l’éducation permanente, condition de réalisation des droits culturels

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L’éducation permanente, condition de réalisation des droits culturels

Centre culturel Marcel HicterNamur, lundi 18 novembre 2013

Institut interdisciplinaire d’éthique et des droits de l’hommeObservatoire de la diversité et des droits culturels, Université de Fribourg

Patrice.Meyer-Bisch@unifr.ch www.droitsculturels.org

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La réalisation des droits culturels, condition de réalisation de la permanence

1. L’éducation permanente en tant que droit humain

2. L’éducation permanente en tant que droit culturel

3. Formation et information en permanence

4. La soutenabilité politique du culturel

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1. L’éducation permanente en tant que droit humain

La permanence basée sur une cohérence des capacités

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ABDH

L’approche basée sur les besoins tend à supprimer des manques

Celle qui est basée sur les droits humains renforce des capacités: droits, libertés et responsabilités

Elle tient compte aussi de la complexité

La durabilité est centrée sur l’homme et sur ses « capitaux », sur ses capacités à entretenir et développer l’équilibre dynamique des systèmes.

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Les personnes au centre d’une triangulation d’acteurs

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Le système des droits de l’homme Universalité

• Droits civils• Droits politiques

Indivisibilité – interdépendance

• Droits économiques• Droits sociaux….• et culturels

Tous sont des droits, des

libertés, des responsabilités

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Sécuritédes libertés culturellesde l’informationde l’accès à l’éducationde l’accès aux patrimoines

Sécuritédu travail et au travailde la propriété

Sécuritésanitairealimentairedu logementde la vie dans un environnement sain

Sécuritédes libertés publiquesjudiciairepolicièremilitaire

Sécurité politique

Fiabilisation des

procédures de participation démocratique, garantissant

l’équilibre des systèmes

Sécurité humaine

Respect et intelligence de la complexité

culturelle

civile

économique

sociale etécologique

Sécuritédes personnes, groupes et communautés en situation vulnérable

transversale

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Une éducation de qualité

Une éducation de qualité est celle qui permet à chacun d’exercer au mieux l’ensemble de ses droits, libertés et responsabilités pour lui-même et pour autrui.

La qualité de l’éducation peut dès lors être comprise d’une façon universelle, relative à la réalisation de chaque droit de l’homme, tout en étant respectueuse de la diversité culturelle (les liberté fondamentales sont identiques, mais se déploient différemment selon les milieux culturels).

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2. L’éducation permanenteen tant que droit culturel

La permanence basée sur un chemin d’identification

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Les références ne sont pas des racines

« Ce qui sépare un ‘homme cultivé’ d’un homme qui ne l’est pas, ce n’est pas seulement la possession d’un bien : c’est un chemin qui n’a pas été parcouru, un travail qui n’a pas été fait. Mieux : c’est un lien qui n’a pas été noué avec le monde. Car la culture n’est pas seulement un trésor de connaissances et de jouissances ; la culture est ouverture au monde, arrachement et construction de soi. Si donc la privation de culture sépare les hommes entre eux, si elle creuse entre eux un fossé, elle fait pire encore : elle les sépare et d’eux-mêmes et du monde. »

Danielle Sallenave, Le Don des morts, 1990, p.13

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Pourquoi ne voit-on pas la gravité de cette pauvreté?Pourquoi ne voit-on pas non plus que les violences sont des défauts de culture?

Culture au sens étroit:

Les beaux arts et les patrimoines,la création

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Culture au sens large

« La culture doit être considérée comme l’ensemble des traits distinctifs spirituels et matériels, intellectuels et affectifs qui caractérisent une société ou un groupe social et qu’elle englobe, outre les arts et les lettres, les modes de vie, les façons de vivre ensemble, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances »UNESCO, Mexico, 1982

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Sens large, mais centré sur les personnes

Le terme «culture» recouvre les valeurs, les croyances, les convictions, les langues, les savoirs et les arts, les traditions, institutions et modes de vie…

par lesquels une personne ou un groupe exprime son humanité et les significations qu'il donne à son existence et à son développement. 

Déclaration de Fribourg, art. 2

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Un sens large peut être opérationnel, s’il est au niveau fondamental

Les libertés se cultivent,

se produisent,

s’arrachent:C’est un travail culturel interactif

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Les droits culturels reconnus

Droit à l’éducationDUDH,26; PIDESC, 13-14

D. de participer à la vie culturelle DUDH, 27; PIDESC, 15

2001 Déclaration universelle de l’UNESCO sur la diversité culturelle et 2005, Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles.2005. Conseil de l’Europe, Droit au patrimoine: Convention-cadre sur la valeur du patrimoine culturel pour la société

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Les droits culturels reconnus

2007. Les droits culturels. Déclaration de Fribourg (société civile): déploiement de huit droits culturels

2009 Observation Générale 21, Comité du PIDESC2009 Création d’un mandat d’expert indépendant dans le domaine des droits culturels

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La réalisation des droits culturels

Un droit culturel est un droit et une liberté de vivre son processus d’identification tout au long de sa vie, ce qui implique la liberté et la responsabilité d’accéder aux ressources culturelles nécessaires au déploiement et à la cohérence de ses choix et responsabilités.

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• la liberté de choisir ses références culturelles, d’établir des priorités et de les changer,

• la liberté d’exercer des activités culturelles, notamment linguistiques, artistiques, sportives, religieuses, sous réserve du respect des droits d’autrui,

• le droit de connaître les patrimoines (art. 3)• la liberté d’appartenir, ou de ne pas appartenir à une

communauté culturelle (art. 4)• le droit de participer à la vie culturelle (art. 5)• le droit à une information adéquate (art. 6)• le droit à une éducation adéquate (art. 7)• et à ses politiques.

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Art.6. Education et formation

Dans le cadre général du droit à l'éducation, toute personne, seule ou en commun, a droit, tout au long de son existence, à une éducation et à une formation qui, en répondant à ses besoins éducatifs fondamentaux, contribuent au libre et plein développement de son identité culturelle dans le respect des droits d’autrui et de la diversité culturelle; ce droit comprend en particulier:a. la connaissance et l’apprentissage des droits de l'homme ;b. la liberté de donner et recevoir un enseignement de et dans sa langue et d'autres langues, de même qu’un savoir relatif à sa culture et aux autres cultures ;

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Art.6. Education et formation

c. la liberté des parents de faire assurer l’éducation morale et religieuse de leurs enfants conformément à leurs propres convictions et dans le respect de la liberté de pensée, conscience et religion reconnue à l’enfant selon ses capacités ;d. la liberté de créer, de diriger et d’accéder à des institutions éducatives autres que celles des pouvoirs publics, à condition que les normes et principes internationaux reconnus en matière d’éducation soient respectés et que ces institutions soient conformes aux règles minimales prescrites par l’Etat.

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La complémentarité des actes

La qualité de ce droit culturel peut être définie comme une interactionentre trois missions qui définissent l’éducation comme une formation pleinement humaine : • instruction : transmission et maîtrise de savoirs, • éducation : appropriation des valeurs et des lois,

modification des perceptions de la conscience et des comportements,

• enseignement : apprentissage des signes permettant à chacun de se situer par rapport aux savoirs et à autrui. L’enseignement a une fonction médiatrice pour l’instruction et l’éducation

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Le respect critique: point crucial

Du point du vue culturel, la qualité de l’éducation peut être définie comme une formation au respect critique La condition de respect critique ne s’oppose pas à l’exercice de la libre critique, elle en est au contraire la base et la condition de légitimité : elle permet d’ouvrir la discussion et donc la libre critique dans la connaissance des « règles de l’art » de la discipline concernée, quitte à les contester. Il est permis et souhaitable de critiquer, il est interdit de faire comme si on possédait le savoir, la science exacte, la juste doctrine politique. Tel est le principe fondateur de la démocratie comme de la science : l’obligation de s’exposer à la critique ouverte et l’interdit de faire comme si on était au-dessus.

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Photo Rarindra Prakarsa

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3. Formation et information en permanence

La permanence basée sur la continuité dans la circulation des savoirs

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choisir et être choisi

La qualité développe la capacité de choisir et d’être choisi ; elle est avant tout l’apprentissage de la réciprocité comprise comme capacitation mutuelle (empowerment).

• un développement des libertés : la capacité de choisir,• un développement des responsabilités (capacités

d’inclusion) : la capacité d’ être choisi.

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Une triangulation centrale

formation

information

patrimoines

Formation et information forment une boucle dont le contenu est la participation aux ressources culturelles constituées en patrimoines.

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Information adéquate

• Une information adéquate est celle qui est nécessaire à l’exercice d’un acte libre

• L’information est un acte réciproque, une « commune action »

• Qui doit utiliser une palette de moyens

• Question: le droit de corriger, le droit d’interdire

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4. La soutenabilité politique du culturel

La permanence basée sur la performance politique

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L’effet de levier

« L’action culturelle est effectivement primordiale. Elle permet de poser la question de l’exclusion humaine d’une manière plus radicale que ne le fait l’accès au droit au logement, au travail, aux ressources ou à la santé. On pourrait penser que l’accès à ces autres droits devient inéluctable, lorsque le droit à la culture est reconnu. »

Joseph Wresinski, Culture et grande pauvreté, Editions Quart-Monde, Paris, 2004, p. 40.

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Une politique démocratique produit

Une politique démocratique ne fait pas que respecter formellement des libertés qui préexisteraient en la nature de chacun ; elle les « produit », les cultive, par la richesse d’un tissu d’interactions et de correspondances, entre ordre et désordre. Une politique culturelle est une « culture des libertés » dans tous les domaines du politique.

La qualité politique est l’adéquation à une société démocratique, c'est-à-dire à une société dont l’objectif est le développement des libertés par leur interaction .

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L’exigence d’une nouvelle étape démocratique

Une culture démocratique trouve son principe de développement dans :

• le croisement dialectique des savoirs, lequel se réalise par :• la dialectique entre les personnes, qui

nécessite à son tour :• l’institution et l’entretien d’espaces

dialectiques

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Le peuple enfant

La réalisation d’un peuple – ou souveraineté – se forme dans ce dialogue qui se transmet et grossit,

comme sa tradition et sa création propres,

sa fierté, son humilité devant la culture, sa foi dans sa réciprocité créatrice :

sa force de paix.Education permanente 33

L’enfant sujet et témoin

Les droits culturels de l’enfant

Culture et enfance sont de même nature: c’est l’être humain qui advient

www.unifr.ch/iiedh/publications

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