annee : 2018 n° - dumas

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1 UNIVERSITE DE PICARDIE JULES VERNES FACULTE DE MEDECINE D’AMIENS ANNEE : 2018 N° : 2018 - 74 Pré-briefing et stress en simulation : intérêt de la mesure de la variabilité de la fréquence cardiaque THESE POUR LE DIPLOME D’ÉTAT DE DOCTEUR EN MEDECINE Spécialité : Médecine du Travail Présentée et soutenue publiquement le 05/07/2018 Par Antoaneta PEIA-PATRU PRESIDENT DU JURY Monsieur le Professeur Maxime GIGNON MEMBRES DU JURY Monsieur le Professeur Yazine MAHJOUB Madame le Professeur Christine AMMIRATI Monsieur le Professeur Frédéric TELLIEZ Monsieur le Docteur Michel LEFRANC Madame le Docteur Emilie BOUREL-PONCHEL DIRECTEUR DE THESE Monsieur le Professeur Maxime GIGNON

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Page 1: ANNEE : 2018 N° - DUMAS

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UNIVERSITE DE PICARDIE JULES VERNES

FACULTE DE MEDECINE D’AMIENS

ANNEE : 2018 N° : 2018 - 74

Pré-briefing et stress en simulation : intérêt de la mesure

de la variabilité de la fréquence cardiaque

THESE POUR LE DIPLOME D’ÉTAT DE

DOCTEUR EN MEDECINE

Spécialité : Médecine du Travail

Présentée et soutenue publiquement le 05/07/2018

Par

Antoaneta PEIA-PATRU

PRESIDENT DU JURY Monsieur le Professeur Maxime GIGNON

MEMBRES DU JURY Monsieur le Professeur Yazine MAHJOUB

Madame le Professeur Christine AMMIRATI

Monsieur le Professeur Frédéric TELLIEZ

Monsieur le Docteur Michel LEFRANC

Madame le Docteur Emilie BOUREL-PONCHEL

DIRECTEUR DE THESE Monsieur le Professeur Maxime GIGNON

Page 2: ANNEE : 2018 N° - DUMAS

2

A mon président de jury et directeur de thèse,

Monsieur le Professeur Maxime GIGNON

Professeur des Universités – Praticien Hospitalier

Épidémiologie, Hygiène Hospitalière et Santé Publique

Je vous remercie d’avoir dirigé mon travail de thèse et que vous m’ayez accordé votre

confiance en acceptant de l’encadrer. Je vous remercie pour votre patience et vos

multiples conseils. Vous me faites aussi l’honneur de présider ce jury, recevez mes

sincères remerciements et le témoignage de ma profonde considération.

Page 3: ANNEE : 2018 N° - DUMAS

3

A nos membres du Jury

Monsieur le Professeur Yazine MAHJOUB

Professeur des Universités - Praticien Hospitalier

Anesthésiologie, réanimation, médecine d'urgence

Je vous remercie vivement de l’intérêt que vous avez porté à ce travail et d’avoir

accepté de faire partie du jury de thèse.

Veuillez recevoir ma profonde gratitude.

Page 4: ANNEE : 2018 N° - DUMAS

4

Madame le Professeur Christine AMMIRATI

Praticien Hospitalier, Professeur associé des Universités

Anesthésie-Réanimation, option Médecine d’Urgence

Chef du Pôle Médecine d’Urgence, Médecine légale et sociale

Responsable du service SAMU-SMUR-CESU, service d'accueil des urgences

Officier dans l'Ordre National du Mérite

Chevalier dans l'Ordre des Palmes Académiques

Vous m’avez orientée dans mes recherches et vous m’avez accueilli au sein de

l’équipe CESU 80. Sans vous, ce travail n’aurait pas été possible.

Je tiens à vous exprimer ma reconnaissance et à vous assurer de mon profond respect.

Page 5: ANNEE : 2018 N° - DUMAS

5

Monsieur le Professeur Frédéric TELLIEZ

Professeur des Universités

Directeur de L'Institut d'Ingénierie de la Santé

PériTox-Périnatalité & Risques Toxiques

UMR-I 01 Unité mixte INERIS

Vous m’avez accueilli dans votre laboratoire et vous m’avez encouragé et guidé avec

beaucoup de patience tout au long de ce travail. Votre aide a été essentielle pour mener

à bien ce travail.

Veuillez accepter le témoignage de toute ma gratitude et de ma sincère considération.

Page 6: ANNEE : 2018 N° - DUMAS

6

Monsieur le Docteur Michel LEFRANC

Maître de Conférences des Universités - Praticien Hospitalier

Neurochirurgie

Je vous remercie d’avoir accepté de de faire partie du jury de thèse.

Veuillez trouver ici le témoignage de ma profonde gratitude.

Page 7: ANNEE : 2018 N° - DUMAS

7

Madame le Docteur Emilie BOUREL-PONCHEL

Maître de Conférences des Universités - Praticien Hospitalier

Exploration fonctionnelle du système nerveux

Je vous remercie de l’honneur que vous me faites en acceptant de juger cette thèse.

Veuillez trouver ici l’expression de ma profonde estime.

Page 8: ANNEE : 2018 N° - DUMAS

8

Je remercie tout particulièrement ma chère amie, Mihaela, qui a consciencieusement relu et

décortiqué de façon enrichissante ce travail, disponible jusqu’au bout. Ton encouragement

m’a permis d’arriver à la fin de ce travail.

Je remercie l’ensemble des personnels et tout particulièrement les formateurs du CESU 80 qui

m’ont accueilli et m’ont permis de mener ce travail.

Merci au Docteur Doutrellot, médecin responsable de l’enseignement en médecine du travail.

Votre dévouement et vos nombreuses présentations m’ont beaucoup inspiré.

A tous mes collègues de médecine du travail, les bons moments passés ensemble ne seront

pas oubliés.

A mon mari, pour le soutien sans limites et l’amour inconditionnel.

A mes enfants, Daniel et Anastasia, vous êtes le rayon de soleil dans ma vie.

A mes parents, qui m’ont accordé la liberté d’action et qui restent un modèle à suivre.

Enfin, j’ai une pensée toute particulière pour mes grands-parents, Maria et Constantin

Nicolescu, que je considère les piliers fondateurs de ce que je suis et de ce que je fais.

Page 9: ANNEE : 2018 N° - DUMAS

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Table des matières

Liste des abréviations ...........................................................................................................11

I.INTRODUCTION..............................................................................................................13

I.1. Stress psychologique et système nerveux autonome ....................................................14

I.2. Variabilité de la fréquence cardiaque ..........................................................................15

I.2.a. Bases physiologiques ...........................................................................................15

I.2.b. Méthodes de mesure ............................................................................................18

I.2.c. Implications cliniques ..........................................................................................22

I.3. Evaluation du stress en pédagogie médicale ................................................................23

I.4. La simulation en santé : outil pédagogique incontournable..........................................24

I.5. Objectifs de l’étude .....................................................................................................27

II.MATERIEL ET METHODES ..........................................................................................28

II.1. Schéma et design de l’étude ......................................................................................28

II.2. Population de l’étude .................................................................................................28

II.2.a. Recrutement des participants ..............................................................................28

II.2.b. Déroulement d’une session de formation par simulation médicale ......................28

II.2.c. Critères d’éligibilité ............................................................................................29

II.2.d. Constitution des groupes .....................................................................................29

II.3. Déroulement de l’épreuve de simulation ....................................................................30

II.4. Évaluation de l’anxiété : état et trait...........................................................................31

II.4. Mesure de la variabilité de la fréquence cardiaque .....................................................32

II.4.a. Enregistrement ....................................................................................................32

II.4.b. Paramètres d’intérêt ............................................................................................32

II.4.c. Extraction et interprétation des données ..............................................................33

II.6. Analyse statistique ....................................................................................................35

III.RESULTATS ..................................................................................................................36

III.1. Caractéristiques démographiques à l’inclusion .........................................................36

III.2. Évaluation de l’anxiété .............................................................................................37

III.2.a. Inventaire STAI : État-Trait ...............................................................................38

III.2.b. Autoévaluation par EVA ...................................................................................39

III.2.c. Corrélation STAI-EVA ......................................................................................39

III.3. Mesure de la variabilité de la fréquence cardiaque ....................................................39

III.4. Corrélation anxiété – variabilité de la fréquence cardiaque .......................................44

IV.DISCUSSION .................................................................................................................48

Évaluation de l’anxiété .....................................................................................................49

Mesure de la variabilité de la fréquence cardiaque ............................................................50

Points forts et limites ........................................................................................................54

Page 10: ANNEE : 2018 N° - DUMAS

10

Perspectives ......................................................................................................................56

IV.CONCLUSION ...............................................................................................................59

V.BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................60

VI.ANNEXES ......................................................................................................................66

Annexe 1. Liste des figures et tableaux .............................................................................66

Liste des figures ............................................................................................................66

Liste des tableaux .........................................................................................................66

Annexe 2. Evaluation de l’anxiété.....................................................................................67

a. Échelle visuelle analogique ...................................................................................67

b. Questionnaire STAI-ÉTAT ...................................................................................68

c. Questionnaire STAI-TRAIT ..................................................................................69

Page 11: ANNEE : 2018 N° - DUMAS

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Liste des abréviations

A : attente

ASR : arythmie sinusale respiratoire

BPM : battements par minute

CCA : cortex cingulaire antérieur

CPF : cortex préfrontal

CPFdl : cortex préfrontal dorsolateral

D : débriefing

DF : domaine fréquentielle

DT : domaine temporelle

EEG : électroencéphalogramme

ECG : électrocardiogramme

EVA : évaluation visuelle d’anxiété

FC : fréquence cardiaque

HAS : Haute Autorité de la Santé

HEP: heartbeat evoked potentials

Hf : high frequencies

I : phase initiale

Lf : low frequencies

mRR : moyenne de la durée des intervalles RR

MW : Test U de Mann-Whitney

NSA : nœud sino-auriculaire

NTS : noyau du tractus solitaire

n.u : normalised unites ou unités normalisées

PB : pré-briefing

PB(+) : le groupe ayant bénéficié de pré-briefing

PB(-) : le groupe n’ayant pas bénéficié de pré-briefing

pNN50 : proportion of NN50

PS : parasympathique

R : rho de Spearman

RAC : réseau autonomique central

RMSSD : root mean square of successive differences

S : sympathique

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SDNN : standard deviation of NN intervals

SNA : système nerveux autonome

SNC : système nerveux centrale

SSPT : syndrome du stress post-traumatique

STAI : State Traite Anxiety Inventory

TA : tension artérielle

TV : total variability

TP : total power

TFR : Transformation de Fourier Rapide

VFC : variabilité de la fréquence cardiaque

VLF : very low frequency

VPA : variabilité de la pression artérielle

VT : variabilité totale

ULF : ultra low Frequency

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I.INTRODUCTION

Le philosophe François de la Rochefoucauld affirmait que « l'esprit est toujours la dupe

du cœur », soulignant l’opposition entre le cœur et l’esprit. L’esprit, traduisant en psychologie

contemporaine l’ensemble des activités mentales humaines est en réalité dirigé par le cœur.

Existe-t-il une explication biologique derrière cette affirmation ? La relation étroite entre le

stress psychologique et ses déterminants biologiques est désormais bien connue [1]. Il est

établi que le cerveau est le dirigeant principal de notre jugement, mais il semble exister

également une transmission ascendante. La possibilité que notre cœur puisse influencer nos

pensées et nos comportements en réponse à différents stimuli, reste encore à explorer.

Le stress, défini comme toute menace à l’égard de l’état d’homéostasie de l’organisme,

peut conduire, en cas d’excès, à des troubles psychologiques (anxiété, dépression, suicide).

Lorsqu’un individu est soumis à un stress psychologique, le système nerveux autonome

(SNA) est mis en jeu avec l’activation de ses deux composantes : sympathique et

parasympathique. Au cours des dernières décennies, un lien entre le SNA et la mortalité

cardiovasculaire a été établi. Un des marqueurs les plus prometteurs de l’activité du SNA est

constitué par la variabilité de la fréquence cardiaque (VFC). Le stress aigu entraine une

diminution de la VFC [2]. Or, la réduction de la VFC a été associée à la survenue des

événements cardiovasculaires majeurs. Une des méthodes d’étudier le stress est celle

d’analyser le comportement des étudiants en santé, qui, selon plusieurs études, sont victimes

d’un stress important [3].

Plus récemment, la simulation a pris une place importante dans l’enseignement médical

et le Centre Hospitalier Universitaire Amiens-Picardie possède la plus grande plateforme de

simulation d’Europe, SimUSanté®. La simulation en pédagogie comporte plusieurs phases

dont le briefing, le pré-briefing, qui précède la simulation et le débriefing, qui succède à la

simulation [4]. Si l’effet du débriefing sur l’apprentissage est clairement identifié, l’étape de

pré-briefing, moins étudiée, semble plus controversée. Le pré-briefing, visant à expliquer aux

étudiants le contenu de l’épreuve à laquelle ils vont devoir faire face, a pour but de réduire le

stress des étudiants en les préparant au scénario de la simulation.

***

Par conséquent, nous avons souhaité évaluer l’impact d’une phase de pré-briefing sur le

stress des étudiants en santé au cours d’une formation aux gestes et soins d’urgences par

simulation, en mesurant la VFC et l’anxiété, comme marqueurs de stress.

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I.1. Stress psychologique et système nerveux autonome

Selon Hans Selye, le stress « est une réponse non spécifique de l’organisme à toute

demande qui lui est faite » [5]. Le stress négatif est perçu quand un déséquilibre s’installe

entre les contraintes et les ressources, induisant l’incapacité du corps de s’adapter à une

stimulation ou un changement et peut provoquer des effets néfastes. La réaction de stress peut

entraîner des maladies cardio-vasculaires, mentales, des troubles musculo-squelettiques et

peut déterminer le décès prématuré [6]. Le coût social du stress ne doit pas être ignoré, le

stress peut engendrer de l’absentéisme au travail et la cessation prématurée d’activité [7].

Il existe plusieurs aspects qui détermineront notre caractère et notre capacité d’adaptation

aux situations de stress. Chaque individu possède des traits de personnalités intrinsèques qui

influence différemment le vécu du stress. Les traits de personnalité ou « dispositions

comportementales acquises » existeraient à l’état latent et seraient réactivées de manière

efficace par certains aspects d’une situation [8]. Chaque trait de personnalité, être

communicatif, ambitieux ou anxieux, peut s'avérer aussi motivant qu'invalidant pour

l’apprentissage et l’évolution professionnelle.

L’émotion constitue l’évaluation rapide d’une situation requérant une adaptation de

l’individu ; elle intègre cognition et comportement [9]. Les troubles émotionnels tels que

l’anxiété, la dépression et les attaques de panique ont un impact négatif sur le fonctionnement

du SNA [10]. Si le système nerveux central (SNC) a la fonction exécutive principale du corps,

il est cependant relié au SNA, le régulateur interne de l’organisme. Le circuit des émotions

implique l’activation des deux entités du système nerveux.

Ce cerveau végétatif joue un rôle important dans la régularisation cardiaque. Le système

cardio-vasculaire est un système dynamique et la VFC représente une caractéristique de ce

fonctionnement. Un niveau optimal de la VFC est essentiel pour l’adaptabilité face à un

évènement stressant, car une variation réduite peut indiquer un état pathologique et une

instabilité trop importante peut signaler une utilisation d’énergie inefficace. L’étude de la

VFC va permettre une évaluation non invasive de l’activité du SNA traduite par la dynamique

entre la fonction cérébrale exécutive et le rythme cardiaque.

Le stress est à distinguer de l’anxiété. Cette dernière est une émotion alors que le stress

est un mécanisme de réponse pouvant entraîner différentes émotions, dont l'anxiété [9].

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L’anxiété est définie comme une sorte de peur sans objet particulier sur le plan cognitif [11].

L’anxiété, considérée comme état, correspond à un état passager et est définie comme une

émotion transitoire caractérisée par un travail cognitif d’appréhension et par une activation

physiologique du SNA. Elle est réactionnelle et transitoire. Elle ne constitue pas un handicap

dans la vie sociale, professionnelle et personnelle.

Comment l’anxiété influence-t-elle les capacités d’apprentissage et les performances ?

L’anxiété a été imputée dans le déclenchement et le maintien du biais attentionnel du

traitement de l’information. Les différences attentionnelles entre les sujets anxieux et non

anxieux semblent s’exprimer pleinement lorsque l’attention sélective est sollicitée [12]. Des

études de neurobiologie ont montré que l’anxiété correspond à une régulation perturbée du

cortex préfrontal (CPF) accompagnée d’une hyperréactivité de l’amygdale, impliquée dans les

processus attentionnel et interprétatif [13,14].

Le cortex frontal est essentiel pour le contrôle cognitif, la prise en compte du contexte et

l’adaptation pertinente des comportements. Le cortex préfrontal dorso-lateral (CPFdl) et le

cortex cingulaire antérieur (CCA) font partie du cortex frontal et jouent un rôle essentiel dans

les hautes fonctions exécutives comme le processus de prise de décisions et les réponses

comportementales [15].

Plusieurs études ont mis en évidence la corrélation entre le CPF, le CCA et l’amygdale qui

sont connectés aux noyaux du tronc cérébral intervenant dans la régulation et le contrôle de la

fréquence cardiaque (FC) et de sa variabilité. La VFC représente alors un marqueur potentiel

du fonctionnement du cerveau et de la vulnérabilité à la psychopathologie [16–18].

I.2. Variabilité de la fréquence cardiaque

I.2.a. Bases physiologiques

L’automatisme cardiaque est déterminé par le tissu nodal, mais la FC est aussi sous

l’influence du SNA. En l’absence d’empreinte extrinsèque neuronale ou hormonale,

l’automatisme intrinsèque au niveau du nœud sino-auriculaire (NSA) induit une FC de 100 à

110 battements par minute (bpm). Le tonus vagal réduit cette FC jusqu’à 60-80 bpm et le

sympathique peut l’augmenter jusqu’à 200bpm (Figure 1) [19].

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16

Figure 1. Représentation schématique de l’influence du système nerveux autonome sur le nœud

sino-auriculaire (NSA)

L’activité sympathique augmente la FC et diminue la VFC, avec un délai de réponse de

plus de 5 secondes alors que le parasympathique réagit très vite, en moins d’une seconde,

avec une diminution de la FC et la majoration de la VFC [20]. Ces deux composantes

fonctionnent simultanément, le parasympathique pouvant surpasser l’influence du

sympathique [21,22].

Le nerf vague influence la FC via l’acétyle-choline. Les récepteurs acétyle-cholinergiques

muscariniques entrainent une diminution de la FC par la sortie d’ions de K+ et le maintien de

la repolarisation. L’adrénaline et la noradrénaline sont les médiateurs du système

sympathique et agissent sur les récepteurs beta-adrénergiques qui entraînent une accélération

de la dépolarisation déterminée par les ions de Ca 2+ qui rentrent dans les cellules [19].

La FC n’a pas de valeur fixe, elle fluctue au cours du temps. L’analyse de la VFC

représente l’oscillation de l’intervalle entre deux battements cardiaques consécutifs, c’est-à-

dire entre chaque intervalle R-R [23]. La VFC est également référencée sous les termes de

“variabilité sinusale” ou encore “d’arythmie respiratoire”. La VFC représente la modification

complexe de la FC résultant de la coordination du SNA et les influences respiratoires,

circulatoires, endocriniennes et mécaniques. L'analyse de la VFC est devenue un outil de

diagnostic en cardiologie [24]. Elle reconnaît une large utilisation en recherche dans plusieurs

domaines médicaux comme l’endocrinologie, la neurologie, les maladies inflammatoires, la

néonatologie, la médecine du sport et les psychopathologies.

La VFC comporte deux dimensions temporales : la variabilité circadienne (ou

nycthémérale) et la variabilité à « court terme », spontanée ou induite par l’effort, un

changement de position ou une émotion [25,26].

Selon Porges et al., la VFC est la plus élevée à la naissance et diminue graduellement avec

l’avancement en âge [27]. Les travaux de recherche de Thayer et al. montrent que la VFC

Page 17: ANNEE : 2018 N° - DUMAS

17

diffère en fonction du sexe. Les femmes ont un contrôle parasympathique plus important de

leur SNA comparées aux hommes. Ainsi, les jeunes femmes de 25 à 34 ans ont une VFC plus

élevée comparée aux hommes du même âge. Ces différences s’estompent à partir de 55 ans

[28]. Une des explications de ce phénomène pourrait être les influences hormonales distinctes

entre les deux sexes [29].

Dans le modèle d’intégration neuro-viscérale, la VFC est un bon outil pour l’évaluation

d’un état anxieux. Selon Thayer [30], la VFC est liée à un réseau de structures nerveuses,

responsable du contrôle autonome, appelé « Central Autonomic Network (CAN) » par les

anglo-saxons et mentionné dans la littérature francophone comme « le réseau autonomique

central (RAC) » [31]. Ce réseau est impliqué dans la régulation du SNA et l’adaptabilité de la

fonction cognitive et affective. Le RAC représente la boucle neuronale cortico-sous-corticale.

Thayer et al. avancent l’hypothèse que la VFC serait un indicateur de la modulation

émotionnelle et physiologique des structures cérébrales. Les zones limbiques de l’hippocampe

et l’amygdale sont activées en cas de stress alors que l’activité du CPF est diminuée quand

l’individu se sent en danger. L’anxiété peut être considérée comme résultante d’une altération

de l’équilibre entre l’amygdale et l’activité préfrontale. Une inactivité prolongée du CPF

détermine une vigilance exacerbée accompagnée d’un comportement défensif et une isolation

sociale. Sur le plan autonome, l’anxiété est caractérisée par une diminution de l’activité

vagale et une réduction de la VFC. La perception d’un environnement sécurisant réduit

l’activation de l’amygdale et stimule le contrôle émotionnel du CPF. Le CPF, le CCA, le

cortex insulaire et l’hypothalamus forment un réseau de structures interconnectées qui

présente des connexions dynamiques avec l’amygdale. L'activation de l'amygdale par ce

réseau provoque l'inhibition du noyau du tractus solitaire qui, à son tour, inhibe les neurones

moteurs vagaux dans le noyau moteur dorsal et le noyau ambigu du nerf vague situés dans le

tronc cérébral. Ces deux noyaux relient le système nerveux parasympathique au nœud sino-

auriculaire cardiaque. Grace à ce réseau structural la fonction du CPF est traduite par la VFC

(Figure 2) [17].

Page 18: ANNEE : 2018 N° - DUMAS

18

Figure 2. Régulation neurologique centrale de la VFC : adaptation du schéma de Thayer et al.

I.2.b. Méthodes de mesure

L’analyse de la VFC consiste en une série de mesures de variations successives de

l’intervalle RR. Différents facteurs physiologiques peuvent influencer la VFC tels que le sexe,

l'âge, le rythme circadien, la respiration et la position du corps. Les mesures de la VFC sont

non-invasives et hautement reproductibles. La plupart des fabricants d'appareils Holter

aujourd'hui recommandent des programmes d'analyse VFC qui sont incorporées dans leurs

systèmes. Bien que l'analyse par ordinateur des enregistrements se soit améliorée,

l'intervention humaine est nécessaire dans la plupart des mesures de la VFC afin de détecter

les battements erronés, les artefacts ou les modifications dans la vitesse de la bande qui

peuvent altérer les résultats.

L’analyse de la VFC est exprimée et quantifiée dans le domaine temporel et fréquentiel

[23]. Les analyses temporelles et fréquentielles sont des méthodes différentes pour étudier les

mêmes données, mais des corrélations existent entre certains paramètres temporels et

fréquentiels de la VFC.

Page 19: ANNEE : 2018 N° - DUMAS

19

Analyse temporale de la VFC

L’analyse du domaine temporel comprend une représentation graphique des intervalles R-

R en fonction du temps. Dans un enregistrement ECG continu, chaque complexe QRS est

détecté et les intervalles normaux RR (intervalles NN), soit la FC instantanée, sont alors

déterminés. Ceci permet le calcul des plusieurs variables : l'intervalle RR moyen, la FC

moyenne, la différence entre l'intervalle RR le plus long et le plus court ou la différence de

FC de jour ou de nuit.

Ces indices statistiques dans le domaine temporel sont divisés en deux catégories : (1) des

variables dérivées directement à partir des intervalles eux-mêmes ou (2) des variables

provenant des différences entre les intervalles NN adjacents. Le Tableau 1 résume les

paramètres les plus fréquemment utilisés du domaine temporel. Les paramètres de la première

catégorie sont SDNN, SDANN et ceux de la deuxième catégorie sont RMSSD et pNN50.

L’intervalle RR moyen (Mean RR) (ms) correspond à la moyenne de la durée des

intervalles RR sur un intervalle de temps défini.

Le SDNN (ms) est l'écart type de la variance (de tous les intervalles RR normaux)

pendant la période de mesure, couramment utilisée pour évaluer la VFC. Le SDNN représente

une estimation globale de la VFC et est dépendante de la durée d’enregistrement. La SDANN

est un indice de la variabilité de la moyenne sur 5 minutes. Ainsi, elle fournit des informations

à long terme. Il s'agit d'un indice sensible de fréquences basses, comme l'activité physique, les

changements de position, le rythme circadien.

Le pNN50 est le pourcentage de différences de plus de 50 ms, entre les intervalles R-R

successifs.

La RMSSD (ms) est la racine carrée de la moyenne des différences au carré entre les

intervalles R-R successifs. RMSSD minimise les effets potentiels de la respiration dans

l’analyse du tonus vagal de la VFC.

La RMSSD et le pNN50 sont les paramètres les plus communs fondés sur des différences

d'intervalle. Ces mesures correspondent à des changements de la VFC à court terme et ne

dépendent pas des variations jour/nuit. Elles reflètent les altérations du tonus autonome qui

sont principalement médiées par le vague. Par rapport au pNN50, la RMSSD semble plus

stable et devrait être préférée en clinique.

Page 20: ANNEE : 2018 N° - DUMAS

20

Analyse spectrale de la VFC

La méthode d’analyse spectrale ou fréquentielle représente le calcul du contenu spectral

d’une série chronologique des intervalles R-R consécutifs avec l’aide de l’algorithme de

Transformation de Fourier Rapide (TFR) méthode d’analyse non paramétrique. Ce type

d’analyse spectrale permet d'analyser aussi bien des enregistrements de longues durées (24 h)

que des périodes de temps beaucoup plus courtes de deux à cinq minutes [25].

Les enregistrements permettent d’identifier quatre composantes spectrales principales :

1. la composante haute fréquence (High Frequency HF) : entre 0.15 et 0.4 Hz qui

représente l’activité vagale parasympathique et qui contient aussi l’onde de

Traube-Hering, liée à l’arythmie sinusale respiratoire qui entraine une accélération

de la FC en inspiration et un ralentissement lors de l’expiration. Bien que le PS

domine, le sympathique joue aussi un rôle, minime mais qui peut influencer

jusqu’à 10 % cette bande de fréquence haute.[21] L’hypothèse que la bande de

haute fréquence de la VFC (HF-VFC) caractérisant l’activité parasympathique

exprimerait la fonction du CPF, repose sur trois considérations [17] :

L’existence de fibres efférentes inhibitrices du CPF médian au système

nerveux parasympathique (le substrat autonome de HF-VFC)

L’association positive entre la bande HF-VFC de repos et les performances des

fonctions exécutives

Les corrélations positives entre HF-VFC et CPF dans les modèles de

neuroimagerie

2. la composante basse fréquence (Low Frequency LF) : est une bande entre 0.04 et

0.15 Hz calculé en millisecondes, cette mesure reflète généralement l’activité

sympathique, mais aussi en partie le nerf vague représenté par l’onde de Mayer

(reflet de l’activité baroréflexe). L’influence du PS peut aussi être ressenti s’il

existe une respiration contrôlée, avec un rythme de 0,1 Hz d’environ 6 inspirations

par minute.

Page 21: ANNEE : 2018 N° - DUMAS

21

3. la composante de très basse fréquence (Very Low Frequency), entre 0,003 Hz et

0,04 Hz traduit les mécanismes de régulation à long terme de la FC tels que la

thermorégulation et les mécanismes hormonaux.

La bande VLF semble refléter le rythme intrinsèque du cœur et ses oscillations

apparaissent d’être modulés par les fibres efférentes sympathiques. Une hausse

dans la puissance de cette bande est observée pendant la nuit avec un pic avant le

réveil. Il existe une association entre l’amplification de cette bande de fréquence

dans l’arythmie létale, les pics d’inflammation [32], la baisse du testostérone et le

syndrome du stress post-traumatique(SSPT) [33]. Une intensification de l’activité

sympathique efférente peut déplacer la VFL et de la faire franchir dans la bande

LF s’il existe un excitant significatif. Le VLF déduite des enregistrements d’une

durée courte, inférieure à cinq minutes, ne devrait pas être calculée [21]. L’origine

de la bande de très basse fréquence (entre 0,0033 et 0,04 Hz) n'est pas bien

connue, mais serait attribuée à la régulation thermique des organes internes.

4. la composante d’ultra basse fréquence (Ultra Low Frequency ULF) bande sous

0,003 Hz, qui ne peut être obtenue qu’à partir d’enregistrements de longue durée,

de minimum 24 heures. Les oscillations circadiennes sont les facteurs primaires

qui influencent cette bande comme la température corporelle, le métabolisme et le

système rénine-angiotensine.

Ces différentes composantes précédemment évoquées peuvent être exprimés : en

millisecondes carré (ms2) ou en unités normalisée (n.u) calculés avec les formules suivantes :

LF nu = 100 X LF/ (Variabilité Totale - VLF) et HF nu = 100 X HF/ (Variabilité Totale -

VLF).

La puissance totale de la variabilité (Variabilité Totale, VT) de l'intervalle RR calculé

en millisecondes représente la variance totale et correspond à la somme des quatre bandes

spectrales LF, HF, ULF et VLF.

Le rapport mathématique LF / HF (rapport entre Basses Fréquences et Hautes Fréquences

en unités normalisées LF/HF= Lf n.u / Hf n.u.) peut être calculé. Concernant le rapport

Lf/Hf, il existe plusieurs théories. Certains auteurs le présente comme un indicateur de

l’équilibre sympatho-vagale avec des valeurs hautes reflètent la domination du système

sympathique, tandis que des valeurs basses la domination du système parasympathique [34].

Page 22: ANNEE : 2018 N° - DUMAS

22

D’autres auteures sont sceptiques sur la corrélation linéaire entre les deux branches du SNA et

par conséquent, le rapport LF/HF doit être interprété avec réserve. Le rapport LF/HF est

directement proportionnel à la FC, avec une augmentation si la FC est élevée est une

diminution si la FC réduite [21].

L’analyse spectrale sur des enregistrements de 24 h montre que la composante LF est

prédominante la journée et la composante Hf prédomine la nuit. Sur les enregistrements de

longue durée, HF et LF représentent 5% de la Puissance totale alors que le reste de 95 % est

formé par les composantes ULF et VLF dont les implications physiologiques restent encore à

étudier.

Les analyses de la VFC ont démontré que la bande LF augmente en cas de stress mental,

effort physique moyen ou occlusion d’une artère coronaire et la bande Hf est induite par une

respiration contrôlée ou une stimulation froide de la face [35].

En 1996, un Groupe de travail de la Société européenne de Cardiologie (ESC) et la

Société Nord-Américaine de Stimulation et d'électrophysiologie (NASPE) ont défini et établi

des normes de mesure, interprétation physiologique et utilisation clinique de la VFC[36]. De

toutes les variables du domaine temporel et des méthodes géométriques disponibles, le

Groupe de travail de l'ESC et l'NASPE ont recommandé l'utilisation de quatre mesures pour

l'évaluation de la VFC : SDNN, SDANN, RMSSD et l'indice triangulaire de HRV. Le SDNN

est liée à la puissance totale (variance), alors que RMSSD et pNN50 détectent des oscillations

dans la bande de haute fréquence (HF). Ainsi, les deux paramètres, RMSSD et pNN50, sont

recommandés pour évaluer le tonus parasympathique.

I.2.c. Implications cliniques

Les travaux de Thayer et al. ont mis en évidence une corrélation entre la VFC contrôlée

par le nerf vague et le niveau d’activation du cortex préfrontal et la maitrise des émotions

ayant un pouvoir d’inhiber les pensées intrusives et les souvenirs non désirées [37]. En effet,

l'augmentation de l'anxiété, de la rumination et les difficultés dans la maîtrise des émotions

sont associées à une diminution de la VFC médiée par le nerf vague.

Une étude française confirme l’implication du cortex préfrontal dans l’atténuation du

stress, le CPF étant en contact direct avec l’hypothalamus et exerçant un contrôle sur

l’amygdale pour moduler les effets des dangers potentiels. La gestion des émotions et le

travail mental sont contrôlés par le CPF. La VFC est un marqueur sensible des émotions alors

que le travail mental peut avoir des conséquences sur la mémoire opérationnelle et les

Page 23: ANNEE : 2018 N° - DUMAS

23

fonctions exécutives. Le stress peut réduire l’efficacité cognitive même sans avoir un impact

réel sur la performance de la tâche [38].

Les potentiels évoqués par les battements du cœur (HEP : heartbeat evoked potentials)

représentent des segments sur l’électro-encéphalogramme (EEG) synchronisés avec le rythme

cardiaque témoignant de l’influence de l’activité cardiaque sur le fonctionnement cérébral.

Les HEP sont détectables avec une latence de 50 à 550 ms après chaque battement cardiaque

et la VFC influence l’amplitude des HEP [39]. Des études confirment que les informations

viscérales, par l’intermédiaire de la VFC sont constamment évaluées par le cerveau avec une

potentielle influence sur la cognition [40].

Certains travaux de recherche soulignent le rôle de la VFC qui sert à quantifier l’élasticité

physiologique et la flexibilité comportementale. Une VFC haute peut prédire une bonne

maîtrise de soi et une réduction des émotions négatives pendant un stress aigu [41].

Les paramètres de la VFC peuvent être utilisés comme une méthode de diagnostic dans

l’anxiété. Une diminution de la VFC accompagnée d’une activité parasympathique réduite a

été identifiée dans de nombreuses pathologies cardiaques et chez les patients souffrants

d’attaques de panique et d’anxiété [42].

I.3. Évaluation du stress en pédagogie médicale

Le personnel de santé est prédisposé à un stress lié au travail plus important que la

population générale. Le travail implique : gestion des situations imprévues, urgences, manque

de sommeil, travail posté, gardes prolongées et une vigilance soutenue. La réponse aux

différentes situations mentionnées ci-dessus implique l’activation du SNA [43]. Adams et al.

ont montré que le tonus sympathique augmente avant ou pendant les gardes de nuit dans le

département d’urgences [44].

La performance des soignants dépend de la perception individuelle de la tache exigée et

les ressources allouées pour l’accomplir. Le stress jusqu’à un certain niveau peut améliorer

l’exécution des taches, mais, si les exigences dépassent les ressources individuelles, le stress

peut avoir un impact négatif. Un stress important parmi les soignants peut déclencher des

erreurs dans la prise en charge des patients.

Les chercheurs ont démontré l’impact négatif du stress sur le processus d’apprentissage et

l’efficacité de l’entrainement dans les situations des simulations de GSU. Le stress aigu induit

une augmentation de la FC et une diminution de la VFC [2].

Page 24: ANNEE : 2018 N° - DUMAS

24

Les résultats d’une méta-analyse effectuée en 2017 montrent que le biofeedback de la

VFC est un traitement efficace pour l’anxiété. Au repos, une VFC élevée a pu prédire une

bonne stratégie d’autorégulation et une émotion négative réduite devant un stress aigu. Le

biofeedback de la VFC pourrait permettre une régulation du fonctionnement physiologique

par l’intermède de la respiration contrôlée [45].

Une bonne compréhension de l’impact des exercices de simulation sur le comportement

réactionnel des étudiants et l’introduction de stratégies d’autorégulation peuvent orienter le

travail de perspective pour les enseignants. Pour optimiser la réaction des étudiants dans les

situations critiques retrouvées dans la pratique clinique, les exercices de simulations en GSU

ont été introduits dans la formation médicale.

I.4. La simulation en santé : outil pédagogique incontournable

La simulation en santé a été définie par la Chambre des représentants aux États-Unis et

traduite dans le rapport de la Haute Autorité de Santé (HAS) du 2012 comme : « l’utilisation

d’un matériel (comme un mannequin ou un simulateur procédural), de la réalité virtuelle ou

d’un patient standardise pour reproduire des situations ou des environnements de soin, dans

le but d’enseigner des procédures diagnostiques et thérapeutiques et de répéter des

processus, des concepts médicaux ou des prises de décision par un professionnel de sante ou

une équipe de professionnels » [46].

La simulation en santé est devenue l'un des piliers dans l'enseignement moderne en

sciences de la santé. Cette méthode pédagogique offre aux étudiants la possibilité d’acquérir

des compétences et de renforcer les acquis à travers une expérience concrète sans impacter la

sécurité des patients et tout en conservant un haut degré de réalisme. Ce type d’enseignement

favorise l’apprentissage dit « actif » et facilite la réflexion en groupe. La prise de conscience

de l’importance du facteur humain dans les erreurs médicales propose la simulation médicale

comme l’un des moyens permettant de réduire leur fréquence ou leurs conséquences [47].

Dans la littérature, la simulation apparaît comme une technique utile qui permet aux petits

groupes d'étudiants d’apprendre, dans un environnement sécurisant et sous contrôle, comment

réagir de manière adéquate dans une situation critique. La simulation autorise le droit à

l’erreur puisqu’elle aide l’apprenant à revenir sur sa démarche réflexive et permet des allers-

retours sur l’information. Ce type de formation est très utile pour équiper les étudiants d’un

bagage des connaissances techniques avant de les utiliser dans la pratique professionnelle

[48,49]. Hayden et al. ont conduit une étude randomisée, dans une population d’étudiants

infirmiers sur une période de deux ans, entre 2011 et 2013, comparant un programme

Page 25: ANNEE : 2018 N° - DUMAS

25

classique d’enseignement et à un programme associant des heures d’apprentissage par

simulation. Cette étude a apporté des preuves substantielles quant à l’efficacité de la

formation par simulation avec des diplômés prêts pour la pratique clinique.[50] D’autres

auteurs relatent également que la substitution des heures de formation classique par des

séances de simulation produit les mêmes résultats éducatifs et des capacités équivalentes

d’exercer [51]. Une revue de la littérature de 2010 à 2015 sur l’impact de l'éducation par

simulation pour les étudiants en soins infirmiers montre que ce type de formation aide le

développement psychomoteur et améliore l’efficacité personnelle et la confiance [52]. La

phase de la simulation serait bénéfique aux étudiants et favoriserait le développement de

l’évaluation d’une situation clinique [53].

Plusieurs méthodes pédagogiques peuvent être utilisées pour améliorer l'apprentissage des

professionnels de santé. L’intérêt d’un travail sur situation simulée offre du réalisme et, avec

les techniques en simulation d’haute-fidélité, les éducateurs peuvent reproduire de

nombreuses situations retrouvées dans la pratique médicale comprenant des problèmes

cliniques critiques et peu courants. Ainsi les élèves peuvent acquérir et pratiquer leurs

compétences motrices et cognitives en soins médicaux.

En simulation en santé, le rôle de l’enseignant est d’être planificateur, producteur de

ressources, fournisseur d’information, superviseur et évaluateur [54]. Sa position est

importante car c’est lui le responsable de la gestion du groupe. Il observe et repère les modes

de pensée des étudiants permettent de faire des allers-retours dans l’approche analytique des

informations et compétences. Une séance de simulation répond à une méthodologie précise et

suit un protocole bien établi et prévu préalablement dans ses moindres détails. Dans cette

étude les étapes de la simulation comptent : le briefing, le pré-briefing, le déroulement du

scenario et le débriefing.

Le briefing doit orienter les participants dans l'espace, les familiariser avec l'équipement,

le simulateur et la méthode d'évaluation. Lors de cette étape les rôles sont attribués,

l’encadrement dans le temps et les objectifs généraux sont mentionnés.

Le pré-briefing représente le scenario de la simulation et la contextualisation de la

situation du patient, par exemple ce qui a précédé la prise en charge simulée (sortie du bloc

opératoire ou le contenu d’appel du médecin régulateur). Il permet de donner à l’apprenant

tous les éléments nécessaires à la compréhension de la situation simulée : l’état initial et

l’évolution clinique du patient, voire l’anamnèse et l’environnement de la situation (locaux,

Page 26: ANNEE : 2018 N° - DUMAS

26

présence de tiers ou de la famille). Les séances contextualisées aident à la transférabilité des

apprentissages.

La séance de simulation correspond à la mise en action des étudiants qui sont guidés par

le formateur qui adapte l’évolution du scenario en fonction de leurs réactions. L’apprenant

joue son rôle face à la situation concrète. Il peut s’agir d’une expérience d’entraînement ou

d’apprentissage.

Le débriefing permet, aux élèves, de prendre du recul par rapport à la situation simulée,

de faire une auto-évaluation et, au formateur, de faire une synthèse du déroulement de la

simulation et d’analyser conjointement avec les étudiants leur performance. Un des éléments

importants des méthodes de simulation est de permettre aux apprenants de développer les

éléments nécessaires pour savoir gérer le stress et identifier les modalités de diminuer le

niveau ressenti pour mieux faire face ultérieurement dans une situation réelle. Cette étape

favorise le développement des capacités du raisonnement clinique et permet d’optimiser

l’échange entre professionnels qui conduit à la reconnaissance de la force d’une équipe de

travail.

Foronda et al., dans une revue de la littérature examinant 101 articles concernant

l'évaluation de la simulation dans la formation des infirmiers font les observations suivantes

[55] :

1) toutes les études montrent une association positive entre la simulation et le taux de

satisfaction des élèves infirmiers ;

2) la simulation est considérée comme un moyen permettant d’améliorer la

communication ;

3) la simulation améliore le niveau de confiance et l’efficacité personnelle, l’acquisition

de compétences et connaissances ;

4) la plupart des études suggèrent que la simulation a provoqué de l'anxiété ou du stress

aux étudiants et que la relation entre le niveau d'anxiété et l’impact sur l’apprentissage

reste à être identifiée.

Des nombreux auteurs montrent que les simulations favorisent chez les étudiants

l’apparition d’une attitude active d’apprentissage qui détermine un effet positif sur

l’acquisition des connaissances des sujets [9,43,56]. Dans une situation d’urgence,

l’apprentissage par la simulation est essentiel et permet de consolider les capacités de

résolution des difficultés rencontrées. La simulation de gestes et soins d’urgence améliore la

Page 27: ANNEE : 2018 N° - DUMAS

27

confiance en soi, offre une expérience dans le processus d'apprentissage et constitue une

stratégie pédagogique clé pour développer des compétences dans la gestion du stress.

L’apprentissage repose sur les connaissances acquises antérieurement et un étudiant peut

ressentir une appréhension devant une simulation par rapport à son niveau de préparation

mais aussi par rapport à son trait de personnalité. En situation de stress, les capacités

d’apprentissage sont affaiblies. Il est capital de percevoir le stress dans sa juste mesure pour

développer par la suite des stratégies adaptées pour minorer son influence.

Les séances de simulation utilisées comme méthode pédagogique dans l’enseignement des

soins d’urgence peuvent déclencher l’apparition d’un état anxieux parmi les étudiants et être

considérées comme un facteur de stress [55].

Le stress et l'anxiété affectent le processus d'apprentissage. C'est pourquoi il semble

important de développer des mesures adéquates d’évaluation des méthodes pédagogiques

assistées par la simulation clinique.

Le pré-briefing représente un moment clé des exercices de simulation car c’est l’occasion

de découvrir le contexte du déroulement du scenario et correspond au conditionnement de la

pensée. Émettre des suppositions est un phénomène potentiellement anxiogène pour les

étudiants [57,58].

Nous formulons l’hypothèse que le pré-briefing, en tant qu’élément impliqué dans la

diminution du stress, pourrait influencer la VFC et l’anxiété. Afin de tester cette hypothèse

nous avons conduit une étude expérimentale contrôlée randomisée, incluant des étudiants en

santé exerçant une activité d’apprentissage des GSU en simulation médicale.

I.5. Objectifs de l’étude

L’objectif principal de cette étude a été d’analyser l’influence de la phase du pré-briefing

sur la VFC, considérée comme paramètre-index, marqueur sensible des processus cognitifs,

de la charge mentale et émotionnelle des étudiants, lors de l’apprentissage, en simulation,

d’une situation d’urgence dans une population d’étudiants en santé.

L’objectif secondaire était d’étudier l’interaction entre la VFC et le trait d’anxiété des

sujets.

Page 28: ANNEE : 2018 N° - DUMAS

28

II.MATERIEL ET METHODES

II.1. Schéma et design de l’étude

Nous avons mené une étude contrôlée, randomisée, visant à comparer l’état de stress

évalué par la mesure de la VFC et de l’anxiété chez des étudiants en santé au cours de séances

de formation aux GSU par la simulation avec ou sans pré-briefing. Les explorations ont été

réalisées dans le cadre de séances de formation effectuées à SimUSanté®, Centre de

Pédagogie Active et Simulation en Santé. Les paramètres temporels et fréquentiels de la VFC

ainsi que l’état d’anxiété selon des scores validés ont été colligés.

II.2. Population de l’étude

II.2.a. Recrutement des participants

Les sujets ont été recrutés parmi les étudiants participant aux sessions de formation de

gestes et soins d’urgences dans les locaux de SimUSanté® du CHU Amiens-Picardie sur une

période de trois jours en avril 2015.

II.2.b. Déroulement d’une session de formation par simulation médicale

Les exercices se sont déroulés dans un environnement simulé qui reproduisait soit une

salle de soins d’un hôpital soit un domicile (Figure 3). En fonction du scenario de la

simulation, le rôle du patient était joué soit par un apprenant ou un mannequin haute-fidélité.

Figure 3. Exercice de simulation

Page 29: ANNEE : 2018 N° - DUMAS

29

II.2.c. Critères d’éligibilité

Les critères d’éligibilité étaient les suivants :

Critères d’inclusion :

Étudiant en santé

Âge < 50 ans

Critères d’exclusion :

Trouble de rythme cardiaque

Pathologie endocrinienne (hyperthyroïdie, diabète)

Hypertension artérielle (HTA)

Grossesse en cours ou allaitement

Traitement anti-inflammatoire

Traitements interférant avec la FC (bétabloquants, inhibiteurs calciques, agonistes des

récepteurs alpha1 etc.)

Traitements psychotropes

II.2.d. Constitution des groupes

Dans le cadre de la formation GSU par simulation médicale, organisée par SimUSanté®,

CHU Amiens-Picardie, l’équipe pédagogique constituait des groupes de 20 étudiants dont

deux allaient effectuer la simulation. Chaque groupe bénéficiait de trois séances de simulation

correspondant à trois scénarios cliniques différents. Six séances de simulation avaient lieu au

cours d’une demi-journée dans deux salles différentes. Un formateur était désigné pour

chaque groupe. Le formateur était soit un médecin, soit un infirmier du CESU 80.

Pour la réalisation de cette étude, chaque groupe de 20 étudiants était divisé en deux sous-

groupes de 10 étudiants par tirage au sort : avec pré-briefing (PB+) ou sans pré-briefing (PB-).

Les étudiants étaient préalablement informés de leur participation à une étude sur l’influence

d’une simulation de GSU sur leur FC et leur état d’anxiété. Aucune information sur leur

appartenance à un groupe ou l’autre ou sur l’hypothèse de travail ne leur a été précisée. Le

formateur réalisait ensuite un screening des critères d’éligibilité.

Parmi les étudiants de chaque sous-groupe remplissant ces critères et acceptant de

participer à l’étude, deux étudiants étaient tirés au sort pour réaliser la tache de simulation. Le

recrutement a été réalisé sur 8 groupes d’étudiants ayant effectué chacun 3 simulations. Par

conséquent chaque groupe de 20 étudiants effectuant trois simulations, les mêmes étudiants

participaient 3 fois au tirage au sort. En cas de tirage au sort du même étudiant au cours de

Page 30: ANNEE : 2018 N° - DUMAS

30

deux séances de simulation, un nouveau tirage était effectué. Les deux étudiants par groupe

tirés au sort étaient désignés comme effecteurs de l’exercice de simulation, alors que leurs

collègues étaient présents comme spectateurs. Les étudiants effectuant la simulation ont

bénéficié d’une mesure de la VFC pendant toute la durée du test.

Quarante-huit sujets volontaires ont été recrutés.

II.3. Déroulement de l’épreuve de simulation

La figue 4 représente le protocole testé. Préalablement à l’épreuve de simulation, les sujets

sélectionnés par tirage au sort remplissaient deux questionnaires comprenant : (1) les données

démographiques âge, sexe, poids, niveau d’études, tabagisme, connaissance des gestes soins

d’urgence (GSU) et (2) l’évaluation du niveau d’anxiété (Annexe 2).

Les sujets bénéficiaient ensuite de la mise en place du système d’enregistrement constitué

d’une montre Polar v800 et une sangle pectorale avec un capteur de FC. L’écran de la montre

était recouvert pour que les participants ne puissent pas visualiser le niveau de leur FC. Pour

chaque participant, l’enregistrement débutait par une période initiale de référence (I) d’une

durée de 5 minutes, dans une pièce à part, au calme, en position assise. Il s’ensuivait l’étape

de briefing, d’une durée de 5 minutes, dont l’objectif était de familiariser les participants aux

locaux et au matériel utilisé (charriot d’urgence).

Le groupe était séparé en deux correspondant aux sous-groupes préalablement formés par

tirage au sort. Chaque sous-groupe était placé dans une salle de débriefing, mitoyenne de la

salle de simulation. Un des deux sous-groupes bénéficiait d’une période de pré-briefing

d’environ trois minutes (groupe PB(+)). Cette étape consistait à préciser des informations sur

la situation clinique à suivre, comme l’âge du patient, les antécédents, dossier médical, sortie

du bloc opératoire, présence de la famille, feuille d’intervention SMUR. L’autre groupe, PB(-)

ne bénéficiait d’aucune information sur le scénario clinique.

Après une période d’attente de 3 minutes devant la salle de simulation, l’évaluation de

l’état d’anxiété a été de nouveau recueillie à l’aide de l’échelle visuelle analogique (EVA).

L’étude a été poursuivie avec la tâche de simulation. Cette étape a durée entre 10 à 15

minutes. Un enregistrement vidéo a été réalisé pour chaque simulation. Trois scenarios ont été

proposés conformément aux recommandations d'utilisation des tâches corrélées non

identiques, pour éviter l’habituation aux conditions expérimentales et l'effet d’apprentissage :

1. Patient hypoglycémique en état d’inconscience

2. Détresse respiratoire chez un patient asthmatique

3. Arrêt cardio-respiratoire

Page 31: ANNEE : 2018 N° - DUMAS

31

Chaque étudiant a effectué un seul scénario parmi ces trois possibilités.

Après la simulation, une période de débriefing de 15 à 30 minutes a eu lieu pour chaque

groupe. L’enregistrement prenait fin après le débriefing.

Un observateur a réalisé un suivi des gestes des participants notés sur une échelle

temporelle. L’enregistrement de la VFC a été réalisé en continue pendant la totalité du

processus d’apprentissage de GSU soit entre 45 minutes et une heure.

Sur l’ensemble d’un enregistrement donné, quatre périodes de 3 minutes ont été analysées

au cours des étapes suivantes (Figure 4) :

- Phase Initiale (I)

- Attente (A)

- Simulation (S)

- Débriefing (D)

Figure 4. Étapes de l’étude

II.4. Évaluation de l’anxiété : état et trait

L’anxiété instantanée (au moment de l’étude) et l’anxiété habituelle ont été mesurées à

l’aide de l’inventaire d’anxiété État-Trait Forme Y (State-Trait Anxiety Inventory (STAI-Y))

et d’une échelle visuelle analogique (Annexe 2).

Le questionnaire de l’Inventaire d’anxiété État-Trait Forme Y (State-Trait Anxiety

Inventory (STAI-Y))[8] est un outil validé est largement utilisé, qui permet d’évaluer

l’anxiété en tant que trait de personnalité et en tant qu’état émotionnel lié à une situation

Initiale

Attente

Page 32: ANNEE : 2018 N° - DUMAS

32

particulière. Deux échelles distinctes sont utilisées : le STAI-forme Y-A pour évaluer l’état

d’anxiété et le STAI-forme Y-B pour évaluer le trait d’anxiété. Chaque échelle comprend 20

items permettant de saisir ce que les sujets ressentent « à l’instant, juste en ce moment » ou ce

qu’ils ressentent « habituellement ». Chaque réponse est gradée de 1 à 4, dont 1 indique le

niveau d’anxiété le plus faible et 4, le plus fort. Les résultats varient d’un score de 20 à 80.

Un autre outil utilisé pour l’évaluation du stress a été l’échelle visuelle analogique (EVA)

qui est une échelle subjective d’auto-évaluation avec des résultats allant de 0 à 10 où 0

signifie l’absence de stress et 10 le stress maximum. Elle a été renseignée au moment du

recrutement et après la période de pré-briefing (Annexe 2).

II.4. Mesure de la variabilité de la fréquence cardiaque

II.4.a. Enregistrement

L’enregistrement du rythme cardiaque a été réalisé à l’aide d’un dispositif Polar

(cardiofréquencemètre), composé d’une ceinture thoracique (Polar H7) et d’une montre Polar

V800 (Polar Electro Oy, Kempele, Finland). Ce dispositif permet la détection de l’onde R du

signal cardiaque et l’acquisition des intervalles RR. La fréquence d’échantillonnage est de

1000 Hz [59]. Les enregistrements du signal RR (ms) sont ensuite visualisés avec le logiciel

PolarFlow, et transformées en fichier texte.

II.4.b. Paramètres d’intérêt

Dans cette étude, la VFC a été évaluée par deux méthodes : (1) temporale et (2)

fréquentielle. Les paramètres recueillis ont été les suivants :

(1) Dans le domaine temporel : Intervalle RR moyen (ms), SDNN (ms), RMSSD (ms),

pNN50 (%)

(2) Dans le domaine spectral : LF (ms2), HF (ms2), VT (ms2), LF (n.u), HF (n.u) et le

rapport LF/HF.

Les paramètres de la VFC sont énumérés et définis dans le tableau 1.

Page 33: ANNEE : 2018 N° - DUMAS

33

Paramètre Définition Interprétation

Intervalle RR

moyen R (ms)

La moyenne de la durée des intervalles RR Corrélé à la fréquence cardiaque

SDNN (ms) L’écart type de la variance (de tous les

intervalles RR normaux)

Estimation globale de la VFC

pNN50 Le pourcentage de différences de plus de

50 ms, entre les intervalles R-R successifs.

Tonus vagal

RMSSD (ms) La racine carrée de la moyenne des

différences au carré entre les intervalles R-

R successifs

Tonus vagal

HF La bande de haute fréquence

HF (ms2)/ n.u

Tonus vagal prédominant

LF La bande de basse fréquence

LF (ms2)/ n.u

Mélange d’activité sympathique et

parasympathique

VLF La composante de très basse fréquence Mécanismes de thermorégulation et

hormonaux

ULF La composante d’ultra basse fréquence La température corporelle, le métabolisme

et le système rénine-angiotensine

VT La variabilité totale représente la somme

entre LF, HF, VLF et ULF La variation de l’activité du SNA

LF/HF Le rapport entre LF n.u / HF n.u Mécanismes de thermorégulation et

hormonaux

Tableau 1. Les paramètres de la VFC et leur interprétation

II.4.c. Extraction et interprétation des données

Les fichiers texte obtenus avec le cardiofréquencemètre sont ensuite analysés avec le logiciel

Kubios 2.0. qui permet de calculer les paramètres de la VFC dans les domaines temporel et

fréquentiel (Figure 5). Il s’agit d’un logiciel d’analyse des intervalles de variabilité cardiaque,

créé par un groupe finlandais et disponible sur internet gratuitement pour usage non

commercial, notamment dans la recherche. Il est disponible sur le site d’internet :

http//kubios.uef.fi. (Biosignal Analysis and Medical Imaging Group, University of Eastern

Finland, Finland). L’exemple type de l’affichage des résultats d’un enregistrement avec le

cardio-fréquencemètre analysé par le logiciel Kubios® est représenté dans la Figure 6.

La recherche d’artefacts a été réalisée visuellement et, si besoin, un filtre permettant de

supprimer les événements ectopiques et les artéfacts a été utilisé.

Les résultats ont été inscrits dans un fichier MS Excel (ver. 2013, Microsoft, Redmond,

WA, USA) et analysés par la suite avec le logiciel de statistiques StatView®.

Page 34: ANNEE : 2018 N° - DUMAS

34

Figure 5. Représentation schématique du recueil et de l’analyse des enregistrements :

enregistrement de la fréquence cardiaque par cardiofréquencemètre (Polar Flow®), extraction de

l’enregistrement par le logiciel Kubios HRV® et analyse avec StatView® après transfert préalable

dans un fichier Microsoft Excel®

Figure 6. Exemple d’une analyse des paramètres dans le domaine temporel et fréquentiel

avec le logiciel Kubios®

Page 35: ANNEE : 2018 N° - DUMAS

35

II.6. Analyse statistique

Ce travail est une étude expérimentale, contrôlée, randomisée dont la seule intervention

est constituée par le pré-briefing. L’analyse statistique a comporté une partie descriptive et

une partie inférentielle. L’analyse statistique descriptive des variables quantitatives s'est faite

en donnant pour chaque variable, les paramètres de position (moyenne, médiane, minimum,

maximum, premier et troisième quartiles) ainsi que les paramètres de dispersion (variance,

écart-type, étendue, écart interquartile). Le caractère gaussien des données a été testé par le

test de Shapiro-Wilk. Le descriptif des variables qualitatives s'est fait en donnant les effectifs

et proportions de chaque modalité dans l’échantillon.

L’analyse inférentielle pour les variables qualitatives s'est faite soit avec un test du chi2

soit avec un test exact de Fisher, selon les effectifs théoriques des tableaux croisés.

Pour chaque variable, le rapport de côtes et son intervalle de confiance à 95% ont été

estimés. L’erreur de type I acceptée était un risque alpha de 5% que l’hypothèse nulle soit

rejetée, soit une valeur de p<0.05 a été considérée comme significative.

Les comparaisons de variables quantitatives entre groupes ont été réalisées soit par un test

de Student (lorsque la variable d’intérêt était gaussienne), soit par un test non-paramétrique

dans le cas contraire (test U de Mann-Whitney, test de rangs de Wilcoxon et la corrélation de

Spearman. [60]. Les analyses statistiques ont été réalisées à l’aide du logiciel StatView®.

Page 36: ANNEE : 2018 N° - DUMAS

36

III.RESULTATS

III.1. Caractéristiques démographiques à l’inclusion

Quarante-huit sujets ont été inclus dans cette étude : 4 étaient des étudiants infirmiers

anesthésistes, 2 internes en DESC de médecine d’urgence, 1 élève aide-soignant et 41

étudiants infirmiers en fin d’études (dernier semestre) qui participaient à la formation de

simulation Gestes et soins d’urgence (GSU). Sur les 48 enregistrements effectués, deux n’ont

pas pu être exploités en raison de la mauvaise qualité de l’acquisition (problèmes de position

de la ceinture thoracique) et cinq enregistrements ont été éliminés à cause des nombreux

artefacts (Figure 7).

Figure 7. Diagramme de flux de l’étude

L’analyse des résultats concerne les 41 sujets dont l’enregistrement de la VFC était

interprétable. Parmi eux, on décomptait 33 femmes et 8 hommes. L’âge moyen était de 25 ± 6

ans avec un Indice de Masse corporelle (IMC) de 23,4 ± 4 (kg.m-2). Vingt-trois étaient non-

fumeurs et 18 fumeurs. La majorité avait déjà été formée en GSU (83%). Le niveau d’étude

prépondérant était représenté par des étudiants infirmiers (88%), les étudiants aide-soignant

(2,4%), infirmiers-anesthésiste (7,3%) et un interne en DESC de médecine d’urgence (2,4%)

représentant une minorité de la cohorte.

La randomisation avait permis la création de deux groupes de 24 sujets chacun : (1) avec

pré-briefing (PB+) et (2) sans pré-briefing (PB-). Après élimination des enregistrements

inexploitables, les deux groupes étaient composés de 23 sujets (PB+) et, respectivement, de

18 sujets (PB-).

Page 37: ANNEE : 2018 N° - DUMAS

37

Les caractéristiques à l’inclusion selon la répartition par groupes (avec ou sans pré-

briefing) figurent dans le Tableau 2. Il n’existe pas de différence statistiquement significative

entre les deux groupes en termes de caractéristiques démographiques à l’inclusion.

Caractéristique Total N = 41

m±DS (min-max)/ N (%)

Pré-briefing (+) N= 23 (56%)

m±DS (min-max)/ N (%)

Pré-briefing (-) N=18 (44%)

m±DS (min-max)/ N (%)

P

Age (ans) 25±5,7 (20-42) 25,8±6,3 (20-42) 24,1± 4,9 (20-42) 0,35

Sexe masculin 8 (19,5) 4(17,3) 4(22,2) 0,71

Taille (cm) 167±8,9 (155-190) 168±8,4 (155-185) 167±9,7 (155-190) 0,72

Poids (kg) 66±13,4 (45-100) 67,8±14,4 (45-100) 63,6±11,9 (49-95) 0,32

IMC (kg/m2) 23,4±4,1 (18,2-37,6) 24±5 (18,3-37,6) 22,6±2,7 (18,6-27,7) 0,29

Tabagisme actif 18 (43,9) 10 (43,4) 8 (44,4) 1

Expérience GSU 34 (82,9) 18 (78,2) 16 (88,8) 0,43

Niveau d’étude Étudiant AS

Étudiant IDE Étudiant IADE

Interne

1 (2,4)

36 (87,8) 3 (7,3) 1 (2,4)

0

20 (87) 2 (8,7) 1 (4,3)

1 (5,6)

16 (88,8) 1 (5,6)

0

0,87

Tableau 2. Caractéristiques démographiques à l’inclusion. AS : aide-soignant ; IDE : infirmier

diplômé d’état ; IADE : infirmier-anesthésiste diplômé d’état ; DS : déviation standard ; GSU :

gestes et soins d’urgence ; IMC : index de masse corporelle ; m : moyenne ; min : minimum ; max :

maximum ; N : nombre.

III.2. Évaluation de l’anxiété

L’anxiété a été évaluée par deux méthodes (Figure 8) :

(1) L’inventaire STAI, réalisé préalablement au branchement du cardiofrequencemetre

(2) L’auto-évaluation par EVA, effectuée à 2 reprises : préalablement au branchement du

cardiofréquencemètre et en pré-simulation ou phase d’attente (A) pour le groupe PB(-)

et après pré-briefing pour le groupe PB(+).

Figure 8. Chronologie de l’application des questionnaires d’anxiété. A : attente ; I : phase initiale ;

D : débriefing ; EVA : échelle visuelle analogique ; PB+/- : étape de pré-briefing ; S : simulation.

Questionnaire Démographique

Anxiété STAI État-Trait

Anxiété EVA (initiale)

Anxiété EVA (attente/A)

I

Page 38: ANNEE : 2018 N° - DUMAS

38

III.2.a. Inventaire STAI : État-Trait

L’inventaire STAI a été appliqué en même temps que le questionnaire des caractéristiques

démographiques soit avant la phase initiale (I). On observe qu’il n’existe pas de différence

entre les deux groupes pour le score STAI-TRAIT. Cependant, les deux groupes diffèrent

significativement pour la composante « STAI-ÉTAT » (p=0,04) (Tableau 3). Ceci témoigne

d’une différence en termes d’anxiété « instantanée » et non pas « habituelle ». Les femmes

ont un trait de personnalité plus anxieux que les hommes (Tableau 4).

Groupe

Caractéristique

Total

N = 41 m±DS (min-max)

Pré-briefing (+)

N= 23 (56%) m±DS (min-max)

Pré-briefing (-)

N=18 (44%) m±DS (min-max)

p

STAI (Trait) 39,7±8 (23-59) 39,6±7,4 (26-57) 39,9±9,1 (23-59) 0,90

STAI (État) 34,9±9,1 (21-63) 37,5±10,6 (23-63) 31,7±5,7 (21-44) 0,04

EVA (Initiale) 3,9±2 (1-9) 4,7±2,1 (1-9) 3±1,5 (1-6) 0,006

EVA (Attente) 5,4±1,8 (1-9) 6±1,8 (3-9) 4,5±1,7 (1- 7) 0,01

EVA(Attente-Initiale) 1,4±1,8 (-2-6) 1,3±1,7 (-2-5) 1,5±1,9 (-1-6) 0,72

Tableau 3. Évaluation de l’anxiété selon le questionnaire STAI et l’échelle visuelle analogique.

DS : déviation standard ; EVA : échelle visuelle analogique ; m : moyenne ; min : minimum ; max :

maximum ; N : nombre.

Caractéristique Femmes

N=33

m±DS

Hommes

N=8

m±DS

p$

STAI (Trait) 41,5 ±7,6 32,6±6,1 0,004

Tableau 4. Évaluation de l’anxiété par le questionnaire STAI (Trait) en fonction du sexe. $ : Test

Mann Whitney

Les médianes des scores STAI-ÉTAT et STAI-TRAIT étaient respectivement de 34 et 40

(Tableau 5). Selon cette médiane, nous avons défini deux niveaux d’anxiété : (1) faible (score

< médiane) et (2) élevé (score médiane).

Catégorie Niveau faible Niveau élevé

Anxiété STAI (État) <34 34

Anxiété STAI (Trait) <40 40

Tableau 5. Définition des niveaux d’anxiété (faible versus élevé) selon la médiane des score STAI

(État) et STAI (Trait)

Page 39: ANNEE : 2018 N° - DUMAS

39

III.2.b. Autoévaluation par EVA

L’autoévaluation de l’anxiété par EVA permet de montrer un niveau d’anxiété

significativement plus élevé dans le groupe PB(+) par rapport au groupe PB(-) avant la phase

initiale (I) et en phase d’attente (A) (p = 0,006 et respectivement p=0,01).

L’EVA ayant été mesurée à deux reprises, il est possible d’étudier sa dynamique au sein

de chaque groupe et l’on constate que l’anxiété augmente dans les deux groupes de manière

significative entre les deux applications du test (p = 0,03 pour le groupe PB(+) et p = 0,008

pour le groupe PB(-)). L’augmentation de l’EVA entre les deux moments d’application du test

(EVA(attente-initiale)) n ‘est pas significativement différente entre les deux groupes.

III.2.c. Corrélation STAI-EVA

Nous avons observé une correspondance entre la répartition des niveaux d’anxiété selon le

questionnaire STAI et la dynamique de croissance de l’anxiété autoévaluée par EVA (Tableau

6).

Catégorie EVA initiale

m±DS

EVA attente

m±DS

p

STAI (État) Faible 2,7±1,5 4,7±1,7 0,001

Élevé 4,8±1,9 5,8±1,9 0,001

STAI (Trait) Faible 3,6±2 5,2±1,9 0,003

Élevé 4,2±2 5,5±1,8 0,005

Tableau 6. Corrélation entre l’évaluation de l’anxiété par le questionnaire STAI et l’EVA. DS :

déviation standard ; m : moyenne.

III.3. Mesure de la variabilité de la fréquence cardiaque

Pour chaque période étudiée (phase initiale (I), attente (A), simulation (S), débriefing (D))

les valeurs des paramètres de la VFC du domaine temporel et fréquentiel sont présentées dans

le tableau 7.

Page 40: ANNEE : 2018 N° - DUMAS

40

Période Phase Initiale (I) Phase d’attente (A) Phase de simulation (S) Phase de débriefing (D)

Médiane Min. Max. Médiane Min. Max. Médiane Min. Max. Médiane Min. Max.

Intervalle RR

moyen (ms)

619,3 452,8 836,9 548,0 409,0 908,0 509,3 374,7 847,8 678,6 486,8 894,5

SDNN (ms) 54,1 19,6 97,0 48,2 11,0 114,5 46,6 14,8 108,5 44,7 12,1 122,0

RMSSD (ms) 26,9 7,9 72,2 17,9 3,1 65,7 13,7 2,1 64,5 22 2,7 91,2

pNN50(%) 5,5 0,0 46,7 1,9 0,0 40,1 0,9 0,0 38,8 3,3 0,0 45,3

LF(ms2) 1178,2 174,5 6687,9 800,6 30,1 7134,2 544,9 4,8 3752,7 884,9 27,9 3212,9

HF(ms2) 283,1 27,5 3038,1 184,4 6,2 1875,9 92,2 0,7 1506,0 177,0 4,3 5959,1

VT(ms2) 2810,0 368,0 14715,1 2108,5 84,4 18675,8 2521,2 109,9 8773,9 2026,7 126,7 20768,4

LF (n.u.) 79,2 43,0 94,9 83,9 42,8 96,3 84,8 54,4 97,5 80,9 35,0 96,8

HF (n.u) 20,8 5,1 57,0 16,1 3,7 57,2 15,2 2,5 45,6 19,1 3,2 65,0

LF/HF 3,8 0,8 18,8 5,2 0,7 25,9 5,6 1,2 39,3 4,2 0,5 29,9

Tableau 7. Analyse temporale et fréquentielle de la VFC selon les phases de la simulation. A : attente ; I : phase initiale ; D : débriefing ; S : simulation.

Page 41: ANNEE : 2018 N° - DUMAS

41

La VFC est maximale pendant le repos (phase initiale) et diminue pendant l’attente et la

simulation, pour remonter lors du débriefing en rapport avec une réactivation du système

parasympathique. Cette variation est observée dans le domaine temporel et le domaine

fréquentiel (Figure 9 A-D).

Figure 9. Évolution des paramètres de la VFC selon les phases de la simulation : (A) L’intervalle

RR moyen ; (B) RMSSD ; (C) bande HF ; (D) bande LF.

Entre les groupes PB(+) et PB(-), il n’a pas été observé de différence significative durant

la période initiale, la simulation et le débriefing (Tableaux 8,10,11). En revanche, durant la

période d’attente, le SDNN, la VT et le reste des paramètres témoignant de l’activité du

parasympathique sont plus élevés dans le groupe PB (-) (Tableau 9). En effet, l’analyse des

paramètres caractérisant la phase d’attente montre que la VFC est plus importante dans le

groupe PB(-) qui s’est avéré être le groupe moins stressé comparé au groupe PB(+) (Tableau

9, Figure 10).

Page 42: ANNEE : 2018 N° - DUMAS

42

Phase initiale

Paramètre

PB(+) PB(-) p$

Médiane Minimum Maximum Médiane Minimum Maximum

Intervalle RR moyen

(ms)

622,3 452,8 742,6 601,9 489,2 836,9 NS

SDNN (ms) 54,1 24,9 84,5 56,5 19,6 97 NS

RMSSD (ms) 21,1 9,4 55,3 33,2 7,9 72,1 NS

pNN50(%) 3,5 0,34 25,8 5,8 0 46,7 NS

LF(ms2) 1177 174,5 2990 1403 186,2 6688 NS

HF(ms2) 257,2 36,8 1789 541 27,4 3038 NS

VT(ms2) 2350 797,5 7571 3027 368 14720 NS

LF (n.u.) 82,3 42,9 94,9 75,4 45,1 93,3 NS

HF (n.u) 17,7 5,0 57 24,5 6,6 54,8 NS

LF/HF 4,6 0,7 18,8 3,0 0,8 14,0 NS

Tableau 8. Comparaison des paramètres de la VFC au cours de la phase initiale (I) entre les

groupes PB(+) et PB(-). NS : non significatif. $Test Mann Whitney

Phase d’attente

Paramètre

PB(+) PB(-) p$

Médiane Minimum Maximum Médiane Minimum Maximum

Intervalle RR moyen

(ms)

525,0 409,0 752,0 553,0 487,0 908,0 NS

SDNN (ms) 44,9 11,0 102,0 52,3 21,8 114,5 0,04

RMSSD (ms) 14,2 3,1 50,9 20,5 6,9 65,7 NS

pNN50(%) 1,4 0,0 21,0 3,1 0,0 40,1 NS

LF(ms2) 776,6 30,1 7134,2 1088,4 124,8 4161,4 NS

HF(ms2) 139,8 6,2 1550,4 193,5 39,1 1875,9 NS

VT(ms2) 1982,6 84,4 15387,0 2695,0 417,8 18675,8 0,06

LF (n.u.) 84,9 58,0 96,3 82,0 42,8 91,5 NS

HF (n.u) 15,1 3,7 42,0 18,0 8,5 57,2 NS

LF/HF 5,6 1,4 25,9 4,6 0,7 10,8 NS

Tableau 9. Comparaison des paramètres de la VFC au cours de la phase d’attente (A) entre les

groupes PB(+) et PB(-). NS : non significatif. $Test Mann Whitney

Tableau 10. Comparaison des paramètres de la VFC au cours de la phase de simulation (S) entre

les groupes PB(+) et PB(-). NS : non significatif. $Test Mann Whitney

Phase de Simulation

Paramètre

PB(+) PB(-) p$

Médiane Minimum Maximum Médiane Minimum Maximum

Intervalle RR moyen

(ms)

484,2 374,7 847,8 529,2 418,5 726,4 NS

SDNN (ms) 45,6 14,8 108,5 51 23,3 104,7 NS

RMSSD (ms) 13,6 2,1 64,4 16,1 6,7 34,8 NS

pNN50(%) 0,6 0 38,7 1 0 14 NS

LF(ms2) 548,2 4,8 3753 521 111,4 1897 NS

HF(ms2) 92,2 0,65 1506 84,8 19,4 1225 NS

VT(ms2) 2322 109,9 8073 3122 591,9 8774 NS

LF (n.u.) 84 57,3 97,5 84,8 54,4 92,8 NS

HF (n.u) 15,9 2,4 42,6 15,1 7,1 45,6 NS

LF/HF 7,3 1,3 39,3 5,6 1,1 12,9 NS

Page 43: ANNEE : 2018 N° - DUMAS

43

Tableau 11. Comparaison des paramètres de la VFC au cours de la phase de débriefing (D) entre

les groupes PB(+) et PB(-). NS : non significatif. $Test Mann Whitney

Figure 10. L’intervalle SDNN selon les phases de la simulation et les groupes

Phase de débriefing

Paramètre

PB(+) PB(-) p$

Médiane Minimum Maximum Médiane Minimum Maximum

Intervalle RR moyen

(ms)

703,2 486,8 894,5 666,6 540,7 864,1 NS

SDNN (ms) 43,1 12,12 122 49 17,55 85,7 NS

RMSSD (ms) 23,9 2,7 91,1 20,8 9 57,6 NS

pNN50(%) 3,2 0 45,3 4 0 38,6 NS

LF(ms2) 871,5 27,8 3212 905 102,3 2619 NS

HF(ms2) 194 4,2 5959 159,7 32,8 1574 NS

VT(ms2) 1902 126,7 20770 2649 322 7405 NS

LF (n.u.) 80,8 35 93 78,4 41,7 96,7 NS

HF (n.u) 19,1 6,9 64,9 21,5 3,2 58,3 NS

LF/HF 4,2 0,5 13,3 3,7 0,7 29,9 NS

Page 44: ANNEE : 2018 N° - DUMAS

44

III.4. Corrélation anxiété – variabilité de la fréquence cardiaque

Concernant le trait d’anxiété nous avons établi deux groupes en fonction de la médiane

des résultats du questionnaire STAI-Trait : niveau faible d’anxiété (score <40) - 20 étudiants

et niveau élevé d’anxiété (score 40) - 21 étudiants.

Pendant la période de simulation, la VFC était plus importante dans le groupe d’anxiété

faible que dans le groupe anxiété élevée. Le RMSSD, qui témoigne de l’activité

parasympathique dans le domaine temporel, était significativement plus élevé dans le groupe

anxiété faible. La bande Hf(ms2) montre également la même tendance (p=0,05) en faveur

d’une activité parasympathique plus importante dans le groupe d’anxiété faible (Tableau 12).

Simulation

STAI-Trait Faible Élevé p$

Médiane Min. Max. Médiane Min. Max.

Intervalle RR moyen(ms) 577,9 374,7 847,8 475,8 376,5 619,0 0,01

STD RR (ms) 47,7 14,8 108,5 45,8 23,4 91,0 NS

RMSSD (ms) 17,0 2,1 64,5 10,8 3,4 30,8 0,03

pNN50(%) 1,7 0,0 38,8 0,5 0,0 11,0 0,05

LF(ms2) 713,5 4,8 3752,7 282,7 22,3 1897,3 0,05

HF(ms2) 139,4 0,7 1506,0 75,8 4,2 339,9 0,05

VT (ms2) 2791,1 109,9 8773,9 2322,0 441,6 5448,1 NS

LF (n.u.) 83,4 54,4 97,5 84,8 70,9 92,0 NS

HF (n.u) 16,6 2,5 45,6 15,2 8,0 29,1 NS

LF/HF 5,1 1,2 39,3 5,6 2,4 11,6 NS

Tableau 12. Résultats des variables de la VFC, répartis par trait d’anxiété durant la phase de

simulation. NS : non significatif ; $Test Mann Whitney

La période de débriefing est caractérisée par un intervalle RR moyen (ms)

significativement plus élevé représentant une FC plus faible dans le groupe anxiété faible que

dans le groupe anxiété forte (Tableau 13). Pour les variables RMSSD et pNN50% nous

observons une différence entre les groupes trait faible versus élevé qui n’atteint pas la

significativité statistique exprimant cependant une tendance vers la réduction de la VFC dans

le groupe anxiété élevée.

Page 45: ANNEE : 2018 N° - DUMAS

45

Débriefing

STAI - Trait Faible Élevé p$

Médiane Min. Max. Médiane Min. Max.

Intervalle RR moyen (ms) 753,9 486,8 894,5 635,1 538,4 864,1 0,01

STD RR (ms) 48,9 12,1 122,0 39,0 16,6 72,4 NS

RMSSD (ms) 5,2 3,1 10,1 5,4 3,2 9,8 0,06

pNN50(%) 11,7 0,0 45,3 3,0 0,0 38,6 0,08

LF(ms2) 955,8 27,9 3212,9 815,7 102,3 2975,8 NS

HF(ms2) 265,4 4,3 5959,1 160,9 32,9 934,2 NS

VT(ms2) 2557,8 126,7 20768,4 1468,6 242,0 6229,8 0,07

LF (n.u.) 80,2 35,0 96,8 81,8 59,7 93,0 NS

HF (n.u) 19,8 3,2 65,0 18,2 7,0 40,3 NS

LF/HF 4,1 0,5 29,9 4,5 1,5 13,3 NS

Tableau 13. Résultats des variables de la VFC, répartis par trait d’anxiété durant la phase de

débriefing. NS : non significatif ; $Test Mann Whitney.

Un écart significatif (p < 0,01) est observé dans le groupe d’anxiété élevé entre la phase

initiale (I) et le débriefing (D) pour la bande HF (ms2) (Tableau 14, Figure 11). La catégorie

avec un niveau d’anxiété faible rétablit ses valeurs pour la bande HF lors du Débriefing

contrairement au groupe anxieux, qui n’arrive pas à récupérer, (p < 0,01).

Période

Groupe

HF(ms2) - phase I

Médiane (Min-Max)

HF(ms2) – phase D

Médiane (Min-Max)

p$

Gradient HF : HF(ms2) Phase D-B

Médiane (Min-Max)

p$$

Anxiété Faible 308,0 (36,9 – 3038) 265,4 (4,3 – 5959) 0,66 -8,9 (-1966 – 4507) 0,045

Anxiété Elevée 257,2 (27,5 – 2006,5) 160,9 (32,9 – 934,2) 0,007 -94,4 (-1559 – 56,6)

Tableau 14. Bande HF(ms2) selon le trait d’anxiété (faible versus élevé) au cours des phases

initiale (I) et de débriefing(D). p$ : Test Mann Whitney ; p$$: Test de Wilcoxon

Page 46: ANNEE : 2018 N° - DUMAS

46

Figure 11. La bande HF selon le niveau d’anxiété au cours de la phase initiale et le débriefing.

Le trait d’anxiété est inversement corrélé aux paramètres RMSSD et Hf (ms2) pendant le

déroulement du scenario de la simulation et le débriefing (Tableau 15) et l’état d’anxiété est

inversement corrélé aux mêmes paramètres uniquement au cours de la simulation (Tableau

16).

Score STAI- Trait : Corrélation de Spearman

Paramètre

Période

RMSSD Hf(ms2)

r p r p

Phase Initiale (I) - 0,23 0,14 - 0,22 0,16

Phase d’attente (A) - 0,11 0,46 - 0,08 0,61

Simulation (S) - 0,37 0,015 - 0,39 0,011

Débriefing (D) - 0,38 0,013 - 0,32 0,038

Tableau 15. Corrélation entre le Trait d’anxiété et les variables RMSSD et HF(ms2) durant les

phases de Simulation et Débriefing. r : coefficient de corrélation

Score STAI- État : Corrélation de Spearman

Paramètre

Période

RMSSD Hf(ms2)

r p r p

Phase Initiale (I) -0,032 0,83 -0,079 0,65

Phase d’attente (A) -0,126 0,43 0,02 0,86

Simulation (S) - 0,35 0,024 - 0,32 0,037

Débriefing (D) - 0,04 0,801 0,038 0,812

Tableau 16. Corrélation entre l’État d’anxiété et les variables RMSSD et HF(ms2) durant les phases

de Simulation et Débriefing, r : coefficient de corrélation de Spearman

Nous avons analysé une éventuelle interaction entre l’effet du pré-briefing et le trait

d’anxiété (Tableau 17) :

Page 47: ANNEE : 2018 N° - DUMAS

47

a) Pendant la phase initiale, de simulation et de débriefing, aucune interaction n’est

observée.

b) La phase d’attente est caractérisée chez les sujets de faible anxiété par une différence

d’équilibre entre les composantes sympathique et parasympathique entre les groupes

PB(+) et PB(-). Pendant cette période l’activité parasympathique est plus importante

dans le groupe PB(-) que dans le groupe PB+. Le pré-briefing serait plus « stressant »

durant la période d’attente chez les sujets de faible anxiété. Dans le groupe anxiété

élevée, aucun effet du pré-briefing statistiquement significatif n’est observé sur les

paramètres de la VFC.

Phase d’attente

Trait Faible

Groupe

Paramètre

PB(+) PB(-) p$

Médiane Minimum Maximum Médiane Minimum Maximum

Intervalle RR moyen (ms) 580,0 409,0 752,0 553,0 487,0 908,0 NS

STD RR (ms) 37,6 11,0 102,0 64,9 28,4 114,5 0,08

RMSSD (ms) 13,4 3,1 50,9 22,1 13,4 65,7 NS

pNN50(%) 0,8 0,0 21,0 3,5 0,6 40,1 NS

LF(ms2) 769,2 30,1 7134,2 1082,4 218,2 2907,8 NS

HF(ms2) 124,1 6,2 1550,4 184,4 59,4 1806,6 NS

VT(ms2) 1481,9 84,4 15387,0 2681,4 859,8 18675,8 NS

LF (n.u.) 86,2 75,4 96,3 73,1 42,8 89,2 0,03

HF (n.u) 13,8 3,7 24,6 26,9 10,8 57,2 0,03

LF/HF 6,3 3,1 25,9 2,7 0,7 8,2 0,03

Phase d’attente

Trait Elevé

Groupe

Paramètre

PB(+) PB(-) p$

Médiane Minimum Maximum Médiane Minimum Maximum

Intervalle RR moyen(ms) 519,5 460,0 591,0 553,0 499,0 619,0 0,08

STD RR (ms) 46,8 31,6 60,2 48,9 21,8 102,6 NS

RMSSD (ms) 16,8 11,6 30,2 20,2 6,9 41,5 NS

pNN50(%) 1,9 0,5 6,5 3,0 0,0 11,9 NS

LF(ms2) 812,0 191,9 2115,9 1094,5 124,8 4161,4 NS

HF(ms2) 236,2 60,9 598,0 202,6 39,1 1875,9 NS

VT(ms2) 1995,7 661,7 4015,0 2708,7 417,8 14050,4 NS

LF (n.u.) 82,2 58,0 90,4 84,4 67,2 91,5 NS

HF (n.u) 17,8 9,6 42,0 15,6 8,5 32,8 NS

LF/HF 4,8 1,4 9,4 5,4 2,0 10,8 NS

Tableau 17. Résultats des variables de la VFC, répartis par trait d’anxiété et groupe durant la phase

d’attente. p$ : Test Mann-Whitney ; NS : non significatif.

Page 48: ANNEE : 2018 N° - DUMAS

48

IV.DISCUSSION

Le rôle du stress dans le déterminisme des pathologies cardio-vasculaires et dans la

réduction des performances humaines au cours de certaines activités dangereuses a été

souvent évoqué [61,62]. En cas de stress prolongé ou excessif, l’échec des mécanismes

d’adaptation entraine des conséquences psychologiques (anxiété, colère, indifférence,

frustration ou dépression) et/ou psychosomatiques (troubles digestifs, anorexie, céphalée ou

insomnie), voire somatiques pures (augmentation du risque cardiovasculaire global). En effet,

le stress induit des modifications de l’activité du SNA et influence la balance

sympathique/parasympathique qui se traduit par un retentissement cardiovasculaire

notamment au niveau de la FC. La VFC est un bon indicateur des modifications du SNA et a

été utilisée pour mesurer la fonction générale du SNA ainsi que la réponse physiologique au

stress grâce à sa simplicité et son évaluation non invasive [63].

Les étudiants en santé sont soumis à un stress plus important que d’autres étudiants de par

le contact avec le patient avec, parfois, un enjeu vital, l’environnement clinique et

l’interaction avec l’équipe soignante. De plus, leurs connaissances théoriques sont limitées et

ne leur permettent pas de s’adapter à des situations cliniques complexes et dynamiques ou à

interagir de manière efficace avec le reste de l’équipe. Ainsi, l’enseignement par la simulation

médicale vise à améliorer le rendement de l’étudiant confronté à une situation d’urgence,

imprévisible et génératrice de stress, permettant une meilleure gestion du stress occasionné.

La VFC, réflexion de la dynamique non linéaire du SNA, a été utilisée ici pour mesurer la

capacité d’adaptabilité des étudiants infirmiers aux tâches exigeantes de l’exercice de

réanimation dans le cadre d’une simulation de GSU. Chaque étape de la simulation (briefing,

simulation, débriefing) possède une fonction précise dans le processus d’enseignement. Le

but de notre étude était d’analyser l’impact de l’étape de pré-briefing sur le stress des

étudiants, mesuré par l’anxiété instantanée et la VFC. L’hypothèse de départ était que

l’adjonction d’une phase de pré-briefing réduisait le stress entrainé par l’exercice de la

simulation. Cette hypothèse a été testée dans une population d’étudiants jeunes (âge moyen de

25 ans), éminemment de sexe féminin (80%), possédant des notions préalables de GSU

(81%), randomisés dans deux groupes : avec ou sans pré-briefing (PB(+) et PB(-)).

Le retentissement du stress induit par la simulation a été évalué par un paramètre

psychologique (l’anxiété) et un paramètre organique (la VFC).

Page 49: ANNEE : 2018 N° - DUMAS

49

Évaluation de l’anxiété

Cette étude a permis l’évaluation de deux déclinaisons de l’anxiété : l’anxiété habituelle

ou constitutionnelle et l’anxiété instantanée ou spontanée.

L’anxiété constitutionnelle (évaluée par le questionnaire STAI-Trait) était inférieure au

niveau de référence pour les étudiants français (moyenne de 39,7 versus 44,20), sans

différence entre les deux groupes.

L’anxiété instantanée (évaluée par le questionnaire STAI-État) était comparable aux

normes nationales (34,9 versus 35,04) avec une différence statistiquement significative entre

les deux groupes.

En effet, l’anxiété instantanée, a été évaluée à deux moments : pendant la phase initiale (I)

soit, le cas échéant, avant la phase de « pré-briefing », par deux méthodes (STAI, EVA) et au

cours de la phase d’attente (A), soit après la phase de « pré-briefing » par une méthode

(EVA). Elle était significativement supérieure chez les étudiants du groupe PB(+) comparés

au groupe PB(-) aux deux moments de l’évaluation. Cette différence entre les deux groupes,

présente déjà au cours de la phase initiale constitue un biais dans la comparaison intergroupe

de l’anxiété instantanée en phase d’attente. Elle est potentiellement expliquée par le fait que

l’anxiété instantanée n’était pas un facteur pris en compte dans la randomisation. Il est

également possible que cette différence soit liée à l’impact du formateur sur les étudiants (20

des 23 sujets inclus dans le groupe PB(+) avaient eu le même formateur).

La littérature fait état d’un effet anxiolytique de la phase de pré-briefing dans le cadre

de la simulation médicale. En effet, selon McDermott et al., le pré-briefing réduisait l'anxiété

des étudiants infirmiers lors des séances de simulation et améliorait la confiance en soi. Les

auteurs relevaient également le rôle central du formateur sans pouvoir dégager une

quantification de son impact [64].

Dans notre étude, on observe une majoration de l’anxiété instantanée, selon

l’évaluation EVA, entre la phase initiale (I) et la phase d’attente (A) dans les deux groupes,

qui est physiologique et liée à l’approche de l’exercice de simulation. Comme dans la phase

initiale, dans la phase d’attente, le groupe PB(+) se montre toujours plus anxieux que le

groupe PB(-), mais l’augmentation de l’anxiété est similaire dans les 2 groupes.

(EVA(attente-initiale), p : NS). Autrement dit, la différence d’anxiété entre les deux groupes

au cours de la phase d’attente (soit après pré-briefing) est, en réalité, liée à une différence

présente déjà en phase initiale (soit avant pré-briefing). Ceci converge vers la constatation que

le pré-briefing n’impacte pas de manière significative l’anxiété instantanée mesurée par EVA.

Page 50: ANNEE : 2018 N° - DUMAS

50

Le choix des méthodes d’évaluation de l’anxiété utilisées dans cette étude a porté sur deux

tests : un questionnaire multi-item, représentant le gold standard - le questionnaire STAI et

une auto-évaluation par EVA. Nous avons pu observer une corrélation entre l’évaluation de

l’anxiété par EVA et les deux composantes du questionnaire STAI (STAI-État et STAI-Trait).

Comparée au test STAI-État comprenant 20 questions, l’autoévaluation par EVA est plus

simpliste, mais présente l’avantage d’une utilisation plus facile et rapide. Abend et al. ont

montré que l’EVA représente un moyen fiable d’évaluation de l’anxiété possédant une bonne

corrélation test-retest mais également une très bonne corrélation avec le test STAI-État [65].

Dans notre étude, selon le questionnaire STAI, les femmes apparaissent nettement plus

anxieuses que les hommes (score moyen de 41,5 pour les femmes versus 32,6 pour les

hommes, p=0,004). Les études en santé, en général, et, plus particulièrement, les études

paramédicales comportent aujourd’hui une majorité féminine parmi leurs étudiants. En effet,

en France, la santé représente un secteur d’activité comportant une proportion élevée de

femmes. Si les étudiants infirmiers représentent une catégorie professionnelle très fortement

et depuis longtemps féminisée, le taux accru de féminisation en médecine est plus récent [66].

Cette prédominance féminine est également visible dans la démographie de notre

population (80% de femmes) et pourrait expliquer la FC globalement élevée dans cette étude.

Dans notre travail, la FC est maximale au cours de la phase de simulation (S), suivie par la

phase d’attente (A) et la phase initiale (I) ce qui pourrait suggérer un stress plus important au

cours de ces phases de l’exercice de simulation et concorde avec les données des tests

d’anxiété. En effet, Ghazali et al. avaient montré un niveau d’anxiété plus élevé chez les

femmes au cours de la période initiale de repos et lors des exercices de simulation [67].

Mesure de la variabilité de la fréquence cardiaque

A titre général, une réduction de la VFC signifie une moins bonne réponse au stress et

s’exprime par une baisse des paramètres suivants : intervalle RR moyen (ms), SDNN,

RMMSD, pNN50% et HF(ms2) [68].

Il est notable que cette étude ait été orientée vers l’observation de la VFC à court terme

avec une période d’analyse d’une durée de trois minutes. Cette méthode est légitime, des

études précédentes ayant confirmé la fiabilité des enregistrements d’une durée inférieure à

cinq minutes [25,69]. De plus, une méta-analyse publiée en 2015, a permis de confirmer la

pertinence des enregistrements de courte durée montrant que le stress psychologique aigu

abaissait les paramètres de la VFC (SDNN, RMMSD, pNN50% et le HF(ms2) ) [70].

Page 51: ANNEE : 2018 N° - DUMAS

51

Dans notre population, dès la phase initiale, on observe une élévation de la FC et une

réduction de la VFC suggérant que l’état de stress était déjà installé au début de l’épreuve. La

FC moyenne était de 99,9bpm au repos (phase initiale), 109,5bpm pendant l’attente, 119bpm

durant la simulation et 90bpm lors du débriefing (p< 0,0001). Cette FC de repos élevée peut

être expliquée par l’impatience devant une tâche de simulation et la crainte du regard critique

du formateur et des collègues. Les situations incontrôlables et le risque d’être évalué sont

déterminants pour la réponse endocrinienne au stress. Une FC élevée détermine une

diminution de la VFC [63].

Ainsi, les variables de la VFC dans le domaine temporel étaient, dès la phase initiale,

inférieures aux valeurs moyennes retrouvées par Voss et al. dans une population de jeunes

individus en bonne santé témoignant du contexte de stress aigu [29]. Un effet similaire a été

déjà observé par Milosevic et al. dans une étude incluant 14 infirmiers soumis à une épreuve

de simulation de soins. Les auteurs retenaient la VFC comme un indicateur fiable de la

pression ressentie par les soignants confrontés à un stress aigu [71].

Au cours de la phase initiale, les variables RMSSD, HF(ms2) LF (ms2) et le rapport

LF/HF retrouvés dans notre étude diffèrent des données de la littérature. En effet, dans une

revue systématique de la littérature publiée en 2015 et prenant en compte 44 publications

ayant inclus au minimum 30 sujets qui ont bénéficié d’enregistrements de la VFC de courte

durée, Nunan et al. retrouvaient des valeurs supérieures aux nôtres pour RMSSD, HF et LF et

inférieures pour le rapport LF/HF [72]. Plus récemment, de manière similaire, De Couck et al.

retrouvaient des valeurs plus élevées pour le RMSSD et la bande HF (ms2) au cours de la

phase initiale [73].

De plus, dans notre travail, la bande LF est maximale au cours de la phase initiale ce qui

suggérerait que l’effet du système sympathique est maximal au cours de cette phase. En effet,

classiquement, la bande LF a été associée avec l’activité sympathique, mais ce raccourci est

désormais erroné car la littérature récente fait état d’une contribution significative du

parasympathique, notamment via le baroréflexe, à la VFC dans cette bande [63]. Selon

plusieurs auteurs, la bande LF reflète, au repos, l’activité du baroréflexe et non pas celle du

sympathique [74,75].

L’évaluation de la VFC avant une tâche physique peut servir dans une certaine mesure

comme facteur prédictif de la performance motrice et cognitive [76]. Pour cette raison la

phase juste avant le début de la simulation représente un moment clé du déroulement des

exercices de simulation. Cette phase peut influencer l’étudiant en fonction des informations

reçues lors des étapes précédentes et leur mode de transmission, par rapport au formateur et à

Page 52: ANNEE : 2018 N° - DUMAS

52

l’environnement. Dans notre travail, les paramètres de la VFC diminuaient dans la phase

d’attente et simulation avec un rebondissement en phase de débriefing, sans pour autant

atteindre les niveaux de la phase initiale. Ce contrecoup après le débriefing a été déjà constaté

dans une étude publiée en 2017 par Ghazali et al. [67].

De manière globale, notre travail a montré une VFC similaire dans les deux groupes. En

effet, la comparaison intergroupe ne retrouvait pas de différence sur l’ensemble des

paramètres de la VFC pour trois des quatre phases de l’enregistrement (phase initiale,

simulation et débriefing). Au cours de la phase d’attente, il existait des différences en faveur

du groupe ne bénéficiant pas de pré-briefing, et ceci, uniquement pour deux paramètres

(SDNN et VT).

Pendant la phase d’attente, le groupe PB(+) a montré une capacité réduite de modulation

vagale de l’activité cardiaque. En effet, dans ce groupe, le SDNN était significativement

réduit, suivi par une tendance à la baisse du RMSSD, du pNN50% et de la bande HF(ms2). Il

est fort possible que cet effet observé, soit lié à l’anxiété déjà installée dans le groupe PB(+),

dès le début de l’enregistrement, ce qui est en accord avec les résultats du questionnaire

STAI-État et l’EVA initiale. Le RMSSD est un indice fiable de l’activité cardiaque médiée

par le nerf vague, n’étant pas influencé par la respiration [77]. Ainsi, d’autres auteurs comme

Milosevic et al. ont mis en évidence une baisse du RMSSD lors de séances de simulation chez

des infirmiers [71].

Ces constatations ne permettent pas de confirmer notre hypothèse initiale qui préjugeait

d’une meilleure adaptabilité au stress soit une augmentation de la VFC chez les étudiants du

groupe PB(+). Ainsi, dans notre étude, la phase de pré-briefing n’a pas montré de véritable

impact sur la VFC.

Cependant, plusieurs études avaient montré l’effet positif du pré-briefing sur la

performance des étudiants avec une diminution de l’anxiété ressentie lors des séances de

simulation [64,78].

Cette discordance entre nos résultats et les données de la littérature pourrait être

imputable, au moins partiellement, au formateur. Le rôle d’animateur semble essentiel dans la

gestion du stress avant une session de simulation. L’établissement d’une sécurité

psychologique dans la phase de pré-briefing s’avère comme un précurseur favorable à

l'apprentissage afin de retrouver la confiance de poser des questions, partager ses pensées et

demander de l'aide [79].

Page 53: ANNEE : 2018 N° - DUMAS

53

Cette hypothèse est également alimentée par un état d’anxiété instantanée

significativement plus élevé chez les étudiants bénéficiant du « pré-briefing ». Cette anxiété

instantanée a été significativement associée par une corrélation de Spearman négative aux

paramètres de la VFC (RMSSD et HF (ms2)) au cours de la phase de simulation.

Enfin, les conditions de travail, avec tous les aspects physiques afférents (luminosité,

l’ergonomie du poste du travail, l’état du mobilier) peuvent influencer la réponse devant un

stress psychologique [80]. Cependant, il n’a pas été noté, dans notre étude, de différence entre

les salles de déroulement des différentes étapes de la simulation d’un groupe à l’autre.

« Le bagage personnel de l’apprenant » comme sa prédisposition anxieuse sont importants

dans l’évaluation de la réactivité du SNA devant un potentiel facteur stressant, comme une

tâche de simulation. Les deux groupes, PB(+) et PB(-) ne présentaient pas de différence

statistiquement significative en termes d’anxiété basale selon le questionnaire STAI-Trait.

Afin d’évaluer l’impact de l’anxiété basale sur les paramètres de la VFC, nous avons

reparti l’effectif global en deux groupes en fonction de la médiane des résultats du

questionnaire STAI pour le trait d’anxiété. Cette médiane (40) correspondait au même cut-off

déjà était utilisé par d’autres auteurs [82,83]. Ainsi, le groupe « anxieux » (score STAI – Trait

40) présentait une réduction de la VFC par rapport au groupe « non-anxieux » (score STAI

– Trait < 40) dès la phase initiale et perdurant pendant toutes les séquences de la simulation.

Seule la bande de fréquence basse, LF, avait un comportement discordant, ce qui doit être

interprété avec prudence car la bande LF n’est pas exclusivement influencée par le

sympathique, mais par plusieurs composantes du SNA comme le parasympathique, le

baroréflexe et la respiration [21]. De plus, le groupe « anxieux » peine à récupérer les

paramètres de repos après la fin de la simulation. Ainsi, au cours du débriefing qui correspond

à une phase de relaxation, les d’étudiants possédant un trait d’anxiété élevé préservaient une

VFC réduite comparée au groupe non anxieux. Ce phénomène est encore plus visible sur les

valeurs de la bande HF(ms2), reflet d’une activité parasympathique retardée. Ces résultats

mettent en lumière une modulation vagale réduite chez les sujets avec un trait d’anxiété

élevée. Cet effet adverse cardiaque a déjà été observé lors des phases de récupération après un

stress aigu chez des sujets anxieux [84].

Nous avons utilisé la corrélation de Spearman pour tester le lien entre l’anxiété basale et

la VFC. Les variables utilisées étaient le score du questionnaire STAI-Trait et le RMSSD et la

bande HF(ms2). Le coefficient de corrélation, rho, était négatif traduisant une corrélation

inverse et le Log (rho) était supérieur à 0,309 (valeur critique pour 41 participants) ce qui

traduit l’existence d’une association statistiquement significative entre les variables étudiées.

Page 54: ANNEE : 2018 N° - DUMAS

54

Ces résultats suggèrent qu’une anxiété élevée est corrélée avec une modulation réduite du

tonus vagal cardiaque lors de la simulation et du débriefing. Chalmers et al. ont montré, dans

une méta-analyse de 36 études incluant 2086 patients et 2294 témoins, que l’anxiété était

corrélée à la réduction de la VFC ce qui pourrait expliquer en partie l’association établie entre

anxiété et risque cardiovasculaire [85]. Laborde et al. soulignent qu’un important retrait vagal

représente un mécanisme d’inadaptation et peut avoir des effets néfastes sur les capacités

d’apprentissage [76].

Au cours de la phase d’attente, parmi les étudiants avec un niveau faible d’anxiété

constitutionnelle, ceux qui ont bénéficié d’un pré-briefing présentaient une réduction de la

VFC reflétant une activité cardiaque inadaptée et traduisant un état de préoccupation mentale.

Parmi les étudiants avec un niveau élevé d’anxiété constitutionnelle, chez lesquels le

contrôle vagal est déréglé, le pré-briefing n’impacte pas la VFC, le stress étant déjà maximal.

Selon Appelhans et al., un niveau d’anxiété élevé expose à une réactivité cardiaque affaiblie

pouvant traduire des potentielles difficultés du contrôle émotionnel et engageant une possible

perturbation des capacités décisionnelles [86]. A contrario, les étudiants au faible niveau

d’anxiété et sans pré-briefing, présentaient une augmentation dans la bande HF(ms2)

témoignant d’une meilleure modulation vagale avec une meilleure adaptation, favorable à la

performance.

Le profil anxieux semble essentiel dans le comportement de la VFC devant un potentiel

facteur de stress aigu comme l’épreuve de simulation de GSU. Dans cette étude, les sujets

avec un trait d’anxiété faible sont capables de moduler leurs réponses par rapport à ceux

possédant un trait d’anxiété élevé, qui présentent une lenteur et une raideur de réaction de la

VFC. Ce résultat est en accord avec des études précédentes, où les individus avec un

dérèglement émotionnel ont une réponse cardiaque autonome altérée et prolongée [87,88].

Points forts et limites

Cette étude a le mérite d’avoir inclus un effectif conséquent et relativement homogène

grâce à des critères d’éligibilité bien établis.

Le rôle de l’étape de pré-briefing dans l’adaptabilité au stress au cours d’une épreuve de

simulation est un sujet original et d’intérêt car si l’importance du débriefing a été largement

démontrée, celle du pré-briefing demeure controversée.

La singularité de ce travail est d’avoir corroboré une évaluation de l’anxiété à celle de la

VFC en établissant des corrélations entre le niveau d’anxiété et les paramètres de la VFC.

Page 55: ANNEE : 2018 N° - DUMAS

55

La mesure de l’anxiété instantanée par deux méthodes confère une meilleure fiabilité aux

résultats obtenus.

La démographie de cette cohorte, pouvant être perçue comme source de biais de par la

prédominance féminine reflète la démographie réelle des étudiants en filière santé.

Une des limites de ce travail est constituée par l’enregistrement des paramètres de la phase

initiale, de repos, le même jour que les exercices de simulation ; cette évaluation sera

idéalement réalisée au préalable pour éviter l’influence de l’appréhension de l’épreuve de

simulation sur les variables mesurées.

L’évaluation de la VFC pendant la phase initiale a été réalisée en position assise,

cependant lors des phases d’attente et de simulation les étudiants sont restés debout, pour

après revenir en position assise, pendant le débriefing. Même si les comparaisons entre les

groupes ont été toujours faites dans des positions identiques, il aurait été préférable d’avoir

enregistré la VFC de repos dans la même position que la tâche analysée car la position

impacte l’équilibre sympathique/parasympathique.

Les séances de simulation ont eu lieu à différents moments de la journée (deux tiers des

enregistrements ont été réalisés le matin et un tiers l’après-midi) ; ainsi, la VFC peut avoir été

influencée par le rythme circadien.

La proximité entre les ceintures thoraciques de captage Polar et les téléphones portables a

déclenché l’apparition d’une multitude d’artefacts sur les enregistrements, détectés lors

d’analyse visuelle avec le logiciel Kubios. Une certaine distance entre les appareils utilisant

une transmission Bluetooth et les ceintures et montres Polar doit être respectée pour éviter les

interférences.

Une évaluation subjective (EVA) du stress ressenti à la fin des simulations aurait pu être

recueillie afin de la comparer aux données initiales obtenues en début de séance de

simulation.

L’âge des sujets pourrait jouer un rôle significatif dans la réactivité de la VFC devant une

simulation de GSU. Le jeune âge des participants et leur manque d’expérience clinique

pourraient expliquer le stress important ressenti lors de l’attente et de la simulation.

Le formateur semble avoir une grande influence lors des séances de simulation et c’est

pour cette raison que la répartition des tuteurs devra être un critère de randomisation pour des

futures études.

L’enregistrement vidéo et la présence des observateurs dans les salles de simulation

pourraient représenter une autre source d’augmentation du stress des participants. Cet effet a

Page 56: ANNEE : 2018 N° - DUMAS

56

été néanmoins limité par les explications préalables concernant l’absence de jugement et

notation.

Perspectives

Contrairement au stress prolongé, le stress de courte durée a longtemps été perçu comme

générateur d’adaptabilité et accélérateur des performances. Cependant, dans une revue

intégrative publiée en 2017, les conclusions sont mitigées, car l'anxiété associée aux exercices

de simulation en santé pourrait soit améliorer soit détériorer la performance clinique des

étudiants infirmiers. De ce fait, une recherche approfondie sur l’effet de l’anxiété sur le

rendement des étudiants lors des séances de simulation en GSU doit être poursuivie [89].

Nos résultats ont montré l’importance du trait de personnalité dans la réaction devant un

facteur stressant. Ainsi, les personnes présentant un dysfonctionnement du tonus vagal

pourront ressentir une anxiété disproportionnée devant des stimuli banaux. Ceci pourrait

expliquer l’inadaptabilité de certains étudiants au système classique d’enseignement. Des

travaux supplémentaires concernant la corrélation entre la VFC et le trait de personnalité sont

nécessaires afin de permettre d’adapter les conditions d’enseignement et favoriser

l’apprentissage chez les étudiants plus anxieux.

Un certain délai entre les séances de simulation et l’apprentissage devrait être respecté,

afin de favoriser la récupération d’une VFC optimale, nécessaire à l’exécution d’un nouvel

effort physique ou psychique. Une recherche dédiée à la réactivité de la VFC reste à

approfondir chez les sujets anxieux devant un potentiel générateur de stress.

Si chez les étudiants en formation initiale, le trait de personnalité semble déterminant dans

la gestion d’une simulation de GSU, son impact chez les professionnels plus expérimentés n’a

pas été évalué. Pour cette raison, il est important de poursuivre l’analyse de la VFC chez des

professionnels avec ancienneté et expérience en GSU afin d’adapter, le cas échéant, les

méthodes pédagogiques en simulation.

Le rôle du sexe féminin versus masculin sur une éventuelle corrélation entre le trait

d’anxiété et la flexibilité du SNA lors des différentes étapes des séances de simulation n’est

pas clairement établi et nécessiterait un ajustement des résultats sur le sexe.

Des études comportant des enregistrements de longue durée effectués chez des

médecins/infirmiers urgentistes ou des équipes du SMUR au cours des gardes permettront

d’analyser les bandes ULF et VLF. Cette analyse, non réalisable sur des enregistrements

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57

courts permettra également d’identifier les moyens optimaux de gestion du planning du

personnel impliqué dans les soins d’urgence. Pour la surveillance de longue durée de la VFC,

l’utilisation d’un dispositif médical discret et non-contraignant permettant des mesures

continues tel un patch semble indiqué [90].

Des études visant à rechercher l’influence de l’environnement sur la santé ont montré que

l'activité quotidienne du système nerveux autonome, donc la VFC, répond aux changements

de l'activité solaire et géomagnétique. Les individus aux capacités compensatoires diminuées

sont plus vulnérables aux variations de ces facteurs environnementaux [91]. L’évaluation des

traitements psychiatriques et de l’hygiène de vie sur la flexibilité cardiaque du SNA n’est pas

connue. Des travaux ciblant l’impact des facteurs environnementaux ou extrinsèques

(traitement, hygiène de vie) sur la VFC pourraient s’avérer utiles.

Indépendamment des causes de l’anxiété, des solutions existent pour restaurer la

flexibilité et l’adaptabilité devant un agent stressant. Les potentiels facteurs de stress devront

être éliminés dans le processus d’apprentissage pour optimiser la réaction des individus avec

une prédisposition anxieuse. La fréquence de résonance entre le cœur et le cerveau est

d'environ 0,1 Hz, équivalant à un rythme de 10 secondes [92]. Les exercices de cohérence

cardio-cérébrale reposent sur des cycles d’inspiration et d’expiration de 5 secondes chacune.

Ainsi, le biofeedback basé sur la VFC pourrait permettre aux individus d’autoréguler leur

fonctionnement physiologique et mieux contrôler l’anxiété, grâce à une respiration contrôlée

et à des exercices physiques [93,94]. Ce type d’exercices pourrait être introduit dans le

domaine pédagogique et être inclus dans les protocoles de simulation des GSU pour retrouver

des stratégies d’adaptation et ainsi améliorer les résultats des apprenants. Des recherches

complémentaires sont nécessaires pour confirmer l’amélioration des performances des

étudiants par des séances de biofeedback orientées sur la VFC.

Les formateurs et la manière de formuler les instructions liées au pré-briefing sont un

facteur potentiel d’influence sur le stress ressenti des étudiants. La VFC pourrait être

considéré comme une marque de la communication non verbale. Si le timbre vocal et la

gestuelle sont perçus inconsciemment comme menaçants, le message ne sera pas correctement

transmis et la mémorisation des informations sera compromise. La méthode pédagogique est

essentielle car l’enseignement basé sur l’accompagnement et l’encouragement positif semble

avoir des effets bénéfiques sur la VFC et implicitement sur les capacités de mémorisation

[95]. L’évaluation de l’influence de la VFC du formateur sur la VFC des étudiants, en

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58

fonction de leurs différents traits de personnalité, pourrait améliorait la relation

enseignant/formateur – étudiant.

Des conditions de travail défavorables influencent négativement le SNA qui entraine une

diminution de l’adaptabilité au stress. Ainsi, l’évaluation du tonus vagal peut avoir des larges

implications en santé publique en raison du rôle essentiel qu’il joue dans le développement de

certaines maladies cardiovasculaires et son impact sur les performances professionnelles.

Page 59: ANNEE : 2018 N° - DUMAS

59

IV.CONCLUSION

Sur le plan physiologique, la VFC constitue un moyen simple, accessible et non-invasif

d’investigation de l’activité dynamique du SNA et de sa capacité d’adaptation à

l’environnement externe et à l’état psychique. Une VFC élevée témoigne d’une plus grande

capacité d’accommodation à différentes situations.

Dans cette étude, comparant deux méthodes de simulation en GSU - avec ou sans pré-

briefing, l’anxiété instantanée et la VFC ont été utilisées comme marqueurs de stress.

L’anxiété instantanée était dès l’initiation supérieure chez les étudiants bénéficiant de pré-

briefing, mais elle n’était pas modifiée par le pré-briefing. La VFC était également similaire

entre les deux groupes sur l’ensemble des paramètres pour trois des quatre phases de

l’enregistrement (phase initiale, simulation et débriefing). Seule la phase d’attente, permet de

différencier les deux groupes et ceci pour deux paramètres uniquement (SDNN et variabilité

totale) en défaveur du groupe pré-briefé. Ces constatations ne permettent pas de confirmer

notre hypothèse initiale qui préjugeait d’une meilleure adaptabilité au stress soit une

augmentation de la VFC chez les étudiants du groupe pré-briefé. Nous supposons que cet

effet a été déterminé par le formateur qui leur a potentiellement provoqué un état de stress.

Ainsi les étudiants pré-briefés ont présenté un affaiblissement de la modulation vagale du

SNA qui pourrait leur provoquer une baisse des capacités de réflexion.

Le trait d’anxiété se révèle être un prédicteur important de l’élasticité physiologique et de

la flexibilité comportementale lors de l’exposition à un stress aigu. Les sujets possédant une

prédisposition anxieuse présentaient une rigidité de réaction de la VFC.

L’hétérogénéité des réponses au même facteur stressant, l’épreuve de simulation, justifie

une individualisation de l’enseignement afin d’améliorer l’efficacité pédagogique.

La VFC, mesure non invasive et validée de la régulation neuro-cardiaque exercée par le

SNA, pourrait devenir un indicateur d’efficacité de l’enseignement ainsi qu’un outil

pédagogique permettant la quantification du stress et la gestion des émotions négatives.

La poursuite des travaux de recherche en simulation médicale permettra de déterminer les

meilleures méthodes de formation des professionnels de la santé.

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66

VI.ANNEXES

Annexe 1. Liste des figures et tableaux

Liste des figures

Figure 1. Représentation schématique de l’influence du système nerveux autonome sur le

nœud sino-auriculaire (NSA) ........................................................................................16 Figure 2. Régulation neurologique centrale de la VFC ..........................................................18 Figure 3. Exercice de simulation ...........................................................................................28 Figure 4. Etapes de l’étude....................................................................................................31 Figure 5. Représentation schématique du recueil et de l’analyse des enregistrements ...........34 Figure 6. Exemple d’une analyse avec le logiciel Kubios ......................................................34 Figure 7. Diagramme de flux de l’étude ................................................................................36

Figure 8. Chronologie de l’application des questionnaires d’anxiété. ....................................37 Figure 9. Evolution des paramètres de la VFC selon les phases de la simulation : (A)

Intervalle RR moyen ; (B) RMSSD ; (C) bande HF ; (D) bande LF ...............................41 Figure 10. L’intervalle SDNN selon les phases de la simulation et les groupes .....................43 Figure 11. La bande HF selon le niveau d’anxiété au cours de la phase initiale et le débriefing.

.....................................................................................................................................46

Liste des tableaux

Tableau 1. Les paramètres de la VFC et leur interprétation ...................................................33

Tableau 2. Caractéristiques démographiques à l’inclusion ....................................................37 Tableau 3. Evaluation de l’anxiété selon le questionnaire STAI et l’échelle visuelle

analogique. ...................................................................................................................38 Tableau 4. Evaluation de l’anxiété par le questionnaire STAI (Trait) en fonction du sexe .....38 Tableau 5. Définition des niveaux d’anxiété (faible versus élevé) selon la médiane des score

STAI (État) et STAI (Trait) ...........................................................................................38 Tableau 6. Corrélation entre l’évaluation de l’anxiété par le questionnaire STAI et l’EVA. ..39 Tableau 7. Analyse temporale et fréquentielle de la VFC selon les phases de la simulation. ..40 Tableau 8. Comparaison des paramètres de la VFC au cours de la phase initiale (I) entre les

groupes PB(+) et PB(-) .................................................................................................42 Tableau 9. Comparaison des paramètres de la VFC au cours de la phase d’attente (A) entre les

groupes PB(+) et PB(-) .................................................................................................42 Tableau 10. Comparaison des paramètres de la VFC au cours de la phase de simulation (S)

entre les groupes PB(+) et PB(-) ...................................................................................42 Tableau 11. Comparaison des paramètres de la VFC au cours de la phase de débriefing (D)

entre les groupes PB(+) et PB(-) ...................................................................................43 Tableau 12. Résultats des variables de la VFC, répartis par trait d’anxiété durant la phase de

simulation. ....................................................................................................................44 Tableau 13. Résultats des variables de la VFC, répartis par trait d’anxiété durant la phase de

débriefing.. ...................................................................................................................45 Tableau 14. Bande HF(ms2) selon le trait d’anxiété (faible versus élevé) au cours des phases

initiale (I) et de débriefing(D). ......................................................................................45 Tableau 15. Corrélation entre le Trait d’anxiété et les variables RMSSD et HF(ms2) durant les

phases de Simulation et Débriefing ...............................................................................46 Tableau 16. Corrélation entre l’État d’anxiété et les variables RMSSD et HF(ms2) durant les

phases de Simulation et Débriefing ..............................................................................46 Tableau 17. Résultats des variables de la VFC, répartis par trait d’anxiété et groupe durant la

phase d’attente ..............................................................................................................47

Page 67: ANNEE : 2018 N° - DUMAS

67

Annexe 2. Évaluation de l’anxiété

a. Échelle visuelle analogique

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b. Questionnaire STAI-ÉTAT

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69

c. Questionnaire STAI-TRAIT

Page 70: ANNEE : 2018 N° - DUMAS

70

Abstract

Introduction: First aid (FA) high fidelity simulation (HFS) can be perceived as stressful,

causing anxiety and determining autonomic nervous system (ANS) stimulation. Heart rate

variability (HRV) is a non-invasive marker of ANS activity and represents a relevant tool for

stress coping strategies. The main objective of this study was to assess the impact of

prebriefing (PB) phase, representing the simulated clinical context, on anxiety and HRV.

Materials and methods: Within SimUSanté®-Amiens, forty-eight healthy undergraduate

nursing students, randomized into 2 groups (with or without pre-briefing: PB + vs PB -)

benefited from an anxiety evaluation (State-Trait Anxiety Inventory Form Y (STAI-Y) and

numeric visual analogue anxiety scale (NVAAS)) and HRV recording, using Polar V800 (41

exploitable recordings).

Results: Students’ average age was 25 ± 5.7 years with a female predominance of 80.5%. The

PB + group proved to be more anxious according to the STAI-State form (p < 0.05) and

NVAAS (p < 0.01). HRV results showed no difference between the two groups, except for a

reduction of the standard deviation of all NN intervals (SDNN) in the PB + group (p < 0.05).

The anxiety level correlated with HRV parameters.

Discussion: The high felt anxiety at the time of the simulation training of the PB + group,

having no related difference in habitual anxiety between groups, could be caused by the

trainer’s impact on students. This could potentially mask the anxiolytic effect of the PB phase

on HRV parameters. Secondary results showed that subjects with a high anxiety

predisposition have a rigid response in vagal modulation of their HRV.

Conclusion: The group benefiting from PB showed a higher level of anxiety, notwithstanding

a globally comparable HRV between groups. An anxiety predisposition, with maladaptive

type of response to stress, should be taken into consideration for future HFS teaching

methods.

Keywords: Heart rate variability, high-fidelity simulation, prebriefing, stress, anxiety,

simulation based medical education

Page 71: ANNEE : 2018 N° - DUMAS

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Résumé

Introduction. L’enseignement des gestes et soins d’urgences (GSU) par la simulation peut

être perçu comme stressant, générant de l’anxiété et induisant l’activation du système nerveux

autonome (SNA). La variabilité de la fréquence cardiaque (VFC), mesure non invasive de

l’activation du SNA constitue un outil pertinent de quantification du stress. L’objectif

principal de cette étude a été d’évaluer l’impact de la phase de pré-briefing (PB), qui

représente la contextualisation du scenario simulé, sur l’anxiété et la VFC.

Matériel et méthodes : Dans le cadre de la plateforme SimUSanté® - Amiens, 48 étudiants

en santé, randomisés en 2 groupes (avec ou sans pré-briefing : PB + vs PB-) ont bénéficié

d’une évaluation de l’anxiété (inventaire STAI-Y et EVA) et d’un enregistrement de la VFC

par le dispositif Polar V800 (41 enregistrements exploitables).

Résultats : Les étudiants étaient majoritairement de sexe féminin (80,5%) et avaient un âge

moyen de 25±5,7ans. Le groupe PB+ s’est avéré plus anxieux selon le questionnaire STAI-

Etat (p<0,05) et l’EVA (p<0,01). Les paramètres de la VFC ne montraient pas de différence

entre les 2 groupes hormis une réduction de la moyenne des déviations standards de

l'intervalle R-R chez les étudiants du groupes PB+ (p<0,05). Le niveau d’anxiété était corrélé

aux paramètres de la VFC.

Discussion : L’excès d’anxiété instantanée du groupe PB+, non explicable par une différence

d’anxiété constitutionnelle entre les groupes, pourrait être lié à l’impact du formateur. Il

masquerait ainsi l’effet anxiolytique potentiel de la phase de PB sur les paramètres de la

VFC.

Conclusion : Le groupe bénéficiant de PB a montré un niveau d’anxiété instantanée

supérieur, nonobstant une VFC globalement comparable entre les groupes.

Mots-clés : variabilité de la fréquence cardiaque, simulation, pré-briefing, stress, anxiété,

apprentissage