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7/25/2019 Amphi Politiques Economiques http://slidepdf.com/reader/full/amphi-politiques-economiques 1/39 CF/LES POLITIQUES ECONOMIQUES A L’EPREUVE DES FAITS Ouvrages: Les cahiers français (remise à niveau), Ramsès (actualité économique), Thomas Piketty 15/09/14 Cours 1  Nous allons nous intéresser à l’évolution des politiques économiques à travers le temps, tout en axant l’analyse sur l’actualité débouchant d’un historique riche. Introduction Cet été la communauté internationale a fêté les 70 ans des accords de Bretton Woods qui constitue une création particulière pour les politiques économiques dans les RI. L’analyse des politiques économiques est au coeur de la société et des changements de société depuis 70 ans, elles n’ont pas qu’une dimension nationale mais aussi internationale, ce sont les effets externes. On ne peut comprendre les RI sans comprendre les PE. Une PE correspond à l’ensemble des décisions  prises par les pouvoirs publics ayant pour objectif d’orienter l’activité économique d’un pays donné en modifiant par exemple la production, la consommation, la répartition des biens. On voit ainsi apparaître une notion juridique et politique, ainsi sans les pouvoirs publics la politique économique ne peut être mise en oeuvre. Les PP prennent donc des décisions. Il existe un lien très fort entre les PE et l’EP qui sont intimement liées. L’économiste est apparu dans la société à la fin du 16 ème siècle. Sa naissance s’explique par le fait que le Prince a besoin d’être conseillé. On parle donc de conseiller du Prince. Sa fonction avait pour but de chercher les moyens permettant au souverain de s’enrichir et à travers lui d’enrichir la nation. Il est donc au coeur du pouvoir. La PE a longtemps été confinée à une politique de maintien de concurrence pure et parfaite (monde classique libéral). Elle a reçu ses lettres de noblesse avec la révolution Keynésienne après la crise de 1929 qui a fait réfléchir quant à l’intervention de l’état dans l’économie. Le marché ne tend pas naturellement à des équilibres satisfaisants et il était donc nécessaire de le réguler; ceci correspond à la naissance des  politiques conjoncturelles. C’est l’élargissement de l’intervention de l’Etat dans le spectre économique. Il ne faut pas confondre keynésiannisme et interventionnisme public. Ce dernier ne nait pas avec Keynes c’est la plus value de ce courant un interventionnisme conjoncturel. L’interventionnisme public apparaît avant Bismark qui justifie l’interventionnisme public, il faut le relier avec un événement exceptionnel qui a été la révolution industrielle, le siècle des lumières. La révolution industrielle a justifié l’interventionnisme de Bismark. Il ne faut donc pas confondre la révolution keynésienne avec l’interventionnisme public. L’après WW2 va être un moment particulier, pour l’épanouissement incroyable de l’interventionnisme étatique.

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CF/LES POLITIQUES ECONOMIQUES A L’EPREUVE DES FAITS

Ouvrages:

Les cahiers français (remise à niveau), Ramsès (actualité économique), Thomas Piketty

15/09/14

Cours 1

 Nous allons nous intéresser à l’évolution des politiques économiques à travers le temps, tout en axantl’analyse sur l’actualité débouchant d’un historique riche.

Introduction 

Cet été la communauté internationale a fêté les 70 ans des accords de Bretton Woods qui constitue unecréation particulière pour les politiques économiques dans les RI. L’analyse des politiques économiques

est au coeur de la société et des changements de société depuis 70 ans, elles n’ont pas qu’une dimensionnationale mais aussi internationale, ce sont les effets externes.

On ne peut comprendre les RI sans comprendre les PE. Une PE correspond à l’ensemble des décisions prises par les pouvoirs publics ayant pour objectif d’orienter l’activité économique d’un pays donné enmodifiant par exemple la production, la consommation, la répartition des biens.On voit ainsi apparaître une notion juridique et politique, ainsi sans les pouvoirs publics la politiqueéconomique ne peut être mise en oeuvre. Les PP prennent donc des décisions. Il existe un lien très fortentre les PE et l’EP qui sont intimement liées.

L’économiste est apparu dans la société à la fin du 16 ème siècle. Sa naissance s’explique par le fait quele Prince a besoin d’être conseillé. On parle donc de conseiller du Prince. Sa fonction avait pour but dechercher les moyens permettant au souverain de s’enrichir et à travers lui d’enrichir la nation. Il est doncau coeur du pouvoir.

La PE a longtemps été confinée à une politique de maintien de concurrence pure et parfaite (mondeclassique libéral). Elle a reçu ses lettres de noblesse avec la révolution Keynésienne après la crise de 1929qui a fait réfléchir quant à l’intervention de l’état dans l’économie. Le marché ne tend pas naturellementà des équilibres satisfaisants et il était donc nécessaire de le réguler; ceci correspond à la naissance des politiques conjoncturelles. C’est l’élargissement de l’intervention de l’Etat dans le spectre économique.

Il ne faut pas confondre keynésiannisme et interventionnisme public. Ce dernier ne nait pas avecKeynes c’est la plus value de ce courant un interventionnisme conjoncturel. L’interventionnisme publicapparaît avant Bismark qui justifie l’interventionnisme public, il faut le relier avec un événementexceptionnel qui a été la révolution industrielle, le siècle des lumières. La révolution industriellea justifié l’interventionnisme de Bismark. Il ne faut donc pas confondre la révolution keynésienneavec l’interventionnisme public. L’après WW2 va être un moment particulier, pour l’épanouissementincroyable de l’interventionnisme étatique.

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Il y a plusieurs politiques économiques, la PE est pluri-dimensionnelle. Richard Musgrave en 1959 a misen place une classification des principales fonctions de l’Etat:

1. fonction de régulation ou stabilisation de Keynes, dimension conjoncturelle de court terme quirenvoie à la gestion de la croissance, de la stabilité des prix, au contrôle de la demande par lesautorités publiques.

2. fonction structurelle à dimension sociale, c’est la fonction de redistribution, elle est plus oumoins présente selon les soubassements socio-philosophiques des sociétés dans lesquelles elle sedéveloppe.

3. fonction d’allocation  ou de politique d’investissement public, une dimension ici structurelle,des déterminants structurels de l’économie justifiant l’interventionnisme public. Théorie de lacroissance endogène qui justifie de l’interventionnisme public dès lors que ce dernier se traduit par une politique d’intervention.

Une autre fonction célèbre est à ajouter à cette classification, c’est la fonction législative, réglementairene relevant pas de dépenses. On peut l’analyser comme une fonction de la politique économique. Toutesles législations relatives à la concurrence n’ont pas une CSQ en terme de finance publique et vontréorienter le choix des acteurs économiques et vont avoir un poids non négligeable en matière de politiqueéconomique (ex remettre en cause les 35 heures).

Les objectifs de la politique économique:le fameux carré magique de Kaldor qui structure la politique économique: le plein emploi, la croissance,l’extérieur, la stabilité des prix.

(possibilité de demander les thèmes donnés c1).

22/09/14

Cours 2 

Une comparaison de taux nominal ne veut rien dire, il faut regarder l’autre partie de la fiscalité, soit letaux réel et le rendement de l’impôt.

Premier thème: L’évolution des finances publiques et du rôle de la puissance publique

1. Les finances publiques en longues périodes

Si la révolution keynésienne est le produit de la crise de 1929, l’interventionnisme public ne naît pas avec

la crise de 1929 et donc Keynes. L’IP trouve son origine dans le 19 ème siècle. C’est le résultat très fortde la révolution industrielle, ce n’est pas spontané, il y a des expériences privées avec des productions de biens privés, mais on voit apparaître des demandes sociales fortes ou des politiques publiques se créaient.Ce fait saillant de l’histoire économique passée qui est le rôle croissant des politiques économiquestrouve ses origines dans les CSQ de la RI. Les premières politiques sociales sont liées à l’accidentologiedu travail qui était assez rare mais s’est développé avec la RI. On retrouve ici également des élémentsimportants, dans une économie rurale ou les techniques de production ne changaient pas beaucoup l’accèsà la connaissance plus universelle n’était pas forcément possible. L’arrivée des nouveaux modes de

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 production, de nouvelles compétences nécessite la mise en place de formations, et qui dit formation ditaccès à la lecture, l’écriture et à savoir compter.On voit apparaître ensuite l’éducation sociale pour former les futurs travailleurs, le besoin de formationapparaît donc avec la RI. De nouveaux besoins sont donc produits par la société industrielle. Laconcentration de l’industrie ne peut pas être atomisée, les sites sont unifiés et rassemblés. Apparition

des problématiques de développement urbain et donc de logements, les problèmes de santé publiqueapparaissent ainsi nécessité de politiques de santé. Les dépenses publiques vont fortement se développer(France, RU, Allemagne et Italie) avec la RI, trajectoire identique, elles s’élèvent à plus de 50% dela richesse aujourd’hui, au départ elles étaient liées au politique, souvent remboursement de dettes deguerres ou de défense. Aujourd’hui les dépenses de nature politique représentent 15% elles sont doncmarginales.Autre élément qui renforce la trajectoire interventionniste de l’Etat c’est la WW2 ou les hommes politiques notamment français vont comprendre que l’unité nationale doit être reconstruite. Il y a unedemande sociale très forte provocant un interventionnisme économique élevé, figure de la puissance publique qui se sur-responsabilise au lendemain de la WW2. Nationalisation de l’appareil collectif à desfins d’unité nationale. Tout ceci est très éloigné de la révolution keynésienne stricto sensu.

Ce balayage historique montre que nous sommes passés d’un état minimal très peu interventionniste à unétat responsable et interventionniste.

 Les grandes obligations de l’état vis-à-vis de la société, lutter contre 5 fléaux de l’humanité:

- la maladie (santé aujourd’hui)- l’ignorance (société du savoir)- l’indépendance (autonomie de la personne)- la déchéance- le taudis (droit au logement)

Selon Beveridge contrairement à beaucoup d’idées l’état providence n’est pas un vecteur de générositéentre riches et pauvres mais de protéger la société dans son ensemble contre elle même. Par conséquentêtre restrictif dans l’accès aux soins.La pensée de Beveridge vient intellectualiser l’interventionnisme public, ce n’est pas Beveridge qui créél’état providence il s’est crée de lui même par petites touches dès le 19 ème siècle, ceci va systématiserl’action publique au lendemain de la WW2 sous le vocabulaire état providence.

L’économie de la rente ne profitait pas à l’ensemble de la société, exacerbée par la crise des 30’s.Beveridge adopte une réponse forte en voulant effacer cette société de rentiers pour la remplacer par unesociété d’état providence, de production de biens publics. On voit émerger cette société d’état providencequi vient en contre point de cette société de la rente individuelle. Piketty en appelle aujourd’hui à une

remise à plat de l’état providence actuel, à des phénomènes de rentiers comme à l’époque.On a dans cette responsabilisation de l'état quelque chose de nouveau aussi qui correspond à lanationalisation de la Banque Centrale (Keynes n’est pas à l’origine de cette idée mais pas loin).

On a dans cette responsabilisation de l’état quelque chose de nouveau aussi, qui est la nationalisation de laBanque centrale (Keynes n’est pas à l’origine de cette idée mais pas loin).Le dirigisme monétaire: la BC avait la capacité de financer de manière spécifique des secteurs d’activité,

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ce qui n’est plus le cas aujourd'hui.Au lendemain de la WWII, pour dynamiser l’activité et développer certains secteurs, les taux d’intérêtssont ajustés.

2. Les FB en périodes plus récentes, plus courtes

À partir des années 70s, des effets de paliers entraînent le début du chômage de masse. L’état-providenceva donc être sollicité. 

 Les finances publiques: nouvel acteur qui est l’acteur européen, CSQ en terme de financement (au niveaudes recettes). Les dépenses publiques communautaires étaient élevées , selon les pays et les périodescela s’élevait pour Irlande, Portugal, Espagne et Grèce à 3,4% du PIB. Ce niveau de finance publique estinédit.La grande rupture est donc le passage du politique au social. La crise apparaît dans les pays européensdéveloppées dès les 70’s, dès lors les finances publiques ont été fortement sollicitées, et ont fournit undiscours constant sur la période. 

VGE en 74 expliquait qu’il fallait stabiliser la dépense publique et il estimait que le franchissement de40% de prélèvements obligatoires (sur la richesse du pays soit la charge fiscale) ferait entrer la Francedans le socialisme. Même les pays dits libéraux ont vu également leur niveau de dépense publique augmenter (mais moinsrapidement qu’en France et en Allemagne).

Dans tous ces pays, une partie du pacte d’unité nationale s’est fondé sur l’état providence, ce derniercommence donc à être fortement sollicité au début des faits économiques et sociaux:

- entrée dans le chômage de masse (augmentation de dépenses);- cet état providence a construit sa justification autour des assurances retraites (socialisation du

risque). Les dépenses publiques ont donc augmenté.- Enfin, le droit à la couverture sociale, qui pour de multiples raisons, vient peser sur les dépenses

sociales, de santé, autant en début de vie qu’en fin.- Autre élément structurel, le droit à l’éducation, à la formation qui vient encore une fois créer une

 pression positive et structurelle dans l’épanouissement de l’état providence

A cela s’ajoute deux transformations:- une croissance molle- un environnement de taux d’inflation très bas depuis près de 20 ans

Ces deux événements conjugués viennent peser fortement sur la viabilité et la soutenabilité de l’état providence.

On peut ajouter également une non volonté de financer les dépenses par l’augmentation des impôts quin’ont pas augmenté aussi vite que les dépenses car le pouvoir politique depuis VGE a considéré quec’était nuisible au bon fonctionnement de nos économies.

La souveraineté politique et économique passait par cette capacité à prélever l’impôt et à le réduire. Ily a une sorte d’anachronisme entre l’évolution croissante des dépenses et cette volonté de ne pas voir

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augmenter les impôts: cela pose inévitablement un problème de financement car les recettes ne suivent pas les dépenses.

Dans un environnement de croissance molle, on a un rendement de l’impôt qui se réduit car ce dernierdans nos sociétés développées est très souvent déterminé par l’activité économique. Si la croissance

se réduit la capacité à prélever un impot sur les sociétés se réduit et vice versa. On a une tendance àun potentiel fiscal qui se ralentit lorsque la croissance est molle ce qui crée un problème de finances publiques, or les dépenses ne cessent d’augmenter sur la même période pour les ménages.

La quasi disparition de l’inflation: lien entre soutenabilité des finances publiques et inflation ? il existedeux effets importants:

- un taux d’inflation plus important que sur celui sur lequel on a fait nos anticipations,augmentation du rendement fiscal, surplus de rentrées fiscales.

- favorable aux finances publiques: lorsque l’inflation augmente plus vite, cela permet derembourser plus facilement son endettement. Lorsque les taux d’inflation sont très bas cela est plus coûteux pour le recours à l’endettement.

3. Débat autour des FB: crise de l’état providence (que l’on verra + tard) et le piège de laglobalisation financière

29/09/14

Cours 3

Deuxième thème: Les politiques publiques sous le coup de la mondialisation des économies 

1. L’ouverture des économies: deux grandes vagues

L’ouverture des économies, le système libéral et le libre échangisme viennent remettre en causel’efficacité des politiques économiques, une logique paradoxale, car nécessité d’interventionnisme public qui peut être remis en cause par les forces du marché, c’est l’histoire de l’état providence, et des politiques économiques en général.

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La première grande vague historique de l’ouverture des économies correspond aux “Grandesdécouvertes”. L’histoire de l’humanité c’est également l’histoire du commerce, il y a dans toute notrehistoire de grands flux marchands qui ont marqué la vie de nos sociétés, toutefois nous resterons dans uneanalyse contemporaine.

Ainsi première grande vague à la fin du 19 ème siècle, on la qualifie de “première vague demondialisation des économies”, elle commence autour de 1870 et vient mourir au début de la WW1. C’estdurant cette période que s’inscrivent les politiques économiques de l’état providence.La première vague de mondialisation a aussi suscité des besoins et réactions collectives justifiant desactions collectives que l’on retrouve sous les termes  politiques économiques. Cette dynamique demondialisation des économies n’est pas irréversible (au contraire de la tram laissée par Zweig).

Cette première vague de mondialisation n’est pas que politique, elle est aussi technologique c’est lerésultat de la RI permettant de réduire les distances économiques, car le transfert d’informations et demarchandises est facilité. Ces innovations technologiques poussent à des réactions communes et à laconduite de politiques économiques.

Entre les deux premières vagues de mondialisations certains observateurs voient un continuum et l’entredeux guerres est considéré pour eux comme un accident de l’histoire, la globalisation de l’économie seraitinévitable. MAIS la WW1 a marqué la rupture de manière très forte la dynamique de globalisation. Cette2 ème vague de mondialisation (après WW2) que nous vivons peut également être remise en question pard’autres facteurs.

2. Différences entre les deux vagues

- La 1 ère vague n’a pas été construite institutionnellement, elle a été portée par un leader soit le

RU, c’est par effet de mimétisme que les autres gouvernements européens ont suivi la dynamique britannique par une logique d’accords bilatéraux. On s’est ainsi retrouvé dans un monde ouvertou les politiques libres échangistes se sont développées. Cette dynamique a produit une fragilitéintraséque, il suffisait qu’un état remette en cause un accord bilatéral pour que le systèmes’effondre, (grande fragilité politique, un système instable).

- C’est face à ces leçons de l’histoire que les négociateurs de l’après WW2 qui préparaient lesaccords de Bretton Woods ne souhaitaient pas faire reposer les RI sur les accords bilatérauxmais sur des OI. On voit ainsi apparaître à l’issue de Bretton Woods la SDN qui va entraîner lesgouvernements dans des orientations de politiques économiques. De plus, on avait vu durantl’entre-deux-guerres se développer des zones d’influence régionales, qui auraient constituer des

vecteurs de conflit politique avec des ressorts économiques pouvant déboucher sur des guerres(critique contre le RU qui avait cherché à se replier sur ses zones le Commonwealth), on nevoulait pas construire un monde autour de blocs commerciaux et plutôt favoriser un accord politique jouant la promotion d’un système commercial multilatéral. On a cherché à la suite deBretton Woods à favoriser les interdépendances économiques qui empêcheraient les uns et autresd’entrer en frictions, en instabilité et donc à la guerre car intérêts communs.

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 Ainsi en résumé, deux dynamiques structurantes vont impacter la politique économique:

- éviter les accords bilatéraux trop fragiles- éviter que des pays jouent sur un marché particulier, soit une zone de libre échange régional

 Les accords de BW vont porter ce système libéral, on y retrouve les 3 grandes institutions qui déterminent

le dynamisme capitaliste historique: 

- Une OI du commerce qui doit fonctionner de manière multilatérale et favoriser des RI pacifiquesentre les signataires, réduire les tensions, et favoriser le développement d’un commerce ouvertsoit le libre échange. Elle doit avoir pour but de réduire les tensions protectionnistes entreles pays. Elle ne verra toutefois jamais le jours (seul un secrétariat sera créé afin de gérer lecommerce multilatéral c’est le GATT fonctionnant de 1947 à 1955, les accords de Marakech de1993 vont donner naissance à l’Organisation mondiale du commerce en 1995).

- La politique commerciale de la France s’inscrit dès 1947 dans cette dynamique d’ouvertureéconomique. La politique commerciale française post WW2 n’est plus tout à fait autonome elleest le résultat d’accords multilatéraux pris au sein du GATT.

- De plus au sein de Bretton Woods on retrouve la création d’une seconde organisationinternationale économique le FMI en 1944, en quoi est il nécessaire dans ce nouveau monde quenous construisons à partir de 1944 ? Le commerce est un moteur du capitalisme, tout comme lamonnaie, un formidable intermédiaire à l’échange car elle permet d’éviter de faire du troc. On part de l’hypothèse formulée en 1944 qui est discutable, il faut un environnement de stabilitédu change pour le commerce de marchandise, par conséquent nécessité de développer unenvironnement propice à la stabilité des changes d'où la création du FMI.

Dès 1944 la politique commerciale et monétaire échappent quelque peu aux mains de nos dirigeants politiques.

Ces choix collectifs très présents en 1944 ne seront jamais remis en cause par les pays européens, cesderniers vont co participer au système de BW, ils vont être des acteurs centraux du GATT et du FMI,mais lorsque ce système va en parti être remis en cause par les USA, les européens vont continuer à promouvoir un environnement de stabilité des changes. Lorsque le monde de la fixité va exploser les payseuropéens vont émettre une continuité mais à l’échelle régionale via la CEE.

 Débat:  faut il stabiliser le change ou laisser libre cours au taux de change pour favoriser ainsi lecommerce ? Ce sujet est au coeur de l’UE monétaire, car quoi de plus stable qu’une union monétaire.

Dans l’organisation de la société économique internationale il est important de ne pas oublier égalementla Banque Mondiale permettant de soutenir les pays en rattrapages économiques.

Cet environnement va contraindre les pays à coller aux objectifs des trois grandes organisations précédentes. Cet environnement est politiquement chargé, on en tire les leçons passées et on ne veut pasen reproduire les mêmes erreurs. La mondialisation d’aujourd’hui n’est pas totalement tombée du ciel, carelle est politiquement construite en 1944. L’OMC qui naît en 1993 est le résultat d’une longue procédure.L’accord multifibres (secteurs textiles) mis en place en 2005 correspond à 30 ans de négociations dès1975 avec les pays émergents pour les aider. Lorsqu’on anticipe pas ces grands changements, lorsqu’onest entrepreneurs qu’on produit ses chaussettes en France et qu’on voit arriver les chinois cela fait très

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mal.

La mondialisation que nous vivons aujourd’hui n’est pas tout à fait celle qui a été programmée en 1944.Il y a un élément nouveau dans cette dynamique qui a échappé au pouvoir politique, cette dimension n’est pas politiquement structurée c’est la globalisation financière qui n’a pas été programmée en 1944. Cette

globalisation financière produit du contradictoire et du paradoxal comme dans toute activité humaine,elle va être à la fois porteuse d’opportunités mais à la fois de nouvelles contraintes. En 1944 avait été programmé une mondialisation des économies d’exportations.

Au départ, le monde était organisé par le système de BW, mais cela ne s’est pas fait dans la tranquillité.Le cas français est très intéressant pour comprendre cette mise sous tension entre le monde auquel on participe et les fragements internes hérités du passé.

La France a participé au système de BW, elle était représentée par Mendès France. La France au sortirde la guerre a une économie qui souhaite maintenir des relations privilégiées avec des pays, ce choix politique s’oppose à l’esprit de Bretton Woods. L’économie française et différents gouvernements vont

tenter de perpétuer l’esprit de l’entre deux guerres. Ce qui est surprenant de la part d’un pays qui a subila WW2 et aurait pu tirer très tôt les enseignements de ce nouvel ordre qui est en train de se construire.L’économie française au lendemain de la WW2 fait le choix du maintien de l’empire colonial pour desraisons politiques mais également économiques, près de 40% des échanges français au lendemain de laWW2 se font avec ses colonies. Cette volonté qui s’est inscrite durant la première vague de colonisationet développée durant l’entre deux guerres, va être perpétuée, la France souhaite perpétuer son influenceà travers des flux captifs et des marchés captifs, permettant d’éviter toute concurrence frontale. C’est unmode de complémentarité, et le motif de l’empire colonial constitue une dimension monétaire.La France signe les accords de BW mais veut maintenir ses positions dans l’ancienne divisioninternationale du travail. La France entre à reculons dans la seconde vague de mondialisation.

La France va perpétuer jusqu’en 54 l’environnement politique et économique de l’entre deux guerres etne va pas faire totalement corps avec cette nouvelle organisation mondiale de BW. Elle se convertira dèsles 60’s, on parlera du renouveau libéral français.

06/10/14

Cours 4

(La zone euro est-elle encore en danger ? par Strauss Kahn, thématique très importante).

Le grand paradoxe français, serait il excessif de dire qu’on est pas encore totalement sorti de la premièrevague ? L’engagement à l’échelle internationale pour une seconde vague, et en même temps maintenirune position française coloniale qui la protège des contraintes de l’ouverture des économies. L’ouverturene garantit pas une croissance, seuls les pays qui ont des outils permettant de faire face aux CSQ del’ouverture s’insèrent de manière moins traumatisante dans l’ouverture.La base politique des 90’s en Europe a été celle de non changement concernant les doctrines économiquesdes pays européens.

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Le cas français semble intéressant concernant l’ouverture des économies. La stratégie française posteWW2 a été celle d’un maintien des positions, héritée du 19 ème siècle et enrichie durant l’entre deuxguerres. La France a souhaité maintenir jusqu’au début des 60’s cette main mise sur son espace régionalde référence (colonies). Pour deux raisons centrales:

- être en excédent structurel vis à vis du reste du monde afin de sécuriser nos approvisionnements

- la France n’avait pas de risque de change, car zone franc qui protégeait de l’instabilité des taux dechange

La démarche politique française post WW2 sécurisait ses approvisionnements, elle était à l’abris de touteinstabilité. cette stratégie fut erronée car les hommes politiques n’ont pas compris que sous l’effet de laWW2 une lame de fond de libération des peuples étaient entrain de se développer, et que ce monde du19 ème siècle ne pouvait se maintenir. Un monde bipolaire s’est structuré après la WW2, avec un modèlesocialiste communiste sous influence de l’URSS, et un modèle libéraliste avec les USA, et au milieu des peuples qui cherchaient à retrouver leur liberté.La stratégie française a été une double erreur, car elle n’a pas vu se construire ces phénomènes et vouloirse maintenir était coûteux, et la seconde erreur est que les coûts et ressources étaient élevées car volontéde rattrapage économique.

Autre point stratégique qui a renvoyé la France au modèle économique lié au passé. Très tôt se fixent destrajectoires qui sont terriblement difficiles à modifier, une des trajectoire française qui se fixe au 19 èmeet continue jusqu’au 21ème c’est cette volonté de continuer à être une puissance agricole. Cette stratégieréaffirmée au lendemain de la WW2 constitue potentiellement une des faiblesse de l’économie française.Au lendemain de la WW2 la stratégie de développement de l’économie française on a réinvesti ce champcar cela constituait un avantage important. Ceci fut une erreur stratégique reproduite au fil des décennies jusqu’à entendre les hommes politiques français défendre une politique agricole commune. Une erreurcar on a décidé de ne pas allouer des ressources à l’industrie, nous sommes toujours sous contraintefinancière en terme d’industrie.

Trois éléments donc qui handicapent l’économie française:- une non préparation aux contraintes internationales- une croyance en la souveraineté monétaire- stratégie de développement économique qui soutient toujours l’agriculture alors qu’elle aurait pu

s’en affranchir

Une société française qui se dessine semble donc être protectionniste, qui préfère affronter la concurrence.Ainsi protectionnisme et interventionnisme public → société française qui préfère la prise de décision parle politique.

 Plusieurs éléments dans les 50’s vont modifier la donne, concernant le phénomène “société

 française=société protectionniste” :

- Le premier élément qui va tout faire éclater et , modifier la donne (le plus important) c’est biensure Mendès France qui réussit à terminer la guerre d’Indochine (dès 54 la stratégie française ne pourra durablement se maintenir et l’entrée en guerre rapidement en Algèrie → France coloniale bientôt terminée), et qui va montrer la fin d’une France coloniale.

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- Deuxième élément  qui va constituer un choc, correspond à 1956 avec la réaction égyptienneconcernant le Canal de Suez qui va faire prendre conscience à la France et la GB qu’ellesconstituent des acteurs de seconde zone au niveau international (car USA s’oppose à cetteintervention).

- Enfin le 3 ème élément mettant sous pression l’économie française, c’est en 1954 lorsque la

France dit “non” à la CED, victoire française au nom de la souveraineté militaire, le contrecoupde ce non est que la France perd la main au profit des pays du nord de l’Europe qui croient plusà l’intervention par le marché que la politique, et vont porter un mode porter par l’intégrationmarchande. La stratégie d’intégration européenne se normalise, tous les pays européens se sontintégrés.

➣  Les traités de Rome vont permettre inévitablement d’entraîner la France et son économie dans la

concurrence internationale. C’est un acte fort, la France ne sera plus protégée par l’ancienne divisioninternationale du travail, son économie sera en concurrence avec d’autres semblables, elle entre ainsidans l’économie internationale en signant ce traité de Rome de 1957, elle y entre de manière progressivecar ce n’est qu’en 1968 que sera réalisé le marché intérieur. Cette rupture de trajectoire va normaliserl’économie française, c’est à partir de ce moment là que commencent les difficultés dans l’exercice des politiques économiques françaises. En effet dès lors la politique budgétaire va perdre de son efficacité, la politique monétaire va devoir se libéraliser. C’est à partir des 60’s que l’on commence à découvrir ce quesont les contraintes produites dans la conduite des politiques économiques.

➣  Au fil des décennies une pression non négligeable va se développer pour libéraliser l’économie

française, ça va être lent et progressif et se finaliser dans les 80’s.Premier grand choc en France a été la découverte de la réduction du multiplicateur Keynésien. En phase de ralentissement économique l’augmentation des dépenses publiques en économie fermée vientcompenser les dépressions de la demande privée montre que seul l’Etat a la capacité de relancer la

croissance. En économie ouverte les ménages pensant plus à leur propre protection, toutefois la sommedes intérêts individuels ne correspond pas à l’intérêt collectif, et développe une épargne de protection.Dans une situation d’économie fermée les dépenses publiques sont là pour compenser la dépression quiest créée. En économie ouverte, cette stratégie de compensation de la dépression de la demande vient buter sur nos importations. La demande intérieure n’est pas uniquement déterminée par la productionnationale mais également portée par la capacité à acheter des produits étrangers. Au fil du temps on voitaugmenter les exportations mais aussi des importations.

➣  La politique de relance dans le cas d’économie ouverte va alimenter la demande d’importation.

De manière macro économique les politiques de relance fonctionnent, ceci profite aux productions

étrangères. Nos gouvernements découvrent qu’en économie ouverte lorsqu’on relance l’économieune partie non négligeable profite à nos partenaires commerciaux, ainsi CSQ de cette relance est undéséquilibre dans notre balance commerciale qui se traduit par une instabilité monétaire. On va ainsicreuser notre déficit extérieur, de plus en menant une politique de relance budgétaire on va favoriserl’instabilité des taux de change.

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➣ La politique monétaire est entraînée dans l’instabilité des changes. On doit retrouver un équilibre

extérieur mais aussi conduire une politique monétaire, visant à reconstruire la stabilité des changes. C’estun cercle vicieux qui s’instaure durant 70s, une instabilité récurrente des politiques macro économiques.Lorsque le déséquilibre externe produit par la contrainte externe se traduit par une instabilité des changes,on comprend que le pays qui a mené la relance isolée se retrouve face à sa monnaie qui est vendue par

le marché des changes. Derrière ces politiques de relance isolée, qui provoque une instabilité externe,il y a une instabilité des changes. La monnaie est poussée à la dépréciation ou dévaluation si c’est dansun système de taux de change fixe. Cette pression à la dévaluation a une conséquence néfaste (malgréla vertu de la dépression de la monnaie a pour but de ramener à l’équilibre sur le plan externe = vertu destabilisation): mais dépendances structurelles des importations. Dépendance croissante à l’énergie parexemple. Même avec les modifications des taux de change, cela ne réduit pas l’indépendance vis-à-vis decertains produits. Ces marchés de matières premières sont fluctuants, très instables, possèdent une armeéconomique très importante et peuvent modifier les prix à la hausse car ils savent que les autres paysseront contraints dans tous les cas d’accepter l’importation. Le fonctionnement du marché des matières premières est particulier. Le cartel de l’OPEP a vite compris qu’il fallait augmenter le prix du pétrole afinde s’enrichir rapidement.

 L’ouverture croissante des économies vient perturber les politiques de relance budgétaire. Plusieurs

effets : - Déséquilibre de la balance commerciale, qui vient créer de l’instabilité sur les marchés des

changes contraignant la politique monétaire à intervenir. Cela fonctionne moyennement pourdes pays développés qui ont des contraintes d’approvisionnement. On ne peut pas échapperà l’importation de matières premières. Les pays du nord sont dépendants des pays du sudconcernant l’énergie par exemple. Ces mécanismes fonctionnent si on peut arbitrer tous nosmécanismes. C’est d’autant plus compliqué de revenir à l’équilibre lorsque la valeur de nosimportations explosent à cause de la stratégie des rentiers qui augmentent volontairement ses

 produits = ex du choc pétrolier.- Dans ces dynamiques, nos politiques macro économiques renforcent les situations

d’instabilité. Si on importe de l’inflation par cette pure mécanique, on constitue un terreaurenforçant une dynamique de perte de compétitivité. Si la politique monétaire doit favoriser leretour à l’économie, cette politique monétaire, malgré elle, devrait renforcer les déséquilibres. Cedouble choc va constituer un tremblement chez nos ingénieurs économistes et gouvernants car unmonde maîtrisé des années 50-60, on passe à un monde non-maîtrisé qui renforce les instabilitésmacro-éco. Les 2 pol macroéco lorsqu’elles sont installées, favorisent l’instabilité macroéco.

- Les politiques de croissance sont des politiques porteuses de bien-être. Elles ne vont plusêtre en mesure d’atteindre un objectif central qui est celui du plein emploi. Les politiques decroissance, qui avaient pour but de créer de l’emploi, se retrouvent controversées. Dans noséconomies contemporaines, ils ne se créent désormais plus autant d’emplois qu’avant au seind’une économie ouverte. Plus l’économie s’ouvre, plus le point de croissance acquise par uneéconomie de croissance se traduit par une réduction de son potentiel de réduction d’emplois.C’est l’effet d’ouverture économique. Peu de demandeurs de main d’œuvre, les pays du nord vontse spécialiser dans des secteurs à valeur ajoutée. Les pays du sud se spécialisent dans des secteursà faible valeur ajoutée. Ce nouveau partage se traduit pour les pays du nord, par un potentield’emploi peu important. Vient s’imposer aux gouvernants de nouvelles priorités : il faut de la

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croissance, mais aussi créer un environnement monétaire plus stable.

Troisième thème: Les politiques économiques à l’épreuve des faits

➣  Les faits auxquels les pays sont confrontés les poussent vers une rediscussion des politiques

économiques. Auparavant portés par le plein emploi ou la croissance, ces objectifs sont modifiés, ils nesont plus atteignables à court terme. Si on cherche à les atteindre, ils peuvent produire de l’instabilité.Convergence vers l’instabilité monétaire, lutte contre l’inflation…

➣ Révolution théorique qui théorise les faits économiques. Elle remet en cause la théorie keynésienne :

elle justifie la conduite d’une politique dite monétariste, de stabilité des prix, de stabilité monétaire.Contre-révolution monétariste conduite par Friedman qui vient s’imposer dans la conduite des conduitesde politique économique. La démarche est de dire que échec après échec, les gouvernements ont du seconvertir à un outil, à une règle, celui de la stabilisation des prix afin d’éviter de produire de l’instabilitémacro économique. Cela touche tous les pays (euro, G7…).

 Fin 70s, il y a deux priorités:

- lutte contre l’inflation, stabilité des prix- et pour les pays euro, la stabilité des changes.

➣ Les pays européens auraient pu mettre de coté la stabilité des changes et suivre le rythme du main

stream  international, mais ne le feront jamais. Ils décident de poursuivre ce chantier de la stabilisationdes changes ouvert en 1944. Primauté donc de la politique monétaire à l’échelle des pays développés.Cela nous renvoie au sommet de Tokyo 1979 qui tire les leçons des politiques de relance qui ont crée del’instabilité ; les pays européens ajoutant la contrainte de la stabilité des changes. La crise d’aujourd’huirenforce l’analyse : les pays européens considèrent que la stabilité des changes est « un bien public

régional  ». Ils peuvent aller loin dans leur ouverture commerciale. Ils considèrent que l’ouverturecommerciale est fragile si les pays européens jouent avec leur taux de change = donc importance de lastabilité du taux de change. Ils lient intégration marchande et coopération monétaire qui doivent produirela stabilité des changes. C’est une marque propre à l’Europe que nous ne retrouvons pas dans le reste dumonde. Depuis 1976, nous sommes toujours dans le cadre d’un système de flottement du taux de

change.

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Cours 5 

En 1986 un rapport de l’OCDE parle d’un changement de cap dans la conduite des politiqueséconomiques, tous les pays développés en faisaient partis. En 1978 les pays européens participaient à cechangement de cap. On passe à un monde plus monétariste, incarné par Friedman.

Le pays type peut être la France, ou l’Italie assez proche de la culture française en termes de politiqueséconomiques. Ces deux pays peuvent être pris comme étude de cas pour comprendre cette transformationd’une économie keynésienne, interventionniste à une économie monétariste, davantage libéralisée et se

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convertissant à l’économie de l’offre.

Il y a un caractère immuable dans les grandes transformations dans la société française. Les débats qui ontrythmé les 80’s ont été repris pour beaucoup dans les 90’s et actuellement, comme si le changement étaittoujours le même, et que les débats tournaient autour de trois axes:

- la question monétaire- la question de l’économie de l’offre

- par définition notre relation au reste du monde 

Pourtant, et c’est ce qui est intéressant, c’est que des choses ont fondamentalement changé dansl’économie et la société française. Les choses changent mais les débats demeurent toujours les mêmes.

Les choses changent, car on est plus dans une logique de relance intérieure, mais dans une recherchede plus grande productivité nationale, et le mot clé correspond à la compétitivité. Ces éléments vontdéterminer la conduite de la politique économique française dès 1983.

1983 est un moment très particulier, car en France c’est un gouvernement socialiste qui va mener une politique libérale, monétariste et fondée sur la compétitivité de notre économie. A priori un fond decommerce pas du tout marqué à gauche. Ces termes sont transposables au gouvernement Valls 2014, ouavec Pierre Bérégovoy en 1992.

L’année 1983 constitue un moment de rupture dans la stratégie de détermination de la politiqueéconomique. 3 principaux éléments de rupture:

- rupture par rapport au futur, car elle ne sera jamais remise en cause par un quelconquegouvernement français. La politique monétaire ne cherchera plus à être au service de lacroissance et l’emploi mais de la stabilité monétaire et de la lutte contre l’inflation, et la stabilité

des changes au sein du système monétaire européen.- c’est un désengagement progressif de l’Etat, remise en cause de l’interventionnisme de

l’Etat, voire de l’Etat providence. On est au début des privatisations d’entreprises industrielles.Économie de l’offre via cette privatisation et par une économie qui cherche à modifier larépartition de la valeur ajoutée qui au début des années 1980 était plutôt au profit des salariés etau détriment du capital. Dès 1983 la politique de l’offre va chercher à rééquilibrer ce partage de laVA au détriment des salaires et au profit des entreprises.

- Troisième élément central, c’est la relation à l’économie internationale, et à déterminer notrestratégie économique non plus en terme d’économie nationale mais par rapport à la conjonctureinternationale, une stratégie de compétitivité, le ressort de notre économie repose sur la demandeextérieure. Ce n’est plus seulement les ménages mais c’est aussi et surtout la demande extérieure

qui va booster notre économie. C’est une révolution économique en 1983 qui continue.

Cette rupture est pilotée par un brillant jeune socialiste Laurent Fabius. L’ancien premier ministre incarnecette rupture au niveau de la politique économique. Il est l’homme des marchés financiers.

Tout le travail qui va être fait à savoir stabilité monétaire, économie de l’offre, recherche de compétitivité,insertion dans l’économie internationale, est lié par l’intégration, l’insertion de l’économie française dans

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les finances internationales. On parle de financiarisation de l’économie française. Ceci va déterminer,structurer la conduite de la politique économique française. Le mot clé c’est attractivité de l’économiefrançaise.

L’équipe de Fabius comprend rapidement que les investisseurs internationaux ne sont pas uniquement

intéresses par l’économie française, qui est potentiellement marginalisée, son poids dans l’économiemondiale n’est plus celle du 19 ème siècle, et la grande carte a joué et l’économie européenne. “ L’Europe

n’est pas notre problème, c’est notre solution”. Fabius comprend qu’il doit expliquer aux investisseursque la France a changé et que dans les grands objectifs il y a stabilité des prix et donc stabilité deschanges. Le lien entre ces deux points et l’attractivité financière repose sur le fait que les investisseursinternationaux sont intéressés par l’économie européenne.

Fabius explique aux investisseurs que s’ils font un investissement en France possibilité d’investirlibrement en Europe, car politique de stabilité des changes. Il vend la réalisation d’un marché européenet la capacité à faire des arbitrages financiers sans risques de changes. Discours très fort qu’il tient depuis1984, et qu’il va co-construire avec ses partenaires européens. On retrouve en 1986 cette programmation

avec l’acte européen, c’est l’harmonisation européenne, la création d’un marché unique, c’est une sortede traité de Rome bis. C’est surtout un élément déterminant, soit l’objectif juillet 1990 sur l’ensembleeuropéen avec la réalisation d’un marché financier intégré.

Jacques Delors va conjointement mener cette politique avec Fabius qui l’amorce au niveau français, àl’échelle communautaire avec l’acte unique européen.

La libre circulation des capitaux au niveau européen, un acte assez traumatisant.  Il va donc se nouer un

dialogue très intense entre trois groupes sociaux:

- les responsables politiques

- les citoyens ou leurs représentants (les syndicats qui étaient à l’époque très puissants)- les acteurs de marché

Le gouvernement français est persuadé que ces acteurs internationaux sont au coeur du développementéconomique français, on veut jouer sur notre attractivité économique.

C’est à ce moment là, qu’on passe d’une politique économique qui a une culture d’actionsdiscrétionnaires, qui sur réagit aux changements économiques, à une politique économique qui vacommencer à se fixer autour de règles que l’on ne change pas. On est dans l’ère de la règle qui vastructurer la conduite des politiques économiques, et dans une époque qui va rejeter, marginaliser touteaction discrétionnaire.

Le caractère plus efficace des politiques économiques fondées sur des règles plutôt que sur des actionsdiscrétionnaires. On est dans une transformation complète de la PE, qui joue sur la réputation antiinflationniste offrant une grande crédibilité. La politique économique française ne sera jamais remise encause de 1983 à aujourd’hui vis à vis de ces règles.

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La politique type qui incarne ce qui est dit précédemment c’est la politique de désinflation compétitive mise en place en France à partir de 1987 conduite par JC. Trichet et défendue par le PM de l’époque J.Chirac; elle ne sera pas remise en cause lors du changement de majorité parlementaire en 1988, ni en1993 lorsqu’on fait face à une seconde cohabitation. Aucun changement amorcé par A.Juppé, ni parL.Jospin en 1997. Cette politique de désinflation compétitive est très intéressante car elle incarne cette

 politique économique qui est déterminée par la compétitivité économique nationale, soit la victoire dumonétarisme.

Aujourd’hui, de nombreux français vivent mal la politique économique conduite par l’Allemagne depuis environ 15 ans. Cette politique allemande, ressemble énormément à la stratégie économiquefrançaise de 1987 jusqu’à 1999-2000. La politique allemande renforcée par Angela Merkel repose beaucoup à cette politique.

Cette PDC est très intéressante car les autorités monétaires françaises n’avaient pas pour unique objectifd’avoir un différentiel 0 de taux d’inflation avec ses principaux partenaires européens. La stratégieéconomique française n’est pas de avoir 0% mais, à partir de 1997 l’objectif est de faire mieux quel’Allemagne, qui correspond à la référence dans la stabilité des prix des pays développés.

 L’indépendance de la banque centrale  a alimenté des débats sans fins, car une banque indépendantegarantie de manière plus efficace la stabilité des prix et garantie une croissance importante au long court.

En 1987 la stratégie de la politique de désinflation française est d’avoir un différentiel d’inflation négatifavec l’Allemagne afin de tirer les avantages compétitifs vis à vis de l’économie allemande.Une politique monétariste de relance qui va aller chercher ses gains de relance par la demande à

l’extérieur, plus fondée sur une demande intérieure. La France va mener cette politique de 1987 à la

 fin des 90’s. 

Cette politique correspondait au résultat de l’influence monétariste libéraliste, on cherche à favoriser lacompétitivité de l’économie nationale. En réalité, c’est une stratégie de politique de relance fondée sur lademande extérieure. Cette politique est très discutée, et très discutable.

En 1983 le gouvernement socialiste négocie avec les syndicats, et obtient de leur part un changementde dogme, et un nouveau partage de la VA. C’est une réforme fondamentale pour la société lorsqueles syndicats acceptent la fin de l'indexation des salaires sur l’inflation , constituant une des premièregrande réforme mise en place par le PS.

C’est un choc politique et social, ceci va ouvrir une nouvelle période, qui est celle de la compression des

coups, l’objectif n’est plus de maintenir le bien être des travailleurs, mais de faire de l’économie françaiseune économie compétitive. Un des déterminants de cela est la maîtrise des coûts, dont l’évolution dessalaires. On constate que l’on est dans une logique de compétitivité prix, la stratégie française s’appuie en premier lieu sur ce déterminant de la compétitivité. Si on maîtrise ses coûts, mieux que les voisins, alorsl’économie sera plus compétitive. 2ème élément de ce changement de dogme à l’échelle de la Francec’est qu’avant 1983 la place des banques était centrale dans le développement économique car le marchéfinancier français était peu développé. Après 1983 les choses ne changent pas immédiatement de manière

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fondamentale, mais les banques vont être privatisées et ne seront plus au service direct de la politiquegouvernementale. Ainsi la réforme bancaire va se traduire par:

- la déconnection entre la politique gouvernementale et rôle des banques- une privatisation de ce secteur.

Ce fameux changement de cap au début des 80’s en France se traduit par la fermeture d’entreprises,qui ne sont pas suffisamment robustes et ne franchissent pas les portes des banques, des financiersqui voudraient les soutenir. Cette transformation structurelle et profonde dans sa dimension sociale etentrepeunariale.

Les limites de cette stratégie:

Il y a une limite fondamentale, une limite structurelle conduite par la France au milieu des 80’s c’estqu’elle est assise sur une bombe à retardement. Derrière cela se cache le triangle d’incompatibilité deMundell.

De plus, la stratégie française est tout sauf collaborative à l’échelle européenne. La France a conduit une politique économique en cherchant à dynamiser son économie nationale au détriment de ses partenaireseuropéens. On appelle ça une stratégie non coopérative qui a créé un historique et a ouvert la voie aumimétisme, soit à d’autres pays européens, quelque chose de légitime.

Cette stratégie de politique économique n’est viable que si elle est conduite par un seul pays, elle estviable à moyen terme mais pas à long terme car elle favorise les déséquilibres au sein d’un ensemblede pays. La croissance française s’appuie sur des excédents extérieurs. La croissance française est doncseulement déterminée car d’autres pays sont en déficits. Ceci pose à un moment donné des problèmes

d’ajustements macro économiques. Aujourd’hui la France se plaint de la même politique économiqueallemande.

Autre leçon de cette politique, c’est la désinflation à la française, qui est essentiellement de réductiondes coûts et de rationalisation de l’appareil productif. La compétitivité internationale ce n’est pas que lacompétitivité prix mais également de qualité. Si la France jusqu’à la fin des 90’s a maîtrisé relativement bien l’évolution de ses coûts, elle a oublié que la compétitivité n’était pas que les prix, et que laconcurrence forte à l’échelle internationale.

L’autre élément central dans le développement économique de la France et de l’Allemagne, c’est que les pays réservoirs dans lesquels la France pouvait mener des stratégies de délocalisation se sont réduits au

fil du temps, alors qu’avec la chute du mur de Berlin l’Allemagne a eu une aubaine incroyable de pouvoir profiter de marchés très proches et investir pour élargir sa base industrielle.

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Cours 6 

Deuxième thème: Le triangle d’incompatibilité de Mundell

Introduction

Un des grands axes des transformations de nos économies est la libéralisation financière. Pour rendreattractive l’économie française on s‘est appuyé sur la stabilité des prix (pour consolider la stabilité deschanges et séduire les investisseurs internationaux) et la stabilité des changes.

La France souhaite montrer au Monde qu’elle est devenue un pays stable en ayant terminé avec les politiques instables. On souhaite établir un contrat de confiance basé sur la stabilité des prix et deschanges pour rendre le territoire attractif pour les investisseurs internationaux. Tout cela passa par la find’un Monde, celui des obstacles aux mouvements de capitaux, du contrôle des changes, pour embrasser le

monde de la libéralisation, passer à un monde de libre circulation des capitaux.

Ce monde de libre circulation a été initié de longue date par les USA (à partir des 60s), il y a une sorte demouvement international poussant l’ensemble des pays développés à libéraliser leur compte en capital.L’arrivée rapide de capitaux permettait des investissements et donc de rentrer dans un rattrapage du retardéconomique.

Dans le contexte de la GF, entre USA et URSS, il y a les pays européens qui étaient composés de pays àculture libérale (Allemagne) mais aussi de pays à culture « dirigiste » (France, Italie). On retrouve aussides pays ayant un peu anticipé l’histoire de la fin du bipolarisme et ses grands changements, la CEE a duse coller à la politique d’accompagnement de pays en phase de démocratisation (ces pays anciennement

dirigés par des dictateurs : Grèce, Espagne, Portugal). Ces pays pas totalement libéralisés profitent de lafin de la guerre pour rentrer dans une logique libéralisante.

Cette étape que constitue la libéralisation financière n’est pas nulle, ni indolore dans la globalisation post-WW2 doit être analysée comme une excroissance de ce qui avait été convenu en 1944. Très souvent on parle de la globalisation des économies post-44 comme un continuum (libéralisation des marchandisesqui se prolonge avec a libéralisation financière), or cette libéralisation financière n’est pas prévue parles traités fondateurs (Bretton Woods), elle provient d’une décision prise de manière bilatérale par lesEtats, par effet de mimétisme et par une influence très forte des FMNs qui avaient plutôt intérêt à voir sedévelopper une dynamique globale. Cette libéralisation financière n’a donc pas été accompagnée d’une

organisation mondiale de surveillance.

Les Pays européens sont pris dans cette dynamique et acceptent les uns après les autres d’entrer dans un projet leur permettant de constituer un grand marché des capitaux, c’est l’Acte Unique Européen du 1er 

 juillet 1990 qui se caractérisé par des marchés interconnectés à l’échelle européenne. Ces marchés sontaussi connectés avec les autres marchés mondiaux.

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La France du gouvernement Fabius participe à cette dynamique européenne et globale.

 Il existe deux raisons principales à cette création de dynamique globale:

● Des acteurs privés qui au fil des décennies post-1944 ont domestiqué les marchés étrangers parune connaissance meilleure de ceux-ci. Cette domestication des marchés correspond à des FMN

qui ont segmenté leur processus de production en optimisant leurs bénéfices. Certaines firmesvont ainsi acquérir le statut de firmes globales.

● Pendant 30 ans les acteurs ont été poussés collectivement à s’intégrer et à ne plus penser «

marché domestique » mais « marché européen ». Cette dynamique d’élargissement de l’espaceeuropéen a inévitablement favorisé l’hétérogénéité de l’espace économique européen. Cettehétérogénéisation c’est l’entrée non plus de pays semblables avec des niveaux de développementsidentiques et convergents de nouveaux entrants avec de nouvelles opportunités offertes auxentreprises européennes. Très vite, on voit apparaître une Europe structurellement en excédentde ressources financières et structurellement en déficit de ressources financières = pourquoigarder au Nord des excédents de financement alors qu’au sud les besoins de financement sonttrès important ? L’arrivée de l’Espagne dans CEE chamboule la donne puisqu’elle est fortementdemandeuse en investissements étrangers = ces excès de financements du Nord s’ils viennents’investir dans les pays en phase de rattrapage économique vont accélérer le processus derattrapage.

On voit toujours la finance globale comme le résultat d’acteurs privés et jamais sous l‘angle des finances publiques. Or la globalisation financière est au service de la finance publique, 50% des obligations sontémises par des gouvernements.La globalisation financière répond aussi à des besoins de financement publics. Les besoins de dépenses publiques sont en partie assurés par la finance internationale, par la globalisation financière. L’ouverturefinancière est une aubaine car elle donne accès non plus seulement à l’épargne nationale mais aussi à

l’épargne mondiale qui est en recherche de placements sûrs.

Historiquement les obligations d’Etats sont des placements sûrs. Cette ouverture financière va permettrede faire tenir les deux bouts pour rester attractif en maintenant les dépenses publiques pour ajuster leseffets de la transformation de nos économies (crises, ouvertures). Cela est rendu possible par la financeinternationale. Cette transformation de notre système de financement se développe pendant les 80s et vaconstituer une réponse aux enjeux du capitalisme européens et aussi aux enjeux du financement des ÉtatsProvidence: c’est en ce sens qu’à partir des 80s, on ne peut plus parler de déficit conjoncturel mais plutôtde déficit structurel, puisque année après année on se sert du déficit public pour boucler les fins de moisdifficiles de tout gouvernement.

Le premier piège de cette stratégie est un piège de court terme: cette dynamique de financiarisation del’économie et des finances publiques produit des effets à long terme difficilement soutenables.

Le premier élément est la mise sous tension de court terme (cela va toucher la difficulté d’avoir des tauxde change fixes forte instabilité des marchés des taux de changes). Le second effet, légèrement plusdouloureux, est la mise sous pression de l’Etat puisqu’il peu être poussé jusqu’au défaut de paiement.

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Cette instabilité du taux de change conduit au triangle d’incompatibilité de Mundell.

Les pays européens ont développé une préférence discutable qui est la stabilité des changes. Ils ontdéveloppé cette préférence de manière très forte depuis la fin des 70s, au nom d’une volonté de plus

grande stabilité. Souvent cette recherche de stabilité va paradoxalement provoquer de l’instabilité.Pour les pays européens, la stabilité des changes était la garanti du bon fonctionnement de la stabilitéintérieure.

 Dans la lecture européenne, l’intégration de marchés produit 2 objectifs à atteindre:

● le premier est la stabilité des changes. Les multiples gouvernements européens ont validé leur préférence à l’intégration des marchés et au fil de l’eau leur préférence pour la stabilité deschanges

● aller jusqu’à l’intégration des marchés financiers.

Cela va structurer l’orientation de politiques économiques par des lignes de force très fortes. Les Étatscontinuent à être souverains dans la conduite de leur politique monétaire. On est sur une zone de plurimonnaie, les pouvoirs monétaires continuent à être nationaux et potentiellement souverains.

Voici les 3 éléments du triangle qui se révèlent en Europe des Etats qui choisissent en commun de participer au système de taux de change fixe. Ces mêmes gouvernements considèrent qu’il faut libéraliserleur compte en capital, ces gouvernements et banquiers centraux n’ont donc plus la main mise sur lesmouvements de capitaux puisqu’il n’y a plus de système qui bloque les mouvement aux frontières.

 Nous entrons donc dans le diabolique car les gouvernements peuvent être poussés par les acteurs privésà la remise en cause de leur taux de change qui ont pourtant été définis de manière politique c’est la le

fameux triangle d’incompatibilité.

Mundell explique sur le plan purement théorique qu’en libre circulation des capitaux, il est très difficilede maitriser l’évolution du taux de change. Nous entrons donc dans le 2e grand temps européen de remiseen cause de l’efficacité des politiques macro-économique = le temps 2 du tremblement de nos politiquesmacro-économiques. Avec la libre circulation des capitaux, il n’y a plus de pleine maitrise de la politiquemonétaire.Qu’est-ce qui fait qu’à un moment T deux gouvernements centraux n’ont plus la capacité de maintenir

leur taux de change fixe ?

C’est la prise de pouvoir des marchés financiers sur l’orientation du taux de change. C’est ce qui milite

 pour certains à basculer dans le flottement général des monnaies. Avec la libre circulation des capitaux, iln’y a pas de situation confortable. On peut donc dire que les pays européens ont préparer eux-mêmes leur propre explosion.

 Pourquoi n’y a-t-il pas de situation confortable ?

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Avec la libre circulation des capitaux, le banquier central/l’Etat n’est plus le seul à déterminer le taux dechange. Un contrôle des capitaux les empêche d’être mobiles/volatiles or une libre circulation les exposeà des arbitrages financiers importants, c’est le risque d’être confronté à une fuite massive de capitauxles investisseurs sont libres. Si les investisseurs quittent une zone qu’ils jugent contre-productives, lamonnaie est vendue massivement contre une autre monnaie, il y a une déstructuration trop importante sur

le marché des changes, la Banque Centrale n’aura pas assez de réserves pour compenser et sera poussée àla sortie du système de taux de change fixe.

Jusqu’en septembre 1992, les capitaux circulent, les taux de change sont fixes et les pouvoirs européenssont souverains, pendant 2 ans et 2 mois, le triangle d’incompatibilité ne s’est alors pas encore révélé.

Que s’est-il donc passé pour que les investisseurs financiers décident que les taux de change qui avaient

été fixés en 1987 entre les pays européens n’étaient plus soutenables et qu’il fallait les modifier ?

C’est en lien direct avec la difficulté de mener une politique de taux de change fixe qui convienne àun ensemble économique potentiellement hétérogène. Si l’ensemble économique est complètementhomogène, avec des pays fonctionnant au même moment de la même façon en produisant le même tauxde croissance, d’inflation et exportant/important tous le même % de leur PIB ayant des mouvements detravailleurs identiques, des exportations et importations de capitaux identiques les taux de change fixéscorrespondent donc de fait au besoin de chacunes des économies aucune raison qu’il y ait des pressions pour une modification du taux de change.Or ce type d’économie est totalement virtuel, cela n’existe pas ou alors de manière très temporaire avecdes forces qui favorisent une dynamique d’homogénéisation (la fin du bipolarisme avec la chute du murde Berlin). En réalité, les économies ne sont pas des clones et il y a sans cesse besoin d’ajustement propreà chaque économie. La fixité ne fait jamais bon ménage avec l’économie de marché. L’économie demarché nécessite ajustements et flexibilité, une règle fixe trop rigide peut potentiellement poser problème.

Qu’est-ce qui a fait basculer l’Europe de cette situation homogène à la fin de la GF à une situation

hétérogène ? 

La réunification allemande va constituer un cas d’école de choc asymétrique On a un vrai problème enéconomie monétaire quand on entre dans une volonté de créer un système de taux de change fixe, qui estle leader de ce système?En économie ouverte, le leader d’un système de taux de change fixe est très souvent le pays ayant laréputation et donc la crédibilité des inflationnistes. Tous les autres pays constituent ensuite une sorte de

hiérarchie dans la crédibilité. Une hiérarchie se crée entre les monnaies.Si la Banque allemande mène une politique de taux d’intérêt directeur de x%, la banque de France devramener une politique de taux d’intérêt de x% + un certain montant car sa politique n’est pas aussi crédibleque celle de l’Allemagne. Il y a une hiérarchisation par le biais des crédibilités différentes.

La réunification (monétaire) allemande va produire un choc économique d’envergure. Cela se traduit par l’arrivée de 17 nouveaux millions de consommateurs un bouleversement dans la demande

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allemande, c’est un choc keynésien, l’économie allemande ne parvient pas dans l’immédiat à satisfairecette demande. Le gouvernement allemand d’Helmut Kohl lance une politique économique de relancecolossale. Il n’y a d’abord pas d’union monétaire entre les deux Allemagne la stratégie est de remonterle mur entre Est et Ouest pour parquer les 17 millions d’Est Allemand et les faire évoluer à la hauteur desallemands de l’Ouest. Or il était impossible de reproduire cette ségrégation territoriale.

Tout est à reconstruire après la réunification allemande du coté de l’ouest c’est un choc keynésiencolossal. A court terme, les entrepreneurs allemands ne vont pas modifier le prix de leurs marchandisesil y a un désajustement entre le monétaire et le réel, le premier choc économique est un choc monétaireinflationniste. L’Allemagne historique désinflationniste va se coller à se choc inflationniste.

Quelles conséquences à l’échelle internationale et européenne ?

L’Allemagne continue de bénéficier de sa crédibilité désinflationniste. La Banque Centrale allemandecontinue de mener la même politique désinflationniste ce qui entraîne des taux d’intérêt directeurs plusélevés (ce qui est normal dans une situation inflationniste). C’est un choc monétaire inflationniste.

La France va renouer avec sa politique inflationniste ainsi augmentation des taux d’intérêt directeurs, pourquoi ? Parce que la France s’est engagée politiquement à maintenir des taux de change fixes. L’Italiesuit la stratégie française et augmente son taux d’intérêt directeur au nom du pacte européen de stabilitédes changes.Le marché peu à peu affirme sa conviction que le taux de change fixé par les politiques ne reflète plus dutout à la réalité économique et des ajustements monétaires vont donc être engagés.

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Cours 7

 Période jusqu’à l’Union Monétaire Européenne:

- 1er  temps: politiques post-crises de 1993 = moment traumatique.- 2ème  temps: Débat de l’outil qui doit permettre de prendre une décision politique. Au moment

où le prince doit décider de perdre son pouvoir souverain monétaire, à la fin du 20°s, ce n’est pas un acte anodin. Il perd une grande partie de sa capacité souveraine sur le plan économique.L’économiste doit répondre à la demande d’un prince. Il a dans sa boite à outils, la théorie des

zones monétaires optimales.- 3ème  temps: “course à l’échalote” => l’UEM. Derrière l’UEM, il y a un paradoxe car tout le

monde pensait que c’était un objet économique. Mais dimension politique tout aussi indéniable.Les hommes politiques en ont fait une affaire politique. La crise que nous connaissonsactuellement trouve ses racines dans cette analyse, qui est que l’homme politique a oublié quederrière l’intégration monétaire, il y avait des enjeux économiques et politiques

3 temps dans la construction de l’UME:

1. Les désajustements macroéconomiques de 1987 à 1992

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Les chefs de gouvernements européens auraient pu faire un ajustement monétaire pour gérer l’inflationou anticiper l’appréciation du deutschemark. Les gouvernements avaient laissé filer les dossiers, l’avaientlaissé aux investisseurs internationaux. Ceux-ci ont décidé que les taux de change européen n’étaient plussoutenables.

Histoire du système monétaire européen. De 1987 à 1993 : pas d’ajustement => erreur. Durant ces cinqannées, on a pensé qu’on était en situation de fixité des taux de change. L’erreur a été de penser quedurant ces cinq années, le système de taux de change fixe était une sorte de préhistoire de l’UME. Doncerreur d’analyse. Cela va provoquer l’éclatement du système du tx de change fixe.

 Est-ce vraiment une erreur stratégique ? L’action des gouvernements était plus subtile. En 1990, les allemands nous l’ont dit avec la réunification.Les allemands savaient qu’ils allaient devenir un lieu d’attractivité sur le marché européen et qu’aucunautre pays ne pourrait la concurrencer => cela allait bouleverser le système de taux de change fixe.Réponse négative de la France et l’Italie. Ils refusent en 1990 un réaménagement des politiques du tauxde change. Nos politiques économiques se fondent sur l’attractivité internationale, notamment grâce àdes réformes intérieures profondes. Si dévaluation => perte pour les investisseurs internationaux et plusd’attractivité. Il y avait un contrat avec les investisseurs et les gouvernements ne pouvaient pas remettreen cause ces contrats => ils ont laissé la main au marché pour procéder aux ajustements monétaires.La dévaluation de la lire, la dépréciation de la peseta correspond aux besoins macroéconomiques desgouvernements. La décision ne vient pas uniquement du décideur politique, mais aussi des acteurs demarché.

Ces réaménagements monétaires ont constitué un choc à l’échelle européenne:

● 1er  choc: ce monde dans lequel nous étions entrés, puis vers l’UME vers 1990 (lancement dela conférence intergouvernementale décembre 1991, traité de Maastricht signé en février 1992)=> l’ensemble des esprits était condamné à aller vers la fixité des taux de change. Démarcheeuropéenne portée par un système de taux de change fixe et rarification des ajustementsmonétaires. L’objectif est l’union monétaire soit une fixité irrévocable des taux de change. Donc plus on se rapproche de l’objectif, plus on rarifie les ajustements monétaires. La crise de 92/93remet en cause ce plan conduisant à l’union monétaire.

● 2ème choc: ce plan remis en cause, interrogation sur la politique qui mène à bien ce projet. Lesgouvernements peuvent renouer avec une pleine souveraineté monétaire car l’engagement politique est remis en cause.

● 3ème choc: la politique économique est désormais construite par les gouvernements et les acteurs

de marché. Les investisseurs (acteurs de marché) ont montré qu’ils ne croyaient pas à ce projetde l’union monétaire. Ils ne croyaient pas au plan proposé par les gouvernants. Ce plan produisaitdes désajustements macroéconomiques. Ce plan écrit en 1991/1992, vole en éclat avec la crise de1992/1993. Sous l’effet de ce choc asymétrique qu’est la réunification allemande (choc historiquenon prévisible), on pouvait penser qu’une nouvelle Europe allait se produire. Pour certainsobservateurs, cette union monétaire n’était rien d’autre qu’un projet présent chez les gouvernantseuropéens depuis 1960. L’union monétaire de 1978 n’est que le résultat d’un sommet de La Haye

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en 1969. 18 mois après la réalisation de l’union douanière, R. Barre (Prdt de la Commissioneuropéenne) a souhaité improuver l’intégration marchande avec l’union monétaire. Plusieursrapports (Majolain de 1975, McDougan de 1977) => objectif de réaliser l’union monétaire, politiquement portée depuis 1969. Le rapport Delors de 1989 n’est pas une innovation politique,c’est le résultat de cette histoire politique européenne, qui avait déjà pensé l’union monétaire. Un

certain nombre de décideurs avaient alerté: il fallait l’intégration financière mais il fallait faireattention à ne pas buter le triangle d’incompatibilité => donc se préparer à la fixité irrévocable dutaux de change.

● 4ème  choc:  Quand cette cohérence explose en 1992/1993, certains observateurs posent laquestion de la construction de l’Europe. En 1992, il n’y a plus que six pays. Remise en causedu projet d’UME ? C’est une crise existentielle. Le champ des possibles est à nouveau ouvert.Les observateurs disent que l’Italie n’a pas intérêt à adhérer à l’UEM, du fait de sa difficulté àembrasser la stabilité monétaire. Elle a intérêt à ne pas appartenir à une zone deutschemark. Se pose la Q° du RU : pas vraiment d’intégration à la zone Europe donc pas d’intérêt à participerà l’UEM. De même pour certains pays inflationnistes, qui n’ont pas intérêt à y participer. Cetélargissement de l’Europe doit nous inciter à repenser l’intégration européenne. Nous retrouvons

ici le débat récurrent de l’Europe à géométrie variable (« serpent de mer européen »).

2 voies s’opposent dès lors :

● la réaction du politique● l’analyse des économistes

Il subsiste un problème entre la rationalité politique et économique. 

2. La rationalité politique

Rupture en 1992/1993 et nouveau changement de cap. Période très instable en 1992-1993-1994 : tensionssur le marché des changes. On s’interrogeait sur l’avenir de cette stratégie amorcée en 1969. Aucun desgouvernement n’a profité de cette période pour sortir de ce qui avait été commencé à être écrit en 1969.Aucun gouvernement n’a remis en cause la primauté de la stabilité monétaire. 

Certain gouvernement ont profité de la dépréciation de leur monnaie, au sens où cela leur a donné un biende compétitivité. La France qui subissait toujours d’être en 2nde division => éco française qui avait fait degros efforts (restructuration industrielle, concurrence internationale, compétitivité, pol désinflationniste)en 80s mais elle n’arrive pas à se déconnecter de la politique monétaire allemande. Elle n’avait pas assezacquis de crédibilité anti-inflationniste. Cette dépendance à l’éco allemande est trop coûteuse => on romptcette dépendance et on retrouve notre indépendance en menant notre propre politique économique.

Crise = moment de vérité, qui ouvre le champ des possibles. Possibilité de sortir de ce plan d’intégrationeuropéenne. Or, aucun gouvernement n’a décidé de sortir de cet engagement politique européen. Les pays du sud de l’Europe auraient pu renoncer au plan européen, n’étant pas prêt à y adhérer. Rigiditédu système de taux de change fixe irrévocable. Une fois rentré dedans, difficile de sortir et de faire desajustements.

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L’Espagne et le Portugal avaient des arguments pour dire qu’il fallait attendre. Mais ils ne l’ont pas fait.Ils ont souhaité faire partis, très vite, de l’UEM. Même chose pour la Grèce, l’Irlande.

Tous les pays n’ont pas remis en cause le plan initié en 1969, sauf un. La GB est le pays qui a profité decette crise pour se mettre en dehors de l’UEM. Il faut savoir aussi que l’économie irlandaise était très

dépendante à la britannique.

Tous les pays s’accordent sur le fait qu’il ne s’agit pas d’une crise structurelle mais conjoncturelle

=> moment particulier de l’histoire, provoqué par le choc allemand. Pas de remise en cause de

ce qui les transporte, c’est à dire la réalisation de l’UEM. Aucun changement de trajectoire dans

la conduite des politiques économiques. Aucun pays ne sort de l’ancrage monétaire mais ils vont

redoubler d’efforts pour coller aux critères d’éligibilité à l’union monétaire.

Les gouvernants, à ce moment là, considèrent qu’au sommet de leur agenda, trône l’objectif de participerà l’union monétaire. Le traité de Maastricht est un traité politique. Les critères pseudo-économiques mis en avant facilitentl’accession à l’UEM. Les critères de convergence facilitent la prise de décision politiques.

Critères : - Réduction des différentiels de l’inflation : les gouvernements perpétuent une politique de

désinflation.- Participer au système du taux de change fixe : depuis 1979. Certains qui étaient sortis sous la

 pression, vont réintégrer le système après 1993 comme la Finlande- Pas de déficit au delà de 3% du PIB

- 60% d’endettement public. Ce critère ne devient plus un critère de blocage. Si on ne respecte

 pas le critère mais les orientations politiques s’orientent vers le respect des critères, on estaccepté: appréciation en tendance. La politique va tendre à la réduction de l’endettement public.

- Dès 93, les Etats nationaux se séparent de leur banquier central. Élément fort d’engagement politique est de rendre indépendant chaque banque centrale : séparation du gouvernement et dela banque centrale: plan de financement monétaire du déficit public.

- No bail out: on ne vient pas soutenir un autre pays : la solidarité financière entre deux États est proscrite.

Tous ces critères sont respectés, avec quelques jurisprudences => permettent à tous les pays européensde candidater pour accéder à l’union monétaire. Seul un pays sera considéré comme faible avec son

intégration non pas en 1999, mais 2001 (terrible sanction politique) : la Grèce. 

Pendant la crise, la France a été attaquée sur le marché des changes; mais de moindre enverguresque les autres pays. Durant cette période de pleine souveraineté politique, la Bundesbank a rédigé uncommuniqué: la solidarité entre la Bundesbank et la Banque de France. Il s’agit d’une pseudo unionmonétaire entre la France et l’Allemagne. La Bundesbank s’engageait à racheter le franc français en casd’attaque par les marchés financiers => politisation de la stabilité des changes. Donc solidarité monétaireentre France et Allemagne pendant la crise de 1992/1993.

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Ce travail très fort des gouvernants a suscité des interrogations. Ils n’ont pas remis en cause cettetrajectoire post-crise 1992/1993.

Qu’en est-il des investisseurs internationaux et des acteurs du marché ?

On a remis en fonctionnement le système monétaire européen, on a longtemps pensé que les marchésfinanciers allaient remettre en cause les taux de change qui s’étaient fixés entre les monnaies européennes.A la veille du passage à l’union monétaire en 1998, les marchés allaient procéder à des attaquesspéculatives considérant que leur taux de change était défavorable. Mais surprise des observateurs:aucune monnaie durant l’année 1998 n’a été poussée à un ré aménagement monétaire avant le passage àl’union monétaire.

Fin 1998: dialogue riche renforçant les stratégies des gouvernements entre les marchés et les politiquesgouvernementales. Les États ont poussé le bouchon car ils ont donné en mai 1998 les taux de changesur lesquels ils se fixaient => le marché n’a pas remis en cause ces taux de change. Le passage à l’unionmonétaire en janvier 99 a été un acte politique, validé par les marchés. Il ne s’est pas fait contre lui.

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Cours 8

Sur les 15 pays pouvant prétendre à l’Union monétaire seulement 11 ont fait partis de la zone euro. Il ya eu une captation par le politique de l’intégration économique européenne, alors même qu’on entendaitque c’était seulement un processus économique, tout sauf du politique.Mais le processus de l’UM était en réalité très politique et peu économique. La GB qui ne fait pas partie de l’UM pour des raisons politiques a motivé sa prise de précision sur des critères exclusivement

économiques (le paradoxe).

3. La rationalité économique

Les ressorts économiques de l’intégration monétaire européenne correspondent à ce qui est présent etabsent dans les fameux critères de Maastricht.

Les britanniques ont développé une étude de grande envergure “5 test assesments” en 2007, réalisé parle ministère des finances. Une étude relative à la quête du graal de l’économie d’intégration permettantde créer un outil pour dire si oui ou non si on a intérêt de passer à un système de taux de change fixe, etdonc si on a intérêt à passer à une union monétaire avec un autre pays. Ceci a été caractérisé par un corpusthéorique qu’on retrouve sous le titre “la théorie des zones monétaires optimales” (ZMO).

 A quoi correspondent ces théories des ZMO ?

1 er élément: Premier travail canonique celui de Mundell en 1961, il s’interroge alors sur l’optimalité del’union monétaire américaine. Il se demande si cette union est optimale ?

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Il s’appuie sur un critère, quand deux régions connaissent une crise en union monétaire l’invariable permettant l’ajustement de cette crise n’est autre que la mobilité du travail (unification linguistique).Par exemple: une crise qui touche New-York ne touche pas forcément un État voisin. Si la mobilité dutravail est parfaite alors un choc sera lissé par ce système. Mundell s’amuse ainsi à regarder la capacitéqu’ont les américains à être très mobiles, il découvre étonnement que les américains ne sont pas si

mobiles que cela.L’étude de Mundell dit que malgré des conditions très favorables à la mobilité du travail, celle ci nevient pas ajuster à 100% ce choc. Par conséquent ce choc va se traduire dans la région par une hausse duchômage. A ce moment là vient à nouveau dans le débat la question de l’appartenance de l’UM. La régiontouchée par ce choc asymétrique n’aurait pas intérêt à avoir sa propre monnaie, afin d’utiliser sa politiquemonétaire pour favoriser l’ajustement du change.Toutefois, Mundell nous révèle dans son travail qu’en réalité la mobilité du travail existe dans un bassind’emplois (là ou les travailleurs sont totalement mobiles). L’ajustement se fait à l’échelle du bassind’emplois, plus on s’en éloigne plus on s’écarte du 100% d’ajustements.Il faut alors que la région ait sa propre souveraineté monétaire. Mais ce travail qui s’appuie sur un seulcritère (mobilité du travail) induirait le fait que le monde va se diviser en plusieurs milliers de régionsmonétaires.

Dès 1961 Mundell dit qu’une ZMO est un monde optimal , car derrière la monnaie il n’y a pas que del’économie. Les ZMO sont des “mondes idéaux”. Un seul outil ne permet ainsi jamais l’ajustement. Aumieux 20% de ce choc est absorbé par cette mobilité du travail aux USA, en Europe on évalue à 10%.

Les économistes vont bien lire l’article de Mundell, mais vont continuer à s’interroger sur quel critèreobjectif peut-on mettre en évidence pour justifier le fait d’aller sur un taux de change fixe.

2 ème élément: des travaux historiques de Peter Kenen publiés en 1969 sont très importants. Il parle lui

du taux d’ouverture comme critère.Une économie qui est très ouverte sur l’extérieur qui a un taux d’export très important par rapport au PIl,est très dépendante de l’extérieur. Si sa dépendance est très élevée la demande sociale va être de créer unenvironnement de stabilité des changes. Car une variation de prix peut être néfaste pour les contractants.On retrouve là un peu l’esprit de Bretton Woods. Ce travail intéressant va être complété par la nature decette ouverture.

Les travaux qui vont succéder vont expliquer qu’il faut certes une ouverture importante mais qu’il fautque cette ouverture se traduise par une diversification sectorielle. Si l’ouverture commerciale n’est quele résultat d’une hyper spécialisation sectorielle il faut faire attention, la préconisation alors est de ne pasentrer en union monétaire, mais possibilité d’un taux de change fixe.

Les pays spécialisés dans certaines industries ont plutôt intérêt à ne pas entrer en UM, car lorsque lemarché va bien tout est ok, mais lorsqu’il se renverse c’est beaucoup plus compliqué pour les grossesentreprises qui peuvent vite décliner si elles ratent des innovations technologiques.

Après la mobilité du travail, autre critère le degré d’ouverture des économies enrichi de cette diversité

sectorielle.

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3 ème élément tout aussi important, qui a été étudié dans les 80’s c’est ce que l’on appelle l’homogénéité

des préférences des pays qui veulent participer à une UM . Pour participer à une UM on vacollectivement participer à des politiques communes. Ces dernières ont des objectifs à atteindre, si lesobjectifs à atteindre ne sont pas les mêmes il est préférable de faire autre chose.

Si les préférences ne sont pas les mêmes il ne faut pas s’engager dans une UM.

Exemple canonique: la France un peu inflationniste et l’Allemagne qui prône une grande stabilité des prix.

→ On peut également parler de la  flexibilité des marchés, la politique économique doit être la pouraccompagner les désajustements sur les marchés avec des politiques décentralisées, ou est-ce que lesmarchés avec plus de flexibilité vont permettre l’ajustement face au choc ?Illustration, doit on donner des allocations chômages aux travailleurs ou alors leur dire qu’il n’y en a paset qu’ils doivent partir pour trouver du travail là ou il y en a.Plus l’UM grandit plus les acteurs vont être sollicités pour faire face au choc. Il y a une homogénéité de préférence qui doit se développer pour que chacun se comporte de la même manière face à un choc dansune UM.→  La monnaie est aussi une dynamique sociale collective d’homogénéisation des préférences. Si cettehomogénéisation n’existe pas alors l’UM n’est pas optimale.

4 ème élément, c’est la synchronisation des cycles. Si deux pays ont des cycles conjoncturels sur lelong terme qui convergent, cela valide l’intégration réelle d’une économie avec une autre. L’évolutionconjoncturelle de deux pays a de forte chance d’être très synchronisée si ils sont interdépendant.→ Autre élément participant à la synchronisation des cycles, c’est une  pratique commune des politiques

économiques. Un pays qui a tendance à produire de l’inflation et un autre qui a une culture anti

inflationniste, inévitablement cette divergence va favoriser une divergence dans les cycles conjoncturels.Derrière l’analyse de la synchronisation des cycles, il y a une intégration réelle importante et uneconvergence des politiques économiques des deux pays. Si on prouve sur le moyen long terme que ces pays ont des cycles conjoncturels convergents, il y a intérêt à valider cela par des accords institutionnelsou un ancrage du change ou par la mise en place d’une politique monétaire unique.

5 ème élément, chercher à déterminer l'occurrence de choc asymétrique. On retrouve dans cette analyseà peu près des éléments déjà présentés, mais on essaye d’analyser si l’économie qui souhaite s’unifieravec une autre à une culture de choc asymétrique ou pas.

6 ème élément, existence d’une  politique budgétaire et l’existence de finances publiques. les libéraux

sont très structurés autour du rôle du prix qui est un élément central sur le marché. Face à un chocrécessif il y a l’utilité de la politique monétaire et la politique budgétaire qui peut dans une logiquede relance de l’activité économique jouer dans l’accompagnement de ce choc récessif. Il y a d’uncôté l’action volontariste de faire face à ce choc et de l’autre des systèmes redistributifs permettantl’accompagnement de ce choc. Face à une crise récessive il y a d’un coté les outils automatiques quistabilisent mais aussi la capacité volontariste d’un état pour faire face à ce choc.

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→ Illustration de ce critère avec les USA. Dès 1961 Mundell nous dit la zone dollar n’est pas une ZMO.Il y a en effet des divergences entre les régions, du coup leçon tirée il faudrait sortir de l’UM américaine,les zones qui ne sont pas synchronisées devraient en sortir. D’autres outils entrent en jeu comme lestransferts budgétaires publics  depuis la Californie (car boom économique, ainsi transferts de régionsdotées vers les régions moins bien dotées, c’est la solidarité financière à l’échelle territoriale).

Conclusion/

→ Les économistes qui ont travaillé sur l’intégration monétaire montrent que tous ces indicateurs sont deséléments intéressants permettant l’ajustement et le facilitent, mais qu’on est jamais dans une situation

optimale, et qu’il est parfois nécessaire quand le choc arrive de conduire une politique budgétaireaccompagnant la politique monétaire.

→ Les théories des ZMO sont des sortes de théories piégeuses, car dans l’intitulé on parle d’optimatilité,or elles n’ont jamais abouti à un outil nous permettant de dire cette économie peut faire partie d’uneUME ou pas, car chaque critère s’il n’est pas rempli ne permet pas l’optimalité. On a pas trouvé un outil pondéré, un indice, permettant de rassembler l’ensemble de ces critères et de dire au final oui ou non.Autre faiblesse de ces travaux rejoignant ce que vit la zone euro, possibilité de dire oui ce pays a intérêt àfaire parti de l’UM mais votre analyse porte sur le présent et le passé déterminant le futur pour toujours.Par conséquent une décision prise actuellement ne sera pas forcément la bonne dans dix ans. Il n’est donc pas surprenant de constater que les britanniques qui ne voulaient pas intégrer l’UME ont utilisé la théoriedes ZMO et les pays européens qui souhaitaient y participer ne l’ont pas utiliser car ils ne pourraientatteindre leur objectif.

17/11/14

Cours 9 

Le RU n’a pas rejoint l’UM au moment de sa création et ne l’a toujours pas fait, ceci n’est en effet pasd’actualité. Mais d’autres pays européens ont choisi de l’intégrer.

Quelles leçons en termes d’économie politique ? 

Hypothèse classique:  l’entrée dans l’UM consolide l’union économique et monétaire, beaucoupd’observateurs ont rappelé que les traités de Maastricht et d’Amsterdam avaient plutôt bien préparél’UM, mais c’est un abus de langage de dire “économie et monétaire”. Le traité de Maastricht prépareinitialement l’union monétaire, mais pas du tout la question économique. Ainsi on peut dire qu’une foisce projet atteint, on passe à une seconde séquence consolidant cette union économique et monétaire.

En effet, dès le début de 1999 des responsables politiques européens main dans la main affirment lorsd’une rencontre franco allemande qu’il est nécessaire d'accélérer l’intégration économique et d’aller versune harmonisation des politiques sociales et fiscales.

Ainsi en 1999, une oeuvre collective a été mise en place mais il faut poursuive et aller vers uneintégration économique de plus grande ampleur, une coordination et une harmonisation au niveau social,

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économique et fiscal. Cette UME qui va favoriser la transparence des marchés, va exciter encore plus lesacteurs privés, et permettre une action plus forte au niveau européen et plus seulement national.

Cette entrée en matière par les deux ministres des finances français et allemand, montre que ce n’est pasun processus abouti mais gradualiste, se réalisant étape par étape. Autre élément, qui est de dire que

l’optimalité n’a pas été atteinte, l’action de l’Europe par la monnaie et non pour la monnaie est engagée,et par conséquent cette analyse nous indique que grâce à l’UM une dynamique de convergence va avoirlieue, c’est la convergence endogène.

Des travaux en 1998 de Frankel et Rose sont très importants, ils rappellent que la disparition du risquede change et l’utilisation d’une monnaie unique vont renforcer les dynamiques d’intégration à l’échelleeuropéenne. Cette accélération va aussi avoir comme effet d’accélérer la convergence entre les économiesnationales et ainsi va rendre plus optimale la zone monétaire européenne.

Le pays qui portait haut et fort jusqu’en 1990-1991 le couronnement   avant l’UM soit la théorie

du couronnement   et qui considérait qu’il fallait d’abord converger pour aller vers l’UM , à savoir

l’Allemagne, a perdu de sa puissance politique vis à vis de ses partenaires européens. En effet depuis1990 de nombreux états rappellent à l’Allemagne, qu’elle donnait des leçons de convergence préalablealors qu’elle a en premier lieu effectué une réunification monétaire (RDA RFA) sans convergences.

Avant 1990 l’Allemagne mettait en avant l'exigence préalable, qu’on retrouve dans le traité, puis cette posture allemande a été dégradée car les européens ont dit à l’Allemagne d’arrêter de donner des leçonsde convergences préalables car elle même ne le faisait pas. Cet argument fort après la crise de 1992 serararement remis sur la table.

L’après 1999 nous positionne dans une démarche gradualiste dynamique de l’unification monétaire et

économique de la zone européenne. Très vite cette perspective d’inspiration fédérale va disparaître,Strauss Kahn et Oskar Lafontaine (ministre allemand des finances) ont disparu de la scène politique,les politiciens européens ne font absolument pas acte de dynamisme et d’intégration volontariste et poursuivent une sorte de négligence des leçons d’intégration de l’économie régionale.Les pays européens ne démarrent pas l’écriture d’un voyage fédéraliste mais l ’écriture d’un voyage

fondé sur la coopération molle de leurs politiques économiques.

Lieu d’épanouissement de cette coopération molle la stratégie de Lisbonne. Une méthode de coopérationest mise en place c’est la reprise de la méthode de l’OCDE en construisant un benchmark  et les meilleures pratiques que l’on met en oeuvre, on applique l’équilibre des marchés à la concurrence des politiqueséconomiques. On passe d’un mythe d’intégration dure à une réalité d’intégration molle.

Autre élément très intéressant, les quelques outils mis dans les traités, comme le pacte de stabilité decroissance (= la reprise des critères de convergence). En 1997 les chefs d’état décident d’ajouter autraité de Maastricht un outil permettant d’alerter les pays qui s’éloignent des 3% de déficit public et 60%

d’endettement public. Le pacte de stabilité est mis en place en 1997 dans le cadre du traité d’Amsterdam pour essayer d’éviterdes stratégies politiques trop divergentes pouvant avoir un impact sur la convergence des économies

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nationales. Les fameux critères de convergence (3 et 60% dans le traité de maastricht) ont été fortementcritiqués en France, étonnant car ce sont les autorités françaises qui lors de la rédaction du traité deMaastricht de 1990 et 1991 qui ont demandé que deux critères contraignant en lien avec les finances publiques soient établis.

En 1997 le pacte de stabilité de croissance est donc mis en place, c’est un outil avec une procédure desanction et un outil de stabilité. Les risques de perte de souveraineté économique nationale au servicede la convergence des politiques économiques nationales ? Cet outil a été digéré par les chefs d’état etconfirme la thèse de l’absence de volonté d’aller vers la complétude de l’union monétaire européenne.

En 2003 le pacte a dans son oeil la France et l’Allemagne, en effet la commission européenne quidoit faire respecter l’application des traités découvre que ces deux pays ne respectent pas le pacte deresponsabilité et de croissance. La commission met alors en marche la procédure de déficit excessif etenvoie sa recommandation au conseil. Les deux pays sont en déficits excessifs et ne respectent donc pas le traité. Réaction des deux pays constitue une limite de l’intégration européenne, en effet la Franceet l’Allemagne sont juges et à la fois parti prenante, car c’est le Conseil qui décide, et les deux pays

refusent de se sanctionner. Cette décision franco allemande marque l’arrêt de mort du pacte de stabilité decroissance. Tous les pays qui pouvaient potentiellement être en déficit excessif savent que cette décisionconstitue une jurisprudence et par conséquent le jour ou la commission dénoncera un déficit excessif ilsrappelleront ce fait. Dès 2003 ainsi remise en cause du seul instrument qui pouvait contraindre les acteurs publics.

Autre niveau tout aussi intéressant, c’est la définition et la conduite des politiques économiquesnationales. L’UM correspond à l’entrée dans un monde nouveau, attention les extérnalités sont plusimportantes en UM car les acteurs jouent de plus en plus à l’échelle de l’espace européen. Certains paysvont par exemple réduire le temps de travail au sein des entreprises nationales, loi s’appliquant à tous les

secteurs. L’Allemagne s’engage quant à elle à mettre en place une politique de désinflation économique,elle juge qu’elle est sur un marché européen mais également mondial.

A travers sa typologie Cooper montre la coopération des économies des pays sur l’échelle internationale.Les chefs d’états se moquent des effets extérieurs de leurs politiques et continuent à lancer des politiquesau niveau national. La politique de désinflation compétitive est maintenue en Allemagne par exemple, elleest prise dans une concurrence internationale plus forte et renforce le coût du travail et de la productivitéhoraire, ainsi l’Allemagne renforce sa politique de désinflation compétitive.

Il y a deux pays centraux de l’UM l’Allemagne et la France qui montrent à l’échelle européenne que

l’on peut mener des politiques divergentes sans problèmes. Un des outils de coordination le PSP s’esteffondré sur lui même car les chefs d’états l’ont utilisé à l’échelle nationale. Il n’y a pas de dynamiqued’intégration, et les outils contraignants sont digérés par le national de manière incroyable. En 2003 miseen place par l’ancien chancellier allemand Gerhard Schröder de l’agenda 2010 en Allemagne, un grand projet de refonte du marché du travail (faire une recherche).

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Ensuite il est nécessaire de parler de “la myopie collective” des responsables politiques. Chirac etShroeder sont dits petits joueurs sans dimension européenne, Chirac était vieillissant, Shroeder est en partance pour la Russie, ainsi myopie des acteurs publics et privés.→ Les acteurs publics ne comprennent pas qu’ils ne peuvent plus conduire des politiques seulementnationales.

→ Les acteurs privés pensent que l’espace économique européen est définitivement acquis, que c’est unespace sans risques.

On assiste donc à une myopie commune avec une lecture différente qui renforce l’explosion de l’UMeuropéenne. Des acteurs privés comme les investisseurs vont considérer que le fait d’appartenir à l’UMfait disparaître le risque pays qui n’existerait plus selon eux. Pour les opérateurs financiers l’UME est uneéconomie nationale. Il n’y a plus de Grèce, d’Irlande, plus de Portugal, plus d’Allemagne etc. Ils sont surun espace homogène qui s’appelle l’UME. Meilleure illustration de ceci c’est le début de l’UME il y aune fonte des différentiels de taux d'intérêt sur les dettes publiques nationales et les obligations publiquesnationales. Une fois l’UM réalisée, le risque de change payé en différentiel de taux n’existe plus.

Autre risque en revanche, les pays et leur situation économique étaient très différents du coup il estdifficile d’avoir les mêmes taux d’intérêts, la France n’est pas l’Allemagne par exemple, les pays à risquerestent en difficulté.Ainsi l’UM ne peut être catégorisée comme une union économique régularisée par un trésor européen, lerisque pays continue donc à exister même si nous sommes en union monétaire, les agences de notationsont là pour dire aux acteurs de marché attention risques probables.

L’UM se traduit par une nouvelle aire économique: les investisseurs, les banques vont profiter dudynamisme produit par l’UM, elle se traduit par un choc monétaire de grande envergure. C’est liberté“open, bar” en Espagne, en Irlande, au Portugal .. en effet l’UM se traduit par un choc monétaire pour

ces pays. Le passage à l’UM s’il est quasiment indolore pour la France car on collait à la politiqueéconomique allemande, les pays du sud vont avoir du mal à se maintenir dans la stabilité des changes etcontinuer à intéresser les investisseurs. Ils avaient des taux d’intérêts élevés, l’accès au crédit était doncdifficile, l’Espagne souffrait donc d’un manque d’accès au logement pour la jeunesse par exemple.Le jour ou les monnaies ont été fusionnées, chute brutale du taux directeur des monnaies pour les

pays du sud. On assiste alors à un afflux sur le marché d’acteurs prêts à acheter un bien ceci va alimenterun dynamisme économique qui se développe au sein des pays de l’UE.  La myopie collective va donc

augmenter l’endettement privé. La Grèce est embarquée ans une dynamique très laxiste en terme degestion des finances publiques et de rémunération des travailleurs, elle accepte des revalorisationssalariales rapides financées pour les fonctionnaires par les finances publiques, avec un coût d’endettement bas. Le risque pays n’existe plus → myopie des acteurs.

24/11/14

Cours 10/ Cours d’alyssia (j’ai eu la flemme de reprendre cette séance vous m’en voudrez

pas .. )

Décénie perdue 99_2009 : et lorsque l’on regarde les analyses portés sur les 5 dernières années on parledéjà de 5+5 lost ( je sais pas quoi) article semble indiqué de 2009 à 2019 nous serons à nouveau dans une

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décenie perdu mais pas pour les memes raisons. Et au bout de ce cycle pas une décenie de perdu maisdeux décénies. Premier perdue car pas compris qu’on était en union monétaire et deuxieme decenie car ona conduit des politiques d’austerités qui ont enfoncé la zone euro dans la recession voir la deflation.Rappel du point de la semaine dernière : Violonté de maintenir un Etat providenec et cette relation avec lafiancne globale. Lien partivu

 Nos ch »efs d’etats programmés depuis les 80 pour provilegier un acces privilegier à la finance globale.Fixation du taux de change pour rassurer les investissuers et donner de la credibilité à l’union monétairedonc bien la une rationalité. Moyen de fonancier a moindre cout leur interventionnisme public. Pendant30 ans nous avons financer nos dépenses publics grace au recours syetematique au deficit alimenté parl’emprunt et principalement apporté par les investissuers internationaux. Durant la premiere decenie del’union monétaire : aucune remise en cause dans cette stratégie. Nos gouvernements n’ont cessé de porterle discours de la non augmentation des impots. Nous sommes entrés dans un disocurs tres fort qui n’est plus le pouvoir de lever l’impot mais dans le dicurous du pouvoir de réduire l’impot. En entrant dans cettedynamique nous favorisaons le recours au déficit public comme source automatique de fianncement.Differenciel de croissanceRecours sytematique au deficit public

Situation conjoncturel qui se traduit sur un debat politique sur la cagnote fiscale et qui mise sur la palce publique se traduit par augmenter les depenses plutot que reduire le deficit publicPositionne la France sur une petite décenie, fragiliser la capacité francaise à faire face à la criseéconomique arrivée a la fin de la premeire decenie du 21è secle. tout ceci à était pissible grace à lafinanciarisation de l’économie, grace à la finance gobale. Nostre système d’etat ^providence herité dulendemain de la seconde guerre mondiale ne repond plus totalement. Il aurait fallu produire unenouvellerepartition eds richesses entre les personnes vieillisantes et retraités aux plus jeunes.Les gouvernement seuropéesn pour un certain nombre ont était porté par une logique de court termisme,etant incapable de se projete rdnas l’avenir etant incapable d’évaluer les problemes que pourraient poser leur politique économique. Et la crise va en partie rebattre els cartes. En tres peu de mois cette

surabondance de fioannce globale va se traduire par une reduction tres importante de cette derniere et lesinvestissuers vont commencer à se poser la question de la solvabilité des tetas. Et c’est la ou on assiste àune evaporation des capacités fionanciere.S Les etats les plus fragiles, qui se sont le plus exposé au risquevont etre embarqué dans une tournante historique.Ceux qui c’étaient le plus exposé ont du payer la dition : explosion de la courbe des taux d’interets (augmentation importante des taux d’intertes) passe de 3,4ù à 10 ans sont monté entre 12 à 20% prix desrisques. Lorsque l’on à une gesiton insuffisament rigoureuse, l’augmentation du cout de risque nous metsen défaut de paiment. C’est ce qui s’est produit avec le cas grec. Cette fameuse myopie à long terme setraduit par uen crise des finances publiques majeurs. Touchant non plus des pays en développement mais.Dans ces dernières années rare ont était les pays developpés prise dans une tel tounante fianncière, avantc’était que les pays en développement.

 Nous analysons aujourd'hui les mefait des politique dauteristé elles ont des consquences nefatstesMais 10 ans pendant lesquel les gouvernement européens ont mené des politque laxiste ne prenant pas encompte lenverionnement nouveau et d’ajuster les effet de la crisePremière élément :Les gouvernements on fait nimp, ont eu recours au déficit public, toute desuite on voit dans la source dela crise : les finance spublics mal geres. Taux d’interet augmentent. Et bim insoutenabailité des finances publics, on ne peut plsu financer notre dette. Et c’est a ce moement la qu’on est en defaut de paiement.

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Plus la capacité de se financer à court terme et de repondre à l’attente, plus en capacité de financer lesfonctionnaires, plus en capacité de produire des qservices publics. Et quand on est dans le cas d’un etat providence : fermeture des écoles, santé public, armée va fermer …Cette arrivée de ressource financière à bas prix, crée de la d »pendance et fait oublié les réalités del’économie. La finance globale à les memes effets que de la drogue dur, elel crée de la dépendance, et

 jour ou plus dns la capacité de financer cette dépendance la crise est la.L’union monétaire a produit un paradoxe vicieux.Différence de spolitiques de riguer salariale entre le spays. Politique de glissement de l’inflation vainevitablement à un moment donné produire un choc recessif. D’autant plus difficile à ajuster quéandl’économie est potentielement spécialisé. A la fois une polutique publique qui va produire un choc dedemande et cette économie est au meme moment peu diversifié, par conséquent ellle peuet subior unchoc assymétrique. Elle cultive uen double fragilité : politique publique, qui via l’acces al la financeinternationale est cpaable d’laimnter sa demande intérieur via la hausse des salaires : dp,nc on produit unchoc de la mdeande ca rles autres pays menene tpas les memes politiques, et deuxieme chose qui fragilisel’économique : n’est pas spécialié, depend d’un secteur qui est fortement concurrentiel à l’echelleinternationale : concurrence se fair sur les prix. C’est un secteur ou la productivité est difficilement

réalisable, les gains de productivités sont difficile à atteindre. Or on peut augmenter les salaires quand la productivité augmente. La grcee ayant acces a des ressources a bas prix s’est aofferte des augmentationsde salaires, s’est offerte un choc de la demaine, mais n’a pas pu etre compenser, equilibré a linterieur par des gains de productivité. D » eplus le secteur sur lquelle elle est specialisé va subir une concurrenceinternationale très importante. On a donc un economie que iest potentiellement fragilisé lordsqu’elledécide cette stratégie de politique économique. Secteur = secteur du tourisme. Point central : en unionmonétaire il ne sert à rien de continuer à penser taux de change fixe, on est pas en situation de fixitéen union monétaire, mais en situation de flottement des taux de changes : c’est la le grand paradoxe.C’est l’abscence de convergence des politiques éco qui va exicter les taux de change reel et favoriser ladivergence des taux de change réel.

Paradoxe du taux d’interet unique : paradoxe car on oublie els conditions monétaires qui revalait avantle passage à l’union monétaire. Buiensur la pol monétaire est uinique sur l’emselbke de la zone. Mais lamise en marche de l’union monétaire constitue un choc monétaire pour les pays qui au nom de la stabilitédes chanegs devaient mener de spol monétaires antionales très restricitive. Empeche les acteurs de rentrerdans l’eendemteement car cout trop elever, le passage à l’union mobétaire va se traduire par une reductiontres forte des taux d’interets (ex : epsagne) du jour au lendemain les conditions monétaires deviennent beaucou plus osupe ( passage à in taux de 7% à 4%) création d’un choc mon »taire. Ces effets différenciesaurait du etre suivi contrôle d’avantage regulé.

01/12/14

Cours 11/ La mise en évidence des réactions européennes face à la crise

Les paradoxes des pays européens face à la crise qui survient en 2008-2009 et qui s’inscrit définitivementdans le panorama européen en 2010.

La stratégie européenne a été marquée pendant dix ans par douze négligences, pensant que l’UM était unefinalité, et donc plus besoin de réfléchir sur l’intégration européenne.

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L’élément important à rappeler c’est celui qui va rythmer deux années 2007-2008 ou les pays européenset développés avec les USA vont mesurer les effets de la crise économique et ainsi mener des politiques

de contra cycliques  en ayant à l’esprit la crise qui a frappé l’économie mondiale durant l’entre deuxguerres.

Beaucoup de travaux vont dire que la comparaison est excessive et qu’elle ne tient pas, car les autoritésles institutions existent aujourd’hui n’existaient pas durant l’entre deux guerres.

Premier élément institutionnel, la comparaison ne tient pas, les banques centrales sont habituées àintervenir depuis la crise de 1929.Deuxième élément, la réaction des GVT à cette époque et des banques centrales qui interviennent pourcontrer les effets de la crise. La dépense publique vient se substituer à la dépréciation de la demande privée. Cette dynamique contra cyclique fait dire à plusieurs observateurs qu’au début de 2009 la sortiede crise est peut être là, car on voit repartir les économies nationales, se réduire la récession et peut êtresommes nous déjà dans une période de sortie de crise.

Les réactions collectives sont bonnes, les critiques sont vives concernant un opérateur; jugeant qu’il aréagit de manière trop timide face à la crise = la banque centrale européenne, entrée trop douce et timidedans sa politique monétaire et notamment dans sa capacité à baisser ses taux d’intérêts correcteurs. Laréaction européenne considère que l’espace nationale doit être l’espace d’ajustement, logique paradoxale.Par conséquent la charge de l'ajustement doit être assumé par l'espace national.

Ce moment keynésien est sans doute un moment poussé par l'administration américaine, et hérité de lacrise de 1929. Une diffusion keynésienne par l'administration américaine et via le G20.

Autre illustration de cet assainissement qui ne prend pas en compte la dynamique européenne, ce sont

les effets produits par cette politique d’austérité imposée à la Grèce , on ne prend pas en comptedès le début des effets additionnels de cette austérité à l’échelle de l’économie européenne. Une lignedoctrinale de ces phénomènes en provenance de l’Allemagne. Ce modèle n’a pu se développer que si lereste de l’Europe était en déficit, en oubliant que les dix ans d’efficacité de la politique allemande étaientle résultat de dix ans de politique allemande ayant permis l’épanouissement.

La conduite d’une politique rigoureuse à l’allemande qui débouche sur une politique d’austérité dansles pays en difficulté ne peut qu’in fine se traduire par la mise en place de conditions favorisant desdynamiques de déflation économique. C’est exactement ce qui va se passer à partir de 2010. Nous neraisonnons pas ne terme d’économie européenne mais seulement en terme d’économie nationale et encherchant les outils permettant d’ajuster. Cela débouche sur l’entrée en récession de l’ensemble des pays

européens exacerbée par l’interdépendance entre ceux ci.

Favoriser des politiques d’austérité au sein d’un groupe de pays fortement interdépendant, il y a des effetscumulatifs de l’austérité et on prépare des dynamiques déflationnistes.Une politique d’austérité peut avoir des vertus permettant d’ajuster cette économie.

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Lorsque cette politique d’austérité appliquée à la Grèce s’étend à de nombreux pays européens commel’Irlande, ou l’Italie, et bien on enfonce la zone dans une dynamique récessive qui potentiellement peut

produire une dynamique déflationniste au relant de l’entre deux guerres.

Les leçons des dix premières années ne sont toujours pas digérées dans nos réactions face à la crise car

on reproduit les mêmes erreurs, incapacité à faire face à la non soutenabilité des politiques conduites,et ne prenant pas en compte ces effets d’interdépendance et les conséquences externes des politiquesd’ajustements. Il y a une crispation très forte autour de la signature nationale. La grande crainte des étatseuropéens du fait de défaut de payement grec et autres, crispation des états européens ainsi ils sont crispés par cette capacité à rembourser sa dette et avoir une bonne évaluation par les agences de notation.

L’Europe est frappée par une crise des dettes souveraines digérées par les espaces nationaux, cela justifiela conduite des politiques d’austérité. C’est l’espace national qui doit assumer l’ajustement malgré desconséquences très néfastes au niveau économique et social. Mais existe il d’autres outils ou solutions ?Pas à première vue. Qui profite de cette crise ? Des financeurs acceptent de perdre de l’argent en prêtantde l’argent à l’Allemagne plutôt qu’à la Grèce, l’espace national continue de réguler et ajuster l’UM.

08/12/14

Cours 12 

1. Lecture ''anti union monétaire'' et pourquoi la sortie de la zone euro est impossible :

La crise qui frappe les pays européens a mis en avant les limites, les imperfections de ce projet et pourcertains, au delà de ça, ce projet est non corrigible. Il doit être remis en cause fondamentalement car il estla cause de tous les problèmes qui touchent les pays européens.

On voit à travers cette lecture que les difficultés que traversent les pays ne sont pas le résultat de problèmess internes, mais elles ne sont qu'expliquées par notre participation au projet européen et seulela sortie de ce projet sera salutaire. Pas mal de travaux réalisés sur le sujet s'appuient sur les divergencesstructurelles des économies européennes qui ne sont pas compatibles avec une union monétaire. CetteUM ne répond pas aux besoins des économies nationales. On a même entendu dans les médias que leConseil Européen, le Conseil EcoFin s'était emparé de cette question et avait envisagé de favoriser lasortie d'un certain nombre de pays. Même le Conseil Européen aurait envisagé le démantèlement del'union monétaire. Cette idée, relayée par un certain nombre de partis politiques suit son chemin, quiaffirment que l'UM est vouée à l'échec et à exploser.

Une stratégie de sortie de l'Euro n'est pas exclue aujourd'hui . Le problème de cette hypothèse dela sortie de l'UM est qu'elle ne peut fonctionner que si elle est organisée. On ne peut pas l'analyser,l'intégrer, comme un fait accompli poussé par un Etat qu'on voudrait faire sortir. Si un pays veut sortir,ça lancera un signal comme quoi l'UM est fragile. Si un État en sort, ça ouvrira la voie à la sortie de plusieurs autres états. Selon l'anticipation des autres acteurs, ce peut être un vecteur de fragilisation puissant. C'est donc bon signe que le Conseil Européen se soit approprié ce scénario et ait organiséce scénario. Si c'est un pays qui le fait, on ne maîtrisera pas les conséquences. L'objectif de stabiliserl'UM en faisant sortir le pays le plus fragile aura l'effet inverse. Ca doit donc être déterminé non pas par

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un pays, mais par une décision collective et aller avec un projet de restructuration complète du projeteuropéen.

Deuxième élément qui fait que la stabilisation de l'UM par la sortie d'un pays est difficile, c'est qu'on présuppose que la sortie d'un pays lui permettrait de retrouver une marge de manœuvre, d'ajustement. On

 part donc de l'hypothèse que la modification du taux de change, va pouvoir jouer sur la dépréciation de lavaleur de sa monnaie pour s'offrir un gain de compétitivité à l'échelle internationale (en retrouvaant unecertaine souveraineté économique). Ce gain de compétitivité crée un avantage comparatif (si pas logiquede compétitivité qualité).

Cet avantage va être contrebalancé par une augmentation du prix du produit importé. L'équilibre des bienset des pertes est donc discutable. On retrouve là une difficile prise de décision : on peut penser une sortede multiplicateur via la politique de taux de change, mais contrebalancé par les prix des produits importéset donc les gains des exports sont compensés par les couts des imports.

De plus, les pays qui sont fragilisés aujourd'hui (ex : la Grèce) sont des pays qui ont profité de l'entrée de

la zone euro pour s'endetter à moindre coût.On peut partir de l'hypothèse que la sortie de la Grèce de l'UM aurait un effet salvateur pour cetteéconomie nationale. Il faut voir que cette sortie ferait augmenter la prime de risque de manièreimportante. Le remboursement de la dette contracté pendant l'union monétaire : cette dette est contractéeen euro. Le trésor grec devra rembourser sa dette en euros. Ca veut dire que l'économie grecque devra êtrestructurellement excédentaire, dégager des réserves en euro pour pouvoir payer sa dette. Cette situationest quasi intenable pour l'économie grecque vu la situation aujourd'hui et sous l'effet de la sortie de l'UMdonc on peut présupposer que l'Etat grec renoncera à rembourser ses dettes.

Donc l'idée première qui est le retour à l'équilibre avec le retour de la politique monétaire de manière

souveraine : produit des csq qui sont difficilement soutenable pour l'état considéré.Prof favorable à la sortie de la Grèce car son entrée était une erreur. Mais il y a eu des externalités produites par l'UM qui font que revenir en arrière est particulièrement périlleux.

Le Conseil Européen ait intégré l'éclatement de la zone euro sur le plan théorique mais n'a pas acceptéla mise en œuvre d'une telle perspective car situation suicide pour les états concernés, ils devront semettrent en défaut de paiement, et se mettra à dos la communauté européenne. Cet état pourrait s'offrirune telle mise à l'écart si derrière il avait une société prête à entrer dans une réforme profonde acceptantnotamment le prélèvement de l'impôt. Or, la société grecque est encore rétive à la création d'un systèmefiscal robuste, de qualité, moderne.

 Pourquoi cette situation d'explosion de l'UM est pourtant portée par un certain nombre d'économistes ?

L'Allemagne pousse les pays européens à adopter son modèle économique. Mais certains expliquequ'il ne peut pas s'imposer sa structure, ses institutions, sa culture monétaire etc. sont différents. Il fautreconnaître aujourd'hui que cette manipulation allemande acceptée par les états pendant plusieurs annéesne peut perdurer et l'UM met en avant les limites de cette manipulation. Les pays du Nord ont unestructure compétitive des prix, industrelle tandis que les pays du sud n'ont pas acquis cette culture de la

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compétitivité internationale, de la stabilité des prix, de la désinflation... Donc pays du nord excédentaires,et pays du sud qui ne peuvent plus ajuster leur taux de change et se retrouvent en situation déficitaire.A ce panorama on peut ajouter une structure allemande plutôt vieillissante avec des préférencescollectives différentes des pays du sud plutôt jeunes avec du dynamisme démocgraphique. Les forcesstructurelles divergentes remettent donc un cause la viabilité de l'UM qui pour certains est un non sens.

La remise en cause de l'UM ne touche alors pas qu'un pays mais tous, c'est l'idée qu'elle aurait du êtreconstruite autour de 4-5 pays maximum. Dans cette perspective, soit retour complet à la souverainetémonétaire nationale, soit système hybride qui maintiendrait l'euro comme monnaie internationale. Nousutiliserions l'euro dans nos transactions avec le reste du monde mais nous reviendrions aux monnaiesnationales régulées par un système de taux de change fixe qui permettrait de créer de la stabilité dans lesrelations monétaires européennes et qui permettrait de procéder à des réajustements monétaires entre les pays européens.

Cette proposition de démanteler l'UM mais sans perdre le cap de la stabilité des monnaires. La stabilitédes changes est nécessaires mais les économies nationales sont trop différentes pour assumer ça. Si

nous renouons avec cet objectif de système monétaire européen qui permet de concilier une certain fixitédu change mais flexible car on peut gérer les différences structurelles, il faut remettre en cause la librecirculation des capitaux (triangle d'incompatibilité). Qui dit remise en cause de la libre circu des capitauxsignifie ne plus avoir accès de manière complète aux excédents d'épargne à l'échelle du monde. Doncils ne peuvent plus acheter de la dette, ou ils achèteront mais exigeront un taux d'intérêt plus élevé parcequ'il y a un risque de change et pas une liquidité complète des marchés, donc viendra poser des pbs desoustenabilité des économies nationales.

Défaire l'Union monétaire européenne, quelques soit ses opinions perso, sur le plan purement mécanique,est plus compliqué que d'entrer dans l'UM parce que cet union a créer des interdépendances trop fortes qui

en compliquent la sortie.

2. Quelques pistes de renforcement de l'Union :

On est sur une ligne de crête parce que les choix qui ont été opérés ces 4-5 dernières années sont àl'image de la construction européenne. Ils ne sont pas qu'à l'image nationale mais des contreparties paneuropéennes. Les lignes ont bougé à l'échelle européenne. On peut espérer qu'elles continuent de bouger pour produire des réponses collectives à l'échelle européenne.L’UEM est sur une ligne de crête. De manière inconsciente depuis 1999, de manière consciente depuis

2009. La remise en cause du projet européen peut se faire avec une violence rapide car on est sur uneligne de crête. Les politiques d’austérité demandent à réfléchir à l’échelle nationale mais en comptantl’européen. Car l’UEM est une dynamique paneuropéenne. Les solutions doivent être à la fois nationales(Etat = construction) et paneuropéennes.Les choix opérés des cinq dernières années sont à l’image de la construction européenne. Elles ne sont pas que nationales. Mais il y a des contreparties paneuropéennes, peu lisibles ; mais les lignes ont bougé àl’échelle européenne.

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 Peut on espérer que ces lignes continuent de bouger en produisant des réponses collectives à l’échelle

européenne ?

Bcp d’observateurs disent que la crise est encore là, que les lignes bougent encore à l’échelle nationale

et européenne. Un spectre un peu funeste de l’E2G pourrait se dvlp en Europe. Il faut rappeler que leslignes nationales se sont atténuées. La BCE continue à poser des questions et a pacifié les marchés et lefinancement des dettes publiques nationales. Effet contradictoire : l’efficacité de la BCE a fait que coût definancement s’est réduit.

A lancé un signal aux gouvernements « prenez votre temps pour procéder aux ajustements nécessaires ».On voit le côté pervers car très vite, pour des raisons X, on va produire de nouveaux des ajustementsviolents et on découvrira que tel éétat n'a pas su gérer le fianncement de sa dette et on va produire unarbitrage par des taux d'intérêts très forts et entrer dans une dynamique de crise.

Si une pression à la hausse très forte se fait sur les marchés, une intervention sur les marchés secondairesne sera pas suffisante. La BCE devra s'affranchir de son influence historique pour intervenir directementsur le marché primaire.Institution assumant une responsabilité éco, monétaire et financière.Personne ne mettra en évidence cette évolution de la BCE elle est passée inaperçue. Pourtant ça a bougédans la conduite de la politique monétaire de la BCE mais aussi évolutions de la conduite des états carl'Allemagne a accepté le changement de la BCE.

Deuxième élément important : la création d'une union bancaire. C'est un élément non négligeable destabilisation de l'espace économique paneuropéen. Travail colossal sur le plan politique à l'échelle

européenne : faire sauter la souveraineté bancaire nationale. Création de l'union bancaire qui fait sauter ceverrou national pour avoir une véritable idée de la situation des banques de 2nd rang et de les réguler pouréviter qu'elles soient en situation de faillite.

Même si l'Allemagne ne joue pas un rôle suffisamment collectif, on peut penser que d'ici quelques annéesl'union bancaire faisant ses preuves, le périmètre de surveillance de l'union bancaire va s'élargir et prendreen compte l'ensemble du champ européen (dont les banques régionales allemandes).Cette union bancaire est d'autant plus intéressante qu'elle vient couper ce lien entre le système bancaire etles autorités étatiques.

Troisième élément : au fil de la crise de nouveaux critères ont été pris en compte et notamment de mettreen évidence que des pays qui sont excédentaires sont aussi la cause des pbs. On regarde donc aussiles pays en excédent externe et non plus seulement les pays déficitaires. C'est la première fois que laCommission européenne est mandatée pour repérer des pays qui sont trop en excédent (et donc sont aussila cause des désajustements à l'échelle européenne).Evolution de l'analyse économique européenne : les pays déficitaires ne sont plus les seuls jugésresponsables des désjustements.

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4ème : Avant la crise, malgré de nombreux travaux sur le sujet aucun pays européens ne souhaitait mettreen place un fonds de stabilisation conjoncturel. La crise a de fait mis sur la place le cout de l'absence d'un

fonds de résolution de crise, qui s'est alors mis en place. Le fonds européen de stabilité a été crée.

5ème : système de taux de change flottants donc ce sont les arbitrages des uns et des autres qui fontvarier. Depuis 6 mois le taux de change de l'euro se déprécie. Est ce que c'est la stratégie de la BC,l'ensemble des signaux de rachats de dettes nationales qui joue en création monétaire et donc dans lesanticipations qui baisse la valeur de l'euro par rapport au dollar ? Est ce que c'est l'orientation différentede la politique monétaire qui change le taux de change ? Est ce que c'est la perspective déflationniste de lazone euro qui rend la zone moins attractive pour les investisseurs ?

Le taux de change devient un outil au service de l'ajustement interne. Les efforts réalisés à l'échellenationale (trop violents et rapides) pourraient être compensés par le taux de change.

6 ème élément : Mise en parallèle la dépréciation de l'euro et la baisse des prix des matières premièrescar le cout de la dépréciation de l'euro par rapport au dollar, à un effet immédiat sur les prix des matières premières. Les gains produits par la dépréciation de l'euro ne sont pas anihilés par un marché des matières premières à la hausse. Efficacité renforcée par une baisse des prix des matières premières.

7ème : prise en compte par les autorités européennes et les chefs d'état de gouvernement, prise deconscience que la crise a ralenti de manière importante notre capacité à investir. On voit la chute del'investissement privé et public, et on sait que la baisse de cette capacité va hypothéquer la croissance

européenne dans les années à venir. A l'échelle européenne, le plan Junker vient de sortir (constructionsous dimensionnée et sous optimale) et les états commencent à découvrir les carences en termesd'investissement.

+ Débat autour de la fiscalité européenne. On est peut être arrivés à la fin d'un cycle, celui de laconcurrence fiscale entre les pays européens et qui pourrait déboucher sur un avenir plus radieux.