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Dossier pédagogique
Wanted Joe Dassin
24 novembre 2015
Contacts
Service Culturel | Mairie de Challans
02 51 49 18 99
culture@challans.fr
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Préambule
Par l’intermédiaire du service culturel, la ville de Challans accueille chaque année près de 4 000
élèves sur les spectacles vivants, les rencontres d’artistes ou encore les visites du théâtre.
En effet, la volonté municipale est d’accompagner les plus jeunes dans leur démarche de
spectateur en favorisant les rencontres et les expériences sensibles. L’important est de permettre
à tous de recevoir les spectacles dans les meilleures conditions possibles afin de connaitre le
plaisir d’être spectateur, tout en se familiarisant avec l’univers du spectacle vivant.
L’objectif de ce dossier est de proposer aux enseignants différentes pistes pédagogiques. Sous la
forme d’une boîte à outils, ce document vise à faciliter le travail d’accompagnement des élèves aux
spectacles de la saison culturelle. Il appartient à chaque enseignant d’adapter ces propositions à
l’âge et aux connaissances de ses élèves.
Le dossier se décline en quatre parties :
1. Pourquoi venir au spectacle ?
2. Préparer la venue au spectacle
3. Pendant le spectacle
4. L’après-spectacle
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I. POURQUOI VENIR AU SPECTACLE ?
Donner à chacun le goût du spectacle vivant
Partager ensemble une découverte, une émotion
Favoriser l’expérience sensible
Eveiller la curiosité
Développer l’esprit critique
Entretenir l’imagination
II. PREPARER LA VENUE AU SPECTACLE
Avant d’aller voir un spectacle, l’idéal est de susciter la curiosité des enfants, leur donner envie !
La préparation de la sortie au spectacle n’est donc pas à négliger. S’il ne faut surtout pas tout dire
sur le spectacle qui va être vu, il est souvent motivant et productif d’aiguiser l’appétit des jeunes
spectateurs et de créer ainsi un horizon d’attente. Parler de la sortie au spectacle, c’est aussi
rassurer les plus jeunes sur ce qui va se passer (changement de lieu, pénombre de la salle de
spectacle, images, sons…) et ainsi les mettre dans des bonnes conditions pour apprécier la
représentation.
Le spectateur tient une place importante dans le déroulement du spectacle. En effet, sans
spectateur il n’y pas de spectacle ! Par définition, le spectacle dit « vivant » se déroule sous nos
yeux et il fait sens dans l’interactivité et l’énergie partagée entre les artistes et les spectateurs. Si
les réactions spontanées ne sont pas à bannir à tout prix, elles doivent néanmoins s’inscrire dans
le respect des artistes et des autres spectateurs. On peut expliquer aux élèves que d’une part ils
ne sont pas seuls dans la salle et que d’autre part, s’ils entendent et voient les artistes, ces mêmes
artistes les entendent et les voient aussi. Il est donc nécessaire de faire comprendre aux enfants,
sans toutefois être trop rigide, pourquoi on ne se comporte pas au théâtre comme dans n’importe
quel lieu. Chaque lieu possède des règles pour préserver le plaisir et le bien vivre-ensemble et il
convient donc à chacun d’adopter une attitude adaptée.
Afin de préparer la venue au spectacle, 3 types d’outils vous sont proposés :
1- « En tête d’affiche » pour travailler sur la curiosité avant le spectacle
2- La recette de l’apprenti-spectateur et des exemples abécédaires pour réfléchir au
comportement du spectateur
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1. « En tête d’affiche »
A partir de l’affiche du spectacle, les visuels et les informations qu’elle contient, l’enseignant peut
organiser un moment d’échange pour susciter la curiosité et l’envie d’aller voir le spectacle.
L’étude de l’image favorise l’expression orale des élèves. Ils sont invités à formuler leurs idées,
leurs émotions, leurs points de vue, tout en faisant travailler leur imaginaire. L’analyse de l’affiche
peut permettre de formuler les premières hypothèses sur le contenu du spectacle (situation de
personnage, lieux, genre…) Elle est également l’occasion pour l’enfant d’apprendre à recueillir des
informations et d’acquérir un vocabulaire approprié aux domaines et techniques artistiques qui lui
seront utiles dans son futur parcours de spectateur. Comprendre à quoi sert une affiche et quelles
sont les informations qu’on y trouve est un bon moyen de se familiariser avec le monde culturel.
Les pistes pédagogiques :
S’imprégner de l’univers du spectacle
Découvrir les professions liées au spectacle vivant
Identifier les acteurs culturels
Aborder l’aspect marchand du spectacle vivant (les logos des partenaires et financeurs)
Pour aller + loin :
Après avoir échangé autour du spectacle, il est possible d’envisager la réalisation d’une affiche par
les élèves. Cette action leur permet de hiérarchiser les informations dont ils disposent sur une
affiche, de développer leur sens artistique et de prendre connaissance des contraintes qu’il faut
prendre en compte pour la réaliser.
L’affiche créée avant le spectacle, c’est un travail d’imagination et d’appropriation du spectacle.
Créée après le spectacle, c’est au contraire l’occasion pour l’élèves d’exprimer plastiquement son
ressenti du spectacle. C’est aussi apprendre à définir les éléments importants qui doivent
apparaître sur une affiche.
Cet exercice peut aussi être imaginé en deux temps : une proposition d’affiche avant le spectacle
et une proposition après le spectacle afin de comparer les perceptions. Pour cela, prendre une
feuille A3, la plier en deux. Sur la partie supérieure, l’élève dessine ce qu’il s’attend à voir (à partir
du résumé du spectacle, des discussions en classe pour préparer la sortie au théâtre). Sur la
partie inférieure, l’élève dessine ce qu’il a vu, ce qui l’a le plus marqué et qui lui semble
représentatif du spectacle. On ouvre la feuille et on compare les deux. L’élève apprend à justifier
ses choix.
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2. La recette de l’apprenti-spectateur et exemples d’abécédaires du spectateur
Ingrédients pour savourer un bon spectacle :
Une bonne dose de curiosité Une pincée d’envie Un soupçon d’attention Saupoudrer le tout d’imagination
Préparation
Se mettre en appétit en regardant les affiches
Penser à aller aux toilettes pour parcourir ce voyage sans halte
Débrancher tous les appareils électroniques pour brancher les « organiques »
Goûter cet instant où le silence s’installe et où la lumière s’éteint pour passer dans
l’univers du spectacle
Dégustation
Laisser reposer sa langue et son ventre pour mieux dévorer le spectacle avec les yeux et
les oreilles
Goûter aux différentes saveurs d’images, de sons, d’univers, de personnages…
Digestion
Partager ses émotions, ses sensations, en respectant les goûts et les couleurs de chacun
Recette de l’apprenti-spectateur
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Abécédaire du spectateur
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« Le droit de ne pas lire. Le droit de sauter des pages. Le droit de ne pas finir un livre. Le droit de lire n’importe quoi. Le droit au bovarysme (maladie textuellement transmissible). Le droit de lire n’importe où. Le droit de grappiller. Le droit de lire à haute voix. Le droit de nous taire. » Daniel Pennac,
Comme un roman
Pour aller + loin :
A partir des ces différentes formes d’écriture autour des règles de spectateurs, il est possible de
proposer aux élèves de rédiger à leur tour une recette, un abécédaire ou encore d’imaginer les
droits et les devoirs du spectateur. Cette démarche permettra de les responsabiliser et de les aider
à comprendre l’importance d’adopter un comportement adapté au lieu.
Imaginer les dix droits du
spectateur à la manière de Pennac
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III. LE TEMPS DU SPECTACLE
1. Présentation du spectacle
Wanted Joe Dassin
Ce spectacle tendre et loufoque autour des premières chansons de Joe Dassin (1965/1973) met
en lumière les racines blues et country-folk de son répertoire et ses histoires bien ficelées. Franco-
américain, Joe a su accorder ses deux cultures ; l’occasion d’évoquer un pan passionnant de
l’histoire de la chanson française. Une musique aux influences venues d’outre-Atlantique
conservant un sens aigu de la narration. La Bande à Bonnot, Les Dalton, Le petit pain au chocolat seront de la fête, mais aussi Mon village
du bout du monde, Katy Cruel et quelques pépites méconnues.
THE JOE’S
Mise en scène : Olivier Prou
Avec : Laurent Madiot (chant, guitare, ukulélé, euphonium), Ben
Ricour (chant, guitare, cajòn, batterie), Jean-Pierre Bottiau « dit
Cheveu » (chant, guitare électrique et guitare basse, banjo,
thérémine)
Régie son et lumières : Stéphane Andrivot Création lumières : Anthony Desvergnes Scénographie : Loïc Leroy
Western musical
En savoir + : www.jmfrance.org
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2. Présentation de l’équipe artistique
The Joe’s
« Le trio des Joe’s s’est formé à l’initiative d’Olivier Prou (déjà à l’origine des Nino’s). Un jour, il m’a
demandé si ça me disait de reprendre les chansons de Dassin et d’en faire un spectacle. Olivier a
su dissoudre mes premières réserves en me faisant découvrir plein de chansons inédites pour
moi, et magnifiques ! En acceptant cette nouvelle aventure artistique, il m’a dit qu’il pensait à Ben
Ricour pour être à mes côtés. Ben nous a rejoint sur la dernière tournée des Nino’s et une belle
complicité était née entre nous. Nous voulions un troisième cow-boy avec nous,
multiinstrumentiste et chanteur à l’influence folk comme à l’image du projet. Nous l’avons trouvé en
la personne de Cheveu.» - Laurent Madiot.
EQUIPE ARTISTIQUE
Mise en scène : Olivier Prou
Avec : Laurent Madiot (chant, guitare, ukulélé, euphonium), Ben Ricour (chant, guitare, cajòn,
batterie), Jean-Pierre Bottiau « dit Cheveu » (chant, guitare électrique et guitare basse, banjo,
thérémine)
Régie son et lumières : Stéphane Andrivot Création lumières : Anthony Desvergnes Scénographie : Loïc Leroy
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Laurent Madiot
S’apercevant assez vite qu’il ne serait pas Georges Brassens,
Laurent Madiot essaie donc d’être lui même. Il travaille dur pour
cela et se forme. Il devient au fil du temps comédien, auteur
compositeur interprète et multi instrumentiste. Il sort trois albums
sous son nom et écrit des chansons pour Les Fouteurs de joie
(dont il fait partie), ainsi que pour les Sea Girls (dont il ne fait pas
partie). Il écrit des contes musicaux pour le théâtre jeune public et
fut membres des célèbres Nino's chantent Nino Ferrer (J’avais
pas vu Mirza, création JM France). En 2001, il est invité à chanter
un dimanche chez Michel Drucker. Ce n’est certes pas un exploit
artistique en soi, mais cela permet de frimer un peu en famille lors
des longs réveillons de Noël.
Ben Ricour
Auteur compositeur interprète, il publie deux albums chez
Warner Music France : L’aventure en 2005, Ton image en 2007
et un EP 5 titres Dans le futur en 2011. Il est le compositeur de
J’traîne des pieds pour Olivia Ruiz et de deux chansons pour le
dernier album de Vanessa Paradis. Parallèlement, il participe à
plusieurs projets jeune public : Enfantillages 2 d’Aldebert,
L’incroyable histoire de Gaston et Lucie de Monsieur Lune, et
J’avais pas vu Mirza.
Cheveu
Auteur compositeur interprète et arrangeur, il réalise en 2006 son propre
album intitulé Un cheveu dans la soupe. Membre de longue date du
groupe Monsieur Lune (chanson française), il coréalise en 2008 l’album
Il pleut des luges, arrange et réalise en 2010 L’incroyable histoire de
Gaston et Lucie, et accompagne en tournée le spectacle Jeune public
du même nom. Il collabore également avec Cosmobrown, A bigger
splash, Marina Celeste, Austine, etc.
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3. Le contexte artistique et culturel
Le spectacle Wanted Joe Dassin, rend hommage à l’une des figures emblématiques de la
chanson française. Son répertoire permet de se replonger dans la France des Tente Glorieuses.
Les thèmes du spectacle :
Joe Dassin
La chanson française
La France des années 60/70
L’industrie du spectacle
Une figure emblématique : Joe Dassin
Joseph Ira Dassin, dit Joe Dassin, est né le 5 novembre 1938 à New York. Son grand-père,
Samuel Dassin, était un émigré juif ukrainien originaire d'Odessa. À son arrivée en Amérique, ne
parlant pas anglais, il dit simplement qu'il venait d'Odessa aux services d'immigration. Ces
derniers l'enregistrèrent sous le nom de « Dassin ».
Fils d’un cinéaste et d’une violoniste virtuose, il passe une bonne partie de sa jeunesse aux Etats-
Unis et poursuit des études d'ethnologie. Au milieu des années 1960, il entame une carrière de
chanteur en France, et commence à rencontrer le succès en 1966 avec Guantanamera, suivi par
Les Dalton et L'Amérique en 1967, puis en 1968, La Bande à Bonnot et Siffler sur la colline. Avec
ses auteurs de prédilection, Jean-Michel Rivat, Frank Thomas, Pierre Delanoë et Claude Lemesle,
il adapte des titres du folklore américain, ou s'en inspire, et s'impose comme un interprète
populaire, à la voix chaude et souple.
En 1969, il est déjà vedette internationale ; c'est l'année du titre Les Champs-Elysées, Grand Prix
du disque de l'Académie Charles Cros, de la chanson Le chemin de papa, et d'un passage à
l'Olympia.
En 1975, avec le tube de l'été absolu, L'été indien, la carrière de Joe Dassin est relancée. Le
succès et le matraquage radio est tel qu'il suscite une parodie de Guy Bedos et Sophie Daumier,
dans un sketch intitulé Le Tube de l'hiver. Bon guitariste et mélodiste, Joe Dassin a également
composé pour France Gall (Bébé requin en 1967), ainsi que plusieurs titres pour son ami Carlos
(Big bisou en 1977). Il meurt à l’âge de 42 ans, en août 1980, d'un infarctus à Tahiti.
Ce qu’on sait peu, c’est que l’homme était érudit. Ethnologue de formation, il avait une passion
pour les livres et vénérait Brassens. Un soir, Boby Lapointe devenu son ami (et dont il produira
plus tard le dernier album), l’invita à dîner avec le sétois moustachu. Brassens ne tarissait pas
d’éloges sur Les Dalton et La Marie-Jeanne. Lorsque l’on sait que de l’autre côté de l’Atlantique,
Tony Joe White, prince du blues avec lequel il collabora également, le tenait pour un interprète et
musicien de premier ordre, il n’est pas aberrant de penser que ses pairs avaient su reconnaître en
lui une exigence au-delà du faiseur de tubes connu de tous.
Joe Dassin a réussi à établir un pont entre ses deux cultures, française et américaine. A la
différence des yéyés qui pillaient allègrement les tubes des charts américains sans en avoir
toujours le feeling, il avait le souci que les mots sonnent en bouche, que les textes fassent corps
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avec la musique, et qu’ils racontent de jolies histoires, concises, simples, et efficaces. Et c’est tout
un art que de parvenir à faire des chansons de 2’30 qui ressemblent à de petits films.
Trente-cinq ans après sa mort, Joe Dassin se situe en quatorzième position dans le classement
des chanteurs ayant vendu le plus de disques en France. Son fils cadet, Julien Dassin, consacre
en octobre 2010 une comédie musicale à la mémoire de son père. En 2013, la chanteuse Hélène
Ségara rend hommage à Joe Dassin avec l'album Et si tu n'existais pas, duo virtuel reprenant ses
plus grand succès. Cet album a été promu disque de platine en quelques semaines seulement.
Les JM France contribuent à leur tour par cet hommage à redonner à cet artiste une place méritée
parmi les grands noms de la chanson francophone.
Autour du spectacle : une plongée dans les années 60/70
Economie et société
Entre 1945 et 1973, les pays développés connaissent une phase de croissance sans pareil : les
Trente Glorieuses. C'est aussi au cours de ces années que la société de consommation de
masse se diffuse largement. Le triplement du pouvoir d'achat et le rôle incitatif de la publicité dans
les choix des consommateurs modifient le budget des ménages dans les pays développés en
faveur de l'équipement ménager, de l'automobile, de l'éducation, des spectacles ou encore des
loisirs. C'est à cette époque que l'on assiste à des avancées fulgurantes dans le domaine des
technologies avec notamment la conquête spatiale, qui aboutit le 21 juillet 1969 aux premiers pas
de l'homme sur la lune. Les progrès scientifiques ont des incidences sur l'émergence d’une culture
de masse, avec la radio, désormais accessible dans chaque foyer, et surtout la télévision, qui
passe progressivement à la couleur, avec la naissance d’une deuxième chaîne en 1964, et une
troisième en 1972. Y sont retransmis les actualités, les grands événements internationaux et des
émissions de variétés cultes (Discorama, L’école des vedettes) qui lancent la carrière de
nombreux artistes.
Arts et musique
Les années 60 / 70 connaissent une effervescence artistique : naissance de la vague « yéyé », de
« l’idole des jeunes », de « Salut les copains » ou encore le début du rock français adaptant les
succès américains. Cette période se reflète aussi par une démocratisation de la culture et des
mouvements contestataires qui dynamisent la création dans un contexte de « monstration » de
l’art.
Dans ces années où tout était idéologiquement compartimenté, on était soit Beatles-Dylan-Doors-
Johnny-Mitchell, soit Brassens-Barbara-Ferré, soit « show-biz » façon Carpentiers-Guy Lux. Joe a
choisi d’officier dans la dernière catégorie. L’a-t-il vraiment choisi d’ailleurs ? Trop français pour ne
chanter qu’en anglais, trop américain pour épouser la Rive Gauche, pas assez engagé pour se
glisser dans le courant des protest-songs, et pourtant féru de blues et de country-folk, c’est dans la
variété qu’il a fait « carrière », traversant ces années paillettes avec un je-ne-sais-quoi de classe
lui permettant de demeurer au-dessus de la mêlée d’un show-biz parfois englué dans des
considérations plus mercantiles qu’artistiques dû notamment au développement de l’industrie du
disque (diffusion massive du 45 et 33 tours puis naissance de la cassette audio en 1964).
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4. La rencontre « En bord de scène »
Dans la mesure du possible, au cœur de la salle de spectacle, un temps d’échange avec les
artistes a lieu après la représentation. Cette rencontre dite « en bord de scène » fait de l’enfant un
spectateur privilégié. A cette occasion, les artistes abordent leurs parcours, dévoilent les phases
d’élaboration du spectacle. Cette rencontre-discussion est également l’occasion pour les élèves
de poser de questions et d’évoquer avec les artistes leur ressenti du spectacle. Cette expérience
donne à l’élève une approche de la scène et du spectacle, côté coulisses.
Pour aller + loin :
Cette rencontre peut être préparée en amont. Tel un journaliste, les élèves peuvent imaginer une
liste de questions à poser aux artistes. Les réponses viendront alors nourrir un éventuel article sur
le spectacle ou bien la rédaction d’un entretien.
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IV. APRES LE SPECTACLE
Donner aux élèves la possibilité d’exprimer leur ressenti, de construire une critique argumentée,
d’acquérir des références et des outils d’analyse du spectacle est essentiel pour qu’ils puissent
devenir des spectateurs avertis. Avant de réaliser un travail de retour sur le spectacle, il est
important de rappeler aux élèves qu’il n’y pas de bonne ou de mauvaise réponse. L’interprétation
d’un spectacle est propre à chacun car celui-ci convoque en nous des émotions, fait appel à des
souvenirs ou à des expériences qui nous sont tout à fait personnels. L’important est de leur
permettre un espace d’échange et de partage constructif et bienveillant afin qu’ils osent parler,
émettre leur avis sans retenu ni complexe et soient en mesure de construire une lecture critique et
argumentée du spectacle.
Il est possible d’imaginer « l’après spectacle » en trois temps :
1. Le temps du souvenir : s’attacher au sensible, faire appel à ses émotions, retrouver les
images, les sons, les mots du spectacle...
2. Le temps de l’expression critique : mettre des mots sur ses émotions, faire entendre le
ressenti que chacun éprouve face à l’œuvre, partager autour du spectacle, organiser sa
pensée…
3. Le temps de l’analyse : aller plus loin dans l’approche du spectacle, le remettre dans un
contexte social, artistique et culturel, tisser des liens entre la société, l’actualité, le monde
et la lecture qui en faite par les artistes.
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4. Le temps des souvenirs
Cette activité vise à solliciter la mémoire immédiate et sensorielle des élèves en prenant appui sur
l’expérience sensible qu’ils viennent de vivre car le spectacle est avant tout un moment d’émotion.
Faire ressurgir chez les élèves les sensations vécues pendant le spectacle c’est leur donner envie
de revivre l’expérience et donc pourquoi pas d’aller voir d’autres spectacles pour cela.
Le réveil du corps
On peut aider et guider les élèves en rappelant les images, les sons et les sensations de la
représentation, en s’appuyant sur un réveil du corps et des sens. Pour cela, on réalise un exercice
à la fois basé sur la relaxation et sur la concentration. Le but de cet exercice est de permettre un
recentrage et une mobilisation des sens et de la mémoire.
On demande à chacun de s’installer dans l’endroit de son choix le plus confortablement possible
(s’asseoir, s’allonger au sol, s’adosser, croiser ou allonger les jambes...) et de fermer les yeux,
relâcher la tête, la nuque. On instaure le silence et demande aux élèves de se concentrer sur leur
respiration, de faire le vide.
L’enseignant guide ce temps de remémoration en demandant à chacun de retrouver ses souvenirs
: retracer le chemin de l’école au théâtre (en bus, à pieds…), l’arrivée dans le théâtre (on a été
accueilli par qui ?), quand on est arrivé dans le hall du théâtre, les visages ou les images qui ont
retenu l’attention, puis l’entrée dans la salle. A côté de qui j’étais assis ? Faisait-il froid ou chaud ?
Y avait-il du monde ? Y avait-il déjà un décor sur le plateau ou le rideau était-il fermé ? Les
derniers instants avant le début du spectacle : je faisais quoi, je pensais à quoi ? La lumière
s’éteint, le silence se fait, le spectacle commence…
On peut aussi faire en sorte que les élèves se souviennent avec précision d’un accessoire ou d’un
costume, d’une musique ou d’un effet sonore... Bien sûr la mémoire de chacun est sélective et ici
c’est l’enseignant qui guide et choisit, selon sa lecture du spectacle, les moments qui lui semblent
cruciaux, mais l’important est d’amener les élèves vers la précision presque « anatomique » de la
reconstruction d’une image du spectacle pour ensuite nourrir une analyse précise.
Quelques temps encore pour se replonger, se remémorer et aborder ensuite le voyage retour avec
délicatesse, revenir à son point de vue dans la salle et ouvrir doucement les yeux.
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Mettre des mots sur ses sensations
A la suite de ce temps de remémoration, on peut demander aux élèves de noter les quelques
mots, images et sensations qui leurs viennent à l’esprit ou bien leur demander de noter ce dont ils
se souviennent en débutant toutes leurs phrases par « je me souviens ».
On peut également demander aux élèves d’imaginer un portrait chinois du spectacle :
- Si le spectacle était une couleur ce serait…
- Si le spectacle était une musique ce serait…
- Si le spectacle était une matière ce serait…
- Si le spectacle était une odeur ce serait…
- Si le spectacle était une émotion ce serait…
- Si le spectacle était un animal ce serait…
- Si le spectacle était un objet ce serait…
- Si le spectacle était un élément de la nature ce serait…
Portrait chinois du spectacle
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1. Le temps de l’analyse
Pour aider à l’analyse et à la lecture raisonnée du spectacle, on peut prendre appui sur une grille
qui met en avant les différents champs d’un spectacle vivant : forme, récit, organisation, espace,
son… Il s’agit alors de revenir avec le plus de précisions possible sur certains éléments du
spectacle, sans entrer dans le subjectif. Cette phase s’intéresse d’avantage à tout ce qui participe
à la construction d’un spectacle : s’interroger sur la forme pour mieux saisir le fond. Par la suite, la
description la plus précise et objective possible servira de matière à l’élève pour élaborer une
analyse critique et argumentée du spectacle.
Grille d’analyse du spectacle (à adapter à l’âge des élèves)
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3. Le temps de l’expression critique
Après s’être remémoré le spectacle et après avoir passé en revue tous les éléments qui
construisent ce dernier, il est bon d’accompagner l’élève dans l’élaboration d’une lecture critique et
argumentée du spectacle. Les deux étapes précédemment citées à savoir le temps du souvenir et
le temps de l’analyse permettent à la fois de prendre appui sur l’expérience sensible vécue
pendant la représentation tout en s’appuyant sur des connaissances solides du spectacle (cf grille
d’analyse du spectacle). La matière alors « collectée » au cours des activités précédentes permet
de justifier son point de vue.
Cette démarche critique nécessaire à la formation d’un spectateur averti peut prendre différentes
formes. Les différents exercices ludiques proposés ci-dessous visent à apprendre aux enfants à
ordonner leur pensée.
Quelques pistes pédagogiques
L’annonce radio : préparation d’une annonce radio qui fasse la promotion du spectacle ou
l’intervention d’un critique ou d’un spectateur faisant part de son avis sur le spectacle, qu’il
soit bon ou mauvais.
L’interview : écrire l’interview du ou des artistes ou bien du metteur en scène par un
journaliste.
L’article de journal : rédiger un article de journal revenant sur la représentation du spectacle
avec des citations de spectateurs, des artistes ou du metteur en scène.
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IV. ANNEXES
1. Extraits du spectacle
2. Visuels du spectacle
3. Mots et métiers du spectacle vivant
4. Fiche “Retour de spectateur”
5. Webographie
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SITES www.jmfrance.org
www.laurentmadiot.com
www.fr-fr.facebook.com/BenRicour
POUR ALLER PLUS LOIN
Livres : Joe DASSIN. Cadeau pour Dorothy. Flammarion. 2013. CD : The Joe’s, Wanted Joe Dassin !. Ed. Naïve. 2014 Joe DASSIN. Best off – L’album du souvenir. 3 CD. Sony. 2010. Joe DASSIN. Intégrale. 10 CD. Sony. 2005. Ressources chansons : Les enfants de la zique : www2.francofolies.fr/cms/rubrique-18-francos_educ.html Anthologie de la chanson du Hall de la chanson : www.education.lehall.com/on_ne_connait_pas_la_chanson/site.php De nombreuses autres ressources sur le site : www.education.lehall.com www.zicabloc.com/chanson-francaise
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