renforcer les partenariats euro-méditerranéens · stratégiques en méditerranée, en dépit des...
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Renforcer les partenariats euro-méditerranéens
Ce guide d’affaires est destiné aux clusters, PME et
entrepreneurs qui souhaitent développer des
partenariats dans le secteur de l’agro-alimentaire en
Tunisie. Il donne une présentation succincte des
principales opportunités d’affaires disponibles, ainsi
que des informations concrètes (contacts,
programmes en cours, évènements d’affaires, etc.)
sur le secteur.
Références
Ce guide a été préparé par ANIMA Investment
Network dans le cadre du projet EuroMed@Change,
une action préparatoire initiée par le Parlement
européen et mise en œuvre par la Commission
européenne (DG Enterprise and Industrie).
EuroMed@Change s’attache à développer de
nouvelles dynamiques pour l'internationalisation des
PME et clusters sur des secteurs à forte croissance
entre l'Europe et 4 pays partenaires (Maroc, Tunisie,
Égypte et Liban). Mené par quatre organisations
situées en Europe (le réseau ANIMA en tant que chef
de fil, European Business Innovation Centre Network,
INNO AG et la Fondation Sophia Antipolis en tant que
partenaires), le projet met en réseau plus de 45
acteurs de l'innovation, de la finance et des affaires
de la région.
Auteurs
Ce guide a été préparé et rédigé par Manal Tabet,
avec des contributions de Zoé Luçon (section IDE),
Amina Ziane Cherif (cartographie), Jeanne Lapujade
(relecture), et Lauriane Ammouche (communication),
tous employés d’ANIMA.
L’auteur remercie chaleureusement le pôle de
compétitivité de Bizerte (Sabri Sta) et la CONECT
(Douja Gharbi) pour leur soutien et contributions.
Droits et responsabilités
Cette publication a été produite avec le soutien de la
Commission européenne. Le contenu de cette
publication relève de la seule responsabilité d’ANIMA
Investment Network et ne peut en aucun être
considéré comme reflétant les vues de l’Union
Européenne.
© EuroMed@Change 2013. Tous droits de
reproduction réservés.
Table des matières
1. Aperçu du contexte méditerranéen.....................p.5
2. Tendances et opportunités de marché................p.7
3. Investissements directs étrangers.....................p.13
4. Principaux acteurs...........................................p.17
5. Politiques nationales………….............................p.21
6. Programmes et initiatives en cours (sélection) p.25
7. Principaux évènements d’affaires......................p.27
Liste des acronymes
ANIMA-MIPO : Observatoire des
investissements étrangers et des partenariats en
Méditerranée (mis en oeuvre et géré par ANIMA)
APIA : Agence de Promotion des Investissements
Agricoles
APII : Agence de Promotion de l’Industrie et de
l’Innovation
FAO : Organisation des Nations unies pour
l’alimentation et l’agriculture
Ha : Hectare
IAA : Industries Agro-Alimentaires
IDE : Investissements Directs Etrangers
n.d. : non disponible
Pays MED 10 : Algérie, Egypte, Israël, Jordanie,
Liban, Libye, Maroc, Palestine, Tunisie et Turquie
UE : Union europénne
© EuroMed@Change 2013 5
Aperçu du contexte méditerranéen
Agriculture et agro-alimentaire: une pression accrue, un développement nécessaire
L’agro-alimentaire reste l’un des secteurs les plus
stratégiques en Méditerranée, en dépit des progrès
de l'industrie et du boom des services. Les pays
méditerranéens font en effet face à un accroissement
constant de leurs besoins alimentaires, conséquence
directe de leur rapide croissance démographique et
des changements récents dans les modes de
consommation. Si la Turquie bénéficie aujourd’hui
d’une autosuffisance relative, le déficit ne cesse de se
creuser pour les autres pays de la région
(respectivement 55% et 70% de la consommation
alimentaire en Egypte et au Liban en 2011 par
exemple), augmentant leur dépendance vis à vis des
marchés internationaux fluctuants. Le « printemps
arabe » – qui a pris au départ la forme de révoltes
sociales rurales provoquées par une hausse
spectaculaire du prix des denrées - a mis en exergue
l’urgence d’une réduction de la vulnérabilité
alimentaire des pays méditerranéens et la nécessité
d’œuvrer pour un développement plus intégré des
zones rurales.
Des investissements conventionnels
Au regard des fortes perspectives de croissance des
marchés méditerranéens, les investissements directs
étrangers (IDE) dans le domaine agro-alimentaire
sont restés à ce jour relativement stable. 2011 a
cependant constitué une année record avec des
investissements majeurs en Turquie (rachat partiel de
la brasserie EFES par le britannique SABMiller,
acquisition du producteur de boissons alcoolisé Mey
Içki par TGP Capital) et de gros projets en Egypte
(Nestlé) ainsi qu’au Maroc (Lesieur).
Le secteur est marqué depuis 2003 par une nette
prédominance d’investissements de multinationales,
principalement européennes, qui, séduites par la taille
des marchés mais désireuses de garder leur
indépendance, ont jusqu’aujourd’hui privilégié des
projets classiques de création de capacités locales de
production (produits laitiers ou biscuits en Algérie, en
Egypte, en Tunisie et en Turquie pour le français
Danone, fruits et légumes en Tunisie pour l’espagnol
SanLucar, huile ou sucre en Algérie, en Egypte, au
Maroc et en Turquie pour le saoudien Savola, etc.) ou
de rachats et prises de participation majoritaires dans
des entreprises locales (confiseurs turcs Balaban et
Dogan et leaders israéliens Osem, Materna et Tivall
pour le suisse Nestlé, producteur tunisien d'huile et
de margarine Gias Ingredient pour l’allemand Dr.
Oetker, etc.). Cependant, les perspectives du secteur
attirent chaque année un peu plus de PME (+ 30%
entre 2010 et 2011) qui s’intéressent aux possibilités
offertes par les partenariats commerciaux et
technologiques. Enfin, l’entrée récente sur le marché
des fonds d’investissements (TGP Capital, Investcorp,
APAX Partners, Riverside, Global Emerging Markets,
Actis, Capital trust) révèle le fort potentiel de
croissance du secteur.
Annonces de projets d’IDE et de partenariat dans l’agro-alimentaire dans les pays MED10, ANIMA-MIPO)
Pays récipiendaires des annonces de projets d’IDE dans l’agro-alimentaire (2003-2012, ANIMA-MIPO)
84
65
40
3027
1621
10 63 1
TR MA EG TN AL IL SY JO LB LY PS
19
20
3834
2927
27
40
39
30
3 3 42
7
5 57
6 7
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
Nb d'IDE Nb de partenariats
6 © EuroMed@Change 2013 6
Des atouts majeurs, des filières à valoriser
Le sud de la Méditerranée dispose d’atouts majeurs
pour briller dans le secteur agro-alimentaire, à
commencer par sa bonne réputation culinaire, Liban,
Maroc et Syrie en tête. De plus en plus, les pays de la
région montent en gamme en développant des
industries de transformation et le packaging pour
développer les exportations. La création récente
d’agropoles (Maroc, Tunisie), comprenant des
laboratoires et des centres spécialisés en R&D, permet
d’accompagner la modernisation des techniques de
production et le développement de produits typiques
(figue de barbarie, lait de chamelle, etc.).
Enfin, un certain nombre de niches à fort potentiel de
croissance restent encore sous-exploitées : c’est
notamment le cas des ingrédients et procédés
constituant la diète méditerranéenne (horticulture,
huiles végétales, légumes transformés, produits
laitiers, plantes aromatiques et médicinales, etc.), des
plats cuisinés et de l’agriculture biologique.
QUELQUES LIENS UTILES
Partenariats stratégiques pour la sécurité alimentaire en Méditerranée (2012), IPEMED http://www.ipemed.coop/fr/publications-r17/collection-
construire-la-mediterranee-c49/partenariats-strategiques-
pour-la-securite-alimentaire-en-mediterranee-psam-
a1395.html
Mediterra 2012 : la diète méditerranéenne pour un développement régional durable (2012), CIHEAM - Presses de Sciences-Po http://www.ciheam.org/index.php/fr/publications/mediter
ra-2012
Mediterra 2010 : atlas de l'agriculture, de la pêche et des mondes ruraux en Méditerranée (2010), CIHEAM - Presses de Sciences-Po http://www.ciheam.org/index.php/fr/publications/atlas-
mediterra
Lettres trimestrielles de veille du CIHEAM dédiées aux grandes problématiques de l'agriculture en Méditerranée http://www.ciheam.org/index.php/fr/publications/lettres-
de-veille
Notes d’alerte du CIHEAM http://www.ciheam.org/index.php/fr/observatoire/etudes-
et-veille/81-notes-dalerte
QUELQUES LIENS UTILES
Notes d’analyse du CIHEAM http://www.ciheam.org/index.php/fr/observatoire/etudes-
et-veille/notes-danalyse
Perspectives agricoles de l'OCDE et de la FAO http://www.oecd.org/fr/sites/perspectivesagricolesdelocd
eetdelafao
La carte des investissements en Méditerranée: guide sectoriel des politiques publiques pour l'investissement en Méditerranée (2010), ANIMA Investment Network http://www.animaweb.org/uploads/bases/document/Inv_
CarteInvestMed-Final_FR_Light_V2.pdf
Opportunités MED : 25 filières à développer aujourd'hui en Méditerranée (2009), ANIMA Investment Network http://www.animaweb.org/uploads/bases/document/AIN
_FilieresADevelopperEnMediterranee_VF_CouvLight.pdf
Agroligne, L’information en continue sur l’agriculture et l’agroalimentaire en Méditerranée http://www.agroligne.com
Revue de l'industrie agro-alimentaire et l'agriculture dans MEDA (2005), ANIMA Investment Network http://www.animaweb.org/uploads/bases/document/Agri
culture.pdf
© EuroMed@Change 2013 7
Tendances et opportunités de marché
Vers la sécurité alimentaire
L’agro-alimentaire est un secteur de développement
stratégique pour le tissu économique et social
tunisien : l’agriculture et l’industrie agro-alimentaire
combinées sont en effet les principaux contributeurs à
la richesse nationale, en assurant à eux seul près de
15,7% du PIB. Le secteur emploie près de 18,5% de
la population du pays, et assure 9,7% de la valeur
des exportations. L’agro-alimentaire bénéficie depuis
les années 90 d’un fort engagement politique et de
nombreuses mesures de soutien, mises en place dans
le cadre des plans quinquennaux de développement
agricole et industriel, avec pour objectif principal
d’assurer la sécurité alimentaire du pays. La
libéralisation du marché dès la fin des années 80, des
programmes de mise à niveau ainsi que des fonds
d’aide à la production, au développement et à l’export
ont accompagné la croissance continue du secteur,
qui, en se révélant supérieure à la croissance de la
population, a permis d’améliorer la disponibilité des
produits et d’assurer l’indépendance alimentaire dans
certains domaines : le taux de couverture moyen est
aujourd’hui de 48% pour les céréales selon les
saisons et les filières, de presque 100% pour les
produits de l’élevage et de 88% pour les huiles.
Un cadre favorable au développement du secteur
L’agro-alimentaire tunisien jouit par ailleurs d’un
cadre favorable à son développement, notamment
pour l’implantation d’entreprises étrangères. Le pays
occupe tout d’abord une position stratégique, aux
portes de l’Europe et lui permettant d’établir des liens
directs avec l’Afrique et le Moyen-Orient. Membre
fondateur de l’OMC, la Tunisie s’est également
attachée à multiplier les accords de libre échange
avec de nombreux pays, tels que l’UE (accord
d’association et AELE), les pays arabes (via le
GAFTA), la Turquie, etc. ouvrant ainsi des
perspectives accrues en matière de commercialisation
de sa production. En outre, des facilités sont
accordéesaux investissements étrangers (libre
transfert des bénéfices et produits de cession, accord
bilatéraux de protection des investissements, etc.), et
ceci de manière renforcée dans le domaine agro-
alimentaire (primes d’investissements, déductions
d’impôts, etc.).
Ces divers avantages ont favorisé le développement
des investissements et l’implantation d’entreprises
dans le pays, conduisant à des transferts de
technologies et une disponibilité accrue de main
d’œuvre qualifiée. En effet, les grands noms de
l’agro-alimentaire (Danone, Yoplait, Coca-Cola, etc.)
sont aujourd’hui implantés en Tunisie, soit en capital
propre soit en partenariat avec des entreprises
locales, et produisent pour le marché national ou
totalement à l’export. Le pays a par ce biais réussi à
rééquilibrer sa balance commerciale, en enregistrant
depuis 2000 une croissance des exportations agro-
alimentaires plus soutenue (celles-ci ont doublé entre
2005 et 2008) que celles des importations.
TUNISIE : EXPORTATIONS AGRO-ALIMENTAIRES
(Source: Min. du Commerce 2012, APII 2010)
Exports en valeur
Part dans les exportations totales 9,7%
Valeur exportée 813 M€
Huile d’olive 27%
Dattes 17%
Produits de la mer 12%
Huiles et graisses végétales 12%
Céréales et dérivés 11%
Principales destinations (volume)
Italie 40%
Espagne 21%
Lybie 14%
France 9%
8 © EuroMed@Change 2013
Une agriculture diversifiée
La Tunisie dispose de 7 zones bioclimatiques,
alimentées par une pluviométrie variant de 50mm par
an en moyenne au Sud à plus de 1 200mm au Nord.
Le pays offre donc des conditions favorables à une
grande diversité agricole, chaque région ayant
développé certaines spécificités : celles du Nord se
concentrent sur les céréales, la culture maraîchère et
l’élevage, tandis que l’olive prévaut au centre et dans
le sud, et les dattes dans le sud-ouest. La structure
de production est dominée par l’élevage, suivi par
l’arboriculture (olives, dattes, agrumes), le
maraîchage et les céréales.
L’élevage représentait en 2009 40% de la valeur
ajoutée du secteur (et plus de 4% du PIB du pays),
en constante hausse depuis 1990 (4,1% de
croissance annuelle en moyenne). Cette forte
augmentation s’explique par la croissance combinée
de la production de volaille et de lait, qui représentent
à part égale plus de la moitié de la valeur du
segment. Le secteur de l’élevage, fortement soutenu
par le gouvernement (prise en charge des coûts de
santé des animaux par l’Etat, plans nationaux de
collecte et de centrale de production de lait, etc.), est
une des grandes fiertés du pays : la production
couvre la quasi-totalité de la demande nationale, et
s’exporte même vers les pays voisins.
L’arboriculture nationale se compose pour un quart
d’olives (le pays était en 2012 le 5ème producteur
mondial d’huile d’olive selon la FAO), suivies par les
agrumes et les dattes. Ce dernier segment, en forte
progression, offre des opportunités conséquentes.
Réputé pour ses Deglet Nour, le pays est déjà le
premier exportateur mondial de dattes en valeur, qui
constituent près de 17% de ses exportations
agricoles. Il est également le premier fournisseur du
marché européen, qui enregistre une demande
croissante de ce produit, portée par l’augmentation
de la demande en produits halal et au développement
des produits exotiques. La montée en gamme des
dattes tunisiennes en matière de conditionnement et
de conservation représente un créneau porteur pour
l’export.
Les plantes médicinales et aromatiques sont
également une niche de marché aux perspectives
intéressantes. Le pays exporte déjà 250 tonnes
d’huiles essentielles par an, majoritairement de néroli,
essence très prisée des parfumeurs (34%), de
romarin (31%) et de fleurs d’agrumes. Il est
également pionnier de la valorisation de la figue de
Barbarie, appréciée des laboratoires pharmaceutiques
pour sa forte teneur en vitamine E et acides gras
essentiels. Le figuier de Barbarie a pour avantage de
se développer à une vitesse considérable sans
nécessiter d’entretien particulier. La productivité de
ses cultures, de 2 tonnes par hectare, gagnerait
cependant à être mieux rentabilisée pour atteindre le
seuil des rendements italiens (20 tonnes par hectare).
Enfin, la valorisation des espèces spontanées
(eucalyptus, pin d’Alep, etc.) et de leurs
TUNISIE : CHIFFRES CLES DE L’AGRICULTURE
Structure (Source: Minsitère de l’agriculture, 2005)
Terres à vocation agricole 10 M ha (62%)
Superficie irriguée 420 000 ha
Nombre d’exploitations (2005) 516 000
Taille moyenne des exploitation 10,2 ha
Exploitations inférieures à 10 ha 75%
Rôle dans l’économie (Source: Minsitère de l’agriculture, 2012)
% du PIB (2012) 12%
% de l’emploi 16%
Distribution (Source INS & BCT 2009)
Par nombre d’exploitations
Olivier 29%
Elevage 22%
Céréales 15%
Arboricuture (autres qu’oliviers) 12%
Cultures maraichères 7%
En valeur de production
Elevage 39,9%
Arboriculture 27,6%,
Cultures maraichère 16,6%
Céréales 13,3%
Autres 2,6%
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produits est encore un créneau peu exploré.
Les bouleversements politiques des dernières années,
n’ont pas empêché le secteur agricole tunisien
d’augmenter sa production et d’attirer de nouveaux
investissements. C’est ainsi que l’espagnol Sunlucar
Fruits a maintenu la réalisation de son mégaprojet
agricole à El Hamma, visant à produire sur une
superficie de 3 000 ha des fruits et légumes destinés
à l’exportation vers l’Allemagne et l’Autriche. Début
2013, la société hollandaise Gabrim annonçait de son
côté la création en partenariat d’une vaste unité
maraîchère dans la région de Chenchou, avec à la clé
une plateforme de conditionnement et d’emballage,
ainsi que la création de quelques 1 000 emplois.
Une montée en gamme de l’industrie agro-alimentaire
L’industrie agro-alimentaire, qui joue un rôle essentiel
dans la valorisation de l’agriculture tunisienne,
dispose également de conditions propices à son
expansion. Elle s’appuie sur la bonne disponibilité des
produits agricoles locaux, et ce, à des prix
compétitifs. Elle est également portée par une
demande interne en progression constante (+8%
depuis 1995) et par une augmentation du pouvoir
d’achat qui encourage une consommation de produits
à plus forte valeur ajoutée, notamment transformés
ou emballés.
L’industrie agro-alimentaire nationale peut également
compter sur une forte mobilisation politique en faveur
de son développement. Un vaste programme de mise
à niveau des industries visant à atteindre des
standards internationaux en matière de qualité et de
compétitivité a été mis en place dès 1996 avec le
soutien de l’Union européenne. Les entreprises agro-
alimentaires en ont fortement bénéficié, notamment
afin de rénover les parcs d’équipement, d’introduire
des nouvelles technologies, de moderniser les
techniques de transformation et d’améliorer la qualité
de leurs produits. 451 dossiers agro-alimentaires ont
ainsi reçu un soutien financier du programme pour un
total de 600 M€. Un programme national de
promotion de la qualité, lancé en 2005, a par ailleurs
permis la mise en place de normes et de standards
internationaux au sein des entreprises tunisiennes. Le
nombre d’entreprises certifiées s’élevait ainsi en 2011
à 1 930 (contre 5 en 1995), dont une bonne partie
dans l’industrie agro-alimentaire. Sur les 1 091
entreprises de plus de 10 employés que compte le
secteur, 122 peuvent aujourd’hui se prévaloir d’une
ou plusieurs certifications ISO 9001, 22000, 14001,
HAPPC, BRC ou IFS.
L’ouverture aux investissements étrangers et les
opportunités à l’export ont également renforcé la
productivité du secteur. Une centaine d’entreprises se
sont installées dans le pays en financement mixte et
une trentaine en capital propre. Par ailleurs, quelques
164 entreprises sont totalement tournées vers
l’export, principalement dans le domaine de
TUNISIE : CHIFFRES CLES DES IAA
Rôle dans l’économie (Source : Ministère de l’industrie, APII)
% du PIB 3,7%
% de l’emploi 2,5 % (est.)
Valeur ajoutée du secteur industriel 19%
Nb d’entreprises 6 500
Nb d’entreprises (+ de 10 salariés) 1 091
Nb d’emploi (+ de 10 salariés) 68 000
Valeur de la production 4,6 Md€
10 © EuroMed@Change 2013
l’entreposage frigorifique et des produits de la
mer.Ce segment était ainsi arrivé en tête des projets
d’investissement (étranger et domestique) en 2010,
avec 25,4% du nombre total de projets.
En conséquence, le secteur a connu une croissance
globale de près de 3,7% entre 2007 et 2011.
D’importantes opportunités de valorisation agricole
restent néanmoins à exploiter dans les produits de
première et deuxième transformation et de
nombreux segments disposent encore d’une marge
de croissance conséquente.
L’industrie du lait, tout d’abord, fleuron de
l’industrie agro-alimentaire tunisienne depuis le
développement de systèmes de collecte et
l’installation de centrales laitières, transforme encore
aujourd’hui moins de 50% de sa production. Si une
percée du lait en poudre et du yoghourt a pu être
observée, la production fromagère reste encore
limitée et offre un potentiel de développement
conséquent. Quelques grands groupes locaux se sont
ainsi engagés avec succès dans la diversification de
la production laitière, tel que Poulina (pionnier de
l’industrie de volaille), qui continuait en 2012 sa
diversification en étendant son unité industrielle de
production de glace à Kairouan, ou encore Land’Or
(leader local de l’industrie fromagère), qui suite à une
croissance spectaculaire (+24% entre 2011 et 2012),
préparait début 2013 son introduction en bourse.
La transformation à forte valeur ajoutée de la
tomate fraîche est également un créneau porteur :
la Tunisie est en effet le plus grand consommateur
de tomates au monde (quelque 50kg par personne et
par an, contre 35 kg aux Etats-Unis), et son industrie
de transformation de tomate compte pour 90% de la
transformation des fruits et légumes du pays.
Cependant, celle-ci ne se focalise encore que sur un
seul produit : le concentré de tomates. La production
locale d’autres dérivés (sauces, tomates pelées, pulpe
de tomates, etc.) qui connaissent une demande
croissante en raison de l’augmentation du pouvoir
d’achat, est encore marginale. La montée en gamme
et en valeur ajoutée présente donc un fort potentiel.
La Tunisie est également le cinquième producteur
mondial d’huile d’olive en 2012 (après l’Espagne,
l’Italie, la Grèce et la Syrie). Le pays exporte 70% de
sa production, principalement en vrac. En effet, le
volume d’huile d’olive emballée exporté, bien qu’en
forte progression suite à la création d’un fonds de
subvention dédié (+650% entre 2006 et 2009), reste
bas : il ne représenteait en 2011 que 12% du volume
exporté. De plus la qualité des olives tunisiennes
permet une forte progression vers une montée en
gamme de la production, de prix internationaux
ayant déjà été attribués à certains de ses
producteurs. De nombreux nouveaux marchés
restent également à conquérir, comme le Japon, les
Etats-Unis ou le Canada, et des efforts sont menés
dans ce sens.
TUNISIE : COMPOSITION DES IAA
(Industries ayant plus de 10 employés, Source: APII, 2013)
Industrie ETE* ENTE** Total %%
Industrie huiles et corps gras
23 277 300 26,9
Céréales et dérivés 10 222 232 20,8
Fruits et légumes 82 106 188 16,9
Lait et dérivés 25 47 72 6,5
Sucre et dérivés 40 42 82 7,4
Boissons 4 58 62 5,6
Entreposage frigorifique 0 37 37 3,3
Poisson 3 26 29 2,6
Viandes 0 28 28 2,5
Autres 22 62 84 7,5
Total 209 905 1114
*ETE: Entreprises totalement exportatrices
**ENTE: Entreprises non totalement exportatrices
FILIERES DE DEVELOPPEMENT STRATEGIQUES
Huile d’olive conditionnée
Dérivés du lait
Produits de la mer
Conditionnement des fruits et legumes
Conserves (tomates, harissa, etc.)
Semi-conserves
Tomates séchées
Produits surgelés
Plats cuisinés ou semi-cuisinés
© EuroMed@Change 2013 11
Enfin, les industries de transformation des
céréales et des produits de la pêche (troisième
export agro-alimentaire du pays) présentent de belles
opportunités : la consommation de produits de base
(pâtes, couscous) est en augmentation, et le segment
de la biscuiterie tend à se développer. La montée en
gamme dans les produits de la pêche offre également
de nombreuses possibilités (fumage, filets de
poissons, valorisation de sous-produits pour
l’alimentation animale).
De manière transversale, les segments du
conditionnement et de la conservation sont
également porteurs : le pays tente de consolider ses
filières d’huile d’olive conditionnée et de plats cuisinés
ou semi-cuisinés. Les capacités d’entreposage
frigorifique, qui jouent un rôle essentiel dans la
régulation de la production agricole, restent en deçà
des besoins. Enfin la niche du halal est en pleine
croissance, boostée par une demande accrue des
marchés européens et asiatiques. Cette industrie, qui
pèserait selon certaines estimations quelques 1 800
Md€, est pour l’instant le quasi-monopole des pays
asiatiques, Malaisie en tête. La Tunisie pourrait donc
efficacement se positionner en tant que principal
fournisseur du marché européen. C’est à cette fin que
l’INOPRI travaille en partenariat avec la Malaisie sur
la mise en place d’un certificat de conformité aux
normes halal.
La fulgurante percée du bio
L’agriculture biologique et les produits bio tunisiens
n’en sont pas à leurs premières heures : malgré sa
petite taille, le pays est déjà classé deuxième pays
d’Afrique (après l’Ouganda) et 24ème pays au
monde pour sa superficie agricole sous
certification biologique. Le pays est également
depuis 2009 le premier producteur et
exportateur d’huile d’olive biologique au
monde. Le segment a en effet connu, au cours des
10 dernières années, une croissance fulgurante : la
superficie couverte par l’agriculture biologique aurait
été multipliée par 50 et le volume produit par 42
entre 2001 et 2009. Le développement de
l’agriculture biologique locale a été impulsé par une
croissance exponentielle de la demande
internationale, appuyée par une forte volonté
politique de faire du bio une priorité nationale : dès
1999, une loi relative à l’agriculture biologique était
promulguée, et les mesures de soutien se sont
multipliées depuis. En 2010, une stratégie nationale
complète a ainsi été mise en place avec pour objectif
d’étendre les terres certifiées à 500 000 ha en 2014
(contre 339 000 en 2012), de diversifier la production
nationale, d’atteindre 1% des parts de marché local,
de garantir la qualité, de doubler les exportations et
de développer les centres régionaux et la recherche.
Les fonds d’aide aux investissements, aux
exportations et aux frais de contrôle et de
certification ont ainsi été renforcés, et le label « Bio
NOPAL TUNISIE : PIONNIER DANS LA
VALORISATION DE LA FIGUE DE BARBARIE
BIOLOGIQUE
Ayant hérité de 200 ha de plantations de figuiers de
Barbarie, Rachdi Bennani a choisi d’abandonner sa
formation juridique pour se consacrer au développement
agricole des terres familiales, utilisées alors exclusivement
pour la production de fruits frais. Valoriser la figue de
Barbarie, et mettre sur le marché des ingrédients à
base de figue de barbarie bio, est rapidement
devenu son ambition. Une démarche innovante, sur un
produit aux valeurs encore méconnues.
« Il m’a été difficile à l’époque de trouver des informations
sur la figue de Barbarie : j’ai du faire appel à des experts
français et allemands pour développer un procédé
d’extraction. Il m’a même fallu créer une machine adaptée,
les presses existantes n’étant pas assez résistantes pour ce
type de grains. » explique Rachdi, fondateur de NOPAL
TUNISIE. Mises au point grâce à une coopération avec
l’entreprise IBG MONFORTS, Rachdi dispose aujourd’hui de
la distribution exclusive pour le Maghreb des presses pour
huile de figue de barbarie qu’il a contribué à développer.
L’huile de figue de Barbarie est en effet une niche en
pleine croissance : la recherche a récemment mis en
avant sa forte teneur en vitamine E, en faisant une matière
première recherchée des entreprises cosmétiques et
pharmaceutiques.
Créé en 2005, NOPAL est sans conteste un pionnier dans le
domaine. L’entreprise enregistre une croissance
annuelle de 30% grâce à une stratégie continue de
montée en valeur ajoutée : de la matière première, une
marque de cosmétiques, et bientôt des jus de fruits frais. La
prochaine étape ? « Mettre notre expertise au profit des
marques internationales qui souhaiteraient développer avec
nous de nouveaux produits finis ».
12 © EuroMed@Change 2013
Tunisia » créé. Par ailleurs de nombreux organismes
publics et privés se sont structurés pour soutenir le
développement de la filière : c’est le cas, pour ne
citer qu’eux, de la Commission Nationale pour
l’Agriculture Biologique qui soutient le développement
de la stratégie nationale, du Centre Technique de
l'Agriculture Biologique de Sousse qui abrite le Centre
Régional de Recherche en horticulture et agriculture
biologique, et des différents Groupements
Interprofessionnels Agricoles qui disposent tous d’une
antenne dédiée à l’agriculture biologique. Des
bureaux de vulgarisation de l’agriculture biologique
dans les différents Commissariats Régionaux de
Développement Agricole sont également mis à
disposition des producteurs.
Le segment comporte en effet de nombreux
atouts : la proximité du pays avec l’Europe et sa
capacité à obtenir des récoltes précoces en fait un
fournisseur privilégié du marché européen. La
qualité de la certification locale a également permis
à la Tunisie d’être accréditée par l’Union
européenne en 2009 parmi les 8 pays au monde
ayant une législation équivalente à la sienne : cette
reconnaissance formelle permet aujourd’hui un libre
accès des produits bio tunisiens sur le marché
européen, les exemptant d’une autorisation
d’importation, et donc de délais pouvant atteindre 2
mois.
Si la tendance de la production est à la hausse, le
secteur offre encore de belles perspectives de
développement : les recettes d’exportation restent
somme toute encore assez modestes compte tenu du
potentiel offert par les marchés européens et
américains, qui connaissent une croissance à deux
chiffres. Par ailleurs de nombreuses opportunités sont
à saisir dans une diversification de la production.
© EuroMed@Change 2013 13
Investissements directs étrangers
L’agro-alimentaire tunisien gagne en attractivité
Compte tenu du potentiel agro-alimentaire du pays,
les investisseurs étrangers implantés en Tunisie sont
jusqu’à présent relativement peu actifs dans le
secteur : ce dernier ne représente que 4% des
annonces de projets d’investissement direct étranger
(IDE) enregistrées par l’observatoire ANIMA-MIPO
entre 2003 et 2012, et 2% des montants investis. Le
secteur attire néanmoins un nombre croissant de
projets d’IDE. En 2012 et pour la première fois, un
très gros investissement, d’un montant supérieur à
100 M€, a été annoncé par l’entreprise SanLucar. Ce
producteur espagnol de fruits et légumes, implanté
dans plusieurs pays européens mais également dans
la région MED (Tunisie et Egypte), en Afrique du Sud
et en Amérique du Sud, est présent en Tunisie depuis
2008. D’ici 2020, il compte développer 3 000 ha de
cultures supplémentaires, réparties dans diverses
régions du pays, afin de produire des cultures
maraîchères de saison (fruits rouges, fruits à noyau
et agrumes) destinées à l’exportation.
Les investisseurs européens mènent la danse
A l’image de ce méga-projet, une forte majorité
(70%) des projets d’IDE annoncés en Tunisie dans
l’agro-alimentaire sont le fait d’investisseurs
européens. Ils concernent, outre le secteur du
maraîchage, l’industrie laitière (acquisition de
45% de Vitalait par l’espagnol Kaiku en 2012 ;
investissements annoncés en 2011 par la
multinationale française Danone, deuxième
producteur laitier en Tunisie, etc.), l’huile d’olive
(IDE de la PME italienne Gasoli Giuseppe & C. en
2009 et du français Lesieur en 2007), l’industrie
pâtissière (rachat en 2012 de 51% du producteur
d'huile d'olive et de margarine Gias Ingredient par le
fabricant allemand de pizzas et pâtisseries
industrielles Dr. Oetker) ainsi que le secteur de la
brasserie (le géant néerlandais Heineken a acquis
49,99% de la Société de Production et de Distribution
des Boissons (SPDB) en 2006 puis a ouvert en 2011
une seconde unité de production dans la zone
industrielle de Grombalia, créant 250 emplois).
Les autres investisseurs étrangers proviennent
essentiellement du Golfe (EAU, Arabie Saoudite,
Koweït) et des pays voisins (Maroc, Libye). D’autres
investisseurs MED ont également fait part de leur
volonté de s’implanter prochainement dans le pays, à
l’instar de Cevital, premier groupe privé algérien, qui
souhaite développer un projet de raffinerie de sucre,
et de Baktat, groupe turc spécialiste de la
transformation des produits agricoles.
Des niches à exploiter
Les investisseurs étrangers opérant dans l’agro-
alimentaire en Tunisie se consacrent pour l’essentiel à
des secteurs assez « traditionnels » : de nombreuses
opportunités restent à saisir dans des segments à
plus forte valeur ajoutée tels que les produits
transformés, la filière biologique, l’huile d’olive extra
vierge ou les produits de la mer.
Tunisie : Annonces de projets d’IDE et de partenariats
dans l’agro-alimentaire (ANIMA-MIPO)
Tunisie : Principaux pays investissant dans l’agro-alimentaire (nb de projets d’IDE, ANIMA-MIPO)
0
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2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
Montants investis (M€) Nombre de projets d'IDE
Nombre de partenariats
9
3 3 3 32
3 3
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3
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9
10
France Espagne Pays-Bas Italie Autres
UE
USA MED Golfe Autres
pays
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Les 10 plus grandes annonces d’IDE dans l’agro-alimentaire en Tunisie (2003-2012, ANIMA-MIPO)
Investisseur Origine Date Type Projet M€
SanLucar Espagne 2012 Création Le producteur de primeurs lance un méga-projet agricole destiné à l'exportation vers l'Allemagne et l'Autriche, créant 25000 emplois d'ici 2018
169
Crown États-Unis
2004 Création Construction d'une usine de canettes 32,16
Heineken Pays-Bas 2006
JV financière, participation
Heineken investit 27 millions d'euros pour 49,99% de la tunisienne SPDB et la construction d'une nouvelle brasserie
27
Saudi Fund for Development
Arabie Saoudite
2009
JV financière, participation
Le Fonds Saoudien de Développement investit dans un projet de développement agricole intégré à Sidi Bouzid, au centre de la Tunisie
26
Kaiku Espagne 2012 JV financière, participation
L'entreprise acquiert 45% du capital du groupe Vitalait, un des premiers opérateurs tunisiens de l'élevage et de la production laitière, basé à Mahdia
12,8
SanLucar Espagne 2011 Extension Le producteur de primeurs agrandit ses serres tomates, situées à 450 km au sud de Tunis et chauffées à l'énergie géothermale
10
Actis Royaume-Uni
2008 JV financière, participation
Le fonds d'investissement londonien prend une participation minoritaire dans le capital du conglomérat tunisien Poulina Group Holding
6,4
Salim Nouri Smida
Libye 2012
JV financière, participation
L'investisseur à la tête d'une société d'import vers la Libye acquiert 33% de la Société Tunisie Sucre, qui développe une usine à Bizerte
5
IFFCO Inde 2007
JV financière, participation
Le conglomérat indien achète la biscuiterie L'Appetissante, qui compte 700 employés sur 2 sites, pour 6,2 millions de dinars tunisiens
3,62
Castel France 2004 JV financière, participation
Contrat de concession pour la fabrication de la bière Heineken à Tunis
2,5
Annonces d’IDE et de partenariats dans l’agro-alimentaire en Tunisie (2003-2013, ANIMA-MIPO)
© EuroMed@Change 2013 15
Annonces de projets de partenariat dans l’agro-alimentaire en Tunisie (2003-2012, ANIMA-MIPO)
Investisseur Origine Date Type Projet
Mediterranean Fruit Italie 2005
Bureau de représentation
Ouverture d'un bureau à Tunis de la société chargée de l'internationalisation de la filière hortofruticole italienne
Sodiaal France 2007
Enseignes, magasins, franchise
L'entreprise laitière étend son activité en signant un accord de franchise avec les groupes locauxDoghri et Ben Jamaa
CTIA Canada 2007 Accord de développement
La société Canado-Tunisienne des Industries Agroalimentaires, JV à 50/50, se lance dans la production de dérivés de la tomate
SanLucar Espagne 2008 Partenariat technologique
Le producteur de primeurs s'associe au local 'La cinquième saison' pour un projet de serres de tomates chauffées par géothermie à El Hamma
Kerry Irlande 2009 Accord de développement
Le groupe agroalimentaire s'approvisionne en Tunisie grâce à la création par un partenaire local d'une unité de surgélation à Souassi (Mahdia) en mars
© EuroMed@Change 2013 17
Principaux acteurs
Régulation
L’agro-alimentaire tunisien relève de trois ministères,
qui préparent les lois, établissent les stratégies
nationales et s’assurent de la mise en œuvre des
programmes. Le Ministère de l’Agriculture exécute
la politique gouvernementale dans le domaine de
l’agriculture et de la pêche, à travers 11 directions
techniques (dont une dédiée à l’agriculture biologique)
et 24 Commissariats Régionaux au Développement
Agricole. Le Ministère de l’Industrie est en charge
des industries agro-alimentaires et met notamment en
œuvre les programmes nationaux de mise à niveau
des industries et de promotion de qualité. Le
Ministère du Commerce exerce quant à lui un rôle
de régulateur pour les sujets relatifs à la
consommation et au commerce extérieur.
Structures publiques d’appui
Un certain nombre d’institutions sous tutelle ont été
établies afin d’assurer le relais opérationnel des
politiques publiques. Parmi elles, la FIPA (Foreign
Investment Promotion Agency) et l’APIA (Agence de
Promotion des Investissements Agricoles) sont en
charge de mettre en œuvre les mesures d’incitation à
l’investissement. L’APII (Agence de Promotion de
l’Industrie et de l’Innovation) apporte son soutien au
développement industriel du pays en appuyant la
création d’entreprises (assistance, réseau de
pépinières, etc.) et en gérant les zones industrielles du
pays. Le CEPEX (Centre de Promotion des
Exportations) est quant à lui en charge d’accompagner
les entreprises dans leurs projets à l’export
(information, formation, financement).
Organisations professionnelles
Les organisations professionnelles agro-alimentaires
tunisiennes sont nombreuses et relèvent de statuts et
de réglementation divers.
Les organisations professionnelles agricoles de base
comprennent les associations d’intérêt collectif
(AIC), pour la plupart portées sur des thématiques de
gestion de l’eau, les Associations de producteurs
et les Coopératives de services Agricoles (CSA),
dont la mission est variable et peut porter aussi bien
sur des services de conseil que de distribution des
intrants ou de collecte de la production (celles-ci ont,
par exemple, joué un rôle déterminant dans
l’organisation de la filière laitière).
Au niveau central, le pays comptent trois
organisations syndicales : l’UTAP (Union
Tunisienne de l’Agriculture et de la Pêche), l’UTICA
(Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de
l’artisanat) et depuis 2011, la CONECT (Confédération
des Entreprises Citoyennes de Tunisie). Par ailleurs,
trois Chambres d’Agriculture (Nord, Centre et
Sud), placées sous tutelle du Ministère du Commerce,
ont un rôle consultatif dans le développement agricole
des régions et mènent des activités de promotion,
d’information et de formation. Enfin, les
coopératives centrales, au nombre de sept,
interviennent dans la collecte et la production de
certains produits essentiels (céréales, semences, etc.).
Les filières sont par ailleurs organisées en
Groupement Interprofessionnels Agricoles, qui
englobent les différents acteurs de la chaîne de valeur
du secteur ciblé (Fruits, Légumes, Produits avicoles,
etc.), des producteurs aux exportateurs en passant
par les transformateurs. Ces groupements, au nombre
de 7, jouent un rôle essentiel dans la régulation du
marché.
Recherche et Innovation
Outre les instituts de recherche nationaux (INRAT,
IRESA), le gouvernement tunisien met à disposition de
la recherche agro-alimentaire six Centres
Techniques, qui disposent de laboratoires et offrent
aux professionnels des services de recherche,
d’innovation, de formation et de veille. Il s’agit des
Centres Techniques des céréales, de la pomme de
terre, de l’agro-alimentaire, de l’agriculture biologique,
de l’aquaculture et de l’emballage. Par ailleurs, des
pépinières d'entreprises agricoles au sein de
centres de formation ou de recherche (INRAT, ESIAT)
accompagnent de jeunes entrepreneurs dans la
réalisation de leurs projets. Enfin, depuis 2006, le
Pôle de Compétitivité de Bizerte accueille
également des entreprises et des start-ups (au sein de
son incubateur), et mène des actions pour assurer un
meilleur transfert de technologies entre laboratoires et
professionnels.
18 © EuroMed@Change 2013
Gouvernement et organisations gouvernementales
Ministère de l’Agriculture et des ressources hydrauliques
Le Ministère de l'Agriculture est chargé d’élaborer les plans et stratégies relatifs à la promotion de l’agriculture, d’arrêter les différents programmes de développement et de veiller au suivi de leur exécution.
www.tunisie.gov.tn
Ministère de l’Industrie Le Ministère de l’Industrie élabore et met en œuvre la politique du gouvernement dans les domaines se rapportant à l’industrie. Il gère notamment le programme national de mise à niveau de l’industrie.
www.industrie.gov.tn
Ministère du Commerce et de l’Artisanat Le Ministère du Commerce élabore et met en œuvre la politique du gouvernement dans les domaines se rapportant entre autres au commerce, à la protection du consommateur, à la concurrence, aux prix, à l'exportation et l'importation, à la coopération économique et commerciale, au commerce électronique.
www.commerce.gov.tn
Foreign Investment Promotion Agency (FIPA)
La FIPA est chargée d’apporter le soutien nécessaire aux investisseurs étrangers et de promouvoir l'investissement extérieur en Tunisie. Elle dispose de bureaux à l'étranger et d’un réseau d'information, de contact, de conseil, d’assistance, d'accompagnement et de soutien au service de l'investisseur étranger.
www.investintunisia.tn
Agence de Promotion des Investissements Agricoles (APIA)
L'APIA est un établissement public dédié à la promotion de l'investissement privé dans les domaines de l'agriculture, de la pêche et des services associés ainsi que dans les activités de la première transformation.
www.apia.com.tn
Agence de Promotion de l’Industrie et de l’Innovation (APII)
L’APII est l’établissement public qui met en œuvre la politique du gouvernement dans les domaines de la promotion du secteur industriel et de l’appui aux entreprises. Elle est habilitée à accomplir toutes les procédures administratives et légales nécessaires à la constitution des sociétés, gère un réseau de pépinières d’entreprises, et établit, entre autres, des diagnostics techniques de mise à niveau des industries.
www.tunisieindustrie.nat.tn
Centre de Promotion des Exportations (CEPEX)
Le CEPEX offre des services d’accompagnement aux entreprises exportatrices, tels que de l’information ou de l’accompagnement (formation, financement, guichet d’assistance). Il mène également des campagnes de promotion des produits tunisiens à l’international (participation à des foires, etc.).
www.cepex.nat.tn
Institut National de la Normalisation et de la Propriété Industrielle (INNORPI)
L’INNORPI est l’établissement public en charge de la normalisation, la qualité et la protection de la propriété industrielle. A ce titre il arrête les normes, certifie la conformité des produits aux normes, délivre les brevets d’invention et enregistre les marques.
www.innorpi.tn
Observatoire National de l'Agriculture (ONAGRI)
L’ONAGRI est en charge de la mise en place d’un système d'information permettant d'analyser la situation des secteurs de l’agriculture et de la pêche aux niveaux national et international. Il collecte des informations et données qu’il met à disposition des différents intervenants du secteur.
www.onagri.tn
Organisations professionnelles
Chambres d’Agriculture Trois chambres regroupent les agriculteurs des 10 gouvernorats du Nord, des 6 du Centre et des 7 du Sud. Ces chambres, placées sous tutelle du Ministère de l’Agriculture, ont un rôle de consultation auprès des pouvoirs publics, de promotion du secteur agricole et de formation des agriculteurs membres.
Union des Agriculteurs et des Pêcheurs (UTAP)
L’UTAP est la principale organisation professionnelle nationale à caractère syndical. Elle a pour mission de représenter les agriculteurs et de défendre leurs intérêts.
www.utap.org.tn
Union Tunisienne de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat (UTICA)
L’UTICA est une des trois organisations patronales tunisiennes. Elle est organisée en unions régionales présentes dans chaque gouvernorat et en fédérations nationales sectorielles.
www.utica.org.tn
Confédération des Entreprises Citoyennes de Tunisie (CONECT)
La CONECT est la nouvelle organisation patronale, créée en 2011. Elle comprend un groupement professionnel dans le secteur de l’agro-alimentaire.
www.conect.org.tn
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Coopératives centrales Les coopératives centrales fonctionnent comme des organisations para-étatiques et sont spécialisées dans la collecte et la distribution de certains produits. Les 7 coopératives centrales couvrent les secteurs des huiles, des semences, des céréales, du blé, de la viticulture et des grandes cultures.
Groupement Interprofessionnels Agricoles
7 groupements interprofessionnels agricoles mettent en réseaux les différents acteurs de la chaîne de valeur locale. Il s’agit des Groupements Interprofessionnels des Fruits (GIF), des Légumes (GIL), des Produits Avicoles et Cunicoles (GIPAC), du Lait (GILait), des Viandes Rouges (GIVR), des Produits de la Pêche (GIPP) et du Groupement Obligatoire des viticultures et Producteurs des fruits (GOVPF). Ces structures peuvent fournir des informations spécifiques aux filières concernées, notamment sur leur organisation, la législation en cours, ou les programmes dédiés.
www.gifruit.nat.tn
www.gipaweb.com.tn
www.givlait.com.tn
www.gipp.tn
Institution de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur Agricoles (IRESA)
L’IRESA est l’institut national de recherche agronomique, placé sous tutelle du Ministère de l’Agriculture. Il comprend 13 instituts de recherche (Institut National de Recherche Agronomique de Tunisie, Institut de l’Olivier, Institut National des Sciences et de Technologie de la Mer, etc.) et 39 laboratoires qui couvrent les divers domaines de l’agronomie tunisienne.
www.iresa.agrinet.tn
Pôle de Compétitivité de Bizerte (PCB)
Le PCB est un espace intégré qui regroupe trois composantes : un technopôle agro-alimentaire, des espaces industriels et un réseau de partenaires Agro’tech.
www.pole-competitivite-bizerte.com.tn
Centre Technique des Céréales (CTC)
Le CTC mène des activités de promotion et de recherche dans le secteur de la culture céréalière.
Centre Technique de la Pomme de Terre (CTPT)
Le CTPT mène des activités de promotion et de recherche dans le secteur de la culture de pommes de terre.
www.ctpt.com.tn
Centre Technique de l’Agro-Alimentaire (CTAA)
Le CTAA est un organisme technique destiné aux professionnels de l'agro-alimentaire, qui apporte une assistance aux différentes branches du secteur notamment dans les domaines de la performance industrielle, de l’innovation, de la sécurité des aliments, de la nutrition et du développement durable.
www.ctaa.com.tn
Centre Technique de l’Agriculture Biologique (CTAB)
Le CTAB a pour missions de promouvoir et développer l'agriculture biologique en Tunisie en entreprenant des activités de formation, de recherche appliquée et de valorisation et d’information.
www.ctab.nat.tn
Centre Technique de l’Aquaculture (CTA)
Le CTA mène pour le compte des professionnels des produits de la mer des activités de développement, d’expérimentation et de nouvelles technologies (valorisation des résultats de la recherche scientifique dans le domaine, diffusion de technologies aquacoles, diversification des espèces et des systèmes d’élevage, etc.) et d’assistance technique (études, formations, etc.).
www.ctaquaculture.tn
Centre Technique de l’Emballage et du Conditionnement (PACKTEC)
Créé en 1996, PACKTEC soutient les opérateurs de l’emballage et du conditionnement (fabricants, conditionneurs et exportateurs). Il dispose d’une unité de design, de laboratoires de matériaux et d’emballage alimentaires et d’un centre de logistique. Il fournit par ailleurs des services de diagnostics, de mise à niveau, de formation et de mise en place de système qualité.
www.packtec.tn
20 © EuroMed@Change 2013
Annuaires d’entreprises (sélection)
Entreprises agro-alimentaires L’annuaire du Centre Technique de l’agro-alimentaire comprend quelques 1 136 sociétés enregistrées dans le domaine de l’agro-alimentaire.
www.ctaa.com.tn/ann.php
Entreprises agro-alimentaires Le réseau européen de rencontre d’affaires Europage répertorie 1 057 entreprises agroalimentaires tunisiennes.
agro-alimentaires.europages.fr/annuaire-entreprises/did-02/cc-TUN/Tunisie/Industries-agroalimentaires.html
Entreprises agro-alimentaires Le technopôle de Bizerte répertorie 102 entreprises agro-alimentaires actives dans divers domaines (huiles d’olive conditionnées, plats cuisinés, conserves de poisson, dérivés des laits, etc.).
www.pole-competitivite-bizerte.com.tn/annuaire.php?code_menu=25
Fermes aquacoles et fournisseurs de services
Le Centre Technique de l’aquaculture propose une liste de fermes aquacoles et de fournisseurs de biens et services spécialisés dans le domaine de l’aquaculture.
www.ctaquaculture.tn
Agriculture biologique Le Centre Technique de l’Agriculture Biologique propose un annuaire de tous les opérateurs biologiques tunisiens par type de produit et par gouvernorat.
www.ctab.nat.tn/default.php?p=annuaire
Huile d’olive L’Office National de l’Huile répertorie les exportateurs d’huile d’olive. www.onh.com.tn/index.php/fr/exportateur
Emballage et conditionnement Le Centre Packtec propose un annuaire des professionnels de l’emballage. www.packtec.tn/annuaire.php
Certification Le Centre Technique de l’agriculture biologique propose une liste des organismes de contrôle et de certification agréés en Tunisie.
www.ctab.nat.tn/occ_fr.pdf
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Politiques nationales
La montée en gamme, une priorité nationale
Le gouvernement tunisien met en œuvre sa politique
dans le cadre de plans quinquennaux de
développement. Les plans successifs relatifs au
secteur agricole ont mis l’accent sur les réformes
structurelles (VIIème plan, 1987-1991), puis le
renforcement de la productivité (VIIIème plan, 1992-
1996), l’accès accru aux marchés internationaux
(IXème plan, 1997-2001), l’investissement privé
(Xème plan, 2002-2005) et l’amélioration de la
compétitivité du secteur (XIème plan, 2007-2011).
L’augmentation de la valeur ajoutée, avec la mise en
place de stratégies de filières et de mesures pour
renforcer l’innovation et la qualité, est à l’ordre du
jour du plan actuel. Les dimensions sociales, via une
meilleure répartition des fruits de la croissance entre
les différents exploitants, et environnementale, par
une gestion plus durable des ressources, font
également partie des nouveaux axes de réflexion. Le
gouvernement déploie en outre des efforts pour
consolider ses liens avec les marchés limitrophes
(Europe, Libye, Algérie) tout en s’attachant à
diversifier ses partenaires (Japon, Etats-Unis,
Canada) : le pays participe à des foires agro-
alimentaires dans ces pays et travaille sur
l’amélioration du cadre juridique régissant ses
échanges avec les Etats-Unis.
Une politique entre libéralisme et régulation
Le secteur agro-alimentaire a bénéficié en 1986 d’un
plan d’ajustement structurel qui a conduit à une
libéralisation des prix, un allègement de la fiscalité,
une privatisation d’entreprises publiques, un
encouragement des investissements et une protection
de la propriété privée. Néanmoins cette dérégulation
n’a pas été totalement appliquée à tous les segments,
certains étant encore fortement contrôlés par l’Etat.
C’est le cas par exemple des céréales (dont le quasi-
monopole de la collecte et de la distribution dépend
de l’Office des céréales), du sucre (dont l’importation
est confiée à l’Office du Commerce) ou des huiles
comestibles (qui sont importées et exportées via
l’Office National de l’Huile). L’Etat effectue également
un contrôle des prix sur certains produits de base,
tels que le lait ou les céréales.
Par ailleurs le gouvernement apporte son soutien à
l’agro-alimentaire en subventionnant l’investissement,
les intrants agricoles (pesticides, engrais) et l’accès à
l’eau, qui est vendue à des prix inférieurs aux frais
d’exploitation. Il est également à l’origine de la moitié
des investissements dans le secteur agricole, dont
60% sont destinés à l’hydraulique.
Des fonds de soutien à l’agro-alimentaire
Les agriculteurs tunisiens disposent tout d’abord
d’une banque publique dédiée, la Banque Nationale
Agricole (BNA), qui leur offre des crédits spécifiques
(pour les cultures saisonnières, pour
22 © EuroMed@Change 2013
l’investissement, etc.) et un suivi adapté aux
problématiques auxquelles ils doivent faire face.
Par ailleurs un certain nombre de fonds ont été créés
pour accompagner les entreprises du secteur dans
leurs différents stades de développement.
En premier lieu, le FOSDAP (Fonds spécial de
développement de l'agriculture et de la pêche),
permet d’appuyer les stratégies de soutien à
l’investissement agricole, déployées par le
gouvernement par le biais de l’APIA.
Destiné à l’industrie, le FODEC (fonds de
développement de la compétitivité), créé en 1994 par
l’instauration d’une taxe professionnelle spécifique,
alimente les différents programmes de mise à niveau
de l’industrie et de promotion de la qualité mis en
place par le gouvernement, et qui ont fortement
mobilisé les entreprises agro-alimentaires.
Le FOPRODEX et le FAMEX sont quant à eux
destinés à soutenir les entreprises exportatrices. Le
premier finance des actions de promotion
d’entreprises exportatrices via des subventions ou
crédits à taux préférentiels pouvant atteindre 50%
des coûts engagés. Le fonds cofinance ainsi la
création de supports promotionnels, des missions de
prospection, des implantations de bureaux de
représentation à l’étranger, etc. Le FAMEX, qui
entame sa troisième phase, offre quant à lui
assistance technique et financement aux entreprises
qui souhaitent exporter pour la première fois. La
priorité est donnée depuis 2012 aux régions de
l’intérieur, plus défavorisées.
Enfin, dernier né, le FOPROHOC (Fonds pour la
promotion de l’huile d’olive conditionnée) met depuis
2006 à la disposition des entreprises de la filière huile
d’olive des moyens financiers et stratégiques
(structures de distribution, création de labels
commerciaux, participation à des salons, etc.) pour
les appuyer dans la démarche d'exportation.
Des incitations renforcées pour les investissements agricoles
Le code unique d’incitation aux investissements offre
depuis 1993 de nombreux avantages pour favoriser
l’investissement en général : exonérations totales
d’impôts sur les bénéfices et revenus réinvestis
suspensions de la TVA sur les biens d’équipement
importés, participation de l’Etat à certaines dépenses
d’infrastructures, primes d’investissement modulées
selon les secteurs et les régions.
En tant que secteurs prioritaires, l’agriculture et la
pêche disposent de plus d’une agence spécialisée,
l’APIA (Agence de promotion des investissements
agricoles), qui applique des incitations fiscales et
financières renforcées. C’est ainsi que les droits de
mutations des terres agricoles sont remboursés, que
des déductions d’impôts sont appliquées sur le
revenu des investissements pendant 10 ans ou que
les équipements importés sont exonérés de droits de
INVESTISSEMENT : INCITATIONS SPECIFIQUES AU DOMAINE AGRICOLE
Dégrèvement fiscal (déduction d’impôts)
Exonération des droits de douane et suspension de la TVA pour les équipements n’ayant pas d’équivalent fabriqué localement
Déduction des revenus provenant de l’investissement de l’assiette de l’impôt sur les sociétiés pendant 10 ans
Remboursement du droit de mutation de terres agricoles destinées à l’investissement
Prise en charge totale ou partielle des dépenses de formation de personnels dans le cas d’investissements technologiques
Exonération pendant 5 ans de la contribution patronale au régime de sécurité sociale sur les salaries versés dans le cadre de nouveaux recrutements d’agents tunisiens
Taux préférentiels pour les les prêts fonciers aux jeunes agriculteurs et techniciens agricoles
Primes de 50% de l’investissement accordées pour certaines activités de recherche
Primes d’investissements et d’acquisition de matériels agricoles allant de 7 à 25%
Primes spécifiques pour certains investissements agricoles allant de 25 à 70% (prospection de points d’eau, économie d’eau, agriculture biologique, région à climat difficile, pêche du poisson bleu, etc.)
Incitations additionnelles pour les sociétiés totalement exportatrices : suspension de certaines taxes, importation libre des biens nécessaires à la production, possibilité de recruter librement quatre agents de direction et d’encadrement de nationalité étrangère, etc.
Pour plus d’information: www.apia.com.tn
© EuroMed@Change 2013 23
douane et de TVA s’ils ne sont pas disponibles dans le
pays. Par ailleurs de nombreuses primes à
l’investissement allant de 7% à 50% du montant
investi peuvent être obtenues, entre autres pour des
travaux de recherche, de R&D, d’installation
d’équipements d’irrigation économes en eau ou
d’installation de filets anti grêle.
Dans ce cadre, l’agriculture biologique dispose de
mesures de soutien encore plus avancées : une prime
de 30% est accordée pour les investissements en
équipements, instruments et moyens ; les frais de
douanes sont totalement suspendus pour certains
intrants biologiques ; les coûts d’exportation sont
subventionnés à 50% tandis que les frais de contrôle
et de certification sont pris en charge à 70% par
l’Etat, avec un plafonnement porté en 2010 de 2 500
à 5 000 € par an.
Un cadre favorable à la recherche et l’innovation
Le gouvernement tunisien a également mis en place
une stratégie pour renforcer la formation, la
recherche et l’innovation dans le secteur agro-
alimentaire, et favoriser ainsi la création de valeur
ajoutée et le développement de PME.
Le technopole agro-alimentaire de Bizerte, premier
agropôle du sud de la Méditerranée fait ainsi
partie des sept technopôles lancés en Tunisie dans le
cadre du XIème plan quinquennal. Lancé en 2006 et
totalement opérationnel depuis 2010, il regroupe sur
un même espace des facilités industrielles (dont 45 ha
spécifiquement dédiées à l’agro-alimentaire) ainsi que
des centres de formation et de recherche. Il propose
aux entreprises agro-alimentaires des services dédiés,
tels que de l’incubation, de l’intelligence économique,
des formations sur mesure, ou des actions de
transfert technologique. Le technopôle met également
en œuvre des projets collaboratifs à l’instar de
LACTIMED (projet pour la valorisation de la filière
laitière tunisienne) ou d’OPTIMA (projet pour la
création de partenariats industriels internationaux).
Le secteur agro-alimentaire tunisien peut également
s’appuyer sur ses 60 laboratoires et 270 unités de
recherche œuvrant dans les domaines des sciences
de la vie et de la biotechnologie. Parmi eux, les
centres techniques (CTAA, CTAB, PACTECK, etc.)
disposent de laboratoires dédiés, et offrent aux
entreprises des services de recherche, de l’assistance
technique, ou des formations.
Enfin, les nombreux centres de formation du pays
mettent chaque année sur le marché quelques 500
ingénieurs spécialisés et 800 techniciens qualifiés
supplémentaires dans des secteurs relatifs à l’agro-
alimentaire.
« L’international est la clé de notre stratégie de développement, le rôle du Pôle de compétitivité de Bizerte étant de créer des ponts pour l’export et le transfert de
technologies »
Sabri STA, Technopôle de Bizerte
UN TECHNOPOLE TOURNE VERS L’INTERNATIONAL
Le Pôle de Compétitivité de Bizerte, créé en 2006, s’insère dans la stratégie nationale tunisienne de soutien à l’innovation dans le secteur agroalimentaire. Outre sa mission d’accueil d’entreprises, le technopôle est adossé à un complexe universitaire de 11 000 étudiants et héberge des centres de recherche et de formation. Il propose également des services de veille stratégique, monte des projets collaboratifs et s’attache à créer des liens opérationnels entre la recherche et les entreprises du secteur. Son incubateur, lancé début 2013, accueille déjà deux start-ups ayant développé des techniques spécifiques dans le domaine des huiles essentielles et de l’huile d’olive.
Le pôle travaille en étroite collaboration avec un réseau national de près de 23 organisations de soutien à l’innovation et aux PME, ainsi qu’avec 8 partenaires internationaux, tels que le Pôle Européen d’Innovation Fruits et Légumes (France), le Technopôle Centuria-Rit (Italie) ou le Pôle de Compétitivité de l'agro-industrie Wallone (Belgique). « Nous avons développé un programme de MBA en partenariat avec l’IAM de Montpellier, qui nous permet d’offrir aux étudiants un double diplôme. Nous préparons également avec Sup’Agro des cycles de formation continue, qui tiennent compte des besoins spécifiques de nos entreprises », précise Sabri Sta, responsable de la veille stratégique au sein du pôle.
Le technopôle organise également des journées thématiques avec des experts internationaux et prépare la mise en ligne d’un portail complet d’information sur l’agro-alimentaire tunisien avec le soutien de la GiZ et du projet PASRI.
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Programme et initiatives en cours (sélection)
Mis
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niv
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Programme de mise à niveau (PMN) Période : en cours
Budget : n.c.
Financement : Divers
Opportunités : Financement, assistance technique
Exécution (chef de file) : Ministère tunisien de l’Industrie
Objectifs : Le programme de mise à niveau encourage depuis 1995 la
modernisation des entreprises tunisiennes : il soutient notamment les
investissements dans l’équipement, les nouvelles technologies et la recherche
par le biais de lignes de crédit spécifiques, d’incitation à l’investissement et de
projets d’assistance technique.
Information : www.pmn.nat.tn
Programme d’appui à la compétitivité des entreprises et facilitation d’accès au marché (PCAM) Période : 2011-2015
Budget : 23 M€
Financement : Union européenne
Opportunités : Opportunités de marché, accompagnement, financement
Exécution (chef de file) : Ministère tunisien de l’Industrie
Objectifs: Le PCAM contribue à améliorer la compétitivité des entreprises et
faciliter l’accès au marché international, en soutenant la mise en place de
système de qualité et de marquage CE par le biais d’assistances techniques et
de subventions.
Information : www.pcam.gov.tn
Dé
velo
pp
eme
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agri
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Projet de développement agricole intégré dans le gouvernorat de Siliana (Phase II)
Période : 2005-2013
Budget : 43 M€
Financement : FIDA, AFD, Gouvernement tunisien
Opportunités: Financement, accompagnement
Exécution (chef de file) : Gouvernement Tunisien
Objectifs : Le projet vise à renforcer le crédit et à encourager les
investissements dans l’irrigation, l’aménagement des pistes vicinales et l'accès
à l’eau potable dans la région de Siliana. Une composante porte sur la
formation pour une gestion durable des sols.
Information : www.ifad.org
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Dé
velo
pp
eme
nt
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ère
s LACTIMED – Valoriser les Produits Laitiers Méditerranéens
Période : 2012-2014
Budget : 4.8 M€
Financement : Union européenne / autres
Opportunités : Assistance technique, formation, rencontres d’affaires
Exécution (chef de file) : ANIMA
Objectifs : LACTIMED vise à renforcer la production et la distribution de
produits laitiers typiques et innovants en Méditerranée par l’organisation des
filières locales, l’accompagnement des producteurs dans leurs projets de
développement et la création de nouveaux débouchés pour leurs produits.
Information : www.lactimed.eu
Projet d’Accès aux Marchés des Produits Alimentaires et de Terroir (PAMPAT) Période : en cours (lancé en 2012)
Budget : 5 M€
Financement : Coopération suisse
Opportunités : Formation, assistance technique
Exécution (chef de file) : ONUDI
Objectifs : Le PAMPAT vise à soutenir sur l’ensemble de la chaîne de valeur
certains produits typiques tunisiens (ex: harissa et figue de Djebba, produits
biologiques) et à renforcer des filières avec un haut potentiel à l'exportation.
Information : n.d.
Dé
velo
pp
eme
nt
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fili
ère
s
SERVAGRI & AGRO-MED QUALITY
Période : 2011-2013
Budget : 0,8 M€ chacun
Financement : Union européenne / Italie
Opportunités : Assistance technique, rencontres d’affaires
Exécution (chef de file) : Ruppo di Azione Locale ELORO; Provincia
Regionale di Caltanissetta
Objectifs : SERVAGRI & AGRO-MED QUALITY ambitionnent de développer
des stratégies et actions pilotes italiennes et tunisiennes pour contribuer à
l’intégration des filières agro-alimentaires, rendre plus compétitives les
productions typiques et augmenter les niveaux de qualité et de sécurité
alimentaire.
Information : servagri.eu ; www.agromedquality.eu
OPTIMA
Période : 2011-2013
Budget : n.a.
Financement : Coopération française
Opportunités : Rencontres d’affaires
Exécution (chef de file) : ONUDI / technopôle de Bizerte
Objectifs : OPTIMA vise à apporter un appui au développement du secteur
agro-alimentaire tunisien grâce à la réalisation de partenariats industriels et
technologiques avec des entreprises françaises.
Information: n.d.
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Principaux évènements d’affaires
Gé
né
ral
SIAT - Salon international d’investissement agricole et technologique
Secteur : Agriculture & Industries Agro-alimentaires
Nombre d’éditions : 10 (Biennal)
Organisateurs : APIA, Société des foires internationales de Tunis
Focus: Présentation des dernières innovations et opportunités d’investissement dans les secteurs de l’agro-alimentaire et de la pêche
Chiffres 2010*: 185 exposants et délégations de 15 pays étrangers.
Prochaine édition : n.d.
Information : www.siat.tn
SIAMAP – Salon international de l’agriculture Secteur : Agriculture & Industries Agro-alimentaires
Nombre d’éditions : 11 (Biennal)
Organisateurs : Union Tunisienne de l’Agriculture et de la Pêche (UTAP)
Focus : Foire d’exposition et rencontres professionnelles dans les secteurs du machinisme et de l’équipement agricole, de l’élevage et de la pêche
Chiffres 2009*: 300 exposants tunisiens et de 17 pays, 50 000 visiteurs
Prochaine édition : 27 nov. - 1 déc. 2013, Tunis (Kram)
Information : www.siamap.com
Gé
né
ral
BIOEXPO Secteur : Agriculture & Industries Agro-alimentaires
Nombre d’éditions : 4 (depuis 2010)
Organisateurs : International Fairs & Exhibitions
Focus : Présentation des dernières innovations du secteur aux professionnels de l’agriculture biologique, industriels et prestataires de services.
Participation 2012*: n.d.
Prochaine édition : 9-11 Mai 2013, Tunis (Soukra Expo)
Information : www.soukra-expo.com/bio-expo/
MED INDUSTRIE Secteur : Industrie
Nombre d’éditions : 3
Organisateurs : CCI de Tunis
Focus : Promouvoir les partenariats industriels et d’innovation dans divers secteurs y compris les industries agro-alimentaires
Participation 2013*: 4000 exposants attendus dont 200 internationaux
Prochaine édition : 12-15 juin 2013, Tunis (Kram)
Information : www.tunis-medindustrie.com
Agr
icu
ltu
re
PAMED - Salon Méditerranéen de la Production Animale et des
Produits Agricoles à l´Export
Secteur : Agriculture
Nombre d’éditions : 10
Organisateurs : Médina Mediterranea
Focus : Foire d’exposition et de rencontre pour les acteurs de la filière agricole
Participation 2012*: 51 exposants (dont 24 internationaux de 19 pays)
Prochaine édition : 4-6 juin 2013, Hammamet
Information : www.pamed-expo.com
MED MAG OLIVIA Secteur : Oléiculture
Nombre d’éditions : 2 (2012, 2013)
Organisateurs : MedMag Events
Focus : Salon regroupant des professionnels de l’olive, de l’huile d’olive et de ses dérivés (ateliers thématiques et rencontres d’affaires)
Participation 2012*: Une soixantaine d’exposants attendus en 2013
Prochaine édition : 9 -12 juin 2013, Sousse
Information : www.medmagoliva.net
*Chiffres fournis par les organisateurs
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IAA
Tunisia Food expo Secteur : Industries Agro-alimentaires
Nombre d’éditions : 1ère édition
Organisateurs : Société des Foires Internationales de Tunis
Focus : Manifestation internationale conçue comme le «Rendez-vous Euro-méditerranéen de l’Agro-alimentaire».
Participation 2012*: n.d
Prochaine édition : 13-16 novembre 2013, Tunis
Information : www.tunisiafoodexpo.com.tn
SIIAS - Salon international de l’industrie agro-alimentaire & services
Secteur : Agro-alimentaire
Nombre d’éditions : 3 (2010, 2011, 2012)
Organisateurs : GECO
Focus : Foire d’exposition et de rencontre pour les acteurs de l’industrie agro-alimentaire.
Participation 2012*: 51 exposants (dont 24 internationaux de 19 pays).
Prochaine édition : n.d.
Information : n.d.
.
Serv
ices
ass
oci
és Pack Print Tunisia
Secteur : Emballage
Nombre d’éditions : 4 (biennal)
Organisateurs : Société des Foires Internationales de Tunis
Focus : Foire, conférences et séminaires destinés à présenter les ressources, la production et l’évolution actuelle du secteur de l'emballage et de l'imprimerie
Participation 2012*: n.d
Prochaine édition : 24-27 Avril 2013, Tunis
Information : www.packprint-tunisia.com.tn
Serv
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és GARDEN EXPO’2013
Secteur : Horticulture, jardinage
Nombre d’éditions : 2
Organisateurs : International Fairs & Exhibitions
Focus : Foire centrée sur le jardin, les plantes et leur environnement.
Participation 2012*: n.d.
Prochaine édition : 9-11 Mai 2013, Tunis (Soukra Expo)
Information : www.soukra-expo.com/garden-expo/
ExpoJardins Ariana Secteur : Jardins & jardinage
Nombre d’éditions : 2
Organisateurs : CTF Expo
Focus : Salon de l'horticulture et l'aménagement paysager et de la natation
Participation 2012*: n.d.
Prochaine édition : 19-24 mars 2013, Ariana
Information : www.soukra-expo.com/garden-expo/
*Chiffres fournis par les organisateurs
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