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Blaise-François Aridou
Lucie Le Moine
Sabine Kergoet
Véronique Le Chêne
Travail collaboratif
à distance
Master TEF 2012/2013
1/28
A. Fil conducteur chronologique de l’expérience
S’installer et choisir ses outils
Lancer la réalisation du travail
Avoir des modalités claires de travail collaboratif à distance
Trouver une méthode
Au fil de l’eau, interactions permanentes
Etre prêt en même temps
Reformuler
Se repérer
Demander “qui est là ?”
Où faire des blagues ?
Choisir un chef ?
Changer d’outil collaboratif au bon moment
B. Présentation de la méthode Le travail
Première étape
Deuxième étape
Troisième étape
Quatrième étape
C. Conclusion de cette expérience collaborative
Annexe 1 : Article
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Compterendu de l’expérience d’un travail collaboratif
Thème : l’intelligence collective
Nous avons mené un travail collaboratif pour la rédaction d’un article sur le thème de
l’intelligence collective. Nous avons plus particulièrement réfléchi à la question suivante :
comment les outils collaboratifs du web 2.0 participentils à l’intelligence collective ?
Rapidement, nous nous apercevons que le thème de l’intelligence collective rejoint celui du
processus de travail collaboratif. Selon Charlotte AlbertiniLomellini, professeur au lycée Pascal
Paoli à Corte, l’expression travail collaboratif désigne “un travail de groupe dont les membres
mutualisent leurs compétences et coordonnent leurs actions en vue de produire une oeuvre
commune. Cette organisation vise une plus grande efficacité professionnelle en favorisant la
mutualisation des compétences ainsi que les échanges informels ”. Cette méthode de travail 1
nécessite selon elle des compétences particulières : la capacité de travailler en groupe, la
capacité d’utiliser des outils collaboratifs et une motivation collective.
Nous présenterons dans une première partie à la fois le fil conducteur chronologique de
cette expérience et les compétences mises en oeuvre par le groupe pour se recentrer en
permanence vers la véritable collaboration. Dans une seconde partie, nous décrivons la
méthode collaborative que nous avons créé et expérimenté en direct. Enfin en conclusion nous
analyserons cette expérience collaborative.
A. Fil conducteur chronologique de l’expérience
S’installer et choisir ses outils
Nous faisons face à un premier problème : la connexion ! Il est impossible d'utiliser les
outils de visioconférence existants, car l'usage doit en être filtré par le service informatique de
l'université.
1 Charlotte AlbertiniLomellini. Assistant de manager 2e ed. le programme en 107 fiches. Dunod 2011. p. 281
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Voici les alternatives possibles :
le chat Gmail, moins gourmand en bande passante,
le téléphone, grâce aux forfaits bon marché illimité. Le téléphonne nous a permis d'échanger
en début de travail afin de décider des outils à utiliser et mettre en place (wiki ? blog ? Chat ). Il
est rapidement abandonné pour le chat.
Nous avons tenté de créer un article à partir de la plateforme médiawiki. Mais n'étant
pas convaincu par l'objet (une seule page, pas d'onglet...), nous avons rapidement décidé de
l'abandonner et d'opter pour le blog (http://tefwebcollaboratifdotcom.wordpress.com/). Nous
avons choisi de créer un WordPress en ligne. Les avantages sont la rapidité de création, la
possibilité de l’éditer à plusieurs et la gratuité de l’hébergement. Nous ouvrons donc un blog qui
va permettre de mettre en forme les contributions. Pour ce faire, l'option "auteur invité" est
intéressante : elle permet un usage collaboratif du blog très facile d'accès.
Pour travailler ensemble nous décidons de l'ouverture d'un pad collaboratif qui permet de
gérer l'aspect écriture collaborative, de chatter, et de garder une trace des échanges et
modifications. Après négociation interne il est décidé que nous utiliserons un seul pad pour
traiter des deux sujets à la fois l’article en construction et l’étude du processus de travail
collaboratif.
Lancer la réalisation du travail
En début de session une remise à plat des objectifs est nécéssaire pour le groupe
travail. Nous constatons la difficulté de faire passer notre pensée aux autres. Nous faisons
usage de l'humour pour détourner la situation d'incompréhension.
Avoir des modalités claires de travail collaboratif à distance
2 + 1 + 1 : Étant un groupe de quatre, nous avons à différents moments travaillé dans
une situation asymétrique. Deux des personnes étaient séparées, les autres étaient dans la
même pièce. Cela produit un décalage, notamment concernant la réception des idées : c’est
une source d’incompréhension.
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Extrait du chat du Pad collaboratif, le 15/04/2013
14:25Sabine: oui mais en fait c'est pas génial que vous soyez toutes les deux pcq du
coup vous avancer sans nous
14:25Lucie: je reprend ce qu'a dit Véro en haut du pad
14:25Sabine: vous avez l'air au clair sur le truc mais moi je me sens déconnectée
14:26Lucie: oui
14:26Lucie: je suis d'accord
14:26Lucie: la commande est au haut du pad
14:26Sabine: comme si vous faisiez ça à deux ... (no offense)
14:26Lucie: oui oui, on entend bien :s
14:26Lucie: il faudra qu'on parle de ça !
14:26Blaise: anecdote = travail collaboratif à l'écrit est très difficile.
14:27Lucie: exactement !
14:27Lucie: surtout quand il y a une asymétrie !
14:27Sabine: oui peutêtre
Trouver une méthode
Nous trouvons finalement une méthode de travail collectif qui permet au groupe
d’avancer. On constate qu'à partir de cette étape, le groupe s'est harmonisé car le travail est
plus fluide. Les règles tacites de l'attente et de la vérification de la bonne compréhension de
chacun sont intégrés. De fait l'efficacité de travail est meilleure. Et surtout la qualité de la
production est incomparable avec un travail individuel.
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Au fil de l’eau, interactions permanentes
A partir de ce moment là, nous travaillons donc à la construction de l’article qui sera mis
en ligne sur le blog. Fait marquant tout au long du processus collaboratif, nous avons été en
permanence à la recherche d’astuces nous permettant de répondre aux petits soucis de la
collaboration. Capitaliser sur ces astuces, c’est d’abord pour s’en souvenir, mais également
pour montrer qu’une méthode idéale n’existe pas, que la trame suivie doit en permanence
s’accompagner d’ajustements.
Nous sommes en interaction permanente à travers le chat du titanpad, et même dans le
corps de texte du pad. Il est même parfois difficile de suivre nos échanges tellement ils sont
nombreux. Parfois source de quiproquo, nous veillons toutefois à maintenir cette interaction afin
d’être sûr d’avancer ensemble.
Extrait du chat du Pad collaboratif, le 15/04/2013
14:22Sabine: elle est où Véro ?
14:22Lucie: c'est juste moins facile à l'écrit :)
14:22Lucie: sur le pad
14:22Lucie: on va synthétiser
14:22Véronique: Elle est là
14:22Sabine: oui je comprends, c'est juste que comme on doit le faire en
groupe....
14:22Véronique: Pour la présentation de mercredi
14:23Véronique: Il faudra exposer nos méthodes de travail collaboratif
14:23Véronique: Le dossier écrit sert de support à cette présentation
14:23Lucie: oui oui, mais c'est juste une prémisse, pas du tout l'article
final. c'est une étape qui permet de s'interroger sur la question
14:24Lucie: après la revue de presse / définition, on le fait ensemble !
14:24Véronique: C'est la même chose mais à l'écrit et justifié par des
impression de pages, du blog ou du Pad par exemple
14:24Véronique: Vous êtes là ?
14:24Blaise: vous mélangez les sujets. Je ne vous suis plus
14:25Lucie: c'est vrai.
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Les échanges débordent de la fenêtre de chat, et nous amènent régulièrement à amender le
texte directement dans le corps du pad, ce qui peut être source de confusion.
Etre prêt en même temps
Nous apprenons qu’il est impératif que tout le monde travaille à la même vitesse. C’est à dire
qu’il faut impérativement attendre que chacun est terminé la tâche collective avant de passer à
une autre étape du travail. Sinon nous perdons l’un des membres du groupe, qui s’isole et ne
suit plus le travail.
Extrait du chat du Pad collaboratif le 15/04/13
Lucie : relecture ok !
Sabine : ok
Blaise: je valide
Véronique : ok
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Reformuler
Nous apprenons aussi que la tâche doit être bien comprise par tous les membres du
groupe avant de pouvoir la commencer , nous n’hésitons pas à reformuler et à faire reformuler
par les autres
Extrait du chat du Pad collaboratif, le 15/04/2013
15:08Sabine: je peux reformuler les filles ?
15:09Lucie: en dessous de ce qu'on vient de faire
15:09Lucie: oui !
15:09Lucie: c'est encore mieux :)
15:09Sabine: Pour voir si j'ai bien compris,
15:09Sabine: alors j'y vais
15:09Lucie: bonne idée !!
15:09Lucie: on peut garder ça pour les anecdotes !
15:10Lucie: reformuler pour voir si c'est clair !!!
Se repérer
Il n’est pas toujours évident de savoir où si situe chacun sur le pad, quand celuici
représente des heures de travail, d’autant plus que le numéro correspondant à chaque
paragraphe fluctue en fonction des modifications apportées au document. Les échanges avec
les pairs redonne ces repères.
Extrait du chat du Pad collaboratif, le 15/04/2013
Lucie: du coup etes vous au bon endroit sur le pad ?
15:13Sabine: non disnous où c'est ?
15:13Lucie: juste en dessous de nos paragraphes brouillon
15:13Lucie: écris ok sur le pad quand tu y es !
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15:13Lucie: cool
15:13Sabine: là ?
15:13Sabine: cool
15:13Véronique: Oui
15:13Lucie: je pense que c'est à garder comme méthode, aussi
15:14Sabine: oui
La solution ? Une fois chaque étape terminée, il est pertinent de débuter la suivante en haut du
pad. Ainsi, plus besoin de chercher en vain les contenus dispersés sur l’équivalent de plusieurs
pages de contenu.
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Demander “qui est là ?”
Autre méthode simple pour vérifier que tout le monde suit, le demander ! Une fois la
question posée dans le corps de texte du pad, il faut attendre la réponse de tous les
collaborateurs. Une fois cette étape passée, le travail collaboratif peut continuer !
14:21Lucie: tu veux que je t'appelle par rapport à ça ?
14:21Sabine: pourquoi pas mais je pense que ça concerne tout le groupe ce
dossier
14:21Lucie: oui.
14:21Sabine: et donc Blaise et Véro aussi
Où faire des blagues ?
Cette question peut paraître futile, mais lors d’un travail collaboratif au long court, des
temps de “baisse de pression” sont nécessaires. C’est la raison pour la laquelle sur la majeure
partie des forums que l’on trouve sur Internet, il existe un fil de discussion “discussion générale”,
quelque soit le sujet de prédilection du forum. C’est d’ailleurs souvent l’endroit le plus animé !
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Sans possibilité d’avoir un tel endroit, les discussions sur le chat se sont parfois avérées
difficiles à suivre.
Extrait du chat du Pad collaboratif, le 15/04/2013
14:29Sabine: Amandine me dit que Nabilla a déposé un brevet pour son
allo
14:29Lucie: mais est ce que ça vous va ? on écrit une phrase, on la
publie, et après on voit ensemble pour la définition ?
14:30Lucie: ??
14:30Sabine: oui
14:30Lucie: cool
14:31Sabine: j'ai retrouvé mon shampoing...
14:31Lucie: Blaise ? c'est bon ?
14:31Lucie: (j'essaie de passer outre les blagues de sabine)
14:31Lucie: :)
14:31Sabine: je craque un peu j'avoue.... ;)
14:32Sabine: on fait un troisième chat pour les blagues ????
14:32Sabine: allez j'arrête
14:32Blaise: Cha alors!
14:33Blaise: ce truc me rend nerveux. Je vais prendre un café
Choisir un chef ?
C’est toute la subtilité du travail collaboratif : estce que quelqu’un décide ? Choisiton
des propositions sans faire consensus ? Les décisions sont collectives, pas de chef mais un
travail de compromis collectif permanent.
Extrait du chat du Pad collaboratif, le 15/04/2013
14:27Sabine: Allez faut un chef, pour mettre de l'ordre dans tout ça !!!!!
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14:27Blaise: estce que vous avez commencé par une réunion en
présentiel pour determiner les modalités
14:27Véronique: et écrire une phrase sur le sujet : travail collaboratif et
intelligence collective
14:28Véronique: Pas de chef en collaboratif
Changer d’outil collaboratif au bon moment
Comme nous l’écrivons dans la conclusion de notre article (voir en annexe), il n’y a pas
un outil parfait. Il faut savoir choisir la bonne plateforme en fonction de l’avancée du processus
de création collective. À chaque outil ses avantages, il faut savoir arbitrer. Dans notre cas, c’est
avant la dernière étape, de rédaction du dossier, que nous avons changé d’outil, passant du
titanpad à un google doc. Et c’est encore un moment de négociation !
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Pourquoi changer ?
le titanpad était devenu trop chargé, et donc, peu clair.
le google doc permet de travailler directement sur le document qui aura vocation
à être imprimé, les options de mise en forme étant beaucoup plus complètes.
On peut dès lors considérer que le pad constitue un support extrêmement pratique dans
le cadre d’un travail collaboratif, mais qu’il ne permet pas une mise en forme aboutie. Ce peut
être un frein à la compréhension du document par les personnes extérieures au groupe de
travail d’autant plus que la compréhension n’est pas assurée en permanence au sein même du
groupe.
Dans notre travail, nous avons utilisé le pad comme base, avant de rendre accessible et 2
intelligible les résultats de notre collaboration sur internet, via le blog dédié, et via un dossier sur 3
google doc, qui sera imprimé et diffusé.
2 Titan Pad (en ligne), http://titanpad.com/intelligencecollectiveM2TEF3 Blog (en ligna), http://tefwebcollaboratifdotcom.wordpress.com/
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B. Présentation de la méthode Le travail
Première étape
Rédaction de nos premières impressions sur l’intelligence collective
Première phase : Travail synchrone sur la définition personnelle de l'outil collaboratif et de la
question de l'intelligence collective. Il faut veiller à ce que tout le monde avance au même rythme
et s'accompagne mutuellement. Chacun rédige dans le Pad collaboratif
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Puis chacun publie sa présentation sous forme d’article, dans la page d’accueil du Blog
Deuxième étape
Intelligence collective
Réalisation d’une revue de presse sur Internet par chaque membre du groupe
Insertion dans le Pad du lien de l’article sélectionné.
Pour faciliter cette étape et éviter des incompréhensions, l’idéal est que l’un des collaborateurs
proposent un “template”, facilement reproductible, qui permet de guider la progression.
Dans le cas de la revue de presse, il a suffit de reproduire le scheme “Lien” et “Synthèse” (voir la
capture d’écran qui suit) pour s’assurer que tout le monde suit la même méthodologie.
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Avoir cette rigueur permet de favoriser la cohérence des étapes, phase nécessaire afin
d’aborder efficacement la mise en commun, l’harmonisation.
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Résumé des idées principales de l’article
Seconde phase : Recherche de mots clés pour chaque collaborateur, en fonction des
défénitions retenues
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Troisième phase : Rédaction d’une synthèse en rapport avec les mots clés
Quatrième phase : Mise en commun des synthèses et publication sur le blog
Cette phase de mise en commun passe par “l’harmonisation”. Après avoir vérifié que chaque
personne est bien connectée et présente au bon endroit sur le blog, nous créons une nouvelle
synthèse collaborative issues des trois synthèses personnelles, en usant du bien nommé
“copiercoller”, et de l’option “barrer” du pad, qui permet de ne rien effacer et de revenir sur des
modifications qui ne fonctionnent pas si bien.
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Troisième étape
Intelligence collective et Web 2.0
Même procédure en 4 phases
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Quatrième étape
Rédaction de l’article en collaboration
Définition du plan en commun
Une personne se charge de l’introduction. Nous décidons de faire une présentation générale du
sujet et de reprendre nos premières impressions de l’intelligence collective.
Une personne se charge de la première partie. Remise en forme de la première synthèse
Une personne se charge de la deuxième partie. Remise en forme de la deuxième synthèse.
Une personne se charge de la conclusion. Nous choisissons d’un commun accord d’y insérer
les limites des outils collaboratifs dans la participation à l’intelligence collective.
Publication sur le blog. (en ligne), http://tefwebcollaboratifdotcom.wordpress.com/article/
Article en Annexe 1.
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C. Conclusion de cette expérience collaborative
Pour analyser notre expérience de travail collaboratif, reprenons la définition que Jean
Heutte propose sur son blog . Il nous dit tout d'abord que lors d'un travail collaboratif il ne doit 4
pas y avoir de répartition a priori des rôles : "les individus se subsument progressivement en un
groupe qui devient une entité à part entière". Il explique ensuite que la responsabilité doit être
globale et collective. Pour cela "tous les membres du groupe restent en contact régulier, chacun
apporte au groupe dans l’action, chacun peut concourir à l’action de tout autre membre du
groupe pour en augmenter la performance, les interactions sont permanentes : c’est la
cohérence du collectif qui permet d’atteindre l’objectif." Si cette expérience de l'interaction
permanente est couteuse en charge cognitive, elle s'est montrée efficace en terme de qualité de
production.
En reprenant maintenant les différentes définitions que nous avons recensé, lors de la
revue de presse du blog (http://tefwebcollaboratifdotcom.wordpress.com/), nous pouvons
chercher à déterminer si les modalités ont été respectées. Nous avons démontré une motivation
collective lors de la réalisation de ce travail. En effet, nous avons choisi le sujet d'un commun
accord et nous sommes passés rapidement à la mise en oeuvre du projet. Tous les membres
du groupe sont restés actifs jusqu'à la finalisation du projet. Nous avons démontré des capacités
à travailler en groupe et à communiquer à distance en utilisant des outils collaboratifs en ligne
tels que Titan Pad, Google Document et Blog Wordpress. Nous avons mutualisé nos
compétences : création du Pad pour certains, création du blog, modérateur de discussion ou
coordinateur de flux pour d'autres. Nous avons finalement abouti à la création d'une "oeuvre
commune" ; un article sur l'intelligence collective en ligne sur notre blog crée à l'occasion de ce
travail.
La question du leadership dans le travail collaboratif a retenu notre attention. S'il est vrai
qu'à priori, on ne peut pas parler de "chef" pour un groupe qui se veut collaboratif, néanmoins,
l'expérience nous a révélé qu'au plus fort de la discussion il peut s'avérer nécessaire que
chacun à différents moments, de façon spontannée, se désigne pour coordonner le flux de
compétences et pour modérer les apports.
Le travail collaboratif est d'abord une affaire de personnes , de volonté commune d'atteindre un
objectif donné, de capacité à s'entendre sur les moyens techniques à mobiliser. Toutefois, nous
4 http://jean.heutte.free.fr/spip.php?article55
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avons aussi remarqué que la capacité à utiliser les outils occupe une place importante dans le
processus. Il est important que les membres du groupe s'assurent préalablement que les
moyens technologiques sont accessibles à tout le monde. De plus, travailler en collaboration sur
un temps restreint nécessite qu'on puisse gérer plusieurs canaux médiatiques à la fois tout en
restant concentré sur l'essentiel.
Et plus simplement, savoir si l'on a réussi à mener une experience collaborative, rien de
plus facile ! Il suffit d'aller jeter un oeil sur notre pad collaboratif, tiens donc ! Nous imaginons 5
que pour un néophyte, il ne sera pas aisé de se repérer dans l'arcenciel de nos discours. C'est
bien pour ça que le rendu final a sa place sur un blog (ou un dossier), et pas sur un pad. Mais si
vous avez un peu de temps, allez donc faire un tour du côté de l'historique du chat, essayez de
remonter le fil de nos discussions dans le corps de texte. Ce qu'on vient d'accomplir, c'est
quandmême un petit peu magique.
5 Titan Pad (en ligne), http://titanpad.com/intelligencecollectiveM2TEF
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Annexe 1 : ArticleComment les outils collaboratifs participentils à l’intelligence collective ?
Le concept d’intelligence collective voit le jour à la Renaissance avec la notion « d’océans
des savoirs ». Mais très vite, il a été nécessaire d’organiser ces savoirs. C’est ce qui a été fait
avec la création de l’Encyclopédie par les Lumières. Les révolutions technologiques
successives ont fait évoluer cette notion d’intelligence collective. Aujourd’hui les outils du Web
2.0 ont permis une évolution de cette notion. Un google doc par ci, un pad collaboratif par là, un
groupe de veille dans un coin … Mais nous avons l’impression que c’est moins par choix que
par contrainte. On est loin, on travaille de manière asynchrone – la nuit, pour certains (comment
estce possible ?). Les outils collaboratifs en ligne permettent donc à un groupe de personnes
de travailler de manière simultanée sur un même sujet. Ils offrent la possibilité de mettre en
commun les connaissances de chacun.
Alors quand on entend parler d’intelligence collective et d’outils collaboratifs, nous demandons à
voir ! Comment faire en sorte que l’expérience collaborative permette de dégager une réelle plus
value par rapport à un travail collectif qui se ferait en présentiel ?
Comment les outils collaboratifs participentils à l’intelligence collective ?
Bernard Stiegler parle de « l’économie de la contribution », où chacun peut participer à
créer le savoir commun. Mais les outils collaboratifs, s’il est vrai qu’ils transcendent la distance
géographique et servent de nouveau support à l’intelligence collective, ils ont aussi leurs limites :
tout d’abord la part humaine dans l’intelligence collective, l’acceptation par les personnes de la
diffusion de leur savoir, mais également l’accès à ces outils (matériel et cognitif).
L’intelligence collaborative pour recueillir les savoirfaire de chacun
Parler d’intelligence collective, c’est d’abord accepter que chacun a une (des)
compétence(s) particulières pertinente(s).En mettant en synergie les capacités cognitives et
collaboratives de chacun, on obtient des résultats bien supérieurs. Ce postulat est rendu
possible par la définition d’un objectif commun qui fait consensus. L’intelligence collective est au
service d’un projet et doit avoir développé les connaissances de chacun.
L’intelligence collective suppose la capacité à s’organiser en réseau, à mobiliser les
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connaissances et les compétences de chacun des membres. Le groupe travaille dans un mode
autogestionnaire et fait en sorte de communiquer aux mieux vers les autres afin de traduire sa
pensée. La poursuite d’un tel objectif rend indispensable la transparence des échanges pour
tous les participants. On peut ici parler d’un impératif de confiance au sein du groupe engagé
dans la démarche.
L’intelligence collective semble être effective lorsqu’il y a une interaction entre les
individus. Cette interaction est possible grâce à l’échange de mots et le dialogue. Estce que les
outils du Web 2.0 permettent ce dialogue et ses interactions ? Dans un premier ils permettent
une interconnexion mais la profusion d’acteurs semble être un désavantage à la production
dune « intelligence collective ».
L’intelligence collective à l’ère du numérique
Les outils de collaboration en ligne se comptent par milliers. Ils permettent d’échanger des
informations, de travailler sur des projets. On peut les classer en plusieurs groupes dont:
∙ L’agenda partagé
∙ Le stockage et le partage de documents
∙ Les solutions bureautiques en ligne, qui permettent la prise de note collaborative
∙ Le chat (texte ou vidéo)
∙ les outils de visioconférences
∙ les outils de courriel
∙ les outils de microblogging (twitter)
Les révolutions technologiques successives ont fait évoluer la notion d’intelligence
collective. Aujourd’hui, les outils du Web 2.0 permettent une nouvelle évolution. Ils ouvrent de
nouvelles voies grâce aux outils collaboratifs en ligne . Au premier abord, les outils collaboratifs
disponibles sur internet facilitent la mise en commun d’information, étape préalable à la
collaboration et donc à l’émergence de l’intelligence collective. Ils renforcent la cohésion des
membres du groupe en même temps qu’ils permettent d’être plus efficaces dans la prise de
décision et l’optimisation des résultats. Grâce à leur ‘portativité’, les collaborateurs peuvent
travailler tout le temps et partout.
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Les conditions nécessaires à la mise en œuvre d’une intelligence collective sont : une
décentralisation du savoir et des pouvoirs, une autonomie des individus créateurs, une
interactivité constante, une désagrégation des structures massives au profit de petites entités, et
enfin la création d’une nouvelle convivialité ! On voit bien où et comment les outils numériques,
bien utilisés, peuvent trouver leur place à l’intérieur de ce processus.
Mais il est intéressant de noter que certains domaines s’emparent plus rapidement du
concept d’intelligence collective – non sans quelques difficultés. Ainsi, la mobilisation de
l’intelligence collective d’une entreprise, qui devient « communauté apprenante » (incluant
potentiellement fournisseurs et/ou clients) est devenue un enjeu tel que des disciplines
émergent, comme le knowledge management. Développer l’intelligence collective d’une
organisation permet une meilleure anticipation et donc, une avance concurrentielle, en
mobilisant les savoirfaire de chacun. Mais cette volonté se heurte parfois aux cultures
organisationnelles, source de défiance de la part des salariés. La solution, encore une fois :
développer la confiance et mettre en avant un objectif commun ! C’est ce qui se fait dans
certains domaines mobilisant l’intelligence collective dans le but de créer des biens communs
(logiciels libres, cartographie collaborative). Car oui, l’intelligence collective « assistée par
ordinateur » peut aussi être au service d’un collectif œuvrant dans une optique d’intérêt général,
et pourquoi pas de la démocratie ?
Les outils ne sont pas à eux seuls la condition de réussite de l’IC. Il ne faut pas oublier la
part humaine et les personnes constituant les collectifs qui ont pour objectif de converger vers
un but commun. Toutes les personnes vontelles accepter de diffuser leur savoir ? Et n’oublie
ton pas encore une fois les personnes qui n’ont pas accès aux outils ? La participation à
l’intelligence collective ne renforcet’elle pas les inégalités sociales ?
Le concept d’intelligence collective apparaît donc très séduisant, à la fois pour les
entreprises, qui peuvent y trouver un gage de compétitivité, et pour d’autres projets visant à la
création de biens communs. Si les questions de l’accès aux outils et de l’exclusion potentielle
méritent d’être posées, elle permettent en fait de constater que quelques soient les objectifs à
atteindre, l’utilisation d’un outil unique est souvent un frein aux réalisations. On peut parfaitement
imaginer des solutions hybrides mobilisant à la fois outils collaboratifs sur internet et temps
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collectifs en présentiel. Pour faire court, tous les moyens sont bons dès lors que l’objectif à
atteindre fasse consensus ! C’est la meilleure façon d’anticiper les différents usages qui peuvent
être fait des dispositifs, qu’ils soient en ligne ou hors ligne.
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