intimérrance

Post on 14-Mar-2016

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Antonio Catarino, photographie Stéphane Blondeau, écriture

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Photographies, Antonio Catarino

Textes, Stéphane Blondeau

Intimerrance

Au large tu me glisses

je me souviens encore

des mots qui se plissent

entre nous le décor.

Viens jouer les coeurs

lacher les guides

d’autres couleurs

combler le vide

pousser l’envie

suivre les angles

de l’intérieur.

Je suis ton regard dans un angle humide et froid

des couleurs apparaissent

au loin

la chaleur nous attire

croisement de matières

fusion d’ocre jaune

nage.

Regarde

entre ces deux

nous serons bien

l’horizon est en feu

la mer est calme

le miroir triche un peu.

On apparaît soudain sous le voile fin d’une lueur bleutée

les ombres se détachent

les lignes fuient

loin des droites

on se pose.

Assis à sa gauche

je lui parlais de cet arbre

tu lui ressembles.

Etendu vers le ciel, élancé

un géant de sève projette son empreinte sur la place encore chaude

un violet solide se détache

caresse mon regard

puis se fixe.

De rondes demoiselles avancent sur les veines d’un autre chapeau d’ondes

elles ciblent le chant majestueux des amants qui se désirent

survolent la piste longue où ils s’encollent

ils s’évaporent

le point d’impact a tiré sa révérence.

Le soleil grignote l’arène de Garance immobile

à ses côtés, un bleu Océan résiste.

Un peu plus loin, l’obscurité provoquée se détache

le quartier se visite

la rouille se méfie.

Je l’ai vue un instant dessinée dans le loin

où fondent les feuillages, où glisse le brouillard

elle était là, posée nue, blottie dans un coin

où tombent les mirages

puis disparaît soudain.

Il faut sortir de ce jardin trop clair

macabre séreux enveloppant nos nerfs

arroser la chaire et dégager le bourgeon

déchirer nos plèvres

expirer ce démon

pour pouvoir mouiller

de l’intérieur nos lèvres.

Douce feutrine

au contact méfiant

de la voir si profonde

digèrer nos enfants.

Lier les bords

nourrir nos vies à l’abri des morsures

fermer les portes et caler nos désirs

sûr.

17h 40

tu me parles de voyage

gros plan sur le large

dans ton dos

j’imagine ...

Traits de plumes

fines

peintures ensablées

le décor est posé.

La fenêtre est ouverte

les herbes longues se détachent

tu m’invites à partir.

Quitter ce lieu lourd et cinglant

ce lieu affaibli au point de se voir transparent face à cette gourmande organique

elle le grignote, l’envahit

intercepte tous ses sens pour lui rendre une ébauche légère qui suffit

je ne veux plus partir.

Attaché sur la berge

je ne peux m’empêcher d’imaginer ces lignes, ces courbes

ce corps disparu qui volait avec moi

résigné de ne connaître qu’une essence, je reste là à attendre

et pourtant

le nœud reste coulant.

Une tôle ouvre ses portes

97 forçats jouent des cordes

la sentinelle stressée mise aux points

le dénouement est proche

97 forçats se rapprochent.

Où l’oeil se perd

des mirages de couleurs

éclat de matières

esquisse de toi

invitant la larme

à se poser là.

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