atomique cigéo/bure déchets nucléaires, surtout ne pas ...sur la roche (formation d'une edz...

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info Bure Juin 2018 Que croire ? L’Andra se félicite dans son dernier journal d’information tiré à 200.000 exemplaires de l’avis “positif” rendu en début d’année par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Celui-ci conforterait ses grandes orientations en matière de sûreté. Comme quoi on n’est jamais si bien servi que par soi-même. Car toute personne, même non avertie, devrait à la lecture du dossier produit par le “gendarme du nucléaire” prendre la mesure du défi immense et insoluble qui se pose à notre collectivité. Non, rien n’est sûr, dans tous les sens du terme. Risque d’explosion, inflammabilité de certains déchets, doutes, tout cela est clairement exposé, rendant Cigéo toujours plus infaisable. Dans ces conditions, se réjouir de la “fin de l’occupation illégale du Bois Lejuc” est osé. Où situer en effet le curseur de l’illégalité... Défense hautement fondée d’un territoire rural ou plaquage d’un projet mortifère à grand renfort d’argent, promesses illusoires et féroce répression ? A chacun-e de choisir ! Le point sur le projet de poubelle atomique Cigéo/BURE LES RISQUES DE CIGÉO SONT PROUVÉS ............. 2/3 VOUS AVEZ DIT “PHASE-PILOTE” ? ......... 4/5 ON NOUS VEND DU RÊVE ! ........................ 6/7 TERRITOIRE À DÉFENDRE ................. 10/11 NOUVEAU DÉBAT PUBLIC ? DU BIDON ! .................. 12/13 Déchets nucléaires, surtout ne pas enfouir, arrêter d’en produire ! Inscription dans le Bois Lejuc menacé de destruction totale - 2016

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Page 1: atomique Cigéo/BURE Déchets nucléaires, surtout ne pas ...sur la roche (formation d'une EDZ ou Zone endommagée). Un éboulement dans une galerie, le 26 janvier 2016, aux consé-quences

info BureJuin 2018

Que croire ?L’Andra se félicite dans son dernier journal d’information tiré à 200.000 exemplaires de l’avis “positif” rendu endébut d’année par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Celui-ci conforterait sesgrandes orientations en matièrede sûreté. Comme quoi on n’est jamais si bien servi que par soi-même. Car toutepersonne, même non avertie,devrait à la lecture du dossierproduit par le “gendarme dunucléaire” prendre la mesure du défi immense et insoluble qui se pose à notre collectivité.Non, rien n’est sûr, dans tous les sens du terme. Risqued’explosion, inflammabilité de certains déchets, doutes, tout cela est clairement exposé,rendant Cigéo toujours plus infaisable.Dans ces conditions, se réjouirde la “fin de l’occupationillégale du Bois Lejuc” est osé. Où situer en effet le curseur de l’illégalité...Défense hautement fondée d’unterritoire rural ou plaquage d’unprojet mortifère à grand renfortd’argent, promesses illusoireset féroce répression ?A chacun-e de choisir !

Le point sur le projet de poubelle

atomiqueCigéo/BURE

LES RISQUES DE CIGÉOSONT PROUVÉS ............. 2/3

VOUS AVEZ DIT“PHASE-PILOTE” ? ......... 4/5

ON NOUS VEND DU RÊVE ! ........................ 6/7

TERRITOIRE À DÉFENDRE ................. 10/11

NOUVEAU DÉBAT PUBLIC ?DU BIDON ! .................. 12/13

Déchets nucléaires, surtout ne pas enfouir, arrêter d’en produire !

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Risques et autres imprévus

Cigéo, une usine à hydrogène,ou comment

concentrer sousterre tous lesingrédients

d’une méga -catastrophe

Le stockage nucléaire souterraina un objectif bien clair : confiner,retarder et limiter le retour de laradioactivité au monde du vivant.Conclusion, il ne résout rien. Selon l’Andra (Agence nationalepour la gestion des déchets ra-dioactifs), la sûreté du stockagerepose sur trois barrières. Lesdeux premières sont les colis etles galeries (verre / béton / fer-railles, etc.) qui se dégraderontinévitablement et disparaîtront.La barrière ultime -ou géologie dusite- est soumise aux aléas sis-miques, aux fracturations et auxfailles souterraines : la radioacti-vité s’échappera donc un jour, vial’eau et les nappes phréatiques.Des inconnues majeures ont étéidentifiées et révélées depuisquelques années par des expertsindépendants qui peinent pourtantà se faire entendre. Au rang desplus inquiétantes, on compte : l Impact du creusement des ga-

leries et de la technique employéesur la roche (formation d'une EDZou Zone endommagée). Un éboulement dans une galerie,le 26 janvier 2016, aux consé-quences humaines dramatiques,a confirmé les difficultés de sou-tènement des galeries et alvéoles :l'argilite de Bure est friable. D’autre part, comment les infra-structures souterraines résiste-ront-elles dans le temps auxénormes pressions du milieu ?l Risques d’explosion dûs à lanature des déchets à enfouir.Ainsi certains déchets produisentde l’hydrogène potentiellementexplosif et leur stockage souter-rain exige une ventilation perma-nente. D’autres contiennent desbitumes inflammables... l Risques d’incendie en grandeprofondeur. Un milieu confinéobligatoirement ventilé, des mil-liers de colis de déchets radioac-tifs inflammables : un cocktailredoutable. Il faudrait choisir entrela peste et le choléra, entre attiserle feu ou risquer l'explosion. Un in-cendie à 500 m sous terre sera in-gérable et gravissime. l Impact sanitaire réel des rejetsradioactifs gazeux et liquides quiseront évacués en permanencepar les puits de ventilation à lasurface et rejets dans les rivièrespar pompage. Pourtant l’Andra,

fidèle à sa communication rassu-rante promet, sans rougir, “aucunimpact radiologique pendant100.000 ans”...l Risque sismique nié par l’An-dra, mais qui existe bel et bien(failles géologiques de la Marneet de Gondrecourt).

Cigéo, un projet relevantde pure science-fiction ?Pour certains experts, le projetCigéo recèle des erreurs structu-relles de conception qui avaientpourtant été anticipées. Les dos-siers Argile produits en 2005 et en2009 par l’Andra apportaient déjàla preuve de l’immense fragilité duconcept de stockage géologiqueprofond. Malgré tout, l’Andra af-firme pouvoir poser sa demanded’autorisation de création du cen-tre en 2019. Combien de temps les gouverne-ments qui se succèdent vont-ilsencore “couvrir” cette situation ?Si le feu vert au chantier est donné,il sera motivé avant tout par desraisons politiques et économiques(poursuite du nucléaire triomphantet grand chantier BTP).Le mépris serait alors total à l’en-contre des populations riverainesappelées elles, à vivre avec lanotion de risque -diffus ou ma-jeur- au quotidien.

Cigéo :demanderl,impossible

au béton, à la ferraille et à la croûteterrestre

80.000 m3

Déchets nucléaires de haute et moyenne activité à vie longue (H-M AVL). Radioactifs pour des milliers à des millions d’années.Issus des centrales nucléaires et du retraitement descombustibles usés.Cigéo pourrait s’étendre et accueillir des déchets FAVL et des combustibles usés non retraités.

3 % du volume total des déchets existantsmais ils contiennent environ99 % de la radioactivité totale de ceux-ci.

280 km environde galeries souterraines bourrées de milliers decolis de déchets nucléairessoit 15 km2 d’emprise en Meuse/Haute-Marne.

680 ha environd’installations de surface, terminal ferroviaire, réception des colis(re)conditionnement, stockage temporaire.

2 trains de déchets atomiques par semainependant 130 ans.

CHANTIER :1 camion-bennetoutes les 80 mn pendant 1 siècle.

Près de 2.700 hectares de terres agricoles et forêts acquis ou réservés par l’Andra.

Pour le moment, juste un “laboratoire”de recherche géologiqueà Bure (à peine 1,6 km de galeries sontcreusées),les déchets nucléaires ne sont pas arrivés !Cigéo est un projet, pas une fatalité.

REPÈRES

CONSTRUCTION

/ REMPLISSAGE

= 130 ANS !

C’est là, enMeuse/Haute-Marne

2.

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Les questions qu’il vaut mieux se poser aujourd’hui, avant qu’il ne soit trop tard.

Une chose est sûre, jamais elles ne sont évoquées dans les communications officielles.

Si ça explose sous nos pieds ?Si ça flambe au fond ?Si ça bouge sous terre ?Si les rejets contaminent l’air ?Si l’eau devient radioactive ?Si ça fuit très vite ?Si un train déraille ?Si on s’est trompé ?Si quelqu’un a menti ?Si le remède est pire que le mal ?En vrai, que risque-t’on ?

Ce qu’en disent les “gendarmes” du nucléaireLe dossier

d’options desûreté présenté

en 2017 ne résistepas à l’étude...

ni auxarrangements de

complaisance

Le 15 janvier 2018, l’Autorité desûreté nucléaire (ASN) a renduun avis définitif très attendu surle Dossier d’options de sûreté(DOS) présenté par l’Andra. Un avis en demi-teinte, l’Andraaurait bien travaillé... mais. Cequ’annonce depuis longtempsl’expertise indépendante est dé-finitivement confirmé.

Déchets radioactifsbitumés : le risqued’incendie non évacué,juste esquivé L’ASN pointe principalement lanécessité de revoir la politique degestion des déchets bitumés in-flammables, impossibles à en-

fouir en l’état. Ils représententpresque 1/5ème des produits des-tinés à Cigéo. Un départ de feusouterrain est possible. Les op-tions avancées ne résolvent rienpourtant. La première, revoir laconception et le dimensionne-ment remettrait tout en question,délais et coût y compris. La se-conde, pré-traiter ces déchetsavant leur arrivée dans Cigéo estl’option privilégiée. Pourtant leCommissariat à l’énergie ato-mique (CEA) affirme que leur in-cinération (torche à plasma) etvitrification est une opération im-possible à réaliser à -grande-échelle industrielle… En atten-dant, le CEA est d'ores et déjàimplanté localement à 3 km deBure pour des projets encorebien mystérieux...Alors que le bon sens imposeraitun arrêt immédiat du projet,l’ASN tempère son avis et joue unjeu dangereux, en annonçant quel’Andra a produit un bon dos-sier… qui peut être amélioré endeux ans. Elle demande ainsi àavoir “la raisonnable assuranceque la démonstration de sûreté nu-cléaire sera démontrée au moment

de la demande d’autorisation decréation de Cigéo”. D’autres in-connues subsistent, notamment :doutes sur la tenue de l’installa-tion face aux aléas naturels encas de situation post-acciden-telle, corrosion des aciers, tenuedes bétons choisis, effets poten-tiels de l’accumulation d’hydro-gène (explosif) sur les milieuxargileux une fois le stockagescellé, endommagement du mi-lieu résultant des scellements…Quel projet industriel au mondepeut prétendre au démarrage avecautant de tares identifiées, inso-lubles et menaçantes ?

La récupérabilité remise àl’ordre du jourL’ASN demande à l’Andra de pré-senter, lors de sa demande d’au-torisation de création, les enjeuxde sûreté à court et très longterme. Ainsi “la possibilité de reti-rer des colis, impliqués ou non dansla situation accidentelle” est exi-gée. Curieuse demande alors queCigéo est conçu actuellementcomme un site irréversible, avecdes galeries qui une fois emplies

seraient scellées à vie. Ce retouren arrière est-il le marqueur d’uneréelle inquiétude ?La demande d’autorisation decréation de Cigéo est toujoursfixée à 2019, alors que la tâchesemble immense. Produire l’as-surance que tout sera résolu enseulement deux années est unpari très aléatoire.L’ASN doit-elle mettre un couver-cle sur ses réserves ? Le “gen-darme du nucléaire” adopte uneposition tout aussi peu crédibleque lors de son feu-vert mitigé àl’entrée en fonction fin 2018 duréacteur EPR de Flamanville, at-teint de graves anomalies. En défendant coûte que coûte lestockage géologique profond, laFrance pousse jusqu’aux der-nières limites la farce qui fait dunucléaire une technologie viable,propre et exportable. Qui a expli-qué lors des tractations récentesavec la Chine que le déchet ato-mique est ingérable et que l’usinede retraitement récemment ven-due par Areva ne recycle pas cedéchet mais en produit encore ettoujours plus ?

Dangereux arrangementsEn Suède, la demande de permisde dépôt géologique de combus-tibles usés vient d’être refusée parla Cour environnementale sué-doise. Des opposants et des ex-perts indépendants ont démontrél’existence de risques de dysfonc-tionnements graves, des pro-blèmes de méthodes et de choixdu site. La SSM (équivalent del’ASN) n’aurait “pas fait suffisam-ment d’efforts pour s’assurer de dis-poser des informations nécessairespour annoncer qu’il est démontréque le dépôt est sûr.” L’Autorité deradioprotection suédois aurait ap-prouvé la demande de permis ense fondant sur “l’hypothèse quel’industrie a le potentiel de satisfaireaux exigences de sécurité”. Le souci est de taille pourtantpuisque les conteneurs de cuivrese dégraderaient en seulementquelques centaines d’années,contrairement à ce qui était promispar SKB (équivalent de... l’Andra).Tout est remis en question, alorsque le stockage devait entrer enconstruction en 2020.

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info Bure Juin 2018

3.

ARGILITES OU PAS ?L’usage du mot “Argilite” par l’Andra pourqualifier les roches encaissantes de l’éven-tuel futur stockage en profondeur est unetentative de désinformation, voire une réellehypocrisie. En effet, il désigne une matièretrès imperméable connue (mal !) de tous. L’information est incomplète, puisqu’il n’estfait référence qu’à la taille des grains qui lacompose (granulométrie) mais aucunementà la composition de la roche -organisationminérale-, à la nature des matières qui lacomposent et qui, elles, peuvent réagir dedifférentes façons et donc évoluer dans letemps.En fait, la présence notable et irrégulière descarbonates de chaux (CaCO3) devraitconduire à utiliser le terme de Marnes. Maiscela donne à réfléchir sur la stabilité du “sel”carbonaté, sa solubilité notoire et ses pos-sibles réactions à l’hydrogène (H+) qui vacirculer en grande quantité dans le stockage.Soit une tout autre vision que l’Andra auramasquée des années durant ! Cigéo un "coffre-fort géologique dans l'ar-gilite" ou une "décharge souterraine dansdu calcaire marneux" ?

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Vous avez dit “Phase Pilote” ?

Il y a eu le trompeur “laboratoiregéologique” des années 1990.

Le jeu de dupes se poursuit avec la “phase industrielle pilote”, sortie du chapeau par les promoteurs de Cigéo lors du débat public de 2013pour désigner...une première tranche en dur du chantier qui n’ose pas dire son nom.

Car c’est bien la mise en place d’ installations nucléaires sur au moins 600 ha...

La “phase test” ne doit abuser

personne. Une loi en juillet 2016 l’a officialisée etlui a donné une durée : 2020/2034. Ils’agirait de “tester” grandeur nature lestockage géologique, au cas où l’on sesoit fourvoyé. Mais à ce stade d’inves-tissement et d’emprise on entre de faitdans une phase irréversible, celle del’implantation physique de Cigéo sur leterritoire de Bure. Une véritable em-prise qui rendra toujours plus difficilel’arrêt de ce projet insensé. Commentun gouvernement pourrait-il avouerensuite qu'il a fait fausse route et stop-per tout ? L’ampleur des chantiers pré-vus ne laisse aucun doute.

Installations Zone 2l 1 gigantesque bâtiment de 12 étagesdédié aux déchargement et condition-nement des déchets, en partie enterré.Volume : 900.000 m3, dont 640.000 m3

d'espace ventilé pour évacuer des gazdangereux et radioactifs. Dimensions :environ 30 m de haut et plus de 4 had'emprise au sol.

l 1 nouvelle voie ferrée et 1 terminal fer-roviaire (10 à 25 ha).l 1 transformateur électrique très hautetension (400.000 V).

En Zone 3l 2 descenderies de 4,2 km et de plusde 10 m de diamètre pour descendreles déchets à 500 m sous terre (chargede dimensionnement : 130 tonnes).

En Zones 4 & 5l Construction de 5 puits verticaux deplus de 500 m de profondeur.l Creusement de 40 km de galeries de10m de diamètre à 500 m de profon-deur (le laboratoire actuel fait 1,6 kmde long pour des galeries de 6 m dediamètre).Au total, cela représente 2,54 millionsde m³ de terres excavées (verses) àstocker en surface (plus d'un tiers desdéblais du tunnel sous la Manche) ! Soitenviron 1 camion-benne de 30 tonnestoutes les 10 minutes, jour et nuit pen-dant 8 ans. La zone de Bure-Saudron,rurale et paisible, deviendrait invivable.Bruits, poussières, vibrations, dangersliées à l'utilisation d'explosifs, circula-tion incessante d'engins, surveillance

policière permanente, trafic ferroviaireet routier de déchets hautement ra-dioactifs, etc... Entre 2020 et 2028, les travauxconsommeraient près de 1 million dem3 de béton, sans parler de l’eau.Enfin, 1.000 m3 de déchets de Haute ac-tivité (C0) issus des débuts de la vitrifi-cation à Marcoule et 1.800 m3 dedéchets de Moyenne activité à vielongue seraient entreposés en surface àBure avant conditionnement et enfouis-sement entre 2026 et 2034.

Et cela coûtera ?La “phase pilote” qui implique deconstruire la quasi totalité des installa-tions de surface et les premières gale-ries et alvéoles de stockage coûterait5,7 Mds d'euros, alors que les provi-sions financières qui sont censées per-mettre la gestion ad vitam eternam desdéchets nucléaires les plus dangereuxet donc le financement de Cigéo, ne re-présentent qu'environ 6 Mds d'euros.

Quand il n'y aura plus de provision, oùsera pris l'argent et quelles économiesseront faites ? A Cigéo comme au WIPP(USA), les économies de deniers de-viennent des économies de sûreté.

1. Laboratoire (17 ha )Installation existantedepuis 1999

2. Installation nucléaire (270 ha ?)Gare / réception / (re)conditionnement des colis de déchets radioactifs, avant expédition au sous-solStockage de déchets

Voie ferréeJusqu’à deux convois nucléaires / semaine

3. Descenderies (5 km)acheminant les colis au fond

4. Chantier / puits (110 ha ?)Creusement / construction des galeriesPuits d’accès aux galeries, puits de ventilation permanente d’hydrogène et de gaz radioactifs (carbone 14, tritium, krypton 85,…)

+ Verse des déblais (130 ha ?)(des millions de m3 de roches)

5. Stockage nucléaire souterrain280 km de galeries / 15 km2

80 000 m3 de déchets radioactifs(stockage irréversible)

SAUDRON

BURE

BONNET

RIBEAUCOURT

MANDRES-EN-BARROIS

- 500m

Ressource géothermique occultée

2

4

3

5

Bois Lejuc

1

Derrière les mots

4.

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Les géantsdu béton

et de l’acierauraient

quinze ans pour lancer un

chantier quipourrait tout

engloutirLa sphère des décideurs, commecelle des parlementaires ou mi-nistres concernés, reste sourde auproblème majeur de la capacité definancement du pays.En effet la totalité des provisionsdédiée à ce jour à la gestion desdéchets concernés, soit environsix milliards d’euros assureraittout juste la seule “phase indus-trielle pilote”.Le financement des tranches ulté-rieures entre 2034 et 2156 reposesur des théories et des spécula-tions économiques très incer-taines (actualisation des actifs

dédiés aux provisions et rende-ment plus qu'optimiste de ces ac-tifs évalués sur 150 ans).L’argent provisionné pour la ges-tion des déchets nucléaires dusiècle prochain serait englouti enquinze ans dans un chantier aussiabsurde qu’injustifiable, léguantainsi une très lourde charge fi-nancière à nos descendants.Aucun centre de stockage souter-rain de ce type ne fonctionne ettoutes les tentatives ont étévouées à l’échec (Stocamine enAlsace, Asse en Allemagne).L’accident survenu au centre destockage profond de déchets nu-cléaires militaires américains auNouveau Mexique (WIPP) en2014, au bout de quinze annéesde fonctionnement, vaut tous lestests. Le défaut de conditionne-ment de colis de déchets et uneexplosion non anticipée a enrayéle fonctionnement du centre,contaminé la surface et coûtera aufinal plus de deux milliards de dol-lars. Aucun colis encore suspectne sera ressorti pour investiga-tion, seule une chape de béton est

coulée sur une bombe atomiqueen puissance. La preuve in situque la réversibilité est impossible !Le bon sens commande de tirerles leçons de ces exemples dé-sastreux, au lieu d’engager le paysà grands frais sur de pseudo es-sais au coût exorbitant.Alors même que la demande decréation de Cigéo n’est pas en-core déposée, que son autorisa-tion n’est ni acquise ni formelle,que penser de l’empressementindustriel déployé actuellementsur le territoire de Bure ? Vanté dans les Salons du BTPcomme le plus gros chantier in-dustriel européen à venir du siè-cle, Cigéo offre une perspectivede marchés phénoménale, maisau prix de quels risques majeurs ?La filière du nucléaire, déjà engrande difficulté financière, n’apas les moyens de dilapider le peude réserves provisionnées ens’engageant sur un stockage dontle bien-fondé et la finalisation res-tent très aléatoires. Nul besoinalors d’engager le pays sur unenouvelle voie sans issue.

LE COÛT RÉEL DE CIGÉODEVANT LA JUSTICE

En mars 2016, quatre associations ont attaqué de-vant le Conseil d’État un arrêté pris par SégolèneRoyal en janvier 2016, qui fixait arbitrairement le coûtde Cigéo à 25 milliards d’euros alors que l’Andral’avait évalué à 34,5 milliards et la Cour des Comptesà 41 Mds d'€ (tous chiffres additionnés). Le 11 avril 2018, le Conseil d’État a rejeté la requêtedes associations, suivant les conclusions de la rap-porteure publique qui estimait que le gouvernementavait fixé un “coût de compromis” pour éviterd’alourdir les charges des producteurs de déchets.Pour les associations, rien ne peut justifier un telcompromis qui aggrave le fardeau financier pour lesgénérations futures. Loin de clore le débat, cette dé-cision démontre que la question est plus brûlanteque jamais. L'Andra et le pays n'auront jamais lesmoyens financiers de la gestion de l'enfouissementet cette politique au rabais se fera au détriment de lasûreté des populations et des générations à venir.Les associations appellent le gouvernement à ré-évaluer en urgence le coût de Cigéo et de la gestiondes déchets radioactifs, afin de faire cesser cettedangereuse politique mensongère. Elles ont égale-ment alerté la Commission européenne : cette sous-évaluation du coût de Cigéo constitue trèsprobablement une aide d’État illégale.

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info Bure Juin 2018

S’il est autorisé, le chantierserait “hors la loi”,

car le site est pile au-dessusd’un énorme potentiel

géothermiqueEn 2003, un géophysicien indépendant a mis le doigtsur un fait de nature à faire cesser les travaux explo-ratoires à Bure. Le site est à l’aplomb d’une importanteressource géothermique, à l’encontre des exigencesdes règles de l’Autorité de Sûreté Nucléaire. Une réalité qui aurait du conduire celle-ci à faire respec-ter le Guide de sûreté qu'elle a elle-même édicté. Eneffet, installer un stockage de déchets nucléaires em-pêcherait toute exploitation de cette ressource en éner-gie renouvelable. Et une intrusion future, par nosdescendants partis à la recherche d’eau chaude, seraitdramatique.Le site de Bure renferme un potentiel géothermique nonnégligeable, aussi intéressant que celui exploité depuisdes années pour le chauffage en région parisienne. Pourcacher celui-ci et favoriser la réalisation de Cigéo, l’An-dra a fait réaliser un forage en 2008 sans respecter lesrègles de l’art. Elle a manipulé la présentation des résul-tats. En 2013, le cabinet d’expertise suisse Géowatt,spécialisé dans la géothermie, a confirmé cette res-source. L'IRSN, la CNE et même l'ANDRA ont finalementété contraints d'admettre l'existence de la ressourcegéothermique même si l'Agence tente encore d'en mi-nimiser les conséquences sur l'avenir du projet.Le Réseau "Sortir du nucléaire"et cinq associations lo-cales ont assigné l’Andra en 2014 pour non-respect deson obligation d'information. Déboutées par deux fois, les associations ont saisi laCour de Cassation, qui a rejeté le pourvoi fin mai 2018.La justice a estimé que l’existence d’une divergenced’appréciation sur les éléments techniques, ainsi quel’éventualité d’une exploitation géothermique dans lefutur, ne suffiraient pas à démontrer que l'Agence auraitfait preuve d’incompétence, de négligence ou partialité.La Cour d’appel a considéré qu’aucune faute de l’Andran’était caractérisée !Une appréciation sous influence ou non ? La ressourcegéothermique sous Bure, elle, ne disparaîtra pas.

5.

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L’Andra vend du rêve ... et des petits dessins

Les rejets du centre conduisent à un impact

radiologique extrêmement faible.

0,01mSv/an par groupe témoin

Dose reçue

Soit une dose très inférieure à la limite réglementaire

et à l’impact de la radioactivité

naturelle

Vent dominant

Potager

Cours d’eau

Selon une modélisation datée du 27/03/2018 © Andra “FOCUS SUR LES REJETS RADIOACTIFS EN EXPLOITATION” in Concertation sur la gestion des impacts de Cigéo / Groupe de suivi du CLIS de Bure(Reproduit sans autorisation avec juste l’ajout de compléments architecturaux dans le village)NDLR : Le complexe Cigéo qui est prévu pour occuper des centaines d’hectares en surface est représenté par un simple cube gris.

Marchands de sable

Le monde merveilleux de Cigeo

0,25mSv/anImpact maximal que l’Andra s’impose

pour ses centres de stockage

1mSv/an

Limite maximale

2,9mSv/an

Impact moyen radioactivité

naturelle

4mSv

Mammographie

5mSv/an

Exposition annuelle en

Bretagne

12mSv/an

Scanner

100mSv/an

Dose d’exposition en-dessous de laquelle

aucun effet néfaste sur la santé n’a été

observé

Exposition maximaledu public liées aux activités

des installationsindustrielles !

,

6.

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La réalité est tout autre !

L’affirmation accompagnantle dessin ci-contre est rassurante. Elle complète bien le “Cigéo = pasd’impact radiologique avant 100 000 ans”, qui répondait de façon lapidaire auxpréoccupations du public, lors du débatpublic organisé en 2013 sur le projet de centre de stockage nucléaire.

Une poubelle atomique stylisée enfouie dans des espaces verts, de l’eau dans la rivière, des légumesdans le potager, des gens qui flânentinsouciants dans les rues et un “ventdominant” qui souffle un air respirable.On voudrait tellement y croire !

Cigéo, le projet industriel qui admet

le doute et se fondesur l’incertitude

Leny Patinaux, chercheur, historien des sciences,est l’auteur d’une thèse sur la gestion des déchetsnucléaires en France, présentée fin 2017. Celle-ci a été remarquée et a fait l’objet de plusieurs ar-ticles, dans Le Monde notamment. Il dit ainsi que« finalement, l'ensemble de ces éléments apportedes garanties que l'Andra a fait tout ce qu'elle a pupour concevoir un stockage sûr et évaluer la sûreté del'ouvrage », mais, « lorsque l'Agence doit produireune analyse de sûreté globale, l'arrangement des sa-voirs produits en un ensemble cohérent montre néan-moins un certain bricolage ».

Les extraits suivants, issus d’une interview *, ap-portent un éclairage sur la complexité en matièrede calcul de l’impact radiologique.« La radioactivité, c’est une affaire de seuils. Il estgénéralement admis qu’un échantillon de matièreradioactive n’est plus dangereux lorsque la pro-portion d’éléments radioactifs qui le composentdescend en dessous d’une certaine limite. Toutela réglementation est basée sur cette idée. Pourl’enfouissement, on s’intéresse à la dose de radio-nucléides qui atteignent la surface. Pour calculercette dose, il faut étudier la migration des radio-nucléides depuis le stockage jusqu’à la surfacesur des temps extrêmement longs. Tout l’enjeuconsiste à montrer que le temps de la migrationdes éléments radioactifs du stockage jusqu’à lasurface est plus long que la durée nécessaire pour

que leur radioactivité diminue en-dessous d’uncertain seuil.Cependant, fonder l’étude de la sûreté d’unstockage sur le calcul de cette dose de radionu-cléides qui atteignent la surface pose problème àplusieurs égards. D’une part, l’établissement d’unseuil en dessous duquel l’impact du stockage estacceptable peut être critiqué. Un ensemble detravaux ont ainsi montré depuis longtemps quel’exposition à de très faibles doses de radioac-tivité peut avoir des conséquences importantes.Faute de mieux, l’ensemble des règles de radio-protection repose néanmoins toujours sur la dé-finition de seuils. D’autre part, les temporalitésmises en jeu par l’existence des déchets nu-cléaires sont si longues (on parle de centaines demilliers d’années) qu’il est impossible deconstruire un modèle exhaustif permettant deprendre en compte l’ensemble des phénomènesqui influent sur l’évolution du stockage. Quand ilest question de sécurité pour une voiture, on peutfaire des “crash- test” ou des prototypes maisdans le cas des déchets nucléaires, les tempora-lités mises en jeu rendent ces expérimentationsimpossibles à l’échelle d’un stockage. Pour cette dernière raison, l’Andra et ses évalua-teurs se rendent compte au début des années2000 qu’il ne sera pas possible de prouver scien-tifiquement que l’enfouissement est la bonne so-lution. La science ne peut pas produire uneprévision certaine de la manière dont évolueraun stockage lors des milliers d’années à venir. »

* Leny Patinaux, auteur de la thèse : Enfouir des déchets nu-cléaires dans un monde conflictuel. Une histoire de la démons-tration de sûreté de projets de stockage géologique, en France(1982-2013) - GROZEILLE.fr

Un balletincessant de

transports de déchetsnucléaires,

soit deux trains par semaine

pendant plusd’un siècle

Soit 13 000 possibilités d’ac-cidents ! Les transports de dé-chets nucléaires, par trains etpar camions, sont des trans-ports à très hauts risques :l le risque zéro n’existe pas,l en cas d’accident, les conte-neurs ne sont pas conçus pourrésister à certains types d’im-pacts,l des “débits de dose” (ra-dioactive) sont mesurables àproximité des chargementsradioactifs. Aucunes mesuresd’avertissement des publicsne sont prévues pour les infor-mer et les protéger,l une contamination radioac-tive est inéluctable au vu del’ampleur du trafic envisagé. Seule protection concrète ins-taurée par l’Etat et les produc-teurs de déchets : le SecretDéfense qui entoure de la plusgrande opacité ces convoisqui traverseraient villes et vil-lages. Côté ferroviaire, ils em-prunteront non pas des voiesspéciales mais bien les railsdes usagers, passeront dansles gares et au ras des fenê-tres des habitants.

Même en cherchantbien, impossible de

produire la moindre certitude, sauf à faire

de la prédiction

Selon l’Agence, l’impact des re-jets de Cigéo est de l’ordre dequelques microsieverts (µSv)*par an à proximité du site. Il seraitinférieur à la norme réglemen-taire de 1 mSv/an (1000 µSv) et àl’impact de la radioactivité del’environnement (naturelle et ar-tificielle). Si on lit bien, passer unexamen radiologique ou unemammographie serait plus im-pactant que de vivre aux abordsd’une méga-poubelle atomique. Outre des effluents liquides,“susceptibles d’être contaminésqui seront placés sous contrôle”,des rejets gazeux permanentssont à prévoir. L’Andra annoncequ’en fonctionnement normal,certains colis de déchets MAVL(Moyenne activité à vie longue)seront à l’origine d’émanations degaz radioactifs (Carbone 14,

Krypton, Tritium, H3…) en trèsfaibles quantités. Ces gaz serontcanalisés, mesurés et strictementcontrôlés avant d’être dispersés etdilués dans l’air. Si un accident seproduisait, des études seraientmenées pour estimer les consé-quences radiologiques. Dans lamajorité des cas, l’incidence seraitinférieure à 1 mSv, en cas ex-trêmes (incendie non maîtrisé) à10 mSv. Après fermeture, si lestockage n’évoluait pas commeprévu sur le long terme, le chiffrereste très rassurant, soit inférieurà 0,25 mSv. Ouf !Dans le rapport qui a servi debase à l'avis 2018 de l'ASN sur lesoptions de sûreté produites parl’Andra, l'Institut de radioprotec-tion et de sûreté nucléaire (IRSN)a pointé du doigt le risque d'in-cendie lié aux déchets demoyenne activité à vie longue en-robés dans du bitume. Ainsi, cescolis peuvent dégager de la cha-leur et, si la réaction s'emballe,s'enflammer. Pour l'IRSN, il estimpossible de démontrer l'ab-sence de risque en deçà du seuilde 180°C retenu par l'Andra.

Selon elle, en cas d'incendie, "unrejet important d'activité dans l'en-vironnement ne peut être exclu".Mais qu’est-ce qu’un rejet impor-tant d’activité, dans un monde nu-cléaire idéalisé ? Pour rappel, latempérature lors de l’incendie dutunnel du Mont Blanc en 1999 aatteint les 1000°C.Quel type d’aléas est-il réellementintégré dans les calculs menant auprécieux sésame de 10 mSv ? Leseffets d’un accident dans Cigéo nesont pas du même ordre que celuid’un scanner(placé sur l’échelledes doses ponctuelles à 12 mSv),comme se plaît à l’inscrire l’Andrasur ses tableaux comparatifs ...Difficile d’imaginer quand mêmequelles données sont prises encompte pour quantifier les rejetsd’un projet évolutif lors de sonexploitation sur plus d’un siècle.Conclusion, signer un chèque enblanc aux acteurs du projet Cigéoqui, sur ce point crucial de l’im-pact radiologique, laissent unetelle place à l’incertitude et auxmoyennes peu crédibles, seraitd’une imprudence folle.

info Bure Juin 2018

* Le sivert ou Sv est l’unité utilisée pour donner une évaluation de l'impact desrayonnements sur l'homme. Utilisée pour mesurer un débit de dose radioactive(Sv/s, Sv/h ou Sv/an), c'est-à-dire pour évaluer quantitativement l'impactbiologique d'une exposition humaine à des rayonnements ionisants.

Et l’eau ?Le Dossier d'Options de Sûretérévèle que des rejets très impor-tants et permanents sont à prévoirdans l'Ornain via les ruisseaux lo-caux (Bureau, Orge, Ormançon). Il pourrait s'agir de plus de 10 000m3/j mais ces données ne sont tou-jours pas précisées. Tous ces rejetsproviendraient de l'eau récoltée pardes caniveaux prévus le long desdescenderies pour drainer les for-mations géologiques aquifères quiseraient traversées de part en part,notamment l'Oxfordien calcaire de~200 mètres d'épaisseur. Ces eaux d'exhaure seraient re-montées par pompage depuis desbassins situés au fond à 500 m sousterre puis stockées dans d'im-menses rétentions en surface(~200 000 m3). Elles seraient sys-tématiquement soumises à descontrôles radiologiques avant d'êtrerejetées dans le milieu naturel. Unenorme encore inconnue serait doncappliquée pour trier la “bonne” eaude la “mauvaise”. Quels impacts hydrologiques et ra-diologiques sur l'environnement ?Que fera l'Andra de l'eau jugéecontaminée ? Que se passera-t-il siles pompes s'arrêtent ? Quelsrisques pour la Seine et la Marnedont l'Ornain est l'affluent en casd'accident ? Ça fait quand mêmebeaucoup d'inconnues pour unsujet concernant directement telle-ment de monde...

7.

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Bois debout !

Août 2017, des dizaines de personnesexpriment à ciel ouvert leur soutienaux Hiboux de Bure et leur opposition à Cigéo, sur les planchettes en bois du Tipi “Bois debout” dressé lors du festival Les Bure’lesques, à quelques kms de Bure.

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Remonté au Bois Lejuc à l’automne, il a été totalement détruit lors de l’expulsion de ses occupant-es le 22 février 2018.

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L’atome au milieu deschamps, des vaches et

des vergers. Il fallaitoser, transformer un territoire rural et vert

en dépotoire nucléairenational,

sans rien demander aux habitants.

Principaux oubliés, en effet, per-sonne ne leur a jamais expliquéleur avenir préparé en haut lieu, niles conséquences d’une telle mu-tation. Outre subir la profondetransformation de leur territoire, illeur faudrait vivre avec le risquequotidien d’accident et supporterdes nuisances environnementaleset sanitaires graves.Vu les déboires des années 1980pour trouver un site “consen-tant”, l’Etat a déployé les grandsmoyens et préparé un piège auxmultiples facettes.L’image négative de poubelle nu-cléaire et son cortège de nui-sances ne sont jamais évoqués.Celle-ci est impérativement neu-tralisée par du positif : argent, pro-messes d’emploi, développementlocal, énergies renouvelables,comportements vertueux. Jamaisne sont débattus les manques àgagner considérables tels la dé-valuation du patrimoine foncier, lastérilisation des atouts de dépar-tements verts, la fin des appella-tions contrôlées et labels, la fin dubien vivre, la désertification...

Créer la dépendancefinancière et promettreL’argent, outil de dépendance, aété déversé par millions dès 1994,sans autre contrepartie que laissers’implanter un “laboratoire de re-cherche géologique mais jamaisde déchets nucléaires chez vous”.Géré actuellement par un GIP(Groupement d’intérêt public) crééen 2006, il entre systématiquementdans les projets des collectivités,des communes, d’entreprises, d’as-sociations et de certains particuliers. Meuse et Haute-Marne perçoiventactuellement 60 millions d’€/an,les subventions augmentant au fildes années. 43 communes autourde Bure reçoivent 500 € par an etpar habitant. Un deal “gagnant-gagnant” pour l’Andra qualifié dèsl’origine d’achat des consciencespar les opposants...

Nucléariser la région, avant l’arrivée de CigéoUne vingtaine de structures liéesau nucléaire se sont implantéesou sont en projet localement :plate-forme Areva de transportsde matières nucléaires, archivesd’EDF et Areva, plate-forme EDFde maintenance de pièces usa-gées des centrales nucléaires,unité Syndièse du CEA (Commis-sariat à l’énergie atomique) auxmotivations peu claires, blan-chisserie des “linges rouges” descentrales nucléaires UNITECH,unité de retraitement de déchets

TFA, formation aux métiers dunucléaire, etc. Dans quel but... sice n’est la nucléarisation forcéed’un territoire jusque-là vierge detout “atome” ? L’Andra, les producteurs de dé-chets radioactifs et l’Etat conju-guent tous leurs efforts, avec leconcours des élus locaux, pourtransformer en “opportunité” lagigantesque poubelle atomiquequi entraînera immanquablementle déclin du territoire annexé.

Mobiliser autour decomportements vertueuxLes opérateurs du nucléaire sesont engagés pour faire de laMeuse et de la Haute-Marne des“terres d’excellence en matière demaîtrise de consommation del’énergie”... C’était juste après levote de la loi de gestion des dé-chets nucléaires de 2006 qui vali-dait le projet d’enfouissement àBure. Ainsi la Meuse a vu s’installeren un temps record 200 éoliennes,des parcs photovoltaïques, etfleurir les campagnes d’écono-mies d’énergie. Irréprochable ensurface, avant de condamnerlourdement le sous-sol ?

Acheter le territoireL’Andra a visité chaque proprié-taire pour acquérir ou réserverterres agricoles, champs et fo-rêts. Son stock foncier s’élève à2.700 hectares fin 2017 pour unevaleur de 13 285 000 euros. Leprojet Cigéo demande non seule-

ment une emprise au sol considé-rable pour installer toutes les in-frastructures de surface, mais abesoin aussi de tranquillité. Il né-cessite la création d’un immensedésert militarisé, à l’aplomb desquelques 270 km de galeries sou-terraines censées accueillir prèsde 99% de la radioactivité issue duparc nucléaire.Sans compter que Cigéo pourraitaccueillir des combustibles usésactuellement classés matièresvalorisables mais qui, potentielle-ment, sont des déchets futurs sil'activité nucléaire ralentit. Les ré-serves foncières pourraient doncpermettre l'agrandissement dustockage.

Passer outre les exigencesdémocratiquesLe processus qui mène à Cigéoest remarquablement anti-démo-cratique. Lois au service de la fi-lière nucléaire, Commission localede suivi et d’information sanspouvoir, pseudo débats publics,tout est sous contrôle. L’expertiseindépendante est passée sous si-lence et l'opposition de plus enplus sévèrement réprimée.Deux débats publics ont déjàmontré leurs limites : rendez-vous“truqués” et inopérants, ils arri-vent alors que tout est décidé enamont. La population ne participepas aux décisions, et c’est bien làle problème. Celui qui s’annonceen 2018 sera tout aussi décevant.

La grande illusion

Besoin d’étendrele champ

d’asservissement territorial ?

Décembre 2017, la secrétaire d’État àl’Économie, est chargéede défendre en séanceparlementaire unamendement au projet de loi de financesrectificative pour 2017relatif au modèle fiscal de Cigéo.Il s’agissait de revoir la distribution de la manne financièreliée à l’activité du sitemeusien de Bure. Objectif annoncé sanscomplexe : faire en sortequ’elle ne soit pas«concentrée sur un nombrelimité de collectivitésterritoriales peu peuplées».Et qu’elle profite plusglobalement à la régionGrand Est. Un député a lancé :«Vous n’achèterez pas lesconsciences ». Face à l’ampleur desréactions, elle a demandéune suspension de séancepuis a retiré vite faitl’amendement scélérat.

En 2015, le premier Salon mondial du nucléaire (WNE) à Paris présentait une carte -inconnue du grand public- qui place Bure au centre d’une cible de 80 km de rayon désignant les verts territoires meusiens et haut-marnais.

Son titre, “S’implanter sur le pôleterritorial en compétence nucléaire”Meuse / Haute-Marne.

Sachant que l’Aube accueille déjàdes centres de stockage de déchetsà faible activité, l’implantation deCigéo à 60 km ferait de ce territoirela poubelle nucléaire du pays.

Territoires piégés !

(Projet abandonné)

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La nucléarisation forcée

info Bure Juin 2018

Implantation liée à la filière électro-nucléaireavant l’arrivée du projetCigéo

Implantation liée à la filière électro-nucléaireet CEA après 2008

La plate-forme detransport routiernucléaire en MeuseLa plate-forme LMC, filialed’Areva, installée à Void-Vacon(35 km de Bure) en 2009 étaitconçue à l’origine pour le trans-port de pièces neuves à desti-nation des chantiers d’ITER etGeorges Besse II. Elle s'est rapidement transfor-mée en aire de transit pour descamions chargés de matières etdéchets radioactifs.

Grâce à la vigilance d’habitants in-quiets, la présence de transportsde matières radioactives a pu êtrerévélée à la population début 2013.Areva, tout comme la municipalitéd'alors, n’en n’avaient pas informéles riverains, alors que ces convoistraversent le village. La plate-forme est située à moins de 500 md’habitations et dans une zone ar-tisanale proche d'un lotissement etd'une école maternelle. Le collectifdes Habitants Vigilants de Void-Vacon a repéré début 2015 le sta-tionnement d’un transport trèsparticulier. La remorque bâchéebleue comportait une plaqueorange avec le code UN 2977. Ils’agit d’hexafluorure d’uranium fis-sile (UF6) contenant plus de 1%d’uranium 235 (UF6 enrichi), ma-tière extrêmement dangereused’un point de vue chimique, maisaussi radiotoxique. Cette plate-

forme est pourtant une zone detransit, et non un site d’entrepo-sage de matières radioactives. Lasociété de transport échappe ainsiaux contraintes plus strictes impo-sées à une installation nucléaire debase. Le collectif dénonçait alorsl’ignorance des dangers -et desmesures de protection adaptées-dans laquelle la population esttenue. Les services de secours(police, gendarmerie, pompiers,médecins) ne semblent pas cor-rectement informés, ni formés à in-tervenir. L’Autorité de Sûreté nucléaire(ASN) a finalement avoué fin 2015qu’ont transité notamment del'hexafluorure d'uranium (UF6)enrichi ; de l'UF6 naturel ou appau-vri ; du combustible nucléaire neufdestiné à des réacteurs de re-cherche ; des déchets de très faibleactivité, de faible ou moyenne ac-tivité à vie courte ; des outillagescontaminés. Année 2015, environtrois transports par semaine ontstationné au moins une nuit.La mutation surprise et obscureopérée par LMC-Areva à Void-Vacon illustre bien l’opacité qui en-toure le domaine des transportsnucléaires et le mépris total déve-loppé envers les populations. Maissuffit-il de taire le danger et de ca-cher la réalité pour neutraliser lerisque ? Les habitants se deman-dent également comment évolueral'activité de la plate-forme si Cigéodevait se créer.

Unitech veutimplanter uneblanchisserie

nucléaire àJoinville

Le 4 février 2016, l’implanta-tion d’une laverie nucléaire dugroupe américain Unitech aété annoncée en Haute-Marneà Suzannecourt, près de Join-ville. Elle prendrait la relève decette activité d’Areva à laHague.Le projet ? Laver des vêtementsportés dans les sites nucléairesfrançais (et à l’avenir étrangers),donc contaminés par la radioac-tivité. Des questions évidentes seposent autour de l’impact radio-logique sur les populations et surl’environnement... Sur l’eau, parexemple, car il y aurait dilutiondes radionucléides dans les exu-toires naturels, comme la Marne. Deux années se sont écoulées,pendant lesquelles les riverainset associations alertés par la po-tentielle nocivité du projet n’ontpu obtenir aucune information.En 2017, un projet de créationd’une base de tri, traitement, etconditionnement de déchets ra-dioactifs TFA et FA à Gudmont-Villiers, près de Joinville, nommé“Bison” (Derichebourg) n’a puêtre mené à bien grâce à la mobi-lisation sans appel orchestrée par

l’association Gudmont-dit-Non.Le silence et l’opacité entretenusautour du projet Unitech résul-tent-ils de cette douloureuse ex-périence ? Le 18 janvier 2018, la presse lo-cale informe que la demanded’autorisation d’exploitation et lepermis de construire ont été dé-posés par Unitech.Les élus locaux semblent êtretombés à nouveau dans le piègefacile des promesses : quelquesemplois locaux sont à la clé.Pourtant le manque à gagner seraconsidérable. Continuer à valori-ser les atouts naturels du dépar-tement, vendre aux touristes laHaute-Marne, sa campagne, sesforêts, ses eaux, ou encore déve-lopper une filière bio, tout cela estfortement compromis. Joinville, « village étape », toutcomme Saint-Dizier où la mise enservice d’une base chaude demaintenance nucléaire trois foisplus grande que celle du Tricastinest imminente, ont surtout lamalchance de se situer dans lepérimètre de Bure. L’un commel’autre font partie du sacrificeprogrammé de cette portion deterritoire du Grand Est au profitdu sauvetage d’une filière indus-trielle à bout de souffle. Pour au-tant la mobilisation s’organise,palliant au passage aux fai-blesses des élus et aux défail-lances démocratiques locales.

Le récent projet d’implantation de Gudmont-Villiers a dû être abandonnésous la pression citoyenne exercée.

La leçon à retenir est simple. Une population informée à temps et de façon libre et indépendante refusegénéralement en bloc et sans concessionle mirage annoncé.

Pour autant, la nucléarisationtente sa marche forcée.

Dommage queles collectivités, plus gestionnaires que jamais, ne fassent pas preuve de clairvoyance et departage d’information...

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2016

LA NUCLÉARISATION en Meuse/Haute-Marne

(et Aube)

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D’un côté la répression,

Résister

Christian a été lourdement

condamné et sanspreuves, pour avoir

participé à la journéedu 15 août 2016

au Bois LejucVoici des extraits de sa poignantedéclaration au tribunal, lors deson procès le 18 février 2018 :« Monsieur le Juge, je n’ai jamaisaimé et je n’aime pas les projec-teurs. Monsieur le procureur mecontraint à la lumière. (...). Au-jourd’hui, c’est mardi-gras. Je neme déguise pas, je me mets à nu.Accusé d’avoir dégradé ou dété-rioré volontairement un mur ap-partenant à l’Andra à Mandres-en-Barrois, je dis non, je n’en suis pascoupable. Oui j’étais dans le boisLejuc, le week-end du 15 août2016, mais je n’ai pas détérioré lemur. Je suis pourtant solidaire decette action et fier du résultat.Car ce mur, qui s’est inquiété dudroit de l’Andra à le construire ?Qui a ordonné aux gendarmesmobiles de protéger sa construc-tion ? Oui, nous étions dans laforêt, (...) suite à notre dénoncia-tion de l’illégalité du saccage dubois, et suite au jugement de dé-frichement illégal puis de laconstruction illégale du mur du 1er

août 2016. D’ailleurs l’Andra estelle réellement propriétaire dubois Lejuc ? Pourquoi cette affaire

traîne-t-elle autant, alors que denombreux procès, conséquents àcette histoire, nous tombent des-sus et nous condamnent ?Oui, j’étais dans la forêt et pas parhasard. Alors que je n’aurais sansdoute jamais dû connaître ce coinde Bure. Pour me retrouver face àce mur il a fallu qu’un jour de dé-cembre 1993, je tombe sur la Unede l’Est Républicain informant quela Meuse était candidate à l’un deslaboratoires souterrains (...) La Meuse n’a-t-elle déjà assezde tombes, qu’il lui fallut en plusun tombeau radioactif ?(...) Je me souvenais aussi que leprésident du Conseil général RémiHerment avait réagi (...) en séancedu Sénat du 6 novembre 1991,« on constate que le fait d’avoir étéchoisi ou d’être ultérieurementchoisi comme dépotoir du pays faitnaitre une frustration profonde ».Alors je ne comprenais pas cettetrahison meusienne (...). Alors j’aiconnu Bure et j’y suis venu sou-vent.(...) Et maintenant CIGEO apparaîttout beau mais nous n’en voulonspas de ce tombeau radioactif pourplus de 100 000 ans tout commeNicolas Hulot photographié disantNon à CIGEO. Espérer que l’argilesaura confiner la radioactivitéévadée des fûts et des alvéoles debéton, oui, c’est du domaine de lacroyance et non de la science. Est-il éthique d’oublier nos déchets, deles abandonner au futur ?

(...) On ne sait quoi faire des dé-chets radioactifs mais on veut tou-jours en continuer la production. Labaignoire déborde, on éponge, onne ferme pas le robinet.Je viens de tout cela et ce mur por-tait tout cela. Il portait toute l’arro-gance de l’Andra, les diversestrahisons. (...) Le mur portait les40 000 signatures recueillies dèsseptembre 1994 contre le labopuis les 60 000 autres signaturespour un référendum – des signa-tures physiques, il n’y avait pas in-ternet à l’époque. Des signaturesphysiques immédiatement igno-rées des conseillers généraux. Ilportait les 101 signatures de mé-decins contre ce projet.Le mur portait aussi la perturbationde nos vies, notre temps sacrifiésur nos deniers personnels, toute lapression policière et tous nosrisques encourus, et sans oublier lamort de deux ouvriers sur le chan-tier et surtout Sébastien Briathappé par un train de déchets ra-dioactifs le 7 novembre 2004 àAvricourt. Je n’oublie pas les nom-breux et nombreuses ami.e.s delutte déjà décéd.e.s ou épuisé.e.s. Alors comment ne pas être fier.e.sde sa chute, il était si lourd, ce mur !Bien sûr, l’Andra réduit ce mur àune valeur marchande mais vaut-il plus que nos pas, nos heures,nos kilomètres, notre éthique…Oui j’étais dans le bois Lejuc. Jen’ai pas dégradé le mur mais jesuis solidaire de sa chute.

(...) Suite à une convocation pourune audition libre, je me suisrendu à Commercy le lundi 21 no-vembre 2016. Je n’avais rien à ydéclarer. J’essayais de compren-dre pourquoi j’étais là. J’ai trouvébizarre que mon questionneur in-terpellât plusieurs fois son col-lègue sur ordinateur pour savoirs’il n’avait pas trouvé mieux. Il netrouva pas mieux. Au final, j’aicompris quand mon interlocuteurme présenta des photos censéesme représenter et m’accuser. Ilsavaient hésité. Ils doutaient. Aupremier regard j’ai compris que cen’était pas moi. Je ne déclarai rien.(...) Sur ces photos, ce n’était pasmoi. Jamais je n’ai été vêtu commecela. Connaissant les tiques dubois Lejuc je veillais à m’en proté-ger. Je devais être jambes et brascouverts et avec des chaussuresde marche.(...) Dans ma vie, j‘ai souvent payéau prix fort ma liberté. Là je dé-fends ma fierté de dénoncer lesagissements de l’Andra et depuis24 ans, avec mes seules armes decitoyen, avec mes seuls droits. Làse joue notre fin de vie plus oumoins agréable. Sommes-nousdes malfaiteurs à nous soucierdes générations futures, futures,futures… En refusant de leur lé-guer un tombeau nucléaire quitombera dans l’oubli ?Je ne veux pas être une erreurjudiciaire. »

Ce jour-là, près de 500 personnes ont mis àterre une portion du murde béton bâti en toutehâte et sans permis deconstruire par l’Andra. Au bois Lejuc, dont la propriété lui estcontestée en justice par un tiers deshabitants du village deMandres-en-Barrois.

Deux personnes ont été mises en examen,de façon arbitraire et condamnées à quatre mois de prisonavec sursis pour leur participationsupposée à la chute de ce mur, ainsi qu’à 3000 € d’amendechacun.

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En 2018, un gros mélange de

concertation, co-construction

et débat-bidonC’est à la mode et ne mange pasde pain. Mais cela permet au paysd’être en conformité avec les di-rectives européennes et notam-ment avec la toute récente loi surla démocratie participative.Pour donner un semblant de légi-timité démocratique à Cigéo,l’Andra et le ministère de la Tran-sition écologique annoncent àprésent vouloir intégrer la sociétécivile dans la poursuite du projetet reprendre le dialogue. Il s’agi-rait de “co-construire le projet deterritoire associé à Cigéo”.

Une campagne de concertation locale a débuté fin 2017Deux personnes ont été nom-mées à la Commission nationaledu débat public, en tant que “ga-rants chargés de veiller à la bonneinformation et à la participation dupublic jusqu’à l’ouverture de l’en-quête publique”. On y parle de su-jets très concrets tels eau,énergie, infrastructures de trans-ports, aménagements de l’es-pace et insertion paysagère,environnement et cadre de vie,santé, mais rien sur... l’opportu-nité d’enfouir ou non les déchets.

Soit tous les ingrédients d’unegrande campagne d’informationsur la vie avec et autour de Cigéo.Cette phase de concertation aune autre fonction sans doute : larégulation en direct du climat so-cial local. Les premières réunionssont sur invitation, font peu debruit et ne suscitent pas un intérêtfou. En effet la population estconviée non pas à construire li-brement son propre avenir, maisà valider un grand projet indus-triel décidé ailleurs, hors-normeet mortifère. On lui demande toutjuste d’en choisir l’emballage. L’Etat pousserait même la farcejusqu’à inviter les collectivités lo-cales à co-partager certains frais.En effet, renforcement desroutes, nouvelle voie ferrée, nou-veaux réseaux d’eau etc., profi-tant indirectement aux riverains,peut-être faudra-t-il mettre unpeu la main à la poche.

Un débat public sur le plan national de gestiondes matières et déchetsradioactifs est annoncépour septembre 2018, avec un volet sur CigéoEn 2005, le premier débat publicsur la gestion des déchets nu-cléaires concluait sur la nécessitéde maintenir ouvertes les re-cherches sur le stockage en sub-surface. Ce dont n’ont pas tenucompte les parlementaires qui ontmis sur orbite définitif la seulevoie de l’enfouissement, en 2006.

En 2013, le débat public surCigéo proposait à la populationde venir s’informer sur le projet.Le dossier incomplet et bourréd’inconnues alors fourni par l’An-dra tenait plus de la formalité qued’une véritable base de réflexion.Aucun rendez-vous décisionneln’était à l’ordre du jour. L’appel àboycott par des associations aété largement suivi, attestantd’une opposition sans faille. Faitexceptionnel, le bilan de ce débatpublic a été désavoué par la moi-tié de la commission particulièredu débat public en charge de sonpilotage, et contesté par les op-posants devant la justice. Etpourtant cet échec cuisant pour legouvernement n’a rien changé àla marche forcée qui mène austockage géologique nucléaire.Que penser du nouveau débatpublic ? Il a été annoncé le jourmême de l’expulsion du BoisLejuc -15 occupants pour 500gardes mobiles !-, par un secré-taire d’Etat venu pallier aux si-lences aggravés de son ministreNicolas Hulot. Et il a tout d’unenouvelle et ronflante opération decommunication. Une large majo-rité d’associations et opposantsrefuse une fois de plus le débat àla française, qui arrive... quandtout est décidé. Elle a aussitôt an-noncé “tout refus de concertation,sur un projet non viable et dans lesconditions actuelles de répres-sion”, et dénoncé “l’actuelle radi-calisation des pouvoirs publics etleur illusoire appel à dialoguer”.

info Bure

de l’autre, des débats bidons.

Concertation ? << Une réunion sur Cigéo avaitlieu avec l’Andra à la salle desfêtes, sur stricte invitation dumaire. Divers points nous sontexposés, l’autorisation en at-tente, la phase d’essais avecde “faux colis”, 2025 pour l’ar-rivée des déchets... Un intervenant nous annoncela réfection de l’ancienne voiede chemin de fer (Nançois -Gondrecourt). Une route dé-partementale qui passe devantle labo va être effacée de lacarte et déviée. Il nous dittranquillement que l’Andra nesait pas encore si elle va abat-tre les 400 hectares de forêtpour les travaux des puits enséquences ou d'un seul coup. On nous parle d'une station depompage d'eau -besoin quoti-dien de 500m3-, pour alimen-ter les travaux. Ces chantierscommenceraient d'ici deux àtrois ans, on nous assure qu'àchaque fois... c'est l'Andra quipaiera.Concernant tous ces travaux lepeuple sera consulté, oui. Celase fera par ateliers, et pour yparticiper il suffira d'aller surle site internet de l'Andra.Un habitant s'est plaint et a ditqu'il était mécontent que la re-prise d'activité de la carrièredemandée depuis des annéesse fasse pour l'Andra. Uneautre personne a parlé des nui-sances prévisibles dues auxtransports des cailloux, lemaire a dit que le conseil muni-cipal allait prendre la décisionet que les transports ne passe-raient pas dans la commune.Chiche ! >>Témoignage d’un riverain,22/05/2018Campagne de concertation

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Echelles de valeur

Suite à l’expulsion du Bois Lejuc le 22 févrierdernier, l’Andra se réjouit d’avoir pu évacuer “11 semi-remorques de détritus”.

Entendez par là palettes de bois, fenêtreset portes, matériaux deconstruction, couettes,vaisselle, etc. Des matériaux dedons/récupérationutilisés avec une grandeingéniosité et de la poésieparfois pour construiredes cabanes dans les arbres et des bases de vie au sol.

S’organiser dans desconditions si difficiles, pour protéger et défendrephysiquement une forêtdestinée à une destructionsauvage constituerait un fait de “violence”,sérieux ?

Bourrer le sous-sol àl’aplomb de poisonsradioactifs et rejeter à lacime des arbres des gazmortels, voilà qui estcondamnable !

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Insoluble

Ultime faille de Cigéo, le trou de mémoire !

Et si une des faiblesses ultimes du projet destockage nucléaireen grande profondeur était son incapacité évidente à faire face à l’oubli et à l’intrusion humaine inévitable,un jour, dans le fumeux « coffre-fort géologique » ?

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Une fois effacéel’écriture sur papier,

écartés les disquesdurs et les data center,

disparus les codes delangage actuels, com-

ment transmettre la mémoire de Cigéo ?

Le défi est à la mesure du projet,immense. L’Andra avoue sonimpuissance, change d’habit etexplore une piste inattendue :“L'art, vecteur de transmission dela mémoire des stockages.” Depuis quelques années, fleu-rissent les appels à contributionartistique. Au rang des proposi-tions, l’instauration d’un rite tousles 30 ans pour rehausser la cou-verture du stockage afin d’éleverune colline à l’aplomb du centre(proposition de l’artiste VeitStratmann), la création d’archi-sculptures ou de marqueurs degrande taille pour caractériser lepaysage, la dispersion de petitsmarqueurs archéologiques dans

le sol. Sont évoquées aussi l’ins-tauration d’un rituel dédié au site(fête, moment sportif, événe-ment artistique, etc.), la conser-vation dans de futurs muséesd’objets symboliques de la vie ducentre de stockage tels, tenez-vous bien, les pinces de manipu-lation des colis de déchets, etc.Aux Etats Unis, il existe un sitede stockage pour les déchetsnucléaires d'origine militaire. LeDépartement de l'énergie envi-sage d'édifier un tumulus deterre de 10 mètres de haut avecau sommet 48 monolithes surlesquels seront gravés le siglede la radioactivité et des visageshumains effrayés ou pris denausées.C’est bien gentil tout cela maisrien ne prouve que nos descen-dants comprendront les signesparsemés par notre génération.C’est l’objet d’une thèse actuellede Florian Blanquer qui porte surla recherche de signes compré-hensibles sur des échelles de

temps de plusieurs milliers d’an-nées, et sur le processus de trans-mission de ces signes. Comment une fois encore pour-rait-on autoriser l’installation deCigéo, si une telle questionreste ouverte ? L’Andra se donne un siècle pourrésoudre l’équation. Une grandepartie de la représentation poli-tique répète en boucle que lestockage géologique est inévi-table et constitue la seule optionpossible. Elle n’a pas pris la me-sure de l’effroyable probléma-tique, ou pire, ferme les yeux entoute connaissance de cause.

Implication de la sociétécivile, le dernier rempartL’Andra initie la constitution degroupes de réflexion locauxtournés vers la mémoire. Au-delà des bonnes intentions affi-chées, l’agence met en place undispositif bien plus retors. Desscénarios élaborés au niveau in-ternational (Agence de l’énergie

atomique) sur la problématiquetransmission de la mémoireconcluent sur une donnée com-mune : l’homme est au centre detout cela et principalement le ri-verain du mausolée atomique. Acharge à celui-ci d’en cultiver etd’en perpétuer le souvenir ! Ainsiapprend-t-on que l’aptitude dela collectivité à surveiller soninstallation doit être maintenuesur plusieurs générations. Elledevra “être capable de résoudreseule ses problèmes”. En Es-pagne, des fonds seraient mêmeprévus pour “améliorer la capa-cité de la collectivité à jouer sonrôle de gardien dans le futur”.Une fois passée l’illusoire phasedes richesses et des promesses,les futurs habitants de Meuse etHaute-Marne auraient une in-croyable mission. On comptesur eux pour devenir les gardienséternels de la méga-poubellenucléaire, lorsque politiques in-conscients, nucléocrates achar-nés, Andra et bétonneurs aurontdéserté les lieux.

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Du mal à comprendreEn 2018 l’Andra organise une nouvelle exposition, intitulée “Amphi-biens et reptiles de nos campagnes”, dans son centre à Bure. Elle pro-pose de faire connaissance avec ces petits vertébrés dits à sang froid.Elle permet de “découvrir leur beauté, leur richesse, la variété des es-pèces et leur fragilité ainsi que leurs milieux de vie”. Une fois de plus, l’Andra déconcerte et fâche. De nouveaux travaux dedéfrichement sont prévus dans le Bois Lejuc sur 180 ha à partir de sep-tembre prochain. Combien de jolies grenouilles et de précieux crapaudsmis à l’honneur pour leur fragilité dans son exposition va-t-elle exter-miner dans leur milieu de vie à 2 km de là ?Déjà en 2016, l’exposition “Découvertes en forêt” vantait un “milieuriche d'une grande biodiversité et lieu de production du bois, égalementespace de loisirs pour les promeneurs, cueilleurs et chasseurs”. C’estcette année là que l’Agence commençait son déboisement du BoisLejuc dans le plus grand mépris du milieu naturel, et en restreignaitl’accès. Deux Andra en une ? Flippant non...

Un gros gâteau industriel ?VU SUR le site www.constructioncayola.com/infrastructures : “Participant au salon Smart Industries qui se déroulera du 27 au 30mars 2018 à Paris-Nord-Villepinte, la société d’ingénierie Ingéropprévoit de présenter sa mission dans le projet Cigéo (centre industrielde stockage géologique)”.Pas besoin de se précipiter, vu les retards qui s’accumulent... Lademande d’autorisation de création de Cigéo (DAC), initialementprévue en 2015, puis en 2018 est repoussé à mi-2019.

Raccordement expressPlusieurs arrêtés du 6 mars 2018“portant autorisation de pénétrerdans des propriétés publiques etprivées […] afin de procéder auxétudes à mener en vue d’assurerle raccordement électrique duprojet Cigéo” ont été pris. Au nom de quelle urgence ?

Massacre au boisLes travaux dits “préliminaires”menées depuis deux ans par l’An-dra modifient, défigurent et enra-cinent de force Cigéo dans leterritoire local. Ainsi de nouveauxtravaux d'archéologie préventivequi pourraient démarrer à l'au-tomne 2018. La moitié du boisLejuc serait rasée, alors que l'An-dra n'a pas encore déposé la de-mande d'autorisation de création.Et ce ne sont pas des plantationsartificialisées ici, là et ailleurs surdes terrains incultes qui vontcompenser la destruction d'uneforêt ancienne...

Déchets atomiquescherchent terresd’accueil« Les déchets débordent de partoutet viennent taper à la porte ! C’est ceque clame une militante mobilisécontre le projet de piscine géanted’entreposage de combustible ra-dioactif à Belleville-sur-Loire,dans le Cher. La nouvelle piscinegéante pourrait accueillir 6.000 à8.000 tonnes de combustible irra-dié et servirait à désengorger lesite de La Hague (Manche), qui ar-riverait à saturation en 2025. Lacontestation s’organise, tant au ni-veau population qu’élus locaux.François Bonneau, le président duConseil régional du Centre-Val deLoire, a annoncé qu’il s’opposait auprojet et inciterait d’autres élus àmontrer « leur totale opposition ».Peu de temps après, le Conseil ré-gional a suivi, ainsi que d’autresélus locaux, comme les maires deBeaulieu ou de Bonny-sur-Loire. »On ferme quand le robinet du nu-cléaire ?D’après Reporterre.net - 22/05 2018

Un milliard d’euros ont été dépenséspour rendre « socialement acceptable »l’enfouissement de déchets nucléairesLe projet d’enfouissementdes déchets nucléairespressenti à Bure, dans l’Estde la France, doit faire l’objetd’un troisième débat publicd’ici la fin de l’année. Maisdans quelles conditions ? Depuis 2000, des sommesconsidérables d’argent publicont inondé les départementsde Meuse et de Haute-Marne,censées favoriser l’ “accep-tabilité” sociale du projet. Basta ! a fait le compte : ce nesont pas moins de 1,1 milliardd’euros qui auraient déjà étédéversés localement par lesprincipaux acteurs de la filièrenucléaire. Plusieurs cen-taines de millions d’eurospourraient encore arroser lesdeux départements.D’après Bastamag.net - 27/03 2018

Ne pas trop se presser, en effet« 62.000 colis de déchets bitumés doivent être soumis à de nou-velles vérifications en matière de sécurité, avant que l'on puisse en-visager leur enfouissement souterrain dans le futur site Cigéo deBure. (...) Entreposés par milliers dans des casemates semi-enter-rées du site nucléaire de Marcoule (exploité par le CEA) dans le Gardet de La Hague (propriété d'Orano, ex-Areva), ces contenants d'unecapacité de 220 litres sont remplis de déchets nucléaires en attentede déménagement pour un stockage définitif vers le futur site d'en-fouissement Cigéo de Bure, en Haute-Marne. Une mesure encorehypothétique dans la mesure où l'Institut de radioprotection et desûreté nucléaire (IRSN) et l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) ontémis des réserves sur ce point l'an dernier. (...) »C’est cela que l’Andra qualifie d’un point de détail rapide à résou-dre ? Ces déchets comptaient parmi les premiers à enfouir...D’après Le Figaro.fr - 18/04/2018

Des hiboux partoutVendredi 18 mai 2018, opération cabanes dans les arbres. Il s’agis-sait de soutenir les habitants expulsés le 22 février dernier du boisLejuc, près de Bure, de dénoncer la répression dont ils sont victimeset d’interpeller le public au sujet du projet d’enfouissement de dé-chets nucléaires Cigéo. Des cabanes dans des arbres ont été ins-tallées, notamment à Paris devant le 10 boulevard de Bonne-Nouvelle, à Strasbourg dans le parc du Wacken... Longue vie auxhiboux et à la solidarité créative et grandissante !

INFOS info Bure Juin 2018

Pas trop tôt !Un communiqué sur le site inter-net de l’Andra indique que suiteà un changement de législationChristophe Bouillon a quitté le1er mars 2018 ses fonctions dePrésident du Conseil d’adminis-tration de l'Andra. Un changement du code électo-ral rend incompatible l'exercicede son mandat de député et celuiqu'il exerçait au sein du Conseild'administration de l'Andra. Pastrop tôt non ?Pourtant, dans sa lettre de dé-mission, Christophe Bouillon aindiqué partir « à regret » et « res-ter attaché à la mission d'intérêtgénéral confiée par le Parlement àl'Andra». Il souhaite également« poursuivre son engagement ausein du Comité éthique et sociétéde l'Agence », créé spécialementen vue de la gestion à long termedes déchets radioactifs. Difficilede lâcher le morceau ?En 2016, Patrick Tassin, Prési-dent du Conseil économique so-cial et environnemental de larégion Alsace Champagne-Ar-denne Lorraine siégeait lui aussià ce fameux Comité, pour y re-présenter la société civile. Dans un courrier du 23 juin,adressé directement au députéChristophe Bouillon, il réagissaità la nomination de celui-ci enqualité de rapporteur de la pro-position de loi sur Cigéo, alorsqu’il était Président du Conseild’administration de l’Andra. Ilsoulignait un conflit d’intérêts enqualifiant « cette initiative bien peuéthique et de nature à compliquerencore les débats publics sur ceprojet qu’il est difficile de considé-rer comme abouti ».

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EN SORTIR, vite ! info Bure

Arrêter de produire des déchets ingérablesLa filière électronucléaire a une place à part dans l’économie mon-diale. Elle a réussi le tour de force de se développer alors même quel’aval de son cycle -ou gestion de ses déchets- était bâti sur une hy-pothèse non vérifiée. Le choix du stockage géologique pour les plustoxiques résulte donc d’un consensus international fou qui dure de-puis plus de 30 ans. Or il s’avère aujourd’hui que l’on a fait fausseroute. Taxer d’irresponsabilité toutes celles et ceux qui depuisquelques décennies refusent l’enfouissement des déchets radioac-tifs relève de la malhonnêteté intellectuelle. Combien de tonnes deproduits ingérables ne seraient pas produits si les gouvernementssuccessifs écoutaient la voix du bon sens ?

Rechercher des alternatives La loi Bataille proposait d’étudier trois voies, seul le stockage géo-logique a été imposé. Les enfouir définitivement est un abandon quine laisse aucune marge de manoeuvre ultérieure. Il faut stopperCigéo et relancer des recherches, notamment sur la voie de l’entre-posage à sec de longue durée en surface ou sub-surface. Limiter lestransports est incontournable. Enfin, intégrer un vrai processus dé-mocratique faisant de la population un acteur à part entière dans laprise de décision est plus qu’une évidence, au vu des mobilisationsqui agitent tous les lieux pressentis pour un stockage nucléaire.

NUCLÉAIRE : ENCORE DES EPR ?Mais à quoi jouent-ils ? EDF, endettée à hauteur de 37 milliardsd’euros, a quitté le CAC 40 (club des 40 entreprises françaises cô-tées en Bourse) en 2015. L’entreprise, qui a tout misé sur le seulnucléaire est dépassée, concurrencée par le développement d’au-tres modes de production énergétique. Non seulement elle s’estembourbée avec le réacteur EPR qui accumule les retards, les mal-façons et explose les budgets (France, Finlande, Angleterre) maiselle s’enferre et annonce aujourd’hui une 3ème génération de réac-teur EPR “simplifié”. Objectif : doter le pays de nouvelles centralesnucléaires et en vendre à d’autres pays. Ce que n’exclut pas legouvernement actuel qui a oublié que la France devait mettre enroute la sortie. Mais à quoi pensent-ils ?

Opposition... déjà 30 ansTrois décennies déjà de résistance acharnée contre l’enfouisse-ment des déchets nucléaires, sur 25 sites en France approchéspar le projet de stockage des déchets nucléaires à vie longue.

Dans les années 1987 à 1990, la mobilisation a été telle qu’en1991 un moratoire, puis la loi Bataille ont vu le jour. Une loi quijoue sur les mots pour rhabiller le projet : laboratoire de re-cherches géologiques, réversibilité, développement écono-mique... Elle a en quelque sorte légalisé la pratique de l’achat desconsciences. De fortes compensations financières ont été pro-mises puis distribuées aux départements approchés.

En 1999, un décret lançait le “laboratoire” en milieu argileux enMeuse/Haute-Marne. En 2000, face à une mobilisation sans pré-cédent organisée sur 15 sites granitiques, l’Etat a du reculer trèsvite et abandonner un second “labo”. L’Andra s’est repliée sur leseul et très contesté site de Bure.

Manifestations, campagnes d’information indépendante, blo-cages, boycott du débat public en 2013, occupation du Bois Lejucen 2016, expertises indépendantes, recours juridiques, actionsmédiatiques, demandes répétées de consultation citoyenne...L’opposition contre le projet Cigéo ne cesse pas, avec uneconstance dans l’argumentaire qui interpelle et doit être entendue.Centrée aujourd’hui à Bure, elle n’est pas prête de finir !

A ce jour, il n’y a pas de déchets nucléaires à BUREcontrairement à certaines idées reçues ;

juste des technocrates, qui tentent de faire croire àl’incroyable et de passer en force.

Le projet Cigéo attend toujours son autorisation...Rien n’est joué. Rejoignez-nous !

Producteurs

d’information

indépendante

depuis 1994 !

1987 1991 2013 2016Début des tentatives pour enfouirEchec desCEA/Andra

Moratoirepuis Loi Bataille31/12/1991

1999Décret“Labo” à BURE(argile)

Débat publicsur Cigéoboycotté parles opposants

Loi RéversibilitéDébut de l’occupation du Bois Lejuc

2015Début de travaux “préparatoires”avant touteautorisation !

2019Dépôt de la demande d’autorisation de création deCigéo ?

2025/30Arrivée des

déchets nucléaires ?

L’avenir le dira

1994Nouvellesrecherchessur 4 sites

2000Nouvelles recherches*sur 15 sitesEchec de la mission granite

2006NouvelleLoi quientérine lestockagesouterrain

20082009

Echec desrecherches denouveaux sitesdéchets FAVL

2005Débat publicsur Cigéo

2018Expulsiondu Bois LejucAvis de l’ASNsur le Dossierde sûreté

2022Autorisation après enquête publique, sur simple décret ?

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Sortir du nucléaire,

c’est possible !Le nucléaire français produitprès de 80 % de notre électri-cité, mais seulement 17 % denotre énergie. Au niveau mon-dial, le nucléaire produit à peine2,4 % de l'énergie consom-mée... Avec 58 réacteurs en ac-tivité, la France compte parmiles pays les plus nucléarisés aumonde. Risques majeurs, dé-chets ingérables, coûts rédhibi-toires... il est urgentissime d’ensortir, c’est possible, et sans“retour à la bougie” !Au rang des campagnes* à lanceren urgence : la sobriété ou réduc-tion de notre consommation, lamise en oeuvre de l’efficacité enmatière de production énergé-tique. Il s’agit aussi de transfor-mer le système énergétiqueactuel, nucléarisé et "fossilisé"en un système décentralisé, basésur les énergies renouvelables etsur la cogénération de chaleur etd'électricité.Le changement de cap énergé-tique, producteur d’emplois etporteur d’un avenir plus soute-nable ne peut plus être reporté !*Campagne “Une France sans nucléaire : ça marche !”- www.sortirdunucleaire.org

Coordination Cigéo/BURE STOPBURESTOP 55, BURE ZONE LIBRE, CEDRA 52,EODRA, HABITANTS VIGILANTS de Gondrecourt,MNE, Fédération MIRABEL LNE

Toutes infos + actus + actions : www.burestop.eu - cedra52.jimdo.comwww.mirabel-lne.asso.fr - www.sortirdunucleaire.org

Qui sommes-nous ?Des gens comme vous, de tous milieux, de tous âges, à la campagneou à la ville, autour de Bure mais aussi au-delà, qui, confrontés unjour à ce projet insensé, mal ficelé et anti-démocratique au possiblese sont interrogés, renseignés et rassemblés en collectifs et asso-ciations. Des experts indépendants les accompagnent.

“LA” réponse type« Puisque ces déchets existent, il est de notre res-ponsabilité de les gérer de la façon la plus sûre pos-sible. Une solution claire doit être trouvée pour lesprendre en charge dans des conditions de sécuritéabsolue. Les travaux de recherche et débats parle-mentaires menés depuis quinze ans n'ont pas permisd'identifier une autre option crédible que le stockageen couche géologique profonde. Cette solution estmise en oeuvre progressivement par l'Andra. »Élisabeth Borne, ministre chargée des transports,elle-même chargée par Nicolas Hulot de répon-dre à Mme Fiat, en Séance en hémicycle du 30/012018 (Questions orales sans débat).Facile de répandre un gros mensonge, sous cou-vert de responsabilité envers les générations fu-tures. Quelle hypocrisie quand on sait que lasûreté de Cigéo est absolument impossible à as-surer, qu’aucune alternative n’a fait l’objet de re-cherches sérieuses. L’Histoire oubliera sansdoute toutes celles et ceux qui auront fait sem-blant d’y croire, mais notre descendance, elle,pourrait bien maudire notre inconséquence...

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