pouvoir de saint françois de sales
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1
POUVOIR
DE SAINT FRANÇOIS DE SALES
APPROBATION
DE
S. G. Mgr L'ÉVÈQUE D'ANNECY.
Après avoir pris connaissance de l'ouvrage inti
tulé : Pouvoir de saint François de Sales, Nous
l'approuvons avec empressement et Nous en per
mettons l'impression. Il révèle , pour la première
fois, des faits nombreux, qui sont aussi édifiants et
touchants qu'ils sont authentiques. Ces faits ne
peuvent que rehausser de plus en plus la gloire de
notre illustre Saint, en même temps qu'ils inspi
reront aux fidèles la plus grande confiance en son
intercession toute-puissante auprès de Dieu.
Annecy, fête de l'Annonciation de la sainte
Vierge, 25 mars 1865.
f C.-MARIE, Évêque a"Annecy.
Annecy, Imprimerie de Ch. Bt'nnin-.
POUVOIR
DE
SAINT FRANÇOIS DE SALES
ou
MIRACLES ET GDÉRISOSS OPÉRÉS PAR LE SAINT ÉVÊQDE
TIRÉS DU PROCÈS DE SA CANONISATION
ET DE PIÈCES AUTHENTIQUES
IMPRIMÉ A LJOCCASIOH DU SECONU CEMTENAIKB
DE LA CANONISATION DE SAINT FRANÇOIS DE SALES
AVEC L'APPROBATION
DE S. 6. MONSEIGNEUR MAGNIN
évêque d'Annecy.
ANNECY
CHARLES BURDET, LIBRAIRE-ÉDITEUR
4865
—**3-<3t> ceci ■
-»-ï-»ï<3©*«-"—
PRÉFACE.
De tous les saints, François de Sales
est peut-être le plus universellement
connu , aimé , vénéré. Sa vie et ses
écrits , son apostolat et ses vertus , ont
été l'objet des investigations les plus
consciencieuses , des recherches les plus
patientes. Cette haute intelligence, domi
nant un siècle de débauches ou de révo
lutions , et éclairant sa marche dans les
voies qui ramènent à Dieu ; les trésors de
ce cœur si tendre, si aimant, à l'aide des
quels il réhabilitait la piété chrétienne,
en la montrant sous son vrai jour dans
sa personne ; l'onction de cette parole
suave, attirant les âmes, triomphant de
toutes les résistances, et soutenue par une
éloquence plus persuasive encore , celle
de ses douces et fortes vertus : tout a été
dit et mis au grand jour! En présence
d'un tel spectacle , comment ne pas ré
péter ce mot que faisait entendre naguère
un pieux prélat : « Où trouver , dans les
« fastes de la sainteté, une figure plus
« gracieuse et plus aimable que celle du
« grand Evêque de Genève? Où trouver
« un nom plus illustre dans l'histoire des
« triomphes pacifiques de l'Église? »
Toutefois il nous semble qu'il est en
core une des faces de cette noble et
radieuse figure qui n'a pas reçu toute la
lumière dont elle pouvait être suscepti
ble. C'était un travail à ajouter à tant
d'autres. Ce travail, nous avons voulu le
faire dans la mesure du possible, et
rendre ainsi à l'auréole de ce grand Saint
les rayons de gloire que lui a dérobés la
poussière des siècles. Qui se doute au
jourd'hui que cet illustre pontife ait été
l'un des plus grands thaumaturges de
l'Eglise dans ces derniers temps ? C'est
pourtant un fait certain, mais générale
ment ignoré de nosjours. La plupart de ses
historiens ont laissé dans l'ombre les glo
rieuses manifestations de cette puissance
dont Dieu honore ses grands serviteurs,
la puissance des miracles, témoignage
certain du degré de gloire dont ils jouis
— VII —
sent dans le ciel. Désormais cette lacune
regrettable sera comblée par les docu
ments originaux, puisés dans les archives
du monastère de la Visitation d'Annecy.
Les recherches que nous y avons faites,
démontrent que c'est par milliers qu'il
faut compter les miracles du grand Evê-
que de Genève, soit avant , soit après sa
mort. Durant une période de quarante-
trois ans surtout, de l'époque de son décès
à celle de sa canonisation, les merveilles
opérées chaque jour à son tombeau et
ailleurs, furent telles , qu'on ne peut se
défendre d'un saisissement profond et
d'une religieuse stupeur, quand on en
parcourt le récit. Par le nombre , la va
riété, la grandeur de ces prodiges, on se
sent comme transporté aux premiers
âges de l'Eglise , alors que tout ici-bas,
la nature, les éléments, les fléaux, la
maladie , la mort elle-même , subissait
l'empire des envoyés de Dieu ! Voilà le
grand fait dont nous allons fournir les
preuves dans ce livre. La vertu miracu
leuse de saint François de Sales, tout en
ajoutant beaucoup à l'éclat de cette sainte
et glorieuse renommée , nous donne , à
elle seule peut-être, le secret de l'im
— VIII —
merise popularité dont il n'a cessé de
jouir depuis plus de deux siècles , même
parmi ceux qui n'ont jamais lu une seule
ligne de sa vie ou de ses écrits. Dans nos
villes et nos campagnes, les classes labo
rieuses et illettrées ne connaissent le
Saint dont se glorifie la Savoie , que par
ses miracles et ses œuvres de miséricorde.
Les pères les ont racontés à leurs fils de
génération en génération , et ainsi la
reconnaissance et l'amour se sont perpé
tués , au sein de chaque famille , par le
souvenir des bienfaits. Eh bien , ce sou
venir, nous allons le réveiller, et nous
vivifierons par là même, s'il plaît à Dieu,
les sentiments qui en découlent.
Dans les dernières années de son pon
tificat, le pape Innocent X, frappé de
l'immense concours de peuples qui ac
couraient au tombeau du grand Evêque
de Genève, résolut de procéder à sa béa
tification. Il eût été bien consolant sans
doute pour le glorieux pontife, qui venait
de foudroyer, d'une main, cette sombre et
farouche hérésie qui resserrait les âmes
et n'élargissait que l'enfer, de pouvoir
glorifier et exalter, de l'autre, le vénéra
ble prélat dont la doctrine opposée, si
— IX —
pleine de charmes, si riche en miséri
corde , attirait et dilatait tous les cœurs.
Mais c'était trop de gloire peut-être pour
un seul homme , et Dieu permit que sa
mort vint suspendre le cours des informa
tions juridiques qu'il avait ordonnées. Cet
honneur était réservé à son successeur, le
cardinal Fabio Chigi , élevé à la papauté
en 1655, sous le nom d'Alexandre VII.
Le nouvel élu connaissait mieux que
personne les mérites et la sainteté de
François de Sales, auquel il était déjà
redevable d'un bienfait signalé. L'année
qui précéda son élévation au souverain
pontificat, étant en Allemagne, comme
plénipotentiaire du Pape pour les négo
ciations relatives à la paix de Munster, il
fut atteint d'une maladie si grave, qu'il
crut n'avoir échappé à la mort que par
l'intervention miraculeuse de celui-là
même qui semblait ainsi solliciter des
honneurs dont il se montrait en même
temps si digne. Aussi à peine rétabli , et
comme témoignage de sa vive gratitude,
le cardinal Chigi envoya une somme
considérable à Annecy, pour aider à la
reconstruction de l'église qui renfermait
le tombeau du saint Evêque, ajoutant à
cette riche offrande l'assurance, plus pré
cieuse encore, qu'il contribuerait de tout
son pouvoir à sa béatification , dès qu'il
serait de retour à Rome. Cette promesse
et les dispositions bien connues de l'il
lustre pontife, placé à la tête du gouver
nement de l'Eglise, ne pouvaient être que
l'heureux présage du décret qu'appe
laient les vœux du monde catholique.
L'événement ne tarda pas à justifier tou
tes les prévisions. Peu après, cédant plus
encore aux sollicitations de son cœur
qu'à celles qui lui venaient du dehors,
Alexandre VII reprit les informations
canoniques, interrompues par la mort de
son prédécesseur. Par ses ordres , il fut
enjoint aux fidèles du vaste diocèse de
Genève et à ceux des pays limitrophes,
de faire connaître les grâces miraculeuses
qu'ils auraient obtenues par l'intercession
de François de Sales, et d'en consigner la
déclaration au premier monastère de la
Visitation d'Annecy. Or il arriva, nous dit
la vénérable Mère de Chaugy, alors supé
rieure, « qu'il en venait tous les jours en si
« grand nombre , que plusieurs écrivains
« et quelques sœurs avaient assez de be-
« sogne. On amassait le tout avec grand
— XI —
« ordre, pour ne point perdre de temps
« et savoir où prendre les témoins, quand
« il faudrait déposer avec serment de la
« vérité des faits. On faisait aussi un
« choix parmi ces déclarations , afin de
« ne soumettre à l'enquête juridique que
« les miracles de premier ordre, c'est-à-
« dire : les morts ressuscites , les aveugles
« rendus à la lumière, les paralytiques
« guéris, et quelques autres dont il est
« parlé dans l'Evangile. Du surplus,
« ajoute la Mère de Chaugy, nous en
« gardons les mémoires avec quelque
« petit dessein ; car il y a de quoi faire un
« juste volume à la gloire immortelle de
« notre bienheureux Fondateur. » Voilà le
mot et la pensée qui ont donné naissance
à ce livre ; puisse-t-il, bien que très-incom
plet, ne pas être trop au dessous de celui
qu'aurait présenté l'illustre secrétaire de
sainte Chantai , celte femme éminente,
qu'un célèbre biographe n'a pas craint
d'appeler YHomère de la Visitation.
Lorsque les commissaires apostoliques,
délégués pour l'enquête, furent arrivés à
Annecy , la Mère de Chaugy répondit à
leurs questions par la déclaration sui
vante : (( Les miracles que Dieu a opérés
Xll —
« par notre vénérable Fondateur, soit en
« son tombeau , soit ailleurs , sont en si
« grand nombre , que l'on compte, d'a-
« près les relations de divers lieux, jus-
« qu'à trente-sept morts ressuscités , dix-
ce neuf sourds et muets ayant reçu l'usage
« de l'ouïe et de la parole , douze lépreux
« rendus à la santé , vingt aveugles illu-
« minés, trente-quatre personnes guéries
« de maux d'yeux incurables , cent deux
« paralytiques entièrement rétablis, qua-
« torze guéris de la goutte ou de la poda-
« gre, plus de six cents personnes guéries
« de fièvres pestilentielles; enfin, plu-
« sieurs bourgs et villages préservés delà
« peste pendant les années 1628, 1629,
« 1630, parles vœux qu'ils firent et qu'ils
« vinrent rendre au tombeau du Servi-
« teur de Dieu. Par après , j'ai encore
« pu compter cinquante-deux personnes
« guéries de plaies et d'ulcères incura-
« bles, dix-neuf épileptiques et trente-
« deux estropiés parfaitement rétablis,
« dix personnes préservées d'un naufrage
« imminent , quatre-vingt-sept femmes
« en travail d'enfant, délivrées du péril
« évident de mort, trente-sept frénétiques
« .rétablis en leur bon sens, nonante-trois
— XIII —
« démoniaques délivrés de la possession
« du démon , et un grand nombre d'au-
« très merveilles dont les relations ne
« sont pas écrites Et j'atteste comme
« véritable tout ce qui est dit ci-dessus,
« pour en avoir lu lesdites relations,
« écrites de divers endroits de la Savoie,
« de la Bourgogne et de toutes les pro-
« vinces de France. »
Une autre religieuse, la sœur Marie-
Judith Gilbert , qui devait répondre
elle-même sur la guérison miraculeuse
dont elle avait été l'objet, tint un lan
gage non moins explicite au sujet de
ces nombreuses merveilles : « Je sais,
« dit-elle, qu'il a plu à Dieu d'opérer
« un très -grand nombre de miracles
« par l'intercession de notre vénéra-
« ble fondateur , François de Sales , et
« j'ai vu des relations qui font foi de
« plus de cent miracles insignes : tels
« que des morts ressuscités, des aveu-
« gles-nés rendus à la lumière, des para-
« lytiques de naissance guéris, des dé-
« moniaques sans nombre délivrés de la
« possession des démons ; en outre, des
« guérisons miraculeuses de fièvres et
« autres maladies désespérées des méde
— XIV —
« cins, jusqu'à cinq et six mille bien comp-
(( tées. »
Toutes les formalités d'enquête étant
accomplies, les commissaires apostoliques
firent leur rapport à Rome , et le Pape,
saisi d'admiration à la vue de tant de
prodiges, qui s'appuyaient sur des témoi
gnages sans nombre, résolut de procéder
immédiatement à la béatification, sans
attendre que fût écoulée la période de
cinquante ans prescrite par les constitu
tions pontificales. Dès le 28 décembre 1661,
il en adressa le bref au premier monas
tère de la Visitation d'Annecy, où bientôt
l'on s'empressa d'ouvrir le tombeau du
bienheureux Prélat , et de le placer sur
l'autel dans une magnifique châsse d'ar
gent, donnée par la princesse Christine de
France, duchesse de Savoie. Quatre années
s'écoulèrent encore avant la canonisation.
Bien que le Pape fût personnellement de
l'avis de ceux qui disaient à Rome, « que
(( dans le procès de béatification de Mon-
« seigneur de Genève, il y avait plus de
« miracles qu'il n'en faudrait pour élever
« sur les autels une cinquantaine de bien-
« heureux, » il ne voulut jamais se dé
partir des règles ordinaires de la prudence
— XV —
en pareil cas. Ce ne fut qu'après un dé
lai convenable, et à la demande des sou
verains catholiques, du clergé, des ordres
religieux , des parlements de France et
des gouverneurs de province, qu'eut lieu
à Rome, le 19 avril 1665, la canonisation
solennelle du saint Evêque de Genève.
Alexandre VII saisit cette circonstance
pour donner à l'Ordre de la Visitation un
nouveau témoignage de la pieuse véné
ration qu'il professait pour son illustre
Fondateur. Il daigna accompagner la bulle
de canonisation, adressée aux religieuses
du premier monastère d'Annecy, de l'en
voi d'une riche bannière représentant le
saint Prélat revêtu, d'un côté, des orne
ments pontificaux, et, de l'autre, des insi
gnes du canonicat : touchante allégorie
qui rappelait tout à la fois, et les grands
travaux de l'Évêque de Genève et la
glorieuse mission du Chablais, accomplie
pendant qu'il n'était encore que chanoine
d'Annecy.
L'Eglise venait donc de répondre au
vœu le plus ardent de la catholicité,
en plaçant sur les autels l'illustre Pontife
qu'elle acclamait depuis si longtemps ; la
foi, la reconnaissance, la dévotion des
— XVI —
peuples avaient, comme toujours, pré
cédé ses décisions. Le pèlerinage au tom
beau de saint François de Sales comptait,
à cette époque, quarante-trois ans de
date, et les prodiges de tout genre s'y
étaient manifestés avec tant d'éclat, le
concours des fidèles, pressés par le besoin
et la confiance, avait été si nombreux, si
enthousiaste, la reconnaissance si uni
verselle , qu'il est impossible de se faire
une juste idée des trésors de grâces et de
miséricorde qui, chaque jour, s'épan
chaient du ciel sur ces foules proster
nées devant une tombe, d'où sortaient
incessamment la santé et la vie ! Lais
sons parler ici un témoin oculaire, ra
contant, en 1654, ce que tout le monde
alors pouvait voir de ses yeux et toucher
de ses mains. Elisabeth de la Tour, reli
gieuse du premier monastère de la Visi
tation d'Annecy, avait rempli, pendant
neuf ans, les fonctions de sacristine, « En
« cette qualité, dit-elle, je fis enlever et
« serrer plus de quatre charretées de
« béquilles. Dans ces neuf ans, je crois
« que j'ai fait attacher plus de deux mille
« vœux d'argent : c'étaient des têtes, des
« bras, des yeux, des cœurs, des jambes,
— XVII —
« des poumons; enfin ily enavaitde toutes
« les sortes. Je n'ai pas compté les vœux
« en cire, ils étaient innombrables. Je R&
« fondre une fois tant de vieux flambeaux
« qu'on ne savait plus qu'en faire, ni où
« les retirer. Nous envoyâmes à Lyon
« plus de six cents livres de cire blanche.
« Les clous où l'on attache les vœux
« d'argent , étaient si garnis , du temps
« que notre Mère de Chaugy fut déposée,
<( qu'il y en avait qu'on ne pouvait plus
« mettre en rang. Cependant elle n'en
« voulut jamais vendre, dans quelque né-
« cessité où l'on se trouvât ; pourtant elle
« l'aurait pu faire. La bonne Mère de
« Rabutin en envoya à Lyon 300 marcs
« d'argent des restes. L'église était pleine
« d'ex-voto : on y remarquait six lampes
« d'argent; les deux pélérines, ainsi appe-
« lées parce que le pape Alexandre VII les
« avait envoyées avec six chandeliers de
« la même hauteur. »
Cependant cette source de grâces et
de miracles ne tarit point une fois que
l'Église eut placé François de Sales sur
le catalogue des Saints. D'après les docu
ments de l'époque , les mêmes prodiges
continuèrent de sortir de ces restes sacrés
— XVIII —
et de s'étendre au loin. En 1687, la dé
votion à ce grand et illustre pontife
avait passé les mers, pénétré en Améri
que, où déjà elle était si répandue, que
l'évêque de Québec ne craignait pas de
dire que , dans son diocèse , les miracles
opérés par l'intercession du Saint étaient
aussi nombreux que dans la primitive
Église. Une lettre circulaire de 1690,
adressée à tous les monastères de la Vi
sitation par les religieuses d'Annecy,
donne les curieux détails que voici : « Les
« peuples continuent toujours de recourir
« avec confiance à l'intercession de notre
« grand Saint. Les habitants de ces pays-ci
« reconnaissent qu'ils ont été préservés
« des grands maux dont ils étaient me-
« nacés à l'occasion de la guerre. Mes-
« sieurs les Français ont avoué eux-
« mêmes qu'aux approches de cette ville
« d'Annecy, ils sentaient un mouvement
« secret qui les portait à n'y pas faire
« grand mal, quand bien même ils en au-
« raient eu le pouvoir. Aussi donnèrent-
(( ils à notre Saint des marques de piété ;
(c car dès que les portes de la ville furent
« ouvertes, les généraux de l'armée et
« les officiers vinrent à notre église pour
« vénérer les Reliques On en de-
ce mande de toutes parts, et notre Mère,
« sœur Marie -Thérèse de Passier, en a
« envoyé à Madrid et à Mexico , où l'on
u a bâti des chapelles magnifiques et
« érigé des confréries en l'honneur de
« notre bienheureux Père. »
Une autre circulaire, de 1707, s'exprime
ainsi : « Le concours du peuple est si
« grand , que notre église ne désemplit
« pas durant tout le jour. Chacun avoue
« qu'on ne saurait y entrer sans y res-
« sentir une certaine onction secrète qui
« se répand plus ou moins dans les âmes,
« selon leurs dispositions. Nous avons vu
« un officier voulant, comme bien d'au-
« très, baiser les saintes Reliques , s'ar-
« rêter subitement, parce qu'une an-
« cienne plaie venait de se rouvrir tout
« à coup en répandant du sang. Cet
« événement salutaire le fit pâlir et ren-
« trer en lui-même. Quelques personnes
« présentes lui dirent : « Mon ami , vous
« n'êtes pas en état d'approcher d'une si
« sainte Relique ; pensez à votre cons-
« cience. » Il avoua qu'il en était ainsi, et
m alla se réconcilier avec Dieu par le sa
it crement de pénitence. »
Nous pourrions multiplier ces cita
tions, et montrer que le pèlerinage au
tombeau de saint François de Sales n'a
pas été moins célèbre ni moins fréquenté
au xvnie siècle que dans le xvne. Mais
à quoi bon? la tradition en est encore
vivante dans toute la Savoie , et nos pè
res eux-mêmes nous ont appris que le
concours des fidèles n'avait déserté cet
auguste sanctuaire qu'au moment fatal
de l'invasion de la révolution française.
A cette époque, grâce au patriotisme
éclairé, à la foi courageuse et intelligente
de quatre hommes du peuple, les reli
ques de saint François de Sales échappè
rent au vandalisme de 93. Elles restèrent
ensevelies dans une profonde retraite,
jusqu'au jour où il fut possible de les
exposer de nouveau à la vénération pu
blique dans une des églises d'Annecy.
Mais ce ne pouvait être leur destination
dernière : vingt ans plus tard , elles re
prirent triomphalement le chemin du
nouveau sanctuaire élevé pour les rece
voir, et là elles retrouvèrent, avec une
affluence considérable de pèlerins , les
anges de la solitude chargés de veiller
sur elles , les pieuses Filles de François
— XXI —
de Sales , compagnes inséparables de
l'exil et des triomphes de leur bien-aimé
Père !
Disons maintenant un mot du livre que
nous offrons au public. Ce livre n'a pas
de nom , pas d'auteur ; chacun des pro
tégés de saint François de Sales est venu
lui apporter sa page. C'est une collection
de faits très-authentiques ; un ensemble
de prodiges, de faveurs extraordinaires,
de grâces merveilleuses , publiés à la face
du soleil, et présentés comme le fruit
des prières adressées à ce grand Saint
par des hommes de tout pays, de toute
condition, qui avaient des yeux pourvoir,
des oreilles pour entendre, et savaient,
tout aussi bien que nous, distinguer leur
main droite de leur main gauche, et ne
pas prendre un corps plein de vie pour
un cadavre en putréfaction. Est-ce à dire
que, dans ces divers récits, il n'y ait que
des miracles? Nous sommes loin de le
penser : il y en a, et c'est peut-être le
plus grand nombre. Mais ce livre ren
ferme autre chose; il s'adresse surtout
aux chrétiens, et, pour nourrir leur foi,
les chrétiens de nos jours ont plus besoin
de grâces, d'encouragements et de forces
que de miracles. Souvent il arrive que
les prodiges de la bonté, les effusions de
la charité, impressionnent plus vivement
les âmes que les miracles de la toute-
puissance. En faisant paraître ce petit
volume à la veille du deuxième anniver
saire centenaire de la canonisation de
saint François de Sales , nous n'avons en
vue que deux choses : justifier la démar
che des nombreux pèlerins qui accourent
de toutes parts, et soutenir, fortifier une
confiance qui a pour garant, dans le passé,
des grâces, des faveurs, des consolations
sans nombre.
La plus grande partie des dépositions
relatées dans ce livre a été fidèlement
extraite des procès-verbaux de la béatifi
cation et de la canonisation du Saint; les
autres , faites aussi sur la foi du serment,
se retrouvent dans les archives de la Vi
sitation d'Annecy, où elles avaient été
envoyées de diverses contrées avec le
plus pieux empressement. Nous n'avons
pas cru devoir ôter à ces récits le carac
tère de leur époque, en retouchant le
style. A part quelques légères modifi
cations nécessaires à l'intelligence des
faits, nous les présentons à nos lecteurs
XXIII —
tels qu'ils sont , et avec tous leurs gra
cieux défauts. On y trouvera des lon
gueurs de diction, des irrégularités de
langage, le plus grand laisser aller dans
le choix des termes et les naïvetés les
plus curieuses dans les détails : toutes
choses qui laissent mieux voir le prix du
diamant qu'elles enchâssent. Nous n'avons
point voulu porter une main téméraire
sur les formes d'un langage qui ne respire
que la sincérité, l'onetion, la piété la plus
douce; il nous a semblé que la condes
cendance pour les contemporains ne de
vait pas aller jusqu'à mutiler les œuvres
de foi, d'amour et de reconnaissance de
nos aïeux.
La succession des récits contenus dans
ce petit volume sera naturellement fixée
par l'ordre chronologique. Ainsi, les mi
racles qu'a faits saint François de Sales de
son vivant; les prodiges opérés à son
tombeau depuis sa mort jusqu'à sa cano
nisation ; ceux qui ont suivi cette épo
que, et enfin les grâces particulières, les
faveurs extraordinaires , obtenues dans
tous les temps par son intercession : telle
est la division généi*ale et la série des faits
qui composent l'ensemble de ce modeste
— XXIV
travail. Puisse-t-il, en jetant quelques lu
mières sur ce rôle de thaumaturge que
Dieu a si libéralement départi à notre
grand Saint, réveiller parmi nous les sou
venirs du passé, et ranimer dans les âmes
cette dévotion si tendre, si confiante, que
professaient pour lui nos pieux ancêtres !
Nous avons du moins la confiance qu'il ne
sera pas tout à fait stérile. Ce livre nous a
fait trop de bien à nous-même pour qu'il
n'en produise pas dans ceux qui le liront;
il rencontrera infailliblement sur son che
min des âmes semblables à la nôtre. Il
nous paraît impossible qu'on puisse par
courir attentivement cet ensemble de
merveilles sans être ému et parfois tou
ché jusqu'aux larmes ! Quoi qu'il en soit,
nous plaçons avec bonheur ce petit vo
lume sous l'auguste patronage de Celui
dont il raconte les œuvres, et nous le
déposons à ses pieds comme le trop faible
hommage de notre profonde vénération
et de notre amour le plus filial !
L'Éditeur.
MIRACLES ET GUÉRISONS
OPÉRÉS
PAR SAINT FRANÇOIS DE SALES
PENDANT SA VIE
1° MIRACLES TIRÉS DU PROCÈS DE LA CANONISATION DO SAINT.
RÉSURRECTION D'UN ENFANT MORT
SANS BAPTÊME.
Déposition do Henri de Vidonne.
J'ai appris du sieur Bouverat, prêlre de la sainte
maison de Thonon, l'an 1630, en présence de
Monsieur le marquis de Lullin, que cet homme de
Dieu, François de Sales, faisant sa mission dans le
Chablais, ressuscita un enfant mort au faubourg
de Samboin. La mère de cet enfant, qui était une
hérétique obstinée, différa plusieurs jours de le
faire baptiser; pendant ce temps, l'enfant mourut
sans baptême ; elle remplit incontinent sa maison
de cris et de pleurs. Comme cet enfant demeura
mort durant quelque temps, elle alla trouver le sieur
Bouverat pour le prier de permettre qu'on enterrât
son fils dans le cimetière où les hérétiques enter
raient encore leurs morts. Ayant rencontré l'homme
de Dieu, saint François, elle se jeta à ses pieds
avec larmes et lui dit : Je me ferai catholique, si,
par vos prières, vous donnez la vie à mon fils,
pour qu'il puisse être baptisé. Le Serviteur de
Dieu se mit à genoux et fit sa prière pour le salut
de l'enfant et de la mère, et Dieu ressuscita cet
enfant, qui reçut le baptême et vécut encore deux
jours. La mère et toute sa famille se convertirent,
et le miracle devint si éclatant et fut si bien vérifié,
que le P. Chérubin, capucin, le prêcha publique
ment dans Thonon et dans les autres lieux du
Chablais, à la grande confusion des hérétiques
(1598).
C'est ce que j'ai appris du sieur Bouverat, qui
fut témoin oculaire, et des plus anciens habitants
de la ville.
GUÉRISON DE LACHENAL,
PRÊTRE DE RUMILLY, FRÉNÉTIQUE FURIEUX.
1* Déposition de François Favre d'Aijnecy, Talet de chambre
de saint François de Sales.
Je sais qu'un prêtre du diocèse de Genève, du
lieu de Rumilly, nommé Lachenal, tomba, en 1617,
en une frénésie si grande, qu'il en courait les
champs : étant ainsi furieux et transporté, il vint
dans cette ville, et, marchant dans les rues d'icelle
et même dans les églises, il faisait des gestes et des
actions extravagantes, tenant des propos et discours
sans aucune suite. Le voir était chose effrayante,
et d'autant plus digne de compassion, qu'il était
revêtu de la dignité ecclésiastique. Ceci fut rapporté
au Serviteur de Dieu, qui me commanda de faire
en sorte qu'on l'emmenât dans son logis, pour
l'enfermer dans une chambre, afin qu'on ne le vît
plus en cet état. Ce à quoi je vaquai un dimanche
toute la matinée, allant, le suivant et le flattant ;
mais, parfois, il me faisait retirer, me menaçant de
me lancer des pierres. Néanmoins, à la fin, je
l'amenai, par de douces et flatteuses paroles, au
logis du Serviteur de Dieu, où, étant entré, je fis
fermer les portes et l'enfermai dans une chambre
par forçe. Ce ne fut pas sans peine, car je le fis
saisir par quatre ou cinq personnes. Il y demeura
sept ou huit jours. Une fois, le Serviteur de Dieu,
sortant de son logis, alla le voir par la fenêtre,
l'encourageant et lui parlant doucement. Il lui
mit la main sur la tête, et, après, commanda qu'on
lui ouvrit la porte et qu'on le mît en liberté. Ce qui
fut fait. Une fois sorti, il fut tout à fait guéri de sa
frénésie, ayant l'esprit rassis et en quiétude. Tout
ceci, je l'ai vu comme je l'ai dit, et je sais qu'aucun
remède ne fut jamais donné au susdit prêtre, et
que chacun attribua cette guérison à un miracle
manifeste.
3 , Déposition de Jeanne Tronchat.
J'ai ouï raconter plusieurs miracles opérés par
le Serviteur de Dieu; et feu M. de la Pesse, en la
maison duquel j'ai servi en qualité de femme de
chambre, dit un jour en ma présence qu'il avait été
présent, lorsque le Serviteur de Dieu guérit un
homme devenu fou furieux, lui donnant sa bénédic
tion, et qu'il l'avait guéri en lui tirant un peu les che
veux delà main gauche, et le bénissant de la main
droite, et lui disant: Dieu vous bénisse .'Après quoi,
le Serviteur de Dieu dit aux assistants : Détachez-lv,
il ne vous fera plus de mal. Ceux qui étaient pré
sents l'ayant détaché, ils furent dans l'admiration
de voir à l'instant même cet homme parfaitement
remis et en son bon sens, ce qui a duré jusqu'à sa
mort. Le sieur de la Pesse disait que le Serviteur
de Dieu le pria très-instamment, et les autres qui
étaient présents, de ne rien dire de ce qu'ils avaient
vu, et qu'il ne les quitta point qu'ils ne lui eussent
donné parole de n'en rien dire ; mais il ne me sou
vient pas du nom des personnes, quoique le fait
soit connu de tous.
DÉLIVRANCE DE VINGT PERSONNES
POSSÉDÉES DE MALINS ESPRITS.
Déposition de Georges Grangerat, prêtre.
Environ l'année 1605, j'étais dans la ville
d'Annecy, où je vis arriver un prêtre qui conduisait
vingt personnes possédées de malins esprits,
hurlant, criant si étrangement, que tout le monde
frémissait de les ouïr. Ils furent menés au logis du
Bienheureux, lequel les conduisit dans l'église de
Notre-Dame, où, après avoir exposé en évidence le
Très-Saint Sacrement de l'autel , il fit plusieurs
prières, lesquelles il lui fut impossible d'entendre,
à cause des étranges cris et grand bruit que faisaient
ces possédés , et encore à cause de la foule du
peuple qui était accouru là. Enfin, il fit chanter
le Salve Regina, et leur donna la bénédiction avec
le Très-Saint Sacrement ; après cela, je me retirai à
des négoces que j'avais en ville, et je sais très-assu
rément, par des personnes dignes de foi, que tous
ces possédés s'en étaient allés délivrés. Selon le
bruit commun et la voix publique, on lui amenait
plusieurs autres semblables affligés , lesquels il
renvoyait délivrés.
GUÉRISON D'UN GRAND NOMBRE DE POSSÉDÉS.
Déposition de François Favre.
J'ai vu souvent amener au Serviteur de Dieu des
possédés et maléfîciés en troupes, tant de ce diocèse
que d'autres. Au premier abord, il connaissait s'ils
étaient possédés ou s'ils ne l'étaient pas. C'était
chose digne de compassion, de les voir aborder le
logis du Saint : ils faisaient des cris, hurlements et
actions prodigieuses ; mais leur retraite était tout
autre, car ils s'en retournaient tous, ou guéris, ou
grandement soulagés, avec leur esprit tranquille ;
car le Saint les confessait, les communiait pour la
plupart, et disait la sainte messe pour eux. Je lui
ai ouï dire certaines fois, quand il voyait telles
gens recourir à lui : Ces pauvres gens pensent que
je fais des miracles, mais ils se trompent bien.
Il ne laissait pas pour cela de les ouïr, de leur
parler, de les consoler et de les guérir.
GUÉRISON D'UN ENFANT PERCLUS.
Déposition de Victor de Vincent de la Croix, seigneur de la Kuaz
de Fessigny.
Accompagnant un jour le Serviteur de Dieu, qui
s'en allait célébrer la messe dans l'église de Saint-
Dominique d'Annecy , pour la consolation des
confrères de la Sainte-Croix, qui y faisaient pour
lors leurs offices, je fus témoin du fait suivant:
Un père lui présenta son fils, âgé d'environ dix-
sept ans, qui ne marchait depuis longtemps qu'avec
des béquilles ; il avait été traité par des médecins,
et ramené récemment des bains d'Aix. Le Serviteur
de Dieu ayant demandé au père de l'infirme s'il
ne l'avait pas fait voir aux médecins , il lui ré
pondit que oui, mais que les médecins n'avaient pu
lui rendre la santé, et qu'il le priait Irès-humble-
ment d'avoir pitié de son fils. Avec toute humilité,
le Serviteur de Dieu répondit : Que peux-je faire
pour lui ? et néanmoins, il ajouta : Je prierai
Dieu pour sa guérison, et lui donna en même temps
sa bénédiction. Je sais que le lendemain il célébra
la sainte messe à cette intention, et, incontinent
après, ce jeune homme fut entièrement guéri, ainsi
que je l'ai vu depuis, étant demeuré en pleinesanté.
— 10 —
GUÉRISON d'hUGUETTE JORDAN ,
POSSÉDÉE DU DÉMON DURANT L'ESPACE
d'environ TROIS ANS.
Déposition da Georges Grangerat, prêtre.
Je témoigne que le bienheureux Prélat, en sa vie,
a fait plusieurs vrais miracles. On lui conduisait
les possédés, lesquels revenaient délivrés ; et,
pour preuve de cela, je témoigne que, environ
l'an 1609, une fille de ma paroisse, nommée
Huguette, fiile de feu Claude Jordan, fut possédée
des malins esprits, l'espace d'environ trois ans,
pendant lesquels je la vis une infinité de fois, et
reconnus fort bien qu'elle était possédée, car elle
en montrait tous les signes par cris, hurlements,
paroles et gestes extravagants, tels qu'ont accou
tumé de faire semblables affligés.
Enfin Bobert, son frère, la conduisit à Thonon,
où était ledit bienheureux Prélat, auquel elle fut
présentée ; et il la renvoya tout à fait délivrée, ainsi
que je le connus clairement à son retour, et durant
plusieurs années qu'elle vécut encore, sans avoir
jamais eu aucun ressentiment, ni montré aucun
signe de cette affliction.
— li
vra GÂTÉ RENDU EXCELLENT.
Déposition de Jean Gay, prêtre.
Je déclare comme quoi j'ai ouï dire, comme une
chose généralement connue et notoire , que le
bienheureux Serviteur de Dieu, faisant la visite
générale de son diocèse, avait délivré plusieurs
possédés ou obsédés des esprits malins.
De plus, je déclare avoir ouï dire et affirmer
comme véritable, à M. Louis Danthoz de Saint-
Jeoire, que ledit Bienheureux, arrivant en 1618 en
cet endroit, voulut descendre en sa maison, où il
donnait à loger aux voyageurs. Or, comme ledit
Danthoz n'avait d'autre vin qu'un tonneau poussé,
il en fit ses excuses au bienheureux Evêque, lequel
commanda qu'on lui apportât de ce vin tel qu'il
était, car il en voulait boire ; ce qui fut fait. Et en
ayant goûté, il dit: Voilà du bon vin; comme
en effet il se trouva vrai. Ce vin fut rendu excellent,
de sorte que les serviteurs du Bienheureux, crai
gnant de n'en pas trouver là où ils allaient coucher,
en remplirent des flacons qu'ils emportèrent. Ainsi
ce vin, lequel auparavant avait été reconnu comme
gâté et mauvais, de telle sorte que personne n'en
pouvait boire , fut rendu tellement bon par la
présence du Bienheureux, qu'en moins de deux
jours il fut vendu et débité en détail, à raison de
seize sols le pot, tenant douze pleins verres mé
diocres.
MULTIPLICATION DE VIVRES
AU MONASTÈRE DE SIXT (fAUCIGNy) .
Déposition de Pierre de Belleèarde, prieur et abbé de Sixt (Faucièny)
Le signalé miracle pour lequel je viens déposer
est celui qui arriva en notre abbaye, en l'année 1618.
Le Serviteur de Dieu, étant arrivé au mois de sep
tembre en ladite abbaye de Sixt , pour mettre la
dernière main à la réformation d'icelle, il y séjour
na jusqu'au samedi, 16 du même mois. Pendant
ce temps-là, plusieurs ecclésiastiques et autres per
sonnages de qualité, tant du pays de Gex que du
Faucigny, y abordèrent pour voir le Serviteur de
Dieu et recevoir sa bénédiction. Durant tout ce
temps, toutes les susdites personnes, en très-grand
nombre, furent largement nourries et défrayées aux
dépens du monastère. L'on compta que l'on avait
donné plus de deux cents repas à des personnes de
qualité, et quarante à des personnes de moindre
condition. Comme on n'avait de provisions que
pour la suite du Serviteur de Dieu, qui était très-
petite, les religieux étaient extrêmement en peine.
Le Serviteur de Dieu, en ayant compassion, leur
dit qu'il prierait notre Seigneur pour eux : Ut
esset de rore cœli, et de pinguedine terrœ abun-
dantia. Et, chose admirable, après toute cette
dépense qui, outre l'ordinaire de la communauté,
— 13 —
compte fait et bonne supputation, revenait en vin
à peu près à deux charges, et, en pain, autant que
l'on en pourrait faire avec la farine de deux coupes
de froment, qui pèse environ huit à neuf vingt
livres la coupe, chaque livre étant de dix-huit onces,
on trouva que, par un insigne miracle, le pain ni
le vin n'étaient non plus diminués, voire même ne
l'étaient pas tant, que si la communauté seule eût
bu et mangé. Ce qui fut exactement constaté par
tous les religieux qui étaient alors dans ledit mo
nastère, car, six jours avant l'arrivée du Serviteur
de Dieu, les religieux avaient fait entamer un
tonneau de vin, et fait cuire simplement la même
quantité de pain que l'on avait accoutumé de faire
cuire pour l'ordinaire. Il ne fut apporté du dehors
ni pain, ni vin dans le monastère, ni autre viande
par qui que ce fût, comme les susdits religieux qui
étaient présents l'ont raconté et protesté. J'ai
appris tout ce que dessus des nommés Bernard
Ramaud, Claude Moccand et Jean de Passier, qui
étaient présents, et qui m'ont assuré qu'incontinent
après le départ du Serviteur de Dieu, on fit la me
sure de supputation, tant du pain qui avait été
mangé que du vin qui avait été bu. D'après ce qui
en restait, tous les religieux qui furent présents
trouvèrent ladite multiplication avoir été faite si
évidemment, qu'ils publièrent partout les mérites
et la piété du saint Prélat, et bénirent le Seigneur,
qui, dans ce lieu écarté, avait renouvelé, à la
prière de son Serviteur, le même miracle qu'il avait
— U —
fait dans le désert, pour la nourriture de cinq mille
personnes. Ce miracle a été si public et si divulgué,
que jamais personne ne l'a révoqué en doute, la
mémoire en étant encore toute récente dans le
pays.
GUÉRISON DE BOUVARD, FRÉNÉTIQUE,
DOMESTIQUE DE M. DE MONTHOUX.
ANNÉE 1620.
Déposition de Fr. Favre.
Je sais que le Serviteur de Dieu fut à Promairy,
dans la maison du sieur Favre, dit de la Valbonne;
un jour on lui amena un des domestiques de M. de
Monthoux, voisin de là, qu'on nommait Bouvard,
lequel depuis peu de jours était devenu transporté,
et courait les champs à l'heure mêmequ'on le saisit
pour le conduire au Serviteur de Dieu, qui le prit
parla main, le regarda, le promenant deux ou trois
tours parla salle; puis, en parlant, lui mit la main sur
la tête et lui tira un peu les cheveux, et ce pauvre
homme fut entièrement guéri, et s'en retourna en
bon sens avec ceux qui l'avaient amené. Je n'ac^
compagnais pas le Serviteur de Dieu en ce voyage,
— 15 —
mais tout ce que j'ai témoigné dudit Bouvard, je
l'ai appris du seigneur de Monthoux, auquel et à
plusieurs autres j'en ai ouï faire le récit. Ce qui
arriva l'année 1620, et cela est connu et notoire à
tous, comme aussi qu'aucun remède ne fut donné
au susdit frénétique.
GUÉRISON D'UNE PETITE FILLE
ÂGÉE DE TROIS ANS,
ATTEINTE DE LA FIÈVRE.
ANNÉE 1622.
Déposition de Fr. Favre.
L'année 1622 enlaquelleil mourut, un dimanche
du mois d'octobre, le Serviteur de Dieu alla visiter
un honnête bourgeois et marchand de cette ville
d'Annecy, qui était malade, et duquel ensuite j'ai
épousé la veuve. L'honorable Pernette Gard, sœur
de ma femme et femme de M. Claude Decroux,
bourgeois et notaire de cette ville, était auprès
de ce malade et tenait entre ses bras une sienne
petite fille, âgée d'environ trois ans, qui avait
la fièvre et qui, en ce moment, avait un accès.
— 16 —
Après que le Serviteur de Dieu eut consolé, visité
et donné sa bénédiction à ce pauvre languissant,
il se tourna du côté de ladite mère et de sa fille,
lui demanda à qui la fille appartenait, et quelle
maladie elle avait. Il la prit par le menton, la tou
chant doucement, et, la caressant, il lui donna sa
bénédiction, puis sortit du logis. Mais je ne pouvais
être qu'au milieu des degrés de l'escalier, que déjà
cette petite fille ne sentit plus l'accès de la fièvre,
et se trouva en même temps guérie. Elle-même
commença à dire à sa mère qu'elle était guérie. Ce
qui fut en effet, n'ayant jamais eu de fièvre depuis.
Je sais cela, parce que j'étais présent, ayant
accompagné le Serviteur de Dieu en cette visite.
Je vis comme il donna sa bénédiction à ladite petite
fille, et j'ai appris des susdites Pernette Decroux
et ma femme, qui était présente, qu'elle fut inconti
nent guérie, et que la fièvre la quitta ; je le sais
pour l'avoir vu.
— 17 —
2° MIRACLES TIRÉS DES DIFFÉRENTS AUTEURS
DE LA VIE DU SAINT.
HEUREUSE DÉLIVRANCE
ACCORDÉE AUX PRIÈRES DU SAINT.
juin 1599.
Tiré de sa Via par Charles — Auguate de Baies, évêque de Genève.
Le Sainl, encore prévôt, étant revenu de son
voyage de Rome, reprenait un peu haleine, quand
il entendit de sa" chambre les cris d'une femme en
travail. Ayant appris que c'était Pernette Moi-
rod, femme de Charles Trombert, citoyen et mar
chand d'Annecy, duquel la maison était contiguë,
touché de miséricorde et de compassion, il tira
d'une boite une certaine ceinture qu'il avait ap
portée de Lorette, et, ayantappelé son frère, le cha
noine Jean-François de Sales, il lui dit: Mon frère,
je vous prie de porter cette ceinture à la femme du
sieur Trombert que j'entends être au travail de
l'enfantement ; dites aux matrones qui sont auprès
d'elle, qu'elles la ceignent avec, pendant que je
prierai Dieu ici, afin quelle délivre heureusement.
La ceinture fut donc portée, et lui se mit à prier,
quand voilà qu'à la même heure la femme eut son
'2
— 18 —
enfant presque sans douleur. Les matrones dirent
que c'était une espèce de miracle, et le bruit
courut par toute la ville, qu'une femme avait été
délivrée par les prières du seigneur Prévôt, toute
fois arec moins d'admiration, parce qu'il était déjà
tenu pour un saint.
GUÉRISON DE DEUX FOUS.
19 OCTOBRE 1605.
Tiré des écrits de la Mère Françoise—Madeleine de Chauéy,
Supérieure du premier Monastère de la Visitation,
Comme le saint Prélat visitait les paroisses de
Sainte-Macrine de Cra, des St3-Laurent et Didier,
de Dingioz et de Saint-Martin de Genissia, on lui
présenta un homme et une femme atteints de folie,
et l'on disait que c'était un sort et maléfice que
leur avait jeté un de leurs voisins. Le Saint prit le
loisir de s'enquérir soigneusement de la chose, et
donna un grand scrupule à ceux qui soupçon
naient ce crime et qui débitaient légèrement
de mauvais bruits contre le prochain. Il parla en
secret à l'homme et à la femme, et les renvoya par
faitement guéris et en paix. Le curé de cette pa
— 19 —
roisse a déposé, au procès de canonisation, que,
lorsqu'on voulut parler de cette guérison, le saint
et humble Prélat sourit et ferma la bouche à toute
la compagnie, disant qu'il était de l'avis de Salo
mon : que le nombre des fous était infini, et que les
moins sages jugent leur prochain fou. Puis il di
vertit le propos, n'en voulant plus entendre parler,
car il fuyait souverainement la louange des hommes.
MULTIPLICATION DE CHAPELETS.
22 août 1606.
Tiré des écrits de la Mère de Chaugy.
En ce jour, octave de la glorieuse Assomption de
Notre-Dame, saint François de Sales prêcha dans
la paroisse de St-Sébastien et St-Pancrace , en Sal-
laz. Son sermon fut en forme de catéchisme, sur le
sujet et à l'honneur de la Mère de Dieu, pour ins
truire plus familièrement son peuple de ce qu'il faut
croire et faire pour être vrai enfant de Marie , re
tranchant toutes les opinions superstitieuses de ces
bonnes gens, auxquels il distribua une si grande
quantité de chapelets, que l'on ne pouvait s'imagi
ner où il en avait pu faire une telle provision. M. Fa
— 20 —
vre, son homme de chambre, a déposé qu'ils s'é
taient multipliés miraculeusement, n'étant pas
possible que le Saint en pût tant avoir; mais que
dans la joie qu'il en ressentit, il n'avait pu s'empê
cher de dire : Que la sacrée Vierge avait favorisé
son inclination, lui ayantfourni de quoi distribuer
des chapelets à toute cette multitude de peuple;
parce que chacun en voulait de sa main , pauvres
et riches, grands et petits. II les satisfit tous, et il
en resta encore plusieurs.
GUÉRISON D'UN POSSÉDÉ.
Tiré de la Vie du Saint par le P. de la Rivière.
Le révérend messire Nicolas Beylaz, chanoine
de la cathédrale de Genève, vint un jour le sup
plier de daigner avoir mémoire, en ses oraisons,
d'un honnête personnage maléficié depuis deux
ans. II promit qu'il n'y manquerait pas, et cepen
dant lui enjoignit de faire confesser et communier
le maléficié, ce qu'observa de point en point ledit
sieur chanoine; mais pourtant le pauvre affligé ne
fut pas délivré. De quoi étant averti, le saint Pré
lat dit : Que derechef il se confesse et communie , et
je réciterai l'exorcisme. Et le Bienheureux, l'ayant
récité, le pauvre tourmenté fut délivré à la même
heure.
— 21 —
GUÉRISON DU BOULANGER DU SAINT PRÉLAT.
1616.
Tiré de la Vie du Saint par Mgr OharlflB-AuguBts d« Salas.
Bernard Paris, bourgeois et boulanger d'Annecy,
qui fournissait à l'évéché, gisait, maladcà la mort,
désespéré et délaissé des médecins. Le bienheu
reux François le visita, l'interrogea sur l'état de s i
conscience, et, voyant qu'il avait perdu la vue et la
parole, et avait déjà la mort entre les dents, le si
gna comme on a la coutume de le faire aux ago
nisants, et lui donna sa sainte bénédiction. On n'en
tendait par toute la maison que des pleurs et des
gémissements. Sa pauvre femme, qu'on appelait
Marie, fondait en larmes et se lamentait piteu
sement. Mais l'homme de Dieu lui dit : Ne pleu
rez pas , Marie; il faut prier Dieu, et le mari vivra.
Après quoi il sortit pour s'en aller à vêpres, et, à la
même heure, le moribond reprit la vie. En peu de
jours il fut remis en une entière santé ; et tout le
reste de sa vie il a cru et protesté la devoir aux
prières du saint Evêque.
— 22 —
I
GUÉRISON DU PRIEUR DU MONASTÈRE
DE TALLOIRES.
Tiré du même auteur.
Il redonna aussi la santé au P. Claude-Louis-Ni
colas de Coëx , prieur du monastère de Talloires ,
malade d'une fièvre pestilentielle , selon la ferme
créance que le même Père a toujours eue depuis.
GUÉRISON D'UN PARALYTIQUE DE NAISSANCE.
1617.
Tiré du même auteur.
C'était sur les neuf heures du matin, et le saint
Prélat récitait à genoux, devant l'autel de sa cha
pelle, les prières de préparation pour la messe,
quand voici des gens venus des quartiers de la
Maurienne, qui, mettant à bas de cheval un jeune
homme tout contrefait, ayant les nerfs retirés et
entièrement impuissant et paralytique de nais
sance, l'introduisent dans la cour du palais épis-
copal, et, ayant étendu un peu de foin en un coin
— 23 —
sur la terre, le reposent là-dessus. Germain Pilliod,
valet de chambre, s'apercevant du bruit que fai
saient ces bonnes gens, descendit pour savoir ce
que c'était. Comme ils le virent, après lui avoir
exposé la misère et maladie du garçon, ils le
prièrent et conjurèrent de les obliger tant , que de
faire qu'ils pussent parler au révérendissime Père
(ainsi appelaient-ils le bienheureux François).
Pilliod leur fit cette faveur, et s'adressant à son
saint Maître, comme il se levait de sa préparation,
lui dit: Monseigneur, certains pauvres hommes de
Maurienne ont apporté là-bas un garçon impuis
sant de tous ses membres, et désirent fort que vous
le voyiez, s'il vous plaît. Le bienheureux François
leva les épaules par commisération, et dit: Hélas!
ces bonnes gens pensent peut-être que je fasse des
miracles; et tout ce que je puis pour eux, c'est de
prier Dieu. Mais c'est tout un, faites-les venir.
Pilliod les appela à la même heure, et ils apportè
rent en haut le pauvre paralytique, que le saint
évêque leur commanda de reposer sur lacrédence,
et, après qu'ils se furent tant soit peu retirés, il
entendit sa confession et se mit à l'autel. Après
la messe, il appela ces bonnes gens et leur dit:
Rapportez-moi demain à la même heure cet enfant.
Et se tournant du côté du pauvre affligé : Et
vous, lui dit-il, mon enfant, tenez-vous prêt pour
recevoir la sainte communion, car je célébrerai de
rechef et prierai Dieu pour vous. Ils obéirent
ponctuellement, et, après la troisième messe, le
— 24 —
paralytique, étant étreint par les épaules et relevé
par le saint homme, fut à la même heure droit,
puissant et entièrement guéri, chemina librement
dans la salle à la vue de plusieurs personnes de
qualité, et se retira à cheval, jambe deçà, jambe
delà, comme l'on a coutume de dire. Or, que ce
garçon fût véritablement et entièrement paralyti
que, il est très-assuré par la preuve qu'en firentles
médecins et chirurgiens , mais spécialement Jean
Grandis, natif de Talloires, très-grand philosophe,
et médecin d'une très-longue expérience. Toute
fois, l'humilité du sai;;t Evéque, qui ne fit pres
que point de semblant de tout cela et qui se com
porta, en celte occasion, comme s'il n'y eût pas
pensé, a été cause que, ce garçon se retirant aussi
tôt, on ignore jusqu'à présent son nom et le lieu
de sa patrie.
DÉLIVRANCE DE DEUX POSSÉDÉES.
1617.
Tiré du mémo auteur.
11 vint de Thône Etienne Ferrand , qui condui
sait sa femme, nommée Etienne Bochet, parce qu'un
certain soldat, qui avait la réputation d'être sorcier
— 25 —
et livré à la puissance des diables, lui avait jeté un
maléfice. Or icelui, saluant le saint Evêque, lui tint
ces propos : « Monseigneur, je vous amène ma
femme que voici, laquelle, depuis trois semaines en
çà, ne peut ni boire, ni manger, ni dormir, et en
outre est furieuse et insensée. C'est ce que m'a con
seillé M. Critain , notre plébain, car on dit que
vous connaissez fort bien toutes ces maladies et y
apportez du remède. » Lorsqu'il eut ainsi parlé, le
bienheureux Prélat l'interrogea fort amplement
de toutes les circonstances, mena cette femme en
sa chapelle, entendit sa confession, lui conféra le
sacrement de confirmation; après quoi, elle tomba
en évanouissement devant le saint Evêque, sur le
marchepied de l'autel, et demeura comme morte
l'espace qu'on pourrait réciter la Salutation angé-
lique. Mais aussitôt, étant relevée par les servi
teurs, elle prononça tout haut qu'elle se sentait
pleine de consolation et qu'elle était guérie par la
grâce de Dieu. Le saint Pontife ne fit plus rien ;
tant seulement il lui dit: Bonne femme, retirez-
vous en paix; craignez Dieu, priez-le et vous repo
sez : bientôt vous serez en santé. Mais elle, entiè
rement guérie dès la même heure, se retira avec son
mari, à Thône.
Presqu'en même temps, dans l'église de Saint-
Jacques des pères capucins , le bienheureux
François de Sales, délivra de la vexation des dia
bles une dame venue de l'Auvergne, qu'on appe
lait Mme de Sainte-Claire de Barges.
— 26 —
RÉSURRECTION DE LA PETITE
SIGISMONDE ARMAND.
27 NOVEMBRE 1617.
Tiré des écrits de la Mère Françoise—Madeleine de Chauêy.
Comme le Prélat allait partir pour prêcher l'A-
vent à Grenoble, il envoya un de ses valets de
chambre chez Mme Armand, sa chère fille spiri
tuelle, qui était native de Grenoble, afin qu'elle
donnât ses lettres et ses commissions pour son
pays. On trouva cette dame en larmes, parce que
sa petite fille Sigismonde avait été trouvée morte
dans le lit cette matinée. Le valet retourna promp-
tement le dire au bon Evéque, qui était déjà sorti
pour monter à cheval; il rentre promptement chez
lui, se retire dans son oratoire, fait un vœu que
cette petite porteraitun an l'habit blanc de laVierge,
et renvoie promptement le même homme de cham
bre dire à Mme Armand de se confier à la Mère de
Dieu. Le valet de chambre a déposé qu'il avait été
tout ravi d'admiration, entrant chez Mme Armand,
de trouver la petite morte ressuscitée, et qui disait
à sa mère, que le saint Papa de Genève était venu
la bénir et qu'elle était guérie; et, en effet, elle
avait donné signe de vie au moment où le saint
Evêque avait fléchi les genoux et levé les mains au
ciel.
— 27 —
II envoya dire à Mme Armand qu'elle fît dire une
messe d'action de grâce à Notre-Dame de Pitié, et
que sa fille serait un jour fille de Sainte-Marie. De
puis ce temps, notre bienheureux Père ne nommait
cette enfant que sa petite religieuse, et sa pré
diction s'est accomplie. Cette chère Sœur a vécu
avec grande édification dans notre monastère de
Bellecour. Sa mère y fut aussi religieuse.
DÉLIVRANCE D'UNE JEUNE FILLE DE GRENOBLE
POSSÉDÉE DU MALIN ESPRIT.
1617.
Tiré de la Vie du Saint par dom Jean de St-Francois, général des Feuillants.
Pendant que le Bienheureux prêchait à Greno
ble, il fut prié d'aller voir une jeune demoiselle de
qualité qui était possédée du malin esprit. Il le
promit et donna l'heure. La fille néanmoins assura
qu'il ne viendrait point , ce qui fut vrai, car lui
étant survenu quelque empêchement, il envoya
faire ses excuses, ce qui fit d'autant plus juger de
la vérité de la possession de ladite demoiselle. Le
lendemain, le Saint fut la voir, l'entretint de son
accident, lui loucha le gosier et lui donna sa béné
diction; puis il dit au père : Ce ne sera rien, il n'en
faut dire mot , car elle est prête à marier. Et il
s'en alla. Peu de jours après, la fille fut parfaite
ment guérie, et depuis honorablement mariée, se
lon sa condition.
AUMÔNE MIRACULEUSE.
1619.
Tiré da la Vi« du Saint par la F. da la Rivière.
A Paris, on convia notre bon Monseigneur d'as
sister au couvent des Augustins à des thèses pu
bliques. Il s'y accorda volontiers et s'y transporta
à point nommé. A l'entrée du monastère plusieurs
pauvres le poursuivaient, demandant l'aumône;
mais il fit semblant de rien, croyant n'avoir pas
d'argent sur lui. Une pauvre femme le suivît
avec tant d'importunité, qu'il mit la main dans sa
pochette et en tira une pièce de monnaie qu'il lui
donna ; après quoi, se tournant vers M. de Lauray,
il lui dit : Il fallait que cette bonne femme eût gran
dement besoin de cette pièce d'argent, puisque No
tre Seigneur me ta envoyée pour la lui donner.
— 29 —
GUÉRISON DE Mme DE BERBEY.
JUILLET 1620.
Tiré de la Vie du 8aiot par Mgr Charlaa-Auèuate de Saleg.
Le bon Evêque étant à Annecy, on lui rapporta
que Jacqueline Achard, dame de Berbey, en Fau-
cigny, était malade à la mort ; et parce qu'il lui
était allié et qu'il l'estimait fort pour ses grandes
vertus, il s'en alla à l'autel prier Dieu pour elle, et
en retournant, dit à Louis de Genève, prêtre, et à
Charles de Bally, son châtelain de Vieu : Non,
Mme de Berbey ne mourra pas, car je l'ai demandé
à Notre Seigneur. Et l'on remarqua qu'à la même
heure qu'il avait prononcé ces paroles, elle com
mença à se trouver mieux et fut aussitôt guérie.
GUÉRISON D'UN FOU ,
AMENÉ DU PAYS DE TARENTAISE.
1620.
Tiré du même auteur.
Vers le même temps, un pauvre paysan qu'on
lui avait amené du coin de la Tarentaise, et qui fut
— 30 —
logé chez l'Hugonie de Fontainevive, femme de Ca
therin Goddet, bourgeois d'Annecy, ayant été tou
ché du Saint, et ayant reçu sa bénédiction, se vit à
la même heure guéri, et délivré de la méchante fo
lie de laquelle il était misérablement tourmenté.
PRÉDICTION DE LA NAISSANCE d'un ENFANT.
1620.
Tiré du même auteur.
En faisant la visite de quelques églises, sur la
fin du mois de septembre, le bienheureux Evêque
alla voir le seigneur d'Escrinjeux, fils du baron de
Rochefort. Or, comme il s'entretenait de diverses
choses avec la dame, femme dudit seigneur, elle
lui fit une pitoyable lamentation, de quoi il y avait
longtemps qu'elle était mariée sans avoir d'enfants,
et le supplia très-humblement de prier Dieu, afin
qu'il lui plût de bénir son union. Il le lui promit vo
lontiers, et à la même heure s'en alla offrir à Dieu le
sacrifice de la messe à cette intention , et eut une
vue que la divine Majesté se rendait favorable aux
vœux de cette dévote dame. C'est pourquoi, après
la messe, il lui dit : Ma fille, remerciez Dieu, car il
a exaucé vos prières, et avant, une année vous au
rez un fils. Ce qui arriva heureusement, selon
cette prédiction.
— 31 —
DÉLIVRANCE D'UNE FEMME POSSÉDÉE
DU MALIN ESPRIT.
20 AVRIL 1621.
Tiré des écrits de la Mère Francoise—Madeleine de Chaugy.
Comme le saint Prélat sortait de l'église de la
Visitation d'Annecy, une femme possédée du dé
mon se présenta à lui, disant : « Bon Pasteur, don
nez-moi du repos. » L'esprit malin la jeta par
terre ; mais ce grand Saint lui ayant commandé de
se relever et de dire son Pater, et lui ayant donné
sa bénédiction, le démon, faisant un bruit épouvan
table, sortit du corps de cette femme qui fut en
tièrement délivrée. Le bruit de ce miracle s'étant
répandu par la ville, les uns en glorifiaient Dieu,
d'autres accusaient le Saint d'ostentation , disant
qu'il devrait faire ses miracles ensecret, et ils joigni
rent à leur censure une pasquinade fort injurieuse
qu'on lui apporta. Ces bonnes gens, dit l'humble
Prélat, n'ont pas pris garde que la femme a dit
son Pater et que Dieu l'a exaucée, la délivrant d'un
si grand mal, afin qu'elle ne fût plus induite en
tentation par le démon qui la possédait. Si nous
avions soin de le dire selon l'esprit et l'intention de
Jésus-Christ, nous y trouverions le remède à tous
nos maux. Et même, ajouta-t-il en souriant, j'y
— 32 —
trouve le remède à cette pasquinade, en disant :
Seigneur, pardonnez-nous nos offenses, comme nous
pardonnons à ceux qui nous ont offensés.
GUÉRISON DE PLUSIEURS PETITS ENFANTS
MALADES ,
attribuée à la bénédiction dn Saint par l'opinion commune.
Extrait de ta Vie du Saint par le P. de la Rivière.
La saintebénédiction que le Bienheureux donnait
aux petits enfants qu'on portait encore sur les bras
les délivrait souvent des maux qui ont accoutumé
de tourmenter ce bas âge, et c'étaitl'opinion com
mune, ainsi que le déposa la très-honorée mère
Péronne-Rosalie Greyfié, que le Bienheureux opé
rait en leur faveur des grâces miraculeuses.
Saint François de Sales aimait tant les petits
enfants, qu'ilsemblaitêlre en son élément lorsqu'il
se rencontrait au milieu d'eux ; là étaient ses délices
et ses menus plaisirs. Il les caressait et mignardait
avec un sourire et un maintien si gracieux que rien
plus. Eux pareillement s'accostaient de lui en toute
privauté et confiance. Rarement sortait-il de son
logis sans se voir soudainement environné de cette
troupe enfantine, laquelle, le reconnaissant pour
— 33 —
son aimable berger, lui venait demander sa béné
diction. Quelquefois ses serviteurs menaçaient les
enfants et leur faisaient signe de se retirer, crai
gnant qu'ils ne l'importunassent ; mais, quand il
s'en apercevait, il les reprenait tout doucement, et
leur disait de si bonne grâce : Hé! laissez-les, lais
sez-les venir -, les mignottant et les flattant de sa
main sur la joue : Voicimon petit ménage, disait-il,
c'est mon petit ménage que ceci. Au demeurant,
plusieurs attribuaient presque à miracle que les
poupons encore à la mamelle, sitôt que de loin,
entre les bras de leurs mères, ils le découvraient,
quand etquand ils se mettaient à pleurer] si on ne
les portait vilement au saint homme, duquel ayant
été fêtés et bénis, ils restaient contents et satisfaits.
MALADIES GUÉRIES PAR INAPPLICATION
DES MOUCHOIRS ET LINGES DU SAINT ÉVÊQUE.
Témoignage des auteur3 contemporains.
Comme on dit qu'autrefois les mouchoirs et les
linges, qui avaient touché seulement le corps de
l'apôtre saint Paul, avaient la vertu de guérir les
malades auxquels ils étaient appliqués, ainsi, au
rapport de dom Jean de Saint-François, la dévotion
— 34 —
du peuple était telle envers le saint Evêque,
que souvent ils apportaient leurs chapelets à
ses serviteurs pour les mettre en ses pochettes
quand il était couché, afin, disaient-ils, qu'ils y
passassent une nuit. Et demandaient ses mouchoirs
à Mgr son frère, Jean-François, afin d'en toucher
leurs malades, ayant reconnu par diverses expé
riences le soulagement qu'ils recevaient par leur
application.
Charles-Auguste ajoute qu'on le fit surtout du
rant le séjour que le Saint fit en 1619, à Paris. —
Le P. de la Rivière assure que, quand le Bien
heureux fut malade, à Turin, en 1f>22, après le
chapitre de Pignerol, « les Feuillants empruntaient
« des linges pour le service de leur saint malade,
« et, les rendant à ceux qui les avaient prêtés,
« disaient : Gardez-les chèrement, si vous êtes
« sages, car ils ont servi à un saint. Leur conseil
« fut prophétique, d'autant que de là à peu de
« temps, un de ceux-là se sentant accablé de ma-
« ladie , retourna en convalescence , je pense
« en reposant sa tête sur une coiffe d'oreiller sur
« laquelle auparavant notre bon Monseigneur avait
« reposé la sienne. »
MIRACLES ET GUÉRISONS
OPÉRÉS
PAR SAINT FRANÇOIS DE SALES
APRÈS SA MORT
MIRACLES TIBÉS DU PROCÈS DE LA CANONISATION DO SAINT.
RÉSURRECTION DE LA SŒUR DE LA PESSE
28 avril 1623.
Plusieurs dépositions ont été faites au sujet de ce miracle ;
nous n'en citerons que deux :
1° Déposition da la Sœur ressuscitée elle-même.
Mon nom est Françoise-Angélique de la Pesse ;
mon père était noble François de la Pesse, Con
seiller de Son Altesse Royale et Maître Auditeur
delà Chambre des Comptes. Je suis née dans cette
ville d'Annecy, et j'ai été baptisée en l'église pa
— 36 —
roissiale de Saint-Maurice. Ma mère se nomme
Henriette Flocard. Je suis âgée de quarante et un
à quarante-deux ans, et il y a près de vingt-trois
ans que j'ai eu l'honneur de recevoir le voile de
religieuse en ce premier Monastère de la Visitation.
Pour rendre grâce à Dieu et à son serviteur,
notre vénérable Fondateur, saint François de Sales,
je raconterai le miracle signalé , arrivé en ma
personne, miracle qui a été et est encore un sujet
d'admiration dans toute cette ville d'Annecy, la
mémoire en étant encore toute récente. Je me
souviens que le 28 du mois d'avril de l'année 1 623,
étant âgée de huit à neuf ans , je dînai dans la
maison de ma grand'mère , demoiselle Françoise
Crassus , femme du sieur de Boëge de Conflans.
Comme au sortir du dîner, il y avait une grande
compagnie, ce qui donnait sujet à plusieurs diver
tissements , mon frère François de la Pesse, âgé
de neuf à dix ans, et moi, voyant qu'on ne prenait
point garde à nous, nous sortîmes sans la permis
sion de ma mère pour nous aller promener dans
un jardin appartenant à ma grand'mère. Lorsque
nous fûmes sur le bord de la rivière, ayant aperçu
quelques fleurs sur l'autre rive, le désir de les
cueillir nous donna envie de passer la rivière sur
une longue planche. Etant arrivée au milieu de la
planche, je laissai tomber un de mes gants et vou
lus me baisser pour le ramasser ; or, l'eau était si
grosse qu'elle touchait presque la planche ; aussi
tôt la tête me tourna et je tombai dans la rivière.
— 37 —
Au même instant que je tombai, l'eau me surprit
avec tant de véhémence et de roideur, que quelques
débats que je pusse faire des pieds et des mains,
ayant voulu ouvrir la bouche pour appeler mon
frère, je fus tellement suffoquée, que je ne me sou
viens pas plus de ce que je devins, ni de la manière
dont je fus retirée, que si jamais je n'eusse été en
vie auparavant. La première chose dont je me sou
viens au sujet de cet accident, c'est qu'ouvrant les
yeux, je fus saisie d'un extrême étonnement, me
voyant environnée de plusieurs personnes qui
criaient : Miracle ! miracle ! Alors je fus effrayée
plus que je ne peux l'exprimer, ne sachant ce que
l'on voulait dire , et je pensais seulement que je
venais de bien dormir ; sur quoi, ma mère étant
venue, elle se mit à pleurer, ce qui augmenta mon
étonnement, ne sachant pas de quoi elle pleurait.
Je la vis se mettre à genoux et invoquer le grand
saint François de Sales, et en même temps l'on dit
autour de moi que l'enflure de mon visage était
passée, ce qui m'étonnait toujours plus, ne sa
chant si jamais j'avais eu le visage enflé ; et je vis
et remarquai une joie universelle dans toute la
maison. En même temps on m'habilla, et je me
levai à mon habitude, ne sentant aucun mal, et
je saluai mon grand'père et ma grand'mère, ce
qui les combla d'une telle joie, qu'ils se mirent à
faire des élans d'une jubilation incroyable, en répé
tant plusieurs fois : Oh ! le grand miracle que le
bienheureux François de Sales a fait!... et tous
— 38 —
ceux de la compagnie en firent et dirent autant.
Pour lors je commençai à me souvenir de ma
chute dans la rivière ; mais je n'ai jamais eu aucune
idée, ni aucune connaissance de ce que j'étais
devenue depuis, ni de ce qui était arrivé en ma
personne. Je n'en ai jamais rien su que par le récit
qu'on m'en a fait, et le soir je m'en retournai dans
la maison de mon père, à l'entrée de la nuit, et je
me ressouviens qu'il y avait force lumières.
Je me souviens encore qu'étant entrée dans la
maison, ma mère me dit : Ma fille, vous avez été
ressuscitée de la mort à la vie par l'intercession de
saint François de Sales; il faut en rendre grâce à
Dieu, et bien rendre honneur à ce saint Serviteur de
Dieu. Après quoi ma mère me lit souper et me mit
dans le lit où je dormis très-bien. Il me souvient
encore que, le lendemain, ma mère me mena à
l'église de la Visitation, où elle fit dire la sainte
messe, et me présenta devant le tombeau de saint
François de Sales. Je me souviens encore que le
matin, lorsque ma mère vint me voir, me rappelant
ce qu'elle m'avait dit le soir auparavant, je lui dis:
Ma mère, ne ferez-vous pas dire la messe pour moi
en la Visitation, comme vous me le promîtes hier
au soir ? paroles qui lui tirèrent des yeux des
larmes de joie. Je me souviens aussi que je passai
la nuit avec un sommeil et un repos si doux, que
je ne pense point en avoir fait de si tranquille en
toute ma vie. Je me souviens encore que, quand
on me leva du lit, ma mère ayant voulu regarder
— 39 —
en quel état était ma téte, elle trouva mes cheveux
encore tout mouillés, la grande jubilation que cha
cun avait de me voir ressuscitée ayant fait mettre
en oubli de me visiter la tète. Je me souviens encore
que, le lendemain matin, mon père, ma mère, avec
tous mes autres parents, me conduisirent au tom
beau du vénérable Serviteur de Dieu, François de
Sales, notre Fondateur, pour offrir le cœur d'or
que ma mère avait voué, et il y eut une incroyable
affluence de peuple accourue à l'église de la Visita'
tion pour voir le vœu. L'après-midi du même jour,
ma mère me mena au parloir du premier monas
tère de la Visitation, pour saluer la vénérable Mère
de Chantai, et lui raconter le miracle; mais je n'eus
pas l'idée de ce qu'elle racontait, sinon pour l'avoir
ouï dire plus tard à ma mère avec les circonstances
du même miracle. Je me souviens encore que,
durant plusieurs jours, ce fut un abord continuel
de toutes sortes de personnes de condition et de
qualité, qui venaient me voir, pour admirer en ma
personne ce grand miracle. Voilà tout ce que j'ai
retenu distinctement, l'âge auquel j'étais ne m'ayant
pas permis d'en retenir davantage; mais je me sou
viens de tout cela aussi distinctement que s'il était
arrivé aujourd'hui, parce que dès lors, l'ayant très-
souvent raconté, je n'en ai rien pu oublier.
Je me souviens encore que M. Grandis, médecin,
qui, à ce qu'on m'a dit, m'avait visitée longtemps,
quand on m'avait apportée toute froide de la ri
vière, ne me voyait pas de fois qu'il ne haussât les
— 40 —
épaules et levât les yeux et les mains au ciel, me
disant : Adieu, fille de miracle ! carjamais, depuis,
il ne m'appela autrement. J'ai dit ci-dessus que
ma chute était arrivée le 28 avril 1623, ce que je
ne sais pas pour l'avoir remarqué alors, n'ayant
pas encore assez de connaissance pour savoir
compter les mois , les jours ni les années ; mais
on m'a toujours assuré, principalement ma mère,
que ma chute arriva dans ce temps-là. Ce que je
me rappelle fort bien, c'est que j'étais âgée de
huit à neuf ans.
Déposition faite par M. Verdan , curé de Frangy.
(M. Verdan , curé de Frangy, était précepteur chez M. de la
Pesse, lorsque le miracle arriva chez Mme de Conflans.)
A une heure environ de l'après-midi, le 28 du
mois d'avril 1623, je me rendis chez Mme de Con
flans pour prendre François de la Pesse et le con
duire au collège. En entrant dans la basse-cour de ce
logis, je l'y trouvai tout épouvanté, et il me dit d'une
voix tremblante ces quelques mots : Hélas ! mon
maître, ma sœur est noyée! ce qui m'obligea, pour
être mieux informé, d'entrer dans la maison, où je
trouvai toutes les dames éplorées, particulière
ment la pauvre mère, qui était à genoux, s'écriant
continuellement : Glorieux saint François de
Sales, rendez-moi ma fille ! Je vous voue un cœur
d'or, si je la puis retrouver!... Les dames de
— 41 —
Crest et de Crans de cette ville, qui étaient pré
sentes, sortirent de la maison et coururent avec
moi sur le bord de la rivière de Thioux, qui sort
du lac d'Annecy et qui coule par le milieu de la
ville. Les eaux en étaient alors extrêmement
enflées. Après avoir cherché, avec quantité de
personnes de différents sexes etcondilions, l'espace
d'environ un quart d'heure, et me trouvant au
bas du jardin de Mme de Chesnay, je découvris au
fond de la rivière quelque chose qui paraissait
blanc. J'appelai alors ceux qui étaient en recherche
avec moi, et, nous approchant tout au bord de la
rivière, dont l'eau était extrêmement claire, nous
vîmes le corps de la D,le Françoise de la Pesse, et
nous observâmes que cette blancheur que j'avais
découverte était vraisemblablement son tablier.
Le corps était couché à la renversera face, ainsi
que les pieds et les jambes, nous semblait être
couverte de boue et d'une herbe qui croît dans
cette rivière. Cependant aucun de ceux qui étaient
accourus en cette recherche ne voulut se hasarder
à plonger dans cette rivière, laquelle avait en ce
lieu là plus de vingt pieds de France de pro
fondeur, c'est-à-dire au moins trente palmes de
la mesure de Rome (ainsi que je l'ai mesuré
depuis). Je fus obligé de rentrer dans la ville, où,
après avoir parcouru plusieurs rues, et étantarrivé
sur le pont qu'on appelle de Notre-Dame, je ren
contrai un nommé Jean-Louis d'Aurillac, four-
nier de son métier, lequel, à mon instante prière
et promesse de le bien faire récompenser , me
suivit au même lieu où j'avais vu le corps de
Dlle Françoise de la Pesse. Il s'était passé
trois grands quarts d'heure depuis mon départ
de ce lieu jusqu'à mon retour. Jean-Louis d'Au-
rillac, ayant considéré l'endroit et aperçu le corps,
se déshabilla, et, après avoir fait le signe de la croix,
se jeta dans la rivière la tête la première ; y étant
demeuré l'espace d'unPater et d'un Ave, il en sortit
sans avoir pu retirer le corps noyé, ayant lui-même
la crainte d'y demeurer, parce que, comme j'ai dit,
la rivière était profonde en ce lieu-là de vingt pieds,
et l'eau extrêmement froide à cause de la rigueur
de la saison, les montagnes étant encore couvertes
de neige. Il fit vœu pour son propre salut d'aller
visiter le corps de saint Claude en Franche-Comté,
puis il plongea de nouveau dans l'eau, et fit tant
qu'il en revint tenant le corps de la main gauche et
nageant de l'autre, en sorte que ceux de la foule qui
étaient accourus s'avancèrent et le reçurent de ses
mains.
Ce corps fut au même instant étendu sur la
terre, la face tournée vers le ciel, et reconnu mort
par toute l'assemblée. Jean-Louis d'Aurillac , s'é-
tant habillé, porta le corps sur ses épaules, la tête
en bas, et le porta par l'ordre des parents en la
maison du seigneur de Conflans, dans une autre
chambre que celle où était Mmc de la Pesse, qui
continuait seule à prier et à crier , ainsi que je
l'entendis en entrant : Bienheureux François de
— 43 —
Sales, ma fille! Le médecin Grandis, arrivant
sur-le-champ, fit mettre le corps sur une table qui
était au milieu de la chambre, et ordonna qu'on le
mît à nu, ce qui ne put être fait qu'en coupant et
déchirant ses habits, à cause de l'enflure, qui était
excessive. Puis le médecin le visita, le palpant en
beaucoup d'endroits ; il mit du coton cardé sous
le nez et sur la bouche, et, voyant que ce coton ne
remuait pas, il appliqua sur la face un miroir, le
retirant de temps en temps, à d'assez longs inter
valles, sans qu'il parût terni. Alors il dit tout haut
qu'elle était morte. Tous ceux qui se trouvaient
présents furent du même avis. Quand on la sortit
de l'eau, ses yeux étaient tournés et la bouche reje
tait du sang et de l'écume. Le médecin étant sorti,
on mit le corps sur un lit que l'on couvrit de linges,
et la plupart des personnes les plus considérables
delà ville, qui étaient venues voir l'accident, sor
tirent de la chambre et entrèrent dans celle où était
Mme de la Pesse, que l'on entendait crier de tout
le logis : Bienheureux François de Sales, ma fille!
Et aussitôt après, s'arrêtant tout court de réclamer
et crier : Bienheureux François de Sales, ma fille !
elle pria deux dames de la compagnie (à savoir
les Des de Crans et de Crest) de lui faire la faveur
d'aller au tombeau du Serviteur de Dieu et de
ratifier le vœu qu'elle avait fait pour obtenir, par
son intercession, la vie de sa fille, ne pouvant elle-
même y aller en personne à cause de son extrême
affliction.
— 44 —
Les pieuses demoiselles s'acquittèrent de très-
bon cœur de cette commission, et se rendirent
incontinent à l'église de la Visitation, où elles
ratifièrent le vœu. Au moment qu'elles achevèrent
. leurs dévotions, une servante du logis entra toute
transportée, courant à perte d'haleine et criant que
la petite noyée était ressucitée. Cette nouvelle
causa une grande joie à tous ceux qui étaient
présents, et Mme de la Pesse, étant accourue pour
voir sa petite fille, qu'on ne lui avait point permis
d'aller voir depuis l'accident de sa chute, je la suivis
avec le reste de la compagnie, et nous vîmes la
petite Françoise, assise sur son lit, et disant qu'elle
venait debien dormir. II est vrai qu'elle avait encore
le visage tout enflé et étrangement défiguré ; mais
Mmc de la Pesse, s'étant jetée de nouveau à genoux
et ayant renouvelé son vœu, elle supplia Dieu, par
l'intercession de son serviteur, de guérir entière
ment sa fille. En un instant cette enflure et cette
laideur furent dissipées, et le visage de la jeune
fille parut tout aussi doux et aussi beau qu'il
avait jamais été, ce qui augmenta l'admiration de
tous ceux qui étaient présents. Aussitôt après on
l'habilla, et, s'étant levée, elle donna le bonsoir à
Madame sa grand'mère et à toute la- compagnie,
marchant d'un pas ferme dans la chambre. Elle fut
reconduiteverslessixheures du soir chez Monsieur
son père, où tout le peuple accourait et admirait en
elle le pouvoir que le saint Serviteur de Dieu avait
auprès de la divine bonté.
— 45 —
Mme de la Pesse envoya à l'orfèvre tout ce qu'elle
possédait d'or, soit en bracelets, colliers, bagues et
autres bijoux , avec l'ordre de travailler incessam-
mentpour faire un cœur d'or massif. Le lendemain,
elle alla avec Françoise, sa fille, et plusieurs dames
de la ville au tombeau du Serviteur de Dieu, et elle
fit dire une messe en action de grâce en l'église de
la Visitation. Ce qui parut prodigieux, c'est que la
jeune demoiselle ne se trouva ni lassée ni abattue
de tout ce qui était survenu, et n'en eut non plus de
ressentiment que si jamais elle ne fût tombée dans
l'eau. Elle a toujours été depuis en santé, etactuel-
lement elle est religieuse de l'ordre de la Visitation
Sainte-Marie, du premier Monastère de cette ville
d'Annecy. Je suis témoin oculaire de tout ce que
j'ai déposé sur cet interrogatoire.
Non satisfaits de ce récit, les juges délégués
firent encore plusieurs questions à M. Verdan, dont
voici les principales :
Ils lui demandèrent à quelle heure la jeune
fille était tombée dans l'eau. Il répondit que c'était
à'midi et demi.
Ils lui demandèrent combien de temps d'Aurillac
avait été sur le bord de la rivière avant de s'y plon
ger pour la première fois. Il répondit : Il se
passa au moins un bon demi-quart d'heure, d'Auril
lac ayant voulu voir le lieu d'où l'enfant était tombée
et considérer la profondeur de l'eau où elle était
arrêtée , ayant aussi employé ce temps à faire des
observations; et il fallut lui persuader de plonger,
— 46 —
car il fit de nouvelles difficultés en voyant l'en
droit si profond, et ayant trouvé l'eau si froide.
On lui demanda combien il s'était passé de temps
depuis la première fois que d'Aurillac s'était jeté
dans l'eau jusqu'à la deuxième. Il répondit : Il
se passa au moins un gros quart d'heure et demi,
parce que le froid de l'eau avait presque suffo
qué d'Aurillac , la première fois qu'il plongea;
s'étant trouvé en péril imminent de sa vie et étant
contraint de faire vœu pour sortir lui-même, il
ne voulait en aucune façon du monde entrer dans
l'eau pour la deuxième fois, et ne l'eût point fait
sans l'instante prière de M. le chevalier Janus de
Sales, qui lui dit que, s'il ne le faisait, lui-même allait
se déshabiller et plonger. Cette parole donna honte
à d'Aurillac qui, après s'être remis de sa frayeur
et s'être réchauffé, se déshabilla pour la deuxième
fois et plongea, comme je l'ai dit ci-dessus ; mais
pour toutes ces choses, il s'écoula au moins un gros
quart d'heure.
On lui demanda à quelle distance le corps était
du rivage. II répondit : Nous le découvrîmes au
milieu de la rivière en la manière que j'ai déjà dé
clarée ; il nous fut aisé de le découvrir quoiqu'il
fût au milieu de la rivière, parce qu'en cet en
droit elle est renfermée entre deux murailles et
n'est pas fort large, mais aussi elle est très-pro
fonde , parce qu'en ce lieu-là presque tout le dé
gorgement du lac se rassemble. L'endroit où elle
fut trouvée fut au bas du jardin de M. deChesnay, à
— 47 —
deux toises ou environ près de la chaussée d'un
moulin, vers lequel est la chute d'un épouvanta
ble précipice.
On lui demanda quelle était la profondeur du
lieu où avait été trouvé le corps. Il répondit : Il
était profond de vingt pieds de hauteur selon la
mesure de ces pays, qui font environ trente palmes
romaines, selon la supputation des architectes qui
viennent d'Italie. Je sais qu'il y avait alors cette
profondeur, parce que, deux jours après, Mgr Jean-
François de Sales, évèque de Genève, accompagné
des plus apparents de la ville, tant ecclésiastiques
que séculiers , fit mesurer la profondeur qui se
trouva de vingt pieds. Je le sais, parce que j'étais
présent.
On lui demanda si le corps était toujours de
meuré immobile au fond de l'eau, ou si on l'avait vu
surnager. Il répondit : Dès que le courant de l'eau
eut entraîné le corps en cet endroit, et que les her
bes qui croissent dans la rivière en eurent engagé
les pieds , il est certain qu'il n'en bougea jamais
jusqu'au moment que d'Aurillac l'en retira. Ce
que je sais, parce que la première fois que je vins
vers la rivière, je le découvris au même endroit et
au même état, et lorsque j'y retournai avec ledit
d'Aurillac , nous l'y retrouvâmes encore au même
endroit et au même état > et les personnes qui
étaient demeurées sur le bordde la rivière, pendant
que j'étais allé chercher un plongeur, me dirent
que le corps était toujours demeuré au même en
droit et au même état, particulièrement le sieur
Henri Ruphy, sacristain de l'église collégiale, et
Mme Claudine Flocard et M. Henri Flocard.
Le témoin, ayant été interrogé sur les signes de
mort qui se remarquaient chez la jeune noyée,
répondit : Tant sur le bord de la rivière qu'ensuite,
dans la maison du sieur de Conflans où il fut visité,
je remarquai tous les signes de mort sur ce petit
corps, et toutes les marques d'une véritable suffo
cation : 1° parce qu'il était entièrement privé de
tous sens et de toute sorte de pouls et respiration ;
2° parce qu'il jetait du sang et de l'écume par la
bouche, comme je l'ai vu en d'autres corps noyés
qui étaient véritablement morts ; 3° parce qu'elle
avait le visage tout livide, noirâtre et verdâtre ;
4° parce que ce petit corps était froid comme un
glaçon en toutes ses parties, ce qui faisait connaître
que la chaleur naturelle était éteinte ; 5° parce
qu'elle avait tous les membres inflexibles et roides
comme des bâtons ; 6° parce que les yeux étaient
monstrueusement gros et enflés ; ce qui dénotait
qu'il n'y restait aucun mouvement ni apparence
de vie ; 7° parce que le corps était tellement enflé
et plein d'eau jusqu'à la gorge, que, pour la dé
pouiller, il fallut couper et déchirer ses habits,
comme j'ai dit ci-dessus ; 8° parce que le visage
était enflé et horrible à voir, tant il était livide et
monstrueux ; 9° parce que le médecin, lui ayant
apposé le miroir devant le visage et même du co
ton cardé sous le nez, etc.; ayant fait toutes les ob
— 49 —
servations qui lui furent possibles, il ne put décou
vrir aucun indice ni apparence imaginable de
vie; au contraire, il reconnut tous les signes de
mort d'une véritable suffocation. Le signe le plus
évident d'une véritable mort , c'est que le corps,
comme il est marqué dans le récit que je viens de
faire, était demeuré dans la rivière l'espace de plus
de deux grandes heures, voire même près de trois,
dans un lieu profond de vingt pieds d'eau, c'est-à-
dire de trente palmes romaines. Et j'ai toujours
cru, et l'ai toujours ouï dire ainsi à tous les gens de
l'art, qu'il est impossible naturellement qu'un corps
puisse subsister si longtemps dans l'eau et y con
server la vie, parce que la transpiration et la res
piration, qui sont absolument nécessaires pour
conserver la vie naturelle , sont impossibles dans
l'eau. Je fis toutes ces observations, comme tous
les autres qui, s'étant trouvés au bord delà rivière,
accompagnèrent le corps dans la maison de Mme de
Conflans, et furent présents quand le médecin le
visita, et dit tout haut qu'il était véritablement
mort.
On lui demanda s'il était arrivé quelque chose
dans la route tandis que l'on portait le corps à la
maison. Il n'arriva rien autre, répondit-il , sinon
que chacun accourait, que tout le peuple s'as
semblait pour voir ce pitoyable spectacle ; et tout
le monde disait que c'était grand dommage que
Mlle de la Pesse se fût ainsi noyée.
On lui demanda combien de temps s'était écoulé,
i
— 50 —
depuis que le corps eut été transporté dans la mai
son jusqu'à sa résurrection. Il répondit : Il s'é
coula plus d'une grosse heure et demie , qui se
passa ou à déposer le corps sur la table, ou à le
déshabiller et à couper et déthirer ses habits, ou au
temps que mit le médecin à le palper et à faire les
autres observations susdites, pour découvrir s'il
ne trouverait quelque signe ou apparence de vie ;
et enfin au temps qu'il demeura déposé sur le lit
couvert d'un suaire, comme l'on fait aux autres
morts.
On lui demanda si l'on avait donné quelques re
mèdes à cet enfant. Il répondit : On ne lui donna
aucun remède que ce soit, le médecin l'ayant jugé
absolument inutile. Ce que je sais, parce que je fus
toujours présent, depuis qu'elle fut tirée de l'eau
jusqu'au moment qu'elle fut posée sur le lit et cou
verte du suaire ; et Jeanne Tronchat, qui fut mise
près du corps pour le garder, et qui y fut toujours
présente jusqu'au moment qu'elle ressuscita, as
sura qu'on ne lui avait donné aucun remède.
On lui demanda quels furent les témoins de la
résurrection. Il répondit: Jeanne Tronchat , la
quelle gardait le corps, etMmede Conflans, qui était
sortie de la chambre pour accompagner Mmes Clau
dine Flocard et sa fille Henriette Flocard , qui ,
ayant voulu voir encore une fois le corps avant de
sortir du logis, se trouvèrent au moment qu'elle
ressuscita.
On lui demanda quel fut le premier signe de
— 51 —
vie que donna cet enfant. II répondit : Les
susnommées dames de Conflans, Flocard etTron-
chat nous racontèrent, incontinent après, qu'elle
ouvrit les yeux et qu'elle joignit les mains, en les
regardant avec étonnement; et ce fut au même
temps que les dames qui venaient la voir pour la
dernière fois levèrent le suaire dont elle était
couverte.
On lui demanda si elle fut dans le même instant
parfaitement guérie. Il répondit : J'ai déjà dé
posé que, lorsque M"10 de la Pesse accourut pour
voir si sa fille était vraiment ressuscité e, nous lui
vîmes d'abord le visage encore enflé et mons
trueux ; mais que Madame, s'étant mise à genoux
devant le lit et ayant renouvelé son vœu au Servi
teur de Dieu, tout au même instant l'enflure fut dis
sipée, la laideur disparut et le visage de la petite
fille fut beau comme auparavant. On l'habilla en
suite et elle fut parfaitement guérie.
On lui demanda s'il croyait que cette résurrec
tion fût un miracle. Il répondit : Personne n'a
jamais douté que ce n'ait été une résurrection
miraculeuse, et le médecin, toutes les fois qu'il
voyait depuis M"e Françoise de la Pesse , haussait
les épaules et levait les yeux au ciel, s'écriant :
Voilà une fille de miracle!... Ce que je sais, parce
que je le leur ai ouï dire plusieurs fois, et ledit
sieur Grandis, étant venu le lendemain au logis
pour savoir l'état de Mlle Françoise de la Pesse,
lui trouva encore les cheveux tout mouillés, per
— 52 —
sonne n'ayant pensé à les lui sécher le soir au
paravant, dans les transports de la joie où chacun
était. Et le médecin assura que, sans une grâce par
ticulière, celte humidité, avec toules les autres fa
tigues, devaient lui occasionner quelque catarrhe
ou une grande incommodité. Ce que je sais, parce
que j'étais présent, et personne n'a jamais douté
ni ne doute encore que cet insigne miracle ne soit
un effet des intercessions du Serviteur de Dieu,
François de Sales, tant parce qu'au même instant
que Mire de la Pesse fut avertie de la chute de sa
fille dans la rivière, elle fit le vœu au serviteur de
Dieu, s'écriant sans cesse : Bienheureux François
de Sales, ma fille! que parce qu'elle fut ressuscitée
au même temps que les dames de Crans et de Crest
ratifiaient le vœu devant le tombeau du Serviteur de
Dieu, que parce que l'enflure et la laideur mons
trueuse qui étaient encore sur le visage de la jeune
fille furent dissipées, au même temps que la mère
renouvela son vœu au pied du lit, sur lequel était
son enfant. Et ce miracle a été si visible et si écla
tant, et vu par un si grand nombre de témoins ,
qu'il a été cru par toute la ville d'Annecy et que
jamais personne ne l'a révoqué en doute, telles
ayant toujours été et étant encore à présent la
commune renommée et la voix publique.
— 53 —
RÉSURRECTION DE J. GENIN.
1" mai 1623.
Déposition de Fr. Genin, receveur et greffier de Ste-Hélène-du-Lac
(Maurienne).
En l'année 1623, mon frère Jérôme Genin et
moi demeurions chez M. Claude Puthod, curé des
Ollières en Genevois, diocèse de Genève, où nous
avions été mis en pension par nos parents, pour
apprendre la langue latine sous la direction du
sieur Claude Crozet, prêtre-vicaire du sieurPuthod.
Le dernier jour du mois d'avril de l'année \ 623,
mon frère ayant été fortement corrigé par le sieur
Claude Crozet, pour n'avoir pas bien su ses leçons,
prit la résolution avec moi de nous en retourner
chez nos parents; etceméme jour, sans avertir per
sonne de notre dessein, nous partîmes de bon matin
et arrivâmes au bord de la rivière du Fier, éloignée
des Ollières environ de trois petits milles. Nous
rencontrâmes la rivière extraordinaireinent enflée
par les neiges qui étaient tombées en abondance
quelques jours auparavant; et, comme nous étions
nécessités de passer sur trois chevrons qui n'é
taient point attachés l'un à l'autre, nous hésitions
à passer dessus, dans la crainte de périr; mais
l'appréhension de retomber entre les mains du
— 54 —
sieur Crozet nous fit surmonter cette crainte.
Toutefois, avant que de nous hasarder, mon frère
et moi fûmes inspirés de nous recommander aux
intercessions du vénérable Serviteur de Dieu ,
François de Sales; et, nous étant mis à genoux,
nous fîmes vœu que si, par sa protection, nous pou
vions passer la rivière, nous irions visiter son tom.
beau et entendre la messe dans l'église de la Visi
tation , où son corps repose. Ayant fait ce vœu,
mon frère, qui était mon aîné, voulut passer le
premier, et me dit de ne point me hasarder à
passer qu'il ne fût tout entièrement passé, de
crainte que par le mouvement desdites planches
de bois qui branlaient, l'un ou l'autre ne tombât
dans la rivière , et peut-être tous deux ensemble.
Je demeurai donc sur la rive pendant qu'il s'a
vança presque sur le milieu de la rivière, où, la
tête venant à lui tourner et le pied lui manquant,
il tomba abouché sur les planches et s'écria à
haute voix : Bienheureux François de Sales , sau
vez-moi ! Ce que j'entendis fort distinctement. Je
m'avançai deux ou trois pas sur les planches pour
tâcher de secourir mon frère, autant que mon âge
et mes forces pouvaient me le permettre, mais inu
tilement; car mon frère en même temps tomba
dans la rivière. Moi-même je me trouvai si effrayé
de sa chute, que je tombai pareillement sur les
planches, et fus aussi en péril de me perdre.
Néanmoins, comme j'étais assez près de la rive,
ayant invoqué plusieurs fois le Serviteur de Dieu,
m'écriant : Bienheureux François de Sales, sauvez-
moi! je me traînai sur le ventre jusqu'au bord
d'où j'étais partis, et, m'étant relevé, je regardai
sur le courant de la rivière si je verrais mon pau
vre frère. Je longeai même cette rivière environ
deux cents pas, pleurant et appelant : Mon frère!
mon frère! Mais je ne pus voir autre chose que
son chapeau qui allait flottant sur l'eau, et qui était
déjà bien éloigné de moi. ,
Voyant mes pleurs inutiles, je retournai aux 01-
lières, afin de donner avis ausieurPuthod de notre
accident; et, comme je passais par le village d'Or-
nay, quelques habitants , me voyant pleurer, me
demandèrent le sujet de mes pleurs; et, lorsque je
le leur eus raconté, ils coururent vers le bord de la
rivière, pendant que j'allais aux Ollières, où je ne
trouvai ni le sieur Puthod ni le sieur Crozet. Cela
m'obligea d'aller jusqu'au village voisin pour de
mander secours, et prier que l'on fit avertir lesdits
sieurs Puthod et Crozet, lorsqu'ils seraient de
retour, de l'accident arrivé à mon frère. Ensuite
je m'en retournai vers la rivière ; je trouvai plus
de trente personnes dont plusieurs me dirent qu'il
y avait plus de trois heures qu'ils cherchaient,
sans avoir pu découvrir mon frère, et qu'indubita
blement il était noyé. Quelque temps après, je vis
arriver un nommé Alexandre Raphin, accompagné
d'un sien fils et de plusieurs autres du village d'Or-
nay. On me dit qu'il était le plus excellent plon
geur du pays; qu'il avait coulume de plonger et
— 36 —
de pêcher les corps qui se perdaient dans la ri
vière, qu'il en avait déjà péché un grand nombre
qui s'y étaient noyés. Je le priai, pleurant à chau
des larmes, de vouloir chercher mon pauvre frère,
et que je le ferais bien récompenser par M. le curé
des Ollières, chez qui je demeurais en pension.
Plusieurs de ceux qui était présents l'en prièrent
aussi; il promit de le faire et me demanda le lieu
d'où mon frère était tombé. L'ayant bien considéré
et en ayant sondé la profondeur, il se déshabilla
et se jeta dans l'eau où il plongea un gros quart
d'heure durant, revenant sur l'eau de temps en
temps pour respirer; et, n'ayant rien trouvé, il sor
tit de l'eau, disant qu'elle était si froide, qu'il n'a
vait pu y demeurer davantage. Ayant repris ses ha
bits et un peu de vin, il voulait s'en retourner ;
mais je pleurai tant, et ceux qui étaient là le priè
rent si instamment, qu'il promit de plonger de
nouveau et de ne point s'en retourner qu'il n'eût
trouvé le corps de mon frère; ainsi, s'étant long
temps reposé, il se jeta dans l'eau au même en
droit, et chercha de tous côtés; ensuite il descen
dit beaucoup plus bas sans avoir rien trouvé et
fut contraint de sortir de l'eau et de reprendre ses
habits , disant derechef qu'elle était si froide qu'il
ne pourrait persister plus longtemps dans ses re
cherches. Alors tous ceux qui étaient présents avec
le sieur Raphin marchèrent le long de la rivière
considérant de tous côtés l'endroit où pouvait être
arrêté le corps; enfin, après une heure environ de
— 57 —
recherches, ils remarquèrent à la pointe de l'angle
de terre où la rivière fait un contour, un abîme
extrêmement profond, et le sieur Raphin et les
autres jugèrent que peut-être il serait arrêté en
cet endroit-là ; en conséquence, il se déshabilla de
nouveau, et, ayant plongé fort longtemps, il revint
sur l'eau et s'écria : Je l'ai trouvé! Puis il sortit
de l'eau, disant qu'il n'en pouvait plus, et qu'après
s'être reposé , il plongerait de nouveau pour le
retirer ; ce qu'il fit, l'ayant ramené par un bras avec
bien de la peine. Le fils dudit Raphin se jeta dans
l'eau pour aider son père, et poussait le corps par
derrière ; on le mit sur la plate-terre dès qu'il
fut hors de l'eau; je le vis si enflé, si hideux, qu'il
était méconnaissable. Tous ceux qui étaient pré
sents, le voyant sans mouvement, tout meurtri et
livide, dirent qu'il était mort. Alors le sieur Ra
phin le chargea sur ses épaules et le porta au vil
lage d'Ornay, dans une grange où il fut mis à terre;
chacun parlait de l'enterrer à l'heure même. Mais
M. le curé de Ville étant venu, et l'ayant long
temps palpé et trouvé sans aucun mouvement, dit
tout haut : Il est mort, il n'en faut pas douter.
Néanmoins, puisqu'il demeure chez M. le curé des
Ollières, il ne faut point l'enterrer qu'il n'en soit
averti, pour disposer de son enterrement.
En conséquence, on attendit jusqu'au lendemain;
et cependant, M. le curé ordonna que l'on fit la
fosse dans le cimetière, au lieu qu'il marqua. Il
me demanda s'il y avait longtemps que mon
— 58 —
frère Jérôme s'était confessé. Je lui répondis
que je l'avais vu se confesser à M. le curé des
Ollières la veille de Pâques de la même année.
Ce même curé étant arrivé sur ces entrefaites ,
et ayant vu ce pauvre corps , il se mit à ge
noux , pria Dieu fort longtemps ; puis, s'étant re
levé, il vint vers moi et me dit ces mots : François,
si vous et votre frère eussiez été plus obéissants,
vous et moi serions moins affligés. Il me recom
manda de le suivre chez M. le curé de Ville ,
et demanda audit sieur curé la consolation de
pouvoir dire le lendemain la grand'messe pour
l'enterrement. M. le curé le lui ayant accordé, et
nous ayant retenus à souper chez lui, durant ce
repas, ils me firent raconter toutes les circonstan
ces de cet accident. Je leur rapportai particulière
ment le vœu que mon frère et moi avions fait au
Serviteur de Dieu; sur quoi, M. Puthod assura
que, tandis qu'il priait Dieu auprès du corps, il
avait été inspiré de demander à Dieu, par les méri
tes de son serviteur François de Sales, de rendre
la vie à ce jeune homme qui avait été confié à sa
conduite ; et que si, par la divine bonté, sa prière
était exaucée, il faisait vœu d'aller neuf jours du
rant consécutifs dire la sainte messe dans l'église
où repose le corps du Serviteur de Dieu. Sur la fin
du repas, un nommé Etienne Gonet, d'Annecy,
étant venu demander à M. le curé de Ville s'il ne
voulait rien envoyer à Annecy, M. Puthod , curé
des Ollières, qui connaissait le sieur Gonet, lui ra-
— 59 —
conta la peine où il était, les vœux que mon frère
et moi, et lui ensuite, avions faits au Serviteur de
Dieu ; puis il le pria qu'arrivant à Annecy, même
avant de se rendre en sa maison, il voulût prendre
la peine d'aller offrir lesdits vœux au tombeau du
Serviteur de Dieu. Le sieur Gonet le promit, ajou
tant même qu'il ferait dire une messe à celte in
tention.
Après le souper, les deux curés s'en allèrent
dans la grange où était le corps, y firent poser de
l'eau bénite, et y dirent les vigiles des morts. Je
les accompagnais et voulais demeurer toute la nuit
pour veiller mon pauvre frère ; mais le sieur Pu-
thod, ne voulant pas me le permettre, me ramena
dans la maison du curé de Ville où je couchai, et
me levai assez tard le lendemain, à cause de ma
grande lassitude. Dès que je fus levé, je retournai
à la grange avec le sieur Puthod, je trouvai le corps
de mon frère plus difforme et plus hideux encore
que la veille. Le sieur Puthod pria Dieu fort long
temps, et, étant sorti, il revint une heure après avec
le curé de Ville , ayant leurs étoles, leurs surplis,
la croix et l'eau bénite pour porter le corps en
terre. Mais, au moment qu'on voulut le mettre dans
un linceul (suivant la coutume de ces pays, où l'on
ne met le corps des noyés dans le linceul qu'à
l'instant même où on les veut porter en terre), mon
frère leva un bras ; je l'entendis se plaindre et dire
ces mots: 0 bienheureux François de Sales!...
auxquelles paroles tous ceux qui étaient présents
furent tellement effrayés, que les uns prirent la
fuite, d'autres tombèrent évanouis, et les plus cou
rageux s'écrièrent: Miracle!.. Miracle!..
Messieurs les deux curés, ayant pris mon frère
par la main, le levèrent, non plus hideux et dif
forme comme il était un instant auparavant, mais
avec son visage ordinaire. M. Puthod lui ayant de
mandé s'il le connaissait, il répondit ces mots :
Je connais le bienheureux François de Sales, qui
m'a apparu et donné sa bénédiction.
On fit apporter du vin. Il se lava la bouche, les
yeux, les oreilles, les narines, où il y avait du sable.
On lui donna une chemise, et on s'aperçut qu'il
était meurtri en plusieurs endroits. On le revêtit
de quelques habits qui furent empruntés, les siens
étant tout mouillés et pleins de boue. Après quoi,
il raconta comme quoi, au moment qu'il fut ressus
cité, le Serviteur de Dieu lui apparut vêtu en évêque,
de la même manière qu'on le dépeint en nos ta
bleaux, et lui donna sa bénédiction. 11 avait un
visage rayonnant, il le regardait d'un œil doux et
bénin. Après cela, nous nous retirâmes avec le sieur
Puthod aux Ollières ; lorsque nous fûmes arrivés,
tout le monde accourut dans l'église où le sieur
Puthod entonna le Te Deum.
Dès le soir de ce même jour, mon frère but et
mangea à son ordinaire. Il est vrai que, dans la
nuit, il se plaignit de violentes douleurs aux cuisses,
aux bras, aux jambes, et le sieur Puthod et moi
nous vîmes les meurtrissures de ses membres. Les
— 61 —
douleurs lui durèrent jusqu'au jour auquel le sieur
Puthod nous conduisit à Annecy, pour rendre nos
vœux au tombeau du Serviteur de Dieu. Lorsque
nous fûmes entrés en l'église de la Visitation, le
sieur Puthod fit coucher mon frère sur le tombeau
du Serviteur de Dieu. Après qu'il y fut demeuré
environ un demi-quart d'heure, il se releva avec
une vigueur extraordinaire, disant que les violentes
douleurs qu'il souffrait auparavant venaient de
cesser tout à coup. Le sieur Puthod, lui ayant fait
tirer un de ses bas de chausse, nous trouvâmes
que toutes les meurtrissures étaient guéries. Lors
que nous fûmes rentrés dans l'hôtellerie, M. Pu
thod l'ayant fait déshabiller, nous trouvâmes qu'il
ne lui restait aucune marque de toutes les meur
trissures; son corps était sain et net comme avant
sa chute. Nous demeurâmes en celte ville les neuf
jours entiers ; nous y entendîmes les neuf messes
que le sieur Puthod célébra dans l'église. Après
cette neuvaine, nous retournâmes aux Ollièrcs
pleins de consolation, et le souvenir de ce miracle
m'est demeuré si fortement empreint dans l'esprit,
qu'il ne se passe aucun jour sans queje rende grâce
à Dieu, et me recommande aux intercessions de son
Serviteur.
— 62 —
M. le chanoine Pulhod, curé des Ollièrcs an temps où le mi
racle était arrivé, fit une déposition fort détaillée ; on y remar
que ce qui suit :
Le 29 du mois d'avril, je retournais de cette ville
d'Annecy en ma cure des Ollières, où, après avoir
célébré la sainte messe, je racontai à M. Claude
Crozet, mon vicaire, et à Jérôme et François Genin ,
frères, la résurrection de Mlle delà Pesse. Les deux
jeunes écoliers étaient âgés d'environ 13 à 14 ans,
natifs de la paroisse de Sainte-Hélène-du-Lac, dio
cèse de Maurienne. Ils avaient été mis en pension
chez moi par leurs parents, pour apprendre la lan
gue latine, sous la direction du sieur Crozet. La
résurrection de cette jeune demoiselle, par les in
tercessions du Serviteur de Dieu, François de Sales,
me donna occasion d'exhorter ces deux écoliers à
lui être dévots.
Le lendemain, dernier d'avril, je partis, un peu
avant le jour, pour aller à Thorens, éloigné d'une
lieue de ma paroisse. Je revins ce même jour aux
Ollières, où j'arrivai environ sur les cinq heures
du soir; au même moment le clerc de la paroisse,
que nous appelons Béneslier, s'approche de moi
avec empressement, et me dit que, peu de temps
après que j'avais été parti pour aller à Thorens,
M. Crozet, mon vicaire, avait si sévèrement châtié
le jeune Jérôme Genin , pour n'avoir pas bien
su ses leçons , ni assez bien fait son thème ,
— 63 —
que le sieur Crozet, étant sorti pour aller visiter un
curé voisin, Jérôme et François, son frère, sans
avertir de leur dessein, s'étaient évadés, et que,
en passant la rivière du Fier, proche du village
d'Ornay, Jérôme était tombé dedans, et s'y était
noyé sans que son frère eût pu le secourir. Le clerc
avait été instruit de l'accident par François lui-
même, qui était venu aux Ollières pour en avertir
moi et mon vicaire ; mais, n'ayant trouvé ni l'un ni
l'autre, il s'en était retourné avec plusieurs de mes
paroissiens pour faire chercher son frère dans la
rivière, et n'était pas encore revenu.
Cette nouvelle me surprit extrêmement et m'o
bligea , avant même d'entrer chez moi , d'aller
à Ornay, où j'arrivai sur les six heures du soir.
J'entrai dans une grange où l'on me dit que je re
trouverais le corps de Jérôme, qui, un peu aupara
vant, avait été retiré[mort du fond de l'eau. Je le vis
en effet étendu à plate terre, et je le trouvai si dif
forme que, si je n'eusse été averti de l'accident, je
ne l'aurais point reconnu.
Je vis aussi François Genin, qui pleurait auprès
de ce corps, et qui, m'ayant vu, se jeta vers moi,
me disant : Hélas ! Monsieur, mon frère est mort !
Je fus au même temps fortement inspiré de pro
mettre à Dieu et à son vénérable Serviteur François
de Sales, que s'il plaisait à sa divine bonté, pour
la gloire de ce vrai Serviteur, de donner la vie à ce
corps, je viendrais demeurer neuf jours en cette
ville d'Annecy, pendant lesquelsje célébrerais neuf
— 64 —
messes dans l'église de la Visitation, où est son
tombeau. Je fis ce vœu dans cette grange, après y
avoir dit un De profundis pour le repos de l'âme
de ce jeune homme ; après quoi je sortis, et j'allai
au presbytère de la paroisse de Ville, pour y ren
dre visite au sieur curé, lequel me retint à souper
et coucher chez lui. Après le repas, nous allâmes
ensemble dire l'office des morts dans la grange,
auprès du corps, la nuit étant déjà tombée ; puis
nous nous retirâmes pour nous reposer. Le lende
main, vers six heures du matin, j'y retournai et
commandai encore au sieur François Genin, que
j'y trouvai, de s'aller reposer, jusqu'à ce que l'on
enterrât son frère. Je demeurai dans cette grange
environ deux heures, pendant lesquelles je dis mon
bréviaire et renouvelai le vœu ci-devant rapporté.
J'allai de là à l'église de la paroisse, où je répondis
et servis la messe que le sieur curé y célébra pour
le défunt, après laquelle, m'élant confessé à lui, et
suivant la permission qu'il me donna de célébrer
la grand'messe et d'ensevelir le corps, je me pré
parai à cet effet ; puis, ayant revêtu le surplis et
l'étole, nous allâmes, précédés de la croix, lever
le corps. Plusieurs personnes que nous trouvâmes
dans la grange nous dirent qu'il n'y avait plus
moyen de demeurer auprès, tant il sentait mauvais.
Aussitôt que nous fûmes sortis, en chantant les
psaumes accoutumés, j'entendis un bruit confus
que faisaient environ trente ou quarante personnes
de cette paroisse, qui s'étaient assemblées pour
— 65 —
assister à l'enterrement ; ce qui nous obligea de
nous arrêter et de regarder derrière nous. Je vis
alors ce peuple assemblé, les uns à genoux et
d'autres levant les brasau ciel, laplupart s'écriant :
Messieurs, accourez ! le mort est ressuscité. Je ren
trai dans la grange, et , m'étant promptement ap
proché du corps dont la face avait déjà été décou
verte par l'un des assistants, je fus extrêmement
étonné devoir ce jeune homme plein de vie; sa
face telle qu'elle était avant sa mort, les yeux
ouverts, la parole assez ferme, surtout quand je
lui demandai s'il ne me connaissait pas. Il me
répondit : Je connais le bienheureux François de
Sales, par gui j'ai été ressuscité ; et vous aussi,
monsieur le curé. Lorsqueje le vis sur ses pieds, et
commençant à marcher, j'avoue que la frayeur me
saisit si fort que je ne pouvais me tenir debout. Je
fusdoncobligé de me mettre à genoux; plusieurs des
assistants étaient aussi tombés la face contre terre,
en sorte que je ne pus dire d'autres paroles que
celles de l'Evangéliste : Stupor apprehendit omnes.
Enfin , étant un peu revenu de mon éton-
nement, j'entendis Jérôme Genin demander de
l'eau, pour se laver la bouche, parce que, nous
dit-il, il l'avait pleine de sable ; on lui apporta du
vin dont il se lava la bouche, les yeux, les oreilles;
on lui fit changer de chemise, et je remarquai qu'il
était meurtri en plusieurs endroits des cuisses,
des jambes, des bras ; en effet, il se plaignait des
douleurs qu'il y ressentait. On le revêtit d'habits
s
— 66 —
qu'un des voisins lui prêta, les siens étant encore
mouillés et couverts de boue. Je donnai 2/4 d'écu
au nommé Alexandre Raphin, pour le récom
penser de la peine que lui et plusieurs autres me
dirent qu'il s'était donné dans la rivière, où il était
demeuré environ quatre heures.
M. le curé de Ville nous pressa fort civilement
d'aller dîner chez lui ; mais l'empressement que
j'avais de mener le ressuscité en mon église parois
siale, pour y remercier Dieu de ce grand miracle
et en entretenir mes paroissiens, m'obligea de
m'en excuser, et de prendre congé de lui et de
toute la compagnie, les remerciant tous de la cha
rité qu'ils avaient faite à Jérôme Genin. François,
son frère et moi, retournâmes à pieds aux Ollières.
Nous entrâmes premièrement dans l'église oùje
sonnai la cloche pour faire assembler mes parois
siens. M. Crozet, mon vicaire, fut un des premiers
qui y entra; il fut suivi de plusieurs auxquels je
racontai le miracle, et les exhortai le mieux qu'il
me fut possible à la dévotion au Serviteur de Dieu,
François de Sales, par les mérites duquel ce mi
racle avait été opéré ; puis j'entonnai le Te Deum,
qui fut chanté en actions de grâces. De là, nous
entrâmes au presbytère, où Jérôme but et mangea
à son ordinaire. La nuit suivante, il ressentit plus
vivement les douleurs que lui causaient les meur
trissures dont ses cuisses, ses jambes et ses bras
étaient couverts ; ce qui n'empêcha pourtant pas
que le lendemain il se levât et vaquât à ses occu
— 67 —
pations ordinaires. J'oubliais de dire que je n'ai
point su que, depuis que Jérôme fut tiré de la
rivière, il rejetât ou vomit aucune eau.
Le quatrième du mois de mai de ladite année
1623, Jérôme et François Genin, frères, et moi,
partîmes environ sur les cinq heures du matin pour
aller rendre nos vœux, dans cette ville d'Annecy,
au tombeau du Serviteur de Dieu, François de
Sales.
Nous y arrivâmes sur les neuf heures du matin ;
je célébrai la sainte messe, qui fut la première des
neuf que j'avais promis à Dieu d'y célébrer. J'y
communiai Jérôme et François Genin, et, aussitôt
après que j'eus fini mon action de grâce dans la
sacristie, je fis coucher Jérôme tout de son long
sur le tombeau du Serviteur de Dieu. Il demeura
en cette sorte environ un demi-quart d'heure ,
pendant lequel je demeurai à genoux avec François
son frère. Au bout de ce temps, il se leva avec une
vigueur extraordinaire, en nous disant ces propres
paroles : Par la miséricorde de Notre Seigneur, mes
douleurs viennent de cesser tout à coup. Cela m'o
bligea à vouloir visiter ses jambes, ses cuisses, ses
bras que ce même jour, avant de partir des Olliè-
res, j'avais vues toutes noires et meurtries ; à cet
effet, je lui fis tirer un de ses bas de chausses, et
je vis que sa jambe était sans aucune noirceur ni
meurtrissure.
Jeremerciai Dieu de cette grâce, et, quand nous
fûmes retirés dans l'hôtellerie, je visitai encore
— 68 —
tout son corps, que je trouvai aussi sain qu'avant
sa chute dans la rivière.
Nous demeurâmes à Annecy les neuf jours en
tiers pendant lesquels je célébrai les neuf messes
que j'avais vouées; après quoi, nous nous en re
tournâmes aux Ollières, où les deux frères Genin
demeurèrent jusqu'à la fête de saint Michel, époque
à laquelle leurs parents les envoyèrent prendre
pour les conduire au collège de Chambéry. Jérôme
est maintenant prêtre, curé de la Rochette en
Savoie, diocèse de Maurienne. Il est aussi officiai
forain dans le même diocèse. Je sais par lui-même
qu'il est venu souvent remercier Dieu et son saint
serviteur François de Sales, devant le saint tom
beau, de toutes les grâces susdites.
C'est tout ce que je pouvais témoigner en cet
interrogatoire.
RÉSURRECTION DU FILS EXERTIER.
4 juin 1623.
Déposition du seigneur de la Ruas de Fe3&igny.
Le 4 juin dernier, le fils du procureur Exertier,
âgé d'environ 4 à 5 ans, étant tombé dans la rivière
du Thioux, et y étant demeuré quelques heures, on
- 69 —
l'en retira mort, à la vue de beaucoup de personnes,
sans que l'on aperçût en lui aucun mouvement ni
palpitation de cœur. Néanmoins, après que ses
père et mère eurent fait vœu à Dieu, et demandé la
vie de leur fils par l'invocation du Serviteur de
Dieu, saint François de Sales, tous les assistants
l'ont vu ressusciter contre leur attente.
RÉSURRECTION DU FILS
DU SEIGNEUR DE CONFLANS.
Déposition du mâma.
J'ai entendu dire au sieur de Conflans et à grand
nombre de personnes, que le fils du seigneur de
Conflans, étant tombé d'une muraille fort haute de
la maison paternelle, et ayant été trouvé sans mou
vement au pied de cette muraille, ses père et mère
demandèrent la vie de leur fils à Dieu, par l'inter
cession du Serviteur de Dieu, saint François de
Sales. A l'instant , cet enfant fut ressuscité ; et
telle est l'opinion commune dans le lieu dudit mi
racle.
— 70 —
GUÉRISON DE M. LE VICOMTE DU PAQUIERS ,
DANGEREUSEMENT MALADE.
ANNÉE 1623.
Déposition de François F&vre d'Annecy.
Tant que la santé me le permet, je visite tous les
jours le tombeau du Serviteur de Dieu, François de
Sales, plus souvent deux fois le jour qu'une seule,
n'ayant point de consolation plus grande que de
me prosterner devant le sépulcre de mon bon maî
tre, par l'intercession duquel j'ai obtenu tant de
bénéfices de Dieu. J'ai vu une infinité de per
sonnes, de toutes conditions et qualités, qui vien
nent par dévotion visiter ce même tombeau, et y
offrir leurs vœux et leurs dévotions à Dieu, non-
seulement de la Savoie, mais encore de toute la
France, de la Franche-Comté et de la Bourgogne,
et entre iceux des personnes de très-grande consi
dération. Ainsi, en l'année 1623, quelques mois
seulement après la mort du Serviteur de Dieu,
M. le vicomte du Paquiers, étant atteint d'une ma
ladie mortelle, fit vœu à Dieu, par l'intercession
de son Serviteur ; il fut guéri, et vint exprès en cette
ville rendre son vœu, et offrit au monastère de la
Visitation un tableau de la grandeur de sept à huit
pieds, où le commencement de l'ordre de la Visi
— 71 —
talion était dépeint, croyant de ne pouvoir rien
présenter de plus agréable au Serviteur de Dieu,
fondateur dudit ordre, que la représentation du
plus excellent de ses ouvrages.
GUÉRISON SUBITE DE NOBLE FRANÇOIS DE LA
PESSE, CONSEILLER DE SON ALTESSE
ROYALE DE SAVOIE.
1624.
Déposition de Françoise Angélique da la Pease, religieuse de la
Visitation.
Feu mon père étant atteint d'une violente fièvre,
en l'année 1624, un religieux jacobin, nommé le
P. Blanc,, alla le voir, et lui porta un camail qui
avait servi au Serviteur de Dieu, François de Sales.
Mon père le mit sur ses épaules, invoquant son
assistance, et lui promettant que, s'il guérissait, il
irait tous les jours de sa vie, quand il serait en
ville , dire un Ave Maria à son tombeau. Le soir
venu, chacun s'étant retiré pour le laisser reposer,
il sentit une odeur très-suave, et, cherchant d'où
elle pouvait provenir, il n'en trouva nulle cause,
sinon que ce Serviteur de Dieu l'avait guéri par
icelle, comme en effet, il fut parfaitement guéri.
Je l'ai appris de mon feu père, et cela est encore
connu et notoire à tous.
— 72 —
une famille préservée des voleurs
dans la maison de du mullin , a taninges
(faucigny) .
novembre 1624.
Exposition de Nicolas de la Grange.
Feu honorable François du Mullin, mon beau-
père, et dame Pernette deChignin, sa femme, ma
belle-mère, étant au lit de la mort, l'an 4630, au
mois d'avril, me commandèrent de rédiger par
écrit la faveur extraordinaire qu'ils avaient obtenue
par l'invocation du bienheureux François de Sales,
notre dernier évêque défunt. Voici le fait tel qu'il
s'est passé. Le \ \ novembre 1624, au milieu de la
nuit, tout le monde étant retiré et endormi, les lar
rons entrèrent dans la maison des susdits époux,
sans briser ni forcer les portes. Après cela, péné
trant dans la chambre où étaient couchés lesdits
époux, ils tirèrent doucement les clefs de l'un et de
l'autre, de dessous le chevet de leur lit, où elles
étaient cachées. Ils prirent en outre le haut-de-
chausse du sieur du Mullin, dans l'une des poches
duquel étaient attachées sa bourse et la clef de son
coffre, puis ils se mirent en devoir d'ouvrir ce
coffre. Mais, ayant forcé la clef, ils la laissèrent là,
ainsi que la bourse, dans laquelle il y avait des
— 73 —
pièces d'or et une croix d'argent garnie de reli
ques. Pensant trouver plus riche butin, ils ouvrirent
le coffre de Mme de Chignin, et se mirent à remuer
tout ce qui était dedans. Alors les dits époux du
Mullin, s'en apercevant, voulurent crier et se lever
pour mettre en fuite les voleurs ; mais, voyant qu'ils
ne pouvaient ni bouger ni dire un mot, ils se cru
rent ensorcelés, et, s'attendant aussi à être bientôt
égorgés, ils s'y préparèrent, en se recommandant
dévotement à Dieu, et en mettant toute leur con
fiance dans la protection du bienheureux François
de Sales, à la messe duquel ils avaient souvent
assisté. Pour ce, ils l'invoquèrent avec ferveur, la
dame surtout, qui fit vœu d'aller visiter son sépul
cre, s'il plaisait à Dieu, par l'intercession de son
Serviteur, de les délivrer de ce danger. Tout aussi
tôt la promesse faite, les époux du Mullin retrouvè
rent la parole et la force de se lever, ce qui aupa
ravant leur avait été impossible, puisqu'il leur sem
blait avoir les jambes perdues et la langue immo
bile. Bientôt les voleurs prirent la fuite, et sortirent
de leur maison laissant toutes les portes ouvertes,
mais sans rien emporter, ni faire aucun mal à per
sonne. Tout ce que je viens de dire renferme les
mêmes choses que j'écrivis par le commandement
et en la présence des époux du Mullin, qui ne tar
dèrent pas à accomplir leur vœu, en venant visiter
tous deux le sépulcre du Bienheureux par l'inter
cession duquel ils avaient obtenu une si grande
grâce.
— 74 —
GUÉRISON D'UN PETIT ENFANT, NÉ ESTROPIÉ.
1625.
Déposition de M. de Lesmontex, curé de Fleyrier (T&niagee).
Je dis que l'an 1 625, au mois de mars, naquit au
sieur Périgod un fils nommé Jean. Ledit Périgod
fit de grandes lamentations sur ce pauvre enfant,
me disant qu'il était né presque monstrueux, ayant
les pieds courbés, pliés en dedans, de telle sorte
que les doigts étaient joints à la cheville des pieds.
Quand on lui mettait les jambes à terre, la cheville
se trouvait dessous , là où devait être la plante des
pieds. On ne pouvait en aucune façon les lui re
muer. Après quatre mois environ, la mère de l'en
fant me dit qu'elle l'avait voué au bienheureux
François de Sales, avec promesse de le conduire à
Annecy auprès de son sépulcre, si un jour il pou
vait marcher; d'y faire célébrer des messes, et, en
attendant, d'entreprendre elle-même ce voyage, à
la première occasion ou commodité, ce qu'elle fit.
Quelque temps après son retour, le sieur Périgod,
père de l'enfant, me dit que sa femme étant arrivée
et entrée dans sa maison, elle s'était assise dans la
cuisine, à quelque distance de l'enfant, qui, la
voyant, se leva tout à coup droit sur ses pieds,
appuyé contre un banc, le long duquel il chemina,
ce qu'il n'avait jamais pu faire auparavant. Quand
le banc vint à lui manquer, il s'en alla seul, sans
aide, se jeter dans les bras de sa mère, et, dès ce
moment, il fut tout à fait guéri et aussi bien remis
qu'il esta présent. Depuis lors, je l'ai vu souvent,
allant et venant hors de la maison ; aujourd'hui, c'est
un garçon des plus remuants, des plusbruyants que
l'on puisse remarquer. Je l'atteste comme proche
voisin. J'affirme en outri; qu'il m'a été dit que, du
moment où la mère de l'enfant était revenue d'An
necy, cette grâce extraordinaire leur avait été
accordée soudainement, sans avoir recours à aucun
moyen naturel, mais seulement par les mérites et
intercessions du Bienheureux , au sépulcre duquel
ils sont résolus de mener et conduire cet enfant,
aussitôt qu'il sera en âge d'y pouvoir aller, en
actions de grâces de cette faveur, laquelle est re
gardée par tous comme surnaturelle et miraculeuse.
Et de plus j'atteste qu'on ne saurait remarquer au
cun défaut naturel dans cet enfant, sauf que le pied
droit lui est resté un peu de travers ; mais il ne
boîte aucunement.
GUÉRISON DE MAURIZE MULLIN.
1625.
Déposition de Claude Pacthod , notaire a Saint-Jeoire (Paucifeny).
Le premier jour du mois de mai, en l'année 1 625,
Maurize Mullin , ma femme , tomba en une griève
maladie, avec lièvre continue, en laquelle elle de
meura onze jours entiers sans vouloir user d'au
cune sorte de remèdes. Enfin, le douzième jour,
elle perdit tout à fait ses forces et presque la con
naissance, en sorte qu'on n'en attendait plus que
le trépas. En effet, Claudine Mullin, ma belle-sœur,
qui était auprès d'elle, avec moi, pour l'assister,
remarquantplus particulièrementle changement de
son visage, se prit à crier :« Beau-frère , voilà
qu'elle s'en va! » Alors, je remarquai fort claire
ment que son visage s'altérait, comme celui d'une
personne qui va rendre l'esprit. Au même instant
nous recommandâmes la pauvre malade aux prières
et intercessions du bienheureux François de Sales,
le priant de lui obtenir la vie et la guérison, pro
mettant qu'en ce cas elle irait elle-même à An
necy visiter son sépulcre; et de suite nous mi
mes à part quelque argent pour faire célébrer des
messes. Ce qu'ayant fait entendre avec une grande
difficulté à la pauvre malade, elle nous témoigna,
par signes, son contentement. Tout soudain, elle
— 77 —
fut soulagée ; et, à vue d'œil , moi et la Claudine
Mullin vîmes et remarquâmes clairement que la
couleur de son visage changeait, tout de même que
celui d'un mourant qui revient en vie. Elle com
mença à parler, et au même instant la fièvre la
quitta. Il ne lui resta autre chose de sa maladie
que la faiblesse causée par la violence d'icelle,
nonobstant laquelle faiblesse, deux jours après,
elle commença à se lever et à marcher. Mais ,
comme preuve de la violence de la fièvre qui l'a
vait quittée, il ne lui resta aucun cheveu sur la
tête , et la peau de la plante des pieds tomba
comme des semelles de souliers. Or, ma femme
m'a, par diverses fois, dit et assuré qu'au même
instant qu'on lui eut proposé le vœu et qu'elle y
eut consenti, il lui sembla recevoir de grandes for
ces, lesquelles, de moment en moment, elle sentait
augmenter; de telle sorte, qu'en peu de jours, elle
fut délivrée de la faiblesse que la violence de la
maladie lui avait laissée. Elle fit voyage à Annecy,
en actions de grâces auprès du sépulcre du Bien
heureux, et fut rendue autant et plus saine et ro
buste qu'elle n'avait jamais été. Je juge et tiens
cette guérison autant miraculeuse et surnaturelle
que celle de notre fille, touchant laquelle j'ai dé
posé, parce que ma femme était réduite en telle
extrémité qu'elle n'avait aucune espérance dévie;
et, pour moi, je n'attendais autre chose que l'instant
de son trépas.
— 78 —
GUÉRISON DE C. LOUIS FOREL.
1625.
Déposition de Claude Dumont, prêtre.
En l'année 1624, environ la Nativité de Notre-
Dame, un nommé Claude-Louis Forel , de la pa
roisse de Barge, d'où j'étais alors curé, fut telle
ment affligé d'une douleur et faiblesse des jambes
et des pieds, que peu à peu il perdit tout à fait les
forces et fut rendu impotent. En cette affliction il
se fit porter deux fois à Genève; on lui donna
quelques remèdes qui ne lui servirent à rien. Après
cela, il suivit un traitement, et on lui fit des fomen
tations qui n'eurent pas plus de succès. Un peu
plus tard, environ la féte de Sainte-Madelaine,
1625, il se fit porter à La Roche, à une bonne fon
taine d'où on le rapporta en la même impuis
sance, sans aucune diminution ni soulagement de
son mal, ainsi que je le vis et remarquai fort bien ;
de façon que nous croyions tous qu'il était incu
rable. Alors je lui conseillai de recourir aux priè
res et intercessions du bienheureux François de
Sales, et de promettre de se faire porter à Annecy,
auprès de son sépulcre. Ce qu'il fit, avec dessein
d'accomplir son vœu à la première commodité. Le
dit Forel m'a assuré que, soudain la promesse faite,
— 79 —
il avait reçu un grand soulagement et la diminution
de son mal ; c'était sur la fin du mois d'octobre,
environ la fête de la Toussaint. Forej se fit donc
porter à Annecy, où il accomplit son vœu, faisant
célébrer la sainte messe, se confessant et commu
niant au tombeau du Bienheureux. A son retour,
il me dit que, dès qu'il y fut arrivé , il ressentit en
lui un grand changement : il lui semblait qu'on lui
levait doucement et peu à peu son mal, lequel di
minua là de la moitié et plus. Il s'en revint à sa
maison où, par le conseil de son confesseur, il
jeûna au pain et à l'eau, neuf jours de suite, les
quels ne furent pas passés qu'il chemina sans
béquilles, bâton ni aide, et peu de temps après je
le vis tout à fait remis. Depuis, je l'ai toujours vu
sain, dispos et gaillard, remerciant Notre Sei
gneur de la grâce qu'il lui a faite par les mérites
du bienheureux François de Sales. Pour moi, je
juge cette guérison et délivrance surnaturelle, at
tendu que tous les remèdes naturels qu'on lui
avait fait employer avaient été inutiles, et qu'on
tenait sa maladie pour incurable. Je ne lui ai point
conseillé d'autre vœu , et il a assuré qu'il n'a fait
que le susdit, et n'a recouru à d'autre saint qu'au
bienheureux François de Sales.
— 80 —
GUÉRISON DE GEORGES EGRIGES , PARALYTIQUE.
1625.
Déposition de François de Rouis, curé de Saint-Jeoire (Faucigny.)
Je dis qu'en l'année 1 624, au mois de novembre,
une petite enfant, nommée Georges, fille d'Egriges
François Pacthod et de Maurize Mullin, fut atteinte
d'une paralysie particulière du côté droit de son
corps, en telle sorte, qu'elle devint tout à fait im
puissante des membres de ce côté : bras, main,
jambe et pied, ainsi que je le vis et remarquai clai
rement diverses fois que je la visitai en cette infir
mité, jusque sur la fin du mois de juin. L'année
suivante, 1625, sesdits père et mère me dirent
que leur fille était guérie. Quand je demandai com
ment et en quel temps cette guérison était arrivée ,
ils me dirent qu'ils avaient eu recours aux prières
et intercessions du bienheureux François de Sales,
le priant de vouloir obtenir de Notre-Seigneur la
guérison de leur fille , avec promesse que ladite
Maurize Mullin, sa mère, irait, à la première com
modité, à Annecy, visiter le sépulcre du Bienheu
reux , et y ferait célébrer quelques messes, of
frant la cire nécessaire pour faire un bras et une
jambe. Ils me dirent que, le jour de la Nativité de
saint Jean-Baptiste , ou environ , ladite Maurize
Mullin partit pour aller rendre et accomplir son
vœu; que le même jour de ce départ, environ une
heure après midi, la fille avait été délivrée de son
infirmité, car elle marcha, se soutenant et se ser
vant commodément de ses deux pieds et jambes,
comme aussi de son bras et de sa main droite,
puisqu'au même instant on lui mit dans la main du
pain et des griottes qu'elle porla à sa bouche. De
sorte que, dès cette heure-là, elle a été tout à fait
délivrée de sa paralysie, sans qu'il lui en soit resté
aucune incommodité, sauf qu'elle est demeurée
gauchère, à cause de l'habitude qu'elle prit de se
servir de la main gauche pendant que l'autre était
impuissante. Tout ceci, je le sais de science cer
taine, parce que j'ai vu la fille affligée de cette pa
ralysie, laquelle je jugeai tout à fait incurable. Je
l'en ai vue, contre mon opinion , délivrée, ce qui
me fait juger cette guérison surnaturelle et miracu
leuse, et obtenue par les prières et intercessions du
bienheureux François de Sales; le père et la mère
m'ayant assuré, alors et souvent après, qu'ils n'a
vaient eu recours à aucun autre saint, ni employé
aucune sorte de remèdes.
fi
— 82 —
GUÉRISON SUBITE DE NOBLE P. DUBOIN ,
AVOCAT AU SOUVERAIN SÉNAT DE CHAMBÉRY.
1625.
Déposition faite par lui-métne.
En l'année 1625, étant en Piémont, au service
de Son Altesse Royale, en qualité d'auditeur de
camp en l'escadron de Savoie, je fus affligé d'une
grave maladie, dans laquelle je fis diverses rechu
tes. Je fus réduit en telle extrémité, que je n'atten
dais autre chose que le trépas. La dernière fois que
le médecin vint me voir, en sortant, il dit à mon
frère qu'il ne fallait plus employer d'argent pour
moi, qu'il n'y avait plus de remède.
J'étais comme mort, et néanmoins je recouvrai
la santé par le vouloir de Dieu. Etant de retour en
ma maison , demoiselle Marguerite Rendu , ma
femme, me dit que pendant mon absence, étant
fort affligée de voir cette absence se prolonger et
de ne pas recevoir depuis longtemps de mes nou
velles , craignant chaque jour d'apprendre ma
mort par ceux qui étaient en l'armée de Piémont ,
elle était allée faire ses plaintes à M. François
Cule , son confesseur, pour lors archiprètre de la
— 83 —
paroisse, le priant de lui conseiller quelques dévo
tions pour être consolée en cette affliction.
Ce bon prêtre lui donna confiance d'avoir re
cours aux prières et intercessions du bienheureux
François de Sales, notre ancien évêque; ce qu'elle
fit au même instant, priant ledit sieur Cule de dire
à son intention une inesse où repose le corps du
Bienheureux. En outre, ma femme promit de dire
tous les jours, à la même intention, un Pater et un
Ave Maria, et de donner l'aumône à un pauvre.
Et, ainsi qu'elle m'a assuré, elle fit tout ce que je
viens de dire. Ayant ensuite comparé les époques,
j'ai reconnu que, lorsque cette dévotion fut faite,
j'étais au plus gros de ma maladie, et en l'extré
mité de mon mal , comme je l'ai dit ci-dessus.
GUÉRISON DE J. VESFODG, PARALYTIQUE
ET ESTROPIÉ.
1625.
Déposition de Claude Falconniez, archiprêtre en l'église de Saraoêcs.
J'assure et certifie qu'un petit enfant de trois
ans , nommé Jacques , fils de feu Pierre Ves-
foug et de Claude Mugnier, bourgeois deSamoëns,
— 84 —
fut affligé d'une paralysie telle, qu'il ne pouvait se
servir d'aucun de ses membres.
Outre cela, il avait certains accès de ragé pen
dant lesquels il mordait ceux qui lui mettaient la
nourriture à la bouche, et, de plus, il portait les
pieds tournés sens devant derrière. Le huitième
jour, Claude Mugnier, mère de l'enfant, fit vœu au
bienheureux François de Sales que, si son fils pou
vait guérir, elle irait à Annecy, en dévotion, visiter
son sépulcre, et que, cet enfant étant devenu grand,
elle lui ferait faire le même voyage. A l'instant
même ce petit enfant commença à se servir de ses
mains, et à se tenir assis sur son lit, tandis qu'au
paravant il y était toujours couché. La manie et la
rage le quittèrent, et, d'un jour à l'autre, il alla de
mieux en mieux, de sorte que peu de temps après
sa mère, revenant d'accomplir son vœu, trouva son
petit Jacques marchant et se tenant le long des
bancs. Huit jours plus tard, il chemina partout
sans aide, et ses pieds contournés se redressèrent
et reprirent leur place naturelle ; seulement le
pied gauche présenta quelque temps encore les si
gnes d'une guérison incomplète. Mais, depuis, ce
jeune enfant vécut en pleine et entière santé jus
qu'à l'année dernière, 1630, où il mourut de la
peste. Je crois cette guérison miraculeuse, parce
qu'il n'y avait point d'apparence que ce jeune
garçon pût naturellement se remettre en si peu de
temps, et que cette guérison est advenue par le
moyen du vœu fait au Saint; lui seul ayant été in
— 85 —
voqué, sans qu'on ait fait aucun autre vœu, ni em
ployé aucun remède naturel. Je sais tout ceci de
science certaine, parce que j'ai vu le mal et la
prompte guérison , et que j'étais présent quand
on a fait le vœu.
GUÉRISON DE FR. SALOMON CHAPPUIS,
FRÉNÉTIQUE.
1625.
Déposition de J. de Lesmontei, curé de Fleypier (Faucigny).
L'an 1625, François, fils de Salomon Chappuis,
serrurier du bourg de Taninges , quelques jours
après la féte delà Nativité de saint Jean-Baptiste,
fut mené de Bellevaux à Taninges, fou furieux et
privé de toute raison. Il demeura en cet état envi
ron trente-trois jours, pendant lesquels je le vis et
visitai plusieurs fois, le retrouvant toujours tout à
fait dénué de son' bon sens, et tellement furieux que
l'on fut contraint un jour de l'attacher aux quatre
piliers de son lit. Plus tard, son mal augmentant
toujours, on fut obligé de lui mettre les menottes
et de lui lier les deux bras. Je l'ai vu souvent en
cet état, toujours insensé et violent, jamais capa
Lie de recevoir les saints sacrements. Enfin, l'opi
nion publique de tout le pays le tenait pour un
fou furieux des plus mauvais. Sa femme, Jacque
mine Perron, pleurait et se désolait grandement de
voir son mari dans un tel état, auquel elle ne trou
vait aucune sorte de remèdes. Je lui dis alors que
le bienheureux François de Sales, pendant sa vie,
avait délivré de semblables affligés; qu'il fallait
avoir recours à ses prières et faire vœu de con
duire son mari à Annecy au tombeau du Bienheu
reux. Aussitôt elle fit ce vœu et parvint même à le
faire comprende à son mari. J'allai ce soir-là visi
ter Salomon Chappuis, afin de lui donner courage.
Alors je remarquai fort bien qu'il y avait en lui du
changement, car il écoutait mes paroles avec un
soin tout autre qu'il ne l'avait fait auparavant : ce
qui me permit de l'exhorter à mettre son âme en
bon état par une confession générale, l'assurant
qu'infailliblement il ne reviendrait pas d'Annecy
sans recevoir un grand soulagement ; et j'ajoutai
la promesse de l'aider par mes prières. Le lende
main, il partit pour Annecy, d'où il revint tout à
fait remis en son bon sens , et sans que jamais de
puis il se ressentît de sa folie. Bienplus, je l'ai tou
jours vu fort sage, modeste et dévot, louant Dieu
de la grâce qu'il ,a reçue par l'intercession du
bienheureux François de Sales. Le nommé Pierre
Guyat, qui l'avait accompagné à Annecy, m'a ra
conté comment ils avaient fait leur voyage, et m'a
dit qu'en chemin Chappuis était allé prier devant
— 87 —
toutes les églises qu'ils avaient rencontrées, sans
commettre aucun acte de folie , excepté vers le
soir, où, étant logés dans une des hôtelleries du
Plot, on les mit dans une chambre où se trouvaient
des voyageurs qui soupaient et faisaient grand
bruit; alors le pauvre Chappuis, dans un accès de
folie, avait renversé les tables, les bancs, et mis les
lits sens dessus dessous; puis, s'étant apaisé, il
avait dormi environ deux heures, après lesquelles
il se réveilla et dit à Guyat, son conducteur, qu'il
fallait partir. Le reste du voyage se fit sans acci
dent; seulement, en arrivant près de l'église d'An
necy, ils trouvèrent la lessive en la rivière, et
Chappuis, passant par-dessus le linge, entra tout
vêtu dans l'eau jusqu'aux épaules. En étant sorti
en cet état, il entra dans l'église et se prosterna
devant le grand autel, à genoux, baisant le premier
et le second degré , puis se coucha sur le marche
pied, où il demeura quelque temps, et se levant il
s'approcha du sépulcre du Bienheureux; il y de
meura couché environ une heure et sortit de cette
église de la Visitation, où il revint peu d'heures
après. Il se prosterna de nouveau dans l'attitude
d'une humble dévotion ; et ce fut là le terme de sa
maladie, car depuis ce temps il ne fit plus aucun
acte de démence. Le lendemain il se confessa et
communia très-dévotement ; et, après avoir rendu
grâce à Dieu, il s'en revint en sa maison, avec son
plein et entier jugement. Tout ceci m'a été dit par
Guyat, qui en a été le témoin ; quant à moi, je juge
— 88 —
cette guérison miraculeuse et je crois qu'elle a été
obtenue par le bienheureux François de Sales, à
qui seul on a eu recours en cette occasion.
GUÉRISON DE CLAUDE MARMOZ , AVEUGLE-NÉ.
1625.
Déposition faita par lui-même.
Je suis né aveugle, et suis resté dans ce pitoyable
état l'espace de sept ans tout entiers, sans avoir ja
mais pu ni voir ni rien distinguer, ne sachant pas
même ce que c'était que la lumière, et n'aperce-
vantpas plus ses rayons que si j'eusse été renfermé
dans la cave la plus obscure du monde. Dans la
peine qu'ils avaient de me voir en cet étal , un jour
François Marmoz, mon père, et Bernarde Bouquet,
ma mère, firent vœu de me porter au tombeau du
Serviteur de Dieu, François de Sales, où l'on disait
que Dieu faisait de grands miracles, et de faire dire
neuf messes dansl'église de la Visitation, où reposait
le corps du Serviteur de Dieu. Pour accomplir leur
vœu, mon père etma mèreme conduisirentquelques
jours après à la ville d'Annecy, et, comme je vou
lais quelquefois marcher, bien que je ne visse rien
du tout, je me démis l'orteil du pied gauche en
— 89 —
heurtant une pierre qui me fit tomber lourdement,
dételle sorte que, durant tout le reste du chemin,
mon père et ma mère furent contraints de me por
ter l'un après l'autre. Je me souviens très-bien
que, durant neuf jours, ils me portèrent dans l'é-
glisé de la Visitation, en me présentant, à ce qu'ils
disaient, devant le tombeau du Serviteur de Dieu,
qu'ils me faisaient baiser ; puis après, nous enten
dions la messe dans cette église. Durant les huit
premiers jours, je ne sentis aucun soulagement à
mon infirmité, el ne voyais pas plus qu'auparavant.
J'étais encore dans le même état le neuvième jour,
au moment où mon père et ma mère me dirent
qu'ils allaient me porter encore devant le saint
tombeau pour achever la neuvaine, et qu'il fallait
bien espérer en Dieu et aux mérites de son Servi
teur. Il me souvient que, la neuvième messe étant
achevée, à ce que me dirent mon père et ma mère,
tous les deux me présentèrent de nouveau devant
le tombeau du Bienheureux, qu'ils me firent baiser,
et ils appliquèrent mes yeux mêmes sur la pierre du
tombeau. Tout à coup , je sentis qu'il se faisait un
grand travail sous mes paupières : c'était quelque
chose comme si un châssis se fût rompu, ou que
l'on eût déchiré à mes oreilles une feuille de pa
pier ; au même instant , levant les yeux en haut, je
vis la voûte de l'église tout en feu, et ensuite j'a
perçus toute l'église , et m'écriai : « 0 mon Dieu,
« je vois! il me semble que je suis en paradis! »
Mon père et ma mère, transportés de joie, avec tous
— 90 —
ceux qui étaient présents, rendirent grâce à Dieu.
Au sortir de l'église, je suivis mon père sans être
mené ni porté : le mal que je m'étais fait au pied
avait pareillement disparu. Depuis lors, je ne me
suis jamais ressenti de mon infirmité; j'ai toujours
vu , par la grâce de Dieu, fort clairement et dis
tinctement, pouvant aller tout seul à Cusy, à Cham-
béry et en autres lieux où m'appellent mes petites
affaires, sans que jamais ma vue se soit affaiblie.
Ainsi le peuvent attester les habitants des Bauges
et tous ceux qui m'ont vu depuisma guérison.
GUÉRISON DE DOMINIQUE MUGNIER , AVEUGLE.
1626.
Déposition de M. de Leamontez, curé de Fleyrier (Taningea).
Environ l'an 1 626, une jeune fille d'Alexandre
Mugnier, nommée Dominique, à l'âge d'environ
cinq ans, eut la petite vérole et demeura tout à fait
aveugle, avec les yeux fermés et enfoncés dans
leurs orbites. Elle n'y voyait absolument rien, ainsi
que j'ai pu le constater à différentes reprises ; de
telle sorte que tous ceux qui l'avaient vue esti
maient qu'elle resterait aveugle pour la vie. Sur ce,
— 91 —
je conseillai à Marie Marson, sa mère, d'avoir re
cours aux prières du bienheureux François de
Sales, avec promesse de la porter à Annecy auprès
de son sépulcre. Et, pour mieux l'engager à cela, je
lui racontai quelques miracles que j'avais lus dans
sa Vie. Quelque temps après, je vis cette fille tout
à fait guérie, et ayant la vue claire et nette. Depuis
lors, elle n'en a jamais souffert, ce que j'ai toujours
remarqué avec admiration. Je sais qu'après sa gué-
rison, ses père et mère l'amenèrent à Annecy, où,
accomplissant leur vœu, ils rendirent grâces à Notre
Seigneur de cette faveur octroyée à leur fille, la
quelle mourut de peste l'année passée. Je ne leur
ai point conseillé d'autre vœu. Ils ne m'ont pas dit
avoir eu un autre recours qu'audit Bienheureux,
ni employé des remèdes naturels, quels qu'ils
soient.
GUÉEISON DE JEANNE PITET, PARALYTIQUE
DE FLEYRIER (FAUCIGNY) .
1626.
Déposition d'Anne Pîtet, sa sœur.
Il y a eu cinq ans au mois de mars de l'année
passée (1631), environ l'Annonciation de Notre
— 92 —
Dame, que Jeanne Pitet, ma sœur, venant de faire
sa confession pour Pâques, en notre église parois
siale de Fleyrier, fut soudainement saisie d'un si
violent mal de jambes, qu'elle ne faisait que crier
et se plaindre. Ses douleurs si vives augmentèrent
très-fort , dans peu elle les ressentit aux bras , et
le mal allant toujours croissant, en quatre jours
elle devint tout à fait impuissante et paralytique,
sans pouvoir faire usage d'aucune partie de son
corps, sinon de la langue. Pour la nourrir, il fallait
lui mettre la viande et le breuvage en la bouche,
comme à un enfant de trois jours. Son corps sem
blait aussi inutile que si elle n'en eût point eu, et
néanmoins les douleurs qu'elle y souffrait lui ar
rachaient de continuelles lamentations.
Quand le temps était beau et qu'elle désirait
être à l'air, nous la portions dehors comme une en
fant. Après l'avoir mise au soleil, sur une paillasse,
nous étions contraints de la garder par la crainte
que nous avions qu'elle ne fût mangée des pour
ceaux. Françoise Perron, ma mère, fit divers voya
ges en dévotion, sans que cette pauvre fille affligée
reçût aucune diminution de son mal. Ainsi elle
demeura toujours impuissante et paralytique, jus
qu'à environ la fête de la Pentecôte.
Un jour alors ma mère me dit et assura que,
par le conseil de femme Françoise Gay, elle
avait voué la malade au bienheureux François de
Sales, promettant de faire, en son honneur et au
près de son sépulcre, célébrer trois messes, et d'y
— 93 —
offrir un bras de cire. Ce que ma mère fit en effet,
après avoir reçu la grâce, qui fut telle, que le soir,
après la promesse susdite, toutes les douleurs
quittèrent ma sœur Jeanne, sans que jamais depuis
elle en ressentît aucune. Deux ou trois jours plus
tard, elle marchait commodément appuyée sur un
bâton, et, fort peu de temps après, elle fut entière
ment remise , ayant ses forces comme si jamais
elle n'eût eu aucun mal. Dès ce temps-là, elle garda
le bétail aux champs, sans aucune incommodité, et
s'est toujours bien portée depuis. Tout ce que des
sus, je le dépose véritable et je le sais avec certi
tude, parce que j'ai ordinairement servi et assisié
ladite Jeanne , ma sœur, pendant sa maladie. J'ai
vu sa prompte et entière guérison : ce qui me fait
juger que c'est un vrai miracle , car il ne se pou
vait pas faire naturellement que cette fille fût si
promptement et entièrement délivrée, sans qu'on y
ait employé aucun remède naturel. Et, comme les
dévotions que ma mère avait faites auparavant
avaient été inutiles à la santé de ma sœur, je crois
que le Bienheureux lui a obtenu la guérison et la
santé. Ma mère, en action de grâce, a rendu et ac
compli son vœu, visitant le sépulcre du même Bien ■
heureux, lequel on invoque communément en tout
ce pays ; et plusieurs en reçoivent de grandes grâ
ces , de sorte que, généralement, il est tenu et ré
puté pour saint; et toujours, quand on parle de
lui, on le nomme Bienheureux et Saint.
— 94 —
GUÉRISON D'HENRIETTE TOORNIER,
ATTEINTE D'UNE FIÈVRE JAUNE.
1626.
Déposition de C. Moccand, cbacoine da Sixt ^Faucifeny).
Je puis témoigner et assurer qu'après le trépas
du bienheureux François de Sales, Notre Seigneur
a fait et opère encore journellement plusieurs mi
racles par ses prières; et, pour preuve de cela, je
déclare qu'au mois de mars 1626, Henriette Tour-
nier, femme de Claude Moccand , mon frère, fut
atteinte d'une grave maladie , appelée communé
ment mal de chaud. Au bout de trois semaines,
elle fut réduite à l'extrémité, ayant perdu la pa
role, les forces et presque toute connaissance , en
sorte que je n'attendais d'elle autre chose que le
trépas. Sur cela, je donnai conseil à Claude Moc
cand, son mari, d'avoir recours aux prières du
Bienheureux, et de promettre, en casque cette
pauvre femme guérît, qu'elle irait en dévotion vi
siter son sépulcre; ce qu'il promit à l'instant; et,
soudain, je reconnus en elle un grand soulage
ment et amélioration. Depuis, elle alla toujours de
bien en mieux, et, au bout de peu de temps , elle
fut tout à fait guérie, et eut la force de faire à pieds
son voyage, qui est de douze lieues pour aller
— 95 —
et autant pour revenir. Ce qu'elle assure avoir fait
avec autant de facilité qu'elle aurait fait un che
min d'une lieue en une autre occasion. Je crois
cette guérison surnaturelle et miraculeuse , parce
que cette femme ne donnait autre symptôme que
de mort, et que, tout soudain la promesse faite,
elle fut soulagée, et un peu après entièrement gué
rie; et cela par les seules prières et mérites du
bienheureux François de Sales, puisqu'en cette
nécessité on n'a eu recours à aucun autre saint, ni
usé de remèdes naturels quelconques.
GUÉRISON DE JEAN-ETIENNE JAY,
AFFLIGÉ D'UN MAL D'YEUX INCURABLE.
1626.
Déposition faite par lui—même.
En 1626, j'étais en pension chez messire Georges
Grangerat, curé de Chàtillon (Faucigny), où je fus
saisi de la petite vérole, qui me tourmenta fort du
rant trois semaines, et me laissa l'œil droit entiè
rement gâté, tout rouge, ordinairement plein d'eau,
avec de si grandes cuissons et douleurs qu'à son
tour l'œil gauche en était tourmenté. Une plaie se
— 96 —
1
forma sur l'œil droit qui demeura entièrement
privé de la clarté, et je n'y voyais pas plus de cet
œil que si je n'en eusse point eu. Après être de
meuré en cet état environ quinze jours, je m'en
vins ici à Taninges, le jour de la Sainte-Anne, où je
trouvai mon père qui me voulut retenir à dîner
avec lui, en bonne compagnie. Mais il me fut im
possible de m'y arrêter, tant étaient grandes et
cuisantes les douleurs que je souffrais. Je me reti
rai donc en notre maison de Fleyrier, où, ayant
trouvé ma mère avec Françoise Jay, ma tante, je
fis de grandes lamentations du mal que je souffrais.
L'inflammation de cet œil était telle, qu'ayant ap
pliqué du lait caillé dessus pour le rafraîchir, en
quelques moments ce lait fut tellement desséché
qu'il demeura sec comme du bois. Cette inflamma
tion ne diminua point ; enfin, j'étais presque au mo
ment de m'impatienter, quand Françoise Jay, ma
tante, m'invita à mettre ma confiance dans le bien
heureux François de Sales. Aussitôt après, elle
appliqua sur mon œil droit, tout à fait privé de la
vue, un linge qui avait été dans la châsse du Bien
heureux. Cela fait, je reposai ma tête sur un coffre
et dormis pendant environ une heure. A mon ré
veil, je me levai entièrement guéri, sans aucune
douleur, et y voyant aussi clair de cet œil-là que de
l'autre. Lors ma mère et ma tante, éprises d'admi
ration, regardèrent et visitèrent mon œil et trou
vèrent que la plaie et la rougeur étaient entière
ment dissipées; il n'y avait plus d'eau, et cet œil
— 97 —
était soudainement redevenu aussi beau et aussi
clair que si jamais je n'y eusse eu aucun mal. Onc-
ques depuis, je n'ai eu aucune sorte d'incommo
dité ni de douleurs aux yeux. Cette prompte et
soudaine guérison ne peut être arrivée que par
un grand miracle, dû aux mérites et aux prières du
Bienheureux, puisqu'en cette nécessité nous n'a
vons employé aucun autre remède.
GUÉRISON DE J. FAVRE, PARALYTIQUE.
JUILLET 1626.
Déposition de Michel Vesfoug, archîprétre de l'église de Samoèns.
Au mois d'août de l'an 1626, étant archiprêtre en
l'église collégiale deSamoëns, plusieurs personnes
de ce lieu, qui avaient reçu des grâces par les
prières et intercessions du bienheureux François
de Sales, s'adressèrent à moi pour me les déclarer,
et je consignai entre autres la suivante :
Jean, (ils de Nicot Favre, charpentier, me dé
clara que, pendant quatre ans entiers, il avait été
travaillé d'une certaine maladie qui lui affaiblis
sait tous les membres successivement, au point
qu'il ne pouvait presque rien faire; et, comme on
voulait le mettre entre les mains des médecins, il
— 98 —
dit que non, et qu'il voulait prendre pour son mé
decin son bon Evêque de Genève, auquel il se re
commandait avec grande affection et dévotion. Il
promit d'aller visiter son sépulcre ; ce qu'il fit au
commencement de juillet de la même année 1626,
assurant qu'en son voyage il ressentit son corps
tout allégé, qu'il s'en retourna plus commodément
encore , et fut ensuite entièrement guéri.
GUÉRISON DE JEANNETTE ROSSET.
Déposition du même.
La femme Jeannette Rosset, veuve de feu Aimé
Durieu, déclara et assura que le 20 octobre 1624
elle fut violemment attaquée d'un mal d'estomac
qu'elle avait ressenti bien souvent dès ses premiè
res années ; mais celle fois-là avec tant de violence,
que ni elle, ni ceux qui l'entouraient n'espéraient
point qu'elle s'en pût relever. En cette extrémité,
honorable Bernard Durieu , son fils , l'invita à se
recommander aux prières du bienheureux François
de Sales , évêque de Genève, avec promesse, s'il
plaisait à Dieu de la guérir, d'aller visiter le sépul
cre du Bienheureux, et y faire célébrer la sainte
— 99 —
messe. Tout soudain cette promesse faite, elle sen
tit sa maladie quitter son corps, tout de même que
si on lui eût enlevé ses habits; et jamais depuis
lors elle n'a ressenti ce même mal ; au contraire,
elle s'est toujours bien portée, ainsi qu'elle me
l'assura.
GUÉRISON DE JEANNE BESSON.
1626.
Déposition du même.
Vers ce même temps, honorable Claude Jay, dit
Besson, valet de ville de Samoëns, Jeanne, sa fille,
et encore Françoise de Blein, mère de ladite
Jeanne, me déclarèrent et affirmèrent comme très-
véritable , que Jeanne Besson était demeurée
l'espace de trois semaines affligée d'une maladie
d'estomac si grave, que parfois elle ne pouvait ni
respirer ni prendre aucune nourriture ; et , si elle
essayait de porter quelque chose à sa bouche, aus
sitôt elle le vomissait. Dans cet état, cette pauvre
fille pria son père d'aller à l'église, et de faire vœu
d'aller visiter le sépulcre du bienheureux François
de Sales, et de faire célébrer la sainte messe en
son honneur; ce que le père accorda volontiers,
— 100 —
disant qu'il avait déjà la même pensée. Aussitôt il
s'en alla à l'église et fit vœu que, si sa fille se re
mettait en santé, il la conduirait à Annecy visiter
le saint sépulcre, et y ferait célébrer une messe en
l'honneur du Bienheureux. Tout à l'instant, il s'en
retourna à sa maison , qui n'est pas à quarante pas
de l'église, et il trouva sa fille remise. Elle com
mença sur l'heure à prendre quelque nourriture, et
au bout d'une douzaine de jours elle fut entière
ment guérie, bien qu'auparavant on n'attendît que
son trépas. Le père, la mère et la fille m'ont as
suré avoir obtenu cette grâce de Dieu par l'inter
cession du bienheureux Evéque.
DÉLIVRANCE DE FRANÇOISE FAVRE,
POSSÉDÉE DU DÉMON.
1626.
Déposition, du :-.,'> ~ î,
Françoise, fille de Jean Favre, teinturier, habi
tant l'Estelley, paroisse de Samoëns, me déclara
et assura que, au même mois et année, elle se
trouva possédée d'un esprit malin durant quelques
jours, et qu'elle en montra tous les signes dans l'é
— 101 —
glise, le dimanche, pendant la grand'messe. Ce
qu'ayant su, Mme De Vallon, baronne de Saint-
Christophe, fit venir cette femme en son logis et
lui attacha au col des saintes reliques du bienheu
reux évèque François de Sales, savoir : des che
veux de sa lèle, de la toile cirée qui avait couvert
son corps, et de l'éponge trempée en son sang, avec
de l'argent plié pour faire dire une messe à son
honneur. Cela fait, au même moment elle eut un
vomissement de sang; mais ensuite, étant allée à
l'église, elle n'y souffrit en aucune façon. L'office
terminé, elle se retira en sa maison et se sentit
fort allégée, car, auparavant, elle ne pouvait souf
frir son habitation. Le soir suivant, étant sur le point
de s'acheminer vers Annecy, pour aller en pèleri
nage au tombeau du Bienheureux, elle jeta du
sang par les oreilles, et, étant couchée, il lui sem
bla que son lit était tout en feu. En même temps,
elle fut saisie d'une grande fièvre, ce qui retarda
de quelques jours son voyage, lequel elle accomplit
lorsqu'elle fut un peu remise; se confessa et com
munia dans l'église de la Visitation, et y fit une
dévotion pendant neuf jours. Après quoi, elle fut
entièrement délivrée du malin esprit, sans en avoir
depuis le moindre ressentiment. Tout ce que des
sus me fut confirmé par ladite dame de Saint-
Christophe.
— 102 —
GUÉRISON DE J. JAY, HYDROPIQUE.
1626.
Déposition de J. Etienne Jay,
En l'année 1626, vers le commencement de no
vembre, un de mes fils nommé Jean-Joseph, qui
n'avait que cinq mois, fut pendant sept semaines
hydropique et tout enflé depuis le bout des pieds
Jusqu'aux bras, avec de grandes souffrances. Son
corps était tout rempli de vessies et de bosses, de
telle sorte qu'on ne savait que faire de ce pauvre
enfant. Alors Françoise Jay, ma tante, persuada à
ma mère de recommander cet enfant au bienheu
reux François de Sales , ce qu'elle fit au même ins.
tant, avec promesse que, s'il guérissait, on le por
terait à Annecy, en dévotion à son sépulcre. Tout à
l'instant, nous vîmes ce petit enfant sourire; les
bosses et les vessies se dissipèrent à vue d'œil;
peu à peu, l'enflure s'en alla tellement qu'en moins
de trois jours il fut tout à fait délivré et remis en
pleine santé. Jamais depuis il ne s'est ressenti de
ce mal : ce qui me faire croire que sa guérison a
été surnaturelle et miraculeuse , parce qu'elle ne
pouvait pas naturellement arriver si soudainement
et entièrement, sans usage d'aucun remède natu
rel et sans avoir fait d'autre vœu.
— 103 —
GUÉRISON D'AME DUSSOUGEY, TOURMENTÉ
d'un MAL DE CÔTÉ.
1626.
>
Déposition de Nicolas Desfoyet, chanoine régulier de l'abbaye de Sixt
(Faucigny).
L'an 1626, un nommé Amé Dussougey, de cette
paroisse, maçon, mon parent, fut, durant un mois
environ, affligé d'un mal de côté qui le tourmentait
ordinairement , mais parfois avec plus de violence.
Cette incommodité l'empêchait de faire aucun tra
vail, ni de son métier, ni d'un autre; seulement et à
peine pouvait-il se vêtir et faire quelques pas ;
mais, quand il avait un peu cheminé, il ressentait
des douleurs violentes aux deux côtés jusqu'au-
dessus de l'estomac. Ne pouvant donc plus manger
que fort peu, il était devenu très-faible et très-
maigre. Un jour, il m'assura qu'il avait fait vœu
d'aller en dévotion à Annecy, auprès du sépulcre
du bienheureux Evêque, s'il plaisait à Notre Sei
gneur, par les intercessions du même saint, de lui
en donner les forces, et qu'après avoir fait ce vœu,
tout à coup il s'était senti beaucoup mieux. Quel
ques jours après, il vint me dire qu'il voulait aller
accomplir son vœu et faire son voyage. Je doutais
qu'il le pût, à cause de sa faiblesse et de la longueur
— 104 —
du chemin, qiù était d'environ douze lieues. Il se
mit pourtant en chemin à pieds, fit son voyage, et
revint ici entièrement guéri, sans que depuis il ait
jamais eu aucun ressentiment de son mal. Il m'a
toujours dit et assuré qu'il n'avait usé d'aucun re
mède naturel, ni eu recours à autre saint ; que
c'était donc bien aux prières et mérites du bienheu
reux François de Sales qu'il devait sa guérison. Je
déclare en outre que j'ai parlé à diverses personnes,
tant de cette paroisse que de celle de Samoëns, les
quelles m'ont dit et assuré que , par le moyen des
vœux et des prières qu'ils ont faits à ce bienheureux
Prélat, Notre Seigneur leur a accordé de grandes
grâces en leurs maladies, nécessités et afflictions.
Tout ce que dessus a été et est très-véritable ; le
bruit en est commun et public, dans cette vallée
comme dans le voisinage.
GUÉRISON DE GUILLAUME GUYAT,
FRAPPÉ DE MALÉFICES.
1626.
Déposition de Jeune Lnote, faite en 1632.
Il y aura six ans au mois de septembre que Guil
laume Guyat, mon beau-fils, alors âgé de seize
— 105 —
ans, fut affligé d'une maladie inconnue qui le tour
mentait grandement. De temps en temps il était
saisi d'une certaine rage furieuse, accompagnée
de grincements de dents, et alors il se jetait
à terre comme ceux qui ont le haut-mal, et restait
étendu comme mort. Cette maladie l'amaigrit si
vite qu'il devint sec comme du bois. Quand il fut
resté une vingtaine dejours environ dans cet état,
mon mari, François Guyat, son père, alors encore
vivant, le fit porter en dévotion à l'église de Fley-
rier, mais il n'en retira aucun soulagement. Après
cela, il demeura encore cinq ou six jours dans le
même état, sans amélioration, jusqu'à ce que Fran
çois Guyat eût recours aux prières et intercessions
du bienheureux François de Sales, faisant vœu que,
si son fils Guillaume revenait à la santé, il le con
duirait en dévotion à Annecy, au sépulcre du Bien
heureux. Tout à coup, et au même instant, Guil
laume Guyat fut entièrement guéri et délivré de
son mal, sans que jamais il en ait eu aucun ressen
timent. Cette prompte et soudaine délivrance me
fait croire qu'elle a été surnaturelle et miraculeuse,
par les mérites du Bienheureux, puisque la dévo
tion faite à Fleyrier n'avait servi de rien, et que
je n'en ai pas fait d'autre. Généralement, tous les
peuples de cette contrée, en leurs nécessités, ont
recours audit Bienheureux, et l'invoquent comme
saint, ainsi qu'il est communément reconnu et
nommé.
DÉLIVRANCE DE PLUSIEURS ENFANTS POSSÉDÉS.
1627.
Déposition de Françoi 3 Cullar, curé de Saiat-Jeaa d'Aulx (Chablais).
Notre Seigneur a fait et fait encore chaque jour
plusieurs vrais miracles par l'intercession du bien
heureux Prélat ; et, pour preuve de cela, je dépose
le fait suivant, arrivé à St-Jean-d'Aulx (Chablais),
en l'année 1627, que je fus fait curé de ladite pa
roisse. Alors il arriva en un village de la même
paroisse , composé de treize à quatorze maisons,
qu'en l'une d'elles un enfant fut possédé ou obsédé
du démon. Trois ou quatre jours après, le mal
arriva à son petit frère, et quelques jours plus tard
à l'une de leurs sœurs. Les deux premiers étaient
âgés de cinq à sept ans, et la sœur d'environ onze
ans, et tous trois ne cessaient nuit et jour d'aboyer
comme de petits chiens, en grinçant les dents,
branlant la tête, avec un effroyable tremblement
dans tout le corps. Le père désolé, voyant ses en
fants en ce piteux état, eut recours à moi et me
pria de les exorciser. Ce que je lui refusai, lui
disant que cela m'était expressément défendu par
mon évêque ; à quoi il me répondit : Et à qui
pouxons-nous mieux nous adresser qu'à nos curés?
Il faut , s'il vous plaît, que vous me donniez quel
ques consolations. En même temps, il me vint en
— 107 —
mémoire que plusieurs malades avaient recours
aux prières el intercessions du Bienheureux, et en
recevaient des ^grâces. Je l'invitai alors à bien se
préparer pour faire une entière confession de ses
fautes et recevoir dévotement le saint sacrement de
l'eucharistie, aussi bien que tous ceux de sa
famille. Cela fait, il conduisit ses enfants au sé
pulcre du bienheureux Prélat, fit dire des messes,
se confessa et communia, jeûna pendant neufjours
et s'adressa à Monseigneur leRévérendissime, pour
le prier de lui donner quelques reliques du Bien
heureux, son frère. Tout cela étant accompli, les
susdits enfants furent délivrés subitement, sans
que jamais depuis ils aient éprouvé aucun ressen
timent de leur mal. Mais pendant que ceux-ci fai
saient le voyage, la même affliction tomba sur cinq
autres maisons du susdit village, appelé la Tour-
nière. Un jour attaquant un enfant, le lendemain
un autre, cette terrible maladie passa ainsi de
famille en famille, au milieu de la consternation
générale des pères et mères. Us recoururent aussi
à moi comme les autres, et sachant que ceux qui
avaient fait le voyage d'Annecy s'en étaient retour
nés joyeux, consolés et entièrement délivrés et
guéris, je leur donnai le même conseil, ce qui leur
fut très-agréable. Ils firent donc promptementleur
voyage à Annecy, et, par les prières et interces
sions dudit bienheureux Prélat, ils furent tous
délivrés de leur mal, sans que jamais depuis ils en
aient eu le moindre ressentiment. Mais, parce que
— 108 —
cette sorte de maladie et affliction s'était étendue
de proche en proche, et qu'on craignait qu'elle ne
passât en d'autres maisons et même en d'autres
villages, tous les paroissiens voulurent faire le vœu
d'ouïr la messe pendant neuf jours consécutifs, à la
fin desquels on fit une procession générale autour
de l'église. Après cela, j'invitai le peuple à se re
commander tout spécialement aux prières du
Bienheureux, afin que la paroisse pût être entière
ment exempte de ce mal. Cette dévotion faite, et un
grand nombre de personnes ayant jeûné durant
neuf jours, Dieu exauça les prières de son Servi
teur, et la paroisse fut entièrement délivrée de ce
maléfice ; ce qui ne se pouvait faire sans miracle
et sans une grâce surnaturelle. Il est impossible, en
effet, que tous ces enfants aient été guéris tout à
coup et soudainement sans un miracle, après avoir
continué leurs cris et hurlements durant trois se
maines et même trois ou quatre dimanches, dans
l'église paroissiale où le peuple était assemblé pour
entendre la messe.
— 109 —
GUÉRISON DE BERTHE EGRIGE.
DÉCEMBRE 1627.
Déposition de Ntcolarde, aile de Claude Duboin et de demoiselle
Françoise de Montpithon et veuve de J. Egri&e*
Au mois de décembre de l'année 1627, une fille
d'un âge avancé, nommée Berthe, fut, pendant
près de sept semaines, tourmentée par une dys-
senterie si violente qu'elle l'amaigrit et l'exténua
au point de lui faire perdre toutes ses forces; il
ne lui restait plus, en quelque sorte, que la peau et
les os. Elle demeura dix-huit jours entiers sans
parler ni prendre aucune nourriture, si ce n'est
quelques gouttes de liquide, encore fallait-il lui
desserrer les dents pour les introduire dans sa
bouche, et elle ne les avalait qu'avec une extrême
difficulté. On n'osait plus ni la toucher ni la remuer
même en la portant doucement sur des linges,
dans la crainte de lui donner la mort, car c'était la
seule chose qu'on pût raisonnablement attendre.
Enfin un soir, son père et moi la voyant à l'agonie
et dans les sueurs du trépas, nous nous retirâmes
tout désolés dans une autre chambre ; et voilà que,
entraînés par un même mouvement et prosternés
devant une image du Crucifix, nous suppliâmes le
plus dévotement possible Notre Seigneur qu'il lu:
plût, par les mérites et intercessions du bienheu
— MO —
reux François de Sales, de donner du soulagement
à notre pauvre fille, et nous lui fîmes la promesse
que, si elle guérissait, nous la porterions à An
necy, au tombeau dudit Bienheureux, à l'honneur
duquel nous ferions célébrer la sainte messe , en
actions de grâces. Au même instant nous retour
nâmes voir si elle était encore en vie, et nous la
retrouvâmes changée en bien et grandement sou
lagée. L'appelant par son nom, elle qui de dix-huit
jours n'avait pas prononcé une seule parole nous
répondit: Laissez-moi dormir. A dix heures, elle
fut hors de danger, et il ne lui restait de sa maladie
que la grande faiblesse qu'elle lui avait laissée par
sa longueur. Le lendemain, de bon matin, son père
se rendit à Annecy, et fit célébrer la sainte messe
en actions de grâces et à l'honneur du bienheureux
Serviteur de Dieu. Cependant cette fille qui, dès le
soir précédent, avait été délivrée de toutes ses
douleurs au moment même où nous avions invoqué
ledit Bienheureux, se mit à prendre de la nourri
ture, et elle recouvra si promptement ses forces
que, cinq jours après, il ne lui restait pas la
moindre faiblesse. Elle reprit même un tel embon
point que son père, revenant d'Annecy, avaitpeine
à reconnaître sa fille. Dès ce moment, elle s'est
toujours bien portée et n'a jamais eu aucun mal.
J'ai toujours cru , et je crois fermement que sa
guérison a été un vrai miracle, puisqu'après avoir
été si longtemps malade, et dix-huit jours entiers
sans parler et sans prendre presque aucune nour
-m —
riture, au moment où nous la croyions trépassée,
elle fut soudainement remise et pleinement guérie,
et cela à l'instant même que nous eûmes invoqué
le bienheureux François de Sales. Nous recon
naissons lui devoir toute l'obligation d'une telle
grâce, puisqu'en cette nécessité nous n'avons usé
d'aucun remède naturel, ni fait d'autre dévotion
ou vœu que les susdits.
GUÉRISON DU STEUR JEAN-NICOLAS ROGNAUD.
1628.
Déposition da C. Duframoy, dit de Loysin,
doyen de l'église collégiale de Samoëns (Faucifeny).
Au mois de juin de l'an 1628, quatre hommes
apportèrent ici, du pays du Valais, un prêtre
nommé messire Jean-Nicolas Rognaud, gravement
malade, impuissant des bras et des jambes, et des
titué de toutes forces corporelles. En cet état, il
fut déposé chez la femme Jacquemine Rophille, et,
l'allant visiter, je le trouvai sur le lit, sans qu'il se
pût remuer. Je lui maniai les bras, qui me sem
blaient entièrement dénués de forces, et je regar
dai ce malade comme privé de toute espérance de
pouvoir se remettre. Quelque temps après, je vis
— 112 —
messire François Ratellier, chanoine céans, qui
assistait presque ordinairement ce pauvre malade,
lime dit qu'il s'était recommandé de très-bon cœur
aux prières et intercessions du bienheureux Fran
çois de Sales, et avait fait vœu de se faire porter
à Annecy, auprès de son sépulcre, et d'y faire une
neuvaine. Quelques jours après, ledit messire Ra
tellier m'assura que ce pauvre affligé reprenait ses
forces; et peu après il s'en alla à cheval à Annecy,
d'où il revint en si bonne convalescence que, de la
maison de la femme Rophille, distante d'environ
trois cents pas, il venait ici à l'église, marchant à
l'aide d'un bâton; et, ce me semble, environ huit
jours après, il s'en retourna en Valais, où il fut re
mis en sa cure. Quelque temps après, nous eû
mes les nouvelles assurées qu'il célébrait la sainte
messe. Tous croient, et pour moi je l'ai toujours
cru fermement, qu'il a reçu sa guérison par les
mérites et intercessions dudit bienheureux Evê-
que, car il n'y avait point d'apparence que naturel
lement il se pût si tôt remettre.
— 113 —
GUÉRISON DE CLAUDE JUILLARD,
PARALYTIQUE DE NAISSANCE.
1628.
Déposition de Gervaise Juillard , mère de l'enfant.
Le 25 octobre 1618, je mis au monde un fils qui
fut baptisé le même jour, et nommé Claude sur les
fonts baptismaux. Il eut pour parrain et marraine
Claude Milliet et Françoise Juillard, notre fille aî
née. Ce qui nous donna, à mon mari et à moi, une
grande affliction, c'est que le petit Claude vint au
monde paralytique, ayant les pieds et les jambes
secs comme du bois, et tellement décharnés, qu'il
n'y paraissait que la peau et les os. Lorsque Fran
çois Juillard, mon mari, vit ce petit enfant en cet
état aussitôtaprès sa naissance, il se mit à pleurer et
nie dit que nous avions bien sujet d'être affligés de
l'étatoù étaitla petite créature quejevenais démet
tre au monde. La sage-femme et quelques voisines
de ses amies, qui m'avaient fait la charité de m'as-
sister, voulaient me cacher sur l'heure la misère
du pauvre petit, et elles ne me le montrèrent point.
Néanmoins, l'amour maternel me faisait oublier
une partie de mes douleurs; je voulus voir l'en
fant que j'avais mis au monde, et je le vis en l'état
8
— 114 —
que je viens de dire : les jambes menues comme
des fuseaux, sèches et si décharnées qu'elles ne
présentaient que la peau et les os ; ce qui m'affli
gea plus que je ne puis le dire, n'ayant pas des
biens suffisamment pour vivre et entretenir le petit
ménage. Tout me manquait pour faire assister ce
petit enfant; mais pourtant , mes voisines me con
solèrent le mieux qu'elles purent, et m'assistèrent
durant mes couches autant qu'il leur fut possible.
Je nourris ensuite ce petit enfant, qui demeura
dansle même état. Ses pauvres jambes, ne recevant
presque point de nourriture, demeurèrent toujours
sèches et arides, de telle manière qu'à l'âge où
les enfants commencent à marcher, il ne pouvait
pas plus se tenir sur ses pieds exténués que le pre
mier jour qu'il vint au monde. Il est demeuré dix
ans entiers dans ce triste état, sans pouvoir espérer
qu'il pût jamais marcher ni être délivré de ses in
firmités. Comme j'étais assez nécessiteuse, je l'ex
posais d'ordinaire sur une paillasse, devant la porte
de notre maison, au soleil, lorsque le temps était
beau, afin que les personnes charitables, voyant sa
misère, fussent excitées à lui donner quelque au
mône, ce que la plupart faisaient avec grande com
passion. Lorsqu'il n'était point exposé à la vue
des passants sur une paillasse, il fallait de néces
sité que Françoise, sa sœur, ou moi, le tinssions
dans nos bras, ou que nous le missions dans un
berceau quand il était plus petit, ou sur un lit,
n'ayant jamais eu aucune force pour se soutenir
— 415 —
durant les dix années tout entières, pas plus que
le premier jour qu'il vint au monde.
L'année 1628, la dame Michel Gay, ma parente
et femme de M. Pierre Daberet, demeurant au châ
teau d'Annecy, faisant un voyage en ce lieu, de
Mieussy en Faucigny, vint me visiter. Quand elle
vit ce pauvre enfant en si grande misère et pau
vreté, elle me conseilla de le porter au tombeau
du Serviteur de Dieu, François de Sales, m'assu-
rant que, sans doute, j'obtiendrais sa guérison par
son intercession, parce que tous les jours il s'y fai
sait des miracles, et que tous les malades qui y ve
naient recevaient leur guérison.
Comme le bruit de ces miracles courait de tous
côtés, je suivis le conseil de ma cousine, et je fis le
vœu de porter mon enfant au tombeau du Servi
teur de Dieu. Je partis dans le mois de juin de la
même année 1 628, et j'arrivai à Annecy la veille de
la Fête-Dieu; le jour même, j'allai présenter mon
enfant au tombeau du Bienheureux, où je fis mes
dévotions, et le lendemain j'y retournai entendre
la messe, et je présentai de nouveau mon pauvre
enfant. Après cela, j'allai à la procession du Saint-
Sacrement, portant mon enfant, et espérant tou
jours. La procession terminée, je retournai avec
ladite Michel Gay, ma parente, et les autres nom
més ci-dessous, porter, pour la troisième fois, mon
enfant devant le saint tombeau, et, après y avoir de
meuré demi-heure, et lui avoir fait baiser plu
sieurs fois la poussière de ce tombeau, il se leva,
— 116 —
tout à coup, seul, sans aucun secours, sans peine ;
et, revenue au logis, je trouvai ses jambes entière
ment guéries et dans l'état où les enfants de cet âge
les ont ordinairement. Tous les assistants crièrent :
Miracle, miracle! Le lendemain, je retournai à
l'église de la Visitation, devant le même tombeau,
pour rendre grâc£ à Dieu et à son Serviteur de la
guérison de mon fils.
Je repartis le mêmejourpour retourner à Mieussy
(Faucigny), et mon enfant marcha à pieds une partie
du chemin, étantsi aise qu'il ne voulait point qu'on
le portât.
Lorsque nous arrivâmes en notre village, tout le
monde accourut pour voir mon enfant, et chacun
criait : Miracle, miracle!
Françoise Blanc, Isabelle Tissot, Bernard et Ri
chard de Boëge m'accompagnèrent à Annecy.
GUÉRISON DE Mme JAQUEMINE DUBOIN ,
ATTEINTE D'UNE FORTE FIÈVRE.
1628.
Déposition de C. Falconnet , archiprètre de l'église collégiale
de Samoens (Faucigny).
L'an 1628, sur la fin de décembre, dame Jacque
mine Duboin, veuve de feu M. Humbert Cornut,
fut prise d'une violente fièvre qui la tint longtemps
alitée et la réduisit enfin à telle extrémité, qu'on
n'en attendait plus, de moment en moment, que le
dernier soupir. Afin de l'assister en ce passage,
messire François Ratellier et moi, demeurâmes al
ternativement chacun quatre nuits auprès d'elle.
Tout à coup, je reconnus en elle un soulagement
inespéré. Voyant ma surprise, elle me dit avoir
fait un vœu au bienheureux François de Sales.
Fort peu de temps après, elle était entièrement
guérie, au grand étonnement général.
RÉSURRECTION d'un PETIT ENFANT
DE SAMOENS (fAUCIGNY) .
1628.
Déposition de Michel Vesfoug, chanoine et sacristain de l'église
de Samcëns.
Michière Joalon, femme de Jean Simon, bour
geois de Samoëns, en était à la neuvième année
de mariage sans être devenue mère. Aux approches
de l'Epiphanie de l'année 1628, elle fut prise, trois
jours durant, des douleurs de l'enfantement.
Ces trois jours passés, je me rendis chez elle
— 418 —
pour l'assister spirituellement. Je la trouvai mère;
mais la fille dont elle était accouchée ne donnait ni
signe ni espérance de vie. Elle était morte ; je le vis
et le remarquai tout particulièrement. Cependant,
son père et sa mère, désolés, s'étaient adressés avec
ferveur au pieux Prélat, et lui avaient fait un vœu.
Peu après», l'enfant reprenait la vie et les forces. Je
l'ondoyai céans, à cause de l'état où je l'avais vue.
Elle fut ensuite portée à l'église pour recevoir les
cérémonies du baptême, et s'est toujours bien por
tée depuis, comme elle le fait encore. Son père et
sa mère m'assurèrent que leur fille n'avait repris
la vie que par le moyen du vœu qu'ils avaient fait
au Bienheureux.
GUÉRISON D'AMÉ VOUTIERS, PARALYTIQUE.
1629.
Déposition de M. Dunant , curé de Contaminée.
En l'année 1629, vers la fête de Pâques, un
nommé Amé, fils de feu Jean Voutiers, dit Grive,
âgé d'environ quatorze ans, tomba malade d'une
contraction de nerfs, mais en telle sorte, que la vé
hémence du mal lui avait tout contourné les ge
noux, et lui faisait éprouver de grandes douleurs
— 119 —
aux reins, et depuis les hanches jusqu'en bas. Il
demeura entièrement impotent et paralytique,
sans pouvoir faire aucun usage de ses jambes, pas
plus que s'il en eût été complètement privé, restant
immobile au lieu où on le portait.Vers la fête de saint
Jean-Baptiste, on lui appliqua un emplâtre de cire
sur les reins, et plusieurs autres remèdes ; mais ces
remèdes, loin de le soulager, ne firent qu'aggraver
son mal et augmenter ses douleurs; aussi fallut-il
lever l'emplâtre et cesser tout médicament. Il de
meura en ce triste état jusqu'à la fête de saint Mi
chel de la même année. Or, un jour je fus tout
étonné de voir marcher cet enfant, sain, dispos et
gaillard, comme si jamais il n'eût eu aucun mal. Je
m'enquis près de Georges de Touriche , sa mère,
comment cela était arrivé. Elle me raconta tout le
secret, et me dit qu'une fois, fort tard et bien avant
dans la nuit, étant couchée auprès de son fils , et
ne pouvant dormir à cause des lamentations et des
cris que lui arrachait la violence de son mal, elle
s'était levée sur son lit, à genoux, et, les mains
jointes , elle avait fait vœu pour son fils au bien
heureux François de Sales, que, s'il plaisait à
Dieu, par les prières et intercessions du même
Bienheureux, lui rendre la santé, elle irait au sé
pulcre dudit bienheureux Saint, offrirait une chan
delle de la longueur de son fils, et ferait célébrer
une messe. Au même instant, l'enfant affligé s'é
cria : Ma mère , je suis guéri ! Je commence à
étendre mesjambes, et les douleurs me sont presque
passées -, je me lèverai demain et m'en irai mener
paître les brebis! Ce qu'il fit, car, dès le lendemain,
il se leva, s'habilla, et puis, sans aucune incommo
dité , mena paitre le bétail.
Il n'eut jamais depuis aucun ressentiment de son
mal, sauf durant quatre ou cinq jours que ses ge
noux lui causèrent encore un peu de douleur, bien
qu'il ne laissât pas de marcher commodément et de
conduire le bétail comme je viens de le dire. Je crois
cette grâce miraculeuse, attendu cette prompte gué-
rison après une paralysie complète de six mois. Je
sais que plusieurs de nia paroisse ont invoqué le
Bienheureux en leurs nécessités, et en ont reçu de
grandes grâces et faveurs, par le moyen de leurs
vœux et prières.
GUÉRISON SUBITE DE JEAN BRISOLET.
1629.
Déposition de la Mâre de Chaugy, supérieurs du 1er Monastère
de la Visitation d'Annecy.
L'année 1629, un nommé Jean Brisolet, fils d'un
meunier de cette ville (Annecy), étant tombé sous
la roue d'un moulin, en un temps où les eaux
étaient assez basses, eut le corps tout fracturé et
— 121 —
les membres tout brisés et moulus. On l'apporta
dans l'église de ce premier Monastère, et on le mit
sur le tombeau de notre vénérable Fondateur ; et
soudain tout le peuple qui était présent entendit
les membres rompus craquer, et les os se remettre
et se remboîter, chacun en sa place ; et tout aussi
tôt ledit Brisolet, dont le corps un moment aupara
vant était tout brisé et rompu, se trouva entièrement
guéri, et s'en retourna à pieds rendant grâces à Dieu
et à son fidèle Serviteur ; ce que je sais, parce que
j'étais alors en prières avec la communauté dans
le chœur, d'où nous vîmes apporter ledit Brisolet
tout brisé, et nous entendîmes le craquement de
ses os, et le vîmes ensuite marcher sans ancune
incommodité. Il vint, avec son père, nousraconter
son accident et sa guérison, et nous pria de lui
aider à en rendre grâces à Dieu et à son Serviteur,
à l'intercession duquel il protestait qu'il reconnaî
trait toute sa vie devoir une guérison si miracu
leuse.
GUÉRISON DE JEAN BAILLAED , FRÉNÉTIQUE.
1629.
Déposition de Jean Darit , prêtre , faite en 1632.
Il y a environ trois ans au printemps, Jean, fils
de Claude Baillard, fut affligé d'une fièvre chaude
- 122 —
qui le priva de sa raison et le rendit presque fu
rieux, ainsi que je le reconnus fort bien en le visi
tant trois ou quatre fois dans cette infirmité. Je le
vis plus tard entièrement délivré et guéri. Alors
son père, sa mère et lui-même me dirent que, ne
sachant quel remède apporter à cette grave afflic
tion, ils avaient fait un vœu au bienheureux Fran
çois de Sales, et que, par ses mérites et ses prières,
ce pauvre affligé avait obtenu la guérison de son
mal, au point que, de toute sa vie, il ne s'en est
jamais ressenti.
GUÉRISON DE NICOLARDE CHATELLET ,
ATTEINTE DE FOLIE.
1629.
Déposition faite par elle-même en 1632.
Il y a environ trois ans, qu'étant en bonne santé,
peu à peu je perdis le sens et le jugement, et de
meurai en cet état environ une année, pendant la
quelle je ne sus et ne pus faire d'autres actes que
ceux de la folie. J'avais perdu et oublié la façon de
prier et de servir Dieu, et quand on me sollicitait
aie faire, je ne savais et ne pouvais y réussir; et
— 123 —
quand on me conduisait à l'église, je n'y appor
tais aucune attention ni dévotion; je ne savais que
crier et faire plusieurs autres extravagances dont
je ne puis avoir le souvenir, pas plus que des per
sonnes qui restaient journellemént auprès de moi.
Après l'hiver, je fus conduite par Pierre Châtellet,
mon frère, Etienne Guebey et Pierre Briffoux, à
l'église de Notre-Dame de Pellionex. Là, ils m'o
bligèrent d'assister à une messe, et me firent en
suite baiser des reliques, mais inutilement, puis
qu'ils me ramenèrent à la maison toujours dans le
même état de folie, et stupide comme auparavant,
sans aucune amélioration. Peu de jours après, le
susdit Pierre Châtellet, mon frère, et la Michelle,
ma sœur, me conduisirent à Cluses, au couvent de
l'Observance, où ils me firent donner le cingule
de saint François, puis me menèrent dans la ville et
me firent saigner au bras ; mais le tout inutilement,
et sans aucune sorte de soulagement. De là, je fus
par eux ramené en notre maison dans le même
état de folie, sans changement aucun. Tout ce que
je viens de dire se passa pendant le mois d'avril,
selon la connaissance et souvenance que je puis
en avoir. Je demeurai en cet état jusqu'aux envi
rons de la fête de sainte Madeleine, à ce qu'il me
semble ; car je remarquai qu'on faisait chez nous
la récolte des foins, qui se fait pour l'ordinaire en
viron ce temps-là. Lors, ma mère et ledit Pierre,
mon frère, me dirent qu'ils voulaient me mener à
Annecy, vers le bienheureux François de Sales, et,
— 124 —
en effet, j'y fus conduite par mon frère et Jaquemette
Mouillegros, matante, qui est morte depuis.
Ce voyage fut fait avec grand'peine ; mais je
ne me souviens point de ce que je lis durant le
chemin, à cause de ma folie. Arrivant à Annecy,
je fus menée dans l'église où repose le corps dudit
bienheureux François, et là, je me confessai et re
çus la sainte communion à la messe, ce que je n'a
vais su ni pu faire dans mon infirmité. Ce fut en
cette sainte action que je commençai à connaître
mon soulagement et changement; je remarquai
plus particulièrement qu'après je ne fis point d'ac
tes de folie dans l'église, ni quand je fus dehors.
Mon frère et ma tante n'eurent aucune peine à me
ramener en notre maison. Mais, étant revenue pai
siblement chez nous, je commençai à m'occuper à
quelque chose d'utile, au lieu qu'avant ce voyage
je ne faisais que sottises et folies. Bref, dès ce mo
ment, je fus entièrement délivrée. Il est vrai que je
demeurai un peu pesante et engourdie de corps
et d'esprit, pendant environ cinq semaines, après
quoi, je fus tout à fait remise et rétablie dans le
même état où j'étais avant d'être malade. Dès l'ins
tant de ma visite au tombeau du Bienheureux, je
n'ai plus proféré aucune parole déraisonnable, ni
fait aucun acte de folie, par la grâce de Dieu. C'est
donc assurément aux prières et mérites du bien
heureux François de Sales que je suis redevable
de cette grâce, puisque tous les autres moyens
avaient été inutiles, et que, me trouvant auprès du
— 125 —
corps dudit Bienheureux, je fus soudainement dé
livrée, sans aucun autre vœu ni remède quelcon
que; ce qui me fait croire que ledit Bienheureux
est un grand Saint auquel il faut avoir toute con
fiance.
GUÉRISON DE CHARLOTTE BONIER, PARALYTIQUE.
1629.
Déposition de Fr. Bonier, prêtre, faite en 163 2.
Il y a environ trois ans, une femme nommée
Charlotte Bonier, du village de Cluvier, paroisse
d'Arenthon (Faucigny), fut atteinte d'une paralysie
générale; elle était percluse de tous ses membres
et ne pouvait se servir d'aucune partie de son corps
que de la langue. Cela dura environ six semaines,
pendant lesquelles je la vis diverses fois. Peu de
temps après, je la retrouvai guérie entièrement,
sauf quelques douleurs qu'elle ressentait aux mains
et aux pieds; mais, dès lors, elle put marcher, et
marche encore, se servant de tous ses membres
commodément. Après sa guérison, elle m'a assuré
qu'ayant eu connaissance des grâces qu'on recevait
par l'intercession du bienheureux François de
Sales, elle s'était vouée à lui, et qu'en même temps
— 126 —
elle avait été entièrement délivrée de sa paralysie,
sans en avoir jamais ressenti la moindre atteinte.
Pour moi, je ne crois pas que naturellement elle
pût être sitôt guérie, et j'attribue le bienfait de sa
guérisonà une grâce surnaturelle. C'est, d'ailleurs,
la pensée commune de tous ceux qui l'ont vue dans
son infirmité.
GUÉRISON DE CLAUDA LANDRY, PARALYTIQUE.
1630.
Déposition de M. Cranèarat , curé de Châtillon (Faueiêny).
Au mois de septembre de l'année 1630, une de
mes paroissiennes nommée Clauda, femme de Lan
dry, perdit tout à coup la force du bras gauche,
qui demeura entièrement paralysé. Elle ne le re
muait ni ne s'en servait pas plus qu'elle n'eût pu
faire d'un bras et d'une main de bois, ou d'une
manche remplie de paille. Après être demeurée
en cet état environ six semaines, elle fut conduite
à moi, Georges Grangerat, son curé. Après en avoir
conféré avec le médecin Diffoug, habitant de Cluses,
je fis répondre qu'il n'y avait point de remède, ni
espérance de santé, que par le moyen de quelques
— 127 —
vœux et dévotions particulières. En cette extré
mité, je lui conseillai d'avoir recours aux prières
du bienheureux François de Sales. Elle le fit, et
vint me trouver à ma cure, me déclarant qu'elle
avait fait vœu, s'il plaisait à Dieu de lui accorder
sa guérison, d'aller visiter le sépulcre du bienheu
reux Evêque et d'y offrir, en action de grâces, deux
cierges, l'un de sa hauteur, etl'autre de la longueur
de son bras étendu. Outre cela, elle me pria de
célébrer une messe en l'honneur du Bienheureux,
ce que je fis le lendemain matin. Or (ainsi que la
malade me l'assura ensuite) le vendredi, cinquième
jour de la neuvaine qu'elle avait commencée au
bienheureux François de Sales, elle se trouva
guérie. Le dimanche suivant, je fus bien étonné
quand, à la distribution du pain bénit, je la vis entiè
rement remise ; car elle le reçut avec la main et le
bras qui avaient été paralysés, et qui furent dès
lors remis en leur liberté, avec une entière force
et vigueur, sans aucune apparence ni ressenti
ment du mal, pas plus que s'il n'en avait jamais
éprouvé, ce qui ne pouvait se faire que par un
grand et éclatant miracle, puisque les médecins
n'avaient su conseiller aucune sorte de remède.
GUÉRISON DE JEANNE DESBIOLES.
1630.
Déposition d'Humbeit Desbiole3 , de Cluses (Fauci^a} ).
Il y a environ deux ans et demi que Jeanne,
fille de Jean Desbioles, mon voisin, tomba du
haut de leur grange. Le coup fut si violent, que
Desbioles et sa femme crurent qu'elle mourrait de
cette chute. Je la vis aussitôt après cet accident,
comme son plus proche voisin ; je sais qu'elle fut
aussi visitée par messire Louis Delestraz , chirur
gien. Elle avait le coude du bras gauche disloqué,
meurtri , et la pauvre enfant ne faisait que souf
frir, crier et se lamenter. A la sollicitation de son
père, elle eut encore, en divers temps , la visite de
deux autres chirurgiens , mais sans en obtenir la
moindre amélioration; au contraire, après avoir
beaucoup examiné et manié son bras, bien loin de
lui apporter quelque soulagement, ils ne firent
que la rendre plus souffrante. Elle demeura ainsi
six mois environ, pendant lesquels elle ne put ja
mais se servir de son bras ; il était plié de telle ma
nière que la main et le coude semblaient collés à
l'épaule gauche , et on l'aurait rompu plutôt que
de le redresser. Peu à peu la moitié de ce bras
devint maigre et décharnée , au point qu'il n'y
restait que la peau et les os. Je voyais cette bonne
— 429 —
fille presque tous les jours , et je fus grandement
surpris un jour de la rencontrer avec son bras en
tièrement guéri, et s'en servant avec autant de
dextérité que si jamais elle n'y eût eu aucun mal.
Je demandai à son père et à sa belle-mère com
ment ce changement était arrivé , et comment
elle avait été aussi soudainement guérie. La belle-
mère me répondit que, ayant entendu parler des
grâces et faveurs que recevaient ceux qui avaient
recours aux prières et intercessions du bienheu
reux François de Sales, elle avait recommandé à
sa fille d'avoir une grande confiance au Saint , et
s'était engagée elle-même , par un voeu, à la con
duire en dévotion à Annecy, pieds nus, visiter le
tombeau dudit Bienheureux. Ce vœu accompli,
elle l'avait ramenée parfaitement guérie.
Une si soudaine guérison m'a - donné d'autant
plus grande confiance d'invoquer en toute occa
sion le Bienheureux ; car tous ceux qui avaient vu
cette fille la regardaient comme estropiée pour
toujours, ce qui fait croire et dire à tous que cette
guérison est toute miraculeuse et surnaturelle , et
qu'on n'invoque jamais en vain le Bienheureux
dans les afflictions et nécessités de la vie. Généra
lement, dans tout ce pays, il est tenu et réputé
pour un grand saint devant Dieu.
— 130 —
GUÉRISON DE MARTINE BEAUD , AVEUGLE.
Déposition da M. Grangerat, curé de Cbàtillon (Faucigny), faite en 1633.
Il y a eu trois ans environ, au mois de septembre
passé, que Martine, fille de Jean Beaud, de ma
paroisse, fut entièrement privée de la vue pendant
environ quinze jours. Je la vis plusieurs fois du
rant cet espace de temps, et je pus remarquer avec
certitude qu'elle était complètement aveugle. Enfin
un jour, je vis venir le père, conduisant sa fille
aveugle par la main, de sa maison à l'église de
Châtillon. Arrivé dans le lieu saint, il me dit avoir
recommandé cette pauvre fille aux prières et
intercessions du bienheureux François de Sales, et
l'avoir amenée là pour me prier de célébrer la
sainte messe à l'honneur dudit Bienheureux, Aus
sitôt je me préparai à célébrer la sainte messe selon
leurs désirs et intentions. Le saint Sacrifice achevé,
cette fille se trouva entièrement guérie de sa cécité,
de telle sorte que, sans aide ni guide, toute seule,
elle retourna en la maison de son père ; et toujours
depuis elle a eu et a encore les yeux aussi clairs
et nets que si jamais elle n'y avait eu aucune sorte
d'incommodité. Ce qui est un miracle clair et évi
dent ; car il est de toute impossibilité que naturel
lement un aveuglepuisse si promptement recouvrer
la vue, et pour celle-ci il ne fut fait autre vœu ni
— 131 —
dévotion que celle que je viens de dire ; et de tout
ceci je suis témoin oculaire.
GUÉRISON DE MARTINE BONNAZ ,
AFFLIGÉE DE HIDEUSES PLAIES.
VERS 1630.
Déposition du même.
Il y a environ une année et demie que Martine,
fille de Martin Bonnaz, de Châtillon, fut affligée
d'une maladie inconnue qui fit tomber une grande
partie de son corps en pourriture. Il sortait de
cette plaie une telle puanteur, que personne ne
pouvait l'approcher sans dégoût. La malade demeu
rait continuellement au lit, sans se remuer aucune
ment. Ce qui dura environ six mois, pendant
lesquels je la vis diverses fois en cette affliction.
Un jour, son frère, sa mère et elle m'assurèrent
qu'ils avaient fait un vœu au bienheureux François
de Sales. Par ce moyen, elle a peu à peu obtenu
sa guérison. Il y a au moins deux mois que je l'ai
vue en pleine santé, sans aucune apparence ni
ressentiment de son mal. J'ai jugé cette guérison
miraculeuse, parce que je n'eus jamais pensé que
— 132 —
naturellement elle pût arriver si prompte et si
entière. Je n'ai jamais su qu'ils aient fait aucun au
tre vœu, ni usé de remèdes naturels.
GUÉRISON DE PERNETTE LESCHAUX, ESTROPIÉE.
1630.
Déposition du même.
Il y a environ deux ans, Pernelte, fille de Jean
Leschaux, de Châtillon (Faucigny), fut atteinte
d'une faiblesse sur la jambe gauche, de telle sorte
qu'elle ne s'y pouvait soutenir ni s'en servir aucu
nement. Outre cela, il y avait autour des chevilles
une grosse enflure qui s'ouvrit en trois endroits,
et d'où sortait une humeur abondante. Pernette
demeura en cette infirmité pour le moins une demi-
année, pendant lequel espace de temps je lui por
tai le Saint-Sacrement pour le moins trois fois, car
c'est une fille très-pieuse et fort dévote. Je vis et
examinai diverses fois son mal, et reconnus fort
bien qu'elle devait perdre la jambe, dont elle ne se
servaitpasplus que si elle n'en avait point eu. Enfin
cette pauvre fille affligée me dit un jour qu'elle
avait fait vœu de se traîner avec des béquilles en
dévotion à Annecy, au sépulcre du bienheureux
— 133 —
François de Sales; qu'elle emploierait volontiers, s'il
le fallait, trois ou quatre ans pour ce voyage, pleine
de confiance qu'elle obtiendrait ainsi sa guérison.
Peu après, elle se mit effectivement en route ; mais
elle eut beaucoup à souffrir, puisque ses béquilles
lui déchirèrent toute la peau de dessous les bras.
Enfin, arrivée à Annecy, elle entra dans l'église de
la Visitation, et, se prosternant au tombeau du bien
heureux Prélat, elle demeura en prières deux ou
trois heures. Sa prière finie, elle reçut une si
prompte et si soudaine guérison que, à l'instant
même, elle laissa là ses béquilles et sortit commo
dément, pleurant de joie et d'admiration d'avoir
reçu une grâce si extraordinaire. Après cela, elle
s'en retourna à pieds jusqu'à Chàtillon, éloigné de
neuf grandes lieues, sans béquilles ni bâton.
C'est là que je la vis, et qu'elle me dit et assura
tout ce que je viens de rapporter, et moi-même je
fus témoin oculaire de sa guérison. Depuis elle n'a
eu ni mal ni incommodité, et l'on n'a pu remarquer
en sa jambe aucun défaut, seulement les cicatrices
qui y sont demeurées. J'ai toujours cru et crois
cette guérison miraculeuse et surnaturelle, parce
que, selon la connaissance particulière que j'avais
de son mal, je croyais qu'elle devait perdre la jambe.
Cette grâce lui est arrivée par les mérites et inter
cessions du bienheureux François de Sales, puis-
qu'en cette nécessité elle n'a fait aucun autre vœu
ni dévotion, moins encore usé de remèdes naturels
quelconques.
— 134 —
GUÉBISON DE LOUIS XIII.
1630.
Déposition d'Albert Euèène, marquis dt Lullin.
Le roi LouisXIII, étant fort malade à Lyon, se fit
apporter le cœur de cet homme de Dieu, qui repose
chez les dames de la Visitation ; et, par reconnais
sance du soulagement qu'il reçut en sa maladie,
le roi fit faire un cœur d'or, dans lequel le cœur
du Serviteur de Dieu est maintenant enchâssé (1).
Le roi avait une entière confiance aux prières du
saint Evêque de Genève, qu'il ne nommait, même
pendant sa vie, que son bon père et son saint
Evêque.
(1) Cette précieuse relique, arrachée à la profanation lors de
la révolution de 1793, est actuellement à Venise , où les reli
gieuses de la Visitation de Lyon, expulsées de France, transfé
rèrent leur Communauté.
— 135 —
GUÉRISON DE ROUD, PARALYTIQUE.
1630.
Déposition de Jean Majonnier, de Sixt (Faucigny).
Un jeune homme, notre voisin, nommé Roud,
fils de feu Pierre Majonier, s'en allant d'ici (Sixt)
en la paroisse de laTour, éloignée d'environ cinq
lieues, quelques jours avant Noël de l'an 1630,
fut saisi soudainement d'un grand mal à la hanche
droite, de sorte que toute la jambe droite, depuis la
hanche jusqu'au pied , fut rendue comme paralyti
que. Il se vit contraint au même instant de monter
à cheval pour achever son voyage ; et, étant arrivé
audit village de la Tour, il prit le lit où il demeura
trois semaines sans pouvoir se remuer, sinon avec
l'aide d'autrui. On le ramena en sa maison couché
sur une Iège, ou traîneau tiré par un cheval, ma
nière de transport que facilitaient alors les neiges.
Je le vis arriver ainsi en sa maison, où il demeura
environ sept jours dans le lit, avec les mêmes dou
leurs, et sans pouvoir se bouger. Le mal passa
ensuite au genou gauche avec redoublement de
douleurs et une grande enflure. Alors sur l'avis de
quelques paysans ses voisins, il frotta ses jambes
deux ou trois fois avec de la graisse d'ours et de
marmotte, mais inutilement ; car la semaine sui
— 136 —
vante son mal allait toujours empirant. L'enflure
montait, et, s'étant emparée du côté gauche du
corps, il avait déjà grand' peine à respirer. Tous
ceux qui le voyaient en ce piteux état croyaient
que cette maladie était incurable et mortelle, et
qu'il ne pouvait en être guéri que par miracle.
Sur ce, un nommé Claude Pouiller, de notre vil
lage, dit à ce pauvre patient que, travaillant du côté
d'Annecy, il avait ouï dire que ceux qui recouraient
aux intercessions du bienheureux Françoisde Sales
recevaient de grandes grâces et soulagements, et
qu'il lui conseillait d'y avoir recours. Au même
instant le malade fit vœu, s'il plaisait à Dieu de le
rétablir en santé, d'aller visiter le sépulcre du Bien
heureux, et tout soudain il se trouva notablement
soulagé. L'enflure qui le suffoquait presque com
mença à descendre; et, d'un jour à l'autre, la
maladie diminua de telle sorte qu'en moins de
sept jours il commença à sortir de sa maison. Peu
à peu il reprit tellement ses forces que, le premier
jour du mois de mai suivant, il passa la haute mon
tagne de Couz à pied, quoiqu'elle ait pour le
moins trois grandes lieues, tant de montée que de
descente, et fît, outre cela, environ neuf lieues de
chemin pour se rendre à Sion, capitale du Valais,
où il demeura quelque temps, gagnant sa vie par
son travail. Ensuite, il s'en revint ici tout à fait
guéri, sans que depuis il se soit aucunement res
senti de son mal. Cette guérison n'a donc pu se
faire que par une voie surnaturelle et miraculeuse,
et a été due aux prières et intercessions du Bien
heureux, puisqu'il n'a invoqué aucun autre saint et
qu'il n'y avait point d'apparence ni d'espérance de
guérison. Ce fait, vu et remarqué par moi-même,
est une chose publique et notoire, non seulement
en notre village, mais encore en toute cette paroisse
de Sixt.
DÉLIVRANCE DE CLAUDE MICHAILLÉ,
ATTEINT D'UN MALÉFICE.
Déposition de Pr. de Longecombe, seigneur de Pesleu.
Je me souviens qu'en l'année 1631, je tenais à
mon service dans- le château de Salagine, pour
panser mes chevaux, un nommé Claude, fils de
Michaillé. Le jour de saint Etienne, en allant aux
Vêpres, cet homme entra dans la maison de cer
taines personnes mal famées et soupçonnées de
sortilèges. On lui donna des pommes, et, après en
avoir tâté une, chemin faisant, il la trouva si mau
vaise et si désagréable qu'il rejeta de sa bouche ce
qu'il avait mordu et n'avala qu'un peu de suc.
Incontinent il se trouva troublé et inquiet d'esprit.
II entra dans l'église, où il ne put demeurer long
temps. En sortant de là, il reçut un soufflet sans
— 138 —
savoir de qui ; il lui sembla que certaines griffes
lui avaient déchiré les lèvres. Il rencontra un gros
chien noir qu'il ne pouvait s'empêcher de suivre,
entendant une voix qui lui criait : Marche ! marche!
et, après que cet animal eut disparu, il vit un
homme noir, monté sur un cheval noir, qui lui dit :
Où est ton épée, coquin? et lui déchargea trois ou
quatre coups de bâton sur les épaules, et le fit
marcher longtemps devant lui, et en le frappant,
lui disant toujours : Marche ! marche ! Revenu près
de l'église, il vit une personne de sa connaissance
passant par là, et il se retira avec elle au château
de Salagine, se mit au lit tout effrayé, et le curé du
lieu vint le confesser par signes ; car il faisait con
naître qu'il avait quelque chose au gosier qui
l'empêchait de parler. Il passa ainsi la nuit, et,
comme j'en fus averti, j'envoyai aussitôt un chirur
gien, qui m'assura lui avoir donné tous les soins
possibles, mais sans aucun succès: « Parce que, dit-
il, je le crois ensorcelé ; j'en ai vu d'autres en cet
état. » Sur cette réponse je fis dire au malade de se
recommander au vénérable Serviteur de Dieu, .
François de Sales. Il y consentit, et ceux qui l'en
touraient vouèrent pour lui une messe et un cierge
de trois livres. Incontinent, je m'en allai confirmer
le même vœu en sa faveur, dans la chapelle que
j'ai dans ma maison de Rumilly. Or, le jour des
saints Innocents, vers les neuf à dix heures du soir,
l'on vint me dire que Claude avait recouvré la
parole et qu'il était guéri. Je le vis alors, et il me
— 139 —
raconta que, durant la nuit, où il n'avait ni reposé
ni fermé les yeux, un saint était entré dans l'écurie
où se trouvait son lit. C'était un fort bel homme,
dit-il, ayantune belle barbe, largeetblonde, vêtu en
évêqueavec un beaurochet blanc et des dentelles sur
les manches, portant une belle croix suspendue à son
cou. Ce saint, ajouta-t-il, lui passa doucement une
serviette autour de la téte ; puis il lui fit baiser
la croix avec laquelle il lui donna sa bénédiction.
Au même moment, il lui sembla que le corps étran
ger qui obstruait son gosier s'échappait avec une
grande puanteur, et, cela fait, ce vénérable per
sonnage disparut subitement. Les autres serviteurs
entendirent frapper un gros coup contre une fenêtre
de la cuisine, et, étant sortis pour voir ce que
c'était, ils ne virent personne, mais ils entendirent
ce Claude, qui n'avait point parlé depuis trente heu
res, leur dire : Je suis guéri par la grâce de Dieu!
Le lendemain je le fis venir à Rumilly où, en pré
sence du R. P. Grégoire , gardien des capucins de
ladite ville, du R. P. Rambert, prieur des bénédic
tins du même lieu, de M. Catherin Masset, confes-
seurdes révérendes dames de la Visitation, du sieur
Basset, du curé de Bloye et du chirurgien qui
l'avait visité, il raconta mot pour mot les mêmes
choses qu'il m'avait dites et sa guérison miracu
leuse. On lui demanda s'il n'avait jamais vu mon
seigneur l'évêque François de Sales, il répondit
que non. Je lui fis voir un portrait que j'en avais,
dans lequel il était peint avec un camail violet ; il
— 1 40 —
dit que le Saint n'était pas vêtu de cette manière.
Le sieur Catherin en alla prendre un autre dans sa
maison, peint avec un rochet blanc, et alors il
s'écria : Voilà le portrait de celui qui m'a guéri; il
avait le même visage et portait le même habit !
Après cela, je le conduisis à Annecy, où il accom
plit son vœu, racontant à tout le monde ce qui lui
était arrivé. Pour moi, j'ai toujours cru que c'était
un miracle, ou du moins une grande grâce, et que
la vision avait été véritable, puisque le garçon n'a
cessé de déclarer avoir eu les yeux ouverts toute
la nuit, tandis qu'une lampe était allumée auprès
de son lit. Puis, n'ayant jamais vu le Serviteur de
Dieu, il lui eût été impossible de le reconnaître si
bien en voyant son tableau, si réellement il ne lui
eût apparu. Tout ceci est très-véritable, notoire à
tous, et tenu pour certain par la voix publique.
GUÉRISON DE MICHEL TORNIER , FRÉNÉTIQUE.
1631.
Déposition de Bernard Rarmand, chanoine régulier de l'abbaye de Sixt
(Fauciêny), faite en 1632.
Je témoigne que, depuis le trépas dudit bienheu
reux François de Sales, Notre Seigneur a fait et
— 141 —
fait encore continuellement des miracles par son
intercession et ses mérites. Il y aura deux ans aux
prochaines fêtes de Pâques que Michel, fils de feu
Pierre Tornier, de cette paroisse, tomba malade et
fut atteint d'un tel accès de folie et frénésie, qu'il
voulait battre tous ceux qui l'approchaient, de
sorte que je reconnus bientôt qu'il était tout à fait
privé de la raison. Quelque temps après, je le vis
entièrement rétabli, et il m'assura que cette grâce
lui avait été accordée par le moyen d'un vœu fait
audit Bienheureux, lequel il avait accompli en vi
sitant son sépulcre.
GUÉRISON DE CLAUDE FAVRE ,
GRAVEMENT MALADE.
Déposition faite par lui—même en 1632.
Il y a environ huit ans, onze jours avant la saint
Jean-Baptiste, je tombai tout à coup dans une
grave et dangereuse maladie qui me tint dans le lit
sept semaines, tourmenté par les douleurs les plus
vives dans toutes les parties de mon corps, et agité
par une fièvre ardente qui ne me laissaitpoint dor
mir. Pendant tout ce temps, j'avais perdu tout ap
— 142 —
petit, je ne mangeais presque plus rien, et, avec
cela, j'éprouvais des faiblesses si grandes, que je
tombais souvent en défaillance et restais là comme
mort. J'usais cependant de tous les moyens natu
rels qui m'étaient conseillés. Le sieur Blondain
demeura auprès de moi dix neuf jours pour me
traiter; mais, voyant que tous ses remèdes étaient
complètement inutiles, et que, loin d'en retirer
moindre soulagement, mon mal ne faisait que s'ac
croître, ne sachant d'ailleurs plus que faire, ce mé
decin s'en alla. Après son départ, je demeurai
encore quinze jours dans le même état, et décli
nant sans cesse de plus en plus. Enfin, sortant un
jour de l'une de ces défaillances qui me prenaient
fréquemment, comme je l'ai dit, je me souvins des
grandes grâces que recevaient ceux qui avaient re
cours aux prières du bienheureux François de Sa
les. Je lui demandai donc son assistance, et le sup
pliai de m'obtenir de Dieu les forces nécessaires
pour aller en dévotion à Annecy, dans l'église de la
Visitation, et y offrir, en son honneur, un cœur de
cire.
Aussitôt la prière et la promesse faites , j'en
tendis et je sentis en moi, du côté du cœur, un
éclat semblable à celui d'une vessie qui se rompt,
et, au même instant, j'éprouvai un changement tel,
que je reconnus évidemment que j'avais reçu la
grâce sollicitée. Plein de joie, j'appelai Jeanne-
Françoise Pibron, ma femme, à laquelle je fis con
naître mon vœu, lui disant que j'avais été exaucé,
— 143 —
puisque je me sentais à peu près guéri de ma mala
die, ainsi que le prouva l'événement. Je recom
mençai donc à prendre du repos et à dormir, ce
que je n'avais pu faire pendant sept semaines; je re
pris aussi l'appétit, la fièvre me quitta, et, de cette
grave maladie, il ne me resta, pendant quelques
jours, qu'une grande faiblesse. Mais peu à peu les
forces revinrent et, en moins d'un mois, je fus as
sez robuste pour aller à pied accomplir mon vœu à
Annecy, qui est éloigné d'environ sept lieues, et
par des chemins très-mauvais et difficiles.
Je crois que ma guérison a été miraculeuse,
parce qu'étant abandonné des médecins, et sans
espérance de pouvoir me relever de cette maladie,
je fus soudainement soulagé et hors de danger, dès
le moment que j'eus invoqué et fait vœu audit
Bienheureux, auquel j'ai une particulière obliga
tion et une confiance entière. J'ai vu à Annecy,
auprès de son tombeau, un grand concours de
peuple en dévotion; dès le matin jusqu'à midi, on
ne cesse d'y dire des messes à divers autels. J'ai
vu aussi les belles offrandes faites en son honneur,
qui consistent en lampes, cœurs et autres pièces
d'or et d'argent, avec une grande quantité de flam
beaux, de cierges, etc.
On l'invoque généralement en tout ce pays
comme un saint, et il est communément réputé tel
par tout le monde : c'est une chose véritable, pu
blique et notoire.
— 144 —
GUÉRISON D'UN ENFANT
ATTEINT D'UNE MALADIE INCONNUE.
Déposition de Fr. Cbappuia, faite en 1632.
J'ai un fils nommé François, à présent âgé d'en
viron huit ans , lequel, dès qu'il eut une année et
demie, fut affligé d'une maladie inconnue et qui
l'empêchait de prendre sa nourriture. Il était cha
grin et fâcheux; il était maigre et languissant, et
allait toujours de mal en pis, sans que je susse
quel remède y apporter. Le voyant en ce triste
état, d'accord avec Claudine Lestelley, ma femme,
et Jeanne Cornut, grand'mère de l'enfant, je de
mandai à Notre Seigneur qu'il lui plût de l'enle
ver de ce monde, ou de le délivrer de son mal. En
outre, ladite JeanneCornut, ma mère, fit vœu, pour
la santé de cet enfant, d'aller à Annecy en dévo
tion au sépulcre du bienheureux François de Sales,
et d'y faire célébrer des messes en son honneur ;
ce qu'elle nous communiqua, à ma femme et à moi.
Nous nous empressâmes de confirmer ce vœu,
avec promesse de conduire l'enfant au tombeau du
Bienheureux, dès qu'il serait en état de faire le
voyage. Au même temps, je reconnus en lui un
notable changement et amélioration. En moins de
troisjours il fut tout à fait délivré de toute faiblesse
— 145 —
et de toute sorte de mal, et il s'est toujours bien
porté depuis. J'ai la ferme croyance que cette
guérison est arrivée par une grâce surnaturelle;
attendu que cet enfant, étant déjà demeuré en son
infirmité environ trois mois, se trouvait presque
réduit à l'extrémité, sans qu'on sût quel remède y
apporter; et, tout aussitôt que nous eûmes fait
vœu au Bienheureux, il fut soulagé, et peu de
temps après entièrement guéri, sans aucun autre
vœu ni usage de remèdes naturels.
GUÉRISON DE CLAUDE BAILLARD,
AVEUGLE ET INFIRME.
Déposition de Jacques Darit, faite en 163 2.
Claude Baillard m'a dit et assuré qu'il y a
quelques années, il fut atteint d'un tournoiement
de tête avec privation de la vue. Cette maladie dura
environ trois ans, au bout desquels il fit vœu d'aller
visiter le sépulcre du bienheureux François. Ce
vœu fait, il se sentit soulagé instantanément, au
point qu'il put aller, sans guide et sans aide, ac
complir lui-même son vœu à Annecy. Dès lors sa
tête fut guérie, son esprit remis dans le calme, et
la vue lui fut rendue de telle sorte, qu'il n'en a ja
mais plus souffert la privation.
— H6 —
RÉSURRECTION DE FRANÇOIS PITET DE TANINGES,
TOMBÉ DANS UN CANAL.
1632.
Déposition de Jean-François Pitet, père de l'enfant.
C'était vers le 2 du mois de juin passé (1632).
La femme Laurence du Jourdy, sortant du martinet
appelé des Touarets, où je demeure, s'en allait à
son petit jardin tout proche. Elle fut suivie par
deux ou trois de nos petits enfants. Comme il fallait
passer sur les canaux, les deux premiers passèrent
avec leur mère , mais le troisième, nommé Fran
çois, âgé d'environ quatre ans, qui les suivait,
ayant mis le pied sur un petit ais qui servait de
planche, tomba, la téte la première, dans un canal
que nous appelons Broche, rempli d'eau, long
de seize grands pieds et très-peu large, mais
fort rapide et aboutissant à une grande roue
large de six pieds. Celle-ci était en mouvement
en ce même temps et faisait tourner une meule
à aiguiser des gogliets et autres outils. Ma femme ,
en voyant tomber notre enfant , auquel elle ne
pouvait porter aucun secours, s'écria, les yeux
au ciel et les mains jointes : Bienheureux François
de Sales, je vous recommande mon enfant!... Ce
pendant le cours impétueux de l'eau l'entraîna, par
— 147 —
cet étroit canal, jusqu'à la roue tournante. Sou
dain, celle-ci s'arrêta sur la téte de l'enfant qui
demeura là entièrement caché par l'eau. Claude
Touchenay, chirurgien, et Jacques Tuy, maré
chal, qui travaillaient à la meule, virent tout cela,
mais ils n'osèrent approcher.
Pendant que ce malheur arrivait, je travaillais
dans le martinet avec deux de mes valets. Ma
femme cria tant miséricorde qu'enfin je l'entendis,
et, sortant avec mes serviteurs, je la vis en pleurs
et toute désolée. Elle me dit que notre petit Fran
çois était tombé dans le canal plein d'eau, et que
le courant l'avait emmené. Lors, je courus le cher
cher dans le torrent de Foron qui est au-dessous,
fort proche , jusqu'à ce que vis François de Martil-
ler, mon valet, tirer par les pieds mon enfant qu'il
avait trouvé. Je le fis arrêter, lui criant qu'il le dé
membrait. Cependant j'accourus et je trouvai cet
enfant ayant la tète engagée au-dessous de la roue,
et, entre elle et le bout du canal, il y a à peine une
séparation de trois doigts. L'enfant avait la face
contre terre et le corps était entièrement submergé.
Comme il y avait demi-heure qu'il avait été arrêté
dans cette position, nous croyions tous qu'il était
mort : la roue devait lui avoir brisé ou emporté la
tête. Je fus donc bien étonné quand, ayant mis l'é
paule contre la roue pour le dégager, je vis les
deux jambes de mon enfant s'approcher de "mes
mains, en sorte que je le retirai de là. commodé
ment, mais effectivement mort. Il ne donnait plus
- 148 —
aucun signe de vie, soit souffle, soit mouvement.
Je le tins entre mes bras, la tête en bas, durant
environ un bon quart-d'heure. Il lui sortit par la
bouche et par le nez force eau et quelque peu de
sang, et, derechef, je le crus et je le tins pour
mort.
Alors, bien désolé, je dis et répétai trois ou qua
tre fois, le plus dévotement qu'il me fut possible,
ces paroles : Je prie Dieu et le bienheureux Fran
çois de Salesde me rendre cet enfant!... Après cela,
je l'appelai par son nom : François! et, au même
instant, il me répondit tout haut : Hélas! papa !...
Alors on le porta sur un lit, et il fut visité par le
sieur Tronchat, chirurgien, qui ne lui trouva au
cune blessure ni autre mal, qu'un peu de meur
trissures sur le nez et sous l'œil gauche. Il y mit
quelque onguent. II était environ midi, et cet en
fant ne demeura pas le reste du jour dans le lit.
Quatre jours après, toute la meurtrissure fut dissi
pée, et il ne lui resta aucune incommodité, sinon
qu'il tenait une épaule un peu basse et y ressentait
quelque douleur, bien qu'il n'y eût point d'enflure,
nulle contusion ni autre blessure. Quinze jours
écoulés, il fut tout à fait remis, sans que jamais de
puis il ait ressenti aucun mal ni incommodité.
Au même temps que j'avais invoqué le Bienheu
reux, je fis vœu, pour le cas où mon enfant revien
drait à la vie, de le mener ou faire porter en dévo
tion à Annecy, au sépulcre du Bienheureux. J'ai
toujours jugé, et je tiens pour chose toute assurée,
— 4 49 —
que ceci est arrivé par un vrai et très-grand mi
racle; car, sur mille enfants qui tomberaient dans
un pareil danger, il est impossible qu'il en échap
pât un seul sans miracle. Il demeura dans l'eau as
sez longtemps pour avoir dû être étouffé, et la
roue lui devait avoir coupé ou brisé la tête, et le
passage qu'il fit par cet étroit canal était suffisant
pour le maltraiter, de telle sorte que je tiens pour
chose miraculeuse que cet enfant ait été tiré de là
entier. Bien plus, comme on ne reconnaissait en lui
aucun signe de vie, c'est un miracle qu'il ait repris
tout soudain la parole et la vie en même temps
que j'ai fait mon vœu et que j'ai invoqué le
Bienheureux, ainsi que je l'ai dit ci-dessus, sans
que, en cette nécessité, nous n'ayons fait aucun
autre vœu ni dévotion, et sans qu'on n'ait usé d'au
cun autre remède.
GUÉRISON DE NOËL DE BELLEGARDE,
ATTEINT D'UNE MALADIE MORTELLE.
Déposition d'Etienne Marignier, prêtre, faite en 1633.
Un de mes paroissiens, noble Noël de Belle-
garde, seigneur du lieu, fut affligé, durant six mois,
d'une maladie si grave et accompagnée de symp
— 150 —
tomes si alarmants, que tout le monde s'attendait à
le voir mourir d'un jour à l'autre. Pendant cette
maladie, il fut traité par un médecin habile, et prit
exactement tous les remèdes qui lui furent con
seillés; mais en vain, le mal empirait et la mort
semblait s'approcher de plus en plus. En cette ex
trémité, il fit un vœu au bienheureux François de
Sales, et, à l'instant même, il commença à se trou
ver mieux. Bientôt après, il fut entièrement guéri,
et il m'assura lui-même que, dans sa conviction
profonde, il croyait ne devoir sa guérison qu'aux
prières et intercessions dudit Bienheureux.
GUÉRISON DE FRANÇOIS RATELLIER , CHANOINE
DE L'ÉGLISE COLLÉGIALE DE SAMOENS ,
ESTROPIÉ.
Déposition faite par lui—même, en 163S.
Il y a quelques années, j'étais à Annecy, où,
par suite d'une chute, j'eus la hanche droite dis
loquée, ce qui me cloua au lit pendant environ six
semaines. Pendant ce temps, je fis usage de tous
les remèdes naturels possibles, mais inutilement;
de sorte queje ne croyais pas pouvoir jamais mar
cher sans béquilles. En cette nécessité, je fis un
vœu au bienheureux Serviteur de Dieu, lui pro
mettant que, s'il m'obtenait la guérison, j'irais dire
ma première messe en actions de grâces auprès
de son sépulcre, où j'offrirais une livre de cire; et,
en attendant, j'en fis célébrer une au même autel
pour moi. Peu de temps après, je pus accomplir
mon vœu, étant tout à fait guéri et ayant les mêmes
forces qu'auparavant, sauf une légère faiblesse qui
m'est restée de ce côté-là, et qui me rend quelque
peu boiteux, mais sans douleur. Ce que j'ai tou
jours attribué à une grâce surnaturelle, obtenue
parles mérites du Bienheureux, puisque, après
tous les remèdes, je n'espérais pas de pouvoir ja
mais guérir, et que je n'ai fait autre vœu en cette
nécessité que le susdit.
— 152 —
GUÉRISON DE FRANÇOIS DESBORDES, ESTROPIÉ.
Déposition de C. Dufrainoy, dit de Loyain,
dcyen de l'église collégiale de Samoëns (Faucigny).
Je dis que j'ai vu bien des fois, et dans l'espace
de quelques années, Claude François, fils de l'ho
norable Jean Desbordes, tellement estropié, qu'il
ne pouvait point marcher, et, là où ses parents le
portaient et le posaient, il restait sans pouvoir
bouger. Il avait les reins et l'échiné repliés, voûtés,
avec une bosse qui paraissait énorme. Je l'ai vu
plusieurs fois, hors de la maison, la main couchée
sur son côté et le corps tout replié. Bref, il était
tellement estropié, que je ne croyais pas le voir ja
mais marcher ; et j'ai ouï dire, à tous ceux qui ont
été témoins de ses souffrances et de sa difformité,
que toute sa vie il serait impotent. Sa mère m'a
souvent parlé, avec larmes, de cette infirmité, ce
qui est la cause que j'ai plus particulièrement re
marqué ce que je dépose. Mais un jour, ayant vu
cet enfant sur la place, je fus émerveillé de le voir
marcher assez commodément, le corps droit et bien
fait, sans aucune trace de maladie. Je m'arrêtai
pour le considérer plus attentivement, ne pouvant
croire que ce fût lui. Je vis alors sa mère, et je lui
demandai si c'était là son enfant. Elle me répon
dit que oui, qu'il avait été guéri soudainement au
— 153 —
moyen d'un vœu fait au bienheureux François de
Sales. Elle publiait partout cette guérison vrai
ment miraculeuse, avec des larmes de joie et de
reconnaissance, en ajoutant que, sans un acte de
la toute-puissance de Notre Seigneur, il était im
possible que son enfant fut revenu à la santé tout à
coup, puisqu'il n'avait jamais pu marcher; qu'il
était devenu tout difforme dès l'âge de neuf à dix
mois. Je suis témoin oculaire de tout ce que je
viens de déposer; je le liens fermement pour un
très-grand miracle, et ainsi je le publierai toute
ma vie.
GUÉRISON DE PERNETTE LAMBER, POSSÉDÉE.
Déposition de Jean de Leemontex, prêtre, faite en 1632.
Une femme, nommée Pernette Lamber, du vil
lage de Fleyrier (Faucigny), était, depuis environ
dix ans, possédée par les esprits malins. Chaque
fois qu'elle était dans l'église, elle y faisait toute
sorte de bruits et poussait des cris , ce que j'ai or
dinairement entendu pendant cet espace de temps.
Enfin, elle fit le voyage d'Annecy, et à son retour
elle assura, ce qu'elle assure encore, qu'étant dans
l'église de la Visitation, elle demanda à Notre Sei
— 154 —
gneur, par les mérites et les prières du bienheu
reux saint François de Sales, qu'il lui accordât la
grâce, ou d'être délivrée, ou tout au moins de
pouvoir faire avec calme ses prières et ses dévo
tions dans l'église , ce qu'elle obtint ; car, dès ce
moment, toutes les fois qu'elle allait à l'église, elle
n'y faisait plus aucun bruit, ni mouvement extraor
dinaire, ainsi que je l'ai très-bien vu et remarqué
moi-même. C'est d'ailleurs une chose connue, no
toire et publique dans la paroisse de Fleyrier.
GUÉRISON DE M. LE CHANOINE J.-B. RONIN,
ATTAQUÉ SUBITEMENT
D'UNE DOULEUR DE JAMBES.
Dépoettton de Jean Guy, prêtre, faite en 16 33.
Un jour, révérend Jean-Baptiste Ronin, cha
noine de l'église collégiale d'Annecy, passant au-
prèsde ma cure, m'assura que, quelques jours au
paravant, il avait été atteint d'un mal de jambes si
violent, qu'il ne pensait pas pouvoir s'en aller chez
lui. Se trouvant à l'église devant l'autel, la douleur
devint si forte, qu'il s'adressa incontinent au bien
— 155 —
heureux François de Sales ; il lui dit qu'ayant tou
jours été son bon ami, il le priait de l'être encore
dans cette circonstance ; qu'en lui obtenant cette
grâce, il ferait paraître ainsi tout le crédit qu'il
avait auprès de Notre Seigneur, et qu'il l'espérait
avec confiance. Sa prière faite, la douleur cessa, et,
se levant soudain, il s'en alla paisiblement en sa
maison, assurant qu'il tenait cette guérison pour
surnaturelle et due à l'intercession du Bienheu
reux, dont les grâces et les miracles étaient si nom
breux, connus et notoires à tous.
GUÉRISON DE CLAUDE VALLET , AVEUGLE.
Imposition de M. Darit, cura de Filliages (Fauciény),
faite en 1632.
Il y a environ quatre ou cinq ans, Claude Vallet,
dit Vacher, mon paroissien, après avoir été malade
environ six semaines, devint entièrement aveugle.
Je lui portai le Saint- Sacrement et je reconnus fort
bien qu'il était complètement privé de la vue, non
seulement parce qu'il ne put ni me reconnaître ni
m'apercevoir, mais encore parce qu'en regardant
ses yeux, je les vis tout blancs et tout troubles.
Quelque temps après, je le rencontrai à la messe
dans l'église de Fillinges, avec un bâton à la main ;
et quand je lui demandai comme il se portait,
il me répondit qu'il commençait à se trouver
mieux et à recouvrer la vue. Il ajouta que cette
amélioration lui était survenue dès le moment
qu'il avait recouru aux prières du bienheureux
François de Sales, en lui promettant d'aller
en dévotion visiter son sépulcre : ce qu'il fit
quelque temps après. Etant de retour, je le
vis de nouveau, et reconnus fort bien qu'il avait
recouvré la vue; car il cheminait assez commodé
ment partout, et ne cessait de publier que le vœu
qu'il avait fait au bienheureux François de Sales
l'avait délivré de son mal. Il a vécu ainsi deux ans
après. Je crois cette guérison surnaturelle et mira
culeuse, parce que, l'ayant vu entièrement privé de
la vue, je n'ai jamais pensé que naturellement il
pût la recouvrer comme il l'a fait.
GUÉRISON DE LAURENCE JUGET.
1632.
Déposition du même.
Jean-François Juget et Françoise Monfon, sa
femme, m'ont assuré qu'il y a environ quatre mois
— 157 —
leur fille, nommée Laurence, âgée d'environ deux
mois, fut saisie d'un mal si extrême, qu'ils n'espé
raient pas qu'elle pût vivre. Ils la recommandè
rent aussitôt et firent un vœu au bienheureux Fran
çois, et à l'instant elle reçut sa guérison. Elle put
prendre le lait de la mamelle de sa mère, et fut
tout à fait guérie, sans que jamais depuis elle se
soit ressentie de son mal.
GUÉRISON DE TROIS PERSONNES
GRAVEMENT MALADES.
1632.
Déposition de Jean de Lullin, prêtre, faite en 1633.
Je soussigné, déclare avoir vu Humbert Louis,
Clauda Jay, sa femme, et Maurice Vaillant, de cette
paroisse, malades et réduits à l'extrémité, ainsi
que je le connus fort bien en leur administrant les
saints sacrements ; car je me retirai d'auprès d'eux
avec certitude de leur mort très-prochaine; et
néanmoins, contre mon opinion et celle de tous,
ils guérirent tous trois. Ils m'ont assuré qu'ils
avaient fait un vœu audit bienheureux François,
et qu'ils croyaient que cela leur avait sauvé la vie.
— 158 —
Selon le bruit commun, plusieurs autres miracles
ont été faits par les prières et intercessions dudit
Bienheureux, et sont choses publiques et notoires.
GUÉRISON DE JEANNE DESSAIX,
GRAVEMENT MALADE.
1632.
Déposition du même.
Je dis que, vers les fêtes de Pentecôte passée,
Jeanne Dessaix, femme de Pierre Cheiret, de ce
lieu, fut très-grièvement malade, avec péril évident
et danger de mort. Je lui administrai le saint via
tique et ensuite l'extrême-onclion, car l'on ne pen
sait point qu'elle pût se relever de cette infirmité,
ce qui lui arriva cependant , contre l'opinion de
tous; elle m'assura plus tard qu'en cette extrémité
elle avait fait vœu d'aller en dévotion à Annecy et
de visiter le sépulcre du bienheureux François de
Sales , ce qu'elle fit effectivement après sa guéri-
son.
— 159 —
GUÉRISON DE CLAUDE MILLIEZ, AVEUGLE.
1633.
Déposition de Louis Millies , son fils.
Je pourrais déposer ici plusieurs miracles que
Dieu a opérés par les mérites de son grand servi
teur François de Sales ; et, comme il lui a plu
d'en faire un très-signalé en la personne de mon
père Claude Milliez, dont j'ai été le témoin ocu
laire, j'en ferai déposition avec toutes les circons
tances.
Ledit Claude Milliez, mon père, étant cassé de
vieillesse et dans la décrépitude , devint aveugle
en l'année 1630. Ses yeux étaient entièrement re
couverts d'une peau blanche si épaisse, que la
forme de l'œil avait complètement disparu sous cette
couche. Il demeura trois ans entiers en ce pitoya
ble état, ce qui causait de grands embarras et beau
coup d'ennuis à Bernardine Guillot, ma mère, à
Jean Milliez, mon frère, et à moi, parce qu'il fal
lait que les uns ou les autres prissent le soin de le
conduire partout dans la maison, à l'église ou
ailleurs ; car il ne pouvait faire un pas de lui-même
si on ne lui donnait la main. Mon père était si âgé,
et la peau qui recouvrait ses yeux si épaisse, que
tous le regardaient comme absolument incurable,
et surtout M. Durand, notre curé, qui nous exhor
— 160 —
tait à bien l'assister et à le servir avec grand soin,
puisque nous ne pouvions lui donner aucun soula
gement par les moyens naturels. Mon père, ayant
langui de la sorte pendant trois ans consécutifs, le
troisième ou quatrième jour avant la fête de Pen
tecôte, en l'année 1633, eut l'inspiration de faire
vœu d'aller au tombeau du Serviteur de Dieu ,
François de Sales, ou d'y envoyer quelqu'un, si sa
faiblesse ne lui permettait pas d'y aller lui-même.
Aussitôt, il lit connaître à ma mère, à mon frère et
à moi , le vœu qu'il venait de faire , ajoutant qu'il
avait une grande confiance de recouvrer la vue
par les mérites du Serviteur de Dieu.
Dès le vendredi suivant, mon pauvre père,
n'ayant pu partir pour Annecy à cause de sa fai
blesse, qui ne lui permettait pas même de se tenir
à cheval, envoya à sa place Bernardine Guillot,
ma mère, et Jean, mon frère, qui partirent de notre
village de Chason vers les quatre heures du matin.
Arrivés à Annecy, ils accomplirent le vœu au
nom de mon père , auprès duquel je demeurai
pour le soigner.
Or il arriva dans la matinée du même jour que,
sur les dix heures, j'étais auprès de mon père,
qui faisait quelques prières pour s'unir à celles de
ma mère, pensant que pour lors elle était devant
le tombeau du Bienheureux ; il me dit tout à coup
qu'il sentait comme si on lui enlevait une peau de
dessus les yeux. Et tout aussitôt il recouvra la vue,
et distingua clairement tout ce qu'il y a\ait dans la
— m —
maison, et il se mit à marcher tout seul; ce qui me
donna tant de joie, que je m'écriai : Miracle, miracle!
Je fus entendu de plusieurs personnes, et parti
culièrement de Jacques Rolland, de Pernelte Ba-
gaz , comme aussi de Dominique Dufour, nos
plus proches voisins ; ils accoururent et virent le
miracle. Sur les six heures du soir du même jour,
ma mère et mon frère, à leur retour d'Annecy,
trouvèrent mon père jouissant de la vue, et n'ayant
plus sur les yeux celte peau qu'il avait conservée
si longtemps. Ils nous demandèrent alors à quelle
heure il avait été guéri. Je répondis que c'était
sur les dix heures ; et ils assurèrent que c'était
bien à cette même heure qu'ils accomplissaient le
vœu au tombeau du bienheureux Serviteur de Dieu.
Le surlendemain, jour de la Pentecôte , mon
père alla sans aucun guide à l'église paroissiale de
Gruffy. Non seulement il voyait à se conduire ,
mais il connaissait les uns et les autres, même de
loin ; en un mot, sa vue était redevenue aussi claire,
aussi distincte qu'il l'avait eue par le passé. Ce
grand miracle frappa d'étonnement et d'admiration
ceux qui l'avaient vu aveugle l'espace de trois an
nées, et tous s'assemblaient autour de lui pour
apprendre comment était arrivée cette merveille.
En l'entendant, tous louaient Dieu et son fidèle
Serviteur de ce miracle signalé, qui avait été si en
tier et qui fut si persévérant que, jusqu'à l'âge de
quatre-vingt-deux ans, époque à laquelle mourut
mon père, jamais il ne s'est ressenti de son infir
11
— 162 —
mité passée. Non seulement il allait tout seul de
côté et d'autre, mais encore il travaillait, autant que
son âge pouvait le lui permettre , à des ouvrages
qui exigent une bonne vue ; comme à battre du
blé, où il faut agir de concert pour s'entendre et
voir où l'on frappe. Je déclare que souvent mon
père en a battu avec mon frère et moi.
GUÉR1SON DE PÉRONNE HÉVRAZ,
PARALYTIQUE DE NAISSANCE.
il JUILLET 1640.
Déposition de Sébastien Hévraz, Bon père, cordonnier à SallancQea
(Fancijny).
J'ai souvent entendu dire que le Serviteur de
Dieu, François de Sales, avait fait plusieurs mira
cles, tels que de ressusciter des morts , de rendre
la vue aux aveugles ; mais, comme je n'en sais pas
les circonstances, je raconterai seulement celui
qui est arrivé en la personne de ma fille, Jeanne-
Péronne, qui naquit le 2 mars 1635, et, dès sa
naissance , eut les jambes tellement sèches et
arides qu'elle semblait n'avoir que la peau et les
os. Quand vint le temps où les autres enfants com
mencent à marcher et à se tenir sur les pieds, ce
fut une plus grande affliction encore pour Nicolée
Marin, ma femme, et pour moi, de voir notre fille
toujours dans le même état, sans pouvoir en façon
quelconque se soutenir sur ses pieds, pas plus que
le jour de sa naissance. Au contraire, ses jambes
étaient si molles et si tendres qu'on les mettait dans
la position que l'on voulait; on les pliait, on les
croisait par derrière jusqu'au-dessus des épaules,
sans qu'elle en ressentit aucune douleur, ni qu'il
y eût aux parties malades aucune force pour résis
ter à ces mouvements. Dans son berceau, on lui
trouvait souvent les jambes repliées de la sorte ,
sans qu'il lui fût possible de les remuer et de les
remettre toute seule à leur place.
Feu ma femme et moi, voyant que cette pauvre
petite continuait à rester en ce malheureux état,
parlâmes plusieurs fois à M. Jean-François Gal-
lien, chirurgien très-renommé, et à M. Jean-Pierre
Gallien, son fils, aussi fort expert, et les priâmes
d'entreprendre la guérison de notre fille. Mais,
après avoir considéré l'état de sa maladie, palpé
ses jambes et vu cette flexibilité, ils déclarèrent que
c'était une paralysie de naissance, absolument in
curable ; que ce serait nous tromper et dérober no
tre argent s'ils lui donnaient des remèdes, parce
qu'ils ne serviraient de rien. Néanmoins, l'affliction
que j'avais de voir cette pauvre enfant en cet état
fit que je les priai instamment de tenter sa guéri-
son et de ne rien omettre, quand tout devrait
être inutile. Alors, pour condescendre à mon im-
porlunité, les chirurgiens lui appliquèrent diver
ses fois des onguents , lui firent oindre souvent
les jambes avec des moëlles de bœuf détrempées
dans de l'eau-de-vie , et continuèrent ce traite
ment l'espace de trois ou quatre mois; mais ,
voyant tous leurs soins inutiles , ils ne voulurent
pas aller plus loin et me dirent que c'était peine
absolument perdue. Ensuite de ce refus, notre pe
tite Jeanne-Péronne resta dans le même état l'es
pace de quinze mois , sans qu'on lui appliquât
le moindre remède.
Enfin, comme elle venait d'atteindre l'âge de cinq
ans, l'année 1640, voyant que tout était inutile, et
enten dant raconter les miracles qui se faisaient tous
les jours au tombeau du Serviteur de Dieu , ma
femme et moi fûmes inspirés de lui faire un vœu.
Je promis de visiter ce tombeau, d'y faire dire une
messe dans l'église de la Visitation, et, en outre, d'y
offrir un cierge à l'autel où j'entendrais la messe.
Je fis ce vœu d'autant plus volontiers que je croyais
et crois encore avoir reçu auparavant une grâce
particulière par les mérites du Serviteur de Dieu,
et d'avoir été délivré, par son intercession, d'un
grand péril dans un voyage. Je partis donc de Sal-
Ianches au mois de juillet, accompagné de Nicolas
Marin et de François Cart , tous deux bourgeois de
Sallanches, et, le matin de mon départ , je vis ma
pauvre fille aussi malade et aussi incapable de mar
cher que jamais. Arrivé à Annecy, le 28 juillet, sur
— 1 65 —
les dix heures et demie du matin, en supputant à la
mode de France, j'allai entendre la messe dans l'é
glise de la Visitation, et, ayant offert le cierge que
j'avais promis et voué au grand autel où se dit la
messe , je rendis mes dévotions au tombeau du
Serviteur de Dieu, espérant que, par son interces
sion, Notre Seigneur guérirait ma pauvre fille et
ferait ce miracle, comme tant d'autres qui s'opé
raient chaque jour à ce tombeau.
Mon vœu accompli, je partis d'Annecy le jour sui
vant, en la compagnie des susnommés, et, arrivé à
Sallanches, le 31 du même mois, c'est-à-dire deux
jours après, je fus aussi consolé que surpris lors
que entrant dans ma maison, je vis ma petite fille
venir à moi toute seule, me sauter nu cou et me
dire : Je suis guérie! Je demandai alors quel jour
et à quelle heure cette pauvre enfant avait été mi
raculeusement guérie, et ma femme me répondit
que le deuxième jour après mon départ, sur
les dix heures et demie du matin, la petite Jeanne-
Péronne, étant couchée sur son lit, se leva tout à
coup et lui dit : Mère, je suis guérie! Dès ce mo
ment, elle commença à marcher sans aucun res
sentiment de faiblesse, comme elle l'a toujours fait
depuis et le fait encore à présent. Pour mieux s'as
surer de la guérison, ma femme visita et me fit
visiter les jambes de ma fille. Je les trouvai, en ef
fet, aussi fortes, aussi charnues que celles des au
tres enfants qui se portent le mieux. Ayant remar
qué le jour et l'heure auxquels l'enfant avait été
— 166 —
guérie, je dis à ma femme que c'était le même
jour et à la même heure que je rendais notre vœu
au tombeau du Serviteur de Dieu. Tous nos voisins
et les autres habitants de la ville, qui avaient visité
ma fille au premier bruit de sa guérison, vinrent
aussi me voir à mon arrivée pour me témoigner
leur joie et pour savoir ce que j'avais fait. En ap
prenant mon vœu, il n'y eut personne qui ne ren
dit grâces à Dieu, et qui ne publiât que c'était un
véritable miracle. Tous l'avaient vue, l'espace de
cinq ans entiers, paralytique, et chacun croyait
qu'elle resterait en cet état toute sa vie.
GUERISON DE SŒUR M.-JUDITH GILBERTE,
RELIGIEUSE DE LA VISITATION D'ANNECY,
ATTEINTE DE VINGT-DEUX MALADIES MORTELLES.
1641.
Plusieurs dépositions ont été faites au sujet de ce miracle ;
nous n'en citerons que deux :
1° Déposition de la malade elle-même.
Je sais qu'il a plu à Dieu d'opérer un très-grand
nombre de miracles, par l'intercession de notre
— 167 —
vénérable fondateur François de Sales ; et j'ai vu
des relations qui en constatent plus de cent très- *
insignes, tels que des résurrections, des guérisons
d'aveugles-nés et de paralytiques de naissance ;
des guérisons de possédés, et plus de cinq à six
mille guérisons miraculeuses de fièvres et autres
maladies désespérées. Je sais et je peux assurer
en toute vérité être moi-même redevable du
bonheur de la vocation religieuse, à la lecture des
livres admirables de notre vénérable Fondateur,
et au récit que j'ai entendu faire des prodiges et
miracles que Dieu a opérés à son tombeau, et en
tant d'autres lieux par son intercession. Mais je ne
raconterai que ce qui est arrivé à ma propre per
sonne, tout indigne que j'étais de recevoir une
faveur si extraordinaire, faveur par laquelle Dieu
voulut manifester la sainteté de son Serviteur et le
pouvoir qu'il a de secourir ceux qui ont recours à
son intercession.
En l'année 1637, le premier jour de novembre,
dédié à la fête de tous les Saints, je fus atteinte
d'un prodigieux écoulement de cerveau et d'un
épanchement de catarrhe par tout lejcorps. Par
suite de la contraction et de l'irritation des nerfs, il
me causa des oppressions de poitrine, et des con
vulsions si violentes, qu'à tout moment je croyais
être sur le point de mourir. Une fièvre très-ardente
accompagna tous ces maux. Les sieurs Grandis et
Déglise, médecins de cette ville, ainsi que le sieur
Bérard, pharmacien de Son Altesse Royale , et le
— 168 —
sieur Jacques Trouittat, chirurgien de cette même
ville , furent appelés par notre charitable et très-
digne Mère de Chantai ; mais tous les remèdes
qu'ils purent imaginer de me donner restèrent
sans aucun effet, et, loin de me soulager, ne firent
que rendre mes convulsions plus violentes. Je
demeurai en cet état jusqu'au commencement d'oc
tobre de l'année 1638. A cette époque , mes maux
augmentèrent extraordinairement et de très-violents
redoublements de fièvre, qui venaient régulière
ment deux fois le jour, me mirent si bas qu'à tout
moment je croyais mourir. Mon état demeura le
même jusqu'au commencement du mois d'avril de
l'année 1639. Alors je fus saisie d'assoupissements
léthargiques si extraordinaires que durantplusieurs
heures, je perdais entièrement l'usage de tous les
sens. Nos sœurs qui avaient la charité de m'assis-
ter assuraient que, pendant ces accès violents, je
demeurais froide comme un glaçon, ce qui m'arri-
vait deux ou trois fois par jour. Au mois de
novembre de la même année , je devins hydro
pique, ayant l'estomac, les jambes et tout le corps
prodigieusement enflé, et souffrant avec cela une
altération incroyable. La paralysie me survint
presqu'en même temps , commençant par les
jambes, puis montant jusqu'à l'épine dorsale, ce
qui me rendit toute courbée. Au commencement
du mois de janvier 1640, je me trouvai paralytique
de tout le corps, sans pouvoir remuer ni bras ni
jambes. Les susdits médecins ne crurent point
— 169 —
devoir me donner de remèdes jusqu'au mois d'avril
de la même année: Au mois d'avril, Madame
Royale de Savoie, ayant eu la bonté de visiter les
malades dans notre infirmerie, eut aussi la pensée
de me voir, et comme d'ailleurs feu mon père avait
l'honneur d'être officier en la maison de la reine,
mère de cette bonne et grande princesse, elle com
manda au sieur Guigonis, son médecin ordinaire,
et à M. Juif, médecin ordinaire du roi Louis XIII
(et en réputation d'être le plus expert de toute
l'Europe en matière de chirurgie), de faire une
consulte et de ne rien mettre en oubli de ce qui
pourrait contribuer à mon soulagement.
Les susnommés Grandis, Déglise, Bérard,Truit-
tat, furent présents lorqu'ils examinèrent ma mala
die; mais comme ils passèrent dans une autre cham
bre pour leur consultation, je ne sais point ce qu'ils
conclurent ; seulement, lorsque la consultation fut
finie, M. Juif, qui était bon ami de feu mon frère,
vint me dire de me consoler en Dieu et de mettre
en lui ma plus grande confiance. Il ne me dit point
avoir rien ordonné pour moi, et depuis on ne me
donna plus aucun remède. Au mois de novembre de
la même année 1640, la paralysie se porta sur ma
langue et sur mon gosier, en telle sorte que je ne
pouvais ni parler, ni mâcher, ni avaler, si ce n'est
quelques gouttes de bouillon que l'on distillait
dans la bouche à grand' peine ; encore, s'il y
demeurait quelque peu de temps, je tombais dans
des convulsions violentes. Je demeurai plus de huit
— 170 —
mois entiers dans ce même élat, sans que rien de
solide entrât dans mon corps, ce qui me rendit
entièrement étique, n'ayant que la peau et les os.
Le 25 du mois de mai de l'année 1641, la violence
du mal m'ayant recourbé la langue sur l'orifice du
gosier, il ne me fut plus possible de recevoir aucun
aliment, quel qu'il fût ; car la langue était si pres
sée au-dessus de cet orifice qu'à peine restait-il le
moindre passage pour la respiration, et à tout
moment je croyais devoir être suffoquée et expirer.
Le deuxième jour de juin, fête de l'octave du
Corps-Dieu, jour que je croyais devoir être le der
nier de ma vie, outre la violence de mes souffrances
corporelles, je fus saisie d'une extrême tristesse et
affliction d'esprit de me voir sur le point de mourir,
privée de la consolation de recevoir le saint Viati
que Dieu m'inspira la pensée et la sainte confiance
que, si je pouvais avoir quelques reliques de notre
vénéré Fondateur, il me ferait la grâce, par son
intercession, de recevoir ce bonheur avant de
mourir. Comme cette inspiration m'occupait de
plus en plus l'esprit , et que ma confiance en l'in
tercession de ce vénérable Fondateur était toujours
plus ferme et plus entière en mon cœur, et mon
désir plus ardent, entre midi et une heure, notre
digne Mère de Chantai vint me visiter et me conso
ler avec sa charité ordinaire. Elle s'approcha de
mon lit, accompagnée de notre Mère de Blonay,
de notre Mère Françoise-Magdeleine de Chaugy
et de quelques autres de nos soeurs. Ne pou
— 171 —
vant lui manifester mon désir par la parole, je
jetai les yeux et les arrêtai fixement sur un portrait
de notre vénéré Fondateur, puis je les tournai
vers elle de la même manière. Après avoir ainsi, à
quatre ou cinq reprises, attaché les yeux sur le ta
bleau, puis sur notre digne Mère, Dieu me fit la
grâce qu'elle connût mon désir. Elle me demanda si
ces mouvements de mes yeux ne témoignaient pas
que je demandais quelques reliques de notre véné-
rableFondateur. Je lui fis signe, en abaissant douce
ment Iesyeux.que c'étaitmon unique désir. Aussitôt
cette charitable Mère fit apporter un peu d'eau dans
une cuillère, y détrempa un peu du sang de notre
saint Fondateur, se mit à genoux et fit une petite
prière. Elle me dit ensuite qu'elle allait me donner
un peu du sang de notre vénéré Fondateur, ce qui
me combla de joie et redoubla ma confiance.
Cette digne Mère me donna, en effet, de sa bé
nite main cette précieuse liqueur. A peine l'avais-je
dans ma bouche que ma langue, qui était recour
bée, fut remiseensa place et lui fit passage. L'ayant
avalée, je ressentis au même instant, non seulement
toutes mes douleurs cesser, mais encore mes forces
entièrement rétablies , et je m'écriai : Ma bonne
Mère, loué soit Dieu et notre vénérable Fondateur
et Père François de Sales ! je suis guérie par son
intercession! Aussitôt je me levai et j'allai d'un pas
ferme, pleine d'allégresse, dans l'oratoire, où
j'entonnai le Te Deum, qui fut continué par nos
sœurs , accourues pour m'aider à rendre grâce
— 172 —
à Notre Seigneur d'une guérison si miraculeuse.
Peu après, la portière vint avertir notre très-di
gne Mère de Chantai, que MM. Déglise et Bérard
étaient au parloir. Notre digne Mère m'y mena.
Ces messieurs, qui, deux jours auparavant, m'a
vaient vue à l'extrémité, et qui ne pensaient plus me
revoir jamais autrement que morte furent surpris,
plus qu'on ne peut le dire, de me trouver en un
moment rétablie en parfaite santé. Ils protestèrent,
comme ils ont toujours fait depuis, que c'était bien
là un des plus grands miracles en matière de gué
rison qui aient jamais été faits au monde. Ensuite
j'allai chanter vêpres, et j'assistai le soir au réfec
toire, où je mangeai ma portion et une salade du
meilleur appétit que j'aie eu de ma vie. De ce
moment je ne me suis jamais ressentie d'aucune
de toutes mes incommodités précédentes : ce que
j'atteste devant mon Dieu être entièrement véri
table ; reconnaissant que je dois ma guérison à la
seule intercession de notre vénérable Fondateur et
Père.
J'avais 27 ans, en l'année 1 637, quand le catarrhe
me surprit ; et en l'année 1641 , lorsque je fus 'gué
rie, j'avais 31 ans.
173 —
II. Déposition dg la Mère de Chauèy.
La Mère de Chaugy, qui a été témoin de la guérison miracu
leuse de la sœur Marie-Judith, fit aussi sa déposition, dans
laquelle on remarque ce qui suit:
Le miracle sur lequel principalement je dois
déposer est la guérison miraculeuse de notre
sœur Marie-Judith Gilbert, professe de ce premier
Monastère, parce qu'ayant vu le commencement,
le progrès et la fin de sa maladie et sa guérison
miraculeuse, je puis en avoir une plus ample con
naissance que nulle autre. Le jour de la fête de tous
les Saints, 1 637, notre sœur, qui jusqu'alors avait
joui d'une parfaite santé, tomba grièvement ma
lade. Son mal commença par un épanchement de
catarrhe et un débord de cerveau universel, qui lui
saisitla masse des nerfs et lui occasionna des convul
sions étranges, des oppressions de poitrine et
autres accidents accompagnés de fièvre ardente.
Elle fut en cet état jusqu'à l'automne de l'année
1 638, durant lequel temps notre vénérable Mère de
Chantai, qui était alors supérieure de ce premier
Monastère d'Annecy, fit appeler M. Grandis, doc
teur en médecine et médecin ordinaire de cette
maison, et M. Déglise , pareillement docteur en
médecine, et qui prenait soin de nos malades en
l'absence dudit sieur Grandis ; de plus M. Bérard,
pharmacien de Son Altesse Royale, et M. Jacques
— 174 —
Truittat, notre chirurgien ordinaire, pour faire
une consultation sur cette pauvre malade. Ils jugè
rent d'abord que c'était une apoplexie assez
opiniâtre ; que néanmoins il n'était pas hors d'es
pérance de la soulager; et, pour cet effet, lui
donnèrent tous les remèdes qu'ils jugèrent utiles,
prenant grand soin de la visiter une ou deux fois
le jour; mais tant s'en fallut que tous ces remèdes
lui donnassent aucun soulagement, qu'au contraire,
par l'ébranlement des humeurs, son mal alla tou
jours en empirant. Bientôt elle fut réduite en un
si pitoyable état qu'au commencement de l'automne
delà susdite année 1638, ses convulsions devin
rent plus étranges, et la fièvre continua plus violente
avec des redoublements, soir et matin. Enfin elle
demeura tellement abattue, que les médecins jugè
rent qu'elle devait bientôt mourir. Néanmoins,
grâce à l'assiduité des soins qu'on lui rendait, elle
persévéra en cet état jusqu'au commencement du
printemps de l'année 1639, auquel temps il lui
survint une pesanteur de tête si extrême et des
accidents léthargiques si extraordinaires qu'elle en
demeurait froide comme un marbre, sans aucun
mouvement vital, perdant l'usage de tous les sens
et demeurant plusieurs heures de suite comme
une personne agonisante, ce qui arrivait ordinaire
ment tous les jours une ou deux fois. En ce même
commencement de l'automne 1639, l'hydropisie
commença à paraître et se joignit à ses autres maux.
Les jambes, son estomac et tout son corps étant
— 175 —
monstrueusement enflés, les médecins firent tous
les remèdes possibles pour combattre cette hydro-
pisie, mais inutilement: les maux allaient toujours
croissant; la paralysie vint s'adjoindre à ces étran
ges accidents au commencement du mois de novem-
brede la même année 1 639. Cette paralysie surprit
premièrement ses jambes et ensuite l'épine du dos,
ce qui la rendit toute courbe, et, au commencement
de l'hiver, elle fut entièrement paralytique Je tout
son corps, sans qu'elle pût se mouvoir ou remuer
en façon quelconque. Les susdits médecins ne
laissèrent point de lui faire tous les remèdes possi
bles, principalementjusqu'au temps de la canicule
de l'année suivante 1640; mais toujours inutile
ment, les maux croissant de jour en jour.
Pour lors, Madame Royale de Savoie, étant venue
en dévotion au tombeau de notre vénérable Fon
dateur, eut la bonté de visiter cette pauvre malade
et de la consoler de ses maux. En même temps,
elle fit venir M. Guigonis.son médecin, et M. Juif,
médecin très-célèbre, et des plus fameux en
matière de chirurgie. Ces deux médecins, pour
obéir au commandement de Madame Royale, firent
une consulte où furent appelés les susnommés
sieurs Grandis, Déglise, Truittat et Bérard. Tous
ensemble ayant visité ladite malade et considéré la
suite et le progrès de sa maladie, et l'état présent
où elle était réduite, conclurent unanimement
qu'elle était incurable, surtout ledit sieur Juif, qui
déclara que la première paire des nerfs était entiè
— 176 -
rement descendue, et toute gâtée à l'endroit du
cerveau; qu'on ne pouvait douter que l'hydropisie
ne fût tympanique et entièrement formée ; que la
paralysie était absolue et qu'elle avait des obstruc
tions et duretés invincibles, et une fièvre tellement
invétérée et compliquée, avec un si grand nombre
d'autres maux si différents et contraires au lieu de
guérison , que non seulement c'était perdre le
temps de lui donner des remèdes, mais encore
c'était avancer ses jours et la réduire en pire état.
M. Guigonis fut du même sentiment, et tous les
autres susnommés. En sortant de l'infirmerie, ils
dirent à notre Mère de Chantai qu'il fallait laisser
la malade entre les mains de Dieu, et que tous les
hommes ensemble et tous les remèdes de la nature
ne pourraient rien pour la soulager en son mal. Et
en effet ils ne lui ordonnèrent aucune chose, et,
depuis ce temps-là jusqu'au jour de sa guérison
miraculeuse, on ne lui fit plus aucun remède.
Elle traîna de la sorte jusqu'au commencement
de novembre de la même année 1640, temps où de
nouveaux accidents l'accablèrent. La paralysie se
jeta sur son gosier et sur sa langue, de telle sorte
qu'elle ne pouvait ni manger, ni parler, ni avaler,
de manière que pour la maintenir en vie, il fallait
lui ouvrir la bouche et faire distiller dans son
gosier quelques gouttes de bouillon par un enton
noir. Cela dura l'espace de huit mois entiers, et si
le peu de nourriture qu'on lui distillait, demeurait
tant soit peu dans sa bouche, elle tombait en des
— 177 —
convulsions étranges, ce qui la réduisit à une
phthisie telle qu'il ne lui restait plus que la peau et
les os. L'année 1641, après Pâques, les sieurs
Déglise et Bérard, étant venusvoir quelques autres
sœurs malades, furent priés par notre Mère de Chan
tai de voir cette pauvre souffrante, et, après l'avoir
visitée et trouvée étique et entièrement paraly
tique, ils déclarèrent qu'il était inutile de les faire
appeler pour ladite malade, et qu'il la fallait
abandonner à la miséricorde de Dieu. Enfin après
être demeurée neufjours entiers sans avaler aucune
nourriture, ayant la langue toute recourbée contre
l'orifice du gosier où passent les aliments, la
pauvre sœur fut réduite à une entière agonie, et
dans une tristesse encore plus grande de mourir
sans recevoir la sainte communion. Elle regarda
fixement un portrait de notre vénérable Fondateur
en diverses reprises ; notre Mère de Chantai jugea,
comme il était vrai, qu'elle faisait signe par ce
mouvement de ses yeux, qui était l'unique mouve
ment qui lui restait libre, qu'elle demandait quel
ques reliques de notre vénéré Père, et, au même
instant, cette digne Mère et notre très-honorée
Mère Marie-Aimée de Blonay, alors notre supé
rieure, et nos sœurs Jeanne-Thérèse Picoteau,
Marie-Charlotte de Prigny, Marie-Isabelle Flory et
moi, qui nous trouvions présentes dans l'infirmerie,
nous nous mimes à genoux, demandant à Dieu, par
les mérites de son vénéré Serviteur, de vouloir
consoler cette pauvre agonisante. Et alors notre
12
— 178 —
Mère de Chantai, ayant pris du sang de notre véné
rable Fondateur, détrempé avec un peu d'eau dans
une cuillère que je tenais moi-même, le donna de
sa propre main à la malade, à laquelle il fallut
ouvrir la bouche. Chose merveilleuse, quoiqu'il y
eut neuf jours entiers qu'elle n'avait pu avaler quoi
que ce fût, ayant la langue recourbée comme je l'ai
dit, elle avala pourtant sans peine cette précieuse
liqueur, et, tout au même instant, elle s'écria : Ma
bonne Mère! Loue, soit Dieu et notre vénéré Fonda
teur et Père François de Sales! je suis guérie par
son intercession ! Et, au même instant, elle se leva
et alla d'un pas ferme et agile à l'oratoire, et
entonna le Te Deum, qui fut continué par les sœurs
qui étaient accourues pour voir cette merveille.
Elle descendit au réfectoire pour souper avec la
communauté, et mangea de bon appétit du pain
et des viandes communes, comme elle fait encore à
présent, même une salade ; et depuis elle n'a
jamais été malade, ni manqué de suivre en tout la
vie commune. On fît venir au parloir les sieurs
Déglise, Bérard et Truittat, qui furent ravis
d'étonnement et assurèrent cette guérison être
au-dessus de tout le pouvoir de la nature et un vrai
miracle. Je proteste devant Dieu que tout ce que
je viens de déposer touchant ce miracle est arrivé
en la même manière que je l'ai décrit, ayant vu
tout ce que j'en ai déposé et ayant été témoin
oculaire.
GUÉRISON DE LOUIS XIV,
ATTEINT DE LA PETITE VÉROLE.
1648.
Déposition d'Albert Eugène, marquis de Lullin.
Je sais que le roi Louis XIV, ayant une grosse
fièvre continue et la petite vérole, avec grand péril,
la reine sa mère lui ayant donné des reliques de
cet homme de Dieu, Sa Majesté fut dès l'heure
hors de danger, et bientôt entièrement guérie.
La Mère de Cbaugy dépose ainsi du même fait :
Le roi Louis XIV, étant abandonné des médecins , la reine
Anne d'Autriche, sa mère, envoya prendre du sang du Servi
teur de Dieu en notre monastère de la Visitation Sainte-Marie
de Paris, rue Saint-Antoine ; un prélat, aumônier de ladite
reine, ayant détrempé dans l'eau le sang du Serviteur de Dieu,
le donna à Sa Majesté, le lui faisant avaler dans une cuillère,
et , au même instant, le jeune roi sentit son mal apaisé, et en
peu de temps il fut remis en parfaite santé.
— 180 —
DÉLIVRANCE DE LACHENAL,
TOMBÉ DANS UN PRÉCIPICE.
1650.
Déposition de Fr. de la Fesse, seigneur de Viallon, oonstiller
de Son Altesse Royale de Savoie, prêtra d'Annecy.
Je tiens pour une grâce extraordinaire celle que
mon secrétaire, nommé Lachenal, reçut en l'année
1650, en revenant d'un voyage aux environs, où
il m'avaitaccompagné. Arrivé près du bourg d'Alby,
Lachenal passait au bord d'un précipice de la hau
teur d'environ trois piques , son cheval vint à glis
ser des deux pieds de derrière, et le précipita à
la renverse dans ce précipice. Mais, dans sa chute,
il eut la pensée de se recommander de cœur et (Le
bouche au vénérable Serviteur de Dieu, qu'il esti
mait bienheureux, et, sans pouvoir se l'expliquer,
il se trouva assis au milieu du précipice et sans au
cun mal. Comme ce jeune homme était peu instruit
et peu dévot, j'ai toujours cru que, sans une inspi
ration formelle de Dieu, il n'aurait pu avoir la
pensée de recourir aux mérites du Serviteur de
Dieu ; à moins qu'il ne fût poussé par la renommée
des miracles continuels que Dieu opérait par l'in
tercession de son Serviteur. II m'assura, en effet,
y avoir été excité par ce motif; aussi, j'ai toujours
cru que, si ce n'est entièrement un miracle, ce fut
— 181 —
du moins une préservation visiblement miracu
leuse , ce jeune homme étant tombé dans un pré
cipice à la renverse, et ayant un cheval par-dessus
sa tête, d'une façon où le plus habile du monde
eût été déconcerté par le péril imminent de mou
rir sans ressource. Et cependant Lachenal ne fut
pas même effrayé ni ému de sa chute ; ce que je
sais pour avoir été présent et témoin oculaire du
fait, qui de plus est notoire et public.
DÉLIVRANCE DE GEORGINE CHEVALLIER,
TOMBÉE DANS LE LAC.
SEPTEMBRE 1654.
Déposition faite par elle-même.
L'an 1654, au commencement du mois de sep
tembre, je fis vœu d'aller à Annecy et de veiller
toute la nuit devant le tombeau du Serviteur de
Dieu; et, comme j'appréhendais que Maxime
Blanc, mon mari, ne mît empêchement à mon
voyage, quoiqu'il y eût des chevaux à la maison,
je résolus de partir à pieds et sans lui communi
quer mon dessein. Le 1er du mois de septembre, je
me mis donc en chemin. Mon mari, s'en étant
— 182 —
aperçu, vint après moi et me trouva à un quart de
lieue du village de Saint-Maxime, d'où j'étais
partie. Il me blâma de lui avoir caché mon des
sein et me dit qu'il voulait venir avec moi accom
plir le même vœu. Arrivés au milieu du village de
Vertier, nous prîmes place sur un bateau chargé de
foin que l'on conduisait à Annecy. Mon mari se
mit à la proue et moi un peu plus bas.
Lorsque nous fûmes au milieu du lac, vis-à-vis
le village de Bredanne, un grand orage se leva, et,
comme les bateliers voulurent ramer avec grand
effort, dix ou douze fagots de foin tombèrent dans
'e lac par l'agitation et les secousses que l'orage et
les rameurs donnaient au bateau. Je tombai pa
reillement dans le lac, sans avoir eu le temps d'ap
peler personne à mon secours. Seulement , il me
souvient qu'en tombant dans l'eau j'entendis des
voix confuses dire : Hélas! elle est perdue.'... Et,
dès lors, je perdis le mouvement et le sentiment,
sans savoir à quelle profondeur je fus engloutie,
ni combien de temps j'y demeurai. Tout ce dont je
me souviens, c'est que, loin de souffrir aucunedou-
leur ni incommodité, il me semblait être dans un lit
mollet et doux, bien à mon aise, sans que je puisse
dire toutefois si je veillais alors ou si je dormais.
Ce que je me rappelle encore distinctement, c'e s
que, en revenant sur l'eau et en me voyant en si
grand péril, je fus inspirée d'invoquer le Serviteur
de Dieu, François de Sales, et de renouveler le
vœu pour lequel je venais à son tombeau. Je me
— 183 —
souviens très-bien que je dis en mon cœur : Mon
Dieu, vous savez pour quel sujet et pour quelle dé
votion je suis partie de ma maison pour aller à
Annecy. Sauvez-moi , par l'intercession de votre
grand serviteur François de Sales !
A peine avais-je fait ce vœu, que je vis les bate
liers ramer à toute force pour venir à moi ; et j'ai
toujours cru avoir été soutenue miraculeusement
sur l'eau jusqu'à ce qu'ils m'eussent approchée. Je
ne puis dire exactement de combien j'en étais éloi
gnée, mais je me souviens bien que les bateliers,
Jean Noir et Claude Dunand, m'empoignèrent par
les bras et me tirèrent avec grand'peine dans le ba
teau , attendu qu'à la pesanteur de mon corps,
déjà assez gros , s'ajoutait le poids des habille
ments dont j'étais chargée et qui étaient tout
mouillés. Une fois retirée ainsi dans le bateau, mon
mari me demanda si j'avais beaucoup souffert. Je
lui répondis, en présence des bateliers et des sieurs
Claude Bédannaz et Claude-Antoine Durand, bour
geois d'Annecy, que je n'avais souffert aucune in
commodité, ni bu une seule goutte d'eau ; et qu'il
m'avait semblé reposer bien à mon aise dans un
lit mollet, depuis le moment où j'étais tombée
dans le lac; qu'en revenant sur l'eau j'avais renou
velé mon vœu, comme je viens de le rapporter.
Mon mari me dit alors qu'il ne fallait point douter
que je n'eusse été préservée du naufrage par l'inter
cession du Serviteur de Dieu ; qu'au même mo
ment où je tombai dans l'eau et disparus à ses
— 184 —
yeux, il s'était mis à genoux, s'écriant par trois
fois : Grand François de Sales !je vous recommande
ma femme ;je la remets entre vos mainsetje renou
velle le vœu qu'elle a fait de passer la nuit en priè
res devant votre tombeau, et je fais aussi le même
vœu!... Ces paroles furent entendues de tous les
susnommés.
Il est bien évident que j'ai été préservée par un
grand miracle ; car j'étais tombée dans un en
droit du lac dont jamais personne n'a pu trouver
le fond, et où, l'année précédente, trente-huit per
sonnes s'étaient perdues sur ce mêmebateau, sans
qu'aucune échappât. En outre, mon mari et les
autres assurèrent que j'étais demeurée un gros
quart d'heure dans l'eau, sans paraître ; et, cepen
dant, il ne me restait aucune incommodité de cet
accident, et j'étais si allègre que, si mes habits
n'eussent été mouillés, on n'eût pu juger que j'étais
tombée dans l'eau. Ayant abordé au village de Bre-
danne, pour y faire sécher mes habits, je mangeai
d'aussi bon appétit que s'il ne m'était rien arrivé.
Vers les six heures du soir, nous arrivâmes à
Annecy; au sortir du bateau, j'allai avec mon mari
et les susnommés rendre grâces à Dieu , devant le
tombeau de son Serviteur. La Mère supérieure , à
qui je racontai ce qui était arrivé, nous permit de
passer la nuit en prières devant le tombeau du
bienheureux Serviteur de Dieu, comme mon vœu le
portait; et, le lendemain, jour de la Nativité de la
sainte Vierge, après nous être confessés et avoir
— 185 —
reçu lasainte communion dans l'église de la Visita
tion, nous nous en retournâmes dans notre village
de Saint-Maxime, racontant les merveilles de Dieu
et la grâce que j'avais reçue par l'intercession de
son serviteur François de Sales.
GUÉRISON DE Mme DE VILLE -SAVIN,
ATTEINTE D'UN CANCER.
1656.
Déposition du marquis de Lullin.
J'ai ouï dire que cet Homme de Dieu a fait de
grands miracles. J'ai vu à Paris Mme de Ville-Sa-
vin, qui m'assura avoir été guérie d'un mal incu
rable qu'elle avait au sein, et qui avait résisté à
tous les remèdes. Comme ce mal était désespéré,
et que, selon les médecins, il était impossible d'é
viter que la gangrène ne s'y mit, elle m'assura
avoir enlevé tous les appareils qu'on y mettait, et y
avoir appliqué des reliques de cet Homme de Dieu,
et que, l'ayant invoqué confidemment, elle fut sou
dainement si entièrement guérie de ce mal jugé in
curable, qu'il ne lui en resta pas la moindre appa
rence.
— 186 —
DÉLIVRANCE d'aNTONIE DURAND,
POSSÉDÉE DU DÉMON.
1657.
Déposition de la Mère de Chaugy.
L'année 1657, le 4 du mois de juillet, vers
les dix heures du matin, le R. P. Jacques Ha-
rel , collègue des RR. PP. Minimes , qui était
alors en cette ville d'Annecy, demanda à me par
ler, et je me rendis incontinent en notre parloir
ordinaire. Le Révérend Père me dit qu'une mer
veille bien étonnante venait de se passer entre ses
mains; qu'une bonne femme de Tarentaise lui avait
présenté une petite fille âgée de neuf à dix ans, le
priant de la vouloir ouïr en confession, parce qu'elle
venait l'offrir au tombeau du Serviteur de Dieu,
pour demander à la divine Majesté, par son inter
cession, qu'il lui plût de guérir sa fille et de vouloir
détruire un maléfice attaché à la main et au bras
droits de cette petite fille, qui les avait fort libres en
tout autre moment; mais lorsqu'on lui disait de
faire le signe de la croix, son bras et sa main s'at
tachaient tout à coup à son côté, et y demeuraient
collés si fortement que, quelques efforts que fissent
les personnes les plus robustes, il était impossible
de les en détacher et de les faire mouvoir, pas-plus
— 187 —
que s'ils eussent été attachés avec des crampons de
fer. Le R. P. Harel voulut éprouver si ce n'était
point une illusion chez cette femme. II m'assura
avoir dit aussi à cette petite de faire le signe de la
croix, et avoir vu tout à coup sa main et son bras
droits s'attacher à son côté, en la manière que je
viens de le dire. Au même instant, ayant dit à la
petite fille de ramasser une pierre qui se trouvait
devant le perron de l'église, où ceci se passait,
elle eut incontinent le bras libre pour ramasser la
pierre et pour tout autre mouvement. Le Révé
rend Père m'assura qu'ayant réitéré par quatre fois
la même tentative, il dit autant de fois à la petite
fille de faire le signe de la croix ; au même instant,
le bras de l'enfant s'attachait à son côté en la ma
nière susdite, et si fortement que, quelques efforts
que le Révérend Père fit avec ses deux mains pour
détacher le bras , il n'eut non plus le moyen de
le faire mouvoir que s'il eût été attaché avec des
crampons de fer.
Le Révérend Père m'assura qu'il avait encore
remarqué un autre maléfice en la même petite fille,
en ce que toutes les fois qu'on lui disait de prier
Dieu et de réciter son Pater noster ou son Ave
Maria, ou quelqu'autre prière que ce fût, au même
instant sa langue s'attachait à son palais, et elle ne
pouvait non plus la mouvoir pour la prière, que
son bras pour le signe de la croix; quoiqu'elle par
lât fort librement de toute autre chose. Le Révé
rend Père m'assura avoir vu l'immobilité de la Ian
— 188 -
gue, aussi bien que celle du bras, et m'assura en
core qu'ayant voulu entendre en confession la pe
tite fille, lorsqu'il lui dit de faire le signe de la croix
et de réciter son Confiteor, son bras s'attacha à son
côté et sa langue à son palais, sans qu'il fût en son
pouvoir de lui faire bouger le bras, ni la langue
pour en tirer une seule parole. Se levant alors du
confessionnal, il dit à la mère qu'il ne doutait point
que sa fille n'eût quelque maléfice ou obsession du
démon, et que tout ce qu'il pouvait faire était d'al
ler dire la messe pour elle à la chapelle des Inno
cents ; qu'il lui conseillait d'avoir une grande
confiance à l'intercession du Serviteur de Dieu, et
d'aller présenter sa fille devant son tombeau, et
d'accomplir, avec grande dévotion, le vœu qu'elle
avait fait. Le même Révérend Père m'assura qu'a
près avoir dit la messe, il vôulut encore essayer s'il
pouvait ouïr en confession cette petite fille, et il
trouva le maléfice tout au même état, le bras s'at-
tachant à son côté lorsqu'on lui disait de faire le
signe de la croix, et, lorsqu'il lui disait de réciter
le Confiteor, sa langue s'attachantau palais comme
auparavant. Sur quoi, il alla conseiller à la mère
de retourner au tombeau du Serviteur de Dieu, et
de le faire baiser à sa fille, avec grande confiance,
et d'imiter la foi et l'espérance de la Chananéenne,
qui obtint enfin la délivrance de sa fille possédée
parles démons, comme la sienne en paraissait ob
sédée. Le Révérend Père ajouta qu'il voulait, par ce
récit, me témoigner que je ferais une chose agréable
— 189 —
à Dieu de faire mettre nos Sœurs en prière pour
demander à Dieu qu'il lui plût de vouloir manifes
ter la gloire de son Serviteur, en la délivrance de
cette petite fille. Je remerciai le Révérend Père de
l'avis qu'il me donnait, et nos Sœurs se mirent en
prière et en oraison à cette intention.
Dans l'après-midi le Révérend Père , qui était
revenu au parloir, m'avait à peine fait connaître ce
qu'il me voulait dire, que la mère de la même
petite fille entra dans le parloir, battant des mains
et s'écriant : Le bienheureux François de Sales
vient de guérir ma fille ! En même temps la
petite fille, en ma présence et celle du Révérend
Père et du très-religieux frère Louis Refavier, qui
l'accompagnait, fit plusieurs fois le signe de la
croix et récita facilement son Credo avec respect et
dévotion. Le Père, ayant demandé en quelle ma
nière la fille avait été guérie, la bonne femme nous
raconta qu'après que le Père se futretiré, et suivant
le conseil qu'il lui en avait donné, elle alla se
prosterner au tombeau du Serviteur de Dieu ; elle
lui présenta sa fille à laquelle elle fit baiser plu
sieurs fois le saint tombeau, et y demeura ainsi
attachée jusqu'à onze heures et demie, selon les
horloges de France. Alors craignant que sa fille,
qui avait été fort travaillée et qui n'avait rien pris
ce jour-là, ne devînt trop faible, elle sortit pour
lui faire prendre quelque nourriture ; et au logis
sa fille lui dit: Manière, je suis presque entièrement
guérie, je ne me sens plus de mal qu'au bout de
— 190 —
mon petit doigt, où toute la pesanteur que je souf
frais s'est retirée. La mère nous assura qu'alors,
ayant redoublé sa confiance aux mérites du Servi
teur de Dieu, elle avait quitté ce qu'elle avait
préparé pour manger, et qu'elle était accourue de
nouveau au tombeau du Serviteur de Dieu, pour
lui rendre grâce de ce commencement de guérison
et pour le conjurer de l'obtenir tout entière ; et
qu'étant retournée au tombeau, aussitôt qu'elle
l'eut embrassé et fait baiser plusieurs fois à sa
fille, celle-ci lui dit qu'elle ne sentaitplus de pesan
teur, ni en son bras, ni en toute sa main, et qu'aus
sitôt sa fille fit plusieurs fois le signe de la croix
et récita son Credo, et qu'elle venait me témoigner
sa joie et la reconnaissance qu'elle en aurait toute
sa vie aux mérites de notre vénérable Fondateur.
Sur quoi, je demandai le nom de la petite fille
et celui de la mère, et comment et en quel temps
ce maléfice lui était survenu. La mère me dit qu'elle
s'appelait Thomaze Douzel, et sa fille Antonie
Durand ; que ce maléfice avait commencé dès le
mois d'août de l'année 1656, et qu'il s'était mani
festé par une maladie inconnue, qui faisait souffrir
à sa petite fille des douleurs insupportables dans
tout soncorps, comme si on l'eût percée avec des
lancettes, et qu'au même temps elle fut dans l'im
puissance de mouvoir les bras pour faire le signe
de la croix, ni la langue pour prier Dieu. Elle
ajouta que, lorsqu'on la voulait presser de prier
Dieu, elle décbargeait des coups plus furieux que
— 191 —
n'auraient pu faire les personnes les plus robustes,
et, de plus, que depuis Noël de la même année
1656, elle criait comme un crapaud; et, se trouvant
proche d'une muraille, elle grimpait comme un
petit lézard jusqu'en haut avec les talons, la tête et
les mains demeurant pendues en bas ; elle ajouta
que la petite fille, sur l'ordre de Monseigneur
l'archevêque de Tarentaise, avait été exorcisée par
M. Bernard, curé des Fines ; mais que ce prêtre,
ayant appris qu'elle avait fait vœu d'amener
sa fille au tombeau de notre vénéré Fondateur,
quitta les exorcismes,et queMonseigneurdeTaren-
taise lui avait envoyé un messager pour l'inviter à
venir accomplir son vœu, et à conduire sa fille au
tombeau de saint François de Sales, où celle-ci,
après avoir fait ses dévotions, avait été guérie de
la manière que je viens de dire. Ceci est encore
connu et notoire à tous.
PRÉSERVATION DE FRANÇOIS COMTAT,
EN PÉRIL ÉVIDENT DE MORT.
Déposition d'Hector de Moatrottier, curé de Yétraz en Faucigny.
Il y a environ huit ans qu'un nommé François
Constat, meunier, me dit et m'assura qu'un de ses
enfants, âgé de deux ans, était tombé dans un canal
— 192 —
de moulin, par lequel la force de l'eau conduisit
cet enfant sous la roue. Dans une grande peine,
son père le tira comme mort, car il ne donnait
aucun signe de vie, si ce n'est un petit battement
de cœur. Il demeura en cet état environ l'espace
de cinq heures, et jusqu'à ce qu'un certain homme
étant accouru, appliqua à l'enfant des reliques du
bienheureux François de Sales. Au même instant
l'enfant reprit connaissance, faisant des plaintes
enfantines. Il avait deux meurtrissures, l'une au
front, l'autre derrière la tête. Il fut pourtant subi
tement guéri. Ainsi me l'a assuré et affirmé le sieur
Comtat, père de l'enfant, qui publia cela pour une
grâce surnaturelle et merveilleuse.
GUÉRISON DE P. ANTOINE MUSY, ESTROPIÉ.
Déposition de Jeannette, 311e de feu Antoine Bonnet, de Samoéns
(Faucifeny) , faite en 1632.
Je dis que Mamert Musy, mon maître, a un
enfant âgé d'environ sept ans. Cet enfant avait été
rompu dès sa naissance, en sorte que quand il eut
trois ans, il avait au côté droit une enflure aussi
grosse que les deux poings d'un homme. Cette
enflure allait toujours croissant et lui causait de
grandes douleurs, particulièrement quand il man
— 193 —
geait certaines viandes, ou bien quand il s'efforçait
de sauter ou de courir.
Un jour qu'il venait en la maison de son père,
qui n'est guère éloignée de mon logis, je le vis
tomber sous un arbre. J'accourus là, et je le trou
vai pâmé, tout noir et sans aucun signe de vie,
ayant les yeux et la bouche fermés, sans souffler
ni se mouvoir en aucune façon. Son père, entendant
mes cris, accourut et me fit porter cet enfant auprès
du feu. Là, on le chauffa et on le frotta avec du
lard, sans qu'il en reçût aucune sorte de soulage
ment. Durant une heure et demie, il demeura
toujours dans le même état, sans aucun change
ment, de façon que nous n'avions plus d'espérance
de jamais le revoir en vie. Alors Mamert Musy,
mon maître, eut recours aux prières et intercessions
du bienheureux François de Sales, en faisant vœu
et promesse que si son enfant pouvait être rendu à
la vie et santé, il le mènerait, quand il serait en
âge, en dévotion à Annecy, au sépulcre du Bien
heureux. Tout aussitôt qu'il eut fait cette promesse,
je vis cet enfant reprendre la vie, tout de même que
s'il fût ressuscité, car la couleur vive revint ; il
parla et reprit ses forces comme si jamais il n'eût
eu de mal, disant tout soudain : le suis guéri et
n'ai point de mal!... Et au même instant je regar
dai l'endroit où il avait cette grosse enflure,
laquelle se trouva tout à fait dissipée sans que jamais
dès lors il y en ait eu aucune apparence, même qu'il
ait ressenti depuis aucune sorte d'incommodité
13
— 194 —
ni de douleur. Ce qui me fait véritablement croire
que cette guérison a été miraculeuse ; car au même
instant que Musy, son père, eut fait le vœu au
bienheureux François de Sales, on vit cet enfant,
qui était resté si longtemps comme mort, revivre
tout soudainement et être entièrement guéri, sans
avoir employé d'autres remèdes naturels que ceux
que j'ai dit et qui furent inutiles. Ceci est encore
vrai, public et notoire.
MIRACLES ET GUÉRISONS
OPÉRÉS
PAR SAINT FRANÇOIS DE SALES
APRÈS SA MORT
NON INSÉRÉS DANS LE PROCÈS DE CANONISATION
HAIS TIRÉS DE PIÈCES AUTHENTIQUES.
— ' ^
Extrait d'une relation conBervée au Monastère de la Visitation d'Orléans.
Les Religieuses de ce monastère ont conservé, dans l'histoire
de leur fondation, quelques dépositions touchant divers miracles
opérés dans leur église ou aux environs. Nous en insérerons ici
quelques-unes.
I. NOMBREUSES FAVEURS ATTESTÉES
PAR M£r DE L'AUBESPINE, ÉVÊQUE D'ORLÉANS.
Gabriel de l'Aubespine, fils de Guillaume de
l'Aubespine et de Marie de la Chaise, âgé de qua
rante-neuf ans, évêque d'Orléans depuis vingt-cinq
ans, commandeur de l'Ordre du Saint-Esprit, dit
qu'en 1626, étant grièvement malade à Lyon, dans
l'archevêché, d'un flux de sang, tellement qu'on le
tenait pour mort, il ne voulait faire aucun remède
— 196 —
de médecin, et se contenta de tenir toujours une
relique de ce Bienheureux, dont il reçut un grand
soulagement et ensuite une guérison parfaite.
Cette relique lui avait été donnée par M. Ménard,'
grand-vicaire de Lyon , qui avait assisté à l'ouver
ture du corps du Bienheureux.
Il dit encore qu'en l'année 1625 et autres an
nées, ayant eu une relique précieuse, il a reconnu
évidemment de la modération à ses douleurs. Il
dépose que depuis quinze jours , ayant indiqué
une procession générale pour le siège de La Ro
chelle, de violentes douleurs, auxquelles il était
sujet, l'ayant pris à cinq heures du matin, lui du
rèrent jusqu'à la procession, à laquelle il manda
qu'il ne pouvait aller. Il eut recours audit Saint et
le supplia qu'il pût du moins être délivré de ses
douleurs pour être au retour de la procession et se
trouver à la messe, ce qu'il obtint. Il y alla et
revint à pieds avec la procession.
Il dit que, dans tout son diocèse, et particuliè
rement en cette ville, il y a une telle dévotion au
Bienheureux, que chacun se voue publiquement à
lui; que le peuple, en toutes ses nécessités, va à
l'église de la Visitation où sont ses reliques et son
tombeau ; que de toutes les parties du royaume on
y vient, ainsi que le déposant a vu faire à Milan
au tombeau de saint Charles Borromée. Il dit
qu'au commencement de cette dévotion, il voulut
s'y opposer, sachant bien que, par les conciles et
particulièrement par celui de Carthage, il est dé
— 197 —
fendu de dresser des autels et de souffrir l'invoca
tion publique des personnes dont la sainteté n'est
pas autorisée par l'Eglise ; mais qu'il n'a pu l'em
pêcher à cause de la violence du peuple, et par la
voix publique qui était contre lui.
Il dépose, par la part qu'il prétend au ciel, et par
la part qu'il a dans la hiérarchie de l'Eglise, que
tout ce qu'il a dit est vrai, et que, s'il avait l'hon
neur d'être appelé en la Congrégation vénérable
des rites, il supplierait très-humblement Messei-
gneurs les Cardinaux et Prélats qui y assisteraient
de vouloir promptement canoniser ce Bienheu
reux, afin de mettre à couvert la conscience des
peuples et des personnes qui ont recours à lui, et
qu'il est nécessaire même d'y pourvoir, à cause des
hérétiques, qui voient ce grand concours et la
fréquence des miracles.
Fait etdéposé, le 10 juillet 1628, entre les mains
de Mgr de Bourges et de M. Denis Boucher, grand-
vicaire de ce diocèse.
II. GUÉRISON D'UNE RELIGIEUSE
DE FOXTEVRAULT
1625.
Déposition faite par elle—m^me.
Sur la fin de l'année 1624, le 5 décembre, je
tombai en paralysie. Elle me saisit depuis la cein
— 198 —
tare jusqu'au bas des jambes, avec une grandedou-
leur qui, dès le même jour, les rendit immobiles,
et, depuis lors, je demeurai sans pouvoir prendre
de repos ni jour ni nuit, dans un état très-doulou
reux, jusqu'au 20 janvier suivant, qu'il me vint une
nouvelle et cruelle fluxion depuis la ceinture jus
qu'au cou, qui me priva entièrement de tout mou
vement, excepté du cou et de la tète. Peu de temps
après, je perdis le sentiment de tous les membres
de mon corps si entièrement que, les bains chauds
m'ayant été ordonnés, on me mettait dans l'eau si
chaude qu'on avait peine à y tenir la main, et cela
m'était insensible. Quelque temps après, il me
survint une inflammation d'entrailles avec des
douleurs intérieures très-grandes. Ces maladies
durèrentenviron trois mois et demi. Avant de tom
ber malade, j'avais lu, avec une grande édification
et consolation, le livre de l'Amour de Dieu, écrit
par le bienheureux François de Sales; ce qui m'a
vait donné une grande dévotion envers lui, jugeant
que celui qui avait si bien écrit sur l'amour de
Dieu était un Saint. Etant donc réduite dans l'état
que je viens de dire, j'eus la pensée de demander
à Dieu ma guérison par l'intercession de ce Bien
heureux; d'autantplus quejevoyais n'avoirplus rien
à espérer des remèdes humains, lesquels jusqu'a
lors m'avaient été entièrement inutiles. J'en parlai
au P. Edine, de l'ordre de Fontevrault, ne voulant
rien faire sans conseil. Tl me dit de suivre l'inspi
ration et de me résigner à la volonté de Dieu.
— 199 —
Je commençai donc à prier Dieu et à demander
ma santé; je continuai mes prières avec foi et con
fiance, et, même au fort de mes douleurs, j'avais
cette espérance plus ferme. J'avais sur moi une
croix qui était à notre Père confesseur, dans la
quelle était enchâssé un morceau de toile teinte
du sang du Bienheureux. La nuit qui précéda le
dimanche de la Passion de l'année 1625, ayant
ressenti de très-grandes douleurs'd'entrailles, cau
sées par l'inflammation dont j'ai parlé, lesquelles
m'étaient tout à fait le sommeil , il me sembla en
tendre cette parole : Prends courage, tu seras bien
tôt guérie par les mérites de l'Evêque de Genève. Je
demeurai entre la joie de ma guérison et la crainte
de quelque illusion. Cependant ma confiance re
doubla le reste de la nuit ; et, le jour suivant, il me
semblait entendre incessamment à mes oreilles cette
agréable nouvelle de ma prompte guérison. J'en
parlais comme d'une chose certaine à nos Sœurs,
sans cependant leur parler de la voix que j'avais
entendue. J'envoyai dire au Père confesseur, qui
était dans l'église, que je Tirais bientôt voir.
Quelques heures après, désirant faire mon orai
son, je priai notre sœur Jeanne Lansoulte de se re
tirer. Elle me laissa seule, et alors je fis ma prière
au bienheureux François de Sales ; j'y persévérai
jusqu'à la fin des vêpres. J'entendis clairement la
même voix que j'avais entendue la nuit précédente,
qui me dit distinctement que bientôt je serais gué
rie. Sur les quatre heures la même voix me dit :
— 200 —
Lève-toi, tu es guérie, vas à l'église rendre grâces
à Dieu, et répéta diverses fois la même chose. Je
m'efforçai de me lever; néainoins la faiblesse me
retenait , et je me disais à moi-même : Comment
ferai-je pour me lever ? Alors je connus que le sen
timent m'était revenu, parce que je sentis qu'on
me prenait par les épaules, sans que je visse per
sonne, étant véritablement seule. L'on me dressa
sur mon lit, assise ; alors je me jetai à bas et je
pris une robe de chambre. Je fis du bruit, frappant
contre une planche pour appeler les Sœurs; mais
personne ne venant, je sortis seule de la chambre,
marchant lentement. Je sentis que l'on me pous
sait par derrière, sans voir qui que ce soit. Je pris
courage et je marchai plus vite ; je rencontrai notre
sœur Anne Ganger, qui était si surprise de me voir
qu'elle ne savait si elle veillait ou si elle rêvait ; et
moi si transportée que, telle que j'étais, sans bas
ni souliers, je m'en allai à l'église avec la sœur
Ganger.
Nous fûmes aussitôt suivies de plusieurs autres
religieuses, qui furent averties de ma guérison par
la Mère Béran, qui m'avait vue. Elles étaient toutes
si ravies de voir un si grand miracle, qu'elles se
mirent à sonner les cloches en signe de joie ; ce
qui assembla tout le couvent au chœur, où l'on
chanta le Te Deuin en action de grâces, et j'aidai à le
chanter. Le Te Deum fini, je fis l'office et entonnai
l'Introït de la messe de la Sainte-Vierge, qui fut
chantée en action de grâces de ce signalé miracle,
— 201 —
arrivé en ma personne par l'intercession du bien
heureux Evêque de Genève. Je crois fermement et
entièrement que cette guérison est miraculeuse.
De tout ce que j'ai dit ci-dessus, sont témoins
M. Boucher, grand-vicaire du diocèse d'Orléans;
notre Père confesseur et messire Parci, prêtre et
aussi confesseur de ce monastère; et MM. Bem-
bact, Flumery et Monnort, tous médecins ou chi
rurgiens, lesquels ont donné leur attestation signée
de leursmains, et déposée au procès.
Soeur Marie Potier,
religieuse de la Madelaine, ordre
de Fontevrault, près Orléans.
III. GUÉRISON D'UNE PARALYTIQUE
DE NAISSANCE.
1625.
Déposition de son père et de sa mère.
Notre fille aînée est venue au monde paralyti
que, ayant de plus la vue égarée, ce qui la rendait
effroyable. Nous l'avons gouvernée jusqu'à l'âge de
sept ans, sans qu'elle pût se tenir debout en au
— 202 —
cune façon. Pour se changer d'une place à une au
tre elle se traînait sur sa main gauche, tirant tous
les autres membres du côté droit comme une masse
de chair privée de sentiment. Outre ces incommo
dités, elle était comme insensée. Si on lui parlait
elle ne répondait point, mais regardait les person
nes d'un air égaré. Nous eûmes recours à Dieu,
et nous lui demandâmes, par l'intercession du bien
heureux François de Sales, la santé de notre fille;
Nous fîmes une neuvaine à cette intention. Le der
nier jour, à la fin de la messe, l'enfant se leva
droite et ferme sur ses pieds et marcha aisément;
elle a continué de le faire. Les membres du côté
droit, qui ne prenaient point de nourriture, com
mencèrent à en prendre et devinrent égaux aux
autres, avec le mouvement aisé et facile. Sa vue
égarée, qui faisait qu'à peine elle pouvait recon
naître les personnes qui lui parlaient, devint belle
et claire, et son jugement sain, en sorte qu'elle ré
pond si bien et si à propos aux demandes qui lui
sont faites, qu'elle est admirée de tous ceux qui la
connaissent.
A la suite de ces dépositions, on lit, dans la même relation:
Le nombre des autres miracles, dont les infor
mations furent faites, est si grand qu'on en pour
— 203 —
rait composer des volumes entiers. Nous ajoute
rons seulement ici la déposition faite devant les
commissaires apostoliques par une des anciennes
religieuses du monastère :
J'atteste et dis qu'il y a un tableau du bienheu
reux François de Sales, exposé publiquement en
notre église de la Visitation, où l'on vient apporter
des malades affligés de toutes sortes de maladies,
non seulement de cette ville, mais encore des au
tres villes et provinces voisines et éloignées, les
quels reçoivent la santé. Il y a un grand concours
de peuple, qui augmente de jour à autre, qui y
vient faire des neuvaines et rendre leurs vœux à la
gloire de Dieu et à l'honneur du Bienheureux,
pour demander des grâces spirituelles ou temporel
les, ou pour remercier de celles qu'ils ont reçues.
Tous les jours, il s'y trouve un si grand nombre de
prêtres et de religieux de tous les ordres, pour
célébrer la messe, par dévotion au Bienheureux,
que l'on a été obligé d'y faire trois autels. Et, quoi
que les messes s'y commencent dès les trois ou
quatre heures du matin, il y a des prêtres qui sont
contraints de s'en aller sans avoir célébré, à cuuse
du grand nombre, y en ayant chaque jour jusqu'à
quarante, quarante-cinq et même jusqu'à cin
quante.
Il n'est pas possible de persuader au peuple de
le nommer autrement que Saint, ou au moins Bien
heureux. Son tableau est entouré de vœux qui y
— 204 —
sont suspendus en reconnaissance des guérisons
miraculeuses obtenues par son intercession. Il y
a aussi des béquilles suspendues par des person
nes qui, étant venues demander à Dieu la santé,
par l'intercession du Serviteur de Dieu, ont re
couvré leur santé en un instant, et s'en sont retour
nées sans aide. Je sais que l'on a en très-grande
estime ses précieuses reliques, qu'on les enchâsse
dans des croix d'or ou d'argent, et que Dieu fait
des miracles par leur application.
Pour satisfaire à la grande dévotion des peuples,
nous avons, dans notre monastère, de la toile teinte
du sang du Bienheureux; nous la trempons dans
l'eau pure, que nous donnons ensuite à tous ceux
qui en viennent demander pour diverses sortes de
maladies, et j'ai compté quelquefois en avoir donné
en un jour à quatre cent quatre-vingt personnes.
On vient même des lieux fort éloignés en deman
der pour des malades ; un grand nombre en ont
été considérablement soulagés et beaucoup d'au
tres guéris. On en a compté dans une année jus
qu'à soixante-dix qui avaient été guéris dans cette
ville ou aux environs. Ceux-ci avaient fait mettre
leurs noms par écrit, et ils assuraient qu'il y en
avait encore beaucoup d'autres aussi bien guéris
qu'eux , mais qui n'avaient point fait inscrire
leurs noms.
Je dis de plus, qu'ayant, avec la permission de
notre Mère, donné à une de mes propres sœurs, qui
demeure en Normandie , des reliques du Bien
— 205 —
heureux, elle, ayant des amis malades, fit tremper
ces reliques dans l'eau et leur en donna à boire;
ce qui eut un effet si heureux pour leur guérison,
que de toutes parts et de plusieurs lieues à la
ronde, on venait lui demander de cette eau mira
culeuse; et, ayant recueilli les noms de ceux qui
avaient été guéris sur l'heure ou en fort peu de
temps, il s'en trouva cent, encore disait-on que
c'était la moindre partie.
Tout ce que j'ai dit est tellement public et no
toire à tout le monde, que les prédicateurs le pu
blient en chaire (1).
PRÉSERVATION D'UN GRAND DANGER, ACCORDÉE
A M. BOUVIER, DEPUIS CURÉ DE CHAUMONT.
1625.
Déposition faite par lui-même.
En l'année 1625, j'étais en Chablais, à Thonon,
dans la maison de M. de Beauvoir, docteur ès-droit,
Cl) A ces témoignages , il faut joindre celui de la Mère de
Chaugy, inséré dans le procès de canonisation : « On a compté,
a Orléans, des miracles sans nombre, et la commune renommée
a fait connaître que notre vénérable Fondateur a obtenu de
Dieu quelque bénédiction particulière pour notre monastère de.
la Visitation Sainte-Marie de celte ville. »
lieutenant particulier de la judicature-mage du
Chablais, pour élever son (ils alors unique, nommé
Michel. Environ huit jours avant le carnaval, le
marquis de Tuolach, de Bade, arrivant en la maison
de MM. de Forax, beaux-frères du susnommé M. de
Beauvoir, j'eus commission d'y conduire quelques
meubles. Je partis donc de Thonon, environ les
deux heures après-midi, monté sur un cheval
appartenant à un des MM. de Forax, qui était
lieutenant d'une compagnie de cavalerie de l'esca
dron de Savoie, du feu seigneur Dubois, baron de
Ternier.
C'était par un temps de grandes pluies , ac
compagnées d'un vent fort et puissant , qui fon
dait les neiges et causait un dégel universel, en
sorte que les eaux étaient extrêmement débordées.
Il y a auprès du village de Sciez, à une lieue en
deçà de Thonon, un torrent qu'ils appellent, ce me
semble, le Redon, lequel, enflé outre mesure,
occupait tous les rivages et entraînait des rochers
et des arbres, ravageant par son impétuosité tout
ce qui s'opposait à sa course. Or, ne connaissant pas
le danger, jé poussai mon cheval dedans pour le
passer, mais je n'y eus pas plutôt fait deux ou trois
pas, que le cheval renversa dans l'eau et moi des
sous, et je fus entraîné sous la planche de bois qui
est un peu au-dessous du grand chemin, avant
même que je me fusse reconnu nique je me fusse
rendu compte de ma chute. Alors je vis la planche
et le cheval qui dérallaient au courant de l'eau et
— 207 —
m'entraînaient, un de mes pieds étant resté engagé
dans l'étrier.
Dans ce danger, je ne sus faire autre réflexion,
ni sur ma conscience, ni sur le retour à Dieu, sinon
que promptement et dans la première et unique
pensée qui me survint, je me vouai soudainement
au bienheureux Père François de Sales, sans que,
dans cette surprise, je pusse spécifier de lui faire
aucune particulière offrande. Les flots donc de ce
torrent emportèrent en bas le cheval, et moi après,
toujours engagé par un pied en l'étrier, jusqu'à ce
que, trouvant un grand rocher au milieu de l'eau,
le long duquel le cheval passait, je m'y attachai des
deux bras et secouai le pied, en sorte que je le
.sortis de l'étrier, et laissai aller le cheval. J'arrêtai
là quelque temps jusqu'à ce que je sentis ce rocher
s'ébranler, et après quelques secousses abandonner
la terre et commencer à se tourner de l'autre côté ;
et moi à la merci des eaux, au milieu du courant.
Je n'ai jamais su ce que c'estquede nager, et quand
j'aurais été le meilleur maître en cet art, cette
adresse m'aurait été inutile en cette occasion,
parmi les pierres, les bois et la terre que la furie
du torrent entraînait dans sa course précipitée.
Cependant Dieu me fit la grâce que, dès que j'eus
abandonné cette pierre, je ne perdis jamais le
jugement, et que, débattant des pieds et des mains,
j'avais toujours la tête hors de l'eau et quelque
espérance de me pouvoir sauver. Enfin je com
mençai à approcher des moulins de Coudrée, à
— 208 —
la première vue desquels j'entrai dans une vive
appréhension, ou de me voir mettre en pièces dans
les roues du moulin, ou, si je les échappais, d'en
trer avec les flots du torrent dans le lac de Genève,
et là d'être submergé sans ressource. Cette crainte
saisit tout mon esprit sans y laisser place pour
aucune pensée en faveur de mon âme. Cependant,
comme Dieu souvent fait éclater les merveilles de
son secours quand il n'y en a plus dans la nature ,
quelques pièces de bois qui roulaient dans le cou
rant enragé de la rivière m'emportèrent près du
bord, du côté de Thonon , où je m'arrêtai avec
beaucoup de peine à un peuplier que la furie de
l'eau avait déjà déraciné et couché au travers. Je
fus depuis retiré de là par les paysans qui survin
rent avec des crocs pour tirer le bois que la rivière
emportait.
Ces paysans m'accompagnèrent comme mort
jusqu'à la planche susmentionnée, et m'adressèrent
en un village de delà, en la maison d'un Curial
Chapuis, duquel la charité à me bien traiter dans
une si pressante occasion m'a fait toujours retenir
le nom, quoique je n'aie jamais eu le bien de le
revoir. Je perdis mon manteau et mon chapeau dans
le naufrage; mais je n'eus, par la grâce de Dieu,
point d'autre mal, même je n'avais bu aucune
goutte d'eau. Toute mon incommodité fut qu'après
un si grand travail l'eau se glaça sur mes habits, ce
dont je devais prendre une pleurésie, s'il n'eût plu
à la miséricorde de Dieu de rendre son œuvre tout
— 209 —
accomplie, en me sauvant et du naufrage et des
maux qui s'en pouvaient suivre.
Cette même nuit, M. de Forax me vint chercher,
car son cheval, après avoir échappé de l'eau, sans
selle et sans bride, était venu en son écurie, où
l'eau qu'il avait bue le fit crever; et l'on trouva le
bagage tout attaché ensemble à un buisson, au
bord de l'eau, sans qu'il y eût autre chose de perdu
que la bride.
De tout ceci je rends très-humblement grâces à
Dieu, et en fais la présente déclaration maintenant
que je suis dès longtemps prêtre, laquelle déclara
tion j'affirme être très-véritablement comme la chose
s'est passée, sans aucune amplification.
Je signe ici mon nom. Annecy, vingt-sixième
juillet 1656.
Bouvier, prêtre-curé de Chaumont, indigne.
GUÉRISON D'UNE PARALYTIQUE.
VERS 162S.
Tiré de pièces authentiques.
MlleGuérin, âgée de sept à huit ans, était pen
sionnaire au Monastère de la Visitation de Valence,
14
— 210 —
lorsqu'elle fut atteinte d'une paralysie entière des
jambes, en sorte qu'elle ne pouvait ni marcher,
ni se soutenir; cette infirmité était accompagnée
d'une douleur de tête continuelle, et de convul
sions presque journalières ; ces crises duraient une
heure. On essaya tous les remèdes possibles;
pendant plusieurs semaines, il fallait la porter com
me un enfant de deux mois; enfin le médecin, voyant
que rien ne la guérissait, résolut d'employer des
remèdes plus énergiques. En attendant, la pauvre
petite fillette essaya si elle ne pourrait se soutenir
tant soit peu, mais ce lui fut chose impossible. Le
lendemain, qui était un dimanche, elle fut inspirée
de s'adresser au bienheureux fondateur delà Visi
tation, par un vœu dont madame sa mère fut aver
tie et satisfaite. On la voulut ensuite porter au
chœur pour entendre la sainte messe, et, comme la
sœur qui la soignait la voulut prendre sur ses bras,
comme à l'ordinaire, la petite fille lui dit : Maehère
sœur, dans un instant notre bienheureux Père m'a
guérie. A l'instant elle se leva et alla librement à
la chambre, où elle fit plusieurs sauts en réjouis
sance et pour prouver sa parfaite guérison. A l'ar
rivée du médecin on l'avertit qu'elle était guérie; il
crut qu'on voulait lui dire qu'elle était morte et
ainsi délivrée de tous ses maux ; c'est pourquoi il
fut extrêmement surpris de la voir venir à lui , gaie
et joyeuse, lui raconter sa prompte guérison, qu'il
attesta comme un vrai miracle.
— 211 —
GUÉRISON SUBITE DU SEIGNEUR DE BONNEVAUX,
1625,
ET GUÉRISON DE SON PETIT ENFANT.
Déposition faite le 2 octobre 1649.
Je, Jacques-Louis de Bonnevaux de Crestet Mer-
linge, âgé de trente-neuf ans, premier syndic et
capitaine de la ville d'Evian, au duché de Chablais,
diocèse de Genève, certifie et déclare qu'en l'année
1625, étant au collège des RR. PP. Barnabites
de la ville d'Annecy, pensionnaire de messire De-
mieure, prêtre, et mon régent en quatrième, je
tombai malade et fus réduit à telle extrémité que
les médecins m'avaient abandonné comme mort;
la place pour enterrer mon corps était déjà
demandée aux RR. PP. Cordeliers, par M. Trom-
bert, curé d'Argonex, et les cierges et écussons de
mes armoiries pour mes funérailles commandés ; et
n'ayant autre recours que la miséricorde du bon
Dieu et l'intercession de ses saints, ledit sieur
Demieure, mon régent, fit un vœu pour moi au
bienheureux saint François de Sales, et alla dire
la messe à cette intention dans la chapelle des
Révérendes dames de la Visitation dudit lieu, où
— 212 —
reposait le corps de ce grand Saint; et, au même
instant, noble et révérend messire Robert Louis,
Prieur du prieuré de Chênes, mon oncle paternel,
ayant été averti de l'accident qui m'était survenu,
fit vœu audit Saint et dit la messe à cette intention,
pour implorer les grâces de ce grand Saint pour
obtenir ma santé.
Aussitôt le retour dudit sieur Demieure dans son
logis, venant auprès de mon lit, il fut tout ébahi de
me trouver les yeux ouverts et dans une entière
connaissance, et lors me conta l'obligation que
j'avais de ma vie au bienheureux François de Sales.
Le jour après, je fus entendre la messe à ladite
chapelle, et rendre grâces à Dieu et audit Saint du
bénéfice quej'avais reçu par ses prières. Ce qu'ayant
fait, le même jour je montai à cheval et allai voir
ledit sieur prieur de Chênes, qui me dit ce que j'ai
déclaré ci-dessus, ,qui fut au commencement de
septembre.
En continuation des grâces reçues par le
susdit François de Sales, je déclare que les der
niers jours du mois d'août passé, ayant eu un
enfant, de l'âge d'environ trois semaines, atteint
du mallet, autrement mal caduc, ma femme, qui le
croyait mort, le voua au susdit saint François de
Sales, et en même temps m'en donna avis en une
maison que j'ai près de Genève, appelée Merlinge.
Aussitôt que je sus la nouvelle, je confirmai le
même vœu, et par la grâce de Dieu et l'intercession
du susdit Saint, mon enfant est parfaitement guéri,
ce qui me rend extrêmement obligé à la mémoire
de ce grand Saint que je supplie m'étre toujours
favorable et aux miens.
Fait à Evian, le second octobre \ 649. Et me suis
signé et scellé du sceau de mes armoiries.
DE BONNEVAUX.
GUÉRISON DE CLAUDA BUAZ, ESTROPIÉE.
1629. *
Déposition de P. Delisle, curé plébain de Cluses, le 6 juin 163 6.
La Clauda Buaz, femme de honorable Claude
Vuargnoz, bourgeois et habitant dudit Cluses, fut,
ainsi que l'assure et atteste honorable Claude David,
chirurgien, affligé dès l'année 1629, trente-sixième
de son âge, d'une défluxion si grande sur la jambe,
qu'elle était dans une inquiétude continuelle, d'où
s'en suivit une rétention de nerfs, et même un
danger évident d'être réduite à se faire couper
ladite jambe ; mais, après avoir eu recours au bien
heureux François de Sales , prenant dévotion d'al
ler à Annecy, et y faire dire la messe, elle reçut
aussitôt du soulagement, et, en vingt-quatre heures,
pleine et entière guérison.
— 214 —
GUÉRISON DE Dlle ANNE BAILLUY,
ATTEINTE D'UNE FIÈVRE MALIGNE A NANCY.
1636.
Déposition faita par elle-même.
Au parloir de la Visitation Sainte-Marie de
Nancy, révérende religieuse Mère Anne-Marie
Bailluy, après avoir solennellement juré sur les
saints Evangiles et promis de dire la sincère
vérité des faveurs, grâces et miracles qu'elle a
affirmé avoir reçus de la toute divine puissance,
par l'entremise du vénérable François de Sales,
évéque de Genève, a requis que, pour la plus
grande gloire de Dieu, ils soient ici rédigés par
écrit, suivant les mêmes termes dont la teneur en
est telle. En l'an 1633, audit Nancy, se trouvant
âgée d'environ vingt-cinq ans, avec un désir
extrême de se faire religieuse audit Monastère de
L'Ordre susdit, institué par le vénérable Père de
Sales, elle tomba malade, lorsque déjà elle avait
disposé de toutes ses affaires, dans la créance d'y
entrer promptement. Elle fut tourmentée d'une fiè
vre tierce, laquelle, peu après, se changea en con
tinue, et fut si malignement chaude et ardente,
qu'elle rêvait continuellement, de sorte que, aban
donnée du secours ordinaire des médecins, elle
— 215 —
reçut le saint Viatique et l'extrêine-onction. On
reconnut que la moitié de son corps était déjà
comme tout mort; la gangrène commençait à pren
dre place en des plaiesqu'elle avait surles reins, de
manière qu'elle se trouvait aux agonies de la mort;
on alla quérir audit Monastère le tableau repré
sentant l'image dudit Père de Sales, pour le porter
voir à l'agonisante, et à peine l'eût-elle vu que, le
reconnaissant, elle dit : Voilà celui qui me guérira.
Elle fut alors si réjouie et si consolée, qu'elle croit
ne l'avoir jamais été davantage, et incontinent
après, sa grande fièvre elle délire la quittant, elle
resta avec la seule faiblesse de la maladie. Deux
mois après, elle entra heureusement audit Monas
tère de la Visitation, où elle est présentement
supérieure.
Or, afin que le tout puisse être bien connu et su
des âmes dévotes, elle a désiré que le tout fût
rédigé en la présente forme, et que les présentes
en soient dressées parle notaire soussigné, ce qui
fut fait.
Présents Nicolas Bourgeois et Jean Falhiste,
tous deux demeurant audit Nancy, témoins requis
et appelés, non signés aux présentes pour n'avoir
l'usage d'écrire.
Sr Anne-Marie Bailluy, Supérieure.
Frère Henriquet, notaire apostolique.
— 216 —
GUÉRISON DU FILS DE G. JUILLARD, ESTROPIÉ.
1636.
Déposition de LouiB Vincent, curé de Marigny.
Du 21 septembre 1648, Gervaise Juillard,
d'Invrey, paroisse de Mioney, âgée d'environ cin
quante ans, de bonne réputation, dépose qu'il y a
douze années qu'elle avait un sien fils, impotent
des deux jambes, sans espérance d'être guéri par
aucun remède humain, attendu le mal et le long
temps qu'il était malade; mais ledit enfant et ladite
Gervaise, sa mère, s'étant voués à Mgr François
de Sales, le malade fut porté à Annecy, au lieu où
repose le corps de Mgr François de Sales, évêque
et prince de Genève ; ayant fait sa prière, il fut
instantanément guéri, et s'en est revenu à pieds
et sans peine, ce qu'ils tiennent à miracle.
— 217 —
GUÉRISON DE NOBLE CLAUDE DESPORTES.
1636.
Déposition de measire Pierre-andré Paruy, curé de Grésy.
Noble Claude Desportes, âgé de trente-cinq ans
environ, m'a assuré, à la forme que dessus, qu'à
l'âge de douze ans, il fut atteint d'un asthme qui,
allant toujours empirant et le pressant de plus
en plus, le réduisit à l'extrémité à l'âge de quinze
ans, non seulement par la difficulté de la respira
tion, mais encore par des vomissements tout à fait
étranges ; les médecins appelés par diverses fois,
l'ayant vu et ayant consulté sur sa maladie, le jugè
rent absolument incurable. Peu après, une nuit
confirma ce jugement, car le malade fut à l'agonie.'
Feu dame Françoise de la Fugère, tout éplorée,
voyant qu'il n'y avait plus de remèdes humains
pour son fils, recourut aux mérites du bienheureux
François de Sales, auquel elle le voua avec pro
messe de le conduire au sépulcre du susdit Bien
heureux, si tant était qu'il plût à Dieu, par son
entremise, de lui donner encore assez de santé
pour ce voyage. Et, dès cette heure, elle trempa
certaine relique, que le susnommé noble Claude
Desportes croit être du sang du Bienheureux,
dans un verre plein d'eau, laquelle il n'eut pas
— 218 —
sitôt prise qu'il se sentit soulagé, et jamais depuis
il ne s'est ressenti de ce mal.
GUÉRISON DE CLAUDINE GROSSET ,
ATTEINTE d'un CANCER A LA BOUCHE.
1637.
Rapport de 1^. Gordon, curé plébain de Megève.
Noble Claudine Grosset, femme d'honorable
Jacques-François Cosserand, avait en la bouche
un chancre qui lui avait rongé et percé la joue et
dessous le menton, en sorte qu'elle ne pouvait
manger; la viande qu'elle se mettait en la bouche
sortait par lesdits trous.
La maladie étant jugée par les médecins mor
telle et incurable, elle eut recours au Bienheureux,
promettant d'aller en voyage à Annecy, à son tom
beau. Le jour même qu'elle partit, étant arrivée à
Thônes, elle mangea comme si elle n'eût eu aucun
mal ; et, ayant accompli son vœu, elle guérit entiè
rement.
Cette grâce et miracle insigne est arrivé au mois
de septembre 1637. La susdite dame Grosset et
son mari sont des témoins encore vivants, ainsi
— 219 —
que la plus grande partie des habitants dudit
Megève.
BLÉ GÂTÉ, PURIFIÉ.
1637.
Extrait dee fondations inédites du monastère de la Visitation d'Autan.
Les Religieuses avaient acheté, en 1637, pour
leur provision, cent bichets de blé qu'on mit dans
un grenier où il se trouvait quelques boisseaux de
vieille orge, toute pleine de coussons. Ceux qui y
mirent le grain le remarquèrent sans le faire obs-
server aux religieuses qui ne s'en doutaient point.
Ces petites bétes se jetèrent dans le nouveau blé,
en si grande quantité que l'on crut qu'il serait tout
perdu, et l'on était déjà en peine de savoir où l'on
trouverait de quoi nourrir la Communauté. La sœur
économe, vivement affligée, essaya en vain toutes
les recettes qu'on lui enseignait, quand tout à coup
elle fut inspirée de s'adresser à son bienheureux
Père. Elle prit de ses reliques, les attacha à un
grand bâton qu'elle planta au milieu du monceau
de blé, puis se mit à genoux et pria son saint
Fondateur de lui obtenir le pouvoir de commander
à ces petites bestioles, qui dévoraient la provision
de ses chères filles, afin qu'elles sortissent du gre
nier et que le mal cessât. Au même instant toute
cette petite garnison de vermine prit la fuite; on
les voyait monter en hâte les murailles et s'en
fuir, en sorte que les sœurs étaient bien surprises
de les voir descendre les murs de leurs chambres.
Non seulement il n'en resta pas une dans le blé,
mais il ne se trouva nullement endommagé, telle
ment que le meunier, remarquant combien il était
beau, vint demander ce qu'on y avait fait.
GUÉE1SON DE LA SECRÉTAIRE
DE SAINTE JEANNE-FRANÇOISE DE CHANTAL ,
atteinte d'une ophtalmie,
vers 1638.
Tiré de pièces authentiques.
Au premier monastère de la Visitation d'An
necy, la sœur Françoise-Magdelaine de Chaugy
travaillait depuis quelque temps à rédiger l'histoire
de l'Ordre et les vies des premières religieuses qui
l'ont tant embaumé par leurs grandes vertus. Or,
— 221 —
tandis que sa plume traçait avec un charme d'inef
fable suavité ces douces images de la perfection
religieuse, ses yeux se trouvèrent bientôt tellement
fatigués, qu'elle fut atteinte d'une violente ophtal
mie. Le médecin de Son Altesse Royale, qu'on
consulta, ordonna un repos absolu comme seul
moyen de conserver la vue à la jeune sœur. La
bienheureuse Mère de Chantai, qui estimaitbeau-
coup la soeur Françoise-Magdelaine, se mit en
prières et demanda avec beaucoup d'instances sa
guérison. Un soir elle se rendit à la cellule de la
malade et lui dit : Je vois bien que le médecin rai
sonne juste, mais quel moyen que je me passe de
voire secours? Ne voudriez - vous pas unir vos
prières aux miennes, afin qu'elles soient plus tôt
exaucées? Et là dessus, faisant le signe de la croix
sur les yeux de la sœur, en invoquant les sacrés
noms de Jésus, Marie, Joseph, elle lui ordonna de
se coucher. A peine la sœur Françoise-Magdelaine
commença-t-elle à s'assoupir, que saint François
de Sales lui apparut, revêtu de ses habits pontifi
caux, et brillant d'une céleste lumière : Ma fille,
lui dit-il, les maladies sont des dons précieux par
lesquels la divine Bonté a coutume de purifier l'âme
en affligeant le corps. La santé nous est néanmoins
quelquefois nécessaire pour nous soutenir dans les
travaux entrepris pour la gloire de Dieu. Aussi
ai-je ordre de sa part de vous délivrer de votre mal,
en vue des services qu'ilattend de vous, etquevous
rendrez à notre Institut. Les eaux, qui devaient
— 222 —
cette nuit tomber sur vos yeux et les fermer pour
le reste de vos jours, s'écouleront par vos oreilles,
et vous connaîtrez par là la grandeur de la grâce
que vous recevrez.
S'étant éveillée un moment après, la sœur sentit
le linge qui était plié en quatre sur ses yeux, son
oreiller, les draps et le chevet de son lit, tout
mouillés, et sa vue dès lors aussi libre que s!
jamais elle n'eût eu de fluxion. Aussitôt elle se jeta
à genoux et remercia avec effusion son bienheureux
Père et Fondateur ; puis elle courut auprès de la
sainte Fondatrice pour lui raconter comment le
miracle s'était passé. On fit lever toute la Commu
nauté, qui alla se prosterner devant les reliques du
Saint et chanter le Te Deum d'action de grâces.
GUÉRISON DE M"6 DE LA ROCHE ,
ATTEINTE d'un ÉRÉSIPÈLE.
1639.
Déposition de la soeur Marfe-Jacquellne de la Roche, sa fille,
le 1er septembre 1646.
Sœur Marie-Jacqueline de la Roche, interpellée
de dire la vérité, en vertu de la sainte obéissance,
déclare que, en l'année 1639, sa mère eut un érési
— 223 —
pèle sur tout le visage, accompagné d'une grosse
fièvre, qui lui avait fait enfler extraordinairement la
tête et le visage. On lui appliqua sur la tête l'étole
du vénérable Serviteur de Dieu, qui est conservée
au monastère de Saint-Flour. Incontinent après
cette application, elle fut guérie.
La sœur déposante sait cela pour l'avoir appris
de la bouche de sadite mère, qui, après sa guéri-
son, vint la visiter au monastère de Saint-Flour et
lui dit que le vénérable Serviteur de Dieu l'avait
guérie, et qu'elle avait senti, lors de l'application
de l'étole, comme si on lui avait arraché une croûte
de dessus la tête.
GUÉBISON D'UNE ÉPILEPTIQUE.
1639.
Tiré de pièces authentiques.
Le monastère de la Visitation de Romans était
alors embaumé des vraies et aimables vertus de
notre sœur Marie-Catherine Royaume, qui y vi
vait comme un ange d'innocence et de simplicité.
Mais, ayant éprouvé un grand saisissement, elle
fut prise du mal caduc et en eut des attaques deux
à trois fois par semaine. La supérieure, bien affli
— <224 —
gée de cet accident, lui dit : Ma fille, ne quittez
point Notre Seigneur qu'il ne vous ait guérie. Elle
s'en alla devant le Saint-Sacrement, et pria avec
tant de ferveur et de simplicité, que Notre Seigneur
se laissa toucher et lui apparut, accompagné de la
sainte Mère et de notre bienheureux Père, et lui dit:
Je le veux bien, soyez guérie; mais, en reconnais
sance, dites, tous les jours de votre vie, les sept joies
de ma Mère et l'hymne qui commence par mon
nom : Jesu Redemptor omnium , en l'honneur de
mon serviteur et ami François de Sales; c'est à
leur requête queje vous ai guérie. A l'heure même,
elle le fut entièrement, et ne s'est jamais plus res
sentie de ce mal.
RÉSURRECTION D'UNE MÈRE ET DE SON ENFANT.
11 DÉCEMBRE 1639.
Tira de pièce3 authentiques.
Jeanne, fille de feu Humbert Duclos, dit avec
foi, et le serment prêté, que, le décembre 1639,
elle mit au monde une fille, et que toutes deux de
vinrent mortes pendant quelque temps ; ce que
voyant, Dlle Françoise de la Tornette et Suzanne
de la Rue, qui l'assistaient, la recommandèrent au
— 225 —
bienheureux François de Sales, lui vouant une
messe ; et, soudain, l'enfant fit signe et se trouva
fort bien ainsi que sa mère. Témoins MM. Amé
Gros et François Milot. Le révérend curé de Cusy
atteste avoir reçu les susdites déclarations.
GUÉRISON d'eUSTACHE FROSSET, LÉPREUX.
1640.
Déposition da mesaire Hudrisier, curé de Saint—Jorioz, près d'Annecy.
Honorable Eustache Frosset, maître tailleur du
village de la Magne, paroisse de Saint-Jorioz, en
l'évêché de Genève, atteste, sous la foi du serment,
qu'en l'année 1640 il fut saisi et atteint d'une
grande maladie, et que tout son corps resta telle
ment couvert de plaies, qu'il lui était impossible de
remuer et de faire quoi que ce soit, de sorte qu'il
paraissait comme un lépreux sur son grabat, et
comme le bon Job sur son fumier, faisant pitié et
compassion , et tirant les larmes des yeux de tous
ceux qui le visitaient; si bien qu'il pouvait dire à
bon droit ce que disait autrefois le bon Job, au
xxxvime chapitre de son livre, voulant exprimer
l'extrémité de ses misères : Que Dieu l'avait fait
la
— 226 —
un exemple de misères et d'afflictions devant tout
le peuple.
Après avoir recherché tous les moyens, et s'être
servi de tous les remèdes humains, tant par l'avis
des médecins que par les soins des apothicaires et
chirurgiens , il vit qu'il n'avançait de rien, mais
que son mal augmentait plutôt que de diminuer;
alors, bien informé et bien assuré des merveilles
qu'opère journellement le bienheureux Prélat,
illustrissime et révérendissime François de Sales,
autrefois Evêque et Prince de G-enève, et des gran
des grâces que reçoivent ceux qui l'invoquent dans
leurs afflictions et plus urgentes nécessités ; ins
piré d'en haut, il fit vœu et résolution de recourir
à lui, et, ne trouvant plus de remèdes au monde
propres pour sa guérison, le pria instamment,
comme grand Serviteur de Dieu, de lui en vouloir
trouver dans le ciel, et lui faire paraître une partie
du pouvoir qu'il y avait, le choisissant pour son
médiateur et avocat auprès de Jésus-Christ. S'é-
tant mis pour cet effet en prière, il n'eut pas plu
tôt achevé, qu'il se sentit tout soulagé, et dans une
pleine liberté de marcher et de faire ses fonctions
accoutumées en qualité de tailleur; ce qu'il n'avait
pu faire en aucune façon auparavant son vœu.
Le tout il afErme et atteste par serment, prêté
entre les mains de moi, soussigné, prêtre, doc
teur en théologie et curé de la susdite paroisse;
et en présence de François Convers-Aimé d'En-
gone et de Pierre des Maisons, témoins que
— 327 —
j'ai requis pour meilleure assurance. Le tout fait
à la cure deSaint-Jorioz, le.deuxième de mars 1656.
Hudri sier, prêtre, curé.
GDÉEISON D'ALBERT
ET RÉSURRECTION DE JACQUES-MARIE ,
TOUS DEUX FILS DE F. DE DRAILLAN.
1638-41.
Déposition de G. Bolot, prêtre et chapelain en l'église de la
Visitation d'Annecy,
Je soussigné, certifie que le 9 septembre 1643,
DIIe Michelle-Anthonie de Séraval, femme de no
ble François de Draillan, est venue avec deux siens
fils, en cette cité d'Annecy, dans l'église Sainte-
Marie de la Visitation, pour rendre ses vœux à
Dieu et au bienheureux François de Sales, des
grâces miraculeuses qu'elle a reçues en la per
sonne de ses enfants: l'une arrivée à Albert, l'an
1638, et l'autre à Jacques-Marie, le 30 août 1641.
!.
Elle a déclaré que sondit fils Albert, l'an 1638,
— 228 —
fut saisi d'une grosse et très-violente fièvre conti
nue, qui le travailla si rudement pendant trois
jours, que l'on ne sut y apporter aucun remède hu
main. Alors les parents eurent recours au grand
Médecin , par les intercessions du bienheureux
François de Sales, auquel ils firent vœu de venir
visiter son tombeau et faire quelques offrandes. Le
vœu prononcé, incontinent la fièvre diminua si fort
que l'enfant fut guéri presque en un instant, en telle
sorte qu'il ne restait plus qu'à satisfaire audit vœu ;
mais, comme l'année se passa sans que la promesse
faite à Dieu et à son Serviteur fût acquittée, aux
mêmes mois et jour de l'année suivante, la même
maladie saisit derechef ledit Albert, ce qui fit re
connaître au sieur curé de Boëge, qui savait le
vœu promis, les justes jugements de Dieu, et le fit
recourir au même remède que l'année précédente ;
il s'adressa derechef à Notre Seigneur, par l'inter
cession du bienheureux François de Sales, pour
qu'il voulût encore accorder la même grâce, pro
testant, en cas que les parents dudit Albert ne
rendissent leur vœu, de s'en acquitter à-leur dé
charge, et en même temps le malade reprit ses
forces et fut rappelé à sa première santé.
II.
La même dame assure de plus que, le 30 août
1641, Jacques-Marie, son petit fils, âgé seulement
de quinze jours, après avoir été incommodé de
— 229 —
maladies, fut trouvé comme mort dans son ber
ceau, et fut jugé tel dè plusieurs personnes qui
le virent, parce qu'il était froid, les yeux en
foncés et couverts, avec tous les autres signes de
mort. La mère, le voyant en cet état, fut tout éplo-
rée, d'autant qu'il n'avait pas reçu les cérémonies
de l'Eglise en son baptême; et, par un juste senti
ment de mère, elle implora aussitôt les secours du
bienheureux François de Sales pour obtenir de
Notre Seigneur la vie de son enfant, qui était de
meuré demi-heure dans cet état. Elle n'eut pas
plus tôt fait la demande avec espérance d'obtenir,
que voici son enfant qui commença à donner des
signes de vie, et, petit à petit, recouvra ses forces
enfantines; et, depuis, il s'est toujours bien porté,
en telle façon qu'il a eu le bonheur, avec sa mère
et son frère Albert, de visiter le tombeau du bien
heureux François de Sales. Ladite dame, à son
serment, m'a déclaré tout ceci être véritable, et
m'a requis faire sa déposition, que j'ai fidèlement
couchée par écrit, en témoignage de quoi je me
suis soussigné avec elle, ce neuvième septembre
mil six cent quarante-trois.
Michelle-Anthonie de Séraval.
Guillaume Bolot, prêtre et chapelain en
l'église de la Visitation Sainte-Marie
de ladite cité.
— 230 —
GUÉEISON DE FRANÇOIS RICHARDET,
RÉDUIT A L'AGONIE.
1641.
Déposition de messire Daluz, prêtre, curé de Bellecombe (Beautés.)
Le vingt-troisième février 1656, a comparu, dans
ladite cure de Bellecombe en Beauges, honorable
Pierre Richardet, âgé d'environ cinquante ans, et
avec lui la Pernette Cbappel, sa femme; lesquels,
s'étant aperçus que l'on voulait procéder à la cano
nisation du bienheureux François de Sales, ont
cru être obligés de déclarer les grâces qu'ils ont
reçues par son intercession. Ils m'ont requis,
comme curé dudit lieu, de vouloir rédiger par
écrit ce qui suit, et ont affirmé par serment prêté
entre mes mains, le tout être véritable.
Comme ils étaient déjà mariés depuis de longues
années, et qu'ils avaient eu cinq enfants sans pou
voir en élever, tous les cinq étant décédés en bas
âge; en l'année 1641, ils firent vœu de venir visiter
l'église de la Visitation, dans la ville d'Annecy, pour
y implorer les prières et intercessions dudit bien
heureux François de Sales, afin que, par le moyen
d'icelles, il plût à Dieu le Créateur de leur don
ner des enfants qui pussent vivre , promettant
aussi qu'ils feraient baptiser le premier sous le
— 231 —
nom de François, afin qu'il portât son nom;
lequel vœu ayant accompli quelque temps après,
Dieu leur accorda un fils qui fut baptisé sous
ledit nom. Cet enfant, étant parvenu environ à l'âge
de quatre ans, fut atteint de la petite vérole , la
quelle l'ayant réduit à l'agonie, lesdits déclarants,
le voyant comme mort, et déjà privé de senti
ment, criaient à leurs voisins : Notre fils est mort.
Alors ils le recommandèrent de nouveau audit
bienheureux François de Sales, pour que, par ses
prières, il obtint de Dieu la guérison de leur en
fant ; faisant vœu que si , par son intercession, il
pouvait éviter la mort, ils le conduiraient visiter
son tombeau.
Dès que ce vœu eut été fait, le susdit enfant,
que l'on croyait entièrement mort et trépassé, pour
avoir demeuré quelque espace de temps sans mou
vement ni respiration, recouvra la vie, et il se
porte fort bien à présent ; ce qu'ils croient entiè
rement avoir été fait par l'intercession et les prières
du bienheureux François de Sales , envers lequel
ils s'acquittèrent de leur vœu , en conduisant leur
fils à son tombeau. Le tout ont affirmé et déclaré
vrai entre mes mains, ce que j'atteste par même
serment.
Daluz, prêtre.
— 232 —
GUÉRISON DE CLAUDINE PRESSET, ESTROPIÉE.
1642.
Déposition de L. Vincent , curé de Mari^ny (Faucigny).
Claude Planchampt, de la paroisse de Mioney,
âgé de cinquante-quatre ans, catholique de bon
nom, dépose qu'il y a six ans, Claudine Presset, sa
femme, était malade et impotente des deux jambes
et des deux bras depuis huit ans. Ayant employé
toutes sortes de remèdes pour la secourir, et fait
beaucoup de dépenses, il ne sut plus rien trouver
pour son soulagement, sinon de l'exhorter à se
vouer à feu Msr François de Sales, à quoi ladite
Presset consentit. Elle s'y voua et se fit porter à
cheval à Annecy, à l'église de la Visitation , où re
pose le corps dudit feu Monseigneur. La messe
ouïe, elle se leva avec entière guérison , laissa
ses bâtons et béquilles auprès du tombeau , et
s'en revint à pieds en la maison de Mioney, bé
nissant Dieu de la grâce qu'elle avait obtenue par
l'intercession de ce grand personnage, Mgr Fran
çois de Sales, lequel elle honora comme Saint, te
nant pour un miracle sadite guérison.
Les susnommés sont venus à Marigny déposer,
entre mes mains, la vérité des grâces qu'ils ont re
çues par l'intercession de feu Mgr François de Sa
— 233 —
les, grand serviteur de Dieu; lesquelles déposi
tions j'ai relatées pour la grande gloire de Dieu et
pour satisfaire à mon devoir.
Vincent, curé de Marigny, archiprêtre.
FARINE GÂTÉE,
SERVANT A FAIRE DU TRÈS-BEAU PAIN.
vers 1642.
Tiré deB Fondations inédites du monastère de BeBançon,
La Sœur boulangère de la Visitation de Besan
çon vint un jour avertir la très-honorée Mère
Jeanne-Agnès de Valembert, sa supérieure, que le
peu de farine qui restait dans le couvent était fort
échauffé, et dur comme une pierre. Les vivres
étaient fort chers en ce moment, ce qui augmentait
l'embarras. La Mère supérieure alla voir la farine, la
fit couper avec une hache, et remarqua qu'elle était
toute noircie et pourrie en dedans. Ranimant alors
sa confiance, elle se prosterna, fit une fervente
prière, puis arrosa cette farine d'eau bénite et de
celle où avaient trempé des reliques de saint Fran
çois de Sales ; ensuite elle ordonna qu'on en fît du
pain, qui fut trouvé excellent.
— 234 —
GUÉRISON DE PIERRE ESCUSOLLE, ALIÉNÉ,
1638.
ET DE CATHERINE, SA FILLE,
GRIÈVEMENT BLESSÉE.
1644.
Déposition de P. Chorael, vicaire-général de Saint—Flour.
1° Catherine Escussolle, âgée de trente -huit
ans ou environ, fille de Pierre Escussolle, porte
faix, demeurant à Saint-Flour, le serment par elle
pris de dire la vérité, la main sur les saints Evan
giles, a dit et déclaré qu'en l'année 1638 ou 1639,
ledit Pierre Escussolle, son père, perdit tout à coup
l'usage du jugement et de la raison, ce qui lui fai
sait faire plusieurs extravagances. Entre autres, il
se retirait et s'enfermait dans la maison, disant que
les archers le voulaient rendre prisonnier, bien
qu'il n'y eût aucun sujet et fondement de cette
crainte, qui était si extraordinaire, qu'elle fut
capable de lui faire arracher les pierres de la voûte
d'une cave avec ses mains, seulement pour s'y
cacher; et il demeura enfermé dans sa maison, les
portes barrées sur lui, l'espace de six semaines
entières, pendant lequel temps on fut obligé de lui
— 235 —
donner de quoi vivre par ie trou d'une fenêtre ;
ce que voyant ladite déposante, sa fille, et qu'il
n'y avait point d'amendement à son mal, y ayant
six ou sept mois qu'il était réduit en cet état, elle
fut inspirée de Dieu de recommander la maladie
de sondit père à saint François de Sales, et de
faire célébrer neuf messes, durant neuf jours con
sécutifs, en l'église des Religieuses de la Visitation
duditSaint-Flour, pour obtenir la guérison de son
pére par les intercessions dudit Serviteur de Dieu,
auquel elle avait et a encore une très-grande dévo
tion. Elle exécuta ce vœu et fit célébrer ladite neu-
vaine, à laquelle tous les jours son père assista.
Aussitôt la dernière messe célébrée, il recouvra la
raison et le jugement parfait, et l'a conservé jusqu'à
sa mort, qui arriva cinq ans après. La grâce reçue
fut d'autant plus particulière , que ledit Escus-
solle, avant la maladie et perte de son esprit, était
sujet aux jurements et blasphèmes, dont il avait
contracté l'habitude , et vivait dans l'oubli de ses
devoirs de chrétien, n'assistant à la messelesdiman-
ches et fêtes que très-rarement, et mangeant même
de la viande tous les samedis; mais depuis la gué
rison et le recouvrement de son esprit, il était de
venu si bon chrétien qu'on le méconnaissait; il ne
proférait jamais aucun jurement et ne pouvait souf
frir ceux qui juraient, mais les corrigeait fraternel
lement; il priait Dieu soigneusement le matin et le
soir, et faisait son examen de conscience, dans le
quel il demandait pardon de sa vie passée, si
— 236 -
hautement, quetousceuxdesafamillerentendaient;
enfin il donnait l'aumône avec tant de charité, qu'il
distribuait aux pauvres tout le pain qu'il pouvait
avoir de sa maison, et en achetait à l'insu de sa
femme pour le leur porter secrètement. Dans un
temps de grande cherté, il partageait avec eux le
gain qu'il faisait chaque jour par son travail, et à la
sueur de son visage ; ce à quoi Dieu donnaittant de
bénédictions, que la déposante croit que le pain de
leur maison a une fois multiplié miraculeusement,
ayant observé que, cette fois, la provision ne dimi
nuait point, mais dura quinze jours ou environ
plus qu'à l'ordinaire, pendant que son père le
distribuait fort libéralement et charitablement aux
pauvres.
2° Ladite déposante a ajouté qu'en l'année 1644
ou environ, elle s'était blessée par le poids d'un
tonneau de vin, en faisant pour le soulever avec la
téte un si grand effort, qu'elle sentit son corps tout
ébranlé depuis la tête jusqu'aux reins, avec des
douleurs extraordinaires qui la faisaient crier.
Aucun allégement ne put être apporté à son mal,
qui, au contraire, augmentait de plus en plus, et
elle demeura depuis quatre heures de l'après-
midi, que la chose arrriva, jusqu'à minuit ou envi
ron, avec la crainte d'être estropiée le reste de la
vie. Alors elle eut recours et se recommanda au
vénérable Serviteur de Dieu, et au même instant
elle se trouva entièrement guérie, sans aucun res
sentiment de douleurs, ni aucune faiblesse des
— 237 —
parties blessées. Dès le lendemain, elle travailla à
carder la laine comme à son ordinaire, ce qui ne se
fait qu'avec grande force de bras ; et lecture faite
de sa déposition, elle y a persévéré et a déclaré ne
savoir écrire ni signer.
GUÉRISON DE JEAN" JACCAT , PERCLUS.
1645.
A comparu par-devant le soussigné, Jean, fils de
feu Claude Jaccat, de la Chapelle-Blanche, paroisse
de Sl-Eustache (Genevois), mandement de Duingt ;
lequel a dit et déclaré , par serment prêté entre
mes mains, qu'ayant demeuré pendant l'espace
de trois semaines dans son lit, sans se pouvoir ni le
ver ni remuer , il s'était recommandé au bienheu
reux François de Sales, lui promettant d'envoyer
à son tombeau deux jambes de cire de même
grandeur que les siennes. Le vœu fait, il com
mença à se remettre ; pendant trois jours, il fut en
convalescence et depuis il marche très-bien. Il
était âgé de quarante ans.
C. Rollart, curé présent.
— 238 —
GUÉRISON D'UN ENFANT ÉPILEPTIQUE.
1645.
Déposition de messire Dupenloux, ourô de la Mur».
L'an 1656, et le sixième de janvier, Claude Ma-
gnin, veuve d'Alexandre Jacquet, de ladite paroisse
de la Mura (Faucigny), a attesté qu'à la fin de
1644, elle avait un enfant, nommé Michel, lequel
étant âgé d'environ treize à quatorze mois, fut saisi
d'un tel mal, qu'il demeurait comme mort, pres
que tous les jours, un temps notable, et continua
d'ainsi faire jusqu'au commencement d'août 1645.
Elle a dit ne pouvoir bonnement déclarer quelle
maladie c'était, sinon que ce fut le haut-mal. Elle
le recommanda aux prières du bienheureux Fran
çois de Sales, et depuis, l'enfant n'a plus élé saisi
dudit mal ; aussi croit-elle le devoir à l'interces
sion du bienheureux François.
Dupenloux, curé de ladite Mura.
239 -
GUÉBISON DE FRANÇOISE VERDEL,
ATTEINTE D'UN MAL d'yEUX INCURABLE.
1646.
Déposition de messire Presset, curé d'Arentbon, 3 janvier 165-6.
Françoise Verdel, de la paroisse d'Arenthon,
âgée d'environ vingt-huit ans, dit qu'étant à l'âge
de dix-huit ans, il lui survint une flution sur les
yeux , qui lui causait , de temps en temps, des éva
nouissements si forts qu'elle tombait à terre, ne
voyant rien et ne pouvant rien faire. Alors elle prit
dévotion d'aller rendre vœu, en jeûnant au pain et
à l'eau, au bienheureux François de Sales, et cela
à la persuasion d'un nommé Claude-Louis Cha-
vanne, delà paroisse de Sintrier où elle était ser
vante, lequel lui dit qu'il avait gardé le même mal,
et qu'il en avait été guéri pour avoir recouru
audit bienheureux François. El depuis qu'elle
eut rendu son vœu, ce qu'elle fit tout aussi
tôt, elle ne sentit plus de mal, si ce n'est une année
après que le même mal la reprit une fois ; alors
elle redoubla son même vœu, et depuis ne sentit
jamais le mal. En présence dudit Claude-Louis
Chavanne, son maître, encore vivant, de sa mère
etde plusieurs autres, elle a fait sa déclaration entre
— 240 —
les mains de je soussigné, dans la cure d'Arenthon
(Faucigny), le 3 janvier 1656.
Presset, curé.
GUÉRISON DE PIERRE-FRANÇOIS DRUZ.
30 JANVIER 1647.
Déposition de M. Divinat, prôtre, curé de Corzière.
L'an 1647, et le trentième jour du mois de jan
vier, est né et a été baptisé Pierre-François, fils
légitime d'Antoine Druz et de son épouse, lequel
enfant, avant le baptême, étant sans apparence et
signe de vie, fut tenu pour mort, de tous ceux qui
le virent, l'espace d'une bonne heure. Mais sesdits
père et mère, l'ayant recommandé à Dieu, invo
quant les intercessions de son très-grand Serviteur,
le bienheureux François de Sales, tout aussitôt il
donna des signes dévie et se trouva de mieux en
mieux ; et à présent il se porte bien, grâce à Dieu.
Ainsi l'ont attesté en ma présence ledit Antoine
Druz, son épouse Jeanne Villard, et Jacques-Pierre
et Antoine Druz, frères, pour avoir vu ledit enfant
en l'état susdit, et avoir été présents quand on le
— 241 —
recommanda aux prières dudit Bienheureux, en
vertu et par le moyen desquelles ils croient que
ledit enfant est en vie.
Divinat, prêtre et curé dudit Corzière.
RÉSURRECTION D'UN ENFANT MORT AUSSITÔT
APRÈS SA NAISSANCE.
Déposition faite par la mère de l'enfant.
Philiberte Dupont, femme de Philibert Noumis,
de la paroisse d'Annecy-le-Vieux, mit au monde
un fils qui aussitôt devint tout noir et mourut. La
mère le voua au bienheureux François de Sales,
afin d'obtenir, par son intercession, qu'il devint en
vie pour recevoir le baptême. Au même moment
l'enfant se mit à pleurer; on le porta à l'église de
la paroisse pour y être baptisé, et il vécut jusqu'au
lendemain.
16
— 242 —
GUÉRISON DE MANUELLE PAGER, ESTROPIÉE.
1648.
Déposition de M. Cohora, prêtre de Saint—Julien.
II y a environ huit années, dans le mois de
septembre , honorable Manuelle Pager déposa
qu'en 1648, s'étant démis un pied , elle demeura
tellement estropiée que, ressentant de très-vio
lentes douleurs , elle ne pouvait se remuer qu'à
la faveur de deux béquilles ; quoique les chirur
giens eussent appliqué tous les remèdes imagina
bles pour remettre ledit pied.
Voyant que le mal allait s'augmentant, et qu'elle
était en risque d'être infirme toute sa vie, et dans
le pitoyable état où elle était restée depuis le mois
de mars jusqu'au mois de septembre, ladite hono
rable Manuelle Pager fit un vœu au bienheureux
François de Sales, afin qu'il lui fit cette grâce de
prier Dieu pour elle , promettant qu'elle irait à
Annecy vers son tombeau pour y accomplir son
vœu. Le jour suivant, elle se trouva fort soulagée, et
quitta de suite une de ses béquilles, ce qui donna
de l'étonnement à tous les voisins, qui lui avaient
vu le pied prodigieusement enflé et dans un état
désespéré. Depuis elle alla toujours de mieux en
mieux, et, un mois environ après, elle fut saine
— 243 —
comme auparavant. Elle lient avoir reçu cette
grâce de Dieu par l'intercession du bienheureux
François de Sales, comme elle le déclare entre les
mains de moi, soussigné, ce 25 avril 1656.
Cohors, prêtre, de Saint-Julien.
GUÉRISON DE J. CLAUDE BERTET.
1648.
Déposition de messire D. Pajacet, chanoine de Lyon (1656.]
Jean-Claude-Amé Bertet, sexagénaire, dit et as
sure, sous la foi du serment, qu'affligé, il y a huit
ans, en une jambe, d'une enflure prodigieuse et in
connue à tous les chirurgiens, cette enflure l'incom
moda longtemps, de telle sorte qu'il n'eût su la re
muer ni tourner en façon que ce fût, sinon par un
secours emprunté. Se voyant dépourvu de remè
des humains, il recourut aux mérites du Bienheu
reux, par un vœu qu'il fit rendre par une tierce
personne, laquelle ne fut pas plutôt arrivée à An
necy, selon son jugement, que son enflure disparut
et guérit en moins de rien.
— 244 —
GUÉRISON DE JACQUES FRANGIDE, ESTROPIÉ.
1648.
Tiré de pièces authentiquas.
Jacques Frangide, de Cluses, venant de la foire
de Boëge, son cheval entra vivement dans une mai
son, dont la porte était fort petite; il tomba à la
renverse de dessus son cheval, se disloqua le cou
et les reins, se rompit trois côtes et demeura comme
mort pendant une heure ; mais l'assistance du
bienheureux François de Sales ayant été invoquée,
incontinent il se reconnut, et, en huit jours, il a
été entièrement guéri.
Ce fut le 23 septembre 1648, et il est venu ren
dre son vœu au tombeau du bienheureux Fran
çois de Sales, ce 4 novembre 1648.
— 245 —
GUÉRISON INESPÉRÉE DE NOBLE SIEUR
JEAN DE BERNARD,
SEIGNEUR DE LA CARDONNIÈRE.
18 OCTOBRE 1648.
Déposition dB Louis Mania, déSniteur, prédicateur récollet,
et de plusieurs autres religieux, de son ordre.
A la plus grande gloire de Dieu et à l'honneur
de ses saints, nous, soussignés, certifions et attes
tons à tous ceux qu'il appartiendra : Que noble Jean
de Bernard, seigneur de la Cardonnière, conseiller
du Roi et lieutenant particulier du baillage de
Saint-Marcellin en Dauphiné, étant tombé malade
d'une fièvre ardente et continue, au mois d'octobre
dernier, ses forces furent entièrement abattues et
diminuées dans l'espace de huit jours , nonobstant
l'assistance des médecins, apothicaires et autres,
qui étaient proches de lui; étant en danger, il re
çut tous les saints sacrements, fit tous les actes d'un
bon chrétien pour la résignation à la mort, puis de
meura à l'agonie plus de douze heures, sans aucun
sentiment et entièrement abandonné des médecins.
Après la recommandation de l'âme, la chandelle
bénite allumée, des messes dites pro Agonisante,
— 246 —
le jour et la fête de Saint-Luc, ses proches com
mençaient à pourvoir à ses funérailles; mais le R. P.
Louis Manis,de Lyon, prédicateur et définiteur de
l'ordre des R. P. Récollets, son confesseur, et
messire Jean-Antoine Mognon, conseiller du Roi
au même siège, firent un vœu à Dieu, par l'interces
sion du bienheureux François de Sales, évêque de
Genève, pour la guérison dudit sieur de Bernard,
avec promesse, qu'ils firent en son nom et à ce grand
Saint, que, s'il recevait tant de faveur que de reve
nir à la convalescence, il ferait, en action de grâces,
bâtir sous le vocable du même Saint, lorsqu'il se
rait canonisé, une chapelle dans l'église de la Visi
tation Sainte-Marie, établie depuis peu audit lieu
de Saint-Marcellin, et, cependant, irait rendre son
vœu à Annecy, où repose le corps du Bienheu
reux. A ce même instant, on vit miraculeusement
revenir à soi ledit sieur de Bernard, et les conduits
du gosier, qui étaient si bouchés que le malade ne
pouvait avaler aucune chose, commencèrent à s'ou
vrir, si bien que, n'ayant pris nourriture, la vio
lence du mal se termina par une heureuse crise,
contre toutes les apparences naturelles ; laquelle
lui apporta l'entière guérison qu'il a présentement,
sans aucune incommodité, et en beaucoup meilleur
état qu'elle n'était même avant qu'il fût malade. Il
reconnaît, avec action de grâces, que sa guérison
lui est venue du ciel et non des hommes, par l'in
tercession de ce grand Saint, auquel il a à bon
droit une particulière dévotion.
— 247 —
Fait à Saint-Marcellin, le vingt-huitième décem
bre mil six cent quarante-huit.
Frère Louis Manis, de Lyon, définiteur
et prédicateur récollet.
Frère Séraphin de Basonge, vicaire de
Saint-Marcellin.
DÉLIVRANCE d'un NAUFRAGE.
1650.
Le 3 août, année courante 1656, dépose Ber
trand Poutox, âgé de trente-cinq ans, habitant de la
paroisse de Bernex, proche Genève, disant qu'en
l'année 1 650 et le deuxièmejour du mois d'octobre,
s'étant exposé sur une barque pour passer le Rhône,
environ vers les minuit, le batelier étant ivre, la bar
que s'emplissait d'eau. Ledit batelier, avec plusieurs
autres, tous huguenots, blasphémaient le saint
nom de Dieu parce qu'ils étaient tous perdus. Le
déposant épouvanté se jeta dans l'eau au beau mi
lieu du Rhône, sans savoir nager, et ainsi se voyait
au péril de la mort qu'il ne pouvait éviter. Il se re
commanda au bienheureux François de Sales et,
— 248 —
incontinent, il attrappa une frêle feuille d'arbre
que l'eau fort rapide emmenait, croyant ledit dé
posant que c'était une chose solide et ferme, et il
lui semblait qu'elle le tirait dehors ; ce qui fut vrai,
car il fut bientôt au bord sain et sauf, sans avoir
bu aucune goutte d'eau. Incontinent, ledit Bertrand
se mit à genoux, remerciant le Bienheureux de la
grâce qu'il lui avait obtenue de Dieu, et promit
qu'il irait bientôt à Annecy rendre son vœu, comme
il le fit.
Ont été témoins de ce fait : le sieur Césari, ha
bitant la terre de Gex, et Jean Bouvard Bregnot,
de la paroisse de Bernex, âgé d'environ quarante
ans, lequel publie et certifie avec serment, autant
qu'il sera requis, avoir vu, en l'année 1650, et le
deuxième jour du mois d'octobre, Bertrand Pou-
tox, de la paroisse dudit Bernex, se jeter dehors de
la barque au beau milieu du Rhône, à l'heure de
minuit environ. Et tous ceux qui étaient embar
qués, comme plusieurs huguenots, et particulière
ment ledit déposant et un autre catholique appelé
le sieur Césari, soldat, demeurant à Freplu, de la
terre de Gex, furent tous ravis de l'avoir vu sain et
sauf au bord du Rhône, à genoux, remerciant Dieu,
ainsi que ledit Bouvard Bregnot dépose et certifie.
Cothot, prêtre.
— 249 —
PRÉSERVATION D'UNE PETITE FILLE DE TROIS ANS,
TOMBÉE SOUS LA ROUE D'UN CHARIOT
ET RETIRÉE SANS BLESSURE.
1650.
Tiré de pièces authentiquée.
L'an 1650, Bernard Duriz, de la paroisse de
Fleyrier (Taninges, Savoie), dépose que, condui
sant son chariot chargé de foin, il rencontra des
petites filles dans le chemin.
S'étant arrêté pour prêter secours à une femme,
il vit de loin qu'une de ces petites filles tomba de
vant son chariot, et, comme il ne put retenir son
cheval, une roue du chariot traversa tout le corps
de la fille jusqu'au sommet de la tête. Cette petite
fille était âgée de trois ans. Ledit déposant retira
vite la pauvre petite de devant la dernière roue, et,
voulant essayer la pesanteur du chariot, il mit
sous la roue un bâton qu'il portait; ce bâton fut
écrasé, et brisé.
Cependant, cet enfant n'eut aucun mal, hormis
au front, une petite cicatrice qu'elle s'était faite en
tombant. Ledit déposant, ayant vu la roue passer
par-dessus ladite fille, l'avait recommandée au Ser
— 250 —
viteur de Dieu, saint François de Sales, et croit
que c'est par son intercession qu'elle a été pré
servée.
GUÉEISON DE TROIS JEUNES HOMMES
EN PÉRIL ÉVIDENT DE MORT.
SEPTEMBRE 1651.
Déposition de frère Caaaian, religieux récollet.
Je, soussigné, certifie ce qui suit : savoir >que,
le 23 septembre 1651, trois jeunes hommes furent
blessés d'armes à feu, tirées à bout touchant, entre
lesquels un nommé d'Astyr, écuyer de M. le mar
quis du Puy du Four, était blessé à mort, suivant
le sentiment et rapport des chirurgiens, comme
ayant reçu le coup au-dessus de l'estomac. J'allai
voir ledit M. le marquis, et, comme je le disposais
à se conformer à la volonté de Dieu, il me dit
d'exhorter ledit d'Astyr à bien penser à Dieu et à
sa conscience. Le dimanche 24, je le confessai et
communiai avec un autre domestique dudit M. le
Marquis, lequel se confessa et communia pareille
ment à la messe que je célébrai en la chapelle de
son château du Peschescul, après laquelle il accom
— 251 —
pagna le saint Sacrement que je portais aux susdits
blessés, et, après nos actions de grâces, M. le
marquis me dit ces mots : Mon Père, les médecins
et chirurgiens désespèrent de la vie de mon écuyer,
et je vous prie de vous souvenir ce que je vous dis
aujourd'hui : Que, si tous les hommes du monde
l'avaient signé, je ne serais pas si assuré qu'aucun
de ces trois blessés n'en mourra que je le suis, parla
confiance que j'ai en mon cœur , après avoir
demandé à Dieu cette grâce avant de communier,
par l'intercession du bienheureux évèquç François
de Sales , au tombeau duquel j'ai voué d'argent la
valeur de 200 livres. La guérison des trois jeunes
hommes est arrivée, contre le sentiment des méde
cins et chirurgiens.
En foi de quoi, je soussigné ce présent acte.
Frère Cassian, religieux récollet,
prédicateur et confesseur.
GUÉRISON DE JEAN VIGNET, FÉBRICITANT.
Déposition de messire Pierre-André Pamy, curé de Gréay [1656).
Jean Vignet, de Saint-Simon en Savoie, habitant
à Grésy, âgé d'environ quarante-huit ans, dit et
— 252 —
assure que, demeurant en Valais, il y a quatre ans,
il y fut atteint d'une fièvre fort violente. Ayant
appris, par un bourgeois d'Annecy, les grâces qui
s'obtiennent par les mérites du Bienheureux, il lui
fit vœu d'une messe, et jamais depuis n'eut accès
ni frisson.
GUÉRISONS DE FÉBRICITANTS.
Déposition du même, faite en 1656.
Grand nombre m'ont assuré, toujours à la même
forme, la même grâce leur être arrivée, comme :
Pierre Laurent, âgé d'environ soixante ans ; Fran
çoise, fille de Claude Bossu, laquelle avait été
fébricitante une année ; Françoise, fille de Pierre,
de la maison Jacques Pourret, et Claude Berthier,
tous trois âgés d'environ quarante ans ; Suzanne
Fixier, dauphinoise, mariée audit Grésy; unesienne
fille, âgée de neuf ans ; un sien beau-frère et sa
belle-sœur, qui tous ont été atteints de fièvres
diverses*; d'autres protestent avoir été guéris et
avoir recouvré la parfaite santé , se vouant au
Bienheureux et buvant de l'eau qui eût touché
seulement ses reliques.
Jean-François Durand, âgé d'environ soixante
— 253 —
deux ans, et Claude Filliard, sa femme, disent et
assurent, à la forme susdite, que bien quatorze
personnes de leur famille, eux y compris, atteints
de la fièvre maligne, il y a environ quatorze ou
quinze ans, furent guéris, s'étant voués au Bien
heureux.
RÉSURRECTION D'UN ENFANT MORT-NÉ.
27 avril 1654.
Tiré de pièces authentiques,
Henriette Charmai, d'Annecy, femme Mermet,
ayant donné le jour à un enfant mort, sans espé
rance de lui voir jamais un mouvement de vie,
puisqu'il était tout noir et meurtri par tout le corps,
ses père et mère firent vœu de faire dire une messe
dans l'église du bienheureux saint François de
Sales, et au même instant l'enfant reprit vie et se
porta bien. Il vit encore au moment où se fait
ladite déclaration.
— 254 —
GUÉEISON D'UNE FÉBRICITANTE ,
CONDAMNÉE PAR LES MÉDECINS.
1655.
Extrait des Fondations inédites du monastère de Turin.
La vertueuse sœur Marie-Gertrude de Provane,
religieuse de la Visitation de Turin, fut atteinte
d'une fièvre ardente et si maligne, qu'on ne pouvait
la regarder qu'avec une extrême compassion, à
cause de ses grandes douleurs. On consulta, non
seulement les principaux médecins de la ville, mais
encore les meilleurs des provinces voisines, même
de Chambéry et de Genève, et tous conclurent que,
vu sa complication, le mal était sans remède. La
communauté eut recours à son bienheureux Père,
saint François de Sales, et la chère malade lui fit
une neuvaine à la fin de laquelle elle voulut com
munier au chœur, puis se fît conduire à la petite
chapelle qui était au jardin, sous un arbre, à l'ombre
duquel la bienheureuse Mère de Chantai avait autre
fois souvent entretenu les sœurs. Elle pria la sœur
infirmière de la laisser un peu seule, pour pou
voir prier plus tranquillement son bienheureux
Père. Or, voilà qu'en un moment elle se trouva si
parfaitement guérie, qu'il ne lui resta plus aucune
trace de sa maladie.
— 255 —
La sœur qui l'attendait en dehors del'oratoire ne
l'entendant pas remuer, rentra avec l'appréhension
de la trouver morte ; quelle ne fut pas sa surprise
de la voir, au contraire, guérie et avec un meilleur
teint qu'elle ne l'avait jamais eut
Le médecin étant venu, la chère miraculée lui
alla au devant, tenant toutefois son voile bien
baissé. « Hélas ! dit ce bon Monsieur en entrant,
vous serez très-affligée de la perte de cette chère
sœur; mais, voyez-vous, rien ne la peutgarantir de
la mort, et, si ce n'était sa grande jeunesse, elle
serait déjà au ciel. Il est vrai que le plus grand
Saint du paradis pourrait faire ce miracle, mais je
ne l'espère pas, parce qu'on n'en voit guère de pa
reils. Non, je ne crois pas qu'elle ait plus de deux
ou trois jours à vivre. » A ces mots la sœur
Marie-Gertrude leva son voile et lui dit agréable
ment : « Hé bien ! Monsieur, me voilà en parfaite
santé. » Le bon médecin, tout hors de lui d'éton-
nement, courut incontinent se prosterner devant
une image de saint François de Sales, et s'écria
tout haut, les larmes aux yeux : « Ah ! grand Saint
François de Sales, je vous remercie, c'est vous
seul qui avez sans doute pu obtenir de Dieu ce
grand et prodigieux miracle. » Puis il récita le Te
Deum, et voulut ensuite savoir comment tout s'était
passé. Il en fît prendre acte et donna son attesta
tion en bonnes formes.
— 256 —
GDÉRISON DE JEAN CADET ,
AFFLIGÉ D'UNE HORRIBLE PLAIE.
AVANT 1656,
Déposition faite par le malade lui-même, le 30 janvier 1656.
Jean Cadet, de la paroisse de Thônes (Savoie), a
déclaré que, pendant douze ans, il avait gardé un
effort au côté. Un jour, en fauchant, il en fut si
cruellement tourmenté, qu'à grand'peine put-il
s'en retourner chez lui. Il demeura trois mois avec
de grandes douleurs, au bout desquelles l'effort
vint à rompre, en telle sorte que toute la nourriture
qu'il prenait sortait par la plaie.
Se souvenant d'avoir appris les grâces que l'on
recevait de Dieu par l'intercession du bienheureux
Prélat, il s'y recommanda et voua une messe. Sou
dain il se sentit soulagé, et, en six semaines, il fut
guéri tout à fait.
— 257 —
GUÉRISON DE FRANÇOISE MANIGLIER.
3 JANVIER 16S6.
Déposition de M. Preaset, curé d'Arenthon.
Françoise, fille de feu Jean -François Mani-
glier, de la paroisse d'Arenthûn, dit qu'étani en
l'âge de sept ans, elle fut malade et à telle extrémité,
que sa mère cherchait déjà quelqu'un pour l'ense
velir. En ce temps, la nièce du feu curé d'Aren-
thon arriva, et dit qu'il fallait la vouer au bien
heureux François de Sales, ce que la mère de
ladite déposante fit aussitôt. L'enfant commença
dès lors à guérir, et en quinze jours fut tout à fait
remise. Sa mère , Landrie Fattat, et plusieurs au
tres en ont été témoins.
17
— 258 —
GUÉRISON DE MARIE MARTIN , ÉPILEPTIQUE.
16S6.
Déposition de Marie Bouguet et de Jeanne Fugeray.
Aujourd'hui, seizième de juin 1658, en la ville de
Mamers (France), comparurent en personne par-
devant nous, Thomas Ropiquet, conseiller du roi,
Marie Bouguet , veuve de maître Jacques Martin,
notaire royal, et Jeanne Fugeray, veuve de maître
Lucat Martin, aussi notaire royal, demeurant en
cette ville de Mamers, lesquelles ont dit et déclaré
qu'il y a deux ans au plus , Marie Martin, âgée de
huit ans, fille de feu maître Jacques Martin et de
ladite Bouguet , était affligée du mal caduc, au
trement appelé épilepsie, dont la violence était si
grande qu'elle tombait deux ou trois fois le jour;
après avoir employé tous les moyens pour cher
cher sa guérison, tant par médecins et apothicaires
que chirurgiens, elle reconnut que tous leurs re
mèdes n'opéraient aucun effet. Ladite Fugeray eut
alors recours à Dieu, recommandant par vœu Marie
Martin, sa fille, au bienheureux Père François de
Sales, évêque et prince de Genève, auquel elle
adressa ses prières durant neufjours, dans l'église
des religieuses du monastère de la Visitation Sainte-
Marie de cette ville, et ce vers le commencement
— 259 —
du mois d'avril dernier. Lesdites Fugeray et Bou-
guet nous ont dit et affirmé par serment que, de
puis ce temps, Marie Martin n'a plus été affligée
du mal caduc , ce dont elles louent et remercient
Dieu, reconnaissant que cette guérison procède des
intercessions du bienheureux François de Sales.
Fait et donné à Mamers, les jour et an que des
sus, et a, ladite Bouguet, signé ; quant à ladite Fu
geray, elle a déclaré ne savoir signer.
M. Bouguet et Thomas Ropiquet.
GUÉRISON DE JEAN DE LA SAULGE ,
PARALYTIQUE ET POSSÉDÉ.
12 août 16S7.
Déposition de M. Masson, curé de Vuallier.
Du deuxième août 1657, je soussigné, notaire
ducal royal de la paroisse de Vuallier, certifie, et
atteste à tous ceux qu'il appartiendra, m'étre exprès
transporté jusqu'au village du Sage, paroisse indi
quée, et au domicile d'honnête Jean, fils de feu
Georges de la Saulge, âgé d'environ vingt ans, du-
dit lieu.
— 260 —
Ledit Jean de la Saulge, ayant prêté serment en
tre mes mains, a déclaré avoir été malade dès le
sixième janvier, fête des Rois de l'an 1655, jus
qu'à la présente année 1657, immobile de tous ses
membres, hors du bras droit et de la tête, sans se
pouvoir tenir autrement qu'à la renverse. Mais il
ne connut point être possédé des malins esprits,
jusque environ le 15 août, féte de l'Assomption de
Notre-Dame de l'année 1655, auquel temps les
diables commencèrent de parler; ce que voyant,
le pauvre malade fit vœu d'aller au tombeau du
bienheureux François de Sales, le plus tôt qu'il
pourrait, et, en attendant, envoya un sien voisin,
nommé Georges Chauderon, faire le voyage pour
lui. Quelque temps après, les diables dirent
qu'ils voulaient sortir, comme probablement ils
firent, à l'exception d'un seul qui continua à par
ler, et qui lui enlevait tellement l'usage de ses
sens que, pendant que ledit diable parlait, le pau
vre possédé ne voyait ni n'entendait. Ledit Jean
de la Saulge déclare, par serment, avoir demeuré
en cet état jusqu'au mois de juin, année présente;
époqueà laquelle il se fitporterau tombeau du bien
heureux François de Sales, où il arriva le 7 dudit
mois. Etant devant ledit tombeau, et faisant sa neu-
vaine, il a été entièrement délivré du diable, saus
être exorcisé; ce que manifestement il connut,
lorsque le diable sortit de son corps, car il demeura
d'abord comme mort quelque temps, mais depuis
lors il s'est fort bien trouvé, sans aucune douleur ;
— 261 —
et a commencé à se remuer d'un lieu en un autre,
sans aide de personne.
Tout ce que dessus, Jean de la Saulge l'a dé
claré en présence d'honnête Jacques de la Saulge,
son oncle, honnête Jacques Bardet et honnête
Claude Chauderon, tous de Vuallier et ses voi
sins; lesquels ont déclaré et attesté par serment,
entre mes mains prêté , le tout être véritable ,
quant à la durée et à l'état de la maladie. De plus,
Claude Chauderon et Jean Dubois Jarand, de la
paroisse de Lullin , ont déclaré, avec pareil ser
ment, l'avoir porté avec deux autres hommes à
Annecy, pour l'accomplissement de son vœu, as
surant que manifestement ils expérimentèrent ,
étant proches d'Annecy, que le malade était plus
pesant qu'auparavant, suivant la menace que le
diable avait faite déjà avant le départ de Vuallier,
qu'il le rendrait si pesant qu'on ne le pourrait pas
porter audit tombeau.
A toutes les susdites déclarations, a été présent
le soussigné, curé de Vuallier, lequel assure
avoir vu ledit malade au pitoyable état ci-dessus.
Ecrit dès le mois de février 1656, auquel temps il
fut fait curé dudit lieu, et, pour prouver indubita
blement que ledit Jean de la Saulge était possédé
du diable, dit lui avoir ouï dire des choses cachées
et que le possédé ne pouvait point savoir. Ce dont
il a cité exemples. Le tout fait au lieu, et signé.
Claude-Marie Masson.
Témoignage de la sœur E.-C. de la Tour, sacristine au premier
Monastère de la Visitation d'Annecy, touchant plusieurs mi
racles et prodiges opérés au tombeau du bienheureux François
de Sales, pendant les procédures de la béatification.
GUÉRISON SUBITE DE J.-CLAUDE RICHARD,
NÉ AVEC DEUX LANGUES.
Ce fut pendant le temps que les évêques travail
laient à recevoir les dépositions des milliers de
personnes qui avaient obtenu des miracles par l'in
tercession de notre bienheureux Père, qu'arriva le
prodige de l'enfant qui avait deux langues.
La portière a coutume, dans ce monastère d'An
necy, d'appeler la sœur employée dans la charge
de la pharmacie , pour examiner ensemble les
maux de conséquence des pauvres, afin de ne rien
faire de hasardeux. Ayant été dans cette charge, je
fus appelée, et un pauvre paysan du village de
Comber, paroisse de Gruffy, près d'Annecy, me
pria instamment de vouloir bien lui faire la charité
de couper à son fils, Jean-Claude Richard, une des
deux langues qu'il avait dès sa naissance , et qui
lui remplissaient si fort la bouche, qu'il ne pouvait
faire aucun mouvement pour prendre le sein de sa
mère, en sorte que, jusqu'à ce moment, et il avait
pourtant cinq ans, il avait toujours vécu de lait
qu'on lui coulait dans la bouche; mais l'enfant
— 263 —
croissant, cela ne lui suffisait pas, si bien qu'il je
tait un continuel cri. Je vis bien que son mal était
sans remède extérieur; je me souvins de ce que
notre très-honorée Mère (la Mère Françoise-Mag-
delaine de Chaugy) avait dit que, s'il se présentait
quelque malade extraordinaire, nous nous gardas
sions bien d'y apporter aucun remède, parce que
notre saint Fondateur les guérirait tous; afin,
disait-elle, que Messeigneurs nos Evêques puissent
dire : « Nous avons vu de nos yeux. » Je m'en al
lai de ce pas à la sacristie, où Sa Charité était avec
Mgr de Soissons ; je lui racontai ce que je venais de
voir ; elle se tourna et dit : Monseigneur, si Votre
Grandeur avait la bonté, nous irions au grand,
parloir avecnos autres Messeigneurs voir ce mira
cle, car assurément notre Saint le fera. Et elle me
dit d'y faire passer l'enfant. Tous s'y trouvèrent;
l'on appela les chirurgiens pour examiner si l'on
pouvait y apporter quelque remède; il n'en fut
point trouvé, et aucune incision n'était possible,
parce que ces deux langues partaient si également
de la gorge, que l'on ne pouvait discerner laquelle
était la véritable. Tout fut bien débattu; mais,
comme l'enfant était fort fatigué, on le fit passer
dans un cabinet, afin de lui faire donner du repos.
Son père dinaet le fit boire du lait avec une cuillère
tant qu'il voulut; cela l'apaisa. Nous lui donnâmes
quelques petits Agnus Dei. et cela le contenta ; puis
on le reporta au parloir. Notre unique Mère me
demanda des reliques ; je n'en avais sur moi que
— 264 —
dans notre croix ; je lui donnai un petit morceau
du bois de la châsse (1) qu'elle mit, en présence de
tous les assistants, dans la bouche de l'enfant, en
tre ses deux langues; au même instant l'enfant
s'endormit, et son père le coucha sur la table du
parloir, enveloppé dans son manteau; il n'eut pas
reposé un quart-d'heure qu'il se leva et appela :
Mon père! mon père! Le père courut à lui, car ja
mais il ne l'avait entendu parler, et il «'avait pas
songé qu'il le saurait faire. Ce pauvre homme fut
si transporté de joie que, ne s'apercevant pas où
il était, il faisait de lois cris de joie que tout le
monde de la rue s'amassa. L'on ouvrit la bouche
de l'enfant, et on ne lui trouva qu'une langue. Ce
fut une providence du ciel que l'on eût fait toutes
les formalités avant que le miracle ait eu lieu, et
que plus de quarante personnes eussent vu l'en
fant, car cela était surprenant ; ce pauvre enfant
ne pleurait plus et montrait sa bouche de bon
cœur; et M&r de Genève, Charles-Auguste, très-di
gne neveu de notre Saint, caressait cet enfant
avec une dévotion admirable; il lui fit lui-même
manger une beurrée de confiture que l'enfant man
gea fort bien, lui qui jamais n'avait mangé. On pre
nait plaisir de le faire parler, il répondait joliment.
On fit un présent au paysan, qui s'en retourna bien
content, glorifiant Dieu et le Saint (2).
(1) La sœur E.-C. (In la Tour donne le nom de châsse au cer
cueil de bois dans iequel le Sainl avait été déposé à Lyon.
(î) Ce miracle a été approuvé à Rome , dans le procès de la
canonisation.
— 265 —
Le bruit Je ce miracle fut tellement divulgué par
tout, que les malades venaient de toutes parts
chercher la guérison près de ce grand Saint ; les
démoniaques étaient amenés , les aveugles, les
manchots, les boiteux, etc. Il faudrait des volumes
entiers, et une autre plume que la mienne, pour
raconter cela. Plusieurs étaient guéris, mais non
pas tous : je crois selon la foi et la disposition de
chacun, comme il plaisait à Dieu qui sonde les
cœurs.
GUÉRISON D'UN AVEUGLE.
Ce fut aussi dans le temps que les évêques tra
vaillaient, que se fit le miracle du montagnard.
C'était un bon homme des hautes montagnes,
lequel était de ces bons paysans assez à leur aise.
Il se mit une peste parmi ses troupeaux, et pres
que tout son bétail mourait. Ce pauvre homme,
ne voulant pas tout perdre, se mit à écorcher des
bœufs et des vaches pour en vendre les peaux. Le
venin de ces bêtes était si gran-', que tout le corps
de ce pauvre homme enfla , le visage devint mons
trueux, les yeux lui crevèrent dans la tête et cou
lèrent entièrement, et on lui vit les paupières en-
— 266 —
foncées; enfin, il fut malade à l'extrémité, il reçut
les derniers sacrements, et fut six mois malade. A la
fin, le venin forma une croûte épaisse et son visage
était sans forme humaine ; dans cette croûte se
voyait un certain trou par lequel on lui donnait de
la nourriture. Il disait quelques paroles avec peine
et lenteur.
Un de ses fils nous l'amena , non pour être
guéri par grâce, mais pour trouver quelques re
mèdes humains. La soeur de la pharmacie vint me
trouver à la sacristie, et me pria d'aller le voir; ne
le pouvant, je la priai d'attendre; elle me dit que
le paysan était de loin, et qu'il fallait qu'il s'en re
tournât. Comme il m'était impossible de quitter, je
la priai de nous l'envoyer à la sacristie : ce fut une
permission de Dieu, car notre Mère le vit et tous
Messeigneurs les Evêques. L'on ne pouvait le re
garder sans frémir, aussi avait-il le visage toujours
couvert d'un linge. Notre Mère lui demanda :
« Mon ami , êles-vous venu demander à saint
François de Sales votre guérison ? — Nenni , Ma
dame, lui dit-il, je suis venu demander de l'on
guent pour me frotter. » Et il nous raconta ce que
j'ai dit ci-dessus. Nos Messeigneurs le virent peu,
parce qu'ils ne pouvaient le regarder longtemps.
Son fils nous demanda un peu de vin, car ce bon
malade avait mal au cœur; il en prit, et notre uni
que Mère Françoise-Magdelaine de Chaugy lui dit :
« Mon bonhomme, il faut .avoir recours à Dieu et
prier saint François de Sales, afin que vous soyez
— 267 —
guéri; n'avez-vous pas la foi? — Hélas! lui dit-il,
Madame, je ne sais ce que c'est que la foi ? — Ne
croyez-vous pas, lui dit notre Mère, que Dieu
puisse vous guérir, par les intercessions de saint
François de Sales? — Jésus! oui, Madame, il
peut bien plus que cela. — Or çà, lui dit notre
Mère, croyez fermement et ayez confiance et per
sévérance à prier le Saint; dites-lui : Grand Saint,
je ne me lèverai point d'ici que vous ne m'ayez ob
tenu maguérison. — Hélas ! Madame, je n'ai plus
d'yeux! — N'importe, si vous croyez.il vous don
nera tout. — Ah Dieu ! répliqua—t—il , Madame,
je vous prie, aidez-moi en ma foi, afin que si elle
me manque, la vôtre me serve. — Oui, oui, nous
allons prier pour vous, mais ne sortez point de
l'église que vous ne soyez guéri. »
Il s'en va dans l'église, bien résolu d'importuner
notre Saint; il entendit trois grand'messes et la
communauté communia à cette intention ; à l'offer
toire de la troisième messe, le chapeau du Saint
commença à faire son grand circuit ; cela donna
l'émeute au peuple, car c'est toujours la marque
que le Saint va faire quelque miracle. Le peuple
criait à la porte de l'église : Venez, venez, notre
grand Saint va faire un miracle. C'était une foule
si grande que le prêtre qui offrait fut contraint d'ar
rêter et de faire faire silence. Le prêtre cria : Que
Von se prosterne à genoux, et que l'on s'humilie de
vant Dieu. Que tous les malades élèvent leurs cœurs
à Dieu, en attendant la grâce qui va se faire. Il se
— 268 —
lit un silence merveilleux ; le chapeau tournait
toujours; voyant cela, le prêtre continua le sacri
fice, et, entre les deux élévations, on entendit un
cri effroyable suivi de plusieurs autres. Cette voix
douloureuse retentissait dans la voûte d'une ma
nière épouvantable et à faire trembler. Le pauvre
montagnard criait à pleine tète : Arrêtez, Fran
çois de Sales! ma douleur est extrême; je n'en puis
plus, retires votre main. Ah! que je souffre! Mon
Dieu, ayez pitié de moi! Nous l'entendions du
chœur, car il était près la balustrade qui n'est pas
loin delà grille. Tout le monde fondait en larmes ;
ses grandes douleurs durèrent jusqu'à la fin de la
messe. Comme le prêtre donnait la dernière bé
nédiction, ce pauvre homme étant à genoux, sa
grosse croûte tomba, de la même manière qu'un
masque qui se détache du visage; il s'écria : Jevois,
je vois! Ah! grand Saint, vous m'avez non seule
ment guéri, mais encore vous m'avez donné plus
que je ne vous avais demandé, puisque vous m'a
vez donné des yeux! Ah! mon Dieu, soyez béni! Il
parlait tout haut dans l'église, par un transport de
joie. Le chapeau cessa de tourner.
Nous vîmes ensuite ce pauvre homme au parloir,
il avait les yeux beaux, et voyait parfaitement les
pièces de monnaie qu'on lui présentait. Son visage
était comme celui de ces pprsonnes qui ont eu la
placrée. Il demeura le reste du jour pri s de son
Bienfaiteur, dont le corps était encore dans le tom
beau. Je crois que s'il eût pu s'enfoncer sous la
— 269 —
terre il l'aurait fait. Il grattait le tombeau pour en
prendre la poudre et l'emporter en son pays. On
lui donna des reliques qu'il conserva comme un
grand trésor.
Tous les jours il se faisait ou des miracles ou des
grâces extraordinaires. Nous n'appelions miracles
que les choses bien extraordinaires, car pour les
guérisons des boiteux et manchots , des fièvres,
maux d'yeux et choses semblables, nous mettions
tout cela au rang des grâces, et il n'y avait guère
de jour qu'il ne s'en fit.
RÉSURRECTION D'UN PETIT ENFANT,
ÉCRASÉ.
En voici encore un autre, que j'ai vu : C'était
un pauvre petit enfant, âgé de cinq ans, qui était
avec sa mère, à la porte de notre église, attendant
l'aumône des passants. Ce petit enfant s'échappant,
descendit les degrés de l'église pour ramasser une
pomme qu'il s'amusait à faire rouler. C'était un
jour de marché. Un charretier arrive en ce moment
avec une grande voiture remplie de bois. Comme
ce bois n'était guère plus gros que de bonnes tri
ques de fagots, il l'avait arrêté à l'aide d'un gros
ais, afin que les cahots de la charrette ne le fissent
— 270 —
point tomber. Le charretier détache et jette incon
sidérément ce gros ais sur le pauvre petit enfant,
dont la tête fut aussitôt comme une poire molle que
l'on aurait jetée d'une grande hauteur, avec beau
coup de vigueur; la substance de son cerveau et
son crâne étaient étendus çà et là, et si plaqués
sur le pavé qu'on ne pouvait les en détacher. A
cette vue, le pauvre homme fut dans un tel état
qu'on crut qu'il deviendrait fou de désespoir. Le
monde s'amassa en foule, car ceci se passait sur la
place publique. La pauvre mère ne s'était point
aperçue de l'accident. On vint lui dire: C'est votre
enfant que l'on vient d'écraser.—Jésus! s'écria-t-elle
en se mettant à genoux, grand saint François de
Sales, ayez pitié de mon enfant. Puis , se relevant,
elle descend sans se troubler, et, apercevant le
malheureux charretier si désespéré, elle lui dit :
« Mon ami, ne vous troublez pas, c'est Dieu qui l'a
permis : saint François de Sales, qui me l'a donné
par ses intercessions, me le rendra. Il vint au
monde contre toute espérance, et ne donna des
signes de vie que lorsque je l'eus voué à notre grand
Saint, .le lui ai donné au baptême le nom de son
grand protecteur ; consolez-vous, il ressuscitera. »
Disant ces mots, elle ramassait les morceaux du
crâne et la substance du cerveau, qu'elle mettait
dans son tablier. Elle vint en toute hâte à notre
tour, où je me trouvais par hasard. Il se trouvait
plus de cent personnes à sa suite. Elle dit à ma
sœur la portière : « Ma sœur, donnez-moi, je vous
— 271 —
en supplie, des reliques de saint François de
Sales. » Et, ouvrant son tablier : « Voilà mon fils,
que l'on vient d'écraser, mais, si je lui mets de ses
saintes reliques, je suis assurée qu'il ressucitera. »
Je tenais en ce moment à la main une petite
statue de la Vierge, faite avec la poudre de la chair
de notre saint Fondateur. La lui ayant remise, elle
la plaça au milieu de la cervelle du pauvre petit
mort et courut à l'église.
On ouvre le balustre. Tout le monde la suit.
Alors, elle se jette à genoux en dehors de la cha
pelle des Saints-Innocents où reposait le corps de
notre bienheureux Fondateur. En cet instant, le
chapeau tourna avec une grande vitesse : on
remarquait toujours que le circuit était plus ou
moins long, selon la grandeur du miracle. On
sonne la communauté qui se rend au chœur ( c'était
en hiver, pendant l'assemblée). On récite les lita
nies du Saint. Tout le peuple s'écriait : Venez,
venez tous, notre grand Saint va faire un miracle.
Onfaittirer les rideauxde lagrille etnotreMère im-
posesilence. Alors, tout le monde se prosterne con
tre terre. La pauvre mère de l'enfant, munie dubou-
clier de son ardente foi, ferme comme un rocher,
était toujours à genoux sans se mouvoir; comme
la mère de Samuel, elle priait sans remuer les
lèvres. On fut un quart d'heure en prières, et voilà
que tout subitement le pauvre petit enfant se lève
de dedans le tablier, et dit tout haut : Ma mère,
ma mère, où est ma pomme? Je ne la trouve pas.
— 272, —
Sa mère alors, le prenant dans ses bras, le caressa
avec la même égalité, lui disant : 0 mon fils.' tu es
vraiment Venfant de saint François de Sales.
Plus de trois Cents personnes ont affirmé avoir
été témoins de ce miracle.
Lorsque le petit ressuscité fut en âge d'étudier,
on le fit instruire. II est maintenant prêtre. On a
remarqué à sa tête qu'elle conserve toujours
comme des blessures fraîchement guéries et toutes
rougeâtres. Jamais je n'ai vu une si grande foi que
celle de cette bonne femme; elle ne chancela point
dans son espérance, et espéra contre l'espérance
même.
X
CONSERVATION EXTRAORDINAIRE
d'un PETIT ENFANT DANS LE TOMBEAU.
C'était une pauvre femmeveuve, demeurant dans
un village, à environ deux lieues d'Annecy. Son
mari mourut au moment où elle allait devenir
mère. Se trouvant très-mal, et appréhendant
que son enfant ne pût recevoir le baptême,
comme elle ne pouvait venir au tombeau de
noire saint Fondateur, elle pensa : Ce grand
saint m'entendra bien de ma maison. Aussi -
tôt, se prosternant à terre, elle prononça ces
— 273 —
paroles avec une grande foi et beaucoup d'amour:
« Grand saint François de Sales, je vous recom
mande mon âme, et vous consacre le fruit de mes
entrailles. Ah ! je vous en conjure, faites que mon
enfant reçoive le saint baptême; du reste que l'ado
rable volonté de Dieu se fasse en moi. »
Elle se releva pleine de confiance en les inter
cessions du Serviteur de Dieu. La voilà fort mal :
elle reçoit les derniers sacrements. Comme Abra
ham, elle espère toujours et dit avec le prophète :
Que le Seigneur me tue, j'espérerai en Lui. Elle
meurt très-chrétiennement et est portée en terre.
Plus de quinze jours s'étaient passés, lorsque,
pendant une nuit, cette bénite âme apparut à sa
voisine, et lui dit: « Vous m'avez toujours été
bonne et fidèle amie ; c'est pourquoi je vous sup
plie d'aller trouver monsieur notre Curé, et de lui
dire qu'il regarde où est mon corps. Il trouvera
mon enfant plein de vie ; qu'il lui donne le bap
tême, car, quand mon mari mourut, je recommandai
mon âme et consacrai mon enfant au grand saint
François de Sales, qui en a pris soin. »
La pauvre voisine alla trouver son curé ; mais
celui-ci la traita de rêveuse, et la renvoya.
Cependant, la vision reparut quatre fois ; la
mère était vêtue de blanc, et avait un port majes
tueux ; la pauvre femme retournait toujours à son
curé, et ne cessait de le tourmenter d'aller ouvrir
la tombe, mais toujours elle était renvoyée. Enfin,
pressé par ses importunités, le curé alla trouver -
18
— 274 —
Mgr Charles-Auguste de Sales, et lui raconta ce
qui se passait. Sa Grandeur lui répondit: « La
main de Dieu n'est pas raccourcie ; s'il veut mani
fester sa puissance par la vertu de notre Saint, il le
peut. Allez voir, ouvrez le tombeau, et revenez me
dire ce qu'il en sera. »
Le curé revint dans son hameau, et alla trouver
la bonne voisine qui, en moins d'un instant, eut
rassemblé toute la paroisse, car cette femme
n'était point chiche de manifester le don de Dieu
en elle, ni de dire sa révélation. (Ces bonnes gens
ont plus de simplicité et de bonne foi que nous.)
Chacun court vers la fosse que l'on ouvre. Le corps
de la morte était déjà en corruption en presque
toutes ses parties. On l'ouvre et on trouve un beau
petit enfant, frais, gros, vermeil , profité à mer
veille. C'est qu'il avait eu le bon lait de la sainte
grâce de Dieu, et une bonne nourrice en notre
saint Père.
On apporta le petit enfant à Monseigneur, qui
ne pouvait assez admirer le prodige. Toute la
paroisse et une foule de personnes suivirent le curé
pour savoir ce que deviendrait le pauvre petit
miraculé. On le déposa sur la tombe de notre bien
heureux Père, où il fut baptisé et reçut le nom de
François.
On lui donna une nourrice. Il vécut trois mois.
L'ayant vu malade, on l'apporta dans notre église
où il rendit l'esprit.
Je ne puis penser à ce prodige sans adorer
— 275 —
profondément les merveilles de la bonté et de
la toute puissance de notre Dieu, et lui rendre
mille actions de grâces de m'avoir fait fille d'un tel
Père.
Ce miracle a été vu par un grand nombre de
témoins, qui ont attesté la vérité du fait. On en
dressa le procès-verbal.
DÉLIVRANCE d'un MENDIANT,
POSSÉDÉ DU DÉMON.
J'ai encore vu le miracle suivant : C'était un
pauvre misérable du Chablais, qui, se trouvant
dans une extrême nécessité de toutes choses, allait
mendier de porte en porte.
Il se présenta chez un sorcier, lui demanda un
morceau de pain, ne se doutant pas à qui il parlait.
Le sorcier importuné lui enjeta un morceau, comme
il await fait pour un chien, lui disant ces paroles :
Tiens, etpuisses-tu avaler le diable. Le pauvre, qui
avait une faim très-grande, mangea sans se douter
de son malheur. A peine eut-il avalé la dernière
bouchée, qu'il lui prit de grands tournoiements de
tête, et depuis l'on remarqua en lui les indices de
la plus forte obsession. Nous le vîmes plusieurs
— 276 —
fois au parloir ; dans les intervalles que les dénions
lui laissaient un peu de liberté, il nous dit qu'il
sentait comme une fourmillière de je ne sais quoi ;
qu'il entendait des voix confuses, et que, lorsqu'il
voulait un peu se reposer, il voyait tous les démons
qui étaient en lui. Il était tourmenté d'une si
étrange façon que cela faisait horreur.
Les habitants de son pays en eurent compassion
et se dirent entre eux : « Que ne portons-nous ce
pauvre au tombeau de notre apôtre saint François
de Sales ? Mais comment ferons-nous dans ces
lieux de montagnes? Qui nous donnera de quoi
vivre pendant tout le chemin? Nous avons seize
lieues à faire. »
Cependant ces bons paysans firentla quête entre
eux, et amassèrent ainsi quelque chose ; et, comme
le malheureux possédé ne pouvait plus se tenir
debout, tant les démons l'avaient estropié, et que
son corps n'offrait plus qu'une plaie, à cause de
l'écrouelle qui lui tenait tous les membres, ils
firent un brancard, y déposèrent le pauvre homme
qu'ils portaient quatre par quatre. Ils étaient au
nombre de douze; ils firent ainsi quinze lieues.
Durant tout le trajet, le pauvre malade ne voulut
pas manger, il faisait le muet. En approchant de
la ville, on fut contraint de le mettre dans une char
rette attelée par des bœufs ; mais, arrivé à la porte
d'Annecy, il devint impossible de faire faire un
seul pas à ces animaux, et de remuer seulement
un bras du pauvre possédé : les démons lui avaient
— 277 —
enlevé toute faculté humaine. Alors, quelques-
uns des paysans disaient : « Laissons-le; Dieu ne
veut pas que nous allions plus loin ; nous perdons
notre temps. » Les autres répondaient: « Nenni,
ne le laissons pas ; puisque Dieu nous a donné le
moyen de venir jusqu'ici, quoiqu'avec tant de peine,
il faut achever l'œuvre. Les démons seraient trop
aises de nous avoir vaincus. Allons, allons, le grand
Saint nous aidera. »
Toutefois, la chose devenait de plus en plus
impossible, mais les charitables paysans étaient
résolus de coucher là plutôt que de l'abandonner.
Un d'entre eux dit : Allons à deux, prier le grand
Saint qu'il nous assiste. Us vinrent dans notre
église. Comme ils priaient devant le tombeau, ils
s'aperçurent que l'on faisait baiser des reliques de
notre bienheureux Père ; ils s'avancèrent pour les
baiser aussi, après quoi, ils demandèrent au prêtre
quelque relique de notre Saint, disant : Nous les
•coudrions porter à un pauvre malade que nous n'a
vons jamais pu amener jusqu'ici, de douze que
nous sommes. Et ils racontèrent toute son histoire.
Le bon prêtre les mena à Mgr Charles-Auguste
de Sales, qui vit bien que c'était un artifice du
démon. Il leur dit : Eh bien! mes enfants, nous le
ferons bienvenir. — Ah! monseigneur, dirent-ils,
six bœufs ne l'ont pu remuer. — N'importe, allons,
répondit Sa Grandeur.
Elle vint aussitôt au tour de notre sacristie, et
nous demanda la plus chétive étole qui ait servi à
— 278 —
notre saint Fondateur. Je lui donnai la doublure
d'une de celles de ce bienheureux Père, et qu'il
avait portée dans son tombeau, avec une écharpe.
Sa Grandeur la prit, et s'en alla avec les deux
paysans et d'autres personnes qui l'avaient voulu
suivre.
En arrivant, ils virent le pauvre possédé qui
faisait le mort; on ne lui trouvait point de pouls
ni aucune marque de vie. Monseigneur, après lui
avoir donné sa bénédiction, lui mit le bout de
l'étole derrière la tète ; aussitôt ce malheureux
poussa des hurlements épouvantables ; il était dans
une agitation extraordinaire et faisait des contor
sions effroyables. En même temps, on entendait
comme le bruit d'une populace mutinée qui criait:
Oh! pourquoi faut-il que nous soyons contraints
de marcher !.. . Ah! faut-il donc aller dans ce
lieu!... Monseigneur, lui laissant toujours le bout
de l'étole sur la tête, commanda qu'on le remît sur
le brancard. Ce qu'ils firent facilement ; puis ils
l'amenèrent dans notre église sans aucune diffi
culté. Mais arrivé près du tombeau, ce misérable
s'écria, comme un furieux, que ce lieu lui était
insupportable, plus que l'enfer même. On l'enten
dait s'écrier : 0 François de Sales, que tu m'es en
horreur! Non, tu as beau faire, je ne sortirai pas
de ce corps, je suis dans ma maison... Il répétait
ces paroles, et plusieurs autres semblables, avec
une arrogance digne de son orgueil. On le laissa
dans l'église ; trois neuvaines y furent faites, mais
— 279 —
pas de guérison. Pendant ce temps, nous eûmes le
temps de le considérer.
Pour moi, j'appréhendais toujours qu'il y eût de
la feinte, car je ne crois pas facilement à tous ces
démoniaques; on en voit tant qui feignent de l'être!
Mais j'en avais pourtant une bien grande peur. Il
était depuis deux semaines dans l'église, et je
n'avais pu me résoudre à le voir, quand un jour,
me rendant à la sacristie, je me disais Jen moi-
même : Je ne crois guère à ce possédé, ce serait peut-
être pour tirer quelque argent. J'allais toujours et,
disant encore des paroles semblables, j'entrais
dans le chœur, qui est fort grand. Notre clerc se
trouvait en ce moment dans la chapelle de notre
bienheureux Père. Alors le pauvre homme lui dit :
«Tapoltrone de sacristine, qui a si grande frayeur,
n'est point fidèle à sa Règle qui dit : Elles ne par
leront point dans le chœur que pour chose néces
saire. Dis-le lui, car je suis contraint de te lejdire. »
Je fus extrêmement surprise; et notre unique Mère,
m'ayant blâmée de ma peur, me dit que lorsque
l'on sentait des doutes qu'on ne pouvait empêcher,
il fallait recourir à Dieu, et fairelun acte d'humilité.
Je devins, suivant son conseil, un peu plus hardie,
si bien que, depuis, c'était toujours moi qu'on
envoyait pour lui parler.
La communauté le vit plusieurs fois. Un jour,
notre unique Mère pria Mgr Charles-Auguste de
Sales de venir près de notre grille pour examiner
ce pauvre homme, car nos sœurs désiraient beau
— 280 —
coup le voir. Sa Grandeur ayant bien voulu, on
ferma l'église, où il ne se trouva que quelques amis
de la maison. On approcha le brancard près de la
grille. Il n'était pas tourmenté pour le moment.
Tandis que notre Mère parlait à Monseigneur, je
l'interrogeai pour le faire parler, car j'étais assez
gaie en ce temps-là, comme je l'ai toujours été. Il
me raconta son histoire, comment il avait reçu le
mauvais morceau, et tout ce qu'il avait souffert ; il
me dit des choses admirables sur la volonté de
l'homme. Quand il avait un couteau dans la main,
il entendait des voix qui lui disaient : Tue-toi, tue-
toi. Mais une autre voix lui disait doucement:
Garde-toi de faire cela : Dieu le défend. Quand les
démons parlaient par sa bouche et blasphémaient,
il entendait je ne sais quoi qui lui disait : Cela est
mauvais, renonce à cela. Je lui demandai s'il ne
pouvait s'empêcher de parler : Hélas! non. Je n'en
ai pas la puissance, répondit-il. Nous lui deman
dâmes pourquoi il jeûnait trois fois la semaine,
étant si malade. Il nous dit: Les démons qui me
possèdent haïssent le jeune; ils me l'ont dit eux-
mêmes. Unedenos sœurs lui dit : Je crois qu'il hait
aussi beaucoup l'humilité. — 0 Dieu ! oui, dit-il,
mais vous dites que je suis malade; non, je ne
souffre pas; toutes ces plaies et cette impuissance
des jambes me sont venues depuis que je suis pos
sédé. Nous nous écriâmes toutes : 0 Jésus!... Ce
saint nom de Jésus fut comme un coup de tonnerre
pour ce pauvre misérable qui se précipita à terre ;
— 281 —
il se donnait des coups affreux contre le pavé; on
croyait que d'un moment à l'autre, il aurait la tête
en pièces. Il poussait des hurlementshorribles, on
entendait un tumulte de voix au nombre de cent
mille. Je remarquai qu'il y en avait une qui domi
nait toutes les autres. Monseigneur ordonna d'un
ton ferme aux démons de se taire. Ils se turent,
à l'exception de quelques-uns qui continuèrent à
murmurer et à barbotter. Monseigneur dit à ce
pauvre homme: Misérable, tu obéiras, non à ma
personne, mais à ma dignité. Il lui répondit en
latin ; et ils s'entretinrent longtemps dans cette
langue sur k passage de l'Ecriture qui traite du
sacerdoce. Nous n'y comprenions rien; alors
Monseigneur, se tournant du côté de notre unique
Mère, lui dit : Qu'en dites-vous ? A quoi elle répon
dit : Je dis, Monseigneur, que le démon est aussi
orgueilleux que savant! Car cette bonne Mère
entendait très-bien le latin. Dans cet instant ce
pauvre possédé se tut. On vint dire à Monseigneur
qu'un vertueux religieux voulait parler à Sa Gran
deur, et qu'il venait tout exprès de Chambéry.
Monseigneur ordonna qu'on le fit entrer. Aussitôt
que le démoniaque l'aperçut, il lui reprocha une
légère faute ou imperfection inhérente à la fai
blesse humaine. Le digne et bon Père, s'humiliant
tout aussitôt, le démon sejeta contre terre, s'écriant :
Ole-loi, ôte-toi d'ici avec ton humilité; elle m'est
insupportable. Monseigneur lui défendit de moles
ter personne, et de révéler les choses secrètes ;
— 282 —
puis il fit une question en latin ; le démoniaque
lui répondit en grec, et lui dit: Tu as dit cela, il
faut prononcer comme ceci. Et il dictait le mot que
Sa Grandeur avait mal prononcé. Tu dis vrai, dit
Monseigneur, j'ai malparlé. Et il continua à entre
tenir le malheureux possédé en grec, mais le démon
lui répondit en hébreu. Comme Monseigneur était
savant en toutes ces langues, il ne lui fut pas diffi
cile de répondre à tout. On ne doutait plus qu'il
n'y eût véritable possession. L'heure de vêpres
étant survenue, nous fûmes contraintes de nous
retirer, à notre grand regret, car nous prenions
plaisir à l'entendre.
Quelques jours après, notre chère et unique
Mère me permit d'aller avec elle. On ferma l'église;
deux tourières y demeurèrent seulement, en cas
qu'il y eût besoin de quelque chose. On approcha de
la grille le pauvre grabat, et notre bonne Mère lui
dit : 0 misérable ! tu sortiras de ce corps. — Non, lui
dit-il, c'est mon domaine; et qui pourrait m'en
faire sortir ? — Saint François de Sales. — Non,
il ne me fera point sortir. — Ce sera Dieu, par ses
saintes intercessions. — François de Sales, s'é-
cria-t-il , oh ! que ce nom m'est en horreur! Je ne sorti
rai pas, non. Sur quoi, il poussait des cris effroya-
blesqui faisaient retentir la voûte. Il s'agitait d'une
manière épouvantable, hurlait comme un loup ou
rugissait comme un lion. Notre unique Mère lui
dit : Oh ! le misérable ! comme il tourmente cettepau-
rre nature,... et dire que mon Dieu l'a tant hono
- 283 —
rée, qu'il en a pris la forme et qu'il a paru homme
mortel ! Le malheureux s'écria : Oh! que tes paroles
me font mal. . . C'est en haine de ton Dieu que je la
tourmente et queje travaille à la perdre... Vois-tu,
poursuivit-il, levant les bras de la pauvre créature
toute rongée par les écrouelles, vois-tu, comme je
l'ai réduite cette nature humaine . C'est en dérision
de ton Christ. Si je pouvais l'anéantir jusqu'aux
enfers, je le ferais, tant je le hais... Notre unique
Mère dit : Sors de ce corps, misérable. 0 mon
bienheureux Père, ayez pitié de nous. — Le mal
heureux répondit : 0 François, pourquoi me pres
ses-tu ainsi de sortir? Eh bien! si je sors, donne-
moi au moins un lieu où je puisse entrer. — Non,
répondit notre unique Mère, va dans l'enfer! Le
malheureux démoniaque lui cria : Donne-moi
un brin de paille dans lequel je puisse au m,oins
me retirer. — Non, va dans l'enfer, miséra
ble .' — Ah! repril-il, tu as bien fait de ne pas me
le donner, j'en aurais brûlé ta maison, tant je te
hais, et tout ton monastère, et tout ton Institut. Ote-
toi de devant moi, criait-il, et, touchant de son
doigt la grande grille, il Pébranlait si fort que la
voûte tremblait. Nous étions toutes prosternées à
terre; nous priions Dieu de bon cœur, mais sans
trembler. Il tendait les mains vers notre Mère de
Chaugy, lui disant : Que je te hais! j'ai demandé
de te cribler ainsi que tout ton Ordre ; je t'humi
lierai, je t'anéantirai, je te mettrai comme l'her-
bette sous le couteau et te détruirai. — Fais, lui dit
— 284 —
cette unique Mère, fais tout ce que Dieu te com
mande, je suis soumise à sa volonté; je suis prête à
souffrir tout, pourvu qu'il m'accorde la grâce de
voir mon saint Fondateur au rang des Saints ; que
jele voie sur les autels, et que tu sortes de cette pau
vre créature. Les démons redoublèrent leurs cris
avec plus de fureur et de confusion, disant : Ah!
pourquoi faut-il sortir ? Notre bonne Mère dit, avec
l'élan qui lui est ordinaire : 0 sainte Mère de Dieu',
priez pour nous... Marie, Mère de Jésus, aidez-
nous !... A ces paroles, ils redoublaient leurs ef
froyables hurlements, criant: MARIE! ô MARIE!
Ah! je n'ai point de MARIE , moi!... Ne me pro
fère pas ce nom, il me fait frémir!... Ah! si j'avais
une MARIE pour moi, comme vous l'avez pour
vous, je ne serais point ce que je suis!... Mais je
n'ai point de MARIE. Tout le monde fondait en
larmes. Ah! reprit-il, si j'avais un seul moment,
de tous ceux que vous perdes ! oui, un seulinstant,
et une MARIE, je ne serais plus démon. Si au bout
de cent mille siècles, un des moments que vous per
dez m'était donné avec Marie, ah! que je serais
heureux!... Mais je ne puis l'espérer, car jamais
je ne l'aurai!... 0 rage! 0 désespoir!... Et il se
tordait, proférant mille vociférations.
Cette fois, nous fûmes avec lui depuis la fin du
dîner jusqu'au premier coup de vêpres ; notre uni
que Mère était comme un chérubin en ferveur;
nous versâmes tant de larmes que nous avions les
yeux gros comme des œufs. Pour moi, je ne pou
— 285 —
vais m'empêcher de plaindre celte pauvre nature
angélique, qui, pour un grand péché d'orgueil, il
est vrai, mais enfin pour un seul, s'est vue privée
de Dieu, sans qu'il y ait eu de rappel, sans Ré
dempteur... Hélas! nous ne pourrons jamais assez
louer, adorer et remercier notre divin Sauveur.
Une troisième neuvaine fut commencée pour
l'intention de l'infortuné, qui, durant la première
messe, fut si tourmenté, que le prêtre, qui est tou
jours auprès du tronc, fut contraint d'aller près de
lui et de lui porter la relique, car on ne pouvait
l'approcher du tombeau. Il était attaché avec un
collier de fer près du balustre ; le bruit que fai
saient les démons était si fort que c'était une con
fusion effroyable. Alors le chapeau commença à
faire son circuit. Ce ne fut alors qu'un cri dans l'é
glise : Venez, tenez, disait-on à la porte, notre
Saint va faire un grand miracle! Et le monde en
foule se pressait dans la chapelle; on priait avec
ferveur.
Pendant ce temps les démons hurlaient : Ah !
François de Sales, tu nous violentes, c'est toi qui
nous chasses d'ici. Le prêtre lui dit : Je te commande
de nous donner un signe, lorsque vous serez tous
sortis. — Oui, oui, regardez la voûte. A ce mo
ment on entendit un bruit semblable à celui du ton
nerre; on vit comme un tourbillon; le pauvre homme
demeura étendu par terre comme un mort, et le dé
mon cerna une pierre au plafond grande comme la
main. Le pauvre délivré resta comme privé de vie
— 286 —
durant trois grandes heures, après lesquelles il se
leva, comme se réveillant d'un profond sommeil,
disant : Béni soit mon Dieu et le grand saint François
deSales, qui m'a délivré et guéri! Son corps fut réta
bli comme celui d'un petit enfant ; il marchait aussi
ferme que s'il n'eût jamais été malade. On le fit
habiller tout à neuf, et il resta pendant quelques
jours avec les serviteurs du dehors. Puis, il s'en
retourna en sa maison, travaillant bien mieux
qu'auparavant. Il avait alors vingt-cinq ans et il
avait été possédé cinq ans. Il ne manqua pas de
venir tous les ans remercier son Bienfaiteur.
Voilà, je pense, un miracle de première classe.
Dieu est admirable dans ses saints ; il ne demande
que la foi et les dispositions du cœur.
GRACES OBTENUES PAR LA SIMPLICITÉ DE LA FOI.
A propos de la foi, il me souvient qu'un jour,
étant au cabinet des pauvres, je vis un bon homme
fort âgé. Je lui demandai ce qu'il venait demander
à notre saint Fondateur. Il me répondit qu'il y avait
quarante ans qu'il venait demander à saint Fran
çois de Sales tout ce dont il avait besoin, ajoutant :
« Il m'a toujours accordé ce que je lui ai demandé,
tant pour les biens que pour l'avancement de douze
— 287 —
enfants que j'ai tous bien pourvus, grâce à Dieu et
au Saint. Ces trois dernières années, je suis venu
lui demander pour mon âme; une année je lui ai
demandé l'humilité; l'année dernière , le saint
amour. » Je lui dis : « Et aujourd'hui, mon ami, que
lui demandez-vous ? — Madame, répondit-il, je
lui demande la patience : mes enfants ont voulu
que je me remarie, et j'ai une femme fort fâcheuse.
Comme j'appréhende d'offenser Dieu, je suis venu
à mon saint Protecteur. »
La dévotion faite, ce bon homme s'en retourna
chez lui, et trouva sa femme morte : l'année sui
vante il revint pour rendre grâces à son Bienfai
teur.
Tous ces miracles, et nombre d'autres que je ne
puis écrire, sont arrivés du temps des procédures ;
telles que des guérisons d'enragés, de fous, de
manchots, de boiteux et autres, etc.
Il y avait un endroit, dans un certain pays de
montagnes, où il y avait tant de sorciers qu'on
voyait souvent des brandons de feu épouvantables,
qui s'élevaient de terre et consumaient tout ce qui
se trouvait aux environs.
Les paysans vinrent demander de l'eau où
avaient trempé les reliques de notre saint Fonda
teur. On leur en donna. Ils la jetèrent avec une
branche trempée dans cette eau, et en invoquant
saint François de Sales. Jamais ils ne virent plus
ni sorciers ni feux; ce qui prouve combien la foi a
de pouvoir. On a toujours remarqué que notre
— 288 —
très-bon Père se plaisait à exaucer préférablement
les pauvres et les simples, quoiqu'il n'ait jamais
rejeté aucun de ceux qui l'ont invoqué.
GUÉRISON DE DEUX PAUVRES ,
l'un AVEUGLE, SOURD ET MUET DE NAISSANCE,
L'AUTRE PARALYTIQUE AUSSI DE NAISSANCE.
Le miracle qui suit est un nouveau témoignage
de la prédilection de notre bienheureux Père pour
les malheureux :
Un jour, notre frère clerc m'avait demandé la clé
du jubé dès les quatre heures ; je crus simplement
que c'était pour nettoyer quelque chose, mais c'é
tait pour y cacher deux pauvres, un aveugle, sourd
et muet de naissance, et un pauvre paralytique
aussi de naissance ; il n'en dit mot, parce qu'on ne
l'aurait pas permis.
Le marquis de Lullin avait amené avec lui, et
avec un grand train, un petit prince étranger qui
était sourd et paralytique d'un bras, beau comme
un ange; il était bien âgé de treize ou quatorze
ans. L'on nous promettait des biens immenses si
Dieu le guérissait, par l'intercession de notre
Saint. Un petit neveu du Serviteur de Dieu, sourd
— 289 —
et muet, âgé de seize à dix-sept ans, y était aussi.
Les voilà tous deux à genoux, chacun prie avec ar
deur; l'on mit le saint crâne sur leur té te," l'on ré
cita plusieurs prières ; et voilà que les deux pauvres
misérables cachés, pour qui l'on ne priait point,
jetèrent des cris avec tant de véhémence et de dou
leur, que cela tira les larmes des yeux de toute l'as
semblée. Arrête, grand Saint, s'écriaient-ils, je
n'en puis plus. 0 grand saint François de Sales,
que vous êtes admirable, mais nos douleurs sont
extrêmes. Cela dura bien un demi-quart d'heure ;
ensuile, tout d'un coup : Ah! grand Saint, je vois,
je marche, j'entends ! Béni soit notre Dieu, et ce
grand Saint qui nous a tant fait de grâces ! C'était
un si grand transport de joie qu'ils eussent bien
passé par dessus la tribune, pour venir remercier
leur Bienfaiteur de près. On les fit approcher, et
ils furent interrogés devant les commissaires ; mais,
comme cela était long, on leur dit de revenir; on
les nourrit à la maison jusqu'à ce qu'ils fussent in
terrogés de nouveau, car ils n'étaient pas de la
ville, mais ils avaient été amenés de fort loin au
bruit des miracles que faisait notre saint Fonda
teur. Pour notre petit prince et son cher parent,
ils ne furent guéris ni l'un ni l'autre.
19
no?. ioyuoiJoi ainfunj, on no ù em ,9iii9i si nO
«rlum sr.q oo ob Jniv II .oiibncflaiGm in levado
sritiioirO'M(BCÉiiiiDA'MS|--WN,!^Ri),oppii<n6:'6 euon
.osiQ ob aôiquc k )(iie2 bne-ig 9'iJon 9ijp liovuoqal
Un homme ^conduisait un mulet chargé, le jour
de la fête de notre grand Saint; un voiturier de sa
connaissance le rencontre et lui dit : « Ami, pour
quoi ne voitures-tu pas aujourd'hui? — Mais, toi,
pourquoi le fais-tu le jour de la fête de notre grand
Saint? ».Hsena.lt.è;<rir«n« .Tu an eautoHaiie? saint
François de Sales te donne-t-il bien de l'argent
pour cela? Quant à mor,3Je voiture, car il ne me
donne pas à dîner. » Après ces paroles, voilà le dé-
m«8iicpriise>slaidit dflSbBdlievàlj lui ! fait faibeatteii
épùuyiajitableB agitrf(ions,Iiqu'fitanfcdaris)iiiiii3(iti>o<it^i!
efttDenikusJétbjitagnaib, H 'Sedipr&Jiptge -dâwpnttlû
abûnq.,îoI(i8 ab iioans'il Jniua c xuaov e'iu9l g-ibrm
Le.psuvreIhoaimej <yajlaafe son i malheurp si ëtv've -j ; !
Mon' Dieu^pmdohneàimoè^jgitœ^i &auiyt,.amourwii> '
mfaJiLeispe^t^BlÉ©9mpteàclg*Mi)bxaÉànieu»o^4el
notre Sainf» Qependan^IvoihvtHainfllasetileicbavaèj
qui tombent dimfcL'flbimiai'jLeippukfrepiai^çul anariÉp
entenduJeSp^rokSidelbliaspihèiirei^'frttdeânMifÉtEafits
arrivé, qouft où il pewtiqlteraher d«;sefeoan»n«l t*p :
vient,iavec.;!q*elquris aiiMne^aai wlême j|{$tt),ï e.hH«:j
descendeni.avec MeMeJa, ipievole^là ^et dojtfo rhliar
ges. Ils trouvent .çalipfluvtie^homme mmié à fflit>-
tronc, san&aucun. mal* plus/mortiquei vif» c&ïvil Iffri
nait à peu; il se recommandait à Dieu, eO.âu Saint.
On le retire, mais on ne put jamais retrouver son
cheval ni sa marchandise. Il vint de ce pas rendre
grâces à MW&WSMï'c? <?8SWWPftéme que
nous av^iap|wtî*^te^hjst0œo^(i}UHnï)M9jmontra
lepouvoir que notre grand Saint a auprès de Dieu.
nuoL al (à^'isria telurn nu Jieginbnoo' 9(«mori n'J
£« i9nnliov nu ; tnigS bning o-iJun ab 9Jà't bI oh
-moq,iin » : Jib iul 19 9-iJno3fl9'i 9l aonGiaitiiinoa
,ioJ .aieM — fnjri'biuojuB aeq nl-éaiuliov on ioup
bflfiig 9iJon 9b 9Jy1 cl 9b moi si ul-aisl ol ioupiuoq
Jnisa feiiBHDioBf) ma oL »DB'iBEitJjue©Eii.« ^inifig
Jn9§'iB'I 9b fl9id li-J-onnob 9) golsé 9b sioonr/ri
9IÏÏ 9H li 163 ,91UJi07 Jf'fom B JHBUO Tfcb» 'lJJOq
-àb 9l âliov ,89lo'iGq 890 gyiqA « .-i9nîb h aeq :>imoli
iJ^rtrsodbs'l a icél ébi-u tio» ides - fê tés l&é cfo asa ntui iss+u
ti«ù)dii)iSninkàrAnnecy)!|JI<deïBfll|^cBellI)s*iM/.iJdq ■
Chftrcywei), ag&jitjèhqmjBeK dtongaiiphinàv'jlinDanrt )
rendre leurs vœux à saint François de Sales, .poùdr,
la ^uéfisotiii ndlraculouse dii pi-emiBDide ices igen-
tilhtuBDDBSj^qBi/- àyflm*^éo«aiHKdUiiitfHfiè.vré\ vi«Ai
1ettej oamhinis/dînrtgbéeJ :pné<sadanty etaa i pi t> Jtn Uté
q0fltnd;nïdi4uentii8D»^l'àv'ec( deB'iafecèïj ste quaràivt^c
qmatne nqurosiqui lu jqtèieittienFuildon» lTapifiite^ie .
e t ile niii[e nb ài 4 ' ex tmrattt^ ijâel l«tnenlt> «faf Ifuud ««ww
pewr linwiiodurauA ieltoplteiipesi iL«i'Ri<"P., 'Oë-"
lesUiip r^li{jieu«'(te tittr^rtlVe dw!fâa*)|OU^g"deiit*'
GttiWoiferfe Jj Ùm'iujm ,«'eo bo^^wit Jg« i;cfet4w»;j te 1
voua ô sfewtvt) Bfawaols'idêuiSjil©», liwoi'protiïessie
qtr'31 ferait éxéiMMpp 'tenwtëui jJar-f ise1 gatrtllh«ninve
malade, s'il recouvrait 1s santé: qu'il porterait
un cœur dirigentA 'Annecy, ^t^y i ferait dire une
neuvaine de messes. M. de Champier, qui était
s'ensïblëmenfc ^Mfté1dell'éItW<6u tf't^ttdotfAn-
Vlcgu"ld'airèr!!à 'plë'dr'à'Àrnïé'éf, 'pbtîé.t'W TMfeW
d'argon*,1 et 'tt'y'faït'e dir^'ukM) W&W) &Wp(knail
<5bfenTr!cétteigrlà^.l'Aii1^
cun'é! interruption!*; temps, 'mtelafte **epHq la 'fifl-
'r'oTè',' fel'le fëndëmâin'il1 fUt'iJtf'étatlde'Sè^teèwJrisUr
ses jSîod's: lis1 a^(MtAlm& teuWrëèf'Ie ^uiWôFSslèflfe
'de' fuai; qui-'étslt1 'fetxi'ëttte* "jcforï'**' (^«étâvitviet
"firent Wné'déel&r'atfo'n 3Uthêflthïq>#e' dèneemïraHIe.
lilliivnoj inl lo ,T)>niu[ ifl ol .êoJhr.ib aoa ob Biaif
'j wiiik| o.'j .?olcH «iooiiB'i'î Juica li i9a«9'ibB'ê 9b
)nii j ii jifiiiiiuL iul no'up Ihanoo ol li/iua arnniod
, iijnj b , i o j o « j! iùb «J9Ï19 iol l\luo<nri no ,9£iii;vii9n
riiiouuiB'jii claoi iul li ; omoieio'iJ ol mu§ lui J9
iiiiôi/njii ol ,nîl(i9 ;i9do'ii;ifi ob oJluoiïiib suplouii
MIRACLE* , içp^ft\m-y?fhVS&fA Wiï?«0| '
, )V(;'t lie no Jiij'l Jiiivii Hii/i8 ul 9op 9bciini
DE SAINT FRANÇOIS DE SALES.
. ar-ifiAJAU xfliTTia 3a /.oaïaa'JO .n
Eïtrait d'uns relation publiée en cette Tille, en 1666.
. vfi 1/ ni i ?ïk'T3(ith xau.jq ni ziauitA
Voici ceqûéWu fait M-ïn$hM Il a voulu, ce
semble, choisir cette ville de Bourges pour être le
théàtrede ses mag^fe a
fait paraître ses bontés et libéralités 'pa? ' réffîeàèe
intercession du grand saint François dédales.' "'
>l',n '••lifi.iiGtliRÏSÔ-N-D'TO) 4>AfcÀtLY-TïQ0ELir<> > ■ .i
■ifiJo inp ,'i'jiqrniMn ob .K .cOf-ini ,b -mi,; /n .c
^é^i^jj^^jg^^fM^dep^s^eiix flftf. .Après
wm tfldté|t9-irtqs sw^i^ejreoiè4^s,liila,YHitjl>'!i^)a
eauxide I^HïJïw^Çonirneiilipassfli^pflr , Bo^rge^s,
BieBlppjîmit ,qufil(!ltti acj>Y4f TOi 3ç,cident ,qui,, le
mitilMU'ftid'-état, jdffjÇpfttinH^ ijjSflfl., *oya&e foraba
de dessftsi^a Jbèitenqujb? if^iittytitf se bjes^t» #jaye-
mentà)J»îai#>enjUîie,p(ej!s<jnniÇ qbaritable de, ceffe
vJHevilùayanilrea^0nïr«ida(ig ot'.t i« ta tj pitoyable, l'as
sista de ses charités, le fit panser, et lui conseilla
de s'adresser à saint François de Sales. Ce pauvre
homme suivit le conseil-quon lui donnait, fit une
neuvaine, en ressentit les effets dès lesecond jour,
et fut guéri le troisième ; il lui resta néanmoins
quelque difficulté de marcher; enfin, le neuvième
jour îFfift e3^ta^a^s7'en VeMirlï» a^ieds, dé qu'il
fit ave^ouf^jo^e-^ncroyab,^ , publiant, partout le
miracle que le Saint avait fait en sa faveur.
30. ?.Vj^Y.IM'i 1YM9 3a
II. GUÉRISON DE DIVERS MALADES ,
AFFLIGÉS DE PLAIES HIDEUSES, PARALYSIE,
00 .iitaoTB II «BKSHBFÏicYWFitfïfii,;)., ioioV
01 9iJ& -ujoq go§TOoa ob olliy olloo li^imb ,o!uW
étail.t(Oujt rpngé de pbajes et dans un état effroyable ;
enfant et le trcWMfl]'1%fWMi^Wf(kW«iiiVSnt?ifeîSfi
sain et aussi beau que si son visage n'avait jamais
étë«cWi'é«"flè!8yiiii%V'sî ëloflVatofe.3™11»1^
-nioo lio'/B g'jiqB 19 ,)nic8 ub 9liel b olb'up onifiy
, i, ej aufflej femms t (ft-^fc-pgwf'fel jsti^ ! liaSftb.esj
^^^ftHoWe^lc?Mi/làej^§^4;hWî',ibjefi;fju^Èifie8â
eJ^)ftif iyffuiflfc;faî]rf W^flWfliSq E^WIf
de Sales; elle reçoit aussitôt beaucoup de soulage-
meftt^'efeofa,^
ftWei(^tigutg8^iBi ?.08 9b èîi9fi aob ggagldifil bI 9b
.isrlD'iBm ob t9 linolnos 3g ob slrlnqBO Irigmom
avait au sein, qui s'était peuj^^japgmpqjé^g^quj
était semblable à un cancer. Son mal diminua aus-
.ohàug JnanioJqmoiq-aôiJ
TT , , _, , .89Ig3 9.b aionnf/il Jniea
Un nomme de Chateauroux, qui ne pouvait mar
cher, fut guéri à la porte de , l'église qui éJait
un oarno).JnB)9 .y? ob â>ïio'irin m ?id oriirnAn n J „fermée : il y entra aussitôt qu elle fut ouverte, il lit
tj'ioë . ;>b .ctnio'i ê;>l iJ<inio*i JIdJ'* a /jkhg au b liifirisa prière, découvrit sa guerison aux religieuses,
ne ôuo7i,9'ifcVa g'iioB : suiiiop Jiio) )ir.l9 no Ii upet s en alla de lui-même a pieds. r
-irimim Jifil é Juot noyiA ouu I) nàug ôJà b li tJni«e!
' ! 0h g^fft!iri6mnïèl«éIri«r^,9Ml^>l!«%fr*tt«fe
et désespéré des médecins, rccou\^'là'%a'ri¥él''é'n
touchant un drap qui avait servi au Saint, lorsqu'il
pâyâ,ta^y^'UJO'1,,od(iI «»»biB«oa b-ifiuo'iJ
) i (,QiUeJq4a& .petits gâta to* |CfUi ont totfàhjé.. w%\\ rcdtb-
quitte ^^Enaagtos^fiiSaJes,, ay,»nt,,éité>a,ppli-
4érê%j$i$)teq ye.uvid'.unfl femm-ejui^wpdujla^jiœ
iqHi'»îleiaKai|ip^d^§|deiji)iiH%in*pf,aflfe.|) 9| j0 ,nchi<,
siemB j, Jieve'n 9§n&iy no* i? onp unod ièiîiic Jo ni«?
Madame flffl-ç^aç^fje, ç£ttoNill^.apnè$u,nç nçuv
vaine qu'elle a faite au Saint, et après avoir com-
imhiê'ii»!d'\''ë0à^dtis<tëiigiè\i^ à obtenu1 '{iiur
sâ'fllïèl.i^a^'iys'iWéirltes'dù^àiht, lë'Yécèiùvrembtà
aWŒiî qW1* liëtltè"VéVMél M V*aït!'fàlt perdre!
-ogcluoe ob (jiioai)B'jd JôJiif.uc Jiovri allô ; ho\ï,?, ib
■ r>vÛ*i*'Jp'étil'é'flIIë,' (^ui»he'^étt^âî,l 'së teètttettfr'à catfâë
de la faiblesse des nerfs de ses jantbës^ftii^ 'ib
moment capable de se soutenir et de marcher,
Vl^li's,s;^'iyiVifeitatibn."'ul 8 h,P Uli
-aijfi Ëunirnib loin nor-. .•mim-j iu /: ildGldrn'jê ùtiu
mtè'^tii p^uvàrî étendre nïiribu'voîr le'brâs; fut
très-promptement guérie/ 'q'tranid' o'iï'rieut Vouée à
saint François de Sales. , .
-'leru licmoq un uip ,/ij:/iiji;'jJi;iIJ ib 'juiiiioil !
Jiiili ijjp 9èila»'l. ^b 'iJjoq »! L hy.ia ml y>;>'-i'j
„ Lin hômme de la paroisse de h\, etant.lombe du
haut d un arbre, s etart rompu les reins, de sorte
qu'il en était tout courbé; après s'être voué' au
Saint, il a été guéri d'une façon tout à fait miracu-
^^.j^iqu'^flti^esté^lusieurs habitants fa la
li'ljpfe iol ()ilii:2 ne l ir '•••[> f ■•< un ijii ■■' •;,
Léonard Bernardat, laboureur du bourg de Cou
lcaivre/'élont <lepufa><(uatre.tt»bi9ldattsiiBrie grande
infinttjté'die ti/us leslfaetoferefe de.goauoèrps^Bejfit
porter^aux bains de Béupb^/Jm^^tfsa^-xItes^
mèdps y aigrissant ses douleurs, il fut cpntraintde,iî'»llj'j7Tjrff 9i>JiiBt ol) )i'j9i un Jfiq Ii-j-olauioe o/T
se faire rapporter à Couleuvre. .Là, aya,nt appris lesaiiiiiniol 5flyj tut?. eiODiimf Jnica Jp\) oainpl opp
merveilles que Dieu .opérait par, 1 entreniise.deaol uo . iiiîot. )iun> ol'icu âilofipul ob oupirtuoiq
saint François de Sales, il fit yœii de se rendre à"iijoq I rn'jpïïiH'jni; iobfifiim Jô aoniîrio^ii
Bourges, et soudain il sentit, ses douleurs dimi-*u; l> / ^'ji mou nu uploup J9 uisol tjuiuo'i
nuées juste de la moitié, çe,qui lui nermit.de s'y,k'))?.vi7ii'>nï>i\ '.ou on un Juri; ouimob Jniucroiïcrn
traîner avec ses béquilles ; étant arrivé, il fit célé-jn'iiiio^cinoc 01 ijovunna fcronnul) inp osub Joo JVo
brer la .sainte, messe dans l'église des religieuses ;9'i/ijo li ni) tlucriuoq ,oy.ii'j'i'jflilj oTJoo oo/x ;iUOi ii
au commencement.du, saint sacrifice, il sentit une01.1 315VriiTJeilfl fil 01) XUfilIfiO aor «qfllOJ OllIÔilI fl'J
chaleur [ardente qui saisissait tousses membres^* .ïoBfilfim zijii oupïïqqi; aoljo uoiQ
avec une douleur fort pressante. L'impatience le
pQrfl&it.àjSOiitjrM 4ftiI'4gH§fi,)im#iH, l^as,s.isj,ançe pbjs
forte dlune. cpnsolatwi\idiy*fte-.l>FffltPl; ij,:ressfin|it
^«©(^UfetoèijDBrs^imiB^fnfe^jpj^gtli^gffjî,
vwl ^^Jp^fl^l^qjp^èqBflPjSa^tg, jaiss^isejS,
bé(iWi(lesl!iau)djt) Jjeu.jflp- Wm^'^ ej^ère
SW-JSfl'Muqol) ,J«iii8 ub olloqmlo «I am;b ao'iilofijjfi
tv^\ Y.\\\Aa-\\\L titihia .noiloainonfio fil ob oinom
Jo JftiNft KîffiPM.fWlMjfirim Mu^MWln WHl
noi(J oup
bJ 'il) oiiiil'u'li n iij i« o'iiii'l oh «')l^uo/ii iioitl ai;q
|De 'plusieurs1 de ced' miruoles >©ti Wjl'^Uqstation
dès1 curés et archldlàfdres'^s!' PièwVieti #autre6
—m —
af&eaabje^iieua.jpan, foMRkjMW' l'tArichlevêiqjiM^iH
ca^ggjd^^ djsîtfiÔiCieidQ?, oh -mitsii xuuJtjJio.j
sLjiiïl U£j[>j Ju'l li ,<iuul;!;jL <so<s niLcenaiii v «aby.i:TNe semble-t-il pas, au récit de tant de merveilles,
8yl «'J<wi; JiUi m .isl.ta-iualuoO « -loJ-io'imrL tui/jque regirse de, saint trançois soit cefté fontaine
probatique de laquelle parle( saint Jean, pu les
irï/ormne's 'et 'mâVà'd'es1 aWndajent l'ange pour
remuer reau et quelqu un pour les y jeter ; car
vg oit Jinii'J'L iul nwâj .yiiioin i;l 'Ai ')"«iii «nuiinotre baint, comme a1 dit un de nos panégyristes,
-blùo.Jfl li .hfirie ln«(j ; gylliup;id -icrn; m 1 1 . i'est cet ange qui donne la sanle'ou le soulagement
,: gyaiiyiBim lai .'i^iljià'l i-ni;b :hc >in .oJnu;»:. «I r ida tous; avec cette différence, pourtant, qu il ouvre
onu JiJfi-jK li .ouili'oii.i luicg jiib.iir)iiri-jii.')ijiiuo j JLfen ineme temps les canaux ue la miséricorde de
Dieu eHes appftquVâujc mâfadek'. J)"J ,u ,'(;l' '
al 93ii'ji)i>qiinlJ .'.iJiiu£«3'iq Jio'l iu jIuoI) onu 3'wi,
ftè"§Mii«àfel diWltoas»iti!slinl/raclëB^tté"Dieu
i'itm&'fak aSht'èWés^ififdéfèiéfcg*»»* Saint; leup
n^itiWeliaugtoe^tan*l;lo'tisilileV jourS,1 ' «M fei'bottté
qUMF'a'de^oiilàgei1 tant de1 persdnnës' :anhn«in= 1»
«jdnfi'a'iJce1. 'L'ott'cOInpte jusqu'à1 vingt'-qtiatfe M-
^nitièW et quantité ' dè Agirtes1 dë cire 'que' 'l'on' a
attachées dans la chapelle du Saint, depuis'la" céré
monie de la canonisation. Enfin, Mirabilis Deus
ïH^Mctés'ih'iè',-JDiya W ddmlrablë érf'sës' saints et
fiâfïaitife s'ont' 'admirables éti •Diëti;'p'ui)irôiri!,jJâ^
fdWJe'n'otre'Saînt' . Sic HDônbfHtHtiir' qicèfàcùiriqiïe
itftttm<■ÊMPhWôïare'f àïHsr'serà''Wribr£) cèlùi
que Dieu voJilHa'ïl'dtiorèi'ii'N!é sdm'm'ék-ri'ô«9 donc
pas bien aveugles de faire si peu d'estime de la
neiiluj-puisque Dieu donne* tfeèAceWe vift^idquxi qui
la. pf)s,sêdjentlVfei«iï <\#Mm*M\b\&Mwuim; leur
— (2H8 —
fftHfne'Jattatiriimd Méfi*ahtei(libdftà;[x;to(towiré <|#fli|
lealiàLlant'dWileaoeià'lettrBahter^ssîdhs^^'Sfiu'b
9b siiBflibiOfi'iJxa oonoeèiq ni o'iJÎBfinoooi ûfii B
-•laqasD .aldeibnèv 39 Jriiua U uoil nu enefa ooiQ
ol inq 899'iiltc ,niol nSïA ob aouniv Jnoiulo a9tii!oa
ab aiojiiBÏï Jniua oup aolouiïm «9b numaioD Jiu'id
,ZVBq -iuol 119 «oomuojo'i Jnoa sollo J9 ,9'i9qo soIbS
JnaÏBVB ^ll9'IJM^A^ouj^L¥uinoo .Irmilduq
ng iuoI on no'np aollioriom ob sulq quoauBgd U7
^ifflOiP/MforrplMl ^^t^vÇffiW.^b lifiVB
b1 •libiciloi nq Jno'ii 9§ign b1 )9 9ni9ra gofiig ni
t*»w» '♦'WMW<)'Hii!'rt>bie!bi»8«is*«ilè' Haatosî auI«.(i*iHja'3ijA>
aup Jica nO .oJè'l ob siualedo aol anub oup noid
SMP'ila'iiérre'^a^^iliahtydeigrâbèSiWte fw'eifM':»
ceuw çiiilofll'eif rttBtmjrçnâJSaiik 'l^tliïÇdteiaèoSatesj
qweMeà eniaeiJin»<disiiCOT>siéciitifst«»tttIiiét>éounèUHiin
eofï*rhu4llei!de-mervê*iHfes^nialsi;i|rjprénjière riélar»
ti«»nc>^puîi én i»ët^ fait» ni eh contient; aUjagoinentd'é
ceux qui en mil été les s]leotateiupsy;lqrj'o«etfaibla
pactte/iOn neidoitipps- s'éltorinerilsi jeMes nouitue
dearaenveaUesil oîest>ile>ni<M(i lquéeJteliBBpHentjidl
loasiicpuxuqui- ont ira Ibs icboiès ^uie inDuis aKonp
Toit «vouéniti qiï'eiles ' isontj iiqiraclaleuB|BS p noas
savdns-qn'un grand nombre deiipersoiinesildjeicon-
dit*en,rd)9Qt lejbiériiteiest eorinujoïlt idtéltouehçès
si-sansiblepelnlVien JanlnamiJcdausil'iéglfeeidoîtiBqEe
Saint, qu'eUeamfoni ipfil réteak Rentra Inirmeét elles
ont senti qu'pa baume^saoréi 6'*3tMiiép*adu >dalB*
— —
Imite 'Ame*etyq yfotleii bntl étëparfumées «te t'wtàn r
d'une dév^tr(i^^srtdoB'cw'ièl';tr.èsHiÉn3rô)ii<Jiitib3ot
a fait reconnaître la présence extraordinaire de
Dieu dans un lieu si saint et si vénérable. Ces per
sonnes étaient venues de bien loin, attirées par le
bruit commun des miracles que saint François de
Sales opère, et elles sont retournées en leur pays,
publiant, comuie-Ja r^ued^ Sab£j;)qu'elles avaient
vu beaucoup plus de merveilles qu'on ne leur en
avait di^WMffuta&te^^^
la glace même et la neige n'ont pu refroidir la
dévotion.: La f*a}«-a été grand* durant l'hiver aussi
bien que dans les chaleurs de l'été. On sait que
dMW8ti8f i tfflfltà J ifima (Çkqmcdflîcgftttg Ktomé.tÀsçj
%ym\J»il <jjin^uw»le'i«t'.6e«»<(iii«*»s!:4.erpèlerln«ge
p^K^orttertJ^ilftorid^iifetiiOfliisofttisoTlisrdîiqj mmt
pilftHdeiiootipjolationt; 'béaiasanb-îDieu'ides fatfeurs
quitte OTâîent!(reiç!ueSi;p0r<mjitefcessibn.ill8;i^«iin<
Eimt^8^'{BQutgeiifio<esiAe aorn qulosniluindonoie
n1rfin'temaBti|dapait(rtite''la- pvbvincBî Qui ipipumaiit
diire[tereoihbi:eideB>péehèurs-q(i»iiselsant c6hveiitis<?
Ibntyïfiqiie! Dieu'>sieul qwisonde'le fDïidîdesiooauTs^
qa«4es>ttanTiai8pe/J}'yf a >-dfes' xidnfesseniPS'quiont
assuré; ^qucilides,iipéchBurs> aba'ii(Jon)TOés:'ani ïitw
fa»en*^le''tDès^rqmià«-qudhlei),! étaçtfiwénps'iriaus
l'égllse< delta ¥isitation> icomme des; liorts, isàriB
espéïarice>;dl& cbHNersi'on, bnt «enJtfite pddvair-die
salitl François awprès' de Djeu^kurWoéup â'étér
s-Bbhemlent#aitgé'-et''teiii,s yeux bntjëté des ildrw
_ 306 —
r«nts;(lp4srn»eâj nivant >d6 mvlk it|u.toi&i*nflli ^qda
pënitpnoe^ abs*i'aptilqu'1iils.i'&»i^e«A[i«Bq9WOlWônl
intériéiinpqutti'ilf urf taiaajtries^CTei;^qu*KCfligfiand
Saint Beraii'teor TOÉdîateunuttJurtiSi^fi'J^HSr^lvnisti
e» <quïili ob tiendrai il peraft reuxiko fonoei i deo xhanger
d«>viôii'Npus'bt}ripnaixlbBieqèiiipids')àimt«r'uwgRand
noiiiyro" maisliD $ofiBr»#e'iIéeiiaii6ril8pplua>reirtai4
q'tfH'Mos.c'l fcioone'i'î Inin* onp lînnnoDan li iriimof)
'iiijy li mo oldfiYo-i'Fl'j lognnb ;»l <iif;l> IngnimB^iiiq
-''I fcuot ori(iol) iul fi ,'jlifnsJ'i'I mot] aibioq i< <>Ii
iioi )o .oTiiBrîïiiinnoow-B^-sb aoup'ima gib ehkW
■ 'i a^iufii m» i'jo olliiiborn orn; inornn'Hb ovisï
■ni /ni obi6îs:)7UG?. onu ammoo oJioq bI Ii;o9vins
Juin? no* ob rirnoniis syi «ooJ fi oldel
...niOili-ni^NyM^^ffifi^W^mie-l
-iiiJj Jd o-ib'ioï'ib al êfinb irifMcviv iup amfn'jl r.eobte
' i JeooxiimdncWparJa i^vetëiotidiuiiijBB'Re/hoittme
àé'ÛètuboriM (liiisïawcBjnqiiiHvirailsidansI toutes
lestdébaucbesiqluàilh ^uiidsaoïtôbieriiintiiaMeoiurtuiite
d'aiitilettu té sai icpnécissHoe étaitl siiiàssaiipie^iqa'a,
dfapriis bdi) a«B;>tiloimanéfceMaifrplM!S lesLsaflrfeuwBitp
dw l'figfiaeç'nja^ièâgcijtèo^iléiiif yajibpOBÏfeia' Biwm-
gw^et!iwaynntl'taHlïide'ii)ïOTKlRiicn!d«NaHonr;/<ia«s
rpglj3eAl8rlsdin'trjFrmiiçbBndB)(8aFèj^ii4nfi^iléalaifcé
d' u ni ira}'on i d e Jiu'mpèire/qdMai Héémrarild» pU aidaitlie
état> )(k| sort éiiïéç'ët/ibleqséi lap xinacdbJhjabafualâ-
faiwUaGtôht ttttMMi»ldeiiWeU'i''il,*|adï»8sai8ir. duèiwe
temjiàià uri/iiiengièUvqui/leireduiliehariuibuinxeBt
etiliui feonaëilla'jttt'te «to«Jî({S3ei",iibf iqu/'è!>(UqflK0c
une si'!graitdie;'lab<lBdabe£(';(i«ii'la,rmé8'q'bO)l'onija
Sujet dë"et«Wt*'^u'«il'é'âîeffbcfctren4 tffwsisels^éehési
Cë'Wé'fltfï^pasu<i«Jpétiitê<iicB|dé!peiii^de parsviieliq
flui'e4encorejiet,i |»a|p rèpmkt tejjfcritepquîibiwftil
fW<e 'eh< négligfeatU'i(lèiirdoeiVoil> 'Ibb BS^èœeiH^i ii<â
|ir4sWxcalt uwjb< d e de «onfesse^ bt cbnmi dn i ensoat
tenta airocj louée? Id i pneparalLoau qiae il'entpe ut i.souV
hniliertd-'uhp^idrsflail^Je ^©b ûgeeCdeigaucpnïlltion).
Comme il reconnaît que saint François l'a seMmrju
puissamment dans le danger effroyable où il était
de se perdre pour l'éternité, il lui donne tous les
jours des marques de sa- reconnaissance, et con
serve chèrement une médaille où son image est
gravée ; il la porte comme une sauvegarde invio
lable à tous les ennemis de son salut.
J'ajotàèlè'chaWg'ém'eiït nfir'àc'ufènf'crnn- 'homme
etdesa femme qui vivaient dans le désordre et dans
une! odwrsinniijiiutuelle qui ^fc^blaib/iinourable,
ayant duné!p)iisiéurisipnnéa$i. Enfin laifemtne,>|ass4e
4® ; Hwanvais! itlria*<èineftt> i qurç diifc (faisait j sort jfaaoi,
s'adr^ssa à saint .Brançoisiïi ieqjriar die nuesMré; la
^kiidansnleur^nfeiâoïj'.'jBau'riiobtçBiBi niai .-faejilfe-
-meiâ Pe1fet4ëiBavf)rièrie,()élleisi'^n^agea'ài(aiy)el uwke
-nea.vaina^imiIplorantisonisecbiiraçelloitreHipaattssi
jdésIpeliqùebduSaint'jdatis l'ana qu'elle frtljvepsIarV 6
l'ibswidie 'sbnimariiidanfeilqivin qju'iohjluiisjeinvaiitç be
nitnfediuilelsaorée qui.apaiâa itoutei Jâ tcmpiéto; iee
îiKéehantijHariMperidjfc jSdn.ljhumeur iifftr»iifth«(!, (e
Jaeptiamajwi^xlBitenejdvàipe^tlàjfeninîet ènniflme
■tempsi^dlavipt plus traiiahle; ils flrenK liHn et l'i/iMne
i une'èonfpssionigënéiraleîdahaklidc-rtleiunideVcosiiiirs
—38ÛC—
véflitablafiierit) trop tri le p Ht» da*q) lé iWâi»nd*ti0flbf>ërq
tSfite'jRttriSiafje Baint;paeifitaiteuirJ«te|eutfn^ii^>P
olnsloiv ia noi<:<!f;q 9nu'b aaàminc , eiuaog xuab
iiCeliniesitapai làiiseulel<r&nji«llitilî^iiqift tHftiW
Samti ailjfaitB(iceHé;b1oJjsir}t;ft'ial p-as^teq&oJHSkém
si«léraiWiél:;iIl yiasasfccbl t»Jtpvi8|6ri%n»ê5l«ïl3^饣2
s9iiei88DHefftiifii^9la^iic|i(eta8aj8rn {fVdl^'MstftflOêfli
l'eftisa^ rtjueJes ^wt^sad&fmplilf^/iSïifîrgélIrt^ôal19
verlfeditbpïéteMtaide aôletetfldâ prilé^^n^WSMllf-'S
fipiJrtsâ guéràr.siii'àtepsrhto &aiflsi {Jrtfri8tf<wy| dÈwt
clarôejglëypart'jeOcdfaWrê^^iélIe^iflifi^aiérit'PPÙSP
de commerça, et l'illusion du diable si cachée,
j listel 6K*^<»o1«S?it^iofthéa%â9Ma'«H<cWr%lfe^
cssJgflafëfttJMe^'^feë^èfttlîftili'j/à^l'éfiiye^f^6
ne<përiilit phk ty&Wm^'MfVi tibè$&è&>$lfâ ftUfâ'3
tem^s^fflà'iiwy sèrWtftf ^aïfit^yWPs^o'iW'jtf-111
vp1>*h!u¥s'lyélftt'1 ët<Wirtffië?"ltfàr9 L ',1J ttWMjfae'* 9
paMtwfi «b|$ë>teijiiti às)M,1d^ih%"$ifc»^;"!
eiies'yiw^itt'iuW'Biiétojyèw1 n1«ya<c^s3'iibârJ»'
leUPè 'déffôWhs'iftàWë'1 l>é£lfse'J tfê'WYis^èr^S'0
elles WVtskQWfcèPëtk hmtemeMm&^kWfàilà-^
gra«d<e iupioh' dttUrooIndéiJ^teériiiattt' ndlné'SaliiW'-
d'avoir'ferii 14 tttthi«'Sè«#8i't(ètW 'cftaK#p les^He11
dans Ifl.pdâti^uè'des-bWnnè^iÉèitWësi aUs'up 3i™<s a'1
i) iî ,'jrv.ini l'iklmoD luoq ,)o ,àJ9T/u<;q Dinô il/ •
que eelle d«s parttes"'ddl cbtpi' qtfe 'lëf'Wà'tar'e1*'
unies plus étroitement,' rfn'è'st'poîrit'aiissi deliàlrie
—3088—
pte9(jnïftCftn*Utflblsl cfMB; baU e, Aea ipra dtaesi prfrieJiitsi '
CeW»i,iy(Ji'HH-j|).airuAi-jiisiWei.(jiins: d'ophiiàtr^tn} • de'
deux sœurs, animées d'une passion si violente
«M'îfiJte (ftffa^fttfillBMhwJjbletijiBaW éeqDieMndeOla
saiftljÇr^gifln-f^^uîMiliiel Widèsseia Oe-.l^eàieiiM--
iq§orMyj,feV»Htrfli nialtantjppihtjdeajojnnlWHcatitoHV'
eU#g#o^m^è,^tilqijrnérbe?jiOiiir^ aïbeuin IwecHi'l
sLih^çquxM«|«3Ufl«| fibe»t'ji6e jp'sr^té'Jt^cwdBéiJJa'j '
tiûjj, Rrwnflltoni^ kDieK» ithréantMmaifejds Saisit
,shi\or,o h oldeib ub noiaulli'I J9 ,oai<)mmoo 9b
sW!^a9ÇPW]f)§^eg#s^iftMP|içeHr(Mk*Har:«lfeJM,
atf^y^&le^us^difl^
c'^h^ sfmf°MpflcPA ta#«|pg$mpflp &q misant
D^u^d^ilioinm^s/^^^^
sofofepjn,,,^, qHfiiGfuJ^lfîiqûfurtftSipalvinfsiqui pfcur.
de sorte qu'elle lgnfrtj^iu'^ift^^mè^eydftpaluOie
extrême pauvreté, et, pour combler sa misère, son
reme.nkjc.ftntfle ^jeu^e,! elteine voulait pas se sou-
meUre à^ses. ordres. Mais,,RieUj qui ne l'avait pas
:
abandonnée, comme elle croyait, lui fit la grâce
de faire réflexion que saint François était le refuge
ordinaire' des /misérable», ; qrtè'Uoiis ! fceuft qui
s'adressaient à lui ne manquaient point d'être sou
lagés. Dan$ eette pen'séeyelle' forma la réyolutfôrfde
le prendre pour aon^Pèrfc et p<Jur son Protecteur;
et, pour se mettre ea étaf'dè recevoir la' faSleû>
qu'il auràinla bontlé de lui faille, elle fit sfesdëvdJ-
tions ëaus l'églisse dë la> Visitation ; airelle fut'tet^
tement fortifiéd urirâs lulsalnte comutartlony!queiteî
■souffranêes ! lui' ! semblaient! doUc^l; ' eire ^orte' ! VA
croîx de'bon coeur'; e't ieWe 'ès't1 ravîé dé niarehèr
dans la veiedes prédestinées qui'SUivèïït JéBè's-i
Christ coilronné d'épines.' U"'<r>r, ■■ ': .l'ixinm
Je n'ai dit qu'une partie des miracles dé la grâeé'
quei notre! Saint a! opérés sur les âmes ; sa charité
ixÈénftii9àntei8'estiétet«diie plus wsifriemehTSuF îëi
infirmités' du dèrjis, par une infinité dé guérisoris
et de soulagements qu'il a procurés et obienus; îf
faudrait faire Un gros volume pourécrire'toutbs lès
dépositions et tous les témoignages cju'ott eil â
donnés et qiu'oo doiîne éhcore tous leb joùrsilïl'jy
en a treize dans la première relation, et nous nous
cpntenterouls, dans celle-oi, d'en rapporter1 <qoeW
ques-uas qui sout' plus remarquables et avérés,
tant par. l'approbatibn de f! Mw^iycrcheivéque' kjaf>
par les attestations^ de MM; Iei> Curés «tïjatttrjesl
personnwM"--»' •) » H <>n !! ■'•r,<u .-•jrrn* .'iiplai'p incb
j ? ii .f.. |ifl - ni / <<\) ■<vi\r. iwwf. >\wte'w
■!i of.jrc <> n'o'ii M'il Ii'i'p n'ifir ''■'!■• 'înumiii'jo
— 305 —
• m':-iî! lîl inl ,tin/0TJ ollo rimmoi .onnnobnndn
.-Siiloi ol lifil'i aioanm'î tnii» ou ji nni/ollin oniul oh
;,rp jjj,,,^ii^TORJ6C]Ti(WJ .oJbiS'i'ïHSriHANTliNoriaBiilvio
•un? ruVb tnioq lii iinupncni on inl 6 Inain^oibc'?
! lAittjiouhd-'h-nijhercrédiilquaiifiéfffle jWuir dtcdît tfcïtf,
par4«v&nfrnous;inJi«ia*P d8''>1ft«ttfp'éBati a'é,C7âlrt4tottî;(
Vv&ii) Mctoewèqnt de Bourges, Stffrt'donipâtfuWeà'n
ISeruard, marchand drapier, e t .1 eaime l'ajonnet, su
feuimâ, '4bm'emr.a«(l en ieètto; Iville^érots»*! SaiHfé1-
CnoùtyJeBqttelsriMMre ont ëitl etvdécluriéi quë' t\e»Sd-
wed^, , i^epft j s^n i die juiltel, 1 sui> I a» lq Hatraàlbinq
hçsorf!^UiSoi»/(l«dit.Bet1*ard>étaiirt'à sonltrJwaiiv
ladiit«T, P#jQHr»ietiiqya»tHBlé'db)Hgée')tie sorts! de<fit
maison, ils avaient laissé. Iiigiqp Bèrnardytfcfcr'flls1,
âgé (deidiMià-olnisei moisli siirmuf litiàuptfèb idiiqtifcl il
y.|»vs(4 bb ;tnrçm&, >d*nai?leqii'e^oilr, yuavait) iënviiK>r>
trois pinces d'eau ; penddat l'ubséBcciirfeMlladite
I^ajopAtàj i'kfnfant] itomha dap$-lpéil tciyreVlai '<ièM
la pije(wièlre^e»')Sortei((qBdi'io(iiWila(itéiJ8;!jugqu'lad*
ép(aulB^«ta-iiieje|jchée[dan*Ik!i0aa^,i«tïila ni'èi*eiwoly»ît
çoncbwp'i^e âampajiiliffàl enl ootodtsJf; *rais),i-tfuf>e
qurtHe'ifutiaJidentolprÙKJdturtéi h<èhr*y'Hpefet
q ue teâitB etai aod j lélan miwû'dans I ht 'éfcinïfrr'è1, ii i'âf
W*rffntid*idqcf*rç raoïle iprftl lavtiW sfes- *Wtë>' Wîttftï
qBeiàon 4afanl(&tHitmoMieeitju'ilnjAétaiVBoy%I/-âailtJ
qttflsoeirià siihiàilGBy^ Renaud!,' wlaiM|«j irtulott, Vftfr
lepriitf des aiaiiû duHitWrrfalrd'eTui lirti^us^i'pèW
dant quelque temps, mais il ne fut reconifft'liWâs^
sistanls aucun signe de vie; au contraire, c'était la
commune croyance qu'il fût mort. Et, comme ils
£0
étaient à considérer cet enfant, survint la marraine
dudit.pejîfefikn q^.yifjfftq^j'tl'aft^gtîfifift, d.<?:isaint
François de Sales; en même temps, ils se mirent
§B (rtmwSn pour, le foftqrlièhTiffégli&e dtoliftîèwtféu-
r«ttx j &bM? betv pari lb "Mueuuigj I^a,pWçWre'fftl) qlW
l^it! enfant puvriti'legiiyeai) e^inlmtëffle'ilemp'&Té's'
r*fwm^vrBt<'>lOT^'u^8 !fiïi^rrtidah^firé'^i'iefl p*Çg
j;hnflgeidu,8airtt)iqu«i/bnrfit'èBi^r,piwrce0(e*iftitt($
illûtlimtirjiett -jila igh ari ice >lj iMt)ofcilig*«ff * <rfellf
giflUieSadd^oHmen îinl ptoil tcte aWnî^- 'd iattp tslv fftl ^«0^
plumée, oa arrosa labootch* del'eBfantiiiqflï ensuite
eftt(ir#MeBU ea l'état qiu«[ksditis/ipêlreïet'li)1ôpe.inb,u9
Jeflïfisçntent, dont ilsionit éfcéf > faiôïi s«i 1 1 ës' id e if mas
4pnaep ,avis, po,ur .eniidcesseoitti )àct«oqiEee nous
jPiy^sgnwps! pwr, la plufc'!gija;nflftglDif«v(àedMteuip<'ïiép
néii^Uon id]u 'Saiï)t<îPo l«qiuçlJe>ffeHi)âhliiaaBp e,fe'ité«
cl^a^oinrpYpps. dRDfté aote^sq^sip'ràîoqitpsfilBidBs
ïfôr.p.acd :et, P,ajqnne,y p^r^i fl| ntere.Ae^jeni|Bfe<n0iM
•9flîiWr&ei4ffiCT?> iflan)s*frip»ï iquegdrieSxoBvijos
-sa y iup ,iutG8-)nif>3 Jibnb /uoo «uoj onnolà j'ib-i
-oqôbJibal siii'j^'^i^MlPfoîioîiïiiiB^j jnoien
jn"in;)8iii fiiismabnril 'jP- JStyi^eà.ifie S0wngtsinai
, 'ldBlhà/ oaoqàb li'up dd ; aollinpjd in noJftd gncz
.ônsja c )9 ,o}iBl amlasl
9nicTicm cllninue .Jiuiluo lo;> lyièbianoDij )rnif;>->
jiio'iiiii 98 <;Ii ^qni'Jl otwna na jaulcè oh eiojnei^
-îjyi&fcéKPblb 5eJ(§«1fent»fiqUe>fe»iaH»ej, iS>ftt*ft) dè
6bplWiWqiô|».feli»teuxilcle;JIai»hfy^yde)Saitlti'S»:i
ST.feljrt}eni8urantjiâgi3) deisçixahtaanj^ Hiditiett'éé^
p^ gari grille»** Iswri Iq$/1 faiifiéiiji Jwi I e?t fubjosa-ert îa
gHfiflisenjjiiw^ci^HsleiilarraVfeftJiaurtiliSaiht^Satui-i
efl^p ^*n^ftfe)(fe) [RomJblBiiï^yipp«eroriaUeeJlritlit
Foisle, lequel est, (ils de feu. Pierre FoL-de et tl'An-
loineUe SBfUfi.sjta-pDrè. *É mère; et avoir vu jour
nellement -ledit Poisle, depuis six tins, si inenm-
Blfldé^^u'illh^iï'aidait aUBUBBnient de ses jambes,
mais aeipoTtait feu S8-Jtraiibaitiyav0e»<isesi 'mafrtëmet
qitelquefotifeyk'ffeildgselbéqiyHeiy (strtéW'jd^ipKfB^ittiï
nidiS;- queilâdUwoPeJil^'tipêteQlulcUï^dî^léioytfii'Itt
eelbtidn q$m> fa.isaHide9>>n*MfelHWt}Ué,I)<lè,Bl tiji^
«tftijwto tès plrîeVëiiét1 întèW^WH^itfe1 s^biffltët#
fflfe'de'Saïlêsyièei l'église dfe Ih ^Viëî^VronM'è'fiblff-
gW,i;ttyàht >rëué à'Bléfc MHt0PoiS!e|J''ënK1%eHi^W
#« sdÉfttfraihÇ»» «(§->8Sl*j*/ët^pfBlÂf^ a49iéîIW6lte
dtttoc dti**énël* ert'1MWèl^liàêldëJfaltVisiïa<i61Anae
Bautgea, WâlPWiMeWiftK^^iaPéftî ^'^éïne^'jonï-
rait étonné tous ceux dudit Saint-Satur, qui y se
raient accourus",1ème ledit dépo-
sant4\jmraft ahi-4nSPch8r lîe lendemain aisément,
sans bâton ni béquilles; ce qu'il dépose véritable,
lecture faite, et a signé.
ËUARD DE CHAUGY.
-m -
IV. GUÉRISON DE PIERRE GUÉRINAT ,
1 Wofal ^odssi^é^mtinfjns^^-fe^éVè^dîs-
sime archevêque dôiBourgesj ^e contenu ci-dessous
être véritable ; savoir : Que le lundi, cinquième
jour de juillet de l'an ^présent,, le non^Hijé Jiepre
Quérinat, âgé de douze à treize ans, fi^,jlfj| tjrçu.is
ÇuérjpaJ, raaif.rej.aj^euj^^a^^. ^^'^nn.e^^onj
ceau, l'ut blessé paj, un autre, enfant ( de VMÎ'èMf
djunclard, autrçmejut une faux, 'SPJm^iîP^iFr
rjeure de ta cuisse^ à txQis.tfpjgfs ^VJftÇ'l^î Jt
de la profondeur ,de Jrpis pp^çes.j.et^de, largeur
d'un, pouce ; lequel s,'cst,|rpjivé, Qfifenser uo; pineau
de la. veine crurale, qà, ilj^f^t.^j^^o^agiej^ti-
S^m\m <lue Tflyant^a^nière d^dj^enfanf, $}k
|it vœu de cop^ujr^sqndit enfant, à, ,saint ,?/;anr
çpis de Sales, en l'église dps, religieuses faifeïïfc
sitation d^ Bourgesii^eu^i^eures/ apr^^fjyY^H,
1^'enfant se ]ève et, sans x^-jecnu'ur^n^'ait, c^f|-
^antage:pans^,ry,,|se1f!^^.feW^#i^P.H%;l6St,^P
bonne santé ;ïçp qjuft.^çms.ipertififlns ftjYpuis^JMp,»-
seigne,ur, ct; à Uhks eeu\ à qui il apiwtiendra. Fait
s^Cliarenton^e cinquième, ga^d^ûU^a 3j,
-ri ,>.q'i;'it >fn*>f i n'> I'j lûli».>iijis ,f>n .^iii^o 49 «nshfj
. \:./.i;u~iyi .■iii;i:ii<i :\a y.ousia JO .'fi
V. GUÉRlëÔft'ijÉ M^fÈ ''lUWj&RANGIN ,
•'IJOee'jIj-io Iin!)]iiiD'ukB"jMAIiAt)iall. juji i i.'ih !b utillè
•jfii'iiupiii') ,ibmjl 'A -m'J . 'liovu* • t < ( <; j j i ■ j / o'ili»
n tah 'Vfléftf^e'oWâ'n'éhe'iaé'tie geptèïi^.'iur les
laisse de' Condé,'"procTïe Issotidun, accompagné
dt!L'ia,ltiitie'} t(6Wméë''bîétotfffièf''Pljafè1, < 'vëiivë 'tiié
JéaH Totrrrangiri. Ont dit et affirmé que Marie Tour-
rangiii, âgée de nètïf à dix ans, fille dùdit Jean
Tourrangin, ayant oti la petite vérole, en 'conser
vait depuis quelque temps -une grande infirmité,
principalement' d'imbécillité d'esprit, eUnic se pou
vait aucunement aider du bras droit, et fort peu de
l'àutre, et ressentait de grandes douleurs qui lui
Causaient dé grands cris épdavantablement et con
tinuellement. A ce sujet, ledit' Jean Tourrangin et
la1' veuve Pijdc Se firent transporter en cette Ville
avec ladite ÉarieTbûrraïi'gln.'pôur faireHeur viœû
éfé^antf'âu'tél tfe's^mirFrêM^is'Ulé Sa'lesfJ'tjùi "ëJ¥%A
église' tfe là' VlsïtatoôWSaihte-Maiie dé eèttë'itllfe
de BoiirgesV aiiqueT jiedi'^^rès avoir fait1 lèoi*s
prières et oraisons, aussitôt et en même temps, la-
dîte^MàrïS T^nrV^higfnMs'es^ 'VonVéfi1 'éftlièrement
guérie;4aftt''ô*è!^nVDè(illlilë dlespW'tfue de l'incom-
moditè!ldelvs^s ™ënïbrës','^aV l'intercession dudit
— 3W
sœht>Fnan«Gip;del8Hf£6y<>e qsAlstètè'aflSsIé pŒfiifàe
ëil@T(nirr<iiig'ibJ| Ja^eàvé ©ijaciet WanïqjHra'ngray
«mvreuip ^5rae,»^anOTiBB3!tid(ten>Wllreia!BIsbotedTui/
dohtaety (iellpqoalldritefmiiHlenïieiqiriHfatile:^ qaëi.jâ
Jeun à i brcAroyé ipourl senvti e «Hstej»p»jd q lieu % <dej quw
deiYaMowb Psil! ëfeipBS8é')ejpilgoéboBi^ie!i Se ladile
église^ •era ppésencé 'âe'4"sufcnammés9 lëb. parents
elrt dilinHjsaifbirrsiginBTrjiiB ammoo obin'e Jo ,9h9ug
.aldeliiàv 9iJf) oanîÏÏB Jo Jih Jno gslla'up 93 .8992,1!)
■r,H 9q'|ili&l(?aVljMrê&fe «*yiVfSs^(te'^j>îràfrcf>ianrfre
tneJ9 ,b'iBb6M-)niB8 fe4ffe;(Wï»TOl!' ,n9ioitfiiq ,noi
»i «iom ^ïii><îob Eut'ÔtâtuLtik,, 'fr*foâMi.bf: I annh ?iols
Ragnau. .guaa9b 9iip ne
Antoine Petit, père et fils.
VI. GUÉRISON Dl°M^IE BONNARD.
Aui oufd'MiM$i&M%W&fât .wpParue
Antoinette Potin, de la paroisse de Saint-Julien-
sur-Cher, qui est venue avec sa fille Marie Bon-
Mi 'mybtif'iâm mtim?tfàv,mèmmPiè
Ml, fdo1)t'eïle Wsryomrfmtrtk&icm'tât
$j?fym%& ve'HtbuWd'poifr ilef 'élfifet âUft auS'ilA
souià'$mé^^^
sans paroVni'viei'eT'slnlT inouvenvént'tladik MM'
et'dàWiine Ëo'nnard.'W'tantii; IpJffa'Itraitài^dik
— ai in—-
aflitroé :)<4flHcvér4t%bJ#p Mqu'ayiajMnfauparavaHt ' fait
YffigfH;l'iéglîS«(dd. lous-Jiet Sainte, tenriFabfoafjied'Olte
vier!etodel3aHHtL(Mipl)dfEflgreHtliei,'!SHils que l'en--
faut en reçYttinucnn soulagement,' non plu* quedes
paipèdesneàlplayçspleHesifîneHt'iiTœu à^sninl :Fran*l
çèifeiide'Sal'B^j'iaïKiJégligeidès^igieilBéi deotaiVisk
talion tludit Bourges. L'enfant fui au même temps
guérie, et s'aide comme aupHnarontides -partiels af«
fligées. Ce qu'elles ont dit et affirmé être véritable,
efltmà<yHSéà«#c<et\eke*rç deNte de.'nrçUr&Plilippe Ba
ron, praticien, dfemtJûrattt a Saint-Médard, étant
alors dans ladite1 église,, Ae> kuiitièmtë desdits mois et
an que dessus. . iaA'u./I
.s^terrôrç .Tirai skiotkA
Défestts , prêtre de l'église de
Saint- Pierre le Guillard.
.asiKAV.oa. :>i!ift*#o?fa KOKWàuy .vi
-n9iIol-Jniii8 ob oaêio'inq cl ob ,nilo<I :>j)oaio)nA
-nofl sbiilfi allîl ca oo/n annov Jso iup ,i9ilD-iii§
— 818 —
seriiSàlusreuc quHli élevait! ajfSiie&iJÎa «ornséoralié^H
fit'jon aetq gBhéréUXUje Fésighatibn- fl'iidttifeon 'pflâi1-
sir; en même lewpsy iil 'fitt't étflsi :d'tlfi«! dë'afctir' pMHr
Mutile eorp$ ,'Hvea-iÉtit >de^vtolen'ce:ilquIe1fei Pêif
einpôèhé d'aohëveri'lêiisiâtfltl' skertficej *^ elle1'
durç plus.iongtpnips ; m^ist^leiify Iweftlét dte*iL
pée, i3t,| lâ fièvre l'ayaM 'quitté au même moment,
il sortit de l'autel en ioiwije isan té; Ce ;bo!n religipun
puMiç. partout Ja ijure anipaoqleHsie >d& son ebari-'
table et puissant Médecin.
' '" -i ! i". nj 'h '.r!!"!(Ii.ii!ii!Oc .«io't^'iiifiif n'J
li) ,'m'!": 'I -s. ji/i. u.i'iv lu,!)'') /) 1 v il oJinloi / -jinj'lr
' • IjVHI. 'GlfÉRÎISON DE [pLtJSIEORSiiioiTËtfSJ ?">'-
ILi • "/• *iu 'i. •!• •!. •''> ••'[, 311» J.',.(i ié «-'non
PERCLUS , PARALYTIQUES , AVEUGLES , ETC.
-i.' / 1 !'■. li l;| !' :i0 I I.T i'ivinriin'l (ilT.i'.''
! ; ',!"'■ '.>'" '■■ >i)1(;i(i. ln> inp tii'>iO vr.iu , 101
La renommée ides miracles qu'qpérail le glorieux
saint ïrançoj^ attira ^p .soxi église, iiin hoinms
qui avait une jambe ,pj 11s .courte qU(Ç,; J/auJre
d'un demi-pied ; ce bonhomme fit un chemin assez
lonig aiveciiinet peine ^îcrayaBleviMaisi'rtespÉraiice
qu'il avait dj'qtre'gdéiiilui dojrna. du. -courage 1; en
effet, sa - netifvainie rie/ifu^pasi pitltôanachèvéelqùë
sa jambe denint aussi iQniJueiqu&l'atoteeiialiiimarr
che , (Maintenant aussi- ityefo ,que s'ilio ayaittjaimsis
eu de! mai' , ul ,:insb om'uii-iul 1; rf >r " V Itn» u<-
-?<>! - :m.- I in-iiij'i(i,jr;i'»î •>! ••<i* -tlliiijVid -•»! 1 .in'
|:Un)Yillageo.is!perclusde1t9,us;sesmçrobiîesJ ayant
appris parje bruit, commun, que |ps infirmes quj qf^t
reeours à saint Français de ..Sales,, soqt/SOulagé^
trouva moyen d'aller à Bourges.qù j)fil.sesjprièrçs
— 813 —
fleMMrt Jft figwe diuditi^aintv«xp06ép dans l'église
dftAayisitfltipn^iiliBM iV^i qu'il ne fut pas guéri
smj( l'ttfiHKtii mm wmi faHiqu^r* puncinq Jieu*»
aveq beaufloup 4'jnfiommod.Ua^,,sans, peridre.Hîesn
ftéranRç d,'êtrç gfléw» ilhftçfttiHdesrfdi!C«s -aSiMpiH
djftairçs, mwcfesp^aaflSi^wn&^n. pcéseneeicje $lu*
sjeuns personnes qui teue.lJoeiUénioignéi Il jeta. ses.
béquilles dans! !une.eau prochaine, et. aobeiva> son
voyage dans la joievtfneivèîBS tous piouvei dmqa^ïWei^
.ni j-pI» j!£ m»i6'ljj»| i » •»!.';• 1
Un bourgeois, semblablemenl perclus et exténué
d'une violente fièvre, étant venu avec sa femme, fit
ses prières* éaw l'église dece grand Saint, où il se
trouva si mal, que, pressé d'une douleur extrême, il, )'yi Kli.Uj ja 11. , '..1 lyil V a/.iii.'i , à : 1 'il 1 1
s'ecria : Je me meurs. Et l'on crut qu'il allait expi
rer ; mais Dieu, qui sait abattre quand il luiplailet
relever ses créature1», le rétablit àTirisWrit'par Ï'U-
tërWiis!iott),de')sb!ri SèWitélir, 'éï'îf rfé' sortit ridiht
9ahsl'aVoft"reçîi)'sB'gtiéf'fsbh.r"'i",i;r !)"" '"I
vX'.hh :<!iii'>il-i nu lit aminodi!'".! 00 : Ij'jiij ii.i'ili nu !■
r >iUn homme pieinid'uleèTBSi, «tisij faible >qjB'il>ne
ae pouvait iS(Mi*enir!, !s'eitàntr l'ait app'orteri âàmts
i'iéglis«'dd saisi François; , ëù il sei confessa et cohv
muniavftit gHéri: subitement1, ict'sa gmérison fut si
parfaite, qu'onine 'v0ya<t'plus auc*iné marque de
son mal ; il attacha lui-même dans la chapelle du
Saint les béquilles qui le supportaient, et sans les
quelles il nC: pouvait ibàrcfhéi*. On les voit suspen
dues avec p^tfsiêurs ''autres; que l'on y il laissées
p^ur 'sWvlr" de" 'prëuve à un grand nombre de
Semblables fàvedrsr - ' ' '' " 1
— 314 —
-nUn i<Hleg^»sJ qjMfltfpptiuuaH pliWp s*fsmif
hibs ni dés janifoesi,! étant v-en u> [à .iBqUfl^esyTI liiéo bbo
nn cbevaj|M<a)pr)88)avairiJaitisei (Jévbli<Hisjetpéçu";te
Sainte'; xdn%nnionjiire£ournaoiÊhezi'iliit,t>;<mott!cse
farte siibie*>iqu'iliitra.TaiIle adtoqtr'^hniàrdiejav.eS
toute! la littmrté gHt'^liasâltoàiVflnllsDiBiHialob oiilgVI
oh aoiiionnilo eoldeiobtenoo «uiq eob nTJ .omug
r;aU«iihbmm£t^> tbsWing*j)ldeue8 dlioi allait, devais!
qtiejqlie terripsi/au gbnontiiuneipjMieui^d'iwiie ^ros«
9eilr ,'extqadrdi'A aire; qui lui faisai( granule douleutf'j
eHb iïïirçpB'enàil àussil de hiardher t&déb&i*vaiile¥Ç
d'e)flOEtaiq'Uif,(injétaBt!plwïicapdbille degagtiehsa mtq
il souffrait d'une extrême pauvreté. Ayant su que
sa^ | Jfran. çpfcifift&tl e?,gui}risfi p«» ,ftmV, 4 e> MPiadJîs ,
.jiçsa1ai4 id'Â <nrp Jprfip h ($<eco U tîs>f^ t,i oaiiinté tA' »ne
gfffuidfî so^fiqnjje^iMtjijoîunde'bi^l^^eindï'eises
ç*Rpoptsjd^|ft%j'égUss dt}|laj iViiïi>tl9*l)(bS)?fl)(>urigft>s,l
iftjtiiftufeidfls^aiipti^tiiSâl dflMle*MfuP«8Sa.iiJ;)«sfl
SKjflonipJift.qoj»» fjejuj^tofaifeii^iregwnsljiBeaste'j enj
•1107009'! li .flOllilim
Iniij lie! iup tninft tibnb noi^ooTolni'l nnq niuoido
(tJ,eanl Vj^UifrjfPtaïKrançp^ÇiiiB^iquanit»; ,dft J%
p»i|ftjssej de .VsgnolisisoUs Btirangeioav, itotapporté"
ipiiileanfiHeyinommée' Marié Vatrlti»n,l) âgése/dei-sito
à>sepfla«s.;Getbe paùtro ftlle<M.taiitnWurraeqtéelft'uçi
MtarJ-lieiipjHui atehiô^é lïusage de fiotrï'eiet d«l|à
paT«lu /leHel était iai»ssii!bgilèa'id!u!n'>{jrdhiblemBn4|
comiquel'iqui neluiiidoiinait' point de Topps ij)
— 316 —
8V*ifpr*sad%K(|wi^'èiïH0WlqttrtelUr> lawgltfsèbit frfins
riràèxlas!')i>ossiii!esi, la maîade étaiti goujonné', en
niéiiieii^at.jiiiiaisiBieuiréseiWKi^BjBltBiglaiT* ùisoin*
Boançoibj'i'SesIpapeats firent ;>uh'ë jnearvairie -dans;
l'église de.lxfViaitadon/ietBeurig^ èl'tottf fillelduiC
guérie. Un des plus considérables chanoines de
lîégfeb .tjatbéciràlb d«u o èil tèg w iH©/ > et'iinaddmierJsa
ro-wwj, qiua'bsttuiiifei'personnendg igrawffo'îl'ertntoiep
pliusibuils 'ataitres. Jiepso'inhdsi,!((nt vil l;dtafl< pltoiyatde
QÎtÀii maladiè ds -cafte, errfaift liavnit iwdiiiitejnsï dB«
pMie^l'jôtpirgBfaiidta|voiriidqdsii<héii>awff»itel88Bréb
9up JnfiyA .àloi/neq ornô-ilxo oau'b Jifiïfluog li
,«#n*fiMeipa<fetyOqWa'«^
8n«'dbe'is68fitk)iâineSide^re4fcfU^elly1&lhè%lvfaffië U
LWtidiflsô^'diéâlrsV'tir^^qûè MéV^tfAl1^ 'qu'été"
p^èsleh^W{0në4h8nft!'§a, reflète'1 èl'q^'il^altfrâît1'!^
feênt^fle40i'd^rinè*llfc#f^^rt«êeSsafré«^elbS»à'lla
fW*eHa n©WV*iw*'jfliaft^ l%lteé'd»4iatyis<ilâ^dn!
ai» e*te> s eid isp* say ijb>a i» iiijl; otïfe*Hïo w él«pivhw0ffi>r-
munion, à recevoir la grâce •^u^lfe'^èspWa'iP
obtenir par l'intercession dudit Saint qui fait tant
di r^\«!«§VWW^fuf^§rf«iï3nibhngUfef4è7 ltî«»»«ip-
tîtjnq'jou'ifide tfarogfltairft/Getteifaewf, sl> pmm\\tq
cpu'dJ 1« *> ip asaan tmoss ijo atiàl eatierç xiatfB iu,,mpm(f.
é£\hb àu'emeHcceV sîmiifnsignèiBiehfhite^Dj! ûetto
jlaum'dd'olibigeaiB^étHÎIitelldfncitEt attachée) à nfegarj
deiila frgpre sde îsixni clianitobléi'Médecpni, iqu':dle»
inspirait ^sat ptoyr»(tti*vtni4M')ftiwa9fce3x.)qoi(itd
voyaiènt(t Mi^ffiHiiraniarquaiiqu'elle /y domerirait
toujours, passant les jours entiers san9iboiile) let
sans manger; mais une des sœurs tourières, s'en
étant aperçtte, avertit IjalMère'i supérieure ,uqHi lui
fit prendra qoerque1 noiurritilrey"'et l'oWtgeai de
Wtoirnrter sa maison^ <où:eJte alla! pleine* de jclitterç
deofcTOsiolatibiv.i [nu oUinr.n\ li J-j ,'rjj;iez') jJà
uipiiii'. ;uoq /inivrir.fl.'ii'.')-' : J> L.i rig
Une femme, perclusédè^toutes les parties dé sdii
corps depuis dix années entières, était abandonnée
s lr' '&ît d^'ab'ï èiViyht i^tf'èffè - ÛetîieùVa(îth sbu'Vèn/Jsix
mô/s eritfé't's' daiis sotf Wâuvre ' iïf sans1 pouvoir 'tti
faire et sans trouver personne qui voulût y mettre
la main ; de1 sorte' q'u'àyàiit mis en Dieu '.toute' son
espérance, elle eut recours à saint François 'de
Sales, et il l'assista si promptement et si fortement
qu'gù même. morAent,qu'elle fit son vœu, elle sortit
de son lit en parfaite santé. Elle vint à Bourgesluod m, >h 'JTpûu l • il,, \: '•••JJ'H, »
rendre ses actions de grâces dans I église, de la
Visitation. , " , ' . . ,' 1^'j(!'!'!' lr'i( 'H,q 'ii.'Rti'i-. ' t; l'i ■> /uo'irp
lÙlf cl -il» >|i,'f! ' '1 "Il "jp„i'> ,!') "'ir'f'l '>!l
Un nommé Pinson, ayant trouve dans une église
de campagne une imagecle saint Fran.çbis deSate^
que le procureur syndic y avait mise, s'y arrêta
pour faire une neuyaine, prjant Dieu dq le dé^li-
vrïr, par. lesmérites duSaînt, d'une taie qu'il av.ait
sur Tès'^ëW. tfe'tté) taie Véndai't sa vue si 'ji'ib'le'
^Vé^'b'tfVâH'spWffl'fr'HS'lUii' nfVà lumière, ef si
trouble, qu'il ne voyait' rien'clairém'enf ei'disfuic
ténient./Sa neuvaine étant achevée, la taie qui eou'-
VraiKses ^ecrx së dissipa; et imainteÉattt il ; a la vue
fort bonhe. ;> -niln-l ''l|i.'>[ );ir'>i;c{ ,^-H!ii|i!0!
m'? ,>r)'i'')i'iii(.t .- ni '"jli 'inii fii.ci : ri^i;r.:;i -mi'
iii!UD]Ji,omrafe, 'aweugléI'deJ)uii3 trois amst^t ivenu
aècompjy.ilh vœu àRieuijwwir ob,ten^r sa guéri^QO
papil'falremisfcidc(!$aii!i!t François ; ses prières. (»nt
été exaucées, et il travaille aujourd'hui idans un
grand sentiment de reconnaissance pour celui qui
i»\M6M<tmfawmnh .-,.„„„! ,„-j
9'j.ii!u!iiii;tii; lin)') iilili) '-. 'iiffii. xi 1; >inrp)b <q-iu-.
y ; Unenfant d'onze inpfs, ayan^ perdu la^vue ,<}uel:
pues jours après sa, naissance^ ses^are^nts ^'adres-
m»tâww'iHM 'itM ihm^-M
Sales Dà^ une^neuvaine jjju'Ks^lui.^en^jà tofin de
laquelle l'enfant .recouvra la' vuê. ,,si? 'T'ii'i.tT Tfni'. i. -f-iuo'j'i'i fin r»]^'!
Jh'jiiî »i toi i-: l'j lil'Mu il'ifiio'i'i nlf l'/s.u'l II )■) .>.')lf;^.
Un autre enfant, âgé de huit à dix mois, était néJlf-n- '>ri'i ,li'n/ no - m iTl'i m> i:; ■ju in 'in:' lii )i| i:|aveugle • sa mère fort, affligée, fit trois neuvaines
>->v\,," [.i; lai/ 'ili.J .-''in,- Tii'iriLii ii'l M. rnj "J
cons^cutiy|es ,,a saint Françoi^ de Sales, au bout
desquelles son enfant reçut la vue, ce qui fu^
éprouvé et reconnu véritable par des personnes
dé mérite et dignes de foi, dans l'église de la Visi-'''.Ui-l'i uni • iii;IY 'i /inn) tiiiV,'c. .ri(..-.|fl'i -nie "i ,'7
talion lorsque sa mère 1 apporta pour rendre ses.pojor'ilt -i '-au/M )tut i- !iy>i. du . r!M> •>..»■ i.>n;-. ir
actions de grâces, a saint tj;ancois.Bl'i'na y ✓ ,^<ini lii,/»: v -l'.hut/ n'9nr>oii( ol -wip
-iH)I, ■)! n.'jiy liinri'i 'jnif vjj-m "un -n ■ .,'1 id..<i
Une dame était dans la dernière affliction de
vpjr.up Je ses enfants qui ne, pouvait marcher à
l'âge de douze ans, i)i prononcer uue Darole, .assez,
bien, ppur.^ w.fiwfft .qntefldrej; ,el|e„ puf ufFCfflff . k
— 818 —
iairit 'Erançaifc, j Uii i -rcftaniraan (ktàî 1 1 g<m<ifiityi!avBo
beootoup 'diïilai'niesj-Dés lokikl;wii|Tqnlipaniautari
distiBotqinfentnet marfehiaJibneiée^! «a^ aidd iisi
saisiappui-, fJn 1» ncéseneende >ploî id&icenl< 'jpt»\>
3Hinësv< «pa* xUpinièïient-imille ilottange?» et î mille
9^aBdlsîBmients^juncéctç«iiglbrieii»iIlyj8Htiiiiiie
jjjiereeian^qûi, ,d8»s kdttWuMemejijtb extiitordinaire
de BbtiiadiBlraiiiMi uetuda/sa joraj rao^iut tôeppycibeti
décrier: Oh! quejceBiJidigieiràepiifcéflbihsugeAiBfiS
el honorées d'être filles d'un si grand Saint, qui a
timi de ïMiuTioi* auprès de Distelà eJnelng xu9Û
,1s ,fco r jl '!ua juLiiLif uii'jq (il 9iip JiioiBYii'n ali'up
3iU» jeunè ganç8niBvaitiuiKffnâ1iBiiibPS85 slufrieuf
raible et'$i>d»ngier«oxjque'Ies nuédfedïils avaiteritijffg#.
qui'ililallait leflOJipe;i>p®urili(ii«âaYèii>;iIai 'viep ,ttar<J
drfnnàosetéfàiiidéfài; faite*» «diiPosi gel préparai*] ai
flirta xie-tte sanglante opéfjtioi^ loraqueîseqpaisentst
fènsnliviBopIeifjBirkdiee aneinles^e'àjgotirçies) «lattis
la!ohapello.(kisaintiEiia«çoisjdeSaWsi^Iei'd'|jvdipiintp-
dffijainirfe.iCeisœvi fubunUemèdé effitlacbiqoiAiàawf
ttMdutbe>hnal>i$&&^&tbtifnmlèl ^fài amnaime>i
nantie bras aussi sain et aussi fort que s'ilaw'iënJ
avait jamais été incommodé. Nous avons appris
cette merveille par le rapport d'un religieux de
grancteiVBrta: quii'avaitisu fîetTjratffltiïeiau iei dire
la sainte messe en actions de grâces, publiant par
tout que ce Saint est le grand consolateur des affli
gés et qu'il ne manque pas de les secourir.
(i.i'-ouRod U9 n O'iib aifiv g[ oop alliavTOiT» cl
Uhe. fillepiâgëèiide /dSoudeoànri;icspfriti(ttodjdatsb
— 310 —
ea, /dephidSiSa naisëaD&eyuneespièoe 4» cancer dont
rodedii insupportable! éloignait ; tolutillei;mondei!
Enlirt Ses patente; cineneftlBrshjtiutt remàdeipluaifQi*
q^ejceux de là tné^coinejMdinaifeJ et( sachantes
mincies ifagifiMDl François faisàètifijàr taftlegltonry
esuflureurl EAesj Jhalhdiosvi itsnai^iei-tèrflnt-Jèur.itijI^e
dahsiil'églWe'J dfesMiteMgwuses =de!iIai'Misi»*»iftn'Jà|
Baérgçsj él nprèsiittrie'LweittJïiive «Jk ifatljentière4i
Bien! guéifiâietla^kieigktferanéeji'i' !dO :mi'i3 9b
r iup , ] n i (; 2 binrig U (îu'b é'jllfl vil j'b gynoiiud lu
Deux enfants étaiettJ dans ups, WUeiilafigbaujrvi
qu'ils n'avaient que la peau tendue sur les os, et,
quelqufc n^qflr^urtei^iii'oniiteurnidflttgàtiiirjfft'lie
s^jriv^it; iipv'à -k'0rMm ^ivse'dansjl^aaisèraj nlaisi
Die«, qui /vojilaiieooedJjdr.Je^ifSipqrefllSil ItiuHdonnqj
là pjenséq dq les necdmatuirider à saint, l?i\iueoisiidi8j
Sates. ^pïèajupeinbuYûinei, ijn fibaitègfsaeQfftnjtsjfiàt']
enHièreflafnto ^uénir< jl'a o tre aussi : quelques .< jours!
aprù s, irejlrùbl a> toréfij b Ufia. yjguduri j . , ilsb sd I :ppnten4i
nafltflttéDpnij fàrtj bLenu iisuson»! meraisLâ . .Haucgedi
r-ojnfiCQicn, lfeup ^ ù r*at«lu j<4«*ijs l'/'gti ici *i et 3 a i Yisirt i
tfltiWli, c Oljp Jiol iseLli J9 Ililié icïUU feJJ'ld ul Jlllifl
si'iqnij iiiuvi) eijo/I .'jboumiujiii ùJj «iumui Jiuvc
9b xuoijjiloi iiu'b l'ioqqin al it;q ulliu/iuui 'jJJuo
9'lib B»i iHJBSURRBqrlO^ )JBB< ;OB'*B! JEUrjmTSbllMiS
-ira Jiuiikluq ,aojBiu ob ênoiJ jiî no oizaca olniba-iil
•m i i MORTS-NÉS. , . „
.•ïiTjo-vxi col !>b ecq oupiicin on li'up Jo «ùg
La merveille que je vais dire a eu beaucoup
à^éoh\tui(Dnap7ior,(aideuku(iUB «euCiieues tin enfuht
= m =
ses lèvres et si^r, ses.^re^les,. yfâltyf étajt,,;^u,^
pleine, $hçç.c.onp^fie.ui^d.e j$ra$]My*M.jçffi.
ra,dmir|^ii^n,€tj|'.é^ri^^gi]t ^ana^us', /esppi^,,
oij s,^mi}lBqfpr,ièr)e& e^o^me^gs, fejigje^ses 4ftM
Vi^i t aljçjii ^tv^p t,a^ep(t lyes, ^ta^!i|ejs,c|'e^eur,)sajnt,EftnTi
s'aperçut que l'enfant remuait lqsJ|lèixr.£s,|j,p|i «10^
cha son estomac, où l'on trouva de la chaleur avec
un petit battement de cœur qui fit reconnaître qu'il
avait la- viey/pois/ili oiivph troisi fois la'fcouehe .'/. ces
signes de vie furent suffisants, pour./ajre juger qu'il
était capable du baptême, qu'on lui donna ; après
l'avoir reçu, il referma la bouche et sembla mourir
cjVrfe'cëtte blancheur' ang'élique éfAîr ûnè ' marque'
*M<M ^ïaWencé^i^e* ^fteYé«nWJ
ïWheW'tès^jiiir^oïme^'qW 'vfrenï^ej nAïrà'cW tittitâ
tàWhWy^èÛsiÉefiïëtii^îi1 tfra1 tfelii^llto^renfs'itfeq
larmes' des yé«x,li'tfn'JV^r'iM8liir,83tt^sîà3(J(|nè^0 IP
sM&m^fil s '-mW
pas lé pouvoir dè faire dés chbsés sèwbWbles
les'mbM.'' !:; 1 ot) ï'n'VH'iH 'e'<h ^anob iul éJicq
.aluomobiomaa a iuol oiiu'l lo oanes
Un autre enfant mort-né, ayant été mis surJa
= m -
tâbitf toïïfèpb^e,îa0WgQ^ >de'^aint 'François, 'jeta
ttt/é faWntf,1'é¥'téiJrirt;tr(iis'f,ois Ta glacé d'un miroir
pat" son haleine ;' ces ' signes de vie furent si visi-
Btës ttpWhnf si"é'ertyihs;' qu'à 'l'heure même»
fin* b'apTisë, et l'on1 reconnut qu'îf vivait encore
après son bhptémè, ayant terni une seconde fois lë
miroir par son haleine, comme "îi avait d^jà" 'faitV
nia1!*', Sô! Vlë'ff à^alnt jiàs'1 fet^' plus' 'longue1 Vjuë ïe
temps de son baptême, îi fut assez Heureux pbui-
aller au ciel remercier son glorieux! Libérateur et
loùeV DietfavëciW:1 ,':-»'"'''' Ulli" "'l' ,,,'V|,"1B z
,-,/(; 'Ii] il. .1 l I I .[« |W '!l Illl'1 II" . '.:'!! ''--'i liil'J
!''p,i i si! f|«n >v> itt •'•!> 'III »••• l!i ..: •.•I»- (' !•!•••! un
> >:iX. .éBACteS' ACCORDÉES k tk «fljNOTlNda''1"'
11 'i' 1 'des' habitants ''des "campagnes. ' ' '
i l'i p «ilM'il I ■' m1" . ' * î » ! ')
'.;■(' -l-li'.'u -i .fl-l'i-lll „! .:■!! ••>!•••! M V ''I '!!•> 1 i
C'est l'opinion commune, que saint François,^
Sales est l'asile universel dç cette province, et un,
trésor inépuisable ouvert, à tout le monde, où l'on,
trouve .toutes sortes de biens ; il n'est point de
faveur qu'il .«e fasse, et ,l'o,n .ne. sait pas que son
pouvoir soit limjté. Les habitants de.|a campagne,
en ont fait leur protecteur contreles grêles^ : contre;
rex^^ae.|alnjuie)etl((deiil^ sécheresse",,., pondre la,,
quTIsçta^nent^ ils spjot.veinus en foule^e.tqutes^
parts lui donner des marques de leur reconnais-;
sance et faire leurs remerciements.
Un pauvre nomme, fort afflige de voir tomber
si
< pitié* dèlhdllU prîirëWt eéWïflé'/ijfài
^flbfefeaUp^diireteili,n^^^JélWétlie':^&¥ëo(a(îl
était ^ëVâitï'Ia'^PÔÏëf^émiiffiéfmAf^^'ftfiHb
mùotts ctë gWceâ1^1 i^twi e*tyluMéu?$ji^h1îfek
dignWde foi ont v^&Wm^eM?^ 9i «tp^orta
""Ortne-peut dire te ftëHft^^fflHœ^èsSWrtîBSpin-
twnrîM<»nles, qiJëttJifekiVéSoq^tia^leeli'Jël tïbntWti'fc
qoï o'nt'étè gueriès- [W W*[ih?éPilSeS,idfe'lcëlgfelnH
Saint; ce qui a ddnriëitnn»tfè,ff<^â!fl0ë aWnStfKP-
des que-, plour tes cpntemlefjifeâr!feMgyus'egJiiè''là
Visitation sont olligé^s dtàvoîrjflfle gCSndèiqiltftl'-
lité d'eau dans laquelle on tremrpeirteéiwiliqwe^iÔu:1-
dit Saint, des, grains ,et do&'eoutoftiVêS qill arKUtaP-
clté^à sa %nrej, exposé* ldeVà«il'fetg^ând?.aiatbl]3©^
distribue iw'cesàammîent cette! eau» médœiiiiâli^iqde
l'on demande avee! u»! admirable empresseniB'ntl
et elle fait des cures, inoVoyafete9.'ioJfii nog neq «nu?
Tant de grâces,, de becoufs el'dtf itièrv6iH«s;îop#i
rées par ce thaumaturge dè notre si§cFé' ontHppô*-
dottt Une-dèvo tipml si) iténdrBi %V si « ardentolpottir >!§/}
qu'au lieu d'être ditoutïtee'piar 'lèMettips/,1 è&tomtf'a
fepS^VrtMlaîfenSeHip'eBW «ugnïérttéAd'iljMfsA et
lérflWâttVàîses saisonsytës oC^ti^£ftlbi*i°'è« 1è^riàV*fl
de ta campagne m \%M p<5infî ârWfôe^?^# p*ft
le cours des choses que Dieu veat'reBSdpe'èïerhfetX
les. On verra dans la suite de cette r^fàtlSn'^ê
toutes sortes idie- ^WbnWës,y1afffreS§èto!'lf( Pilleur
^'PfitSffl&Ç%ii fa JM#9K*»:; ^ffl'ctioi?s; ç'MlclJf»
lft)9iftte\nàj>H„Igî(if,(jme).^s;p^çQ;.de proverbe- jqjte
£fifffîrtyw indubitable : As-tu quelque
chose qui te fdçj^ ^i^'qfflig^? (sa à saint Ifyyn-
çois de Bourges, et il te consolera.
-nic,89îftWP^aPSBr«MM»fi iHrfffl iyusjse^rabier
jg#,'^Jftflgl}re ,din §i*i»W q*ij esî;4an.s le balustep,
4MefiiWtft %eW«iKJ*>w>llo«iiqu'1lftiUfaieiUi,less Unwtfe
rfestf«8W iAfe;i<{s«*3qi}yBft)jïoyaift*t {si.dja^triqs a»fct
iîlBpprté, aveciUBe-ifoi'iïffen-paceîHe, j<JftIa,pQnsis:iei)e
^'ils^aiVHienliiàmapsiéeiswjs la {nblei où lest icelte
%ure; Htp eftna(,phjsieahs)^Bi;io,i)J{ ptis jmttëreâr
«©ctldes gbuttes d'hittil* U'srtve. lava pe,. qu'une dadie
■depqualité àlehlrûtenufl tojiite l'année dans la cbHr
BalJfiv e» neyî09iirtiîs8««b(;d(îai faveurs, qu'elle! .amé\-
eues par son inter.çedsfon, ^'«gpéïance deiieeslbonr
B$qi geo* n'egtipaSitrompée.i Hs fiecoiveni 4e g«ands
sggqurs;. I«4 fiêvrjeisoftnilTétéiéfceintes par la inoyeo
jJeJcfMe.lmiJei,! lesienflurdsnonii*lé guériès, et touk
fessantes d'ipflçmilésrspukgéesil) ou'/l- mil no'up
la Aeteffflftjdftttoftlgdfl WHBV^jH§8[iëteiiJ«i»r# grand
fmtxmssiilfaSWiQegrftQeufift d&ni>fa mGMtofijQrt
SWpffrMfa'i allas ab aliua bI ancb «ma/ nO .gai
ce qui arrive tous les jours. Le concours et la dé
votion du peuple augmentent visiblement : il y a
maintenant phrs de'foulè'-et'd'e1 fèWeW^tie^amais ;
on vient de toutes, pflitprxet'jonf raconte toujours
dans la ville, aussi bien que dans la campagne,
quelque nouveau miraereP^e saint François.
Qui dirait que ceux dont la profession semble le
moins sensible à ta piété sont venus donner des
marques de la leur à saint François de Sales? La
pluparl'des cavalier^ dés régiihèfrts^qifi s'eWpSsWs
par eetté ville, sont aUès {lut'feniirë'îé^^re&p^ts
dans l'église <de^ la iVim4atto»fl ;«ils^ bWaTfôëté âià
livres de prières o& est 'son'Office1? è*<lfes.«*ifth^
fte tarte .<im«^e^qif^ilië 4n«e{gHéM^bei0è(Ébf(«P-
gnies queîl'oôia'ileviéiês «Bnt<venu^sTseimètïrë'ion's
sit prôtecrôo'n ; «nfihV'toOf lè'ttio'iïâfe dcm^Mé'àF'èe
grand Saint utïci sauvegardé' contV'te 'lès iitaûx'qû'HH
appréhèKdè, et' Uh'rèmêcfe' -'éffîè'àBè a WuY qû'ôri
Sbiifffe } l >Be ' Wvîenft"Ijiië 'lé qtfiitiëi' 1tjûfelè"mdirais*1
tëre de'la 'Visitation ^st'Sitirè^ qdl'Iëtàït 46Hr$ëû
hanté -avattl lé> cïirt ottiéa t'?d»tt ^ €é^rïi aîttfeH ytit1 'iî frW
què'nt'é, qué'Iës'mâfchitniîs 's'f^taîlîi^eht^eWbHS-
VérV1 béauctfop"1 pH»''de1 ntoîtëë^qW^dÎM les vfM
qill'soAï arf WHlè^fle'Ia^liïéV n iuP 980fb 9UPl9l,P
C'est Wfe ,ch,6Sel^%^ffil^royafife!,llB}en^qtfé'
trés-ïfsSm'éey'ijtlé 'de* 'p'tftrti'WbïegéWè'iïî ftëtiè
saint Waûébis dêsàwï'm^My&iïéyèm&m
IHa«iëK- if'^rf'WPte«»'dé*!fcd#tr^za'liéa?inilllè
rtille ekéWpl'âiPêi1^1 «U;>b Hb/b iup .èliiBnumrmn
-non fiîiu B0/i'j(iiii!O3 na ,noa'n9ug ee 'iiioq goniev
-t»b ci Jo >'iuoofio3 o.I .8'iiioî sol Aiiot ovins in p <»•>
t; ( li : JnemoIJiai; Jn'))noniï![iii !>lqu'»q nb noiio*
iiiiojuo) 9)[in-j(i'iAiiiïi'texTïiÉMJT3É;|.!i)ol ih Ifoiï fif.
oiigiîqincs fil annb oup n-jiJ ife?.UB i;l - > i ■ i b
.tiio-inc-!''! ruine fAWftwiiin iioovuofl iiijil-nj-,
il aidrri')* noh?i1oiq bI 'hoI> /in > '»np 'nviib \n(J
È<)b lannofo giifWVHi^fwM^'nf^'-oldifn'tg s.niffm
bJ ^ulf.a t.b aù.-iiihi'I Jiiîr., É h.m! .;1 ■ >■ ^.-I-imii
J,a,sp?ur, fMprk^'hérèse d« Chalet, fille .de M. de
Ghalet, seigneur, de liercy elide GuanctjviUç, ayant
Gtft reprise, a.près|sa. profesMon, d'un violent mal
c^(piei;Ke, dpnt elJe »vflU. été travaillée dès sa jeu
nesse,, tons les rfin>#des humains devinrent inutiles,
e^neadani trois,; ans, fille souffrit les, plus affreu
ses douleurs), p,es ulcères intérieurs étaient |or-
vaisseaux, les rpmjiftieut.ef , lui occasionnai*"* «je
tels vomissemept6 de fsang, que, le médecin qui la
sqjgnajjtj, Çitoqqi étai^ ,for(»ha}ji|q, no comprenait
pfls quîelle 0jik ,rçofl . seulement . Jiiyre,' mais encore
supporter des douleurs si aiguës, étant réduite à
.un, si. grand, épuisement, I|f,a$surait qu'il y avait
quelque chose qui n'étflf^pas naturel eu cette ma-
ytâen$flntçftjfrjpf) .po.urr^it exprimer tous les, aoci-
denj* W% ypftWW^i *îp%"Pr«»»ftre d'autre ali-
d^Mfi, j|(rsxtrémitG,i,o^le>futj"adminiôtrée^ Alors s*
communauté, qui avait déjà fait beaucoup de neu-
vaines pour sa guérison, en commença une nou
velle à saint François de Sales. Le second jour, les
Lies à de gros mortiers préparés, par un maçon,
auraient formé le volume de deux poings. A la fin
de la neuvaine, le supé/igur: 4'^fm?flfl#re»bM. .De-
loris, lui apporta; de ..Aow^^u.l^JaiiUiWilJiiweicti-
était encore dans l'infirmerie lorsqu'il vit apparaître
le saint Evéque de Genève, qui prit le bras de la
malade comme pouf ly^àli'è'l^vÛr'î'Wtt'èmé^^o-
me'nt'celle-ci dit swts guérie V^Lais eUe tî'à'faH'
vu que la main qui ^ioMM1 Jnic8 L Iunv *aBiiA
Depuis ce moiaéiii'MtèA i»&s^ttV:jWhaïâ'tf^
ses souffrances, et elle put se mettre tout de
à iffafae'.ïà frêfcle cfê *s^f,ifotôttitaftaîft#.b L^tôitf^ut
cbtfstaté; le mètie&n1' éJ' 4ribfôis\é%^aHïrmïl' 'Ij&î?
c'était un véritabïé miracle.' M** dé ftenesny, tfa'nHé'
d'honneur de la reine, en en faisant le'ràpp'drt à£à'
Majesté devant l'abbé Cendron, celui-ci déclara
qu'il estimait cette guérison autant que la résurrec
tion d'un mort; qu'il srVait traité la malade dès
l'âge de tpabS^ïet^u'jel^ayaif^n^^/jF^fe dans
le corps.rr'3j.m a ît'io'i z'j ?rj.a îï.r.n/roT
.3331
non âïT 9b ccijslai enu'b &iiT
,rii>!>l 'il) r.;iigr.qiiio3 «I ob ^ohianviU .1 .fl ol
VMtm; :.:t'iy ;,b ii.id C yj . Jnir/ina Ji/il y[ àtiotjqmB
ai\-j< ,:\ A, :ifi,l:w I 6111,0 à ijfitnnyï Jèo'è hip ,099 >
>.'»! ,HH>i 1)110008 oJ .aolcS ob iioofiii'i'I tuicv « . I; 1/
,iio')oi(i nu ma ,?Tii-,q'i i(i >/cf>jjK,<u <..••< •,[> „ ,<,;«f
„a „, . ET.DUN ENEANT PERCLUS. ' ,
DiJÎBiBqqB fiv li'ujuîs^isiwiastWii'l 1 ' ovi-mi" !iri'>
fil ob mid ol Ihq iijp .ovôno-Onl. siifi/'i Iniiv yl
-(^%MTOfdpftf/ï;Bl,i^ai?!^, et qiie les,çhi-
faisant vœu à saint François de ^a|es, fut guérie au
^Bfôk ob lucl oittorn ta lnrpMo lo .>:;.-.?.|.. - -
jjjyi^jejijfajn^ dQ ^jpq aji^ ^er^Iu^ ^^Ia plupart de
^iPMWiP'JjI tnciel oonô '/oMoU .-o.-''b
61Blr/'if) io-iu!o:> ,n<Vll>P?0 '"[([•'' >• .■ '■ '.i ùltV.
-0OTIJJ8O1 cl Olip.l'if f'i,; ri'i-ï'l-iii-J • i: ;■
sol) obl,!(in ri '•!:<'•[) Jn; ; P'ii.. ■ !■.. .. ... '{ aoJ»
ensb v^i^v^bi*csil5^^ WWitfÉMÎ '' 5
TOMBES DANS UN FOUR A CHAUX:
1666.
Tiré d'une relation de Mâcon.
Le R. P. Ménestrier, de la Compagnie de Jésus,
a rapporté le fait suivant : Le 3 mai de cette année
1666, qui s'est rencontré dans l'octave de la solen
nité que le monastère de la Visitation de Mâcon cé
lébrait à l'occasion de la canonisation de son saint
Fondateuiv cinq! honffêles:viUag8MS jBnaejpanoisse
voisine, ayant fait faire un four à chaux, et croyant
que le feu était éteint, s^fMirent en devoir de faire
la débite; mais la voûte ne se trouvant pas assez
forte, ils tombèrent teus^dechins;1 et demeurèrent
deux heures comme entièrement perdus, sans être
Vils ni entendus- -de p'ë^iwrëi^leiî'q'He' léPfr##mr
ti'lih 'tel accidefit'4û'*I,!Attïré':ïeâ'Voi§irisi,1 jllsq^-'au
riômbre'd^rentel Totis Turent Whi'6in%'qil^^c%Wl
SfeBtaJu'e'J cftiiMitl W8irs!a'ci,istkili! (fè'là'Visitatien
iivah't d'être prétrëj'étiiWt survéhV'àvcë' vtti SoWsH,
fâj'^oy'ànt'WttâïliëuK ^6,rté',d-wzèl,ëé'!oh,ëiëRflrrtal
blé compassion et anime 'd'tih vîve'roiy se-prostërh'a
â'géhoux avec touté TasSèm'blèè :, 'ÏMfcatot' Vteti-tfù
gt-'à'Wdl'èaM<ïin*FVrfi1ifcc)isi !teè''iSalë933uty-lB4i ^à^°ïÔft
tntërcëssion', tMeîi'SaUvart'cès paûvreê ■'gèns'-'dtf'ëe
^!llD'évitdble-dé'nioiH,:MHes'ëtiVè^i,àft*ft;'|)e>«OT»i-
nës1 rendre leurs actiôns1 'de' grBëfeS dSéVé'nt sdh^sa-
cinq bons paysans p'aru'rêntWT^^
îi!ëliànx; sâhs'êWê 'tiiWdnerHteHt 'èftdtftaiWhëf^fef'îè
quoi ils sont venus donner leur
glise de la Visitation, accompagnés de six témoins
qui l'avaient aussi été de ce miracle.
— 828 —
-i»3 no3f";K 3b floiJelicii'/ l[ ub j Uii/niuiii o! jp y)in
Jniijii no?, ub noiiiiaiiioiHJ.) i>1 ub iiui-i>3ju'l i'; Jnnd-jl
JnC'{0'[J JJ ,/iJi.illj (; 10o1 iU! 'liIWi. ,;nneiov
ub lio/ub A3 Jtl'J'IiM^fe (Ja.'jJy ,!(.,. ;3 'lui ul <)»p
SOfceU «l>(| JlllS/tlOll 02 3 il 3)!I0Y lA '.h.lii , ijidiblil
(noTj'iiiuuiub Jo '»t«ii«4j!rf)«l«*w)»,«Bv>;.ii1iiiJ <-li ,01'iot
3'ilù aniii ,feiib'riq JuouitmiJirj >hhik , «j'iuuil v.uoL
BHVTp hpname.^a ,4ix ^eues , loin d?ici„ dçpqsanj
qge sa, flippe, ae,qp,yçhie d'un enfint.iflort-
Bgji.fH ^e'trDHTf"îfi.fpj;t: Affligé RPur la pçrfe.que
«tlMW î^mitifa) tSiyisjftP, ÇternçUe de tyjqu, !; (I
fut; inspiré dç> reçourir a,u* intercessions de .saint
j^ranço^de Salies,, ce qu'il fit av.ec grande confiance,
fajsa^t vœu que, sicpHe petite créature pquyait re-
«Bvoir le ,bapt^(^eK jj^jeuidrait^ en, ren^-fi grâces,
^ffr,ant devant .§9,^ aujej ;un, enfant d^çjç^dsjja
>!ÉPffi§»?l?ff. iflPÇ son -enfant; mort,^iPJPWf
instarit, celuji-pi rgpritjyie,ireip,ufint les.bpas, eUftS
jpibes, et jetanjtjsspg grjfa^, quantité de,sang par
JflikoWrb-!? MiVmiSVWnM» pêj e et la mère, plus
^nsolés qu'on.^ fl/iqf,V.e^p.rim§Vr s'efflpre^èfl^t
dqleifaiA-p^ap^r'Iljyl iJi...ol> ël.'l.'Uï IllOé di ioull
aniouiuJ /.!« jb «iôngi.qiiiuajii .«oijiJjciY ul ub 3<;ilg
.ubtriiiu 33 ub j)3 iadui; Jirjiii/b'l iup
—33ftf;—
ini/;a bnmg un i9anoq 9b H jj'jiG é nofnsf, nobnem
.olono no<; ,g9lG?: 9b aicmiBil
9l> 'llIUflïiioe Ol TG9 : 11100098 9l )(192Sijq ygGTblfifl
Ifi£((j'i9 , 'jtô i /rî^TfnGf^'.iufîffTrfn iup ,)zi8-Jnis2
liovuoq ril ->b cljj 'tiVlitï'ïiiS'' "oa * "wJ'VnB'l 9b
,ie 9(tmoJ lifngs J9 ,9ibi9q oa omym-iuhilliiil ,0'iiel
Ic/'iri^ii'1' . il! - 1 I 'iln- 'ni'i'I i; 'mL'CIIi; Jni.l'V*. 911Déposition des sieurs Genevois et de Saint—Sixt.
ii'iynid Infi /'»'' '->fi ?iovin')0 inob o.I .i! io> ti'io'I ■•(!
'Le $3 février 1668, îlfH&ttrBè^iltëtir André de1
SWes,"s€)}gneUlJ ^UziTOi 'ét nëtëtf 'du gïMUifiîrta
FkwâëiB 'd'ë'Sô'ftés,: tifuiV^iflSiAbtt'TiftTàiydèyitn'tfHi'l
cK«yiddjoiii^:aVee-lirt^ilt^;>|ïttUir £H4)if'ëtt le%!dëdkH
jsMhfcé^' ost^tTéW; 'si>r%ït'S *él^»¥è» 'flu '6li9Véâd; 'cfô 1 1%?^
pottf'allër â ''Aithëbjr, 'âcctyftl^ayné-' ' M 1 ^gitoir 'cfé ' ■
SaîH^8ï^,!iadils!,étfr cJënëVô'fsL m^rh agëhT
dfc> MftdSttlél RfeyMri^ l'ët'lMil<tëyrxy^i1>cHât*J*i'dé,1
Chaltobétj/aiftsî tfôe'Wef *oti' Vâlkr IP STexpUà!,' ' Sflf» >
lëfl^ft'à'ti-è1 hëli^és fl« fcbfli98 l^a^èlr,la;tiVljè1rë|ldë,)
pâ^ei'!?èdftUeIgrièu^|!dmifohV,lnàlsil,aqttëlit*Wel'
trbtf^ît erifleë plaB qtfSTë^dina'i^'pair lës liëigtfsb
vâi?Wïit1 Wrôïïfch'ëf ctfWtW « *¥uel*¥*ei) 1 1 PcaWftftjx) j f>
ciMt^Mé'VafcléH 'èbûtë'ftfr ;'ll%'ldHëV8ll'
eftët ailft'otrrflâ'ns'l* ^Viarë lë^eigtfebf'dlUïiHoW,"'
qûF,naanfe rihs^atit niéirië'dë Isa' thWé^àlIa à 'fond,"
ef/'rèlelia'tié siir féati, euVeridôrfe'WtëiiTpd <fé ttë-!l
—mz—
mander pardon à Dieu et de penser au grand saint
François de Sales, son oncle.
L'inipétuoBiitéidel'/eau4lBinportaft avec àoe vitesse
inconçe^ajde^, sa^^ueJamais Jes témoins d^,£e
naufrage pussent le secourir; car le seigneur de
Saint-Sixt, qui mlTïe pieaaans lâr rivière, croyant
de l'arrêter à son pgsja g.e,!jhje.n lgin de le pouvoir
faire, faillit lui-même se perdre, et serait tombé si,
ne s'étant attaché à l'étrier de la selle, son cheval
ne l'eût sorti. Le sieur Genevois, ne voyant moyen
d<s|£e$<j>iufîiç -isjaftri^us flWjfaU my se> Marda>de
pa^B^r !J^i^.,j:iv>iè^,1 <ie $\f%l fit bew,eo*eniefttr-
ga|p||.li;,roppi>idH su]>inerg.<n s'exposa, plus de disq
fgis; §fl ns; J a, rlv rèr.e , ,p aur. . pouvoir, l'attrap pr, ce fl$i; ;
fufl JumiJfe; .puisque, ,1a, .fpfiW-4e.-J'«R *v,?c ^a'g^rrq
sefir-ne luipfirmiiçewt jamais, dq Je. p»u$oir aborde^
le.«e^n^r,^^lafl.v«)guant.U)ut aq plu^ifoRt et|
tert^oivr*Iq? fê<\is de(vanfà lai renverse. A #$nt;,Piftf /
dufJie^dflRîChjute, ,il ge jpifvt ^eA^re,riy\èf^,?PM
PêfàMltèNfcflPiiWWb *» ^'W^^dansîlajeijr.ç j
d^'^j^jBp j;f t ^finPOÇRS I iRapfanfo^apg • jWWni^88q
d«^si^^le*BCJartffefliMB'Pft«tfp»Jfilqqiyillft HTO&l
et^uiljenftidfo^Aoimi^lueBXitQRTfint,. pffl^î
dit7^w.,yqugl^s,,^omflftfe Le^ v«y.a#tl;fevpnjrr,
s Wjlâ§9«ë àftp,n^m#| pprtms, gii'suypai-av^nt | jcr^yanf, ,
tqwM^Be,Jâ<?fljf^ flawflajt, ç^uire à, bsijd, .fà .
m, =-
çsj^Àft Sales/peaf ^o.paintrp n«yqui(«t jugezifciicq
^étai^pap. du, fond^du- yçœmt);- Ne ipoinvantil'abaiH
deiti&ans danger* ià.ea lise- d'aneidesoentei d'environ
A«uS taisesi c|eîh9otViil'ppu89afvi^(xuréise«i(eni 'Bon
Ghevall dwps leiprédipiceibn 'ttioutbutaîfleàifiM^^ ei
sfiistfAtivaiau bord ide l'é£iu,!élofgi»é' idei sdn chenal
dit p'lusf tIe six:pasii94iisiqi««,iipaÉ,tiirBe ^râfe'eipatôti-
<jttltè*b)d<j eielj ledit »GenemdiB8'yifitiawcan ireal'imn
leitsli.eslal non Iplufc. lAlorsi; il) mointa en; ditigeabe à
obe*al<;> anélsy 1 pëndidnO jqUlil/travbpspit'>un)ibdiSj it
pcfrdil'idelvuq lerpauiïi?B/M(. 'd'feiHohycteiquil leiinit!
danalegftlùs giptndes alanmeaiét llexcitalà recoiu'ir-
de toutes* ses forces au> Bienbehreus, el à êotittriuer-
sis courîse tbujqurd leitong feJ'ieauyiBr«yan? quèfitef
eor|KSf'fùfcdéjàouescewihr{[ erifiny^rçe'p^qvbht baisser!
plus anfantIipoÎH»le îsMtfè} Jk^oaïiiajlie^'pfoifohds»
abiindS 'qiti Teh"eiBplèchère*Blin Hiaise 'éessaft' Sei>
ptfmiesiaTi (««el |Jou»iFëïiîojïvePle«cdrp^. ÎTouVffanf
alorsiles (regards en '(bantidetèaiîiTWière^filfvit'VBBin
dsojxmhapeauix ,<dont i lî pro i :étaitl eeùri i dà ^seigneur
dlUziUiojfc et H'atïtpef iiu aieiir de»'8aini-Sixli? iilîtep
perdit fftusaUôTfd'ci vlië», maia^.HietbEMadlpiediàiWrpe?
àidix pas derlà dass la.riMîèFflf il recoaniit'li iB iBar'p^
de cpim qu'îJîcrô^âiitdéjàibieoîbiâS'vice -cjflii Knxicitaf
dft HOUVeawlà<iedB*in(iîe>- ^sérkôrda'.et à voîiertau!
BÀeiklMHireux, *>nn neveu 5 [fl«-i(nêiflfc rtenfi'ps ii l» corpst
(je? dis ta ot>rps!pt(r^ejqiu'iH'î>i8)<>rolyaHvpliUâid'âihe^
dedans) )Yiai )S'Iapj'ét(e/, conl«e urteipainieitte rtiobeiv
à; d(K p9&!aurde'spj4s docesmbîmeaYfetnsel trouva?iA
bien protégé que la liaAcb* était -app*> yétenc^nWe tal
pointe du joeher, ee q^titvqyartlesiear'Gen'iTO'fe,'
ibselpritiià'aniqr a&c/Jannegij'Seoml?^ sVCàtiM}"Jdt
«tiai ifloU» pDaiVjCesMieuxVj qui. son( ; retraite "plutôt
d'ouïs que 4«j pers/ftnuest: qif'enflniuJn jpaysa» alla»!
àa çliiewa} à Annedyuenliendit r.q i bnqtr' iefe iprît Je- gd~
lop Ylersiilfi rifeiène0pdùr, [dicbuMn ce que e'élait:
~i iEte jlQin, Rpyawt ied,U siçur.Genevqis au delà' de îà>
niviâreij et ne pouvant: tnaver^en les bois a'clvetal,
il mit pied) à teiriiei ot cburut âu bord dUce-lle^de^
niamlaiil ce: qu'il/y lâvBilij ' ledit.siqur Gene\iofe' Je
bàului! fit potendrc, et le paysan traversa' lai rWièra
pou»- tirer, hors/ dè Jl'aawoel .ceop* qui éùyt arrêté
flOntrfl uAei, pj^tnapubalnoyinlç le sieur Genevois
Vjoulu^y accDurin ats^i ^Biais: la profondeur de
lleau,lpiiflt,pe^ ,po^ii!lai pceiraière foif , lear a 4eu»
Qft.tCteis pa^liujUeuiOÎi plailile noyé, ;il)yiea avait
dans la rivière six pieds sur lesquels flottait le bon
seigneur d'Uzillon, car il n'était pas isoutenu par. la,
pierr«j;min^$eùta'ineit>bpipfay& confre)Cet Ja preuve
m esLque tojéutee bommeiqui unira dans l'eau jus
qu'au çom,. le; prenant) pan te bout des «iailglsjlb
conduisit >à{bawdlpuiQflime s'il n'eût eu em i maitj
qq'uive ba^iettevjqltakfuW eôl m ! corps» dey plus
p^SMits.i'Qomme'JI'r^ttnlti'éi-^ttiéiatUV^ fcotrs' dfe
la rivière/ ledit iGenevois Itïi «lewiand» s'ili'étâife
ift«)lrt,JetiiJ't»Élp(ohclitiqtfetoui? et l'autre répliqua*»
q^t'lu^i^ritt'^'ibo^tttè'i'tl'q^UllIeq'CRve^s4t,«lPiè
secouât*, 'jib9ècviaqtol8) Mtotoo Atptràsi Pes'p'a'ce iidfjof»
JfKsewjfeiile^ntoy^ oairimeaêa'h MSpiueiH1 bien -qti'i1!
finit ttliéseendii/ i*q i|Pa*ier9 tairivitirti jilus^uivgrftrid'
— 884 —
quart de lieue, et demeuré dans l'eau plus de trois
quarts d'heure, sans sens ni sentiment. Deux au
tres paysans, accourus aussi aux cris dudit Gene-r T/J i/.q V'J il V.OlTOdSISl'JZSP.
vois, qui continuait à appeler au secours, le
sortirent entièrement de l'eau ; et le bruit étant ré
pandu aux villages voisMs1 que le frère du seigneur
marquis de Sales était noyé, plus de cinquante
paysan* y5 «eeottrHwnt;1 tnâtr erês,Jprermîërs fut
le vicaire du lieu, curé (TArganex, lequel, l'ayant
amené à faire paraître quelque marque de repen
tante, lui doipial'absolûtibft/lap'i^qurôjj'tej *feyé
reprit laiparole et confessa idâiiftei pndtatifeiè ne«soi>-
•enU» d'avoir été dan»■'■YtÀ»'/^oA§\61f tfW^iHâ^i
extrèm&<ju'il re$sentait. 11 fa*ipbraë.c&'st>îl'iltP3i *i
cure d'Àrgonex, jOÙ pendanMâ^nUUJfo'Uiik» prïwéii
pUUtt' i Hk» j te- Ville* ■ d'-Amntëéy< ' le <■ viïH1 f-viÛMr^ fct
ëtapt bien secouru par les iftéki^eln^i JlfeitoHdeWttîh
^continua son voyage à AttBccyj*«IW#aJi*«*ltt&i*
faitè santé, et alla rendra grâèeâia4iBie«h|eifr«iô
aiiprès, de; ses reliquo^ «uiwii->d«<itèolJt Ynctadié
comme un nouveau fes^useîiéf>!lti'^uple bunte$âtft
Iti' bon Dieu de *à grà<e<î<qU'il>îa»ràlti<lake & cefSêiî
gneur de le délivrer de ce malheur par I'interttlâsH
sion de notre grand saint François de Sales.
Jygné : Genevois.
de Saint-Siit.
— 885 —
feioiJ oL> aulq Ufso'I ?.m;b à'iu miab J'j ,oi»'>iI ab J'ir.ii|i
■nfi /JfjQ .In'jiiiiJii-je in anaa enf;<! ,'jtuuil u ?)'ituq>
-oiuO Jihub ai 10 y.un iei.ua j-.ij'iiioj'jb .feiica/uq >ailRESURRECTION D UN ENFANT NOÏE.
01 ,é'hJ,)VJ,' JIG VJJOqqG li JiBJJlllJlIOD lljp ,feiov
-ô'i Jnulà liu'id ol io ; ugo'I ob tnaifiimiuio inaihioë
in ju^i'ja ul) o-i'jnl ol oijp'iffh-.io/ « jjiiilli' xuis uUam\
olnunpnio ob aulq ,'V(0(i JiiiJà gjb,--; ab sijipimii
lui D,>Pffifft'ftjtlîa'!* ^tewf «HlMti'flWiw^ (femftVfi'j
Jiiu-(b'I ,IoijpoI .M^pW^ôo^bail ub" o-iiiiDiv ol
-ii'jqo'i ob oupiGin oupbup a'iJ'u/ihq o'iiul û ànoMis
à / J.« omjfievpcrtiaJpJoiidiUisierfllerttviqu'étant arriri
à; mon, fiJsjiA»| tombbru>d£tt8iJuneofoB4fpnè,ii i^ay
&8M*m tfQjgiheHreftlja, |êtft,d»ns,l'j3attt>/Qdjand<ion
geAlv&tâeJfofoMqim flnJaJinfcpouiiirçQr^pariœ
qs'il iq'awUjftqcuniisentiroÈnkiQluRStFflejjiqil'I était
#ut floin., Alftrs «a ftny9ftsfcvtea_4l<î ieM®mmaftf
der Jbii^nJïejwfim[J6«)«4#is idp iSeles») ^ac*d iquiîl
Si'arçpjslajf, Frôsfoi* i >#JlA I* «pua, aii.âenvitembdié
flj*u< ptpjntttepit jde j |aim, , dire, , s ujiq .nMsase.; 4»ftâ
è'fêgUae «i* JecMisUbtiftrtiid'^nn^ftt* oùestidjépôsqiJe
mpz An ■■<^m^miTpmir.M-rYvlkr,qfèm^iifim
l\çum il ;WfiP«»T*.il4i parie* $ jfe(.g|i&jU|e iroÔnW
icq au jfllGm ao ob -m/ilob :»i ob iiiong
.BOÎiièJ ab «ioDuu'i'ï Jnicé Liijnjj o-uon ob noie
.Èiovaicax) : anaig
.t2i2-thia8 aa
.ZV.k 8I0HT M
17 AVRIL 1691.
.veai
Tiré d'uno relation de Macoo.
.«•ei'-lJaedJufl ?ezr:q sb tn.T
Dieu continue à faire éclater par des miracles la
tti,^rrtVër'ëëSÎ6luiii1p1às§W»yH'cëll^ iriwi'àëmkî^
tfikuW- rà^rêfetibWfa^H'»ifetirràftï mtt'rt'^a'lis^iey
enlfla^nVatéffiè9lé9/SaWèf^^
Sm>?jfbMW6i>imr itttëJhêuiieusteimbttim..'X$
q^efiMitit'effe'c^^
elWmMUMi éV'tiï'àMiL a'prlemPtlrfen^b'a8
'Eën^pfl^eVèTàh'p^'^
léSiëMWIftferWa! «Et 33tf\:6'rp4/i1e'p>ënànt; llPfïW9
«MMfliOTMM lif ftj^è,InâlUféliei?d'ilKlléliftfef'ijW
et'bfëh faft.H'lèst^WséttWW^f 'pfaiH'tfe 'vie ^(W
satltS' 8'»iHfi ,r>W ob ongia ouphup oman-o onnob sllîl
il- liaielq nod ol )ao lo> ia ,olv>q ollon i\ anoanoD 3[
<])'•■> o/odon li-luo Moaôb nvtq oo ;>niof( A « .uaiQ
>■[ oiip .oontftuoo ob Jo iol ob 'iniolq ia /n'uiq
y iiiln' . i «rit Jn ,-iiqnoë bruns; nu Jft ttl iom o)i)oq
- m -
DE TROIS ANS.
.ieai JIHVA U
1697.
Tiré de pièces authentiques.
•:i <•.•'') m»m *ib if.q intolvi Ti'irt ('; «•.!^it"'>i tiiiG
la Tou$sajnl,i ;|a fille .unique, d'un bourgeois de la
ville d'îAjinecy» $gép.; seulement; de trois- ans, i fut
trouée mortjB dan£ son Ijt, sans que tous lesrenifr'
des qu'on lui fit pussenliui faire donner' le moin-r
dre signe deivie. Tous,|ceux qui étajent présent
croyaient et diraient que l'enfant était morte?, et
déjà, on. se disposait à préparer les choses, poufi
ensevelir cette petite créature. JMais son père, iuGqn-j ,
solab|e d,e )a perte, de son enfant, se jeta à genoux
devant;qnrp(ra.^oir^ et ,1^,, fondant ..eni lar.mes, et
poussant mille sanglots, ,s'écria;: « Grand ..saint.
François ,de Sales,..rendez la vie ,à ma pauvre
enfariti^YPus ,pouvez,^. faij;ç pnr .yos. iatorcessionsi
a,^pr(ès,^e ^iejj^fsi je,snisÀn4igne de recevoir cette
gr^e, ..an ^qjns^fajf^-movvçeile^qiie ma petft*
fille donne encore quelque signe dévie, après quoi,>
je consens à celte perte, si tel est le bon plaisir de
Dieu. » A peine ce père désolé eut-il achevé celte
prière, si pleine de foi «t de confiance, que la
petite morte fit un grand soupir, et fut rendue à
22
sob père pleine de vie.' Ghatun- fut saisi! d'étonhe-
ment «t d'adtaiMiori' dë' émerveille que-Dieu
venait- d*dp#Pérfp«ri:^ mêHlèVdfr'sW'S'ef'viteur.
iie *pè+è '«è%ïàtff(HH^pa'S,tfie' >rén<JHe/ s,ès*iàft?A*r'de
^i<âté9'rr»n*M1S '8tflh'«$ « temêfè' W> fènfâtit 'fch
îftHWfl 1 iénVofigWàgey 1 'cïh'tttfHiftk1 'iiu'11^nYtaâu Jidû
Slaftrt sfr dWffefpètiïé'^ui tëtaltW^afrfcfité1 's&tiïë,
Bit to?wris«fvart^âttti*e trotte ëe^?s^aiïpifssé
<q«îïl8cpeuidi8 pâleufli «Jnabiy^ii gai Juin ub nuJeu
nab'iBgoi unriiïlB n li'up ,o3idua noenituj! bl s
.atoinirn nu gruiisi-a
: nu-jus! il/tua ni ob nei4fiwi:tyb cl anr,b ,JiI nO
-T><j ci -imnèque oiàM sa é àbiiBinal! Ints^n'up
-jfd '!.>•) <>1 rvjvù f».i'u-.vuon onn oiif;! sb iioigeiin
,«fjl<.d 9b aiooiiB-i'î jnib* ofi iu;iiiuo(i'l na ,;>JtiBn
-ion »l laaMPfflq ?n?#dJλW)4DS
lillllidl fi npBiiiCBMJÉœiPÎNOUHABLÉ? lUOi, 9»H;:U
-jb Ju g'Jïtiofl xugb li'upfeuj, Jiiniobio'ê alla eioi«
-iliiinr.iJ nu jiJna?. 9K0 mfcllio/ài iiuUù'fc aitiij ,-iim
9Ïio*i»î> aibaeJ ,.'3 ,aqioa no« na teaigviwj la un
« < EeT*jjihvieWM'O1, èWfiré&fft'è d'a4v*veTeHa4gnkce
de L£llt)ubèré;pr»etréi' tf^téâPeHHliefeïoglè'ïfè'W
supérieure dtfimori'fikterè 3de là' 'VVâitaiion "Sainte"
vry, Marie-Dtfrofh'éè tfé^Wu'nVfâ Mffiè-AHàstà^
Boiibhel (Fés delùi'iderhîeVe1s ctiàfgeès Jdù' soin 3e
l'infirmerie); ont dq^sé séparément de la guéri--
son subite ët'instânt'atiêe d& la sœiir' MaWe-Félîxi
de Çhevry, âgée, de vingt-neuf ans et demi, regar
dée par les inédecins comme incurable ; ajant été
depuis ^aji^gv^jlés^'tt^flftjté^^iç et de vo-
,missejpeots-AU-vqHeJ(% ^vjijen^iSBjSpéd.é; une extrême
enflure, et unp filasse fi grande qu'elle na pou-
yait^^s^flte^ir.^id^iia^ej.un ^pi-qju^rt d'heurp
l.e^é^sansi s'^^o1uir!,}^.1J^priflw4PCtewr en méde
cine et^ns^ej ^.J^u .j^aye^té également la
nature du mal, les accidents qui Avaient aggravé,
et la guérison subite, qu'il a affirmé regarder
comme un miracle.
On lit, dans la déclaration de la sœur guérie :
qu'ayant demandé à sa Mère supérieure la per
mission de faire une neuvaine avec la commu
nauté, en l'honneur de saint François de Sales,
ses douleurs 'fédM'ubliè'réné principalement le troi
sième jour çkJâAHuiJ/.suiKaaiAa^oaqu'à minuit ;
alors elle s'endormit jusqu'à deux heures et de
mie, puis s'élant réveilJéK,! elle sentit un tremble
ment universel en son corps, et, tandis qu'elle
|amt rencit ^Mafilfa WtftfflfW- i<UW?1^» M
— 340 —
cha jusqu'à l'heure du lever de la communauté, à
laquelle elle se rendit chez la Mère supérieure,
qui, àa'lïs^Jeld^iia'iaiiUelVe^éHftA^it^r le Tt
Deum dans l'oratoire de saint François de Sales.
Cette guérison était arrivée,le 43dgf$mbre, et de
puis lors la malade jouissait d'une parfaite santé,
menaça yje ^îmji^,^ ^i^t d<j,h^êroe n^ojir-
riture que le reste de la communauté/
oh mo)ivio?j bneig rjb oJnod g( Jo oofifi??inq kJ
innJ '[G(( ôJr.Ioà Jno ,éolr,8 oh gio'ja.Gi'ï Jnifîî ,uoiG
;r/>l ?uuJ irq n'a omnl<P@jS^! 00 oup ^oloinhn ob
oifrmoo , sniomnRàft .aomod os nllel g li ; linoJno-j
-cnoo os ineq g Jnic8 oldcJhcrio ie Jo olderni/i Jou
-ittfi é ,onoJ fîl tua onimoD lob jjIj Jund wh ,oiic(q
<rtoiJi?oq onu anq g ('n li'up Jo ,aniff)o feol eoo) 19-1
îo»p'»I ?ncb ,,'iosnnb nu ?nq /molirob onu enq
ihiroooT ol) ooniîilnoo ahq Jnoin'n e)itoq Jo «hncis
:.--ii:j-hnp , g'iuooog nos ilfmugo'i Inoits'n Jo ,iul 1.
c»nln««w ne ?oViteni om)ô Snoirrmoq on iup ,«ojft'i§
-licii't'^-iii oJtoo ;h tnongiornot inp Jo ,g'obniiai »ob
r ., trr. /ir.fi .Kiif9 ub oofdilino.-vobnoo aldfiO
ioi o iplq tv/jiou
aifim , ado'i on» Tjdavjib inoti orioririilni'I r^ioi:; u
b jàJufinuinnioo tl ab mul uL jiuail'1 i'tjjuiii i.ib
,3i03hô(jug o'iùlfi /il soily Jibim a« alla yltaujij
m ai t&RMES^ET^:FAVEURS* >P
aoIeS ab c.iouicrl jnina ab 'iiolcio'l aiifcb m-. :'.a5
-ab la ta'!.îoÊTÈi«tJEÀ iW> mfeftoÉssWN nàuj; : -
JlnBê a)ii/hcq anu'b tiiicaiuoi ■.bch.iii ol aïo' sj-nj
W'SMi* FRÀXÇOTS DE 'SALÉS. '
La puissance et la bonté du grand Serviteur de
Dieu, saint François de Sales, ont éclaté par tant
de miracles, que ce p%y^Ji*blume n'a pu tous les
contenir ; il a fallu se borner. Néanmoins , comme-
cet aimable et si charitable Saint a paru se com
plaire, du haut du ciel comme sur la terre, à atti
rer tous les cœurs, et qu'il n'y a pas une position,,
pas une douleur, pas un danger, dans lequel
grands et petits n'aient pris confiance de recourir
à lui, et n'aient ressenti son secours , quelques^
grâces, qui ne pouvaient être insérées au nombre
des miracles, et qui témoignent de cette incompa
rable condescendance du Saint, doivent encore-
trouver place ici.
iro-nà Ijùi en "6fttJe1èà^eS',rànMP"teWpsll),,hialâ'J
pïotôt 'd'Sp'r^'flordflJ'ffW g?âcè 'qUe^^ès 'dëïliî0
dè'Ia'tiâVKS'1'"0* "nf;,,8 nu tua<n II ^ohsbai ; eab
-Ui(> w tna'ua'l g)n9'icq g98 «iup .asnqc Jnoniinoa
i: > j . , %'jh;<-. »b giogiifi ii >u9i09iln9id U6 ibni.in
' Il sè^tae^ué^'iiiiétfprenné pfaisYr S» è'cïat&'l
le pouv'o'ir de'sVinFjfr^nçôis'dê' §afèb fc'nfaV^W tfe*
la simplicité et de la foi des petits ef des pauvres.
Un homme , monté sur un cheval fougueux et in-
,i uii j i-j. l it .luiiJcaiiioiiiiii, i;i ii< Oiùl ■;!. I n e'i i « < Idomptable, en Tut blesse d une manière si extraor
dinaire , quMl elaW'en'pér'if 'de; demeurer' estropié
pour la vie. gueri '(l<fs'"quiif ',sg HlP Voii'é" air
Saint ' ''°7 °'' '"nfla9fcyb |,B aouoif *oli)<»q
.y, ■ '!>[,(".•; ;>h liunav olonè/ oliJaq cl sup et (triai
■ùé ^mUm^kvmeHsimû^ fi
lage' ^"ttïy'e^'p^îSPe '(f^^ô^s^a mïàrïcV
qui'siiit ^'iffa0benJviiian'Om^MMiM^
il perdait bJeàucoluf<& WM?l$ûi iiWMJ*
tëinte' ku me'm'e 'frtél ^ïestoyfè'd dë lâugn;ér?-J
s"oti de' (aq'uefle';iPfee:sp«^J 'PhPatf'bPe'hMU?
r'è'u^ Prëfàl ïè WtittkiïrtmWi a#un',rrUà'gé'
à son tombeau,1 'Mb1 Huïf'p'tôl a0», •p'ar^tfn'ln--
teféessiôti.'dela- l&PêoïkëHM noW'Mmérit'
il n'en' p^Hdi^ltis «'a^rè^ )fmafe,£tfëHfe'qii gtaif
malade fut entièrement guérie, a'#I§rtfnVlaéfcé'flfifri>
ment de tous ceux de la maison.
En'"^^' Jaq^éffh^ 'Plorët', >tëhim"Ui Wtëliê't
Revuz. 'de la viïle tfe CltëeïS ,'afte§<è qu'Unie HeS
— 343 —
fils i nojjçpqfoEjpTfifùfo .^d'une^i^ne^d'anniBas,
éu^?ffl|gy»u96'flnÀHr^^?^e))'ftÇ W\WrVs ni
et part i.ctdièr§ men,t de^es jarçhes;r&tant,abandonné
des médecins, il reçut un grand soulagement, inTi
continent après que ses parents l'eurent recom
mandé au bienheureux François de Sales , et un
peu de teçnps .a^rèjs, HJu^ entièrement guéri. Le
sieur Jordan , prêj^e, du. clergéj (je ladite ville, as
sure la chose être véritable. , . . , ....9i7iii'.q auï> -JiJ9(| £9b 10I kI ob ie> yjiLnl([mi8 s;
- i .'" <i'9usuo1 Icviria nu «m bhiont tuuwA :*!
Durant la féte de la canonisation, au premier
monasIère^^d'^nnejçy^ Ujne femiijie ,dej..là ville de,
Rjimilly, cjuj n'e^t. éloi.g||ée d'ÂnnejC^-j-qué de. trois
petites lieues, était au désespoir île voir un de ses
enfants que la petite vérole venait de rendre per
clus ^bsOjlumeni^p^^u'jl pût étendre seg jambes
eifô&Mft ?n/?fcve.M ffi^l-f^iiW
aj,q^: ,b^ui^iViEfieco^n4er;de^9ut1ï^,)monde ep
pJeiBefl%e^^%.,9i'iàug Jnsms -'jiJn') lui obslrm
.noaicm cl yb zuoo kuoJ mI> jn^rn
En 1667, quelques bateliers furent surpris sur
le lae d'Ànneey,,pw une jV»ole^te.„tempê^f quj-de-
Yait,nise|on,,to^e apparence, les faire périr. Ces
— m —
éi^k^ mm »sf *§œ tornbeauv &wtnèm*ïmps
M 'kaik^et iesltag(ieàl,),t}Wl'§^lat|aJeiW>à'i«i'Bè l»a#>
MrlpW#igièulsé', i4*WltërèAr<ileVatit t«W| fcaigtttty
iiiatèiSàh'5^3s^r,^tr¥%tt*sf; ft^t^(tê«-JèïcPgu«Jèt
«ArlRœiéwapafcli seW<qtt'<*n'l nettoyait- dqièâltaê;
sur le lac, que l'espace sur lequel la barque cWfHi*
ÇfWfrfiltf.^Mrr'âf'fr eonoil tïtrû 9b .gnielovnoa
™&a^8;Wtrm ^àrai^esriVb1isrM,\ïe,y(P'èa
rMèr«a»fWè\i^*àW[PseH^éMiJir%«tfilflH2
MM1 'de',luiVe'?së^*Mytfféfe'mrt'éllfeyiqM ' ^
ej/ivic o(ii9(| ù .lilngezoï tif><ifil Trial iup ,)niii2 sld
-dUne damieid'iAinnjeGiî sè biQU¥a>prç9quHi«nii»éme
temps Idans^un) (transportai étniapgeyicéuséiptiri.deâ
flâvpéb Bilaiiiigriti8;i'qu,;açiant! perd» tout, usants de-rd
raison, elle devint furièuso , et eMe no qhficliQlt
qu'à déchirer et à mondraxeux qui l'approchaient
ou qui la voulaient tenir. On lui donna de l'eau
fomXMttPM avâ'iïHntë tike^'e'ifpeaaîi^at ;
elle1 ^tM^mMi^U^qMl M
ètfen qïïèlqùès1 jodïs ïkJ flfèWe! '1^ ^tâ!" '>,f Iu,n MÉ
i;I ob 'yiJiuui «uiiî/ub ^ifioneil ^ ji .«y/'i'Js
bb Bbjj d 6|£}£(>i i loi raarovjaiis, air sxwtii tellement infreté
un viUage.Mttidiocà&ew'ftijie loufekqipauTnesihafciH
y^»1)Oe)<«tpa»)P.bl^l?SW/Wfi^9')l.e'inî>?BKaigifliK
^i^ipB ,m\&p\m im'ffp\b4§§ gswitàtynhk*
Sftftfé» oupicd fil laijpyl njg ooGq?.9'l aup ,ar>l al m»
-f,Êfi (4nWée,n^W,^?^4flî',^^p}^s3flfri5à
convoisins, de trois lieues ne
auprès des sainlesj£|ique? ^Jep&fffflRlMf.MPA:
ble Saint, qui leur faisait ressentir, à peine arrivés
ettitewrvitiage^lqs effetë de ija jafoAébtfciwibatrib-
teûant junadoujeejpàuiè ipiJ?afrosantïiagréabIeipent
bJs'iîcawspagnlasyt «hpt'yçhiaHiméitrèS'grcnkle disettë
doritie^pays éWaiCmeDaoéi'iiil Jui'ob 'jIIo , no4./>.
Jnaiml !'/i'|r|r,'I iup zim ■rtlriofn i; l'j io-i i i( > '»b i;'v\
ijbo'I ob ennui) iul nO .'iin;)J Juaiclixi'/ ni iup nr
; jP^s,lfis,^rVf^^ SffYPV?f:# partiflulièrppent
p»tiftftM?^F.osif/n»t!i^y?flmf. :%wiwM°#
des înalheurgj^yi^/^e^tg^^sieiirpiÇois ,pré-
servés, et les Français, devenus maîtres de la ville,
duntaè'rënfcfHukkliÉiines dV'datnmts témoignages! de
Jàdirâhésati<m| qai iour inspirait sa-MiémoiseJ'- ' »>
— 346 —
Bien avant la canonisation'du^Saiirtfies arnlées^
françaises! avaiBntffiféfioignéiiheianêlTiooirftpect^l
« Da«3 nos'arméf», dit ieijnar^liididte) Ltrllinulaiwli
set dépositions^ j'alTti'pIuareurs oapftainBB'i'nmiK)
quer, dans les périls de la guerre i(*)(I»n(ûn litdans''
les dépositions de la Mère de Chaugy : « En l'année
1 6»,*>W%ïHM|Sa«<f 'le"d(ftî»a,J0rrea*âl(laits'tdri de
FVtmcej frêfe'tre Do^l'^I^. 'përiHàntideiliWeKs^
cdttSfciwïB-^il'aftnWi^ëH etett'è ' vlHlè^hW'^â^"
a'tietfW j^rsans^rtir1 ënféildYëldetrx! ^sWjiiuPrès8
MWttltâM d«lSei'ViteuioatfBMl 'î^n'è',1 aWàftiW,'7
p^r-rëtfdW'son-'Hevo?^
Sales!' » L>à' Mëre,«W,iChrà¥g:y dtë «fltoitë a^'lfifïSnW
Améd'ée,»duc'de/ShWfeyWdè flrèrâê'l'à'nnee lo3^
erii160'r MadaMfenfte^aft'iidfii/^vôW y1 vînï9*/^1
aAieO'uh0lp^Ôlê''<Mgn'e' d%>isWlnOi*;(R!i!éflrëtiiéWWèr!G
le'pft'iicènetlafiilrkicSgste'de'Car^ttah 4 île1 Viué1 et> 'li*^
ducèitessaiideHNeffittùrïville.'diudiid'iAhviUp ,)4a'&lH>
chtrçs* d«il^ipiôPesi/ietlliJ)n'JîrèisigttiffÔ Wo'Mbwi'.
.gijoJ tj •niolon J9 unno'j irisa
iU>vIl marftQe^en, ,un. aftlre., fieffde #pj8i«fffify gulefl Alle
magne l'empereur Ferdinand III, l'impératrice, les princes et^princesses de' M dour,' iùi'témoignere'nl'ùne singt/l lè*re v'éné>a-J
tioir pour. te saint Éveijue elé'Génêv'é; •« Il yeut>H»fthk,iéîl-Hi'
plusieurs seigneurs qui m'assurèrent avoir été convertis jiar. la,
lecture de ses ouvrages. •
— 347 —
dJaùtres pebstmwète iden<ha«tB< jpialité W.pié<iét,''4le
Paris, -B.ijon jr@irerrable>; do RfêmaHV de Ëorraine, •
denFlandted ffltbdeiBaungognd) sontnvemiBi rmàve
leurs vœux et f;iire leurs prières au tombeau du
Servlt*dn<flte«Diéù.'.''»T»ua b\ ob «livju, aal ?nr,h /i i n
^"tib I n"iï » : vgur.; .') <»b méM r-l ao anoiiisonob %°\\
. jU^BPn^liugteîntÇieWejBrBnde 8wi^M«Wllj0,«Pl(l
«/Mirfii ,fit ,la,tftàrçe .dHiSplflg^ej -au >QQWmencer'
meç^eJ.'anjpe,^^ fiçe#f,uj>nv/B^s^n,n<}J que,
vépérabje, PéF;e!Fraplçptis,dell^|e§>,'<Ie[,I^.,SfifiOiurir
e-l fîS; ^o&jr%ti;y>JB01ré4fo^»,Ho#IWfWWS. (Mi
Serveur jiftP^a^jl^pB^é,^?..^ prendraient
p^iir,.prlp4eçte^ç]deLjeiur, ffpj&OKffi jMfiWI' ch0"
n},efn, s#3ft j[^nie^t¥W^ap^^,pje1,|y()ejfe,^?
arméep^po^a^^jC^niqie^jefit.fl <^e v^^r^uj-
rendues .à, I^u^s, ^jç&té^ÇB^n^e&rfe 2é '*oût^
ann,iy(oy;sa.in», d$ J^nftiijfWicfi, d,H8M£nî6«tye <Sersir
teur de ,Riçu. ffce«.jr^ , ; Ms «it^s; • 4i^«lia rê rrent pabli-
quement, quenc-'/Hflit ^ainUe* fiflteeaâaafconKedtalil
sent connu et notoire à tous.
LeSét(Vité1(il';d«iftiéa*tf'p'àsdisctoritintoê,d'e pro-'o iniiri ?V ;(■> ilBi'ifi^i'l , JU.b/if n'Ir'-iT mo,"ii|ina*L « i"i v
dsSardaigne.v.enir s'acqu^tep 4'uflK<mfatf, pendant
la pierre. 1 '•>■•> '•• * ■
— 848 —
■\ sBendaçktodélai n*giaÉ\alïobs *dejlà çaisodte iVWssts*
pfealif); hfi pritiesa«es(d*aSàl«^ttttrgsi ia5éfugiçm\srt
J'Iandre^iitelrtmp q,*ait i*pasyuU)(rsrt|uM(«|appBenBnt
qui ii y> lavaitd es- m'ai ades«d» I ai Milite ! dwi IB ruxclfc s ,
dedeuiilèmiqyértstiierDix oft il y «ivalit /dedjuielixjééb
djiipaiMEvéiiuede!Oenèivel,iq«tiap,àrflitedo«Hntfde8
gaérisjoils tnii»ac«léu$e9J 'iCBK Hiiciàtoîesj parvinrent
taix.BneillEHldeiHgrlCfcégiç Kjnerieopalpé îJbnoonqtaS
•Mil «B'vby*)?»! qualité dennootea Mupéttpj iptorfarey
traiter d ei |a: i pais*, i avec { la : JRranp H/ 1 Dfas * fcsè tnw'mp
tejipcps.ql $a; tr^fti#)MJur'mpnJ$ <jtèJla.-$iawpjequDfl
PNt la né*9jlmii(!niid« Sfti&jre.; taiJIejU<|flatffe affadi
àfR^apcftl,^ p,ftufl(finp#{w?ni}'a i#i*l»s#,upr,tacfl8s|Biidai
X9ujftir^jen,lu,j ^ÊçtoSAjQfftjfooBUt ;l§9lufc aftvtfjsa
»«BP'U|itab^a|u,4«|Sai^|;y«iqu« ïitift«îf«i'PKPiftsaJat eis^
t(ft^qu'4lM«iift SWi^mW'(^W(firaflFft4<*iivB li
1 i6liwr§fid<»<iu|u,'ilvos#ife y.Qpé^qm^^i^i)^
ayant la croix sur son cœur, ses yqu$i s&|j(ii#èïi&ni
attentivement sur le tableau duBienheureux avec une
grande confiance. Elle ne fut pas vaine, car la cure
fufc trèl-fe/WWleîWe.ju^ P^MjS^fleflraoguçr-iWV.Iieu
application *ui affaire (EjlIaîiBtajenBfor^mbrOuib
I4a»^ Vm\ Wuit,! comme ,j| ,y, penjs^risqqtrnujf»»!
dans une grande^ik^^SffîAHMi[Au l'ifltflw
idwspnigrçnd^r^flq^^
et J» in dit fe tes : dkffmf^, 4fi\ ^5 ^WWtfiml
w&rètià Rome rpè I vohs «ans* ; fait, tardihal) b bnsWite
timivédp ^Wiqi>-iprrfin^/;splé»*$>prédieliaD'jf)nni'i
^'Uet/oafflisial'Gliigiv! dweriu IPape'lBdusTjQr hoip
tfiAjatanck'é'VHi/U'frvlàiHa /uussitikià < glorifier) Isoh
sainliiPvotecl'BUP/[niiiqiil')9eiootote(ïtai!0e 'ditei^urij
pan dès io|S pirations setffètes, lièlseuséntaitinpressc
tfeiptrocédèr àjlajcahonisalièé du BienlieiireiiXj/iet
<?eiwe>fut qu'apriïs il'ayoiwinis 'aùlea^Iogiiffdefl'saints
quM*déclaFa,^bHq«eti^i»ll^éiiéfm«|iuqa''biif vîienl
ttppéi d^'«râsiï^lléftl a» dïtoftê %bnfl«iisi«^> ftl &Jn
autfi«^^éi^pWdh^rta^s|ié^iâefflfe'y ViSttàtîbriy1
pbnaant'l'ocfaVé-dêiîa «àilOiiiUMion^éi sa^wt'T'hah1-
fate'de JtlIe|l;4ll8é<«HWeftP(*â^| îèf ! Vérî^ê'idfe"cë
fgft,<"èommeiftimtfri auricafa^b, pi#êë "s'ëtant
h%«^ ^R^#;^Ù il >a<!ciTilfiai?nall;s&B ptBViWéîâl;
il avai^a^Pi^are^^toW^îyftf'aë àî<ré'<lè1iéf ff^tt1
pi^tëôufchï'dëlitfpè'JAtekaWdte^^
#<s0n#ipéri«uP.{ 898 ,in8D3 nuè lue xiorj ëI mb^s
snuo'jyii/ULnuoflnoiflubiifi'jIdiil ol lue huma rilnoJJii
9'iua i;l 160 ,onir>v aeq îu'l yn si iil .'jjncilnoD ibneijj
ii 'BaiMèWëe'Chfta^dêp^teè ^ue'^MadaHld &*tyâW
dèiJ^'ahttééHjieaoii-'ttiïé'WfeiM-ôttnè» d'w ife>tl»qut)Ue
é**ient dppendiis-cinq tfœllrsid'oretlesidéilosrf s-aplé
Wnibêau'dttJMètëH^iÀedtf^^
fttt6^I^ai«iaéâlWa*è«l9n^'8t'pMJqfl#Mè%t
atoll* q dSnrde^è^i'a^t^'lMifèiriftkse^ Uui S'eW
YfoêuVvda*I>N:uV^q%Vï; 'poptàm «te ses Veïiq&es sùf
— m
<«U«,<-'it' Iifh avmilJlUiti &itk .d'êlre^terify<ri:$t>nnê8,
l'avait délivrée plusieurs fois de la lièvre) deux fois
du naufrage, et deux autres fois de grandes.Uuxkms
et catarrhes sur. .le 'visage ; eMe ajout»- qu'elle loi
avait plusieurs autres obi igaii ans qu'elle ncvoulait
pas déclarer, mais q«4? les précédentes, avaient
toujours été, comme elles sont encolle,! notoires et
Jpabli^faèbi. »h aue^ob-uA .eyllil zsï aaagaanhq ai-.nl
9i> 9'j'iiioJna oèun auu êiiuii uaitJ 9b •ui'jùna'c. ni
La déposition sui\ante: d n marquis de Lullin se
rapporteià Fun«ide eesigràccfc l BliiBjn9a9'i \ ,8iib
ea « ij)&ii$6%*i*ft« o4ï dire àiiyfsKttuee ftosaJènpi'*^
fut fréquemment' soulagée ternses irvflemités par les
intercessions de cet homme de DieuY'eteptirubulity
rement d'un mal de dents très-violent qui la travail
lait jour et nuit, et dont elle fut délivrée en un
moment, en y appliquantun mouchoirdu Serviteur
bf> 89)hiovl>£ Rshnfii's anlq sol anp ,onioi situe 9p'J
..En l'année. 4 Gi 6, cette augusie Pt'Htoesse fut
e*të3rë'pA-fetr it&Wm%kë%. tfafigér'eùïé1 rtiatadi*
par 1 intercession du Serviteur de^ieu^ }a ^u^^çire
avait recours dans tous ses besoins avec une
WHiçtf* «^^^6bQHfl}q#et.i^a^zjiflfi^-fll^|/fut
e^rfli^étenvifecWMfiUlQUftïfll^fcdgUfkjjpftis^rtl,
aftsgbhl«q an«t«MvJtei d@ll9ienf|tixa/yaJs>ris &
tM«be89i<fc8rt)<«,8#fliiesi.dIe1 .qvaKtéjdfijJa. ville dp
THHsvopouc liri nstttdr.ç^fpâ|eeid('*lii(fifil wiiF^sii ais^an
lôewiEiiei*bairgfla )B«cf*r»L*'?sjdflpjiiéï) d'asswflUita
monastèee ■dala-HViflifttionaqri'Rllejflsèit ifaiU*«P
de îaire faiee jineifeelie *t/ nieha jebâsao d'argent
-m —
,Bûuiï>i*lflflf»i:le/:ÇQ«ps 4ft »nj.Mbâwteun< lorsqu'il
durait plH'atr Saint-TSiégfl daide :meUue au nombre
.•des bienheureux. Cette grande princesse a .exécuté
«ë vœu ù l'époque de -la béatification. Elle envoya
tèmaulmi powtiprBSiï.lfl^lwpeJj^oHtsljk^dBjibeau,
un fort beau tableau avec uiBjCadrei richement doré,
où «lie était peinte à genoux, avec son iils et les
trois princesses ses filles. Au-dessus du tabJpau es,t
le Serviteur de Dieu dans une nuée entourée de
lumières, asecaes-habits pontificaux* les bras éten
dus, présentant à Dieu la maison royale de Savoie,
sf**' cpytejjoiace*«e*^aii mise de, wuweuisdus sa
pnoteqt Um,. aussi bien; que :se,y Etats-,, par un vœu
quiel)(3'fiJ<|alor3);.iu ob ammodloa ob eiioifca'jO'ioiui
-lisvG'il fil mp 'uoloi /--aoU f.!n9b ub lein no b u i
nu iin oà'wilàb lui oilo Inob to ,):uu )9 luoj, iièl
iu9}i/i9H ubiioiiauûfn nuJnaupilqqa \ nr> <jri9.cof.i
Une autre reine, que les plus grandes adversités dépoullléreUt
<!*> sa'eonrdnwv auwwnwiit de (Avenir- mère, soit sur le.trône,
*M> (*R!l >§* (rê^grfttfr' fPVkï fm<Wtb »»ssl *i fWnf Fran ,
çqis (le Sales, qu'elle avait honoré dès sa jeunesse comme son
protecteur et son père.
9(111 jovr. tMiioaod vu dtjol «nub auto \y\
1 uM'àitfe-Béatrtx 3ifÈfêtfea tyétiiV de tf*eiqi&es ÏI»iMfl
â!A ngloten'e', attribua 'à l'iiitereession'du saint Evè-
d'ë ^nèV&Phéureusfe rtulsâtrncéJdu pidricis^de
6ytesiètvbtdkt,^dp*gc(^iaîs^Wfe;iqri^r«çûtisoifï
n^nvnii saint boptèiiic ■ 1 1)88; . FJle reçut alors les
McKWitt»»' de'itQUte -t'<EaT«pe^ 'imais'/si* moi*
jqW»ês^i«)lei*kaitJoWiig|éeid«'*'enifttir. secrètement ofc
dfewpttré efcsûpeté sa vie etiedle de son enfant>
— Wk —
cherchanrûW'FMg^'à^a^^a^aelms'iï^.3^
^m?Weattïié^de^$aPd^tifïltiiî08lli?l*a8«fe,
» alntiâ' de^an^'aliftrnfe T/<Vl ?é,m¥,l?pfcr,,fl<k
maiadiék et âW>conVfils^§rttJlëmWl^ilr?aft'HëA
d'a:nVàhV$l^,'tfâï^d?8^o¥r1 sa^qW, )l&nîllfe
même âpre[ plukWrs°ien4iislià^i8& ë^^W^véS'a
cette .pi'mcessë'ifeïÉréS^é1tntea8cîàêBla.,Elte^^
son fils à la saint^ Vté^i'ftki^r^iîlfteîHI^^ISftfcak
fit faire beaucoup de dévotions à saint François de
Sales, duquel elle estimait le tenir. Pour assurer
au petit prince la constante protection de ce grand
Saint,' eïïé!ïe fife ^réSëHi^n^P^rf'ët^aïdVs,
âgé de deià ' m;iy & grimaëuf^aWetaesi%îi
po sture ?:de - sUji ^1 iai/it ; f ' îrtiéW'hùé1 ,»W«Hftlltè
jointes, debbufW'utfV^^^d,^'feA> énrtf-
clii" a^'^rfflè!èf"èi 'ffîkrèk d^PprlWceiFâé' G*
lés. •tèiïe'tyUrè'mii' 'd'agent ini^f;i,lla'liJein^
en" Vétiv^an'i1'$^mif^¥%wW^mêmk
à saint FrahçoiWW'Safé .''fi' ^^SMiëkh^m
thon7 a'Aie^'eVèqdFtk' Wl^lBV'W'eap-HÉIlïs
parbïeS r'Vïfe tëmM,¥'ilà^#ài^fcèi§al&
que, a^miWi^'^Wm^Wimfk
la foi catholique, il le retire, plutôt de ce monde,
ne souhaitant sa v>e que pour la gloire de Dieu et>\ïli> ,71(I()T IIE 1 31) Inviït £101(1 BB 910/ •>!•» JlBVfi
pour son salut. » , .. , , ,
Dix-huit mois après, la Reine eut dans ses mal
heurs la eonsolfttfOB deidioDnBr eaqpran 1b sjoui) à
iHiè'flHev 'èflte'Ta^it W «i^fif^éSffltftfflaniajKP*
saintFrançois de Sales, et, lorsqu'elleeut six mois,
«tes bwa!Jmit■AfSi b&tfffgws rrEPflr
.au^pwbea.u ^Hi^ai^,,,^^^^,!^^^
Mc$-À I ?t pja^çn^,auprès, f\f ,cejjq Ju^çjj^e
^e^lIps-Fi^Mi^i^iWi^e^'/ttïn^ bI É elil noa
ob aionneil Jnifia é gnoijovôb 9b quoaungd o-iir;1 Jil
191U88B mol .-îinal al Jicffiilgo 0II9 Igjjpub , galsg
bnen§ 90 9b noiJD9JO-iq 9JnB)«noo cl.goniiq JiJaq ijb
f&sviïhM&smm^, il wl,'-wr9=.,,¥w;e-niîf:
W5 ^5%o*?ïqsuite faim tëmwfô^mfà
.abnorn 9D ab lôJiiIq.p'iba-i slli ,oiiniIoiftB.3 roi cl ■
Uninarchanq de/Moutiers, en Tnrentaise, qui
ta IJ.31Q ab aiiola bI Txjoq, aim.aiv t}?. Iniiti^xfuo? ba-avait été vole au mois a avril de I an 166e, ayant
nerdu dans une seule valise la valeur fte lu^u'ir.';
-Ifim agg enfib iu3f>mofl bI ,29'iqB aiom liun-xiQ
>■ (ijjcjs aluvttgmet;, <tou4ot)iUcaiti*hxtn< adnirsasueii
réyolutian. ,, , . . _ , ..siom zia !U9 9lla upaaol ,Ja ^olcc gioariBii Jflisa
23
— m —
tant &bi««g^t3l^^iii^Q«0lal'g«ti§itt); iel,3»rt
voyant aucun lieu d'espéreft,ensfi^?j(^piterw$0
recommanda fortement aux intercessions de saint
FftM Cte i Sflks n(MHttW^u* riftUfl' ffciWrdwffi«n e
SP(es^eAoBn,|!§giise|)dejile)Vmit»tjoftK'ieit açtjpnftiJta
gnices, e'Ililponyiit feirGilttefl «le iqrftt <f» vrf(i t tg flfy^Ha
a^t&^flujiwt 4«nj)flry^§ in^ve^ derfïftvaji
lise, qui lui fut rendue sans qu'il y reconnût la
peffe-^Jaflfcijn^ Qhp-pKp. sncg anc pnis cïioq el II
.iovijoi) ni gnr;g r.iol gmoieulq -ibrioa i;l Jim f nO
13 .nounio'i yg "liovuoq on « Jinlm JneJè ,nilna
,„ll flr«v,as?dHn§^|ft^esjn$>na^è5Çg^ &ÏHfttëil!Mtë«
qrtfej^aftdisjjq^fln Mft^IglfrMMmMIfofrm Bft
des toits de ladite maison, icelle frappa ç^tflegUJfl
ponjl, | fa (mflçon^urt rphd&iHefd9)A%vcqjnjtiiic-
q^figIlMBBn%aaq8Q«rj|r^aai».(bi5HiAc # toqwfimnh
deux hommes que l'on ava.famftâvtifÀ tèVffilAm
d^umsim^^f'm J'awinjavflùi pïej^»H<j>itofe$e »ie,
I lR«i4iW1» fPfÇ^^aéy i} j a P^liq?%iftVff^jp ; pççffïWft
des.g<$àflss.,d# ^igt^ça^fli^^fl^R^ ^dijsa,^
de se recommander au Saint. Il ouvrit un peu les
vaj»ej)0#> l£ j^UY^^ffm^^Jgjaj^qîB'^le.gSj
leur» t?j^s)fj^wrçef^pt fcfcqgs^Sjfo
— m —
Jniué: ob anoigaoriolni xuu Insmoliol (ibnemmoas'i
a «Fraïi^ote i4i RWsl'éiAy 'gèwil ttotfnn^idii -Dsifpjifnf}
ft$*aftt«rtie<i à»1'artti^#)iftiVCè{ij!|>l)d%siteièiisqaalP*yHï
bouche, la -Italie, -lui femlit In langue, lui emporta
le%7dehïJ> ëffe'ônlWh^a UVtV&ÙQ*l&ï%m
#e lë'VéÇflë'.' Y l''uP 811C8 oiibno-i iu\ \u\ iup
Il la porta cinq ans sans qu'on pût l'extraire.
On y mit la sonde plusieurs fois sans la trouver.
Enfin, étant réduit à ne pouvoir se remuer, et
sSsUêim^êè afoawàtettiw-trôrfaM."ifee'véwn tën-
m M,iînaW¥Id%'sHénft-9r^e,Hs'qfe W&«{#flttittitf>
RUg'utfrW? cqqnïl slloai .noeium oJibnl ah elioJ «ob
-oiliiïUtiav^^^ari'sVw'p^'fltf't^^dUibi^h^U^I
re^M^ftin'êWs^éimrei-fetle'l^àlémdiri'Itl t^Ffe 'fût'
«le«éBvi*r^ fet ai^«fltiéé»,BsA«%'iirêwej'6s*fi8 it»flan4*
iftbtftfn% ëai*iife*tS**r*i/îV'B no'l oup aammoil xuob
Al ^feoéwAf IîW ISStftï aU<Uidsi fcïi^ilfÊfttfeRSaWtél1
L^MWii^mWflSîï^èWit'^
esl uoq nu Jhvuo II .Jnin8 us rjbniimraoaa-i 98 9b
91ë(isllJè')«flî«\itféIfïl^tti,,!> êC&mma'WlWigëW,'
iM-ylk'ifiii|^Ii Se Vbywtrç&Vw** k mwm*-'
gMtàWJb liëpiiMr'^ip^Wt^lesJWWm^tS'pOH/*'
sf<Wtë d^MHënft^uWu^^rfâ^is'JH^ Sfl^u^iiiiP
o-îftfti^a^PâcWift ^êm^mm^^lmt^^
puante grands couds Mv#,idî«
TOoffiMoïWWlîtt If/féïSliflShSf^l
contre, toutes les .apparences humaines, il, fut ra-Kfjoq 'j!iiis? ca •iiTacrri »n gnoyom ziifi np Iiiîritskj
cheté»,iil-oi/p>u[ oùnom Jifivc ollo'up oi/ cl 'mnornfnoooi
Depuis. 4J est venu il Annecy, remercier. Dieu auyuoiinav îij ^oênolubiiGOg ei/Iq ayl) Iikjo mp J3
tombeau du Bienheureux, qui lui avait obtenu cetteun'.iy o-ii«I ariuoq tijivTT(I(/riGvfi jup 'jupifecigam-j
grâce; .ce qui,est arrivé environ dix .ans avant l'ai—?» Turin ét on iicujioiii nu t»Tlatjiiiu> lia aucD toi
testajion (j^u'en do^na (son curé, gjii ^a^outaiij
dit Bargin est encore en vie, ainsi aue quantités'Dilfil ir >'wui JijT .qniiqsToij olloo Hr,-/ifuo 02GÏ
de personnes auxquelles il a déclare ce fait.il) Vmnrj ml BTirrifioininoa H omuioo ,8inm ;tiov
■liin ni ,)'hiin Oc.ii'.vuBi/i ioiLiLS'JJiua aob )o oJimolo'f
'iiiiiv 8'i> o!> TinotoTlno'I mou )iqiiiOTio)iii'l obfil
><*J, Iffftfftij flWnlFfiflWft ?ïu#iBtJDWb?ftftf
f|'aççi|^^n^ii^;)q^)flpU,^|gr^n^|^a^t leur.^aj^
<H eoiu,me,|pu£,;çce|ur se tç^uy^^einp^de^ufiy^tjt
^(^eu^co^
; incurables.^ft)qkM^iflft,pypgt M^MM
'îuoq , noiCI ob aoonnob olô Juoic iul ou aollo'up
bMaiti np vjljbagftj pjjçs^de^ui^i.^mba e^^p^nt
malade pt en ^.[aurs .fut abarçdpnné.e d^iflép
éecins;,! «opine, ,fl,',ay,8Mit i pju^fjtyie^qj^fluçs; ,^9
■ftntf'à Jvïvk"Â ^ttè'h'eùf'é suHr'^e'," elfe^'a'v'Mt
jul.'i? ,b j."1 i.'irjv aj .Uii'i, 'ni- 5 " v'fiî-iiiD .fi'jid aoiiipque les "sentiments a une ame toute mondaine, et ire
pensait qu aux moyens de rétablir sa santé pour
recommencer la vie qu'elle avait mençe jusque-là,
et qui élaif1 'dés 'plus 'sc'an'dàrèuses.' Cri vertîueux
ecclésiastique qui avaifobtenu, pour le Faire véné
ré^ dans 'sa' 'chapefje,' ' un morceaji de '}a Jch^ir ' u"è
saint ^'rànçc'i's .de. Sate!s, svétânt' trbiïvé'tfans'je vfl-
Iàge "ou V îyaR 'cette pers6nn,e',l'fut înviie^'l allçr
voir; mais, comme il commençait' à lui parW de
l'éternité et des suitesjl!ijjiÊ mauvaise mort, la ma
lade l'interrompit pour l'entretenir de ses vains
a'rhû'ëeiïiyiity'ët U'àittréfe kHscobW'qftr' fè'"fiiiênt,gé-
TaV^dfT6'àt3&J coup1; tV'fu'r'fbHëm'élH in'spîré1 «affèV
^ferinér-tt' fëlfqu'è'àu'èaiHt^VéqWé1 li,é"6eilëVt?}i'il
'rYppliqW^ ëf aussitôt on eMèhdit
cette pauvre pécheresse éclateri éh'èx'pr
miindanti' Wïisérrcbrdié' 'à Dïéu'' tel'lè! iem,p^'dë,tMrfe
pénitence; Elle se cohïèss'a ■s'uWé-chartip^iÉvécr'ïës
s%fïniérits ' d"un "cétfr1 Wtiirrt1 "etlWmrRe'^W ijtoi
hWa'tttk4ésilntfMo^
lh^n\Ù^'l^/M¥è tb'uy;les1^eiHrîin;enfeïle5s
méd'écihs, élle'revint'dès^ortè^ du tbnifeeSuT'mWrs
avec de sî^rH6lëSiïrifl4fl«si6^,«H''n,a,!^à,a«aï!é
qu'elles ne lui aient été données de Dieu , pour
ë^W/^a'rM'ïariiir^Wfe pràtteriJc'éiaVéc^àijilefl!e/ielIe
^s^ouffrft/ 1 léfèWW "efè^a*mpass'éV. <BI le1 <vM-
tUt'q-ut s'éV,r'rèh<èis<iha'bltS,,,lé'ényàéti«é (fi' l^l-te&au
sWvie^flemu^fu^iftttt^
= m =
kkû\i^ÀmeWiMM^ m 93 9Dp inP 1911
ob Jir.sicl aibrmni'l JnubnsqsD .xuconuT gab
>aMif9chhan),:!éhbpoi«Bnég(iKBBple«iftigD«»} tflétfdag
gib ànAlx»la^QhdpHtlelriéarijiatti<iu dttriréxJaiJuiienS}
(iWestphaHek e«/éatfe rfarffefcd&pleBrtae, i îïfesile <jt fi
aMjièiahefBiBPjnliïpireHqudsiide «9in*iSranç«i»4fe5jafî!
lœHnpilsiiontKCOitttftwUs'iip IswhnftFddibgQloTftnWa
M*** tai'baranqe alwM»bhTOr[éliàëli'Stteg»4éi4'uBête fitfrr
vneded)pttfs!8ifd<5ntofe. ÊbottiipqusJfcflSsjptgB, jrëfpjSsrt
8aI(h«ifciauraitel*ui4rihiitM(à
ver un instant JavwsWeip'^inîIui! adnimisUjefifla^
derniers sacrements. Enfin, la pensée de lui pré
senter à baiser les reliques du Saint de Genève me
fut inspirée d'en haut; puis je les lui appliquai sur
la tête; un instant après elle se lève, fait la con-
tbT6filàécrôtgp/flâ fliidrfe ifflpfetfàisbéMéieM droits
atœkmmty, nfmpim^dmipài&kiWii.Si «faehbarie
aprè's»eHe,!?eJidaHi!Bihe(à sTmîGnéatbuiBd r! év-'»i»
p.fiqoiaol nslfnqqrs'b nàç'Hid') JnfiJà ,083 f 8ioV .gokiîi
ofàoq sno JionoJ alb'irp Tiioj nu .àtuunmfirnr"? H -ib
'^'fa^ffS'cflf'Ljtfn"? tôtf o'ès ^le§'dCTa bW'
f»n'dtfSaW^^^
Mty-'aW durant f&ttô'fe ^Ws;Wmïïs église1
nie^aïu^sfWîraâfôBîi^'a^JïMb'tfaïi^
^dl18%le-,,',(iu¥Mâl&onïl§faiSflt f>rêkq'ue W>
siïmïlM1 WMP^WmmS restée
^ufif'ÏÏattS' la8 Çrîà¥s'bri:4eaFéir ?f>SWcëWpVHL1
- m =
trer qui que ce fût ^flOig^^^Wt^^
des Terreaux. Cependant l'incendie faisait de
g«i»«Jàt ppogi-ôsi.'IGatty i^mmèfl iplé iaai odd ofc U/Ise
pnoil»fcnd)C(jta»è »ebrtjr,ehrécIaHiHilaippoteetitoi* d^
BfeflBe^ïui; Blle M^d^abid*i:bviet; x'orifidqfc&Wé
suppléer* 'aux 's'icioùrs ^aHuipRiaiiqfliaient, puisque
c'était en soii lïonn<?ut> qu'elfe s'en trouvait dépour
vue. Sai'J)i*iètctiM'iét)attl '>pHSalcléTiée «queiietfail
teigjiiti, ,0l>tq'weiu%sip«)ùtr6d3i éeltfUbvûlèésiè&hea-i'
rèreiit suspendues. Ce mii'acle accrédita encore plus
fe)dd»Wj«riieh«eir8lle!Biei»liié«reuiï. incjsrii nu 197
-àaq iul ah aàgrreq fil ,niln3 .aln'jmmr,? êioimob
orn 07Ôn9T> al) JniisS ub ?.9upiloi aol isxicd è aolrm
•nia ÏBupilqqc in! ?M 9[aiuq ;)ur,ri m'b oàiiqgni lui
-noa cl Jicl ,97âl 9?. glb nàiqc Jnclani nu ;9)6J bI
la sœur Marie-Cécile Fausauvage, qui' avait été
sfl4ofbt«nnlère;i'Ij!y<!«rftvattt éïértft etivo^ée. ài'JaiiKit
sitatiriuud* Sai;*iyf|t»rate|iMia'ljîaY«ttj(e»*1a gnaweid'attr
sisterà la bienheureuse mort de saint François de
Sales. Vers 1630, étant chargée d'apprêter les repas
de la communuuté, un jour qu'elle tenait une poêle
fcp#«p àmW'Mtf mtfwi ém%h
m^fiQU^tn^W^ecqu^s ^u, monastère^ (Car, la
flatté ftm dè11ï\iftë'^dë^s.t<ts»lafiêfileSflUièe.
Mais la bonne sn-ur Muric-Géeile qui, avant l'acci
dent, avnit été to«te oeoufjéeià«j»i9ii8é<- à isaintiEtian+
gffls^^SWêS} 'SàUlàn'^1é^ottva1H)*f tf*h coup qni
étonnait tout le monde, s'écria, pleine de confiance:
p¥le?e,'J WUMe fe1*ltfeseenldii<dè ila'dh^ifté&yqïHe
WWslïnTriain'tout le fea fut assoupi, en nioin.s de
«éffip^'qa'tH^ne Wètlt*aft(>â i*é€*teP'Uh)JPttk9^.JÎVyte
tfètf*i^tti SurVin¥en4^nèl'trOù*^rtt«aa(KtW3i|n^qwé
tfé l'àcèîéèftii sjtto«lti«bfenne sœur qui faisait son
action de grâces. La coniinunauté se joignit à elle
■poiir" remercier" leBr'qsBîlntji^o*l^tettHikl^UavoÉr
prëSèrVéed'un ineeftéfe qui p^rëisâailiinéïitahle^
JiiiJn-jîà iq jilii Jiiu/uoy ub 'iinoa y'iiul cl sb lin;ut>3
^e1ta4itiiattën3flfl ahi1^ée',(PtiHëilflttiiôk W'fa
wlk8HftiwtWii^^x^fiW «Piial«ia»rBflaL
demain chercher ledr^mvris.'Me ^ètiMàÏÏ'ëit-
suite, et le lendemain, voulant essayer de se lever,
-&lYq6le4mVâtt'frti Wïà ftilbPttAW trouva
gliérle'.'1 !3"u'Ji «nu Jhqfea-Jniug-Jiiol ub noil6l
ll'iu,,/,m ^ji.jini- n éoiuq «ymii gya sb ami Jjbjù
taoise fialtts£|jftoir$$9e.j4^ Monastère ;d^, j(|
Vàsiiatioadft Miluflj,i;p«up,te(r9ng-d«? soaugs ,djr
iBÇStjflW^. iQm'swrmUi^Wnkwn noviciat,, d'une
toapei^elj&ayiai^Uip^ig^
kthêtqkt .Rftttig.eUft> Çl'iOT'^JA'tBSv. iamMs
9(fip4^ftQjdftfcienirjaïPljH§5i JlP^?» comme le mal
fmtùk devenir ji^n^neTOietji cftrai9g^ica|,if);qn
6t&'^mh^M«^smmfii^W9(^mn. Alors, tout
ajB/|ée((4^3j)(Myie|j^ai] eoHeHîj^nl'optpire de son
b*^ftfeMiF«H]tjPèi»^/AiA)1fliViS0ften,trée en religion,
&)l'ahaj|</idéjp déJi^réeaid/jUni ^pnd danger en lui
SPï>3mfi§a«jt lïis^jjçmjn^etlijiiprometlant qu'elle
*raitt ssH/iHe^mÇu fcijirajjpela, enTce moment sa
pirinlfisge^jûUâahtJjMjBjin^^iWiojns, on parlaimain
tenant de la faire sortir du couvent. Elle présentait
#PJ)*ft^ftelij*eMg!^eJf,ta <}M Bienheureux a.vec
jpjjajs.on, elle f^t |put épouvantée elle-même de
^n^ercier, Au n.pm. d^e gecsain t Père de son âme, elle
,19731 3È ob 10'(fi889 JdBluo/ ,ilijui.i„.J.; /i ji j;,
evu§ft 4,|4^|on,flg^ jfyîJW jtfonastère dp^â Visi
tation du Pont-Saint-Esprit une jeune fille api
était une de ces âmes pures et simples auxquelles
—363£—
laodwkb Bonlé sç plalldWéop^lëWsidMnWdës.
Gekdîsoélipj) Marjïo*rite4-Hya^(n|h«'-VAnel, était
entrée au noviciat.inals elleKiie^ffiwf^ai'Ilrej^Orl'
untjofir^dsupërieure, pour l'éprouver, lui (Ipmnnda
si elle tf avait pas quelque lion le, d'élre si ignorante'
ajouta : Comment roulez-vous que nous recevions
à l'habit une fille qui ne sait pas seulement lire sa
rèffli-iï Jift i ons assure que wbiaamé tev.itieoevr^z
jutwMi que vous ne sachiez lire nos \tblxgœtà\vai\
ÇfMtej iYfmK et -sjmpj q; «oJbmbe ï ' b ai»e)e H'auraika>pq
p^lé^saiiU'FwwiftdftSfclfl&iiaf^pT^
règles, et l'on a raison, que voulez-v§im;iïtnoyjmiie)
fasse? Vous voyez mon ignorance et ma lourdeur;
<tiit2m<*kn4(WGi\tii>l mysfâliathuaîmrdPMnoi.ice
g«fca«e\rnmq(m i «*> «ri > e jwçm ' i aj* f«omi/ , Tià&â. :
Ç& «SWrtê3PW|t9bk)ï#8^*fen fiwppaWflOMJnti.et lui
^ftWfl4fl<l?ft ^.wd^jficarii^cçfli^anjîe^rtvpreK
iiant»i«i*b| salDtpftlrèglj8SiiP*ii(iiTiajft$g^oèUei; lea lut
adjinammenp, 'fliflàl ■que'bto^sirâesjiéefitt! de- saint
Ee4»i£(fltfidjegBloV; m\$vpM%i\ùm%<Mp§éciiiler Ja
g8*qB)«fu'*H«u*YflKiir«)S!ti«, fj«lJje ^eofuutijahxais lire,
d&MiftumiHi8Btrif} Ilït* Wnanspdnté*) d&jjote.lspur,
MaegUeiii4e^jH^einitfceji[alIqii:9omniuOTquieir .jCetl^
grta«H ià ,lfti«jupBRieartfn jqdi anicfuti fàrJijCQnsalée,
ainsi que IwrtftilAiMRHttinBti&.io] ovi/ un;; .... ;':
—3B3E—
?Sftrt»rffM(!iiiit!rieia«4ânM«6heitdtj professa dni étoftl
Q^retfe^ssi((fll^^#ft«(itiMft>jjwI4 (JoJsorahliBÔ
Qtfft*i;dp»l»iti!tii»l»8ftlufftlinti de îl'cgaale, s qnjuru
hflbil*od?^i^ejibîsstiradqwie) Ijampais :ellevnêqj)durie
cl tui lil divers rem c des , qu i lurent tous i n utiles,
sou niai augmentant ftotâtMfue $leV.êiiwi»ubr*.siEIlé
eut recours à son bienheureux Père, ef fui fit
jusqù&vnfaiif 3mitaines^'s£nfirïM'iHV*jouflp eHe»Stt
pq«slimti»'de*«wti rautfelidlsi'sa'bhajreWe.'JW ((îK'iffit1
a*etoiabori<laTic,8|d^tenffl8,s?
smtrû\>paii d%Gt<t)iirdvùmmih^A^f&rtduWsàKté'. '
Sà^cetà'klle^nddhnuPtfi'pièa'dbl^utêli'Q'ii'élqtiëà'
heures apnés^Mrse 1 névem» ipaTfaite*nbftl»gWér^
oœiv^û<^lëâ'i!h£derônS rçhimgifefrW'ïrtflèfcterï&fl»'
<MWWlW>mJS?tf9lè3-î»iMO» »«Ç ««owsw o ito'J J"» ,w>S$&t
ttMsbtvso5 »i« aanmonigi swjm £»\tott suol sv.?.»\
i'ais:; il. il Annecy l'ouverture du tombeau de saint
IfiiiiiiçioifefdttiSdlèsi'unè religigu'Se'deJIti'VtsJtâifiWft dte>
M*tt|,,4a^a^i<;Arttt>9^Marl8«a?6é»#,1(fufe sfiîbfrèftWne
gwMo ' de kingues iiilirmités. Depuis plusieurs
arnii'r s / elle étail afiligée d'une fi -vre quarte et de
gifau»tl*> %ottîïï»»*#*%s | ! au&quëihjs ^élaft 'jbiwsei ' *t»a
pmié «iitf<hùitiiB|oî^ 'ilhTe,vlt).i«fhtt)ig#uttèfîisoiatiqù«g
CBJ'jqfti.'lîaValb Pàrtttuij-nRnl à>'fall MécOrtHaiBsab+ei>
SdUm|)ÙrteQreidU(<<ayaiW!tiit'^
IvftïWh ô il PeuiriP'fe rtJ '|i cJUf sfe^niriHaigMrfectri, BeHtôig
fit avec une vive foi, e*ifflt'ltfSf*rttaneftiéW* eflaubée";
— «â>64 —
''•Btf1667',i.ufcfcm<Wfêe Ai pferriîei-^loircfttèPe'iïè ia
VISilatidtt 'rfe'Ptfri'y j 'la 1 MafW^i^v^VëW&t^
tëanfc; VèWaît -' tl'éthj »MMsef 'à'' 'la 1 fMfessiôtf a?ëltû
gtàiiiei 'ifnëte^iïî ^lipéWétfrëfe «diiJalëttlf atteildr^
pô*** lai én^MttfcN'bMrtiWé 'WÀ ù^èHè - ^ifé 1 Wdft-
SfeufiSOh^pêhé'feôftiIfÉ ftrtàid'è'gi'àttdfc^difflèUlt'é^ p&r
tét)q«eHe*'5l ¥0ntakJeft<raVëi-W't,êsbPi4*îoîi.,lJ£i' ftùlt
fiiivam*»; «I le^ft ««' ^tige1 safn e François ■ dë 1 slafi*j
qutlui! dit : Je vMvtf rè^uéhi^-ppWm^fiUmifii
ia iowifrimiiù^'i'imtwilWi àhéll» >*ï Wie'WïWél
jemovùa toasi&teraiià.Uiyoitiet à1 M mbr^fSôiiié^oû^
soléej «l<te<i>aeOnta'leiJendeni£fin Ice'sdnge'à Ui'nitlf1
tilessBi4es|'«e|rtOÉ(s,- qiri!i»>e cfrufc if>luis,'d<(ivîôti^IIui
eafehef «ei que' **' ■ tel^I 'ifiinië Wi Wtfait- à^rt^s^'Jët
«OMte «aivfeieHè's'bt nroflir'é digne<Hë la p^bfèkStiHri
è^ècfalfe ^'sôrt'^aftt^F^ateurWraVàlt'pt-ôysë;
liJJ'iiuges'I no «loiip/iiii -ji'ui>jf? «aliaitm «j! ÔTy !(uu
ïoI feoluoleiolfi i'i'iminj/iii.tinm-i Hi'juifiioj iiu'upeiq
■iiiii'inr, ?ulq fiJaoi au li la lin'r'it/i'jmgiui < unlnob
■t'jdauol o'rl'j'b *i9J'foqqn> )'■■ [ U p '(|ih-j iib oiJ'ifiq
uui'i iulq JiiiYUoq ya oilo 'ii''nil suai- Imjcn ,enii;M
si 9JUOJ u:>q ûii'-'H ; eJjjiob fc'j! isguod om;>i'i imiuoJ
-913b ?.noiJs«e«>ltw*H<»',siijoJ codiJiiwiiiièiijj'l yrino?iDq
Icrn noa ,)o ,o);)J cl inmuoJ lifiYuoq on slls ,89àlg
lovfi'np ?o!q Jii;î«7(;'n 3lT*r;fi(iiA)Çitl<jcet^[l^sifB
23'ni3iLk'iMin;.,-i l'i ?'u-uir;o! ob Jmibnoq .19 ,9iii3q
Mon honorée Mère, . . „
U(>{i, g jiifm '.:> O'ito) A .offun iq non lifivuoq on 9ll9
" 'Je'èlrtili»afë'*kawqilèr';de' Yè\-6mMM$ ^Jîî
IwiHffPBç Ififl^rc^gi,^ dje^saiçfe^ierge,
rYQ,lTe . sawfl (ÇaîK}a.tQiii?4 ,ypu*., avez ibietbBfHji*
ïu,f,feirfl)espérielr ilçqprièr^de w$ MonftstènessWjly
w»p(e,\dûttc>etje (aoohaite, qw'eltes stùenil'dîpigflflï
popttn^iie te «oJoaté rfé E>ietiviSi'a«ço.iB|jli3sev' «atout
cfl,qM',ilnvfu.t\ idftf «ton i épouse, iiok atoLet d«<mes
qnfan^<;C'<js,t,de! VflinfleiEmaijelvaiîinVftus'.piar^iog
f;i!EJJe^U)mba!imatede dfln&i^es -premiers joum 4n
Woi&4$^cetyjtfpA^f,%\\e\4itwWni)* par perdre
l'usage, des jambes,,.^, avides, douleurs aux reins
malgré les remèdes violents auxquels on l'assujettit
jusqu'au commencement.de janvier; alors toutes les
douleurs augmentèrent et il ne resta plus aucune
partie du corps qui pût supporter d'être touchée
sans souffrir; la malade perdit f usage des bras;' lés
mains, restant sans (bretelle ne pouvait plus rien
tenir ni même bouger lesdoigts ; peu à peu toute la
personne fut immobile.; toutes;sesjfoBclions déré
glées, elle ne pouvait tourner la tête, et, son mal
augmentant toujours, elle n'avalait plus qu'avec
peine , et, pendant de longues et pénibles^eures,
elle ne pouvait rien prendre. A tous ces maux, s'ajou-
sjeurs persqnnes jp(Wr Jji.ijete.nir. dan^le temps de
j*wrsj«s<pi)»0 2&d»ij aflfiôt*) 'VtJiltè a i« {êfe dfcSla&ft
*( p^raiS8dîf>quie)i|)iett!«% yfonl»H<ipt\i owaactlr *i<*l
instanbesi et^^jù'il fallah )8b»iwdoiiB0n<jlout espoir^
aaiisldçlaissarlt >ii[Jsâi utlisôHpdwteïiGra .nieniob te
j'y Iaèiâ&,otO[iS! lés symjriiàmtoiodmHali'afagiaejitïrent;
à'snfaffit fifajtjtastée, Jèjri iinpnSdédteÉ ti^dn irac h'alire'^
«ails pa««<offi adfalef Diabcpjenlajinpeati, n>i sèlroe; ce
jeun^lài dteenjeésfcaidkl-bujt ;ilie^ (hédecHqfctiâ^WHtPés^
etipoiyantl qpteitoafc BeL>Jqu!itexfivii«niii(isabéi^(AlrJili3
guériirvoù la 50tibgeitln?burait*b!ouU<i|u-'a)smjai«i»
ministvër^ietxDOamronif'éUètipdiaCsfeTrdelleipbnM
«ciii|Gaaian9e]dè'n'i8qcqtitswib àes ,ù»topallés ips§iBi
possibilité dis faire ^»j!t(a ièiadiDt¥^ilpje3(i«taj pat)
Baifesfèp àneanseideiicelilè inoeaijlittdiei^ons d$6rmiia
^elleemxfesqèunriaaternîbiawuitiBohi oasiscm^.sfiià^
ljrBrqtobB'saÏTil sàarrfipc aiïantiieojjo^njjetlportemiq
FHuchBfislie Ai bai ipalqdèc iJeJ qktk tai'JedJgdfnteM&
efcféqe» «*fa»Ç âadixnhe lirtps, etdemie 1 éo «frityj ipawn
mttlr^iieuai^i^'é)dâi^l«i)d0fnçri]ép'(^s«^tétait{
éapuisiddnxos^ayiesHnïsIlihqladMgLBtnslaisitaàu
tiamla,iplus,péBjMepG&:aasntâchiDi>8 dqntoi^chcMiïtEr!
aatapEéngoflBipjiiebriMfliDkittiQnsvpltia ptajeBipoki»'ltp
= 988 —
S^mm ^iftY(*qUei*saMfir^aideiDieU'4 maàsisi.ae-HBfiCl
M i *»tf*aifcp »$ <j étl &«>p&que jnj4i«S; n«(ts| > ao(Htteèt
A j bp/ iv^ian tftdu ■J3i' qttftifldus .^lig^ajwhHwa
plug );la, i «wyteft* [,(kifte^f«'j8Hiei i iD*rts»nj (tif&b i )*
Wtt iiftjwttnt fînfn^oiet^e Saleg promeiU(Mi$ntl«||*
ccin^U'ire aupnàsideb<}O((0HiheiàM!ili3i|erses^eJiqaeiSv
si demain, mai$'iton^DgitardaqiiedtnBattlpiBilfli(at
(foirviSieOTS^ifablaroeiitiimfipijy» J/!appmiïtnjsf et
^*dhéi,ais;tduXiàifait)Hisnnjr4éé,t!t)^UBi)irbiMlBai'i
eoaemiMe iep,iK|aam)enTiépidasa proposa bieiij dts-
^hîcteuaîen* ^ à c b ri d i tn" on que Izii^itérisaiDeibiailenoet
UihMfMsmdin»\lei[>^tM\i(mi de. suit?. brrelique
duiSpini dai|6 JnioUatnibroid'si la jgcJitoji cl desiib6u§
gM!y'f«rfirti4iluiafftftpohd^ldioiri«rJa'toi,6ci'jin»*
tïuiqis'Ialmadadedejrtétrè'pnameBsey el je iL'eitéoiiti
rageai à!' espàreivtfM dMeli';i' par H'ibiereessibrii ide
farfsàtoie-Viepgdi^'rçfeï je IiàMai$'>ausfefe'vopéel pouh
u«e(aiiriéev:qli par/ délie dè BdintiPraireèois fté'iSiiles.:
miLei i85)b àios^ixlj lïéuires ! dn- iivatin > omr. qédbéiiMi
lé inesse. t!»ns jriotnèi Kwaldira q tarait uépejlîin se HeBf
pbuniîeqteHdnei.iqaiAiJiumia spirale prBtre),!e)iBiiisd
accompagnant le aaifit Ykttlqiieijindus 3iftu3:nfeniiH
mes'pupnès dè laimalade, qui cdraijÈteégaitiaswejpluls
puUMOiifj )a,i«leT4 II; .y. avéili «1 e«td) d'eilpjsoaii hmritwH
tnioei^sdana!Llgi*fc,;qui.l!aïBit soigBéejïendaVittoqts)
laancdiaxtisyjalnpii 8e<lhéaut<%emi)aDrd8siq,guiapghQnb
qd'ellc peopûfEwiqvCTplasaiaiwhdstiejiéanÇaîiaqdeâ
iKrnwsb ebmraençatp^eliei la<i<«çue «epétfAmtmm
tttitfe îèilidét»[to*<plôis8ible?iÉ|t à'Vefe èë'hflaWn'éf
ne s'était levée que pour la cérémonie, se coucha^
et j'entrai dans lachambrede ma fille maladè, avec;»' - • -«Tf J r ■ i. fi y'ir ■ J îf > » ■ if. 1 1, i . rfiavjQ
le prêtre et l'institutrice. Un quart, d'heure , après,,,
l'enfant dit que la douceur, plus fort^ aux reins, a'
cessé d'un côté ; un instant après, de l'autre, éi
successivement cessèrent toutes les douleurs à
l'épine dorsale. Ensuite e|le commença à bpuger^
les jambes, puis à bouger les bras et les mains :
puis elle put tourner la tête et ensuite tout le coçps
dans son lit; plus d'empêchement pour avaler,.:••:•••» <>} •»» ,'J.'.":'-jjio • y .• -il' i Jijn J.iii^r: •jjii'jrn
ni pour les autres fonctions du corps. En deux"! ,•<•)•> .» -illilît ?UUI '>.!! •! ! J'ii..' .''.il ,-Tj :insjb
heures, elle se trouva pour ainsi dire rétablie ; efle
demanda à se lever.' je le lui permis. Lorsque les. >•* 't !"••'!!? I -y'. ! ' „tt>ntJ-i
médecins étaient sur je point de venir, ëlle alla
sans appui à leur rencontre, et leur déclara que ce,
n'étaient pas e.ux.quijrftvàientguérie.; , 1(/ ■ ^
Pour rendre honneur à la vérité, il faut dire
qu'elle eut ensuite, pendant quelque temps encore,
des attaques nerveuses, suite des remèdes, dès cau
tères r et aflstréfl souffrances ^que la malade avait
endurées; mais elles se dissipèrent peu à peu, et
non seulement elle recouvra la santé, mais elle se
trouva plus forte qu'avant la maladie.
Tel estle .rçcit de l'événement et du voeu qui
nous a amenés dans le mois de septembre dernier,
auprès du tombeau de vott6Baint Fondateur. Nous
avions fait auparavant des neuvaines à saint Gaé
tan, à saint Diègue, à sainte Philohiène ; ces saints
ont sans do^te (intercédé pour nous^elcfest peu^t-
être $jeu,r inte^ejes^io^ ^
369 —
<!'>('•> i.'i'. .'lU'offiTi'i'' Cl 'Ilinii mu) a-i /<n 1 1 1 ; i ■> >; 'ui
tion, qui vint a mon épouse, de s adresser pour la
erniere fois avec confiance a saint Francôis'-dei..f'TJ .'>'>iHllli!'!li'l J'j 'J'!!'Vl!| ')(
Sales, la veille de saTete. car c est par SQn movens /ne alliai -mm •nriLnob f;' .')iip Jib tinil/ri'I
que Dieu. voulait nous tonsoTer, au môment même„.,i.... i ,i,„n jnisi^ni ■
où, demandant la grâce, nous avions fait le sacrifice
de cette çliere enfant, notre ainee^qu il nous coûtait
bien de perdre, a 1 âge de dix ans, presque a ràu-
rore de sa vie. 1
Maintenant qu il plaise a Dieu, par les prières du*il»"' "-s 'l'""L *ji-if'i*i|l*L;tri fff> b «nT/f ; |i| . f i « . - xtiTi
même saint qui noiis I a conservée, de la rendref/i'm fid .ï'i.'lo'j, ub ?uni)onoi s-rUnn hjoij in
digne de lui; c.est une grâce plus grande encore9iTaj9iIdiil:)3, atib 121111; •niori evjim) o« ;iîlo ao-iiiiiI
que la première, et nous çcrmptons, mon épouse
et, moi,, pour obtenir les bénédictions du ciel sur
notre famille,, ^ur les oraisons de eellep qui, suivant
les règlesue saint' François <ïe 'âal'es',' m'Àrcheiit
dans cette voie' sure 'de vie et deveritè iquî conduit
"%Wè élern'elT''' rI h 3""I>nn -mol
,'noino f(ji;i9) nirphup Jnnbinq .1ti10.no Itio ilb'up
liBVG 9b(,lnin fil oiipSe&Mi'BiirfiA IhiWiWfjril
la ,mq b mq tii9v')qb?ib o? a-dta pic rn ; aoôiubno
Yt ilta aien .àtnna kl urnio^oi 9II9 Jn'inioliios non
.oibf.lr.rn fil liiii/r.'iip iJ'iol Kiilq cviiml
.loiinib gadmatqnîi ob sioin il ?ncb cinomu r, «non
■-.uoYi .luoJfibnol Inin^KUov :ih iiodmo) iibK'hqns
-obD J 11 i n g ri ggniGvmn '?'>h inn/nifiquis liul pnoivfi
i-Inina Bip ; 9n'f(/ieoffif^cô1mn%eTt1^ei"'^'iiCI JniBa li ,niil
valeiSf encore 'être
■
2i
leur bienheureux Père, d'une grande et éclatante
faveur. En avril 1852, une jeune sœur professe
lit une chute en portant des vases de fleufs ,
et, comme elle voulait les préserver, elle se donna
un détour dans la hanche. A; l'aide de soins et d'un
repos de quelques jours, le mal sembla 'disparaî
tre; Cependant il revenait chaque fois que cette
jeune sœur se fatiguait un peu. Au mois de- juillet
1836, un grand travail dans les os, accompagné
de douleurs sourdes et profondes, annonça qu'un
mal sérieux sè' formait dans l'articulation. Leméde-
cin, appelé sans rétard, déclara que c'étaitune carie
de la hanche ; qu'il n'y avait presque pas à 'espérer
dë guêrisôn, va la faible constitution det!l* jeune
malade, «t que le moindre mouvement précipité
pouvait 'faire crever dë»' tubercules 'déjà formés
dans l'iarticulatibn,' et lui occasionner d'harcibles
abcès. En conséquence, il recommanda les plus
sévères précautions, un grand repos, et il lui dé
fendit absolument de marcher sans apprii. Tout ce
qu'il 'prétendait par là, et par les remèdes qu'il
prescrivait, était d'arrêter les progrès du mali ;en-
di>res avait^il peu d'espoir d'obtenir ce résultat ) et,
eu effet, à part quelques>intérvaHes.ide<irçieux, au>
moins1 appàrents, le mal . alla toujours 'croissant.'
Deux' autres médecins qur la virent successive-1-,
ment, dont l'un d'une habileté rare en chiru>rgie,'
sans' s'être entendus, jugèrent absolument'VomnfieV
lè médecin ordinaire. ■<" '• 1 ■ ■ * ''i./i.oq ■.■yjih
Elle marcha encore, d'abord à l'aide d'unibras>,|,
— 371 —
puis avec des béquilles. Mais, au mois de septem
bre .1857 , les douleurs avaient tellement aug
menté qu'elles devinrent insupportables, et, dès
lors, Je pauvre membre malade fut. dans l'impos
sibilité de se donner le moindre mouvement. Les
moyens, énergiques furent jugés nécessaires: Iqs
cautères qu'on appliqua sur le mal causèrent à la
malade,des douleurs intolérables, qui n'eurent d'aux
tre effet que d'augmenter ses, maux, «t d'exténuer
le peu de force qui. lui restait, de sorte que le mé
decin renoflça à|. lui faire aucun, remède ,-il se borna
à employer des calmants pour tâcher d'adou,cjr ses,
souffrances. Le maJ, faisait des pijogrès effrayants ;
la carie, qui avait déjà gagné tous les os, de la han
che, se communiqua bientôt, aax, vertèbres ; le
poids d'une légère couverture^ une personne qui
marchait un peu fort dansJia (ohambréjo^iqiui km-b
chait tant .soit peu le brias deisoqifattteuilyitout lui
causait de 'nouvelles souffrances* iElle ne* pouv-ait-
plu$ prendre ni sommoil, ni flourritwfijiune fièvre;
ardente la consumait; le Jît luiijétjail devenu ;u«>
supplice) on m pouvait la lever sans lui occasion-,
ïliv dos tortures iucrAyableSj et sans l'aide dei deux,
ou, trois. personnes. Om la^posdit:.<pouiU,out lé:jou,p,
sur wi fauleuiliià resîbrts, qui 'permettait dç ; la.
changer de, temps; en.ïemps déposition; c,'était,tG!*tj
son, soulo'gei»ent. Ver3 la'fin de,novemhre,!,le mér
deeiiiiJugeaint.paFlles progrès du mal que quelque,
abcès pouvait se former, voulut .s'assurer; de llptat
des choseb,' qu'il avait 'déjà fait examiner/par une
— 3*2 =•
fille' delà Sagésse'fort habîWèï expëriWififtftgèi "l'un
«f l'antre rfecoriu «refît qu'èffe'cHveiiftérït un ëpan1
ehemeht de silppuratiôïi Vêtait amaSslé"sdus'1ïeé
chairs, et ne pouvait tarder à ieT*îre'jtfufl"!''9' '"!
Depuis longtemps, la ctimmù'n'àfftë' demandait
par d'instantes prières la guérison de cette pauvre
malade. Elle fit à sainte Jeanne de Chantai une
nouvelle neuvaine qui se termina le jour anniver
saire de sa mort, 13 décembre. A la fin de cette
neuvaine, la malade éprouvu un grand soulagement,
c'est-à-dire la cessation de ses excessives dou
leurs, pourvu que rien d'extérieur ne les excitât.
Encouragée par ce commencement de succès, la
communauté s'adressa à saint François de Sales
par une neuvaine qui devait également finir le jour
de son précieux décès, 28 décembre. Le quatrième
jour, àprès avoir fait les prières de là neuvaine, la
supérieure appliquasur la partie malade une par
celle de linge trempé dans ,1e sang de ce grand
Saint. A ce moment la malade sentit son âme inon
dée de joie, et peu après elle s'endormit si pro
fondément, qu'elle fut tout étonnée le lendemain
matin, à la visite de son infirmière^ de «'apercevoir
qu'une nuit entière s'était écoulée, 'puis' de1 se sen
tir sans douleur et avec l'usage de sa jambe. Toute
hors d'elle-même, elle avait peiné à croire à sa gué
rison. Elle devait être roulée dans son fauteuil au
chœur des religieuses pour recevoir la sainte com
munion. Par respect pour !e silence ordonné à
cette heure par la règle, elle se laissa conduire,
— â?i3 —
puip ca^ener ,à, l'ijifirnjferie ; mais elle était'ejHièr
riçmpnÇ, jufir.te,;, /fiUpf: pQuva.it marcher, falrei les
gçpnfle,xio0S1)llc,t çptte guéi;ift(>ni>|^econnu^ip^Jï^
médecins,,^ pejriTijt dès;|ors de se livrer auxem-
îlguol ?m<[ ><1
•vivucq •illoo <l> no<i'r'ii!\ n! ' i ' 'i ri . j -r • • < 1 1 f; j > i < i 'l> îcq
Oiin h Jniiiin ni) rumnat otiiii <■ :: lil ,113 j|>i;[i;ni
-■loviniîi. ni"i o( liiniiiT") o •=> i 1 1 p 'mi', ill'ivunn
■ittna oh ni) cl A .•.y.duvr^b Kl ,1-iniii i> ob n-iitij
,ll!'tl(i')i!ClriO<jMi'"i2 mi (c'i »I>i:Ii;;ii i;' .'HIIC'IIOUGUERISON D UNE JEUNE FILLE A BRUXELLES.■uob ?an?.<M/.') Vi< ;>b ui,;i./( > » ■•! :>'iib- c-i'O a
)Clil)X<( ?ol .Hf lll'i) i* :i i ',"> il'li'i'ij ,''Iilt|
lil ,?:)')aiia <)b In-.' .'i • <rWW"f! ;i-> -i-.q •.'■'■.■•.•i';o.'>i:'i
e-tliiH 9Î) fîio iiif;'ir-| lin»;' r « •-.->•< I». - •ilii>i(fi-ii>ii'>-)
1 u (Ijeiîâïjailviïef- rlSSS; Elise !Ni„, (élèsYe au monastère
«le 1 aiVisfl atlomdfe Bruxelles, a rèou 1 dé s ai n t; Frari-
çbisisdeiSaJ.'îSiiinb ^ràdeibiert spéciale, Lo.^o Aér
émeute prêcékieM ty 1 ellej avait ié té ■ qbl igpe de is'aiitprï
Le 1 wté (iec irb d^olara> Iq 11» > S était m a> rhiimia tiàme I ar>
tioulaiceigauttetiKi Défa,1' ellelne pouvait piu&u'e^
mu^rilesijamioBj ses foras se; roidifétat égateiiffent 4t
IfSidflïgteldsI sri)Biaiti' guudbê •se ip^iorpnt';! il lié fut
[ibwiap^gib'ef' de-i Ifesi làMènger ijusiqrfan ' jouci ides
^%int^rIflnoeentS4i;{(nr»ivefsaiiV9 deiikiHiontidBisâiqt
<Krftflçoi$, i d,e, j Sales, );qttii comme«vça;< ciet ijjioarrfià -i à
éj^od^eifîEi-ippple^Ufin^W.sa pHlite pririléjSéé*. Peni-
dari(^ijq1ciiffiqe,J*#);#Jadi<}î6eitr«uyarn-un pttïl mieux ;
QHolaJftjssa geiiilie) avpci nno.de sesiioxibipaghe&j'Cefr
de^ipnfafltSjWVBntla pftBiSéeidejiéeitertesilitjEiiiie*
dtiiSftiut aiuqdeî eUesikMit.iuie grande déivoJiioni. A
— 374 —
peine avaient-elles récité quelques versets, que les
doigts, fermés depuis trois semaines , s'ouvrirent
aussitôt, devinrent souples et reprirent leur état
naturel.
Celte grâce n'était que pour animer la confiance
de celle qui dès lors ne cessa de répéter que saint
François de Sales la guérirait. Le mal reprit, les
do-uleurs devinrent plus vives ; les crises plus pé
nibles inquiétaient le médecin, qui craignait que la
goutte ne gagnât enfin le cœur; des suffocations
fréquentes augmentaient encore le danger. Plu
sieurs neuvaines avaient été faites à Notre-Dame
Ca la Salette, mais la jeune malade répétait tou
jours : C'est saint François de Sales qui me gué
rira. Elle demanda et obtint de lui être vouée; un
petit mieux survint, et, le 20 janvier, la communauté
et le pensionnat commencèrent une neuvaine; mais t
le mal, loin de céder, s'aggrava ; les douleurs re
prirent, les membres redevinrent plus roides, et
le matin de la fête du Saint, la malade ne pouvait
plus se rendre le moindre service. L'aumônier du
monastère lui porta la sainte communion. Ce fut
avec grand' peine qu'elle avala la sainte bostie.
Peu après sa maîtresse voulut la faire boire, mais
inutilement, et depuis lors la moindre goutte d'eau
ne put passer. Le médecin vint à onze heures du
matin, trouva sa malade très-souffrante, et, pour
la tranquillité de la famille, il demanda une nou
velle consultation. La Mère supérieure, suivant le
désir de l'enfant, refusait; et, comme il insista, elle
— 375 —
lui découvrit tout simplement la conviction où
était cette jeune malade que saint François de Sa
les la guérirait. « Eh bien ! ma Mère, répondit le
médecin plein de foi, je promets de ne point lui
donner de remède d'ici à quelques jours. » Après
le Salut, l'infirmière, inquiète de voir que la ma
lade n'avait rien pris de la journée, lui présenta
une cuillerée d'eau, en disant : « Pour ceci, il s'agit
de l'avaler absolument. » L'eau ne passa pas, et
toujours la malade répétait avec assurance : Soyez
tranquille, saint François de Suies va me guérir. La
Mèresupérieureluimit alors autour du cou un petit
morceau de taffetas ciré qui avait été ù l'usage du
Saint, et fit réciter l'antienne Ad te recurrimus .
A peine un demi-quart d'heure s'était-il écoulé,
qu'on lui présenta à boire; elle commença à avaler
quelques gouttes, puis un peu plus, puis enfin une
tasse de bouillon; et, pour preuve qu'elle était
guérie, elle demanda un morceau de pain d'épices
qu'elle mangea très-bien. Ses membres avaient
repris leur souplesse, les pieds seuls étaient en
core roides; elle dormit deux heures, ce qu'elle
n'avait pas fait depuis longtemps. En s'éveillant, il
était minuit, elle se sentit guérie entièrement. Le
matin, elle se contenta de dire qu'elle était bien;
le soir, elle avait eu la précaution de se faire don
ner par la sœur qui la gardait ce qu'il lui fallait
pour sa toilette du lendemain, tant elle était per
suadée de son entière guérison. A sept heures,
pendant la messe, elle se leva toute seule aussi
forte que si elle n'avait jamais été malade, et alla
au-devant de sa maîtresse, se réjouissant de l'a
gréable surprise qu'elle allait lui causer. Le len
demain, elle communiait à la sâinW messe en ac
tion de grâces, avec ses compagnes, et la messe
fut suivie du Te Deum.
Lorsque le médecin revint* il la trOji*vaiàJa<po,rte
de clôture, où elle, avait été .amenée au-fà,e:van.t de
lui. Saisi d'étonnement, mais plein, des foi,, jl s'é?
çjty ; M y a dans le ciel un meilleur Médecin que
m°i- ■:, h- ... , ti lu ., J.V ."l '
Depuis ce moment, l,;.i santé de la j.ei^np fille a été
meilleure qu'auparavant.. • , , UifV .„ r, .,.
— o'.l —
li'H I . ..III ,l'l.| 'li I) "I . -
"« 1 » ■ ■; " '•«•!! ii' .• • ' i ; i, . i
, LA CONCLUSION!
i- <•'.'. i , , i . ■. . • i :
...» > i .'. .. ■■ -i i:
Elle est aussi clairèque la lumière du soleil
pour tout lecteur qui vient de parcourir ces pages.
François de Sales n'est pas du nombre de ce£
saints qui, en montant au ciel, semblent oublier fa
terre. L'apostolat qu'il a exercé au milieu de nous,
il le poursuit encore à traders les âges, il nous
parle par ses œuvres ; les bienfaits qu'il répandait
autour de lui avec tant de profusion, aux jours de
sa carrière mortelle , il nous les continue ; son
oreille entend les gémissements qui montent de
cette terre ; sa grande âme est toujours accessible
à toutes les angoisses de cette vallée de misère, et
nous avons vu que, dès le moment où il ceignit la
couronne d'immortalité, il n'a cessé, par des pro
diges sans nombre, de consoler les cœurs ulcérés,
et d'alléger les souffrances de tous ceux qui ont eu
recours à lui. Eh bien! l'âme si tendre, si expan-
sive de François de Sales ne serait-elle donc plus
la même? Sa puissance s'est-ellc amoindrie? Non.
Le cœur des saints ne subit pas l'influence des
variations du temps ; leur pouvoir ne ressemble
point à celui des grands de la terre : on ne le
retrouve jamais à la baisse.
Si donc , de nos jours , sa main semble s'ouvrir
— 378 —
moins souvent sur nos tètes, n'accusons que nous-
mêmes. Dieu est toujours magnifique envers ses
élus ; mais nous manquons de foi et de confiance,
nos prières sont tièdes :" voila l'obstacle qui inter
cepte trop souvent*les communications autrefois si
fréquentes entre le ciel et la terre. Le vent des
mauvaises doctrines a soufflé sur nous, et le Saint
paraît nous faire défaut, parce que la lumière de
la vérité s'est obscurcie dans nos âmes. Cher
chons-le dans la sincérité du cœur, approchons-
nous de lui avec la confiance que donne une foi
vive, et nous le retrouverons tel qu'il a toujours
été : puissant en œuvres et riche en consolations.
TABLE.
MIRACLES ET GUÉRISONS OPÉRÉS PAR SAINT FRANÇOIS DE SALES
PENDANT SA VIE.
MIRACLES TIRÉS DU PROCÈS DE LA CANONISATION
DU SAINT.
Résurrection d'un enfant mort sans baptême— 3
Guérison de Lachenal, frénétique furieux 5
Délivrance de vingt personnes possédées 7
Guérison d'un grand nombre de possédés 8
— d'un enfant perclus 9
— d'Huguette Jordan, possédée du démon 10
Vin gâté rendu excellent 1Z
Multiplication de vivres 12
Guérison de Bouvard, frénétique 14
Guérison d'une petite fille atteinte de la fièvre. 15
MIRACLES TIRÉS DES DIFFÉRENTS AUTEURS
DE LA VIE DU SAINT.
Heureuse dclivranceaccordéeauxprières du Saint 17
Guérison de deux fous 18
Multiplication de chapelets 19Guérison d'un possédé. . . • 20
— du boulanger du saint Prélat 21
Guérison du prieur du monastère de Talloires. . 22
— d'un paralytique de naissance 22
Délivrance de deux possédées 24
Résurrection de la petite Sigismonde Armand. . . 26
— 390 —
Délivrance d'une jeune fille de Grenoble, possédée 27
Aumône miraculeuse. .' i- «iW». >>• -r 38
Guérison de M"« de Berbey, i. i>. 29
— d'un fou , amené, du pays de Tarentaise. . 29
Prédiction de lanaissauce d'un çnfanl., . .y.,h.. 30
Délivrance d'une femme possédée du malin esprit. 3k
Guérison de plusieurs pelilseiifants malades. . ...
Maladies guéries par l'application des mouchoirs
et linges du saint Bvêquej...i.i...,|,. . 33^.■1 lt( i ! i'IIi "r; .J ''l'fl ! 1 'fil I . . • |.
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MIRACLES TIRÉS DU PROCÈS DE LA CANONISATION
vv"/:-1 ",:.v ,i'^i^^1ilrV"hn1'n'u h
RésurrectiondeM- de la Pesse 35
de Jérôme GéhiH 53
— du fils Exerticv 68
— du fils du seigneur de Conflans. . . 69
Guérison de M. le vicomte du Paquier, dangereu-
^jj "sèment malade. ..r;m1Jj.H. 70
Guérison subite de noble François de la Pesse 71
(lue famille préservée des voleurs, à Taninges. . 72
Guérison d'un petit enfant, né estropié 74
Ç îfunm 7b
àè t. lonïs Porei,,.,, . ... Hilf, „h,r„(ï> nft . _ 78
de George ïïgnge, paralytique,, . .f ,At . 80
— de ûoble P. Duboin ; 82
— de J. Vcsfoug, paralytique et estropie. 83
— de F. Salomon Cliappuis, frénétique. . . 85
— de Claude Mannoz aveugle-né 88
— de Dominique Hugnier, aveugle. . . , — 90
— de Jeanne Pitet, paralytique ntâb
— d'H. ïourniér, atteinte d'une lièvre jaune Si
— de J.-E. Jay, affligé d'un mal d'yeux— 95
— de J. Favr'e, paralytique
— de Jeannette Rosset
— de Jeanne Besson 99
Délivrance de Fr. Favre, possédée du démon . . 100
Guérison de J. Jay, hydropique 102
— d'Amé liussôugev, d'un mal de côté... 103
— de Guillaume Guyat, frappé de maléfice. 104
— 381 —
Délivrance de plusieurs enfants possédés 106
Guérison de Berthe Egrige 109
— de sieur Jean-Nicolas Itognaud 111
— de Cl. Juillard, paralytique de naissance 113— de M™e Duboin, atteinte d'une forte fièvre 116
Résurrection d'un petit enfant rie Samofins 117
Guérison d'Amé Voutier, paralytique ; 118
— subite de Jean Rrisolet 120
— de Jean Baillard, frénétique 121
— de Nieolarde Cliatellet, atteinte de folie. 122
— de Charlotte Bonier, paralytique 125
— de Clauda Landry, paralytique 12u
— de Jeanne Desbiole 128
— de Martine Beaud, aveugle 130
— de M. Bonnaz, affligée de hideuses plaies 131
de Pernette Leschaux, estropiée fm
— de Louis XIII 134
— de Roux, paralytique. r, . 135
Délivrance de Cl. Michaillé, attèint d'un maléfice 137
Guérison de Michel Tornier, frénétique 140
— de Claude Favre, gravement malade. . . 141
— d'un enfant atteint de maladie inconnue 144
— de Claude Baillard, aveugle et infirme. 145
Résurrection de F. Pitet, tombé dansun canal. . . 146
Guérison de Noël de Bellegarde, atteint d'une ma
ladie mortelle 149
— de M. François Râtelier, estropié " 150
— de François Desborde , estropie. . 152
— de! Pernette Lamber, possédée '153
— deM.J.-B.Ronin.d'unedouleurdejambes 154
— de Claude Vallet, aveugle ; 155
— de Laurence Juget. ..... . ., 156
— de trois personnes, gravement malades. 157
— de Jeanne Dessaix, gravement malade. . 158
— de Claude Millet, aveugle. . .'. 159
— de P. Hévraz, paralytique de naissance. 162
Guérison de sœur M.-Judith Gilbert, atteinte de
vingt-deux nialadies'mortelles 166
— de Louis XIV, atteint de là petite vérole. 179
Délivrance de Lachenal, tombé dans un précipice. 180
— de G. Chevalier, tombée dans le lac. . 181Guérison de M"e de Ville-Savin, atteinte d'uncancer 185
Délivrance d'A. Durand, possédée du démon.. 186
Préservation de Fr. Comtal, en péril de mort.. 191
Guérison de P. -Antoine Musy. estropié 192
— 382 —
MIRACLES ET G3ÉMS0NS 0P2HÉS PAR SAINT FRANÇOIS DE SALES
APRÈS SA MORT,
NON INSÉRÉS DANS LE PROCÈS DE CANONISATION,
MAIS TIRÉS DE PIÈCES AUTHENTIQUES.
I. Nombreuses faveurs attestées par Mgr. de
l'Aubespine, évêque d'Orléans 195
n. Guérison d'une religieuse de Fontevrault 197
III. — d'une paralytique de naissance 2ul
Préservation miraculeuse accordée a M. Bouvier 205
Guérison d'une paralytique 209
— du S' de Bonnevaux et de son enfant 211
— de Clauda Buaz, estropiée 213— de D"r Anne Bailluy, atteinte d'une fiè
vre maligne à Nancy 214
— du fils de G. Juillard, estropié 216
— de noble Claude Desportes 217
— ; de Claudine Grosset, atteinté d'un can
cer à la bouche 218
Blé gâté, purifié 219
Guérison de la secrétaire de sainte de Chantai,
. , atteinte d'une ophtalmie 220
— de M"" de la Roche, atteinte d'un érésipèle 222
.-• — . d'une épileptique. 223
Résurrection d'une mère et de son enfant 224
Guérison d'Eustache Frosset , lépreux 225
— d'Albert.etrésurrect.deJ.-M. deDraillant 227
ii'- de François Richardel, réduit àl'agonie. 23)
Guérison de Claudine Presset, estropiée.,. ....... 232
Farine gâtée servant à faire du très-beau pain... 233
Guérison de Pierre Escussolle, aliéné, et de Cathe
rine, sa fille, grièvement blessée 234
— de Jean Jaecal, perclus. u 237
, i — d'un enfant épileptique.. . . . . — 238
lit— de Françoise Verdel, atteinte d'un mal
d'yeux îneurable,. i . iwU»i. .tb 239<•••.— de Pierre François Druz.. 240
Résurrection d'un enfant mort aussitôt après sa
naissance ,24ï
Guérison de Manuelle Pager, estropiée, 242
— de J.-ClaudeBertet....'.iJu.,.;.j.,.ii.ij . 24*
— de Jacques Frangide, estropiéi .U'jui:». 244
— de seigneur de la Cardonnièr&j. 245
Délivrance d'un naufrage il, 247
Préservation d'une petite fille de trois ans, tom
bée sous la roue d'un chariot, .vi .. 24*
— 383 —
Guérison de trois jeunes hommes 250
— de Jean Vignet, fébricitant 251
— de fébricitants 252
Résurrection d'un enfant mort-né 253
Guérison d'une fébricitante 254
— de J. Cadet, affligé d'une horrible plaie. 256
— de Françoise Maniglier 257
— de Marie' Martin, épileptique 258
— de J . de la Saulge , paralytique et possédé 259
Témoignage de la sœur de la Tour sur les miracles
suivants.
I. Guérison de J.-Cl. Richard, né avec deux langues 262
II. — d'un aveugle ,. , 265
III. Résurrection d'un petit enfant écrasé 269
IV. Conservation d'un enfant dans le tombeau. . . 272
V. Délivrance d'un mendiant, possédé du démon 275
VI. Grâces obtenues par la simplicité de la foi. . 286
VII. Guérison de deux pauvres , l'un aveugle et
sourd-muet; l'autre paralytique 288
VIII. Délivrance d'un voiturier tombé dans un
précipice 290
Guérison de M. de Bellacueil i .i 291
Miracles opérés en la villede Bourges, à l'époque
de la canonisation de S. Fr. de Sales 292
I. Guérison d'un paralytique. i'jLk',.;.i. . :.;:.!.. 293
II. Guérison de divers malades affligés dé plaies
hideuses, paralysie, perte des yeux. etc, ■ 1 29*
Nouveaux miracles opérés en la ville de Bourges. 298
I. Conversion, réconciliation; .'i.v;.. vi.'.. . 300
II. Résurrection d'un enfant noyé. ..ui...: ...... . 305
III. Guérison d'un enfant perclus. . . .'. .. ; . 307
IV. — de P. Guérinat, grièvement blessé. 308
V. — de M. Tourrangin, demeurée infirme. . . et imbécile a 1» suite d'whe inàladie 309 •
VI. - de Marie Bo»nard.iUli.lA'.!ji.;wlJ.. 310
VII. — d'un fébricitant. ll.i:iX.M<v..'jt.ï.:'J'.. 311
VIII. — de plusieurs boiteux, perclus, para
lytiques, aveugles; ietc. . n:t rh . 312
IX. Résurrection de deux enfants mortMiès.:rJJ V'j"i'i 'SI®
X. Grâces accordées à la confiance des habi-
tants de lâ-caiwpagneUi Jv.'i-J'. :\K . : 321
Guérison d'une malade réduite à l'extrémité 325
— d'une femme qui perdait un œil, et d'un
enfant perclus j ....... . 327
Préservation de cinq hommes tombés dans un
!' ' four à chaux ........... '.'il: i'<j .. . 327
Résurrection d'un enfant mort-né 329
— 384 -
Délivrance d'un naufrage , accordée à M. André
de Sales, neveu du Saint 330
Résurrection d'un enfant noyé 335
— d'un enfant mort-né 336
— d'une enfant de trois ans 337
Guérison d'une malade déclarée incurable 338
^ GRACES ET FAVEURS OBTENUES PAR L'INTERCESSION
DE SAINT FRANÇOIS DE SALES.
Préservation de divers fléaux ou dangers ; pro
tection spéciale accordée à Annecy , à des ar
mées, à des royaumes; conversions, etc 341
Guérison de M"e Solar de la Marguerite .164
Guérisons inespérées arrivées à Poitiers 369
Guérison d'une jeune fille à Bruxelles 373
Conclusion 377
Imprimerie de Ch. BoaDET,à Annecy.
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