evolution de la politique de developpement …

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Dr SALAVA Julien

Pr RANDRIANALIJAONA Tiana Mahefasoa

Centre d’Etudes et de Recherches Economiques pour le Développement (CERED)

Département Economie – Université d’Antananarivo

EVOLUTION DE LA POLITIQUE DE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE

A MADAGASCAR

De l’interventionnisme d’Etat à la lutte contre la pauvreté et à l’objectif de

développement durable

1960 à 1980: caractérisée par des politiques

« interventionnismes d’Etat »;

1980 à 1990: dominée par des politiques

« d’Ajustement Structurel »;

Depuis les années 90: une période post ajustement avec

l’ouverture vers des politiques libérales caractérisées par

des objectifs de réduction de la pauvreté et de

développement durable (IPPTE, DSRP, MAP et PND).

Les grandes orientations de la politique publiques à Madagascar

Période interventionniste post indépendance (1960-1972)

1960: héritage d'une économie structurée autour de quelques filières

d'exportation (Café, Vanille et Girofle).

Contexte international: développement d’une politique

d’accumulation nationalo-centrée (autarcie).

Enjeux pour Madagascar: assurer l’autosuffisance alimentaire et les

équilibres économiques internes.

Actions entreprises: orientées vers des objectifs de croissance

économique soutenue par des investissements publics:

Dominance des analyses économiques (Keynes et Rostow):

Théorie keynésienne insistant sur la nécessité d’une intervention

publique pour garantir un niveau de demande suffisant pour permettre

le plein emploi;

Période interventionniste post indépendance (1960-1972)

La théorie de Rostow qui assimile le développement au processus

historique linéaire à travers 5 étapes bien définies à savoir:

la société traditionnelle,

les conditions préalables au décollage,

le décollage,

la phase de maturité

et l’âge de la consommation de masse.

L’Etat a ainsi mené des actions d’incitation, de soutien, de stabilisation

et de modernisation du paysannat en donnant la priorité à la constitution

du capital physique, notamment les infrastructures et les aides liées.

Plan quinquennal en 1964 (prorogé jusqu’en 1972)

Les trois objectifs du plan:

Subvenir à l'alimentation des malgaches,

Accroître les exportations pour contrebalancer les importations,

Transformer et produire sur place pour freiner la fuite de « devises

» lors des importations (pour stabiliser l'équilibre économique).

Conception et mise en œuvre du plan quinquennal

Appareil administratif

un Commissariat général du plan;

un Groupe de ministères (organe consultatif dans la conception).

Agriculture: composante principale du plan.

Lancement de grandes opérations de développement agricole

basées sur la réalisation d’infrastructures publiques de production

rizicole (grands périmètres irrigués),

L’organisation d’actions de vulgarisation agricole et la mise en

œuvre d’une politique d'appui aux exploitations paysannes.

Secteur agricole

Implantation de fermes d’Etat (servir de catalyseur à

l’industrialisation dans les régions) et d’élevage porcin (Bellevue)

et des grandes plantations de pommier (Soanindrariny).

Création d’entreprises dans différentes zones agricoles (élevage,

grandes cultures de coton et de riz),

Mises en place des sociétés de développement agricole et de

réalisation d’aménagement hydro-agricoles (SOMALAC,

COMEMA, SAMANGOKY, etc.).

Secteur industriel

Développement d'industries de substitution aux importations.

Mise en place de Société nationale d'Investissement (SNI).

Société Malgache de Raffinage (SMR) à Toamasina,

la Papeterie de Madagascar (PAPMAD) à Antananarivo,

la Société Textile (SOTEMA) à Mahajanga,

renforcement de la Direction de la construction et d'armement

navale (DCAN) créée pendant la période coloniale à Antsiranana.

Coût des interventions de l’Etat très élevé

pour améliorer les voies de communication,

pour réaliser et entretenir les aménagements hydro-agricoles et

aussi pour des actions de subvention d’intrants agricoles.

Conséquence: une dépendance aux financements extérieurs.

Plan quinquennal: répartition des investissements

23% pour le secteur agricole,

17% pour l'industrie,

51% pour le transport.

Période socialiste interventionniste

(1972-1982)

Modèle de développement: « l'agriculture base de l'économie et

l'industrie le moteur du développement économique ».

Instauration d’une politique de réforme agraire (intégration de

l'économie rurale dans le circuit de la grande distribution et de

commercialisation).

Forte intervention de l’Etat et une économie centralisée

(nationalisation de toutes les banques et les sociétés d'assurance

amenant au contrôle de 61% de l’Economie malgache par l’Etat).

Mise en place de la charte de révolution socialiste (engagement dans le

domaine agricole de réinvestissement des revenus issus de l’agriculture

notamment des produits d’exportation dans l’amélioration des

conditions de vie des paysans et de la modernisation de l’agriculture).

Secteur agricoleObjectifs:

Une meilleure valorisation des travaux des paysans producteurs pour

augmenter leur productivité, et assurer l’autosuffisance alimentaire et le prix bas aux consommateurs ;

La transformation structurelle d’une économie agricole vers une

économie industrielle où les produits d’exportation sont taxés pour alimenter le budget de l’Etat et les actions d’industrialisation.

La modernisation de l’agriculture (KOBAMA, SUMATEX cumulaient les fournitures de service de conseil, d’approvisionnement, de collecte et de crédit aux agriculteurs).

L’incitation d’une mode de production et de distribution collective accompagnée par des politiques de subvention par la création de coopératives socialistes à l’échelle des collectivités décentralisées.

Secteur industrielObjectifs de la charte:

Priorisation de l’industrialisation dont les dispositifs de politique publique maintenus ont été:

Nationalisation à travers le rachat ou la création d'entreprises publiques intégrant les filières notamment des activités de transformation, des activités de commercialisation et de distribution (SINPA, ROSO, SOMACODIS, COROI, SICE…),

Nationalisation des services d’approvisionnement en intrants (mise en place de la Direction des approvisionnements au Ministère de l’Agriculture), des activités de collecte/commercialisation et de distribution ainsi que des services de crédit par le contrôle du système bancaire au travers du BTM (Bankin’nyTantsaha Mpamokatraou Banque de développement rural) pour l’agriculture.

Mesures entreprises par l’EtatContrôle et fixation des prix par l'Etat, se traduisant par l’éviction du

secteur privé, en subventionnant l’approvisionnement en intrants et

la consommation (notamment le riz), et en instaurant le contrôle et la

gestion de la distribution au détail au niveau des collectivités

décentralisées.

Instauration de taxes sur l’exportation.

Mise en place de caisses de stabilisation.

Appréciation du taux de change vers fin 70 - début des années 80...

Les incidences économiques de ces mesures

Coût élevé: subvention du riz a coûté à l’Etat 70 millions de dollar

US ou 2,5% du PIB (financement par emprunts extérieurs et par des

politiques d'expansion monétaire);

Baisse de la production des principaux produits d’exportation (café,

girofle, vanille, poivre...) et donc la diminution des recettes

d’exportation;

Nette diminution de l’offre de crédit aux agriculteurs;

Dégradation de la fourniture de biens et services (approvisionnement

en intrants, commercialisation des produits, vulgarisation, recherche,

transport, crédit rural...);

Gonflement des importations alimentaires.

Politique d’ajustement structurel (1982-1991)

Mise en place des réformes:

Libéralisation de la filière riz, en 1983;

Libéralisation des exportations sur les produits non traditionnels dans le cadre du CASI (Crédit d’ajustement au secteur industriel), en 1985;

Libéralisation totale des exportations à l’exclusion du café, de la vanille et du girofle, dans le cadre du CASPIC (crédit d’ajustement structurel de la politique industrielle et commerciale), en 1987;

Suppression de la taxe à l’exportation et la caisse de stabilisation pour la filière poivre, en 1987;

Suppression du fonds de stabilisation du café et de la girofle avec un allégement significatif des taxes à l’exportation, libéralisation des échanges intérieurs et extérieurs avec le SILI (Système d’importation libéralisée), sauf pour la vanille, en 1988;

Politique d’ajustement structurel (1982-1991)

Mise en place pour le café et le girofle, d’une taxe ad valorem (basée

sur le prix de référence pour le café et sur le prix FOB déclaré pour le

girofle), en 1990.

Etablissement d’un programme de réforme des entreprises publiques

avec le CASEP (Crédit d’Ajustement Structurel des Entreprises

Publiques), en 1988;

Processus de privatisation des entreprises nationalisées, en 1989;

Processus d’ajustement du taux de change ont été menés avec plusieurs

dévaluations de la monnaie locale: 10% dès 1981, 20% en 1987 et

55% en 1987.

Politique post ajustement structurel et de réduction de la pauvreté (1991-

2001) Signature du Document Cadre de Politique Economique (DCPE) entre

l’Etat malgache et la Banque Mondiale, en 1996.

Développement d’un système d’économie de marché caractérisé par la mise en place d’un environnement socio-économique favorable au développement du secteur privé, à la recherche de l’investissement étranger, au désengagement de l’Etat du secteur productif, et à une lutte plus efficace contre la pauvreté.

Développement agricole toujours considéré comme la base du développement économique avec une forte considération des aspects sociaux et humains.

Accent est mis sur la participation accrue des producteurs dans le processus d’économie de marché (transfert de responsabilité et de charges de l’Etat vers les producteurs).

Principales réformes Instauration en 1994 du taux de change flottant pour la monnaie

malgache,

Désengagement total de l’Etat de toute activité commerciale et financière,

Libéralisation du système d’importation par la suppression de l’interdiction d’importation sans cession de devise,

Processus de privatisation a été poursuivi et ce dans le secteur financier au travers de la privatisation des banques nationales et leur acquisition par les firmes internationales (BOA : Bank of Africa, Crédit Lyonnais, Société Générale…).

Mise en place des systèmes de micro finance rurale \s avec l’appui des bailleurs de fonds (FMI, Banque Mondiale, l’Union Européenne et l’Agence Française de Développement), ainsi que les ONG spécialisées (CIDR, IRAM, FERT…).

Evolution de la production rizicole et de la superficie cultivée

Evolution du prix au producteur de la vanille

Variation de la production et des superficies cultivées en vanilliculture

Contribution de chaque secteur dans la formation du PIB

Evolution par secteur sur une longue période

Tendance vers le développement des activités de service,

Croissance de plus en plus importante de sa contribution dans la formation

du PIB,

Processus de privatisation a permis au secteur en question de développer ses

activités, d’améliorer la qualité de sa production et en même temps

d’accroître d’une façon durable sa rentabilité (Exemple: la téléphonie, etc).

Forte dépendance du secteur industriel aux intrants importés handicape le

secteur (sauf pour l’industrie textile).

Malgré les réformes entreprises au niveau du secteur agricole (libéralisation

du commerce des produits agricoles en 1983, le CASA entre 1985 – 1986,

etc), l’évolution des rendements est souvent limité par le problème structurel

(mauvaise organisation de la production, faible encadrement des producteurs,

aucune amélioration de la technique culturale, etc).

PIB par habitant et pauvreté (1960 – 2011)

Réduction de la pauvreté et objectif de développement durable

(depuis 2001)Développement d’une agriculture compétitive et durable, intégrant

des exploitations familiales et des unités de transformations

modernisées pour assurer la sécurité alimentaire et conquérir les

marchés d’exportation d’ici les années 2020;

Désengagement de l’Etat du secteur productif et l’instauration d’un

environnement socio-économique favorable au développement du

secteur privé, à la mise en place d’un environnement favorable au

développement rapide et durable, à la lutte plus efficace contre la

pauvreté et à l’ouverture vers les marchés internationaux et

régionaux en s’ouvrant également aux investissements étrangers

(DSRP, 2003 ; DSRP, 2005 ; MAP, 2007).

Croissance économique (indicateur PIB) suivant les différentes périodes

Déclin économique de Madagascar de 1960 à 2010

Evolution du pouvoir d’achat de 1950 à 2010

MERCI DE VOTRE ATTENTION

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