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Analyse d’un dispositif de formation des enseignants en Haïti ISTEP-Haïti 2012
Auteur : Johnson CHERY
Sommaire
Analyse d’un dispositif de formation initiale en Haïti...............................................................2
1. Contexte.............................................................................................................................3
A- Situation d’Haïti.........................................................................................................3
B- Les évolutions en matière d’actions éducatives en Haïti.............................................3
C- Les dispositifs de formation des enseignants en Haïti................................................4
2- ISTEP un dispositif de formation de DEFI...........................................................................4
Le cas d’Haïti........................................................................................................................ 5
3- Analyse du dispositif............................................................................................................ 6
A- Aspects institutionnels............................................................................................6
B- Aspects organisationnels.........................................................................................7
C- Aspects pédagogiques.............................................................................................7
D- Les évaluations du dispositif..................................................................................7
E- Le référentiel de formation.........................................................................................8
Eléments de bibliographie.......................................................................................................10
Annexes.................................................................................................................................. 11
Les 10 principes de la MITAFA..........................................................................................11
Capture de vidéo..................................................................................................................12
Analyse d’un dispositif de formation initiale en Haïti
Le monde de la formation aujourd’hui apparaît comme un monde éclaté et connait un certain
nombre d’évolutions convergentes et cohérentes (Barbier 2009). Il n’est plus cet espace
autonome et « protégé » pour reprendre l’expression d’Etienne Bourgeois. D’autres auteurs
comme Roegiers (2003) analyse les facettes d’éducation et de formation et pense en termes de
processus ou procès (Lesne 1984) la dynamique présente dans les actions d’éducation et de
formation. Dans le cas des pays en développement l’appareil éducatif et de formation est
propulsé par des nouvelles logiques d’intervention qui ne va pas sans contraintes pour
harmoniser les pratiques d’éducation en lien avec les évolutions du marché. A titre d’exemple,
on pourra souligner la création de l’UNESCO et surtout la mise en place vers le milieu des
années 1980, d’un système d’indicateurs servant à des fins de diagnostics des systèmes
d’enseignement (Botani 2001)1.
Le dispositif de formation que nous nous proposons d’étudier (DEFI-ISTEP) se veut innovant
en s’inscrivant dans des actions de développement visant à promouvoir la culture scientifique
par le biais d’une amélioration de l’enseignement des sciences en Haïti à l’école primaire.
Notre objectif sera de produire des informations sur le fonctionnement du dispositif et
d’analyser son impact sur le secteur de la formation initiale et continue en Haïti afin de
comprendre dans quelle mesure il contribue ou non dans le cadre de sa mission au
développement de l’éducation à travers les actions menées depuis 2000. Nous faisons
l’hypothèse qu’un dispositif pour être pérenne doit avoir un impact et se révéler efficace et
efficient.
Dans ce texte, nous apporterons des éléments de cadrage de ce dispositif en précisant le
contexte dans lequel il a été institué en lien avec les actions éducatives en Haïti. Il sera
nécessaire de l’étudier en matière de ressources qu’il mobilise et chercher à comprendre sa
spécificité par rapport à d’autres dispositifs présents sur le terrain ainsi que les compétences
qu’il permet de développer chez les apprenants. Les principaux aspects seront analysés dans
le contexte de la formation initiale et continue des enseignants en Haïti. Comment y parvenir?
1 Bottani, 2001 : P 9, in Le droit à l’éducation, quelle universalité? Pilon, Marin, Carry 2010 p.15
2
1. Contexte
A- Situation d’Haïti
D’une superficie de 27 750 km2, la République d’Haïti partage la deuxième île des grandes
Antilles de la Caraïbes avec la République Dominicaine. La république d’Haïti compte
environ 10 millions d’habitants. Un violent séisme a causé des pertes considérables en 2010.
Le système scolaire s’étend sur 13 ans et est réparti entre l’enseignement fondamental et
l’enseignement secondaire qui débouche sur l’enseignement supérieur. L’enseignement
fondamental, d’une durée de 9 ans, comprend 3 cycles : les 2 premiers cycles correspondent à
l’école primaire traditionnelle. En 2003, selon les statistiques du ministère de l’éducation
nationale et de la formation professionnelle (MENFP 2010), le nombre d’élèves s’élevait à 1,4
million. Le système éducatif haïtien est caractérisé par une prédominance du secteur non
public (80% au niveau de l’enseignement primaire fondamental), une faible capacité de
gouvernance et un faible rendement interne de l’enseignement fondamental. La proportion
d’enseignants dans ce secteur est relativement faible. D’après le dernier recensement scolaire
(2002-2003), la proportion d’enseignants qualifiés dans le préscolaire et le fondamental
(cycles 1 et 2) est respectivement estimée à 34% et 16% environ. Beaucoup d’écoles sont
confrontées à la difficulté dans l’enseignement des sciences qui sont livresques au détriment
de la culture scientifique. Ce problème se pose avec beaucoup plus d’acuité au niveau de
l’école primaire fondamentale.
B- Les évolutions en matière d’actions éducatives en Haïti
Durant la fin des années 90, beaucoup d’initiatives ont eu lieu dans le cadre des activités de
formation en Haïti. Ces programmes font suite à la réforme éducative des années 80 baptisée
réforme Bernard du nom du ministre de l’éducation de l’époque. Le plan national d’éducation
et de formation (PNEF) lancé en 1998 (2e phase de la réforme) s’inscrit dans cette dynamique
visant à assurer la relance de l’éducation en Haïti à travers ses différents axes : le
renforcement de la qualité de l’éducation, l’expansion de l’offre scolaire, l’amélioration de
l’efficacité externe, le renforcement de la gouvernance. Sans toutefois apporter des réponses à
tous les dysfonctionnements dans ce secteur, le PNEF offre un cadre qui facilite d’autres
programmes nationaux et/ou appuyés par des secteurs internationaux dans le cadre des actions
d’éducation.
Comment comprendre ces actions qui intègrent plusieurs espaces d’activités ? En quoi cela
profitent-elles au secteur de la formation en Haïti à un moment où le développement des
3
compétences fait injonction aux acteurs du monde professionnel dans une société en pleine
recomposition?. Cela nous amène à réfléchir sur les dispositifs qui ont été mis en place.
C- Les dispositifs de formation des enseignants en Haïti
Dispositif de formation et dispositif pédagogique sont intimement liés. Tout comme ‘’la
conception pédagogique suppose des dispositifs qui soient les plus pertinents possibles’’
(Enlart 2009 : 502). Un dispositif peut être vu comme un ensemble de mesures prises, de
moyens mis en œuvre pour une intervention précise. Associé à une action de formation, il
devient un outil opérationnel, mobilisable qui formalise l’activité des formateurs et des formés
autour d’un référentiel, de manière à produire une action, à agir sur une situation dans le but
de la transformer. On doit distinguer dispositif de formation et dispositif d’apprentissage.
Pour Etienne Bourgeois, ‘’un dispositif d’apprentissage est un ensemble de moyens, de
conditions, de ressources et de stratégies, pédagogiques et institutionnels, organisés de façon
intentionnelle, systématique et séquentielle, en vue de faire apprendre soi-même ou autrui’’
(Encyclopédie de la formation, 2009 : 506)
En Haïti, coexistent plusieurs dispositifs de formation des enseignants allant du plus ancien au
plus récent. Au niveau de l’enseignement primaire et fondamental en Haïti, on pourra citer :
les écoles normales des instituteurs (ENI) qui existent depuis le début des années 1900, le
centre de formation pour l’enseignement fondamental (CFEF) depuis une dizaine d’années,
l’école fondamentale d’application centre d’appui pédagogique (l’EFACAP) (2005), la
formation initiale accélérée (FIA) (2007). Ces dispositifs sont des dispositifs nationaux
chargés de la formation des enseignants. Il y a également des dispositifs à rayonnement
internationaux comme l’IFADEM, DEFI. Magally Constant (2007) a réalisé une étude sur les
dispositifs de formation initiale en Haïti2. Nous n’allons pas nous attarder là-dessus.
2- ISTEP un dispositif de formation de DEFI3
2 M. CONSTANT (2007) La professionnalisation des enseignants de l’éducation de base : les recrutements sans formation initiale Séminaire international : 11-15 juin 2007, Haïti. Il y a eu aussi des travaux d’évaluation sur ces dispositifs (Institut de mise en œuvre accélérée, 2007) 3 Deux raisons principales nous ont motivé à travailler sur ce dispositif. Premièrement, nous avons été impliqué dans ce dispositif au cours de notre formation. Deuxièmement, en 2009, nous avons participé à l’évaluation du dispositif lors d’une rencontre au CFEF avec Nathalie Colmet Daage. Il faudra souligner également que dans le cadre de notre travail de recherche pour ce master, une étudiante du CFEF dans le cadre des entretiens que nous avons réalisés nous a fait part de son intention de mettre sur pied un projet de formation intégrant les séances MAP visant les enseignants de l’école primaire de sa région.
4
DEFI est d’abord un sigle (Développer, Former, Informer). Elle est créée en 1989 par Michel
Byais4. L’Equipe DEFI est une association de 50 membres dont le siège est formé de 6
membres dont un président bénévole, les autres membres du siège sont à titre de salariés. On
retrouve deux conseillers, le conseil d’administration, les volontaires de terrain.
DEFI conçoit la formation comme un facteur indispensable au développement. En 1998,
DEFI a créé le programme ISTEP « Introduction des Sciences et Techniques dans
l'Enseignement Primaire fondamental » des pays en développement s'inspirant de la
pédagogie active française « la main à la pâte »5 (approche des sciences reconnue
officiellement par le Ministère de l’Education Nationale Français depuis 1998). Ce dispositif
privilégie les manipulations individuelles à la place des démonstrations magistrales où l’élève
est acteur de ses apprentissages.
A travers l’ISTEP, DEFI intervient dans plusieurs pays tels que Madagascar, Haïti, Bénin,
Togo et réunit plus de 11 000 enseignants (maîtres et formateurs de maîtres) qui ont été
formés et suivis par DEFI, ce programme touche plus de 2 millions d’enfants (Réf. Guide du
maître, 2009).
Le cas d’HaïtiEn Haïti, DEFI rassemble de nombreux partenaires qui sont des institutions, locales et
internationales : la Direction de la Formation et du Perfectionnement du Ministère de
l’Education haïtienne (DFP), l’Agence Universitaire de la Francophonie (l’AUF), le Comité
d’Appui au Développement de Furcy et Uniq-Kellog / Education de l’Université Quisqueya,
le CFEF des Filles de Marie (Centre de Formation des Enseignants du Fondamental), les
écoles normales des instituteurs et tant d’autres. DEFI intervient dans deux communes dans
chacune des dix départements notamment dans les villes et dans les milieux ruraux. A noter
qu’à partir de 2010, la présence de DEFI est signalée dans d’autres activités professionnelles
(projet de construction des maisons en bambou).
Les actions de DEFI par rapport à d’autres organismes ont la particularité de viser le
développement en misant sur les contributions locales. Sa vision comme s’est affirmé dans sa
charte est d’aider les populations à se développer elles-mêmes et de contribuer au
développement des pays défavorisés en améliorant de manière durable la qualité et l’efficacité
de leurs systèmes éducatifs, par des formations en sciences et en pédagogie. Ces actions
4 Michel Biays est président de l’association DEFI et professeur émérite à la Faculté des Sciences Economiques de Rennes. Il est spécialiste des pays en développement et a réalisé de nombreuses missions en Afrique et en Haïti.5 La main à la pâte a été lancée en 1996, à l'initiative de Georges Charpak, prix Nobel de physique 1992, Pierre Léna, Yves Quéré et de l'Académie des sciences.
5
s’adressent surtout aux enseignants du primaire et à leurs formateurs6. Nous avons regardé
quelques vidéos présentant les actions de DEFI via son site.
3- Analyse du dispositif7
L’analyse se définit comme activité ayant pour produit spécifique des énoncés sur des
rapports entre des existants, présent ou passés : faits, phénomènes, situations (Barbier 2011 :
30).
Analyser une action permet de mieux la connaître et d’être plus conscients des liens qui se
nouent entre les différents d’éléments du système (Roegiers 2003). On analyse un dispositif
surtout pour pouvoir agir de manière plus pertinente (Ibid, p.51).
Or, analyser un dispositif de formation, c’est en quelque sorte produire une sorte d’évaluation.
Cette évaluation ne concerne pas uniquement l’évaluation des apprentissages le plus souvent
faite par les enseignants et les formateurs mais on évalue l’atteinte de tous les effets attendus.
Dans ce cas, on produit qu’on le veuille ou non un jugement de valeur. Notre analyse du
dispositif en question nous pousse à chercher à rendre compte de son utilité et de son
efficacité. Cela nous oblige à l’étudier sous ses divers aspects.
Pour être concis, les aspects qui seront retenus sont d’ordres : institutionnel, organisationnel,
pédagogique et évaluatif. Certains aspects du référentiel seront abordés de façon très succincte
pour en dégager les logiques prioritaires.
A- Aspects institutionnelsLe dispositif intègre des institutions publiques et privée. L’offre de formation se fait en
présentiel en réseau avec d’autres institutions présentes sur le territoire ou en intervenant dans
des activités de formation comme les institutions chargées de la formation, un organe du
ministère la DFP (direction de la formation et du perfectionnement). Il a l’avantage de
fonctionner au sein même de certaines institutions de formation initiale. Dans le cadre du
CFEF par exemple, la main à la pâte fait partie du cursus de formation. La formation
dispensée est une formation certifiante et qualifiante orientée davantage vers la formation
continue
6 http://www.ongdefi.org/L-association_structure_association.htm/ 630 professionnels ont été formés en 80 heures, 690 en 20 heures.7 Nous empruntons certains éléments la grille d’analyse du dispositif mis en ligne par unige.
6
B- Aspects organisationnels
Les différents acteurs qui intègrent ce dispositif peuvent être regroupés en plusieurs
catégories : le maître d’ouvrage, les concepteurs de la formation (maîtrise d’œuvre), le
responsable de projet (maître d’ouvrage délégué), les institutions partenaires, les responsables
de formation, les bénéficiaires de la formation.
On peut regrouper les bénéficiaires de la formation en deux groupes :
1) Les bénéficiaires directs qui reçoivent la formation : les instituteurs en formation
continue, les étudiants en formation initiale, les formateurs, les directeurs.
2) Les bénéficiaires indirects qui sont impliqués dans le programme : les élèves
directement (par les maîtres) et les élèves indirectement (par les élèves-maîtres et
formateurs), - le Ministère de l'Education, les parents, par des réunions de parents
d’élève. La motivation reste toutefois différente suivant les groupes d’acteurs.
Les rôles des différents acteurs sont clairement définis (Réf. Rapport d’Evaluation 2005 : 32-
33). Il y a eu deux périodes d’évaluation (2005, 2009) qui ont dressé un bilan positif du
programme.
C- Aspects pédagogiques
Le dispositif privilégie grandement les activités des apprenants et s’inspire d’une philosophie
pragmatique et d’une vision constructiviste de l’apprentissage. Il fait appel à la créativité des
apprenants et à la réflexion tout en privilégiant les ressources qui sont à la portée des
apprenants. Les objectifs d’apprentissage sont jugés cohérents par rapport à la logique de
base fixée sur ‘des « postulats » et d’un « savoir-faire de formation » susceptibles de répondre
au diagnostic de la situation initiale à transformer’. Les moyens mis en œuvre en termes
d’organisation des scénarios de l’apprentissage et d’évaluation des apprenants, les stratégies
pédagogique à utiliser sont pris en compte et consignés dans le guide du maître. Il faut
signaler qu’il existe une plateforme ouverte où des enseignants qui sont formés ou informés
du dispositif d’enseignement (la main à la pâte) peuvent s’interagir et puiser des ressources
pédagogiques. Il reste à savoir ce qui est réalisé de manière effective dans les classes, la
manière dont les différentes institutions s’approprient du dispositif.
D- Les évaluations du dispositif
Dans une certaine mesure, on peut dire que le choix de la pédagogie de « la main à la pâte »
dans ce dispositif est cohérent par rapport aux objectifs de DEFI. Cependant il faudra se
7
pencher sur la manière dont les acteurs impliqués prennent en compte la qualité de la
pédagogie au regard des objectifs visés.
a) Les résultats de l’évaluation de 2005
Le rapport d’évaluation de 2005 a souligné que dispositif est efficace. Toutefois, il fait
mention par rapport au dernier postulat, une certaine incohérence des moyens au regard des
objectifs pour la formation civique, citoyenne et démocratique qui est sans doute influencée
par les situations d’instabilité de l’époque sous le gouvernement de transition en Haïti (2004-
2006).
b) L’évaluation de 2009
Une deuxième évaluation du dispositif a été réalisée en 2009 Haïti par le F3E8 et avait
plusieurs objectifs:
Evaluer la pertinence, l'efficience, l’efficacité ainsi que l’impact des formations dispensées et
de la Main à la Pâte.-Evaluer la stratégie de la mise en œuvre du programme ISTEP.-
Analyser le rôle de DEFI dans le contexte haïtien.-Formuler des recommandations pour
améliorer le programme ISTEP.
Un bilan positif a été dressé même si certains enseignants expérimentent ce dispositif dans des
conditions qui ne sont pas toujours idéales (classes surchargées). Ce dispositif requiert un
nombre limité de petits groupes.
En termes de perspectives, a été retenue une amplification de l’impact à travers la valorisation
du programme par des systèmes de certifications des diplômés grâce à un protocole entre le
ministère et DEFI. Il s’agira de contribuer à une meilleure diffusion du programme en
l’intégrant dans le curriculum du ministère, de mettre en réseau des meilleurs formateurs, de
maintenir la diversité des profils de formés en diffusant la MAP tant par la formation continue
que la formation initiale. Il faudra attendre les prochaines évaluations pour voir dans quelle
mesure les recommandations seront pris en compte.
E- Le référentiel de formationDans ce dispositif à proprement parler ce qui pourrait servir de référentiel est un guide de
formation. Le guide en usage est un guide pour les maîtres rédigé par les formateurs. Ce guide
s’inspire d’une manière plus générale de ‘’la main à la pâte’’ qui s’est adaptée au curriculum
de formation malgache et des ouvrages divers et variés sur l’enseignement primaire malgache
et haïtien. La démarche s’appelle MITAF terme malgache qui, de manière littérale signifie
8 Fonds pour la promotion des études préalables, transversales et des évaluations.
8
« Faire un va-et-vient entre la main et le cerveau, entre pratique et théorie». La méthodologie
employée comprend trois rubriques : Une démarche scientifique (Question, hypothèse et
évaluation), la démarche MITAFA en 6 étapes, les compétences développées chez l’enfant
(voir en annexe les 10 principes de la MITAFA). Ce guide fait aussi mention des enjeux
relatifs à l’application de la démarche qui doit s’adapter aux réalités et contraintes du milieu.
Il présente le programme des sciences correspondant au cycle primaire avec les différentes
séquences d’apprentissage organisé suivant le niveau de l’élève, les termes à traiter, les
compétences visées, la durée d’une séquence, les ressources à mobiliser en termes de savoir,
savoir faire et les matériels et documents à prévoir.
En conclusion, la logique d’intervention de l’ISTEP d’un point de vue global est d’ «
améliorer la qualité et l’efficacité de l’éducation en Haïti pour contribuer au développement
du pays ».
Elle se décline à travers la mise en œuvre des programmes scolaires du primaire en Sciences
Expérimentales à l’aide de la pédagogie active inspirée de « la main à la pâte » ou MAP, de
favoriser des comportements citoyens à l’école primaire en favorisant la mise en place d’un
espace de dialogue, de solidarité, de partage et d’entraide et d’assurer la pérennisation de
l’action dans le temps et dans l’espace et surtout insérer l’action de DEFI dans les structures
locales par la formation de formateurs. Deux cultures sont présentes dans ce dispositif : une
culture de l’enseignement et une culture de formation.
Pour revenir à la question de départ, le projet, dans le contexte d’Haïti, s’avère viable et se
révèle efficace. Les résultats consignés dans les rapports d’évaluation ne sont pas discordants
avec les objectifs fixés en tenant compte de la forte implication des acteurs de terrain dans la
pérennisation du projet. Toutefois, des questions se posent en matière de soutien pédagogique,
de la médiatisation et des contraintes du terrain, de la prépondérance du secteur non public.
On se demande si les écoles les mieux pourvues en structures ne profitent pas davantage du
dispositif au détriment des écoles à faibles structures. Cela nous ramène à s’interroger sur la
médiation et la pérennité du projet qui, d’un certain point de vue, est porteur d’avenir pour
l’école haïtienne en favorisant l’ouverture de l’école sur le champ scientifique même si le
ministère dispose d’un faible budget. En fin de compte, comment les progrès seront-ils
valorisés au niveau du secondaire qui demeure traditionnel jusqu’à présent ?
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Eléments de bibliographie
Albert, C. (2005) RAPPORT D’EVALUATION1 DU PROGRAMME ISTEP (Introduction des
Sciences et des Techniques à l’école primaire s’inspirant de la pédagogie « la main à la pâte
») en HAITI (Phase 2000–2005) : Formation d’élèves maîtres, de maîtres, et de formateurs de
maîtres
Barbier J-M (2011) Vocabulaire d’analyse de l’activité PUF.
Barbier J-M., (1990). L’Evaluation en formation, PUF
Barbier J-M., Lesne (1986) M. L’Analyse des besoins en formation, Robert Jauze
Barbier, J-M., Bourgeois, E :, Chapelle, G., Ruano-Borbalan, J.C. (Eds) (2009). Encyclopédie
de la formation. Paris : PUF.
Colmet-Daage, N. (2008) Rapport final d’évaluation externe du programme ISTEP 2000 –
2008
Constant, M. (2007) La professionnalisation des enseignants de l’éducation de base : les
recrutements sans formation initiale Séminaire international : 11-15 juin 2007, Haïti
Hillau B. et Simon G. (2010) Compétences et développement des territoires : contexte,
viviers, acteurs, in Revue d’éducation permanente P.13-24
MENFP (2011), Haïti Plan opérationnel 2010-2015, Port-au-prince
MENJS, PNEF (1998) Plan National d’Éducation et de Formation, P-au-P, Mai 1998
ONG-DEFI (2009) Guide du maitre d’accompagnement à la démarche MITAFA (MIara
mamolavola ny TAnana ho FAhalalana)
_ RAPPORT MORAL D'ACTIVITE 2010
Johnson CHERY, M.éd
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Annexes
Les 10 principes de la MITAFA
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Capture de vidéo
DEFI: Madagascar/ Source : site DEFI ONG sud
DEFI : Haïti/ une séance MAP avec les enfantsPourquoi le bateau flotte et une aiguille plonge ? Source : site DEFI ONG sud
Des stagiaires en formation Photo tirée du guide du maître
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