AQUITAINE BILANGIRONDE SCIENTIFIQUE

Travaux et recherc hes arc héo log iques de terrain 2

AVENSAN

Bois de Berron

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Ou 9 au 20 janvier 2006. un diagnostic archéologiquepréventif a été effectué sur l'emprise de la première phased'un projet de ca rrière de plus de huit hectares au lieu d itle Bois de Berron à Avensan.

Les 80 sondagesréaliséscouvrent plus de 4000 rne,soit près de 5 % des terrains accessibles lors de

l'intervention.Aucun indice archéologique n'a été mis enévidenceaucours du décapagedes sondages. En outre,tesobservations géologiques montrent que la séquencesédimentaire sableuse présente a été mise en place parapports éoliens au Pléistocène inférieu r.

Michel Brenet

N~lIth iqll', Gallo-romain,

Moyen Age

Biganos-Lamothe est le site supposé de la Citéantique de Baies et du bourg médiéval de Lamotheinstallés sur le de lla de l'Eyre, au débouché sur le Bassind'Arcachon. C'est dans un milieu rendu hostile par lavigoureuse reprise de la végé tation forestière depuis 191Bet les fortes perturbations de la stratigraphie archéok>giquepa r les fou illes ancienn es officielles et les fouillesclandestines réce ntes, que la miss ion archéolog iqueBoios2006 a été menée entre le 16 août el le 9 septembre2006 aux lieux-dits abois de Lamothe.. et - lesAoa tots » .

L'équ ipe est composée de vingt personnes bénévoles,encadrement compris.

Cet encad rement est com posé de Ma rie Bil bao(centre de recherches archéologiques des Landes) pou rle sec te ur des -Abatuts » et de Géra ld ine Sach au(étudiante Paris 1 Panthéon-Sorbonne) pour la pa rtieanthropologie au " bois de Lamothe.., En ce qui concerneles études spécialisées, Armelle Guériteau et Chr istopheSire ix se sont occupés du mobi lier céram ique , FrédéricBerthault (Sra) des amphores, Brice Ephrem (Bordeaux Ill )

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se chargeant de la cellule tamisage (ichtyolog ie). Lesrel evés topograph iq ues ont é lé effectué s sous laresponsabilité de Stéphane Boulogne.

La mission 2006 fait sune aux sondages préventifsde 2004 puis à la fouille préventive de 2005 associée à unéta t des lieux programmé en 2005 égalem ent aux..Abatuts.. et au " bois de Lamothe.., L'approche du terrainel la présentation des résultats de cel état des l ieuxprogrammé ont été très ma l accueillis pa r le rappo rteurde la co mmissio n interrég io nale de la recherc hearchéologique.

Ce fa it a amené la mise en place d'un cahier descha rges particulier et très strict auquel la mission 2006 arépondu scrupuleusement. L'état des lieux avait pou rtantun but simple, no n celu i de fouill er , mais ce lui derecormaltre l'état de conservation des vestiges enfou is etla pe rtinence de la poursui t e des rec he rc he sarchéologiques dans un secteu r malm ené pa r lavégétation forestière et les nomb reuses fouilles autoriséesanciennes el cland estines récentes.

• Releve s aux «A ba t u t s »

Le secteur des Abatuts est depuis 1970 interprétécomm e rece lant les vestiges d'un tenum . mais lesopérationsactuelles récentes font évoluer la problématiqueversd'autres hypothèses : partie d'agrémentd'une grandedomus, ou monument à l'entrée du site (fontainemonumentale, pile funéraire 1). Le cahier des charges2006 demandait de faire le relevé pierre à pierre desfondations du »tenum». Le plan complet du bâti a étédonc dégagé et chaque tronçon de maçonnerie a étédessiné en plan (fig. 1). Aucun élément nouveau n'a étéenregistré.

• Archéologie a u «B ois de Lamothe»

A la différence des ..Abatuts », les deuxproblématiques scientifiques principales sur le secteurdu bois de Lamothe ont pu être abordées sans contrainteni censure. La première se devait de vérifier l'hypothèsede la présence d'un entrepô t antique, La seconde visaitla reconnaissance d'un bâti attr ibué au culle chrétien(fig. 2).

Le bâti cultuel chrétien a bien été reconnu. Il se trouveimmédiatement en contrebas de la route actuelle RD 650qui passe aux trois-quarts en plein dessus. Seuls ont puêtre dégagés l'abside, un mur de refend et deuxsarcophages en mauvais état de conservation, l'un videet l'autre recelant quelques resles osseux et un fragmentde perle en pâte de verre. Le matériel osseu x est datéentre le Ve et le début Vite siècle ap. J.-C. (' ·C).

Le bâtiment est conservé que dans sa partie sud etouest. Au nord, une large et profonde tranchée traversetout le site d'est en ouest. Au sud et à l'est, le bâtimentpart sous la roule actuelle. L'état de conservation estmoyen puisque les vestiges ont été raclés au XIXe sièclepour fournir des matériaux au talus suppo rtant la bandede roulement de la route Biganos-Le Teich.

C'est dans une encoche gagnée sur le talus de laroute actuelle que la mission 2006 a recueilli des élémentsessentiels allant dans le sens de la reconnaissance decette architecture religieuse. A l'ouest, la fondation del'abside est associée à deux contreforts accolés deconception différente, l'un en déchets de tuiles, l'autre engarluche, et que l'on peut donc proposer de dissocierdans la ch ronologie de leur mise en oeuvre. Lesdimensions extérieures restituables du monument sontde dix mètres minimum de longueur pour six mètres delargeur. L'orientation est est-ouest, abside à l'ouest. Lessols ont disparu. Quelques fragments d'enduits peintsneutres ont été recueillis au nettoyage des différentesmaçonneries et à leurs abords.

Si l'arc de l'abside a bien été repéré en fondation en2005, les observations sont complétées aujourd'hui parla découverte in situ de gros blocs équarris de garluchemaçonnés sur cette fondation large de 85 cm et épaissede 25 cm (fig. 2). Les blocs les plus grands atteignentles dimensions de 70 x 40 x 20 cm . Un sarcophagetrapézoïdal vide est accolé à cette partie conservée del'abside. A 60 cm à l'est, un mur épais d'un mètre estmaçonné à l'aide d'un mortier rosé. Le contact entre lesdeux maçonneries n'existe pas ou plus dans l'encoche

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pratiquée vers la route, limite maxima le de sécuritéinvestie vers le sud-est. C'est contre ce mur épais qu'aété découvert en 2005 le premier sarcophage trapézoïdalen place et orienté nord-sud. Ce sarcophage est situé àl'intérieur de l'édifice, tandis que l'autre est à l'extérieur,onentéest-ouest.Ce fond de cuve qui est parvenu jusqu'ànous est en calcaire coqu illier gris à gros grains. L'autresarcophage à fond très épais est en calca ire blanc trèsfin.

La carte de Belleyme levée au XVIIIe siècle montreune église entourée d'un pet it groupe de bâtimen ts ? Sion trace sur cette carte une droite depuis la route deFacture-Biganos, on débouche en plein sur le monumentreconnu en 2006. La question est maintenant de savoir sila ..chapelle.. du Haut Moyen Âgereconnue aujourd'hui aservi de base à l'église Saint Jean de Lamothe détruitevers la fin du XVIIIe siècle, ou si cette dernière se trouveplus avant dans la forêt comme le suggérait B. Peyneauau début du XXe siècle.

Vingt-neuf sépultures ont été fouillées en cette année2006, ce qui porte à quarante le nombre actuel desépultures fouillées dans le secteur immédiat du bâtiant ique 1 qui sert de cadre à la fouille. Elles s'empilentsur t ro is co uches , quatre en comptant les de uxsarcophages trapézoïdaux. Les inhumés sont la plupartdu temps installés en pleine terre. Ils sont orientés est­ouesl , tête à l'ouest. Si beaucoup de sépultures sonttrès réc entes XVIIe-XVIIIe siècle , certaines so ntmédiévales et d'autres sont probablement attribuables auHaut Moyen Âge comme cela a été vérifié sur le bâti àabside. Dix-neuf oetes t'C ont été établies sur os humainpar le laboratoire de l'institut de physique d'Erlangen(Allemagne) grâce à des subventions sollicitées auprèsdu service régional de l'archéologie d'Aqu itaine et duconseil général de Gironde. Les dates obtenues en 2006couvrent une très longue période allant du Vile siècle auXIXe siècle avec un pic fort aux X-XIIe siècles.

Les sépultures de cetle grande période X-XIie sièclese distinguent des aut res par des caractè res peucommuns el très intéressants grâce à un état deconservation exemp laire : le cale-tête et le marqueur detombe. Le ca le tète est composé de deux élémentsdisposés de chaque côté du crâne du défunt et en contactavec lui (pierres, boules de mortier, tuiles à rebord). Lemarqueur de tombe est composé de grosses pierresplantées verticalement à l'arrière de la tête. Ici. ce sontde gros fragments de sarcophages trapézoïdaux enremploi qui sont placés en position dressée et pour l'unedes tombe s des restes d'une petite colonne en marbre.Le mob ili e r d'accompagnement es t rare . Il s' agitessentiellement d'épingles de linceul et de monnaies pourl'époque Moderne, mais aussi de chapelets pour l'époquecontemporaine. Strictement aucune sépulture ne date dela pênode romaine.

• Le batl a n tique

Le point a été fait su r le grand bâtiment dit la..ba silique de Peyneau - . Il s 'ag it en réalité trèsprobablement d'un entrepôt ou horreum, et nous avonsconstaté grâceaux fouilles de la pistecyclable et à d'autres

observ ations de B. Peyneau en 1916 qu'il existe en faitplusieurs horrea disposés parallèlement entre eux et depart et d'autre d'un espace de circulation. Ce serait doncle premier bâtiment publ ic découvert à Biganos . Il nousemmène vers la reconnaissance de l'existence à cetendroit de la partie économ ique de la Cité ant ique deBoios. Les modules des horrea sont de 20 à 25 m delong pour 9 m de large environ. Le petit côté ouest dubâti 1abordé en 2006 s'ouvre en porche monumental surun espace de circulation large de 16 m environ. Cetespace linéaire se sous-expose au tracé de l'ancienchemin de Lamothe à Mios. Il présente des trottoirs largesde deux mètres aménagés à l'aide de sols de mort ier.

Fondation comme élévation, les maçonneries dubâti 1 sont soigneusement montées à l'aide de petitsmoellons de garluche liés par un mortier de chaux jaune.Les fondations sont larges de 85 cm et profondes de90 cm. L'élévation est de 60 cm de large,après un ressautde 70 cm. L'appareil est mixte moellonslbriques. Lesfondat ions des piliers sont larges de 1,60 m. L'espacecompr is ent re les deux piliers es t de six mètres.Légèrement en retrait une maçonnerie fait office de seuil.Un passage plus étroit est aménagé dans l'angle sud­ouest du bâti. Le sol est conservé à l'arrière du bâti sousla forme de cassons de tuiles noyés dans un mortier detuileau.A l'avant, des restes de mortier blanc à empreintessuggèrent l'hypothèse d'un pavement disparu disposé enpartie médiane de l'édifice. Ces sols sont installés surdes remblais d'exhaussement en limon sableux vert oliveet maté riaux de démolition étalés, qui une fois dégagésont permis la mise au jour d'un second bâtiment plusancien qui porte les traces nettes d'un incend ie. La datede celui-ci est de 70 ap. J.-C . environ (identifica tionChristophe Sireix), même date que le bâtiment brûlé vulors des fouilles préventives de 2005. Ce bâtiment anciena à peine été abordé à la fouille. Son étude pourraits'inscrire dans un programme futur. Les fondat ions sontplus légères que celles du bâti 1. Ce sont des tranchéesremplies de blocs de garluche oblongs disposés à sec eten épis. Les maçonneries sont ensuite liés par du mortier

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de chaux jaune. Les sols sont en terre au sud ou enmortier peu épais au nord.

Il semble donc que sur ce site dans la deuxièmepartie du 1er siècleap. J.-C., et faisant suite à un incendie,toute l'organisation " urbaine» soit revue et corrigée. Semet en place alors un urbanisme à longs bâtiments àpiliers qui font office d'entrepôts le long et de part et d'autred'une rue et à proximite d'un accès à un plan d'eau (fig. 3).L'hypothèse d'une ville portuaire est plus que jamaisd'actualité grâce à l'association de ces horrea avec taproximité de l'eau et de la structure en bois conservésmise au jour lors des fouilles sur le tracé de la pistecyclable en 2005 (pont, appontement. jetée ?).

Une dema nde d'aide à la publication des résultatsdes opérations préventives et programmées 2004-2005­2006 a été déposée en 2006 auprès de la directionscientifique de l'inrap pour une planification en 2007. Cettepublicat ion aurait pour but de mettre à plat le bilan detrois années de terra in et autant d'études spécialisées,afin d'échafauder un nouveau programme de fouille dès2008 et pour une duree à déterminer. Le doss ier a étérejeté.

Une première approche entre le service régional del'archéologie, le conseil général de la Gironde , et rnol­même laisse présager d'une collaboration future trèsactive pour l'a rchéolog ie borenne et pour le bassind'A rcachon et la basse vallée de l'Eyre en globalité. Cedossier chemine sereinement mais le parcours sera long.

En regard de ces pénalités et délais, et face au travailde rédaction et d'analyse qui reste encore à fournir enbé n évole pour les fouilles conjointes préventives etprogrammées 2005-2006, la partie terrain du projet Boiosest ajournée.

Luc Wozny

Pagede drOite. en haut :Bipenos . BOis de Lamothe et l es Abatuls_

Frg_3 : Etat de la recherche en 2006.

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6IQa-.os - Bois ee lamolhe et les AbalutS.Fig. 1 : Plal'l aélailé des vestiges dégilgès en 2006.

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Gallo romain. Haur Empire

Dans le cadre d'un diagnostic , trois son dages ontété réalisés entre le 12 el le 23 juin 2006. L'essentiel desdécouvertes conceme l'époque antique du début du ler àla fin du Ille siècle ap . J .-C.

Sous près de quatre mè tres de rembla is , lesondage 1 a liv ré les restes bien préservés de niveauxd'occupations et/ou de circulation sur une épaisse ur dedeux m ètres. avec, en particulier, des couches de gravie rstéri les au profil bombê qui semblent co rrespondre à desrecharges de voirie. Une zone d'épandage de déchets detabletterie s'étend sur l'un des niveaux d'occupation, cesdéchets sont principalement issus de la fabrication dedés à jouer en os . Le sondage 2 a fait apparaître uneconstruction dotée d'un sol de tuileau et un caniveauma çonné. L'ensemble est recoupé par la tranchée derécupération d'un mur plus ancien . L'évacuation des

remblais contenus dans cette tranchée a permis d'ob tenir,sur une épa isseur équiva lente à ce lle du son dage 1. lacoupe stratigraphique complète des couches ant iquestrès riches en mobilier, offrant ainsi une vision part ielledes différe ntes structures d'habitat superposées (sols deterre, caniveau et soubassements de murs à élévation deterre), Lesondage 3 correspond à de simples observationseffectuées après le curage . par l'en treprise de démol ition,d 'une grande cave très profonde. Le sol de cette caverepose d irectement sur les niveaux sableux de la terrassequi a pu être également atteinte dans les sondages 1et 2,

Ce diagnostic arcnéoloqique est considéré commetrès positif, la fouille préventive qu i va être réalisée doitpermettre de caractériser les différentes étapes qui ontmarqué le développement d'un quartier antique situé en

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