anonyme - le parnasse satyrique du dix-neuvième siècle - recueil de vers piquants et gaillards i

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Le Parnasse satyrique du dix-neuvième siècle : recueil de vers piquants et gaillards. s. d.. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : *La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. *La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. Cliquer ici pour accéder aux tarifs et à la licence 2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes publiques. 3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation particulier. Il s'agit : *des reproductions de documents protégés par un droit d'auteur appartenant à un tiers. Ces documents ne peuvent être réutilisés, sauf dans le cadre de la copie privée, sans l'autorisation préalable du titulaire des droits. *des reproductions de documents conservés dans les bibliothèques ou autres institutions partenaires. Ceux-ci sont signalés par la mention Source gallica.BnF.fr / Bibliothèque municipale de ... (ou autre partenaire). L'utilisateur est invité à s'informer auprès de ces bibliothèques de leurs conditions de réutilisation. 4/ Gallica constitue une base de données, dont la BnF est le producteur, protégée au sens des articles L341-1 et suivants du code de la propriété intellectuelle. 5/ Les présentes conditions d'utilisation des contenus de Gallica sont régies par la loi française. En cas de réutilisation prévue dans un autre pays, il appartient à chaque utilisateur de vérifier la conformité de son projet avec le droit de ce pays. 6/ L'utilisateur s'engage à respecter les présentes conditions d'utilisation ainsi que la législation en vigueur, notamment en matière de propriété intellectuelle. En cas de non respect de ces dispositions, il est notamment passible d'une amende prévue par la loi du 17 juillet 1978. 7/ Pour obtenir un document de Gallica en haute définition, contacter [email protected].

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Page 1: Anonyme - Le Parnasse Satyrique du Dix-Neuvième Siècle - Recueil de Vers Piquants et Gaillards I

Le Parnasse satyrique du dix-neuvième siècle : recueil de vers piquants et gaillards. s. d..

1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de laBnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 :  *La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source.  *La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produitsélaborés ou de fourniture de service. Cliquer ici pour accéder aux tarifs et à la licence 2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes publiques. 3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation particulier. Il s'agit :  *des reproductions de documents protégés par un droit d'auteur appartenant à un tiers. Ces documents ne peuvent être réutilisés, sauf dans le cadre de la copie privée, sansl'autorisation préalable du titulaire des droits.  *des reproductions de documents conservés dans les bibliothèques ou autres institutions partenaires. Ceux-ci sont signalés par la mention Source gallica.BnF.fr / Bibliothèquemunicipale de ... (ou autre partenaire). L'utilisateur est invité à s'informer auprès de ces bibliothèques de leurs conditions de réutilisation. 4/ Gallica constitue une base de données, dont la BnF est le producteur, protégée au sens des articles L341-1 et suivants du code de la propriété intellectuelle. 5/ Les présentes conditions d'utilisation des contenus de Gallica sont régies par la loi française. En cas de réutilisation prévue dans un autre pays, il appartient à chaque utilisateurde vérifier la conformité de son projet avec le droit de ce pays. 6/ L'utilisateur s'engage à respecter les présentes conditions d'utilisation ainsi que la législation en vigueur, notamment en matière de propriété intellectuelle. En cas de nonrespect de ces dispositions, il est notamment passible d'une amende prévue par la loi du 17 juillet 1978. 7/ Pour obtenir un document de Gallica en haute définition, contacter [email protected].

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LE

PARNASSE SATYRIQUE

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LE

PARNASSE

SATYRIQUE

DU DIX-NEUVIÈME SIÈCLE

RECUEILDETEKSPIQUANTSET GAILLABDS

DeMM.deBéraflger,V.Hugo,E.Deschamps,A.Barbier,A.deMusset,

Barthélémy,Prolat,G.Nadaud,deBanville,Baudelaire,Monselet,

etc., etc., etc., etc.,etc.,etc.,etc.

TOMEPBEMIEK

PIGRITIA.

INVIDIA. AVARITIA.

SUPERSIA.

FHROK. LUXURIA.

. GtTLA.

ROME

A L'ENSEIGNEDESSEPTPÉCHÉSCAPITAUX.

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ci Viens donc, viens donc! ce n'est quepour pisser... »

L'illuBtreauteur de la Muettede Portici,dans une vespasienne,exhortantà re-monter à la braguettesa vieillequeuedévaléedans les profondeursdu pan-talon.

* 1

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.-,;.,-;; ; LE .

PARNASSE SATYRIQUE

. LES CULOTTES,

CHANSONES MANIÈRED'OIIDUBE,

Faitepar cepolissondeGilles.,dessusmam'zelleZirzabellequi aimeà se mettreenhomme,parceque

ça lui fait plaisir.

Air : Tout le longdela rivière.

Zirzabelle, est-c' ben vous que j'vois?J'vous r'connaissons à vot' minois ;Est-ce encor' mam'zell' qu'on vous nomme?Vous voilà ^costumé' zen homme.C't habit râplatit vos appas,Qu'aujourd'hui vous n'étalez pas.

Rien d'moins gênant zavec vous qu'une cotte,Mam'zelle, ôtez donc, ôtez vot' culotte;

Mam'zelle, ôtez donc vot' culotte.

Changer de sesque, c'est fort mal

Quand on n'est plus dans l'carnaval ;P't-être aussi, qu'vous changez d'manièreEt qu'aux femmes vous voulez plaire;Ce s'rait deux bons goûts à la fois,J'vous crois fait' pour en avoir trois.

Mais, d'queq'côté qu'on vous porte une botte,Mam'zelle, ôtez donc, ôtez vot' culotte;

Mam'zelle, ôtez donc vot' culotte.

Page 28: Anonyme - Le Parnasse Satyrique du Dix-Neuvième Siècle - Recueil de Vers Piquants et Gaillards I

LE PARNASSE1SATYRIQUE.

: . Comme l'amour rend zincopstant!," ,j; ..:..'.!J'finis par trouver ça piquant.Permettez que j'vous déboutonne-

Mais, jarni, ne vient-il personne?On peut nous voir de c'te façon,Et vous prendre pour un garçon.

Pour qu'on n'dis' pas qu'j'ai changé de marotte,Mam'zelle, ôtez donc, ôtez vot' culotte ;

Mam'zelle; ôtez donc vot* culotte.

Dépêchez, ou j'vais par-dessus,. Vous fair' un' boutonnièr',de..plus...

Mais v'ià que j'vous tache, mam'zelle,C'est la faute de vot'bretelle : •

' '

Plus qu'mon amour elle tenait ;Bonsoir, j'ai remis mon bonnet.

Sans étrenner, r'mettez tout dans la hottejMam'zell', montez donc, montez vot' culotte;

Mam'zell', montez donc vot'culotte.

Mesdam's, la morale .est mon fort ;Or donc, notre habit vous fait, tort.

Ne prenez c'costume nuisible

Que pour-tromper, si c'est possible,Les homm's impurs qui sont l'effroiDes jolis garçons comme moi. '

Autrement qu'ça, dit l'Saint-Père aux dévotes,Mesdam's, n'mettez qu'la main dans les culottes,

N'mettez qu?la main dans les culottes.BEBANQEB..'•"

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LE PARNASSE SATYRIQUE.

LES DEUX SOEURS

OU LE CAS DE CONSCIENCE.

Air: Je vousprêterai monmanchon(deLaujon).

Zoé, de votre soeur cadette

Que voulez-vous entre deux draps?Que sans chemise je me mette ?Fi! ma soeur, vous n'y pensez pas.

Mais à vos fins vous voilà parvenueEt vous baisez ma gorge nue ;

Vous me tiraillez,Me chatouillez,M'émoustillez ;

Mais au fond ce n'est rien,Je le sens bien,

Mais au fond ce n'est rien.

Pour vous en prendre à notre sexe,Avez-yous mis l'autre aux abois?C'est peu que votre main me vexe,Vous usez pour vous de mes doigts.

La tête aux pieds la voilà qui se couche...Ciel! où mettez-vous votre bouche?

Ciel ! pour une soeur,Quelle noirceur !

Quelle douceur !

Mais, etc.

Rougirions-nous ! je le demande,Si nos amants pouvaient nous voir.Pourtant il faut que je vous rende

î.

Page 30: Anonyme - Le Parnasse Satyrique du Dix-Neuvième Siècle - Recueil de Vers Piquants et Gaillards I

LE PARNASSE SATYRIQUE.

Le plaisir que je viens d'avoir.Je m'enhardis, car jamais, que je sache,

Je n'ai baisé d'homme à moustache.Ah! nous jouissons,

Et des garçonsNous nous passons.

Mais, etc.

Ne croyez pas que je. contracteCe goût, déjà trop répandu;C'est bon pour amuser l'entracte

Quand le grand acteur est rendu.Ce que je crains, ô soeur trop immodeste,

C'est d'avoir commis un inceste.Peut-être est-ce un cas

Dont nos prélatsNe parlent pas,.

Car au fond ce n'est rien,Je le sens bien,

Car au fond ce n'est rien.ID.

L'ORATOIRE D'UNE DEVOTE.

' Air du Roid'Yvetot.

Malgré vous, oui, je suis entré,Claire, et je ne puis croire

Que ce lieu, si bien décoré,Ne soit qu'un oratoire.

Vous y priez matin et soir ;

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LE .PARNASSE SATYRIQUE.

Aussi je veuxj dans ce boudoir,Tout voir.: .

Oh ! oh ! oh ! àh ! ah! ah !Le joli sofa qu!e voilà, : .

La; -la.

Quel est ce livre à filets d'or ?Un Paroissien fidèle-.

' -

Quoi! c'est l'infâme1!... Ah! Claire, encorSi c'était là'PueeUe!

Ma dévote a choisi, vraiment,Pour la mémoire, un ornement

Charmant. /'Oh ! oh ! oh ! ah ! ah ! ah !

Priez-vous dans ce livre-là ?•

La; la;

C'est en vain que vous vous fâchez ;Déroulons ces images.

Ce sont des saints que vous cachez !Peste ! les beaux visages !

Ce n'est pas le mot tout à fait,Mais ces tableaux sont d'un effet

Parfait.Oh! oh! oh! ah! ah! ah!

Tous les bienheureux que voilà!

Là, la.

Que yois-je, orné d'une faveur,Là, dans votre corbeille ?

C'est un aignus ?... Ah ! doux Sauveur !Sa taille est sans pareille.

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LE PARNASSE-SATYRIQUE.

C'est un..i Ma foi, c'est ressemblant,Bien ferme, bien gros, bien coulant,

Bien blanc. '.'.''

Oh! oh! ohlahlahiah! ,.••Quelle relique avez-vous là !

. La, la.

Claire, on voulait nous marier,Mais croyez-vous possible;

Que mon coeur ose défieryUn ri val. si terrible !,_

Il est taillé pour vos attraits :Combien mince je paraîtrais

•Auprès.!

Oh!.ph!; oh! ah! ah! ah!Rendez heureux ce monsieur-là,

La, la.: ID.

L'ACCOUCHEMENT,

ACCIDENTAEBIVÉAUNEFILLEVERTUEUSE.

Air : Je veuxêtre un chien.

Maman, que je souffre, à l'endroitOù décemment je mets le doigt !

Vite, il faut qu'on me déshabille !Moi qui tiens si fort à l'honneur,M'arriverait-il un malheur?

Ah! foutre ! ah! chien !

Non, je -n'y-conçois rien,Mais j'accouche, foi d'honnêt' fille.

Page 33: Anonyme - Le Parnasse Satyrique du Dix-Neuvième Siècle - Recueil de Vers Piquants et Gaillards I

LÉ PARNASSE SATYRIQUE.

Pourtant je né grossissais pas ;'Je n'avais qu'un peu plus d'appas,Ça complétait'ma pacotille.La vertu m'avait réussi.Dieu !... l'accoucheur est-il ici?

Ah ! foutre, etc.

Cela' mé 'vint-il: en dormant"A"Ou par l'effet d'un sentiment?Car moi, c'est par là que je brille.Serait-ce mon baron perclus?Bon !.;.. s'il avait ce qu'il n'a plus...

Ah ! foutre, etc. i

N'est-ce pas un: soir que, fort tard,Sur ma porte, un galant hussard,En passant me trouva gentille?Il n'a tenté qu'un faible essai...J'étais retroussée, il est vrai.

Ah ! foutre, etc.

Ce n'est pas mon Italien ;Il m'a prouvé son goût trop bien :Il n'aura jamais de famille.;,A sa guise il était reçu... .,M'a-t-il trompée à son insu ?

Ah ! foutre, etc.

Vivez donc de privations ! .Prenez doncdes: précautions !Sans la sauce mangez l'anguille !Beau moyen et bien éprouvé : ...

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10 LE PARNASSE SATYRIQUE.

J'en, suis pour un enfant trouvai. . • ;Ah! foutre !,ah.chien.! .

Non, je n'y conçois rien,, .

Mais j'accouche, foid'honnêt' fille.ID.

L'ANTI-PHILOSOPHE,

BOMANCEDÉDIÉEAUXNOUVEAUXCONVERTIS.

Air : Commentgoûterquelquerepos?

La grâce enfin touche, mon coeur :

Je me retire aux Camàldules ;Des libertins, des incrédules,

J'y braverai l'esprit moqueur.

Malgré mes tristes catastrophes,

Chrétiens, soyez-en convaincus 1,Je vais prier pour

1les cocus,Les catins et les philosophes.

O vous ! qui blâmez mes douleurs,Sachez que j'adorais Sophie ;Le goût-pour la philosophie

:

A seul causé tous mes malheurs :

Elle ne faisait point ses pâquesEt sans cesse philosophait."Depuis peu même elle avait fait

Un frère aux enfants, de Jean-Jacques.

Un matin j'obtins, par tfois fois,Le prix de l'ardeur la plus pure,En lui parlant de1là natijre, ; •

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LE PARNASSE SATYRIQUE. 11

Tout comme en parle un.bon bourgeois.Mais cette fille trop pensante,Qu'amour d'innover consumait,Prit le dessus, tant elle aimaitLa philosophie agissante.

Que cette manière a d'appas ! ;:Qu'à ce jeu. S:ophie.était :forte !Mais; mon lit est iprès. de tas., porte,Et ma porte nefermait.pas,Or,.un Socrate en .embuscade,: -

Voit .ce.tendron des mieux, tournés,Entre sans gêne, et, sous mon nez,Il s'en.fait un Alcibiade... .

Au,bruit que,fit ce.voisinJà, ;En emménageant dans son gite,J'ouvre les yeux et je m'agitePour hrprécijntèr dé lâi'Il s'y tient avec assurance,

•'''

Et nia "belle'médit fort-bien;Que pour mettre en bas :ce païen,Elle avait trop de -tolérance:

Après semblable trahison,A qui veut-on que je me fie ?

D'abjurer, la. philosophie.Notre grand "siècle, a..bien raison.O vous ! qu'instruit une coquette,Et qui l'aimez comme j'aimais,Ne philosophez donc jamais,Et baisez toujours en levrette.

ID.-

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12 LE-PARNASSE SATYRIQUE.

LES COEURS VOLANTS.

,Air: Qu'elleest, qu'elleest bien!Monseigneur,yo-itsnevoyezrien.

' ' LAMÈRE. :.>.:., ( : .

Ma fille, on dit qu'ils volerontUn j oùr comme les hirondelles ;Que toujours en l'air ils seront,Allant, venantà tire-d'ailes ; :

Que-ce miracle, grâce à Dieu,. :

Dans notre temps doit avoir lieu.' ' LAFILLE:-"'' ' -' ' '•'''-'

Maman, c'est fort bien,Mais en"l'air je n'apèrçôisriéh.!!

'•

LAMÈRE.''

Ma fille, quand ils voleront, .....Ouvrons vite porte et fenêtre;Partout,; sans doute, ils percheront,Et jusque sur ton nez, peut-être.Il faut qu'alors, même :en hiver,Chez nous, la nuit, tout reste ouvert.

,- . LAFILLE.^ ,*,.

Maman, c'est fort bien,'

Mais'en l'air je n'aperçois rien. ,*' 'LA MÈRE. '.''''

Ma fille, quand ils voleront, .Je gagerais que dans les rues,Pluie ou vent, nos dames iront

Page 37: Anonyme - Le Parnasse Satyrique du Dix-Neuvième Siècle - Recueil de Vers Piquants et Gaillards I

.LE PARNASSESATYRIQUE. >13

Le coutendu comme des grues;Et c'est en vain qu'il tonnera

Quand Un orage en abattra.

LAFILLE.,i :-

'Maman, c'est'fort bien,'

Mais en l'air je n'aperçois rien.

- LÀ'MÈRE.

Ma fille, quand ils voleront^Nous les choisirons au plumage.Aux unes les blondina plairont,Mais les bruns valent davantage.D'ailleurs, que ce soit Pierre ou Paul,On pourra les juger au yol. . ,

. M. . ..-: 'LAFILLE.-

Mamarij-'-c'est fortbiert,Mais en l'air je n'aperçois rien.

:,'' ;: '' LA.MÈRE::.::;,-'"

Ma fille, quand ils voleront,Les femmes iront à la chasse,Et quand les jeunes en prendront,Les vieilles feront la grimace.Malheur à-qui ;n'a pas, le. sou! •

Les filets seront d'un prix fou.

LAFILLE.•

Maman, c'est fort bieh,::'"Mais en l'air je n'aperçois rien.

LAMÈBE.

Ma fille, quand ils voleront, '

I. 'i'

Page 38: Anonyme - Le Parnasse Satyrique du Dix-Neuvième Siècle - Recueil de Vers Piquants et Gaillards I

14 i,È PARNASSE SATYRIQUE.

Bien :dës prudësj: à'l'échappée,'••

De bonne foi'se pourvoiront; ! ;

Et les prendront à-là pipée j ''"' '

Puis feront porter dans Paris

La carnassière à leurs maris.

'<.'. ; ;LAFILLÏ.; . lr.

Maman, c'est fort bien,Mais en l'air je n'aperçois rien.

;,LA,MÈRE;,.:' ->:,,,

Ma fille, quand ils :vôleront-,: ''

Nous :en changerons'Bans obstacle ;' Nos tréb'uchëts toujours iront,

Et, pour compléter le miracle,Sur le chasseur, tour singulier!On verra tirer le.gibier,,

-' ' ', ' ^LAFÏLLE, i ! ,: : : :

Maman, c'est fort bien,Mais en l'air, je n'aperçpis, rien.

.-. -.:> ,.! ': 1. tMi-tt'i::^ :'.'-.' ID'

L'ECUiELLE: D'ARGENT;

Air: Rendez-?nolmon ècuellede bois.

As-tu vu mon écuelle. d'argent,As-tu vu,mon, écuelle?,

Dit Buteux (1), en se rengorgeant,

(1) Désaugiers,à qui.Louis,XV;IIIvenaitdefairedond'une sou-pièred'argent,pour récompensersonzèle monarchique.

Page 39: Anonyme - Le Parnasse Satyrique du Dix-Neuvième Siècle - Recueil de Vers Piquants et Gaillards I

LE PARNASSE SATYRIQUE., 15

Ah ! qu'elle est large ! àh! qu'elle est belle !As-tu vu mon écuellé'd'argent,,

As-tu. vu mon .écuelle?; ,:

D'où te vient cette écuelle d'argent,,D'où te vient cette écuelle?

Chez le Czar ou chez le,Régent,,,,.As-tu fait le. polichinelle? :..:!.

D'où te vientj.etc. :;,:: , , -, .', ;

D'où te vient cette.écuelle d'argent,D'où te vient cette écuelle?

De Paris Regnaud délogeantA-t-il oublié sa vaisselle?

D'où te vient, etc.

D'où te vient cette écuelle d'argent,D'où te vient cette écuelle?

Benaparte, esclave indigent,N'a plus de quoi payer ton zèle...

D'où te vient, etc.

D'où te vient cette écuelle'd'argent,D'où te vient cette écuelle? ;

A ses amis Arhault songeant;'

Te l'envoya-t-if de Bruxelles? 1 '

D'où te vient, été: :> '' ;: '''•

Je la tiens, cette écuelle d'argent,Je la tiens, cette écuelle,

D'un roi trop bon; trop indulgent,Qui prend des chansons pour du zèle...

Je la tiens, etc.

Page 40: Anonyme - Le Parnasse Satyrique du Dix-Neuvième Siècle - Recueil de Vers Piquants et Gaillards I

16 LE PARNASSE SATYRIQUE.

• « Qu'on; lui donne une écuelle .d'iaigent,Qu'on lui donne une écuelle,- >i.

Dit le prince, a puisqu'en mangeantPour chacun sa verve étincelle. ,». .

Qu'on lui donne, etc..

Il aurait cent écuelles d'argent,,!

Il aurait cent écuelles,' '' '

Si l'on en gagnait en changeant, \'

De héros, d'amis et de belles.Il aurait cent écuelles. d'argent,

Il aurait cent écuelles. ! .. ',

'" lD-

LE GALANT PECHEUR (1),

ROMANCEDÉDIÉEA M. DRLALIGNE, -l'ItOUBADOURDUXIXeSIÈCLE.,,. .

Air : J'étais bon chasseur autrefois.

Je suis auteur, je suis amant,'

Mais la'pêche surtout m'amuse.-, •

Je rate,,hélas! également • iLe poisson, ma belle.et ma muse..-De ces bords heureux, nourrissons.,-Ne craignez rien de ma présence, ;Venez, venez, petits poissons,Que je vous chante une romance ! • .

J'étais grand ;çhasseur autrefois,-,Mais les merles, prompts à me suivre,

(I) Le chevalierde Piis. .': i,.

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LE;PARNASSE.-SATÏRIQUE-. 17

Me sifflaient, jaloux de ma voix ;Vous avez plus de savoir-vivre.Touchés dé mes tendresleçons, ; '

Vous m'écoutëréz en silence. '.' ]' '"

Venez, etc. ,

Pour le;plaisir, de:me.mirer:. ..-i, i ... ,,;: '.J'aime à pêcher dans une eau pure.Ma beauté doit vous attirer...

Que pensez-vous de ma figure ?

Mainte belle à mes hameçons":; :r' "".':" M' ' ; J>, ,j ;Chaque jourmôrd sans résistance.

Venez,, etc.

Mes vers,1qui'sont si bien tournés,

Ont mis èh jeu toutes le's'harpes.Je vous promets, si vous venez,

De faire ici panier les carpes':'•'

C'est l'effet que font mes chansonsA bien des dames d'importance:Venez, etc. • ~A''

Vous bâillez et nul ne se prendAux vers qui devaient vous séduire.

Songez donc qu'en vous célébrantMes amis, je vous feràrfrir'é.:: '"

N'allez point, pour prix de mes sons,Me condamner à l'abstinence.

Venez, venez, petits poissons, ...... ,,Que je vous chante une romance (I) !

'''' ID;'

(1) Nouscroyonsdevoirnousborneràceséchantillonsdu savoir-2.

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18 LE' PARNASSE!SATYRIQUE;

. DISTIQUE.

A proposde la,chansonLa Sainte.,Alliance,des-Peuples,donnéeà M. de la RochefoucaultrLiancourt,

un des administrateursdeBhospices':

J'ai fait pour certain duc un chant qui n'est pas mal :

Je suis sûr désormais' d^'un'HtiàThôpital. ;„ ,, ,,., .. ,,-.,; .' ID.

LE COUP DU: MILIEU:

Air de la Pipe de tabac.'' '

Nos bons, aïeux-aimaient à boire,Que pouvons-nous faire de mieux?

Versez, versez ! je me fais gjioireDe ressembler à mes aïeux ! .

Entre le chablisque j'honoreEt l'aï dont je fais mon dieu,Savez-vous ce que j'aime, encore?C'est le petit coup du milieu.

Je bois quand je me me,ts à, fable,Et le.-vin m'ouvre.l'appétit;.Bientôt-e.e nectar, délectable.Au dessert m'ouvrira l'esprit*

fairede notre1poëtenational,' c'est le cas de le dire, dans le genreégrillardet dans legenre;satirique.Le'redueilcompletde sescom-positions,badinesvient de ;paraître:sous,'ce.titre :Les GaietésdeBêranger, quarante-quatre chansonserotiquesde cepoète,sui-viesdechansonspatriotiques etsatiriques non recueilliesdans sesoeuvresprétendues complètes.1vol. in-18.

Page 43: Anonyme - Le Parnasse Satyrique du Dix-Neuvième Siècle - Recueil de Vers Piquants et Gaillards I

LE:PARNASSE SATYRIQUE. 19

Si tu veux combler mon-ivresse,Viens, Amour, viens, espiègle dieu,Pour trinquer avec ma maîtresse,M'apprêter le coup du milieu.

Ce coup, mes très-chers camarades,A pris naissance dans-les eieux :Les dieux buvaient forcé rasades, :Buvaient enfin, comme des dieux.Les déesses,; femmes,discrètes,Ne prenant point goût à ce'jeu,Vénus,.pouii lës>mettre en goguettes,Proposa le coup du milieu... - '

Aussitôt cet aimable usagé:

Par l'Amour nous fut apporté ; .Chez nous: son premier avantageFut d'apprivoiser labeautêi:Le sexe, à Bacchus moins rebelle,Lui rend hommage'en.temps et lieu,Et l'on ne voit pas une belle

Refuser le coup du milieu.

Buvons à la paix, à la gloire !

Ce plaisir nous est bien permis ;Doublons les rasades pour boireA la santé de nosiamis! i .

De Momus, disciples fidèles,,.I

Buvons à Panard, à Chaulieu !

Mais pour la santé de nos belles,Réservons l&coup du milieu.

. ARMANDGOUFl'É.

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20 LE PARNASSE SATYRIQUE.

LA LOGE GRILLEE/I •

ANECDOTEDRAMATIQUE.; .,

Air : Au soin queje prends dema gloire.

Musiqued'Al.Picçini,. ,-

Aù bruit d'une fade musique,:Qu'attristaient des vers langoureux,Hier, à l'Opéra-comiqueJe bâillais comme un bienheureux ;Un voisin ,me tira de peine,Et grâce à lui, je distinguai, :

Dans une loge d'ayant-scène, ;Un spectacle beaucoup plus gai.,

Malgré l'obstacle de la grille,Je voyais un jeune homme assisPrès d'une femme, veuve où fille,Ce point me semblait indécis :Mon voisin, qu'une longue étudeNe mettait jamais en défaut,Jugea, d'après son attitude,Qu'elle était femme, ou peu s'en faut.

J'avais d'abord peine à comprendreComment, à ces chants ennuyeuxCette belle paraissait prendreUn intérêt prodigieux. , '..,'N'en cherchons pas plus loin la cause,Me dis-je, dans tout ce fracas,Elle aura saisi quelque choseQue le public n'aperçoit pas.

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LE PARNASSE:SATYRIQUE. 21

Mais bientôt elle.manifeste..,,De son ccéur lé troublé croissant ;Son maintien, son regard, son geste,Expriment tout ,ce qu'elle sent.Sur la grille sa main posée ,

Atteste, .par son tremblement,Que sa raison, est.maîtriséePar la force du sentiment..

De la musique sur notre'âme;

Voyez quel différent effet ! •

De plaisir là dame se pâme : :'. '

Dans un duo que l'on sifflait...Mais tout lui plaisait,

1il nié'sèmble,Car je fus.ençor:plus surpris,A la fin dumorceau d'ensemble, ,De l'entendre démander bis.

Je riais dé sa: folle ivresse," ;

Mais le voisin, grand connaisseur,

Interprétait avec finesse '.

Tous les mouvements dé son coeur.La grille se abaisse-,-la dameParaît dans toute sa' splendeur.—Ciel !—Qu'avezi-vpus ?.,, C'était la femmeDe mon voisin l'observateur,

.'...- DEJOUÏ.

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22 LE PARNASSE SATYRIQUE.,

LES PREMÏCËS: DE' J'AVOTT'E (1).

Air-du-gros*Thomas:: . !:

Tant qûejé vivrai,' :'<'''

De la jeune, et'fraîcfië Jàvotte :

Je me 'souviendrai : '

Sen enseigne'était la Gàliotté;Pour vendre mieux son'vinjPar un regard divin , ;

Elle enivrait chaque, pratique .

Qui venait'.garnir sa boutique,.!.Ah ! comme on, tjr.ait, ',

Chez ell' du;vjn clairet! •

Autant de buveurs,Autant d'amants pour la marchande;

Mais dé ses faveurs •' '

Aucun n'avait eu la plus grande. -?On pouvait. ,bien oser ,Lui prendre un doux baiser

Et même redoubler, la,dose .; I(En lui prenait,., quelqu'autre .chose...

Ah! etc,, .-.,., ,..,,!, ;-.

Quand j'eus remarquéQue Javotte, par aventure,

Avait reluquéMon pied, ma taille et ma figure,

Je me dis : Sa vertu,

(1) Chansoncondamnée,ainsi quela suivante,par la Courroyalede Paris (Il juillet 1822).

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LE PARNASSESATYRIQUE. 23

C'est autant de foutu:.;Vous allez voir, par mon histoire,Ce qu'un soir je fis, après.boire...

. "Ahi etc;v;' '; ;''''.'

...

Ory un certain soir,Et Javot'té n'était jks bravé,

""'

"Il faisait' 1bien noir';' '

Pour descendre seule à -la'cttve.—>Tous Seuls tfâns'la riiàisori,Lui'disijé' avec'raison';

' ir ''

Je puis vous 'servir 1a merveillePour mettre une pièce en bouteille...

Ah! etc.

Entrés au caveau,Je pressera; taillejélancée,

-- _Et vers le tonneau,

Tout doucement, je l'ai poussée...Monccéur>vasoupiranfc..'Ma'maiîi-vàis'égarant.'.i., :

Sur le tonneau je la renversé... :

J'étais prêt:à'boiit mettre en perce !'•'•':Alï!ietC,''':' ;"-.-,i,.-

,;, ; , ;Vin npuyeau,..yin vieux, :Ne jaïllit.pasj sans ,qu'pn ,y,Couche.

Du jus précieuxDéjà l'eau .mé "vient à'iàbouéh'e'j

Mon foret est placé"

Je pousse... j'ai percée,.Mais Jàvotté a perdu la boule "

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124 LE' PARNASSE SATYRIQUE.

Et je sensqtie la liqueur .coule.... ! ;..iAh!:e.tC.. ; .-,; .',- , -

Quels moments .charmantsJ'ai passés avec ma Javotte!

En,dépit du temps >Son souvenir,me:rayigote!...| -;

Souvent,, entre deux; draps,. Rêvant à ,ses appas, ,. • .; ;

Et d'une voix; .entrecoupée,.Je me dis, la,,main occupée. :

.." ; Ah! comme pn.tirait ,Chez ell'-du yin çlairpt !, ,

, E; DEPRADEL.

L'ANGUILLE.

Air du-Ménagedegarçon, . -,

Un.jour.le pèrejBoniface., :Sur le. carême, allaiti prêcher;;Par. hasard,, auprès! de lui passeGuillotiqui menait de.';p.êc.her:.(Jisi)Le villageois offre .au boïj.pèreUne anguille, excellent morceau ;Quoique près-déinônter'en chaire ) ,,• ,Le riioîne accepté le cadeàiu•". ' f

Excité par ,1a gourmandise,. .

Boniface n'a ;pas songeQue tout le monde est à l'église ;Du poisson il reste chargé : .

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LE PARNASSE SATYRIQUE. ;25

— Où diable mettre cette anguille?...Mais je trouve un moyen fort, bon !...Et sous son ample souquenille,Ill'attaçhe avec un cordon.-.;. , ,

Il se montre enfin dans la chaire,Croyant lé poisson bien caché'; -

Il parle, il prend un ton sévère,Dont tout l'auditoire est touché ;Bientôt l'anguille frétillante,Qu'il n'avait pu bien enlacer,Agite sa robe mouvanteEt donne beaucoup à penser.

D'abord, les mamans sont surprises;Les fillettes baissent les yeux;On rit; le moine est dans lés crises,Mais voyant l'objet scandaleux,Il relève sa houppelande :Et leur fait ainsi la leçon : '

—Vous'croyezque c'est de la viande?

Non, mesdames, c'est du poisson...•..".:" ID.

LA MARIEE FOIREUSE.

Air : UnSuiss' revenant de Versailles.

Or,,écoutez l'histoire affreuse,..Intéressante et douloureuse,,De la petite MargotonQui, le jour, de ses épousailles, .

I. s

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2f3 LE' PARNASSE SATYRIQUE.

' Eut une colique d'entrailles; '" Elle'chiâ danssës jUpbn's'; . •

Sa chemise et ses cotillons"

Ne dégouttaient que de la foireD'une couleur jaunâtre et noire,Et l'odorat du spectateurÉtait frappé de cette odeur.; ,

Déridera, la, la,'

Déridera, la, la.

En là conduisant à l'église,La merde humectait sa chemiseEt lui battait sur ses bas blancs.La pauvre fillette éperdueSerrait le cul dedans la rue,Mais il sortait de temps en:tempsDe petits grumelots,gluantsQui, coulant le long de sa cuisse,Semblaient redoubler son supplice..Elle eût donné plus d'un écuPour pouvoir se torcher le cul.

Déridera, etc.

- En arrivant au sanctuaire,Le jus foireux de son derrièreA sortir était obstiné : .'.Aussitôt qu'elle s'agenouille,De nouveau son anus se mouille ;Lesassistànts sont étonnés,Le curé se bouche le'nez,Puis, réfléchissant dans sa tête,Car ce n'était pas une bête,

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LE PARNASSE,SATYRIQUE. 27

Il s'imagina; tout de bon, ,Qu'on avait çhié dans>le. trpncv,

Déridera,; etc.

Mais pendant là cérémonie'

La pauvre Marguerite chie,"

Ne pouvant plus se retenir.' '

Le curé, qui fait sa prière,"'

[' - '

S'arrête et recule en arriéré."' 1

Quelqu'un lui dit au même instant :— Curé, ne perdez pas de temps ;Il ne faut paS que l'on' en perde.— Morbleu !.ceci-sent trop la, merde !Du bran pris aux commodités; ,.Ne nous eût pas plus infectés!:

Déridera,'étOi1-'" ; -: < -

Pendant qu'qnfa.it le mariage,'..'La Marguerite, en; fille sage,Passe une main sous son jupon,Et par une épingle bien miseEn dada trousse sa chemise, ,Puis met la merde en pelotonAu milieu de l'entre-fesson.

L'église sentait les latrines',' -i:';!

Chacun se bouchant les narines,Reçut la bénédictionAu milieu de l'infection. ''

Déridera, etc. '

Enfin, la pauvre mariée -, ,S'en retourna tout embrenée,

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28''

LE PARNASSE•SATYRIQUE.

Espérant changer au logis.::

Mais le tendre époux qui la guetteMet un obstacle à sa toilette,Puis, en la caressant, lui dit : .— Mon bonheur commence aujourd'hui ;Maintenant vous êtes ma femme,Et je veux vous prouver ma flamme!

L'épingle saute au même instant :

Il est couvert de dévoîment.

Déridera, etc.

— O juste ciel ! puis-je le croire !Je suis tout inondé de foire ;Cet aspect me rend furieux.Jamais le trou du cul du diableNe produisit rien de semblable...J'ai de la merde jusqu'aux yeux !

Sur mon honneur, j'aimerais mieux,Dit-il d'une voix courroucée,Épouser ma chaise-percée !

C'est un déluge d'excrément

Qui lui sort parle fondement...

Déridera, etc.

Enfin, des pieds jusqu'au visage,C'est dans la merde qu'elle nage !A peine on lui voyait le nez...Si vous avez l'âme sensible,La chose est vraiment trop pénible :Ses appas étaient embrenésEt de tous côtés emmerdés. -: -

Filles, qui lisez cette histoire,

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L'E PARNASSE SATYRrQUE; 29

Si jamais vous, avez ,1a foire,. ,.,Il faut vous mettre prudemmentUn bouchon dans le fondement; ;

Déridera, la, la, ;

Déridera, la, la... •; ; -,.- ;

- . . . . PAÏRAT.

EPIGRAMMES.

SUR LE 'PORTRAIT DE;LOUIS-XVIIIPEINT PAR GROS. . ^

: Voyez cg port,,;., -,\., .,.;Cet air plein, de noblesse !..., ; ..y:PyeZ;Çeport, ,,,; -, ;.,.•_

.,..,. - Et vous serez d'accord

Que ce morceau de l'art sera, sans cesse,Fort au-dessus de tous ceux de la Grèce !

Voyez ce ppr,t i.v.oyez.ce.port !

...Le, Grqs. Fa peçint, ; .Plein de force et.de,yie,,

. Le Gros l'apeinjt,,, .Ce. noble, souverain,!.,, v ,

De la peinture admirant" la magie,En le voyant chacun de nous s'écrie :

Le Gros l'a peint ! le Gros l'a peint !A.

3.

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30 LE PARNASSE SATYRIQUE.

EPITAPHE BU ROI LOUIS XVIII.

Ci-gît ce roi polichinelle,' ' '

Imitateur du-grand- Henry,Qui prit Decaze pour Sully,-Et quelquefois pour Gabrielle.

R. DEB.

MADAME DE GBNLIS

A proposde la publicationdô sesMémoires.

« Genfis à six francs le volume ! »

Disait un jour un amateur : ~"

a Dans le temps que son poil valait mieux que sa plume,Pour un écu j'avais l'auteur. »

: A. (1825.)

EPITAPHE. DE LA MEME.

Ci-gît, mère de cent enfans,Des comtesses la plus féëotide.

r Elle a fait du bruit dans le monde :

Elle y parla quatre-vingts ans.J' ' " "AUGIÎR.

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LE PARNASSE SATYRIQUE. 31

:'•'": TIEVEE. ". .',.!

Des soins divers, mais superflus,De Fiévée occupent la vie :Comme bougre, il tache, les eus ;Comme écrivain, il les essuie.

A.

CHATEAUBRIANDET MADAMERECAMIER.

Juliette et René s'aimaient d'amour si tendreQue Dieu, sans les punir, a pu leur pardonner :Il n'avait pas voulu que l'une pût donnerCe que l'autre ne pouvait prendre.

A.

CHARLES X. '

Si la déesse qui, ditr-on, ... :En cerf sut changer Actéon,,Transformait de même manière

Peyronnet, Villèle et Corbière,Charles, bien loin de s'en fâcher,Content de la métamorphose,Lui qui ne sait faire autre chose,S'amuserait à les chasser.

A.

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32 LE PARNASSE SATYRIQUE.

LE BARON TROUVÉ.

Aproposde sa nominationde secrétairedeM. dela Bourdonnays.

Ex-Pindare de Robespierre,

Ex-imprimeur, ancien préfet,De Monseigneur il devient'secrétaire;..

Pourquoi pas ? Il est bon à mettre au cabinet.En tout temps on le trouve :

L'Empereur l'a trouvé,

Polignac le retrouve,C'est le baron Trouvé.

: '..-'. : : CH;R. (18290'

'MARTAINVILLE.

Chez Tallien, valet-copiste,Valet-paillasse à la Cité,Valet-auteur à la Gaîté,Sous Cottret, valet-journaliste;Au temps jadis, valet-giton, :' :

En tout temps, valet-espion,., : ..

Ci-gît, tombé sous le bâton,Martin- vi\-\e-Pied-de-Mouton.

J.-P. DEBERANGER.

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LÉ PARNASSE SÀTYRtQUE.' 33:

LE PROJET DE L'OIE (ï). !

Réponseauxquestionsde M. Odry,le poëte, qui veut absolumentsavoirquel est le projet de lîoie.

Air : Et j'en rends grâce'à' la nature. '

Tu demandes, ô grand Odry,Quel est l'nouveau projet de l'oie ?Je veux que tu sois attendriPar la réponse que j't'ènvoie :

D'un'péronnelle, l'on se rit

Quand elle bàrbbtt'e et s'fouryoiëTout en voulant faire d'I'èsprit...Voilà'bien le projet de l'oie.

Sur les plus heureux écrivains,Comm' sur les plus petits homm's d'iettres,EU' prétend.mettf ises -vilain's mains,Si l'on voulait bien le permettre ;En les accablant de ses dons,Il est naturel qu'elle croie

Changer les auteurs... en dindons...Voilà bien, ie projet ;de l'oie. ,

Depuis .l'palais jusqu'au grenier', .On grimace, on tourn'"la prunelle;Tout, d'pqis l'pbète jusqu'au chiffonnier,Est mis d'dans par la péronnelle ;Elle aura rempli son objet,S'il faut qu'on se pende ou qu'on s'noie

(1) Il s'agit danscettechansonet'dâns les deux suivantesde laloide 1827sur la presse. ' .::''

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34 LE PARNASSE SATYRIQUE.

Pour échapper à son projet...Voilà bien lé projet de l'oie.

ENVOI ET CONSEIL.

Comm' dit c'iittérateur brillant,Le timbre est une barbarie ; .Ma vieill', ce n'est pas en riant

Que chacun ici-bas te Ycrie ; \D'mande autre chos' pour t'amuser,

Car, entre deuxsiècl', à coeur joi.e,Tu pourrais te faire écraser...

Ça n'serait plus le projet dé l'oie.

MAURICEALHOT.(1827.)

LES TIMBRES,

Chansonnouvelleenvoyéede Charenton.,

Air sans timbre.

Je suis timbré \(bis.)C'est aujourd'hui le cri de guerre;Chacun tremble à ce mot sacré ;

Déjà j'entends chaque libraire

Dire, en étouffant de colère :

Je suis timbré !. (bis.)

- Je suis timbré!Dit ce poète avec franchise :

Mon Pégase à neuf est ferré ;Si je rimais quelque sottise,

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LE PARNASSE SATYRIQUE. 35

Veuillez excuser ma bêtise.... Je suis timbré !

Je suis timbré !

Malgré la cabale ennemie,Je vais passer pour un lettré ;Bientôt j'entre à l'Académie...

Recevez-moi, belle endormie...Je suis timbré !

Je suis timbré!,Dit ce coquin, que par sentenceUn fer brûlant a déchiré...De parvenir j'ai l'assurance,

Car, pour plaire à son Excellence,Je suis timbré !

Qu'ils soient timbrés !

Ce Voltaire et sa secte impie,Par qui nous fûmes dénigrés ;Honneur à l'escobarderie !Sous le sceau de là barbarie,

Qu'ils soient timbrés !

lis sont timbrés !Bon Peyronnet,'ceux que tu traites...Pour complaire à ces désoeuvrés,Désormais les plats et les bêtes

Qui servent dans ces jours de fêtesSeront timbrés !

Soyez timbrés !Vous tous journaux'de la finance,

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,36 .LE PARNASSE SATYRIQUE.

Contre.la'presse conjurés; ":,."

Vous aurez plus d'esprit, je pense,Quand les autres, par ordonnance,

Seront timbrés!ID.

LA LOI D'AMOUR.

Air : C'est l'amour, l'amour.

C'est l'amour, l'amour, l'amour,Qu'un Tartare

Omar nous, .déclare.Pour nous, le timbre en ce jour,

C'est un. cachet d'amour.'

J'entends mille, bouches unies

Répéter ce joyeux refrain ;La g'aîté, la chanson bannies,Rentrent sotis un ciel plus serein.

Ivresse populaire,Rare.et touchant accord !

Quel pouvoir tùtélâireCause un si doux transport?

C'est l'amour,,etc. ,/; ,..',•

Imprimeurs, commencez vos fêtés,Du repos goûtez les plaisirs, .De pavots couronnez vos têtes,Un dieu nous à fait ces loisirs.

Un dieu, de nos pensées. Éteignant le soleil, ....,/

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LE PARNASSE SATYRIQUE. 37

Sur vos presses briséesVous invite au sommeil...

C'est l'amour, etc.

Dormez, innombrables familles ;Le sommeil échappe'à la faim.

Pères, laissez dormir vos filles,Au réveil il faudra du pain !

L'Espagne apostolique,A vos frais, mangeraLa soupe économique,Mais qui vous nourrira?...

C'est l'amour, etc..

Chantez, brocheurs, pressiers, copistes,Femmes qu'on réduit à zéro,Auteurs, libraires, journalistes ;Gloire à Thymbrmus Apollo !

De son pouvoir magiqueO triomphe éclatant !Avec nous la BelgiqueFait chorus en chantant :

C'est l'amour, l'amour, l'amour,Qu'un Tartare

Omar nous déclare.Pour nous le timbre en ce jour,

C'est un cachet d'amour.ID.

I i

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38 LE PARNASSE SATYRIQUE.

C'EST DU NANAN (1).

^ Air: Çava bontrain.

Ma fille, avant d'céder ta rose,Retiens bien ce précepte-là :

Les.devoirs que l'on nous impose,C'est du caca.

Pourtant il faut qu'on se soumetteAux lois d'un monde impertinent ;Mais l'plaisir qu'on goûte en cachette,

C'est du,nanan.

En amour si tu vas trop vite,Rappelle-toi qu'il t'en,cuira;.Un' jouissanc' qui finit tout d'suite,

C'est du,caca., . .;;-,,.Fi des volUptés ordinaires

Qui ne durent qu'un p'tit instant ;Mais les gentils préliminaires,

C'est du nanan. •

Si plus d'un gringalet t'iutine,Crois-en ta mèr' qui l'éprouva,Prendre, un amant de maigre échine,

C'est du caca.Pinc' moi plutôt un d'ces grands drôles

Qui crèvent de tempérament,Larges des reins et des épaules ;

C'est du nanan.

(1)CettechanBona été condamnée,enmêmetempsque lesdeuxsuivantes(26mars1825).

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XE PARNASSE SATYRIQUE. 39

Peut-être, échauffé de bourgogne,Ton monsieur té maltraitera,Car parfois un amant nous cogne :

C'est du caca.Se voir battre à propos de botté,"J'conviens qu'ç'a n'est guère amusant,Mais aussi quand y vous mijote,

C'est du nanan.

A des pouilleux si tu t'accroches,Rappelle-toi qu'il t'en cuira ;Car l'amour sans vaissell' de poches,

C'est du caca.

Arrang' toi plutôt, vaill' que vaille,Avec un an' cousu d'argent,Car les pièc's blanch's et la mitraille,

C'est du n'anan.

Un rimailleur qui vous dorloteDe chansonnette, et caetera,, .Vous fait barboter dans la,crotte,

C'est du.caca., -,Mais parlez-moi d'ces vieux, bohosses

Qui, sans façon, vous font: présentD'une guimbarde et de-deux rosses...

C'est du nanan.. ..

Dis aux escroqueurs de Cythère,'Qui n'offriraient rien pour fair' ça,En donnant du balai, ma chère :

C'est du caca..Mais avec ceux,que la Victoire

4*

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40 LE PARNASSE SATYRIQUE.

A trahis, fais-le gratuit'ment :Rendr' service aux fils de la Gloire,

C'est du nanan.

Ne t'marie, afin d'paraîtr' sage,Que quand la vieilless' te viendra ;Car s'enchaîner dans son jeune.âge,

C'est du caca.Mais quand tu s'ras dans ton ménage,Faut pas pour ça t'priver d'amant, •

Car les accrocs faits au mariage,C'est du nanan.

E. DEBRAUX.

MA LISA, TIENS BIEN TON BONNET.

Air du Passe-partout.

Ma pauvre enfant, aux discours de ton pèrePrête l'oreille encor quelques instants :Tu vas bientôt m'planter là, comm'ta mère,

Puisque tu vas atteindre tes quinze ans.Des gringalets déjà l'essaim s'prépareA te pousser quelque botte en secret ;Pour conserver c'te fleur qui d'vient si rare,Ma Lisa (pis), tiens bien ton bonnet!

Tu trouveras quelquefois sur ta routeUn va-nu-pieds, bien rond et bien carré,Qui pouss' toujours, sans que rien le déroute,

Jusqu'à c'qu'au centr' sa main ait pénétré.

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LE PARNASSE SATYRIQUE. 41

Il est si gros, et toi t'es si mignonne,Qu'son p'tit doigt seul, j'en suis sûr, t'effraîrait :Tout ce qu'il touch' s'élargit, se chiffonne...Ma Lisa, tiens bien ton bonnet !

Il en est un de plus mince encolure,Petit mais fort et bien ferme des reins,

Qui, quoiqu'il n'ait ni talent ni figure,Sur c'qui lui plaît aime à fourrer ses mains.P'tit comme il est, c'est raide comme un cierge ;Dans l'plus p'tit trou ça s'gliss' comme un furet ;Et près de lui si tu veux rester vierge,Ma Lisa, tiens bien ton bonnet !

J'en vois quéq'z'uns qu'ont les manièr's gentilles,De la jeunesse et d'ia vivacité :Ces garçons-là ça tourn' la tête aux filles,Mais presque tous ils ont le coeur gâté.Sur leurs discours,- crois-moi, tir' la ficelle :Dans c'siècle-ci, plus d'un mauvais sujetChange en gratt'-cul la rosé "la plus belle.Ma Lisa, tiens bien ton bonnet !

Ce grenadier de notre vieille garde,Qui te poursuit de son oeil plein de feu,Est un malin, et si tu n'y prends garde,Il pourra bien t'effeuiller un p'tit peu.Ce gaillard-là me paraît fort ingambe,Et si tu l'iaiss's te m'ner au cabaret,Il te donn'ra quéqu' jour un croc en jambe. :Ma Lisa, tiens bien ton bonnet !

4.

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42 LE PARNASSE SATYRIQUE.:

Ce p'tit auteur qui pinc'la chansonnette :

Voudrait aussi te faire les beaux bras ;; " ; !'

Tout en chantant ta blanche collerette,J'I'ai vu fourrer sa main un peu plus bas. •: >-

De l'écouter ne fais pas la bêtise :Prends ça sur toi, vois-tu, ça t'maigrirait...Ces auteurs-là, c'est gueux comm'rats d'.église !

Ma Lisa, tiens bien ton bonnet ! .

Choisis un vieux qu'ait d'ia vaissell' de poche.Tu vas r'clamer pour ton tempérament ;'Mais, vois-tu bien, sans trop fair' de bamboche,Tu peux avoir encore un autre-amant.Si celui-là fait danser ta mitraille,Tâch' d'amasser quelques sous en secret;Et si tu veux n'pas mourir sur la paille,Ma Lisa, tiens bien ton bonnet !

ID.

LE COUSIN JACQUES. .: ,

Air : Je n'y tienspas la main.

Je'vais ici du petit cousin JacquesVous retracer le portrait trait pour trait.Il vint au monde en un beau jour de Pâques,Le nez au vent et la jambe en arrêt;Dès qu'il passa par un certain ovale,A l'instant même à sa mère.on cria :— Soyez tranquille, allez; c'est bien Un mâle !

Dieu ! quelle tête il a !

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LE PARNASSE;SATYRIQUE; 43

Quandde latin pour se,bourrer la tête,..:D'ummagister il yiflt garnir les. bancs,. :.Le petit Jacques, à plus d'uûe fillette, .Sans se gêner, poussait des argumenai•— Mais voyez'donc, disaitsôn riiataniore,Malgré les coups de ce martinet-là;' '-'

Le petit gueux, il se raidit encore : !' ' '

' Dieu! quelle tête il a ! '"' '"

À quatorze ans, de la gentille AdèleLelibertin chiffonna le ïïotichoir,:

' : ».>' -Et sans façon, sur Pherbette-nouVelle,Il-lui montra... tout son petit savoir.— Ah! nom d'un chien! s'écriait la d'moiselle,Après avoir connu ce vaurien-là,L'diable m'emport' si j'pass' pour un'; pucelle !

Dieu ! quelle tête il a !

Pour enfoncer dans.... les coeurs: sa..* doctrineIl se donnait un si fort mouvement:Que chaque époux d'une aimable cousine,La premier' nuit, disait en murmurant :—Mes raisonn'ments sont trop courts pour madame,Et je conçois le pourquoi.de cela :Ce cochon d'Jacques;afréquenté ma femme...

Dieu ! quelle tête, il a !.

De son village oubliant' la simplesse,L'mauvais sujet vint s'fair' voir à la cour,Et la marquis', la baronn'-,, la comtesse,Entre ses bras répétaient tour à tour :— De la nobless' quoique le... coeur soit large

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44 LE PARNASSE SATYRIQUE.

Les... arguments de ce petit gueux-làDans notre... esprit ne laissent pas de marge.

Dieu ! quelle tête il a !

Mais le plus fort, c'est qu'une pauvre veuve,

Veuve, dit-on, de tout un régiment,De son talent ayant fait une épreuve,Sur un fauteuil disait en tremblottant :— J'en ai tant vu, de mainte et mainte espèce,Qu' je n'sens plus rien, mais avec c'gaillard-làJ'éprouve.encore un certain je n'sais qu'est-ce...

Dieu ! quelle tête il a !In.

LE CUL DE MA BLONDE.

J'ai tâté du vin d'Argenteuil,Et ce vin m'a foutu la foire ;J'ai voulu tâter de la gloire :Une balle m'a bouché l'oeil ;

Des catins du grand mondeJ'ai tâté la vertu ;Des grandeurs revenu,Je viens tâter le cul

De ma blonde.

Parmi les catins du bon ton,Plus d'une, de haute lignée,A force d'être patinéeEst flasque comme du coton,

Et cette race immonde,

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LE PARNASSE SATYRIQUE. 45

J'en suis bien convaincu,.Paîrait plus d'un écuLa fermeté du cul

De ma blonde.

Preux guerrier, fameux conquérant,Fils de l'Honneur qui vous éclope,Votre Gloire est une salopeQui vous pince en vous caressant.

Empoignez à la rondeEt la lance et l'écu :De peur d'être cocu,Moi j'empoigne le cul

De ma bionde.

On critique certains journaux.Parbleu! chacun a son mérite,Et le défenseur du jésuite,-Lui, comme tous les libéraux.

J'aime à lire qui frondeUn système fourbu.;Mais qui l'a défenduSert à torcher le cul

De ma blonde.

A la barbe de maint curé

Quelquefois on fait la grimace,Parce qu'il porte dans sa châsseUn bon Dieu de cuivre doré.

Ce système qu'on fronde

Serait, je crois, mieux vu,Si, plantant là Jésus,

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46 LE PARNASSE SATYRIQUE.

On promenait le culDe ma blonde.

— Garçon, me dit un vieux roupis,Il faut enfin qu'on te le dise :

Baiser sans permis de l'Église,C'est risquer le saint paradis...

— Vous foutez-vous du monde ?

Dis-je à ce vieux cocu,Ce paradis cossuVaut-il un poil du cul

De ma blonde?

Puisque l'homme est ici jetéPour crever comme une victime,Je me fous d'un trépas sublime,J'emmerde l'Immortalité !

Puissé-je, en passant l'ondeDu fleuve au roi cornu,Godiller ferme et dru,Et cramper dans le cul

De ma blonde. .

JAVOTTE.

Air: Allezvous-cn,gensde la noce.

Sur la place du Chat-qui-pèteEst un traiteur de bon aloi,Et c'est là, qu'à six sous par tête,J'dîn' tous les jours comme un p'tit roi.

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LE PARNASSE SATYRIQUE. 47

C'est pour un' belle que je trotte,Du matin au soir, dans ce lieu.

Ah ! jarnidieû,Ah ! ventrebleu !

N'y a pas d'princess' qui la dégotteLa Javotte

Du Cadran-bleu,

Ceux qui'vèul'nt connaître une GrâcePeuv't l'aller voir l'dimanche matin,Quand elle a détaché la crasse

Qui tôut'Ta;s'màin' lui couvre l'teint,Elle est charmante avec un' cotte,Mais quand ell' met l'caraco bleu,

Ah ! jarnidieû, etc.

La soupe aux: choux est moins brûlante

.Que'l'feu qui s'allume à sayoix ;Les haricots :qu'ell' vous présenteSont moins blancs que ses jolis doigts;Elle est doue' comme une carotte,Ferm' comme un roc, droit' comme un pieu !

Ah ! jarnidieû, etc.

Le soir, quand on joue à cach' cache,C'est ell' qui fait l'plus d'carillon ;Il faut voir comme elle en détache

Quand ell' vous vend son corbillon ;D'un tour de main ell' ravigoteLe plus p'tit, le plus maigre jeu...

Ah!jarnidieû, etc.

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48 LE PARNASSE SATYRIQUE.

Pour c'qu'est au sujet du théâtre,Son talent n'fait pas l'moindre pli ;J'dis qu'ell' n'a pas l'air d'une emplâtreQuand ell' pine' madame Tékéli.Ell' ne porterait pas l'a hotte,Si la cour voyait son coup d'feu.

Ah ! jarnidieû, etc.

Je m'souviens encor de la s'maine

Où, perdant ma pauvre raison,Dans un potage à la julienneDe l'amour j'avalai l'poison.J'eus huit jours un oeil en compoteA la suite d'mon tendre aveu..

Ah !jarnidieû, etc.

Un jour, malgré ses r'gards sévères,L'ayant pris' par... les sentiments,Pour une andouille et trois p'tits verres,J'devins l'plus heureux des amants.J'ia vis, quand ell' fut en ribotte,Se pâmer comm'.un' carpe au bleu !

Ah ! jarnidieû, etc.

-Elle n'est pas musicienne,Mais elle est folF du flageolet,Et veut que, chaqu' jour de la s'maineJe fredonne au moins un couplet.

• Elle aime à danser la gavotteEn sablant le coup du milieu.

Ah ! jarnidieû, etc.

ID.

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LE PARNASSE SATYRIQUE. 49

JEANNETTE.

Air : Ah! qu't'auras d'plaisir, Marie.

Que dit-on, ma brunette,Tu t'ianc's dans la vertu?Ta fortun' n'est pas faite :Allons donc, y pens's-tu !Encore un coup de cul,

Jeannette,Encore un coup d'cul.

Vois ta soeur la Lisette,Comm' ça vous est cossu ;Et toi, tu n'as, pauvrette,Qu'un cach'mir' d'un écu.Encore un coup de cul, etc.

Une vieille grisette,Au nez tout biscornu,S'fait traîner en brouette ;Toi, comment marches-tu ?Encore un coup d'cul, etc.

Pour prom'ner en cachetteTon grand pompier barbu,Gagn' donc un' vinaigrette,Fût-ce avec un bossu.Encore un coup de cul, etc.

Ce Thomas qui t'embêteN'est qu'un gros malotru,Mais il offre un' feuillette

I. 5 ,

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50 -LE.PARNASSE SATYRIQUE.

De son p'tit vin du crû.Encore un coup d'cul, etc.

Ton p'tit cousin, l'trompette,Las d'son tuflututu,Voudrait faire.un' gazette :

Ça dépend d'un ;ventru,Encore Un coup d'cul, etc.

Il faut !ttne épauletteA ton graud morfondu :

L'ministre.qui brevetéAimé assez ô'qù'est fendu.

Encore un coup, etc.'

Puisque parfois ta tête

Accouche, à l'impromptu,D'un vaud'ville un peu bête,Si tu'veux qu'il soit r'çu :

Encore Uncoup d'cul, etc.

Tu chant's:la, chansonnette.AuSsi.bien.qu' mam' Branchu,Et si tu veux, fillette,Entrer à l'Ambigu':

11:

Encore un coup d'cul, etc.

MORALE.

Es-tu lass' d'amourette?

Enfin,: dis-moi, veux-tù,Pour dev'nir femme honnête

Épouser un cocu?

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LE PARNASSE SATYRIQUE. 51

Encore un coup d'cul,Jeannette,

Encore un coup d'cul.ID.

LES FILLES HONNETES.

Air de la Catacoua.

Moi, fill' majeur, la bonté même,Usant d'mes droits ru' Mondétour,J'apprends qu'tu veux,,nionsjeur d'Belleyme (1),Numéroter les fill's d'amour.

Préfet, soit dit sans épigràm'me, -,..Au lieu d'écouter tes furets,

Si tout exprès,, .A peu de frais, ", '-.

Dans nos sérails quéq'fojs tu pénétrais,Tu verrais bien, préfet d'mon âme,

Que ton décretN's'rait pas complet. -, .

Pour nous donner du fil à r'tordre,Tu veux qu' l'homme d'un trait percé,Puiss' connaître l'numéro d'ordreDu régiment qui l'a blessé.D'un vain espoir ton coeur 1s'enflamme,

(1) M. deBelleymevenaitde rendre l'arrêté qui déchargeaitlesfillespubliquesde l'impôt du dispensaire afin qu'elles n'eussentplus l'excusede pauvretéà objecter'pour se présenterrégulière-ment.Onlui prêtaitd'autresprojetade réforme.

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52 LE PARNASSE SATYRIQUE.

Nos dam's, pour esquiver l'affront,Se cacheront, .

Travailleront,Et les blessur's en nombre augmenteront.

Tu vois donc bien, préfet d'mon âme,Que ton décretN's'rait pas complet.,.

Toi qui sais tout, Dieu me pardonne,Oublîrais-tu donc qu'autrefoisRhodop' fit bâtir un' colonne '

D'1'argent d'ses amoureux exploits.Eh bien ! crois-tu que cette femme

Qui fit plus de vingt roitelets,Ne vailP pas tesPouilleux d'valets,

Et d'gringalets qui s'bâtissent des palais.Tu vois donc bien, etc.

Afin d'nous souffler la pratique,Afin d'noUs fourrer dans, l'tabac,C'est en vain qu'ta main despotique,Attach'rait l'étiquette au sac :Tu n'mettrais pas dans ton programmeCes ouvrièr's au gent minois,

Qu'on voit parfois,En tapinois,

Vendre leur fleur jusqu'à cent fois par mois.Tu vois donc bien, etc.

A ces grisettes de coulisse,Que l'or seul a droit de toucher,Tes fameux numéros d'police,

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LE PARNASSE SATYRIQUE. 53_______ _

Tu n'os'rais pas les attacher.Pourtant nos rein's de mélodrame,Nos ingénu's à sentiments,

En fait d'amants,Ruin'nt plus d'jeun's gens,

Eu quinze jours, qu'une fille en douze ans.Tu vois donc bien, etc.

Et ces d'mi-vertus à panache,Tendres à cent écus par mois ; ,Ces tendrons qu' des homm's à moustacheVont courtiser au fond des bois ;Du beau quartier plus d'un' bell' dame

Qui, pour un cach'mire ouyr' ses draps,Epous's d'ultras,Nièc's de prélats,

Tout ça travaille et n'se numérot'pas.Tu vois donc bien, etc.

Enfin, puisque les courtisanesSont l'féminin des courtisans,Ces messieurs, sacrés ou profanes,Se montreraient nos partisans,Et par eux, qui s'moqu'nt de tout blâme,Un' Dubarry, comme autrefois,

Leste des doigts,Narguant tes lois,

F'rait son état jusque dans l'lit des rois.Tu vois donc bien, préfet d'mon âme,

Que ton décretN's'rait pas complet.

ID.(I828.)5.

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54 KE PARNASSE SATYRIQUE.

EPIGRAMMES."" '

H. MÏCHAUD.''

. - Énigme.. ...

Le plus hardi.lecteur n'ose pas essuyer-Sa prose et ses rimes, maussades, ;,,, <f.<:Et, Don Quichotte écrivassier,Il tenta de vaines Croisades ,;

Dont les neuf soeurs durent bien s'effrayer.Expiant aujourd'hui ses folles entreprises;

'

Sur un méchant journal il règne incognito;Et la Quotidienne,hélaS ! sert dé manteau

A ses politiques sottises ;Son poëme pourrit, sur les quais délaissé;Ses lourds in-octavo des vers sont la pâture ;,Au milieu des sifflets son printemps a passé :

C'est le proscrit (1) de la littérature.

NESTORROQUEPLAN.(1826.)

ANDRIKUX. ,

Poète étudié, son élégante plume'N'entasse pas volume sur volume.

11 a vu tous ses vers en naissant applaudis,Et sa prose au collège obtint plus d'un suffrage.De l'Immortalité fera-t-il le voyage?

'

(1) AvantVHistoire des Croisades(]8ll), Michaudavait publiéun poëmeintitulé le Printemps d'un Proscrit.

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LE PARNASSE SATYRIQUE.' 55

Négligent des lauriers à ses essais prédits;Il oublie en chemin son modeste bagage...

Nous oublierons les Étourdis. ':".

/ ID. ID. ,

^ EIÉVÉE. ''.' •;'•'

Énigme.

Aux moeurs antiques tout fidèle,On reconnaît la main qui l'a formé,

C'est l'élève chéri, le joujou bien aiméDe la babillarde éternelle.

Certain journal que Geoffroy rédigeait,A titre d'écrivain parmi ses rangs l'appelle.

Jamais de face il n'attaque un sujet, ""-.De politique il parle à l'aventure,

Mais il cache son vrai talent :D'un sexe qu'on adore ennemi par nature,D'une pauvre fillette (1) il fit la dot pourtant...C'est une triste dot pour la littérature.

ID. ID.

RAYNOUARD.

•Énigme.

C'est un fils de la vieille France,Savant dans l'art naïf des joyeux troubadours,

Des trouvères de la Provence

(1) La dot de Suzette.

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56 LE PARNASSE SATYRIQUE.,

Il recueillit les chants consacrés aux amours ;Le Parnasse n'a point illustré sa naissance ;

Brignole a vu ses premiers jours., :

. Il espérait, sorcier sans énergie,Sur la scène évoquer les héros d'autrefois :Les Templiers, jadis brûlés au nom des lois,

Ressuscites par sa,triste magie,Ont mérité le feu pour la seconde fois.

ID. ID.

BAOUR-LORMIAN.

Épitaphe..

Ne me demandez pas si c'est Baour qu'on trouveAu fond de ce sombre caveau,

On le sait au besoin de bâiller qu'on éprouveEn passant près de son tombeau.

ID. ID.

A u G E R.

Épitaphe.

Ci-gît un pauvre écrivassier,De France le grand notieier.Des siens remarquez l'injustice :Il est mort sans une notice.

ID. ID.

Page 81: Anonyme - Le Parnasse Satyrique du Dix-Neuvième Siècle - Recueil de Vers Piquants et Gaillards I

LÉ PARNASSE SATYRIQUE. 57

LE MÊME.

Épitaphe-ênigme.

Ci-gît un immortel. Si demandez, passants,Ce qu'il fit... de ses faits la liste est fort petite :A ce Dictionnaire, oeuvre: encore inéditeEt que le docte corps promet depuis cent ans,

Il consacra sa vie entière. :

De cette vie, oyez l'histoire en abrégé :Il commença sur l'E sa modeste carrière,Vécut trente ans sUr l'F et puis mourut au G.

' • ' : ID. ID.

BRIEEAUT, CAILLÉAU, GIRAUD.

—Parfois, j'entends crier : Çailleau, Giraud, Briffaut !Quels sont ces chiens de noms? sont-ce des noms de chiens ?

— Du tout, vous êtes en défaut :Ce sont des noms d'académiciens.

lu.'Io.

DELATOUCHE.

Ses éloges toujours sont des traits ds satire,Et de ses amis même on l'entendra médire ;Il fait des vers charmants et décrie Apollon ;L'ironie a placé le rire sur sa bouche ;Apre dans un journal, mielleux dans un salon,Dans ses écrits mordants on reconnaît la touche.

ID. ID.

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58 LE"PARNASSE SATYRIQUE.

. ETIENNE.

Énigme.

Qu'il est joli, fardé, papilloté* :! ::.r i: ,. -iCe Dorât de lu politique !:. ./ ,..-;,-; i;-,,., ,/.Quede poivre en-son seVattiqueil'.,',.' -, /

Dans son style de .plomb que de,légèret§;!j) , ; :, ., ;.

L'intrigue était son dieu,, l'impudence, sa.yçrve ;

Lorsque.ses-,Lettres.d.6, Paris, . :;, .,:,,;•,Par-la poste de larrMinerper,, ., ; ; ,..\ .. ;Arrivaient aux. badaud^ surpris,;; ,Poursuivant son règne arbitraire

L'homme puissant disait avec dédain :u Ses lecteurs nous laisseront faire...Us dormiront jusqu'à demain; ;>Mais ses oeuvres furent proscritesPar ses trente-néUf acolytes :

' • "

L'Institut le compta parmi ses exilés...Car jamais messieurs les jésuites

Ne lui pardonneront de les avoir volés (1).t ID. ID.

JAY.

Pauvre Jacques, n;é,dans Paris,,; . ..:,De trancher, du, ,Picard:il; eut la sptte envie; ;, ;;.;; :., •

Il étalait du paon la parure.-ravie, ,, ,, :,,:!',Mais on le recpnnut:à,ses.pauyres;écrits..,, , ;,,;, .,...

(1) Allusion'àla comédie'desDeux Gertdrcs,à pi'dposdelaquelleEtienne fut accuséde plagiat.

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LÉ PAR-NASSESATYRIQUE. 59

Il est heureux pour lui qu'un ami débonnaireAux honneurs du fauteuil l'éleva sans honneur :

Honnête homme ! c'est là son titré littéraire !'

Le malheureux ! s'il:a fait le Bonheur...Ce n'est pasfeéM-d'un'libraire!..:

•'.]" * '"-: . .:'.' !:,':::lu: It».'-'-•>'' " .'

''•: ':ii! '"'ÏOlîY'.'-i' ' .:'::',::; ":: ' :i

.-.., Énigme. • , ,

.Troubadour si pâle en;prison.y,_ .;; -i';:;En liberté bien.plus.maussade encpr.e.(.l),

Cesse de tourmenter, la rime et-la., raison!,,; .;,-:;;. ,,,: D'une couronne de .chardon, ::-,: ,: ,.•:,

L'équitable ayenir en espoir, te décore', -,.,,Dans tpn oeuvre compacte .enterré, tou.t.vivant,.'-,."Même au fond du tombeau.tu sonnes la victoire;Mercure, chaque.mois,,à tes;yoeux complaisants, .Chante un \Be. prqfundis. pour célébrer ta gloire..

Sur tes lauriers, achetés à:grand prix,'

Si tu t'endors un jour, en, lisant tes: écrits, :i: ;:. :Si l'Immortalité vjent t'app.araître ,en,songe, ;::,,Paris, pour spn.repps,ibéniraice mensonge,.,Et contemplant tes traits, de joie;épanouis,LEn bâillant de plaisir, dira tout bas : Jouis!

ID. ID.

(1) Les Ermites enprison, lesErmitesen liberté,livresencol-laborationavec.Jay.

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60 LE PARNASSE: SATYRIQUE.

CHARLES NODIER.

Ami du romantique et de la bonne, chère, :Il visite souvent Ladvocat et Véry; :

Et. fait payer à son libraire ,Le nectar varié dont son teint est nourri.

Quand de la table il savoure les charmes,La gaîté reconnaît son roi...

Il sait pourtant faire couler des larmesEt jeter dans notre âme et l'horreur et l'effroi.

Oui, la raison est effrayéeDes affreux cauchemars enfants de son cerveau,

Et, loin de la route frayée,L'absurde au romantisme offre un pays nouveauOù le peuple-lecteur, parmi des vapeurs sombres,

Voit tour à tour, d'un regard ébaubi,;Marie--Aubert, Smarra, Jean Sbogar et Trilby

Disparaître comme des ombres. '

De Quimper à Rouen il a porté ses pasEt dé'l'antique France énombré les décombres :

La moderne ne le sait pas.Sur le fauteuil il met des hypothèques,

Il veut être immortel à quarante-cinq ans,Il s'est glissé dans les bibliothèques...

Et n'y doit pas rester longtemps.ID. ID.

Page 85: Anonyme - Le Parnasse Satyrique du Dix-Neuvième Siècle - Recueil de Vers Piquants et Gaillards I

LE PARNASSESATYRIQUE. 61

ANOELOT.: :

Tous les écrits qu'enfante.MelpomèneSont par le goût départis, en deux lots.Dans le premier, admirables rivaux,

Des poètes fameux dont s'honore la scène ,Brillent les immortels travaux.

Le second lot rassemble une foule effroyableD'ouvrages oubliés, tombés ou peu s'en faut,

Et quand on voit le cbef-d'oeuvre d'un sot,Un drame froid, ennuyeux, pitoyable,

On peut dire : Il est dans ce lot.ID. ID.

LE MEME.

Énigme.

Trissotin échappé des Petites affiches,,, -

Il ne Tend qu'au pouvoir ses pauvres hémistiches,Odes, couplets, quatrains, lourds et plats compliments.Sans honte il a pillé CrébiUbn et Voltaire ;Son Oreste mourut sous les longs sifflements

Des Euménides du parterre. . , ,

Cinq ans déjà passés, ô destins inouïs !A son oreille encor le bruit aigre résonne :Et le poursuit partout... il suivra son Louis . -..

Depuis Paris jusqu'à Pêronne,.Au théâtre sifflé, resifflé... chaque jour .Dans des journaux .obscurs il redit ses antiennes,

Et le public siffle à ieur tourSes sottises quotidiennes.

'• '

ID. ID. •

I 6

Page 86: Anonyme - Le Parnasse Satyrique du Dix-Neuvième Siècle - Recueil de Vers Piquants et Gaillards I

62 LE ' PARNASSE :SATYRIQUE;

M. DE QUATREBARBES.

Le sous-préfet .dé ChâteaùdunS'est fait jésui,të et lé confesse;II vajùsqu'à s'en vanter. Est-ce

Qu'il n'aurait pas le sens.compiun?Que le.bon,Dieu l'en.récompense !

Mais sans critiquer, son dessein.Avec quatre barbes,,je pense,.Il serait meilleur capucin. . ,'•'••"•'.''.' \.

"'ÎB.'JD.'

LE MEME.

Charade.

Nombre d'im seul chiffré formé,Mon premier suit toujours ce nombre'de'mystère '/'

Dans les vieux' siècles renommé,"Et qui brillait empreint'd'qh sacré caractère. ,'.

Chez les hommes seuls estime,

Symbole de vigueur qUe blanchit la vieillesse,Mon second, dès yihg't ans,.tombe et rénaît sans cesse

Sous le rasoir accoutumé.Mon tout, à Châteaùdun, ilofë politique,

:

Par là posté, aux murs de ParisEnvoie avec son nom sa prose jésuitique

Que les railleurs accueillent à grands cris.On rit de ce sot nom de Lille j usqu'à Tarbe.

De Loyola ridicule valet,

Page 87: Anonyme - Le Parnasse Satyrique du Dix-Neuvième Siècle - Recueil de Vers Piquants et Gaillards I

LE:PARNASSE SATYRIQUE, 63

Il n'était qu'imbécile, il veut être préfet...On lui fera toujours la barbe. >

ID.ID.

. .,; , ,:.,. .,;-SAMSQN.,|...,,r>..'.-,-,,. -, ..i

Ton patron fût le'favori de' Dieu ;Tu n'es pas' celui dû parterre';'

Il fut jadis trahi par' lé .beau sexe hébreu : '."' '

Les neuf muses aussi te trahirent naguère ;Sous sa mâchoire d'âhé on' a vu'ton patron'

Faire tomber des milliers d'hommes :Tu n'est pas fort, en dépit de ton nom,

Et tous les soirs tu nous assommes.

ID. ID.

., LIGjI.E.g.,; ,.v (' ,-;, : .. ; ;

Énigme.'•.'- ' ' i • , , >

De Lilliput ce grotesque émigré,Se débat, s'enfle et se démène

'

Pour envahir à son tour le domaine'

'!,'D'où l'on craint que'Talma ne se"soiï retire.'

" '

Viens au secours'dësès disgrâces,Polichinelle, sois humain !

Sa voix est d'un géant mais sa taille est d'un nain :Fais-lui cadeau de tes échasses !

ID.ID.

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64 LE PARNASSE SATYRIQUE.

MARTAINVILLE. .

Épitaphe.

Ci-gît un journaliste, écrivain sans talents,Qui ne dut son nom qu'à l'intrigue ;

Qui, de peur des mouchards, cria selon les temps :Vive le Roi! vive la.Ligue!

Comme folliculaire il ne fit.rien de bon ;Il gagna, pour mentir, un modique salaire ;Auteur de mélodrame, il fit très-maigre chèreEt vécut vingt-cinq ans sur un Pied de mouton.

ID. 1827. -

LE MEME.

Autre épitaphe.

J'ai vécu du produit de ma plume vénale ;J'ai vécu d'un journal par moi mis à l'encan ;De honte j'ai vécu; j'ai vécu de scandale;J'ai vécu de la croix ; j'ai vécu du turban ;J'ai vécu, j'ai vécu, gazetiér famélique,Quatre-vingts ans passés... mais je voulus, enfin,

Vivre un matin de l'estime publique,Et le soir j'étais mort de faim.

ID. ID.

Page 89: Anonyme - Le Parnasse Satyrique du Dix-Neuvième Siècle - Recueil de Vers Piquants et Gaillards I

LE PARNASSESATYRIQUE. 65

SOULT.'

. Épitaphe.

Ci-gît un maréchal de dévote mémoire,Qui lisait son bréviaire avant d'aller au feu.Pour monter aux honneurs on dit qu'il crut en Dieu,Et qu'on lui paya cher cette oeuvre méritoire.Pour mourir en chrétien, ce héros circoncisSe fit ensevelir dans un sarreau de serge,

Puis il entra tout droit en paradis,1

A cheval sur un cierge !"

ID. ID.

LA MARQUISEDE CHAVES.

Voyez cette marquise altièreFaire revivre les exploitsDe cette Jeanne que VoltaireChanta jadis sur son hautboisEn sons légers et peu courtois.De notre héroïque pucelle.Chavès a la dévote ardeur,Chavès en a le noble zèle,Et les charmes et la valeur ;Comme elle, de son bras vengeur,Chavès défend la bonne cause.

Disons, pour aller jusqu'au bout,Que, pour lui ressembler en tout,Il ne lui manque qu'une chose.

ID. ID.6.

Page 90: Anonyme - Le Parnasse Satyrique du Dix-Neuvième Siècle - Recueil de Vers Piquants et Gaillards I

66; LE JPARNASSESATYRIQUE/

ODRY.

Je te salue, homme étonnant,Toi qui reçus du ciel -l'esprit de la bêtise ;..Toi qui de t'admirer n?eus jamais la sottise.,: ;Dans ce siècle orgueilleux mérite, surprenant ! ; ;,,Acteur original, tu nous fais rire aux larmes;: v ,

Auteui; bouffon, tu répands la gaîté; ;.

Oui, tu chéris la; douce obscurité, :;Et malgré toi, les Bons Gendarmes (1)

Te conduiront...^ à l'immortalité.;ID. ID.

(1) II ne tiendrapas à nous que M. Odry trouve ici un relaipour l'immortalitéqui lui a été prédite.Voicile vrai texte,souventtronquéet dénaturé,de la sublîniebêtisedesGendarmes;

Y'avait un' folscinq,six gendarmesQu'avaientdesbonsrhûm's decerveau;Ils s'en va chezdesépiciers ; , , , ,Pour avoirde la bonn' réglisse.

L'épicierdonn' desmorceauxd'boisQu'étaientpas sucrèsesdu tout,PuiBil leur dit :lt Sucéz-raoiça,Vousm'en direzdesbonn'snouvelles.'*

Lesbonsgendarm'ssuceet résucentLesmorceauxd'boisqu'estpas sucrés;Il s'en va chezles-épiciers;" Épicier,tu nousa trompéBl"

L'épicierprendles morceauxd'bois,Il lesfourr' dansla castonade,Lesbonsgendarm's'n'apluseu d'rhume;11Bontvécuen bonneintelligence.; •

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LE PARNASSE SATYRIQUE. 67

MAYEUX PpCHARD.

; .. Air de l'Aveuglede Bagnolet.

Nom de Dieu ! Bacchus me talonne,La terr' se dérob' sous mes pieds,'Me v'ià pochard, Dieu me pardonne !Comm' le général des pompiers.J'en ai tant bu! c'n'est pas un' blague,Qu'moi, qui raisonn? si bien, j'divague !

Nom de Dieu, nom de Dieu,, nom de Dieu !Mes jamb's font'zig-zâgue, zig-zague;

Nom de Dieu, nom de Dieu, nom de Dieu !

Qu'est c'qu'on dira d'msieu Mayeux ?

A la Courtille,: où c'que j'm'installe,Le bastring' venait d'commencer.,Tout pour moi tournait dans la salle,L'orchestre avait.l'air de :valser., i

J'veux fuir un' dans', qui,m' ^sembl' mauvaiseEt dans la.rue j'recule à l'aise..

Nom de DlëûT'npra de Dieu, norn de Dieu !Les maisons f'saient, la chaîne anglaise !

Nom de Dieu, etc.• ,

Tiens! que je m'dis, v'ià c'te p'tit' Rose... Vite, .faisons-lui deux doigts d'cour :

J'm'approch' cr'ân'ment, èt,j'lui proposeD'allumer le flambeau d'I'AmouivCédant au désir qui m'allèche,De mon feu n'jaillit qu'un' flammèche...

Nom de Dieu, nom de Dieu, nom de Dieu !J'veux l'attiser, mais n'y a pas mèche...

Nom de Dieu, etc.

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68 LE PARNASSE SATYRIQUE.

Après c't accident faut qu'je m'çache.Fiston, qu'je m'dis, r'gagn' ton garni !D'ia Courtille à la rue Trouss'-VacheLe chemin est droit comme un i...J.'veux avancer, mais un' gross' pierreMe r'pousse, et j'tomb' sur mon derrière!

Nom.de Dieu, nom de Dieu, nom de Dieu !J'n'enfil'rai pas mêm' la barrière..

Nom de Dieu, etc. , :

' "- — Soulard, que m' dit l'homme à la sonde,As-tu quéq'chose à déclarer ?— Oui-dà, que j'iui dis....et j'débondeTout l'vin que j'venais d'savourer...

L'gablou qui perçoit lai denréePrétend qu'la régie, est frustrée;

Nom de Dieu, nom de Dieu, nom de Dieu !Les renards ne paient pas d'entrée !

Nom de Dieu, etc.

-—En prison, qu'on m'dit, roui' ta bosse.— Trois jours, je m'dis, c'n'est pas si long ;Et puis, quand on a fait la noceOn peut bien payer le violon.

N'croyéz pas pour ça que je r'tranche. L'élan d'un' gaîté pure et franche...Nom de Dieu, nom de Dieu, nom de Dieu !

J'espèr' bien r'commencer dimanche !Nom de Dieu, nom de Dieu, nom de Dieu !

On dira'c'qu'on voudra d'Mayeux !

F. DEC.

Page 93: Anonyme - Le Parnasse Satyrique du Dix-Neuvième Siècle - Recueil de Vers Piquants et Gaillards I

LE PARNASSE SATYRIQUE.

MAYEUX AU; BORDEL.

Air: Voilàmon cousinLallure.

L'aut' jour, en certain lieu,Nom de Dieu !

Qui n'était pas l'église,Je m'sentis tout en fëu

Nom de Dieu !- En voyant mam'zelle Lise,

Nom de Dieu !— Il faut que je r'trouss' ta chemise !

Nom de Dieu !Il faut que je r'trouss' ta chemise !

Voyant que son oeil bleu,Nom de Dieu! ;

Jouait de la prunelle,Je m'dis à part moi, l'jéu,

Nom de Dieu!

N'déplaît pas à la belle,Nom de Dieu!.

Comme un chien je m'jett' sur elle,Nom de Dieu !

Comme un chien je m'jett' sur elle !

Elle voulait un peu,Nôni de Dieu !

R'tirer l'cul, pousser l'ventre,Mais ferme comme un pieu.

Nom de Dieu!Je vise droit au centre,

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7Q LE PARNASSE SATYRIQUE.

Nom de Dieu ! .Et plus ëll' recul' plus j'entre,

Nom de Dieu !Et plus ell' recul' plus j'entre !

Comme une carpe au bleu,N;om de Dieu!:,-.

La voilà qui se pâme,. /..En me disant.: -rr-Monsieu,

Nom de Dieu.! ;

Quel plaisir pour un' femme,Nom,de. Dieu,! i

Je sens qu'ça m'coul' jusqu'à l'âme,Nom"de Dieu ! ,.

Je sens qu'ça m'coul' jusqu'à l'âme !

Ce n'était que l'enjeu,Nom de Dieu!

Pour luron de ma sorte ;Je fêtai son milieu,

Nom de Dieu !Trois fois avant qu' je n'sorte,

Nom de Dieu! : ,J'fous l'quatrième à.la porte,

.Nom de Dieu!J'fous l'quatrième à la porte !

Je n'avais, foi d'Mayeu,Nom de Dieu!

Que trent'isous dans ma poche;Pour lui'fair' mon adieu,

Nom de Dieu ! ;

Page 95: Anonyme - Le Parnasse Satyrique du Dix-Neuvième Siècle - Recueil de Vers Piquants et Gaillards I

LE PARNASSE SATYRIQUE". 71

J'y en fous quinz', sans reproche,•• Nom dëDieu !

. En v'ià jusqu'à c'qu'ell' m'raccroche,Nom de Dieu !

En v'ià jusqu'à c'qu'ell' m'raccroche !

ID.

MAM'ZELLE LISE.

Air : Tuvlure.tte,_niatante Urlurette..

D'puis longtemps j'vous guette en vainPour vous voir-sortir du bain...

Quelle agréable surprise,.. ,'Mam'zeir-Lise !

Mam'zell' Lise,Qu', vous êt's'bien. sans ch'mise!.

.Quels jolis pçtits.tetpns,!-, •.,,,. .

Qu'ils sont blancs, fermes et ronds!Vous n'ayez pas la peau,,bise,

. Manr'zeH' Lise! etc.

Mais monioeil,: un peu plus bas,Découvre,d'autres, appas? , ..-;>

Qui méritent qu'on; les prise, ;r.-.;-,. Mam'zell'.Lise! etc.

Vous v'ià grand'-fille'à présent...Dieu!; qu'c'est rioiret'qu'c'est luisant!Comm' c;est 1touffu! eomm? ça frise!

• '• : 'Mam'-zëll' Lise! etc.

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72 LE PARNASSE SATYRIQUE.

Fait's pas semblant d'avoir peur...Avec un' bàrb' de sapeurEst-c' que la crainte est permise,

Mam'zell' Lise? etc.

La parur'ne va jamaisQu'aux fill's qui n'ont pas d'attraits;Comm' ça, je vous trouv' bien mise,

Mam'zell' Lise! etc.

Mais tournez-vous donc un peu...Quel supefte pot-au-feu !C'est d'ia fière marchandise,

Ma-m' zell' "Lise !:etc.

Restez, restez comm' vous v'ià ;J'aime assez c!te postur' là!

Permettez que j'm-'introduise,Mam'zell' Lise ! etc.

Comm' c'est chaud, comm' c'est étroit !Tiens ! j'me suis trompé d'endroit!J'ai fait un'fameus'bêtise,

Mam'zell' Lise! etc.

A présent, vous voilà bien !Restez et ne craignez rien...J'vas réparer

1ma sottise,- Mam'zell' Lise! etc.

Vlà qu' ça part ! Et vite! et tôt!Faut qu' chacun pay' son éçpt!

Allons;,pas d'fainéantise,' :

Mam'zell'' Lise ! etc.

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LE: PARNASSE SATYRIQUE. 73

J'vois que vous y prenez goût,Mais je riHir1

jamais 1qu'un coup.J'suis fâché qu'ça vous défrise,

Mam'zell' Lise !.. Mam'zell' Lise,

Qu' vous et's bien sans ch'mise !

ID.

CONFESSION D'UN ABBE.

Air : Ah1le beloiseau,maman.

Le sexe me plaît beaucoup,Je confesseMa faiblesse ;

Mais je Suis homme, après tout :Le sexe ine plaît beaucoup.

' En prêchant l'amour divin,Je sens parfois le profaneQui gonfle en dessous mon seinEt soulève ma soutane.Le sexe, etc.

Le péché, sans doute, est grand,Mais Dieu ne peut me reprendre,Lui qui fit fluer un sangSi chaud vers un coeur si tendre.Le sexe, etc.

Quand au tribunal sacréJe vois gentille figure,

I. 7

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74 LE PARN-ASSBSATYRIQUE.

Puis-je toujours, de. bon .gréj,'Ne montrer'qu'unetpusure.; ,

Le sexe, etc. ,,..': -.-'., ;:.'

,

En chaire,, contre l'amour. .Quand tonne ma voix sévère,

Mon oeil d'un sein fait au tour

Mesure en bas l'hémisphère.Le sexe, etc.

.;. Aux petits des oiseaux,; Dieu- ,

Donne, dit-oïi, la pâture.Sa bonté devrait un peuS'étendre ëur ma, nature. '•'

Le sexe, etc. :-

. D'une ménagère,.hélas !.; .

J'admets, bien qu'on se contente ;Mais les gueux, et c'est mon cas,N?ont que-leur main pour 1servante.

Le sexe, etc;!'

Puisqu'aimer offense-Dieu,Qu'un sûr moyen flous empêche :

Dès qu'on redoute le feu,Que neebUpe-t-ôn-là mëc'bé!

Le sexe me plaît, beaucoup,. :

;.'... . : . ... Je.çpnfes?e.,,..; , ,Ma faiblesse.-;-'-. -.'

Mais je suis homme, après tout ;Le sexe me plaît beaucoup.-

. *:' ;' AliTAIlOCHE.

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LÉ PARNASSE SATYRIQUE. 75

BULLE DE LA NOUVELLE, SORBONNE

CONTRELA MISERABLE ÉCOLE ET LE DRAMEINFERNAL' ET FANGEUX.':

Air: C'est la faute dû ltûusseau.

La source dé tous fléaux,C'est l'école romantique ;Nous lui devons tous nos maux,La grippe et la République.Si le peuple est désuni,C'est la faute à'Antony ;

Si le calicot baisse,C'est la faute de Lucrèce.

Par l'Ecole, de Juillet ; .La catastrophe est écldse-;."Par elle, dès. Rambouillet,S'embourba l'ordre de Chose.S'il se cachait au Raincy,C'est la fauté A'Antony;

S'il a peur dans Lutèçe,'C'est la faute dé Lucrèce.

Des vieux noms, des vieux abusLe pouvoir s'emphilipeste ;Tous ses agents sont imbusDe principes qu'on déteste. :

Talleyrand est rajeuni,C'est la faute.A'Antony;

Kessner pillé' sa caisse,C'est la faute de Lucrèce.

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76 LE PARNASSE SATYRIQUE.

Notre nom n'a plus le rang' - Qui lui' revient en Europe ;

Et tout roi, petit ou grand,D'amer dédain l'enveloppe.Au Kremlin il est honni,C'est la faute A'Antony;

Monaco le rabaisse,C'est la faute de. Lucrèce.

Grâce à Dumas, nous faisons

La police du Saint-Père ;Et par Hugo nous payons,Vainqueurs/les frais de la guerre.Huningue est-il démeli ?

C'est la faute A'Antony ;Si notre or file en Grèce,

C'est la faute de Lucrèce.

Notre fidèle allié •

Le Polonais héroïque,Est proscrit, humilié,.Par l'Ecole romantique.De France .s'il est banni,C'est la faute A'Antony ;

S'il meurt dans la détresse,C'est la faute de Lucrèce.

Si l'anarchie en tous lieuxPromène sa rouge torche,Si notre canon pieuxDes.temples abat le porche,Si Lyon sent le roussi,

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LÉ PARNASSE SATYRIQUE. 77

C'est la faute A'Antony ; .Si la Morgue s'affaisse.

C'est la faute de Lucrèce.

Si le pouvoir des trois joursSemble pris dans une impasse,S'il use du que touj oursEt jamais du droit-3e grâce,S'il ne fait plus;de Valmy,C'est la faute A'Antony;

S'il en parlé sans cesse,C'est la faute de Lucrèce.

Un nubile et grand vainqueurCherche sur la mappemondeUn coeur de femme, un seul coeur,Lequel à son coeur réponde ;S'il n'est pas encore uni,C'est la faute A'Antony ;

S'il guette une princesse,C'est la faute de Lucrèce.

Le ConstitutionnelN'hallucine plus personne,L'homme est sourd à son appel,L'épicier s'y désabonne ;L'horizon est rembruni,C'est la faute A'Antony ;

Le public le délaisse,C'est la faute de Lucrèce.

ID. 1834.

7.

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78 .LE PARNASSF/SATYRIQUE.

RESUME POETIQUE ET COMPLET

DETOUSLESFAITSETGESTES,SOITVRAISSOITMEKSOHOERS,DONTLAMAUVAISEPRESSEACCUSELAFETEDEGRAND-VAUX;DÉDIÉAUXFARCEURSDELAB02TNESOCIÉTÉ.

Air : Ah! daignezm'épargner lereste.

J'entends gloser à tout proposSur les charmes dé cette fêtéOù Vigier reçut les héros .-,-'

Que le milieu voit à sa tête.Des beaux exploits de ce raoutJ'en sais plus d'un que.l'on conteste;Mais je me fie à votre goût,'Et vais, ma foi, vous conter'tout...Ah ! daignez m'épargner lé reste.

Au festin que "Vigier servitA ses honorables convives,Même avant le dessert, on vitLes joyeusetés les plus vives.

Gisquet, sans gaze et sans manteau,Montra son esprit peu modeste,Duchâtel son horreur pour l'éau,Vatout son nez, et Rambuteau...Ah! daignez m'épargner le reste.

Tandis que les initiésSablaient un bordeaux délectableEn attendant les conviés,Un pétard roula sous la table.Le coup part... certain bruit se fait,

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LE PARNASSE SATYRIQUE. 79

Et de cetté; far ce -Un'peu lesteDuchâtel tremblant^êt défaitFit'sentir le funeste effet...Ah! daignez m'épargner le reste...

Puis, pour plaisanter jusqu'au bout,De la nuit un gaillard profiteEt dans les bottes de VatoutGlisse une: carte de;visite.'' \\ •.--.<Cela prouveibieh'quéi Vigier n . .::'; ;,,N'avait rien,servi d'indigeste^, : •><'.-^(C'était? ;-^4.Jieme puis le nier.^ ,'

Demandez; vous-même au'bottier, -.-.'Et daignez m'épargner le reste. :

'

Thiers à son.tour s'est vu fêtéPar un charivari "modèle;Mais,le barbare a riposté...Dieu ! que sa vengeance est cruelle !

Soudain, sur-la fenêtre, à. lui . - , ,Une étrange comète... et zeste !Devant lui les rieurs ont'fui ; '

Disons plutôt derrière lui...Ah! daignez;m'épargner le reste, i , :•• '

C'est ainsi, d'après les journaux, ,

Que certains prêcheurs de moraleChez le châtelain de Grand-VauxAuraient fait assaut de scandale.;Leur gaillardise me confondEt le pays qu'elle, moleste, :,."-

Au ciel, en son dégoût profond,

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$0 LE PARNASSE SATYRIQUE.

Dit : Mon Dieu ! leur règne est trop long.Daignez nous épargner le reste.

. , ID. 188S.

DEUIL.

Miserere meil Balzac porte le deuil !

Hier on l'a vu tendu de noir comme un cercueil.

Noir était son gilet, noire sa redingote,Et noir son linge même, ainsi qUe sa culotte ;Ses beaux cheveux touffus, en signe de douleur,

Épanchaient leurs rameaux comme un Saule pleureur.Autour du feutre épais qui couvre son front vaste

Un crêpe festonné se drapait avec faste.

Prenant part au chagrin dont le poids l'oppressait,En borborygmes noirs son ventre gérnissait.Sa canne, entre ses doigts humblement balancée,Semblait se conformer à sa triste pensée.

Au velours de sa loge il était accoudé ;On voyait de ses pleurs le parterre inondé.Contre les flots mouvants de ce nouveau délugeLe moment arrivait de chercher un refuge,Et chacun, sur son banc faisant un soubresaut,Disait en murmurant : On rit donc bien là-haut?

De ce deuil éclatant qui nous dira la causeEt la source des pleurs dont Balzac nous arrose?On s'en inquiétait ce soir à l'Opéra.Sans doute, disait-on,, monsieur Balzac aura,

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LE PARNASSE SATYRIQUE. 81

Dans le zèle brûlant de sa ferveur loyale,Voulu de Charles dix pleurer la mort royale.Monseigneur de Balzac s'est mis un crêpe au bras,Ainsi que Ferdinand et le czar Nicolas.C'est chose d'apparat et d'étiquette expresse ;Ce deuil est de rigueur pour la haute noblesse...En étalant partout un aspect désoléLe chef de la maison de Rhoon et ViellergléA celle des Bourbons rend, selon la coutume,Le fraternel tribut de son regret posthume.

Ainsi l'on expliquait le deuil du grand auteurEt ce bruit avait cours-. C'est-pourtant une erreur ;Si Balzac porte un crêpe et tout.de noir s'habille,S'il fait tout noir en lui jusqu'à ses cheveux gris,Non, ce n'est pas le deuil du feu roi qu'il a pris :

C'est le deuil de sa Vieille Fille.ID; 1886.

COMPLAINTE

8urla finlamentableet prématuréedeM.Romieu,victimedeshannetonset soiis-préfetde Loulians,où il c'en vit

cruellementdévoré.

Air de Fualdès.

Entre l'index et le pouceRomieu tenait, à l'écart,Une plume de canardDont il en peignait son Mousse,Quand un certain bruit se faitPar devant son cabinet.

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82 LE iPARNASSE SATYRIQUE,

C'était le garde champêtre' ! -.

Qui s'en venait tout saisi, ,, ,.["Pâle de peur et transi,: . '

S'aboucher avec son maître :

Hélas ! pour l'amour de Dieu,Accourez, monsieur Romieu.

— Que me voulez-vous donc? Qu'est-ce ?

Répondit le sous-préfet,Pour ainsi du cabinetVenir m'arracher sans cesse !

A moins que ce soit le feu../;— C'est pas ça; .monsieur RomieU.

':) .

C'est, dit-il, une autre histoire :

C'est les cruels zhannetons

Qui s'en vont par escadrons

Ravager le territoire...Si vite vous n'accourezNous serons tous dévorés.

Dans ce grand péril extrême,Ne consultant que son coeur,Romieu, rempli de valeur,

S'équipa dès l'instant même :

Il embrassa tendrementSon épouse et son enfant :

— Chers objets, la, m,prt dans l'âme,Je vous quitte avec regrets;Mais vous m'en excuserezCar le devoir me réclame :

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LE' PARNASSE SATYRIQUE.

Quand le devoir aparléIl n'y a pas à reculer.

Après ces scènes touchantes, ,A tout Romieu décidé

. Prit donc son habit brodé,Son épée, étincelante, -,Sans oublier toutefoisMousse e.t Bulletin des>Lois.

Accompagné du champêtre,.Vite en campagne il se mit,Marchant droit ;à l'ennemiPour d'aboïd. le: reconnaître.,

'

Assez longtemps ,jl marcha, ;Puis enfin,le.rencontra..;

Ce hanneton incendiaireEn si grand nombre volait

Que sa masse- obscurcissaitLe soleil qui nous éclaire, .Faisant-un bruit si confus

Qu'à Feydeau Fon se fût cru.

Romigu, qu'un danger retrempe,Dit en grossissant sa voix :— Une; fois, deux fois; trois fois,Vilain animal, décampé !—..Mais l'animal, sans effroi, .Devant Romieu.resta coi. i .'

Romieu, transporté de rage,Tira son épée, et leur

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84 LE PARNASSE SATYRIQUE.

Envoya sa croix d'honneur'

Avec son Mousse, au visage ;Mais l'animal furieuxN'en devint que plus nombreux.

L'insecte, comme une teigne,Rongea tout .le sous-préfet,,Commençant par le plumetEt finissant par l'empeigne.A l'instant il dévora ,

Yeux, pieds, mains et coetera.

Comme il avait la peau tendre,-Il n'eut bientôt plus d'espoir;C'était pitié de le voir,C'était pitié de l'entendre.Dans l'eau le garde cachéDe pleurs était inondé.

Il a brandison épéeTant qu'il eut un bras encor;Mais lorsque dé tout son corpsSa langue seule est, restée,Cette langue a proféré :— Vive le roi des Français !

Bientôt le garde champêtreA recueilli ses débris,

'

Lesquels étaient si chétifs

Qu'en sa poche il put les mettre ;Car il ne restait, je crois,Que le Mousse, avec, la croix.

Page 109: Anonyme - Le Parnasse Satyrique du Dix-Neuvième Siècle - Recueil de Vers Piquants et Gaillards I

•LE PARNASSE SATYRIQUE. ,85

En ramassant le volume,Le champêtre éploré dît :— Guerre à l'animal qui fitDu Mousse une oeuvre posthume !Je voue au courroux de Dieu

Les bourreaux de feu Romieu!. ,

Le ciel,JAè cette Vengeance'' -: -'

A pris lé soin en effet,:' ''' "

!."'

Car déjà tous les pïéfets: ' ' ' ':-

Etles sbus-préfeïs de France !

En ont alloue des fonds '

Pour purger des zhânhetons. :l

Sur le tombeau du grand hommeOn écrivit/: « Ci;gît qui - - .: -. >"Du hanneton perverti • '

N'a pu sauver le royaume.Il fut bon'fils, bon préfet,Bon camarade, et très-gai. »

MORALE. "•-'

Français ! ceci vous regarde.Apprenez par là qu'il faut

Payer rectàles impôts,.... .Et rectà monter sa garde,.

;,Et,.pour vivre en:bon chrétien,, ,Chérir son roi-citoyen.

ID. (.1833.)

I-'

8

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86 LE .PARNASSE SATYRIQUE.

LES SOUVENIRS.tytllf VIVEUR.

ni DÉDIEA;_[.,jRb_tiETr.-:; -

Air : Distmoij soldat,,disrmoj,t'en souviens-tu.

Te souvièhs-tu dé ces temps'de fbiiè; '

Où, gai viveur, ,1, n̂uitxomme le.jour,Tu cultivais dans une Jongue orgie ,Et le Champagne jet,la truffe et-1'ampur?Mais aujourd.'hui, que, loin des vie^x.scandales,Tu sais régir, djun titrp revêtu,Gardes ruraux et routes vicinales,- :.''-- -, J-.;i ':..-'.,":, -';-,) .Dis-moi, Romieu, dis-moi, t'en souviens-tu ?

Te souviens-tu dea'iâ'pas.déleotab'lesc-,Que tu faisais aùieaféPérigord?!: y':Lorsque le soin tu,raulais; sous, latab'Je,On t'emportait le matin.iyare-mort.': ;Convive alors des meilleures cuisines,De tout bon mets tu savais la vertu.Mais aujourd'hui que chez le roi tu dînes,Dis-moi, Romieu, dis-moi, t'en souviens-tu ?

S'il .'arrivait}' certains jours dë-ripâllles,De marcher seul et sans les pieds d'autrui,Avec amour tii rasais lés murailles,:Dans chaque 'berné'im^Mranf'Un'fap^pui.Mais aujourd'hUi'cë rPtest qU'en!politiqueQue l'on te voit suivre un chemin tortu.J'aime encor mieux ton ancien pas oblique...Dis-moi, Romieu, dis-moi, t'en souviens-tu?

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LE PAÏRNASSE.SATYRIQUE,! 87

Rôdant le soir eu bruyantes cohortes,.: :; .Vous éveilliez par vos-cris vingt quartiers,;. -A tour-dé bras vous frappiez sur les, portes',Et quelquefois même sur les portiers.Mais aujourd'hui queuta gendarmeriePrend au collet tout tapageur têtu,Des vieilles-nuits.'dèpMissBiinéfie^;'.;îT'!T.':Dis-moi, Romiefa,) dis-moi/~fe souviens^-tu?

Te souviens-tu desrdànses'égrillardes.'Des bals masqués où, tu, nous enseignaisL'art d'accoster ;hergères et pqissardes,Joyeux pierrpts.pu jocrisses.niais..?,,. ....Mais aujourd'hui d'.u#lhabit,de!pa.r(i,de,Triste,préfet,;te:ypilà;;r§yê;tu.j, .,.,..., ..,.C'est seulement, changer, de,niasçaj|ade....Dis-moi; Romieu,, ,dis7moi, t'euspuyiens-tu?

i i i,-,,-,,-,',;.-{(),[',-.- i>'i :Quand ta moustache innocemment frisée.Sur ta cuiller, prélevait son, butin} i ,,, ;.On vit souvent ta ppitrine arrosée :..,Des vins mousseux et,cL?sjua du^estin,Mais aujourd'hui.que tu,.vif .saris,moustaches,Sur ton habit plus. fraîchement,ba:ttuLa croix d'honneuï.'couyre. les,autr;es" taches...

Dis-moi, Romieu,, diS7moi,;t'en.spuviens-tu?

En ce temps là, de francs et gais" compèresTu te voyais ,enivirpn-né^.,fê1;é,.,';_.;U] L,Mais aujourd'hui, ,vajet4es,mjnistères,Aux grands du jour tu vends ta liberté.Fuis ces tyrans, toi qui toujours trébuches;

Page 112: Anonyme - Le Parnasse Satyrique du Dix-Neuvième Siècle - Recueil de Vers Piquants et Gaillards I

LE PARNASSE:SATYRIQUE.

Mieux.vaut èncor,.c'est.un point rebattu,Avoir affaire aux bouteilles qu'aux, cruches...

Dis-moi, Romieu,; dis-moi, t'en spuyiçnsTitu ?- ',' -:i '--.-, ...-•- IP-](18?6.);'.

PETITION D'UN VOLEUR: A. UN ROIVOISIN: (i).: :,;..'.',.,,,-,:•

Air : Ahidaignez-m'épargner-10feite. ,

Sire, de grâce} éc'outez moi :: ''''

Je viens de sortir de£ galères....': !" :•

Je suis voleur,'vous êtes roi, ; ' "!

Agissons ensemble en bons frères. ;

Les gens de bien me font-horreur,J'ai le coeur dur et l'âme vile.Je suis sans pitié, sans honneur :Ah ! faites-moi sergent de ville.

Bon ! je me vois déjà sergent !;:C'est une maigre récompense ;L'appétit me,vient en mangeant...Allons, sire, un<peu d'indulgence;

'

Je suis hargneux comme uh'roquet, :D'un vieux singe j'ai la malice,;En France je vaudrais Gisquet...Faites-moi préfet de police.

Je suis, j'espère, un bon préfet.! '

Toute prison est trop petite ; ,

(1) Quatrièmecoupletcondamnépàrlabour d'Assisesde'laSeine(1839). '-'.i '•• '••

Page 113: Anonyme - Le Parnasse Satyrique du Dix-Neuvième Siècle - Recueil de Vers Piquants et Gaillards I

LE: PARNASSE SATYRIQUE. 89

Ce métier pourtant n'est"pas fait,Je le sens tien, pour mon mérite. -

Je sais dévorer un budget,'-

Je sais embrouiller un registre, '

Je signerai : « Votre sujet, »Ah ! sire, faites-moi ministre.

Sirè, pserai-je réclamer?... ".'

'.Mais écoutez-moi sàns'colère.Le voeu que je vais exprimerPourrait bien, ma foi, vous déplaire :Je suis fourbe,, avare, méchant,Ladre, impitoyable, rapace;J'ai fait se pendre mon parent,Sire, cédez-moi votre place.

ID. (18S6.)

LA PIERREUSE.

Viens par ici, viens mon p'tit homme,N'y a pas tantd'merde, on n?y. voit rien :

Déboutonn'toi, tu verras comme'J's'rai bonne enfant ; j't'amus'rai bien.Arrive ici pour que j'te l'prenné,-iTu m'foutras six sous pour la peine...Chut!... un' patrouille... attends-moi là;JEnteurtiens-toi pendant c'temps-là.

(Elle s'éloigne,puis revient :)

C'est des marlous, n'y prends pas garde.Viens, que j'te magne ton outil...

J'croyois d'abord qu'c'était la garde...8.

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90 LE PARNASSE. SATYRtQUEi.

Y bande, encore., lest-y gentil !:.•"-.!::•:'Va... ferme!; qjie rien ne.i'$ivèt^a -.: - '

Fais-moi cadeau 1d'ta p'tit' burette,..,'Chut!....une pa!tBouillëi,:.;etc,. ..;.-•

, (Elleis'éloigne,-pùiS'.rEDîenl'.-ï.)

J'ai bien d'ia chance, tout de même. .,T'as du beau,linge... es-tu'mariê?.,.".T'es bel homm , t'as des yeux que j'aime...Avoue-moi qu't'es t-un épicier.?... "/.T'es p't'étre. un député d'ia chambre...

Jouis-tù, cochon?... ali l'Ie.beau membre !Chut ! une patrouille..., etc.

(Elle revient encore.X

Non... C'est des boueux d'ma connaissance...Mais... par ous donc qu'il est passé,Que j'y fiuisB';sa;jouissance?,.. ;

(A un passant.)C'est-y vous, m'sieu,,qu'jfai,cdmmencé?...C'est paslui...:.Quien.! c'est,drôlf tout d'même..Faut croir' qu'y s'ra.fini soi-rmême...Ah ! j'suis: volée, pour ce coup-là !... :

Faut pas d'crédit; dans c'métier-là. :

H. M.

DEJAZET.

Demoiselles, qui pour nous plaireDesservez Pamour mercenaire

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LE. PARNASSE SATYRjN_UEi 9$

En cent façons',; .,',,Prenez Déjazetpour modèle:, ;,Et si vous ne foutez comme elle

Retournez prçnd're deS'leçons.

Il n'esiposes qu'elfe..ne,(saçhe,„ :En débauche, elle a, de Ç,arrache.

^ .L'iniyentfon,', .,....,,..; .,,...A se rétrécir elle excelleEt joint aux airs d'unepucelle

'

La plus: profonde, instruction. ;.

Sa main douée, blanche'et petite}Avec un art extrême' excite J

L'érection. "'* : ' '

Son con, plus,chaud qu'une fournaise,Que rien n'éteint,, que rien n'apaise,Met les vits en combustion.

Sensible au plaisir qu'elle, donne;Celui qu'elle sent s'assaisonne; :

De pâmoison.Qui la voit ne peut passer outre;Qui la fout veut encor la foutre ;

'

Elle fait perdre là raison.

On va librement, avec, elle , tEn bouche, en tétons, en aisselle,

Même en chignon.Et plus fraîche qu'une novice

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92 LE PARNASSESATYRIQUE.^

Elle n'eut jamais chaudepisse,Ni vérole, ni champignen.

Dans son art cette fille habile,,Au théâtre ainsi qu'à la ville

Est en renom.Chacun foùt chei elle au grand large,Jusques au pcntpiej-'y décharge,Car jamais elle n'a dit non.

Poursuis, indomptable héroïne!

Que toujours quelque bonne pineSoit dans ton con.

Fous partout, jour et nuit ; qu'importe ?On ne fout plus quand on est morte;Jusqu'au fond vide le flacon.

Mais non, que dis-je? après ta vieTu sauras faire encore envie

Au noir Pluton.L'on ne peut révoquer en douteQu'au fond du Tartare il te foute,A la barbe du vieux CatOn. „ ,

Quand tu passeras l'onde noireNous inscrirons tous ta mémoire"

Au Panthéon,Prenant du foutre pour l'écrire;Nul, sans bander, ne pourra lireLe nom charmant de FrétillPn.

HORACERÂISSOX.

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LE PARNASSESATYRIQUE. 93

SUR LE MEDAILLON DE DEJAZET ,

PAR LE SCULPTEURGAYRARD.

De la fameuse FrétillonA très-bon compte on va vendre le médaillon. •'.

Mais à quelque prix qu'on le donne,r

Fût-ce pour douze Sous, fût-ce même 'pour Un/On ne pourra jamais le rendre aussi commun •

Que l'est à présent sa personne.'

ÀLBÉRICSECOND.(1840.).

A M. DE LAMARTINE. -

Je me disais : Donnons quelques larmes amèresAu poëte qui suit de sublimes.chimères,;......Fuit les cités, s'asseoit au bord des vieilles tours,Sous les vieux aqUeducs prolongés en arcades,Dans l'humide brouillard dés sonores cascades,

Et dort sur l'ailé des vautours.

Hélas ! toujours au bord des lacs, des précipices.Toujours, comme on le peint devant ses frontispices,Drapant d'un manteau brun ses membres amaigris,Suivant de l'oeil, baigné par les feux de la lune,Les vagues à ses pieds mourant l'une après l'une

Et les aigles dans les cieux gris !

Quelle vie ! et toujours, poëte. suicide,Boire et boire à longs flots une existence acide,

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941 LB PARNASSE-;gA!TY»I.QUB.l

Ne donner qu'à, la mort. un. sourire .fané ;Se bannir en"pleurant ïôuf&es cirek'rîân'tës-, -''

Et dire, comme Job,-en-nulle variantes,. .,.O mon Dieu ! pourquoi suis-je né?

. Oh! quejel&.plaigniaisjjima douleur, jn^iiète,,;..'..;_.Demandait,aUx,passants^:..Où donc. est l$.p,oëte ?

Que ne puisnje^dpnner^u-nei'pb.ple à sa fajm,,. . ,..,.Et lui direiï.Suis^npi-spus^es^jns^'Ipnie,;,,,- .„,,Là tu t'abreuveras d'p.mou^etjd'b.aj^oniep

. Tu. vivras comme.un séraphin.

Mais j'étouffai bientôt ma plainte ridicule ;Je te vis une fois sous tes formes d'Hercule,Courant en tiffiuïy^san'slrégaï-dMle.êiel,*-.Et l'on disait : Demain il part pour la Toscane ;De la diplomatie il va sonta'-'arcané

" : 'i- :> i

Aveo'un'titré'officiel. ; : -iii ii:-: u>\- • ;.:<"

Alors je.dis,:Heur,ettxl,e.géant,romantique;, ;.,,; ,Qui mêle Ezéchielavec 1'arithmétique!

• ;, ;ij-| ,De Sion à la banque,il passeitouivàrtour,;,;-Pour encaisser les fruits de la littérature,Ses tràitè-'àlaimain; il"s''élance"erï voiture " : '-'

' En-descendant? dë'sott'vairtour.^- '• l::

D'en haut tu fois/tomber -g»r n,ouS>;,p^tits-£tpmJe,s,,Tes Gh>ria>Patri délayés. ;ea ide.ux; :tome%};,,.;, -.-,,,-,.Tes psaumes de^Dayid, ifflprj-m;éa.s,urijyél,ip;;i;Mais quand de tes billets l'échéance est venue,Poëte financier,-tu'descëndsidéla'Wù-e

1" : '''' '-'!

'Pbu'rréglër'avëc GdsséHiW' 1! in!'Jd :l'! "

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•ËÊ!.¥ARNASSÏ6'SATYRIQUE. (95

Un trône est-iLiyàda'nt'dans'Hotrfe académie? ,! 'ÎM.':A l'instai(t,'sâîis'-'egret,'itU',q,uifstes JérémiiéEt le char.d'Elis^éerauxrapides,essieux,;,,..,,;. .„., ,,-,Tu daignesramasser, avec;ta.miai^d'ar.çhange . , ,Des titres,:des rubans, jpgauXjpétjFis.de fange,.,. • . .

. .Et.)tucre,ni6nje.s dan§,l,es eieux.:.... .ir ,

On dit même aujôuro^i^'':

Que tu viens médite.-'sùï ïèJs'clfiàitiè_',deIl''urne;/Que lè: front coirrcrcraé d'ache et de nénuphar,Appendant à ton mur la cithare hébraïque,Tu viens solliciter l'électeur prosaïque,

;;;lL-i;; Su^PO&àu^t^utle'Vâr.-011'^ ^ :';

0 frère,'eètte fois j admire'ton envié,Et tu pousses troPi'lojncle .dégqâ^dé, la_vie.Nous avons bieft^ymi? à,,ton.,modeste.-orgueilD'échanger en/çlnq ans.ites nbibligues parolesContre la croix;)d'honseur,,,l'!aniitié:de:,'y|itrolIes

Et l'ae^-démiqueifautenil.,;,; :i ....,

Mais qu'aujpurd'hiii,. pour prix dp jjeshymnes dévotes,Aux hommes de.juilletJiu demandes, leurs votes,C'en est trop; l'Esprit Saint égare ta fierté.Sais-tu qu'avant d'enïrër daiis Fàrëhë publiqueIl faut que, devàitinbus', !tbùt;citeyeriiéxplique

Ce qu'il'fit |b4ir la'lîbétté?1''"1-.- ,.;;;;,ji'i,;'i .:->{>-;o'I :i:c;: :.;:,;:i :j ;

On n'a point oublié-teBi-oeuvres tr&p'récentes,Tes hymnes à'Bonald^e'nstrop'hes^carëSs&ntes,Et sur l'autel réïàoisitûn -wl'feséraphin;Ni tes vers courtisaus'pbur lé-:à'0islégitimes,

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96 LE PARNASSE SATYRIQUE.

Pour les calamités des augustes .victimes,..,, -:.,, ,,Y Et pour, ton Seigneur le Dauphin, ;-

Va, les temps sûnt; passés des •Sublimes extases','!

Des harpes de Siôri,;des saintes paraphrases : ::

Aujourd'hui, tdus'cès chants expirent sàns-'échb. ''

Va donc, selon tes voeux, gérairën: Palestine,Et présente sans peur ,1e nom de Lamartine,

. Aux électe;urs_de.Jéricho.,-,, .,..;,.

, - j ,-' ,-; . BARTHÉLÉMY,(1881,)].

VERS IMPR.OVISJÉS; SUR LES RIMES

VIT, FINE, CON, MOTTE, .FOUT,, FESSE, Cil,

Je'ne suis pas de ceux qu'on "vif: v

Naître coiffés sous les crépines.'" •'

Hélàs ! dans ce inonde oui'on vit,Chaque jour porte ses épines ! ,;

Dieu merci ! le nectar gascon'M'assoupit comme une marmotteMon chagrin trouvé en ce flacoîi : :

Un gobelet qui'l'escamote.'

Fortune, le vin t'asservit. . .Vainement tu me turlupines, :Quand son extase me ravit ,. .Je tiens tout l'or des Philippines.Du brelan, vorace,faucon, :,- :,o;;J'affrpnte sans-peur-les rapines; ..-Je mpntê mieux, sur l'Hélicon ; :Avec ma jambe qui clopine.

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LE PARNASSE SATYRIQUE. ,97

Dès que l'alcool nous rend fous,Quel saint prélat, quel pontife est-ceQui ne donne à la veuve AmphouxEntière indulgence à confesse ?Devant l'accusé rubicondPour la douceUr tout juge opine ;Sa grâce est promise au maçonPar la papauté transalpine.

Croyez-moi, chers amis, trinquons !

Noyons le deuil qui nous affaisse,Jusqu'au dernier jour pratiquonsLa dpctrine que je professe ;Quand nous aurons assez vécu,Au cabinet de ProserpineAvec notre dernier écuBuvons la dernière chopine.

ID.

LA CHIENLIT.

» Mon masque ne vaut plus rien !Se dit le roi citoyen,

Je le vois bien.Il faut en changer :

Le moment est propice,Qu'on m'aille chercher

Mon préfet de police !,..Ah ! le voici ! >;

Ohé ! à la chienlit !A la chienlit !

i. 9

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98 Ï.Ë'PARNASSE SATYRIQUE.

— Vous'pouvez vous déguiser,Sire, sans rien dépenser.

•'—Viens' m'embrasser !Dis-itù vrai ? '-^ Pardîeu !

Empruntez un visage; Au juste-milieu :

Vingt sont à son usage, '

. Au vôtre aussi. -.-..;;

Ohé! etc. .

Dites à chacun de nous

Qu'il se: Cotise pour vous ';,Moi je m'en'fous: '

' -Vlàmon bras tnahéhot!

QueTalleyrand' vous fasseDon de son pied-bot ;

Surtout prenez la face'De Kératry.

Ohé ! etc.

Tout ce'quiïut dit fut fait :

. Le roi garda son toupet;.Montalivet

Lui prêta sa voixEt Barthe son oeil louche,

Et la soeur du roiFit une fausse couche,

Voyant ceci.Ohé ! etc.

Le roi, sur cet accident

Jugea son déguisement

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LE PARNASSE SATYRIQUE, 99;

Et fut content.;•—.Puisque je, fais ,peur,

Sur la place publique,Montrons-n.ous, ma soeur,

Pour que la RépubliqueAvorte aussi.

Ohé! etc. ;'

:

Un cheval, blanc comme un lys,Porta le roi dans'Paris;,, :

Coiffé de gris.:L'escorte: suivait, - -

En grande mascarade, ,'.On y'remarquait.

. .Thiers et sa camarade, .Mam'zell' Boury (1).

Ohé! etc. : '.

D'un air triste et débrailléVient la Charte-vérité.

A son côté,'

Poulot ricanant,Lui pince le derrière.;

Elle, honnêtement,Bonne fille et pas fière,

Lui dit. : Merci !

Ohé ! etc.

Lafayette le suivait,En programme de Juillet.

(1) L'héroïnedu Pont-Royal. (AffaireCourtois,1832.)

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100 LE PARNASSE SATYRIQUE.

Il se disait : -'-

« Je vois bien déjàQue Philippe m'attrape...

Eût-on cru celaD'un soldât de Jemmape

EtdeValmy?Ohé ! etc.

En paillasse TalléyrandArrive, clopin-clopant,' ; .

Bleu, rouge et blanc.— Messieurs, me voici !

Mes couleurs sont les vôtres...J'ai du fil aussi,

Pouren coudre bien d'autresA mon habit !

Ohé! etc.

A chaque gouvernementOn m'a vu prêter serment

Complaisamment.Je me fous de tous :

Empire ou République,Charles dix ou vous,

Coeur, carreau, trèfle ou pique,De tout, je vis !

Ohé ! etc.

Cent mille assassins.adroitsTirent sur le roi bourgeois,

Tous à la fois,..Sabres et canons,

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LE PARNASSE SATYRIQUE. 101

Un millier de cartouches, ,

Fusils, mousquetonsDont l'un pluma deux mouches

Auprès de lui.Ohé ! etc.

Le roi satisfait rentra ;Sa famille l'entoura,

En bon papa. •

Comme chaque enfantEst vraiment de son père

Le portrait vivant,La foule tout entière

Ne fit qu'un cri :Ohé! à la chienlit!

A la chienlit!G. CAVAIGÎCAC.

SUR MADAME DE FEUCHERES,

Qu'on continuait de voir aux Tuileriesaprès la béatification. du princede Condé..

Je ne sais pourquoi l'on s'étonneQuand on voitcertaine baronneEn certain lieu, si fréquemment.La chose est facile à comprendre :

Puisqu'elle a pendu son amant,C'est qu'elle aime les gens à pendre.

C. R.

».

Page 126: Anonyme - Le Parnasse Satyrique du Dix-Neuvième Siècle - Recueil de Vers Piquants et Gaillards I

102 LE PARNASSE SATYRIQUE.

LA MERDE ET LE. COCHON.

' - . ; :TABLE..';

Une merde bien fraîche, aussi jsûre que belle,Exhalait son parfum aux bornes d'alentour.Tous les étions voisins se desséchaient, pour elle,En poussant des soupirs et d'espoir,et d'amour;Mais elle, vierge encore et comprenant à peineCe que l'on doit sentir en des cas si pressants,Les laissait soupirer jusques à perdre haleine,Et sans le savourer méprisait leur encens.Un étron de haut lieu, vrai lion à barbe blonde,A cependant fixé notre jeune beauté,Et leurs épanchements remplis,de.voluptéDéjà faisaient fumer cent étions à la ronde.O terreur ! un cochon par l'odeur alléché,Apparaît au moment de leur plus douce ivresse,Et, comme un furieux à sa proie attaché,II vous gobe à la fois l'amant et la maîtresse.

Ce. cochon, c'est le Temps qui détruit sans retourLa fleur qui vient de naître, et la merde et l'amour.,

... A. TOIRAC.

LES; DEUX ETRONS.

FABLE.

Le seigneur d'un château, pris d'un besoin pressant,Avait fait un étron dans son parc en passant.

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LE. PARNASSE SAT-YRIQTJE. 103

Tout à côté, bientôt, un manantde la ferme

Vint aussi déposer pareil enfant à terme.Sur le.premier

. Se trouvait du papier ;Sur le second des abris de feuillage,

Torcbe-cul du vidage.— Retire-toi d'ici, dit l'étron'du seigneur,Je ne puis, sans rougir, garder ton voisinageEt souffrir plus longtemps de ta mauvaise odeur.— Mon bon monsieur, lui répond le rustique,Modérez, je vous prie, un peu votre courroux;De sentir bon la merde en nul lieu ne se pique.Ni plus ni moins, seigneur, je pue ainsi que vous.— Te comparer à moi, descendu du baron !

Apprends que je suis noble étron ;Lis ce papier, tu sauras mon adresse,Et le nom de mon père, ainsi que sa noblesse.Hélas ! en ce moment, l'horizon tout entier

S'obscurcit, et le vent souffle de telle sorte

Qu'à la fois il emporteEt le feuillage et le papier.

Désormais confondu, sans titre à la naissance,Notre orgueilleux étron perdit son arrogance.

Ainsi l'on vit la révolutionAnéantir plus d'un blason; . ;

ID.

Page 128: Anonyme - Le Parnasse Satyrique du Dix-Neuvième Siècle - Recueil de Vers Piquants et Gaillards I

104 LE PARNASSE 8ATYRIQUE.

LA MERDE ET LE COCHON.

FABLE.

Au soleil, sous un mur, une merde fumaitEt parfumait

Les airs et le gazon à cent pas à la ronde.C'était bien, s'il faut croire aux récits des passants,

La plus belle merde du monde.A ses pures vapeurs mariant leur encens,Vingt étrons soupiraient pour ses appas naissants.Mais un cochon survient, la flaire, la regarde,Et l'avale sans sel, sans poivre et sans moutarde.

Comme une merde, hélas ! chacun passe à son tour.Le Temps est un cochon qui détruit sans retour

La beauté, la gloire et l'amour.PIERRELACHAMBAUDIE.

LE MAIRE D'EU.

CHANSONNETTE FAITE SUR LES LIEUX.

Air : Les anguilles, les jeunes Jilles.

L'ambition, c'est des bêtises,Ça nous rend toujours soucieux ;Mais, dans le vieux manoir des Guises,Qui ne serait ambitieux ?Tourmenté du besoin de faire..

Quelque chose sur ce beau lieu,

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LE PARNASSE SATYRIQUE.: 105

J'ai brigué'l'honneur d'être maire,Et l'on m'a nommé maire d'En.

Mon origine n'est pas claire...Rollon nous gouverna jadis,Mais César fut-il notre père,Ou descendons-nous de Smerdis ?Dans l'embarras de ma pensée, .Un mot peut tout concilier...Nous sommes issus de Persée...

Voyez plutôt mon mobilier.

Je ne suis pas fort à mon aise :Ma mairie est un petit coin,' .Mon trône une petite chaise

Qui'me sert en cas de besoin;Mes habits ne sentent pas l'ambre,Mon équipage brille peu ;Mais que m'importe?... un pot de chambreSuffit bien pour un maire d'Eu.

Cette garde-robe modeste :Me suffit et remplit mes voeux ;Fasse le ciel qu'elle me resteEt je serai toujours heureux.Puisse le prince dont sans cesse~Eâ France bénit les bontés,Me conserver dans ma vieillesseMes petites commodités.

On vante partout ma police :Ce qu'on fait ne m'échappe pas,

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106 LE PARNASSE SATYRIQUE,;

A tousje réndsbônn'e justice, :.'.J'observeavecsoin tous les:cas; :On ne peut ni manger ni boireSans que tout passe sôtis mes yeux,Mais c'est surtout les'jours de foire

Qu'on me voit toujours sur leslieux 1.

Des flatteurs vantent leur scienceEt la beauté de leurs budgets; :-

Mais souvent leur peu de finance

Compromet tous nos iiitérêjtsY' /•

Moi, j'ai la visière plus nette,Car, vous en serez étonnés.,.

Lorsque je me sers de lunette,Je ne la mets pas sur mon nez..

Grâces aux roses que l'on cueilleDans mon laborieux emploi,Je préfère mon portefeuille /A celui des agents du roi ;Je brave leurs ordres sinistres .Je brise leur pouvoir tout net,Et plus puissant que les ministresJ'entre en. tout temps au cabinet..

Je me complais dans mon empire,Je ne me cause aucun souci,J'aime l'air que l'on y respire,.On voit, on sent la mer d'ici ;Partout l'aisance;et le bien-être,';Ma vie.est un'bouquet de.fleursr; :

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ÊB-PAR-NASSESATYSIQUE. 107

Aussi, j'aime beaucoup mieux êtreMaire d'Eu que maire d'ailleurs.

Vieux château bâti par les Guises,Mer d'azur baignant; le Tréport,Lieux où Lauzun fit des bêtises,Je suis à vous jusqu'à la mort!Je veux, sous l'écharpe française,Mourir éh sénateur ïomairij ;;•

Calme et tranquille sur ma ;chaise,Tenant mes papiers à la main.

' VATOI;T.

L'AUBERGE DE L'ECU, DE FRANCE.

Air : Monpère était.pot.

J'aime Dijon et la beauté

Desés'vignes fleuries^ ; '

J'aime Dijon et la bontéDe ses hôtelleries.

Il en est plusieurs'

Qui des voyageursBriguent la préférence ;

•Môi,! je

1vais'partout,

Mais lpardeSsus: tou'tJ'aime l'Écu dé France.

Si je contemple avec bonheurCette enseigne chérie,

C'est qu'elle éveille dans mon coeur

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108 LE PARNASSE SATYRIQUE.

L'amour... de la patrie.Oui ! d'être Français,,Dans le doux accèsDe ma reconnaissance^Je suis glorieux.Lorsque, sous mes yeux,

Je vois l'Écu de France.

Voulez-vous connaître les..; lieuxDe l'auberge que j'aime.

Sa façade charme les yeuxPar sa blancheur extrême;

Joli logementDerrière et devant, ,Avec la jouissanceD'un petit jardin-Qu'on a sous la main,

Voilà l'Écu de France.

J'ai pourtant lu, je ne sais où,Que cette hôtellerie,

A vrai dire, n'était qu'un trou.C'est une raillerie,,

Car les environsSont si frais, si bons,Que,, pour résidence,,On a vu toujoursLe dieu des amours

Prendre l'Écu de France.

Et l'Amour a cent fois raison !J'ai vu l'Écu d'Espagne,

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LE PARNASSE SATYRIQUE. . 109

L'Écu de Rome et d'AlbionEt l'Écu d'Allemagne ;

J'ai logé partout,J'ai tâté de tout,

Et, par expérience,J'ai dans tout paysDit comme à Paris :

Vive l'Écu de France.in.

LA PETITE GOURMANDE.

Air du Baiser au porteur.

Il m'importe peu que l'on diseQue je ne vis que pour manger.Du penchant à la gourmandiseL'âge n'a pu me corriger ;Et si je consens qu'on proscrive'L'ivresse et l'indigestion,Il faut bien qu'un pauvre conviveVive avec modération.

Aux premiers jours de ma jeunesse,Un bon marguillier, vieux garçon,Voulut, en sortant de la messe,Me faire dîner sans façon.J'acceptai, mais, quoique novice,Son chétif repas me surprit :Pour me contenter d'un serviceJ'avais déjà trop d'appétit.

i in

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110 LE PARNASSE SATYRIQUEi

Un sybarite d'importance •

M'offrit mille petits ragoûts ;Une pièce de résistance:Aurait bien mieux flatté mes goûts.De hors-dï oeuvre je'suis friande,

L'appétit s'aiguise par eux,Mais sans un bon morceau de viandeFille a toujours le ventre creux.

Un beau rossignol d'AusonieVoulut m'avoir à l'impromptu ;J'espérais, sans cérémonie, -

Manger à bouche que veux-tu.Ah ! combien l'apparence est fausse !Au chaponneau point de cresson; :

Et mon ainphitryon sans sauce,:Me fit avaler le poisson,.

Des riches vergers d'ArtémiseUn seul fruit m'était interdit;

Comme, Eve je suis insoumiseEt la défense m'enhardit...Si malgré les voeux de madameLes prunes de monsieur m'ont plu,On doit excuser une femme

Que tenta le fruit défendu.

Un grand repas ne me plaît guèreQu'avec décence et propreté.

!

Par un certain marin, naguère,J'ai connu la satiété;

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LE PARNASSE SATYRIQUE. 111

Sa table.était toujours dressée, ..

Mais, grossier comme un matelot,Par le rustre je fus,forcéeDe boire à même le goulot. .

Enfin, j'ai trouvé l'abondance :Un gros bedeau fait mon bonheur^.

Pourtant, j'y ai joint par prudenceLe sacristain et le sonneur.

Ainsi, grâce à ce qui m'entoure,Tous désirs seraient superflus :L'un me remplit, l'autre me bourre...

Que puis-je désirer de plus? ..

MARCILLAC.

LE COEUR.

Voyez là-bas ces enfants frais et roses ,Leurs gais ébats respirent le bonheur.Ces chérubins nous montrent, dans leurs poses,Ce que Boufflers intitula le coeur.Ce petit coeur, dans son adolescence,Est un bijou ciselé par l'amour;C'est le blason de la jeune innocence;C'est un1

croquis, c'est un léger contour.

Ce coeur grandit; à quinze ans, il soupire.L'ennui le prend ; il bâille à chaque instant.C'est une fleur qui languit, et désireLes soins actifs d'un jardinier galant.'

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112 LE PARNASSE SATYRIQUE., JL

C'est un bosquet orné d'un beau feuillage;C'est un enclos où nul n'a pénétré;C'est une baguek.un petit coquillage;C'est un ruisseau qui s'échappe d'un pré.

Mais à vingt ans, c'est l'île de CythèreOù, chaque jour, jeune et vieux pèlerinVont relâcher à l'ombre du mystère,La tête nue et le bourdon en main.C'est un désert où vient pleuvoir la manne;C'est un sentier frayé par Cupidon ; .C'est un Eden où maint élu se damne,Et d'où l'on sort en demandant pardon.

Puis, à trente ans, c'est un brûlant cratèreD'où sort la lave à flots vifs et bouillants ;C'est la tigresse insatiable et fière,Dont les transports énervent ses amants.C'est un serpent dont l'étreinte nous brise ;C'est une soif qu'on ne peut étancher ;C'est un foyer que la luxure attise ;C'est la mère Eve, avide de pécher.

A quarante ans, le coeur verse des larmes ;Il pleure, hélas ! un cruel abandon.Il met au jour ses attraits et ses charmes,Pour attirer un naïf papillon.C'est un vieux fat qui soigne sa toilette,Un céladon puant le patchouli ;C'est un barbon qui vient conter fleurette ;C'est un roman qui tombe dans l'oubli.

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LE PARNASSESATYRIQUE, 113

A cinquanterans, c'est une, vaste ornière ;C'est un terrain dont le sable'es't mouvant ;C'est une soeur d'un pauvre monastère,Qui va quêter au profit du couvent. ,r :,Dix ans plus tard, il a ses invalides ;,C'est la pendule où manque un balancier ;C'est un désert, ou des steppes .arides .

Qu'aucun engrais ne faitt fructifier, •: .

A quatre-vingts, c'est un hiéroglypheOù les savants perdent tout leur latin ;C'est une énigme, ou bien un logogriphe,Un papyrus, un ancien parchemin.C'est un vieux sou, privé de croix et pile,

"

Mis à l'index par tous les boutiquiers ;C'est le débris d'un animal fossile

Que Cuvier classe au rang des carnassiers.

Voyez là-bas, le soir, dans la bruyère,Ce ver luisant, ce petit diamant ;Et, tout au loin, au fond du cimetière, .Ce feu-follet qui danse en tremblotant.Pour moi, qui crois à la métempsycose,Ces petits feux sont des coeurs de cent ansEt qui jadis ont tant aimé la chose .

Qu'on les revoit poursuivre les passants.3& ÇH.BOVIE.

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114 LE PARNASSE SATYRIQUÈ.:

'j ;lLA;BÀGÀtËtLË.;;; 'i'Li';''\

Le petit dieu dont toù{ le mondé glos'é,'

Qui se démène et lé jour èfTanûit,:"' ','-'

Dans notre enfance est Un bouton déi'bsé';1'

C'est une fleur; qui promet un beau fruit.C'est un oiseau vierge de tout plùinàge,'1-'Et qui l'attend pour Voleï'aù graridjburiC'est le hochet .qu'on balance au jeune âge;C'est un sifflet qui pipera l'amour.

" ' ; ,

Mais à seize ans, sortant de sa coquille, ';Le petit ver est un :béàu papillon ;"

'"

Il se remue, il s'agite, il frétille ;'''' ''''

C'est une anguille, ou bien un carpilloh. :

C'est une tige où circule là sève,Et que l'amour aurajbientôt greffé ;

:i

C'est un piston qui s'abaisse et s'élève,Un rodômont, un polisson fieffé.

","''•".'

Mais à vingt ans, plein de feu, plein d'aiidàce,C'est un tison,' c'est un Charbon' ardent.' r.C'est un torrent qui bondit, qui menace;C'est l'Océan qui roule en mugissant.

'

C'est l'étalon qui flairé une cavale';' ',C'est un lion qui veut tout dévorer ;C'est un grand ogre, ou bien un cannibale ;C'est un Néron qui veut tout éventror.

Puis à trente ans, c'est un limier de race ;C'est un chasseur adroit et plein d'aplomb,

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LE PARNASSE.SATYRIQUE. US1-

Qui sait traquer et poursuivre une chassé'

Sans gaspiller sa poudre ni son plomb.C'est l'oiseleur qui connaît tous les piègesQue l'amour tend sous plus d'un cotillon ;C'est un Vauban qui sait mener des siègesEt battre en, brèche et lune et bastion,

A quarante ans, cette fougue se passe,Grâce au ressort que l'on fit trop jouer.Un peu plus tard, c'est un cheval de race,Qu'il faut nourrir, soigner et ménager,C'est le poteau qui marque la limiteD'un beau passé vers un triste avenir ;C'est un banquier près de faire faillite,Qu'un vieux crédit vient encor soutenir.

A cinquante ans, c'est un fruit mûr d'automneQu'un faible vent ébranle et fait tomber.C'est un enfant des bords .de la Garonnu,Qui promet plus.qu'il.ne.pourra donner.;C'est un roseau coiiçhé par.un orage;C'est un épi qu'un oiseau fait pencher;D'un beau passé c'est un faible mirage ;C'est le soleil qui part pour se coucher.

A soixante ans, c'est un léger atome,

Que, seul, notre oeil ne saurait découvrir.Dix ans plus tard, c'est un sylphe, un fantôme,Un son perdu qu'on cherche à ressaisir.A quatre-vingts, c'est un Sillon que trace ;

Un roitelet qui se perd dans les cieux ;

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116 LE PARNASSE SATYRIQUE.

Puis, à cent ans, c'est une âme qui passe,Pour reposer dans le giron des dieux. ....

'. ID.

LES FEMMES DE LA BIBLE.

Dans un charmant enclos,Tous deux frais et dispos,Vivant comme des sots,

Eve trichait Adam aux dominos.Bientôt ce jeu sut déplaire à l'épouse,Et soupirant en fa dièze ou sol,Dans le jardin, sur la verte pelouse,Elle attrapait des moucherons au vol.

Mais cet amusementNe dura qu'un moment;Le conseil d'un serpent

Vint lui montrer un jeu plus séduisant.Dès cet instant, Adam n'eut plus de trêve ;Elle voulait jouer dans tous les coins,Et pour donner du courage à l'élève,L'histoire dit qu'on lui rendait des points.

Rébecca, mon agneau,Pour une cruche d'eauOfferte à des chameaux,

Tu sus gagner un époux, des cadeaux.

Temps fortunés, où les chefs des famillesÉtaient exempts de soucis ennuyeux !

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LE PARNASSE SATYRIQUE. 117

Car ils pouvaient négocier leurs fillesEt conserver leur Champagne mousseux;.

Brûlante Putiphar,Sur ton lit de brocart, •

Ton coup d'oeîl égrillardCroit fasciner et séduire un jobard.Le pauvre enfant s'épouvante et se sauve ;Son sang se fige, il court tout éperdu !Car il croit voir, sous les draps, de l'alcôve,Un animal au poil fauve et touffu.

Ce qui causa sa peur,"•'

Son effroi, son horreur,'1

Fut l'objet enchanteur

Que je m'abstiens de nommer par'pudeur.Mais, n'écoutant que ton brûlant délire,Tu l'empoignas; ce pauvre jouvenceau,Par un endroit que je pourrais décrire,Et que les saints ont appelé manteau.

Suzanne, ta pudeurRessemble, à ce voleur,

. Qui vante;Son,honneur . V.Quand il dédaigne un butin sans valeur;.. -

La chasteté dont tu fis étalageSe fût fondue au souffle des amoursSi l'onde pure eût reflété l'imageD'un frais visage aux gracieux icontours.

Mais jetons un regard . . .Sur cette pauvre Agar !

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118 LE: PARNASSE SATYRIQUE.

Je comprends ses douleurs • '

Quand Ism'aël eut bu ses derniers1'pleurs,Je vois râler la malheureuse mère,Priant le ciel de sauver son enfant :

Dieu qui l'entend exaucé sa prière,Et fait jaillir l'eau du sable brûlant.

Judith me fait 'horreur;'Je renoncé à l'honneur 1' -'

D'obtenir ses faveurs ;'''" '

Je veux porter tête et Soupirs ailleurs.Me voyez-vous le pendant d'Holopherne,Me réveiller un matin en sursautEt regarder,, d'un oejl vitreux et-terne,Ma pauvre, tête..au milieu d'un ruisseau ?.

..Befhsabé.e,..u,n époux,..:,,, ,.,.,, ; Spupçonneuxetjaloux, , ,,,. v.

Est un meuble assommant , , •

Que l'on emballe au fond d'un régiment.Ton sort heureux dut faire dés jalouses,Car, pour ma part, je connais cent maris,S'il dépendait de leurs tendres épouses,Qui partiraient pour garder le pays.

'

Abigail, mon enfant,Choisis vite umaniaiit, ; :'' - •

Pour rallumer les feux '<.. ; '.

Que t'enleva le lit d'un vieux goutteux.Kn te créant jamaisDieu n'eût pu croire

Que le chef-d'oeuvre éclos dé son cerveau

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LE PARNASSE SATYRIQUE'. 119

Aurait un jour:seryi de bassinoirePour réchauffer lacouche d'un pourceau,

Débora, ton bijou , , . i: ; ,N'est pas fort à,mon,goût, .. .Conserve ton vieux clou,-,t

Pour le fourrer, ma foi! tu sais bien où.Ma Dalila, je viens;t';offrir l'hommageD'un coeur aimant, tendre,et .respectueux.De mon.amour,tuiyeux-.avoir,un gage...Tiens, le voilà.:>T- cerSon^d^.mes.pheveux!

Dieu! quèjè plains le sort.,' '".".L'infortuné et la mortDés filles dé'Ségor [

'','

' '"',

'

Et des beautés de là Salé Gom'or!Venez à nous, .victimes de,Sqdome.Nous vengerons plus d'un grue],affront,Jeunes beautés, .qui .ne.connûtesrl'homme

Que sous l'aspect,du, changement de front.

Dis donc, Loth, mon barbon,Tu dames le pionAux modernes cochons

Dont j'ai l'honneur de conserver les fonds.Aucun de nous, fussent-elles gentilles,N'aurait l'idée et le bouillant désirDe profaner et de souiller ses filles

Pour se donner un moment dé plaisir.:'

Je conviens que le jus * : ! '

De beaux fruits ^défendus 1 '

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120 LE: PARNASSE SATYRIQUE.

Doit offrir des attraits:.Et réveiller lé goût des vieux palais.Vil débauché, non content de trop boire,Tu distillas ton dernier goût charnel,Et pour donner du piquant à l'histoire,Tu fis changer ta légitime ëh sel.

De ces incestueux:Je détourné les-yeùx;

Pour'chercher dànslès cieuxUne vierge aux regards radieux;Mais au lieu d'une, on en voit onze mille !Prions le ciel qu'iules fasse,venirPour les semer dans la grande famille,Car le besoin ici s'en fait sentir !

Descendez à ma voix,Dignes morceaux de rois ;Il se peut qu'un beau jour

Je sois nomnié fournisseur de là' cour.' . : : .•'..-.' . •: I»-

ELOGE DU COCHON,

Air d'Aristide où de la Bonne vieille.. :i" ' ' '

Monsieur Buffon, que le seigneur confonde !

Osa nous dir%, à l'article Cochon,Que notre frère est une bête immonde,Et qu'à la rose'il préfère l'étron.

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L:E''PARN1À'S'SÉ::SATYRIQUE; 121

Le malotru qui'làhça 1Cetteinjure1'' '•>'>• ' '

Se doùtaiWr, quand 1il'là'débita,-''•>:- i - j"

Que tous les gôûWsont dàn'S:irotre-riature?Et le meilieùr,'ést,clélùilqiiëll'biilà.'(Z'Mi) ''

Vous me direz ::;Il est couvert de; crasse, .,.,Il pue auJ.oih,son:gjrt)iii[fait horreur.: ; ,j

Oui, j'en- conviensJ;on n'aime pas.sa,face£;Mais le visage est parfois bien trompeur !Si le fumîeï est son Seul patrimoine/: : , „ ;S'il-est couyeTtId'up;lim,on.dégoûtant,-, ,, ,Le coeur est,bon.; rr^l',babit\faifcfil..)e;mqine?RicheS'bSoeartftjCouyrgnt .plusid^n croquant.

On l'accusa d'ay.QJr. des. goûts lubriques,,,.•

Dont le récitifaitidrçsser iHs.çhev.eux;,:, ;iDe dédaigner les amours [platoniques .

Et de boucher des trous incestueux.Je ne veux pas en faire une rosière,Un concurrent pour le prix Monthyon !Mais qui de vous peut lui jeter la pierreEt lui dôonèrisà, malédiction ? !'< -'

Vieux, débauchés, dont da :forcé 1expiran teNe répond'rpluS'à'rvos'constants :effofts,Vous lui devez la'truffe succulente:.../

Qui vient donner du nerf à:.vos ressorts;Et vous traitez de gpinfré etide.voracëLe doux ami,'rognant sa portion j i: i.Vous l'abaisBez;-.et:ce faible bonasse i,'Rêve sans cesse à votre, érection. : '

î 11

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122 LE ;BA'RNASSEï;SATYRIQUB,

Puis, ce cochon' qu'içirbas;:on,décrie^,,,, ,,Sait-il ramperrComffle;nn.;Vil pçiurtisanji, .,Renia^triliSfiS:ain^s, «a paljrié,.. _,,-,!;..,,..: ,,,,.<.Pour obtenir.un.pouce de roiban? . ,. .,; . :Sots potentats, idoies qu'on encense,Se gorgë^t'-il de vos mets' savonf èwx (1 •.;

Fier plébéiénj il fuit'la.'dépendàncej! 'î' :

Et pétitbravër'^ôs regards'dédaigneux.'

Un philanthrope exploitant là misèr«j' ...

Un séducteur qUi: trompe ùn; faible-enfant,Un vil'cafard :qùi' souille un 1presbytère,-

'

Sont plus1éoèhôîià (JùS oeipaùvïé innocent;Mais pour couvrir leur sale turpitudeSon nô'iiiservitâè-niant'eau/''d:efdasti'oii,.

Et, dépùîslbrs,''ilsorit;> par habitude; '''

Crié : -^! Ha.ro';'!iha¥0'!'sïir lé CO'cUon.';;> -;'...:'-:i!:-wu:ii v.i.yu o •; '-,::-,:' ^y.

LES VICTIMES DE MIRABEAU.

Sophie,- ô -mon:amour, inomange,,: -

Vainement-un. pouvoir; obscur ,u --;Nous a jétés;:;eommela:fange, :,il .

:Dans le fond; d'un cloaque-impur 2 iDu-nom de-fille repentie: ;,,.. ; - :On a beaùflétrir ton destin,, ; ;- : ii ,

Oh! va;?anà-grande; pervertie,' :; : -

Sophie !'ô; sublime catin ! ,- •-

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LE -PARN'ASSË SATYRIQUE. 128

Sous l'air pesant'd'tlne bà'StMleJ iDans'les flancs d'tai 1donjon'armé,Malgré la geôle avec sa grillejMalgré mon cachot :ënfum'é, ''<'>•

Malgré ma paillasse elle-même,Malgré'le froid dé mes carreaux/Je suis toujours librëj'ét jèt'âiriieA la barbé dé mes bourreaux' ! '

Va, jeTes'hrâvé et je iès'ràillé;''

Car, en dépit dé leurs tbùrméiîts,A 'travers barreaux et'mùraillë'Ambur unit nos coeurs aimants 1.1

Oui, tous les jours, à la même heure,Le dieu vient'soulager'nbs maux,'Et sa main, dans nôtre 'demeure,Fait reluire éricbr' ses'flambeaux'.

- .:;•:! : < :: ': -:i. ; -

L'heure a sonné! divin prestige !Sa voix d'airain brise'ine'sfëïs!"Je sens pesérco'm'mê'uh' vertige 1

Sur mes' yeux trbubiës'ët couverts !Hors de ses gonds ma porte roule,Bondit, et tombe avec fràc'asj -11

Muré épais; dônjÔn,; tOUt::S'écrôule,Et ma Sophie est d'ans mes bras !

Allons, que de hàrdoii m'arrose.!Foin de la tristesse et dès: pleurs-!Enfants! des cburônn'es dëTôsë,:Du vin, dès coussins et :des fleurs!

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124 .LE;jPAiR-N-ASSBj-S,AT:Y-BIQUE.

Qu'un,- ciel tout; ivre nous; éqlair.e- ;

Amour,, lemppigfflnpe^nieg sens,,,,,.(,Et toi;; V-éniis lai:populaire,Vi ..!:J.:A toi jn,oni-hyinng-et,mçifl encens!

. .:i;;:, ;-•;!!:) !---!;Wri;y wu Ypjii;.'

A tpj cette.fleui^jôid^ess^^.j.,,j -,-

Jela-jette,§ur,.topa,u,^e],!oj ^,,,Cette rose, c'est .ma màî£resse.,.| ,

Digne d'un dieu, d'un immortel !

Cette rose,, c'est sa poitrine, : r-C'est sa cuisse,,au, contour neryeux,Clest.sa peau, c'est.!'ojle^r divineQui coule,.de,ses.bruns chpyeux..

"'.' -:: ' " -'i!,i ;;! '': ,.11.(''.' !".!i-.) , iilvC'est,toi, Jçut, ent^çrè,,0. S.oph^ !^Quand, top corps flppple. et, ^us^uleuxS.ous:ma grosse, facë.bouffie,, ::,-:Sous mon front large et pustuleuxSe débat.etrpule çn,.délire,.,,,.,,(-.,Comme,,,dans.l^, preux. d';un ,ra,vin,La nymphe,, sons ,çou..yieux, satyreTout:gqnflé,d'£imp,ur,et,de,y^n.;],,;

Va, tu.nfes pas.unp.Erançaise,,,,?,Qui.n?aime,que.du:,b;put;des dgnts ;Ton corps,en;pr,en4 bien,à;son., aiseEt tes baisers sont bien mordants !

Oh! viens, n^ajba^çchçinfe^rpmajne,Laisse mpn,bras te.4érouler,, ,,;, .

Laissë7mpi,bpi^p, tpn, haleinp, ,,-j,,•

Laisse-mpi^déçheyeler,! .,,;, ,,. ;

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LE iPARNAS^E;SATYRIQUE. ]fipr

O DieuÎLque.majSophiçjesit.belJe, fQuand ,]e.rouge,]uijinpnt,e affront!Que de -bBà-u^s, s^n cpr.j)s;,ré>[è}f5; .Dans cet instant subhme^.t.prfltnpt !

Son, oeil blanclyt. ,e,t.s/iiiijiniine,, _,-.Et -son flanc plem, de volupté .,,.,;-Surpasse en ardeur, Messaline,, -,- ;

, Et l'antique lubricité,! :i) ,)UI;/};,,!,-

Sophie !,.»h ! malheur,et misère ! (.Le songe.ra fui rapidement, ,,,,Mon âme.retpnibp àja.te^re,

',

Tout n'est,qu'erreur,,isolement,!-,Maintenant^morne ^t taciturne.Loin de nj.es,r^vesé^puffants.^ ..,,Je suis triste comme,,pâturée,r|.;. ,-.,-Qui vient. 4'immplei; ses .enfants'.!,.

AUGUSTEBARBIER.

•;-.!; r-i rip ,1:;i;:iii; no- .IMIIIII::-.;LE SACRIFICE:INTERROMPU.

Écoutez l'étrange ayenture, . .

De deux amants, infortunés,Par l'impérieuse nature. .A d'amers plaisirs entraînés.

Aussi, parents au front austère,

Pourquoi, pour ne rien empêcher,Forcer tous, les coeurs à se taireEt les amours à se cacher ? . ,

il.

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126 LE 'PÀ'RNi's'SE SA¥YRiQUÊ;

II est ail 'fond' d'un 'bPis; propiéfe! *

Un: temple'modes' té 'et-'sécïèt ' - '•' '( '

Que le "parfum dû sacrifice'' "-"- '

Révèle àU'pèlêrih discret;:"'-"' r;i; '

Là, sbus'dës'béi'c'eâûS'dë'ia'Vâ'nBey'Vient chaque jour^queIqùë-in'e*têi|Déposer une obscure 'offrande I'"1''

Qui fume et-Sëpèf'dsoùsl'aùtél.-'-

Là, déroulant'âyè'c'mystère'": !' '

Un.papier' Qu'elle rie'lît pâ's,' "''

La beauté''chaste et solitaire'' '"""

Dévoilé pn' niothènt 'ses appas;';"''

Elle en sort1c'b'nfusé et 'légère,

1' ' ': :'

Elle eh1sort'pour y'ré venir,

' ""'"'

Et jamais^ princesse où b'er'gêre.jSans ylàisser un souvenir.'' '"'-

C'est là, par un beau soir d'automne,Que la jeune et tendre ZilaConduit son amant, qui s'étonne

Que l'amour les.attende'là. ' '...< '.'. '

— O ma Zila! dit l'heureux Jule,Il est donc arrivé, ce jour,' '''"'.''

'

Ce jour que là pudeur reculeSans jamais fatiguer l'amour !' '

11 dit, et, d'une main agile,Dénouant fub'âhs'et lacet','Sur le siège étroit et fragileJette Zila qui rougissait.

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LE !I*ARNA:SSBSA^YiRtQU'È.1 Ï27

Quelque temps la vierge troublée.Se débat sous sa mâle ardeur ;

-Tout à coup là plancheiébranlée! •;!<!..-ijCrie et cède:/, avee la pudeur;,. ,;H?J:[ .;,-'•• ''' i i; i'"i: 'l'ipîi ""M s'n: .TH; -iiii^nr) ;Ils tombent... les amours folâtres .Agitent encor leurs flambeaux,Comme ces feux opiniâtresQui s'irritent au sein des eaux.

Déjà fier d'une double attaque.Jule oubliait Fiaffreux: séjour ...i

Lorsqu'en grondant un corps opaqueVient obscurcir l'air et le jour,'-

— O qui que.yous.soy.ezl.g'pprje TZila, qui pressent Je, danger,; .. v). .N'achevez pasjje vous.en.pr.i^,^N'achevez, pas, nobje étranger. !,-

L'étranger faiblement Vippste,...Et, saisi d'un effroi nj,prtel?l| ,Se lève, emportant l'.hpl'ppauste t.Qui se balançait sur l'autel.

Cependant on accourt, on entreEn traînant un câble bruyant ;Le câble plongé au fond de l'antre,Se tend et rèm'Pntë en criant.:]Jule en,sort:l'assemblée..entièreFuit. Aux regards du jour vengeurZila comparùtla dernière':-' '" : '• '

On ne voyait plus sa rougeur...' > '

EMILEDESCHAMPS.

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128 L;E•.P,ARNASSE, ;S.ATYR^QUE.

SURi)t)'NÈ 'i'tfriifeitiikâ'!SÉffi1ÔEÏ^ÈV-Ë. -

Au diable firifâmé'auberge.; hôtel-ideilajpunaise,Où la peau, le analtin; se couvre-de', rougeurs ;Où la cuisine pue, où l'on dort mal à l'aise ;Où l'on entend'' cnant'erlëV'éofflmïs'-H/b'yàgèurs!

...liJiidi.-nii-: =;;;:)! -IU-JH-L:ii'j3i-jA.VICTOR,HUGO.

;:-. k'.:h ::!-;: .i!'; ~f.:lr.i'-, in.; '

-:-r:-î-i;; 'A'.Uu.U; >';'!> ï-.h i]n<-SUR UN' AUBERGISTE: BE^éENlivlÉ.

Vendeuj; dte;fricot; frelaté,, ,•[,, , ; ,i .-'

Gargotier chez qui l'on fricasse

L'ôrdnft'àv'ec'là'sâTetS;]' '"i 1 !) ~

Hôtelier'chez quil'dn'râ'mâsse"'-'"Soupe'màigrë'ë't vaisselle''grasse

'

Et toiïs'lës'pbù'x'delà''cité;,,i'"i '

Ton auberge; ainsi 'que ta fâéé1," -:

Est hurë'ptmr l^'tiônné grâce''1 ,1v

Et grpîh'pb'àriâ'prbpfété 1.-''",i '-'"

., ,' , DISTIQUE ,..::-! •' !!', -i m; •,;.>!!.>!';;!(';;-| -,.:Ecrit 8up,^Bf.j3içdld,'.iinpiphet en faïence

figurantunbiberon.àcheval.surun tonneau,et dont M.VictorHugo-'::.' ''i y ' ;I:-,:-. I ' {-|::- ' ' --,!i- 'avait changela destination':

'";!:''/ !!;(.[ 11!)i:f:; j;;;',-1 /|| ,', .;[:;"Je suis fort triste,: qupiqu'assis, sur, .u^.tpnneau,D'être de sac à vin devenu.potiàl'eau,,r ,

,',:---: lu-

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LE ' PARNASSE: SATYRIQU.Eu . 189

A WTA-BB'a'PlSBLIi'EyOZY.

Platon disait, à l'heure,où le..çouçhant,pâlit,; j... .—Dieux du ciel, montrez~mpi. Vénus sortant de Fonde !Moi je.dis, le coeur plein d'une,ardeur, plus profonde :— Madame, ,mqntrez-m,pl. Vénus entrant au lit !

ID.

: • ' UtJilM.'IiltEMiEi",:.!/ -:ii\ ,'::.,-,', :

Un rêveur quelquefois blesse ce qu'il admire,Mais si j'osai songer aides.èieùx.itio.onnusj! ; ;;;:;Pour la première fois 1aujourd'hui j'entehdà dire

Que le voeu de Platon avait fâché. Vénus. ;>'< ;l: "; "i :' : . i ,',' ;,.; >, :i ;i jr..;;:-,; .. .jI-D..)-.;

- - '•'' :-A'MADAME;'DO(3HEI-''-=.I.;:. =:'..":

Avec vos yeux.)entrou..de...,pipejiJe, vois bien,que vous me trompiez...Et vous êtes une tulipeAyant des oignons à vos pieds,

'

lD.

. :' ,'.',: •.,'.;:'i 'AïV.Aa!:-M.\'AVKU'ILLOT.

0 Veuillot! plus immPnde encore que sinistre,Laid à faire avorter une ôgr'eêsé;-vraiment,Quand on te qualifie et té'hônlme 1cuistre;' '

Istre est un agrément.i».

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Ï&Ô LE ' PARNASSE- -SATYRTQUEÎ

'• A. :ÏU.NEMM.TJSE/ -;

Quand madame Wàldbr'à Paul 'Faucher's'aëctfôéhe ;"'" ' ' '

Montrant le tartre de fees'dente; "'' '' <i'><(':—-

Et d'ans là valse 1en féù,' ^ôninië Tîiùïtr'ë 1à' là' r'pdhe 1,.' S*mcrùstè àsès mé'tnb'réàardents;""-''^'r-

Quand sous ses longs cheveux flagellant sa pommette,De son épine osseuse elle crispe les noeuds,

Coudoyant les valseurs, pareille.à la comèteHeurtant les astres dans les cieux ;--'''. "' ' :' ':' ",-- 'i <!"!:l'-|'i-:i:il 'PI-, i in II i

Et quand lassée-enfin de'la-vàlse-rapide,,^!': \» ,h;i

.Haletantë'etifermàntilfi's'yeujij.;..)-!., ,,-(-.uu:Elle laisse flotter sa mâinimaigre:et'liyidé;:Ar,- si ,<' ;

Et darde un regard fauve au Werther pustuleux ;

Alors tout s'est enfui : la chouette souffle et crie !

Les morts dans leurs tombeau? se retournent d'horreur!

La lune disparaît, la rivière charrie !

Et'Drouinèâù devient rêveur'!''''-'''' 'AL>:R.Éi>É-É'MUSSET..

L'ACADEMIE FRANÇAISE.(25juin 185-2.)

Hier-s'ouvrit, avec, bienséance!,. ;,.,,..., :.;! La,séance,,;,.; .,.,,.,,./l; ,,.,;

Qui.fitil'auteur./Iu:C)i,a^çj,ie;r.,. ,

.-. Chancelier., . .... ,.,.\

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LE'PARNASSE SATYRIQUE; 131

Debout,-ruisselait Icoinmg;un fleuveSainte-rBeuve. •:

Dans un angle le beau Mignet'Së;peigriait.'v ' -.'-'

Dupin aîné', 'tribun' honnête : -- '.'

Sans'sonnette',--Rêvait de ses chers montagnards

'"'Srcriardk;''11;"/''"'-i('-

On entënd£>it,'vôix; de crécelle; iDocte- et grêlé,

Comme un vieux coq dans un jardin,'•' ' ' Girardiri;' ':;,;-,:l >: -;"'

.')-';i:i;iP;'-:.!\ï

Grand!romainen habit de ville^

Poflgérvillè''':;Semblait être à la fois César

"'"' '-'''':;::Et;Nisàrd/,' '^'"''?

'

Brifatif avait 'des soins dé pèrePour Ampère,'

Et roucoulait comme.un ramier :

u Réeàmïer! >ï""

Baour, sbu'rd'd'ë'ses Vêts qu'il'beugleEn'àVeùgïeï'

Allait chantant,d,'un ton sciant0-

' '".. ;;i I; IU'ÏI: ::i.:;, ,:i--.-ssian,

Viennet disait d'u n!ai i"affableUne fable;' 1" :

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Ï32 LE'PARNASSE SATYRIQUES

On le troUvàiit bête, et Tissot. '. "

Semblait sot: : :

Cousin cherchait; d..'un air tragiqueSa logique,

Et tonnait,. dévot éloquent,, ;,,-;Contre .Eant,"-

Un autre narrait la-surpriseD'Héloïse :

Il fallait bien qu'ils! amusât, , ,Réinusat.-;;-, . i.

Mais soudain en trembla d'emblée

L'assemblée,De par -BacchuS ! c'était Musset; .

Qui,disait,-:. ',

— Crois-tu qu'on lise pour des prunes,A des brunes,

Ton lpng.ippëme peu.commun, : iCher Lebrun ?.

Sois tranquille, la chaste museQui t'âmùsé

$p deviendra jamais .çatin ,..Chez-Patin. .,.'il;."1-':i; i:.-:

Nous montrant à la fois, NarcisseEt Jocrisse,

Parléras.-,tu;;çhaqupjeudi, ,,,,,,Salvandy ?

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~LE PARNASSE SATYRIQUE. 133

Quand tu reçus ta grosse épousePeu jalousé,,.

Tu ne gagnas pas le gros lot,Ancelot.

Ajoutant à la platitude; ,. :,

L'attitude, ,Tombefas-tu de mal eh pis, . ;

Cher Empis?

Ne feras-tu. donc irien qui vaille,O Noailles? -.

Depuis que j'ai lu Mairitenon,Je dis : .Non;;

Sur ton dos, .Riquet-à-larhouppe,Quelle loupe ! )

Tu ne suis pas ton droit chemin,Villemain.i

Dans tes culottes sans, bretelles,Lacretelle,.

'

Dis-moi, prolixe historien,N'est-il rien ?

Tu te crois donc, gendre: de Dosne,

Long,d'une aune?D'un homme tu n'es pas le tiers,

Petit Thiers !

De peur de devenir enceinte

Quand ta sainteSe gare au lit de son époux,

Non des poux ;I. H

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134 LE PARNASSE SATYRIQUE.

Dans cette légende ;érotiquë . .Et biblique,

Tu te montres, Montalembert,Un peu vert.

Pédant entré tous les quarante,O Barante,

J'ai ton froid récit bourguignonEn guignon.:

Au loin va te faire lânlaire;Saint-Aulaire,

Et redeviens ambassadeurPar: pudeur;

Pasquier, chez madame de BoigneQui te soigne,

Corisolë-toi près d'un bon feuD'être feu.

Aux vieux chats de l'ancienne ChambreEn décembre,

Vieux rat, tu fus donc immolé,O Mole!

Guizot, d'une autre dynastiePiètre hostie, '

Flattant Berryer, tu prends pour saintHenri cinq.

Flourens, dans ton Jardin des PlantesTu t'implantes

Pour garder ta longévitéEn santé.

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LE .PARNASSE SATYRIQUE. ilSÔ

Scribe, vrai scribe; -par douzainéèFais des' Chaînes,

Bâcle des Bertrand et Raton,Marmiton !

Lorsque ta verve est compriméeMérimée,

Beyle te sert à nier Dieu,Palsambleu !

Nous trouvant un peuplé' servilé,Tocqueville, »

Aux radotages dé' Franklin- .,Est enclin; '.' .- i-...-

Sage et mou dans'sa pâle'prose,Fade et rose,"' '<

J'ai deviné ce que Vitet ; •

Évitait. - -'

Vigny, berger de sa montagne;'

Accompagne,- : : ; : ;

Soufflant dans ses plus doux pipeaux,Ses troupeaux ! ; ;

. . .'. .';". ;.'/'. ;(!).

Chaque jour leur chantant mâtine,Lamartine

(I) Manquentquatre vers relatifs à M. Hugo.

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136 LE PARNASSE SATYRIQUE.

Rappelle'à ses ch'érs souscripteursSes'malheufs!:"

LA MORT, L'APPARITION ET LES OBSÈQUESDU CAPITAINE MORPION (1).

! M- '! :•: .;!

Cent mille poux de forte taille,Sur la motte ont livré batailleA nombre égal dé morpions i , . .Portant écus et! morions.

Transpercé, malgré sa cuirasseFaite d'une écaille de, Crasse,Le capitaine :MorpionEst tombé mort au, b;ord du cou.

Lorsque.l'on voulut: à la terre'

Rendre sa dépouille dernière,On ne retrouva plus son corps...L'abîme ne rend pas les morts !

il

Un soir, au bord de la ravine,Ruisselant de foutre et d'urine,On vit un fantôme tout nuA cheval sur un poil du Cu.

(I) Cette poésiehéroïquese chanteBUTta musique d'une marchafunèbre composée par M. Reyer pour le convoi du maréchalGérard. " :' ' '

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LE PARNASSE SATYRIQUE. 137

C'était l'ombre du capitaine,Dont la carcasse de vers pleinePar défaut d'inhumationSentait le marolle et l'arpion.

Devant cette ombre qui murmure,Etant privée de sépulture,Tous les morpions font sermentDe lui dresser'un monument. '

: ni

On l'a recouvert d'une toileOù de l'honneur brille l'étoile,Comme au convoi d'un généralOu d'un garde national, ,

i. .:-:;Son cheval à pied l'accompagne ;Quatre morpions grands.d'Espagne,La larme à l'oeil, l'écharpe au bras,Tiennent les quatre coins du drap.

On lui bâtit un cénotapheOù l'on grava cette épitaphe :« Ci-gît un morpion de coeur,u Mort vaillamment au champ d'honneur. »

A.

13.

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138 LE PARNASSE SATYRIQUE.

Ainsi qu'une capote anglaiseDans laquelle on a déchargé, .Comme le gland d'un vieux qui baiseFlotte son téton ravagé.

Vingt couches, autant de véroles,Ont couturé son ventre affreux,Hideux amas de tripes moHes, ..-Où d'ennui bâille un trou glaireux.

Comme la merde à la moustacheD'un rat qui dîne à Mbntfaucon,Le foutre en verts grumeaux s'attacheAux poils gris qui bordent son con.

Pourtant, on fout cette latrine;..Ne vaudrait-il pas mieux cent foisMoucher la morve dé sa pinë

' '"

Dans le mouchoir de ses cinq doigts?'[' ID.

Que les chiens sont heureux !Dans leur humeur badine,'Ils se sucent la pine,Ils s'enculent entr'eux !

Que les chiens sont heureux !ID.

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LE PARNASSE SATYRIQUE. 139

Dieu fit le con, ogive énorme, ,Pour les chrétiens,,

Et le cul, plein-cintre difforme,-Pour les païens.

Pour les sétons et les cautères"Il fît les poix,'

Et pour les pines solitairesIl fît les doigts...

t- : - -. ;-, m.

LE GODEMICHET DE LA:' GLOIRE.

Un vit, sur la place,Vendôme,/ rGamahuché par l'aquilon, ; ,,•ai,".Décalotte, son large, dôme,,, | ,..\Ayant pour gland... Napoléon !Veuve de son fouteùfj la 'Gloire,La nuit, dans son coh'souverain,Enfonce'— tirage illusoire! —!

Ce grand godemichet d'airain.:.,.,,,-,: ID.

MUSEE SECRET.

Des déesses et des mortelles'

Quand ils font vbir les charmés nus,Les sculpteurs grecs plument .lès ailesDe la colombe de Vénus.

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140 LE PARNASSE SATYRIQUE.

Sous leur ciseau s'envole et tombe

Le doux manteau qui la revêt,Et sur son nid froid la colombe

Tremble sans plumé et sains dùvèt.

O grands païens ! je vous pardonne !

Les Grecs, enlevant au contour«Le fin coton que Dieu lui donne,

Otaient son mystère à l'amour.

Mais nos peintres tondant leurs toiles

Comme des marbres de ParosFauchent sur les beaux corps sans voiles

Le gazon,où s'assied Eros. . .,

Pourtant jamais beauté chrétienneN'a faït'à' son'trésor caché

' '

Une visite athénienne, '

La lampe en main, comme Psyché.

Au soleil tirant sans vergogne. :Le drap de la blonde, qui dort, ,Comme Philippe de Bourgogne -

Vous trouveriez la toison d'or ;

Et la brune est toujours certaineD'amener au bout de son doigt,Pour le diable de La Fontaine,Le cheveu que rien ne rend droit.

Aussi, j'aime tes courtisanesEt tes nymphes, ô Titien,Roi des tons chauds et diaphanes,Soleil du ciel vénitien !

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LE PARNASSE SATYRIQUE. 141

Sous une courtinepOurprée, :Elles étalent bravement,Dans sa pâleur mate et dorée,Un corps superbe où rien ne ment ;

Une touffe d'ombre soyeuseVelouté sur leur flanc poliCette envergure harmonieuse

Que trace l'âme avec son pli;

Et l'on voit sous leurs doigts d'ivoire,Naïf détail que nous aimons,Germer la monsse blonde ou noireDont Cypris tapisse ses monts.

A Rome, ouvrant ses cuisses rondes,Sur un autel d'or, DanaéLaisse du ciel, en larmes blondes,Pleuvoir Jupiter monnoyé ;

Et la tribune de FlorenceAu cant choqué montre Vénus

Baignant avec indifférenceDans son manchon ses doigts menus.

Maître, ma gondole à Venise

Berçait un corps digne de toi,Avec un flanc superbe où friseDe quoi faire un ordre de roi.

Pour rendre sa beauté complèteLaisse-moi faire, ô grand vieillard,

Changeant mon luth pour ta palette,Une transposition d'art.

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142 LE PARNASSE SATYRIQUE.

Oh ! comme dans là rouge alcôve,Sur la blancheur de ce beau-corps,J'aime à voir cette tache fauve

Rendre le ton bruni des ors,

Et rappeler, ainsi posée,L'Amour sur sa mère endôrnli,Ombrant de sa tête frisée; ' ''

Le beau sein-qu'il cache à demi.

Dans une soie ondée et rbùSséLe fruit d'amour y rit aux yeux,Comme une pêche sur la mousseD'un paradis mystérieux.

:

Pomme authentique d'Hespéride,Or crespelé, riche toison,Qu'aurait voulu cueillir AlcideEt qui ferait voguer Jason !

Sur ta laine annelée et fineQue l'art toujours voulut raser,O douce barbe féminine,Reçois mon vers comme un baiser ;

Car il faut des oublis antiquesEt des pudeurs d'un temps:châtréVenger dans des strophes .plastiques,Grande Vénus, ton mont sacré !

ID.: ; -/

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LE 'PARNASSE SATYRIQUE. 143

EMBARQUEMENT POUR CYTHERE.

Allons, la garce, haut la quille !Mon vit est crânement drisse.Ouvre-moi ta large écoutille,Embarque-moi : je suis pressé.J'ai dans mes couill's, faut que j'te l'dise,Six mois de foutre à dégorger,Et si tu veux d'ma marchandise,Aide-moi donc à décharger !

Allons donc ! ne fais pas la fière,Montre-moi tout's tes- nudités ;Fourr'-moi ton doigt dans le derrière :

J'ai fait hier mes,nécessités.,A ton con donne du tangage,N'sois pas raid' comme un vieux ponton,Et ne laisse pas à l'ancrageMa pine au milieu de ton con.

N'y a pas d'bôn sens d'être si large !Dans ton goulet il vente à mort,Et si tu veux que je décharge,Vieille carcasse, vir'-'de bord.Dans l'trou d'ton cul faut que j'm'affale;Tach' de ravaler ton étron,Pour que je n'sorte pas d'ia cale '',' ">

Avec un chapeau de goudron'.' '-">''i'^îr;;.. .'n-> . --

Maint'nant que j't'ai, sacré' vessie,Galipoté le fondement,

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144" LE PARNASSE SATYRIQUE.

J'te préviens qu' j'ai z'une avarie

Qui me rong' tout le tour du gland ;J'ai de morpions un' populace,J'ai la vérole à m'affaler;-Tu vois donc bien, sacré' Carcasse,Que t'es foutu', qu'tu vas couler.

RÉPONSE DE LA CARCASSE.

Depuis deux heur's que tu m'patrouillesLe trou du cul, je.n'te dis rien ;Puis encore je te chatouillePour ton plaisir l'dessous d'I'érigin ;Et pour prix dejma complaisance,La vérole tu m'as foutu :Heureusement qu' j'ai pris l'avance,Car d'puis six mois j'en ai plein l'cul.

' A. KARR.

A UNE FEMME VERTUEUSE.

J'entends dire partout : Cécile est vertueuse.Pourtant elle est avare, égoïste, envieuse jTous les vices ; un seul cependant excepté •.Elle n'a pas d'amant, dit-on. — La bonne apôtre!C'est que ce vice-là ne peut être goûtéSans faire en même.,temps plaisir à quelqu'un d'autre.Cécile est sage, oui, mais par méchanceté.

'"-"- .il;','. -,-!-. \H-..:-:;-i :'- Tu.

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LE! PARNASSE SATYRIQUE. 145

Non, je n'appelle pas vierge une jeune fille

Qui donne des cheveux à son petit cousin,Ou qui, chaque matin, se rencontre et babilleAvec un écolier dans le fond du jardin.Je n'appelle pas vierge une fille qui donne ,Un coup d'oeil au miroir sitôt que quelqu'un sonne.

Pour celui-ci, d'abord, pour la première fois,Elle voulut être belle, et paréel ,-.'. .

Par un autre sa main, dans un bal, fut serrée;Celui-ci vit sa jambe, un certain soir qu'au boisOn montait à cheval. Un autre eut un sourire.Un autre s'empara —-tout en feignant de rire —

D'une fleur morte sur son sein.Un autre osa baiser sa main.

Pour ces jeux innocents, source de'tant dé fièvres,'.Qui troublent les jeunes sens,

Un monsieur'à baisé,, .devant les grands parens,Tout en baisant là joiie, un peu le coin'des lèvres.On a rougi cent fois d'un mot ou d'un regard ;On a reçu des vers etrèndu.de là. prose;

Et caetera.iMais.il est une,chose,Une seule, il est vrai,.peut-être par-,hasard,Que l'on'a.su garder,.msoit par la maladresse

Ou l'ignoïance du cousin, :Ou la —dirxii.TJe la sagesse .D'une mère au coup d'oeil certain ?

C'est une chose et rare et difficile !Et c'est ce qu'on.appelle une vierge! On l'habilleTout de blanc — et l'époux se rengorge au matin !

ID.i. la

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146 LE PARNASSE SATYRIQUE.

'. .LES JEUNES HOMMES.,;':; -,'..,,,:'

,-,-'.'.";, ..OCCIDENTALE,,, '..,,' ..J.'" -,

Hélas ! que j^ên ai vu mourir à'e jeunes 'h'btnrneè!.''

C'est là le diable! il'fàut â'la .mort son repas;;

Il faut qù'àbût venu l'on abatte les pommes ;':"

Dans la prairie'il faut;que les bêtes de sommes •-.>"'

Foulent les-roses sous leurs pas..;.- •<',''•i

Faut que le broc se vide à force de gorgées, ".

Que la chandelle s'use et puis nous laisse en plan ;Il faut que les moutards dévorent lès dragéesDont tous les gràhds-papas ont les poches chargées

Quand vient le premier jour de l'an.

C'est là le mal : apris Véfour,, Katcomb arrive, (,Et puis l'addition, car c'est toujours là fin ;Autour du.grànd banquet,' infortuné convive,Plus d'un.s'app'r.ochë, hélas ! et dît : Moi je m'en prive!

Et s'en retourne avec la'faim. '.'

Que j'en ai vu .mourir i.L'iùn, était vert etrouge, ; r

L'autre semblait ouïr,d'assez vilains'accords,' ,.';.L'autre toiit nutremblait'eomme un roseau qùibouge,'L'autre, aussi mal; vêtu, grelottait dans son.bouge;

L'autre n?àvait riënour te-corpsC;

L'autre, triste, égaré,,chantait dans son délire'Le nom de l'ex-tai.lleur qui jadis l'habillait ;L'autre, de,ses malheurs voyait sa botte rire;L'autre rafistolait, des cordes de sa lyre, . r '.

Son vieil habit qui s'en allait.

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LE PARNASSE SATYRIQUE. 147

Un, surtout, sans surtout, poëte humanitaire,Couvait le grand symbole en son front sans chapeau ;Celui-là n'était pas, cérte, un homme ordinaire,Car d'un gilet trop court ne sachant plus que faire,

Il s'en était fait un manteau.' .:;- ---;;i -s- - [11aimait trop le veau,:, .c'est ce, qui l'a tuée,Cette grande nature.-Il eni rêvait, toujours. ;Hélas! à mâcher creux sa bouche habituée,Sur un veau tout entier la nuit s'étant ruée,

Ce fut le dernier de leurs jours.ED5T-1NETEXIER.

On entre, on crieEt c'est'la'vie !'!'" " -!

On crie, on sort '

Et c'est la mort..,7',..-. , . ' ,, lu-

— Combien durërbnt'hôs amours?Dit la pucelle'àù 'clair' de lùûé:' -

— L'amoureux -répond ': -0 ma brune,Toujours,'toujours!"'

"

Quand, tout sommeille aux alentours,

Hortense, ise-tortillaut ;d'ais«, -,,,,,Dit qu'elle veut que,je la baiti^ n ;

Toujours, toujours...,- .;,

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148 LE PARNASSE. SATYRIQUE.

Moi je'dis, pour charmer mes jours .; Et'le souvenir de mes'peinés':': ;' i

Mes couilles, que.n'êtes-vous pleines -

Toujours, toujours! i i'.: ,.:.'

Mais le plus chaste des amours,Le fouteur le plus intrépide;Comme un flacon s'use et se; vide

Toujours, toujours! >M. ' -î; PRIVÀT'tt'À^âLtiMONT.':

LE MAL DE MER.

Êpître.

De Londres ce matin j'arrive,Et je trouve votre missive.

Le moyen de répondre en vers,Quand on a le coffre à l'envers !

Car, entre nous, l'onde azuréeSent terriblement la marée,Et le ciel bleu tant adulé;,. ,. :Pète froid et pisse gelé, ;. ,.' :

Vraiment, ces blagueurs,de poètesNe nous contentquedes-sornettesQuand ils font le tableau charmantDes flots aux zéphirs souriant!--1-Pour moi, je vois en cette affaire

Un accouplement très vulgaire :

J'y vois le brutal vent du Nord,

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.LE PARNASSE SATYRIQUE. ,14.9

En ribOte.ef bandant trèsifort,, ;

Qui: son.énorme,chibre agite '

Pour enfiler dame Amphitrite,-.Cette nuit, ce chibre falot,,Sous la forme d'un gros steamrboat,Faisait tous les efforts, du monde

Pour s'enfoncer au, sein de.l'onde.Là gaillarde le repoussait-,Le repoussant se trémoussait,.;,Se trémoussant troussait sa, cotte,Se troussant/laissait voir sa motte,Puis entr'ouyrait profond, profond,Son grand.diable de puant, con,;Si bien qu'il était manifeste , ; .

Qu'elle ne faisait la modeste

Qu'afin de redoubler l'ardeur

De son paillard d'adorateur.C'était d'une!indécence extrême ;De dégoût chacun était blême.

Bientôt ce spectacle d'horreur

A;tous fit,soulever,le.coeur.j .

Vous devinez, assez le .reste :,.,; J'ai vu des John Bull, je l'atteste,

Rejeter, entiers sur,le,pont.,, :Un.saumon,:un boeuf, ,un,mouton,

Noyés dans des flots de pale aie.

De Champagne on y voyait telle

Quantité, qu'il paraît constant

Qu'en France on ne fabrique autant

De ce vin mousseux chaque année

Qu'en boivent en une soirée13.

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150 LE PARNASSE SATYRIQUE.

Nos voisins enfants d'Albion.Mais que fait lors mons Aquilon?Avec ses huit doigts et ses poucesSous formes de marins et moussesIl étend sur son instrumentCe dégobillis tout fumant,Afin que son engin cynique,Huileux, baveux, poisseux, lubrique,Pénètre plus facilementAu fond du liquide élément.Devinant ce projet funeste,Je ne demande pas mon reste :Sitôt que je peux fuir, je fuis.Dire s'il l'enfila ne puis.

p. J.

A MARIE,

QUI ME DEMANDAIT DES VERS.

gerde! j'y perds mon temps. Autrefois' j'aurais pualigner chaque jour des vers pour faire un livre ;Wien ne vient plus. Depuis qu'avec toi j'ai foulu,•—'1ne me vient qu'un mot : avec toi je veux vivreWt mourir langue au bec, doigt au con, pine au cul.

ID.

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LE PARNASSE SATYRIQUE. 151

EPIGRAMME.

Jean Coquardeau tristement se plaignaitDes soins que lui coûtait son enfant en bas âge.— Mais que dirais-tu donc, dit sa moitié volage,

Mon ami, si tu l'avais fait ?ID.

PRIAPE.

MOTDONNÉ.

Air d'Octavie ou la Valsedes Comédiens.

A ce banquet lorsque je me présente,Je vous en prie, excusez mon émoi :Je cherche encore une forme décentePour me montrer et vous parler de moi.

Et cependant il faut que je déploieDes mots couverts d'un gênant attirail,Et que chacun des termes que j'emploiePuisse garder les portes du sérail.

C'est vainement, pour enfourcher Pégase,Que je m'épuise en efforts superflus :Sous ce costume et sous ces flots de gaze,Le malheureux ne me reconnaît plus.

En ennemi d'abord il me regarde...Bientôt son oeil s'anime tout à coup...Je saute en selle et me donne bien gardeDe lui laisser la bride sur le cou.

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152 LE PARNASSE SATYRIQUE-

Ne croyez pas pourtant, à me voir prendre,Avant d'entrer, tant de précautions,Que je me plaise à causer une'esclandre - '

Et que je sois l'effroi dés nations. ; •

Non, je sais bien que nul ne s.edérobéA l'influence, au charme du désir,Et que je cache en un pli de ma robe,Pour l'attiser, l'amour et le plaisir.

Je sais aussi que ma puissance est grande,Qu'elle a pour tous un invincible attrait,Qu'on met pour moi bien souvent à l'offrande,Et que sans moi le monde finirait.

Mais ce pouvoir^ par malheur, est occulteEt je n'ai pas'de niche au Panthéon .:•On veut bien être esclave de mon culte,On rougirait de prononcer mon nom.

Combien de gens, vous les premiers peut-être,Si j'arrivais ici trop court-vêtu,Affecteraient de ne pas me connaître;);Pour se donner un masque de vertu ! -.;,

Oui, je le sais, quand ]a porte est fermée, ;Quand les verroux"sont tirés prudemment,Je suis le dieu de la maîtresse aimée

Qui s'abandonne aux bras de son amant.

Dans son ardeur, dans son désir de plaire,Sur mes autels elle brûle l'encens,Et trouve alors tout un vocabulaireDe mots mignards, de gestes caressants.

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LE PARNASSE SATYRIQUE; 153

Mais mon triomphe est de courte durée :Du genre humain la plus belle moitié,Bientôt après, sur l'idole adoréeNe jette plus qu'un regard de pitié.

Puis elle tient, en,.portant haut la tête,Pour femme honnête à passer en tout lieu,Et dans ce but on la voit toujours prête,Comme saint Pierre, à renier son Dieu.

Que, par hasard,! une jeune jîllette

Espérant fuir les regards indiscrets,Le coeur ému, vienne un soir, en cachette,Me confier ses plus jolis secrets,

La médisance ausculte sa'conduite,Proclame au loin qu'elle a perdu"l'honneur,Et brusquement change en vierge séduiteLa pauvre enfant dont je fais le bonheur.

On me recherche à l'ombré du mystère,Mais au grand jour je parais-odieux;Je suis ainsi tout à là fois sur terre '

Le plus fêté, le plus honni dés' dieux.

A ce banquet lorsque je me présente,Je vous en prie, exëusez mon émoi :Il est causé par la forme.décente-> ;:.

Que j'ai dû prendre en Vous parlant de moi.' " ' : ' L'outs PîtOTAT.

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154 LE, PARNASSE :SAT'ÏSa-IQUE1

KPITAPHE POUR UN BEAU-PERÉ.

Sous ce,froid Monument-1, ,',,-, ;;.Mon beau-père repose*,,; .- .

Je n'en suis pas la cause,' Mais j'en suis content : '

LE PARASITE, i " ; . '.

MOTDONNÉ.—-pOT-PtiuRRt!

Air,; C'est le.peau Thoinas. ,,,,.{.

Bien qu'il soit piquant, ,Le .sujet.'dè'ma .chansonnette"

'Mé tourmenté, quandMa muse le soigné et le traite':'

On prétend qu'àù'fohd"'

.-. ,11,est.très-fpcpnd;.. ,, ,..- ,,,. , .

Pourtant,..ypus devez,Je,pomprendi-e,.Je ne; sais. par. quel .bout, lf [prendre,,'

.:par]trpp,gratter cuit , ,,,:,, ,,Et trop parler nuit.

,, Airdu^iègfi. -., . ,, ,,,,, ,

Son origine; ihélas!'se iperd •'"-.M:,-<-.-,:Dans la nuit des temps'ét des âgés :;1Aussi je n'ai rien découvertSur ses premiers pèlerinages.Franchement, j'en suis stupéfait,Car pour chacun il est notoire

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LE PARNASSE SATYKIQUH. 155

Que presque tout ce qu'il a faitEst du domaine de... l'histoire !

Air : Adivu.je vous fuis; boischarmant.

Pourtant, j'ailà convictionQu'il était connu- dans A tliènë,Et que soft éducation ''"••

S'acheva près de Diogèhe; - - - -

Puis ensuite; mieux inspiréSur sa véritable nature, .'Il s'est tout à fait déclaréPour lé système... d'Epicure.

. Air .desFraises..

Dans plus d'un département "-: .

On souffre fort;de saihaine ;">:<<•.L'e-.Bas-Rhin lé'voit souvenu,Mais.il'est'commiinémênt'i ' '"'

, . Dans l'Aisne.-' ;

Air : Ça ne se peut pas

Comme la violette il se cacheLoin du joui- et des indiscrets,Et de préférence:s'attache;,.,;[ .Aux petits.;endroi,tsbienisecrets.Je sais bien,que parfois Oh trouve.Qu'il-en changé-trop fréquemment;Mais ce n'est pas, toutnous le prouve,

Sans fondetnent.

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J56 1E PARNASSE SATYRIQUE.

Air de Julie... ou.J'en guette .un petit de monagi

Je sais des gens que de son domicileOn ne peut plus faire en aller,Lorsque, se montrant trop facile,On les y laisse s'installer :; :Il est de cette race: plate,Que rien n'excite, rien n'émeut ;Pourtant on en fait ce qu'on, veutSitôt qu'on lui graisse la patte.

Air du Vaudevillede l'Apothicaire.

En dépit des lois en vigueurQui défendent que l'on s'attroupe,L'isolement fait son: .malheur --:.,, ' :

Toujours on 'le rencontre en groupe;Qu'on en prenne, un sur le-coussinD'un omnibus,:à la banlieue, i,;!

Cinquante autres, le lendemain,Sont venus se mettre à la queue !

Air du Haut en bas.

., ; Du haut en bas, "' ' '

La nuit, le jour,;il se promène;. "-' Duiliaùt en"bas""-i '•-•

On sen't'bien'qu?fl n'est jamais-las.: Dans tous les sens il se démène. Et nousagace'la bedaine '' "'"-»

-Du haut en bas.

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LE PARNASSE SATYRIQUE. 157

Air des'Gueux:

Quels gueux, quels gueux!Comme, ils sont nombreuxPour s'aimer entr'eux

Quels gueux, quels gueux !

De mille en un jour s'augmenteCette population

'"

Et les savants nomment lenteSa régénération !"

Quels gueux;1etc.

. A des, résultats .semblablesRien n'atteindrait ici-bas,Ni les feuilles ni les sables,Ni les oeuvres de Dumas.

'' '' Quels'gueùx; etc.

Air du Vaudevillede l'Étude.

De sa fécondité la cause''

S'explique en y réfléchissant:La chaleur en -pareille choseEst un.alimentai puissant!"Or, sans recherche bien profonde,11 est clair, pour l'observateur,D'après sa place dans le monde,Qu'il doit toujours être en chaleur !

Air: Nousiloui inarierons dimanche. .

: J'ai cru bien longtemps.Qu'aux seuls habitants

I. H

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158 LÉ PARNASSE'SATYRIQUE.

De notre petite sphèreTous ces mirmidons

Prodiguaient leurs donsEt montraient leur savoir-faire ;

; -De cette, erreur,; .A maint auteur

.-.. Commune, ;.On me tira-;Car ce jour, à .,

La brune,, .;.

J'en ai, reconnu, .

Hélas ! à l'oeil nu,Un grand nombre en pleine lune.

Air -'A'peine du1sofHvr'âé'l'enfance.

Les gants ,spnt toujours en usageAux jeux d'amour et de hasard ;C'est aussi par eux que le sageTiendra mon héros à; l'écart.Sa mort sera dès,plus certaine

Lorsque vos doigts bien assainis, :Sans jamais prendre de mitaine, :Se serviront de longs gants, gris. -'

,,-.,-;. .',.-.,', - . iAir ; Femme,voulez-vouséprouver.'. ;

Ne pouvant pas ecoprofesso•

Vous donner un portrait fidèle,De mon mieux j'ai mis en faisceauCe que jetais de'mon modèle;Mais si j'ai tronqué le sujet,

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LE. PARNASSE,-SATYRIQUE. 159

Nul ne 'dira,' là chose est sûre, -r ii :

Que j'étais plein de mon objet, . . '.,:Et j'en rends grâce :à là. nature. .,,--

- .' -s .. ':.: , , '-la,-, - -,-'

EXAMEN'

SUBI'PAR MADEMOISELLE' FLORA :.' '-- I-

A l'effetd'obtenirsondiplômedeputain et d'ê.treadmise.aubordelde madameLebrun,68b",rue Richelieu.

'!. i . '-': ::- ' .; ;: . "ii -M:-

';..'.

Dix-sept ans, des yeux noirs et fendus en amande,Avec des cheveux blonds, une bouché un. peu grande,Sans doute exprès et pour laisser voir en riantUn brillant chapelet de perles d'Orient ;Un sein rése, arrondi, ferme à ne pas le croire,Un cul dur comme un marbré et pi us blanc que l'ivoire,Un con si mignonnët qu'il semblait que'jamais""'Même au vit d'un enfant il/pût;donner accès !;s ,: '' :Tel est en raccourci l'image-ravissante . -.: ; ' '

De Flora la putain,,qu'on croirait-innocente : ,: ,! -

Et vierge, tant ses yeux, rayonnent, de candeur,' ;

Tant tout en elle exhale un parfum de pudeur, ,Et qui vient cependant,, loin d/être encor novice,.Ayant,fait.dès longtemps ses .débuts dans le,viçe,,-Sans,avoir,peur, sans être émue un seul.instant,Et comme devinant un succès éclatant,Passer cet examen àtix fatales épreuves

1 '

Pour lequel la Lebriih demande tant de preuves !

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160 LE PARNASSE SATYRIQUE!

Dont il faut nettement, sahs hésitations;" '

Résoudre ex abrupto toutes lés questions,;Pour acquérir le droit de voir couler-'sa' 'vieDans ce charmant bordel que toute fille envie,

D'y vendre au poids de l'or toutes les voluptés,Et des charmes, souvent, qu'on n'a pas achetés.

A midi, dans la salle en ce but. préparée,De toutes ses putains la Lebrun entourée,Assise gravement sur .un moelleux gopha^. :--

Tenant sur ses genoux un énorme angora,Donne l'ordre de faire .entrer la néophyte.

" '

La jeune fille fut aussitôt introduite.

Un simple peignoir blanc, à peiné .retenu,. ',Laissait entièrement ses épaules à nu,Et sa gorge charmante, au lieu d'être'enfermée ,En un affreux corset qui l'aurait déformée,Montrant à découvert ses deux globespblis, .Se tenait d'elle-même et sans faire aucuns plis.

Elle était ravissante!...' Aussi,1dans; cette's'âllë ' " ••'-'

Où pas une en beauté ne' se Croit 'de- rivale,1'-' ''' '" '

Chacune,"malgré !soi,'sentant ce qu'elle-vaut,'-''- :>(.

Au lieu de l'admirer lui' découvre, un défaut : '-' '' ;

L'une de ses cheveux critique là nuancé"' '""' ''""

Et prétend hautement qu'ils' frisent la garàric'e| i' '-'

L'autre dit que sa gorgë'a l'air"d'ùn"mbù,dei:Véàù,''Et toutes sont d'accord <juë;cén*èst qu'un'cliàmèëù"!

Flora, sans s'inquiéter de(]eurscrjailleries, j.lu -,.,.,,,;,•.D'un geste,réfuta leurs sottes, railleries,,| ;,,,,,,,,[ n;;/.

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LÉ PARNASSE SATYRIQUE^ 161

Etjusques au nombril retroussant son peignoir,'

Leur montra qu'étant blonde elle avàitlë poil noir !Nulle autre ne fit voir une beauté pareille!... >"

Prises au trébuchet, toutes, baissant l'oreille,Ne purent rien trouver'contré un tel argument ;.Et gardèrent alors un^silence'prudent. :<;;' : ; ;i

La Lebrun qu'amusait beaucoup .cette, aventuré,"

Pour sa nouvelle fille en tira bon auguré :''''.- Petite, ltii dit-elle, allons, viens té placerSur ce tabouret-là : je m'en vais commencer.Pour être admise ici, sais-tu bien, ma chérie,Qu'il faut être très-forte en polissonnerie?...Que pour vendre l'amour, il ne nous suffit pasD'avoir de jolis yeux, d'avoir de frais appas, .

Une gorge bien ferme et des fesses bien blanches,Une croupe soignée, un beau cul et des hanches?...

Qu'il faut de tous ces dons savoir bien se servir,Savoir les employer à donner du plaisirA ceux qui dans nos bras cherchent la jouissance,Ensemble ou l'un d'eux seul, selon la circonstance,Surtout selon,l'argent donné,par,,le;miché?.....Qu'il faut promettre avant d'enlever son corset , .Et jamais ne l'ôter, à moins pourtant que l'homnieNe se laisse tenter et ne triple la somme?,.,. ;,,Mais au lieu d'examen je fais une leçon ;Assez comme cela... Sais-tu d'abprd,quel nom : ,Donner à l'instrument par où le rn^le pisse '

Et par lequel aussi lui vient la chaude-pisse ?

FLORA.

L'académicien dit : mon.vit ; le médecin :

14.

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162 LE; PARNASSE ;SATYRIQUE^

Ma verge /"rie/curé,: mon, membre. ;. .une putain,.: ;

La.'.queUej il-est.nommé,j!i»éjiparais:lpre,ttei5i;ir , ; .'Un c/josfi:où:bien,o'eZffl,,.par,;une;femme hpp.nête,j! ,;

Jacques, parlé farceur:; ^«^«Tr^i-patl'jétudiaiit;;:La bibite.iavijpetïtj par la bonne,d'enfant j,, i-nmi "

Le jeune homme.puceau l'appelle soA'f«ï^#ft-;,i;v ..;-:

L'ouvrier, son outil; la grosse cuisinière, . , ,-:',/;; ';';:.:; -' : :0i';-" .}!;,-; i,:.,!!!' [j.<ri.'i-M':.•!

Une courte; il.devient dard avecle pioupipu,Mais si vous entendez : mon noeud! c'est le voyou !

'' - LA'L'EBRUN.'.: • .-.'":,.:.; ' - '-

Parfaitement, là"chose est tre's-b'iën'expliquée'Et par personne ici ne sera critiquée.

"''"-

Peux-tu me dire aussi'tous les différéii.ts'hp'ms' '

Que l'on donné, pàrfbis'àûx'deux brimborions"

Qui sont pendus après?...' ,' "

',"'" ": "" ""

.-.; : , -;;i-. FLORA.I; -:.;-,;;,;:>:, ,, ,i'i il.',; '

• J'essaierai. Les àr'sbuvl'les,Si vous les embêtez; vous 1

répondent : mes coùilles!

L'apprenti'carabin. dit, en se rengorgeant:"

Ça, c'est- un testicul'è ! un banqùiëiy un agent'' ' '"

De changé; un financier disent qu'ils oht''des'&o«r.ses;Un vieux passionné'lés appelle lés''sources ' ' ' '''..D'où jaillit àjiots blancs la sève du plaisir.;.''

"

Que rarement, hélàsTil parvient à saisir !'! '•'•"' '•'

Le troupier, thés rfficstàns'; lé cocher, mës! ¥otipètifis;Le marchandée cbcoj mes 1

gourdes; :lés griséttë's',''

Des machines..! ',i '.-.'- ;\; .,::," -i,;.,

LA.LEBRUN.

Très-bien, .petite.. Sur le con-'

,,

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LE PARNASSE' SATYiRIQIIEl 165

Je ne te ferai paslà:moifldre'kjuBstiôn:; "1 n;" 1, i::i-.' »

Tu connais'cet objet,'-^-'Puisvlai'lang.ùeifraiiçaisè i

Est encore aujourd'hui; 'si'pauvreetsi' niaise,',' -.'••""

Qu'elle n'à'vraiment pas deux termesipour nommer ', '

Ce petit trou mignonqui'sait si'bien charmer,: ; ," ;

Source de veltipté'si douce étsi'suàve,"- ''•. ."'i :inEt duquel, bien souvent'^ l'homme dévient ,esclave:!J

Et maintenant,, voyons.si tu,gais b.ien cpminent . ./.Des deux sexespn peut,nomn;er.l'açppupiemerit?

' :: ' FLOfti.-' '' ' "" ' ' ' '-''' '' ''H, ':.'

Tout le monde à peu près, putain bu femme honnête,.'Ministre ou chiffonnier, marquise ou bien grisette,'.Dit -.faire qa;piner est le mot des'maçons; [.'.Monter chez une' fille en lui disant':, oursons,!

'.

' ' '

Est une expression commune, saugrenue,''

Propre aux palefreniers'! là fepiipé entretenue ." "

Dit : aimons! le commis se plaît arouscaulef.Le terme que les vieux préfèrent; employer \Est : enfiler ;-aux champs', le paysan .VduWicjué. ]"''/.Je vais tirer mon coup, ma crampe.:,'.bù bien ma chïqiiè,Dit le futur, Grerbier, et l'homme marié"

Baise, tout simplement, quand il peut, sa'moitié !'

• . --.:.' ' ni., LALbBSiUN;:;;-,;[ ^,1;!, I; .;;,;.(;, ;,. \

Connais-tu de baiser les diversesJmàniêr,ès?1'- ' ' ' '

.,,-,,;, ,>.;,,,;.,.-, i;?L9^à*, ', ;;,,, ;;',; ,'...., , ,'';

Toutes ? ce serait trop ! mais les plus ordinaires :

C'est ventre contre ventre et la femme dessous ;Celle-là satisfait à peu près tous les goûts-; : !:.'/

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164 LE PARNASSE SATYRIQUE.:

Celui dont la piné est mollasse,;filandreuse,: ,:i ,,.,Et lente à décharger, fout.à la paresseuse; ,(,,En levrette est encore un moyen fort,joli ;:.:.!'..Quand on a sous son ventre un cul ferme;et poli':C'est pour.faire un.enfant.une bonne.recette ;,,.Qui fut, dit-on, donnée, à MarierAntpiûette;; -, ,- ;Louis seize* enchanté,.tell'eraenten usa;,; i -,

Que depuis autrement jamais il ne baisa.Mais je dois l'avouer, pair-dessus toute chose,Je préfère"eh'amour une Certaine pose : ' •

Le mâle sur le dos sous la femme est placé,Son corps est fortement avec l'autre enlacé;La femme, d'une main, lui pelote la couille," ".

L'autre, dans mille endroits en tous .sens le chatouille;L'homme, de sa main droite, ou lui fait' postillonOu la glisse en dessous et lui branle le con ;'La gauche, autour du cou bien doucement passée,Taquine le bouton de la gorge agacée ;

' ."'.'Il admire du cul les bonds impétueux,Qui s'élève, semblable aux flots tumultueux,Redescend aussitôt pour s'élever encore, '.'''.''Alimente et nourrit le feu qui le dévorp !.„ , . ,Les membres sont mêlés, les souffles confondus,".Les deux corps en' un seul semblent s'être fondus...Le foutre à flots brûlants de la pine s'élance!...C'est une volupté, c'est une jouissance, : , ;Qu'on éprouve et ressent, sans pouvoir l'exprimer...On ne voit, n'entend rien... on vient de se pâmer !

LALEBRUN.

Quel est pour le plaisir l'heure la plus propice;? ,

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LE PARNASSE SATYRIQUE'. 165

'-,. , ; .-FLORA..; - : ,.,.''::,

Selon moi, c'estle soir.iDès que le sacrifice "

Se trouve consommé, l'on se tourné lé dos^1' " 1 "!

Et sur vos fronts Morp'héé effeuillant ses pavots,'"'Pendant que la veilleuse agonise dans l'urne;On peut faire à deux nez un superbe nocturne !Pour le coup du matin j'ai de l'aversion,Et je ne m'y soumets qu'avec répulsion :• '-: : " ' :

Le lit est imprégné dé cette sueur moite : " :;

Qui fait toujours trouver large là plus étroite,' '

Car du con qu'elle baigne elle amollit le bord, '

Et, sans rien rèssenthyle vit- entre et ressort ;"

Puis, lorsqu'on a dormi, l'haleine est si mauvaise

Que nour faire une langue-on n'est pas à son aise ;Enfin, beaucoup sont ^pris de ce désagrément

' -

Qui frappait le mathvsùï'mon dernier amant':S'il bandait, de pisser c'est qu'il avait envie, -

Et sa queue en était tellement engourdie'' '-'•'

Qu'il né déchargeait pas.:, s'il Venait à pisserJ ."

Et qu'ensuite il voulût'ehcor recommencer," • '•'":;

J'avais beau patiner sa cbùillè renfrognée,'" ' '-' !

Lui faire avec cinq doigts la patted'araignée,''' ""

Sa pine, peu sensible à'mes'soins superflus,'

Demeurait flasque-et molle et netebàndaît plus.

LALEBRUN.

Je suis de ton avis ; aussi lorsque ma motte,Qui n'est plus aujourd'hui qu'une vieille marmotte,Rayonnait de fraîcheur, de.sèveetde santé^ • . - ;Et que mon clitoris, par tous étant fêté)'i ; ' •; .1

Aurait pu faire au tien'beaucoup de concurrence,',

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166 LE PARNASSE SATYRIQUE;

Au soir j'ai, comme toi, donné la préférence!J'ai longtemps exercé ! mais j'ai vu rarement , ,,. ;

Une putain sachant,br.anler parfaitement : ,,,,,,•,;As-tu fait là-dessus:une étutieprofondp,, ,, ,,,Et te sens-tu de force à,contenter,ton,monde?. :,

FLORA. , .

Je l'espère... et pourtant,si jfai reçu du qiel ;,Ce talent admirable et.providentiel, ., ,-•; ,. , ,;; ., .— Car on peut devenir une. bonne fouteuse, ; ;; ;. '

Mais on ne devient pas, il faut naître-.branleuse !,i—Toutefois la pratique et, l'art etle travail ;., ,.,;:, . .;M'ont nécessairement; appris plus d'un, détail ; ..-,,<,Dont je sais.à propos faire, un très-bel usage, , ,-:Selon l'individu,.surtout selon son âge.,, ,,;Mais, pour faire jouir, j'ai d'ailleurs,un mc-yen,-, ;, -.Qui jusques à ce jour m'a réussi très-bien;: ,, ,.,, r ••.Du vit dans mes deux mains je fais.rouler, la tête. /Vite et fort; par instant tout à fait je m'arrête..,- (.Quand la pine se, gonfle et que le foutre est. prêt, ,En pressant le canal j'en;modère le jet; .,, ,,i ,|,,:;,;.Je bouche quelquefois stout à .coup la soup^tpp,:,, -,,Et par petits; filets .seulement il s'échappe... ,, ;. ,.-.Et ce manége-là, plusieurs fois répété, , .,Au suprême degré porte la volupté !

LALEBRUN. ;

Au moyen de la langue: asrtu parfois, d'un; chibre;Sans le secours des.mains, fait raidir chaque ,fibr<i,i;Et, rien qu'en,lui pompantil'extrémitéiduigland). i.Fait jaillir de son ti'one un; foutre ruisselanti?, il,,-m,.

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LE PARNASSE SATYRIQUE; 167

'. -, ' FLORA.

J'ai souvent à ce jeu prêté'mon'ministère,'"

J'en connais les secrète,' lés ruses, le mystère...Cependant, en suçant, il est bon que lamainJoue autour des roustoris un air-de clavecin,

1' '

Et lorsque du plaisir'est amvé'le terme,'"

Dans ma bouché je sais conserver tout le Sperme !

'.. i ;LALEBRUN.

Dans mon bordel souvent il vient beaucoup de vieux,—Ce sont ceux-là d'ailleurs qui nous payent leînieux!Sais-tu par quel:moyén,'petite, on les amuse: ,'

Et de quelle façon à leur égard on use? '- '

r , ; , FLORA. - .; , i

Lé vieux plus ..quelle jeune aime ùpolissonner.; :,Parfois il lui'suffit de .voir, de patiner, ., , .'.;,. ; ,.:>De poser sur la-imOtte; une brûlante lèvre : '

,:Il satisfait ainsi son'amoureuse,fièvre-; ',, -,Mais souvent,,par .malheur, tousceS. attouchements,L'aspect .de ces appas jeunes, .frais et charmants, ,Ces formes en'tôuS sens trop longtemps, regardées,Dans,son crâne .embrasé;fpn.t germer ;dcs. idées! ;,':,C'est en ,cè.moment-là,'pour le. mettre; ;en état T > ,Et pouvoir,arriver à.quelque résultat,-,, -..i.-.i -i. .Qu'il faut-de son:métîer connaître'les roûries, ;!-; -;Et n'êtrg.pas noviceen, polissonneries! ,. .. ,. ..,,Dans les,bordels soignés, il,est un instrument, -,Qui pour un pareil cas sert admirablement :Ce sont tout simplement deux très-fortes ficellesQu'on lui noué'en! passan't par dessous èès 'aisselles ;'-

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168 LE'^PARNASSE SATYRIQUE.

On le tient quelque temps suspendu dans les airs...

Alors, pour l'exciter, et lui raidir,lés .nerfs,,, ..,,Tantôt on fait glisser,sur ses eouillés pendantes, .,,-De la plume; de paon les barbes irritantes, -

Tantôt avec.le.doigt,.fourré profondément, , ...On cherche à, stimuler, les chairs, du, fondement ;Des pieds on lui chatouille artistement la plante ;On fait une omelette, et dès qu'elle est brûlante,On l'applique aussitôt sur son'vieux cul ridé...Si son vitlmpuissànt n'a pas encore bandé: ,

Malgré t'ousles moyens qui lùi'viènnent en aide,"Comme à tous les grands maux il fautun grand remède,On saisit le pàquet.de'.verges à.deux mains,;; .,;, .On fustige le vieux sur la chute des reins..,La douleur qu'il éprouve est quelquefois bien grande...Mais il né' se plaint pas' :'il est heureux;:, il bande !.On le décroche "alors, .on lémetsurun liit.j..i i'.

Pendant longtemps '•encore on' lui branle-le: vit..v, ;A force d'agiter cet antique 1viscère,

•' '''

: .- :

On'en'tire à là fin quelques gouttes d'eàu claire!' "11 est'Vrai'qué'le corps,-par'mille excès usé^ " , ' '-

Demeùre;ànéantiym'ôultf,!rdmpu; brisé';'' '•','"" :

Qu'il est Sans voix,'sàhs sôuffléét qu' un bon rhumatismeEst fort Souvent;'hélâs'.' lëprix de son cynisme1!!

-

Mais lorsque nous avons réttipli notre devoir" " =; '

Et fait dëinotfe'mieux,- n'ôuS n'avons pas* voir ' >>'.-De quel mauvais côté se toUrnëla médaillé.;!' ' ; "

Qu'on amené un s'apin^ et'que'lé vieux s'en aille !':

,,, , - ; .LALEBRUN... ; , ;

Je nelt'ehnuiërai plus que d'une question : '.,'.-- '

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LE PARNASSE SATYRIQUE. 169

Connais-tu bien les goûts,de chaque nation?

FLORA.

L'Allemand ne fait rien... il vient, regarde, paieEn or, et quand il s'est fait rendre sa monnaie,S'en va fort satisfait... Le Suédois, dit-on,Aime qu'on lui taquine un peu le hanneton;Le Russe gamahuche et l'Italien encule;L'Anglais, même au bordel, stupide, ridicule,Fait laver quatre fois le con de la putain,Puis quand il est bien sûr, en y mettant la mainEt le nez, que la placé est bien propre et bien nette,Sans mot dire il se fait secouer la houlette!...

L'Espagnol amoureux se fait pomper le dard ;'

En aisselle, en tétons; lé Turc met son braqmard ;Le Français,' plus adroit, plus fécond en pensées,N'a pas à cet- égard de routés bien tracées :Selon l'âge, l'époque, et Selon ses désirs,Il sait habilement varier Sesplaisirs;Mais quand parfois il trouve une motte bien fraîche,Ce qu'il aime avant tout,'c'est faire tête-bêche!

LALEBRUN.

Je suis contente... Après un pareil examen,Tu me feras honneur; et profit. Dès demainJe ferai demander ta carte à la police, .Et tu pourras alors commencer ton service !

La Lebrun tint parole... et du bordel, dépuis,Flora fait les beaux jours — surtout les belles nuits !

' - ; ID.

I. 15

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170 LE PARNASSE SATYRIQUE.

MARINE.

Vlà que j'hisse,1 ' '•" ' -"V?'Ià que j"drissè;

• ;" ' Déférie ton entréeUisse," '' "' •"

- ; -' ' Quej'oontemple••'' • ' -Le'saint temple "'- -

.'.,-::, - De Vénus ,'''' "' '

' •' 'Et tonanusi ' -' '"' -

; . ,, ].,Rem,barque^moi ces,bossoirs,, .,..,, .,-,,. , . :,i Quoi qu'tuiais d'ces,morceaux d'tripe?.

- ,J'aim';ben mieux fumer, un'.pipe;,...Dans.l'fin fond d'ton vieux jutoir;;,.,

. ,;,,., .Malgré.l'çulpt;de:fromage,:., ,;;,,..;;. ,,-

:,,., Qu'on est sûr; d'y rencontrer, ';

. .Ma g.ueul'r ne-f'ra pas naufrage,: . .

Si mon nez n'vient à sombrer.Nom d'un',trombe!,!; '

. -, , Comm' ça plombe. ,. ,, -, Dans ta vieille, catacombe! . . • , . , ,

Et j'm'enteteEt j'membête

:/•"

Comme un r'quin ,,, -',i ; ,,' Eli palanquin. .,- - i '

. Faut s'dir'que.j'aidu guignpn,,J'croirais, quand j'te gamahuche,

. ,:'Quej'farfouille une,merluche ,'

Mariné'dans un vieux conj • : i ;,,.: Mais comm' ça n'm'amuse guère

De te fomberder l'gingin

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LE PARNASSE SATYRIQUE. 171

J'vas manoeuvrer sur l'arrière,Mais n'vas pas m'iâcber un grain.

; Je tripote,Je bahpte

Près de la, cambuse aux crottes ;Je fricote',J'gabaho^e

Dans l'estaminetDu, pet;.

Comm' je nie méfie au lofEt qu'j'ai, djl'imagina^iye,Je, m'laisse, .aller en-dériyp,Jusqu'à,}a ppmpe du doi';.Puis sentant l'bpuillpn ^monter,Et, voulant fajr' vi,t, qui, dure,Je me retrouve-en posture.Un' chandelle où vous savez.

Ça m'trifouille,Ça m'gargouille,

Ça fait gonfler niqn andouille ;J'sens ma laite

Qui,s'apprête"A ,fanr'_horsii-,

De son bout' hors.

Voulant repincer le vent,Craignant qu'ma bibit' ne bave,J'sens.la. çhandell' qui.s'engraveDans l'fin fond d'mon- fondement.J'fourr? mQn.doigt'dans la bobècheAu risqu' ;de m'crever la mery

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172 LE PARNASSE SATYRIQUE.

Mais en repinçant la mèche,Vlà qu'mon cul,prend l'mal de mer !

Vlà qu'ça coule,

Ça dégouleD'ia merde, du suif en boule ,

Et mon moule

DébagouleUn vrai renard .

De fignard.

Après c'fatal accident,Voulant r'courir un' bordée,Je trouv' ma verge affaléeSur un bas-fond d'excrément.

C'qui montre que l'infidèleSut prouver par A plus Q

Qu'pour fair' déraper not' moelleFaut s'mettre un' chandell' dans I'cul.

DemoisellesEt pucelles,

Au lieu d'brûler vos chandellesAux madonesAux matrones,

Foutez-vous en l'boutDans le trou.

L. L.

LE MATELOT.

N'y a pas d'bon'sens, capitaine,A bord n'y a plus d'agrément :

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LE PARNASSE SATYRIQUE. 173

J'bande à m'crever la bedaine !Faut-il pour ^gouvernementS'molester l'tempérament ! (ter.)

Je m'échign' le corps et l'âme.Sauf le respect que j'vous dois,J'suis forcé trent' fois par moisDe m'émaginer la femme, ,

Capitaine, avec mes doigts.

Faut croir' que dans ma culotteUn sorcier a j'té zun sort :Jamais mon pieu ne ballotte, ,.Et sitôt qu'je l'pouss' d'un bord,Crac ! il se dress' comme un r'ssort.

C'est étonnant comm' je souffre.J'ai des coliqu's d'estomac,Je chi' jaune comm' du soufre,J'ai r'nardé sur le tillacEt foiré dans mon hamac.

Je n'suis pourtant pas un' bête,J'ai r'çu d'1'inducation ;Mais toujours s'inonter la tête,Ça vous donn'des tentatipusEt des émaginations.

C'est pour vous dir' qu'l'autr' semaine

Qu'j'vous servis un beau maqu'reau,J'avais, pardon, capitaine,Déshonoré son museauComme il sortait grouillant d'I'eau.

15.

Page 202: Anonyme - Le Parnasse Satyrique du Dix-Neuvième Siècle - Recueil de Vers Piquants et Gaillards I

174"

LE PARNASSE SATYRIQUE.

J'ai z'usé d'tous les remèdes ;,- ;

J'm'ai goudronné les roustpns,. '

Que mes poils entêtaient raides'Comm' le dos d'un hérisson

Qui vient d'avoir des1raisons," '

J'crois ben qu'la seul' médecine

Qui pourrait m'guérir tout ;d'bonEt m'empêcher d'fair' bâton, , ,

Ce s'rait d'fair' sombrer ma pine,Capitain', dans un pied d'c'oh.

J'en ai tant plein lès roupettes,.'.Que, pour finir tout d'un trait».

Malgré vos deux épaulettes,,J'crois ben qu'si je n'me r'tenais,

Capitain', j'vous encul'rais !In.

LA LANDELLB.

Epigrammc.

La Landelle n'est pas un maître',Il n'écrit pas comme Rousseau';Néanmoins il ne faut pas mettreLa Landelle sous le boisseau.

H, BRIOLET.

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•LE PARNASSE SATYRIQUE. 175

PORTRAITS DE FEMMES.

Venez, venez-écouter mes leçons'Scandaleuses et critiques;;"-' •'. .

Ce sont des récits dramatiquesEn forme de chansons.

DéfiezTvpus,fias appas ;De la troinpeuse Doche ;Si son cçeur est de roche,Ses tétons n'en sont.pas.Dans son lit parfumé,Pauvre oiseau,, (tu te glisses,Tu rêves des délices,Et tu t'en vas plumé.

Venez, etc. . .:',.--;

Redoutez là •Dbrvâl,Cette femme lubrique'Dont la chair' lymphatiquePeut engendrer" lé mal.Ellea l'étrange goût'Qu'on 'là foute en'levrette,Elle vous fait minette- •

Et puis avale tout. •"" ' -v

Venez, etc.

Madame Dampreau,Célèbrecantatripe,

'

Préfère,une matriceAu mpnibre le plus beau.

Ce qui lui fait .la, voix,.

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1.7.6 LE PARNASSE SATYRIQUE.

Ce n'est.pas la tisane,Mais d'une courtisaneLe foutre qu'elle boit. - .

Venez, etc.

Reine du boulevard,La grosse LéontineDit que c'qui là chagrineC'est le progrès" de" l'art.Eli' donn'rait pour maigrirTout' sa bibliothèque,Son cul pour hypothèque,Et promettrait de jouir.

Venez, etc.

L'Opéra dit tout haut

Que Stoltz, la prima done,A vec fureur se donneAu culte de Sapho.Elle aime tous les rois,Et voudrait, la Lesbienne,Qu'à sa langue de chienneElles livrent leurs chats.

Venez, etc.

Un soir, la DéjazetDisait à La Ferrière :c<Tu te fais par derrièreMettre certain objet. »Le Florentin lui dit :« -Ne m'en fais pas'.réproche,

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LE PARNASSE SATYRIQUE. 177

Car dans une bamboche,Tu te l'fais mettre aussi. »

Venez, etc.

Réservons un coupletA Grisi la tragique,Du théâtre italiqueL'astre le plus parfait.Elle aime sa compagne,Elle aime les bravo,Elle aime le Champagne,Elle aime Mario.

Venez, etc.

Un soir la Boisgontier,Derrière une coulisse,Fit l'abandon d'sa cuisseEn faveur d'un pompier.Le soldat de Lobau,

Dit-on, n'eut pas de chance,Car une chaude-lanceLui corda le boyau.

Venez, etc.

Quoique peu folichonne,En son appartementLa farouche Hermiône

Reçoit plus d'un amant.Ce n'est pas un intrus

Qu'il faut à la coquette,,Mais la bourse rond'lette,De ministres ventrus.

Venez, etc.

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178 LE PARNASSE SATYRIQUE.

Le Gymnase mourait,Il lui vint une Rose ;A peine elle est éclose..Qu'à la vie il renaît.Son directeur,'dit-on,Craignant qu'on lui raVisseSa Rose, sa Clarisse,Lui arros' le bouton.

Venez, venez écouter mes leçonsScandaleuses et critiques ;

Ce sont des récits dramatiquesEn forme de chansons.-

JOACHIMDUFLOT

LES LESBIENNES DE' PARIS.

Tribades, mes amours,Saorifions toujoursDans ce temple où Vénus

Garde pour nous des trésors inconnus.Dans cette Grèce aujourd'hui qufon renomme,Que faisiez-vous, vierges.du Parthénon?

Que faisiez-voiis;; ô Vestales de ,Rome ?

Vous tribadiez,en l'honneur d'Apollon.

(1) Cetteenansoncélèbre-estTestéeeur;ïé:ntétierde 1845à 18(13et, sansprêjudicierà la .véritédu fond,,un n';m chaque annéea puy pousserl'autre. Nousdonnonstoutesles variantesquenousavonspu recueillir.

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LE 'PARNASSE SATYRIQUE. 179

Fi de l'amour banal

Que l'homme ivre ou brutal

Nous donne en grimaçant,Quand par hasard il n'est pas impuissant.O toi, Rachel, toi que la muse antique

Daîgna choisir pour arracher nos pleurs,Quitte un instant ta dépouille tragiqueEt pare-toi de couronnes de fleurs.

Viens à ce, grand festin, ;. -

Que ton encens divinOffert sur nos autels

Ne brûle plus pour de simples mortels.Garde pour nous les élans de ta flamme,Cesse, Rachel, ton rôle de Làïs ;Le seul bonheur, c'est l'amour d'une femme...

Repose en paix Sur le flanc d'Anaïs.

Viens présider nos jeux,Sois reine dans ces lieux.Et, sauvant ton honneur,

Pour nos combats conserve ta vigueur.Ne permets plus à ton âme attiédieUn feu mondain qui ne saurait durer,Et désormais à ta coupe agrandieNe laisse plus les hommes s'enivrer.

Ordonne à DameronD'entrer dans le grand rondEt de fuir la Lauters

Pour s'élancer sur la belle Hamackers.Dis à Savel, à la.langue exercée,

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180 LE PARNASSE SATYRIQUE.

De démontrer sur Édile RiquierComment on fait,l'amour au gynécéeEt sur quel rhythme il le faut pratiquer.

Tombez, corsets menteurs,Robes aux plis trompeurs,Et montrez au grand jour

Tous ces trésors que va froisser l'amour !

A ce signal donné par la prêtresse,Tout aussitôt se croisent les baisers,Bientôt, muet, chaque couple s'affaisse ;L'amour éclate en ces coeurs embrasés.

Écoutez la Tautin (1),Une coupe à la main,Qui s'écrie en chansons :

— L'homme n'est rien! Tribades, commençons !

Lors, dans un coin, Stoltz, à demi pâmée,Tordant son corps comme un vivant anneau,Tient avec rage, en sa bouche enflammée,Un sein meurtri de l'insensible Nau.

(1) Variante:Contemplezla Bertin,Avecson verreen main, etc.

Autre :Nymphesde l'Opéra,Plunkett et Maria,Apprenezà Grisi

Que l'hommen'est qu'un amoureux transi, etc.Autre:

Nymphesde l'Opéra,Notitan et Berettn,Apprenezà Leg-rain

Que l'homme n'a qu'un doigt bien incertain, etc.

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LE PARNASSE SATYRIQUE. 181

La iWertheimber survient (1)Pendant cet entretien, :

Et réclame de NauCe que jadis leur apprit Damoreau.

Que fais-tu donc, Potier (2), ma belle blonde,Dans ton théâtre où régnent les castrats?Laisse Roulié (3) baiser ta gorge rondeEt Lemercier(4) se mourir dans tes bras.

La Déjazet (5) poussant,Seule et se suffisant,Des soupirs superflus,'

Ouvre une bouche, hélas ! qui ne mord plus.Montrant à nu son immense cratère,Ses os noueux, ses seins dépareillés,Las ! elle attend, là pauvre solitaire (6),Que son king'charle ait les sens éveillés.

(1) Variante :MaisRévilly survient, etc.

Autre : ,Mais Julienne survient, etc.

(2) Variante :

Que,fais-tu donc, Favil, ma belleblonde, etc.

(3) Variante :Laisse Talmon, etc.

(4) Variante :Et Révilly, etc.

(5) Variante : ''La Dorval, en poussant,Seule et se suffisant, etc.

(6) Variante :Dans son délire, elle attend, elle espère, etc.

i 16

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Ï82 LE PARNASSE SATYRIQUE.

Mais vûici Boisgontier,'Rusée en ce métier,Qui vient en tapinois

Mordre le sein de Liévienne aux abois,:D'Alice Ozy la croupe rebondie -• '

Se lève et tombe en bonds précipités ;Qui donc'l'étreint de sa cuisse arrondie?C'est Duverger, ivre de voluptés.

Mais j'aperçois Lambert (1)Dont le cul découvertOffre un globe vermeil

Que'Juliette a trouvé sans: pareil. • . -

Ma Juliette, à tes beaux seins d':albâtre, :A ton aisselle, à tes yeux demi-elos

Qui vient coller sa bouche opiniâtre ?C'est Azimont (2), autre.enfant de Lesbos.

Mais Doche avec sa main,Sa lèvre de carmin,Sait trouver ton réduit

Où l'homme impur rarement s'introduit.Tu meurs d'ivresse, adorable victime,Et Doche alors, pantelante en tes mains,

(1) Variante:J'entrevoisDubui6sonQuimontreson poilblondCachantun cul vermeil

Quela Dupuis,etc.

(2) Variante:C'estnotre Page,etc.

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LE PARNASSE SATYRIQUE. 183

Quoiqu'épuisée, ô débauche sublime,!,Veut à.son tour tes baisers,féminins, ,;

Figeac, au même instant,Sur Docb.e se jetant,Veut pour elle le droit

De la toucher de la langue et du doigt.Mais quelle est donc cette vieille éreintéeQui tourne autour.de ce tableau vivant,Seule et debout? C'est Thierret, l'édentée,Le ventre en l'air et la langue en avant-

Un combat furieuxBientôt s'offre à nos yeux,Nous entendons crier

Juliette Beau, Maréchal et Garnier (1).Mille baisers, mille ardentes caresses,Langues de chatte et langues de serpent,Dans un monceau de tétons et de fesses,Vont se croiser et derrière et devant.

Mais Paurelle (2) apparaîtSans chemise et corset,Elle s'en vient chercher

Le trou chéri qu'on voudrait lui cacher;Et dans ce tas de chair rosée et blanche,

(1) Variante:Doche,Tautin, Biguettèet Pélissier.

(2) Variante :MaisDandoird,etc.

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184 LE PARNASSE SATYRIQUE.

Reconnaissant le ventre de Marivoy (1),Elle la mord, et crispée à sa hanche,Reste attachée et sans pouls et sans voix.

A leurs côtés, j'entends-

Des cris intermittents':' Géraudon et Tautin (-2) ; '' ''

Font tête-bêche un repas clandestin;Arrête un peu, fougueuse Nathalie,Laisse-moi voir, en calmant tes transports,Sous tes poils noirs, la tête ensevelie

De Scriwaneck attachée à ton corps.

Oyez Martine hurlant (3)Sous le doigt titillant

De la rose Scheider (4), , .",

Qui, s'irritant, lui mordille la chair.

Je t'oubliais, ô charmante tribade

Qui ne connais que le plaisir charnel,Belle Lagier, dont la langue maladeVa demander ses amours au bordel.

(1) Variante :Reconnaissantle ventrede Cico,Elle la mord, et crispée.àBa.hanche,Resté plongéein gurgite vasto.

(2) Variante :ArmandeavecBrochet

A, tête-bêche,un entretiensecret.(3) Variante :

ÉcoutezFrank hurlant, etc.(4) Variante :

De Pauline Mayer,etc.

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LE PARNASSE SATYRIQUE. 185

Il te faut, à -tout prix,Sucer des clitoris,Et si l'antiquité

Ne l'eût pas fait, tu l'aurais inventé,Il n'est que toi, Vernon (1), ma toute belle,Qui seule, hélas! te chatouillant le sein,Fais chaque nuit des rêves; de pucelle,Et sans plaisir mouilles ton traversin.

Viens avec nous, enfant,Nous t'apprendrons comment.On vit de volupté

Sans se priver de sa virginité.Le temps s'écoule en une ivresse extrême,Car le plaisir circule en tous les sens.

Le coeur est plein, l'on jouit et l'on aimé,Sans s'exposer à faire des enfants.

Tribades, mes amours,Sacrifions toujours,Dans ce temple,où Vénus

Garde pour nous;des plaisirs inconnus.

,ID: (1845-186S.)

(1) Variante :Il n'est que toi, Boulard, ma toute belle,etc.

Autre :Il n'est que toi, RoseChéri,ma belle, etc.

16.

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186 " LE PARNASSE; SAT,Y;RjIQUE<

EPIGRAMMES:

LA FER RI ÈRE.;

Adolphe a tout interverti : . ''-'; '-'

Soit qu'il combatte'ou qu'ilcaressë;.' '-II ne voit pas un ennemi, .'i ")- :,:;.'Il n'est pas- vu,de samaîtresse.".;-) "'" .-

..,-• -. - A-

L'ÉTERNITÉ DE LA"PERRIÈRE.

La Ferrière n'a pas à redouter, les chutesDe la Muse qui n'a de regards que pour lui : ,Il fit l'affaire hier et la fait aujourd'hui:... .'-.;. ;, : .'. . . ':..:,;,,.):;-) ;. 'l'i,::/; -.,.:'

Car depuis que vous le connûtesIl rajeunit d'un, an toutes les cinq minutes.

-' -. ' '-':y..j

.--•'-^.'B;'

'

MADEMOISELLE. LAGrIER'.

Ceux qui disent que tes' tétonsFlottent!âuJ vent.cbmmë 'des vagues,Suzanne,'sont'des polissons':'''i •'""•

On voit bien que ce sont des blagues.B. D. c.

MADAME DOCHE.

Air : Connaissez-vousdans Barcelone?

Connaissez-vous madame Doche,Au teint de lait, aux grands yeux bleus,Et blonde comme la brioche

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LE PARNASSE'SATYRIQUE.; 187:

Qu'avec des -marrons,- dans sa poche,Le bourgeois met les soirs frileux?

Son talent a fait du tapage,'

Et l'on dit même qu'une foisOn la vit, dans un,attrapage, .<..<,Déchirer en scène une Page,Qui tremblait au bout de; ses doigts !

J'aime fort sa façon hautaine ;Lamartine un jour l'en vira,Car aussi savante que Taine,Elle a commenté La FontaineEt Jacotet... l'éditera.

E. WCE3TTN.

. A .LA MEME. .

Madrigal.

Vous riez de ce qui nous touche,Tant le coeur en vous est bien mort.C'est monstrueux ce qui vous sort

Par la bouche.

Lorsqu'une pauvre femme accouche,Cela paraît vous étonner,Vous qui n'aimez plus que'pinër

Par la bouche.

L'actrice que vous tr.ouvez a mouche »Craint près de vous de s'empester,Car vous semblez toujours péter

Par la bouche.

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188 LE PARNASSE SATYRIQUE.

O tinette que l'on débouche !Par votre odeur l'argent noircit.Se peut-il que l'on chie ainsi

Par la bouche.

Qu'une pine vous la rebouche,'

Le sucé doit se-reculer :

Au goût il croit vous enculer

Par la bouche.L. C.

CONSOLATIONA MARGUERITE GAUTIER.

Marguerite, à l'amant félon

Qui raille l'odeur de ta bouche,Donne en exemple le melon

"

Discret sur celle de sa couche.M.

MADAME OCTAVE.

Madame Octave offrant la pommeAu premier homme

Était belle ; mais ce larcinA depuis fait gonfler son sein,

Épaissir sa taille et ses hanches ;Si bien que d'elle les plus franchesDisent : u Ce n'est plus pour l'instant

L'Eve — mais le Lêviathan. »E. Vf.

Page 219: Anonyme - Le Parnasse Satyrique du Dix-Neuvième Siècle - Recueil de Vers Piquants et Gaillards I

LE PARNASSE SATYRIQUE. 189

SUR LE SUBÎT EMBONPOINT.'DE .'MADEMOISELLE

MOÏSE, DES DÉLASSEMENTS."

Il fut un temps, Moïse, où bien loin d'être grasse,Même étant habillée, on vous voyait les os.Pour la seconde fois, au ciel rendons en grâce,

Moïse se sauve des eaux!'' " ''L. C.

MADAME STOLTZ.

Êpitaphe anticipée.

Celle qui vient de disparaître,A son art un jour fit défaut :

Le rossignol était son premier maître,Et le dernier fut un pierrot.

V. CqciiïsAT.

MADEMOISELLE RIGOLBOCHE.

Son torse était un dithyrambe, -

Sa voix sortait d'un chemin.creux ;J'aimais à voir lever sa jambe,Moi qui fus toujours vertueux !Hélas! la mort, de sa béquille,A tari ce ruisseau de miel...

Pleurez, cocodès, et vous, filleDe cinq louis, montez au ciel !

A.

Page 220: Anonyme - Le Parnasse Satyrique du Dix-Neuvième Siècle - Recueil de Vers Piquants et Gaillards I

I19Q LE, PARNASSE SATYRIQUE.

LE CURE TEE-C'ï..'i't -

(Del'églisede la Madelalne.J

Air :'On dit qtte^èsuis sausnialicc.

On vient de terminer l'angoisseDes dévotes de la paroisse,Et leur esprit est rassuré

Depuis qu'on leur a procuréMonsieur Trécy pour leur curé.Si ces dames vont, à la messe,Et même souvent à confesseSans avoir le moindre souci,C'est grâçp à.leurjpuré;Trécy. . ;

Ce saint homme est assez bon diable,Fort tolérant, très-charitable ;Il aimé tant tous les chrétiens '

Qu'il regarde comme les siensLes enfants de ses paroissiens.Les jeunes et les vieilles viergesBien souvent brûlent de beaux ciergesPour que le ciel longteïnps ainsiConserve leur curé Trécy. ..-

Il cherche dans chaque ménagé ,A faire cesser le tapage,Et c'est grâce à lui qu'un époux,Fût-il dur, brutal et jaloux,

'

Devient bon, caressant et, doux."Bonnes épouses, tendres mères,Au ciel adressez vos prières,

Page 221: Anonyme - Le Parnasse Satyrique du Dix-Neuvième Siècle - Recueil de Vers Piquants et Gaillards I
Page 222: Anonyme - Le Parnasse Satyrique du Dix-Neuvième Siècle - Recueil de Vers Piquants et Gaillards I
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LÉ ;PARNA-'SSB':SATYRIQUE.' 191

Et peut-être qu?un jour aussi ''"

Vous aurez Un curé Trécy.

Sans de trop longues pénitencesIl accorde des indulgences ;Ce saint homme est avec le ciel

Beaucoup mieux que l'abbé Châtel

N'est avec le père éternel. ''.-'

Puisque d'un diable, chose étrange,"/ -.-:

Ce bon pasteur peut faire un ange,A toutes les dames ici

Je souhaite un curé Trécy.' ' VICTORLECOU.

MADAME SAND.

Voyez comme elle engraisse ! A ces deux repoussoirs,A ces grands monuments érigés en bossoirs

Et rivaux delà cornemuse,A cette pleine lune aux contours fourvoyés, ..A ce menton fuyant par cascades, voyez

. • Comme elle engraisse, notre-muse ! -

Elle est ample, elle est vaste, et quand, d'un pas massif,Les cheveux relevés dans un style poncif,

Elle apparaît sous sa mantille,A voir le sol fléchir sous elle en vrai tremplin,On croirait voir, ma foi, dessus son terre-plein,

Un éléphant de la Bastille...

Page 224: Anonyme - Le Parnasse Satyrique du Dix-Neuvième Siècle - Recueil de Vers Piquants et Gaillards I

192 LÉ PARNASSE SATYRIQUE,

Elle est ferme et dodue, et file son,romanQu'à sa fille avec soin dérobe, la maman,

Tant il est plein de fondrières ;Elle lance, elle suit, sans jamais dire assez,De buissons en buissons, de fossés en fossés,

Ses divines aventurières.

Quand près du feu, le soir, on juge lesauteurs,Pour voir qui sait le'mieux, au gré de ses lecteurs,

Manier la langue rebelle,Que son héros soit Corse, ou Toscan, ou Vaudois,Elle écrit, et la phrase échappée à ses doigts

Nous semble toujours la plus belle.

Certes,plusd'unbourgeois,pourelle,ensonbeau temps,Volontiers eût donné bien des écus comptants

Et même quelques pierreries;Il eût donné ses fracs et ses vieux pantalons,Ses passe-poils du plus beau jaune et ses galons,

Tout, jusqu'à ses buffleteries ;

Et ses deux pistolets dans leur fonte engloutis,Et ses revers d'argent brodés au plumetis,

Et ses sonores jugulaires,Et son sabre en croissant) rouillé quand on se bat,Et la rude cartouche, instrument du combat,

Qu'il déchire avec ses molaires. !•'-

Il eût donné sa guêtre et son dessous-de-pied,Donné la riche selle où, de garde, il s'assied;

Donné son colback si commode.;Donné, pour faire, honte aux hommes regardants,

Page 225: Anonyme - Le Parnasse Satyrique du Dix-Neuvième Siècle - Recueil de Vers Piquants et Gaillards I

LE rPjARNASSESATYRIQUE-, 193J

Sa caisse, ses papiers, sa vaisselle et ses dents,Chëf-d'céûvre de Désiràbode. ":'-'

Il eûtdonné lés serfs qu'il tient'en.son pouvoir,Son portier, son frbtteur,: son'commis de comptoir,

Sa bonne "et son Valet de 1ferme.;! .>. -.-. ,/.Le jardin d'un; arpent'qu'il possède à Sàinfc-Leu,!.Et son appartement, tendu d'un papier bleu,

Qu'il fit poser au demi-terme.

Tout, jusqu'au cheval bai qu'il.loue au maquignon,Dont il vida la croupe avec quelque guignon ;

Jusqu'au frein où Ruolz éclate;Jusqu'à.cette mercière, auquartiejjMouffetard,'- ':Qui vient six:fois par mois décorer, sur ,1etard-!,, !':

:Son di"an à[housse. écarlate.:,:.-:• ..:.;::...

Ce n'est pas'le ;bburgèôis, c'est le'pëùple"aùx faubourgsQui'l'à'prisé, et(jui'n'a. rien donné pour débours,' Car'là pauvreté;l'accompagne:

'•" ! :: •'

Le peuple apbûr tout biéhle vin biéu,;I'èau:dêépuits',Une blousé percée àùx deux coudés, 'et puis :"'. -'"•

Quelques amis sur la Montagne.Louis RBYBAUD.

AU -FRONTISPICE DE-LELIA.

L'être par qui celivre fut écrit, ";D'une femme inspirée il avait le visage ;.D'un homme généreux elle avait lé courage ;La Muse lui'prêta son souffle et son esprit.

; J. JANIN.I 17

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Ï94 LÉ PARNASSE SÀTYRiQ'UÉV

AU VERSO,-DU' SU.SDTT.ERONTISPIOE.

Homme et'femme,: changeant dé ton .et de manière,!Le.matin, occupée: et le. soir-,occupé,.'; ;:,- ,;>[.-..>• ,,;

George sur le devant; du .Devant,par, derrière,La d'Agouts'y trompait, et Litzy^uttrpmp'é.. ,

.'• M ' ' : "';: '! .' ..'."- 'J:J: -

VERS AFFICHES DANS LES LIEUX. DE,'MADAME SAND, A NOHANT. ."

Vous-qïii'venez'ici, dans.une; humble; posture,'V:i|rDébarrasser vos flancs d'un'importun fardeau, / i

Veuillez, quandvous'aurez soulagé la nature

Et déposé, dans l'urne un modeste, cadeau, .. , . -

Épancher-dans l'ainphore„un courant, d'onde,pure;Et sur l'autel, fumant placer; pour chapiteau^Le couyer,cle;,^rrpndi dont l'austère jqjnfure , (l ,Aux parfums indiscrets doit.servir de, to,ruheaui,(

VERS IMPROVISES A NOHANT SUR LES RIMES

(:IIAMB3tEiNOIX,.AHBBE-,'CHOIX.

Je pète,souvent dans ma'chambre, ,,, :Surtout quandj'ai mangé des noix;. ,; , ,

Ça sent la merde et jamais l'ambre .:, • ,.On n'apas l'embarras du.choix... . -.- t

C. MARCIIAL,peintre.

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LE,,PARNASSE,SATYRIQUE. 19£

' MANCEAUX.

Graveurdes,Masqueset Bouffons.

Lorsque Maneeaux: vous ditibonjour,Il met.son. doigt dans son derrière...Est-ce donc un. si beau séjour;;.'Pour le priver delà lumière?,:'/

,;-.I ID.

EPIGRAMME IMPROVISEE CHEZ MADAME SAND

surun mauvaisrecueildepoésies,imprimésurbeaupapier.

Voici ce que, sur ma parole, :.-!:Je pense de ton livre obscur, : ': :La poésie en est.trop molle, -,Et le papier en est trop dur. .

ALEXANDREDUMASfils.

IL FAUT AVOIR DU POIL AU CUL.

Il faut avoir du poil au eu !

Disais-jè à'là petite Claire

Qui voulait, encore impubère,Dévorer le fruit défendu.;, ,Ton conin,.pauvre oiseau sans plume,M'ouvre un.bec,.encpr, mal,fendu :D'un vit pour sayourerl'écumeII,faut avoir du poil au.cul!

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196 LE PARNASSE SATYRIQUE1.

Il fautavoir du poil au eu !

Quand je fous la beauté pudique, .Comm' sur un sommier élastique,J'aime à voir mon membre étendu.C'est là d'sus qù'la ivieill' femm'se r'jette:Son buisson est large et,touffu.-,N'eût-oh plus d'cheveux sur. la'tête,Il faut avoir du poil au cul !

Il faut avoir du poil au eu !

Ça sert en plus d'un' circonstance :

Gages d'amour et de constanceSur la motte ont toujours vécu.Dans un médaillon, votr' maîtresseD'son crin vous bffr' le superflu...Pour prouver ainsi sa tendresse;.Il faut avoir du poil au cul! '

Il faut avoir du poil au eu !

Disait, au pied des Pyramides,A ses vieux grognards intrépides,Un général qu'est bien connu..., , ,

Depuis c'temps, perdant confiance,'L'ennemi qu'il a tant, vaincu,Se dit : Pour emmerder la France,Il faut avoir; du poil au cul !

Il faut avoir du poil aûcù! ':

Pour venir, avec assurance, ' ri

Devant une chaste assistance:Chanter un refrain incongru 1. '

Quand Béranger, qui nous regarde,

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LE PARNASSE SATYRIQUE. 197: (.

Chante encbr,' dé gloire éperdu,! ::' -, ,'.Pour faire une' chanson :gaillardeIl faut .'avoir du poilaû cul! .,,:,

AUGUSTELEFRANC.

UN REPAS'DE FAMILLE..';

Au Château du Coq, hier nous avons fait •

Un' petit' noce assez gentille ;A quinz' sous par bec, j'avais dans un banquet

. 'Réuni toute ma famille; ,.,.-.';Tous bons enfants, tous gens pleins d'mçeurs,

Ça mang' comm' quatr', ça boit comm' des sonneursjFaut les voir nettoyer un r'pas !..Ça vous coup' la gueule à quinz',pas.

J.'avais là mon père, excellent perruquier'

Qui crêpe un chignon comme un ange,Et bien qu' sa boutiqu' soit eh fac' du grenier,

. C'est lui qui ras' tout'la vidange,., ,Son outil tranch' comme un canif,

Ça vous fait l'poil au plus rébarbatif ;, , . ,. C'est affilé"comme,nn damas!- , ,

Ça vous coup' la gueule, à quinz'pas.

Nous avions maman, bonn' femm' qui cri' toujours,Surtout d'puis qu'ell' voit un peu trouble;

Au Temple autrefois ell' tenait" du vieux v'iours,. Maintenant ell' vènddii gràs-double; '; ,,;;:' •

Plus ell' fabriqu''des: arlequins; : -,; ' >

17.

Page 230: Anonyme - Le Parnasse Satyrique du Dix-Neuvième Siècle - Recueil de Vers Piquants et Gaillards I

198 LE; PARNlASSE.'SATYRIQUE^

Avec du boeuf et des, têt'sjdelapins:..'::!!''

J' vous r'éppnds quél'-poivr'''n':y:màfaque pas!

Ça vous 'coup?' la' 'gueule- à quinz'' pas..

J'avais invité mon p'tiï cousin l'pioupiou,Guerrier candide et pacifique;

Dans les infirmiers d'Phospic' du Gros-CaillouIl fait la guerre....àla,colique-; -, -,C gaillard-là vous a l'air martial

A fair' trembler les jtiurs.d';u;n hôpital ;,,,;..,:;, " , .,Quand iLaispn canon sous.1,'br^s,., <fl-jÇa vous, ,çpup' là gueule, à, quiuz', pa,s; ,, •-,,,

Vlà qu' magross' cousin',' ;cell' !qùî'p^orte!!ùh chapeau"'' Pavoisé d''rubans et dJ cocardes,' ''"",l

Nousàrrivè eii'flâcr' de là' rù',Frbi'dmànté'àtr;i'! '

(C'est sa"dam'cfûi fournit lés bardés')';'Elle avait mis, comm'poùr un bal;

,; -'

Un' chaînf d'acier, des pendants en cristal,, ;

Dps.socqûjgj.un' robe.à.falbalas-!, it ,,,Ç.à poupai.tla gueule à-quinz'pas.. . ;

Nous avions'ihô'nloricl'., vigneron d'Argënteuil,Établi barrièr''d'e:iLourCinei;,' i' 1 '- "•-'"

A n' vendr' que d' bons vins ilttletltôut son'orgueil,Si bien qu' pPur;efr;bOir"'Un'»chopin'e

' '

Faut;s'agripper'après les bancs;-., - <:'j

Ça fait bondir, ça vous agac'.les dents;C'est un "nectar, un vrai chàss'làs !

Ça vous 'coupé ia gueule à quinz* pas.

Quant à ma soeur- Lo.uisi':,îcell?-là c'est un: trésor,C'est dommag': qu?ell' soit.Un peu rousse ;

Page 231: Anonyme - Le Parnasse Satyrique du Dix-Neuvième Siècle - Recueil de Vers Piquants et Gaillards I

LE' PAiR/NASSBSATYRIQUE;. (199

Quelquefois,;aùssi qttOiUd,eU' p̂arle; trop/fort,.11,àrr-iv'..;qu1ell',-v.o,u8,éçlabou.ss,e);,;<.,Qui'.là;,voit.Voudrait: e'n^ser;, <n-,;-;.;

Heureux, qui ipeut lui, ,ràvir, un -baisejç;, '

Quand;elle,;amangé.du;cer:y'las;!,.',,.Ça. vous coupe la gueuje -à quinz', ,pas.

Bref, il fallut voir, .qruan.d.tputtc.',mpnd' là fut plein,

.Gp.mm'les.'p'tjitS; brocs f'saient.des. culbutes ;Puis nous a.Y;Ons;eu,/pour,égayer l'festinj -;

Des chansons, des cris, des disputes ;Un' fémm' séduitëj Wri'oeilpoche',—

Un châle- en loqU's,' 'un bùnhéï arraché,Des boutëîil's" vblàn't-éii éclats !- : L

Ça coupait la g'ureUlelà'qùihz'lpàs.:"-

'"" '"''- '''•'>"'' '"lfl"ciôi.iiÂNiÉ:.k;

L'HEUREUSE R'ËNCONT'RE.

— Cette :ayerse va;défleurir,,.-,...^/Y,ota.-etoilette, si jolie,;., ... , : ,, .-,

Jeanne, pserai-je Tous, offrir .,Et mon br^setmpnpar.apluie?,.

Puisse aujourd'hui,cette offre d'amjtjé ...De votre çoeur^me gagner.la.'n^qitié,!,, . ,

.— Monsieur, l'homme, à figure honnête

Qui porte un.pépin.protecteur ,,Et le, partage avec. Jeannette ;A bien.quelques droits sur son,coeur.

Page 232: Anonyme - Le Parnasse Satyrique du Dix-Neuvième Siècle - Recueil de Vers Piquants et Gaillards I

200 LE PARNASSE SATYRIQUE!

— Ponr deux,, ce meuble est bien:-'étroit,L'eau tombe sur nous, il me semblé;Est-ce de tendresse ou de 'froid?;"'Mais je crois vraiment que je tremble. '

Auprès de vous et lorsqu'il pleùi'ainsi,'

L'âme est brûlante et le corps est transi,..

—rMonsieur, dans, mon humble çhambrette-,. Venez vbus'.reposer un-peu ;'

' ';,; '.

L'homme qui sait plaire à JeannettePeut bien se chauffer à-son feu.- : '- :

— Dans l'âtre le pot-au-feu cuit,,-

L'oeillet fleurit dans une coupe ;, .- ' ,Ah ! Jeannette, votre réduit ..-..;Embaume les fleurs et la soupe !

Divins parfums, votre charme subitÉveille en moi l'amour et l'appétit !

— Monsieur, je,serai satisfaite

Si, franchement, sans se gêner,L'homme qui sait plaire à JeannetteVeut bien partager son dîner.

— Quel excès de simplicité !

Quoi, Jeanne, vous n'avez qu'un verre?

Mais, pour boire à votre beautéUn second n'est pas nécessaire.

Dans celui-ci je bois avec transport;Car votre bouche en a touché le bord !

—•Monsieur, si ce plaisir rachèteLa frugalité du festin, ' '

L'homme qui sait plaire à JeannettePeut aussi partager son vin.

Page 233: Anonyme - Le Parnasse Satyrique du Dix-Neuvième Siècle - Recueil de Vers Piquants et Gaillards I

LE PARNASSE SATYRIQUE; SOI

— Tout en causant il se fait tard

Et le mauvais temps continue.; „Sur ma foi, je suis en/Ketârd.'..Si j'allais coucher dans la rue...

— Ceci, monsieur, devient embarrassant...'':' - '-:.'V;Rester chez moi ne serait pas décent.

— Enfant, vous sembleZ|inquiète,Mais, seulement pour .cette nuit,L'homme qui sait plaire à JeannetteNe peut-il partager son lit?

'-'.'. ." ." '

, lD-

UNE -MAISON TRANQUILLE.

Ohé ! les p'tits agneaux,Qu'est-c' qui cass' ïés verres ?

Les poêlons, les, fourneaux, .

Les plats, les soupières ?

Qu'est-c' qui cass' les pots?Les p'tits, les gros,

Les verres?

Qu'est-c' qui càss'' les verres?

Qû'est-c' qui cass' les pots?

Je perche au poulaillei:Dans une citadelle,C'est du comble au .grenier .

Une immense querelle.Loin de m'effrayer;.

Quand j'entends ce remu'^ménage,

Page 234: Anonyme - Le Parnasse Satyrique du Dix-Neuvième Siècle - Recueil de Vers Piquants et Gaillards I

202 LE PARNASSE'SATYRIQUE.'

'Étant le plussage,;"''"

-

Je leur crie,'à m'égosiller;;:.' "r '."

Ohé! etc.' •; ' •;' "'•> ''

Juste sous'mon réduit,Un ménage'fidèle

'

,. Êtrennâit' cette 'nuitUn lit nouveau modèle ;'

'

. Pan ! j'enten<is îin cri...Le couple tombe en défaillance';'

Adieu là faïence,'

Tout est cassé, brisé... meurtri !Ohé ! etc.

Au cabaret du coin,' ' ' Dés buveurs inifépides,

''- '

En se montrant le poing,Cassent les pichets, vides ;' ' ' •

Hardi ! mes lapins;Faites du bruit,'cassez les vitres,

~ Décollez les litres...Mais respectez ceux qui sont pleins.

Ohé! etcV '!i.;;:"" 1

, Lassp de son réchaud,-Le cordon-bleu-P,alm.yre,Dans l'espoir du gros lot,Cassé sa tiré-lire;

Malgré ses jPya>ux,!!i'

Constance, voyant qùë sa' glace•Lui'fait la 'grîihaëë;

1 '

En a fait dix mille morceaiix.Ohé! etc: " '"•'."-',

'' " i->

Page 235: Anonyme - Le Parnasse Satyrique du Dix-Neuvième Siècle - Recueil de Vers Piquants et Gaillards I

LE PARNASSE SATYRIQUE; 203:

Leurs.vases à la. main,Deux 'dâmês,~ mes voisines,

, Se,.cognenten-chemin, ;:Fm.:allaut,ajix..; cuisines, ;;', ,Te|s dpux,;ayispS;, .,., c.,, ;,

Qu'un ti:is;tetabprdage, submerge,,, . , Au:nez-,d.u,çpnciergp,,: ......

Le choc.à-;bri.sé;leurs;vaigseau;x !;.:,.Ohé,!ietc,i .;,*,,; /.,, ; ,:,,-.;.,,

Moi, quand j'âî le nez dur,'

Je regagne mpngîte,;,. En,rentrant,je. suis.'^ûr,, , ;Df.entendre: Mai-guérite.;.; ,,,,

.. , Va, tu peux,crier,,...;., :.:,-;Jeter ian, vent ,tprchpns,; serviettes ;

-,; Mais. qu&n.t aux assiettes,H.alte-làjL.ça vautun d'ffii^.'.tiw-

Ohé.Utp;., ;,.,,. ;, ::i -,;,,,. .. .

Enfin,.nQus.fqur.nisspns; (..<, ,A la'hotte, à la jelle,, ;.,;,;Des nioiiceaux ,de:tesspus,Des débriffde,vaisselle.;: ,

: . Dle.u;!,.q.uel,b.aQphanal ! , .C'est.au point uque,le commissaire,

Un jourde colère, ;;.',A mis sur son procès,-verbal :.

Ohé ! etc..e, ,;....,,'; m.

Page 236: Anonyme - Le Parnasse Satyrique du Dix-Neuvième Siècle - Recueil de Vers Piquants et Gaillards I

204; LE rPARNASSE: SATYRIQUE.

LE VIN.DE NUITS.

En trinquant j'ai'brisé mon verre,L'ivresse à fait- trembler ma main ;Dans ce vase, 1aimable Glycère,Verse du Nuits, verse tout plein.Par toi, mon grenier monotoneDevient"le plus gai des réduits,Surtout lorsque ta main-mignonneM'y présente un vase de Nuits.

Quel plaisir je ressens, ma belle,Dans ce tête-à-tête enchanteurOù le-myrte amoureux se mêleAux pampres riants dû buveur.De tes yeux l'enivrante amorcePromet là'plus douce des nuits;Ah ! du moins'làisse-moi'la forceDe tenir mon vase de Nuits.

Pour boire avec économie,J'achetai, -suivant ton désir,Deux feuillettes de vin de Brie

Que je bus avec déplaisir:Aujourd'hui mon gosier -regretteD'avoir profané'ses conduits ; ,;

Ma foi! j'ai'trop bù; de piquette...Passe-moi mon vase'de'NuitS; :

Fi des faveurs de la fortune,Fi des préjugés de l'orgueil ;D'une ambition importune

Page 237: Anonyme - Le Parnasse Satyrique du Dix-Neuvième Siècle - Recueil de Vers Piquants et Gaillards I

LE; PARNASSE SATYRIQUE. 205

Ici je né crains pas l'ëcueil.'Avec du vin et ta'tendresse,

-Je laisse, en bravant leurs ennuis,Orgueil,- -ambition, richesse,Au fond de mon vase de Nuits.

Dans le sujet un peu baroqueQue ma faible muse-a conçu,.Amie, un .fâcheux équivoqueS'est glissé presqu'à :mon insu.En lisant cette oeuvre, un peu louche,

Sépare la ronce des. fruits, -

O toi, qui partages ma coucheEt remplis mon vase de Nuits !

ID.

UN ENFANT TERRIBLE.

Vpisine, j.'suis; désolée.

D'mpn coquin d'gàrçon ;Chaqu'jour j'iui donne un' volée,

C'est un vrai démbn.

Tant.que j'peux, sur sa carcasse

J'tapp' sansfair'.semblant;Derrière, i' m'fait la grimace !

• Que cochon d'enfant !

Mon Dieu ! quel esprit fantasque !C'est un franc lutin :

Il appell' sa tant' : vieux masque,Son pèr' : grand pantin ;

I. 18

Page 238: Anonyme - Le Parnasse Satyrique du Dix-Neuvième Siècle - Recueil de Vers Piquants et Gaillards I

206 LE :PARNASSE;SATYRIQUE,

I' dit'tjuej'fcuisiun'harpie,,; ;.,

.Et.puis,il'insole(it,i*'. -.,-, .Trait'-sa grand?iSoeur1d.eJtpupie !

.Qué;cochon!id';e»fanti!i.,,,-i

Tous les matins quand je m'iève,J'ai l'coeur sens sus d'ssbus ;

J'1'envoi' chercher coritr la GrèveUn poisson d'quat" sous ;

'

l.'rest' trois quarts d'heure en route,Et puis, en r'mohtânt,'

I' ni'lich' la'moifié d'ma goutte !

.'Qué;coclron'd'enfant ! ' ''

Depuis trois mois j'ai l'estimeD'un sapeur-pompier

Qui m' donn' quéqu' leçons d'escrime.-• ; :!-Fin-pàriiculier.''I '''."•? Y. '— Tiens,,y'là,po.ur acb'ter un' pomme,

Dis-jë én'l'rénvPyàtit;. I'.cont' ça.l'.sbir à'mbn homme!

Que cochon d'enfant !--'.,, . , ,7 :f:i ; .

Vous connaissez la p'tit' filleA la mère Çhibout;

Tout chacun la troùv' gentille,Mol, j'I'estim'comm'tout ;

Il a beau r'cevoir; des danses,: Quand i' la surprend,

,,:..L':lu} dit ,des indécences ! ; ,: ...Qué cochon d'enfant !

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LETPARNASSE'SATYBrQUEi 207

:L'dimànc'hê,'à'ia P'tit' Villetté,

Aprèsla" chaleur,,-,:.! :;"/

J'âllons' chez'mon' onol' 'Tinette,,Qu'est'rnaît' vidangeur;

1 .

Pour'avoir un :noyari;d?cerise,/En -nous ;en r'tournaat,." (

I' s'roui''dans 1lai marchandise'!

"Que'cochon d'enfant!: "

Enfin* dans,.tqu.tjs ses,m^nièrps,Je,n'vois,qu'îles,défauts;! :

I' suc' :Jes-rinçur's, des, verres, :

,..;,-,-I' rpng'ftpus, les osj;,. ; ,

.Il est tapageur,,colère,.,,;,..;,,--•;:•.-, Ivrogne, et feignant,. ;, ;,,C'est ben ,tout,l'.pprtrait d'spn; père !

: Que cochon d,',enfant.! . ;, •ID.

ENFONCE L':0-L¥MPE.i

Par un coup de;vent; satànique -''

Le ciel delà 'Fable, a 'orevéuo' '< .'.

Tout l'Olynipelafermé boutique,Et ses Dieux sont sur le pavé. '

C'est aux bureaux de bienfaisanceA leur tendre aujourd'hui iajmain :Cette ci-dévadt Providence ::;:.,Chez nous ne peut,!moUrir.:de: faim.

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208 LE: (PARNASSE:SATYRTQUEi

Jupin n'est pas dés. plus: solides. :Aux Incurables: on le, met,.Pour sa retraite, :aux! Invalides,Mars vient ;d'obtenir unbrevet.

Apollonj'chez un photographeDevient premier-préparateur,Et Mercure, du itélégraphe.'.-Est nommé.commis^vo'yageur.

De Plûtbri et dè!'Prosërpine"' "'

On vient d'Utiliser l'ardeur :Us doivent chaliffér la machinéDe deux grands bateaux à vapeur.Vulcain,-màlgfé's'6n air sinistre,Lui dont les yeux' ont tarit souffert,Deviendra; m'a dit lé ministre,Inspecteur des chemins de fer.

Pour Cupidon, c'est une histoire :Comme il est aveugle et bâtard,Aux Quinze-Vingts on semble croire

Qu'on pourra placer le; moutard.D'un bordel, sa mère encor belleFera lès honneurs avec- tact ;, ,Et l'on' donne à dame-Cybèlè i •-..'

Un très-bon bureau de tàbàc. :

A Saturne, ce vieux satrape,; ,'On donne un poste au iPanthédn';L'ancien carabin Esculàpë !.n:>^Est infirmier d'une prison; ,'

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LE PARNASSE8ATYRIQUE. 209

Dans la garde municipaleOn placé Pan, Endymion;Hercule est iin fort delà halle;;Dans les convois entre Caron.

Chez un cloutier le vieux CerbèreFait mouvoir 1l'énorme soufflet';Neptune, au bord de la rivière,- -

Est un garçon de bains coquet;

Diane, factrice à la volaille,Retrouve tous ses goûts divins,Et Bacchus, aimant la futaille,Est portier à la Halle aux vins.

Junon, d'une salle d'asile , ; ,

Va prendre la direotion, , , . r.Et Plutus, en finance habile,A la Banque devient garçon ; -,

Minerve faitdes.cigarettes'; :Hébé distille le coco ; :Iris est dans les allumettes,Et Zéphir est un beau turco.

Grâces, Parques, Muses(i sur terreOù leur commerce n'a plus cours,Entrent à la Sàlpétrière '->

Pour y finir eri paix leurs jours. •'

L'Aigle est mort, empaillé'1;'ses plumesServiront ^—quand on écrira ;•;Du Cyclope on vend les enclumes,Et la Foudre est à l'Opéra.

18.

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210 LE PARNASSE SATYBIQUB,

Cornus n'est plus, qu'un,saltimbanque ;Flore est marohàtde de bouquets:;Orphée; un luron' qui ne manqueAucune noce, aucuns, banquets.;; ;

Enfin, ils sont tous bien en place...A chàCunisôn tôurtô.tpuntaiviir >

Pour les conduire 'au iM-ont-Pftrnasse,

Pégase traîne un corbillard,.:. j . /',.-:,,,'

' . ;. .-, , ;MAQU.

V''

'LA/N'IÀISÉ:';'1' i-n

';:

Lise a seize ans, et Lise est si jolie,Dans son maintien,règne un;àir.siidérient,Que son curé lui dit :i-—Assurément/L'on te prendra pour-là vierge. Marié;— Monsieur l'abbé, répond,Lise en pleurant,Par charité, parlez mieux, je vous prie :

Vous savez bien qu'elle.a fait un enfant.C'eDE,CHEyiGNR.

LE TRAVAIL INUTILE.:

L'évêque-abbé d'.un couvent,champenoisFêtait à table un moine sans malice ;Jeune, il est vrai, qui depuis quelques, moisAvait quitté les habits de novice. ; ,-,Le moinillon au dîner du prélatFaisait honneur; la table était exquise,

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LE; PARNASSE SATYRIQUE. 211

Chair et' poisson; Par. respect pour l'iEglisë,Dîner d'éyêqùe;est-toujoufsidélicatv .', ':.,'[

'Tout en, mangeàrit;fle moine .au. frais! visage. Lorg.nait:de,l'oeil,js.er.vanteif'aite;au,!tour^ .

Jeune, candide,: e.t:tell:ë;-que-l'AjiipUr,;,]i -;'

Les. choisissait -pouinles •Mettre! en ,servage—Dans les couvents..Les iprêtoés-icl'aujpurd'huiN'ont plus, chez eux-querivieille chambrière,Souvent fort laide et d'humeur tracassière.Aussi le prêtre est mal -servi chez lui,Outre qu'il a bien des moments d'ennui.

Notre prieur, la nappe à peine ôtée,Voit s'éclipser le méiné'.et'Dorofhée.u Oh ! oh ! dit-il, que feroritrils tous deuxPendant qu'ici je: dois/prendre.ittfon somme?Surveillons-les. Ma filleieti.cë.jeunei hommeSont dans cet âge où, n'en déplaise à Rome,Il faut pécher; si l'on Veiit'êtréhéùi'étix: ?%-*.

:!•') ,'];,-y,.;/.:>/ û x-civri -.'!;,7 '-1,'iY

Au moment donc où'Pbh croit'qu'il repose,Le vieil àbbé descendu pas'de'loup.

' '

Il les entend, s'arrête tput-à coup,Et, par la porte eritr'ouverte et mal close,Il voit le moine occupé d'autre chose

Qu'à babiller. Il essayait, un jeu. ,Cher à l'Amour ; mais la fille innocenteNe l'aidait-point et s'y prêtait ;tfopi peu:/

Debout tous deux; d'abord' sa main'tréffiblanteLevait la jupe, et celle-ci tombait -' :'

Page 244: Anonyme - Le Parnasse Satyrique du Dix-Neuvième Siècle - Recueil de Vers Piquants et Gaillards I

212 LE PARNASSE SATYRIQUEl

Lorsqu'à deux mains sa soutane il; levait ; ;Puis à son tour la soutane échappait i .m ' '

Quand c'est la jupe et qu'il prend eti qufillève.« Comment veut-il que son oeuvre s'achève ?Se dit l'abbé; ce prêtre^ne sait rien: .•>tî •i*--— Avec les dents! luicria-t-il, gros/âne,)-!On tient sa robe. AHonSj-jelevoisWen; "Ci

Tu n'es pas né.pour porter la soutane!'w -- -:'-' -.' ::.\ :; .":;;::-lD,.\

LES REINES DE MABILLE.

, Pomâré; Mafia, >' -:.-. \'ù-si'i :,'"''

Mogador et Clara;-i:- ; ! i.'C- .-,.- A mes. y eux enchantés,,' .;.M;.'M-.''

Apparaissez, .chastes divinités. ;-,",: ::>-.";;;,'

C'est samedi; dans le jardin Bfabille,,,',,-:Vous vous livrez à vos joyeux ébats ;C'est là qu'ontrouveune gaîté tranquille •Et des vertus qui ne.se donnent ;pas; \.,

Le Cerbère 1crépu"

"' ''."' >•

'M'a déjà reconnu,''

!. '',Et l'orchestre... bravo !: ; ",'.''

:

Est dirigé par monsieur Pilodb.'

Voyez, là-bas, le sémillant Mercure::;:'; :'Et ses fuseaux qui tricotent gratis,Représentant le dieu'qui nous récure • '

Et la maison Giraudeau père et fils, i

Page 245: Anonyme - Le Parnasse Satyrique du Dix-Neuvième Siècle - Recueil de Vers Piquants et Gaillards I

LE JARNASSE SATYRIQUE. 213

Dans un quadrille à part,Voici le grand; Chicàrd.i..:.': :-./Avec grâce étalant

Un pantalon qui dimanche 'était blanc''

Ton noble front, ô grand /roi dé l'époque,''Porte le sceau'de l'immortalité 9.1 nî .;Mais avec toi ton ignoble, défroqueVeut-elle aller à la postérité?

Dans ton rapide'essor; <

Je te suis/Mogador-j-i-:, ."• '!

Partage mon destin,Fille des deux.'.."et dû quartier 'Latin';

'

En te faisant si belle d?élégànce;-'•• . :

Ton père eût dû songer,, en même, temps;'.'A te doter d'un contrat d'assuranceContre la grêle... et d'autres accidents.

Maria, passe l'eau, '.Laisse-là ton Prado : !

Prodiges superflus !

L'étudiant, hélas! ne donne plus.'

Que j'aime autour de ta prunelle noireCe cercle bleu tracé par le bonheur,Liste d'azur qui,garde la,mémoir,eDes amoureux effacés de ton coeur !

O grande Poiflaré (1 ),A ton nom révéré,

',

(1)En faveurdeshommesdequarante-cinqà soixanteans,évo-

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214 LEi;PA!R'NASSE;SATYiRI,eU;E.

. Ton ''peuplé transportée.' ^

S'est inclinéi.de'vantta.njajésïê. "

Ah ! cambre-toi, ma superbe sultane,Et sous'les plis que tu sais ramener,Fais ressortir: ce-vigoureux orgànéi!,!' no'

Que la pudeuilme:déferid deinommer,)'•:,,'

De tonlmmblesujet,, ,,

Accepte ce bouquetPlus frais-que tesiappas

Et parfumé... comme .tu ne-l;es,,pas.

Je t'aimais mieux lorsque, modeste et bonne,'! "'i" !.', '!?.' .'.../.il ,-1'jr.-.-,.>'lllfiO Rosita, tu faisais cent heureux ;Ta tête alors n'avait pas dëicourohile, c,'•'Mais elle,avait encore des cheveux. M

O charmante Clara, ,_ ,Professeur de polka,J'aime mieux, les .ébats

Et les leçons que tu n'affiches pas.

quonsle fantômede la grande Pqmaréenimprimanliçi Ie;Coupletqu'elle avait coutumede chanter au restaurant après le bal del'Opéra, pour effarerles coupleshonnêtes.Sonchantalternaitdel'énergieà sa langueur: ' .,,.,, , ....,,

Ungénéralde l'armée d'ItalieAssispar terr"se'grattait un!rÇùs'to'rrç''1)-';--'.Passantpar,1a,uite vierge,polie,/, ;;,,,, ,j, -,;(:Lui dit : Guerrier,tu n'es qu'un fameuxcon!Cegénéral,;au bpuUla?Ucaractère;-,Nes'iaissapasun instantemmerder,Prit son brac'mar'd,lui foutit'dansl'derrière...

- S'il l'eût mis d'vant, il eût été,plombe!, .

Page 247: Anonyme - Le Parnasse Satyrique du Dix-Neuvième Siècle - Recueil de Vers Piquants et Gaillards I

LE iP»KN!M3SE!'SATYaiQU.B.; - 2,15-

Depuis dix ans, comment, sur cette foule,As-tu gardé ce pr'estîgè'ënch'ànteur?...C'est que, toujours,,tafontainç qui coule

De tes attraits entretient la fraîcheur..- .5i!!'i.;;',;,;l /;.|i'['i /

'Coule;1'éBûlë toujours;i;';;"-" ; -

' Fontaine dès'amburs':

Qui sait si; qûeljji'é'jour,Je n'irai p'as'y'pûisër à!nïoh'toùr?..,.>:i''

'

Oui, tû:vivrasa'ûtàh't'c(ûè -là1CHâuiiliêré,

Oui; sûrî'aîraîn' tori'ncrm' 'sé^gravérà1;'On a'biën'faît Ià'foiitàirië'Mblièrë :; '" •"

Je te promets-là''fdntâihé1Clara-.')!~ - ; '.- '-

En voyant'ces'beaux yeux,Ce sourire àm'oûrèûx,

^''""'"Et'cette'gbîgè^la;'""""-''""> "

Qui ne dirait':" Là'Tfemei'là'vPilà !...

Ah ! que ne:puis-je, :en,une)fclte;orgie, ' ,

Réunissant vos quatre majestés,Vous décerner,' cottmè'à'l'Académie;'

'"

Des prix Monthyon'detoutes 'qualités !

.:,.:.., .PotnaréjrM.aïJa):: ; . .,;.,!i..; !•!..

Mogador et Clara,Quel superbe festin-

'

Je paîrai quand../iln'éh coûtera rien."'' ' ' ' " !-" G.'NADAUD.

Page 248: Anonyme - Le Parnasse Satyrique du Dix-Neuvième Siècle - Recueil de Vers Piquants et Gaillards I

216 LE PARNASSE;SATYRIQUE;

LALORETTE. .:„'..."„.

",' Prudes èournbisës, ',

' '

Vertus bourgeoises^': " " ' ' '

Qui des attraits ignorez tout le prix,Arrière, arrière,;Pauvreté fière,;.

Je suis lprette ef je règne à Paris. :

Humble,grisettej au bonnet,populaire, ;Aux doigts meurtris au nocturne travail,, ;Va, tu n'esplus qu'une,ombre séculaire,.,,Éloigne-toi, ma; chère, tu sens l'ail!... „t ,

Ma pauvre fille, ,De ta famillp. ;....

Tu crains toujours les reproches grossiers ;Chez mpi, ma. mère,Pour se distraire,

Fait la Cuisineet vernit les souliers, ; - '

Loin delà, tourbe im.monde et prolétaire,,Je place haut mon palais,passager; .,Terme nouveau, nouveau propriétaire,Nouvel amour, en tout j'aime à changer.

Oiseau volage,Sur mon passage

A chaque fleur j'arrête mes désirs;Et puis, frivole,Mon coeur s'envole

Sous d'autres cieux chercher d'autres plaisirs.

Page 249: Anonyme - Le Parnasse Satyrique du Dix-Neuvième Siècle - Recueil de Vers Piquants et Gaillards I

LE PARNASSE S4TYRIQUE. 217

Je ne vis pas des soupirs de la brise,De l'air du temps, de la manne du ciel ;Non, non, je vis de l'humaine bêtise...Vous le voyez, mon règne est éternel !

Enfant crédule, ,Vieux ridicule,

Gueux ou banquier, payez, payez, mon cher :

L'un, mes toilettes,L'autre, mes dettes,

Vous, mes dîners, vous, mes chemins de fer !

Chacun de vous, marquant ici sa place,D'un souvenir a couronné mon char :Je vois Alfred dans cette armoire à glace,Ce canapé me représente Oscar.

Voici le cadreDe mon vieux ladre,

Le bracelet de mon petit futur,La croix béniteDu bon jésuite,"'

Le lit d'Octave et le portrait d'Arthur.

Mon mobilier, c'est ma,|bipgraphie,Qui doit finir au mpnt-de-piété ;Et chaque objet, incident deimaI.sîiej.),l,:,,n'!Me dit encor le prix qu'il m'a coûté.

Jeunes, .prodigues,. ,,. _, itCombien d'intrigues,

Pouf exciter vos folles vanités !- I. 19

Page 250: Anonyme - Le Parnasse Satyrique du Dix-Neuvième Siècle - Recueil de Vers Piquants et Gaillards I

218' LE PARNASSE' SATYRIQUE.

'Que de caresses, -i

Que d© tendresses, ' ' ; '•

Pour réchauffer vos coeurs, vieux ^députés !

Mieux que Guizot, de ma diplomatieJe sais partout étendre~les filets,-Sauver le Turc, sans froisser la Russie,Flatter; l'Espagne et conserver l'Anglais ;

Être rieuse . .Et vaporeuse,....

Aimer le"calme et puis la Maison-d'Or ;Être classiqueEt romantique,

Aimer Ponsard et sourire à Victor.

Sur le carré d'une antichambre étroiteDiscrètement introduire, le soir,L'artiste à gauche et le lion à droite,Quand le banquier attend dans mon boudoir :

Voilà nia vie. ;: /Et mon génie; , >/:;.

Je sais partout être aimable à la fois;•"; Et chacun pense',, ;' '

;Éri conscience, -- i-,!:: '

Trompeï'uiiîso't.i. Us ont-raison tous trois!''>;;">,;o n'y. '"'',' y'.'i :/- , .

Dieu ! les bons tours, les plaisantes histoires !Les beaux romans, comme oh n'en écrit pas !Je veux un jour rédiger mes niempires,A la façon d'Alexandre Dumas! ''"'' '""

Page 251: Anonyme - Le Parnasse Satyrique du Dix-Neuvième Siècle - Recueil de Vers Piquants et Gaillards I

. LE PARNASSE SATYRIQUE. 21.9

Les cavalcades,.Les mascarades -

Se croiseront sur vélin illustré,Et puis les bustesDes fous augustes,

Abd-el-Kader, Pritchàrd et Pomaré !

Les gais propos, les châteaux en Espagne,A deux, le soir, au.bord du lac d'Enghien...Puis, les soupers ruisselants de ChampagneEt les chansons qui ne respectent i-ien !

Je suis coquette,Je suislorette,

Reine du jour, reine sans feu ni lieu !Eh bien ! j'espèreQuitter la terre

En mon hôtel... peut-être en l'Hôtel-Dieu.ID.

LA LORETTE DU LENDEMAIN.

J'étais coquette,J'étais lorétte,

Mais qu'ils sont loin mes beaux jours d'autrefois !La RépubliqueDémocratique

A détrôné les reines et les rois.

Quelle fureur a fait tourner leurs têtes ?

Hommes légers, ils ont tout jeté bas !

Page 252: Anonyme - Le Parnasse Satyrique du Dix-Neuvième Siècle - Recueil de Vers Piquants et Gaillards I

220 LE PARNASSE SATYRIQTfE.

Ils étaient fous, ils sont devenus bêtes,Et leurs journaux ne les guériront pas.

O décadence !Toute la France

Fume aujourd'hui des cigares d'un sou!,.

L'argent est rare,On est avare,

Et les messieurs aiment... je ne sais où !

Où sont-ils donc, ces fringants gentilshommesQui jetaient l'or sur les tapis douteux?...Ils sont fondus, et, sottes que nous sommes,Tous nos louis sont partis avec eux.

Adieu, conquêtes,Joyeuses fêtes,

Où le Champagne au lansquenet s'unit ;Belles soirées,Nuits adorées,

Qu'un jeu commence et qu'un autre finit !

De mes succès voici pourtant la place ;Mais quel silence en mes salons déserts !Sur mon sopha la poussière s'amasse,Et tout le jour mes rideaux sont ouverts!...

Plus de mystère ;Là, solitaire,.

Je fais des bas ou j'arrose mes fleurs ;,Et quand arriveLa nuit tardive, ,-r,:. ;!S

Je reste seule et je crains les voleurs!; ;

Page 253: Anonyme - Le Parnasse Satyrique du Dix-Neuvième Siècle - Recueil de Vers Piquants et Gaillards I

LE PARNASSE SATYRIQUE. 221

Je ne l'ai plus, mon galant équipage :Tom est chassé, mes chevaux sont! vendus ;Mon serin seul est resté dans sa cage :

Il chante à peine et je ne chanteplus! .

Robes nouvelles,

Bijoux, dentelles,Ma tante, hélas ! sait où je vous ai mis.

Elle s'envole,Ma gaîté folle ;

Plus de plaisirs, plus d'amants, plus d'amis !

Oiseaux plumés qu'a dispersés l'orage,Us vont chercher un monde plus parfait.Mon épicier devient un personnage,Arthur n'est rien, Oscar est sous-préfet !

Mon coeur est vide,Mon front se ride,

Mon boulanger ne me fait plus crédit,,.;Je crois qu'on sonne...

,. Non, non, personne!Que devenir.en cet état maudit? ...

Faudra-t-il donc, pour gagner l'existence,Tombant plus bas dans mon étroit sentier,De mes attraits tarifer l'impudence,Et du plaisir enseigner le métier?

Ou bien plus sage,Dans un village

Irai-je, au loin, racheter mon passé ?

Ou, pauvre fille,19.

Page 254: Anonyme - Le Parnasse Satyrique du Dix-Neuvième Siècle - Recueil de Vers Piquants et Gaillards I

222 XE .PARNASSE SATYRICJCE.'

- .'

Avec'l'aiguillej >'.<:'^,'1 o.-. •.'..

Dois-je finir comme j'ai commencé ? v. >T:

Ou bien/quittant 'cette, terrefchérie,'-'.!

Irai-je enfin chercher fortune ailleurs?

Non, non, jamais! La France est ma patrie :

Je veux attendre ici dés jours meilleurs.

J'étais coquette,J'étais lorette ;

Mais qu'ils sont loin, mes beaux jours d'autrefois !

•| ...La République i:;, ,-:;i,:,-:.;,i.Déniqçra,tique:..,,.;,;.,-;,•:,,•, . ;

A détrôné les;reines et les rois, !,;.;. . ,.,,:;. : . -,, ,ID.

L'AMANT DE MA MAITRESSE.

Pour la femme soyez bon !

Prouvez-lui votre tendresse !' :' ;

. C'est ce bo.ugre.de Léon ;,,Qu'est l'amant de ma maîtresse.,,.

Sacrebleu!C'n'est pas d'jeu;Antoinette,Ça m'embête !Sacrebleu !

C'n'est'pas d'jeu,Tâchez donc d'vous t'nir un peu.

Page 255: Anonyme - Le Parnasse Satyrique du Dix-Neuvième Siècle - Recueil de Vers Piquants et Gaillards I

LE PARNASSE:SATYRIQU,E. 223

Je vois quei depuis deux ans:

J'aijouéile jeu de l'oie :Je lui parle avec "des gants,Et le bougre,la tutoie !

Sacrebleu ! etc.

Tous les jours, je -lui payaisRobe, manchon pu mantille,Et tandis que je l'habille,L'bougre la déshabillait !

Sacrebleu ! etc.

Je le rencontre souvent ;Il luLtiré'des carotités ;Je m'assieds sur son divan,Il s'y couche avec ses bottes!

Sacrebleu! etc.

Sur le lit que j'ai payéJe ne sais ce qui,se passe :A peine l'ai-je essayé,Que le bougre.me le,casse !

Sacrebleu ! etc.

Quel moyen puis-je, employerPour plaire à mon Antoinette ?

-Je la baise en épicier...Le bougre lui fait.minette !

Sacrebleu ! etc.

11 lui promit, l'an passé,Un présent... Il tint parole.Elle me l'a repassé,..

Page 256: Anonyme - Le Parnasse Satyrique du Dix-Neuvième Siècle - Recueil de Vers Piquants et Gaillards I

224 LE PARNASSE SATYRIQUE.

Le bougre avait la vérole !Sacrebleu!C'n'est pas d'jeu ;

: Antoinette,Ça m'embête !Sacrebleu !C'n'est pas jeu,

Tâchez donc d'vous t'riir un peu !

M'AIMEZ-VOUS?

Vous êtes si jolie !Laissez-moi

Vous regarder, Julie,Sans effroi ;

!

Vos regards, que j'appelle,Sont si doux !

Je vous aime, cruelle ;M'aimez-vous?

Vos cheveux, que je presse,Sont si longs!

Vos bras, que je caresse,Sont si ronds !

Et vos petits doigts roses,Entre nous,

Promettent tant de choses...M'aimez-vous ?

Page 257: Anonyme - Le Parnasse Satyrique du Dix-Neuvième Siècle - Recueil de Vers Piquants et Gaillards I

LE PARNASSE SATYRIQUÈ. 225

Col blanc, taille mignonne,Que d'appas !

Vous devez être bonne,N'est-ce pas?

Laissez tomber ces voilesSi jaloux...

Ciel ! je vois les étoiles !

M'aimez-vous?

Ce beau sein sur ma bouche,Qu'il est pur!

Ce bouton que je touche,Qu'il est dur !

Ah ! laisséz^moi descendre

'Au-dessous;1

Laissez-moi vous surprendre...M'aimez-vous?

Richesses inconnuesJe vous voi!

Vos beautés 1toutes nuesSont à moi !

Poussons, poussons, ma mie,Les.verroux;.

Je souffle labougie... :

M'aimez-vous?,, .

Aidez-moi, ma petite...C'est cela...,

Plus doucement... plus vite...Halte-là!

Page 258: Anonyme - Le Parnasse Satyrique du Dix-Neuvième Siècle - Recueil de Vers Piquants et Gaillards I

<226 LE PARNASSE SATYRIQUE.

Au diable soit... courage...';. ; La vertu!...

Ahr! ah! déjàtje/nage...... M'aimes-tu?

II).

LES DEUX GENDARMES.

JU?'de Pandore. !

Deux gendarmes, un beau :dimanche,S'astiquaient le long d'un sentier ;L'un branlait une pipe blancheEt l'autre un vit de cordeîier.Le premier dit, d'un ton sonore :— Je veux t'enculer, mon gai-çon.— Brigadier, répondit Pandore,

Brigadier, vous avez raison.

Phoebus, au bout de sa'carrière,Put les apercevoir tous deux,Le brigadier-dans le derrière

Agitant son membre nerveux.— Vois, dit-il, moi je bande encore,Quand tu rabaisses le:croupion!— Brigadier, répondit Pandore,

(Un-peu fatigué.)Briga...dier... vous... a...vez... raison.

Page 259: Anonyme - Le Parnasse Satyrique du Dix-Neuvième Siècle - Recueil de Vers Piquants et Gaillards I

LE PARNASSE SÂTYRIQU:É.: ftfïï.

— Lorsque dans-ton'cul je tiipote,Ce n'est pas sâ'iïs'difficultés'.-•' -•

Je dois garantir5nia'culotte ):

D'une foule de''salëtësl'

Pourtant, l'épGiïsé qui m'-âdbi'eSe branlé seule 1à là maison.1..'' '•->- Brigadier, répondit Pandore;

(sLvceconvïctionv) :

Brigadier, elle a. bien raison !.

— Il me souvient de mes prouesses :J'ai fait plus d'un mari cocu ;J'enfilais toujours mes maîtresses,Soit par le eori, soit par lé cul.Car mon vit, pourquoi ? je l'ignore,Aime à changer de garnison...— Brigadier,' répondit <Pandore,-

; CiD'un^tonJUitteuf.j;] i, ,' ]Brigadier, il a bien .raison. ; ,

— Mes amours sont capricieuse^ :Un culrosé ne nie'plaît pàs^

1'";

Pour moi, tés deux fesses merçlèùsesOnt plus dé éhar'mes!ët;d'appas.Je mè fous de c'é météore

Qui de pucelage a le nom !— Brigadier, répondit Pandore,

(Par complaisance, car il ne comprend pas cettefigure. JBrigadier, vous avez raison.

Page 260: Anonyme - Le Parnasse Satyrique du Dix-Neuvième Siècle - Recueil de Vers Piquants et Gaillards I

228 LE PARNASSE SATYRIQTJE.

Puis; il se fit un grand silence,Et, dans son amoureux transport,Le nez sur le cul qu'il encense,Le brigadier tombe et s'endort.

Soudain,' un-bruit non inodoreVient le tirer de pâmoison...— Nom de Dieu ! vous pétez, Pandore !— Brigadier, vous avez raison !(Répond Pandore en se douchant le nez.)

J. D. L. G.

A GUSTAVE NADAUD

Qui, devant dtner chez M. de Lamartine, s'en était excusésur une invitation,ultérieure de la princesse X...

Air de Pandore.

— Hier, un vaincu de PharsàleM'offrait un dîner d'un écu :Le vin est bleu, la nappe est sale ;Je n'irai pas chez le vaincu.Mais que la cousine d'AugusteM'invite en sa riche maison,J'accours, j'arrive à l'heure juste !— Chansonnier, vous avez raison.

ALPHONSECOQUENARD.

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LE PARNASSE SATYRTQUE. 229

A MON PARAPLUIE.

Ami commode, ami nouveau,

Qui, contrairement à l'usage,Te montres dans les jours d'orageEt te caches quand il fait beau.

1D.

. A M. SCRIBE,

Quiavait refuséune invitationau dînerd'inaugurationdu Figaro,sousprétextequ'il ne dînait q.uechezdes amis.

,-Air de Calpigi.

Monsieur Scribe à notre bombanceRefuse sa noble présence,Sous prétexte que ses écrits

. Ne dînent que chez des amis, (bis.)L'excuse n'est vraiment pas bonne :On ne voulait que sa personne ;En laissant ses oeuvres chez lui,Il eût été bien accueilli, (bis.)

(A.)

INSCRIPTION SUR LA PORTE DU CiOTTAGEDEM. JULES JANÏN, A PASSY.

Priez Dieu qu'il vous garde, en ce bas-monde ci,De faim, d'un importun, de froid et de souci.

I. 20

Page 262: Anonyme - Le Parnasse Satyrique du Dix-Neuvième Siècle - Recueil de Vers Piquants et Gaillards I

230 LE PARNASSE SATYRIQUE.

INSCRIPTION SUR LA PORTE D'ENTRÉEDU CHATEAU

DE M. FÉLIX SOLAR.

Donec eris Félix, multbs numerabis amicos;

Tempora si fuerint nubila, Solar eris.

EPITAPHE DE CHARLES NODIER, PAR LUI-MEME.

Ci-gît le bon Charles Nodier,Dont la tendresse était extrême ;Car il aimait le monde entierEt les femmes... plus que lui-même !Si bien qu'à son heure suprême,Quand la Mort vint le visiter,Il s'écria, sans hésiter :—Oh!, la belle.! que je vous aime!

EPITAPHE DU BIBLIOGRAPHE J.-B. SOULIE,PAR LUI-MÊME.

En naissant, je fus orphelin ;Je vécus seul à mon aurore ;Je vécus seul à mon déclin,Et seul ici je suis encore.

Page 263: Anonyme - Le Parnasse Satyrique du Dix-Neuvième Siècle - Recueil de Vers Piquants et Gaillards I

LE; PARNASSE.SATIRIQUE. 23.1

VICTOR HUGO.

Où donc, Hugo,, juchel-a-t-Qn ton nom? ,;Justice: enfin que,renjduirfe t'a-tron ! : , . ,Quand à ce corps, qu'ae.adémique ;on notiinie, i

Grimperas-tu, de roc 6n roc, rare homme !

. Attribuéà M\VXEÎÎÎTET.

AU BAS D'UNE CARICATUREDU CHARIVARI

pendantles représentationsdesBurgraves. (1843).

Hugo, lorgnant les voûtes bleues,Ne s'étonne que d'un seul point : _...

Que les comètes aient des queues.,Quand les Burgraves n'en ont point.

^MADEMOISELLEBROHAN— MONSIEURDE ROVIGO,

Chroniqueurssuccessifsau Figaro.

Qui donc pouvait être assez ânePour diffamer Victor Hugo?

C'est la.Suzanne !.:.

La Suzanne attaquant Hugo,Qui devait soutenir Suzanne?

C'est Rovigo.J. VlAHI).

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232 LE PARNASSE SATYRIQUE.

AUTRE;

Cherchant en vain l'esprit, et toujours barbotant,

Aujourd'hui Figaro s'en va Rovigotant; :

Il remplace un jupon par une redingote ! :

Le vieux, en se Rovigotant, ;

Croit-il donc qu'il se ravigote ?ID.

AU FIGARO,

AprèsBoncompte-rendudu banquet donné à M. Hugoà l'occasionde la publication des Misérables.

Dans ce coin, les laquais, contre toute décence,Ont vidé leurs paniers d'ordure en sûreté.

Figaro, dites-vous, un lieu de liberté !' '

Vous voulez dire un lieu d'aisance.P. M. (1862.)

A PROPOS D'ARBOGASTE, TRAGEDIE DE VIENNET.

Par une insigne perfidie,Plus d'un pair, de dépit gonflé,Vint siffler à la tragédie;.-. :' . ;<

Et se fit persiffleur d'un pauvre pair sifflé.:' À. (1842.)

Page 265: Anonyme - Le Parnasse Satyrique du Dix-Neuvième Siècle - Recueil de Vers Piquants et Gaillards I

LE 'PARNASSE ' SATYRIQUE; 23 ;

A PROPOS DE L'AMENDEMENT.:,

par lequelM. Pierre Leroux,parvint,à faire inscrirela condamna-tion pour adultère parmilescausesqui font perdre.l'exercicedesdroitspolitiques. ' - ;- - • / ,. .

Le débordement est, sans bornes,Dit Leroux, en levant les mains !N'allons pas par quatre chemins :Prenons le diable par les cornes!

Attribuéà M.J. TASCHEUEAU.

EPIGRAMMES ;ACADEMIQUES.

EPITAPHEDEM.'DUPATY,PARLTji-MÊaïÉ.

;( Ci-gît qui, d'humeur trop légère,Passa du boudoir au cercueil :Il fit beaucoup pour la bergèreEt pas assez pour le fauteuil... »

SUR LA CANDIDATURE DE BALLANCHE.

Ballanche après Pasquier mérite d'être élu :L'un n'a jamais écrit, l'autre n'est jamais lu.

Louis DUBOIS.(1848.)

20.

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234 LE PARNASSE :SATYRIQUE.i

SUR L'ELECTION. DE MONSEIGNEUR DUPANLOUP.

L'Académie, assurément,Choisit un prince de l'EglisePour l'absoudre de la sottise

Qu'elle va'faire en le nommant:-:'• ::>' •'•.-'.. , -! >Â.(1854.)

UN QUARANTIEME.

Hélas ! comme l'Institut tombe !Au point de mettre sur l'autel

Biot, qui devient immortel- "

Lorsqu'il a le pied dans la tombe.A. (1856.)

FIN DUTOMEPREMIER.

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TABLE

DU TOME PREMIER.

LesCulottes(BÉRANGER). 3LesdeuxSoeurs,ou le Casde Conscience(ID.). 5L'Oratoired'une Dévote(ID.). 6L'Accouchement(ID.). 8L'Anti-Philosophe(ID.). 10LesCoeursvolants(ID.). 12L'Écuelled'Argent(ID.). 14Le galantPêcheur(ID.). , 16Distique(ID.). 18LeCoupdu milieu(A GOUEFÉ). 18 —La Logegrillée(DEJour). 20LesPrémicesdeJavotte (E. DEPEADEL). £2L'Anguille(ID.). «4La Mariéefoireuse(PAT»AT). '-'5Sur le Portrait de LouisXVIII (A.). 29,Épitapheduroi LouisXVIII (R. D.B.).

" '" 30MadamedeUenlis(A.). , 30Épilaphede la même(AUGER). 30 .Fiévèe(A.).

' 31Chateaubriandet madameRécam.ier(A.). 31CharlesX (A.) ,- 31LebaronTrouvé(CH.R.). 32Martainville(J. P. DEBÉRANGER). 32Le Projetdel'Oie(MAURICEALHOY).'

' '33LesTimbrés(ID.). 34La Loid'Amour(ID.) 36C'estdu Niuiun(ÉMUEDEIHIAUX). 38

Page 268: Anonyme - Le Parnasse Satyrique du Dix-Neuvième Siècle - Recueil de Vers Piquants et Gaillards I

236 TABLE.

Ma Lisa, tiens bienton bonnet (ID.)' 40Le CousinJacques (ID.)* 43Le Cul de ma Blonde(ID.)- 44Javotte (ID.). ' 46Jeannette (1p.). 49Les Filles honnêtes (ID.). . . 51H. Michaud (NESTORROQUEFLAN). 54Andrieux(ID.). 54Fiêvée (ID.). , 55Raynouard (ID.). 55Baour-Lormian(ID.). 56Auger(ID.). 56Le même (ID.). 57Briffault, Cailleau,Giraud (In,). 57Delatouche(ID.)- ...-.,. .,:h. , 57Etienne (ID.). , . . , ,58Jay (ID.). ,,,..., .58Jouy (ID.). .59CharlesNodier (ID.). .; . 60Ancelot(ID.). .,,61Le même(ID.). 61M. de Quatrebarbes(ID.)- , . . 62Le même (ID.). 62Sarason (ID.). ".' 63Ligier(lD.)- '." 63Martainville (ID.). 64Le même(ID.). 64Soult (ID.). 65La marquise de Chavès(ID.). 65Odry (ID.)- 66Mayeuxpochard(F. D. C). 67MayeuxauBordel(ID.). 69Mam'zelleLise(ID.). 71Confessiond'un Abbé(Altarocne) 73Bullede la nouvelleSorbonnecontre la misérableÉcoleet le

Drame infernal et fangeux(ID.). 75Résumé poétiqueet complet de la Fête de Grand-Vaux(ID.). 78Deuil (ID.). .80Complaintesur la fin prématuréede M. Romieu,victimedés

hannetons (ID.). 81

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TABLE. 237

LesSouvenirsd'un Viveur(ID.). ' 86Pétitiond'un Voleurà un Roi son voisin(ID.). 88La Pierreuse(H.M.). 89Déjazet(HORACERAISSON). 90Surle Médaillonde Déjazet(ALBÉRICSECOND). 93AM.de Lamartine(BARTHÉLÉMY).' 93 'Versimproviséssur les rimesVit, Pine, Con, Motte, Fout,

Fesse,Cu (ID.). • '> 96LaChienlit(G.CAVAIGNAC). 97SurMadamede Feuchères(C.R.). 101LaMerdeet le Cochon(A.TOIRAC). ' 103LesdeuxÉtrons (ID.). 102La Merdeet le Cochon(P. LACHAMBAUDIE). 104LeMaired'Eu (VATOTJT). 104L'Aubergedel'Ecu de France (ID.). 107La PetiteGourmande(MARCILLAC). 109LeCoeur(FÉLIXBOVIE). ; - ' 111La Bagatelle(ID.). 114LesFemmesdelà Bible(ID.). 116Élogedu Cochon(ID.). ' :' 120LesVictimesde Mirabeau(A.Barbier). 122LeSacrificeinterrompu(E. Deschamps). ' 125Sur une Aubergede Genève(V. HUGO). "'" ' 128SurunAubergistedeGenève(ID.). ' ' 128Distique(ID.). 128A MademoiselleOzy(ID.). ' 129A la même(ID.). - 129A MadameDoche(ID.). 129AVeuillot (Iiï;>. 129A uneMuse(A.DEMUSSET). 130L'Académiefrançaise(ID.). ''-' 1;*0LaMort,l'Apparitionet lesObsèquesdu CapitaineMorpion(A.) 136Ainsi qu'une capoteanglaise (ID.). ,, 138Queles chienssont heureuse(ID.).. .:-. , 138Dicujit le con,ogiveén'orme.fiD-.).. 139Le Godemichetde la Gloire(ID.). . 189Muséesecret(ID.). 139EmbarquementpourCythère(A.Karr). 143A uneFemmevertueuse(ID.). '144Non,je n'appellepas viergeunejeuneJille (ID.). 145

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238 TABLE.

Les Jeunes Hommes (KD.TEXIEH). -146On entre, on crie (ID.). ,, , ,; ,. ,-.147Combiendureront nos amours? (PRIVÂTD'.ANG^EMOHa').;;>-.'\147Le Mal de Mer (P. J.). .;,!'- i : 148A Marie (ID.). ,. • . : .- :. / >i .-. . ;.< 150Epigramme (ID.). !.]-- . ' h .,.:.:.'>[ 151Priape.{L.PRpTAT)... .-.,. ,.V .-..;- - i --^:.'t.:..il : >151Epitaphe pour un beau-père (ID.. -? . 154Le Parasite (ID.). ;, ,,, , ;;. - •164Examen subi par MademoiselleFlora (ID.), 159Marine (L. L.). ;,...-. 170Le Matelot (lu.). * ,. "; 172LaLandelle (H. BRIOLETJ.. 174Portraits de Femmes (JOACHIMDUFLOT) 175LesLesbiennesde Paris (ID.Ï. L 178La Ferrière (A.j. , 1 :. .186L'Éternité de La Ferrière (D. B,). . 186MademoiselleLagier (B. D. C.) 186MadameDoche(E.WOESTYN). . : 186A îa même (L. C).

'1, i 187

Consolationà MargueriteGautier (M.). 188MadameOctave(K.W.j. 188Sur l'embonpoint de MademoiselleMoïse(L. C-). -189MadameStoltz (V. COCHINAT.) 189MademoiselleRigolboche(A.). 189Le CuréTrécy (VICTORLECOU.) 190MadameSand (Louis REYBAUD). .'..-! 191Au frontispice de Lelia (JULESJANIÏÏ). ', ' < 193Au versodu susdit frontispice (J. J.). 194Vers affichésdans les lieux de madame Sand. 1 104Vers improviséssur les rimes chambre, noix, ambre, choix.

(CHARLKSMARCHAL). 194Manceaux(ID.) 195Epigramme improviséechezMadameSand (AL;DUMASFILSJ.195Il faut avoir du poil au cul (A.LEBRANC). ^ 195

*Un Repasde famille(COLMANOE)J :197L'heureuse rencontre (ID.). .,..: 199Une maison tranquille (lu.). ' i 201

_Le Vin de Nuits (ID.). .204_Un Enfant terrible (ID.). 205

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TABLE. 239

Enfoncél'Olympe(MAGU)! 207La Niaise(CteDECHEVIGNÉ). 210-LeTravailinutile (ID.). 210LesReineBde Mabille(G.NADAUD). 212La Lorette(ID.). 216LaLorettedu lendemain(ID.). 219L'Amantdema maîtresse(ID.). 222M'aimez-vous(ID.)? 224LesdeuxGendarmes(J. D. L. G.). 226AGustaveNadaud(A.DELAMARTINE). 228Inscriptionsur lafaçadeduchâteau deSericourt(E. SCRIBE).228Amon Parapluie(ID.). 229 *AM. Scribe(A.). 229Inscriptionsur la portedu cottagede J. Janin. 2'29Inscriptionsur la ported'entréedu châteaude M. ï. Solar. 230Epitaphe.deCharlesNodier. 230Épitaphede J. B. Soulié. 230VictorHugo (VIENNET). 231-

Epigrammesur le dramedesBurgravcs (A.). 231-MademoiselleBrohan,M. de Rovigô(J. VIARD). 231Rovigo(ID.). 232AuFigaro(P. M.). 232Aproposd'Arbogaste(A.). 232Pierre Leroux(J. TASCHEREATJ). 233Épitaphede Dupaty. 233La CandidaturedeBallanche(Louis DUBOIS). 233L'Electionà l'Académiede monseigneurDupanloup(A.). 234Unquarantième(A.). 234

FIN DELATAItLIÎ.

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ERRATA.

Page 113, au lieu de : CH. BOVIE, lisez : FÉLIX

^BoyiE. ..,. i: :

Page 184-, vers treizième, au lieu de": Soheider, lisez :

Schneider.

Page 214, quatrième ligne-de la note, au lieu de :: à sa langueur, lisez : la langueur.

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AUTRE ERRATA AU TOME PREMIER.

Par une erreur inqualifiable, le commencement de

la page 229 ayant été laissé de côté, nous croyonsdevoir rétablir ici ce qui devait précéder Pépigrammeintitulée A mon parapluie :

EPIGRAMMES.

INSCRIPTION SUR LA FAÇADE DU CHATEAUDE SBRICOURT.

Le Théâtre a payé cet asile champêtre.Vous qui passez, merci... je vous le dois peut-être.

E. SCRIBE.

Une conséquence fâcheuse de l'oubli de ce distiqueest l'attribution à M. Alphonse Coquenard de Pépi-gramme A mou parapluie, qui est de M. Scribe,nota benè.

Comme il faut qu'à quelque chose malheur soit bon,nous profiterons de cette inadvertance pour faire sa-voir aux étrangers que M. Coquenard et M. de La-martine c'est tout un. — Et voici comme.

En mars 1848, tel était l'amour du peuple de Paris

pour M. de Lamartine qu'il ne voulait plus l'appelerque par son petit nom d'Alphonse. C'est pourquoi ille dépouilla de son nom de famille et offrit ce nom àla rue Coquenard, qui l'accepta.

Ce que voyant, les farceurs indignés prirent sonnom à la rue Coquenard et contraignirent M. de La-martine à s'en parer, quoi qu'il pût dire pour sedéfendre de le faire.

C'était de bonne guerre.Et depuis lors l'amant d'Elvire n'a plus été connu

que sous le nom de Coquenard, qui inspire la révé-rence.

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TABLE DU TOME PREMIER.Les Culottes (BERANGER).Les deux Soeurs, ou le Cas de Conscience (BERANGER).L'Oratoire d'une Devote (BERANGER).L'Accouchement (BERANGER).L'Anti-Philosophe (BERANGER).Les Coeurs volants (BERANGER).L'Ecuelle d'Argent (BERANGER).Le galant Pêcheur (BERANGER).Distique (BERANGER).Le Coup du milieu (A GOUFFE).La Loge grillée (DE JOUY).Les Prémices de Javotte (E. DE PRADEL).L'Anguille (E. DE PRADEL).La Mariée foireuse (PATRAT).Sur le Portrait de Louis XVIII (A.).Epitaphe du roi Louis XVIII (R. D. B.).Madame de Genlis (A.).Epitaphe de la même (AUGER).Fiévée (A.).Chateaubriand et madame Récamier (A.).Charles X (A.)Le baron Trouvé (CH. R.).Martainville (J. P. DE BERANGER).Le Projet de l'Oie (MAURICE ALHOY).Les Timbrés (MAURICE ALHOY).La Loi d'Amour (MAURICE ALHOY)C'est du Nanan (EMILE DEBRAUX).Ma Lisa, tiens bien ton bonnet (EMILE DEBRAUX).Le Cousin Jacques (EMILE DEBRAUX).Le Cul de ma Blonde (EMILE DEBRAUX).Javotte (EMILE DEBRAUX).Jeannette (EMILE DEBRAUX).Les Filles honnêtes (EMILE DEBRAUX).H. Michaud (NESTOR ROQUEPLAN).Andrieux (NESTOR ROQUEPLAN).Fiévée (NESTOR ROQUEPLAN).Raynouard (NESTOR ROQUEPLAN).Baour-Lormian (NESTOR ROQUEPLAN).Auger (NESTOR ROQUEPLAN).Le même (NESTOR ROQUEPLAN).Briffault, Cailleau, Giraud (NESTOR ROQUEPLAN).Delatouche (NESTOR ROQUEPLAN).Etienne (NESTOR ROQUEPLAN).Jay (NESTOR ROQUEPLAN).Jouy (NESTOR ROQUEPLAN).Charles Nodier (NESTOR ROQUEPLAN).X - Ancelot (NESTOR ROQUEPLAN).Le même (NESTOR ROQUEPLAN).M. de Quatrebarbes (NESTOR ROQUEPLAN).Le même (NESTOR ROQUEPLAN).Samson (NESTOR ROQUEPLAN).Ligier (NESTOR ROQUEPLAN).Martainville (NESTOR ROQUEPLAN).Le même (NESTOR ROQUEPLAN).Soult (NESTOR ROQUEPLAN).La marquise de Chavès (NESTOR ROQUEPLAN).Odry (NESTOR ROQUEPLAN).Mayeux pochard (F. D. C.).Mayeux au Bordel (F. D. C.).Mam'zelle Lise (F. D. C.).Confession d'un Abbé (Altaroche)Bulle de la nouvelle Sorbonne contre la misérable Ecole et le Drame infernal et fangeux (Altaroche).Résumé poétique et complet de la Fête de Grand-Vaux (Altaroche).Deuil (Altaroche).Complainte sur la fin prématurée de M. Romieu, victime des hannetons (Altaroche).Les Souvenirs d'un Viveur (Altaroche).Pétition d'un Voleur à un Roi son voisin (Altaroche).La Pierreuse (H. M.).Déjazet (HORACE RAISSON).Sur le Médaillon de Déjazet (ALBERIC SECOND).A M. de Lamartine (BARTHELEMY).Vers improvisés sur les rimes Vit, Pine, Con, Motte, Fout, Fesse, Cu (BARTHELEMY).La Chienlit (G. CAVAIGNAC).Sur Madame de Feuchères (C. R.).La Merde et le Cochon (A. TOIRAC).Les deux Etrons (A. TOIRAC).La Merde et le Cochon (P. LACHAMBAUDIE).Le Maire d'Eu (VATOUT).L'Auberge de l'Ecu de France (VATOUT).La Petite Gourmande (MARCILLAC).Le Coeur (FELIX BOVIE).La Bagatelle (FELIX BOVIE).Les Femmes de la Bible (FELIX BOVIE).Eloge du Cochon (FELIX BOVIE).Les Victimes de Mirabeau (A. Barbier)Le Sacrifice interrompu (E. Deschamps).Sur une Auberge de Genève (V. HUGO).Sur un Aubergiste de Genève (V. HUGO).Distique (V. HUGO).

Page 283: Anonyme - Le Parnasse Satyrique du Dix-Neuvième Siècle - Recueil de Vers Piquants et Gaillards I

A Mademoiselle Ozy (V. HUGO).A la même (V. HUGO).A Madame Doche (V. HUGO).A Veuillot (V. HUGO).A une Muse (A. DE MUSSET).L'Académie française (A. DE MUSSET).La Mort, l'Apparition et les Obsèques du Capitaine Morpion (A.)Ainsi qu'une capote anglaise (A.).Que les chiens sont heureux (A.).Dieu fit le con, ogive énorme (A.).Le Godemichet de la Gloire (A.).Musée secret (A.).Embarquement pour Cythère (A. Karr).A une Femme vertueuse (A. Karr).Non, je n'appelle pas vierge une jeune fille (A. Karr).Les Jeunes Hommes (ED. TEXIER).On entre, on crie (ED. TEXIER).Combien dureront nos amours? (PRIVAT D'ANGLEMONT)Le Mal de Mer (P. J.).A Marie (P. J.).Epigramme (P. J.).Priape (L. PROTAT).Epitaphe pour un beau-père (L. PROTAT.Le Parasite (L. PROTAT).Examen subi par Mademoiselle Flora (L. PROTAT).Marine (L. L.).Le Matelot (L. L.).La Landelle (H. BRIOLET).Portraits de Femmes (JOACHIM DUFLOT)Les Lesbiennes de Paris (JOACHIM DUFLOT).La Ferrière (A.).L'Eternité de La Ferrière (D. B.).Mademoiselle Lagier (B. D. C.)Madame Doche (E. WOESTYN).A la même (L. C.).Consolation à Marguerite Gautier (M.).Madame Octave (E. W.).Sur l'embonpoint de Mademoiselle Moïse (L. C.).Madame Stoltz (V. COCHINAT.)Mademoiselle Rigolboche (A.).Le Curé Trécy (VICTOR LECOU.)Madame Sand (LOUIS REYBAUD).Au frontispice de Lelia (JULES JANIN).Au verso du susdit frontispice (J. J.).Vers affichés dans les lieux de madame Sand.Vers improvisés sur les rimes chambre, noix, ambre, choix. (CHARLES MARCHAL).Manceaux (CHARLES MARCHAL)Epigramme improvisée chez Madame Sand (AL. DUMAS FILS).Il faut avoir du poil au cul (A. LEFRANC).Un Repas de famille (COLMANCE).L'heureuse rencontre (COLMANCE).Une maison tranquille (COLMANCE).Le Vin de Nuits (COLMANCE).Un Enfant terrible (COLMANCE).Enfoncé l'Olympe (MAGU)!La Niaise (Cte DE CHEVIGNE).Le Travail inutile (Cte DE CHEVIGNE).Les Reines de Mabille (G. NADAUD).La Lorette (G. NADAUD).La Lorette du lendemain (G. NADAUD).L'Amant de ma maîtresse (G. NADAUD).M'aimez-vous (G. NADAUD)?Les deux Gendarmes (J. D. L. G.).A Gustave Nadaud (A. DE LAMARTINE).Inscription sur la façade du château de Sericourt (E. SCRIBE).A mon Parapluie (E. SCRIBE).A M. Scribe (A.).Inscription sur la porte du cottage de J. Janin.Inscription sur la porte d'entrée du château de M. F. Solar.Epitaphe de Charles Nodier.Epitaphe de J. B. Soulié.Victor Hugo (VIENNET).Epigramme sur le drame des Burgraves (A.).Mademoiselle Brohan, M. de Rovigo (J. VIARD).Rovigo (J. VIARD).Au Figaro (P. M.).A propos d'Arbogaste (A.).Pierre Leroux (J. TASCHEREAU).Epitaphe de Dupaty.La Candidature de Ballanche (LOUIS DUBOIS).L'Election à l'Académie de monseigneur Dupanloup (A.).Un quarantième (A.).FIN DE LA TABLE.