arcelor mittal opa hostile

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OPA DE MITTAL SUR ARCELORLa sidrurgie europenne dans le chaudron de la globalisation financireUne tude ralise par Virginie Allaire, Laurence Balmayer, Herv Basset, Franois Desfournaux, Silvio Lo Niglio, et Jos Nangis, auditeurs de la promotion 2005-2006 du certificat professionnel Management stratgique et intelligence conomique de lcole de guerre conomique (EGE).

IntroductionDepuis trois ans, les fusions-acquisitions se multiplient en Europe. L'anne 2005 a atteint un nouveau montant record et 2006 s'annonce galement riche en la matire. Les OPAhostiles se multiplient et semblent rpondre davantage aux lois de la gofinance, que de lconomie. Nous assistons par ce fait la concentration de certains secteurs de lconomie, qui remettent en cause les quilibres jusquici observs. [] Lindustrie sidrurgique ne fait pas exception, mais pour autant, lOPA de Mittal Steel sur Arcelor est emblmatique car, comme EADS, Arcelor est l'un des rares symboles de l'Europe industrielle. La France, comme ses voisins, y a englouti des milliards tout au long des annes 1970, 1980 et 1990. Et le cot social n'a pas t moindre, avec des centaines de milliers d'emplois supprims. Deux entreprises, denvergure internationale prenant chacune le leadership sur leur segment de march se font face. Mittal Steel est devenu en 2005 le premier producteur mondial d'acier devant Arcelor. Le groupe emploie 165.000 personnes dans le monde et a ralis un chiffre d'affaires de 28 milliards de dollars en 2005. Arcelor est, lui, devenu, en 2006, le numro un mondial en terme de chiffre daffaires (32 milliards dEuros), emploie 96.000 personnes dans plus de 60 pays. Avec le raid sur Arcelor, Mittal Steel est pass la vitesse suprieure. Contrairement aux aciristes moribonds, dots dusines obsoltes et surpeuples, sa nouvelle proie, Arcelor, est un groupe en excellente sant. Ses restructurations sont presque acheves et, avec le succs de son OPAsur le Canadien Dofasco, le groupe europen s'est ouvert un accs aux constructeurs automobiles nord-amricains. Les marchs se sont rjouis du coup de Mittal. La perspective d'acclration de la concentration dans le secteur a aussi fait grimper les autres valeurs sidrurgiques. En Europe, la valeur de ThyssenKrupp a grimp, ainsi que celle de l'anglo-nerlandais Corus, considr par beaucoup comme une prochaine cible. En Inde, Tata Steel et Essar Steel ont galement progress. Cest un mouvement de fond qui se fait jour. Dans le cadre de cet affrontement, une conception va merger; celle dune stratgie de puissance qui naura pas t anticipe. Afin de redfinir le rapport des forces qui se sont opposes il convient de revenir sur lactualit du march de lacier, mais aussi de dcrypter les actions de communication dinfluence mises en uvre par Mittal Steel en direction des actionnaires, des salaris et du grand public. Enfin, il sera possible dans une dernire partie de poser un certain nombre dhypothses quant aux stratgies qui ont soustendu cette OPA, et qui dailleurs ne sexcluent pas ncessairement : Une alliance gostratgique de puissance? Une stratgie financire qui ne contredit pas une stratgie industrielle?

Une stratgie franaise et europenne qui manquent de lisibilit?

Tels sont les questionnements de la prsente tude.

I. Le contexte de lOPA1.1 Le march de lacier La production de 1980 2005Depuis 1992, les productions mondiales de minerai de fer et dacier ont connu une forte croissance. La production de minerai de fer est ainsi passe denviron 800 millions de tonnes en 1992, plus de 1300 millions de tonnes en 2005. De la mme faon, la production dacier a dpass les 1100 millions de tonnes en 2005, contre environ 700 millions de tonnes en 1992. ll existe plus de cent pays producteurs d'acier dans le monde, toutefois, seule une poigne d'entre eux jouent un rle significatif sur le march. En outre, une industrie de traitement du minerai de fer s'est mise en place dans des pays en dveloppement ou en transition et en particulier en Inde qui fournit environ 3% de la production mondiale d'acier. Les deux premiers pays producteurs de minerai de fer sont le Brsil et l'Australie qui reprsentaient ensemble environ 42% de la production mondiale en 2005. [] La Chine a dvelopp de manire trs importante son industrie en multipliant par plus de cinq sa production entre 1990 et 2005 (66,3 millions de tonnes en 1990 contre 349,4 millions en 2005). Bien que se classant loin derrire avec 38,1 millions de tonnes en 2005, l'Inde a galement plus que doubl sa production sur la mme priode. Le dveloppement acclr dinfrastructures industrielles modernes et de mgalopoles nouvelles a contribu depuis quelques annes dvelopper lapptit dsormais insatiable de la Chine pour tous les produits de lacier. la fin de lanne 2005, la production chinoise dacier a atteint 330 millions de tonnes, soit prs de 40% du total mondial. Cependant, les exportations chinoises dacier sont aujourdhui faibles : elles ne reprsentent que 3% de la production totale du pays, car celle-ci ne suffit mme plus aux demandes du march domestique. De mme, alors que la Chine tait traditionnellement exportatrice de coke (matire premire indispensable dans le process de production d'acier par voie de haut-fourneau), le Gouvernement chinois a mis en place des mesures de restrictions l'exportation afin d'en rserver une grande partie sa sidrurgie nationale. Ces restrictions ont donc caus une pnurie de coke sur le march mondial et entran une hausse vertigineuse de son prix de prs de 600%. la lumire de ces faits, on comprend pourquoi, par effet domino, l'acier est devenu une denre recherche. Les sidrurgistes, dans leur ensemble,

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DOSSIERlimits dans leurs approvisionnements, peinent servir leurs propres marchs. Ils produisent et vendent en allouant au mieux. C'est toute la chane de valeur qui se trouve sous tension.

1.3 Les forces en prsence Physionomie de lactionnariat de MittalLactionnariat de Mittal Steel reste verrouill et la famille Mittal dtient la majorit des parts.

Les perspectivesCompte tenu des prvisions d'une croissance de l'conomie chinoise et de la reprise conomique synchronise des autres grandes rgions du monde, hors Europe, rien ne laisse supposer que la tension actuelle sur le march mondial des matires premires puisse s'inverser. En revanche, cette situation devrait entraner une relance de l'investissement en capacits dans les secteurs miniers et du transport maritime, qui, son tour, devrait favoriser un rquilibrage entre l'offre et la demande mondiale d'acier. Le march europen sera ds lors le premier bnficier de la prsence d'entreprises sidrurgiques d'envergure mondiale mais aux racines europennes. La sidrurgie va donc vivre dans le proche avenir l'heure des concentrations. L encore, la Chine avec son norme apptit en biens de consommation, jouera un grand rle. D'ores et dj, chaque anne, ses 900 entreprises spares fournissent l'quivalent de la production mondiale de Mittal Steel ! Selon les experts, l'volution de la sidrurgie devrait tre marque par la constitution de deux ou trois grands acteurs disposant, chacun, de capacits de production avoisinant les 100 millions de tonnes. leur suite, prendraient place des entits dont la capacit s'talerait entre 40 et 60 millions de tonnes. Dans cette projection, les neuf premiers se partageraient les deux tiers de la production, alors qu'aujourd'hui les 10 premiers en concentrent seulement 27%.

Famille Mittal (env. 74 %) Owns

Owns

Owns

Invest. flot. (env 20 %)

Banques (env. 9%)

1.2 Repres chronologiques

Mittal lance OPA contre Arcelor

27/01

Il faut cependant souligner lopacit de lactionnariat de la famille Mittal, puisque 74% de Mittal Steel Company sont dtenus par des fonds (Richmond Investments Holdings et LNMGlobal ) bass dans des paradis fiscaux1. Autrement dit, on peut sinterroger sur les intrts qui se cachent rellement derrire cette concentration actionnariale. Leur participation dans Mittal Steel reculera 51% lorsque le rachat aura t effectif. Mais elle restera majoritaire, donc dcisive. Les actions disponibles sur les marchs boursiers (le flottant) sont possdes par des fonds dinvestissements et des institutions. On peut considrer que, pour ces raisons, Arcelor naurait pas pu exercer une OPA hostile sur Mittal.

Cration association des actionnaires d'Arcelor

01/03

Physionomie de lactionnariat dArcelorL'actionnariat dArcelor n'est pas verrouill : 85% des titres sont en libre circulation en bourse. L'tat luxembourgeois, ne dtenant que 5,6% des titres, cest lhomme daffaires franco -polonais Romain Zaleski, dtenteur de 7,5% des parts via Carlo Tassara International (CTI) qui pse le plus dans lenvironnement actionnarial dArcelor.

Revalorisation du prix d'achat par Mittal

19/05

ARCELOR

Rapprochement Arcelor/Severstal

26/053,55 % Corporacion jmac bv. Aristrain

2.5 % Association Colette Neuville

Mittal devant le Snat Belge

85 % flottant (petits porteurs) 7,5 % CTIRoman Zaleski

15/060,94% salaris

Arcelor accepte l'accord de Mittal

25/06

2,4% Rgion wallone

2% Generali

5,6 % Grand Duch du Luxembourg

13 % Euranet (socit minire)

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DOSSIERLe seul vrai pouvoir d'Arcelor reste donc la dissuasion et l'appui politique. Le Gouvernement du Luxembourg (actionnaire historique d'Arcelor) : Jean-Claude Juncker, Premier Ministre du Luxembourg, personnage cl de l'Union europenne s'est dans un premier temps dclar hostile l'OPA Mittal, puis a dclar son opposition au rapprochement Arcelor-Severstal. Le Gouvernement belge (la rgion Wallonie est actionnaire d'Arcelor) a AMO International Corporate and Financial Communications. Cette alliance internationale entre le Britannique Maitland Consultancy, lAmricain Abernathy MacGregor et le Franais RSCG Omnium, vise permettre des synergies dans les communications financires vocation internationales.

Les rseaux dinfluence dArcelor

mandat (10 fvrier) la Banque Lazard pour analyser le dossier de la fusion. Ce rapport remis le 15 mai tait plutt favorable la dfense dArcelor. Lassociation des petits actionnaires prside par Colette Neuville reven-

dique la reprsentation de 2,5% des petits porteurs Lhomme daffaires Romain Zaleski , premier actionnaire d'Arcelor, avec

Deutsche Bank

Merrill Lynch BNP Paribas

plus de 7% du capital, devant le Grand-Duch du Luxembourg , fait figure d'homme cl, alors qu'il a dj investi, via sa holding Carlo Tassara International (CTI), prs de 2 milliards d'euros.

Crdit Suisse

Les rseaux dinfluence Mittal Steel John Ashcroft. Cet minent membre de laile droite du Parti rpublicain

ARCELOR HSBC

Skadden Arps

a t Secrtaire dtat la Justice (2001-2005) avant de monter un cabinet de lobbying en 2005. Dot dune forte rputation dintgrit, il a t recrut en juin par Mittal et entretiendrait des relations troites avec de nombreux gouvernements europens, y compris le gouvernement franais.

Morgan Stanley D. Guigou Ass. Actionnaires Arcelor Maitland Consultancy Abernathy McGregor

Michel Calzaroni DMG Jean-Yves Naouri Publicis

Les banques partenaires dArcelor. BNP Paribas et Calyon sont les ban-

Stikeman & Elliott ACI - cabinet d'avocats MITTAL

Goldman Sachs Image sept John Aschcroft Anne Maux (Image Sept). Ancienne responsable du service de presse de Valery Giscard dEstaing et directrice de la communication dAlain Madelin, Anne Maux dispose de fortes relations avec dminents reprsentants de la droite franaise et des milieux daffaires comme Franois Pinault (PPR)

quiers traditionnels dArcelor et ont t mobiliss principalement sur leur capacit de financement. Merril Lynch (Marc Pandraud) et UBS ont structur la stratgie dArcelor. Par ailleurs, plusieurs banques sont intervenues directement ct des banques partenaires : Lazard a conseill la rgion Wallonne; JP Morgan a conseill ltat luxembourgeois; BBV et BCH, banques A espagnoles, ont conseill ltat espagnol. Par ailleurs, Morgan Stanley a t mandat par le conseil d administration dArcelor pour laider juger de la qualit des offres, indpendamment de la direction gnrale. Curieusement, ce rle a t dvolu Michael Zaoui, frre de Yoel Zaoui, artisan de la stratgie de Mittal. DGM-Michel Calzaroni. Cette agence de relations presse a t au centre de plusieurs batailles boursires, comme celles de Danone ou Suez. Publicis.

Dans sa stratgie de communication, Arcelor sest galement appuy sur Publicis Groupe, numro deux mondial dans le secteur conseil et achat mdias.

Skadden Arps. la tte du bureau de Paris de ce grand cabinet davo-

Les banques partenaires de Mittal Steel. Mittal a fait appel cinq banques, qui ont jou des rles complmentaires : Goldman Sachs, le Crdit Suisse, HSBC, Citigroup et la Socit Gnrale. Ces banques partenaires de Mittal jouent un rle central dans lOPA, en particulier Goldman Sachs qui apparat comme le pivot du dispositif. La coordination de lOPA est ainsi ralise depuis le Bureau londonien de Goldman Sachs, rput depuis 2004 pour ses prises de risques et ses OPA hostiles, qui rompent avec la culture historique de la banque daffaire, au point davoir t rappel lordre par le Bureau de New York, la suite de trois checs successifs, dont celui de Dofasco. Sur cette affaire, Goldman Sachs et Citigroup taient les banques conseil de ThyssenKrupp, concurrent dArcelor dans cette OPAsur le groupe canadien. Yoel Zaoui, responsable des fusions acquisition du bureau de Londres est vritablement lune des personnes cl de lOPA. Il a recommand Anne Maux Lakshmi Mittal. Ce dernier entretient des relations anciennes avec le Crdit Suisse (son fils y a travaill au service des fusions acquisition) et HSBC. La Socit Gnrale sest , quant elle, agrge ce groupe de banques en cours dOPA. Elle a ouvert un crdit de 8 milliards deuros au groupe Mittal Steel.

cats, Pierre Servan-Schreiber a constitu une quipe dune dizaine d'avocats Paris, trois Londres, trois en Belgique.

2. Analyse de lOPA2.1 Une campagne de communication bien orchestre L e s d i ff r e n t s c h i q u i e r sLa qualit de la communication dune grande entreprise est au moins aussi vitale que celle de ses montages financiers et juridiques, surtout lorsque comme ctait le cas pour Arcelor, 85% de lactionnariat est compos de petits porteurs. En effet, la difficult pour Mittal nest ni dordre conomique, ni dordre rglementaire. Les diffrentes autorits de concurrence ont toutes donn leur accord cette opration (tats-Unis, Canada et UE). Une directive euro-

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DOSSIERpenne davril 2004 pour rendre les OPA hostiles plus difficiles naura de traduction rglementaire au niveau national en France et au Luxembourg quen mars 2006 (voir 4.3), autrement dit trop tardivement. La question qui se pose est donc bien damener le flottant des actionnaires adhrer au projet de consolidation et dexpansion. Cest pourquoi, outre le terrain purement spculatif auquel est malgr tout sensible nimporte quel actionnaire, le terrain daffrontement sest dplac vers lchiquier socital.

ARCELOR SEVERSTAL

MITTAL STEEL

Echiquier conomique

Mittal avec condescendance : Arcelor, c'est du parfum, Mittal de l'eau de Cologne ou Mittal, cette socit d'Indiens ou encore l'offre de Mittal en monnaie de singe . Ce ton mprisant vis--vis d'un groupe symbole de la monte en puissance des pays mergents, passera mal.Autre atout pour Lakshmi Mittal : le coup de pouce de Franois Pinault (qui lui a t prsent par Anne Maux), lui aussi un self-made-man la tte d'un empire (PPR) et qui a accept dentrer au conseil dadministration de Mittal-Arcelor.

Echiquier gopolitique

Mittal Steel et Arcelor vont donc mettre des moyens considrables pour saffronter sur le plan de la communication via leurs rseaux dinfluence respectifs. Le patron d'Arcelor estime entre 80 et 150 millions d'Euros la facture qu'il devra payer la multitude de banquiers, avocats et communicants mobiliss sur l'opration, ce qui, at-il prcis, reprsente l'quivalent, pour son entreprise, d'une ligne de galvanisation! 2 Selon l'estimation de plusieurs banquiers, Mittal devra, de son ct, acquitter une facture de 150 millions d'Euros ses cinq banques conseils : Goldman Sachs, Citigroup, Crdit suisse, Socit gnrale et HSBC.

Autorits Franaises Autorits du Luxembourg Commission Europenne

Le lobbying

de Goldman SachsLapport de GoldmanSachs a t dterminant en russissant fdrer progressivement la communaut daffaires autour de ce projet. Des interrogations demeurent sur les ressorts de ces rapprochements : Liens personnels entre les c o n s e i l l e r s d a ffaires (les frres Zaoui). Il faut noter que Morgan Stanley a jou un rle dterminant dans lchec du rapprochement entre Arcelor et Severstal, en conseillant Arcelor dorganiser une consultation trs formelle des actionnaires : celle-ci, perue comme non dmocratique aboutira lchec du rapprochement.

Opinion publique Image Sept Goldman sachs Roman Zaleski Actionnaires

Laction dAnne Maux (Image Sept)Mittal, par lintermdiaire dAnne Maux, son conseil en communication, a fait le choix dune stratgie de communication multiple, sophistique, jouant parfois davantage la carte de la perception et de l'affectif que celle des faits, dans le but de tenter de convaincre les actionnaires d'Arcelor de la pertinence de son projet industriel.Plus que dans toute autre OPA le duel sest jou en grande partie sur le terrain de la communication : confrences de presse, communiqus, confrences call, interviews, voyages de presse, visite des installations de Mittal Steel Chicago et dans le Nord de la France, pleines pages de publicit financire dans les quotidiens, recours aux agences de communication Communication destination des syndicats. Ds fvrier 2006, poursuivant son offensive de charme sur lEurope, le groupe Mittal Steel a annonc quil esprait rencontrer ds que possible les syndicats dArcelor car il se disait impatient dexpliquer quelle est la logique industrielle qui soustend notre offre esprant que les syndicats prendront conscience des avantages de cette opration. De plus, Mittal Steel sest engag honorer tous les engagements pris par Arcelor en matire demploi . Communication destination des actionnaires et de la presse. Image Sept

e n t r e l e s b a n q u e s d a ff a i r e s q u i s o n t a u s s i l e c a s c h a n t d e s banques dinvestissement. Ainsi, une vingtaine de fonds spculatifs se sont joints la tentative de passage en force organise par GoldmanSachs, lors du conseil dadministration dArcelor du 26 mai. Ces fonds sont lis entre eux puisquils staient dj allis en 2005 pour faire chouer la fusion entre les Bourses de Londres et de Francfort.

Liens

2.2 Le point de ruptureOn a pu dire de Guy Doll quil avait pch par excs de vertu industrielle, prfrant moderniser ses usines plutt que de choyer ses actionnaires, en tant indiffrent au cours de bourse. Cette faille a t identifie et exploite par GoldmanSachs qui a fond toute sa stratgie sur ce gap stratgique ayant reu un appui efficace de la communication. Dans une telle bataille, les seules forces qui comptent, ce sont les actionnaires et non pas les pouvoirs publics, sur lesquels Arcelor a cru pouvoir sappuyer.

Arcelor sur la dfensiveArcelor a effectu une premire tentative de sduction envers son actionnariat le 16 fvrier en doublant pratiquement son dividende 2005 pour viter que ses actionnaires ne cdent aux propositions de Mittal. Le 4 avril, Arcelor gonfle encore son dividende et promet de distribuer 5 milliards d'Euros ses actionnaires. Il met l'abri sa nouvelle filiale canadienne Dofasco dans une fondation aux Pays-Bas. Le 26 mai, les dirigeants dArcelor choisissent de se rapprocher du sidrurgiste russe Alexei Mordachov patron de Severstal (un proche du prsident Poutine) en ralisant une OPRA(Offre Public de Rachat dActions)3 permettant Arcelor de distribuer ses actionnaires 6,5 milliards d'euros. Alexei Mordachov, propose un mois plus tard de rduire sa part prvue dans Arcelor de 32% 25%, afin damliorer son offre conteste par les actionnaires.

a orchestr une campagne de presse base sur le ct self-made-man de Lakshmi Mittal. De nombreux portraits de lui ont t publis dans la presse conomique et financire afin dasseoir, au fil des semaines, une vraie crdibilit dans les sphres conomiques et politiques europennes allant au-del de l'image people vhicule par les magazines grands tirages relatant le got du magnat indien pour les ftes inoubliables. Il faut galement dire que Mittal a bnfici des erreurs de communication dArcelor spcialement lorsque la direction du groupe europen a attaqu

Echiquier socital

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DOSSIER La mcanique de Mittal Steel

p ou r verrou iller lact ion n ariatLes dirigeants de Mittal, en particulier Lakshmi Mittal, ont rencontr 70% des actionnaires, ou de leurs reprsentants, pour les convaincre de la qualit du projet industriel. Le 19 mai, Mittal Steel relve une premire fois, de 34 %, son OPA, 25,8 milliards d'euros et augmente la proportion en liquide de l'offre (par rapport la proportion en change d'actions). Il accepte, en outre, d'installer au Luxembourg le sige social d'un groupe fusionn. Lakshmi Mittal prend en compte les observations des actionnaires afin de proposer une vraie fusion d'gaux et damliorer la gouvernance de son groupe, en termes de transparence, de respect des actionnaires minoritaires et d'ouverture des personnalits indpendantes. Franois Pinault entre au conseil dadministration de Mittal. Le 31 mai GoldmanSachs, proche des hedgefunds (fonds spculatifs), produit une "requte" dans laquelle prs de 30% des actionnaires d'Arcelor demandent aux dirigeants du groupe de modifier la procdure visant entriner le mariage avec Severstal. Mais quels sont ces fonds spculatifs que lon mobilise? Nathaniel Rothschild, coprsident du fonds spculatif Atticus Partners, possde 1,3% dArcelor et 1,2% de Mittal est un acteur moteur. Ce sont dautres fonds spculatifs et les fonds de pension anglo-saxons (Fidelity, Merrill Lynch, Deka, Centaurus, Heyman Investment Associates, etc.) qui possdent environ 30% dArcelor qui suivent le mouvement. Ces actionnaires indpendants ont manifestement pris parti. Cette fronde des actionnaires minoritaires, fin mai, constitue donc un point de basculement, dans le rapport de force. Elle est le fruit de la mobilisation russie de lactionnariat par Goldman Sachs. Trs rapidement, le point de non-retour est atteint, avec lintervention dun lment clef dans le dispositif de Mittal, lorsque, le 19 juin, le financier franco-polonais Romain Zaleski se prononce contre le projet de rachat massif d'actions qui doit faire mcaniquement monter Severstal au capital d'Arcelor. Dans le mme temps, il monte 7,40% du capital, ce qui pousse la direction dArcelor diffrer son OPRA. Enfin le 22 juin : Romain Zaleski monte 7,79% du capital d'Arcelor. Le 25 juin, Arcelor va fusionner avec Mittal Steel en acceptant finalement une offre amliore, soit 10% de plus que prcdemment. Si la stratgie dArcelor tait de faire monter les enchres pour tirer le maximum de lOPA, on peut parler de victoire. Mais est-ce la bonne grille de lecture?

conomiques, fondement dun positionnement gopolitique. Cette diplomatie conomique des Chinois est particulirement vidente en Afrique, mais nexclut aucune zone, y compris lAmrique latine, pr carr historique des tats-Unis. En Asie, la Chine renforce sa stratgie de bouclier avec les tats limitrophes, en nouant des alliances systmatiques. Ainsi, la Chine et lInde ont conclu un accord-cadre gostratgique en 2005, qui matrialise une volont de rapprochement et dapaisement entre ces deux tats historiquement hostiles. Plus gnralement, les rapprochements entre tats, oprs au sein dune Asie en pleine croissance sont perus comme une menace potentielle pour le leadership des tats-Unis. La stratgie amricaine consiste alors tenter de contrler ce mouvement dalliance, dune part et isoler la Chine, principale source de menace au sein de lAsie, dautre part. Dans cette perspective, lInde apparat comme la puissance rgionale capable de cantonner la progression chinoise et un vritable point dappui de la politique amricaine dans la rgion. Ce choix dalliance a t expos de faon explicite, ds 2000, par le Prsident Clinton et a t confirm la suite des attentats du 11 septembre. Depuis, les principaux dirigeants amricains multiplient les visites dans ce pays : le prsident Bush sest rendu en Inde au dbut de lanne 2006. Les cooprations conomiques se renforcent galement, y compris dans les domaines aussi sensibles que la coopration spatiale.

La matrise des commodits :

n ou veau n u d g ordien de la p u issan ceDans un monde qui enregistre une forte croissance conomique, en particulier en Asie, les commodits (matires premires, nergie, logistique.) deviennent des biens rares et chers, donc stratgiques pour les tats. Ainsi, pour ce qui concerne lacier, les prix ont fortement progress ces dernires annes, compte tenu du dsquilibre entre loffre et la demande. LOPA lance par Mittal sur Arcelor sinscrit dans un contexte sous tension : LInde et la Chine regagnent de la matrise sur leur approvisionnement

dacier. En effet, les deux pays ont fortement accru leur production pour rduire leur dpendance : - La Chine enregistre une forte hausse de sa production ces dernires annes et lon recense dsormais 900 aciries indpendantes sur son sol. Nanmoins, en 2005, sa consommation a plafonn : alors quelle consomme un tiers de lacier mondial, elle est ainsi devenue exportatrice nette en 20054 et lcart entre production et consommation devrait samplifier en 2006. - En 2005, lInde a galement enregistr une surproduction dacier. Lacclration des concentrations dans un secteur traditionnellement clat, aboutit la construction de nouveaux leviers de pouvoirs et dorientation, dans un secteur jug stratgique. Ainsi, les analystes ont considr que la fusion, en dbut danne, entre Arcelor et Dofasco bouleversait la donne de ce secteur. En outre, pour la premire fois, Arcelor chassait sur les terres de Mittal, en sopposant au passage ThyssenKrupp, un alli traditionnel de celui-ci.

3. Les diffrentes stratgies soutendant lOPAQuels sont les ressorts sur lesquels sest construite cette opration lance par Mittal et dans quelle perspective sinscrit-elle? Trois hypothses peuvent tre formules, qui ne sont pas exclusives les unes des autres.

3.1 Une alliance gostratgique entre les tats-Unis et lInde pour contrer la Chine ? quilibrer la puissance chinoise en AsieLa vision gopolitique amricaine laisse traditionnellement peu de place au mutlilatralisme. Depuis la chute du mur de Berlin, et encore plus depuis les attentats de 2001, les tats-Unis sinscrivent dans une perspective de consolidation de leur statut dhyperpuissance. En consquence, tout tat ou groupe dtats en mesure de contester ce rle est un adversaire avr ou potentiel dont il convient de contrler le rayonnement. Dans ce contexte, les tats-Unis voient avec inquitude lexpansion conomique de la Chine, dans la mesure o elle est assortie sur la priode rcente, dune vritable stratgie de constitution dalliances go-

Dans les deux cas, regain dindpendance de puissances mergentes et vaste mcano dentreprises mondiales, lintrt objectif des USA est de peser sur ces volutions.

LOPA de Mittal sur Arcelor :

un inst rument p our rep rendre la main ?Dans la logique amricaine, Mittal est un groupe dont le positionnement est particulirement intressant : Du fait de la nationalit des dirigeants. Bien que le groupe ne possde pas dintrts importants en Inde, il est nanmoins considr comme indien par les autorits de ce pays. Du fait de son dbut dimplantation en Chine. En 2004, Mittal Steel devient le premier groupe tranger prendre une participation dans un producteur dacier chinois, contrl par ltat : 37,17% de Hunan Valin Steel Tube and Wire. Cette opration est considre par Mittal comme une acquisition cl.

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DOSSIERSigne vident dintrt : le ministre amricain de la justice a ouvert une enqute de concurrence sur lOPA de Mittal, estimant avoir un droit de regard sur cette transaction, compte tenu du poids des importations dacier aux USA. Il faut galement souligner lattitude bienveillante de la communaut amricaine de lacier lgard de cette OPA.

3.2 Une stratgie financire prenant le pas sur la stratgie industrielle ? La logique financire de lOPA de Mittal Steel

LOPA perturbe finalement peu la situation de lacier sur le march nord Depuis le dbut de lanne 2006, trois oprations majeures secouent le amricain, Mittal Steel y tant dj trs prsent5. De nombreux acteurs march franais : l'OPA de Mittal sur Arcelor, la bataille de GDF et d'Enel majeurs du march US de lacier se sont exprims pour soutenir cette pour Suez, et le rapprochement entre les Caisses d'pargne et Natexis. Ces opration. Quelques exemples : Le sentiment aux tats-Unis, cest que oprations sont-elles seulement lies la bonne sant boursire des entrelopration marchera grce aux synergies escomptes. La consolidation prises, combine un faible niveau des taux dintrt, ce qui permet aux est ncessaire6. Le consensus en entreprises de sendetter pour financer Amrique du Nord cest que Mittal des rachats? devrait gagner parce que lopration a La communaut financire amricaine Notons que dans 80% des cas, ce sont les un sens7. banques d'affaires qui sont l'origine des a t particulirement active pour favoriser Enfin, la communaut financire amprojets d'acquisition ou d'investissement. ricaine a t particulirement active cette OPA, quil sagisse des fonds spculatifs Seulement 20% des offres publiques d'apour favoriser cette OPA, quil sagisse chat sont suscites par les entreprises. des fonds spculatifs (rle important (rle important dAtticus Capital, entre autres) Dans une conjoncture actuellement trs dAtticus Capital, entre autres) ou du favorable, la demande d'acier devant rle central de Goldman Sachs, dj ou du rle central de Goldman Sachs. crotre de 5 6% en 2006, les grands sidvoqu. Sur ce dernier point, rapperurgistes se montrent hyperactifs, multiSur ce dernier point, rappelons les liens lons les liens particulirement troits pliant les investissements massifs mais entre la banque daffaire et les autoriparticulirement troits entre la banque galement les acquisitions. Rappelons la ts amricaines. Goldman Sachs est en lutte qui opposait il y a quelques mois de effet devenu un vivier dans lequel la daffaires et les autorits amricaines. cela le groupe Arcelor l'allemand ThysMaison Blanche puise rgulirement senkrupp pour l'acquisition du Canadien pour attribuer des postes stratgiques Goldman Sachs est en effet devenu un vivier Dofasco. de ladministration amricaine.

dans lequel la Maison Blanche puise Hank Paulson, Prsident de Goldman Les groupes sidrurgiques constitus sont Sachs jusqu juin 2006 vient dtre en effet l'afft de toute occasion de croisrgulirement pour attribuer des postes nomm au poste de Secrtaire au sance externe. Le secteur de la sidrurTrsor par Georges W. Bush. Il rejoint et compte stratgiques de ladministration amricaine. gie est trsdefragmentmicro-acteurs Joshua Bolten, issu de la mme socit actuellement multiples et nouveau directeur de cabinet du spcialiss sur des activits spcifiques Prsident. Stephen Friedman, prdcesseur de Hank Paulson, travailla telles que l'automobile, le BTP ou encore le ptrole. La poursuite du mouve28 ans pour Goldman Sachs o il a occup la fonction de Coprsident de ment de concentration semble invitable8. 1990 1992 avant daccepter le poste de conseiller conomique du prsident Bush de 2002 2005. Robert Rubin occupa le poste de Vice Prsi- La logique industrielle de lOPA de Mittal Steel dent de Goldman Sachs de 1987 1990 puis de Coprsident de 1990 1992 La stratgie du groupe qui est devenu Mittal Steel a repos sur les postulats avant daccepter les fonctions de secrtaire au Trsor sous ladministrasuivants : L'acier est intensif en capital et en travail . Pour Mittal cette tion Clinton. industrie ne peut tre rentable que si ces deux facteurs peuvent tre mainEn retour, la banque daffaires emploie danciens diplomates amricains. tenus au plus bas et la productivit augmente par des investissements et Ainsi, Robert Zoellick, ancien Secrtaire dtat adjoint, est retourn, en un management de qualit. Le dveloppement de Mittal Steel se ralise donc mai 2006, chez Goldman Sachs comme vice-prsident, aprs lavoir quitt essentiellement sur la base dune croissance externe. en 1999 pour travailler aux cts de Condoleezza Rice. Au-del des liens Mittal rachte des entreprises des conditions financires trs avantageudirects avec ladministration amricaine, Goldman Sachs se positionne ses car souvent en difficults conomiques et parvient les redresser pour sur des projets qui servent les intrts amricains et entretient des liens en faire des industries rentables financirement. La gestion de Mittal est avec le groupe Carlyle, dont lactivisme au service de la puissance amridonc trs pragmatique notamment en matire de gestion des cots. caine est parfaitement connu. Ainsi, en 2005, les deux socits ont annonc leur intention de crer une entreprise d'exploration ptrolire offshore, Le monde de l'acier est alors entr dans une phase de consolidation monappele Cobalt International Energy. Les deux partenaires comptent y inves- diale depuis 2005. Cest un secteur fragment o les cinq premiers acteurs tir 500 millions de dollars. La socit sera dirige par Joseph Bryant, l'an- mondiaux reprsentent moins de 20% du march. Cette situation contraste cien prsident du ptrolier amricain Unocal. Les deux associs comptent avec la concentration en amont, o trois acteurs - CVRD, BHP Billiton et Rio Tinto, deux Australiens et un Brsilien - verrouillent 80% du march du en particulier explorer les eaux profondes du golfe du Mexique. minerai de fer, et o en aval les grands clients, comme l'automobile, sont trs Carlyle et Goldman Sachs ont galement un homme commun : Oscar Fanjul. puissants. Prsident d'Honneur de Repsol SA et Vice-President de la socit Omega Capital, Oscar Fanjul est notamment administrateur d'Unilever, de Marsh Le march de l'acier ne peut donc fonctionner sainement face des four& McLennan Companies et du London Stock Exchange. Il sige au Conseil de nisseurs de minerais ultra-concentrs, qui matrisent la fluctuation des prix surveillance de Carlyle Group en Europe et de Sviluppo Italia. Il est gale- des matires premires. Un constat dont Mittal tire trois ncessits : 1. S'intgrer verticalement en amont de la chane de valeur, pour s'assurer ment Conseiller international de Goldman&Sachs. En somme, lOPA de Mittal sur Arcelor sert parfaitement les intrts co- un bon approvisionnement, notamment en minerai de fer : Mittal Steel est nomiques et politiques des tats-Unis et des acteurs, lis ladministra- aujourd'hui autosuffisant 40% de ses besoins dans ce domaine, ce qui lui permet de maintenir des cots relativement bas. tion amricaine, y ont pris une part majeure.

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DOSSIER2. Acclrer la concentration : aussi Mittal appelle de ses vux la cration de "trois ou quatre grands groupes produisant chacun de 80 100 millions de tonnes d'acier par an", qui auraient la capacit d'influencer les prix et les niveaux de production. 3. Profiter des actifs abandonns par les sidrurgistes, en les achetant bas prix et en les restructurant. Objectif : "Devenir dans l'acier l'institution la plus respecte du monde et le modle de rfrence du secteur"9. Mme si la fusion avec Arcelor constitue une tape majeure dans cette direction, il convient de noter que lentit Mittal-Arcelor ne reprsentera au total qu peine 10% d'un march en croissance. De surcrot, mme si elle va acclrer le mouvement de concentration, cette fusion ne changera pas fondamentalement la donne, car les deux groupes n'ont pas de clients communs. Il faut donc rechercher ailleurs des effets bnfiques d'une consolidation Mittal -Arcelor. Sous le mme terme gnrique d'acier, les deux groupes ne font pas le mme mtier : acier haut de gamme pour Arcelor, acier de commodit pour Mittal. C'est ce qui explique qu'Arcelor, malgr une production infrieure, soit le numro un mondial de l'acier en terme de chiffre d'affaires. Les deux groupes se compltent gographiquement et en gamme de produits. Mittal est leader en Amrique du nord et en Europe de lEst, aprs avoir rachet beaucoup daciries en Pologne et au Kazakhstan. Arcelor est principalement prsent en Europe de lOuest et en Amrique du Sud. Daprs les experts, quelques annes sparent les deux entreprises du point de vue qualitatif. Lavance technologique des aciries traditionnelles dEurope de lOuest comme Arbed, Aceralia et Usinor, dont est issu Arcelor en 2001, est remarquable. En reprenant Arcelor, Mittal peut proposer une plus grande gamme de produits et augmenter la qualit de lacier produit dans ses anciennes usines. Les bnfices de la fusion slveraient prs dun milliard de dollars. Les concentrations dans le secteur de lacier.

Depuis la fin des annes 1990, lindustrie de lacier en Europe sest concentre par le jeu des fusions- acquisitions. Arcelor, issu de la fusion en fvrier 2002 d'Usinor (France), d'Arbed (Luxembourg) et d'Aceralia (Espagne), est le numro deux mondial de l'acier avec une production d'environ 46 millions de tonnes par an. Il est prsent dans quatre domaines d'activits : il est le premier producteur mondial dans les Aciers Plats Carbone, activit principale du groupe avec prs de la moiti du chiffre d'affaires, et les Aciers Longs Carbone, l'un des leaders mondiaux pour la production d'Aciers Inoxydables, et parmi les premiers en Europe pour le secteur Distribution-Transformation-Trading. Cependant, dans le secteur de lacier, les concentrations se jouent lchelle mondiale. La faible croissance de lUnion europenne reprsente donc un handicap pour les fleurons industriels, mme fortement internationaliss, face des acteurs ancrs dans des pays en forte croissance. De lintgration des marchs la recherche de comptitivit : la muta-

tion de la politique europenne de la concurrence. La politique europenne de la concurrence nat avec la CECA : il sagissait alors de favoriser lintgration du march europen. Cette ligne directrice sera reprise dans le Trait de Rome et va perdurer jusque dans les annes 1980. ce moment, lobjectif dintgration des marchs de biens industriels tant en grande partie ralis, la politique de concurrence opre une mutation pour tenir compte de louverture croissante des conomies. La recherche de comptitivit est alors devenue le moteur de laction, sanctionnant prioritairement les positions dominantes qui pnalisent le consommateur. Concrtement, elle prend la forme dun arsenal juridique qui condamne les accords horizontaux, verticaux, les abus de position dominante, limite les concentrations, les aides dtat et condamne la concurrence dloyale. Ainsi, le programme de libralisation a dbut dans les annes 1980, avec les tlcommunications, sest tendu aux industries de rseau, avant datteindre une porte gnrale. La politique de la concurrence a acquis un statut quasi constitutionnel. La direction gnrale de la concurrence sest progressivement dote de vastes comptences, de moyens humains consquents et, de ce que certains dcrivent comme un vritable engagement vanglique et mme moral, en faveur du march libre . Cette direction gnrale est chapeaute par un commissaire qui exerce ses fonctions en pleine indpendance, dans lintrt gnral de la Communaut .10 Depuis les annes 1990, la DG concurrence sest surtout attache travailler sur les concentrations (1er rglement sur les concentrations en 1989) Cette nouvelle posture nest pas sans faille, car elle conduit freiner par principe, les concentrations entre entreprises europennes, condamnant ainsi la cration de champions industriels nationaux ou europens, seuls mme de maintenir une concurrence relle au niveau mondial. Il semblerait que lEurope nait jamais engag la moindre rflexion sur la scurit conomique des entreprises europennes ou des secteurs stratgiques , ni sur les matriaux et les minerais.

3.3 Une absence de stratgie franaise et europenne ? LEurope sest construite sur des symboles

conomiques et politiques fortsLe trait de Paris, sign le 18 avril 1951, qui institue la Communaut europenne du charbon et de l'acier (CECA) a t conclu pour 50 ans. Les six pays signataires, l'Allemagne, la France, l'Italie, et les trois pays du Benelux ont souhait mettre en uvre une forme de coopration internationale entirement nouvelle, base sur la mise en commun des productions de charbon et de l'acier. Il sagissait alors de btir la premire tape de la Construction europenne naissante, en stabilisant lconomie allemande et en larrimant lOuest, et de changer les destins de rgions longtemps voues la fabrication des armes de guerre. Un march commun du charbon et de l'acier est instaur, qui implique la suppression des droits de douane et des restrictions quantitatives la libre circulation des produits, l'interdiction des mesures discriminatoires et des subventions ou aides accordes par les tats. Le march est rgi par le principe de libre concurrence, mais la communaut prserve le contrle de son approvisionnement et la fixation des prix au plus bas niveau. La cration de la communaut europenne par le trait de Rome, replace le secteur du charbon et de l'acier dans le cadre des politiques communes europennes, sans modifier les orientations stratgiques. Jusque dans les annes 1980, ce cadre a permis lEurope dassurer son approvisionnement.

Quels nouveaux leviers dans un monde instable ? Vers une refonte de la politique europenne de concurrence

Laction de la DG concurrence, en matire de concentration est de plus en plus questionne. La Commission a mme t sanctionne par le TPI en 2002 (3 sanctions en 4 mois), qui a remis en cause ses comptences conomiques pour juger des pratiques de concentration. Cette sanction a entran une prise de conscience conduisant proposer une modernisation du contenu et des moyens de la politique de concurrence dans lUnion Europenne. En substance, il sagit de remplacer une approche strictement juridique par une approche conomique, fonde sur le pouvoir de march et les pratiques anticoncurrentielles. Si cette volution prsente certaines amliorations dans le pilotage de la politique de la concurrence, en mettant fin au formalisme lgal, elle ne

Les annes 1980-1990 : une pause

dans le volontarisme conomique ?Les restructurations des annes 1980, conjugues au mouvement de concentration des acteurs depuis le dbut des annes 1990, conduisent une situation nouvelle. Dans ce contexte, peut-on encore parler de politique voire de stratgie de lacier en France et en Europe?Numro 39 Juillet-Aot 2006

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DOSSIERremet cependant pas vritablement en cause ses orientations. Il convient donc de sinterroger sur ces dernires, au regard de lenjeu que constitue la matrise de certains leviers de laction conomique, par les acteurs europens. Quelle est la rponse de lEurope face aux stratgies de puissance dployes par dautres tats, avec laide dacteurs conomiques de premier plan? La rforme technique de la politique de concurrence napporte pas de vision. Un e r p o n se f r a n a i se e st - e l l e p o ssi b l e ?

Sylvain Brunet : LOPA de Mittal relance le dbat sur la cration de fonds de pension franais.Analyste financier en Recherche Actions dans la socit de bourse Exane-BNP Paribas, Sylvain Brunet est en charge de la recherche sur le secteur des mtaux. Il avait ralis, en octobre 2005, une tude anticipant le risque dune OPA de Mittal Steel sur Arcelor.Dans quel contexte sest produite lOPA de Mittal sur Arcelor ? Cette OPA a t lance dans un contexte de forte croissance des marchs de commodits rsultant de la quasi-rvolution industrielle chinoise qui a permis la sidrurgie de retrouver, depuis 2003, la croissance annuelle de 3 4% quelle navait plus connue depuis le choc ptrolier de 1973. Actuellement, dans ce secteur, 50% de lincrment de croissance vient de Chine. Cette premire tendance en a entran une seconde : le renchrissement du cot des matires premires cause de la faiblesse des investissements consentis par le secteur minier dans la priode de rcession. Est-ce ce contexte qui vous a permis de prvoir, ds octobre 2005, lOPA de Mittal sur Arcelor ? Le retour la croissance est effectivement fondamental, car il a permis un dsendettement rapide des acteurs de la sidrurgie dont le niveau dendettement atteignait encore 70% des fonds propres en 2001-2002, ce qui naturellement rendait hasardeuse toute politique dacquisition. Mais ds lors que les entreprises retrouvaient la fois des liquidits et des perspectives de croissance, tout redevenait possible et mme ncessaire dans la mesure o le problme majeur du secteur est son insuffisante concentration par rapport aux fournisseurs et aux clients. Ct fournisseur, les dix premiers producteurs de minerai de fer reprsentent 80% du march mondial ce qui a conduit une hausse des prix de 70% en 2005 et de 20% en 2006! Ct client, la situation est comparable : ainsi, dans lautomobile, les dix premiers constructeurs totalisent 60% du march. En revanche, dans la sidrurgie, les dix premiers producteurs ne reprsentent que 27% du march. La consolidation du secteur est donc un impratif stratgique. Constater un contexte de consolidation est une chose. Anticiper prcisment lOPA de Mittal en est une autre. Quest-ce qui vous a conduit la prvoir ? Plusieurs facteurs conduisaient prvoir cette OPA concrtisant soudainement le risque de voir les acteurs mergents se transformer en prdateurs. Les plus importants rsident dans les faiblesses dArcelor qui cumulaient les handicaps dune absence de noyau dur dactionnaires et dune valorisation boursire insuffisante. Si lon ajoute cela la cohrence industrielle et financire du projet de fusion, on comprend que lOPA tait prvisible. Ds lors que ce risque tait prvisible, comment expliquer quil nait pu tre conjur, et quels enseignements peut-on en tirer ? mon sens, il convient de prendre acte que, pour les socits cotes, le meilleur rempart est un cours de bourse solide passant par un dialogue permanent avec le march et une coute attentive des attentes de lactionnaire. Il faut ainsi souligner que les actionnaires dArcelor sestimaient lss par les dcisions du groupe. Aprs un dernier trimestre 2005 sans annonce de rmunration, le droulement de lOPAsur le Canadien Dofasco a achev dchauder des actionnaires estimant que leurs intrts taient sacrifis cette opration devenue extrmement coteuse cause de la concurrence avec ThyssenKrupp. Mieux soigns, les actionnaires auraient peut-tre ragi diffremment loffre de Mittal. Cependant laffaire Arcelor-Mittal incite aussi sinterroger sur la forme du capitalisme franais. Un patriotisme conomique efficace et sans ingrence ne passe-t-il pas par la cration de noyaux durs dactionnaires? Je pense que lOPA russie de Mittal oblige relancer le dbat sur la cration de fonds de pension franais, tant sont criantes les fragilits dun capitalisme sans capital.

La multiplication des OPA hostiles ces dernires annes, a suscit des ractions de la part dune partie de la communaut daffaires et de la classe politique. Ainsi, la directive OPA, adopte en avril 2004 aprs quinze ans de ngociations entre les tats membres, a finalement t transpose en France par une loi du 31 mars 2006. Le mcanisme propos par le ministre de l'conomie consiste autoriser le conseil d'administration de lentreprise cible mettre des bons de souscription d'actions (BSA). L'assemble gnrale des actionnaires pourra alors donner mandat au conseil pour mettre ces bons, soit froid, soit en cours d'une OPA. Un BSA donne droit son titulaire de souscrire une action jusqu' une date dtermine et un prix avantageux, fix d'avance. Concrtement, si une entreprise, cible d'une OPA hostile, distribue des BSA ses actionnaires, et si ces derniers les exercent, ils reoivent autant d'actions nouvelles de la socit. Le capital de la cible et le cot pour l'assaillant augmentent donc mcaniquement. Quoi quil en soit cet amendement ne pouvait pas s'appliquer l'OPA lance par Mittal Steel sur Arcelor, le sidrurgiste europen tant soumis au droit luxembourgeois et non la lgislation franaise. De la mme manire cette transposition de la directive sur les OPA par le Luxembourg, au mois de mai, est arrive bien tard dans le processus. Paralllement cette dmarche, il faut noter lexistence du dcret de dcembre 2005 portant sur les prises de participation trangres dans 11 secteurs stratgiques. Malheureusement, lacier ny figure pas, contrairement aux casinos et jeux dargent qui ont t intgrs, non pour leur caractre stratgique, mais parce quils sont susceptibles de permettre le blanchiment de largent du crime. Ces ractions franaises, bien que maladroites jusqu prsent, ont le mrite de traduire une vritable prise de conscience des enjeux. Lespace laiss par la rglementation est troit et, ce jour, est handicap par un cadre europen inadapt. Sans abandonner ce terrain, il convient sans doute pour lavenir, de dployer dautres outils, notamment financiers, pour permettre aux Europens de matriser les leviers conomiques qui assurent leur prosprit.

NOTES : 1. La Tribune 19/04/2006 2. Le Monde du 30/06/2006 3. LOPRAest une offre publique relevant de la procdure simplifie (calendrier court, soit 10 jours de bourse) 4. tude Cyclope 2005 5. Communiqu de presse Mittal, repris par lAFP, 8 mars 2006 6. Rob Hanes, directeur des achats de Ambassador Steel. 7. Laurenc Straub, PDG dIntermetals Corporation 8. Yan Azuelos, grant chez Meeschaert. 9. Lakshmi Mittal - Rapport annuel 2004 10. Trait de Rome.

Propos recueillis par Christophe Blanc

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DOSSI

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11 septembre, Russie SRET rre et gue en Tchtchnie MARITIM E

Une publication indispensable pour tous ceux qui, par curiosit intellectuelle ou obligation pr ofessionnelle, veulent compr endr e les mutations du monde. Aymeric Chauprade

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Au SommaireRISQUE PAYS Partenariat euro-syrien : les termes de laccord . . . . . . . . . . . . .12 Entretien avec Agns Levallois : Les rformateurs syriens attendent beaucoup de laccord dassociation avec lUE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .13 GUERRE CONOMIQUE . .16 Conflit ouvert entre Airbus et Boeing .

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CONTEMPORAINES LA LUTTE CONTRE LES MENACES LETTRE DINFORMATION ET DAIDE

CHRONIQUES mbre 2004 Lactualit des industries stratgiquesSepte 18 Num ro par R. Jegou et C. Blanc . . . . . . . . . . . .18 . .19 Cyber point de vue de Daniel Martin . . Rapport mensuel Russie-CEI : Quand la Russie mle business et politique . . .20 .22 Lenjeu infostratgique par F.-B. Huygue . .26 chos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

2 experts comm la France FMI consacr prliminaire du

NT CHIME rt ANTIBLAN entent le rappo

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TERRORISME

Menes terror istes, oprat criminalit ions de dstab financire, Josianne .... lit, nouve MENACES terroristes, ilisatio industriels cyberc cybercrimina ric Delbecque, ces lADIT Menes isse labor par Reggane . . . . . . . . . . .. .. .. .28 et technologique riminalit, conflit n dentreprises, financire, Pour et dango BIOL Un guide pratique menaces CHRONIQUES s locaux, .29 collective, s Pour ric criminalit logiques OGIQUES des prfets de rgions dinscurit contemporain exigent risques FINANCIRE Delbec ent Numro de ltat, non ric industriels et techno es gnratrices une rponse globale. es gnra CRIMINALIT destination 19 Octobre antiblanchim . . .28 Cyber point des2004 trices dinsc que, ces nouvelles ripostes catgo Le visage du ue menaces contemporaincatgorielles, mais . itif franais de vue de de ltat pourront urit et dango Il sindanger a chang rielles, mais FMI ? . . . es Le dispos Delbecq ses traits. dans laquelle les lit isse Lactua reprsentants Daniel Martin .priocarnait dans une rpons des ripost Tout au long les critiques ait facilement Celui-ci constitue une bote outils ue. Le un homme et des industr expansion. La . .23 e globale. ltat, non de la Guerre mrite-t-il un systme Froide, on discern niste de lUnion sovitiq pour structurer lchelon rgional de cette politique nationale enies stratgiques, exigent de monde libre Froide, on discern par Ronan Jegou : le Premier puiser encocraignait lArme de la Guerre collective, ses de : Commu . . . .28 Ctait ait facilement .. . .... : il sagit de mettre .en. place. rapidement Tout au long ire du Parti Les rpon . . . . . . . . . . . . . . . . re la guerre rouge et la guerre secrtaire du Parti tait simple. ses traits. MENACES BIOLOGIQUE aide mthodologique est claire Lenjeu . . . .et .sys a chang militaire - et Communiste s. rit fixe par cet . .31 Premier secrta Nanmoins, le monde . . . . .29 nuclaire S aussi, il est de lUnion sovitiq Il sinit les homme lequel devra conduire, - Alain Boll visage du danger systme : le Nanmoins, Territoriale,par infostratgique acclrer ........ re Le et un vrai, lombre nuclai - qui effraya Docteur ue. le monde tait un Comit Stratgique dIntelligence Reggane . un homme Frano de projets stratgiques rgiode la dvasta tion ultime La Grande et la guerre Patrick Barriot simple. Ctait Le - Josianne : dfinition is-Bernard Huygue carnait dans tion ultime daction Peur a fait it lArme rouge ESSOR de la dvasta encoPARTENARIAT te plurielleprophte : typesravis de la suivants chos . tmatiser, . . . . . . . .32 qui effrayait crche aux les quatre Des L libre craigna place aux peurs crain conomique ; gnralisation il est vrai, lombre DU les hommes. de scurit. . . . . 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La intensification a fait place Cyber point sphre publique. giques, LETTRE secteur priv et la monter les prils, ielle larit et la risquesLa rponse vue Peur strat a fait place quentre le DINFOR MATION ET la Grande Peur s, grandir les se multiplier aux peurs diffuses La Grande des industries . . . . . . . . . . .31 cration de rseaux interentreprises ainsi DAIDE LA LUTTE gopolit complexification consqu dun point de au bioterrorisme communiste, : Vers une rvolution Ministre de les menaces, menaces doit tre ntation modle INTRODUCTIONmultiplier les menace multipl.i. .les. .3 ente de la scne Lactualit , la crainte ique. La prolifra CONTRE LES MENACE .... . ... ...... grandir de scurit conomique impulse par le globalise . . . rement du mentalits les prils, se et des pratiques ? tion CONTEM Ce guide tionale ont de cette fragme sinsre dans. la. politique S des zonesPORAINE internationale ont multipli les risques. La fin de idologico-polit . ... Depuis leffond conomique. Il y s monterdes par Ronan Jegou de troubles scne interna directement CRIMINALIT mouve-intrinsquement . . . .16 la bipoique. Lexplica S et de Nous senton lie une stratgie globale dintelligence les menace ces uente de la atgique tion conflits lIntrieur, et ments tectoniq : les drive s dun point FINANCIRE de conflits patrons plurielle . . . .32 ent se rfrer xification consq Rapport IE dus MEDEF de ues idologiques du dveloppement du terroris drive directement trouble et Lenjeu infostr nard Huygue . . . . Villepin avait dj indiqu aux prfets limportance ... me doit galem. . . .4 a quelques de cette fragmen vue des zones de pour t dutat stratge . . . . . . . . . .profondes. Dveloppement semaines, Dominique de : elle nen puise larit et la comple pr- Dans le me plaident pemen un terroris tation par Franois-Ber mme temps, . . . . . . .35 durable, dontolog prochaine dun plan national de scurit conomique, La prolifration cependant pas doit galement se rfrer pas les racines ........ mme et surtout la rivalit gopolitique. ation du dvelop ie les racines profond ces mouveie, de lafinancire et llaboration et scurit question cependant Je prends ........ tique. Lexplic hent . . . Les logiques de cette mobilisation sont entre les pays dmocratiques commerciale entre Entretien avec B. Carayon :du globe sest intensif nen puise es. s devant chos . . . . . . . . . .22 idologico-poli les nations du iques : elle sentsarrac le. .Conseil .de .scurit intrieure. MEDEF aussi, lIE s contemporaine terrorism Argent du de la lutte ques idolog globe sest acte que, pour leles nations signe par le Ministre de ce guide opration- aujourdhui sur le thtre des allis contre le communisme. rciale entre ion fait, les. .victoire. . . .5 ments tectoni ........ clairement explicites dans la prface oprations conom En fait, les victoire intensifie, mme et surtout prcise Dominique pour la puissance est une le commu publique la rivalit comme politiquenisme. En . . . . . . . .hension. de cette dimens ion de pro-e : les enqutes se est poursuivent sur les environnement mondialis et fortement concurrentiel, temps, s iques. Et la indispensable Lexclus Dans un dtournements sprit fournit, Et la compr s allis contre Dans le mme comprhension contemporaines sarrach pour apprhe du terrorisme. nel :ations relidorganis iques, ltat doit jouer tout son rle de stratge et de partenaire des forces vives videmment, dmocratique Entretien avec iques. ent de cette dimens nder la logique ons conom C. Harbulot : Le rapport idolog humanita Comprendre lepublique gieux) de ues,de Villepin, un terreau de la logique radicale entre les pays des oprati - ires . . . . . . ion de la lutte radicale du ender la terreur Arnaud choix pour tous alismes (politiq miner son sembla . gnral, il doit dvelopper une vritable politique problme sculaire qui : seul change reprsente une tape majeure terrorisme. sur le thtre du pour apprh Garant de lintrt .23 Tchtchnie suppose ble La nsableMEDEF les Lexclusion de tous les . maxim . . . . . . . . . .6 CHRONIQUES la nation.Pour oppose la leRussie aujourdhui t dexterde ......... ce est indispe pour lIE choix pour prode la franaise . . . .invoque. .au. . momen de lavenir de notre pays. Il y va aussi certainsn mort de lesprance collectivnom de la cause que lon maximalismes (politiques, la ladoptio dune le Grand Soir. nerdintelligence conomique. Il y va de nos emplois et Kalika tion, qui un terreau pour la puissan idologiques, que lon invoque analyse froide iste a dimagi le Paradis dans un monde la videmment, relivote clesde situas manires Lactualit ;des industries et de notre souverainet,dpasse les tendances, tchtch a fait marche arrire la laiss la place dautres au moment dexterminer nom de decause sur la lgitime la terre la te restera son travail sprit fournit, change legroupe laiss la place dautre Un son semblade que lon plonge stratgiques, de notre scurit ous vivons dans manires dimagin nophile : ctait possible sur Ronannos intrts stratgiques, unique crin. s et russophi une erreur a terreur : seul . . .7 par un monde o la fin ... . ........ er le Grand Cest aujourd ses collectiviste conomique . . . . . . . de. .le. . croire. . . . . .la. . classe ouvrire, Jegou . . . . . . . . . . technologique. les. de le croire gieux) de la dfense des certitudes, le choc mains dans le une erreur Soir. Pour en constante rvolution . . . . . .20 hui au nom chiquier gopolitique . possible sur de lesprance des identits et sang et plus de de Dieu, et arrire : ctait Cyber point de mondial. Les ble La mort les nouvelles barbaries plus de la classe la terre ; la vote clesnom de Dieu, LEurop vue detoute Martin a fait marche Entretien hui auA. Juillet : du sentiment la fois de sa puissanceattentats du ambitio e, quant elle, vit sa propre animent laujourdavec s, le Paradis tes Daniel volet .:. matriseble, patrimoine technologique 11 septembre ont frapp lempire ouvrire, que .21 Cest certain mes difficults inhrenPremier et de son amricain, possd risque la fois de lon plonge unique crin. Les rsultats obtenus ont dpass te auxRapport mensuel Asie du n naissan par le cola rpandreentreprises invincibilit, qui, ddification dun suprmatie Sud-Est . . . .24 te restera son le sang modle terreur ce dans la douleur. Confron Iran et pesant sur les et de la reproduire. Dans lenomique cherchant combattre uneindit, mme la je les Confron esprances, ce dans si douleur.considre les Lenjeu ns de et traitement. des menaces de lextrmisme, qui irrigue de lhyperp sillage du dsordre uissanc il insaisissate aux difficult lui faut de INTRODUCTION que contre tentatioinfostrat dvelop larc des peuples ses mains dans ........ et lAsie centrale, la en rgions, continue le Ministre, ncessa e lincertitude s inhrentes pera propre naissan insuffisants. . . . . . . . .t. . lutter. . . . . . . . . . . . . . .9 ralisme fatal gique turbulents du Maghreb en Irak, de mondiale, au lieu en surcrot lutter contre : violence s. conomique par irement lmerg toute elle, vit sa encore il lui faut de surcro commun le multilatFranois-Bernard les tentations Vers un cas majeur la lIndonsie en passant nuclaire prparer en indit, terroristes Dans lensemble de . . stratgie dintelligence transport La est permanente et aveugle. mis-moins ence de la Chine, de er en Huygue . . . . . de suprmatie dune L LEurope, quant que ces trois commun le multilat par le Caucase dialectique le fait des tats plus de etscurit conomique. Il sagit ation dun modle PME : lieu lintrt curieux la ne Fondamen se rpand aujour- prioritaire.26 est celui sainla organiss.maritime de cette violence Elle est o existait auparavantque code lInde au de de prpar du Brsil, pour citer risme, , IE et qui se conoitplus sr volet, de groupes dhui le premier ne elletaux ambition ddific uissance mondiale, est caractrise par comme la. raction. scientifique et la mfiance vis--vis la conscience et de rseaux ou du Brsil, pour ne citer ralisme fatal que dvelop . . . . . . . .10 ... ... forte des valeurs de lInde ou . deux offensives : celle prioritlaabsolue par R. Pautrat .face au totalita quelle par ric Delbecqueavec .deux axes essentiels : la matrise. . du. .patrimoine. trop ....... dune. .culture lhyperp sassig que ces trois ..... celle ISPS dune forme Code dune Amrique, communes face mme. ence de Chine, valeurs communes du djihad islamiste, nomique de chos . . sion de souverainet, . . . .28 cas majeurs qui, touche au cur, . . . . . . .3 en retard par Notre linvasion dhgmonie : la au totalitarisme, mal les limites . . . . . . . . . . . . . . . des menaces pesant sur les entreprises. rapport perception mme forte des airement lmerg . de la modernit occidentale dont on mesure exprime visant la destruction pour la sret nouvelle rglementatio . . . . . . . .30 pera ncess se rpand de la notion LIE nest la conscience pas rserve on mesure technologique ; lidentification et le traitement dont de systmatique de ses n son besoinLavengeance au mal , et maritim dallianc auparavant 10 dhgmonie ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .rse. nte selon ses intrts. e sadapte ennemis, la conversion vocationtravers dune entreprise missionnair e sen trouve bouleve les limites quelle sassign aujourla menace aux multinationales ce. .sen. . trouve. .bouleve L o existait s dune forme lquilibre des indcis sesde lEurope terroriste de e ellee rse. e vis--vi valeurs et le remodelage notion dallian Lentement, : mettre la ........ La Russie .... .. au service dhui la mfianc mme de la .. notre apprde la pla- puissance Entretien est elle-mme terrasse. . par. . . . . . . . . . . .4 perception puissance : il commence la prle terrorisme depuis les mutatiocontinent semble nanmo avec hender 300 morts). 11 au service mme. Notre : : mettre la 1999 (attentats de la il dogmatique ins sortir dun septembre i (Secopex) Le Olivier Halloului a permis ns deMoscou de lquilibre puissance, et indispensable long somme ....... sation islamiste. .depuis. . . . INTRODUCTION ort maritime de durcir sa servation de son de lEurope 3 ........ qui causrent environ ........ sortir dun ncespolitique envers indpen les raisons pour long sommeil dogmatique dernire est ....... ........ 1996.. .La. .tragdie ... ... La vocation nanmoins ........ ion culturelle dance en la : il commence Vers un transp sr . . . . . . . . . . . . . . . . . . . lesquelles cette Terrorisme lesquelles cette faon contestable saire cette les Tchtchneset phase de . .de .6 prise . . . la dotages Beslan construction continent semble et les raisons pour apprdoute la rvolut dont et plus vritablegigantesque maritime : les forces russes radicalidernire est notre (septembrmtamo de son destin. ce, plus sain destin. Sans indispensable na-t-elle pas une logique de guerre ont gr la crise, la menace ment eu lieu e entation Lentement, rphose que Sans doute et le plan anti-terreu ns de la puissan la construction de son la prbien relle : mais lveil 2004), quelle de nos mentali lle rglem imprime par le 11 outils daction doit mettre en ordre la rvolution r de M. Poutine sinscriven soit la ts et de ........ : la nouve des consciences septembre Caucase de its et de nos ....... hender les mutatio lUnion culturelle ncesdance et e: sadapte nos outils Entretien du Nord (partie intgrante. . . . . . . . . . . . . . . .6 . Il sagitbataille les diffrents Code ISPS pour a t dans Dsormais, son indpen e de nos mental . . . . . .4 maritime n de lEurop ........ de la Fdration russe) de le Kremlin de ne lments dun avec pas laisser le ventrelargement commenc. Dsorm daction na-t-elle pas celle constitu ........ servation de mtamorphos a largement commenc. e et fidle la vocatio ........ voir pour la sret dispositif du vritable(Groupe GEOS) Louis Caprioli se gangrener partir mou er gigantesque ais, lUnion doit nces et promou Linternational. .isation e terroriste ce modern de dquilibre, le multilatralism une force lpicentre tchtchnede puissance modern ........ saire cette des conscie mettre en ordre la menac ........ tif de puissan faire rayonner ses valeurs s, il faut dabord une . . . . . . . . islamis e et fidle . e ........ : mais lveil Halloui . . . . . . . . te de dun disposi Entretien dotages . .7 objectif La prise avec . . .6 ladresser un constatcontre toutes les passionspuissance rsolue faire rayonne la vocation de lEurope ment eu lieu guerre en Tchtch ce rsolue ........ ts lments avec Olivier ........ de Beslan, raliser ces Christian comme la forme de hgmoniques. une puissan les diffren : r lucide, nie Entretien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . (Armateurs . Mais pour veuves noires (kamikazes Vchot celle du thtre deconflictualit est devenu dquilibre, de bataille Mais pour raliser ses valeurs et promou . de France) au fminin), Moscou en 2002 nte, et prendre conscience s hgmoniques domina rvla conomique uer une force voir (Secopex) Froide. Lheure ..... . qui ces objectifs, que la lutte lexistence dun nest plus celle de constit e contre toutes les passion nce que laffrontement de la Guerre . . . . .10 il faut dabord TUDE : La pour lindpendance, .la. . . . . . . . . . . . . . est. . bien une excroissance laterrorisme celle qui a merg rseau de laffrontement conom . .6 du confrontation lautre dans ........ conscie u par la fin maritime : ique est devenu ........ islamiste. Depuis de ce dsordre provoqu par des piraterie en Asie cause tchtchne a progressiv frontal. clausewitziennele un choc le multilatralism t lucide, et prendre eant lun contre franges plus radicales. Sud-es Terrorisme bien relle . . . . . . . . . . . . . dsordre provoq la forme de ce par du La dbut sengag ement t Toutefois, , tat de dune guerconsta e phagocyte par un t . .12 merg de cause . indpendan si la fin de la politique, contre tat, deux rivaux la fin de la Guerre Froide. rpublique tchtchne tat, deux rivaux loign la perspective une menac dresser un islamrivalit puis celle qui a comme lgitime (dportatio tiste, qui pouvait apparatre Lheure , tat contre sengageant dominante, Est/Ouest a Caprioli nul doute au regard de sa superbe pour lun contre sans nul doute clausewitzienne conflictualit est a sans avec Louis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .7 sen remettre exclusivem n de son peuple par Staline, massacres de lhistoire de la loign la perspec lautre dans Entretien la confrontation la fin de la rivalit Est/Ou ..... ........ sovitique et leader ent aux barbus nest plus tive dune guerindpendantiste le . Mme Aslan Maskhado en chane) a perdu Toutefois, si (Groupe GEOS) plus apprci en Cela fait une dizaine Vchot v, colonel de larme un choc frontal. ian Occident, fut contraint 10 dannes que les ........ avec Christ ........ mouvements fondament de sislamiser pour nue un champ de Entretien de France) . . . . . . . . . . . . survivre. bataille pour la guerre alistes ont dclar que la Tchtchni sainte, linstar de Ayman Al-Zawahir t . . .12 (Armateurs e tait i, alors la Palestine et du INTRODUCTION : Asie du Sud-es Cachemire. En dcembre devede pntrer clandestine membre du Djihad gyptien et aujourdhu piraterie en LEurope puissanc 1996, ment en Tchtchni i commandant en TUDE : La e financier, Abou Hafs. e pour y rejoindre second dAl-Qaida, le clbre chef de se joue dans le En 1999, une centaine tenta guerre Caucase . . . . . . . . . . . crer une cole de ............ formation et embrigade dtrangers arabes investit la valle islamiste Khattab et son . . . . . .3 Caucase : le salafo-dj nes, entranes par de Pankissi pour r de nouveaux combattan tenter de les instructeurs ts. Lorsque les forces ihadisme amricains dans millions de dollars), a supplant les spciales gorgienle cadre revendications se dployrent dans Pankissi pour nettoyer du programme daide Train and un membre dAl Qaeda. nationalistes . . Equip (60 ............ la zone, elles arrtrent Parmi les pilotes ............ ............ entrans dans un . . . . . . . . .4 improviss lorigine Saif Al-Islam Al-Masri, camp de Kandahar Les attentats du 11 septembre perptrs Moscou (Afghanistan) avec Tchtchnie. La filire , trois dentre eux lintention de combattre staient tchtchne nest depuis 1999 . . . donc pas un mythe. ............ On le voit, la lutte les chrtiens russes ............ ............ contre linfidle russe . . . . . . . . .7 en e a XIX sicle furent Onu : une rsolutio emmenes par limam travesti la cause tchtchne. Certes, n Chamil sous la bannire les guerres caucasienn res, liminer les contre le terrorism russe non musulmans. Mais es du du soufisme naqshband e ....................... aujourdhui, la guerre circonscrite au territoire . . . . . . . . . . .7 i et visaient, entre sainte est transnatio aut Lislamisme instrume du Nord-Caucase russe, on est pass nale et non plus simplemen du romantisme amoureuxoriental (Daghestan, Tchtchnie, contre laxe Paris-Bentalis t Ingouchie). Dans lhorreur. Chamil envers les rebelles rlin-Moscou . . . la perception Bassaev, caucasiens (romans . . . . . . . .8 lindpendance tchtchne chef de guerre rus, sest islamis de Tolsto, Lermontov DOCUMENT : par opportunisme ), : il veut survivre et et na finalement que cette optique, il nest gagner de largent Cessons dembras faire de pas exclu quil dispose pour payer son millier ser M. Poutine des forces armes . . . . . . . . .9 russes tant incontesta de soutiens dans les milieux militaires de mercenaires. Dans Beslan : les causes Limbrication des ble. russes, la criminalisa dun carnage . . acteurs tion . . . . . . . .10 parvient pas scuriser et les connivences de fortune compliquen la rgion parce quil t les arcanes de cette est incapable de contrler guerre. Le Kremlin ne totalement lensemble des factions agis-

ge de Lclaira

cacit souligne lineffi . . .24 t de lONU da . . . . Un rappor contre Al-Qai des sanctions livre de Roland du nouveau Extrait indit Ben Laden, la destruction .25 . . . . . . . Jacquard : de lOccident programme lattentat . . . . . .26 danalyse sur a .... Note bre Jakart du 9 septem

Un rappor dvoile, pour les Consultant lAdit, ric Delbecque t de lONU souligne lineffic des sanctions du dispositif acit grands axescontre Al-Qaid lecteurs de Sentinel, les Extrait a.. indit du nouvea quils . . . . .24 et de scurit conomique, tels u livre de franais dintelligence territoriale Jacquard : RAINE S Ben Laden, tout rcemment auxprfets de rgionRoland la destruction CONT EMPO apparaissent dans le guide envoy programme MENA CES de lOccident CONT RE LES . . . . . . . par le le Ministre de lIntrieur. Note danaly LA LUTTE .25 se sur latten ET DAID E tat de pilotage runi au Ministre de lIntrieur, du 9 septem RMAT ION e 22 novembre 2004, lors dun Comit bre Jakart LETTR E DINFO a . . . dinen la mise C uvre du dispositif franais. . . . . . .26 RIMINALIT une tape majeure a t franchie dans FINANCI Un guide pratique labor par telligence territoriale et de scurit conomique. dispos et RE scurit cono territoriale de itif franais dintelligence Le antiblanchime lADIT, intitul Dispositif oprationnel mrite-t-il les programmes pilotes nt rgion exprimentantles critiques mique , a t remis aux neuf prfets de FMI territoire du ? . . . . . . tendus (qui serontLes rpons lensemble .28 eprises, es de : dintelligence conomique et stratgique ilisation dentr risques - Alain Boll , de dstab 2005). ......... oprations conflits locaux franais en lles ... ric Delbecque

ANTIBL Naissance du dispositif HIMENT ANC 2 experts oprationnel franaiscommentent le rapport prliminaire du FMI consacr dintelligence territoriale la France Au Som ma et de scurit conomiqueireTERRORISME

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