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Atelier Roland Castro Sophie Denissof & AssociésNathalie Chancel Marie-Hélène Dufourcq Gérald Heulluy

avec la participation de Silvia Casi

IMPRESSIONNISME URBAINTome 2

situ

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Prouver dans le projet la pertinence de lapensée ;

Transmettre et partager avec tous, desarchitectes aux habitants et aux élus, cettemanière de voir ;

Echapper aux modes fatigantes dont sontencombrées les publications et dont l’obso-lescence est prévisible et programmée ;

Espérer une accumulation de preuvesbâties suffisantes pour que la question cen-trale de notre temps : comment vivreensemble ? puisse se construire, s’éprouveret se sentir véritablement.

A cette époque où le pathétique du tempsréel et instantané est la règle, nous espé-rons être des intellectuels fabriquants lelong temps, celui où se croise la mémoire etl’avenir, le temps de la ville.

Roland Castro

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Le deuxième tome d’Impressionnismeurbain est là. Dix ans après le premier.

On y voit se développer une pensée etquelques projets qui poussent le sillontracé depuis les années 70 et 80.

La pensée du remodelage s’est consolidée,la critique du Mouvement moderne sevérifie en actes. Les émeutes de 2005confirment notre atelier dans la justesse deses intuitions : dans la dizaine de quartiersque nous avons transformés, il n’y a paseu d’émeutes.

La rencontre avec Apollonia, une filiale deNexity, nous a donné, dans une quinzaine delieux, l’opportunité de fabriquer des mor-ceaux de ville. Au-delà de simples projets delogements, il s’agit vraiment d’habiter.

Avec la rencontre de la Sidec, des villesd’Angers, d’Arques et de Louvres Puiseux-en-France, quelques projets d’échelleurbaine, trop peu nombreux, apparaissent :ce sont des greffes ou des réparations dedéchirures urbaines qui complètent notreréflexion sur la refondation à l’échelleterritoriale d’une pensée du lieu, de lacontinuité, du tricot urbain.

Ainsi que d’une manière de projeter au-delà du plan masse, de dessiner ce qu’onpeut appeler une pensée du promeneur, du

flâneur, bien loin des grands systèmesultra rationalistes accablants d’inhumanité.

La reprise du Grand Paris (pour nous,c’est le deuxième depuis celui de 1983) etnotre sélection au sein des dix équipes del’Atelier International du Grand Paris vacouronner une réflexion cette fois-ci àl’échelle métropolitaine, triomphant de lapensée abstraite de la ville générique aunom de l’Urbanité.

L’Urbanité, le lieu et le lien, l’un et le com-mun sont les concepts clefs de notreréflexion à toutes les échelles, de la maison,au quartier, à la commune, à la grosseagglomération, pour aller jusqu’à l’échelled’un Grand Paris multipolaire, d’enverguremétropolitaine.

Dans ce projet, Sophie Denissof et moi-même nous sommes associés en 2005 àSilvia Casi, qui s’investit aujourd’hui dansune activité moins opérationnelle et plusspéculative en lien avec l’agence.

Trois nouveaux associés, Nathalie Chan-cel, Marie-Hélène Dufourcq et GéraldHeulluy se sont joints à nous en 2012,dont le talent et l’âge sont la garantied’une continuité dans la pensée et l’action.

L’histoire ne fait que commencer. Elle seraguidée par quelques règles :

Portrait d’atelier

Ce qui vient au monde pour ne rien troublerne mérite ni égards ni patience.

René Char / A la santé du serpent

Tome 1... Tome 2

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Roland Castro est né à Limoges, en 1940,figure de mai 68, est diplômé de l’Ecole desBeaux-arts de Paris en 1969 et lauréat duPlan Architecture Nouvelle pour le projetRetour à la ville en 1974. A la fois archi-tecte urbaniste et militant, il a toujoursdonné une dimension sociale et politique àson travail. Au début des années 80, ils’engage avec Michel Cantal-Dupart dansBanlieues 89 qui eut pour effet la créationdu premier ministère de la ville.

Aujourd’hui, une trentaine d’architectestravaillent avec lui autour de projets deremodelage, de projets urbains (la consul-tation du Grand Paris dont l’agence estlauréate en 2008 et 2012), d’habitatautour d’un concept de maisons superpo-sées, et d’équipements. Médecin des villes,Réparateur des banlieues, ce talent pourtravailler l’existant et réhabiliter, au sens deréhabiliter une personne dans sa dignité, afait sa réputation.

Sa réflexion sur la ville et le logement enfait un acteur incontournable du débatpublic et de la scène médiatique française.Il est l’auteur de nombreux essais et demanifestes tels que La Fabrique du rêve,J’affirme…

Sophie Denissof est née à Trévoux dansl’Ain. Après un premier cycle à l’ENSASaint-Etienne, elle rejoint, en 1976,l’UP6 où Jean-Paul Dollé, Roland Castro,Antoine Grumbach, Jean-Pierre Le Dantec,Fernando Montes, Gustave Massiah…fontécole. Elle sort diplômée de l’ENSA ParisLa Villette en 1984, entre dans l’agencede Roland Castro en 1980 et devient sonassocié en 1988.

Elle participe à ses côtés aux réflexionsqui déboucheront sur Banlieues 89, en1983, et sur le premier Grand Pariscommandé par François Mitterrand en1984, puis aux grands projets de remo-delage des quartiers de Lorient, La Cara-velle, Douchy-les-Mines, La Duchère.

Ces expériences au long cours lui permet-tent d’élaborer une réflexion sur l’habitat,un regard sur la ville, qui s’expriment àdifférentes échelles dans les projetsurbains et architecturaux de l’agence etdéclinent les mille manières d’habiter etpenser l’urbanité comme un espace de plaisiret de rêverie.

Depuis 1997, Sophie Denissof enseigne àl’ENSA Paris La Villette.

Silvia Casi est née à Arezzo en Toscane en1969, et poursuit d’abord un cursusd’école d’art. Diplômée de la facultéd’architecture de Florence en 1996, elleest alors persuadée que jamais l’opportunitéd’intervenir à une échelle urbaine ne seprésentera. Fraîchement débarquée à Parissans comprendre un mot de français, elledécouvre l’ambiance d’atelier chez RolandCastro et Sophie Denissof où elle appré-hende enfin l’utilité sociale de son métiergrâce aux projets de renouvellement urbainet de remodelage.

Associée en 2005, elle partage la vision dela ville de Roland et Sophie : le rôle urbainde chaque bâtiment comme prisme à toutesles échelles, et l’importance de la notion delieu comme lien dans sa conception de laville. Plus récemment, la recherche sur lamétropole du Grand Paris a été l’occasionpour elle de formaliser une méthode, dedévelopper des concepts opérants et de lespartager sur un mode collaboratif au seind’une équipe pluridisciplinaire. En quinzeans, Silvia est donc revenue de la tendancedesign de l’architecture pour rencontrer laville comme espace de sociabilité où larecherche d’innovations est toujours asso-ciée à la question des usages.

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Nathalie Chancel est née à Marseille en1965. Sa passion pour l’urbanisme débuteet grandit au fil de ses années à l’ENSAMarseille Luminy dont elle sort diplôméeen 1991. Son cycle de fin d’études portesur la réinsertion du quartier du Panier àMarseille. Son intérêt grandissant pourl’urbanisme, elle assiste à des conférencesde Roland Castro. La dimension sociale etpolitique qu’il donne à son travail devientpour elle incontournable.

En 1994, elle quitte Marseille pour Pariset intègre l’agence de Roland Castro en1996. Là, elle participe entre autres à plu-sieurs projets de remodelage de grandsensembles. Plus tard, elle oriente son travailvers la création de nouveaux quartiers,comme celui du Plateau des Capucins àAngers. Ces diverses études s’inscriventdans la durée et nécessitent de refuser derépondre aux stricts commandements de lamode. L’atelier de Roland Castro et SophieDenissof lui permet d’approfondir son inté-rêt pour une architecture domestiquealliant le confort de l’usage et la diversitédes modes d’habiter. C’est dans l’objectif depoursuivre cette recherche de fondamen-taux qu’elle s’associe à la nouvelle structurecréée en mars 2012.

Marie Hélène Dufourcq est née à Lyon en1975. Elle part définitivement pour Parissuivre ses études d’architecture à l’ENSAParis La Seine dont elle est diplômée en2000. En 2004, elle entre à l’atelierCastro Denissof et complète sa formationd’architecte par un master de managementen entreprise à l’IAE de Paris, UniversitéParis Sorbonne 1, dont elle diplômée en2006.

La diversité des réflexions menées parl’agence, le travail en atelier, l’ouvertured’esprit de Roland et Sophie, la motivepour mettre en application cette doublecompétence. Elle s’investit pleinement dansdes projets de territoire dont l’échelle etla complexité font la richesse.

Aujourd’hui aux côtés de Roland, Sophie,Nathalie et Gérald, elle souhaite poursuivreces réflexions urbaines et promouvoir cettemanière de faire la ville.

Gérald Heulluy est né à Nancy en 1964.Sa fascination pour l’architecture naîttrès tôt, à l’âge où son âme d’enfant sepassionne pour les constructions de mai-sons. Diplômé de l’ENSA Paris Bellevilleen 1992, il s’envole pour Berlin l’annéesuivante. L’Allemagne de la réunificationoffre une pléthore de projets à traverslesquels il fait ses premières armes. Le nomde Roland Castro lui parvient au cours deses études et, de retour en France, iln’hésite pas à frapper à la porte de l’ate-lier. Au fil des années, la collaborationavec le duo Castro Denissof, dont ilapprécie vivement l’accessibilité, s’intensi-fie en s’appuyant sur une philosophie par-tagée quant à la manière d’aborder laville. Partant du postulat que les idéespeuvent évoluer au gré des apports dechacun, il affectionne le travail d’équipe,source d’épanouissement personnel.

Sociable, bavard à ses heures et soucieux deson entourage, il aime partager le fruit de saréflexion sur la ville en dehors de l’atelier. Ilinvite tout un chacun à penser l’espacepublic comme un espace créateur de liensocial. Pour lui, la qualité première d’unarchitecte urbaniste tient au caractère systé-mique de son travail : il fabrique pour lesautres, au sein d’un environnement donné.

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Ma passion pour les villes remonte à monenfance. Comme j'habitais avec ma sœur etmes parents dans un appartement de 38 m2,c'est l'espace public parisien qui est très vitedevenu mon espace privé en quelque sorte,le territoire de mes dérives urbaines sponta-nées. Ainsi, j'ai beaucoup fréquenté la ruede Rome, et notamment ce lieu où le cheminde fer déchire la rue, où les façades arrièredeviennent des façades avant, ce qui produitun effet de collage fascinant.

De là procède sans doute mon amour dusédimentaire urbain, fruit non pas de cettevolonté de puissance ordonnatrice dontrêvent beaucoup d'architectes, mais de lasuperposition ou de la rencontre de mul-tiples strates historiques, d'événementsurbains et architecturaux portés par deslogiques et des manières stylistiques diffé-rentes, voire contrastées. En somme, dèsmon enfance, j'ai habité la ville en poète, etc'est toujours ainsi que je l'habite.

Ensuite, il y a mes études. En 1956 je com-mence l'admission à l'Ecole des Beaux-artsoù je suis admis en 1958 dans un atelierextérieur, marginal par rapport à l'ensei-gnement traditionnel mais bien plus intéres-sant en fait, puisque c'est nous, les étu-diants, qui choisissions notre enseignant.Notre choix se porte sur Edouard Albert,un architecte rationaliste certes, mais qui sepose des questions sur l'urbain.

En même temps, ces années sont celles de laguerre d'Algérie qui va constituer le ter-rain d'un autre type d'apprentissage.Révolté par ce qui se passe, au nom de laFrance, de l'autre coté de la Méditerranée,je milite, je manifeste. Et cet engagement surun front politique extérieur se double d'uneparticipation de plus en plus active au mou-vement de contestation critique de l'ensei-gnement des Beaux-arts, mouvement qui vadéboucher sur la grève de 1966 dont, auxcotés d'Antoine Grumbach, Christian dePortzamparc et quelques autres, je suis l'undes animateurs. A l'époque, je le rappelle,au lieu de travailler sur le logement et laville, l'enseignement des Beaux-arts privilé-giait de façon exclusive les projets absurdesdu type Centre de conférences internatio-nales...

Par-delà l'Ecole toutefois, un second faitautobiographique décisif pour la suite demon parcours prend place : je travailledans les agences qui conçoivent les grandsensembles. De sorte que, j'ai une connais-sance des méthodes et des techniques quiont donné naissance aux cités que je remo-dèle aujourd'hui. Et l'époque est au renduqui accroche le regard, les beaux dessinsoù il faut faire se croiser les traits, lepochoir, le tracé des ombres, même si leprojet lui-même se révèle être stupide, maisaussi et surtout, a contrario, le manquetotal de travail sur l'espace dont la marque

essentielle est l'absence du travail enmaquette. Ainsi j'ai gratté sur Montereau oùje vais peut-être travailler bientôt, j'ai dessi-né des grands ensembles pour Novarina. Etcette connaissance de l'intérieur que j'aides pratiques qui ont fabriqué ces mor-ceaux de non ville et de non architecturem'a aidé, ensuite, à les déconstruire.

Du coup à l'Ecole, par réaction sansdoute, je me réfugie dans le formalisme, lesplissés, le genre Wright. Je prends ladirection du journal Melp qui porte lacontestation étudiante, tout en populari-sant des expériences étrangères à nos yeuxnovatrices, ludiques et anti académiquescomme celles du groupe Archigram.

L'aboutissement de ce mouvement critique,c'est Mai 68, la fin de la section d'architec-ture de l'Ecole des Beaux-arts, et les troisou quatre années où, abandonnant provi-soirement l'architecture, je deviens le diri-geant principal du groupe maoïste Vive laRévolution et le directeur du journal Tout(dont le titre est issu du slogan du groupeitalien Lotta Continua : Ce que nous vou-lons : tout) d'où émergent, à la fois commeeffets et comme réactions, le mouvement desfemmes, celui des homosexuels.

Bref, la révolution des mœurs qui est laconséquence pratique majeure de Mai 68.

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La période 72/80 va constituer l'aboutis-sement de mes années d'apprentissage.J'entre en analyse chez Lacan et, en rejoi-gnant le groupe des 7 (Jean-Paul Dollé,Gilles Olive, Jean-Pierre Buffi, AntoineGrumbach, Guy Naizot, Christian dePortzamparc et moi-même), je participe, àUP6, à une réflexion collective sur lesfondements théoriques de l'architectureorganisée suivant la fameuse triade laca-nienne Réel Imaginaire Symbolique. Cerapport à la psychanalyse, et à Lacan toutspécialement, est décisif dans ma réflexion :il m'aide à déconstruire l’ultrarationalismearchitectural et urbain, corbuséen notam-ment, en me faisant découvrir que le sujetfreudien est absolument à l'opposé del’homme de la ligne droite, de l'espace fluidecontinu et indifférencié, et des mesuresnormées du Modulor.

Pourquoi ? Parce que le sujet ferme la portede sa chambre pour ne pas faire l’amourdevant ses enfants ; parce que le sujet aimese perdre dans la ville en suivant le chemindes ânes qui donne accès aux merveilles dela mémoire et qu’il déteste par conséquent leplan Voisin qui, entre autres folies totali-taires, prétend éradiquer cette mémoire ;parce que le sujet est irréductiblement sin-gulier, unique et que, outre qu’il ne mesurepas nécessairement 1,83 m, l'histoire lui aappris de se méfier de ceux qui voudraientlui faire lever le bras sur commande.

En parallèle avec ce travail de réflexionthéorique, je fonde avec Abdelkrim Driss,Guy Duval, Lorenzo Maggio, Jean-JacquesFaysse, Bernard Ogé et Antoine Stinco, leGAU, structure collective dont vont émer-ger plusieurs projets fondateurs : le PANconsacré à l’étude d'un pan de ville, projetlauréat ; la reconstruction du quartier deLa Roquette à Paris qui ne sera pas lauréatmais dont le dessin et l'intitulé SurvivanceCitation Invariance feront le tour dumonde ; celui pour le centre ville de LaRoche-sur-Yon, lauréat ; et celui du plangénéral de Villeneuve-sur-Lot qui constituela matrice théorique de mon futur plan duGrand Paris.

Pourquoi dis-je qu'il s'agit de projets fonda-teurs ? Parce que, tout en revenant auxinvariants (rue, place) de la ville agglomé-rée, ils les retravaillent de manière moderneen évitant le systématisme de la méthode typomorphologique. Pour nous, plus riches queles objets architecturaux eux-mêmes, sontleurs agencements impliquant, comme dans laville sédimentaire, des superpositions, desagglomérations, des contaminations, desbigarrures, des désorganisations réorgani-sations, des collages plus souvent imprévusque prémédités. Dès lors, dans le PANcomme à La Roquette, je pose une stratégiede places, de rues, de lieux très constitués,mais je ne dessine surtout pas le tout, aban-donnant à d'autres le soin de compléter le

Apprendre Comprendre pour fonder

projet. En somme, je propose délibérémentla possibilité du non délibéré. Evidemment,tout cela est loin d'être aussi clair qu'au-jourd'hui : ma démarche a toujours été celledécrite par Bonaparte : “On avance, puison voit”. Ainsi, si je mets déjà clairement encause l’architecture objet au profit de ceque j’appellerai bientôt l’architecture urba-nisante, je n'ai pas encore critiqué jusqu'aubout la pensée du plan masse, c'est-à-direcette méthode de fabriquer des morceaux deville à partir des masses bâties et non enprenant pour point de départ le tracé et ledessin de l’espace public.

Le GAU se dissout, faute de commandes, àla suite de son échec au concours desHautes Formes que gagne fort justementChristian de Portzamparc. Je m'associeavec Antoine Stinco pour le concours de laBourse de Saint-Denis (1979).

Quelles que soient ses limites, elle est, aprèsmon immeuble de la rue Erlanger (1977)où j'ai déjà expérimenté certains principesarchitecturaux que je désigne aujourd'huicomme impressionnistes dans la mesure oùils travaillent le bord, la limite, l'entre-deuxgrâce à des motifs (vérandas, oriels, bow-windows) que j'utilise de façon récurrentedans mes remodelages actuels de grandsensembles, cette Bourse de Saint-Denis,achevée en 1983, est mon premier exempleconstruit d’architecture urbanisante.

Bourse du travail, Saint-Denis, 1983.

EditorialRoland Castro

Couverture Tout! n°6/7

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La route des forts,Castro / Cantal-Dupart 1983.

TransmettreCréer de l'offre pour produire de la demande

Mai 81, élection de François Mitterrand àla présidence de la République. Le 11 mai81, électrifié par l'événement, j'écris unpoème proclamant la transformation despériphéries. Je crée Banlieues 89 avecMichel Cantal-Dupart, Antoine Grumbach,Jean-Paul Dollé et Gilles Olive. J'écris auPrésident de la République pour lui dire quele problème des périphéries est la questioncentrale de la société française, celle quiconditionne son avenir. En juillet 83, je suisenfin reçu et c'est à partir de là (je veuxdire après la visite que je lui fais faire de lacité des 4000 à La Courneuve, ensuite dansle morceau de banlieue réussie qu'est la citéjardin de la Butte-Rouge à Chatenay-Mala-bry) que nous nous voyons confier une mis-sion officielle, logée à Matignon, nomméeBanlieues 89. Notre première initiative estd'inventer l’idée du Grand Paris. Al’époque, mais tout cela reste d'actualité, nosinterrogations sont les suivantes. Commentoublier les nouvelles fortifications consti-tuées par le périphérique au profit d'unanneau, au rayon beaucoup plus large enaccord avec l'agglomération réelle ? Com-ment féconder l’ensemble de ce territoire àpartir de la géographie et des paysages, dela Seine, en partant du postulat que toutfragment de périphérie peut et doit êtrepensé comme un centre potentiel pour peuqu'on analyse finement ses qualités, ignoréesle plus souvent, voire gâtées ou carrémentmasquées par un urbanisme de la table rase ?

Ce projet, dont l’esquisse est présentéetrès vite au Président de la République,connaîtra par la suite de nombreux déve-loppements ou relances puisque j'y travailleencore aujourd'hui. A titre d'exemple, leprojet de Grand Tram, que j'ai conçu en1998 en collaboration avec Jean-PierreLe Dantec et qui propose de relier entreelles les banlieues de la grande couronneparisienne au niveau de la ligne des forts,en dérive naturellement. Par-delà les pro-positions qu'il a suscitées, le projet duGrand Paris a été une matrice théorique depremière importance en matière d'analyseinventive urbaine, paysagère et territoriale :des concepts ont été forgés au cours deson élaboration inspirée par la recons-truction baroque de Rome sous Sixte-Quint : ceux de lieu magique, de lieu àprojet et d'acupuncture urbaine.

Notre seconde initiative, lancée endécembre 83 à la Mutualité devant un bonmillier d'architectes, est de proposer quechacun d'entre eux s'associe avec un mairede banlieue pour concevoir puis réaliser unprojet susceptible de transformer un quar-tier. Il en résulte dans la foulée une exposi-tion de 77 projets dans 77 villes, suivi dulancement de 250 projets labellisés Ban-lieues 89. Bon nombre d'entre eux, à l’ins-tar de l’ensemble de logements dit La Mai-son des Gardes à Arcueil conçu par HenriGaudin, sont remarquables et n'auraient

pas abouti sans Banlieues 89. Dans le mêmetemps, contre l’inégalité urbaine et la parcel-larisation des crédits, des compétences tech-niques, des modes de décision qui résultent,à la fois, d'une absence de dialogue entrepartenaires et d'un code de l’urbanisme ren-dant impossible une gestion équilibrée duterritoire et, pire encore, l’émergence deformes urbaines aussi riches et complexesque celles de la ville sédimentaire, j’inventece qu'il est convenu d'appeler aujourd'hui lapolitique de la ville. En favorisant l’émer-gence d'une structure interministérielle, laDélégation interministérielle à la ville oùs'insère progressivement Banlieues 89, eten proposant la création d'un Ministèred'Etat à la Ville, suggestion qui est mise enpratique jusqu'à dégénérer avec la nomina-tion de Bernard Tapie.

C’est la goutte d'eau qui fait déborder levase. Alors que Banlieues 89 s'est trouvéeprogressivement marginalisée au point dedevoir s'éteindre, en tant que dispositifcréateur d'idées, au sein de structureslourdes plombées par les lenteurs bureau-cratiques, le poste de Délégué à la rénova-tion des banlieues qui m'a été attribué parle Président de la République est à son tourvidé de son sens et de tout pouvoir au pro-fit d'une politique urbaine exclusivementfondée sur les coups médiatiques et la com-munication en général. Ma mission n'a plusd'objet, sinon honorifique : je démissionne.

Etant enseignant depuis 1972 à UP6,Paris Ia Villette, il va de soi que le fait dedevoir transmettre a toujours constituépour moi une nécessité. Transmettre auxétudiants, au public en général, aux habi-tants concernés, mais surtout écouter etdialoguer. C'est pourquoi j'ai créé à plu-sieurs reprises des journaux et en relationavec Banlieues 89, une revue plus poin-tue, Lumières de la ville (sous la directionde Jean-Christophe Bailly, Jean-PaulDollé et Jean-Pierre Le Dantec) où sesont exprimés architectes, urbanistes, his-toriens et aussi écrivains, cinéastes,artistes. J’ai aussi écrit des livres.

Dans mon enseignement, j'ai depuis tou-jours mis l'accent sur les rapports entreville et architecture. Outre un module deprojet intitulé Architecture et ville, partagéavec Sophie Denissof, nous avons crééavec Jean-Paul Dollé et Jean-Pierre LeDantec un module dont l’objectif est demettre l’étudiant en situation d'apprendreà analyser une vi l le en croisant lesapproches sensibles, scientifiques (géogra-phie, histoire, cartographie) et symbo-liques (littérature, arts, cinéma). Lesrésultats sont passionnants et appelleraientmême parfois la publication.

Toutefois, en matière de transmission j'ai ungrand regret : celui de n'avoir pas réussi àfaire aboutir le projet d'Ecole des Hautes

études urbaines Fernand Braudel. Son pro-gramme était si merveilleux qu'il n'a pasperdu un pouce d'actualité :

“Nous avons structuré l'Ecole en cinqchamps pour appréhender la civilisationurbaine.

Le premier, dirigé par Jean-Paul DoIlé, a lelourd héritage de reprendre là où l'aveu-glement de Sartre a laissé la question. Enrésumé, civilisation urbaine ou barbarie, oupenser l'inouï urbain de notre modernité.

Le deuxième, dirigé par Alain Arvois, traitedu politique, ou quelles sont les formes ins-titutionnelles de la ville de l'époque où auxDroits de l'Homme et du Citoyen, il fautajouter les droits du sujet, c'est-à-dire l'ir-réductible de la singularité de chacun.

Le troisième, dirigé par Jean-Pierre LeDantec, interroge le topos, entre cechamp restreint et sublime, l'architecture,et ce champ trop technique, l'urbanisme,pour réinventer le champ de la villecomme dessin, l'art urbain.

Le quatrième, dirigé par Paul Virilio, étudieles rapports de l'espace et du temps, nousl'avons nommé l'écologie urbaine. Polémique-ment, il veut dire guerre à l'écrasement dutemps. "Quand il n'y a plus de temps à parta-ger, il n'y a plus de démocratie possible".

Le cinquième, dirigé par Gustave Massiah,fait de cette école citoyenne du monde, elletravaille le Nord / Sud, mais aussi le Nordet le Sud mêlés dans nos villes-mondemodernes.

Cette école, topologiquement sera à Lyon,ville européenne, à la Croix-Rousse, quar-tier des canuts, dans un espace que l'onpeut prendre pour Prague dans un film, cequi en dit la qualité d’infractuosité et lacapacité de secret et de découverte.

Cette école aura ses pensionnaires à Lyon,soixante par an, soixante individus avec desprojets individuels.

Cette école produira des grandes confé-rences à la manière du Collège de France,qui auront lieu à Paris, Lyon, Marseille.

Cette école sera pratique. Elle accueillerades stages pour les maires, les architectes,les services techniques des villes. Mais passeulement pour les bordures de trottoir deBerlin, mais aussi pour étudier Baudelaireet Walter Benjamin.

Cette école ne sera pas basée, elle sera surun bateau, elle sera en voyage, elle arpenterales périphéries du monde entier.”

Extrait des Premières Rencontresinternationales de la ville, Lyon,1992

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On a coutume de dire que le ghetto vouscolle à la peau. On va jusqu’à dire quecertaines formes de villes ou plutôt de nonvilles sont fabricantes d’exclusion. Onconstate que dans certaines cités lesfemmes n’ont pas droit de cité. La librecirculation n’est possible que dans la jour-née et comme mères ou ménagères de plusou moins cinquante ans, mais les filles neconnaissent pas la promenade, la flânerie.Elles tracent droit devant, sans un regard.

Chacun sait qu’on quitte la cité en survê-tement, pour se retrouver aux Halles ouaux Champs-Élysées, deux lieux cultespour la banlieue parisienne, se changer etenfin mettre des atours plus gracieux, plussexy, et pouvoir participer à la paradeamoureuse, aux jeux de séduction auxquelsse livrent toutes les femmes libres de tousles pays libres, enfin anonymes dans lesbeaux endroits de la ville. Après avoirquitté les espaces urbains sans urbanité,qui ignorent la rue, la place, le boule-vard, l’avenue.

Des figures urbaines où tout le monde,perpétuellement, est sous le regard del’autre, où l’on peut savoir d’un coup d’œil

qui est là et qui n’est pas là. Des figuresurbaines que l’on dit panoptiques parceque surveillables comme des prisons. Desfigures urbaines où la mise en scène desbâtiments bouche tout horizon, au pointqu’on a le sentiment d’être pris dans unenasse. Des bâtiments hideux, répétitifs, sansfin, où l’on peut se tromper de ported’entrée si l’on est un peu ivre, tant elles seressemblent toutes. Des quartiers entierstotalement coupés du reste de la commune,non reliés au centre, enclavés, enfermésdans une logique urbaine qui est la leur.

Barres et tours anonymes, toutes semblablesdu nord au sud dans les périphéries de notrepays. Ce genre de cités vous scotche, vouscolle, vous glue. Sa non urbanité favoriseune occupation des rez-de-chaussée par uneminorité de machos sarcastiques, frimeurs etmalheureux devant lesquels défilent sansregarder, yeux baissés, filles honnêtes, ou lesyeux bien droits : pute. La violence s’invitedans les cours de récré. Finis les “jet’attends à la sortie”, les règlements decompte se passent au sein de l’établissement.C’était le dernier endroit où les parentssavaient leurs enfants en sécurité,aujourd’hui ils y perdent la vie. Des villes

en état de siège essuient régulièrement desfusillades, au point que le maire de Sevranen appelle aux Casques bleus.

On connaît les caractéristiques de ce typed’espace : le double de chômeurs au moinspar rapport à la moyenne nationale, et unpeu moins de chômeuses. Le double demalades par rapport à la moyenne natio-nale. Le triple d’abstentionnistes (on neparle bien sûr que des Français qui ont ledroit de vote) sans oublier le taux de sui-cides et de violences.

Il n’y a pas d’urbanité, de plaisir urbaindans les cités et leur non citadinité est lecorollaire de la non citoyenneté. Le liensocial, qui est déjà en lambeau dans notrepays, va encore plus mal dans cette formeurbaine. Il faut le savoir, il faut le hurler,le lien social et le lieu ont d’étroits rap-ports, surtout dans notre pays qui, avantles grands ensembles qui furent une catas-trophe, a eu tout au long de son histoireune histoire urbaine magnifique, au pointque Élie Faure a pu dire de ce pays qu’ilest la mesure de l’espace. Dans les cités, lelieu est mal fait, répétitif, peu gracieux,peu accueillant, bien que confortable par

L’air de la ville rend libre

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rapport aux taudis. Ce type de lieu danslequel il y a quarante ans on était fierd’entrer est devenu son contraire. Tousceux qui pouvaient en partir sont partis,ne restent que ceux qui sont en bout dechaîne résidentielle. La dernière stationd’un parcours en impasse. Il y a aussi despropriétaires dans ces grands ensembles,encore plus bloqués que les autres, cars’ils voulaient vendre leur bien, celui-ci nevaudrait plus rien.

Contrairement à l’idée reçue, ce n’est pasle décor qui a créé la misère, mais la misèrequi a trouvé son décor. C’est pourquoi undroit à l’urbanité pour tous est un devoir.Pas seulement le droit au logement. Mais ledroit à la bonne ville, la ville digne, la villebelle, la ville du promeneur et du flâneur.L’architecture et la ville, ça parle.

Le discours muet de la cité est excluant. Lediscours muet de la bonne ville est rassem-bleur. Dans la bonne ville, j’habite dans unlieu beau, c’est-à-dire un lieu digne. Lequartier dans lequel je vis me donne unsentiment d’appartenance au commun. Monécole magnifie la République et n’espèrepas seulement me stocker en attendant le

chômage. Ce quartier est en réseau avecle reste de ma commune, il n’est pas lequartier dont on cache l’adresse. Lors-qu’un bâtiment est remodelé, le quartiertransformé, désenclavé et embelli, les genssont fiers de pouvoir à nouveau recevoirchez eux. Comme dans le quartier duCarré de la Vieille à Dunkerque ou laCaravelle à Villeneuve-la-Garenne.

D’ailleurs dans ces quartiers, il n’y a pas eud’émeutes en 2005, le chômage y a reculé.Il n’y a pas de fatalité, si on fait de la poli-tique par la preuve. À l’échelle métropoli-taine, cette commune est connectée au restede la métropole : c’est le projet du GrandParis. Jean-Paul Dollé, philosophe, mortrécemment, disait obsessionnellement à desgénérations d’élus et d’architectes qu’il n’ya pas de démocratie du laid.

La bonne ville est intense (pas accablantepar la densité ressentie dans les cités alorsqu’elles sont peu denses). La bonne villeest désirable, pleine de lieux de paroles etd’échanges. La bonne ville garantit para-doxalement la solitude, l’anonymat, ce queles grands ensembles interdisent. La bonneville est mixte, entre travail, habitat, loisir,

culture, générations, gars et filles. Labonne ville célèbre le vivre ensemble, lacité marque et tamponne le communauta-risme. La bonne ville ménage du secret, del’extraordinaire, de l’inachevé. La mauvaiseest sans mystère.

Il faut prendre le temps, gagner le temps detransformer tous les lieux indignes de laRépublique. Nous vivons dans un village dumonde planétaire, nous avons le sentimentd’être extrêmement proches de tout lemonde, mais c’est virtuel. Cette énormeproximité virtuelle nous fait désirer encoreplus fort une proximité réelle. Le lieu oùl’on habite, les lieux où l’on échange, envrai avec de vrais amis. La mauvaise ville, lemauvais quartier enferment dans la famille.

La bonne ville favorise la rencontre del’amour. Depuis toujours la ville et la civili-sation se sont confondues, car la ville estl’espace de la libération personnelle. C’estpourquoi il faut redoubler d’efforts dans ladurée, pour rendre visible et sensible laRépublique métissée que nous avons à bâtir.

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droit à la ville, la substitution d’une logiqued’œuvre unique à la logique sérielle. C’estconférer une figure singulière. En prenantappui sur des références urbaines, le projetrétablit les codes, standards et canons del’urbanité. En rétablissant la continuité del’espace public, en fabriquant des rues, desalignements et des places. En créant de ladensité et de la diversité par stratificationtypologique et/ou stylistique (maisonnées,duplex). En introduisant des codes permet-tant l’appropriation individuelle et collective,l’identification de chacun à son immeuble,son quartier, sa ville. C’est une dignitéretrouvée, une fierté à l’égard de son domi-cile : pouvoir recevoir chez soi.

C’est une archéologie inverse : la villepalimpseste, du passé au présent. Le remode-lage urbain intègre mémoire et modernité,réel et symbolique, préoccupations socialeset réalisme économique. C’est une contribu-tion singulière à la pensée architecturale eturbaine contemporaine.

Autant dire que remodeler, c'est à chaquefois un cas d'espèce, il faut trouver le géniedu lieu et s'en servir comme point d'appuipour inverser la situation en pratiquant unjudo urbain pour réussir un renversementradical de la situation urbaine : renversementmatériel (amélioration de l’espace, duconfort), renversement symbolique et imagi-naire dans une perspective d’émancipationidentitaire. C'est aussi prêter une grandeattention au projet initial, afin que les partiesajoutées ou refaites puissent apparaîtrecomme ayant été là depuis le début. C'estenfin conserver le sentiment de la grandedimension pour préserver l’impression d'es-pace et de vues dégagées qu'a apportée lerationalisme moderne. C'est donc tout lecontraire de ce qu'on a pu voir dans cer-taines des premières réhabilitations degrands ensembles qui plaquaient de la fausseville traditionnelle sur de la ville moderne.

L’idéal du remodelage c'est l’éloge de la méta-morphose de l’image, du vécu et du statut.

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Remodeler, voire métamorphoser, est unévènement heureux, alors que la démoli-tion et la reconstruction sont horrible-ment douloureux avant d’être éventuelle-ment heureux : la table rase n’est pas lameilleure idée urbaine, c’est une idée fon-cière. Respecter la mémoire du lieu ainsique celle de ses habitants.

Le remodelage est un évènement urbainjubilatoire : jalon du bon récit de la ville,il construit une mémoire urbaine heureuseautour du thème “Vous auriez vu commentc’était avant”. Chaque fois que c’est pos-sible, le remodelage est à tenter, car cettepratique permet de penser la mutation duquartier, autorise une évolution de lieuxdécriés jusque-là.

L’art du remodelage, c’est architecturer ledéjà-là. C’est aller au-delà de la réhabili-tation, c’est sculpter l’existant, de joint dedilatation en joint de dilatation. La matièreconstruite et les vides deviennent matièrepremière organique propre à être percée,taillée, découpée, épannelée.

C'est comprendre la logique qui a présidé àla fabrication pour tenter un retricotage del’espace public entre les bâtiments selon unvocabulaire urbain normal permettant unedélimitation précise du public, du semi-public, du privé. C'est redonner un bas, unhaut, un corps, un ciel, aux barres et toursqui en sont dépourvues. C'est, idée trèsimportante renvoyant à l’impressionnismearchitectural et urbain, dessiner de l’inégalitéformelle pour arriver à une meilleure égalitéde sentiment : il faut se garder, sous prétexted'agrandir les séjours, d’ajouter à tous degrands bow-windows, ce qui aurait poureffet de reproduire la barre en l’épaississant.

Le remodelage est une alternative architec-turale à l’éradication de ces improprementnommées cités. Il contribue à la réhabilita-tion de l’image d’un métier qui pendant lestrente glorieuses a produit ces cages àlapin. C’est aussi un plaidoyer pour un

Remodeler les grands ensembles

Quai de Rohan, Lorient, 1989 Mention Equerre d’Argent 1996, décernée par le Moniteur

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La Caravelle faisait partie des cinq ou sixquartiers du Grand Paris parmi les pluscriminogènes. Drôle d’avatar pour ce qui,en son temps, passait pour une admirableœuvre plastique de Jean Dubuisson.Lorsque fût établi avec le Conseil Généraldes Hauts-de-Seine le Pacte 92 (plandépartemental d’harmonisation urbaine etsociale), nous avons choisi de prendrecomme projet témoin de ce qu’il fallaitfaire partout ce quartier composé debarres de dix étages organisées en nassesavec un centre commercial et un centreculturel enfermés en son sein.

La première décision fût une décision dedémembrement. Pour ce faire, nous avonsseulement cassé six cages d’escaliers etdémoli le centre commercial pour créerdeux nouvelles rues et un mail piétonnierrelié au centre de la ville, le tout complétéd’un nouveau centre commercial construitavec des logements au-dessus de lui et for-mant place publique à la frange du quar-tier, ainsi qu’un magnifique centre culturellui aussi en partage avec le reste de la ville.

La caractéristique, la singularité de ceprojet consiste en l’adjonction de bâti-ments en épis par rapport à la plus grandebarre (380 mètres de longueur), de façonà dédramatiser les hauteurs accablantesdes bâtiments.

Le budget ne permettait pas un remodelagetotal. Nous avons donc choisi de ne lefaire que dans des points stratégiques desbâtiments (angles de rues, fractionnementde barres trop longues).

Dix principes guident notre intervention : Désenclaver, créer un réseau de voiesRedécouper, résidentialiserRajouter pour dédensifierRestaurer le principe de compositiontripartite : socle, corps, cielDiversifier, identifierAgir à partir de l’existantEtablir une dialectique de l’usage et duvisibleValoriser les halls d’entréeEtablir une métonymie : la partie témoignedu toutIndividualiser les transformations spatialesinternes au logement.

Des paysagistes, Pascale Hannetel etChristophe Laforge complèteront ce tra-vail d’une requalification très généreusede l’espace public. Enfin, la création deparkings sans le moindre poteau, extrême-ment sécurisés, complètera la nouvelleurbanité du quartier.

Les avatars furent nombreux, le chantierabsolument infernal. Une cabale desdévots de Dubuisson mise en route par desdocteurs de l’Institut Français d’Architec-ture n’arrivera pas à nous empêcherd’agir. Le seul bénéfice pour Jean Dubuis-son fut qu’ i l obtint le Grand Prixd’Architecture.

Aujourd’hui, ça marche. Pendant lesémeutes urbaines de novembre 2005, LaCaravelle, comme tous les autres quartiersremodelés, n’a pas connu de violences. Cequartier est devenu un lieu de promenadepour l’ensemble des habitants de la ville.

La Caravelle Villeneuve-la-Garenne 1994/2010

Le plus grand des grands ensembles transformés... “un des plus durs”

Encombrer pour dédensifier

1716

Domestiquer la grande échelle

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La transformation de la barre Républiques’inscrit dans la continuité du projet duquartier du quai de Rohan, qui a nécessitésept ans de travail, de 1989 à 1996, etengagé le renouvellement de l’identité duquartier. Avec le remodelage du quai deRohan et la diversification de son offre delogement, le quartier HLM autrefois leplus mal vu de Lorient est aujourd’hui leplus désiré. La métamorphose de la barreRépublique va au-delà de ce retournementd’image en devenant une figure du renou-veau du centre-ville.

C’était la dernière barre du quartier duQuai de Rohan. Sa position urbaine,orthogonale aux autres, lui conférait unstatut particulier. Nous avons choisid’édifier un paquebot avec son étrave versla mer. Nous avons découpé la partiesupérieure de l’ancienne barre en gradinssuccessifs et en terrasses, nous l’avonscomplétée d’une proue habitée, remaniéentièrement les plans en y apportant ausside nombreuses adjonctions.

Le tout est devenu un bâtiment embléma-tique de la ville. Il a grimpé au statut ico-nique de carte postale. On est passé duremodelage à la métamorphose. C’estgrâce à cette métamorphose que fut édifiéun peu plus tard l’Orientale, premierimmeuble en accession à la propriété de cequartier d’habitation sociale et dont lesuccès fût immédiat.

Barre République Lorient 1996/2003

Avant

Après

Mieux qu’un remodelage... une métamorphose

Des HLM devenus carte postale

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L’Orientale Quartier RépubliqueLe premier projet en accession à la propriété de ce quartierest édifié quinze ans après le début du remodelage

2524

2726

Le boulevard de la Liberté est un quartierde 420 logements fait de barres de cinqétages qui émergent de l’épannelage généralde Douchy-les-Mines. Son image de citépèse sur la ville, dont le centre, situé à deuxpas, avec la place du marché et la mairie,s’organise de manière totalement invisible.

La création d’un vrai boulevard avec unmail central, bordé de jardins de devant etla démolition de seulement trois cagesd’escaliers ouvrant des rues transversaleset du ciel et transformant de grandesbarres en immeubles entre cour et jardinvont permettre de faire de ce quartier leboulevard du centre-ville. Passé à labrique, adressé sur le boulevard, c’estbâtiment par bâtiment, à la manière d’unlotissement urbain traditionnel, que lestransformations sont apportées, créantdes différenciations d’usage et d’image.

La particularité de ce remodelage estl’invention d’une pièce urbaine tout à faitparticulière au bout du boulevard : un bef-froi qui se présente sous la forme d’ungrand centre accueillant des équipementsde la ville (crèche, services sociaux et petiteenfance) et d’une émergence très fine grim-pant jusqu’à trente cinq mètres de haut

créant une silhouette très singulière dans latradition des beffrois du nord. La villen’avait pas l’argent pour occuper publique-ment ce beffroi très maigre, très cher ettrès peu rentable. Elle en loue donc lesétages à des occupants privés de type avo-cats et médecins. Cette pièce urbaine secomporte comme une dame aux échecs.Elle joue trois coups simultanés :

C’est le bâtiment le plus haut de la ville, eton la voit enfin de loin.

Le centre était confidentiel, il devient évi-dent.

Le boulevard n’allait nulle part, il regardeenfin le beffroi.

Ce projet a comme singularité d’avoiropéré une victoire symbolique dans cetteville où les mines sont aujourd’hui fermées.Aujourd’hui, sur les tee-shirts du club defootball, on lit Douchy-le-Beffroi. Il estdevenu une icône de la ville avec toutes lesreproductions naïves des boutiques desouvenir. Ce beffroi assure le témoin dupassage de la mémoire à la modernité.

Boulevard de la Liberté Douchy-les-Mines 2001/07

Le beffroi inattendu renomme la villeUn bâtiment devient icône

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Un composant qui unifie / La brique

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La scène est accablante vue d’en bas, duLyon historique. D’immenses barres en hautd’un plateau pesant sur la ville de leur pré-sence. Sur le plateau du quartier de laDuchère, la mauvaise urbanité des lieuxafflige les habitants. Leur seul immensebénéfice est la magnifique vue dont ils dis-posent. La ville décide de transformer toutle quartier. La SACVL, propriétaire d’unedes barres, la barre Balmont, décide deremodeler, et de tricoter au mil ieud’autres barres un nouveau quartier beau-coup plus attrayant.

Paradoxalement, pour transformer cettebarre, nous allons faire appel à la manièrequ’a eue Le Corbusier de faire les barresmagnifiques des Cités Radieuses.

Notre réinterprétat ion consiste àconstruire un socle de grande hauteur,d’épaissir le corps du bâtiment de deuxmètres cinquante en avant de l’anciennebarre agrandissant les séjours, créant desjardins d’hiver et des terrasses. A partirdu onzième étage, nous écrêtons le bâti-ment en construisant des superstructureshabitées faites de maisons superposées, etcréant un ciel nouveau à cette barre.

L’image est totalement transformée : vued’en bas, l’espace de stockage fait place àune silhouette de paquebot. Le quartier estmieux vécu et le bâtiment enfin “bien vu”.

Barre Balmont Lyon La Duchère 2003 / *

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Remodeler le Mouvement moderne

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Tour Borel Porte Pouchet Paris 2003 Tour Sevran-Beaudottes 2009

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Tour Lamartine Mons-en-Baroeul 2005Tour Quartier Droixhe Liège 1997

Il y a des milliers de tours transformables...

Les tours ont, à juste titre, mauvaise pres-se. Elles n’ont pas de pied, elles n’ont pasde corps, elles n’ont pas de tête. Ellessont en général un empilement de loge-ments du même type, souvent uniquementdes grands logements.

Les remodeler consiste à leur donner unnouvel usage et une nouvelle image. C’estdonc en profiter pour agrandir certainslogements, créer une nouvelle typologiemélangeant la taille de ceux-ci, donner desvaleurs nouvelles sous forme d’extensionscomme des vérandas, des bow-windows,des jardins d’hiver et des balcons.

Toutes uniformes, elles sont la représentationnaïve et insupportable d’une certaine formed’égalité. Les remodeler consiste en ce para-doxe de ne pas forcément donner à chaquelogement la même chose, et donc d’êtreinégalitaire, cette inégalité permettant d’enle-ver le sentiment d’un espace de stockagepour accéder à la dignité d’habiter.

Aux Minguettes, en 1986, notre projetavec l’Opac du Rhône, labellisé Banlieues89, avait pour objectif d’attirer une popu-lation décalée du centre-ville grâce à des

surfaces hors du commun. Nous y dévelop-pons le concept de maisons superposées :deux appartements sur quatre par palieront été transformés en terrasse, jardind’hiver ou surface annexe et les premiersniveaux, occupés par des caves, réinvestispour créer des logements avec vérandas.

A Liège, dix ans plus tard, de lourdestours-barres remodelées deviennent desgratte-ciel et subliment de façon optimistela grande hauteur.

A Mons-en-Barœul, les tours embelliesvalorisent le quartier, tandis qu’à la PortePouchet, la tour Borel, au bord du péri-phérique, est englobée dans des jardinsd’hiver qui lui donnent un confort ther-mique et acoustique ainsi qu’une qualitéplastique.

A Sevran-Beaudottes, la tour remodeléequi accompagne l’espace public central,est un levier du projet urbain global. Elleest transformée en tour mixte avec desbureaux en partie basse et des logementsremodelés en partie haute. La portée sym-bolique du remodelage de cette tour enfait un élément de fierté pour la ville.

Tour Arc-en-ciel Les Minguettes Vénissieux 1986Avant / Liège Mons-en-Baroeul

Porte Pouchet Paris Sevran-Beaudottes

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Tour Chaptal Quartier du Grand Pigeon Angers 2010

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La tour Chaptal, la seule réalisée à cejour, est parfaitement significative decette pensée. Les rajouts successifs engradins lui donnent l’élévation qui luimanquait. Un maire avisé, Jean-ClaudeAntonini, qui connaissait notre travailpour l’avoir fréquenté à Lorient, aempêché l’ANRU de démolir cettetour, réflexe qu’elle avait eu dès sapremière inspection. Il avait comprisl’importance de conserver dans cequartier anonyme le seul point derepère qui était une tour. Aujourd’huicomplétée d’un petit bâtiment bas,l’objet qui était le plus triste du quar-tier lui donne au contraire tout sonsens. Cette tour est non seulementbien plus gratifiante qu’à l’origine,mais en plus son existence a redonnéune fierté à tout le quartier.

Enfin ! Une tour transformée

4140

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Pour en arriver à oser de telles fonda-tions, le passage par le remodelage s'estavéré nécessaire. Roland Castro se sou-viens d'une rencontre en 1977 avec lePrésident de l’Algérie, Houari Boumedi-enne, à qui il était venu dire “Ne faites pasles mêmes erreurs que celles que nousavons faites en Europe” et qui propose deconstruire une ville. Il lui a répondu noncar, à cette époque, il n'était pas encoreprêt pour ce genre de projet. En fait,pour inventer un morceau de ville là où iln'y en a pas, il faut se mettre dans la peaud'un flâneur dérivant sur le territoire exis-tant en le fantasmant comme construit.

Cela se voit très bien dans le projet deCité littorale pour la basse vallée del’Aude. Six mois d'angoisse épouvantable.Avec Michel Corajoud, nous avons com-mencé par le dessin d'un système de jardinset d'eaux qui quadrille la ville future. Ausein de ce quadrillage, nous proposons dessingularités en inventant un alphabet deneuf lettres urbaines, croisées pourobtenir des syllabes : de San Gimignano àBastide. L'ensemble donne le sentiment dedécouverte et d'accumulation baroque pas-sionnant. Nous gardons le souvenir del’accouchement d'une machine à produirede la différence, une différence réglée.Cette expérience nous a libéré.

A partir de là, nous sommes passés à la ZacDanton de Courbevoie dont nous avons

été nommés architecte en chef en 1989.Des principes extrêmement clairs concer-nant l'espace public, une déontologie par-faite de collaboration entre architectes,notamment par la conception à trois mainsd’un immeuble (Castro-Denissof RolinetBayard). La Zac Danton est aujourd’huisur de bons rails, tout comme la Zac JeanRostand à Bobigny. C'est le projet pour lequartier des Capucins à Angers, actuelle-ment en cours, qui va constituer l’avancéedécisive en matière de création urbainefondée sur la pensée du promeneur.

Le jardin Albert Kahn à Boulogne-Billan-court est le modèle mental. Comment passerd'un territoire à l’autre ? Pourquoi ne pass'autoriser une succession d'émotions et desingularités en passant d'une île à l’autre ausein d’un archipel urbain ? C'est la condi-tion pour que les habitants aient le senti-ment d'habiter quelque part et pour que lesvisiteurs aient envie de venir déambulerdans un territoire de surprises.

A Angers nous nous sommes employés à réin-terpréter tout ce que nous aimons dans laville : à la fois dans le délibéré et le spon-tané, le sédimentaire et même l’erreurféconde. Tous les événements qui font le bon-heur du poète urbain. Ce qui va se traduirepar une ville, bien sûr habitable, mais prom-enante, claire et labyrinthique, fourmillanted'histoires qui se croisent, s'ignorent, s'en-tremêlent, bref une ville littéraire.

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Fonder des morceaux de ville Ecoquartier des Capucins Angers 2007/*

Une tresse d’îles et de jardins

C’est l’histoire d’un grand plateau agricolede cent hectares, le Plateau des Capucins,intégré à la ville à l’occasion du contourne-ment nord de l’autoroute. L’objectif pourla ville est de construire un quartier denseet urbain de 3 à 4 000 logements desservispar la première ligne de tramway qui offreune alternative au pavillonnaire de la péri-phérie d’Angers. Le projet s’appuie sur lamémoire géographique et agricole et réin-terprète les éléments identitaires d’Angers :formes urbaines, formes construites, jardins

cachés, matières… C’est une tressed’archipels et de grands jardins orientésnord-sud, où la compacité et l’intérioritédes îles contraste avec la grande dimensiondes jardins, lesquels préservent l’horizondu plateau, son morcelé et le paysage declochers qu’il offre sur la ville.

C’est une ville-jardins : ils englobent ce quipréexiste, des chemins, des murs, des ver-gers, accueillent de nombreux jardins fami-liaux qui constituent une culture et unréseau associatif très vifs à Angers. Ils per-mettent de gérer l’hydrologie du plateau et

de réaliser dans des bassins ouverts le mêmedébit de fuite après urbanisation qu’à l’ori-gine. La compacité des îlots, l’économied’emprise et la prise en compte du déjà-làfont du Plateau des Capucins un écoquar-tier singulier. C’est un travail sur les limites,où le rapport contrasté entre espacesconstruits et jardins, entre minéral et végétaldéfini un dessin, une limite franche. C’estune ville promenade, une poétique du laby-rinthe qui dévoile la ville ponctuellement, desurprise en surprise. C’est une ville attractiveoù foisonnent les échelles, les contrastes, lesnombreuses manières d’habiter.

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C’est à Angers, ville de la douceur et de la mesure.On peut s’y promener d’île en île, de jardin en jardin.

On peut y inventer sa dérive personnelle.

Chaque île de cet archipel produit de la variété urbaineissue d’une analyse fine de la ville telle qu’elle est.

La théorie qui nous guide est celle de la ville sédimentaireréinterprétée de façon contemporaine.

La plus grande mixité sociale d’habitat, d’activitéset de loisirs est souhaitée. Aucun lieu n’est spécialisé.

C’est le projet qui guidera le programme, et non l’inverse.La consistance des îles donne le sentiment

d’une citadinité dense mais apaisée.

Ces lieux que nous créons, bien que résidentiels,devront être attractifs et accueillants à l’autre.

La poétique du système des îles et des jardinss’apparente à celle du labyrinthe.

Elle devra ménager le plus de surprises spatiales possibles.La manière de construire sera très respectueuse du site

et de sa trame agricole.

La mutation, notamment des jardins, se fera sur ses traces.L’idée d’habiter sera obsédée par l’individuation.

En commun, mais pas collectif.Les limites entre jardins et bâti seront franches.

La modernité sera soclée dans de la pierre.

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Les îles Les îlots

Les archipels Les jardins

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Une tresse d’îles et de jardins

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Le premier îlot... déjà complexe

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compatibles avec l’inertie thermique desbâtiments. Le choix a finalement été derapporter tous les espaces d’expansion quirendent un logement agréable à des bâti-ments extrêmement isolés, en général avecde l’isolation par l’extérieur.

Ce quartier voit certains bâtiments monterjusqu’à huit étages, et monter d’autant plusqu’ils disposent de vues larges sur la placeou sur le jardin. En même temps, ce quar-tier est extrêmement attentif aux coutures àfaire avec les quartiers alentours, dontcertains sont pavillonnaires.

L’ensemble de ces contraintes bien contrô-lées, donne aujourd’hui au quartier encoreen chantier le sentiment d’une consistanceextrêmement urbaine, l’impression d’unegrande intensité par rapport aux actes gen-tillets (R+3) qui fleurissent un peu partout.

A la fin de tout ça, il est extrêmement inté-ressant de s’apercevoir que ce qui est unegreffe sur le tissu ancien de Limeil-Bré-vannes va accueillir tous les ingrédients quidonnent à un lieu le caractère d’une cen-tralité. C’est très proche, et en réussi, duconcept de centralité pour tous quePatrick Braouezec développe de l’autrecôté du Grand Paris.

Nous espérons avoir réussi là l’inverse dece que l’on nomme en termes polis unerésidence, qui à part à ceux qui l’habitent,n’apporte rien aux autres.

Au contraire, tout dans ce quartierdevrait conduire à une vie plus flâneuse deshabitants, et en même temps à un lieud’attraction pour les autres.

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La Ballastière sud Limeil-Brévannes 2007/*

C’est l’histoire d’une maîtrise d’ouvragedu circuit court.

Hervé Jobbé-Duval a rassemblé une dizainede promoteurs capables de faire du loge-ment social, de l’accession sociale et del’accession libre sur un projet ambitieux demille logements qui devait répondre à desobjectifs environnementaux extrêmementprécis, une gestion des voitures évitant lesnuisances au sein du quartier, une gestionde l’énergie très rigoureuse, et à l’exigencede fabriquer d’un seul coup ce quartier.

Le plan, c’est l’histoire de trois coups decrayon. Un jardin central rectangulaire,une grande place ovale en besace quiattrape le chaland, cette place ayant lacaractéristique de probablement rester detrès longues années sans vis-à-vis dans unterritoire en pleine mutation, et enfin lamise en scène à travers trois grandes per-cées en fausse perspective de ce quartier.

Il arrive que sur certains territoires, onmette un temps fou à accoucher d’un projet.Cela n’a pas été le cas à Limeil-Brévannes.Ajoutons-y que le terrain ne permettait pasde faire des parkings souterrains. Ajoutons-y encore l’exigence de la plupart des maîtresd’ouvrage de faire dans ce quartier trèsdense des accumulations de maisons. JosephRossignol, maire de Limeil-Brévannes, arendu ce projet possible en faisant preuved’un réel volontarisme, portant à bras-le-corps l’un des premiers écoquartiers enFrance.

Il était aussi nouveau pour les autresarchitectes ainsi que pour nous de compo-ser avec de nouvelles manières de créerdes extensions aux logements qui soient

Ecoquartier ou quartier éco ?

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Génèse simultanée

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Attraper le chaland, une place en besace

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Quartier du Chemin vert Boulogne-sur-Mer 2006/*

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Notre culture nous incite, lorsque nousintervenons sur un quartier, à démolir lemoins possible (uniquement pour des rai-sons urbaines liées à l’enclavement). ABoulogne-sur-Mer, l’état du bâti est abso-lument catastrophique, dangereux, et laplupart du temps irrécupérable. Nousavons donc fait le choix de reconstruireplus que nous n’avons démoli. Seule unetour remodelable, et quelques barres depetite échelle, remodelables et réintégréesdans le nouveau tissu, ont été conservées.

Nous avons reconstitué un quartier desHauts de Boulogne avec un nouveau cœur,et une mise en scène de la mer sur la falaise. En boutade, nous avions la fanfaronnade dedire du Chemin vert, le quartier le plus tra-gique que nous ayons pu rencontrer enFrance, que nous en ferions le plus beauquartier de Boulogne. Aujourd’hui, on en

n’est pas loin. Sur la base d’un tracé quenous avons établi, nous construisons nous-même beaucoup de morceaux de ce quar-tier, avec une série d’architectes (Atelier duPont, agence BNA, Bernard Laffaille –Arietur, Atelier Delanoy, Isabelle Colas,Atelier 9.81). Certes, ce quartier est ossa-turé, mais il est aussi complexifié par beau-coup de surprises, des cœurs d’ilots, desimmeubles d’angles, des croisements de mai-sons et de petits bâtiments collectifs. Cen’est pas du tout un quartier fabriqué dansla normalité de convenances qui caractérisede nombreuses Zac proprettes R+3/R+4.

S’il y a un endroit où nous avons pu mesu-rer l’importance sur la sociabilité de labonne ville, c’est bien celui-là : un desendroits de France où, au-delà du plaisirde l’œuvre, on a le sentiment de l’œuvreutile à la réinsertion sociale et citoyenne.

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Du sédimentaire délibéré

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Au cœur de la Plaine de France, telle uneî le dans une mer de blé, Louvres etPuiseux-en-France dispose d’une terre fer-tile, la plus riche de France. Aux marquesde l’urbanisation récente se juxtapose deséléments de paysage forts : malgré unepression métropolitaine croissante, ce ter-ritoire possède un rapport franc à lanature. Habiter à Louvres et Puiseux-en-France, c’est vivre la ville à la campagne.

A Louvres et Puiseux-en-France, la ques-tion de l’espace public est centrale ; ceslieux qui rassemblent et fédèrent les habi-tants faisaient défaut, apparaissant commede simples délaissés de l’aménagement pavil-lonnaire, avec un maillage viaire inadaptécréant de fortes ruptures spatiales et desbarrières au développement de la ville. Aucœur de la ville existante, notre aménage-ment du Pôle Gare permet de donner unsouffle nouveau aux espaces publics decentre-ville, en donnant à ce lieu centralune dimension conforme à sa fonctionréelle au sein de Louvres et Puiseux-en-France. La gare est valorisée, ouverte parun mail jusqu’à une nouvelle place installéeau pied des silos réhabilités, véritablesréférents identitaires de la ville.

Nous avons réfléchi aux limites de la com-mune en nous appuyant sur son identitéinsulaire, une île dans une mer de blé, etavons conçu de grands espaces publics quifédèrent et couturent l’espace urbain touten créant une relation entre son intérioritéet le grand paysage. La ville ainsi proposées’apparente à une ville du promeneur, pourlaquelle nous avons conçu un maillageviaire hiérarchisé et très lisible au bénéficed’un grand confort des parcours.

L’urbanité nouvelle s’appuie sur les carac-téristiques fortes de l’existant : la plaine deblé et les silos en particulier, mais aussidans le rapport à la ville telle qu’elle estaujourd’hui, principalement constituéed’habitat individuel.

La question de la densité ne devant pasfaire dogme, nous avons proposé unedéclinaison de la maison à l’horizontalecomme à la verticale, permettant une offred’habitat multiple et variée. Alors que lecaractère de zones fonctionnelles succes-sives nuit à l’urbanité des lieux, nous tis-sons ici des échelles et des modes d’habiterdivers dès l’échelle du cœur d’îlot.

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Louvres et Puiseux-en-France 2008/*

Révéler une île dans une mer de blé

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Zac Centre ville Arques 2010/*

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C’est l’histoire d’une ville qui a un canal,pendant tout un temps confisqué aux habi-tants pour l’activité économique indispen-sable à la ville : la cristallerie. Le déména-gement de certains sites de la cristallerieau bord du canal a permis de lancer untrès ambitieux projet de développement etde mise en valeur du canal par rapport àla ville, qui l’ignorait.

La Zac Centre ville prend place ainsi aucœur de la commune d’Arques, surl’emprise des anciennes usines de la cris-tallerie d’Arc International, deuxièmeemployeur privé régional, et des établisse-ments Edard, occupant à cet égard uneposition stratégique, à la fois spatiale etsymbolique. Cette friche industrielle étaitsituée en plein centre ville, en face del’hôtel de ville. Une telle situation privilé-giée inscrit cette reconversion au cœur del’identité de la ville. Déployée sur environhuit hectares le long du système de canauxqui irrigue l’agglomération, en contrebasde la commune voisine de Saint-Omer,ville d’art et de culture, la Zac Centreville constitue la vitrine du patrimoineindustriel d’Arques.

Une ville retrouve son canal

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Nous avons souhaité redonner un sens à cequartier industriel en mutation, enl’ouvrant sur le canal, et en nous appuyantsur le tracé existant pour retrouver laforme traditionnelle de la ville : la rue, laplace, les parcs et les jardins, au traversd’une réflexion sur la clarification de latrame viaire et l’aménagement qualitatif desespaces publics, en aménageant une placeimportante, nouvelle centralité qui laisse laplace aux piétons et aux déplacements doux.Avec ce quartier mixte de centre ville,animé par des commerces, des cafés et desrestaurants, à l’image d’une ville balnéaire,la ville d’Arques a pu acquérir une nouvellefaçade, de nouveaux espaces publics et unepolarité renforcée, ouverts sur le canal.

Refondant l’identité de la commune autourd’un centre ville renouvelé, la Zac Centreville a été l’occasion de créer un quartierriche de sa diversité d’usages, associant del’habitat, des activités tertiaires, des com-merces, et un lieu de résidence pourartistes, montrant que l’activité économiqueet la beauté de la ville peuvent se croiser.

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Maisons individuelles superposées

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Quartier des Trois Rivières Stains 2003/08Pyramide d’argent Prix régional Fédération Promoteurs Constructeurs 2006 pour des logements quartier des Trois Rivières, Stains

La ville de Stains est à bien des égardsemblématique de ce que le XXème siècle aproduit en matière de logement social enFrance. Le quartier des Trois Rivières s’ins-crit dans une histoire urbaine et architec-turale forte, entre la cité-jardin et le ClosSaint-Lazare. La cité-jardin est un modèlede quartier de logement social digne etaccueillant où la mixité sociale, fonctionnel-le et typologique est privilégiée. Construiteentre 1921 et 1933 par les architectesEugène Gonnot et Georges Albenque, elleregroupe 1650 logements dont environ500 en pavillons dans la moitié sud de laville. Les habitants étant très attachés à leurquartier, le taux de rotation est faible.Cette cité-jardin est aujourd’hui en coursde réhabilitation par les architectes urba-nistes Pattou et Empreinte.

Le quartier du Clos Saint-Lazare, au sud-ouest de Stains, constitue quant à lui ungrand ensemble assez représentatif deslogements sociaux construits entre lesannées 60 et 70 sur la base des théoriesrationalistes. Située au bord de la cité jar-din, sur une superficie de 29 hectares, lacité du Clos Saint-Lazare est repliée surelle-même et isolée du reste de la ville, enraison à la fois de sa structure urbaine etde la situation sociale de ses habitants.

Ce quartier fait l’objet d’une conventionANRU, le projet de rénovation urbainedémarré en 2006 prévoyant reconstruc-tions, démolitions et réhabilitations pourtransformer le quartier en profondeur.Au sud-est de la cité-jardin et du ClosSaint-Lazare, le quartier des TroisRivières est un nouveau quartier de Stainsdont les premiers logements ont été livrésà partir de 2005. Il constitue le premierquartier urbain en contact direct avec leparc de la Courneuve et préfigure, enpetit, ce que pourrait être un parc habitéà la manière de Central Park.

Aujourd’hui ce quartier est composé demaisons particulières enchevêtrées les unessur les autres, bénéficiant soit de jardinssoit de grandes terrasses privées. Ellessont organisées autour de cours-jardinsde petite échelle qui les rassemble pargroupes de vingt environ. Dans cescours, on trouve un espace commun,quelques parkings individuels, les autresparkings se trouvant incorporés sur ruedans les maisons.

Ce projet, bien que très dense (presque120 maisons/hectare) est l’illustration opti-male de ce que nous appelons “l’un et lecommun” : chacun est chez soi, vraiment

Une série de quartiers de taille critique suffisante pourque du scénario urbain se fabrique

Projets à Stains Marseille Bobigny

chez soi, et l’ensemble est manifestement encommun. On peut se rencontrer, on peutdécider de ne pas se rencontrer. Il est ànoter que chacun des petits bâtiments decet ensemble est différencié finement par descouleurs, des graphismes, des élémentsdécoratifs singuliers, de l’enduit rehausséde brique ou de la brique généralisée.Chaque maison est singularisée. Ces courssont organisées autour de trois grandesfausses perspectives ouvertes vers le Parc.Là où le règlement l’a autorisé, nous avonsconstruit des petits immeubles qui donnentle sentiment, à une échelle plus grande, demaisons superposées. Ces cours sont sépa-rées par endroits par des venelles extrême-ment étroites (4m), ce qui donne un char-me agreste à ce quartier. Vestige du patri-moine industriel, une très belle cheminée aété conservée. Le temps a suffisamment passépour que nous puissions affirmer que cequartier est extrêmement apprécié des habi-tants. On est incapable d’y distinguer cequi est du logement social ou de l’accessionà la propriété. Une très grande appropria-tion végétale s’est aussi installée et témoignede l’intégration du quartier.

Ce quartier, symbole du renouveau de laville de Stains, a servi de toile de fond àl’affiche électorale de la mairie.

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C’est l’histoire de deux équipes d’archi-tectes à la rencontre improbable, YvesLion et nous, et du croisement du réaména-gement d’une friche industrielle et deconstructions nouvelles. Sur un grand ilotdu Quartier de la Joliette, nous avonsfabriqué un petit bout de l’âme de Mar-seille. Nous inventons un centre à cet îlot,avec trois immeubles maigres étrangementposés à côté de maisons individuelles ou demaisons groupées assez basses.

C’est un lieu comme déjà sédimenté, avec descoexistences de masses importantes, de mai-greurs étranges, et de maisons. Cet îlot étaitprévu pour être traversé et traversable, etpour que son cœur en soit l’espace le plusattractif. Malheureusement, les digicodessont passés par là. Néanmoins, il reste quece quartier est un des plus complexes et desplus réussis d’Euromed. Le croisement de larigueur et du pittoresque c’est avéré extrê-mement fécond, à la surprise générale.

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Zac de la Joliette Marseille 2001/06Pyramide d’or Prix national Fédération Promoteurs Constructeurs 2004 pour des logements quartier de La Joliette, Marseille

Maisons superposées - Villas à patio

Le bonheur du sédimentaire délibéréDes immeubles maigres, des maisons, une promenade urbaine

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Zac Jean Rostand Bobigny 1999/2004Pyramide d’argent Prix régional Fédération Promoteurs Constructeurs 2005 pour des logements Zac Jean Rostand, Bobigny

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Après six mois de tergiversation autour dudernier espace maraîcher de Bobigny,après vingt-cinq tentatives de plans direc-teurs plus ou moins baroques, SophieDenissof eut l’heureuse intuition de propo-ser un grand mail dirigé vers le centre ville,et de simplement couturer ce grand mailavec son entour en reliant les différentesrues qui bordaient ce grand terrain.L’ambition était de fabriquer un quartiermixte de bureaux plutôt en façade vers lecentre ville, et de logements situés derrière.La vie immobilière en a décidé autrement.Nous réalisons un premier immeuble debureaux, dont la caractéristique principaleest un détail : il s’enroule autour d’un objetcylindrique, la Caisse d’Allocations Fami-liales, flottante, posée là. Mais le marchédu bureau ne suit pas. La décision futdonc prise de remplacer une partie desbureaux par un nouveau de quartier delogements dont la taille était beaucoupplus élevée que le système de quatre étagesprévu pour le programme d’habitat.

Nous avons fait là, avec Nexity Apollonia,la démonstration que de la maison à

l’immeuble de maisons superposées, latransition était assez naturelle du R àR+12. Des cours privatisées fragmententun ensemble plus public. Il est à noter quedans les parties communes des grandsimmeubles, les espaces en doubles hauteursse comportent comme de vraies petitesplaces superposées, comme si l’espacepublic était monté dans les immeubles.L’ensemble a été immédiatement approprié,et à partir du moment où l’immeuble debureaux et ce morceau de quartier delogements ont été construits, tout a ététrès vite, les promoteurs se sont bousculés,et toute la partie logements du quartiers’est rapidement achevé.

Deux immeubles de bureaux nouveaux ontdepuis été construits, un troisième est pro-grammé, une résidence hôtelière arrive.On n’attend plus que l’équipement publicqui, au fond du mail, doit terminer sa com-position. Dans Bobigny, ville accablée parles deux drames du mouvement moderne,tours et barres d’une part, et dalles del’autre, ce quartier est devenu la référencepour la mutation de toute la ville.

De très importants immeubles, jusqu’à douze étages, dédramatiséspar la proportion et l’échelle des maisons superposées

De la maison à l’immeuble : l’habitat parietal

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L’Ovalie Zac Victor Hugo Saint-Ouen 2001/12

Un point de transition dans un nouveau quartier

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La Zac Victor Hugo s’inscrit dans unespace très complexe : un délaissé autorou-tier autour d’un projet abandonné de lienavec le périphérique, dans le territoireextrêmement intéressant de Saint-Ouenpuisqu’il est une consistance entre un par-cellaire en lanières et de grosses opéra-tions qui le blessent dans beaucoupd’endroits. Pour ce quartier, il fallait pré-server le charme faubourien de ses bordstout en fabriquant une figure rassembleuseet respirante. Le très beau jardin linéairede Pascal Hannetel règle géométriquementcette question. Tous ses bords sontconstruits en rapport avec son entour,dont les façades accompagnent la courbe.

Il restait une difficulté : un bâtiment debureaux au bord du périphérique. Quandon considère le périphérique, on s’aperçoitque du côté parisien beaucoup de bâtimentssont hostiles à la banlieue, tandis que côtébanlieue beaucoup de bâtiments ont uneposition de sangsue par rapport à Paris.Ce n’est pas le cas de Ovalie, qui ne choisitpas entre Paris et la banlieue, et fonctionnecomme un lien entre les deux territoires. Lebâtiment lui-même, un immeuble de bureauxde 15 000 m2, voit sa masse dédramatisée,dégraissée par sa figure ovale.

Ses façades regroupent les étages deux àdeux, et jouent de textures plus ou moinstranslucides, pour protéger du soleil ausud et profiter au maximum de la vue sur leparc au nord. Elles sont ceintes de ban-deaux métalliques dont la couleur s’irisedu rose au bleu, ce qui contribue à don-ner au bâtiment une consistance et unelumière bien différentes de celles de beau-coup d’immeubles de bureaux arrogants. Ilest couronné d’un jardin qui lui donne del’ampleur bien que sa hauteur se situe en-deçà des règles de bâtiments de grandehauteur. Ovalie a l’avantage d’être dans leparc, une très heureuse conclusion. Lemaître d’ouvrage, Capital & Continental,séduit par le parti pris, a su nous fairedémontrer toutes les combinatoires spa-tiales possibles de ce bâtiment, malgré sonprofil. Cela prouve que nous ne sommespas condamnés à l’utilisation de l’angledroit pour rendre un espace flexible.

André Bruyère, un des rares grands archi-tectes de l’après-guerre, aurait aimé ce bâti-ment, lui dont un des rêves urbains était unimmense œuf que Foster finira par réaliser àLondres : il disait de l’architecture qu’elleétait de la tendresse sur des contraintes.

Dématérialiser avec la forme, la lumière et l’irisation des bandeaux

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Rue de Bagnolet Paris 2004/10Médiathèque Salle de quartier Hotel Mama shelter LogementsPrix Livre Hebdo 2011 de l’espace intérieur pour la médiathèque

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C’est un nougat d’espaces. Dans le XXe

arrondissement de Paris, il y avait un immensegarage tagué assez expressivement, à l’aban-don. Lorsqu’un philosophe, Cyril Aouizerate,devenu développeur immobilier, nous pro-posa, ainsi qu’à Nexity, de fabriquer sur cesite de moins d’un demi-hectare situé au-dessus du vi l lage de Charonne, unensemble complexe comprenant la média-thèque de l’Est parisien, un hôtel de 178chambres avec un restaurant, le MamaShelter, décorés par Philip Starck,quatre vingt logements en location libre,et un immense parking public.

En créant un escalier parisien dans l’axe dela rue Daval située en face, nous avonsréussi à construire un morceau de villeextrêmement dense juridiquement (Cos de5), et très peu dense dans le ressentipublic. L’hôtel architecturalement trèsdécoupé, horizontalement et verticalement,ne donne pas le sentiment accablant de

toutes ces fenêtres identiques signalantl’hôtel ou le foyer de travailleurs immigrés.Les logements construits autour de lamédiathèque sont complexes, très appro-priables par des terrasses successives. Lamédiathèque elle-même, encastrée dans lacolline, voit tous ses espaces de lecturepoursuivis par des jardins suspendus. Uneffet de clocher est donné par les salles delecture surélevées dans la partie centrale.

Il y a deux églises dans la rue de Bagnolet,il était important que la République disposed’une église laïque. Ce petit morceau deville a donné de l’éclat à un quartier popu-laire que certains qualifient d’excentré.

La médiathèque s’appelle MargueriteDuras, et rappelle une de ses œuvres :“des journées entières dans les arbres ”.

Un nougat d’espaces

Un morceau de ville

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Recoudre à grande échelle

Le Grand ParisConsultation internationale de recherche et développement sur le grand pari de l’agglomération parisienneLaboratoires Architectures, Milieux, Paysages / Nexity / Berim

Pour penser le Grand Paris, il fallait certes des architectes, mais aussi des écrivains, un grand maître d’ouvrage Nexity, un grand bureaud’études Berim, des géographes, des sociologues, des associatifs, des philosophes… Comme la guerre est une chose trop sérieuse pour lalaisser aux militaires, la métropole est une question trop grave pour la laisser aux architectes.

Notre Grand Paris se veut solidaire etnaturellement poétique car nul n’habite unschéma directeur et que “c’est poétiquementque l’homme habite cette terre”. C’estpourquoi notre plan général est comme untableau de Pollock où figure une égalité detraitement sur la toile, comme un Poliakoffoù les pièces du patchwork sont variées etles coutures unifient l’ensemble, comme unVieira da Silva éclatant de lumièresdiverses. C’est donc un Grand Paris despoètes, de la dérive, de la flânerie, de lanonchalance… un Grand Paris du voyage.

L’espace métropolitain, que nous imagi-nons multipolaire, devient un lieu quirecèle d’inépuisables surprises. Les artistesde notre temps ne peuvent ignorer l’apar-

theid urbain qui structure aujourd’huinotre métropole et dont les grandsensembles sont la figure. C’est pourquoi letravail sur les mobilités et l’accessibilitémétropolitaine est si fondamental. Labataille pour la compacité des villes et lalutte contre l’étalement urbain sont, desurcroît, en accord avec les proclama-tions du protocole de Kyoto.

Le projet du Grand Paris d’aujourd’hui estl’occasion de franchir une nouvelle étape,non pas extensive cette fois, mais intensive.Il nous a semblé alors incontournabled’embrasser toutes les échelles de temps etd’espace parce que la métropole parisiennesouffre de très graves discontinuités spa-tiales et temporelles, de ruptures,

d’enclaves, de décalages entre le temps desinstitutions et celui des citoyens, entrel’échelle d’action des opérateurs urbains etcelle des acteurs économiques. Enfin, lanécessité de produire du symbolique nousinterpelle. On sait comment, par exemple, lamonumentalité de la Grande Arche a sauvéle quartier d’affaires de La Défense, demême que le Cnit l’avait fondé.

Nous pensons à une ponctuation monu-mentale du Grand Paris à l‘image de lafabrication de sacré républicain sous laIIIe République. Il s’agit aujourd’huid’inventer une symbolique de notre temps.Notre démarche s’inscrit dans une volontéde promouvoir une ville désirable. Si rienn’est figé dans nos propositions, il nous a

semblé pertinent de définir des projets quidémontrent les capacités de transforma-tion de l’espace métropolitain afin de por-ter un regard différent sur certains lieux.

D’autres types de projets, en matière demobilité notamment, sont réalistes et suscep-tibles d’être menés à bien rapidement dansune recherche de solutions économiques effi-cientes. Le Grand Paris n’est pas une énièmeutopie urbaine, c’est une utopie concrète quipeut et doit s’inscrire dans le réel et dansl’urgence. Il y a un besoin impérieux derendre intelligible la question du GrandParis dans l’espace démocratique.

La réussite de cette consultation résided’abord dans la capacité des dix réponses

d’être le support de l’appropriation col-lective, du citoyen au président de laRépublique, du destin du Grand Paris.Nous savons l’importance du discours muetde la ville et nous n’avons aucune vraie oufausse naïveté. Le symbolique extraordinaire,le remodelage des grands ensembles, latopolitique, l’accessibilité pour tous, en brefune pensée républicaine et démocratique dela métropole et sa traduction spatiale nefabrique pas à elle seule une société plusjuste et plus humaine. Nous avons évidem-ment besoin de grandes politiques éducatives,culturelles, sociales, productives que seul unnouveau souffle démocratique peut générer.

L’argumentaire sur l’incapacité de la formeà résoudre les problèmes de fond constitue

un véritable renoncement, une porte ferméeau changement de la condition métropoli-taine, au changement de société. La mise enœuvre du droit à l’urbanité est au contrairela première marche, l’occasion exception-nelle d’entraîner les citoyens et leurs repré-sentants à imaginer, délibérer et déciderd’un changement concret, visible, de lacondition humaine.

Parce que ce changement procède fonda-mentalement d’un processus politique, qu’iln’y a d’autres contraintes et barrières quecelles que les hommes et les femmes ontbâties, alors oui, décidément, le GrandParis est possible si nous le voulons.

L’équipe unanime

Topolitique

Parler de topolitique, c’est dire que lesvaleurs de la République, auxquelles estajouté le droit à l’urbanité, doiventdevenir visibles dans l’espace de la métro-pole. Dans la pratique, il s’agit de dis-séminer de l’intérêt public partout surl’aire métropolitaine afin de renforcer lesentiment d’appartenance des habitants, àla société républicaine. Ce déploiement del’intérêt public peut se faire à différenteséchelles : institutions de la République, dela métropole, institutions culturelles etlieux de savoir et de recherche.

Ce dispositif est de nature à contribuer àl’attractivité de ces territoires en favorisantla venue de population nouvelle tout endéveloppant une offre renouvelée en matièred’emplois, de services et de culture à desti-nation des populations en place. Il s’agitd’inciter à la fréquentation de lieux, quijusque-là n’étaient pas attractifs, en donnantdes raisons objectives de s’y rendre. Celainvite aussi à travailler sur la toponymie enréfléchissant à de nouveaux noms qui fab-riquent des identités renouvelées.

Développement durable, adaptabilitéet culture

Une politique de développement durabled’un territoire est une politique à troisdimensions : économique, sociétale, envi-ronnementale. Elle doit ensuite répondre àl’évolution par la nécessaire adaptabilitédes composantes du cadre de vie bâti enfavorisant l’expérimentation et l’innova-tion. Enfin elle doit être en harmonie avecl’ensemble du système de valeurs de lasociété, c’est-à-dire sa culture.

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Génération poétique du projet

“Le bien décisif et à jamais inconnu de lapoésie, croyons-nous, est son invulnérabilité”,écrit René Char. Faire référence à la poésie,c’est penser à l’inspiration, la clairvoyance dupoète, à sa mission de définir, comme l’énoncePaul Valéry “un langage dans le langage”. Lapoésie d’un lieu réside en sa capacité deflânerie, de déambulation, sa force émo-tive, ses bonnes surprises toujours renou-velées, ses mystères et ses épaisseurs, saconsistance. Gommez la Seine à Paris etvous comprendrez, par son absence, cequ’elle apporte de poésie à la ville.

Approche qualitative, globale etsystémique du projet

L’appréciation qualitative est le dénomina-teur commun nécessaire de toutes les appré-ciations spécifiques des aspects du projet.La vision globale est le facteur de correc-tion du projet. L’approche systémiquefavorise la cohérence du projet, carl’ensemble de ses aspects ne se réduit pas àla sommme de ses éléments mais aussi auxrelations qui existent entre les éléments.

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Pour bâtir le GrandParis, huit principes et sixméthodes ont été utilisées

Huit principes

Modernité baroque

Ce que la culture urbaine à revisiter dans lecadre de la modernité est plutôt à chercherdu coté du baroque que du classicisme. Ducercle à l’ellipse, d’un centre omnipotent à demultiples centres. Il faut en finir avec la cultureurbaine radioconcentrique et organiser denouvelles polarités autour de lieux singuliers.

Symbolique extraordinaire

Les processus de mondialisation économiqueimposent une nouvelle division internationaledes fonctions des villes, ce qui implique lepositionnement d’une métropole en rapportà la planète et non plus à l’espace national.Pour fixer l’imaginaire mondial, il est néces-saire de définir une fonctionnalité capablede faire de la métropole une ville monde.Trois leviers peuvent permettre de conqué-rir cette modernité, l’événementiel, le cultu-rel et l’universitaire. Placer Paris au centresymbolique du monde en tant que capitaleeuropéenne et mondiale en s’appuyant surson originalité.

Densité Compacité Intensité

A l’échelle métropolitaine, la ville souhai-tée est compacte, avec des limites franchesgarantes de sa beauté. Il s’agit de promou-voir un développement métropolitainintensif plutôt qu’extensif. De promouvoirune plus grande compacité tant du bâtique du tissu urbain, ce qui permet demieux maîtriser à la fois l’étalement urbain,les réseaux et la consommation du sol. Depromouvoir la coexistence d’une variétéde densités. Il s’agit de faciliter la vie quo-tidienne en confortant les centres exis-tants tout en proposant une plus grandeintensité sur les pôles accessibles en trans-port en commun. L’indispensable densifica-tion de la métropole invite à formuler despropositions d’habitat qui répondent auxmodes de vie contemporains en conciliantles avantages de l’habitat collectif et de lamaison individuelle. Construire une villecompacte facilite la libération d’espacepublic afin d’offrir des espaces qui ont dusens pour les habitants tels que des parcs etdes jardins.

Droit à l’accessibilité

Les questions de mobilité et d’accessibilitésont une source de préoccupation majeurepour le devenir des métropoles mondiales.Pour un espace urbain le niveau d’accessi-bilité détermine sa capacité à participer àla vie métropolitaine en matière de dyna-misme économique, d’attractivité résiden-tielle ou d’implantation de services. Ellepermet de penser la question du déplace-ment au-delà de la solution technique oud’une vision planificatrice puisqu’elleenglobe des problématiques sociales etterritoriales. Accéder, c’est donner laprimeur à des lieux et des populations quiont besoin d’être désservis plutôt que dedévelopper une mobilité sans but. C’estpourquoi la question du maillage et de laposition des stations prime sur la seulemobilité. Les déplacements quotidiens sontun élément fondamental de la vie urbaine.C’est pourquoi cette dimension doit êtreintégrée au choix des systèmes, des tracés,des lieux de contact entre ville et réseau.

Tissu de grand ensemble peu dense et pourtant accablant

Tissu haussmannien très dense et bien tracé

Tissu de cité jardin dense et aéré

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Remodeler et désenclaver les grandsensembles

Remodeler, voire métamorphoser, est unévénement heureux, alors que la démolitionet la reconstruction sont horriblementdouloureuses avant d’être éventuellementheureuses. La table rase n’est pas la meilleureidée urbaine, c’est une idée foncière. Leremodelage est un événement urbain jubila-toire. Au moyen d’une sculpture de l’existant,s’effectuant de joint de dilation en joint dedilatation, des bâtiments sinistres peuventêtre tranformés en architecture et du mêmecoup, un morceau de ville figé devient unmorceau de ville sédimentaire.

L’architecture et l’urbain sont inséparables etdoivent être traités simultanément. La violenceformelle, géométrique et d’implantation desbarres et des tours des grands ensemblesl’exige. Il y a des décisions urbaines à pren-dre, guidées par la singularité du lieu, maiselles doivent être accompagnées d’une archi-tecture adéquate. Rien n’est trop beau, rienn’est trop fou, rien n’est trop jubilatoire. Plusces quartiers deviennent attractifs, plus ilssont un appel à l’autre et mieux ils se portent.

Déchiffrer et dézoner le territoire

Déchiffrer c’est comprendre le territoirepour le complexifier, identifier des lieuxmutables, plutôt que défricher, c’est-à-direrecenser et construire sur les parcelleslibres. Déchiffrer permet de s’appuyer sur lesvides pour transformer les zones issues de lapensée fonctionnaliste. Déchiffrer un terri-toire, c’est reconnaître l’existant comme unedonnée fondamentale afin d’élaborer des scé-narios complexes qui introduisent de nou-veaux usages sans répondre aux sirènes de latable rase. Dézoner c’est démanteler les zonesmonofonctionnelles, qu’il s’agisse de zonesd’activités commerciales, résidencielles, deparcs ou de grands ensembles. L’analyse decertains tissus qui composent l’agglomérationparisienne démontre la faculté de complexifi-cation intrinsèque de ces espaces. Il y a de laplace pour construire encore et de manièrealternative afin de proposer des quartiersmixtes. Dézoner, c’est aussi favoriser descontinuités urbaines, inexistantes du fait de laséparation des fonctions, entre des zonesindustrielles, d’habitat, commerciales et lestissus de la ville sédimentaire.

S’appuyer sur la géomorphologie etles paysages

Il s’agit d’analyser, d’identifier et de carac-tériser les territoires possibles du GrandParis dans toutes leurs dimensions, géomor-phologie, paysages, géographie humaine, lin-guistique, économique et sociale, afin deprofiter de leur richesse et de stimuler la var-iété des composantes territoriales du projet.

La géographie est le premier des guides.Fleuves, collines, plaines, identifient une ville,en sont la signature. La topographie invite àun développement métropolitain particulier.La méthode tend à révéler la topographie, àdéceler les lieux d’où la métropole se donneà voir. C’est pourquoi nous procédons aurecensement des belvédères, des bords decolline, des buttes et des forts afind’implanter des projets qui utiliserons cesformidables potentiels géographiques. Parisne serait rien sans son fleuve, mais la Seineexiste au-delà de Paris sur des territoires oùle XXe siècle l’a souvent défigurée. Penser leGrand Paris, c’est reconquérir la Seine au-delà du périphérique, conquérir la Marne,tout en fabricant des berges habitées.

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Dérèglementer

Les réglementations urbanistiques en vigueuront pour fonction d’assurer la continuité,ou au mieux la confrontation banale desprojets d’aménagement et de renouvellementurbain avec ce qui préexiste. Il faut dérè-glementer pour pouvoir développer leprojet dans une situation de liberté, pourêtre en mesure de créer de nouvelles situa-tions territoriales. Aujourd’hui, la sommedes contraintes, l’accumulation de normeset de règlements participent de l’inertie desprojets et des retards dans l’applicationdes innovations.

La politique à conduire est l’occasion dedénormer tout ce qui peut l’être, afin quechaque action soit le fruit d’une décisionpolitique, et non le fruit d’une accumulationde contraintes techniques qui organise desnon choix politiques. Il n’est par exempleplus acceptable de gérer l’inondable uni-quement par l’interdiction. Il faut favoriserles continuités urbaines afin d’en finir avecles enclaves d’origine règlementaires.

Sauter un pas

Cette méthode d’intervention urbaineconsiste à révéler, valoriser ou construiredes lieux majeurs bien au-delà de la villecentre. Elle représente une alternative audéveloppement naturel de la métropole parabsorption marginale et radioconcen-trique. Il s’agit de créer ou d’identifierdes lieux distants du centre et de lesmettre en relation. Sauter un pas, est unacte qui relève d’une décision et non del’extention naturelle de la ville.

L’histoire métropolitaine regorged’exemples de lieux historiques symboliquesdu pouvoir central qui ont été implantés àdistance du centre. Sauter un pas permetde passer de l’échelle du Paris historique àl’échelle du Grand Paris. Cela consiste àsituer sur l’A86 et au-delà les grandesdécisions ferroviaires, administratives etsymboliques, tout en s’attachant au désen-clavement des quartiers et lieux les plusdéfavorisés. D’une certaine manière, sau-ter un pas permet d’en finir avec l’idéemême de banlieues.

Patchwork

Les territoires existants revisités et lesnouveaux territoires créés n’ont aucuneraison d’être de nature homogène. Leproblème n’est pas d’organiser les cou-tures de ces territoires, mais d’organiserla confrontation des indentités respectivesde tous les territoires constitutifs du pro-jet et des territoires extérieurs au projetmais contribuant à son contexte et à sonidentité. L’approche urbaine qui s’appuiesur la méthode du patchwork propose unealternative au mode d’urbanisation hauss-mannien, il s’agit de considérer chaqueprojet, lieu, territoire comme unique et des’appuyer sur ses singularités tout en tra-vaillant les coutures intercommunales.

C’est libérer la possibilité de friction, decontacts, d’agglomération, de ruptured’échelles entre des tissus urbains variés. Lavariété la plus grande est donc souhaitable,ville par ville, quartier par quartier. Ils’agit de concilier les échelles locale, terri-toriale et globale.

Six méthodes

Cônes de bruit des aéroports Lisbonne, Rio de Janeiro Montfermeil, Dugny Remodelage barre Diderot, Argenteuil

Un haut lieu du Grand ParisLe Champs de Mars de la République métissée, Chelles, Vallée de la Marne

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Contre la stupidité du zonage. Transformer les zones de parc en lieux habitésCentral Park à La Courneuve, Plaine de France

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Une tour fine, un événement pour réconcilier patrimoine et modernité Vert Galant, Paris centre

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Créer une île, où tours-jardins et parcs inventent un nouveau moded’habiter la métropole, Vitry, Val de Seine

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Nouveau ciel de La Défense 2007/08

D’une île autarcique entourée d’autoroutes,nous avons cherché, tout en préservant lesqualités d’insularité, à rattacher visuellementet réellement cette île à son entour. Lenôtrel’avait fait dans l’axe, nous avons cherché àle faire sur les bords.

La Défense est un feuilleton urbain àépisodes, dans lequel l’initiative privée estle moteur, et l’aménageur et l’architectesont les accompagnateurs. On ne peut rienprévoir, juste se donner quelques règles.

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Le pôle du Bourget 2009/10

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Place LindberghEspace public majeur à l’échelle des grandes places du Grand Paris

L’axe RN2/RN17 épine dorsale du développement urbain

Depuis le premier Grand Paris de 1983,nous avons défendu l’idée qu’en mutuali-sant le territoire de l’aéroport d’un côtéet les bords de la ville de Blanc-Mesnil del’autre, il y avait des Champs Elysées àproduire à cet endroit.

Un concours lancé par les villes du Bour-get et du Blanc-Mesnil réunies dans unensemble plus large avec Dugny, La Cour-neuve, et Drancy nous a confié à Christiande Portzamparc, Arep, et nous-mêmes, uneétude générale sur tout ce territoire.

On retiendra de cette étude complexe lacréation d’un deuxième axe perpendiculaireà la N2 conduisant de la Place Lindberghau Parc de la Courneuve. Cette étude quidevait conforter la présence de deux garesdu Grand Métro au Bourget et au Blanc-Mesnil s’est vue élargir à la création d’unetroisième gare sur le site du Parc JacquesDuclos.

Ce projet fait partie du développement de lapensée que nous portons d’un Grand Parismultipolaire. A l’évidence ce territoire àtoutes les potentialités pour y prétendre.

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Place de la Gare Bourget-aéroportPorte d’entrée de la métropole

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Plaine d’Achères-Grande Arche 2009/*

Révéler l’identité d’Achères

Le projet de territoire d’Achères proposede révéler son identité autour d’élémentsforts et singuliers déjà présents. La Seine,l’ouverture aux grands paysages de plaine etleur caractère agricole sont autant d’atoutsà valoriser. Cette reconquête des res-sources du territoire présente l’avantage depouvoir se projeter à différents horizons detemps. Dès demain, des liaisons aujourd’huichaotiques et fragmentées peuvent être réta-blies entre la ville historique et ses berges defleuve. En traitant immédiatement la zoned’activité comme un morceau de ville, et entransformant la RD30 en boulevard urbain,des circulations alternatives permettent deretrouver un accès au fleuve et à ces espacesde loisirs. Dans un second temps, des amé-nagements importants sont réalisables afin devaloriser le grand paysage achérois. Encreusant le canal déversoir dans le prolon-gement de la darse du port, on redessineraitainsi une île offrant une nouvelle berge àAchères. Un tel remodelage de la géogra-phie du territoire ancrerait profondément lanouvelle identité insulaire et fluviale souhai-tée pour la ville. Un parcours dédié aux loi-sirs, au fil de l’eau, rythmerait de façonludique et naturelle ce nouvel archipel.

Enfin, sur le plus long terme, l’aménagementd’un port autonome permet de créer unnouveau morceau de ville fondateur pourl’identité d’Achères. Réellement ouvert sur laville historique, il propose un quartier mixtede bureaux et d’habitations en bordure du

parc de la Rigole. Quel que soient leurhorizon de réalisation, l’ensemble de cesprojets permettent d’agir dès aujourd’hui etd’anticiper les aménagements futurs autourd’objectifs communs : retrouver les bergesde Seine, révéler le grand paysage, relier leterritoire.

Introduire de la mixité

L’implantation d’un port autonome àAchères permettrait de raconter une troisiè-me histoire, autour d’une troisième île. Acontre-courant de nombreux ports indus-triels imposant une rupture entre ville etfleuve, le port d’Achères pourrait aucontraire être l’occasion d’ancrer l’identitéfluviale de la ville. En proposant des darsesorientées vers la ville, on acte cette volontéd’édifier un port qui s’ouvre à sa commune.L’entrée du port offre également une bandede terrain disponible pour l’installation deterrasses ouvertes sur la darse et la rive deConflans. Outre les choix traditionnels dereconquête d’infrastructures portuaires autravers d’activités de tourisme fluvial, de loi-sirs ou de commerces, nous proposons icid’imaginer l’implantation d’un front bâti surla limite est du port composé de logements etde bureaux. Implanté le long du parc urbainde la Rigole, ce front bâti profiterait devues magnifiques sur le parc, la ville histo-rique, et au loin la forêt de Saint-Germain.

Donner une berge à Achères

Un des ports du Grand ParisLe port comme un véritable morceau de ville

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On ne peut plus continuer à produire etconstruire comme au siècle dernier. Lecontexte de crise écologique etéconomique, l’évolution des modes de vieet des attentes, la pénurie de logementsimpliquent de repenser les manières defaire la ville. Il est alors indispensable des’attaquer aux réponses en imaginant unhabitat alternatif, urbain, bénéficiant decertaines des qualités reconnues à l’habitatindividuel : l’espace extérieur et l’intimité.A partir de nos expériences de maisonssuperposées, qui réconcilient l’un et lecommun dans un ensemble collectif autourde cours résidentielles, nous avons cherchéà développer un nouveau mode d’habitat enhauteur. C’est Habiter le ciel.

La tour a mauvaise presse en France, asso-ciée dans l’imaginaire collectif aux grandsensembles, à des cellules empilées, àl’urbanisme sur dalle ou encore aux toursde bureaux ; on est souvent loin des toursde Manhattan qui, elles, font rêver. Pour-tant, au-delà des problèmes de fonction-nement et d’assignation à résidence despopulations captives de leur habitat,habiter une tour, c’est aussi profiter desvues offertes sur le paysage. Habiter leciel, c’est l’occasion de se réconcilier avecles tours. Parce qu’Habiter le ciel proposeà la fois l’un (comme dans la maison indi-viduelle) et le commun (la convivialité dupartage d’espaces) et permet d’être chezsoi tout en étant avec les autres.

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Habiter le cielUne manière révolutionnaire d’habiter

Les chemins de l’urbanité Partenariat avec NexityContribution des étudiants du Master Stratégies territoriales et urbaines / Sciences Po Paris

#1

Nexity était notre partenaire dans le GrandParis, nous avons poursuivi avec eux uneréflexion thématique sur sept Chemins del’Urbanité que nous avons ou allons explo-rer, de l’habitat en tour à la reconquête dupavillonnaire, de la construction en bordde fleuve à la fabrication de villes verticales,du croisement de l’activité et de l’habitat àla capacité offerte par la complexificationde lieux monofonctionnels comme les garesou équipements divers. Il s’agit soit d’acu-puncture, soit de polémiques sur la régle-mentation, soit de démonstrations sur ladensification ou l’intensification des villes.Le Grand Paris ne saurait se résumer àcela, mais il a besoin de ces réflexions etprojets pour exister.

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Les équipements, disséminés aujourd’hui surtoute l’aire métropolitaine, pâtissent sou-vent d’un isolement urbain important. Cesgares, gymnases, médiathèques, centresculturels sont des objets solitaires qui nesont pas toujours faciles d’accès et qui,souvent, compliquent la vie de leurs usa-gers plus qu’ils ne la simplifient. Transfor-més en équipements intégrés, ils peuventproposer une structure fonctionnellementmixte, mêlant par exemple un équipementsportif, culturel, administratif, commercialou de transports avec un programme delogements ou de bureaux. Leur intégrationest alors à la fois architecturale et urbaine.

A l’échelle du bâtiment, l’équipement s’insèreau cœur de l’ensemble de logements et/ou debureaux qui lui sert d’écrin. A l’échelle duquartier et de la ville en général, il jouitd’une insertion urbaine comparable à celledu tissu des villes sédimentaires. La mixitéainsi produite réconcilie lieux de destinationet lieux de résidence. Les gares, équipementsde la mobilité au cœur des nouvelles polari-tés urbaines, sont colonisées par les com-merces et les jardins. Les installations spor-tives s’insèrent dans les ensembles debureaux. Les lieux culturels et les écolesinvestissent les logements, ou l’inverse.

Libérer les usagesRendre la ville à ses habitants

#2

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La conquête des rives offre une réponsepoétique et réaliste au désir d’urbanité denombreuses communes fluviales francili-ennes. Demain, des villes historiquementadossées à leur cours d’eau pourraient seretourner sur leur fleuve pour y tisser devéritables quartiers à fleur d’eau. Ces nou-veaux morceaux de ville, généreux, ouverts,libéreraient l’accès aux berges pour lesGrands Parisiens.

Gouverner le fleuve : la nouvelle ère métro-politaine qui s’engage invite à interrogerles conditions renouvelées de sa gouver-nance. En effet, la question du risqueinondable et de ses réponses institution-nelles est symptomatique de la rigidité ducadre réglementaire français. La culturejuridique du principe de précaution neprend en compte ni la réalité des terri-toires, ni le formidable potentiel d’innova-tions techniques en la matière. Il est alorsquestion de passer d’une culture de l’inter-dit à une culture de projet qui met envaleur la géographie, la poésie, la beautédes territoires traversés par le fleuve. Laconstruction du Grand Paris nécessite deconsidérer la métropole comme un véritableterritoire de projet.

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Vivre le fleuveConsidérer l’inondable comme habitable

#3

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Elever la ville propose de transformer lerapport à la hauteur en appuyant son inté-gration urbaine sur une mixité fonctionnellecohérente avec les besoins exprimés àl’échelle du quartier. Contre l’étalementurbain et le zonage fonctionnel des terri-toires, l’invention de nouvelles formesurbaines génératrices d’intensité et de con-vivialité pour nos centres-villes est plus quejamais nécessaire. La qualité du dialogueesthétique engagé avec l’existant et la perti-nence de leurs sites d’implantation font deces morceaux de ville en hauteur de vérita-bles vecteurs de mixité et les futurs totems dela métropole de demain.

L’insertion harmonieuse de la tour dans sonpaysage bâti conditionne son acceptationpar les citadins. Une appréhension fine etsensible du site doit inspirer une implantationsemblable à de l’acupuncture urbaine. Lapertinence d’un édifice de grande hauteurréside à la fois dans sa qualité architecturaleet dans la capacité de son programme àgénérer des interactions avec la populationdu quartier.

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Elever la ville

#4

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Tour mixte Porte de Bagnolet

Empiler

Tour mixte Porte de Montreuil

Imbriquer

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Places de garePartenariat avec Bouygues Construction

Partout où elles s’implanteront, les futuresgares du Grand Paris Express serontl’occasion d’une refondation urbaine,seront l’incarnation du maillon entrel’échelle de la gare et celle de la ville. Plusque de simples stations, elles seront desmoteurs du développement urbain. LesPlaces de gare reposent sur une concep-tion transversale, fédératrice et sensibleaux singularités des ressources propres àchaque territoire. Elles feront émerger desprojets d’équipements et de quartiers dontl’originalité est contextuelle. C’est uneméthode de révélation et de mise en lecturede l’espace urbain, de sa géographie et deses paysages. Les Places de gare scé-narisent la poétique d’un lieu et donne dusens aux territoires. La trilogie lacanienne,le Symbolique, l’Imaginaire et le Réel, peutservir à éclairer les principes refondateursde ces futures Places de gare.

Le Symbolique

Le symbolique extraordinaire, conceptessentiel de notre réflexion sur le GrandParis, est le grand oublié de la banlieue.Des traces subsistent dans l’église ou lamosquée, sur le monument aux morts ou leparvis de la mairie. Mais ces espaces

périphériques sont privés de commémora-tions ou célébrations, sont privés des sym-boles qui donnent à lire l’espace urbain enle ponctuant. Il n’y a pas ou peu de mani-festat ions du vivre ensemble sauf àl’intérieur du centre commercial, entière-ment consacré à l’échange marchand. Ilfaut donc, sur ces territoires, faire éclorel’extraordinaire. Comme on a pensé érigerun éléphant géant à la place de l’Arc deTriomphe sur l’Etoile de Chaillot, plantonsdes arbres à palabres sur nos grands car-refours urbains ! Imaginons des lieux depique-niques urbains. Des coagulations,intenses, éruptives. Du Stonehenge. DuJaipur. Des Hautes Formes. Des monumentspartageables et porteurs de sens collectif.

L’Imaginaire

L’imaginaire alimente et magnifie le réel. Ilrenouvelle aussi le symbolique. Si les con-traintes du réel semblent parfois avoirdéfinitivement obéré l’imagination sur lesformes et les usages possibles de ces gareset de leur environnement, un arpentagesensible de ces espaces révèle toujours unterritoire magique à mettre en valeur. Laforêt régionale de Bondy, le canal deSevran vers le golf, sont autant de raisons

pour l’autre de fréquenter le quartier, etd’autoriser, enfin, chacune de ces Placesde gare, et chacune des communes duGrand Paris, à se prendre elles aussi pourle centre.

Le Réel

La rationalité trop grande de certains ter-ritoires de banlieue a paradoxalement pro-duit des espaces déréalisés. L’importancedes espaces vides par rapport aux espacesbâtis, des délaissés urbains sur les lieuxd’intensité et de la logique des infrastruc-tures sur celle des habitants, a oubliél’urbanité des lieux. Il faut donc rendreces espaces complexes, mixtes tant auniveau social que des programmes. Commedans les centres vi l les historiques,entremêlons travail et habitat, école etquartier. Il faut de la coexistence pro-grammatique, de la coagulation verticale,une ville millefeuille, construite sur unnougat d’espaces. L’espace déstructuré,lâche, des abords de gares doit serefonder autour d’une identité contempo-raine, agrémentée d’espaces verts, de ter-rasses appropriatives, de jardins partagés,familiaux, verticaux et horizontaux.

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TotemConcept de tour de bureaux et jardinssuspendus posée sur un socle de com-merces, en lien avec les futures gares duGrand Paris Express

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Avec Bouygues Construction et Brézillon,nous avons poussé des modèles de trans-formation de l’immeuble de bureaux ou dela zone d’activités économiques.

Totem, conçu avec Bouygues Construc-tion, est l’invention d’une tour de bureauxfabriquée aux ¾ de bureaux et d’1/4 dejardins suspendus, donnant une qualitéd’usage extrêmement agréable aux lieux detravail. Son pied peut être multifonction-nel jusqu’à accueillir restaurants, loge-ments étudiants, équipements socio-cultu-rels. Disposant d’un parc de voituresélectriques pour pouvoir circuler dans lajournée à partir d’elle, sa desserte habi-tuelle s’effectue par sa position près desgares du Grand Paris Express. Le systèmedes jardins et leur alternance permet defabriquer des figures archaïques, toté-miques, d’où le nom de ce projet.

Tout le monde a vu au bord des routes, àla périphérie des villes, de petits bâtimentsd’activités entourés de parkings, multipliésles uns à côté des autres.

La Ruche, conçue avec Brézillon, est unemanière de rassembler verticalement ce typede produits. Sa caractéristique est de per-mettre que chacune de ses alvéoles puisses’agrandir au gré de ses utilisateurs, grâceà une production de jachères urbaines dansl’espace. Le même type d’espace d’activitésconsomme dix fois moins d’espace au solque les zones d’activités classiques, et sacaractéristique est qu’il peut parfaitementêtre intégré dans un tissu d’habitat etd’équipement ordinaire. C’est une manièrede commencer à penser l’indispensabledézonage des zones industrielles en France.

Totem & La Ruche

La rucheConcept d’hôtel industriel en milieu urbainEnsemble immobilier multifonctionnel dédié àl’activité logistique, tertiaire et artisanale

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Références

1974Entre centre et absence, concours PANde ville n°7, projet lauréat, en associationavec Abdelkrim Driss, Guy Duval, Loren-zo Maggio, Jean-Jacques Faysse, BernardOgé, Antoine Stinco. GAU.

La Roquette, Paris, concours, projet lau-réat, en association avec Abdelkrim Driss,Guy Duval, Lorenzo Maggio.

1975Rue Erlanger, Paris, 120 logements, enassociation avec Jean-Jacques Faysse, Ber-nard Ogé. Livraison 1977.

1976Place Napoléon, La Roche-sur-Yon,concours, projet lauréat, en associationavec Abdelkrim Driss, Guy Duval, LorenzoMaggio, Jean-Jacques Faysse, BernardOgé, Antoine Stinco. GAU.

1980Bourse du travail, Saint-Denis, concours,projet lauréat, en association avec Antoine

Stinco. Livraison 1983.

Village solaire et local collectif résidentiel,Le Nandy, concours 5000 maisonssolaires, projet lauréat. Livraison 1982.

Centre international de la Communica-tion, Paris-La Défense, concours interna-tional, projet mentionné.

Ravaudage urbain, Angoulême, mobilierurbain, équipements, études urbaines.

1981Fondation de Banlieues 89, en associationavec Michel Cantal-Dupart.

Le Mandinet, Lognes-Marne-la-Vallée,140 logements. Livraison 1984.

Inst i tut du Monde Arabe, Paris,concours.

Les Bosquets, Hyères, 170 logementsPLA-PAP. Livraison 1984.

Les Mahaudières, Rézé, 130 logements,en association avec Jean-Luc Pellerin.Livraison 1985.

1982Extention de l’hôtel de ville, Le Havre,concours.

Zac Château-d’Este, Billère, étude urbaine.

1983Grand Paris, le pari des cinq Paris,études urbaines Banlieues 89.

Les Tours Fines, Oullins, 94 logements.Livraison 1988. Lauréat Palmarès Habitat1990 Région Rhône.

Les Minguettes, Vénissieux, réhabilitationde 3 tours. Livraison 1991.

Ministère des Finances, Paris, concours,projet mentionné.

Parc de La Villette, Paris, concoursinternational, projet mentionné.

1984Usine Thomson CSF, Maxeville, concours,projet lauréat, en association avec J. Hae-nel. Livraison 1985. Grand prix del’Espace de travail, 1986.

Jardins de la Zac de Bougenel, Belfort,étude urbaine.

Musée archéologique, Sallèles-d’Aude.Livraison 1992. Oscar National del’architecture / Edf Qualité-ville, 1993.

1988Les Terrasses du Lac, Zac des Coteaux deMaubuée, Torcy-Marne-la-Vallée, 62logements. Livraison 1989. Prix SpécialArchitecture Seine et Marne, 1990.

Tour du quartier Démocratie, Les Min-guettes, Vénissieux, concours.

1989Zac Valmy-Liberté, Charenton-le-Pont,126 logements. Livraison 1990.

Hôtel de Police, Vienne, concours, projetlauréat. Livraison 1991.

Zac Stanislas, Nancy, esquisse.

Zac Manin-Jaurès, Paris, 101 logements.Livraison 1991.

Quai de Rohan, Lorient, réhabilitation de480 logements, avec Jean-Luc Pellerin,Gauthier et Annick Desmier, coloriste.Livraison 1996. Mention Equerred’Argent 1996, décernée par le Moniteur.

Zac Danton, Courbevoie, mission archi-tecte en chef.

Seine Amont, étude urbaine Banlieues 89.

Les Terrasses des Hauts-de-Seine, 4ème

jalon de l’axe historique de Paris, étudeurbaine Banlieues 89, en association avecBernard Lamy et Nicolas Normier.

Centre de Conférences internationales,Paris, concours.

Pavillon français Exposition universelle deSéville 92, Espagne, concours international.

Zac Louise-Michel, Besançon, étudeurbaine, concours.

La Presqu’île, Saint-Cyprien, étude urbai-ne, concours.

Siège du Parti socialiste, Paris, concours.

Usine Thomson CSF, Maxeville, 1986Le Mandinet, Lognes, 1984Rue Erlanger, Paris, 1977 Les Tours Fines, Oullins, 1983

1985Centre national de la Bande dessinée et del’Image, Angoulême, en association avecJean Rémond, concours, projet lauréat.Livraison 1989.

Direction opérationnelle des Télécommuni-cations, Toulon, concours.

Lycée d’enseignement professionnel,Argenton-sur-Creuse, concours.

1986Institut polytechnique, Sévenans, avecSchneider-Rundstadler, et Annick Des-mier coloriste. Livraison 1998.

La Cité Littorale, aménagement de la basseVallée de l’Aude, concours, projet lauréat.

Extension de la Mairie, Rézé, concours.

1987Hôtel du département de Vendée, LaRoche-sur-Yon, concours, projet lauréat,en association avec Jean-Luc Pellerin.Livraison 1990.

Lauréat Palmarès Habitat Région Rhône, 1990 Grand Prix de l’Espace de travail, 1986

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Zac Blanqui-Hugo, Alfortville, 1995Collège-lycée expérimental, Hérouville-Saint-Clair, 1995

1990Îlot des Beaux-arts, Angoulême, 38 loge-ments. Livraison 1992.

Centre universitaire de La Courtaisière,La Roche-sur-Yon, concours, projet lau-réat. Livraison 1991.

Quartier Valmy, Paris La Défense,immeuble de bureaux, centre de tri postal.Livraison 1995.

Zac Blanqui-Hugo, Alfortville, 188 loge-ments. Livraison 1995.

Les ateliers industriels, Zac des Fauvelles,Courbevoie, étude.

Résidence pour personnes âgées, Hérou-ville-Saint-Clair, esquisse.

1991L’axe historique. A l’ouest de la GrandeArche, Nanterre Paris La Défense,consultation internationale, projet lauréatdeuxième ex-aequo, architecte coordina-teur 1995.

Agence France Télécom, Vienne, extentionréaménagement. Livraison 1993.

Zac d’Aguesseau, Clermont-Ferrand, 220logements, en association avec Morand-Tolla, concours, projet lauréat. Livraison1997.

Cité-jardin industrielle, Bezons. Livraison1993.

Extention de l’université, Bron-Saint-Priest, étude urbaine.

Collège du parc des Sources de la Bièvre,Saint-Quentin-en-Yvelines, concours.

Centre universitaire, Beauvais, concours.

Îlot des Rocailles, Annemasse, étude urbaine,concours.

Quartier Saint-Augustin, Nice, restructu-ration des schémas nord et ouest, étudeurbaine.

1992Les Bois du Wirhel, Ostwald, 38 loge-ments. Livraison 1993.

Résidence de la Place Ovale, Ostwald, 55logements. Livraison 1993.

Ecole des Mines, Nantes, concours.

Zac du Segrais, Lognes-Marne-la-Vallée,80 logements. Livraison 1994.

Ilot Neppert, Mulhouse, 86 logements etMaison de l’habitat, concours, projet lau-réat. Livraison 1996.

Zac du centre-ville, Athis-Mons, 94 loge-ments, livraison 1995. 26 logements.Livraison 1996.

Le Marnois-Nord, Noisy-le-Grand, 62logements,178 chambres d’étudiants.Livraison 1996.

Ilot Anatole-France, Méru, 48 logements,bureaux et médiathèque, esquisse.

Ouvrage d’art Autoroute A86, Joinville-le-Pont, esquisse.

Ville de qualité, Otranto, étude urbaine.

Aménagement des carrières Solvay, ZacFerme Saint-Jacques-II, Maxeville, étudeurbaine.

Zac Charasse-Nord, Courbevoie, étudeurbaine, concours.

Capitainerie du port d’Azilles et club desvéliplanchistes, Etang de Jouarrès. Livrai-son 1996.

Centre-ville, Maurepas, étude urbaine,concours.

Aménagement de Spreebogen, Berlin,appel d’idées international.

Village d’activités, Chanteloup-les-Vignes,étude urbaine.

1993Collège-lycée expérimental, Hérouville-Saint-Clair, concours, projet lauréat.Livraison 1995.

Hôtel de ville, Saint-Egrève, réhabilitationet extension, concours, projet lauréat.Livraison 1996.

Grand Projet Urbain du Val-d’Argent,Argenteuil, concours, projet lauréat pre-mier ex-æquo, architecte coordinateur duGrand Projet Urbain, en association avecLaurent Charré.

Terrain Alfa Romeo, Issy-les-Moulineaux,

étude urbaine de faisabilité.

Aménagement de Spreeinsel, Berlin, appeld’idées international.

Plan d’ensemble du département, Hauts-de-Seine, plan de lutte contre la ségréga-tion urbaine. Mission Pacte 92, étudeurbaine.

Aménagement des bords de Seine, Athis-Mons-Juvisy, étude urbaine.

Transformation de la RN7 en boulevardurbain, Evry-sur-Seine, étude urbaine.

Espace Saint-Louis, Roanne, bureaux etlocaux d’activités, concours.

Place du 8 Mai 1945, Lyon, étude urbaine,concours.

1994Zac Danton, Courbevoie, îlot B2 : 117logements, îlot B8 : 71 logements. Livrai-son 1997.

Angle ouest du village Valmy, Paris LaDéfense, étude urbaine.

Extention de la Zac de Bord-de Seine,Athis-Mons-Juvisy, étude urbaine.

Projets de villes, Clichy-la-Garenne,Gennevilliers, Villeneuve-la-Garenne, recomposition urbaine et économique.Mission Pacte 92, études urbaines.Îlot Neppert, Mulhouse, étude de pro-grammation.

Un domicile pour les sans-abris, Suresnes,reconversion d’un immeuble d’activités,esquisse.

Aménagement du Cœur-de-Ville, Vesoul,concours, projet lauréat.

Palais de justice, Avignon, concours.

Filature du Moulin, Héricourt, 45 loge-ments pour étudiants. Livraison 1995.

Front de mer, Saint-Denis-de-la-Réunion,étude urbaine, concours.

Grand stade de France, Saint-Denis,concours.

Musée archéologique, Sallèles-d’Aude, 1992Axe historique, à l’ouest de la GrandeArche, Nanterre La Défense, 1995 Oscar National de l’architecture / Edf Qualité-ville 1993

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1995Zac des Sarrazins, Créteil, 76 logementsPla et commerces. Livraison 1998.

La Caravelle, Villeneuve-la-Garenne,remodelage de 1700 logements. Livraison2006.

Zac de Guyancourt-II, Guyancourt, 112 logements. Livraison 1998.

Ville de Montgeron, étude urbaine.

Zac Moskowa, Paris, 55 logements etcommerces, concours, projet lauréat.Livraison 1998.

Collège 700, Villepinte, concours.

Stations de transports du réseau Muse,Hauts-de-Seine, étude d’ambiance.

Place du Conseil général des Hauts-de-Seine, Nanterre, étude préliminaire.

Secteur Chenevières, Saint-Ouen-l’Aumône,étude urbaine.

Inventaire des lieux porteurs d’événementssur le territoire des anciens sites miniers,Datar, étude urbaine.

Îlot République II, Rive Gauche, Creil,concours, projet lauréat.

Boulevard périphérique, Paris, scénariod’intention pour la direction de la Voiriede Paris.

Université de la Courtaisière, La Roche-sur-Yon, bibliothèque, bâtiments universi-taires, concours.

Remodelage de deux tours, Aubervilliers, 248logements, concours, projet lauréat.

Massena Seine Rive Gauche, Paris, appelà idées, 1ere et 2e phases.

Université des Chênes, Cergy-Pontoise,concours.

Quartiers Nord, Blanc-Mesnil, étudeurbaine, concours.

1996Saint-Savinien, Sens, étude de définition,concours, projet lauréat.

Carré de la Vieille, Dunkerque, 30 logementsneufs, réhabilitation 52. Livraison 2001.

Remodelage Quartier République, Lorient,concours, projet lauréat. Livraison2003.

Atlas départemental des quartiers sen-sibles, Hauts-de-Seine, image d’ensemble.Mission Pacte 92, étude urbaine.

Les Moissons A2, Vauréal Cergy-Pontoise,41 logements. Livraison 1998.

Lycée Magendie, Bordeaux, concours.

Remodelage Quartier de la Prairie de l’Oly,Montgeron/Vigneux-sur-Seine, marché dedéfinition, 922 logements, construction49 logements, concours, projet lauréat.Livraison 2008.

Zac Danton, Courbevoie, îlot C4 : 66logements. Livraison 1998.

Quartier Beauval, avenue du 18 Juin1940, Zone franche, Meaux, étudeurbaine.

Quartier de la Tour, La Courneuve, étude urbaine, concours.

Quartier Bisséous, Castres, réhabilitationde tours de logements, concours.

1997La Butte Rouge, Chatenay-Malabry, mar-ché, mairie annexe, centre techniquemunicipal, concours, projet lauréat.Livraison 1998.

Zac des Renardières, Courbevoie, 130logements, en association avec MichelAndrault. Livraison 2001.

Aménagement de la Zac du Pont deSèvres, Boulogne, étude urbaine.

Médiathèque, commissariat, maison del’emploi, Carros, concours, projet lau-réat. Livraison 2003.

Reconversion Caserne Gramont en quar-tier de logements, Saint-Germain-en-Laye,concours, projet lauréat. Livraison 1999.

Aménagement de la place de la Gare,Fosses, étude urbaine.

Quartier Droixhe, secteur Croix-Rouge,Liège, étude de restructuration et derénovation, concours, projet co-lauréatavec Cooparch-RU.

Janus, bureaux d’ingénierie de la Sncf,Noisy-le-Sec, étude de faisabilité.

Hoyerswerda, Allemagne, étude urbaine,concours, projet lauréat.

Remodelage Barre Diderot, Val d’Argent,Argenteuil, 142 Logements. Livraison 2001.

La Butte Rouge, Chatenay-Malabry, loge-ments, concours.

Les Halles, La Roche-sur-Yon, réhabilita-tion, concours.

La Zaïne, Vallauris, étude urbaine,concours.

Quartier des Malassis, Bagnolet, 36 loge-ments, réhabilitation de 90 logements,concours, projet lauréat. Livraison2004.

Musée du Septennat de Jacques Chirac,Sarran, concours.

Palais de justice, Pontoise, concours.

1998Passage Doisy, Paris, 26 logements, réha-bilitation d’un immeuble de logements.Livraison 2002.

Centre commercial Auchan, Villeneuve-la-Garenne, esquisse.

Quartier des Vertes Voyes, Sainte-Méné-hould, réhabi l i tat ion, concours, projet lauréat. Livraison 2002.

Quartier Teisseire, Grenoble, étude urbaine,concours.

Théâtre et médiathèque, Saint-Amand-les-Eaux, réhabilitation et construction,concours.

Centre hospitalier, Belfort, concours.

Hôpital Charcot, Saint-Cyr-l’Ecole,restructuration, concours.

Centre du Bois-Labbé, Champigny-sur-Marne, étude urbaine, concours.

Grand Tram, Saint-Denis/Nanterre, Direc-tion régionale de l’Equipement Ile-de-France.XIIe plan-transport, étude urbaine.

Collège Victor Hugo, Aulnay-sous-Bois,concours, projet lauréat. Livraison 2001.

Médiathèque, Drancy, concours, projetlauréat.

Quartier République, Lorient, 2003 La Butte Rouge, Chatenay-Malabry, 1998 Médiathèque, commissariat, maison de l’emploi, Carros, 2003

145144

Remodelage Barre Diderot Val d’Argent, Argenteuil, 2001 Remodelage du Carré de la Vieille, Dunkerque, 2001

147146

1999Résidence Les Aviateurs, Roubaix, réhabi-litation de 3 tours, concours.

Restructuration Lycée professionnelindustriel, Château d’Epluches, Saint-Ouen-l’Aumône, concours.

Remparts des Moines, Bruxelles, rénova-tion du complexe de logements sociaux,concours.

Le Stadium, Zac du Cornillon sud, Saint-Denis, immeuble de bureaux. Livraison 2003.

Direction régionale de l’Equipement Ile-de- France. XIIe plan-transport. Requalifi-cation de la RN2 et de la RN17, SeineSaint-Denis. Gare de la tangentielle ferréenord, Pierrefitte-Stains. Analyse prospec-tive de l’agglomération francilienne.études urbaines. Gare de marchandises,Vincennes, aménagement urbain,concours, avec Marc et Nada Breitman.

Restructuration de la base des sous-marins, Lorient, concours international.

Agences EDF/GDF, étude de conceptsfédérateurs.

Extension Mairie, Zac Benoît Hure,

Bagnolet, concours, projet lauréat.

Centre socio-culturel, La Caravelle, Ville-neuve-la-Garenne. Livraison 2001.

2000Le Transat, Zac Plénéno, Lorient,immeuble de bureaux. Livraison 2006.

L’Européen, Bobigny, immeuble debureaux. Livraison 2003.

Zac de l’Université, Conflans-Sainte-Honorine, logements, immeubles villas,maisons. Livraison 2003.

Aménagement Zac Jean Rostand, Bobigny,mission architecte en chef. Livraison2004.

Les Portes de France, Zac du Cornillonsud, Saint-Denis, immeuble de bureaux,étude.

Remodelage Quartier du Luth, Gennevil-liers, 25 logements, locaux d’activités,antenne de justice, concours, projet lau-réat. Livraison 2006.

2001Îlot M5, Zac de la Joliette, Marseille,190 logements dont 35 locatifs sociaux,concours, projet lauréat. Phase 1 livrai-son 2004. Phase 2 livraison 2006.Pyramide d’Or 2004 de la Fédération desPromoteurs Constructeurs.

Aménagement du Front de mer, Thessalo-nique, Grèce, concours international,projet lauréat. Livraison 2008. PrixEcopolis 2008 décerné à la ville de Thes-salonique.

Aménagement Zac Victor Hugo, Saint-Ouen. Livraison 2009.

Aménagement du site de Montessuy, Juvisy-sur-Orge, concours, projet lauréat. 340logements, immeubles villas, maisons.Livraison 2009.

Remodelage Boulevard de la Liberté, Dou-chy-les-Mines, marché de définition,concours, projet lauréat. Réhabilitation383 logements, constructions neuves : 6logements, Le Beffroi (services publics deproximité et bureaux). Livraison 2007.

Aménagement du Plateau des Capucins,Angers, étude de définition, projet lau-réat. Chantier en cours.

2002Secteur balnéaire Ouest, Dunkerque,étude de faisabilité.

Remodelage Quartier des Mordacs, Champi-gny-sur-Marne, étude de définition.

Ilot Sanzillon, Clichy-sous-Bois, étudeurbaine.

Zac Pleyel Libération, Saint Denis, 76logements. Livraison 2006.

Zac Victor Hugo, Saint-Ouen, 72 loge-ments. Livraison 2006.

L’Orientale, Lorient, 33 logements.Livraison 2006.

Zac Jean Rostand, Bobigny, 250 maisonssuperposées. Livraison 2004. Pyramided’Argent 2005 de la Fédérations desPromoteurs Constructeurs.

Restructuration du Château de la Motte,Stains, 213 logements collectifs, 27 loge-ments individuels, résidence de 140 loge-ments étudiants. Chantier en cours.

2003Aménagement du quartier GPRU, PortePouchet, Paris, marché de définition.

Planchat Vignoles, Paris, construction etréhabilitation de 85 logements, com-merces et parkings, concours.

Réhabilitation de la tour Borel, PortePouchet, Paris, concours.

Réhabilitation du secteur ouest du campusuniversitaire de Jussieu, Paris, concours.

Remodelage Immeuble Balmont Nord,Lyon La Duchère, 303 logements,construction de 42 logements et com-merces. Chantier en cours.

Quartier des Trois Rivières, Stains, 353logements sur le site de l’ancienne usineDuco. Phase 1 Livraison 2004. Phase 2Livraison 2006. Phase 3 Livraison2008. Pyramide d’Argent 2006 de laFédération des Promoteurs Constructeursd’Île-de-France.

Requalification du quartier du CheminVert, Boulogne-sur-Mer, étude de défini-tion, projet lauréat. Constructions neuves :136 logements (îlot Saudettie), livraison2007, 74 logements (résidence L1),

livraison 2009, 49 logements (îlots C etD), livraison 2009, 60 logements etcommerces, salle culturelle et de spectacle(place centrale), chantier en cours, 10logements (îlot A), chantier en cours.Réhabilitation : 16 logements (bâtiment B)et 50 logements (bâtiment A), chantier encours. Remodelage : 24 logements (bâti-ment D), et 45 logements (tour O), chan-tier en cours.

2004Aménagement du secteur Tolbiac Chevaleret,Zac Seine Rive Gauche, Paris, concours.

Aménagement du secteur Gallieni CentreVille, Bagnolet, étude.

Rénovation de Harnes, étude urbaine etsociale. Livraison 2008.

Rue de Bagnolet, Paris, 74 logements,salle de quartier, Mama Shelter (hôtel170 chambres), médiathèque MargueriteDuras. Livraison 2010. Prix 2011 duLivre Hebdo de l’espace intérieur.

Zac du Port, Choisy-le-Roi, logements etcommerces. Livraison 2008.

Zac de l’Université, Conflans-Sainte-Honorine, 2003Collège Victor Hugo, Aulnay-sous-Bois, 2001 Centre socio-culturel, Villeneuve-la-Garenne, 2001 Montessuy, Juvisy-sur-Orge, 2003

149148

Le Stadium, Zac du Cornillon sud, Saint-Denis, 2003

151150

La Caravelle, Villeneuve-la-Garenne, 14logements collectifs (S3). Livraison 2008.

2005Réaménagement de la Porte de Bagnolet,Bagnolet.

La Carte du temps, développement etprospectives de la Seine Saint-Denis.

Le Grand Marché, Bruxelles, étude defaisabilité.

Restructuration Lycée Edmé Bouchardon,Chaumont, concours.

Remodelage du Quartier du Nouveau Mons,Mons-en-Baroeul, marché de définition.

Valorisation des terrains Nord de la GareRER Arcueil-Cachan, Arcueil, étude defaisabilité.

Quartier de Kervénanec, Lorient, SecteursTours du sud et FPA de personnes âgées etTours du centre, marché de définition.

Quartier Croix Rouge, Reims, plan de réfé-rence, projet urbain, marché de définition.

Remodelage de la barre Beaumarchais,Quartier de Surville, Montereau-Fault-Yonne, 300 logements, esquisse.

Zac de Nyco, Conflans Saint-Honorine,étude.

Aménagement de la Zac de la Petite Arche,Achères, démarrage prévisionnel des travauxVRD 2012.

Siège de l’AFE, Valenciennes, concoursconcepteur constructeur.

Réhabilitation de la Tour Bois-le-Prêtre,Porte Pouchet, Paris, concours.

Bureaux, Gennevilliers, esquisse.

Clos des Pampres, Les Ulis, 24 maisons deville, concours, projet lauréat. Livraison2008.

2006Stratégie de reconversion du centre ville,Arques, étude urbaine.

Aménagement Zac des bords de Seine, Juvi-sy-sur-Orge Athis-Mons, étude urbaine.

Zac de la Réneuse, Mitry-Mory, 80 maisonset maisons de ville, 32 logements collectifs.Consultation promoteurs constructeurs.

Remodelage Tour Chaptal, quartier duGrand Pigeon, Angers, 61 logements.Livraison 2010.

Croix Bonnet, Bois d’Arcy, logementsindividuels, concours.

La Caravelle (D1bis), Villeneuve-la-Garenne, 21 logements, concours, projetlauréat. Livraison 2009.

Zac des bords de Seine (secteur 1), Juvi-sy-sur-Orge, 79 logements, parkings.Livraison 2008.

Réhabilitation du Boulevard Jean-JacquesRousseau, Gennevilliers, 400 logements,concours, projet lauréat. Chantier encours.

Ovalie, Zac Victor Hugo, Saint-Ouen,immeuble de bureaux, parking. Chantieren cours.

Immeuble Coëffard, quartier du GrandPigeon, Angers, 26 logements. Livraison2011.

Îlot 7B, Marseille, 130 logements, locauxd’activités, parkings, concours.

Collège Frédéric Joliot-Curie, Aubagne,concours.

Reconversion du site Multilom, Lomme,550/600 logements.

Habiter le Ciel, étude prospective.

Ecoquartier la Ballastière sud, Limeil-Bré-vannes, 89 logements collectifs sociaux dont9 individuels BBC, 318 logements BBC, 17commerces, concours, projet lauréat. Chan-tier en cours.

Reconversion du site industriel Multilom,Lomme, étude urbaine et construction de600 logements, 7 hectares.

2008Le Grand Paris, consultation internatio-nale pour le Paris Métropolitain.

L’Arlequin, quartier de la Villeneuve,Grenoble, étude de renouvellement socialet urbain, marché de définition.

Quartier des Girondins, Lyon Gerland,étude de faisabilité urbaine.

Quartier de la Coudraie, Poissy, étude derenouvellement urbain.

Quartier Montconseil, Corbeil-Essonnes,étude de renouvellement urbain, missionde maîtrise d’œuvre.

Zac des Bords de Seine, Juvisy-sur-Orge,125 logements (îlots C1 et C2), dont 88en accession et 37 sociaux, locaux d’acti-vités. Chantier en cours.

Corbeil Hôpital (îlots S2 T1/T2), Cor-beil-Essonnes, 113 logements. Chantieren cours.

Seine Arche/secteur Hoche, Nanterre,176 logements et commerces (îlot 3.2),13 logements et centre socioculturel (îlot3.3). Chantier en cours.

Quartier Axe Majeur Horloge, Zac deCergy Puiseux, Cergy-Pontoise, 276logements, concours, projet lauréat.Chantier en cours.

Front de mer, Thessalonique, 2008Mail de Fontenay, La Courneuve 2009Quartier du Luth, Gennevilliers, 2006 Ecoquartier des Trois Rivières, Stain, 2010

2007Colombelles, Zac Libéria, Caen, 100logements, esquisse.

Zac Brun, Saint-Martin d’Hères, loge-ments, bureaux et résidence étudiante,concours.

Quartier des Trois Rivières, Stains, phase4, extension de l’urbanisation en borduredu parc de la Courneuve, 190 logementset cour d’activités. Livraison 2010.

Zac Bezannes et avenue d’Epernay, Reims,logements, activités et équipements, concourspromoteurs architectes.

Quartier Marinot, Calais, renouvellementurbain et 140 logements, concours.

Reconversion et réaménagement du sitedes Entrepôts du Printemps, Île Saint-Denis. Concours promoteurs architectes.

Île des chalets, Plateau des Capucins,Angers, 77 logements (îlot 7), livraison2010. 83 logements (îlot 8), chantier encours.

Rue Pierre Bérard, Saint-Etienne, 20logements, commerces et annexes. Chan-tier en cours.

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Orly Rungis Seine Amont 2009Intégration urbaine des grands services métropolitains

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Gonnesse Val-de-France 2011Stratégie de développement territorial

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2009Pôle métropolitain du Bourget (Le Bourget,le Blanc-Mesnil, Bonneuil-en-France, Dran-cy, Dugny), plan stratégique de développe-ment et d’aménagement. Livraison 2010.

Renouvellement urbain et architectural dusecteur des Anciennes Beaudottes et deSavigny, Sevran, étude de définition.

Seine Amont, Orly Rungis, étude urbaine.

Aménagement de la Plaine d’Achères -Grande Arche, étude urbaine, marché dedéfinition.

Quartier Val Fourré, secteurs Musiciens Avia-teurs, Mantes-la-Jolie, étude de définition.

Scénario d’aménagement du Cours Dillon,Toulouse, logements, concours promo-teurs architectes.

Reconversion de la Gare de Montrouge,Paris, salle de concert, hôtel, résidenceétudiante, consultation de promoteursarchitectes. En partenariat avec NexitySeeri, A. Hordé et C. Oriol.

Restructuration de l’immeuble Mail deFontenay, quartier des 4000, La Cour-neuve, étude de définition.

La Défense, mission de maîtrise d’œuvreurbaine succédant aux lots 3 et 4 des étudesurbanité, mission atelier urbanité et missionde maîtrise d’œuvre urbaine du boulevardsud, étude de définition, projet lauréat.

Ecoquartier de Louvres, Puiseux-en-Fran-ce, projet lauréat.

Jardin des sports, Achères, habitations etéquipements, mission d’architecte urbaniste.

2010Axe majeur, Neuilly-sur-Seine, Atelier deprospective vie sociale, développement dela sociabilité et de la solidarité, en parte-nariat avec CMS bureau Francis Lefebvreet Gervais architecture, étude urbaine.

Aménagement du Parc de Mirapolis,Courdimanche, 634 logements, équipe-ments et commerces, étude urbaine.

Aménagement du cœur urbain, Marne etGondoire, accord cadre de maîtrised’œuvre urbaine, concours.

Caserne Sully, Saint-Cloud, étude desenjeux urbains.

Zac Seine Rive Gauche (lot M6B2),Paris, logements, foyer de jeunes tra-vailleurs, commerces et équipement depetite enfance, concours.

Val de France, Gonesse, plan stratégique dedéveloppement territorial et d’aménagement.

Secteur de l’Orme Saint-Denis, Bobigny, mis-sion d’architecte conseil en urbanisme, paysa-ge et architecture, étude de faisabilité dans lecadre du projet de la société Lanchid.

Quartier de la Gare Montigny Beauchamp,Montigny les Cormeilles, étude urbaine.

Zac des Docks (Lot D4), Saint-Ouen,concours, projet lauréat.

Seine Amont, Orly / Rungis, approfondisse-ment du projet stratégique directeur sur lepôle d’Orly / Rungis, (lot 3), intégrationurbaine des grands services métropolitains.

Aménagement de la Zac du centre ville,Arques, logements, commerces et activitéstertiaires. Maîtrise d’œuvre urbaine et pay-sagère, et infrastructures de l’écoquartier.

Projet urbain Clichy-Batignolles, Paris, consul-tation de concepteurs sur la morphologie des

îlots 3.4 & 3.6 / Habiter la hauteur. UrbanisteFrançois Grether, étude urbaine.

Les chemins de l’Urbanité, recherche et déve-loppement de projets innovants en partena-riat avec Nexity Villes & Projets. Publicationprévisionnelle de 7 tomes. #1 Habiter le Ciel(mars 2010) #2 Libérer les Usages (sep-tembre 2010) #3 Vivre le Fleuve (décembre2010) #4 Elever la Ville (mars 2011) #5Les Cours Industrieuses (mai 2012).

Renouvellement du Quartier des GrandesBornes, Goussainville, étude urbaine.

Boulevard Dunant (îlots U2&U3), Corbeil,68 logements collectifs. Chantier en cours.

Massena Bruneseau, Paris, 178 logements,commerces, parking, concours.

Habiter le Ciel à Gennevilliers, 130 loge-ments, 110 parking, études en cours.

Tour mixte, Porte de Bagnolet, Bagnolet,logements, résidence étudiante et de touris-me, étude de faisabilité.

Zac des Bords de Seine, Bezons, loge-ments collectifs et intermédiaires, com-merces et équipements publics.

2011Îlot des Mariniers, Paris, 102 logementssociaux, 9 ateliers, résidence étudiante, centresocial et crèche, concours, projet lauréat,études en cours.

Zac des Docks (îlot I1), Saint-Ouen,115 logements en accession libre etsociaux, commerces (400 m2) et aménage-ment des espaces paysagés, concours,projet lauréat.

Rue de Saint-Cloud, Nanterre, 82 loge-ments dont 31 sociaux.

Développement territorial de Marne etChantereine, mission de définition, étudesen cours.

Secteur Essences et Pigeonnière, Dugny/LaCourneuve, mission d’approfondissement duplan stratégique de développement territo-rial et d’aménagement pour le pôle métropo-litain du Bourget, étude urbaine.

Zac Ecocité Canal de l’Ourcq, Bobigny,étude urbaine et préprogramme d’aména-gement de la gare de la Folie.

Bords de Seine (îlots A3 & A4), Juvisy, 43logements en accession, 14 sociaux, 91 rési-dence jeunes travailleurs, commerces.

Stratégie territoriale de la Communautéd’agglomération Evry Centre Essone,études en cours.

Saint-Denis, Porte de Paris, immeuble debureaux (5800 m²), logements (3770 m²),commerces (1000 m²), concours.

Rue de la Division Leclerc, Gentilly, 57logements.

Zac Jardins de la Basilique, Rouen, concours.

Collège Jean-Baptiste Corot, Le Raincy,concours.

Place de la Boule, Nanterre, 84 loge-ments dont 32 sociaux, parking.

Ensemble immobilier multifonctionnelMagalli, Bagnolet, logements, bureaux,résidence étudiante et commerces,concours.

Totem, concept de tour de bureaux et jar-dins suspendus posée sur un socle de com-merces, fonctionnant en lien avec lesfutures gares du Grand Paris Express.

La Ruche, concept d’hôtel industriel enmilieu urbain.

Zac des Docks, Saint-Ouen, 2010Zac des bords de Seine, Bezons, 2010 Massena Bruneseau, Paris, 2011Avenue Casanova, Porte de Paris, Saint-Denis, 2011

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Îlot des Mariniers, Paris, 2011

Saint Maclou, Porte de Bagnolet Paris, 2011

Pôle culturel, Limeil-Brévannes, 4 350 m²médiathèque, conservatoire de musique etsalle de spectacle.

Evry Métropole 2025, étude urbaine.

Quartier des Marronniers, Gonesse, étudeurbaine.

Courcouronnes, réhabilitation de l’hôpitalet intégration urbaine.

Totem, adapté à une résidence étudiante.

2012Gare des Six routes, La Courneuve, pro-grammation urbaine, étude en cours.

Pôle multimodal Vénissieux, Grand Lyon, pro-grammation urbaine, étude en cours.

Quartier Camille Claudel, Palaiseau, 108logements dont 60 sociaux, comerces.

Atelier International du Grand Paris : LeGrand Paris pour une métropole durable.

Zac Chandon République, Gennevilliers, 64logements collectifs sociaux, projet lauréat.

Gare de métro du Grand Paris, Le Blanc-Mesnil, esquisse de l’insertion d’uneEspress dans un tissu existant, équipementspublics, activités et logements.

Ecoquartier de Louvres et Puiseux-en-France, 220 logements dont 80 sociaux,commerces et parking.

Requalification du Quartier de la Muette,Drancy, étude urbaine et architecturale.

Quartier Gare, Louvres et Puiseux-en-France, maîtrise d’œuvre urbaine.