corpus portant sur « s’informer, informer : les circuits
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Corpus portant sur « s’informer, informer : les circuits de l’information »
Rappel des programmes 2019 :
- CAP : S’informer, informer, communiquer
- 2nde Bac Pro : S’informer, informer : les circuits de l’information
Consigne : A partir du corpus proposé, complétez le tableau synoptique afin d’imaginer l’ébauche
d’une séquence pour une classe de 2nde baccalauréat professionnel en y proposant également
des supports utilisés en langue vivante.
Rappel du programme de 4ème : « Informer, s’informer, déformer ? »
Les enjeux :
- Donner aux élèves les moyens de lire de façon critique et distanciée les contenus et
formes médiatiques - Faire prendre conscience des enjeux et du pouvoir de l’information au sens large, […]
comme une des modalités d’action sur le monde - Informer, c’est tout d’abord donner une forme au réel
- S’informer - c’est être dans la démarche active de qui cherche l’information, la reçoit et
[…] lui donne une nouvelle forme, avant peut-être de la relayer à son tour : l’élève est
co-acteur dans la construction de l’information autant que dans la transmission de
l’information
- Déformer - pose la question de la limite : donner les moyens de résister aux différentes
formes de désinformation, d’aiguiser l’esprit critique, et de trouver la juste distance pour
construire l’information.
Indications de corpus et d’œuvres intégrales :
- Des articles issus des supports de l’information
- Romans graphiques, œuvres d’écrivains reporter/ journaliste du XIXème au XXIème
siècle
- On conseillera des lectures cursives contemporaines.
- Des œuvres littéraires ou artistique ayant pour source d’inspiration des faits divers
- Des œuvres de fiction représentant le journaliste
- Le photojournalisme
- L’image d’information
Document 1 :
San Clemente, 1979, Depardon
Document 3
Document 2 :
Document 4 :
Document 5
Document 6 : planche extraite de « Les indésirables » in, la BD Reportages de Joe Sacco, 2011
Document 7 : Extraits de Passeur de Raphaël Krafft, document, Buchet. Chastel, 2017
2. Mardi 29 septembre 2015, poste-frontière de Saint-Ludovic, Menton
Je suis arrivé de Paris le lundi 28 septembre, au volant de ma vieille Mercedes blanche. J'ai pour
projet de réaliser une série d'enquêtes sur les réfugiés bloqués à la frontière franco-italienne des Alpes-
Maritimes. Sans en être spécialiste, je travaille sur cette question depuis des années : du camp de
Sangate aux Palestiniens du Liban, de Syrie, de Jordanie ou de Cisjordanie, en passant par la révolution
libyenne, dramatique pour les réfugiés subsahariens qui y vivaient ou y étaient en transit, et, plus
récemment, par Paris où les campements sauvages ont fleuri ces derniers mois. C'est ici, au niveau de Menton-Vintimille, que passent la plupart des voyageurs venus de Libye et
arrivés en Italie par la mer, et qui poursuivent leur périple vers l'Europe du Nord. Il y a trois mois, la France a invoqué un obscur traité signé avec l'Italie et activé une clause de l'accord de Schengen qui
autorise le contrôle de ses frontières pour interdire la venue des réfugiés sur son territoire. En signe de protestation, et par désespoir, les réfugiés se sont installés sur les rochers du bord de mer, au
niveau du poste de douane : leurs tentes et couvertures de survie sur fond de Méditerranée ont été immortalisées par les télévisions du monde entier. Depuis, on n'en parle plus. […]
5. Mercredi 30 septembre 2015, Grimaldi Superiore
Deux jours que je suis là et je n'ai pour ainsi dire rien d'exploitable pour produire un reporta ge
d'actualité, mise à part la scène pendant laquelle Enzo me montre « l'enclos à réfugiés » de la
frontière franco-italienne du Pont-Saint-Louis. Hubert m'a appris par téléphone que tous les réfugiés présents chez lui sont partis et je suis sans nouvelles des services de l'État dans le
département, à qui j'ai fait une demande d'interview du préfet. Ce sont les moments creux du reportage. Je ne ressens pas l'angoisse qui les caracté rise d'habitude, cette peur de manquer de
saisir l'essentiel de l'histoire et ses acteurs. C'est peut-être la rencontre d'Hubert le Français et
d'Enzo l'Italien qui me rassure. Outre leurs connaissances du sujet qui m'intéresse, leur engageme nt,
ils sont de précieuses béquilles. Des amis en devenir.
6. Des évacuations de camps de réfugié illégaux comme celui de Presidio, j'en ai été
le témoin des dizaines de fois dans les mois précédents. En cette année 2015, je suis devenu un spécialiste,
à mon niveau de reporter radio, de la couverture de ce type d'événement. Le quartier de La Chapelle à
Paris, où je vis, voyait défiler depuis des mois, sous le pont de son métro, des centaines de réfugiés dans
l'attente d'une place en centre d'accueil, ou en transit pour Calais puis l'Angleterre. Je n'avais jamais fait de
journalisme que loin de chez moi, la plupart du temps, par pudeur peut-être, par volonté de dissocier ma
vie privée de mon métier certainement. J'appartiens aussi à une génération, à cette catégorie de reporters
plus encline à traverser la planète qu'à descendre en bas de son immeuble pour brandir le bloc-notes ou le
micro. La misère oui, pourvu qu'elle soit loin et ne mette pas ma patrie en cause.
10. Aujourd'hui, j'ai reconnu ce Soudanais debout sur les brise-lames, au
milieu d'une centaine de ses pairs coincés entre les flots et les gardes mobiles venus en grand
nombre. Il m'a confié des paroles, devenues presque des éléments de langage qui se perdent dans
le flux - je les ai déjà gravées cent fois sur la carte mémoire de mon enregistreur : « Pour fuir la guerre, nous avons bravé le désert, vécu l'enfer en Libye et en Méditerranée, nous sommes des gens
pacifiques, nous voulons seulement la paix et être traités humainement. »
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