analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel simapro

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© Meryem El Faiz, 2020 Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro Mémoire Meryem El Faiz Maîtrise en génie mécanique - avec mémoire Maître ès sciences (M. Sc.) Québec, Canada

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Page 1: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

© Meryem El Faiz, 2020

Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

Mémoire

Meryem El Faiz

Maîtrise en génie mécanique - avec mémoire

Maître ès sciences (M. Sc.)

Québec, Canada

Page 2: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

I

Analyse du cycle de vie à l’aide du logiciel SimaPro

Mémoire

Meryem EL FAIZ

Sous la direction de :

Daoud Ait Kadi

Page 3: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

II

Résumé

L’analyse de cycle de vie (ACV) est une méthode standardisée d’évaluation des impacts

environnementaux d’un produit qui est définie par les référentiels ISO 14040:2006 et ISO

14044:2006. Elle permet de calculer l’empreinte environnementale d’un produit sur

l’ensemble des différentes étapes de son cycle de vie (extraction de matière première,

fabrication, transport, usage et fin de vie) sur un ensemble d’indicateurs représentatifs des

problématiques environnementales du produit (changement climatique, ressources

naturelles, ozone, toxicité, écotoxicité).

La réalisation d’une analyse de cycle de vie (ACV) nécessite le traitement, le calcul et

l’analyse de nombreuses informations. L’utilisation d’un logiciel d’ACV facilite ces

différentes phases, en garantissant transparence et traçabilité.

Ce mémoire présente un état d’art des outils et méthodes disponibles pour la réalisation

d’une ACV sur la base des principes de la série ISO14040. SimaPro, l’un des principaux

logiciels commerciaux mis à la disposition des praticiens de l’ACV, est présenté en détail

à travers une étude de cas, afin d’explorer les différentes fonctions de base , les bases de

données et les méthodes de calcul d’impact mises à disposition avec le logiciel .

Mots-clés : ACV, empreinte environnementale, bases de données , SimaPro.

Page 4: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

III

Abstract

Life cycle assessment (LCA) is a standardized method for assessing the environmental

impacts of a product, which is defined by the ISO 14040: 2006 and ISO 14044: 2006

standards. It is a recognized approach for assessing the environmental impact of products

across their entire life cycle from raw materials extraction through manufacturing,

transportation, usage and disposal based on a set of indicators representative of

environmental issues of the product (climate change, natural resources, ozone, toxicity,

ecotoxicity).

Performing a life cycle assessment requires processing, calculating and analyzing a lot of

information. The use of LCA software facilitates these different phases and assures

transparency and traceability.

This thesis presents a state of the art of the tools and methods available for carrying out an

LCA based on the principles of the ISO14040 series. SimaPro, one of the main commercial

software available for LCA practitioners, is presented in detail through a case study, in

order to explore the different basic functions, databases and the impact calculation methods

made available with the software.

Keywords: LCA, environmental footprint, databases, SimaPro.

Page 5: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

IV

Table des matières

RÉSUMÉ ______________________________________________________________ II

ABSTRACT ____________________________________________________________ III

TABLE DES MATIÈRES ___________________________________________________ IV

LISTES DES FIGURES ____________________________________________________ VI

LISTES DES TABLEAUX _________________________________________________ VIII

REMERCIEMENTS ______________________________________________________ IX

INTRODUCTION ________________________________________________________ 1

1. REVUE DE LA LITTÉRATURE __________________________________________ 4

1.1. La pensée « cycle de vie » _____________________________________________________ 4

1.2. Historique de l’analyse de cycle de vie __________________________________________ 6

1.3. Principe de l’analyse de cycle de vie ____________________________________________ 7

1.3.1. Définition et caractéristiques _________________________________________________ 7

1.3.2. Étapes de réalisation de l’ACV _______________________________________________ 8

1.4. Quand est-il pertinent de faire une étude d’ACV ? _______________________________ 10

1.5. Applications de l’ACV dans l’entreprise _______________________________________ 14

2. DÉFINITION DES OBJECTIFS ET DU CHAMPS D’ÉTUDE ____________________ 16

2.1. Objectif de l’étude ACV _____________________________________________________ 16

2.2. Définition du champ d’étude _________________________________________________ 18

2.2.1. Fonctions du produit ______________________________________________________ 18

2.2.2. Attributs de la fonction : Unité Fonctionnelle et flux de référence ___________________ 19

2.2.3. Définition du système d’étude _______________________________________________ 21

2.2.4. Définition des limites du système ____________________________________________ 23

3. ANALYSE DE L'INVENTAIRE DU CYCLE DE VIE __________________________ 27

3.1. Définition et principe de l’inventaire de cycle de vie ______________________________ 27

3.2. Le processus élémentaire : élément de base pour la collecte de données ______________ 28

3.3. Les données d’ACV ________________________________________________________ 31

3.3.1. Types de données _________________________________________________________ 31

3.3.2. Sources de données _______________________________________________________ 32

3.3.3. Les bases de données d’inventaire ____________________________________________ 33

3.3.4. Options de collecte des données _____________________________________________ 36

3.4. Calcul de l’inventaire des extractions et d’émissions _____________________________ 39

3.4.1. Principe de calcul de l’inventaire de processus : approche processus _________________ 39

3.4.2. Exemple de calcul de l’inventaire de processus de production d’asphalte _____________ 40

3.5. Modélisation du système et résultats de l’inventaire ______________________________ 42

3.5.1. Processus multifonctionnels et problèmes d’allocation ____________________________ 42

3.5.2. Résultats de l’inventaire ___________________________________________________ 46

Page 6: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

V

3.6. Exemple d’analyse de l’inventaire de cycle de vie : Brame d’acier produit dans une aciérie

italienne _________________________________________________________________________ 47

3.3.2. Objectifs et champs d’étude _________________________________________________ 47

3.3.3. Analyse de l’Inventaire des émission et extractions ______________________________ 49

4. ANALYSE DES IMPACTS ENVIRONNEMENTALE ET INTERPRÉTATION DES

RÉSULTATS ___________________________________________________________ 55

4.1. Analyse des impacts : principe et méthodologie _________________________________ 55

4.2. Sélection des catégories d'impact _____________________________________________ 56

4.3. Classification des résultats d’inventaire ________________________________________ 58

4.4. Caractérisation des impacts __________________________________________________ 59

4.4.1. Modèle de caractérisation d’une catégorie d’impact ______________________________ 59

4.4.2. Principe de la caractérisation des impacts ______________________________________ 62

4.4.3. Étapes optionnelles de l'évaluation des impacts _________________________________ 63

4.4.4. Exemple : évaluation de l’impact de la production de 1 tonne de brames d’acier avec la

méthode IMPACT 2002+ _________________________________________________________ 64

4.5. Outils d’évaluation d’impacts ________________________________________________ 69

4.5.1. Méthodes d’évaluation des impacts intermédiaires (mid-point), de dommages (end-point) et

hybrides 70

4.5.2. Comment choisir une méthode d’évaluation de l’impact environnementale ? __________ 72

4.6. Interprétation des résultats __________________________________________________ 74

4.6.1. Identification des enjeux significatifs _________________________________________ 74

4.6.2. Évaluation de la complétude, la sensitivité et la consistance des données _____________ 75

5. RÉALISATION D’UNE ACV AVEC LE LOGICIEL SIMAPRO __________________ 77

5.1. Fonctionnalités et spécificités des logiciels d'ACV ________________________________ 77

5.2. Présentation du logiciel SimaPro _____________________________________________ 78

5.2.1. Petite histoire de SimaPro _________________________________________________ 79

5.2.2. Bases de données et méthodes de calcul mises à disposition avec SimaPro _________ 79

5.2.3. Principe de modélisation avec SimaPro ______________________________________ 80

5.3. Réalisation de l’ACV à l’aide du logiciel SimaPro : Cas de Formway _______________ 82

5.3.1. Contexte de l’étude et description du produit ___________________________________ 83

5.3.2. Définition des objectifs et du champ d’étude ___________________________________ 85

5.3.3. Inventaire de cycle de vie __________________________________________________ 86

5.3.4. Modélisation avec le logiciel SimaPro ________________________________________ 88

5.3.5. Calcul des impacts avec SimaPro ____________________________________________ 92

5.3.6. Analyse de contribution et interprétation des résultats ____________________________ 95

5.3.7. Discussion ______________________________________________________________ 98

CONCLUSION _________________________________________________________ 99

Annexe 1 : Inventaire des émissions et d’extractions - Brame d’acier produit dans une aciérie

italienne _____________________________________________________________ 103

Annexe 2 : Analyse du cycle de vie de la chaise Formway ___________________________ 107

Page 7: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

VI

Listes des figures

Figure 1 : Étapes du cycle de vie d’un produit _________________________________ 4

Figure 2 : Cadre méthodologique de l’analyse du cycle de vie ___________________ 10

Figure 3 : Processus pour la prise de décision d’utiliser l’ACV ___________________ 13

Figure 4 : Applications possibles de l’ACV en entreprise _______________________ 15

Figure 5 : Exemple de définition de l’unité fonctionnelle _______________________ 20

Figure 6 : Schéma des liens entre deux processus _____________________________ 22

Figure 7 : Arbre de processus de la fabrication d’aluminium primaire _____________ 23

Figure 8 : Options possibles des frontières d’un système ________________________ 24

Figure 9 : Procédure de calcul de l’inventaire ________________________________ 28

Figure 10 : Exemple de processus élémentaire - laminage de la tôle d'acier _________ 29

Figure 11: Schéma de développement de données de processus __________________ 32

Figure 12 : Options de collecte et de calcul des données ________________________ 38

Figure 13 : Inventaire de production - processus de production de mélange d’asphalte 40

Figure 14 : Principe de calcul des émissions en amont et en aval pour un processus

élémentaire ___________________________________________________________ 41

Figure 15 : Allocation - principe de subdivisons ______________________________ 44

Figure 16 : Allocation - principe d'expansion/substitution _______________________ 45

Figure 17 : Principe d'application de l'allocation massique ______________________ 46

Figure 18 : Frontières du système pour l’analyse du cycle de vie de l’acier _________ 48

Figure 19 : Arbre de processus de la fabrication de brames d'acier ________________ 50

Figure 20 : Inventaire des émissions et extractions du processus élémentaire cokerie _ 51

Figure 21 : Allocations possible pour le système d'étude ________________________ 53

Figure 22 : Principes et résultats de l'allocation massique pour le processus cokerie __ 54

Figure 23 : Catégorie d'impact et mécanisme environnemental ___________________ 60

Figure 24 : Démarche générale de l’analyse de l’impact avec la méthode IMPACT 2002+

_____________________________________________________________________ 65

Figure 25: Calcul de score d’impact intermédiaire pour la catégorie intermédiaire

changement climatique __________________________________________________ 67

Figure 26 : Résultats des scores normalisés pour 1 tonne de brames d’acier au niveau de

dommages détaillés par catégorie intermédiaire _______________________________ 69

Page 8: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

VII

Figure 27 : Relations entre les données de l’ICV, les catégories d’impact intermédiaires et

les catégories de dommages dans ReCiPe ___________________________________ 71

Figure 28 : Description des composantes de la chaise LIFE _____________________ 84

Figure 29 : Modélisation de l’assemblage dans SimaPro ________________________ 90

Figure 30 : Arbre de processus de la chaise LIFE à base d’aluminium _____________ 91

Figure 31 : Interface principale de SimaPro __________________________________ 93

Figure 32 : Résultats de calcul des impacts avec SimaPro _______________________ 94

Figure 33 : Analyse de contribution - chaise LIFE à base d’aluminium ____________ 95

Figure 34 : Analyse de contribution - chaise LIFE à base de nylon ________________ 96

Figure 35 : Comparaison des résultats des scénarios A et B des deux modèles de chaises

LIFE ________________________________________________________________ 97

Page 9: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

VIII

Listes des tableaux

Tableau 1: Caractéristiques principales des outils d’évaluation d’impact ___________ 12

Tableau 2 : Fonctions principales et secondaires de quelques produits _____________ 18

Tableau 3 : Exemple d’unité fonctionnelle et de flux de référence pour deux produits de

peinture ______________________________________________________________ 21

Tableau 4 : Catégories et paramètres d'inventaire collectés pour chaque processus

élémentaire inclus dans la limite du système _________________________________ 30

Tableau 5 : aperçu des bases de données disponibles ___________________________ 35

Tableau 6 : Facteurs des émissions et d’extractions ____________________________ 40

Tableau 7 : Calcul de bilan d'énergie primaire non renouvelable pour produire 1 tonne de

brames d'acier _________________________________________________________ 52

Tableau 8 : Catégories d'impact couramment utilisées en évaluation d'impact de cycle de

vie __________________________________________________________________ 57

Tableau 9 : Principaux contributeurs recensés aux catégories d'impact _____________ 58

Tableau 10 : Exemples de substances de référence pour les catégories d’impact _____ 61

Tableau 11 : Calcul de résultat d’impact potentiel sur le changement climatique pour un

bloc d’acier de 1kg _____________________________________________________ 62

Tableau 12 : Catégories intermédiaires, substances de références, catégories de dommage

et unités de dommage utilisées dans Impact 2002+ ____________________________ 66

Tableau 13 : calcul des scores de normalisation pour 1 tonne de brames d’acier _____ 68

Tableau 14 : Liste non exhaustive de méthodes EICV existantes _________________ 72

Tableau 15 : Principaux logiciels d’ACV ____________________________________ 78

Tableau 16 : liste des hypothèses et modifications par rapport à l’article d’origine ___ 83

Tableau 17 : Composition matériel des deux modèles de La chaise LIFE ___________ 87

Tableau 18 : Processus de fabrication des composantes _________________________ 87

Tableau 19 : Distances et modes de transport des composantes ___________________ 88

Tableau 20 : Éléments sélectionnés dans SimaPro pour lʼACV de la chaise LIFE ____ 89

Page 10: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

IX

Remerciements

Je souhaite avant tout remercier mon directeur de mémoire, Monsieur Daoud Ait Kadi,

pour sa patience, sa disponibilité et surtout ses judicieux conseils qui ont contribué à

alimenter ma réflexion. Il m’a beaucoup appris sur les défis à relever dans le domaine du

développement durable, et plus particulièrement dans l’opérationnalisation de ce concept,

dans sa dimension environnementale. Il a partagé ses connaissances et ses expériences dans

ce domaine, tout en m’accordant sa confiance et une large indépendance dans l’exécution

de mon travail. Ce travail de recherche m’a non seulement amené à développer des

compétences dans le domaine de l’analyse de cycle de vie, mais il m’a aussi permis de

vivre pleinement l’expérience de la recherche scientifique.

Je tiens à remercier spécialement Madame Valérie Dorval, pour tous ses conseils

concernant le logiciel SimaPro. Elle a été d’un grand soutien dans l’élaboration de mon

dernier chapitre.

Je désire aussi remercier les professeurs de l’université Laval, qui m’ont fourni les outils

nécessaires à la réussite de mes études universitaires.

Enfin, j’aimerais exprimer ma gratitude à tous mes collègues dans l’équipe de recherche,

qui ont pris le temps de discuter de mon sujet. Chacun de ces échanges m’a aidé à faire

avancer mon analyse et à être critique dans mon domaine de recherche.

Page 11: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

1

Introduction

L’industrie, la consommation de masse, les besoins énergétiques accrus d’une population

mondiale croissante, sont en partie à l’origine des dégâts environnementaux dont fait face

notre planète [1]. La mondialisation est allée de pair avec ces évolutions, et de ce fait,

contribue à l’accentuation des dégâts environnementaux observés. Elle a permis de

produire des biens matériels, de les échanger et de les consommer à des volumes et à des

rythmes que l’humanité n’avait jamais connus [2]. Cela a accentué l’empreinte écologique

des activités humaines à travers le monde.

A l’heure actuelle, la protection de l'environnement prend une place de plus en plus

importante dans les débats politiques à l’échelle mondiale. Le changement climatique, les

problèmes de gestion des déchets, la déforestation et la perte de biodiversité provoquent

l'inquiétude de l'opinion publique. Progressivement, au cours des dernières décennies des

mesures ont été adoptées dans les pays industrialisés pour répondre à ces préoccupations.

Ces mesures visent à réduire les effets négatifs du développement industriel via le

développement durable, c’est-à-dire, un mode de développement qui concilie les aspects

économiques, sociaux et environnementaux pour répondre aux besoins de la génération

actuelle sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire leurs propres

besoins.

Réduire les impacts négatifs de l’activité humaine est la responsabilité de tous les acteurs

qui participent à la motivation et à l’organisation de systèmes de produits (gouvernements,

consommateurs et industries). Les entreprises en particulier ont la plus grande part de

responsabilité [3], parce qu’à la fois elles structurent les modes de consommations, et elles

génèrent par leurs cahiers des charges les modes de production [4]. Aujourd’hui les

entreprises subissent des pressions de la part des clients, de la concurrence et de la

législation, les incitants ainsi, à s'impliquer dans les efforts environnementaux, et prendre

des actions concrètes et durables.

En effet, les entreprises doivent se conformer aux exigences règlementaires des différents

pays dans lesquels elles ont des opérations. Par exemple Au Canada, la Loi canadienne de

protection de l’environnement et la Loi sur le développement durable imposent des

restrictions et obligations aux entreprises, comme aux institutions gouvernementales. Au

Page 12: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

2

Québec, la Loi sur la qualité de l’environnement et les diverses lois sur la protection des

ressources naturelles (eau, sol, air, faune) et sur la gestion des déchets (matières

dangereuses, responsabilité des producteurs) permettent aux ministères d’imposer une série

de mesures visant la protection de l’environnement. La prise en compte de l’environnement

permet de réduire les écarts avec la règlementation. D’ailleurs l’enquête réalisée en 2004 à

soulever l’importance de la règlementation dans la prise en compte de l’environnement.

Selon la plupart des établissements, cette prise en compte de l’environnement permet de

facilite le respect de règlementation, et l’amélioration des relations avec les autorités

règlementaires.

La demande des clients constitue aussi une forte pression. Les consommateurs sont

devenus des Eco consommateur et les seuls critères de de qualité et de faibles coûts ne

suffisent pas. Aujourd’hui les différents partenaires d’une entreprise ont des attentes envers

l’entreprise, non seulement en termes de qualité et de faibles coûts mais aussi en termes de

réputation, d’équité et de justice sociale, de respect de l’environnement et de transparence.

D’ailleurs, il n’est pas rare qu’une certification de l’engagement à la gestion de l’impact

environnemental soit exigée entre ces différents partenaires. À la pression des clients

s’ajoute aussi la pression exerce par les ONG qui surveillent l’ensemble des activités,

opérations et engagements des entreprises, soulèvent toute pratique qui ne serait pas jugée

comme durable ou socialement responsable.

Comment rendre l‘activité de l’entreprise plus respectueuse de l‘environnement naturel?

Parmi les solutions mises de l‘avant à ce jour, l‘analyse du cycle de vie se présente comme

la méthode la plus prometteuse pour apporter des éléments de réponse à cette question

puisqu‘elle permet d‘évaluer globalement l‘impact environnemental d‘un produit ou d‘un

service et de proposer des solutions d‘amélioration sans risquer de déplacer le problème.

Pourtant la complexité et les efforts requis pour la réalisation d‘une ACV sont des obstacles

principaux à sa diffusion dans l‘industrie. En effet, l‘ACV fait appel un vaste champ de

compétences et des besoins matériels et techniques spécifiques. De plus, la disponibilité

des données s‘avère parfois problématique, puisque de nombreuses phases du cycle de vie

d‘un produit sont situées en dehors de la sphère d‘influence directe de l‘entreprise. La

réalisation d‘une ACV devient d‘autant plus difficile dans un contexte de produit fabriqué

par plusieurs sous-traitants.

Page 13: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

3

Objectifs du travail

L’objectif de cette recherche est de dresser un état d’art des outils et méthodes disponibles

pour la réalisation d’une ACV sur la base des principes de la série ISO14040 et d’évaluer

la capacité des logiciels d’ACV tel que SimaPro à en faciliter la réalisation. L’objectif

principale est de présenter au lecteur un portrait complet de comment réaliser une analyse

de cycle de vie et de le guider dans ses choix méthodologiques.

Organisation de la recherche et contenu du mémoire

Le mémoire est organisé selon les étapes de la procédure ACV (définition des objectifs et

du périmètre, inventaire, évaluation d'impact et interprétation). Dans un premier temps, la

démanche séquentielle de l’analyse de cycle de vie, avec la définition des objectifs,

l’inventaire des émissions et extractions, l’analyse de l’impact ainsi que leurs

interprétations est discute en détail. Les différents outils, concepts clés et méthodes

nécessaires à la réalisation de chaque étape sont présentés, et illustrées avec des exemples

de la littérature. Cela consiste à détailler :

- Les objectifs d’une étude ACV et les considérations devant être prises en compte lors

de la définition de l’unité fonctionnelle et les frontières du système d’étude

- Les données nécessaires à la réalisation d’inventaire

- Les approches de calcul d’inventaire

- Les outils d’évaluation d’impacts et d’interprétation des résultats

La deuxième partie, décrit le fonctionnement de base du logiciel d’ACV SimaPro à travers

une étude de cas basé sur les données secondaires de l’article suivant : Gamage, G. B.,

Boyle, C., McLaren, S. J., & McLaren, J. (2008). Life cycle assessment of commercial

furniture: a case study of Formway LIFE chair. The International Journal of Life Cycle

Assessment, 13(5), 401.

Le logiciel SimaPro a été sectionné pour cette étude de cas, puisqu’il est disponible à

l’université Laval.

Page 14: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

4

1. Revue de la littérature

1.1. La pensée « cycle de vie »

Chaque produit suit un parcours appelé cycle de vie de produit, définit par l’iso14040

comme :

« L’ensemble des phases consécutives et liées du système de produits, de l’acquisition des

matières premières ou de la génération des ressources naturelles à l’élimination finale ».

[6]

Chaque étape du cycle de vie du produit représentée dans la figure 1 (extraction de matières

premières, fabrication, emballage et distribution, utilisation et l’élimination), repose sur un

large éventail de technologies, d'institutions et de comportements, consomme des

ressources naturelles et génère des impacts négatifs.

Figure 1 : Étapes du cycle de vie d’un produit [7]

Traditionnellement, les actions prises par les entreprises pour faire face aux problèmes

environnementaux liées à leurs activités ont été limitées à l’échelle du site, or de telles

mesures n’ont pas suffi à diminuer la dégradation progressive de l’environnement. En effet,

l’intégration pérenne de l’environnement ne se résume pas simplement à la mise en œuvre

de mesures sur site de production, mais d’une réflexion élargie, qui dépasse l’échelle du

Page 15: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

5

site de production et qui prend en compte les problèmes ayant lieu tout au long de la chaine

de valeur [8]. C’est la logique de la pensée « cycle de vie » définie par le Programme des

Nations Unies pour l’Environnement (UNEP), comme une approche qui vise à

« Dépasser et élargir la vision traditionnelle pour inclure, outre les impacts des sites de

production et des procédés de fabrication généralement pris en compte, les incidences

environnementales, sociales et économiques des produits sur l’ensemble de leur cycle de

vie, en y intégrant les phases de consommation et de fin d’utilisation » [7].

La logique de la pensée « cycle de vie » est particulièrement importante parce qu’elle

permet aux outils qui s’en inspirent d’avoir la capacité d’intégrer l’ensemble des impacts

directs et indirects d’un produit, d’un procédé ou d’un service, et de s’assurer que les

solutions mises en place n’occasionnent pas un déplacement de la charge entre les phases

de cycle de vie. En effet, cela n’a aucun sens d’améliorer (d’un point de vue

environnemental, économique ou social) une partie du système dans un pays, dans une

étape du cycle de vie ou dans un compartiment environnemental, si cette « amélioration »

a des conséquences négatives pour d’autres parties du système pouvant dépasser les

avantages obtenus [1]. Par exemple, une entreprise qui décide de changer une matière

première de son produit en vue d’améliorer la performance environnementale de son site

de production ; ce choix pourrait avoir un impact plus fort ailleurs si cette matière est rare,

et difficilement valorisable en fin de vie du produit. L’entreprise diminuera l’impact de son

site de production mais l’effet global du produit sera pire pour la conservation de

l’environnement.

Pour opérationnaliser cette pensée « cycle de vie » au sein des organisations , il existe

aujourd’hui des outils de gestion de cycle de vie GCV pour aider les décideurs à distinguer les

solutions plus ou moins durables de ceux qui ne le sont pas, et ce, en tenant compte de tout le

cycle de vie du produit [9]. L’ACV est l’un de ces outils qui permet de mettre en pratique la

pensée « cycle de vie » dans sa dimension environnementale. Il existe d’autres outils de gestion

de cycle de vie notamment l’Analyse du Coût du Cycle de Vie (ACCV) qui permet de connaître

le coût de production d'un produit pendant toute sa durée de vie et l’Analyse du Cycle de Vie

Sociale (ACV Sociale) qui permet également de mesurer les impacts sociaux tout au long du

cycle de vie.

Page 16: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

6

1.2. Historique de l’analyse de cycle de vie

L'origine de l'analyse du cycle de vie remonte à la fin des années 1960 et au début des

années 1970, période au cours de laquelle des problèmes environnementaux tels que

l'efficacité énergétique, le contrôle de la pollution et les déchets sont devenus une

préoccupation majeure [10].

En effet, la pensée « cycle de vie » semble avoir été utilisée pour la première fois, lors

d’une étude réalisée en 1969 par le Midwest Research Institute (MRI) pour l’entreprise

Coca Cola [11]. Celle-ci souhaitait connaître les quantités d'énergie et de matériaux utilisés

pour les différents types d’emballages, de même que leurs impacts environnementaux dans

le but d'orienter certaines décisions stratégiques. Le MRI définissait leur technique sous le

nom de « Resource and Environmental Profile Analysis » (REPA), une technique qui

repose sur une analyse systémique du début à la fin de la chaîne de production des produits

étudiés. Cette étude commanditée par Coca Cola, a marqué le début du développement de

l’outil REPA, connu aujourd’hui sous le nom de l’analyse du cycle de vie [12].

Depuis cette première étude, la méthode de l’analyse du cycle de vie a connu un

développement remarquable. La méthodologie s’est, en premier lieu, généralisée sous la

forme d’approches essentiellement énergétiques dans les années 1970, pour répondre à la

crise énergétique qui a imposé la préoccupation sur l’affaiblissement des ressources

fossiles. Ensuite, elle a connu des développements plus poussés avec une préoccupation

marquante sur sa normalisation [13]. Au début des années 1990, les inquiétudes suscitées

par l'utilisation inappropriée des ACV pour faire de grandes déclarations de marketing par

les fabricants de produits, ainsi que la forte demande internationale d’harmonisation des

méthodologies ont conduit au développement d’un code de conduite de l’ACV par la

Société de Toxicologie et de Chimie Environnementales (SETAC), et des normes d'ACV

dans la série 14000 de l'Organisation Internationale de Normalisation (ISO). En 2002, avec

le partenariat de la SETAC, le Programme des Nations Unis pour l’Environnement (UNEP)

a créé l’Initiative pour le Cycle de Vie (Life Cycle Initiative) dans le but d’améliorer les

outils d’ACV par le développement de bases de données et d’indicateurs d’impacts sur

l’environnement [13]. Actuellement, il existe une forte diffusion de l’ACV dans le monde

à travers l’Initiative pour le Cycle de Vie.

Page 17: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

7

1.3. Principe de l’analyse de cycle de vie

1.3.1. Définition et caractéristiques

L'analyse du cycle de vie est une approche analytique qui permet de quantifier et d'analyser

les impacts environnementaux sur tout le cycle de vie des produits, des services et, plus

rarement, des procédés [14]. La norme ISO 14040 définit l’analyse du cycle de vie comme

une méthode qui :

« Compile et évalue les entrants et sortants, ainsi que les impacts environnementaux

potentiels d’un système de produits au cours de son cycle de vie » [6].

En d’autres termes, l’ACV quantifie les flux entrants et sortants d’un produit en prenant en

compte les étapes de son cycle de vie (c’est-à-dire du berceau à la tombe) et établit le lien

entre ces flux de matières et les effets environnementaux potentiels qui y sont associés.

L’ACV est considérée comme un outil d’aide à la décision qui permet de comparer les

charges environnementales de différents produits, procédés ou systèmes entre eux, ainsi

que les différentes étapes du cycle de vie [15]. Elle est définie par l’UNEP comme étant

une méthodologie, c’est-à-dire un « ensemble des règles appliquées » qui encadre le

processus de collecte de données et la façon d'interpréter les résultats [7]. Enfin, les normes

internationales ISO présentent l’ACV en tant qu’instrument scientifique et technique qui

sert à fournir des informations sur les impacts environnementaux des produits selon leur

cycle de vie [6].

L'analyse du cycle de vie présente un certain nombre de caractéristiques qui lui permet de

répondre à des questions qu'aucun autre outil d'évaluation ne peut traiter [16]. Les quatre

caractéristiques importantes sont [8] :

- Le focus sur le cycle de vie de produit : l’une des caractéristiques majeures de

l’ACV est la prise en compte de l’ensemble des activités nécessaires à la réalisation

du produit : celles situées en amont de l’entreprise et celles situées en aval, telles

que l’utilisation du produit et le traitement des déchets. Cela permet d’éviter les

transferts de pollution d’une étape à l’autre.

- L’approche fonctionnelle : contrairement aux autres outils qui se focalisent sur le

produit lui-même, l’ACV examine le service rendu par un produit, c’est-à-dire, sa

Page 18: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

8

fonction. Avec cette approche fonctionnelle, il est possible de comparer les impacts

environnementaux de deux (ou plus) produits analogues ou différents fournissant

la même fonction de base.

- L’évaluation multicritères : l’ACV couvre un large éventail de problèmes

environnementaux. Cet aspect multicritère de l’ACV vise à éviter les transferts de

pollution entre les différents types d’impacts. Par exemple, une évaluation de type

ACV visant uniquement à quantifier les émissions de Gaz à Effet de Serre (GES)

d’un produit peut être peu efficace pour apporter des réponses d’amélioration en

matière de performance environnementale [15]. Les solutions apportées pourront

être pertinentes pour minimiser les émissions mais ne vont pas forcement avoir

d’influence positive sur les consommations d’eau ou les émissions toxiques d’un

produit : elles risquent même de les augmenter.

- L’aspect quantitatif : Les résultats de l'ACV répondent à la question « Quel est

l'impact potentiel d'un système de produit sur l’environnement ? » Une partie de la

réponse pourrait être « l’impact sur le changement climatique est de 87kg

équivalent CO2 ». La nature quantitative de l'ACV signifie qu'il peut être utilisé

pour comparer les impacts environnementaux de différents processus et systèmes

de produits.

1.3.2. Étapes de réalisation de l’ACV

Le processus de réalisation de l’ACV tel que proposé par la norme ISO 14040-14044

s’effectue en quatre étapes (voir Figure 2), à savoir :

- Phase 1 : Définition des objectifs et du champ d’étude

La première étape de l’ACV sert à définir les objectifs et le champ d’étude. Durant cette

première étape, son champ d’application, son public cible ainsi que les objectifs visés

doivent être clairement identifiés. La définition du champ de l’étude permet de fixer les

frontières du système et l’unité fonctionnelle considérées. Les frontières du système

représentent les limites de l’étude en termes de processus élémentaires inclus. L’unité

fonctionnelle est quant à elle, décrite par ISO comme la « performance quantifiée d’un

système de produits, destinée à être utilisée comme unité de référence dans une ACV »

Page 19: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

9

(ISO 14040, 2006). Les comparaisons de scénarios seront faites en se basant sur cette unité

fonctionnelle.

- Phase 2 : Inventaire du cycle de vie

La deuxième étape, souvent la plus longue à réaliser, consiste à compiler l’inventaire :

c'est à-dire rassembler toutes les informations sur les flux et les processus de matières et

d’énergie du cycle de vie afin de calculer les quantités de matière et d’énergie concernées.

Toutes les valeurs sont mises à l’échelle en fonction de l’unité fonctionnelle. La collecte

de données peut être longue et fastidieuse en fonction de la complexité du système étudié.

L’utilisation de certaines bases de données génériques, reprenant les flux élémentaires,

permet de faciliter l’établissement de l’inventaire.

- Phase 3 : Évaluation des impacts

C’est le regroupement sous forme de catégories d’impacts et la pondération des effets dus

à l’utilisation de ressources ainsi que les émissions. Il s’agit notamment d’identifier les

impacts environnementaux potentiels et significatifs à partir des données d’inventaire

préalablement associées à des impacts environnementaux spécifiques. Il existe à ce jour

trois grandes familles d’impacts généralement pris en compte par l’ACV: l’épuisement des

ressources, les impacts sur la santé humaine et les impacts écologiques. Ce sont les impacts

relatifs à ces trois catégories considérées par la majorité des méthodes d’évaluation

d’impacts sont :

• Le réchauffement global de la planète;

• L’appauvrissement de la couche d’ozone

• L’épuisement des ressources naturelles (matières premières)

• L’épuisement des ressources énergétiques;

• L’oxydation photochimique;

• L’acidification des terres et des lacs;

• La toxicité humaine

• L’écotoxicité aquatique;

• L’écotoxicité terrestre;

• La nitrification

Page 20: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

10

- Phase 4 : Interprétation des résultats

Finalement, les résultats sont interprétés et des conclusions doivent être tirées des résultats.

L’interprétation de ces résultats demande une certaine expertise environnementale pour

bien comprendre les différentes catégories d’impacts et leur unité. Pour vérifier la validité

des conclusions, certaines analyses peuvent être faites sur les données, comme des analyses

de contribution, des analyses d’incertitude ou des analyses de sensibilité. C’est pourquoi

l’ACV est considérée comme une méthode itérative (Figure 2). Les conclusions de l’étude

permettent de quantifier les impacts environnementaux afin d’identifier les points chauds

et de comparer des solutions alternatives visant une amélioration environnementale.

Figure 2 : Cadre méthodologique de l’analyse du cycle de vie [8]

1.4. Quand est-il pertinent de faire une étude d’ACV ?

L’ACV constitue un outil d’aide à la décision de plus en plus répandu parmi les acteurs

publics et privés [17], puisqu’il fournit des informations complètes aux décideurs sur les

impacts environnementaux des produits. Il existe d’autres approches qui ne s’inscrivent

pas dans la logique du cycle de vie mais qui visent également une évaluation d’impact au

niveau environnemental telles que l’Étude d’Impact Environnementale (EIE), l’Analyse de

Page 21: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

11

Risque (AR), l’Analyse des Flux d’une Substance (AFS), et le Bilan Carbone (BC). Ces

approches s’appliquent, néanmoins, à l’échelle locale ou régionale. Le tableau 1 recense

les principales caractéristiques de l’ACV, de l’analyse des flux d’une substance, de l’étude

d’impact environnemental, de l’analyse du risque et du Bilan Carbone (BC).

Ces outils se différentient quant à leurs objectifs spécifiques et peuvent être utilisé de

manière complémentaire lors d’une prise de décision [15]. L’AFS permet le suivi du

transfert d’une seule substance (par exemple le mercure) ou d’un groupe de substances (par

exemple les composés azotés) vers divers milieux (air, eau et sol). L’étude d’impact

environnemental vise l’évaluation d’un site spécifique ou d’un projet dans un lieu précis.

L’analyse de risques évalue le risque ou la probabilité des effets extrêmes d’une installation

ou d’une substance chimique. Enfin le bilan carbone consiste en la réalisation d’une ACV

monocritère où l’évaluation est centrée uniquement sur la quantification des émissions de

gaz à effet de serre (catégorie changement climatique). Dans la perspective de la Pensée

cycle de vie, l’ACV et le SFA sont les seuls outils couvrant l’ensemble du cycle de vie de

leur objet d’étude, soit un produit ou une substance (généralement chimique pour la SFA).

Ce sont tous les deux des outils d’analyse de cycle de vie à la différence que dans le cas du

SFA, l’étude est presque toujours restreinte à une zone géographique précise, un pays par

exemple.

L’ACV est le seul outil à couvrir l’ensemble des étapes de vie de son objet d’étude, tout en

n’ayant aucune frontière géographique ou temporelle. Pour ces raisons, l’analyse du cycle

de vie est considérée, du fait de son approche globale et intégrative, comme l’outil par

excellente pour la mise en œuvre du développement durable.

Page 22: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

12

Tableau 1: Caractéristiques principales des outils d’évaluation d’impact [15]

Outil Objet Échelle et cycle

de vie

Effets considérés Effets rapportés

Analyse du

cycle de vie

(ACV)

Produit,

service ou

système

Globale

régionale

(Totalité de

cycle de vie)

Effets

environnementaux

multiples

Fonction du

produit, du service

ou du système

Analyse des

flux d’une

substance

(AFS)

Substance

polluante

Globale ou

régionale

(Cycle de la

substance)

Pas d`effet substance

unique

Temps et région

donnée

Étude d’impact

environnementa

le

(EIE)

Nouvelle

activité

Locale Effets locaux

(variables selon

l`étude)

Capacité

d’adaptation

Analyse de

risque

(AR)

Installatio

n ou

produit

chimique

Régionale ou

locale

Toxicité Période d’année

Bilan carbone

(BC)

Produit,

service ou

système

Globale

régionale

(Totalité de

cycle de vie)

Émissions de gaz à

effet de serre (GES) :

Changement

climatique

Fonction du

produit, du service

ou du système

Page 23: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

13

Le choix d’utiliser un outil dépend de plusieurs facteurs tels que l’échelle de l’évaluation,

les ressources consacrées pour réaliser l’évaluation, l’utilisation envisagée de résultats, etc.

Le schéma de la figure 3 illustre dans quelle mesure l’ACV peut répondre aux objectifs

d’une analyse environnementale.

Figure 3 : Processus pour la prise de décision d’utiliser l’ACV [17]

Page 24: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

14

1.5. Applications de l’ACV dans l’entreprise

Les applications de l’ACV au sein des entreprises sont directement liées aux trois grands

actes de gestion : déléguer, évaluer et améliorer, ce qui lui confère une dimension

managériale (outil de gestion) [8]. L’utilité de l’ACV peut être vue sous deux points de

vue, à savoir :

- Intérêts à court terme de l’application de l’ACV

Un des principaux avantages de l’ACV est de permettre l’identification des points chauds

dans le cycle de vie d’un produit. L’identification de ces points chauds permet d’identifier

les priorités d’amélioration environnementale [15]. Ces points chauds sont mis en évidence

à l’aide d’analyse de contribution, de dominance ou encore de sensibilité. Quant à la

priorisation des points à considérer en vue d’une amélioration, elle peut se faire selon deux

critères : l’accent peut être mis en priorité sur les éléments ayant le plus d’impacts

environnementaux ou il peut être mis sur les éléments qui nécessitent un faible coût

additionnel pour obtenir une réduction d’impacts.

- Intérêts à long terme de l’application de l’ACV

À plus long terme, l’identification de ces points chauds peut avoir d’autres répercussions

au niveau stratégique de l’entreprise et au niveau de la conception de produits. En effet,

identifier ces points chauds peut servir à plus grande échelle à sensibiliser les acteurs du

développement de produits aux relations qui existent entre les flux de matières et les

impacts environnementaux. Ainsi, cela peut conduire à l’identification de matériaux

polluants, pour lesquels il faut trouver des solutions de remplacement ou d’étapes du cycle

de vie pour lesquelles une stratégie d’amélioration globale doit être mise en place. L’ACV

permet donc à tous les acteurs de prendre conscience de leur « rôle environnemental ».

On peut résumer les différentes applications de l’ACV dans l’entreprise en quatre voies

(figure 4) et puis une dernière voie « informationnelle » placée à la base de ces applications

:

- La stratégie : l’ACV peut aider à identifier des améliorations de performances possibles

d’une décision par rapport à la situation présente. Elle peut ainsi être utile comme

Page 25: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

15

support à la décision sur des changements structuraux sur le cycle de vie d’un produit

(bien ou service).

- La R&D et le design : l’ACV peut servir de levier pour des nouvelles idées d’innovation

concernant le développement d'un produit (bien ou service) nouveau ou sensiblement

amélioré dans sa dimension environnementale.

- La production et l’approvisionnement : l’ACV est utile comme support à la décision

sur le choix d’investissements ou sur le choix de fournisseurs.

- Le marketing : la comparaison de produits à partir des résultats d’ACV est utilisée par

les entreprises pour influencer les choix des consommateurs sur leurs produits (cas des

écolabels, des achats verts par les autorités publiques, ou des technologies propres par

les acteurs privés).

Figure 4 : Applications possibles de l’ACV en entreprise [19]

Page 26: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

16

2. Définition des objectifs et du champs d’étude

Effectuer une analyse de cycle de vie peut aider à répondre à d’importantes questions qui

préoccupent les décideurs, telles que :

• Quel est l'impact d'un produit sur les parties prenantes ?

• Quel produit ou procédé a le moins d'impact sur l'environnement ?

• Comment les modifications apportées au système actuel pourraient influencer les

impacts environnementaux à toutes les phases du cycle de vie ?

La définition des objectifs et du champs d’étude est la première étape d’une étude ACV.

Le but étant de définir la raison de l’étude et la façon dont celle-ci sera conduite.

Contrairement aux autres étapes de l’ACV qui sont d’ordre technique, l’étape de la

définition des objectifs et de champs d’étude est descriptive et nécessite une forte

dimension participative et un dialogue entre les différents acteurs de l’étude.

2.1. Objectif de l’étude ACV

Définir les objectifs d’une ACV consiste à répondre, de façon claire et le plus explicitement

possible aux questions : Pour qui ? Pour quoi ? C'est-à-dire mettre en exergue d’une part

les destinataires de l’analyse et d’autre part les raisons qui poussent à cette analyse.

Selon le commanditaire, les objectifs d’une étude peuvent être très diversifiés (politique,

scientifique, etc.) [20]. Par exemple, une entreprise peut chercher à évaluer la performance

environnementale de ses produits, un politicien peut chercher un outil d’aide à la décision

pour l’octroi d’une subvention. Enfin, l’objectif peut être simplement de faire progresser

la compréhension des problèmes environnementaux liés à un produit.

Définir l'objectif d'une ACV tel qu’indiqué dans la norme ISO 14001, consiste à définir la

ou les applications envisagées de l’étude, les raisons pour lesquelles on souhaite réaliser

l'étude et le public auquel les résultats seront communiqués.

Page 27: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

17

- L’Application envisagée et le public cible

Les domaines d'application de l'ACV sont nombreux et dépendent du public visé par

l’étude. On distingue entre les applications dans le secteur public et celles dans le secteur

privé [21].

Les études d’ACV dans le secteur public sont utilisées pour soutenir l’élaboration des

politiques environnementales et définir des mesures incitatives relatives à l’environnement.

Dans le secteur privé, les entreprises utilisent les résultats de l’ACV, aussi bien en interne,

pour soutenir le développement ou la commercialisation de produit, qu’en externe, pour

renforcer la crédibilité de la politique environnementale de l’entreprise par exemple.

On distingue aussi entre l’application au niveau opérationnel qui concerne les objets

concrets tels que la formulation d’un nouveau produis, et celle au niveau stratégique qui

comprend les objets généraux tel que l’élaboration d’une nouvelle politique [13].

- Les raisons de l’étude de l’ACV

Les raisons d’une étude sont liées à l'application prévue des résultats et portent

spécifiquement sur les motivations de la prise de décision. En général, on peut distinguer

deux principales catégories d’objectifs d’ACV [22]. La première catégorie consiste à

quantifier et évaluer la performance environnementale d’un produit ou d’un processus. La

deuxième catégorie a pour objectif de décrire et d’évaluer les conséquences des

améliorations menées sur la performance environnementale du système.

- Le public concerné par l’étude ACV

Le public concerné : les personnes auxquelles les résultats de l’ACV seront communiqués.

Par exemple, une ACV dans une entreprise, peut être utilisée uniquement à des fins internes

comme la contribution au développement du produit. Le public concerné dans ce cas est la

direction et les employés de l’entreprise. Si par exemple, les résultats de l’étude sont

utilisés dans une communication externe, le public cible est les clients et/ou les

consommateurs, etc.

- Publication ou autre accessibilité pour le public

Il s’agit de préciser si l’étude sera divulguée au public.

Page 28: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

18

2.2. Définition du champ d’étude

Le champ d’étude est l’étape de l’ACV qui permet de déterminer quels systèmes de

produits devront être évalués et de quelle manière. Cette étape permet d’encadrer comment

les prochaines phases de l'analyse du cycle de vie doivent être réalisées.

2.2.1. Fonctions du produit

Un système de produit n’a d’intérêt que pour la ou les fonctions que celui-ci remplit [23].

Contrairement à d’autres outils d’évaluation environnementale, qui s’intéressent

directement au système de produit, l’ACV s’intéresse aux fonctions réalisées par le

système.

En principe, un système de produit peut avoir plusieurs fonctions, une fonction principale

et des fonctions secondaires (tableau 2) [15]. Par exemple, la fonction d’une station

d’épuration est de traiter aux normes imposées un flux d’eaux usées. Mais d’autres

fonctions secondaires peuvent venir s’ajouter : désinfection des effluents, désodorisation,

traitement plus ou moins poussé des boues. Pour étudier un système, il faut comprendre les

fonctions qu’il fournit, et sélectionner parmi ces fonctions la fonction principale qui servira

de base à l’évaluation des impacts. Ceci est particulièrement important lorsque l’étude vise

à comparer différents systèmes, puisque la comparaison doit alors être basée sur une

fonction équivalente.

Tableau 2 : Fonctions principales et secondaires de quelques produits

Système de produit Fonctions primaires Fonctions secondaires

Emballage Contenir le produit - Protéger le produit contre les chocs

- Descriptif du produit

Fenêtres

Éclairage /Aération

- Protection du climat extérieur

- Sécurité des évacuations

- Fournir une fonctionnalité esthétique au

bâtiment

Station d’épuration

Traiter aux normes

imposées un flux

d’eaux usées

- Désinfection des effluents

- Désodorisation

- Traitements plus ou moins poussés des boues

Tondeuse à gazon Tondre l’herbe

- Aménagement du paysage

- Ramasser le gazon coupé

Page 29: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

19

2.2.2. Attributs de la fonction : Unité Fonctionnelle et flux de référence

2.2.2.1. L’Unité Fonctionnelle

L’Unité Fonctionnelle (UF) permet de quantifier la fonction remplie par le système de

produit à étudier. Il s’agit d’une grandeur mesurable dont le rôle principal est de fournir

une référence par rapport à laquelle les intrants et les extrants seront définis [24]. Par

exemple, la fonction commune des différentes options d’emballages est de contenir une

certaine quantité de liquide. Si nous devons comparer ces options, l’unité fonctionnelle

peut être définie comme la quantité d’emballage nécessaire pour contenir 1 m3 de liquide

dans des conditions spécifiées et pendant une période spécifiée [22].

Lorsque l'objectif de l’étude est simplement évaluer la performance environnementale d’un

produit, l'unité fonctionnelle peut être très simple, par exemple : une quantité en

kilogramme (kg) de produit X [24] .Toutefois lorsqu’il s’agit d’une comparaison entre

différentes alternatives, par exemple pour comparer des mouchoirs en papier et des

mouchoirs en tissu, la définition de l’unité fonctionnelle deviens plus compliquée,

puisqu’elle doit prendre en compte les différences de propriétés entre les produits

comparés , telles que la résistance, la durabilité ou les différences au niveau de l’utilisation

[24]. Ainsi, les mouchoirs en papier et les mouchoirs en tissu ont, les deux, la même

fonction à savoir : permettre à l’utilisateur de se moucher. Or les deux mouchoirs

présentent des différences au niveau de l’utilisation. Un utilisateur utilise en moyen 200

mouchoirs en papier par an, tandis que le mouchoir en tissu peut être utilisé pendant 3 ans

et il est en moyen lavé 100 fois par an. Un exemple de base de comparaison appropriée

serait de se moucher pendant 3 ans. Dans ce cas il s’agit de comparer 600 mouchoirs en

papier et un mouchoir en tissus.

Pour déminer l’unité fonctionnelle, la première étape consiste à spécifier la fonction

principale fournie par le ou les systèmes. Il est important de sélectionner correctement la

fonction principale du système en fonction de l’objectif de l’étude, car différentes fonctions

pourraient conduire à des résultats différents pour les mêmes systèmes de produits [25-26].

La deuxième étape est une qualification de la fonction en vue de la transformer en unité

fonctionnelle.

Page 30: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

20

Pour résumer, L’unité fonctionnel doit définir les aspects qualitatifs et quantifier les aspects

quantitatifs de la fonction, ce qui implique de répondre aux questions : Quoi ? Combien ?

Comment ? Combien de temps ? (Voir figure 5) [16]. Par exemple, pour la fonction de la

peinture qui est de protéger une surface, l'unité fonctionnelle peut être définie comme :

Couvrir 1 m2 de mur en plâtre avec un degré d’opacité de 0,98 et pour une durée de vie de

10 ans.

Figure 5 : Exemple de définition de l’unité fonctionnelle [16]

2.2.2.2. Le flux de référence

Un flux de référence est la quantité nécessaire du produit pour répondre à l’unité

fonctionnelle. Si nous reprenons l’exemple plus haut pour le cas des emballages, le flux de

référence serait la quantité de matériaux nécessaire pour contenir par exemple 1 m3 de

liquide dans des conditions spécifiées et pendant une période spécifiée.

Le flux de référence est généralement différent qualitativement et quantitativement pour

différents produits comparés sur la base d'une unité fonctionnelle, en raison de la différence

dans les propriétés et les caractéristiques du produit (par exemple, la viscosité et la

résistance à la déchirure d'une peinture) [16]. Il est donc nécessaire de déterminer les

facteurs reliant l'unité fonctionnelle aux flux de référence. Dans l'exemple de la peinture,

ces facteurs sont : la quantité de peinture appliquée par m2 et la durée de vie de la peinture.

Si nous désirons comparer deux produits de peinture, A et B (voir tableau 3), le produit A

(4L pour couvrir 1m2) nécessite deux applications et dure 15 ans, tandis que le produit B

Page 31: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

21

(2L pour couvrir 1m2) ne nécessite qu'une seule application et dure 5 ans jusqu'à ce qu'il

soit nécessaire de repeindre. Dans ce cas, 8L de peinture A est nécessaire pour réaliser

l'unité fonctionnelle, tandis que la même unité fonctionnelle est réalisée avec 6L de

peinture B.

Tableau 3 : Exemple d’unité fonctionnelle et de flux de référence pour deux produits de peinture

Produit Unité fonctionnelle Flux de référence Paramètres clés

Peinture 1m2 de mur peint

pendant 15 ans

Produit A : 2* 4kg de peinture

longue duree (15 ans , 2 applications

)

Quantité appliquée au

mètre carré

Duré de vie de la

peinture Produit B : 3*2kg de peinture courte

duree (5 ans )

2.2.3. Définition du système d’étude

Un système de produit est caractérisé par les éléments qu’il contient, c’est-à-dire les

processus impliqués dans la réalisation de la fonction du système. Mais aussi par les liens

et les limites qui le distinguent des autres systèmes de produit et de la nature.

Les processus élémentaires sont les plus petites parties d'un système pour lesquelles des

données sont collectées lors de l'exécution d'une ACV. Ils peuvent représenter un seul

processus spécifique ou encore plusieurs processus, par exemple, une usine complète

incluant de nombreux procédés [20]. Ces processus élémentaires sont liés les uns aux autres

par des flux de produit intermédiaire, ils sont liés aux autres systèmes de produits par des

flux de produits, et à l'environnement par des flux élémentaires entrant et sortant (voir

figure 6) [15]. Par définition, les flux élémentaires ne sont pas échangés entre les processus

unitaires, ils sont définis comme étant la matière ou l’énergie entrant dans le système

étudié, qui ont été puisées dans l’environnement sans transformation humaine préalable

(eau, pétrole, etc.) ou de matière ou énergie sortant du système étudié, qui est rejeté dans

l’environnement sans transformation humaine ultérieure (déchets, chaleur, émissions

gazeuses) [15]. Par exemple le flux de ressources « eau » pour un processus de laminage

des tôles l’acier peut provenir directement d'une rivière proche du lieu de laminage (flux

élémentaire), alors que l'acier non allié (flux intermédiaire de produit) est le flux de produit

Page 32: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

22

d'un autre processus unitaire et agit en tant que flux de matière vers le processus d'unité de

laminage de la tôle d'acier.

Figure 6 : Schéma des liens entre deux processus [15]

Lorsque de multiples processus élémentaires sont impliqués dans un procédé de fabrication

il est profitable de le schématiser à l’aide d’un arbre de processus (voir figure 7) qui permet

de fournir une description détaillée du système analysé (produit ou activité) [27].

Page 33: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

23

Figure 7 : Arbre de processus de la fabrication d’aluminium primaire [15]

2.2.4. Définition des limites du système

La sélection des limites du système consiste à déterminer les processus et les flux qui seront

inclus dans l’étude de l’ACV. Idéalement les limites du système devraient inclure tous les

processus requis pour l’accomplissement de la fonction du système, du berceau à la tombe

[28]. Ceci est pratiquement impossible, soit parce que les objectifs de l’étude ne prennent

pas en compte tout le cycle de vie, soit pour des contraintes matérielles (manque de

données), de coûts ou de temps [27]. Par conséquent, toutes les études d’ACV excluent

certains processus unitaires qui sont réellement nécessaires (bien que dans une mesure très

limitée) pour fournir le flux de référence.

2.2.4.1. Processus à considérer dans l’ACV

Les étapes de cycle de vie et les processus à considérer dans l’étude d’une ACV sont

définies en fonction de l’objectif d’étude. Par exemple, si l’objectif de l’étude est d’évaluer

l’impact de la barre d’acier sur l’environnement, à ce moment-là, il faut inclure tous les

processus de cycle de vie de la barre (du berceau à la tombe). Si l’objectif était d’évaluer

Page 34: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

24

l’impact de la production de barre d’acier, une étude du berceau jusqu’à la porte de l’usine

est suffisante pour répondre à cet objectif.

De façon générale, on peut distinguer trois options principales pour définir quels processus

se trouvent dans les limites du système [26] (voir figure 8) :

- Porte à porte (Gate to Gate): dans ce cas l’analyse comprend uniquement les processus

interne à l’entreprise depuis la réception des matières premières, jusqu’à la fin de la

production, sans tenir compte de l’extraction et la transformation de la matière

première, le transport, la distribution, l’utilisation et la fin de vie.

- Berceau à la porte (Cradle to Gate): une ACV du berceau a la porte inclut des étapes

en amont de la chaine de valeur, telles que l'extraction des matières premières et leurs

transports.

- Berceau à la tombe (Cradle to Grave) : une ACV complète du berceau à la tombe inclus

toutes les étapes de cycle de vie du produit sans omission.

Figure 8 : Options possibles des frontières d’un système [4]

Critères de coupure : La décision d’exclure une ou plusieurs parties du système doit être

justifiée. Par exemple, dans la plupart des ACV, la production de biens d’équipement n’est

pas incluse dans l’étude dans les frontières du système afin de simplifier l’étude [29].

Certaines ACV incluent les impacts environnementaux liés à la production, à la

maintenance et à la mise au rebut des machines lorsque leurs coûts représentent une part

importante du prix du produit. D’autres études incluent les processus de construction de

Page 35: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

25

bâtiments industriels dans les frontières du système parce que l'impact du chauffage et de

l'électricité pendant la phase de l’utilisation est non négligeable.

2.2.4.2. Limites géographiques, temporelles et techniques

Outre les limites entre le système et les autres systèmes économiques, les limites de la

représentativité géographique, temporelle et technique des processus du système doivent

être définis lors de l’étude de l’ACV.

- Les Limites géographiques

Selon la norme ISO 14044, la représentativité géographique d’un système fait référence à

la zone géographique à partir de laquelle les données relatives aux processus élémentaires

doivent être collectées pour atteindre l'objectif de l'étude. Cette représentativité

géographique peut être globale, continentale, régionale, nationale, locale ou au niveau de

l’entreprise [30]. La prise en compte de la représentativité géographique est importante,

puisque les différences géographiques influent sur la sensibilité de l’environnement aux

polluants, la proximité des ressources naturelles, les infrastructures (les réseaux

électriques, etc.), les différences de réglementation (taxes sur l'énergie, seuils d'émission,

etc.), etc. [30]. Par exemple, les sources d’électricité du Danemark (principalement du

charbon et de l’énergie éolienne) et de la Suède (principalement du nucléaire et de l’énergie

hydroélectrique) varient beaucoup, malgré leur proximité géographique. Cela s'explique en

partie par les différences géographiques (la Suède est un pays montagneux ce qui n’est pas

le cas pour le Danemark) et par des différences sociales et politiques (la Suède possède des

centrales nucléaires, contrairement au Danemark, principalement en raison des désaccords

de l'opinion publique). Par ailleurs, on ne peut pas utiliser les données des diverses sources

électrique Suisse lorsque en réalité le processus consomme l’électricité du Danemark,

sinon les résultats des émissions de dioxyde de carbone associées au processus seront

erronés.

- Limites temporelles et technologiques

Tout comme les limites géographiques, les limites temporelles et technologiques influent

également la pertinence des résultats de l’ACV.

Page 36: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

26

La représentativité temporelle d’un processus est largement influencée par la durée de vie

prévue du, ou des produits étudiés, mais aussi par leurs secteurs d’activité [16]. En effet,

l’innovation technologique est « plus rapide » dans certains secteurs que pour d'autres. Par

exemple, une période de dix ans considérés pour un processus unitaire peut avoir une haute

représentativité s'il appartient à un secteur mature ayant peu d'innovation technologique

(tel que l'industrie des pâtes et du papier). Cependant, cette représentativité peut être faible

si le processus unitaire fait partie d'un secteur à développement technologique rapide (tel

que l'informatique, l'énergie et le traitement des déchets).

La technologie utilisée est aussi un facteur important qui peut influencer les résultats d’une

ACV. En effet, deux produits identiques peuvent être fabriqués à l'aide de deux

technologies différentes, ce qui implique des flux d’inventaire différents. Par exemple,

l'acier brut peut être produit à l'aide d'un Four à Arc Électrique (EAF) ou d'un Four Basique

à Oxygène (BOF). La représentativité technologique détermine dans quelle mesure les

données d'inventaire représentent les technologies réellement impliquées dans le système

de produit étudié.

Page 37: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

27

3. Analyse de l'inventaire du cycle de vie

3.1. Définition et principe de l’inventaire de cycle de vie

L’inventaire du cycle de vie (ICV), plus exactement appelé « inventaire des émissions et

des extractions » est la deuxième phase de l’ACV, définie par la norme ISO 14040 comme

étant la phase impliquant la compilation et la quantification des intrants et des extrants d'un

produit ou d'un système de produits sur l'ensemble de leur cycle de vie. L’ICV consiste à

quantifier les émissions dans l’air, l’eau et le sol ainsi que les extractions des matières

premières renouvelables et non renouvelables pour toutes les étapes du cycle de vie

incluses dans les limites du système [15].

L’inventaire implique la collecte et le traitement des données. D’une manière générale, il

s’agit de quantifier, en premier, les flux (économiques et élémentaires) associés à chaque

processus élémentaire et les mettre à l'échelle en fonction du flux de référence. Les données

des émissions et extractions liées à ces intrants sont ensuite recherchées et mises en rapport

avec l’unité fonctionnelle. Enfin, les émissions et les extractions totales sont agrégées en

sommant les flux élémentaires et les émissions et extractions indirects de même nature. Par

exemple, toutes les émissions de CO2 de tous les processus élémentaires sont additionnées

en une seule valeur. La procédure de calcul de l’inventaire tel que proposée par la norme

ISO 14040 est présentée à la figure 9.

Page 38: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

28

Figure 9 : Procédure de calcul de l’inventaire [6]

3.2. Le processus élémentaire : élément de base pour la collecte de

données

Les diagrammes des flux des processus élémentaires et la description détaillée de chacun

de ses processus, nous permet de disposer des informations nécessaires à la collecte et aux

calculs des données.

Chaque processus élémentaire inclus dans les limites du système est considéré comme une

boite noire (figure 10) pour laquelle les flux économiques et élémentaires seront déterminés

et modélisés côté entrée et côté sortie.

Page 39: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

29

Figure 10 : Exemple de processus élémentaire - laminage de la tôle d'acier [15]

Les catégories des flux intrants et sortants pouvant être répertoriées dans un inventaire sont

résumées dans le tableau 4. Les intrants incluent les flux élémentaires tels que les

ressources matérielles et énergétiques, l’utilisation des sols, les flux de produits tels que les

vecteurs énergétiques, les produits chimiques et les matériaux, les consommables, les

pièces et composants, les produits semi-finis, les produits complexes et les services de tous

types, etc. L’ensemble des intrants constitue ce qu’on appelle un inventaire de production.

Les flux de sortie considérés dans un ICV sont les déchets générés, les produits et

coproduits, les émissions dans l’air, l’eau ainsi que d’autres aspects environnementaux

pouvant être pertinents tels que le bruit, les déchets naturels, etc.

Page 40: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

30

Tableau 4 : Catégories et paramètres d'inventaire collectés pour chaque processus élémentaire

inclus dans la limite du système [31]

Catégories des flux Description et exemples

Flu

x d

’en

trée

Énergie Les ressources énergétiques renouvelables et non renouvelables.

Exemples : électricité, charbon, essence, diesel, etc., consommés

par le processus élémentaire.

Matières

premières

Les ressources matérielles renouvelables et non renouvelables.

Exemples : minéraux, métaux, eau et produits pétroliers

intermédiaires.

Intrants

auxiliaires

Les intrants auxiliaires sont des intrants matériels nécessaire pour

produire le produit, mais qui ne font pas partie de la composition

du produit. Exemples : dynamitage et explosifs utilisés dans les

carrières.

Flu

x d

e so

rtie

Produits Les biens ou les services résultants du processus.

Coproduits Les coproduits sont les matériaux, produits ou combustibles

commercialisables provenant du même processus élémentaire,

mais qui ne font pas l'objet de l'évaluation. Exemple : laitier

comme coproduit de la production d'acier.

Déchets Les déchets sont généralement classés comme déchets dangereux

ou non dangereux.

Émissions

dans l’air

Les émissions dans l'air comprennent généralement les GES tels

que le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4), le protoxyde

d'azote (N2O) et d'autres polluants atmosphériques, tels que les

particules (PM2,5 et PM10), le monoxyde de carbone (CO),

oxydes d'azote (NOx), dioxyde de soufre (SOx), composés

organiques volatils (COV) et métaux lourds.

Émissions

dans l’eau

Les émissions dans l'eau comprennent généralement l'azote, le

phosphate (PO43-), la demande chimique en oxygène (DCO) et

les métaux lourds.

Émission

dans le sol

Les émissions dans le sol reflètent les émissions de pétrole, de

pesticides et de métaux lourds

Autres Bruit, rayonnement, utilisation des terres et autres

Page 41: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

31

3.3. Les données d’ACV

3.3.1. Types de données

Il existe trois types de données pouvant être utilisées pour développer les données de

processus élémentaire (figure 11) à savoir : les données d'émissions directes du processus,

les données d’activités de l’entreprise et les facteurs d’émission (données scientifiques).

- Données sur les émissions directes : elles proviennent des installations réelles et sont

déterminées par un programme de surveillance continue de ces installations, un

programme d’échantillonnage ponctuel, la stœchiométrie, le bilan de masse ou des

méthodes similaires [32]. Par exemple, il est possible de déterminer les émissions d’une

réaction chimique à l’aide d’une équation stœchiométrique, et les émissions d'un

incinérateur à l'aide d'un système de surveillance continue des émissions.

- Données d’entreprise (ou d’activité) : elles regroupent les flux de référence, c’est-à-

dire, les quantités de produits nécessaires pour remplir la fonction du produit [2]. Ce

sont des mesures quantitatives liées au processus qui peuvent être mesurées, modélisées

ou calculées. Les données d'activité peuvent être classes en deux catégories :

o Les données de production : représentent des mesures physiques d'un

processus, par exemple l’énergie (Joules d'énergie consommée), la masse

(kilogrammes d'un matériau), le volume (volume de produits chimiques

utilisés), la surface (par exemple, zone d’une installation de production), la

distance (kilomètres parcourus), etc.

o Les données financières : représentent des mesures monétaires d'un processus

(par exemple le coût du combustible consommé dans un processus).

- Facteur d’émission : il est défini comme un taux moyen d’émission d’une source

polluante relative à une unité productive [32]. Les facteurs d’émission permettent de

convertir les données d’activité en quantités d’émissions de substances contribuant à

diverses catégories d’impact [8]. En fait, ces facteurs sont multipliés par les données

d'activité pour calculer les émissions liées au processus. Les facteurs d’émission ou

d’extraction peuvent être recherchés dans les bases de données commerciales, les

Page 42: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

32

rapports d’inventaire des produits publiés, les agences gouvernementales, les

associations industrielles et les facteurs développés par l’entreprise.

Figure 11: Schéma de développement de données de processus [33]

3.3.2. Sources de données

Les données d’un processus élémentaire peuvent être issues directement de l’entreprise

(données primaires) ou à partir de bases données (données secondaires).

Pour les processus d’avant plan c’est-à-dire les processus sous le contrôle de l’entreprise

comandataire de l’ACV (processus de production, transport, etc.), les données utilisées

sont généralement des données primaires. Elles peuvent être obtenues par des mesures

effectuées directement sur le processus, à partir du système d’information de l’entreprise

ou auprès d’opérateurs par des entretiens ou des questionnaires, etc. Les données primaires

facilement accessibles dans une entreprise sont : quantité et nature du matériel, énergie

consommée et formes d’énergie utilisée (chaleur, électricité, combustibles), coproduits,

matériels d’exploitation et auxiliaire, transports à destination ou en provenance de

l’entreprise examinée. Il est cependant difficile d’obtenir toutes les données du système de

premier plan à partir des mesures des sites.

Pour les processus d’arrière-plan non spécifiques au produit étudié et pour une partie des

processus d’avant plan, la collecte de données se fait en ligne en utilisant des données

secondaires provenant de sources de données public, telles que d’autres études d’ACV, des

Page 43: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

33

rapports d’associations industrielles et des statistiques nationales, ou encore des bases de

données commerciales.

3.3.3. Les bases de données d’inventaire

Une ACV de qualité nécessite l’accès à des données fiable et de qualité. En cas contraire,

cela peut conduire à des résultats variables et une crédibilité réduite. La disponibilité de

ces données est la principale limitation pour l'utilisation de l’ACV [34], de plus leur

collecte est souvent longue et coûteuse. Il est donc essentiel de disposer de bases de

données qui facilite la réalisation d’ACV avec des coûts raisonnables [35].

Les bases de données sont des sources utilisées pour estimer les flux élémentaires entrants

et sortants d’un processus élémentaire. Elles regroupent un ensemble de processus

élémentaires provenant d’ACV validées scientifiquement. Ce sont des fichiers tableurs

dans lesquels sont stockées des données secondaires issues de travaux de recherche ou de

la bibliographie et représentent des moyennes (données génériques). On distingue trois

composantes principales dans la composition d'une base de données :

• Les matériaux : ils représentent la matière première des processus de fabrication

(produits chimiques, métaux, matière primaire minérale, plastique, papier,

biomasse, matériaux biologiques).

• Les processus de production : ils engendrent des impacts par les consommations

énergétiques nécessaires à la transformation des matières premières ou pour le

traitement des déchets (incinération, déposition, assainissement). Les inventaires

de cycle de vie pour l'énergie sont souvent réalisés selon leurs provenances et

leurs types (électricité, pétrole, charbon, gaz naturel, biocarburants, bioénergie,

hydro-électricité, nucléaire, solaire, éolienne, biogaz).

• Le transport : cela correspond au type de transport utilisé (trafics routier,

ferroviaire, aérien, maritime). En proposant des bases de données dans lesquelles

les divers modes de transport sont identifiés clairement, on peut prendre en

compte les consommations énergétiques liées au déplacement des produits.

Des nombreuses bases de données existent actuellement sur le marché. On distingue les

bases de données généralistes et les bases de données spécifiques. On peut trouver par

Page 44: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

34

exemple des bases de données spécifiques à un secteurs d'activité ou un produit particulier,

tel que la base de données développées par l’association européenne de commerçants de

l'industrie des plastiques (Plastique Europe).

Les différentes bases de données existantes sont enregistrées au sein d’un répertoire

accessible sur internet et régulièrement mis à jour par le PNUE. La majorité de ces bases

de données ont été élaborées en Europe, notamment la base de données suisse Ecoinvent

qui est la plus complète et la plus utilisée au niveau mondial. Aujourd’hui on retrouve des

bases de données adaptées aux situations des pays, tel que la base de données québécoises

d’inventaire du cycle de vie développée par le CIRAIG. Elle a pour assise la base de

données Ecoinvent, et fournit un accès à des données ICV adaptées au contexte québécois

dans douze secteurs d’activités.

Les bases de données n’utilisent pas toutes les mêmes hypothèses, ce qui peut avoir un

impact important sur les bilans environnementaux [34]. Par conséquent, il est recommandé

dans la mesure du possible d’utiliser une seule base de données tout au long de l’étude

ACV pour assurer une uniformité entre les données et éviter un chevauchement des

frontières des différents processus pris en compte.

Il existe fondamentalement deux types de bases de données : les bases de données

physiques et les bases de données monétaires.

Les bases de données physiques fournissent l’information pour des processus élémentaires

physiques tels que : « 1 personne-kilomètre parcouru en voiture à essence ». D’une manière

plus générale, les processus physiques peuvent être exprimés en unité de masse, d’énergie

ou de longueur. La base de données européenne Ecoinvent est un exemple de base de

données de processus physiques. Elle est particulièrement reconnue par la communauté

scientifique de fait du grand nombre de processus répertoriés, de la diversité des domaines

couverts, ainsi que de la qualité des études menées et des données recueillies. Un

inconvénient de cette base de données est qu’elle a été développée pour un contexte

Européen et certains paramètres tels que les modes de production d’électricité ou la

consommation moyenne des véhicules lourds peuvent ne pas être représentatifs de toutes

les régions du monde.

Page 45: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

35

Les bases de données monétaires quant à elles renseignent sur les extractions et émissions

associées à une somme d’argent dépensée dans un secteur économique donné. Exemple :

« 1$ d’instruments et d’équipements médicaux et chirurgicaux ». Un exemple de base de

données monétaire serait la base de données US input output 98, qui répertorie 481 secteurs

de l’économie des Etats-Unis.

Le tableau 5 présente un aperçu des bases de données disponibles. Ces bases de données

sont utilisables au moyen d’un logiciel de calcul pour la réalisation d’ACV et les

méthodologies utilisées pour leur conception sont disponible sur le site de Pré-consultant

(http://www.pre.nl).

Tableau 5 : aperçu des bases de données disponibles

Base de données Contexte géographique Domaines couverts

Ecoinvent Europe Energie, transport, matériaux, produits

chimiques, agriculture, pâtes et papiers,

traitements des déchets

Buwal 250 Suisse Matériaux d`emballage, énergie, transport,

traitements des déchets

ETH-ESU96 Suisse Energie

IDEMAT2001 Matériaux d’ingénierie, énergie, transport

LCA Food DK Danemark Produits alimentaires

US Input Output98 Etats-Unis 481 secteurs industriels

PlasticsEurope Eco-

profiles

Europe Données d’inventaire sur un grand nombre

de polymères et leurs intermédiaires

Base téléchargeable à l’adresse :

http://www.plasticseurope.org

La base de données Ecoinvent est issue du projet « Ecoinvent 2000 » visant à combiner

différentes bases de données d'inventaire existantes et à les enrichir afin d'obtenir un

ensemble de données d'inventaire de très grande qualité, valable pour les pays d'Europe

occidentale [15]. Une grande majorité des logiciels d'analyse du cycle de vie l'intègrent

en raison de la transparence prouvée en ce qui concerne la provenance des données

utilisées ainsi que leur mode d'obtention, d'évaluation ou d'intégration dans les calculs.

Page 46: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

36

Toutes les données de Ecoinvent sont établies autant que possible au niveau « processus

élémentaire ». Plus de 40 000 processus sont disponibles dans la base de données

Ecoinvent, et pour chacun de ces processus plus de 400 substances et ressources sont

répertoriées [15]. Les thèmes répertoriés dans la base de données sont :

• L'approvisionnement en énergie à savoir l'ensemble des mixes énergétiques

(charbon, gaz, nucléaire, éolien, etc.) et les vecteurs énergétiques (fioul léger,

fioul lourd, kérosène, vapeur, charbon, gaz naturel, pompe à chaleur, etc.)

• Les matériaux (briques, verre d'emballage, aluminium primaire et secondaire,

plomb, nickel, acier inoxydable, ensemble des plastiques les plus courant,

matériaux de construction en bois)

• Les produits chimiques (oxygène, azote, etc.)

• Les détergents

• Les papiers (graphiques, recyclés, etc.)

• Les services de traitements des déchets (déchets ménagers, boues d'épuration,

plastiques, solvants, etc.)

• Les produits et processus agricoles (pommes de terre, betteraves, etc.)

• Les transports (camions, transport océanique, transport aérien, tram, bus, train

courte et longue distance, etc.)

3.3.4. Options de collecte des données

Les options de collecte des données pour un processus élémentaire dépendent de plusieurs

facteurs à savoir : les coûts et le temps investis pour réaliser l’ACV, la qualité des données

envisagées, la complexité du processus, etc. On distingue généralement quatre options

possibles d’acquisition des données sur les émissions et les extractions (figure 12).

- Option 1 : Émissions mesurées directes (données primaires)

Il s’agit de collecter des données primaires spécifiques à la source avec émissions mesurées

directement sur les installations. C’est la donnée la plus chère et la plus fiable pouvant être

collectée pour un processus élémentaire si les conditions de mesure sont respectées et sont

représentatifs.

- Option 2 : Données d'activité de processus et modélisation à l'aide de facteurs

d'émission

Page 47: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

37

Il s’agit de collecter des données de production qui peuvent être des données primaires

(option 2a) ou secondaires (option 2b), et les convertir en données de sortie souhaitées (par

exemple, émissions de CO2) en utilisant les facteurs d'émission. Ce principe de calcul de

données d’émission et d’extraction est connu sous le nom de l’approche processus. La

qualité globale des données d’inventaire obtenus avec l’option 2 dépend à la fois des

données de production et de la représentativité des facteurs d’émission.

- Option 3 : Données d'activité financière et modélisation à l'aide de facteurs d'émission

(données secondaires)

Comme pour l’option 2, il s’agit de collecter des données financières qui sont des données

secondaires. L’étape de modélisation des données permet de convertir les données d'entrée

(par exemple, la valeur monétaire du carburant acheté) en données de sortie souhaitées (par

exemple, les émissions de CO2) à l’aide des facteurs d’émission. Ce principe de calcul

basée sur des données monétaires est connu sous le nom de l’approche input-output.

- Option 4 : Données de littérature directe (données secondaires)

Lorsque les données de processus ne sont pas disponibles, il est possible d’utiliser les

données de la littérature ou des données proxy. En fait, en absence de données sur le

processus, une source de données particulièrement utile est un processus similaire (proxy)

existant dont on peut trouver ces données, par exemple, une technologie associée ou la

même technologie pour une autre région ou une autre période. Les données de processus

élémentaire du proxy peuvent être utilisées directement (par exemple, utiliser le même

facteur d’émission).

Page 48: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

38

Figure 12 : Options de collecte et de calcul des données [32]

Option 2A

Données primaires

Option 2B

Données secondaires

Facteurs d'émissions

(Bases de données

monétaires )

facteurs d'émissions

(Bases de données commerciales)

Inventaire des émissions et des extractions du processus élémentaire

Processus élémentaire

Option 1

Données sur les

émissions directes

(données primaires)

Option 2

Données de production

Option 3

Données financières

(données secondaires)

Option 4

Données de littérature

(données secondaires)

Page 49: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

39

3.4. Calcul de l’inventaire des extractions et d’émissions

Lors de la collecte des données de processus, les données sur les flux de sortie sont

généralement difficiles à trouver contrairement aux données d’intrants qui sont disponibles

facilement car la consommation d'énergie et de matières premières est enregistrée par les

entreprises [4] .Lorsque seules les données d’intrants de processus sont collectées (option

2 et 3 de la figure 12) ou lorsque les données collectées ne disposent pas d'une liste

complète des émissions requises pour la caractérisation de l’impact, un traitement

supplémentaire des données collectées pour convertir les données d’intrants en termes

d’émissions et extractions est nécessaire à l’aide des facteurs d’émissions.

3.4.1. Principe de calcul de l’inventaire de processus : approche processus

On distingue deux méthodes de calcul d’inventaire des émissions et des extractions :

l’approche processus et l’approche input‐output (I/O) [15]. Nous détaillons ici uniquement

la première méthode qui est la plus utilisée (option 2a et 2b). La seconde approche repose

sur des données économiques (option 3) et ne sera pas traitée dans ce document.

Pour l’approche processus, l’inventaire se calcule en multipliant les masses des divers flux

répertoriés (inventaire de production) par les facteurs d’émission ou d’extraction donnant

la quantité de chaque substance émise ou extraite par unité d’intrant utilisé [15]. Pour ce

faire, il s’agit d’exprimer le processus élémentaire sous forme d’un vecteur p regroupant

tous les intrants de ce processus par unité fonctionnelle. Ce vecteur est ensuite multiplié

par une matrice E qui rassemble l’ensemble des facteurs d’émission et d’extraction sur

toute la chaine de production de ces intrants. L’inventaire des émissions et extractions du

processus élémentaire est obtenu comme suit :

𝐼𝑛𝑣𝑒𝑛𝑡𝑎𝑖𝑟𝑒 𝑒𝑚𝑖𝑠𝑠𝑖𝑜𝑛/𝑒𝑥𝑡𝑟𝑎𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 = 𝐸 ∗ 𝑝

- Inventaire em/ex Représente le vecteur colonne décrivant l’ICV

- E est la matrice d’émission et d’extraction

- p le vecteur colonne de la production décrivant tous les flux intermédiaires ou

intrants

(1)

Page 50: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

40

3.4.2. Exemple de calcul de l’inventaire de processus de production

d’asphalte

Prenons un exemple de processus de production de mélange d’asphalte, pour lequel nous

ne disposons pas de données sur les émissions des GES. La nature et les quantités d’intrants

nécessaires pour produire une tonne de mélange d’asphalte ont été collectées à partir d'un

processus d'usine spécifique de production de mélange d'asphalte et sont présentes dans la

figure 13.

Les facteurs d'émission et d’extraction sur toute la chaine de production de ces intrants ont

été recherche dans des bases de données et sont présentés dans le tableau 6.

Tableau 6 : Facteurs des émissions et d’extractions

Un facteur d’émission peut inclure un seul processus ou plusieurs processus agrégés. Il est

important de connaitre les processus couverts par les facteurs d’émission pour s’assurer

que toute la chaine des intrants inclus dans les limites du système est prise en compte. Par

exemple, la quantité des émissions directes de CO2 associées à la combustion de 1 kg diesel

est 2,61 kg, et la quantité des émissions indirectes liée à la production en amont de 1 kg

Diesel (kg) Gas naturel (litre) Électricité (Kwh )

En amant (direct)

En aval (indirect)

Facteur agrèges

En amant (direct)

En aval (indirect

Facteur agrèges

En amant (direct)

En aval (indirect)

Facteur agrèges

Energie primaire (MJ)

37,964381907 5,714026869 43,678408775 0,033684340 0,011302093 0,044986432 3,594872775 10,212027787 13,806900562

Co 2 (kg) 2,614893652 0,387391652 3,002285304 0,001996047 0,000152146 0,002148193 0,000000000 0,547695298 0,547695298

NO x (kg) 0,038061230 0,000000000 0,038061230 0,000000134 0,000647276 0,000647410 0,000000000 0,000000000 0,000000000

Méthane (kg) 0,000002875 0,000000000 0,000002875 0,000011772 0,000707025 0,000718797 0,000000000 0,000000000 0,000000000

Figure 13 : Inventaire de production - processus de production de mélange d’asphalte

Page 51: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

41

diesel est de 0,38 kg. Pour couvrir toute la chaine de la production de diesel, il est nécessaire

de considérer le total des émissions directes et indirectes de CO2, tel qu’illustré dans la

figure 14.

Figure 14 : Principe de calcul des émissions en amont et en aval pour un processus élémentaire

[31]

L’inventaire des émissions et des extractions liées à la production de 1 tonne l’asphalte se

calcule comme suit :

Dans cet exemple de calcul, les étapes de production des intrants sont incluses dans les

frontières du système, ce qui explique les facteurs d’émissions retenus pour la matrice E.

(2)

Page 52: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

42

3.5. Modélisation du système et résultats de l’inventaire

3.5.1. Processus multifonctionnels et problèmes d’allocation

Il est fréquent lors d’une étude d’ACV d’avoir à traiter des processus dits

multifonctionnels. En effet, de nombreux systèmes de production sont multifonctionnels

dans la mesure où ils possèdent plus qu’une fonction [36]. Dans ce cas, il n’est pas clair à

quelle fonction les impacts environnementaux doivent être affectés ce qui entraîne un

problème d’allocation. En conséquence, les flux de matière et d'énergie ainsi que les

charges environnementales associées doivent être attribués à chacune des fonctions afin de

refléter avec précision leurs contributions individuelles à l'impact environnemental du

système étudié [36]. Il existe trois types de problèmes d’allocation [37] :

- Processus avec sortie multiple : dans ce cas le processus produit, en plus du produit

final, un ou plusieurs coproduits. Ceci est particulièrement fréquent dans l'industrie

chimique, l'agriculture, l'industrie minière, le raffinage du pétrole et la métallurgie

extractive.

- Processus avec plusieurs entrées : par exemple, le transport par un même moyen

de plusieurs produits ou encore le processus de traitements de plusieurs déchets par

un seul incinérateur. L’incinérateur peut traiter conjointement différents types de

déchets. En effet, lors de l'étude d'ACV d'un produit en carton, l'étape de fin de vie

correspond à un traitement en incinérateur, on ne va donc s'intéresser que pour un

seul flux de déchets, traité cependant parmi d'autres.

- Le recyclage (revalorisation) : dans lequel un déchet est recyclé en un autre produit.

On distingue entre le recyclage en boucle ouverte et celui en boucle fermer.

Le recyclage en boucle ouverte consiste à recycler le déchet issu du cycle de vie

étudié et le réutiliser dans d'autres systèmes (exemple : le recyclage de papier pour

la fabrication de carton ondulé, traitement d'huiles de friture usagées en vue d'une

production de carburant, etc.). Alors que dans le cas du recyclage en boucle fermée

lui, le déchet est recyclé et réutilisé à l’intérieur du système étudié (exemple :

l’assainissement des eaux usées issues d'une utilisation domestique et redistribution

de l'eau ainsi traitée dans les réseaux d'eau potable). A l'opposé du recyclage en

Page 53: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

43

boucle ouverte, le recyclage en boucle fermée ne constitue pas un problème

d'allocation puisque le flux de produits issu du recyclage ne franchit pas les

frontières du système [38].

Les méthodes d’allocation permettent la répartition des charges environnementales entre

les produits dans un système multifonctionnel, par exemple entre le lait et la viande au sein

d’un élevage laitier. Selon la norme ISO 14044, il convient d'analyser plus finement le

processus multifonctionnel pour éviter si possible l'allocation, sinon il est possible

d’allouer des flux en fonction de relations physiques directes entre les coproduits.

3.3.1.1. Éviter l’allocation

Un processus multifonctionnel ne conduit pas nécessairement à un problème d'affectation

[38]. Il convient dans la mesure du possible, d'éviter d'allouer les charges

environnementales associées au système étudié, et ce en subdivisant le processus

multifonctionnel en sous-processus, ou en élargissant le système de produit pour inclure

les fonctions supplémentaires liées aux coproduits.

• Subdivision des processus

La subdivision des processus permet de simplifier le problème de l’allocation lorsque le

processus multifonctionnel comprend des sous-processus qui peuvent être associés

indépendamment à l’une ou à l’autre des fonctions. L’idée est de procéder à une analyse

approfondie du processus multifonctionnel pour voir s’il peut être divisé en sous-processus

à fonction unique et que des données environnementales peuvent être obtenues pour chacun

de ces sous-processus. Par exemple la plupart des étapes de cycle de vie du produit

mozzarella s’effectuent au sein du site industriel où sont également fabriqué les produits

beurre et ricotta. Dans une première approche, le site peut être considéré dans son

ensemble ce qui conduit à un problème d’allocation où les consommations et les impacts

du site sont à répartir entre le produit mozzarella et les coproduits (beurre et ricotta). Une

deuxième approche consiste à subdiviser le processus industriel (site de production) en

sous-processus afin de simplifier le problème d’allocation. La subdivision permet

d’identifier les étapes amenant à la production de la mozzarella, de déterminer les étapes

Page 54: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

44

communes à la production des autres coproduits et d’exclure des limites du système les

étapes spécifiques à la production du beurre et du ricotta .Dans ce cas, deux allocations

sont prévues : les consommations et les impacts de la normalisation sont attribués entre le

lait et la crème normalisés, de même que les consommations et les impacts de la formation

de caillé entre le lactosérum doux et le caillé frais (voir figure 15).

Figure 15 : Allocation - principe de subdivisons [38]

• Expansion du système

Il est possible d’éviter le problème d’allocation en élargissant les limites du système afin

d’inclure les fonctions supplémentaires liées aux coproduits [40]. Pour ce faire, il est

nécessaire que les coproduits puissent être générés par un moyen de production alternatif

et que les données puissent être obtenues pour cette production alternative. La méthode de

substitution est ici considérée comme une forme d'allocation pratiquement équivalente à la

méthode d'extension du système. La figure 16 illustre les 2 formes d’allocation par

expansion du système.

Page 55: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

45

Figure 16 : Allocation - principe d'expansion/substitution [30]

3.3.1.2. Allocation physique

Lorsque l'attribution ne peut être évitée, la norme ISO 14041 recommande l’utilisation de

la causalité physique, dans la mesure du possible, comme base de l’attribution. En principe,

les charges environnementales d’un système multifonctionnel dépendent des propriétés des

matériaux utilisés (propriétés physiques, chimiques, quantité du matériau, etc.) et de l’état

du fonctionnement des processus (la capacité des opérations unitaires, la pression, la

température de fonctionnement, etc.) [37]. L’attribution physique signifie que la charge

environnementale du système est allouée en fonction d'une relation physique sous-jacente

reflétant la manière dont les intrants sont modifiés par les changements quantitatifs

apportés aux produits ou fonctions fournies par le système [41]. Les propriétés physiques

utilisées comme une base d'attribution comprennent la masse, le contenu en énergie, le

volume et la masse moléculaire [41].

Exemple d’allocation par masse

L'attribution par masse nécessite que toutes les entrées et toutes les sorties soient reparties

en fonction du rapport de masse entre les coproduits formés. Si, par exemple, un processus

élémentaire, (figure 17) fournit deux produits : le produit principal A et le coproduits B.

Le coefficient d'allocation en masse (Cm) peut être calculé comme le rapport en masse

entre le produit principal et le sous-produit :

(3)

Page 56: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

46

𝐶𝑀 = 𝑚𝐵

(𝑚𝐴) + (𝑚𝐵)

Par conséquent, la présentation générale de la répartition des charges environnementales

est la suivante :

𝑓𝑙𝑢𝑥 𝑖𝑛𝑣𝑒𝑛𝑡𝑎𝑖𝑟𝑒 𝐵 = 𝐶𝑀 ∗ 𝑓𝑙𝑢𝑥 𝑖𝑛𝑣𝑒𝑛𝑡𝑎𝑖𝑟𝑒 𝑝𝑟𝑜𝑐𝑒𝑠𝑠𝑢𝑠 𝑢𝑛𝑖𝑡𝑎𝑖𝑟𝑒

Figure 17 : Principe d'application de l'allocation massique [38]

3.3.1.3. Allocation basée sur d'autres relations

Lorsqu'une relation physique ne peut être établie, il est possible d’utiliser une méthode

d'affectation fondée sur un paramètre socio- économique ou une propriété représentative

d’une fonction commune entre le produit et les coproduits [15], telle que la valeur

nutritionnelle des produits (quantité de protéine), etc. A l'instar des méthodes fondées sur

un paramètre physique, chacun des impacts du cycle de vie est alors alloué de la même

façon.

3.5.2. Résultats de l’inventaire

Lorsque les données pour les processus élémentaires sont générées et quantifiées par

rapport à un flux de référence déterminé pour chacun des processus (p. ex. 1 kg de matière

ou 1 MJ d’énergie), il s’agit ensuite de lier ces processus en tenant compte de flux de

référence.

(4)

Page 57: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

47

Chaque processus élémentaire est considéré comme un élément constitutif dans le modèle

d’ICV. Les quantités des flux de matières et d’énergie ainsi que les quantités des substances

émises pour chaque processus sont déterminées par rapport au flux de référence et en tenant

compte des règles d’allocation dans le cas des processus multifonctionnels. Le résultat final

est une liste qui regroupe les données agrégées des émissions et les extractions sur tout le

cycle de vie.

3.6. Exemple d’analyse de l’inventaire de cycle de vie : Brame d’acier

produit dans une aciérie italienne

L’exemple présenté dans cette partie se base sur étude ACV de l'acier produit dans une

aciérie intégrée italienne [42].

3.3.2. Objectifs et champs d’étude

a) Objectif et unité fonctionnel

Le but de cette étude est d’évaluer l’impact environnementale de la production d'acier de

la plus grande aciérie intégrée de l'UE, située à Taranto, dans le sud de l'Italie. L’objectif

final est de mettre en évidence les principaux points chauds des aciéries et d’identifier les

options potentielles d’amélioration de l’environnement.

L'unité fonctionnelle (UF) retenue dans cette étude est la production de 1 t de brames d'acier

massives.

b) Définition du système et de ses limites

L’analyse du cycle de vie couvre l’ensemble de la chaine de production d’acier du berceau

à la porte de l’usine (figure 18). Les éléments pris en compte dans les limites du système

sont : L’extraction de la matière première, les opérations de frittage, la production de coke

et la production de fonte et d'acier.

Page 58: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

48

Figure 18 : Frontières du système pour l’analyse du cycle de vie de l’acier

Description du système : Le charbon fournit le coke servant de combustible aux hauts-

fourneaux où le minerai est fondu. Le métal liquide qui en sort est la fonte. Celle-ci est

dirigée vers l'aciérie et est mélangée avec de la ferraille dans un convertisseur. Le tout est

oxygéné et dosé pour obtenir l’acier de base désiré. On procède ensuite à la coulée

continue (dans une lingotière) qui consiste à solidifier le métal sous la forme d'une longue

bande. Les différentes étapes de fabrication des brames d’acier sont présentées dans l’arbre

de processus de la figure. Il s’agit de :

- Traitement de minerai : l’opération de l’agglomération sert à fritter le minerai de

fer pour le rendre apte à l'utilisation dans le haut fourneau.

- La formation de la fonte : le minerai de fer et le coke sont introduits dans le haut

fourneau par le haut, la chaleur provoque la combustion du coke et l'élimination des

éléments chimiques contaminants. Le fer se charge ensuite de carbone au cours de

Page 59: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

49

sa descente et se transforme en fonte, qu'il faut alors séparer d'un mélange

de déchets appelé laitier.

- La conversion de la fonte en acier : la fonte en fusion est ensuite versée sur de la

ferraille dans un convertisseur à oxygène où de l'oxygène est insufflé pour éliminer

le carbone sous forme de CO2.

- L'affinage : l'acier obtenu est affiné en ajoutant des éléments pour former

différents alliages et modifier les propriétés mécaniques de l'acier en fonction des

besoins.

- La coulée continue : l'acier est refroidi progressivement jusqu'à solidification

formant ainsi les brames d’acier.

3.3.3. Analyse de l’Inventaire des émission et extractions

c) Étape 1 : Inventaire de production par processus élémentaire

Les flux de référence ainsi que les flux intermédiaires correspondant aux processus

élémentaires sont illustrés dans l’arbre de processus de la figure 19. Ils correspondent aux

flux de matières et d’énergie consommées pour produire 1 t de brames d'acier massives.

Les données des intrants ont été recueillies sur site (option 2a : primaires) et reflètent la

production de l'aciérie lorsque le niveau de production atteignait la capacité maximale de

12 millions d'acier par an.

Page 60: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

50

Figure 19 : Arbre de processus de la fabrication de brames d'acier [42]

d) Étape 2 : Recherche des données d'émission et d'extraction

Les données sur les émissions et les extractions sont de natures secondaires, collectées à

partir des bases de données commerciales et de l'agence de protection de l'environnement

locale.

e) Étape 3 : Inventaire d’émission et d’extraction par processus élémentaire

L'inventaire des émissions et extractions se calcule en multipliant l'inventaire de

production avec les facteurs d'émission (données sur les émissions). La figure 20

présente le résultat de l’inventaire des émissions et extractions du processus élémentaire

cokerie. L’inventaire des émissions et des extractions des processus élémentaires inclus

dans les frontières de système sont présentés dans l’annexe 1.

Page 61: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

51

Calcul « à la main » du bilan énergétique

Afin de bien cerner la démarche du calcul de l’inventaire, nous allons effectuer un calcul «

à la main » pour le bilan énergétique à partir de l’inventaire de production (données

d’intrants). Il s’agit de calculer la quantité d’énergie primaire non renouvlable consommée

par unité fonctionnelle à partir de chaque flux de référence de chaque processus élémentaire

et des consommations nécessaires à leur mise à dispotion.

Pour le processus de la cokerie, 22.2 KWh d’électricité, 34.6 Kg de vapeur, 581.6 Kg de

charbon, 29.6 Kg de gaz de coke, et 214.7Kg de gaz de Haut Fourneau (HF) sont requis

pour produire 439.6 Kg de coke. Un Kwh d’électricité nécessite la consommation de 3,6

MJ primaire non renouvlable, un kg de vapeur consomme 3MJ primaire non renouvlable,

le gaz de coke nécessite la consommation de 40,4 MJ primaire non renouvlable, et un kg

de gaz de HF consomme 2,6 MJ primaire non renouvlable. La consommation d’énergie

dans le cokerie est donc la somme de 22,2*3,6 + 34,6*3 + 581,6*40,4 + 214,7*2,6.

CH4 1,00E-03 kg

Benzène 0,03 kg

CO2 310,13 kg

CO 0,02 kg

Poussière 0,12 kg

Charbon 581,63 kg NO2 0,63 kg

Acide sulphirique 0,74 kg SO2 0,82 kg

L’huile d'anthracène 0,17 kg HCN 0,00 kg

Hydroxide de sodium 0,18 kg Benzopyrène 3,7E-05 kg

L'eau 72,44 kg PAH 3,00E-03 kg

Vapeur 34,59 kg PCDD &PCDF 2,8E-08 kg

Gaz de coke 29,51 kg Autres émissions 0,09 kg

Gaz HF 214,71 kg

Électricité 22,18 kWh N 0,05 kg

NH 3 0,05 kg

COD 0,16 kg

Phénol 2,00E-03 kg

Goudron 13,58 kg

Sulphate

d'ammonium 5,80 kg

Gaz de coke 107,00 kg

Coke 439,58 kg

Émissions

dans l'air

Cokerie

Intrants

Émissions

dans l'eau

Figure 20 : Inventaire des émissions et extractions du processus élémentaire cokerie

Page 62: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

52

La partie économie d’énergie correspond au substitution énregitique. Par exemple, le gaz

de coke produit dans la cockerie, permet de substituer une certaine quantité d’énergie

nécessaire pour la production dans l’usine d’agglomération, dans le HF et dans la cokerie.

Comme déjà mentionné, l'usine produit du gaz lors de la production de coke et dans les

fours de fonte et d'acier. Ce gaz est collecté, purifié et utilisé comme carburant.

Spécifiquement, l'usine produit environ 7850 TJ d'énergie en gaz et consomme environ

3700 TJ de ce gaz directement pendant les processus de fabrication de l'acier. Le reste est

vendu à une centrale qui utilise le gaz pour produire de l'électricité. Le bilan énergétique

final pour la production d’une tonne d’acier solide est de 19,8 GJ. Ceci est subdivisé de la

manière suivante : 3,7 GJ utilisés pendant le processus de fabrication du coke, 1,9 GJ

utilisés pendant le processus de frittage, 13,4 GJ dans le fonctionnement du haut fourneau

et 0,8 GJ dans le convertisseur en acier LD - Four à oxygène de base (tableau 7).

Tableau 7 : Calcul de bilan d'énergie primaire non renouvelable pour produire 1 tonne de brames

d'acier

Intrants Extrants

Électricité 22,18 kwh/UF 3,60 MJ/kwh 79,83 MJ/UF Coke 439,58 kg/UF 29,22 MJ/kg 12845,38 MJ/UF

Charbon 581,63 kg/UF 32,75 MJ/kg 19050,12 MJ/UF Gaz Coke 107,00 kg/UF 40,64 MJ/kg 4348,15 MJ/UF

Gaz de HF 214,71 kg/UF 2,64 MJ/kg 565,82 MJ/UF Goudron 13,58 kg/UF 10,20 MJ/kg 138,48 MJ/UF

Gaz de coke 29,51 kg/UF 40,64 MJ/kg 1199,33 MJ/UF

Vapeur 34,59 kg/UF 3,00 MJ/kg 103,77 MJ/UF

Totale 20998,8831 Mj/UF 17332,01 MJ/UF

Électricité 48,56 kwh/UF 3,60 MJ/kwh 174,80 MJ/UF

Gaz de coke 2,35 kg/UF 40,64 MJ/kg 95,62 MJ/UF

Coke 55,26 kg/UF 29,22 MJ/kg 1614,85 MJ/UF

Vapeur 18,21 kg/UF 3,00 MJ/kg 54,62 MJ/UF

Total 1939,8888 MJ/UF

Électricité 49,85 kwh/UF 3,60 MJ/kwh 179,46 MJ/UF Fonte 991,09 kg/UF 1,49 MJ/kg 1471,76 MJ/UF

Fossile PCI 158,91 kg/UF 31,48 MJ/kg 5003,00 MJ/UF Gaz de HF 1463,75 kg/UF 2,64 MJ/kg 3857,37 MJ/UF

Coke 384,32 kg/UF 29,22 MJ/kg 11230,53 MJ/UF

Gaz de coke 21,36 kg/UF 40,64 MJ/kg 867,78 MJ/UF

Gaz de HF 402,57 kg/UF 2,64 MJ/kg 1060,87 MJ/UF

Vapeur 0,12 kg/UF 3024,22 MJ/kg 365,93 MJ/UF

Total 18707,5708 MJ/UF ####### MJ/UF

Électricité 80,57 kwh/UF 3,60 MJ/kwh 290,04 MJ/UF Gaz de FOB 163,49 kg/UF 5,93 MJ/kg 969,15 MJ/UF

Fonte 991,09 kg/UF 1,49 MJ/kg 1471,76 MJ/UF Acier 1000,00 kg/UF 0,03 MJ/kg 29,70 MJ/UF

Vapeur 7,28 kg/UF 3,00 MJ/kg 21,85 MJ/UF

Total 1783,6448 MJ/UF 998,8523 MJ/UF

Convertisseur LD

0,8

Cokerie

3,67

Usine d'agglomération

1,94

Haut Fourneau

13,4

Consommation d'énergie Énergie produite GJ/t

d'acier Flux de référence

Énergie par

unité de flux de

référence

Énergie par UF Flux de référence

Énergie par unité

de flux de

référence

Énergie par UF

Page 63: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

53

f) Étape 4 : Modélisation du système et résultats de l’inventaire

Modélisation des processus multifonctionnelle

Les sous-produits, issus du processus de production de l'acier, destinés à être des produits

commercialisables autres que les brames l'acier sont le goudron, le sulfate d'ammonium,

les gaz (gaz de coke, gaz HF et gaz FOB) et le laitier. Les résidus de production qui ne sont

pas considérés comme des déchets ou des sous-produits (par exemple, des poussières de

coke, des particules fines de matériau fritté, du tartre, l’électricité, etc.), sont supposés être

recyclés dans le cycle de production. Dans ce cas, la quantité de matières recyclées est prise

en compte au travers d’une réduction des matières premières utilisées et ainsi des émissions

correspondantes.

Trois allocations sont prévues (figure 21) : les consommations et les impacts de la cokerie

sont attribués entre le coke, le gaz de coke, le sulfate d’ammonium et le goudron, de même

que les consommations et les impacts du haut fourneau qui seront attribués entre la fonte,

le laitier, et le gaz de HF.

Figure 21 : Allocations possible pour le système d'étude

Page 64: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

54

Dans l’étude de cas, l’auteur a utilisé une allocation base sur la masse et la valeur

économique. Dans le cadre de cet exemple l’allocation entre les produits et les coproduits

serait basée uniquement sur la masse. La figure 22 présente le détail de calcul des

consommations et charges de la cokerie allouées au produit coke.

Figure 22 : Principes et résultats de l'allocation massique pour le processus cokerie

CH4 7,77E-04 kg

Benzène 0,02 kg

CO2 240,88 kg

CO 0,02 kg

Poussière 0,09 kg

Charbon 451,75 kg NO2 0,49 kgAcide

sulphirique 0,57 kg SO2 0,64 kgL’huile

d'anthracèn 0,13 kg HCN 7,77E-04 kgHydroxide 0,14 kg Benzopyrène 2,87E-05 kg

L'eau 56,27 kg PAH 2,33E-03 kg

Vapeur 26,87 kg PCDD &PCDF 2,17E-08 kg

Gaz de coke 22,92 kg Autres émissions 0,07 kg

Gaz HF 166,77 kg

Électricité 17,22 KWh N 0,04 kg

NH 3 0,04 kg

COD 0,12 kg

Phénol 1,55E-03 kg

Coke 4,40E+02 t

Le coefficient d'allocation

en masse

* Qté

d'Intrants *

Émissions

dans l'eau

Cokerie

Émissions

dans l'air

Le coefficient d'allocation

en masse

𝑚

𝑚 𝑚 𝑚 𝑚

𝑚 𝑜 𝑒 𝑎 𝑒 𝑒 𝑒𝑚 𝑎 𝑒 𝑒 𝑢 𝑟 𝑛

𝑚 𝐴 𝑎 𝑒 𝑒 ( ) 𝑚 𝑎 𝑎 𝑒 𝑒 𝑎 𝑒 𝑒

𝑚

𝑚 𝑚 𝑚 𝑚

𝑚 𝑜 𝑒 𝑎 𝑒 𝑒 𝑒

𝑚 𝑎 𝑒 𝑒 𝑢 𝑟 𝑛𝑚 𝐴 𝑎 𝑒 𝑒 ( ) 𝑚 𝑎 𝑎 𝑒 𝑒 𝑎 𝑒 𝑒

Page 65: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

55

4. Analyse des impacts environnementale et interprétation des

résultats

4.1. Analyse des impacts : principe et méthodologie

L’Évaluation de l’Impact du Cycle de Vie (EICV) est la troisième phase de l’ACV définit

selon la norme ISO 14044 en tant que « phase de l’analyse du cycle de vie visant à

comprendre et à évaluer l’ampleur et la portée des impacts environnementaux potentiels

d’un système de produits » [6]. Elle a pour objectif d’interpréter les résultats de l’inventaire

des émissions du cycle de vie et de la consommation de ressources afin d’en comprendre

la signification environnementale.

L’analyse de l’inventaire permet de déterminer les quantités de matières et d’énergie

extraites ainsi que les émissions dans l’eau l’air et le sol [15]. En principe, les substances

répertoriées lors de l’analyse de l’inventaire sont de nature différente, ce qui rend leurs

comparaisons en termes d’impact une tâche difficile. L’ECIV, permet d’agréger ces

résultats en un nombre restreint d’indicateurs de manière à faciliter leurs interprétations

[43] [44].

Durant la phase d’évaluation d’impact, les données recueillies lors de l’inventaire sont

traduites aussi fidèlement que possible en termes d’impacts potentiels sur ce que l’on

appelle les « zones de protection » [35], c’est-à-dire les zones que nous voulons protéger.

Selon la norme ISO 14044, l’EICV comporte trois étapes :

• Premièrement, la définition des problèmes environnementaux

• La seconde est l'étape dans laquelle les différentes émissions sont regroupées de

manière à montrer quelles émissions contribuent à quel problème environnemental.

• La dernière étape consiste à calculer dans quelle mesure les émissions contribuent

au thème environnemental. Cette évaluation des impacts est basée sur les

connaissances scientifiques et l'objectif réel. Certaines listes standardisées de

catégories d’impact couvrent les thèmes suivants, qui sont plus ou moins identiques

à la plupart des approches adoptées dans la littérature sur les ACV.

Page 66: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

56

4.2. Sélection des catégories d'impact

La première étape de l’ECIV consiste à choisir les catégories correspondant à l’objectif de

l'étude. La catégorie d’impact tel que défini par la norme ISO est un ensemble représentant

des problèmes d’environnement auxquels les résultats de LCI peuvent être affectés. Ces

catégories d’impact doivent couvrir autant que possible tous les problèmes

environnementaux liées au produit étudié et doivent être indépendantes afin d’éviter le

double comptage. Par exemple, les catégories Acidification' et 'Acidification des eaux' sont

redondante, mais l’utilisation d’une catégorie d’impact (acidification) au sein de laquelle

sont par exemple regrouper les sous-catégorie 'Acidification des eaux' et 'Acidification des

sols' permet d’éviter la redondance.

Les catégories d'impact couramment utilisées en évaluation d'impact du cycle de vie ainsi

sont présentées dans le tableau 8. On distingue généralement deux types de catégories

d’impacts, les catégories intermédiaires (catégories midpoint) qui peuvent elles-mêmes

être rassemblées en catégories de dommages environnementaux (catégories end point).

Page 67: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

57

Tableau 8 : Catégories d'impact couramment utilisées en évaluation d'impact de cycle de vie [8]

Catégories Sous -catégories possibles

Domaines de protection

Res

sou

rces

natu

rell

es

San

hu

main

e

En

vir

on

nem

e

nt

natu

rel

En

vir

on

nem

e

nt

art

ific

iel

Épuisement

des ressources

abiotiques

Consommation des dépôts x

Consommation des fonds

Consommation des écoulements

Épuisement

des ressources

biotiques

x x

Utilisation des

sols

Compétition des sols x x

Perte de biodiversité x

Dégradation des fonctions de

Subsistance du vivant

x x x

Changements

climatique

x x x

Diminution

d’ozone

stratosphérique

x x x x

Toxicité

humaine

x

Écotoxicité

Aquatique d’eau douce x x

Aquatique marine

Terrestre

Sédimentaire d’eau douce

Sédimentaire marine

Formation de

photo-

oxydants

x x x x

Acidification x x x x

Eutrophisation Aquatique x x x

Terrestre

Nuisances

Odeurs x

Bruit x

Impact visuel x

Impact des

radiations

ionisantes

x x x

Page 68: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

58

4.3. Classification des résultats d’inventaire

Chaque substance comptabilisée lors de l'inventaire du cycle de vie possède une cascade

d'effets qui représente l'ensemble des effets possible de cette substance sur l’environnement

[45]. Par exemple, une molécule de SO2 émise peut, soit par contact avec l'humidité de

l'air, former de l'acide sulfurique, qui sera une cause d'acidification via les pluies, soit par

inhalation, contribuer à la toxicité humaine.

L’objectif de la classification est d’attribuer les substances répertoriées dans l'inventaire

aux catégories d'impact sélectionnés en fonction de leurs effets. Par exemple, les GES avec

la catégorie d'impact du changement climatique ou les gaz générant des acides avec la

catégorie d'impact de l'acidification. Lorsqu’une substance contribue à différentes

catégories d’impact, elle doit donc être assignée à chacune d’elles.

Pour effectuer une classification, il faut avoir une idée sur les conséquences relatives aux

émissions de polluants et aux consommations de ressources (tableau 9). En général, les

méthodes d’évaluation d’impact scientifiquement reconnues réalisent cette étape

directement en classant les émissions et consommations par catégorie d’impact.

Tableau 9 : Principaux contributeurs recensés aux catégories d'impact [8]

Catégories d’impact Principales substances recensées

Épuisement des ressources abiotiques Ressources minérales et fossiles (charbon, gaz

naturel, pétrole, etc.)

Changement climatique CO2, CH4, N2O, CFC, HCFC

Diminution d’ozone stratosphérique CFC, HCC, Halon

Toxicité humaine Nombreux composés chimiques (NOX, SOX, NH3,

CO, métaux lourds, etc.), pesticides, particules

Écotoxicité

Formation de photo-oxydants COY, NOx

Acidification SOx, NOx, NH3, HCL, HF

Eutrophisation Composés azotés et phosphores

Impact des radiations ionisantes Ensemble des isotopes radioactifs

Page 69: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

59

4.4. Caractérisation des impacts

La caractérisation constitue la troisième étape de l’EICV. Elle permet de quantifier, en

unité commune, l’importance des impacts environnementaux potentiels au sein de la

catégorie d’impact à laquelle ils ont été associés [46-47].

4.4.1. Modèle de caractérisation d’une catégorie d’impact

Chaque catégorie d’impact repose sur un modèle de caractérisation, qui permet de

modéliser le devenir des substances, depuis leurs émissions jusqu’à leur impact potentiel

sur l’environnement [47].

4.4.1.1. Mécanisme environnementale

Les catégories d’impacts sont identifiées par un impact final et la manière dont les résultats

d’inventaire sont reliés aux impacts finaux est décrite au moyen d’une chaine de cause à

effet appelée mécanisme environnemental [48]. Par exemple, l’un des premiers impacts du

gaz à effet de serre CO2 après son émission est le forçage radiatif infrarouge. Cet impact

entraine d'autres impacts, comme l’augmentation du contenu thermique et de la

température de l'atmosphère entraînant des changements du climat régional et mondial et

l'élévation du niveau de la mer, qui finissent par endommager plusieurs zones de protection

: santé humaine, environnement naturel et ressources artificielles.

4.4.1.2. Indicateurs de catégorie

Une fois que la chaine de cause à effet est définie, il s’agit de choisir un indicateur de

catégorie à un niveau quelconque du mécanisme environnemental [49-50], pour agir

comme une représentation quantifiable de la catégorie [51]. Par exemple, pour la catégorie

d'impact « Changement climatique », (voir figure 23), il est possible de choisir l’indicateur

traduisant le forçage radiatif infrarouge causée par les émissions de gaz à effet de serre.

Lorsque l’indicateur est défini au niveau des zones de protection (la fin de la chaine de

cause à effet), on parle alors d’impact orientée dommage. Il est également possible de

définir des indicateurs à un niveau intermédiaire de la chaine de cause à effet (indicateurs

intermédiaire), lorsqu’un mécanisme commun existe à ce niveau pour une variété de

Page 70: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

60

substances dans cette même catégorie d'impact [52], on parle dans ce cas-ci d’impact

oriente problèmes. En principe, plus l’indicateur se trouve en aval du mécanisme

environnemental, plus l’information est pertinente, mais plus l’incertitude est grande [38]

[53] [44] .Si on reprend l’exemple de la catégorie d'impact « Changement climatique », il

est possible de choisir un autre indicateur plus en aval du mécanisme environnemental, tel

que l'élévation du niveau de la mer due aux émissions de gaz à effet de serre à un horizon

temporel fixé ; cet indicateur, quoique plus pertinent d'un point de vue environnemental,

présente néanmoins de plus fortes incertitudes que celui du forçage radiatif infrarouge.

Figure 23 : Catégorie d'impact et mécanisme environnemental

4.4.1.3. Facteurs de caractérisation

Les Facteurs de Caractérisation (FC) permettent de convertir les résultats de l’inventaire

du cycle de vie en unité commune d’indicateur de catégorie. Ils expriment la contribution

d’une unité de masse d’une substance à une catégorie d'impact [54] et sont généralement

Page 71: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

61

exprimés en fonction d’une molécule de référence (tableau 10). Par exemple, pour la

catégorie d’impact « changement climatique », le CO2 est défini comme la substance de

référence pour le calcul de l’impact sur l’effet de serre, les facteurs de caractérisation sont

exprimés en kg CO2 et les différentes émissions répertoriées dans cette catégorie sont

ramenées à l’émission équivalente de CO2.

Tableau 10 : Exemples de substances de référence pour les catégories d’impact [8]

Catégorie d’impact Substance de référence

Toxicité Humaine (substances cancérigènes et

non cancérigènes)

Kg chlorure de vinyle équivalent dans l'air

Effets respiratoires Kg PM2.5 équivalents dans l'air

Destruction de la couche d'ozone Kg CFC-11 équivalent dans l'air

Radiations ionisantes Bq carbone-14 équivalent dans l'air

Formation de photo-oxydants Kg éthylène équivalent dans l'air

Écotoxicité terrestre Kg triéthylène glycol équivalent dans l'eau

Acidification Kg de SO2 équivalent dans l'air

Eutrophisation Kg de PO4 3- équivalent dans l'eau

Occupation des sols M2 de terre équivalent

Changement climatique Kg de CO2 équivalent dans l'air

Énergie non renouvelable MJ totaux d'énergie non renouvelable

Les facteurs de caractérisation sont issus de publications scientifiques et font souvent

l’objet de consensus internationaux, c’est le cas par exemple pour les facteurs de

caractérisation des catégories d’impact changement climatique ou encore l’acidification

car leur mécanisme environnemental est relativement simple. D’autres catégories comme

les effets cancérigènes ou encore la toxicité présentent plus d’incertitudes quant à leurs

facteurs de caractérisation.

Page 72: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

62

4.4.2. Principe de la caractérisation des impacts

Il s’agit, pour chacune des catégories d’impact impliquées dans l’étude, de calculer un

score d’impact (SI) en utilisant des facteurs de caractérisation (FI). Les masses de

substances émises et extraites dans une même catégorie d’impact sont multiplies par ces

facteurs de caractérisation pour calculer leurs impacts potentiels pour cette catégorie

d’impact. Ces impacts sont ensuite sommés pour fournir le score d’impact souvent exprimé

en unités d'équivalents chimiques [46]. L’équation 5 fournit le détail du calcul de score

d’impact de chaque catégorie d'impact i à partir des données d’inventaire et des facteurs de

caractérisation génériques.

𝐼𝑖 = ∑𝐹𝐼𝑠,𝑖𝑠

𝑠𝑢𝑏𝑠𝑡𝑎𝑛𝑐𝑒 (5)

Où i : une catégorie d’impact

s : une substance ou ressource

SI : le score d’impact pour la catégorie i

M : masse émise ou extraite de la substance s.

Comme illustré dans l’exemple de calcul du tableau 11, la masse de CO2 et de N2O est

multipliée respectivement par le facteur de potentiel de réchauffement global de chaque

gaz pour convertir les données des émissions de gaz à effet de serre en potentiel de

réchauffement global.

Tableau 11 : Calcul de résultat d’impact potentiel sur le changement climatique pour un bloc

d’acier de 1kg

Substances

(Inventaire)

Émissions

(kg)

Facteurs de Caractérisation : potentiel de

réchauffement global (kg éqCO2/kg de

substance émises/ PRG500*)

Score impact

(kg éqCO2/kg)

CO2 253,9 1,0 253,9

CH4 0,15 6,5 1,0

N2O 0,0013 156,0 0,2

TOTAL 255,1

Page 73: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

63

4.4.3. Étapes optionnelles de l'évaluation des impacts

L’ensemble des résultats de caractérisation, froment un profil d'évaluation de l'impact du

cycle de vie du système étudiée. Afin de faciliter l’interprétation du profil EICV et

d’augmenter sa lisibilité, la norme ISO propose trois autres étapes optionnelles :

4.4.3.1. Normalisation des résultats

La normalisation, telle que définie dans la norme ISO 14044 permet de rapporter les

résultats de caractérisation des impacts à des valeurs de référence (valeurs de normalisation).

Elle permet de faciliter l'interprétation des résultats en comparant les différentes catégories

sur le même graphique avec les mêmes unités à certaines informations de référence [54],

comme :

- Les émissions ou utilisations de ressources totales pour une zone géographique

donnée qui peut être mondiale, régionale, nationale ou locale. Par exemple,

l’impact moyen de l’Europe sur les changements climatiques. L’impact du produit

pour cette catégorie serait donc mis en relation avec celui de l’Europe. Le résultat

de la normalisation est la contribution spécifique de l’UF du système de produits

au changement climatique en Europe.

- Les émissions ou utilisation de ressources totales pour une zone donnée (mondiale,

régionale ou locale) par habitant ou mesure similaire ;

- Un scénario de référence, telle un autre système de produits donné.

Les scores d’impacts normalisés (N) s’obtiennent en divisant le score d’impact (problème

ou dommage) d’un produit pour la catégorie d’impact i par le facteur de normalisation

relatif à la même catégorie d’impact (équation 6).

𝑐 = 𝑐 𝑐

(6)

Où c : la catégorie d’impact

S : le score de caractérisation

FN : valeur de normalisation

Page 74: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

64

4.4.3.2. Groupement et pondération

Le regroupement et la pondération sont des étapes basées sur un jugement de valeur. Le

regroupement en tant qu'élément optionnel de l’EICV consiste à trier et ou classer les

catégories d’impacts dans un ou plusieurs ensembles selon par exemple leur niveau de

priorité (impact à haute/moyenne/faible priorité) ou encore selon des caractéristiques

nominales, tel que l’échelle spatiale « impacts globaux/régionaux/locaux » [15].

La pondération consiste à déterminées l’importance relative d’un impact environnemental

(catégorie d’impact) par rapport à toutes les autres catégories d’impacts. Il s’agit de

multiplier chacun des résultats du profil environnemental, normalisé ou non, par un facteur

de pondération. Les valeurs de facteurs de pondération peuvent être déterminer en adoptant

des méthodes de monétarisation qui évaluent les coûts engendrés par un impact, en se basant

sur des enquêtes de population/d’experts ou encore en fonction d’une distance à une cible [55].

Cette étape est toutefois n’est pas recommandée par ISO [6], puisque le choix des valeurs

des facteurs de pondération fait appel à des valeurs politiques, idéologiques ou éthiques,

qui sont par conséquent subjectives.

4.4.4. Exemple : évaluation de l’impact de la production de 1 tonne de

brames d’acier avec la méthode IMPACT 2002+

L’analyse des résultats de l’inventaire des émissions et des extractions de la production

de 1 tonne de brames d’acier ne permet pas de conclure directement sur les performances

environnementales relatives à celle-ci. L’évaluation de l’impact va nous permettre de

disposer d’un profil d’impact qui est facile à interpréter.

Aperçu de la méthode IMPACT 2002 + : La méthode IMPACT 2002 + est une méthode

d’évaluation hybride permettant à la fois une évaluation au niveau intermédiaire et au

niveau des dommages. Elle comprend quatorze catégories d’impact intermédiaires

regroupés en quatre catégories de dommages : santé humaine, qualité des écosystèmes,

changement climatique et Ressources (voir figure 24).

Page 75: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

65

Figure 24 : Démarche générale de l’analyse de l’impact avec la méthode IMPACT 2002+ [15]

Pour la catégorie de dommages « santé humaine », les résultats sont exprimés en DALY

(Disability Adjusted Life Year), unité développée conjointement par la Banque mondiale

et l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Un DALY représente la somme du nombre

d’années de vie perdues et du nombre d’années vécues avec un handicap [15]. Les résultats

de la catégorie de dommages « Qualité des écosystèmes » reflètent la fraction de plantes

vasculaires qui ont potentiellement disparu dans une certaine aire (PDF : Potentially

Disappeared Fraction of Species) à cause de l'acidification, l’eutrophisation, l’écotoxicité,

l’utilisation du territoire induite par l’émission marginale de substances inventoriées et sont

exprimées en PDF.m2.an/kg [15]. Pour la catégorie de dommages « Ressources », elle est

exprimée par l'énergie supplémentaire qu'il sera nécessaire de produire pour continuer à

extraire dans le futur la même quantité de ressources inventoriée actuellement (MJ/unité

Page 76: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

66

extraite). Enfin le changement climatique qui est considéré comme une catégorie de

dommage à part entière avec pour unité le kg de CO 2 équivalent.

Tableau 12 : Catégories intermédiaires, substances de références, catégories de dommage et

unités de dommage utilisées dans Impact 2002+

Catégorie intermédiaire Substance de

référence

intermédiaire

Catégorie de

dommage

Unité de

dommage

Toxicité humaine

(Cancérigène + non

cancérigène)

Kg chlorure de

vinyle éq dans l’air

Sante humaine

DALYs/unité

émise

Effets respiratoires Kg PM2,5éq dans

l’air

Sante humaine

Radiations ionisantes Bp Carbine-14 éq

dans l’air

Sante humaine

Destruction de la couche

d’ozone

Kg CFC-11 éq dans

l’air

Sante humaine

Formation de photo-

oxydants

Kg éthylène éq dans

l’air

Sante humaine

Qualité de

l’écosystème

Non disponible

Écotoxicité aquatique Kg triéthylène

glycol éq dans l’eau

Qualité de

l’écosystème

PDF. m2.an/

unité émise Écotoxicité terrestre Kg triéthylène

glycol éq dans l’eau

Qualité de

l’écosystème

Acidification/eutrophisation

terrestre

Kg SO2 éq dans

l’air

Qualité de

l’écosystème

Acidification aquatique Kg SO2 éq dans l’air Qualité de

l’écosystème

En

développement

Eutrophisation aquatique Kg SO2 éq dans

l’eau

Qualité de

l’écosystème

En

développement

Occupation des sols m2 terre éq Qualité de

l’écosystème

PDF. m2.an/

unité émise

Réchauffement climatique Kg CO2 éq dans

l’air

Changement

climatique

Kg CO2 éq dans

l’air

Énergie non renouvelable MJ énergie

supplémentaire éq

ou kg Fe éq

Ressources

MJ/ unité émise Extraction de minerais MJ totaux d’énergie

non renouvelable ou

kg pétrole brut éq

Ressources

Page 77: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

67

Classification des résultats de l’inventaire : Les différentes substances répertoriées dans

l’inventaire des émissions et des extractions de l’annexe1, sont classifiées et caractérisées

selon la figure 24.

Cratérisation intermédiaire d’impact : Le calcul des scores d’impact sera détaillé pour

la catégorie changement climatique. Pour cette catégorie le facteur de caractérisation

intermédiaire du méthane est de 7 Kg CO2 éq, ce qui signifie que 1 kg de méthane équivaut

à une émission de 7 kg en termes d’impact sur l’effet de serre. Le score de réchauffement

climatique s’obtient en multipliant les substances de l’inventaire par le facteur de

caractérisation intermédiaire correspondant. Dans le cas de la production de 1 tonne de

brames d’acier, on constate que le CO2domine le score de changement climatique, du fait

de ses émissions importantes (voir figure 25).

Figure 25: Calcul de score d’impact intermédiaire pour la catégorie intermédiaire changement

climatique

Les mêmes calculs sont effectués pour chaque catégorie d’impact intermédiaire.

Caractérisation des dommages : Le calcul des scores de dommages est analogue au

calcul des scores intermédiaires et s’effectue en multipliant les scores d’impact

Page 78: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

68

intermédiaire de chacune des catégories de dommage par le facteur de dommage

correspondant. Dans le cas de la catégorie de dommage changement climatique, le facteur

de dommage est équivalent à 1. Ainsi le score de dommage de la catégorie changement

climatique dans le cas de la production de 1 tonne de brames d’acier s’obtient en multipliant

le score intermédiaire 581,0049 Kg CO2 éq par 1.

Normalisation : les résultats sont normalisés sur la base des scores européens totaux de

différentes catégories de dommages. Ce qui permet de comparer la contribution du produit

à l’effet total actuel au niveau européen pour une catégorie donnée. Pour le calcul des

résultats normalisées, il s’agit de diviser les scores de dommages par les facteurs de

normalisation des différentes catégories de dommage (voir tableau 13). Par exemple pour

la catégorie de dommage changement climatique, le facteur de normalisation adopté par la

méthode impact 2002 + est obtenu en divisant la valeur des émissions totales des gaz à

effet de serres rejetés en Europe par an par la population européennes et reflète la quantité

de gaz à effet de serre émise par personne et par an qui est de 9950 Kg CO2/personne/an.

Tableau 13 : calcul des scores de normalisation pour 1 tonne de brames d’acier

Catégorie de

dommage

Score de dommages Valeur de normalisation Score de

normalisation

Changement

climatique

581,0049 Kg CO2 éq 9950 Kg CO2/personne/an 0,058 personne/an

Sante

humaine

0.000556 DALY 0.0077 DALYs/personne/an 0.0722 personne/an

Qualité de

l’écosystème 27.8 PDF. m2.an 4650

PDF. m2.an/personne/an

0.006 personne/an

Ressources 19800 MJ 152000 MJ /personne/an 0.13 personne/an

Page 79: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

69

La figure 26 montre les résultats de la normalisation des dommages pour chaque catégorie

intermédiaire.

Figure 26 : Résultats des scores normalisés pour 1 tonne de brames d’acier au niveau de

dommages détaillés par catégorie intermédiaire

4.5. Outils d’évaluation d’impacts

Les méthodes d’EICV sont des outils scientifiquement reconnus qui ont été développés

pour réaliser les étapes d’évaluation des impacts environnementaux. Il existe un bon

nombre des méthodes d’évaluation. Ces méthodes se distinguent par le nombre et le type

d’impacts qu’elles prennent en compte, le nombre de substances couvert par la

méthodologie et le modèle de caractérisation. Chaque méthode d’EICV, fournit le modèle

de caractérisation pour les catégories d’impact qu’elle considère, ainsi que les facteurs de

caractérisation. Ces méthodes classifient d’abord les éléments par rapport aux types

d’impacts potentiels générés. Ensuite, l’impact potentiel pour chaque émission est calculé

par le biais de facteurs de caractérisation définis dans la méthode d’analyse d’impact. La

pertinence d’une méthode d’évaluation environnementale repose sur la pertinence de ses

indicateurs en lien avec les impacts qu’elle considère.

Page 80: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

70

4.5.1. Méthodes d’évaluation des impacts intermédiaires (mid-point), de

dommages (end-point) et hybrides

Il existe aujourd’hui trois types de méthodes d’évaluation des impacts :

- Les méthodes intermédiaires (mid-point),

- Les méthodes de dommages (end-point) et

- Les méthodes hybrides (offrent les deux niveaux d’évaluation : intermédiaires et

Dommages).

Les méthodes d’EICV intermédiaires telles que CML et TRACI modélisent le devenir

d’une substance en se limitant aux premières étapes de la chaine de cause à effet. Elles

regroupent les résultats de l'ICV en catégories intermédiaires et calculent son effet sur

l’environnement en utilisant des indicateurs de catégorie intermédiaire.

Les méthodes d’EICV de dommages, évalue l'impact environnemental au niveau des zones

de protection. Elles modélisent le devenir d’une substance sur toute la chaine de cause à

effet jusqu’à l’impact final, ce qui signifie que les dommages causés à l'homme ou à

l'écosystème par les effets environnementaux sont modélisés.

Les méthodes hybrides harmonisent les indicateurs intermédiaires et de dommages au sein

d’une seule méthode. Les méthodes hybrides sont donc plus versatiles et s’adaptent bien

aux différents requis des études. La structure de la méthode d’EICV hybride ReCiPe

illustre bien la différence entre les méthodes intermédiaires et de dommages, de même que

la séquence entre ces deux niveaux d’évaluation (figure 27). Elle démontre également la

complexité de l’attribution des résultats d’ICV à chaque catégorie d’impact et de la

répartition des catégories d’impact intermédiaire aux catégories de dommages.

Page 81: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

71

Figure 27 : Relations entre les données de l’ICV, les catégories d’impact intermédiaires et les

catégories de dommages dans ReCiPe [46]

Page 82: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

72

Le tableau 14 présente les méthodes les plus utilisées actuellement, lesquelles ne couvrent

souvent pas les mêmes catégories d’impact et peuvent présenter des caractéristiques très

différentes les unes des autres.

Tableau 14 : Liste non exhaustive de méthodes EICV existantes

Méthode Caractéristiques principales Nombre de catégories

Midpoint Endpoint

Écofacteurs

97 (Écopoints)

Développée en Suisse ;

Des versions alternatives pour d’autres pays

(Hollande, Colombie, Japon) sont disponibles.

10 -

CML Une de plus appliquées en Europe ;

Véritable guide sur lʼACV qui fournit toutes les

directives opérationnelles nécessaires pour son

application

12 -

TRACI Développée aux États Unis; 8 -

Eco-

indicateur 99

Développée aux États Unis (USEPA)

11 3

IMPACT

2002+

Développée en Europe

Permet une différentiation spatiale entre 50 zones

d’Europe par rapport aux substances toxiques ;

13 4

ReCiPe Développée au Pays-Bas ;

Combine les approches d’impact intermédiaire et des

dommages ;

Basé sur la méthode CML (pour les catégories

midpoint) et la méthode Eco indicateur 99 (pour les

catégories endpoint).

10 3

4.5.2. Comment choisir une méthode d’évaluation de l’impact

environnementale ?

Le choix de la méthode utilisée lors de l’ACV a un impact important sur les résultats. Une

comparaison entre ReCiPe et TRACI (en prenant seulement comme exemple la catégorie

d’impact « formation de smog photochimique ») démontre bien la diversité entre les

méthodes d’évaluation des impacts. En effet, ReCiPe se base sur le modèle scientifique

Lotoseuros pour évaluer la contribution potentielle à la formation d’ozone photochimique

(smog d’été). Les composés organiques volatils non méthaniques servent d’unité à

l’indicateur, et le milieu pour lequel les impacts sont calculés est l’Europe. La méthode

TRACI repose quant à elle sur un modèle scientifique dérivé du modèle Maximum

Page 83: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

73

Incremental Reactivity, les NOx servent d’unité à l’indicateur et le milieu pour lequel les

impacts sont calculés correspond aux États-Unis [46].

En principe, les normes ISO 14040/14044 ne contiennent aucune recommandation sur la

méthode à utiliser pour l'analyse d’EICV. Lors du choix d'une méthode EICV, il convient

de répondre à un certain nombre de questions et de critères afin d'identifier la méthode la

plus appropriée au contexte d’étude. Voici une liste non exhaustive de questions pertinentes

à aborder :

- Quelles catégories d'impact (ou problèmes environnementaux) dois-je couvrir et

puis-je justifier celles que j'exclus ?

- Dans quelle région mon cycle de vie (ou ses processus les plus contributifs) a-t-il

lieu ?

- Ai-je besoin d'une évaluation intermédiaire ou du point final, ou des deux ?

- Quels sont les flux élémentaires que je dois caractériser ?

- Y a-t-il des recommandations d'organisations pertinentes qui peuvent m'aider à

choisir ?

- Avec quelle facilité peut-on interpréter les unités des catégories d’impact (unités

absolues, équivalents, termes monétaires, etc.) ?

- Dans quelle mesure la méthode est-elle documentée ?

- Avec quelle facilité peut-on communiquer les résultats (unités, agrégation en

groupes d'indicateurs spécifiques, etc.) ?

- Dois-je appliquer la normalisation, et si oui, pour quel système de référence (dans

la plupart des cas, il est déconseillé de combiner la caractérisation et la

normalisation) ?

- Quand la méthode a-t-elle été publiée et y a-t-il eu d'importants progrès

scientifiques entre-temps ?

- Est-ce que j'ai les ressources/données disponibles pour appliquer une méthodologie

régionalisée (fournissant des résultats plus précis) ?

Enfin, il est souhaitable d’utiliser plusieurs méthodes dans une étude ACV pour mieux

interpréter les résultats [6].

Page 84: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

74

4.6. Interprétation des résultats

La phase d’interprétation de l’ACV consiste à structurer et évaluer les résultats de l’analyse

d’inventaire ainsi que des résultats de l’analyse d’impact afin de déterminer les problèmes

importants et les étapes nécessitant une intervention pour réduire l’impact environnemental

du système. L’interprétation implique aussi une analyse détaillée des incertitudes liées aux

méthodes utilisées, des hypothèses telles que les règles d’attribution, les décisions de

coupure, la sélection des catégories d’impact, les indicateurs de catégorie, les modèles de

caractérisation [15].

La phase d'interprétation du cycle de vie d'une étude ACV, consiste dans un premier lieu à

identifier les problèmes significatifs du cycle de vie, à évaluer et vérifier par des contrôles

de complétude, la sensibilité et la cohérence, la qualité et la robustesse des résultats

obtenus, pour enfin tirer des conclusions et proposer des recommandations [56].

Interpréter les résultats de cycle de vie devrait s’effectuer à tous les niveaux et d’une façon

approfondie [57]. Pour ce faire, les résultats doivent être interprétés en examinant la

contribution de chaque catégorie de données d’inventaire (énergie, déchets, etc.), catégorie

d’impact (émissions de gaz à effet de serre, écotoxicité, etc.) et de chaque étape du cycle

de vie (contribution du transport au cycle de vie total environnemental, etc.) [56].

4.6.1. Identification des enjeux significatifs

La première étape de la phase d’interprétation du cycle de vie consiste à analyser et de

structurer les résultats des phases précédentes de l’étude ACV afin d’identifier les

problèmes importants du cycle de vie. Il s’agit d’examiner les informations relatives aux

trois premières phases du processus d’ACV, incluant les résultats de chaque phase, les

méthodes utilisées et les hypothèses formulées dans les phases précédentes (les règles

d'affectation, critères de coupure, sélection des catégories d'impact, indicateurs et modèles

de catégorie, etc.) afin d’identifier les éléments de données qui contribuent le plus aux

résultats de l’ACV. Les enjeux significatifs, peuvent être :

• Les données d'inventaire (l'énergie, les émissions, les rejets, les déchets, etc.),

• Les catégories d'impact (l'utilisation de ressources, changements climatiques,

etc.),

Page 85: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

75

• Les contributions significatives de certaines étapes du cycle de vie telles que les

processus élémentaires individuels ou des groupes de processus, comme le transport ou la

production d'énergie.

L’analyse de contribution est l’une des approches recommandées pour déterminer les

enjeux significatifs. Elle consiste à examiner et comparer la contribution de chaque

catégorie de données d’inventaire (par exemple énergie, déchets), catégorie d’impact (par

exemple émissions de gaz à effet de serre, écotoxicité) et de chaque étape du cycle de vie

(par exemple contribution du transport au cycle de vie total environnemental) au résultat

total pour en déterminer les points sensibles [57]. Les points sensibles permettent de

décider des étapes du cycle de vie, des processus et des flux élémentaires qui sont pertinents

et qui nécessitent une amélioration. Les avantages de cette approche sont :

- Se concentrer sur les problèmes prioritaires (déchets, eaux, matières préoccupantes,

etc.)

- Se focaliser sur le bon stade du cycle de vie (l’acquisition, la fabrication,

l’utilisation, la fin de vie des matériaux, etc.)

- Cibler les bons acteurs (producteurs, fabricants, fournisseurs, détaillants, clients,

etc.) pour évaluer, influencer et mettre en œuvre des solutions.

- Affecter les ressources (temps, argent, etc.) efficacement aux actions.

L’identification des éléments significatifs est une étape importante qui sert à concentrer les

efforts sur l’évaluation, l'exhaustivité, la sensibilité et sur la cohérence de l'étude de l’ACV.

Mais aussi pour cibler les éléments sur lesquelles il faut accentuer l’attention afin

d'améliorer la performance environnementale du système [15]. En effet les résultats de

l’ACV impliquent une grande quantité de données collectées et calculées, sous contraintes

de temps et de ressources, il sera plutôt raisonnable d’évaluer que les éléments de données

qui contribuent de manière significative au résultat.

4.6.2. Évaluation de la complétude, la sensitivité et la consistance des données

L'objectif de cette étape est de vérifier en fonction de l’objectif de l’étude et de champ de

l'étude la validité des résultats des phases précédentes, en mettant l'accent sur les problèmes

significatifs identifiés au cours de l'étape d'interprétation.

Page 86: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

76

Il s’agit ici de s’assurer que les résultats de l’ACV et les données nécessaires à

l'interprétation sont disponibles et exhaustifs. A cette étape, il faut vérifier si des

informations pertinentes manquent ou sont incomplètes, et dans quelle mesure ces

informations sont nécessaires pour satisfaire l'objectif et la portée de l'ACV. S’il s’avère

que de telles informations ou données sont nécessaires, il faut réexaminer la phase de

l’inventaire et d’analyse d’impact. Sinon, il peut être nécessaire d'ajuster la définition de

l'objectif et de la portée pour tenir compte du manque de complétude. Dans tous les cas, il

faut justifier et documenter les résultats de cette vérification. Il s’agit de vérifier également

si les hypothèses, les méthodes et les données sont cohérentes avec les objectifs et le champ

de l’étude.

La phase de l’interprétation consiste à évaluer aussi le degré de confiance qu’on peut avoir

dans les résultats de l’ACV et de tester la robustesse des résultats et leurs sensibilités aux

données, hypothèses et modèles utilisés.

Page 87: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

77

5. Réalisation d’une ACV avec le logiciel SimaPro

Il est actuellement impensable de réaliser une analyse du cycle de vie à la main, puisqu’une

telle étude implique le traitement, le calcul et l’analyse d’un volume très important de

données. Le recours à des logiciels est indispensable surtout lorsque le nombre des

substances à prendre en compte devient important. Ces logiciels permettent de soutenir la

réalisation de l’ACV par la saisie de données, la mise en relation de ces données avec des

bases de données générales et la réalisation de calculs nécessaires dans une ACV

(inventaire, évaluation des impacts, calcul d’incertitude, etc.).

Il existe aujourd’hui un nombre impressionnant de logiciels d'ACV qui sont développés

spécifiquement pour une étude ou destinés à une plus large utilisation. Ceux-ci sont munis

d’un certain nombre de ressources comme des bases de données et les outils de

modélisation qui facilitent la réalisation de l’ACV et rendent les résultats plus transparents

[15].

5.1. Fonctionnalités et spécificités des logiciels d'ACV

Les logiciels d’ACV se distinguent par leur niveau de flexibilité et de complexité [8]. La

flexibilité d’un logiciel reflète la possibilité offerte à l’utilisateur de définir des unités

fonctionnelles, des limites de système et des méthodes d’évaluation d’impact

personnalisées, ainsi que d’importer et de modifier des données d’inventaire du cycle de

vie (ICV). La complexité de logiciel dépend de sa capacité à modéliser toutes les étapes du

cycle de vie, du niveau de transparence, du nombre de bases de données l'ICV et des

méthodes puissantes d'évaluation de l'impact du cycle de vie (EICV) comprises dans le

logiciel. Les logiciels destinés à une plus large utilisation, sont généralement complexes

mais ont l’avantage de donner plus de flexibilité à l’utilisateur et d’être plus transparents.

Contrairement aux logiciels spécifiques, qui sont d’utilisation facile car ils sont paramétrés

directement selon les choix méthodologiques de l’étude, en revanche, ils sont moins

flexibles [8].

- Fournisseurs : Les logiciels d’ACV sont réalisés soit par les industriels eux-

mêmes, soit par des instituts de recherche ayant participés à l'élaboration des

Page 88: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

78

méthodes de calcul des impacts environnementaux, soit par des consultants en

environnement ou en ACV.

- Coût des licences : On retrouve deux grandes familles de logiciel sur le marché :

les payants et les gratuits (ou libre, ou en open source). Les gammes de prix des

licences des logiciels payants sont très variables selon le nombre des bases de

données, et des fonctionnalités disponibles dans le logiciel.

Le site web du Centre de Recherche de la Commission Européenne (ERCC) fournit une

ample liste avec plus de 50 logiciels d’ACV parmi lesquels les plus connus sont SimaPro,

GaBi, et Umberto. Ce sont aussi les plus complets et les plus utilisés (voir tableau 15).

Tableau 15 : Principaux logiciels d’ACV

Logiciel Concepteur Type Site web

SimaPro Consultants (Pays-Bas) Généraliste [59]

GaBi Institut National des Ressources pour

l’environnement (Japon)

Généraliste [60]

Quantis Start-up liée à L’EPEL (École Polytechnique

Fédérale de Lausanne) (Suisse)

Généraliste/économique [61]

Umberto Institut d’informatique pour l’Environnement

(Allemagne)

Généraliste [62]

TEAM Société Écobilan (France) Généraliste [63]

OpenLCA

(Gratuit)

Ingénieurs (Allemagne) Calculateur ACV [64]

5.2. Présentation du logiciel SimaPro

SimaPro est la solution logicielle d’ACV la plus utilisée dans le monde. C’est un outil à

usage général entièrement conforme à la norme ISO 14040/14044, et offre des

fonctionnalités complètes pour la modélisation et l’évaluation des cycles de vie (voir

figure 28). Les industriels aussi bien que les chercheurs l’utilisent pour le calcul des

impacts environnementaux de produits et services.

Page 89: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

79

5.2.1. Petite histoire de SimaPro

Dans les années 1990, la méthodologie ACV commence à être acceptée comme une

méthode scientifiquement valable pour évaluer les impacts environnementaux de

produits. Lors de la première Conférence néerlandaise sur l’écoconception en 1990,

Mark Goedkoop, responsable du contenu de la conférence, met en place des ateliers

autour d’un outil d’ACV. Suite à ces premiers ateliers, M. Goedkoop obtient un budget

du ministère des Affaires économiques pour mettre à jour avec le CML Leiden l’outil

SimaVera qui deviendra SimaPro pour « Systematische Milieu Analyser van Producten

». Les premières versions de SimaPro datent de 1991. Elles permettent l’évaluation :

- de la consommation d’énergie ;

- des émissions de substances toxiques dans l’atmosphère ;

- des émissions de matières toxiques dans les eaux de surface ;

- des émissions de substances acides dans l’atmosphère ;

- de la production de déchets solides.

Parallèlement au développement de SimaPro, Mark Goedkoop contribue à l’élaboration

de méthodes d’évaluation d’impacts novatrices : Éco-indicateur 95/99 et ReCiPe qui

sont aujourd’hui intégrées à SimaPro.

5.2.2. Bases de données et méthodes de calcul mises à disposition avec

SimaPro

Le logiciel est fourni avec une combinaison des bases de données d'inventaire du cycle

de vie d’une large portée internationale et une variété de trente différentes méthodes

d'évaluation d'impact. Parmi les exemples de base de données disponibles, on retrouve

aussi bien les données Ecoinvent que des données provenant de sources Nord-

Américaines comme par exemple la base de données Buwal (Agence Suisse de

l'Environnement, des Forêts et du Territoire) ou encore Franklin US LCI (États Unis) et

IDEMAT. l`utilisateur peut sélectionner la ou les bases de données qui correspond à son

cas d’étude . SimaPro est assez flexible et permet à l’utilisateur d’introduire ses propres

données industrielles et énergétiques.

Page 90: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

80

Les méthodes de calcul d’impact disponibles dans SimaPro sont :

- CML-IA baseline ;

- CML IA non-baseline;

- ReCipe Midpoint H, E et I;

- ReCipe Endpoint H, E et I;

- ILCD 2011 Midpoint;

- IMPACT 2002+;

- EPS 2000;

- EPD (2008);

- Ecological scarcity 2006;

- EDIP 2003;

- BEES +;

- TRACI 2.1;

- Cumulative Energy Demand ;

- Cumulative Exergy Demand ;

- USEtox (default) et USEtox (sensitivity).

- Ecological footprint;

- Selected LCI results et Selected LCI results additionnal;

- Ecosystem Damage Potential ;

- Greenhouse Gas Protocol;

- IPCC 2007 GWP 100a20a et 500a;

- Boulay et al. 2011 (Human Health);

- Boulay et al. 2011 (Water Scarcity);

- Ecological Scarcity 2006 (Water Scarcity);

- Hoekstra et al. 2012 (Water Scarcity);

- Motoshita et al. 2010 (Human Health);

- Pfister et al. 2009 (Eco-indicator 99);

- Pfister et al. 2009 (Water Scarcity);

- Pfister et al. 2010 (ReCiPe).

Il est possible de créer ses propres méthodes soit à l’aide d’indicateurs existants dans les

méthodes disponibles, soit en sélectionnant la liste des flux élémentaires à prendre en

compte et en attribuant à chacun le facteur de caractérisation correspondant.

5.2.3. Principe de modélisation avec SimaPro

Il existe deux catégories des fiches dans SimaPro : les fiches « d’inventaire » et les fiches

d’étapes. Les fiches d’étapes regroupent les grandes étapes de cycle de vie (assemblage,

Page 91: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

81

utilisation, transport, fin de vie). La modélisation avec SimaPro se fait en saisissant

d'abord la nomenclature du produit (en termes de matériaux et des procédés employés

pour le réaliser) et en intégrant ultérieurement les données relatives aux étapes du cycle

de vie (le transport, l'utilisation ou encore la fin de vie) dans les fiches des étapes. Chaque

étape du produit fait référence à des processus dans les fiches d’inventaire. Ces processus

peuvent inclure le type de matière, processus de mise en œuvre, mode de transport,

énergie, processus d’utilisation, traitement des déchets, etc., et sont soit importés par

l’utilisateur ou issus des bibliothèques (bases de données) fournies avec SimaPro. Les

fiches d’inventaire contiennent les informations suivantes : des entrants de la nature, des

entrants de la « technosphère », des sortants vers la nature : ce sont les substances émises

directement dans la nature, sortants vers la « technosphère », des sortants non physiques,

valeurs économiques ou sociales.

A partir des fiches des étapes et des méthodes EICV sélectionner , le logiciel modélise

l’arbre de processus , calcul les l’inventaire des émissions et des extractions , calcul les

impacts engendrées par le produit et permet aussi de réaliser une analyse de contribution.

Page 92: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

82

Figure : Principe de l’ACV avec le logiciel SimaPro

5.3. Réalisation de l’ACV à l’aide du logiciel SimaPro : Cas de

Formway

La présente étude est basée sur une analyse du cycle de vie effectuée par Formway pour

développer une meilleure compréhension des impacts environnementaux du cycle de vie

associés à son produit Chaise LIFE. [65]

Les objectifs, les hypothèses et les données de l’étude ont été modifiés pour simplifier

l’étude. Le tableau 16 résume les simplifications et les modifications par rapport à

l’article d’origine .

Bases de données

e.g ECOEIVENT Méthodes d'ECIV

Analyse de contribution

Modélisation

des données

et

calcul

d'inventaire

Etude d'impact

ACV

Interface utilisateur

Page 93: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

83

Tableau 16 : liste des hypothèses et modifications par rapport à l’article d’origine

Mémoire Article d’origine

Frontières du système L’étape de traitement de

déchets n’est pas incluse

dans l’étude

L’étape de traitement de de

déchets est considérée dans les

frontières du système

Données -Données secondaires de

la base de données

Ecoinvent

- Seuls les composants

matériels représentant plus

de 5% du poids de la chaise

sont pris en compte

- Pas d’allocation (tous les

déchets sont recyclés en

boucle fermée )

- Données des fournisseurs

- Bases de données diverses

principalement Ecoinvent

Frontières du système L’étape de traitement de

déchets n’est pas incluse

dans l’étude

L’étape de traitement de de

déchets est considérée dans les

frontières du système

Méthode d’évaluation ReCiPe CML 2

Catégorie d’impact Toutes les catégories

d’impact de la méthode

ReCipe ont été évaluées

Changement climatiques

5.3.1. Contexte de l’étude et description du produit

Dans le secteur du mobilier de bureau, les fabricants sont de plus en plus tenus de fournir

des informations sur les performances environnementales de leurs produits. Les exigences

du marché, par exemple dans le secteur des entreprises et des gouvernements australiens,

commencent à prendre en compte les considérations de durabilité environnementale, car

les exigences clés constituent des appels d'offres importants. Par conséquent, la

disponibilité de déclarations environnementales de produits valables est une nécessité

croissante pour maintenir la compétitivité commerciale.

Page 94: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

84

Dans ce cadre, la société Formway qui est un concepteur/fabricant de mobilier de bureau

basé à Wellington en Nouvelle-Zélande, s'est engagée à améliorer ses performances

environnementales pour s'assurer que ses produits et ses processus sont conformes aux

principes de développement durable.

Le produit : chaise LIFE (Light, Intuitive, Flexible and Environnemental) du fabricant

Formway, a été conçu en 1997/98 en intégrant les principes de durabilité environnementale

« Réduire, réutiliser, recycler » dans le processus de conception. La description des

composantes de la chaise LIFE sont donnés à la figure 28

Figure 28 : Description des composantes de la chaise LIFE

Page 95: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

85

5.3.2. Définition des objectifs et du champ d’étude

a) Objectifs de l’étude

Le but de l’étude est de développer une meilleure compréhension des impacts

environnementaux du cycle de vie associés à la chaise LIFE. Les objectifs spécifiques de

l'étude sont :

- Déterminer les points chauds dans le cycle de vie de la chaise LIFE.

- Comparer les impacts environnementaux sur le cycle de vie des deux modèles

principaux de la chaise LIFE (l’un avec une base en aluminium et

l'autre avec une base GFN (Glass-filled polymer)).

L’objectif principal est de mettre en place des initiatives d’amélioration de la conception

environnementale de Formway, en tenant compte des impacts environnementaux de

chaque modèle de chaise.

b) Description des options étudiées

Volet 1 : Modèles de chaise

Il existe deux modèles distincts de chaise LIFE : l'un avec une base en aluminium

(modele1) et l'autre en nylon rempli de verre(modele2). Les deux modèles pèsent

respectivement 18 et 17 kg. Le pourcentage de composition des matériaux pour les deux

modèles de chaise est indiqué dans la figure 26. La différence la plus significative entre les

deux modèles LIFE est au niveau du contenu en aluminium et GFN : le modèle de base en

aluminium a environ 2 kg de plus d'aluminium en poids que le modèle de base GFN, et le

modèle de base GFN a environ 1,5 kg de GFN de plus que le modèle de base en aluminium.

Volet 2 : Type d’aluminium utilisée

Deux scénarios sont étudiés : les composantes en aluminium sont fabriquées à base de

l’aluminium primaire (scénario 1), ou à base d'aluminium 100% recyclé (scénario 2).

c) Unité fonctionnelle

La fonction du fauteuil LIFE est de fournir un support stable et ergonomique à un poste de

travail. L’unité fonctionnelle retenue est la fourniture de siège de bureau confortable, avec

Page 96: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

86

les caractéristiques indiquées dans la description du produit description, sur une période de

10 ans, conformément à la garantie du produit.

d) Frontières du système

Les éléments pris en compte dans les frontières du système sont ;

- L’extraction et le traitement des matières premières.

- La fabrication des composants par les fournisseurs directs de Formway.

- Le transport des composants des sites de fabrication vers les installations de production

de Formway.

- Assemblage de la chaise LIFE.

- Transport des produits fabriqués de Formway au client.

- Utilisation

Les processus exclus :

- Productions des machines

- Le transport de matériaux depuis l'extraction de matières premières et le raffinage

jusqu'à la fabrication de composants n'a pas été pris en compte en raison de données

insuffisantes.

- Traitements des déchets.

5.3.3. Inventaire de cycle de vie

a) Matériaux et bilan de masse

Étant donné que nous ne disposons pas de données exactes, nous simplifions au maximum

la composition de la chaise LIFE en effectuant les considérations suivantes :

- Seuls les composants matériels représentant plus de 5% du poids de la chaise sont pris

en compte.

- Tous les déchets sont recyclés en boucle fermée.

Les matériaux nécessaires à la fabrication de la chaise LIFE (modèle 1 et 2) sont indiqués

dans le tableau 17.

Page 97: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

87

Tableau 17 : Composition matériel des deux modèles de La chaise LIFE

Modèle 1 Modèle 2

Masse (kg) Masse (%) Masse (kg) Masse (%)

Aluminium 10,674 59,3 8,466 49,8

Acier 1,638 9,1 1,632 9,6

GFN 1,116 6,2 2,652 15,6

PBT 1,278 7,1 1,292 7.6

b) Données d’inventaire

- Extraction et raffinement des matières premières

Les données utilisées pour l'extraction et le raffinage de la matière première ont été

extraites de la base de données Ecoinvent.

- Fabrication de composants de la chaise LIFE

Au stade de la fabrication des composants, les fournisseurs utilisent des matériaux extraits

et raffinés pour fabriquer les composants selon les critères de conception. Les principaux

processus utilisés par les fournisseurs de Formway sont répertoriés dans le tableau 18.

Tableau 18 : Processus de fabrication des composantes

Entrée Procède de traitement Sortie

Production des

composantes en Métal

Aluminium Moulage métallique Composantes M1

Acier Machine d’usinage Composantes M2

Production des

composantes en Plastique

GFN Moulage par injection Composantes P1

PBT Moulage par injection

Composantes P2

- Assemblage de la chaise

Les composants sont assemblés à l’aide d’outils manuels et électriques dans l’usine

Formway de Wellington en Nouvelle-Zélande. Pour simplifier l’étude nous supposons que

l'assemblage ne nécessite que de l'énergie électrique (30 kWh).

Page 98: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

88

- Transport

Le transport de composants vers le lieu d’assemblage final à Formway se fait par route en

utilisant des gros camions (32 tonnes et plus) et par mer en cargos commerciaux (voir

tableau 19).

Tableau 19 : Distances et modes de transport des composantes

% par fournisseurs Route (km) Mer (km)

Composantes M1

F1 58 17,3 10742

F2 41 45,3 8953

F3 1 190 -

Composantes M2 F4 8 650 -

F5 92 200 10050

Composantes P1 F6 35,3 1490

Composantes P2 F7 190 -

- Utilisation

Aucun échange environnemental n’a lieu lors de l’utilisation des chaises car le produit ne

nécessite ni énergie ni eau pour fonctionner, et il a été supposé qu’aucune réparation

importante n’était effectuée pendant sa durée de vie. Le seul besoin prévisible était le

nettoyage, qui consiste notamment à essuyer la surface pour éliminer la poussière ou les

marques, et devrait avoir des conséquences négligeables pour l'environnement.

5.3.4. Modélisation avec le logiciel SimaPro

Les résultats donnés par SimaPro reposent sur le principe de calcul évoqué dans les

chapitres précédents. Grâce au logiciel, nous avons effectué une simulation dans les

conditions citées précédemment en utilisant la base de données Ecoinvent et en

sélectionnant la méthode d’évaluation d’impact ReCiPe.

La première étape consiste à construire l’arbre des processus. Il s’agit de sélectionner, dans

la base de données du logiciel, les matériaux et créer les processus pour le système

considéré. Le tableau 20 recense les éléments sélectionnés dans cet exemple.

Page 99: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

89

Tableau 20 : Éléments sélectionnés dans SimaPro pour lʼACV de la chaise LIFE

Matières

processus

Dénomination dans la base Ecoinvent de SimaPro

Matières

premières

Aluminium Aluminum, primary, ingot {IAI Area 2, without Quebec} |

production | Alloc Def, S

Acier Steel, chromium steel 18/8 {RER}| steel production, converter,

chromium steel 18/8 | Alloc Def, S

GFN Nylon 6, glass-filled {RER}| production | Alloc Rec, U

PBT Polyethylene terephthalate, granulate, bottle grade {RER}|

production | Alloc Def, S

Production

des

composantes

Moulage

metallique

Casting, aluminum, lost-wax {RoW}| casting, aluminium, lost-

wax | Alloc Def, S

Usinage Laser machining, metal, with CO2-laser, 2000W power {RER}|

laser machining, metal, with CO2-laser, 2000W power | Alloc

Def, S

Moulage

par injection

Injection moulding {RER}| processing | Alloc Def, S

Assemblage Électricité Electricity, high voltage {ASCC}| market for | Alloc Def, S

Transport

Camion Transport, truck >20t, EURO1, 100%LF, default/GLO Economic

Bateau Transport, ocean freighter, diesel powered/tkm/RNA

Pour modéliser l’arbre des processus de la chaise Formway, nous avons tout d’abord créé

les processus de production des composantes dans le fichier inventaire du logiciel SimaPro.

Dans le fichier produit, nous avons créé l’étape d’assemblage sous le nom LIFE modèle 1 :

scénario A (voir figure 29 ). Pour cette étape, nous avons sélectionné les matériaux en

faisant appel aux processus de production des composantes que nous avons créé au

préalable , et en sélectionnant dans la base de données Ecoinvent les données d’électricité

et de transport.

La figure 30 présente un arbre des processus simplifié du modèle de la chaise à base

d’aluminium (modèle 1 : scénario A). L’arbre des processus donne un premier aperçu sur

les facteurs principaux qui jouent un rôle primordial sur le cycle de vie. La largeur des

flèches est proportionnelle aux impacts climatiques. L’arbre de processus du modèle 2 à

base de GFN est présenté dans l’annexe 2 a .

Page 100: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

90

Figure 29 : Modélisation de l’assemblage dans SimaPro

Navigateur de

SimaPro

Explorateur des

méthodes

Fiche d’étape Fiche d’inventaire

Calcul et comparaison des résultats

Page 101: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

91

Figure 30 : Arbre de processus de la chaise LIFE à base d’aluminium

Page 102: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

92

5.3.5. Calcul des impacts avec SimaPro

Les résultats de caractérisation permettent de comparer les impacts des deux modèles de

chaises tout au long de leurs cycle de vie . Le logiciel contient plusieurs méthodes de calcul

d’impact et c’est à l’utilisateur de sélectionner la méthode qui convient à son cas d’étude .

Nous avons sélectionné pour ce cas d’étude la méthode hybride ReCipe (voir figure 31 ).

Une fois la méthode sélectionner, le logiciel fait le calcul et présente les résultats soit sous

forme de tableaux ou de graphiques.

La figure 32 illustre les résultats obtenus de l’évaluation des impacts des chaises LIFE à

base d’aluminium et à base de nylon. En comparant les caractéristiques des deux chaises,

il a été constaté que la chaise à base d’aluminium dominait toutes les catégories d’impacts.

Les catégories ayant des impacts importants sont la transformation des terres, toxicité

humaine, épuisement des fossiles, changement climatique. Les autres catégories ayant un

impact considérable sont la formation de particules, épuisement des métaux et écotoxicité

aquatique.

Page 103: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

93

Figure 31 : Interface principale de SimaPro

Page 104: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

94

Figure 32 : Résultats de calcul des impacts avec SimaPro

Page 105: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

95

5.3.6. Analyse de contribution et interprétation des résultats

Nous constatons , que les composants en aluminium contribuent d’une façon significative

au total d’impacts et ce pour les deux modèles de chaises (figure 33 et 34 ) . Cela est dû au

fait que les deux chaises sont composées en quantité importante d'aluminium.la réduction

de la masse d’aluminium dans les chaises pourrait réduire considérablement les impacts

environnementaux des produits FORMWAY .

En termes d’impact total, la chaise à base d’aluminium produisait un impact total d’environ

20 % supérieur à celui de la chaise à base de nylon (figure 35 ). Formway devrait miser

plus sur la chaise à base de nylon pour réduire son impact .

Figure 33 : Analyse de contribution - chaise LIFE à base d’aluminium

Page 106: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

96

Figure 34 : Analyse de contribution - chaise LIFE à base de nylon

• L’utilisation d’aluminium recyclé versus aluminium primaire

Les chaises à base d'aluminium et de nylon ont été comparées en termes d'impact de

l’utilisation de l’aluminium primaire (scénario A), par opposition à l’aluminium recyclé à

100% (scénario B). La figure 35 illustre les résultats du score unique pour les comparaisons

respectives. Si l’entreprise Formway utilise l’aluminium recyclé plutôt que l’aluminium

primaire pour fabriquer ses produits , l’impact total de ses produits sur l’environnement

sera réduit de 25 % pour son produit chaise LIFE à base d’aluminium , et de 30 % inférieur

chaises LIFE à base de nylon.

L’impact accru de l’utilisation de l’aluminium primaire est dû à l’inclusion des processus

d’extraction, la purification et le traitement du minerai. Ces processus sont énergivores, et

cette grosse consommation d’énergie se reflète dans la catégorie d'impact des combustibles

fossiles. Contrairement à l’aluminium recyclé qui contribue à moins d'impact car le berceau

du matériau recyclé est considéré comme de la ferraille d'aluminium préexistante.

Page 107: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

97

Figure 35 : Comparaison des résultats des scénarios A et B des deux modèles de chaises LIFE

Page 108: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

98

5.3.7. Discussion

Au cours de ce cas pratique, nous avons pu constater qu’il n’est pas aisé d’effectuer une

ACV. En effet, d’une part, en raison du manque de disponibilité de données précises (pour

ce cas), et d’autre part, en raison de la multitude de choix de données et de méthodes

offertes par le logiciel SimaPro. Ces deux raisons nous ont empêché de réaliser une ACV

représentative d’un cas concret. Il faut aussi prendre en compte la difficulté de garder une

parfaite objectivité lors d’une ACV, car c’est le praticien qui va choisir quelles données à

prendre en compte, lesquelles il va exclure et quelle méthode sera utilisée. Cependant,

l’étude a permis de mettre en application le principe de fonctionnement de l’ACV et

d’identifier à l’aide du logiciel SimaPro les contributions de chaque processus sur le cycle

de vie du produit.

Malgré les points de discordance, l’ACV de la chaise LIFE avec une base en GFN apparaît

comme étant clairement à l’avantage de la chaise LIFE avec une base en aluminium.

Dans cette étude nous n’avons pas pu inclure le traitement de fin de vie. Le fait que les

composantes en métal sont généralement recyclables, pourrait changer les résultats, tout

dépend du type de traitement de fin de vie envisagé.

Enfin les résultats de l’ACV sont des bons indicateurs pour supporter l’entreprise Formway

dans son processus d’écoconception afin d’améliorer la performance environnementale de

ses produits .

Page 109: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

99

Conclusion

L’analyse du cycle de vie est un outil structuré capable d’évaluer les conséquences

écologiques de l’activité d’une entreprise d’une façon très élargie. Elle constitue un outil

de gestion efficace pour une entreprise qui souhaite développer sa capacité à gérer de façon

systématique l’ensemble des aspects environnementaux liés à son produit selon la pensée

« cycle de vie ». En effet, l’outil permet de produire une information environnementale

complète lors des phases d’inventaire et d’évaluation d’impact, et de déterminer les aspects

environnementaux significatifs afin de mettre en place des actions d’amélioration durable.

L’ACV permet également de vérifier la performance de ces actions et comparer les

solutions envisageables.

Au cours de ce projet, il a été abordé les principes, les étapes, les contextes de mise en

œuvre et les différents outils nécessaires à la réalisation d’une analyse du cycle de vie. Une

étude pratique réalisée avec le logiciel d’ACV SimaPro , nous a permis de mettre en valeur

le rôle majeur des logiciels, tel que SimaPro, a facilité la réalisation de l’analyse du cycle

de vie, et de comprendre les difficultés à sa réalisation dans la pratique.

En effet, SimaPro permet au praticien de mener à bien toutes les étapes de modélisation,

de calcul et d'interprétation des résultats nécessaires à la réalisation d'une ACV, avec toutes

les exigences de transparence et de pertinence scientifique exigées par la méthodologie et

les normes ISO 14040 et ISO 14044.Les mises à jour régulières des bases d'ICV et des

méthodes de calcul permettent de produire des informations de qualité et de consolider les

résultats obtenus.

Le fonctionnement et les possibilités offertes par SimaPro sont destinés à un public

d'utilisateurs spécialisés dans le domaine de l'ACV.

La prise de conscience collective des enjeux environnementaux pousse de plus en plus

d'organismes à dégager des argumentaires commerciaux orientés par les performances

environnementales de leurs produits ou services. Ainsi, les logiciels tel SimaPro et le travail

des spécialistes seront toujours nécessaires, mais devront être orientés pour être utilisés de

manière simplifiée et systématique.

Page 110: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

100

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Annexe 1 : Inventaire des émissions et d’extractions - Brame

d’acier produit dans une aciérie italienne

a) Inventaire des émissions et des extractions - Usine

d’agglomération

CO2 245,72 kg

CO 0,34 kg

Poussière 0,37 kg

NO2 1,04 kg

SO2 1,62 kg

Minerai de fer 1046,53 kg Pb 0,01 kg

Calcaire 181,55 kg Zn 2,00E-03 kg

Chaux 56,53 kg HCl 1,00E-03 kg

Résidus de fer 17,76 kg HF 0,05 kg

Poussière de coke 55,26 kg VOC 1,00E-03 kg

Boues de HF 34,93 kg PAH 1,00E-03 kg

Vapeur 18,21 kg PCDD &PCDF 5,65E-06 kg

Gaz de coke 2,35 kg PCB 7,10E-05 kg

Électricité 48,56 kWh Autre émissions 0,06 kg

Déchets 0,14 kg

Aggloméré 1162,80 kg

Usine

d'agglomération

Émissions

dans l'air

Intrants

Page 114: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

104

b) Inventaire des émissions et des extractions - Haut Fourneau

CO2 55,85 kg

CO 0,03 kg

Poussière 0,31 kg

Minerai de fer 1,60 kg NO2 0,60 kg

Chaux 0,13 kg SO2 1,32 kg

Granulé 282,13 kg PCDD &PCDF 5,70E-06 kg

Fossile PCI 143,93 kg Autre émissions 0,21 kg

Oxygéne 133,32 kg

Aggloméré 1053,13 kg COD 0,02 kg

Coke 348,08 kg N-Kjeldhal 0,03 kg

L'eau 130,54 kg Autres 4,00E-03 kg

Vapeur 0,11 kg 0

Gaz de HF 364,60 kg Dechets 38,00 kg

Gaz de coke 19,34 kg

Électricité 4,51 KWh Gaz de HF 63,75 kg

Laitier 39,44 kg

Électricité 18,53 kwh

Fonte brute 991,09 kg

CO2 50,58 kg

CO 0,03 kg

Minerai de fer 1,45 kg Poussière 0,28 kg

Chaux 0,12 kg NO2 0,54 kg

Granulé 255,53 kg SO2 1,20 kg

Fossile PCI 130,35 kg PCDD &PCDF 5,16E-06 kg

Oxygéne 120,75 kg Autre émissions 0,19 kg

Aggloméré 953,82 kg

Coke 315,25 kg COD 0,02 kg

L'eau 118,23 kg N-Kjeldhal 0,03 kg

Vapeur 0,10 kg Autres 3,62E-03 kg

Gaz de HF 330,22 kg

Gaz de coke 17,52 kg Déchets 34,41 kg

Électricité 4,09 KWh

Fonte brute 991,09 kg

Avec allocation

Haut Fourneau

Intrants

Emissions

dans l'air

Emissions

dans l'eau

Haut Fourneau

Émissions

dans l'air

Intrants

Émissions

dans l'eau

Page 115: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

105

c) Aciérie

CO2 50,87 kg

CO 0,08 kg

Poussière 0,26 kg

Minerai de fer 5,56 kg NO2 0,07 kg

Chaux 70,22 kg SO2 0,07 kg

Oxygéne 68,62 kg HF 1,00E-03 kgFonte 991,09 kg Pb 1,00E-03 kg

Ferraille 128,91 kgAutres

émissions 0,06 kg

L'eau 85,38 kg

Nitrogéne 57,68 kg Huile 2,00E-03 kg

Vapeur 7,28 kgDéchets

solides0,45 kg

Électricité 80,57 kwh Scories 146,67 kg

Autres 0,02 kg

Gaz de FOB 163,49 kg

Brames

d'acier1000 kg

CO2 43,72 kg

CO 0,07 kg

Poussière 0,23 kg

Minerai de fer 4,78 kg NO2 0,06 kg

Chaux 60,35 kg SO2 0,06 kg

Oxygéne 58,98 kg HF 8,59E-04 kg

Fonte 851,82 kg Pb 8,59E-04 kg

Ferraille 110,80 kg Autre émissions 0,05 kg

L'eau 73,39 kg

Nitrogéne 49,57 kg Huile 0,00 kg

Vapeur 6,26 kg Déchets solide0,38 kg

Électricité 69,25 Kwh Scories 126,06 kg

Autres 0,02 kg

Brame d'acier 1000 kg

Avec allocation

Convertisseur

LD +

Affinage

+

Coulée

continue

Émissions

dans l'air

Intrants

Émissions

dans l'eau

Convertisseur

LD +

Affinage

+

Coulée

continue

Émissions

dans l'air

Intrants

Émission

dans l'eau

Page 116: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

106

d) Liste d’inventaire

Substances Cokerie Usine

d'agglomération Haut Fourneau Aciérie

Total (cycle de

vie)

Ressources

Énergie GJ 3,67 1,94

13,4

0,8

1,98E+01

L'eau Kg 72 118 73 2,64E+02

Émission dans l'air

CH4 Kg 7,77E-04 7,77E-04

Benzène Kg 2,49E-02 2,49E-02

CO2 Kg 2,41E+02 2,46E+02 50,58 43,72 5,81E+02

CO Kg 1,55E-02 0,34 2,90E-02 6,88E-02 0,46

Poussière Kg 9,40E-02 0,37 2,83E-01 0,23 0,97

NO2 Kg 0,49 1,04 5,43E-01 6,36E-02 2,14

SO2 Kg 0,64 1,62 1,20 5,59E-02 3,50

Pb Kg 7,00E-03 8,59E-04 7,86E-03

Zn Kg 2,00E-03 2,00E-03

HCl Kg 1,00E-03 1,00E-03

HF Kg 5,40E-02 5,40E-02

VOC Kg 1,00E-03 1,00E-03

PAH Kg 2,33E-03 1,00E-03 3,33E-03

PCDD &PCDF Kg 2,17E-08 5,65E-06 5,16E-06 1,08E-05

PCB Kg 7,10E-05 7,10E-05

HCN Kg 7,77E-04 7,77E-04

Benzopyrène Kg 2,87E-05 2,87E-05

HF Kg 8,59E-04 8,59E-04

Autres Kg 6,68E-02 6,20E-02 0,19 5,33E-02 0,37

Émission dans l'eau

N Kg 4,04E-02 4,04E-02

NH3 Kg 4,19E-02 4,19E-02

COD Kg 0,12 1,54E-02 0,14

Phénol Kg 1,55E-03 1,55E-03

N-Kjeldhal Kg 2,72E-02 2,72E-02

Autres Kg 3,62E-03 3,62E-03

Page 117: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

107

Annexe 2 : Analyse du cycle de vie de la chaise Formway

a) Arbre de processus

Page 118: Analyse du cycle de vie à l'aide du logiciel SimaPro

108