parcours pédagogique aborder le cinéma avec de jeunes...
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ParcourspédagogiqueAborderlecinémaavecdejeunesenfants
Aborderlecinémaavecdejeunesenfants
Commentposerlesbasesducinémaavecdetrèsjeunesenfants,defaçonàlafois
claire,préciseetludique?
Le philosophe franco-allemand Heinz Wismann a donné en 2007 une conférence
intitulée«Pourunevisionhumanistedel’école».Ilyditque«l’humanisteestquelqu’un
quidécouvrel’individu,àtraverslarelationd’uneœuvreàsonauteur».Belleproposition
pour l’éducation artistique: approcher le cinéma, ce serait pointer la singularité des
œuvres,donccelledesauteurs,etdelàsapropresingularité.
Pour des enfants d’école maternelle, l’approche du cinéma ouvre, plutôt que sur des
œuvresetsurdesauteurs,surlemondetoutentier,mêmelorsqu’onproposedecourts
ateliers,trèssimples,autourdelalumière,destrucagesouducinémad’animation.
Quatretextesportantsurlavisionhumanistedel’écoleetsurlesenjeuxdel’approche
du cinéma sontdisponibles ici. S’ilsne sontpasdirectement liés aux ateliersqui vont
suivre,ilsmettentenlumièrelemoteuretlaraisond’êtredetouteéducationartistique.
Laquestiondel'âge
La loi n’autorise pas à entrer dans une salle de cinéma avant l’âge de trois ans.
Mêmesi l'onpeutpenserqu'ilentre làunepartd'arbitraireoud'uniformisation, trois
ansestdonc l’âgeofficiellement recommandépour commenceràdécouvrir le cinéma.
Cela correspond à l’entrée à l’école maternelle, à la découverte du collectif, au
renforcementdelasocialisationetdelamaîtrisedulangage.Beaucoupdestructureset
defestivalsproposentaujourd’huidesséancesetdesactivitéspourdesenfantsencore
plusjeunes,maisl'ensembledesateliersprésentésetdesressourcesindiquéesdansle
cadredeceparcourspédagogiques'adresseàdesenfantsdetroisàsixans.
Voirdesfilms
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Ilestbondecommencerunatelierautourducinémaavecdesjeunesenfants,quelqu'il
soit, en leurmontrant des films, autant que possible en salle. On peut demander aux
sallesquisetrouventàproximitésidesprogrammesadaptésysontoupeuventyêtre
diffusés.
Comment préparer la séance, et comment la prolonger? Voici quelques pistes pour
accompagnerlespluspetitsdanscettedécouverte.
N.B. :àfindesimplicitétechniqueetpratique,maisaussipournepasbrûlerlesétapes
d'uneapprochehistoriqueducinéma,onn'aborderapas ici les techniquesspécifiques
delavidéoetducinémanumérique:touslesprincipesabordésaulongdeceparcours
pédagogiqueontétéélaborés,depuis lamiseaupointde l'analyse-synthèse-projection
d'imagesenmouvementàlafinduXIXesiècle,danslecadred'uncinémaanalogiquesur
pellicule. Cependant, dans les ateliers que propose ce parcours, les techniques
analogiquessontmisesenœuvreaveclesoutilsvidéoetnumériques(caméra,appareil
photo,ordinateur,vidéoprojecteur)qu'onpeutseprocurerfacilementdenosjours.
Les séances d’atelier qui sont proposées dans ce parcours pédagogique peuvent être
effectuéesdans ledésordreoupartiellement, selon le tempsdontondispose.Pourun
travailcourtautourdelalumière,privilégierlesateliers1,3et4,pouruntravailsurle
cinéma d’animation plutôt les ateliers 1, 5 et 7, etc. Il ne faut pas hésiter à montrer
régulièrementdesfilmscourts,etàendiscuteravec lesenfants.Ontrouveraenfinde
parcours des ressources générales comprenant une liste non exhaustive deDVDdans
lesquelspiocherdesidéesdefilms.
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Atelier1:avantdevoirdesfilms
Ledispositifcinématographique
Silaprojectionsefaitensalledecinéma,ilestimportantd'enprésenterledispositif.
Voilàquelquesexemplesdequestionsàposerenclasse:
• Quetrouve-t-ondansunesalledecinéma?
• Commentdécrirel’atmosphèrequiyrègne?
• Commentsait-onquelefilmvacommencer?
• Commentlefilmparvient-ilsurl’écran?
• Pourquoiest-cedifférentdufaitderegarderunfilmàlatélévision—entermes
detailledel'écranetdulieudeprojection,d'originedel'image?
• Évoquerd'autreslieuxoùl’ondécouvrelesœuvres:lesthéâtrespourlesœuvres
relevant des arts dramatiques et de la danse, les musées pour les œuvres d’arts
plastiques,lessallesdeconcertpourlamusique.
• Qu'implique le fait de sortir d'«aller au cinéma»: produire un effort, sortir de
chezsoi,êtreplusréceptifàcequel'onvadécouvrir,etc.
Une fois ces bases posées, il est intéressant de discuter de la notion de «spectacle
collectif».Onpeut rappelerqu’audébutde l’histoiredu cinéma, il y aunpeuplusde
centvingtans,undesdispositifsretenus(leKinétoscopedeThomasEdison)permettait
àuneseulepersonneàlafoisderegarderchaquefilm,àtraversunœilletondonnantà
l'intérieur d'une boîte ou ce dernier se déroulait. Rapidement, on a eu envie de les
projeterdansdessalles,pourqueplusieurspersonnespuissentlesvoirenmêmetemps.
Quels sont lesavantagesàvoirun film tout seul, en termesde tranquillité,de confort
personnel, de libertés qu'on peu prendre, de sentiment d'intimité avec l'œuvre
projetée? Quels sont les avantages à voir un film collectivement, en termes de
dimensionsdel'écran,departagedesensations,d'émotionsetderéflexionspendantet
aprèslaprojection?
Présenterlesfilms
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Les films destinés aux enfants à partir de trois ans sont presque toujours des
programmes de courts métrages. Pour commencer, il faut expliquer qu'un «court
métrage» étant, comme sonnom l'indique, un film court (en référence aunombrede
mètres que représentait un film, à l'époque où celui-ci était exclusivement projeté à
partird'unsupportpellicule),onvaenvoirplusieursàlasuite:onnevapasassisterà
uneseulegrandehistoiremaisàplusieurspetites,avecdespersonnagesdifférents.
Engénéral, lescourtsmétragesd'unprogrammesontréunisautourd’unthème,qu'on
peut présenter avant la séance. Qu'évoque-t-il aux élèves, a priori? Donner des
exemples d'autres thèmes, et proposer aux enfants d'en imaginer: films autour de la
neige,ducirque,durire,etc.
Onpeutprésenterchaquefilmduprogramme,maispas longuement:àdesenfantsde
maternelle,mieuxvautnepastropparlerdesfilmsavantqu’ilsnelesaientvus.Ilsuffit
d'indiquer les titres, les techniquesmises enœuvre (dessin, pâte àmodeler, prise de
vues réelle), éventuellement les noms des réalisateurs, les pays et les années de
production.Ensuite,onpeuttenterdessuppositions:d'aprèssontitre—et/oudeson
affiche,de certainesde ses images trouvables sur Internet—,queva sansdoutenous
raconter/montrerlefilm?
L’idéalestdefairecetteséancepréparatoirepeudetempsavantlevisionnagedesfilms
parlesenfants,laveilleoulejourmême.
Mêmesil'oncraintqu’unfilmfassepeurauxenfants,mieuxvautnepaslesenprévenir
à l’avance. Il faut leur faire confiance, ne pas anticiper leurs réactions, et prendre le
tempsaprèslaséancedediscuterdesémotionsquiaurontsurgipendantcelle-ci.
Ressourcespourl'atelier1
Depuis quelques années, grâce à certains distributeurs (en particulier Les Films du
Préau), de nombreux films pour les jeunes enfants sortent en salle ou en DVD. Les
distributeurs travaillant pour le très jeune public effectuent souvent un travail
d’accompagnement:expositions,dossierspédagogiques,fiches,autantdematièredans
laquelle il estpossibledepiocher lorsqu’onsouhaiteamorcerun travail sur le cinéma
avecdesenfants.Sicesdocumentsproposentsouventuneapprocheculturelledesfilms
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plutôt qu'une approche «directe» du cinéma, ils peuvent servir d'introduction à
certainsprogrammesdecourtsmétrages.
Voicilesquatreprincipauxdistributeurstravaillantendirectiondesenfantsàpartirde
trois ans, dans les catalogues desquels on peut trouver des idées de films à
programmer:LesFilmsdupréau,Kmbo,CinémaPublicFilms,GebekaFilms.
Ilexisteaussiundispositifnational,Maternelleetcinéma,misenœuvreparl'association
LesEnfantsdecinéma,quipermetauxenseignantsd’emmenerdesclassesdematernelle
en salle pour voir deux ou trois films dans l’année. Ces films sont choisis dans un
cataloguequis'enrichitrégulièrement,etsontaccompagnésd'outilspédagogiques.
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Atelier2:aprèslavisiondesfilms
Ilfautdiscuteraveclesenfantsdesfilmsqu'ilsontvus.Pourcommencer,leurdemander
dedécrirecesfilms: l’histoire, lamanièredontelleestracontée,miseenimageseten
sons,etc.Décrireestàlaportéedetouslesenfants,maistousn’aurontpasvunicompris
les mêmes choses : cela met déjà en jeu la notion de point de vue. Pour faciliter la
remémoration des films, on peut enmontrer des images trouvées sur Internet et/ou
fourniesparledistributeur.
Unefoisquelescourtsmétragesquicomposentleprogrammevisionnéontétédécrits,
onpeuttravaillersurlesémotionsressenties:lesenfantsont-ilsétésurpris?Ont-ilsri?
Se sont-ilsennuyés?Peuvent-ilsexpliquerpourquoi? Il est intéressantdeparleravec
les enfantsde cequ'ilsn'ontpas compris, ouplutôtpensent nepasavoir compris: en
dicutant, ilsserendentsouventcomptequ’en fait, ilsavaient toutcompris!Sicen’est
paslecas,celapermetd’entamerunediscussionetdetenterd’éclaircirlesélémentsdes
filmsquiseraientrestésobscurs.Ilnefautpasavoirpeurdecequiposeproblème,car
c’est ce qui permet aux enfants de devenir des spectateurs actifs, d'avancer vers le
cinémasansattendrequelecinémavienneàeux.Pédagogiquement,cemouvementest
important:commel'écritAlainBergala,«lesvraiesrencontresquel’onfait,enfant,avec
les films, c’est quand on voit des choses trop grandes pour soi. Il y a des troubles
bénéfiques.»
Onpeutaussirevenirsur leshypothèsesquiavaientété faitespar lesenfantsavant la
séance, sur la base du thème du programme de courts métrages, quant à ce que
montreraientetraconteraientceux-ci,comparercequ'ilsavaientimaginéaveclaréalité
desfilmsvus.Silethèmeduprogrammen'avaitpasétéannoncéavantlaséance,onpeut
interrogerlesenfantsquantàcequiliaitcesfilmsentreeux(àconditionquelethèmeen
questionaituncaractèred'évidence,cequin’estpastoujourslecas).
Il ne faut surtout pas hésiter à parler de signification des films visionnés, des raisons
pourlesquellesils'ypassececioucela.Ilimportedeparlerdesens,mêmeavecdestout
petits,etdenepasoublierqu’iln’yapasunseulsens,maisautantdesignificationsque
despectateurs!
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Quelquespistespourprolongerlaséance
Utiliserdesphotogrammes
Unedesdifficultésaveclesenfantsentretroisetsixansrésidedanslamémorisationdes
films.Souvent,unescèned’undescourtsmétragesduprogrammevisionnémarqueleur
mémoire,maislesouvenirduresteduprogrammedevientviteconfus.Ilsuffiradeleur
montrerquelques imagesdechaque film(trouvables sur Internet)pour réactiver leur
mémoiredesdifférentsfilms.
Si l'on fait un travail sur le cinéma durant une longue période, on peut imprimer
quelquesjeuxd’imagesetlesmettreàdispositiondesenfants,afinquelamémoiredes
filmsrestevivante.Onpeutaussi fabriqueravecces imagesdes jeuxde typeMemory,
qui, s’ils n’ont a priori rien à voir avec le cinéma, permettent aux enfants de jouerde
manièreinformelleavecdesimagesdesfilmsvuset,ainsi,delesinscriresuruntemps
pluslong,deleurfaireuneplacedanslequotidiendelaclasseoudesateliers.
Lafriseiconographique
C’est un outil simple qui permet de travailler avec de jeunes enfants sur la notion de
programmation,consistantàréunirdesfilmspourquecelaproduisequelquechose.
Mettredeux images côteà côte, c’estdéjà fairedumontageetparlerde cequi lie ces
deuximages,c’estdéjàentrerenprofondeurdanslecinéma.Laconfrontationd’images
permet d’enclencher la réflexion. Il suffit de disposer d'un mur et de matière
iconographique (magazines, images imprimées, photographies, etc.). On choisit une
premièreimageàaccrochersurlemur, idéalementl’imaged’undesfilmsquiaétévu.
Onladécritensemble,leplusprécisémentpossible:cequel’imagereprésente,cequ’elle
raconte mais aussi les couleurs, le cadre, etc. Ensuite, on demande aux enfants de
chercheruneimagequileurfaitpenseràlapremière.Onaccrochelesimagesqu'ilsont
trouvées et on leur demande d’expliquer leur choix : personnages ressemblants,
couleurs communes, etc.—toutes chosesquipermettrontd'établirdevéritables liens
entrelesdeuximages.Etl'oncontinuelachaîne,cettefrisepeutpouvants’élaborertout
aulongdel’année.
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Lesalbumsjeunesse
Leslivrespermettentd’approcherl’idéedetransversalité,dedécloisonnerlesartsetde
mettre enœuvreunepenséede la comparaisonetde l’associationd’idées stimulante.
L’idée est simple: choisir quelques albums jeunesse qui font écho aux films donnés à
voir,enraisondepointscommunsnarratifsouesthétiques.
Ressourcespourl’atelier2
Le site Maternelle et cinéma propose des éléments de bibliographie pour divers
programmesdefilms(iciunexempleautourdeLaPetitefabriquedumonde,programme
distribué par KMBO) et un texte intitulé «Voir des films, lire des albums». On peut
travailleravecunemédiathèque localepourélaborersespropresbibliographies,selon
lesfilmsqu'onchoisitdemontrer.
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Atelier3:lalumière
Enjeuxpédagogiques
Découvrir le principe de la projection. Expérimenter l’agrandissement des images, la
transparenceetl’opacité.Travaillersurlanotiondenarration.
Conditionsetmatériel
• Unesallequel'onpeutplongerdansl'obscurité
• Un appareil de projection : une lanterne magique dans l’idéal, ou un
rétroprojecteur
• Des plaques de plexiglas pour la lanterne magique, ou des rhodoïds pour le
rétroprojecteur(unrhodoïdestunefeuilledeplastiquetransparentesurlaquelleilest
possiblededessiner,depeindreoudecollerdeséléments)
• Desfeutresspéciauxpourdessinersurrhodoïds
• Desgommettes
• Unelampedepoche
• Unvidéoprojecteurouunetélévision
• UnlecteurDVD.
Déroulement
Silesenfantsontassistéàuneséanceaucinéma,ilfautprendreappuisurlesouvenirde
celle-cipouraborderl’idéedeprojection.
La projection cinématographique nécessite de la lumière. Si l'on compare l'image de
cinéma à l'image télévisuelle, on remarque que cette dernière vient de l'intérieur de
l'appareildediffusion:c'estuneimagecaptive.Lalumière,etdoncl'image,viennentde
l'intérieurdutéléviseuretnepeuventpasendépasserlecadre.Lesimagesdecinémane
proviennent pas de l'écran de cinéma, elles se posent sur celui-ci. On peut les
«attraper»,lesarrêteravecsamain,etellespeuventdéborderdel'écran.
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Voiciunepremièreexpérienceàmenerpouraborderlanotiondeprojection:avecune
lampe de poche, on éclaire un mur. Que se passe-t-il si l’on met la main devant la
lumière? Pourquoi? Les spectacles de théâtre d’ombres peuvent être rapprochés du
cinéma:ilyaunécran,delalumière.C'estundesancêtresducinéma.
Sil'ondessinesurunefeuilledepapier,etsil'onmetlafeuilledevantlalumière,quese
passe-t-il,etpourquoi?Commentfairepourquelalumièretransportel’imagedessinée
jusquesurlemur?Ilfautquelalumièrenesoitpasarrêtéesursonchemin.Lepapier
l’arrête, le carton aussi. Quel est lemot pour décrire unematière qui laisse passer la
lumière, à travers laquelle on peut voir? «Transparent». Pour que la lumière puisse
transporter une image, il faut que cette image soit sur un support transparent. Au
cinéma, pendant très longtemps, ce support a été la pellicule, faite de plastique
transparent.Maisquand, ilyaplusde troiscentscinquanteans,onaeucette idéede
fairevoyagerdesimagesgrâceàlalumière,leplastiquen’existaitpas:onadoncdessiné
surdesplaquesdeverre.
Lamachinequipermetdemontrerdesimagessurunécrans’appelleunprojecteur:les
images sont «projetées». Historiquement, le premier de ces projecteurs s’appelait la
«lanterne magique». (Pour l'atelier, qu'on dispose d'une lanterne magique ou d'un
rétroprojecteur,leprinciperestelemême.)
Pour projeter une image, il faut donc une image sur un support transparent et de la
lumière.Onenfermelalumièredansuneboîte,onménageuntrousurunedesfacesde
celle-ci,onplacel’imagedevantcetrou,lalumière«attrape»l’imageetlaportejusqu’à
l’écran.Ilyatroiscentcinquanteans,quandl’électricitén’existaitpas,quellesourcede
lumièreutilisait-on?Unebougie!
Pourprojeteruneimage,ilfautallumerleprojecteuretmettreenplaceuneimage,mais
aussi éteindre la lumière. Une image projetée se regarde de préférence dans le noir.
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Unelanternemagique
Plaquesdelanternesmagiques
On demande aux enfants de travailler sur des rhodoïds pour expérimenter par eux-
mêmes le principe de projection, enmettant à leur disposition des gommettes et des
feutresspéciauxpourcesupport.Lerhodoïdcoloriélaisserapasserlalumièreetdoncla
couleur,lesgommettes,opaques,créerontdestachesnoiressurl’écran.Selonletemps
doncondispose,cetexercicepeutêtreunesimpleexpérimentationautourdesnotions
detransparenceetd’opacitéouuntravailpluslongautourd’unehistoireàraconteretà
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mettre en images sur les rhodoïds. Ainsi, à la manière des spectacles de lanterne
magique,lesenfantspeuventimaginerunesaynètesimple,dessiner,colorier,etmettre
en scène un décor sur rhodoïd ainsi que les personnages qui y vivent (qu’ils peuvent
mettreenscènegrâceàdesgommettes).Celapermetd’avoirdesélémentscolorés(les
feutres ou l’encre laissant passer la lumière) et des éléments noirs (les gommettes,
mêmedecouleur,étantopaquesetproduisantdoncuneombre).
Il reste à projeter les images ainsi produites et à regarder avec les enfants les effets
suscités.C’est lemomentdeparlerdelanotiond’agrandissementetdoncdespectacle
collectif. Les enfants ont dessiné une petite image qui, une fois projetée, devient
immenseetvisiblepartous.C’estlamêmechoseaucinéma,avecunetoutepetiteimage
surlapelliculeetunegrandeimagesurl’écran.
Onpeutfinirl’atelierenmontrantdeuxfilmsd’animation:lepremier,Aschenputtel,est
une version de Cendrillon en ombres chinoises réalisée en 1922 par Lotte Reiniger,
pionnière de cette technique au cinéma; le second, Caprice en couleurs (Begone Dull
Care),estunfilmpeintsurpelliculedeNormanMcLaren.
Pourallerplusloin:leboniment,untravailsurlanarration
Les spectacles de lanterne magique étaient accompagnés d’un bonimenteur, qui
commentait les imagesmaisaussicequ’ilyavaitentre les images: cequ’onvoyait,et
surtout ce qu’on ne voyait pas. Cet aspect du spectacle de lanterne magique est
intéressantàtravailleraveclesenfants.Aprèsqu’ilsontdessinélesimages,onpeutleur
demander,àlaprojectiondecelles-ci,delesraconter.Pourquel’exercicesoitprofitable,
il faut prendre le temps de faire sortir les enfants de la description, vers laquelle ils
tendentnaturellement(ilyaça,etça,etc.),pourtendreverslanarration.Lesamenerà
sedétacherdel’imageetàenraconterlescontours:cequis’estpasséavant,cequise
passeraaprès,cequ’ilyaautour,derrière,etc.
Lefaitquetoutn'estpasdansl'image,etquelaparolepermetd'évoquercequisepasse
en dehors d'elle, peut être abordé de la façon suivante : montrer aux enfants trois
images d’un conte qu’ils connaissent (Le Petit chaperon rouge, par exemple) et leur
demander de raconter l’histoire entière seulement avec ces trois supports visuels, les
mots venant entre les images compléter ce qu’on ne voit pas, là où l’esprit peut
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vagabonder, imaginer, inventer. En outre, à partir de ces trois images, chaque enfant
proposera sans doute un récit, une façon de raconter différents, même s'il s'agit du
mêmeconte.
Ressourcespourl’atelier3
Laternamagica,unsiteconsacréàlacollectiondeplaquesdelanternesmagiquesdela
Cinémathèquefrançaise.
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Atelier4:laphotographie
Enjeuxpédagogiques
Découvrir le principe de l’empreinte photographique. Expérimenter la création des
tracesdelumière.
Conditions,matériel
• Unesallequel’onpeutplongerdansl'obscurité
• Deslampesavecdesampoulesrouges
• Dupapierphotographique,durévélateuretdufixateur
• Desbacspourmettrelesproduits
• Unecordeetdespincesàlingepouraccrocherlesimages.
Déroulement
Cet atelier permet de découvrir un autre pouvoir de la lumière. On a vu que celle-ci
pouvait faire voyager des images et les agrandir: elle permet aussi de laisser des
empreintes.
N.B.: en préalable à cet atelier, il faut avoir préparé les bains et les placer dans cet
ordre:unbacderévélateur,unbacd'eau,unbacdefixateur,unbacd'eau.
Ondemande aux enfants s’ils ont déjà fait des empreintes de leursmains: avec de la
peinture, un crayon, dans la neige, du sable, de la glaise, etc. En l'occurrence, on va
essayerdefairedesempreintesaveclalumière.
Lemot«photographie»signifie«écriturede la lumière».Lesenfantsont-ilsdéjàpris
desphotos?Àquoicelasert-il ? Il faut lesamenerà l'idéed'enregistrementunetrace
visibledumonde,defabricationd'unemémoire.
La photographie est née avant le cinéma, il y a presque deux cents ans. Un de ses
principauxartisansfutleFrançaisJosephNicéphoreNiépce.Voiciunereproductionde
PointdevueduGras,lapremièredesesépreuvesquinousestparvenue,datantde1827.
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Pourl'obtenir,Niépceaplacél'appareildeprisedevuesàsafenêtre,sansdoutependant
plusieursjours!
Avec les enfants, on essaie de décrire ce que cette première image photographique
donneàvoir.
Dix ans plus tard, un autre Français, Louis Daguerre, perfectionne le procédé. La
photographiedevientalorstrèspopulaire.Observeraveclesenfantsàquelpointl'image
agagnéenprécision.
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Dèsqu'onsaitcapturerdes images, lesphotographess’amusentavec la lumière.Ainsi,
Man Ray fait dès 1922 des images sans appareil photo, en conservant directement la
traced’objetssurdupapier:des«rayogrammes».
Principedurayogramme
Avant de passer aux travaux pratiques, il faut insister sur un point. On va utiliser un
papierspécial:ilestblanc,maisdèsqu'ilestexposéàlalumière,ilsemetànoircir.Un
peucommelapeauhumainequibronzeausoleil,maisdefaçonplusrapide!
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Lorsque le papier photographique voit le jour, de blanc il devient noir. Si je posema
main sur le papier, bien à plat et si j’allume alors la lumière, de quelle couleur sera
l’empreinte de ma main sur le papier? Blanche. Pourquoi? Ma main n'étant pas
transparente, la lumière n’a pas touché le papier, donc celui-ci n’a pas pu noircir. En
revanche,lalumièreayantatteintlepapiertoutautourdemamain,cettezoneanoirci.
Fabricationdesrayogrammes
On propose aux enfants de fabriquer eux-mêmes un rayogramme: réaliser une
empreinte de leurmain uniquement avec de la lumière, du papier photographique et
quelquesproduits.
Onfaitentrerlesenfantsdanslasalleetasseoiraucentredecelle-ci.Lesprévenirquele
papierdevenantnoiràlalumière,ilvafalloiréteindreavantdelesortirdesaboîte,en
laissantquelqueslumièresrougespournepasêtredansl’obscuritécomplète.Direaux
enfantsqueleursyeuxvonts’habituer,commeceuxd'unchat.
Après avoirdemandéaux enfantsdevisualiser l'espacede lapièce (emplacementdes
tables, des chaises, etc.), on éteint la lumière. On sort une feuille de papier
photographique pour chaque enfant, qu’on pose bien à plat devant lui. Penser à bien
refermerlaboîtedepapierphotographique.
Ondemandeàchaqueenfantdeposerunemainsurlafeuille,bienàplat,etdeneplus
bougerunefoisqu’ilsl’ontposée.Quandtouslesenfantssontprêts,onpasseau-dessus
desfeuillesdepapierunelampedepoche(deuxsecondesparfeuillesuffisent).Onéteint
la lampe de poche. On demande aux enfants de retirer leur main et de prendre
délicatementleurfeuilledepapier.
Voient-ils une empreinte? Non, car elle se cache! Pour la faire apparaître, il faut la
tremperdansunbain,quivarévélerl’image.
Ondemandeauxenfantsdesemettreàlaqueueleu-leuet,l'unaprèsl'autre,dedéposer
l’image très doucement dans le bain de révélateur : chacun d'eux peut ainsi voir
l'empreintedesamainapparaître.L’adultemetensuitel'imagedechaqueenfant,l'une
aprèsl'autre,danslebacd’eaupuisdanslefixateur.Quandladernièreimageestdansle
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fixateur,onattenduneminuteavantderallumerlalumière.Onrincelesimagesàl’eau
pourenleverlesproduitschimiques.
Pendantquelesimagessèchent(sipossiblesurunecordeàlinge,avecunepincesurun
descoinssupérieurs),onmontreauxenfantsunfilmréaliséàpartirdecettetechnique:
TriggerHappy(1997)deJeffScher.
Variantes
Selon le nombre d’enfants et le temps dont on dispose, on peut réaliser des
rayogrammes plus élaborés, sur lemodèle de ceux d’Olivia Fryzowski (cf. infra), avec
desobjets,desplumes,desfeuilles,etc.
N.B. : le révélateur et le fixateur sont des produits chimiques et toxiques. Il faut être
vigilantàcequelesenfantsn'ymettentpaslesmains,enleurprécisantdèsledébutde
l’atelierquelesproduitsdanslesbacssontdangereuxetqueseulslesadultespeuvent
lesmanipuler.Simalgrécetavertissementunenfantytrempesesdoigts,ilsuffitdeles
savonneretdelesrinceràl'eauclaire.
Ressourcespourl’atelier4
Avantledébutdel'atelier,ilpeutêtretrèsutiledemontrerauxenfantslelivred’Olivia
FryszowskiTracesde lumière:Abécédaire (éditionsMango, 2003). Ilmet en scène les
lettresdel’alphabetsousformederayogrammes.Chaquelettreestconstituéedepetits
objets dont le nom commence par l’initiale illustrée. Par exemple, pour la lettre E:
étoiles,éléphants,épingles,etc.
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Atelier5:lemouvement
Enjeuxpédagogiques
Faire découvrir aux enfants comment créer du mouvement à partir d’images fixes.
Aborder leprincipeoptiqueducinéma.Parlerde ladifférenceentre cequevoient les
yeuxetcequeperçoitlecerveau.
Matériel
Pourlephénakistiscope:
• Desfeuillesdepapiercansonépais,deformat20x20cm(autantdefeuillesque
d’enfants)
• Unepairedeciseaux
• Unpatrondephénakistiscope(àtéléchargerici)
• Despunaises
• Desbouchonsdeliège
• Unmiroir.
Pourlesimages:
• Des gommettes ou Des images imprimées décomposant un mouvement (à
téléchargerici)ouUnappareilphotonumérique
• Unordinateuretunlogicieldetraitementd’imagetypePhotoshop
• Uneimprimante.
Introduction
Avantquelecinéman’existe,onatentépardiversmoyensdemontreràdesspectateurs
des images enmouvement. Grâce à d'ingénieux systèmes optiques oumécaniques, la
lanternemagiqueputainsiproposerdesplaquesaniméesdèssonapparition,auXVIIe
siècle.
Aborderlecinémaavecdejeunesenfants-c-UPOPI-Septembre2O16 20
Au début du 19e siècle apparaissent les jouets optiques, dispositifs aux noms savants
permettantdecréerdesbouclesaniméesconstituéesdequelquesimages:lezootrope,
lephénakistiscopeetlepraxinoscope.Toutescesmachinesfonctionnentselonlemême
principe: on décompose le mouvement image par image puis, afin que l’œil puisse
percevoirlemouvementàpartirdecesimagesfixes,onlesfaittournerrapidementen
séparant chacuned’elle par un intervalle noir, nécessaire pour que l’œil et le cerveau
perçoiventlesimagesl'uneaprèsl'autreetsynthétisentleurmouvement.
Lemêmeprincipevapermettredemettreaupointdesmachinesquidonnerontàvoir
plusquequelquessecondesd’imagesenmouvement.AinsideThomasEdisonetdeson
Kinétoscope, première machine à regarder des films (mais individuellement et sans
projection)etduscientifique françaisÉtienne-JulesMarey,qui travailleàdenouvelles
possibilités de prises de vues à la fin du XIXe siècle. Physiologiste demétier,Marey a
besoin d’étudier le mouvement des hommes et des bêtes. Il utilise tout d’abord une
méthodeconsistantàrelierlesdifférentespartiesducorpsenmouvementàdesfilsetà
desstyletsquidessinentdestracés,maiselleéchouepourlevoldesoiseaux.S'inspirant
des travaux de l'Américain Eadweard Muybridge, qui un peu avant lui a analysé le
mouvementhumainetanimalàl'aidedephotographiessuccessives,Mareyconstruitun
appareil permettant de prendre une vingtaine de photographies à la suite. C’est la
premièrecaméraconnue.Les frèresLumières’inspirerontdeses travauxainsiquede
ceuxdeMuybridgeetd'EdisonpourconstruireleurCinématographe.
On montrera avec profit quelques-unes des vues de Marey, la série d’animaux qui
tombent étant peut-être la plus remarquable. Pour savoir pourquoi le chat est le seul
animal à retomber sur ses pattes, Marey enregistre les chutes successives de divers
animaux,etduchatlui-même.
L'ensembledesfilmschronophotographiquesd'Étienne-JulesMareyestvisibleici.
Lephénakistiscope
Lejouetoptiqueleplussimpleàfabriquerestlephénakistiscope,ilnenécessitequ’un
disquedecarton,unepunaiseetunbouchonde liège.Enrevanche,regarderà travers
ses fentes afin de percevoir lemouvement demandera un petit apprentissage. L’objet
qu'onfabriquesouventavecdesenfantspouraborderl'analyse-synthèsedumouvement
Aborderlecinémaavecdejeunesenfants-c-UPOPI-Septembre2O16 21
est lefolioscopeouflip-book,petit livredontonfaitdéfilerlespagesaveclepouce.Le
principeduphénakistiscopeestlemême,seull’objetdiffère.
On trouvera ici les étapes de fabrication du phénakistiscope, et ici un gabarit prêt à
imprimer.
S'iln’estpasquestiondefairedessinerlesdifférentesphasesd’unmouvementàdetrès
jeunesenfants,onpeutleurdemanderdedécomposerunmouvementavecleurcorpset
deprendreenphotochaqueétapedecettedécomposition.Unenfantpeutparexemple
leverprogressivement lesbras en l’air: unepremièrephoto est prise avec lesbras le
longducorps,puisuneautreavec lesbrasquis'endécollentunpeu,etainsidesuite.
Pourque lemouvement fonctionne, il faut qu’il puisse formeruneboucle, c’est-à-dire
quelepointd'arrivéedumouvementdoitseconfondrevisuellementavecsonpointde
départ. Pour une décomposition en douze images, il faut que les bras de l'enfant se
rejoignentau-dessusdesatêteàlasixièmeimageafindeseretrouverlelongducorpsà
ladouzièmeimage.
N’importe quel mouvement peut être ainsi photographié, à condition qu’il soit assez
amplepourêtrevu surdepetitesphotographies,dont laqualitéd'impressionne sera
peut-êtrepasoptimale.L’enfantpeuttournersurlui-même,deuxenfantspeuventfaire
unerondeensembleouseserrerlamain,etc.
Une fois les photographies réalisées, il faut les imprimer en mode vignette avec un
logiciel de traitement d’images. Il suffit ensuite de les découper et de les coller entre
chaquefenteduphénakistiscope.
Pourunexerciceplus rapideetdemandantmoinsdematériel, onpeutdemanderaux
enfantsdefairegrossiretrapetisserdesgommettes.Ilfautdisposerdegommettesd'au
moinssix taillesdifférentes,etdemêmeforme.Ondemandeauxenfantsde lesplacer
dans un ordre de taille croissant puis décroissant, entre chaque fente du
phénakistiscope. On peut aussi donner aux enfants les images des étapes d'un
mouvementimpriméesetdécoupéesàl’avance,qu'onleurdemanderaderemettredans
l’ordreetdecollerdanslephénakistiscope.
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Il est parfois difficile pour les plus petits de remettre dans l’ordre les étapes d’un
mouvement.Lemieuxestde les laisserfairedesessais,de les faireprogresseren leur
posantdesquestions,deleurmontrersoi-mêmedesgestesdivisésenétapespourleur
donnerdesexemplesd'analysedumouvement.
Cesdeuxdernièresfaçonsdeprocédersontplussimplesàmettreenœuvremaiselles
rendent l’expérience moins concrète et compréhensible par les enfants que lorsque
ceux-ciengagentleursproprescorps.
Une fois l’objet réalisé, on propose aux enfants de regarder à travers les fentes du
phénakistiscopedansunmiroir,commececi:
Pouraiderlesenfantsàbienvoiràtraverslesfentes,suggérez-leurdefairecommes’ils
regardaientàtraversletroud’uneserrure:onfermeunœiletons’approchetrèsprès
de la fente avant de faire tourner la machine. Il faut laisser aux enfants le temps de
l'émerveillement,pourqu'ilspuissentregarderleurbouclemaisaussicellesdesautres
(l’idéalétantdedisposerdeplusieursmiroirsàpiedquel'onposesurunetable).
Unefoisl'expérienceterminée,onpeutexpliquerquelecinémafonctionnedelamême
manière: c’est une suite d’images fixes correspondant à différents instants d'un
mouvementetqu’onfaitdéfilertrèsviteavecunintervallenoirentrechaqueimage.Si
l'on dispose de pellicule de film, c’est lemoment d'en faire circuler unmorceau pour
donneràobserverchacunedespetitesimages(les«photogrammes»)quilecomposent.
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Pourconclurecetatelier,onpeutregardercefilmd’animationludiqueetinstructif,qui
portesurleprincipedel’imageparimage.
Ressourcespourl'atelier5
Pour une histoire des jouets optiques, on lira le parcours pédagogique Pré-cinéma
proposéparUpopi.
De nombreux exemples de disques de phénakistiscope sont disponibles sur Internet,
commeici.
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Atelier6:leson
Enjeuxpédagogiques
Prendre conscience d'un fait évident, mais bon à rappeler: le cinéma est composé
d'image,maisaussideson,etcedernierestintimementliéauxsensations,auxémotions
et aux significations que produit un film. Apprendre à distinguer les différentes
catégories de sons. Aborder la question de la «version originale». S'exercer au
doublage.
Matériel
• Télévision,vidéoprojecteuroutableaublancinteractif
• Uncartonouunepiècedetissu.
Déroulement
Mêmesi leparcourspédagogiqued'Upopiconsacréausonestconçupourdesenfants
plusâgésqueceuxauxquels leprésentparcoursestdestiné, le lirepréalablementà la
miseenœuvredel'atelier6peutêtreprofitablepourcedernier.
On commence la séance en demandant aux enfants de se remémorer le dernier film
qu'ils ont vu, et on liste avec eux ses éléments sonores: voix, musique, bruits, sons
d’ambiance.Pourfairecomprendrecequ'estunsond’ambiance,ondemanded’imaginer
qu'onestdansune forêt.Qu’y entend-on?Entendrait-ondes sonsdifférents enville?
Sansvoir,pourrait-ondevineroùl'onsetrouve?
Rappelerque,biensouvent,nousaccordonsbeaucoupd'importanceànotrevisionmais
pasassezànotreaudition.Demanderauxenfantsd'écouterattentivementcequivaleur
êtredonné à entendre. Enoccultant les images à l'aided'un cartonoud'unepiècede
tissu,diffuserunextraitdefilmcomportantunsond’ambiance(borddemer,ville,forêt)
facile à identifier. À la fin de l’extrait, lister les sons repérés par les enfants et leur
demanderdefairedeshypothèsesquantàcequelesimageoccultéespouvaientmontrer
(faire entendre de nouveau l’extrait si nécessaire). Révéler ensuite les images de
Aborderlecinémaavecdejeunesenfants-c-UPOPI-Septembre2O16 25
l'extrait, et discuter avec les enfants des différences éventuelles avec ce qu'ils avaient
imaginé(ausenslittéralduterme)àl'aidedesseulssons.
Onpeutensuitedonneràentendrelesond'undeuxièmeextraitdontlesonssontplus
stylisés,parexempled'unfilmdeJacquesTati,pourexpliquerqu’autantqu'avecl'image,
onpeuts’amuseravec lesonens'éloignantdustrictrendude laréalité.Danscertains
films, ce qu'on voit et ce qu'on entend ne coïncide pas absolument! Demander aux
enfantsd'imaginerdetelsjeuxentrelesonetl'image:unchienquimiaule,unhomme
avecunevoixdefemme,unevoiturequifaitunbruitd'oiseau,etc.
Dansunfilm,ilyaaussitrèssouventdesvoixetdelamusique.Lesvoixservententre
autresàraconterl’histoireàl'aidedepersonnagesquiparlent.Etlamusique?
Àcemomentdel'atelier,onpeutregarderlefilmd'animationrusseLeHérissondansle
brouillard(1975),deYouriNorstein,endemandantauxenfantsd'êtreattentifsauxsons
dufilm.Lefilmestenversionoriginalesous-titrée:l'enseignantpeutlirelessous-titres
àhautevoixpendant laprojectionou laisser lesenfantsdécouvrir le filmet lavoixdu
conteurrusse.
Aprèslevisionnage,onparleaveclesenfantsdessonsdecefilm:
! La musique: elle porte sur les émotions: émerveillement, peur, suspense, en
jouant avec le spectateur sans qu’il s’en rende toujours compte. Si on changeait la
musiquedufilm,onneressentiraitpaslesmêmeschoses.
! Les voix: la parole des personnages (le hérisson, l’ours) mais aussi celle du
conteur. Elles sont en russe. Pourquoi? Est-ce que cela les a gênés, ou empêché de
comprendre l’histoire? Les films sont tournés dans la langue de leur pays de
production; les voir en version originale donne l’occasion d’entendre des langues
différentesdelasienne.
Pourallerplusloin
S'ilrestedutemps,onpeutensuiteeffectuerquelquesexercicesdedoublage.Onmontre
desextraitschoisisencoupantleson,etl'ondemandeauxenfants(unparun)defairele
Aborderlecinémaavecdejeunesenfants-c-UPOPI-Septembre2O16 26
son en direct: galop du cheval, qui aboie, petit dialogue, etc. Ce petit jeu permet aux
enfantsdes’approprierlesnotionsdedoublageetdesonajoutéaposteriori.
Pourfinir,onpeutdemanderauxenfantssitouslesfilmssontsonores.Ont-ilsdéjàvu
unfilmcomplètementsilencieux,oujusteaccompagnédemusique?Évoquerlecinéma
muet,danslequelonn’entendnivoixnibruits,maissouventmisenmusique.
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Atelier7:lestrucages
Enjeuxpédagogiques
Découvrir les premiers films à trucages. Toucher du doigt le fait qu’un film est une
créationetquecequelespectateurvoitàl'écrannes'estpasforcémentproduittelquel
momentdu tournage.Refaire à lamanièredespremiersgrands créateursde trucages
cinématographiques,pourcomprendrecommentcesdernierssontmisenœuvre.
Matériel
• Unecaméraouunappareilphotonumériquequipermetdefilmer
• Unordinateur
• Unvidéoprojecteur
• Unechaise
• Quelquesaccessoires:chapeaux,écharpes,vestes,etc.
Déroulement
Cetateliersedérouleselonleprincipe«voirpuisfaire».Onregardeensembleunfilm,
onlecommente,onrepèrelesmomentsquiontdûnécessiterdestrucages,ondiscute
collectivement de la façon dont le réalisateur a pu procéder et une fois les trucages
compris,onlesmetenœuvreaveclesenfants.
Introduction:qu’est-cequ’untrucage?
Untrucagerendpossibleàl'écrandeschosesimpossiblesdanslaréalité.Listeravecles
enfants certaines de ces choses a priori impossibles pour un être humain: voler, se
transformerinstantanément,disparaître,marchersurlesmurs,etc.Dansunfilm,toutes
ces choses peuvent se produire, parfois au moyen d'effets spéciaux très compliqués,
mais parfois aussi grâce à des trucages relativement simples, qu'on va expérimenter
danscetatelier.
GeorgesMéliès,inventeurdespremierstrucages
Aborderlecinémaavecdejeunesenfants-c-UPOPI-Septembre2O16 28
«Veut-onsavoircommentmevintlapremièreidéed’appliquerletrucaucinématographe
?Biensimplement,mafoi.Unblocagedel’appareildontjemeservaisaudébut(appareil
rudimentaire dans lequel la pellicule se déchirait ou s’accrochait souvent et refusait
d’avancer) produisit un effet inattendu, un jour que je photographiais prosaïquement la
place de l’Opéra ; une minute fut nécessaire pour débloquer la pellicule et remettre
l’appareilenmarche.Pendantcetteminute,lespassants,omnibus,voitures,avaientchangé
de place, bien entendu. En projetant la bande, ressoudée au point où s’était produite la
rupture, je vis subitement un omnibus Madeleine-Bastille changé en corbillard et des
hommes changés en femmes. Le truc par substitution, dit truc à arrêt, était trouvé... »
(GeorgesMéliès,Revueducinéma,15octobre1929)
Onpeutcommencerparraconterauxenfantscettebelleanecdote,mêmesielleestsans
doute légendaire.Si l'ondésireensavoirplussurGeorgesMéliès,onconsultera iciun
siteriched'élémentsbiographiquesetfilmographiques,ouiciuntextesurl'œuvredece
cinéastepionnier.
Premiertrucage:l’arrêtdecaméra(apparition,disparition,transformation)
Pourcommenceruntravailsur lestrucages,onpeutdonneràvoirunpremier filmde
Méliès,d'unabordtrèssimple:Escamotaged’unedamechezRobertHoudin(1896),puis
un film un peu plus complexe afin de creuser la question du trucage par «arrêt de
caméra»:LeDéshabillageimpossible(1900).
Une fois que le premier film a été vu, on propose aux enfants de le «refaire».
Queva-t-onfilmer?Deuxpersonnagesetunechaise,dansunespacedonné.Lepremier
personnageestunmagicien,quivafairedisparaîtreledeuxième.Pourmettreenscène
cettedisparition,onva«fermerlesyeux»delacaméra(l’éteindre)enfaisantensorte
delagarderparfaitementimmobilependantquel’acteurquittelecadre.
N.B. : il importe de faire comprendre aux enfants ce qu'est le cadre. À terre, on peut
délimitercedernieravecduscotch,pourlerendreplusconcret.Lacaméravoit-elletout
l'espace environnant? Non, et ce que la caméra ne voit pas et n'enregistre pas, le
spectateurneleverrapasnonplus.Insistersurcetteidée:lespectateurnevoitquece
que lacaméraaenregistré,mêmes’il s’estpassébeaucoupd’autreschosespendant le
tournage.
Aborderlecinémaavecdejeunesenfants-c-UPOPI-Septembre2O16 29
Ilestparfoisdifficiledefairecomprendreauxenfantsque,poursapart,lapersonnequi
joue le magicien ne doit pas bouger, pour que la caméra le retrouve exactement au
même endroit et dans la même position que lorsqu’elle s’est arrêtée. Il est donc
préférablequecerôlesoittenuparunadulte.
Ontournelaséquenceetonmontrelerésultatauxenfants,danslafoulée.Cequin’était
pasdutoutspectaculaireautournageledevientlorsqu'onregardelefilm.Lestrucages
se fabriquentautournagemaisproduisent leurseffetsaumomentde laprojection.La
magien'apparaîtqu'aprèscoup,contrairementàunspectacledeprestidigitationoù la
magiesembles'exercerendirect,sousnosyeux.
Unefoisquecetrucagepararrêtdecaméraaétécompris,onpeutinstallerundispositif
trèssimple,afinquechaqueenfantquilesouhaitepuissepasserdevantlacaméra:un
premierenfantvients’asseoirsurlachaise,faceàlacaméra,etonl'escamotecommevu
précédemment.Undeuxièmeenfantprendsaplace,«disparaît»àsontour,etainside
suite.
Selon ce principe, on peut inventer avec les enfants toutes sortes de saynètes,
d'apparitions, de disparitionsmais aussi de transformations. On peut aussi tenter de
remettreenscèneLeDéshabillageimpossible.
La séancepeut se terminerpar levisionnageduVoyagedanslalune (1902), filmplus
longetplusaboutinarrativementquelesdeuxprécédents,etmettantenscèneplusieurs
sortesdetrucages.
Pourallerplusloin
Deuxièmetrucage:grand/petit
«Tu esassezgrandpour comprendrequeGrantWilliams, l’acteurqui joue l’hommequi
rétrécit,n’apasrapetissé,queceteffetaétécrééparunchefdécorateurhabilequiafait
construire un fauteuil énormedans lequel pourrait s’asseoir un géant de quatremètres,
mais l’impact sur toi est néanmoins extraordinaire et troublant. Il n’y a là rien de
compliqué, c’est juste une affaire d’ajustement d’échelle, et pourtant l’étonnement et la
sensation de dislocation te submergent, te fascinent, te dérangent, comme si toutes les
Aborderlecinémaavecdejeunesenfants-c-UPOPI-Septembre2O16 30
représentationsdumondephysiquequetuavaissupposéesvraiesjusqu’icivenaientd’être
brutalementremisesenquestion.»
(PaulAuster,Excursionsdanslazoneintérieure,ActesSud,2014)
Commentdonnerl’illusionqu’unpersonnageesttrèsgrand,ouaucontraireminuscule?
Demander aux enfants si pour leur part ils sont grands ou petits. Ils sont petits par
rapportàunadulte,maisgrandsparrapportàunefourmi:grandeuretpetitessesont
relatives. Au cinéma, pour donner l’impression qu’un personnage est immense, on
construit une toute petite maison. Si le personnage est censé être minuscule, on
construitunemaisongéante!
Aborderlecinémaavecdejeunesenfants-c-UPOPI-Septembre2O16 31
S’il est compliqué de fabriquer une paire de ciseaux géante ou un immense fauteuil
commecefutlecaspourlefilmdeJackArnoldL'hommequirétrécit(1957),ilesttoutà
faitenvisageabledecréeravec lesenfantsundécorminiature,etde lesrassembleren
les photographiant. On peut s'inspirer du photogramme d’Alice (1988) de Jan
Svankmajer qui présente l'héroïne éponyme regardant par l'ouverture d'une porte, le
visage de la fillette couvrant toute la hauteur de celle-ci. Il suffit de fabriquer une
maquettedeporteminiature,oudephotographierlesenfantsàtraverslesportesetles
fenêtresd'unemaisondepoupée.
Untrucagecomplémentaire:lespositionsimpossibles
Sil'ondisposeencoredetemps,onpeuts'intéresseràuntroisièmetrucage,àcondition
depouvoiraccrocherunecaméraouunappareilphotoenhauteur
OnvisionneKiriki,acrobatesjaponais (1907)deSegundodeChomon,et l'onessaiede
comprendrecommentlesacteurspeuventeffectuerdetellesprouesses.
La caméra est en fait accrochée au plafond et filme en plongée le sol sur lequel les
acteurssontallongéseteffectuentleursmouvements.
Onpeut consulter ici unarticle très intéressant autourdeSegundodeChomonetdes
trucages,etl'ontrouveiciuntutorielquipermettraderéalisercetypedetrucageavec
lesenfants.
Aborderlecinémaavecdejeunesenfants-c-UPOPI-Septembre2O16 32
Atelier8:lecinémad'animation
Enjeuxpédagogiques
Remettre enœuvre ce qui a été abordé dans les ateliers précédents. Expérimenter la
techniquedel’imageparimage.Faireunfilmd'animation:penserunehistoirepource
typedecinéma,choisiruncadre,créerunebandesonore.
Matériel
• DesbriquesetunplateauLego
• Desjouetsstables(cubes,matriochkas,etc.)
• Unappareilphotonumérique
• Unpiedpourappareilphoto
• Unordinateur
• Un logiciel de stop motion: Stop-Anime, à télécharger ici, ou Windows Movie
Makerpourlequelontrouveuntutorielici.
Déroulement
Aupréalable, on prendra connaissance duparcours pédagogiqued'Upopi consacré au
cinémad’animation.
Lemot«animer»vientdulatinanimare:donnervie.Or,généralement,cequiestvivant
bouge.Lecinémad’animationpermetdedonnerl'illusiondumouvementdechosesqui,
endehorsducinéma,restent immobiles.Onpeutdemanderauxenfantsquelssont les
objets et matière qu'on peut « animer» grâce à ce type de cinéma: dessins, jouets,
objetsdelaviequotidienne,papier,pâteàmodeler,sable,etc.Ont-ilsdéjàvudesfilms
quimettentenœuvrecestechniques?Savent-ilsoudevinent-ils(grâceentreautresàce
qu'ilsontabordéaucoursde l'atelier5)commentonpeutfairebougerundessin,une
chaise,uncube?
Latechniquedel’imageparimage
Aborderlecinémaavecdejeunesenfants-c-UPOPI-Septembre2O16 33
Créer l'illusion du mouvement d'un objet, c’est simple mais très long. On prend une
photographiedel’objet,puisonledéplaceuntoutpetitpeu.Onenprendunedeuxième
photographie,puisonledéplaceànouveauuntoutpetitpeu,etainsidesuite.Pourcréer
unesecondedefilmd'animation,ilfautvingt-quatrephotographies,etautantdepetits
déplacements.(Danslecadredecetatelier,nousn’eneffectueronsquedouzepourune
seconde,afinquecelasoitmoins laborieux).Lecinémad’animationexigebeaucoupde
patienceetdeprécision.Ledéplacementminimede l'objetentrechaquephotographie
doit être trèsmaîtrisé, sinon l'illusion dumouvement ne fonctionnera pas. L’appareil
photodoitêtreplacésurunpied,àuneplacefixeetnesurtoutpasbougerentredeux
prisesdevue.
Voirdesfilms
Oncommenceparregarderquelquescourtsmétragesd’animation:Tchoutchou(1972)
de Co Hoedeman, où ce sont des cubes qui s'animent, Il était une chaise (1957) de
NormanMcLaren où une chaise semet à bouger toute seule, LaCréation des oiseaux
(1972)deFrédéricBack,enpapiersdécoupés.
Discuterrapidementdeces filmsavec lesenfants:cequis'ypasse, la façondontc'est
filmé,lestechniquesutilisées,etc.
Fairedesfilms
On peut demander aux enfants d’imaginer une histoire très courte, qui tient en une
phrase: un cube de bois en poursuit un autre, ou une matriochka en rencontre une
autre. Même très simple, cette histoire prendra beaucoup de temps à être mise en
scène!Sil'onpeuttravaillersurplusieursséances,onpeutétofferunpeulescénario.
Il est important de bien préparer le film avec les enfants. Demander aux enfants
comment ils veulent filmer l’action: de près, de loin, de face, de côté, d'au-dessus ou
d'en-dessous?D’abordunpersonnagepuis l’autre? Les deux enmême temps (ce qui
rendral'animationencoreplusdifficileàmaîtriser)?Qu’ont-ilsenviederaconteretde
provoquerchezlespectateur?Ondessineautableauledéroulementdufilmetleschoix
demiseenscènepourquetoutlemondesoitd’accordetaitbiencompris.
Aborderlecinémaavecdejeunesenfants-c-UPOPI-Septembre2O16 34
Il faut choisir la technique qui paraît la plus adaptée à l'âge et aux dispositions des
enfants:
Niveau facile: on utilise des briques Lego, par exemple pour donner l'illusion d'une
villequiseconstruitsouslesyeuxduspectateur.Ilsuffitdelesposeruneparuneetde
prendreunephotoentrechaquepose.Mêmede très jeunesenfantspeuvent travailler
aveccette technique,et le résultatest impressionnant.L’intérêtdecette techniqueest
que les enfants n’ont pas à bouger les objetsmais juste à poser une brique puis une
autre.Unefoisencastréessurunplateau,lesbriquesLegonebougentplus.Celadonne
desobjetsstables,quiévoluentàunevitesserégulière.
Niveaumoyen:onutiliserdescubesoudesjouets,commedanslefilmTchouTchou.
Il faut veiller à ce que les enfants ne déplacent les objets à animer que de quelques
centimètres, voire de quelques millimètres entre chaque photographie. L'intervenant
peutprendreenchargeunobjetàanimeretdemanderauxenfantsqu’ilsle«suivent»
aveclesautresobjets:ilavanceuncubedequelquescentimètreset,derrièrecelui-ci,les
enfantsavancentlesautrescubes,àlaqueueleu-leu.Oneffectueainsiunepetitedanse,
uneronde,un trajetenzigzag: celaamèneàmaîtriser ledéplacementdesobjets.Une
foisqu’ilssonthabitués,onpeutleurlaisserlamainetmettreenscènel’histoirechoisie
audébutdelaséance.
Lors de chaque photographie, il faut veiller à ce qu’aucunemain n'apparaisse dans le
cadre.
Lesondel'animation
L'aspect sonore n’est pas prépondérant dans le cadre de cet atelier sur le cinéma
d'animation:sicederniersedéroulesuruneseuleséance,onn'auradetoutefaçonpas
letempsdes'enoccuper.
Maissil'ondisposedeplusdetemps,ilestintéressant,danslesillagedel'atelier6,de
créer lesondu filmd'animationréalisépar lesenfants.Celapermetde travailleravec
euxsurcequ’ilsveulentexprimeretsurlesémotionsqu’ilssouhaitentsusciter.
Aborderlecinémaavecdejeunesenfants-c-UPOPI-Septembre2O16 35
Onpeutdefaireécrireauxenfantsuncommentaireenvoixoffoudesdialogues,etles
enregistrer. Les appareils photos numériques disposent souvent d'une fonction
d’enregistrement du son. Les sons ainsi captés peuvent être pris en charge par les
logicielsd’animation.Onpeutaussisimplementchoisirunemusiqueaveclesenfantset
enaccompagnerlesimages.
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RESSOURCESGÉNÉRALES
Sitesinternet
• Le site dédié aux collections du CNC et de la Cinémathèque française, avec
photographiesetexplicationspourchaqueobjetprésenté
• LesitedudispositifnationalMaternelleetcinéma
• Heeza,lacaverned’AliBabaencequiconcernelesjouetsoptiques
• Benshi,unsiterépertoriantentreautresparâge les films jeunepublic,avecdes
ressources,despointsdevue,etc.
• Lesparcourspédagogiquesd'Upopi.
ÉditionDVD
• Retourdeflammes,unecollectionricheenfilmsdespremierstemps(Lobster)
• Montsetmerveilles, une collection de films canadiens pour les petits (Malavida
Films)
• NormanMcLaren,21filmschoisis(Cinedoc)
• Animatikc:Lesmaîtresdel’animationrusse,YouriNorstein(Ide)
• DeuxDVDdelacollectionL'Édencinéma(CNDP),quiconstituentuneformidable
basedefilmspourlesplusjeunesspectateurs:Petitàpetitlecinéma(quicomprendLe
HérissondanslebrouillarddeYouriNorstein)etLeCinémad’animation.
Deuxlivresessentielsausujetdelatransmission
• JacquesRancière,LeMaîtreignorant,10/18,2004
• AlainBergala,L’Hypothèsecinéma,Cahiersducinéma,2002.
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