ii des flux dus aux Écarts de dÉveloppement le fort contraste démographique, économique et...

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II DES FLUX DUS AUX ÉCARTS DE DÉVELOPPEMENT

II DES FLUX DUS AUX ÉCARTS DE DÉVELOPPEMENT•• Le fort contraste démographique, économique et social entre les 2

rives de la Méd• engendre •des flux intenses et complexes.

•• Officiels ou clandestins, légaux ou illégaux, ils concernent :

•hommes

•marchandises

•capitaux

•idées.capitaux

produits à haute valeur ajoutéetouristes

hydrocarburesproduits brutstravailleurs

N

S

N

S

A) Un mirage, la migration vers l'Europe

•1) L’émigration de travail, un phénomène traditionnel…•La Méditerranée a toujours connu des migrations intenses. •Ex. Arabes au VIIème siècle, Normands Xème-XIIème siècles, Juifs après 1492 etc …•Aujourd’hui, avec la pauvreté et le chômage, les populations du Sud se représentent les pays du Nord comme des « pays de Cocagne », où il est au moins possible de travailler.

•Les courants migratoires ont longtemps associé des couples Nord-Sud de pays :

• la France et le Maghreb

• l’Allemagne et la Turquie ou la Grèce.

•C’était la situation sous les Trente Glorieuses

2) … en constant renouvellement•Depuis une vingtaine d’années :

- les pays du Sud de l’Europe, Italie, Espagne, Grèce, autrefois pays d’émigration, sont devenus des pays d’immigration (années 1980)

-les candidats au départ ne sont plus seulement des travailleurs manuels sans qualification, des manœuvres, mais aussi des diplômés, des professionnels de haut niveau, des « élites », qui s’estiment bloqués dans leur ascension sociale et veulent participer en Europe aux opportunités de la mondialisation

- les pays récepteurs se sont fermés (espace Schengen), provoquant le développement de courants clandestins qui tentent de se faufiler par les détroits (Gibraltar, Bosphore, Otrante…)

•• C’est pourquoi de plus en plus les pays de la rive Sud deviennent des zones de transit pour les migrants venus du Sud « profond » (pays du Sahel).

Espace Schengen de libre circulation et

de sécurité

L’Italie, un nouveau pays d’immigration

Ceux-ci sont entrés par l’Adriatique…

et ceux-là par la Sicile…

3) Des enjeux cruciaux pour le Nord comme pour le Sud

•• 1974 : fin des Trente Glorieuses et de l’immigration de travail

•= mise en place de la politique de « regroupement familial »

•• Avec le regroupement familial , les populations venues du Sud constituent désormais des pop° complètes dont « l'intégration » est devenu un enjeu politique majeur de l’UE.

•= au cœur des préoccupations politiques dès 1980’

Des liens humains multiples entre le Nord et le Sud

MRE (Marocains résidant à l’étranger) de retour pour les vacances

3) Des enjeux cruciaux pour le Nord comme pour le Sud

•• Avec le regroupement familial , les populations venues du Sud constituent désormais des populations complètes (avec femmes, enfants, vieillards) dont « l'intégration » est devenu un enjeu politique majeur de l’UE.

•• Les « remises » - l’argent envoyé « au pays » - sont essentielles aux finances publiques des pays de départ comme à celles des familles restées « là-bas ».

Les flux migratoires (croquis)

Immigration ancienne et forte

Immigration récente et forteImmigration récente et faibleÉmigration ancienne, durable, forte

Flux Sud-NordFlux Sud-Sud

Trajets clandestins

B) Le tourisme•Migrat° temporaires et en sens inverse •= la Méditerranée constitue le premier foyer touristique au monde • (30% des touristes de la planète).

•Les étés ensoleillés et secs,

•les hivers doux,

•la mer et les plages,

•le coût de la vie et

•le patrimoine culturel séduisent les touristes du Nord de l’Europe.

•• Les grandes concentrations touristiques se situent sur la rive nord, qui cumule 84% des arrivées : France (Côte d’Azur),

•Espagne (Costa Brava),

•Italie (côte adriatique),

•Grèce (Péloponnèse, îles de l’Égée)…

•• le Sud est encore mal équipé;

•= ses infrastructures d’accueil sont ponctuelles,

•=souvent contrôlées par des voyagistes du Nord.

•Principaux récepteurs : la Turquie, l’Égypte, la Tunisie.

•• l’apport économique du tourisme est vital

•= plus de la moitié du PIB de la Turquie ou de la Tunisie)

•mais les investissements sont lourds (aéroports, eau…)

• et les sociétés sont déstabilisées.

Antalya, la Turquie des touristes

Tourisme et béton à Benidorm (Espagne)…

À Djerba (Tunisie)

C) Un commerce déséquilibré

•1) Un Sud encore loin du rattrapage économique•Les PSEM se caractérisent par leur retard de développement :•• l’agriculture commence à exporter à partir des zones irriguées (ainsi les cultures maraîchères de Tunisie ou du Maroc) - sans que cela profite beaucoup à la masse paysanne

Serres au Maroc, près de Casablanca

C) Un commerce déséquilibré

•1) Un Sud encore loin du rattrapage économique•Les PSEM se caractérisent par leur retard de développement :•• l’agriculture commence à exporter à partir des zones irriguées (ainsi les cultures maraîchères de Tunisie ou du Maroc) - sans que cela profite beaucoup à la masse paysanne

•• l’industrie, embryonnaire, exploite le faible coût de la main-d’œuvre (textile, confection, cuir, agro-alimentaire).

Une industrialisation limitée

Tanneurs de cuir à Fès

Confection en Tunisie

L’industrialisation minimum : le cas de la Grèce

une cimenterie

une usine agro-alimentaire

Le tisserand artisanal (Fès) a mieux résisté à la concurrence chinoise que les usines

C) Un commerce déséquilibré•1) Un Sud encore loin du rattrapage économique•Les PSEM se caractérisent par leur retard de développement :•• l’agriculture commence à exporter à partir des zones irriguées (ainsi les cultures maraîchères de Tunisie ou du Maroc) - sans que cela profite beaucoup à la masse paysanne

•• l’industrie, embryonnaire, exploite le faible coût de la main-d’œuvre (textile, confection, cuir, agro-alimentaire).

•Les ressources pétrolières n’ont guère entraîné d’industrialisation vers l’aval (Libye, Algérie).

•Les grands foyers urbains (Le Caire, Casablanca, Tunis) et les complexes portuaires concentrent les emplois industriels.

•• ce retard est, pour une part, un héritage du colonialisme. Le destin des PSEM s’est largement décidé du dehors (Paris, Londres, Washington)

•• par ailleurs les élites des PSEM s’intéressent peu à l’investissement productif et à l’entreprise; la léthargie « méditerranéenne » contraste avec le dynamisme capitaliste de l’Asie orientale !

•• du coup les PSEM dépendent de leurs voisins européens,. Seule la Libye a un solde bénéficiaire. Le Nord est très important pour les pays du Sud, mais le Sud n’est pas important pour le Nord…

•• Cette dépendance est variable :

- 95% des recettes d’exportation de l’Algérie (et de la Libye) proviennent des hydrocarbures : dépendance vis-à-vis des cours

- le Maroc et la Tunisie, eux, engagés dans les industries manufacturières (textile, chaussures…) dépendent de la concurrence des autres pays à bas salaires (PECO et pays asiatiques).

2) Des pays aujourd’hui dépendants

U.E.

7% des exportations

80% des exportations du Maghreb

50-60% des exportations du Machrek

PSEM

Produits primaires et produits manufacturés dans les exportations

3) Le poids des hydrocarbures

•• Production concentrée sur trois pays seulement, et du Sud : l'Egypte et surtout l’Algérie et la Libye (10e et 11e exportateurs mondiaux en 2003). La région détient 5% des réserves mondiales de gaz et 3% de celles de pétrole.

Le gisement d’hydrocarbures d’Hassi

Messaoud (Algérie)

3) Le poids des hydrocarbures•• Production concentrée sur trois pays seulement, et du Sud : l'Egypte et surtout l’Algérie et la Libye (10e et 11e exportateurs mondiaux en 2003). La région détient 5% des réserves mondiales de gaz et 3% de celles de pétrole.

•• Les pays du nord de la Méditerranée sont au contraire consommateurs et importateurs. D’où un réseau de gazoducs et d’oléoducs, transportant une partie des ressources.

•• La plus grande partie du pétrole « méditerranéen » ne fait toutefois que traverser cet espace : extrait au Proche-Orient, il passe par la Méditerranée pour atteindre l’Europe du Nord ou les États-Unis, à partir du canal de Suez ou des terminaux des oléoducs de la rive Est.

Terminal de l’oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan (Turquie), 1706 km

Un couloir pétrolier

Une promesse d'industrialisation mal tenue : les hydrocarbures en Algérie

Terminaux et raffineries à Arzew et Skikda

D) Des flux financiers timides•Les pays européens investissent depuis longtemps au Sud de la Méditerranée (canal de Suez, 1869), mais peu, moins que par ex. le Japon en Asie orientale. •= Les pays de l’UE ont 2% de leurs IDE dans les pays du sud de la Méditerranée et 10% en Asie…

•• Principaux investisseurs : la France, Pays-Bas et Royaume-Uni, Allemagne. Principaux récepteurs : l’Égypte, le Maroc, la Tunisie.•• Raisons de ce manque d’attrait des PSEM :• des marchés intérieurs trop étroits• des infrastructures trop médiocres• la corruption des bureaucraties• les craintes nées de la déstabilisation sociale et des « menaces islamistes »

••Flux en sens inverse d’argent envoyés par les immigrés à leurs familles, dont c’est souvent le seul revenu (« remises ») : entre 12 et 20 milliards de $ - ce qui dépasse de moitié le montant de l’aide publique au développement versée par les pays riches !

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