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DIRECTION DE LA COMMUNICATIONET DES PARTENARIATS
DOSSIER DE PRESSE
TADAO ANDO, LE DÉFI 10 OCTOBRE - 31 DÉCEMBRE 2018
TADAO ANDO
TADAO ANDO, LE DÉFI
10 OCTOBRE - 31 DÉCEMBRE 2018GALERIE 3, NIVEAU 1
SOMMAIRE
1. COMMUNIQUÉ DE PRESSE page 3
2.ENTRETIEN AVEC TADAO ANDO - BIOGRAPHIE page 5
3. PLAN ET PARCOURS DE L’EXPOSITION page 9
4. PUBLICATION page 12
5. TEXTES DU CATALOGUE page 13
6. VISUELS POUR LA PRESSE page 20
7. INFORMATIONS PRATIQUES page 28
Septembre 2018
direction de la communication et des partenariats75191 Paris cedex 04
directeurBenoit Parayretéléphone00 33 (0)1 44 78 12 87courrielbenoit.parayre@centrepompidou.fr
attachée de presseAnne-Marie Pereiratéléphone00 33 (0)1 44 78 40 69courrielanne-marie.pereira@centrepompidou.fr
www.centrepompidou.fr
direction de la communicationet des partenariats75191 Paris cedex 04
directeurBenoît Parayretéléphone00 33 (0)1 44 78 12 87courrielbenoit.parayre@centrepompidou.fr
attachée de presseAnne-Marie Pereiratéléphone00 33 (0)1 44 78 40 69courrielanne-marie.pereira@centrepompidou.fr
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Tadao Ando
photo : Kazumi Kurigami
#ExpoTadaoAndo
Juillet 2018
COMMUNIQUÉ DE PRESSETADAO ANDO, LE DÉFI 10 OCTOBRE - 31 DÉCEMBRE 2018 GALERIE 3, NIVEAU 1
Le Centre Pompidou consacre une importante exposition rétrospective à l’architecte japonais Tadao Ando, grande figure de l’architecture contemporaine. L’exposition interroge les principes de la création de Tadao Ando comme son usage du béton lisse, la prééminence donnée aux volumes géométriques simples, l’intégration des éléments naturels, tels que la lumière ou l’eau, dans ses dispositifs spatiaux, ou encore l’importance qu’il accorde à l’intensité de l’expérience corporelle générée par son architecture.
Passionné d’architecture, Tadao Ando (né en 1941 à Osaka, Japon) abandonne une carrière de boxeur
professionnel et commence un tour de monde initiatique en 1965 pour se former à l’architecture.
Il crée sa propre agence en 1969 à Osaka, où il produit une architecture sobre et épurée, en dehors de
la tendance des années 1970 qui favorise une architecture technologique.
A l’origine de ses créations, Tadao Ando s’interroge sur les différents aspects caractéristiques
de son travail et notamment sur le pourquoi de l’existence de l’architecture : « Vu que ce sont les
hommes qui s’en servent, elle entretient des liens profonds avec le corps... Il faut que l’architecture
accueille la joie de vivre des hommes. Sinon, notre corps n’est pas attiré vers elle.
Il pose également la question du « comment faire de l’architecture » : À force d’y réfléchir, j’aboutis
au lien entre dimension, hauteur, surface et volumes tridimensionnels », et celle de l’intégration de
la lumière dans ses créations : « Ce que j’ai senti en observant des églises romanes... c’est que seule
la lumière était l’espoir. J’ai créé l’Église de la lumière en me demandant si le symbole de la communauté,
ce n’était pas la lumière. L’architecture consiste aussi à créer des lieux pour la communauté.
Je réalise mes architectures en me demandant comment je pourrais concevoir des choses
qui restent gravées dans l’âme des hommes pour l’éternité.
Cette exposition a été organisée conjointement par le Centre Pompidou, Tadao Ando Exhibition Committeeet la Fondation du Japon,dans le cadre de Japonismes 2018
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Tadao Ando a reçu de nombreux prix et distinctions internationales parmi lesquels le prestigieux
Prix Pritzker d’architecture en 1995, aux Etats-Unis. Plus de 300 projets sont répertoriés dans le monde
entier au cours de ses cinquante années de carrière.
Cette rétrospective retrace les différeœntes périodes de sa carrière d’architecte et met en lumière ses
réalisations déterminantes : La maison Azuma à Sumiyoshi (1976), Naoshima (de 1988 jusqu’aujourd’hui),
l’Église de la Lumière (1989) ou encore La Bourse de Commerce à Paris (automne 2019), qui font partie
des grands projets présentés au sein de la scénographie conçue par Tadao Ando et réalisée en collabora-
tion avec son agence.
L’exposition présentera environ 50 projets majeurs avec 180 dessins, 70 maquettes originales
ainsi que de nombreux diaporamas. Elle sera articulée autour de quatre grands thèmes :
la forme primitive de l’espace, le défi de l’urbain, la genèse du paysage et le dialogue avec l’histoire.
Dans la partie centrale de l’exposition, une grande installation : « Naoshima », œuvre représentative
du dialogue de l’architecte avec les paysages naturels de Naoshima. Enfin, des dessins en mine
de plomb, des carnets de voyage, des photographies prises par Tadao Ando lui-même,
qui n’ont jamais été dévoilés au public en Europe, complètent la richesse de sa propre pratique.
Pour accompagner l’exposition, un catalogue de 256 pages présente l’œuvre de l’architecte à travers
70 de ses plus beaux projets. Cette monographie est enrichie par 3 portfolios présentant les photogra-
phies noir et blanc de l’architecte, ses dessins au crayon et, ses carnets de voyage, source d’inspiration
de ses premières créations, montrés dans l’exposition et reproduits pour la première fois.
Cet ouvrage collectif est publié sous la direction de Frédéric Migayrou, commissaire de l’exposition.
Coédition Flammarion-Editions du Centre Pompidou-Bourse de Commerce / Collection Pinault - Paris.
Conférence de Tadao Ando (titre à venir)
lundi 8 octobre à 15hCiné 1, niveau 1
Entrée libre dans la limite des places disponibles
Exposition conçue par Frédéric Migayrou, directeur adjoint du musée national d’art moderne - centrede création industrielle et Yuki Yoshikawa, commissaire associée, avec l’agence Tadao Ando Architect& Associates.
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ENTRETIEN DE FRÉDÉRIC MIGAYROU AVEC TADAO ANDO(Extrait du catalogue)
Frédéric Migayrou : Vous fondez votre agence en 1969 et vous réalisez votre première maison en 1971
qui s’appelle la Guerilla House, donc une maison qui est un manifeste. Cette maison vous allez la racheter, elle
deviendra votre agence et vous allez la reconstruire perpétuellement, 6 fois je crois, jusqu’à aujourd’hui
puisqu’elle est toujours votre agence. En 1970, Osaka accueille l’exposition universelle qui aura un écho
mondial, mais vous restez à distance de cette exposition, du mouvement métaboliste et de cette image d’une
expansion technologique et économique. Quelle a été votre position à cette époque, l’idée de la Guerilla House
répondait-t’elle à une attitude politique, ou affirmait-t’elle une sorte de manifeste ?
Tadao Ando : Plutôt qu’un message politique, la Guerilla House était un défi. Jusqu’ici, du moins
au Japon, seuls les bâtiments publics – bibliothèques, gymnases ou musées – étaient considérés comme
de l’architecture. On disait : « les habitations ? Ce n’est pas de l’architecture, ça. » Pareil pour la taille : on
considérait qu’il n’était pas possible de faire de l’architecture avec des constructions de petite taille. J’ai
alors pensé qu’il fallait créer de la possibilité et de l’espoir pour les nombreux architectes, ainsi
que pour moi-même. J’ai d’abord voulu relever le défi selon lequel même avec 70 m2, on peut réaliser
une habitation tout à fait convenable, et cette habitation devait soulever des questions. Pareil pour
l’architecture commerciale. J’ai pensé que si l’on cherchait à ouvrir un monde nouveau, il y avait là un défi
à relever. L’architecture ne pouvait se limiter aux bâtiments publics.
F.M : Vos critiques les plus dures sur le modernisme vont contre Mies van der Rohe, pourtant son utilisation
des écrans de verre aurait pu correspondre à une certaine idée de la relation entre l’intérieur et l’extérieur
propre à l’architecture japonaise. A l’inverse vos premiers projets vont fermer les espaces avec des murs, et
peut-être dans une relation a Gutaï, le corps s’imposera comme le premier principe d’une définition de
l’espace architectural.
T.A : En fin de compte, pour qui l’architecture existe-t-elle ? Vu que ce sont les hommes qui s’en servent,
elle entretient des liens profonds avec le corps. Si l’architecture est créée à partir de la superposition d’un
monde et de concepts concrets et non abstraits, il faut prendre en considération ces deux éléments, le
monde et les concepts. Dans ce sens-là, le shintai (le corps et l’esprit) n’est-il pas important ? Notre
corps perçoit toutes sortes d’éléments, comme l’air ou les matériaux. J’ai appris cela en observant sans
cesse l’architecture. Par exemple, la villa Katsura est une célèbre demeure aristocratique et on a aussi
besoin de ce genre de construction, mais il n’y a pas que ça : dans de petits espaces comme les maisons
machiya, on trouve un tsubo-niwa – une petite cour –, la lumière et l’ombre entrent, la pluie tombe,
et toutes ces expériences que l’on fait dans cet espace sont pour moi quelque chose de grandiose. Il faut
que l’architecture accueille la joie de vivre des hommes. Sinon, notre corps n’est pas attiré vers elle…
F.M : Dans votre architecture l’abstraction est une méthode mais ce n’est pas une déréalisation, une réduc-
tion, c’est un principe générique. A cette fin, vous avez défini une grammaire avec la notion de pilier,
la notion de mur et les systèmes géométriques que vous mettez en place, les formes simples, cercles,
rectangles, carrés, se multipliant en subdivisions créant des espaces intermédiaires. A partir de cette
grammaire simple, vous inversez la logique constructive du modernisme afin de libérer l’espace pour
le corps ; l’espace doit être vécu et non plus abstrait au sens du modernisme.
TA : Plutôt qu’une méthode, ne serait-ce pas que la géométrie est le point d’arrivée d’une longue réflexion ?
Si je cours après la géométrie, j’arrive jusqu’en Grèce. Ensuite, si je continue de courir après elle, je suis
obligé d’en faire une abstraction. Dans un monde où il faut vraiment réfléchir pour parvenir à une
architecture concrète, je reviens à ce point de départ que sont le cercle, le carré et le triangle. Mais ce
point de départ ne suffit pas pour faire de l’architecture. Comment en faire de l’architecture ?
À force d’y réfléchir, j’aboutis au lien entre dimension, hauteur, surface et volumes tridimensionnels.
Comment introduire le matériau dans cette recherche du lien entre volume, hauteur et surface ?
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Poursuivre le matériau, la forme et la géométrie. C’est une chose assez difficile. Les jeunes gens
ne le comprennent pas, mais c’est ce point qui est le plus important. ….
Prenons par exemple la maison Azuma : dans un monde totalement abstrait, un petit monde de 3 mètres
par 15, la lumière entre dans la cour intérieure, qui représente un tiers de l’espace. La hauteur, typique
du Japon, est de 2,250 mètres, soit sept shaku et cinq sun. C’est cette hauteur qui est importante, et si le
plafond était plus haut ou plus bas, la pièce en deviendrait plus étroite. J’avance en observant le rapport
entre cette perception des dimensions et le matériau, c’est-à-dire le béton brut, sur les deux côtés. J’ai
toujours utilisé le béton. Les gens du monde entier utilisent ce matériau inventé en France à la fin du
XIXe siècle. Tout le monde l’utilise, mais je veux créer un espace que personne d’autre ne serait capable
de créer. Un espace qui pousserait à s’interroger : comment est-il possible de créer un espace pareil
avec le même béton ? J’ai souhaité créer un tel espace, avec un matériau que n’importe qui peut se
procurer, avec seulement l’aide de la géométrie, des dimensions et des matériaux.
F.M : De plus en plus vos projets organisent des programmes collectifs, églises, musées, fondations,
beaucoup d’espaces spirituels, où on peut partager cette expérience de l’espace et de l’architecture, jusqu’à
des projets occupant de de vastes territoires ouvrant à de nouvelles relations entre nature et architecture.
Cette fonction du spirituel dans votre architecture permet-elle de reconsidérer l’idée de la communauté, de
fédérer les individus au niveau d’une société et pourquoi pas à un niveau international, disons au-delà des
cultures spécifiques ?
T.A : Ce que j’ai senti en observant des églises romanes telles que l’Abbaye du Thoronet ou Notre-Dame
de Sénanque, c’est que seule la lumière était l’espoir. Quand j’ai conçu l’Église de la lumière,
ma réflexion a été qu’il fallait que la lumière entrant par la croix de lumière soit perçue de manière
différente par chacun. S’il y a trente personnes, il faut que la lumière entre de manière à être ressentie
de trente façons différentes. Et en même temps, il faut que les trente personnes ne fassent qu’une.
J’ai créé ce lieu en me demandant si le symbole de la communauté, ce n’était pas la lumière.
L’architecture consiste aussi à créer des lieux pour la communauté. En ce sens-là, notre travail a une
lourde responsabilité. Et beaucoup de gens fondent leurs espoirs dans l’architecture. Cela ne concerne
pas seulement l’Église de la lumière. Par exemple, j’ai réalisé à Kobe, sur une côte, des habitations
collectives constituées d’un réseau d’unités de cinq mètres. Chaque unité mesure cinq mètres, mais
l’espace intérieur est différent à chaque fois. De même, en parlant de lumière, dans la maison Koshino,
j’ai fait en sorte que la lumière, qui entre de divers endroits, nous donne envie de la puiser dans ses
mains. Et je dois concevoir la lumière de chaque architecture de manière différente. C’est ainsi que j’ai
commencé à réaliser mes architectures, et c’est avec les mêmes sentiments que je continue aujourd’hui.
Je réalise mes architectures en me demandant comment je pourrais concevoir des choses qui restent
gravées dans l’âme des hommes pour l’éternité.
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BIOGRAPHIE
1941 Naissance à Osaka, Japon
1962-69 Se forme seul à l’architecture
Voyage aux États-Unis, en Europe et en Afrique
1969 Fonde l’agence Tadao Ando Architect & Associates
Réalisations et projets1976 Maison Azuma à Sumiyoshi, Osaka, Japon
1983 Résidence Rokko I, II (1993), III (1999), Kobe, Hyogo, Japon
1984 Time’s I, Kyoto, Japon
1989 Église de la lumière, Ibaraki, Osaka, Japon
1992 Benesse House Museum, Benesse House Oval (1995), Naoshima, Kagawa, Japon
1994 Musée historique de Chikatsu-Asuka, Kanan, Osaka, Japon
1995 Espace de Méditation, UNESCO, Paris
2000 Awaji-Yumebutai (projet pour l’île d’Awaji-shima), Awaji, Hyogo, Japon
Fabrica (Benetton Communication Research Center), Trévise, Italie
2001 Fondation Pulitzer Pour les Arts, Saint-Louis, États-Unis
Armani/Teatro, Milan, Italie
Musée historique de Sayamaike, Osaka-Sayama, Osaka, Japon
2002 Musée préfectoral d’art de Hyogo, Kobe, Hyogo, Japon
Bibliothèque internationale de littérature jeunesse, Ueno, Tokyo, Japon
Musée d’art moderne de Fort Worth, États-Unis
2003 4 x 4 House, Kobe, Hyogo, Japon
2004 Musée d’art de Chichu, Naoshima, Kagawa, Japon
Fondation Langen, Neuss, Allemagne
2006 Centre commercial Omotesando Hills (dans le cadre du projet de restructuration de l’avenue
Omotesando), Shibuya, Tokyo, Japon
Palazzo Grassi, Venise, Italie
2007 21_21 Design Sight, Akasaka, Tokyo, Japon
2008 Interfaculty Initiative in Information Studies, Fukutake Hall, université de Tokyo, Japon
Station de Shibuya de la ligne Tokyu Toyoko, Tokyo, Japon
2009 Centre d’art contemporain Punta della Dogana, Venise, Italie
2010 Fondation Kubach-Wilmsen, Bad Münster am Stein, Allemagne
2013 Ando Museum, Naoshima, Kagawa, Japon
2014 Clark Center / Clark Art Institute, Williamstown, États-Unis
Shanghai Poly Theater, Shanghai, Chine
Expositions (sélection)
1978 « A New Wave of Japanese Architecture », États-Unis (exposition itinérante)
1979 Magyar Építomuvészek Szövetsége, Budapest, Hongrie
1982 Institut Français d’Architecture, Paris, France
1991 Museum of Modern Art, New York, États-Unis
1993 Centre Pompidou, Paris, France
Royal Institute of British Architects, Londres, Royaume-Uni
1994 MOPT (Ministerio de Obras Públicas, Transportes y Medio Ambiente), Madrid, Espagne
Centre culturel de la Fondation « La Caixa », Barcelone, Espagne
1994-95 Basilique palladienne, Vicence, Italie
1998 Musée national d’art contemporain, Séoul, Corée du Sud
Royal Academy of Arts, Londres, Royaume-Uni
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2001 Saint Louis Art Museum, Saint-Louis, États-Unis
2002-03 Clark Art Institute, Williamstown, États-Unis
2003 Tokyo Station Gallery, Tokyo
2005-06 Musée des beaux-arts, Shanghai, Chine
2016 15e Biennale internationale d’architecture de Venise, Italie
2017 The National Art Center, Tokyo, Japon
Distinctions1985 5e médaille Alvar-Aalto, Association finlandaise des architectes, Finlande
1989 Médaille d’or, Académie d’architecture, France
1995 Prix Pritzker d’architecture, États-Unis
1996 8e Praemium Imperiale, Association japonaise des beaux-arts, Japon
1997 Médaille d’or royale pour l’architecture, Royal Institute of British Architects, Royaume-Uni
2002 Médaille d’or, American Institute of Architects, États-Unis
Prix de Kyoto, Japon
2005 Médaille d’or, Union internationale des architectes
Chevalier de l’ordre national de la Légion d’honneur, France
2010 Ordre de la Culture, Japon
2012 Prix Richard Neutra 2012 d’excellence professionnelle, États-Unis
2013 Commandeur de l’ordre des Arts et des Lettres, France
2015 Grand officier de l’ordre de l’Étoile de la solidarité italienne, Italie
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2. PLAN DE L’EXPOSITION
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2. PARCOURS DE L’EXPOSITION
L’exposition est articulée autour de 5 sections qui offrent une lecture complète de l’œuvre
de Tadao Ando. Une sélection de documents originaux - 180 dessins et 70 maquettes et de
nombreux diaporamas - permet de suivre l’évolution du langage architectural et artistique de
l’architecte japonais
FORMES PRIMITIVES DE L’ESPACE
Pour Tadao Ando, les surfaces ne sont pas des espaces : elles doivent disparaître pour laisser place à l’expérience spatiale. Les murs de béton lissé, réduits à leur extrême simplicité, s’animent avec la lumière et produisent un sentiment de vide chez le visiteur. L’espace disponible conduit à une expérience physique et sensible de l’architecture, qui s’appréhende par le corps et l’esprit (shintai). Des premières maisons (Maison Azuma à Sumiyoshi, 1976) jusqu’aux projets des années 1990, l’affirmation de formes géométriques, la présence permanente des éléments, la lumière, l’eau comme matières indispensables de l’architecture, semblent répondre à la notion du « ma » – qui signifie tout à la fois l’intervalle, la durée, et la frontière –, et soulignent la condition essentielle de l’homme.
L’URBAIN AU DÉFI
Face à l’industrialisation de la construction et à l’accroissement exponentiel des villes, Tadao Ando souhaite redonner à l’architecture son caractère public, au sens où elle doit offrir à chacun le sentiment d’occuper l’espace-temps. Le concept de guérilla (Maisons pour une guérilla urbaine, 1973), qui se concrétise avec la Maison Azuma à Sumiyoshi, affirme par la clôture de l’espace privé une résistance face à l’urbanité. Parallèlement à la réalisation de nombreuses maisons particulières, des projets plus importants se multiplient dans les années 1990, élaborant un nouveau rapport de continuité avec la ville par la création de passages, extensions de la rue tout en préservant l’autonomie des bâtiments. Pour Tadao Ando, la ville est un défi que l’architecture doit relever en redonnant du sens aux lieux, aux sites, en redéfinissant les notions d’espace public et d’espaces pour le public.
NAOSHIMA
Sur l’île de Naoshima dans la préfecture d’Okayama au sud du Japon, Tadao Ando a développé depuis 1987 une série de projets qui ont profondément remodelé la topographie du site, créant un nouvel environnement où apparaît un paysage renaturalisé. La réalisation d’un musée d’art contemporain, partiellement enfoui entre une colline au sud de l’île, et un promontoire rocheux qui offre un panorama unique sur l’ensemble du site, a constitué la base d’interventions qui se sont succédé sans schéma directeur dans un dialogue entre art, architecture et territoire, fruit d’échanges et de la prise en compte de la culture traditionnelle du site. L’inscription des projets de Tadao Ando ordonne une géométrie en relation directe avec la topographie de l’île et ses contours, une architecture souvent souterraine qui définit un parcours spirituel, un cheminement qui exalte un sentiment d’incorporation de l’art dans la nature. Naoshima, petite île jusqu’alors méconnue, accueille aujourd’hui des visiteurs du monde entier tandis que deux nouveaux musées conçus par l’architecte sont en cours de réalisation.
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GENÈSES DU PAYSAGE
Avec l’expansion des domaines urbains, la question des territoires et de la reconstructiondes paysages s’est imposée dans de nombreux projets de Tadao Ando. Elle prend la forme d’une prise en compte inédite du sol, pénétré d’espaces et de circulations souterrains en étagements, multipliant les vues afin de renforcer le sentiment du contexte et de la spécificité de chaque site. Loin de toute architecture paysagère, Tadao Ando étudie avec attention l’ensemble des qualités naturelles, historiques et sociales des lieux afin de valoriser la mémoire des communautés qui les ont façonnés et de mettre à jour leur identité en les enrichissant de nouvelles dimensions. L’exemple le plus frappant de la genèse de ces nouveaux paysages reste la série de projets élaborés sur une période de trente années, comme Awaji-Yumebutai (1999) et Museum SAN (2012) pour remodeler avec rigueur des territoires de grande échelle.
DIALOGUES AVEC L’HISTOIRE
L’attachement permanent de Tadao Ando aux contextes l’a fréquemment amené à intervenir sur des sites et bâtiments historiques, et à construire dans le « déjà construit ». Fasciné par de nombreux monuments marquants de l’histoire de l’architecture, il a su élaborer une approche inédite de la rénovation de constructions anciennes, marquée par le respect pour la mémoire et l’esprit des lieux. Tout en préservant et en valorisant la force évocatrice de ces architectures, ses interventions ont la capacité d’établir des espaces contemporains totalement nouveaux. De ce dialogue avec les moments d’une sédimentation de l’histoire, son architecture tire une force tissant de nouveaux liens entre passé, présent et futur. Cette approche se concrétise dans plusieurs réalisations, dont celle de la Bourse de Commerce actuellement en cours d’achèvement à Paris.
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4. PUBLICATION
CATALOGUE DE L’EXPOSITIONSous la direction de Frédéric Migayrou
Format : 24 cm x 28 cm, broché, 256 pages, environ 400 illustrations
Prix de vente : 45 €
Coédition Flammarion-Éditions du Centre Pompidou-Bourse de Commerce / Collection Pinault - Paris
Sommaire
Préfaces
Texte de Frédéric Migayrou
Photographes de Tadao Ando
Entretien de Tadao Ando par Frédéric Migayrou
Atelier de Tadao Ando (Guerrilla III, Maison Tomishima, Atelier Oyodo I et II)
FORMES PRIMITIVES DE L’ESPACE
Formes de l’habiter
Dessins (mine en plomb) de Tadao Ando
« Urban Guerrilla », 1972
« Thinking in MA, Opning MA », 1993
Le vide générique
Espaces spirituels
L’URBAIN AU DÉFI
Masao Furuyama, « La recherche sur le mur, la théorie de la mur » 1994
Akira Asada, « The Stoic Architecture of Tadao Ando », 2017
Riichi Miyake, « Living on Earth », 2008
NAOSHIMA
Texte par Tadao Ando «Architecture sans fin»
GENÈSES DU PAYSAGE
Autres projets
DIALOGUES AVEC L’HISTOIRE
« Ando by Ando », 2007
Esquisses de voyage de Tadao Ando
Chronologie des projets
Bibliographie
Biographie de Tadao Ando
TADAOANDO le
défi
sous la direction de Frédéric Migayrou
13
Avant-propos du Président (extrait du catalogue)
Si les grandes monographies d’architecture sont une constante de la programmation du Centre
Pompidou, offrant au public l’opportunité d’un regard sur l’ensemble d’un parcours, certaines œuvres
ont - au travers des réalisations iconiques qui marquent de leur empreinte - une valeur universelle qui
leur donne une dimension historique incontournable. Après l’exposition consacrée à Frank Gehry (2015),
celle consacrée aujourd’hui à Tadao Ando s’affirme comme un événement, tant son architecture, déjà
présentée au Centre Pompidou il y a plus de vingt-cinq ans a trouvé une reconnaissance mondiale.
Depuis son voyage historique en Europe et en France où l’architecte japonais était venu à la rencontre de
Le Corbusier malheureusement décédé quelques jours auparavant, Tadao Ando a tissé un lien étroit avec
le grand architecte par son usage du béton, un béton qu’il a su transfigurer en une matière riche et
noble, mais aussi par la dimension humaniste de son œuvre, privilégiant aussi bien une approche
physique que spirituelle des espaces construits. De la Maison Azuma à Sumiyoshi (1976) dont la façade
aveugle tournée vers la ville préservait l’intériorité des espaces intérieurs, à ses interventions sur de
vastes ensembles, des habitats collectifs comme les immeubles en terrasses des résidences Rokko
(1978-1999), ou l’implantation de projets reconfigurant les sites et les paysages – Musée historique de
Chikatsu-Asuka (1994), Awaji-Yumebutai (1999), Musée SAN (2012), Colline du Bouddha (2015) -,
Tadao Ando, en travaillant toujours à partir d’une géométrie faite de formes simples et immédiatement
lisibles a su créer une incomparable richesse dans ses formes d’expression et ce dans un dialogue
permanent avec les éléments, la lumière, l’eau et un domaine naturel magnifié par ses interventions.
L’art a toujours tenu une place centrale dans l’œuvre de Tadao Ando, tout d’abord dans sa relation directe
aux artistes du mouvement Gutai, puis par l’extrême réduction de son langage architectural qui
résonnait avec le courant minimaliste. Mais c’est au travers la réalisation de très nombreux musées dont
le Musée préfectoral d’art de Hyogo (2001), le Musée d’art moderne de Fort Worth (2002) ou la Fondation
Langen (2004) pour n’en citer que quelques-uns, que s’est affirmée une étroite relation avec les œuvres
d’art, dépassant souvent un simple dialogue avec l’architecture pour devenir un réceptacle pour des
installations pérennes. Tadao Ando a également marqué de son empreinte l’île de Naoshima (depuis
1988), territoire entièrement dévolu à une expérience esthétique et spirituelle construite au long de
parcours redéfinissant les liens de la nature et de l’architecture. En France, le concours inabouti pour
l’implantation de la Fondation Pinault sur l’île Seguin (2001), trouvera finalement un premier
accomplissement avec la réalisation de Punta della Dogana à Venise (2009), avant le projet de la Bourse
de Commerce à Paris (en cours de réalisation), manifestant l’attachement de son commanditaire à
l’architecte japonais.
Présentée dans le cadre de la manifestation Japonismes 2018, cette exposition – dont le commissariat est
assuré par Frédéric Migayrou assisté de Yuki Yoshikawa, en étroite complicité avec Tadao Ando - retrace
l’ensemble de son parcours au travers de cinq sections thématiques. L’exposition qu’il a intitulée « le défi
» est un message humaniste pour une architecture qui se veut universelle et partagée par tous, message
concrétisé par la réalisation à l’échelle 1 de la façade de l’Église de la Lumière, symbole iconique de
toute son œuvre que l’architecte a reconstruit devant les grandes baies vitrées
de la Galerie 3 du Centre Pompidou.
Serge Lasvignes
Président du Centre Pompidou
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ANDO BY ANDO, 2007 (extrait du catalogue)
Je ne suis pas bien placé pour juger mon propre travail avec objectivité.
Pour moi, l’architecture consiste à chercher une solution individuelle, qui soit spécifique à chaque
situation ; en ce qui concerne les maisons surtout, celles-ci ayant été réalisées une par une, à tâtons,
pour des individus précis, je ne peux pas raconter ce processus de création sans inclure des sentiments
personnels.
J’abandonne donc sans regrets l’idée de proposer une analyse ou une classification de ma méthode
et je vais plutôt revenir sur le chemin que j’ai parcouru, depuis le début de mon activité d’architecte
jusqu’à aujourd’hui, avec pour fil conducteur mes travaux sur les maisons, qui ont constitué des tournants
décisifs. Alors que je voulais respecter l’ordre chronologique, j’ai finalement écrit un texte fragmenté,
reliant entre elles des bribes de souvenirs ; je pense toutefois avoir réussi à exprimer de façon honnête,
à travers cet exemple d’architecture grandeur nature que sont les maisons, ce à quoi je me suis tenu
tout au long de ma carrière.
L’autodidaxie comme point de départ« Êtes-vous réellement autodidacte ? », « Comment avez-vous appris par vous-même ? ». Ce sont les
questions qu’on me pose le plus souvent, que ce soit au Japon ou à l’étranger. En effet, je me suis lancé
dans l’architecture sans avoir suivi de formation spécialisée. Dans la société actuelle où ce qui compte,
ce sont les diplômes, la logique voudrait que l’on commence par intégrer le département d’architecture
d’une université. Il est donc naturel que ma carrière d’autodidacte, qui échappe à cette logique, soit
associée par les gens à mes réalisations, et que cela les intrigue.
Mais je tiens à préciser que je ne suis pas autodidacte par choix délibéré. Quand, à l’aube de mes 20 ans,
j’ai senti mon intérêt pour l’architecture grandir, j’ai évidemment songé à intégrer le département
d’architecture d’une université. Mais à cause de la situation financière de ma famille et de mon niveau
scolaire insuffisant, il m’a fallu abandonner cette idée. C’est ainsi que je suis devenu autodidacte. Sans la
moindre connaissance ni le moindre réseau, j’ai appris par le travail et l’immersion dans le concret,
c’était un point de départ vecteur d’angoisse et dépourvu de toute visibilité concernant le futur.
J’ai tout d’abord été confronté à une question fondamentale : que faut-il apprendre ? Pour connaître
l’objet de mon apprentissage, j’ai acheté tous les manuels dont on se sert dans le département
d’architec¬ture des universités et je me suis fixé pour objectif de tout lire en un an. J’ai parcouru les
pages comme dans une course effrénée et je suis parvenu tant bien que mal à atteindre mon but dans
les temps. Pour être franc, je n’ai dû en comprendre que la moitié, mais comme j’ai réussi à saisir
vaguement le système des études d’architecture, cela n’a pas été une année gâchée.
En parallèle, dès que j’ai abandonné l’idée d’aller à l’université, j’ai accepté toutes sortes de petits
boulots n’offrant ne serait-ce qu’un peu d’intérêt – architecture d’intérieur pour des boutiques,
conception de produits, etc. – et j’ai suivi des cours par correspondance dans chacune de ces branches.
Par la pratique, j’ai peu à peu assimilé le processus du design et de la conception. Mais j’avais beau lire
des livres et suivre des formations professionnelles, je ne trouvais pas la réponse à la question : En fin
de compte, je suis arrivé à la conclusion que la seule manière de saisir l’essence de l’architecture, c’est
d’accumuler les études empiriques en allant visiter les bâtiments qui m’inspirent, faire l’expérience de
leurs espaces et m’en souvenir avec mon corps. J’ai en premier lieu parcouru le Japon, visitant
d’anciennes maisons, des bâtiments traditionnels ainsi que des constructions modernes de Kenzo Tange
et d’autres architectes. Puis en 1965, l’année ayant suivi l’autorisation de se déplacer à l’étranger pour
les Japonais, je me suis enfin rendu en Europe. Ce voyage a été le véritable point de départ de mon autodidaxie.
15
Mon grand voyageLors de mon premier périple, je suis parti en bateau du port de Yokohama jusqu’à Nakhodka, puis j’ai
pris le Transsibérien pour me rendre à Moscou ; de là, j’ai voyagé en Scandinavie, en Suisse, en Italie,
en Grèce, en France et en Espagne. De Marseille, je suis passé en Afrique pour ensuite aller en Inde,
en Thaïlande et aux Philippines, avant de rentrer à Yokohama. C’était un voyage d’environ sept mois.
Je parle de « grand voyage », mais je n’ai pas vécu d’aventures spectaculaires comme celles de
Le Corbusier ou de Louis Kahn, qui ont eu, au cours de leurs voyages, la révélation en découvrant la
source de l’architecture occidentale. Non seulement j’étais dans un état de nervosité constant, angoissé
par l’idée de fouler des terres inconnues, mais de plus, le monde de l’architecture se révélait trop vaste
pour être facilement appréhendé par un néophyte. Plus je marchais, moins je trouvais les réponses que
je cherchais ; au contraire, mon questionnement sur l’architecture ne faisait que s’intensifier. Voilà de
quel genre de voyages il s’agissait.
Même à la villa Savoye, où je me suis rendu dès mon arrivée à Paris, je n’ai pas trouvé de réponses
immédiatement. La visite de ce chef-d’œuvre du modernisme était l’un des buts primordiaux de ce
voyage. En effet, à l’époque où je cherchais seul, sans parvenir à comprendre l’architecture, c’est un
recueil des œuvres de Le Corbusier trouvé chez un bouquiniste qui m’avait montré l’intérêt et les
possibilités de l’architecture contemporaine.
Mais dans cette villa Savoye que je voyais pour la première fois, je n’ai pas fait les découvertes que
j’espérais. À l’époque, le bâtiment, qui n’était pas encore protégé en tant que monument historique,
tombait en ruine, et au lieu de l’édifice en lui-même, je ne voyais que l’effet du temps sur lui. De plus,
je ne possédais pas la formation nécessaire pour comprendre la signification historique du système de
dominos ou encore la théorie des cinq points de l’architecture moderne. Mais il n’était pas question pour
autant de repartir sans avoir compris. Je me suis forcé à renouveler les visites jusqu’à ce que je comprenne.
Ce doit être au bout de la troisième visite que j’ai commencé à percevoir cette maison en ruine comme
une œuvre d’architecture. Au-delà de la façade décrépie, j’ai fortement ressenti la volonté de l’architecte
d’ériger un bâtiment en allant contre la nature. J’avais même l’impression que le fait que la villa soit en
ruine mettait au contraire en relief la puissance de l’architecture. Bouleversé par cette découverte, je
suis rentré à Paris par l’itinéraire qui m’était devenu familier, plongé dans l’interrogation :
« Qu’est-ce que je veux vraiment créer ? »
J’ai éprouvé la même difficulté à comprendre le bâtiment qui se dressait devant moi et à passer à l’étape
suivante de mon itinéraire quand j’ai touché à l’histoire de l’Europe classique, de la Grèce et de Rome
jusqu’à la Renaissance et au baroque italiens. Par exemple au Parthénon, en Grèce.
L’architecture, à l’époque où j’ai commencé à l’étudier, était occidentale ; l’architecture grecque, que l’on
peut considérer comme son origine, se trouvait donc en tête de la liste des monuments à ne pas
manquer que j’avais établie avant mon départ.
Quand je suis arrivé à Athènes, je me suis mis en marche, le cœur battant, vers la colline de l’Acropole.
Mais une fois devant le Parthénon, à nouveau, je me suis trouvé dans l’incompréhension. Qu’essayait de
transmettre cet espace de colonnades aux ombres profondes ? Déterminé à saisir son essence, je me
suis résigné, comme pour la villa Savoye, à prolonger mon séjour.
Quelques jours plus tard, un matin de bonne heure, je suis monté seul sur la colline et, alors que je
contemplais, l’esprit dans le vague, le temple où quelques touristes se promenaient, j’ai enfin trouvé ma
propre réponse. Ce lieu était gouverné par les mathématiques.
Les mathématiques, c’est la force de la raison humaine qui se dissimule dans l’architecture. C’était cela,
l’essence de l’architecture occidentale, de l’Antiquité aux travaux modernes de Le Corbusier,
et c’était cela, la différence décisive entre l’architecture du Japon, où j’étais né et où j’avais grandi,
et celle de l’Occident. Bien entendu, c’est seulement après être rentré chez moi et avoir lu quelques
livres que je suis parvenu à mettre tout cela en mots…
16
Lorsque j’y repense, je me dis que si j’avais eu un peu plus de connaissances à l’époque, mon voyage se
serait déroulé plus facilement. Je n’ai fait que des détours et, à cause de mon manque de préparation, il
y a quelques lieux inscrits dans ma liste que j’ai eu beau chercher, je n’ai pas réussi à les trouver. Et pourtant,
je ne pense pas m’être trompé en me fiant uniquement à ma sensibilité pour me confronter, de d’être écrasé
par l’angoisse, mais j’ai pu ainsi savourer et m’approprier mes rencontres et mes découvertes.
Quoi qu’il en soit, je suis certain que le souvenir gravé en moi des découvertes architecturales que j’ai
faites au cours de mes voyages de jeunesse constitue la force motrice de mon activité actuelle d’architecte.
L’angoisse de la solitudeQuand on parle d’autodidaxie, beaucoup de personnes imaginent sans doute un mode de vie en totale
liberté, sans se laisser emprisonner par le système. Mais peu connaissent la souffrance de la solitude
engendrée par cette liberté.
Ce qui a été le plus dur pour moi, en tant qu’autodidacte, c’est l’absence de condisciples avec qui
apprendre et constater nos progrès mutuels. Je ne savais pas où j’allais ni jusqu’où j’avais avancé et cet
isolement me faisait éprouver une anxiété constante. Encore aujourd’hui, même après avoir accumulé
les expériences, je n’arrive pas à m’en débarrasser complètement. D’un autre côté, c’est grâce à elle
que je continue d’être en activité tout en gardant une certaine tension, mais parfois la fatigue m’affaiblit
et j’ai envie de fuir.
Même si j’étais allé à l’université, ce qu’on peut y apprendre en quatre ans est limité.
Mais si je m’étais fait là-bas des camarades animés des mêmes objectifs que moi, j’aurais pu échapper à
cette angoisse de la solitude. Je pense que c’est en cela que l’éducation à l’université a du sens.
Pour éviter de tomber dans l’autosatisfaction, je m’informais sans relâche. Même pour les revues
étrangères que j’étais incapable de lire, si elles m’intriguaient, je dépensais les maigres économies que
j’avais réalisées grâce à des petits boulots – je voulais me les procurer à tout prix.
La prise de distance avec le modernismeAu terme de toutes ces recherches effectuées en déployant mes courtes antennes, j’ai choisi Espace,
temps, architecture de Sigfried Giedion comme manuel pour cultiver mon regard sur l’époque. En ce
temps-là, le postmodernisme commençait déjà à émerger et les bibles du modernisme d’autrefois
étaient contestées pour leur vision complaisante de l’histoire ; mais pour moi qui n’en savais rien, c’était
un bon ouvrage introductif.
Lors de mon premier voyage en Europe, je l’ai soigneusement emporté avec moi et je l’ai lu et relu
pendant mes déplacements. Tout en réfléchissant aux idéaux et à la signification du modernisme, qui
selon Giedion pouvait être caractérisé par une logique cohérente de l’ensemble au particulier, j’ai
poursuivi mon modeste pèlerinage architectural.
Mais dans les faits, ce qui m’a profondément marqué dans les nombreux chefs-d’œuvre de l’architecture
moderne que j’ai visités, ce ne sont pas leurs points communs, mais leurs différences. Même si le
Finlandais Alvar Aalto et Le Corbusier sont tous deux modernistes, leur traitement de l’espace est très
différent. Par ailleurs, même parmi les travaux de Le Corbusier, les villas de sa période blanche
dégagent une spatialité totalement différente de la chapelle de Ronchamp, réalisée dans les dernières
années de sa vie. « Qu’est-ce donc que le modernisme, qui englobe des choses aussi variées ?
L’architecture contemporaine est-elle parvenue à donner une réponse ? » À l’issue de mon voyage, mon
questionnement sur l’architecture avait gagné en profondeur.
Après cela, j’ai effectué plusieurs autres pèlerinages architecturaux, principalement aux États-Unis et en
Europe, avant de fonder mon agence en 1969 et de commencer mon activité d’architecte, sans avoir
trouvé les réponses que je cherchais.
À l’époque, de nombreux architectes japonais de ma génération tentaient, chacun à sa manière, de
dépasser le modernisme. Moi qui n’avais toujours pas réussi à résoudre le problème que posait celui-ci,
je ne me suis pas laissé distraire par leurs activités et je me suis fixé pour objectif de collecter ce que le
modernisme avait négligé et de réexaminer ses possibilités. Cette différence initiale concernant la
distance à prendre vis-à-vis du modernisme a été décisive dans nos activités en architecture.
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Le travail se crée – un commencement par les racinesAujourd’hui comme autrefois, les architectes débutants ne cessent de se plaindre de manquer de travail.
Le problème est particulièrement sérieux dans le Japon d’aujourd’hui, où le développement urbain s’est
stabilisé et où la demande diminue. Certains abandonnent avant même d’avoir essayé.
Moi aussi, lorsque j’ai ouvert mon agence, à 29 ans, j’ai connu une période où je n’avais pas de
commandes. Mais comme j’avais emprunté un chemin différent dès le début, je n’attendais rien. Sans
même m’inquiéter et en toute insolence, je me suis appliqué à tracer ma propre route.
Tout d’abord, j’ai profité de mon temps libre pour développer spontanément des projets pour des terrains
inoccupés des alentours. Puis j’ai présenté mes propositions à des propriétaires fonciers que je ne
connaissais pas. Bien entendu, mes projets n’ont pas été acceptés. Mais grâce aux relations que je
m’étais faites au cours de ce processus, j’ai commencé à recevoir, au compte-gouttes, des demandes de
conception de plans pour des petites maisons. J’ai vraiment commencé par les racines.
Quand j’y repense maintenant, je me dis que ma méthode commerciale était bien téméraire. Mais du
point de vue de la nature du métier d’architecte, c’était un entraînement vraiment efficace.
Je répète souvent que si l’on attend les bras croisés, on ne peut pas faire d’architecture et que le travail,
il faut le créer soi-même. Le fait d’avoir poursuivi ma course avec ce sentiment a débouché sur le projet
en quatre phases de Rokko à Kobe et sur celui de l’Awaji Yumebutai, qui au départ devait être un terrain
de golf et qui s’est transformé en un projet ayant pour thème la restauration de l’environnement.
Les architectes devraient s’impliquer plus activement dans la vie de la société. L’architecture pourrait
jouer un rôle bien plus important si les architectes prenaient l’initiative et suggéraient, chacun en lien
avec ses propres idéaux, ce qui doit être créé. De là, un nouveau futur pour l’architecture s’ouvrirait.
Les « maisons pour une guérilla urbaine »Mon premier travail après l’ouverture de mon agence a été la commande d’un ami du temps où j’étais
étudiant. Le terrain était situé dans un quartier de Nagaya, des maisons mitoyennes en bois construites
en longueur. Sa superficie totale était de 100 mètres carrés et le budget, de trois millions de yens.
Malgré ces conditions difficiles, je me suis totalement investi pour réaliser mon propre projet.
En moins de un an, j’ai réalisé une maison qui ressemblait à une caverne verticale, aux quatre côtés
entourés de murs, avec un éclairage zénithal. Cette maison, qui privilégiait la fermeture plutôt que
l’ouverture et l’obscurité plutôt que la lumière, était diamétralement opposée au « modern living » à la
mode à l’époque.
L’année suivant la réalisation de cette maison, j’ai eu, par le plus grand des hasards, l’occasion de la
montrer à M. Makoto Ueda et la chance de pouvoir la présenter dans sa revue Toshi jutaku. Le titre du
premier texte que j’ai écrit était Urban Guerrilla Houses (« maisons pour une guérilla urbaine »). J’avais
choisi ce nom comme ça, inspiré par Trotski et Che Guevara. Dans ce texte, je me présentais comme
un guérillero affrontant la puissante ville et qui allait construire un bastion de l’opposition destiné
à ceux qui luttaient pour vivre dans cette ville.
D’un point de vue historique, les années 1970 sont celles de l’essor du mouvement postmoderne, qui
s’est développé en réaction contre le dogme du modernisme qu’il entendait dépasser. Mon article a été
associé aux photographies agressives qui l’accompagnaient et interprété comme la manifestation de la
volonté inébranlable d’un architecte de s’opposer à la société et aux concepts architecturaux établis.
C’est ainsi que j’ai été considéré comme un opposant au modernisme.
Pour être franc, je n’étais pas du tout intéressé par ce qu’on appelait le mouvement postmoderne. Je
ressentais même une forme d’aversion envers cette tendance à faire passer les mots avant tout le reste.
Si je me suis attribué le surnom de « guérillero », ce n’était pas pour lutter contre les principes
architecturaux du modernisme. Ce à quoi je voulais me mesurer, c’était la ville, pleine de contradictions
et qui ne pouvait être gouvernée par les théories transparentes du modernisme ; ce que je voulais créer,
c’était un espace irrationnel, rempli d’une vitalité mise à nu. Lorsque j’y repense maintenant, je crois que
j’avais l’impression de faire de la sculpture plutôt que de l’architecture.
Ma conception de l’architecture était à la mesure de l’être humain que j’étais, née de ma sensibilité
personnelle. Dans le prolongement de la Guerrilla House, j’ai réalisé la Maison Azuma à Sumiyoshi en 1976.
(...).
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Architecture sans fin (extrait du catalogue)
Tadao Ando
Voilà longtemps que je réalise des ouvrages d’architecture. Chacune de mes constructions est marquée
par sa propre histoire.
La maison Azuma de Sumiyoshi, qui constitue le point de départ de mon travail, en est un exemple.
Cette maison mesure 3,3 m de large et 14,1 m de long ; construite en béton, elle s’érige silencieusement
dans un vieux quartier typique d’Osaka. À moi, l’architecte, elle a indiqué le chemin à suivre : utilisation
minimale des matériaux, géométrie rigoureuse et rapport audacieux entre espaces intérieurs et extérieurs.
Parallèlement à cela, j’ai réalisé une autre maison, à Kobe, dans un quartier curieusement baptisé lui
aussi Sumiyoshi. Mais cette maison-là se trouve dans un quartier résidentiel et le site, spacieux, est
entouré d’anciens murs en granite et arboré de magnifiques camphriers. J’y ai construit la maison avec
des murs en briques et un toit incliné de façon à contourner ces arbres.
La maison de Sumiyoshi à Osaka est une incarnation d’expression abstraite, tandis que la maison de
Sumiyoshi à Kobe revêt en quelque sorte un caractère vernaculaire. La différence entre les deux est due
à leur contexte géographique, aux circonstances de l’élaboration de chaque projet, aux traditions et à
l’histoire locales.
Chaque édifice est érigé en fonction de conditions et d’un thème définis dans un projet. L’architecture ne
peut ainsi fournir qu’une solution spécifique pour un site déterminé.
Cependant, chaque fois que je conçois et réalise un nouveau bâtiment, ma vision des choses et ma
motivation fondamentale demeurent immuables. L’architecture doit permettre de transcender les
frontières et de cultiver un lieu.
Mais il va sans dire qu’un simple édifice, aussi audacieux soit-il, ne peut pas à lui seul faire naître de
nouvelles valeurs, tant la question du lieu est un thème complexe. Car remettre en cause l’équilibre d’un
site requiert du temps et des actions continuelles. Un site est en effet chargé d’une mémoire collective et
s’inscrit dans le cœur des gens comme un paysage.
Sans commanditaire, la compétence d’un architecte n’a pas l’occasion de se révéler. Il est difficile de
mener la réflexion sur un lieu donné en attendant une hypothétique commande.
En revanche, j’ai toujours relevé ce défi en m’impliquant avec détermination dans un processus
dépassant l’achèvement d’un bâtiment. Par exemple, j’ai été l’initiateur de nombreux projets
d’agrandissement de maison ou d’opérations d’aménagement environnemental avec la participation des
citoyens. Il m’arrive également de me pencher de ma propre initiative sur l’aménagement paysager dans
le périmètre des musées. Ou encore, dans le cas du projet des habitations collectives de Rokko, je suis
allé jusqu’à proposer aux propriétaires des terrains mitoyens du site un édifice que j’ai dessiné de mon
propre chef. Ma persévérance s’est révélée fructueuse et j’ai fini par prendre en main trois tranches de
travaux autour d’un même thème, bien que les maîtres d’ouvrage fussent différents. Dans un certain
sens, relever le défi de la réflexion sur le site avait forgé le caractère et l’identité de mon architecture.
Cependant, j’ai parfois la chance qu’on me confie un programme visant à créer un site dans son
ensemble et non pas uniquement une unité d’architecture. Le projet de Naoshima en est un exemple qui
se poursuit depuis plus de vingt-cinq ans.
Tout a commencé en 1987, quand le commanditaire, M. Soichiro Fukutake, est venu me voir en me disant :
« Je voudrais faire de Naoshima, sur la mer intérieure de Seto, un lieu culturel valorisant la nature que
nous pourrions être fiers de montrer au monde entier. » Je me suis rendu sur cette île quelques jours
après. J’ai été déçu par la difficulté d’accès à cet endroit isolé et par le paysage environnant, dévasté par
les activités industrielles de métallurgie qui représentaient le gagne-pain des habitants de l’île. Cette
réalité me semblait difficile à surmonter. Mais, touché par l’enthousiasme inébranlable du client, j’ai fini
par me résoudre à participer à ce projet en tant qu’architecte.
19
À ce jour, j’y ai construit de nombreux ouvrages d’architecture tels qu’un camping international (1988),
le Benesse House Museum (1992), le Benesse House Oval (1995), le Minamidera (1999), le Chichu Art
Museum (2004), le Benesse House Park & Beach (2006), le Lee Ufan Museum (2010) et l’ Ando Museum
(2013).
Dans ce parcours, je n’ai jamais perdu de vue le thème du lieu offrant la possibilité à l’art, à la nature
et à l’être humain de se confronter directement pour se stimuler mutuellement. L’architecture se réduit
ici à un simple dispositif permettant de libérer l’imagination de l’homme et de provoquer un dialogue
avec l’art et la nature environnante. J’ai essayé d’incarner ce concept d’« architecture invisible » par une
méthode qui permet aux espaces dessinés par la géométrie de se déployer en épousant la topographie
naturelle.
La nature environnante a ressuscité à mesure de l’avancement des travaux de construction. Les
bâtiments se sont progressivement intégrés dans la végétation régénérée et ont fini par s’y fondre
totalement. L’architecture et la nature ne forment plus qu’un corps pour créer un paysage unique
et propre à Naoshima.
La création du lieu s’est faite sans avoir recours à la méthode conventionnelle qui décline un plan
directeur fixant un cadre de référence. Nous avons su prendre le temps nécessaire pour multiplier les
dialogues avec le lieu, pour observer la disposition du terrain, prendre en compte l’histoire et la culture
de l’île. Nous nous sommes également concertés avec tous les intervenants participant au projet. Ce
processus d’enfantement par un dialogue continuel a transformé cette petite île de trois mille habitants
en lieu de pèlerinage d’art attirant des visiteurs du monde entier.
Le grand tournant a été la conception de l’ Art House Project dans le quartier de Honmura, le plus ancien
de l’île, situé à 3 kilomètres du Benesse House Museum.
L’idée était d’introduire l’art contemporain dans des maisons centenaires rénovées. Cette démarche de
préservation et de revitalisation de maisons anciennes dépasse le simple intérêt artistique et est dotée
de sens : elle a permis de redonner espoir aux habitants et vie à ce village marqué par le dépeuplement
et le vieillissement de la population.
Devant ces maisons ainsi ressuscitées s’est noué un dialogue entre les jeunes et les anciens, entre les
touristes et les villageois. Ces derniers ont retrouvé un sentiment de confiance et de fierté envers le lieu
où ils résident. Plus qu’un musée, le projet de Naoshima est devenu un élément fédérateur de la
communauté locale. Un miracle s’est produit : la revitalisation d’une ville par l’intervention de l’art
contemporain. L’ Ando Museum, consacré à mes œuvres architecturales, est construit dans un coin
du quartier de Honmura, comme un nouveau déploiement du concept de l’ Art House Project.
En 2010, la Triennale internationale d’art contemporain de Setouchi a été lancée, à l’initiative de l’équipe
dirigée par M. Fukutake, sur les îles de la mer intérieure de Seto, dont fait partie Naoshima. La deuxième
édition a eu lieu en 2013 et s’est déroulée de façon fructueuse ; elle a imprimé une marque durable dans
le paysage serein de la mer Intérieure.
M. Fukutake prévoit de nouveaux projets sur l’île de Naoshima. De mon côté, j’ai quelques idées en tête,
guettant l’occasion de les réaliser. Le projet n’a pas encore pris fin.
* Ce texte a été publié dans Tadao Ando Naoshima, 2014 (traduction Akemi Ono)
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7. VISUELS POUR LA PRESSE
Les œuvres figurant dans ce dossier de presse sont protégées par le droit d’auteur.
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Les œuvres figurant dans le dossier de presse doivent être utilisées exclusivement dans le cadre d’un
article consacré à la rétrospective « TADAO ANDO, LE DÉFI », présentée au Centre Pompidou
du 10 octobre au 31 décembre 2018, durant la durée de l’exposition.
Ces conditions sont valables pour les sites internet ayant un statut de presse en ligne, la définition des
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POUR LES REPORTAGES TÉLÉVISÉS :
• l’utilisation des images est libre à condition d’insérer au générique ou d’incruster les mentions de
copyright obligatoire : nom de l’auteur, titre, date de l’œuvre suivi de la mention du photographe.
PORTRAITS TADAO ANDO
Portrait Tadao Ando © Photo : Nobuyoshi Araki
Portrait Tadao Ando © Photo : Kazumi Kurigami
Maison Koshino, agrandissement, 1984Koshino House Addition, 1984photo © Tadao Ando
Maison Koshino, 1981Koshino House, 1981photo © Tadao Ando
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Espace de méditation, UNESCO, 1995Meditation Space, UNESCO, 1995 © Photo :Tadao Ando
Festival, 1984 © Photo : Tadao Ando
Musée d’art de Chichu, 2004Chichu Art Museum, 2004© Photo : Tadao Ando
Musée d’art de Chichu, 2004 Chichu Art Museum, 2004© Photo :Tadao Ando
PHOTOGRAPHIES DE TADAO ANDO
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Maquette de la Maison Azuma à Sumiyoshi, 1976Model of Row House, Sumiyoshi - Azuma House© Centre Pompidou, Mnam/CciPhoto : Georges Meguerditchian/Dist. RMN-GP
Maison Azuma à Sumiyoshi, 1976Row House, Sumiyoshi-Azuma House, 1976 © Photo : Shinkenchiku-sha
FORMES PRIMITIVES DE L’ESPACE
Maison Koshino, 1981/1984Koshino House, 1981/1984© Photo : Shinkenchiku-sha
Maison Koshino, 1981/1984Koshino House, 1981/1984© Photo : Shinkenchiku-sha
Résidence Rokko I, II, III, 1983 /1993 /1999Rokko Housing I, II, III, 1983 /1993 /1999© Photo : Mitsuo Matsouoka
Résidence Rokko II, 1993Rokko Housing II, 1993© Photo : Mitsuo Matsouoka
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Maquette du projet Shibuya (premier projet, non réalisé), 1985 Model of Shibuya Project (proposal), 1985© Photo : Tomio Ohashi
Maquette de la Maison 4 x 4, 2003Model of 4 x 4 House, 2003© Photo : Tadao Ando Architect & Associates
Dessin de l’Église de la lumière, 1989Drawing of Chruch of the Light, 1989© Photo :Tadao Ando Architect & Associates
Église de la lumière, 1989Church of the Light, 1989 © Photo : Mitsuo Matsuoka
Église sur l’eau, 1988 Church on the Water, 1988 © Photo : Yoshio Shiratori
Maquette de la Résidence Rokko I et II, 1983/1993Model of Rokko Housing I / II,1983/1993© Centre Pompidou, Mnam/CciPhoto : Georges Meguerditchian/Dist. RMN-GP
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Pulitzer Arts Foundation, 2001Pulitzer Foundation for the Arts, 2001© Photo : Shinkenchiku-sha
Dessin de Projet Nakanoshima II - Œeuf Urbain (non réalisé), 1989Drawing of Nakanoshima Project II - Urban Egg (proposal)© Photo : Tadao Ando Architect & Associates
Liangzhu Village Cultural Art Center, 2015Liangzhu Village Cultural Art Center, 2015© Photo : Vanke
Shanghai Poly Grand Theater, 2014Shanghai Poly Theater, 2014© Photo : Shigeo Ogawa
Centre Roberto Garza Sada, Université de Monterrey, 2012Roberto Garza Sada Center, Universty of Monterrey, 2012© Photo : Shigeo Ogawa
L’URBAIN AU DÉFI
Musée Genesis (encours de réalisation), 2012Genesis Museum (in progress), 2012 © Photo : Tadao Ando Architect & Associates
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Musée historique de Chikatsu-Asuka, 1994 Chikatsu-Asuka Historical Museum, Osaka, 1994 © Photo : Shinkenchiku-sha
Centre de jeunesse de la préfecture de Hyogo, 1989Children’s Museum, Hyogo, 1989© Photo : Tomio Ohashi
Musée historique de Sayamaike, 2001Sayamaike Historical Museum, Osaka, 2001Photo © Mitsuo Matsuoka
Awaji-Yumebutai, 1999Awaji-Yumebutai, 1999© Photo : Mitsuo Matsuoka
Musée d’art Nariwa, 1994 Nariwa Museum, 1994© Photo : Mitsuo Matsuoka
GENÈSES DU PAYSAGE
Musée d’art moderne de Fort Worth, 2002 Modern Art Museum of Fort Worth, 2002© Photo : Mitsuo Matsuoka
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Colline du Bouddha, 2015Hill of the Buddha, 2015© Photo : Shigeo Ogawa
Benesse House Oval, 1995Benesse House Oval, Naoshima, 1995© Photo : Mitsumasa Fujitsuka
Benesse House Museum / Oval, Naoshima, 1992 / 1995Benesse House Museum / Oval, Naoshima, 1992 / 1995© Photo : Mitsuo Matsuoka
PROJETS « NAOSHIMA »
Musée d’art de Chichu, 2004Chichu Art Museum, Naoshima, 2004© Photo : Tadao Ando Architect & Associates
Benesse House Museum, 1992Benesse House Museum, Naoshima, 1992© Photo : Kaori Ichikawa
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Musée d’art de Chichu, 2004Chichu Art Museum, Naoshima, 2004Photo © Tadao Ando Architect & Associates
Maquette de Punta della Dogana, 2009Model of Punta della Dogana, 2009© Photo : Shigeo Ogawa
Ando Museum, 2013Ando Museum, Naoshima, 2013Photo © Shigeo Ogawa
Fondation Kubach-Wilmsen, musée de sculpture sur pierre, 2010Stone Sculpture Museum, 2010© Photo : Shigeo Ogawa
Punta della Dogana, 2009Punta della Dogana, 2009© Photo : Shigeo Ogawa
DIALOGUES AVEC L’HISTOIRE
Maquette de la Bourse de Commerce (en cours de réalisation), 2016Model of Bourse de Commerce (in progress), 2016© Photo : Tadao Ando Architect & Associates
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8. INFORMATIONS PRATIQUES
COMMISSARIAT AU MÊME MOMENT AU CENTRE INFORMATIONS PRATIQUES
CommissaireFrédéric Migayroudirecteur-adjoint du musée national d’art moderne - centre de création industrielle,en charge de l’architecture,du design et de la prospective industrielle
Commissaire associéeYuki Yoshikawa
ScénographieTadao Ando Architect & Associates
Architecte/scénographeLaurence Le Bris
FRANZ WEST
12 SEPTEMBRE - 10 DECEMBRE 2018
attaché de presseTimothée Nicot01 44 78 45 79timothée.nicot@centrepompidou.fr
PRIX MARCEL DUCHAMP 2018
LES NOMMÉS
10 OCTOBRE – 31 DÉCEMBRE 2018
attachée de presseDorothée Mireuxdorothée.mireux@centrepompidou.fr01 44 78 46 60
LE CUBISME
17 OCTOBRE 2018 – 25 FÉVRIER 2019
attachée de presseÉlodie Vincent01 44 78 48 56elodie.vincent@centrepompidou.fr
Au Musée
MUSÉE EN ŒUVRE(S)
NOUVELLE PRÉSENTATION
DES COLLECTIONS CONTEMPORAINES
DEPUIS LE 20 SEPTEMBRE 2017
attaché de presseTimothée Nicot01 44 78 45 79timothée.nicot@centrepompidou.fr
HISTOIRE(S) D’UNE COLLECTION
NOUVELLE SÉQUENCE
D’EXPOSITIONS-DOSSIERS
DANS LE PARCOURS DES
COLLECTIONS MODERNES
À PARTIR DU 31 MAI 2018
attaché de presseTimothée Nicot01 44 78 45 79timothée.nicot@centrepompidou.fr
Centre Pompidou75191 Paris cedex 04téléphone00 33 (0)1 44 78 12 33métroHôtel de Ville, Rambuteau
HorairesExposition ouverte de 11h à 21htous les jours, sauf le mardiNocturnes tous les jeudisjusqu’à 23h pour les expositionsen Galeries 1 et 2
Tarif14 €, tarif réduit : 11 €Valable le jour même pourle musée national d’art moderneet l’ensemble des expositions.
Gratuité au musée et tarif réduit pour les expositionspour les moins de 26 ans,les enseignants et les étudiantsdes écoles d’art, de théâtre, de danse, de musique ainsi que les membres de La Maison des artistes.Accès gratuit avec le programmed’adhésion POP.
Billet imprimable à domicilewww.centrepompidou.fr
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