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LES MÉTIERS

qui a été décidé en tout premier lieu suite au ra-chat. Deux soutireuses d’une capacité de 75 000bouteilles à l’heure, deux palettiseurs, deux ma-chines à films, mise en place d’une unité de miseen boîtes en février 2010 pour 8,5 millions d’eu-ros… la brasserie se doit d’être à la pointe de latechnologie pour augmenter sa productivité etsuivre le comportement du consommateur, no-tamment en ce qui concerne les boîtes. Une obli-gation quand on réalise 95 % de son chiffred’affaires auprès de la GMS !

« Nous avons choisi le créneau des marques dedistributeurs il y 20 ans lorsque nous avons re-pris la brasserie. Avec nos moyens, il ne nousétait pas possible de soutenir une marque.Nous ne pouvions pas nous battre contre lesgrandes marques. Nous avons bien essayé delancer la Facon il y a une quinzaine d’annéesavec des campagnes d’affichages qui nous ontcoûté des fortunes, mais cela a été un échec.Depuis, nous avons recentré notre activité surles marques de distributeurs. » Cette stratégies’est révélée être la bonne. Aujourd’hui, lesclients ont accordé leur confiance à la brasserielors du rachat. Le carnet de commandes estplein jusqu’à fin 2009. Les conditions des mar-chés sont renouvelées chaque année et la so-ciété élabore des produits selon un cahier descharges propres à chacun. « Et ce n’est pasparce que nous fabriquons du premier prix quenous ne sommes pas qualitatifs. Nous avonsobtenu les normes Iso 9002, IFS et BRC, relati-ves à nos métiers. » La brasserie Saint-Omersuit ses clients à l’export et réalise 35% de sonchiffre d’affaires à l’étranger, essentiellement enAngleterre, en Espagne, en Belgique, en Suisse,aux Pays-Bas et au Maroc.

Une réactivité sans failleFermentations différentes (de 2,6 à 8,5 ° d’al-cool), colorations variées, arômes divers, pana-chés… la brasserie fabrique 170 marques dedistributeurs différentes. Premier atout de la PME : la réactivité. Lorsqu’ilfaut changer un packaging, modifier un pro-duit… c’est facile. Les équipes sont restreintes,

plus réactifs et de mieux nous défendre contreles caprices du temps. Par exemple, en cas demauvais temps, la consommation de panaché,mélange de bière et de limonade, peut varierde 1 à 4. Nous nous réjouissons d’avoir la ca-pacité de pouvoir stocker nos produits . » Autrefacilité : la brasserie propose de livrer franco deport. « Les clients ne veulent plus prendre plusla responsabilité du transport. Avec la maîtrisede nos 250 camions et nos plates-formes logis-tiques, notamment notre nouvelle implantationen région lyonnaise, nous sommes très bienplacés pour répondre aux nouvelles exigencesde nos clients. » Quelques mois après le rachatde son entreprise, André Pecqueur garde unbon souvenir de ces douze années passées dansun grand groupe. « Nous avons beaucoup ap-pris les uns des autres. Mais lorsque l’on estvraiment chez soi, on a envie de se dépasser.Nos banques nous ont d’ailleurs suivis dansnos investissements, une preuve de confianceen notre réussite. »Cet homme de 65 ans a préparé l’avenir en fai-sant rentrer dans l’entreprise en novembre der-nier Géry Pourbaix, son gendre, diplômé del’ISA et ancien directeur d’usine dans l’agroali-mentaire. André Pecqueur croit aux valeurs dela PME dont les salariés s’associent aux perfor-mances. « L’envie de réussir est contagieuse.Depuis le rachat, les collaborateurs se sententchez eux, ils ont retrouvé la confiance. Noustournons à plein régime. 24 h/24, 7 jours sur 7.Je pense qu’il règne une super ambiance dansl’entreprise.»Des salariés qui, outre la participation obliga-toire (un mois et demi de salaire l’an dernier), sesont partagés 10 % du bénéfice net de l’entre-prise au titre de l’intéressement.

Armelle ROUSSEL

’histoire est atypique car il s’agit en réa-lité d’un vendu/racheté. En 1996, André

Pecqueur et ses frères, Albert et Daniel, avaientvendu à Heineken le groupe Saint Arnould dontfaisait partie depuis 1988 la Brasserie de Saint-Omer. Constitué également des Caves St Ar-nould et de nombreux entrepôts, le groupe étaitspécialisé dans l’embouteillage et le négoce devins et boissons diverses.« Nous l’avions cédé à Heineken, car nous es-timions qu’il était difficile de développer l’af-faire familiale. La seule condition était que jereste dans l’entreprise. Le groupe Heineken étaitintéressé par nos entrepôts. Freddy Heinekenm’avait promis de m’accorder la priorité en casde revente. Lorsque le groupe a voulu se recen-trer sur son métier de base, le marché des biè-res premium, et fermer ou revendre la brasserie,je m’en suis naturellement porté acquéreurd’abord parce que l’affaire était saine et surtoutparce que 170 emplois étaient en jeu. »A 65 ans, André Pecqueur déborde de projets. Ilmène une politique d’investissements degrande ampleur (19,5 millions d’euros en deuxans), lance une bière de spécialité (la bière de

l’Abbaye de Saint-Bertin), développe toujoursplus de services envers la grande et moyennesurface (95 % du CA) et les CHR (Cafés, hôtels,restaurants). Résultat, dans un marché difficile,la brasserie de Saint-Omer est devenue le pre-mier brasseur indépendant de France depuisjuillet 2008 avec une production annuelle de 1,8million d’hectolitres en 2008. André Pecqueurprévoit une hausse du chiffre d’affaires de 10 %en 2009 pour atteindre 115 millions d’euros. Il ya vingt ans, lors du rachat de la Brasserie, alorsen dépôt de bilan, par les frères Pecqueur, laproduction annuelle n’était que de 50 000 hl…

60 % du marché français desmarques de distributeurs« Nous n’avons pas racheté la brasserie pournous reposer sur nos lauriers. Si nous voulonsconserver notre place de numéro 1 français desMDD (marques de distributeurs) avec 60 % departs de marché, nous devons bouger. Et d’abordinvestir dans notre outil de production. » C’est ce

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les décisions se prennent rapidement. Dans ledomaine des Cafés, Hôtels, restaurants, la réac-tivité prime également. D’autant plus que lemarché a été secoué ces dernières années avecl’application de la Loi Evin (interdiction defumer dans les lieux publics). Pour redynami-ser ce circuit de distribution qui représente 5%des ventes, six personnes mènent un travail defourmi à travers l’hexagone. « Nous travaillonsen confiance avec plus de 1 200 cafés, hôtels ourestaurants. Notre nouveau statut leur parlebeaucoup plus. Petit à petit, nous espérons engagner de nombreux autres à notre cause. »Objectif poursuivi : faire passer la productionde 90 000 hl à 110 000 hl pour les CHR. La bras-serie intervient souvent en renfort dans desplans de financement de bistrots. Là encore lesdécisions se prennent rapidement car les dos-siers sont traités en totalité à Saint-Omer.« Sur ce marché en diminution, notre seulechance est de nous différencier en offrant desservices innovants à nos clients. Notre réacti-vité est notre meilleur atout. »

Transports Saint Arnould,l’allié de poidsLa brasserie de Saint-Omer et TSA (TransportsSaint Arnould) ont toujours été liés, Ces deuxentreprises, toutes deux dirigées par AndréPecqueur, profitent de certains effets de syner-gie même si le volant d’affaires rapporté par labrasserie ne représente que 9% des ventes deTSA qui développe de nombreuses prestationslogistiques.« Nous avons la chance d’avoir à notre dispo-sition 35 000 m2 de stockage à deux pas de cheznous. Cette facilité nous permet d’être encore

www.facegrandlille.com FACE GRANDLILLE - n°207 - Mars 2008

Depuis le 1er juillet dernier,date du rachat de la brasserie deSaint-Omer au groupe Heinekenen juillet dernier, André Pecqueurest devenu le premier brasseurindépendant de France. Une politique d’investissementssoutenue (10% du CA annuel)va lui permettre de conforter saposition de leader sur le marchédes marques de distributeurset des premiers prix.Sens du service client, réactivitéet souplesse font le succèsde cette entreprise familialenée en 1866…

Brasserie de Saint-Omer,le n°1 des indépendants

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FACE GRANDLILLE - n°207 - Mars 2008 www.facegrandlille.com

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Brasserie de Saint-Omer

SAS au capital familial de 3 246 000 €2,5 hectares dans Saint-Omer

Effectif : 170 personnesCA : 105 millions d’euros en 2008+ 10 % prévus en 200935 % à l’export170 marques de distributeursInvestissements :19,5 millions d’euros en 2 ans1,8 millions hectolitres/an

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André Pecqueur

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