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Programme de l’école maternelle

Séminaire du 20 mai 2015

M.H Leloup, IGEN

Plan de l’intervention

• En amont du programme, une école redéfinie par la loi

• Une rédéfinition paradoxale ?

• Des dérives à éviter

• Un programme organisé en deux parties

• Zoom sur trois domaines d’apprentissage

• Pour réussir la mise en œuvre du programme

• Conclusion

En amont du programme, une école redéfinie par la loi

• Une nouvelle carte d’identité (article L321.2)

– « La formation…favorise l’éveil de la personnalité des enfants, stimule leur développement sensoriel, moteur, cognitif et social, développe l’estime de soi et des autres et concourt à leur développement affectif. »

– …« La mission éducative de l’école maternelle prépare les enfants aux apprentissages fondamentaux dispensés àl’école élémentaire et leur apprend les principes de la vie en société. »

En amont du programme, une école redéfinie par la loi

• Une école et un cycle autonome (décret du 24 juillet 2013)

– Le cycle 1 est le cycle des apprentissages premiers,(petite section, moyenne section, grande section).

Une redéfinition paradoxale ?

• Un cycle 1 autonome mais un cycle 3 qui comprend désormais la classe de 6ème

• Des réussites incontestables de l’école maternelle :

– la mesure des acquis des élèves à l’entrée en CP révèle un gain de 8 points entre la cohorte 1997 et la cohorte 2011 et une diminution de la dispersion des écarts

Mais à quel prix ? Pour quels effets ? Et ce que l’on

n’évalue pas ?

Une redéfinition paradoxale ?

• Mais des évolutions nécessaires

– une inflation et une spécialisation précoces des outils

– une implantation du travail sur fiches au détriment de l’apprentissage

– un travail sur la conscience phonologique parfois envahissant au détriment du travail de l’oral, de la compréhension, de la production

– des pratiques d’évaluation normatives qui pénalisent les plus vulnérables

– une forme de primarisation qui fragilise les enfants les moins bien dotés au plan langagier et culturel

Des dérives à éviter…

• Un enfermement sur soi de l’école maternelle – L’école maternelle accompagne les transitions

avec l’amont, les familles et les institutions de la petite enfance.

– L’école maternelle accompagne les transitions avec l’aval, l’école élémentaire.

• Une ignorance du socle, horizon de la scolaritéobligatoire et qui réorganise en deux blocs l’enseignement scolaire

Un programme organisé en deux parties

• Une partie qui dit « la philosophie », les enjeux, les principes structurants de l’école maternelle

– Une école qui s’adapte aux jeunes enfants (qui accueille les enfants et leurs parents, qui accompagne les transitions vécues par les enfants, qui tient compte du développement de l’enfant)

– Une école qui organise des modalités spécifiques d’apprentissage (apprendre en jouant, en réfléchissant et en résolvant des problèmes, en s’exerçant, en se remémorant et en mémorisant),

– Une école où les enfants vont apprendre ensemble et vivre ensemble (comprendre la fonction de l’école et se construire comme personne singulière au sein d’un groupe).

Ce n’est pas un domaine d’apprentissage, l’exigence est du côté des enseignants (gestes professionnels et organisation du collectif) vs « devenir élève »

Un programme organisé en deux parties

• Cinq domaines d’apprentissage (vs domaines d’activité)– Mobiliser le langage dans toutes ses dimensions (S’approprier le

langage, découvrir l’écrit) : l’oral/l’écrit– Agir, s’exprimer, comprendre à travers l’activité physique (Agir et

s’exprimer avec son corps)– Agir, s’exprimer, comprendre à travers les activités artistiques

(Percevoir, sentir, imaginer, créer) : les productions plastiques et visuelles/univers sonores/le spectacle vivant

– Construire les premiers outils pour structurer sa pensée (Découvrir le monde) : découvrir les nombres et leurs utilisations/explorer des formes, des grandeurs, des suites organisées

– Explorer le monde (Découvrir le monde) : se repérer dans le temps et l’espace/explorer le monde du vivant, des objets, de la matière

Une même architecture

• Une définition générale

• Des objectifs visés et des éléments de progressivité (développement de l’enfant et indications pédagogiques de nature à fournir des repères pour organiser les apprentissages sur le cycle)

• Les attendus en fin d’école maternelle : 59 attendus quand on cumule les domaines (48 dans les programmes de 2008)

Zoom sur trois domaines

• Mobiliser le langage dans toutes ses dimensions

• Agir, s’exprimer, comprendre à travers l’activité physique

• Construire les premiers outils pour structurer sa pensée :

– Découvrir les nombres et leurs utilisations

Mobiliser le langage dans toutes ses dimensions : l’oral

• Un accent mis sur les interactions comme conditions de l’apprentissage

• Un accent mis sur le rôle de l’enseignant• Des objectifs revisités :

• Oser entrer en communication (dimension sociale de la prise de parole, statut des locuteurs)

• Comprendre et apprendre : insistance sur l’importance de la parole magistrale, du langage entendu dans des situations prototypiques réitérées

• Echanger et réfléchir avec les autres : importance des situations problèmes, du langage d’évocation

• Commencer à réfléchir sur la langue et acquérir une conscience phonologique : objectif associé à l’oral du côté des jeux phoniques sur les constituants de la langue

Mobiliser le langage dans toutes ses dimensions : l’écrit

• Un accent mis sur la culture commune de l’écrit (langue et usages)

• Un accent mis sur la compréhension de la fonction de l’écrit, en ce qu’il donne accès à la parole de quelqu’un en réception, en ce qu’il permet de s’adresser à quelqu’un en production : cette découverte se fait en situation, à travers des projets.

• C’est par la production écrite (dictée à l’adulte) que les enfants abordent le fonctionnement de l’écrit

• C’est par l’écriture que se fait la découverte du principe alphabétique (essais d’écriture de mots et premières productions autonomes).

Mobiliser le langage dans toutes ses dimensions : l’écriture

• Deux acceptions : la maîtrise des habiletés nécessaires et l’écriture autonome de mots puis d’écrits

• Des exercices graphiques qui permettent de contrôler, guider les gestes par le regard, de maîtriser les gestes moteurs, de prendre des repères dans l’espace de la feuille (PS/MS) à l’entraînement àl’écriture cursive (MS, GS) pour aboutir à l’écriture autonome

Agir, s’exprimer, comprendre à travers l’activité physique

• Une définition enrichie :

– développement moteur, sensoriel, affectif, intellectuel et relationnel

– accent mis sur les émotions, les sensations

nouvelles (lien entre cognition et émotions)

– un lien explicite avec la construction de la socialisation, la lutte contre les stéréotypes (filles/garçons), l’éducation à la santé

Agir, s’exprimer, comprendre à travers l’activitéphysique

• Les objectifs visés (importance du temps qui permet

l’exploration et la construction de conquêtes motrices significatives)

– Agir dans l’espace, dans la durée et sur les objets

– Adapter ses équilibres et ses déplacements à des environnements ou des contraintes variés

– Communiquer avec les autres au travers d’actions à visée expressive ou artistique : importance du projet collectif

– Collaborer, coopérer, s’opposer : importance de l’appropriation de statuts différents, de rôles sociaux variés

Jouer sur la trame de variance : un but à atteindre, des opérations à

conduire, un aménagement matériel, des critères de réussite

S’exprimer pour comprendre

• Pour avoir quelque chose à dire : agir longtemps

• Pour parler de l’activité : en comprendre le sens, disposer de repères de progrès

• Penser les dispositifs pour favoriser le « parler sur »

• Faire de ces conduites langagières des situations de pratiques scolaires régulières

Construire les premiers outils pour structurer sa pensée : découvrir les nombres et leurs utilisations

• Une distinction nette entre trois objectifs :

– construire le nombre pour exprimer des quantités, la

maîtrise de la décomposition des nombres étant une

condition nécessaire à la construction du nombre

– stabiliser la connaissance des petits nombres (donner, montrer, évaluer, composer, décomposer)

– utiliser le nombre comme mémoire de la position

L’acquisition de la suite des nombres ne traduit pas une

compréhension des quantités et des nombres. C’est une

ressource pour dénombrer.

…découvrir les nombres et leurs utilisations

• Deux sortes d’attendus– liés à l’utilisation des nombres :

• Évaluer et comparer des collections d’objets avec des procédures numériques et non numériques

• Réaliser une collection de « x » objets ; utiliser le dénombrement dans des situations portant sur les quantités

• Utiliser le nombre pour exprimer la position d’un objet

• Mobiliser des symboles pour communiquer des informations sur une quantité

…découvrir les nombres et leurs utilisations

• Deux sortes d’attendus– liés à l’étude des nombres :

• maintien du cardinal quelles que soient les dispositions ou la nature des éléments

• compréhension du principe itératif du nombre

• quantification de collections jusqu’à 10 ; composition et décomposition de quantités jusqu’à dix (ce n’est pas encore l’univers du calcul)

• Mémorisation de la suite des nombres jusqu’à 30

• Lecture des nombres en chiffres jusqu’à 10

Pour réussir la mise en œuvre du programme

• Aménager la classe pour en faire un milieu de vie :– riche, c’est-à-dire permettant de construire des réponses

aux besoins des enfants : se déplacer/jouer/produire/lire, écouter une histoire/observer, expérimenter/regarder, écouter/s’isoler/échanger avec les autres

– évolutif, au cours de l’année et d’une année sur l’autre pour offrir des stimulations de nature différente et de complexité croissante

– lisible et ouvert, accessible, invitant à agir et expérimenter

Pour réussir la mise en œuvre du programme

• Une organisation temporelle maîtrisée :

– un emploi du temps qui tient compte des programmes (une séance quotidienne de chaque domaine d’apprentissage) et des fluctuations de la vigilance des enfants

– des durées de séance pertinentes, une alternance des modes de sollicitation

– des différences marquées dans les classes multiniveaux

Pour réussir la mise en œuvre du programme

• Des situations d’apprentissage performantes :– des mises en situation pertinentes par rapport aux

objectifs visés : consignes/aménagement des lieux/initiative laissée aux enfants…

– des formes d’activités variées : jeux/explorations libres/résolution d’un problème/ entraînement, exercice/transmission culturelle…

– des modes de régulation variés : observer, parler l’activité, induire des interactions, animer un jeu, valoriser, faire réfléchir, faire mémoriser, diriger une séance d’apprentissage…

– des clôtures d’activités ritualisées.

Pour réussir la mise en œuvre du programme

• Du côté de l’école :– Pertinence du projet d’école, organisateur de la

cohérence et de la continuité du parcours des élèves

– Définition des modalités de dialogue et de coopération avec les parents

– Organisation du temps et de l’espace de la PS à la GS

– Relations avec les institutions de la petite enfance, l’école élémentaire

– Un travail d’équipe : progressivité des enseignements sur le cycle, construction de ressources et d’outils communs, constitution d’un répertoire commun de pratiques, d’objets, de matériels

Pour réussir la mise en œuvre du programme

• Une école qui pratique une évaluation positive, dont les démarches, les attendus et les modalités sont propres à l’école maternelle :

– fondée sur une observation attentive et une interprétation de ce que chaque enfant dit ou fait

– prenant en compte le cheminement de l’enfant et les progrès

– permettant à chacun de prendre la mesure de ses réussites

– explicitée aux parents

En conclusion,

• Une école à part entière (avec son fonctionnement propre mais élément d’un ensemble plus vaste)

• Qui construit les fondements éducatifs (vise la personne et pas seulement l’élève)

• Pour la réussite de tous les enfants (pas d’enfermement dans un déterminisme social)

• Une école bienveillante qui donne envie d’apprendre, de grandir, de s’affirmer comme sujet singulier, qui fait confiance à l’enfant, condition sine qua non pour qu’il développe ses capacités d’agir et de penser

• Une école adaptée (pédagogie, organisation, prise en compte du développement de l’enfant, capacité à accompagner les transitions)

• Une école dont l’évaluation est un processus et non pas un couperet

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