apports de la systémique à la gestion des organisations et des institutions publiques
Upload: service-de-coordination-a-lintelligence-economique-ministere-de-leconomie-paris
Post on 16-Nov-2014
16.007 views
DESCRIPTION
Management public et systémiqueTRANSCRIPT
1° décembre2008
Apport de la Systémique à lagestion des institutions et des
organisations publiques
Claude Rochet (PR)Université Paul Cézanne - Aix-en-Provence
1° décembre 2008
Claude Rochet
2
Sommaire
Institutions et organisations publiques: DéfinitionsL’approche évolutionnisteLa nation comme système émergentLes trajectoires et les systèmes nationauxd’innovationErgodicité et décision publiqueLes organisations publiques comme systèmesadaptatifsConclusions opérationnelles et perspectives derecherche
1° décembre2008
Dynamique de l’évolutioninstitutionnelle
1° décembre 2008
Claude Rochet
4
Les institutions et organisations publiques
Institutions formelles
Règles JoueursFaible feedbackde l’expérience
organisationnellesur l’évolutioninstitutionnelle
Idées dominantes
Institutions informelles
Organisations
Des institutions sontconsistantes quand les règlesécrites sont cohérentes avec lesystème de croyance
Système durable decroyances partagées
1° décembre 2008
Claude Rochet
5
Les institutions comme équilibres de Nash-Cournot
Les institutions sont unereprésentation des traitssaillants et invariant deséquilibres de Nash-Cournot, soit descroyances partagées parles joueurs quant auxrègles des jeux danslesquels ils sontimpliqués de manièrerépétitiveCréation endogène derègles
(Aoki, 2001)
1° décembre 2008
Claude Rochet
6
La dynamique du changement
Incitatifs pour créer descompétences nouvelles
Nouvelles compétencesgénérées par l’innovationorganisationnelle
Institutions Organisations
Modèles mentaux des acteurs
Prise de conscience:nouvelles opportunités
La trajectoire (succession d’événements) s’inscritdans une dépendance de sentier
1° décembre 2008
Claude Rochet
7
Agents
Institutions
Les stratégiespossibles sont en
nombre limité
Modification desnormes
institutionnelles
Modification desrègles d’inférence
Mise en placed’incitatifs
Elargir le champdes stratégies
possibles
Cadre actuel des jeux décentralisés des agents
Innovation dans le cadre institutionnel
Système decroyancespartagées
Règles d’inférencesdéfinissant lesconséquences
subjectives des choix
Choix de lastratégie quirapporte le
meilleur bénéfice
Co-évolution du cadre institutionnel et dusystème de croyances des agents
Adapté de Aoki (2001)
1° décembre 2008
Claude Rochet
8
Les stratégiespossibles mènent à
des décision perçuescomme sous-
optimales
Changementdans
l’environnement
Crise duparadigmedominant
Nouveausystème
institutionnel
Institutionsactuelles
Dynamique d’apprentissage
Innovation dans le cadre institutionnel
Déséquilibrecognitif
Apprentissagecollectif
Nouvelensemble de
choixpossibles
Nouvellesrègles
d’inférence
Nouveléquilibrecognitif
Conceptiondu bien
commun
Cycle vertueux del’équilibre autorenforçant
Cycle vertueux dudéséquilibre cognitif
Inadaptation desanciennes institutions
Nouvelles institutions et nouveau cadrecognitif
Innovation institutionnelle pardéséquilibre cognitif
1° décembre 2008
Claude Rochet
9
Prise de conscience Action intentionnelle Institutions
Système de croyancesReprésentation interne
de la
Informelles:Lien entre croyances etcodes sociaux= Modèles mentaux
Formelles:Représentation externede la
perception de la complexité de l’environnement
Organisations
Temporalité génétique Temporalité somatique
Temporalité différente d’évolution entreinstitutions formelles et informelles
Etat
1° décembre2008
Approche évolutionniste etchangements de
paradigme
1° décembre 2008
Claude Rochet
11
•• Chaque révolutionChaque révolutionchange le change le paradigme paradigme dedell’’innovation innovation et de laet de lacompétitivitécompétitivité
•• Un Un paradigme resteparadigme restedominant pour un dominant pour un demidemisièclesiècle
SpécificitésSpécificitésRégularités historiquesRégularités historiques
•• Une révolutionUne révolutiontechnologique tous technologique tous lesles40 à 60 40 à 60 ansans
•• Un Un déploiement déploiement enenphases de 8 à 12 phases de 8 à 12 ansans
Cette compréhension du Cette compréhension du temps long et des cycles temps long et des cycles est est à la base de à la base de toutetoutestratégiestratégie
Des structures semblables pour toutes les révolutionsindustrielles
1° décembre 2008
Claude Rochet
12
La dynamique des cycles
Il y a des discontinuitéset des changementsradicauxInnovations en grappesLes grands découvreursne sont pas forcémentles bons ingénieursUn changementorganisationnel, socialet institutionnelUnité de compte: 50 ans
Intrant cléDéséquilibre de labranche porteuse:
•Gains deproductivité
•Nouvelles industries
Déséquilibregénéral
Révolutiontechnologique:l’intrant devientune technologie
générique
Nouvellesorganisations,reconstructiondes consensus
sociaux
Nouveléquilibre,
« âge d’or »
1° décembre 2008
Claude Rochet
13
Le cycle de vie d’une révolutiontechnologique
Incubation Phase 1:Irruption
Phase 2:Frénésie
Phase 3:Développement
Phase 4:Maturité
Deg
ré d
e m
atur
ité te
chno
logi
que
et sa
tura
tion
du m
arch
é
Environ 50 ans (phase montante du Kondratiev)
Croissancedestechnologiesde base
Généralisationet croissancedesinfrastructures
Déploiementdel’innovation etdespotentialitésdu marché
Dernièresvagues denouveauxproduits etde nouvellesindustries
Vers le déclintandis que seprépare lecycle suivant
Source: Carlota Perez
1° décembre 2008
Claude Rochet
14
La « nouvelle économie »: « business asusual ! »
« All the evidence suggests that a fifth industrial revolution—based on semiconductors,fibre optics, genetics and software—is not not only well under way but evenapproaching maturity. » The Economist, 1999« New technology and globalization have repealed the business cycle », BusinessWeek, 1999
1999: la fin des cycles économiques?
« The “death” of the business cycle has often beenexaggerated. In the roaring 1920s, just before the GreatDepression, firms and investors thought the good times wouldnever end. In the late 1960s, after what was then the longestexpansion in history, America's Department of Commerce,deeming the business cycle to be defunct, changed the name ofone of its publications from Business Cycle Developments toBusiness Conditions Digest, only for the expansion to end a yearlater. Again, in the late 1990s the “new economy” was thoughtto be immune to the business cycle, thanks to informationtechnology, more flexible markets and globalisation. Yeteconomies, like drunks, continue to move in wavy lines. » TheEconomist, 2002
1° décembre 2008
Claude Rochet
15
Crise systémique
Trentepiteuses
Du 4° au 5° cycleD
egré
de
mat
urité
tech
nolo
giqu
e et
satu
ratio
n du
mar
ché
1908-1920USA:Irruption
1920-1929:« Roaringtwenties »
Trenteglorieuses
1908: Ford T
Crise de1929&WW2
1° ordinateur
Transistor,machines àcommandenumérique
1971: microprocesseur 1991: 1° navigateur
stagflation, crisesociale et moraledans les paysleaders
Déploiement dumodèle dans lesnouveaux pays:Brésil, Corée
Irruption
Fin du« paradoxe deSolow »« e-diotie » ettelecoms mania
Frénésie
E-crash
Production de masseAge de l’information
1° décembre 2008
Claude Rochet
16
Epuisementdu paradigme Nouveau paradigme
Systèmetechno-
économique
Inertieinstitutionnelle
Pression économique etsociale pour lechangement
RéconciliationNouveau sens commun
Nouveau cadre socio-politiquePériode de croissance durable
Momentum critique
D’après Carlota Perez (2004)
Innover pour remédier au découplaged’évolution
1° décembre 2008
Claude Rochet
17
Forger Forger ll’’aveniravenir
Ou déclinerOu décliner??
Risque! Double nature du changement technologiqueMécanismes de diffusion différents
Le processus de destruction créatrice
1° décembre 2008
Claude Rochet
18
Incubation Phase 1:Irruption
Phase 2:Frénésie
Phase 3:Développement
Phase 4:Maturité
Deg
ré d
e m
atur
ité te
chno
logi
que
et sa
tura
tion
du m
arch
é
Environ 50 ans (Kondratiev)Source: Carlota Perez
Les pays leaders du cycletechnologique précédent sonthandicapés:
• Arrogance
• Obsolescence institutionnelle
• Rentes
• Reconversion des bureaucraties
Les pays en retard peuvent:
• profiter de la technologie des paysleaders
• sauter les étapes du développement(ex: passer au cellulaire sans passerpar le filaire)
• profiter d’une plus grande souplesseinstitutionnelle (puisque tout est àbâtir)…
• … à condition de s'inscrire dans sonhistoire et le génie de chaque peuple
(Alexandre Gerschenkron)
L’important est de bien comprendre ladynamique des cycles du développement
technologique et de savoir où l’on est sur lacourbe en S !
La révolution technologique: uneopportunité pour redistribuer les cartes !
1° décembre2008
La nation comme systèmeémergent
1° décembre 2008
Claude Rochet
20
Il y a co-évolution des 5 sous-systèmessemi autonomes
Science:création depossibles
Culture:génération de
connaissance utile,croyances,aptitude auchangement
Politique: cadrelégal, droits de
propriété, coûts detransaction,
scolarisation,cohésion sociale
Technologie: création
d’artefacts,innovation
Economie:capital
disponible,investissement,organisation du
travail
Cette co-évolution détermine la trajectoire technologiqueSource: C. Freeman
La performance est unepropriété émergente
1° décembre 2008
Claude Rochet
21
Le « résidu » =
8585 % de la contribution àla croissance
= 15%De la contribution à la
croissance (1957)
C’est l’immatériel qui crée la valeur!
G = a x f(K x L)
1° décembre2008
Ergodique ou non-ergodique?
1° décembre 2008
Claude Rochet
23
Institutions et non-ergocicité
Pour faire face à l’incertitude, l'actualisation de la base deconnaissances et du système de croyances est la clé
En période de croissance stableau sein du même paradigme,l’hypothèse ergodique et lalogique positiviste peuventfonctionner
Prise de conscience de larationalité limitée: accent mis surl’apprentissage
Compétition pour l’innovationinstitutionnelle
1° décembre2008
L’évolution de la décisionpublique
Vous avez dit « démocratieparticipative »?
1° décembre 2008
Claude Rochet
25
Un monde en réseau
Réseauxcentralisés:contrôle
du centre
Réseaux en étoile:contrôle par lesconcentrateurs
Réseaux maillé: Tout peutpasser… jusqu’à inventer de
nouveaux moyens decontrôle (ex: les frontières de
l’Internet)
1° décembre 2008
Claude Rochet
26
Conséquence pour la décision publique
Accroissement de la complexité endogène de ladécision
Le nombre de paramètres à faire entrer en interaction estélevé et pratiquement indéterminé
Accroissement de la complexité exogèneDu fait que chacun peut court-circuiter l’informationofficielle et mettre son grain de sel (Internet,Blogosphère…)
On peut être tenté deRéduire la complexité par décretInstrumenter la libre expression des citoyens
Mais peut-on faire converger tout cela vers une prisede décision publique à plus forte valeur ajoutée?
1° décembre 2008
Claude Rochet
27
Le nouveau bestiaire de la décision publique
Lazer, David and Allan Friedman, 2005 “The Parable of the Hare and the Tortoise:Small Worlds, Diversity, and System Performance », KSG RWP 05-258
1° décembre 2008
Claude Rochet
28
Et hibou?
Qu’est-ce qu’une décision sage?Pas nécessaire dans l’optique du public choiceet de l’individualisme méthodologiqueNous renvoie à l’opposition liberté négative /liberté positiveEt donc au statut de la raison=> Une décision publique doit s’évaluer auregard de ses conséquences supposée=> Le management public doit s’inscrire dans ledomaine des sciences morales
« Dieu se rit de ceux qui déplorent les effets dont ilschérissent les causes » Bossuet
1° décembre 2008
Claude Rochet
29
Actualiser valeurs et compétences dumanagement public
L’instruction : Valeurs héritées du modèle wébérien
L’éducation : Les nouvelles compétences
Les valeurs à actualiser :
• L’Eta t comme architecte des solutions politiques au service du bien commun
• Le droit public écrit et spécifique comme conséquence de l’inégalité de la relation entre l’Etat et le citoyen
• Le statut de la fonction publique comme reconnaissance de la spécificité des valeurs du service public
Des compétences appropriées à un monde ouvert et incertain :
• La scénarisation stratégique dans un environnement non-déterministe
• L’intégration du citoyen :
o dans la prise de décision publique
o dans la conception des services
• Une logique de création de valeur mesurable et évaluable
• Les systèmes d’information comme levier de la réforme administrative
Les valeurs wébériennes à abandonner :
• La hiérarchie
• L ’ e mploi exclusif
• La division du travail
De nouvelles valeurs à promouvoir :
• Redéfinir les rôles, responsabilités et modes de relations entre le centre et la périphérie
• Développer l’approche horizontale des politiques publiques
• Favoriser la mobilité privé public et public privé
• Organisation modulaire, évolutive et résiliente des dispositifs publics.
1° décembre 2008
Claude Rochet
30
Créer de la connaissance utile
Connaissance« quoi »
Nouvelleconnaissance
Connaissance« comment »
Développementempirique de laconnaissance
Feed-ba
ck
LBD
Base épistémiquede la connaissance
Base empiriquede la connaissance
Le savoir quis’apprend et lesavoir qui secrée dansl’action
1° décembre 2008
Claude Rochet
31
Mais tout ne s’apprend pas !Biencommun
Connaissance« quoi »
(épistémé)
Base épistémiquede la connaissance
Base empiriquede la connaissance
Connaissanceconjecturale
(métis)
Sagessepratique
(phronesis)
Managementpublic
1° décembre 2008
Claude Rochet
32
La « bonne gouvernance »? Un retour auxsources s’impose
« La grandeur de la Cité, c’est le bien commun »
Machiavel
1° décembre 2008
Claude Rochet
33
Qu’est-ce qu’un dirigeant sage?
« Ce que l’infirmité du chef a, en soi, d’irrémédiable ne saurait être compensé par la valeur de l’institution. »
Charles De Gaulle, Mémoires d’espoir.
La phronesis est l’essence du politique puisquec’est l’exercice du jugement tant par les hommespolitiques que par les citoyens, indépendammentde la référence à un savoir transcendant.La phronesis ne peut s’enseigner et ne peuts’acquérir que par l’expérience.L’interaction des institutions avec lesorganisations, des grands principes avec lesproblèmes concrets, peut permettre de ladévelopper
1° décembre 2008
Claude Rochet
34
Au fond des victoires d'Alexandre, on retrouvetoujours Aristote
"La véritable école du commandement estcelle de la culture générale. Par elle, lapensée est mise à même de s'exercer avecordre, de discerner dans les chosesl'essentiel de l'accessoire, (...) de s'élever àce degré où les ensembles apparaissentsans préjudice des nuances. Pas unillustre capitaine qui n'eût le goût et lesentiment du patrimoine et de l'esprithumain.Au fond des victoires d'Alexandre, onretrouve toujours Aristote..."
1° décembre 2008
Claude Rochet
35
En conclusion: programme de recherche
1° décembre 2008
Claude Rochet
36
Merci de votreattention
http://claude-rochet.fr