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.frontliliertaire

des lunts de classe

Édité parJ'Organisation Communiste Libertaire

33, rue des Vignoles, 75020 ParisTél. 370.46.86

Pennanence : tous les jours de 14 à 19 h

Directeur de publication: G. SEBBAHDépôt légal 42 447. Corn. par. 51613

Imprimerie Edit 719, rue A. Métivier 75020 Paris

Tél. 636.89.09

*****ABONNEMENT

FRANCE:6 mois: 12 nO plis ouverts. 30 F

Soutien .. 50 FPlis fermés. . . . . . . 60 F

1 an : 24 nO plis ouverts . 60 FSoutien .. . 100 FPlis fermés. . . . . . 120 F

Abonnement de diffusion:5 ex. pendant 10 nO . . 110 F10 ex. pendant 10 nO .220 F5 ex. pendant 1 an . . 220 F10 ex. pendant 1 an . .400 F

~TRANGER :1 an : 24 nO plis ouverts . 80 F

Soutien .. . 120 FPlis fermés. . . . . .150 F

Pour tout changement d'adresse, joindre2 F en timbres.

C.C.P. Il FRONT LIBERTAIRE Il

33 907 40 La Source

Secrétariat de l'Organisation CommunisteLibertaire:NORD : OCL : 62, Grande Rue, 62200 Bou-logne-su r-Mer.CHAMPAGNE-ARDENNES : Annie Mo-reau, BP 1275 -51060 Reims Cédex.EST : Makhno,' SIA (FL) Librairie desVeaux, l, rue des Veaux, 67000 StrasbourgOUEST-NORMANDIE: FL, cio L..:Taupe,2, Ou ai Lalande 72000 Le Mans.

BRETAGNE: Dieudonné MOI-SAN, BP lB - 22220 Tréguier.

R~GION PARISIENNE : 33, rue des Vi-gnoles - 75020 Paris.CENTRE : La Commune, BP 1228 -

45OO20r168ns CédexBOURGOGNE fRANCHE.cOMT~ : NestorBP 1064-21025 Dijon CédexAUVERGNE LIMOUSIN : Guéret (écrireà Orléans)RHONE-ALPES: OCL cio ACLR, 13, ru.Pierre Blanc 69001 LyonSUD-EST : Germinal, 19, rue des Suisses13200 ArlesSUD-OUEST:

OCL C/O l'~tincelle30, rue Pastelll'64000 PAU

NORMANDIE:A.S.T.V.E.M.U.B. P 17014008 CAEN C_ex

Front Libertaire N> 92, p. 2

Le GCL Orléans (OCL) organise le 17 juin 1978 àOrléans (Salle du Baron) : « Six heures pour l'autono-mie ouvrière »

des camarades ayant des pratiques et desexpériences autonomes animeront des débats.

Le soir, un gala de soutien à Front Libertaire alieu, les bons de soutien sont à 20 F.Avec une partie artistique: chansons et Rock.

VOUS AVEZ ENTREFRONT LIBERTAIREUNE SOUSCRIPTIONPERMETTRAIT DE

VOS MAINS UNDE 20 PAGES...REGULIERE NOUS

PASSER A 24 P.-

SOUSCRIPTION FLmontant; _ville; ----------------

L

Bulletin d' .Abonnementaom : _

adre •• e:. ._.. _

vllle: _Libel'ez les chèques à l'ordre de:"FRONT LIBERTAIREH

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Procès FL;Que dire sur le procès du Front

Libertaire après ce qui a déjà été ditdans la presse quotidienne ? Pournous, cela n'aura été qu'une forma-lité. Formalité révoltante qui, plusest lorsqu 'on a affaire à la justice ; àla justice qui évalue le montant del'amende à payer pour avoir écritceci ou cela sans avoir mis les formes.Faut qu'ils aient la trouille des textespour persister ! Révoltante la justice,par la présence de Frédéric Oriachlourdement condamné pour s'êtrefait prendre avec un flingue (7 ans deprison dont deux avec sursis !). Ré-voltante également par sa pitreriequi se traduit en années de prisonpour certains et par des amendespour d'autres ! Révoltante encoredeux jours après notre propre pro-cès où l'arbitraire et le totalitarismede cet appareil étatique se sont dé-chaînés contre ceux qui avaient été« interpellés » le 1er Mai : ouvrierset chômeurs ; cela se passait à laCour d'appel de Paris. On ne va pass'étendre sur cette saloperie qu'estla justice, nous l'avons déjà fait etquiconque assiste à une audiencede correctionnelle n'aura pas besoinde baratin pour comprendre.

Faut-il qu'ils aient la trouilled'un texte et prendre les gens pourdes cons pour faire ce cirque autourd'un canard. Mais peu importe, carnous avons affirmé au procès quenous ne mendierions pas l'autori-sation de l'Etat pour publier untexte, aussi, nous sommes d'accordavec la proposition de « Basta »(journal toulousain) : tout texte

poursuivi dans une publication révo-lutionnaire sera repris dans FrontLibertaire en solidarité. De la mêmefaçon que nous avions repris le tractanti-militariste qui avait valu la pri-son à des camarades en 1975, de lamême façon qu'un texte signé « Mes-caléro » avait été repris par plusde cent journaux en Allemagne pourmarquer leur solidarité avec unpetit journal poursuivi, il nous fautmontrer, au-delà de nos divergences,que nous pouvons contrer l'Etat :s'il poursuit un texte, cette actionaura l'effet contraire que ce qu'ilaurait voulu par la multiplicationla plus grande possible du texte in-criminé.

Nous en profitons pour remer-cier les camarades qui nous ont sou-tenus en publiant intégralement letexte des NAPAP : ALTERNATIVE(revue de la Librairie Parallèle), BAS-TA, LE MELOG (revue libertaire etpoétique de Paris). Nous remercionségalement les camarades du MONDELIBERTAIRE qui ont repris les pas-sages incriminés du texte, ainsi queles multiples journaux qui ont passénotre communiqué (Espoir CNT,Lutter, Libération, Rouge, Tout lePouvoir aux Travailleurs, la LanterneNoire, Autonomie Prolétaire, LaMouche, la Biscotte du Val d'Oise,le Petit Rouge de Tourraine, etc.).Nous espérons que si une affairede ce genre se reproduit, la solida-rité sera plus grande encore ; c'estune sécurité face au renforcementde l'Etat.

"RESULTAT" LE 12 JUIN

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" mouvement '

RADIOS; des ondespour la liberté

Il Y a quelques années, les ferusde l'écoute radiophonique à l'affûtde quelque signal sur les bandes detrès hau te fréquence de leur poste,ont dû entendre les premières émis-sions de ce qu'on appelait alors lesradios pirates. Il y avait déjà à l'épo-que des purs de durs qui émettaientde leur grenier : on pouvait les en-tendre à Lille ou à Bordeaux. Puisil y avait les commerciaux de radio« Caroline », la plus connue des ra-dios pirates qui émettait d'un bateauqui mouillait dans les eaux interna-tionale en Mer du Nord et qui vivaitde la pu blicité qu'elle émettait.Ne parlons plus des commerciaux,mais parlons plutôt de ceux quiémettent avec un émetteur qui està la portée de tous. Il sont plus de80 à émettre régulièrement en cemois de juin 1978 en France, et labataille pour que ce moyen d'ex-pression directe puisse s'étendre aunez et à la barbe de l'Etat est rudepuisque deux radios libres sontpassées en procès les 23 et 25 mai(nous ne connaissons pas encore lesrésultats) : Radio 93 et Radio Ro-quette. Un beau jour d'avril, ellesémettaient tranquillement comme àleur habitude, quand une bonne bro-chette de flics en civil ont fait unedescente, embarqué le matériel etinculpé les techniciens d'infractionau code des PTT.

Une radio librec'est quoi?

Il est évident que « Radio libre»contient le terme de « libre» ; celaveut dire que c'est une radio large-ment ouverte aux habitant d'unquartier ou d'une ville (voire unerégion) et que ces derniers peuvents'y exprimer totalement librementet raconter leurs vies et leurs luttes.Ces radios, bien entendu, sont « po-litiques » si l'on estime que le pro-jet visant à rendre la parole aux gensà qui elle a été confisquée par lesmédias asseptisées (télé, radio d'Etat,presse pourrie, etc.) est politique etamène une autonomie réelle dansl'expression de ceux qui luttentcontre le capitalisme. Une radiolibre, c'est cette souplesse dans l'ex-pression qui est d'esprit libertaire(non, ça n est pas de la récupération,Front Libertaire N> 92, p. 4

c'est ce que je pense : peu importesi l'étiquette n'y est pas). Cette sou-plesse s'accompagne d'une souplessetechnique : un matériel simple etsolide qui peut être manié par toutle monde. Exemples de prix pourun très bon matériel : une platinedisque: 800 F, une platine magnéto:3.000 F, une mini-cassette repor-tage : 800 F, un ampli: 3.000 Fun émetteur portant à 25 km en mi-lieu urbain : 5.000 F (ça, c'est cequ'il y a de plus dur à trouver, maiscela se trouve), une antenne plus uncâble : 1.0LO F, deux micros, pluscasques, plus table de mixage :3.000 F. Donc, si mes comptes sontbons, pour à peu près 17.000 F, letour est joué. Pour un collectif, çan'est pas le bout du monde et sion est un peu bricoleur, on faitvite baisser les prix. En plus, si vousavez un copain ou une copine quipeu t vous bricoler un système per-mettant le changement rapide de lafréquence de l'émetteur, vous dé-jouez les brouillages. Bon. On vaarrêter là pour ce qui est de vousdonner l'envie de faire votre radiolibre et on va passer aux dangersqui pèsent sur les radios libres tellesque nous les entendons.

Attention, danger!!!

En ce moment, se trame dansles coulisses de l'Etat et au Parle-ment des manœuvres visant à régle-menter ces radios libres et si on nese démène pas pour outrepasserpar les moyens techniques les plussubtiles (il paraît que FIP a étébrouillée l'autre jour à Paris : c'estrigolo, non ? ... ), on risque fort dese faire avoir.

Le risque premier est l'interdic-tion pure et simple, en complétantpar une série de lois le code des PTTqui régit les transmissions radiopho-niques, mais là, l'Etat sera un peuemmerdé pour expliquer les « déro-gations » dont bénéficient Europe l,RTL, et surtout Radio-Monte Carloqui émet du territoire « national».

Le deuxième risque n'est pasmoins important : il s'agirait, avecl'appui des giscardiens, des socia-listes et des communistes, de propo-ser un projet de loi visant à autori-ser les radios locales, c'est-à-dire

des radios qui seraient sous la respon-sabilité des collectivités locales (sur-tout mairies : vous voyez le topopour nous exprimer dans une mai-rie PC ou RPR ...). Cela serait un sys-tème très simple pour le systèmecapitaliste, pour récupérer le mouve-ment des radios libres en les vidantde tout contenu subversif.

Il faut être très vigilants !! Ilfaut imposer nos propres radios li-bres de toutes contraintes!!

Radio 93 :un exemple à suivre

Depuis à un près un an, à Saint-Denis, ville de la banlieue nord-est de Paris, il y avait Radio 93 quiémettait régulièrement. Dès qu'il sepassait quelque chose, c'était l'ex-pression au travers de reportages etd'émissions assurées par l'équipe :assassinat de Lucien Meylon, l'af-faire Baader/Croissant, etc.

Puis, en mars, les émissions de-viennent toutes en public : le lieuest connu; c'est une librairie de St-Denis, on peut téléphoner et ce quel'on dit passe directement à l'an-tenne. Les sujets les plus divers sonttraités au gré des luttes et des moti-vations des gens. Ce fut la lutte desSonacotra, des licenciements abusifs,un type qui n'en pouvait plus de lamerde quotidienne et qui s'étaitbarricadé dans un appartementsquatté pour avoir ses mômes ...Ceci, jusqu'au 28 avril où pendantune émission sur Gaston Couté, lepoète anarchiste dont nous avonsdéjà parlé dans FL, les flics ont toutinterrompu. Coup dur, car tout lematériel a été saisi, même les dis-ques ! Mais, manque de pot pour lesflics, le mardi suivant, une émissionde solidarité rassemblait plus de deuxcents personnes dans la rue, devantla librairie. Le mouvement de soli-darité doit s'amplifier et se concré-tiser pour Radio 93. Vous pouvezleur envoyer des rond pour qu'ilspuissent se « refaire » leur maté-riel. Soutien financier : CrhristopheBaudet, CCP Paris 22 469 16 F.

Coordination Parisienne des radioslibres, cio SEP, l, rue Keller, Parisllème.

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*****.**************************************~ Continental Edison, vous savez, ~: les beaux téléviseurs sur les auto- ~i bus, c'est Thomson, quoi! :********************************************

J'y suis entré il y a deux ansavec un salaire de misère. Au début,on résiste, on gueule. Ça sert à rien.Alors, avec des copains, on trouvedes méthodes de lu ttes. Par exem-ple : sur les dépannages, on ne faitpas mention des pièces détachéesou alors on augmente les facturesdes appareils sous garantie au profitdes clients payants. (Résultat : àl'inventaire de fin d'année, il y a400 millions de déficit).

Mais rapidement, on est crevé,le rendement, les petits chefs, lesengueulades quotidiennes et l'impos-sibilité de défense dans une boîteoù le syndicat CGT est toujoursd'accord avec le patron et où la moi-tié des dépanneurs sont des anciensmilitaires... Alors, pour sortir del'étouffement, on essaie de monterune section CFDT ; malheureuse-ment, le personnel « tourne » tel-lement qu'on ne trouve personneayant plus d'un an de maison U'yétais depuis six mois) pour faire dé-légué.

Mais on en veut. Alors on s'atta-que aux cadences, explications auxcopains, discussions.

De huit postes par jour, ontombe à cinq ou six. Un copain, lui,ne bosse presque plus : les petitschefs s'acharnent sur lui et il fout lecamp, à bout de nerfs.

On décide alors d'aller demanderune augmentation : refus. On redes-cend les cadences : ça va de 1 postetous les deux jours à 3 ou 4 parjour. Un autre copain s'en va.

La direction annonce alors quecette année, il n'y aura pas de par-ticipation aux bénéfices et que lesaugmentations seront personnaliséesau lieu d'être uniformes commeavant.

28 avril : je suis appelé par la di-rection et on m'avertit que, vu letravail que je fournis, je n'aurai au-cune augmentation et qu'ils seraientheureux que je trouve un emploi,la porte est grande ouverte.

Distribution des feuilles de paie:les augmentations vont de 7 % àrien du tout: diviser pour mieuxrégner. Je vais voir le délégué du per-sonnel qui m'informe que je vaisrecevoir une lettre me signifiantque si mon rendement augmentele mois prochain, j'aurai une petite

augmentation : le bâton et la carotte.Que faire? Les copains ne sont

pas assez motivés. Il reste les gars dela JC. Je les contacte et on décidede faire un tract sur les augmenta-tions anti-hiérarchisées et après d'es-sayer de mener une lutte plus dure,si on peut ...

Voilà la nouvelle politique dugroupe Thomson. Avis aux cama-rades de ce groupe et prière d'envo-yer des informations. Elles serontles bienvenues ...

Au iR.Ai" \L \•Et V\TE \\\

PAU; deslycéensrévoltés

Les syndicats unis allaient réunirà Pau quelque 250 personnes le1er Mai. Le 22, les lycéens se retrou-vent plus d'un millier en grève et enmanifestation. Un mouvement d'au-tant plus positif qu'il ne vient pas« apres Paris »,

Il s'agit de dénoncer notammentle possible renvoi de quarante élèvessous prétexte d'orientation. Il s'agitaussi d'arrêter un peu l'ennui.

Le 23, le mouvement s'est éten-du. La seconde manifestation seconclut par l'occupation de l'Ins-pection académique. La police inter-

viendra avec sa douceur habituelle,chargeant d'abord la cour, puis,après avoir brisé les portes, matra-quant sans ménagement les occu-pants, ils n'ont qu'une fenêtre poursortir.

Nous tirerons dans le prochainF .L. un bilan de ce mouvement,qui n'est pas terminé, avec les ly-céens communistes libertaires qui yont participé.

Correspondant FLPau

Front Libertaire ~ 92, p. 5

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UNE FAMILLE RIËDUITEA LA MISERE ET A L'EXIL

PAR L'ADMINISTRATION ESPAGNOLE

Pendant que la propagande officielleclame que la démocratie est en train des'installer en Espagne, un couple avec cinqenfants continue à subir le même sortqu'aux heures les plus sombres du fran-quisme.

Diego Diaz Herrero et sa femme Chris-tiane N'ONT COMMIS AUCUN DËLlT.Ils sont professeurs de Lettres et, bienqu'ils n'aient jamais caché leurs opinionsanti-franqu istes, ils n'appartiennent à au-cun parti politique. Cependant, depuisseize ans, L'ADMINISTRATION ESPA-CHOLE LEUR REFUSE LE DROIT AUTRAVAI L, en leur refusant l'emploi, enleur faisant perdre tous les postes qu'ilstrouvent à l'étranger, et en leur retenantleur salaire lorsqu'ils ont réussi à le gagner.

Depuis 1971 ils résident à Marseillechez une parente qui les aide à vivre, cardepuis, Diego N'A TROUVË AUCUNEMPLOI. Sa femme est malade maintenantmais elle aussi, on a refusé, à l'Éducationnationale en particulier, tous les emploisqu'elle a sollicités. Elle a précisé qu'elleaccepterait de partir pour n'importe quelpays du monde, mais, même au Viet-Nam,en pleine guerre, on n'a pas trouvé de postelibre pour cette mère de cinq enfants dontle mari est sans travail et sans droit à l'allo-cation chômage .. Par contre, la police aposé à Christiane des questions sur ses ré-sidences précédentes.

Il se trouve que ce couple qui ne de-mande qu'à vivre en paix, a cherché,d'Espagne au Maroc et aux USA, en pas-sant par le Brésil, une terre accueillanteoù viv.re. Partout, ils se sont heurtés à unehostilité inexplicable (de l'avis unanimede leurs élèves, ce sont des professeurscompétents). Finalement, aux USA, descollègues les ont prévenus qu'il circulaitsur leur compte une série de calomniesrépandues par l'administration espagnole.

En Espagne, Diego et Christiane onttoujours été l'objet de menaces et de pro-vocations de toutes sortes. On a plusieursFront Libertaire W 92, p. 6

fois tenté de les tuer. Se sachant innocentsde tout délit, ils ont refusé de se laisserintimider. On leur a conseillé de quitterle pavs. Ils ont passé outre. Alors on leura demande de se suicider après avo ir tuéleurs cinq enfants!

Et celui qu i s'est chargé de donner ce« conseil » est l'homme qui disait être lePROPRE PERE de Diego, DIAZ HERRE-RO!

Il a fallu l'entêtement acharné d'unhomme et d'une femme décidés à fairevivre leurs enfants, pour mettre à jourl'origine de cette inexplicable persécussion.

Diego a appris que, selon des cousinsà lui, son père, Diego Diaz Malendez seraitmort pendant la guerre civile. Diego est néen 34 et n'a pas souvenir de cette époquedes premiers jours de la guerre. Mais ila découvert d'énormes irrégularités dansl'identité de l'homme qui dit être sonpère. Il a aussitôt alerté le ministère de laJustice de Madrid qui, de réponses évasivesen réponses absurdes, a fini par lui fournir,sans le vouloir, LA PREUVE QU'I L CHER-CHAIT ...

Le ministère de la Justice refusantd'alerter la police, Diego a écrit lui-mêmeà la Sûreté pour dénoncer l'imposture,avec preuves à l'appui, et demander uneenquête. Pas de réponse. Il a fallu des moispour obtenir, par l'intermédiaire du prési-dent des Cortes, un écrit du ministère del'Intérieur, qui contient une série d'in-sultes à l'adresse de Diego Diaz Herrero etde sa femme, et la négation pure et simple,sans l'ombre d'une preuve, des faits pour-tant irréfutables!

C'est que Diego et Christiane ont mê-me découvert que l'imposteur est probable-ment un ancien directeur de la Sûreté,homme de la République qui disparaîtpendant la guerre civile et dont certainsaffirment qu'il vivait encore en Espagneil y a fort peu de temps, mais sous un fauxnom. Cet homme pourrait être un procheparent de Diego Diaz Herrero, un demi-frère de son père. Mais la iûreté espagnoleainsi que tout le reste de l'administrationespagnole refusent de communiquer la fi-l iation de ce personnage qui a pour nom

MENENDEZ LOPEZ, et s'est rendu cé-lèbre en 1933 par le massacre de CassasVieja.

Il est évident qu'un homme qui ser-pentait déjà avant la guerre dans les plushautes sphères des mil ieu x pol iciers et po-litiques, en savait long sur beaucoup degensll est admissible qu'il ait pu mon-nayer sa vie aux vainqueurs de la guerrecivile. D'ailleurs, n'est-ce pas le genre d'in-dividu dont une dicatture a besoin pourmener sa police secrète? S'il se sert de sacharge pour persécuter ceux dont il veutse débarrasser pour des raisons person-nelles, ce sera sans bavure. En outre, oncompte bien que la victime aura crevéavant d'avoir pu prouver la persécussionou même de l'avoir soupçonné (n'oublionspas que cet individu a usurpé le respectdû à son père).

Du véritable Diego Diaz Melendez, onsait qu'il était riche et qu'il avait des pa-piers d'identité en règle avant la guerre.C'est à peu près tout. Car l'ADMINISTRA-TION ESPAGNOLE REFUSE TOUS LESRENSEIGNEMENTS LE CONCERNANT.

Du fait que l'administration espagnoleprotège un imposteur, comme de tousles autres, Diego et Christiane ont toutesles preuves et les offrent à leurs amis.Jusqu'à présent, tous les partis politiques,toutes les organisations, tous les journauxauxquels Diego et Christiane se sont adres-sés, ont préféré se taire.

TOUS LES SPËCIALISTES DE LAJUSTICE ET DES DROITS DE L'HOMMESE TAISENT QUAND UNE FAMILLECRIE AU SECOURS!

Pour aider cette famille, DIVULGUEZCE TEXTE ICI ET AUPRES DE VOS FA-MI LLES EN ESPAGNE.

Ce combat est celui de tous. Unesociété qui tolère de telles pratiques des-tinée à pousser les gens au suicide SE PRË-PARE UN AVENIR DE CAUCHEMAR.

DEMAIN IL SERA TROP TARDPOUR AGIR.

Diego et Christiane DIAZ, 2, impasse Ca-pricieuse - 13007 Marseille ou Maison deQuartier, 13, rue de Malmousque.

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itdlieto------------------;

Globalement, les militants des BR sont de jeunesprolétaires, qui ne se font aucune illusion sur la démo-cratie, le capitalisme ou le socialisme. Il en va autre-ment des cadres dirigeants de l'organisation. Ceux-ci,plus âgée (30-35 ans), ont une trajectoire politique quel-que peu différente. Ce sont, pour la plupart, des anciensmilitants du PCI, certains ayant été des responsableslocaux, voire régionaux, du parti, qui n'ont pas acceptéle tournant «révisionnistes» de ceiui-ci. A un parti ré-formiste, « social-fasciste », il faut opposer un particombattant, seul apte à désarticuler la machine écono-mique et politique de l'Italie. Contrairement à Autono-mia Operaia? , qui fait une analyse politique en rapportétroit avec la situation du « Mouvement», allant jusqu'àdéterminer le nouveau sujet révolutionnaire : le jeuneprolétaire, le travailleur précaire, les Brigades Rougesne se sont pendant longtemps adressées qu'au proléta-riat compris au sens traditionnel du terme. Cela s'ex-plique par le fait que les dirigeants des BR en sontrestés, pour ce gui est de l'analyse politique, à l'époquestalinienne du PCI ; le prolétariat toujours considérécomme une masse inconsciente, moutonnière, statiqueet homogène.

L'enlèvement de Moro, la répression:une situation favorable à la lutte armée,

pas à l'autonomie prolétarienne, ni à la révolution

Avec l'enlèvement de Moro, les BR ont montré leurforce organisationnelle. Force organisationnelle et mili-taire d'autant plus évidente que durant l'enlèvement,il y a eu peu de jours sans qu'un journaliste, un cadre dela Démocratie chrétienne, un directeur de personnelde grosse boîte ne se fasse tirer dans les pattes. Il est ànoter que c'est sans doute la première fois que les BRs'adressent aussi directement aux autres formations« communistes combattantes », leur demandant des'unir pour former un front militaire, pour construirele « Parti combattant »,

Et le « Mouvement» dans tout ça ? Sa situationn'est guère brillante. Il se trouve bloqué par la répressionde l'Etat et par ses propres contradictions. L'enlevementde .MQfOl'a encore un peu bloqué ; la répression se fai-sant plus brutale et plus sauvage (« chasse aux sympathi-sants des terroristes »), il ne peut plus apparaître publi-quement (réunions et manifs systématiquement inter-dites, il doit être fatiguant, à force d'être toujours obli-gé de s'affronter aUÀ flics ...).

La police italienne, tellement bordélique qu'incapa-ble d'arrêter qui que ce soit d'intéressant, vient de rece-voir l'appui « inespéré » du PCI. En effet, celui-ci, outrela campagne qu'il a déclenchée sur la nécessité de lafermeté face au terrorisme (appel à la délation des mili-tants radicaux dans les entreprises), a depuis plusieursmois entrepris une mise à jour de ses fichiers. Depuis1968, de nombreux militants ont quitté le Parti commu-niste et sont allés rejoindre les différents groupes révolu-tionnaires (officiels ou clandestins). Plus grave, les syn-dicats ont décidé de faire la même chose; de nombreuxmilitants révolutionnaires ont milité à la base des syndi-cats, dans les conseils d'usine. Pour ceux qui sont encoreactuellement dans les sy ndicats, il est à craindre unechasse aux sorcières systématique, le grand nettoyage.

Front Libertaire N> 92, p. 8

ou vont

Procès des B~R. à Milan. Aâroite, R. Cureta.L'enlèvement d'Aldo Moro par les Brigades Rouges

a suscité remous et réactions, le plus souvent négatives.De l'extrême-droite à l'extrême-gauche, tout le mondey est allé de sa désapprobation. Les médias en ont pro-fité pour dégueuler leur haine et leur hystérie sur lesrévoluticnnaires (« Les barbares », « Les monstres »,titraient « L'Aurore» et « France-Soir »). D'autres par-lent de fascisme rouge, de violence totalitaire. Pour tousces gens, il s'agissait de défendre l'Etat, la Démocratiecontre les dangers que représentent les Brigades Rouges.Le slogan des gauchistes italiens : « Ni avec l'Etat, niavec les B.R. » montre leur opportunisme, mais aussileur incapacité à se situer. sur l'échiquieer politiqu~coïncés qu'ils sont entre le Compromis historique (90 '10de l'électorat) et les groupes de lutte armée, qui sontune réelle force politique en Italie.

La situation italienne, lors de l'enlèvement de Moro,est caractérisée par un reflux du « Mouvement », Eneffet, si ce « mouvement» est quasi-hégémonique surles étudiants, « emarginati », chômeurs, etc., il n'a pasréussi à amorcer une dynamique de lutte de masse dansles lieux de production. Il se trouve donc bloqué dansles facs et dans les quartiers.

Cet arrêt du « Mouvement» ne s'est pas accompa-gné d'un arrêt de la répression de l'Etat. Les arrestations.arbitraires et les procès se poursuivent allègrement

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-----------------italie

les BRet aucune réaction d'ampleur ne s'organise. Il y a actuel-lement plus de trois cents camarades du « Mouvement»en taule et l'espace politique des forces extra-parlemen-taires se réduisant, des milliers de personnes s'interro-gent, se cherchent, ne sachant plus comment, voirepourquoi agir. Pour les plus radicalisés et les plus révol-tés, la lutte armée présente une alternative possible,d'autant plus que celle-ci existe déjà et que certainsgroupes ont des possibilités d'actions militaires trèsélevées.

Les Brigades Rougeset le mouvement révolutionnaire

Les Brigades Rouges ne sont que l'une de ces mul-tiples organisations de lutte armée qui existent en Italie,mais elles sont celle qui possède le plus grand nombrede militants. Avec l'enlèvement de Moro, les BR ontélevé d'un cran supplémentaire, le degré de choix poli-tique de leur action. Elles ont montré leur capacité or-ganisationnelle et donc d'une certaine manière leur forcepolitique et militaire. Contrairement à ce que peuventraconter les flics italiens interrogés par la presse, les BRne sont pas constituées de 40 à 60 personnes. Certainscamarades italiens n'hésitent pas à dire qu'elles sontactuellement la force révolutionnaire organisée! la plusimportante en Italie. C'est aussi celle qui croît le plusnumériquement. Et ce n'est pas un hasard: cette crois-sance numérique est intimement liée à la situation du« Mouvement », car les militants qui rejoignent en cemoment les BR, sont issus précisément du « Mouve-ment» .

On peut légitimement penser que dans quelquetemps la police disposera de renseignements plus précissur les militants révolutionnaires, et donc sera ~lus apteà contrôler les mouvements de résistance, d insubor-dination, en arrêtant systématiquement les « meneurs »'les militants actifs déjà connus.

La situation actuelle est favorable au développementde la lutte armée. Le fait que des centaines de militantssoient obligés de se terrer chez eux, d'être quasi-clan-destins, les amène à remettre en cause l'action au grandjour. Etant déjà clandestins et voulant tout de mêmeréagir, il leur est « facile» de s'orienter vers la guerilla,celle-ci parce que spectaculaire, paraissant plus payante.

Le développement de la lutte armée est-il favorableà l'insurrection de masse ? Nous ne le pensons pas.Les groupes de lutte armée ont tendance à déposséderles prolétaires de leur violence, expression de leur ré-volte. Pourquoi en effet se battre si le parti est là,luttant « efficacement », frappant, tel un justicier,quand et où il veut ? Pour nous, il est clair que la cri-tique que nous faisons des gauchistes : avant-gardisrne,dirigisme, centralisme, etc., est également valable pourles groupes staliniens type BR. Il y a une différenceentre ressentir une action comme « bien », faisant plai-sir, et l'approbation politique. Il est sûr que beaucoupde gens ont été « heureux » que Moro, Schleyer, Tra-moni se fassent buter, car c'étaient des crapules et queça fait toujours plaisir de voir disparaître des ordures.Il n'est pas évident pour autant que ces exécutionsaient servi à quelque chose. L'attentat contre Tramoni

aura sans doute permis l'amorce d'un débat sur la vio-lence dans une partie du mouvement révolutionnaire;c'est sans doute là, l'aspect positif de cette action,Mais les exécutions de Schleyer et Moro ont une touteautre résonnance. Elles permettent de justifier le renfor-cement de la répression étatique. Et on ne peut pas,en tant que révolutionnaires anti-autoritaires, se réjouird'un tel renforcement de l'a~pareil de maîtrise, decontrôle, de répression qu'est 1Etat. Pour nous, la révo-lution, c'est d'abord dans nos têtes qu'il faut la faire,ainsi que dans le quotidien. S'engager dans une armée,qu'elle soit bourgeoise ou rouge, n'est pas une libéra-tion mais au contraire, une contrainte, une nouvelleservitude qui a le danger d'être volontaire. La révolu-tion, c'est aussi la possibilité de lutter avec des gens,et grâce à ces luttes, permettre la prise de consciencede ces personnes sur elles-mêmes et sur ce qui les en-toure. Cette recherche de l'autonomie individuelle etcollective par rapport à toutes les structures de pouvoir,d'intégrations à la société, c'est cela qui nous motive ànous battre quotidiennement, même si ces batailles nesont pas spectaculaires.

« Les hommes font l'histoire », dit-on. Eh bien,souhaitons que ce soient tous les individus qui agissent,qui se battent collectivement pour la révolution, plu tôtque d'autres, moins nombreux, à qui on délègueraitnotre parole, notre lutte, notre sort.

1. Par révolutionnaire, nous entendons ici tout ce qui se situe à la gauchedu PCI (PDUP, Democrazia Proletaria, Autonomia Operaia ... ).2. Il serait intéressant par ailleurs de faire une présentation et une analysedes différentes composantes de l'Autonomie ouvrière.

Les usines Fiat à Turin.

Front Libertaire Nv 92, p. 9

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Pendant plusieurs semaines, lapresse, la radio, la télé nous ont bas-sinés avec l'affaire Moro .- on neparlait que de cela ; l'enlèvement.les gardes du corps abattus, les hé-sitations de la Démocratie chrétienne,la fermeté digne d'un parti de gou-vernement du PC 1 ; et fi nalementl'exécution de Moro.

Oue penser sur cette affaire enparticulier, sur les Brigades rougeset la lutte « armée» dans les pays in-dustrialisés en général ? Au risqued'emmerder certains, je me permetsde rappeler des évidences:- Ce n'est pas en assassinant un ty-ran qu'on supprime la tyranie ;en abattant Schleyer qu'on éliminela nazisme sous-lacent. en exécu-tant un Moro qu'on met fin à lapourriture politicarde.- Rien de tel quu n groupe de « luttearmée », baptisé « terroriste» par lesmédias, pour justifier toutes les ré-pressions contre toutes les activi-tés un peu gênantes de la classe ou-vrière. Grâce aux attendats anar-chistes (Ravachol, Emile Henry, Ca-serio) furent plus facilement répri-més les syndicats naissants en Franceau début du siècle. Oui peut nierque l'État allemand a profité de l'ac-tion de la RAF pour ! loquer entiè-rement toute opposition, qu'elle soitsyndicale (ex. : les exclusions du syn-dicat allemand, prélude aux exclu-sions professionnelles) ou écologiste(le mouvement allemand cherche sondeuxième souffle). Certes, la sociétéallemande est bloquée, militarisée;toute tentative légaliste est vouéetrès vite au pire réformisme - (Voirle « syndicalisme» en RFA !). Maisla « lutte armée» type RAF n'est-elle pas aussi un échec?

Ou 'en est-il en Italie?Un article paru dans F L 88

Front Libertaire N° 92, p.' 10

(avril 78) notait que la situation ita-lienne est très différente : pas d'op-position politique réelle depuis quele PCI soutient le gouvernement.

La crise économique est structurelle:la Lire est au plus bas, l'inflation su-périeure à celle de la France, le chô-mage endémique surtout dans le Sud.De nombreuses catégories sociales setrouvent ainsi exclues. Ces « emargi-nati », jeunes ouvriers au chômageou étudiants sans débouchés ne ver-raient pas d'un mauvais œil unecontestation violente de l'État ita-lien. D'où la relative importance des« autonomes» italiens, et l'implan-tation de luttes autonomes dans lesquartiers, sur les prix des transportsou d'autres services, etc.

Question : Les Brigades Rougesne sont-elles pas en train de ru inerce mouvement? Après avoir exécutéMoro, elles se retrouvent isolées, etla canaille politicarde et la flicailleont les mains libres pour réprimer.Moro devenu martyr sert la causede l'État italien, qui en avait bienbesoin. Combien les Brigades Rougesauraient pu progresser en libéranttout simplement Moro, ridiculisé,mais prêt à régler ses comptes avecses « amis » de la Démocratie chré-tienne et du PCI !

Mais pour cela il leur auraitfallu un peu d'humour, ce qui man-que totalement aux groupes léni-nistes comme eux ou la RAF, etne pas croire aveuglément que lafin justifie les moyens!

J'arrête là ; j'espère qu'avec deplus amples informations, le débatsur le terrorisme et la lutte arméepourra se clarifier.

Peter,un lecteur de F.L.

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zaïreLE COLONIALISME

LIBÉRALLe Zaïre fait encore parler de lui. Mieux encore, les

« gendarmes katangais » tiennent la une des journaux. Ilfaut dire que l'enjeu est de taille. C'est une des cartesmaîtresses de la rivalité USA/URSS en Afrique. Cettefois encore, Giscard a mis tout son poids dans la balancemais cette fois, l'impact recherché est surtout au niveauinternational, car à l'intérieur de l'hexagone tout estcalme, au contraire de l'action de 1977 (voir FL 71).

Depuis 1977

La nouvelle intervention franco-belge, épaulée parles USA et la Grande-Bretagne, prouve bien que l'in-tervention de l'année passée de la France et du Marocn'a pas changé grand chose, puisque le FLNC a conti-nué à amplifier ses actions.

A la différence de la première intervention, celle-ciest militaire et directe. Les fameux paras interviennentdirectement dans le conflit. Le prétexte soi-disant hu-manitaire qui mobilise les mass médias (sauver des vieseuropéennes - les vies africaines, ils s'en foutent) a étéavancé pour masquer une intervention plus politique etéconomique.

Les vies européennes

Il faut bien comprendre et connaître la vie et lamentalité des coopérants occidentaux au Zaïre. La plusgrande partie d'entre eux (les Belges) ont continué àse comporter comme « au temps joyeux des colonies»(sic Sardou). Les autres sont surtout des coopérantstechniques. Leurs comportements (colon et coopé-rants) sont très sensiblement identiques : arrogance,im bus de leur personne, airs supérieurs, etc. De plus,ils sont très rarement démunis du côté du porte-mon-naie. Ils ont la connaissance et veulent tout de suitese comporter en maîtres vis-à-vis des indigènes. Toutesces attitudes, l'étalage de leurs richesses devant les po-pulations pauvres de ces pays, font que la rancune desZaïrois s'est cristallisée sur les Européens. .

Que ces Européens aient été tués n'est pas le pro-blème. Ils œuvraient en capitalistes pour le capitalisme.Que quelques-uns soient morts ne nous gêne pas dutout; ils ont récolté ce qu'ils ont semé.

Mais nous nous insurgeons contre l'utilisation qu'enfait la presse occidentale, qui fait jouer à fond les cordessensibles de l'humanisme chrétien afin de masquer uneintervention militaire on ne peut plus impérialiste.

Le F.L.N.C.

Composé principalement par les ethnies katangaises(surtout· Lunda), ce mouvement est issu de l'ex-partide Moïse Tschombé et grossi par les populations katan-gaises qui ont fui vers l'Angola pour se soustraire auxpersécussions de Mobutu qui ne leur a jamais pardonnéd'avoir voulu faire secession.

Une fois en Angola, les Katangais se sont mis au ser-vice des Portugais. Au fil d'années d'exil, toute cons-cience politique disparut pour se muer en oppositionsystématique à Mobutu. C'est ce qui fait que les Katan-gais se sont rangés du côté du MPLA contre l'allianceUNIT A (soutenu par l'Afrique du Sud) et FLNA (sou-

AVANCÉ.tenu par la CIA et Mobutu), durant la guerre civile an-golaise. A la fin de cette guerre civile, le gouvernementde Luanda ne voyait pas d'un très bon œil le station-nement des troupes katangaises sur leur territoire. Lorsde tractations secrètes entre le gouvernement de Luandaet les Katangais, le retour au Zaïre de ces derniers futdécidé. En fait, des gendarmes katangais, il y en a peudans le FLNC, autrement, avant qu'ils ne quittent leZaïre, ça aurait fait un pourcentage de flics par habitantassez considérable pour un pays comme celui-ci. Ac-tuellement, les buts du FLNC sont on ne peut plusflous. Celui qui y voit clair, chapeau. Tout ce que nouspouvons dire, c'est que c'est un mouvement bourgeois,dirigé par des bourgeois, et ayant des objectifs bour-geois. Ce n'est pas le FLNC qui mènera le Zaïre au so-cialisme.

Le régime Mobutu

Dans ce régime, la corruption est la principale règlede fonctionnement, le pouvoir est personnel au possi-ble et l'incompétence n'a d'égale que la rapacité des diri-geants. Le Zaïre est tout proche de la banqueroute. Enbref, ce régime est à bout de souffle ; complètementusé.: L'espectative des USA et de l'URSS marque lavolonté des deux grands de ne pas s'engager dans uneopération on ne peut plus douteuse. N'oublions pas quele Vietnam a coûté très cher aux USA et que Cuba aété tenu à bout de bras par l'URSS.

Le situation africaine

Le continent africain fait l'objet de la convoitisede toutes les puissances industrielles. Les anciens colo-nisateurs (Grande-Bretagne, France, Belgique, Portugal,Espagne) ont donné l'indépendance à leurs colonies.Certains ont pu s'y maintenir (France, Belgique, Grande-Bretagne), les autres sont tout simplement partis défi-nitivement, (Sahara espagnol, Mozambique, Angola,Guinée Bissau, etc.). L'impérialisme des anciens colonsn'est pas fictif et il est en butte à une remise en causede leur suprématie par les autres pays industrialisés(USA, Japon, RFA, Chine, URSS).

Depuis plusieurs années, les idées progressistes ontpris le contrôle de plusieurs pays (Lybie, Algérie, Congo,Angola, Mozambique, Tanzanie, etc.) et plusieurs paysdits stables, ont vu apparaître des guerilleras ou de vas-tes mouvements populaires (Tchad, Zaïre, Rhodésie,Afrique du Sud). Le conflit du Sahara espagnol, celuide l'Ethiopie et de la Somalie et de l'Éthiopie et del'Erythrée provoquent un regain de tension. En fait,c'est la décolonisation portugaise qui a bouleversé lacarte de la géographie politique de l'Afrique. La plupartdes régimes sont pro-occidentaux. Avec l'apparition duMozambique, de l'Angola, de la Guinée Bissau dansle sud de l'Afrique, l'équilibre politique est rompu.Mais ne nous leurrons pas, les pays qui sont classés dansla catégorie progressiste n'ont en fait que les relationsavec l'URSS qui sont progressistes. Dans chacun de cespays, c'est le régime du parti et du syndicat unique,de pouvoir personnel et d'autres amuse-gueules de cegenre. L'enjeu de l'actuel conflit zaïrois est le contrôledu Sud et de l'Est de l'Afrique.

Front Libertaire N° 92, p. Il

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quelles perspectivesNous publions ces deux tex tes traduits de Ajo Blanco et Emancipacion,

deux revues espagnoles qui relatent les débats qui se déroulent actuelle-ment à l'intérieur de la .CNT..

CNT : LE COMMENCEMENTDE LA DÉBACLE ?

(Texte traduit de Ajo Blanco n° 32Avril 78)

Le développement compliqué dela CNT, depuis sa reconstruction en1976, fu it su ivi par de nombreux ré-volutionnaires, militants de la CNTinclus, avec une certaine attente :le développement de la CNT s'estfait, comme pour les Commissionsouvrières entre 1964 et 1970, « en-tre la fraude et l'espérance» (ndlr :titre d'un film d'un collectif de laCNT sur la révolution espagnole).

La CNT pouvait être - le peut-elle encore? - le regroupement destravailleurs les plus combatifs, unpôle fondamental de la lutte auto-nome de la classe ouvrière et des op-primés, une organisation réellement1 ibertaire dans laquelle les moyenss'accorderaient avec les buts. Uneorganisation de travailleurs différentequi non seulement prenne en compteles revendications ouvrières, maisaussi celles des groupes marginalisés,celles des cultures et des nationali-tés opprimées ...

Ceci fut (ou c'est ?) l'espérance.Aujourd'hui nous craignons que lasituation de la CNT ne penche ducôté de la fraude, Le stupide moder-nisme des petits étudiants glandeurs(qu'est-ce qui a fai s'éqarc "...\5 étu-diants dans la CNT ?) et les nonmoins stupides dogmatisme et ar-cha ïsme des vieux - retraités pourla plupart - ceux pour qui le réveils'est arrêté en 36, la mafia de Tou-louse, les enfants dévôts du cocktailMolotov, l'irresponsabilité, l'immobi-lisme ... et tant d'autres choses quel'on pourrait dire, ont obtenu ladestruction de la CNT dans presquetoute l'Espagne, la reléguant aughetto et au musée des momies,faisant de la CNT un avorton furieu-sement anti-libertaîre, et ceci au nomde l'orthodoxie anarchiste:

Seules quelques confédérationsrégionales (?) paraissaient avancer,être présentes dans les luttes "",lIvriè-res et dans les luttes sociales: .a CNTde Catalogne et la CNT d'Euskadi.La CNT de Catalogne, une organisa-Front Libertaire NV 92, p. 12

tion ouvrière relativement forte -100.000 adhérents - avec une pré-sence réelle dans le mouvement ou-vrier, une organisation non seule-ment combative et radicale, maisaussi réaliste, capable d'organiseraussi bien des Journées libertairesque la grève des pompistes de Barce-lone, de lutter contre le blocage dessalaires et contre la loi sur le Dangersocial (ndlr : délinquants, homo-sexuels, les avorteuses, prostituées ... )traverse aujourd'hui une sérieusecrise, profondément touchée par laténébreuse affaire de la Scala et unchaos interne fomenté et exaspérépar les archa ïques mafias spécifiquesemployant la terreur, le cynisme, lemensonge et la calomnie, qui selancent aujourd'hui à racheter la Ca-talogne.

Dans la CNT d'Euskadi, recons-truite grâce surtout à l'effort mili-tant du groupe réuni autour de l'ex-cellente et combative revue « Aska-tasuna », la vieille garde a aussi faitdes siennes : avec étonnement nouslisons dans I~ journal « Egin » des

1a et 12 janvier et dans « El TopoAvizor » (ndlr : « La Taupe sur sesgardes ») numéros 6 et 7, l'exclu-sion du groupe Askatasuna de laCNT d'Euskadi laquelle devient, deplus - conformément aux éternelsprincipes de 36 - la Confédérationrégionale basque.

Il ne reste aujourd'hui à la CNTque deux alternatives: ou bien sortirde cette crise en en finissant avecl'archaïsme et les spécificités sacrées,comprendre l'époque actuelle et sesmouvements sociaux, y participerdans les luttes présentes, ou bienvégéter dans le souvenir du glorieuxpassé et se condamner à l'asphyxiepar fossil isation, dans un temps plusou moins court.

Aujourd'hui la CNT est malade,traversée de dogmatismes, d'archaïs-mes, de mafias, d'irresponsables ...dans un état évident de décornposi-t'on. Sortira-t-elle de cet état, lesmilitants réagiront-ils contre l'intolé-rable situation actuelle - situationqui n'est pas nécessairement la fautedes réformistes - ou bien la crises'aggravera-t-elle jusqu'à la mort ?Là est le dilemme.

« Ajoblanco »Carders, 17, 1er, 2a

Barcelone 3

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Le 1er Mai à Barcelone; le défilé de la CNT

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pourPERSPECTIVES DE LA CNT

(texte tradu it de la revue :« Emancipacion » n° 6)

Sans vouloir intervenir dans lesaffaires internes de la CNT, nouspensons que le fait d'analyser sesperspectives est d'u ne importancecapitale pour tout le courant pourl'autonomie. C'est sans prétention,ce que nous voulons aborder danscette analyse.

Les événements se précipitent àl'intérieur de la CNT. Les récentsfaits qui se sont produits dans dif-férentes villes à l'encontre de mili-

. tants de la tendance appelée «conseil-liste», plus ou moins directementexpulsés de la CNT, permettent declarifier assez le rapport de force àl'intérieur de la confédération et lesperspectives face à son évolution.

La CNT fut pratiquement absen-te des luttes ouvrières des années60. Elle commença à se reconstruire,comme force de classe, un tant soitpeu agissante, au moment où la crisefinale du franquisme était très pro-che. Des gens très hétérogènes com-mencent à y entrer, provenant de 1

divers secteurs du militantisme, et 1

avec des positions très souventcontradictoires:

Entre le vieil anarchiste des an-nées 30, ancré dans les gloires de laRévolution de 36-37, moralementattaché aux vieilles théories, auxvieux schémas d'organisation, inca-pable, tragiquement incapable decomprendre que l'on a besoin au-jourd'hui de quelque chose qui soitdifférent de la CNT historique.

Mais avec lui, arriva aussi unevague de jeunes formés dans lesluttes récentes, connaissant plus oumoins la réalité sociale et politiquedans laquelle ils évoluaient. Jeunesanarcho-syndicalistes critiques et ou-verts, anarcho-communistes et com-munistes libertaires au goût du jour,des jeunes plus touchés par le mar-xisme, des jeunes «conseillistes».

Les deux tendances se heurtentau sein de la CNT. Affrontementrendu plus complexe par la compo-sante « pasota » (marginale) et parles léninistes infiltrés qui, même s'ilsreprésentent peu de chose réelle-

espagne.

la ·CNT ,e

Le 1er Mai à Barcelone ..le défilé de la CNTment parmi les militants de la CNT, 1 en définitive, peut-être plus révolu-ils servent à désorienter et à am mêler tionnaire que celle des courroiesles problèmes. de transmission des différents partis

Le conflit entre syndicalistes « marxistes», mais pas pour autantclassiques, à leur tout divisés en plu- moins destructrices de l'organisationsieurs tendances (ceux de la tendance unitaire et autonome de la classedes cinq points, réformistes, faïstes ouvrière.de divers courants, anarcho-syndica- - Les nouveaux courants mili-listes purs, etc.) et les nouvelles gé- tants intégrés à la CNT ont en géné-nérations de militants formés à l'in- rai pour dénominateur commun latérieur de l'Espagne, s'est clairement défense de l'Assemblée généralemanifesté dans le débat Syndicat/ comme axe de l'auto-organisation etAssemblée au sujet de la position de la lutte des travailleurs, au-dessusde la CNT dans la lutte. des syndicats qui resteraient les ins-

- La CNT classique penche vers truments moteurs impulsant la luttele renforcement du syndicat comme et l'organisation pour la garantieorganisation de classe, l'Assemblée d'un réel processus révolutionnaire.générale des Travailleurs étant un En définitive la CNT serait une orga-lieu de convergence des différentes nisation non pas de toute la classe,positions syndicales et politiques par- mais de sa fraction la plus avancéemi lesquelles les travailleurs doivent dans la ligne de l'autonomie ou-choisir. L'Assemblée perd ainsi son vrière.rôle principal et sa capacité, restant Le rapport de forces à I'inté-un instrument ponctuel de la poli- ; rieur de la CNT entre ces deux ten-tique des syndicats vers lesquels se dances générales a été certaindéplacerait inévitablement le rôle durant des mois. Il continue à l'êtreprincipal. C'est en définitive la posi- encore aujourd'hui dans une bonnetion de tous les syndicats qui doivent, mesure. Mais il y a cependant des in-s'ils veulent s'affirmer, nier l'Assem- dices qui indiquent que cela se dé-blée générale comme axe fondamen- cante dans le sens des syndicalistes,tal d'auto-organisation de lutte des et, si les circonstances ne changenttravailleurs. Position avant-qardiste pas trop, nous pensons que cette

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espagne

tendance finira par s'imposer sur son doma ine, sont des espèces his-toute la ligne. Des tensions comme to:iqu~s con.stitu~es. Entrer dans leurcelles de Valence d'Euskadi des ex- sein n est rien d autre que les vrta-pulsions et des l'uttes com~e celles liser sans possibi!ité de les transfor-de Madrid, Salamanque, sont des mer. Parce gue l,~n. y traya~ll~ dansraisons qui confirment cette conclu- un cadre tres défini et ,11r1}lte, tant. dans le doma me de la théorie que ce-

sion. Une analyse de la prAesse de l,a lui de la pratique et de l'organisa-C~T montre qUI la controle e~ ge- tion, y compris dans le domaine duneral ; un.e ana.lyse des synd icats langage et des comportements. Tousmontre qUI domine, au rnorns pour les reconstructeurs de vieilles œuvresl'appareil, dans la majeure des cas. mortes ou vaincues historiquement,On voit de plus en plus clairement soit ont été assimilés par elles, soitoù la CNT va s'orienter dans les pro- en so~t ressortis démolis. La CNTchains mois. elle-meme est un exemple dans c~

Du point de vue du développe- s~ns. En ~9.19 la C~T ne reprodu l-, ." srt pas le vieil anarchisme bakouniste:

ment de .1autonomie ouv~lere, ;ette elle rassembla quelque chose de pro-constatation ~e peut ~e faire qu avec fondément nouveau, substantielle- « Emancipacion », Revue mensuelledouleur. Car Il ne fait pas de doute ment différent du premier : l'anar- pour l'autonomie ouvrière. Apartadoque la CNT a été historiquement cho-syndicalisme. Sans ce saut-là, la de Correos - 3 272 Madrid (Abonne-en Espagne le germe de l'autonomie CNT n'aurait été rien d'autre qu'un ment étranger: 1.000 Ptas).

ouvrière. Il ne fait pas de doute quere***************************************.dans la CNT actuelle. ~e trouvent* *une bonne part des militants pour * SOLIDARITE AVEC LES rades avec la participation de leur*l'autonomie ! Le fait que la CNT * LIBERTAIRES EMPRISONNES avoc;t espagnol et de l'avocat de la *se « syndicalise» ne peut nous laisser* EN ESPAGNE Ligue des droits de l'homme. :ind ifférents. Cependant nous pen- * .' Le Il mai : 25 individus ont *sons que les faits et les données sont# (suite au.x articles : « Les. Boucs occupé, de 12 h à 16 h 30 une an-*là. Nous ne devons pas être aveugles* errnssaires du pacte social ») ne xe du Consulat espagnol; ce mê-*et nous devons réfléchir sur les pos-* me jour dans la matinée, un mem-*sibil ités d'un combat dans lequel let Dernières informations: bre du comité anti-répression était:gaspillage des énergies serait très* " reçu par le préfet. Durant l'occupa- *grand - et pourquoi? La CNT est* tion, une information massive a été*divisée en profondeur, substantielle-js Les libertaires espagnols ont arrê- faite dans la ville par téléphone aux *ment divisée. Seules les illusions* té leur grève de la faim, fin avril; organisations politiques et syndi-*d'unité peuvent la maintenir formel-* seuls les deux Français : Victor Si- cales. Une employée du Consulat tlement com~e un b~s>c. , * mal et Bernard Pensiot ont conti-. est restée de son plein gré avec les *

.~a questlo~ qu Il faut ~esoudre: nu~ leur ,gr,ève, commencée. le l '} occupants .. D'importantes force~ de *entlererl}ent, c es~ de, sa~olr corn- * avnl. Un evenement leur a fait arre- p<;>hce avalent. pns p~sltIon, malS. la *ment defendre a.uJourd hUI~ de la fa-* ter cette grève eux aussi le 6 mai: LIgue des droits de 1homme obtint *çon la plus efficace possible, sans* Ils ont enfin eu connaissance de leur du préfet la non-intervention et la *tares., ni poids morts, l'Autonom ie * chef d'inculpation (accusation de s~r~i~ d~s' occ~pant~ ~vec une simple:ouyrlere. No,us devo~s nous con-: complicité avec un groupe ter~o- ve!lfIcatlOn d identité sous s~n, con- *vaincre q.ue 1aut?~omle dAela ~Iasse * riste espagnol - passage d'explosifs trole. Seule une camarade, a ete ern- *comme ligne politique, meme SI elle* et armes). Oscar Magro, français, li- menée au poste alors qu elle trans-*a ses germes dans des moments et des * béré sous caution en mars est accusé mettait de la nourriture aux occu-:*organisations, du passé, parmi les- * lui aussi de complicité. Victor et pants. Elle était relachée d~ns l'après-:quelles .se detache la CNT" e~t u.ne * Bernard avaient ratifié leurs décla- midi. *alternative nouvelle ~ans 1h IStOIre: rations faites sous la torture de la Perspectives: *du mouvement ouvrier. Une teri- * Guardia Civile parce qu'en Espagne. ' .. *dance nouvelle qui requiert une clar- . l' . 't d' 1 ti Mamtenantquelaprocedurejun-** SIon revien sur ses ec ara IOns . 'l' 1 . idte' dans la définition et dans les * dl' 1 . . . dique est entamee, expu SIon rapt e *evant e juge, ce UI-CI vous renvoie . liberté .. d *perspectives alternative refusée par * 1 . d 1 l' ou la rrnse en 1 erte prOVISOIre e, entre es mains e a po ice pour dl" t' *la confusion et l'atavisme de ceryains * . . , t bi . D ' , nos camara es est p us qu meer ame,*VOIr SI C es ien vrai, one en gene- , 1 . d faisecteurs de la CNT Une alternative * 1 d Il t t d autant que e juge tente e alre*. * ra, par peur e nouve es or ures, , dl' ff .nouvelle que l'on doit construire à les suspects ratifient. Les avocats 1 amalgame e p usieurs a alre~,*partir d'elle meAme en renonçant aux * t d fai dont les hol-up, avec la mort de poli-*-, * von essayer e alfe campagne. . , 1 d . *médiations pesantes du passé Ne pas * t tt 'd' . CIers pnves, pour eur onner un air. con re ce e proce ure inique. 'B d ' l' 1 *comprendre cela, c'est ne pas com-* de « Bande a . aa er» a espagno e.*prendre les exigences du moment* Donc le so~tIen va devo~, et~e de*actuel de la révolution. * Activités du Comité longue halem~ et le comité s org~-*

Reconstruire la CNT c'est une* anti-répression de Perpignan ruse en conse.quence,. de façon a*passion inuti le. Toute « reconstruc-: .' me~er une actI?n co!ltmue sur cette*tion » est réactionnaire. On ne doit* ,Après une ,~anlf~statIon rem!lr- affa~e, et la repression en Espagne:pas reconstruire le passé mais cons-* q~ee J?arce qu inhabituelle et drole en général. Nous comptons sur vOtre*truire le futur. Toutes proportions* mi-avril, un tract age massif lors de la soutien. *gardées, la mesure de la tâche « re-: manifestation syndicale du 1er Mai, OCL Catalogne*constructrice » nous est donnée par * le 6 mai, deux cents personnes ont ,. ,*toutes les tentatives de reconstruc- * assisté à une projection vidéo du PS - N oubhez p~s de. r~gler .vo~tion de « l'aut~entique.)) parti o.u-* CAP sur les prisons et plus particu- broch~res : Comité anh-represslOno;v.rle~, ou de «, l'authentique » chns-* lièrement Fleury-Mérogis, suivie d'un 17 ?IS, rue Paul Testory, 6600 *trarusme. Le léninisme comme le ca-* débat sur la situation de nos cama- Perpignan. *thollcl~me. et la CNT, chacun dans:** ***********************************.Front Libertaire N° 92, p. 14 **

groupe résiduel. Ce qui a préservéla CNT de devenir un PCE ou unPSO E historique, ce sont les gensnouveaux, les Assembléistes. Maisque vont faire ceux-ci dans la CNT ?Vont-ils faire une CNT rénovée ?Pourront-ils le faire ? La CNT estacculée à en présenter les deux ver-sions comme toutes les formationshistoriques du mouvement ouvrierespagnol. La coupure d'avec le fran-quisme a été beaucoup trop dure,insurmontable, tragiquement insur-montable pour les chers vétérans dela révolution sociale.

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usa

Brown;femme

Ritauneen •prison

;********************************************! bres du groupe sur des sujets tels.. *" le besoin d'une lutte armée, du tra-.. 25 ANS DE PRISON POUR RITA BROWN ~vail ~a~s.lesmasses,lerôleessentiel~ - - . . , *" du feminisme et de la lutte des ho-.. UNE ANARCHISTE LESBIENNE *" mo-sexuels, et de celle des peuples.. DANS LA GUERILLA URBAINE AUX USA : opp~imés ~n Amérique du ,I~~ord.Le: *" mamfe~te indique aUSSIq~ 11Y ,a un.. *" débat Interne sur la pnmaute de.. *" l'anarchisme ou du marxisme-léni-............................................................... nisme dans la stratégie à long terme.

Il se termine par un ferme appel àl'opposition, à toute division dans lemouvement, et prévient que la bri-gade ne répondrait pas pendantquelque temps sur les différencespolitiques dans le groupe ...

Pour plus d'information : Comi-té de défense de Rita Brown. box.22204 Seattle, Washington 98122.Pour se procurer des exemplaires dumanifeste, contacter Left Bank Book92 Pike street - Seattle, Washington98101.

Rita Brown une lesbienne anarchistemilitante dans la fraction anti-auto-ritaire de la guerilla urbaine menéepar la brigade Georges Jackson, apris 25 ans de taule pour avoir par-ticipé à une série de hold-up poli-tiques.

Rita Brown, qui a tente ans etconnaît les prisons depuis pas malde temps, a plaidé coupable le 21 fé-vrier pour sa participation à unhold-up, après que l'accusation aitlaissé tomber quatre autres chefsd'accusation pour expropriation.

Un autre procès l'attend encoreà Seattle pour une série d'attentatsà la bombe et autres actions attri-buées à la brigade Jackson depuis1975.

Elle a été arrêtée par le FBI le4 novembre 1977, un an après leretour à Seattle de la brigade GeorgeJackson, suite à une année passéedans la région de Portland à étu-dier, et à collecter des fonds ; le4 novembre, c'est aussi trois joursavant qu'un attentat à la bombedans une vitrine Mercedes pour pro-tester contre les « suicides » deBaader et de ses camarades. Depuis,la brigade a encore commis deuxattentats : l'un contre un transfor-mateur pour soutenir des luttes deprisonniers dans la prison de KingCountry à Seattle, et l'autre contreun wagon de voitures neuves, en soli-darité avec des mécanos en grève.

Après la sentence de Portland,Rita Brown a donné une descrip-tion militante d'elle-même sans com-promis, attirant les applaudissementsd'une grande foule de lesbiennes quis'étaient rassemblées au tribunal

après avoir fait des bombages « Libé-rez Rita» sur les marches du tribunalet dans la ville. En se déclarantennemie de la Cour, Rita Brown s'estdéfinie explicitement comme travail-leuse, lesbienne, anarchiste, et gueril-lero. Elle a rappelé son passé : desboulots comme pompiste, employéede bureau, mécano, imprimeuse, et aretracé son histoire politique à tra-vers le mouvement de la classe ou-vrière, des féministes et des homo-sexuelles ; parlant de son étape ac-tuelle, elle a distingué clairemententre la violence institutionnalisée etmaladive de la classe dominante,qu'elle se manifeste par le terro-risme de masse de la guerre du Viet-nam ou du massacre d'Attica, oula lutte révolutionnaire armée quitient toujours compte du bien êtredes gens innocents.

« Je suis une anarcho-comrnu-niste, lesbienne, féministe, anti-auto-ritaire. Je suis une guerillero urbaineprête à donner ma vie blanche sinécessaire. Comme disait Jackson,nous devons rester ensemble, com-prendre la réalité de notre situation,comprendre que le fascisme est déjàlà, que des générations mourrontou vivront des demi-vies si nousn'agissons pas. »

Ce premier discours de RitaBrown, depuis son entrée dans laclandestinité, ainsi qu'un manifestede la brigade Jackson, a démontréun intéressêt croissant pour lesthèmes anti-autoritaires. C'est la pre-mière fois que l'on constate de telssignes de la part d'un groupe deguerillera urbaine aux USA. Le ma-nifeste affirmait l'unité des mem-

Et pour contacter Rita Brown di-rectement, écrire à la Federal Cor-rectionnel Institu tion, Alderson W.V.24910.

(d'après Open Road)

Rita BrownFront Libertaire N° 92, p. 15

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· d· ·dID IVI u,.._milieu

Le texte de l'OCL : « Pour uneécologie ~ libertaire », paru dans lenuméro 90 de Front Libertaire, m'abeaucoup intéressé. Sans conterdirela portée de celui-ci, c'est à la ques-tion : Où se situe le combat écolo-gique ? que je prétends cependantrépondre.

Nous vivons dans le triple rap-port individu/société/milieu naturel.C'est incontestable. Les individuspassent toujours par une entité mé-diatrice : la société. Cela est aussivrai. Je me permettrai toutefois d'in-sister sur le rapport individu/milieunaturel. Non pour ramener l'hommeà l'état de nature. Il ne se réduitpas à sa dimension zoologique. Maispour insister sur le fait que, si lemilieu naturel est atteint dans sonfonctionnement même, l'homme, lui,est aujourd 'hui en miettes. Aussi lerapport réciproque de l'homme etdu milieu naturel me semble passerau premier plan, comme cela ne s'estjamais vu encore dans notre his-toire, celle de l'espèce humaine.Notre fonctionnement biologique nepeut pas seulement être vu sous l'as-pect qualitatif : renouer avec notrepropre corps, etc. Il a des aspectséminemment quantitatifs. La sociéténe respire pas sans les individus quila composent.

De ce qui précède découle que larévolution actuelle doit se situer auniveau de l'homme lui-même et nonplus au niveau des structures. Celaparaît énorme, mais je le dis. Leproblème de l'Etat, de l'économiecapitaliste, d'une éventuelle écologielibertaire, existe. Cependant, on achangé d'échelle. La valeur néces-saire de tout changement concretsemble aujourd'hui la recréation del'individu. Centrer la valeur surl'homme, la qualité de sa vie, c'estdu même coup régler l'aliénationpolitique, économique, technique,refuser toutes les idéologies destruc-trices qui en sont la négation totale.La critique de l'économie de marchédes produits, pour parler d'un as-pect des choses, est inséparable de lacritique de l'économie de marchédes hommes, qui se traduit par ladécomposition de l'existence des tra-

Front Libertaire hO 92, p. 16

naturelvailleurs et des travailleuses. Lemode de production capitaliste estopposé à celui de la rencontre et del'échange, de la connaissance et dela relation profonde ...

En conséquence, si le salariatexige l'atomisation de ceux et cellesqui travaillent, leur isolement, la di-vision de leur vie, leur soumission ... ,il faut bien sûr vouloir l'abolir, maissurtout, dès maintenant, s'efforcerde recomposer collectivement notreexistence. L'important étant de vi-vre, de vouloir vivre ce que l'on pclame, à commencer par nous, ptout ce qui en notre vie ne sait plusqu'agresser et capter, posséder etduire. Un individu, une société, despeuples qui en exploitent d'autres,politiquement, économiquement,ecologiquement, affectivement ... nepeuvent en aucun cas être ou deve-nir libres, maîtres de leurs rapportsavec le milieu naturel. On ne peutprivilégier aucun des aspects de lalutte, dans le cadre d'un projet desociété libertaire sans classes et sansEtat, sans clairement indiquer qu'ils'agit surtout aujourd'hui de recréerl'individu, valeur nécessaire de toutchangement.

Pour me situer dans la controverseengagée dans les colonnes de FL, àpropos du mouvement libertaire, jedirais que je suis communiste liber-taire individualiste et organisé (mê-me si ce n'est pas très bien). ..

Claude

Salut ! D'abord je remercie lescopains de Quimper et de Morlaixd'evoir répondu à mon appel. Jen'ai pas grand chose à dire puis-qu'un camarade m'a précédé dans lenuméro 90 de F.L. Je suis sur sespositions, excepté sur un pointqui me pereît très important caril y a des libertaires qui sont inor-ganisé(e)s (ça se comprend) et quiregardent la signature. Or, qu'est-ce qu'on pouvait lire dans la lettrede ce camarade ? : « un militantDeL ancien militant de FA » , c'estvachement grave, camarades, carrestructuration du mouvementlibertaire, ça veut aussi et surtoutdire dépassement du stade de l'or-ganisation. Bien sûr, ce camaraderemet en cause son organisation.,mais ça n'est pas suffisant. Dansun collectif libertaire, il faudraitvenir à titre individuel ; dans cecollectif, il devrait y avoir un dé-bat permanent pour clarifier au ma-ximum les divergences qui peuventexister, avec une action collectivesur les points où nous sommes tousbien d'accord, ce qui entratneraitla presque totale disparition desorganisations.

Voilà le but que doit se donnerà mon avis le débat sur « le mou-vement libertaire face à 78 », Monadresse est parue dans F. L. 890urceux et celles qui voudraient conti-nuer plus directement et en allantvers un travail concret pour larestructuration du mouvement li-bertaire.

Mais je crois qu'il faut beau-coup insister sur le fait qu'il faillevenir à titre individuel parcequ"avec les organisations ça nemarche jamais. On peut se référerà pas mal d'AG pour en tirer cesconclusions.

Salut!

Bruno d'Évreux

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, - _ -_ _ ..- _ .._._ .1 LE MOUVEMENT !l LIBERTAIREli face à 78 ll . . .._. __ :

Ainsi donc le débat sur le mou-vement libertaire reprend dans FrontLibertaire. C'est promis, c'est juré,on va essayer de trouver une autreforme d'argumentation qui nous as-sure un encadré. Soit! Je constatenéanmoins que les deux premierstextes qui ont un contenu bienclassique et une nouvelle fois ten-dent à « magnifier » l'OCl quitend à jouer le rôle de gardien duphare libertaire.

Je vais d'abord répondre à Ph i-lippe dont la lecture m'a bien faitrigoler!

Tout d'abord, il attaque la FAdont je suis, qu'il considère comme« un bou let pou r le mouvementanarchiste ». Diable je ne m'étaisencore jamais imaginé en boulet !

Il para ît que la FA est sectaire,dogmatique parce qu'anti-marxisteprimaire (alors là, je vois pas le rap-port ; faudrait aussi qu'on m'ex-plique ce qu'est un anti-marxiste nonprimaire !). Para it même que les mi-litants de la FA seraient quasimentdes pisse-pas-loin tout juste bons àvendre un jjournal. Bref, nous se-rions des gauchistes!!

Camarade Philippe, faudrait voirà pas déconner ! Il semble que tuaies trop tendance à ne voir uneorganisation qu'avec un grand 0 ;une organisation abstraite dont tousles militants seraient soudés commeun bloc derrière un dieu quelconque.A la limite, pour toi PCF et FA,c'est quasiment la même chose, dumoins du point de vue organisation-nel. Après avoir parlé de la FA, tuadmets qu'il existe des divergencesà l'intérieur, ou plutôt des dissidentsà la Althusser qui « s'échinent àtransformer cette FA ». Ceux-là'à la limite, ont droit à ta considé-ration et, à t'entendre, leur placeserait mieux ailleurs!

Il est vrai que la FA a des pro-blèmes internes, des tendances diffé-

rentes ; ce n'est pas l'endroit pouren parler, mais je voudrais juste direque la FA, c'est tout un ensemblede copains qui luttent chaque jourpour que triomphe l'anarchie. Cen'est pas seulement la caricature àlaquelle tu t'es livré!

Bon. Assez parlé de la FA et ve-nons-en au mouvement libertaire engénéral. Il est vrai que celui-ci souf-fre de ces querelles de chapelle danslesquelles chaque boutique se com-plaît.

__-------------r----~

Ces problèmes, NOUS DEVONSlES SU RMONTE R ; des analysesthéoriques différentes subsisteronttoujours et c'est tant mieux pour larichesse de la pensée anarchiste, maisce qui est aussi vrai, c'est que la par-cellisation des organisations anarchis-tes, finalement, est anarchiste, cha-que boutique déniant à l'autre ledroit d'exister (quand je dis chaqueboutique, je pense évidemment àcertains militants de ces boutiques !).C'est finalement interdire le droità l'autonomie de chacun et vouloirlui imposer une ligne commune.

Cette impasse, un grand nombred'anarchistes la ressentent, à quelqueorganisation qu'ils appartiennent. lacréation d'une coordination liber-taire Nord-Picardie regroupant toutce que la région regroupe de gensproches du pôle anarchiste, est àcet égard particulièrement intéres-sante et vaut mieux que tous les dé-bats fumeux ! Des militants de laFA, de l'OCl, de la CNT et des mar-xistes libertaires peuvent coexisteret avoir des pratiques communesenrichissantes pour tout le mouve-ment libertaire ; et ce qui peut êtrefait à l'échelle régionale, peut êtrefait à l'échelle nationale, nonobstantla critiquee possible de quelques in-tellectuels qui, pour le plaisir dejouter sans cesse, n'y ont pas in-térêt !

Alors, ASSEZ DE PRATIQUESPARTISANES!

Chacun ferait bien de réfléchirpourquoi il est à telle orga plutôtqu'à telle autre; peut-être s'aperce-vra-t-il qu'il y est parce que c'étaitla seule implantée près de chez lui!C'est du moins pourquoi je suis àla FA.

Une chose bien simple est pos-sible : c'est qu'à l'échelon régional(dans un premier temps) se créentdes coordinations de groupes (com-me le proposait Philippe, mais demanière trop restrictive) et que ceux-ci essaient d'avoir des pratiquescommunes le plus souvent possiblesur chaque aspect de la lutte quoti-dienne. Si cela est certainementdifficile dans la ·région parisienne (7),c'est faisable en province. C'est àmon avis la seule façon de faire avan-cer le débat et permettre au mou-vement anarchiste de survivre.

Et c'est la proposition que nousdevons faire à l'intérieur de cha-cune de nos organisations.

BEN, groupe anar d'Amiens,militant FA non sectaire

Pour contact. BP 780330 longveau.

Fmnt T.ihertnirp. ~ Q? n 17

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"mouvement---------------

••••••••Cette affiche est disponible à St-Brieuc et aux Vignoles. Elle a étééditée en soutien au Groupe Auto-nome Libertaire de St-Brieuc et auGCL de St-Brieuc. Son prix: 5 F

-- -- --- ~Ifa-nt va le prolo . i

11

1au

qu'à la fin ...

OYEZ ... AUTONOMES, LIBERTAIRES,ANTI-AUTORITAIRES, ORGANiSeS

OU PAS, DES COTES-OU-NORD!

Quand du gaz s'échappe en grandequantité d'un système défaillant et dans unmonde clos, il suffit d'une étincelle pourque tout explose.

Cette étincelle, c'est la réunion quenous envisageons de tenir d'ici peu à St-Brieuc ou ailleurs, mais toujours dans lesCôtes du Nord.

En effet, c'est face aux luttes auto-nomes, aux expériences de vie quotidienneanti-autoritaires, qui se développent de plusen plus, qu'il nous paraît important denous réunir le plus rapidement possiblepour que nous échangions nos expériences,nos pratiques, que nous fassions des pro-jets (pourquoi pas un canard, par exem-ple 7), que nous nous rassemblions afinde faire sauter la baraque pour que le gazs'échappe librement.

Alors, que tous les camarades qui sesituent dans ce combat contre les objec-tifs réformistes des syndicats et des partis,dans les usines, à la campagne, au niveaude la vie quotidienne nous écrivent dans unpremier temps, nous proposant des idées,des lieux de rencontre, afin d'arriver àcette réunion et de déboucher sur des pra-tiques communes.

Ecrivez à DIEUDONNË MOISAN BP18 - 22220 TRËGUIER.

Salut anti-autoritaire et fraternel.

Front Libertaire N> 92, p. 18

Groupe Emma Goldmande la Fédération Anarchiste51, rue de Lappe - Paris 11e .

Le Groupe Emma Goldman (FA 11e)organise un camping libertaire du 24 juinà 12 h, jusqu'au 26 juin 78 au matin àSt-Nom-Ia-Brétêche. Le parcours sera flé-ché à partie de la gare. Libertaires et sym-pathisant(e)s sont cordialement invités àvenir faire la fête avec leurs grattes etautres bombardes, et leurs musiques pleinla tête ...

Les escargots libertaires sont priés dene pas oublier leur coquille et leur salade(duvet et bouffe).

PORTUGAL

Les camarades portugais nous com-muniquent :

Du 2 au 8 juillet se déroulera une se-maine de présence libertaire à et autour deLisbonne, organisée par le Mouvement li-bertaire portugais et ses principales compo-santes (A Batalha, Voz Anarquista, CentroLibertarioo) .

Programme des réjouissances:2.7 : pique-nique/fête à Almada3.7 : conférence de presse à Lisbonne, dis-

cussion sur l'anarchisme, la littératurefantastique.

4.7 : Débat à la faculté des lettres de lis-bonne sur le phénomène marginal, ladélinquance et les prisons.

5.7 : Projection de films à Lisbonne.6.7 : Débat sur le syndical isme (Lisbonne)7.7 : Meeting à Lisbonne8.7 : Festival à Montijo: zone de création,

foire du livre, tombolas, forum de dis-cussion sur le livre, théâtre, exposition,chansons.

Pour tout contact : BP (apartado) 5085LISBOA 5.

~anyie" r.va-ie ..

Juin Juillet

Le numéro 2 de « La Crue ». dela Loire est paru. Journal anti-auto-ritaire et anti-capitaliste d'Orléans.

Sommaire:- Autonomie des plâtriers- Les conseils d'école.- T'as des couilles au cul?- Naître à Orléans- etc.

Pour toute correspondance'« Les Amis de la Crue» BP 6 -45015 Orléans - Bourgogne

zizic's

C'est pas souvent que l'ondécouvre par hasard .un bon disquedans le flot de conneries qui envahitnotre vie. Laissez-moi vous parlerde Castelhemis qui vient de sortirun super 33 tours qui s'appelle AARMES INEGALES (Cobra COB370011).

Tout y est, la qualité et la mu-sique et l'intelligence des textes ;un anti-militarisme et un dynamismeconvaincants.

Alors, si vous en avez marre de lasoupe-disco, si le show-biz ne vousamuse plus, n'hésitez pas à acheterce disque.

Je crois que ce groupe est passéà la fête de la FA (région pari-sienne) l'année dernière.

Pour les contacter: Castelhemis,Cobra, 9, rue Fléchier, 75009Paris.

Un sympathisant dul4ème arrdt.

Hii

AOUT

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-----------------\' mouvement

camping OCLComme chaque année, l'OCL va organiser un camping du

20 juillet au 15 aoOt. Cette année, il va se dérouler dans le sud,dans un splendide petit village, où les possibilités de baignadesseront liées aux commodités du terrain: eau et électricité. Pourceux qui ne sont jamais venus et ont l'intention de venir, qu'ilssachent que l'accent est mis sur la vie collective et sur l'occa-sion de vivre entre nous des rapports de vacances complète-ment décrispés. C'est là l'aspect le plus important du camping,qui sera lié cette année à la préparation du prochain congrès del'OCL pour lequel nous voulons faire un recensement analytiquedu mouvement sur toutes les régions de France et du monde.C'est pourquoi nous avons l'intention d'associer à ce campingtous les groupes et collectifs qui sont intéressés par cette dé-marche. L'emplacement et tous les plans pour y accéder dans leprochain numéro de FL.

Les Éditions NOl R ET ROUGE ontfait paraître « Spontanéité et organisa-tion », de Murray Bookchin. Prix de l'ex. :5 F.

Pour la diffusion militante, une ré-duction de 25 % (à partir de 5 exemplaires)est faite aux camarades qui règlent la com-mande.

CCP: J.C. Canonne 2242667 M Paris.Editions Noir et Rouge, 26, rue de la Réu-nion - 75020 Paris.

« Nous aimerions tisser des contactsavec des militants libertaires de notre ré-gion (ou bien d'ailleurs ! mais surtout denotre région), afin de former une équipemotivée pour la sortie de « 1984 » ; nousavons prévu de faire appel aux NMPP pource qui est de la distribution, donc on abesoin de fric. Pour les abonnements, c'est60 F pour 12 numéros et la souscription de12/20 F. Merci aux camarades qui ontconfiance et qui acceptent de s'abonner aujournal. Pour le moment nous ne sommesque trop peu nombreux sur Metz, et ilnous faudrait rencontrer d'autres cama-rades lecteurs de « Front Libertaire» ayantun peu de fric et des idées. Notre sortieétait pour cemois-ci, mais nous préféronspartir sur un meilleur pied, et nous faisonsappel aux lecteurs et lectrices de F L pourqu'ils nous apportent leur soutien. Nouscherchons des correspondants dans le plusgrand nombre tie villes ; avis aux ama-teurs. On peut nous téléphoner le jeudimatin de 8 heures à 12 heures au (87)68.88.59, ou m'écrire : JAHCIS Daniel,24, Grand'Rue - 57157 Marly. Toute par-ticipation est bien sûr recherchée ; nousrecherchons aussi un dessinateur de talentsur Metz. Je ne sais pas s'il y a beaucoupde lecteurs de F L, mais s'il n'yen a mêmequ'un seul, qu'il écrive, ça fera plaisird'enfin crever la solitude».

COMMUNIQUl: DE PRESSE

L'UTCL (Union des Travailleurs Com-munistes Libertaires) nous signale qu'ellea publié une interview de Victor Fainberg,un des fondateurs du syndicat ouvrier libred'URSS dans le dernier numéro de Tout lepouvoir aux travailleurs, son mensuel, quibénéficie à cette occasion d'une large dif-fusion dans les kiosques.

Le Collectif 1ibertaire de Paris 11 faitappel à tous les artisans sensibilisés par lalutte des peuples latino-américains, à l'oc-casion de la Coupe du monde de foot-bailen Argentine, pour nous contacter afind'organiser une kermesse avec vente d'ob-jets artisanaux, au profit des travailleurslatino-américains en lutte.

Écrire ou passer nous voir : GroupeEmma GOLDMAN, 51, rue de Lappe,75011 Paris.

DANS LA SARTHE POUR LEBOYCOTT DE LA COUPE DU

MONDE EN ARGENTINE

Le Comité pour l'organisation duboycott de la Coupe du monde defoot en Argentine, le COBA sarthoisa organisé, fin avril, une série de pro-jections au Mans et à Château duLoir. Etaient présentés deux mon-tages diapos. Le premier fait par leCOBA parisien montraient bien lesraisons qui poussent les militairesargentins à organiser coûte quecoûte la Coupe du monde : raisond'Etat et façade internationale.

Le second montage, celui du Co-mité de soutien aux luttes du peupleargentin, racontait l'histoire des lut-tes et des répressions en Argentineces dernières années : un montageinstructif mais pénible à suivre,principalement à cause du langaged'initiés.

Après les montages, il y avaitun film réalisé par des étudiants del'UEREPS de Rennes « Aux stadescitoyens », qui montre les à-côtédu match de Coupe d'Europe Leeds-Bayern, chauvinisme et violence dessupporters. Tout cela montrait bienque la fascisation des comportementsexiste aussi ici.

Le samedi suivant la semaine desprojections, il y a eu une manifes-tation silencieuse dans le centre duMans. Les passants, impressionnéspar l'allure de la marche, s'arrêtaientpour lire les panneaux et prendre lestracts.

OCL Le Mans

«LIAISONS NORD / PICARDIE»C'est quoi donc c't'engin? Ben c'est tout sim-

plement le bulletin de la coordination libertaire duNord / Picardie. Alors, libertaires qui habitez cettebelle région si vous désirez recevoir ce bulletin,vous écrivez à l'OCL de Boulogne/mer qui a eu lacharge du premier bulletin. Pour avoir leur adresse?Hé bien, bande de flemmards; allez donc voir en p2!!

Front Libertaire _NJ 92, p. 19

Page 20: archivesautonomies.orgarchivesautonomies.org/IMG/pdf/communismelib/front... · assassinat de Lucien Meylon, l'af-faire Baader/Croissant, etc. Puis, en mars, les émissions de-viennent

LE ccMUNDIAL» PArlTidpEZ AVE.C. NOUSft ""f\ \.-1' "cou~~ ...

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DU MANS

Berlin 36, Mexico'68, Buenos Aires.78 ...

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COMMEN<E A PUER lA MORT.ORGANSATION ~ LSERTAIRE ., --;-:~:..'...,,._ ._..=.:.,_

Cette affiche nationale de l'OCL estdispqnible pour 15 centimes l'exemplaireen dessous de 50 affiches et pour 10centimes au dessus de 50 exemplaires.