sur un air de printemps jai descendu dans mon jardin…

Post on 03-Apr-2015

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Sur un air de printemps

J’ai descendu dans mon jardin…

Du pauvre mois de mars il ne faut pas médire ;Bien que le laboureur le craigne justement,L’univers y renaît ; il est vrai que le vent,La pluie et le soleil s’y disputent l’empire.

Qu’y faire ? Au temps des fleurs, le monde est un enfant ;

C’est sa première larme et son premier sourire.

Alfred de Musset

Alfred de Musset

C’est dans le mois de mars que tente de s’ouvrirL’anémone sauvage aux corolles tremblantes.Les femmes et les fleurs appellent le zéphyr ;Et du fond des boudoirs les belles indolentes,

Balançant mollement leurs tailles nonchalantes,Sous les vieux marronniers commencent à venir.

Ô printemps ! bois sacrés ! ciel profondément bleu !

On sent un souffle d’air vivant qui vous pénètre,

Et l’ouverture au loin d’une blanche fenêtre ;On mêle sa pensée au clair-obscur des

eaux ;On a le doux bonheur d’être avec les

oiseauxEt de voir, sous l’abri des branches

printanières,Ces messieurs faire avec ces dames des

manières.

Victor Hugo

Par ces premiers beaux jours la campagne est en fête

Ainsi qu’une épousée, et Paris est charmant.Chantez, petits oiseaux du ciel, et toi, poête,

Parle ! nous t’écoutons avec ravissement.C’est le temps où l’on mène une jeune maîtresse

Cueillir la violette avec ses petits doigts,Et toute créature a le coeur plein d’ivresse,

Excepté les pervers et les marchands de bois !

Théodore de Banville

Voici donc les longs jours, lumière, amour, délire !Voici le printemps ! mars, avril au doux sourire,

Mai fleuri, juin brûlant, tous les beaux mois amis !Les peupliers, au bord des fleuves endormis,Se courbent mollement comme de grandes

palmes ;L’oiseau palpite au fond des bois tièdes et calmes ;

Il semble que tout rit, et que les arbres vertsSont joyeux d’être ensemble et se disent des vers.Le jour naît couronné d’une aube fraîche et tendre ;

Le soir est plein d’amour ; la nuit, on croit entendre,

A travers l’ombre immense et sous le ciel béni,Quelque chose d’heureux chanter dans l’infini.

Victor Hugo

Tandis qu’à leurs œuvres perversesLes hommes courent haletants,Mars qui rit, malgré les averses,Prépare en secret le printemps.

Pour les petites pâquerettes,Sournoisement lorsque tout dort,

Il repasse des collerettesEt cisèle des boutons-d’or.

..…

Dans le verger et dans la vigne,Il s’en va, furtif perruquier,Avec une houppe de cygne,Poudrer à frimas l’amandier.La nature au lit se repose ;

Lui, descend au jardin désertEt lace les boutons de rose

Dans leur corset de velours vert.

…..

Tout en composant des solfègesQu’aux merles il siffle à mi-voix,II sème aux prés les perce-neige

Et les violettes au bois.Sur le cresson de la fontaine

Où le cerf boit, l’oreille au guet,De sa main cachée il égrène

Les grelots d’argent du muguet.

…..

Sous l’herbe, pour que tu la cueilles,Il met la fraise au teint vermeil,

Et te tresse un chapeau de feuillesPour te garantir du soleil.

Puis, lorsque sa besogne est faite,Et que son règne va finir,

Au seuil d’avril tournant la tête,Il dit : « Printemps, tu peux venir ! »

Théophile Gautier

Fin de la visite…

Création : Maminie

Photos personnelles Février /Mars 2011

musique de Michel Fugain

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