schéma départemental del’enfance,...schémadépartementaldel’enfance, de la jeunesse et de la...
Post on 13-Jul-2020
8 Views
Preview:
TRANSCRIPT
Schéma départemental de l’Enfance, de la Jeunesse et de la Famille 2013-2017 Page 1
2013
Schéma départemental de l’Enfance, de la Jeunesse et de la Famille
2013-2017
Schéma départemental de l’Enfance, de la Jeunesse et de la Famille 2013-2017 Page 2
Sommaire PREAMBULE ................................................................................................................................... 5
I. ELEMENTS DE CADRAGE ............................................................................................................. 7
II. LES ORIENTATIONS DU SCHEMA DEPARTEMENTAL DE L’ENFANCE ET DE LA FAMILLE 2013-2017 ........... 27
ORIENTATION N°1 : DEFINIR UN CADRE ET DES PRINCIPES D’INTERVENTION COMMUNS ............................... 28
Fiche-Action 1. Doter les professionnels de cadres de référence pour l’intervention auprès des enfants et des familles ............................................................................................................ 30
Action 1. Elaborer un projet de service de l’Aide sociale à l’enfance ..................................................... 30
Action 2. Créer un référentiel des mesures de l’Aide sociale à l’enfance ............................................... 31
Action 3. Elaborer des outils autour des informations préoccupantes .................................................. 31
Fiche-Action 2. Développer une culture commune aux professionnels concourant aux politiques de l’enfance et de la famille .................................................................................... 32
Action 1. Organiser des formations pluri-institutionnelles à destination des professionnels ................ 32
Action 2. Organiser annuellement un temps repéré et interinstitutionnel d’échange sur les pratiques 32
ORIENTATION N°2 : RENFORCER L’IMPLICATION DES FAMILLES DANS LES PRISES EN CHARGE ......................... 34
Fiche-Action 3. Mener une réflexion sur les postures professionnelles vis-à-vis des familles .. 36
Action 1. Organiser des groupes de réflexion ........................................................................................ 36
Action 2. Valoriser les compétences et mieux prendre en compte les spécificités culturelles dans l’accompagnement des familles ................................................................................................................... 36
Fiche-Action 4. Faciliter le maintien des liens enfants-parents ............................................... 38
Action 1. Améliorer le dispositif des visites en présence de tiers ........................................................... 38
Action 2. Créer des espaces dédiés au maintien des liens affectifs ....................................................... 38
ORIENTATION N°3 : DEVELOPPER L’ACCOMPAGNEMENT AUTOUR DE LA NAISSANCE, ET LES POLITIQUES DE
PREVENTION DANS LES DOMAINES DE L’ENFANCE ET DE LA PETITE ENFANCE ............................................... 39
Fiche-Action 5. Structurer et formaliser les partenariats existants en matière de prévention . 40
Action 1. Conventionner avec les partenaires de la PMI........................................................................ 40
Fiche-Action 6. Améliorer la mise en œuvre des missions de PMI .......................................... 41
Action 1. Recentrer l’action de la PMI ................................................................................................... 41
Action 2. Développer les animations à la vie affective et sexuelle à tout âge ....................................... 41
Action 3. Améliorer le repérage des femmes enceintes en situation de vulnérabilité ........................... 42
Action 4. Poursuivre la mise en place des consultations prénatales précoces ....................................... 42
Action 5. Poursuivre le maillage du territoire des services de PMI ........................................................ 42
Fiche-Action 7. Favoriser le développement et l’adaptation du dispositif d’accueil du jeune enfant 43
Schéma départemental de l’Enfance, de la Jeunesse et de la Famille 2013-2017 Page 3
Action 1. Favoriser le développement de structures alternatives (micro-crèches, Maisons d’assistants maternels…) 43
ORIENTATION N°4 : AMELIORER LA QUALITE ET LA REACTIVITE DU DISPOSITIF DANS L’INTERET DES ENFANTS ET DES
FAMILLES ..................................................................................................................................... 44
Fiche-Action 8. Clarifier le fonctionnement du dispositif des informations préoccupantes ..... 46
Action 1. Adapter le protocole ............................................................................................................... 46
Action 2. Clarifier les circuits et procédures relatives aux informations préoccupantes, entre la CIP, le Parquet, le Juge des enfants et les professionnels ....................................................................................... 46
Action 3. Poursuivre la communication et la sensibilisation autour des informations préoccupantes .. 46
Fiche-Action 9. Faire évoluer le dispositif d’accueil d’urgence ............................................... 48
Action 1. Adapter l’organisation de l’accueil d’urgence ........................................................................ 48
Action 2. Mettre en place l’accueil de 72h dans le Département .......................................................... 48
Action 3. Revisiter le protocole d’accueil d’urgence .............................................................................. 48
Fiche-Action 10. Moduler le dispositif d’accueil pour répondre aux besoins des enfants, des jeunes et des familles ............................................................................................................. 50
Action 1. Améliorer le fonctionnement du dispositif d’accueil .............................................................. 50
Action 2. Optimiser la répartition géographique de l’offre d’accueil .................................................... 51
Action 3. Reconfigurer l’offre départementale d’accueil en établissement ........................................... 51
Action 4. Améliorer le dispositif d’accueil familial ................................................................................. 51
Action 5. S’assurer de la mise en place et de la bonne appropriation des outils de la loi de 2002-2 dans l’ensemble des lieux d’accueil du département ............................................................................................ 51
ORIENTATION N°5 : GARANTIR LA MISE EN PLACE D’UNE LOGIQUE DE PARCOURS, COHERENT, ET DE QUALITE ... 53
Fiche-Action 11. Garantir la cohérence et la continuité des parcours ..................................... 54
Action 1. Mettre en place le Projet pour l’Enfant (PPE) ......................................................................... 54
Action 2. Assurer la traçabilité du parcours de l’enfant......................................................................... 54
Fiche-Action 12. Diversifier les réponses aux difficultés éducatives des parents ..................... 55
Action 1. Développer les modalités d’aide à la parentalité en prévention dans le Département .......... 55
Action 2. Elargir le panel de solutions d’accueil à travers la diversification et la recherche de souplesse 56
ORIENTATION N°6 : PILOTER LE DISPOSITIF DE PROTECTION DE L’ENFANCE ................................................ 57
Fiche-Action 13. Impulser une culture du partenariat ............................................................ 58
Action 1. Structurer le partenariat au niveau institutionnel et local ..................................................... 58
Action 2. Renforcer les articulations entre les champs de l’éducatif, du sanitaire et du médico-social autour des situations individuelles ............................................................................................................... 58
Action 3. Clarifier les modalités de partage des informations à caractère secret entre les professionnels 59
Action 4. Elaborer un annuaire des acteurs intervenant dans le champ de l’enfance famille ............... 59
Schéma départemental de l’Enfance, de la Jeunesse et de la Famille 2013-2017 Page 4
Fiche-Action 14. Améliorer le fonctionnement de l’Observatoire départemental de la protection de l’enfance ........................................................................................................... 60
Action 1. Informer et communiquer sur les missions et le fonctionnement de l’Observatoire, en interne et auprès des partenaires ............................................................................................................................. 60
Action 2. Garantir la mise en place effective de l’Observatoire ............................................................. 60
Action 3. Améliorer les modalités de recueil des données afin de permettre l’observation des besoins 60
Fiche-Action 15. Organiser le suivi du Schéma départemental enfance famille ....................... 61
Action 1. Mettre en place un dispositif de pilotage, de suivi et d’évaluation du Schéma ...................... 61
Action 2. Pérenniser la démarche partenariale impulsée lors de l’élaboration du Schéma................... 61
III. RECAPITULATIF DES ACTIONS DU SCHEMA ................................................................................ 62
GLOSSAIRE ................................................................................................................................... 65
Schéma départemental de l’Enfance, de la Jeunesse et de la Famille 2013-2017 Page 5
Préambule
Schéma départemental de l’Enfance, de la Jeunesse et de la Famille 2013-2017 Page 6
Schéma départemental de l’Enfance, de la Jeunesse et de la Famille 2013-2017 Page 7
I. Eléments de cadrage
A. Un contexte législatif renouvelé L’élaboration du Schéma départemental en faveur de l’Enfance et de la Famille s’inscrit dans un contexte législatif renouvelé par trois lois qui modifient en profondeur les conditions d’exercice des politiques en faveur de l’Enfance et de la Famille, et appellent des évolutions des relations entre les acteurs de la politique de protection de l’enfance, des dispositifs et des modalités d’intervention des professionnels.
La loi du 2 janvier 2002 rénovant l’action sociale et médico-sociale
Cette loi concerne l’ensemble des politiques sociales et médico-sociales. Elle s’articule autour de deux axes principaux :
x L’affirmation de la place des usagers et de leurs familles dans les dispositifs ; x Le renforcement de la coopération et de la coordination entre les acteurs d’une part, et du
pilotage des dispositifs d’autre part.
L’affirmation de la place des usagers et de leurs familles Elle passe par la définition des droits fondamentaux des personnes prises en charge. Le texte met fortement l’accent sur les outils visant à concrétiser ces droits (projet d’établissement ou de service et ses annexes : livret d’accueil, règlement intérieur, charte des droits et libertés, contrat de séjour, conseil de la vie sociale).
Le renforcement de la coordination entre les acteurs, du pilotage et de l’évaluation des dispositifs Le schéma d'organisation sociale et médico-sociale, établi pour cinq ans, doit permettre la mise en cohérence des interventions et l’ajustement des dispositifs aux besoins. L’article L. 312-4 du Code de l’action sociale et des familles en précise les objectifs. Ainsi, « Les schémas d’organisation sociale et médico-sociale […] :
x Apprécient la nature, le niveau et l’évolution des besoins sociaux et médico-sociaux de la population ;
x Dressent le bilan quantitatif et qualitatif de l’offre sociale et médico-sociale existante ; x Déterminent les perspectives et les objectifs de développement de l’offre sociale et médico-
sociale et, notamment, ceux nécessitant des interventions sous forme de création, transformation ou suppression d’établissements et services […] ;
x Précisent le cadre de la coopération et de la coordination entre les établissements et services […] ;
x Définissent les critères d’évaluation des actions mises en œuvre dans le cadre des schémas. »
La loi du 2 janvier 2002 comporte également des dispositions relatives au pilotage des établissements et services (autorisations, évaluations, contrôle…). L’évaluation de la qualité est particulièrement mise en exergue, à travers des obligations d’évaluation interne et externe.
Schéma départemental de l’Enfance, de la Jeunesse et de la Famille 2013-2017 Page 8
La loi du 27 juin 2005 relative aux assistants maternels et aux assistants familiaux
Les principaux objectifs de cette loi sont de : x De clarifier le statut des assistants familiaux et des assistants maternels et renforcer
l’attractivité de ces métiers ; x D’améliorer la qualité de l’accueil, la professionnalisation et l’intégration des assistants
familiaux dans des équipes de l’Aide sociale à l’enfance.
Les principales dispositions Le texte définit le rôle et la fonction des assistants familiaux, et détermine les conditions d'octroi de l'agrément pour exercer la profession d’assistant familial. Des périodes de formation obligatoires sont définies (ainsi que les modalités de financement de ces formations). La formation est désormais organisée en deux temps :
x une formation de 240 heures pour les assistants familiaux en emploi x un stage préalable à l’accueil d’enfants (de 60 heures) pour les assistants familiaux
nouvellement agréés et recrutés La loi précise enfin les droits des assistants familiaux en matière de rémunération, de temps de travail, de congés et de garanties en cas de licenciement.
La loi du 5 mars 2007 réformant la protection de l’enfance
La loi du 5 mars 2007 consacre le Département comme chef de file de la protection de l’enfance. Trois objectifs sont assignés par le texte :
x Le développement de la prévention x L’amélioration du repérage et du traitement des informations relatives aux situations de
danger x La diversification et l’individualisation des modes de prise en charge des enfants protégés
Le développement de la prévention La loi donne une définition de la « protection de l’enfance », qui désigne les interventions de prévention, d’accompagnement et de prise en charge des familles en difficultés éducatives, des jeunes majeurs en difficultés graves et des mineurs privés de la protection de leur famille. La loi introduit également dans le Code de l’action sociale et des familles une référence nouvelle aux droits et à l’intérêt de l’enfant. Par ailleurs, la loi dispose le développement de la prévention, par le renforcement de la place des services de Protection maternelle et infantile, renforcée dans le dispositif, avec un accent placé sur la prévention périnatale ; par la création de nouvelles prestations à l’attention des parents et des jeunes rencontrant des difficultés éducatives (Accompagnement en économie sociale et familiale (AESF), Mesure judiciaire d’accompagnement à la gestion budgétaire et familiale (MJAGBF), accueil de jour) ; l’affirmation de la nécessité de réaliser une évaluation pluridisciplinaire des situations familiales avant toute prestation puis sur une base annuelle.
Le repérage et le traitement du danger ou risque de danger La loi instaure de nouvelles catégories d’analyse en supprimant le terme « maltraitance » au profit du terme « danger » ; une distinction est opérée entre « l’information préoccupante », avisant le Département du danger ou risque de danger, et le « signalement » à l’autorité judiciaire. Enfin, la loi
Schéma départemental de l’Enfance, de la Jeunesse et de la Famille 2013-2017 Page 9
consacre le principe de subsidiarité de l’intervention judiciaire et modifie les critères de recours à l’autorité judiciaire1. Le Département est chargé de recueillir, traiter et évaluer toute information préoccupante concernant un mineur en danger ou risquant de l’être. Toute information préoccupante doit être transmise au Président du Conseil général (y compris par la justice lorsque celle-ci est saisie directement). Une cellule est chargée de centraliser le recueil et le traitement des informations préoccupantes dans le cadre d’un protocole partenarial.
L’accueil et la prise en charge Le texte s’inscrit dans une logique d’assouplissement des mesures et de développement de la cohérence des parcours. Tout d’abord, un « projet pour l’enfant » élaboré avec les parents, l’ASE et les services d’intervention ou d’accueil, est institué. Le texte met l’accent sur la responsabilité confiée au Président du Conseil général, chargé de veiller à la continuité et la cohérence de la prise en charge :
x Il coordonne les services départementaux et ceux chargés de l’exécution des mesures ; il veille au suivi et à la continuité des interventions au titre de la protection de l’enfance
x Le service ASE doit veiller à ce que les liens d’attachement noués par l’enfant avec d’autres personnes que ses parents, soient maintenus, voire développés, dans son intérêt supérieur
Par ailleurs, la loi encourage la diversification et l’individualisation des réponses, en définissant des formules d’accueil à temps partiel, d’accueil spécialisé, d’accueil d’urgence dans un cadre administratif (accueil de 72h).
B. La méthodologie d’élaboration du Schéma L’élaboration du Schéma départemental s’est déroulée en trois temps, sur une période d’un an, entre mars 2012 et février 2013.
Phase I : Diagnostic du dispositif départemental de l’enfance, de la jeunesse et de la famille (de mi-mars à mi-septembre 2012)
L’objectif de cette première phase était de faire le point sur le dispositif, les acteurs qui concourent à la mise en œuvre des politiques Enfance Famille, et les besoins des bénéficiaires, en mettant l’accent sur les atouts, les marges de progrès et les axes prioritaires de développement du dispositif départemental. Pour ce faire, une méthodologie d’enquête fortement participative a été déployée, qui reposait sur les outils de recueil de l’information suivants :
x Une analyse statistique et documentaire du dispositif (données quantitatives relatives au contexte et aux caractéristiques démographiques et socio-économiques du territoire, activité des services et établissements) ;
1 Le Président du Conseil général avise sans délai de procureur de la République lorsqu’un mineur est en danger et qu’il est établi qu’il a déjà fait l’objet d’une ou plusieurs mesures administratives qui n’ont pas permis de remédier à la situation, qu’il n’a jamais fait l’objet de l’une de ces mesures, mais que celles-ci ne peuvent être mises en place en raison du refus des parents d’accepter la proposition d’intervention du service de l’ASE, ou de l’impossibilité dans laquelle ils se trouvent de collaborer avec ce dernier ou lorsque le mineur est présumé être en situation de danger et qu’il est impossible d’évaluer la situation.
Schéma départemental de l’Enfance, de la Jeunesse et de la Famille 2013-2017 Page 10
x Des questionnaires adressés aux services et établissements de protection de l’enfance, aux professionnels du Conseil général et à ses partenaires, afin de recueillir les attentes des acteurs et les enjeux identifiés ;
x Des entretiens menés auprès de 32 acteurs, professionnels du Département et partenaires. Parmi les acteurs rencontrés figuraient :
o Les agents du Conseil général : élus, directions participant à l’élaboration et à la mise en œuvre de la politique Enfance Famille, chefs de service, responsables d’antennes ;
o Les partenaires institutionnels : DTPJJ, Magistrature des mineurs, Cour d’appel, ARS, DJSCS, CAF… ;
o Les associations de prévention et les services et structures d’accueil intervenant auprès des enfants et des familles.
x Des entretiens avec des usagers des centres de PMI du Département, des enfants bénéficiaires d’AEMO ou accueillis en MECS et leurs parents, des bénéficiaires du SAIDEF.
L’ensemble des informations recueillies ont été croisées dans un rapport de diagnostic dont les principales conclusions ont été présentées aux acteurs réunis en plénière au mois de novembre 2012.
Phase II : Définition des orientations stratégiques (de septembre à décembre 2012)
Sur la base des principaux axes de travail identifiés au terme de l’élaboration du diagnostic, les acteurs du dispositif Enfance Famille ont été conviés à participer à des ateliers de concertation, visant à formuler les orientations politiques, les objectifs stratégiques et leurs déclinaisons opérationnelles, préfigurant ainsi le plan d’actions du futur Schéma. 4 ateliers ont réuni une vingtaine de professionnels, pour une durée de 2 demi-journées chacun, sur les thématiques suivantes :
x Développer l’accompagnement autour de la naissance, et les politiques de prévention dans les domaines de l’enfance et de la petite enfance
x Développer, reconfigurer et diversifier l’offre d’accueil en faveur d’une meilleure cohérence départementale et d’une adaptation des réponses
x Favoriser l’implication des familles dans les prises en charge x Renforcer la gouvernance du dispositif de protection de l’enfance
Les travaux des groupes ont ensuite fait l’objet d’un approfondissement et d’une validation par le Conseil général.
Phase III : Elaboration du Schéma départemental (de janvier à février 2013)
La dernière phase a été consacrée à la rédaction du Schéma départemental en faveur de l’Enfance Famille, ainsi qu’à l’élaboration d’outils de suivi, d’évaluation et de communication autour du Schéma, garants de la pérennisation de la dynamique partenariale instaurée durant la démarche.
Schéma départemental de l’Enfance, de la Jeunesse et de la Famille 2013-2017 Page 11
C. Un contexte départemental sans équivalent à l’échelle française
Un contexte géographique qui entrave l’organisation des services publics
On ne saurait ébaucher un portrait des publics des politiques guyanaises en faveur de l’Enfance et de la Famille sans tenir compte du contexte géographique spécifique du Département. En effet, la Guyane est à la fois, avec une superficie de 83 534 km², le Département le plus vaste de France, mais aussi le moins peuplé et le moins dense. Ainsi, la population guyanaise était évaluée à 224 469 habitants en 2009 au titre du Recensement effectué par l’INSEE, avec une densité moyenne de 2,7 habitants au km². Toutefois, la prédominance de la forêt amazonienne (qui couvre 90% du territoire départemental) a influé sur les dynamiques de peuplement, et la population est concentrée sur la zone littorale, notamment autour de la Préfecture, Cayenne, et de Saint-Laurent-du-Maroni. Conséquences de cette configuration géographique, le développement des services publics est entravé par de nombreux facteurs :
x Malgré un effort de développement des infrastructures routières, 7 communes sur les 22 que compte le Département demeurent accessibles uniquement par avion, hélicoptère ou pirogue. S’y ajoute la rareté des moyens de transports collectifs, qui constituent un frein supplémentaire à la mobilité des habitants.
x Au regard de la faible densité du territoire et de l’accessibilité limitée de certaines zones, le maillage du territoire par les institutions revêt un coût conséquent.
o Celui-ci se trouve encore renforcé par les difficultés rencontrées en termes de recrutement des agents, du fait du faible niveau de qualification de la population active, de l’attractivité limitée des zones les plus isolées : les services connaissent des vacances de postes de longue durée et un turn-over important qui nuisent à la continuité de l’action publique.
x Pour finir, le Département ne dispose pas d’infrastructures de communication à même de compenser les difficultés en matière de déploiement des services publics sur le territoire.
Les caractéristiques démographiques de la population guyanaise
Bien que très faiblement peuplé, le territoire guyanais a connu sur la période récente une croissance démographique rapide, à hauteur de +39,8% sur la période 1999-2008. En effet, le territoire se caractérise par un taux de natalité plus de deux fois plus élevée que la moyenne française. En conséquence, près de la moitié (47,5%) des Guyanais a moins de 21 ans. A l’inverse, les plus de 60 ans représentent seulement 3,9% de la population totale, contre 6,8% à l’échelle de la France.
Schéma départemental de l’Enfance, de la Jeunesse et de la Famille 2013-2017 Page 12
Cette croissance démographique est particulièrement concentrée sur les communes de l’Ouest guyanais (Saint-Laurent-du-Maroni, Apatou, Papaïchton). Dans ces territoires, la proportion de jeunes de moins de 21 ans atteignait entre 50 et 60% en 2008. En 2008, on comptait en Guyane 32 772 enfants de moins de 6 ans, représentant 14,9% de la population départementale, soit une part deux fois plus importante qu’à l’échelle de la France (7,4%). Il est à noter que le Département connaît un nombre important de grossesses précoces (la proportion de naissances concernant une mère de moins de 15 ans est estimée à 1 sur 100 ; la proportion de naissances concernant une mère de moins de 18 ans à 10 sur 100). Cela interroge les modalités de sensibilisation des jeunes guyanais et les actions mises en œuvre auprès de ces jeunes mères en matière d’accompagnement périnatal et de soutien à la parentalité. Ces tendances démographiques laissent présager des besoins croissants en matière d’accompagnements en faveur de l’enfance et de la famille. En effet, si les tendances actuelles se poursuivent, la Guyane pourrait être le plus peuplé des Départements antillo-guyanais à l’horizon 2030. Malgré un relatif vieillissement de sa population, le Département devrait toujours se caractériser par la jeunesse de sa population (avec une moyenne d’âge autour de 30 ans en 2040, contre 43 ans à l’échelle de la France).
Source : Insee, RGP 1999 & 2008
de 7.0 à 8.0
de 5.0 à 7.0
de 3.0 à 5.0
de 0.0 à 3.0
de -1.0 à 0.0
Evolution annuelle moyenne de la population entre 1999 et 2008, par commune, en %
65561535
3858
84
834
1583136
3973
6458
35631
8697
1305
2709
25934
3151
2055
2044
8583
25629
18817
57643
Population en 2008
476
Schéma départemental de l’Enfance, de la Jeunesse et de la Famille 2013-2017 Page 13
Des indicateurs préoccupants en matière de santé publique dans un contexte de faible densité en termes de professionnels de santé Le Département se caractérise par : x Un taux de mortalité infantile de 10,4 décès d’enfants de moins d’un an pour 1000 naissances en
2009. Bien qu’en diminution depuis 2006, il reste 2,5 fois plus élevé que celui constaté à l’échelle de la France ;
x Des taux d’hypotrophie et de prématurité en 2009 deux fois plus élevés que ceux constatés en 2003 à l’échelle nationale ;
x Des femmes enceintes connaissant des situations de très grande précarité (d’après une étude de la PMI, 80% d’entre elles sont sans emploi, 7,5% sont mineures, 25% sont peu ou non scolarisées)
Les caractéristiques socio-économiques de la population guyanaise
Les structures familiales sont caractérisées par une proportion de familles monoparentales à hauteur de 38,2%, soit près de 3 fois supérieure à celle observée en France. Par ailleurs, le nombre de familles monoparentales a connu une augmentation de 50% entre 1999 et 2008. La part de familles monoparentales dans l’ensemble des familles apparaît particulièrement élevée à Cayenne et dans les communes situées sur la frontière surinamaise. Cette première caractéristique constitue un indicateur de risque éducatif qu’il s’agit d’appréhender dans le cadre de l’élaboration et de la mise en œuvre des politiques Enfance Famille, dans le sens où la monoparentalité peut constituer un facteur de fragilisation et de paupérisation des familles. Elle est à mettre en relation avec l’offre en matière de modes de garde du jeune enfant sur le territoire départemental.
De plus, la population départementale présente une proportion de familles nombreuses (3 enfants ou plus) à hauteur de 18,1% en 2008 (elle était de 2,4% à l’échelle nationale à la même période). Là encore, les communes de l’Ouest et du Sud du Département sont particulièrement touchées par cette problématique. Sur le plan des caractéristiques économiques, le chômage touche 30,1% des actifs âgés de 15 à 64 ans en 2008. Le taux de chômage est stable depuis 1999. Il atteint 75,8% à Apatou, et près de 50% à Regina et Iracoubo. Le chômage touche tout particulièrement les jeunes sans diplôme, à hauteur de 52%.
de 53,0 à 75,0
de 43,0 à 53,0
de 35,0 à 43,0
de 25,0 à 35,0
de 14,3 à 25,0
Source : Insee, RGP 2008
Part des familles monoparentales en 2008, par commune, en %
Familles monoparentalesen 2008
31638
150
12
53
4186
430
459
2485
414
78
109
1634
236
123
155
616
2265
1308
5903
12
Schéma départemental de l’Enfance, de la Jeunesse et de la Famille 2013-2017 Page 14
Cette situation défavorable de l’emploi est à mettre en lien avec le faible niveau de qualification de la population, et avec un appareil productif local peu développé. Dans le Département, 52,3% de la population âgée de plus de 15 ans et non scolarisée ne dispose d’aucun diplôme. Elle dépasse 90% dans les communes peu peuplées de la frontière surinamaise. Comme en témoignent les difficultés de recrutement du Conseil général évoquées plus haut, il en découle un décalage entre les besoins des employeurs, et le niveau de qualification des actifs en recherche d’emploi. Le taux de scolarisation des enfants varie fortement en fonction de la tranche d’âge et du territoire considérés. Il s’élève à 64,5% pour les enfants de 2 à 5 ans, contre 75% à l’échelle nationale, avec des variations entre 30,8% à Saint-Elie, 41,3% à Grand-Santi, et 100% à Ouanary. Le taux de scolarisation des jeunes enfants impacte là aussi l’accès à l’emploi des parents, notamment des mères, et donc les ressources dont disposent les foyers. Pour les enfants en âge de fréquenter l’école primaire ou le collège, le taux de scolarisation s’élève à 96,8%. Toutefois, là encore, des freins à l’accès à la scolarité sont identifiés, notamment à Saint-Elie et Apatou (environ 80%). Enfin, 88% des jeunes de 15 à 17 ans sont scolarisés dans le Département contre 96% en France. Ce taux s’abaisse jusqu’à 50% à Camopi. La sortie du collège, sanctionnée par le brevet des collèges, semble constituer un tournant dans le parcours scolaire des jeunes guyanais, notamment en lien avec les difficultés d’accès au droit à l’état civil. Ces chiffres appellent par ailleurs des réponses en matière de lutte contre la déscolarisation. Seuls 35,2% des 18-24 ans poursuivent une scolarité au lycée ou dans le supérieur. Les jeunes majeurs scolarisés résident essentiellement dans les communes de Cayenne et environnantes, tandis que le taux de scolarisation des 18-24 ans est de seulement 4% dans les communes situées à la frontière brésilienne. En lien avec l’ensemble des indicateurs précédents, la Guyane compte trois quarts de foyers fiscaux non imposables. Le revenu net déclaré moyen par foyer est inférieur à 15 000€ (contre 23 242€ en France), avec des fortes disparités d’une commune à l’autre : il varie entre 3 113€ à Camopi et 26 837€ à Rémire-Montjoly. Par ailleurs, 25% des ménages (soit 35,5% des Guyanais et 45,5% des moins de 18 ans) présentaient un seuil inférieur au seuil de bas revenu (fixé à 5 952€ en Guyane, contre 10 560€ en France métropolitaine en 2006).
Schéma départemental de l’Enfance, de la Jeunesse et de la Famille 2013-2017 Page 15
Pour finir, le Département est confronté à la problématique du mal-logement : 87,5% des résidences principales sont raccordées à l’électricité et 40,1% disposent de l’eau chaude. Là encore, de fortes disparités sont constatées, avec moins de 40% des logements raccordés à l’électricité dans les communes d’Apatou et Grand-Santi. Une grande majorité des usagers qui s’adressent au Service social départemental (SSD) sont concernés par des problématiques de logement. Ces dernières constituent un frein en matière de développement d’une offre d’accueil individuel de la petite enfance (chez des assistants maternels) et en protection de l’enfance (chez des assistants familiaux). Enfin, ces situations peuvent motiver des informations préoccupantes et/ou des placements en urgence.
Des besoins diversifiés qui appellent la structuration de démarches territoriales
Les 22 communes du Département sont organisées en quatre communautés de communes qui présentent une grande diversité en termes de besoins, et appellent la mise en place de démarches territoriales permettant d’élaborer des réponses spécifiques. La Communauté de communes du Centre Littoral (CCCL) organisée autour de Cayenne regroupe la moitié de la population départementale. Ses habitants sont caractérisés par une moyenne d’âge supérieure et une proportion d’étrangers moins élevée que le reste du Département. Le territoire est fortement urbanisé, et constitue un bassin de vie et d’emploi cohérent ; près de la moitié des emplois relèvent du secteur public, tandis que le territoire propose peu d’emplois qualifiés dans le secteur privé. La Communauté des Savanes recouvre un territoire vaste et essentiellement rural polarisé sur le pôle urbain de Kourou. Elle compte près de 30 000 habitants, résidant majoritairement à Kourou et ses environs. Le territoire est caractérisé par d’importantes inégalités socio-économiques, avec une population composée :
x Pour partie d’actifs qualifiés effectuant un séjour temporaire sur le territoire ; x Pour l’autre partie d’actifs peu qualifiés et souvent sans emploi, en grande précarité et très
dépendants des transferts sociaux.
65813113
73977675
117674682
5021
5634
9179
7977
4231
15291
17985
10401
7803
16528
17651
16409
26837
14112de 94,0 à 95,2
de 88,0 à 84,0
de 80,0 à 88,0
de 65,0 à 80,0
< 65,0
Source : Insee, RGP 2008
Part des foyers fiscauxnon imposés en 2008, par commune, en %
Données non publiées
Données non publiées
Revenu net déclaré par foyer fiscal en 2008, en €
Schéma départemental de l’Enfance, de la Jeunesse et de la Famille 2013-2017 Page 16
Cette intercommunalité apparait peu intégrée du point de vue des compétences transférée à la Communauté de communes. La Communauté de communes de l’Est Guyanais est un vaste territoire peu peuplé, mais qui connaît depuis quelques années une dynamique démographique très forte (nombre de naissance élevé et population très jeune). L’appareil économique local, composé à 70% d’emplois dans le secteur public, n’est pas en mesure de fournir des débouchés à la population active croissante. En conséquence, il s’agit du territoire qui présente le plus fort taux de précarité, avec 80% des habitants vivant avec un bas revenu. Pour finir, la Communauté de communes de l’Ouest Guyanais recouvre un territoire immense, qui s’étend jusqu’à la frontière surinamaise. La moitié de la population y a moins de 20 ans, et le territoire présente de nombreux enjeux en termes de développement des infrastructures scolaires (taux de scolarisation faible mais en progression sur la période récente). Les emplois reposent essentiellement sur le secteur public et l’industrie aurifère. L’accompagnement social se trouve complexifié par le nomadisme des populations de ce territoire.
Un contexte culturel qui pèse sur l’intervention en matière de politiques Enfance Famille
Le travail social réalisé auprès des familles se heurte à plusieurs obstacles qu’il est indispensable de prendre en compte dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques Enfance Famille :
x la multi-culturalité et le multilinguisme de la population, qui interroge l’évaluation et la compréhension des situations familiales, les modalités de suivi et d’accompagnement et leur compréhension par les familles. Les frontières linguistiques peuvent parfois amener l’enfant à se positionner dans un rôle d’interprète des échanges entre les détenteurs de l’autorité parentale et le professionnel ;
x les problématiques d’accès aux droits qui concernent aussi bien des enfants français dont les parents n’ont pas fait valoir les droits (naissances non déclarées) et des mineurs isolés étrangers. Ces problématiques soulèvent :
o des conséquences sur l’établissement de l’état civil et l’accès aux droits des enfants et de leurs parents (statut juridique du mineur, exercice de l’autorité parentale) ;
o des conséquences sur l’accès à la scolarité (inscription aux examens) et à la santé (absence de couverture sociale comme un frein à la continuité des suivis PMI, ouverture des droits rendue difficile dans le cadre des mesures de protection de l’enfance) ;
o des conséquences pour les enfants confiés à l’ASE, dont l’absence de statut n’est révélée que tardivement et/ou pour lesquels les démarches ne sont effectuées qu’à la majorité.
En conclusion, le Département se caractérise par une demande sociale particulièrement importante en matière de politiques Enfance Famille et une situation socio-économique peu favorable, source de fragilités qui peuvent venir susciter ou aggraver des difficultés d’ordre éducatif.
Schéma départemental de l’Enfance, de la Jeunesse et de la Famille 2013-2017 Page 17
D. Les chiffres clés du dispositif départemental en faveur de l’enfance et de la famille
L’organisation départementale du dispositif de prévention et de protection de l’enfance
Dans le Département de Guyane, les politiques Enfance Famille sont portées par la Direction générale adjointe en charge de la Solidarité et de la Prévention (DGASP), et plus particulièrement par la Direction de l’Enfance, de la Jeunesse et de la Famille (DEJF), qui réunit deux pôles :
x un Pôle Protection de l’enfance composé : o un Service administratif ASE o un Service du recueil des informations préoccupantes (SRIP) o un Service Accueil familial et adoption
x un Pôle PMI, Petite Enfance, Prévention Santé, qui regroupe : o un Service Modes d’accueil de la petite enfance, auquel sont rattachées les Crèches
départementales o un Service administratif PMI o une Cellule Education sanitaire et signalement
Président du Conseil Général
Directeur Général des Services Départementaux
Cabinet
Directeur Général Adjoint de la Solidarité et de la Prévention (DGASP)
Directeur de l’Enfance, de la Jeunesse et de la Famille
(DEJF)
Pharmacie Départementale
Service Social Départemental
Service de Coordination
Service Administratif ASE
Observatoire Départemental de la Protection de l’Enfance
Pôle PMI, Petite enfance, Prévention Santé
Pôle Protection de l’Enfance
Lien fonctionnel Lien hiérarchique
Coordinateur administratif
Service du recueil des informations
préoccupantes (SRIP)
Service Accueil familial adoption
Service Modes d’accueil de la
Petite Enfance
Service Administratif PMI
Centre de Planification et
d’éducation familiale
14 Centres PMI
Service Statistiques Epidémiologie
Conseillère Technique
Unité Territoriale de L’Ouest
Unité Territoriale du centre et de l’Est
Antenne de Cayenne
Antenne de l’île de Cayenne
Antenne des savanes
Antenne de la vallée du Maroni
Centre de santé périscolaire de l’île de
Cayenne
Cellule Education sanitaire,
Signalement
8 annexes
Crèches Départementales
Schéma départemental de l’Enfance et de la Famille 2013-2017 Page 19
Par ailleurs, la mise en œuvre des politiques est territorialisée, chacune disposant d’un découpage propre : le service de Protection maternelle et infantile est déployé sur la base de 14 centres de PMI et leurs 8 antennes, ainsi qu’un Centre de Planification et d’éducation familiale ; le service social départemental exerce ses missions à partir de 13 permanences sociales réparties sur le territoire départemental. Malgré un bon déploiement des centres de PMI et des permanences du SSD, des territoires demeurent découverts (notamment sur l’Est du Département et particulièrement dans les communes isolées). Enfin, la mise des missions de l’ASE a connu récemment une réorganisation et s’appuie sur deux Unités territoriales, elles-mêmes découpées en deux antennes, afin de favoriser une meilleure couverture du territoire départemental.
Le budget départemental d’aide sociale
En 2010, les dépenses brutes obligatoires d’aide sociale s’élevaient à 134,4 millions d’euros, dont près de 30 millions d’euros consacrés à l’Enfance et à la Famille. La proportion du budget d’aide sociale consacrée à l’Enfance et à la Famille a augmenté entre 2007 et 2010, passant de 17,8% à 21% pour atteindre une part identique à celle constatée à l’échelle nationale. Ceci reflète l’effort consenti par le Département pour accroître le montant du budget consacré à l’Enfance et à la Famille, qui est passé de 22,3 à 28 millions d’euros entre 2007 et 2010. Par ailleurs, les dépenses brutes d’aide sociale s’élèvent à 703€ par habitant en 2010, en augmentation de 3,5% depuis 2009, et sont les plus élevées de France.
Les dispositifs de prévention
La Protection maternelle et infantile présente un maillage territorial satisfaisant Au regard des caractéristiques du territoire (contraintes géographiques, situation préoccupante en termes de santé publique, faible densité en professionnels de santé), le service de PMI occupe une place essentielle dans le Département, et reste pour de nombreuses familles le seul interlocuteur en matière de soins de santé primaires. Pour répondre à l’ampleur des besoins, le service départemental de Protection maternelle et infantile disposait au 31 décembre 2010 d’une équipe composée de 179 agents, dont 21 médecins, 12 sages-femmes, 12 puéricultrices et 28 infirmiers. Au-delà du CPEF, et des 14 centres de PMI et leurs 8 antennes évoqués plus haut, le service peut s’appuyer sur le Centre hospitalier (CHAR) qui assure, seul ou en coopération avec les services de PMI présents sur le territoire, les missions médicales de cette dernière dans certaines communes.
17,80%19,90% 19,90%
21%22% 22,10% 21,60% 21%
2007 2008 2009 2010
Part des dépenses brutes obligatoires consacrées à l'enfance famille, en %
Guyane
France
Schéma départemental de l’Enfance et de la Famille 2013-2017 Page 20
Pour renforcer le maillage du territoire, des missions sont organisées pour intervenir dans les zones les plus isolées (c’est le cas, par exemple, des missions fluviales de vaccination des enfants de moins de 6 ans).
Des missions obligatoires qui apparaissent inégalement remplies Dans le champ de la protection maternelle et de l’accompagnement périnatal, le Réseau périnatalité réunit depuis 2003 l’ensemble des acteurs du champ médico-psycho-social et est animé par une coordinatrice. Ce Réseau a notamment pu travailler sur l’amélioration des outils nécessaires à la garantie d’une continuité des suivis sur la période périnatale. Parallèlement, le Département s’est doté d’un logiciel qui doit faciliter le recueil et l’enregistrement des certificats de santé des 9ème et 24ème mois. En revanche, l’activité relative aux suivis de grossesses, érigés en priorité à l’échelle départementale, semble demeurer insuffisante par rapport aux besoins du Département. Dans le Département, 31% des grossesses étaient suivies en tout ou en partie par la PMI en 2010, soit un taux très supérieur à la moyenne nationale. Toutefois, les indicateurs liés au suivi de la grossesse positionnent la Guyane en-deçà de la moyenne métropolitaine2 :
x Le nombre moyen de consultations est inférieur en Guyane : de 5,99, contre 8,9 en métropole ; de même que le nombre moyen d’échographies (2,86 échographies contre 4,5 en métropole) ;
x La part de consultation tardive (après 3 mois) représente 31,08%, contre 4,9% en métropole ; x Le « mauvais suivi » de grossesse (en termes de nombre de consultations, de nombre
d’échographies…), est ainsi estimé à 38,36% des accouchées. x Par ailleurs, le nombre de visites à domicile (VAD) demeure faible dans le Département. Le
rapport d’activité de la PMI de 2010 recense ainsi 148 femmes vues sur l’année en VAD (les statistiques n’étant cependant pas disponibles sur l’ensemble des centres de PMI, le nombre réel de VAD réalisées doit être plus élevée).
o Sur la base de ces chiffres et à titre indicatif, on compte ainsi 24 VAD pour 1000 naissances, contre 33‰ en métropole.
� Plusieurs facteurs peuvent être avancés pour expliquer ce faible nombre de VAD : la charge de travail des professionnels ; les vacances de postes ; la priorité donnée aux consultations.
x De la même manière, les séances de préparation à la naissance doivent être développées, tout comme les entretiens psycho-sociaux du 4ème mois
De la même manière, en ce qui concerne la protection infantile, la PMI a vocation à jouer un rôle de prévention et de dépistage. Entre 30 et 40% des enfants de 0-6 ans sont suivis par la PMI de Guyane (plus de 6 000 consultants ont été vus en 2010), soit une proportion supérieure à la moyenne métropolitaine (environ 15%). De larges campagnes de vaccination sont menées par le PMI sur la totalité du territoire (27 322 doses de vaccins injectées en 2010, au bénéfice de 44% des enfants du Département). En revanche, les bilans de santé des 3-4 ans ne sont à ce jour pas réalisés dans toutes les communes : ils concernent 95% des enfants scolarisés à Cayenne, les écoles des communes de Maripasoula/Papaichton, Grand Santi, Monfina, Apaguy, Saint-Laurent et Macouria sont aussi couvertes en partie. Les VAD de nourrissons sont peu nombreuses et la participation de la PMI à la
2 ORS Guyane, Etude Malinguy/ORSG, 2009
Schéma départemental de l’Enfance et de la Famille 2013-2017 Page 21
mise en œuvre des missions de protection de l’enfance (évaluation des informations préoccupantes et suivi de santé des enfants confiés) doit être approfondie. En ce qui concerne les activités de planification et d’éducation familiale, le Département s’est doté en 2008 d’un Centre situé à Ronjon. Ce centre est le seul à pouvoir réaliser des IVG médicamenteuse dans le Département (390 réalisées en 2010, auxquelles s’ajoutent 476 consultations hors IVG). Par ailleurs, les médecins, sages-femmes et conseillères conjugales effectuent des consultations de planning familial au sein des centres de PMI : 5 915 consultations ont ainsi été organisées en 2008. Enfin, des actions collectives et individuelles de sensibilisation sont organisées auprès des collégiens et des lycéens sur les thématiques relatives à la santé et à la sexualité.
Une offre d’accueil du jeune enfant à améliorer et à développer Le service Modes d’accueil de la Petite Enfance est chargé de garantir la qualité des modes d’accueil collectif et individuel du jeune enfant. En 2010, le Département comptait 1128 places en établissements d’accueil des enfants de moins de 6 ans, soit 34,4 places pour 1 000 enfants de cette tranche d’âge (contre 57,4‰ en France métropolitaine). Il apparait donc peu doté en structures d’accueil du jeune enfant, le développement de l’offre constituant un enjeu au regard des problématiques de monoparentalité et d’accès à l’emploi de la population. Par ailleurs, pour un certain nombre d’établissements existants, un enjeu d’amélioration des conditions d’accueil en termes d’hygiène et de sécurité demeure. Parallèlement, 161 assistants maternels étaient agréés en 2010, ce qui représentait 455 places d’accueil individuel à la journée et 33 places d’accueil périscolaire. Afin de favoriser le développement de l’offre d’accueil individuel, 10 réunions d’informations ont été organisées dans le cadre de la procédure d’agrément à destination des candidats à Cayenne. 167 dossiers ont été évalués suite à leur instruction par une puéricultrice ou une infirmière de secteur, par la Commission d’agrément. 130 ont fait l’objet d’un avis favorable, qu’il s’agisse d’une première demande, d’un renouvellement ou d’une extension d’agrément). Le Département organise par ailleurs les sessions de formation (formation initiale de 66 heures et formation en cours d’emploi de 60 heures) des assistants maternels. Un travail est en cours préalablement à l’organisation de la formation continue des assistants maternels.
L’intervention du Service social départemental (SSD) En 2010, le SSD comptait 45 agents, dont 30 assistants sociaux de secteur, répartis sur 34 secteurs géographiques et 12 permanences sociales. Ceux-ci jouent un rôle fondamental d’écoute, d’évaluation et d’accompagnement dans le but de restaurer l’autonomie des usagers. Au regard des dispositions de la circulaire de 1966 concernant la couverture en assistants sociaux de polyvalence (un professionnel pour 3 500 à 5 000 habitants), la Guyane apparaît nettement sous-dotée, d’autant plus dans un contexte de forte tension de la demande. Le service participe à la mission de protection de l’enfance à travers l’évaluation des informations préoccupantes, l’attribution d’allocations mensuelles ou de secours d’urgence, la gestion du Fonds d’Aide aux Jeunes (FAJ). S’il s’agit d’un service bien identifié et inscrit dans le partenariat, le SSD rencontre plusieurs difficultés dans la réalisation des missions qui lui incombe : x Une certaine inadéquation des réponses aux besoins des usagers en lien avec :
o Des délais d’attribution importants de certaines aides (de 4 à 6 mois)
Schéma départemental de l’Enfance et de la Famille 2013-2017 Page 22
o Un équipement ou réseau partenarial encore insuffisamment développé (centres maternels, FJT, …) et structuré (absence de conventions de partenariat…)
o Des territoires mal ou non couverts (secteurs vacants, permanences sociales éloignées des secteurs géographiques desservis, personnel en nombre insuffisant –cf. supra…) posant la question de l’équité de traitement des usagers sur le territoire
x Une hétérogénéité des pratiques professionnelles en lien avec l’isolement des agents et l’absence d’espaces d’échanges et de réflexion. A cet égard, un travail mené depuis 2011 autour du SSD est de nature à favoriser l’harmonisation des pratiques et la formalisation de protocoles et d’outils (élaboration d’une grille de suivi de l’activité, harmonisation du positionnement du SSD dans les commissions où les professionnels le représentent,…)
Les outils de la prévention et du soutien à la parentalité Dans le Département, de nombreux acteurs contribuent à la mise en œuvre d’accompagnements de prévention auprès des enfants, des adolescents et des familles. On peut notamment citer :
x L’Association pour la Protection et l’Accompagnement de la Mère et l’Enfant en Guyane (APAMEG), créée en 2005 et subventionnée par le Conseil général, accompagne les mères en difficultés et leurs enfants afin de favoriser leur autonomie, leur socialisation et leur insertion. L’association intervient à Cayenne, Matoury et Remire-Montjoly, via l’organisation d’actions d’animation et de socialisation, d’informations et de prévention santé, d’accompagnement social individualisé et d’aide à l’insertion sociale et professionnelle.
x L’Arbre fromager, créé en 2003, constitue un lieu d’écoute à destination des femmes et des mères dans une optique de valorisation des compétences et de renforcement de l’autonomie dans une approche globale (santé, insertion professionnelle, parentalité, hébergement…). En 2011, l’association a accueilli 523 femmes dans son centre de jour, ainsi que 4 familles dans un centre d’hébergement.
x L’AKATI’J (Association Kouroucienne d’Aide aux Ti’Jeunes) gère quant à elle deux Points d’Accueil Ecoute Jeunes destinées aux adolescents et jeunes adultes âgés de 11 à 25 ans. Les PAEJ offrent une écoute, un accueil et une orientation, de manière gratuite et confidentielle, et peuvent également accueillir les parents souhaitant recevoir un appui.
x Le Point Info Famille de l’UDAF a vocation à favoriser l’accès de toutes les familles à l’information et à simplifier leurs démarches quotidiennes en leur proposant des points d’information accessibles, susceptibles de les orienter vers les structures adéquates.
x Le Département dispose également d’une Maison des Adolescents, destinée au public des 12-21 ans et assurant des missions d’accueil, d’orientation, d’accompagnement parental et de soutien familial et individuel principalement. Le Réseau adolescents permet par ailleurs la convergence des partenaires ayant comme dénominateur commun l’adolescence.
x Il doit également être noté que des actions de soutien à la parentalité sont subventionnées par le biais du REAAP, copiloté par la CAF et la DJSCS. Avec une enveloppe de 60 000 euros en 2011 pour une dizaine d’associations concernées, le montant est toutefois en diminution.
x Les communes participent à la mise en place d’actions de prévention au niveau local. Ainsi, un projet de Ludobus, intégrant un Lieu d’Accueil Parents-Enfants (LAPE), un RAM et une ludothèque, est actuellement porté par la Ville de Cayenne.
Les interventions de l’Aide sociale à l’enfance
En novembre 2009, le service de l’Aide sociale à l’enfance pouvait s’appuyer sur 50 agents pour réaliser ses missions, dont 21 postes d’éducateurs (3 étaient vacants en mai 2012).
Schéma départemental de l’Enfance et de la Famille 2013-2017 Page 23
Au regard de ces effectifs, minorés par les vacances de postes, on relève un nombre important de mesures par éducateur (jusqu’à 78 suivis de placements par professionnel de l’antenne de Kourou en mai 2012). Conjuguée aux zones d’intervention étendues, cette charge de travail rend difficile pour les professionnels le suivi des enfants placés, ainsi que le travail éducatif auprès de leurs parents pour favoriser les retours de placement. La mise en place d’une nouvelle organisation des missions de l’Aide Sociale à l’enfance, impulsée en 2012, doit permettre d’apporter des améliorations.
Le dispositif de recueil, de traitement et d’évaluation des informations préoccupantes Le Département s’est doté en 2008 d’une Cellule des informations préoccupantes, appelée Service de Recueil des Informations préoccupantes (SRIP) composée de 6 personnes et chargée :
x De la centralisation/recueil, la qualification, le traitement et l’évaluation des IP. Elle peut s’appuyer à cet égard sur deux instances :
o La Commission de Première Evaluation : de composition pluridisciplinaire, elle est dédiée à une analyse de premier niveau de la situation et peut donner lieu à la transmission de l’information au parquet ou au mandatement du SSD pour recueil d’informations complémentaires ;
o La Commission d’Aide à la Décision : il s’agit d’une instance de préconisations et de décision, qui vise à croiser les regards sur les situations familiales complexes en présence de représentants des services internes participant aux missions de protection de l’enfance, de partenaires institutionnels (PJJ et Education nationale) et des acteurs ayant connaissance de la situation.
x Du conseil et retour d’information auprès des professionnels signalants x De jouer un rôle d’interlocuteur privilégié du parquet
Un protocole interinstitutionnel, signé par le Président du Conseil général, le représentant de l’Etat, les partenaires institutionnels et l’autorité judiciaire, en accompagne le fonctionnement : il précise le champ de compétence respectif de chacun des partenaires, coordonne leurs interventions et décrit les procédures et le circuit des informations préoccupantes. Au total, la CIP a recueilli 1 176 informations préoccupantes en 2010 : 971 émanaient de professionnels extérieurs aux services du Conseil général, principalement de l’Education nationale. 85% ont fait l’objet d’une qualification en IP, les informations restantes ayant été classées sans suite.
Les aides financières Les aides financières constituent un des outils du département pour venir en soutien des familles, jeunes majeurs, mineurs émancipés et familles enceintes pour financer les besoins d’alimentation et
47%
25%
7%
7%
6%
6%
2%
Origine des information préoccupantes en 2010
Education nationale
Service départementaux (SSD, PMI)
Parquet, PJJ, commissariats
Hôpitaux
Services médico-sociaux
Numéro national (119)
Particuliers
Source : RA 2010 CIP
Schéma départemental de l’Enfance et de la Famille 2013-2017 Page 24
d’hygiène (bons ou allocations mensuelles), ou encore de scolarité et d’hébergement pour des enfants qui résident dans des villages éloignés des fleuves. Au 31 décembre 2007, 109 familles et 47 jeunes majeurs bénéficiaient d’aides financières. Les familles bénéficiaires se caractérisent par une grande précarité, et sont majoritairement d’origine étrangère sans titre de séjour.
Les Techniciennes d’intervention sociale et familiale (TISF) Le caractère préventif, éducatif et réparateur des interventions de TISF en fait un outil essentiel d’observation des situations familiales au domicile. Une convention a été signée par le département en Janvier 2009 avec deux associations : l’Association pour la protection et l’accompagnement de la mère et l’enfant en Guyane (APAMEG), située à Cayenne, et Rayon de Soleil à Saint-Laurent. Cette convention, qui a pour objectif de fixer « la nature et les modalités de prise en charge des prestations assurées par l’association auprès des familles ; le financement de ces prestations par le Conseil général »3, doit permettre la mise en œuvre effective d’interventions de TISF dans le département. Cependant, cette activité demeure pour le moment peu développée : 32 familles ont été bénéficiaires d’une intervention de TISF en 2011 (720 heures d’intervention).
La prévention spécialisée Depuis 2008, le Département peut s’appuyer sur un club de prévention spécialisée porté par l’Association Kouroucienne d’Aide aux Ti’Jeunes (AKATi’J) au titre d’une convention de partenariat. Ce club a connu un essor rapide, et est doté d’une équipe de 6 éducateurs de rue, répartis en 3 binômes sectorisés sur les quartiers de Kourou identifiés comme prioritaires). Le nombre de jeunes suivis est passé de 145 en 2009 à 243 en 2010. 67% sont des garçons, une proportion en augmentation sur la période. Les accompagnements sous forme de travail de rue, de suivis individuels et d’actions collectives (projet photo, chantier éducatif, carnaval) en partenariat avec les acteurs locaux.
Les mesures éducatives à domicile Dans le Département, les mesures d’AED sont exercées depuis 2003 directement par les services du Conseil général, mais restent à ce jour très peu mobilisées : seules 30 mesures étaient mises en œuvre en 2012, tandis qu’une centaine étaient en attente, toutes sur le territoire de l’antenne de Cayenne et de l’Ile de Cayenne. En effet, la faible mobilisation des AED s’explique par :
x Une insuffisance de moyens humains sur certains territoires, et une configuration géographique qui rend chronophage la mise en œuvre d’interventions à domicile ;
x Une dégradation des situations avant leur repérage et un travail perfectible de recueil de l’adhésion des parents, qui entraînent une orientation directe vers le circuit judiciaire ;
x La réticence des professionnels à préconiser des mesures qui ne seront pas mises en œuvre, faisant courir le risque d’une dégradation des situations familiales.
Un appel à projet a été diffusé par le Conseil général en 2012 pour externaliser la mise en œuvre de 100 mesures d’AED sur l’ensemble du territoire départemental. Parallèlement, un nombre important d’AEMO est exercé par une association prestataire, Fourka, implantée à Montjoly et Saint-Laurent-du-Maroni. Celle-ci est habilitée pour exercer 350 mesures, ce qui ne suffit pas à répondre à l’ampleur des besoins ; en conséquence, il faut compter un délai
3 Extrait de la Convention relative à l’utilisation des Services d’aide à domicile par le département de la Guyane dans le cadre des dispositions relatives à l’Aide Sociale à l’Enfance, Janvier 2009
Schéma départemental de l’Enfance et de la Famille 2013-2017 Page 25
d’attente moyen de 3 mois entre la décision judiciaire et la première rencontre avec la famille et au 31 décembre 2011, le nombre de mesures sur liste d’attente s’élevait à 56 pour l’antenne de Cayenne et de l’Ile de Cayenne. La part des mesures éducatives dans l’ensemble des mesures apparait faible par rapport à celle constatée à l’échelle nationale (38% des mesures sont exercées à domicile, contre 57% en France).
Le dispositif d’accueil En mai 2012, on comptait 636 enfants placés à l’Aide sociale à l’enfance. Ce nombre a connu une forte progression en 3 ans (+33% depuis 2009). La Guyane présente cependant une proportion d’enfants confiés parmi les moins de 21 ans inférieure à celle observée à l’échelle nationale (respectivement 0,64% et 0,8%). Cela ne reflète toutefois pas un niveau de besoin moindre, mais des capacités d’accueil limitées renforcées par l’impossibilité de recourir à une offre située hors Département. Par ailleurs, l’isolement de certaines communes et les barrières culturelles (peur des représailles, honte…) constituent un frein au placement de certains enfants pour lesquels un besoin est identifié. Ainsi, 59% des placements sont réalisés sur l’antenne de Cayenne et de l’Ile de Cayenne, et 13% sur celle de Saint-Laurent.
Le dispositif d’accueil d’urgence Il s’appuie sur un protocole pluri-partenarial d’accueil d’urgence, signé en juin 2010 pour une durée de 5 ans entre le Conseil général, le TGI de Cayenne, les 2 centres hospitaliers, la DDSP, le groupe départemental de gendarmerie et le secteur associatif habilité. Le protocole définit le fonctionnement du dispositif d’accueil d’urgence dans le département, il identifie des places dédiées à l’accueil d’urgence dans les établissements et chez les assistants familiaux du Département. Une astreinte des cadres a aussi été mise en place. Toutefois, le dispositif d’accueil d’urgence présente des marges de progrès relatives :
x Au caractère opérant du protocole ; x A l’effectivité de l’astreinte des cadres ; x Au positionnement du SAU comme réelle structure d’accueil d’urgence (au regard de sa
capacité à répondre aux sollicitations des partenaires, et de la durée des accueils).
Le dispositif d’accueil en établissement ou en familles d’accueil Les placements se répartissent entre l’accueil chez des assistants familiaux du Département ou rattachés à des associations habilitées (460 enfants, soit 72%, contre 52% en France métropolitaine), et au sein d’établissements (176 enfants). Les placements en familles d’accueil ont connu une augmentation de 43% en deux ans, ce qui se traduit par une forte sur-occupation des places chez les assistants familiaux salariés du Conseil général (447 enfants accueillis pour 266 places). Le placement familial départemental (Avril 2012) Antenne concernée Cayenne Kourou Saint-Laurent Total départemental Nombre d’assistantes familiales 78 31 20 129
Nombre de places agréées 164 62 40 266
Nombre d’enfants confiés en famille d’accueil
241 106 100 447
Le placement familial associatif (2011) Nombre de places Association ROZO 20 Ciel de Case 14 JCLT 30
Schéma départemental de l’Enfance et de la Famille 2013-2017 Page 26
Total 64
Récemment constitué, le Service de gestion des assistants maternels et des assistants familiaux (SGAMAF) a vocation à structurer et optimiser la gestion du dispositif départemental d’accueil familial. En ce qui concerne l’offre de placement en établissements de protection de l’enfance, le Département compte :
x Un service d’accueil d’urgence de 17 places (SAU) x 3 structures réalisant de l’accueil en internat (81 places) x 3 structures réalisant de l’accueil de jeunes majeurs en appartements : ROZO ; Ciel de Case ;
JCLT – représentant plus d’1/3 des places en structures d’accueil En 2011, ces établissements accueillaient à 57% des garçons. L’accueil en établissement (2012) Âges concernés Nombre de places CAE Courbaril Mineurs et JM 12/21 ans 30 Association ROZO JM 18/21 ans 10 Ciel de Case Mineurs 13/21 ans 30
JM 17 JCLT Mineurs 4/21 ans 21
JM 12 SAU 0/13 ans (garçons) ;
0/21 ans (filles) 17
Total 137
Par ailleurs, depuis 2010, le département de Guyane a diversifié son offre de placement, à travers la mise en place du Service d’Accompagnement Intensif à Domicile de l’Enfance et de sa Famille, habilité pour 30 mesures, permettant à un binôme de professionnels d’intervenir trois fois par semaine au domicile des familles.
Schéma départemental de l’Enfance et de la Famille 2013-2017 Page 27
II. Les orientations du Schéma départemental de l’Enfance et de la Famille 2013-2017
Le Schéma départemental en faveur de l’enfance et de la famille de Guyane pour la période 2013-2017 repose sur 6 grandes orientations politiques.
Orientation 1 : Définir un cadre et des principes d’intervention communs Orientation 2 : Renforcer l’implication des familles dans les prises en charge Orientation 3 : Développer l’accompagnement autour de la naissance, et les politiques de prévention dans les domaines de l’enfance et de la petite enfance Orientation 4 : Améliorer la qualité et la réactivité du dispositif dans l’intérêt des enfants et des familles Orientation 5 : Garantir la mise en place d’une logique de parcours, cohérent, et de qualité Orientation 6 : Piloter le dispositif de protection de l’enfance
Schéma départemental de l’Enfance et de la Famille 2013-2017 Page 28
Orientation n°1 : Définir un cadre et des principes d’intervention communs La mise en œuvre des missions relatives aux politiques en faveur de l’Enfance et de la Famille est entravée en Guyane par des difficultés de recrutement des professionnels, notamment sur les postes situés dans les zones les plus isolées et les moins attractives, et un fort turn-over des agents. S’y ajoutent des marges d’amélioration en termes de clarification des rôles et des responsabilités de chacun, en interne au Conseil général (service social départemental, protection maternelle et infantile et aide sociale à l’enfance) comme relativement à ses partenaires dans la mise en œuvre des accompagnements et des prises en charge. En conséquence, la continuité de la mise en œuvre des missions du Conseil général en matière de politiques Enfance Famille, et notamment de protection de l’enfance, n’apparait pas toujours assurée. A titre d’exemple, le fonctionnement du dispositif de repérage des situations de danger et de risque de danger apparaît insuffisamment approprié, notamment en ce qui concerne le rôle de centralisation des informations préoccupantes dévolu au Conseil général et les critères de recours des professionnels à l’autorité judiciaire. Par ailleurs, le relatif isolement des professionnels au regard de la vastitude du territoire guyanais vient complexifier la mise en place de dispositifs de soutien de ces nouveaux professionnels et engendre une hétérogénéité des pratiques professionnelles qui ne permet pas de garantir l’équité de traitement des usagers en tout point du territoire. Pour finir, le turn-over constitue d’autant plus un obstacle à la mise en œuvre de réponses adaptées aux situations familiales que la population guyanaise se caractérise par une grande richesse culturelle avec laquelle les professionnels doivent compter dans leurs interventions (barrière linguistique, systèmes familiaux et de croyances…), mais face auxquelles ils disposent rarement des clés de lecture pertinentes. Les fiches-actions découlant de cette orientation s’attachent donc à doter les professionnels d’outils à même de :
x accompagner l’appropriation d’une culture commune à l’ensemble des intervenants sur le champ des politiques Enfance Famille ;
x favoriser le développement de pratiques harmonisées reposant sur une interprétation départementale du cadre législatif de la protection de l’enfance ;
x sécuriser les professionnels du Conseil général dans l’exercice de leurs missions au quotidien. L’ensemble de ces nouveaux outils devra permettre de positionner encore davantage le Conseil général en pilotage de la politique de protection de l’enfance vis-à-vis de l’ensemble des acteurs qui concourent à sa mise en œuvre. Si l’élaboration d’un Schéma départemental a permis d’impulser une dynamique partenariale et d’affirmer des priorités d’action, celles-ci devront être consolidées par la réalisation et la diffusion d’outils permettant de poser un cadre de référence précis et partagé pour la mise en œuvre des missions de protection de l’enfance, et de faire évoluer les pratiques dans le sens d’une meilleure adéquation aux besoins des enfants et des familles, au cadre légal, et d’une articulation renforcée des interventions. A ce titre, les fiches-actions issues de cette orientation visent à proposer aux professionnels des espaces d’échanges pluridisciplinaires et pluri-institutionnels, qui seront des cadres propices au
Schéma départemental de l’Enfance et de la Famille 2013-2017 Page 29
renforcement de l’interconnaissance des professionnels, à l’identification de principes d’intervention communs et à l’élaboration de pratiques partagées. Pour répondre à ces enjeux, cette orientation se décline en deux fiches-actions transversales :
x Fiche-action 1 : Doter les professionnels de cadres de référence pour l’intervention auprès des enfants et des familles
x Fiche-action 2 : Développer une culture commune aux professionnels concourant aux politiques de l’enfance et de la famille
Schéma départemental de l’Enfance et de la Famille 2013-2017 Page 30
Fiche-Action 1. Doter les professionnels de cadres de référence pour l’intervention auprès des enfants et des
familles Eléments de diagnostic Priorité Le Département se caractérise par un fort turn-over des professionnels concourant à la mission de protection de l’enfance ; il existe dès lors un enjeu d’affirmation et de diffusion d’un cadre de référence partagé par l’ensemble des intervenants, afin de favoriser le développement de pratiques harmonisées et durables. Par ailleurs, il reste à redéfinir le fonctionnement du jeu d’acteurs dans le champ de l’enfance famille autour du Conseil général chef de file de la protection de l’enfance. Des marges de progrès sont identifiées en termes de maîtrise, par les professionnels qui concourent au dispositif de repérage, des notions de danger ou de risque de danger, ainsi que des critères de transmission de signalements au Parquet, trop souvent sollicité directement. Enfin, les difficultés rencontrées dans le cadre de la conduite des évaluations des situations familiales suite à la réception d’une IP plaident en faveur de l’outillage des professionnels qui réalisent ces évaluations, au sein du Conseil général comme des institutions partenaires disposant de travailleurs sociaux.
1
Pilote(s) de l’action Partenaires associés Action 1 : Conseil général (DEJF : Pôle Protection de l’enfance) Action 2 : Conseil général (DEJF : Pôle Protection de l’enfance) Action 3 : Conseil général (DEJF : Pôle Protection de l’enfance, SRIP)
Professionnels du Conseil général (PMI, SSD) Ensemble des partenaires concourant à la protection de l’enfance
Objectifs poursuivis et bénéfices attendus Doter les professionnels de cadres référentiels partagés ; Harmoniser les pratiques à l’échelle du territoire et dans le temps pour en garantir la continuité ; Définir la place de chacun et les responsabilités respectives ; Accompagner l’évolution des postures professionnelles Modalités de mise en œuvre
Action 1. Elaborer un projet de service de l’Aide sociale à l’enfance x Déterminer le contenu du projet de service
o Charte éthique, valeurs partagées o Outils à l’appui des professionnels (instances de travail, guides, référentiels…) o Règlements relatifs aux actes de la vie quotidienne (scolarité, soins médicaux, loisirs)
x Elaborer le projet de service o En interne dans un premier temps, en associant les professionnels de terrain o En recueillant l’avis des partenaires et des opérateurs
x Accompagner la diffusion, l’appropriation et la mise en œuvre du projet de service o Diffuser le projet de service en interne o Communiquer et présenter le projet de service à tous les nouveaux arrivants au sein du
Conseil général o Décliner les éléments du projet de service impliquant les partenaires et opérateurs au sein de
conventions x Prévoir des modalités de remontée d’information pour évaluer et actualiser le projet de service
Schéma départemental de l’Enfance et de la Famille 2013-2017 Page 31
Action 2. Créer un référentiel des mesures de l’Aide sociale à l’enfance x Déterminer le contenu des référentiels
o Objectif de la mesure et contenu o Modalités de préparation de la mesure (modalités d’association des parents notamment,
préparation du placement) o Définition de la place et des rôles de chacun o Modalités d’articulation entre les mesures, en interne et avec les partenaires (formalisation
de temps de synthèse…) o Modalités de réorientations / motifs
x Elaborer les référentiels (association des professionnels) o Associer les professionnels à leur élaboration
x Accompagner la diffusion, l’appropriation et la mise en œuvre des référentiels x Evaluer et actualiser les référentiels
Action 3. Elaborer des outils autour des informations préoccupantes
x Formaliser les outils o Créer un Guide des informations préoccupantes et des signalements o Créer un référentiel d’évaluation des IP
x Déterminer le contenu des outils o Guide : rappel du cadre légal, définition des notions de danger et de risque de danger, trame
de recueil de l’IP… o Référentiel d’évaluation : modalités d’évaluation, informations à recueillir, critères
d’évaluation, trame de rapport… x Elaborer les outils
o Associer les professionnels à leur élaboration x Accompagner la diffusion, l’appropriation et la mise en œuvre des outils
o Appui sur le site internet du Conseil général (mise en ligne) x Evaluer et actualiser les outils
Moyens nécessaires à la réalisation de l’action Coût lié aux ressources humaines : Temps de réunion pour l’élaboration concertée des outils et leur rédaction ; temps de formation/accompagnement des nouveaux arrivants pour l’appropriation de ces documents Coût de reprographie (impression et diffusion des outils) Indicateurs d’évaluation x Actions 1, 2 et 3 :
o Nombre de professionnels associés à l’élaboration de ces documents (en interne et au sein des institutions et associations partenaires)
o Existence du projet de service, des référentiels de mesures ASE et des outils autour des IP o Appropriation par l’ensemble des professionnels destinataires o Amélioration de l’articulation des mesures ASE
x Action 3 : o Existence d’une définition partagée et opérante du danger, du risque, de l’Information
préoccupante et du signalement o Evolution de la part de sois-transmis en provenance du Parquet dans l’ensemble des IP
recueillies par le SRIP (objectif : diminution) o Evolution de la qualité des évaluations d’IP o Satisfaction des magistrats vis-à-vis des rapports d’évaluation des situations familiales
Schéma départemental de l’Enfance et de la Famille 2013-2017 Page 32
Fiche-Action 2. Développer une culture commune aux professionnels concourant aux politiques de l’enfance et
de la famille Eléments de diagnostic Priorité Les professionnels mettant en œuvre les politiques Enfance Famille expriment le besoin de disposer d’espaces de réflexion et d’échanges sur leurs pratiques. L’isolement géographique du territoire guyanais est source de difficultés pour l’organisation des obligations de formation continue des professionnels des secteurs social et médico-social. Il existe des mutualisations possibles pour organiser ces formations. Il apparaît nécessaire de renforcer l’interconnaissance des professionnels œuvrant dans le champ de l’Enfance Famille.
3
Pilote(s) de l’action Partenaires associés Action 1 : Conseil général (DGASP) ; partenaires institutionnels (PJJ, ARS…) Action 2 : Conseil général (Observatoire départemental de la protection de l’enfance)
UNAFORIS IRDTS CNFPT Professionnels du Conseil général Associations intervenant sur les politiques enfance famille
Objectifs poursuivis et bénéfices attendus Travailler l’évolution des postures professionnelles ; Garantir une base commune des pratiques d’intervention dans l’accompagnement des enfants et des familles ; Favoriser l’interconnaissance des professionnels Modalités de mise en œuvre
Action 1. Organiser des formations pluri-institutionnelles à destination des professionnels
x Recenser les besoins en formation o Besoins pré-identifiés : cours de langues ; intervention dans un contexte multiculturel ;
formation à la parentalité pour les professionnels de PMI ; évaluation des IP … x Inciter les acteurs associatifs à cotiser aux Organismes Paritaires Collecteurs Agréés (OPCA) x Mutualiser les formations interinstitutionnelles
o Identifier l’offre alternative à celle du CNFPT, portée par des acteurs tels que Guyane Promo Santé, le réseau périnat’, AD973, l’UDAF et communiquer sur les actions mises en place par ces acteurs
x Articuler les réflexions du Schéma Enfance Famille avec celles du Schéma régional des formations sanitaires et sociales
Action 2. Organiser annuellement un temps repéré et interinstitutionnel d’échange
sur les pratiques x Identifier un thème en lien avec les réflexions portées par les acteurs concourant à la
protection de l’enfance x Préparer les échanges en s’appuyant sur des réflexions théoriques portées à l’échelle nationale
en lien avec cette thématique x Elaborer et diffuser un compte-rendu des échanges Moyens nécessaires à la réalisation de l’action Coût lié à la formation des professionnels
Schéma départemental de l’Enfance et de la Famille 2013-2017 Page 33
Coût lié aux ressources humaines : temps nécessaire à l’organisation, à l’animation et à la restitution d’un événement annuel Indicateurs d’évaluation x Action 1 :
o Nombre de formations interinstitutionnelles organisées chaque année o Nombre de professionnels ayant participé à ces formations / nombre d’institutions et
d’associations impliquées o Satisfaction des professionnels ayant participé à ces formations
x Action 2 : o Organisation annuelle d’un temps d’échange autour de la protection de l’enfance o Nombre de participants o Diffusion d’un compte-rendu des échanges o Satisfaction des participants à ce temps annuel d’échange
Schéma départemental de l’Enfance et de la Famille 2013-2017 Page 34
Orientation n°2 : Renforcer l’implication des familles dans les prises en charge Le dispositif guyanais de protection de l’enfance se caractérise par un fort taux de judiciarisation des mesures, qui concerne autant les mesures exercées au domicile parental (une trentaine d’AED exercées contre 354 AEMO au 31 décembre 2011) que les mesures de placement (moins de 15% de placements sont contractualisés avec les familles). Cette situation ne semble pas permettre de répondre aux orientations de la loi du 5 mars 2007 réformant la protection de l’enfance, qui pose le principe de la subsidiarité de l’intervention judiciaire, et définit l’adhésion des parents comme principal critère de distinction des champs d’intervention de l’autorité administrative et judiciaire. Cette disposition vient traduire dans le cadre légal spécifique de la protection de l’enfance l’obligation d’associer les familles, au cœur de l’action sociale et médico-sociale depuis son inscription dans la loi du 2 janvier 2002-2 rénovant l’action sociale et médico-sociale. Il s’agit d’impliquer les familles (parents, mineur en fonction de son âge et de sa maturité, environnement élargi), à l’identification des difficultés éducatives mais aussi des compétences propres et des ressources mobilisables en amont d’une intervention éducative, à l’élaboration d’un accompagnement et de ses objectifs, à la mise en œuvre et à l’évaluation de cette mesure. En Guyane, il apparaitrait utile d’impulser à l’échelle départementale une démarche de réflexion autour de la notion d’adhésion des familles, des pratiques en matière de recueil de cette adhésion et d’implication des usagers, afin d’accompagner les professionnels dans la mise en œuvre de ces orientations légales qui impliquent des évolutions de pratiques importantes. Par ailleurs, les spécificités du contexte départemental ont pu contribuer à rendre complexe le travail avec les familles au quotidien :
x La taille du territoire et le caractère chronophage des déplacements en lien avec les distances, a des conséquences sur la fréquence des rencontres avec les familles (en préparation ou dans le courant d’une mesure) et sur l’établissement d’une relation de confiance entre l’éducateur et les parents (éloignement entre le domicile parental et le lieu de placement) ;
x Le turn-over des professionnels peut favoriser les ruptures dans les accompagnements et rendre plus difficile l’établissement d’une relation de confiance entre les professionnels et les familles ;
x La charge de travail des professionnels s’inscrit en contradiction avec le temps long nécessaire à l’aboutissement d’une démarche de négociation et de contractualisation avec la famille ;
x Le cadre départemental insuffisamment affirmé peut inciter les professionnels à recourir au cadre le plus sécurisant, à savoir le cadre judiciaire (et renvoie aux enjeux liés à la clarification des rôles et des responsabilités de chacun dans la référence des mesures, à l’absence de référentiels ou de guides des pratiques, ou encore à l’isolement des professionnels dans leur pratique au quotidien).
Pour favoriser l’implication des familles, il importe dans un premier temps de porter une démarche de réflexion collective sur les modalités de travail renouvelées auprès des familles : quelle posture adopter pour faciliter un échange fondé sur l’égalité des parties, et non sur le positionnement de l’éducateur comme expert ? Quels outils déployer, dans le contexte guyanais, pour favoriser le recueil de l’adhésion des familles ? Quelle place respective de l’assistant social de secteur, du
Schéma départemental de l’Enfance et de la Famille 2013-2017 Page 35
professionnel de l’ASE, du cadre ? Comment évaluer l’adhésion des familles ? Quels indicateurs traduisent cette adhésion ? En cas d’impossibilité à recueillir l’adhésion des parents à la mesure, comment traduire les démarches réalisées et leur résultat dans le rapport de signalement à destination de l’autorité judiciaire ? In fine, l’évolution des postures des professionnels dans le sens d’une plus grande implication des familles doit permettre de renforcer l’efficacité des mesures : en effet, dès lors que la famille a participé à l’identification de ses difficultés et à l’élaboration des réponses adaptées, dès lors qu’elle a été associée à la déclinaison des objectifs et s’est engagée, comme l’ensemble des intervenants, à participer à l’atteinte de ces objectifs, on peut penser que la famille sera pleinement partie prenante à la mise en œuvre de la mesure. Toujours en lien direct avec la place des familles dans la mise en œuvre des mesures, il apparaît que les parents sont peu investis dans les mesures de placement. Là encore, cela peut être lié à la structure de l’offre de placement départementale (concentration des établissements sur les communes de Cayenne et Kourou) et à la sur-occupation du dispositif d’accueil familial, qui ne permettent pas de garantir la proximité entre le domicile parental et le lieu de placement de l’enfant. Au regard des obstacles à la mobilité des parents, il apparaît difficile de travailler avec les parents sur les causes à l’origine du placement et de maintenir des liens entre les enfants et leurs parents ce qui se traduit par des placements de longue durée et peu de retours des enfants dans leur famille naturelle. Dans le cadre de la mise en œuvre du Schéma départemental, il convient donc d’apporter des réponses qui permettront de faciliter le maintien des liens enfants-parents et de favoriser les retours de placement. Pour répondre à ces enjeux, cette orientation se décline en deux fiches-actions :
x Fiche-action 3 : Mener une réflexion sur les postures professionnelles vis-à-vis des familles x Fiche-action 4 : Faciliter le maintien des liens enfants-parents
Schéma départemental de l’Enfance et de la Famille 2013-2017 Page 36
Fiche-Action 3. Mener une réflexion sur les postures professionnelles vis-à-vis des familles
Eléments de diagnostic Priorité Le dispositif guyanais de protection de l’enfance se caractérise par une très forte proportion de mesures judiciaires, ce qui interroge les pratiques en matière d’information, d’association et d’implication des parents dans l’identification des difficultés familiales, l’élaboration et la mise en œuvre des réponses. La population guyanaise se caractérise par une grande diversité culturelle qu’il convient de prendre en compte dans les modalités d’association et d’implication des familles à l’élaboration et à la mise en œuvre des mesures. Le turn-over des professionnels constitue un frein à la connaissance des spécificités culturelles des différents groupes qui composent la population guyanaise.
3
Pilote(s) de l’action Partenaires associés Conseil général (DEJF : Pôle Protection de l’Enfance)
Professionnels du Conseil général (PMI, SSD) Ensemble des partenaires, institutionnels et associatifs, concourant à la protection de l’enfance
Objectifs poursuivis et bénéfices attendus Favoriser l’application du cadre légal relatif à la subsidiarité de l’intervention judiciaire ; Accompagner les professionnels dans une réflexion et une évolution de leurs pratiques ; Favoriser le recueil de l’adhésion et l’implication des parents dans l’élaboration et la mise en œuvre de la mesure ; Améliorer la compréhension des situations familiales et l’efficacité des accompagnements auprès des familles Modalités de mise en œuvre
Action 1. Organiser des groupes de réflexion x Mettre en place des groupes de travail, associant l’ensemble des professionnels concourant à
la protection de l’enfance (groupes partenariaux, représentatifs des territoires d’intervention…)
x Elaborer au sein des groupes de travail des outils o Guide de bonnes pratiques adapté aux spécificités locales en matière d’association des
parents et de recherche de l’adhésion (valorisation des compétences, écoute et information des parents, sens de la mesure…)
o Référentiel interinstitutionnel des compétences parentales (cadre et critères communs d’évaluation)
Action 2. Valoriser les compétences et mieux prendre en compte les spécificités
culturelles dans l’accompagnement des familles x Elaborer un guide de médiation culturelle
o Contenu : présentation des principaux éléments nécessaires à la compréhension des systèmes familiaux et de croyances dans les différents groupes culturels résidant en Guyane
o Elaboration en lien avec un ethnologue x Doter les services d’action sociale et médico-sociale de médiateurs culturels
Moyens nécessaires à la réalisation de l’action Coût lié aux ressources humaines : temps de réunion (Groupes de travail) et de rédaction des outils en découlant ; rémunération des médiateurs culturels Coût lié à la mobilisation d’un ethnologue associé à l’élaboration du guide de médiation culturelle
Schéma départemental de l’Enfance et de la Famille 2013-2017 Page 37
Indicateurs d’évaluation x Action 1 :
o Nombre de réunions du groupe de travail organisées o Existence des outils (guide de bonnes pratiques en matière d’association des parents et de
recherche de l’adhésion, référentiel des compétences parentales) o Appropriation du guide par les professionnels o Evolution du taux de contractualisation des mesures à domicile et des placements (objectif :
hausse) o Evolution de la durée moyenne des mesures ASE (objectif : baisse)
x Action 2 : o Existence du guide de médiation culturelle o Appropriation du guide par les professionnels
Schéma départemental de l’Enfance et de la Famille 2013-2017 Page 38
Fiche-Action 4. Faciliter le maintien des liens enfants-parents
Eléments de diagnostic Priorité Le dispositif de protection de l’enfance se caractérise par un fort taux de judiciarisation des mesures. L’étendue du territoire et la répartition géographique des lieux de placement rendent difficile le maintien des liens entre les enfants placés et leurs parents et obèrent les possibilités de retour en famille.
2
Pilote(s) de l’action Partenaires associés Conseil général (DEJF : Pôle Protection de l’Enfance)
Autorité judiciaire Etablissements habilités à la mise en œuvre de mesures ASE Organismes de formation
Objectifs poursuivis et bénéfices attendus Respecter les droits des détenteurs de l’autorité parentale ; Favoriser les retours de placement Modalités de mise en œuvre
Action 1. Améliorer le dispositif des visites en présence de tiers x Former les professionnels à la réalisation des visites médiatisées x Valoriser leur double dimension de contrôle et de soutien à la parentalité en inscrivant les
visites dans le cadre du travail réalisé auprès des parents
Action 2. Créer des espaces dédiés au maintien des liens affectifs x Développer les espaces rencontres enfants-parents
Moyens nécessaires à la réalisation de l’action Coût lié à la formation des professionnels Coût lié à l’investissement : Acquisition et aménagement d’espaces rencontres enfants-parents Coût lié à la rémunération des professionnels intervenant dans ces structures Indicateurs d’évaluation x Action 1
o Nombre de sessions de formation organisées ; nombre de professionnels ayant bénéficié de ces formations
o Evaluation, par les magistrats, les chefs de service, les professionnels et les usagers, du dispositif de visites en présence de tiers
x Action 2 o Nombre d’espaces rencontres parents-enfants créés ; fréquentation
Schéma départemental de l’Enfance et de la Famille 2013-2017 Page 39
Orientation n°3 : Développer l’accompagnement autour de la naissance, et les politiques de prévention dans les domaines de l’enfance et de la petite enfance Avec une couverture territoriale satisfaisante, le service de la PMI joue un rôle prépondérant pour favoriser l’accès aux soins primaires de la population. Cela est renforcé par la faiblesse de la densité médicale du Département, la PMI étant dans certains territoires le seul acteur de santé avec les centres délocalisés de prévention et de soins du CHAR. A cet égard, la PMI bénéficie d’une bonne connaissance de ses missions par la population, ainsi que d’une reconnaissance de la qualité des réponses. En revanche, il semble que l’allocation des ressources de PMI n’ait pas évolué pour s’adapter à la nouvelle répartition des besoins (à elle seule, la commune de Saint-Laurent-du-Maroni concentrait en 2009 près de 30% des naissances du Département). Par ailleurs, les professionnels de la PMI connaissent des difficultés dans la réalisation des missions qui leur incombent. A la barrière culturelle et linguistique s’ajoute ainsi une augmentation de la part des publics les plus en difficulté (caractérisé par un cumul de problématiques d’accès aux soins, isolement géographique, situation irrégulière…) parmi les publics suivis. Par ailleurs, si une part importante des femmes enceintes sont vues dans le cadre des consultations de PMI, on note un « mauvais suivi » des grossesses, estimé à 39% des accouchées (en termes de nombre de consultations, de nombre d’échographies…). Plusieurs facteurs peuvent être avancés : des problèmes d’assiduité de certaines mères ; le caractère non utilisable de certains avis de grossesse (adresse imprécise, inexistante, mobilité des publics) ; de nombreuses mères qui ne consultent qu’à la 2ème ou 3ème naissance (après un suivi post-natal du premier enfant). Certaines missions obligatoires de la PMI ne sont, en conséquence, qu’imparfaitement honorées. En ce qui concerne l’offre d’accueil du jeune enfant, les enjeux rencontrés sont de l’ordre de l’adéquation du nombre de places aux besoins, mais aussi du renforcement de la qualité de cette offre. D’une part, il apparaît que l’offre d’accueil collectif est encore essentiellement portée par le Conseil général qui a développé une politique volontariste dans ce domaine. En revanche, les communes ne se sont que peu saisies de ce volet de leurs compétences. En conséquence, l’offre est essentiellement répartie sur les communes les plus peuplées, et le taux d’équipement du Département est inférieur à celui constaté à l’échelle nationale, rapporté à la population des enfants de moins de 6 ans. Plusieurs établissements ne sont ainsi pas à jour en matière de contrôle des Commissions communales de sécurité, dont les rapports ne sont pas systématiquement transmis au Département. A cet égard, il peut être noté qu’un travail autour d’un guide d’information à destination des porteurs de projets a été réalisé en 2010, portant sur le cadre réglementaire et les procédures en termes de contrôle et d’agrément des établissements d’accueil du jeune enfant. En termes d’offre d’accueil individuel, les obstacles à l’agrément des assistants maternels résident notamment dans les conditions de logement de la population, qui ne sont bien souvent pas en adéquation avec les conditions de sécurité nécessaires à l’accueil d’enfants de moins de 6 ans. Cela constitue un obstacle au développement de cette offre d’accueil de proximité. Par ailleurs, l’action en prévention et en soutien à la parentalité sur le Département se situe essentiellement dans les communes les plus peuplées, et des territoires demeurent entièrement découverts. Au regard de l’ampleur des besoins et de la prépondérance des interventions sur le registre de la protection, il importe de s’appuyer sur la dynamique impulsée par l’élaboration du
Schéma départemental de l’Enfance et de la Famille 2013-2017 Page 40
Schéma départemental (élaboration d’un diagnostic des besoins et des réponses relatifs aux politiques Enfance Famille sur le Département, concertation des acteurs) pour décliner localement une démarche de mise en synergie des compétences et des ressources des acteurs et leur inscription dans des stratégies territoriales de prévention. Pour répondre à ces enjeux, cette orientation se décline en trois fiches-actions :
x Fiche-action 5 : Structurer et formaliser les partenariats existants en matière de prévention x Fiche-action 6 : Améliorer la mise en œuvre des missions de PMI x Fiche-action 7 : Favoriser le développement et l’adaptation du dispositif d’accueil du jeune
enfant
Fiche-Action 5. Structurer et formaliser les partenariats existants en matière de prévention
Eléments de diagnostic Priorité Les partenariats reposent essentiellement sur les habitudes de travail des professionnels de terrain et sont tributaires des changements de personnels de part et d’autre. Il existe par ailleurs un enjeu d’affirmation, par le Conseil général chef de file de la protection de l’enfance, des champs de compétences et des responsabilités de chacun, pour favoriser la complémentarité des interventions.
1
Pilote(s) de l’action Partenaires associés Conseil général (DEJF : Pôle PMI, Petite enfance, Prévention Santé)
DJSCS, CUCS Centre hospitalier ARS, réseau périnatal
Objectifs poursuivis et bénéfices attendus Créer des espaces d’échange entre les professionnels ; Favoriser la complémentarité des évaluations de besoins et des interventions Modalités de mise en œuvre
Action 1. Conventionner avec les partenaires de la PMI x Élaborer une convention entre la PMI et l’hôpital x Elaborer une convention entre la PMI et les Ateliers Santé Ville
o Organiser des rencontres visant l’élaboration d’un diagnostic commun des besoins en prévention de la population sur les quartiers
x Elaborer une convention pour accompagner la mise en place et garantir l’évolution du RIGI o Établir une convention entre le réseau périnat’, l’ARS et le Conseil général o Inclure la dimension de l’évolution de l’outil (suivi de nouveaux indicateurs)
Moyens nécessaires à la réalisation de l’action Coût lié aux ressources humaines : temps de réunion nécessaire à l’élaboration et à la signature des conventions ; portage auprès des équipes locales Indicateurs d’évaluation x Elaboration et respect des conventions par les signataires x Harmonisation des pratiques en matière de partenariat sur l’ensemble du territoire
Schéma départemental de l’Enfance et de la Famille 2013-2017 Page 41
Fiche-Action 6. Améliorer la mise en œuvre des missions de PMI
Eléments de diagnostic Priorité La population départementale se caractérise par des besoins sociaux importants (natalité élevée, taux de fécondité, part des enfants de moins de 6 ans dans la population…), accrus par des indicateurs préoccupants en matière de santé publique (taux de mortalité infantile, d’hypotrophie et de prématurité élevés, proportion élevée de grossesses précoces, femmes enceintes très précarisées) et une densité faible des professionnels de santé. La PMI joue donc un rôle primordial pour de nombreuses familles, pour lesquelles elle reste le seul interlocuteur en termes de prévention et de soins de santé primaires. On constate une forte polarisation des besoins sociaux sur la frontière avec le Suriname.
2
Pilote(s) de l’action Partenaires associés Conseil général (DEJF : Pôle PMI, Petite enfance, Prévention Santé) Action 3 : Conseil général (DEJF : Pôle PMI, Petite enfance, Prévention Santé ; Pôle Protection de l’Enfance, SRIP)
Rectorat Réseau périnat’ Secteur libéral
Objectifs poursuivis et bénéfices attendus x Action 1 : Optimiser l’intervention de la PMI au regard des obligations légales et de l’ampleur des besoins de la population guyanaise. Responsabiliser les partenaires sur leur champ de compétence pour améliorer la complémentarité des interventions. x Action 2 :
Diminuer la part des grossesses de mères mineures ; Prévenir les violences intrafamiliales ; Favoriser l’identification, par les enfants et les jeunes, de ressources internes à l’école et externes. x Actions 3 et 4 :
Réaliser l’évaluation du risque lié à la grossesse et à la parentalité pour favoriser la mise en place d’actions de prévention. x Action 5 :
Poursuivre le renforcement de la proximité des services de PMI au regard des projections de croissance démographique. Modalités de mise en œuvre
Action 1. Recentrer l’action de la PMI x Renforcer l’accompagnement à domicile des mères et des bébés (Prado)
o Pour les assurées sociales : favoriser l’installation de sages-femmes libérales sur le territoire guyanais et s’appuyer sur le secteur libéral pour réaliser ces accompagnements à domicile ; organiser un recours à l’hospitalisation à domicile
o Recentrer l’intervention de la PMI sur l’intervention au domicile des familles les plus démunies
Action 2. Développer les animations à la vie affective et sexuelle à tout âge
x Constituer un partenariat avec le Rectorat pour mutualiser les moyens en termes d’animations à la vie affective et sexuelle o Élaborer une convention entre le Conseil général et le Rectorat o Sensibiliser les professionnels de l’Education nationale (infirmières scolaires, AS scolaires,
professeurs) à l’animation à la vie affective et sexuelle o Organiser des interventions dans chaque classe, à minima une fois par an, du CP à la
Schéma départemental de l’Enfance et de la Famille 2013-2017 Page 42
Terminale o Mener des actions de sensibilisation et d’information auprès des parents o Accompagner la formation de ces partenaires (relais) (cf. formation de 2 jours prévue par
l’EN)
Action 3. Améliorer le repérage des femmes enceintes en situation de vulnérabilité x Identifier des relais locaux pour repérer les femmes enceintes en situation de vulnérabilité et
mener une action de sensibilisation auprès de ces acteurs o Appui sur les Chefs coutumiers
x Organiser un circuit de repérage des femmes enceintes vulnérables basé sur la CIP x Mettre en place une action de communication grand public pour sensibiliser les futurs parents
à la nécessité de déclarer sa grossesse o Appui sur les médias (ex : Guyane 1ère)
Action 4. Poursuivre la mise en place des consultations prénatales précoces
x Poursuivre la formation des professionnels sur l’entretien du 4ème mois x Organiser un échange sur les pratiques en matière d’entretiens prénataux précoces dans le
cadre du réseau périnat’
Action 5. Poursuivre le maillage du territoire des services de PMI x Développer l’offre de planification
o Doter chaque centre de PMI de compétences en matière de planification par la formation de conseillères conjugales
x Développer les centres de proximité pour répartir la charge de travail et les délais d’attente dans les centres de Cayenne
Moyens nécessaires à la réalisation de l’action Coût lié à la formation des professionnels Coût lié aux ressources humaines : réalisation des missions de PMI non réalisées actuellement ou en lien avec un repérage accru des publics cibles ; participation à des temps d’échange ; pourvoi des nouveaux espaces de consultations ; interventions dans les écoles Coût lié à l’investissement : acquisition et aménagement de locaux pour accueillir des centres de proximité Indicateurs d’évaluation x Action 2 :
o Nombre de sessions de sensibilisation à l’animation à la vie affective et sexuelle, et nombre de professionnels concernés
o Nombre d’actions d’animation à la vie affective et sexuelle organisées sur le territoire départemental
o Proportion des élèves du département qui ont bénéficié de ces actions d’animation (objectif : 100% chaque année)
o Evolution du nombre de grossesses précoces (objectif : baisse) x Action 3 :
o Date de réception des déclarations de grossesse (objectif : précocité accrue des déclarations) o Réactivité du circuit de repérage, efficacité des circuits de communication reposant sur la CIP o Nombre de déclarations de grossesses supplémentaires reçues par le Conseil général /
Nombre de personnes ciblées par les actions de communication x Action 4 :
o Nombre de bénéficiaires d’entretiens prénataux précoces ; proportion sur l’ensemble des
Schéma départemental de l’Enfance et de la Famille 2013-2017 Page 43
déclarations de grossesse o Nombre de sessions de formation ; proportion des professionnels ayant bénéficié de la
formation (objectif : 100%) o Nombre de sessions d’échange de pratiques ; satisfaction des professionnels vis-à-vis de ces
sessions d’échange x Action 5 :
o Adéquation entre la répartition territoriale des besoins et celle des équipements et des effectifs de PMI (capacité à anticiper les évolutions démographiques)
Fiche-Action 7. Favoriser le développement et l’adaptation du dispositif d’accueil du jeune enfant
Eléments de diagnostic Priorité L’offre d’accueil du jeune enfant ne suffit pas à répondre aux besoins de la population guyanaise, caractérisée par une démographie dynamique (taux de natalité élevé et jeunesse de la population). Elle est essentiellement polarisée sur la zone littorale. Le Conseil général a investi de manière volontariste dans le développement de cette offre d’accueil, mais les communes du département tardent à se saisir de cet enjeu.
3
Pilote(s) de l’action Partenaires associés Conseil général (Pôle PMI, Petite enfance, Prévention Santé : service Modes d’accueil de la petite enfance) CAF Communes
Structures d’accueil du jeune enfant Assistants maternels
Objectifs poursuivis et bénéfices attendus Favoriser la socialisation des enfants et l’accès à l’emploi des parents ; Favoriser l’adéquation des réponses (individuel / collectif ; types de structures) aux besoins locaux Modalités de mise en œuvre
Action 1. Favoriser le développement de structures alternatives (micro-crèches, Maisons d’assistants maternels…)
x Communiquer sur : o la diversité des modes d’accueil du jeune enfant et notamment sur les microstructures
prévues par le nouveau cadre réglementaire relatif à la prise en charge de la petite enfance o les avantages attendus du développement de l’offre d’accueil du jeune enfant
Moyens nécessaires à la réalisation de l’action Coût de communication Coût lié à l’investissement : Participation au financement des nouvelles microstructures Indicateurs d’évaluation x Nombre de places créées x Diversification des modes d’accueil du jeune enfant existants sur le territoire départemental x Evolution du taux de couverture des besoins (à l’échelle départementale et communale)
Schéma départemental de l’Enfance et de la Famille 2013-2017 Page 44
Orientation n°4 : Améliorer la qualité et la réactivité du dispositif dans l’intérêt des enfants et des familles La réactivité du dispositif de protection de l’enfance constitue un facteur essentiel de son bon fonctionnement, notamment :
x Dans le cadre du recueil, du traitement et de l’évaluation des informations préoccupantes ; x Dans l’organisation du dispositif d’accueil d’urgence ; x De manière plus transversale à l’ensemble du dispositif de protection de l’enfance, dans la
capacité d’activer des réponses adaptées aux besoins des familles à un moment donné. Concernant le dispositif de repérage des situations de danger ou de risque de danger, il apparaît qu’un travail reste à mener autour du repérage des enfants et du fonctionnement du dispositif des IP dans le Département. Le protocole, le circuit de l’IP, mais également les notions de danger et de risque de danger apparaissent tout d’abord insuffisamment appropriés par les partenaires extérieurs. Ainsi, certains acteurs ne semblent pas s’être suffisamment approprié non seulement le circuit, mais aussi la notion d’information préoccupante et effectuent des transmissions directes au Parquet, ou envoient au Conseil général des informations sans fondement ou qui n’appellent pas une intervention au titre de la protection de l’enfance. Ce constat semble plaider pour la poursuite des actions d’information / formation à destination des professionnels des institutions partenaires du Conseil général et des professionnels sociaux et médico-sociaux. Par ailleurs, des marges de progrès ont été identifiées dans le fonctionnement de la Cellule des informations préoccupantes :
x Des retours d’information insuffisants, qui entraînent des transmissions d’informations redondantes, reflet de l’inquiétude des professionnels à l’origine de l’information ;
x Les liens entre le SRIP et le Parquet apparaissent insuffisamment structurés malgré la mise en place récente d’une fiche-navette ;
x La présence des membres permanents des Commissions de le SRIP n’est pas assurée régulièrement du fait de la charge de travail de chacun, ce qui nuit à leur bon fonctionnement et à la réactivité du traitement des informations reçues par le Département.
Le fonctionnement du dispositif d’accueil d’urgence a connu des évolutions récentes suite au rapport élaboré en 2007 par l’IGAS :
x Un protocole pluri partenarial d’accueil d’urgence a été mis en place, signé en le 3 juin 2010, pour une durée de 5 ans, avec les acteurs suivants : le Conseil général, le TGI de Cayenne, les 2 centres hospitaliers, la DDSP, le groupe départemental de gendarmerie et le secteur associatif habilité.
o Ce protocole a permis de définir le fonctionnement du dispositif d’accueil d’urgence dans le département. Il a ainsi vocation à s’appuyer sur l’ensemble des structures départementales, par l’identification de places d’accueil d’urgence dans les établissements et chez les assistants familiaux du département.
o Le protocole prévoyait également la réunion d’une commission d’évaluation tous les 6 mois, avec un bilan du fonctionnement du dispositif d’accueil d’urgence au bout d’une année, et une révision du dispositif au bout de 2 ans de fonctionnement.
Schéma départemental de l’Enfance et de la Famille 2013-2017 Page 45
x Une permanence téléphonique a été mise en place – astreinte des cadres du Conseil général – permettant au Conseil général d’être joint à tout moment, conformément aux dispositions légales.
x Un centre d’accueil d’urgence ouvert 24H/24H a été ouvert en septembre 2007, le SAU géré par l’association JCLT, qui compte 17 places.
Cependant, plusieurs difficultés demeurent et nécessitent d’être travaillées dans le cadre du schéma, pour aboutir à la consolidation du dispositif d’accueil d’urgence.
x La mise en œuvre du protocole n’apparait pas effective et nécessite d’être retravaillée avec ses signataires, afin de permettre : la clarification des rôles de chacun dans le dispositif d’urgence (rôle des différentes structures ; des familles d’accueil ; rôle du service de l’ASE) ; la clarification des articulations entre le Conseil général et le Parquet. Par ailleurs, aucune évaluation du dispositif n’a été réalisée, contrairement à ce qui été prévu dans le protocole.
x Le SAU semble aujourd’hui jouer davantage le rôle d’une structure d’accueil classique qu’un réel foyer d’urgence. Ainsi, l’établissement indique ne pas toujours avoir pu accueillir les mineurs qui lui étaient adressés ; par ailleurs, la réorientation s’effectue dans un délai très majoritairement supérieur à 3 mois (la durée de séjour des jeunes au sein du SAU se rapprochant du délai moyen de séjour en MECS).
x Si le dispositif d’urgence avait souhaité s’appuyer sur l’ensemble des structures du département, avec la tenue à jour par l’ASE d’un tableau des places disponibles, ce fonctionnement nécessite d’être retravaillé. Ainsi, certains établissements ne font plus aujourd’hui partie de ce dispositif d’urgence, et le département s’est vu refuser l’accueil de jeunes dans des structures, faisant reposer ces situations d’urgence sur les familles d’accueil, plus isolées et pouvant être mises en difficultés par ces accueils en urgence.
Dans ce cadre, la réflexion sur la création d’un foyer départemental de l’enfance doit être posée, qui soit en capacité de jouer de façon effective le rôle d’un accueil d’urgence (accueil, observation, réorientation dans les 3 mois). La grande majorité des professionnels interrogés a ainsi souhaité qu’un tel établissement soit créé dans le département. Pour finir, le dispositif d’accueil présente des marges d’amélioration dans le sens d’une réactivité et d’une qualité perfectible. Sur le volet de l’offre d’accueil en établissements, elle est polarisée sur les communes de Cayenne et de Kourou et sur une offre classique à destination des adolescents. Des enjeux de renforcement du Département dans son rôle de pilotage de cette offre (régulation des places disponibles, contrôle et accompagnement des établissements à l’évolution de leurs réponses et de la qualité des prises en charge, harmonisation des procédures et des retours d’information au Conseil général…). En ce qui concerne l’offre d’accueil chez des assistants familiaux, elle se caractérise par une sur-occupation des places disponibles et par un soutien professionnel insuffisant des assistants familiaux dans l’exercice de leurs missions, qui ne permet pas de garantir la qualité et la sécurisation des accueils. Pour répondre à ces enjeux, cette orientation se décline en deux fiches-actions :
x Fiche-action 8 : Clarifier le fonctionnement du dispositif des informations préoccupantes x Fiche-action 9 : Faire évoluer le dispositif d’accueil d’urgence x Fiche-action 10 : Moduler le dispositif d’accueil pour répondre aux besoins des enfants, des
jeunes et des familles
Schéma départemental de l’Enfance et de la Famille 2013-2017 Page 46
Fiche-Action 8. Clarifier le fonctionnement du dispositif des informations préoccupantes
Eléments de diagnostic Priorité La Cellule des Informations Préoccupantes (CIP) s’appuie depuis sa création en 2009 sur un protocole interinstitutionnel qui nécessite d’être actualisé et dont le périmètre des signataires pourrait être élargi pour améliorer le fonctionnement du dispositif de repérage des situations de danger ou de risque de danger. A titre d’exemple, les notions de danger ou de risque de danger, les critères de transmission d’un signalement au Parquet, sont inégalement maîtrisés par les professionnels concourant au repérage, notamment au sein des institutions partenaires.
1
Pilote(s) de l’action Partenaires associés Conseil général (DEJF : Pôle Protection de l’Enfance, SRIP)
Parquet Juges des enfants Education nationale Ensemble des acteurs concourant au signalement des enfants en situation de danger ou de risque de danger
Objectifs poursuivis et bénéfices attendus Clarifier la place de chacun ; Améliorer le fonctionnement du dispositif de repérage Modalités de mise en œuvre
Action 1. Adapter le protocole x Poursuivre le travail engagé autour de l’évolution du contenu du protocole
o Notamment : � Rôle de chacun des partenaires par rapport à une information préoccupante
(notamment : rôle des services sociaux des différentes institutions dans l’évaluation) � Composition des Commissions � Définition le périmètre des informations préoccupantes
x Elargir le champ des signataires
Action 2. Clarifier les circuits et procédures relatives aux informations préoccupantes, entre la CIP, le Parquet, le Juge des enfants et les professionnels
Action 3. Poursuivre la communication et la sensibilisation autour des informations
préoccupantes x Mener de façon régulière des actions de communication et d’information sur le dispositif des
informations préoccupantes auprès des professionnels et du public o Plus particulièrement, sensibiliser les nouveaux arrivants o Mener une sensibilisation plus large auprès de la population (réactiver l’information sur le
119 : affiches, spots…) Moyens nécessaires à la réalisation de l’action Coût lié aux ressources humaines : temps nécessaire à l’adaptation et à la signature du protocole Coût lié à la formation et à la communication Indicateurs d’évaluation x Action 1 :
o Adaptation effective du protocole o Evolution du nombre de signataires du protocole (objectif : hausse)
Schéma départemental de l’Enfance et de la Famille 2013-2017 Page 47
o Appropriation et respect du protocole par l’ensemble des signataires x Actions 1, 2 et 3 :
o Proportion de signalements directs au Parquet dans l’ensemble des signalements (objectif : limitation aux situations qui relèvent de l’article 434-1 du Code pénal)
o Evolution de la part de sois-transmis en provenance du Parquet dans l’ensemble des IP recueillies par le SRIP (objectif : diminution)
o Proportion d’informations préoccupantes classées sans suite par le SRIP (15% en 2010 – objectif : baisse)
o Proportion des IP dont l’auteur a reçu un accusé de réception (objectif : 100%) o Amélioration de la réactivité du dispositif de repérage : délai entre la réception de l’IP et la
clôture de son traitement/prise de décision (objectif : baisse) ; délai entre la décision suite à l’évaluation de l’IP et la mise en œuvre de la mesure ASE
Schéma départemental de l’Enfance et de la Famille 2013-2017 Page 48
Fiche-Action 9. Faire évoluer le dispositif d’accueil d’urgence
Eléments de diagnostic Priorité Le Département s’est doté d’une structure d’accueil d’urgence qui s’est rapidement trouvée embolisée du fait d’une difficulté à orienter les jeunes accueillis vers une prise en charge adaptée. Par ailleurs, il n’existe pas à ce jour de foyer départemental d’urgence.
1
Pilote(s) de l’action Partenaires associés Conseil général (DEJF : Pôle protection de l’enfance)
Autorité judiciaire PJJ Etablissements habilités
Objectifs poursuivis et bénéfices attendus Clarifier la définition de l’urgence x Action 1 :
Renforcer la fluidité du dispositif ; Favoriser la mise en œuvre d’une réponse de proximité et adaptée aux situations de crise des familles (y compris en rendant possibles les retours des enfants dans leur environnement après la crise) x Action 2 :
Favoriser la réalisation d’accueils d’urgence dans un cadre administratif x Action 3 :
Travailler ensemble sur la façon dont on traite l’accueil d’urgence ; Bien repréciser les missions et obligations de chacun Modalités de mise en œuvre
Action 1. Adapter l’organisation de l’accueil d’urgence x Organiser un dispositif d’accueil d’urgence réparti sur l’ensemble du territoire (par exemple :
places réservées au sein de structures existantes), ayant pour mission l’accueil d’urgence (accueil, observation, orientation) des enfants et des jeunes de 0 à 18 ans
Action 2. Mettre en place l’accueil de 72h dans le Département
Action 3. Spécialiser des assistants familiaux sur l’accueil d’urgence
Action 4. Revisiter le protocole d’accueil d’urgence
x Évaluer le protocole o Objectifs du protocole : doit permettre de définir les responsabilités de chacun, les missions
des différents acteurs, la procédure d’accueil d’urgence x Procéder à sa révision si nécessaire x Garantir la mise en place effective du protocole par l’ensemble des acteurs
o Organisation de réunions régulières entre acteurs pour s’articuler dans le cadre de l’urgence (pilotage : Conseil général)
x Evaluer de façon régulière le protocole Moyens nécessaires à la réalisation de l’action Coût lié à l’investissement : création d’une nouvelle structure Coût lié aux ressources humaines : temps nécessaire à l’adaptation, au pilotage et à l’évaluation du protocole d’accueil d’urgence Indicateurs d’évaluation x Action 1 :
Schéma départemental de l’Enfance et de la Famille 2013-2017 Page 49
o Taux d’équipement local en places d’accueil d’urgence (objectif : équité territoriale) o Durée moyenne des placements en accueil d’urgence (objectif : baisse)
x Action 2 : o Taux de contractualisation des placements en urgence (objectif : hausse)
x Action 3 : o Appropriation et respect du protocole par les signataires o Effectivité du pilotage du protocole d’accueil d’urgence par le Conseil général o Nombre de réunions d’échange autour de l’accueil d’urgence ; existence et diffusion de
comptes-rendus ; effets sur l’amélioration du dispositif o Effectivité des évaluations du protocole
Schéma départemental de l’Enfance et de la Famille 2013-2017 Page 50
Fiche-Action 10. Moduler le dispositif d’accueil pour répondre aux besoins des enfants, des jeunes et des
familles Eléments de diagnostic Priorité Le dispositif d’accueil est fortement polarisé sur Cayenne et Kourou, ce qui entraîne un éloignement entre le lieu d’accueil de l’enfant et le domicile des parents, et nuit au maintien des liens affectifs. L’offre d’accueil en établissement est par ailleurs centrée sur l’accueil des adolescents. On note une grande disparité des procédures d’admission au sein des structures habilitées, ainsi que des refus d’admission dont les causes sont rarement exprimées, et conduisant à un report sur un dispositif d’accueil familial saturé (181 enfants en surnombre par rapport au nombre d’agréments). Les assistants familiaux sont encore insuffisamment accompagnés au quotidien dans l’accueil des enfants et des jeunes, malgré une professionnalisation en cours en accord avec le cadre légal (loi du 27 juin 2005). Par ailleurs, le dispositif ne propose pas suffisamment de réponses aux besoins des publics spécifiques (mineurs présentant des troubles de la conduite et du comportement, mères isolées, jeunes majeurs vulnérables…).
1
Pilote(s) de l’action Partenaires associés Conseil général (DEJF : Pôle Protection de l’enfance) Action 4 : Conseil général (DEJF : Pôle Protection de l’enfance, Service Accueil familial et adoption)
Professionnels du Conseil général (PMI, SSD) Etablissements habilités Familles d’accueil
Objectifs poursuivis et bénéfices attendus x Action 1 :
Renforcer le pilotage du dispositif ; clarifier la place de chacun ; fluidifier le dispositif d’accueil et garantir l’inscription dans une logique de parcours ; harmoniser les pratiques x Action 2 :
Pallier les carences de l’offre sur l’Ouest et l’Est du territoire Guyanais ; assurer une équité de traitement pour les usagers ; penser le schéma sur l’ensemble du territoire départemental x Action 3 :
Repenser et diversifier le système d’hébergement du département pour permettre une meilleure optimisation des places existantes ; créer des réponses innovantes, souples et adaptées aux besoins des publics, notamment spécifiques x Action 4 :
Eviter la mise en échec des familles d’accueil ; garantir la qualité de l’accueil réalisé Modalités de mise en œuvre
Action 1. Améliorer le fonctionnement du dispositif d’accueil x Formaliser la procédure d’admission dans le dispositif d’accueil
o Élaborer un protocole d’admission à l’ASE � Contenu : rappel des rôles de chacun (en interne (ASE, SSD, PMI), des
établissements, services) ; modalités d’organisation des synthèses d’admission etc.
o Uniformiser les dossiers d’admission entre établissements o Mettre en place une fiche de retour de demande d’admission (retour réalisé par
l’établissement au Conseil général, indiquant les motifs de refus d’admission du jeune)
Schéma départemental de l’Enfance et de la Famille 2013-2017 Page 51
x Mettre un place un référentiel des mesures d’accueil (cf. Fiche-Action 1)
Action 2. Optimiser la répartition géographique de l’offre d’accueil x Développer l’offre en priorité sur les zones dépourvues du département
Action 3. Reconfigurer l’offre départementale d’accueil en établissement
x En amont, mener une étude sur la typologie du public accueilli dans le cadre des placements o Pilotage de l’étude : Conseil général o Modalités : suivi de cohorte o Appui sur les études déjà menées dans le Département
x À terme, reconfigurer la typologie de l’offre en établissement o Mener une réflexion sur l’évolution de la tranche d’âge des publics accueillis :
� jeunes majeurs et modalités d’accompagnement vers l’autonomie � enfants de 3 à 13 ans � accueil des fratries
o Mener une réflexion sur le développement de modalités d’accueil souple et séquentiel
Action 4. Améliorer le dispositif d’accueil familial x Renforcer le soutien et l’accompagnement des familles d’accueil
o Travailler l’exercice de la référence : clarifier le rôle des référents ASE vis-à-vis des assistants familiaux, et des enfants ; intensifier le suivi réalisé
o Proposer des actions de formation continue aux assistants familiaux o Créer des espaces d’échange des pratiques entre assistants familiaux o Mettre en place un temps de suivi et d’accompagnement spécifique après le recrutement
d’une famille d’accueil o Intégrer les familles d’accueil dans les équipes pluridisciplinaires
x Diversifier l’offre en accueil familial o Réfléchir à la spécialisation des assistants familiaux (dans un type d’accueil, une tranche
d’âge…)
Action 5. S’assurer de la mise en place et de la bonne appropriation des outils de la loi de 2002-2 dans l’ensemble des lieux d’accueil du département
x S’assurer de la mise en œuvre des outils (livret d’accueil, charte des droits et des libertés, contrat d’accueil, règlement de fonctionnement, projet d’établissement ou de service, conseil de la vie sociale, évaluation interne et externe), de leur évaluation et actualisation régulière, ainsi que de leur appropriation par les professionnels et les usagers
x Passer des Contrats d’objectifs et de moyens avec les structures d’accueil du département Moyens nécessaires à la réalisation de l’action Coût lié aux ressources humaines : temps nécessaire à l’élaboration des outils (formalisation de la procédure d’accueil), au contrôle de la conformité des ESSMS à la loi de 2002-2 Coût lié à l’investissement : redéploiement de l’offre d’accueil Indicateurs d’évaluation x Action 1 :
o Existence d’une procédure d’admission commune ; appropriation et respect de la procédure o Proportion des refus d’admission motivés o Impact sur la recherche de places d’accueil (objectif : régulation des places facilitée, délais de
placement ou de réorientation suite à un accueil d’urgence raccourcis) x Action 2 :
Schéma départemental de l’Enfance et de la Famille 2013-2017 Page 52
o Taux d’équipement local en places d’accueil en établissements (objectif : équité territoriale) x Action 3 :
o Réalisation d’une étude sur l’adéquation de l’offre actuelle d’accueil aux besoins des enfants accueillis
o Impacts de cette étude (ajustements de l’offre) o Taux d’occupation de l’offre ainsi reconfigurée
x Action 4 : o Nombre de séances d’échange des pratiques à destination des assistants familiaux, nombre
de participants o Ressenti, par les chefs de service, les référents ASE et les assistants familiaux, de l’évolution
de la place de ces derniers au sein des équipes ASE o Proportion des assistants familiaux ayant défini un projet d’accueil spécifique
x Action 5 : o Conformité des établissements et services aux obligations de la loi de 2002-2 o Diffusion des projets d’établissements et de services et maîtrise par les professionnels de la
protection de l’enfance o Diffusion des outils de la loi de 2002-2 et compréhension par les usagers o Degré d’atteinte des objectifs fixés dans le cadre des COM
Schéma départemental de l’Enfance et de la Famille 2013-2017 Page 53
Orientation n°5 : Garantir la mise en place d’une logique de parcours, cohérent, et de qualité La loi du 5 mars 2007 réformant la protection de l’enfance confie au Président du Conseil général le rôle de garant de la continuité et de la cohérence des parcours des enfants bénéficiaires de mesures de protection de l’enfance. Pour favoriser l’individualisation de ces parcours au plus près des profils et des besoins des bénéficiaires, plusieurs outils peuvent être déployés dans le département. Ainsi, la loi rend possible la diversification des réponses déployées, en favorisant leur expérimentation ; elle identifie également des nouvelles prestations dont les Départements sont tenus de se doter (AESF, accueil modulable, accueil de jour,…). Il s’agit de dépasser l’opposition classique entre intervention à domicile et placement, et d’assouplir les transitions entre les différentes modalités de réponses. Or, dans le Département de Guyane, certaines réponses sont peu ou pas mises en œuvre à l’heure actuelle. En ce qui concerne les interventions de techniciennes de l’intervention sociale et familiale, par exemple, elles sont très peu mobilisées dans le Département. Les mesures d’accompagnement en économie sociale et familiale n’ont pas été mises en œuvre dans le Département, alors même que le contexte socio-économique précaire plaide en faveur d’une attention particulière portée à l’accompagnement des parents dans la priorisation des postes de dépenses en faveur de la réponse aux besoins de leur(s) enfant(s). Par ailleurs, si le club de prévention joue un rôle essentiel de repérage et d’accompagnement des jeunes en difficulté, une réflexion reste à mener sur l’adéquation de la couverture du territoire aux besoins. De nouvelles offres d’accueil peuvent également être pensées, afin de répondre au mieux aux besoins des familles. Ainsi, il n’existe pas de centre maternel dans le département pour accueillir les femmes enceintes et les mères isolées d’enfants de moins de trois ans, malgré la prégnance des indicateurs de fragilité des femmes enceintes et le nombre important de grossesses de mineures. La diversification des modalités d’accueil doit être poursuivie en faveur de davantage de souplesse. Par ailleurs, un travail d’articulation plus approfondie entre les interventions doit être engagé : en amont du retour des enfants dans leur familles ; entre la mesure d’AEMO et le placement notamment (cf. infra). Un travail doit s’engager sur ce champ entre les associations habilitées (SAEMO et MECS) et le Conseil général. L’outil Projet pour l’Enfant, qui n’est pas encore mis en place dans le département, devra ainsi permettre de garantir la cohérence du parcours. Pour répondre à ces enjeux, cette orientation se décline en deux fiches-actions :
x Fiche-action 11 : Garantir la cohérence et la continuité des parcours x Fiche-action 12 : Diversifier les réponses aux difficultés éducatives des parents
Schéma départemental de l’Enfance et de la Famille 2013-2017 Page 54
Fiche-Action 11. Garantir la cohérence et la continuité des parcours
Eléments de diagnostic Priorité Le Conseil général doit incarner son rôle de pilote à l’échelle des situations individuelles : la loi confère au Président du Conseil général le rôle de garant de la continuité et de la cohérence des parcours et crée à cet effet le Projet pour l’enfant, démarche-outil visant à favoriser la mise en cohérence des interventions auprès des enfants et des familles, en s’appuyant sur les attentes de ces dernières.
2
Pilote(s) de l’action Partenaires associés Conseil général (DEJF : Pôle Protection de l’Enfance)
Professionnels du Conseil général (PMI, SSD) Autorités judiciaires Ensemble des acteurs intervenant dans la mise en œuvre des mesures ASE
Objectifs poursuivis et bénéfices attendus Garantir la mise en place d’un parcours cohérent et global pour l’enfant ; favoriser l’implication de la famille dans la mise en œuvre des mesures Modalités de mise en œuvre
Action 1. Mettre en place le Projet pour l’Enfant (PPE) x Définir la démarche d’élaboration et la trame du PPE
o Contenu de la trame : � Attentes de chacune des parties vis-à-vis de la mesure � Objectifs concertés de la mesure � Engagement de chacune des parties pour atteindre les objectifs � Échéance (date d’évaluation de la mesure)
x Déterminer les modalités de pilotage et les acteurs associés (en premier lieu la famille élargie) x Définir la temporalité et les modalités d’évaluation
Action 2. Assurer la traçabilité du parcours de l’enfant
x Mener un travail sur le suivi administratif des dossiers, pour garantir la traçabilité des accompagnements et des intervenants ayant gravité autour de l’enfant
x Mettre en place une politique d’archivage x Informer davantage les jeunes sur la possibilité d’aller consulter leur dossier administratif à
leur majorité Moyens nécessaires à la réalisation de l’action Coût lié aux ressources humaines : temps nécessaire à l’élaboration d’une trame et d’une procédure d’élaboration du PPE ; temps nécessaire à l’élaboration et à l’évaluation des PPE Indicateurs d’évaluation x Action 1 :
o Existence d’une trame de PPE ; diffusion et appropriation par l’ensemble des professionnels concourant à la protection de l’enfance
o Caractère opérant (faisabilité, temps nécessaire, clarté de la définition des rôles de chacun, respect des échéances d’évaluation et de renouvellement) de la procédure définie pour l’élaboration des PPE
o Proportion des enfants bénéficiant de mesures ASE pour lesquels un PPE a été établi o Taux de contractualisation des mesures ASE (objectif : hausse)
x Action 2 :
Schéma départemental de l’Enfance et de la Famille 2013-2017 Page 55
o Caractère complet des dossiers o Nombre de jeunes qui consultent leur dossier
Fiche-Action 12. Diversifier les réponses aux difficultés éducatives des parents
Eléments de diagnostic Priorité Le dispositif de prévention et de protection de l’enfance est fortement polarisé sur les mesures de placement, elles-mêmes majoritairement exercées dans un cadre judiciaire. L’accent doit être mis sur la prévention de l’occurrence et de la dégradation des difficultés éducatives. Plusieurs modalités d’intervention prévues dans le cadre de la loi du 5 mars 2007 n’ont pas encore été mises en place dans le Département.
1
Pilote(s) de l’action Partenaires associés Conseil général (DEJF (PMI et ASE) ; Service social départemental) CAF
UDAF Rectorat Communes du Département Acteurs locaux œuvrant en prévention auprès des enfants et des familles Associations habilitées à la mise en œuvre de mesures ASE
Objectifs poursuivis et bénéfices attendus Développer le panel de modalités d’accompagnement et de prise en charge pour répondre au mieux aux besoins des familles ; Favoriser une intervention précoce pour prévenir la dégradation des difficultés éducatives Modalités de mise en œuvre
Action 1. Développer les modalités d’aide à la parentalité en prévention dans le Département
x Evaluer les besoins (répartition, volume) en termes de : o Actions collectives o Espaces mobilisables par les parents pour exprimer leurs difficultés éducatives (Maison des
parents, lieux d’accueil enfant-parent, groupes de parole…) o Actions éducatives à domicile
x Créer des postes d’éducateurs de prévention x Développer les interventions de Techniciens de l’intervention sociale et familiale (TISF)
o Lever les freins au développement des interventions de TISF � Mettre en place une convention avec la CAF pour favoriser un accompagnement précoce
des jeunes parents � Repenser les procédures pour favoriser la réactivité des interventions de TISF
o Accroitre le volume des interventions de TISF x Créer les mesures d’accompagnement budgétaire (AESF et AGBF) x Communiquer auprès des parents sur les ressources de proximité mobilisables en appui à la
parentalité x Développer la prévention spécialisée dans le Département
o Identifier des territoires prioritaires pour l’intervention d’équipes de prévention spécialisée et lancer un appel à projets
o Solliciter un co-financement auprès des communes concernées
Schéma départemental de l’Enfance et de la Famille 2013-2017 Page 56
Action 2. Elargir le panel de solutions d’accueil à travers la diversification et la recherche de souplesse
x Poursuivre et structurer la dynamique de diversification de l’accueil o Etendre le SAIDEF à l’ensemble du territoire départemental o Formaliser l’accueil séquentiel et mener une réflexion sur les modalités de financement
x Penser de nouvelles offres d’accueil o Travailler l’accueil des fratries à partir de la réflexion autour de la création de villages
d’enfants o Développer les possibilités « d’accueils ponctuels »
� S’appuyer sur des familles relais o Mener une réflexion sur le travail mené entre acteurs (autorité judiciaire, établissements,
ASE) dans le cadre des situations de crise � Développer le travail entre les partenaires autour de ses situations � Développer des petites structures (lieux de vie et d’accueil par exemple) pour des séjours
de ruptures � Former les professionnels pour leur permettre de répondre aux situations de crise
o Accompagner les jeunes déscolarisés ou présentant des difficultés scolaires � Développer les conventions avec le secteur économique � Réfléchir à la création de l’accueil de jour dans le département
o Développer des réponses en faveur des jeunes filles mères à travers la création d’un centre maternel
Moyens nécessaires à la réalisation de l’action Coût lié aux ressources humaines : analyse des besoins (appui sur l’Observatoire) et élaboration des modalités de réponses (dimensionnement, répartition géographique…) Coût de fonctionnement et d’investissement : développement de nouvelles réponses (effectifs et locaux) ; création de nouvelles structures Indicateurs d’évaluation x Action 1 :
o Nombre d’actions collectives mises en œuvre et nombre de bénéficiaires o Nombre d’AED exercées par le Conseil général et par les prestataires, nombre de mesures en
attente et délai d’attente o Nombre d’AESF et d’AGBF mises en œuvre o Délai de mise en œuvre des interventions de TISF (objectif : baisse) ; nombre de bénéficiaires
d’interventions de TISF (objectif : hausse) o Nombre de quartiers couverts par des clubs de prévention spécialisée ; part représentée par
les subventions municipales dans le financement des clubs de prévention o Nombre de mesures administratives sollicitées directement par les parents
x Action 2 : o Nombre de places créées ou redéployées sur des modalités d’accompagnement innovantes o Nombre de places en centre maternel o Evolution des durées moyennes de placement o Taux d’équipement local en places en établissements (objectif : équité territoriale)
x Actions 1 et 2 : o Part et nombre de mesures de placements sur l’ensemble des mesures (objectif : diminution) o Taux de contractualisation des mesures ASE (objectif : augmentation) o Age moyen des enfants au moment de la première mesure ASE (objectif : baisse) o Durée moyenne des parcours à l’ASE (objectif : baisse) o Amélioration de l’adéquation des réponses aux besoins des familles o Taux d’occupation des établissements et services nouvellement créés
Schéma départemental de l’Enfance et de la Famille 2013-2017 Page 57
Orientation n°6 : Piloter le dispositif de protection de l’enfance La loi du 5 mars 2007 de protection de l’enfance positionne la notion de parcours au cœur de l’accompagnement qui doit être réalisé auprès des enfants et des familles. Afin de garantir cette cohérence et cette continuité, apparaissent comme des prérequis : • La structuration des partenariats au niveau départemental ; • La création d’un observatoire départemental, permettant de disposer d’une évaluation
régulière du dispositif de prévention et de protection de l’enfance, et ainsi d’être en mesure de le faire évoluer au plus près des besoins des enfants et des familles.
En effet, la politique de prévention et de protection de l’enfance engage, par nature, de nombreux professionnels et suppose une pluridisciplinarité de l’action. Un des enjeux pour le Conseil général, en tant que chef de file de la protection de l’enfance, consiste à mobiliser au mieux les différents partenaires, pour définir une réponse concertée et cohérente à chaque situation. Si de nombreux acteurs interviennent à ce jour dans le département auprès des enfants et des familles, des marges de progrès peuvent être identifiées : x Le partenariat institutionnel apparait insuffisamment structuré et formalisé, et demeure
dépendant des relations interpersonnelles qui auront été tissées entre tel ou tel acteur. Dans ce cadre, la mise en place de conventions, de réseaux ou d’instances constituent autant de leviers permettant de renforcer le partenariat dans le département ;
x La Guyane apparaît marquée par un développement insuffisant d’outils d’animation de la vie sociale sur les territoires. Le maillage local reste donc à ce jour à développer et ne semble pas permettre la mise en place d’une réelle action sociale de proximité et de stratégies partenariales de territoires en faveur d’une action de prévention précoce auprès des familles.
Par ailleurs, la loi du 5 mars 2007 confie au Conseil général le rôle de pilote et d’animateur de l’Observatoire départemental de la protection de l’enfance. La mise en place d’un Observatoire départemental de la protection de l’enfance, lieu de concertation entre les différents acteurs de la politique de protection de l’enfance, doit ainsi permettre de faciliter l’identification partagée des besoins et de développer une culture commune d’observation, afin d’impulser l’évolution du dispositif dans le sens d’une meilleure adaptation des interventions aux problématiques rencontrées par les familles, aussi bien en termes de prévention que de protection. Si le département de la Guyane a créé un Observatoire départemental, il n’apparait pas opérant à ce jour, et nécessite d’être retravaillé afin de constituer un véritable outil d’observation des besoins, d’évaluation des dispositifs existants, en partenariat avec les acteurs du département. Pour répondre à ces enjeux, cette orientation se décline en deux fiches-actions :
x Fiche-action 13 : Impulser une culture du partenariat x Fiche-action 14 : Améliorer le fonctionnement de l’Observatoire départemental de la
protection de l’enfance x Fiche-action 15 : Organiser le suivi du Schéma départemental enfance famille
Schéma départemental de l’Enfance et de la Famille 2013-2017 Page 58
Fiche-Action 13. Impulser une culture du partenariat Eléments de diagnostic Priorité La complexification des profils des familles et la multiplication des intervenants qui en découle, dans un contexte budgétaire contraint pour l’ensemble des institutions et associations concourant à la protection de l’enfance, impliquent un renforcement des coordinations. C’est plus particulièrement le cas pour les enfants et les jeunes posant difficulté, les problématiques qu’ils rencontrent se situant à la croisée de l’éducatif, de la délinquance, du soin, ou encore du médico-social. Au regard de son rôle de chef de file de la protection de l’enfance, il revient au Conseil général d’impulser cette dynamique partenariale à l’échelle du dispositif comme des situations individuelles.
2
Pilote(s) de l’action Partenaires associés Conseil général (DGASP) CAF
ARS Education Nationale PJJ Sécurité sociale Hôpitaux ; secteurs de pédopsychiatrie Ensemble des partenaires (institutionnels et associatifs) concourant à la protection de l’enfance
Objectifs poursuivis et bénéfices attendus x Action 1 :
Travailler à la structuration d’un réseau formalisé ; favoriser le décloisonnement entre les professionnels ; faire évoluer les cultures professionnelles x Action 2 :
Améliorer le maillage autour des enfants et des jeunes posant difficulté ; renforcer la complémentarité des interventions et favoriser l’élaboration de réponses conjointes x Action 3 : Faciliter les échanges autour des situations entre partenaires, et renforcer la continuité des parcours x Action 4 :
Favoriser la visibilité et la mobilisation des partenaires par les professionnels Modalités de mise en œuvre
Action 1. Structurer le partenariat au niveau institutionnel et local x Elaborer des conventions de partenariat entre acteurs institutionnels x Développer les espaces d’échanges entre acteurs au niveau institutionnel
o Réactiver les instances déjà existantes (notamment réunion annuelle de bilan de la protection de l’enfance)
o Développer de nouvelles instances de coordination, notamment : une réunion trimestrielle (tous les 2 ou 3 mois) avec la Justice, l’EN, la DEJF, la PJJ
x Formaliser la mise en place d’instances de coordination au niveau des territoires pour développer les articulations entre acteurs
Action 2. Renforcer les articulations entre les champs de l’éducatif, du sanitaire et du
médico-social autour des situations individuelles x Mettre en place une Commission spécifique autour des situations d’enfants et de jeunes
Schéma départemental de l’Enfance et de la Famille 2013-2017 Page 59
posant difficultés o Pilotage : Conseil général o Composition pluri institutionnelle : associations habilitées, justice, Conseil général, services de
pédopsychiatrie, Education nationale … o Organiser ces commissions sur l’ensemble du département
x Mieux répondre aux situations complexes o Renforcer l’appui aux professionnels (structures et familles d’accueil) dans la prise en charge
des enfants présentant des troubles psychiques � Pistes : mettre en place des équipes mobiles pluridisciplinaires ; développer
l’accompagnement et le soutien des professionnels par du personnel médical o Formaliser les coopérations entre le Conseil général, ARS, CHAR, MDPH o Décliner ces articulations au niveau des structures (entre MECS et ITEP/IME notamment)
Action 3. Clarifier les modalités de partage des informations à caractère secret entre
les professionnels x Informer et former sur le cadre posé par la loi du 5 mars 2007 x Etablir un protocole sur le partage des informations
Action 4. Elaborer un annuaire des acteurs intervenant dans le champ de l’enfance
famille x Recenser les acteurs du département (institutionnels, libéraux, associatifs) x Elaborer un annuaire informatique, accessible via Internet x Insérer des liens vers d’autres outils (annuaire du réseau périnat’ notamment) x Favoriser la diffusion et l’utilisation de cet annuaire auprès des professionnels de terrain x Organiser l’actualisation de l’annuaire à échéances régulières
Moyens nécessaires à la réalisation de l’action Coût lié aux ressources humaines : temps nécessaire à l’élaboration des conventions, du protocole de partage de l’information à caractère secret et de l’annuaire, temps de réunions inter-partenariales Coûts de reprographie Indicateurs d’évaluation x Existence des conventions x Existence du protocole x Existence de l’annuaire x Diffusion et appropriation de ces outils x Evaluation de l’opérabilité de ces outils par les professionnels concernés x Fréquence d’actualisation de l’annuaire x Nombre de réunions inter-partenariales d’échange / de coordination x Nombre de réunions de la Commission spécifique autour des enfants et des jeunes posant
difficulté ; nombre de situations évoquées ; pérennité des solutions trouvées
Schéma départemental de l’Enfance et de la Famille 2013-2017 Page 60
Fiche-Action 14. Améliorer le fonctionnement de l’Observatoire départemental de la protection de
l’enfance Eléments de diagnostic Priorité La loi affirme le rôle du Président du Conseil général, chef de file de la protection de l’enfance. Dans le Département de Guyane, le Conseil général n’a pas encore pleinement investi son rôle. Le Conseil général s’est doté d’un Observatoire départemental de la protection de l’enfance en application de la loi du 5 mars 2007. Il doit participer au pilotage, par le Conseil général, du dispositif départemental de protection de l’enfance. Toutefois, celui-ci n’est pas opérant, en ce qu’il ne constitue pas un véritable outil d’observation des besoins ou d’évaluation des dispositifs existants.
3
Pilote(s) de l’action Partenaires associés Conseil général (DEJF : Observatoire départemental de la protection de l’enfance)
Ensemble des acteurs concourant à la protection de l’enfance
Objectifs poursuivis et bénéfices attendus Doter le Département d’un outil d’observation des besoins et d’évaluation des dispositifs existants ; Créer un espace d’échange et de réflexion multi-partenarial Modalités de mise en œuvre
Action 1. Informer et communiquer sur les missions et le fonctionnement de l’Observatoire, en interne et auprès des partenaires
Action 2. Garantir la mise en place effective de l’Observatoire
x Organiser des Comités de pilotage à minima de façon annuelle x Impliquer les partenaires afin de conférer à l’Observatoire une mission de concertation et
d’impulsion de la politique départementale de protection de l’enfance x Structurer la déclinaison territoriale de l’Observatoire
Action 3. Améliorer les modalités de recueil des données afin de permettre
l’observation des besoins x Mettre en place et développer les outils de recueil de données et des outils statistiques au sein
du Conseil général (Perceval, autres outils informatiques) x Partager les démarches d’observation entre partenaires
Moyens nécessaires à la réalisation de l’action Coût lié aux ressources humaines : animation de l’Observatoire Coût relatif à l’amélioration du Système d’information : élaboration ou adaptation d’outils de recueil des données relatives aux besoins des familles et à l’activité du Conseil général Indicateurs d’évaluation x Compréhension, par les partenaires, des missions de l’Observatoire x Nombre de partenaires associés à l’Observatoire x Régularité des réunions des instances de l’Observatoire (comité de pilotage, déclinaisons
territoriales ou thématiques…) x Nombre d’indicateurs recueillis, régularité du recueil et du traitement x Réalisation de travaux d’observation portant sur le dispositif de protection de l’enfance ; prise en
compte dans l’élaboration de la politique départementale
Schéma départemental de l’Enfance et de la Famille 2013-2017 Page 61
Fiche-Action 15. Organiser le suivi du Schéma départemental enfance famille
Eléments de diagnostic Priorité La loi affirme le rôle du Président du Conseil général, chef de file de la protection de l’enfance. Dans le Département de Guyane, le Conseil général n’a pas encore pleinement investi son rôle.
1
Pilote(s) de l’action Partenaires associés Conseil général (DEJF : Observatoire départemental de la protection de l’enfance)
Ensemble des partenaires concourant à la protection de l’enfance
Objectifs poursuivis et bénéfices attendus Pérenniser la dynamique partenariale initiée durant l’élaboration du Schéma ; favoriser la mise en œuvre du Schéma départemental enfance famille ; évaluer l’effectivité, l’efficacité, la cohérence des actions réalisées Modalités de mise en œuvre
Action 1. Mettre en place un dispositif de pilotage, de suivi et d’évaluation du Schéma
x Identifier des instances partenariales de pilotage et de suivi du schéma x Identifier un coordinateur du pilotage du schéma x Créer des outils de suivi (échéancier / indicateurs d’évaluation) x Réaliser une évaluation du schéma in itinere et a posteriori
Action 2. Pérenniser la démarche partenariale impulsée lors de l’élaboration du
Schéma x Mettre en place des groupes de travail thématiques pour poursuivre et approfondir la réflexion
entamée dans le cadre du Schéma (en articulation avec les travaux de l’Observatoire départemental de la protection de l’enfance)
x Communiquer largement sur l’avancement de la mise en œuvre du Schéma Moyens nécessaires à la réalisation de l’action Coût lié aux ressources humaines : temps nécessaire à l’organisation de la coordination, au renseignement des indicateurs et aux réunions Coût de reprographie et de communication Indicateurs d’évaluation x Effectivité du dispositif de pilotage du Schéma (instances partenariales de pilotage et de suivi,
coordinateur) ; nombre et régularité des réunions de ces instances ; diffusion de comptes-rendus x Effets du pilotage en termes d’ajustement des actions réalisées ; degré d’atteinte des objectifs x Nombre d’actions réalisées sur la durée de validité du Schéma x Respect de l’échéancier du Schéma ; identification des causes de retard x Régularité et nombre de destinataires des actions de communication autour de la mise en œuvre
du Schéma x Renseignement régulier de l’ensemble des indicateurs d’évaluation des actions 1 à 15
Schéma départemental de l’Enfance et de la Famille 2013-2017 Page 62
III. Récapitulatif des actions du Schéma
Orientation I : Définir un cadre et des principes d’intervention
communs
Fiche-Action 1 : Doter les professionnels de cadres de référence pour l’intervention auprès des enfants et des familles
Action 1 : Elaborer un projet de service de l’Aide sociale à l’enfance Action 2 : Créer un référentiel des mesures de l’Aide sociale à l’enfance Action 3 : Elaborer des outils autour des informations préoccupantes
Fiche-Action 2 : Développer une culture commune aux professionnels concourant aux politiques de l’enfance et de la famille
Action 1 : Organiser des formations pluri-institutionnelles à destination des professionnels Action 2 : Organiser annuellement un temps repéré et interinstitutionnel d’échange sur les pratiques
Orientation II : Renforcer l’implication des familles dans les prises en
charge
Fiche-Action 3 : Mener une réflexion sur les postures professionnelles vis-à-vis des familles
Action 1 : Organiser des groupes de réflexion Action 2 : Valoriser les compétences et mieux prendre en compte les spécificités culturelles dans l’accompagnement des familles
Fiche-Action 4 : Faciliter le maintien des liens enfants-parents
Action 1 : Améliorer le dispositif des visites en présence de tiers
Action 2 : Créer des espaces dédiés au maintien des liens affectifs
Orientation III : Développer
l’accompagnement autour de la naissance, et les politiques
de prévention dans les domaines de l’enfance et de
la petite enfance
Fiche-Action 5 : Structurer et formaliser les partenariats existants en matière de prévention
Action 1 : Conventionner avec les partenaires de la PMI
Fiche-Action 6 : Améliorer la mise en œuvre des missions de PMI
Action 1 : Recentrer l’action de la PMI
Action 2 : Développer les animations à la vie affective et sexuelle à tout âge
Action 3 : Améliorer le repérage des femmes enceintes en situation de vulnérabilité
Action 4 : Poursuivre la mise en place des consultations prénatales précoces
Action 5 : Poursuivre le maillage du territoire des services de PMI
Fiche-Action 7 : Favoriser le développement et Action 1 : Favoriser le développement de structures alternatives (micro-crèches,
Schéma départemental de l’Enfance et de la Famille 2013-2017 Page 63
l’adaptation du dispositif d’accueil du jeune enfant
Maisons d’assistants maternels…)
Orientation IV : Améliorer la qualité et la
réactivité du dispositif dans l’intérêt des enfants et des
familles
Fiche-Action 8 : Le fonctionnement du dispositif des informations préoccupantes
Action 1 : Adapter le protocole
Action 2 : Clarifier les circuits et procédures relatives aux informations préoccupantes, entre la CIP, le Parquet, le Juge des enfants et les professionnels Action 3 : Poursuivre la communication et la sensibilisation autour des informations préoccupantes
Fiche-Action 9 : Faire évoluer le dispositif d’accueil d’urgence
Action 1 : Adapter l’organisation de l’accueil d’urgence
Action 2 : Mettre en place l’accueil de 72h dans le Département
Action 3 : Revisiter le protocole d’accueil d’urgence
Fiche-Action 10 : Moduler le dispositif d’accueil pour répondre aux besoins des enfants, des jeunes et des familles
Action 1 : Améliorer le fonctionnement du dispositif d’accueil
Action 2 : Optimiser la répartition géographique de l’offre d’accueil
Action 3 : Reconfigurer l’offre départementale d’accueil en établissement
Action 4 : Améliorer le dispositif d’accueil familial
Action 5 : S’assurer de la mise en place et de la bonne appropriation des outils de la loi de 2002-2 dans l’ensemble des lieux d’accueil du département
Orientation V : Garantir la mise en place d’une logique de parcours,
cohérent, et de qualité
Fiche-Action 11 : Garantir la cohérence et la continuité des parcours
Action 1 : Mettre en place le Projet pour l’Enfant (PPE)
Action 2 : Assurer la traçabilité du parcours de l’enfant
Fiche-Action 12 : Diversifier les réponses aux difficultés éducatives des parents
Action 1 : Développer les modalités d’aide à la parentalité en prévention dans le Département Action 2 : Elargir le panel de solutions d’accueil à travers la diversification et la recherche de souplesse
Orientation VI : Piloter le dispositif de
Fiche-Action 13 : Impulser une culture du partenariat
Action 1 : Structurer le partenariat au niveau institutionnel et local
Action 2 : Renforcer les articulations entre les champs de l’éducatif, du sanitaire et du médico-social autour des situations individuelles
Schéma départemental de l’Enfance et de la Famille 2013-2017 Page 64
protection de l’enfance Action 3 : Clarifier les modalités de partage des informations à caractère secret entre les professionnels Action 4 : Elaborer un annuaire des acteurs intervenant dans le champ de l’enfance famille
Fiche-Action 14 : Améliorer le fonctionnement de l’Observatoire départemental de la protection de l’enfance
Action 1 : Informer et communiquer sur les missions et le fonctionnement de l’Observatoire, en interne et auprès des partenaires Action 2 : Garantir la mise en place effective de l’Observatoire
Action 3 : Améliorer les modalités de recueil des données afin de permettre l’observation des besoins
Fiche-Action 15 : Organiser le suivi du Schéma départemental enfance famille
Action 1 : Mettre en place un dispositif de pilotage, de suivi et d’évaluation du Schéma Action 2 : Pérenniser la démarche partenariale impulsée lors de l’élaboration du Schéma
Schéma départemental de l’Enfance et de la Famille 2013-2017 Page 65
Glossaire AED : Action Educative d’Aide à Domicile AEMO : Action Educative en Milieu Ouvert AP : Accueil Provisoire APJM : Accueil Provisoire Jeune Majeur APAMEG : Association pour la protection et l’accompagnement de la mère et l’enfant en Guyane ASE : Aide Sociale à l’Enfance CAD : Commission d’aide à la décision CDPS : Centre délocalisé de prévention et de soins CHAR : Centre Hospitalier Andrée Rosemont CJM : Contrat Jeune Majeur CPE : Commission de première évaluation CPEF : Centre de planification et d’éducation familiale DEJF : Direction de l’enfance, de la jeunesse et de la famille DGASP : Direction générale adjointe de la Solidarité et de la Prévention IME : Institut Médico-éducatif INSEE : Institut national de la statistique et des études économiques IP : Information Préoccupante ITEP : Institut Thérapeutique Educatif et Pédagogique JM : Jeune Majeur MDA : Maison des Adolescents MDPH : Maison Départementale des Personnes Handicapées MECS : Maison d’Enfants à Caractère Social PEAD : Placement éducatif à domicile PMI : Protection Maternelle et Infantile RA : Rapport d’activité REAAP : Réseau d’Ecoute, d’Accueil et d’Accompagnement à la Parentalité SGAMAF : Service de gestion des assistants maternels et des assistants familiaux SAGESSE : Service associatif guyanais pour l’Education, le Soutien et la Sauvegarde de l’Enfance SAIDEF : Service d’accompagnement intensif à domicile de l’enfant et de sa famille SAU : Service d’Accueil d’Urgence SPF : Service de Placement Familial TISF : Technicien d’Intervention Social et Familial UHJM : Unité d’hébergement de jeunes majeures
top related