pour aller vacciner les personnes qui le désiraient.

Dans un même temps, elle dessaisissait à nouveau les médecins traitants de leur rôle

de vaccinateur. Devant la grande méfiance de la population, elle se faisait injecter

ledit vaccin sans adjuvant devant les caméras de télévision.

Nous ne reviendrons pas sur cette gabegie mais il est important de prendre en

compte que cette campagne menée de façon à faire perdre toute confiance en nos

autorités de santé.

b) vaccins sans risques ?

De tout temps on a entendu que les vaccins étaient sans aucun risque. Mais,

malheureusement ce n’est pas le cas.

Des cas de narcolepsies ont été reconnus suite à la vaccination contre la grippe h1n1 ;

des décès de nourrissons suite au vaccin contre la gastro-entérite ; mais également,

après un vaccin hexavalent en Allemagne ou après un vaccin Gardasil dans divers pays

(Allemagne, Autriche ; Japon ; USA …) et de très nombreux effets secondaires après

les vaccins contre l’hépatite B et Gardasil, cités précédemment.

Ces faits, officiels sont remontés par les agences sanitaires des pays concernés.

Or, nous savons, de source sûre que seuls 1 % des effets secondaires sont remontés.

Pour de très nombreuses raisons : méconnaissance des risques de la part du milieu

médical, refus de le reconnaitre par des experts aux nombreux conflits d’intérêts ..

Le pire est le déni que nous retrouvons actuellement dans les plaquettes diffusées sur

la vaccination hépatite B : « Quels sont les effets secondaires ? Après la vaccination, on

peut constater une douleur, une rougeur ou un petit gonflement à l’endroit de la piqûre. Parfois,

il y a une fatigue, quelques maux de tête ou des douleurs dans les articulations qui

disparaissent rapidement. Suite à de nombreuses études, aucun lien n’a été montré entre la

vaccination contre le virus de l’hépatite B et l’apparition d’une sclérose en plaques. »

4 études indépendantes ont montré un lien entre vaccination hépatite B et SEP. Il est vrai que

les études non indépendantes, n’ont pas montré de liens, mais ont-elles pu être conduites

correctement ?

Tiennent-elles compte d’un délai suffisant, comme l’étude de Hernan?

Toujours est-il qu’aucun consensus sur ce sujet ne permet de dire qu’il n’ y a pas

de risque, et plus d’une centaine de victimes ont été indemnisées , et plus d’un

millier de cas ont été reconnus dans le rapport de B. Bégaud remis à Marisol

Touraine en aout 2013, comme indiqué plus haut.

Comment peut-on encore prétendre qu’il n’existe aucun lien ?

c) Problème d’appellation des vaccins :

Actuellement de nombreux parents ne savent pas que dans l’infanrix hexa se

trouve la valence de l’hépatite B. Ils le découvrent plus tard. On assiste alors

quelquefois à une survaccination, car des médecins vaccinent en plus de

l’infanrix hexa , avec un vaccin contre l’hépatite B sans avoir de recherches

d’anticorps au préalable.

8. Problème de reconnaissance des victimes :

Les victimes ont beaucoup de difficultés à se faire reconnaitre. Leur seul espoir est

d’avoir été vacciné de façon obligatoire.

Suivant le cas elles ont peu de recours :

Vaccinées de façon obligatoire après septembre 2002 : elles ont la possibilité de

déposer un dossier à l’ONIAM et demander une indemnisation au CRCI.

Auparavant, (et c’était le cas de la majorité des victimes) , elles avaient la possibilité

de déposer un dossier au tribunal administratif. C’est dans ce cadre là, parce qu’elles

ne doivent pas apporter de preuves que certaines personnes arrivent à être

indemnisées.

En 2010, la ministre de la santé Roselyne Bachelot a demandé que les pompiers

volontaires puissent bénéficier des mêmes recours que les personnes vaccinées de

façon obligatoire dans le cadre de leur travail. (autres professionnels de santé).

Vaccinées sur recommandation :

Les personnes qui ont été vaccinées sur simple recommandation n’ont pas vu leur

dossier aboutir. Elles ne peuvent pas prétendre à une aide de l’ONIAM. Elles ont fait

confiance aux pouvoirs publics qui les abandonnent.

Elles déposent une plainte au civil. Mais là elles doivent apporter la preuve de la

défectuosité du produit qu’on leur a injecté. C’est quasi impossible.

Ou elles doivent prouver, alors qu’elles sont malades qu’il y a bien des faisceaux de

preuves sérieux, précis, concordant, entre la survenue de leur pathologie et le vaccin.

Tout ceci décourage les personnes qui souhaitent se faire vacciner et plutôt que de

risquer développer un effet indésirable, elles préfèrent éviter de se refaire

vacciner.33

9. Actualités :

Dans le chapitre de l’actualité, concernant la pénurie actuelle des vaccins pentavalent

et tétravalent, nous ne pouvons qu’être inquiets puisque de nombreux parents nous

interpellent car ils ne veulent pas vacciner leur nourrisson avec un vaccin hexavalent

contenant l’hépatite B.

Le médecin conseil du Revahb a d’ailleurs écrit un article à ce sujet34.

Ceci n’est absolument pas propice à restaurer une bonne confiance en la vaccination.

Il n’est d’ailleurs pas normal que les parents ne puissent pas vacciner dans un cadre

légal et normal leur nourrisson avec un vaccin contenant les seules valences

obligatoires s’ils le souhaitent.

Croyez vous que l’illisibilité que cela entraine au niveau du calendrier vaccinal va

permettre de restaurer la confiance des parents envers la vaccination ? Ne vont-ils

pas justement y voir là une politique de santé publique désorientée ?

33

Document remis à madame Marisol Touraine en février 2013 34

Pénurie de vaccins D.Le Houézec

10. Recommandations pour redonner la confiance des français

1. Arrêter d’utiliser des termes génériques pour parler de vaccinations

2. Demander aux médecins de prescrire des vaccins en utilisant le nom

de la maladie exp : vaccin contre la diphtérie, la polio, le tétanos,

l’haemophilius b, la coqueluche et l’hépatite B. plutôt qu’infanrix hexa

ou Hexyon.

3. Redonner leur rôle aux médecins généralistes dans le suivi des

vaccinations, et les informer des risques d’effets indésirables. [Un

médecin généraliste devrait tout de même avoir plus de 4 heures de

formation sur les vaccins dans leur carrière.]

4. Ne pas faire de campagne massive de vaccination comme nous avons

pu le vivre pendant les campagnes hépatite B de 1994 et la grippe A

en 2009.

5. Créer un fond d’indemnisation aux victimes des médicaments et des

vaccins : alimenté par les laboratoires à raison de 0.1 c par boite de

médicament vendu par exemple.

6. Informer les médecins des risques d’effets indésirables et les

inciter à les déclarer correctement à l’ANSM.

7. Créer une instance d’experts indépendants en les rémunérant

correctement, de façon qu’ils ne soient pas incités à aller faire des

vacations par les industriels pharmaceutiques.

8. Renverser la charge de la preuve que ce ne soit pas à la victime de

prouver que le produit était défectueux.

9. Exclure les médicaments et les produits de santé de l’article 1386-4 du

Code Civil, issu de la transposition de l’article 6,1, de la directive

85/374/CEE du 25 juillet 1985

10. La mise en place d’un principe de précaution en ne vaccinant pas

systématiquement les nourrissons avec un vaccin hexavalent.

11. Etre plus vigilent quant aux différents conflits d’intérêt des

décideurs de santé publique

12. Permettre à toutes les victimes d’être correctement indemnisées