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[NOM DE L’AUTEUR] 1
Présentation
Jarod Diamond est né en 1937. Il est biologiste de l’évolution et
physiologiste.
La physiologie étudie le rôle, le fonctionnement et l'organisation mécanique, physique et
biochimique des organismes vivants et de leurs composants. La physiologie étudie
également les interactions entre un organisme vivant et son environnement.
Actuellement il est professeur de géographie à l’université de
Californie à Los Angeles.
Son ouvrage « Effondrement - Comment les sociétés décident de leur
disparition ou de leur survie » dont nous allons vous proposer un
aperçu, est paru en 2005 aux Etats-Unis et traduit en France en
2006. Son ouvrage met en avant ses théories sur les causes des
disparitions des sociétés anciennes et établit des parallèles avec les
divers problèmes que notre société traverse.
L’auteur met en avant 5 facteurs dominants responsables en tout ou
partie de l’effondrement des sociétés :
1. Les dommages environnementaux
2. Les changements climatiques
3. Les voisins hostiles
4. Les rapports de dépendance avec des partenaires commerciaux
5. Les réponses apportées par une société selon ses valeurs propres
à ses problèmes
Toutes les comparaisons reposent sur des travaux réalisés par des
archéologues, des scientifiques, des chercheurs.
Le passé doit être une source de données dans laquelle nous sommes à
même de puiser pour nous instruire, si nous voulons continuer à aller
de l’avant.
[NOM DE L’AUTEUR] 2
Nos sociétés modernes sont bien sûr différentes des sociétés
anciennes par certains aspects : les technologies, la mondialisation, la
médecine moderne et la connaissance du passé.
Pour illustrer ses propos, l’auteur nous fait voyager dans le temps.
La première partie est consacrée au Montana. C’est l’un des plus
beaux états des Etats Unis ou plutôt c’était. Il connaît effectivement
de grosses difficultés économiques et environnementales. Lors de la
première visite de l’auteur dans le Montana en 1953, les neiges
éternelles recouvraient les cimes, on y visitait plus de 100 glaciers.
Aujourd’hui il n’en reste guère qu’une trentaine. Une blague circule
dans le Montana « comment appellera-t-on le « Glacier National Park »
dans 15 ans ? Le National Park sans glacier !
Dans la seconde partie, Jarod Diamond s’intéresse aux sociétés du
passé et prend pour exemples les îles de Pâques, Pitcairn et
d’Henderson en Polynésie, les peuples vikings, les Anasazi, indiens
d’Amériques du Sud-Ouest, les Mayas. L’auteur démontre comment les
Inuits contrairement aux vikings ont pu maintenir leur société, dans
des environnements semblables ils ont fait des choix de vie qui ont
fait la différence. Certaines sociétés se sont éteintes parce qu’elles
étaient dans le court-terme, plus de pouvoirs, plus de richesses, plus
de guerres.
La troisième partie est consacrée aux sociétés contemporaines. Son
choix s’est porté sur la Chine, un géant si fragile, l’Australie qui pour
réduire ses émissions de gaz à effet de serre devrait tout simplement
éliminer tout son bétail, l’Île d’Hispaniola composée de la République
Dominicaine et d’Haïti, deux pays, deux trajectoires opposées. Un
autre chapitre sur le Rwanda fait polémique par son interprétation du
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génocide selon la théorie de Malthus.(une société ne peut s’en sortir
qu’en contrôlant ses naissances)
La dernière partie s’intitule « Leçons pratiques ».
Pour l’archéologue Joseph Tainter qui publia en 1990 l’ouvrage intitulé
« l’effondrement des sociétés complexes »
« Il ne peut y avoir de cause écologique à l’effondrement de ces
sociétés, car étant complexes, elles disposent de suffisamment
d’éléments d’actions et de réactivité face à des enjeux écologiques qui
se révèleraient dangereux pour la société.
Sa thèse est précisément inverse à celle de J Diamond.
Pourquoi certaines sociétés prennent-elles des décisions
catastrophiques ?
Les questions environnementales auxquelles nous sommes confrontés
aujourd’hui nécessitent une approche globale ; la démarche n’est pas
simple, car il faut être convaincu de l’urgence et que chacun accepte
de se remettre en cause, à la fois dans ses comportements, ses
intérêts acquis et ses modes de vie…ce qui n’est naturel pour
personne, ni pour aucune organisation, si l’on croit l’analyse des
effondrements des sociétés survenus au cours de la période
historique.
Et de conclure que : « Le monde est un Polder »
Certaines nations ont su prendre en compte ce type de risque et y
faire face.
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C’est le cas notamment des Pays-Bas dont 1/6 de la superficie se
trouve en dessous du niveau de la mer : ceci est le résultat de 1 000
années de travail.
Aux Pays-Bas, il faut s’entendre avec son ennemi, car sinon la vie y
serait impossible. L’humanité aujourd’hui doit se considérer comme au
Pays Bas dans un immense Polder et que la survie de chacun dépend
tout entière de celle des autres.
L’auteur conclut sur une note d’un optimisme mesuré, dans la mesure
où les moyens de la science n’ont jamais été aussi grands et où les
nouveaux moyens de communication permettent d’effectuer des
changements très rapides des consciences, peut-être saurons-nous
contourner les lourdes menaces qui pèsent sur notre société globale
actuelle
Le lecteur peut rester sur sa faim, il n’y a pas de recette miracle, de
tels enjeux globaux ne peuvent permettre que des réponses globales
A la fin de l’ouvrage, une grande bibliographie reporte à de nombreux
articles.
[NOM DE L’AUTEUR] 5
Je vous conseille l’émission 3D le Journal à partir de 12h de dimanche
dernier sur France Inter.
Stéphane Paoli recevait l’historienne américaine Naomi Orsekes pour
un essai qui pose la question de l'avenir de la civilisation occidentale.
L'effondrement de la civilisation occidentale
de Naomi Oreskes et Erik M. Conway
éditeur : Les liens qui libèrent parution : 2014
Fin de l'occident, naissance du monde
de Hervé Kempf (journaliste et essayiste) site Reporterre
éditeur : Editions du Seuil parution : 2013
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L’île de Pâques
L’île de Pâques est située dans le Sud-Est de l’Océan Pacifique, en
Polynésie. C’est une île volcanique composée de 3 volcans dont 1 à
chaque extrémité.
Elle a été découverte par un explorateur hollandais Jacob Roggewen,
le 5 avril 1722, un jour de Pâques, d’où son nom. Successivement
norvégienne, espagnole elle devient possession du Chili en 1888.
Sa capitale actuelle et unique village de l’île est Hango Roa.
Lors du dernier recensement en 2012, la population était de 5 167
habitants soit environ 30 habitants au km².
Sa superficie est de 171 km² et l’altitude maximale de 509 m.
L’île de Pâques est la parcelle de terre habitable la plus éloignée du
monde :
- 2 100 km à l’ouest des îles de Pitcairn
- 3 700 km à l’Est des côtes du Chili
Pour Jarod Diamond et bien d’autres archéologues, l’île de Pâques est
une mine de réflexion. L’auteur va nous entraîner dans son
cheminement pour essayer de comprendre ce qui a entraîné la chute
ce cette cité.
Il pose un certain nombre d’interrogations.
1. La datation de sa population et son origine ?
2. Que mangeaient-ils ?
3. Quelle structure politique ?
4. Et bien sûr les statues : leur signification, leur mode de
fabrication et surtout de transport
[NOM DE L’AUTEUR] 7
1- La datation de sa population et son origine ?
La première colonisation de l’île interviendrait vers 400 et 1200 après
JC. D’où venaient-ils ? De l’Ouest ou de l’Est?
Un jeune explorateur norvégien, Thor Heyerdahl a voulu démontré,
lors de la célèbre expédition du Kon-Tiki, dont il tira un bestseller,
que les populations des îles polynésiennes pouvaient arriver de l’Est,
des côtes du Chili.
En 1947, Jarod Diamond a dix ans quand Heyerdahl expérimente son
radeau en balsa, tenu par des cordes, sans aucun clou ni rivets selon
les techniques employées connues par les Incas. Porté par le courant
Humbolt (Le courant de Humboldt ou courant du Pérou est un courant marin de
surface, parcourant l'océan Pacifique. Prenant naissance près de l'Antarctique, il est
froid, environ 7 à 8 degrés inférieur à la température moyenne de la mer à la même
latitude.Il couvre moins de 1 % de la surface mondiale des océans et fournit plus
de 10 % des captures de poissons de la planète), le Kon-Tiki fera 8 000 km
pour arriver au bout de 101 jours dans l’archipel des Tuomotou sur
l’atoll Raroia. La lecture de cette expédition amènera Jarod Diamond
à s’intéresser à l’île de Pâques.
P117 « le récit qu’avait fait Heyerdhal de son expédition à bord du Kon
Tiki et l’interprétation romantique qu’il avait donnée de l’histoire de
l’île de Pâques : à cette époque, je pensais que rien ne pouvait plus
stimuler l’imagination que cette interprétation ».
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A travers ses divers voyages en radeau, Heyerdahl tentait d’étayer
une thèse sur le rapport entre les Pyramides de l’ancienne Egypte,
l’architecture mégalithique de l’empire Inca et les statues géantes de
l’île de Pâques.
Un écrivain suisse, Erich von Daniken, voyait même dans les statues,
l’œuvre de créatures intelligentes venues de l’espace…
Certains y voient un lien avec l’Atlantide, le continent disparu…
Cependant, en raison de plusieurs paramètres :
o La langue : des similitudes sont avérées avec le mangarévien
ancien
o les statues : il existe une statue semblable sur l’île de
Pitcairn
o les outils : ressemblance des outils de l’île de Mangaréva et
Pitcairn
o des crânes identiques ont été retrouvés sur les îles de
Pâques et Henderson.
Il apparait que Mangaréva, Pitcairn et Henderson ont servi de
relais.
A partir de 1770, des épidémies successives de varioles transmises
par les arrivées régulières des européens et des captures d’esclaves
par des marchands péruviens, ont décimé la population. De 15 000
habitants pressentis avant la colonisation, le recensement de 1864
faisait état de 2 000 personnes.
2- Que mangeaient-ils ?
Au moment de l’arrivée des européens, leur régime alimentaire se
composait de patates douces, d’igname, de taro (Le taro, aussi appelé
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madère, chou chine ou dachine, est un tubercule alimentaire des régions
tropicales), de bananes et de canne à sucre. Un régime très riche en
glucide qui apportait bcp de problèmes de caries
Le seul animal domestique était le poulet.
Ce régime est asiatique.
On trouve de nombreux poulaillers « hare moa » qui mesurent jusqu’à
6 m de long, certains moins nombreux atteignent les 21 m de long et 3
m de large, 2 m de haut. On en dénombre en tout 1233. Ces poulaillers
nourrissaient une population importante.
En ce qui concerne l’agriculture, le climat n’était pas favorable mais ils
mirent en œuvre la technique du « mulch lithique » pour maintenir un
taux d’humidité et utilisant la pierre sombre pour capturer la chaleur
du sol la nuit.
(Le mulch est un paillis qui sert de couche protectrice avant et pendant la mise
en culture)
Cette technique est utilisée dans le désert du Néguev en Israël, dans
le Sud-Ouest américain, dans les régions sèches du Pérou, de la Chine,
de l’Italie romaine et en Nouvelle Zélande Maori.
3- Quelle structure politique ?
La structure politique est semblable à celle des autres îles de
Polynésie : le peuple, les chefs.
P66- Conte de l’île de Pâques
Une légende locale affirme que l'île aurait été découverte par les sept
fils d'un roi vaincu de Hiva Oa, Hotu Matua qui étaient à la recherche
d'une nouvelle terre. Il débarqua sur la plage d'Anakena (à gauche). Il
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nomma cette île Te Pito O Te Henua (nombril du monde). Il partegea
l'île entre ses enfants qui furent à l'origine des tribus qui
s'établirent sur l'île.
Les études montrent que l’île était composée d’une douzaine de
territoires qui partaient de la côte vers l’intérieur des terres. Il
existait selon la tradition orale un chef suprême.
Chacun des douze territoires possédait des ressources précieuses et
particulières et étaient interdépendantes, ce qui explique la cohésion
de l’île. Sans doute le relief aussi joua-t-il un rôle par sa douceur. Par
opposition, aux Marquises les clans communiquaient ou s’attaquaient
plutôt par la mer, le relief étant très difficile dans l’intérieur des
terres.
Les maisons des chefs avaient la forme allongée et étroite d’une
pirogue retournée et étaient bâties à proximité des sites des statues.
Par opposition, les maisons des gens du peuple étaient plus loin des
côtes, plus petites et possédaient toute un poulailler, un four, un
potager et une fosse à ordure.
4- Et bien sûr les statues : leur mode de fabrication et surtout de
transport
Pourquoi les moai (statues géantes) et les ahu (plateforme de pierre
sur lesquelles reposent les statues.
Environ 300 plateformes ont été dénombrées et 887 statues.
Lorsque les Européens sont arrivés dans l'île, ils ont décrit des rituels
liées au culte de Make-make, dieu qui ressemble à un homme, avec une
tête de sterne noir de l'ile de Pâques nommé Manutara ou Mahoké.
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C'est la fête de «Tangata Manu», consacrée au culte de l'Homme-
Oiseau.
Ce culte n'avait rien à voir avec celui des ancêtres, représentés par
les Moai, qui avait déjà cessé à l'époque depuis assez longtemps.
Chacun des douze territoires possédait entre 1 et 5 de ces
imposantes plateformes. Les statues posées sur ces plateformes
regardent l’intérieur des terres, elles sont dos à la mer. On peut
penser qu’elles protégeaient les habitants de l’Océan.
Certaines plateformes sont plus travaillées que d’autres. Ahu Vinapi
en particulier, formée avec de très belles pierres emboîtées qui
rappellent l’architecture Inca (ce qui incita Thor Heyerdhal à imaginer
des relations avec l’Amérique du Sud).
A l’arrière d’un ahu ont été découverts des crématoriums contenant
les restes de milliers de corps. L’île de paques est la seule île
polynésienne à pratiquer la crémation, en raison sans doute de sa
superficie et de l’utilisation intensive des terres pour l’agriculture et
l’élevage de poulet.
Les statues étaient sculptées directement dans le cratère du volcan
Ranu Raraku. Un chemin était creusé sur 14 km pour leur transport.
Ils employaient des troncs d’arbres sans doute avec des cordes pour
faire rouler les statues très doucement.
Cependant, quand les européens arrivèrent sur l’île, il n’y avait plus
d’arbres de taille acceptable.
Les statues étaient renversées. Un grand nombre de statues
ébauchées jalonnent les parois du volcan. Elles n’ont jamais été
terminées.
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P183 « L’isolement de l’île de paques en fait l’exemple le plus flagrant
d’une société qui a contribué à sa propre destruction en surexploitant
ses ressources »
Si l’on reprend les 5 points des facteurs à examiner :
1. Les dommages environnementaux
2. Les changements climatiques
3. Les voisins hostiles
4. Les rapports de dépendance avec des partenaires commerciaux
5. Les réponses apportées par une société selon ses valeurs propres
à ses problèmes
Deux des facteurs : les 3 et 4 sont à éliminer, aucune preuve
d’attaque, pas de voisins proche pour des échanges commerciaux.
Pas de preuve non plus de changement climatique
Un conflit a sans doute eu lieu entre les pascuans. Le désir de
domination avec la création de statues de plus en plus grandes, la
destruction des arbres pour le déplacement des moais auront eu
raison de ce peuple qui semblait en harmonie.
Et pour conclure P 185 « si quelques milliers de pascuans qui ne
disposaient que d’outils de pierre et de leur propre force
musculaire parvinrent à détruire leur environnement et donc à
mettre fin à leur société, que dire aujourd’hui des milliards
d’individus dotés d’outils métalliques et de machines sinon qu’ils ne
pourraient que faire pire ?
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