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Les actes du diagnostic partagé Ateliers thématiques du 16 au 27 novembre 2010 Séance plénière du 4 décembre 2010

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  • Les actes du diagnostic partag

    Ateliers thmatiques du 16 au 27 novembre 2010

    Sance plnire du 4 dcembre 2010

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    Lanimation sociale et culturelle dans les quartiers est une priorit municipale forte. Elle contribue en effet la cration de lien social et dune dynamique dans les territoires. Souhaitant raffirmer limportance dune politique danimation sociale et culturelle ambitieuse dans les quartiers, la Ville de Nantes a engag en 2010 une rflexion partage sur les enjeux de cette politique et le rle des centres socioculturels. Organis en plusieurs tapes, ce travail prospectif est men dans le cadre dune dmarche participative, associant les principaux acteurs associatifs, bnvoles et professionnels, ainsi que les partenaires institutionnels et financeurs. La premire phase de diagnostic partag et de rflexion prospective a t confie aux cabinets dtudes Aras et Radar. Les actes ci-aprs rassemblent les lments restitus par ces cabinets la Ville de Nantes. Ils serviront de base pour poursuivre la dmarche et dfinir, avec les acteurs de lanimation sociale et culturelle, les futures orientations et les enjeux prioritaires lchelle de Nantes et des quartiers. Merci lensemble des acteurs associatifs et institutionnels, l'Accoord, la Caf et le Conseil gnral, qui ont accept de participer et de simpliquer dans ce travail de refondation. Bonne lecture. Ali Rebouh

    Adjoint dlgu la vie associative

    Marie-Franoise Clergeau

    Adjointe dlgue aux activits socio-ducatives et socioculturelles en milieu associatif

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    Sommaire Introduction page 4

    Mthode et droulement des assises de lanimation sociale et culturelle page 5

    Elment cls du dbat page 6

    Synthse des ateliers page 9

    Synthse gnrale page 29

    Pistes de rflexion et dactions identifies par les participants page 32

    Conclusion page 41

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    Introduction Les Assises de l'animation sociale et culturelle organises par la Ville de Nantes au cours du dernier trimestre 2010 ont permis douvrir un dbat avec l'ensemble des parties prenantes sur lanimation sociale et culturelle dans les quartiers. Ces assises interviennent dans un moment o les acteurs de l'animation socioculturelle sont confronts des difficults Nantes et ailleurs. Plus largement, au-del de l'animation socioculturelle au sens strict, il s'agit, au regard des changements urbains et sociaux de ces dernires annes et des attentes nouvelles des habitants, de questionner les modes d'intervention et d'organisation ncessaires la dynamisation de la vie sociale et culturelle de nos quartiers et la participation active des habitants.

    Lambition de cette dmarche, dcrite dans le manifeste pour la dynamisation de l'animation sociale et culturelle sur les quartiers est triple :

    proposer lensemble des partenaires institutionnels et associatifs qui interviennent dans le champ de lanimation sociale et culturelle un temps de rflexion et de dbat sur les enjeux de cette politique publique aujourdhui Nantes ;

    construire, avec les acteurs de lanimation sociale et culturelle, un diagnostic prospectif partag permettant daffirmer des valeurs et des objectifs pour demain ;

    crer les conditions, territoire par territoire, dune intervention coordonne et cohrente des financeurs et des

    oprateurs de lanimation sociale et culturelle, au service du renforcement du lien social dans les quartiers et de lmancipation individuelle et collective des habitants.

    La Ville de Nantes, travers la mise en place de ces Assises et lorganisation de dbats, souhaite donc : partager le sens, identifier les axes prioritaires et mesurer ladquation du cadre politique et oprationnel de cette animation sociale et culturelle. Les assises ont su rassembler de nombreux participants (professionnels associatifs et responsables bnvoles, techniciens des directions municipales et des autres institutions, mouvements de lducation populaire, partenaires institutionnels) qui sinvestissent au quotidien pour faire vivre cette animation sociale et culturelle. 163 personnes reprsentant les associations, lAccoord et les institutions ont assist ainsi aux ateliers.

    Les travaux mens dans le cadre des Assises ont port sur le fond des problmatiques auxquelles semblent tre confronts aujourdhui les acteurs. Les dbats organiss partir des ralits de chacun ont permis dtablir les grandes lignes dun diagnostic partag. Il traduit tout autant des points de convergence entre les analyses des diffrents acteurs, quil a permis de relever des questions qui font encore dissensus et qui mritent dtre approfondies dans lobjectif de llaboration dune politique publique.

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    Mthode et droulement des Assises de lanimation sociale et culturelle Lenjeu de la dmarche mene dans le cadre des Assises est pluriel. Il sagit :

    - dactualiser et dapprofondir la connaissance des enjeux lis la politique danimation sociale et culturelle ;

    - de raliser un diagnostic partag ; - de consolider le diagnostic par une mise en dbat des pistes

    de changement pour lanimation sociale et culturelle.

    Les ateliers participatifs organiss au mois de novembre sous la forme de groupes de travail ont runi des professionnels et des bnvoles des associations, dont lAccoord et des techniciens des services de la Ville, de la Caisse dAllocations Familiales et du Conseil gnral de la Loire-Atlantique.

    Ces groupes de travail ont permis de coproduire des lments de connaissance sur la situation du territoire nantais, lidentification des enjeux et la dfinition des pistes de travail.

    Ces ateliers ont constitu le cur des Assises et se sont drouls au mois de novembre 2010 au cours de 8 groupes de travail thmatiques :

    - Les enjeux (mardi 16 novembre)

    - Territoires et partenariats (jeudi 18 novembre) ;

    - Les publics (vendredi 19 novembre) ;

    - La participation des habitants (samedi 20 novembre) ;

    - Les jeunes (lundi 22 novembre) ;

    - Action culturelle (mercredi 24 novembre) ;

    - Les modes de faire (vendredi 26 novembre) ;

    - Les mtiers de lanimation (samedi 27 novembre)

    Afin de prparer ces ateliers et denrichir la rflexion, des entretiens ont t mens auprs des rseaux dducation populaire, des acteurs socioculturels nantais et de leurs partenaires institutionnels (services et lus), des chercheurs et des personnes ressources.

    Diffrents tmoignages dhabitants ont galement t recueillis sous la forme de squences vido qui ont t diffuses au cours des ateliers.

    Ce travail est aujourdhui complt par une analyse dexpriences de rfrence portant sur les modalits dorganisation (organisation et fonctionnement, collaborations et partenariats entre les acteurs) et sur des actions et des exprimentations (primtre dactions, les actions participatives, les lieux et les espaces de lanimation sociale et culturelle) dans le domaine de lanimation sociale et culturelle.

    Lensemble des travaux mens lors de ces ateliers a fait lobjet dune synthse (constats, enjeux et perspectives) qui a t restitue lors de la sance plnire du samedi 4 dcembre 2010 aux lus de la Ville de Nantes et lensemble des acteurs de lanimation sociale et culturelle.

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    Elments cls du dbat Avant de prendre connaissance des synthses ralises et des pistes dactions imagines par les participants aux ateliers, il est important de reprciser les lments cls du dbat, proposs en ouverture des huit ateliers. Les annexes rassemblent les prsentations projetes lors de ces sances. Le programme des ateliers aura donc permis doffrir un cadre la discussion et denvisager aussi bien les enjeux et les objectifs que les moyens de lanimation sociale et culturelle. De manire introductive, au moment de dialoguer sur les enjeux, la Ville de Nantes a pu rappeler que cette action danimation sociale et culturelle reste une priorit affirme, elle a surtout indiqu que cette politique danimation sociale et culturelle est rsolument partenariale . La Ville est certes en posture de financement, en posture de proposer la construction et le dveloppement des quipements publics dans les quartiers, et dtre acteur travers les diffrentes politiques municipales qui sont mises en place dans les territoires (social, culture, sport, sant publique, prvention, tranquillit publique etc.). Cependant, cette conduite ne peut produire deffet rel quavec la participation des

    autres acteurs engags sur cette thmatique.

    A travers cette notion danimation sociale et culturelle, il faut

    donc entendre les diffrentes formes de laction publique et

    prive apportant une rponse aux enjeux gnraux de la

    diffusion de la connaissance au plus grand nombre afin de

    permettre lpanouissement des individus et le

    dveloppement de la citoyennet. Cette action ne sarrte pas aux portes des centres socioculturels prsents dans les diffrents

    quartiers de la ville. Lanimation sociale et culturelle est une des formes de lanimation sociale et culturelle laquelle concourent une multitude dacteurs. Chacun de ces acteurs contribue proposer des activits et des services caractre social et culturel. Pour autant ce nest pas la seule production dactivits qui donne du sens laction. Ces Assises constituent alors un temps fort pour identifier le

    socle de valeurs communes qui rassemble les diffrentes

    parties prenantes. Ce cadrage initial permet de reprciser les objectifs de lagrment dlivr par la Caf de Loire-Atlantique aux centres sociaux. Ce cadre permet de co-financer lanimation sociale et culturelle pour rpondre aux volutions des conditions de vie des familles en lien avec les collectivits, les autres associations et surtout les habitants.

    Ce projet danimation sociale et culturelle sinscrit aussi dans un rseau dquipements, dacteurs et de partenaires qui interviennent sur ce mme territoire. Sans articulation, le projet danimation sociale et culturelle manque de visibilit et contribue lempilement des interventions (sociales, culturelles, de loisirs, ducatives, sportives, festives, ponctuelles ou prennes, rgulires ou vnementielles). Lanalyse de la situation actuelle et des expriences comme celle du Centre dInnovation Sociale, invitent prciser la nature et le rle des diffrents types de dispositifs prsents sur un mme quartier et dterminer les modalits du partenariat, de la co-construction, la place de lhabitant, en quelque sorte (re)dfinir la gouvernance du projet lchelle des quartiers et de la ville. Les volutions propres lanimation sociale et culturelle (mouvement de professionnalisation, dveloppement de nouvelles comptences dingnierie sociale et territoriale, largissement du champ

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    dintervention) prsentes en autres par J.L. Richelle et G. Bender entrent en rsonnance avec cette rflexion et interrogent sur la place des politiques danimation sociale et culturelle (centrale ou non, de pilotage ou daccompagnement). Ladaptation des projets associatifs et llaboration dune politique publique en la matire doit clairement chercher rpondre la fois aux enjeux globaux de dveloppement de la personne et des relations sociales pour mieux vivre ensemble, mais aussi aux problmatiques spcifiques qui singularisent les habitants dans leur quartier et limitent leur accs aux quipements de proximit et aux activits sociales et culturelles. Les donnes sociales et les tendances lourdes qui traversent les quartiers sont un point

    de dpart pour discuter des objectifs et des moyens. Chacun observe et dtient ce titre une information sur la situation des publics. La Caf et lAccoord ont tour tour propos une lecture statistique de lvolution des dynamiques sociales des quartiers nantais mettant en exergue la faible unit de la ville (ou la forte disparit des quartiers) et lmergence de situations stigmatisantes proccupantes (familles monoparentales, personnes isoles). Lenjeu des Assises est tout autant de favoriser ce croisement des connaissances des publics que de questionner les modalits dune rponse collective et adapte ( linstar dune rflexion de lEscale sur laccompagnement des publics vers les centres socioculturels). Parmi les publics, la manire dont une politique danimation sociale et culturelle se re-questionne en direction des 16 - 25 ans semble tre un pralable pour reconsidrer les modes daction. Chafik Hbila, sociologue, charg de mission RsO Villes, a pris le soin lors de ces ateliers de montrer la complexit des situations des jeunes laune de leurs parcours de vie et de leurs proccupations (cf. prsentation en annexe). Cette transition vers lge adulte est rendue plus

    complexe et appelle de nouvelles rponses en matire daccompagnement des jeunes. A lchelle des villes de louest, lobservation sociologique ralise montre que les quipements socioculturels ne se sont pas fortement positionns sur ces besoins lis aux jeunes adultes. Elle constate aussi, que de leur ct, les politiques publiques ont sri majoritairement leurs moyens sur une politique ducative. Ds lors, plusieurs enjeux attendent lanimation sociale et culturelle : favoriser la lisibilit et lappropriation dune politique de jeunesse ; adapter des rponses pour favoriser linsertion sociale et professionnelle ; accompagner la citoyennet ; mobiliser les espaces publics en tant que lieu de socialisation pour les jeunes. Cette approche a t complte par la prsentation de dmarches nantaises (lEclectic, lAtelier des Initiatives, lUniversit de Nantes) rvlant lexistence dengagements en direction des jeunes ports par des acteurs locaux trs diffrents les uns des autres. Concernant la participation des habitants (jeunes ou moins jeunes, issus des quartiers ou non, femmes ou hommes), objectif et principe daction de lanimation sociale et culturelle, elle revt aujourdhui plusieurs formes Nantes. Porte par la Ville, inscrite dans les objectifs des centres socioculturels ( lieu de coordination et de concertation contribuant au dveloppement social, le centre social favorise la participation des habitants ), recherche par lacteur associatif, cette intention est partage par tous. Linterrogation concerne donc le sens politique et les concrtisations que

    cette participation peut traduire. Lintroduction propose par la Fdration des Centres Socioculturels prcise que cette participation traduit en acte lintention de faire socit , de vivre ensemble . La charte des centres socioculturels ne dit pas autre chose quand elle prcise que Le centre social ou socioculturel entend tre un foyer dinitiatives port par des habitants associs, appuys par des professionnels, capables de dfinir et de mettre en uvre un projet

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    de dveloppement social pour lensemble de la population dun territoire. Lhabitant doit tre acteur dans la dfinition des besoins et co-producteur des rponses ces besoins. Cest ce quillustre avec nergie lexprience du rseau Kse Toujours sur dautres territoires (Lyon en loccurrence) et hors des centres socioculturels. Enfin, pour aborder la dimension culturelle de lanimation sociale et culturelle, un des partis pris des Assises a t de convoquer au dbat1 les acteurs de la culture notamment. La place des artistes a t questionne mais galement la mobilisation de la culture par les acteurs de lanimation sociale et culturelle au service dune mdiation sociale et culturelle et de lpanouissement des individus. Les tudes de luniversit de Nantes sur laccs des plus prcaires aux pratiques culturelles et artistiques et les rflexions des participants aux journes dtudes de Trempolino ont nourri le diagnostic et remis en scne les enjeux de dveloppement personnel, dintgration sociale, de capacit de cration, despace dexprimentation. Cet atelier renouvelle lattention porte la culture et son sens, et sa mobilisation au sein dune politique danimation sociale et culturelle.

    Lenjeu de ce diagnostic partag est bien dengager avec les acteurs une rflexion sur ltat de lanimation sociale et culturelle sur les territoires de la ville de Nantes et de dfinir des perspectives dvolution. ____________________ 1 Le dbat sur la dimension culturelle de lanimation sociale et culturelle a t ralis en deux temps et en lien troit avec Trempolino qui menait galement en novembre une rflexion sur culture, artiste et territoire le mardi 23 novembre 2010.

    Ces actes des Assises de lanimation sociale et culturelle prsentent successivement les lments de synthse des ateliers thmatiques qui se sont drouls en novembre 2010, les chantiers et propositions.

    Ce document sappuie sur les changes et les dbats qui ont eu lieu au cours des ateliers. Il met en lumire un ensemble de constats et denjeux relatifs lanimation sociale et culturelle sur le territoire nantais. Il propose aux acteurs un ensemble dorientations pour questionner ou dfinir un positionnement quant laction de lanimation sociale et culturelle sur les territoires.

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    Synthses

    des ateliers

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    La prise en compte de la diversit de lanimation sociale et culturelle

    Lanimation sociale et culturelle reprsente lensemble des actions qui participent lanimation des territoires. Elle comprend une trs grande diversit dactions dans le domaine de lanimation socioculturelle, de laction sociale, de laction culturelle mais galement de laction ducative ou de lanimation sportive par exemple. Cette action relve videmment des centres socioculturels prsents dans les quartiers de la ville de Nantes mais sappuie plus largement sur les nombreuses associations qui se rapportent cette finalit et sur le dploiement de laction municipale (maison de quartier, quipes de quartier).

    Dans la dnomination, l'action socioculturelle n'est pas gale l'action sociale et l'action culturelle. Il y a des actions plus spcialises. Il y a un risque de spcialiser l'action socioculturelle,

    d'en faire une compilation d'actions spcialises. C'est une mise en synergie de comptences plus spcialises. Par exemple, le restaurant social Pierre Landais travaille en partenariat assez troit avec la maison de quartier de l'Ile pour favoriser un accs de leur public qui a des difficults conomiques et sociales. Cette mise en rseau est importante mais l'action socioculturelle n'est pas un empilement d'actions sociales et culturelles. "

    Cette approche originale de lanimation sociale et culturelle ncessite pour la Ville de Nantes de se doter dune approche transversale : il y a des actions sociales, des actions culturelles et des actions socioculturelles qui peuvent se diffrencier mais qui doivent converger et se complter sur les territoires.

    Il ne faut pas se cloisonner, il faut travailler en transversal. "

    Il sagit galement de concilier aujourd'hui une offre danimation sociale et culturelle qui rponde une logique occupationnelle et une logique daccompagnement ; la logique doffre ne devant pas occulter

    le besoin daccompagnement des populations mais apparaissant comme une porte dentre pour travailler auprs des publics.

    [...] on souhaite prsenter des actions de qualit qui ne sont pas rductibles de loccupationnel et qui ont une vise relative lmancipation. Je trouve intressant lexpression de

    compagnonnage , je ne sais pas si dans nos formes dintervention cest si frquent que a. "

    Je crois que laccs de tous une action, un projet, une animation ou la culture, nest pas quune question de gratuit mais aussi dducation, dhabitude. Certes, il faut que [la condition

    financire ne soit pas rdhibitoire] mais ce nest pas que la gratuit qui facilite laccs. Il sagit aussi daccompagnement, dhabitudes donner. "

    Pour les acteurs, le rle de lanimation sociale et culturelle est de donner aux citoyens des outils leur permettant de devenir acteur sur leur propre quartier et favoriser leur panouissement personnel. Cest un projet commun fond sur les valeurs de lducation populaire.

    Il faut mettre les personnes en situation d'tre bien, de pouvoir satisfaire leurs propres besoins et, en plus, faire en sorte qu'elles puissent avoir au moins l'impression, puis aprs la certitude, de

    participer la vie sociale. "

    Enjeux

    Affirmation de la diversit des acteurs et des actions qui contribuent lanimation sociale et culturelle sur les territoires de la ville de Nantes.

    Affirmation du rle de lanimation sociale et culturelle dans laccompagnement des populations et le dveloppement du lien social.

    Renforcement dune cohrence dintervention des directions municipales (prise en compte dune plus grande transversalit ncessaire la mise en uvre de la politique danimation sociale et culturelle).

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    La nouvelle donne de lanimation sociale et culturelle

    Les acteurs ont rappel lors des ateliers quils font face aujourdhui un contexte socio-conomique trs contraint, marqu par lindividualisme, un bnvolat en crise, l'isolement (notamment sur le plan familial), lenfermement culturel et le repli des communauts.

    [Il faut] s'adapter la socit telle qu'elle est, mais elle est comment cette socit ? Quelles sont ses tendances ? On a des tendances lourdes qui s'imposent nous et il faut qu'on les

    intgre dans nos pratiques et dans notre quotidien. L'individualisation, on le voit sous son ct ngatif ; il y a le ct positif : c'est que a permet l'mancipation de certains individus mais nous on voit les effets pervers, c'est notamment l'isolement. L'isolement ce n'est pas seulement le fait d'tre seul. Sur Nantes, 50% des mnages nantais sont des personnes isoles [...]. L'isolement avec les sparations est un phnomne actuel. Il serait intressant dans la prcarit des situations d'tudier la part du chmage li aux sparations [...]. On entre dans une socit o la prcarit va devenir la norme [...].

    On pourrait retrouver, dans les propos, une espce de nostalgie de l'ge d'or de l'animation sociale et culturelle. [...] Il faut oublier "l'ge d'or", [...] il faut se coller au monde tel qu'il est. Oui, il y a

    une nouvelle donne, mais il faut se coller au monde tel qu'il est, c'est a notre enjeu ! "

    Ce contexte de crise conomique gnre galement de la prcarit. Cette prcarit fait que, pour certains habitants, l'animation sociale et culturelle n'est pas une priorit ; les participants observent chez les populations les plus prcaires une augmentation du non-recours aux services.

    Un autre phnomne, qui est pour nous une tendance lourde, est l'enfermement et le non-recours aux services publics au sens gnral du terme. Cela pose des questions d'offre de services qu'il

    faut rinterroger. Est-ce que l'offre de services que l'on propose reste toujours adapte et toujours accessible ? "

    Certaines personnes, qui sont dans des difficults financires, ne voient pas lutilit daller vers les maisons de quartier [...]. Cest parce que des personnes ont plus de difficults que dautres

    rentrer en contact, oser, avoir des envies, que justement les maisons de quartier doivent tre vigilantes les accueillir et proposer des animations. Elles nont pas vocation sintresser uniquement ces publics-l, elles doivent faire en sorte que ces publics-l puissent venir. Cest a la mixit. On doit les aider construire leurs rseaux. "

    Lanimation ou lanimation sociale et culturelle est un levier daction pour lever le non recours au dispositif daccompagnement. "

    Face cette nouvelle donne , lenjeu pour les acteurs est dadapter leurs rponses en termes d'animation sociale et culturelle.

    Je trouve que ce qui traverse toutes les discussions c'est le pragmatisme et l'adaptabilit des rponses au territoire, la personne, son histoire. "

    Les participants, notamment les institutions, ont ainsi rappel limportance daller chercher les publics qui ne viennent pas dans les quipements ou dans les associations.

    Lune de nos interrogations que lon a, la Ville, cest la question de notre capacit daller chercher les publics, ceux qui ne poussent pas la porte spontanment, ceux qui ne viennent pas

    dans les quipements, dans les associations. Comment on va les chercher ces gens ? Cela prend du temps, des annes !"

    Le travail de terrain et de proximit est galement important. Il faut aller chercher les gens, il ne faut pas attendre qu'ils viennent frapper notre porte, c'est un travail de tous les jours. Sur

    Bellevue, c'est ce que l'on fait rgulirement. On a cr une espce de "toile", on a russi toucher les enfants sur le quartier en faisant des activits de rue pour pouvoir toucher ensuite les parents et les grands parents et les amener aprs tre acteurs de leur quartier et

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    donc mieux respecter, s'investir dans des projets tel que "la quinzaine des droits de l'homme". "

    Le "aller vers" est trs important pour permettre que les gens avancent. Ils ont ce dsir d'tre reconnus, de pouvoir sortir. Besoin d'tre reconnu, c'est comment on cre des espaces

    permettant la prise de parole. "

    Cette attitude du aller vers implique des changements de postures professionnelles et pose en mme temps la question de la difficult des acteurs oprer ce changement. Cest dautant plus important sur le territoire nantais, que pour certains participants les habitants nont pas forcment une bonne connaissance des lieux de lanimation sociale et culturelle - les activits sociales et culturelles souffrant dun manque de visibilit et dun manque de communication.

    Je trouve quil y a un manque de communication au sein des acteurs de lanimation sociale et culturelle, je pense que tout le monde nest pas au courant spcialement de ce qui se passe dans

    son quartier. Le public, les familles ne vont pas dans des lieux daccueil par ignorance, elles nont pas dinformation sur ces choses-l. "

    Au niveau de linformation, on ne sait pas trop comment s'y prendre. On fait des efforts pour parler, pour afficher, pour aller dans les HLM, pour faire des affichages et distribuer des tracts.

    Cest une faon daller porter de linformation mais cela ne suffit pas. On a du mal trouver un moyen pour que linformation porte ses fruits, fasse ragir."

    Mme si certains participants ont rappel que lanimation sociale et culturelle ne doit pas se proccuper seulement dun public en particulier, la prise en compte des publics prcaires reste une priorit daction dans le contexte actuel.

    L'accueil est une priorit dans le travail de l'animation sociale et culturelle. Dans cette notion d'accueil, il y a une prise en compte spcifique de certains publics mme si on est dans une logique

    d'action pour tous, il y a quand mme cette volont d'avoir une approche par public prioritaire. "

    Les acteurs associatifs, notamment les petites structures situes dans les quartiers populaires, ont voqu leurs difficults pour agir en lien avec un manque de moyen et une prcarit conomique. Les acteurs institutionnels considrent quil est ncessaire de rflchir la mise en rseau des acteurs et la rallocation des moyens sur les territoires.

    La crise c'est bien sr une crise sociale (le chmage, la prcarit) mais aussi une crise des finances publiques. Toutes les institutions qui sont finances par les impts et les cotisations sociales sont

    invites rduire leurs dpenses. Cest une donne prendre en compte et cela invite aussi rinventer les formes d'action pour le public. On a l'pe dans le dos pour trouver des solutions moins chres. La crise c'est l'occasion d'innover et de trouver de nouvelles rponses. L'Etat Providence c'est fini ! Il faut apprendre aux gens trouver des solutions eux-mmes pour se dbrouiller eux-mmes. "

    Il faut avoir conscience qu'un des enjeux c'est de bien utiliser les moyens qui existent et de les optimiser [...]. Rponse : " Vous avez raison de dire que ce n'est pas dans l'augmentation des

    moyens mais dans la rallocation."

    Enjeux

    Ouverture de chantiers sur les thmes suivants avec les acteurs : lindividualisme, le bnvolat en crise, l'isolement (notamment sur le plan familial), lenfermement culturel et le repli des communauts pour mutualiser la rflexion et faciliter les croisements entre acteurs et territoires.

    Adaptation des rponses en termes d'animation sociale et culturelle aux publics en situation de prcarit.

    Apport dun soutien aux acteurs associatifs dans lorganisation de leurs activits et la mise en uvre dune nouvelle posture professionnelle.

    Organisation dune meilleure visibilit de loffre de lanimation sociale et culturelle sur les territoires.

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    Les territoires de lanimation sociale et culturelle

    Il nexiste pas un territoire de lanimation sociale et culturelle mais des territoires. Cette pluralit est mettre en lien avec la diversit des acteurs de lanimation sociale et culturelle et de leur chelle dintervention.

    Les territoires, ils sont multiples, on l'a vu travers la prsentation cartographique. Selon que vous tes telle ou telle institution, [que vous ralisez] telle ou telle activit, vous avez un

    territoire qui est diffrent. Le Conseil gnral n'a pas le mme territoire qu'une maison de quartier puisque le territoire d'une maison de quartier est sa zone d'implantation et les gens qui y viennent."

    Selon linstitution ou lacteur, la notion de territoire revt plusieurs dimensions. Il peut galement exister un dcalage entre le territoire thorique et le territoire pratique de laction. Dans certains quartiers, laction des centres socioculturels peut sinscrire dans une dimension micro-locale. Lquipement joue un rle dquipement de proximit alors quil est situ lchelle plus grande du quartier.

    Je dirige un quipement au Breil et on est confront constamment aux populations locales. Mais rcemment nous avons t amens nous re-questionner sur la question territoriale et on sest

    confront de fait avec nos collgues du Conseil gnral, de la Ville, puisque nous n'avons pas les mmes territoires. On a rpondu une population locale. Donc c'est vrai pour nous, la question territoriale c'est une question d'habitations, de services et moi, je prfrerais tre du ct du projet, des initiatives locales, avec des rapports privilgis. Pour nous, l'Accoord, la question du territoire est calque sur celle de la Ville mais a c'est dans la thorie ; dans les faits, c'est plus local."

    Concrtement, sur la maison de quartier du BreilBarberie, ce sont plus les gens du Breil qui viennent que les personnes de Barberie et il y en a plein qui ne sont mme pas au courant qu'ils

    font partie de la maison de quartier du Breil. Le quartier a t dfini comme a, la maison de quartier doit runir entre guillemets sur ce grand quartier-l mais en ralit ce n'est pas comme a. "

    La connaissance des territoires est elle-mme assez htrogne. Les participants peuvent mconnatre ce qui se passe sur leurs quartiers, les richesses et les potentiels.

    Les territoires de la ville de Nantes sont devenus un enjeu pour les services municipaux qui passent dune logique de secteur dintervention une logique de territorialisation.

    On passe d'une logique de sectorialisation une logique de territorialisation, cela n'a rien voir et c'est une rvolution. On est pass d'une logique "rponse de service public", dite de proximit,

    o tout est fait en central. Il y a une logique de sectorialisation mais il n'y a pas de mise en relation entre l'unit de vie, "le territoire" rellement, la faon dont la personne va interagir avec son environnement et un service qui est rendu. "

    Il sagit dinvestir les territoires en tant plus visible et plus proche des habitants.

    Sur dautres pistes, je reviens sur cette ide de visibilit et sur la cration de lieux dinformations communs, [facilitant] la visibilit de chaque acteur et de chaque action [et permettant] de lgitimer

    ce que font les autres ; et cela nous permet galement de les reconnaitre. "

    Cette nouvelle approche de la ville se ralise progressivement en tenant compte des atouts et des faiblesses des territoires. Elle pause la question des effets dincohrence, dempilement, de concurrence, en lien avec la prsence et lintervention dautres institutions publiques ou prives sur les territoires. Elle a mis jour des besoins de mutualisation doutils et dinter-connaissance.

    36 acteurs sur un territoire alors que sur le quartier d' ct, il ny a personne. En toile de fond, l'autonomie associative revendique bon droit et de l'autre ct une action publique qui est quelques

    fois sur le registre de la commande, c'est tout a le dcor. Il faut le prendre en compte. Les associations n'ont pas de moyens mais elles revendiquent d'tre autonomes, de ne pas tre assujetties la

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    commande publique. Cela ne milite pas forcment pour une coordination forte avec un chef de file qui mette tout en ordre, je ne suis pas pour mais assurment il y a besoin de mettre des outils en commun, de mieux se connatre et de faire un dbut de mise en cohrence. On nest pas tous obligs de faire des diagnostics, les mmes, on peut, peut-tre, les mettre en commun. "

    Enjeux

    Articulation des territoires daction de lanimation sociale et culturelle (souvent plus micros) avec les 11 grands quartiers de laction municipale.

    Donner de la visibilit sur lorganisation du pilotage de lanimation sociale et culturelle lchelle de la ville et des territoires.

    Mutualiser linformation et la connaissance des territoires auprs des acteurs de lanimation sociale et culturelle.

    Les modalits de partenariat

    Un certain nombre de freins cette collaboration ont t identifis.

    A lchelle des services de la Ville, il peut y avoir tout dabord des dcalages entre les quipes de quartiers qui suivent laction des associations sur le terrain et les directions de services qui sont interpelles directement par les associations pour des demandes de financement par exemple.

    On peut ensuite retrouver des effets de concurrence entre les associations, du fait des contraintes conomiques qui psent sur leur fonctionnement. Une petite association na pas les moyens dune institution ou dune association importante. Les bnvoles ne peuvent pas tre aussi prsents aux diffrentes runions que les professionnels par exemple. Cela limite les capacits de ces associations dvelopper des outils internes danalyse et dobservation des publics par exemple. Cette diffrence invite les acteurs travailler ensemble sur les quartiers pour mutualiser les moyens daction.

    Mais il y a dj des choses qui se passent sur les quartiers, il y a des associations qui servent de logistique aux autres associations, puisquil faut dire quil y a normment de conventions entre les

    associations. La structure, elle apporte sa logistique aux associations qui nont pas de moyens grer lorganisation de tel ou tel spectacle. "

    La mauvaise connaissance des acteurs qui interagissent sur les territoires est galement prendre en compte. Des acteurs, qui travaillent sur un mme territoire et sur une mme problmatique, peuvent ne pas se connatre. Cette interconnaissance entre les acteurs est indispensable car elle permet de crer des passerelles pour orienter habitants ou les usagers vers un endroit ou un autre. Cela permettrait galement de dcloisonner les moyens daction, de mutualiser les outils (les diagnostics territoriaux en particulier) et les mthodes de travail.

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    Il faut dj une bonne connaissance de ce qui se passe sur le territoire, une bonne connaissance mutuelle des acteurs [], il faut que quelqu'un centralise, coordonne. La coordination est trs

    importante. Il faut mutualiser un peu les expriences, les comptences tout en gardant notre spcificit. C'est a qui est intressant ; la diversit qui fait notre richesse mais il faut quand mme qu'on se connaisse entre nous. "

    Le dveloppement des partenariats est pour les acteurs institutionnels un levier daction important pour favoriser la complmentarit des missions. Cela concerne les collaborations entre les acteurs institutionnels et associatifs, mais galement entre les associations.

    Quest-ce quon peut mettre en commun, pas seulement entre les associations mais aussi avec laction publique ? Je pense particulirement la question du diagnostic et de lobservation. "

    Le partenariat est essentiel poser car si a marche sur du long terme, c'est bien, car on donne et a nous revient. C'est systmatique, il y a de la place pour tout le monde et moi DASI,

    je ne sais pas faire du "sociocu", je ne sais pas faire un match de football et donc j'ai un besoin. A l'inverse, pour intgrer certains publics dans certaines activits, peut-tre qu'on a besoin de nous. La valorisation permet un retour, le partenariat va dans les deux sens ! "

    Est-ce qu'on ne peut pas mettre ensemble un certain nombre de savoir-faire pour viter le gaspillage d'ides ? Donc, il y a une coordination qui doit s'tablir. L'exemple que vous avez dcrit,

    c'est un rseau. Au niveau d'un territoire, c'est ce qu'il faut faire travers diffrentes associations. "

    Moi, je parle de cohsion, un moment donn, on saperoit que, pour un projet, pour une initiative, un autre la mis en place et on se demande mais quelle cohsion sur le quartier ? Et on est

    fatigu daller voir les uns et les autres pour voir ce quils font. Aprs, il y a des choses qui sont ou ne sont pas ngociables. On a besoin de cohrence et de coordination. "

    Le partenariat questionne les modalits de financement des associations.

    Il apparat important pour les acteurs de prendre en compte la notion de sens dans les dynamiques ou les mthodologies de projet. Cest le sens qui ordonne lorientation du projet. Cette exigence doit conduire les associations sinscrire dans les nouvelles donnes du partenariat public (appels doffre ou appels projets) en conservant une libert, une autonomie structurante. Dans le cadre de ces partenariats, les notions dutilit sociale, dintrt social mais galement de transversalit pourraient tre interroges.

    Il me semble qu'il y a des termes qu'on n'a pas beaucoup utiliss qui sont les notions "d'intrt gnral" et "d'utilit sociale". Quand on essaye de rflchir ensemble sur ce qu'on produit et comment

    on pourrait mieux travailler dans diffrents domaines, peut-tre qu'il serait intressant de pouvoir regarder et se dire quelle utilit sociale et comment ils y participent. Et donc de pouvoir avoir un travail avec les diffrents acteurs sur cette question, y compris avec les usagers et les habitants. Car l'utilit sociale, ce n'est ni la Ville, ni le Conseil gnral, ni les associations, c'est quelque chose qui se construit collectivement et qu'on regarde diffremment selon les fentres. Ce qui fait l'animation sociale et culturelle, la vie sur un quartier, c'est ce petit truc qui rassemble et qui peut tre en mme temps un peu conflictuel. Comment la Ville peroit-elle l'utilit sociale des activits produites par les associations ? Comment les associations les peroivent ainsi que les usagers et les habitants ? "

    Enjeux

    Affirmation lchelle interinstitutionnelle de la ncessit de travailler en rseau lchelle des territoires (Ville de Nantes, Accoord, Conseil gnral, associations).

    Priorit donne la connaissance des acteurs et des outils lchelle des territoires de lanimation sociale et culturelle (qui fait quoi ?).

    Dfinition du sens, de lobjet et des modalits de partenariat lchelle des territoires (exemple : prise en compte des publics prioritaires, soutien la vie associative).

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    La prise en compte des publics

    Il existe des ralits trs contrastes entre les structures quant la participation des publics aux actions de lanimation sociale et culturelle. Toutefois, les participants identifient un ensemble de traits communs propres chaque public.

    Public, moi je ramne a 4 choses. Cest la fois des groupes et puis aussi des individus. Donc je pars de cela, avec des besoins diffrencis et partir de l, on doit faire. On doit oprer, on doit

    proposer, tenir compte de ltat dcoute et on dmarre quoi. "

    Le public des centres sociaux apparat majoritairement fminin. Lengagement des femmes dans les associations reste une constante dans ce secteur dactivit. Les hommes sont fortement prsents sur certaines activits lies au sport notamment. Cest au sein des retraits que lon observe, plus rgulirement, une certaine diversit sociale comme au sein de lOrpan. Cependant l encore, on note que ce sont les femmes qui frquentent le plus loffice, reprsentant 70% des effectifs.

    Les adolescents, les jeunes adultes, les jeunes parents sont les publics les moins prsents ou plus difficiles fidliser .

    Lanimation sociale et culturelle doit permettre daider et accompagner les jeunes adultes faire merger des initiatives.

    On na pas dado par contre. Le constat quon peut faire cest quon na pas dado du tout. "

    On est proximit dun tas de rsidences universitaires, avec un public tudiant, et on se dit quil y aurait quelque chose construire vers le public tudiant, construire avec une structure et cest un travail. Cest aussi une envie quil faut avoir, une nergie,

    mettre a dans un projet. Le rle du centre socioculturel pour moi, cest daller vers les diffrents publics ou daccueillir les publics qui viennent et de faire en sorte, une fois quon a tous ces publics-l, de les faire vivre ensemble et de les faire cohabiter sur des activits. "

    Les jeunes sont aussi dans les centres socioculturels jusqu 15 ans dans le cadre de la dlgation de service public, et puis 15, 18, 25 ans etc. donc jeunes Pas encore majeurs, ils sont

    accueillis dans les clubs jeunes qui marchent assez bien dailleurs sur Nantes Nord, la Boissire entre autre. Et puis aprs, il y a ces jeunes majeurs qui justement testent un tas de choses, qui testent leur libert et qui sont plus volatiles, quil faut arriver fidliser, quon a fidliss quand ils ont t avant dans les clubs jeunes. On les connat un petit peu, ils restent souvent sur leur micro quartier, ils ne sont pas encore trs mobiles, je ne veux pas gnraliser non plus, je parle de ceux que je connais sur la Boissire et donc effectivement cest inciter ce public l se projeter dans des envies, dans des voil, et les aider faire merger des initiatives pour les accompagner dans ces initiatives. "

    Les publics prcaires bnficient peu de lanimation sociale et culturelle. Il existe un frein financier leur participation mais galement des freins culturels, psychologiques et/ou sociaux.

    Les acteurs reconnaissent que la proposition dactivit ne suffit pas pour attirer ces publics loigns de lanimation sociale et culturelle. Il ne suffit plus de proposer une offre et faire de la communication, il faut accompagner les publics.

    Au niveau du public, cest vrai que jai affaire un public prcaire, la Direction de laide sociale et de linsertion. Sans parler de lEscale, cest quand mme un public qui a du mal bnficier de

    lanimation sociale et culturelle puisquil y a dj un frein financier. Donc, il est rare sauf trouver des offres peu chres, des bons tuyaux et aussi tre accompagn puisque souvent pour un public prcaire il y a une ncessit de mdiation, daccompagnement, de prparation ce nest pas un public qui demble va, puisque euhon va dire que le minimum vital reste assurer donc les loisirs, euh lanimation sociale et culturelle, on est un peu dans du loisir. Je pense que cest une proccupation quon a quand le reste va dj bien ou va mieux. "

    Les publics prcaires ncessitent ainsi un accompagnement spcifique avec des lieux ddis et une mdiation. La dmarche de laccompagnement est centrale concernant ce public et ncessite un travail en lien avec les services sociaux.

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    Je pense que la question de la dmarche et de laccompagnement sont trs importants. Il ne suffit pas de proposer une offre, de faire de la com sur des activits, mais faut aussi que les services

    sociaux puissent accompagner des bnficiaires ou leurs usagers vers dautres services. "

    Les acteurs doivent galement adopter la posture de l aller vers , travailler sur laccessibilit de loffre en termes de mobilit, de garde denfants, damplitude horaire Pour attirer les familles monoparentales en particulier, il faut rflchir la mise en place de systmes complmentaires de garde denfants par exemple.

    Je reviens sur le public adulte qui travaille qui a du mal trouver une activit le soir ou le week-end, et sur les familles monoparentales les mamans qui ont du mal faire une activit

    parce quil ny a pas de garderie. Nous avons 19 activits ludiques, culturelles, manuelles et quand on propose aux mamans des activits sportives le soir, les mamans nous demandent si on fait garderie et on leur rpond non. Le dimanche, on propose des stages de danse et cest le mme problme. Les mamans seules avec leurs enfants, cest vrai que cest un public difficile toucher. "

    Une question se pose en particulier pour les centres socioculturels concernant la prise en compte de lisolement.

    La prcarit gnre de lisolement social. Pourquoi ? Ce nest pas seulement une question dconomie mais aussi de disqualification sociale. Lisolement social, lexclusion, cest beaucoup celle quon

    sinflige soi-mme. Cest ce que les sociologues dcrivent : on est dans une pauvret disqualifiante. "

    Est-ce que les professionnels et les bnvoles sont chargs en particulier daller vers ces publics isols afin de raliser le faire vivre ensemble ? Ou bien cette mission est-elle dvolue dautres acteurs comme les travailleurs sociaux chargs de laccompagnement individuel des personnes ?

    La prise en charge et/ou laccompagnement des publics renvoie la question des rles de chacun et de la complmentarit des actions sur les territoires. Qui est lgitime pour piloter et coordonner les actions en direction de certains publics ?

    Quelle place doivent occuper les centres socioculturels de lAccoord, les associations, les services de la Ville et des partenaires de lanimation sociale et culturelle ?

    Dans ce cadre, quelle place pour les activits bnvoles ?

    Est-ce que parfois les publics de lanimation socioculturelle ne se trouvent pas confronts des rponses de professionnels de lanimation socioculturelle dun ct et une offre danimation

    bnvole socioculturelle de lautre qui fait que les frquentations et les attitudes et les diffrences de publics jouent ? Je ne sais pas si je suis trs claire. Cest--dire que cest une structure institutionnelle de lanimation socioculturelle dun ct et de lautre ct des gens comme vous et moi qui dcident un moment donn de donner de leur temps, de faire des propositions, davoir une comptence mettre disposition dautres, qui fait que peut-tre, dans des milieux associatifs, paralllement, je ne dis pas quil ne faut pas lun et lautre mais en tout cas quil faut absolument sauver cette complmentarit si on veut tre sr de concerner tous les publics. Je me demande dans quelle mesure certains publics ne vont pas dans certains lieux institutionnels de lanimation socioculturelle en disant cest encore une institution ! , comme il y a lcole, comme il y a la Ville, la mairie comme il y a voil etc. et que du coup, le milieu associatif qui peut offrir de loffre de qualit, va attirer des publics qui niraient pas dans des choses plus structures. Voil ctait juste une question."

    Pour certains participants le dveloppement de partenariats, la complmentarit de loffre vient aussi de la concrtisation de lenvie de lhabitant : le rle dun centre socioculturel est faire merger cette envie .

    La mixit est galement revendique ou recherche par les acteurs. Cette mixit reste un enjeu : elle parat difficile faire vivre sur le plan social, sur la question du genre et de lintergnrationnel.

    Par contre, mon propos ntait pas dtre catastrophiste, de dire que les gens ne se parlent pasetc. Aprs, a dpend ce que lon met sous les mots. Mixit pour moi a veut tout dire et rien

    dire. Ca peut tre de la mixit intergnrationnelle. Ca peut tre culturel, dorigine gographique. a peut tre social au sens classe

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    sociale cest pour cela que je parle de diversit. Ce nest pas pour a que les gens nouent des liens. Par exemple, on peut avoir une activit o on sait quon va avoir des gens moins aiss, une activit o ce nest pas le mme public. "

    Pour crer de la cohsion et de la mixit, il faut tre dans le temps"

    Les vnements culturels qui se passent sur lespace public sont des moments qui peuvent permettre de fdrer toute la ville ; cest le cas des manifestations de Royal de Luxe par exemple.

    La question des communauts est un sujet difficile aborder pour les acteurs cest encore un sujet tabou en France . Pour certains, il y a un rel repli des communauts qui ne se parlent pas ou peu dans certains quartiers, avec des publics qui en chassent dautres.

    Je sais que sur les Dervallires, il y a une tentative, je ne sais pas o elle en est aujourdhui, une envie de se dire, il y a beaucoup dassociations de type communautaire qui parfois nont pas un lien

    trs dvelopp avec le centre sauf dans on se connait, on se dit bonjour . Il ny a pas forcment une frquentation au jour le jour pour faire des activits. Par contre, sur des lieux type salle, on a cette opportunit, ce levier en fait. Je sais que lquipe tait beaucoup sur lutilisation de ce levier pour tisser un premier lien. Mais ce nest pas si simple de les faire se rencontreraprs il y a des histoires sur le plan mondial."

    Enjeux

    Dfinition des attendus et des priorits daction de lanimation sociale et culturelle concernant les publics (jeunes, retraits, publics prcaires) en lien avec les acteurs chargs de laccompagnement individuel.

    Valorisation de la place et de laction des femmes dans le cadre de lanimation sociale et culturelle.

    Ouverture de chantiers avec les acteurs sur les thmes suivants : la mixit et la mobilit.

    Les jeunes

    Il ny a pas une jeunesse avec une attente spcifique, mais plutt une diversit de la jeunesse qui implique des besoins multiples et des rponses spcifiques. Pour les acteurs, il y a toutefois une sparation entre les mineurs et les majeurs. Les responsabilits et ou les attentes des 16-18 ans ne sont pas les mmes que celles des 18-25 ans.

    Pour les acteurs, il ny a pas de prise en compte vritable de ce public aprs 25 ans. La tranche dge juge la plus vulnrable est celle des 18-21 ans avec une attention particulire lui porter.

    Nous, ce quon constate dans le Fond daide aux jeunes, dans le contrat social dautonomie des jeunes, qui est un dispositif pour les jeunes en difficult aussi, cest que la tranche dge des 18-21

    ans est trs vulnrable. Cest vraiment la phase de grande fragilit o justement les parcours dont on parlait tout lheure peuvent dgringoler assez vite. "

    Enfin pour certains acteurs, lanimation sociale et culturelle devrait plus se proccuper des 12-15 ans qui peuvent se retrouver aujourdhui dans des situations dchec.

    Les jeunes ont besoin de se former, de se frotter, dtre accompagns, davoir des relations sociales, dtre avec des potes, avec leurs pairs ou pas, davoir de la mixit. Outre ce besoin de socialisation, ces jeunes expriment galement un besoin daccompagnement social. Une partie de ces besoins exprims par les jeunes relvent du domaine de linsertion sociale et professionnelle (logement, emploi, mobilit). Ces champs dintervention ne font pas partie initialement du domaine du socioculturel.

    En quoi et comment lanimation sociale et culturelle peut-elle lever les phnomnes de non-recours quon peut observer ? Comment peut-elle favoriser laccs aux offres de services,

    daccompagnement social, daccompagnement socioprofessionnel ?

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    On voit quil y a toute une population quon pourrait nommer dcroche ou invisible des institutions publiques (mais au sens large, associatif ou autre qui participent au parcours daccompagnement). Et tous ces jeunes-l qui se sont loigns pour X raisons ou qui ne sont jamais venus, comment lanimation sociale et culturelle peut-elle participer, peut-tre par des effets plus sduisants, les re-capter pour les rinjecter dans des parcours de prise en charge individuels ou collectifs, peu importe, qui les remettrait dans une dynamique daller vers les attributs de lge adulte, soit le logement, lemploi, la sant etc. soit lautonomisation dun parcours de vie socioprofessionnel. "

    La construction dune relation de confiance avec les jeunes et linstauration du dialogue, sont des lments importants pour les animateurs. Le travail sur la question de la citoyennet a galement t voque : il sagit de faire prendre conscience aux jeunes quils sont aussi une ressource pour la socit et quils ont une place dans la vie de la cit .

    Mme si certains jeunes ont du mal pousser les portes des associations, ces structures jouent un rle de relais, un rle de passeur pour ce public. Il sagit de les aider trouver des financements pour monter un projet, de les amener parler le langage de linstitution.

    En fonction des objectifs, les lieux de l'animation sociale et culturelle peuvent tre soit mixtes ou non.

    On est une association avec le support de la couture, mais ca reste vraiment quun support. En fait, avant de savoir que la couture serait le support, on avait fait un diagnostic et on sest

    rendu compte que ce support attirait plus les jeunes filles. Au dbut on acceptait la mixit mais au fur et mesure des annes, on travaille la mixit plus sur des projets ponctuels comme des voyages au Sngal, Londresetc. Mais au quotidien, les ateliers, cest la non mixit. Les jeunes filles des quartiers (nous, cest Bellevue) ont besoin dun lieu pour se construire par rapport aux vnements "

    Moi jaurais mis un S mixit car y a mixit de genre, mixit sociale.[...]" Il faut couter les jeunes mais il faut aussi leur dire les choses. Si les professionnels que nous sommes ne vont pas vers cette explication de mixit en se disant au mieux on ferme les yeux, on

    ny arrivera pas. Je crois que cest nous dimposer la mixit. Ils sont capables de lentendre ".

    Je pense quil faut commencer par des choses non mixtes qui sont importantes puis aprs aller vers des choses plus mixtes. Aprs il y a des choses quon ne peut pas aborder quand on est dans un

    groupe mixte par exemple la sant, la sexualit, lintimit. Cest important dtre entre filles et entre garons. Cest important dentendre ce quils ont nous dire et de respecter leur choix. "

    Quand on propose des choses, videmment il faut donner les conditions pour que chacun puisse avoir accs sil en a envie, quil soit homme, femme, pauvre, riche, blanc, noir sil en a envie.

    Par contre, sil nen a pas envie parce que a ne lintresse pas et en majorit a ne lintressera pas disons telle ou telle catgorie, il ny a pas de problme. Une structure daccueil quelle quelle soit nest pas une assemble. Il ny a pas de reprsentativit. "

    La notion de mixit a t mise en relation avec celle de mobilit. La mobilit gographique, sociale et culturelle est galement identifie comme un lment favoriser pour certains jeunes en difficult.

    Il y a aussi un autre constat qui est saisissant et que jai encore retrouv aux Dervallires rcemment. Cest les stratgies de diffrenciations sociales : on a des jeunes qui disent clairement

    moi je travaille, je fais des tudes je nai pas envie de me mlanger avec les jeunes qui vont dans le foyer de jeunes l-bas qui sont de la racaille, qui sont prcaires avec des qualificatifs parfois trs durs. Aussi sur la question sur la mixit, pour vraiment la traiter, il ne faut pas la dfaire de la mobilit sociale. Quand on dit que dans un quartier, les jeunes ne sont pas mobiles, ce nest pas une mobilit

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    physique mais une question de mobilit sociale et culturelle dans le sens o ce ne sont pas des freins lis aux transports, etc. Surtout quand on prend les quartiers de Nantes, ils sont tous bien desservis, on peut en sortir facilement. La question sociale et culturelle nous renvoie la capacit que lon a, les uns et les autres, pouser dautres normes sociales soit la mobilit des identits. L ce soir, je suis l en tant que sociologue au milieu de cette assemble, puis en rentrant je vais tre pre de famille, puis demain je serai dans mon club de foot etc. A un moment donn, la mixit passe aussi par l, cette capacit que lon a changer de casquette et ne pas tre assign un seul statut, une seule identit en loccurrence. A partir du moment o on pense la capacit des jeunes par la mobilit sociale, socioculturelle dailleurs, aprs la mixit des genres elle doit suivre normalement. "

    En fonction des attentes exprimes, les professionnels peuvent tre dmunis et ne pas avoir les comptences ncessaires pour accompagner ces jeunes qui sont en difficults.

    Pour des jeunes dans un circuit dinsertion normal, ca roule. Mais pour des jeunes en grande difficult sociale, honntement, on ne sait pas faire. Ni Nantes, ni ailleurs. "

    Ces difficults sont lies pour certains au fait que le temps des jeunes nest pas celui des institutions. Les horaires douverture dune association peuvent ne pas correspondre aux jeunes. Cest une limite identifie du travail des professionnels.

    Un autre lment mettre en lien avec cette difficult de rpondre aux attentes des jeunes rside dans la situation de prcarit que connaissent certaines associations. Les acteurs ont voqu le fait que beaucoup dassociations ont des emplois prcaires, des contrats aids et avec des personnels qui nont pas les formations adquates au regard des besoins des publics.

    Je voulais juste revenir sur laccompagnement des professionnels et les comptences des professionnels qui accompagnent ces jeunes-l. Des fois, on est dmuni et on na pas toutes les

    formations ncessaires pour accompagner ces jeunes-l qui sont en difficult. Parfois, nous-mmes, nous sommes en difficult dinsertion. Beaucoup dassociations ont cr leurs propres postes, des emplois prcaires, des contrats aids et pas avec des formations adquates au regard des besoins des publics. "

    Les acteurs font galement le constat dun manque de transversalit dans la prise en compte de la jeunesse. Il y a un dficit de lien entre l'animation sociale et le monde associatif (mme si l'animation socioculturelle et l'action sociale rpondent aux mmes principes, aux mmes valeurs, notamment l'mancipation de l'individu). Les acteurs identifient galement un manque dans le domaine de linsertion : il ny a pas de passerelle entre les missions locales et lanimation sociale et culturelle.

    comment faire pour que le jeune vienne la mission locale ? linverse, je fais un constat, on a toute une population, le chmage augmente et comme par hasard ce sont les deux

    catgories de jeunes, les prcaires et les galriens, qui galrent. On a eu un projet dont lide tait de travailler sur linsertion des jeunes et en parallle sur un agenda. On navait que 10 jeunes dinscrits. 6 sont venus. Ces 6, a faisait longtemps quils ntaient pas venus la mission locale et prsentaient des difficults. A la fin du projet, ils avaient tous un CDI, CDD, Contrat de Pro etc. Vous allez me dire 6 ce nest pas norme, cest sr mais le constat que je faisais cest que les jeunes ne veulent plus quon leur parle dinsertion professionnelle, parce quils se disent que les CV faitsetc. Je pense quil faut trouver en parallle un projet qui fdre et qui nous permet effectivement de travailler la question de la mobilit, de la sant Il faut quils puissent le faire en collectif car je pense que le collectif a vraiment des vertus pour ces jeunes qui sont souvent trs isols. Cest l que je me dis que ce nest pas la Mission Locale, ce nest pas dans ses missions dinventer des projets je pense que cest l quil faut quon trouve une articulation avec les centres danimation sociale et culturelle."

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    Lenjeu est de travailler sur la mise en rseau des acteurs qui peuvent avoir ou non une expertise ou une spcificit sur la question de laccompagnement jeunesse (ce serait une piste dans le cadre dun projet de quartier, de voir comment les diffrents acteurs pourraient mieux travailler ensemble).

    Enjeux

    Dfinition des attendus et des priorits dactions et danimation sociale et culturelle en lien avec la diversit de la jeunesse (adolescent, jeunes de 16 18 ans, 18 25 ans et 25 ans et plus).

    Dfinition des objectifs et des modalits de partenariat notamment sur le volet insertion (mais galement sur la mobilit, la sant).

    Construire une politique de soutien aux acteurs associatifs sur la question de la prise en compte des jeunesses.

    La dfinition de la participation

    La participation ncessite dtre dfinie dans un cadre politique qui dtermine ses objectifs, ses modalits et ses moyens.

    Moi, j'ai t interpell sur lide que quand les politiques font de la participation, ce n'est plus de la participation, parce que je ne suis pas d'accord, car pour moi la participation c'est l'action et aussi la

    prise de dcision politique. Je pense que si l'institution ne se met pas en ordre de marche pour savoir couter, avoir des oreilles un moment pour couter les "sans voix", on n'arrivera pas ce que la participation produise cette action. Pour moi, l'importance c'est que cette institution soit en ordre de marche et donne un cadre cette participation []. L'institution doit travailler un cadre qui ne soit pas touffant et permette de crer des connections entre des dynamiques d'habitants et des problmatiques, et des temps de rencontre entre les dynamiques de terrain et ces problmatiques de terrain. On ne peut pas faire sans le politique. "

    Cest un lment constitutif dune culture participative qui entre encore aujourdhui en confrontation avec la culture des services municipaux. Pour certains au contraire, la participation peut exister en dehors dun cadre politique sans que les collectivits interviennent dans ce processus. Elle peut ne concerner en rien les acteurs institutionnels (la Ville, le Conseil gnral, etc.).

    Outre la question de la ncessit ou non dun cadre politique, la participation est conditionne par le cadre financier. La participation implique des moyens que les habitants ou les petites associations ne peuvent ncessairement mettre en uvre.

    Elle implique galement une logique de co-construction qui invite partager la puissance sociale entre trois acteurs : llu, le technicien et lhabitant (pour certains participants la figure du citoyen

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    dans la participation est trop souvent associe lhabitant des quartiers populaires qui la collectivit fait une injonction de participer).

    La participation devrait tre perue comme un change entre ces acteurs : il y a une ncessit de construire des choses avec les habitants, de faire ensemble .

    Pour moi, la participation c'est vraiment crer, c'est toutes les actions qui contribuent faire des activits, faire vivre un quartier. Ce qui m'interroge c'est que j'ai l'impression que le mot

    participation est un mot nouveau, mais en fait quels concepts met-on sous le terme de participation, peut tre qu'avant on parlait de militantisme et d'engagement ? J'y entends une bonne volont de la part des politiques, de l'action publique notamment en faisant de la coproduction. "

    Plutt faire ensemble, car "faire avec" est un peu connot car "faire avec" souligne un rapport de dominant-domin [...]. Donc "faire ensemble", cela met tout le monde au mme pied d'galit.

    "Faire ensemble", ce n'est pas pareil que "faire avec. "

    Le constat, pour un animateur professionnel, cest le fondement mme de son action, cette participation, cest damener travailler avec, co-dcider, co-crer et cest la coopration. "

    La participation renvoie une prise de risque que certains ne veulent pas prendre. Cette posture de co-construction est difficile adopter pour les institutions car elle sous-entend lmergence de situations conflictuelles et de dbats grer

    Pourquoi souvent les habitants sont en conflit avec les lus ? Cest parce quon ne leur demande pas leur avis, et du coup, ils sentent une politique qui est subie et non pas construite avec, et du coup,

    la dmocratie participative offre cette alternative []. On se dit

    quelques fois que les ides qui viennent den haut sont bonnes mais on na pas vu les difficults den bas et aucun moment pour nous, il sagit davoir plus, cest avec ce quon a, on essaye de faire avec les problmes den bas. Le problme de la dmocratie participative cest jusquo on partage son pouvoir. "

    Les habitants ne possdent gnralement pas les clefs pour prendre part au processus de participation. Toute participation ncessite des outils et des mthodes adapts. Du fait dune professionnalisation accrue de lanimation sociale et culturelle, un foss sest creus entre les bnvoles et les professionnels, notamment dans ce domaine. Pour acqurir les outils indispensables toute participation, certains acteurs prconisent un apprentissage, de la formation. Il sagit de former des citoyens experts qui ont appris sexprimer dans un langage que les collectivits entendent.

    On a vraiment un travail de pdagogie, d'accompagnement, de bienveillance et de non jugement sur la parole donne, et aussi de dcryptage de l o on peut tirer un certain nombre de leviers,

    de faon qu'il n'y ait pas toujours le sentiment de subir des choses qu'on ne comprend pas, mais de se dire aussi qu'on peut apporter sa parole et inflchir sur des dcisions, et que petit petit, il y ait un croisement entre des volonts politiques et la volont ou les attentes des habitants. "

    Pour nous la question du langage est importante car pour pouvoir participer, il faut acqurir un langage, et en tant que simple habitant ou citoyen, on ne la pas toujours. Et pour dialoguer avec

    des professionnels, des techniciens, des lus, il y a vraiment une question de langage acqurir."

    Il existe des lieux ddis la participation, mais ils sont peu visibles par les habitants qui manquent dinformation. Cest important pour un habitant de reprer quels endroits il va pouvoir participer, cest didentifier quels sont ces lieux de participation.

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    Ces deux acteurs devraient changer leur message en disant : on vous offre un cadre qui est les centres socioculturels et les quipements en tant que tels, et jai inclus galement les

    restaurants des personnes ges o il se passe normment de choses, on vous offre ces quipements et vous habitants de vous rapproprier ces lieux, de faire des choses avec a. "

    Enjeux

    Dtermination du cadre politique de la participation (objectifs, modalits et moyens).

    Information et mobilisation des acteurs de lanimation sociale et culturelle sur les instances de concertation et de consultation mises en place lchelle de la ville.

    Laccs aux cultures

    Les acteurs rappellent limportance de la culture comme levier daction pour favoriser lengagement des citoyens dans la vie de la cit. La culture est perue comme un processus durant lequel les gens arrivent changer leur regard sur les choses. La culture permet une ouverture sur le monde. Elle vhicule des valeurs comme la curiosit. Elle encourage la relation lautre dans sa diffrence. Elle permet la dcouverte de nouveaux langages. Les actions ralises dans le domaine culturel (rencontre avec des artistes, brigades de lecture, etc.) participent lenrichissement de lanimation sociale et culturelle.

    [] sur la question de la diversit culturelle de l'Unesco, la culture c'est un ensemble de pratiques, d'usages, de codes, de comportements... Notre boulot quelque part, c'est que ces

    cultures puissent se comprendre, s'couter, s'entendre, se dcouvrir... On a beaucoup apprendre d'une autre culture. C'est bien cette entre par le territoire qui permet de montrer que cette diversit existe. C'est une richesse et non pas une entrave."

    La culture ne relve pas seulement des pratiques artistiques. Dans laction culturelle sur les territoires, laccent est mis sur la relation entre artistes et habitants. Il serait galement intressant de prendre en compte loffre culturelle dveloppe par les habitants qui gnre des formes de culture.

    Ce qui mintresse, cest dtre un agent de mise en relation entre des artistes et des personnes []. Ce qui mintresse cest cette relation entre les artistes et les personnes et je

    pense que cest elle qui est producteur de transformation sociale, en terme de dveloppement personnel. "

    Dans un projet danimation sociale et culturelle, les actions spcifiques la culture devraient tre exposes : le projet de la structure va dfinir et inscrire quelle est la nature de larticulation entre culture et socioculturel.

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    Pour certains participants la culture nest pas suffisamment prsente sur les territoires. Pour dautres, il y a au contraire une multitude dinterventions qui partent de faon un peu isoles et qui manquent de lisibilit et de visibilit. Cest li la diversit dintervenants sur les territoires et des financeurs en particulier.

    Je pense que sur de nombreux quartiers, mme si ce n'est pas lisible parce que tout ne l'est pas, et c'est dommage des fois, je trouve quil y a des choses qui sont faites et qui ne se voient pas

    []."

    Je sais que la richesse culturelle, elle existe, mais qu'on ne l'exploite pas. C'est aussi un constat que je fais. Y'a les bretons, les portugais qui s'expriment des fois sur la place du Vieux

    Doulon. a aussi, c'est quelque chose de tabou. Il faut aller dans ce sens-l. Les lieux d'expression culturelle dans les quartiers doivent tre rinvestis aussi, non pas partir du centre, mais plutt par ce qui existe dj dans le quartier. "

    Pour renforcer ce lien entre culture et territoire, une mission a t cre la Ville de Nantes. Elle a pour mission de renforcer la politique de proximit travers notamment le lien entre les projets artistiques et les territoires. Dans ce cadre, la relation artiste/territoire est encourage. Un artiste se nourrit des enjeux dun territoire et les enjeux dun territoire peuvent bnficier de lintervention dun artiste : cest le principe des crations partages. La culture est un processus qui amne produire quelque chose et ce processus va dans les deux sens. Il peut partir aussi bien des habitants que des artistes.

    Cest tout faire pour renforcer ladquation entre des projets, des propositions artistiques et les territoires. "

    Sur le territoire nantais, cette relation entre culture et territoire est dautant plus importante quelle interroge le rapport entre le centre de la ville et les quartiers. Pour combler ce manque dactions culturelles dans les quartiers, les acteurs y encouragent la mise en place de projets culturels en lien avec des tablissements culturels du

    centre. Cest par exemple le cas sur le quartier Malakoff qui accueille lOpra pour mettre en place une chorale de professionnels et dhabitants. Cest un axe de travail qui pourrait tre dvelopp.

    Il faut dcloisonner et dire que le centre-ville de Nantes est trs beau mais que la culture peut s'exercer dans les quartiers."

    Concernant laccs la culture des publics loigns, un travail daccompagnement et de mdiation aussi bien social que culturel doit tre mis en place. La mdiation culturelle peut tre porte par les artistes mais aussi par les quipements socioculturels.

    Par exemple, on a la chance la maison de quartier de lIle, dans notre projet social davoir justement : rendre lisible et accessible loffre socioculturelle du territoire , a rejoint le rle de mdiation

    culturelle et permet de consolider la fonction accueil ".

    Les centres socioculturels jouent un rle important notamment sur le plan ducatif. Les centres socioculturels doivent permettre de dvelopper le sens critique, lmancipation, le bien-tre et lestime de soi. Les centres socioculturels ont pour mission de valoriser les pratiques culturelles.

    Il y a aussi mon avis tout ce qui est lexpression de soi, le dveloppement de capacit, cest--dire la personne en tant quindividu. En quoi dans un territoire on lui permet de dvelopper

    ses propres capacits ? () En quoi les expressions individuelles ont la possibilit dtre poursuivies dans le quartier ? "

    C'est a la culture aussi. On disait ce matin que a passait d'abord par le bien-tre, comment on est, comment on existe par rapport au monde pour avoir du dsir aussi, tre vivant en fait. La culture

    c'est a aussi, c'est comment on est vivant, comment on existe par rapport l'autre. "

    Je l'ai vu autant au niveau d'enfants, par exemple sur le quartier de la Boissire, qui taient en difficult, en chec scolaire important et qui ont russi des choses. Vraiment, on tait tonn,

    dans un domaine artistique tel que le thtre, ils se sont retrouvs sur une scne soit Doulon, soit la Cit des Congrs. Et ils ne

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    baignaient pas forcment, ils baignaient bien sr dans un milieu culturel mais pas celui qu'on imagine tre. Donc, a veut dire qu' tout moment de sa vie, d'o on vient, il y a des choses qui peuvent sortir. On peut enfin russir quelque chose, exister, valoriser. C'est a qui me semble essentiel. "

    Sur les territoires, plusieurs projets sont mis en place pour permettre aux publics prcaires de se familiariser avec la culture. Laccs la culture est galement facilit par la capacit intgrer les rseaux sociaux.

    Je crois qu un moment donn les personnes doivent pouvoir avoir accs une multitude de projets culturels "

    Ils viennent parce quon ranime ces rseaux tout le temps pour quil y ait de laccs. Il ne faut pas oublier cette histoire daccs et de gratuit. "

    Un projet culturel pose galement la question de la collaboration des acteurs sur le territoire et des moyens mettre en uvre pour les raliser. Les contraintes financires psent sur les acteurs associatifs dans ce domaine.

    Enjeux

    Affirmation de la place de la culture dans le cadre de la politique danimation sociale et culturelle travers notamment la mdiation culturelle.

    Renforcement de laccs aux quipements et manifestations organises lchelle de la ville et de lagglomration.

    Priorisation des actions favorisant laccompagnement et laccs la culture pour les publics prcaires.

    Linnovation

    Pour les participants linnovation nest pas une fin en soit : elle doit avant tout tre rattache au sens donn laction. Elle est au service dun projet socio-ducatif.

    Nous, on parle dinnovation mais on essaye chaque fois de le rattacher au sens donn laction. A savoir quon a intgr au sein de lAccoord des actions qui sont inscrites dans un projet qui

    doit donner du sens la vie de lquipement, en particulier autour de lducation populaire et autour dactions qui doivent tre mancipatrices pour les usagers qui participent nos activits. Alors aprs, en fonction des publics quon touche, de la nature des activits, et bien on peut faire de linnovation et aprs effectivement la forme que lon va donner lopration que lon va dvelopper va devoir effectivement, tenir compte du public et du contenu quon peut faire passer. "

    Linnovation peut concerner des champs dinterventions aussi divers que la participation et lmancipation sociale des habitants, la prise en compte des initiatives citoyennes, lducation lenvironnement.

    Elle peut galement porter sur les modalits de mise en uvre des actions. A ce titre le renforcement des partenariats sur les territoires est un axe majeur dinnovation dvelopper.

    Il y a la question du partenariat [...]. La question n'est pas nouvelle mais a veut dire qu' un moment donn par exemple, l'animation socioculturelle peut aller dvelopper certains trucs

    avec le monde de l'entreprise par exemple. [...] Du ct du grand entreprenariat, il y a srement des choses aller voir. Ce n'est pas un rflexe. "

    Ce qui fait qu'un partenariat russit c'est que chacun a ses intrts son niveau. "

    Le secteur de lconomie sociale et solidaire qui se dveloppe de plus en plus dans les quartiers peut tre galement un facteur dinnovation et de dveloppement dactions sociales (AMAP, lieux collectifs de proximit).

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    Je vois un secteur o on innove beaucoup et qui nest pas beaucoup ancr au territoire : cest tout le secteur dconomie sociale et solidaire dans lequel il y a beaucoup dinventivit,

    beaucoup dinventions o les clivages entres secteurs marchands, services la personne, actions de proximit et bien tout a est mlang, je ne dis pas a, ce nest pas un melting pot, tout a est maill plutt que mlang [...]"

    Pour certains, linnovation est synonyme dexprimentation. Elle sous-entend une prise de risque.

    Linnovation peut induire des changements de mthodes et des changements de postures, notamment professionnelles. Ce changement induit donc un certain nombre de rsistances sur lesquelles il faudrait intervenir.

    Parfois linnovation est bien sr dans la posture mais aussi dans la posture daller contre, agir contre le regard global qui sinstalle petit petit sur certains territoires o ceci va devenir la ralit, la

    vrit. "

    Une recherche de prise de risque vidente puisquil sagit dexprimenter, prise de risque mais aussi perturbations, prendre des risques pour perturber le quotidien. "

    Je pense que dans le projet de la Cie Ecart un moment donn, dcaler les points de vue, apporter de la danse contemporaine dans un lieu o a priori on na pas limpression que cela soit a, il

    y a cette innovation. Comment un moment donn cette innovation, cest aussi dcaler le regard la fois des professionnels, des pratiques et des actions pour bousculer ?"

    Enjeux

    Renforcement et valorisation des actions de partenariat et de collaboration sur les territoires.

    Diffusion des informations sur les dispositifs de soutien aux initiatives lchelle des territoires de la ville et des autres collectivits (Conseil gnral, Rgion des Pays de la Loire, Europe).

    Les mtiers

    Latelier sur les mtiers a mis en vidence la diversit des professionnels intervenant dans le secteur lanimation. Cela induit une diversit des modes dintervention, des postures, des philosophies. Cela rend parfois difficiles les comprhensions mutuelles et les collaborations. Les professionnels de lanimation sociale et culturelle se distinguent par leurs niveaux dintervention, leurs comptences et leur formation.

    Il y a une espce de classification entre celui qui fait et celui qui va poser un diagnostic ou qui va avoir l'espace de dcision. [] Ceux qui sont dans le faire, souvent, c'est plutt Jeunesse et

    Sports ou des institutions plutt comme cela. Ceux qui sont dans le dveloppement social local, c'est plutt universitaire. Aprs au milieu vous allez avoir [] les ducateurs spcialiss, assistantes sociales et ducateurs de jeunes enfants. [] Du coup, les champs d'intervention, les mthodologies, les postures professionnelles font que cette collaboration est difficile parce qu'il y a des mtiers de dpart. "

    Il est noter que beaucoup danimateurs sont employs dans les associations avec des contrats aids et prcaires pour travailler dans le champ du social.

    Lvolution des formations et la rforme des diplmes ont modifi profondment lorganisation des professionnels. Il y a une diffrence entre les animateurs de terrains dont le cadre de rfrence renvoie au mouvement de lducation populaire et les responsables dquipement qui ont une approche de gestionnaire.

    Des limites laction de lanimateur ont t voques. La polyvalence souhaite de la part de lanimateur est perue comme dstabilisante pour lanimateur lui-mme. Il peine se retrouver dans ltendue des missions qui lui sont confies, mais galement dans le collectif auquel il est intgr. Pour certains, on demande tout lanimateur.

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    Sur la question de la polyvalence, y a un moment o le spectre de la polyvalence est tellement large qu'ils n'arrivent plus se reprer. Je pense au travail d'quipe, parce qu un moment

    force de demander d'tre bon dans tout et de tout faire, le travail d'quipe ne se met plus en place. J'entends des gens dire qu'ils sont dans l'urgence, que le travail d'quipe ne se fait plus, c'est--dire qu'ils ne vont plus sur les espaces pour concevoir et laborer ensemble. "

    La feuille de route de lanimateur peut apparatre moins prcise que celle dautres types dacteurs, notamment les travailleurs sociaux : on nest pas en train de demander lanimateur dtre animateur socioculturel, travailleur social, ducateur spcialis . Il y a un dcalage entre les attentes formules auprs de lanimation sociale et culturelle et la ralit de laction mene.

    De mme, lorganisation de lanimation sociale et culturelle est trs axe sur le dveloppement dactivits. Il sagit de rpondre aux besoins des populations. Cela limite le temps de travail de lquipe qui se rduit l'organisationnel et non plus la conception.

    Les animateurs sont envisags comme des relais dancrage pour agir auprs de publics cibles souvent en difficult. Ils sont donc invits travailler hors les murs, mais comme beaucoup d'autres travailleurs sociaux, les animateurs sont plus dans les murs qu' l'extrieur.

    Lintrt de la mesure, de lvaluation des pratiques est partag par lensemble des participants quils soient bnvoles ou professionnels. Il faut savoir identifier les limites de lactivit dploye sur les territoires pour faire autrement et modifier les processus engags. Nanmoins lvaluation constitue encore un axe de travail pour les acteurs. Lapproche quantitative est limite et lapproche qualifie est trs complexe mettre en uvre : il y a une difficult dfinir les indicateurs qui devraient permettre cette mesure. Les professionnels manquent galement de temps pour mener ce travail de distanciation par rapport leur propre pratique : il y a une ressource rare pour l'animateur : c'est le temps.

    Le dcalage entre laction bnvole et professionnelle est galement voqu comme un autre axe de questionnement des mtiers de

    lanimation. Les participants sentendent sur le fait que la professionnalisation a creus des carts entre les animateurs forms lanimation sociale et culturelle et les bnvoles qui ont structur historiquement ce secteur. On constate galement une faible reconnaissance de leur implication, en cho celle qui touche les animateurs eux-mmes. Laccompagnement et la formation qui sont dispenss sont ncessaires pour fournir aux bnvoles des clefs de comprhension et leur permettre dassurer au mieux leurs fonctions (parfois lectives).

    Il y a des animateurs socioculturels qui ne savent pas toujours quel mtier ils font, qui manquent de reconnaissance mais ce n'est pas que les animateurs... "

    Pour les acteurs, la formation est un levier daction pour intervenir sur ces difficults.

    Comment on va permettre des animateurs d'tre sur une matrise de concepts pour les articuler avec les observations de terrain, avec ce qu'ils vivent dans leurs pratiques ? Cette question

    l vient se confronter avec des parcours o il y a eu des difficults scolaires, une valorisation des parcours professionnels par la pratique, l'oralit et souvent qui du coup sont en tension avec des connaissances conceptuelles. Du coup, les animateurs se retrouvent dans des situations complexes qui ncessiteraient pour eux d'avoir des approches conceptuelles plus approfondies, et pour autant, on a des formations qui sont plus courtes. "

    La bonne ralisation de la mission de lanimateur socioculturel passe aujourdhui par un travail en rseau et en partenariat. Lanimateur gnraliste prouve des besoins de comptences spcifiques que le partenariat peut apporter.

    Par exemple, tout le monde fait son diagnostic, tout le monde veut son observatoire, tout le monde veut son rfrentiel d'animation. On gagnerait probablement avoir des cooprations

    et des outils mutualiss comme a sur lesquels les associations pourraient avoir des droits de tirage. "

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    Dans le partenariat, un moment, on va se poser la question de l'identit des uns et des autres, de la complmentarit, de la reconnaissance des comptences des uns et des autres. Et on voit

    des animateurs souvent qui ne sont pas reconnus pleinement, notamment des animateurs qui vont travailler avec l'cole. Souvent, le partenariat est une histoire de personne. "

    La place de lanimateur dans ce partenariat volue en fonction des territoires (ils ne sont pas tous organiss de la mme faon) et de certaines politique publiques trop segmentes.

    Je pense que chaque territoire est organis. Il y a des instances de concertation que ce soit pour la jeunesse ou pour d'autres choses. Sur certains territoires, en tout cas, pour ce qui concerne

    la jeunesse, il y a les groupes territoriaux jeunesse o il y a l'ensemble des partenaires qui font des changes de pratiques mais qui aussi co-construisent, aprs tout dpend des territoires, mais qui co-construisent des actions communes en direction d'un public. "

    A qui revient la mission dorganiser et de coordonner les actions ? Certains participants considrent que ce sont les agents de dveloppement local qui sont lgitimes pour faire cette coordination.

    Est-ce que le travail en quipe doit se faire entre gnralistes ou se faire en rseau avec des gens spcialiss ? Nous, on est dans la demande ventuellement d'avoir, pas ncessairement... bon il

    y a la Ville, avec les agents de dveloppement local qui font ce travail de rseau, d'animateur d'une certaine manire. "

    Enjeux

    Aider la consolidation et la prennisation des salaris en situation de prcarit au sein des associations.

    Soutenir la formation des animateurs, sur le volet accompagnement des publics et sur lvaluation.

    Soutenir la formation des bnvoles et valoriser leur action.

    Dfinir le rle des animateurs dans le cadre des partenariats sur les territoires.

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    Synthse gnrale

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    Lanimation sociale et culturelle recouvre une trs grande diversit dactions. Elle concerne des champs dinterventions qui relvent de laction socioculturelle, sociale, culturelle, ducative, de lanimation sportive. Des secteurs nouveaux tels lducation lenvironnement ou lconomie sociale et solidaire sont galement identifis comme des supports dinnovations et de dveloppement danimations sociales et culturelles (Association pour le Maintien de lAgriculture de Proximit, lieux collectifs de proximit).

    Pour les acteurs, le point commun entre ces actions, cest la notion de sens ou de valeur . Laction nest pas une finalit en soi mais bien un support pour favoriser le vivre ensemble, les initiatives citoyennes, la participation et lmancipation sociale des habitants. Cest ce sens qui ordonne lorientation du projet danimation sociale et culturelle. Laction est au service dun projet socio-ducatif. Cest un projet commun fond qui renvoie aux valeurs de lducation populaire.

    A Nantes, cette action relve des centres socioculturels de lAccoord agrs par la Caisse dallocations familiales, mais galement des nombreuses associations prsentes dans les quartiers de la ville. Elle relve galement de laction municipale travers ses quipements (maisons de quartier, mdiathques, coles de musique) et ses services (mission citoyennet et territoires, dveloppement associatif, action sociale et insertion).

    Ces acteurs ont rappel lors des ateliers quils font face aujourdhui un certain nombre denjeux.

    Cest en premier lieu le contexte social et conomique qui gnre de la prcarit la fois pour les habitants mais galement pour les acteurs (notamment les petites associations). Les acteurs voquent un renforcement de lindividualisme, de la crise du bnvolat, de lisolement des personnes (notamment sur le plan familial ou li au vieillissement de la population), de lenfermement culturel et du repli des communauts.

    Face cette nouvelle donne , il sagit pour les participants dadapter les rponses en termes d'animation sociale et culturelle. Il faut aller chercher les publics qui ne viennent pas dans les quipements ou dans les associations ; dautant plus que les lieux de lanimation sociale et culture