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Artistes à Montmartre,

lieux et ateliers mythiques

DOSSIER DE PRESSE

Musée de Montmartre Jardins Renoir

12, rue Cortot – Paris 18ème

Visite presse : 4 octobre de 9h00 à 11h00

Commissariat

Isabelle Ducatez, directrice de la Société Le Vieux Montmartre

Saskia Ooms, responsable de la conservation du Musée de Montmartre

Contacts

Relations presse, Catherine Dantan

Tél. : 06 86 79 78 42 – Mail. : [email protected]

Musée de Montmartre,service communication / presse, Alexia Peronnet

Tél. : 01 49 25 89 43 – Mail. : [email protected]

2

SOMMAIRE

Présentation générale p.4

Parcours p.6

Visuels disponibles pour la presse p.24

Partenaires p. 29

Informations pratiques p. 30

Sources du dossier de presse

Guide du Musée de Montmartre, Editions Somogy. Auteurs : Saskia Ooms, Marie Gonzalez Menendez

Album Artistes à Montmartre. Editions Somogy. Auteurs : Saskia Ooms, Marie Gonzalez Menendez

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Le 12 rue Cortot

Musée de Montmarte, collection Le Vieux Montmartre

4

PRÉSENTATION GENERALE

Le Musée de Montmartre propose à partir du 5 octobre 2018 et jusqu’au 20 janvier

2019 Lieux et ateliers mythiques, deuxième volet de la thématique Artistes à

Montmartre initiée en avril 2016.

L’exposition rassemble près de 150 œuvres –peintures, dessins, gravures– réalisées

par les peintres qui ont fréquentés ou vécus, de la fin du 19e au début du 20e siècle,

dans différents lieux de la Butte et qui par leur art ont contribué à les rendre célèbres.

Parmi eux : Kupka, Camoin, Steinlen, Bernard, Galanis, Renoir, Ibels, Bonnard,

Toulouse-Lautrec, Willette, Delâtre, Valadon, Utrillo, Dufy, Modigliani, Gen Paul… ainsi

que le célèbre et énigmatique Boronali !

Après la Commune, à partir des années 1870, Montmartre se transforme et une

nouvelle page de son histoire s’ouvre. Attirés par sa lumière, son charme champêtre,

ses bas loyers et certainement par l’esprit de liberté qui y souffle, nombre de

peintres, poètes, musiciens… s’y posent.

Naturalistes, impressionnistes, nabis, fauves, cubistes… tous au fil des années

choisissent la Butte ; ils s’y installent dans des maisons entourées de petits jardins où

prolifèrent les lilas et seringas – rue Lepic, rue Cortot, rue Caulaincourt –, très vite ils se

regroupent, des ateliers-résidences se créent – La Cité des Fusains, le Bateau-Lavoir –

et le « marché aux modèles » prend place à Pigalle. A la recherche de nouveaux

sujets populaires, les peintres investissent les cirques et les salles de spectacles

comme L’Européen, Le Cirque Médrano… Les cafés et cabarets se développent à

l’image du Lapin Agile qui devient l’un des principaux lieux de distraction de la Butte

où se pressent à la fois les ouvriers, les artistes, les prolétaires et les bourgeois que l’on

retrouve chaque dimanche pour danser au Moulin de la Galette.

Le parcours de l’exposition est rythmé par des photographies et autres documents

d’archives apportant au visiteur, passant d’atelier en atelier, un témoignage

complémentaire sur le village de l’époque.

Tout commence vers 1885 avec Le Maquis, vaste terrain vague délimité par Le

Moulin de la Galette, la rue Girardon et la rue de Caulaincourt ; un petit village où

vivent entre autres Henri Laurens, Poulbot… un tel décor ne peut que séduire les

peintres comme Kupka, Maclet, Leprin... Au 73 rue Caulaincourt s’installe Steinlen

dans un appartement-atelier qu’il baptise le Cat’s cottage, son voisin au rez-de-

chaussée est Alfredo Muller ; au 22 rue Tourlaque se trouve la Cité des Fusains,

Bonnard et Derain y habitent à partir de 1913, en 1920 Max Ernst, Jean Arp et Joan

Miro s’y installeront. Non loin de là au numéro 5, c’est Toulouse-Lautrec qui, quelques

années plus tôt, louera un atelier de 1886 à 1898. Willette, auteur entre autres du

décor du Cabaret Le Chat Noir, s’établira au 20 rue Véron. Quant au célèbre

5

Eugène Delâtre, il trouve un espace au 87 rue Lepic où bientôt viendront graver

Rops, Van Gogh, Signac, Valadon, Renoir, Vlaminck, Toulouse-Lautrec, Steinlen,

Picasso, Gen Paul… Au 13 rue Ravignan se dresse le légendaire Bateau-Lavoir où de

nombreux artistes élisent domicile comme Picasso, Van Dongen, Juan Gris,

Modigliani ou qui le fréquentent comme Guillaume Apollinaire, Max Jacob, Marie

Laurencin, Jean Cocteau. C’est au 12 rue Cortot, en 1876, que Renoir y aménage

son atelier d’où il déplacera chaque jour sa toile pour aller peindre sur le motif Le Bal

du Moulin de la Galette. De nombreux artistes y vivront où y travailleront. Parmi eux,

Raoul Dufy, Emile Bernard, Démétrius Galanis qui occupera avec sa famille l’aile

gauche du bâtiment de 1910 à 1965. En 1912, Suzanne Valadon succède à Emile

Bernard et s’y installe avec son fils Maurice Utrillo et son futur mari André Utter

jusqu’en 1926.

Présentée dans le Pavillon Demarne, l’exposition Artistes à Montmartre, lieux et

ateliers mythiques se poursuit dans le Pavillon Bel-Air, qui présente à cette occasion

un nouvel accrochage des collections permanentes du musée.

Edmond Heuzé (1883-1967)

La chanteuse au caf’conc à l’Européen,sd

Peinture sur carton fort, 66 x 49,5 cm

Musée de Montmartre, collection Le Vieux Montmartre,

© DR

Cette exposition – dont les œuvres proviennent des collections du Vieux Montmartre

- Musée de Montmartre, de la collection espace Paul Bedu à Milly-La-Forêt ainsi que

de la collection du Musée Utrillo-Valadon de Sannois et de collections privées –

montre, une fois de plus, que rarement dans l’histoire une telle densité de talents

s’est concentrée sur un périmètre aussi restreint que la butte Montmartre.

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LE PARCOURS

L’exposition est construite selon un parcours en 13 sections portant les noms des lieux

célèbres qui aujourd’hui résonnent : 73, rue Caulaincourt, 12 rue Cortot, 22 rue

Tourlaque ou encore 87, rue Lepic…

Après sa déambulation d’atelier en atelier, le visiteur pourra poursuivre sa visite en se

baladant dans les rues de Montmartre, muni d’un plan qui répertorie tous les lieux et

ateliers mythiques cités.

SECTION 1 - LE MAQUIS

Le Maquis.

Musée de Montmartre, collection le Vieux Montmartre

Vers 1885, le Maquis est un vaste terrain vague délimité par le Moulin de la Galette,

la rue Girardon et la rue Caulaincourt, à partir de la Place Constantin Pecqueur

jusqu'au Lapin Agile. C’est davantage un petit village qu’un bidonville où vit une

population de chiffonniers, brocanteurs, artisans, rapins et individus en marge. La

plupart vivent dans des cabanes constituées de matériaux de récupération, et les

moins pauvres dans des maisons en bois, aux airs de chalets. Les artistes Francisque

Poulbot, Paco Durrio et Henri Laurens y habitent des pavillons en torchis entourés de

jardinets envahis de lilas, de seringas, de cytises et d’orties. « Jean Renoir aimait s’y

rendre, enfant, pour chercher des escargots ». Dominé par les moulins, un tel décor

ne peut que séduire les peintres, parmi eux Kupka, Maclet, Quizet et Leprin.

La réputation du Maquis sera bientôt la cause de sa perte, attirant les promoteurs à

partir de 1902. Les habitants sont peu à peu expropriés ou expulsés. Un incendie fait

disparaitre les dernières bicoques au profit du percement de l’avenue Junot de 1909

à 1912.

Frantisek Kupka (1871-1957) arrive à Paris en 1894 et s’installe à Montmartre en 1896

près du Maquis ; Il a pour voisins son compatriote Alfonse Mucha. A Montmartre, il

rencontre aussi Steinlen, Ibels, Willette et Van Dongen, toute la génération

d’illustrateurs de presse satirique, qui, comme lui, publient leurs dessins dans L’Assiette

7

au beurre. En 1897, Kupka compose depuis sa fenêtre ce dessin à l’encre qui montre

un exceptionnel Panorama de la Butte, témoignage du Maquis voisinant. Les fines

lignes entremêlées dévisagent ce bidonville anarchique où serpentaient de

minuscules ruelles et que les artistes affectionnaient particulièrement par le contraste

de leurs habitants.

Frantisek Kupka (1871-1957) Panorama de la Butte, 1897

Encre et crayon sur papier, 70 x 85,5 cm

Musée de Montmartre, collection Le Vieux Montmartre

© Adagp, Paris, 2018

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SECTION 2 - 73, RUE CAULAINCOURT

Au 73 rue Caulaincourt s’installe Théophile-Alexandre Steinlen dans un appartement-

atelier qu’il baptise le Cat’s cottage, son voisin au rez-de-chaussée est Alfredo

Muller.

Théophile-Alexandre Steinlen (1859-1923)

La Clinique Chéron, vers 1905

Lithographie marouflée sur toile, épreuve avant la lettre, 194 x 135,5 cm

Musée de Montmartre, Collection Le Vieux Montmartre, inv. R.001.663

Suisse d’origine, Théophile-Alexandre Steinlen (1859-1923) s’installe à

Montmartre en 1883 où il habite d’abord une maison à proximité du Maquis.

Les Steinlen logent ensuite au numéro 73 de la rue Caulaincourt,

appartement-atelier dénommé le Cat's cottage en raison des nombreux

chats qu’il avait recueillis dans le Maquis. Au même numéro habite Alfredo

Müller (1869-1939).

Socialiste et anarchiste, Steinlen est reconnu pour ses illustrations, virulentes

critiques des injustices sociales et politiques dont il est le témoin. Elles sont

publiées dans cinquante-six journaux différents, dont Le Mirliton d’Aristide

Bruant, Le Chambard, Le Gil Blas illustré, L’Assiette au beurre, et surtout Le Chat

Noir qui publie ses premiers dessins de presse en 1883 et pour lequel il

créera une série d’images sans texte autour des chats – un thème

récurrent dans son travail. Comme beaucoup d’autres, il fréquente le

cabaret Le Chat noir, et son affiche de 1896, Tournée du Chat Noir de

Rodolphe Salis est devenue un des symboles de Montmartre.

9

SECTION 3 - 12, RUE CORTOT : PIERRE-AUGUSTE RENOIR, ÉMILE

BERNARD, DEMETRIUS GALANIS

Au 12, rue Cortot se trouve l’une des plus anciennes maisons, construite

vers le milieu du 17e siècle et c’est ici qu’en 1876 Renoir (1841-1919) y

aménage son atelier d’où il déplacera chaque jour sa toile pour aller

peindre sur le motif Le Bal du Moulin de la Galette. De nombreux

artistes y vivront ou y travailleront et marqueront ainsi l’histoire du lieu.

Démétrius Galanis (1879-1966)

La Comète liquidateur

[dessin pour L’Assiette au beurre], 1910 Fusain, pastel et crayon sur papier 50 x 32,5 cm

Musée de Montmartre, collection Le Vieux Montmartre

Parmi eux, Émile Bernard (1868-1941), Raoul Dufy (1877-1953) et

Démétrius Galanis (1879-1966).

Émile Bernard, peintre, graveur, poète et écrivain, est adepte du

cloisonnisme et initiateur du synthétisme avec Paul Gauguin. Il s’installe

de 1906 à 1909 dans l'atelier. L’artiste y apprécie la lumière, il écrit sur

l’art et correspond avec de nombreux artistes comme Vincent Van

Gogh.

Démétrius Galanis s’y installe en 1910, il occupe avec sa famille l’aile gauche

du bâtiment, et y restera jusqu’en 1965. Peintre d’origine grecque, il est le

premier artiste grec ayant été reconnu comme membre de l’avant-garde

européenne. Il peint des natures mortes, des paysages et excelle dans

l’art de la caricature et de la gravure. Galanis publie de nombreux dessins

dans L’Assiette au beurre, Gil Blas, Le Rire, Frou-Frou…

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SECTION 4

LE CIRQUE ET LES LIEUX DE SPECTACLES DE LA BUTTE

Cirque Médrano

Musée de Montmartre, collection Le Vieux Montmartre

A la recherche de nouveaux sujets populaires, les artistes investissent les

cirques et les lieux de spectacles de la Butte, munis de leurs carnets pour

croquer clowns et acrobates. Ces lieux parmi lesquels l’Européen ou le

cirque Médrano, deviennent d’incontournables sources d’inspiration pour

l’Avant-garde.

Henri-Gabriel Ibels (1867-1936) Footit et Chocolat, vers 1895

Huile sur bois, 35 x 26,7 cm Musée de Montmartre, collection Le VieuxMontmartre,

acquisition avec l’aide de la FRAM

Les œuvres – peintures et lithographies –

défient la tradition académique et expriment

une nouvelle esthétique basée sur une forme

de spontanéité. La figure du clown en

particulier est le signe de cette nouvelle

modernité, comme l’atteste Footit et

Chocolat d’Ibels, représentant le célèbre duo

comique non étranger à la renommée du

cirque Médrano.

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SECTION 5

22, RUE TOURLAQUE, LA CITÉ DES FUSAINS

La cité des Fusains

Musée de Montmartre, collection Le Vieux Montmartre

12

Le numéro 22 de la rue Tourlaque accueille une des plus remarquables cités

d'artistes de Paris. Constituée avec des ateliers récupérés à l'Exposition

Universelle de 1889, la Cité des Fusains est une pépinière de futures gloires

d'où sortiront des artistes de l’Avant-garde de la première moitié du 20e

siècle. Bonnard et Derain y habitent à partir de 1913. Dès 1920 s'y installent

certains artistes surréalistes comme Max Ernst, Jean Arp et Joan Miró. Le 22 rue Tourlaque fut également le siège de la Société d'histoire et d'archéologie Le Vieux Montmartre de 1916 à 1959.

SECTION 6

5, RUE TOURLAQUE : HENRI DE TOULOUSE-LAUTREC

C’est dans les ateliers montmartrois de Léon Bonnat (1833-1922) et de

Fernand Cormon (1845-1924) qu’Henri de Toulouse-Lautrec (1864-1901)

débute son apprentissage. De 1886 à 1898, il loue un atelier au 5, rue

Tourlaque, à l’angle du 27, rue Caulaincourt.

Ses premières illustrations sont publiées en 1886 dans Le Courrier français et

Le Mirliton. La même année, Bruant commence à exposer ses peintures

dans son cabaret. L’affiche que

Toulouse Lautrec fait de lui en 1893 est

caractéristique de sa stylisation des

traits et de ses aplats de couleurs.

Grand habitué du Chat Noir lui aussi,

Toulouse-Lautrec prend pour sujets les

scènes de la vie quotidienne dont il est

le témoin, et se plait à peindre la vie

nocturne – celle des cabarets, des

bals, des maisons closes et des

cirques. En 1893, il crée l’affiche du Divan

Japonais, célèbre café-concert qui

accueille – parmi d’autres artistes –

Yvette Guilbert que l’on devine au

second plan de l’affiche, sur la scène.

Malgré sa courte vie, sa personnalité

irrévérencieuse et ses créations

audacieuses marqueront à jamais

l’image de la Butte et les peintres de

sa génération.

Henri de Toulouse-Lautrec (1864-1901) Le Divan Japonais Lithographie au crayon, au crachis et au pinceau, 95 x 77 cm

Musée de Montmartre, collection Le Vieux Montmartre

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SECTION 7

20, RUE VÉRON : ADOLPHE WILLETTE

Adolphe Willette dans son atelier

Musée de Montmartre, collection Le Vieux Montmartre

En 1875, Adolphe Willette (1857-1926) entre à l’École nationale supérieure

des Beaux-Arts de Paris dans l’atelier de Cabanel où il rencontre Rodolphe

Salis. Vers les années 1881 et 1882, il s’installe à Montmartre et loue un

atelier au numéro 20 de la rue Véron ; il occupe plusieurs autres domiciles

dans le quartier par la suite.

Outre de nombreux restaurants de la Butte, Willette décore le Cabaret du

Chat Noir pour lequel il crée l’enseigne emblématique et l’imposant Parce

Domine (1884) exposé dans les collections permanentes du Musée de

Montmartre. Il contribue à divers journaux parmi lesquels Le Chat Noir, Le

Courrier français, Le Rire, L’Assiette au beurre. Reconnu pour sa participation au

renouveau de la lithographie et de l'affiche,

Willette fonde, avec Steinlen, plusieurs

publications comme Le Pierrot, La Vache

enragée et Les Humoristes…

Adolphe-Léon Willette (1857-1926) Zut ! V’la l’printemps, 1882

Huile sur toile, 69 x 101 cm

Musée de Montmartre, collection

Le Vieux Montmartre

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SECTION 8

87, RUE LEPIC : EUGÈNE DELÂTRE

ET 106, RUE LEPIC, EDOUARD LEFÈVRE

Passionné par les techniques de gravure, Eugène Delâtre (1864-1938)

expérimente en 1890 la technique de l’eau-forte en couleurs et participe à

la « révolution de la couleur » qui bouleverse l’art sur papier au début du 20e

siècle. Ses sujets sont des vues pittoresques de Montmartre, des portraits et

des paysages de Bretagne, de Normandie, du sud de la France. Vers 1900, il

ouvre un atelier au 87 rue Lepic, (plus tard au 97, puis au 102), il y accueille les

artistes les plus avant-gardistes qui viennent graver : Rops, Van Gogh,

Gauguin, Signac, Valadon, Renoir, Willette, Rivière, Vlaminck, Toulouse-

Lautrec, Steinlen, Gen Paul, Picasso…

Eugène Delâtre dans son atelier, rue Lepic

Photographie, anonyme

Musée de Montmartre, Collection Le Vieux

Montmartre, D.R

Au numéro 106 de la même rue, Edouard Lefèvre (1839-1894) installe son

atelier en 1872. Lefèvre crée une œuvre considérable composée de peintures et

d’aquarelles, de dessins et d’eaux-fortes, dont une grande partie est consacrée

à Montmartre, caractérisée par des tons acidulés et un dessin précis et

détaillé. Séduit par la lumière de la Butte, il réalise des vues à répétition des

ruelles qui distillent la nature poétique et tranquille de la Colline. Ses visions

solitaires et pittoresques précèdent celles de Maurice Utrillo, qui reproduira

durant toute sa vie et de façon presque obsessionnelles, les paysages de la

Butte.

Edouard Lefèvre (1842-1923)

Le Moulin de la Galette, s.d.

Aquarelle sur papier, 31 x 39,8 cm

Musée de Montmartre,

Collection Le Vieux Montmartre

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SECTION 9 LE CABARET DU LAPIN AGILE : L’ÉNIGMATIQUE J. R. BORONALI

Cette maisonnette du début du 19e siècle porte tour à tour les enseignes : A

ma campagne, Au Rendez-vous des voleurs, le Cabaret des Assassins. Elle est située

à l’angle de la rue des Saules et de la rue Saint-Vincent, non loin du Musée de

Montmartre. C’est le plus ancien cabaret de Montmartre toujours en activité de nos

jours. En 1879, le célèbre caricaturiste André Gill peint une enseigne

représentant un lapin (spécialité culinaire du lieu) qui, habillé comme un

dandy, saute d’un casserole avec une bouteille de vin en équilibre. Cette

peinture a connu un tel succès que le cabaret lui fut rapidement associé et fut

dès lors désigné le Lapin à Gill pour devenir finalement Lapin Agile. Il est, au

début du siècle, l’un des plus importants lieux de réunion de la nouvelle

bohème. Son propriétaire, Frédéric Gérard, dit Frédé, est un personnage

populaire de la Butte.

Le Bateau-Lavoir , vers 1900. Anonyme

Musée de Montmartre, collection Le Vieux Montmartre

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L’énigmatique J.R. Boronali

Lolo l’âne dit Joachim Raphael Boronali

Et le soleil s’endormit sur l’Adriatique, 1910 Huile sur toile, 81 x 54 cm Mairie de Milly-la-Forêt

Familier du cabaret, le facétieux journaliste Roland Dorgelès et ses amis

Warnod, Genty et Girieud, montèrent le 11 mars 1910 un fameux canular

dans le but de démontrer que n’importe quelle œuvre était admise au

Salon des Indépendants. Maître Brionne, huissier de justice, assista à la

farce et en dressa le procès-verbal.

On fixa un pinceau « à l’extrémité caudale » d'Aliboron, l’âne de Frédé, qui

barbouilla une toile vierge de plusieurs couleurs. La toile obtenue fut intitulée

Et le soleil s’endormit sur l’Adriatique et signée en bas à droite J.R. Boronali.

Acceptée au Salon des Indépendants de 1910, la toile fut placée dans la salle

22. Le public et les critiques découvrent une œuvre attribuée à un « jeune peintre

italien dont personne n’a jamais entendu parler ». Et le soleil s’endormit sur

l’Adriatique trouva même acquéreur !

Le 1er avril 1910, Dorgelès révéla la farce dans le journal Fantasio.

Le peintre et sculpteur André Maillos rachète la toile de Boronali 20 louis (soit 400

francs-or). Dorgelès reverse cette somme à l'orphelinat des Arts. En 1953, le

collectionneur d'art Paul Bédu rachète le tableau. Depuis celui-ci est exposé à

l'espace culturel Paul-Bédu de Milly-la-Forêt5 en Essonne.

En 2016, cette toile fut exposée au Grand Palais dans l'exposition Carambolages.

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SECTION 10

LE « TRIO INFERNAL » DU 12, RUE CORTOT :

VALADON, UTRILLO ET UTTER

Henri Martinie. Portrait de Suzanne Valadon André Utter et Maurice Utrillo, 1920 Musée de Montmartre, collection Le Vieux Montmartre

18

En 1912, Suzanne Valadon (1865-1938) s’installe avec son fils Maurice Utrillo

(1883-1955) dans l’atelier précédemment occupé par Émile Bernard. Peu

après André Utter (1886-1948), son nouveau compagnon et ami de

Maurice Utrillo, les rejoint. Valadon et Utter se marient en 1914 et vivent

dans l’atelier jusqu’à leur rupture en 1926.

Le trio se fait rapidement surnommer « la trinité maudite » ou « le trio

infernal » à cause des frasques d’Utrillo et des fréquentes disputes entre les

trois artistes. De ces tensions et passions naît une énergie créatrice ;

plusieurs tableaux de Suzanne Valadon et Utter montrent des vues depuis

l’atelier ou des jardins rue Cortot.

En 1926, Suzanne Valadon déménage avec Maurice Utrillo au 11, avenue

Junot dans une maison acquise grâce au contrat d’Utrillo avec la galerie

Bernheim-Jeune. André Utter conserve quant à lui l’atelier du 12, rue Cortot et

y reste jusqu’à sa mort en 1948.

Suzanne Valadon (1865-1938)

La roue, 1916 Huile sur toile, 38 x 46 cm Collection David E. Weisman et Jacqueline E. Michel, dépôt au Musée de Montmartre

19

SECTION 11

13, RUE RAVIGNAN : EFFERVESCENCE CRÉATRICE AU

BATEAU-LAVOIR

Sur la place Emile Goudeau, 13 rue Ravignan, se dresse un bâtiment en bois

appartenant en 1867 au serrurier Maillard. D'abord manufacture de pianos,

le baraquement est divisé en ateliers en 1889. Etrange ensemble d’ateliers vétustes, mal chauffés, c’est Max Jacob qui l’aurait appelé Bateau-Lavoir

en voyant du linge sécher la première fois qu'il y pénétra.

Le Bateau-Lavoir, 13 rue Ravigan, s.d. Ananyme

Tirage Moderne.

Musée de Montmartre, collection Le Vieux Montmartre

Dès 1904, de nombreux artiste s’y installent et révolutionnent l’esprit de la

maison, parmi lesquels Picasso, Van Dongen, Juan Gris et Modigliani ; les

écrivains et poètes Pierre Mac-Orlan, André Salmon, Max Jacob, Pierre

Reverdy. D'autres le fréquentent assidûment comme Apollinaire, Cocteau,

Marie Laurencin, André Warnod, Alfred Jarry, Jean Metzinger ainsi que les

marchands Vollard et Kahnweiler et la mécène Gertrude Stein.

Outre cette réalité d’un mémorable foyer culturel, le Bateau-Lavoir joue un

rôle majeur dans la naissance de l’Art moderne : c’est là que Picasso peint

20

Les Demoiselles d’Avignon vers 1906-1907, marquant la création du cubisme.

Classé le 1er décembre 1969 par la volonté d’André Malraux, le Bateau-Lavoir périt

dans les flammes le 12 mai 1970. Aujourd’hui la façade rénovée, retrace par des

images la vie de ce « monstre sacré » comme aime à le nommer Jeanine Warnod.

Amedeo Modigliani (1884 – 1920) s’établit en 1906 dans le quartier du Maquis.

Chassé par les nouvelles constructions, il déménage et trouve refuge au Bateau-

Lavoir en 1908. Proche de Maurice Utrillo, il fréquente le cabaret Au Lapin Agile en

compagnie de la « bande à Picasso ». Les recherches fauves et cubistes qu’il

découvre au Bateau-Lavoir enrichissent son vocabulaire plastique. En 1908, il

participe au Salon des Indépendants dans la « salle des Fauves ».

Le style caractéristique et limpide de ses dessins est visible dans l’esquisse qu’il réalise

de Paul Yaki (fondateur du Musée de Montmartre), place du Tertre en présence de

Max Jacob le 10 novembre 1915. La rapidité et la vivacité avec lesquelles il exécute

les traits du modèle corroborent l’importance que l’artiste accorde à la ligne dans

ses compositions. Ce dessin rappelle le Portrait de Guillaume Apollinaire que

Modigliani réalise la même année.

Amedeo Modigliani (1884-1920)

Portrait de Paul Yaki, 10 octobre 1915

Crayon sur papier

Musée de Montmartre, Collection Le Vieux Montmartre, inv. A.4927

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SECTION 12

2 IMPASSE GIRARDON : GEN PAUL

Gen Paul dans son atelier en 1923 (2 impasse Girardon)

Photographie, anonyme

Musée de Montmartre, Collection Le Vieux Montmartre, D.R.

Né à Montmartre au 96, rue Lepic, enfant de la Butte, Eugène Paul dit Gen

Paul (1895-1975) habite une grande partie de sa vie à l'angle de la rue

Girardon et de l’avenue Junot. Peintre, gouachiste, dessinateur, il est initié

à la gravure par Eugène Delâtre. Dès 1924 il développe une peinture plus

personnelle en créant des formes expressionnistes et en travaillant sur le

dynamisme du mouvement. Après de nombreux voyages en Europe, entre

1930 et 1945, sa peinture devient plus claire et le trait plus apparent.

Ami de Juan Gris mais aussi du compositeur Darius Milhaud et de l’écrivain

Louis-Ferdinand Céline, son voisin Marcel Aymé en fait un personnage du

roman Le Passe-muraille. Gen Paul dessine beaucoup, en particulier des

vues de la Butte et de Paris, des musiciens, et fréquente assidûment le

restaurant du 86 bis rue Lepic Chez Pomme.

22

SECTION 13

SUZANNE VALADON AU 12, RUE CORTOT

Atelier de Suzanne Valadon et Maurice Utrillo, 12-14, rue Cortot, vers 1909. Anonyme

Musée de Montmartre, collection Le Vieux Montmartre

23

Marie-Clémentine Valadon (1865-1938), qu’Henri de Toulouse-Lautrec

surnomma Suzanne – allusion à l'épisode biblique Suzanne et les vieillards,

car elle posait pour des hommes plus âgés qu’elle – attire en effet le

regard des artistes ; elle devient le modèle de Pierre Puvis de Chavannes,

Pierre-Auguste Renoir, Henri de Toulouse-Lautrec, Edmond Heuzé et

apprend à dessiner en les observant. Autodidacte donc, c’est Edgar Degas

qui encouragera sa vocation d’artiste.

Suzanne Valadon peint des natures mortes, des bouquets de fleurs et des

paysages remarquables par la force de leur composition et leurs couleurs

vibrantes. Elle est aussi reconnue pour ses nus et ses portraits qui

témoignent d’une certaine sensualité. L’artiste consacrera plusieurs toiles

au jardin et au paysage qu'elle aperçoit dans la clarté de l'atelier de la

rue Cortot où elle réside de 1912 à 1926.

Suzanne Valadon (1865-1938)

Autoportrait, 1927 Huile sur toile, 60 x 50 cm Collection Musée Utrillo-Valadon, Ville de Sannois

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VISUELS DISPONIBLES POUR LA PRESSE

Ces visuels sont disponibles pour la presse dans le cadre unique de la promotion de

l’exposition Artistes à Montmartre, lieux et ateliers mythiques présentée au Musée de

Montmartre du 5 octobre 2018 au 20 janvier 2019. Les légendes et crédits sont obligatoires.

Les lieux

Le Maquis.

Musée de Montmartre, collection le Vieux Montmartre

12, rue Cortot

Musée de Montmartre,

collection Le Vieux Montmartre

La Cité des Fusains

Musée de Montmartre,

collection Le Vieux Montmartre

Le Cirque Médrano

Musée de Montmartre, collection Le Vieux

Montmartre

Gen Paul dans son atelier en 1923

(2 impasse Girardon) Photographie, anonyme

Musée de Montmartre, collection Le Vieux

Montmartre, D.R

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Atelier de Suzanne Valadon et Maurice

Utrillo, 12-14, rue Cortot, vers 1909.

Anonyme

Musée de Montmartre, collection Le Vieux

Montmartre

Henri Martinie.

Portrait de Suzanne Valadon André Utter et Maurice

Utrillo, 1920

Musée de Montmartre, collection Le Vieux

Montmartre

Adolphe Willette dans son atelier

Musée de Montmartre, collection Le Vieux

Montmartre

Eugène Delâtre dans son atelier, rue Lepic

Photographie, anonyme

Musée de Montmartre, collection Le Vieux

Montmartre, D.R

Les œuvres

Frantisek Kupka (1871-1957)

Panorama de la Butte, 1897

Encre et crayon sur papier, 70 x 85,5 cm

Musée de Montmartre,

collection Le Vieux Montmartre

© Adagp, Paris, 2018

Charles Camoin (1879-1965) La maison de Paco Durrio à Montmartre, 1927

Huile sur toile, 59,5 x 79,5 cm

Musée de Montmartre,

collection Le Vieux Montmartre

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Démétrius Galanis (1879-1966) La Comète liquidateur

[dessin pour L’Assiette au beurre], 1910

Fusain, pastel et crayon sur papier 50 x 32,5 cm

Musée de Montmartre,

collection Le Vieux Montmartre

Auguste Renoir (1841-1919) Nature morte, soupière et deux pommes Huile sur toile 21 x 31 cm

Collection particulière

Henri-Gabriel Ibels (1867-1936) Footit et Chocolat, vers 1895

Huile sur bois, 35 x 26,7 cm Musée de Montmartre, collection Le Vieux

Montmartre, acquisition avec l’aide de la FRAM

Edmond Heuzé (1883-1967) La chanteuse au caf’conc à l’Européen, sd

Peinture sur carton fort, 66 x 49,5 cm

Musée de Montmartre, collection Le Vieux

Montmartre, © DR

Adolphe-Léon Willette (1857-1926) Zut ! V’la l’printemps, 1882

Huile sur toile, 69 x 101 cm

Musée de Montmartre,

Collection Le Vieux Montmartre

Edouard Lefèvre (1842-1923)

Le Moulin de la Galette, s.d.

Aquarelle sur papier, 31 x 39,8 cm

Musée de Montmartre,

collection Le Vieux Montmartre

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Maurice Utrillo (1883-1955) Place Pigalle, 1910 Huile sur panneau 94,2 x 113,5 cm

Musée de Montmartre,

Collection Le Vieux Montmartre

Lolo l’âne dit Joachim Raphael Boronali Et le soleil s’endormit sur l’Adriatique, 1910

Huile sur toile, 81 x 54 cm

Espace culturel Paul Bédu, Milly-la-Forêt

Henri de Toulouse-Lautrec (1864-1901) Le Divan Japonais Lithographie au crayon, au crachis et au

pinceau, 95 x 77 cm

Musée de Montmartre,

Collection Le Vieux Montmartre

Suzanne Valadon (1865-1938) La roue, 1916 Huile sur toile, 38 x 46 cm

Collection David E. Weisman et Jacqueline

E. Michel, dépôt au Musée de Montmartre

Suzanne Valadon (1865-1938) Autoportrait, 1927

Huile sur toile, 60 x 50 cm

Collection Musée Utrillo-Valadon, Ville de Sannois

Suzanne Valadon (1865-1938) Le jardin rue Cortot, 1928

Huile sur toile, 73 x 60 cm

Collection Musée Utrillo-Valadon, Ville de Sannois

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Artistes à Montmartre. Lieux et ateliers mythiques

Affiche de l’exposition

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LES PARTENAIRES

Partenaire institutionnel

Partenaires médias

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INFORMATIONS PRATIQUES

Musée de Montmartre Jardins Renoir

12 rue Cortot – 75018 Paris

Tél. : 01 49 25 89 39

[email protected]

www.museedemontmartre.fr

Jours et horaires d’ouverture

Le musée est ouvert tous les jours

de 10h à 18h d’octobre à mars et de 10h à 19h d’avril à septembre

Accès

Station Lamarck-Caulaincourt ou Abbesses (ligne 12) - Station Anvers (ligne 2) –

Montmartrobus, arrêt Saules-Cortot

Tarifs

Visite libre Individuels

Plein tarif : 12 €

18-25 ans : 9 €

Personnes handicapées : 8,50 €

10-17 ans : 6 €

Gratuit pour les moins de 10 ans

La visite des collections permanentes et des Jardins Renoir est incluse dans le billet

d’entrée

Visite guidée de l’exposition

Individuels : 18 € par personne (le samedi à14h)

Ateliers pédagogiques

Scolaires et Individuels : 7 € par enfant

Catalogue

Le Guide du Musée de Montmartre est édité par les Editions Somogy.

Edition bilingue français/anglais - 152 pages - 100 illustrations - 19 € TTC

L’album Artistes à Montmartre est édité par les Editions Somogy

Edition bilingue français/anglais - 48 pages - 10 € TTC

Contacts Presse

Service communication / presse

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01 49 25 89 43

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Relations avec la presse

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06 86 79 78 42

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