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Requiem Analyse Formelle et mélodiqueTRANSCRIPT
12 novembre 2013 : En regardant la partition du Kyrie, j’observe que certains motifs sont souvent répétés :
No 1
No 2
J’en déduis qu’ils doivent avoir une importance particulière dans la fugue.
Après quelques recherches dans ma source 2, je déduis que le « sujet » du Kyrie est la première phrase musicale de l’œuvre. Ainsi donc, le motif No 1 est donc le sujet et le motif No 2 doit être le contre-chant.
Aussi, le sujet étant présenté sur un La et l’accord final étant un accord de Ré ouvert, j’en déduis que le bémol à l’armure indique une tonalité de Ré mineur.
Ferland HenriMatières, Foyer 521
Analyse formelle, motivique, historique et sociétaireRequiem de Mozart : « Kyrie »
Travail présenté à :Monsieur P. Côté
École Joseph-François-Perrault28 novembre 2013
Biographie
Janvier 1756, Salzbourg voit la naissance d’un jeune enfant qui sera plus tard reconnu
comme un génie musical de son temps : Wolfgang Amadeus Mozart. Issu d’une famille
affectueuse, il ne recevra d’éducation que de son père, professeur de violon et compositeur,
qui lui enseignera tous les aspects de la vie en société3. Né à une époque relativement
tranquille, marquée par la montée de la pensée des Lumières, Mozart eut une existence que
l’on pourrait qualifier de « vie de bohème » durant laquelle il voyagea beaucoup, acceptant
quelques contrats sur son passage : ayant eut plusieurs problèmes avec ses employeurs
précédents (Colloredo, Grimm…). En 1784, Mozart entrera officiellement dans une Loge
Franc-Maçonnique qui lui inspirera la composition de plusieurs œuvres tel son quatuor à
corde K464, La Clémence de Titus et bien d’autres.
Durant ces derniers mois, Mozart composera plusieurs œuvres connues comme la Flute
Enchantée – commandée par un de ses compatriotes Francs-Massons – et bien sûr le
fameux Requiem.
L’histoire du Requiem restera pour un temps nébuleuse : plusieurs rumeurs faisaient état
d’un mystérieux émissaire qui, à visage voilé, était venu commandé à Mozart un Requiem
pour la mort de sa femme. Mozart, déjà endetté, se mit aussitôt au travail4. Certains
affirmèrent que plus le temps avançait, plus il avait l’impression d’écrire un Requiem pour
sa propre mort…5 Toutefois, à la mort du compositeur, seuls deux mouvements étaient
totalement achevés, les autres auraient été commandés par la femme de Mozart à ses
disciples afin de pouvoir toucher le salaire offert par le mystérieux messager. Ce dernier se
révéla être le comte Franz von Walsegg zu Stuppach, un homme ayant la curieuse habitude
de commander des pièces à des compositeurs étrangers pour ensuite se réapproprier les
mérites…4
Toutefois, l’œuvre sera reprise par d’autres musiciens qui en modifieront quelques parties
et corrigeront les erreurs d’éditions précédentes ou bien ajouteront carrément un
mouvement complet afin que ce Requiem puisse convenir aux cérémonies religieuses
comme la fait Sigismond von Neukomm en ajoutant le Libera me.
L’Europe au 18e siècle
L’époque classique fût marquée par plusieurs compositeurs connus tels que Mozart bien
sûr mais aussi Haydn, Beethoven et Schubert. On dit que Mozart et Haydn furent de très
bons amis, aussi Haydn confia un jour au père de Wolfgang qu’il considérait son fils comme
« le plus grand compositeur qu’il connaisse » 5.
Toutefois, la musique n’est pas le seul domaine qui fût marqué par de grands personnages
au 18e siècle, en effet on peut penser à l’invention de la montgolfière en 1783, du sandwich
par le comte du même nom ou encore Lavoisier et ses grandes avancées dans le domaine de
la chimie. Sans oublier bien sûr le célèbre mathématicien et physicien Isaac Newton.
En Amérique, la Guerre d’Indépendance fait rage de 1775 à 1783 ce qui échauffe un peu les
esprits « rebelles » des Lumières, la Révolution Française n’est pas loin de débuter…
Traduction
Français Latin
Seigneur, ayez pitié. Kyrie eleison.
Christ, ayez pitié. Christe eleison.
Seigneur, ayez pitié. Kyrie eleison
La phrase « Kyrie eleison », contre toute attente, proviendrait du grecque ancien car les
chants liturgiques auraient été composés en syriaque, en hébreux, en grec puis finalement
en latin. 6 Avec le temps, l’on aurait perdu les origines du mot.
La fugue
Exposition du sujet, contre-sujet et de la réponse
Section centrale Dernière section (Strette) Adagio
Soprano R N C S C N S N N N N C C N C N C N N
Alto N C N S N N N C N N S N C S N R S C S N N
Tenor C N R N S N C C N C N S S N N N R N N
Basse S N N C N C N S N S C N N C S N C N N N N
Dans une fugue, l’on retrouve bien souvent 3 composantes bien spécifiques : le sujet, la
réponse ainsi que le contresujet. Le sujet étant le thème principal sur lequel le compositeur
développera tout au long de son œuvre. La réponse étant tout simplement un rappel du
thème à la dominante de la tonalité ou à la sous-dominante (comme l’a fait ici Mozart). Le
contresujet, lui, étant en quelque sorte un second thème indépendant du sujet mais qui a
pour fonction de compléter ce dernier en y ajoutant de la texture de la complexité. À cela
s’ajoute plusieurs procédés d’écriture notamment la strette : qui consiste au rapprochement
des différentes entrées du thème (Mozart l’utilisera dans la partie finale du Kyrie)7.
Ainsi donc le thème est d’abord introduit par les basses sur la dominante de la tonalité du
mouvement (Ré Mineur), doublé par le basson, puis rapidement suivi par le contresujet des
altos, soutenu par les violons. Ensuite viendra la réponse amenée par les sopranos à la
tonique à laquelle s’ajoutera le contresujet des ténors, une quinte plus haute que lors de la
première exposition. Ce qui nous mènera à la réexposition du sujet à la dominante. En tout,
si on se réfère au tableau ci-dessus, le sujet est exposé 16 fois (en comptant toutes les
Légende :S : Sujet T : ToniqueC : Contresujet R : Réponse au sujet (à la quinte ou à la quarte)N : Ligne Neutre
modulations) dans le Kyrie – notons bien que Mozart a écrit deux « duo » d’alto et de ténor,
un à l’unisson (Mesure 86) et un autre à la quarte (Mesure 96) que j’ai comptés comme un
seul sujet – et le contresujet, lui, est exposé 19 fois. Sans oublier la grande portion du
mouvement qui est constituée de « lignes neutres » qui fait office de remplissage en quelque
sorte.
Tout au long du Kyrie, Mozart appliqua de multiples variations au sujet et au contresujet.
Par exemple : le contresujet des ténors (Mesure 76-77) auquel la fin a été remplacée par
une noire, ou le contresujet des basses (Mesure 85) dont la fin sera écourtée afin de tout de
suite poursuivre avec le sujet dont la première noire sera elle aussi écourtée.
Critique
Cette fugue, tout d’abord introduite par le sujet des basses, reflète décidément le génie de
Mozart. En effet, bien que tout le mouvement ne soit composé que de deux petites phrases
(Kyrie eleison et Christe eleison), toute l’émotion et l’énergie véhiculée dans le
mouvement reflète bien le côté « lamentatif » du texte grâce à la progression harmonique
et à la strette des derniers systèmes qui donne un effet d’entrainement et de tension
jusqu’au paroxysme : l’accord de septième diminuée de Sol # à la mesure 98 qui se résout
sur un accord de La Majeur – majestueux et lumineux – pour finir sur un accord de quinte
ouverte de Ré, ce qui est un peu étonnant de la part de Mozart quand on pense à ce que
Joseph II lui disait : « Trop de notes, mon cher Mozart »8. Toutefois, les passages en
doubles croches ainsi que le registre très aigu des sopranos rendent l’exécution de ce
mouvement très difficile.
BIBLIOGRAPHIE1 WriteWork contributors. "Requiem Analysis" WriteWork.com. 26 Novembre, 2001. [en ligne] 17 Nov. 2013.
2 http://www.sfcmtheory.com/analysis_lectures/22_fugue/fugue.pdf3 http://www.artsalive.ca/pdf/mus/mozart_fr.pdf4 http://www.linternaute.com/savoir/dossier/06/mozart/requiem.shtml5 http://www.wa-mozart.net/finvie.htm6 UN HISTORIQUE DU REQUIEM7 http://alanbelkinmusic.com/bk.C.fr/C-6.html8 http://www.scena.org/columns/lebrecht/020612-NL-mozart-fr.html