les doudous kémiline
Post on 29-Mar-2016
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« Oh mais c'est comme ce que j'avais fait ! » dit Chloé des étoiles plein les yeux ! Telle fut la réaction de Chloé 9 ans face à l'un de mes derniers projets.
C'est dans cette volonté d'émerveillement
que mes travaux sont nés. Tout a commencé avec
l'envie de travailler autour du psychisme d'une
personne, et les différentes étapes constituant sa
vie. Grâce à cela on parvient à un retour au plus
profond de nous même pour y retrouver l'enfant
caché ou même parfois perdu. Le principe est de
faire redécouvrir à l'adulte l'émerveillement que
peuvent avoir les enfants dans un monde qui est
pourtant le même que le sien.
-1-
Lors d'un retour
au sein de ma propre en
enfance, la première
chose qui me vint à
l'esprit fut les longs
moments passés avec ma
grand mère devant tout
son matériel de couture.
C'est alors que l'idée de
faire des objets en tissus
m'apparut comme une
évidence. Cela constitue
toujours une chose
merveilleuse à mes yeux.
Il y a une part de magie
dans le fait de pouvoir
fabriquer des choses
totalement incongrues à
partir de rien sinon du
tissus et du fil.
-2-
De plus il y a toute une
symbolique autour des objets
en tissus et de l'enfance avec
le doudou. Je ne l’associe pas
à l'enfance directement, mais
bien à l'idée que s'en fait
l'enfant. Les éléments en
tissus deviennent des sortes de
doudous. Ces objets
deviennent donc pour moi un
réconfort pour l'enfant, et mes
installations en tissus des
mondes sécurisés aux yeux de
l'enfant. Une sorte de doudou
géant !
-3-
À mes yeux beaucoup d'artistes contemporains
salissent l'image de la peluche et attachent une certaine
perversion à sa symbolique et son utilisation. Pour ma
part, je cherche à redonner à la peluche la symbolique que
l'enfant lui attache. Je ne vais pas vers le détournement
comme peut le faire Annette Messager dans une œuvre de
2002 telle que articulés-désarticulés, ou bien Mike Kelley.
Il y a une réelle réflexion autour de la façon dont je peux
parvenir à retranscrire le côté merveilleux que les enfants
donnent à beaucoup de choses, grâce à des installations en
tissus.
La question est maintenant, comment à partir de
ces installations je peux susciter chez des adultes une
sensation d'émerveillement. De plus il est important pour
moi que mes projets faits de doudous ne soient pas tournés
en dérision par ces derniers.
-4-
J'ai usé de plusieurs stratagèmes afin de redonner l'illusion
d'une vision d'enfant. Ce par le biais d'installations diverses et
variées. L'une d'entre elles faisait appel aux cinq sens, une recherche
était faite autour des sensations procurées par l'enfance. Elle
s'inscrivait également dans une logique d'imitation, tout comme
plusieurs autres projets. J'ai également beaucoup réfléchit au fait de
redonner l'illusion d'une inscription dans l'espace au titre d'enfant, le
décor était sur dimensionné pour que l’adulte se sente petit et enfant
à nouveau.
D'autres enjeux sont venus interférer. Notamment celui de la
véracité de l'imaginaire retranscrit dans mon travail, sur ce qu'est
cette fameuse vision d'enfant. C'est pourquoi pour d'autres projets
j'ai tout simplement demandé à des enfants d'intervenir dans mon
travail. J'ai voulu faire en sorte que les enfants eux mêmes puissent
nous faire part de leur imagination. La nuance est importante à mes
yeux dans le sens ou c'est certainement le meilleur moyen de
parvenir à faire ressentir l'émerveillement de ces derniers. Mais c'est
également une façon de sortir de l'idée que l'on se fait du doudou, en
lui redonnant le sens que les enfants peuvent lui donner.
-5-
C'est ainsi que mon travail prit forme et que mes doudous devinrent nombreux, dans un univers dédié à la nostalgie, et à l'insouciance !
-6-
Portique pour enfant à l’échelle
de l’adulte. Cet objet a pour but de
réveiller tous les sens des grands pour
qu'ils replongent dans leurs souvenirs
d'enfance. Peluches en tissus, et structure
en bois. Le tout fait main.
Kelly Gouneaud, Portique, Novembre 2011.
-9-
Kelly Gouneaud, Le déguisement, Janvier 2012.
Travail sur le déguisement d’enfant. Une façon de
redécouvrir les joies de ce jeu avec la vision d'un adulte.
Suspension tête de chat armature fer, tissus, rembourrage naturel,
un miroir et une valise avec les déguisements.
Kelly Gouneaud, A l'échelle de l'enfant, Février 2012.
Installation visant à créer un décalage d’échelle, pour
mettre l’adulte en position d’enfant. Peluche d’un mètre de
hauteur, un stylo en tissu, des papiers format raisin, un bureau
sur-dimensionné.
-10-
J'entends par là qu'au départ on y attache de l'importance mais
qu'au fur et à mesure on n'y pense plus trop. Son absence devient
une fatalité et une habitude. Il en va de même pour les dessins
d'enfants. Au début quand l'enfant commence à en faire on y
accorde beaucoup d'importance, puis au bout d'un moment quand
l'enfant en à fait un certains nombre, ce n'est qu'un dessin parmi
d'autre. Le spectateur se retrouve donc confronté à ces éléments et
y porte une attention particulière et nouvelle. Le principe est très
simple, j'ai demandé à des enfants de me faire des dessins et j'ai
tenté de les reproduire à l’identique. Chacun de mes fantômes est
en réalité doté d'un dessin d'enfant (à l'intérieur), et d'une
représentation de ce dessin en tissus. Lorsque le spectateur prend
le parti de s'intéresser à ce qu'il y a à l'intérieur de chacun d'eux, je
m'intéresse également au fait que le spectateur pourrait de ce fait
faire de même avec le contenu qu'il pourrait y avoir dans chacun
des livres manquants.
Cette installation est
inspirée du lieu d'exposition, soit
la bibliothèque. Lors de notre
visite des lieux, on a mentionné les
cartons mis en place pour signaler
le manque d'un livre à cet endroit
là. Je pars donc de cette base pour
mettre en place des sortes des
fantômes tels que ceux-là. Les
fantômes représentent pour moi
des objets auxquels on porte peu
d’intérêt à un moment donné.
Kelly Gouneaud, les fantômes de notre enfance, Février 2012.
-11-
Kelly Gouneaud, les fantômes de notre enfance (détail) L'histoire de Ethan 4ans, Février 2012.
Kelly Gouneaud, les fantômes de notre enfance (détail) L'histoire de Carrie 2ans 1/2, Février 2012.
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Kelly Gouneaud, les fantômes de notre enfance (détail) L'histoire de Capucine 5ans, Février 2012.
Kelly Gouneaud, les fantômes de notre enfance (détail) L'histoire de Aïnhoa 6ans, Février 2012.
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Pour ce travail j'ai demandé à un enfant de monter le projet
pour moi. C'est alors que je me suis retrouvée comme simple
réalisatrice de son projet. C'est là qu'intervient la fameuse Chloé
rencontrée au début du livre. Il s'agit d'une charmante petite fille de
9ans, à l'imagination débordante. Le but n'est plus pour moi de faire
des installations à partir de peluches dans le but de créer un
imaginaire de l'enfance, mais de faire en sorte que les enfants eux
mêmes puissent nous faire part de leur imagination. Cela me place
donc en simple messager, ou comme un moyen de communication.
Bien entendu le rendu plastique restera de l'ordre de l'objet en tissu,
choix que j'impose à l'enfant.
Le lieu étant choisi d'avance, je lui parle d'un
environnement naturel, et de la présence d'arbres . C'est alors que
l'on se cantonne à faire un projet au sein d'un arbre. Par le biais de
questions simples on met en places les idées principales, les
éléments présents, le nombres d'éléments, etc...
De la même façon que l'on doit réfléchir à notre travaille, j'ai
demandé à Chloé de réfléchir à son travail. On en ressort des idées
très spontanées qui mettent en évidence que les enfants se
nourrissent de choses simples et arrivent à y voir du merveilleux. Et
c'est cet aspect là qui me semble très intéressant.
Kelly Gouneaud, les merveilles dans la nature, avril 2012.
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RéférencesUn exemple bien descriptif de l'univers
dans lequel je souhaite évoluer et celui du projet Portraits-autoportraits de Gilles Porte en 2005. Ce dernier, cinéaste français fait faire à des enfants de 32 pays différents leur autoportraits, dans le but de donner une consistance à leur dessin en faisant des minis animations respectant trait pour trait les dessins.
Dans un souci de positionnement d'enfant pour l'adulte pas la taille, un parcours ludique que proposait la foire expo de La Rochelle pour mettre les parents en garde contre les dangers des accidents domestiques vis à vis de leurs enfants.
Annette Messager, articulés-désarticulés, 2002, détails.
Dans cette œuvre d'Annette Messager, articulés-désarticulés de 2002, et en suivant une analyse psychanalytique, on se rend bien compte de ce que le détournement de l'objet en peluche signifie. On partirai sur une idée de fétichisme, et l'artiste va jusqu'à parler de matière et d'art populaire et dévalués.
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Un autre artiste qui reflète le fait de faire participer les enfants au projet n'est autre que Le Tomas Saraceno avec "Museo Aerosolar" fait à l'occasion de la biennale de Lyon de 2007. Cet artiste a demandé à des enfants du monde entier de récolter des sacs plastiques. Puis finalement c'est tout le monde qui se met à le faire. Le tout va former un musée animé par l'énergie solaire, tel une montgolfière. Il explique son projet dans la vidéo du lien suivant : La biennale de Lyon 2007. Actualité. Le "Museo Aerosolar" de Tomas SaracenoInterview de l'artiste (30 novembre 2007) . Page consulté le 8/04/2012. lien: http://2007.labiennaledelyon.com/fran/index.htm
Tomas Saraceno, Museo Aerosolar, 2007.
Références
Une des références les plus représentatives n'est autre que le film Bogus un film de Norman Jewison (1996) avec Gérard Depardieu. L'enfant se créé un ami imaginaire. La base est un dessin qui prendra forme par la suite.
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