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Ecart entre le travail prescrit et le travail reel :
contribue-t-il a l’augmentation des contraintes
psychologiques et organisationnelles des salaries de la
mise en rayon des supermarches de la region
Grenobloise ?
Pierre-Yves Castang
To cite this version:
Pierre-Yves Castang. Ecart entre le travail prescrit et le travail reel : contribue-t-il al’augmentation des contraintes psychologiques et organisationnelles des salaries de la mise enrayon des supermarches de la region Grenobloise ?. Medecine humaine et pathologie. 2012.<dumas-00763188>
HAL Id: dumas-00763188
http://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-00763188
Submitted on 10 Dec 2012
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1
UNIVERSITE JOSEPH FOURIER
FACULTE DE MEDECINE DE GRENOBLE
Année : 2012 N°
Ecart entre le travail prescrit et le travail réel :
Contribue-t-il à l’augmentation des contraintes psychologiques et
organisationnelles des salariés de la mise en rayon des
supermarchés de la région Grenobloise ?
THESE
PRESENTEE POUR L’OBTENTION DU DOCTORAT EN MEDECINE
DIPLOME D’ETAT
Pierre-Yves CASTANG
Né le 10/03/1982
THESE SOUTENUE PUBLIQUEMENT A LA FACULTE DE MEDECINE DE GRENOBLE
Le : 5 décembre 2012
DEVANT LE JURY COMPOSE DE
Président du jury : Monsieur le Professeur Régis DE GAUDEMARIS
Membres :
Madame le Professeur Anne MAITRE
Monsieur le Professeur Thierry BOUGEROL
Madame le Docteur Sophie PIRONNEAU
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5
6
7
REMERCIEMENTS
A
Monsieur le Professeur Régis De Gaudemaris, qui me fait l’honneur de présider ce
jury de thèse. Il m’a accueilli avec beaucoup de bienveillance et a su me faire
bénéficier de ses connaissances et de son enseignement.
Madame le Docteur Sophie Pironneau, directrice de thèse, pour avoir accepté
d’encadrer ce travail, pour sa disponibilité, son oreille attentive et ses conseils
précieux.
Madame le Professeur Anne Maître, vous me faites l’honneur de participer à ce jury
et je vous en remercie.
Monsieur le professeur Thierry Bougerol, je vous remercie de me faire l’honneur de
participer au jugement de ce travail.
8
9
A
Emilie, encore merci pour ton soutien et tes encouragements. Mes parents et toute
ma famille et belle famille qui m’ont toujours soutenu. Je vous dédie ce travail en
témoignage de ma profonde reconnaissance.
Tous les médecins du service MT2I, pour les discussions ouvertes que nous avons
eues et qui m’ont permis de réaliser ce travail dans un climat très favorable.
A l’ensemble des médecins qui m’ont encadré et aidé à me construire tout au long de
mon internat (Vincent, Cyril, Eric, Alain, Marie, Malika, Marie-Jeanne, Chantal,
Corinne, Laurence, Martine, Marie-Christine …).
A Franck et Anne-Laure pour leur disponibilité et leur aide précieuse.
Ainsi que toutes les équipes de MT2I, du RCH, de la MTPH, de Pneumologie, de
Dermatologie, d’AST et de BD, je vous remercie pour votre collaboration.
10
11
SOMMAIRE
SOMMAIRE 11
LISTE DES ABREVIATIONS 14
1. INTRODUCTION 18
2. DEFINITIONS ET ETAT DES CONNAISSANCES 23
2.1. SUPERMARCHÉS 23 2.1.1. Historique des supermarchés et évolution récente 23 2.1.2. Caractéristiques générales des supermarchés 25
2.2. INDICATEURS DE SANTÉ ET SÉCURITÉ DES SUPERMARCHÉS 27 2.2.1. Accidents du travail 27
2.2.1.1. Indice de fréquence 29 2.2.1.2. Durée moyenne d’un AT 30 2.2.1.3. Nombre de journée perdue pour 1 000 salariés 30
2.2.2. Maladies professionnelles 31 2.3. CARACTÉRISTIQUES GÉNÉRALES DES SALARIÉS DES SUPERMARCHÉS 32 2.4. EMPLOYÉS DE LA MISE EN RAYON 36
2.4.1. Définition de l’employé de la mise en rayon 36 2.4.2. Les dangers du métier de la mise en rayon 41 2.4.3. Les risques du métier de la mise en rayon 44
2.5. TRAVAIL PRESCRIT 45 2.6. TRAVAIL RÉEL 47 2.7. ECART ENTRE LE TRAVAIL PRESCRIT ET LE TRAVAIL RÉEL 48
3. ETUDE 54
3.1. OBJECTIFS DE L’ÉTUDE 54 3.2. ELÉMENTS RETENUS DANS LE CADRE DE L’ÉTUDE 54
3.2.1. Supermarchés 54 3.2.2. Population étudiée 56 3.2.3. Rayons étudiés 59
3.3. MATÉRIELS ET MÉTHODES 60 3.3.1. Autorisation des directions des magasins 60 3.3.2. Interview manager de la mise en rayon du secteur des produits de grande consommation 60 3.3.3. Etude de poste des salariés de la mise en rayon mettant en évidence l’écart entre le travail prescrit et le travail réel 61 3.3.4. Questionnaire utilisé dans l’étude 64
3.3.4.1. Questionnaire de profil (partie 1) 65 3.3.4.2. Questionnaire dit de Karasek (partie 2) 65 3.3.4.3. Questionnaire dit de Siegrist (partie 3) 68 3.3.4.4. Mode de recueil du questionnaire 71
3.4. ANALYSE STATISTIQUE 72
4. RESULTATS 76
4.1. DESCRIPTIF DES CARACTÉRISTIQUES DE L’ÉTUDE 76 4.1.1. Descriptif des caractéristiques de l’échantillon : supermarchés 76 4.1.2. Descriptif des caractéristiques de l’échantillon : salariés 77 4.1.3. Descriptif des variables organisationnelles 84 4.1.4. Questionnaire de Karasek 87
4.1.4.1. Analyse des résultats du questionnaire de Karasek 90 4.1.4.2. Analyse des résultats de karasek en fonction des caractéristiques de l’échantillon 92
4.1.4.2.1.Analyse des valeurs moyennes de demande, latitude et soutien en fonction des
caractéristiques de l’échantillon 92 4.1.4.2.2.Analyse des scores de karasek en fonction des caractéristiques de l’échantillon 94
4.1.4.3. Analyse des résultats de Karasek en fonction des variables organisationnelles 94 4.1.4.3.1.Analyse des valeurs moyennes de demande, latitude et soutien en fonction des variables
organisationnelles 94
12
4.1.4.3.2.Analyse des scores de Karasek en fonction des variables organisationnelles 97 4.1.5. Questionnaire de Siegrist 97
4.1.5.1. Analyse des scores du questionnaire de Siegrist 100 4.1.5.2. Analyse du ratio de Siegrist déséquilibre efforts/récompenses 101
4.1.5.2.1.Analyse du ratio de Siegrist déséquilibre efforts/récompenses en fonction des caractéristiques
de l’échantillon 101 4.1.5.2.2.Analyse du ratio de Siegrist déséquilibre efforts/récompenses en fonction des variables
organisationnelles 102 4.1.5.3. Analyse des résultats de surinvestissement du questionnaire de Siegrist 102
4.1.5.3.1.Analyse des résultats de surinvestissement du questionnaire de Siegrist en fonction des
caractéristiques de l’échantillon 102 4.1.5.3.2.Analyse des résultats de surinvestissement du questionnaire de Siegrist en fonction des
variables organisationnelles 103 4.2. DESCRIPTIF DE L’ÉCART ENTRE LE TRAVAIL PRESCRIT ET LE TRAVAIL RÉEL 103
4.2.1. Descriptif de l’écart entre le travail prescrit et le travail reel en fonction des caractéristiques de
l’échantillon 104 4.2.2. Analyse de la valeur « Consignes < 80% » 112
4.2.2.1. Analyse de la valeur « Consignes < 80% » en fonction des caractéristiques de l’échantillon 112 4.2.2.2. Analyse de la valeur « Consignes < 80% » en fonction des valeurs organisationnelles 113
4.2.3. Analyse de la valeur « Aléas > 15 % » 114 4.2.3.1. Analyse de la valeur « aléas > 15% » en fonction des caractéristiques de l’échantillon 114 4.2.3.2. Analyse de la valeur « aléas > 15% » en fonction des variables organisationnelles 114
4.2.4. Analyse des valeurs combinées de consignes et d’aléas 115 4.2.4.1. Analyse des valeurs combinées de consignes et d’aléas en fonction des caractéristiques de
l’échantillon 115 4.2.4.2. Analyse des valeurs combinées de consignes et d’aléas en fonction des variables
organisationnelles 116 4.3. ANALYSE DES VALEURS D’ÉCART ENTRE LE TRAVAIL PRESCRIT ET LE RÉEL EN FONCTION DES CONTRAINTES
PSYCHOLOGIQUES ET ORGANISATIONNELLES 118 4.3.1. Analyse des valeurs d’écart entre le travail prescrit et le travail réel en fonction des valeurs
moyennes de latitude décisionnelle, de demande psychologique et de soutien social de Karasek 120 4.3.2. Analyse des valeurs d’écart entre le travail prescrit et le réel en fonction du score de Jobstrain de
karasek 121 4.3.3. Analyse des valeurs d’écart entre le travail prescrit et le réel en fonction du score d’Isostrain de
Karsek 123 4.3.4. Analyse des valeurs d’écart entre le travail prescrit et le réel en fonction du ratio déséquilibre
efforts/récompenses de Siegrist 123 4.3.5. Analyse des valeurs d’écart entre le travail prescrit et le réel en fonction du score de l’échelle de
surinvestissement de Siegrist 123 4.4. SYNTHÈSE DES RÉSULTATS OBTENUS 124
5. DISCUSSION 132
5.1. DISCUSSION DE LA MÉTHODE 132 5.2. DISCUSSION DES RÉSULTATS 135 5.3. DISCUSSION SUR LES PERSPECTIVES 144
6. CONCLUSION 149
ANNEXES 151
ANNEXE 1 : GRILLE D’ENTRETIEN MANAGER 152 ANNEXE 2 : FEUILLE INFORMATION QUESTIONNAIRE SALARIÉ DE LA MISE EN RAYON 156 ANNEXE 3 : QUESTIONNAIRE SALARIÉS DE LA DISTRIBUTION ALIMENTAIRE : PREMIÈRE PARTIE 157 ANNEXE 4 : QUESTIONNAIRE DE KARESEK (VERSION FRANCISÉE VALIDÉE) 158 ANNEXE 5 : QUESTIONNAIRE DE SIEGRIST (TRADUCTION FRANÇAISE : I. NIEDHAMMER ET AL, 2000) 159 ANNEXE 6 : GRILLE DE SYNTHÈSE D’ÉTUDE DE POSTE 161
BIBLIOGRAPHIE 162
RESUME 169
ABSTRACT 170
13
14
LISTE DES ABREVIATIONS
AFNOR : Association Française de Normalisation
AT : Accident de Travail
BLS : Bazar Libre-Service
CDD : Contrat à Durée Déterminée
CDI : Contrat à Durée Indéterminée
CISME : Centre Interservices de Santé et de Médecine du travail en Entreprise
CNAM : Conservatoire National des Arts et Métiers
CNAMTS : Caisse Nationale de l’Assurance Maladie des Travailleurs Salariés
DHP : Droguerie Hygiène Parfumerie
DU : Document Unique
ELS : Employé Libre-Service
INSEE : Institut National de la Statistique et des études économiques
MP : Maladie Professionnelle
MT2I : Médecine du Travail Interentreprises de l’Isère
NC : Non Connu
NR : Non Renseigné
15
PGC : Produits de Grande Consommation
RG : Régime Général
RPS : Risques Psycho-Sociaux
SBAM : Sourire, Bonjour, Au revoir, Merci
TMS : Trouble Musculo-Squelettique
16
17
INTRODUCTION
18
1. INTRODUCTION
Le commerce de détail non spécialisé à prédominance alimentaire est un important
secteur économique, qui apparait fortement concurrentiel, employant en France plus
de 600 000 salariés en 2012 [1]. Le contexte économique actuel fait apparaitre
depuis quelques années un ralentissement de l’activité au niveau national. Les
enseignes pour générer de nouveaux profits développent une politique
d’internationalisation couplée à un remodelage de l’organisation du travail à l’échelle
nationale [2].
La médecine du travail s’intéresse depuis de nombreuses années au secteur de la
distribution alimentaire. Des études ont ainsi été réalisées dans ce domaine, mais
l’essentiel de celles-ci portait sur les Troubles Musculo-Squelettiques (TMS) et était
axé sur le poste de caissière. Leur priorité n’était pas axée sur le domaine des
Risques Psycho-Sociaux (RPS), qui sont pourtant le deuxième problème de santé au
travail déclaré derrière les TMS [3].
Les risques psychosociaux sont une composante essentielle dans la pratique du
métier de médecin du travail. Tout d’abord par les conséquences délétères sur la
santé comme l’état de stress aigu et chronique, le syndrome métabolique associant
une hypertension artérielle, une obésité abdominale, une résistance à l’insuline et
des perturbations du métabolisme des lipides sanguins. Nous pouvons citer les
conséquences cardiovasculaires, où le syndrome métabolique est un facteur de
risque et des atteintes coronariennes peuvent être plus fréquentes. Les troubles
musculo-squelettiques sont décrits, particulièrement dus aux sollicitations
biomécaniques, mais aussi au manque de soutien social ou insatisfaction au travail.
Nous rapportons également les problèmes de santé mentale comme la dépression,
les troubles anxieux, le suicide attribué au travail ou sur les lieux du travail qui est un
19
phénomène émergent préoccupant, le burn out qui est un état d’épuisement
physique et mental. Ensuite, l’employeur a l’obligation d’évaluer les risques y compris
psychosociaux (article L.230-2 du code du travail) pour cela, le chef d’entreprise doit
pouvoir s’appuyer sur les compétences de spécialistes et notamment les médecins
du travail.
C’est pourquoi, les médecins du travail du service MT2I ont souhaité réaliser une
étude dans le domaine de la distribution alimentaire sur les contraintes
psychologiques et organisationnelles. Le secteur de la distribution alimentaire n’étant
pas épargné par la problématique des risques psychosociaux, la question
concernant l’importance de l’écart entre le prescrit et le travail réel et ses éventuelles
conséquences sur la santé mentales des salariés a ainsi été évoquée. Par ailleurs,
dans le cadre de la surveillance médicale des salariés de la distribution alimentaire,
le poste d’employé libre-service a retenu l’attention car il a été peu étudié jusqu'à
présent.
Les supermarchés ont retenu notre attention pour la réalisation de notre travail. Par
rapport aux hypermarchés et aux supérettes c’est dans les supermarchés que
l’indice de fréquence d’accident du travail (nombre d’accidents avec arrêt pour 1000
salariés) apparait être le plus élevé.
D’autre part, une des spécificités des salariés des supermarchés est qu’ils expriment
des difficultés liées aux contraintes posturales et d’effort, plus souvent encore que
ceux des hypermarchés. Après 45 ans, les salariés des supermarchés souffrent
fréquemment de douleurs aux épaules, aux cervicales ou au dos qui peuvent les
gêner dans leur travail. Cette spécificité ne se retrouve pas en hypermarché,
structure ou il semble plus difficile d’y rester avec des troubles de santé [4].
20
Dans notre étude, nous allons poser l’hypothèse que, lorsque l'écart entre le travail
prescrit et le travail réel est important, cette situation peut être vécue comme source
de contraintes psychologiques et organisationnelles par les salariés de la mise en
rayon des supermarchés de la région Grenobloise.
En première partie nous ferons un rappel sur les définitions et sur l’état des
connaissances.
En seconde partie nous mettrons à jour la méthodologie de l’étude.
En troisième partie, nous présenterons les résultats de l’étude avec la description
générale de l’échantillon, de l’écart entre le prescrit et le réel du travail, du
questionnaire utilisé dans l’étude. Nous analyserons par la suite l’écart entre le travail
prescrit et le travail comparé aux contraintes psychologiques et organisationnelles.
En quatrième partie, nous discuterons la méthodologie utilisée. Nous discuterons
également les résultats obtenus et nous nous référencerons à une étude détaillée de
la littérature et pour terminer nous évoquerons les perspectives de ce travail.
En dernière partie nous conclurons l’étude.
21
22
DEFINITIONS ET ETAT DES
CONNAISSANCES
23
2. DEFINITIONS ET ETAT DES CONNAISSANCES
2.1. Supermarchés
2.1.1. Historique des supermarchés et évolution récente
Les supermarchés ont été créés aux Etats-Unis dans les années 1920 alors qu’en
France leur création est plus récente et date de 1957. La distribution alimentaire a
révolutionné la façon de consommer de la population, avec comme caractéristiques
d’avoir une présentation sobre du magasin et des rayonnages, des prix de 20 à 50%
plus bas que les épiceries traditionnelles et d’être implanté en périphérie des villes.
Le secteur de la grande distribution a connu une croissance forte pendant près d’un
demi-siècle avant de connaître une période marquée par la concentration des
enseignes, puis plus récemment en s’ouvrant à de nouveaux marchés.
En France, les enseignes de supermarchés peuvent être intégrés à de grands
groupes familiaux de la distribution alimentaire comme Auchan, Carrefour, Casino.
D’autres supermarchés sont indépendants et appartiennent à un réseau de centrales
d’achats (Super U, Intermarché, Leclerc). Le contexte en France est particulier
puisqu’il regroupe une concentration de point de vente de tous formats plus élevée
que dans nul autre pays.
Plusieurs événements depuis une dizaine d’années ont amené les enseignes du
secteur à évoluer. Parmi ces faits marquants, le hard discount, créé en Allemagne il y
a une trentaine d’années, a révolutionné la grande distribution agroalimentaire, le
contexte économique est difficile avec une faible évolution voir une diminution de la
consommation des ménages, un emploi du secteur qui décroît avec une perte
d’environ 3 000 salariés entre 2008 et 2009, et un chiffre d’affaire diminué de 2,7%
entre 2007 et 2009.
24
Tableau 2.1 : Evolution des ventes en volume au prix de l’année précédente.
Année 2006 2007 2008 2009 2010
Grandes surfaces
d'alimentation générale 0,5% 2,4% -0,5% -0,9% -0,2%
Source : Insee
Bien que les groupements français réalisent aujourd’hui une partie non négligeable
de leur chiffre d’affaire à l’étranger, la France demeure le bastion au sein duquel il
importe symboliquement le plus d’accroitre la profitabilité des entreprises.
La concurrence que se livrent les entreprises de la distribution alimentaire poussent
les entreprises à des changements leur permettant de réduire les coûts ou de mieux
servir les clients, le but étant d’acquérir un avantage comparatif par rapport aux
autres enseignes [5].
Les grandes surfaces alimentaires françaises ont mis en œuvre de nouvelles
stratégies et une véritable remise en question a eu lieu à plusieurs niveaux. C’est
pourquoi l’organisation du travail a été modifiée ces dernières années, notamment
par la recherche d’une utilisation plus rationnelle des salariés. Auparavant, chaque
point de vente possédait une certaine liberté dans son organisation de travail, les
directions nationales des enseignes du secteur ont cherché dès lors à unifier la
gestion de leurs établissements.
C’est alors que le modèle productif d’origine industrielle en Lean production [6, 7]
(flux tendus, juste à temps) a été adapté pour les besoins au secteur des services, et
s’est progressivement imposé au secteur de la distribution alimentaire [8].
Les différents formats de magasins à dominante alimentaire ont ainsi été amenés à
évoluer pour conserver leurs parts de marché : Ces changements touchent
l’organisation spatiale des lieux, le mobilier, les outils, les équipements, les
rénovations des surfaces de vente, les changements technologiques (commandes
25
sur internet, caisses automatiques), l’adaptation aux besoins de la clientèle (zone
urbaine, fidélisation du client). De plus, on remarque le développement d’une
concurrence encore plus forte basée sur la problématique des prix (problématique
récente vis-à-vis des fournisseurs). Toutes ces évolutions ne sont pas sans
conséquences sur les conditions de travail et la santé des salariés de la grande
distribution.
L’application du modèle fondé sur une organisation en flux tendu (lean production) a
engendré pour les établissements [9]:
- une réduction de la masse salariale obtenue par une réduction des effectifs, un
recours au temps partiel et à un recours à une main d’œuvre de moins en moins
qualifiée.
- l’instauration d’une polyvalence, d’une flexibilité et d’une poly fonctionnalité accrues
respectivement chez les employés, les chefs de rayons et les directeurs.
- une intensification du travail des salariés imposée par un cumul de contraintes
logistiques et commerciales (contrainte du « client roi », nouvel outil managérial
maintenant la tension du travail) et qui s’ajoutent aux fortes contraintes quasi
industrielles préexistantes (éclairage artificiel, port de charges lourdes et gestes
répétitifs).
- la mise en place de nouvelles pratiques managériales, s’appuyant sur l’assignation
d’objectifs individuels et collectifs et visant à l’intensification du travail.
Nous allons nous intéresser et décrire les caractéristiques générales des
supermarchés dans la partie suivante.
2.1.2. Caractéristiques générales des supermarchés
Selon la définition de l’Insee, un supermarché est un établissement de vente au
détail en libre-service réalisant plus des deux tiers de son chiffre d’affaires en
26
alimentation et dont la surface de vente est comprise entre 400 m² et 2500m². Ils
offrent un assortiment de 3000 à 5000 références.
Le nombre de supermarchés est de 5381 en France en 2010 et nous notons une
stabilité du nombre de structure, avec tout de même une légère baisse pour l’année
2010. Le secteur apparait féminisé, avec 66% de femmes parmi les salariés des
supermarchés, contre 59% dans les hypermarchés, données provenant du dispositif
Evrest.
Il y a peu d’évolution depuis 2005 concernant la surface moyenne de ces structures
qui restent stables, tant au niveau de la taille qu’au niveau des salariés.
Tableau 2.2 : Caractéristiques des supermarchés en France
2006 2007 2008 2009 2010
Nombre 5525 5501 5478 5437 5381
Création 65 58 57 66 63
Surface de vente
moyenne 1245 1246 1271 1284 1288
Nombre moyen
d'employés par magasin 29 29 29 29 29
Nombre moyen de caisse 7 7 7 7 7
Source : Observatoire prospectif du commerce, données 2010
Une évaluation des pratiques pour l’obtention de la certification est mise en place
depuis quelques années tant au niveau des structures que des salariés. Les
supermarchés sont évalués selon la méthode du client-mystère. Son principe
correspond à la venue d'une personne inconnue du personnel, dont le rôle est de
noter l'approvisionnement des rayons, la propreté, la tenue des employés, leur
qualité de service.
27
La pratique d'entretiens individuels d'évaluation a lieu annuellement pour les
employés avec leur chef de rayon et leur chef de département. Ce type d'entretien a
pour but d'établir une notation en prenant en compte le résultat du rayon. Ces
évaluations établies sur un jugement des compétences, permet de réintroduire les
objectifs, voir d’aboutir au versement d’une prime de participation [10].
Les supermarchés ont une réglementation stricte à appliquer, nous pouvons citer les
normes AFNOR applicables dans les supermarchés [11].
- La norme NF X35-103 d’octobre 1990 concernant l’ergonomie, les principes
d’ergonomie visuelle applicables à l’éclairage des lieux de travail.
- La norme X35-109 d’avril 1989 sur l’ergonomie, les limites acceptables de port
manuel de charges par une personne.
- La norme NF X35-104 d’avril 1983 pour les postures et dimensions pour
l’homme au travail sur machines et appareils.
- La norme X35-002 de juillet 1982 sur les modèles anthropomorphiques de la
population masculine et féminine.
La prochaine partie abordée va s’intéresser au domaine des indicateurs de santé et
de sécurité.
2.2. Indicateurs de santé et sécurité des supermarchés
2.2.1. Accidents du travail
La définition de l’accident de travail (AT) est donnée par l’article L411-1 du code de
la sécurité sociale. Est considéré comme accident de travail, quelle qu’en soit la
cause, l’accident survenu par le fait ou à l’occasion du travail à toute personne
salariée ou non, travaillant à quelque titre ou en quelque lieu que ce soit, pour un ou
28
plusieurs employeurs ou chefs d’entreprises. Les accidents du travail constituent un
indicateur couramment utilisé par les acteurs de prévention.
Le nombre d’accidents du travail avec arrêt s’élève en France à 658 000 en 2010 en
augmentation de 1,1% par rapport à l’année précédente [12] :
- 113 000 concernant le secteur de la distribution, en augmentation de 0,5%,
- 14 004 accidents du travail dans les supermarchés, en hausse de 0,8%.
Les facteurs incriminés sont nombreux, notamment les problèmes d’organisation, la
charge physique importante, la répétitivité des tâches, la pression temporelle.
Devant cette situation, la branche accident du travail et maladie professionnelle de la
sécurité sociale s’est engagée auprès des enseignes de la distribution pour une prise
en charges des risques professionnels le plus en amont possible.
Une élaboration d’une stratégie sur des thèmes simples et coordonnés a été mise en
place, avec l’obtention d’engagements nationaux des enseignes centralisées par les
correspondants d’enseigne. Une évaluation de ces engagements sur le terrain à
permis d’améliorer la prévention des risques liés aux manutentions lors de la mise en
rayon [13, 14].
Les principaux éléments matériels en cause pour les supermarchés concernant les
accidents de travail sont :
- 34 % concerne les manipulations et manutentions manuelles, 24% les chutes
et glissades de plain-pied, 9% les Outils à main, 9% les Manutentions
mécaniques.
- La main est la partie du corps la plus atteinte dans les accidents du travail
avec 26 % des cas.
29
- En ce qui concerne la nature des lésions, les douleurs dorsales et les
lumbagos représentent 29 % des cas d’accident du travail.
2.2.1.1. Indice de fréquence
L’indice de fréquence des accidents de travail se calcule par la fréquence des
accidents de travail pour 1000 salariés. Dans le secteur de la distribution alimentaire
ce taux apparait très élevé, les supermarchés ont un indice de fréquence de 63,
indice plus élevé par rapport aux superettes (41, donnée 2009) et aux hypermarchés
(57,5). A noter, la moyenne de cet indice de fréquence pour les salariés du régime
général (RG) est de 36.
La situation apparaît inquiétante car elle évolue peu là où, l’indice de fréquence des
accidents du travail de l’ensemble des professions du régime général (RG) a baissé
de 36% en quinze ans.
Tableau 2.3 : Indice de fréquence accident du travail du secteur de la distribution
alimentaire
Indice de
fréquence 2006 2007 2008 2009 2010
Hypermarchés 61 63 62 57 57,5
supermarchés 68 68 64 62 63
Superettes 39 38 34 41 NC
Source : Cnamts, novembre 2011
On constate une très légère baisse de ces indices de fréquence en 2009 pour les
supermarchés, mais ils restent toujours largement supérieurs à la moyenne du RG.
30
2.2.1.2. Durée moyenne d’un AT
Si le nombre d’AT est plutôt en baisse, on note une augmentation très importante
des journées d’arrêt de travail consécutives à un AT.
Sur la durée moyenne d’un arrêt pour AT, les supermarchés ont le chiffre de durée
moyenne d’un AT qui augmente le plus, de 2005 à 2009, avec 13 jours de plus par
AT (10 pour les hypermarchés et 11 pour les superettes) [15].
Tableau 2.4 : Durée moyenne d’un arrêt du travail pour AT
Durée moyenne d'un
AT
2005 2006 2007 2008 2009
Hypermarchés 42 45 44 47 52
Supermarchés 43 46 48 54 56
Superettes 48 58 55 58 59
Source : Cnamts, Octobre 2010
2.2.1.3. Nombre de journée perdue pour 1 000 salariés
Les supermarchés ont un chiffre de journée perdue pour 1000 salariés beaucoup
plus élevé que les deux autres structures que sont les hypermarchés et les
supérettes.
Tableau 2.5 : Journées perdues/1000 salariés
Journées
perdues/1000
salariés
2005 2006 2007 2008 2009
Hypermarchés 2313 2711 2750 2933 2957
Supermarchés 2857 3143 3292 3456 3451
Superettes 1888 2240 2090 2004 2432
Source : Cram, Octobre 2010
31
2.2.2. Maladies professionnelles
Selon l’article L. 461-1 du Code de la Sécurité Sociale, est présumée d'origine
professionnelle toute maladie désignée dans un tableau de maladies
professionnelles et contractée dans les conditions mentionnées à ce tableau.
Une maladie est professionnelle si elle est la conséquence directe de l’exposition
d’un travailleur à un risque physique, chimique, biologique ou résulte des conditions
dans lesquelles il exerce son activité professionnelle [16].
Le chiffre de maladies professionnelles (MP) et des nouvelles incapacités
permanentes du secteur, augmentent de façon continue depuis 2004. Nous notons
donc, une croissance régulière du nombre des maladies professionnelles déclarées
[17].
Tableau 2.6 : Dénombrements des maladies professionnelles du secteur de la
distribution alimentaire
2006 2007 2008 2009 2010
MP secteur distribution
alimentaire 6190 7317 8524 9923 10 379
Hypermarché 857 984 1282 1510 1600
Supermarché 770 921 1196 1415 1591
Source : CNAMTS, novembre 2011
Le tableau de maladies professionnelles n°57 (affections péri-articulaires) continue
de représenter, tant en syndromes qu’en victimes, un peu moins de 95% des
nouveaux cas de maladies professionnelles pris en charge en 2010.
Il est noté une augmentation très importante du nombre de MP et notamment des
affections péri articulaires dans les hypermarchés et les supermarchés.
32
En 2009, il est dénombré 1350 MP tableau 57 en supermarchés. En 2006, il était
dénombré pour l’ensemble des structures, 1600 MP tableau 57, ce qui fait une
augmentation de plus de 75% entre 2009 et 2006. Il est comptabilisé en 2009, 479
MP tableau 57 avec incapacité permanente dans les supermarchés.
Tant au niveau des AT avec arrêt qu’au niveau des MP, la manutention et la
manipulation manuelle des charges sont des opérations présentant des risques
importants pour l’intégrité physique ou pour la santé des salariés.
2.3. Caractéristiques générales des salariés des supermarchés
Les différents acteurs travaillant dans les points de vente sont les membres de la
direction, les chefs de rayon, les employés libre-service et les caissiers.
Les effectifs des supermarchés en France sont particulièrement élevés et nous
dénombrons 222 564 employés pour l’année 2010. Les salariés sont en effectifs plus
importants dans les hypermarchés avec 268 686 employés.
Tableau 2.7 : nombre de salariés de la distribution alimentaire en France
Années/
Structures
2006 2007 2008 2009 2010
Hypermarchés 257 290 267 012 268 753 266 764 268 686
supermarchés 217 627 222 096 227 346 224 709 222 564
Superettes 23 458 23 034 23 645 25 675 NC
Source: CNAMTS, novembre 2011
Le « salarié type » du secteur pour l’année 2009 est une femme, approchant la
quarantaine, pas ou faiblement diplômée et occupant un poste faiblement qualifié
[18].
Les principales caractéristiques des salariés de la grande distribution portent sur le
sexe (les emplois sont très féminisés avec plus de 60% de femmes, voire 66% pour
les supermarchés), les faibles niveaux de qualification et de rémunération et une
certaine précarité (temps partiel pour 32% des effectifs, moyenne nationale 17,6%).
33
L’âge moyen des salariés est de 37,8 ans, avec une ancienneté de 8,9 ans et 89%
sont en Contrat à Durée Indéterminée (CDI).
Graphique 2.1 : répartition selon le sexe de l’effectif des supermarchés
Source: observatoire du commerce, rapport de branche 2010
Le travail des salariés de la grande distribution se caractérise par des horaires
décalés ou irréguliers, des contraintes physiques, mais aussi peu de marges de
manœuvre dans l’organisation et un travail jugé peu enrichissant.
Tableau 2.8 : Caractéristiques des horaires de travail des salariés de la grande
distribution
Hypermarchés
(n=639)
Supermarchés
(n=450)
Evrest
(n=22928)
Travail en horaires décalés 48% 44% 27%
Horaires irréguliers ou
alternés 44% 45% 27%
Ne travail pas en journée
normale 36% 30% 22%
Coupure de plus de 2 heures 18% 45% 16%
Travail de nuit (0h-5h) 10% 3% 12%
Source: Evrest, échantillon national, 2008-2009
32%
68%
Hommes
Femmes
34
Les femmes sont plus en contrat à temps partiel que les hommes et 88% des
salariés sont en contrat à durée indéterminée (CDI), mais les femmes sont plus en
contrat à durée déterminée (CDD) que les hommes.
Graphique 2.2 : Détail de la répartition des contrats des salariés des supermarchés
Source: observatoire du commerce, rapport de branche 2010
Les femmes exerçant leur activité professionnelles dans un supermarché sont plus à
temps partiel que les hommes.
Graphique 2.3 : Durée du travail dans les supermarchés
Source : observatoire du commerce, rapport de branche 2010
88% 88% 88%
7% 10% 9% 5% 2% 3%
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
100%
Hommes Femmes Ensemble
CDI CDD Autres
89%
56%
67%
11%
44%
33%
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
100%
Hommes Femmes Ensemble
Temps plein Temps partiel
35
L’ancienneté des salariés des supermarchés est de 8,6 ans en 2010. Elle est de 10,8
ans dans les hypermarchés.
Graphique 2.4 : Répartition de l’ancienneté des salariés des supermarchés par sexe
Source : observatoire du commerce, rapport de branche 2010
L’âge moyen des salariés de la branche est de 37,8 ans en 2009 et 42% ont moins
de 35 ans. Les moins de 21 ans seraient peu représentés, parmi les moins de 26 ans
8 salariés sur 10 auraient entre 21 et 25 ans.
Graphique 2.5 : âge des salariés des supermarchés
Source : observatoire du commerce, rapport de branche 2010
17%
19%
12% 12%
10%
17%
13% 13% 14%
11%
14% 14%
20%
14%
0%
5%
10%
15%
20%
25%
<1an 1-2 ans 3-4 ans 5-7 ans 8-10 ans 11-20 ans >20 ans
Hommes
Femmes
17%
25%
29%
24%
7%
<26ans
26-34 ans
35-44 ans
45-54 ans
55-60 ans et plus
36
Pour les mouvements du personnel, les motifs des départs sont essentiellement des
fins de CDD, puis suivi des démissions.
Tableau 2.9 : Détail des départs selon le motif dans les supermarchés
Cause de fin de CDD 64%
Démissions 14%
Licenciements dont économiques 8%
Départs en retraite ou préretraites 1%
Fin période d'essai 7%
Fin autres contrats 2%
Ruptures conventionnelles 1%
Autres 3%
Source: observatoire du commerce, rapport de branche 2010
Une précision à apporter est que la majorité des entrées en CDD sont des CDD de
remplacements pour 74% contre 26% en CDD de surcroît d’activité.
2.4. Employés de la mise en rayon
2.4.1. Définition de l’employé de la mise en rayon
L’étude s’intéresse aux salariés de la grande distribution occupant le poste
d’employé de libre-service (ELS). Il assure l’étiquetage et le balisage des produits
destinés à la vente, la manutention, la mise en rayon sous la responsabilité du chef
de rayon et cette activité se fait en partie en contact avec le public [19].
Ce métier est le maillon clé du dispositif de vente des grandes surfaces, avec une
multiplicité de tâches qui font appel à des qualités tant physiques que psychiques. Il
est situé à la base dans la hiérarchie de la grande distribution et n'est généralement
pas une vocation, d'autant qu'il est le moins bien rémunéré: le Smic est la référence.
37
La majorité des ELS travaille entre six heures et midi, d'autres équipes travaillent sur
les plages 9h-15h ou 15h-21h.
Les tâches sont nombreuses, chacune peut être accomplie de multiples façons selon
les équipements utilisés, le personnel disponible, les caractéristiques et les quantités
des produits reçus et l’affluence de la clientèle.
Nous pouvons relever que la manutention manuelle est la principale activité de l’ELS
et elle correspond à toute opération de transport ou de soutien d’une charge, dont le
levage, la pose, la traction, le port ou le déplacement, qui exige l’effort physique d’un
ou de plusieurs travailleurs [20].
L’employé libre-service assure par ailleurs l’étiquetage et le balisage des produits
destinés à la vente, la manutention, la mise en rayon sous la responsabilité du chef
de rayon. Ce travail se fait en partie en contact avec le public. Il doit remplir, nettoyer,
ranger les rayons. Il doit également passer des commandes à partir d’un cadencier,
participer à l’inventaire, la réception et la vérification des marchandises [21, 22].
Passage de commande avec un cadencier
38
Des exigences particulières sont nécessaires, comme s’avoir s’organiser, supporter
le travail au froid dans certains rayons, connaître et respecter les règles d’hygiène
concernant la manipulation des produits alimentaires, connaître et respecter les
règles de stockage et de manutention des produits, avoir un bon contact avec la
clientèle.
Il est nécessaire d’utiliser des machines, des outils, des roll-containers, des
transpalettes à main ou électriques, des chariots automoteurs, des caddies, des
diables, des tables de mise en rayon, des étiqueteuses, des cutters et des produits
d’entretien courant.
Table de mise en rayon
39
Transpalette électrique
Par ailleurs, un contact va s’établir avec la clientèle, ce qui fait que le salarié n’est
jamais un travailleur isolé avec l’utilisation face au client de la formule « sourire,
bonjour, au revoir, merci (SBAM). Ce métier laisse par ailleurs une certaine
autonomie à l’opérateur, lorsqu’il passe lui-même les commandes, organise le rayon
(manipulation des produits, réapprovisionnement, jeter les denrées périmées).
Il n’y a pas ou peu de formation requise pour exercer la profession d’ELS. L'accès
se fait souvent avec un niveau BEPC ou CAP secteur commerce. Ils sont placés
sous le contrôle direct de leur chef de rayon.
Dans cette situation, l'apprentissage du métier se fait de manière parcellisée, au
travers de la description que fait le chef de rayon des tâches à effectuer : prendre
une palette en réserve et l'amener sur la surface de vente, déplacer des articles
d'une gondole à une autre, remplir un rayonnage vide avec le contenu de cartons
désignés.
Pendant quelques jours, puis de manière épisodique le chef reste au côté de
l'employé, participe à ses tâches courantes et délivre des conseils. L’évolution de
40
carrière apparait très limitée, les postes possibles sont chef de rayon, chef de
département, voir gérant de supérette.
Un cadre législatif et réglementaire encadre le métier d’employé libre-service [23] :
arrêté du 4 Novembre 2009 relatif au titre professionnel d’employé commercial
en magasin portant modification de l’arrêté du 6 Août 2004 relatif au titre
professionnel d’agent technique des ventes en magasin.
Arrêté du 24 Juillet 1995 relatif aux prescriptions minimales de sécurité et de
santé concernant la manutention manuelle des charges.
L’article R.4541-11 du code du travail prévoit que le médecin du travail
conseillant l’employeur lors de l’évaluation des risques et de l’organisation des
postes de travail peut s’appuyer sur l’arrêté du 15 Juin 1993. Cet arrêté
détermine les recommandations que doivent observer les médecins du travail
en matière d’évaluation des risques et d’organisation des postes de travail
concernant le recours à la manutention manuelle des charges.
En 2009, 8% des salariés de la branche sont des travailleurs de nuit au sens de la
réglementation actuelle, c'est-à-dire au moins deux fois par semaine pendant 3
heures de 21h à 6h ou 270 heures dans cette même plage sur douze mois
consécutifs.
Le travail du dimanche matin concerne essentiellement les salariés des
supermarchés. 8,7% des salariés de la grande distribution sont concernés par un
travail régulier le dimanche matin [24]. Le travail du dimanche fait appel
essentiellement aux étudiants.
Le travail dans la grande distribution obéit à des contraintes marchandes et
industrielles. Les salariés sont soumis à une standardisation des objectifs privilégiant
l'assignation d'objectifs individuels et collectifs via un mixte d'autocontrôle et de
contraintes psychologiques, la salarié a ainsi peu de marge de manœuvre [25].
41
2.4.2. Les dangers du métier de la mise en rayon
Les dangers du métier sont d’abord les accidents du travail : blessure par outil
tranchant (cutter), contusion par chute de charge, lumbago dû à la manutention,
écrasement par chariot, chute de plain-pied sur un sol glissant, humide ou usagé,
chute d’escabeau.
Utilisation d’un marchepied
Utilisation d’un escabeau
42
Des dangers sont également présents au niveau des ambiances et contraintes
physiques de travail :
- travail au froid pour les produits frais et surgelés,
- variation de température entre le magasin et les réserves,
- bruit de fond, bruit des animations,
- lumière artificielle permanente,
- éclairage insuffisant des réserves, éclairage intense du magasin,
- manutention de charges pour le réassortiment, efforts de poussée ou de
traction,
- travail accroupi ou en extension forcée avec contraintes posturales pour le
remplissage des rayons du bas et du haut, postures contraignantes, travail en
hauteur,
- gestes répétitifs à cadence soutenue.
Posture contraignante du métier de mise en rayon
43
Travail en hauteur
Dangers des agents chimiques : produits d’entretien courant
Dangers des contraintes organisationnelles et relationnelles
- vigilance pour le suivi des produits
- travail sous contrainte de temps
- pression de la hiérarchie
- réponse à la clientèle
- travail en horaires variables avec des amplitudes pouvant dépasser 12
heures, travail en horaires alternés. Temps partiel imposé, coupure de travail
> 3H, repos < 48 H consécutives par semaine, travail de nuit.
- travail le samedi, parfois le dimanche et les jours fériés.
Même si la surcharge mentale, le stress, les dysfonctionnements organisationnels,
l’insuffisance de formation et la banalisation des horaires atypiques sont également
largement évoqués, nous pouvons malgré tout remarquer que 80% des salariés se
disent satisfait de leur travail.
44
2.4.3. Les risques du métier de la mise en rayon
Les risques pour la santé sont nombreux :
- Maladies professionnelles : tableau 57 affection péri articulaire provoquées
par certains gestes et postures de travail, tableau 98 affections chroniques du
rachis lombaire provoquées par la manutention manuelle de charges lourdes.
- Maladies liées à l’activité professionnelles : les infections ORL chroniques
chez les travailleurs au froid, les roubles circulatoires des extrémités, la
dermite au froid, les douleurs rachidiennes et des membres supérieurs, les
douleurs rhumatismales aggravées par le froid, les troubles anxio-dépressifs.
On peut citer également la fatigue, les troubles de la vigilance, les troubles du
sommeil et les difficultés nutritionnelles.
Des mesures de prévention collective sont dispensées aux salariés par les consignes
de sécurité précises et judicieuses, les engins de manutention adaptés et en nombre
suffisant, le matériel en bon état et régulièrement contrôlé, les sanitaires avec lavabo
et eau chaude et les essuie-mains papier.
Des mesures de prévention individuelle sont préconisées comme le port de
chaussures de sécurité ou de bottes si sols glissants, le port de gants de protection
pour les mains pour les travaux à risques, le port d’une tenue adaptée pour le travail
au froid.
Devant ces risques spécifiques, on peut rapporter l’enquête Ergodistrib réalisée en
2006 [26]. Cette enquête étudie la prévalence des Troubles Musculo-Squelettiques
(TMS) et identifie les facteurs de risques chez les employés des grandes et
moyennes surfaces à dominante alimentaire.
45
Au début de l’année 2007, les résultats de l’étude permettent de chiffrer une
pénibilité du travail souvent dénoncée : 85% des salariés interrogés estiment avoir un
travail physique contraignant, évoquant des douleurs au niveau du tronc, des
membres supérieurs et des épaules, des contraintes posturales nombreuses et une
forte répétitivité des gestes.
Nous allons intéresser par la suite au travail prescrit et au travail réel, puis à l’écart
qu’il y a entre le prescrit et le réel du travail.
2.5. Travail prescrit
La prescription concerne un salarié donné, pour désigner ce qui lui est explicitement
symbolisé, dit, écrit, dessiné. Elle trouve ses origines à l’extérieur du groupe de
salariés concernés et elle s’impose à lui avec toute la force du rapport de
subordination.
Une prescription est une injonction de faire, émise par une autorité placée en
position hiérarchique. Toutefois les autorités peuvent être multiples et la prescription
désignera alors l’ensemble des injonctions émises par des autorités [27].
Le travail prescrit appartient à tout ce qui est défini objectivement par avance par
l’entreprise et donné à l’opérateur pour définir, organiser, réaliser et régler son travail.
Il peut prendre la forme de [28] :
- Normes quantitatives et qualitatives qui précisent les objectifs de production
et/ou de service.
- Procédures écrites, ou le plus souvent implicites qui définissent la méthode à
suivre pour atteindre chaque objectif.
- Consignes écrites, verbales ou implicites qui définissent les règles à respecter
dans l’exécution du travail.
- Fiches de poste.
46
L’entreprise va attribuer à chaque poste de travail une ou plusieurs fonctions qui se
définissent par des objectifs à atteindre. Pour assurer chaque fonction, elle prévoit
des moyens techniques et humains et une organisation du travail donné, en fonction
desquels la production ou le service global attendu et les opérations à effectuer sont
déterminés. Le travail prescrit constitue la référence théorique formalisée à laquelle
l’entreprise rapporte la performance des travailleurs.
L’analyse du travail prescrit fait partie intégrante de la démarche ergonomique. Pour
l’effectuer nous pouvons [29]:
- S’appuyer sur des fiches de poste qui présentent de façon synthétique à la
fois les phases successives de travail, les opérations successives à exécuter
pour atteindre chaque objectif particulier et les règles de d’exécution à
respecter.
- Obtenir les documents écrits définissant les normes, les procédures et les
consignes. Cependant on se trouve souvent sur le terrain confronté à la
difficulté de se procurer des documents écrits, qu’il s’agisse de normes, de
procédures ou de consignes. Dans beaucoup d’entreprises, de tels documents
sont en effet inexistants, ou peu ou mal connus et diffusés. Il arrive aussi qu’ils
soient incomplets, mal conçus et difficilement exploitables.
- Recueillir l’information utile auprès de la maîtrise et des travailleurs eux-
mêmes à fin d’établir et de faire valider l’organigramme de la tâche prescrite.
Il faut savoir que dans beaucoup d’entreprises, il est difficile d’obtenir une trace écrite
du travail prescrit.
Cette prescription et les éléments de la tâche s’imposent aux salariés, ceci
n’empêche pas ces derniers d’agir plus ou moins sur chacune de ces composantes
47
dans la réalité de l’activité quotidienne, c’est ce qui correspond à la réappropriation
de la prescription.
Il semble exister maintenant de plus en plus fréquemment une disjonction
irrémédiable entre ce qui est prescrit par l'organisation gestionnaire de travail et ce
que vivent et font les salariés, à tel point que ceux qui prescrivent le travail et ceux
qui l'exécutent peuvent ne plus parler de la même chose et ainsi avoir plus de
difficultés à se comprendre [30].
On voit se développer depuis quelques années une logique financière et
gestionnaire, qui nécessite au contraire, sous la pression des actionnaires, des
clients, des usagers, une rationalisation nouvelle destinée à rendre compte, à gérer,
à planifier. L'activité de salariés est prise dans un cadre extrêmement rigide et il leur
faut rendre des comptes de plus en plus précis.
2.6. Travail réel
Le travail réel est celui que les opérateurs réalisent concrètement, de manière
singulière dans la situation de travail [31].
Le travail réel, c’est le travail tel qui se réalise effectivement au quotidien dans
chaque situation particulière. La tâche effectuée peut plus facilement être décrite et
quantifiée à l’aide d’une observation de l’activité de l’opérateur [32]. Nous saisissons
donc le travail réel en observant l’activité des personnes et en leur demandant de
commenter la situation de travail [33].
Le travail réel est le résultat observable de l’activité de l’opérateur. Il est fonction du
degré de mobilisation (physique, cognitive et psychique) du salarié. Il prend en
compte les événements variables affectant l’activité et les arbitrages opérés par les
travailleurs, eu égard aux limites et contradictions de la prescription. Le travail réel
48
c’est tout ce que les individus et les collectifs mettent en œuvre pour atteindre leurs
objectifs de travail.
Nous voyons apparaitre une logique qui amène le salarié à répondre du mieux
possible à la demande de service ou de production qui leur est faite. Or, le travail de
terrain est de plus en plus exigeant à bien des égards. Les contraintes de
productivité, l'intensification du travail en général, les exigences de flexibilité, toutes
ces caractéristiques font que les salariés doivent faire face à une surcharge et une
charge mentale de plus en plus intense. Ils doivent développer des capacités
d'adaptation importantes et le travail peut représenter aujourd'hui un coût
psychologique de plus en plus lourd.
2.7. Ecart entre le travail prescrit et le travail réel
L’écart entre le prescrit et le réel du travail est souvent ignoré, méconnu, voire, dans
certains cas, nié dans l’entreprise. L’écart n’est pas étudié pour lui-même mais pour
en comprendre les causes.
Parmi les origines possibles de cet écart, citons par exemple :
- L’impossibilité de prescrire le travail dans tous ses détails (le travail réel
excède toujours le travail prescrit)
- Les difficultés pour l’opérateur de se représenter un travail dont la prescription
est parfois obscure ou incomplète, ce qui amène à le redéfinir au mieux
- La redéfinition du travail par l’opérateur à partir de ses propres objectifs et
système de valeur
- La gestion en permanence par l’opérateur de la variation (dysfonctionnement,
incidents) de la diversité (environnement, dispositifs techniques) propres à
toutes les situations de travail.
49
L’écart entre le travail prescrit et le travail réel peut tant être :
- La preuve d’une prescription inadaptée.
- La marque d’une transgression, d’un ajustement.
- La marque d’une autonomie de travail et d’une souplesse dans la
réalisation des tâches.
- La marque d’une culture orale plus que de l’écrit.
L’analyse de l’activité réelle de travail, effectuée par des observations couplées à des
entretiens avec les opérateurs, va mettre en lumière des écarts avec le travail
prescrit [34].
Cet écart est parfois considérable et il peut porter sur :
- Les buts : l’opérateur ne se donne pas forcément exactement ceux qui
sont prescrits par l’entreprise.
- Les résultats : ils peuvent différer de la prescription dans leur ampleur
et/ou même dans leur nature.
- Les modes opératoires mis en œuvre : l’opérateur adapte ses procédures
de travail aux variations de la situation non prévues ou seulement
partiellement prévues dans les procédures prescrites.
- Les outils, instruments ou machines utilisés : l’opérateur peut s’en servir
pour des objectifs et selon des modalités différentes de ce qui est prescrit.
L’écart entre le travail prescrit et le travail réel a des origines multiples. La situation
de travail n’est pas stable, elle est soumise à différents types d’aléas qui peuvent être
liés à :
Des aléas et des variations de la situation de travail :
- Les dispositifs techniques fonctionnent plus ou moins régulièrement, les
outils s’usent, les machines peuvent tomber en panne.
- Les encombrements de l’espace non prévus.
50
- L’organisation du travail (flux, délais impératifs, horaires, travail
supplémentaire, commandes inattendues, collègue absent).
- Les ambiances physiques : éclairage, chaleur.
La variabilité des individus :
Le travail prescrit a été défini pour un salarié type, un travailleur moyen qui n’existe
pas. La personne devant exécuter le travail est un individu bien particulier caractérisé
par : son expérience, l’ancienneté, la formation, la taille, le poids, l’âge, la fatigue.
La variabilité dans le temps :
Les capacités de chacun varient dans le temps, l’état de santé peut changer. La
fatigue ou les préoccupations personnelles influent sur l’attention et sur l’effort que le
salarié doit fournir.
Chaque individu possède ses rythmes biologiques La vigilance et l’activité subissent
de fortes variations au cours de la journée.
L’analyse de l’écart entre le travail réel et le travail prescrit va permettre de déceler
des risques qui seraient passés inaperçus du fait que le salarié pallie nombre de
dysfonctionnements, grâce notamment à son savoir-faire et son expérience. Les
risques seront pris dans leur globalité et un dialogue fructueux pourra s’établir avec
les salariés concernés, avec la mise en place d’actions de prévention adaptées à la
situation de travail et à la personne.
L’analyse ergonomique de l’activité reconnait l’écart entre le prescrit et le réel, cet
écart s’observera sur le terrain. L’écart travail prescrit / travail réel ne peut donc être
regardé simplement comme une liste d’infractions aux consignes édictées par
l’employeur. L’écart entre le prescrit et le réel du travail peut résulter de l’adaptation
des travailleurs à des imprévus, mais qu’il ne saurait être limité à cet aspect. Par
51
définition de ce qu’est le travail, le travailleur met quelque chose de lui dans le
processus productif (sa compétence, ses sensations, ses représentations). Dire qu’il
n’y a pas d’écart peut revenir à dire qu’il n’y a plus de travail [35].
Le travailleur s’adapte pour gérer la variabilité et la diversité non prévues de la
situation de travail, avec pour conséquence le fait que le travail réel est toujours plus
important que le travail prescrit.
La mise en évidence de cet écart permet de faire émerger les sources de difficultés
ou, au contraire, de valeur ajoutée. Il permet également de repérer les contraintes de
la situation de travail [36].
52
53
ETUDE
54
3. ETUDE
3.1. Objectifs de l’étude
L’objectif principal de ce travail est de mettre en évidence l'impact de l'écart entre le
travail prescrit et le travail réel sur la perception des contraintes psychologiques et
organisationnelles des salariés travaillant dans les supermarchés, à la mise en
rayon, au niveau du secteur des produits de grande consommation.
Les objectifs secondaires de l’étude vont être :
- Mesurer l’écart entre le travail prescrit et le travail réel, spécifiquement
pour l’application de consignes et des aléas survenus dans la journée de
travail, et les analyser en fonction des caractéristiques de l’échantillon de
l’étude.
- Observer les caractéristiques de l’échantillon en fonction des contraintes
psychologiques et organisationnelles.
3.2. Eléments retenus dans le cadre de l’étude
3.2.1. Supermarchés
Les supermarchés ont été retenus dans le cadre de l’étude, du fait que ces
établissements ont une taille moyenne, comprise entre 400 m² et 2500 m², offrant un
assortiment élevé de 3000 à 5000 références. Les supermarchés par rapport aux
supérettes sont généralistes, et comportent de nombreux rayonnages.
Nous avons également orienté notre étude sur les supermarchés car ceux-ci
comportent l’indice de fréquence d’accident du travail (nombre d’accident avec arrêt
pour 1000 salariés) le plus élevé [37] en comparaison aux hypermarchés et
supérettes.
55
D’autre part, les salariés des supermarchés expriment, plus souvent encore que ceux
des hypermarchés, des difficultés liées aux contraintes posturales et d’effort. Après
45 ans, les salariés des supermarchés souffrent fréquemment de douleurs aux
épaules, aux cervicales ou au dos qui les gênent dans leur travail. Cette spécificité
vue dans le dispositif d’observation « Evrest » sur la période 2008-2009 ne se
retrouve pas en hypermarché, structures où il semble plus difficile d’y rester avec des
troubles de santé.
Il est relevé que le travail du dimanche matin concerne essentiellement les
supermarchés et fait appel essentiellement aux étudiants. 8,7% des salariés de la
grande distribution sont concernés par un travail régulier le dimanche matin [38].
Les critères d’inclusions sont les suivants :
Les supermarchés inventoriés à partir de la liste des effectifs de la distribution
alimentaire du service MT2I et ayant accepté de participer à l’étude. Ils sont classés
selon leur code NAF (nouveau et ancien code) et leur nombre de salariés. Il est
retenu initialement tous les supermarchés de l’effectif de MT2I soit 22 supermarchés.
Les critères d’exclusions sont :
Les hypermarchés, les superettes, les magasins hard discount, les supermarchés en
cours de restructuration, les supermarchés refusant de participer à l’étude.
Tableau 3.1 : Réponse des supermarchés à l’étude
Nombre Pourcentage
Supermarché 22 100
Inclus 16 73
Exclus 6 27
Pas favorable 5 23
En restructuration 1 4
56
Sur les 6 supermarchés ayant refusés de participer à l’étude, 4 sont intégrés à un
grand groupe. La direction régionale de ce groupe ayant accepté seulement la
réalisation de l’étude dans un seul de leur supermarché.
Un supermarché était en cours de restructuration et l’étude n’a pu être réalisée dans
cette structure, du fait de la fermeture partielle de la surface de vente et des travaux
engagés.
Tableau 3.2 : Nombre de supermarchés suivi par le service MT2I en 2012
Intégrés à un
grand groupe
Indépendant à
un groupement Total
Nombre de supermarchés du
service MT2I 13 9 22
Nombre de supermarchés
inclus dans l’étude 9 7 16
3.2.2. Population étudiée
L’étude s’intéresse aux employés libre-service (ELS). Ce métier possède des
synonymes :
- employé de rayon,
- employé commercial,
- employé de grande surface,
- réassortisseur,
- gondolier,
- vendeur de libre-service.
Nous nous intéressons particulièrement dans l’étude aux ELS du fait des
caractéristiques suivantes :
57
- Le poste de travail d’ELS a été relativement peu étudié par rapport au poste de
caissière qui lui a fait l’objet de nombreuses études [39], notamment sur les
TMS [40, 41, 42, 43, 44, 45], l’ergonomie et la conception des postes
d’encaissement [46] et les effets de la violence externe sur les TMS [47].
- Les employés de libre-service ont un profil caractéristique dans la grande
distribution, différent du profil des caissières. En effet, il y a autant d’hommes que
de femmes, trois quart des employés sont à temps plein, ils ont plus d’horaires
décalés et d’horaires de nuit que les caissiers ou les vendeurs en alimentation
(Les caissiers sont à 90% des femmes et travaillent à deux tiers en temps partiel)
données provenant du dispositif Evrest, période 2008-2009.
- Le métier de la mise en rayon a une image plutôt négative du fait notamment des
contraintes inhérentes au métier avec des horaires variables, du temps partiel
imposé, le travail le weekend et de nuit, de la faible rémunération [48].
- Les postes de mise en rayon apparaissent être une activité très variable et varié.
les horaires sont très diversifiés et variables, préférentiellement tôt le matin avec
un début de l’activité entre 5 et 6h, pour ne pas perturber les grandes plages
d’ouvertures aux clients. Les caissières sont présentes à partir de l’ouverture du
magasin soit entre 8h30 et 9h00.
- L’employé de libre-service manipule de très nombreux produits et certains de ces
produits peuvent être lourds, encombrants voire difficiles à prendre en main. Par
ailleurs, une participation à l’information de la clientèle et éventuellement à la
gestion d’un sous rayon est requise.
Les critères d’inclusions retenus sont :
Les employés de la grande distribution retenus appartiennent à la convention
nationale de commerce à prédominance alimentaire du département de l’Isère.
58
Les employés de l’étude sont des hommes ou des femmes à temps plein ou à temps
partiel. Les salariés sont soit en CDI, en CDD, en alternance et en intérim depuis
plus d’un mois. Les salariés sont suivis par le service de Médecine du Travail
Interentreprises de l’Isère MT2I.
Les critères d’exclusion sont :
Les salariés ayant refusé de participer à l’étude, les salariés ayant moins d’un mois
d’ancienneté au poste, les étudiants en alternance, les caissières et les managers de
rayon.
La population de l’étude est de 110 salariés et provient des effectifs de 16
supermarchés de la région grenobloise. Ces supermarchés sont répartis sur les
effectifs de 11 médecins du travail exerçant leur activité au sein du service MT2I.
Graphique 3.1 : Répartition des salariés de la mise en rayon de l’étude par
structures
Les salariés de l’échantillon étudié sont bien répartis entre les supermarchés intégrés
et supermarchés indépendants.
50% 50%
Salarié supermarché indépendant
Salarié supermarché intégré
59
3.2.3. Rayons étudiés
Les supermarchés sont divisés en deux parties distinctes :
- Le secteur des Produits de Grande Consommation (PGC)
- Le secteur des produits frais
Chacun de ces secteurs à un manager spécifique.
Critères d’inclusions :
Nous avons retenu le secteur PGC dans l’étude du fait de sa présence dans chaque
enseigne, de son organisation identique d’un supermarché à l’autre comprenant les
rayons épicerie, liquides et bazar/droguerie/hygiène/parfumerie (DHP).
Rayon épicerie du secteur PGC
Critères d’exclusion :
Le rayon frais est exclu de l’étude du fait de l’organisation très différente d’un
supermarché à l’autre. Il comporte notamment les rayons crémerie, boucherie,
charcuterie/traiteur, poissonnerie, boulangerie/pâtisserie. Ces rayons ne sont pas
tous en libre-service et peuvent comporter selon les supermarchés un secteur
traditionnel avec préparation des matières premières et réalisation de l’emballage de
produits.
60
Les salariés du secteur produits frais peuvent ainsi être affectés au rayon traditionnel
de boucherie, charcuterie et fromagerie, où les salariés sont amenés à servir le client
à la coupe derrière un comptoir. Ils peuvent également découper et emballer sous
cellophane les produits du secteur viandes, poissons ou fromages pour ensuite les
disposer en rayon. Les employés libre-service peuvent également réaliser la
production de pain du rayon boulangerie/pâtisserie.
Le rayon électroménager, hi-fi, vidéo est exclu également car il n’est pas présent
dans toutes les structures.
3.3. Matériels et méthodes
3.3.1. Autorisation des directions des magasins
Nous avons recueilli l’autorisation de réaliser l’étude dans les supermarchés de la
région Grenobloise. Tout d’abord premier contact téléphonique au directeur des
magasins concernés pour donner des explications sur l’étude réalisée, son intérêt,
son déroulement et son rendu qui leur sera fait de façon globale. Il est demandé
alors au directeur du magasin l’autorisation pour la réalisation de la thèse.
Par la suite, la démarche est formalisée avec l’envoi d’un courrier d’information aux
directions des magasins concernés par l’étude. Ce courrier est signé par le médecin
du travail et moi-même.
3.3.2. Interview manager de la mise en rayon du secteur des produits de
grande consommation
Une première visite du supermarché est programmée pour rencontrer le manager de
la mise en rayon du secteur PGC qui permettra de mettre en évidence le travail
prescrit.
61
L’interview se réalise à l’aide d’une grille identique dans chaque supermarché, sur
une durée d’environ une heure. Elle a été créée grâce au travail bibliographique
réalisé sur le métier de la mise en rayon [49, 50, 51, 52, 53]. La grille ainsi conçue a
permis de repérer et de détailler le travail prescrit dans chaque magasin.
Les fiches de poste n’ont pu être récupérées auprès des directeurs du magasin qu’à
seulement deux reprises et elles ne sont pas distribuées aux salariés lors du
recrutement. La culture orale de la prescription domine dans le secteur de la grande
distribution.
Cette étape a permis de valider la grille de la tâche prescrite qui permettra
ultérieurement de réaliser les études de poste des employés de libre-service. Cette
première visite permet également d’avoir un premier aperçu du fonctionnement du
magasin, de ses réserves et des outils de manutention utilisés.
3.3.3. Etude de poste des salariés de la mise en rayon mettant en évidence
l’écart entre le travail prescrit et le travail réel
L'objectif de ces études de poste est de mettre en évidence le travail réel des
salariés par le remplissage d’une grille d’observation identique qui est reproductible
pour chaque salarié. Les études de poste des ELS se sont déroulées durant les 4
premiers mois de l’année 2012.
Un échange est instauré avec le salarié. Tout d’abord je me présente et explique
mon rôle, je lui présente l’objet et la démarche de l’étude. Je demande à la personne
de présenter son poste, son contrat et s’il a été victime d’accidents du travail. Cette
rencontre permet de le mettre à l’aise et d’instaurer une dynamique de dialogue.
Lors de l’étude de poste, il est demandé au salarié s’il a été victime d’accident de
travail au cours des 12 derniers mois et s’il bénéficie d’une reconnaissance en
62
maladie professionnelle. Les résultats à ces questions seront présentés dans la
partie résultat de la thèse.
Il est demandé au responsable du magasin une autorisation de réaliser des
photographies, ceci apportant une prise de recul intéressante pour inviter l’opérateur
à commenter son activité. Concernant le mode d'observation, chaque étude de poste
concerne un seul salarié à la fois pour être reproductible et pouvoir croiser par la
suite l’étude avec le questionnaire.
Les tâches de la journée de travail type des employés de libre-service se réalisent
schématiquement en trois phases successives [54] :
- la première tâche sera de ranger son rayon d'affectation, puis de le remplir
avant que la surface de vente ne soit dégagée pour l'ouverture du magasin.
- En fonction de l'importance du remplissage, les employés effectuent par la
suite le rangement des réserves, des zones de circulation et puis mettent au
rebut les différents déchets issus de l'activité du magasin (cartons, plastiques
d'emballage).
- Enfin avant de quitter le magasin, ils leur restent à préparer un réassort de
produits pour le lendemain.
L’écart entre le travail prescrit et le travail réel est formalisé en deux grandes
catégories qui sont le respect des consignes et des procédures, et les aléas en
temps de la journée de travail.
Les éléments retenus dans cette synthèse des études de poste des salariés de la
mise en rayon sont :
63
L’application des consignes et des procédures de la mise en rayon,
appelée « consignes »:
- L’objectif prévu de la journée (nombre de palettes, Rolls à effectuer),
- La mise en rayon (Facing (mise en avant des produits), rotation des produits,
remplissage du rayon et rayon propre à la fin de la palette),
- La bonne utilisation du matériel et des équipements (tire palette/ rolls,
tabouret, cutter à lame rétractable, cadencier),
- La gestion des déchets (Casser les cartons manuellement et les stocker à
l'emplacement prévu. Retirer le film plastique avec un outillage adapté et
déposer des déchets plastiques à l’emplacement requis).
Cette analyse va permettre de donner une estimation en pourcentage de l'application
des consignes et des procédures de la mise en rayon de la journée de travail.
Les aléas de la journée de travail appelé « aléas »:
- Les non-conformités de produits (casses, détériorations, inversions colis sur
palette ou ne correspondant pas à l'étiquetage du colis),
- Les colis reliquats de palettes,
- Les interruptions clients/commercial/collègues de plus de 30 secondes,
- Les appels caisse pour renseigner un prix d’un produit,
- Le nombre d'aléas matériels (tire-palette, rolls, table, cutter, compacteur,
tabouret).
Cette analyse donne une estimation du temps passé à gérer les aléas en
pourcentage de la journée de travail. La grille de synthèse d’étude de poste des
salariés de la mise en rayon est intégrée en partie annexe (annexe 6).
Ce recueil de données est reproductible car il utilise les grilles d’observation
identiques pour chaque étude de poste de salariés. Ces grilles d’observation ont pu
être réalisées par l’intermédiaire des interviews des managers. Par ailleurs, le relevé
64
de tous les détails et commentaires, spontanés ou provoqués des salariés, enrichit
les observations dans la section « commentaires ».
L'observation porte donc sur l'activité effective du moment et enregistre les aléas, les
incidents, les interruptions qui peuvent se produire. Les études de poste vont
permettre de formaliser l’écart entre le travail prescrit et le travail réel et va permettre
d’analyser l’activité en lien avec les régulations du travail, mises en œuvre par les
salariés.
Il s’agit de caractériser les différences entre le travail prescrit et le travail réel. Cela
n’a pas pour objectif de pointer le respect ou non des modes opératoires. Il s’agit de
préciser les conditions d’exécution et les sources de la valeur ajoutée des opérateurs
dans la conduite de leur activité [55].
Le questionnaire est distribué à l’ELS à la fin de l’étude de poste. Les informations
nécessaires à son remplissage vont être données aux salariés.
3.3.4. Questionnaire utilisé dans l’étude
Le questionnaire de l’étude est construit à partir de la revue de la bibliographie et des
précédents travaux de recherche portant sur la distribution alimentaire [56, 57, 58].
Il comporte trois parties distinctes :
- La première partie : un questionnaire de profil s’intéressant aux éléments
socio démographiques, au poste de travail, au temps et aux horaires de
travail, enfin à la caractérisation du poste de travail,
- La seconde partie : un questionnaire de santé mentale de Karasek,
- La troisième partie : un questionnaire de santé mentale de Siegrist.
65
3.3.4.1. Questionnaire de profil (partie 1)
Cette première partie du questionnaire est composée de 4 sous parties comprenant
20 questions. La formulation des questions et des éventuelles réponses différentes
sont inspirées de la littérature et adaptées au contexte de la grande distribution et au
poste de la mise en rayon. Quatre études ont ainsi été utilisées pour faire cette
première partie de questionnaire visible en annexe 2 à la fin de l’étude :
- Ergodistrib,
- Epigrandis,
- L’évaluation du vécu des risques psycho-sociaux,
- Santé mentale et travail dans la grande distribution en région Centre.
Les éléments sociaux et démographiques sont la date, le sexe, l’âge. On demande
également de renseigner le diplôme, la formation et le choix de la profession
occupée.
Concernant le poste de travail, les items à renseigner sont le nombre d’année dans
la distribution, dans le magasin, au poste, et le rayon occupé.
Concernant le temps et les horaires de travail, nous nous intéressons à la prise des
repas, au dépassement des horaires et aux changements d’horaires.
Pour renseigner la caractérisation du poste de travail nous demandons si le salarié
peut s’interrompre dans son travail, s’il est exposé à l’agressivité des clients, la
relation avec la hiérarchie et l’avenir perçu dans 5 ans.
3.3.4.2. Questionnaire dit de Karasek (partie 2)
Le modèle de Karasek permet de faire un lien entre le vécu au travail et les risques
que ce travail fait courir à la santé. Il s’appuie sur un questionnaire qui permet
d’évaluer pour chaque salarié l’intensité de la demande psychologique à laquelle il
66
est soumis, la latitude décisionnelle dont il dispose et le soutien social qu’il reçoit sur
son lieu de travail [59, 60, 61] :
- La demande psychologique est évaluée par la quantité de travail, son intensité
et son caractère plus ou moins morcelé tels qu’ils sont ressentis par les
salariés.
- La latitude décisionnelle renvoie aux marges de manœuvre dont le salarié
estime disposer pour peser sur les décisions dans son travail, aux possibilités
d’utiliser et aussi de développer ses compétences.
- Le soutien social décrit l’aide dont peut bénéficier le salarié, de la part de ses
supérieurs hiérarchiques ou de ses collègues.
Ce questionnaire est un des principaux instruments utilisé pour mesurer les facteurs
psychosociaux. Pour l’étude, c’est la version francisée validée qui comporte 29
questions qui a été retenue.
Les axes d’analyse du modèle de Karasek sont :
- La demande psychologique, 9 items
- La latitude décisionnelle, 9 items
- Le soutien social, 11 items
Chaque question est cotée de 1 à 4 et pondérée, un score est calculé pour chaque
axe (questionnaire de karasek en annexe 4) et 3 scores vont être ainsi calculés. Une
comparaison statistique est réalisée par rapport à la médiane sur chaque axe.
Le modèle de Karasek permet de situer les salariés sur un graphique défini selon
trois axes : la demande psychologique, la latitude décisionnelle et le soutien social.
67
Figure 4.1 : Représentation du modèle de Karasek selon les variables de latitude, de
demande et de soutien.
Les situations à risques pour la santé sont celles où les exigences du travail sont
importantes (la demande psychologique forte) et où les ressources disponibles dans
le travail pour y faire face sont insuffisantes (la latitude décisionnelle faible) : cette
situation est appelée Jobstrain ou tension au travail.
Le risque est encore aggravé si le salarié bénéficie d’un faible soutien social.
Les autres cadrans sont ceux des salariés dits actifs (forte demande psychologique
et forte latitude décisionnelle), passifs (faible demande et faible latitude) et détendus
(faible demande et forte latitude).
68
Figure 4.2 : axe du questionnaire de karasek selon la latitude décisionnelle et
répartition en catégorie.
Quand les scores augmentent, plus les niveaux de demande, latitude et de soutien
augmentent. Le Jobstrain est défini comme une vision où la demande psychologique
est supérieure à la médiane de ce score observée dans l’échantillon et la latitude
décisionnelle inférieure à la médiane de ce score. L’isostrain combine une situation
de jobstrain avec un soutien social inférieur à la moyenne de ce score [62].
On peut remarquer qu’une limite du questionnaire basé sur le modèle de Karasek est
qu’il ne prend pas en compte la mesure en fonction des profils de personnalité.
3.3.4.3. Questionnaire dit de Siegrist (partie 3)
Le modèle de Siegrist propose l’idée d’un déséquilibre entre les efforts et les
récompenses comme source de stress au travail [63, 64] :
18 25
72
Demande psychologique
Latitude décisionnelle
Détendus Actifs
Tendus Passifs
22 23 24
60
58
70
19
82
80
78
76
74
21
68
66
64
62
20
69
- les efforts peuvent être d’origine externe et concernent les contraintes de temps, les
interruptions, les responsabilités, les heures supplémentaires, la charge physique et
l’augmentation de la demande.
- les efforts d’origine interne se produisent lorsque le travailleur a un besoin
d’approbation, devant la compétitivité et l’hostilité latente, une impatience et une
irritabilité disproportionnée, une incapacité à s’éloigner du travail
- les récompenses peuvent être liées, à la gratification monétaire (salaire), l’estime
(respect et estime, soutien, traitement injuste), le contrôle du statut (perspectives de
promotion, changement indésirables dans la situation de travail, insécurité de
l’emploi, inadéquation du statut).
Le questionnaire dit de Siegrist évalue le stress perçu des salariés qui sera évalué
selon trois variables : les efforts extrinsèques, les efforts intrinsèques et les
récompenses (Annexe 1). Ces variables aboutissent à un score de déséquilibre
efforts/récompenses et une échelle de surinvestissement.
Le modèle du déséquilibre efforts/récompenses étudie 3 dimensions psycho-
sociales : les efforts, les récompenses et le surinvestissement.
Calcul du ratio « efforts/récompenses » :
Un ratio supérieur à 1 indique un déséquilibre entre les efforts et les récompenses.
Les sujets dont le ratio est supérieur à 1 sont exposés à ce déséquilibre, au contraire
des sujets dont le ratio est inférieur à 1.
Calcul de l’échelle de surinvestissement :
Le surinvestissement tel que défini selon le modèle de Siegrist se caractérise par des
difficultés à s’éloigner du travail et à se détendre après le travail. Le score varie de 6
70
à 24. Les salariés de l’étude, entrant dans la catégorie surinvestissement, font partie
du tertile supérieur de l’échantillon.
Le surinvestissement dans le travail tel que défini par Siegrist, reprend les traits de
personnalité du type A, autrefois relié au risque d’accidents cardiovasculaire (mais
fortement critiqué maintenant). Les personnes surinvesties dans leur travail « se
mettent elles-mêmes la pression », en font plus que ce qui est demandé, ont le goût
de la compétition et une hostilité latente [65].
Ce modèle est plus récent que celui de Karasek. Il est basé sur le déséquilibre entre
les efforts réalisés et les récompenses attendues. Le travail nécessite des efforts et
une mobilisation d’énergie, ces efforts se situent dans un processus d’échange et
des récompenses sont attendues en retour. Il permet par ailleurs une mesure en
fonction des profils de personnalité. Ce questionnaire est utilisé dans l’étude des
contraintes mentales au travail et de leurs effets sur la santé.
Le questionnaire est composé (annexe 5) :
- D’une première partie qui permet de calculer le ratio déséquilibre
efforts/récompenses avec 17 questions (échelles des efforts questions 1 à 6 ;
échelle des récompenses questions 7 à 17), une première réponse est
attendue sous forme d’items « d’accord » ou « pas d’accord ». Si une flèche
est présente il suffit d’indiquer dans quelle mesure le salarié est perturbé (de
1= je ne suis pas du tout perturbé à 4=je suis très perturbé).
- D’une seconde partie évaluant l’échelle de surinvestissement qui est
composée de 29 questions, avec 4 modalités de réponse (de 1=pas du tout
d’accord à 4=tout à fait d’accord)
Le travail nécessite des efforts et une mobilisation d’énergie, ces efforts se situent
dans un processus d’échange et des récompenses sont attendues en retour.
71
Lorsque cette attente n’est pas satisfaite, il se produit un déséquilibre préjudiciable à
la santé en particulier cardiovasculaire.
Selon le modèle de Siegrist [66], trois symptômes peuvent survenir lorsque les efforts
sont élevés alors que les récompenses s’avèrent faibles :
- L’épuisement professionnel : les travailleurs ont le sentiment d’avoir épuisé
leurs ressources émotionnelles.
- La déshumanisation ou désinvestissement de la relation : les travailleurs se
détachent des personnes qu’ils sont supposés aider, pour lesquels ils
éprouvent des sentiments négatifs.
- La baisse du sentiment d’accomplissement personnel au travail : les
travailleurs évaluent négativement leur propre performance au travail, perçue
comme un échec.
3.3.4.4. Mode de recueil du questionnaire
Ce questionnaire est remis aux salariés de la mise en rayon à la fin de l’étude de
poste. Son remplissage se réalise en dehors des heures de travail en quinze à vingt
minutes. Il est remis aux salariés une enveloppe pré timbrée de retour avec le
questionnaire.
Une feuille d’information est apposée en début de questionnaire permettant la
présentation des consignes de remplissage, de l’étude et de son déroulement (visible
dans la partie annexe). Il est stipulé que :
- l’anonymat des salariés est respecté et la confidentialité des propos recueilli
lors de l’étude de poste est respectée,
- le remplissage se fait en 15 à 20 minutes en dehors des heures de travail,
- le rendu de l’étude se fera de façon globale,
- les conclusions de l’étude seront transmises au médecin du travail afin de
72
pouvoir échanger sur le sujet lors de la prochaine visite médicale,
- le questionnaire n’est pas un outil d’évaluation individuel et qu’il n’y a pas de
bonne ou de mauvaises réponses, seul le point de vue sur son travail
m’importe,
- il y a nécessité de répondre à l’intégralité des questions, du fait de
l’exploitation statistique des résultats,
- Une enveloppe pré-timbrée adressée à mon intention est jointe à ce
document, dans laquelle il suffit de glisser le questionnaire rempli et à me le
retourner sous 8 jours.
- il est notamment précisé aux salariés de répondre le plus spontanément
possible.
Cette page est lue devant le salarié avec une explication sur le remplissage du
questionnaire avec réponses aux questions éventuelles des salariés.
Cette phase est effectuée à la fin de l’étude de poste pour ne pas désorganiser
l’activité de travail et pouvoir recueillir un maximum de questionnaires exploitables.
Une première relance avec un envoi du questionnaire par courrier au domicile du
salarié est effectuée. Une seconde relance est effectuée sur le terrain en accord
avec la direction des magasins avec une nouvelle distribution de questionnaire au
salarié en mains propres : Le questionnaire est récupéré ainsi à la fin de la journée
de travail.
3.4. Analyse statistique
Les questionnaires récupérés et remplis sont codés par informatique, à l’aide du
logiciel EPI INFO. L’analyse statistique a été effectuée par l’intermédiaire du logiciel
SPSS.
73
L’interprétation des résultats se fera dans la partie suivante. La valeur p sera
interprétée de la façon suivante :
- p presque significatif à la valeur de p entre 5 et 10%, signalé p°
- p significatif au seuil de 5%, signalé p*
- p significatif au seuil de 1%, signalé p**
- p significatif au seuil de 1‰, signalé p***
74
75
RESULTATS
76
4. RESULTATS
4.1. Descriptif des caractéristiques de l’étude
110 études de poste ont été réalisées sur le terrain, dans 16 supermarchés avec 110
questionnaires distribués aux salariés de la mise en rayon du secteur PGC.
Le nombre total des questionnaires retournés dans le service est de 88, soit une
participation de 80%.
Les différentes causes du non-retour des questionnaires sont le refus de la part de
salariés de participer à l’étude, la non-participation après 2 relances de questionnaire
mais aussi, de salariés ayant quitté la société.
Le nombre total de salariés inclus dans l’étude est donc de 88 personnes.
4.1.1. Descriptif des caractéristiques de l’échantillon : supermarchés
Graphique 4.1 : répartition des effectifs par type de supermarché
Les 2 types de supermarchés sont bien représentés et les effectifs de salariés de la
mise en rayon du secteur PGC sont bien répartis entre les deux grands types de
supermarchés.
56,20%
51,10%
43,80%
48,90%
0,00%
10,00%
20,00%
30,00%
40,00%
50,00%
60,00%
Supermarchés Salariés PGC supermarchés
Intégré
Indépendant
77
Graphique 4.2 : Répartition par rayon des employés libre-service du secteur PGC
Le rayon épicerie mobilise plus de 61% des salariés du secteur PGC, contre 27%
pour le rayon liquide et 28% pour le rayon DHP.
4.1.2. Descriptif des caractéristiques de l’échantillon : salariés
Graphique 4.3 : Répartition des effectifs selon le sexe
L’échantillon comprend moins de femmes que la répartition des effectifs selon le
sexe issue du rapport de branche 2010 de l’observatoire du commerce. Dans ce
rapport elle est de 31,5% d’hommes pour 68,5% de femmes. Les chiffres de l’étude
Ergodistrib s’étant intéressée aux salariés des supermarchés rapportent 35%
d’hommes.
61%
27% 28%
0
10
20
30
40
50
60
Epicerie Liquide DHP
41%
59% Homme
Femme
78
Tableau 4.1 : Age des salariés de l’étude
Age
Moyenne 34,75
Médiane 32
Minimum 18
Maximum 57
La médiane d’âge des salariés de l’étude est de 32 ans.
Graphique 4.4 : Répartition des effectifs selon l’âge des salariés
57% des salariés de l’étude ont plus de 30 ans. Les salariés de l’échantillon sont plus
jeunes que l’ensemble des salariés des supermarchés (observatoire du commerce,
rapport de branche de 2010) : 71% ont plus de 30 ans.
57%
43%
> 30 ans
≤ 30 ans
79
Graphique 4.5 : Niveau d’étude des salariés
La majorité des salariés de l’échantillon (60,3%) ont un niveau équivalent ou inférieur
à CAP-BEP.
Tableau 4.2 : Type de contrat de travail
Effectifs Pourcentage
CDD 6 6,8
CDI 80 90,9
INTERIM 1 1,1
Total 88 100,0
Plus de 90% des salariés sont en CDI, cette répartition est superposable à la
répartition observée dans le rapport 2010 de l’observatoire du commerce : 88% des
salariés en CDI, 10% en CDD et 3% autre.
Un seul salarié intérimaire est retenu selon les critères d’inclusion.
28%
33%
21%
18%
Aucun
CAP-BEP
Bac
BTS ou plus
80
Graphique 4.6 : Correspondance de la formation par rapport à l’emploi occupé
Graphique 4.7 : Choix de la profession actuelle
- La correspondance de la formation par rapport au poste occupé des salariés
de l’étude est de 68%.
- 58% des salariés ont choisi leur profession.
31%
68%
1%
Oui
Non
Non renseigné
58%
40%
2%
Oui
Non
Non Renseigné
81
Graphique 4.8 : Détails des accidents de travail et des maladies professionnelles
- 26,1% des salariés de l’échantillon ont été victime d’un AT au cours de leur
activité, dont 9,1% au cours des 12 derniers mois. Ce chiffre est équivalent en
comparaison avec l’étude Epigrandis : 10% AT dans les 12 dernier mois.
- 4,5% des salariés ont une maladie professionnelle déclarée au cours de leur
carrière dans la distribution. Toutes ces maladies professionnelles sont
inscrites au tableau 57.
Tableau 4.3 : Caractérisation générale des salariés
Ancienneté
distribution (mois)
Ancienneté
magasin (mois)
Ancienneté poste
(mois)
Moyenne 110,26 80,60 59,23
Médiane 72 42 18
Minimum 1 1 1
Maximum 455 420 360
La moyenne d’ancienneté nationale concernant les supermarchés est de 8,6 ans
alors que dans notre étude la moyenne de l’ancienneté dans le magasin est de 6,7
ans donc cette valeur est plus faible.
26,10%
9,10% 4,50%
73,90%
90,90% 95,50%
0,00%
20,00%
40,00%
60,00%
80,00%
100,00%
120,00%
Accident de travail Accident de travail dans les 12 derniers mois
maladie professionnelle
Oui
Non
82
La médiane de l’échantillon est de :
- 6 ans d’ancienneté dans la distribution,
- 3,5 ans d’ancienneté dans le magasin,
- 1,5 année d’ancienneté au poste.
Ce sont ces valeurs d’ancienneté qui seront retenues dans la suite de l’étude.
Graphique 4.9 : Ancienneté dans la distribution > 6 ans
La moitié des effectifs de l’échantillon a plus de 6 ans d’ancienneté dans la
distribution alimentaire.
Graphique 4.10 : Ancienneté dans le magasin > 3,5 ans
Plus de 50% des salariés ont moins de 3,5 ans d’ancienneté dans le magasin.
49%
50%
1%
Oui
Non
Non renseigné
48%
51%
1%
Oui
Non
Non renseigné
83
Graphique 4.11 : Ancienneté au poste > 1,5 an
Plus de 50% des salariés ont moins d’un an et demi d’ancienneté au poste.
Graphique 4.12 : Perspectives à 5 ans des salariés
- 34,1% des employés pensent qu’ils occuperont le même poste dans 5 ans.
- La possibilité de changer de secteur d’activité est forte avec 31,8%.
- Les résultats de l’étude Epigrandis montre que 32,9% des hommes et 42,1%
des femmes pensent occuper le même poste dans 5 ans.
9%
32%
23%
34%
2%
Autre
Changement de secteur d'activité
Formation et changement de poste
Même poste
Non renseigné
47%
52%
1%
Oui
Non
Non renseigné
84
4.1.3. Descriptif des variables organisationnelles
Graphique 4.13 : Répartition des effectifs selon le temps de travail
- 35% des salariés de l’étude sont à temps partiel. Pour les effectifs nationaux
inventoriés par l’observatoire du commerce, nous remarquons que la
moyenne est de 17,6% (tous métiers confondus), ce chiffre est de 32% pour
les métiers de la mise en rayon et se rapprochent de notre étude de la région
Grenobloise.
- En moyenne un employé libre-service de la région Grenobloise travaille 33,2
heures par semaine avec une médiane de 35 heures hebdomadaire.
Graphique 4.14 : répartition des effectifs selon le sexe et le temps de travail
35%
65% < 35 heures
35 heures et plus
6,8%
28,4%
34,1%
30,7%
0
10
20
30
40
50
60
Hommes Femmes
35 heures et plus
< 35 heures
85
- Les femmes exercent plus à temps partiel que les hommes (28,4% contre
6,8%). Les temps partiel sont occupés à 82% par des femmes.
- Les temps plein sont quasiment équivalent dans l’échantillon étudié selon le
sexe.
Pour la partie suivante nous allons décrire les résultats de la même manière que
l’étude Ergodistrib : les réponses jamais / rarement et les réponses souvent / toujours
sont associées.
Graphique 4.15 : Caractérisation du temps et des horaires de travail
Dans l’étude :
- les salariés sont 70,5% à prendre leur repas à heures normales, alors que
pour l’étude Ergodistrib ils sont 76% à prendre leur repas à heures normales
(souvent/toujours).
- Les employés de l’échantillon sont plus nombreux (50%) à dépasser les
horaires normaux (souvent/toujours) que ceux de l’étude Ergodistrib (40%).
- Les horaires sont peu modifiables, 51,1% des salariés n’ont pas de possibilité
d’aménager les horaires avec le responsable lors de l’établissement du
planning.
28,4%
48,9% 51,1%
70,5%
50% 47,7%
1,1% 1,1% 1,1% 0
10
20
30
40
50
60
70
80
Repas heures normales Dépassement horaires Aménagement horaires avec responsable
Jamais ou rarement
Souvent ou toujours
Non renseigné
86
Graphique 4.16 : Caractérisation du temps et de l’organisation du travail
- Les changements d’horaires imposés de dernière minute sont relativement
peu importants avec 10,2% des employés libre-service concernés.
- Concernant les horaires, nous remarquons que ceux-ci sont peu modifiables
car, 64,7% ne peuvent pas s’arranger avec un collègue pour changer les
horaires.
- Le métier de la mise en rayon est un métier en contact avec le public. 58%
des salariés ont la possibilité de s’interrompre pendant leur travail contre 45%
pour l’étude Ergodistrib.
- A noter 30,7% des salariés sont exposés à l’agressivité des clients.
64,8%
40,9%
88,6%
65,9%
34,1%
58%
10,3%
30,7%
1,1% 1,1% 1,1% 3,4%
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
Arrangement horaires avec
collègue
Interrompu au travail
Changement horaires à la
dernière minute
Exposition à l'agressivité des
clients
Jamais ou rarement
Souvent ou toujours
Non renseigné
87
Graphique 4.17 : Relation avec la hiérarchie
Les relations avec la hiérarchie sont appréciées par l’employé libre-service en
donnant une note de 1 à 10. Elle est considérée comme bonne (entre 8 et 10) pour
plus de 50% des salariés. La médiane est de 7 concernant l’étude.
4.1.4. Questionnaire de Karasek
Les résultats complets sont tout d’abord décrits sous forme de tableaux et ensuite les
résultats seront interprétés dans les suites.
54%
46%
1 à 7
8 à 10
88
Mé
dian
e
Sup
erm
arché
inté
gré19,58
60,7130,93
31,117,8
Sup
erm
arché
ind
ép
en
dan
t19,79
63,330,33
18,611,6
Ho
mm
e19,42
61,0631,03
19,417,3
Fem
me
19,8762,62
30,3728,8
11,1
Age
> 30 ans
19,9462,8
29,428
16
Age
≤ 30 ans
19,3460,89
23,221,1
13,2
Au
cun
dip
lôm
e/ C
AP
-BEP
20,0962,57
30,5728,3
17
BTS/ B
TS ou
plu
s19,29
60,4130,82
20,611,8
Co
rresp
on
dan
ce d
e la fo
rmatio
n +
19,366,22
31,7818,5
15
Co
rresp
on
dan
ce d
e la fo
rmatio
n -
2059,7
30,1728,3
14,8
Ch
oix d
e la p
rofe
ssion
+19,08
61,5732,06
25,513,7
Ch
oix d
e la p
rofe
ssion
-20,66
61,6628,66
25,717,1
Accid
en
t de
travail +2
0,2
262,61
30,6530,4
13
Accid
en
t de
travail -1
9,4
961,75
30,6323,1
15,4
An
cien
ne
té d
istribu
tion
> 6 ans
19,7462,09
30,0230,2
14
An
cien
ne
té d
istribu
tion
≤ 6 ans
19,8261,36
31,320,5
15,9
An
cien
ne
té m
agasin > 3,5 an
s19,95
62,1930,36
33,314,3
An
cien
ne
té m
agasin ≤ 3,5 an
s19,62
61,2930,96
17,815,6
An
cien
ne
té p
oste
> 1,5 ans
19,6661,41
29,7829,3
12,2
An
cien
ne
té p
oste
≤ 1,5 ans
19,8962
31,4621,7
17,4
Pe
rspe
ctives à 5 an
s, chgt p
oste
,
form
ation
et ch
gt secte
ur, au
tre19,9
62,5929,69
27,617,2
Pe
rspe
ctives à 5 an
s, mê
me
po
ste19,27
60,832,47
2010
Job
strain
25%
Isostrain
15%
p 0,176
Sou
tien
31
De
man
de
19,5
Latitud
e
64
p 0,742
p 0,253
p 0,596
p 0,416
p 0,495
0,57
p 0,359
p 0,406
p 0,294
p 0,006**
p 0,196
p 0,207
p 0,348
p 0,828
p 0,5
p 0,01**
p 0,969
p 0,868
p 0,42
0,497
p 0,595
p 0,688
p 0,609
p 0,484
p 0,786
p 0,798
p 0,095°
p 0,709
p 0,795
p 0,146
p 0,003**
p 0,981
p 0,664
p 0,355
p 0,456
p 0,02*
p 0,323
p 0,745
p 0,905
p 0,271
p 0,436
p 0,364
p 0,741
p 0,987
p 0,294
p 0,317
p 0,017*
p 0,419
p 0,421
p 0,330
p 1
0,456p
0,71
p 0,505
Tableau
4.4 : Résultats globaux du questionnaire de Karasek
89
35 h e
t +19,21
62,8430,68
26,315,8
< 35 h20,55
60,3930,55
22,612,9
Re
pas h
eu
res n
orm
ales;
sou
ven
t/tou
jou
rs19,5
60,930,84
27,414,5
Re
pas h
eu
res n
orm
ales;
jamais/rare
me
nt
20,4863,76
30,2420
16
Dé
passe
me
nt h
oraire
s;
sou
ven
t/tou
jou
rs20,5
62,530,18
29,515,9
Dé
passe
me
nt h
oraire
s;
jamais/rare
me
nt
19,0560,93
31,1620,9
14
Am
én
agem
en
t ho
raires re
spo
nsab
le;
sou
ven
t/tou
jou
rs19,48
63,6231,43
23,811,9
Am
én
agem
en
t ho
raires re
spo
nsab
le;
jamais/rare
me
nt
20,0756,96
29,9626,7
17,8
Arran
gem
en
t collè
gue
;
sou
ven
t/tou
jou
rs19,73
65,232,37
2010
Arran
gem
en
t collè
gue
;
jamais/rare
me
nt
19,8159,89
29,7728,1
17,5
Po
ssibilité
de
s'inte
rrom
pre
;
sou
ven
t/tou
jou
rs19,37
62,7131,31
21,67,8
Po
ssibilité
de
s'inte
rrom
pre
;
jamais/rare
me
nt
20,3660,33
29,7530,6
25
Expo
sition
agressivité
clien
ts;
sou
ven
t/tou
jou
rs19,78
63,5631,26
25,97,4
exp
ositio
n agre
ssivité clie
nts;
jamais rare
me
nt
19,7660,69
30,3425,9
19
Re
lation
hié
rarchie
1-720,59
59,7428,61
30,421,7
Re
lation
hié
rarchie
8-1018,58
63,7433,11
18,47,9
Tableau
4.4 (suite) : R
ésultats globaux du questionnaire de Karasek
p 0,027*
p 0,995
p 0,168
p 0,342
p 0,115
p 0,296
p 0,182
p 0,910
p 0,022*
p 0,031*
p 0,977
p 0,242
p 0,472
p 0,151
p 0,247
p 0,640
p 0,410
p 0,348
p 0,471
p 0,861
p 0,355
p 0,798
0,443p
0,759p
0,341p
0,1°
p 0,046*
p 0,301
p 0,910
p 0,699
p 0,715
p 0,202
p 0,017*
p 0,484
p 0,396
De
man
de
Latitud
eSo
utie
nJo
bstrain
Isostrain
p0,001***
p 0,082°
p0,000***
p 0,206
p 0,081°
90
4.1.4.1. Analyse des résultats du questionnaire de Karasek
Les résultats des scores du questionnaire de Karasek de l’étude se présentent
comme suit :
Tableau 4.5 : Détail des scores du questionnaire de Karasek
Latitude Demande Soutien
Moyenne 61,98 19,68 30,64
Médiane 64 19,5 31
Minimum 30 11 14
Maximum 84 25 44
L’étude spécifique des employés libre-service des supermarchés de la région
Grenobloise en 2012 montre que la médiane du score de latitude est de 64 et la
médiane du score de demande est de 19,50, ces deux valeurs sont plus faibles que
les études nationales précédentes. La médiane du score de soutien social est de 31.
Figure 4.1 : axe du questionnaire de karasek et répartition en catégorie
Les valeurs médianes Sumer 2003 du groupe caissiers/employé libre-service sont de
62,2 pour la latitude et de 21,8 pour la demande psychologique. Il est à noter que
18 25 21
68
66
64
62
82
80
78
76
74
72
Demande psychologique
Latitude décisionnelle
Détendus Actifs
Tendus Passifs
22 23 24
60
58
70
19 20
Etude GrGrenobloise
Sumer 2003
Sumer 2010
91
ces chiffres ne concernent pas seulement les ELS puisque le groupe est composé en
plus par la population des hôtes et hôtesses de caisse.
L’enquête Sumer 2010 par rapport aux valeurs de 2003 révèle que concernant les
employés de commerce et de service les éléments suivants, la proportion de salariés
en situation de jobstrain s’est accrue.
- En 2003 score de 66,5 pour la latitude et de 20,2 pour la demande
psychologique,
- En 2010 score de 66 pour la latitude et de 20,5 pour la demande
psychologique.
Graphique 4.19 : Score de Job strain de l’échantillon
Dans notre étude, le Jobstrain est défini comme une situation où la demande
psychologique est supérieure à la médiane de ce score observé dans l’échantillon et
la latitude décisionnelle inférieure à la médiane de ce score.
25% des salariés de l’échantillon de l’étude sont en situation de Jobstrain.
L’enquête Sumer 2003 montre que les employés de commerce et de service ont un
score global de Jobstain de 29,2%.
25%
75%
Oui
Non
92
Graphique 4.20 : Score d’Isostrain de l’échantillon
14,8% des employés libre-service des supermarchés de la région grenobloise sont
en situation d’Isostrain.
4.1.4.2. Analyse des résultats de karasek en fonction des caractéristiques de
l’échantillon
4.1.4.2.1. Analyse des valeurs moyennes de demande, latitude et
soutien en fonction des caractéristiques de l’échantillon
Tableau 4.6 : Moyenne de demande en fonction des caractéristiques de l’échantillon
Variable Modalité Moyenne Demande p
Choix de la profession Oui 19,08
0,01** Non 20,66
Le fait d’avoir pu choisir sa profession ferait que l’ELS aurait moins de demande
psychologique, donnée significative au seuil de 1%.
Tableau 4.7 : Moyenne de latitude en fonction des caractéristiques de l’échantillon
Variable Modalité Moyenne Latitude P
Correspondance de la formation Oui 66,22
0,006** Non 59,7
15%
85%
Oui
Non
93
Les ELS dont la formation correspond à leur activité ressentent une plus grande
latitude décisionnelle, valeur significative au seuil de 1%.
Un ELS ayant eu une formation correspondante à son emploi ressentirait davantage
de latitude décisionnelle pour exercer son activité, donc, on peut évoquer qu’un
salarié formé se sentirait davantage autonome à son travail.
Tableau 4.8 : Moyenne de soutien en fonction des caractéristiques de l’échantillon
Variable Modalité Moyenne Soutien P
Age > 30 ans 29,4
0,017* ≤ 30 ans 23,2
Choix de la profession Oui 32,06
0,003** Non 28,66
Perspectives à 5 ans Evolution 29,69
0,02* Même poste 32,47
Une différence significative est observée concernant le score de soutien : les salariés
ayant plus de 30 ans se sentent plus soutenus que les moins de 30 ans, cet écart
étant significatif au seuil de 5%. Il est possible d’évoquer la thématique de l’aspect
générationnel qui pourrait éventuellement impacter la question des attentes en
termes de soutien vis-à-vis de l’entourage professionnel.
Les salariés ayant choisi la profession d’ELS se sentent plus soutenu, écart
apparaissant significatif au seuil de 1%.
Le salarié se sentant plus concerné par sa situation de travail, serait ainsi plus
soutenu à son travail.
Un ELS qui pense occuper le même poste dans 5 ans se sentirait plus soutenu,
valeur apparaissant significative au seuil de 5%. Nous pourrions postuler qu’une
absence de projection professionnelle dans une activité tendrait à amoindrir les
94
attentes en termes de soutien tandis qu’une perspective d’emploi et de carrière de
longue durée au même poste et dans la même structure tendrait à les renforcer.
4.1.4.2.2. Analyse des scores de karasek en fonction des
caractéristiques de l’échantillon
Tableau 4.9 : Jobstrain en fonction des caractéristiques de l’échantillon
Les salariés ayant une ancienneté dans le magasin de plus de 3,5 ans sont plus en
Jobstrain, p étant quasiment significatif entre 5 et 10.
Ainsi, les salariés ayant une ancienneté supérieure à 3,5 ans au sein d’un magasin
rapporteraient une demande psychologique plus élevée et une moindre latitude
décisionnelle que les salariés ayant une ancienneté plus courte.
4.1.4.3. Analyse des résultats de Karasek en fonction des variables
organisationnelles
4.1.4.3.1. Analyse des valeurs moyennes de demande, latitude et
soutien en fonction des variables organisationnelles
Variable Modalité Jobstrain P
Ancienneté distribution > 6 ans 30,20%
0,294 ≤ 6 ans 20,50%
Ancienneté magasin > 3,5 ans 33,30%
0,095° ≤ 3,5 ans 17,80%
Ancienneté poste > 1,5 ans 29,30%
0,42 ≤ 1,5 ans 21,70%
95
Tableau 4.10 : Moyenne de demande en fonction des variables organisationnelles
Variable Modalité Moyenne
Demande p
Horaires Hebdomadaire 35 h et + 19,21
0,046* < 35 h 20,55
Dépassement des horaires Souvent/toujours 20,5
0,017* Jamais/rarement 19,05
Relation hiérarchie 1-7 20,59
0,001*** 8-10 18,58
Les salariés en temps partiel et ceux qui font des heures supplémentaires ont plus de
demande psychologique à leur poste de travail. Valeurs significatives au seuil de 5%.
Le fait d’être en contrat à temps partiel ferait que le salarié aurait moins de temps
pour effectuer son activité. Ainsi, il ressentirait davantage d’exigence psychologique
à son poste de travail.
Une bonne relation avec son supérieur hiérarchique aboutirait à une situation de
travail avec moins de demande psychologique, significatif au seuil de 1‰.
Tableau 4.11 : Moyenne de latitude en fonction des variables organisationnelles
Variable Modalité Moyenne
Latitude p
Aménagement horaires
responsable
Souvent/toujours 63,62 0,1°
Jamais/rarement 56,96
Arrangement collègues Souvent/toujours 65,2
0,022* Jamais/rarement 59,89
Relation hiérarchie 1-7 59,74
0,082° 8-10 63,74
96
Les salariés pouvant s’arranger facilement avec leur responsable et leurs collègues
pour changer leurs horaires de travail ont plus de latitude décisionnelle au travail,
valeur quasiment significative concernant les responsables et significative au seuil de
5% pour les collègues de travail.
Le cas où l’ELS ne peut pas modifier ses horaires de travail, révèle qu’il aurait moins
de possibilité de prendre des décisions concernant son activité de travail.
Une bonne relation avec son supérieur aboutirait à plus d’autonomie, donnée
quasiment significative au seuil compris entre 5% et 10%. On pourrait supposer que
cette situation de bonne relation professionnelle aboutirait a un plus fort ressenti
d’autonomie.
Tableau 4.12 : Moyenne de soutien en fonction des variables organisationnelles
Variable Modalité Moyenne
Soutien p
Arrangement collègues Souvent/toujours 32,37
0,031* Jamais/rarement 29,77
Relation hiérarchie 1-7 28,61
0,000*** 8-10 33,11
Le fait de pouvoir s’arranger avec un collègue pour modifier ses horaires de travail
fait que l’ELS se sent plus soutenu et ceci de façon significative au seuil de 5%.
A noter que les ELS ayant une bonne relation avec leur hiérarchie se sentent plus
soutenu au travail, respectivement significatif au seuil 1‰.
97
4.1.4.3.2. Analyse des scores de Karasek en fonction des variables
organisationnelles
Tableau 4.13 : Isostrain en fonction des variables organisationnelles
Variable Modalité Isostrain P
Possibilité de s’interrompre
dans son travail
Souvent/toujours 7,8%
0,027*
Jamais/rarement 25%
Relation avec la hiérarchie
1 à 7 21,70%
0,081°
8 à 10 7,90%
Les salariés ayant une bonne relation avec leur hiérarchie sont moins en Isostrain
que les autres, écart apparaissant quasiment significatif, p entre 5 et 10%.
Le fait de ne pas pouvoir s’interrompre dans son travail aboutirait à une situation
d’Isostrain avec une valeur de p significative au seuil de 5%.
4.1.5. Questionnaire de Siegrist
Les résultats complets sont tout d’abord décrits sous forme de tableaux et ensuite les
résultats seront interprétés dans les suites.
98
Tableau 4.14 : Résultats globaux de Siegrist en fonction des caractéristiques de l'échantillon
Déséquilibre efforts/récompenses Surinvestissement
Poucentage salariés 9 31
Supermarché intégré 15,7 p 0,058°
22,2 p 0,078°
Supermarché indépendant 2,3 39,5
Homme 8,3 p 1
22,2 p 0,152
Femme 9,8 36,5
Age > 30 ans 10,2 p 1
32,7 p 0,758
Age ≤ 30 ans 7,9 28,9
Aucun diplôme/ CAP-BEP 11,3 p 0,474
30,2 p 0,831
BTS/ BTS ou plus 5,9 32,4
Correspondance de la formation + 3,7 p 0,426
25,9 p 0, 490
Correspondance de la formation - 11,7 33,3
Choix de la profession + 7,8 p 0,710
21,6 p 0,018*
Choix de la profession - 11,4 45,7
Accident de travail + 13 p 0,431
26,1 p 0,578
Accident de travail - 7,8 32,3
Ancienneté distribution > 6 ans 14 p 0,157
34,9 p 0,443
Ancienneté distribution ≤ 6 ans 4,5 27,3
Ancienneté magasin > 3,5 ans 14,3 p 0,148
35,7 p 0,362
Ancienneté magasin ≤ 3,5 ans 4,4 26,7
Ancienneté poste > 1,5 ans 12,2 p 0,467
41,5 p 0,047*
Ancienneté poste ≤ 1,5 ans 6,5 21,7
Perspectives à 5 ans, changement poste, formation et changement secteur, autre
105 p 0,709
31 p 0,921
Perspectives à 5 ans, même poste 6,7 30
99
Tableau 4.14 (suite) : Résultats globaux de Siegrist en fonction des caractéristiques de
l'échantillon
Déséquilibre efforts/récompenses Surinvestissement
35 h et + 8,9 p 1
31,6 p 1
< 35 h 9,7 29
Repas heures normales; souvent/toujours
11,3
p 0,43
25,8
p 0,097° Repas heures normales; jamais/rarement
4 44
Dépassement horaires; souvent/toujours
11,4
p 0,713
34,1
p 0,533 Dépassement horaires; jamais/rarement
7 27,9
Aménagement horaires responsable; souvent/toujours
7,1
p 0,715
28,6
p 0,631
Aménagement horaires responsable; jamais/rarement
11,1 33,3
Arrangement collègue; souvent/toujours
6,7
p 0,709
26,7
p 0,523 Arrangement collègue; jamais/rarement
10,5 33,3
Possibilité de s'interrompre; souvent/toujours
7,8
p 0,713
33,3
p 0,581
Possibilité de s'interrompre; jamais/rarement
11,1 27,8
Exposition agressivité clients; souvent/toujours
18,5
p 0,103
33,3
p 0,832
exposition agressivité clients; jamais rarement
5,2 31
Relation hiérarchie 1-7 0 p 0,015*
37 p 0,299
Relation hiérarchie 8-10 15,2 26,3
100
4.1.5.1. Analyse des scores du questionnaire de Siegrist
Graphique 4.21 : Déséquilibre effort récompense de l’échantillon selon Siegrist
Le nombre total d’ELS de l’étude avec un ratio de déséquilibre effort/récompense
supérieur à 1, est de 9,1%.
Graphique 4.22 : effectifs en situation de surinvestissement selon Siegrist
Les salariés en situation de surinvestissement, telle que définie par Siegrist, font
partie du tertile supérieur de l’échantillon, soit à 30,7% des effectifs de l’étude.
9%
90%
1%
Oui
Non
Non renseigné
31%
69%
Oui
Non
101
4.1.5.2. Analyse du ratio de Siegrist déséquilibre efforts/récompenses
4.1.5.2.1. Analyse du ratio de Siegrist déséquilibre efforts/récompenses
en fonction des caractéristiques de l’échantillon
Tableau 4.15 : Ratio de siegrist efforts/récompenses en fontion des caractéristiques
de l’échantillon
Le déséquilibre efforts/récompenses apparaît plus important dans les supermarchés
intégrés à un grand groupe que les supermarchés indépendants. L’écart est
quasiment significatif avec une valeur de p entre 5 et 10%.
Pour expliquer ces résultats, nous pouvons faire l’hypothèse que les organisations
commerciales dépendant d’un grand groupe formaliseraient et appliqueraient un
système de reconnaissance davantage tourné vers les rendements chiffrés des
rayons, tandis que les magasins indépendants, de par une organisation plus souple,
permettraient que la reconnaissance au travail se fasse de manière plus adaptée à
l’activité réalisée.
Parallèlement, dans les magasins intégrés à un grand groupe, les efforts fournis par
les salariés seraient éventuellement exacerbés par des objectifs chiffrés.
Nous pouvons ainsi postuler que les efforts attendus des ELS seraient plus
importants au sein des magasins intégrés à un grand groupe qu’au sein des
magasins indépendants, tandis que la reconnaissance du travail (récompense
distributive, matérielle ou sociale) y serait moins adaptée qu’au sein des structures
Variable Modalité Déséquilibre
efforts/récompenses P
Type de magasin
Magasin intégré 15,90%
0,058° Magasin
indépendant 2,30%
102
indépendantes. Elle serait davantage une reconnaissance de principe standardisée
qu’une reconnaissance juste renvoyant à l’activité spécifique du salarié.
4.1.5.2.2. Analyse du ratio de Siegrist déséquilibre efforts/récompenses
en fonction des variables organisationnelles
Tableau 4.16 : Ratio de siegrist efforts/récompenses en fonction des variables
organisationnelles
Une plus grande exposition à l’agressivité des clients aboutirait à un plus grand
déséquilibre efforts/récompenses, mais il est à noter que cette donnée n’est pas
significative.
4.1.5.3. Analyse des résultats de surinvestissement du questionnaire de Siegrist
4.1.5.3.1. Analyse des résultats de surinvestissement du questionnaire
de Siegrist en fonction des caractéristiques de l’échantillon
Tableau 4.17 : Echelle de surinvestissement en fonction des variables magasins
On retrouve dans les supermarchés indépendants plus de salariés qui ont une
personnalité tournée vers le surinvestissement. L’organisation du travail dans ces
Variable Modalité Déséquilibre
efforts/récompenses P
Exposition à l’agressivité
des clients
Souvent ou toujours 18,50%
0,103 Jamais ou rarement 5,20%
Variable Modalité Surinvestissement P
Type de magasin Magasin intégré 22,20%
0,078° Magasin indépendant 39,50%
103
structures fait qu’ils s’y retrouvent mieux par rapport à leurs attentes vis-à-vis du
travail.
Nos études de poste ont permis de remarquer que l’organisation apparait plus souple
dans les supermarchés indépendants. Les salariés dans ces supermarchés auraient
ainsi plus le goût du surinvestissement au travail.
4.1.5.3.2. Analyse des résultats de surinvestissement du questionnaire de
Siegrist en fonction des variables organisationnelles
Tableau 4.18 : Echelle de surinvestissement en fonction des variables individus
Les ELS « surinvestis » de par leur personnalité reste plus longtemps à leur poste de
travail et cela de manière significative au seuil de 5%.
Cette situation ne se retrouve pas pour l’ancienneté de plus de 6 ans dans la
distribution ou de plus de 3,5 ans dans le magasin.
On peut concevoir que les salariés n’ayant pas choisi leur profession ont ce gout
pour le surinvestissement. On peut ainsi supposer qu’une forme de contrainte
possible au travail est celle que les gens s’imposent eux-mêmes.
4.2. Descriptif de l’écart entre le travail prescrit et le travail réel
Variable Modalité Surinvestissement P
Ancienneté poste > 1,5 ans 41,50%
0,047* ≤ 1,5 ans 21,70%
Choix professionnel oui 21,60%
0,018* non 45,70%
104
4.2.1. Descriptif de l’écart entre le travail prescrit et le travail reel en
fonction des caractéristiques de l’échantillon
L’écart entre le travail prescrit et le travail réel a été mis en évidence sur le terrain, en
réalisant les études de poste des employés libre-service des supermarchés.
Cet écart porte sur deux grandes catégories :
- Les consignes : cette catégorie comporte l’application des consignes et des
procédures de la mise en rayon comprenant l’objectif à atteindre, l’utilisation
du matériel, le port des équipements de protection individuelle, la gestion des
déchets. Ces items permettent de construire un pourcentage de consignes
appliquées.
- Les aléas : nous présentons dans cette catégorie les aléas qui sont comptés
en minutes et rapportés en pourcentage de la journée de travail. Nous
relevons les produits non conformes, les surplus de produits, les interruptions
(clients, commercial, responsable, collègue,…), les aléas matériels, les appels
caisse pour renseigner un prix.
Les résultats obtenus sont décrit ci-dessous, tout d’abord sous forme de tableaux
résumant les résultats obtenus, puis de façon détaillée.
105
Po
urce
ntage
salariés
Sup
erm
arché
inté
gré84,53
9,4722
37,831,1
8,9
Sup
erm
arché
ind
ép
en
dan
t86,38
13,9334,9
48,820,9
41,9
Ho
mm
e89,07
10,2611,1
33,313,9
19,4
Fem
me
82,9112,61
40,450
34,628,8
Age
> 30 ans
83,5412,16
3456
3630
Age
≤ 30 ans
87,9210,99
21,126,3
13,218,4
Au
cun
dip
lôm
e/ C
AP
-BEP
85,5711,71
32,135,8
24,520,8
BTS/ B
TS ou
plu
s85,96
11,5620,6
52,926,5
32,4
Co
rresp
on
dan
ce d
e la fo
rmatio
n +
85,5211,27
33,344,4
25,925,9
Co
rresp
on
dan
ce d
e la fo
rmatio
n -
85,812,38
2541,7
2525
Ch
oix d
e la p
rofe
ssion
+86,31
11,6621,6
39,221,6
25,5
Ch
oix d
e la p
rofe
ssion
-84,79
11,6534,3
48,631,4
25,7
Accid
en
t de
travail +85,95
11,124
15,821,7
18,2
Accid
en
t de
travail -85,26
11,8527
3427,7
28,8
An
cien
ne
té d
istribu
tion
> 6 ans
83,6611,58
32,655,8
37,227,9
An
cien
ne
té d
istribu
tion
≤ 6 ans
87,7111,72
22,729,5
13,622,7
An
cien
ne
té m
agasin > 3,5 an
s83,09
11,6231
54,838,1
26,2
An
cien
ne
té m
agasin ≤ 3,5 an
s86,16
11,6924,4
31,113,3
24,4
An
cien
ne
té p
oste
> 1,5 ans
85,5411,08
24,443,9
26,822
An
cien
ne
té p
oste
≤ 1,5 ans
85,8612,16
30,441,3
23,928,3
Pe
rspe
ctives à 5 an
s, chgt p
oste
,
form
ation
et ch
gt secte
ur, au
tre84,7
12,0332,8
44,827,6
27,6
Pe
rspe
ctives à 5 an
s, mê
me
po
ste86,87
10,9220
4023,3
20
p 0,214
p 0,927
p 0,981
p 0,225
p 0,808
p 0,927
p 0,191
p 0,303
p 0,389
Alé
as > 15 %
28,443,2
26,125
Co
nsign
es < 90%
ET Alé
as > 10 %
Co
nsign
es < 80%
OU
aléas > 15 %
p0,000***
p 0,003**
p 0,317
p 0,497
p 0,026*
p 0,008**
p 0,851
p 0,529
p 0,807
p 0,755
p 0,499
Co
nsign
es
Alé
as
p 0,375
p0,000***
p 0,003**
p 0,04*
p 0,035*
p 0,31
Co
nsign
es < 80%
p 0,188
p 0,295
p 0,277
p 0,121
p 0,03*
p 0,182
p 0,005**
p 0,016*
p 0,665
p 0,667
p 0,044*
p 0,905
p 0,011*
p 0,952
p 0,875
p 0,349
p 0,867
p 0,898
p 0,242
p 0,116
p 0,839
p 0,324
p 0,352
p 0,208
p 0,421
p 0,898
p 0,472
p 0,466
p 0,991
p 0,772
p 0,567
p 0,327
p 0,305
p 0,013*
p 0,011*
p 0,578
p 0,774
p 0,054°
p 0,577
Ta
ble
au
4.1
9 : R
ésulta
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lob
aux d
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le tra
vail p
rescrit e
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vail ré
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n fo
nctio
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es c
ara
cté
ristiq
ue
s d
e l’é
cha
ntillo
n
p 0,436
106
35 h e
t +84,49
10,5321,1
36,821,1
17,5
< 35 h83,5
13,7241,9
54,836,5
38,7
Re
pas h
eu
res n
orm
ales;
sou
ven
t/tou
jou
rs85,98
11,7325,8
46,825,8
27,4
Re
pas h
eu
res n
orm
ales;
jamais/rare
me
nt
85,0411,46
3232
2420
Dé
passe
me
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oraire
s;
sou
ven
t/tou
jou
rs84,91
13,5631,8
56,829,5
43,2
Dé
passe
me
nt h
oraire
s;
jamais/rare
me
nt
86,539,71
23,327,9
20,97
Am
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agem
en
t ho
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sable
;
sou
ven
t/tou
jou
rs
85,9811,27
21,447,6
28,621,4
Am
én
agem
en
t ho
raires
resp
on
sable
;
jamais/rare
me
nt
85,4612,02
33,337,8
22,228,9
Arran
gem
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t collè
gue
;
sou
ven
t/tou
jou
rs88,22
11,0413,3
4016,7
23,3
Arran
gem
en
t collè
gue
;
jamais/rare
me
nt
84,3911,98
35,143,9
29,826,3
Po
ssibilité
de
s'inte
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pre
;
sou
ven
t/tou
jou
rs85,9
11,0219,6
54,927,5
21,6
Po
ssibilité
de
s'inte
rrom
pre
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jamais/rare
me
nt
85,4412,56
38,961,1
22,230,6
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clien
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sou
ven
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jou
rs83,17
11,9737
48,133,3
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1-786,61
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5034,2
23,7
p 0,285
p 0,803
p 0,515
p 0,214
p 0,354
p 0,496
p 0,119
p 0,648
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p 0,038*
p 0,072°
p 0,442
p 0,031*
p 0,729
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p 0,675
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p 0,559
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p 0,104
p 0,141
p 0,028*
p 0,424
p0,001***
p 0,461
p 0,825
p 0,184
p 0,048*
p 0,564
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p 0,861
p 0,372
p 0,006**
p 0,355
Co
nsign
es < 90%
ET Alé
as > 10 %
Co
nsign
es < 80%
OU
aléas > 15 %
Co
nsign
es < 80%
Alé
as > 15 %
p 0,344
p 0,842
p 0,71
p 0,318
p 0,129
p 0,635
p 0,473
p 0,471
p0,000***
p 0,424
p 0,761
p 0,342
107
Tableau 4.20 : Détails des scores d’écart entre le travail prescrit et le travail réel
Consignes % Aléas %
Moyenne 85,44 11,65
Médiane 87,5 10
Minimum 61,50 1,76
Maximum 100 30,42
110 études de poste ont été réalisées, il est possible d’exploiter 88 études de poste
qui seront croisées avec les questionnaires retournés. Ce chiffre de 88 s’explique du
fait du non-retour de 22 questionnaires. La médiane d’application des consignes est
de 87,5% et la médiane est de 10% concernant les aléas de la journée de travail.
Les pourcentages de consignes et d’aléas vont pouvoir être analysés et croisés.
Pour décrire l’importance de l’écart entre le prescrit et le réel du travail, les valeurs
« consignes < 80% » et « aléas > 15% » sont retenues. Pour l’association des
données, il est retenu les valeurs « consignes < 90% ET aléas > 10 % » et les
valeurs « consignes < 80% OU aléas > 15 % ».
Pour expliquer ces choix de valeurs on peut retenir que :
- Les valeurs ont été retenues du fait que la répartition des salariés est
homogène selon les différentes catégories. Les chiffres de la répartition des
ELS dans les différentes catégories d’écart entre le prescrit et le réel sont
compris entre 25% et 28,4%. La catégorie ayant la modalité « consignes <
80% OU aléas > 15 % » comporte de manière cohérente 43,2% de salariés.
- Les valeurs ont aussi été fixées par rapport à l’approche réalisée sur le terrain
avec les études de poste des ELS. Les chiffres suivants peuvent ainsi
décrivent des situations où écart entre le travail prescrit et le travail réel est
important.
108
- Les résultats indiquent une médiane de l’échantillon pour l’application des
consignes et des procédures à 87,5% et pour les aléas de la journée de travail
à 10%.
C’est à partir de ces valeurs qu’on remarque que l’écart sur le terrain est important et
que les résultats statistiques obtenus mettent à jour une différence en croisant ces
valeurs d’écart avec les caractéristiques de l’échantillon.
Les chiffres retenus décrivent donc des situations de grand écart entre le travail
prescrit et le travail réel :
Graphique 4.23 : Répartition de l’écart entre le travail prescrit et le travail réel en
fonction des effectifs
Les variables d’« écart entre le travail prescrit et le travail réel », répartie selon les
consignes et les aléas, va pouvoir être croisée en fonction des caractéristiques de
l’échantillon comme suit :
28,4%
43,2%
26,1% 25%
71,6%
56,8%
73,9% 75%
0
10
20
30
40
50
60
70
80
consignes < 90% ET aléas > 10 %
consignes < 80% OU aléas > 15 %
consignes < 80% Aléas > 15 %
Oui
Non
109
Tableau 4.21 : Moyenne d’application des consignes et des aléas en fonction du
type de magasin
Variable Modalité Moyenne p
Consignes Magasin intégré 84,53
0,375 Magasin indépendant 86,38
Aléas Magasin intégré 9,47
0,000*** Magasin indépendant 13,94
Ces résultats indiquent que l’écart entre le prescrit et le réel du travail pour les aléas
de la journée de travail est significatif au seuil de 1‰ concernant le type de magasin.
Le pourcentage d’aléas de la journée de travail est significativement plus important
dans les magasins indépendants.
En revanche, les résultats n’indiquent ici aucune différence significative d’écart
prescrit-réel entre les deux types de magasin pour ce qui concerne la variable
« consignes ».
Tableau 4.22 : Moyenne d’application des consignes et des aléas en fonction du
sexe
Variable Modalité Moyenne p
Consignes Femmes 82,92
0,003** Hommes 89,08
Aléas Femmes 12,61
0,040* Hommes 10,26
Les hommes rapporteraient d’une manière fortement significative un moindre écart
entre les prescriptions (consignes) et la réalisation de leur travail (valeur de p au seuil
de 1%) par rapport aux femmes. Ces résultats peuvent s’expliquer par le fait que les
femmes exerçent davantage à temps partiel que les hommes (28,4% contre 6,8%).
Nous pouvons faire l’hypothèse qu’elles mettraient davantage en place de stratégies
de régulations afin de pouvoir réaliser leur travail dans le temps qui leur est imparti.
110
Le pourcentage d’aléas de la journée de travail apparaît d’autre part plus important
chez les femmes et diffère de façon significative de celui des hommes au seuil de
5%. Ainsi, un nombre plus important d’aléas à gérer dans l’activité de travail pourrait
expliquer une moindre application formelle des consignes et des prescriptions, afin
de pouvoir assurer la réalisation de l’activité professionnelle.
On peut également suggérer que les temps partiels occupés principalement par les
femmes sont préconisés par l’employeur dans les situations de renforts, en lien avec
une charge de travail élevée et des aléas importants à gérer. Cette situation de
temps partiels aboutirait à cette situation de moindre application des consignes et
des procédures du fait de la nécessité de mettre davantage en place de stratégie de
régulation.
Tableau 4.23 : Moyenne d’application des consignes et des aléas en fonction de
l’âge
Variable Modalité Moyenne p
Consignes > 30 ans 83,55
0,035* ≤ 30ans 87,93
Aléas > 30 ans 12,15
0,310 ≤ 30ans 10,99
Ces résultats indiquent que les employés libre-service de plus de 30 ans
appliqueraient moins les consignes que ceux ayant moins de 30 ans. Cet écart est
significatif au seuil de 5%.
Nous pourrions ainsi faire l’hypothèse qu’une plus grande expérience du travail
conduirait les salariés à mettre en place davantage de régulations, du fait d’une
connaissance plus fine des priorités et d’une appropriation de l’organisation de
111
l’activité. Elle peut se traduire alors par cet écart au niveau de l’application des
consignes.
Tableau 4.24 : Moyenne d’application des consignes et des aléas en fonction de
l’ancienneté dans la distribution
Variable Ancienneté
distribution Moyenne p
Consignes > 6 ans 83,66
0,044* ≤ 6 ans 87,72
Aléas > 6 ans 11,59
0,905 ≤ 6 ans 11,72
De manière significative, il apparaît que les employés ayant une ancienneté dans le
secteur de la distribution supérieure à 6 ans rapportent davantage d’écarts prescrit-
réel en ce qui concerne les consignes (p au seuil significatif de 5%).
Postulant que d’une part les salariés ayant une ancienneté supérieure à 6 ans dans
la distribution et d’autre part qu’ils ont également une moyenne d’âge plus importante
que leurs collègues, les conclusions portant sur ces résultats seraient les mêmes que
celles décrites ci-dessus (commentaires tableau 4.7).
Tableau 4.25 : Moyenne d’application des consignes et des aléas en fonction de
l’ancienneté dans le magasin
Variable Ancienneté
magasin Moyenne p
Consignes > 3,5 ans 83,1
0,011* ≤ 3,5 ans 88,16
Aléas > 3,5 ans 11,62
0,952 ≤ 3,5 ans 11,69
112
De même, les résultats décrits au tableau précédents se retrouvent ici pour les
salariés avec plus de 3,5 ans d’expérience au sein du magasin les employant. Ces
derniers appliqueraient moins les consignes que les autres avec p significatif au seuil
de 5% pour cet écart.
Ainsi, une plus grande expérience dans le secteur de la distribution et une plus
grande ancienneté au sein d’un magasin font que les salariés adapteraient le travail
prescrit. Ils mettent en place des ajustements qui ne seraient pas forcément des
d’infractions aux consignes édictées par l’employeur. On pourrait évoquer que ces
transgressions seraient plutôt des éléments de valeur ajoutée pour les ELS ayant de
l’expérience.
Cet écart significatif n’est pas retrouvé concernant les aléas (qui par définition
surviennent indépendamment des variables individuelles) et les salariés ayant une
ancienneté au poste de plus de 1,5 an (ancienneté trop faible pour mettre en
évidence un écart).
4.2.2. Analyse de la valeur « Consignes < 80% »
4.2.2.1. Analyse de la valeur « Consignes < 80% » en fonction des caractéristiques
de l’échantillon
113
Tableau 4.26 : caractéristiques de l’échantillon en fonction de la valeur de consignes
< 80%
Les salariés dans la situation où les consignes sont les moins appliquées sont :
- Les femmes,
- Les employés de plus de 30 ans,
- Les salariés avec une ancienneté dans la distribution de plus de 6 ans,
Ces 3 données sont significatives au seuil de 5%
- Les salariés avec une ancienneté dans le magasin de plus de 3,5 ans,
significatif au seuil de 1%.
Ces résultats vont dans le sens des résultats commentés dans les tableaux 4.6 à 4.9.
4.2.2.2. Analyse de la valeur « Consignes < 80% » en fonction des valeurs
organisationnelles
Nous ne rapportons pas de valeurs significatives concernant cette partie
Variable Modalité Consignes <
80%
P
Sexe Homme 13,90%
0,03* Femme 34,60%
Age > 30 ans 36,00%
0,016* ≤ 30 ans 13,20%
Ancienneté distribution > 6 ans 37,20%
0,011* ≤ 6 ans 13,60%
Ancienneté magasin > 3,5 ans 38,10%
0,008** ≤ 3,5 ans 13,30%
114
4.2.3. Analyse de la valeur « Aléas > 15 % »
4.2.3.1. Analyse de la valeur « aléas > 15% » en fonction des caractéristiques de
l’échantillon
Tableau 4.27:Caractéristiques de l’échantillon en fonction de la valeur d’aléas>15 %
Les salariés des supermarchés indépendants ont un pourcentage d’aléas plus élevé
que les salariés des supermarchés intégrés à un grand groupe, valeur très
significative à un seuil de 1‰.
Les employés libre-service du rayon liquide ont moins d’aléas que les autres
employés, écart presque significatif, p entre 5 et 10%.
4.2.3.2. Analyse de la valeur « aléas > 15% » en fonction des variables
organisationnelles
Variable Modalité Aléas > 15 % P
Type de magasin Intégré 8,90%
0*** Indépendant 41,90%
Rayon liquide oui 12,50%
0,097° non 29,70%
115
Tableau 4.28 : variables organisationnelles en fonction de la valeur d’aléas > 15 %
De manière très significative (p valeur au seuil de 1%), la gestion d’aléas entraîne
pour le salarié un dépassement d’horaires.
Les « aléas > 15 % » ont un impact en termes de contraintes organisationnelles et ce
de manière significative (p valeur au seuil de 5%) : la gestion d’aléas étant plus
importante pour les ELS à temps partiel.
4.2.4. Analyse des valeurs combinées de consignes et d’aléas
4.2.4.1. Analyse des valeurs combinées de consignes et d’aléas en fonction des
caractéristiques de l’échantillon
Tableau 4.29 : Variables individus en fonction des valeurs « Consignes < 90% ET
aléas > 10 % »
L’écart entre le travail prescrit et le travail réel à la valeur « consignes < 90% ET
pourcentage aléas > 10 % » révèle que les femmes sont plus importantes dans cette
catégorie, les données étant significatives au seuil de 1%.
Variable Modalité Aléas > 15 % P
Heures de travail 35 heures et + 17,50%
0,028* < 35 heures 38,70%
Dépassement des
horaires
Souvent ou toujours 43,20% 0***
Jamais ou rarement 7,00%
Variable Modalité Consignes < 90% ET
aléas > 10 % P
Sexe Homme 11,10%
0,003** Femme 40,40%
116
Tableau 4.30 : Variables individus en fonction des valeurs « Consignes < 80% OU
aléas > 15 % »
Les salariés ayant une grande différence entre le travail prescrit et le travail réel, ici
« consignes < 80% OU aléas > 15 % » ont comme caractéristiques :
- Un âge de plus de 30 ans, valeur significative à un seuil de 1%
- Une ancienneté dans la distribution de plus de 6 ans et dans le magasin de
plus de 3,5 ans, valeur significative à un seuil de 5%
- Moins d’AT au cours des 12 derniers mois, p presque significatif entre 5 et
10%.
4.2.4.2. Analyse des valeurs combinées de consignes et d’aléas en fonction des
variables organisationnelles
Variable Modalité Consignes < 80% OU
aléas > 15 % P
Age > 30 ans 56,00%
0,005** ≤ 30 ans 26,30%
Ancienneté distribution > 6 ans 55,80%
0,013* ≤ 6 ans 29,50%
Ancienneté magasin > 3,5 ans 54,80%
0,026* ≤ 3,5 ans 31,10%
Accident de travail Oui 26,10%
0,054° Non 49,20%
117
Tableau 4.31 : Variables organisationnelles en fonction de l’écart entre le travail
prescrit et le travail réel « consignes < 90% ET pourcentage aléas > 10 % ».
Variable Modalité Consignes < 90%
ET aléas > 10 % P
Arrangement horaires
avec collègue
Souvent ou toujours 13,30% 0,031*
Jamais ou rarement 35,10%
Possibilité de
s'interrompre
Souvent ou toujours 19,60% 0,048*
Jamais ou rarement 38,90%
Heures de travail 35 heures et + 21,10%
0,038* < 35 heures 41,90%
Ces résultats indiquent que 3 variables organisationnelles exacerberaient de manière
significative (p valeur au seuil de 5%) l’écart prescrit-réel au travail :
- 1 : le travail à temps partiel, pouvant être lié ou pouvant causer,
- 2 : le fait de ne pouvoir interrompre la tâche de travail en cours,
- 3 : les difficultés d’arrangement d’horaires avec les collègues.
Tableau 4.32 : Variables organisationnelles en fonction de l’écart entre le travail
prescrit et le travail réel « Consignes < 80% OU pourcentage aléas > 15 % ».
L’écart élevé entre le travail prescrit et le travail réel (« Consignes < 80% OU aléas >
15 % ») a un impact sur les contraintes organisationnelles :
- Les salariés à temps partiel seraient davantage touchés par cet impact, mais
l’écart est ici non significatif, dû certainement à un manque de puissance de
l’étude.
Variable Modalité Consignes < 80%
OU aléas > 15 % P
Heures de travail 35 heures et + 36,80%
0,104 < 35 heures 54,80%
Dépassement des
horaires
Souvent ou toujours 56,80% 0,006**
Jamais ou rarement 27,90%
118
- L’employé libre-service dépasse de manière très significative ses horaires en
situation d’important écart entre le prescrit et le réel, avec une valeur de p au
seuil de 1%.
4.3. Analyse des valeurs d’écart entre le travail prescrit et le réel en
fonction des contraintes psychologiques et organisationnelles
119
Co
nsign
es < 80%
+20,3
62,3529,35
39,121,7
9,130,4
Co
nsign
es < 80%
-19,58
61,8531,09
2012,3
9,230,8
Alé
as > 15 % +
2061,91
30,7427,3
23,125
50
Alé
as > 15 % -
19,5862,18
30,3224,2
25,325,3
24,2
Co
nsign
es < 90%
ET Alé
as > 10 % +
20,0864,4
3032
164,2
44
Co
nsign
es < 90%
ET Alé
as > 10 % -
19,5261,02
30,8922,2
14,311,1
25,4
Co
nsign
es < 80%
OU
aléas > 15 %
+19,82
61,4229,58
34,221,1
10,836,38
Co
nsign
es < 80%
OU
aléas > 15 %
-19,58
62,431,44
1810
826
31%
Dé
séq
uilib
re
effo
rts/
p 0,838
19,564
3125%
15%
p 1
p 0,023*
p 0,57
p 0,917
p 0,749
p 0,776
p 0,862
Ta
ble
au
4.3
3 : R
ésulta
ts g
lob
aux d
’éca
rt entre
le tra
vail p
rescrit e
t le tra
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el e
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nctio
n d
es c
ontra
inte
s p
syc
ho
log
ique
s e
t
org
anis
atio
nne
lles
p 0,275
p 0,436
p 0,088°
p 0,718
p 0,718
0,67p
0,105p
0,082°p
0,148
p 0,437
p 0,178
p 0,484
p 0,339
Siegrist
Karase
k
p 0,250
p 0,846
p 0,179
p 0,069°
p 0,273
p 1
p 0,976
De
man
de
Latitud
eSo
utie
nJo
bstrain
Isostrain
Surin
vestisse
me
nt
9%
120
Tableau 4.33 (suite) : Ecart entre le travail prescrit et le travail réel en fonction des
contraintes psychologiques et organisationnelles
Ces résultats vont pouvoir être développés dans la partie suivante.
4.3.1. Analyse des valeurs d’écart entre le travail prescrit et le travail
réel en fonction des valeurs moyennes de latitude décisionnelle, de
demande psychologique et de soutien social de Karasek
Les valeurs d’écarts mettant en évidence une différence sont la combinaison
« consignes < 80% OU pourcentage aléas > 15 % ».
Tableau 4.34 : Moyenne des scores de Karasek en fonction de l’écart entre le travail
prescrit et le travail réel « consignes < 80% OU pourcentage aléas > 15 % ».
Consignes Aléas
Jobstrain + 81,85 p 0,045*
12,16 p 0,603
Jobstrain - 86,63 11,48
Isostrain + 83,19 p 0,370
12,19 p 0,689
Isostrain - 85,83 11,56
Déséquilibre E/R + 85,97 p 0,936
10,19 p 0,418
Déséquilibre E/R - 85,69 11,8
Surinvestissement + 86,75 p 0,402
13,21 p 0,067°
Surinvestissement - 84,86 10,96
Variable Modalité Moyenne p
Latitude consignes < 80% OU aléas > 15 % + 61,42
0,670 consignes < 80% OU aléas > 15 % - 62,40
Demande
consignes < 80% OU aléas > 15 % + 19,82
0,718 consignes < 80% OU aléas > 15 % - 19,58
Soutien consignes < 80% OU aléas > 15 % + 29,58
0,105 consignes < 80% OU aléas > 15 % - 31,44
121
Les salariés ayant un fort écart entre le travail prescrit et le travail réel ont moins de
soutien que ceux ayant un faible écart.
Mais il est à noter que cette donnée n’est pas significative, l’étude manquant
probablement de puissance pour cette donnée.
Les régulations mises en œuvre, par les salariés, à l’égard des consignes et des
procédures internes ou les situations avec beaucoup d’aléas, pourraient être la
source voir l’objet de tensions entre salariés (et donc d’un moindre soutien).
On pourrait l’expliquer par le fait d’éventuels manques de clarté sur les tâches et les
missions de chacun, de pratiques divergentes dans le travail nuisant aux missions
communes et par la survenue de nombreux aléas de la situation de travail.
Ces contournements de consignes et la survenue de contretemps pourraient
également être désapprouvés par le supérieur hiérarchique et conduire à un moindre
soutien managériale en conséquence.
4.3.2. Analyse des valeurs d’écart entre le travail prescrit et le réel en
fonction du score de Jobstrain de karasek
Tableau 4.35 : Variables d’écarts entre le travail prescrit et le travail réel en fonction
du Jobstrain.
Variable Modalité Jobstrain P
Consignes < 80% oui 39,10%
0,069° non 20,00%
Aléas > 15 % oui 27,30%
0,776 non 24,20%
Consignes < 90% ET
aléas > 10 %
oui 32,00% 0,339
non 22,20%
Consignes < 80% OU
aléas > 15 %
oui 34,20% 0,082°
non 18,00%
122
Le jobstrain se caractérise notamment par une forte demande psychologique et une
faible latitude décisionnelle. L’écart considéré comme élevé selon nos critères entre
le travail prescrit et le travail réel serait lié ici au jobstrain :
- Cette situation de jobstrain se retrouve dans les situations où les consignes
sont peu appliquées (valeur « consignes < 80% ») et ceci également de façon
quasiment significative avec également une valeur de p compris entre 5 et
10%.
- Un salarié avec un grand écart entre le travail prescrit et le travail réel aux
valeurs combinées « Consignes < 80% OU aléas > 15 % » serait davantage en
situation de Jobstrain que celui ayant un faible écart. Cette différence apparaît
quasiment significative avec une valeur de p compris entre 5 et 10%. On se
rend compte avec ces résultats que c’est bien la valeur consignes prise de
manière isolée qui induirait la situation de Jobstrain.
Ainsi, les salariés en situation de jobstrain par définition seraient donc moins
autonomes et exposés à plus d’exigence psychologique au travail. On peut ainsi
argumenter qu’ils auraient donc moins de marges de manœuvre pour pouvoir mettre
en place l’application des consignes et des procédures.
Tableau 4.36 : Moyenne d’écart entre le travail prescrit et le travail réel en fonction
du Jobstrain
Variable Modalité Moyenne p
Consignes Jobstrain + 81,85
0,045* Jobstrain - 86,63
Aléas Jobstrain + 12,16
0,603 Jobstrain - 11,48
Les résultats suivants confirment les résultats précédemment décrits.
123
Cette situation de Jobstrain se retrouve bien dans les situations ou les consignes
sont peu appliquées, avec une valeur p significative au seuil de 5%.
4.3.3. Analyse des valeurs d’écart entre le travail prescrit et le réel en
fonction du score d’Isostrain de Karsek
Il n’y a pas de données qui mettent en évidence un lien entre les situations
d’Isostrain et les valeurs d’écart entre le travail prescrit et le travail réel.
4.3.4. Analyse des valeurs d’écart entre le travail prescrit et le réel en
fonction du ratio déséquilibre efforts/récompenses de Siegrist
Il n’y a pas de données qui mettent en évidence un lien entre le ratio de Sigriest et
les valeurs d’écart entre le travail prescrit et le travail réel.
4.3.5. Analyse des valeurs d’écart entre le travail prescrit et le réel en
fonction du score de l’échelle de surinvestissement de Siegrist
Tableau 4.37 : Variables d’écarts entre le travail prescrit et le travail réel en fonction
du score de l’échelle de surinvestissement.
On retrouve plus de salariés ayant une personnalité tournée vers le
surinvestissement dans la situation d’écart entre le prescrit et le réel du travail à la
valeur isolée « aléas >15% », ceci de manière significative, p étant au seuil de 5%.
Variable Modalité Surinvestissement P
Consignes < 80% oui 30,40%
0,976 non 30,80%
Aléas > 15 % oui 50,00%
0,023* non 24,20%
Consignes < 90% ET
aléas > 10 %
oui 44,00% 0,088°
non 25,40%
Consignes < 80% OU
aléas > 15 %
oui 36,80% 0,275
non 26,00%
124
En effet ils s’accrocheraient à respecter les consignes et la survenue d’aléas rend
l’objectif plus difficile à atteindre.
On retrouve ce goût pour le surinvestissement avec une valeur d’écart combinée
« Consignes < 90% ET aléas > 10 % », donnée quasiment significative. Cette
donnée permet de se rendre compte que c’est bien la valeur isolée d’ « aléas » qui
est en lien avec la personnalité tournée vers le surinvestissement.
Tableau 4.38 : Moyenne d’écarts entre le travail prescrit et le travail réel en fonction
du surinvestissement selon Siegrist.
Variable Modalité Moyenne p
Consignes Surinvestissement + 86,75
0,402 Surinvestissement - 84,86
Aléas
Surinvestissement + 13,21
0,067° Surinvestissement - 10,96
Cette donnée, confirme que c’est bien la valeur isolée d’ « aléas » qui est en lien
avec la personnalité tournée vers le surinvestissement, avec une valeur de p
quasiment significative, p entre 5 et 10%.
4.4. Synthèse des résultats obtenus
La synthèse des résultats est effectuée pour mettre en évidence l’écart entre le
travail prescrit et le travail réel et son impact sur les contraintes psychologiques et
organisationnelles. Dans les situations de grand écart entre le prescrit et le réel du
travail, les salariés de la mise en rayon sont plus en jobstrain et plus en situation de
surinvestissement au travail.
Les tableaux suivant permettent de se rendre compte qu’il y a un lien entre le
Jobstrain et l’application des consignes et des procédures et un lien entre le goût
pour se surinvestir et la survenue d’aléas dans la journée de travail.
125
Co
nsign
es < 80%
+39,1
21,79,1
30,4
Co
nsign
es < 80%
-20
12,39,2
30,8
Alé
as > 15 % +
27,323,1
2550
Alé
as > 15 % -
24,225,3
25,324,2
Co
nsign
es < 90%
ET Alé
as > 10 % +
3216
4,244
Co
nsign
es < 90%
ET Alé
as > 10 % -
22,214,3
11,125,4
Co
nsign
es < 80%
OU
aléas > 15 %
+34,2
21,110,8
36,38
Co
nsign
es < 80%
OU
aléas > 15 %
-18
108
26
p 0,023*
p 0,436
p 0,088°
p 0,718
p 0,275
p 0,082°
p 0,148
Ta
ble
au
4.3
9 : S
ynth
èse d
es ré
sulta
ts d
’écart e
ntre
le tra
vail p
rescrit e
t le tra
vail ré
el e
n fo
nctio
n d
es c
ontra
inte
s p
syc
ho
log
ique
s e
t
org
anis
atio
nne
lles
p 0,776
p 0,862
p 1
p 0,339
p 0,838
Job
strainIso
strainD
ésé
qu
ilibre
effo
rts/réco
mp
en
ses
Surin
vestisse
me
nt
p 0,069°
p 0,273
p 1
p 0,976
126
Tableau 4.39 (suite) : Ecart entre le travail prescrit et le travail réel en fonction des
contraintes psychologiques et organisationnelles
Les autres éléments importants de l’étude montrant une différence importante de
valeur d’écart entre le travail prescrit et le travail réel portent sur :
- le type de magasin notamment s’il est intégré à un grand groupe ou
indépendant,
- Le sexe des employés
- L’âge, l’ancienneté dans la distribution, dans la structure.
L’application des consignes et des procédures est moindre concernant :
- la population féminine
- Les salariés âgés de plus de 30 ans, avec une ancienneté de plus de 6 ans
dans la distribution alimentaire et de plus de 3 ans et demi dans le magasin.
On met par ailleurs en évidence que les aléas de la journée de travail sont plus
importants pour :
- la population féminine,
- les magasins indépendants.
Consignes Aléas
Jobstrain + 81,85 p 0,045*
12,16 p 0,603
Jobstrain - 86,63 11,48
Isostrain + 83,19 p 0,370
12,19 p 0,689
Isostrain - 85,83 11,56
Déséquilibre E/R + 85,97 p 0,936
10,19 p 0,418
Déséquilibre E/R - 85,69 11,8
Surinvestissement + 86,75 p 0,402
13,21 p 0,067°
Surinvestissement - 84,86 10,96
127
Sup
erm
arché
inté
gré84,53
9,4722
37,831,1
8,9
Sup
erm
arché
ind
ép
en
dan
t86,38
13,9334,9
48,820,9
41,9
Ho
mm
e89,07
10,2611,1
33,313,9
19,4
Fem
me
82,9112,61
40,450
34,628,8
Age
> 30 ans
83,5412,16
3456
3630
Age
≤ 30 ans
87,9210,99
21,126,3
13,218,4
An
cien
ne
té d
istribu
tion
> 6 ans
83,6611,58
32,655,8
37,227,9
An
cien
ne
té d
istribu
tion
≤ 6 ans
87,7111,72
22,729,5
13,622,7
An
cien
ne
té m
agasin > 3,5 an
s83,09
11,6231
54,838,1
26,2
An
cien
ne
té m
agasin ≤ 3,5 an
s86,16
11,6924,4
31,113,3
24,4
35 h e
t +84,49
10,5321,1
36,821,1
17,5
< 35 h83,5
13,7241,9
54,836,5
38,7
Dé
passe
me
nt h
oraire
s;
sou
ven
t/tou
jou
rs84,91
13,5631,8
56,829,5
43,2
Dé
passe
me
nt h
oraire
s;
jamais/rare
me
nt
86,539,71
23,327,9
20,97
Arran
gem
en
t collè
gue
;
sou
ven
t/tou
jou
rs88,22
11,0413,3
4016,7
23,3
Arran
gem
en
t collè
gue
;
jamais/rare
me
nt
84,3911,98
35,143,9
29,826,3
Po
ssibilité
de
s'inte
rrom
pre
;
sou
ven
t/tou
jou
rs85,9
11,0219,6
54,927,5
21,6
Po
ssibilité
de
s'inte
rrom
pre
;
jamais/rare
me
nt
85,4412,56
38,961,1
22,230,6
p 0,825
p 0,184
p 0,167
p 0,006**
p 0,424
p0,001***
p 0,072°
p 0,442
p 0,035*
p 0,31
p 0,044*
p 0,905
p 0,011*
p 0,952
con
signe
salé
as
p 0,375
p0,000***
p 0,003**
p 0,04*
p 0,048*
p 0,564
p 0,581
p 0,342
Table
au 4.40 : Syn
thè
se d
es ré
sultats d
'app
lication
de
s con
signe
s et d
es alé
as en
fon
ction
de
s caractéristiq
ue
s de
l'éch
antillo
n
p 0,372
p 0,006**
p 0,355
p0,000***
p 0,031*
p 0,729
p 0,180
p 0,761
p 0,497
p 0,026*
p 0,008**
p 0,851
p 0,038*
p 0,104
p 0,141
p 0,028*
p 0,182
p 0,005**
p 0,016*
p 0,214
p 0,305
p 0,013*
p 0,011*
p 0,578
p 0,188
p 0,295
p 0,277
p0,000***
p 0,003**
p 0,121
p 0,03*
p 0,317
Co
nsign
es < 90%
ET Alé
as > 10 %
Co
nsign
es < 80%
OU
aléas > 15 %
Co
nsign
es < 80%
Alé
as > 15 %
28,443,2
26,125
128
Sup
erm
arché
inté
gré31,1
17,815,7
22,2
Sup
erm
arché
ind
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dan
t18,6
11,62,3
39,5
Ch
oix d
e la p
rofe
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+25,5
13,77,8
21,6
Ch
oix d
e la p
rofe
ssion
-25,7
17,111,4
45,7
Re
lation
hié
rarchie
1-730,4
21,70
37
Re
lation
hié
rarchie
8-1018,4
7,915,2
26,3
An
cien
ne
té m
agasin > 3,5 an
s33,3
14,314,3
35,7
An
cien
ne
té m
agasin ≤ 3,5 an
s17,8
15,64,4
26,7
An
cien
ne
té p
oste
> 1,5 ans
29,312,2
12,241,5
An
cien
ne
té p
oste
≤ 1,5 ans
21,717,4
6,521,7
Re
pas h
eu
res n
orm
ales;
sou
ven
t/tou
jou
rs27,4
14,511,3
25,8
Re
pas h
eu
res n
orm
ales;
jamais/rare
me
nt
2016
444
Po
ssibilité
de
s'inte
rrom
pre
;
sou
ven
t/tou
jou
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7,87,8
33,3
Po
ssibilité
de
s'inte
rrom
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jamais/rare
me
nt
30,625
11,127,8
Table
au 4.41 : Syn
thè
se d
es ré
sultats d
'app
lication
de
s con
signe
s et d
es alé
as en
fon
ction
de
s caractéristiq
ue
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l'éch
antillo
n
p 0,467
p 0,047*
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p 0,058°
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p 0,42
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p 0,861
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strainIso
strain
p 0,176
p 0,713
p 0,581
p 0,710
p 0,018*
p 0,015*
p 0,299
p 0,148
p 0,362
p 0,416
p 0,342
p 0,027*
p 0,981
p 0,664
p 0,206
p 0,081°
p 0,095°
p 0,868
129
Ces résultats vont nous amener maintenant à développer la partie discussion.
130
131
DISCUSSION
132
5. DISCUSSION
5.1. Discussion de la méthode
La gestion du personnel dans les supermarchés est basée sur un effectif réduit
conduisant à une exposition d’autant plus grande à des contraintes multiples
générées par le flux tendu. Nous remarquons que le modèle managérial actuel
combine la polyvalence, le travail en équipes, le juste à temps et la démarche qualité.
Il est présenté comme optimal par rapport à la situation socio-économique existante
[67].
Partant de ce constat, les médecins du travail du service MT2I se sont intéressés à
la problématique des risques psychosociaux par l’intermédiaire de la mesure de
l’écart entre le prescrit et le réel du travail et son impact sur les contraintes
psychologiques et organisationnelles. Cet impact a été évalué dans 16
supermarchés de la région Grenobloise où 88 salariés de la mise en rayon du
secteur des produits de grande consommation ont été inclus.
Sur le terrain, ma présence a été globalement bien accueillie par les salariés, les
managers et les directions des magasins concernées. En effets seulement 23% des
supermarchés sollicités n’ont pas souhaité participer à l’étude, tous appartenant à un
grand groupe de la distribution dont la direction régionale avait donné une réponse
négative.
Les études de poste des ELS des supermarchés Grenoblois ont permis de réaliser
une approche de terrain en observant les salariés dans leur activité. Elles ont permis
d’être un moyen d’échange avec les salariés sur leur lieu de travail, d’appréhender la
manière de travailler des ELS et d’aboutir à une vision de médecine du travail en
entreprise.
133
Les managers des magasins retenus ont tous accepté l’interview permettant
d’exposer le travail prescrit. Les ELS rencontrés sur le terrain ont répondu de
manière favorable à l’étude, le retour des questionnaires a été relativement bon avec
un chiffre de retour de 80%.
Par contre, même si tous les supermarchés appartenant aux effectifs du service
MT2I ont été sollicités pour participer à l’étude, nous pouvons relever un manque de
puissance de l’étude, ce qui peut aboutir dans certain cas à ce que les écarts
observés n’apparaissent pas significatifs, du fait probablement de ce manque de
puissance d’envergure.
Il peut y avoir certaines limites au travail de terrain. Des études de poste pouvant
parfois déboucher sur une démarche de rationalisation de l’activité avec la
conséquence que les salariés n’ont peut-être pas envie de parler de leur travail car
ces études peuvent être sources de dégradation des conditions de travail et les
salariés deviennent ainsi méfiants [68].
Les études de poste réalisées n’ont pas été effectuées dans le but de supprimer les
tâches sans valeur ajoutée, cette démarche a été expliquée clairement au tout début
de la rencontre avec les salariés. Le travail de terrain dans les supermarchés prend
en compte le risque de dysfonctionnement avec les aléas, l’application des
consignes et des procédures.
Cette manière d’aborder l’écart entre le prescrit et le réel du travail permet de
modéliser la façon de voir du médecin du travail sur le terrain. Nous avons pu
observer l’activité de travail des ELS, échanger avec les salariés et ainsi avoir une
vision médicale de la situation.
134
La méthode de modélisation de l’écart entre le travail prescrit et le travail réel est
répartie tout au long du travail, selon l’application des consignes et des procédures,
et selon les aléas de la journée de travail. La mesure de ces données peut être
soumise à une certaine subjectivité, car les études de poste ont été réalisées sur une
journée de travail qui n’est pas forcément représentative de l’activité annuelle. La
variabilité inter individuelle, comme la capacité physique et intellectuelle, les
capacités d’adaptation, l’endurance, et la variabilité intra individuelle, comme la
fatigue, les préoccupations personnelles, n’ont également pas été mesurée dans
notre étude. Nous pouvons citer Weill-Fassina et Rebardel : selon eux l’écart entre le
prescrit et le réel du travail est à la fois la conséquence de la variabilité des
situations, la marque de la régulation du système par les opérateurs et la marque de
l’intelligence au travail [69].
Au même titre, la mesure des contraintes psychologiques et organisationnelles par
questionnaire peut être également source de subjectivité dans les réponses
apportées par les ELS. Les salariés n’ont pas tous le même seuil de sensibilité, les
mêmes attentes vis-à-vis de leur travail.
Concernant le questionnaire sur le modèle demande, contrôle et support au travail
de Karasek qui est utilisé dans l’étude, nous remarquons que la limite essentielle est
l’absence de mesure en fonction des profils de personnalité. Par ailleurs, il faut rester
vigilant sur le fait que ce questionnaire rapporte les informations sur la perception de
situation de travail stressantes et ne mesure pas en soi un niveau de stress [70, 71].
Le modèle de Siegrist, plus récent, prend en compte la personnalité comme donnée
susceptible d’influencer l’impact du déséquilibre efforts/récompenses.
Mais il est à noter que l’intégration des caractéristiques personnelles sur le
surinvestissement au travail tel que défini par Siegrist, se fait sur la base d’une
typologie nommée type A autrefois relié au risque d’accidents cardiovasculaires qui
est maintenant remise en cause [72, 73].
135
Une des limites communes du questionnaire dit de Karasek et du questionnaire de
déséquilibre efforts/récompenses de Siegrist est l’existence d’un effet de halo avec
les questions d’une même échelle qui se suivent dans le questionnaire.
La version française validée du questionnaire dit de Siegrist révèle que les qualités
psychométriques seraient moins satisfaisantes en ce qui concerne la validité
factorielle de l’échelle des efforts intrinsèques [74].
L’intérêt d’utiliser un questionnaire de stress perçu est qu’ils sont reproductibles et
qu’ils permettent de réaliser des comparaisons diverses.
5.2. Discussion des résultats
Nous avons fait le choix de retenir deux indicateurs pour mesurer l’écart entre le
travail prescrit et le travail réel. Ces deux indicateurs sont l’application des consignes
et des procédures et les aléas de la journée de travail.
Nous avons retenu dans notre étude selon nos observations qu’un écart significatif
entre le travail prescrit et le travail réel se traduit, soit par une valeur de « consignes
< 80% », soit par une valeur d’« aléas >15% » de la journée de travail. Un troisième
groupe d’écart significatif prescrit réel a été créé en associant les indicateurs
« consignes <90% ET aléas >10% ». Nous avons également analysé le groupe
« consignes <80% OU aléas >15% » qui permet d’observer une population plus
importante en regroupant les deux premiers groupes.
Dans la discussion, nous prendrons également en considération, à titre de tendance,
les résultats qui sans être significatifs s’en approchent pour tenir compte du manque
probable de puissance de l’étude.
Pour la valeur « consignes <80% », on remarque que les personnes entrant dans ce
groupe sont significativement les femmes (p 0,03), les salariés âgés de plus de 30
ans (p 0,016), les ELS ayant une ancienneté de plus de 6 ans dans la distribution
136
alimentaire (p 0,011) et ceux ayant plus de 3 ans et demi dans le magasin (p 0,008).
Ces différents groupes représentent chacun 50% ou plus de la population totale de
l’étude.
Les salariés de ce groupe « consignes <80% » sont plus en difficultés à leur poste de
travail. Ils sont de manière quasi significative plus fréquemment en situation de
Jobstrain (p 0,069), situation, selon le modèle de demande latitude décisionnelle de
Karasek, associant une forte demande psychologique et une faible latitude
décisionnelle. Il est à noter que les employés libre-service font partie des métiers les
plus exposés au Jobstrain avec 36% des salariés dans cette situation pour l’enquête
SUMER (25% pour le chiffre de notre étude) [75,76].
Indépendamment de la valeur « consignes <80% » quand on regarde les consignes
au niveau de leur moyenne d’application, on retrouve aussi une tendance à une
moindre application chez les ELS qui ne peuvent pas s’arranger avec leurs collègues
pour modifier leurs horaires (p 0,072). Nous retrouvons significativement plus de
salariés en situation de Jobstrain quand la moyenne d’application des consignes et
des procédures baisse (p 0,045).
Par contre il n’y a dans le groupe « consignes <80% » et pour les moyennes
d’application des consignes, aucun lien avec l’Isostrain tel que défini selon le modèle
de Karasek, le déséquilibre entre les efforts et les récompenses, et le cas de
personnalités tournées vers le surinvestissement tel que défini selon le modèle de
Siegrist.
L’augmentation des salariés en situation de Jobstrain quand l’application des
consignes et des procédures diminue nous fait dire que cette moindre application
des consignes ne correspond pas une stratégie d’ajustement des salariés, mais est
bien le reflet des difficultés des salariés à accomplir leurs tâches. Ceci va bien dans
le sens de Weill-Fassina et Rebardel qui suggèrent que si la situation de travail ne
137
peut être régulée, les astreintes peuvent devenir des facteurs de risques pour
l’efficience du travail, en particulier pour le bien-être et la santé des opérateurs [77].
Pour ce qui est de l’écart travail prescrit / travail réel évalué en fonction des aléas de
la journée de travail, nous retrouvons significativement dans le groupe « aléas
>15% » les salariés à temps partiels (p 0,028), les supermarchés indépendants (p
0,000) et les ELS dépassant leurs horaires du fait de la charge de travail (p 0,000).
Nous avons observé significativement plus d’aléas de la journée de travail pour la
population féminine (p 0,04), cette différence concerne la moyenne d’aléas. Nous
pouvons rapprocher dans ce cas la population féminine et le groupe des salariés à
temps partiels, puisqu’il y a 28% de femmes à temps partiel mais qu’elles occupent
un total de 82% des temps partiels de l’étude.
Il n’y a pas de lien entre la valeur d’aléas telle qu’analysée dans l’étude et les scores
de Jobstrain et d’Isostrain du modèle de Karasek, et le déséquilibre
efforts/récompenses du modèle de Siegrist. Nous ne mettons pas en évidence de
conséquence en terme de contraintes psychologiques avec les aléas de la journée
de travail tel qu’évalués dans notre travail.
Nous retrouvons pour les salariés du groupe « aléas >15% » une proportion plus
importante d’employés ayant une personnalité tournée vers le surinvestissement (p
0,023).
L’étude du groupe associant « consignes <90% ET aléas >10% » révèle qu’il y a
significativement plus de femmes (p 0,003), donnée déjà présente pour les
« consignes <80%» et pour la moyenne d’aléas >15%, et plus d’employés à temps
partiels (p 0,038), donnée retrouvée pour la valeur « aléas >15% ». Les ELS ont
significativement moins la possibilité de pouvoir s’arranger avec un collègue pour
changer les horaires (p 0,031), donnée visible seulement pour la valeur « consignes
<80% ».
138
On remarque que la donnée où les ELS « dépassent fréquemment leurs horaires de
travail du fait de la charge de travail », élément mis en évidence pour la valeur
« aléas >15% », n’est pas retrouvée ici (p 0,372). La donnée évaluée dans cette
association concerne la « possibilité de s’interrompre pendant son travail » (p
0,048). Le fait de retrouver dans ce groupe « consignes <90% ET aléas >10% » des
items visibles dans le groupe précédent « aléas >15% », nous fait dire qu’il existe
déjà un impact sur les conditions de travail à partir de 10% d’aléas dans la journée
de travail.
Quand on regroupe les salariés du groupe « consignes <80% » et du groupe « aléas
>15% » dans un seul groupe « consignes <80% OU aléas >15% » nous observons
que dans ce groupe, il y a significativement plus de salariés de plus de 30 ans (p
0,005), plus d’ELS avec une ancienneté de plus de 6 ans dans la distribution
alimentaire (p 0,013) et plus d’employés avec plus de 3 ans et demi dans le magasin
(p 0,026). Ces données se retrouvaient déjà pour la valeur « consigne >80% ».
Nous retrouvons de façon quasi significative plus de salariés avec des contraintes
psychologiques de type Jobstrain dans ce groupe (p 0,082), mais valeur de p moins
élevée ici que dans le groupe « consignes <80% » seul (p 0,069). A noter qu’il n’y a
pas de lien significatif pour le groupe « aléas >15% » en fonction du Jobstrain (p
0,776).
Les ELS de ce groupe en association dépassent plus fréquemment leurs horaires du
fait de la charge de travail (p 0,006), donnée qui était mise en évidence pour la
valeur « aléas >15% ».
Dans cette association d’écart telle que défini dans l’étude où nous retrouvons quasi
significativement plus de salariés avec des contraintes psychologiques type
Jobstrain.
Enfin, nous remarquons que les salariés sont moins victimes d’accident du travail (p
0,054), ce qui peut paraître paradoxal.
139
En conclusions nous pouvons dire que l’écart entre le travail prescrit et le travail réel
tel qu’observé et mesuré dans l’étude contribue à augmenter les contraintes
psychologiques, uniquement en ce qui concerne l’item respect des consignes. Nous
ne voyons pas de lien entre les aléas de la journée de travail tels que mesurés et
observés avec les contraintes psychologiques. Par contre, nous remarquons que les
salariés ayant un goût pour le surinvestissement sont significativement plus
nombreux dans le groupe avec le plus d’aléas de la journée de travail. Il peut donc
exister également une augmentation des contraintes de type organisationnelles
quand l’écart augmente entre le travail prescrit et le travail réel tel que défini dans
notre travail.
Quand nous quittons l’observation travail prescrit / travail réel et que nous nous
plaçons du côté des contraintes psychologiques ressenties par les salariés, nous
observons que d’autres éléments ont également un impact sur ces contraintes.
Les retours des questionnaires ont tout d’abord montré que dans le groupe des
salariés qui ressentent plus de demandes psychologiques selon le modèle de
Karasek, il y a significativement plus de salariés qui n’ont pas choisi leur profession
(p 0,01), il y a significativement plus d’ELS qui travaillent à temps partiel (p 0,046)
(comme on le sait est rarement choisi dans la grande distribution) et ils ont plus
souvent une moins bonne relation avec la hiérarchie (p 0,001).
Les ELS dont la formation professionnelle ne correspond pas au poste actuel (p
0,006), ceux qui ne peuvent pas aménager leur horaires de travail avec leur collègue
(p 0,022) ou leur responsable (p 0,1), et ceux ayant une moins bonne relation avec
leur hiérarchie (p 0,082) sont retrouvés en plus grand nombre dans le groupe des
salariés qui expriment le sentiment d’avoir peu de latitude décisionnelle selon les
réponses obtenues au questionnaire dit de Karasek.
Les employés âgés de moins de 30 ans (p 0,017), ceux n’ayant pas choisi leur
profession actuelle (p 0,003), ceux ne pouvant pas s’arranger avec leur collègue
140
pour changer leur horaires de travail (p 0,031) et ceux ayant une perspective
d’évolution de carrière à 5 ans (p 0,02), sont retrouvés de façon significativement
plus importante dans le groupe des salariés qui expriment ressentir le moins de
soutien social au travail de la part des collègues et des supérieurs hiérarchiques.
Nous remarquons que les salariés ayant plus de 3 ans et demi d’ancienneté dans le
magasin sont plus nombreux dans le groupe des salariés en difficulté à leur travail,
du fait du jobstrain (p 0,095).
Les ELS qui n’ont pas la possibilité de s’interrompre pendant leur travail (p 0,027) et
ceux qui ont une mauvaise relation avec leur hiérarchie sont plus nombreux dans le
groupe des salariés en situation d’Isostrain (p 0,081), ces personnes sont dans une
situation encore plus potentiellement stressante du fait de la troisième dimension
introduite de soutien social au travail.
Pour ce qui est des contraintes psychologiques telles qu’évaluées par le
questionnaire dit de Siegrist, un déséquilibre entre les efforts et les récompenses,
(combinaison d’efforts élevés et de faibles récompenses), est significativement plus
fréquent dans le groupe des ELS travaillant dans les supermarchés intégrés à un
grand groupe de la distribution (p 0,058). On note également que paradoxalement il y
a une proportion plus importante de salariés ayant une bonne relation avec sa
hiérarchie dans ce groupe où l’on observe un déséquilibre entre les efforts réalisés et
les récompenses attendues (p 0,015).
Ce résultat concernant la relation avec la hiérarchie nous amène à nous poser deux
questions. Tout d’abord quelle est la définition d’une bonne relation avec la
hiérarchie du point du vue du salarié, quels sont les critères sur lesquels s’est
appuyé le salarié pour répondre à la question ?
Ensuite on peut se demander quelles sont les récompenses qui sont attendues par
les salariés ?
141
L’intitulé des questions telles qu’elles sont posées dans le questionnaire dit de
Siegrist, montre qu’elles font appel aux notions d’estime, de promotion et de
reconnaissance salariale.
Si nous reprenons l’organisation pyramidale de la hiérarchie de l’entreprise proposée
par Drida [78], avec au sommet la direction qui fait le travail prescrit en fonction des
consignes économiques et en dessous la hiérarchie de proximité qui connait le travail
réel et les salariés, on peut penser que si la hiérarchie de proximité est en capacité
de répondre au besoin d’ estime des salariés, elle n’est pas en mesure de répondre
aux attentes du salarié en terme de salaire et de promotion car elle n’a pas la
maitrise de la gestion économique, ce qui pourrait expliquer ce résultat.
Pour ce qui est des salariés ayant du goût pour se surinvestir au travail selon la
dimension proposée par le modèle de Siegrist, ils sont significativement plus
nombreux dans les supermarchés indépendants (p 0,078), dans le groupe des
salariés qui n’ont pas choisi leur profession actuelle (p 0,018), dans le groupe des
salariés qui ont une ancienneté à leur poste de plus d’un an et demi (p 0,047), et
dans le groupe des salariés qui ne prennent pas leurs repas à heures normales (p
0,097).
Pour interpréter ces résultats, nous devons les rapprocher de ceux qui montrent que
les supermarchés indépendants sont ceux dans lesquels on observe
significativement le plus d’écart entre le travail prescrit et le travail aussi bien en
termes de respect des consignes et des procédures que de volume d’aléas dans la
journée de travail et du fait qu’il semble exister dans la grande distribution un turn-
over fréquent sur les postes au sein du même magasin ou vers d’autres magasins.
En effet l’ancienneté moyenne de la population de l’étude est de 6 ans dans la
grande distribution, mais de 3,5 ans dans le magasin et d’1,5 an au poste.
142
L’ancienneté au poste de travail de ce groupe de salariés significativement plus
élevée que pour les autres tend à montrer qu’ils sont plutôt satisfaits de leur poste.
Nous pouvons imaginer que l’organisation moins structurée des supermarchés
indépendants permet qu’ils s’y retrouvent mieux par rapport à leurs attentes vis-à-vis
du travail.
Ce groupe de salariés illustrerait alors le propos de Dejours [79], quand il dit que
l’écart entre le prescrit et le réel du travail fait partie intégrante de l’activité de travail
et que dire qu’il n’y a pas d’écart, c’est dire qu’il n’y a pas de travail. Même si le
travail est bien conçu, même si l’organisation du travail est rigoureuse, même si les
consignes et les procédures sont claires, il est impossible d’atteindre la qualité si l’on
respecte scrupuleusement les prescriptions.
En effet les situations de travail ordinaires sont grevées d’événements inattendus, de
pannes, d’incidents, d’anomalies de fonctionnement, d’incohérence
organisationnelle, d’imprévus, provenant aussi bien de la matière, des outils, des
machines, que des autres travailleurs, des collègues, des chefs, des subordonnés,
de l’équipe, de la hiérarchie et des clients.
L’écart entre le travail prescrit et le travail réel fait donc partie intégrante de l’activité
de travail.
Nous avons constaté précédemment que l’écart entre le travail prescrit et le travail
réel pouvait avoir impact sur les contraintes psychologiques ressenties par les
salariés dans le cadre de leur travail. Avec l’étude des retours des questionnaires dits
de Karasek et de Siegrist, nous remarquons qu’il y a d’autres variables qui peuvent
impacter ces contraintes. D’une part les variables qui sont liées à la profession
comme le « choix de la profession », la « formation professionnelle qui correspond à
l’emploi occupé ». D’autre part, les variables liées au poste de travail comme le fait
de « pouvoir s’arranger avec un collègue pour modifier ses horaires », « d’aménager
ses horaires avec son responsable », « la relation avec la hiérarchie » et « le temps
143
partiel ». L’étude SUMER avait déjà mis en évidence que les facteurs
organisationnels pouvaient être liés au Jobstrain, comme par exemple le travail en
équipe [80]
Cette observation pose la question du poids respectif des différentes variables sur
les contraintes psychologiques ressenties par les salariés.
En effet, dans l’étude, nous avons observé que des différences importantes
apparaissent selon le type de supermarché. Dans les supermarchés intégrés à un
grand groupe de la distribution alimentaire, nous mettons en évidence que les
consignes sont plus appliquées et qu’il y a moins d’aléas de la journée de travail par
rapport aux supermarchés indépendants. Mais en revanche dans ces structures
intégrés nous observons significativement plus de salariés en situation de
déséquilibre efforts/récompenses (p 0,058) et il est à noter que le score de Jobstrain
est plus élevé que pour l’autre type de supermarché avec une valeur de p non
significative (p 0,176). Nous pouvons supposer qu’avec une puissance supérieure le
score de Jobstrain serait significatif.
A l’inverse, dans les supermarchés indépendants, où les consignes et procédures
sont les moins appliquées et où il y a le plus de d’aléas de la journée de travail, donc,
là où l’écart entre le prescrit et le réel est le plus important, nous avons observé
moins de contraintes psychologiques.
Le type de la structure et son organisation semble donc être un élément important
pour ce qui est des contraintes psychologiques ressenties par les salariés.
Mais cet élément doit être modéré par le fait que dans les supermarchés
indépendants il y a significativement plus de salariés dont un des traits de
personnalité est le gout pour l’investissement professionnel (p 0,078) et nous devons
nous poser la question de savoir si ce trait de personnalité a une influence sur leur
perception des contraintes liées au travail.
144
5.3. Discussion sur les perspectives
Les résultats obtenus dans l’étude sur les contraintes psychologiques vont bien dans
le sens de deux travaux ayant utilisé un questionnaire de souffrance mentale
(GHQ28) différent de celui utilisé dans notre travail et rapportant des atteintes à la
santé psychique des salariés de la distribution alimentaire.
Tout d’abord celle réalisée par un groupement de médecins du travail de la région
Centre a réalisé l’étude « Santé mentale et travail dans la grande distribution en
région Centre » [81]. Une évaluation du vécu subjectif au travail en plus de l'étude
des contraintes physiques, organisationnelles ou socio-économiques a été réalisée.
Des liens ont été observés entre la souffrance mentale et les nombreuses contraintes
de travail particulièrement présentes dans le secteur de la grande distribution.
La seconde étude nommée « Etat de santé des salariés de la grande distribution:
epigrandis, une étude descriptive dans le département du Rhône » [82] a mis en
évidence elle aussi une altération de l’état de santé de la population travaillant dans
le domaine de la grande distribution.
Par ailleurs, un récent rapport européen sur l’analyse de l’évolution des conditions de
travail dans la distribution, montre que l’évolution récente fait émerger des risques
psycho-sociaux de manière massive [83].
Un rendu par supermarchés est remis au médecin du travail concerné, avec les
valeurs de l’écart prescrit réel observé dans le supermarché et des préconisations de
type ergonomiques ont été apportées selon les observations globales des situations
de travail.
Ces rapports de visite permettront au médecin du travail de mieux connaitre le
fonctionnement des structures étudiées et d’intégrer ces comptes rendus à leur
rapport annuel. Ainsi, ce travail pourra bénéficier aux salariés et aux directions. Il
pourra aboutir à une dynamique d’échange avec un travail entre les médecins et les
acteurs de l’entreprise. Par ailleurs, ce retour par supermarché avec des
145
préconisations permet d’avoir un regard supplémentaire sur les conditions de travail
des ELS.
Un exemplaire de la thèse est remis à chaque médecin qui possède dans ses
effectifs un supermarché qui a participé à l’étude. Les médecins du travail vont ainsi
pouvoir bénéficier d’une connaissance plus fine de l’organisation de l’activité de
travail, des conditions et des contraintes du métier de la mise en rayon dans les
supermarchés.
L’étude apporte une connaissance de l’écart entre le travail prescrit et le travail réel
selon l’application des consignes et des procédures et selon les aléas de la journée
de travail. La différence entre le prescrit et le réel va permettre d’avoir une vision plus
concrète des exigences du travail [84]. Cette connaissance va permettre au médecin
du travail de se rendre compte qu’un salarié avec un grand écart entre le prescrit et
le réel du travail, pour ce qui est des consignes, est plus exposé aux contraintes
psychologiques et organisationnelles. Le type de la structure et son organisation
semble également être un élément important pour ce qui est des contraintes
psychologiques ressenties par les salariés. Mais cet élément doit être modéré par les
limites observées dans les supermarchés indépendants. Le médecin du travail
pourra se rendre compte qu’il y a d’autres variables qui peuvent impacter ces
contraintes comme d’une part les variables qui sont liées à la profession et d’autre
part, les variables liées au poste de travail.
Il serait intéressant de réaliser ultérieurement une étude au niveau du secteur des
produits frais. En effet, les contraintes sont différentes au rayon frais notamment le
travail au froid, un contrôle plus strict des dates de péremption, le port de charges
lourdes de plus de 10 kilogrammes au niveau des cagettes de fruits et légumes.
146
Les hypermarchés et les superettes ont également des conditions de travail
différentes des supermarchés, il serait donc intéressant de réaliser une étude
similaire avec les salariés de la mise en rayon de ces structures. Le travail dans les
hypermarchés est organisé différemment avec une répartition des salariés par sous
rayon du fait de l’importance de la structure et une polyvalence est mise en place
pour les salariés travaillant dans les superettes où les effectifs sont peu importants.
Pour terminer, ce travail a permis d’identifier certains risques professionnels dont
certaines atteintes psychologiques à la santé. Ce genre de démarche peut ainsi
permettre de renseigner plus précisément le document unique d’évaluation des
risques professionnels (DU) de l’entreprise. Il faut savoir que l’évaluation des risques
professionnels, dont les risques psychosociaux, est une obligation des employeurs
par l’intermédiaire du décret n°2001-1016 du 5 novembre 2001 qui impose à
l’ensemble des entreprises la réalisation d’un document unique intégrant les résultats
de l’évaluation de ces risques professionnels.
147
148
CONCLUSION
149
6. CONCLUSION
150
151
152
ANNEXES
Annexe 1 : Grille d’entretien manager
Identifiant supermarché
Anciennté supermarché
Surface de vente
Manager PGC
Total supermarché
Epicerie Liquides DPH/bazard
Ancienneté des salariés
coupés non coupés
temps plein temps partiel Heures supplémentaires
Fiche de poste Culture orale Règlement intérieur
Relations clients Relation collègues
Critères d'évaluation
Formations délivrées
Chaussures de sécurité
Temps de pause
Rolls Tires palettes Tables de travail
Cutter lame rétractable
Palm Caddy
Salariés Entreprise extérieure
Produits chimiques
Promotion Inventaire Etiquettes electroniques
Livraisons
Préparation des palettes
Nombre de centrale
Pauses
Entretien des moyens techniques
Vie du magasin
Moyens techniques
Centrale d'achat/dépot
Réapprovisionnement assité par ordinateur
Formation
Polyvalence des postes
Equipement de protection individuel
Travail prescrit
Communication
Evaluation
Poste occupés occasionnellement
Nombre de salariés du supermarché
Descriptif théorique du travail métier de la mise en rayon
Total employés libre-service PGC
Répartition des salariés du secteurs Produits de Grandes Consommations PGC
Horaires
Grille d'entretien managers
153
Tâche
Tâche
Tâche
Consigne
Mettre les déchets de films plastiques à l'emplacement prévu
oui
Utilisation table oui
oui
non
Mise en présentoire
Moyen technique
Acheminer les produits de la zone de stockage au magasin après l'ouverture
Dépalettisation
Acheminer les produits de la zone de stockage au magasin avant l'ouverture
Utilisation tire palette et roll oui non
non
Moyen technique
Utilisation cutter à lame retractable non
Interruption client
Consigne
Condition temporelle
oui non Accompagnement client
Moyen technique
Inférieure à 5 minutes oui
Gestion
non oui
Service aux clients
Consigne
Sourire, bonjour, merci, au revoir
Consigne et moyen technique
Faire une commande à l'aide d'un palm
oui non
Etablir les commandes lorsque l'approvisionneme nt incomplet lors de casses ou de vols.
154
Tâche
Condition temporelle Temps à respecter pour vider une palette
non
Consigne
Mise en présentoire
oui non
Consigne
oui non
Porter les colis manuellement jusqu'à leur emplacement
oui non
oui non
Consigne Mettre les cartons aplatis à l'emplacement prévu
Remplissage des rayonnages complets oui non
oui non
Contrôler l'état des produits
Cassage carton
Cassage cartons manuel aplatis
Déchargement chariot
Remplissage des casquettes de rayonnage
Consigne
Consigne
oui non
Mise en rayon oui
Consigne Facing (rapprocher les produits sur le devant du rayon avec étiquettes visbles)
Consigne Retour en réserve des reliquats de palettes
Consigne Contrôler des dates de péremption et retirer les produits impropres à la vente
oui non
155
Tâche
Tâche
oui non
Mise en présentoire
Etiquetage des
produits en rayon
Consigne et moyen technique
Contrôle des prix à l'aide d'un palm
Nettoyage
Consigne et moyen technique
Nettoyage après incident produits dans le rayon avec outil de nettoyage
Tenue du rayon
propre
Consigne
Rayon propre à la fin
Nettoyage
oui non
oui non
156
Annexe 2 : Feuille information questionnaire salarié de la mise en rayon
157
Annexe 3 : questionnaire salariés de la distribution alimentaire :
première partie
Identifiant magasin : Identifiant salarié :
1 Date de l'enquête
2 Sexe
3 Age
4Quel est votre diplôme le plus élevé ? (entourez la bonne
réponse)Absence de diplôme/CAP-BEP /BAC/ BTS ou plus
5Cette formation correspond-elle à votre emploi ? (entourez la
bonne réponse)oui / non
6Avez-vous choisi votre profession actuelle? (entourez la
bonne réponse)oui / non
7Depuis combien d'années travaillez-vous dans la distribution
alimentaire ?
8Depuis combien d'années travaillez-vous dans le magasin
actuel ?
9Dans quel rayon travaillez-vous principalement ? (entourez la
bonne réponse) Plusieurs réponses possible.Epicerie / Liquide / Bazard-DHP-textile
10 Depuis combien d'année occupez-vous votre poste actuel ?
11Nombre d'heures hebdomadaires prévues par le contrat de
travail
12L'organisation du travail me permet de prendre mes repas à
des heures normales ? (entourez la bonne réponse) Jamais / Rarement / Souvent / Toujours
13En raison de la charge de travail, vous arrive-t-il de dépasser
vos horaires prévus ? (entourez la bonne réponse) Jamais / Rarement / Souvent / Toujours
14Des changements d'horaires de dernière minute sont-ils
imposés? (entourez la bonne réponse) Jamais / Rarement / Souvent / Toujours
15
Avez-vous la possibilité d'aménager vos horaires avec votre
responsable lors de l'établissement du planning? (entourez
la bonne réponse)
Jamais / Rarement / Souvent / Toujours
16Avez-vous la possibilité de vous arranger avec un collègue
pour changer vos horaires? (entourez la bonne réponse) Jamais / Rarement / Souvent / Toujours
17
En cas de nécessité, avez-vous la possibilité de vous
interrompre pendant votre travail ? (entourez la bonne
réponse)
Jamais / Rarement / Souvent / Toujours
18Dans votre travail, êtes-vous exposé à l'agressivité des
clients? (entourez la bonne réponse) Jamais / Rarement / Souvent / Toujours
19Comment jugez-vous vos relations avec votre hiérarchie ? de
1 (très mauvaise) à 10 (très bonne)
Occuperez le même poste
Aurez changé de secteur d'activité
Aurez eu une formation et un changement de poste
Autre ( à préciser)
Dans 5 ans pensez-vous que (entourez la bonne réponse)20
Caractérisation du poste de travail
Temps et horaires de travail
Poste de travail
Eléments socio démographiques
Questionnaire
158
Annexe 4 : questionnaire de Karesek (version francisée validée)
21 Questionnaire de KarasekFortement en
désaccordEn désaccord D’accord
Tout à fait
d’accord
21.1 Mon travail nécessite que j’apprenne des choses nouvelles 1 2 3 4
21.2 Mon travail nécessite un niveau élevé de qualifications 1 2 3 4
21.3 Dans mon travail, je dois faire preuve de créativité 1 2 3 4
21.4 Mon travail consiste à refaire toujours les mêmes choses 1 2 3 4
21.5 J’ai la liberté de décider comment je fais mon travail 1 2 3 4
21.6Mon travail me permet de prendre des décisions de façon
autonome1 2 3 4
21.7Au travail, j’ai l’opportunité de faire plusieurs choses
différentes1 2 3 4
21.8J’ai passablement d’influence sur la façon dont les choses se
passent à mon travail1 2 3 4
21.9Au travail, j’ai la possibilité de développer mes habiletés
personnelles1 2 3 4
21.10 Mon travail exige d’aller très vite 1 2 3 4
21.11 Mon travail exige de travailler très fort mentalement 1 2 3 4
21.12On ne me demande pas de faire une quantité excessive de
travail1 2 3 4
21.13 J’ai suffisamment de temps pour faire mon travail 1 2 3 4
21.14Je ne reçois pas de demandes contradictoires de la part des
autres1 2 3 4
21.15Mon travail m’oblige à me concentrer intensément pendant
de longues périodes1 2 3 4
21.16Ma tâche est souvent interrompue avant que je l’aie terminée,
je dois alors y revenir plus tard1 2 3 4
21.17 Mon travail est très souvent mouvementé 1 2 3 4
21.18Je suis souvent ralenti dans mon travail parce que je dois
attendre que les autres aient terminé le leur1 2 3 4
21.19Mon chef se soucie du bien-être des travailleurs qui sont
sous sa supervision1 2 3 4
21.20 Mon chef prête attention à ce que je dis 1 2 3 4
21.21 Mon chef a une attitude hostile ou conflictuelle envers moi 1 2 3 4
21.22 Mon chef facilite la réalisation du travail 1 2 3 4
21.23 Mon chef réussit à faire travailler les gens ensemble 1 2 3 4
21.24Les gens avec qui je travaille sont qualifiés pour les tâches
qu’ils accomplissent1 2 3 4
21.25Les gens avec qui je travaille s’intéressent personnellement à
moi1 2 3 4
21.26Les gens avec qui je travaille ont des attitudes hostiles ou
conflictuelles envers moi1 2 3 4
21.27 Les gens avec qui je travaille sont amicaux 1 2 3 4
21.28Les gens avec qui je travaille s’encouragent mutuellement à
travailler ensemble1 2 3 4
21.29 les gens avec qui je travaille facilitent la réalisation du travail 1 2 3 4
159
Annexe 5 : questionnaire de Siegrist (Traduction française : I.
NIEDHAMMER et al, 2000)
22 Questionnaire de Siegrist
Exemple : sujet d’accord avec l’affirmation suivante (codé 2) et
très perturbé (codé 4)
pas d'accord 1
d'accord 2 1 2 3 4
4
3
2
1
pas d'accord 1
d'accord 2 1 2 3 4
pas d'accord 1
d'accord 2 1 2 3 4
pas d'accord 1
d'accord 2 1 2 3 4
pas d'accord 1
d'accord 2 1 2 3 4
pas d'accord 1
d'accord 2 1 2 3 4
pas d'accord 1
d'accord 2 1 2 3 4
pas d'accord 1
d'accord 2
pas d'accord 1
d'accord 2
pas d'accord 1
d'accord 2
pas d'accord 1
d'accord 2 1 2 3 4
pas d'accord 1
d'accord 2 1 2 3 4
pas d'accord 1
d'accord 2 1 2 3 4
pas d'accord 1
d'accord 2 1 2 3 4
pas d'accord 1
d'accord 2
pas d'accord 1
d'accord 2
pas d'accord 1
d'accord 2
pas d'accord 1
d'accord 2
Pour cette première page, indiquez si vous êtes d’accord ou pas d’accord avec chacune des phrases, en cochant la
case 1 ou 2 correspondante.
Si vous cochez la case précédant la flèche , et UNIQUEMENT DANS CE CAS-LA, vous devez entourer une case 1 à 4, qui se
trouve en face dans les colonnes de droite pour indiquer alors dans quelle mesure cette situation vous perturbe.
22.2 Je suis fréquemment interrompu(e) et dérangé(e) dans mon
travail
22.3 J’ai beaucoup de responsabilités à mon travail
22.4 Je suis souvent contraint(e) à faire des heures
supplémentaires
1. Je suis constamment pressé(e) par le temps à cause d’une
forte charge de travail
22.1 Je suis constamment pressé(e) par le temps à cause d’une
forte charge de travail
Je suis très perturbé(e)
Je suis perturbé(e)
Je suis peu perturbé(e)
Je ne suis pas du tout perturbé(e
22.5 Mon travail exige des efforts physiques
22.6 Au cours des dernières années, mon travail est devenu de
plus en plus exigeant
22.10 On me traite injustement à mon travail
1 2
22.9 Au travail, je bénéficie d'un soutien satisfaisant dans les
situations difficiles
1 2
3 4
22.8 Je reçois le respect que je mérite de mes collègues 1 2 3 4
22.7 Je reçois le respect que je mérite de mes supérieurs
3 4
22.11 Je suis en train de vivre ou je m’attends à vivre un
changement indésirable dans ma situation de travail
22.12 Mes perspectives de promotion sont faibles
22.13 Ma sécurité d'emploi est menacée
22.14 Ma position professionnelle actuelle correspond bien à ma
formation
1 3 4
22.15 Vu tous mes efforts, je reçois le respect et l'estime que je
mérite à mon travail
1 2 3 4
2
22.17 Vu tous mes efforts, mon salaire est satisfaisant 1 2 3 4
22.16 Vu tous mes efforts, mes perspectives de promotion sont
satisfaisantes
1 2 3 4
160
Tout à fait d'accord 4
D'accord 3
Pas d'accord 2
Pas du tout d'accord 1
1 2 3 4
1 2 3 4
1 2 3 4
1 2 3 4
1 2 3 4
1 2 3 4
1 2 3 4
1 2 3 4
1 2 3 4
1 2 3 4
1 2 3 4
1 2 3 4
1 2 3 4
1 2 3 4
1 2 3 4
1 2 3 4
1 2 3 4
1 2 3 4
1 2 3 4
1 2 3 4
1 2 3 4
1 2 3 4
1 2 3 4
1 2 3 4
1 2 3 4
1 2 3 4
1 2 3 4
1 2 3 4
1 2 3 4
22.42 Le moindre compliment stimule vraiment ma motivation
22.43 Je ne me sens pas irrité(e) quand d’autres font mieux que moi
22.44 De temps en temps, j’aime quand d’autres me détournent de mon
travail
22.45 En pensée, je suis déjà prêt(e) à accomplir ma prochaine tâche
22.46 Quand je remets à plus tard quelque chose que je devrais faire le jour
même, j’ai du mal à dormir le soir
Questionnaire de Siegrist (suite) Pour cette seconde page, indiquez dans quelle mesure vous êtes
d’accord avec chacune des phrases, en entourant le chiffre qui correspond le mieux à votre réponse.
22.36 Je mobilise toute mon énergie pour toujours avoir le contrôle de la
situation
22.37 Pour moi, la famille ou ma vie privée passent avant le travail
22.38 Cela me met en rage quand un collègue remet en question mes
compétences
22.39 Cela ne me gêne pas d'être interrompu(e) dans mes tâches
quotidiennes
22.24 Je peux vraiment m'énerver lorsque quelqu’un m'empêche de faire ce
que je suis sensé(e) faire
22.25 Les autres font que je m'énerve plus souvent que je ne le devrais
22.26 Au travail, il m'arrive fréquemment d'être pressé(e) par le temps
22.27 Je commence à penser à des problèmes au travail dès que je me lève
le matin22.28 Je suis irrité(e) quand je ne parviens pas à accomplir au mieux une
tâche
22.29 Je ne laisse personne faire mon travail
22.18 La plupart du temps, je prends les critiques très à cœur
22.19 Je suis souvent motivé(e) par l'ambition
22.20 La moindre interruption dans mon travail m'agace beaucoup
22.21 Si quelque chose doit être bien fait, il vaut mieux que je le fasse moi-
même
22.22 J’aime prouver que certaines personnes ont tort
22.23 Etre toujours un peu meilleur ou plus rapide que les autres est une
sorte de jeu pour moi
22.40 Je veux toujours faire plus de choses que je ne peux en accomplir
22.41 Le travail me trotte encore dans la tête quand je vais au lit
22.30 Je suis particulièrement déçu(e) quand mon travail n’est pas apprécié à
sa juste valeur
22.31 Lorsqu'une personne ne comprend pas assez vite, je peux m'emporter
22.32 Quand je rentre à la maison, j'arrive facilement à me décontracter et à
oublier tout ce qui concerne mon travail
22.33 Mes proches disent que je me sacrifie trop pour mon travail
22.34 Je n'ai le sentiment d'avoir réussi que lorsque j'ai accompli ma tâche
mieux que je ne pensais le faire
22.35 Les gens ont confiance dans ma capacité à mener à bien les tâches
difficiles
161
Annexe 6 : grille de synthèse d’étude de poste
Date de l'étude : Identifiant supermarché : Identifiant salarié : Poste occupé : Horaires : Ancienneté au poste :
Consignes et procédures Application en % Commentaires Objectif prévu de la journée (nombre de palettes,
rolls à effectuer) Mise en rayon (Facing, rotation produits, rayon
rempli et rayon propre à la fin de la palette) Bonne utilisation du matériel et des équipements
(tire palette/ rolls, tabouret, cutter à lame retractable, PDA)
Gestion des déchets (Cassage cartons manuel et mise à l'emplacement prévu. Défilmage correct et
déchets plastiques au bon emplacement) Estimation de l'application consignes de la
mise en rayon en pourcentage de la journée de travail
Aléas Temps en minutes Commentaires Nombre de non-conformité produits (casses, détériorations, inversions colis sur palette, ne
correspondant pas à l'étiquettage colis) Nombre de colis reliquats de palettes
Nombres d'interruptions clients/commercial/collègues de plus de 30
secondes Nombre d'appels caisse pour renseigner un prix
produit Nombre d'aléas matériels (tire palette, rolls, table,
cutter, compacteur, tabouret ) Estimation du temps passé à gérer les aléas
de la journée de travail
Synthèse étude de poste supermarché
162
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RESUME
L’originalité du travail tient à la recherche de mesures de l’écart entre le travail
prescrit et le travail réel à partir de l’application des « consignes » et la survenue d’
« aléas » dans la journée de travail, en lien avec les contraintes psychologiques et
organisationnelles des salariés avec la passation des questionnaires de Karasek et
de Siegrist. 16 supermarchés et 88 employés libre-service du secteur produits de
grandes consommations ont été inclus. La variable « consignes » contribue
significativement aux contraintes psychologiques, notamment le Jobstrain quand
elles sont peu appliquées (p=0,045). La variable « aléas » n’a pas de répercussion
sur ces contraintes. Mais les salariés ayant beaucoup d’aléas dans leur journée de
travail ont davantage une personnalité tournée vers le surinvestissement tel que
défini par Siegrist (p=0,023). D’autres critères comme les variables liées à la
profession et les variables liées au poste de travail peuvent impacter les contraintes
psychologiques et organisationnelles. Le type de structure du supermarché et son
organisation semble être un élément important au regard des contraintes
psychologiques ressenties par les salariés. On note significativement plus de
salariés en situation de déséquilibre efforts récompenses (p=0,058) dans les
supermarchés intégrées et le score de jobstrain tend à être plus élevé (p=0,176).
Mais il y a significativement plus de salariés dans les supermarchés indépendants
dont un des traits de personnalité est le gout pour l’investissement professionnel
(p=0,078) et on doit se poser la question de savoir si la personnalité du salarié a une
influence sur sa perception des contraintes liées au travail.
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ABSTRACT
The originality of the work lies in the research measures the difference between the
prescribed work and real work from the application of the "rules" and the occurrence
of "hazards" in the working day, in relation to the psychological and organizational
employees with the award of questionnaires Karasek and Siegrist. 16 supermarkets
and 88 employees self-service sector consumption of major products were included.
The variable "rules" contributes significantly to psychological stress, especially
Jobstrain when they are little applied (p = 0.045). The variable "hazards" has no
effect on these constraints. But employees with many hazards in their workday have
more personality-oriented overinvestment as defined by Siegrist (p = 0.023). Other
criteria such as variables related to the profession and related variables workstation
can impact the psychological and organizational constraints. The type of structure
and organization of the supermarket seems to be an important element in terms of
psychological stress experienced by employees. There significantly more employees
imbalance efforts rewards (p = 0,058) in integrated supermarkets and jobstrain score
tends to be higher (p = 0,176). But there are significantly more employees in
independent supermarkets including a personality traits is the taste for professional
investment (p = 0,078) and one must ask whether the employee's personality
influences his perception constraints at work.
MOTS CLES : travail prescrit, travail réel, écart travail prescrit travail réel, supermarchés, employés libre-service, contraintes psychologiques.
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