les complications cardiovasculaires iii
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Les complications cardiovasculaires III
Prévention primaire : facteurs modifiables et interventions
médicamenteuses
• Tabagisme
• HTA
• Diabète sucré
• Hypercholestérolémie
• Aspirine
Prévention primaire
Tabagisme
La période d'avancement du risque (RAP) donne le délai moyen auquel la survenue d'un
événement (comme l'incidence de la maladie ou le décès) dû à un facteur de risque est avancée
chez les personnes exposées par rapport aux personnes non exposées.
Diabète sucré
Ne pas se focaliser sur les troubles coronaires
L'indice glycémique est la mesure de combien 50 g de glucides provenant d'un
aliment spécifique augmente la glycémie.
La charge glycémique a été calculée en multipliant l'apport net moyen en glucides
(mesuré en grammes par jour) par l'indice glycémique, puis en divisant par 100.
Critère de jugement principal
Le critère de jugement principal était un composite
d'un événement cardiovasculaire majeur (décès
cardiovasculaire, infarctus du myocarde non
mortel, accident vasculaire cérébral et insuffisance
cardiaque) ou de décès quelle qu'en soit la cause.
Dans cette étude, un régime à indice glycémique élevé
était associé à un risque accru de maladie cardiovasculaire
et de décès
Diabète sucré : prévention des complications
• pour les complications micro-vasculaires(rétinopathie diabétique, néphropathie diabétique, neuropathie diabétique) : contrôle strict de la glycémie (suivre l’hémoglobine glycosée : essayer de la maintenir à 7%) et de l’albuminurie
• pour les complications macro-vasculaires (infarctus myocardique, AVC, insuffisance cardiaque, artériopathie MI) :
– arrêt du tabagisme
– contrôle de PA (< 130/80 mmHg)
– blocage du système rénine-angiotensine (IEC)
– contrôle du LDL-cholestérol (<100 mg/dl)
Importance de l’hémoglobine
glyquée
Dans une étude de cohorte, les auteurs ont inclus 271.174 patients
atteints de diabète de type 2 inscrits au registre national suédois du
diabète et les ont comparés à 1.355.870 témoins sur la base de l'âge,
du sexe et du comté. On a évalué les patients diabétiques en
fonction de leur âge et de la présence de cinq facteurs de risque
(taux élevé d'hémoglobine glyquée, taux élevé de LDL-
cholestérol, albuminurie, tabagisme et tension artérielle
élevée). La régression de Cox a été utilisée pour étudier le risque
excessif de conséquences (décès, infarctus aigu du myocarde,
accident vasculaire cérébral et hospitalisation pour insuffisance
cardiaque) associé au tabagisme et le nombre de variables hors des
fourchettes cibles. Ont également été examinés la relation entre
divers facteurs de risque et les résultats cardiovasculaires.
• « Parmi les patients diabétiques dont les cinq variables
se situaient dans les limites de la cible, le ratio de risque
de décès, quelle que soit la cause, est de 1,06 (comparé
au groupe contrôle) (intervalle de confiance à 95% [IC],
1,00 à 1,12), le ratio de risque d'infarctus aigu du
myocarde est de 0,84 (IC à 95%, 0,75 à 0,93) et le
rapport de risque d'accident vasculaire cérébral est de
0,95 (IC à 95%, 0,84 à 1,07).
• Chez les patients atteints de diabète de type 2, un taux
d'hémoglobine glyquée en dehors de l’intervalle cible
est le principal facteur prédictif d'accident vasculaire
cérébral et d'infarctus aigu du myocarde; le tabagisme
est le plus puissant prédicteur de la mort ».
Conclusion
« Les patients atteints de diabète de type 2
présentant cinq facteurs de risque dans les
fourchettes cibles semblent présenter peu ou pas
de risque supplémentaire de décès, d'infarctus du
myocarde ou d'accident vasculaire cérébral, par
rapport à la population générale. »
Hypertension artérielle
HTA : seuils justifiant un traitement
mesure au manomètre au cabinet médical :
• 160/95 mm Hg : population générale
• 140/80 mm Hg : diabétiques, après AVC
la notion de " pré-hypertension artérielle " n'est
pas validée pour être une cible thérapeutique
Le problème du seuil
Tout au long du milieu de la vie et de la vieillesse,
la pression artérielle habituelle est fortement et
directement liée à la mortalité vasculaire (et
globale), sans aucune preuve d’un seuil jusqu’à au
moins 115/75 mm Hg.
Seuil pour instaurer le traitement
Soixante-quatorze essais uniques, représentant
306.273 participants uniques (39,9% de femmes et
60,1% d'hommes; âge moyen, 63,6 ans) et 1,2
million d'années-personnes, ont été inclus dans les
méta-analyses. En prévention primaire,
l'association d'un traitement hypotenseur à des
événements cardiovasculaires majeurs dépendait
de la PA systolique de base (TAS).
MACE: major cardiovascular events
CONCLUSIONS ET PERTINENCE
• Cette analyse pré-spécifiée n'a trouvé aucune preuve à
l'appui des recommandations avec des lignes
directrices qui encouragent l'initiation du
traitement chez les patients souffrant
d'hypertension légère à faible risque.
• Il y avait des preuves d'un risque accru d'événements
indésirables, ce qui suggère que les médecins devraient
faire preuve de prudence lorsqu'ils suivent les lignes
directrices qui généralisent les résultats des essais menés
sur des personnes à haut risque à celles à faible risque.
Objectif du traitement
Réduire la pression artérielle :
en dessous de 140/90 mmHg
Bénéfice escompté du traitement
antihypertenseur
• Diminution de 2 AVC pour 100 patients traités
pendant 4 à 5 ans
• Diminution de 2 à 5 IDM pour 1000 patients
traités pendant 2 à 6 ans
• Diminution de 2 à 3 décès pour 100 patients
traités pendant 4 à 5 ans
Traitement non médicamenteux
• activité physique de loisir régulière
• réduire l'apport sodé
• réduction de la consommation d'alcool (< 3
verres standard chez l'homme et < 2 verres
standard chez la femme)
• perte de poids en cas d'obésité (>30 kg/m²)
• arrêt du tabagisme
Traitement médicamenteux chez
l'adulte sans pathologie associée• en 1ère ligne : diurétique thiazidique.
chlortalidone : 12,5 à 25 mg/j ou hydrochlorothiazide (associé à triamtérène) : 1 co/jNB : à introduire à dose réduite chez le sujet âgé en raison du risque d'hypotension orthostatique
• Première alternative : inhibiteur de l'enzyme de conversion (IEC): captopril, énalapril, lisinopril, ramipril
• Sinon:
– un b-bloquant : aténolol, métoprolol
– un inhibiteur calcique : amlodipine, diltiazem, vérapamil
– un sartan : losartan, valsartan
En cas d'échec
• rechercher des causes :
– effet « blouse blanche »
– période d'anxiété ou stress
– mauvaise compliance
– posologie insuffisante
– obésité ou prise de poids
– consommation excessive de sel, alcool, tabac, réglisse
– drogues (amphétamine, cocaïne)
– médicaments (corticoïdes, AINS, bupropion, sibutramine, vasoconstricteurs nasaux, tryptans, lévothyroxine, sympathomimétiques, etc.)
– ou une HTA secondaire
• ensuite : * en deuxième ligne : autre monothérapie * en troisième ligne : bithérapie
– en évitant certaines associations:
• IEC ou sartan + diurétique hyperkaliémiant
• b-bloquant + inhibiteur calcique bradycardisant
– en tenant compte de certaines interactions médicamenteuses :
• risque d'insuffisance rénale si association IEC ou sartan + diurétique
• risque d'arythmie si diurétique hypokaliémiant + inhibiteur calcique bradycardisant ou b-bloquant
Traitement médicamenteux chez
l'adulte avec pathologie associée
• diabète de type 2en 1ère ligne : IEC, sartan; diurétiques thiazidiques, en 2ème ligne : b-bloquant
• AVCen 1ère ligne : diurétiques ou association périndopril + indapamide
• infarctus myocardiqueen 1ère ligne : b-bloquant (aténolol, métoprodol, propranolol)
• insuffisance cardiaqueen 1ère ligne : IEC inhibiteurs calciques à éviter (aggravent l'insuffisance cardiaque)
• insuffisance rénaleIEC avec contrôle de la fonction rénale et de la kaliémie (captopril, énalapril)
Troubles lipidiques
Hypercholestérolémie familiale : maladie génétique caractérisée par une
élévation des concentrations LDL-cholestérol > au 95ème percentile, avec une
cholestérolémie > 500 mg/dl.
Hypercholéstérolémies
Hypercholestérolémie commune
• Régime
• Statines
Statines
Médicaments principaux
• pravastatine : 20 à 40 mg/j (1er choix en raison du
moindre risque d’interactions médicamenteuses)
• simvastatine : 20 mg/j (à privilégier chez le diabétique)
• atrovastatine : ne réduit pas significativement la
mortalité chez les coronariens
• fluvastatine, lovastatine, rosuvastatine: pas de réduction
démontrée de la mortalité en prévention secondaire
Chez les adultes présentant un risque accru de
MCV mais sans événement antérieur, le traitement
par les statines est associé à un risque réduit de
mortalité toutes causes confondues et
cardiovasculaire, ainsi qu’à des avantages absolus
plus importants chez les patients présentant un
risque initial plus élevé.
6 études de prévention primaire et 5 de prévention
secondaire avec un suivi entre 2,0 et 6,1 ans ont
été identifiées. La mort a été différée entre -5 et 19
jours dans les essais de prévention primaire et
entre -10 et 27 jours dans les essais de prévention
secondaire. Le délai médian de décès pour les
essais de prévention primaire et secondaire était
respectivement de 3,2 et 4,1 jours.
Il existe des divergences considérables dans les directives de dépistage
cardiovasculaire, sans consensus sur les stratégies de dépistage optimales ou
le seuil de traitement.
Efficacité des statines
• prévention primaire : diminution (selon le risque de base) de 0,2 – 1 % à 1 – 5 % du risque de mortalité cardiovasculaire à 5 ans , avec un effet petit sur la mortalité totale
• prévention secondaire chez le coronarien avec une LDL-cholestérolémie initiale > 100 mg/dl : 2 morts évitées pour 100 patients traités à 5 ans pour une mortalité de 9 % dans le bras placebo
• prévention secondaire chez le patient avec un AVC : diminue le risque d’accident coronarien sans effet démontré sur le risque de récidive d’AVC ou sur la mortalité
chez le diabétique de type 2
• prévention primaire, avec LDL-cholestérolémie > 115 mg/dl ou avec HTA : évite 1 événement cardiovasculaire pour 100 patients traités
• secondaire chez le diabétique de type 2 avec LDL-cholestérolémie > 90 mg/dl : évite 1 événement coronarien pour 50 patients traités
Effets indésirables
• élévation des transaminases (3%)
• myopathies (dose-dépendants) : douleurs musculaires, élévation CPK, rhabdomyolyse (rare)
• tendinopathies
• en cas de prise d’inhibiteur de l’isoenzyme CYP3A4 du cytochrome P450 (macrolides, antirétroviraux… ou jus de pamplemousse) : préférer la pravastatine
• pneumopathies interstitielles (rare)
• risque de diabète sucré à doses élevées
• risque d’AVC hémorragique (risque associé à la baisse de la cholestérolémie)
Hypercholestérolémies familiales pures
• Hyperlipoprotéinémie de type IIa
– Homozygote : 1/1.000.000 troubles cardiovasculaires avant 20 ans tableau clinique dès l’enfance
– Hétérozygote : 1 individu sur 500 risque coronarien à partir de 30 ans chez l’homme autosomique dominant. xanthomes tendineux ; élévation cholestérolémie (275 à 500 mg/dl à l’âge adulte) avec LDL cholestérol
> 190mg/dl ; arc cornéen risque de complications cardiovasculaires : évalué à 50% chez l’homme à 50 ans et 30% chez la femme à
60 anstraitement : statine dès l’âge adulte jeune avec diminution du LDL cholestérol comme objectif.
– Polygéniquecholestérolémie entre 250 et 350 mg/dl responsable de 3 à 5% des hypercholestérolémies risque coronaire accru (x 3 à 4)traitement : cf hypercholestérolémie non familiale + inhibiteurs PCSK9 (alirocumab et évolocumab) ?
• Déficit familial en apolipoprotéine B-100 : 1/700 à 1/100 troubles cardiovasculaires après 40 ans autosomique dominant présentation clinique : cf type IIb
Gènes en cause
• Mutations autosomales dominantes :
– Récepteur aux LDL (LDL-R),
– Ligand du récepteur aux LDL, l’apolipoprotéine B
(apoB)
– PCSK9 (proprotéine convertase subtilisine/kexine de
type 9)
• Mutations autosomales récessives
– Gène ARH (autosomal recessive hypercholesterolemia)
Traitement• Radical : transplantation hépatique
• Échanges plasmatiques et aphérèses lipoprotéines LDL
(2 à 4 x /mois)
• Statines à dose importante (peu efficace)
• Ézétimib (inhibiteur de l’absorption digestive du
cholestérol et des phytostérols apparentés)
• Lomitamide (inhibiteur de la synthèse des constituants
des LDL)
• Anticorps anti-PCSK9 : évolocumab, alirocumab (?)
Hypercholestérolémies familiales associées à
une hypertriglycéridémie
• Hyperlipoprotéinémie de type IIb (familiale combinée)
- associant TG 250 à 750 mg/dl à cholestérolémie de 250 à 500 mg/dl et
élévation LDL cholestérolémie
- aucune expression clinique
- traitement : cf hypercholestérolémie non familiale
• Dysblipoprotéinémie familiale (type III) : 1/10.000
- LDL cholestérol normal mais troubles cardiovasculaires
- hypercholestérolémie 250 à 500 mg/dl, LDL cholestérol normal, VLDL très
élevé et TG : 250 à 500 mg/dl
- associé à diabète et hypothyroïdie
- xanthomes, affections cardiovasculaires
- traitement : diététique + celui du diabète et de l’hypothyroïdie + statines ou
fibrate
Hypertriglycéridémie : définition
• légère à moyenne : 250 à 1000 mg/dl
• sévère si > 1000 à 1500 mg/dl
Risque
- atteinte prématurée des artères coronaires
- pancréatites si TG > 1000 à 1500 mg/dl
Étiologie
1) Héréditaire
• hyperlipidémie familiale combinée
• diabète sucré de type 2 sous contrôle
• hypoalipoprotéinémie familiale
• hypertriglycéridémie familiale monogénique (pas associée à risque coronaire)
2) Secondaire
• diabète sucré non contrôlé
• alcool
• médicaments : œstrogènes, androgènes, corticoïdes, cyclosporine, tacrolimus, thiazides, b-bloquants, valproate, inhibiteurs de protéase
• hypothyroïdie
• insuffisance rénale terminale
• SIDA
• syndrome néphrotique
Traitement
• régime : perte de poids, exercices, réduction
consommation d’alcool
• médicaments si sévère :
– acide nicotinique (1500 à 2000 mg 1x /j) + statine
si hypercholestérolémie associée
– fibrates (exemple fénofibrate : 200 à 267mg/j en 1
à 3 x).
Aspirine
• Mortalité : pas d'effet
• Accident vasculaire cérébral : un accident évité pour 2.500 femmes âgées de 60 ans traitées pendant un an; pas d'effet bénéfique observé chez l'homme
• Infarctus myocardique : un infarctus évité pour 700 hommes âgés de 60 ans traités pendant un an; pas d'effet bénéfique chez la femme
• Risque d'hémorragie grave : un cas pour 2.200 personnes traitées pendant un an
• En cas de facteurs de risque (diabète, hypertension artérielle, tabagisme): pas d'effet sur la mortalité globale, ni sur la mortalité cardio-vasculaire
Au moins 70 ans
> 70 ans
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