republique du congo unité* travail* progrès*
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REPUBLIQUE DU CONGO Unité* – Travail* – Progrès*
MINISTERE DES AFFAIRES SOCIALES, DE
L’ACTION HUMANITAIREET DE LA
SOLIDARITE
MINISTERE DE LA SANTE ET DE
LA POPULATION
PLAN STRATEGIQUE D’ACTION EN FAVEUR DES PERSONNES
AGEES 2017-2021
Juin 2016
Avec l’appui du bureau pays de l’OMS Congo
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TABLE DES MATIERES
Liste des abréviations
Avant-propos
Introduction
Concepts et vocabulaire
Chapitre I : Contextee, justification et méthodologie
Chapitre II : Situation du vieillissement et des personnes âgées au Congo
1. Processus du vieillissement de la population
2. Profil de la population âgée actuelle
3. Localisation des personnes âgées
4. Situation socio-économique des personnes âgées
5. Cadre juridique et politique de référence
6. Réponses institutionnelles et communautaires
Chapitre III : Analyse de la Problèmatique des personnes âgées
1. Résumé de la situation
2. Besoins exprimés par les personnes âgées
3. Identification et classification des problèmes (arbre à problèmes)
4. Contraintes et opportunités
Chapitre IV : Cadre stratégique
1. Vision et objectifs
2. Principes directeurs et approches
3. Axes stratégiques
4. Matrices des programmes à développer
Chapitre V : Conditions de mise en œuvre
1. Actions prioritaires
2. Rôles et coordination des acteurs dans la mise en œuvre
3. Suivi et évaluation
4. Mobilisation des ressources
5. Institutionnalisation
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Bibliographie
Annexes
LISTE DES ABREVIATIONS
AGR : Activités Génératrices de Revenus
AVC : Accident Vasculo-Cérébral
CAP : Connaissances, Attitudes et Pratiques
CAS : Circonscription d’Action Sociale
CHU : Centre Hospitalier et Universitaire
CNAOB : Centre National d’Appareillage Orthopédique
CNSS : Caisse Nationale de Sécurité Sociale
CRF : Caisse de Retraite des Fonctionnaires
CRF : Centre de Réeducation Fonctionnelle
CRCC : Confédération des Retraités Contractuels du Congo
CSI : Centre de Santé Intégré
DGS : Direction Générale de la Solidarité
DSF : Direction de la Santé Familiale
DSRP : Document de Stratégie pour la Croissance, l’Emploi et la Réduction de la
Pauvreté (DSCERP)
ECOM : Enquête Congolaise auprès des Ménages
EDS : Enquête Démographique et de Santé
FCFA : Francs de la Communauté Financière Africaine
IEC : Information, Education et Communication
MASAHS : Ministère des Affaires Sociales, de l’ Action Humanitaire et de la Solidarité
MNT : Maladies non transmissibles
MSP : Ministère de la Santé et de la Population
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
PNAS : Politique Nationale de l’Action Sociale
PND : Plan National de Développement
PNDS : Programme National de Développement Sanitaire
PNS : Politique Nationale de Santé
PSE : Paquets de Services Essentiels
RBC : Réadaptation à Base Communautaire
RDC : République Démocratique du Congo
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RGPH : Recensement Général de la Population et de l’Habitat
Avant-propos
Aujourd’hui, le Gouvernement est face aux défis du viellissement de la population
congolaise. Vu que le vieillissement engendre des situations sanitaires (maladies du
3ème âge), sociales (la perte d’autonomie, l’isolement, la stigmatisation, la maltraitance et
la violence) économiques (la perte des revenus), culturelles (accusation de sorcellerie)
et juridique (absence d’un cadre juridique approprié), le Gouvernement s’est resolu à
formuler, dans une approche globale et intégrée, unplan stratégique d’action en faveur
des personnes âgées.
Ce plan est élaboré pour servir de cadre de référence pour toutes les interventions en
faveur des personnes âgées. Le processus participatif de son élaborationa commencé
par une première étude réalisée en 2001 à l’initiative du Ministère des Affaires Sociales,
de l’Action Humanitaire et de la Solidarité avec l’appui de l’OMS. Une seconde collecte
complémentairedes données en 2013 avec l’appui de l’UNFPA. Ensuite, sa révision a
été entreprise en 2015 par les Ministères en charge des Affaires Sociales et de la Santé
appuyés par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
L’élobaration du présent plan a tenu compte de la mise à jour des données sur la
situation des personnes âgées, du cadre stratégique à la lumière des concepts et
pratiques récents sur le vieillissement et du contexte international et régional africain.
Cette apporche méthodologique de la formulation de ce plan est gage de son
appropriation par tous les acteurs. Il convient donc de remercier tous ceux qui ont
participé à ce processus notamment les consultants et l’équipe technique.
L’organisation mondiale de la santé du fait de l’appui technique et financier à toutes les
étapes, trouvera ici notre parfaite considération.
Ministre des Affaires Sociales, de
l’Action Humanitaire et de la
Solidarité
Ministre de la santé et de la
Population
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Antoinnette DINGA-DZONDO Jacqueline Lydia MIKOLO
INTRODUCTION
L’amélioration des conditions de vie et de travail, des progrès des sciences et des
techniques, ainsi que les progrès en matière de santé ont eu comme conséquence ces
dernières années, l’allongement de l’espérance de vie passant de 51 en 2005 à 58 ans
en 2012.
Le plan stratégique d’action en faveur des personnes âgées au Congo est un cadre
conceptuel et stratégique de la politique visant l’amélioration des conditions de vie et la
protection des personnes âgées au Congo.Il constitue un permier pas vers la définition
future d’une stratégie nationale pour les personnes âgées et l’adoption d’un cadre
juridique approprié. Dans le présent document nous applerons ce Plan Stratégique, le
Plan.
Le présent plan s’est inspiré de la version préliminaire de 2012 initiée par les
Ministères des Affaires Sociales, de l’Action Humanitaire et de la Solidarité et le
Ministère de la Santé et Population avec l’appui de l’ Organisation Mondiale de la
Santé.Son élaboration et son recadrage ont eu pour référence, les documents ci-après :
₋ Constitution, 2002(art 7, 8, 24 et 30) ;
₋ Charte Africaine des droits de l’homme ;
₋ Plan National de Dévleoppement 2012-2016 ;
₋ Document de Stratégie Nationale de Promotion de la Santé des Personnes
âgées 2000-2010;
₋ Rapport sur les caractéristiques et les conditions de vie des personnes âgées de
mars 2004;
₋ Rapport des journées de réflexion sur l’action sociale au Congo (1998) ;
₋ Rapport mondial sur le vieillissement et le Plan International du Vieillissement,
2002;
₋ DSRP et ECOM 2005 et 2011;
₋ Politique Nationale d’Action Sociale (PNAS) 2013-2016 ;
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₋ Résolution WAH67(13) Mai 2014 de l’Organisation Mondiale de la Santé, et
Rapport sur le vieillissemnt (2015)1.
Le dispositif narratif de ce plan d’action national des personnes âgées s’articule autour
de cinq (5)chapitres : le premier introduit le contexte, la justification et la méthodologie;
le deuxièmeporte sur la situation des personnes âgées, en particulierles problèmes liés
à la santé, l’invalidité, la nutrition, la participation à la vie sociale, aux violences et
stigmatisation.Le troisième chapitre est axé sur l’analyse des besoins et des
capacitésexistantes des personnes âgées et des institutions. Le quatrième chapitre
traite du cadre stratégique.Et, enfin le dernier présente le cycle initial de mise en oeuvre
du plan.
CONCEPTS ET VOCABULAIRE
Le vocabulaire et les concepts liés au vieillissement sont relativement méconnus et
beaucoup d’entre eux ne se sont précisés que durant les dernieres années, à mesure
que le nombre des personnes âgées se fait plus important et que le langage technique
doit s’adapter. Il parait donc nécessaire de signifier quels mots seront utilisés et avec
quelle intention.
Le « troisième âge » : cette expression semble avoir été forgée au départ pour
dèsigner l’étape qui succède à l’âge adulte. L’usage de l’adjectif numéral ordinal
(troisième) se réfère à l’ordre de succession générationnelle. Ainsi, pourrait être
considéré comme faisant partie du troisième âge, celui qui avait dépassé les deux
premières phases (jeunesse et âge adulte). Longtemps utilisé, ce vocable n’est plus
usuel à cause de l’augmentation de la longévité et que l’on distingue des étapes
1 http://apps.who.int/gb/ebwha/pdf_files/WHA67-REC1/A67_2014_REC1-fr.pdf
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différentes dans le processus du vieillissement (on peut rencontrer l’expression « 4e
age »).
Le « vieillissement » : concept utilisé par les institutions internationales pour dèsigner
le processus qui conduit progressivement à la vieillesse puis à la mort. Il explicite le
processus selon lequel les populations mondiales ont des proportions de plus en plus
importantes de personnes de plus de 60 ans. Ce concept est important pour
comprendre que le cours de la vie caractérise tout être vivant, il est irréversible et que
chaque étape de la vie dépend des étapes antérieures. C’est l’approche de « la durée
de vie » qui est maintenant promotionner dans les cadres stratégiques internationaux.
En plus de ces vocables, on pourrait utiliser aussi le mot « vieux » ou « vieille », ce qui
peut être aceptable dans une conversation courante mais peu adéquat comme langage
technique, et risque d’avoir une connotation péjorative en fonction de la culture.
La « personne âgée » : le choix préférentiel se porte sur l’expression « personne
âgée » qui est plus neutre car elle ne fait référence qu’à l’âge et aucune limite n’est
réellement établie (flexibilité). C’est le terme recommendé par les textes internationaux2.
La définition généralment acceptée est que la population concernée est celle des 60 ans
et plus3. Dans la litérature francophone relative à la gérontologie on retrouve souvent le
mot « Aínés », qui dégage une impression de respect et qui peut être proposé comme
alternative.
Dans les parties plus techniques, on utilisera souvent des expressions comme « 60+ »
ou « 80+ » pour dèsigner avant tout des groupes d’âge. Cependant, l’âge comme limite
d’une étape de la vie est tout à fait relatif et très variable d’un contexteà l’autre, en
fonction de la culture, des conditions de vie peu favorables au vieillisement sain et actif
ou encore à des législations existantes (loi sur les retraites par exemple).
2 Résolution des Nations Unies 45/5 du 16 octobre 1992 et 48/98 de décembre 1993 ; voir aussi matériel de communication de l’Année internationale des personnes âgées 1999. 3 Idem, référence citée
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Dans la gérontologie moderne, de nouveaux concepts sont à l’ordre du jour et ont une
grande influence sur l’approche du thème des personnes âgées dans tous les secteurs :
- La reconaissance des personnes âgées, commecelledes enfants, des femmes ou
d’autres groupes de populationne doit pas être seulement l’objet de programmes
de soutien mais, un sujet de droit. Ainsi, les Nations Unies s’attèlent à la mise en
placed’une convention des droits des personnes âgées4.
- En gériatrie et gérontologie, le concept de vieillissement actif et sain s’utilise
toujours.Cependant, les concepts comme fonctionnalité, vulnéralibilité et fragilité
sont d’actualité.
« Si l’on parle des gens seuls sans revenu…. Qui les prend en charge ?
personne ! Les personnes agées sont les laissés pour compte » Jules,
retraité
4 Consulter le site http://www.un.org/fr/development/desa ou le site ONU Droits de l’homme avec
notamment le contact avec l’Experte Indépendente des Nations Unies pour les droits des personnes
âgées ;
http://social.un.org/ageing-working
group/documents/Coalition%20to%20Strengthen%20the%20Rights%20of%20Older%20People.pdf
http://www.rightsofolderpeople.org/wp-content/uploads/2014/01/Renforcer-les-droits-des-personnes-
%C3%A2g%C3%A9es-dans-le-monde.pdf
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CHAPITRE I : Contexte, justification et méthodologie
La réduction des taux de mortalité et de morbidité due àl’évolution des sciences et des
techniques, et à l’amélioration des conditions sociosanitaires, a favorisé l’augmentation
de la population de personnes ayant atteint un âge avancé au fil des années et
l’accroissement du phénomène de vieillissement à l’échlele mondiale.
Au Congo, selon les résultats du recensement général de la population et de l’habitat de
2007, le nombre d’habitants était à cette date de 3.697.490 et la population des
personnes âgées de 60 ans était de 177508 soit 4,8% de la population totale.Elle est
estimée aujourd’hui à 221103 personnes de plus de 60 ans.
Pendant que le nombre de personnes âgées augmente et que lebesoin de les
accompagner se fait de plus en plus fort, ces personnes (surtout les plus pauvres) vivent
une réalité cruelle. Elles sont souvent l’objet de stigmatisation, de maltraitance et de
violenceet sont souvent accusées desorcellerie.Leurs familles se dèsengagent pendant
que leurs forces et pouvoir d’achat déclinent. Les établissements socio-médicaux de
prise en charge des personnes âgées sont inexistants ; les pensions de retraite sont
faibles et irrégulièrement payées. Bref, il se dégage, globalement, l’image d’une société
en pleine transformation, totalement indifférente à leur sort et qui leurs refuse la
protection minimale.
Il s’agit, quand même, de près de 5% de la population (221103êtres humains et
citoyens) privés de services spécialisés de soins et d’une alimentation équilibrée, de
revenus suffisants et sécurisés et de mesures de protection sociale pour tous,
d’espaces d’accueil, d’écoute et d’accompagnement psychologique et social, de pleine
participation à la vie sociale. Le vieillissement de la population au Congo, comparé aux
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pays déjà vieillis, est marqué par un contexte de pauvreté qui se situe à 46,5 % dans la
population générale5.
Les recommandations de l’Assemblée Mondiale sur le Vieillissement organisée en 1982
à Vienne et surtout celle de l’Assamblée de 2002,invitent les gouvernements et les
économies à prendre les mesures nécessaires répondant aux problèmes socio-
économiquesrelatifsau vieillissement et aux besoins particuliers des personnes âgées,
tout en promouvant le respect des droits et le dévleoppement humain durable afin
d’améliorer les conditions de vie des populations.
En effet, ne pas prendre les orientations stratégiques et les mesures pour améliorer les
conditions de vie de la population en général et de la population de personnes âgées en
particulier, mènerait tout droit à une situation de crise tôt ou tard : population agée
pauvre, avec de nombreux problèmes de santé, complexes et couteux ;une population
peu éduquée, aux capacités limitées et non utilisées ; une situation frenant ou menaçant
le dévleoppement du pays.
Méthodologie : Le présent Plan Stratégique National d’Action en faveur des personnes
âgées a été élaboré pour servir de cadre de référence pour toutes les interventions en
faveur de ce groupe cible au Congo pour les années à venir.
Le processus de son élaboration s’est déroulé en deux temps :
a- un premier travail en 2011à initiative du ministère des Affaires Sociales, de
l’Action Humanitaire et de la Solidarité avec (i) collecte des textes et travaux de
recherche existants ainsi que des données complémentaires sur le terrain, (ii)
analyse des données et (iii) proposition des axes complémentaires du cadre
5 ECOM 2011 ; ce chiffre a baissé en comparaison á l’ECOM2005 ; cependant, il existe de grandes disparités puisque en zones rurales la pauvreté peut atteindre 75% ; il n’y a pas de chiffre par groupe d’âge.
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stratégique.Ce travail a donné lieu à une première version du Plan qui s’est
inspiré du travail réalisé en 2003.
b- dans un deuxième temps, un processus de révision entrepris parle Ministère des
Affaires Sociales, de l’ Action Humanitaire et de la Solidarité (MASAHS) et le
Ministère de la Santé et de laPopulation (MSP) appuyés par l’Organisation
Mondiale de la Santé (OMS) inclue une mise à jour des données sur la situation
des personnes âgées, une révision du cadre stratégique et des programmes à la
lumière de concepts récents sur le vieillissement et d’un contexte international et
régional Africain plus actif sur ce thème. Ce travail à partir d’un groupe de
techniciens des deux ministères, dirigé par une consultante, avec la participation
de l’Institut National des Statistiques et l’appui technique et financier de
l’Organisation Mondiale de la Santé, donne lieu au présent document. La
méthodologie a utilisé la révision bibliographique, la révision de la première
version du Plan, un séminaire à temps plein de 15 jours, un atelier de validation
final avec d’autres acteurs et la réalisation de 3 groupes focaux.
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CHAPITRE II : Situation du vieillissement et des personnes âgées en République
du Congo
Le but de ce chapitre n’est pas de produire une accumulation de données exhaustives
ou académiques mais de jeter les bases d’une analyse situationnelle qui, à son tour,
guidera le choix des actions du plan stratégique.
1. Processus du vieillissement de la population
Les personnes âgées (60 ans et plus) représentaient en 1984, 4% de la population
totale. Le recensement général de la population et de l’habitat de 2007 établit à 177.508
le nombre des 60+, pour un taux de 4,8%.(tableau No1)
Aujourd’hui on ne dispose pas d’un chiffre actualisé par recensement mais d’indications
données par les projections calculées par les démographes. En 2015 les personnes
âgées seraient 221 103représentant 4,7% de la population totale. (tableau No1). C’est
sur ce chiffre que les programmes d’aujourd’hui doivent être planifiés.
Tableau No1- Distribution de la population âgée en 2007 et 2015
Total
%
Population
générale Homme % Femme %
2007*
Pop.
Totale 3.697.490 100%
60 et plus 177508 4,8% 76816 4,2% 100692 5,4%
65 et plus 119533 3,2% 50161 2,8% 69372 3,7%
70 et plus 72740 2,0% 29279 1,6% 43461 2,3%
75 et plus 38065 1,0% 14575 0,8% 23490 1,3%
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80 et plus 17021 0,46% 6174 0,34% 10847 0,58
2015**
Pop.
Totale 4 755 097 100%
2 383
900 100%
2 371
197 100%
60 et plus 223378 4,7% 100826 4,2% 122552 5,2%
65 et plus 142610 3,0% 62332 2,6% 80278 3,4%
70 et plus 86178 1,8% 36301 1,5% 49877 2,1%
75 et plus 46936 1,0% 18823 0,8% 28113 1,2%
80 et plus 28467 0,50% 10438 0,48% 10847 0,52
Source : * RGPH 2007
** http://www.census.gov/population/international/data/idb/region.php
La population de personnes âgées ne représente encore qu’une partie relativement
faiblede la population totale (presque 5%), en comparaison des populations infantiles,
adolescentes et de jeunes adultes. Cependant, de la même manière que les pays qui
ont déjà une population vieillie, le Congo se dirige à long terme vers le vieillissement de
sa population. Il faudra prendre en compte également la vitesse d’un tel vieillissement,
sachant que ce processus dans les pays en voie de dévleoppement se fait
généralement sur un temps plus court que dans les pays développés ; ceci est dûàdes
dynamiques de croissance différentes.
Les estimations pour 2025 et 2050 tendent àmontrer un changement significatif à partir
de la décade 2020. En 2025 les personnes de plus de 60+ représenteront 339428 (5,7%
de la population) alors qu’en 2050, ce groupe d’âge comptera 9200296 personnes
représentant 9% (Tableau 2 ; consulter les tables détaillées en annexe). Dans les
courbes ci-après, nous remarquons l’accélération attendue. Voir en annexe l’explication
des conditions des projections démographiques selon l’Institut National des Statistiques.
6 Noter une différence entre la projection de l’INS et de l’US Census Bureau pour l’année 2050 : 920029 et 573820 personnes respectivement
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Tableau 2.Répartition de la population du Congo par groupe d’âges spécifiques par
année.
Projections démographiques par groupe d’âge jusqu'en
2025
Groupe
d’âges
spécifiques
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
0 an 139047 138860 139267 139445 139438 139712 140158 140464 140679
0-1an 251652 272321 271983 272608 272826 273152 273913 274694 275243
0 à 4 ans 582297 605943 627914 648408 667333 668186 669702 671128 672580
5 à 9 ans 484377 508410 530338 549668 565252 589048 611299 632591 652706
0 à 15 ans 149064
7
155043
1
160753
2
166228
3
171384
8
176380
9
181130
4
185566
6
189629
9
60 ans + 180878 184717 189044 193987 199641 206044 213111 221103 229685
2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024 2025
0 an 140832 141691 142622 143392 144029 144505 146601 148604 150563
0-1an 275645 276697 278509 280213 281626 282754 285335 289422 294290
0 à 4 ans 674187 676271 678759 681639 684901 688554 693353 699230 706016
5à 9 ans 671424 672298 673969 675539 677139 678899 681114 683683 686628
0 à 15ans 193272
9
195925
2
198541
0
201092
1
203567
4
205959
5
206740
3
207756
2
208889
6
60 ans + 238938 248887 259563 270978 283135 296054 309699 324112 339428
Source: communication INS, 2015
Graphique No1 Evolution de la population des personnes âgées
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Sources : RGPH 2007 et Us Census bureau (déjà citée)
Graphique 2 – Pyramides d’âge en 2015, 2025 et 2050
Source : http://www.census.gov/population/international/data/idb/region.php
Il parait nécessaire de noter la quantité importante de jeunes adultes des pyramides de
2025 et 2050. Le calcul de l’indice du vieillissement7(9,5%) indique donc un
vieillissement peu avancé de la population alors que l’indice de dépendance8 de 1, est
dû en grande partie au nombre important de moins de 15 ans. Un indice intéresant pour
évaluer la situation de dépendance des personnes âgées est le rapport entre le nombre
de personnes de plus de 80 ans (en situation probable de demande) sur le nombre de
personnes adultes susceptibles de les aider. Cet indice est de 1 personne de 80+
7 Rapport de la population des 65 ans et plus à la population en âge d'activité (15-64) 8L'indice de dépendance rapporte la population en âge d'inactivité (0-17 ans et 65 ans et plus) à la
population en âge d'activité (18-64 ans) ;
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pourchaque adulte jeune. Tous ces indices montrent une situation où il existe un
nombre important de personnes chez les jeunes générations, pouvant appuyer et
prendre en charge les personnes âgées.
Cette situation représente une « fenêtre d’opportunités »9, c’est à dire une situation
propice au pays puisqu’elle lui permet de préparer la prise en charge des populations
âgées avec le soutien des jeunes générations comme ressources10 durant un laps de
temps assez long.
L’espérance de vie à la naissance s’améliore progressivement11(59 ans en 2015) mais
reste influencée par la mortalité materno infantile. Une mesure plus adéquate refletant la
situation du vieillissement est l’espérance de vie à 60 ans (une fois avoir survécu jusqu’à
60 ans, une personne a en moyenne X années à vivre). Cette espérance de vie à 60
ans est à l’heure actuelle de 17 ans.12
2- Le profil de la population âgée actuelle
La distribution selon les groupes d’âge et de sexe fait ressortir les éléments suivants :
2.a- La distribution par genre fait apparitre une prédominance des femmes (56,7%) sur
les hommes âgés (43,3%) (Graphique No3). Ce fait est habituel en démographie dans
ce groupe d’âge et s’appronfondit avec les autres groupes d’âge : le ratio sexe passe de
82,3 a 60,2 chez les 80+. (voir tableau No3 ci dessus).
9Muriel Sajoux et Laurent Nowik, « Conclusion. De la transition au vieillissement démographique.
Nouvelles réalités, nouveaux enjeux », Les Cahiers d’EMAM [En ligne], 21 | 2012, mis en ligne le 31
décembre 2012, consulté le 02 septembre 2015. URL : http://emam.revues.org/519 10 Encore faut il que la situation fréquente de voir les enfants adultes rester ou revenir chex les parents
âgées parce qu’ils sont au chomage et n’ont pas les moyens de vivre seuls, soit controler par un situation
de l’emploi meillerure pour totues els génerations (effets sur les ménages) ou par un bon usage des
transferts sociaux. 11 Selon les données de US Bureau Census et du rapport mondial de l’OMS, les chiffres variant peu
jusqu’en 2005 avec une espérance de vie á la naissance de 55 ans ; à partir de 2005, les chiffres
augmentent á 58 et 59 ans ; la projection pour 205 est de 63 ans. 12 Atlas of African Health Statisitics, WHO, 2014, page 6
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Graphique No3 Distribution par genre
Source : élaboration sur la base des données de Us Bureau census
2.b- La distribution par groupe d’âge montre également une répartition habituelletrouvée
en démographie, avec une grande proportion des personnes âgées entre 60 et 69 ans
(59%), puis une diminution progressive jusqu’aux âges avancés (31,4%, 8,4% et 1,2%).
Ceci veut dire qu’en 2015, une grande partie des personnes âgées sont des personnes
encore « jeunes » susceptibles d’être exempts ou peu affectées par la maladie et
indépendants, pouvant encore travailler et avoir une vie sociale pleine et remplie. On est
loin du stéréotype de la personne âgée et impotente, nécessitant le soutien de tous.
Tableau No 3 – Distribution de la population 60+ par groupe d’âge
Pop.
totale % Homme % Hom. Femme % Fem.
60a69 104768 59,0% 47537 61,9% 57231 56,8%
70a79 55719 31,4% 23105 30,1% 32614 32,4%
80a89 14845 8,4% 5358 7,0% 9487 9,4%
90+ 2176 1,2% 816 1,1% 1360 1,4%
Total 177508 76816 100692
Source : sur la base du RGPH 2007
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Graphique No5 Distribution de la population 60+ par groupe d’âge
Source : sur la base du RGPH 2007
La proportion des personnes 80+ va rester très longtemps stable (0,4% en 2015, 0,5%
en 2025) pour une population entre 20 000 et 25000 individus. Cependant, ce groupe va
accroitre rapidement dans le futur (+ de 100000 personnes estimées en 2050). Le
nombre actuel réduit de personnes dans ce groupe d’âge, qui est probablement très
demandeur de services et de soutien, rend possible une bonne prise en charge du point
de vu institutionnel et financier. Il n’y a donc que peu d’excuses pour ne pas offrir une
prise en charge suffisante et adéquateà toutes ces personnes. De la même façon, les
mesures mises en place dès maintenant permettront la prépartion des mécanismes
nécessaires quand un nombre des personnes âgées élevé sera un fait accompli.
3- Localisation des personnes âgées
Respectant l’ordre naturel et l’équilibre démographique, les personnes âgées comme
tous les autres groupes humains sont présentes dans toutes les villes, départements,
communes rurales, districts et villages. Cependant, la proportion varie d’un contexteà un
autre.
Alors que 37% de la population totale du pays réside à Brazzaville, 28% de la
population âgée (environ 50000 personnes âgées) y vit. Cela signifie que toute activité
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dans cette ville aura un impact important sur la population agée toute entière.
Brazzaville est suivie de Pointe Noire et du Pool (tous les deux avec 11%).
Tableau5 : Distribution des personnes âgées selon les départements
Département Population
totale
Personnes de
60 ans et plus
%
dans la pop.
totale
% dans la
pop. 60+
Brazzaville 1.373.382 49.958 3,6 28,1%
Pointe-Noire 715.334 19.529 2,7 11,0%
Kouilou 91.955 7.011 7,6 3,9%
Lekoumou 96.393 8.251 7,2 4,6%
Niari 231.955 16.810 8,6 9,5%
Bouenza 309.073 17.647 5,7 9,9%
Pool 236.595 20.290 8,6 11,4%
Plateaux 174.591 12.130 6,9 6,8%
Cuvette 156.044 10.892 7,0 6,1%
Cuvette-Ouest 72.992 5.118 7,0 2,9%
Sangha 85.738 4.144 4,8 2,3%
Likouala 154.115 5.728 3,7 3,2%
Ensemble pays 369.7490 177.508 4,8 100%
Source : RGPH 2007
Dans la population totale du Congo, la majorité est urbaine (plus de 60%), il y a autant
de personnes âgées qui vivent en zones urbaines, semi urbaines et rurales (voir le
tableau No6 ci dessous). Cela implique qu’il y a proportionnellement plus de personnes
âgées en zones rurales comparativement à la population totale. Bien qu’il n’y ait pas
beaucoup de données sur la migration selon les groupes d’âge, il est raisonnable de
penser que dans beaucoup de pays (développés et en voie de développement de
manière similaire) voient leurs jeunes migrer vers les zones urbaines à la recherche de
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meilleures opportunités. Les personnes âgées migrent moins et restent donc « seules »
dans les zones rurales, de moindre accès aux services, moins d’infrastructures et avec
plus de difficultés de mobilité.
Ainsi, si les populations de départements ruraux sont moins importantes en nombre de
personnes, il n’en reste pas moins que ces populations peuvent être d’une
grandevulnérabilité et méritent donc une attention particulière.
Tableau No6- Distribution de la population âgée entre les zones urbaines, semi urbaines
et rurales
Source : RGPH 2007
Cela se traduit, au regard des pourcentages des personnes âgées dans la population de
chaque départements, par des différences avec la moyenne nationale de 4,8%. Le
vieillissement rural est en moyenne de 8% (vieillissement avéré) alors que le
vieillissement urbain est de 3% (vieillissement incipient). Il faudrait des études
spécifiques villes-campagnes environnantes pour éclairer le phénomène de la migration
et des conditions de vie en milieu rural pour ces personnes. Ci-après,la carte du pays
avec le vieillissement par département.
Graphique No 6 Proportion de personnes âgées sur la population totale par département
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Source : CEPED, RHPH 2007
Brazzaville et Pointe Noire semblent être des zones réceptrices des populations
migrantes (opportunités) et donc « plus jeunes ». La Likouala tient peut-être sa
particularité à la forte immigration des populations de la RDC parmi lesquelles les
personnes âgées sont toujours moins mobiles.
Pour terminer, une analyse plus complète de la distribution par département et par
groupe d’âge semble montrer que les départements les plus vieillis (Niari, Lékoumou,
Bouenza, Cuvette et Cuvette-Ouest), auraient une proportion plus importante de
personnes 80+. Cela suscite notre attention. Les questions sanitaires et
d’accompagnement individuel et social qui se posent à cette catégorie mériteraient,
dans ces départements, une attention toute particulière.
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4- Situation socioéconomique des personnes âgées
Il existe un certain nombre de données extraites du recensement de 2007 mais aussi
d’enquétes nationales lesquelles, malheureusement, ne font toujours pas apparaitrece
groupe d’âge dans leurs publications. Cependant, on note un manque cruel
d’informations sur beaucoup de sujets se référant à la situation des personnes âgées.
Ainsi, il a fallu utiliser (en attendant plus de recherches) des informations qualitatives et
des hypothèses fondées soient sur l’expériences et les témoignages des techniciens,
fonctionnaires de services, personnes âgées elles-mêmes, ainsi que sur des données
en milieux similaires (exemple : pays voisins, situation des ménages).
a. Santé
Les résultats en matière de santé du Congo montrent un pays dont le système de santé
présente des faiblesses (voir les analyses du Plan National de Santé et du Plan Biennal
de Développement Sanitaire). Les indicateurs généraux de mortalité et de morbidité
sont dans la moyenne de l’Afrique.
Problèmes de santé :
Le Congo présente ce que l’on appelle le double fardeau épidémiologique, c’est à
dire que la prévalence des maladies transmissibles reste élevée alors que celle des
maladies non transmissibles (MNT) augmente. Cette situation se reflète dans des
indicateurs comme un fardeau épidémiologique13 et les années de vie perdues pour
cause de maladies (DALYs)14. A cela, s’ajoute un indicateur qui incorpore la qualité de
vie des personnes, c’est l’espérance de vie en bonne santé/saine (nombre d’années
que l’on vit en bonne santé).
Tous ces indicateurs montrent que :
13 Burden of the disease : proportion que représentent les 3 grandes causes de morbidité : les maladies transmissibles, les maladies non transmissibles et les accidents.
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- La cause principale de mortalité et de morbidité est encore due aux maladies
transmissibles (65%)
- Cependant, la proportion de mortalité et de morbidité due aux MNT augmente de
manière rapide (25%) ; cela est dû d’une part par un effet mathématique de la
lutte et de la diminution des maladies transmissibles mais aussi aux
changements du mode de vie des personnes (alimentation, sédentarité…) ; selon
le rapport sur les MNT de l’OMS 2014, cette proportion serait de 30%15
- L’amélioration de la durée de la vie ne s’accompagne pas de la même manière
par une espérance de vie saine ; on vit peut être plus longtemps mais pas
forcément en bonne santé ; cela a évidemment une influence sur les besoins en
santé des personnes.
Graphe 7 : Contribution des différentes problèmes de santé dans le fardeau
épidémiologique
Sources : Fardeau épidémiologique 2004- Atlas of African Health Stastics, WHO, 2014
15 http://www.who.int/nmh/countries/cog_fr.pdf?ua=1
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DALYs 2012 – World Health Report, WHO, 2012/ DALYs 2004 - Atlas of African Health Stastics, WHO,
2014
Cette augmentation de la mortalité et de la morbidité est dueà la méconnaissance de la
population et du fait que les MNT sont dites « maladies silencieuses » parce qu’elles
sont détectées tardivement par une conséquence sévère ou fatale, il faut prendre en
compte que les taux actuels de MNT sont probablement sous-estimés.
Dans la pratique, on dispose de peu d’informations sur les prévalences des maladies
chez les personnes âgées, le système d’information épidémiologique actuel n’a pas la
capacité de produire une information fiable de ce type. Néanmoins, l’expérience des
professionnels indique que les personnes âgées souffrent des maladies typiques de ce
groupe d’âge : cancers, rhumatismes et arthropathies, diminution et pathologies de la
vue ainsi que d’hypertension et d’accidents vasculaires cérébraux(6e cause de décès
dans les hôpitaux généraux16). Il faudra noter qu’avec l’augmentation de la durée de vie
apparaissent des maladies peu connues jusque-là comme les démences (en particulier
maladie d’Alzheimer) qui dans la pratique sont souvent interprétées comme sorcellerie
avec les conséquences que l’on verra plus tard (maltraitance et violence).
Cependant on dispose de certaines données comme l’enquête STEPS17 dans la
population totale: 32% d’hypertension à Brazzaville (statistiques officielles de cas
rapportés au niveau national 13%18), 7% de diabètes, 8,6% d’obésité.
Or les statistiques montrent qu’entre 30 et 60% des cas de mortalité et morbidité
pour les MNT sont des personnes âgées. Dans l’ECOM 2011, les taux de morbidité
16 Programme Biennal de développement sanitaire 2015-2016 17 Enquête type sur les facteurs de risque des maladies non transmissibles, OMS, réalisée á Brazzaville en 2004, citée dans le document de programme Biennal de développement Sanitaire, 2015-2016 18 Programme Biennal de développement sanitaire 2015-2016, déjà cité
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(existence d’une maladie) chez les personnes âgées de plus de 60 ans, est de 55%, de
loin le groupe qui exprime le plus de morbidité19.
Les réponses à donner à ce type de maladies « chroniques » sont sensiblement
différentes des réponses pour les maladies transmissibles et aigües : plus de
prévention, de prise en charge continue dans le temps et de façon intégrale de la
personne et son mode de vie.
Accés à la santé :
On ne dispose pas de données de couverture de prise en charge en santé des
personnes âgées. Cependant deux constats sont à faire :
- Absenced’assurance ou d’exemption des coûts pour les personnes âgées, ni
même pour les retraités ; la nouvelle loi de 2014 (10-2012) d’Assurance Maladie
Universelle est très récente pour avoir des résultats. Par ailleurs, sa couverture
sera limitée aux personnes affiliées.
- Absence d’un personnel formé à la gérontologie et à la gériatrie ni même à
l’accompagnement des personnes âgées dans le système de santé.A titre
d’illustration, le Congo ne dispose pas non plus de protocole, conduites à tenir et
instruments de suivi de la santé des personnes âgées. Le programme des MNT
n’a pas encore la capacité d’impacter sur la population.
Dans l’ECOM 2011, 32,5% des ménages utilisent d’abord la consultation privée pour les
classes aiséeset 38,2% des ménages pauvres le service public en particulier l’hopital.
Dépendance et fonctionalité
On ne dispose pas de données sur la fonctionalité des personnes âgées. On peut
utiliser l’information d’enquêtes sur le handicap.
19 ECOM 2011, déjà citée
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L’enquête sur la prévalence de la cécité montre que chez les plus de 50 ans, 2% de
cécité binoculaire (4600 cas représentant 81% dû à la catarate, 9% au glaucome) et
14% de diminution de l’acuité visuelle (80% dûà la catarate, 32000 personnes)20.
Le RGPH 200721 montre que, 4,4% des 60+ seraient handicapées, représentant 20% de
toute la population handicapée catégorisée et 15,8% des 65+, soit 5386 personnes au
total. Les handicaps affectent en majorité les membres inférieurs (34%) et la vue (29%).
Anoter que l’analyse des données établit un lien entre handicap et analphabetisme.
Dans une étude sur la surdité22, 27,4% des perosnnes affectées sont des personnes
âgées de plus de 60 ans, la majorité par une surdité moyenne.
On ne dispose d’aucune donnée sur l’extension du problème des maladies mentales
fréquentes chez les personnes âgées (dépression et démence).
Ces problèmes de santé générant une situationd’handicap provoquent plus de
dépendance chez lespersonnes âgées. Dépendance sur laquelle nous n’avons que peu
de données sinon qualitatives de profesionnels de terrain et de l’enquête CAP23. Cette
enquête révèle que 49% des personnes âgées sont indépendantes alors que 34%
s’estiment dépendantes. Ce pourcentage pourrait être plus élevé dans les populations
de plus de 80 ans. 5% souffrent d’invalidité, 4,6% de maladies incurables, 3,9% de
déficience mentale et 3,2% d’impotence. Le manque de prise en charge par des
structures spécialisées fait que la famille supporte la dépendance des personnes âgées.
20 Rapport final de l’enquête de prévalence de la cécité en République du Congo, OMS, 1989 21 Situation des personnes handicapées au Congo, RGPH 32007, Ministère de l’Economie et du Plan 22 Etude sur les maladies de l’oreille et les désordres de l’audition au Congo, OMS et conférence épiscopale de l’éducation chrétienne, 2008 23 MSASF, Enquête CAP des jeunes et des adultes face aux personnes âgées, Brazzaville, 2008
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L’alimentation des personnes âgées
Les mesures anthropométriques des personnes agées ne sont pas disponibles. Dans
l’analyse globale de la sécurité alimentaire et de la vulnérabilité24, l’indice de
consommation alimentaire des ménages au Congo s’est aggravé en relation aux
données de 2005 (1,3% des ménages en situation d’insécurité sévère contre 1,7% en
2014). En général, 15% des ménages souffrentd’une insécurité alimentaire et l’âge du
chef de famille est un facteur aggravant (17,5% si le chef de ménage a plus de 60 ans).
Dans la même enquête, l’insécurité alimentaire s’accroit avec le peu d’éducation, les
professions liées à l’agriculture (zones rurales)... Elle est aussi fortement liée au coût
des aliments qui entraine un déficit en quantité (52,5% des ménages ont un seul repas
par jour et 3% aucun repas fixe) et en qualité (déficit protéique).
L’enquête CAP précitée, confirme ce déficit : 31,6% d’hommes et 32,8% de femmes
ne peuvent s’offrir qu’un (1) seul repas par jour, contre 14,6% et 15,6% qui accèdent
à trois (3) repas par jour. Un peu plus de la moitié ne peut compter que sur deux (2)
repas, souvent, peu équilibrés. Ces mêmes données ont été observés dans des
populations à bas revenus.
Malgré l’absence totale de mesure de l’état nutritionnel de manière systematique ou
dans des enquêtes, il existe de fortes présomptions que beaucoup de personnes
âgées pourraient être affectées par les dèsordres nutritionnels (obésité,
malnutrition et dénutrition).
b- Arrangements familiaux
La majorité des personnes âgées vivent avec leur conjoint ou leurs enfants. Les
personnes âgées qui vivent dans des ménages de deux personnes représentent 17 %
24Analyse Globale de la Sécurité Alimentaire et de la vulnérabilité, Congo, INS, PAM, 2014
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et celles vivant dans des ménages de trois personnes, 12 %, puis en proportions
moindres pour les ménages plus grands25. Dans les zones rurales, la taille des
ménages avec personnes âgées est plus petite qu’en ville (5 personnes et plus). Deux
explications sont possibles : les personnes âgées dépendantes qui ne peuvent plus
vivre seules que les enfants font venir des campagnes vers la ville pour vivre avec eux
et près des services. L’autre explication est le chômage des jeunes adultes ; ceux-
ci demeurent ou retournent vivre chez leurs parents, souvent avec leurs propres
familles c’est notamment le cas quand la personne âgée a revenu fixe(retraités)26
68 % des personnes âgées sont encore chef du ménage dans lequel elles vivent
même lorsqu’elles ne vivent pas seules. La presque totalité des hommes âgés (94 %) et
la moitié des femmes (48 %) sont responsables de leur ménage. Ce qui signifie que la
moitié des femmes âgées devront se prendre en charge en étant seules (17 %) ou
auront à leur charge d’autres membres de la famille (31 %).
Dans l’enquête CAP déjà citée, 94,5% des personnes âgées interrogéesvivent en
famille dans leur propre demeure, chez les enfants ou chez un parent proche. Selon la
même enquête et conformément aux situations typiques rencontrées dans d’autres
pays, les personnes âgées courent le risque de finir leur vie toutes seules si elles n’ont
pas ou ne vivent pas avec leurs enfants. En effet, 38,4% sont veufs ou veuves, 9,2%
célibataires et 13,2% divorcés.
Les personnes âgées vivent plus souvent seules que l’ensemble de la population,
notamment les femmes(14 % des personnes de 60 ans ou plus vivent seules contre
4 % pour l’ensemble de la population congolaise).La solitude est plus marquée dans le
25 Données du RGPH2007, analysées dans : Vieillissement et conditions de vie des personnes âgées en
République du Congo Maryse GAIMARD, Université Bordeaux Segalen, Centre Émile Durkheim, CEPED,
France Benoît LIBALI, UERPOD Brazzaville - CEPED, République du Congo
http://www.ceped.org/cdrom/meknes/spipab76.html?rubrique6 26 Comme cela nous a été confirmé par les retraités au cours d’entretiens préalables á la rédaction de ce document.
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monde rural qu’en ville et augmente avec l’âge (85-89 ans) (figure 4) et affecte
davantage les femmes (tableau 6) : 17 % d’entre elles contre 11 % des hommes.
Tableau 7 : Part des personnes âgées de 60 ans ou plus vivant seules (en %)
Source : tableau extrait de Vieillissement et conditions de vie des personnes âgées en République du
Congo
La solitude et le manque de soutien sont les risques encourrus par les personnes
âgées vivant seules. Vivre seul est donc un facteur de vulnérabilité chez les personnes
âgées.
c- Sécurité économique.-
En l’absence d’une pension non contributive universelle, le revenu d’une personne âgée
provient :
- d’une pensión de retraite ;27
- du fruit de leur travail, notamment d’une AGR informlele ou de l’agriculture ;
- d’une assistance et de la charité ; avec l’inconvénient de revenus de faible niveau
et épisodiques ou peu sécurisés.
Retraite :
Selon toutes vraissemblances, les personnes âgées bénéficiaires d’une pension de
retraite restent légèrement minoritaires (42,9%28) en ville et une exception en zone
27 Les chiffres varient selon les sources : 25% des personnes âgées, 3% dans les zones rurales et 46,9% des personnes âgées dans les zones urbaines ) 28 Pour l’année 2009, World development report, PNUD, 2014
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rurale. On pourrait estimer leur proportion à 1/3 (un tiers) de la population totale des
personnes âgées29. En 2010, on registrait environs 50 000 personnes30.
Le modèle de sécurité sociale, avec un système de retraite basé sur le contributif a été
institué en 1986 alors que la structure de la population active (qui pouvait donc cotisée)
était autre31. Malgré la loi de Sécurité Sociale de 2011, les effets sur la couverture sont
insuffisants. Il semblerait que la couverture n’augmente pas : le pourcentage de
couverture des actifs qui participent effectivement à un régime est seulement de 7,5%.
Mais, parmi ce tiers favorisé, seuls 2,7% perçoivent une pension supérieure à 100.000
fcfa/mois ; ce qui est susceptible de les mettre à l’abri des problèmes de santé et de
nutrition. 44,6% percoivent entre 50.000 et 100.000 fcfa tandis que la majorité (52,7%)
ne peut compter que sur moins de 50.000 fcfa/mois.
Si les donnéessur la couverture des pensions varient selon les documents consultés,
toutes les sources sont unanimes pour notifier l’existence de nombreuses difficultés et
anomalies de fonctionnement alors qu’aucun remède conséquent ait été proposé ou mis
en place : tendance à un déséquilibre actifs/passifs, une seule source de financement,
dette de l’Etat comme employeur ; àcela, les retraités ajoutent la bureaucratie du
processus et le retard constant du paiement32.
29www.africaneconomicoutlook.org; 25% des personnes actives cotisent ; 15% de la population totale. 30 Journées de réflexion sur la retraite, décembre 2010, Coordination du pole socioculturel. 31 Les socles de protection sociale en Afrique subsaharienne, Union des Conseils Economiques et Sociaux et Institutions Similaires des états et gouvernements membres de la Francophonie http://ucesif.org/ucesif/wp-content/uploads/2014/09/%c3%89tude-pr%c3%89liminaire-sur-les-socles-de-protection-sociale-en-afrique-sub-saharienne-version-finale.pdf 32 Entretien avec la confédération de retraités de la CNSS et retraités de la CREF, septembre 2015
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Activités économiques
Actuellement, les revenus suffisants et sécurisés ne concernent que 2,7% des
personnes bénéficiaires de pensions de retraite. Les autres (retraités et non retraités)
exercent dans des activités qui ne peuvent garantir des revenus importants.
Sur le plan légal, les personnes âgées ne peuvent compter parmi les travailleurs du
secteur moderne qui fixe le terme de l’emploi à 60 ans. La plupart d’entre-elles
ressentent encore le besoin de continuer à exercer dans n’importe quel domaine
rémunérateur. Beaucoup se replient sur l’agriculture, le petit commerce, la maçonnerie
et l’artisanat. Mais, tenant compte de leur âge, elles ne peuvent accéder à des
programmes ou de projets d’appui aux activités génératrices de revenus (AGR) et
encore moins à des crédits bancaires. Elles développent ainsi des activités d’occupation
ou de bricolage peu rémunératrices. Poursuivant les pratiques traditionnelles, hommes
et femmes âgés continuent dans l’agriculture jusqu’à leur dernier souffle ou jusqu’à ce
que les forces les lâchent.
Malgré l’étude sur « les caratéristiques et conditions de vie des personnes âgées » de
2004 et celle portant sur « la collecte des données complémentaires sur les personnes
âgées» de 2011, on connait mal leur situation et leur niveau de revenus. Bien qu’il
existe des indices que les personnes âgées peuvent êtreplus affectées par la précarité
des emplois et le chômage, il n’y a pas de lecture spécifique des personnes de plus de
60 ans.Dans l’ECOM 2011, alors que le chômage pour la population de plus de 15 ans
est de 19%, les personnes entre 60 et 69 ans ont un pourcentage légérement plus élévé
de même que les jeunes adultes) alors que chez les plus de 70 ans, le taux est
supérieur à 25%.
Aussi bien dans l’ECOM 2005 que dans l’ECOM 2011, les secteurs économiques de
revenus moindre/insuffisant sont le secteur de l’agriculture, de la pêche et de la
sylviculture qui sont justement le secteur de pédilection des personnes âgées (68% des
personnes âgées actives, suivi de 17,8% dans le petit commerce).
Page -31-
d- Environnement
Logement :
A partir des données du RGPH 2007, l’analyse déjà citée « Vieillissement et conditions
de vie des personnes âgées en République du Congo », GAIMARD et Benoît LIBALI,
compare la qualité du cadre de vie des personnes âgées à partir des éléments de
confort de l’habitation (énergie, eau de boisson, installations sanitaires, salubrité) et des
équipements (ménager, transport, loisirs, communication). Les caractéristiques du
logement occupé laissent apparître que la qualité des matériaux utilisés est moindre
pour les ménages dont le chef est une personne âgée33.
Maltraitance
En l’absence de données fiables relatives à la maltraitance des personnes âgées,le
personnel des CAS observe l’existence des cas de personnes âgées en situation de
détresse (aide aux soins et médicaments, abandon, faim et violence). Les associations
civiles constatent aussi la même la réalité.
Par manque de structures et d’institutions spécialisées, les familles sont contraintes de
prendre en charge les personnes âgées dépendantes. Cependant, malgré la bonne
volonté des membres de la famille, dans certains cas, les problèmes de soins
peuvent déboucher sur l’abandon progressif et peut être à la mort de l’individu.
Les personnes âgées constituent l’un des groupes sociaux les plus exposés au risque
de perdre la vie, à la suite souvent, d’actes de violences. Les jeunes et les adultes
interrogés dans l’enquête CAP déjà nommées confirment la violence faite aux vieux :
46,3% de jeunes ont déjà assisté à une scène de violencecontre 51,5% d’adultes.
Parmi eux 16,7% de jeunes et 17,3% d’adultes ont approuvé ces actes ; 15,7% de
jeunes et 28,8% d’adultes sont restés indifférents ; 15,7% de jeunes et 15,4% d’adultes
33 Déjà citée, tableau No12
Page -32-
ont manifesté de la pitié. La révolte et l’indignation sont plus fortes chez les jeunes
(51,9%) que les adultes (38,5%).
Le motif le plus largement évoqué est la sorcellerie (confirmée par 46,8% de jeunes
et 48,5% d’adultes). Tout le monde est à l’origine de ces accusations (jeunes, adultes,
personnes âgées elles-mêmes, voisins et amis dans une moindre mesure). Dès que
surviennent de nombreux décès, des cas de mort subite et des maladies à répétition, les
soupçons s’amplifient et les victimes désignées sont les vieux de la famille surtout le
plus âgé qui s’accroche à la vie et ne partage jamais aux autres. Les personnes âgées
elles-mêmes confirment ce climat de manque de considération, de violences courantes,
de rejet et de méfiance. Une partie de ces situations est due à l’apparition de cas de
démences/Alzheimer dont les causes ne sont pas connues du grand public.
Ces violences peuvent conduire à la mort et il n’est pas rare qu’il soit rapporté un peu
partout qu’une personne âgées a été soit immolée par le feu, soit battue à mort pour
cause de sorcellerie. Les besoins de protection, d’accessibilité aux soins et d’affection
des proches sont clairement établis.
Genre
On dit souvent que la vieillesse a un visage de femme pour la prédominance des
femmes démographiquement.
La « vie à seul » est l’une des caractéristiques démographiques des personnes âgées
surtout des femmes âgées de plus de 60 ans qui sont pour près des ¾ soit veuves
(60,14%) dans le groupe de femmes de 65 ans et plus et 40,14% dans le groupe des
60-64 ans), soit, divorcés (respectivement 6,29% et 9,45%), soit, célibataires
(respectivement 8,62% et 9,0%). Les femmes âgées de 65 ans et plus vivant en
ménage ne représentent que 25% de toute la population féminine de cette tranche
d’âge.Par contre les hommes âgés, socialement autorisés à se remarier, même tard
Page -33-
dans la vie, restent mariés à plus des 3/4 (77,54% chez les 65 ans et plus et 81,5%
chez les 60-64 ans).
Les taux d’analphabétisme sont plus élevés chez les femmes âgées que chez les
hommes. Leur insertion dans le monde du travail formel et donc l’accès aux retraites,
est moindre.
Monde rural
Les conditions de vie dans lemonde rural sont mal connues. A priori, la situation de
faible couverture de services, migrations des jeunes générations (soutien à la
dépendance) et les faibles revenus observés dans les zones ruralesoffre un risque de
voir des populations de personnes âgées finir leur vie, seuls, marginalisés dans un
habitat loin de tout et sans confort.
Ethnie
De la même manière on ignore les conditions de vie des personnes âgées dans les
populations autochtones.
5- Cadre juridique et politique de référence
De nos jours, l’élaboration de politiques nationales (sectorielles ou globales) ainsi que
des lois et textes réglementaires nationaux, doit prendre en compte ou être en totale
harmonie et conformité avec les conventions et textes internationaux d’orientations, de
recommandations ou directives par rapport aux engagements pris. Ainsi, le Congo qui a
ratifié plusieurs conventions et qui a adhéré à plusieurs déclarations, se doit de se les
rappeler au cours de l’élaboration de sa politique nationale en faveur des personnes
âgées.
Il s’agit notamment des conventions, déclarations et textes suivants :
- la Charte des Nations Unies relative à la dignité et la valeur de la personne
humaine ;
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- la Charte Africaine sur les droits humains ;
- la Convention contre la torture et autres peines ou traitements crules
inhumains oudégradants, New - York (30 Juillet 2003) ;
- la Charte Internationale relative aux Droits Economiques Sociaux et
Culturles ;
- les Règles pour l’égalisation des chances des personnes handicapées (1993)
et la convention des droits des personnes handicapées (2006);
- la Déclaration du droit du déficient mental du 20 Décembre 1971 ;
- la Convention relative à l’élimination de toutes les formes de discrimination à
l’égard des femmes ;
- Plan d’Action International de Madrid sur le vieillissement, 2002 (et les
rapports successifs de mises en œuvre du Plan) ;
- Les principes des Nations Unies pour les personnes âgées, 1992.34
Il serait souhaitable de prendre notequ’actuellement, les Nations Unies préparent une
convention des droits des personnes âgées35. L’organisation des Etats d’Amérique et
d’autres régions du Monde ont célébré récemment l’approbation des chartes régionales.
L’organisation des États africains y travaille actuellement.
Au niveau national, il existe un cadre juridicopolitique :
- la Constitution du 20 janvier 2002 ;
- la loi n° 07/84 du 17 octobre 1984, portant code de la famille ;
34 Ils ont été adoptés par l’Assemblée générale des Nations Unies (résolution 46/91) le 16 décembre 1991http://www.un.org/french/esa/socdev/iyop/friyoppo.htm 35Consulter :
http://social.un.org/ageing-
workinggroup/documents/Coalition%20to%20Strengthen%20the%20Rights%20of%20Older%20People.p
df
http://www.rightsofolderpeople.org/wp-content/uploads/2014/01/Renforcer-les-droits-des-personnes-
%C3%A2g%C3%A9es-dans-le-monde.pdf
Page -35-
- la loi n° 009/92 du 22 avril 1992 portant statut, protection et promotion de la
personnehandicapée ;
la loi n°004/86 du 25/02/86 instituant le code de sécurité sociale en
République du Congo ;
- le décret n°62/235 du 16 Août 1962, prévoyant les modalités de paiement des
frais d’hospitalisation aux retraités pour faciliter leur accès dans les centres de
santé ;
- le Décret 84 /892 du 12.10.84 modifiant le régime des pensions des
fonctionnaires et assimilés ;
- le décret N° 87/447 du 19 août 1987, portant création, organisation et
fonctionnement de la caisse de retraite des fonctionnaires ;
- leDécret n°2010-606 du 21 septembre 2010 portant attributions et
organisation de la Direction Générale des Affaires Sociales ;
- La loi qui crée le Programme National de dévleoppment sanitaire (PNDS) ;
- La politique nationale de Santé.
6- Les réponses institutionnelles et communautaires
Malgré un PIB par habitant supérieur à la moyenne régionale et des recettes stables et
suffisantes, le Congo n’a pas obtenu une redistribution des richesses vers toute la
population36 :
- l’indice de développement humain est inférieur aux pays de PIB équivalent ;
- le taux de pauvreté s’est réduit entre 2005 à 2011 (50,7% à 46,5%) ;
néanmoins, la progression est inférieure à celle des pays de mêmes niveaux
de PIB ;
- Cependant les disparités sont importantes (généralisation en zones rurales
avec 75,6%)
- l’indice de Gini s’est aggravé.
36 Fonds Monétaire international, questions générales, République du Congo, juillet 2014. Analyse basée sur chiffres officiels, en particulier ECOM2011.
Page -36-
- le pourcentage du PIB pour le développement humain reste très faible (santé
+ éducation 2% du PIB) inférieur à la moyenne régionale ; ce qui incite à
certifier que, disposant de ce niveau de recettes, le Congo doit pouvoir investir
plus dans les budgets de santé, éducation et protection sociale.
Les efforts consentis par toutes les composantes de la communauté nationale sont
importants, louables mais insuffisants37.
a- l’offre privée de prise en charge des personnes âgées
Elle est assurée par les centres d’hébergement et de prise en charge créés et tenus par
les œuvres caritatives des confessions religieuses (Catholiques, Armée du Salut et
Protestantes). Ces structures ont une faible capacité d’accueil (environ 150
pensionnaires ou demi-pensionnaires). (Voir les détails de ces institutions en annexe2)
Même si l’Etat préfère promouvoir le maintien dans les familles, on constatel’existence
des personnes âgées sans famille, rejetées ou exclues, sans ressources et dans un état
grabataire ou de maladie grave qui requiert une prise en charge complète. Cette
catégorie de personnes âgées existe dans toutes les villes et dans tous les
départements. Leur prise en charge par des institutions caritatives privées est un acquis
à encourager et à décentraliser.
b- L’offre publique de prise en charge dans les structures de soins et
d’accompagnement social
L’Etat offre aux personnes âgées des structures de prise en charge centrées autour des
soins, des facilités de mobilité et d’autonomie, de rééducation fonctionnelle et
d’accompagnement psychologique et social à travers les CSI, les CAS, les CRF,
37 Dans référence précédemment citée, il est signalé que le gouvernement congolais s’est engagé á investir dans l’assurance santé universelle et dans les transferts sociaux. Voir également la politique d’action sociale.
Page -37-
l’antenne médicale de la CNSS et le service de consultation psychologique de Pointe-
Noire.
Les personnes âgées peuvent compter sur les centres de santé mis à la disposition des
populations. Le Congo en compte 1712 dont 302 (17%) sont fermés et 1410fonctionnels
(82,4%). Ils sont répartis sur tout le territoire mais de manière inégale (les types de
structures inventoriées n’étant pas du même niveau).
Il ressort de ces taux de couverture que même si l’offre comporte encore des disparités
d’une zone à l’autre, l’accessibilité est relativement satisfaisante. Il existe au moins un
hôpital de base dans chaque chef-lieu de département et des CSI dans tous les chefs-
lieux de département et de district. Le projet de 12 hôpitaux généraux est en chantier.
Mais, dans la réalité, certains villages sont très éloignés des chefs-lieux où se concentre
l’offre de structures de soins. Le monde rural qui abrite près de 60% des personnes
âgées ne peut compter que sur des structures de bas niveau : Centres ou Postes de
santé et dispensaires souvent dépourvus de personnels, de médicaments et de plateau
technique suffisants. Sur 486 dispensaires, 378 (77,8%) sont installés en zone urbaine
et seule une centaine dessert le monde rural. Les CSI beaucoup plus outillés ne sont
qu’un peu plus d’une centaine(plus précisément 120 structures pour un territoire très
vaste et une population d’environ177 508 personnes âgées.
Le gouvernement (à travers les ministères en charge de la santé et des Affaires
sociales) et les ONG caritatives des confessions religieuses sont les principaux
intervenants en matière de mise à disposition d’équipements et de personnels
spécialisés pour faciliter la mobilitéaux personnes handicapées et aux personnes âgées
frappées d’invalidité. Cependant, cette offre se réduit à seulement 4 centres de
réhabilitation pour tout le pays. Ces centres sont souvent rattachés à de grands hôpitaux
comme le CHU, l’hôpital Blanche GOMES et l’Hôpital Central des Armées. Il n’en existe
qu’un seul en milieu semi-urbain et aucun en zone rural.
Page -38-
Les centres de rééducation fonctionnelle pour invalides ou personnes handicapées
rattachés au Ministère des Affaires Sociales sont au nombre de sept (7) dont trois (3) de
statut privé et un (1) de gestion mixte (Owando).
En dehors de quelques structures privées (de Caritas) qui fonctionnent plus ou moins
bien, la plupart des centres connaissent des insuffisances en ressources humaines de
qualité, en logistique et en budget de fonctionnement.
c- Prise en charge d’action sociale
Les missions d’écoute et d’accompagnement psychosocial reviennent aux services
sociaux de proximité (CAS). Il en existe actuellement 112 budgétisés.
En fait les CAS connaissent des difficultés qui limitent leurs interventions en faveur des
personnes âgées38.
L’enquête sur le fonctionnement des CAS en 2006 décrit le niveau d’inefficacité de ces
structures ; le peu deplace donnée aux personnes âgées et les difficultés à assurer les
aides financières. Depuis, leur fonctionnement s’est amélioré en dépit des difficultés
liées au manque de personnels qualifiés et en nombre suffisant et des mécanismes de
gestion encore fragiles. Face à une demande plus grande des personnes âgées, les
CAS ne sont pas préparés. Pourtant, la mise en capacité de bon fonctionnement des
CAS demeure un préalable pour la mise en œuvre des plans d’action en faveur des
groupes vulnérables-cibles des Affaires sociales.
Le gouvernement congolais a pris des engagements sur une Politique d’Action Sociale
qui inclue des programmes de transferts sociaux, tels que le projet Lisungi (5000
ménages pauvres et 1000 personnes âgées ciblées). Ainsi il est prévu une allocation
vieillesse pour l’heure non définie.
38 Ceci nous a été confirmé par les personnels de CAS de Brazzaville au cours du groupe focal, entre autres : manque de fluidité dans la gestion du fonds de soutien social ; manque de formation, nombre de personnel réduits qui ne permet pas une relation active.
Page -39-
d- L’offre communautaire de prise en charge des personnes âgées
Les œuvres caritatives et l’Etat ne sont pas les seules institutions sensibles aux
problèmes du vieillissement. Depuis toujours, les communautés et les familles
s’occupent comme elles peuvent de leurs vieux. Les ouvrages d’ethnologie n’ont jamais
fait mention d’une organisation sociale tendant à placer les personnes âgées, même
grabataires et mentalement fragiles, dans des institutions spécialisées. La prise en
charge restait du ressort de la famille et de la communauté.
Au niveau des Associationsprenant en charge des personnes âgées, l’enquête sur la
collecte des données complémentaires sur les personnes âgées menée dans les
localités de Brazzaville, Pointe-Noire, Owando, Ewo et Sibiti signale l’existence
d’associations non spécifiques mais d’adultes et de personnes âgées œuvrant pour les
personnes âgées-membres et parfois des cas sociaux.Toutes se proposent l’entraide
mutuelle et l’assistance morale et financière en cas d’hospitalisation ou de décès.
Plusieurs d’entre elles n’hésitent pas à donner de l’aide matérielle ou financière à des
personnes âgées en difficulté. Mais l’aide est ponctuelle et souvent symbolique.
Il est àsignaler une expérience intéressante et innovante au travers de l’Association
d’aides et de soins à domicile pour personnes âgées du Congo (AASDPAC), qui
expérimente à Pointe Noire, Brazzaville et la Cuvette, des services d’aide à domicile.
Cette initiative prometteuse doit servir de laboratoire pour la prise en charge future de
personnes vulnérables et /ou dépendantes dans les communautés.
Au niveau Communautaireil sied de signaler l’utilisation des personnes âgées dans
des ‘’conseils de sages’’ sorte de cabinet conseil des autorités mises en place mais qui
sont plus ou moins fonctionnels ou n’existent plus dans beaucoup de cas. La situation
est variable en ville comme en zone rurale.
Page -40-
C’est au niveau des familles que la solidarité est encore active puisque un peu plus de
90% des personnes âgées sont pris en charge dans leur demeure ou auprès d’un
parent proche (enfants directs, neveux ou frères et sœurs). Mais compte tenu de la
pauvreté généralisée la tendance est à l’abandon des vieux de la famille ou à une prise
en charge partielle. La famille est la première et la dernière institution-rempart qui doit
fonctionner correctement pour la survie des personnes âgées, bien que la traditionnelle
prise en charge se heurte à de nouveaux défis et en souffrent : migrations des jeunes,
chômage et pauvreté qui génèrent la violence et l’abandon (50,7% des ménages-ECOM
2005), des nouvelles valeurs socioéconomiques qui promeuvent le jeune, le beau et le
productif. Mais surtout les difficultés mêmes que rencontrent les familles à prendre en
charge des personnes dépendantes, parfois lourdement dépendantes et qui mènent
vers des situations de maltraitance et de désespoir.
Associations de personnes âgées : le Congo ne dispose pas encore d’un réseau
d’associations de personnes âgées. Cependant, des associations de retraités ont vu le
jour durant les dernières années qui se sont regroupées entre elle pour plus d’efficacité
et de plaidoyer. C’est le cas de la Confédération des Retraités Contractuels du Congo
(CRCC), laquelle peut servir de base pour promouvoir ce genre d’association.
Dans l’espace communautaire, il y a aussi le « secteur » privé, qui n’est jusqu’à présent
pas du tout engagé dans les prises en charge des personnes âgées.
Chapitre III : Analyse de la problematique des personnes âgées
Dans ce chapitre, après un résumé des problèmes rencontrés dans la compilation des
informationsexistantes, un effort a été fait d’ordonner les multiples facettes de la
Page -41-
problématiqueselon les thèmes du Plan international sur le vieillissement pour pouvoir
planifier ensuite des actions ordonnées et efficaces.
1-Résumé de la situation
Comme on l’aura compris au cours du chapitre II, la situation actuelle des personnes
âgées au Congo comporte une série de privations et de manquement à leurs droits,
certains dus à des situations non spécifiques des personnes âgées mais de toute façon
aggravées par l’âge. L’analyse met en évidence des situations critiques de vulnérabilité :
₋ les multiples maladies et les invalidités qui les frappent les rendent encore plus
fragiles ;
₋ la baisse constante et naturelle de leurs facultés physiques, sensorielles (vue,
audition, toucher…) et cognitives provoquent des situations de dépendance, qui
elles mêmes, génerent de lourdes charges pour la famille et la communauté ;
₋ les handicaps, dinimution de fonctionalité concernent au moins 44% d’entre eux
et 15% ont besoin d’une prise en charge, c’est à dire d’être suivis et
accompagnés au quotidien ;
₋ la sous alimentation généralisée touche de nombreuses personnes âgées
aggravant les invalidités et la fragilité globale jugée préoccupante ;
₋ Pour resoudre ces problèmes sanitaires, il n’y a que peu de réponses du système
et d’accès aux services de santé ;
₋ L’absence de revenus fixe pour beaucoup, le bas niveau des revenus quand ils
existent (retraite et emploi/auto-emploi), implique une vulnérabilité économique ;
₋ L’environnement est peu favorable qui, non seulement n’offre pas d’opportunité
de développement personnel (culture, loisirs), mais aussi présente un climat de
violence et de discrimination ;
₋ En général, les institutions n’offrent pas de cadre légal ou programmatique ; il n’y
a pas de recherche et une faible connaissance du thème ;
Page -42-
₋ La participation des personnes âgées dans la vie familiale, communautaire
diminue (pertes des valeurs tradionnelles de respect) ; la participation politique
est limitée. Le processus d’organisation pour le plaidoyer se limite à des
organisations de retraités de récente création.
2- Les besoins et priorités exprimés par les personnes âgées
Lors des entretiens préalables à l’élaboration de ce document, les personnes âgées ont
nettement considérées la santé comme leur priorité No1, suivi du besoin de disposer
d’un revenu fixe et digne.Cette priorisation n’est pas surprenante compte tenu de la
situation difficile et précaire de beaucoup d’entre eux.
Dans l’enquête CAP, 33,6% des personnes âgées souhaitent une assistance sanitaire
pour assurer leur bien-être. Une proportion non négligeable (19,7%) a besoin des soins
à domicile et dans des proportions semblables ; 17,2% réclament la gratuité des soins
médicaux ou des soins psycho-gériatriques.
3- Identification et classification des problèmes
La liste desproblèmes à résoudre est longue. Il a fallu d’abord distinguer ceux qui ont un
effet direct sur les personnes agées et leurs causes.Ensuite, proposer des réponsesà
donner à chaque effet et à chaque cause. Enfin, les problemes ont été regroupés selon
les thèmes majeurs du Plan International sur le Vieillissement. Ainsi, cette classification
a été presentésous forme d’un arbre à problèmesqui, sera la base sur laquelle se
déclineront les axes stratégiques du plan.
Photo de l’arbre à problèmes des personnes âgées au Congo
Non accès aux soins de santé : ✓ Accéssibilité
géographique et physique difficile ;
✓ Manque de revenus pour payer les soins
Structures de prise en charge en santé inadaptées : ✓ Personnels de santé
non formé ; ✓ Absence de
protocole, instructions et conduite à tenir dans les CSI ;
✓ Coûts de soins prohibitifs pour les niveaux de revenus faibles ;
✓ Non prise en compte des problèmes de santé des PA ;
✓ Insufissance des programmes en faveur des PA
Malnutrition chez les personnes âgées : ✓ Manque d’assistance
aux personnes vulnérables et à risque ;
✓ Exclusion des personnes âgées dans les programmes existants ;
✓ Manque de suivi des personnes âgées.
SANTÉ
45
Peu d’accès aux facilités de crédits :
✓ Pas de réglementation exclusive aux PA ;
✓ Manque de facilités de crédits.
Peu d’accès à
l’emploi, travail
informel non décent :
✓ PA non considérer comme membre actif de la communauté ;
✓ Manque de programmes de reconversion professionnelle ;
✓ Peu d’accès à l’emplio et aux AGR.
Pas de revenus
minimum pour une
grande majorité
des PA :
✓ Manque de filets de protection coordonnés ;
✓ Non inclusion des PA dans les programmes des transferts sociaux ;
✓ Faible couverture de sécurité sociale (46%) ;
✓ Absence de pension universelle ;
✓ Inégale répartion de la richesse, % de pauvreté élévé.
Manque
d’assistance aux
PA :
✓ Manque de personnels formés ;
✓ Non diffusion des textes et programmes existants ;
✓ Insuffisance des CAS ;
✓ Absence de structures et services adaptés ; absence de mesures paliatives.
INCLUSION ECONOMIQUE ET PROTECTION SOCIALE
46
CADRE LEGAL ET INSTITUTIONNEL
Absence d’un cadre légal spécifique : ✓ Vision
limité sur les questions des PA ;
✓ Pesanteurs socioculturelles ;
✓ Absence de textes reglementaires ;
✓ Manque de connaissances de leurs droits.
Absence de
programmes de prise
charge :
✓ Manque de leadership dans la gestion des programmes existants ;
✓ Manque de structures adaptées aux nouveau defits démographiques ;
✓ Existance des programmes consurrentiels ;
✓ Pas de coordination interministérielle.
Manque
d’informations
sur la situation
des PA :
✓ exclusion desPA dans les enquêtes standards ;
✓ insufissance de la recherche ;
✓ absence de culture de suivie etde planification basées sur les PA ;
✓ manque de compilation et non analyse des données fiables.
Peu de
participation des
PA à tous les
niveaux :
✓ Manque des associations des PA ;
✓ Dimunition du respect aux PA ;
✓ Pesanteurs traditionnnelles.
47
ENVIRONNEMENT FAVORABLE
Difficultés d’accès au transport et logement : ✓ Réduction
des PA ; ✓ Transport
nonadapté ; ✓ Absence de
réglementation pour les PA ;
✓ Logement non adapté ;
✓ Absence de logements sociaux ;
✓ Coût élévé des logements.
Peu d’opportunité de
loisir et d’activité
physique :
✓ Manque d’espace ;
✓ Pas de culture de l’activité physique ;
✓ Manque de loisirs.
Discrimination,
violence et
abandon des
PA :
✓ Méconnaissance des notions sur le vieillissement et les droits des PA ;
✓ Persistance de la notion de sorcellerie ;
✓ Manque de considération des PA ;
✓ manque de compilation et non analyse des données fiables.
Mauvais estime de
soi :
✓ Faible niveau éducatif ;
✓ Taux élévé d’analphabétisme chez les PA.
48
4- Contraintes et opportunités
Il est important d’analyser les problèmes etde s’appuyer sur les forces et opportunités
pour le développement d’éventuels programmes et le renforcement de ceux existants.
Par exemple, l’offre publique qui compte beaucoup plus de structures peut devenir plus
large et efficace, tandis que l’offre privée,les œuvres caritatives et/ou confessionnelles
limitées, représente la seule option réelle et pourrait être supportée ou compléter par
l’offre publique. Ces initiatives pourraient aussi servir de point d’ancrage et de relai de la
communauté.
La famille reste un support/soutien vital qu’il faut protéger parce que l’Etat ne pourraseul
assumer l’effort de prise en charge des personnes âgées. Par ailleurs, il est probable
que les familles/foyers resteront le premier choix des personnes âgées comme lieu de
vie. Ne pas supporter les efforts actuels équivaudrait, si on n’y prend garde, à un
laisser-faire qui entérinerait une politique d’abandon des vieux auprès des parents plus
ou moins réceptifs. Ce qui correspondrait à les laisser s’éteindre à moindre coût et sans
engagement de la part de l’Etat.
Mais de la même manière, il faut prendre en compte certaines menaces sur le
développement des programmes, comme :
En particulier, le peu d’application des programmes et plans opérationnelsinquiète. C’est
une situation que le présent plan doit contrecarrer.
49
CHAPITRE IV : Cadre stratégique
Pour élaborer les politiques concernant les personnes âgées, il convient de tenir compte
de l'hétérogénéité de cette population, ainsi que de la situation particulière de certains
groupes de personnes âgées, comme les personnes dépendantes, les personnes
isolées en milieu rural, les migrants, les réfugiés, les personnes qui ont perdu leur
famille, les populations autochtones…
La communauté nationale est donc tenue aujourd’hui au devoir d’assistance et de
solidarité à l’égard de cette catégorie sociale fragile et vulnérable en lui assurant un
minimum de prestations de santé, de formation-emploi, de protection sociale et de prise
en charge affective et psychologique.
Le présent plan stratégique doit répondre aux aspirations de l’ensemble de lapopulation
âgéetelle qu’ellessoient, en particulier en assurant l’exercice de leurs droits.
Proposé pour une durée de cinq ansle Plan stratégique national des personnes âgées
ne peut être isolé de la vision stratégique du pays. Il doit s’inscrire dans une approche
globale et intégrée.
1- Vision
Objectif spécifique:
Améliorer de manière participative,
la qualité de vie des personnes
âgées par la réduction de risques
de vulnérabilité et la promotion de
l’exercice de leurs droits.
Vision:
Contribuer à faire du Congo
une nation plus solidaire où
les personnes âgées mènent
une vie digne.
Objectif général: Promouvoir un développement économique, socio sanitaire et culturel durable intégrant les besoins des personnes âgées avec leur entière participation.
50
2- Principes directeurs et approches
Le Plan intègre les principes des Nations Unies pour les personnes âgées à savoir :
l’indépendance, la participation, l’accès aux soins, l’épanouissement personnel, la
dignité, l’universalité, l’équité et la transparence.
Les politiques et programmes développés doivent avoir une couverture
universelle, c’est-à-dire qu’ils s’appliquent à toutes les personnes âgées qui vivent sur
le territoire congolais, sans discrimination aucune, focalisant des groupes particuliers
seulement quand la nature du programme le requiert.
L’égalité des chances et l’equité s’entendent comme un principe et un droit qui doit
être appliqué dans toutes les sphères de la vie familiale, sociale, économique, politique,
culturelle et environnementale de la personne âgée. Et,lorsqu’il est établi que les
chances ne sont pas égales, un dispositif de compensations ou d’avantages devrait
permettre à la personne âgée de croire au succès de son action.
Les approches devront être systématiquement appliquées dans le développement et la
mise en place des programmes :
- La recherche de l’autonomisation : si le choix de vie des personnes doit être
respecté, il faut assurer dans la mesure du possible les conditions de ce choix
c’est à dire assurer la plus grande autonomiepossible : prévention de perte de
fonctionalité, le maintien au domicile tant que la personne le peut et le veut ;
- L’approche différencielle, entendue comme le respect au genre et
l’intégration des besoins des hommes et des femmes, mais aussi des différentes
ethnies, et autres différences ;
- L’adaptabilité : la flexibilité dans le temps et la portée pour permettre l’intégration
de nouvelles situations et analyses reste un mécanisme essentiel efficace ;
- La multisectorialité et le partenariat : le thème du vieillissement n’est la
propriété d’aucune institution, groupe ou entité ; la complexité des problèmes et
l’étendue du travail à réaliser font qu’il est indispensable de s’allier, de
coordonner et departager les efforts entre tous les acteurs. Cela inclue les
51
instances de l’Etat à tous les niveaux jusqu’aux collectivtés locales, la
communauté, les associations et entreprises privées et bien d’autres ;
- Et sans nul doute, l’approche du droit, la personne âgée n’étant pas un objet de
charité mais un sujet citoyen à part entière.
3- Axes strategiques
Le Plan se divise en 4 axes stratégiques. Les axes pourraient aussi s’exprimer comme
résultats attendus :
Axe 1 : Renforcement du cadre juridique et institutionnel
Pour assurer l’innamovibilité de l’exercice du droit, toutes les garanties doivent être
données aux personnes âgées. Cela signifie que, chaque fois que cela est
nécessaire une loi, une norme et un règlement doitêtre élaboré, approuvé et
vulgariséparles instances compétentes.
Programme: Promotion et protection des droits des personnes âgées
La pleine participation des personnes âgées passe aussi par des mesures efficaces
de promotionde l’emploi, de formation professionnelle, de renforcement des capacités
Renforcement
du cadre
juridique et
institutionnel
de protection
des droits,
inclue le droit
à la
participation
Promotion et
prise en
charge de la
santé des
personnes
âgées
Filets de
protection
sociale
Promotion
d’un
Environnemen
t favorable
52
managériales, de meilleure insertion dans les activités économiques et politiques, de
promotion des associations et organisations de personnes âgées. Leur représentation
dans les structures de décision (gouvernement, parlement, partis politiques) ainsi que
dans les structures de leur propre prise en charge (associations, coopératives,
administrations, institutions spécialisées…) devrait permettre de mieux définir les
politiques à promouvoir.
Projet 1 : Elaboration des textes reglementaires et juridiques relatifs aux
personnes âgées
Il est de la responsabilité de l’Etat de développer une règlementation des
établissements d’accueil, d’hébergement et de services de coordination des
interventions en faveur des personnes âgées.
Projet 2 : Personnes âgées promoteurs des droits
A travers ce projet, il sera que de mettre en évidence la participation des personnes
âgées qui suppose que soient réglés les problèmes d’accès à une meilleure autonomie
et à une bonne formation afin d’optimiser leur participation. C’est dans ce cadre, qu’il
sied de rappeler que la personne âgée n’a pas que des droits. Elle a aussi des devoirs
ou des obligations de meilleure participation à la vie sociale. Sa mobilisation s’avère
nécessaire.
La création dans tous les départements des « maisons des aînés » est à soutenir et à
développer. Elle offrira aux personnes âgées des espaces d’accueil, d’écoute,
d’orientation, d’information et d’accompagnement social.
Projet 3 : Observatoire des personnes âgées
Les lacunes observées dans l’existence et l’analyse d’informations relatives aux
personnes âgées nous obligent à mettre en place un observatoire de collecte,
d’analyse et de diffusion des données et la réalisation de façon spécifique et
systématique de recherche sur les personnes âgées.
L’insuffisance des données sur les problèmes liés au genre, les inégalités et la
discrimination justifient que l’on puisse travailler sur les activités spécifiques d’une
53
manière transversale dans tous les programmes mais aussi étudier la nécessité de
réaliser des actions innovantes (comme la promotion de la participation des hommes
dans la prise en charge des personnes âgées dépendantes, tâches traditionnellement
dévolues aux femmes).
Axe 2 : Promotion et prise en charge de la santé des personnes âgées
La Promotion de la santé et du bien-être commence parla prévention, la prise en charge
et le plaidoyer pour l’accès équitable aux services de santé.Les programmes proposés
dans cet axe sont :
Programme : Renforcement des services appropriés de soins aux personnes
âgées
Projet 1 : Création des services spécialisés des personnes âgées dans les
formations sanitaires
L’approche à retenir est celle de la politique nationale de santé et du PNDS c'est-à-dire
l’intégration des services dans les formations sanitaires. La promotion du bien-être des
personnes âgées passera entre autres par le renforcement des capacités des
prestataires :
- d’abord par un meilleur plateau technique au niveau des CSI, hôpitaux de référence et
hôpitaux généraux. Par exemple, intégrer les conduites à tenir en soins de santé
primaires, pour les personnes âgées dans les PSE, est tout à fait faisable.
- par la création de structures spécifiques à long terme comme un service de gériatrie
de référence dans chaque hopital général.
Projet 2 : Mise en place d’un système d’assurance maladie universelle
La lutte contre les maladies non transmissibles et les conduites contraires à la santé
ainsi que la visibilité des besoins spécifiques des personnes âgées, sont des domaines
clés d’une meilleure santé pour ce groupe d’âge. Il est question ici de favoriser l’accès à
la santé de toutes les personnes âgées sans exception.
54
Projet 3 : Campagnes de prévention et sensibilisation sur les besoins sanitaires
et nutritionnels des personnes âgées
Les actions d’information, éducation et communication (IEC) font partie des actions de
soins de santé primaires. Elles sont faisables dans la majorité des conditions
territoriales et institutionelles. Les actions IEC seront réalisées dans les formations
sanitaires mais aussi au niveau communautaire en collaboration avec le Ministère des
Affaires Sociales. Il faut coordonner ces actions avec d’autres services engagés dans
l’IEC et les campagnes (Programme de MNT, direction de prévention et promotion de
l’hygiène) ainsi qu’avec d’autres acteurs comme les CAS, les associations et les
collectivités locales. Cela implique l’organisation des campagnes de sensibilisation et
d’informations des communautés, des familles et des personnes âgées elles-mêmes,
sur les maladies et les invalidités qui les frappent, sur l’alimentation…
Les communautés ainsi sensibilisées seront plus promptes à prendre en charge les
personnes âgées et à leur offrir un meilleur cadre de vie.
Projet 4 : Appui à la formation des personnels pour des soins appropriés aux
personnes âgées
La formation du personnel de santé dans la prise en charge médicale des personnes
âgées est aujourd’hui une nécessité. C’est un chantier à long terme qui inclue des volets
très différents comme la formation initiale et la formation continue du personnel. Pour
chaque volet, il faudra élaborer une stratégie et des actions spécifiques.Cette formation
contribuera à améliorer la qualité technique dusystème de santépar l’appui au
dévoleppement et au renforcement des services de soins de base, la prise en charge
des maladies chroniques.
Axe 3 : Filets de protection sociale
L’état de lieux révèle l’extrême vulnérabilité économique des personnes âgées mais
aussi leur implication dans les AGR. Cettesituation appelle à une approche de soutien à
55
l’activité économique des personnes âgées. La reconnaissance du soutien à l’activité
économique des personnes âgées concédée aux professions libérales (agricoles,
artisanales) devrait s’étendre aussi aux autres professions :techniques, scientifiques et
industrielles. Il s’agit de reconnaitre les compétences multisectorielles des personnes
âgées qui, du fait de leur expérience, pourraient mieux contribuer au développement
économique et social du pays.
La nécessité est toute particulière pour les groupes les plus défavorisés à travers
l’accès à la formation professionnlele, le recyclage, la reconversion, l’exercice des
activités génératrices de revenus, l’accés aux crédits. Certains programmes du secteur
public ou privé (entreprises, ONG) existants n’incluent pas les personnes âgées.
Les projets proposés dans ce programme sont :
Programme : renforcement des capacités économiques des personnes âgées
Projet 1: Promotion de l’insertion économique des personnes âgées
L’offre de service de prise en charge des personnes âgées par des structures
appropriées (hospices, centres d’accueil de personnes abandonnées) est très limitée.
Certes, la politique gouvernementale, en la matière, privilégie la prise en charge en
milieu familial. Cependant, les cas d’abandons et de personnes sans ressources ne
manquent pas. Il y a donc lieu :
- d’appuyer les structures existantes ;
- d’élargir le partenariat ;
-diversifier les services de prise de charge (centre de jour, aide à domicile, support aux
familles).
L’Etat devrait pouvoir soutenir ces initiatives par des actions d’appui financier et
matériel, un renforcement des capacités des personnels engagés.
Projet 2 : Organisation de systèmes de transferts sociaux (incluant les
allocationsvieillesse universelle)
Au moyen des allocations et des gratuités des services à offrir aux personnes âgées
(souvent de 60 à 70 ans), on envisagerait pour ces dernières des actions pour les aider
56
à être à l’abri des besoins essentiels de la vie. Ces transferts assureront pour elles la
promotion des activités génératrices de revenus, des actions d’investissement dans le
secteur agricole, marchand, immobilier, artisanal et industriel susceptibles d’en faire des
chefs d’entreprises. Cette revalorisation des compétences des personnes âgées peut
constituer une chance supplémentaire de développement économique et social.
Axe 4 : Promotion d’un environnement favorable
Au regard de l’étendue et de la transversalité des actions intégrant cet axe, il serait
souhaitable de se concentrer sur la mise en place du programme suivant :
- Promotiond’une image positive des personnes âgées et lalutte contre la
maltraitance.
En ce concerne du programme « villes Amies des ainés39 », qui est une application de
la stratégie de l’organisation mondiale de la santé, il est envisageable que si les autres
programmes présentés ici sont exécutés. Cependant, cela n’empêche pas les initiatives
plus spécifiques sur le logement ou les loisirs qui pourront être mises en place.
Programme : Promotion d’une image positive et lutte contre la maltraitance.
Projet 1 : Prévention des situations de stigmatisation, de maltraitance et de
violence.
Des parents mieux informés et sensibilisés sur les circonstances de survenance et
d’évolution de certaines maladies courantes et déficiences ou invalidités propres aux
personnes âgées pourraient être prêts à mieux comprendre et à accepter la
dégénerescence naturelle et la nécessité de mieux les protéger. A cet effet, les
pouvoirs publics devraient élaborer et soutenir la mise en œuvre d’un plan spécifique de
communication portant sur la lutte contre la stigmatisation, la maltraitance et les
violences faites aux personnes âgées. De même, elles devraient organiser des
39 La stratégie des Villes Amies des Ainés39proposée par l’organisation mondiale de la santé a un guide
et une boite à outils qu’il faut faire connaitre aux mairies et autres espaces de collectivés locales sans
oublier les personnes agées. Il existe aussi des villes qui ont déjà mis en place ce programme et peuvent
partager leur expérience. Avec peu de moyens, le résultat est durable et efficace, utilisant les ressources
diversifiées et les efforts de tous.
57
campagnes de sensibilisation et d’information des populations en matière de normes de
comportements non discriminatoires à mettre en œuvre. Cette sensibilisation pourrait
être étendue aux domaines de l’information des familles sur les besoins sanitaires et
nutritionnelles des personnes âgées ainsi que sur le maintien des personnes âgées en
milieu familial et la revalorisation du statut social de la personne âgée.
Projet 2 : Participation à la vie sociale et renforcement de la solidarité
intergénérationnelle.
Face à l’image sociale négative que les personnes âgées inspirent, la revalorisation de
leur statut s’impose de plus en plus comme nécessaire et urgente. Toutes les initiatives
qui vont dans ce sens sont à encourager, comme celles d’une « maison des aînés » qui
pourra ouvrir des espaces de dialogue entre générations et des occasions
supplémentaires de socialisation et de valorisation personnelle grâce à l’accès aux
échanges, aux loisirs ou à la participation à la vie sociale, tout court.
La réactivation des « conseils des sages » dans le règlement des différends de couple,
de familles ou de communautés ainsi que la participation à la vie scolaire (à travers la
valorisation de leurs compétences) et associative (materielles d’entraide...) sont autant
d’initiatives louables pouvant contribuer à la revalorisation de l’image de la personne
âgée.
58
CHAPITRE V :Conditions de mise en œuvre
La mise en œuvre du présent plan nécessite :
- Une volonté politique affichée qui menera à son approbation formelle et à l’attribution
de mandats et de budgets ;
- L’engagement des acteurs techniques chargés de coordonner, de planifier, réaliser,
suivre et évaluer les actions.
1. Rôles et coordination des acteurs dans la mise en œuvre
1.1. Rôles des acteurs
La mise en œuvre de ce plan utilise les mêmes principes directeurs et
approches conformément aux engagements internationaux. Il s’agit de : la pleine
participation des personnes âgées, la mobilisation du partenariat et la forte implication
des autorités et de la communauté de base.
Le présent Plan Stratégique d’Action en faveur des personnes âgées doit être entériné
comme document de référence pour tous les acteurs engagées en faveur de
l’amélioration des conditions de vie des personnes âgées au Congo.
Aussi,il est de la responsabilité de tous les acteurs de contribuer à la réalisation des
objectifs retenus dans le présent plan. Pour cela les acteurs non étatiques et les
personnes âgées doivent être appuyées et autorisées à agir. Aujourd’hui, l’entreprise
privée est peu impliquée alors que, comme employeur, elle peut jouer un rôle positif sur
l’emploi décent, l’accès à l’emploi, la prise en charge, la protection sociale
(investissement à partir de la responsabilité sociale) ainsi que la possibilité de favoriser
les aidants en aménageant par exemple les temps de travail des aidants pour que ceux-
ci puissent exercer leur fonctions.
La bonne réalisation du présent plan nécessite une harmonisation des mécanismes de
gestion des différents programmes sectoriels existant et à venir afin d’éviter les goulots
d’étranglement.
59
La mise en œuvre du plan sera en grande partie facilitée par la création de :
1.2. Coordination nationale du plan stratégique
Il s’agit d’un groupe de travail stratégique et opérationnel ayant pourattribution de :
- approuver les programmes sectoriels de mise en œuvre du plan ;
- élaborer les plans de travail de la coordination ;
- approuver et valider les rapports techniques ;
- mener le plaidoyer pour la mobilisation des acteurs, des partenariats et des
ressources ;
- contribuer au contrôle de l’execution des financements externes ;
- validerle rapport annuel d’exécution du Plan Stratégique et recommendations ;
- veiller à la cohérence de la mise en œuvre des planssectoriels.
Il sera constituer de :
- Les Ministères : Ministère en charge du plan, Ministère en charge des Affaires
Sociales, Ministre de la Santé et de la population, Ministre des Finances, Ministère
de la Justice et des Droits Humains, Ministère de la Promotion de la Femme et de
l’Intégration de la Femme au Développement, Ministère de l’Equipement, Ministre de
l’Intérieur et de la Décentralisation, Ministère du sport, Ministère des loisirs, Ministère
de l’éducation civique, Ministère de la Recherche Scientifique, Ministère de
l’Enseignement Supérieur, Ministère de la Culture ; à noter que chaque ministère
doit nommer au minimum un point focal des personnes âgées dans son institution.
- Représentants des collectivités locales, représentants de ONG, et œuvres caritatives
qui s’occupent ou développent des actions sur ce thème, des représentants des
organisations de personnes âgées (retraitées et non retraitées), universités et
autres.
1.3. Structures locales de coordination
60
Le cadre national multidisciplinaire et multisectoriel ainsi que l’esprit de large partenariat
et de participation communautaire seront mis en œuvre au niveau des départements,
des sous-préfectures et des communes.
Les comités départementaux, sous-préfectoraux et communeux, sont des structures
locales de promotion des personnes âgées et de suivi du plan national. Leur
composition et leurs missions s’inspirent de celle dévolues au niveau central. Les
directions départementales des affaires sociales et de la famille serviront d’axe central
d’animation des comités de pilotage départementaux. Les missions sont beaucoup plus
orientées vers le plaidoyer, la promotion du partenariat et l’élaboration des plans et
programmes spécifiques, ainsi que vers la représentation au niveau des sessions
annuelles du Comité National.
La composition et les missions détaillées ainsi que les modalités de fonctionnement des
structures décentralisées seront précisées par arrêté ministériel.
2. Comité technique
Pour assurer l’efficacité et la production de travail technique, des responsabilité sont
attrribuées :
- Le Ministère des Affaires Sociales, de l’ Action Humanitaire et de la Solidarité
assure la direction de la coordination ;
- A un Comité technique réduit, auquel participe MASAHS, MSP, (alternative :
travail/SS, Justice) ; des associations de personnes âgées pourront être invitées
pour participer à ce comité.
Conformément aux matrices, chaque programme devrait avoir à sa tête un Responsable
de Programme qui sera en charge de :
- assurer la mise en œuvre du programme à travers une planification et
budgétisation appropriées ;
- suivre la mise en œuvre du programme ;
- Produire les raports périodiques ;
- Participer aux réunions et activités de la coordination du plan et du secretariat
technique.
61
1- Suivi et évaluation
Le suivi et l’évaluation vont se reposer sur des données quantitatives/qualitatives et sur
l’analyse approfondie à la fois du contexte et des impacts souhaités.
Ce système va s’appuyer sur la conception et la mise en place de mécanismes intégrés
au processus de planification des actions :
- au moment de la planification à tous les niveaux, le temps nécessaire et les
moyens techniques, logistiques et financiers, doivent être reservés pour le
suivi ;
- l’information nécessaire quelle soit quantitative ou qualitative doit être collectée
de manière régulière ou périodique ;
- l’information doit être archivée au moyen d’un système technique de stockage et
de compilation (informatisation) ;
- l’information doit être partagée, anlaysée et diffusée.
2- Mobilisation des ressources
Il va de soi que les ressources constituent l’un des facteurs déterminants de la réussite
des actions programmées. Elles sont d’ordre humain, matériel et financier. La mise en
œuvre de ce Plan nécessitera de nouveaux investissements et/ou une réallocation de
ressources. Cependant, il faut noter que de nombreuses activités nécesssitent moins de
ressources financières que d‘initiatives et/ou l’intégration des personnes agéees dans
les budgets existants.
3.1 Financement du Plan d’action
Le budget d’investissement public, les dotations mises à la disposition des
départements et des communes dans le cadre de la décentralisation, et les budgets
propres de ces derniers devront constituer les principales sources de financement des
projets.
62
Pour une bonne application de cette disposition, et dans le but d’inciter les collectivités à
promouvoir les actions des personnes âgées, un pourcentage des budgets alloués
pourrait prioritairement être affecté à la réalisation des programmes et activités des
personnes âgées. Des accords pourraient également être négociés avec les partenaires
techniques au développement afin que les fonds soient utilisés de façon optimale et que
les effets soient perceptibles et susceptibles d’évaluation.
3.2 Ressources humaines
L’évaluation du niveau de fonctionnement des structures de prise en charge a fait
ressortir, à plusieurs reprises, une insuffisance notoire en personnels spécialisés tant en
nombre qu’en qualité. Il s’agira, dans le cadre du plan d’action de recycler et renforcer
les compétences du personnel existant, d’en recruter d’autres, de former et encadrer
régulièrement.
L’état des besoins fera l’objet d’un travail spécifique (voir les programmes). Le
renforcement des compétences s’adresse à la fois aux personnels techniques et
administratifs des services et institutions privées et publiques. Les plans annuels de
formation, le nombre d’agents concernés selon la spécialité, ainsi que les coûts induits,
seront précisés dans un programme spécial de promotion des ressources humaines. On
veillera, conformément aux principes directeurs déjà décrits, à ce que les personnes
âgées soient des ressources et qu’ellesparticipent également à toutes les activités les
concernant. Leurs compétences ont besoin, de ce fait, d’être renforcées.
3.3 Ressources matérielles(équipements et logistique)
Les besoins en matièrede logistique et équipements techniques peuvent être identifiés
selon les typesd’activités programmées. La mise en place de plusieurs filières de
formation et d’insertion professionnelle multipliera et diversifiera les types
d’équipements nécessaires. Dans certains cas, il sera utile de prévoir des moyens
roulants pour le bon fonctionnement des projets.
3.4 Ressources financières
63
La mise en œuvre du plan d’action national pour les personnes âgées requiert de
ressources financières qu’il faut obtenir (en grandepartie) dès la première année du
lancement auprès des principaux bailleurs de fonds que sont : les acteurs nationaux, les
ONG, les agences de coopération bi et multilatérale. Avec l’aide des principaux acteurs
et bailleurs, on devrait pouvoir organiser des tables rondes de mobilisation des
ressources et développer un large plaidoyer en faveur du plan d’action national.
3- Institutionalisation
Pour mettre en place le Plan et les instances de coordination dans son intégralité, une
condition importanteàmoyen terme est l’adoptiondu plan par le Gouvernement d’une
manière officielle.
Dans le but d’y travailler mais aussi de commencer la mise en œuvre des actions
prioritaires de manière coordonnée, nous recommandons les mesures suivantes :
- mise en place du comité technique mentionné au point 2.3 comme comité ad
hoc d’impulsion ; pour celail faut que les ministères impliqués nomment et
donnent un mandat àdes points focaux ou responsable(s) ;
- continuer le processus de validation dans les départements et avec différents
types d’acteurs de telle manière que l’on voit un processus d’appropriation et
les ultimes apports.
- La diffusion du texte « comme projet de plan » : édition, développement de
versions simples, vulgarisation et présentation à différents niveaux (ateliers
avec les directeurs départementaux d’action socialepar exemple) ; traduction
en langues nationales ;
- Etudes de budgetisation et analyse des coûts ;
- Diffusion auprès des décideurs : en commençant par la restitution active vers
la hierarchie des deux ministères impliqués.
64
Matrice de programmes
Les intentions strategiques seront transformées en programmes qui permettront la mise en œuvre garce à des actions
Concretes, Planifiées et Budgétisées.
Chaque matrice comporte les colones :Nom du programme, Projet, Objectifs/Resultats, Activités, Indicateurs, Sources de
vérification, calendrier, responsable et coûts.
65
Matrice des actions des programmes
Axe 1 : Renforcement du cadre juridique et institutionnel
Intitulé du programme: Promotion et protection des droits des personnes âgées
Objectifs/Résultats Activités Indicateurs Source de
vérification
Calendrier
Respon
sables Coût
1er
Tri
me
2e
Tri
me
3e
Tri
me
4e
Tri
me
Projet 1: Elaboration des textes reglementaires et juridiques relatifs aux personnes
âgées
Objectif : renforcer le cadre règlementaire et juridique relatif aux personnes âgées
Le cadre
règlementaire et
juridique relatif aux
personnes âgées est
renforcé
Identifier les besoins en texte sur
la question des personnes âgées
Existence de l’état de
besoins
Rapport
d'activités X
MJDH
MSP
MASAHS
600 000
Elaborer les textes Nombre de textes élaborés Rapport
d'activités X
-//- 1 000 000
Adopter les textes élaborés Nombre textes adoptés Rapport
d'activités X -//-
500 000
Diffuser et promouvoir les textes
élaborés
Nombre de campagnes
réalisées
Rapport
d'activités X -//-
5 000 000
Sous-total 1 7 100 000
66
Projet 2 : Personnes âgées promoteurs des droits
Objectif : renforcer le leadership des personnes âgées dans la promotion de leurs droits
le leadership des
personnes âgées
dans la promotion de
leurs droits renforcé
Former les PA à la promotion de
leurs droits Nombre de PA formées
Rapport
d'activités X
MSP
MASAHS 3 000 000
Elaborer les supports de
communication sur les droits des
PA
Nombre de supports
élaborés
Rapport
d'activités X
-//- 6 000 000
Organiser les campagnes de
sensibilisation sur les droits des
PA
Nombre de campagnes
réalisées Rapport
d'activités X
-//-
10 000 000
Appui technique aux acteurs de
promotion des droits des PA
Différents types d’appuis
apportés
Rapport
d'activités X -//-
15 000 000
Sous-total 2 34 000 000
67
Projet 3 : Observatoire des personnes âgées
Objectif : contribuer à la gestion des informations sur les Personnes âgées
Les informations et
données sur les PA
sont collectées,
analysées, diffusées
et archivées
Construire/aménager un local
abritant l’observatoire
Existence d’un local
construit/aménagé
Rapport
d'activités X
MSP
MASAHS 50 000 000
Equiper le local de l’observatoire Nombre et qualité des
équipements acquis
Rapport
d'activités X
-//- 70 000 000
Elaborer et valider les supports de
collectes et de diffusion des
informations
Nombre de campagnes
réalisées Rapport
d'activités X
-//-
15 000 000
Appuyerle fonctionnement de
l’observatoire
Différents types d’appuis
apportés
Rapport
d'activités X -//-
50 000 000
Sous-total 3 185 000 000
Total programme 2 261 000 000
68
Axe 2 : Promotion et prise en charge de la santé des personnes âgées
Intitulé du programme: Renforcement des services de santé appropriés aux personnes âgées
Objectifs/Résultats Activités Indicateurs Source de
vérification
Calendrier
Respon
sables Coût
1er
Tri
me
2e
Tri
me
3e
Tri
me
4e
Tri
me
Projet 1: Création des services spécialisés des personnes âgées dans les
formations sanitaires
Objectif : Mettre à la disposition des personnes âgées des services de soins
appropriés à leurs besoins
Les personnes âgées
ont accès aux soins
de santé (on peut
espérer une
amélioration de leur
santé, donc des
indicateurs de santé)
Créer les services de soins
spécialisés aux personnes âgées
dans les services hospitaliers
Nombre de services de
soins spécialisés créés
Rapport
d'activités X X
MSP
MASAHS 2 000 000
Doter les structures des services
de soins spécialisés pour les
personnes âgées en médicaments,
matériel et équipement
nombre de services de soins
spécialisés dotés
Rapport
d'activités X X -//- 50 000 000
Insérer dans les PSE les soins
spécifiques aux personnes âgées
nombre de services ayant
intégré les soins spécifiques
aux personnes âgées dans
le PSE
Rapport
d'activités X X -//- 3 500 000
Vulgariser les PSE et pratiques de
soins aux personnes âgées
nombre de services
sensibilisés aux nouvelles
pratiques des soins aux PA
Rapport
d'activités X X -//- 10 000 000
Sous-total 1 63 500 000
69
Projet 2: Mise en place d’un système d’assurance maladie universelle
Objectif : Améliorer la prise en charge médicale des personnes âgées
Les personnes âgées
ont accès aux soins
de santé
Analyser des options de mise en
place de l’assurance médicale
Existence du rapport
d'analyse
Rapport de
l'étude X X
MSP
MASAHS 1 000 000
Prendre les mesures juridiques
complémentaires nécessaires pour
la mise en place.
Nombre de mesures
juridiques prises
Textes pris
X X -//- 2 000 000
Mise en place des services
d’administration nécessaires
Nombre de services mis en
place Rapport X X -//- 5 000 000
Sous-total 2 8 000 000
Projet 3: Campagnes de prévention et sensibilisation et sur les besoins sanitaires et nutritionnels des personnes âgées
Objectif : Sensibiliser les personnes âgées, les communautés et les familles sur les besoins en santé et nutrition des
personnes âgées
Les communautés et
les familles ont
connaissance des
besoins sanitaires et
nutritionnels des
personnes âgées.
Organiser les campagnes sur les
besoins sanitaires et nutritionnels
des personnes âgées
Nombre de campagnes
organisées
Rapport
X X MSP
MASAHS 10 000 000
Organiser les campagnes de
sensibilisation et détection sur les
maladies communes aux
personnes âgées
Nombre de campagnes
organisées
Rapport
X X -//- 10 000 000
Célébrer la journée internationale
des personnes âgées et autres
dates symboliques
Nombre de personnes
sensibilisées
Rapport
X X -//- 15 000 000
Sous-total 3 35 000 000
70
Projet 4: Appui à la formation des personnels pour des soins appropriés aux personnes âgées
Objectif : Former les personnels de santé aux soins pour les personnes âgées
Les personnels de
soins aux personnes
âgées sont formés
dans les domaines de
gérontologie et
gériatrie.
Analyser des besoins de formation
de personnel sur les soins
appropriés aux personnes âgées
Existence du rapport
d'analyse Rapport
X X MSP
MASAHS 1 000 000
Organiser les formations
spécifiques pour les personnels en
fonction des besoins
Nombre des agents formés
à la problématique des
personnes âgées Rapport
X X -//- 20 000 000
Formation des personnels au
niveau international
Nombre de voyages
d'études réalisés Rapport X X -//- 15 000 000
Sous-total 4 36 000 000
Total programme 1 142 500 000
71
Axe 3 : Filets de protection sociale
Intitulé du programme: renforcement des capacités économiques des personnes âgées
Objectifs/Résultats Activités Indicateurs Source de
vérification
Calendrier
Respon
sables Coût
1er
Tri
me
2e
Tri
me
3e
Tri
me
4e
Tri
me
Projet 1: Promotion de l’insertion économique des personnes âgées
Objectif : Réduire la vulnérabilité économique des PA
Les revenus des
personnes âgées ont
augmentés
Réaliser une étude nationale sur la
situation économique des PA
Résultats de l’étude
disponibles
Rapport
d’activités
MASAHS
MSP 50 000 000
Créer un fonds de soutien aux
AGR des PA à faible revenus Existence du fonds
Rapport
d’activités
-//- 100 000 000
Former les PA à la gestion des
TPE/PME
Nombre de PA formées Rapport
d’activités
-//- 5 000 000
Appuyer les PA pour les TPE/PME Nombre d’appui réalisés Rapport
d’activités
-//- 20 000 000
Sous-total 1 175 000 000
72
Projet 2 : Organisation de systèmes de transferts sociaux (incluant les allocations
vieillesse universelle)
Objectif : garantir aux PA une protection sociale non contributive
Les PA bénéficient
des prestations
sociales non
contributives
Définir les paquets de prestations
sociales à offrir aux PA
Paquets de prestations
sociales disponibles
Rapport
d’activités
MASAHS
MSP 2 000 000
Identifier les PA éligibles aux
transferts sociaux Nombre de PA identifiées
Rapport
d’activités
-//- 10 000 000
Réaliser les transferts sociaux
retenus
Nombre de PA bénéficiaires Rapport
d’activités
-//- 100 000 000
Suivre et évaluer les transferts
sociaux
Nombre de suivi et
évaluation réalisé
Rapport
d’activités
-//- 20 000 000
Sous-total 2 132 000 000
Total programme 307000 000
73
Axe 4 : Promotion d’un environnement favorable
Intitulé du programme: Promotion d’une image positive et lutte contre la maltraitance
Objectifs/Résultats Activités Indicateurs Source de
vérification
Calendrier
Respon
sables Coût
1er
Tri
me
2e
Tri
me
3e
Tri
me
4e
Tri
me
Projet 1 : Prévention des situations de stigmatisation, de maltraitance et de violence.
Objectif : Renforcer la solidarité envers les PA
La solidarité envers
les PA est assurée
Organiser des campagnes d’IEC
sur le vieillissement Nombre de PA sensibilisées
Rapport
d’activités
MASAHS
MSP 25 000 000
Célébrer la journée internationale
des PA
Nombre de suivi et
évaluation réalisé
Rapport
d’activités -//- 15 000 000
Sous-total 1 40 000 000
74
Projet 2 : Participation à la vie sociale et renforcement de la solidarité
intergénérationnelle.
Objectif : réduire l’exclusion et la discrimination envers les PA
L’exclusion et la
discrimination envers
les PA sont réduites
Créer les espaces de rencontres
pour PA Nombre d’espacescréés
Rapport
d’activités
MASAHS
MSP 50 000 000
Vulgariser les bonnes pratiques de
prise en charge des PA
Nombre de campagnes
réalisées
Rapport
d’activités
-//- 10 000 000
Réaliser une étude des besoins
d’aménagement de
l’environnement des PA
Résultats de l’étude
disponibles
Rapport
d’activités
-//- 50 000 000
Mener des actions de plaidoyers
pour les aménagements facilitant
la vie des PA
Nombre d’actions menées Rapport
d’activités
-//- 10 000 000
Sous-total 2 120 000 000
Total programme 160 000 000
75
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http://www.observatoireretraites.org/fileadmin/observatoire_retraite/Lettres/LOR19/
Lettre_OR_N_19_Annexes.pdf
Plan nacional par las personas adultas mayores, Peru 2013-2017 Ministerio de la mujer
et de las poblaciones vulnerables
Plan National de Dévleoppement 2012-2016, Congo
Plan of action on the health of older persons, including active and healthy aging, PAHO,
2009
Plan d’action de la politique natioanles d’action sociale (PNAS) 2013-2016
Plan d’Action International de Madrid sur le vieillissement, 2002 (et les rapports
successifs de mises en œuvre du Plan)
Politique d’Action sociale, Ministère de la Population, de la Promotion de la Femme et
de la Protection de l’Enfant, 2011, République du Niger
Politique Nationale d’Action Sociale (PNAS) 2013-2016, Congo
Politique d’action sociale, Ministère de l’Action sociale et de la solidarité nationale,
Burkina Faso, avril 2007
Programme de protection et de valorisation des personnes âgées 2014-2018, Togo
Programme Biennal de Dévleoppement Sanitaire, Ministère de la Santé et de la
Population, 2015-2016
78
Promotion du vieillissement en bon état de santé dans la Région africaine For more
information, please contact: Cam@who.int tle: +47 241 39378 ; AFR/RC63/4
Vieillissement en bonne santé dans la Région africaine : Analyse de situation et
perspectives (343.22 kB)
Quelles sont les personnes âgées en situation de vulnérabilité ? Estimations à partir de
données censitaires en Ouganda et au Sénégal, Valérie GOLAZ, INED-IRD-CEPED,
France, Ouganda et Philippe ANTOINE, IRD-CEPED, France, Sénégal
Rapport final de l’enquête de prévalence de la cécité en République du Congo, OMS,
1989
Rapport sur les caractéristiques et les conditions de vie des personnes âgées de mars
2004;
Rapport des journées de réflexion sur l’action sociale au Congo (1998),
Rapport mondial sur le vieillissement et le Plan International du Vieillissement, 2002;
Rapport national des progrès vers l’atteinte des objectifs du millénium pour le
développement, UNDP 2010
Règles pour l’égalisation des chances des personnes handicapées (1993) et le
convention des droits des personnes handicapées (2006);
Résolution WAH67(13), Mai 2014, de l’Organisation Mondiale de la Santé, xx2014 et
Rapport sur le vieillissement (2015)
Résolution des Nations Unies 45/5 du 16 octobre 1992 et 48/98 de décembre 1993 ;
voir aussi matériel de communication de l’Année internationale des personnes âgées
1999.
Situation des personnes handicapées au Congo, RGPH 32007, Ministère de l’Economie
et du Plan
Stratégie nationale de promotion de la santé des personnes âgées 2000-2010,
Brazzaville, 2000 Ministère de la Santé de la Solidarité et de l’Action Humanitaire
(M.A.S.A.H.S)
Stratégie Nationale de Promotion de la Santé des Personnes âgées 2000-2010; MSP,
Congo
Une politique pionnière pour la promotion des personnes âgées dans la famille et la
société, Tunisia, 27 Août 2007
79
United Nations economic commission for Africa, The State of Older People in Africa -
2007 Regional review and appraisal of the Madrid International Plan of Action on Ageing
US Census Bureau http://www.census.gov/population/international/data/idb/region.php
Vers une convention des personnes âgées, texte d’information
http://www.un.org/fr/devleopment/desa
http://social.un.org/ageing-working-
group/documents/Coalition%20to%20Strengthen%20the%20Rights%20of%20Older%20
People.pdf
http://www.rightsofolderpeople.org/wp-content/uploads/2014/01/Renforcer-les-droits-
des-personnes-%C3%A2g%C3%A9es-dans-le-monde.pdf
Vieillissement et conditions de vie des personnes âgées en République du Congo
Maryse GAIMARD, Université Bordeaux Segalen, Centre Émile Durkheim, CEPED,
France Benoît LIBALI, UERPOD Brazzaville - CEPED, République du Congo
http://www.ceped.org/cdrom/meknes/spipab76.html?rubrique6
Vieillissement en bonne santé dans la région africaine : analyse de situation et
perspectives, AFR/RC63/42 septembre 2013
World global status WHO 2014
www.africaneconomicoutlook.org
.
Annexes
80
Annexe1 : Données demographiques
Le vieillissement démographique est la résultante de trois facteurs dont voici l’évolution
projectée dans le temps au Congo :
➢ La fécondité
L’indice synthétique de fécondité (ISF) est passé de 6,3 enfants par femme au RGPH-
1984 à 4,9 enfants par femme au RGPH- 2007, ceci correspond à une baisse moyenne
de 0,06 enfant par an. Suivant cette tendance, on estime la valeur de l’ISF à 4,7 enfants
par femme en 2010, 4,4 enfants par femme en 2015, 4,1 enfants par femme en 2020 et
3,9 enfants par femme en 2025.
➢ La mortalité
L’espérance de vie à la naissance des individus est passée de 50,9 ans en 1984 à 51,6
ans en 2007. Ce qui se traduit par un gain moyen de 0,03 par an. En appliquant cette
tendance, l’espérance de vie demeure de l’ordre de 51,7 ans en 2010, 51,9 ans en
2015 et 52,0 ans en 2020 et 52,2. La table type de mortalité utilisée est celle de Coale
–Demeny du modèle ouest qui est la mieux adaptée au contextee congolais.
➢ La migration
Lors du RGPH-2007 on a dénombré 53837 immigrants internationaux au Congo et 31
216 émigrants soit un solde migratoire positif de +22621.Ceci signifie qu’au Congo, il y a
plus d’immigrants que d’émigrants en 2007.Ce solde migratoire positif entraine une
hausse de la population.
Par ailleurs, il a été admis que :
i) La structure par groupe d’âge et sexe de la population ne varie pas
ii) Le pourcentage de la population de chaque département par rapport à la population
totale du pays n’a pas changé.
81
Projections démographiques par groupe d’âge jusqu'en 2025
Groupe d’âges
spécifiques
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
0 an 139047 138860 139267 139445 139438 139712 140158 140464 140679
0-1an 251652 272321 271983 272608 272826 273152 273913 274694 275243
0 à 4 ans 582297 605943 627914 648408 667333 668186 669702 671128 672580
5 à 9 ans 484377 508410 530338 549668 565252 589048 611299 632591 652706
0 à 15 ans 149064
7
155043
1
160753
2
166228
3
171384
8
176380
9
181130
4
185566
6
189629
9
60 ans + 180878 184717 189044 193987 199641 206044 213111 221103 229685
2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024 2025
0 an 140832 141691 142622 143392 144029 144505 146601 148604 150563
0-1an 275645 276697 278509 280213 281626 282754 285335 289422 294290
0 à 4 ans 674187 676271 678759 681639 684901 688554 693353 699230 706016
5à 9 ans 671424 672298 673969 675539 677139 678899 681114 683683 686628
0 à 15ans 193272
9
195925
2
198541
0
201092
1
203567
4
205959
5
206740
3
207756
2
208889
6
60 ans + 238938 248887 259563 270978 283135 296054 309699 324112 339428
Source: communication INS, 2015
Projections de la population de 60 ans et plus jusqu'en 2050
2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024 2025
229685 238938 248887 259563 270978 283135 296054 309699 324112 339428
2026 2027 2028 2029 2030 2031 2032 2033 2034 2035
346632 353989 361502 369175 377010 385012 393184 401529 410051 418754
2036 2037 2038 2039 2040 2041 2042 2043 2044 2045
427642 436718 445987 455453 465119 474991 485073 49536
8
50588
2
51661
9
2046 2047 2048 2049 2050
82
527583 538781 550216 561894 573820
Source : communication INS, 2015
Details de la structure de la population en 2025
Age Both Sexes
Population
Male
Population
Female
Population
Percent
Both
Sexes
Percent
Male
Percent
Female
Sex Ratio
Total 5,947,999 2,980,780 2,967,219 100.0 100.0 100.0 100.5
60+ 341,306 165,595 175,711 5.7 5.6 5.9 94.2
65+ 212,054 98,291 113,763 3.6 3.3 3.8 86.4
70+ 120,806 53,227 67,579 2.0 1.8 2.3 78.8
75+ 61,859 26,064 35,795 1.0 0.9 1.2 72.8
80+ 27,422 10,904 16,518 0.5 0.4 0.6 66.0
85+ 9,594 3,51 6,084 0.2 0.1 0.2 57.7
90+ 2,204 720 1,484 0.0 0.0 0.1 48.5
95+ 290 82 208 0.0 0.0 0.0 39.4
100+ 21 5 16 0.0 0.0 0.0 31.3
Source : http://www.census.gov/population/international/data/idb/region.php
En 2050
Age Both Sexes
Population
Male
Population
Female
Population
Percent
Both
Sexes
Percent
Male
Percent
Female
Sex Ratio
Total 10,201,971 5,089,071 5,112,900 100.0 100.0 100.0 99.5
60+ 920,029 428,226 491,803 9.0 8.4 9.6 87.1
65+ 650,871 304,265 346,606 6.4 6.0 6.8 87.8
70+ 419,224 198,053 221,171 4.1 3.9 4.3 89.5
75+ 234,971 109,173 125,798 2.3 2.1 2.5 86.8
80+ 109,313 48,292 61,021 1.1 0.9 1.2 79.1
85+ 39,858 16,05 23,808 0.4 0.3 0.5 67.4
90+ 10,819 3,715 7,104 0.1 0.1 0.1 52.3
83
95+ 1,92 521 1,399 0.0 0.0 0.0 37.2
100+ 192 41 151 0.0 0.0 0.0 27.2
Source : http://www.census.gov/population/international/data/idb/region.php
Répartition de la population âgée par sexe, groupes d’âge et département
Département
60 - 69 70 - 74 75 - et plus Ensembles des
personnes âgées
Nombre % Nombre % Nombre % Nombre %
Kouilou
Hommes 1884 570 641 3095 44,14
Femmes 2260 766 890 3916 55,86
Total 4144 59,1 1336 19,1 1531 21,8 7011 100,00
Niari
Hommes 3675 1419 1614 6708 39,9
Femmes 4925 2134 3043 10.102 60,1
Total 8600 51,2 3553 21,1 4657 27,7 16.810 100,0
Bouenza
Hommes 4121 1270 1397 6788 38,12
Femmes 6053 1967 2839 10.859 61,52
Total 10.174 57,6 3237 18,4 4236 26,0 17647 100,0
Lékoumou
Hommes 1778 610 787 3175 38,48
Femmes 2658 1058 1360 5076 61,52
Total 4436 53,8 1668 20,2 2147 24,0 8251 100,0
Pool
Hommes 4917 1840 1659 8416 41,47
Femmes 7130 2404 2340 11.874 58,53
Total 12.047 59,4 4244 20,9 3999 19,7 20.290 100,0
Plateaux
Hommes 2831 998 1147 4976 41,02
Femmes 4244 1359 1551 7154 58,98
Total 7075 58,2 2357 19,4 2698 22,3 12.130 100,0
Cuvette
Hommes 2470 907 1167 4544 41,71
Femmes 3438 1278 1632 6348 58,29
Total 5908 54,2 2185 20,1 2799 25,7 10.892 100,00
Cuvette-
Ouest
Hommes 1183 372 489 2044 39,93
Femmes 1736 565 773 3074 60,07
Total 2919 57,0 937 18,3 1262 24,7 5118 100,0
84
Sangha
Hommes 1310 321 271 1902 45,93
Femmes 1432 398 412 2242 54,07
Total 2742 66,2 719 17,3 683 16,5 4144 100,00
Likouala
Hommes 1621 429 489 2539 42,58
Femmes 1901 572 716 3189 57,42
Total 3522 61,7 1001 17,5 1205 21,0 5728 100,00
Brazzaville
Hommes 15.278 4365 3629 23.272 43,58
Femmes 15.527 5342 5817 26.686 53,42
Total 30.805 61,7 9707 19,4 9446 18,9 49.958 100,00
Pointe-Noire
Hommes 6469 1603 1285 9357 47,96
Femmes 5927 2128 2117 10172 52,04
Total 12.396 63,5 3731 19,1 3402 17,4 19.529 100,00
CONGO
Hommes 47.537 14.704 14.575 76.816 43,27
Femmes 57.231 19.971 23490 100.692 56,73
Total 104.768 59,0 34.675 19,5 38.065 21,5 177508 100,00
Source : RGPH 2007
85
Annexe 2 – Description des structures de prises en charge existantes
Structures d’hébergement des personnes âgées selon les localités
Maison d’accueil des
petites sœurs des
pauvres
Centre des sœurs
‘’missionnaire de la
charité’’
Centre d’accueil
Paul KAMBA
Centre
‘’missionnaire
ami’’ (Pointe-
Noire)
Localisation Brazzaville Brazzaville Brazzaville Pointe-Noire
Date de création 1974 2003
5 bâtiments aérés et
propres abritant une salle
de sport, buanderie,
chapelle, cabinet médical,
salle à manger, débarras,
espace-dortoirs
3 bâtiments aérés et
propres abritant
pharmacie, dortoir-
hommes et dortoir-
femmes, espace pour
garde-malades,
espace- bureaux et
logement des sœurs
1 grand bâtiment
en bon état, mais
mal entretenu
abritant 3 pièces
pour le personnel,
la cuisine, le
magasin et le
gestionnaire et 7
autres pour 7
chambres à 2 lits
1grande villa propre
et bien entretenue,
abritant une cuisine,
un salon, 5 grandes
chambres avec lits
Capacité d’accueil 24 pensionnaires et 144
demi-pensionnaires dont
51 pour assistance
alimentaire et 93
diabétiques et déficients
mentaux
37 personnes dont
18 femmes et une
cinquantaine de
demi-pensionnaires
14 pensionnaires
et des demi-
pensionnaires
260 demi-
pensionnaires (98
hommes et 162
femmes) pour 25
travailleurs (10 h et
10 femmes) dont 14
à temps plein
Equipements Equipements fonctionnels
complets /facilitation
déplacements : cannes,
fauteuils roulants, pose-
pieds, poussettes appareils
de sport
Equipements
fonctionnels
complets/facilitation
déplacements :
cannes, fauteuils
roulants béquilles,
poses pieds,
Equipements
fonctionnels
complets/cannes,
poses pieds,
poussettes
Equipements
fonctionnels pour
cuisine et repas
complets/pas de
moyens de
déplacement
86
poussettes
Prise en charge
- Bilan médical
- Soins
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Non
Oui
Promotion à l’autonomie
• Equipement/CRF
Oui
Oui
Oui
Partiel
Non
Non
Non
Non
AGR Non Non Non Non
- Accompagnement :
• Psychologique
• Social
Oui
Partiel
Oui
Partiel
Oui
Partile
Oui
Partile
Relation avec la famille
d’origine
Non sauf pour demi-
pensionnaire
Non sauf pour demi-
pensionnaires
Non sauf pour les
demi-
pensionnaires
Oui tous sont demi-
pensionnaires
Ressources financières Propres dons Ong,
Eglises, Associations, Etat
Propres dons Ong,
Eglises, Associations
Propres dons
Ong, Eglises,
Associations, Etat
Propres dons Ong,
Eglises,
Associations
Opinion des usagers Satisfaisante
Source : Rapport de la collecte des données complémentaires sur les personnes âgée, 2011
Tableau 10 : Répartition des structures de santé selon le type et par milieu
d’implantation
Type de la structure
Milieu d’implantation
Urbain
%
Semi
urbain
%
Rural
%
Total
%
CHU 1 100% 0 0,0% 0 0,0% 1 100,0%
HG 4 80,0% 1 20,0 0 0,0% 5 100,0%
HB 8 40,0% 11 55,0% 1 5,0% 20 100,0%
CSI PMAE 7 9,6% 33 45,20% 33 45,2% 73 100,0%
CSI PMAS 58 33,9% 26 15,2% 87 50,9% 171 100,0%
centre de santé/ Poste de santé/
Dispensaire
77 15,8% 31 6,4% 378 77,8% 486 100,0%
Polyclinique 3 100,0% 0 0,0% 0 0,0% 3 100,0%
Clinique 33 91,7% 2 5,6% 1 2,8% 36 100,0%
87
Cabinet médical 143 96,0% 5 34% 1 0,7% 149 100,0%
cabinet de soins infirmiers 221 73,4% 33 11,0% 47 15,6% 301 100,0%
CMS 43 69,4% 5 8,1% 14 22,6% 62 100,0%
Officine 183 95,3% 8 4,2% 1 0,5% 192 100,0%
Dépôt pharmaceutique 22 14,2% 105 67,7% 28 18,1% 155 100,0%
Centre de transfusion sanguine 4 66,7% 2 33,3% 0 0,0% 6 100,0%
Service de l’épidémiologie et des
grandes endémies
5
55,6%
4
44,4%
0
0,0%
9
100,0%
Centre d’hygiène générale 4 36,4% 6 54,5% 1 9,1% 100,0%
Centre de traitement ambulatoire 2 100% 0 0,0% 0 0,0% 2 100,0%
Laboratoire Biomédical 18 81,8% 3 13,6% 1 4,5% 22 100,0%
Centre médical de kinésithérapie 3 75,0% 1 25,0% 0 0,0% 4 100,0%
Léproserie 1 33,3% 0 0,0% 2 66,7% 3 100,0%
Centre de radiologie 1 100,0% 0 0,0% 0 0,0% 1 100,0%
Total 841 49,1% 276 16,1% 595 34,8% 1712 100,0%
Source : Carte sanitaire du Congo
La fiche d’information établie sur chaque centre donne une idée des activités ou
prestations offertes.
A Brazzaville
- Le centre de Rééducation Fonctionnelle de Jane Vialle créé en décembre 1999
pour soulager les patients atteints de troubles locomoteurs, les infirmités, les
sciatiques, paralysies divers. Il assure la rééducation, le massage, le plâtrage des
handicapés moteurs. Il est fonctionnel et de statut public.
- Le centre des Polios de Moungali crée en 1964 fonctionne comme un centre de
rééducation fonctionnelle en traitant les malformations, les infirmités, les
sciatiques, paralysies et autres déficients physiques. Il est fonctionnel et de
statut privé ‘œuvres caritatives de l’Eglise Catholique-« Caritas »).
- Le centre des Polios de Bacongo, première institution de rééducation
fonctionnelle a été créé en 1958 par « Caritas ». Il assure les mêmes missions
que celui de Moungali, est fonctionnel et de statut privé.
88
- Le centre National d’Appareillage Orthopédique de Brazzaville (CNAOB) créé en
1987 assure la production de technologies adaptées, la correction de certains
handicaps moteurs, soulage les restrictions. Il est fonctionnel et de statut public.
- Le Centre d’Appareillage Orthopédique de Moungali créé en 1991 qui assure,
comme la précédente, la petite orthopédie et produit des orthèses adaptés. Il est
fonctionnel et de statut privé (Caritas)
A Pointe-Noire
- Le Centre des Polios de Foucks fonctionnant sur le modèle de tout centre
d’éducation fonctionnelle. Il est fonctionnel et de statut privé (Caritas)
Pour les localités de Nkayi, Dolisie, Mindouli, Impfondo, Owando, Djambala,
Ouesso
Un Centre de Rééducation Fonctionnelle créé dans chacune des localités au cours du
Plan Quinquennal 82-86, et au cours de la décennie 90, s’occupant des handicapés
moteurs et assurant la rééducation, la formation et l’insertion professionnelle pour
personnes handicapées. Malheureusement la plupart des centres ne sont plus
fonctionnels sauf en ce qui concerne Dolisie, Owando et Ouesso.
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Annexe 3 : Equipe de revision et relecture
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