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HAMMARBY SJÖSTAD
Busselez Léa- Montmasson Charlotte
Master 2 AUDT spécialité Projet Urbain
Année 2009/2010
SOMMAIRE
LOCALISATION
HISTOIRE D’UN PROJET
LES RAISONS DU PROJET D’HAMMARBY
LA PLANIFICATION
LE PROJET
LA PLACE DE L’EAU DANS LE QUARTIER
L’EAU COMME ELEMENT GEOGRAPHIQUE, INTEGRE AU SITE
Le lac, un frein à la mobilité ?
L’eau comme élément d’agrément
Une architecture tournée vers l’eau
FOCUS SUR SICKLA KAJ ET SES AMENAGEMENTS HYDRAULIQUES
UNE REDUCTION DE LA CONSOMMATION D’EAU SUR L’ENSEMBLE DU QUARTIER
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
LOCALISATION
Stockholm, capitale suédoise de 800 000 habitants, a toujours été tournée vers
l’eau. En effet, sa topographie est le résultat de l’ère glacière et des effets du
retrait des glaciers qui ont forgé le sol et dont la fonte a créée plusieurs lacs et
cours d’eau. Ce processus a crée un paysage composé de 14 iles réparties au
sein de trois archipels distincts. C’est donc autour du lac Mälaren que Stockholm
s’est construite, d’ailleurs 30% de la surface du centre ville est composée d’eau.
Sa localisation stratégique, ouverte sur la mer Baltique a fait de celle-ci un des
ports de commerces les plus importants de la région.
Le projet d’Hammarby Sjostad est situé à l’articulation entre le centre ville de
Stockholm et la réserve naturelle de Nacka. Cette proximité avec le cœur de la
ville a motivé la construction d’un quartier qui s’inscrit dans la continuité du
reste de Stockholm, que se soit en termes :
- d’infrastructures avec le passage du métro et du tramway qui connecte directement le quartier au centre ville.
- d’architecture, la ville ayant désignée dans son plan d’urbanisme 12 styles architecturaux caractéristiques sur lesquels les nouveaux projets de
développement doivent se baser dont le quartier d’Hammarby.
- de développement urbain puisqu’il doit aussi répondre aux préconisations des documents d’urbanisme.
C’est d’ailleurs cette continuité que décrit Sylvain Ducas dans son étude de cas sur l’urbanisme à Stockholm, « Le titre du livre «Stockholm's Annual Rings » fait
référence aux anneaux de croissance des arbres et compare ainsi les différents quartiers à des couches successives sur la ville comme l'écorce annuelle d'un
arbre. Le projet d'Hammarby Sjöstad est présenté comme une couche supplémentaire, qui s'ajoute aux autres quartiers de la ville, en continuité et en harmonie
avec ceux-ci. »
STOCKHOLM, SUEDE ARCHITECTE EN CHEF: JAN INGHE HAGSTROM
MAITRISE D’OUVRAGE: VILLE DE STOCKHOLM REALISATION: 1993 / 2017
HISTOIRE D’UN PROJET
Dans les années 1950 – 1960, les industries se sont
peu à peu appropriées ce site de 200 hectares. N’ayant
fait l’objet d’aucune planification, celui-ci s’est
développé de manière anarchique, créant comme le
disent certains documents un « bidonville industriel ».
Cette zone accueillait à la fois des activités
industrielles polluantes, des entreprises d’entreposage
mais aussi des activités maritimes. Celle-ci tirait déjà
profit de sa proximité avec l’eau. Lorsque la
municipalité a décidé de monter un nouveau projet
sur ce site industriel, celui-ci a été fermé de manière
progressive jusqu’à l’être totalement en 1998. L’idée
de la mairie était d’étendre la ville en mettant l’accent
sur l’eau pour régénérer cet ancien secteur industriel
pollué en un quartier innovant.
LES RAISONS DU PROJET
Trois éléments ont créé un effet moteur pour l’aménagement d’un nouveau quartier stockholmois : Hammarby Sjöstad.
Dans un premier temps le projet d’aménagement Hammarby s’est vu impulsé par la volonté de la municipalité de Stockholm de concourir aux Jeux Olympiques
de 2004. Ce site représentait une des dernières réserves foncières proches du centre ville, en cela, les décideurs ont envisagé d’en faire le Village Olympique.
Stockholm veut alors retourner la situation et passer d’une zone polluée industrielle à un quartier modèle en termes d’urbanisme écologique. Malgré le fait que
Stockholm n’ait pas été retenu pour cet événement, la municipalité a tout de même décidé de poursuivre le projet.
Parallèlement, un projet de train léger sur rail avait été programmé, celui-ci devait passer au sein de la zone industrielle. Cet élément était une vraie
opportunité pour rendre accessible ce site. Il aurait été impensable de le laisser en l’état (industries, friches…) et de ne pas profiter de ce nouveau transport en
commun pour créer un projet urbain autour de celui-ci.
Enfin, il apparait que le projet d’Hammarby entre dans une démarche plus globale de planification de la municipalité.
LA PLANIFICATION
Depuis le début du XXème siècle et jusqu’aux années 1990, la municipalité de Stockholm a acheté de nombreux terrains au sein de la commune mais aussi dans
les villes de l’agglomération. Ce contrôle du foncier lui permettait de réaliser des projets d’aménagement plus facilement. Cependant, à la fin des années 1990,
les réserves de la ville sont presque épuisées, et les prix sont tels qu’il n’est plus possible pour celle-ci de continuer à acheter des terrains. C’est à partir de ce
constat que la commune se voit obligée de laisser une plus grande place au privé dans les projets, ces derniers ne jouant jusqu’alors qu’un rôle de constructeur.
Le projet d’Hammarby représente la dernière opération conçue selon la tradition Stockholmoise, c'est-à-dire entièrement réalisée par la collectivité. Le contrôle
des projets par celle-ci a des influences directes sur l’intégration et la cohérence des projets de l’agglomération.
En ce qui concerne les documents de planification, le site est classé « secteur stratégique de développement » dans le plan d’urbanisme de Stockholm. Ce
projet est le fruit d’une coopération étroite et constructive avec la ville voisine de Nacka, cette collaboration est d’ailleurs devenue un modèle en la matière.
LE PROJET Un des points essentiel sur lequel la municipalité avait mis l’accent était de relier le quartier. Cela s’est concrétisé par la création d’un linéaire d’infrastructures
de transport (notamment avec le tramway) qui traverse l’ensemble du quartier et qui vient connecter Hammarby au reste de la ville.
La municipalité a aussi veillé à ce que le quartier se construise autour de l’eau. Le lac est au cœur du projet et autour de celui-ci se développent des ilots
d’habitation, des équipements mais aussi des activités. En effet, l’exemple de Luma est intéressant puisqu’il montre comment d’une ancienne usine on est
passé à la création d’un pôle d’activités tertiaires. Les bâtiments ont été préservés et témoignent du passé industriel du quartier.
De plus, autour du lac, une promenade a été aménagée. Il faut noter que celle-ci s’intègre à un réseau existant de plus 105 kilomètres et qui se développe sur
l’ensemble des berges de Stockholm.
Les points essentiels du projet :
- un éco-quartier, il s’appuie sur des normes environnementales innovantes en matière de construction, d’infrastructures et de gestion des déchets et de
l’eau.
- Une forte densité du bâti puisque celle-ci est semblable à celle des quartiers centraux de Stockholm, et laisse plus de place aux espaces publics.
- Une mixité fonctionnelle (habitat, équipements et activités)
Cliché personnel Cliché personnel
Cliché personnel
LA PLACE DE L’EAU DANS LE QUARTIER
L’eau est très présente dans le projet d’Hammarby. Nous avons choisi de l’étudier selon deux axes. Dans un premier temps : l’eau comme élément
géographique naturellement présent et qui s’appuie sur le lac Malären. Dans un second temps, nous développerons les aménagements hydrauliques
supplémentaires qui ont été intégrés au projet.
L’EAU COMME ELEMENT GEOGRAPHIQUE, INTEGRE AU SITE
Le lac, un frein à la mobilité ?
Le Lac Malären représente un atout certain au sein de la ville mais à contrario, il peut
constituer une barrière physique importante, notamment pour passer d’une rive à l’autre.
Pour pallier à cela, la municipalité à proposer diverses solutions. La ville a par exemple
crée une passerelle piétonne qui s’avère être très fréquentée à ce jour, et qui crée un lien
important au sein du quartier mais aussi avec le reste de la ville. Parallèlement à celle-ci,
un autre pont a été construit et accueille différents usages : tramway, modes doux et
voitures. Dans une autre mesure, un transport en commun original mais de plus en plus
développé par les villes, a été mis en place : le ferry. Sa fréquence de passage toutes les
dix minutes environ, permet d’avoir une efficacité certaine pour relier les deux rives.
Malgré la coupure physique que représente l’eau, la municipalité a réussi à créer des
liens au sein du quartier. A observer la fréquentation des passerelles et du ferry, on voit
que les habitants se sont appropriés ces nouveaux aménagement et services.
http://www.geo.fr/var/geo/storage/images/
L’eau comme élément d’agrément
Les acteurs du projet ont su mettre en valeur l’eau afin d’en faire un élément d’agrément pour
les habitants et usagés du site. Ainsi, les bords du lac ont été aménagés en promenade comme
80% des berges de la ville. En effectuant un travail sur les ambiances (jeu de lumière,
végétation…) les urbanistes ont réussi à en faire un endroit agréable et sécurisé. Des pontons
et des lieux de baignades agrémentent la promenade et créent des lieux dynamiques et
attractifs notamment pendant la période estivale.
Un port de plaisance peut accueillir un centaine de bateaux. Au cœur du quartier, il crée de
l’animation dés les premiers rayons de soleil.
Une architecture tournée vers l’eau
Le rapport entre le bâti et l’eau est prégnant dans le quartier d’Hammarby. La forme des ilots a été
réfléchit de telle manière que la plupart des logements puissent profiter d’une vue sur le lac ou sur les
canaux. Le module central accueillant des activités, est construit en verre, laissant ainsi des perspectives
ouvertes sur les berges.
Des éléments architecturaux propres aux différents bâtiments affirment leurs liens directs avec l’eau. Cela
se retrouve au travers d’avancées sur pilotis, de cages d’escaliers transparentes ou encore de balcons
avec vue sur les berges.
Cliché personnel
FOCUS SUR SICKLA KAJ ET SES AMENAGEMENTS HYDRAULIQUES
Au cœur de Sickla Kaj, un large espace public a été crée où se développe un linéaire de canaux qui
vient donner une cohérence à l’ensemble de cette opération. Cet espace public est à la fois un lieu
d’agrément mais il permet aussi de fixer une armature piétonne au sein de cet espace résidentiel. Les
jardins publics, les cœurs d’ilot végétalisés, ainsi que les jeux d’eau et les passerelles viennent
ponctuer et mettre en lumière la promenade le long des canaux. D’ailleurs, autour de celui-ci
différents modelés urbains ont été crées: des décaissées minéraux, des rigoles ou encore des espaces
enherbés. Cela contribue à agrémenter l’espace public mais aussi à ralentir le ruissellent des eaux de
pluie.
Ce traitement de l’espace public varie autour du canal et offre diverses ambiances, alors que les rives
du lac sont aménagées de façon plus homogène par le biais de quais minéraux ou en bois. Au-delà de
sa fonction esthétique cette trame bleue a aussi un rôle fonctionnel puisqu’il vise à acheminer les
volumes d’eau issus des voiries et des espaces publics. Le canal draine ensuite ces eaux de pluie vers
le lac.
UNE REDUCTION DE LA CONSOMMATION D’EAU SUR L’ENSEMBLE DU QUARTIER
Sur l’ensemble du quartier d’Hammarby diverses expérimentations sont mises en place afin de préserver la ressource en eau.
Le traitement des eaux souillées des habitations et des bureaux se fait sur place dans une station d’épuration qui les décontamine par un procédé
phytosanitaire. Les boues d’épuration sont ensuite réutilisées pour alimenter une unité de production de biogaz, qui couplées à l’incinération des déchets
couvrira à terme 75% des besoins en chauffage du quartier.
La réduction de la consommation d’eau des ménages passe aussi par l’installation obligatoire de robinets mitigeurs ou encore par la réduction des capacités des
chasses d’eau. Ces améliorations visent à réduire la consommation de 50%, sachant qu’aujourd’hui en moyenne, un habitant consomme 200 litres d’eau par
jour.
La volonté de faire des économies d’énergie passe donc aussi dans le quartier d’Hammarby, par une gestion raisonnée de l’eau.
http://www.flickr.com/photos/bessmert/3606496403/
CONCLUSION
Ce que l’on retiendra du projet d’Hammarby, c’est sa formidable intégration au reste de la ville. Cette caractéristique s’explique notamment par le fait que la
ville de Stockholm ait réalisé l’opération de A à Z. Hammarby est ainsi le dernier projet à avoir été réalisé de la sorte. A partir de ce constat, il semble intéressant
de voir si la conception des projets par le privé n’a pas créé des quartiers à part du reste de la ville. Si l’on observe sur un des projets qui a suivi Hammarby,
celui de Liljeholmen, il semblerait que la ville garde tout de même une main mise importante sur les opérations et que ces changements d’organisation n’aient
pas entrainé de bouleversements dans les manières de faire du projet urbain.
Suite au désinvestissement progressif des activités industrielles et maritimes, ce site est devenu dans les années 1990, une option attractive pour la
municipalité pour implanter un nouveau quartier le long de l’eau. L’eau déjà largement présente au travers du lac a largement inspiré l’ensemble du projet. Les
acteurs ont mis l’accent sur cette thématique de l’eau en apportant des aménagements hydrauliques en cœur de quartier. Leur rôle est double : à la fois
esthétique en valorisant les espaces publics et fonctionnels puisqu’ils visent à traiter les eaux de pluie. Ces aménagements ont été complétés par un ensemble
de dispositifs visant à économiser et à traiter la ressource en eau. L’eau est donc considérée dans sa globalité, elle n’est pas seulement esthétique mais s’inscrit
aussi dans une démarche de réduction de sa consommation. C’est un élément transversal qui traverse le projet de sa conception à son appropriation par les
habitants.
BIBLIOGRAPHIE
RAPPORT DE RECHERCHE
DUCAS Sylvain, 2001, Étude de cas de l'agglomération et de la municipalité de Stockholm : l'organisation municipale et régionale, les outils et les enjeux
d'urbanisme, la planification du transport et du réseau vert, les enjeux en matière d'habitation, Ville de Montréal, ministère des Affaires municipales et de la
Métropole, Société d'habitation du Québec, 164 p.
REVUE
NODIN Yannick, 2009, Une trame bleue pour un quartier central, Editions Le moniteur, 40-41 p.
SITES INTERNET
http://www.hammarbysjostad.se/inenglish/pdf/HS_miljo_bok_eng_ny.pdf (Dossier sur la place de l’eau dans le quartier d’Hammarby) http://www.hammarbysjostad.se/glashusett/ (Site du Glashusett, centre d’informations sur Hammarby Sjostad) http://international.stockholm.se/Future-Stockholm/ (Mairie de Stockholm) http://pt.urbarama.com/project/parterre-with-surrounding-blocks-in-the-hammarby-waterfront-residential-area (Document sur le projet urbain d’Hammarby)
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