assises des fleuves programme

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09 & 10 octobre 2012

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Les 9 et 10 octobre derniers se sont tenues « les Assises des Fleuves » à Rouen, organisées par le Département de Seine-Maritime et ses partenaires.

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Page 1: Assises des fleuves programme

09 & 10 octobre 2012

Page 2: Assises des fleuves programme

Contacts :[email protected]

Partenaires scientifiques : Institut de la décentralisation ; Institut Supérieur du Management Public et Politique ; Université du littoral Côte d’Opale ; Campus International de la mer et de l’environnement littoral ; Université du Québec à Rimouski ; Institut des Sciences de la Mer de Rimouski ; Observatoire global du Saint-Laurent ; Maison du fleuve Rhône ; Fondation SEFACIL ; Groupement d’intérêt public Seine-Aval

Programme, biographieset résumés des intervenants Dans le cadre de Grande Seine 2015, démarche concertée, collaborative et durable de projets le long de la vallée de la Seine, de Giverny à la mer, autour de cinq enjeux :

• Préserver et restaurer les éléments naturels du territoire • Agir pour le développement économique durable • Protéger les personnes et les biens • Valoriser les atouts environnementaux et paysagers dans les projets de territoire • Maîtriser le foncier pour le développement des projets en bordure de Seine

Le Département de Seine-Maritime et ses partenaires organisent, les Assises des fleuves, les 9 et 10 octobre 2012, à l’Hôtel du Département, à Rouen. Monsieur Erik Orsenna, Ecrivain et Membre de l’Académie Française en sera le Grand Témoin,

Pour prolonger le travail fructueux, cohérent et intégrateur mené par les partenaires au niveau de la Seine et pour intégrer la dimension universelle de reconquête des fleuves, ces Assises constitueront un cadre de réflexion, de débat, d’échange de bonnes pratiques en France et dans le monde. Elles permettront d’enrichir l’information des acteurs locaux dans la perspec-tive de mise en place d’une gouvernance partagée, et de création d’une structure de gestion du grand cycle de l’eau sur l’axe Seine (section aval).

Ces journées s’inscrivent par ailleurs dans la dynamique des Deuxièmes Rencontres Economiques Paris Seine Normandie ® organisées par les Chambres de commerce et d’industrie d’Ile-de-France et de Normandie le 25 septembre 2012, au Palais des Congrès à Versailles et du troisième colloque Axe Seine, Acte III, organisé par la Ville de Paris, le 22 novembre 2012, à l’Hôtel-de-Ville de Paris.

09 & 10 octobre 2012à l'hotel du Département, hall Bérégovoy à Rouen

Page 3: Assises des fleuves programme

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VIVRE ENSEMBLE Fleuve NIGER Gouvernance

SAINT-LAURENT Schéma GRANDE SEINE LOIRE Programme d’actions RHONE Cohérence territoriale Ecosystème

Normandie Impressionniste GARONNE Zones humides SEINE Projet urbain RHIN Logistique PARTENAIRES Assises des fleuves Paysage GRAND PARIS

SEINE GATEWAY® Corridor Seine Economie plurielle Grand cycle de l’eau LOIRE 2020 Inondations HAROPA Berges Restauration écologique Polder MAISON DU FLEUVE RHONE Risque Musée de la Seine normande

USAGERS Tourisme fluvial AXE SEINE Ports

PARIS SEINE NORMANDIE® Reconquête des milieux naturels

Page 4: Assises des fleuves programme

8h30 Accueil Café

9h – 9h30 Introduction générale : Didier Marie, Président du Département de Seine-Maritime ; Jean-Louis Destans, Président du Département de l’Eure ; Alain Le Vern, Président de la Région Haute-Normandie

9h30 – 12h1re table ronde : Quelle gouvernance aujourd’hui pour les fleuves ?

En 2012, « la bonne gouvernance ne s’exerce plus dans une société verticale hiérarchisée mais dans une société post-moderne horizontale ». Des plans fleuve à Grande Seine 2015 et à Loire 2020, en passant par le fleuve Niger et le Saint-Laurent, cette nouvelle forme de gouvernance peut-elle s’appliquer ?

Introduction : Laurence Lemouzy, Directrice de la revue Pouvoirs Locaux, Directrice des études de l’Institut Supérieur du Management Public et Politique (ISMaPP)

S’ajuster à de nouvelles formes d’organisation sociale, économique et politique Laurence Lemouzy, Directrice de la revue Pouvoirs Locaux, Directrice des études de l’Institut Supérieur du Management Public et Politique (ISMaPP)

Le droit des grands fleuves, un défi pour une approche intégréeBernard Drobenko, Professeur des Universités - Droit Public, Campus International de la Mer et de l’Environnement Littoral, PRES Lille Nord de France, Université du Littoral Côte d'Opale, Membre du Centre International de Droit Comparé de l’Environnement Limoges

Construire un mécanisme de participation des usagers à la prise de décision dans le bassin du fleuve NigerJean-Bosco Bazié, Directeur général adjoint de l’ONG Eau Vive

Aménager et protéger un éco système caractérisé par une grand diversité écologique, des conditions clima-tiques extrêmes, des habitats fragiles, un large bassin de population, de nombreuses activités socio-écono-miques : le Saint-LaurentSerge Demers, Directeur de l’Institut des Sciences de la Mer à Rimouski, Président de l’Observatoire Global du Saint-Laurent, Président de la Technopole maritime du Québec

Développer la vallée de la Seine, de Paris à la mer, en s’appuyant sur la richesse du territoire : Paris Seine Normandie Commissariat général pour le développement de la vallée de la Seine

Faire vivre une stratégie et un programme d’actions opérationnels pour la vallée de la Seine, entre Giverny et la mer : Grande Seine 2015David Lamiray, Conseiller général chargé de la valorisation de l’Axe Seine, Département de Seine-Maritime

Mettre en place une démarche concertée sur le deve-nir du territoire ligérien : Loire 2020 Jean-Pierre Le Scornet, Président de la Commission aménagement du territoire et environnement de la Région Pays de la Loire et Christophe Dougé, Conseiller régional, chargé de la délégation sur la Loire de la Région Pays de la Loire

Échanges avec la salle

12h – 14h Déjeuner libreDémonstration du SIG de l’Observatoire Global du Saint-Laurent

14h – 16h30 2e table ronde : comment se réapproprier le fleuve, lieu de mémoire ?

Le fleuve moteur du renouveau des territoires, pour réinventer et reconquérir des lieux à vivre.

Introduction : Stéphanie Beauchêne, Ethnologue, Directrice de la maison du fleuve Rhône

Le projet urbain en bord de fleuveFrédéric Sanchez, Président de la communauté d'agglomération Rouen-Elbeuf-Austreberthe

Le paysage, source d’attractivité du fleuveAutour des rives de la Garonne à Bordeaux, Michel Desvigne, Paysagiste ; Le Val de Loire, Isabelle Longuet, Directrice de la Mission Val de Loire

Le fleuve, lieu de création et d’animationsLa maison du fleuve Rhône, Stéphanie Beauchêne, Ethnologue, Directrice de la maison du fleuve Rhône ; Le futur musée de la Seine normande à Caudebec-en-Caux, Daniel Delaune, Vice-Président de la Communauté de communes Caux Vallée de Seine (CVS) et Marie Landron, Responsable des projets « Musées et patrimoine » de la Communauté de communes Caux Vallée de Seine (CVS) ; Le Festival Normandie Impressionniste, Jérôme Clément, Commissaire général de Normandie Impressionniste ; L’impressionnisme au fil de la Seine, Jean-François Derquer, Directeur d’Eure Tourisme – Le potentiel touristiue de la Vallée de la Seine, Vincent Peilleron, Cabinet Bande à part.

Avec la participation de :

Jean-Pierre Le Scornet, Président de la Commission aménagement du territoire et environnement de la Région Pays de la Loire, Christophe Dougé, Conseiller régional, chargé de la délégation sur la Loire de la Région Pays de la Loire

Jean-Bosco Bazié, Directeur général adjoint de l’ONG Eau Vive

Serge Demers, Directeur de l’Institut des Sciences de la Mer à Rimouski, Président de l’Observatoire Global du Saint-Laurent, Président de la Technopole maritime du Québec.

Échanges avec la salle

17h00 – 17h30 Remise des prix du concours de photographie

19h00 Cocktail dînatoire

MaRDi 09 octoBRe

Page 5: Assises des fleuves programme

8h30 Accueil Café

9h – 11h3e table ronde : Quels usages du fleuve pour un développement économiQue durable ?

Comment appréhender les évolutions possibles de ses usages au bénéfice du développement économique des territoires de la Vallée de la Seine, de Paris à la mer ?

Introduction : Yann Alix, Délégué général de la Fondation SEFACIL, logistique, portuaire, maritime.

Logistique, Seine Gateway ®, enjeux et perspectives du corridor Seine.

Yann Alix, Délégué général de la Fondation SEFACIL, logistique, portuaire, maritime ; Juliette Duszynski, Chef de projets à l’Agence d’urbanisme de la région du Havre et de l’Estuaire de la Seine (AURH) ; Confluence Seine Oise ; Walter Schoch, Président de Logistique Seine Normandie (LSN) et de l’entreprise Euroports ; Philippe Deiss, Président du Directoire et Directeur général du Grand Port Maritime de Rouen, Président du GIE HAROPA Benoît Melonio, Directeur du développement de Ports de Paris ; Christian Feuvre, Directeur délégué aux transports terrestres et au passage de la marchandise du Grand Port Maritime du Havre ; Marina Labeylie, Chef développement voie d’eau de Voies Navigables de France Boucles de la Seine (VNF) ; Christian Hérail, Président de la CCI de Rouen, réseau des chambres de commerce et d’industrie d’Ile-de-France et de Normandie

Échanges avec la salle

L’économie plurielle de la vallée fluviale

Le développement économique par le fleuve, la réindustrialisation et le trafic de vracs, Philippe Deiss, Président du Directoire et Directeur général du Grand Port Maritime de Rouen, Président du GIE HAROPA, Réseau des chambres de commerce et d’industrie d’Ile-de-France et de Normandie

Le maintien de l’agriculture en Vallée de la Seine, François Fihue, Président de la Chambre d’agriculture de la Seine-Maritime

La mise en tourisme de la Seine, Véronique Vergès, Voies navigables de France (VNF) ; Didier Peralta, Vice-Président en charge du tourisme de la Communauté de communes Caux Vallée de Seine (CVS)

Avec la participation de :Jean-Bosco Bazié, Directeur général adjoint de l’ONG Eau Vive.Serge Demers, Directeur de l’Institut des Sciences de la Mer à Rimouski, Président de l’Observatoire Global du Saint-Laurent, Président de la Technopole maritime du Québec

Échanges avec la salle

11h – 12hle contexte mondial du grand cycle de l’eau, érik orsenna, écrivain, membre de l’académie française

12h – 14h Déjeuner libreDémonstration du SIG de l’Observatoire Global du Saint-Laurent

14h – 16h304e table ronde : le fleuve, un éQuilibre entre risQues et patrimoine naturel

Aujourd’hui, pour garantir le meilleur équilibre entre préservation des écosystèmes aquatiques, satisfac-tion des usages et protection contre les inondations, la gestion intégrée de l’eau sur un fleuve nécessite une concertation, une organisation de l’ensemble des acteurs, ainsi qu’une coordination de leurs différentes actions d’aménagement et de gestion.

Le grand cycle de l’eau appliqué à la Seine, Michèle Rousseau, Directeur général de l’Agence de l’Eau Seine-Normandie

L’aménagement des berges et la gestion du risque inondation,Jean-Pierre Gautier, Directeur général du Syndicat Mixte d’Aménagement des Digues du Rhône et de la Mer (SYMADREM)

À la reconquête des milieux naturels

La reconnexion de l’ancien polder d’Erstein sur le Rhin, Marc Lebeau, Ingénieur des travaux publics de l’État, Voies Navigables de France (VNF), Direction Interrégionale de Strasbourg

La restauration écologique sur la Garonne, Sylvie Rocq, Directrice générale des services du Syndicat Mixte d’Etude et d’Aménagement de la Garonne (SMEAG)

La restauration écologique de l’Estuaire de la Seine, Nicolas Mayer-Rossignol, Président du Groupement d’intérêt public Seine-Aval (GIPSA)

L’amélioration des accès maritime du port de Rouen, Régis Soenen, Directeur de l’aménagement territorial et de l’environnement du Grand Port Maritime de Rouen

La charte du Parc Naturel Régional des Boucles de la Seine Normande : un outil pour concilier développement du territoire et restauration des zones humides, Jean-Pierre Morvan, Directeur du Parc Naturel Régional des Boucles de la Seine Normande (PNRBSN)

Les gouvernances spécifiques liées au grand cycle de l’eau

Daniel Marcovitch, Président de l’Association française des Établissements Publics Territoriaux de Bassin (AFEPTB) ; Martine Blondel, Vice-présidente, Département de Seine-Maritime

Avec la participation de :

Jean-Bosco Bazié, Directeur général adjoint de l’ONG Eau Vive

Serge Demers, Directeur de l’Institut des Sciences de la Mer à Rimouski, Président de l’Observatoire Global du Saint-Laurent, Président de la Technopole maritime du Québec

Échanges avec la salle

16H30Conclusion générale :Didier Marie, Président du Département de Seine-Maritime

MeRcReDi 10 octoBRe

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biographies et résumésmardi 9 octobre 2012

9h30 – 12h00 première table ronde : Quelle gouvernance aujourd’hui pour les fleuves ?

En 2012, « la « bonne gouvernance » ne s’exerce plus dans une société verticale hiérarchisée mais dans une société post-moderne horizontale ». Des plans fleuve à Grande Seine 2015 et à Loire 2020, en passant par le fleuve Niger et le Saint-Laurent, cette nouvelle forme de gouvernance peut-elle s’appliquer ?

S’AJuStER À DE NouVELLES FoRMES D’oRGANISAtIoNSoCIALE, éCoNoMIquE Et PoLItIquE

laurence lemouzy, Directrice de la revue Pouvoirs Locaux, Directrice des études de l’Institut Supérieur du Management Public et Politique (ISMaPP) Co-fondatrice de l’Institut Supérieur du Management Public et Politique (ISMaPP), Laurence Lemouzy y préside le Conseil des programmes. Depuis 2010, elle dirige les travaux de la Chaire de la Gouvernance Publique (publications récentes : "Glossaire de la Gouvernance publique", "Ethique et action publique", "Les collaborateurs politiques en Europe"). Elle intervient régulièrement à l'Ecole Nationale d'Administration (ENA) sur l'action publique territoriale et la décentralisation.

Introduction : La gouvernance publique : Une définition délicate et une dualité des usages de la gouvernanceLa gouvernance pour désigner les transformations de l’action publique1/ Le nécessaire passage d’une logique de production à une logique de construction d'action publiqueDe la nécessité moins de « produire des services publics » que de répondre à des problèmes complexes. De la difficulté d’articuler des compétences entre elles en fonction de la nature des problèmes à traiter qui sont difficilement réductibles aux seules catégories administratives. La prise de conscience de l’interconnexion des phénomènes sociaux et donc de la dimension collective de leur solution qui mettent à mal les routines institutionnelles.Le cœur de l’action publique, désormais constitué par le traitement de « problèmes publics ». L’efficacité de l’action administrative réside pour une large part dans la qualité de la coordination des interventions publiques. Quel pilotage possible des politiques publiques et quelle coordination de l’action publique dans un contexte d’interdépendance généralisée.2/ L’impératif de la coordination de l’action publique face au risque de l’impuissance publiqueLe secteur public face à ce que les anglo-saxons appellent des problèmes « indivisibles »Dès lors, distinguer avec clarté ce qui doit relever du niveau central de gouvernement ou au contraire du niveau local constitue une défi irréalisable. Sans doute que la nouvelle étape de la décentralisation devra tenir compte du fait que l’action publique se meut de plus en plus dans des univers sans hiérarchie véritable qui poussent inexorablement vers des formes d’ajustement souples. La question est bien celle de la conciliation de la flexibilité dans l’action et de la

stabilité institutionnelle quand les débordements de l’action publique amènent à penser les relations entre autorités publiques selon des logiques souvent plus fonctionnelles que hiérarchiques. Le secteur public découvre que la capacité à gouverner dépend étroitement de la capacité à s'organiser. C’est bien l’enjeu de la gouvernance publique.

www.idecentralisation.asso.frwww.ismapp.com

LE DRoIt DES GRANDS FLEuVES, uN DéFI PouR uNE APPRoCHE INtéGRée

bernard drobenko, Professeur des Universités - Droit Public, Campus International de la Mer et de l’Environnement Littoral, PRES Lille Nord de France, Université du Littoral Côte d'Opale, Membre du Centre International de Droit Comparé de l’Environnement Limoges

Bernard Drobenko, Professeur des Universités - Droit Public, Campus International de la Mer et de l’Environnement Littoral, PRES Lille Nord de France, Université du Littoral Côte d'Opale, Membre du Centre International de Droit Comparé de l’Environnement Limoges, participe à de nombreux programmes de recherche sur la clarification des compétences institutionnelles dans le domaine de l’environnement, sur le changement climatique, la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre, l’avenir des littoraux et la gouvernance des risques littoraux. Auteur de nombreux articles et ouvrages dans le domaine des droits de l’eau, de l’urbanisme et de l’environnement, il vient de publier, en juin 2012, la deuxième édition de l’ouvrage : “ Le droit de l’eau : une urgence humanitaire ”, aux Editions Johanet.

De nombreux grands fleuves relèvent du droit international. Force est de constater que, nonobstant les évolutions intervenues au cours des décennies écoulées, ce droit est encore manifestement insuffisant. Un cadre renouvelé, s’appuyant sur une démarche intégrée s’impose. C’est au niveau régional que les avancées les plus caractéristiques sont intervenues, bien que des difficultés opérationnelles soient identifiables. L’Europe peut-t-elle constituer le territoire de référence pour une réponse adaptée ? Les avancées intervenues au cours de la dernière décennie semblent le démontrer. Il appartient à nos sociétés de les identifier et d’y répondre de manière efficace. Au-delà de l’apparence des objectifs, les principes et les règles posées doivent être à la hauteur des défis. Dans le cadre d’une approche écosystémique, le droit de l’eau permet de développer une perspective intégrée, notamment dans le cadre de l’aménagement des territoires.

www.univ-littoral.frwww.campusdelamer.fr

CoNStRuIRE uN MéCANISME DE PARtICIPAtIoN DES uSAGERS À LA PRISE DE DéCISIoN DANS LE bASSIN Du FLEuVE NIGER

jean-bosco bazié, Directeur général adjoint de l’ONG Eau Vive

Jean-Bosco Bazié, diplomé en ingénierie de la recherche et de l’exploitation des eaux souterraines et en sociologie du développement est Directeur général

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adjoint de l’ONG Eau Vive en charge des politiques et partenariats. Basé à Ouagadougou au Burkina Faso, il dirige depuis janvier 2007 le Bureau Afrique de la Direction Générale de l’organisation. Il s’occupe particulièrement de la coordination stratégique des programmes d’Eau Vive en Afrique et assure des mandats sous régionaux pour le compte des Etats, d’Organismes de bassins versants du fleuve Niger, du fleuve Sénégal, du fleuve Congo ainsi que pour des organisations régionales tel que la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Il est également Secrétaire général associé au Secrétariat International de l’Eau et coordonne à ce titre la publication du “Livre Bleu” instrument de monitoring citoyen du secteur de l’eau et de l’assainissement.

La participation des citoyens (usagers des ressources naturelles) est une composante essentielle de la gestion intégrée des ressources en eau (GIRE). Sa mise en œuvre n’est cependant pas aisée, notamment dans les bassins de fleuves transfrontaliers. Expérience dans le Bassin du Niger. En 2002, les 9 pays partageant le bassin du fleuve Niger (premier grand fleuve en Afrique de l’Ouest et troisième à l’échelle continentale) ont engagé un processus de Vision partagée qui a conduit à l’élaboration d’un plan d’action de développement durable à l’horizon 2025. Afin d’organiser et de faciliter au mieux la participation des citoyens à la prise de décision, l’Autorité du bassin du Niger a entrepris avec l’appui de ses partenaires, la construction d’un mécanisme de participation et d’implication des acteurs de la base.

Expérience dans le Bassin du fleuve Sénégal. En 2010, l’OMVS (l’organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal) a entrepris l’élaboration d’un SDAGE (schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux). Afin d’informer et impliquer les populations riveraines dans la définition du SDAGE et son appropriation, une stratégie et des activités de communication et de vulgarisation des contenus ont été développées et menées auprès des populations sur les quatre portions nationales du bassin du fleuve en Guinée, au Mali, en Mauritanie et au Sénégal. Quelles leçons apprises de cet exercice et quels défis restent à relever pour une participation efficace des citoyens à la prise de décision ?

www.eau-vive.org

AMéNAGER Et PRotéGER uN éCoSyStèME CARACtéRISé PAR uNE GRAND DIVERSIté éCoLoGIquE, DES CoNDItIoNS CLIMAtIquES ExtRêMES, DES HAbItAtS FRAGILES, uN LARGE bASSIN DE PoPuLAtIoN, DE NoMbREuSES ACtIVItéS SoCIo-éCoNoMIquES : LE SAINt-LAuRENt

serge demers, Directeur de l’Institut des Sciences de la Mer à Rimouski, Président de l’Observatoire Global du Saint-Laurent, Président de la Technopole maritime du Québec

Océanographe biologiste spécialisé en écophysiologie du phytoplancton, détenteur d’un doctorat en biologie marine de l’Université Laval, Serge Demers a dirigé, au cours des trente dernières années, plusieurs missions océanographiques dans l'estuaire et le golfe du Saint-Laurent, dans la baie d'Hudson, en antarctique, dans l'arctique canadien et dans différents milieux océaniques et côtiers dans le monde. Après plus de dix ans comme chercheur au ministère des Pêches et des Océans, il s’est joint à l’Université du Québec à Rimouski où il a contribué activement à la création de

l’Institut des sciences de la mer de Rimouski (ISMER) qu’il dirige depuis 1999. Il a contribué à la mise en place du Centre de recherche sur les biotechnologies marines (CRBM), du Centre interdisciplinaire de développement en cartographie des Océans (CIDCO), d’Innovation Maritime, de la Technopole maritime du Québec (TMQ) et de l’Observatoire Global du Saint-Laurent (OGSL), qu’il préside.

Le Saint-Laurent, le « grand fleuve » canadien, irrigue environ un million de kilomètres carrés. Il est encadré par les hautes-terres Laurentiennes au nord et les Appalaches au sud. Il commence sous forme de voie navigable d’eau douce un peu à l’est de Kingston (Ontario) et forme la frontière avec les États-Unis à Cornwall (Ontario). Le Saint-Laurent, un système physique hydrologiquement complexe à cause du mélange des eaux océaniques avec les apports des rivières, de ses courants, de la présence de glace en hiver, des marées, est au cœur des principaux projets de développement dès le début de l’histoire canadienne. Ceux-ci incluent présentement la pêche commerciale, l’exploration et exploitation pétrolières et gazières, le transport et navigation maritimes, l’aquaculture entre autres. En 1972, un Groupe de travail Canada-Québec sur le fleuve Saint-Laurent reçoit le mandat de faire un portrait de la situation du fleuve. Il est constaté alors que les usages récréatifs autant que les usages fauniques et commerciaux sont restreints par la pollution des eaux. C’est le début du « Plan d’action Saint-Laurent », une initiative Canada-Québec, qui a réussi à rallier tous les intervenants et les utilisateurs pour que le fleuve soit maintenant beaucoup plus sain qu’au cours de la première moitié du 20e siècle. Les concentrations de contaminants toxiques ont diminué et certaines populations animales tel le fou de Bassan, sur le point de disparaître au cours des années 60, se sont rétablies. Dans certains secteurs, l’eau est suffisamment sûre pour la baignade et les poissons d’eau douce sont généralement propres à la consommation, malgré que la biodiversité du fleuve demeure touchée par la perte d’habitat et d’autres perturbations humaines, ainsi que par l’invasion d’espèces étrangères et envahissantes. Certaines espèces complètement disparues de ses eaux, comme le Bar rayé, sont maintenant réintroduites et se portent relativement bien. Ces problèmes sont au cœur des études universitaires au Québec et de plusieurs organismes gouvernementaux ou non, pour une gestion durable de l’écosystème global du Saint-Laurent. La mise en place d’un programme d’une telle envergure a nécessité plusieurs actions :1) établir un bilan de l’état de l’environnement du Saint-Laurent ;2) s’attaquer aux problèmes les plus urgents (pollution industrielle), en ciblant principalement une réduction marquée des rejets liquides toxiques des industries les plus polluantes le long du Saint-Laurent et de ses tributaires ; 3) élaborer et mettre en application des plans de rétablissement pour les espèces menacées ;4) amener les gouvernements à créer des parcs hydrologiques-côtiers, dédiés à la protection, à la recherche et à l’enseignement.

Sans l’aide des acteurs du milieu scientifique, il aurait été impossible d’agir efficacement en faveur de l'assainissement des eaux du Saint-Laurent. Ainsi, les partenaires du plan d’action Saint-Laurent avaient le mandat de catalyser les efforts scientifiques et techniques et voir à :1) servir de plaque tournante pour la recherche et la gestion du volet scientifique du plan d’action;2) catalyser l'expertise et les compétences des différents partenaires (nationaux et internationaux) en établissant un réseau avec les secteurs industriels, universitaires, privés et gouvernementaux susceptibles de collaborer au plan d'action ; 3) instaurer tout le volet consacré au développement

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technologique et les projets liés aux apports de toxiques; 4) analyser les écosystèmes et à produire un rapport sur l’état de l’environnement du Saint-Laurent;5) assurer un suivi des paramètres environnementaux par la mise en place d’un réseau d’observation ;6) acquérir une expertise dans la gestion des grands fleuves ;7) établir des liens académiques entre les différentes universités et les différents paliers de gouvernements afin de développer un programme de recherche permettant de comprendre les écosystèmes fluviaux.Le plan d’action s’est réalisé à travers l’élaboration d’un important programme de recherche qui incluait un volet de formation de personnel hautement qualifié touchant les différents aspects de l’éco toxicologie, de la chimie environnementale et de l’écologie des écosystèmes fluviaux. Le programme de recherche a tenu compte des aspects physiques (géomorphologie et topographie, hydrologie et hydrodynamique, sédimentologie), des aspects biologiques (faune, flore, habitats, biodiversité), des aspects socio-économiques (activités humaines, activités récréatives, tourisme et villégiature, agriculture, approvisionnement en eau, industries, pêche commerciale, transport maritime, infrastructures et équipements, population et occupation du territoire), des liens entre les composantes du milieu (contamination, mécanismes d'interaction, polluants et sources) et finalement un aspect touchant les actions et les interventions (programmes et mesures, technologies environnementales, incluant les biotechnologies, programmes de monitorage, incluant les outils d’observation). Les données recueillis par ces organisations sont maintenant accessibles de façon transparente grâce à l’Observatoire global du Saint-Laurent.

www.ismer.cawww.uqar.cawww.tmq.ca

DéVELoPPER LA VALLéE DE LA SEINE, DE PARIS À LA MER, EN S’APPuyANt SuR LA RICHESSE Du tERRItoIRE : PARIS SEINE NoRMANDIE CoMMISSARIAt GéNéRAL PouR LE DéVELoPPEMENt DE LA VALLéE DE LA SEINE

Pour poursuivre l’émergence du projet « Seine Métropole » de l’équipe d’architectes d’Antoine Grumbach, pour faire du Havre « le port du Grand Paris » et pour désenclaver le bassin de la Seine grâce à une nouvelle ligne ferroviaire, antoine rufenacht a été nommé, le 21 mai 2011, Commissaire général pour le développement de la vallée de la Seine.

La question du développement de la vallée de la Seine porte l’ambition de relancer l’économie maritime et portuaire en en faisant un des atouts du Grand Paris de demain. Ce projet constitue le plus grand défi d’aménagement du territoire que la France se soit lancée depuis des décennies. Si ce dossier met en lumière certaines contradictions lourdes auxquelles ce territoire est confronté (désindustrialisation, défense de l’environnement, protection contre le risque technologique et impératifs d’une activité économique) et s’il pose, dans le contexte de crise économique profonde, la question de la disponibilité des importants moyens qu’un tel projet requiert, il est indéniable que la vallée de la Seine constitue un atout de premier ordre et qu’il est essentiel qu’il soit exploité de façon partagée par l’ensemble des acteurs concernés. C’est à la gestion d’un intérêt commun que tous les acteurs doivent s’atteler.

FAIRE VIVRE uNE StRAtéGIE Et uN PRoGRAMME D’ACtIoNS oPéRAtIoNNELS PouR LA VALLéE DE LA SEINE, ENtRE GIVERNy Et LA MER : GRANDE SEINE 2015

david lamiray, Conseiller général chargé de la valorisation de l’Axe Seine, Département de Seine-Maritime

Conseiller général chargé de la valorisation de l’Axe Seine au Département de Seine-Maritime, David Lamiray est maire de Maromme et Vice-président de la Communauté d’agglomération Rouen Elbeuf Austreberthe, en charge des transports.

Depuis 2007, le Département de Seine-Maritime pilote Grande Seine 2015, démarche concertée et collaborative de projets le long de la vallée de la Seine, autour de cinq enjeux : préserver et restaurer les éléments naturels du territoire ; agir pour le développement économique durable ; protéger les personnes et les biens ; valoriser les atouts environnementaux et paysagers dans les projets de territoire ; maîtriser le foncier pour le développement des projets en bordure de Seine. La réflexion menée avec les partenaires a permis la réalisation, en 2009, du Schéma Seine-Aval (150 actions planifiées, estimées à 400 millions d’euros), qui témoigne de la mobilisation des acteurs de la vallée de la Seine (Région Haute-Normandie, départements de l’Eure et la Seine-Maritime, agglomérations, communautés de communes, communes, Grand Port Maritime de Rouen, entreprises…). Depuis la signature du Pacte Grande Seine 2015, le 2 avril 2010, le défi du département et de ses partenaires consiste à poursuivre la construction d’une stratégie et d’un programme d’actions opérationnel et l’animation d’un réseau social de la Seine (participation aux travaux d’étude et de suivi des projets, partage des retours d’expérience et des savoirs faire, groupes de travail, portail internet de ressources et de veille, échanges et partenariats extérieurs, organisation de colloques …). Pour l’aménagement du fleuve et le « mieux vivre ensemble » de ses usagers, les partenaires sollicitent aujourd’hui unanimement la prolongation de ce travail fructueux, cohérent et intégrateur au niveau de la Seine.

www.grandeseine2015.fr

MEttRE EN PLACE uNE DéMARCHE CoNCERtéE SuR LE DEVENIR Du tERRItoIRE LIGéRIEN : LoIRE 2020

jean-pierre le scornet, Président de la Commission aménagement du territoire et environnement de la Région Pays de la Loire et christophe dougé, Conseiller régional, chargé de la délégation sur la Loire de la Région Pays de la Loire

Jean-Pierre Le Scornet, ancien journaliste au Télégramme de Brest, est Vice-président de la Région des Pays de la Loire et Adjoint au maire de Mayenne. Il préside la Commission de l’aménagement du territoire et de l’environnement de la Région. Christophe Dougé, qui a fait de la protection de l’environnement, de l’eau et des rivières sa priorité, est Conseiller régional, membre de la Commission de l’aménagement du territoire et de l’environnement de la Région Pays de la Loire et élu délégué à la Loire de la Région. Il préside le Conservatoire régional des rives de la Loire et de ses affluents (CORELA).

Soucieuse de jouer son rôle de collectivité actrice des choix d’aménagement et de développement

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durable de la Loire, la Région des Pays de la Loire a affirmé à diverses reprises sa volonté de contribuer au déploiement d’une vision globale et partagée des enjeux et des priorités pour le devenir du territoire ligérien. Cette volonté s’est notamment exprimée dans l’Agenda 21 régional voté en 2009 puis dans le projet politique régional en 2010. Ce sujet transversal, traité au sein de la Commission aménagement du territoire et environnement présidée par Jean-Pierre Le Scornet a donné lieu à la création d’une délégation sur la Loire confiée à Christophe Dougé. La Région des Pays de la Loire, au travers de ses politiques publiques, mène diverses initiatives impactant l’aménagement et le développement de l’axe ligérien et accompagne comme partenaire certains acteurs (collectivités locales, PNR Loire Anjou Touraine, Grand Port Maritime, GIP Loire Estuaire, Mission Val de Loire, CORELA, etc…). Aujourd’hui convaincue que la Loire est au cœur de l’identité régionale, la Région initie un processus de concertation des acteurs investis sur ce territoire dans le but de définir un programme d’actions pour la Loire.Le Conseil régional souhaite ainsi poursuivre son expérience de démarches de concertation plusieurs fois mises en œuvre. La démarche régionale des Assises de la Loire et de l’estuaire porte également l’objectif de définir une ambition commune aux acteurs ligériens à un horizon de moyen terme.En cela, elle est également à relier avec la démarche prospective amorcée en 2011 par le Conseil régional. Ces Assises régionales de la Loire et de l’estuaire résultent d’une triple ambition : 1. Faire émerger une vision commune sur l’avenir de la Loire, afin d’éclairer pour la décennie à venir la voie sur laquelle l’ensemble des parties prenantes souhaite s’engager. Les Assises régionales de la Loire et de l’estuaire doivent ainsi permettre de croiser les différents enjeux pour proposer des solutions adaptées et ainsi forger un horizon commun, cohérent et respectueux des différentes dimensions du développement durable sur le périmètre ligérien. 2. Fédérer et mobiliser les acteurs, dans une quête de meilleures connaissance et reconnaissance mutuelles, de valorisation de leurs actions respectives sur le périmètre ligérien et de mise en commun de l’expertise de chacun au service d’une réflexion puis d’une action collectives. 3. Nourrir l’action, tant celle de la Région que des autres parties prenantes, dans de multiples domaines par le croisement des propositions et des projets et la définition du rôle et de la place de chacun dans l’action publique autour de la Loire. Pour la Région, il s’agit ainsi de se questionner sur son rôle actuel, sur la place qu’elle pourrait occuper désormais et sur les actions qu’elle pourrait impulser, piloter ou soutenir dans le cadre de ce projet d’actions concerté en faveur de la Loire et de l’estuaire.

www.paysdelaloire.fr

14h00 – 16h30 deuxième table ronde : comment se réapproprier le fleuve, lieu de mémoire ?

LE FLEuVE MotEuR Du RENouVEAu DES tERRItoIRES, PouR RéINVENtER Et RECoNquéRIR DES LIEux À VIVRE

La maison du fleuve Rhône, stéphanie beauchêne, Ethnologue, Directrice de la maison du fleuve Rhône.

Docteur en Sciences humaines et sociales (Université Lumière Lyon 2), Stéphanie Beauchêne dirige la Maison

du fleuve Rhône depuis janvier 2011. Salariée de la Maison du fleuve Rhône depuis 2001, elle a consacré un certain nombre de recherche et d’étude sur le Rhône soit dans le cadre de recherche universitaire ou d’études menées par la Maison du fleuve Rhône. Ses travaux de recherche et d’études ont principalement porté sur le fleuve dans la structuration urbaine et territoriale.

Si la question de la réappropriation du fleuve se pose aujourd’hui, cela veut bien dire qu’il y a eu un temps soit d’oubli soit d’effacement du rôle des fleuves dans la vie des territoires et des habitants.Dans la longue histoire des relations qu’entretiennent les hommes avec leur environnement, on assiste aujourd’hui à une (ré) interprétation – « c’est-à-dire effort pour rendre à nouveau vivant » 1. – des liens qui unissent les sociétés avec leur environnement fluvial 2. En conséquence, les discours produits s’énoncent sur le mode de l’appropriation et/ou (ré) appropriation des fleuves, rivières et cours d’eau, ainsi que de leurs espaces connexes (berges, rives, zones humides, balmes). Ces discours sont prolongés d’actes probants quant à la réactivation de la scène fluviale à diverses échelles et selon différentes modalités :- Actes législatifs en matière de gestion de la ressource en eau 3.- Programmes de suivi, protection et réhabilitation de l’environnement- Engagements des collectivités territoriales- Opérations de types patrimoniales, culturelles ou touristiques de valorisation des sites fluviaux- Aménagements urbains des fronts de fleuves

Le fleuve Rhône a connu de profonds bouleversements depuis la mise en chantier de son aménagement. Aujourd’hui, le Rhône aménagé est aussi équipé par des infrastructures d’aménités urbaines de loisirs, de tourisme et de découverte patrimoniale et culturelle. La réappropriation tant souhaitée est aujourd’hui en marche.

Les nouvelles fonctions sociales assignées au fleuve se donnent à voir au travers des programmes urbains de réhabilitation des rives, des programmes de gestion des sites naturels, des projets touristiques, de loisirs ou de sports qui se développement à ses côtés ou sur son domaine. Aujourd’hui, les fleuves engendrent une dynamique territoriale qui prend la forme d’une valorisation touristique, culturelle et économique.

Micoud A., « Les balbutiements du génie écologique » in Nature en ville, Les Annales de la Recherche Urbaine, n°74 – mars 1997. L’utilisation du terme fleuve désignera le Rhône qui est le support de la réflexion engagée même si le phénomène que nous analysons ne le concerne pas uniquement. Pour preuve, le colloque organisé il y a peu à Paris, intitulé « La reconquête des berges de la Seine en Ile de France », 22 octobre 2003. Législation française : la loi du 16 décembre 1964, pose le principe de pollueur-payeur et crée les Agences de l’eau ; la loi du 3 janvier 1992, institue l’eau comme un élément du patrimoine commun de la Nation et fixe l’objectif d’une gestion équilibrée. La législation européenne : la Directive Cadre sur l’Eau (DCE) – Directive 2000/60/CE, postule que « l’eau n’est pas un bien marchand comme les autres, mais un patrimoine qu’il faut protéger, défendre et traiter comme tel ».

www.maisondufleuverhone.org

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LE PAySAGE, SouRCE D’AttRACtIVIté Du FLEuVE

Autour des rives de la Garonne à bordeaux, michel desvigne, Paysagiste, Grand Prix de l’urbanisme 2011

Michel Desvigne est un architecte paysagiste internationalement renommé pour son travail rigoureux et contemporain. Ses projets s’échelonnent de l’aménagement de jardins et places publics à celui de territoires urbains ou régionaux. Actuellement, son activité se partage entre différents pays européens, mais aussi aux États-Unis, en Asie et au Moyen-Orient. Il collabore régulièrement avec des architectes de renom tels que Sir Norman Foster, Herzog & de Meuron, Rem Koolhaas, Renzo Piano, Jean Nouvel, Richard Rogers. Parmi ses réalisations, on mentionnera notamment le Dallas Center for the Performing Arts ; le parc Draî Eechelen à Luxembourg, un plan de développement urbain et paysager à Burgos ; la place centrale d’Almere aux Pays-Bas ; le jardin de préfiguration de l’Ile Seguin ; le plan d’aménagement de Bordeaux rive droite ainsi que les réalisations concernant la Keio University de Tokyo. Michel Desvigne a remporté en tant que paysagiste mandataire, la consultation lancée pour l’élaboration d’une stratégie de mise en œuvre et de développement du cluster Paris-Saclay (7700 ha), la maitrise d'œuvre paysagère et urbaine pour l'aménagement d'Euralens (1200 ha), ainsi que celle du Vieux-Port à Marseille. Les recherches et réalisations de Michel Desvigne ont fait l’objet de nombreuses publications, expositions nationales et internationales.Il a enseigné dans plusieurs universités d'architecture à travers le monde. Il est intervenu en tant que professeur invité à l’Université de Harvard. Depuis 2000, il enseigne à l’Accademia Svizzeria de Mendrisio, au Tessin. Michel Desvigne a été récompensé en 2011 du Grand Prix de l’Urbanisme. Il est Chevalier des Arts et Lettres depuis 2003. En 2000, il a reçu la Médaille de l’Académie d’Architecture.

La rive droite de la Garonne est en transformation. Depuis longtemps, activités portuaires et industrielles se sont déplacées, offrant l’opportunité de créer un lien majeur pour Bordeaux : un très vaste parc en centre-ville, faisant face à la façade historique de la rive gauche et ses récentes promenades jardinées. Le projet prévoit un processus très pragmatique de substitutions progressives : suivant les opportunités, chaque surface vacante est immédiatement plantée. La matière paysagère proposée est ainsi constituée d’une accumulation de boisements qui, nécessairement, porteront la trace du temps. Comme toute mutation urbaine, cette transformation durera plusieurs dizaines d’années. Sur une telle durée, le paysage se transforme par strates. Chaque couche est nouvelle et transforme la précédente. Le parc est une sorte de nature intermédiaire qui accompagne les mutations, donnant progressivement de la qualité aux lieux afin d’accueillir les nouveaux quartiers. L’enjeu, au-delà de la requalification du territoire, est bien celui de la création de nouveaux quartiers. Là encore, nous imaginons qu’un paysage spécifique, singulier, peut puissamment déterminer la forme et le caractère de quartiers. Bien au-delà de la caution verte apportée à certains « éco-quartiers » de complaisance, le paysage comme amplification de la géographie, comme espace public, enracine les bâtiments dans un site et son histoire, leur donnant ainsi justesse et sens.

Le Val de Loire, isabelle longuet, Directrice de la Mission Val de LoireDepuis le mois de septembre 2010, Isabelle Longuet remplace à la tête de la Mission Val de Loire, Dominique Tremblay, qui en a assuré la direction depuis sa création,

et qui a cessé ses activités professionnelles en juin dernier. Isabelle Longuet était auparavant chargée du suivi de la Convention du patrimoine mondial (UNESCO) au niveau national, au sein du ministère de la culture et de la communication ; elle était également responsable de la Convention France-UNESCO pour le patrimoine, accord de partenariat destiné à mobiliser les savoir-faire français au service d'actions de sauvegarde et de valorisation du patrimoine architectural, urbain et paysager, dans d'autre pays du monde.

La Mission Val de Loire est la structure interrégionale portée par les régions Centre et Pays de la Loire, en charge de la coordination de l'inscription sur la Liste du patrimoine mondial de l'UNESCO pour le Val de Loire. Depuis le mois de juin, elle est présidée par Jacques Auxiette, président de la région Pays de la Loire. C’est en 2000, avec son inscription sur la Liste du patrimoine mondial, que le paysage du Val de Loire est posé comme un objet majeur. Cette inscription, projetée dans le cadre du premier Plan Loire grandeur nature et appuyée sur le PNR qui venait d’être créé, confirmait la volonté d’une approche globale de la vallée fluviale comme paysage, comme patrimoine à préserver et revalorisant le fleuve. Le paysage ligérien a connu des mutations à travers l’histoire, sous l’effet des évolutions économiques. Aujourd’hui il est un support de développement comme espace de loisirs et de délectation, objet touristique, réserve de biodiversité et support de mémoire. Se posent les questions de la conciliation de ces différentes fonctions, et de la mise en valeur d’un patrimoine fondé sur des bases géo-historiques scientifiques en même temps que tenant compte des représentations des habitants.

www.valdeloire.org

LE FLEuVE, LIEu DE CRéAtIoN Et D’ANIMAtIoNS

Le Festival Normandie Impressionniste, jérôme clément, Commissaire général de Normandie Impressionniste

Personnalité du monde de la culture et des médias, également écrivain, Jérôme Clément a dirigé le Centre national de la cinématographie, puis la chaîne de télévision franco-allemande ARTE depuis sa création. Il est actuellement Président de la société de ventes publiques volontaires PIASA S.A. et Administrateur de plusieurs entreprises à caractère culturel comme le Musée d’Orsay, l’Ecole nationale supérieure des métiers de l’image et du son, la Femis, et préside le conseil d’administration du Théâtre du Châtelet.

L’impressionnisme au fil de la Seine, jean-françois derQuer, Directeur d’Eure Tourisme

En début de carrière professionnelle, 15 ans, travailleur social en France et en Afrique de l’Ouest. Au milieu, action dans une Organisation Non Gouvernementale d’Aide au Développement française. Depuis plus 15 ans dans le tourisme après un Master en Développement Territorial. Dans ce secteur : Directeur de l’Office de Tourisme de Lisieux et du Pays d’Auge (1995-2002), Directeur du Comité Départemental du Tourisme de la Meuse (Lorraine de 2002 à 2011), Directeur d’Eure Tourisme depuis octobre 2011. Auteur du nouveau Plan d’actions pour le développement de l’économie touristique du département de l’Eure qui porte le nouveau positionnement touristique territorial en particulier en mettant en valeur les ressources autour de l’eau (Seine/Eure/eau). En coordination avec

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la CCI de l’Eure, Eure Tourisme et Eure Expansion ont reçu mission d’établir un projet de développement touristique le long de la Seine. Outre les actions visant à l’installation de prestations privées, projet de déploiement de « L’Impressionnisme au fil de la Seine » en coopération avec les départements concernés, complémentaire à l’action des régions d’Ile de France et de Normandie.

Eure Tourisme travaille à la valorisation de l’axe Seine avec la Chambre de commerce et d’industrie de l’Eure et en particulier sur « L’impressionnisme au fil de la Seine » avec différents prestataires et institutionnels dont des représentants de Seine-Maritime. Il s’agit de démontrer comment l’axe a servi de fil conducteur aux artistes qui se sont installés le long du fleuve avec une mise en perspective des mutations des modes de vie, des outils de transport, des moyens pour peindre,… Sur ce parcours, des sites, des prestations ont été développés jusqu’à l’estuaire (Auvers, Giverny, Rouen,…). Des opérateurs assurent des visites (Croisières, visites guidées Impressionnistes, Vélo Routes Voies Vertes le long de la Seine, …) ou des services (les Escales, les guinguettes, …). L’Eure en partenariat avec des partenaires territoriaux et les autres départements entend assurer des liens vers ces sites en émaillant une offre démonstratrice le long de la Seine pour contribuer à faire de la Seine une Destination touristique. La réappropriation se fait non sur une série de prestations mais sur une approche globale des espaces, alimentés de prestations et services dans une continuité ouvrant à une Destination pouvant être PERCUE et VECUE comme touristique et permettant un développement d’activités économiques et de cohérences d’actions. L’impressionnisme au fil de la Seine. Expression d’un siècle en bouleversement, l’Impressionnisme prend racine au cours du Second Empire dans un pays en mutation. On découvre la vapeur, l’électricité. L’expansion du transport ferroviaire (voies et matériels), permet de multiples déplacements. Les Parisiens rêvent de partie de campagne accessible à partir des gares. Ils s’adonnent aux déjeuners sur l’herbe. En 1841, l’américain John Rand invente la peinture en tube. Vers 1857 est créé le chevalet portatif. Autant de création qui permettent une autre peinture, celle de « l’école de la nature ». C’est essentiellement le parcours de la Seine en région parisienne et en Normandie que les Impressionnistes ont représenté. L’Impressionnisme s’attache aux rivages et aux paysages de la Seine. Il suit les méandres du fleuve. Après la Commune (1871) le groupe d’artistes qui se revendiquent du mouvement se disperse, s’éloigne de Paris. Les années passent, rencontrant parfois des difficultés à couvrir leurs frais ou privilégiant des lieux où se marient air, eau et arbres, les Impressionnistes poursuivent leur chemin au fil de la Seine. Certains quittent l’Ile-de-France, quelques-uns rejoignent Vernon. Monet, à lui seul, résume ce voyage. Après un passage à Vétheuil, il quitte l’Ile-de-France et rejoint Giverny. Le chemin de fer va accompagner le mouvement. Monet, comme ses congénères, peint au long de la Seine jusqu’à son estuaire. Les bords de Seine, les côtes de la Manche, desservis à partir de la gare Saint Lazare ou du Nord attirent les Impressionnistes. De cette épopée restent de nombreuses œuvres, des lieux d’interprétation, des services qui peuvent constituer un tout « au fil de la Seine ».

www.eure-tourisme.fr

Le futur musée de la Seine normande à Caudebec-en-Caux, daniel delaune, Vice-Président de la Communauté de communes Caux Vallée de Seine (CVS) et marie landron, Responsable des projets « Musées et patrimoine » de la Communauté de communes Caux Vallée de Seine (CVS)

daniel delaune est élu depuis 1989, il a été en 2001 Vice-Président de la Communauté de communes de Port Jérôme, en charge des enseignements artistiques du territoire, et depuis 2008 Vice-Président de la Communauté de communes Caux Vallée de Seine. Professeur de sciences naturelles à la retraite, il est très attaché à l’histoire de son territoire dont il a connu les évolutions marquantes telles que la disparition du mascaret ou la construction des ponts. Il est d’autant plus sensible à la question de l’aménagement du fleuve qu’il a, par sa formation initiale, une approche pluridisciplinaire de la Basse-Seine dans ses aspects tant culturels, que naturels et de développement.

marie landron est attachée de conservation du patrimoine en charge du projet « MuséoSeine ». Historienne de formation, elle s’est plus spécifiquement penchée sur les problématiques liées au développement culturel en milieu rural, levier de développement global, et sur les passerelles à mettre en place entre valorisation du patrimoine et projets artistiques et culturels. De plus, la question du patrimoine immatériel et de la mémoire orale a pour elle toute sa place dans les musées de territoire.

Le musée de la marine de Seine passe le relais à un nouvel équipement : Muséoseine dont l’ouverture est prévue pour 2014. Ce projet, au-delà de présenter une riche collection d’objets liés à la Basse-Seine, a pour objectif de raconter des histoires des gens du fleuve, hier, aujourd’hui et demain, de raconter l’histoire des paysages et surtout d’ancrer le musée dans son territoire : celui de la Seine normande. Afin de rapprocher les habitants de ce territoire au musée, une politique d’animations sera mise en place. Elle a pour objectif de développer les animations et installations « hors les murs », sur les sites emblématiques du territoire afin de prolonger la visite du musée. Sur le fleuve, d’autres évènements sont projetés tels que l’organisation de régates.

www.cauxseine.fr

Le potentiel touristique de la Vallée de la Seine, vincent peilleron, Cabinet bande à partVincent Peilleron est directeur associé de l’Agence Bande à Part. Autodidacte, il a commencé par travailler au sein de radios privées avant de se tourner vers la publicité et d’intégrer l’agence Providence en tant que concepteur rédacteur. Il devient ensuite directeur de création de l’agence Amazonie puis décide d’exercer en indépendant pour de nombreuses agences et clients en direct. En 2004, afin d’accompagner le développement de ses clients, il crée Bande à Part, agence conseil spécialisée en marketing touristique et territorial. L’agence compte déjà de nombreuses expériences de travail aux côtés de l’Agence de développement touristique du Puy-de-Dôme, Calvados Tourisme, le Comité Régional de développement touristique d’Auvergne, les Conseils Généraux des Hautes-Alpes, du Lot, de la Nièvre, la Route des vins de Provence, ou encore Vulcania. L’équipe est spécialisée dans la définition d’identités touristiques (positionnements et codes de marque), dans la production de contenus (sites Internet, newsletters, magazines, brochures, films, radios) et dans l’animation de l’offre par des opérations marketings.

Vincent Peilleron est actuellement missionné pour définir le positionnement touristique du Département de Seine-Maritime et sa déclinaison par destination. À ce titre, il a analysé le potentiel touristique de la Vallée de la Seine. Ce territoire a tout pour être une destination touristique en phase avec les nouvelles attentes des clientèles : nature, patrimoine exceptionnel, activités de pleine nature variées et accessibles, terroir savoureux...

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Pourtant, malgré ces atouts et le travail de structuration et d'animation engagés, il reste encore de nombreux défis à relever pour que ce territoire exprime tout son potentiel.

www.bandeapart.fr

mercredi 10 octobre 20129h00 – 11h00 troisième table ronde : Quels usages du fleuve pour un développement économiQue durable ?

Comment appréhender les évolutions possibles de ses usages au bénéfice du développement économique des territoires de la Vallée de la Seine, de Paris à la mer ?LoGIStIquE, SEINE GAtEwAy®, ENJEux Et PERSPECtIVES Du CoRRIDoR SEINE

yann alix, Délégué général de la Fondation SEFACIL, logistique, portuaire, maritime

Depuis novembre 2010, le Dr. Yann Alix occupe le poste de Délégué Général de la Fondation SEFACIL, pôle mondial de recherche en prospective stratégique maritime, portuaire et logistique. Au cours des 4 dernières années, Yann Alix fut le directeur de l’IPER (Institut Portuaire d’Enseignement et de Recherche). Il fut également professeur invité au Transportation College de la Dalian Maritime University en Chine, à la Caribbean Maritime Institute (Kingston – Jamaïque) ainsi que chercheur associé pour le compte du groupe Logistel au Portugal. Yann Alix a collaboré avec la cellule de coopération internationale du Port autonome du Havre sur plus de 40 projets de formation dans les secteurs logistique et portuaire en Afrique de l’Ouest et du Centre.

Titulaire d’un PhD de Concordia University et d’un doctorat en géographie des transports de l’Université de Caen en France, Yann Alix a commencé sa carrière comme consultant pour Innovation maritime à Rimouski, menant des activités de recherches appliquées pour les autorités portuaires, les armements et les ministères du Québec et du Canada. Le professeur Alix a présenté plus de 80 conférences internationales. Sa dernière production est un ouvrage collectif qu’il a initié et supervisé sur les Corridors de transport.

Pourquoi se fédérer autour du Seine Gateway ? - Globalisation des marchés et mondialisation des circulations logistiques ; - Fixation des services et des valeurs Vs volatilité stratégique des « faiseurs de corridors de flux internationaux » ; - Nouvelles concurrences et reconsidération du rôle de l’autorité portuaire ; - La pérennisation d’une attractivité territoriale ne passe pas seulement par la construction d’infrastructures…

Le concept du Gateway ou la démonstration par l’exemple Un Gateway : une porte sur un corridor… Le port comme pivot fort et structurant entre flux maritimes et flux terrestres – La plupart des grands ports revendiquent le statut très convoité de porte d’entrée continentale… ! Un Gateway : un projet politique… Une gouvernance articulée sur une ambition collective partagée au plus haut niveau de l’État (ou même d’un groupe d’État) – Exemple Namibien et du port de Walvis Bay et celui de l’initiative nationale au Canada Un Gateway : une construction infrastructurelle planifiée…

Un programme cohérent sur le long terme pour un déploiement structurant d’infrastructures et superstructures – Exemple du Yang Tse et du port de Shanghai jusqu’à Yuhan et Chongqing Un Gateway : … impliquant les acteurs/opérateurs/investisseurs privés… Un pragmatisme où le flux attire le flux (des opportunités de consolidation aux rentes de la massification) - Exemple de l’Alameda Corridor et du Twin Ports Gateway à LA-LBUn Gateway : des innovations stratégiques…Des chaînes logistiques intégrées constituant des corridors de flux structurés par des services innovants et compétitifs - Exemple Anversois avec le lien de Chongqing Un Gateway : une communication et des services…Un marketing et des produits sur mesure pour accompagner la co-construction de solutions de services fixatrices d’investissements et de flux. L’enjeu de la maîtrise de ses territoires et des informations stratégiques. Exemple de l’HIDC Rotterdamois Un Gateway : pas UNE mais bien DES gouvernances…

Une stratification complexe à l’échelle publique pour une concrétisation opérationnelle pragmatique à l’échelle privée ! Exemple du Ministre de la Gateway de l’Ouest canadien comme grand ordonnateur stratégique et des multiples sous-couches provinciales/locales pour concrétiser le Grand Projet en réalisations (avec l’investisseur privé comme pompe financière des opérations). En conclusion :Ne jamais perdre de vue que ce sont les forces du marché qui font et défont les Gateway et les corridors avec un poids décisionnel considérable des opérateurs privés (lignes régulières, opérateurs globaux de terminaux, prestataires logistiques, transitaires, etc.)… D’où la nécessité d’inscrire le Seine Gateway comme un des éléments essentiels du « Redressement productif » de la France qui doit reconstruire une compétitivité nationale basée sur l’innovation des services… à la marchandise et à la logistique !Décloisonner la structuration des services de transport en filières.Innover en concertation avec les besoins exprimés par les chargeurs et les organisateurs de transport Légitimer Haropa comme chef d’orchestre d’une innovation commerciale sur mesure à l’écoute et l’attention des investisseurs industriels et leurs besoins logistiques. Mettre en place une gouvernance d’envergure ministérielle avec l’implication très étroite des représentations professionnelles dans une vision stratégique à moyen/long termes.

www.sefacil.com

juliette duszynski, Chef de projets à l’Agence d’urbanisme de la région du Havre et de l’Estuaire de la Seine (AURH) Juliette Duszynski est actuellement chef de projets Economie à l’Agence d’urbanisme de la région du Havre et de l’Estuaire de la Seine, en charge des sujets économiques, logistiques et portuaires. Depuis 2010, elle apporte sa vision économique et spatiale au projet « Grand Paris - Vallée de Seine », notamment en portant une approche de Gateway comme stratégie de développement territorial et économique pour la vallée de Seine (« Seine Gateway »). Titulaire d’une maitrise de géographie (Université des Sciences et Technologies de Lille 1) complétée par une formation d’urbaniste (DESS « Ville et Projets » à l’Institut d’aménagement et d’urbanisme de Lille), Juliette Duszynski a d’abord travaillé au sein de l’équipe développement économique de l’Agence de Développement et d’Urbanisme de Lille Métropole (2000-2001) sur le processus de métropolisation et les dossiers liés à l’économie dans

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les documents de planification. Elle a ensuite rejoint un bureau d’études lillois avant de poursuivre en 2002 son parcours professionnel au Havre, à l’AURH. Ses 10 ans d’expérience à l’AURH lui ont permis de conforter sa connaissance des sujets économiques (ex : zones d’activités, logistique, marché immobilier, emploi,…) dans différentes échelles d’analyse territoriale (et dans différentes échelles de temporalité). Juliette Duszynski a développé une expertise sur les dimensions portuaires, maritimes et logistiques, qu’elle met depuis quelques mois en pratique dans un projet européen INTERREG IV B - Europe du Nord-Ouest.

Seine Gateway®. Les Gateway : Les ensembles formés par les ports, leurs hinterlands et leurs foreland fonctionnent comme des circuits de flux massifiés, interdépendants et mis en relation par des systèmes d'intelligence partagés. C'est ce que l'on appelle un Gateway. Les Gateways étendus : Dans une approche plus complète, le rôle du Gateway dépasse largement les composantes portuaires, les infrastructures de transport et les activités logistiques. Au-delà de sa fonction de passerelle, il permet de relier le développement et l’ensemble des composantes associées à l’aménagement du territoire. C’est donc un outil partagé par nature. Dans ce grand mécano doté de plusieurs dimensions et échelles à intégrer, le Gateway joue un rôle de moteur fédérant, animant et stimulant la dynamique économique, sociétale et environnementale au service d’une ambition territoriale.Application à la vallée de Seine : L’ensemble formé par Paris ville-monde, la vallée intense de la Seine, les territoires la bordant et le débouché maritime offert par Le Havre et Rouen, (l’estuaire de la Seine) le littoral normand, le tout magnifiquement placé à l’Ouest de l’Europe, dispose des éléments constitutifs d’un Gateway. Celui-ci reposera sur une unité de territoire, conférée par la Ligne Nouvelle Paris Normandie, qui en sera même l’acte fondateur, mais également sur un cocktail exceptionnel, au niveau mondial, d’espaces de production, de qualités urbaines, agricoles, d’espaces naturels, de patrimoine, d’établissements culturels, d’enseignement et de recherche, de climat et d’attractivité, dont le tourisme n’est pas la moindre. Comme pour le Gateway de la Tamise, le Seine Gateway® inclut aussi une ville-monde, qui doit envisager, sur un territoire étendu, des rééquilibrages, en particulier sur le tertiaire les services, l’enseignement supérieur et la recherche, la meilleure répartition des emplois et des habitats, qui sont les questions cruciales du développement de la région parisienne.Le lien avec le projet européen Weastflows (INTERREG IV B – Europe du Nord-Ouest) : L’objectif général du projet est de renforcer le développement de la « Connectivité Durable sur un axe « vert » Est-Ouest en Europe », donc : d’améliorer l’utilisation des infrastructures en transport durable et des infrastructures sous utilisées (infrastructures tous modes, toutes marchandises). C’est une opportunité pour la Normandie d’être inscrite dans le schéma fret européen, de se mettre dans une position pivot connectée aux grands corridors de transports européens. Seine Gateway® apparait comme la pièce centrale de ce réseau en cours de création.

www.aurh.asso.frwww.weastflows.eu

Confluence Seine oise, francis tocQué, membre fondateur de l’Association de la Confluence Seine-Oise et pierre cardo, Vice-président de l’Association Confluence Seine-Oise

Francis Tocqué, Membre fondateur de l’Association de la Confluence Seine-Oise, est adjoint au maire de Conflans Sainte-Honorine, capitale de la batellerie,

où se rejoignent la Seine et l’Oise, et qui est l’une des villes les plus directement concernées par la plateforme multimodale Seine-Métropole, le futur grand port de Paris.Pierre Cardo, Vice-président de l’Association de la Confluence Seine-Oise, ancien député, est président de la Communauté d’agglomération des 2 Rives de Seine, qui axe son développement économique sur la filière de l’éco-construction dans le cadre de l’OIN Seine-Aval et dont le port de Triel (2015) est spécialisé dans l’accueil des éco-matériaux.Quatrième pôle de l’Axe Seine avec 375 000 habitants et 150 000 emplois, la Confluence Seine-Oise développe un projet territorial ambitieux dont le futur port Seine-Métropole est la clé de voûte. Territoire stratégique à l’articulation du Grand Paris et de la vallée de la Seine, la Confluence construit son identité sur la valorisation du fleuve et son projet économique sur le développement des usages éco-responsables de la voie d’eau. Anticipant le triplement des échanges avec le nord de l’Europe consécutif à l’ouverture du canal Seine-Nord, la Confluence Seine-Oise porte une double ambition : réussir d’une part l’amorçage d’activités économique liées au port qui feront de la Confluence un pôle de rayonnement et non une seule zone de transit, engager d’autre part un rapprochement avec les pôles normands afin de soutenir la compétitivité des filières portuaires et logistiques françaises. A cet effet, la Confluence Seine-Oise est associée aux réflexions de la DATAR et du Commissariat général au développement de la vallée de la Seine sur la croissance de la logistique innovante et souhaite placer la question de l’emploi et des métiers du fluvial au cœur de son développement.

Walter schoch, Président de Logistique Seine Normandie (LSN) et Directeur Général de l’entreprise EUROPORTS France Walter Schoch dirige depuis 2004 l'entreprise EUROPORTS France, implantée sur la zone portuaire de Rouen. Un des leader français de la manutention portuaire et de la commission de transport, cette société s'est spécialisée dans le traitement des importations par voie maritime et fluvial de produits forestiers. Doté d'une très forte expertise en gestion et management d'entreprises dans le domaine de la logistique, il a pu préalablement mettre à profit son savoir-faire notamment au sein de l'entreprise SEA INVEST en tant que Directeur des sites logistiques ou encore de EUROPA DISCOUNT (groupe Carrefour) en tant que Responsable des exploitations. Walter Schoch aime relever les défis. C'est pourquoi il accepte en 2008 de présider aux destinées de Logistique Seine-Normandie. Cette association professionnelle regroupe aujourd'hui 150 adhérents et est l'une des principales filières d'excellence régionale, véritable support de la compétitivité des acteurs et du territoire.

Le transport de marchandises par voie fluviale est un gage essentiel du développement de nos territoires et de nos ports mais demeure dépendant de l’augmentation des trafics portuaires maritimes.Bien que grenellement compatible, pour être performant le transport fluvial nécessite entre autres, de la massification (et par conséquent des bateaux plus grands et mieux chargés), des infrastructures performantes (écluses, ponts mobiles...), des terminaux adaptés et bien situés (ex : électrification, aménagements frigo...) et bien entendu des chargeurs localisés de manière privilégiée en bord à voie d'eau (moins de rupture de charges). Mais pour permettre au mode fluvial d’être plus compétitif et de se développer dans un environnement propice, plusieurs problématiques doivent être traitées : Le marketing territorial et l’attractivité du territoire en sont les premiers sujets. Comment pouvons-nous collectivement mieux promouvoir nos forces, nos services ? Comment pouvons-nous agir ensemble pour que les contraintes

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deviennent nos atouts et pour que nous puissions sereinement envisager le développement des activités économiques et le respect de l’environnement ? La prise de conscience collective et la volonté collective doivent permettre de rapidement proposer des esquisses de solution ou bien d’encourager des prises de décision sur des thématiques essentielles telles que, les disponibilités foncières (adaptées aux besoins et attentes des entreprises), les aménagements fluviaux au sein des ports (et notamment le GPMH), la réglementation (environnementale notamment), le coût des charges sociales, le réseau navigable (tirants d'eau/d'air, dimensions des écluses) ainsi que les conditions d'accès au réseau fluvial (péages et droit de port, temps de parcours, disponibilité). De notre capacité à appréhender efficacement ces éléments dépendra notre développement…

www.logistique-seine-normandie.combenoît melonio, Directeur du développement de Ports de Paris

Ancien membre de cabinet ministériel, Directeur du développement de Ports de Paris, Benoît Melonio a travaillé à la préfiguration du GIE HAROPA.

HAROPA, naissance d’un port majeur en Europe. La concentration des armateurs maritimes au niveau mondial (désormais réunis en quatre grandes alliances) a des conséquences concrètes très importantes sur l’organisation de la logistique : La taille moyenne des navires a fortement augmenté ; Le coût des escales a donc augmenté, et les armateurs en ont réduit le nombre ; Les ports doivent dès lors s’organiser autour de quelques hubs par continent, seuls capables d’accueillir les géants des mers et leurs escales de plusieurs milliers de conteneurs ; Les grands logisticiens et chargeurs placent leurs centres de distribution européens dans l’hinterland proche de ces grands hubs, pour être approvisionnés par fer ou voie d’eau. Dans ce contexte, les ports français n’ont su se situer parmi les grands hubs, et leur retard s’accroît régulièrement sur les leaders. Les ports sont pourtant de véritables atouts de développement durables pour les territoires, porteurs d’emploi et de logistique durable. HAROPA représente la naissance d’un port majeur en France, 4e au niveau européen, dont l’ambition est triple, il s’agit de constituer à la fois : un hub logistique majeur en Europe; un cluster industriel de premier plan ; un territoire touristique attractif.

Les atouts d’HAROPA sont nombreux dans une compétition européenne où les services logistiques prennent le pas sur les infrastructures dans les critères de choix des clients : l’excellence environnementale, et la multimodalité naturelle sur l’axe, critère qui pèse désormais sensiblement dans le choix des clients ; la capacité de formuler des offres de bout en bout, du port maritime au dernier kilomètre, en optimisant coût et émissions de CO2, notamment grâce au développement de la logistique urbaine fluviale au cœur de la capitale ; la concentration des forces des trois ports et places portuaires sur les systèmes d’information et l’intelligence logistique, qui seront le facteur clef de différenciation dans les années à venir ; la relative absence de saturation des axes routiers et fluviaux, contrairement aux ports du nord.

www.haropaports.comwww.paris-ports.fr

christian feuvre, Directeur délégué aux transports terrestres et au passage de la marchandise du Grand Port Maritime du Havre

Christian Feuvre qui a travaillé dans le domaine du

transport ferroviaire de marchandises est aujourd’hui Directeur délégué aux transports terrestres et au passage de la marchandise du Grand Port Maritime du Havre.

Le fleuve est un vecteur important pour le développement d’un transport respectueux de l’environnement.Exemple rapide de la croissance forte du combiné fluvial sur la Seine.Les acteurs du développement économique doivent intégrer davantage la nécessité de réfléchir, en amont des projets, à la limitation de leurs impacts sur le fleuve et notamment ses abords. Intérêt d’une approche sur le périmètre d’Haropa.Sans écarter évidemment les aménagements néces-saires d’infrastructure, de plus en plus délicats à mettre en œuvre, une piste forte d’amélioration du service fourni par le mode fluvial – et donc porteuse de son développement – repose sur les échanges d’informations entre les acteurs de la chaîne fluviale (chargeur, logisticien, commissionnaire, transporteur) : anticipation de l’organisa-tion du travail, traçabilité, dématérialisation.

www.havre-port.fr

marina labeylie, Chef développement voie d’eau de Voies Navigables de France Boucles de la Seine (VNF)

Responsable de l’Agence Développement Boucles de la Seine de VNF depuis mars 2006, Marina Labeylie assure la promotion du transport fluvial et mène des actions de lobbying auprès des ports maritimes et fluviaux, des chambres de commerce et d’industrie, des collectivités territoriales, des EPCI et des institutionnels portuaires. Elle exerce par ailleurs des missions de prospection commerciale et d’assistance auprès des chargeurs, mène des études prospectives d'aménagement et de développement de filières et gère le Plan d'aides à la modernisation.

Les missions de VNF : Participe à la politique d'environnement et d'aménagement du territoire; Facilite, fédère et promeut les initiatives de développement entre les partenaires de l'activité fluviale; Participe à la modernisation du matériel de transport et anticipe le renouvellement de la profession. Près de la moitié du trafic fluvial français est effectué sur la Seine soit plus de 23 millions de tonnes transportées (+ 3% par rapport à 2010) ; Les infrastructures entre Paris et Le Havre peuvent accueillir un quadruplement du trafic en l'état actuel des infrastructures ; Un seul convoi poussé de 5000 tonnes est l'équivalent de 220 camions ou de 4 trains complets.Les évolutions : Le transport fluvial n'est pas seulement un transport pour des produits massifiés du fait de la multiplication de lignes régulières de conteneurs, de ses capacités d'adaptation (distribution de la marchandise en ville, produits spécifiques (paraffine, ciment, déchets...) ; Le transport fluvial comme maillon de la supply chain : développement d'interface comme AP+ et système AIS.Le fluvial et de le développement durable : Mise en place d'un écocalculateur libre d'accès sur www.vnf.fr. VNF et le corridor Seine : Attention à ce jour VNF ne fait pas partie du GIE HAROPA ! « Les voies d'eau, "artères naturelles et vitales du Grand Paris", font partie intégrante des projets : transport de marchandises, espaces naturels, énergie hydraulique, nouveaux ports urbains, Seine-Nord Europe... » Antoine Grumbach. VNF a pour priorité la qualité du service rendu aux usagers et le développement des activités liées à la voie fluviale, dans le respect de l'environnement et de la ressource en eau. Concrètement VNF s'attache à fournir un réseau de transport fiable adapté aux besoins : Un axe majeur (grand gabarit 11m40 X 185 m) et historique de développement ; Navigation

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ouverte 24h/24, 365 jours par an. A ces missions de gestionnaires d'infrastructure s'ajoute la promotion et le développement de la voie d'eau : Conseil et assistance auprès des chargeurs qui souhaitent étudier un report modal de leurs flux vers la voie d'eau : de l'apport de la connaissance à la conduite d'étude ; Conseil et accompagnement des porteurs de projets publics ou privés dans le cadre du développement d'activités touristiques liées à la voie d'eau.- Information et sensibilisation des acteurs de la chaîne logistique à l'utilisation de la voie d'eau ; Promotion auprès des acteurs institutionnels pour leur faire connaître les atouts du transport fluvial.- Partenariat avec les grands ports maritimes et fluviaux (GPMH, GPMR, PDP) afin de favoriser le développement de l'axe Seine au sein du Grand Paris. Divers : Création de passes à poisson pour le respect de la biodiversité; Aides financières pour la modernisation de la cale (bateaux plus économes en énergie, développement de cale innovante....) ; aides financières aussi pour le report modal (aides à la création d'embranchements).

www.vnf.fr

Réseau des chambres de commerce et d’industrie d’Ile-de-France et de Normandie

pierre granier, Directeur du Pôle Études et Aménagement Territorial Chambre de Commerce et d’Industrie de Normandie et jacQues charron, Chef du Département Prospective et Attractivité Territoriale de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Rouen

Paris Seine Normandie® en passant par la Haute et la Basse-Normandie, ambitionne de doter l’agglomération parisienne d’une façade maritime pour optimiser la compétitivité des trois régions et valoriser l’économie française au plan mondial. Ce projet d’envergure pour le développement économique de l’Ile-de-France, de la Normandie et, au-delà, du territoire national a été initié en 2009 sous l’appellation Axe Seine.Face aux enjeux d’un tel projet et au nom des 700 000 entreprises d’un territoire dont l’identité est marquée par le fleuve, les Chambres de Commerce et d’Industrie se sont engagées dans une démarche de recherche de potentialités et de synergies.Les CCI de la vallée de la Seine – les CCI de Paris, de Versailles Val-d’Oise / Yvelines, du Havre, de Rouen, de Caen et de l’Eure, les CCI régionales de Basse-Normandie, Haute-Normandie et de Paris Ile-de-France - veulent faire de Paris Seine Normandie® la marque internationale d’un territoire d’excellence. Elles ont principalement engagé des travaux depuis près de 2 ans pour définir et mettre en œuvre des plans d’actions dédiées pour 5 grandes filières à savoir l’énergie, la valorisation des déchets, la mobilité, le tourisme, l’aéronautique et l’aérospatiale. S’y ajoutent naturellement le développement portuaire et la logistique marqués dans notre région par la concurrence des ports du Bénelux, d’une part, la complémentarité des ports du Havre et de Rouen, ce dernier étant étroitement lié au secteur agro-alimentaire. Les fonctions support, en particulier la promotion à l’international, la formation et l’innovation, doivent également participer à l’objectif du réseau des CCI qui consiste à impulser des actions concrètes à destination des entreprises qui détiennent la clé de la réussite de ce projet de territoire. Au-delà des actions de mise en réseau des entreprises, les CCI ont organisé en novembre 2011 et septembre 2012 les rencontres des acteurs économiques de Paris Seine Normandie afin de mettre en valeur les témoignages de chefs d’entreprises et d’acteurs des filières déjà mobilisés sur ce territoire.

www.paris-seine-normandie.fr

L’éCoNoMIE PLuRIELLE DE LA VALLéE FLuVIALE

Le développement économique par le fleuve, la réindustrialisation et le trafic de vracs, philippe deiss, Président du Directoire et Directeur général du Grand Port Maritime de Rouen, Président du GIE HAROPA

" Quelle industrie pour quel espace et réciproquement - l'utilité et les limites de l'affectation des espaces ». La réindustrialisation de l'hexagone et en particulier de l'axe Seine est un enjeu partagé. Par contre, les obstacles pour relever ce défi restent nombreux. L'accent est mis sur deux obstacles : Quel territoire est prioritaire ? Quelle industrie est acceptable ou non ? Au fil des décennies, les territoires : élus locaux, services de l'Etat, acteurs socio - économiques, .... sont attentifs et se préparent aux évolutions économiques. Même si l'aménagement du territoire ne se décrète pas, certaines orientations existent. Trois exemples concrets seront abordés pour illustrer les propos : - Honfleur : De part et d'autre du pont de Normandie, la DTA a fixé depuis dix ans les limites de l'urbanisation entre les espaces environnementaux et les espaces portuaires. L'influence de la DTA sera rappelée à cette occasion. Aujourd'hui, les prédictions de la DTA se réalisent. Des projections des changements intervenus sur ce secteur depuis l'aménagement du pont de Normandie illustreront les propos. Le Grand Frère Havrais de "l'autre côté de l'eau" - hier craint - est aujourd'hui un allié pour ancrer Honfleur dans la dynamique de l'axe Seine et de ses flux logistiques conteneurisés. Des exemples d'initiatives en cours seront donnés à cette occasion.

- Port - Jérôme : Son envol est attendu depuis des décennies. Avec l'enjeu de la réindustrialisation de l'axe seine, il est un des rares territoires à pouvoir accueillir du "Seveso seuil haut" sans grandes difficultés. Une zoom sur les PPRT sera fait à cette occasion. Les industries liés à la chimie verte, les agro - carburants de nouvelle génération, ... sont attendus. La réindustrialisation passe par la prise en compte du risque industriel.

- Seine Sud : territoire en devenir. C'est un potentiel de plusieurs centaines d'hectares. Son aménagement est dépendant de nombreuses contraintes : le risque inondation notamment, le contournement est de Rouen pourrait accélérer ou ralentir sa concrétisation .... L'enjeu est d'aménager ce potentiel pour les deux décennies à venir car si le Canal Seine Nord Europe voit le jour, il faudra que les territoires soient prêts à s'inscrire dans sa dynamique. DTA, PPRT, PPRI, infrastructures de transports existantes ou à venir, ... les outils qui permettent d'affecter les espaces commencent à être maîtrisés et anticipés par l'ensemble des acteurs du territoire, même si le parcours administratif peut paraître fastidieux. Les territoires de l'axe Seine semblent donc être prêts à accueillir les filières industrielles de demain : il convient de le faire savoir en dehors de l'hexagone maintenant ?.

www.rouen.port.fr

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Le maintien de l’agriculture en Vallée de la Seine, François Fihue, Président de la Chambre d’agriculture de la Seine-Maritime

françois fihue agriculteur à Osmoy St Valéry, Président de la Chambre d'agriculture 76 depuis 1999 et vice-président de la Chambre régionale d'agriculture de Normandie, membre de la commission "agriculture" du Conseil économique et social de Haute-Normandie. La vallée de Seine présente une agriculture diversifiée tant sur les types de production que sur les modes de commercialisation (polyculture-élevage lait et viande, arboriculture, transformation fermière ...) adaptée au contexte pédoclimatique particulier de la vallée. Par leur activité de production, les exploitants contribuent à la valorisation économique et à la gestion de ce territoire soumis à de multiples enjeux. Le maintien de cette capacité productive est impérative et nécessite que les ambitions en matière d'environnement et d'aménagement tiennent compte du potentiel économique agricole à préserver.

www.seine-maritime.chambagri.fr

La mise en tourisme de la SeinevéroniQue vergès, responsable du tourisme, des territoires et des services aux usagers à la direction du développement, Voies navigables de France (VNF)

Urbaniste, en poste au siège des Voies Navigables de France (VNF) depuis 4 ans, en tant que responsable du tourisme, des territoires et des services aux usagers à la direction du développement, elle a déroulé sa carrière entre entreprises privées du type SEM (société d’économie mixte), association et au sein d’organismes publics, de collectivités territoriales, principalement en maîtrise d’ouvrage et plus rarement en maîtrise d’œuvre. Une spécialisation sur le développement des territoires fluviaux et du rapport villes-ports, notamment aux Pays-Bas et en France, à l’occasion d’une période de 6 ans passé au laboratoire de recherches du LATTS (laboratoire technique, territoires et société), lui a permis d’acquérir une dimension de développement et planification stratégique des territoires « mouillés ».La charte de développement des escales de paquebots fluviaux : vers un mode d’exploitation durable et vertueux en lien avec les territoires. La diversité du tourisme fluvial en 5 segments économiques différents dont 2 principalement dont il faut favoriser le développement : les paquebots fluviaux en croisière de 5 à 6 jours et les bateaux-promenades. Il s’agit de mettre en place les partenariats et les dispositifs qui mobilisent les collectivités territoriales afin de rendre cohérentes les parties terrestre et fluviale du tourisme fluvial d’itinérance, et de créer un tourisme « fluvestre » à forte valeur ajoutée. VNF se positionne comme le gestionnaire coordinateur sur une destination fluviale à grande échelle de la frontière belge au Havre, permettant l’équipement de la voie d’eau, la rendant attractive pour que les porteurs de projets publics et privés qui créeront les produits touristiques. Pour ce faire une « charte des embarcadères-débarcadères de paquebots fluviaux » a été élaborée à base d’analyse et de croisement entre l’offre et la demande.

www.vnf.fr

didier peralta, Vice-Président en charge du tourisme de la Communauté de communes Caux Vallée de Seine (CVS)

Maire de la commune de Gruchet-le-Valasse depuis 2001, Didier Peralta est Vice-Président de la Communauté de Communes Caux Vallée de Seine depuis 2008, en charge du pôle Tourisme, qualité de Vie & Loisirs. Siègeant aux conseils d’administration de la Fédération des Pays d’Accueil Touristiques de Normandie, du Comité Départemental du Tourisme de Seine-Maritime et de l’Union Départementale des Offices de Tourisme de Seine-Maritime, il contribue parallèlement aux travaux et réflexions développés dans le cadre de l’association Tourisme Seine Estuaire.

En portant un nouveau regard sur la Seine, la communauté de Communes Caux Vallée de Seine a fait le choix d’une diversification des activités économiques avec pour enjeu une nouvelle image du territoire. Le développement touristique, retenu par le Pays de Caux Vallée de Seine comme axe de développement privilégié dans sa Charte, doit venir appuyer le positionnement que souhaite afficher le Pays : celui d’un territoire attractif, offrant une qualité de vie et de visite, respectant les valeurs du développement durable. Aussi, pour développer son attractivité, le Pays souhaite s’appuyer sur ses atouts et notamment sur la vallée de la Seine, sur son patrimoine culturel et naturel ; Pour porter un nouveau regard sur la Seine, il convient d’ouvrir l’accès au fleuve et de favoriser la prise de conscience de sa réalité touristique en considérant que le tourisme est une activité économique à part entière. Entre autres actions propres à favoriser le développement des activités touristiques liées au fleuve, la communauté de communes a récemment conduit 3 opérations essentielles :- la rénovation d’un ponton et la réhabilitation du bac n°10 à usage de ponton- une étude marketing pour la mise en service d’un bateau-promenade- la réhabilitation du musée de la marine de Seine et la création d’un nouvel espace muséal…

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11 h – 12 h le contexte mondial du grand cycle de l’eau, erik orsenna, ecrivain, membre de l’académie française

Économiste, écrivain et membre de l’Académie française, erik orsenna est l’auteur d’une dizaine de romans, parmi lesquels « L'Exposition coloniale », prix Goncourt 1988, et « L’Entreprise des Indes ». Ancien conseiller culturel de François Mitterrand, le « grand reporter » Erik Orsenna revient depuis plusieurs années à la vulgarisation de l’économie. Avec « Voyage aux pays du coton » et « L’Avenir de l’eau », il entame en 2006 une série de « Petits précis de mondialisation ». « Sur la route du papier », le troisième opus publié en 2012, est une balade historique, géopolitique et humaine de la filière du papier. Erik Orsenna a été membre de la commission pour la libération de la croissance française, présidée par Jacques Attali. Il anime depuis 2010 « Le Cercle du développement durable » créé par BNP Paribas. Son amour pour la mer, il le transmet dans « Salut au Grand Sud », récit d’un voyage en Antarctique avec la célèbre navigatrice Isabelle Autissier. Il préside également le Centre International de la Mer.

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14h00 – 16h30 Quatrième table ronde : le fleuve, un éQuilibre entre risQues et patrimoine naturel

Aujourd’hui, pour garantir le meilleur équilibre entre préservation des écosystèmes aquatiques, satisfaction des usages et protection contre les inondations, la gestion intégrée de l’eau sur un fleuve nécessite une concertation, une organisation de l’ensemble des acteurs, ainsi qu’une coordination de leurs différentes actions d’aménagement et de gestion.

Le grand cycle de l’eau appliqué à la Seine

michèle rousseau, Directeur général de l’Agence de l’Eau Seine-Normandie

L’Agence de l’eau Seine Normandie, établissement public de l’Etat, au travers de son programme d’intervention financière, contribue à la mise en œuvre de la politique de l’eau et de la gestion durable de l’eau, des milieux aquatiques et de leurs biodiversités. Sa mission est d'accorder des aides financières pour des travaux ou des études visant à mettre en œuvre ces différents aspects. Etabli avec la participation des acteurs, son programme d’intervention constitue un outil technique et financier destiné à inciter les acteurs du bassin à s’engager dans des stratégies locales fondées sur des objectifs de développement durable. En fonction des thématiques, l’accompagnement financier peut aller de 30 à 80% de l’enveloppe des études ou des travaux. L’Agence privilégie pour sa mise en œuvre une gestion cohérente de l'eau alliant gouvernance, planification et connaissance.

Pour une gestion durable de l’eau, des milieux, des paysages, des usages et des activités associées sur l’axe Seine : un opérateur territorial autour du grand cycle de l’eau

Un projet d’aménagement et de développement durable de l'axe Seine Le projet autour de l’axe Seine, dans le cadre du « Grand Paris », a vocation à donner une façade maritime à la Région-capitale pour accroître son attractivité et sa compétitivité. Les enjeux du développement de la vallée de la Seine s’inscrivent dans un projet ambitieux d’aménagement et de développement durable associant les territoires normands à la Région capitale. L’objectif est de rapprocher les points de vue et de définir un projet commun. Dans ce contexte, préserver l’attractivité et la compétitivité de l’axe Seine et du territoire haut-normand, nécessite de prévenir et de gérer les inondations, de préserver la qualité de l’eau, des paysages et des milieux aquatiques. L’Agence de l’eau Seine Normandie peut contribuer au financement d’une grande partie de ces enjeux (l’inondation reste cependant un thème très contraint financièrement).Le bassin versant et la gestion du cycle de l’eau.Les cours d’eau constituent des infrastructures naturelles de notre territoire. De nombreux usages et activités : navigation, hydroélectricité, eau potable, irrigation, loisirs… s’y développent. L’idée de gérer ce territoire particulier, où des enjeux de sécurité des biens et des personnes ont émergé avec les activités, s’est construite progressivement. Aujourd’hui, l’atteinte du bon état des eaux, les nouvelles orientations nationales motivées notamment par des évènements d’inondation récurrents parfois dramatiques, imposent désormais une logique de résultats pour la gestion du cycle de l’eau, des milieux

aquatiques et pour la sécurité des populations. La gestion actuelle de l’eau propose une dichotomie du cycle de l’eau en « petit » et « grand » cycle. Le « petit cycle » de l’eau concerne l’eau potable, l’assainissement et le pluvial urbain. Il est du ressort de l’intercommunalité et des communes et il possède une fiscalité propre.Les missions associées au « grand cycle » de l’eau portent sur la gestion des eaux brutes, des milieux naturels, des risques naturels, sur la gestion des enjeux littoraux et maritimes, sur la coordination et la planification à l’échelle du bassin fluvial de la Seine. Contrairement au « petit cycle », il n’y a pas de maitres d’ouvrages organisés pour assurer la mise en œuvre de l’ensemble de ces missions, qui dépassent, souvent, les limites administratives habituelles ni le financement adapté notamment des travaux. En effet, la plupart de ces missions répondent à des compétences nouvelles de l’aménagement du territoire et de la gestion de l’eau, qui n’existaient pas il y a trente ans. Elles ne sont toujours pas inscrites dans le code des collectivités territoriales. Dans ce contexte, faute de maitres d'ouvrages adaptés aux enjeux du « grand cycle », à la bonne échelle de territoire, l'Agence de l’eau a du mal à développer et aider efficacement les missions de gestions du grand cycle de l’eau à cette échelle de territoire.Un opérateur territorial à mettre en place pour gérer les enjeux fluviaux et estuariens.La mise en place à terme d’un opérateur spécialisé à l’échelle de l’aval du fleuve et de son estuaire (il en existe déjà un à l’amont) pourrait être l’une des solutions pour assurer la disponibilité et le partage de ressources en eau de qualité à un coût supportable. Il contribuerait en préservant et en valorisant l’eau et les milieux associés à l’attractivité de ce territoire.

Il permettrait d’assurer la maitrise d'œuvre d’études et de travaux de projets interdépartementaux et interrégionaux sur l’aval du fleuve. Les actions et travaux à l’échelle départementale et infra sur ce territoire seraient toujours réalisés par les maîtres d’ouvrages locaux. Cette organisation permettrait de garantir à terme la cohérence de l’action publique et la solidarité du territoire de l’eau et des hommes, à la bonne échelle, au regard des pressions multiples qui l’affectent et de sa sensibilité aux phénomènes d’inondation et aux altérations de la qualité des milieux. Son périmètre, centré sur l’axe Seine, sera à préciser en fonction des enjeux et des parties prenantes.

www.eau-seine-normandie.fr

L’aménagement des berges et la gestion du risque inondation

jean-pierre gautier, Directeur général du Syndicat Mixte d’Aménagement des Digues du Rhône et de la Mer (SYMADREM)

Jean-Pierre Gautier, Administrateur territorial hors classe, maîtrise de Sciences économique, débute sa carrière administrative en 1981 comme chargé d’études au Syndicat Mixte des pays du Verdon sur les questions d’aménagement du territoire dans le Haut Verdon. En 1984, il rejoint la Région Provence Alpes Côte d’Azur comme Chef du service forêt jusqu’en 1993 puis du service Risques Naturels Majeurs, chargé de développer une politique de prévention jusqu’à sa nomination au SYMADREM en 2008 comme DGS.

Suite aux inondations de la Camargue en 1993 et 1994, au cours desquelles 14 brèches dans les digues du Rhône furent recensées, une mission interministérielle sur les inondations a été diligentée. Le rapport DAMBRE du 5 avril 1994 préconisait « la dissolution

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des associations et la création d’une structure publique qui soit capable de faire un diagnostic des digues et d’assurer la maîtrise d’ouvrage d’un programme de renforcement … Le 6 décembre 1996 naissait le SIDRHEMER par arrêté Préfectoral, composé de 3 Communes Arles, Port Saint Louis du Rhône et les Saintes Maries de la Mer. 1999, adhésion de la Région PACA et du Département des Bouches du Rhône : Création du SYMADREM.Inondations de décembre 2003, il a été souligné la nécessaire solidarité Nord/Sud et rive droite/rive gauche du couloir Rhodanien. C’est pourquoi s’est imposée l’idée d’un regroupement sous une seule maîtrise d’ouvrage de la gestion des deux rives du Rhône et du petit Rhône (Gard et Bouches du Rhône), de Beaucaire/Tarascon à la mer, jusque là assurée par deux entités. Le SYMADREM devient Interrégional : 2 Régions, 2 Départements et 15 communes. Il est le résultat d’une volonté politique forte des collectivités membres. Missions : Etudes, travaux, gestion, entretien des ouvrages et activation d’une cellule de crise en cas de crues. Maître d’ouvrage du programme de sécurisation issue du Plan Rhône. Chiffres clés : 220 km de digues, 6 km de quais et 25 Km de digue à la mer construits après les crues de 1840/1856. 100 000 personnes dans la zone protégée.Crue de décembre 2003 : 700 millions d’euros de dégâts. 12000 sinistrés.Budget 2012 : Fonctionnement : 3,8 M€ Investissement : 24,5 M€. Travaux de Plan Rhône : 182 M€ en 7 ans (2007-2013) Investissement : 1,5 M€ par km de digue et 700 000 € de dépenses d’entretien / an soit 52% des charges générales. 25 agents. Partenariats et gouvernance : Partenariat technique : CNR ingénierie, ISL, EGIS eau, BRL, ETAT Partenariat Scientifique : EDF, ISTREA, CETE, CEREGE Partenariat financier : Etat, Région, Département, Europe. Gouvernance : Plan Rhône. Retour d’Expérience : Points positifs : L’interrégional et la mise en œuvre du Plan de Gestion des Ouvrages en Période de Crues. Points négatifs : Une mauvaise appréhension juridique des limites de nos responsabilités lors de l’élaboration de nos statuts ce qui nous vaut aujourd’hui des contentieux. Points à améliorer : Une meilleure prise en compte des contraintes environnementales lors de l’élaboration des projets.

www.symadrem.fr

À LA RECoNquêtE DES MILIEux NAtuRELS

La reconnexion de l’ancien polder d’Erstein sur le Rhin, marc lebeau, Ingénieur des travaux publics de l’Etat, Voies Navigables de France (VNF), Direction Interrégionale de Strasbourg

Voies Navigables de France est un établissement public à caractère industriel et commercial du ministère de l’Ecologie, du Développement durable, des Transports et du Logement, créé, en tant que tel, par la Loi de finance pour 1991 du 29 décembre 1990. Sa mission est d’offrir la meilleure qualité de service aux usagers et de développer des activités autour de la voie d'eau dans le respect de l'environnement et de la ressource en eau. Il assure l’ensemble des missions de service public liées à l’entretien, à l’exploitation, à la modernisation et au développement du réseau fluvial. Il contribue également au développement des activités fluviales liées au transport et au tourisme. Voies navigables de France gère, exploite, modernise et développe le plus grand réseau européen de voies navigables. Ce réseau est constitué de 6 200 km de canaux et rivières aménagés, de plus de 3 000 ouvrages d'art et de 40 000 hectares de domaine public fluvial. Afin d’assurer le service de la voie d’eau, 4 700 agents de l’Etat et de Voies

navigables de France sont mobilisés sur tout le territoire. L’établissement dont le siège est situé à Béthune, est représenté localement par 7 Directions Interrégionales, dont celle de Strasbourg. C’est à VNF qu’à été confiée la réalisation des infrastructures nécessaires à la mise en œuvre des bassins de rétention le long du Rhin à la Charge de la France, aménagements prévus dans le cadre de la Convention Franco-Allemande du 6 décembre 1982. Les aménagements du Rhin, effectués depuis le milieu du XIXe siècle jusque dans les années 1970 ont profondément modifié la physionomie du Fleuve, ses capacités de débordement, mais également le régime de ses hautes eaux et leurs effets aggravés à l’aval du dernier ouvrage sur le Rhin (Iffezheim). Devant ce constat, un groupe d’experts international s’est réuni de 1968 à 1978 et a remis ses conclusions dans un rapport qui a servi de base à la rédaction de la convention franco-allemande du 6 décembre 1982. Cette convention a décrété la mise en œuvre, notamment, de secteurs permettant la rétention des eaux du Rhin en crue pour permettre d’abaisser le débit de pointe de la crue, de retarder sa propagation et d’abaisser le fil d’eau du Fleuve. Sur le Rhin franco-allemand, ce type d’aménagement a été désigné sous le nom de « polder », ancien terme rhénan, distinct de l’acceptation courante, désignant des secteurs à l’abri des petites crues du Rhin et mis en eau lors des grandes crues. La Convention de 1982 prévoit la mise en oeuvre de 18 polders, dont 2 se situent sur la rive française : - polder de la Moder, au Nord de Strasbourg ; - polder d’Erstein au Sud de Strasbourg.

Le Polder d’Erstein. Situé au bord du Rhin, à une quinzaine de km au sud de Strasbourg, sur le ban des communes d’Erstein, de Plobsheim et Nordhouse, le Polder d’Erstein est constitué d’une sorte de presqu’île recouverte de forêts alluviales, d’environ 600 ha et entourée par les eaux du Rhin et du Plan d’eau de Plobsheim (ouvrage hydraulique mis en place en 1970 dans le cadre de l’aménagement de la chute de Strasbourg). Les terrains du Polder sont ainsi en contrebas des masses d’eau qui l’entourent. L’aménagement du polder d’Erstein aura duré 18 ans en raison de sa complexité technique, administrative et écologique : 13 années d’études et 5 années de travaux. Son coût s’élève à 25 millions d’euros, supporté par la République Fédérale d’Allemagne dans le cadre des accords financiers inscrits dans la Convention du 6 décembre 1982.Principales dates : Début des études : dès 1982 ; Procédures réalisées en 1995 (enquêtes publiques) ; Travaux débutés en août 1997 et achevés pour l’essentiel en fin 2002 ; Première mise en eau en janvier 2004 ; Le polder est déclaré « opérationnel » le 25 juin 2004. Il est enfin inauguré officiellement le 22 novembre 2004.Principaux ouvrages : 2 ouvrages de prises d’eau (de débit maxi 200 m3/s et 30 m3/s) ; 2 ouvrages de vidanges (de débit maxi 80 m3/s et 15 m3/s ; environ 13 km de digues, préexistantes pour la plupart, consolidées et rehaussées sur certains points, nouvelles au sud de l’aménagement ; plusieurs ouvrages vannés, pont-cadres, aménagement des exutoires, etc.

Quelques chiffres clés : Le polder se remplit en environ 12 heures et se vide (en cas de remplissage complet) en environ 5 jours ; L’ensemble du site est d’une superficie d’environ 600 ha dont environ 530 ha sont inondables; 70 ha sont réservés comme refuge pour la faune lors des inondations ; 4 refuges pour la faune sont en outre répartis sur la partie Ouest du site mis en eau ;

Dans une première phase, le polder d’Erstein permet de stocker environ 6,5 millions de m3 d’eau ; en phase de « rétention dynamique » (on continue à remplir le polder mais l’eau circule dans le site), c’est environ 7,8 millions de m3 d’eau qui sont alors stockés ; En août 2007, le polder d’Erstein a été mis en eau seul pour rétention de crue (les autres sites de rétention n’ont pas été mis

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en œuvre) : à cette occasion, on a pu estimer que la rétention sur le site du polder d’Erstein avait permis d’écrêter la pointe de crue d’un débit estimé entre 110 et 130 m3/s.Coût : En application de l'article 7 de la convention franco-allemande du 6 décembre 1982, les coûts des études, de procédures, de réalisation de l’aménagement du Polder et des mesures qui l'accompagnent sont entièrement à la charge du Land de Bade-Wurtemberg. Le Land de Bade-Wurtemberg a ainsi versé la somme de 25 565 700,19 € (167 700 000,00 F. à l’époque) à VNF.Suivi scientifique : La mise en œuvre d’un suivi scientifique de l’opération et des mises en eau du Polder a été instituée par l’arrêté préfectoral « Loi sur l’Eau » du 3 septembre 1996. Ce suivi était destiné à : d’une part, à suivre et mesurer les impacts écologiques de la mise en eau du polder, sur les milieux naturels, tant terrestres qu'aquatiques, et le fonctionnement hydraulique ainsi que sur les sols et le fonctionnement écologique d'ensemble du massif soumis aux mises en eau ; d’autre part, ajuster éventuellement les règles de gestion écologiques du polder en fonction des enseignements tirés des résultats du suivi scientifique. Ce suivi s’est décliné en deux phases : une première phase de réalisation de l’état initial du polder avant mise en eau qui a été réalisé durant l’année 2003 ; une phase de suivi proprement dit qui s’est déroulé sur 5 ans durant les années 2004 à 2008 inclus. L’arrêté préfectoral « Loi sur l’Eau » du 3 septembre 1996 a prévu la mise en place d’un comité de pilotage du polder rassemblant tous les acteurs ayant intérêt sur le site (collectivités locales, services de l’Etat, associations de protection de la Nature, Fédérations de pêche et de Chasse, Etablissements publics, personnalités scientifiques). Lors des réunions de ce « parlement du polder » tous les aspects liés à sa gestion et aux problèmes posés sont débattus sous l’égide du Sous-préfet de Sélestat-Erstein. Les interventions touchant aux milieux naturels ont été, d’une part définies et débattues en groupe de travail pluridisciplinaires et mis en œuvre avec le regard et l’aide des principaux gestionnaires et animateurs des espaces concernés. Les mises en eau du polder sont enfin l’occasion d’échanger, en vue d’une prise de décisions, avec nos partenaires allemands, les autres services de l’Etat et la Préfecture.Quel est le retour d’expériences sur cette opération ? Le Polder a été mis en œuvre dans les situations de gestion et de crue depuis 2004. Tous les ouvrages ont fonctionné sans problème et il n’y a pas eu de problème hydraulique et le polder joue bien son rôle d’écrêteur de crue. Les remises en eau périodiques des cours d’eau ont permis un décolmatage et de meilleurs échanges nappe-rivière. Par contre, lors des mises en eau pour rétention, des mortalités de chevreuils ont été constatées : des aménagements sont prévus pour améliorer la situation. Le suivi scientifique a cependant pointé des problèmes importants ; pour l’essentiel : - insuffisance des mises en eau au titre de submersions écologiques (habituation de la faune et de la flore aux inondations pour rétention en procédant à des inondations périodiques plus rapprochées) ;Insuffisance de la dynamique interne qui se traduit par un envasement aval des cours d’eau sur le site. Sur la base de ce constat (en prenant également en compte le temps de vidange trop long du site, préjudiciable en cas de survenue d’une crue de rétention alors que le polder serait en eau), des réflexions sont en cours pour un projet ambitieux d’amélioration des capacités de vidange du polder.

www.vnf.fr

La restauration écologique sur la Garonne, sylvie rocQ, Directrice générale des services du Syndicat Mixte d’Etude et d’Aménagement de la Garonne (SMEAG)

Créé en 1983, le SMEAG (Syndicat Mixte d’Etudes et Aménagement de la Garonne) est un syndicat mixte regroupant les Conseils Régionaux (2) et les Conseil Généraux (4) traversés par la Garonne. Il a pour mission de favoriser l’aménagement coordonné de la Garonne et vise à garantir la solidarité des territoires et des usages, aider la prise de décision des collectivités et transférer les expériences et connaissances.

Il agit au travers d’études visant à acquérir de la connaissance sur le fonctionnement de la Garonne et à créer une dynamique autour de la Garonne (pour un retour au fleuve). Il a élaboré notamment un schéma directeur du lit et des berges de la Garonne, un plan de gestion d’étiage (en cours de révision), une étude de dynamique fluviale sur la Garonne amont. Il porte également le Sage « Vallée de la Garonne » sur tout le corridor du fleuve (8000 km2). Expérience, portée en 2008 par le SMEAG, les travaux de réhabilitation de Gensac sur Garonne ont permis d’expérimenter des méthodes répondant à la fois aux enjeux de dynamique fluviale, écologique et de valorisation des bords de Garonne. L’objectif est double :- Servir d’exemple et inciter les maîtres d’ouvrage potentiels et les acteurs de la Garonne à une gestion raisonnée du fleuve conformément aux orientations du schéma directeur d’entretien coordonné du lit et des berges de la Garonne (document cadre porté par le SMEAG). - Permettre d’éduquer et sensibiliser le grand public aux enjeux de la restauration des milieux naturels de notre fleuve.- Evaluer l’intérêt d’une action de restauration dans un contexte de forte contrainte hydroélectrique. Suivi de l’état physique, la qualité de l’eau, la biologie.Le choix du site s’est porté sur une convexité de méandre au pied d’un barrage hydroélectrique en amont de Toulouse. Ce site est en effet représentatif d’un problème récurrent sur la Garonne : l’incision du lit (environ 2m) et la disparition du matelas de galets (extractions dans les années 80), entraînant le dépérissement de la ripisylve, et l’appauvrissement des habitats aquatiques.Ce chantier a été mené dans le cadre d’un programme de coopération transfrontalière avec l’Espagne (programme Interreg : « Gestion intégrée des rivières européennes)Les travaux ont consisté à utiliser un banc de galet enfriché, au creux du méandre, pour faciliter la mobilisation de ces matériaux. Après défrichage, le banc a été pour partie régalé dans le lit et décompacté pour une autre partie en créant un chenal de crue. En complément, un boisement de berge et une zone humide d’espèces locales ont été replantés.Localisation : dans un tronçon court circuité de 5 km en aval d’un barrage (dérivation partielle de la Garonne par un canal alimentant une centrale hydro électrique plus en aval). Période travaux : janvier à mars 2008. Coût : 100 000 € avec des financements de l’Agence de l’eau et des fonds européens.Evaluation : suivi pluriannuel sur 4 ans (2008 – 2011). Protocole scientifique testé, validé et transposable à d’autres chantiers de restauration de l’hydromorphologie. Le suivi a permis de préciser les relations entre les débits de crues et les effets hydromorphologiques dans un contexte fortement modifié par le barrage, l’amélioration des habitats aquatiques et de la biodiversité sur les berges. Vitrine permanente à succès envers les scolaires et les élus.Partenariats et éléments de gouvernance : Ce chantier est un point d’animation essentiel sur les100 km de Garonne dite hydroélectrique, en amont de Toulouse, complété à l’heure actuelle par les études d’un autre programme européen qui permet de définir un plan d’actions pour retrouver un bon potentiel de cette Garonne court-circuitée.Quel est le retour d’expériences sur cette opération ? Le caractère concret et démonstratif du chantier est

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essentiel dans le travail d’animation mené par le SMEAG visant à faire prendre en compte le fleuve dans la globalité des ses enjeux. Le suivi mérité d’être poursuivi sur plusieurs années pour observe les effets de crues plus importantes.

www.eptb-garonne.fr

La restauration écologique de l’Estuaire de la Seine,

nicolas mayer-rossignol, Président du Groupement d’intérêt public Seine-Aval (GIPSA)

Nicolas, Mayer-Rossignol est Président du GIP Seine-Aval et Conseiller régional de Haute-Normandie.

Dans le domaine de la restauration écologique sur l’estuaire de la Seine, le rôle du GIP Seine-Aval est :- d’apporter un appui, sous forme d’expertise, aux maîtres d’ouvrage de projets de restauration écologique, dans :- la gestion de projet - les domaines plus techniques liés aux spécificités du fonctionnement écologique de l’estuaire - la mise en place d’évaluation de la restauration écologique ;- d’animer la construction d’une vision cohérente de la restauration écologique de l’estuaire à long terme qui débouche sur des priorités de restauration à l’échelle locale. Ces priorités de restauration pourront ainsi guider les porteurs de projets pour qu’au-delà de leurs préoccupations locales, ils s’inscrivent dans une vision globale de la restauration de l’estuaire, et qu’ils puissent ainsi participer à l’objectif global de « réparer » l’estuaire et réduire son dysfonctionnement ;- de proposer une stratégie de suivi à long terme de l’estuaire de la Seine permettant de suivre sa trajectoire et d’en comprendre certains déterminants.

Le GIP Seine-Aval est aujourd’hui administré et financé par onze acteurs : la Région Haute-Normandie, l’Agence de l’eau Seine Normandie, le Grand Port Maritime de Rouen, la Région Basse-Normandie, le Département du Calvados, le Département de Seine-Maritime, le Grand Port Maritime du Havre, l’État, l’Union des industries chimiques de Normandie (UIC Normandie), le Département de l’Eure et l’Association syndicale de l’industrie et du commerce pour l’environnement normand (ASICEN). Il structure la recherche autour de son programme scientifique et centralise, valorise et transfère la connaissance acquise vers les décideurs, les aménageurs, la communauté scientifique et le grand public. Le GIP intervient dans de nombreux domaines : fonctionnement physique de l’estuaire, qualité de l’eau et des sédiments, état de santé de la flore et de la faune, relations hommes-estuaire, restauration écologique …Une récente étude menée par le GIP sur les enseignements tirés des projets de restauration écologique en estuaire de la Seine montre que les principaux objectifs des restaurations sont : la compensation d’une perte écologique (demande règlementaire), l’amélioration du cadre de vie, la protection des ressources naturelles. De plus en plus de projets cherchent à allier plusieurs objectifs à la fois.

seine-aval.crihan.fr/web

L’amélioration des accès maritime du port de Rouen,

régis soenen, Directeur de l’aménagement territorial et de l’environnement du Grand Port Maritime de Rouen.

Ingénieur de l’Ecole Nationale des Travaux Publics de l’Etat, Régis Soenen a commencé sa carrière en tant qu’adjoint aux conseillers Transports-Equipement à la Représentation Permanente de la France auprès de l’Union Européenne. Il a ensuite poursuivit sa carrière à Direction du Transport Maritime, des Ports et du Littoral où il assura un suivi technique, économique, environnemental et financier des projets grands projets portuaires tels que « Port 2000 » au Havre, « Donges-Est » à Nantes, « Euroméditerranée » à Marseille ou du « programme d’approfondissement du chenal de navigation » à Rouen. Après 4 ans passés à la direction de la subdivision territoriale des Andelys à la Direction Départementale de l’Equipement de l’Eure, il arriva au Port Autonome de Rouen en 2004 en tant que responsable du service domanial. Depuis 2007, Directeur de l’aménagement territorial et de l’environnement, il assure la gestion de l’ensemble des problématiques liées à la valorisation économique et portuaire des 4000 hectares du Grand Port Maritime de Rouen. Il est en charge également des relations avec les territoires et de la gestion environnementale du domaine de Rouen à Honfleur.

La Loi n°2008-660 du 4 juillet 2008 portant réforme portuaire et visant à restaurer la compétitivité des ports maritimes français, devenus des Grands Ports Maritimes a reconnu le rôle des ports dans les missions de gestion et de préservation du domaine public naturel dont ils sont propriétaires ou qui leur sont affectés. Avec plus de 4110 hectares de domaine, dont les deux tiers sont des zones naturelles, ainsi que la Seine, en gestion, le Grand Port Maritime de Rouen est un acteur fortement concerné par les questions liées à la biodiversité dans l'estuaire de la Seine.

La stratégie de gestion, de préservation et de valorisation du patrimoine naturel développée par le GPMR depuis plusieurs années et décrite dans son projet stratégique 2009-2013 repose sur l'amélioration des connaissances du territoire, la mise en œuvre de plans de gestion des espaces naturels, le développement de partenariats, le maintien de la biodiversité au sein des aménagements portuaires et la restauration d'habitats naturels. De nombreuses actions pour le maintien de la biodiversité et la préservation des espaces naturels ont ainsi été réalisées sur le territoire du GPMR telles que la restauration du Marais de l’Aulnay à Grand Couronne (5 ha), le réaménagement écologique de la ballastière d’Yville (11 ha), la réalisation de plans de gestion à Fatouville Grestain (25 ha) et au niveau de la plaine alluviale de Honfleur (345 ha), la réalisation d’aménagement de berges pré-végétalisées au Jonquay et à la Martellerie, la mise en œuvre de convention de partenariat avec la Maison de l’Estuaire au niveau de la Réserve Naturelle de l’Estuaire et de convention de gestion avec le Parc Naturel Régional des Boucles de la Seine Normande sur le secteur de Trouville la Haule et d’Aizier…

Ces actions concrètes menées sur la Seine en lien avec les partenaires locaux répondent à la volonté du port de s’investir en tant qu’acteur du territoire sur cet espace. La mise en cohérence de l’ensemble de ces actions au sein d’une stratégie globale de gestion et de valorisation du patrimoine naturel à l’échelle du territoire doit permettre au GPMR d’affirmer sa politique en matière de gestion et de valorisation des espaces naturels dont il a la gestion. Cette démarche est inscrite dans le projet stratégique 2009-2013 du GPMR et répond au Schéma National des Infrastructures de Transport (SNIT) qui recommande l'élaboration d'un Plan de Gestion des Espaces Naturels (PGEN) pour les Grands Ports Maritimes à l'horizon 2013. Le Plan de Gestion des Espaces Naturels a pour objectif de définir la stratégie du GPMR sur le patrimoine naturel sur l’ensemble de son territoire. Il permettra, entre autres, de croiser les incidences potentielles des plans d’aménagement portuaire avec les enjeux liés à

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la biodiversité par : l'acquisition de connaissances sur la richesse patrimoniale et la biodiversité de l’ensemble des terrains du GPMR, l'évaluation de l'impact des travaux d’aménagement programmés à court, moyen et long terme. Ce croisement permettra d'aboutir à la réalisation d’un « éco-bilan » : bilan entre l’impact prévu sur les milieux naturels et les gains possibles pour la biodiversité. L'objectif est de limiter la destruction d'habitats naturels remarquables et d'accompagner le développement portuaire tout en participant au maintien et au développement de la biodiversité. La stratégie de gestion du patrimoine naturel est une démarche évolutive de planification qui sera en cohérence avec l'ensemble des documents de planification sur les milieux naturels et en particulier le futur Schéma Régional de Cohérence Ecologique (SRCE). Elle intègrera également les réflexions sur la mise en place de la Trame Verte et Bleue dans les circonscriptions portuaires. Le GPMR a mis en place un comité technique afin de suivre le déroulement de l’étude. Ce comité intégrera les acteurs locaux tels que le gestionnaire de la Réserve Naturelle, le Conservatoire de l’Espace Littoral et des Rivages Lacustres, le GIP Seine Aval, le Parc Naturel Régional des Boucles de la Seine Normande, le Conservatoire des Espaces Naturels, les collectivités,… et les membres du Conseil de Développement du GPMR. La démarche sera accompagnée par une expertise scientifique. Le GPMR a retenu Jérôme Chaïb, expert écologue auprès du Conseil Scientifique Régional de Protection de la Nature (CSRPN) et directeur de l’Agence Régional de l’Environnement de Haute Normandie (AREHN) comme expert scientifique afin de l’assister sur la méthodologie et le suivi de la démarche.

La charte du Parc Naturel Régional des boucles de la Seine Normande : un outil pour concilier développement du territoire et restauration des zones humides,

jean-pierre morvan, Directeur du Parc Naturel Régional des Boucles de la Seine Normande (PNRBSN)

Jean-Pierre Morvan est ingénieur en chef des Ponts, des Eaux et des Forêts. Ingénieur agronome de formation (INA Paris-Grignon), et titulaire d’un DEA analyse et politiques économiques de la Faculté de Dijon, il a été successivement directeur d’un établissement de formation du Ministère de l’Agriculture, puis directeur-adjoint du Parc national des Cévennes de 2007 à 2011. Depuis septembre 2011, Jean-Pierre Morvan est directeur du Parc naturel régional des Boucles de la Seine Normande.

Le territoire du Parc abrite de nombreux cours d’eau, dont la Seine, ainsi que des zones humides et milieux aquatiques sur près d’un quart de son territoire, soit une proportion dix fois supérieure à la moyenne nationale. Ce territoire est très dynamique, et son développement doit permettre de préserver et de restaurer ces milieux fragiles et indispensables à la vie. Depuis 1974, date de création du Parc, les actions en faveur de la préservation et de la restauration des milieux humides ont été développées : acquisition et gestion de terrains, animation Natura 2000, et Cellule d’Assistance Technique aux Exploitants de Milieux (CATEM), animation des Mesures Agri-Environnementales territorialisées. Le Parc a également conduit des projets de restauration écologique en maîtrise d’ouvrage directe (curage de la Grand’Mare), dans un cadre expérimental avec ensuite transfert de la maîtrise d’ouvrage (nettoyage des berges de Seine, repris ensuite par les Départements de Seine-Maritime et Eure), ou dans le cadre d’un

accompagnement (expérimentation « les tas dans les trous » avec le GPMR). La reconnaissance de son expérience et de son rôle dans la préservation et la restauration des zones humides, et la conscience des enjeux croissants qui pèsent sur ces milieux conduisent aujourd’hui le Parc à souhaiter renforcer son action.La Charte du Parc. La charte définit les orientations et les objectifs du Parc, dans le cadre des missions de protection des patrimoines (notamment de la biodiversité), d’aménagement du territoire, de développement économique, d’éducation au développement durable (décret du 24/01 2012).

La nouvelle charte du Parc (2013-2025) est en fin d’élaboration, elle répond aux caractéristiques suivantes: C’est un projet de territoire construit sur 12 ans ; C’est un projet co-construit, soumis à adhésion des collectivités, après une enquête publique ; La charte est aussi un décret en Conseil d’Etat qui emporte une obligation de cohérence avec les principaux schémas de planification à l’échelle du département, et de compatibilité avec les documents d’urbanisme ; C’est un projet multi-partenarial tant pour les financeurs que pour les maîtres d’ouvrage ; C’est enfin un projet comportant un Plan de Parc qui constitue une spatialisation des orientations stratégiques retenues par la charte. L’objet de l’exposé est de présenter ce dernier point pour ce qui concerne la trame bleue et la préservation des zones humides.Les orientations stratégiques proposées par le plan de Parc :1 – le territoire d’aujourd’hui : exposé sur la base du mode d’occupation des sols (MOS) du Parc, et de ses principales composantes (espaces urbanisés, espaces agricoles et naturels).2 – le territoire de demain (prospectif) : la trame bleue du Parc (traduction sur le plan de Parc), une priorité d’action pour les 12 ans à venir (position très stratégique du parc car l’estuaire connecte les deux corridors que sont la vallée de Seine et le littoral, la vallée de Seine connectant elle-même les vallées affluentes du nord et du sud de la région).Les réservoirs de biodiversité,Les corridors écologiques,Les projets de développement : projets des ports, projets des collectivités, extraction des granulats, devenir des sites orphelins.

www.pnr-seine-normande.com

LES GouVERNANCES SPéCIFIquES LIéES Au GRAND CyCLE DE L’EAu

daniel marcovitch, Président de l’Association française des Etablissements Publics Territoriaux de Bassin (AFEPTB)

Daniel MARCOVITCH Conseiller de Paris, Président de l’association française des EPTB est 1er Vice Président du Comité National de l’Eau, 1er Vice Président de l’ONEMA et 1er Vice Président de l’EPTB Seine Grands Lacs

Les EPTB reconnus institutionnellement par la loi de juillet 2003 sur la prévention des risques naturels et technologique permettent le décloisonnement administratif, ainsi que la mutualisation des moyens techniques et financiers (= économies d'échelle) à l’échelle des bassins ou sous bassins versants. Les EPTB offrent aux collectivités territoriales un outil opérationnel pour mettre en œuvre, en partenariat avec l’Etat et les Agences de l’eau, une politique de l’eau efficiente et efficace. Les EPTB sont référents pour assurer la maîtrise d’ouvrage d’actions relatives au grand cycle de l’eau et interviennent à l’échelon

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local uniquement lorsqu’il n’existe pas de structures de proximité appropriée (principe de subsidiarité). Lors de sa demande de reconnaissance comme EPTB l’Institution Interdépartementale des Barrages Réservoirs du Bassin de la Seine a souhaité ne demander celle-ci que sur le périmètre du bassin amont de la Seine, afin de laisser l’opportunité pour la reconnaissance d’autres structures à l’aval

www.eptb.asso.fr

martine blondel, Vice-Présidente, Département de Seine-Maritime

Martine Blondel est Maire de Touffreville-la-Cable et Vice-Présidente du Parc Naturel Régional des Boucles de la Seine Normande. Conseillère Générale du canton de Caudebec-en-Caux, elle est également Vice-Présidente du Département de Seine-Maritime et Vice-Présidente de la Commission Aménagement du Territoire, Développement Durable, Environnement, Agriculture et Espace Rural. A ce titre, elle a en charge la politique de l’Eau et représente le Département au Comité de Bassin Seine-Normandie.

De Paris jusqu’à son embouchure, la Seine s’étend sur plus de 300 kms. Sur ce vaste territoire les actions visant le grand cycle de l’eau sont multiples, peu coordonnées et relèvent d’un grand nombre d’acteurs. Certains secteurs sont en revanche dépourvus de toute intervention.Il existe une organisation intéressante sur les affluents de la Seine à travers les syndicats de bassin versant et les SAGE. Cette organisation est néanmoins caractérisée par un fractionnement important des maîtrises d’ouvrages entre les syndicats de rivières, de bassins versants, les communautés de communes et les agglomérations. En outre, il n’existe aujourd’hui aucune structure de coordination du grand cycle de l’eau sur le lit majeur de la Seine qui concentre pourtant de forts enjeux.Pour promouvoir une meilleure organisation, la Région Haute-Normandie, les Départements de l’Eure et de la Seine-Maritime vont lancer, début 2013, une étude de gouvernance préalable à la création d’une structure de coordination du grand cycle de l’eau sur l’aval de l’axe Seine.Dans un souci de continuité hydraulique, cette analyse sera menée sur l’ensemble du territoire de l’axe Seine non couvert à ce jour par un opérateur, soit de la confluence avec l’Oise jusqu’à l’estuaire de la Seine. Cette étude sera pilotée par les Régions et les Départements riverains de la Seine en Ile de France (78 et 95), Basse-Normandie (14) et Haute-Normandie (27 et 76). Cette étude doit durer un peu plus de deux ans afin de permettre une bonne association des partenaires et laisser à chacun le temps de s’exprimer sur le sujet. Dans un souci de respect de la subsidiarité, la future structure n’aura pas vocation à remplacer les maîtres d’ouvrage existants mais à renforcer la cohérence pour optimiser les stratégies de chacun des partenaires.

www.grandeseine2015.fr

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Contacts :

[email protected]

Tél. 02 76 51 63 49

Fax 02 35 03 54 49

Partenaires scientifiques :

Institut de la décentralisation

Institut Supérieur du Management Public et Politique

Université du littoral Côte d’Opale

Campus International de la mer et de l’environnement littoral

Université du Québec à Rimouski - Institut des Sciences de la Mer de Rimouski

Observatoire global du Saint-Laurent

Maison du fleuve Rhône

Fondation SEFACIL

Groupement d’intérêt public Seine-Aval

Projet co-financé par le FEDER