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Genève explore sa nuit12-13 septembre 2013

Carnet de route

Un projet de la Ville de Genève en partenariat avec l’Université Joseph Fourier dans la cadre de son Master Innovation et territoire IGA.

avant-propos

La fin de l’hiver a été le théâtre d’un retour de la « nuit » dans l’agenda médiatique genevois, avec le bruit qui a entouré l’annonce de fermeture d’une série d’établissements à minuit. Au-delà de la polémique, cet épisode a surtout démontré la nécessité de mieux connaître la vie nocturne genevoise.

Si les gens ont évidemment le droit de disposer de nuits tranquilles, ils ont aussi le droit de pouvoir sortir le soir. L’enjeu est de trouver un équilibre raisonnable entre cette double revendication légi-time. C’est certainement complexe, d’où la nécessité d’une étude de terrain qui soit participative et qui associe l’ensemble des acteurs et actrices concernés par la thématique.

Les différents acteurs privés et services publics concernés par les problématiques de vie nocturne doivent ainsi pouvoir être mieux coordonnés et réunis autour d’une plate-forme efficace, afin de parvenir à des décisions plus intelligentes, pour le bien-être de toutes et de tous.

Ce projet de traversées nocturnes, Genève explore sa nuit, est le fruit d’une réflexion entamée il y a plusieurs mois par le Département de la culture et du sport et s’inscrit dans le prolongement des Etats généraux de la Nuit, qui se sont tenus à Genève en mars 2011. Cette démarche doit permettre de poser un premier jalon dans notre connaissance de la vie nocturne de la région, en associant l’ensemble des partenaires afin de dégager des pistes de travail partagées par les différents acteurs et entités publics.

Je vous remercie pour votre engagement et vous souhaite une expérience enrichissante !

Sami KanaanConseiller administratif de la Ville de Genève

Département de la culture et du sport

Un projet de la Ville de Genève en partenariat avec l’Université Joseph Fourier dans la cadre de son Master Innovation et territoire IGA. 3

introduCtion à l’exploration

C’est la nuit qu’il est beau de croire en la lumière.Edmond ROSTAND

Selon la Genèse, l’obscurité a précédé le jour. Dieu dit : « Que la lumière soit et la lumière fut. Dieu vit que la lumière était bonne, et Dieu sépara la lumière des ténèbres. Dieu appela la lumière « jour » et les ténèbres « nuit ». Il y eut un soir et il y eut un matin ». Comme l’organisme humain, la ville a longtemps eu une existence rythmée par l’alternance jour-nuit. On connaît, on étudie la ville diurne, on oublie souvent la ville nocturne. Que deviennent nos villes, passée l’agitation de la journée ? Dans nos régions où le « non-jour » atteint en hiver les deux tiers d’une journée, il y a bien une vie après l’agitation diurne. Période d’obscurité symbolisée par le couvre-feu, l’arrêt de toute activité et la fermeture des portes de la cité, la nuit fut longtemps considérée comme le temps du repos social.

Cet espace-temps en friche est aujourd’hui très convoité. Progressivement, les activités humai-nes s’y déploient et recomposent un nouvel espace de travail et de loisir. N’en déplaise aux noc-tambules purs et durs amoureux de la nuit, la conquête s’accélère. S’émancipant des contraintes naturelles - jour, la nuit ou les saisons - la ville fonctionne sur une plage de temps de plus en plus large et la vie urbaine exige une offre de mobilité permanente à laquelle nos organisations ne sont pas préparées.

De nouveaux décors se mettent en place, de nouveaux acteurs peuplent déjà ce territoire contras-té et polychronique. Entre liberté et insécurité, les tensions s’exacerbent. La ville qui dort, la ville qui travaille et la ville qui s’amuse ne font pas toujours bon ménage. Dans cet espace-temps éphémère et cyclique naissent aussi les modes et les pratiques de la ville de demain. Ici se des-sinent déjà les contours d’une nouvelle urbanité.

Nous vous proposons d’investir la nuit urbaine, de la livrer au regard croisé des artistes, urbanis-tes, aménageurs, développeurs ou acteurs sociaux et d’établir des passerelles entre mobilité et culture. A partir de parcours nocturnes aléatoires à travers la ville capitale, un groupe de person-nes venues d’horizons variés tentera de faire émerger une problématique et des pistes de projets pour la ville la nuit. Dans un jeu dialectique ouverture-fermeture, la mobilité permettra de relire la structure urbaine ordonnant les espaces du possible, et ceux de l’interdit, l’accessible et l’illusoire, l’intérieur et l’extérieur, l’obscurité et la lumière, le danger et la sécurité. Entre exploration et pros-pective, nous tenterons d’apprivoiser ce couple aimanté de la ville et de la nuit.

Luc Gwiazdzinski, géographe pour l’équipe d’organisation

nom:

prénom:

proGramme

Jeudi 23 mai 2013

18h Accueil des participants (Tour de la RTS, 16e étage) 18h30-19h Messages de bienvenue de Sami Kanaan, Christian Dupessey

et Gilles Marchand Présentation du protocole de traversée

19h-20h Conférences sur les nuits de Genève

20h-21h Choix des parcours et mise en place des équipesDéplacements vers les départs des parcours

21h11 Coucher du soleil

21h30 Départ des traversées

Vendredi 24 mai 2013

05h53 Lever du soleil et fin des traversées

06h -14h Repos

14h-18h Débriefing au Club Motel Campo- Témoignage de chaque groupe (photos, objets…)- Définition des problèmes- Pistes de projets- Synthèse

InformationsRTS Club Motel Campo Quai Ernest-Ansermet 20 Route des Jeunes 131205 Genève 1227 Carouge

Carnets de route

Mission : Réaliser la traversée d’un quartier de la ville la nuit selon un des itinéraires prévus

Méthode : Explorer la ville sans a priori

But : - Recueillir des informations spatio-temporelles ;- Identifier l’offre (services, production, entreprise, transport) et la demande ;- Comprendre le fonctionnement et les dysfonctionnements ;- Faire émerger des idées et des projets ;- Visiter lieux de travail, lieux de loisirs, lieux de sommeil, lieux de danse, lieux de restauration, lieux chics et lieux populaires ;- Interviewer au moins 10 personnes ;- Décrire au moins 10 lieux.

doCuments à remettre

Chaque équipe doit s’organiser de façon à conserver des traces du parcours effectué :

- Itinéraire / Parcours effectué (trajet dessiné sur carte) ;- Liste des lieux et heures d’arrêt (photos...) ;- Traces du passage (photos...) ;- Interviews d’habitants de la nuit ;- Identification des lieux de convivialité ;- Identification des lieux à éviter (photos, adresse) ;- Impressions sur chaque lieu traversé : éclairage/obscurité ; bruit/silence ; animation/calme.

Post-scriptum :Organisez votre restitution (voir grille de restitution générale) afin de permettre la confrontation avec les autres groupes :

- Ce que vous avez aimé / Ce que vous avez détesté- Ce qui est possible / Ce qui ne l’est pas- Ce qu’il conviendrait de faire

N’oubliez pas de rapporter un objet symbolique de la nuit !

Bonne nuit et bonne route !

Les titres de transports sont gracieusement offerts par les TPG.

Un projet Ville de Genève en partenariat avec l’Université Joseph Fourier dans la cadre de son Master Innovation et territoire IGA. 5

QuelQues rèGles d’observationLes règles que nous nous fixons sont empruntées à Georges PEREC.

Observation« Nous vivons dans l’espace, dans ces espaces, dans ces villes, dans ces campagnes, dans ces couloirs, dans ces jardins. Cela nous semble évident. Peut-être cela devrait-il effectivement être évident. Mais cela n’est pas évident, cela ne va pas de soi. C’est réel, évidemment, et par consé-quent, c’est vraisemblablement rationnel. On peut toucher (...)

Observer la rue, de temps en temps, avec un souci un peu systématique. S’appliquer. Prendre son temps.

Noter le lieu : la terrasse d’un café près du carrefour Bac - Saint-Germain

L’heure : sept heures du soir

La date : 15 mai 1973

Le temps : beau fixe

Noter ce que l’on voit. Ce qui se passe de notable.Sait-on voir ce qui est notable ?Y a-t-il quelque chose qui nous frappe ?Rien ne nous frappe.Nous ne savons pas voir.Il faut y aller plus doucement, presque bêtement.Se forcer à écrire ce qui n’a pas d’intérêt, ce qui est le plus évident, le plus commun, le plus terne. »

Imagination« On peut même se laisser aller à rêver. Rien par exemple ne nous empêche de concevoir des choses qui ne seraient ni des villes ni des campagnes, ou bien des couloirs de métropolitains qui seraient en même temps des jardins. Rien ne nous interdit non plus d’imaginer un métro en pleine campagne ».


QuelQues rèGles de Créativité

Les règles que nous nous fixons sont inspirées des méthodes utilisées par le plateau de créativité d’un grand groupe automobile et sont à prendre en compte pour la séance de créativité du ven-dredi 24 mai à Motel Campo.

Celles-ci sont connues sous le nom de «T.C.Q.F.D. » et «Ici et maintenant» :

- T comme « Toutes les idées doivent être notées. » Il faut éviter les sélections a priori.

- C comme « Censure abolie ». Chaque critique du type « ça ne marchera jamais…» bloque le rebondissement des idées et dévalorise son auteur. Censure abolie comprend non seulement la critique des idées des autres mais aussi celle de ses propres idées (autocensure).

- Q comme «Quantité». Une production importante favorise la génération de « bonnes idées ».

- F comme « Folles, Fantaisistes, Farfelues ». Toutes les idées, même les plus extravagantes, les plus choquantes, sont les bienvenues.

- D comme « Détournement ». Il faut jouer avec les idées, les reprendre, les déformer, les associer avec d’autres. Par conséquent, une idée n’appartient pas à son auteur mais au groupe.

- « Ici & et Maintenant ». Tout ce qui est dit durant une séance n’est valable que durant la séance. Le respect de cette règle favorise la libre expression des participants.

- Une septième règle peut être ajoutée aux précédentes : « Être bref ». L’envie de certains participants de développer, expliciter ou justifier leurs idées, risque d’entraîner des discussions et de ralentir le rythme.

itinéraires des traversées

Itinéraire 1: Jules Vernes Itinéraire 6: 3 X 8Itinéraire 2: Tangente Itinéraire 7: Nord-SudItinéraire 3: La croisière s’amuse Itinéraire 8: Bucolique Itinéraire 4: La grande vadrouille Itinéraire 9: Contrebande Itinéraire 5: Focus Itinéraire 10: Surprise

numéros d’urGenCe

poliCe 117 ambulanCe 144 pompiers 118


itinéraire n°1

lieux mode de transport (si autre Qu’à pied)

Heures approximatives

itinéraire n°2




itinéraire n°3



itinéraire n°4




itinéraire n°5



itinéraire n°6




itinéraire n°7



itinéraire n°8




itinéraire n°9



itinéraire n°10




Grille d’interview d’Habitant-e de la nuit 1

CaraCtéristiQues

Equipe :Rédacteur de la fiche : Itinéraire :

Lieu de rencontre :Heure de rencontre :Caractéristiques de la personne rencontrée :

Questions à poser

Ce que vous aimez la nuit ?

Ce que vous détestez la nuit ?

Ce qu’il faut changer?

Votre moyen de transport habituel la nuit ?

Votre parcours cette nuit ?

Un endroit que vous me recommandez de visiter ?

Un endroit que vous évitez la nuit... Pourquoi ?

Que représente la nuit pour vous ?


CaraCtéristiQues



Questions à poser










Grille d’impressions 1

Formuler vos impressions sur un lieu et le parCours permettant d’y aCCéder.CaraCtéristiQues


parCours jusQu’au lieu

Éclairage / obscurité

Bruit / silence

Animation / calme

Fréquentation

desCription du lieu


Bruit / silence

Animation / calme

Fréquentation






Bruit / silence

Animation / calme

Fréquentation

desCription du lieu


Bruit / silence

Animation / calme

Fréquentation


Grille de restitution Générale du partiCipant-e

Elle servira de base au travail de restitution et de créativité.

CaraCtéristiQues


impression

Ce que vous avez aimé ?

Ce que vous avez détesté ?

Ce qui a changé dans votre appréciation de la nuit ?

Ce qui est possible ?

Ce qui ne l’est pas ?

Ce qu’il conviendrait de faire ?

Un commentaire particulier sur vos rencontres ?

QuelQues repères biblioGrapHiQues

BONOMI A., 2000, Il distretto del piacere, Bollati BoringhieriCASATI R., 2000, La Scoperta dell’Ombra, Arnaldo Mondadori Editore S.p.A.CASTELLANI A. 2003, Piacetta è la Notte, Manifestolibri srlCAUQUELIN A. 1977, La ville la nuit, Paris, PUFDARES, 2005, « Travail de nuit et du soir depuis dix ans : une progression plus rapide pour les femmes que pour les hommes », Premières synthèses, informations, octobre 2005, n° 40.2EMMANUELLI X., FRÉMONTIER C., TALLEC O., 2006, Dans la rue, Editions Le Baron perchéGWIAZDZINSKI L., 2007, Nuits d’Europe, Pour des villes accessibles et hospitalières, UTBM EditionsGWIAZDZINSKI L., 2005, La nuit dernière frontière de la ville, Editions de L’AubeESPINASSE C., GWIAZDZINSKI L., HEURGON E., 2005, La nuit en questions, Editions de L’AubeGWIAZDZINSKI L, 2003, La ville 24h/24, regards croisés sur la société en continu, L’Aube, Le SeuilHANNERZ U., 1980, Explorer la ville, Editions de Minuit, ParisKREITZMAN L., 1999, The 24 hour Society, Profile BooksMASBOUNGI A. (dir.), Penser la ville par la lumière, Editions de la VilletteMECA P., 2004, « Compagnons de la nuit à la Moquette », Revue : Vie sociale et traitements, I.S.B.N.2749202981, n° 82, février 2004, Dossier : Le travail de la nuit 128 pages, p.29 à 33.MISON B., Light Pollution, Patrick Moore’s practical astronomy series, 216p.O’CONNOR J., 1998, « Donner de l’espace public à la nuit. Le cas des centres urbains en Grande-Bretagne », in Les Annales de la recherche urbaine n°77, Plan Urbain, Ministère de l’équipement, du logement, des transports et du tourisme, décembre 1997, pp. 40-46PERRAUT-SOLIVERES A, 2001, Infirmières, le savoir de la nuit, PUFRABIN G., GWIAZDZINSKI L., 2007, Si la route m’était contée. Un nouveau regard sur la route et les mobilités durables, EyrollesRABIN G., GWIAZDZINSKI L., 2007, Périphéries. Voyage à pied autour de Paris. L’harmattanRABIN G., GWIAZDZINSKI L., 2005, Si la ville m’était contée, EyrollesSANSOT P., 1973, Poétique de la ville, Editions Klincksieck, ParisVERDON J. 1994, La nuit au Moyen Age, Editions Perrin


notes ou dessins personnels

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