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Impact sanitaire des pesticidesprésents dans l’atmosphère

en Bourgogne et Franche-Comté Claude TILLIER, Nelly Krebs

InVS, Cire Bourgogne Franche-Comté

CONTEXTE

CONTEXTE POLITIQUE ET SCIENTIFIQUE

• Le Plan régional pour la qualité de l’air (PRQA) de Bourgogne inscrit en 2008 “le risque sanitaire lié aux pesticides dans l’air” dans ses orientations

• Le PRQA de Franche-Comté en 2008 affirme la volonté de “développer et améliorer la qualité de l’air, et d’améliorer les connaissances en particulier sur des polluants non réglementés, comme les pesticides agricoles”

• L’Anses a rendu en 2011 une étude sur la contamination de l’alimentation, dont les pesticides qui sont des polluants ubiquitaires

Zones d’utilisation des pesticides

Utilisation des pesticides • Types de pesticides - insecticides

- herbicides- fongicides

• Utilisations- 90 % en agriculture- très forte en viticulture et arboriculture- forte en grande culture (céréales, oléagineux, protéagineux)- faible en élevage

Devenir des pesticides dans l’air

Composition et pulvérisation

• Substances actives : substances toxiques pour l’organisme visé (insecte, plante ou champignon)• Formulants visent à optimiser le potentiel toxique de la substance active (mouillants, solvants, émulsionnants, adhésifs, anti-moussants, anti-agglutinants…)• Supports dans lesquels on met substances actives et formulants• Pesticides pulvérisés sous forme de gouttelettes

- assez grosses pour se déposer- assez petites pour couvrir le feuillage ou le sol

Pulvérisation en grande culture

Pulvérisation en viticulture

Objectifs de l’étude

Objectifs principal et secondaires

• Objectif principal : Donner des éléments sur l’impact sanitaire des pesticides présents dans l’atmosphère en Bourgogne et Franche-Comté

• Objectifs secondaires :– Donner des éléments sur l’exposition de la population en

Bourgogne et Franche-Comté– Donner des éléments sur la part de l’exposition de l’air extérieur

dans l’exposition totale de la population

Matériel et méthodes

Matériel et méthodes• Evaluation quantitative de risques sanitaires pour les risques aigus et

chroniques• Zones d’exposition étudiées :

– zones viticoles– zones de grande culture

• Scénarios étudiés :– habitant en zone urbaine– habitant en zone rurale agglomérée (bourg) en zone viticole et en zone

de grande culture– habitant en zone rurale dispersée (“au milieu des champs”) en zone

viticole et en zone de grande culture– exposition professionnelle agricole (applicateur)

Evaluation quantitative de risques sanitaires

Zones d’exposition Bourgogne

Zones d’exposition Franche-Comté

Exposition de la population

Mesure de l’exposition

• Choix de sites représentatifs• Mesure de l’exposition moyenne annuelle intégrée hebdomadaire

(agglomération de Dijon)• Mesure de l’exposition moyenne journalière en grande culture

(Tavaux) et viticulture (Arbois) les jours de traitement dans le bourg, en zone dispersée et sur le tracteur

• Mesures en parallèle air extérieur et air intérieur pour déterminer le temps d’exposition

• Mesures uniquement sur les substances actives et pas sur les formulants et supports

Résultats sur le fond d’exposition

• Plusieurs dizaines de molécules (48) • On trouve des molécules interdites (lindane)• On trouve des pesticides de grande culture en zone viticole

et réciproquement• Des variations au cours de l’année (0,2-11,1 ng/m3) pour une

moyenne à 5,3 à Chenôve• Exposition majorée de 2,25 en bourg rural et 3,25 en zone

dispersée rurale• Des pesticides en air extérieur non retrouvés en air intérieur

et réciproquement

Résultats sur l’exposition aiguë• Un effet de proximité important limité dans le temps lors

des épandages (jusqu’à 35 fois plus) pouvant atteindre plusieurs dizaines ou centaines de ng/m3

• Cet effet de proximité s’atténue rapidement (chute des gouttellettes en quelques secondes)

• Des expositions professionnelles pouvant atteindre plusieurs microgrammes par mètre cube, et pas seulement sur le produit pulvérisé

• Des pesticides en air extérieur absents en air intérieur donc durées d’exposition limitées.

Dangers et valeurs toxicologiques de référence

Valeurs toxicologiques de référence

• Certains pesticides mortels à forte dose• Pas d’informations sur certaines molécules (pas de VTR pour

deux molécules pour les effets à seuil)• Certains sont tératogènes • Certains sont cancérogènes possibles• Uniquement des VTR par voie orale qu’il faut transposer pour

l’inhalation• VTR sans seuil souvent pour des cancers digestifs : le foie, le

duodénum ou l’estomac, ce qui pose le problème de la transposition

Et les formulants et supports ?• Fiche de sécurité (FDS) très souvent limitée à la substance active• Exemple du TRIFLUREX 80

– 44 à 48% de substance active (trifluraline). Oral RfD 0,0075 mg/kg/j– 45 à 50% de support (xylène). Oral RfD 0,2 mg/kg/j

• Exemple du GREMAN– 11,2% de tétraconazole– 50% de solvant aromatiques louds (FDS)– renseignements auprès du fabricant sur le solvant: naphtalène

(0,9%) et du 1,2,4-trimathylbenzène (4%)– 39,8% restants ?

Caractérisation des risques

Risque avec seuil aigu et chronique

• Quotients de danger pour les molécules ayant une VTR pour l’aigu :– Professionnel : entre 10-6 et 10-2

– Autres scénarios : entre 4 10-8 et 10-3

• Quotients de danger pour le risque chronique avec seuil :– Professionnel : 10-2

– Autres scénarios : 6 10-10 et 3 10-2

Risque chronique sans seuil• Uniquement sur Chenôve (mesures sur un an)• 11 cancérogènes possibles• 6 VTR sans seuil• Les excès de risque individuel sont compris entre 2 10-10 et 2

10-7 • Essentiel du risque provenant des HCH alpha et gamma

(lindane) interdits en agriculture• Excès de risque collectif inférieur à 1 pour les deux régions

(1 628 000 habitants en Bourgogne et 1 115 600 en Franche-Comté)

Discussion

Part de l’air extérieur

• L’apport par l’air extérieur est inférieur au millième de celui par l’alimentation

• Les variations entre zones rurales et urbaines sont assez modérée

• L’apport de l’air intérieur est plus important et concerne des molécules plus problématiques (organochlorés)

Evaluation quantitative des risques• Points forts :

– Résultats exposition cohérents avec la France– Mesures pour l’exposition chronique sur une année et simultanées pour

variations spatiales– Données sur l’alimentation de bonne qualité– Des résultats offrant une bonne marge de sécurité

• Points faibles : – Incertitude sur l’exhaustivité des pesticides dosés– VTR des substances actives : certaines non fixées, toutes pour

l’ingestion– Supports et formulants non pris en compte– Eventuelle synergie non prise en compte

Conclusion et recommandations• Il n’apparaît pas utile de renouveler de telles campagnes de

mesure en air extérieur pour la toxicité chronique, la part de l’air étant faible par rapport à l’alimentation dans l’exposition

• En revanche un risque n’est pas exclu au niveau professionnel et éventuellement sur les riverains très proches, s’il existait un effet de synergie avec les substances autres qu’active

• Il apparaît fondamental de disposer de VTR pour les différents composants et le produit final, y compris pour l’inhalation (pas par transposition)

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