asc n8

16
« Le travail n’a pas pour but la production des richesses, mais la sustentation de l’homme. » R . de la Tour du Pin royalismesocial.com N°8 SOMMAIRE Nos maîtres : Jacques VALDOUR P 2 et 3 Le désespoir de la France des usines Patrice Mallet P 3 et 4 Licenciés pour 1euro30 Jean-Philippe CHAUVIN P 4 et 5 Agriculture : le doute avant la relève Guillaume CHATIZEL P 5 et 6 Pierre-Joseph PROUDHON aurait 200 ans Michel FROMENTOUX P 6, 7 et 8 Eloge de la qualité Paul TURBIER P 8, 9 et 10 Passe-passe à 19 milliards Patrice MALLET P 10 Les corps intermédiaires Benjamin GUILLEMIN P 12, 13 et 14 Base doctrinale P 15 Contact : [email protected] PAR : JEAN-PHILIPPE CHAUVIN ASC royalismesocial.com – 2009 1

Upload: groupe-daction-royaliste-action-sociale-corporative

Post on 19-Mar-2016

213 views

Category:

Documents


0 download

DESCRIPTION

ASC N8

TRANSCRIPT

« Le travail n’a pas pour but la production des richesses, mais la sustentation de l’homme. » R . de la Tour du Pin

royalismesocial.com N°8

SOMMAIRE

Nos maîtres : Jacques VALDOUR P 2 et 3 Le désespoir de la

France des usines Patrice Mallet P 3 et 4 Licenciés pour 1euro30 Jean-Philippe CHAUVIN P 4 et 5 Agriculture : le doute

avant la relève Guillaume CHATIZEL P 5 et 6 Pierre-Joseph

PROUDHON aurait 200

ans Michel FROMENTOUX P 6, 7 et 8 Eloge de la qualité Paul TURBIER P 8, 9 et 10 Passe-passe à 19

milliards Patrice MALLET P 10 Les corps intermédiaires Benjamin GUILLEMIN P 12, 13 et 14 Base doctrinale P 15 Contact : [email protected]

PAR :

JEAN-PHILIPPE CHAUVIN

ASC – royalismesocial.com – 2009 1

NOS MAÎTRES :

Intellectuel bourgeois, il se fit ouvrier

D'une famille aisée, Jacques Valdour aurait pu vivre en voyageant pour se distraire. Au cours de sa jeunesse, il visita l'Europe, puis le Maroc, l'Egypte, la Syrie, les Indes, le Siam, la Chine, etc. Dans son ouvrage "Aux pays des Deux Nils", avec 77 reproductions photographiques hors texte, publié beaucoup plus tard chez Berger-Levrault, en 1929, il raconte comment il vécut à la mode indigène durant plusieurs mois, d'abord en barque sur le Nil, puis, avec ses porteurs, à travers les forêts du Haut Nil Bleu et dans la brousse. Mais Jacques Valdour avait un idéal plus élevé. Dès l'âge de quinze ans, son attention avait été retenue par le problème ouvrier. A cette époque, 1886, des grèves éclataient à tout moment accompagnées d'incidents gravent. Si les ouvriers se révoltent souvent, se dit Jacques Valdour, c'est qu'ils ont de fortes raisons de se plaindre. Quelles sont ces raisons? Il voulut les connaître. Quelques années plus tard, après de longues études à l'Université de Paris, au cours desquelles il était devenu successivement docteur en droit (1897), docteur ès science politiques et économiques, licencié ès lettres-philosophie (1898), docteur en médecine (1905) et docteur ès science naturelles (1909), Jacques Valdour se mit à la véritable école de l'expérience personnelle. "Je me fis ouvrier, dit-il, pour tâcher d'entrer dans leur âme, de devenir l'un d'eux, de sentir sur moi-même ce dont ils pouvaient souffrir, de trouver par le chemin de leurs peines la direction de leurs espérances." Il fut l'initiateur de ce qu'il appela "La Méthode concrète en Science sociale" qui n'exclut pas les autres méthodes, mais qui les complète, en suppléant à certaines de leurs insuffisances. Jacques Valdour a, dans plusieurs ouvrage remarquables, étudié "Les Méthodes en Science sociale" (1927) et "Les Méthodes de liaison entre la science sociale expérimentale et les autres sciences naturelles" (1931). Un de ses meilleurs livres : "Libéraux, Socialistes, Catholiques sociaux" (1929) est une étude historique et critique sur les méthodes appliquées dans l'école libérale (de Ricardo à Paul Leroy-Beaulieu), dans l'école socialiste (de Babeuf à Jules Guesde) et de l'école libertaire ; enfin dans l'école catholique (démocrates, réalistes, corporatistes). Ouvrages fort intéressants, l'un d'eux est le recueil des cours professés par Jacques Valdour aux facultés catholiques de Lille, à l'Ecole des Sciences sociales et politiques, dirigée par Eugène Duthoit, alors président des Semaines sociales de France.

Mais Jacques Valdour restera surtout par ses nombreux livres sur "La Vie ouvrière. Observation vécues". Dans "La Nouvelle Lanterne" (juin 1934), René de Planhol remarquait: "Ce serait une fortune pour les historiens d'être renseignés sur les conditions de la vie laborieuse dans le passé comme l'oeuvre de M. Jacques Valdour fera connaître aux érudits de l'avenir l'existence ouvrière de notre temps". Dès 1903, Jacques Valdour passait une grande partie de ses vacances universitaires à vivre et à travailler avec les ouvriers. Plus tard, il resta parfois plusieurs années parmi eux, vivant comme eux, uniquement de son gain, sans faire appel à ses ressources familiales, afin de mieux connaître la crainte du chômage, les angoisses des petits salariés, l'insuffisance de leurs menus, la misère de leurs logements. Il fut teinturier à Roanne, marinier sur les canaux du Nord, moissonneur en Beauce, vendangeur en Languedoc, mineur de fond à Saint-Etienne, manoeuvre sur le carreau de la mine à Lens, chauffeur-conducteur à Roubaix, tourneur à Saint-Ouen, manoeuvre dans la métallurgie ou la mécanique à Saint-Denis, Billancourt, Levallois-Perret, Puteaux, Decazeville ; ébéniste à Paris, rue du Faubourg-Saint-Antoine; cordonnier à Romans, cheminot à Saint-Pierre-des-Corps, etc. Il a étudié les ouvriers de métiers et de pays très divers. Partout, ses observations l'ont conduit aux mêmes conclusions : l'ouvrier français a beaucoup plus de qualités qu'il n'a de défauts. Ils est très intelligent, à l'amour de son métier et du travail bien fait, le souci de s'instruire et de s'élever ; il aime le chef qui sait commander ; il secourt ses camarades en difficultés, mais il manque de culture générale ; son ignorance des problèmes politiques, économiques et financiers (notamment des frais généraux de l'entreprise) le met trop souvent à la merci de charlatans qui profitent de ces lacunes pour le dresser contre son patron, présenté par eux comme l'oppresseur, le profiteur. Peu d'ouvriers connaissent et approuvent les doctrines de Marx et de Lénine. Pour eux, le socialisme, le communisme, ne sont que les moyens d'obtenir des conditions humaines de travail. On ne peut résumer dans un article ce qui est contenu dans trente volumes, bourré de faits, publiés par Jacques Valdour. Jacques Valdour a dénoncé pendant trente-cinq ans, de 1903 à 1938, la misère des taudis ouvriers et la déchristianisation de la classe ouvrière. Toute la presse catholique a fait l'éloge du livre de l'abbé Godin : "France, pays de mission ?" Mais pas un journal n'a signalé que Jacques Valdour avait, depuis longtemps, posé la question, notamment dans "Les Puissances de désordre" ou il écrivait (page 89) :

JACQUES VALDOUR

ASC – royalismesocial.com – 2009 2

"La France ne redevient-elle pas pays de mission?" Dès son premier livre d'observations vécues :"La Vie ouvrière" (page 3) chez Giard et Brière (Paris, 1909), après avoir noté qu'on ne voyait à Vierzon, en 1905, aucun ouvrier à la messe, Jacques Valdour proclamait : "Grave symptôme pour une croyance qu'elle semble ne plus convenir qu'à une certaine classe de la société... Une religion qui n'est pas une religion de caste ne peut accepter, sans se mentir à elle-même, une telle situation." Et plus loin (page 23), à propos du même état de chose à Montluçon, Jacques Valdour s'écriait : "Comment ne sent-on pas qu'il faut à tout prix sortir d'une aussi anormale situation ?" Les livres de Valdour, d'abord assez bien accueillis dans tous les milieux catholiques (plusieurs furent édités chez

Spes et l'auteur fut, nous l'avons dit, professeur pendant quelques années aux Facultés libres de Lille), se heurtèrent de plus en plus à une conspiration du silence. C'est que Jacques Valdour montrait, chaque fois davantage, dans ses enquêtes, les méfaits du laïcisme, de l'étatisme et de la démocratie. Il proclamait la nocivité des mauvaises institutions politiques ; il préconisait l'organisation corporative de la profession et la monarchie. Les démocrates chrétiens accusent la droite de négliger le social ; ils prétendent que "l'Action française" était l'ennemie de la classe ouvrière ! Ils ne veulent pas que leurs lecteurs connaissent l'oeuvre de Jacques Valdour et, surtout, sachent que ce savant, cet apôtre, tertiaire de saint François, était un ami de Charles Maurras, car c'est là une des meilleures réponses à leurs calomnies.

Albert Marty

Alors que Nicolas Sarkozy avait fait de la réhabilitation de la valeur travail l'un des axes forts de son élection, il ne reste plus aujourd'hui que le désespoir dans une grande partie des usines françaises. En témoignent les récentes et répétées séquestrations de patrons. En moins d'un mois, cinq sites industriels ont vu des ouvriers retenir leur patron ou de hauts cadres de leur entreprise. Après Sony (Landes), 3M (Loiret), Caterpillar (Isère), Scapa (Ain), c'était au tour des salariés de Faurecia (Essonne) de s'engager, jeudi 9 avril, dans une action de séquestration de leurs dirigeants. Bien que ces coups de force ne soient pas une franche nouveauté dans le paysage social français – on peut évoquer Daewoo en Moselle en 2002 ou Duralex en 2006 dans la Loire – leur récente répétition a provoqué les réactions des autorités médiatiques et politiques : de la compréhension – reprenant l'opinion des 45 % de Français qui déclarent cette méthode de contestation « acceptable » – à l'indignation et à la réprobation, à commencer par celle du chef de l'État qui déclare qu'il ne peut pas « laisser faire cela » et des dirigeants du MEDEF qui prédisent de futurs lynchages de patrons.

Un malaise de plus en plus profond À l'évidence, ces séquestrations ne sont pas de la même nature que celles qui ont marqué les années soixante-dix sur fond de lutte des classes, de révolution prolétarienne et de fantasme du grand soir. Si, sur le plan des principes, leur moralité est contestable et leur légitimité variable selon les situations extrêmement diverses, leur motivation profonde ne naît pas d'une contestation radicale. Ces coups de force ont tous en commun de ne pas avoir été prémédités et d'intervenir à la suite ou au cours de négociations bloquées portant sur des plans sociaux et des licenciements induits par des fermetures d'usine. Ils constituent une sorte d'ultime recours permettant d'attirer l'attention des médias et d'arracher de meilleures compensations aux licenciements. Mais au-delà, ils sont l'expression du profond désespoir qui s'est installé durablement dans les usines françaises. Plutôt que de les balayer d'un revers de main comme l'a fait le chef de l'État, il convient de les considérer comme un symptôme d'un malaise qui dépasse largement la crise économique actuelle. À cet égard, il n'est pas admissible de voir le pouvoir politique, qui concrètement se lave les mains du sort des ouvriers français, s'abriter derrière une fermeté de façade ou prendre, un autre jour, une posture du sauveur miraculeux – rappelons-nous que, malgré les promesses présidentielles, le site métallurgique de Grandange est voué à la disparition. Mais la faillite de Sarkozy et des gouvernants de droite comme de gauche n'est pas tant d'abandonner des usines au bord du gouffre. Leur véritable faute est d'avoir contribué, en validant au niveau national, européen et international les réformes inspirées par les thèses libre-échangistes, à créer les conditions économiques qui laminent le tissu industriel de notre pays. La concurrence entre les territoires est de plus en plus féroce et la crise économique est, dans de nombreux cas, un alibi pour aller chercher ailleurs de nouvelles marges de rentabilité. En témoigne l'exemple du fabricant de pneumatiques Continental qui ferme ses usines de Clairoix dans l'Oise et de Hanovre en Allemagne pour faire tourner à plein régime son site roumain de Timisoara, dont les coûts de main d'oeuvre sont 30 % moins élevés et dont la production est passée de 1,2 millions de pneus à 12 millions en huit ans.

Le désespoir de la France des usines

ASC – royalismesocial.com – 2009 3

Variable d'ajustement Dans ces conditions, il n'est pas difficile de comprendre la révolte des salariés qui voient leurs outils de production et leurs savoir- faire bradés et délocalisés à la première occasion. Au-delà, tout cela révèle la difficulté de réhabiliter la valeur travail sans changer les fondamentaux économiques. Il s'agit de l'échec du "travailler plus pour gagner plus" du président de la République qui fait suite à l'échec d'une autre conception du travail, celle des 35 heures et des théories du "travail partagé". Ces conceptions n'ont pas résisté pour l'une à la logique des coûts, pour l'autre à celle de la flexibilité. La valeur travail n'est plus source de richesse, mais est réduite à une simple variable d'ajustement. Aujourd'hui, c'est surtout la France ouvrière qui en paye le prix, demain ce sera peut-être celle des cols blancs et des bureaux d'étude.

Patrice MALLET - AF2000 n° 2769

Certaines anecdotes en disent parfois plus sur l’état moral et spirituel de notre société contemporaine que de longues et savantes pérégrinations intellectuelles : ainsi les deux qui suivent, rapportées par « La Croix » dans son édition du vendredi 27 février 2009. La première, la plus médiatisée aussi (et, pour une fois, tant mieux !), autant Outre-Rhin que de ce côté-ci de la frontière, c’est celle de cette caissière licenciée après 31 années de bons et loyaux services dans le même supermarché pour avoir, selon l’accusation, « encaissé deux bons, l’un d’une valeur de 48 et l’autre de 82 centimes, des consignes que n’avaient pas réclamées les clients »… Il s’est trouvé un tribunal à Berlin pour justifier ce licenciement, et un deuxième pour le confirmer : « le licenciement pour « suspicion » est justifié. « L’employeur doit pouvoir se reposer sur une caissière en toute confiance», a motivé la juge Danièle Reber. Autrement dit, ce n’est pas le montant d’un détournement qui justifie la rigueur de la peine, mais le geste. C’est un principe. » Je remarque que ce n’est pas la simple culpabilité qui est mise en avant, mais la « suspicion »… En somme, l’application tranchante d’une sorte de « loi des suspects » à l’encontre d’une salariée aujourd’hui au chômage et dans l’impossibilité de retrouver du travail, autant dire condamnée à une forme de « mort sociale » !

Et pendant ce temps-là, des traders et des financiers sans scrupule peuvent, eux, jouer de la crise pour s’en mettre plein les poches sans trop de risques, qu’ils s’appellent Madoff (aujourd’hui en difficulté et enfin en prison, mais encore riche de plusieurs centaines de millions de dollars…) ou Paulson (homonyme du rédacteur du plan de relance états-unien) qui, comme le rapportait une radio il y a quelques jours a gagné 67 millions de dollars en quelques heures par de juteuses opérations et manipulations (légales, semble-t-il…) financières, à l’heure même où le nombre de pauvres aux Etats-Unis risque d’atteindre 40 % de la population (36 % en 2007). Un Bernard Tapie, qui a supprimé des milliers d’emplois, triché en affaires et en sport, etc. est aujourd’hui indemnisé de plusieurs centaines de millions d’euros par les

contribuables français pour avoir « été roulé » par le Crédit Lyonnais, pourtant dans une logique tout à fait libérale… Mais, de qui se moque-t-on ? La différence entre le sort réservé à l’une et aux autres est, non seulement choquante, mais immorale, profondément immorale ! La deuxième anecdote (italienne, cette fois) rapportée par « La Croix » est celle d’une ouvrière ghanéenne de 47 ans qui, après 17 ans d’ancienneté dans l’entreprise, en a été licenciée (en novembre) parce qu’elle… chantait ! L’argument de la gêne occasionnée à ses collègues de travail semble ne pas exactement tenir puisque, « vu son travail sur le fer battu, on ne pouvait pas l’entendre à plus d’un mètre. » Et puis, en quoi chanter est-il, surtout à l’usine, une « faute professionnelle » ? Triste société où l’on vend des baladeurs musicaux qui, parfois, servent à cacher la tristesse de ce monde-là qui oublie de chanter et où l’on vire celle qui pousse la chansonnette pour se donner du cœur à l’ouvrage… Je me souviens pourtant d’une expression que j’ai entendue mille fois jadis et qui disait qu’un peuple heureux est un peuple qui chante : est-ce donc aussi condamné dans nos démocraties consuméristes et ennuyeuses, sans âme et sans mémoire autre que conflictuelle ? Rossignol, où pourras-tu, demain, trouver refuge ? En tout cas, quand elle en est à ce point inéquitable et injuste, liberticide et sans coeur, parce que profitant trop aux puissants de l’heure, aux nouveaux féodaux de l’Argent, parce qu’écrasant les petits et les faibles tout en clamant ses « grands principes », parce qu’étouffant les voix discordantes et, parfois, les voix tout court, une société se condamne elle-

Licenciée pour 1 euro 30

ASC – royalismesocial.com – 2009 4

même, après le déshonneur, à la ruine morale et s’expose à la contestation de ses principes, fussent-ils ceux d’une démocratie… Au-delà de ces deux anecdotes, il en est de nombreuses aussi du même genre dans notre pays : ainsi, la crise que notre société vit aujourd’hui, n’est pas qu’une simple crise économique, sociale ou politique, c’est aussi une « crise de la civilisation ». Un royaliste social, aujourd’hui comme hier, a le devoir de dénoncer les absurdités de cette « dissociété » (selon le mot heureux et souvent imité du philosophe Marcel de Corte), de cette « décivilisation » qui oublie les personnes et les communautés et offre trop souvent le spectacle d’une immense tartufferie, politique comme spirituelle. Etre royaliste, c’est aussi, au-delà du combat pour l’instauration d’une nouvelle Monarchie française, mener le combat pour la civilisation, celle de l’histoire, des cités et des personnes contre l’anonymat, l’individualisme et l’égoïsme, contre ce règne des principes abstraits et des tromperies médiatiques, contre les injustices sociales et les féodalités méprisantes. Les colères de Bernanos, aussi violentes soient-elles, nous rappellent à notre devoir de polémique et d’insurrection quand l’essentiel est en jeu !

Jean-Philippe CHAUVIN

Le monde agricole offrira, dans les années à venir, de véritables perspectives d'emploi. Peut-il séduire des jeunes, dans l'inquiétude de la réforme de la PAC ? Dans une France qui redoute de connaître en 2009 une aggravation du taux de chômage, les agriculteurs peinent à recruter. C'est l'un des messages que la profession a voulu faire passer à l'occasion du Salon de l'Agriculture qui s'est ouvert le 21 février à la Porte de Versailles à Paris. Faisant face au papy boom, près de 50 % des entreprises agricoles vont changer de main dans les huit ans qui viennent.

Réorientation des aides La profession a lancé une campagne de communication destinée à attirer les jeunes vers les métiers de l'agriculture et à combattre les idées reçues. L'agriculture veut notamment rappeler qu'elle peut offrir de véritables perspectives de carrière et de salaire. Et qu'au-delà des métiers directement liés à la production, elle propose une large palette de métiers. Ce sont par exemple 5 000 emplois qui sont à pourvoir dans le domaine du machinisme agricole et de l'agro-équipement. Mais si l'agriculture peine à recruter, c'est sans doute en partie à cause de la dévalorisation de l'image de ces professions. Les agriculteurs eux-mêmes sont-ils en mesure de dire de quoi sera fait leur avenir ? Selon le ministère de l'Agriculture, 77 % de leur revenu en 2006 ont été alimentés par des subventions publiques, et la perspective de la réforme de la Politique agricole commune, programmée en 2013, est une source de vives inquiétudes pour toute la filière. Déjà, l'annonce du projet de loi de modernisation de l'agriculture et de l'agroalimentaire qui doit préparer à cette réforme n'a pas manqué de secouer le monde agricole. À l'ouverture du salon, le ministre Michel Barnier a indiqué que 18 % des aides directes reçues par les agriculteurs, soit 1,4 milliard d'euros, seraient «réorientées» d'ici 2010, notamment pour soutenir l'élevage, les régions de montagne, l'agriculture biologique et la production de protéines. Les céréaliers, principaux bénéficiaires des aides européennes, verront diminuer d'autant celles dont ils bénéficient.

Matières premières et spéculation

Agriculture : le doute avant la relève

ASC – royalismesocial.com – 2009 5

Montrés du doigt depuis des années, ils s'attendaient à une telle redistribution. Mais leur inquiétude est d'autant plus grande que le marché mondial des céréales est de moins en moins régulé. À l'exception du marché du blé tendre, la Commission européenne prévoit de réduire l'intervention au strict minimum, laissant les céréaliers aux prises avec les cours mondiaux. Or les prix des matières premières agricoles sont soumis à une très grande volatilité et le blé peut, en quelques mois, passer de 130 à 220 euros la tonne, ce qui fragilise la gestion des exploitations, spécialement celles de petite taille. D'autant que ces cours ne sont plus seulement soumis à la traditionnelle loi de l'offre et de la demande. De plus en plus, c'est sur des "marchés à terme" que l'on s'échange non plus des tonnes de blés, mais des promesses de récolte. Les agriculteurs eux-mêmes y engagent une partie croissante de leur production. Ainsi le nombre de contrats à terme enregistrés sur le marché français Euronext est-il passé de 210 000 à 970 000 entre 2003 et 2005. Pour les agriculteurs, il s'agit moins de spéculer que de tenter de sécuriser leurs prix futurs. Mais ces marchés sont perturbés par la dérive spéculative de grands négociants et de fonds de pension qui ont en partie contribué à la récente flambée des prix alimentaires. Déjà contraints de vivre des aides européennes plutôt que de la vente de leur production, une partie des agriculteurs pourraient demain se trouver confrontés à des marchés spéculatifs dont le contrôle leur échappe. Dans ce contexte, la réforme de la Politique agricole commune, qui tendra à réduire les aides et les interventions de l'Union européenne, peut légitimement inquiéter le monde agricole. Ce qui n'aidera pas, dans les années à venir, à trouver de jeunes recrues en nombre suffisant.

Guillaume CHATIZEL AF2000 n°2766

Maurras a loué les lumières de Proudhon sur la démocratie et sur le libéralisme. Un anarchiste qui n'était pas un homme de désordre, et qui, sans être un maître en politique, mérite d'être relu en ces temps de crise : il semble parler pour notre temps en évoquant la « régularisation » de l'économie par le droit... Il y a deux cents ans ce 15 janvier naissait à Besançon Pierre-Joseph Proudhon. On s'est trop souvent contenté de retenir de lui sa phrase à l'emporte-pièce : « La propriété c'est le vol » et de le classer parmi les socialistes. C'est oublier que ce penseur se qualifiant lui-même d'« anarchiste » et qui l'était, n'a jamais rejoint quelque doctrine que ce fût, se laissant seulement séduire par certaines vérités qu'il entrevoyait. Maurras dans La Démocratie religieuse l'opposait à Jean-Jacques Rousseau, « vagabond genevois sans feu ni lieu, sans cœur ni vertu » ; Proudhon, lui, était « ce robuste Franc-Comtois, puissamment établi sur sa race, sur sa famille, sur son foyer, fidèle époux, père rigide, aussi incorruptible et probe à l'état de travailleur que de débiteur, riche des vieilles qualités héritées qui expliquent son profond malaise dans ses erreurs et tant de brusques sauts en arrière ».

« Le socialisme n'est rien » En fait, il ne se faisait aucune illusion sur le socialisme : « Le socialisme n'est rien, n'a jamais rien été, ne sera jamais rien.» Quant à la propriété, il ne considérait comme un « vol » que celle qui lui apparaissait comme « le droit de jouir et de disposer à son gré du bien d'autrui, du fruit de l'industrie et du travail d'autrui » (cité par Louis Salleron : Libéralisme et Socialisme). En fait, quand, au sortir d'une jeunesse dure et laborieuse, Proudhon présenta sa thèse Qu'est-ce que la propriété ?, il ne manquait ni de talent ni d'audace ni même d'un certain sens de la provocation. Lui qui était pauvre et n'enviait nullement les richesses des autres, affectait de croire qu'au droit de propriété était lié le droit d'en abuser. En homme profondément honnête qui allait toute sa vie devoir lutter pour subsister, il se sentait le devoir de condamner dans la propriété l'intérêt et l'usure. Son impulsivité allait lui inspirer quelques ouvrages qui lui vaudraient d'être assigné en justice, mais à l'âge mûr, il se détacha de tous les systèmes alors en vogue : saint-simonisme, fouriérisme, blanquisme, anarchisme, communisme. Il venait de publier ses Contradictions économiques quand éclata la révolution de 1848. Il avait déjà réfléchi sur la révolution de 1789 et savait qu'après avoir isolé et abandonné l'ouvrier par la sinistre loi Le Chapelier de 1791 contre les associations, elle n'avait profité qu'aux bourgeoisies financières, lesquelles avaient imposé le pouvoir absolu de l'État. Proudhon voulait en arriver au plus tôt à une réorganisation du travail. Une expérience de l'Assemblée nationale en juin 1848 sous la IIe République le dégoûta à jamais du parlementarisme : sa tiédeur à l'égard des "Ateliers nationaux" de Louis

Pierre - Joseph PROUDHON

aurait 200 ans

ASC – royalismesocial.com – 2009 6

Blanc qui ne remontaient pas aux vraies causes du mal, ses propositions pour la réforme du crédit, son refus du jeu des partis n'étaient guère compris. Pierre Bécat, dans L'Anarchiste Proudhon (Nouvelles Éditions latines) le décrit ainsi en ces années-là : « Ennemi du pouvoir politique, Proudhon étale son aversion pour l'État et ses vices corrosifs : l'étatisme, assorti de la centralisation et de la bureaucratie, alors qu'il serait si simple de remédier à ces facteurs de désordre et de tyrannie, par l'entente libre entre les travailleurs. » Il se reportait alors aux traditions exemplaires de la vie féodale, « maîtrises, corporations et droit d'aînesse », qui contribuaient à développer toujours la fraternité.

Ni communisme ni libéralisme Il rompit très tôt avec Karl Marx, lequel avait répondu à sa Philosophie de la misère par La Misère de la philosophie... Proudhon, qui ne croyait pas à la lutte des classes, entrevoyait déjà le communisme comme la pire des dictatures : «Centralisation absorbante, destruction systématique de toute pensée individuelle, corporative et locale, réputée scissionnaire, police inquisitoriale, abolition ou restriction de la famille, à plus forte raison de l'hérédité. » Pas moins sévère avec le libéralisme, Proudhon nous semble parler pour notre temps : « Dans leur théorie de la propriété, de la concurrence, du crédit, non contents de professer une liberté illimitée que nous voulons aussi, ils font abstraction des intérêts de la collectivité, qui sont le droit ; ne comprenant pas que l'économie politique se compose de deux parties fondamentales : la description des forces et phénomènes économiques en dehors du droit, et leur régularisation par le droit.»

Anarchie ? En somme si Proudhon condamnait l'État, se posant ainsi en anarchiste dans le vrai sens du mot, c'est parce que l'État, à ses yeux, dans le

système capitaliste, ne pouvait qu'être l'instrument des ploutocrates. Homme de contradictions, il voulait dresser face à cette formidable puissance un contre-poids qui serait... la propriété ! « La propriété, écrivait-il dans sa Théorie de la propriété, [est] la plus grande force révolutionnaire qui existe et qui se puisse opposer au pouvoir [...] Prenez la somme des forces propriétaires : vous aurez une puissance égale à celle de l'État. » Et de souhaiter même la généralisation de la propriété, apparaissant ainsi comme un précurseur du "capitalisme populaire"... Pour remplacer l'État tyran et planificateur, une solution, la mutualité : « Des statistiques détaillées et souvent renouvelées, des informations précises sur les besoins et les existences, une décomposition loyale des prix de revient, la prévision de toutes les éventualités, la fixation entre commerçants et consommateurs, après discussion amiable, d'un taux de bénéfices en maximum et minimum selon les difficultés et les risques, l'organisation de sociétés régulatrices : tel est à peu près l'ensemble des mesures au moyen desquelles les partisans de la mutualité songent à discipliner le marché. » Tout un programme qui mérite attention. Vraiment l'anarchiste Proudhon n'était ni un destructeur ni un rêveur. Son "anarchie" était tout le contraire d'un désordre.

Proudhon et Maurras La société selon lui reposait sur le contrat social, mais tout à l'opposé de celui dont avait rêvé Rousseau : le contrat pour être social doit relier tous les membres d'une nation dans un même intérêt. Il est « l'acte suprême par lequel chaque citoyen engage à la société son amour, son intelligence, son travail, ses services, ses produits, ses biens, en retour de l'affection, des idées, travaux, produits, services et biens de ses semblables, la mesure du droit pour chacun étant déterminée toujours par l'importance de ses apports et le recouvrement exigible au fur et à mesure des livraisons ». Proudhon voit les choses en juriste également quand il aborde en matière régionale la question du fédéralisme, et Maurras, dans L'Idée de décentralisation, a opposé au fédéralisme contractuel les fédérations historiques réelles, comme on peut opposer au "contrat social" les organisations professionnelles à l'image des grandes libertés de l'Ancien Régime. Il n'en reste pas moins que Maurras a loué les lumières de Proudhon sur la démocratie et sur le libéralisme. Il saluait même les efforts d'anciens révolutionnaires curieux et de bonne foi qui trouvaient dans le proudhonisme de quoi « les tirer du collectivisme et les conduire à la vue exacte des conditions réelles de la vie en société ». N'oublions pas les rapprochements entre syndicalistes et nationalistes d'Action française qui eurent lieu avant 1914, sous le nom, justement, de Cercle Proudhon, dont Maurras a dit : « Les Français qui se sont réunis pour fonder le Cercle Proudhon sont tous nationalistes. Le patron qu'ils ont choisi pour leur assemblée leur a fait rencontrer d'autres Français, qui ne sont pas nationalistes, qui ne sont pas royalistes, et qui se joignent à eux pour participer à la vie du cercle et à la rédaction des Cahiers. Le groupe initial comprend des hommes d'origines diverses, de conditions différentes, qui n'ont point d'aspirations politiques communes, et qui exposeront librement leurs vues dans les Cahiers. Mais, républicains fédéralistes, nationalistes intégraux et syndicalistes ayant résolu le problème politique ou l'éloignant de leur pensée, tous sont également passionnés par l'organisation de la cité française selon des principes empruntés à la tradition française, qu'ils retrouvent dans l'œuvre proudhonienne et dans les mouvements syndicalistes contemporains... »

ASC – royalismesocial.com – 2009 7

Vers le roi Comme le dit Pierre Bécat dans son ouvrage déjà cité, Proudhon met sur la voie de Maurras voulant concilier « les libertés en bas, l'autorité en haut ». Ce qui a manqué à Proudhon, c'est de comprendre que l'organisation sociale à laquelle il aspirait, si elle nécessitait le moins d'État possible, forçait à rechercher quand même « un modèle d'État indépendant des coteries et impartial, dégagé des préjugés de classes et mu par la notion de l'intérêt national, dans le respect des intérêts du travail fortement garantis ». Cet État que l'on a parfois présenté comme « l'anarchie plus un », c'est assurément la monarchie qui eut la force de faire la France sans jamais s'immiscer dans ce qui ne regardait que les Français eux-mêmes, leurs familles, leurs professions, leurs collectivités locales. Dans Calendal, Frédéric Mistral parle des Provençaux qui savaient, quand le droit était dedans, laisser le roi dehors... Ce qui ne les empêchait nullement d'aimer et de servir le roi, incarnation du bien commun. Proudhon mourut en 1865, trois ans avant la naissance de Maurras, qui allait enfin enseigner les disciplines de l'intelligence et du cœur aux penseurs comme Proudhon, sagaces, de bonne foi, mais encore trop brouillons.

Michel Fromentoux Défenseur du dimanche La pensée religieuse de Proudhon est difficile à définir. Sans doute a-t-il proféré contre Dieu lui-même, contre le christianisme et contre l'Église des paroles très dures, mais elles semblent plus manifester un amour déçu qu'une véritable haine. Il a d'ailleurs écrit : « L'athéisme se croit fort et intelligent, il est bête et poltron. » Il est aussi l'auteur d'un Discours sur la célébration du dimanche : « Dans les campagnes où le peuple cède plus facilement au sentiment religieux, le dimanche conserve quelque chose de son influence sociale. L'aspect d'une population rustique réunie comme une seule famille, à la voix du pasteur, et prosternée, dans le silence et le recueillement, devant la majesté invisible de Dieu, est touchante et sublime. Le charme opère sur le cœur du paysan : le dimanche il est plus bienveillant, plus aimant, plus affable ; il est sensible à l'honneur de son village, il en est fier ; il s'identifie davantage avec l'intérêt de sa commune... »

QUELQUES OBSERVATIONS A PROPOS DU CHOMAGE. Nos gouvernants se trompent et nous trompent à propos du chômage [. . .] Qualité, voilà un mot-clé. La qualité dont il s’agit ici n’est pas celle, fonctionnelle et naturelle, que l’on attend du produit lui-même et qui est la plupart du temps acquise et offerte C’est bien plus : c’est celle de l’entreprise elle-même, de ses hommes, de ses méthodes de travail, de gestion, de commerce et d’après-vente. Une gestion soignée, des procédés sûrs, des équipements bien entretenus sont des facteurs auto-générateurs de qualités, en quelque sorte « qualitigènes ». Lorsque la qualité est acquise et reconnue, le bénéfice est triple : - L’image de marque, publicité naturelle, devient positive. - les produits se vendent mieux, même si les prix ne sont pas au plancher, car l’achat d’un produit de première qualité est sécurisant. - Les profits sont au rendez-vous puisque les pertes par rebuts et malfaçon se réduisent C’est la prise de ces trois bénéfices qui maintiennent ou ramènent l’emploi. Ce qui serait bon pour améliorer la situation française, ce serait que les PME s’y mettent. Or, leur performance à cet égard n’est pas bonne. Il n’est que d’en visiter (dans la tranche 10-100 salariés) pour voir les signes qui ne trompent pas : ateliers encombrés, magasins mal rangés, outillages délabrés, bennes à rebut bondées. Autant d’indices qui révèlent une marge de progrès considérable et inexploitée. Beaucoup de leurs patrons, toujours très courageux, souvent munis d’un réel savoir-faire, manquent de temps ou de formation pour remédier à une situation que, souvent, ils méconnaissent. Mettre seul leur entreprise sur la route de la qualité totale est impossible, plus pour cause de blocages intellectuels que par impossibilité technique ou économique réelle. Pourtant, ils y trouveraient des clients, des bénéfices et, tout naturellement, ils embaucheraient. La qualité totale est une tournure d’esprit qui ne va pas de soi. ELLE DOIT ÊTRE PROMUE.

LA PROMOTION QUALITE.

Eloge de la qualité

ASC – royalismesocial.com – 2009 8

Ce qui est intéressant dans la promotion de la qualité, c’est qu’elle peut être mise en action par les acteurs de base de l’économie de production, c’est à dire par les professionnels eux-mêmes avec, éventuellement, le concours de structures qui leurs sont proches, comme les Chambres de Commerces. L’aide de l’Etat, ni celle du législateur ni celle des politiques dont on voit bien qu’ils sont peu ou prou disqualifiés par l’opinion publique. Ne sont indispensables Une action de ce genre peut d’ailleurs démarrer ponctuellement dans une région ou dans une autre pour, de proche en proche, s’étendre par la force démonstrative de l’exemple. Nul besoin de lancer tout de suite de gros escadrons. Il faut mettre trois outils en action : une norme, un label, et une publicité des résultats. Une norme : Il en existe mais elles ne concernent pour la plupart que la qualité fonctionnelle des produits ce qui est insuffisant. C’est la qualité de l’entreprise toute entière qu’il faut générer. Les normes ISO 9000 et la suite sont de bons outils pour le faire, mais elles sont hors de portées des PME qu’elles soient, industrielles, commerciales ou agricoles. Il faudrait les simplifier, en exprimer l’essentiel, en faire une synthèse pragmatique. Les professionnels peuvent le faire eux-mêmes et ils découvriraient que mettre en ordre physique les lieux de production, sécuriser des méthodes de travail et maîtriser les approvisionnements sont des actions qui ne demandent pas de capitaux mais seulement un bon « retroussement de manches ». C’est en ce qui concerne les approvisionnements que les choses deviennent intéressantes. En effet, ce dernier point requiert un réseau dense et rapproché de fournisseurs ce qui favorise la localisation du tissu productif. La norme comprise et appliquée, il reste à certifier les entreprises qui se sont lancées sur cette piste. Un audit technique très simple par des pairs est suffisant. Il ne manque pas de gens compétents pour s’y mettre, vite et bien. Le client intervient à ce stade. L’une des clauses de la norme est son droit à la libre visite des locaux. Si ces locaux, d’un atelier, d’une ferme, d’une boutique sont propres et en ordre, le client est rassuré et le producteur légitimement fier. On fera des affaires ensemble. L’application de la norme une fois constatée, on accorde un label. Le label : C’est le signal qui alerte l’acheteur en lui passant un message clair : « Ce produit est un produit de première classe. Vous le payez peut-être un peu plus cher qu’un produit de premier prix, mais c’est pour vous un excellent achat ». On peut voir sur beaucoup de marchandise des grandes surfaces le label TüV. C’est le label qualité de l’industrie manufacturière allemande. La publicité des résultats. Tous les dynamiteros vous le diront : les bombes ne sont rien sans la propagande. Les performances qualité totale doivent donc être claironnées avec remise de coupes en public, à la télévision, comme l’industrie du spectacle, celle du livre et même celle de l’automobile savent le faire. Il est juste que ceux qui ont fait un dur effort de qualité se voient reconnus et que leurs noms soient largement mis en avant. C’est la meilleure publicité (*) !

ET SI ON GENERALISAIT ?

Le concept, ou plutôt la mentalité, « qualité totale » n’est nullement réservé à l’industrie. L’agriculture, les services, l’administration, l’Etat également, peuvent le mettre en pratique avec profit. Mais aussi, chacun, à titre personnel peut s’en imprégner dans sa relation avec les autres. On redécouvrirait que les préceptes, aujourd’hui décriés, de la morale (et en particulier de la morale chrétienne) sont en fait des normes de « qualité relationnelle » dont l’observation a des conséquences économiques positives. Quelques exemples : Moins de voleurs = moins de police = moins d’impôt. Moins de vandalisme : idem. Moins de négligences, plus de conscience professionnelle ou scolaire : la même chose. Plus de famille = plus de solidarité directe = moins de problèmes de société etc .. etc.. Accepter avec joie des enfants, les élever dignement = retraites financées sans peine. Comportement sexuel naturel maîtrisé = Sida vaincu etc etc la liste serait longue. L’éducation des enfants prend alors un aspect concret. Leur donner le sens du beau, du bon et du bien, leur donner le goût de l’effort, c’est travailler à leur assurer un emploi pour son futur. C’est peut être, en fin de réflexion, le seul outil de lutte contre le chômage qui soit à la portée de chacun.

ASC – royalismesocial.com – 2009 9

Cette idée n’est pas originale. Un haut fonctionnaire des finances qui planchait récemment devant un auditoire de généraux (réservistes) sur la crise économique et les moyens d’en sortir, avait conclu son exposé en disant : « ... nous ne sortirons pas de la crise seulement au moyen de mesures techniques, monétaires ou politiques . Il faudra aussi remettre en action des valeurs morales oubliées de civisme et de patriotisme ... ».

Paul TURBIER

Alors que l'économie française sombre progressivement dans la récession, les entreprises du CAC 40 ont dépensé, en 2008, des sommes considérables dans des opérations stériles de rachat d'actions. La crise profonde que vivent la plupart des économies du monde semble avoir, malgré la violente augmentation du chômage et ses dramatiques conséquences sociales, quelques vertus salvatrices. La première d'entre elles est sans doute de rappeler les fondamentaux du fonctionnement de l'économie aux illusionnistes de la finance et aux équilibristes des cours de bourse.

Un manque d'investissement

En effet, le rêve insensé, fait par une petite élite économique et politique, de réduire les entreprises à des salles de marché, en externalisant ou en délocalisant les tâches de production, a définitivement volé en éclats. Et chacun constate un peu tard que l'argent englouti dans la spirale de la spéculation manque cruellement à l'économie dite "réelle" et que l'investissement reste la clé de voûte d'un tissu économique solide sur le long terme. Déjà affectées par un sous-investissement chronique avant la crise, les entreprises françaises ont donc plus que jamais besoin des 24 milliards d'euros d'investissement prévus par le fameux plan de relance de Nicolas Sarkozy, et financés par la dette publique. En ces temps de raréfaction du crédit, la mesure est tout à fait justifiée. Mais un chiffre interpelle tout de même : celui des 19 milliards d'euros dilapidés en 2008 par les sociétés du CAC 40 pour racheter leurs propres actions. 19 milliards qui auraient pu être investis mais qui ont été engloutis dans ce que la "gouvernance d'entreprise" appelle pudiquement la "création de valeur pour l'actionnaire". Il s'agit plutôt d'une nouvelle sorte d'escroquerie que les dirigeants des grandes sociétés ont élaborée pour créer artificiellement de la richesse et qui, à l'image de la pyramide de Ponzi de Bernard Madoff (cf. notre chronique précédente) ne repose que sur des jeux d'écriture.

Cadeau aux actionnaires Alors que les rachats d'actions peuvent avoir une utilité pour certaines sociétés – par exemple pour sortir de la Bourse à moindre coût lorsque seulement une faible part du capital est coté –, il est évident que les opérations concernées n'ont aucune justification économique. Trois objectifs peu avouables peuvent être énumérés. Tout d'abord, disposer d'actions pour pouvoir distribuer encore plus de stock options aux cadres dirigeants... et donc à ceux qui ont décidé le rachat. Ensuite, offrir un petit cadeau aux actionnaires qui acceptent de vendre, lesquels reçoivent ainsi, en sus du dividende, le prix de leurs actions et, bien souvent, une prime pour les récompenser de leur geste. Enfin, réduire éventuellement, en détruisant les actions rachetées, le nombre d'actionnaires et donc les bénéficiaires de dividendes. Cela augmente, du même coup, le rendement des actions, à dividende constant, pour ceux qui restent actionnaires. Par exemple, pour une entreprise dont le bénéfice est de 100 et dont il a été décidé d'en répartir 50 entre 50 actions, le dividende est de 1 par action. Mais si les dirigeants de cette société utilisent une part de la trésorerie disponible, pour racheter 25 des 50 actions, l'an prochain, le dividende doublera alors que le bénéfice n'aura pas évolué.

Une augmentation artificielle Cerise sur le gâteau : si ces dirigeants possèdent un petit paquet d'actions de leur société, sous forme de stock options, l'opération permet évidemment de gonfler fortement leurs revenus sans qu'ils aient eu à faire le moindre effort pour augmenter le chiffre d'affaires ou les bénéfices. Pour sa part, la société est "juste" perdante du montant du rachat ! Et cette perte, comme nous l'avons dit, est loin d'être anodine. En 2008, le palmarès du CAC 40 est le suivant : Arcelor Mittal a racheté pour 2,6 milliards d'euros, 8,5 % de son capital, Sanofi - Aventis 2 % pour 1,787 milliard d'euros, Accor 8,5 % pour 1,24 milliard d'euros, Vinci 3,6 % pour 937 millions. Dans certains cas, le montage est à double niveau : les entreprises ont emprunté, directement aux banques ou par émission d'obligations, pour financer le rachat et rendre l'opération encore plus juteuse dans l'immédiat, puisque l'intérêt et l'amortissement du crédit ne viendront diminuer le bénéfice, donc le dividende éventuel, que progressivement Face à l'ampleur de la crise financière, les sociétés du CAC 40 ont annoncé un gel de leurs programmes de rachat d'actions. Malheureusement, à la première embellie, tout porte à croire que la mécanique financière poursuivra le pillage de la richesse des entreprises.

Patrice MALLET

Passe-passe à 19 milliards

ASC – royalismesocial.com – 2009 10

SOUTENEZ L’ASSOCIATION : « Nos seigneurs les Pauvres » Cette association propose d’organiser fréquemment des soupes populaires

appelées plus communément « Soupes du Roi » un peu partout en France dans un

esprit de charité et de volonté de servir les défavorisés.

Pour plus d’informations :

Nos seigneurs les Pauvres Chez M. TURBIER 2, allée de la Sablonnière 78610 SAINT-LEGER EN YVELINES Turbierpwanadoo.fr

ACTIONROYALISTE.COM

ACTIONFRANCAISE.NET

ROYALISMESOCIAL.COM

ALLIANCE-SOCIALE.ORG

A visiter

En dernière page, tract de Jean-Philippe CHAUVIN sur la crise, à photocopier au maximum et à diffuser.

ASC – royalismesocial.com – 2009 11

Dans un tiré à part de l’A.S, d’Oct.98, A. Gandillon avait résumé en 20 pages l’ouvrage de M.Creuzet paru en Janv.77. Dans une conception organique de la société, cette notion de corps intermédiaire est fondamentale. On y voit souvent une résurgence du communautarisme, où des groupes s’isolent et se replient sur eux-mêmes, ou bien on les assimile aux organes administratifs qui régissent les rouages de l’Etat. DEFINITION. On désigne par corps intermédiaires les groupes sociaux et humains, situés entre l’individu et l’Etat, constitués naturellement ou par accord délibéré en vue d’atteindre un objectif commun aux personnes qui les composent, en fonction des affinités, ressemblances, relations familiales, professionnelles ou locales Leur principe essentiel est l’indépendance et l’autonomie vis-à-vis des pouvoirs publics. Ils fonctionnent selon le principe de subsidiarité, c’est-à-dire en complémentarité les uns des autres. L’élément supérieur ne doit jamais empiéter sur l’autonomie d’un élément inférieur, mais au contraire l’aider à assumer pleinement sa fonction On les qualifie parfois de « société civile » pour les distinguer des organes de l’Etat. Leur vitalité repose essentiellement sur : 1 La LIBERTE de leurs membres, pour organiser leur vie interne, dans les limites de leurs compétences et de leur objet. Ils peuvent varier en nombre et en durée. Chacun reste libre de s’y intégrer ou de s’en séparer, sauf si le bien commun impose l’obligation (la commune) Chacun apporte et chacun reçoit. Leur légitimité est subordonnée aux exigences du Bien Commun national et aux principes d’ordre naturel. 2 L’AUTORITE qu’ils détiennent dans leur domaine de compétence propre. C’est cette compétence qui justifie leur autorité spécifique. Ils édictent ainsi leurs propres lois de fonctionnement, comme une association décide de son règlement intérieur, ou comme une entreprise établit ses horaires de travail, ses financements, ses critères d’embauche..... Chaque corps est autonome et souverain en son état. Pour satisfaire ses besoins et assurer son indépendance, il doit pouvoir disposer d’une propriété privée, notamment financière. Les corps intermédiaires sont les lieux privilégiés du LIEN SOCIAL, à échelle humaine. Ils sont les éléments centraux de la vie en société, conformes à la nature de l’homme, personne indépendante et être de relation. Ces organes vitaux, armature de la société, sont surtout : les familles, professions, communes et provinces...., accessoirement des associations, en raison d’une évolution dans la vie sociale, qui accorde une plus grande place aux appartenances culturelles ou socio-économiques (sociétés sportives ou culturelles.......) Ils sont de droit public, car ils assument une fonction d’utilité publique.

ASSIMILATION OU INTEGRATION.

La République une et indivisible, qui a aboli en 1789 le droit d’association, dût le rétablir d’une certaine manière : c’est un droit naturel incontournable. Elle le rétablit pour les professions par le droit syndical, arraché d’abord par le catholicisme social, puis par le courant socialiste qui s’en est approprié la paternité. Il le rétablit par la loi de 1901 sur les associations (soit un siècle après l’abolition). Les communes, elles, n’ont jamais disparu. Mais la République a toujours eu peur de voir renaître des particularismes remettant en cause le principe d’égalité des citoyens, fondement du pacte républicain : crainte des langues régionales, des religions, crainte de la différence... D’où son rejet de toute conception fédérale en matière locale. Plutôt perdre des territoires (l’Algérie), que de porter atteinte au dogme de la nation unitaire. On oppose ainsi la politique d’assimilation, seule admise comme centripète, à la politique d’intégration estimée centrifuge et grevée du risque de séparatisme. Où commence et où doit s’arrêter l’assimilation ? Où commence et où doit s’arrêter l’intégration ? Tout est dans la mesure. Les communautés juives, polonaises ou arméniennes ont su garder leurs coutumes tout en s’assimilant, après une période d’intégration. On reste admiratif devant la sagesse des gouvernants d’ancien régime, qui surent préserver les légitimes autonomies et les particularismes des régions qui s’agglutinèrent à la nation française. Seules exceptions actuelles : l’Alsace qui bénéficie toujours de lois particulières et également les T.O.M. : Wallis et Futuna. . L’harmonie relève du principe de totalité, qui veut qu’en retour de leur indépendance, les corps intermédiaires doivent œuvrer pour le Bien Commun de tous, selon l’adage : tous pour un, mais aussi un pour tous. Bien Commun dont l’Etat est le gardien.

COMMUNAUTE ET COMMUNAUTARISME Nous sommes victimes du contenu que chacun donne aux mots. C’est pourquoi les termes de communauté et communautarisme sont considérés comme des éléments dissolvants de l’unité nationale, surtout en France qui a une forte tradition jacobine. Tout est dans la mesure. Où commence et où finit le droit à la différence ? Dans la mesure où l’expression des communautés ne porte pas atteinte au Bien Commun national, il est légitime de maintenir des usages et des traditions locales ou culturelles, qui enracinent et qui développent des fraternités primaires. Ce fut le cas des bretons groupés au début du siècle autour de Montparnasse qui formèrent des associations pour s’entraider, revivre des traditions locales, par leurs fêtes et leurs musiques. En revanche, lorsque des communautés créent des zones de non droit, qui excluent et rejettent par la violence les obligations de se soumettre à une loi commune nationale, elles portent atteinte à l’unité nationale......... Ou lorsque ces communautés revendiquent la double nationalité. Ou encore quand les coutumes pratiquées touchent l’intégrité de la personne. Cas de l’excision ou des sectes, qui contraignent leurs membres à des usages que la morale naturelle réprouve (polygamie). C’est pourquoi un Etat fort est indispensable pour maintenir cette unité, opérer des arbitrages

Les corps intermédiaires au service

du bien commun

ASC – royalismesocial.com – 2009 12

permanents entre les corps intermédiaires et des adaptations constantes, car ils ont tendance à se fermer sur eux-mêmes et la société ne peut rester figée. L’UNITE NATIONALE C’est le partage des mêmes valeurs, admises par tous pour vivre ensemble et constituer une société homogène, qui, sans être uniforme, assure la cohésion sociale. Ces valeurs renvoient à une histoire, qui a façonné une identité spécifique, qui distingue un français d’un chinois, à des mœurs (morale), à des références ethno-culturelles qui se perpétuent, à une religion, qui « relie » dans une même conception de l’homme, de sa destinée. Le relativisme, la non-référence ou l’hostilité à ces valeurs essentielles sont désagrégateurs d’une société Ces valeurs reposent sur trois critères : la légitimité, la légalité, la représentativité. La légalité : elle est faite par la loi, qui doit refléter la loi naturelle et non la loi du plus grand nombre, donc se référer à la vertu fondamentale et morale de respect d’autrui : l’amour des autres. La loi dote un corps intermédiaire d’un statut de droit public. Un maire peut prendre des arrêtés d’ordre public. Un C.I. peut être légal et illégitime. Ex : l’homosexualité est légale au regard de la loi, mais illégitime et contre-nature au regard de la loi naturelle. La légitimité : elle est constituée en référence à un bien, qui peut être public ou social - Un C.I. peut être légitime, mais illégal : ex : La « Résistance » fut illégale, mais légitime. La représentativité : c’est une reconnaissance à participer et à être intégré aux institutions Un C.I. peut être légalement reconnu : ex : les syndicats, les cultes,.... Elle peut être tacite (un état de fait) : les nudistes, les lobbies et groupes de pression, les prostituées.... : il s’agit alors d’une tolérance.

DES CAS CONCRETS LES PARTIS POLITIQUES : Lorsque le député une fois élu devient le « député de la nation ( art.29 de la Constitution de 1793) il perd son caractère de représentant de ses mandants. Le parti politique est en fait un organe du pouvoir politique, qui par ses députés collabore à l’élaboration des lois générales. C’est pourquoi dans ce régime, dit représentatif, le mandat impératif lui est refusé. De plus, exprimant généralement une idéologie, il ne peut prétendre être un corps intermédiaire naturel. Il reflète une idée et ne peut exprimer les problèmes concrets d’un corps constitué. Cela ne veut pas dire que des idéologies ou opinions n’aient pas droit de s’exprimer ; mais elles doivent le faire comme toute autre association. Une association écologique a évidemment tout droit d’exprimer une opinion pour ou contre les OGM, pour ou contre le nucléaire, pour ou contre la vaccination.... Dès l’instant qu’elles se propulsent au plan politique et se transforment en « parti politique », elles perdent le caractère propre aux corps intermédiaires. Ce fut le cas du poujadisme, lorsque l’UDCA (Union de défense des commerçants et artisans) se présenta à des élections politiques et se mit ainsi au rang des partis. Par ailleurs lorsque des idéologies sont de nature à troubler l’ordre public, ou sont contraires à l’ordre naturel, elles peuvent encore moins revendiquer le caractère de corps intermédiaire légitime : ce fut le cas du parti communiste ou du parti nazi.

LES ORGANES ADMINISTRATIFS Certains les qualifient de corps intermédiaires. La Justice, la Police, l’Armée, Les Ambassades, la Préfectorale, l’Administration pénitentiaire,......n’ont pas ce caractère. Ce sont les outils du pouvoir politique pour assurer les fonctions régaliennes de l’Etat ou suppléer à des insuffisances de corps intermédiaires (écoles publiques, hôpitaux publics, centrales nucléaires, SNCF nationalisée, Sécu....). Dès l’instant qu’ils n’ont plus d’autonomie et de pouvoir propre, de financement propre, et dépendent de l’Etat, ces organes ne sont plus des corps intermédiaires.

LES ASSOCIATIONS Il faut distinguer les associations d’intérêt général et celles d’utilité publique. Entrent dans ces catégories, les sociétés de pêche ou de chasse, les associations culturelles, historiques ou théâtrales, les associations humanitaires ou sportives, les associations de gens de petite taille, les sociétés philharmoniques, les collectionneurs. Leur nombre et leur objet est infini .Elles perdent leur caractère de corps intermédiaire lorsqu’elles sont financées ou subventionnées par l’Etat ou quand l’Etat désigne leur président.... Elles gardent cependant ce caractère lorsqu’elles passent seulement des conventions d’utilité publique, ou sont astreintes à un cahier des charges en vue de missions d’intérêt général. Elles gardent alors leur fonctionnement privé, tout en concourant au Bien Commun. Ex : l’Académie française ou l’Institut Pasteur... Ce fut le principe des « métiers jurés » autrefois, quand des professions (boulangers....) étaient soumises à des obligations strictes. C’est une question de degré. Ainsi des concessions d’autoroutes relèvent à la limite du corps intermédiaire et du service public. Par ailleurs le caractère de corps intermédiaire - et les droits afférents- se perd lorsqu’il ne correspond plus aux normes de l’ordre naturel. Exemple : une association regroupant des prostituées ou des gays/lesbiennes, une association de défenseurs des drogues douces, certaines sectes.... ne peuvent prétendre au caractère de corps intermédiaire naturel. Elles peuvent tout au plus être admises pour manifester la détresse humaine, la soulager ou tenter d’apporter des remèdes et rechercher le moindre mal.

LES ENTREPRISES et LES SYNDICATS

Les entreprises et coopératives ouvrières sont des corps intermédiaires simples. Quant aux syndicats de patrons ou de salariés, ils ne peuvent devenir des corps intermédiaires majeurs que s’ils s’associent au sein d’une profession ou d’un métier. Aujourd’hui il existe des syndicats de salariés au niveau de l’entreprise (souvent quand les entreprises sont petites un syndicat rassemble des adhérents de plusieurs établissements dans la région, mais à la base il y a toujours une section syndicale chargée des négociations avec la direction). Le plus souvent, ce type de syndicat se constitue au niveau du métier. Au niveau supérieur, la branche regroupe les entreprises d’une même profession (près de 500 en France). C’est alors davantage le produit qui réunit les salariés d’entreprises qui emploient des hommes de métiers différents. (Ex : l’Automobile, le Textile, la Chimie, l’Assurance, les Métiers de la Viande : charcutiers, bouchers, tripiers, volaillers...) Pour élaborer et

ASC – royalismesocial.com – 2009 13

modifier les conventions collectives, des fédérations professionnelles de syndicats de patrons et de salariés, rassemblant les divers syndicats de base de la profession, assurent les négociations. On peut classer à ce niveau les associations coopératives, agricoles, fruitières, viticoles....auxquelles concourent plusieurs entreprises. Dans chaque branche ou groupe de branches, il suffirait de fusionner ces fédérations en une autorité reconnue pour créer un véritable corps intermédiaire majeur, habilité à représenter les intérêts professionnels (et non les seuls intérêts des actionnaires) auprès des pouvoirs publics, à organiser la formation professionnelle, à élaborer les règles spécifiques de sécurité et de déontologie, assurer une politique des prix, éventuellement à créer des centres de recherche ...etc... On pourrait procéder de même pour les métiers artisanaux. Il s’établit ainsi un réseau de relations professionnelles complexes, riches de lien social, de recherche, d’entente et de coopération Les confédérations syndicales (MEDEF, CGT, CFDT....) qui agissent trop souvent par idéologie, s’apparentent aux partis politiques et ne peuvent être considérées comme de véritables corps intermédiaires. Dès l’instant qu’elles manifestent un esprit de classe, elles dialectisent et opposent des éléments constitutifs d’une structure sociale organique qui naturellement a vocation à être unitaire. Comme si dans une famille on dissociait d’un côté les enfants et de l’autre les parents. On entre alors dans un processus de dissociété : on casse le lien social.

LES ECOLES Les écoles dites libres sont des corps intermédiaires libres, dès l’instant qu’elles peuvent choisir leurs professeurs, leurs programmes, et avoir leur financement propre..... Elles associent en fait deux corps intermédiaires simples, le corps enseignant et les parents d’élèves. Quand elles perdent ces attributs, elles deviennent des organes semi-publics et sont en fait des organes de l’Etat, d’autant plus que les parents ne participent plus à part entière aux décisions. Elles perdent leur caractère de corps intermédiaire. C’est le cas des écoles sous contrat, même si les directeurs sont nommés par les instances familiales ou confessionnelles. C’est une question de degré selon l’importance de la « concession » octroyée par l’Etat. Les écoles se conçoivent comme une entreprise, où trois corps de base, les enseignants, le personnel, les parents d’élèves collaborent à une œuvre commune, même si leur statut particulier varie. Si ce sont les parents qui sont propriétaires, ils désignent une direction, qui définit un projet scolaire. Si c’est la direction (les enseignants) qui est propriétaire, c’est elle qui est totalement maîtresse des programmes Selon le cas on est dans une démocratie autoritaire ou dans une démocratie participative.

LES UNIVERSITES Il en est de même pour les Universités. En dépendant de l’Etat elles perdent leur caractère de corps intermédiaire. Seules les Universités libres peuvent prétendre à cette qualification de corps intermédiaire. Ex : On a vu après Mai 68 se créer des Universités totalement libres (par exemple la FACO, faculté autonome et cogérée de droit) pour échapper justement à la tutelle contraignante de l’Etat

COMMUNES, PROVINCES ET REGIONS La commune est le corps intermédiaire local de base, intégré aux niveaux supérieurs le canton, l’arrondissement et la province. Dans la mesure où ils disposent d’une très large autonomie financière et de gestion, ce sont tous de véritables corps intermédiaires naturels. Ils perdent ce caractère lorsque les maires sont nommés par le pouvoir politique (historiquement ce fut parfois le cas) ou lorsque leurs finances dépendent de fonds d’Etat. Ce sont alors des divisions administratives du pouvoir central. C’est le cas des départements, gérés par des préfets ; par exemple les départements d’outre-mer, Martinique ou Guadeloupe ont perdu leur caractère propre.

LES ARBITRAGES. Est-ce l’anarchie ? Non, car si les conflits entre corps intermédiaires doivent se régler par des accords ou des conventions, selon le principe de subsidiarité, il est indispensable qu’une autorité supérieure impose en cas de conflits aigus, au nom du Bien Commun et de la Justice, les arbitrages nécessaires. C’est essentiellement le rôle de l’Etat.

CONCLUSION Une société fonctionnant sur les corps intermédiaires, et non sur les partis, constitue un enchevêtrement complexe de relations sociales, économiques ou culturelles. Ils expriment la vitalité d’une société en perpétuel mouvement et en perpétuelle créativité. C’est pourquoi il n’y a pas un modèle tout fait, applicable à tous pays, à toutes régions. La Corse ou la Vendée, l’Alsace, le Béarn ou la Flandre refléteront leurs particularismes. C’est ce qui fait la richesse d’une société plurielle. Pas plus qu’il n’y a deux personnes semblables, deux familles semblables, il ne peut y avoir deux corps intermédiaires identiques. Chaque nation, chaque profession reflète une image et des structures spécifiques. Les länders allemands sont différents des cantons suisses. C’est l’Etat National qui imprime une Identité Nationale, qui la distingue d’autres nations et préserve l’Unité autour de valeurs communes : un drapeau, une langue commune, une culture commune qui a produit des écrivains, des musiciens, une histoire commune, des châteaux et des cathédrales, des forêts et des littoraux, une gastronomie spécifique. La Nation est elle même un corps intermédiaire au sein d’ensembles plus vastes Mais ce type d’organisation naturelle de la société – de type fédéral - est tout le contraire du nationalisme centralisateur et du mondialisme qui uniformise toutes les structures. C’est la subsidiarité appliquée à tous les niveaux. C’est le projet de l’Alliance Sociale UN PARLEMENT DE CORPS INTERMEDIAIRES. Comment structurer un parlement représentant ces corps intermédiaires pour sortir du système des partis politiques ? C’est l’objectif à envisager, qui sera développé ultérieurement. Benjamin GUILLEMIN – alliance-sociale.org

ASC – royalismesocial.com – 2009 14

La définition du corporatisme : Un ami médecin s’inquiétait de l’avenir de sa profession sous un régime socialiste. Je lui dis : - La solution pour la France est dans l’ordre corporatif. - Le corporatisme ? Ah ! non, la réglementation rigide, l’abandon des libertés,… - Vous êtes donc pour le libéralisme, docteur ? - Je suis pour la liberté. - Disons que vous voulez garder votre cabinet, votre clientèle, votre façon d’opérer et ne voulant pas que tout se ramène à l’hôpital, vous refusez le socialisme. Est-ce cela ? - Exactement. - Cependant, si grande que soit votre indépendance, elle ne va pas jusqu’à vous faire les médicaments, les injections, les analyses de vos malades. - Non - C’est ici qu’intervient un caractère propre à votre profession. Vous êtes en droit de prescrire ce que des auxiliaires exécutent : le pharmacien vendant sous sa responsabilité, le laboratoire, à condition d’être compétent, analysant, l’infirmière diplômée faisant les piqûres. Bref, une organisation surveillée et contrôlée complète l’acte médical. - Parfaitement. - Vous souhaiteriez même, à l’inverse du socialisme, que les Hôpitaux vous apportent leur aide. Grâce à des appareils trop coûteux pour vous. - Mais oui. - En somme, votre profession est organisée et elle l’est sous contrôle. Même pour vous médecins, il y a des règles, parfois sévères. Règles de déontologie, serment d’Hippocrate. Règles de compétence qui supposent l’acquit des connaissances et la conformité de vos traitements à des normes imposées. - Règles parfois un peu étroites. - Peut-être. Elles sont cependant nécessaires. Le contraire où n’importe qui pourrait faire n’importe quoi et soigner à sa guise serait grave. - Bien sûr. - Résumons-nous. Votre cabinet je le compare à une entreprise. Vous le voulez indépendant. Disons que c’est une entreprise libre. Par contre la profession, vous la voulez organisée et règlementée, ce qui revient à dire que vous voulez l’entreprise libre dans la profession organisée et réglementée. Est-ce cela ? - Oui, c’est cela. - Eh bien Docteur, nous venons de trouver une définition du corporatisme, une définition que je reconnais incomplète, suffisante toutefois pour nous donner du corporatisme un premier aperçu. Reprenons-la. L’entreprise libre dans la profession organisée et réglementée. Qu’est-ce à dire sinon que la liberté et la réglementation vont s’ordonner, se disposer chacune à la place qui leur convient. Autrement dit : la liberté d’entreprendre avec toutes les initiatives que cela implique à condition toutefois de respecter certaines règles fondamentales du métier, puisque ce sont ces règles qui protègent et garantissent le client. Quoi de plus naturel et de plus normal ? Par cette définition, le corporatisme nous apparaît intermédiaire entre libéralisme et socialisme. Il présente en outre des qualités de diversité, souplesse et adaptation qui expliquent sa longue durée et son immense extension. Or cette nécessité d’une combinaison heureuse de libertés et de règlements vaut pour tout le régime politique ou économique, et elle était fort bien sentie de nos anciens chefs d’Etat ou ministres. A commencer par M. Giscard d’Estaing qui déclarait : « Je gouverne au Centre ». Le centre de quoi ? Sans doute au centre du libéralisme et du socialisme, un mélange, une mixture des deux doctrines que son auteur baptisa : « libéralisme avancé ». Lequel libéralisme s’avançant lentement vers son contraire, sans doctrine aucune ni aucun souci du réel, finit dans les bras de François Mitterrand. Quant à M. Chirac, il a lui aussi son centre. C’est la fameuse troisième voie. Qu’est-elle au juste ? Je cherche en vain à le découvrir. Ces messieurs rêvent d’une doctrine centrale. Elle existe. Elle n’est pas un simple mélange, elle est un ordre et se nomme : l’ordre corporatif. Une dénomination qui le définit. Le corporatisme ordonne, autrement dit il situe liberté et réglementation comme on l’a vu plus haut. Mais il peut aussi les combiner de façons diverses en les adaptant à chaque cas. Il le fait selon la nature du métier ou de la profession, compte tenu des contraintes techniques ou naturelles et selon les conditions d’époque et le lieu. Il peut suivre les désirs et préférences de ses membres sous la seule réserve de respecter l’intérêt public. Dans le cas contraire, l’Etat interviendrait. En quoi chacun fait ce qu’il doit. Ce qu’oublient trop souvent nos adversaires et ce pourquoi je dis que le corporatisme a un caractère naturel, tellement naturel qu’on en saisit souvent mal les principes ; car ce qui crève les yeux se voit mal. Mais c’est aussi la raison pour laquelle il s’adapte si bien à toutes les circonstances. Alors que le libéralisme, que le XVIIIè siècle tenait pour l régime typiquement naturel, est en fait artificiel et primitif. C’est une conception abstraite, une construction de l’esprit qui aide à la compréhension de certains phénomènes économiques ; ce n’est nullement une bonne doctrine. Bien sûr, il y a la réussite américaine. Mais elle s’explique. Elle s’explique par la rencontre d’immenses richesses et d’immenses besoins avec l’énergie laborieuse d’immigrants venus d’Europe qui changèrent une terre déserte en une formidable puissance économique. Elle a fait l’étonnement du monde. Précisément cet exemple influe sur la pensée de nos économistes : critiquez devant eux le libéralisme, ils regardent Outre-Atlantique. Ils ont tort. La France a grandement pâti à vouloir suivre un système si peu fait pour elle. Pourquoi n’avoir pas tout simplement réformé le corporatisme au lieu de le détruire ? Pourquoi en 1789 se jeter follement dans un libéralisme effréné qui nous valut la crise de 1830 et la évolution qui s’ensuivit sans parler de tous les maux politiques des XIXè et XXè siècles ? Un corporatisme libéral, ouvert, comme le nomme M. Salleron, n’eut-il pas été la vraie solution ? On peut rêver et refaire l’Histoire. On ne peut s’empêcher de penser que le choix ne fut pas bon.

Base doctrinale

ASC – royalismesocial.com – 2009 15

Ne pas jeter sur la voie publique

Ne pas jeter sur la voie publique

LACRISE N’EST PAS UNE FATALITÉ

L

a cr

ise

qu

e n

ous

trav

erso

ns

est

le r

ésu

ltat

de

la

cup

idité

de

qu

elq

ues

un

s, d

e b

anq

ues

et

d’a

ctio

nn

aire

s so

uci

eux

de

faire

des

pro

fits

san

s m

esu

re e

t p

ar to

us

les

mo

yen

s, m

ais

auss

i d

’un

sys

tèm

e qu

i per

met

et,

mêm

e, lé

giti

me

ce g

enre

d’a

ttitu

de

et d

e pr

atiq

ue.

Au

-del

à du

sys

tèm

e éc

ono

miq

ue

cap

italis

te,

c’es

t l’e

spri

t m

ême

d’u

n li

bér

alis

me

qui,

au

no

m d

e la

lib

erté

de

l’Arg

ent

et d

e l’i

ndiv

idu

alis

me, a

uto

rise

tou

s le

s ex

cès

et t

ou

tes

les

dém

esu

res,

tou

tes

les

exp

loita

tion

s et

tou

s le

s ég

oïs

mes

.

Q

uan

t à

la s

oci

été

de

con

som

mat

ion

, el

le e

nch

aîn

e le

s p

erso

nn

es à

la m

arch

and

ise

et à

la

dép

ense

in

con

sid

érée

, au

ris

qu

e d

’ép

uis

er l

es r

esso

urc

es n

atu

relle

s et

d’e

xplo

iter

les

plu

s fa

ible

s…

D

oit-

on

, au

jou

rd’h

ui,

se c

on

ten

ter

de

sub

ir sa

ns

réag

ir ?

Do

it-o

n

tolé

rer

que

notr

e tr

avai

l et

n

os

impô

ts

fin

ance

nt

un

sy

stèm

e b

anca

ire

et

éco

no

miq

ue

inju

ste

? Q

ue

des

fin

anci

ers

et

des

tr

ader

s sa

ns

mo

rale

co

ntin

uen

t à

s’en

gra

isse

r su

r le

do

s d

e ce

ux

qu

i tr

avai

llen

t h

onn

êtem

ent

? Q

ue

cert

ain

s fa

ssen

t d

e

sup

er-p

rofit

s q

uan

d d

es m

illio

ns

de

trav

aille

urs

se

ret

rou

ven

t san

s em

plo

i ?

NON, IL FAUT AGIR, IL FAUT RÉAGIR !

NON, IL FAUT AGIR, IL FAUT RÉAGIR !

NON, IL FAUT AGIR, IL FAUT RÉAGIR !

NON, IL FAUT AGIR, IL FAUT RÉAGIR !

R

epen

ser

l’éco

nom

ie e

t le

soci

al,

c’es

t po

ssib

le e

t c

’est

néc

essa

ire

!

Pro

du

ire

au p

lus

pro

che

pou

r co

nso

mm

er e

n as

sura

nt

nos

emp

lois

: n

os

ach

ats

son

t au

ssi

no

s em

plo

is!

C’e

st

un

p

rote

ctio

nn

ism

e in

telli

gen

t q

ui

pri

vilé

gie

le

s in

térê

ts

des

tr

avai

lleu

rs,

des

p

rodu

cteu

rs,

des

co

nso

mm

ateu

rs

de

no

tre

pay

s,

et

qu

i m

énag

e l’e

nvi

ron

nem

ent

auta

nt

que

po

ssib

le,

en é

vita

nt

les

lo

ngs

dép

lace

men

ts e

t le

s g

ross

es

dép

ense

s d

’én

erg

ie e

t de

tran

spo

rts.

Rel

oca

liser

no

s in

du

stri

es e

t n

os

serv

ices

, c’

est

au

ssi

priv

ilég

ier

la q

ual

ité e

t n

on

la

sim

ple

q

uan

tité

ob

tenu

e p

ar

l’exp

loita

tion

sc

and

ale

use

d

es

po

pu

latio

ns

loin

tain

es

de

Ch

ine

ou

d’In

de.

C’e

st d

éfen

dre

les

inté

rêts

de

tou

s et

non

ceu

x d

es s

péc

ula

teu

rs !

Ave

c le

s R

oya

liste

s, c

on

tre

le r

ègn

e d

e l’a

rgen

t, p

ou

r la

jus

tice

soci

ale

et

la

qu

alité

de

tr

avai

l et d

e vi

e !

POUR UNE MONARCHIE QUI PROTÈGE ET QUI INNOVE !

ROYALISMESOCIAL.COM

ACTIONROYALISTE.COM

LACRISE N’EST PAS UNE FATALITÉ

L

a cr

ise

qu

e n

ous

trav

erso

ns

est

le r

ésu

ltat

de

la

cup

idité

de

qu

elq

ues

un

s, d

e b

anq

ues

et

d’a

ctio

nn

aire

s so

uci

eux

de

faire

des

pro

fits

san

s m

esu

re e

t p

ar to

us

les

mo

yen

s, m

ais

auss

i d

’un

sys

tèm

e qu

i per

met

et,

mêm

e, lé

giti

me

ce g

enre

d’a

ttitu

de

et d

e pr

atiq

ue.

Au

-del

à du

sys

tèm

e éc

ono

miq

ue

cap

italis

te,

c’es

t l’e

spri

t m

ême

d’u

n li

bér

alis

me

qui,

au

no

m d

e la

lib

erté

de

l’Arg

ent

et d

e l’i

ndiv

idu

alis

me, a

uto

rise

tou

s le

s ex

cès

et t

ou

tes

les

dém

esu

res,

tou

tes

les

exp

loita

tion

s et

tou

s le

s ég

oïs

mes

.

Q

uan

t à

la s

oci

été

de

con

som

mat

ion

, el

le e

nch

aîn

e le

s p

erso

nn

es à

la m

arch

and

ise

et à

la

dép

ense

in

con

sid

érée

, au

ris

qu

e d

’ép

uis

er l

es r

esso

urc

es n

atu

relle

s et

d’e

xplo

iter

les

plu

s fa

ible

s…

D

oit-

on

, au

jou

rd’h

ui,

se c

on

ten

ter

de

sub

ir sa

ns

réag

ir ?

Do

it-o

n

tolé

rer

que

notr

e tr

avai

l et

n

os

impô

ts

fin

ance

nt

un

sy

stèm

e b

anca

ire

et

éco

no

miq

ue

inju

ste

? Q

ue

des

fin

anci

ers

et

des

tr

ader

s sa

ns

mo

rale

co

ntin

uen

t à

s’en

gra

isse

r su

r le

do

s d

e ce

ux

qu

i tr

avai

llen

t h

onn

êtem

ent

? Q

ue

cert

ain

s fa

ssen

t d

e

sup

er-p

rofit

s q

uan

d d

es m

illio

ns

de

trav

aille

urs

se

ret

rou

ven

t san

s em

plo

i ?

NON, IL FAUT AGIR, IL FAUT RÉAGIR !

NON, IL FAUT AGIR, IL FAUT RÉAGIR !

NON, IL FAUT AGIR, IL FAUT RÉAGIR !

NON, IL FAUT AGIR, IL FAUT RÉAGIR !

R

epen

ser

l’éco

nom

ie e

t le

soci

al,

c’es

t po

ssib

le e

t c

’est

néc

essa

ire

!

Pro

du

ire

au p

lus

pro

che

pou

r co

nso

mm

er e

n as

sura

nt

nos

emp

lois

: n

os

ach

ats

son

t au

ssi

no

s em

plo

is!

C’e

st

un

p

rote

ctio

nn

ism

e in

telli

gen

t q

ui

pri

vilé

gie

le

s in

térê

ts

des

tr

avai

lleu

rs,

des

p

rodu

cteu

rs,

des

co

nso

mm

ateu

rs

de

no

tre

pay

s,

et

qu

i m

énag

e l’e

nvi

ron

nem

ent

auta

nt

que

po

ssib

le,

en é

vita

nt

les

lo

ngs

dép

lace

men

ts e

t le

s g

ross

es

dép

ense

s d

’én

erg

ie e

t de

tran

spo

rts.

Rel

oca

liser

no

s in

du

stri

es e

t n

os

serv

ices

, c’

est

au

ssi

priv

ilég

ier

la q

ual

ité e

t n

on

la

sim

ple

q

uan

tité

ob

tenu

e p

ar

l’exp

loita

tion

sc

and

ale

use

d

es

po

pu

latio

ns

loin

tain

es

de

Ch

ine

ou

d’In

de.

C’e

st d

éfen

dre

les

inté

rêts

de

tou

s et

non

ceu

x d

es s

péc

ula

teu

rs !

Ave

c le

s R

oya

liste

s, c

on

tre

le r

ègn

e d

e l’a

rgen

t, p

ou

r la

jus

tice

soci

ale

et

la

qu

alité

de

tr

avai

l et d

e vi

e !

POUR UNE MONARCHIE QUI PROTÈGE ET QUI INNOVE !

ROYALISMESOCIAL.COM

ACTIONROYALISTE.COM