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Article écrit pour le magazine Alimagri (ministère de l'agriculture)

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Page 1: Articles du magazine Alimagri ( ministère de l'Agriculture)

Dossier les agricultures38

1549 JUILLET/AOÛT/SEPTEMBRE 2011

la tisane C'est tenDanCe. marie D'hennezel l'a remise aU gOût DU jOUr en imaginant UneBOissOn FrOiDe à Base De plantes et De jUs DeFrUits. Une reCette UniQUe COnCOCtée à partirDe 60 espèCes CUltivées en agriCUltUreBiOlOgiQUe à 450 mètres D'altitUDe sUr les COntreFOrts Des Cévennes. renCOntre.

les jarDins De mazetVous prendrez bien une infusion?

Le chemin est long et caillouteux pour venir au domainede Mazet. Mais le paysage est grandiose. Des champs defleurs, des arbres centenaires, un courant d'eau émergeant

des montagnes… Marie d'Hennezel, la propriétaire du lieu, adéfriché 20 hectares pour en faire des champs travaillés enagriculture biologique. Permettant ainsi à 60 espèces de plantescultivées ou sauvages de batifoler au gré des saisons. Campéefièrement dans ses bottes, veste cintrée et regard décidé, Maried'Hennezel aime relever les défis. Citadine depuis son enfance,il n'a pas été facile pour elle de s'installer comme agricultrice àMazet. «On pensait à l'époque que j’étais Marie-Antoinetteaux champs», rigole-t-elle. Journaliste à Paris, elle a acheté ledomaine en 1986 pour sa famille. « J'y suis venue pendant lesvacances puis de plus en plus souvent. J'étouffais en ville. »

retoUr a La terreEn 1995, elle se décide à suivre sa voie : « J'ai toujours voulusoigner les gens. Je me suis décidée à cultiver des plantes mé-dicinales. » Elle lit beaucoup, s'entoure de conseils de médecins,de pharmaciens et d'agriculteurs. «Au début, je ne savais mêmepas comment récolter mes fleurs », se remémore-t-elle. Un amide la Sica (société d'intérêt collectif agricole) vient lui montrerles gestes dans les champs. Tout est cueilli à la main. « Je mesuis parfois demandé ce que je faisais toute seule au milieu demon terrain mais je n'ai jamais regretté. » Les premières récoltesfurent un succès car la terre de Mazet est riche, permettant de

« Trois pincéesde plantes sontsuffisantespour concocterune tisane quia du goût »

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produire des simples de qualité. Marie d'Hennezel créé alors samarque, Marie de Mazet. Une façon de montrer son apparte-nance à sa région d'adoption. «La terre est devenue mon quo-tidien, assure Marie. Quand je vois un champ, je tente de lecomprendre. Je peux dire maintenant que je suis agricultrice. »

de La tisane a La tis'UpAujourd'hui, Marie sème, récolte, sèche ses plantes pour enfaire de la tisane. «Mes amis m'ont dit un jour qu'ils n'avaientjamais le temps d'en infuser », se souvient-elle. Cette anciennepublicitaire a alors imaginé une infusion, prête à consommer etqui garde tous les bienfaits des plantes. Un pari difficile car ilfallu trouver un moyen de conservation sans dénaturer les sim-ples. «Une année, j'ai fait pousser des tomates et les ai amenéeschez Sojufel, une entreprise qui produit des jus de manière artisanale », raconte-t-elle. Plantes médicinales et jus de fruitsseront mélangés afin d'assurer une acidité suffisante pour laconservation. Pour élaborer ses recettes,Marie s'enferme dans sa cuisine et re-quiert l'aide de Marcel Bal, le fondateurde Sojufel. «On est remonté à la sourceoriginelle des plantes, on a importé l'eaudu domaine et on a mélangé avec le jusde fruits », explique Marcel Bal. C'estainsi que sont nées les Tis'up. Des tisanesfroides aux bouteilles colorées conser-vant les bienfaits des plantes. Romarinet jus de mûres, menthe poivrée et jusde pommes, origan et jus de groseilles…Faciliter la digestion, apaiser le stress,préparer le sommeil… il y en a pour tousles petits bobos et surtout pour tous lesgoûts !

Noémie Debot-Ducloyer ●

Capucines,verveine… tous les goûtssont dans lanature

À Mazettous lessens sont en éveil. On sent la lavande, on goûteune fleur de capucine, on s'enivre

de verveine… Depuis cette année, le domaine est ouvert au public.Pendant plus de deux heures de visite,la propriétaire s'arrête à chaque paspour raconter une anecdote sur ses plantes. «Quand�on�touche�unefeuille�de�cassis,�on�a�une�meilleurecompréhension�de�ses�principes�actifs.C'est�une�plante�qui�contribue�à�détoxifier�le�foie�et�les�reins»,explique-t-elle le visage ravi. À 58 ans, Marie a acquis une grandeconnaissance des plantes. Pour partager leurs bienfaits, unlaboratoire pharmaceutique spécialiséen homéopathie a été construit sur la propriété.

⇣ en⇣ savoir +Les jardins deMazet (Gard) sontouverts au publicd'avril à octobre. www.marie-de-mazet.com

données express

150 plantes àparfum, aromatiqueset médicinales sontcultivées en Francesur 30 000 ha, pourun chiffre d'affairesde 85 millions d'€.

les producteursdoivent observerdes réglementationsspécifiques pourcommercialiserleurs plantes.

la concurrenceétrangère est trèsprésente sauf pour lelavandin, dont 80 %de l'huile essentielleest exportée versl'europe, les états-Unis et l'asie.

⇠20 ha de terres en friches sont aujourd’hui exploités en agriculture biologique : 60 espèces de plantes cultivéesou sauvages sont ensuite vendues en tisane ou boisson Tis’up.

©Photographies : Cheick Saïdou/min.agri.fr

Sources FranceAgriMer

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Dossier les agricultures40

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envirOnnementLa méthanisation, source durable d’énergie

Denis BrOsset, agriCUlteUr en venDée, a De l'énergie à revenDre. pOUr saUver sOn explOitatiOn, le gaeC(1) DU BOisjOly, il s'est lanCé aveC sOn assOCié Dans la méthanisatiOn par vOie sèChe. Un granD prOjet QUi aBOUtit,aUjOUrD'hUi, à Une sOUrCe renOUvelaBle D'énergie et DOnne Un tas D'iDées à l'agriCUlteUr.

Sourire aux lèvres, Denis Brosset est toujours disponiblepour raconter la “success story” de sa ferme. Il s'est lancédans la méthanisation par voie sèche en 2006. Une déci-

sion prise pour mieux renoncer à la mise aux normes «qui demandait un trop lourd investissement. Et puis je trouvais çaaberrant de dépolluer les eaux tout en polluant l'air », com-mente l'agriculteur vendéen de 46 ans. Avec son associé Jean-Louis Vrignaud, il préfère réfléchir à une solution. Maislaquelle ? « J'avais entendu parler de méthanisation à la radioen 1999», se rappelle-t-il. Il adhère alors au groupe de recherchepour une agriculture durable et autonome de Vendée (Grapea)(2),contacte l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'éner-gie (Ademe) et ne cesse de discuter de son projet. On lui parledes procédés en Allemagne où la méthanisation se fait par voie

liquide avec du lisier. «C'était encoretrop cher de faire une fosse à lisier etje voulais laisser mes animaux sur lapaille », argumente Denis. Soucieuxde préserver l'environnement, l'agri-culteur passe en système herbager en2001 et trouve enfin une solution en2006, avec le bureau d'études Aria.C'est décidé, une unité de méthanisa-tion par voie sèche sera installée auBois Joly. Une première en Francepour un projet de cette envergure.

Coût de l'équipement : 316000 euros. Quatre digesteurs, un récupérateur de jus et une cogénératrice sont implantés surl'exploitation. Un vocabulaire très technique qui aurait pu fairepeur à l'agriculteur. « Je n'ai qu'un BEP agricole mais je travaillebeaucoup avec des ingénieurs et des techniciens. Et puis, ma seule motivation c'est mes enfants. Je ne veux pas que lesgénérations futures payent nos dégâts. »

1 300 tonnes de matières ComposéesAujourd'hui, Jean-Louis Vrignaud, l'associé, s'occupe des50 vaches, taurillons et génisses, pendant que Denis assure le“côté méthanisation” de la ferme et l'élevage de lapins. Pourremplir ses silos, Denis fait son mélange. Il introduit dans lesdigesteurs 1300 tonnes de matières composées de son fumier,celui de deux voisins, des déchets (fruits, légumes…) d'uneplate-forme de supermarché et des tontes de la pelouse. Cette“préparation” mijote pendant trois mois dans les digesteurs etproduit du biogaz. Celui-ci est exploité par un moteur de 30 kW(3) qui le transforme en électricité. Le processus ne luidemande qu'une journée de travail toutes les trois semaines.

Le temps de charger la matière (nommée aussi substrat) et dé-charger le digestat, sorte de fumier noir compressé sans odeurs,sans mauvaises graines ni agents pathogènes, prêt à être épandu.

fier d’être agriCULteUrGrâce à la méthanisation, Denis fait des économies. Les chargesliées à la structure (maintenance, main d'œuvre…) représentent26000 euros par an, mais la chaleur produite par la cogénération(système qui transforme le biogaz en énergie thermique et élec-trique) permet de chauffer son habitation, celle de son collègueet les bâtiments d'élevage. Il revend son électricité à EDF, cequi lui rapporte 28000 euros par an. Enfin, un échange de paillecontre du digestat lui permet de réduire sa facture de 6000 eurospar an. Les déchets verts qu'il récupère lui sont payés 15 eurosla tonne et il économise 3700 euros par an de propane.

⇡local technique regroupantle système de découplage,

le cogénérateur et le réseaude chaleur.

lexiquebiogaz : c’est le gaz produit

par la fermentation dematières organiques animales

ou végétales en l'absenced'oxygène. Il contient au

moins 50% de méthane, ce qui lui donne un fort

potentiel énergétique. Cogénération : grâce à des

moteurs spécifiques, le biogazest brûlé pour produire de

l'électricité et de la chaleur. digestat : ce sont les

résidus du processus deméthanisation. C'est un

excellent fertilisant sans odeur.

©Photographies : Pascal Xicluna/min.agri.fr

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Aujourd'hui, Denis est comblé : « je suis beaucoup plus fier d'êtreun agriculteur en 2011 qu'il y a dix ans car j'ai pu conserver monactivité tout en prenant soin de la planète qui nous nourrit. » Peu avare de son temps, l'exploitant fait visiter son installationtoutes les semaines à des élus, des agriculteurs, des écoles…Son objectif à long terme : être totalement autonome sur sonexploitation. Il travaille avec des ingénieurs sur un systèmed'épuration qui lui permettrait de produire du biocarburant etse lance dans la fabrication de spiruline grâce à une serre chaufféepar l'unité de méthanisation.

⇡réservoir gNV (gaz naturelvéhicule) installé dans lecoffre d'un véhicule hybride.

À gauche, zone de compostde l’unité de méthanisation.les déchets de fruits etlégumes provenant degrandes surfaces et de tontesd'espaces verts de lacommune sont associés aulisier de la ferme.

À droite, aprèsméthanisation, le digestatsera utilisé commefertilisant. ⇣

Afin de partager son expérience, Denis a créé, avec les entre-prises qui ont travaillé sur son projet (motoristes, bureauxd'études...), la société Agrimétha. Ils proposent aux agriculteursdes solutions pour faire de la méthanisation par voie sèche.Pour Denis, c'est une véritable façon de promouvoir “la métha-nisation à la française”.

Noémie Debot-Ducloyer ●(1) Gaec : Groupement agricole d'exploitation en commun

(2) Le Grapea est rattaché au Rad (Réseau pour une agriculture durable) et au Ci-

vam (centre d'initiatives pour valoriser l'agriculture et le milieu rural)

(3) kW signifie kilowatt

Pour plus d'infos : www.civam.org

Agrimetha : 05 49 74 53 53 (Denis Brosset)

⇠Digesteurs de l’unité de méthanisation en système discontinu(procédé par voie sèche).

pour son installation, le gaec du Bois joly a bénéficié d'aides :▶ 68 800 €

du Conseil général de vendée▶ 61 200 €

de l'ademe à titre expérimental▶ 10 000 €

pour mise aux normes de la DDt

à retenirla méthanisation par voie sèche, diteméthanisation en discontinu, permet de digérer des matières organiques avec un taux de matières sèches élevé comme le fumier ou des déchets verts. ces matièresappelées substrats sont introduites dans un silo digesteur (grande cuverecouverte d'une bâche). le biogaz produit parle substrat est transformé en énergie thermiquegrâce à un moteur de cogénération. l’énergiethermique est utilisée pour le chauffage, la productiond’eau chaude et il produit de l'énergie électrique avec unalternateur. une partie de cette électricité est consomméepour l’installation et l’autre est vendue à eDF. la matièreen fin de cycle de méthanisation s'appelle du digestat.

?

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Dossier les agricultures34

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installatiOnLes maraîchersdu bord de mer

aFin De FaCiliter l'installatiOn De sUsana teixeira et riCharD FatOUt, la mairie De lOCmariaQUer (mOrBihan) et le COnservatOire DU littOral Ont lOUé Des terres à Ce COUple De jeUnes maraîChers. Une initiative nOvatriCe De la part De COlleCtivités territOriales.

Courbés en deux sous des serres où la chaleur est écra-sante en ce mois de juillet, Susana Teixeira et RichardFatout cueillent des tomates. Une première pour eux. Ces

jeunes maraîchers se sont installés en février dernier à Locma-riaquer, une petite commune du Morbihan. Pour ce couple, lerêve d'agriculture biologique a pu devenir réalité grâce à lamairie et au Conservatoire du littoral qui leur ont loué respec-tivement 11 et 15 ha. Richard, 26 ans, avait entendu parler deces terres agricoles proposées à la location lorsqu'il passait sonbrevet professionnel responsable d'exploitation agricole (Bepra).«Nous voulions nous installer mais nous n'avions pas l'apportsuffisant. Nous avons rencontré le maire en juillet 2010 et àpartir de là, tout est allé très vite », raconte Susana. Ils signentle bail, installent des serres, plantent une dizaine de variétés delégumes…

Et depuis le printemps, ils récoltent et revendent leur productionau marché local et au camping municipal. «Travailler la terrec'est valorisant», reconnaît Susana. Cette ancienne commercialede 42 ans vit sa reconversion avec enthousiasme. «On a trouvénotre équilibre. Avec ce lieu de vie idéal, face à l'océan, onsupporte mieux les contraintes comme le travail le week-end.Et je suis portugaise, du coup je supporte bien la chaleur sousles serres », s'amuse-t-elle.

Un territoire à appréhenderSusanna et Richard sont les seuls maraîchers de Locmariaquer.Depuis que le bail a été signé, début 2011, ils exploitent enagriculture biologique. La terre, non cultivée depuis 7 ans, seprête bien à la bio. «Au début, on nous voyait comme des baba-cool, se souvient Richard. Il a fallu expliquer aux habitants

données express

le morbihansignifie petite meren breton.

le département compte830 km de côtes très découpées, dont 23 kmsur la commune de locmariaquer.

l'élevage représente plus de 70 % de la productionagricole morbihannaise, le maraîchage est moinsdéveloppé.

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À locmariaquer, commune de 1600 ha-bitants située en bord de mer dans leMorbihan, il fait bon vivre. Mais lesagriculteurs manquent. afin de sau-vegarder les terres agricoles mor-celées au gré des successions, lacommune rachète des parcellespour reconstituer un terrain culti-vable à louer. un pari osé mais quia permis d'installer des maraîchers.

Vous êtes maire d'une commune trèstouristique du littoral breton. Pour-quoi s'intéresser à l'agriculture ?je suis fils d'un agriculteur de locmariaquer. etdepuis que je suis petit, je vois les fermes se morcelerau gré des successions. aujourd'hui, certains terrains ne fontplus que deux mètres de large ! notre objectif est de reconstituerune réserve foncière sur la commune. Depuis 1995, nous rachetonsces terres petit à petit pour en faire une grande terre cultivable ety installer des agriculteurs en location. C'est un travail long où ilfaut savoir convaincre les propriétaires qui sont très attachés àleur parcelle car celles-ci sont souvent dans leur famille depuislongtemps.

Quel intérêt trouve la commune dans ce type de projet ?les espaces que nous avons rachetés étaient à l'abandon depuis7 ans et les plantes invasives s’y développaient. C'est la mêmeproblématique pour les terres du Conservatoire du littoral situéessur la commune. eux aussi, ont décidé de louer une quinzained'hectares. nous nous sommes regroupés afin d'avoir une seulegrande terre cultivable. Une fois travaillées, ces zones entretenuessont plus attractives. elles permettent d'ouvrir l'horizon, ce qui estplus agréables pour les touristes, nombreux en été. nous ne voulonspas avoir que des maisons avec des jardins d'agréments. il est important que la ville vive, même l'hiver. notre but à long terme,serait de faire revenir les agriculteurs sur le territoire souventdéserté car le foncier est trop cher. nous voulons réintroduire descircuits de vente directe. C'est pourquoi nous avons privilégié desmaraîchers pour que les habitants, et les touristespuissent acheter des légumes produits locale-ment. et le bio, c'est plutôt vendeur en ce mo-ment ! il faut faire attention, plus on estnombreux sur cette planète, plus on aura besoindes agriculteurs pour protéger l'environnement.C'est important que la collectivité fasse desefforts dans ce sens là.

notre démarche et leur dire que le bio, c'est aussi beaucoup detravail. Et puis, nous ne venions pas voler leur terre. Juste leslouer. Mais à cause du morcellement parcellaire (voir interviewci-contre), ces terrains ont un passé et une forte charge affectivecar ils ont souvent appartenu à une famille locmariaqueroise. »Comme ils démarrent en bio, ces jeunes agriculteurs ont eu recours a quelques astuces : pour désherber les plantes invasives,un bouc fait l'affaire, pour polliniser, une ruche de bourdons secharge du travail… Le lycée horticole Saint-Jean-Brévelay dansle Morbihan apporte aussi son aide. « Ils nous ont montré lesvariétés de salades à planter pour faire du Mesclun, un mélangetrès prisé dans les restaurants du coin», précise l'agriculteur.

D'ici la fin de l'année 2011, un bâtiment agricole va êtreconstruit par la commune. Le lieu servira pour la vente à laferme. Des moutons brouteront également sur les terres duConservatoire du littoral. «Nous ne voulons faire que du circuitcourt de manière à assurer la qualité de nos produits», souligneRichard. Dans l'intention de faciliter, jusqu'au bout, leur instal-lation, la mairie leur loue un appartement dans le centre-ville.Un aménagement propice à la vie de la famille car leur petitefille ira bientôt à l'école de la commune. Contrairement à laplupart des agriculteurs, Richard et Susana ne se soucient pasde la transmission de leur exploitation car ils sont en location.«On donnera à nos enfants notre amour des plantes, affir-ment-ils. Pour le reste, on pense que cette terre doit rester cul-tivée longtemps, même si ce n'est plus nous qui latravaillerons. »

Noémie Debot-Ducloyer ●

⇡«Nous�ne�voulons�pas�nous�retrouver�dans�la�même�situation�qu'il�y�a�dixans, explique le maire de la commune. C'est-à-dire�avoir�des�toutes�petitesparcelles,�ni�cultivables,�ni�habitables.»

⇣ 2 questions à…Michel Jeannot, mairede Locmariaquer depuis 1995

L cmariaqueLocmariaquer

« Nousavonsprivilégiédesmaraîcherspour que leshabitants, etles touristespuissentacheter des légumesproduitslocalement »

©Photographies : Pascal Xicluna/min.agri.fr