année universitaire 2012-2013 mémoire pour … · d’un enseignement sur le sujet présenté le...
TRANSCRIPT
Année Universitaire 2012-2013
Mémoire pour l’obtention du
Diplôme Inter Universitaire de Pédagogie Médicale
Universités Paris Descartes, Pierre et Marie Curie, Paris Sud et Paris Est Créteil
Par les
Dr Alice HADCHOUEL DUVERGÉ
et
Dr Karim SACRÉ
PERCEPTION DE LA COLLABORATION MEDECIN-INFIRMIER : ETAT DES
LIEUX DANS DEUX HOPITAUX PARISIENS ET EVALUATION DE L’INTERET
D’UN ENSEIGNEMENT SUR LE SUJET
Présenté le 11 octobre 2013
1
TABLE DES MATIERES
RESUME………………………………………………………………………………………2
INTRODUCTION……………………………………………………………………………..3
MATERIELS ET METHODES………………………………………………………………..4
1. Organisation générale et population de l’étude…………………………..………………….4
2. Questionnaire..………………………………………………………………………………4
3. Analyses statistiques………………………………………………………………………...6
RESULTATS…………………………………………………………………………………..7
1. Caractéristiques de la population……………………………………………………………7
2. Collaboration Médecin-Infirmier: score total……………………………………………….8
3. Collaboration Médecin-Infirmier : score par domaine………………………………………9
4. Enseignement de la relation Médecin-Infirmier…………………………………………...10
DISCUSSION………………………………………………………………………………...11
REFERENCES………………………………………………………………………………..16
LEGENDES DES TABLEAUX……………………………………………………………...18
LEGENDES DES FIGURES…………………………………………………………………19
TABLEAU 1………………………………………………………………………………….21
TABLEAU 2………………………………………………………………………………….22
TABLEAU 3………………………………………………………………………………….23
TABLEAU 4………………………………………………………………………………….24
FIGURE 1…………………………………………………………………………………….25
FIGURE 2…………………………………………………………………………………….26
FIGURE 3…………………………………………………………………………………….27
FIGURE 4…………………………………………………………………………………….28
ANNEXE 1…………………………………………………………………………………...29
ANNEXE 2…………………………………………………………………………………...32
2
RESUME
Rationnel. La qualité de la collaboration médecin-infirmier a un impact sur la qualité des soins et le devenir du patient. Peu d’études ont évalué la perception et la qualité de cette collaboration dans les hôpitaux français. Un enseignement sur ce thème pourrait être proposé. Objectifs. 1- Evaluer la façon dont médecins et infirmiers perçoivent leur collaboration dans le domaine des soins, et 2- Interroger cette même population sur l’intérêt et les modalités d’un enseignement sur ce thème. Méthodes. Le travail a été réalisé de façon prospective au sein des Hôpitaux Universitaires Necker-Enfants Malades et Bichat-Claude Bernard à Paris. Treize services de l’hôpital Necker comptant 288 infirmiers et 197 médecins et 5 services de l’hôpital Bichat comptant 94 infirmiers et 78 médecins ont participé. Une échelle psychométrique américaine, The Jefferson Scale of Attitudes Toward Physician Nurse Collaboration (JSAPNC), de 15 items côtés par une échelle de Likert à 4 réponses, a été utilisée pour évaluer la perception de la collaboration médecin-infirmier. La JSAPNC interroge 4 domaines distincts: le travail en équipe (7 items), le soin (3 items), l’autonomie de l’infirmier (3 items) et la dominance du médecin (2 items). Trois questions à choix unique et deux questions à choix multiples interrogeaient également l’intérêt et les modalités d’un enseignement de la relation médecin-infirmier. Résultats. Cent trente quatre infirmiers (47% de la population testable) et 86 médecins (43%) de l’hôpital Necker, et 84 infirmiers (89%) et 66 médecins (85%) de l’hôpital Bichat ont répondu au questionnaire. L’analyse a porté sur les 336 questionnaires (85.9% des questionnaires recueillis) totalement complétés pour la JSAPNC. Le score total moyen est significativement plus élevé chez les infirmiers (51,7 ± 3,5) que chez les médecins (49,1 ± 4,6 ; p<0.0001) traduisant une perception plus positive de la collaboration chez les infirmiers. Le score total par profession est indépendant de l’âge, du sexe, du grade et de la spécialité. Les scores par domaine (équipe, soin, autonomie, dominance) sont tous significativement plus élevés chez les infirmiers. Les scores des domaines « équipe » et « soin » varient selon la spécialité et le grade. Le score « dominance » est dépendant de l’âge et du sexe. Le stage infirmier effectué par les étudiants en médecine en 2ème année est jugé inutile à l’apprentissage de la relation médecin-infirmier par environ 30% des répondants. Soixante-huit pourcent des médecins et 87,3% des infirmiers pensent qu’un autre enseignement de la relation médecin-infirmier est nécessaire. Soixante sept pourcent des sujets pensent que cet enseignement devrait avoir lieu en deuxième cycle des études. Soixante-dix sept pourcent des sujets proposent comme modalité d’enseignement, exclusive ou associée, des discussions de situations pratiques en petits effectifs dispensées de façon commune aux deux filières. Conclusion. Ce travail, conduit dans 2 hôpitaux parisiens, montre une meilleure perception de la collaboration médecin-infirmier chez les infirmiers comparativement aux médecins. La mise en place d’un enseignement sur le sujet est largement plébiscitée par les deux professions. Un projet pédagogique inter-disciplinaire, dispensé en deuxième cycle des études, et axé sur des cas pratiques, pourrait être proposé Mots clés : collaboration – médecin – infirmier – qualité des soins – devenir du patient – enseignement.
3
INTRODUCTION
La collaboration médecin-infirmier et l’impact de cette collaboration sur la qualité des soins et
le devenir des patients ont principalement été étudiés dans les pays anglo-saxons. De ces
travaux émergent deux modèles archétypaux de la collaboration médecin-infirmier: un
modèle hiérarchique, et un modèle complémentaire [1]. Dans le modèle hiérarchique,
l’infirmier est subordonné à l’autorité médicale et a une autonomie très limitée dans le
domaine des soins. Cette subordination peut toutefois n’être qu’apparente comme en rend
compte le « doctor-nurse game » décrit par Stein en 1967 [2] où les recommandations et
initiatives de l’infirmière (profession quasi-exclusivement féminine à l’époque) sont
exprimées de manière à préserver l’omniscience du médecin et à lui attribuer toutes les
décisions. Dans le modèle complémentaire, au contraire, médecins et infirmiers participent
ensemble à la prise de décisions et partagent les responsabilités [1].
Alors que le modèle hiérarchique reste le modèle dominant dans certains pays, plusieurs
travaux, réalisés pour l’essentiel dans des services de soins lourds comme la réanimation ou
les unités de soins intensifs, ont montré une association positive entre la qualité de la
collaboration médecin-infirmier et des indicateurs de santé tels que la morbidité et la mortalité
[3-5]. De plus, cette notion n’est pas nouvelle puisqu’elle est abordée dés 1985 par Prescott [6]
et revue en détail par Fagin en 1992 [7] avec un titre résumant l’essentiel de la problématique :
« Collaboration between nurses and physicians: no longer a choice ».
Plusieurs travaux publiés depuis ont eu pour objectif 1- d’évaluer la façon dont chacun des
membres du couple soignant médecin-infirmier perçoit cette collaboration (revus en partie
dans [8]) et 2- de proposer des modèles de formation aux relations collaboratives et
interdisciplinaires. Ces modèles s’appuient sur la formation au travail en équipe, la
connaissance et le respect du rôle de l’autre, et la maîtrise des notions d’autorité et de
responsabilité. Plusieurs études montrent notamment le bénéfice d’un enseignement sur ce
thème en deuxième et troisième cycle des études médicales ainsi qu’en formation continue [9].
La majorité de ces études a été réalisée par des infirmières et très peu sont à l’initiative
d’équipes françaises.
Dans ce contexte, nous avons donc décidé d’étudier la façon dont médecins et infirmiers
perçoivent leur collaboration dans le domaine des soins dans deux hôpitaux français et
d’interroger médecins et infirmiers sur l’intérêt d’un enseignement sur le sujet.
4
MATERIELS ET METHODES
1. Organisation générale et population de l’étude
Ce travail a été réalisé au sein des Hôpitaux Universitaires Necker-Enfants Malades et Bichat-
Claude Bernard à Paris. Dans un premier temps, les chefs de service de médecine et de
chirurgie de l’hôpital Necker, et du pôle 1 de l’hôpital Bichat ont été informés de l’étude et un
accord leur a été demandé. Les médecins et infirmiers des services ayant accepté de participer
à l’étude ont été interrogés par un questionnaire. La distribution du questionnaire a été
effectuée par les investigateurs en collaboration avec les cadres de soins de chaque service. La
distribution puis le recueil des questionnaires se sont étendus sur une période de 2 mois.
Parallèlement, les effectifs de chaque service participant ont été recueillis afin de pouvoir
calculer un taux de participation.
2. Questionnaire
Le questionnaire de l’étude a été établi à partir d’une revue préliminaire de la littérature
utilisant Pubmed, concernant d’une part les outils d’évaluation de la relation médecin-
infirmier, et d’autre part les modalités de formation pédagogique sur ce même sujet. Une
revue de la littérature dans ces 2 domaines a retrouvé 172 à 487 références selon les mots-clés
utilisés (« doctor (or physician) to nurse relationship (or collaboration) +/- medical education
(or teaching)»), dont 43 pertinentes au cours des 15 dernières années. Parmi ces travaux, la
majorité a été réalisée par des infirmières, 20 ont été publiés dans des revues de recherche en
soins infirmiers, comportant le mot « nurse » ou « nursing » dans leur titre, et 5 dans des
revues traitant de pédagogie médicale comportant le mot « education » dans leur titre. Aucune
étude française n’a été retrouvée. A l’issue de cette analyse bibliographique, un questionnaire
en 3 parties a été élaboré (Annexe 1). Il était systématiquement accompagné d’une lettre
d’information sur l’étude.
2.1 Première partie
La première partie du questionnaire correspond à un recueil des caractéristiques générales du
répondant : hôpital, service, âge, sexe, classe professionnelle (médecin ou infirmier) et détails
du statut.
2.2 Deuxième partie
La deuxième partie est un outil permettant d’évaluer la perception du répondant vis-à-vis de la
collaboration médecin-infirmier. Les 5 principales échelles utilisées, 4 américaines et 1
5
britannique, ont été revues et comparées par Dougherty en 2005 [10]. A partir de cette revue,
The Jefferson Scale of Attitudes Toward Physician Nurse Collaboration (JSAPNC) a été
sélectionnée pour l’étude (Annexe 2). Il s’agit d’une échelle psychométrique américaine
initialement élaborée par le Pr Hojat en 1985, puis modifiée en 1997 et 1999, aboutissant à
une version définitive de 15 items avec une validité et une fiabilité confirmées [11].
Comparativement aux autres échelles et questionnaires, l’échelle de Jefferson est la plus
récente, elle permet d’interroger à la fois médecins et infirmiers avec les mêmes items, elle
intègre des items concernant l’enseignement et la formation interprofessionnelle et elle a déjà
été traduite dans d’autres langues avec une procédure similaire de traduction [1, 12]. Cette
échelle a été utilisée pour comparer les attitudes entre médecins et infirmiers dans 14 études
publiées en langue anglaise et indexées Medline [1, 12-24]. Elle permet d’explorer 4
domaines qui modulent la perception de la relation médecin-infirmier :
- 1 : Education partagée et travail en équipe (« shared education and teamwork », items
1, 3, 6, 9, 12, 14 et 15) : domaine « équipe »
- 2 : Soigner versus traiter (« caring as opposed to curing », items 2, 4 et 7): domaine
« soin »
- 3 : Autonomie de l’infirmier (« nurse’s autonomy », items 5, 11 et 13) : domaine
« autonomie »
- 4 : Dominance du médecin («physician’s dominance », items 8 et 10) : domaine
« dominance »
Chaque item est évalué par une échelle de Likert à 4 niveaux, s’étendant de 1 (=pas du tout
d’accord) à 4 (=tout à fait d’accord), aboutissant à un total maximal de 60. Concernant les
items 8 et 10, leur score est inversé avant l’analyse. Plus le score total est élevé, plus la
perception de la relation et la collaboration médecin-infirmier est positive. Un score élevé
pour le domaine 1 indique un intérêt pour la formation interprofessionnelle et le travail en
équipe. Un score élevé pour le domaine 2 indique un point de vue positif sur la contribution
des infirmiers dans la prise en charge psychosociale et l’éducation des patients. Un score
élevé au domaine 3 indique une volonté d’implication des infirmiers dans les décisions
concernant les soins des patients et les pratiques du service et de l’hôpital. Enfin, un score
élevé au domaine 4 indique une défiance vis-à-vis de l’autorité absolue du médecin dans la
prise en charge des patients.
Après accord du Pr Hojat, l’échelle a été traduite en français par les 2 investigateurs et par un
troisième lecteur français bilingue extérieur à l’étude. La version française a ensuite été re-
traduite en anglais par un lecteur australien bilingue afin de s’assurer de l’exactitude de la
6
traduction (back-translation procedure) [25]. L’item 11 a été modifié car il était difficile d’en
obtenir une traduction française exacte et adaptée au fonctionnement hospitalier français. Une
proposition de remplacement a été faite, interrogeant le même domaine, et la version française
définitive de l’échelle a été validée par le Pr Hojat.
2.3 Troisième partie
La troisième partie du questionnaire interroge l’intérêt et les modalités d’un enseignement sur
la relation médecin-infirmier par des questions à choix unique pour les 3 premières et à choix
multiples pour les 2 dernières. Les modalités d’enseignement proposées sont celles retrouvées
dans la littérature (revues dans [9]).
Avant distribution, le questionnaire a été évalué dans chacun des 2 hôpitaux participants par 5
médecins séniors et 5 infirmiers et/ou cadres de soins, afin de s’assurer de la bonne
acceptation du questionnaire, de sa fluidité et de la bonne compréhension des questions. Les
individus testés ont complété le questionnaire puis leurs commentaires ont été recueillis lors
d’un entretien avec les investigateurs.
3. Analyses statistiques
Concernant l’échelle de Jefferson, les scores totaux et les scores par domaine ont été
comparés entre les groupes pour les différents paramètres recueillis par une analyse de
variance suivie d’un test PLSD de Fisher pour les variables qualitatives et par une régression
simple pour les variables quantitatives. Des analyses multi-variées complémentaires ont été
réalisées en fonction des premiers résultats obtenus (ANCOVA suivie d’un test PLSD de
Fisher, régression logistique). Pour les analyses par spécialité et par grade, les analyses ont été
faites en utilisant des tests non-paramétriques (Mann-Whitney ou Kruskal-Wallis) compte-
tenu de la taille limitée des effectifs dans certains groupes. Concernant les réponses aux
questions 16 à 20 sur l’enseignement, les résultats sont principalement présentés sous forme
descriptive. La distribution des réponses a cependant été testée en fonction du score total
obtenu à l’échelle de Jefferson par une analyse de variance. Les données sont présentées en
moyennes ± déviation standard. Un résultat est considéré comme significatif si p < 0,05. Les
analyses ont été réalisées avec le logiciel Statview.
7
RESULTATS
1. Caractéristiques de la population
A l’hôpital Necker, sur 25 chefs de services interrogés, 13 (52%) ont accepté que leur service
participe à l’étude (12 services de pédiatrie ou chirurgie pédiatrique et 1 service de médecine
adulte). Les effectifs totaux au moment de l’étude pour ces 13 services étaient respectivement
égaux à 288 infirmiers (incluant les infirmiers et les cadres de soins) et 197 médecins
(incluant les séniors et les internes). Cent trente quatre infirmiers (47%) et 86 médecins (43%)
ont répondu au questionnaire. Concernant les étudiants, 12 étudiants en soins infirmiers et 9
étudiants hospitaliers ont répondu au questionnaire. Cependant, les effectifs totaux pour ces
catégories au moment de l’étude n’étaient pas connus, rendant donc impossible le calcul d’un
taux de participation.
A l’hôpital Bichat, les 5 services du pôle 1 ont accepté de participer à l’étude. Les effectifs
totaux étaient égaux à 94 infirmiers et 78 médecins, incluant cette fois les étudiants
hospitaliers et en soins infirmiers. Quatre-vingt quatre infirmiers (89%) et 66 médecins (85%)
ont répondu au questionnaire.
Sur les 391 réponses provenant des 2 hôpitaux, 336 questionnaires ont été totalement
complétés pour l’échelle de Jefferson et ont donc été pris en compte pour l’analyse. Les
caractéristiques démographiques d’âge et de sexe, ainsi que la catégorie professionnelle et le
score total par hôpital pour la population finale sont résumées dans le tableau 1. Il n’y avait
pas de différence significative pour ces caractéristiques entre Bichat et Necker, ni de
différence pour le score total. Les analyses ont donc été faites en considérant l’ensemble de la
population provenant des 2 hôpitaux. Les effectifs finaux pour les différentes catégories
professionnelles sont résumés dans la figure 1. Parmi les infirmiers, on compte 66 (34,2%)
infirmiers de pédiatrie, 82 (42,5%) de médecine adulte, 27 (14%) de chirurgie, 17 (8,8%) de
soins intensifs/réanimation et 1 (0,5%) dont la spécialité n’est pas renseignée. Parmi les
médecins, on compte 53 (37,1%) pédiatres, 59 (41,2%) médecins de spécialité adulte, 22
(15,4%) chirurgiens et 9 (6,3%) réanimateurs. Parmi les médecins seniors, il y a 20 (23,5%)
hospitalo-universitaires, 44 (51,8%) praticiens hospitaliers et 17 (20%) chefs de clinique ; 4
statuts (4,7%) n’ont pas été renseignés. L’item du questionnaire interrogeant les infirmiers sur
leur ancienneté n’a pu être analysé car certains sujets ont répondu quant à leur ancienneté
dans leur service actuel et d’autre dans la profession.
Afin d’estimer la cohérence interne de l’échelle au sein de notre population, nous avons
calculé le coefficient alpha de Cronbach, classiquement utilisé dans l’évaluation des tests
psychométriques, avec un résultat satisfaisant égal à 0,7.
8
2. Collaboration Médecin-Infirmier: score total
En analyse uni-variée, le score total moyen est significativement plus élevé chez les infirmiers
(51,7 ± 3,5) que chez les médecins (49,1 ± 4,6 ; p<0.0001) (Figure 2A), traduisant une
attitude et une perception plus positive des infirmiers vis-à-vis de la collaboration médecin-
infirmiers que les médecins. Il n’y a pas de corrélation entre l’âge et le score total (p=0,93) et
le score est supérieur chez les infirmiers quelque soit la tranche d’âge (quartile). Bien que la
différence de score entre infirmiers et médecins ne varie pas significativement avec l’âge
(p=0,44), les différences les plus importantes et les plus significatives sont observées pour les
2 tranches d’âge extrêmes de notre population (19-25 ans : p<0,0001 ; 43-69 ans : p=0,005),
avec une différence de score entre les deux professions maximale chez les 19-25 ans
(infirmiers : 52,6 ± 2,9 vs médecins : 48,3 ± 4,8,) (Figure 2B). Le score total tend à être plus
élevé chez les femmes (50,8 ± 4,3) comparativement aux hommes (49,8 ± 3,9) (p=0,06).
En analyse multi-variée comparant le score total à la profession et au sexe, seule la profession
est associée de façon indépendante au score (ANCOVA, p<0,001). Lorsque le score total est
transformé en une variable dichotomique (score total ≤ 51 ou > 51), l’analyse multi-variée par
régression logistique retient également la profession comme étant le seul facteur
indépendamment et significativement liée au score total (tableau 2, p=0,003).
Chez les infirmiers, le score total moyen est respectivement de 52,8 ± 3,6 ; 51,1 ± 3,6 et 52,5
± 2,3 chez les cadres, les infirmiers diplômés (IDE) et les étudiants en soins infirmiers (IFSI).
Chez les médecins, le score est respectivement de 49,3 ± 4,7 ; 49 ± 3,8 et 48,4 ± 5,2 chez les
seniors, internes et externes. Chez les infirmiers comme chez les médecins, il n’y a pas de
variation significative du score en fonction du grade (Figure 3A).
Chez les infirmiers, le score est respectivement de 51,6 ± 3,6 ; 51,6 ± 3.8 ; 52,1 ± 3,3 et 51,5 ±
2,6 en pédiatrie, médecine, chirurgie et unités de soins intensifs/réanimation. Chez les
médecins, le score est respectivement de 49,6 ± 4,6 ; 48,4 ± 4,8 ; 48,5 ± 4,5 et 52,3 ± 2,3 chez
les pédiatres, les médecins d’adulte, les chirurgiens et les réanimateurs. Chez les infirmiers
comme chez les médecins, il n’y a pas de variation significative du score en fonction de la
spécialité exercée (Figure 3B). Il existe cependant une tendance à un score plus élevé chez les
réanimateurs par rapport aux chirurgiens et aux médecins d’adulte sans que ce résultat
franchisse le seuil statistique (p=0,052). Le nombre très limité d’individus dans le groupe des
réanimateurs (n=9) ne permet pas de conclure définitivement sur ce résultat.
9
3. Collaboration Médecin-Infirmier : score par domaine
Les scores par domaine sont tous significativement plus élevés chez les infirmiers et sont
résumés dans le tableau 3. Les différences les plus importantes sont observées pour les
domaines « équipe » et « dominance ».
Concernant l’analyse des scores par domaine en fonction des autres paramètres recueillis, les
résultats suivants sont observés.
Score du domaine « équipe » :
Ce score est plus élevé chez les médecins réanimateurs (25,8 ± 1,6) comparativement aux
médecins d’adulte (23,3 ± 2,8) et aux chirurgiens (23,4 ± 3,1) (p=0,036).
Score du domaine « soin » :
Ce score est plus faible chez les IFSI (10,1 ± 0,9) comparativement aux cadres (10,9 ± 1) et
aux IDE (10,9 ± 0,9) (p=0,045).
Il est plus élevé chez les médecins réanimateurs (11,6 ± 0,5) par rapport aux autres spécialités
(médecine adulte : 10,3 ± 1,3 ; pédiatrie : 10,5 ± 1,2 ; chirurgie : 10,5 ± 1,2) (p=0,029).
Il est également plus élevé à l’hôpital Necker (10,8 ± 1) qu’à l’hôpital Bichat (10,4 ± 1,1)
(p=0,0004). Ce résultat reste significatif en analyse multi-variée avec la profession (p=0,0004
pour l’hôpital et 0,0024 pour la profession). Afin de déterminer si cette différence peut être en
partie expliquée par la représentation exclusive de la spécialité pédiatrique à l’hôpital Necker,
l’analyse par spécialité a été faite dans toute la population (médecins + infirmiers). Cette
analyse retrouve une différence significative pour le score du domaine « soin » entre pédiatres
et médecins adulte avec un score plus élevé chez les pédiatres (p=0,042).
Score du domaine « autonomie » :
En dehors de la profession, aucune autre association n’est retrouvée pour ce domaine.
Score du domaine « dominance » :
Ce score est plus élevé chez les femmes (4,7 ± 1,4) comparativement aux hommes (4,1 ± 1,4)
(p=0,006).
Il existe également une corrélation entre ce score et l’âge avec un score d’autant plus élevé
que le sujet est jeune (p=0,005).
Ces 2 résultats restent significatifs en analyse multi-variée avec la profession, témoignant
d’une association indépendante de la profession, de l’âge et du sexe au score obtenu
(p<0,0001, p=0,009 et p=0,002 respectivement), avec pour l’âge un score significativement
plus élevé dans la strate la plus jeune de la population (quartile 19-25 ans) comparativement à
la strate la plus âgée (quartile 43-69 ans).
10
Enfin, le score de ce domaine tend à être plus faible chez les infirmiers de chirurgie par
rapport à ceux de médecine adulte et de réanimation (p=0,054).
4. Enseignement de la relation Médecin-Infirmier
Parmi les infirmiers et les médecins, 31,2% (59/189, 4 non renseignés) et 31,4% (43/137, 6
non renseignés) respectivement pensent que le stage infirmier actuellement effectué par les
étudiants au début de leur deuxième année de médecine n’est pas utile pour appréhender et
mieux comprendre la relation médecin-infirmier. La réponse à cette question n’est pas
influencée par le score global aux questionnaires (Figure 4A).
Soixante-huit pourcent des médecins (95/139) et 87,3% des infirmiers (165/189) pensent
qu’un autre enseignement de la relation médecin-infirmier est nécessaire. Ce pourcentage est
significativement plus important chez les infirmiers (p<0,0001). La réponse à cette question
est influencée par le score global tant chez les infirmiers que chez les médecins. Les sujets
pensant qu’un autre enseignement de la relation médecin-infirmier est nécessaire ont un score
global supérieur aux sujets pensant qu’un tel enseignement ne l’est pas (infirmiers : oui, 52,1
± 3,4 vs non, 48,9 ± 3,8 ; p<0.0001) (médecins : oui, 50,5 ± 3,8 vs non, 46 ± 4,5; p<0.0001)
(Figure 4B).
Si un tel enseignement était proposé, 87% (160/184) des infirmiers et 94,8% (127/134) des
médecins pensent qu’il faudrait le proposer conjointement aux 2 professions. Treize pourcent
(24/184) des infirmiers et 3% (4/134) des médecins pensent que cet enseignement ne devrait
être proposé qu’aux médecins. Aucun infirmier et 3 médecins (2,2%) pensent que cet
enseignement ne devrait être proposé qu’aux infirmiers.
Concernant l’organisation de l’enseignement, les pourcentages de réponses par proposition
sont présentés dans le tableau 4. La majorité des sujets (66,6%, 209/314) pense que cet
enseignement devrait avoir lieu pendant le deuxième cycle des études médicales pour les
médecins ou au cours des études en soins infirmiers pour les infirmiers. Quarante-cinq
pourcent (95/209) des sujets favorisant un enseignement en début de cursus pensent que cet
enseignement devrait également être proposé durant le troisième cycle des études médicales
(42,1%, 40/95), en formation continue (34,7%, 33/95), ou les 2 (23,2%, 22/95). Soixante-dix
sept pourcent (244/315) des individus proposent comme modalité d’enseignement, exclusive
ou associée, des discussions de situations pratiques en petits effectifs dispensées de façon
commune aux deux filières. Dans 60,7% (148/244) des cas, cette modalité est proposée
comme devant être associée à d’autres modalités d’enseignement. Dans ce cas, c’est le
11
binôme «discussions de situations pratiques en petits effectifs - sessions de simulation
médicale communes aux 2 filières» qui est le plus fréquemment proposé (61,5%, 91/148).
La proposition de discussions de situations pratiques en petits effectifs mais dispensées
séparément dans les deux filières est retenue comme modalité exclusive ou associée à d’autres
modalités par respectivement 6,3% (20/315) et 20,3% (64/315) des sujets. La proposition de
cours théoriques dispensés séparément dans les deux filières n’est retenue comme modalité
d’enseignement exclusive ou associée que par respectivement 1,2% (4/315) et 7,6% (24/315)
des individus.
DISCUSSION
Cette étude a permis d’une part d’évaluer la perception de la collaboration médecin-infirmier
dans une population de médecins et d’infirmiers dans 2 hôpitaux français, et d’autre part
d’interroger cette population sur l’intérêt et les modalités d’un enseignement sur ce thème.
Les résultats de ce travail retrouvent une meilleure perception de la collaboration médecin-
infirmier par les infirmiers, et un plébiscite net pour la mise en place d’un enseignement sur
ce thème.
Aucune autre étude française utilisant l’échelle d’attitudes de Jefferson (JSAPNC) n’a été
retrouvée dans la littérature. En revanche, des études ont été faites dans plusieurs autres pays :
les Etats-Unis, Israël, l’Italie, le Mexique [1], la Suède [20] et la Turquie [12]. Toutes les
études publiées retrouvent également un score plus élevé chez les infirmiers, témoignant
d’une attitude plus positive vis-à-vis de la collaboration médecin-infirmier que les médecins,
et d’une volonté plus importante de ces derniers d’avoir des relations collaboratives. Nos
résultats sont donc cohérents avec les données de la littérature. Pour expliquer ce résultat
constant d’une étude à l’autre, Hojat se base sur le « principe de moindre intérêt » (principle
of least interest), décrit par Waller en 1951 dans le contexte des relations familiales [26], et le
transpose au milieu médical [1]. En se basant sur ce principe, il est attendu que les médecins
soient moins enclins au partage des pouvoirs et à une collaboration complète avec les
infirmiers puisqu’ils sont traditionnellement dans une position de dominance. Par ailleurs, le
score total moyen dans notre population, indépendamment de la profession (50,6), se situe
entre les scores obtenus aux Etats-Unis (51,1) et Israël (52,3) d’une part, et ceux obtenus en
Italie (49,2) en Turquie (48,2) et au Mexique (47,1) d’autre part. Il est égal à celui observé en
Suède.
Il existe une tendance à un score plus élevé chez les femmes en analyse uni-variée, cela n’est
plus vrai lorsque le score est analysé en rapport avec le sexe et la profession. Cet élément est
12
également cohérent avec les données de la littérature qui ne retrouvent pas d’influence du
sexe dans leurs résultats [1, 13, 20]. Deux travaux ont même testé l’hypothèse d’une attitude
plus positive et donc d’un score plus élevé chez les femmes médecins comparativement à
leurs homologues masculins, mais aucune association n’est retrouvée dans une étude [12] et
l’association opposée (score plus élevé chez les médecins hommes) est observée dans l’autre
[13]. Dans notre travail, le score ne varie pas non plus significativement entre femmes et
hommes médecins. L’âge n’influence pas non plus le score total que ce soit dans notre
population ou dans les autres études citées. Cela suggère que ces facteurs démographiques
sont moins puissants que les apprentissages professionnels et peut-être socio-culturels dans la
détermination de la perception de la collaboration médecin-infirmier [1].
La différence de score entre les 2 professions est beaucoup plus importante dans le quartile
d’âge le plus jeune (19-25 ans) comparé aux autres quartiles. Il est important de noter qu’au
sein de cette tranche d’âge, il y a dans la catégorie médecin 78% d’externes et 22% d’internes
alors que dans la catégorie infirmier, il y a 81% d’infirmiers déjà diplômés et 19% d’élèves en
soins infirmiers. Cela signifie que dans cette tranche d’âge les 2 populations professionnelles
ne sont pas comparables car d’un côté, on interroge principalement des étudiants, alors que de
l’autre, la majorité des sujets sont déjà entrés à temps-plein dans la vie « active ». Si deux
études distinctes ont mesuré le score de Jefferson chez des étudiants en soins infirmiers [16] et
des étudiants en médecine [21], aucune n’a comparé directement les scores obtenus dans ces 2
catégories d’étudiants. On peut toutefois noter, dans ces 2 études toujours, que le score n’était
pas plus élevé chez les étudiants les plus avancés dans leur cursus ou ayant déjà une
expérience professionnelle dans le domaine de la santé.
Concernant les scores par domaine, plusieurs hypothèses peuvent être émises à partir des
résultats obtenus.
Les scores des domaines « équipe » et « soin » sont plus élevés chez les médecins
réanimateurs par rapport à leurs homologues d’autres spécialités. Pour le domaine équipe,
cela traduit probablement un besoin plus fort pour les médecins réanimateurs, eu égard au
fonctionnement des unités de soins intensifs, de travailler en équipe avec les infirmiers. Cette
notion de plus grande cohésion dans les équipes de réanimation apparaît également dans la
littérature [27, 28].
Le score du domaine « soin » qui oppose la notion de soins à celle du traitement curateur est
plus faible chez les élèves en soins infirmiers comparativement aux infirmiers diplômés. Cela
pourrait traduire une évolution de la perception de cet aspect de la profession infirmière entre
le statut d’étudiant et celui de professionnel : les étudiants interrogés auraient une perception
13
surtout technique de leur profession avec comme finalité la guérison du patient alors que les
infirmiers diplômés et les cadres seraient plus sensibles à la dimension globale du soin. Le
score du domaine « soin » est également différent entre les 2 hôpitaux : il est plus élevé à
Necker qu’à Bichat. La spécialité pédiatrique, exclusivement représentée à l’hôpital Necker,
pourrait favoriser les comportements empathiques, une plus grande sensibilité aux valeurs du
soin, et une meilleure considération de la prise en charge psycho-affective et de l’éducation
des patients. Le résultat de l’analyse par spécialité pour ce domaine, où les scores sont
supérieurs en secteur pédiatrique qu’en secteur adulte, renforce cette hypothèse.
Les résultats pour le domaine « dominance » montrent que, indépendamment de la profession,
les scores sont plus élevés chez les femmes et sont inversement liés à l’âge. Ceci traduit une
défiance, chez les femmes et les plus jeunes, vis-à-vis du modèle autoritaire où le médecin est
le décideur absolu dans la prise en charge des patients. L’influence sur ce domaine de ces
deux paramètres mobilise peut-être d’avantage des concepts ayant attrait à la dimension
symbolique du médecin et rend donc son interprétation plus complexe.
La deuxième partie de ce travail s’intéresse à l’enseignement de la relation médecin-infirmier.
A notre connaissance, il n’existe pas actuellement en France de module d’enseignement
spécifique sur ce thème que ce soit au cours du cursus des études médicales ou en soins
infirmiers. Le stage des étudiants de 2ème année des études médicales au début de l’année
universitaire, appelé communément « stage infirmier », semble être la seule modalité
existante en France qui confronte le futur médecin au rôle et à l’exercice de l’infirmier dans
un service hospitalier. Peuvent être également citées les sessions de simulation médicale qui
se développent de plus en plus et qui peuvent faire travailler et réfléchir médecins et
infirmiers ensemble. Cependant, cet outil semble surtout être utilisé ponctuellement pour
renforcer des connaissances et la notion de travail en équipe, sans qu’il soit instauré de façon
systématique au cours des études ou en formation continue. Pourtant, les enjeux d’une bonne
collaboration entre médecins et infirmiers sont essentiels. Plusieurs travaux ont en effet mis
en évidence une association entre la qualité des relations collaboratives entre médecins et
infirmiers, et la qualité de la prise en charge des patients et de leur devenir. Ainsi, Baggs
retrouve une corrélation significative entre le niveau de collaboration et le devenir des
patients dans 3 unités de soins intensifs: plus le score de collaboration (établi à partir
d’entrevues avec médecins et infirmiers du service et d’éléments objectifs comme l’existence
de visites et de staffs communs) est élevé, plus le risque de pronostic péjoratif (décès ou
réadmission en USI) diminue [5]. Une autre étude réalisée dans 25 unités de soins intensifs
retrouve une corrélation inverse entre la qualité de la collaboration médecins-infirmiers, et le
14
risque de sepsis sur cathéter, d’erreurs de médication et de pneumonie nosocomiale [3]. Enfin,
un travail mené dans 9 services d’orthopédie a mis en évidence des associations significatives
entre la douleur post-opératoire, la récupération fonctionnelle et la durée de séjour d’une part,
et la qualité des relations collaboratives d’autre part [4]. Que ce soit sur des critères de
mortalité, de morbidité ou de coût, la qualité de la collaboration médecin-infirmier apparaît
donc comme un facteur essentiel dans la prise en charge et le devenir du patient. C’est
pourquoi un enseignement ou des formations sur ce thème pourraient être utiles. Les réponses
à notre questionnaire sur ce point nous indiquent plusieurs éléments de réflexion. Le stage
infirmier est jugé inutile dans ce contexte chez environ 30% des répondants et une majorité
des sujets est en faveur de la mise en place d’un autre enseignement de la relation médecin-
infirmier. La réponse à cette deuxième question est corrélée au score de Jefferson, reflétant
ainsi la cohérence de l’échelle de Jefferson et du questionnaire dans notre population.
Concernant l’organisation de l’enseignement, deux réponses sont majoritaires et permettent de
dégager des pistes pour la mise en place d’un projet éducatif: 1-enseignement
interdisciplinaire au cours du deuxième cycle des études médicales / IFSI, et 2- enseignement
sous la forme de discussions de cas pratiques. Dans la littérature, plusieurs modalités
d’enseignement et de formation sont proposées pour préparer les étudiants à des relations
collaboratives entre médecins et infirmiers, et pour renforcer ou améliorer les relations au sein
d’une équipe. Les objectifs spécifiques sont multiples et comprennent notamment la
connaissance du rôle, des prérogatives et des responsabilités de chacun, le respect mutuel, le
travail en équipe et la communication. Une revue récente de la littérature, reprenant les
programmes d’enseignement inter-disciplinaires « testées » au cours des études médicales et
en soins infirmiers [9], a analysé 18 études. Sept utilisaient des cours théoriques et des
séminaires, trois des jeux de rôles ou des discussions de cas pratiques, quatre des méthodes de
simulation médicale, trois de l’enseignement délivré sur le terrain dans les services
hospitaliers et une étude comparait 4 méthodes différentes (« lecture », i.e. cours théorique
sans questions des étudiants, cours théorique interactif, jeux de rôle et simulation). Dans
toutes les études, les étudiants rapportaient un bénéfice de l’enseignement et pour certaines
une amélioration de scores d’évaluation faits avant et juste après la délivrance de
l’enseignement. Cependant, les évaluations faites à distance retrouvaient le plus souvent une
baisse des différents scores soulignant l’importance de la répétition des ces programmes et/ou
de les compléter par une mise en pratique régulière à l’hôpital. L’étude ayant comparé
plusieurs méthodes d’enseignement [29] ne retrouvait pas de supériorité d’une méthode par
rapport à une autre.
15
Notre étude comprend plusieurs limites. L’outil utilisé pour évaluer la relation médecin-
infirmier a été traduit d’une échelle nord-américaine où le rôle des infirmiers ne couvre pas
exactement le même champ de pratiques qu’en France, et, bien que toutes les étapes de
traduction indiquées par son auteur aient été respectées, une perte de validité formelle du
questionnaire ne peut être exclue. Cependant, les scores obtenus dans chaque catégorie
professionnelle sont assez proches de ceux rapportés dans la littérature, permettant ainsi une
validation supplémentaire de notre traduction. Les questionnaires ont été remplis sur la base
du volontariat, et dans 2 CHU parisiens, introduisant un biais de sélection et permettant donc
difficilement de généraliser les résultats obtenus à l’ensemble des médecins et infirmiers
français. Les petits effectifs pour certains sous-groupes ne permettent pas de conclure
définitivement sur certains résultats et d’autres études sur de plus larges effectifs dans ces
catégories seraient donc nécessaires. Enfin, certains paramètres pouvant avoir une influence
sur le score n’ont pas pu être obtenus comme l’ancienneté dans le grade pour les infirmiers en
raison d’un manque de précision de la question. De même, aucun item à dimension socio-
culturelle n’a été recueilli.
En conclusion, ce travail, conduit dans 2 hôpitaux parisiens, montre une meilleure perception
de la relation et de la collaboration médecin-infirmier chez les infirmiers comparativement
aux médecins. La mise en place d’un enseignement sur le sujet est largement plébiscitée
quelle que soit la profession. A la lecture des résultats du questionnaire, un projet
pédagogique axé sur un programme au cours du deuxième cycle des études médicales et des
études en soins infirmiers, notamment par des discussions inter-disciplinaires de cas pratiques,
pourrait être proposé.
16
REFERENCES
1. Hojat M, Gonnella JS, Nasca TJ, et al. Comparisons of American, Israeli, Italian and
Mexican physicians and nurses on the total and factor scores of the Jefferson scale of attitudes
toward physician-nurse collaborative relationships. Int J Nurs Stud 2003; 40:427-35.
2. Stein LI. The doctor-nurse game. Arch Gen Psychiatry 1967; 16:699-703.
3. Manojlovich M, DeCicco B. Healthy work environments, nurse-physician communication,
and patients' outcomes. Am J Crit Care 2007; 16:536-43.
4. Gittell JH, Fairfield KM, Bierbaum B, et al. Impact of relational coordination on quality of
care, postoperative pain and functioning, and length of stay: a nine-hospital study of surgical
patients. Med Care 2000; 38:807-19.
5. Baggs JG, Schmitt MH, Mushlin AI, et al. Association between nurse-physician
collaboration and patient outcomes in three intensive care units. Crit Care Med 1999;
27:1991-8.
6. Prescott PA, Bowen SA. Physician-nurse relationships. Ann Intern Med 1985; 103:127-33.
7. Fagin CM. Collaboration between nurses and physicians: no longer a choice. Acad Med
1992; 67:295-303.
8. Tang CJ, Chan SW, Zhou WT, et al. Collaboration between hospital physicians and nurses:
An integrated literature review. Int Nurs Rev 2013; 60:291-302.
9. Dufrene C. Health care partnerships: a literature review of interdisciplinary education. J
Nurs Educ 2012; 51:212-6.
10. Dougherty MB, Larson E. A review of instruments measuring nurse-physician
collaboration. J Nurs Adm 2005; 35:244-53.
11. Hojat M, Fields SK, Veloski JJ, et al. Psychometric properties of an attitude scale
measuring physician-nurse collaboration. Eval Health Prof 1999; 22:208-20.
12. Yildirim A, Ates M, Akinci F, et al. Physician-nurse attitudes toward collaboration in
Istanbul's public hospitals. Int J Nurs Stud 2005; 42:429-37.
13. Hojat M, Nasca TJ, Cohen MJ, et al. Attitudes toward physician-nurse collaboration: a
cross-cultural study of male and female physicians and nurses in the United States and
Mexico. Nurs Res 2001; 50:123-8.
14. Sterchi LS. Perceptions that affect physician-nurse collaboration in the perioperative
setting. AORN J 2007; 86:45-57.
15. Thomson S. Nurse-physician collaboration: a comparison of the attitudes of nurses and
physicians in the medical-surgical patient care setting. Medsurg Nurs 2007; 16:87-91, 104.
17
16. Ward J, Schaal M, Sullivan J, et al. The Jefferson Scale of Attitudes toward Physician-
Nurse Collaboration: a study with undergraduate nursing students. J Interprof Care 2008;
22:375-86.
17. Garber JS, Madigan EA, Click ER, et al. Attitudes towards collaboration and servant
leadership among nurses, physicians and residents. J Interprof Care 2009; 23:331-40.
18. Taylor CL. Attitudes toward physician-nurse collaboration in anesthesia. AANA J 2009;
77:343-8.
19. Jones TS, Fitzpatrick JJ. CRNA-physician collaboration in anesthesia. AANA J 2009;
77:431-6.
20. Hansson A, Arvemo T, Marklund B, et al. Working together--primary care doctors' and
nurses' attitudes to collaboration. Scand J Public Health 2010; 38:78-85.
21. Hansson A, Foldevi M, Mattsson B. Medical students' attitudes toward collaboration
between doctors and nurses - a comparison between two Swedish universities. J Interprof
Care 2010; 24:242-50.
22. Hughes B, Fitzpatrick JJ. Nurse-physician collaboration in an acute care community
hospital. J Interprof Care 2010; 24:625-32.
23. Hojat M, Spandorfer J, Isenberg GA, et al. Psychometrics of the scale of attitudes toward
physician-pharmacist collaboration: a study with medical students. Med Teach 2012; 34:e833-
7.
24. McCaffrey R, Hayes RM, Cassell A, et al. The effect of an educational programme on
attitudes of nurses and medical residents towards the benefits of positive communication and
collaboration. J Adv Nurs 2012; 68:293-301.
25. Brislin RW. Back translation for cross cultural research. Journal of Cross-Cultural
Psychology 1970; 1:185-216.
26. Waller W. The Family: A Dynamic Interpretation. New York: Dryden; 1951.
27. Chaboyer WP, Patterson E. Australian hospital generalist and critical care nurses'
perceptions of doctor-nurse collaboration. Nurs Health Sci 2001; 3:73-9.
28. Miller PA. Nurse-physician collaboration in an intensive care unit. Am J Crit Care 2001;
10:341-50.
29. Hobgood C, Sherwood G, Frush K, et al. Teamwork training with nursing and medical
students: does the method matter? Results of an interinstitutional, interdisciplinary
collaboration. Qual Saf Health Care 2010; 19:e25.
18
LEGENDES DES TABLEAUX :
Tableau 1 : Caractéristiques de la population par hôpital
Ce tableau représente les principaux paramètres recueillis par le questionnaire. Il n’y a pas de
différence significative pour ces caractéristiques entre les 2 hôpitaux.
Tableau 2 : Score de Jefferson total, profession et sexe
L’analyse multi-variée par régression logistique comparant le score total avec la profession et
le sexe montre que seule la profession influence de façon indépendante le score total.
Tableau 3 : Analyse par domaine
Ce tableau représente le score moyen par domaine de l’échelle de Jefferson et par profession.
Il existe une association significative entre chaque score par domaine et la profession, avec
des scores plus élevés chez les infirmiers.
Tableau 4 : Propositions sur l’organisation de l’enseignement de la relation médecin-
infirmier
Ce tableau donne les pourcentages de réponse par proposition concernant l’organisation de
l’enseignement de la relation médecin-infirmier. Les chiffres sont donnés pour l’ensemble de
la population (médecins et infirmiers). Concernant le moment où cet enseignement devrait
être dispensé, le deuxième cycle des études médicales et les études en soins infirmiers
constituent la réponse la plus fréquente (seule ou associée à une autre réponse). Concernant
les modalités de cet enseignement, les discussions de cas pratiques en petits effectifs
communes aux 2 filières constituent la réponse la plus fréquente (seule ou associée à une autre
réponse), suivie de la proposition d’un enseignement par simulation.
19
LEGENDES DES FIGURES
Figure 1 : Population de l’étude
Ce diagramme décrit la population de l’étude avec les différents effectifs pour chaque
catégorie et sous-catégorie professionnelles.
* : les questionnaires exclus sont ceux pour lesquels l’échelle de Jefferson était incomplète.
NR, non renseigné.
Figure 2 : Score de Jefferson total par profession et par âge
(A) Boîtes à moustaches de Tukey représentant le score total par profession. Le score de
Jefferson est significativement plus élevé chez les infirmiers que chez les médecins. Chaque
rectangle est délimité par le premier et le troisième quartile du score avec un trait à l’intérieur
du rectangle correspondant à la médiane (rectangle blanc, médecins ; rectangle gris,
infirmiers). Les barres représentent les valeurs extrêmes pour chacun des groupes.
(B) Score total moyen par quartile d’âge. La différence de score entre infirmiers et médecins
ne varie pas significativement avec l’âge. Le score est supérieur chez les infirmiers quelque
soit la tranche d’âge avec cependant une différence de score entre médecins et infirmiers plus
importante pour les 2 quartiles extrêmes de la population (19-25 ans et 43-69 ans).
Figure 3: Score de Jefferson total : distribution par grade et par spécialité
(A) Boîtes à moustaches de Tukey représentant le score total par grade. Le score de Jefferson
ne varie pas significativement en fonction du grade au sein de chaque profession. Chaque
rectangle est délimité par le premier et le troisième quartile du score avec un trait à l’intérieur
du rectangle correspondant à la médiane (rectangles blancs, médecins ; rectangles gris,
infirmiers). Les barres représentent les valeurs extrêmes pour chacun des groupes. IDE,
infirmier diplômé d’état ; IFSI, élèves en soins infirmiers.
(B) Boîtes à moustaches de Tukey représentant le score total par spécialité. Le score de
Jefferson ne varie pas significativement en fonction de la spécialité. Chaque rectangle est
délimité par le premier et le troisième quartile du score avec un trait à l’intérieur du rectangle
correspondant à la médiane (rectangles blancs, médecins ; rectangles gris, infirmiers). Les
barres représentent les valeurs extrêmes pour chacun des groupes. Ped, pédiatrie ; Med,
médecine adulte ; Chir, chirurgie ; Rea, réanimation
20
Figure 4 : Score de Jefferson total et Enseignement de la relation Médecin-
Infirmier : stage infirmier et autre enseignement
(A) Boîtes à moustaches de Tukey représentant le score total en fonction de la réponse à la
question de l’intérêt du stage infirmier. Le score de Jefferson ne diffère pas chez les personnes
répondant positivement (0, oui) ou négativement (N, non) à la question de l’utilité, pour la
formation à la relation Médecin-Infirmier, du stage infirmier effectué par les étudiants en
médecine. Chaque rectangle est délimité par le premier et le troisième quartile du score avec
un trait à l’intérieur du rectangle correspondant à la médiane (rectangles blancs, médecins ;
rectangles gris, infirmiers). Les barres représentent les valeurs extrêmes pour chacun des
groupes.
(B) Boîtes à moustaches de Tukey représentant le score total en fonction de la réponse à la
question de la nécessité d’un autre enseignement. Le score de Jefferson est statistiquement
plus élevé chez les médecins et infirmiers qui pensent (O, oui) qu’un autre enseignement de la
relation Médecin-Infirmier que le stage infirmier est nécessaire comparativement à ceux qui
pensent le contraire (N, non). Chaque rectangle est délimité par le premier et le troisième
quartile du score avec un trait à l’intérieur du rectangle correspondant à la médiane
(rectangles blancs, médecins ; rectangles gris, infirmiers). Les barres représentent les valeurs
extrêmes pour chacun des groupes. ***, p<0.0001 ; **, p<0.001.
21
Tableau 1 : Caractéristiques de la population par hôpital
Caractéristiques Bichat n=126 Necker n=210 Total n=336 p
Age (moyenne ± DS) 33,3 ±11 35,4 ± 11,8 34,6 ± 11,5 0,116
Sexe (n (%)) F 93 (73,8) 170 (81,7)* 263 (78,7) 0,086
M 33 (26,2) 38 (18,3)* 71 (21,3)
Profession (n, (%)) Méd 56 (44,4) 87 (41,4) 143 (42,6) 0,588
Inf 70 (55,6) 123 (58,6) 193 (57,4)
Score total (moyenne ± DS) 50,1 ± 4,5 50,9 ± 4 50,6 ± 4,2 0,12
* : donnée manquante pour 2 individus.
22
Tableau 2 : Score de Jefferson total, profession et sexe
Score total > 51 (n/total (%)) OR (IC 95%) p
Profession Infirmier 106/193 (54,9) 2,03 (1,26-3,26) 0,003
Médecin 49/143 (34,3)
Sexe F 131/263 (49,8) 1,55 (0,86-2,80) 0,146
M 23/71 (32,4)
23
Tableau 3 : Analyse par domaine
Score (moyenne ± DS) Infirmiers (n=193) Médecins (n=143) Total p
Domaine « équipe » (/28) 25 ± 2,2 23,8 ± 2,8 24,5 ± 2,6 <0,0001
Domaine « soin » (/12) 10,8 ± 0,9 10,5 ± 1,2 10,7 ± 1,1 0,003
Domaine « autonomie » (/12) 11 ± 1 10,7 ± 1,1 10,9 ± 1 0,03
Domaine « dominance » (/8) 4,8 ± 1,5 4,1 ± 1,2 4,5 ± 1,4 <0,0001
24
Tableau 4 : Propositions sur l’organisation de l’enseignement de la relation médecin-infirmier
Organisation de l’enseignement n %
Quand ? Total réponses = 314
2ème cycle / IFSI 209 66,6
3ème cycle 133 42,4
Formation continue 115 36,6
Comment ? Total réponses = 315
Cours théoriques 28 8,9
Discussions de cas pratiques
séparément dans les 2 filières
84 26,7
Discussions de cas pratiques
communes aux 2 filières
244 77,5
Simulation 156 49,5
25
Figure 1 : Population de l’étude
26
Figure 2 : Score de Jefferson total par profession et âge.
27
Figure 3 : Score de Jefferson total : distribution par grade et par spécialité
28
Figure 4 : Score de Jefferson total et Enseignement de la relation Médecin-Infirmier : stage
infirmier et autre enseignement
29
Annexe 1 : Questionnaire distribué dans le cadre de l’étude
ETUDE DE LA RELATION MEDECIN-INFIRMIER ET DE SON ENSEIGNEMENT
QUESTIONNAIRE D’EVALUATION
Service : ____________________________________________________________________
Hôpital : ____________________________________________________________________
Sexe : � féminin � masculin Âge : ____________________
Vous êtes :
� un médecin,
Veuillez préciser votre statut (interne (année), CCA, PH, PU-PH, …) : __________________
� un(e) infirmier(e)
Veuillez préciser votre ancienneté : ______________________________________________
� un cadre de soins
Veuillez préciser votre ancienneté : ______________________________________________
� un(e) étudiant(e) en médecine
Veuillez préciser votre année d’études : ___________________________________________
� un(e) étudiant(e) en soins infirmiers
Veuillez préciser votre année d’études : ___________________________________________
30
Partie I
INSTRUCTIONS: veuillez exprimer votre degré d’accord ou de désaccord vis-à-vis des affirmations suivantes
en entourant le chiffre correspondant.
Tou
t à fa
it d
’acc
ord
Plu
tôt d
’acc
ord
Plu
tôt p
as
d’a
cco
rd
Pa
s du
tout
d’a
cco
rd
1. Un(e) infirmier(e) doit être considéré(e) comme un collaborateur du médecin plutôt que
comme son assistante(e)……...…………………...………………………………….………….
4
3
2
1
2. Les infirmier(e)s savent évaluer les besoins psycho-affectifs des patients et y répondre……… 4 3 2 1
3. Pendant leurs études, les étudiants en médecine et en soins infirmiers devraient être formés au
travail en équipe afin de mieux appréhender leurs rôles respectifs……………………………..
4
3
2
1
4. Les infirmier(e)s doivent être impliqué(e)s dans les prises de décisions du service qui
pourraient modifier leurs conditions de travail…………………………………………………..
4
3
2
1
5. Les infirmier(e)s doivent avoir une responsabilité propre vis-à-vis du patient pour les soins
qu’ils/elles leur prodiguent…………….………………………………………………………...
4
3
2
1
6. Les médecins et les infirmiers ont des responsabilités partagées dans de nombreux domaines. 4 3 2 1
7. Les infirmier(e)s ont une compétence propre dans le domaine de l’éducation thérapeutique….. 4 3 2 1
8. Le médecin doit être l’autorité dominante pour toute décision de santé.……....……………….. 4 3 2 1
9. A la fois médecins et infirmier(e)s doivent participer aux décisions concernant la sortie des
patients de l’hôpital………..………………………………………………...…………………..
4
3
2
1
10. Le rôle principal de l’infirmier(e) est de suivre les prescriptions du médecin ………...…..…… 4 3 2 1
11. Les infirmier(e)s doivent pouvoir solliciter directement certains services annexes de l’hôpital,
tels que le service social, les associations d’aide aux malades ou le diététicien, lorsqu’ils/elles
le jugent nécessaire pour le patient ..………………………………………………….…………
4
3
2
1
12. Comme le médecin, l’infirmier(e)s a une responsabilité dans la surveillance des effets des
traitements médicaux…………………………………..……..………………………………….
4
3
2
1
13. Les infirmier(e)s doivent faire clarifier une prescription médicale quand ils/elles pensent
qu’elle pourrait être préjudiciable au patient………..………………...…………………………
4
3
2
1
14. Les médecins doivent être formés pour établir des relations de collaborations avec les
infirmier(e)s……………………………………………………………………………………...
4
3
2
1
15. Les relations inter-professionnelles entre médecins et infirmiers devraient faire partie des
programmes pédagogiques pour les deux professions………………………………...………...
4
3
2
1
31
Partie II
16. Pensez-vous que le stage infirmier actuellement effectué par les étudiants au début de leur deuxième
année de médecine soit utile pour appréhender et mieux comprendre la relation médecin-infirmier ?
� oui
� non
17. Pensez-vous qu’un autre enseignement/ formation de la relation médecin-infirmier soit nécessaire ?
� oui
� non
Si un tel enseignement était proposé :
18. Vous pensez qu’il faudrait le proposer pour :
� les médecins
� les infirmier(e)s
� les deux
19. A quel stade des études et de la formation le proposeriez-vous (plusieurs propositions possibles) ?
� deuxième cycle des études médicales (« externes ») ou à l’institut de formation en soins infirmiers
� troisième cycle des études médicales (internes)
� formation continue pour les médecins thèsés et les infirmier(e)s diplômées
20. Selon quelles modalités le proposeriez-vous (plusieurs propositions possibles) ?
� cours théoriques dispensés séparément dans les deux filières
� discussions de situations pratiques en petits effectifs (équivalent aux travaux dirigés) dispensés
séparément dans les deux filières
� discussions de situations pratiques en petits effectifs (équivalent aux travaux dirigés) communes aux
deux filières (formation inter-professionnelle)
� sessions de simulation médicale communes aux deux filières (formation inter-professionnelle)
Items 1 à 15 adaptés de la Jefferson Scale of Attitudes toward Physician-Nurse Collaboration: © Jefferson Medical College,
2001. Tous droits réservés. Avec l’autorisation de Mohammadreza Hojat, Ph.D.
32
Annexe 2: The Jefferson Scale of Attitudes Toward Physician-Nurse Collaboration.
JEFFERSON SCALE OF ATTITUDES
TOWARD PHYSICIAN-NURSE COLLABORATION
INSTRUCTIONS: Please indicate the extent of your agreement or disagreement with each of the following statements by circling the appropriate number. For the purposes of this survey, a nurse is defined as “a registered nurse (RN) who is engaged in providing or directly supervising the care of hospitalized patients.” Gender: [1] Male. [2] Female. Age (in years): ____ You are a: [1] Nurse (Please specify your degree: ____________Your specialization: ______________________ ).
[2] Physician (Please specify your primary specialty: _______________________________________ ).
1. A nurse should be viewed as a collaborator and colleague with a physician rather than his/her assistant….
4 3 2 1
2. Nurses are qualified to assess and respond to psychological aspects of patients’ needs…………………. 4 3 2 1
3. During their education, medical and nursing students should be involved in teamwork in order to understand their respective roles…………………………………………………………………………..
4
3
2
1
4. Nurses should be involved in making policy decisions affecting their working conditions…………….. 4 3 2 1
5. Nurses should be accountable to patients for the nursing care they provide…………………………….. 4 3 2 1
6. There are many overlapping areas of responsibility between physicians and nurses…………………….. 4 3 2 1
7. Nurses have special expertise in patient education and psychological counseling……………………….. 4 3 2 1
8. Doctors should be the dominant authority in all health care matters…………………………………….. 4 3 2 1
9. Physicians and nurses should contribute to decisions regarding the hospital discharge of patients……….. 4 3 2 1
10. The primary function of the nurse is to carry out the physician’s orders………………………………… 4 3 2 1
11. Nurses should be involved in making policy decisions concerning the hospital support services upon which their work depends………………………………………………………………………………….
4
3
2
1
12. Nurses should also have responsibility for monitoring the effects of medical treatment………………… 4 3 2 1
13. Nurses should clarify a physician’s order when they feel that it might have the potential for detrimental effects on the patient………………………………………………………………………………………
4
3
2
1
14. Physicians should be educated to establish collaborative relationships with nurses…………………….. 4 3 2 1
15. Interprofessional relationships between physicians and nurses should be included in their educational programs…………………………………………………………………………………………………...
4
3
2
1
© Jefferson Medical College, 2001. All rights reserved. Reprinted by permission from Mohammadreza Hojat, Ph.D.