contribution à l'étude du comportement des agriculteurs...
Post on 04-May-2018
218 Views
Preview:
TRANSCRIPT
INSTITUT NATIONAL
AGRONOMIQUE DE TUNISIE
Département d'Economie
et de Développement Rural
MEMOIRE DE FIN D'ETUDES
DU CYCLE DE SPECIALISATION
Spécialité: Economie RuraleOption: Gestion
THEME
CONTRIBUTION A L'ETUDE DU
COMPORTEMENT DES AGRICULTEURS FACE
AUX AMENAGEMENTS C.E.S
ETUDE DE CAS DES IMADATS :Louata, Gouiba, Fjernia et Gliaa (Kairouan)
Elaboré par: JAZIRI NACHAAT
Soutenu devant le jury composé de:
MM. Med Ali BEJI
Med Salah BACHTA
AliSELMI
Abmed CHENNOUFI
Habib SNENE
Invité: Habib FARHAT
Juin 1999
Président
Rapporteur
Examinateur
Examinateur
Examinateur
•.:. ~..;I:::: :', ,.... •r- .: ...... ".•' • •
UEDICACE
....,
.:0;... ; ... : ... '.. ' : ' ..... ; .. '
\
s.,-
A mon père et ma mère pour leurs efforts ~t le~s sacrifices
A ma chère fille, Elaa
A mon mari
Sans votre soutien permanent, je n'aurais pas mené à bien ce travail que je. .
dédie corrnne modeste témoignage de mon profond amour et sincère attachement.
Nachâat
.. ' ~ , ... .~. . ... :... ~ ..r·: ~: .:
REMERCIEMENTS, .
... -.....Jo ,P,
.;: ~••"', J
""".',!~.: ~
.,r
.1 .P!'!
Au terme de ce travail, j'ai !e plaisir d'exp~ermes ~s'remerci~ments et tou~e .
ma reconnaissance, il Monsieur: Bachta Mo~ed Salah qui a conduit'de prés mon
travail et qui ma prodigué de ses conseils'et de son 'expérience scientifique tout au long
de ce travail. C'est bien grâce à son appui et son enthousiasme dynamique que mon. .
travail a pris forme. .
Je suis très heureuse qûe Monsieur Béji Mohamed Ali a bien voulu accepté de
faire partie de mon jury d~ mémoire et d'en être le président.
J'exprime mes sincères gratitudes et considérations à Monsieur CheJUloufi
Aluned, le compter parmi les membres de monjury est pour moi un grand honneur. .
Je voudrais exprimer toute ma reconnaissance et toute ma considération à
~10nsieur Selmi Ali qui a bien voulu examiner mon travail.
J'adresse l'expression de ma respectueuse considération à Monsieur Snan
Habib de bien vouloir juger mon travail.
Je remercie vivement Monsieur Farhat Habib, Directeur Général d~ la C.E.S
de bien vouloir honorer de sa présence.
J'ai une dette considérable envers Monsieur Bouzid Alouani, ingénieur
principal de la C.E.8 qui m'a aidé pour accomplir mes travaux sur le terrain, qu'il en
soit vivement remercié.
Je tiens à remercier aussi les responsables de l'OR8TûM qui m'ont prodigué de
leurs précieux conseils durant la réalisation de ce travail.
Qu'il me soit permis de témoigner toute ma reconnaissance à tout le persOlmel
de la cellule territoriale de vulgarisation de Haffouz pour son aide judicieuse et
amicale.
Je tiens à remercier les chefs des projets à Oueslatia, Haffouz et H,ajeb El Ayoun
pour leur aide morale et matérielle.
J'ai été touché par l'aide substentielle et l'extrême gentillesse qu'a témoigné à
~ mon égard Monsieur Jernmazi Adel, qu'il accepte ma sincère gratitude.
....
. -... '. ~ ~
.. :: .. .... :.:: .:. "
Je ,~oudrais exprimer toute ma reconnaiss~èeà Messi~urs Dziri Habib .et Ben
Hamida Mounii- qui tit'ont aidé pour accomplir ce,travail.
, Enfui,j~ r~m~~ie vivement tout ie ~ers'o~el du département d'écononlle et de
développement rural de l'INAT, particulièrement: Monsieur Larch Mahfoudi,
Abde1laziZ Bécbini et Sadok Zogblami pour leur aimable et judicieuse collaboration. ...- .'
'1'",-r"'y.,~
-:\.
..
r
\.
. i
... ". ;:" . .' ~ '... ~ ", :' . ~ . ...:.... .
:~1i
.j......; ;-
.
oUI., Je ~6..J1 ç.~ 4..J~\ .\ ê ' ~:Li~ .N.! • lil ,'tlli ~~ . L o' • U ...R".J.4 o' , •.J ~ UA v;;;-
:t·,.~-:ll' • ..:.ll ' .•_ "'! :.ll J ..' .. _.:.l\ - 0' .. ,0:'1.~ o~ t.F LJ-O..r-'~ ~~.. 1 a L-\.O~~ f";P~? .J
r
'",
.0
w~~)'1~ ~~ c.sl! ).;11 ~l:..:J' .J;II.~;1 ~.Jt.9.A )...b} ~~ ~I \~ .
A bJ="4 ~ Je.,US L~I u.lc j5.j3 t:.JtiA~. •ûl~~ ~I 041 ~I ~~)'\
lJ-.A~~ '1' è:;"'';''.J ù\ ~:J\ ~.J1.i..J -~k..N\ ..:laj .~lu 'O;'~;'\.d...Jc~ ,~....,. ~ .-..,.,.- ~ .... ,. ...J ~. c.;,;. .. • ...,t;;t-------;; •
•~~~)il .J ~w.:..~\ ~~\
DU ük:i r.! ~I . c.s.?'1\ ~\yJl~ 04 ù\ ft:--\T\ '::i} ~4JJI ~ ~ 'i .J
,ù\.R-l:J1 4.A.Jt.i4 t.....JlAA ~ ).;11 jl>.:J1 ~ JW .J.Jj '-âJ LJ~ ~ ~~ ~I.J~\
i' .
:.i~
r
SUMMARY
Through out a' historicol outlook, we had deduced that· the soil and water
conservation (swc) problematic concerns particularly the lower acceptance of swc by
the fanners.
In an assistance ' s approch, this research attemps to study the effects of the
varaibles which can explain the fanner' s behavior as to the adoption ofSWC.
This approch is focused on the fanner as a decider in his naturel environnment
that's caracterised by his perception of the SWC advantages and his social
caracteristics.
In order to solve this problem, we proceed by the fonnulation of the economitric
model that specifies the private investment function at SWC.
The necessary data for the specified model empirical estimatiqn are obtained by
an investigation mode at the field in the areas of Louata, Gouiba, Fjernia and Gliaa in
Kairouan.
The retained specification out Iines two important regressor's categories:
-The improvements ofthe land's price and the agricultural return.
- The decider's age, his family fann labor capacity and his retum as social
caracteristics.
The principal conclusion of this study illustrates the importance of this selected
detenninants on the farmer decision.
',,1 . , ....,.~ .: ,''': ",
]::,.....,c.,
., ........ . ."., . ...! .. .~~..
G
RESUME
'.!
.; :.~
r
,;
A travers un aperçu historique, on a constate que la problématique de la C.E.S
concerne en particulier la faible acceptation des aménagements par les agriculteurs.
Dans une approche d'aide à la .décision, ,ce travail tente d'apporter quelques
informations ~conomiques utiles à ce point précis. Cette approche est centrée sur l'agricult~ur
en tant que décideur dans son environnement qui se spécifie par sa perception des avantages de
la lutte anti-érosive et par d'autres caractéristiques socio-économiques.
·La méthodologie adoptée était une approche économétnque visant ~a déteimination
qualitative et quantitative des déterminants de l'investissement privé en C.E.S.
Notre recherche bibliographique et notre effort de conceptualisation ont débouché sur
la spécification d'une fonction d'investissement privé en C.E.S.
Les données nécessaires à l'estimation empirique' du modèle alnsl spéçifié.ont été
obtenues à l'aide d'une enquête menée à l'échelle de l'exploitation dans les régions de Louata,
Gouiba, Fjernia et Gliaa du gouvernorat de Kairouan.
La spécification retenue laisse la place à deux catégories de régresseurs:
- Le groupe de régresseurs constituant les améliorations du prix de la terre et du
rendement agricole annuel.
. - Les régresseurs qui caractérisent le décideur: l'âge, la richesse et la composition de la
famille perçue à travers la disponibilité du travail familial.
Les principales conclusions de cette étude de cas ont confirmé la signification
statistique des régresseurs choisis. Elles ont aussi conforté les attentes en terme de signe des
paramètres du modèle. Pour les' régresseurs utilisés ,la rentabilité de l'investissement et la
disponibilité de la main d'œuvre familiale sont les plus explicatives du comportement de
l'agriculteur.
Toutefois, d'autres facteurs n'ont pas été définis et étudiés bien qu'ils puissent avoir
des impacts déterminants sur la décision de l'acceptation de la C.E.S.
......
••: ' •••••~_. '. .: 1.•~-::.~ '.; ';. ~," l',' : • • ". '.: ... ". '
,Introduction
Chapitre 1: Problématique
SOMMAIRE
, -
4
r
'..
Y- Les grandes étapes de la politique de C.E.S en Tunisie
1- de l'indépendance à la fin des années 802- stratégie des années 902-1- Définition2-2-Les orientations de la stratégie nationale de la C.E.S(1990-2000)2-3- Les objectifs de la stratégie nati~nale de la C.E.S2-4- Présentation des réalisations2-5-Niveau des réalisations
il- Position du problème et hypothèses du travail .
Chapitre 2: cadrage théorique du problème
Y-Introduction
4
46678810
11
12
12
il-Analyse bibliographique 12
1-La fonction d'investissement 121-1-Définition du concept investissement 131-2-Les détenninants de l'investissement 131-3-Notion de rentabilité 152-La fonction de consommation 172-1-La fonction de consommation Kéyenésienne et la théorie du revenu
courant 172-2-La fonction de consommation non Kéyenésienne 192-2-1-Le principe 192-2-2-La thèse du revenu pennanent 202-2-3-La thèse du cycle vital 212-2-4-Les ditférences et les similitudes des deux théorie 222-2-5-Détennination de la consommation non Kéyenésienne 24
ID- Cadre conceptuel d'analyse 27
1-Description de la fonne générale du modèle d'investissement en C.E.S 27
2-Détennination des paramètres du modèle 31
1· ~."'.' ••.•• "
•
...
r
. -.... , . :..: ...... "
. :. -.Chapitre.3: Cadre d'application des outi~ élaborés
1- .Zones d'études
1- Critères d~ choix 'des zones d'étude2- Diagnostic des zones d'étude
. . 2-1-présentation générale2-2-Etude du milieu physique2-2-1- morphologie et étude pédologique2-2-2- Données climatiquesa-Le ventb-La pluviométrie .2-3-Diagnostic de la lutte anti-érosive dans les zones étudiées3~Choixde la population à enquêter
. .ll- Les données nécessaires et méthode de collecte
1-les données nécessaires2-méthode de collecte des données
ffi- Forme finale du modèle
l-Les différentes situations rencontrées2-Identification des variables2-1-variables endogènes2-2-variables exogènes
Chapitre 4: Techniques d'estimation du modèle et résultats
I-méthode d'estimation
I-technique d'estimation du modèle2-les hypothèses de travail3-fiabilité des modèles
ll-Procédure d'estimation et résultats obtenus
........
36
36
36313131 .31383839·3941
41
4142
42
43454545
48
48
484950
51
1- procédure d'estimation2- résultats obtenus2-1- formulation des attentes2-2- interprétation des résultats obtenus2-2-1-Effet de la plus-value2-2-2-Eftèt de l'amélioration des rendements de l'activité agricole2-2-3-Effet de l'âge2-2-4-Eftèt du revenu2-2-5-Effet de la main d'oeuvre familiale2-2-6- validation du modèle
51535354545555565757
• !'. ' •. -
··1
2-3-SYnthèse
Conclusion Générale
r
\.
'.
~,~. : .., '
58
60
. ,.- .- .::•. i.~.·~·I.·:
• '1. ,.·C·
' ....
1,. •
INTRODUCTION
Actuellement, la protection de l'environnement et particulièrement la lutte contre
l'érosion,.constitue l'une des préoccupations majeures des pouvoirs publics en Tunisie.
Cette attention portée à l'égard de ce phénomène trouve sa justification dans les effets
néfastes de ce fléau sur les ·ressources naturelles et par la suite sur le secteur agricole et son_
développement. En effet, sur les 4.5 millions d'hectares des terres cultivables, 3·millions
d'hectares sont menacés par une érosion de plus en plus active (Ministère de l'Agriculture,
1994).
Cependant, les travaux de lutte contre l'érosion ne sont pas nouveaux dans le pays. Un
grand nombre d'indices et de récits historiques ont tendance à montrer que les sociétés
humaines de notre pays ont rarement été indifférentes à l'érosion des sols.
En effet, lt:s différentes fonnations sociales et les civilisations qui se sont succédées
dans ce territoire ont cherché depuis plus de 2000 ans à maîtriser les eaux de ruissellement et
les phénomènes de dégradation du milieu naturel.
Les teclmiques de conservation des eaux et du sol (C.E.S) utilisées au cours de ces
périodes étaient des opérations spontanées se trouvant en totale symbiose avec les types
d'organisations sociales et constituant un produit attaché à la fois à un contexte socio
économique et environnemental.
A notre époque, l'Etat tunisien s'est engagé depuis l'indépendance dans des opérations
de conservation des .eaux et du sol. Des stratégies successives et complémentaires ont été
identifiées.
Le constat des résultats obtenus au cours de ces années a montré l'échec de ces
1
, .. ' ... ': .. ~~'" ~ :. '.~ .',' ... ..". •• '.': '.~ ·1.- • _~.. '. .••• 1
..
r
stratégies qu'on attribut à la faible participation des agriculteurs à la lutte anti-érosive.. • 1·
En effet, ·les difficultés majeures ne réside~t pas ·dans le choix des teèhniques an~i-... '. ':
érosives les plus efficaces, mais d~s la concili~tion des préoccupations et des intérêts des
différents partenaires et'essentielle,?ent l'agricuÏteur.
A cet effet, le pr~sent travail cherche les détermi~ants de la participation des. .
agriculteurs dans les aménagements de conservation des eaux et du sol et quantifie l'influence
des divers facteurs potentiellement explicatifs de cette participation.
Dans ce but, le présent document sera organisé comme suit:
Un premier chapitre qui comporte 3 sections:
- La première présentera les grandes étapes de la pratique de la conservation des eaux et
du sol en Tunisie depuis l'indépendance pour analyser révolution historique de la
problématique générale de la C.E.S et pour en dégager par la suite une question principale..concernant l'acceptation des aménagements par les agriculteurs.
- La deuxième section présentera le diagnostic de la lutte anti-érosive en Tunisie
pendant cette décennie.
- La troisième section pose le problème
Un deuxième chapitre de cadrage théorique qui exposera la synthèse des travaux
disponibles en rapport avec la question étudiée. Outre l'inventaire des différentes théories
élaborées, le but de ce chapitre est d'identifier un cadre méthodologique qui nous pennet
d'analyser la causalité dans le détenninisme de la participation privée.
Dans le troisième chapitre, on définira le cadre d'application au niveau duquel, on
présentera le type d'infonnation utilisée pour l'estimation du modèle. On présentera aussi le
diagnostic de la zone d'étude ainsi que la spécification finale du modèle d'investissement.
Un quatrième chapitre sera consacré à l'estimation empirique du modèle
2
:1'j .~.
, ...: '
"11
/'
,f
'.
. "".
.d'investissèinent.·Ce chapitre comportera deux sections:~ . . .
'- La premi.~représentera les procédures d'estimation
. - La deuxième exposera 'les résultats de l'estimation et .l~urs anal~ses statistiques et .
ècono~iques... ,
Enfin la conclusion du travail aura pour objet de mettre en évidence la portée des. .différents résulta.ts obtenus ainsi que leurs limites.
3
..
Chapitre 1 :
PROBLEMATIQUE
Dans ce chapitre, on va essayer d'établir un diagnostic des activités de la conservation
des eaux et du sol en Tunisie depuis l'indépendance pour spécifier la problématique surtout
dans la nouvelle orientation participative.
Au tenne de ces étapes, on dégagera les questions principales à traiter et on présentera
des réponses préalables à véF~fier plus loin.
1- Les grandes étapes de la politique de C.E.S en Tunisie
1- De 1'indépendance à la tin des années 80
Face ~ l'ampleur du phénomène de l'érosion (hydrique et éolienne), l'Etat tunisien s'est
engagé depuis l'indépendance dans de' grandes opérations de C. E. S. et de reboisement dans
une optique de diversification des projets et des opérateurs impliqués dans la protection des
ressources naturelles. Des stratégies successives et complémentaires ont été élaborées. Les
critères de différenciation de ces politiques résident dans leurs objectifs primordiaux, les
moyens utilisés, la gamme des actions mises en oeuvre, les bénéficiaires visés directement et
les résultats obtenus. La finalité essentielle de ces stratégies est toujours restée la maîtrise de
l'espace.
Durant la période 1960-1970 et avec l'expérience coopérative, l'objectif initial de ia
lutte anti-érosive était d'assurer la pérennité des ressources et de créer de l'emploi dans le
monde rural.
Cette stratégie a fini par produire de nombreuses dépendances des zones aux chantiers,
dépendances lourdes de conséquences puisqu'elles ont cultivé encore plus la "mentalité
d'assisté" et ont instauré une certaine régulation du chômage et du marché de l'emploi dans les
régions.
4
~n même temps que l'âpplication de cette stratégie, il y'a eu l'échec de l'expérience1 • •
èoopérative et les transfo.rmations générales, opérées au niveau des structures économiques,
qui ont consécutivement créé des modifications au sein ·du secteur C.E.S. ces rai.sons ont été ~ :
l'origine d'une révision de la stratégie qui a évolué"àu cours de la décennie (1970-1980) vers
une autre dont l'objectif principal était l'amélioration de la productivité de la main d'oeuvre
dans les chantiers de C.E.S et ce par l'introduction accrue des engins.
L'intervention de l'Etat dans le domaine de C.E.S a concerné surtout les terres
publiques et collectives. Cet.te intervention est expliquée par la création dlune inquiétude dans
le domaine privé. En effet, les agriculteurs ont pensé à une étatisation de leurs terres(ils ont
redouté une nouvelle expérience coopérative).
Ce désintérêt des agriculteurs vis à vis des actions C.E.S est expliqué aussi par le fàit
qu'il y a une certaine incompatibilité entre les aménagements et les conditions techniques des
cultures et d'élevage au niveau des.exploitations agricoles.
La ·solution envisagée pour résoudre ce· problème, au cours des années 80, li ôté
l'am~nagement l-qtégré dont i'objectif était le choix des meilleures actions permettant un'-'
aménagement complet et ce en tenant.compte de la diversité des activités agricoles.
D:ms cette voie, le choix des"actions a été fait à partir des études socio-économiques
généralement basées sur des indicateurs globaux à l'échelle de la zone désignée. On peut citer
la population totale, ï'effectif du troupeau, l'occupation des sols, l'emploi, etc.. Ils sont ensuite
ramenés à des moyennes. Ce qui ne reflètent pas la situation réelle qui est souvent très
hétérogène Il h'est pas donc évident de proposer des interventions similaires à tous les
agriculteurs ; car les aménagements compatibles avec certaines conditions ne le seront pas
forcément avec d'autres.
Plus concrètement et selon CHENNOuFI et af. (1994), cette méthodologie de
planification nIa pas permis aux services techniques d'intervenir sans problèmes sur les terres
des exploitations privées et ne permet pas toujours d'aboutir à des projets d'aménagements
susceptibles d'être assumés par les agriculteurs, ce qui n'est pas de nature à garantir la
".. durabilité et la reproductibilité des travaux.
5
. Malgr~ les efforts cités, on n'est pas arrivé à résoudre le problème de l'érosion,
puisqu'on a entamé la décennie 1990-2000 avec une situation préoccupante. En effet, et
comme le montre le tableau 1, l'érosion menaçait au début des années 90 plus que la moitié~
des terres du nord et du centre de la Tunisie.
Tableau 1 : Répartition des terres affectées par l'érosion
type Z.collecte Z. Zones affectées Erosion
d'érosion des eaux épandage globale. ,
(%) (%) (%)
très (%) moyen(%) peu (%) total (%) 1
Nord- 8.5 6.5 6 3 20 29 44 1
1 1
1Est(17%)
J 1L 1
l:Nord- 17.5 10.5 13 21 26 160 '78 .~ J 1" 1 1lOuest(21%) 1
J/.
1 1. :1Centre- 2 13 1 7 130 138 ."!S3 '1
iJ
,j
JEst(30%) 11
1 .
11 i 11
~ Centre- 9.5 5.5 5.5 13.5 28
1
47 162 .\
1l~~est(=3%) j. j
Source: rapport de la D./C.E.S
Suite à cette défaillance attribuée à la faible participation des agriculteurs aux
aménagements de C.E.S, on a adopté au cours des années 90 une stratégie qui, de point de vue
approche, fOlT!pf avec les stratégies passées.
2- La stratégie des années 90
•
2-1- Définition
La stratégie nationale de la conserVation des eaux et du sol des années 90 représentait
une nouvelle politique caractérisée par le passage d'une intervention à caractère impératif à
une autre à caractère incitatif. Donc, l'adoption d'un régime caractérisé par une souplesse
6
basée sur l'encouragement. Cette stratégie est basée sur l'approche participative. Cette
approche a été définie par CHENNOUFI et,al. (1994) comme étant « une philosophie de
partenariat 'entre l~s différents protagonistes, d'un coté la population, plus au moins organisée
sur le plan formel, et" de l'autre les techniciens et responsables des différentes structures'..
d'administration du développement ». Pour éviter le problème des autres stratégies, celle-ci a
adopté un certain nombre d'orientations dont les plus importantes seront présentées dans la
partie suivante.
2-2 Les orientations de la stratégie nationale de la C.E.S (1990-2000)
- L'implication progressive des bénéficiaires: L'approche retenue pour l'élaboration
des projets de C.E.S, se basant essentiellement sur le principe de la motivation des
bénéficiaires, prévoit toujours des actions et des mesures qui contribuent, directement ou
indirectement à l'améiioration de la production de l'exploitation agricole afin d'améliorer les
revenus de ces bénéficiaires.
•- La modulation des aménagements C.E.S en fonction des exploitations ou des
systèmes de production: Cette approche vise à adapter aux mieux les aménagements aux
conditions de chaque unité de production.
En adoptant cette stratégie caractérisée par ces orientations, l'Etat a entamé la décennie
1990-2000 pour réaliser des objectifs multiples dont les plus imp~rtants seront résumés dans
ce qui suit.
7
2- 3- Les objectifs de la stratégie nationale de la C.E.S
L~s principaux objectifs peuvent être énumérés commè suit:
L~ création d'emploi: Directement dans les entreprises privées impliquées dans la, .
C.E.S. IndirectemeJ.1t, les aménagements proposés engendrent au niveau des 'exploitations
agricoles une diversification des activités créant ainsi des emplois supplémentaires, le maintien
de la fertilité des sols, l'amélioration de la productivité des terres et l'augmentation des
réserves fourragères, la récupération des pertes d'eau de ruissellement, la protection de
l'infrastructure en aval par la réduction des.transports solides, le développement d'un savoir
faire chez les agriculteur~ pour l'auto-aménagement et la gestion des aménagements
(participation intense et efficace), la persistance et la durabilité des aménagements C.E.S.
Afin de réaliser ces impacts, un programme national de lutte contre l'érosion a été
élaboré. Ce programme met en exergue la stratégie adoptée en matière d~ lutte contre l'érosion
et planifie les aCtions à entreprendre.
TI propose des solutions qui constituent des .compromis entre le maxir~.um d'efficacité
technique et la rentabilité éc~nomique.
Les différentes composantes de ce programme seront résumées dans le tableau 7 de
l'annexe A.
2-4- Présentation des réalisations:
Les réalisations en C.E.S ont connu un développement très important. Les superficies
aménagées ont évolué de 15163 ha en 1980 à 80867 ha en 1997 (rapport de la D/C.E.S, 1997),
soit une augmentation de l'ordre de 433.31 %. Selon les prévisions de la stratégie Nationale de
la conservation des eaux et du sol; ces réalisations atteindront 977500 à l'an 2000(Stratégie
nationale de la C.E.S, 1997).
L'évolution des réalisations en ha et en unité d'ouvrage de C.E.S durant la période de la
stratégie C.E.S est représentée par les figures nO} et 2.
Les superficies aménagées )es unités d'ouvrage de C.E.Sconstruites et leur évolution
durant la période comprise entre 1990 et 1997 sont portéesdansle tableau 2.
8
."
..
Tableau 2 : Evolution des différentes réalisations en C.E.S
Année amén.bassi· amén.tervoc sauvde ent const . lac constouv ouv épge eaux
n verst (ha) t.céréal (ha) trv coIli rechnappe(Unité) crue (unité)
rélis(ha) (unité)
1990 69165 6757 64457 46 137 77
1991 74880 13280 43776 47 214 112
1992 123613 7470 37228 69 168 117
1993 57443 5781 16100 70 277 137.f 1994 S9804 5590 13230 76 . 241 114
1995 66043,
6969 25183 63 139 101, .1
11996 74167 6813 23498 69 142 159 1
~i
80867 5913 20247 21 ,19811997 176l i 1 1
1Total lS45982 58573 243719 461 1566 1793--L.-~__----L . i
Source: rapport de la D.CES et nos calculs
- .L'aménagement des bassins versants, les réalisations en matière de sauvegarde et
d'entretien des travaux déjà réalisés et l'aménagement des terres à vocation céréalière
contTib~lent respectivement à hauteur de 64.5% ; 29% et 6.32% dans l'évolution des
superficies aménagées.
Cependant, on remarque une régression de 18% des superficies aménagées en 1992 qui
a continué en 1993 et est devenu Il%.
Cette évolution des superficies est traduite en tenne d'investissement par la figure 3.
La lutte anti-érosive s'est développée dans tous les gouvernorats. La répartition
régionale des superficies aménagées est influencée par plusieurs facteurs tels que la nature du
sol et du relief et le degré de dégradation qui pennet de diviser le pays en zones d'érosion.
Le tableau 3 suivant montre la ventilation des superficies aménagées par grande région.
9
Figure 1
Figure 2
.500.. • 000~2 3SOO
1;;3000c:
0u noo..~ 2000c::l 1500'0.. 1000Li
~OOZ
19S0 1997 2001
Années
Evolution des aménagements dans la CES
19'1lJ 1991
.!\nnées
2001
Figure 3.0000
3~
ë 30000..E 2~OOO....
20000..1;;
1~OOO..>.= 10000
5000
Evolution des aménagements dans la CES
Années
Evolution de l'investissement dans la CES
Tabl~au 3: Ventilation des superficies aménagées
Région Superficies aménagées (ha) %
Nord 325966 25
Centre 742175 55
Sud 274359 20
Total 1342500 100
Source: nos calculs et rapport de la direction C.E.S
Pour pouvoir valoriser.et expliquer la situation actuelle de la lutte anti-érosive, il semble
utile de se référer aux prévisions et voir le nive.au de réalisation.
2-5- Niveau des réalisations
On a estimé en 1997 le taux de réalisation des investissements dans le secteur de la. .-
C.E.S à 50.3%. On prévoit atteindre à i'an 2001 un taux de réalisation de 74%.
Tableau 4 : Niveau des réalisations
Natures Réalisations Prévisions %
Aménagement des terres à 82500 305000 27.04
vocation céréalière(ha)
..'\.illénagemellt terres en pente 940000 672500 139.771 ._1des bassins versallts(ha)
1
Sauvegarde et entretien des 320000 1858000 37.29
travaux réalisés(ha) J
Construction des lacs 680 1000 68
collinaires(uni lé)
Construction des ouvrages des 2316 2170 106.72
recharges des nappes(unité)
Construction des' ouvrages des 1134 2120 53.49
eaux des crues(unité)
source: nos calculs et rapport de la direction C.E.S
La différence entre les prévisions et les réalisations notée dans le tableau 4 sus-indiqué
10
peut être e~pliquée et interprétée par l'interaction entre plusieurs facteurs qùi feront l'objet de
.dévelo'ppements plùs loin.
II- Position du problème et hypothèses du travail
Le constat de la pratique anti-érosive a montré que les réalisations physiques et les
capitaux investis n'étaient pas négligeables, alors que les résultats étaient contestables. Par
ailleurs, une analyse de la pratique paysanne en matière de C.E.S montre différents niveaux de
contribution des agriculteur~à la lutte anti- érosive.
La contribution des agriculteurs peut se réduire à une simple participation formelle,
consistant à donner accord aux techniciens de l'Etat pour œuvrer sur: leurs terres privées. Elle
peut aboutir rarement jusqu'à prendre totalement en charge les différentes étapes de
l'aménagement C.E.S (conception, programmation, finance:r:nent, exécution et gestion future).
Généralement la participation des agriculteurs au processus d'aménagement est plus ou
moins faible. Cette réticence est néfaste à la durabilité des aménagements C.E.S: Elle explique
en partie le décalage entre les prévisions et les réalisations perçus au niveau des interventions.
faites sur les terres privées.
Pour améliorer la participation privée, malgré toutes les adaptations de la politique de la
C.E.S, on pense qu'on doit analyser et comprendre le comportement économique des
agriculteurs concernés. Par ailleurs, il faut définir les détenninants préalables de sa décision.
On pense que ces détenninants son liés essentiellement à l'agriculteur et à son investissement
en C.E.S. Urie telle procédure nous aidera à mieux négocier la participation privée à la c.E.S.
Pour entreprendre l'analyse du comportement économique de l'agriculteur en matière de
. C.E.S, un retour à la théorie économique s'impose.
11
...
Chapitre 2 :
CADRAGE THEORIQUE DU PROBLEME
ET OUTILS D'ANALYSE
1- Introduction
Dans le cadrage théorique, l'analyse mettra Paccentsur le nIveau mlcro-- -économique de l'exploitation agricole qui peut être définie commè une unité de
production agricole, unité dé prise de décision où l'exploitant est responsable de'la, , ,
gestion d'une portion du territoire. Une unité de production agricole est appréhendée
par son fonctionnement, son système de production et par les résultats économiques.
En ce qui concerne i'exploitation du facteur terre, l'exploitant décide en fonction de sa
perception de l'érosio~ et des effets attendus de l'aménagement C.E.S. Cette décision
variera d'un exploitant à un autre selon leurs caractéristiques sociales.
La décision d'investissement dans la C.E.S reste parmi les décisions les plus
importantes prises par l'agriculteur du fait qu'elle engage l'avenir de son exploitation à
long terme.
Pour mieux comprenùre cette décision, il est opportun de savoir qu'elle est
tributaire des coûts et des avantages engendrés par l'investissement. En d'autre terme,
de la renonciation à une consommation présente et des rentes attendues.
Il s'avère donc nécessaire de revenir aux concepts d'investissement et de
consommation dans une analyse bibliographique pour ensuite identifier les outils
d'analyse permettant d'effectuer le travail.
II- Analyse bibliographique
1- La fonction d'investissement
12
. ..
. 1-1- Définition du concept investissement
L'investissement constitue «l'échange d'une satisfaction immédiate et certaine à
laq~elle on renonce, contre une espérance que l'on acquiert et dont le bien investi est le...
support» (MASSE, P., 1964).
Pour l'entreprise "l'investissèment consiste à épargner durablement des capitaux
sous diverses fonnes dans l'espoir de maintenir. ou d'améliorer sa situation économique
(GALESNE, A., 1981).
Pour GIlTENGER (1.985), "un projet agricole est un investissement dans lequel
les capitaux seront utilisés en vue de la création d'un avoir productif dont nùus
comptons tirer des avantages durant une longue période de temps".
1-2- Les déterminants de l'investissement
Selon LECAILLON (1969), il s'agit du taux d'intérêt du revenu national et dù
stock de capital. On explicitera leurs effets dans ce qui suit.
La décision d'investir résultera de la confrontation du taux du rendement de
l'investissement considéré avec les taux couramment en vigueur, généralement
représentés par le taux'd'intérêt du marché. Ce taux est déterminé à partir de la formule
suivante:
p= RI! (1+ r) + R:J(l+ rY +..........•........+ RJ(l+rt
Avec, P = dépense initiale de l'investissement
Ri = revenu net procuré de l'investissement à l'année i
n = durée de vie de l'investissement
Dans ce cas, r se présente comme le taux d'escompte qui égalise le revenu net
futur d'une unité supplémentaire du capital au coût actuel de cette unité
13
suppl~mentaire P. Il 'porte le nom d'efficacité marginale de l'investissement ou
d'efficacité marginale du capital.
La confrontation du taux de rendement de l'investissement avec le taux d'intérêt
résulte du fait qüe ce dernier constitue le coût des fonds nécessaires au paiement des
dépenses d'investissement, donc tous les investissements pour lesquels r < i seront
délaissés. C'est la raison pour laquelle la fonction d'investissement peut être présentée
sous la fonne 1= I(i).
En plus du taux d'intérêt, il est clair qu'il existe un lien étroit entre le volumè de
l'investissement et le "niveau.des profits; une augmentation des profits procure en eftèt
aux entreprises des fonds supplémentaires pour financer les investissements; en même
temps, eHe est le signe d'une amélioration de la situation économique générale qui
appelle lme expansion des capacit.és de production et améliore l'optimisme et la
confiance dans l'avenir des chefs de l'entreprise.
. Toutefois, comme il existe généralement une corrélation é~evée entre le niveau-..
des Frofits et celui du :evenu national (Y), on réécrit souvent ]a ::tonction
d'investissement sous la fonne:
1=1 (i,Y)
Le niveau du revenu national étant préféré à celui des profits comme indicateur
du niveau de la demande et des disponibilités financières des entreprises.
Il ne faudrait pas, cependant, conclure de cette relation que si les entrepreneurs
constatent un niveau élevé du revenu et de demande et envisagent de ce fait l'avenir
avec confiance, ils augmenteront automatiquement leurs investissements; il se peut en
eftèt qu'ils disposent déjà d'une capacité de production suftisante pour faire face à la
demande future anticipée.
L'importance du stock du capital existant (K) peut alors jouer un rôle dans la
décision d'investissement. Dans ce cas, la fonction d'investissement deviendra:
I=I(i, Y,K)
14
1-3- Notion de rentabilité
En général, la rentabilité est la mesure de l'aptitude de l'investissement à créer
une rente. Elle peut être représentée par le ratio résultat ou revenu! moyens engagés.
Dans un cadre détenniniste où les événements futurs sont supposés connus avec
précision, c'est fi dire qu'il y a absence de risque et d'incertitude, on distingue deux
types de critères à savoir, les critères non basés sur la notion d'actualisation dont
essentiellement les critère~ comptables et d'autres qui font appel à la notion
d'actualisation.
L'actualisation consiste à affecter à une recette future un coefficient
d'atténuation dont l'effet est d'autant plus lourd que celle-ci est plus éloignée dans le
temps pour la mesurer en unités monétaires actuelles.
D'après BUSSERY, A. et CHARTOIS, B. (1975), "l'actualisation.. est un
procédé de calcul permettant la comparaison d'échéances des recettes et des dépenses.
Elle se présente comme un phénomène de pondération qui est fonction de deux
facteurs, le coût du capital et l'échelonnement des valeurs dans le temps".
L'application de la théorie d'actualisation pour l'évaluation de la rentabilité des
projets d'investissement repose sur les hypothèses suivantes:
- La première année du projet est réservée à la mise en œuvre (partielle ou
totale) des investissements initiaux dont l'effet productifne commence à apparaître qu'à
la deuxième année au plutôt.
- L'actualisation ne débute qu'à la deuxième année. Si elle débute la première
année il y'aura une surestimation du rendement du projet.
- Les règlements des transactions sont supposés être concentrés à la fin de
l'exercice comptable.
Ces hypothèses paraissent commodes au domaine agricole qui est caractérisé
15
par:.
- Une très grande saisonnalité des dépenses efsurtout de~ recettes agricoles
":' Une large étendue de la mise en œuvre des investissements agricoles. En fait,
percevoir un crédit, procurer et mettre en place des biens d'investissements, constituer
les stocks d'intrants, etc., prennent couramment plusieurs mois.
Les deux critères de base' fondés sur la notion d'actualisation sont la valeur
actuelle nette (VAN) et le taux de rendement interne (TRI).
- La valeur actuelle nette
Ce critère a plusieurs autres appellations : valeur en capital, capital valeur,
valeur présente, bénéfice des cash-flow (Rt - Dt) engendrés par le projet durant sa vie et
actualisés à un taux (a) choisi par le décideur concerné.
Avec t= indice indiquant la période t = 0,., f
17= durée de vie du projet
Ré recette à la période 1, y compris la valeur résiduelle pour le cas de la
dernière année
Dt= dépenses à la période t. Elles comprennent toutes les sorties effectiyes
d'argent exclusion tàite des charges financières.
- Le taux de rendement interne
On l'appelle aussi le taux de rentabilité interne ou taux de rentabilité propre. " Lé TIR d'un
projet d'investissement est le taux d'actualisation qui rend égale à zéro la valeur actuelle
nette des flux de trésorerie associés à ce projet" (LAFARGUE et HELINE, 1974).
TIR = r tel que VAN = (Rt - Dt) 1(1+r)t = 0
16
Au seris économique, le TIR correspond au taux de rendement p~rçu en
moyenne pendant la durée de vie de l'investissement sur les sommes investies après
remboursemen~ progressif du capital.
Dans notre analyse, on retient la V.A.N comme critère d'évaluation de la'
rentabilité du projet d'investissement. Car elle traduit plus le problème du décideur.
-La principale conclusion tirée de ce qui vient d'être cité est que l'investissement
constitue un échange d'une certitude contre une série d'espérance.
La partie du revenu non consacrée à la consommation ~ l'épargne constitue le
moyen de financement le plus important de l'investissement. En plus des rentes
attendues, connaître les facteurs influençant la consommation et par conséquent
l'épargne revient donc à connaître l'investissement.
Ce qui nous amène à étudier la fonction de consommation et ses relati?ns avec
les revenus présents et futurs. En présentant la fonction de consommation keynésienne
et la théorie du revenu courant, la fonction de consommation non keynésienne et la
théorie du revenu pennanent. Cette théorie montre l'effet de la re~onciation à une
consommation présente et les améliora:tions attendues sur des décisions qui impliquent
différentes périodes de temps et lie l'investissement à la consommation via la richesse
totale. Dans ce qui suit nous allons présenter brièvement les modèles correspondant à
ces principaux courants.
2- La fonction de consommation
2-1- La fonction de consommation keynésienne et la théorie du revenu
courant
17
L'hypothèse qUI a été avancé· par KEYNES (1936) pour expliquer la
consommation est celle du revenu courant. Selon cette hypothèse la consommation des
ménages de chaq,ue période dépend du rev~nu de la même période:
Ct : Consommation finale des ménages exprimée aux prix constants. (Au prix
d'une année de base).
Yt : revenu réel dispqnible des ménages, le revenu exprimé aux prix courant
rapporté à l'indice des prix à la consommation.
Par conséquent, l'épargne source d'autofinancement des. investissements peut
être déduite facilement de la fonction de consommation, puisqu'il correspond à la partie
du revenu non consommé. L'épargne est donc un résidu dépendant du revenu:
Y=c+s + S=y-{">
Cependant, l'hypothèse du revenu courant ne tient pas compte de l'évolution
des phases de la vie dans l'explication àu comportement de consommation des
ménages. En effet, tout individu passe par un cycle de vie composé d'une période de
vie active pendant laquelle le revenu est élevé et d'une autre période de retraite où le
revenu est très faible ou quasi nul.
Dans la réalité la consommation d'une période peut dépendre soit des revenus
des périodes précédentes, soit des revenus prévisionnels des périodes futures, soit des
deux à la fois.
En effet, les agents économiques perçoivent leurs rémunérations avec un certain
retard par exemple les salariés reçoivent leurs salaires à la fin du mois, les investisseurs
reçoivent leurs intérêts à la fin des différents exercices successifs; alors les agents
économiques dépensent au cours d'une période donnée le revenu de la période
précédente.
18
Si bien qu'on peut écrire: Ct =c (Y t -1)
On peut dire que: Ct =C (Y t -2, Y t -3, Y t -4'•••)
Ces différents revenus influent également sur Ct mais leur action est plus au
moins accentuée sur la consommation courante car si .par exemple, nous avons un
revenu qui di.minue durant des périodes successives. II s'agit d'une situation de
récession économique et soit Yo le revenu de la période immédiatement antérieure au
début de la récession et " cY0 " correspond à une consommation minimale au-dessous
de laquelle on ne peut pas descendre.
On dit que ce revenu Yo provoque un effet sur la consommation qui est un effet
de cliquet.
Comme les revenus des périodes précédentes, les prévisions des revenus futurs
détenninent la consommation présente. ~n effet, le consommateur prend ses décisions
en fonction des prévisions du revenu qu'il va percevoir dans les années à venir.
Puisque le consommateur pense que son revenu va augmenter dans les périodes
suivantes; il pOlirrait alors augmenter sa consommation présente (va s'endetter à la
consqmmation).
Ces limites ont été à l'origine du dépassement de l'hypothèse du revenu courant
et de la fonnulation de la fonction de consommation non keynésienne.
2-2-La fonction de consommation non keynésienne
Elle correspond à
FRIED1{A~(1957) et à
MODIGLIANI(1954,1967).
la théorie du revenu pennanent développé par
la théorie du cycle de VIe développée par
2-2-1- Principe
L'hypothèse de base développée par ces deux théories est le choix inter temporel
de la consommation puisque la théorie du revenu pennanent ou du cycle de vie
19
supposè que tout ménage choisit son programme de consommation pour plusieurs
périodes en vue de maximiser son utilité i,nter temporelle, compte tenu de sa contrairite
budgétaire ou sa richesse inter temporelle. Le problèm~ du choix du consommateur est, .
comment répartir dans le temps entre plusieurs périodes un montant de ressources
donné (Y h Y 2, .. , "', Yt) pour maximiser l'utilité tirée des consommations
courantes et futures (C l,C 2, '" '" .,C 1)'
Ces thèses de l'optimisation affirment que la consommation courante est
déterminée dans le cadre d'L!I1e affectation optimale, sur toute la durée de vie, des. .
revenus présent et futur (ressources) à la consommation présente et aux legs (emplois).
Les legs étant l'héritage que l'on veut léguer à ses descendants.
La consommation courante n'est pas déterminée en fonction du revenu courant,
mais elle s'inscrit dans un plan d'ensemble, un plan de vie global.
De ce fait, une augmentation temporaire du revenu accroît la richesse totale qui
serait à affecter non pas à la consommation courante exclusivement, mais' à la
consommation future et aux legs.
La thèse de l'optimisation considère que les agents se dotent d'un plan rationnel
comparant l'utilité marginale de la consommation à laquelle on renonce aujourd'hui à
l'utilité marginale de la consommation future et à des legs.
On utilise généralement deux formes de la thèse de l'optimisation, la thèse du
revenu permanent et la thèse du cycle vital.
2-2-2- La thèse du revenu permanent
Cette thèse a été présentée par FRIEDMAN (1957). Il a défini le revenu permanent
comme un revenu prévu; c'est celui que le consommateur peut rationnellement s'attendre à
recevoir sur une période de plusieurs années.
II y'aurait donc dans le revenu courant ou observé deux comp~santes une
permanente Yp et une aléatoire Ya qui représente les additions ou soustractions
imprévisibles à ce revenu.
20
Y=Yp+Y a
Comme pour le revenu, la consommation se subdivise en une composante
pennanente : Cp qui représente les dépenses normales du consommateur et une
composante aléatoire Ca correspondant à ses dépenses imprévues.
Selon FRIEDMAN, il y'a une stricte proportionnalité entre la consommation
pennanente et le revenu permanent.
Par contre il n'ya pas de relation entre C a et Y a.
La thèse de FRIEDMAN se résume donc dans les trois équations suivantes:
Y=Yp+Y a
C=Cp+C a
C =cYp p
Où (Cp, Yp) est la composante pennanente
(Ca, Ya) est la composante transitoire
Cov(Yp' y a) =. Cov(C p' Ca) = 0
Il faut souligner que les grandeurs permanentes et transitoires ne sont pas
directement observables.
2-Z-3-La thèse du cycle vital
Cette thèse a été présentée par MODIGLIANI et BRUMBERG en 1954. Elle'
enrichit la fonction de consommation keynésienne en intégrant l'influence du
patrimoine (ou de la richesse) sur la consommation.
21
, A l'approche keynésienne en tennes du flux (le revenu), MODIGLIANI et
J?RUMBERG ajoutent une analyse intégrant les stocks (ou les avoirs accumulés).
Il s'agit des ressources totales calculées à la période" t" po~r toute la du~ée de
vie à venir, y comprisJ.'année t et légués par l'année" t-1 " comme résultat des
activités de consommation et d'épargne'des années précédentes.
Ainsi les décisions de consommation sont prises avec toute cette série de t1ux
financiers en tête. De ce fait, les individus chercI:1ent donc à maintenir un taux de
consommation' constant ou régularisé tout au long de leur vie.
2-2-4- Les différences et les similitudes des deux théories
Les principales différences entre ces deux théories semblent être
essentiellement:
- Le sens du revenu transitoire puisque ce que MODIGLIANI et BRUMBERG
appellent revenu transitoire Ya, la totalité du revenu supplémentaire non anticipé.
Cependant, pour FRIEDMAN, le revenu transitoire est un résidu, càd une différence
entre le revenu mesuré et le revenu pennanent.
Pour lui, cette composante transitoire du revenu doit être interprétée comme
reflétant les tàcteurs que le sujet économique considère comme événements accidentels
ou résultat du hasard, bien qu'ils puissent d'un autre point de vue être l'effet prévisible
des forces spécifiques. Par exemple, les fluctuations cycliques de l'activité
économique. Dans les données statistiques, la composante transitoire comprend aussi
les erreurs statistiques de mesure.
- Il semble que J'individu de MODIGLIANI et BRUMBERG ait le SOUCI
d'égaliser des consommations dans le temps, alors que l'individu de FRIEDMAN ne
détennine sa consommation actuelle qu'après avoir calculé un revenu de référence, le
revenu pennanent. Or le calcul du revenu pennanent résulte lui-même du souci
d'égaliser les revenus dans le temps, puisque ce revenu est défini comme ce qui peut
22
être dépensé en maintenant les ressources totales intactes donc le revenu pennanent est
tel que, s'il était entièrement consommé, il se maintiendr~it constant de période en
période, tou~e choses égales par ailleurs.
Néanmoins et comme l'?nt mentionné PILISI et al. (1969), dans les deux
théories, le calcul du revenu servant à la consommation montre que la différence
essentielle entre les deux porte sur le taux de~ consommation, des ressources totales
(cette partie sera développée ulté~ieurement).
Puisque FRIEDMAN, .pour sa part introduit dans sa présentation un concept de
revenu, la définition de ce concept de revenu est classique: si" r" est le taux d'intérêt
et " W " la valeur des ressources totales, le revenu servant aux décisions des individus
(revenu permanent) est:
où t désigne la période t et W t: les ressources totales qu'on définit par la somme
suivante:
W t = A t-1 +f
Lv = t
x v
(1 + a) \'-t+1
le terme At-l représente les actifs courants" légués" par l'activité de la période
précédente
Xv: le revenu anticipé de la période v
a: le taux d'actualisation
l'indice t : désigne la période actuelle
L'indice v : une période future
f: étant la dernière période entrant dans l'horizon économique du sujet.
23
La relation entre les ressources totales et la consommation courante ainsi que la
détennination du taux ~e consoinmation de ces ressources feront l'objet de la partie
. suivante.
2-2-5- Détermination de la consommation non keynésienne
Comme on l'a déjà dit, en présentant la thèse de FRIEDMAN, la.consommation
co~rante prése~te de~x' composantes : la consommation permanente Cp et la. .
consommation transitoire Ca. Selon FRIEDMAN, la relation entre la consommation
.observée ou courante et le revenu observé ou courant ne peut présenter aucune
stabilité, ce·qui fait que la consommation d'une période ne. dépend du revenu courant
que par l'intennédiaire de l'effet que celui-ci peut exercer sur les ressources totales
actuelles et anticipées ou ce qui revient au même, le niveau moyen du profil temporel
des revenus.
Donc, "la démarche logique du sujet économique implicitement adm!se par
FRIEDl~Nconsiste à évaluer d'abord son revenu permanent et ensuite à répartir ses
consommations dans le temps de façon à rendre maximwn la valeur d'une fonction
d'utilité inter temporelle, compte tenu de ce revenu" (BERNANKE, Ben S., 1984).
Cependant, pour planifier on peut parler soit de consommation pennanente ou
d~ consommation courante car d'après FRIEDMAN (1957), cette consommation est
détenninée par des considérations de long tenne de telle sort~ que n'importe quelles
variations transitoires du revenu conduisent en premier lieu à une augmentation des
actifs ou à l'utilisation des encaisses précédemment accumulées plutôt qu'à des
changements correspondants à la consommation.
En effet, la fonnulation de la consommation pennanente donnée par
FRIEDMAN est la suivante:
24
Cp t = C( W t, r) = g( r*W t, r)
Cp t = K( r, u)* Yp t =K( r, u)* r* W t
Où u =fonction d'utilité
K= propension à consommer le revenu permanent dépenda~t du taux d'intérêt et
des facteurs qui déterminent la forme des courbes d'indifférence. Ainsi FRIEDMAN
suppose que la consommation permanente n'est pas directement une fonction de la
richesse totale, mais l'est par l'intennédiaire du revenu pennanent Yp.
Quant à la consommation courante Ct, elle s'écrit comme suit:
Ct=K'*Wt
Avec K' = K( r,u) * r =le taux de consommation des ressources totales.
Pour la_théorie du cycle vital et comme on l'a d~ià mentionné, MODIGL1AN1 a
lié la consommation aux ressources totales par:
Ct=e * W t
Où e est la propension à consommer qui dépend aussi, comme dans la théorie du
revenu pennanent du taux d'intérêt, de la forme des courbes d'indifférence. Ainsi:
e= e (r, u).
D'où, on peut conclure que la différence entre les deux théories réside dans la
forme du taux de consommation des ressources totales.
Toutefois, pour un ménage agricole, la richesse totale a été définie par
BHALLA, S., (1978) comme étant la somme des revenus provenant du travail que se
soit dans la fenne et ça représente le rendement de l'activité agricole ou un travail hors
25
exploitation. Ainsi que d'un élément physique provenant du sol qui .correspond à la
valeur de la terre en unoe année donnée (Ht).
Avec Pj = les prix du village des terres en irriguéeos
Ps = les prix du village des terres en sec
Ait et Ast =les superficies correspondantes à l'année 1. Ainsi:
avec L = la valeur du revenu provenant du travail hors exploitation
rd = la valeur du rendement de l'activité agricole.
La décision d'investir constitue une restriction de la consommation dans la
période 1 qui pennet d'accroître le revenu, donc la consommation de la période 2 ou
des périodes suivantes.
Ce qui fait, la richesse de ces périodes est:
avec:
Xv - Hv + Lv + rdv = Ht + Lt + rd t + opportunité de
l'investissement
où opportunité de l'investissement = les modifications survenues sur (Ht, Lt) rdt)
après avoir investi.
Ces modifications peuvent être résumées en une variation possible du revenu
hors exploitation et une rentabilité nette des investissements. Cette rentabilité est
26
traduite par la V.A.N. Dans ces conditions, la richesse totale devient:
III- Cadre conceptuel d'analyse
L'objet de cette sectiçm est d'identifier les facteurs qui peuvent expliquer le
comportement d'investissement des agriculteurs. Pour ce faire, on a eu recours aux
théories économiques susmentionnées.
1_- Description de la forme générale du modèle d'investissement en c.E.S
Pour établir la relation qui peut exister entre la demande d'investissemenJ et les
variables détenninantes, on peut partir de la fonction suivante: Y = f(X j ): où y est
l'investissement et les Xi sont les facteurs explicatifs. Ceci nécessite la connais~ancc
non seulement de la spécification du modèle, c'est à dire l'identification des variables
ayant un effet direct ou indirect sur la demande d'investissement, mais aussi de la
fonne mathématique de cette relation.
Pour réaliser cet objectif, on est parti de la relation entre l'investissement et la
fonction d'utilité d~ fait qu'on a considéré l'investissement comme une restriction de
la consommation dans la période 1 qui pennet d'accroître le revenu, donc la
consommation de la période 2 ou des périodes suivantes. Il s'agit d'un choix inter
temporel.
De ce fait, on a considéré qu'une modification temporaire du revenu agit non
pas sur la consommation courante exclusivement, mais sur la consommation future et
les legs. Puisque la consommation courante n'est pas déterminée en fonction du revenu
courant, mais elle s'inscrit dans un plan d'ensemble, un plan de vie global.
27
· .Cette fonction de consommation peut être dérivée à partir d'uri modèle à deux
périodes, dans l'hypothèse que la rentabilité de l'inve~tissement s'observe à la
.deuxième,période.
* A la première période, l'agent que nous étudions dispose des ressources
constituées essentiellement:
- d'un revenu provenant du travail hors exploitation: "L "
- du rendement de l'activité agricole" rd l "
- d'un élément physiqu~: valeur de la terre: " H"
Ainsi, à la première période et avant de décider d'investir le montant de la
,richesse était:
(1)
qui devient après l'investissement:
W'1 = Hl + rdl + Lt - 1 (2)
Pour détenniner la consommation pendant la première période et à tout instant t,
on peut adopter dans notre travail l'une ou l'autre des deux théories. En effet, la
différence du taux de consommation de la richesse totale n'influe pas l'analyse.
selon la théorie du cycle de vie (C = e* W), la consommation de l'agriculteur
pendant la première période va passer de:
à C'l = e* W'l
(3)
(4)
donc elle a diminué de dC1
Avec:
28
dCl = e* ( Hl + rdl + Lt) - e (Hl + rd1+ LI) - 1= e* 1 (5)
* A la deuxième pérIode, on observe les améliorations dues aux aménagements.
Ces amélionitions correspondent à une plus value
note riv donc:
de la valeur de la terre qu'on
à t=2, (6)
et à une amélioration du rendement agricole noté m donc:
à t=2, (7)
De ce fait, la consommation à la deuxième période va augmenter de dC2 3'/<;c- :
dC2 = e*" (m + r iv) (8)
Cependant, notre étude va se faire sur deux périodes, donc la richesse totale qui
va servir à ces consommations est:
W = H L d _ ( --,--(H--=2,--+_L....;;:.2_+_rd--=2,-),+ ,+r, +-(1+a)
(9)
D'après les relations (6) et (7), cette richesse globale s'écrit comme suit:
W H L d 1(H, +r1v ) (rd, +m) (L2+dL2)
= + + r - + + + --==----='-, , , (1+a) (1+a) (1+a)
(10)
Cependant, la décision d'investir dans la c.E.S peut influencer le travail hors
exploitation chez certains agriculteurs comme elle peut ne pas l'influencer chez
d'autres.
On suppose que la variation du revenu provenant du travail hors exploitation est
négligeable dans le cas général.
29
Le problème .est de. maximiser l'utilité inter-temporelle; c'est à dire l'utilité tirée
des consommations future et courante qu'on note:
donc la fonnulation du problème sera:
Max U~C) = Max U[C(W)}
(11).
(12)
Or les relations entre l'utilité et la consommation et la consommation et la
richesse totale sont continues et croissantes, donc (12) peut s'écrire:
MaxW=Max[(1+ 1 )(H,+rd,+L,)+(r,v+m) li (13)(1+a) (1+a)
. (H +[) (rd +m) L .,MaxW =Max[H + rd + L _1 + 1 Iv + 1 + ']
1 1 1 (1+a) (1+a) (iTa)
Toutefois, le but de cette étude est de déterminer l'investissement qui pennet cette
maximisation, donc la relation (13) devient:
avec ~ = il l+a
sic * Ri =r iv + m =rentabilité totale de l'investissement l
* r iv = rh.(m,I). En fait, on considère la valeur économique attribuée à la
fertilité d'un ha comme étant son prix marchand, donc si sa fertilité s'améliore suite à
un investissement en C.E .S, il en est de même pour son prix. En plus, l'amélioration
du prix de l'hectare est obtenue aussi suite à l'amélioration des rendements des
cultures.
30
* m=m(I).
* 1=l( Rt, P)La condition de premier ordre est:
dW *dl=Odl
Donc, dW =-1 +13'" dRI =0dl dl
1= p*R. +cte (14)
2- Détermination des variables du modèle
On a supposé dés le début que certaines variables influencent la décIsion de
l'agriculteur. A ce niveau d'analyse, seule la rentabilité de l'investissement est
déterminée.
Cette rentabilité est formée par la plus value du prix de l'ha qui traduit la valeur
économique de sa fertilité. En effet, la fertilité d'une terre est considérée comme une
propriété inhérente au sol et notamment fonction des aménagements fonciers et
agricoles. Elle est comprise dans les mêmes termes de productivité de tout autre
capital.
On utilise donc ce concept de productivité pour expliquer l'importance des
actions C.E.S dans la fonction de production de la terre.
Il en découle que l'effet de la variable amélioration du prix de l'ha traduit
l'action des productions espérées dans les années à venir (suite à l'amélioration de
fertilité) sur la décision de l'agriculteur. A cet égard, on est parti des théories du
revenu permanent et du cycle vital qui disent que les agents se dotent d'un plan
31
rationnel comparant l'utilité marginale de la co~sommation à laquelle on renonce
aujourd 'hui à l'utilité marginale de la consommation future. .
C'es.t à dire, o.n considère la consommation courante non pas déterminée en. .
fonction du revenu courant, mais inscrite dans un plan d'ensemble, un plan de vie
globale.
L'amélioration du pnx de l'ha est obtenue suite à l'apport physique des
aménagements qui ont favorisé la rétention des transports solides et de l'eau qui
s'exprime par l'amélioratioI1 de la biomasse naturelle. L'amélioration du prix de l'ha
est obtenu aussi suite à l'amélioration du rendement des cultures.
La rentabilité de l'investissement est formée aussi par l'amélioration du
rendement agricole. Contrairement à la variable précédente qui montre l'eftèt des
améliorations ~ long terme sur la décision de l'agriculteur cette amélioration observée à
la première année constitue l'impact positif de la lutte anti-érosive observé sur le plan
économique relativement à court terme.
Quant aux autres déterminants, ils interviennent via l~ taux d'actualisation.
Certaines de ces variables peuvent être données en se référant aux théories
économiques, tandis que d'autres sont directement observables, d'où. on les
déterminera dans le chapitre suivant. .
Cependant, l'absence d'un marché parfait des capitaux rend difficile le choix du
taux d'actualisation. Le taux d'intérêt appliqué sur le marché tlnancier n'est pas à
confondre avec le taux d'actualisation.
Le taux d'actualisation «un concept économique qui exprime l'arbitrage qu'un
agent économique est amené à faire entre présent et futur, entre ce dont il se prive dans
l'immédiat et ce qu'il espère obtenir en retour dans l'avenir». (STENGEL, 1977).
Le taux d'actualisation a donc un caractère subjectif lié à la fonction
d'utilité du décideur concerné d'où la difficulté de le mesurer avec précision. Bien que
sa détermination soit délicate, elle est néanmoins nécessaire pour une évaluation
convenable de la rentabilité des projets d'investissement. puisque l'appréciation de
32
l'efficacité économique des investissements au nIveau de l'exploitation agricole
nécessite la référence à un certain" coût d'efficacité" ou taux d'actualisation.
Vu son caractère subjectif, ce paramètre a tendance à varier d1une exploitation à
une autre, d'où pour procéder à une approximation de ce taux on cherche à quantifier
ce caractère subjectif et c'est en déterminant les variables sociales dont il dépend. Pour
cela, YOUNG (1992) a montré que la calcul de J)(I/l+a)'dépend de l'âge et de la
richesse du décideur ainsi que d'autres facteurs caractérisant sa situation sociale.
Pour formuler la relation entre (3 et ces variables socio-économiques
caractérisant l'investisseur, <?n admet la thèse de Masse, GREMILLET et QUIRlN .
Selon eux un estimateur plausible du taux d'actualisation correspond au "coût moyen
pondéré" des capitaux immobilisés par le projet majoré d'une marge forfaitaire compte
tenu des exigences du décideur et de ses attitudes en matière de rentabilité et àu risque;
et c'est au niveau de cette marge forfaitaire qu'interviennent les caractéristiques de
l'agriculteur. Ainsi,
P = Po + marge forfaitaire
Puisqu'on est en avenir certain, la marge forfaitaire est égale à l/Ri *f{x) où f{x)
est une combinaison linéaire des variables socio-économiques déterminant le
comportement de l'investisseur. donc,
1p= Pu +-*f(x)R,
On admet cette forme car on pense que la fonction linéaire des variables
déterminant le comportement de l'investisseur. est dominé par les variables âge et
richesse et que ces variables et 1/Ri sont substituables comme le montre les courbes
suivantes:
33
___~ Courbe d'indifférence
1ii
~i__..._.i__..._ .... .._._
i:1,.1i
llRi
(Age)! "Age
l/Ri lA
Courbe d'indifférence
(100)1 ------! /(llP-J)z ·-·---...·-·--1·----- -
!:
!,~
Richesse
Quand l'âge augmente, on constate que l/Ri diminue donc Ri augmente. On
peut expliquer cette proportionnalité à priori par le fait que les jeunes se préoccupent
de leur avenir (à long tenne) plus que les vieux. On croit qu'ils préfèrent une
rentabilité modérée pendant une longue période à celle importante mais pour une
34
courte durée, contrairement au plus âgés.
En étant proportionnelle à l'investissement effectué, la rentabilité attendue
augmente quand on investit plus. Or le montant de l'investissement dépend de la
richesse de l'entrepreneur et du niveau de sa liquidité d'où la proportionnalité inverse
qui existe entre la richesse de l'entrepreneur et 1/Ri .
Ainsi, en substituant J3 par sa valeur dans l'équation (14), on obtient:
11=[ Po +-*f(x}]*Rj +cte
R,1= Po *R, +f(x)+cte (15)
Quant à la rentabilité totale, on peut retenir la relation: Ri = riv + m
Ainsi, en remplaçant Ri par sa valeur, la relation (15) devient:
1= Po * (r1v + m)+f(x)~cte (16}
Ainsi on considère que l'effet de la rentabilité totale sur I, 130 se traduit en un
effet cumulé de l'amélioration du rendement; b13o; et celui de la plus value (l-b) *130.
Ceci implique que le modèle d'investissement peut prendre la fonne suivante:
1==b* Po *m+(1-b)* Po *r1v +f(x)+cte
35
(17)
Chapitre 3:
CADRE D'APPLICATION
DES OUTILS ELABORES
A ce stade d'analyse et dans une étude micro-économique à l'échelle d'une
région, on cherche d'açlopter le modèle théorique défini précédemment pour expliquer
les décisions des agriculteurs au niveau de cette région.
Par ailleurs, à ce niveau précis quelques questions s'imposent:
- L'investissement de la C.E.S est-il réellement une décision de l'agriculteur?
- Quel poids a le consentement de l'agriculteur dans la réaiisation des travaux de
c.E.S?
-Comment peut-on donc interpréter la décision de l'agriculteur en C.E.S dans'"
une étude de cas concret?
Compte tenu de ces réflexions et pour mieux rapprocher la situation réelle au
problème posé, les zones choisies doivent respecter les principes qu'on VL présenter
dans la section suivante.
1- Zones d'étude
1- Critères du choix des zones d'étude
Sur les plans géographique et écologique, les zones choisies doivent être situées
dans une des régions les plus touchées par l'érosion et où les ressources naturelles sont
utilisées de différentes façons mais de manière exhaustive.
En plus, la lutte anti-érosive à caractère participatif doit être appliquée dans ces
zones où presque la totalité de la population y a participé avec des degrés différents.
Compte tenu de ces critères, notre choix s'est porté sur les délégations de
36
Haffouz, Hajeb El Ayoun et Oueslatla' du gouvernorat de Kairpuan.
2- Diagnostic des zones d'étude
2-1- Présentation générale
Notre étude s'est effectuée dans les zones de Louata et Gouiba à Hajeb El Ayoun,
Fjernia à Haffouz et Gliaa à Oueslatia.
L'érosion e~J un fléau très grave dans ces zones puisque pour l'imadat de Gliaa qui
occupe une superficie de 1700 hectares, 800 sont érodés, soit 60% de la surface totale.
Quant à Fjernia, sa superficie est de 350 hectares dont 120 ha sont érodés; soit
40% de la superficie totale.
Enfin, à Hajeb el Ayoun et dans l'imadat de Gouiba qui occupe 300 hectares, il
y'a 180 ha érodés, soit 60% de la superficie totale; alors que dans Louafa qui s'étend
sur 570 ha, 300 ha sont érodés.
2-2- Etude du milieu physique
2-2-1- Morphologie et étude pédologique
La zone de Fjernia est caractérisé par un relief très accidenté, formé par des
versants en roches sur les fortes pentes (amonts) et des débris grossiers s'accumulant
plus bas donnant naissance à d'épais colluvions. La forme dynamique de l'érosion suite
à une forte pluie est connue par des ruissellements diffus (transports des éléments fins
du sol) et des ravinements dans les formations tendres donnant lieu à des formations de
Bad-Land.
La plupart des sols présentent une forte teneur en éléments fins (argileux); nous
37
dégageons deux types de sol:
- un sol squelettique réservé au parc<?urs
-un sol peu évolué r~servé .aux cultures céréalières et quelques plantations
fruitières.
Dans les zones de Louata et Gouiba, on a rencontré les types des sols suivants:
- Les sols de montagne: Ce sont des sols calcimagnésiques conservés.
- Les sols des piémonts: il s'agit de sol calcimagnésiques dégradés et des sols
iso-humiques.
- Les sols d~s plaines: ils sont peu évolués et non évolués, à texture moyenne
fine ou très fine, fréquemment inondés lors des crues. Quand les pentes s'accentuent,
ils sont bien drainés avec une texture moyenne. Dans le cas contraire, ils deviennent
lourds, vertiques présentant des fentes favorisant le ravinement. Ces sols sont très
sensibles à l'érosion.
La région de Gliaa se trouve au nord ouest de Oueslatia au niveau de Djebel Et
saIj, ce qui fait que le relief est très accidenté. Sur les fortes pentes, la roche mère
(calcaire) affleure le sol, tandis qu'en pente moyenne, soit 60% de la surface totale, les
sols sont marneux. La fonne dynamique de l'érosion après une forte pluie est connue
par des ruissellements diffus (transport des éléments fins du sol) et des ravinements
dans les formations tendres.
Les sols squelettiques sont réservés au parcours et les sols peu évolués au
cultures céréalières et quelques plantations fruitières.
2-2-2- Données climatiques
Parmi les données climatiques, on distingue deux facteurs provoquant l'érosion
dans ces zones. Il s'agit du vent et de la pluviométrie.
a- Le vent
Les différentes zones d'étude sont soumises à des vents dominants du Nord-
38
. ..Ouest qui provoquent dans les terres légères une érosion et un transport éolien de
sédiments fins,c~u?, ci envahissent peu à peu les zones cultivéès situées à proximité
des zones décapées.
b- La pluviométrie
Les mois les plus pluvieux sont septembre et mars, la pluvi~métrie moyenne
annuelle est de l'ordre de 320 mm à Fjemia, Louata et Gouiba et 400 mm à Gliaa. Le
.nombre de j9urs pluvieux est relativement réduit, il varie de Il à 50 jours par an; avec
une distribution saisonnière très irrégulière et on peut enregistrer des moments de
sécheresse même pendant la saison la plus pluvieuse. Cette irrégularité conditionne en
grande partie l'évolution du phénomène érosif
Pour faire face au phénomène de l'érosion et afin de limiter ses conséquences<~
des efforts importants ont été déployés depuis l'indépendance jusqu'après l'élaboration
de la stratégie nationale de la C.E.S dont le programme pour toute la région de
Kairouan se trouve dans le tableau 8 de l'annexe A.
2-3- Diagnostic de la lutte anti-érosive dans les zones étudiées
Pour les zones étudiées, les superficies aménagées étaient respectivement 330
ha à Fjemia, 80 ha à Gouiba, 500 ha à Louata et 200 ha à Gliaa. La répartition des
réalisations dans les zones d'étude est comme suit:
- à Fjemia: ..
Dans cette région, les aménagements réalisés sont:
- les terrassements mécaniques consolidés sur 200 ha réalisés entièrement par
les chantiers de la C.E.S.
- 50 ha sont aménagés par la construction des seuils en pierres sèches dans les
ravms.
39
- cuvettes individuelles, ce type d'aménagement couvre 25 ha.
- 35 ha sont aménagés par des cordoris en pierres sèches.
Ces troÎs derniers o/Pes d'aménagemen.ts sont réalisés à 60% par l'Etat et les
40% restants par la population.
- plantation de 1600 oliviers, les plants sont fournis par l'administration tandis
que le creusage des trous et l'entretien sont réalisés par les agriculteurs.
- à Louata
Les aménagements rencontrés sont:
- terrassements mécaniques consolidés sur 300 ha.. .
- fixation des sols par plantation de l'aèacia sur 100 ha.
- correction des ravins par construction des seuils en pierres: 100 ha
Ces aménagements sont réalisés par l'Etat sous fonne de chantiers C.E.S. Dans
cette zone, la participation de la population consiste à la plantation de 1500 oliviers et
aux sauvegarde et l'entretien des différents ouvrages.
-à Gouiba
Seules les cuvettes individuelles sont rencontrés dans cette zone qui intéressent
80 ha. Les cuvettes sont réalisées à 50% par l'Etat et à 50% par la population.
-à Gliaa
La superficie aménagée est répartie comme suit:
- 90 ha sont aménagés par des cordons en pierres sèches.
- 50 ha sont aménagés par des cuvettes individuelles.
- 60 ha correspondant à la correction de ravins par seuils en pierres sèches.
Outre ces différents ouvrages réalisés à 60% par l'Etat et 40% par la population,
cette dernière a planté presque 30 ha par des arbres fruitiers dans le but de fixer le sol.
L'étude de la situation socio-économique des zones visitées sera effectuée plus
loin du fait qu'elle pennet de distinguer le reste des détenninants afin d'élaborer la
fonne estimable du modèle.
40
3- Choix de la population à enquêter
le choix des ménages a été fait en se basant sur une liste fournie par les autorités
locales qui énumèrent les différents participants à la lutte anti-érosive. La taille de
l'échantillon est de 113 ménages qui sont répartis entre trois délégations de la manière
suivante: à la délégation de Hajeb el ayoun: 30 personnes dans l'imadat Gouiba et 25
personnes à l'imadat Louata, Quant à la délégation de HaffollZ 27 personnes à l'imadat
Fjernia et 30 personnes à l'imadat Gliaa de la délégation de Oueslatia.
On a procédé à un échantillonnage au hasard pour avoir toute la diversité des
exploitations agricoles dans le but d'identifier les différents fonctionnements
économiques de ces exploitations et leur relation avec la C.E.S.
Le choix des individus a été basé sur des exploitants agricoles résidents" car le
problème n'est posé qu'au niveau des détendeurs du capital foncier (agriculteurs).
11- Les données nécessaires et méthode de collecte
1- Les données nécessaires
Ces données doivent pennettre l'estimation des variables du modèle retenu. On
veut connaître deux catégories de variables.
La première catégorie est la variable dépendante à savoir la participation de
l'agriculteur aux investissements C.E.S. Elle serait assimilée par la part
d'autofinancement dans l'investissement total.
La deuxième catégorie est fonnée par:
- Le revenu qui représente les recettes moins les charges réelles. Il donne une
idée sur les facteurs détenus par l'agriculteur.
Souvent l'agriculteur a recours à d'autres activités. On essayera d'estimer les
41
revenus extra-agricoles (èhantiers, autres). On pourra ainsi déterminer l'importance du
revenu extérieur dans le revenu global et donc son effet Sur le comportement de
l'agriculteur.
- L'amélioration des rendements: On vèut approcher l'impact de l'aménagement
sur le niveau général de la production des cultures, l'amélioration de la végétation
naturelle, l'introduction des nouvelles cultures et la création des stocks de fourrages
pour le troupeau et l'amélioration du prix de l'hectare.,
- Les caractéristiques sociales: ellès concernent l'âge, la taille de la famille, le
niveau d'instruction, ....
2- Méthode de coUecte des données
Une enquête au près de l'échantillon d'agriculteurs a permis la collecte de
l'infonnation nécessaire. Le questionnaire utilisé comporte deux grandes parties. La
première est qualitative relative aux caractéristiques sociales de l'agriculteur aiqsi que
sa perception de la dégradation, déduite à partir des constatations des agriculteurs sur
le terrain, puis *la perception de l'utilité des aménagements et aux modalités de sa, .
pratique anti-érosive. La deuxième correspond aux variables quantitatives et concerne
l'élaboration du compte général de l'exploitation agricole qui traduit son activité
économique (les productions, les charges); le calcul du revenu hors exploitations et
l'autofinancement des aménagements C.E.S.
L'enquête s'est déroulée pendant la période estivale en collaboration avec les
techniciens des services agricoles locaux qui nous ont facilité les contacts avec les
agriculteurs.
Au niveau des cellules territoriales de vulgarisation, on a cherché des
renseignements sur les aides fournies par l'Etat (financières et en nature) pour réaliser
la lutte anti-érosive.
42
111- Forme finale du modèle
Comme on l'a déjà mentionné, l'objectif du travail est d'approcher des réponses. .
à la question relative à l'acceptation des aménagements C.E.S par les agriculteurs et'/
d'apporter quelques éléments de vérification des hypothèses émises dans une étude de
cas concret. On analyse aussi les effets de certaines variables inspirées de la situation
générale des zones d'étude.
l-Les différentes situations rencontrées
La population des zones visitées est répartie a peu près dans 120 ménages
résidents. Chaque ménage se compose en moyenne de 6 personnes.
Un diagnostic de la composition de cette population a montré que les zones
visitées connaissent un déséquilibre dans la pyramide des âges causé par la migration.
Celle ci touche plus particulièrement les jeunes qui partent essentiellement vers les..régions côtières cherchant des revenus dans les chantiers de construction, dans le
commerce et dans le secteur des services. Cette diminution de la richesse en hommes a
engendré un vieillissement de la population (23% dépassent les 50 ans) et un
accroissement de la part des enfants (45% ont un âge inférieur à 20 ans).
Dans l'échantillon, l'âge des exploitants varie énormément, ce qui est traduit par
la valeur relativement importante de l'écart type.
En effet l'âge moyen des agriculteurs enquêtés est de 50 ans avec un écart type
de 31.38 ans. Ils se répartissent selon l'âge de la manière suivante:
- 22.07% ont un âge inférieur à 40 ans
- 42.85% ont un âge compris entre 40 et 60 ans
-35.06% ont un âge supérieur à 60 ans
. Cette répartition ressemble à celle de toute la population donnée dans l'enquête
sur les structures des exploitations agricoles (1994-1995). Dans cette dernière, on
trouve que 21 % des exploitants sont moins de 40 ans, 42% ont un âge compris entre 40
et 60 ans et 37% ont un âge supérieur à 60 ans.
43
" Le phénomène de l'exode' rurale a donc affecté la: dynamique démographique
dans cette zone.
Ceux qui restent ont comme activit~ principale l'agriculture pour,les hommes et
l'artisanat pour les femmes.
Les principales activité~ agricoles pratiquées dans les' zones d'étude sont:
- La céréaliculture qui est l'activité la plus pratiquée et se fait de plus en plus au
'détriment des terres de pàrcours.
- L'arboriculture. mis à part l'olivier. est unespéculation d'introduction récente
dans la zone d'étude.
- L'élevage. surtout ovm. bovin et capnn demeure la principale richesse
agricole.
Cependant l'activité agricole est soumise aux aléas climatiques et estpratiquée
sur un sol érodé; ce qui fait que les rendements moyens sont relativement faibles
comme le montre le tableau 5 suivant.
Tableau 5: rendements des différentes spéculations végétales
Spéculatiori ! orge (qxlha) blé (qxlha) olive (kgfha)RégionFjemia 12 8 350Oliaa 14 10 500Ohouiba et Louata 7 5 300
Source: Rapports des CTV Haffouz, Oueslatia et Hajeb El Ayoun
L'activité agricole pratiquée est extensive. Elle n'est pas très variée et bien
SUIvIe.
Cette situation est confirmée par le fait que le nombre de jours de travail sur
l'exploitation est estimé à 140 jours! an en moyenne. alors que la moyenne nationale
est de 549 jours! an. Dans les zones visitées, le revenu moyen est de 876DT! ha.
On a pu classer les exploitants rencontrés en trois catégories selon l'importance
de leur activité en dehors de l'exploitation. On a trouvé que 33% présentent une
activité secondaire en dehors de l'exploitation alors que 42% exercent exclusivement
l'activité agricole. Pour le reste (25%). l'activité principale est exercée en dehors de
44
l'exploitation. Pour ce dernier type d'agriculteurs, le revenu moyen est de 1200 DT!
, ha, soit presque une fois et demi le revenu moyen de toute la population.
Quant au 'deuxième type d'agriculteurs, le revenu moyen est de 360 DT! ha, soit
moins que la moitié du revenu moyen total.
Comparée à la répartition des exploitap.ts selon leur activité en dehors de
l'exploitation de toute la Tunisie, on peut dire que cette répartition montre que ces
zones étudiées présentent des similitudes avec la situation générale de tout le pays
(56% n'ont pas d'activités en dehors de l'exploitation, 35% ont une activité principale
en dehors de l'exploita~ion et 9% ont une activité secondaire en dehors de
l'exploitation).
Ces conditions relatives aux zones d'étude confinnent le choix de l'âge et du
revenu de l'agriculteur comme déterminants de l'adoption de'la C.E.S. Dans ces zone~,
le premier peut refléter l'action de l'exode rurale et l'action de la relève assurée par les
membres de la famille. Quant au revenu de l'agriculteur, il peut être consid~ré comme
une source pour l'autofmancement de l'investissement, ou traduire quand il est faible la
volonté de l'augmenter en adoptant la C.E.S. A ces variables, on peut ajouter la
disponibilité de la main d'œuvre familiale. Dans ces régions puisque la force de travail
est sous-exploitée, elle peut contribuer à établir les aménagements C.E.S.
n convient donc de passer par l'identification et le calcul de toutes les variables
explicatives avant d'entamer l'analyse des relations entre ces variables et la décision de
l'agriculteur.
2- Identification des variables
2-1- Variables endogènes
L'investissement privé unitaire dans le secteur C.E.S (IP) est une variable
relative aux investissements qui sont destinés à la lutte anti-érosive, tels que la
45
. .
plantation des arbres fruitiers, le transport des pierres, la confection des cuvettes et des
seuils, la consolidation d~s différents ouvrages de lutte, etc..:
2-2- Variables exogènes
* m: amélioration du rendement de l'activité agricole, elle correspond à la
variation unitaire de la valeur ajoutée avant et après installation des aménagements
c.E.S. C'est la variation de la production diminuée des consommations intennédiaires.
* riv: la plus-value, c'est l'augmentation du prix d'un hectare suite à son
aménagement et l'amélioration de sa productivité.
* AG: l'âge de l'agriculteur questionné, qui constitue \-In élément de cadrage des
idées dans lequel s'édifie la volonté de l'agriculteur.
* M.O.F.U: c'est la main d'oeuvre familiale~ elle correspond aux membres de la
famille qui pratiquent entre autre ou exclusivement l'activité agricole.
* RN: le revenu qui représente le surplus des productions brutes a~rès avoir
payé toutes les charges.. Les productions totales proviennent des cultures et de
l'élevage auxquelles s'ajoutent les productions secondaires (sous produits) telles que la
paille, le bois de taille des arbres fruitiers et les sous produits de l'élevage. On ajoute à
ces productions le revenu extérieur des membres de la famille.
Les charges totales comprennent les charges de cultures et d'élevage, réparties
en dépenses déboursées proportionnellement à la production (semences, engrais, etc...).
Dans le modèle, RN traduit le revenu unitaire.
Par conséquent, la fonnulation économétrique estimable du modèle peut être
présentée comme suit:
L'existence du tenne erreur Ut s'explique par le fait que la confrontation de la
structure mathématique exacte à l'observation statistique révèle toujours l'existence
46
d'écarts qui ne peuvent être expliqués par les variables causales identifiées. Ces écarts
se qualifient de variable aléatoire.
Après la spécification du modèle, la définition du niveau d'application et des
données à utiliser on passe à l'estimation de la fonction d'investissement retenue. C'est
à dire la quantification des effets des facteurs potentiel!ement explicatifs de
l'investissement privé en C.E.S. Les résultats obtenus seront présentés et analysés dans
le chapitre suivant.
ft
47
Chapitre 4:
ESTIMATION .DU MODELE
ET RESULTATS
Ce chapitre a pour objectif la présentation de la méthode d'estimation et
l'analyse des différents résultats obtenus à la suite de son application au variantes
retenues du modèle identifié.
1- Méthode d'estimation du modèle
1- Technique d'estimation
La formulation économétrique de la fonction d'investissement spécifiée dans la
partie précédente est une régression multiple.
Y=X*a. +u
où y : le vecteur représentant la variable à expliquer
X : la matrice des variables explicatives
a. : le vecteur des paramètres du modèle à estimer
u : le vecteur des résidus
Sous la torme éclatée, ce modèle peut s'écrire:
Y t = a 0 + al *XIt + 0.2 *X 2t + +0. k * Xkt + Ut
quelque soit t
48
Avec Yt = variable expliquée à la période t
Xt= variables explicatives à la période t
ait = paramètres "du "modèle associés à la variable Xit
Ut =l'erreur à l'observation t
Chacune des variables Xi ( i= l, 2 , ...., k) représente les différentes observations
d'une variable explicative. Les ai sont les paramètres inconnus du modèle.
La résolution du modèle consiste à estimer ces paramètres. A cet effet, on utilise
la méthode des moindres. carrées ordinaires (M~O). L'utilisation de cette méthode
requière un certain nombre d'hypothèses qu'il serait utile de rappeler dans la section
suivante:
2- Les hypothèses du travail
- Hypothèse 1: La linéarité du modèle peut être exprimée comme une
combinaison linéaire des variables explicatives ou bien d'une transformation de ces
variables, plus une variable représentante les perturbations aléatoires (u).
- Hypothèse 2: Homoskédasticité des erreurs: la variance de chaque erreur Ut est
la même quelque soit t (t = l,....,T), var (Ut) = 0-2
- Hypothèse 3: Pas de corrélation entre les erreurs: les erreurs se rapportant aux
différentes observations sont indépendantes l'une de l'autre E(ui, Uj) = 0 quelque soit
I=J.
- Hypothèse 4: L'espérance mathématique de chaque erreur est nulle E(ut) = 0
- Hypothèse 5: Absence de multicollinéarité : les variables explicatives sont non
corrélées entre elles. De même les variables explicatives doivent être connues, non
aléatoires et suivent une distribution indépendante de ut, soit E(X'u) = O.
49
- Hypothèse 6: Le nombre des observations (T) doit être plus grand que le
nombre des variables explicatives (K); T »K.
Dans le cas où ces hypothèses sont satisfaites, la MCO conduit ades estimateurs
dites meilleurs estimateurs linéaires non biaisais (MELNB).
3- Fiabilité du modèle
Les hypothèses pr~citées permettent la construction de certains tests
d 'hypothèses concernant les paramètres à estimer. Ainsi, pour discuter de ces
hypo'thèses et vérifier la validité du modèle et de la méthode d'estimation on doit
commenter certains tests siatistiques que l'on peut tirer directement du modèle, à
savoir: le test F de FISHER, le test t de Student, le coefficient de détermination de R2 et. -
le coefficient de détermination ajusté R;:
*Coefficient de détermination R2
ce coefficient est, par définition, la proportion de la variabilité totale de y~
expliquée par la régression multiple de y par rapport aux variables explicatives x. On a
: 0 <R2 <1. Plus R2 est proche de l~ plus la variance des erreurs est faible, et
l'ajustement de y par Y est satisfaisant. Cependant~ R2 peut être élevé artificiellement
cachant certains problèmes économétriques (multicollinéarité par exemple). Puisque R2
ne tient pas compte du nombre d'observations (T)~ on a cherché à trouver un
coefficient de détermination ajusté R2 telque:
* Le test de student
Le test de student permet de tester la signification statistique des coefficients de
régression, la loi de student ainsi établie permet de:
50
- passer de l'estimation ponctuelle de ai à son estimat.ion par intervalle de
confiance
- tester ai = 0 contre ai *- 0
- tester ai =a.o contre ai *- a.o
Pour que le paramètre soit significativement différent de zéro, il faut que la
valeur de t calculé (tc) soit supérie~re à la valeur de t théorique (valeur prise sur la
table de student) à un seuil de signification choisit.
* Test de Fisher
11 permet de tester la validité du modèle, en particulier la signification de
l'ensemble de la régression, cela revient à tester le choix des variables explicatiyes, on
l'utilise pour comparer l'hypothèse que les paramètres sont tous nuls sauf le terme
constant contre l'hypothèse alternative que tous les paramètres ne sont pas nuls
ensembles.
11- Procédure d'estimation et interprétation des résultats obtenus
1- Procédure d'estimation
La résolution du modèle tel qu'il a été défini a révélé les problèmes suivants:
- Les variables retenues par le modèle ont de·forte chance d'être corrélées. D'où
l'application d~ la M.C.O entraîne une diminution du degré de précision de
l'estimateur (a) sous l'effet de sa variance qui n'est pas minimale.
Pour déceler la présence ou non de la multicollinéarité, JOHONSTON suggère
d'utiliser les coefficients de corrélation multiple Ri2; plus ces coefficients sont faibles,
plus l'on est loin de multi-collinéarité.
Cependant, d'après KLEIN: la multi-collinéarité est tolérable lorsque Ri2 est
inférieur à R2 obtenu de la régression de Y sur X. Dans notre cas on a fait ce test et la
multicollinéarité été tolérable.
51
- Une auto-corrélation potentielle a été vérifiée pour le modèle estimé. En effet,
les coefficients de régression des r~sidus 'selon un processus auto-régressif d'ordre
deux 'sont généralement significativement différents de zéro.
On a procédé à la correction d~ l'auto-corrélation d'ordre 2 pour tous les cas de
la quantification de la fonction d'investissement. Cette procédure est pennise par
l'outil infonnatique utilisé pour la quantification du modèle retenu.
Par ailleurs, le test utilisé pour détecter la .présence de l'auto-corrélation des. . ",
erreurs est le calcul de la sU!tistique suggérée par Durbin et Watson (DW).
Ce test sera particulièrement puissant si les erreurs du modèle suivent un
processus de premier degré.
DURBIN" et 'WATSON ont montré que la valeur de ce test (DW) est comprise
entre deux limites dL (Lower) et dU (Upper) indépendanunent des valeurs prises par
les variables explicatives et pour tester l'hypothèse d'absence d'auto-corrélê-tion des
erreurs d'une régression contre l'alternative: une auto-corrélation positive ou négative
des' erreurs, on doit situer la valeur tirée directement du modèle dans les zones
suivantes:
zone: 1 II III IV V
---------1--------------1----------1-------------1--------------I~------------------------;>
o dL du 2 du* dL* 4
avec du* = 4 - du
dL* =4 - dL
Si la valeur donnée par le modèle se situe dans:
l'intervalle I: on a une auto-corrélation positive
l'intervalle II:on a un doute: zone non concluante
l'intervalle III: absence d'auto-corrélation
l'intervalle IV: on a un doute: zone non concluante
52
.;
l'intervalle V: on a une auto-corrélation négative
2- Résultats obtenus
Au niveau de cette section, on va présenter les. résultats et essayer de les
interpréter. L'interprétation peut être mieux présentée en commençant par la
fonnulation des attentes autorisées par la théorie économique de l'estimation du
modèle. Ces attentes concernent le signe des différents paramètres estimés et
peuvent être résumés <?omme suit:
2-1- Formulation des attentes
* BU1: l'effet de la variation du prix d'un ha avant et après aménagements anti
érosifs. C'est à dire que l'investissement augmentera chaque fois que la plus value
générée par la réalisation des travaux de la c.E.S.
=!: (1-13) al: l'effet de l'amélioration du résultat économique de l'exploitation
après avoir adopté la C.E.S. Ceci correspond au flux de revenu annuel généré par
l'aménagement. Il est théoriquement corrélé positivement à l'investissement. Ce
coefficient mesure en fait la deuxième composante de la rentabilité de l'investissement
consentit.
* a2: l'effet de l'âge du chef de l'exploitation. On peut s'attendre à un signe
négatif de ce paramètre dans les conditions d'âge avancé et d'absence de relève assuré
par les membres de la famille. Si ces conditions ne sont pas réunies, le signe contraire
pourra être envisagé. En résumé, nous ne pouvons pas formuler d'attente nette à
propos du signe du paramètre.
* a3: l'effet de la disponibilité de force de travail pouvant contribuer à l'activité
agricole et par conséquent à établir les aménagements c.E.S. Le bon sens pennet de
s'attendre à un signe positif.
* U4: l'effet du revenu de l'agriculteur. Ce revenu peut être une source pour
l'autofinancement de l'inyestissement. Il facilite donc l'adhésion de l'agriculteur au
53
programme de c.E.S. a4 aura un signe positif. L'augmentation du revenu peut aussi
être utilisée pour la consommation immédiate et avoir un effet nul sur, la C.E.S. Pour
.certaines tranches de revenu faible, la volonté de les augmenter peut être une incitation
à l'investiss~ment à condition que le problème' de financ~ment soit levé. Par
conséquent, le signe de ce paramètre est aussi indétenniné.
2-2- Interprétation des Résultats obtenus
La structure du modèle estimé à été de la manière suivante:
Ipt = -35.64 + 0.28* lOi\' +1.04* m + 0.86 *AG +4.12 *MOFU - 0.02* RN-
R2 =0.87 R2 = 0.86
A ce niveau d'analyse on passe à l'étude des effets relatifs des différents facteurs
explicatifs du modèle..
2-2-1-Effet de la plus value
L'amélioration du prix de l'ha ,entraînée par les aménagements C.E.S a un
impact positif sur le comportement des agriculteurs. En effet le résultat
significativement différent de zéro au seuil de 5% , indiqué par le tableau suivant
montre qu'une variation unitaire du prix de l'ha occasionne toutes choses étant égales
par ailleurs, une augmentation des investissements de 0.28 unités.
.'Tableau 6 ':Effet de la plus value
VARIABLE COEFFICIENT TESTt ELASTICITE
Plus valus du prIX de 0.28 5.80 53.9
l'ha
Source: nos calculs
L'effet positif de l'augmentation du prix de l'ha est nonnal étant donné que
cette plus value est une composante de la rentabilité de l'investissement réalisé.
54
En ternie d'élasticité, les investissements sont sensibles à une ~ariation relative
de l'amélioration du prix de l'ha. elle est de l'ordrede 54%.· .
2-2-2- Effet de l'amélioration du rendement de l'activité agricole
Les résultats issus de l'estimation empirique de la fonction d'investissement
pour l'adoption de la C.E.S montrent que les agriculteurs se comportent positivement
suite à une variation unitaire du rendement agricole et significativement différent de
zéro au seuil de 5%. Une variation unitaire du rendement agricole engendre toutes
choses étant égales par ailleurs, une augmentation des investissements de 1.04 unité
comme l'indique le tableau 7 suivant:
Tableau 7: effet de l'amélioration du rendement agricole-
VARIABLE COEFFICIENT TESTt ELASTICITE
Variation du rendement 1.04 5.60 42.5
agricole1 ..
1
source: nos calculs
La sensibilité des investissements VIS :3 VIS d'une variation relative du
rendement agricole est d'environ 42.5%.
Cette variable mesure la deuxième composante de la rentabilité et traduit les
flux annuels des avantages dus à l'investissement.
2-2-3- Effet de l'âge
L'estimation empirique de la fonction d'investissement privé dans la C.E.S a
montré une relation positive et significative entre cet investissement et l'âge du
décideur.
55
Tableau 8:" Effet de l'âge
Variable coefficient Testt - Elasticité
l'âge du décideur 0.86 4.28 54.2
source: nos calculs
Compte tenu qu'on est dans une situation de population relativement âgée, suite
au phénomène d'exode rurale qui touche essentiellement les jeunes, comme on l'a déjà
mentionné dans la présentation de la situation générale des zones d'étude et selon les
hypothèses fonnulées dans l'explication de l'eff~t de l'âge, cette relation peut
s'expl,iquer par le fait que la décision de l'agriculteur émane de sa volonté à laisser une
bonne terre à ses descendances.
En tenne d'élasticité, les investissements sont considérablement sensibles à une
variation relative de l'âge, elle est de l'ordre de 54%.
2-2-4- Effet du Revenu
Les résultats de l'estimation figurant dans le tableau 9 suivant montrent que la
relation entre l'investissement en C.E.S et le revenu des agriculteurs est négatif
Le coefficient de régression égale à -0.02. Quant il l'élasticité, elle désigne
qu'une variation relative des revenus ~ntraînera une réduction des investissements
dans le secteur de la C.E.S de l'ordre de 13.26%.
Tableau 9 : Effet du revenu
Variable Coefficient Testt Elasticité
Revenu -002 -2.59 13.26
source: nos calculs
Les aménagements réalisés dans les zones d'étude comme partout à travers le
pays sont en fait financés en grande partie par l'Etat. Les agriculteurs à faible revenu
semblent les plus intéressés par l'adhésion au programme de la lutte anti-érosive initiée
par l'administration. Cette acceptation des actions C.E.S pourrait être interprétée
56
comme un moyen d'augmenter à court terme les faibles revenus dont disposent ces
agriculteurs.
2-2-5- Effet de la Main d'oeuvre familiale
Les résultats issus de l'estimation de la fonction d'investissement désignent que
l'effet de la disponibilité de la main d'oeuvre familiale sur la décision d'investissement
est conforme aux attentes théoriques.
En effet, l'impact de la main d'oeuvre familiale est positif et significativement
différent de zéro au seuil Qe 5%. Une variation unitaire de ce type de main d'oeuvre
fait varier J'investissement de 4.12 unités, toutes choses étant égales par ailleurs.
Comme le montre le tableau 10, une variation relative de la main d'oeuvre familiale
entraîne une augmentation de 7.6% des investissements:
Tableau 10: Effet de la main d'oeuvre
Variable Coefficient Testt elasticité'"
Main d'oeuvre 4.12 1.68 7.66 .
familiale
Source: nos calculs
Etant donné que la participation privée à l'investissement C.E.S est en partie
constituée des jours de travail fournis par l'agriculteur.
On comprend donc que plus la disponibilité de la main d'œuvre familiale est grande,
plus cette ·participation est facilitée. Cette relation est d'autant plus nette que les
possibilités d'embauche de cette main d'œuvre familiale dans les régions étudiées sont
relativement réduites.
2-2-6- Validation du modèle
La forme"estimée du modèle conforte nos attentes dans la mesure où on a obtenu
un coefficient de détermination (R2) et un coefficient de détermination ajusté qui sont
Si
proche del'unité~ en effet R2 = 0.87 et R2 ajusté =0.86; c'est à dire qu'avec le modèle
choisi on arrive à expliquer 86% la participation privée dans·les aménagements C.E.S.
Le test de FISHER (F) pennet de tester.la validité du modèle linéaire autrement
dit tester la signification de l'ensemble de la régression, cela revient à tester
l'hypothèse qu'aucune des variables indépendantes ne contribue à expliquer la
variabilité de la variable dépendante autour de sa moyenne, c'est à dire que tous les
paramètres sont nuls sauf celui qui est constant.
Le fait de comparer f calculé (tiré dir~ctement du modèle) = 73.44 contre les
valeurs théoriques lues dans la table de FISHER pour 5 et 71 degrés de liberté qui est
de l'ordre de 2.37 au seuil de 5% nous a pennis de vérifier une autre fois que le modèle
explique une bonne part du comportement des agriculteurs face aux aménagements
C.E.S.
2-3- Synthèse
A la lumière des résultats obtenus, on peut dire que:
- Les régresseurs .choisis sont statistiquement significatifs au seu.il de
signification ~hoisi (5%).
Les paramètres associés à ces variables explicatives permettent de faire un
ci.assement en fonction de leurs pouvoirs explicatifs. C'est ainsi que la disponibilité de
la majl1 d'œuvre familiale ayant le paramètre le plus important est le regrèsseur le plus
dcminant dl} Îait que la participation privée en C.E.S est en partie fonnée par les jours
de travaii f0umis par l'agriculteur.
L'augmentation du prix de l'ha additionnée à l'amélioration du rendement de
l'activité agricole occupent la deuxième position. Leur effet positif est nonnal du fait
qu'ils forment les avantages obtenus suite à l'adoption de la lutte anti-érosive.
Quant au deux dernières places elles sont occupées respectivement par l'âge du
décideur et son revenu. Ce dernier reflète que les plus intéressés par l'adhésion au
programme de lutte anti-érosive sont les agriculteurs à faible revenu.
58
Toute augmentation du revenu suite à l'adoption de la C.E.S par les agriculteurs
passe selon les résultats de ce modèle par une amélioration de la rentabilité et une
mobilisation de la main d'œuvre familiale dans l'exécution et l'entretien des travaux de
C.E.S.
La réalisation de la première condition peut être rendue possible par:
- Des sauts technologiques à réaliser en vue d'améliorer la rentabilité des
systèmes protégés.
- La valorisation du service écologique rendu par ces agriculteurs en conserVant
la fertilité du sol qu'ils cultivent. Ce paiement est à déduire de la plus value générée
par l'aménagement des terres agricoles.
El, -:e qui concerne le recours à la main d'œuvre familiale, des solutions
techniques peuvent être proposées. On peut suggérer en effet l'emploi de cette main
d'œuvre dans la réalisation des aménagements C.E.S au détriment de la mécanisation
chaque fois où ceci s'avère plus rentable.
Les résultats obtenus montrent aussi que la diversité des exploitants peut
engendrer des comportements différents vis à vis de la C.E.S. Afin d'analyser
d'avantage la structure causale du processus de décision, on a essayé de classer les
agriculteurs enquêtés selon l'importance de leur participation à l'investissement C.E.S.
Cette classification a permis de constituer trois groupes d'agriculteurs. Un
'. premier groupe formé par des agriculteurs caractérisés par leur importante participation
à la lutte anti-érosive. Le deuxième groupe représente un niveau moyen d'adhésion au
programme de lutte. Quant au troisième groupe, il présente les agriculteurs qui se
caractérisent par leur faible participation aux aménagements c.E.S.
Les premières estimations du modèle pour chaque groupe révèlent l'existence des
différences ,de point de vue signe et valeur, au niveau des paramètres ainsi estimés.
Cependant cette analyse devrait être ultérieurement précisée et complétée dans le but
de confirmer ces différences et de voir leur ampleur ainsi que de dégager les intérêts et
les implications d'une telle étude sur la politique d'aménagement c.E.S.
59
CONCLUSION GENERALE
CONCLUSION GENERALE
Au terme de ce travail, on va évoquer rapidement la problématique pUIS
résumer les principaux résultats et leur cohérence avec les hypothèses émises, ensuite
envisager les portées et les limites de ceux-ci.
Le diagnostic de l'évolution historique de la pratique anti-érosive a montré que
des modifications ,dans les' objectifs et dans les approches d'aménagement, ont été
faites au cours de ces dernières années afin d'assurer la pérennité des aménagements
établis. En effet, les objectifs ont passé de la régulation du marché de l'emploi dans les
zones marginales pendant les années 60 à l'amélioration de la productivité de la main
d'oeuvre par l'introduction accrue des engins pendant les années 70 et enfin à
appliquer les travaux de C.E.S intégrés à partir de 1980.
Quant à l'approche, on l'a changé. par l'approche participative pendant les
années 90. Cependant les résultats étaient contestables. L'une des principales causes
avancées était la faible participation des agriculteurs au processus d'aménagement.
Pour améliorer l'adhésion des agriculteurs dans la lutte anti-érosive, malgré
toutes les adaptations de la politique de la c.E.S, nous devons analyser les infonnations
économiques qui aident l'agriculteur à prendre sa décision. Dans ce but, on a élaboré
ce travail qui cherche à spécifier les détenninants de la décision en C.E.S et à
quantifier leurs effets respectifs. On pense qu'ils sont liés à l'agriculteur et à son
investissement dans la C.E.S.
Pour examiner ce problème, la démarche méthodologique à suivre était très
variée pour spécifier les principaux facteurs et aborder la caractérisation de
l'agriculteur sur de nombreux plans. Par la suite on a adopté une approche
économétrique visant la mesure de l'effet des variables exogènes choisis et pouvant
expliquer le comportement des exploitants vis à vis des aménagements de C.E.S.
60
Dans une première étape, il a été procédé à l'identification théorique du travail.
A cet. effet, l'analyse des fonctions économiques suivantes a été conduite.
D'abord, la fonction d'investissement,· ensuite la fonction de consommation à
travers laquelle .on a analysé les théories du revenu permanent et du cycle vital.
L'adoption du cadre théorique à la problématique du sujet a constitué la
deuxième étape de l'analyse théorique.
Ces deux étapes ont abouti à l'élaboration d'un modèle relatif à la fonction
d'investissement privé en C.E.S. Ce modèle fait apparaître les variables explicatives
suivantes:
* Les avantages économiques dues à l'adoption de la C.E.S.
* L'âge, la composition de la famille perçue à travers la disponibilité du travail
familial et la richesse du décideur.
L'estimation ùu modèle retenu a été faite sur la base des données, disposées en
coupe transversale, d'une enquête menée au niveau d'un échantillon de 113 exploitants
et réalisée dans les régions de Gouiba, Louata, Gliaa et Fjernia. Ces zones se trouvent
respectivement dans les délégations: Hajeb El Ayoun, Oueslatia et Haffouz dans le
gouvernorat de Kairouan.
Le choix de cette zone peut être justifiée par plusieurs raIsons, elles se
singularisent:
- Sur le plan géographique du fait qu'elles sont situées dans une des régions les
plus touchées par l'érosion.
- Sur le plan écologique, par l'existence d'une couverture végétale très marquée
par l'action prédatrice d.e l'homme.
- Sur le plan démographique, avec un impact élevé d'une population très variée
sur le milieu, qui utilise les ressources naturelles des diverses tàçons mais de manière
exhaustive.
61
- Dans ces zones touchées par l'érosion, on a appliqué la lutte anti-érosive à
caractère participatif ou presque la quasi-totalité de la population a participé à cette
lutte.
Les résultats issus de l'estimation de la fonction d'investissement privé ont pu
dégager les relations suivantes:
* Une première relation positive et significative entre l'investissement privé en
C.E.S et ses avantages déclarées. Chose nonnale, étant donné qu'il s'agit de sa
rentabilité.
On distingue deux types d'avantages de la C.E.S, l'amélioration du rendement
agricole et l'augmentation du prix de l'ha.
Ce dernier régresseur est supposé refléter la valeur économique attribuée à la
fertilité d'un ha.
n en découle que l'effet de la variable amélioration du prix de l'ha traduit
l'action des productions espérées dans les années à venir (suite à l'améliorati<?n de la
fertilité) sur la décision de l'agriculteur.
*Une deuxième relation positive et significative entre la participation à la C.E.S
et l'âge du décideur. Cette relation est expliquée par le fait que la population est
relativement âgée, suite au phénomène d'exode rurale qui touche essentiellement les
jeunes. Elle s'explique aussi par le fait que la décision de l'agriculteur émane de sa
volonté à laisser une bonne terre à ses descendances.
*Une troisième relation négative et significative entre la ri~~esse du décideur et
l'adoption de la C.E.S. On l'a expliqué par le fait que l'acceptation des actions C.E.S
pourrait être interprétée comme un moyen d'améliorer le revenu des agriculteurs par
l'octroi des subventions,...
62
.' .. * Une quatrième relation positive et significative entre la disponibilité de la
main d'oeuvre familiale et l'investissement privé en c.E.S. Cette relation traduit le fait
que la participation des agriculteurs est en partie constituée dejours de travail., ,
L'estimation du modèle a montré que les deux variables, rentabilité de
l'investissement et disponibilité de la main d'œuvre familiale sont les plus explicatives
du comportement de l'agriculteur.
Afin d'assurer la pérennité et la durabilité des aménagements de C.E.S et en se
basant sur ces résultats, on peut suggérer les solutions suivantes:
- Ré:lliser des sauts technologiques en vue d'améliorer la rentabilité des
systèmes protégés.
- Valoriser le service écologique rendu par les agriculteurs. Ce paiement est à
déduire de la plus value générée par l'aménagement aux terres agricoles.
- Employer la main d'œuvre dans la réalisation des aménagements C.E.S au.'détriment de la mécanisation chaque fois où ceci s'avère économiquement justifiable.
Une telle option peut contraster avec le choix,technique en matière de réalisation des
travaux de C.E.S.
Cependant, une classification des agriculteurs selon l'importance de leurs
p~rticipations à i'investissement C.E.S a montré que des différences de comportement
pourraient exister. L'analyse de ces différences et de leurs im'plications est un travail
qui pourrait être ultérieurement envisagé. En plus de cet approfondissement le travail à
entreprendre devrait dépasser les limites suivantes:
La première limite est relative à la signification de l'adoption de la C.E.S. On l'a
étudié à un niveau correspondant à la partjcipation de l'agriculteur et non relativement
à une prise de décision de ça part.
La deuxième limite concerne le fait qu'il existe d'autres facteurs potentiellement
explicatifs de la décision de l'agriculteur qui n'ont pas été analysés dans ce travail.
63
..REFERENCES BIBLIOGRAPHIQlTES
REFERENCES BmLIOGRAPmQUES
1- .Bachta, M. S., 1993- « Intervention des pouvOIrs publics et stratégies
paysannes: un éclairage économique» . Séminaire C.E.S. Tunis.
2- Bernanke, Ben S., 1984 - «Permanent income, Liquidity and expenditure <?n
automobiles: Evidence from Panel Data». The quarterly journal of Economies.
August.
3- Bussery, A. & Chartois, B., 1975- «Analyse et Evaluation ·des projets
d'investissement, Actualisation et critères des choix des investissements »I.D.E
4- Chennoufi, H., Hassaïnya & Ladjili, 1994 - « Méthodologie d'élaboration
des projets C.E.S basée sur la participation de la population ». Séminaire maghrébin.
Kairouan.
5- Dridi,K., 1996 - «Problématique de la C.E.S en Tunisie: Une recherche sur
quelques tàcteurs explicatifs de l'acceptation des aménagements par les àgriculteurs,
cas de Ouled Fredj à Bargou ». Mémoire de fin d'étude du cycle de spécialisation.
INAT.·
6- Friedman, M., 1957 - «A théory of the consumption Function ». National
Bureau ofEconomie Research. Princeton. University Press.
7- Galesne, A., 1981 - «Les décisions financières de l'entreprise;
l'investissement ». DUNOD.
8- Gittenger, J. P., 1985- « Analyse économique des projets agricoles ». J, D, E
(BM). Economica.
9- Hamza, A., 1993- «La dimension sociale de l'érosion des terres en
Tunisie », séminaire sur les transfonnations actuelles des sociétés rurales du Maghreb,
Tunis-Carthage.
.10- Johnston, - « Econometric Method~. Third edition ».
11- Keynes, 1936 - «La théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la
monnaIe ».
12- Lafargue, O.P. & Heline, R., 1974- ( Principes et techniques des
investissements». J. Demas & Çie.
13- Lecaillon, J., 1969- « Analyse macro-économique ». Edition Cujas. Paris.
14- Masse, P., 1964 - «Le choix des investissements». Deuxième édition.
Dunod. Paris.
15- Ministère de l'agriculture, 1996- Enquête sur les structures des
exploitations agricoles: 1994-1995.
16- lVlinistère de l'agriculture, 1992- Rapport de consultation sur les aspects
sociaux de la conservation des eaux et .du sol en Tunisie. Programme des Nations
Unies pour le développement, organisation des Nations Unies pour. l'alimentation et
l'agriculture. Elaboré par Lamouri,M..
17- Ministère de l'agriculture, 1992- Rapport d'évaluation de l'approche
participative «Contact-Programme». Testé par le CRDA de Séliana. Projet PNUDI
TUNI 921 001. Elaboré par Guitouni, F..
18- Ministère de l'agriculture, 199.4- La conservation des eaux et des sols, une
composante du développement Agricole durable: La vulgarisation agricole facteur de
développement. Séminaire Maghrébin. Elaboré par Rhimi,I.
19- Ministère de l'agriculture, 1994- Les techniques d'aménagement des
versants. Séminaire Maghrébin. EI~boré par Achouri, M.
20-' Ministère de l'agriculture, 1994- Evolution des Stratégies de C.E.S en
Tunisie. La conservation des eaux et des sols: Une composante de développement
agricole durable. Elaboré par Hizem, H.
21- Ministère de l'agriculture, 1994- La coservation des eaux et du sol en
Tunisie. Elaboré par Missaoui, H.
22- Modigliani, Franco & Rrumberg, R., 1954 - «Utility analysis and the
Consumption Function: An. interpretation of Cross - Section data» in post-Keynesien
Economics, K. Kurihara,. ed. (New Brunswick, NJ: Rutgers University Press).
23- Modigliani, Ando, Albert & Franco, 1963- « The life - cycle Hypothesis
ofsaving. Aggregate implications and tests ». American Economic Review.
24- Peyrard, J., 1986 - « Analyse financière - Sociétés et groupes ». Vuibert,
L. Paris.
25- Pilisi, D., Pascal, S., Milleron, J. C., WolfeJspergu, A. & CJaassen, 1969
- « une contribution à la théorie du revenu permanent ». Travaux et Recherches
de la Faculté de Droit et des Sciences Economiques de Paris. Série «Sciences
Economiques» nO 1. Presses Universitaires de France.
26- StengeJ, J., 1977 - «le choix des investissements dans une économie
incertaine». Entreprise moderne d'Edition.
27- Stratégie Nationale de la conservation des eaux et du sol (1990-2000).
Copie revue et modifiée. Décembre 1993.
28- Surjett, S. Bhalla, 1977 - «The role of sources of income and investment
opportunities in rural savings». Journal of development Economies. North. Rolland
Publishing Company. .
29- Young, R., 1992- «Evaluating long-lived. Projects: The issue of
intergenerational Equity». The Australian journal of agricultural Economies. Vol. 36.
n03.
ANNEXE «A»
Tableau1: Evolution des réalisations des travaux de C.E.S:Aménagement des terres à vocation céréalière (ha)
Année1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 Total Prog.
GouvernoratTunis 6 45 90 66 80 10 20 25 32 30 30 25 459
3000050000700003000025000
480
5427
54001877212612
20580300
îOOO800
2100300
1000800
2110
210120
Djendouba 520 800 200 295 820 1350 242 300 300El Kef 1570 3600 1700 535 710 1344 750 1941 2110 2110
Ariana 150
1-8_e_n_A_r_o_u_s_s__-I-__+-_--+_.,......._--t- -+ -i~___+--_+---_+_-.:....-..+_--1-----+---!------+-----1Nabeul 1-----f-=-:--.-----+---+----+----t----f---t-'---t----+---'--+---__+----~-----J.:....-..--+----l------l
Bizerte 100 1000 800 200 200 1000 1300 800---f------;.---f----/----f----+----i
Zaghouan 2313 4189 3000 1120 1250 700 1 860 1340. 1000 1000--..;---+--.--+-----1---+----1----+--'--+-----1Béja 1105 2316 1500 1140 814 1015 807 715 800 800
Seliana 1143 1330 180 2425 2536 1930 1606 640 1760 1760 1760 1700 18770 1000006000· 5925 82500 305000
SousseMonastirMehdiaKairouanKasserineSidi BouzidSfaxGafsaTouzerGbelli·GabesMednineTataouin
Tableau 2 : Evolution des réalisations des travaux de C.E.S: Sauvegarde et ~ntretien des travaux réalisés. (ha)
Source: Mmlst~re dG l'agnculturel Dlrectloil de,la C.E.S
1
"----Année
1990 1991 1992 19931
1994 1995 1996 1597 1998 1999 2000 2001 Total Prog.
Gouvernoratunis " 200 108 24 24 78 50 90 238 238 238 1298 5000-riana 182 34 185 333 124 73 2~6 500 425 425 425 2932 3000
"
en Arouss 280 296 176 70 100 90 ,100 100 145 575 575 575 8000abeul 3095 145 100 350 691 585 444 600 838 838 838 15000zerte 460 215 550 420 421 250 200 450 200 745 745 745 5401 1700019houan 2044 1524 400 224 377 199 195 240 180 895 895 1395 8568 83000~ja 557 700 583 418 195 369 313 301 630 630 1120 5816 36000endouba 852 300 700 400 600 916 1286 1628 605 980 980 980 10227 33000Kef 350 1208 228 500 400 1344 1563 1030 1635 1225 1225 1225 11933 2000
!liana 4816 2050 1358 1261 1743 1226 2249 1025 1305 1305 1705 20043 167000l:or-'I ~..~~:<:~~'t!~,,,,,,#,~~-' ~~t2836~ ':'~6435}i, ,B!4164%~ G;:2~~}* \ii$842~f: ~$~'$2~ '~}~5' ;~ wi6'l4tr~ 1J":S28"1b>: '$:785Gf i.'f185P:;~ -"'9246;)' ·1.:177824:.:, c:~369(j00:;:~. :t. ,". a ~~;~"~.:~~:"~~~~1.~.f . "'.. .,... ".' "",-. ···~;i. ". ". ~~~::':/ . ~~,. : ... ,.'.. ~~;.: . ~(6.~1 ,', ~_ . '. )._: ... .~.,t -g. . \.""-t! '~'? , ':~
lusse 1217 2121 8~5 1080 997 920 . 707 226 938 610 610 610 10851 10000mastir 589 675 397 171 200 459 586 673 3GO 430 430 430 5350 6000!hdia 1825 781 1507 703 866 1318 842 1566 1143 775 775 775 12876 11000lirouan 2781 1450 1237 63 1909 728 1309 1160 637 1050 1050 1050 14424 70000lsserine 9000 9000 9000 4000 3200 4264 253? 2040 1330 1330 1330 47026 95000:Ii Bouzid 6834 2317 2044 1405 430 686 735 650 820 870 870 870 18531 45000:lX 2453 1508 3050 1065 1100 3650 2600 1025 550 660 660 660 19181 33000[ "t "lz!li-t.;t.iYii~~i\.~Yj~4$:~~i}il7S52~ ;A~8~50r ~Hi84'87:2; !i~:55:0~\~ ~tpij,7,jj <f1-2'43'~ ~t':tà'32:'J: :;;~'6428~ :~;!§1~~~;~~~;$.7.2'5~ :~~~7:2S~1:128239. 'V21000Q'S;0 a. ~~l>'~"{-:;'~:,;'N~:~ 1":.').;.. hO _ ••_.~,,~ ~~....:-. ~ ,'."••;.? l·:'&.-:.~ t .... ~~" ?;:'r.- .." ; _."". /,.,.~.
fsa 11200 393 360 2'132 î768 456 1356 1175 1175 1175 21190 50000'--uzer 70 92 10 14 77 49 77 158 240 300 300 300 1687 4000elli 15 70 268 281 826 200 327 345 290 290 290 3202 7000bes 10285 16852 126ï9 1460 700 2095 1940 2328 2039 2190 2190 2190 56948 50000dnine 4157 1209 1552 2335 2168 2088 1415 1468 1074 665 665 1165 19961 83000:aouin 1210 1321 310 835 660 1470 1180 938 955 690 690 690 10949 25000
· .Tableau 3 : Evolution des réalisatIons des travaux de CES: Construction des ouvrages des eaux de crues (unité)
Année r:1990 1991 1992 1993 1994 i 995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 Total Prog.
Gouvernorat ,mis 149 34 190 190 250 273r-'196"" '-214 -"265- _. 265 265 265 2556 3000
-riana 408 418 836 542 321 437 503 863 1455 1455 1455 1455 10148 3000en Arouss 589 1056 1071 375 445 659 6e7 05;:) 897 897 897 855 9058 5000abeul 3219 2438 2118 2321 1975 2207 1632 1223 1900 1900 1900 1900 24733 31000zerte 500 515 580 460 535 615 970 1071 1900 1900 1900 1900 12846 1000019houane 2332 2320 625 1920 3651 3780 2628 1779 4914 4914 .4914 4914 3869150000~ja 1159 1174 1200 1262 1598 1410 1277 2168 1565 1565 156q 1565 17508 22000endouba 830 1233 1623 2080 1830 1932 2823 4281 2650 2650 2650 2650 27232 20000Kef 5562 6544 5806 3498 4120 3412 2226 5183 6333 6333 6333 6333 61683 40000!liana 9300 9845 9515 6277 6626 10507 7784 .8711 14771 14771 14771 14771 127649 120000rotal~J%'i$~~~g}~:124048\!,:25S7-7;; ::23564;~f,18925 .., }21:S5;1~' ~:2~2~-2J ~2Ô.1;,O;6~ ,~129;t43~~ !f~E)65Q;; :t:36650/ ~36650!'~:36508' '332104 : 304000 ,-)usse 1526 1441 1017 1593 1040 1015 3164 387 5513 55'13 5513 5513 33235 6000)unestir 2025 2267 1230 1496 1155 1854 1708 2714 1590 1590 1590 1590 20809 9500~hdia 3666 3748 3271 2769 1192 1976 1146 8035 7946. 7946 7946 7946 57587 20000rouan 4175 4716 5138 4613 2443 2646 3G06 11903 16201 16201 16201 16201 109044 80000Isrine 5000 6000 6000 3215 3879 3154 7888 7947 3650 3650 3650 3650 57683 60000:1i Bouzid 5383 5298 3861 3186 5751 6563 6587 10157 12037 12037 12037 11837 94734 25500:lX 8044 8783 6249 8706 11032 10032 9384 3208 2236 ,l' 2236' 2236 2236 74382 32000rôtal~~~~1$1~1{ff~~2~8~;~$ ~.32253f 'i26'76S:1~2557:.~t~:2~~9~J,\~2124.,o-~ ~S,~fl8~3~ 1.:443,51~,?~.9~;r.;3/ ;f4à11:3:: f49:tZ3} ~:;48973! (447474"233000.;Ifssa 8525 11360 5793 4231 3619 6407 6769 ,2530 4403' 4403 4403 4403 66846 30000uzer 30 173 106 168 167 265 99 130 226 226 226 226 2042 3500leli 438 159 266 636 484 532 538 537 930 930 930 930 7310 7000bess 2168 2729 3288 2587 2882 2749 3231 2491 2087 2087 2087 2087 30473 30000dnine 2575 1269 2171 2890 3547 1725 1488 3105 2896 2896 2896 2896 30354 50000taouin 1562 1360 1659 2428 1262 1893 2853 1580 2200 '2200 2200 2200 23397 15000rotal;:~;~;'!;1;\1"~~~<:j;ç~: ~1.5298\>.f7.050i,:13283) i.:t1>29.40~ M,~161;~ k1~51;1_t {àj~4,~18i ~1.()31.~~\~t27.42:" f(:1·2l4.2:;i}127;42t ;-112742,160422· >,135500 .•.•
Source: Ministère de l'agriculture! D;rectlon de la C.E.S
Tableau 4 : Evolution des réalisations des travaux de C.E.S: construction des lacs collinaires (unité)
Année
~~~~a 1 1 3 2 2 3 -:-+-=-3 3 3 3 3 300 40
m Arouss 1 2 2 2 3 3 3 2 2 2 2 2 26 30Ibeul 5·3 4 7 7 5 5 6 6 6 54 80zerte 5 5 10 9 7 6 6 1 7 7 7 70 80Ighouane 5 9 8 5 6 6 6 3 2 6 6 6 68 130!ja 1 2 4 4 4 2 6 3 3 4 4 4 41 90endouba 1 2 4 3 6 4 4 6 6 6 42 80Kef 4 2 7 7 .7 6 10 1 6 6 6 62 90lliana 11 7 9 10 10 8 7 2 3 9 9 9 94 110Jlç:t~I_,'~ ~.. ;:~. ,~4~ t~3~t~ t(:[;fql~~ ~~~4$.' ..~~~p2~ f#;4,;J.Wj ~~.:j,M .t~:t~ ~t4{fJ1I~~49~~%~4.~~~ '~*~9;t,:ft2!(:J48:7'U~;f:iiti;~1:3.0~~:(~tlusse . 2 3 3 . 3 5 3 2 1 1 3 33 32 50>unestir 1 1 1 2 1 6 10lhdia 1 1 1 3 1 1 1 1 10 10'ouan 4 4 6 8 6 4 6 2 6 6 6 58 80srine 6 6 6 7 7 6 7 6 6 6 63 100jj Bouzid 2 2 2 4 3 3 2 2 1 21 15lX 1 1 2 5[At.al~~~~ ~.f:j:~~~ ~0i;t4~1 ~~'1:~i~{ ~fi2:j~~~~2tt~ l~~qJ'i f~~;$:~ r46.l~ ~~;~f,~ ~~$}t8~~ ~~t8}~*~~1]}~0 iÜr,f92fj,@ {::'0,;270X~;; .lfssa a
1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 Total Prog.
30uvernorat
uzer a,eli abess adnine a~aouin a
Source: Minist~re de l'agriculture! Direction de la C.E.S
Tableau 5 : Evolution des réalisations des travaux de C.E.S: des construction des ouvrages de recharges des nappes(unlté)
Année1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996' 1S9i 1998 1999 2000 2001 Total Prog.
iouvernoratnis'ianan Aroussbeul 5 10 11 10 8 8~erte
ghouane 4 18 4 12 10 ' 8ja 8 11 13 14 7 16mdouba 2 5 6 9 10 4Kef 4 9 10 10 10 10liana 7 14 3 23 10 12
5
1011
25
59418
6
7,9
7
002
6 6 6 86 1000
10 10 10 93 1506 6 6 105 1006 6 6 ,65
4 4 4 79 8010 10 10 135 100
r:o,tal~j~~-m.:~i,~~~ff$O,t:t~~ i':[~~~6,7':Èi\~; ~;~;'!47+t~ :f,~f7;8,~~xJ;it\~::S$i~I,,:N:;~a.;;/:'"2~ :it.4~~3~~ il%&29lt:'~~ ,(~t;:::42~w;~~t.jé42;11~~ t:!~!;:42?'iÜ1,~i;565;;;~, ;:~,'i:,z530<;:i,
usse 5 5 4 . 5 4 3 13 9 14 14 14 90 50unestir 1 4 2 1 2 1 2 6 6 6 6 6 43 25 .hdia 11 1 2 1 1 , 5 . 4 4 4 33 40ouan 8 3 1 30 19 9 6 3 12 12 12115 200srine 13 17 22 14 14 19 20 3 4 17 17 17 177 250li Bouzid 14 46 31 37 38 21 34 40 17 15 15 15 323 400IX 11 10 10 10 14 6 23 11 11 11 117 150:Q~~li .:,;'~::... ~'i ~~ ~~~ ._~ ft..~~5~ ~~~7.0J~~. fi~~1, O.8~% i~tf~.2,~~ K~~6.j~~~ ~~~~~~. ,'~a~~~ ~l~1[@t~ ;~~7;9t~~~~~t:9~1t Hl~19}~;( ~S\'::898~;;;,'~':;~'A115:i<~;
.- ..
fssa 7 14 25 17 10 6 5 3 10 10 10 117 100Jzer 3 3 7 7 7 27eli 3 { 25 25 20 80Jess 12 15 11 15 13 18 19 19 10 11 11 11 165jnino 32 34 21 40 54 32 6 21' 18 16 16 15 305aouin 11 6 5 11 10 7 16 11 7 25 25 25 159
..
Source: Minist~r'e de l'agriculturet Direction de la C.E.S
Tableau 6 : Evolution des Investissements en CES .( 1000 D.T, )
Prog.Total
Année1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 199811999 2000 2001
30uvernorat-------t----t----t-- .~f__--_+----+-----.---__,
unis 210,0 102,0 53,7 Ga,7 95,0 83,C 00,7 86,0 129,5 . 144,6 276,0 276,0 1619,2 1417,0 65,1% 114,3%-----.--f---'-_+---'--i------'--f---'---+------'-f---- ---.-l---.:....-+--~-+---'---+--'---_t_--.,
rriana 274,3 403,0 358,8 17M ~28,2 62,;',0 222,2 &57,1 700,0 8Œ),O' -27~ 574,4 0056,0 5491,0 74,8% 110,3%
en Arouss 214,3 393,0 3:8,3 2::'5,6 468.2 00::,0 5213,9 600,0 1COJ,O 1095,0 1393.5 1393,5 8420,3 5575.0 81,4% 151,0%
abeul 800,0 963,0 115a,O ~COO,8 1301,5 1938,0 ~OO2,e 1'192,3 1002,0 2272,0 4223,3 4228,3 23:?19,1 23365,0 53,5% 99,4%
izerte 1268,4 1648,0 175a,O 400,1 2383,1 2516,0 800,1 S262,O 2OCO,021CO,0 4644,0 4644,0 27fJJ4,7 44500,0 36,4% 62,0%'
19houane 247,5 773,9 1003,5 1281,1' 132ô,5 1734,0 1009,1 1616,1 1570,0. 1710,0 961,4 961,4 14290,1 16525,0 64,5% 86,5%
~ja 620,8 1248,0 1212,7 1365,7 i7oo,2 1442,0 . 1657,8 8:':3,8 143J,O 1464,8 193t:,6 1936,6 16899,0 27890,0 41,5% 00,6%
endouba 668,4 1221,0 963,9 1~:8,7 16œ,4 1007,(' 1560,2 2229,6 1820,0 1710,0 1179,21179,2 17341,6 22315,0 59,5% n,7%
Kef 900,3 1886,0 1759,2 2C03,O 24œ,2 2631,0 2:553,7 13X1,l 2042,0 207:2,0 3264,4 3264,4 26237,3 27275,0 64,7% 96,2% .
~Uana 1912,5 3703,0 4896,8 ~ 0017,2 3265,0 3942,0 3048,8 3420,8 31-lû,O . Xf;)J,O 3592,1 _. 3CS2,1 43532,3 83620,0 39,9% 52,1%
t~Sn:rotàm~\;.\~ ~r.;iî26;5~i ~:t2345;~·te {~:l34ôiï:9:~ ·1i14339;1;·~,~161'5t:6lM:17:2i~·;a~ ~~ïièl~ ~~i8'it8~ ~t~18i93;~'j;'HÎi·388Uf~ 1~~22Ci4i;91i;~·22'049;3i: <18621U' 257973;OV:t:<,,~:>·(~
rouan 1792,7 2457,0 2017,3 .2021,4 4153,2 274--~,C 241è,O :'922,6 2200,5 ZXX>,5 2075;7 2075,7 29266,6 50170,0 45,5% 58,3%
Isrine 2071,1 2274,0 2843,4. 2002,3 1651,6 3171,0 21\)7,0 ~,9 3078,8 2959,0 5300,7 'S:!SJ,7 36719,5 49575,0 46,5% 74,1%
:Ii Bouzid 1392,0 1665,0 1762,8 1814,1 7.382,2 2638,0 3319;4 2593,2 1800,0 1800,4 775,7 n5.7 22768,5 24440,0 79,2% 93,2%
lusse 619,9 544,0 717,3 619,6 l1n,0 966,0 lc.:xJ,2 2079,7 1070,2 1170,0 2895,6 2895,6 15755.1 8820,0 99,7% 178,6%
)unestir 396,3 336,0 415,5 466,6 590,9 551,0 605,4 001,8 720,0 780,0 €m,1 €m,1 7œ3,7 5135,0 00,8% 137,4%
!hdia 455,8 575,0 373,6 461,0 520,4 006,0 707,1 1624,4 1250,5 1100,0 213,9 213,9 8103,6 10205,0 64,4% 71,0%
3X 922,5 1220,0 1284,8 1514,0 2274,9 1100,0 1~18,2 1340,3 1150,0 1269,8 1529,4 1529,4 16253,3 23015,0 51,8% 70,6%
.',lSIJ~Qtal~~Jf~i3.6b:3~ tj~ilôijrlii~ \~;9.414:iN;(i949:9';O:;('~;f,jjill~(îW; t1~1rff,~~o'a ~:j1'273;3*, &,j~ii;i~;i1 ~Wi3:8lic;ô~~ ~~~Ù42ë;7ii:. !~:;13461i1~: .i~1~ï1;'Ù ~f1369io,k t71360;0:·>,>di'/·:·;jJ.,:,';~iii:<~f}
!fssa 1842,8 1375,0 1339,0 1254,0 1137,3 1448,0 1400,9 1337,3 1350,0 1500,0 3395,8 3395,8 2œ34.9 24045,0 52,2% 86,6%
uzer 74,5 100,0' 159,4 154,8" 200,: 153.0 139,'3 256,8 :l29,7 400.2 1431,1 143~,1 4946,6 2533,5 62,9% 195,3%
eU 35,8 59,0 287,3 ..?2O,6 200,5 335,0 451,8 733,9 830,0 1374,7 2556,: 2556,2 9750,0 5100,0 64,0% 191,2%
bess . 1314,5 14n,0 2373,4 1700,2 1664,7 1n4,O 2066,1 1704,0 1400,0 ~€m,0 2288,0 2288,0 21849,9 32650,0 48,0% 66,9%
dnine 800,3 859,0 940,8 112,4 1399,0 1m7,O 2288,1 2288,1 1550,0 1850,6 f-J31,2 531,2 14755,7 21075,0 56,2% 70,0%
:aouin 2Cœ,0 1935,0 916,9 1~,82439,3 1732,0 1397,5 1813,2' 1550,0' 1549,5 3176,2 3'i7€,2 23203,6 46925,0 ::i2,6% 49,4%
t.;.;·Sr:Total:ii~tJ f6;f!t3;$~ t;;s13~ot~:6026;al~:,5ôsfie} ~i.$O$'5;\ ;\:e,~~~;'p'!;, ~J.7}/2.r1.J ~i~1i~!3J~~: ~t09.9,~7~!:$;8~65iOi ;~3~78}S ti337S.,5 :>95340;7' ;132328;5 ;:f/J:j,~;;;;J:;;:!;~:~{~~;"i':
Source: Ministèïe de l'agriculture! Direction de la C,E.S
TABliEAU 7 : strategl,e nationale de la conservation des eaux et du sol:
Total du pays
Composa1ltes
Il AMENAGMENT DE BASSINS VERSANTS1-0UVRAGES
Prix unit1000 'D.T
Ouantité Cout-,1000 D:T
- Terrassement manuel HA 350 84500 29575000
- Terr.asscment mécanique HA 350 175000 61250000
- Correction de r;l\'ins HA 300 80200 24060000
- Cuvettes individuelIes HA 140 26800 3752000
- Construction de jcssours HA ]800 15000 27000000
- Cordons HA 500 30500 15250000
- Tabias HA 350 30500 10675000
2 - Al\~NAGEMENTS AGRO-PASTORAUX
- Cosolidatiolt des ouvrages HA 175 1002001
- Plantation pastorale HA 670 l 27550
- Plantat!on fruit~ere HA 700 58950•
- ?rairics HA 1701
2000
: - FlXàtF.on parp!antaion HA l. 34300
HA
TI - ENTRETEIN ET SAUVEGARDE
17535000
18458500
41265000• 1
1 340000
1 22981000j
4690000
- Sauvegarde des ouvrages HA 481500 38520000
- Sauvegarde de" jessours HA .' 51500 ~15450000
- Sauvegarde des plantaions HA 325000 48750000.::·,f.~~·~~~~~~1~~~~~li\~f;~1~~:$'~~,~to#lf1~~~~k~~.~~jt~~~~f~:::l0~~~;~~:::~1~~~?r;~~~~~~;~~' :~f:f~~:~~:;:"i:*~~;~~~~~ ·~~1R~~Q.·p:QJ~~- ~~i~Ô~:1.~9Q~OO:~
DI - TECHNIQUES DOUCES
IV - MOBILISATION DES EAUX
HA
- Ouvrages d'épandage
- Ouvrages de recharge
- Lacs collioaircs
u
u
u
13500
12000
100000
2120
2170
1000
28620000
26040000
'100000000
Source: Stratégie Nationale de la C.E.S
t ru;;, .......""''''' U • "."'l-·U~ .IOUvllale Uc--.Q \'UII~t:1VdUUl1 Ut::~ t:aUA
et du sol(~~90/2000)
Composalltes Prix unit1000· DJ
Qualltité èout1000 D.T
1/ AMENAGMENT DE BASSINS VERSANTS1-0UVRAGES
1
- Tel-rassement manuel
- Terra.~scment mécanique
- Correction de ravins
- Cuvettes individuelles
- Construction tic jessours
- Cordons
- Tabia..
HAHA
HAHAHAHAHA
350 10000 3500000350 26000 9100000300 11000 3300000140 4000 5600001800 0 0500 6000 3000000350 0 0
111 40000001 0
3000000
1000030005000
o5000
50000o
20000
80300150
175670700170670
HA
HA
HA
HA
HA
HA
HA
HA
ID - TECHNIQUES DOUCES
2 - AMENAGEMENTS AGRO-PASTORAUX- Cosolidation des ouvrages
- Plantation pastorale .
- P;anta·Ûon fmiticre
- Prairks
- Fixation par plantaion
.I1- l!:NTR"ETEIN ET SAUVEGARDE
IV - MOBILISATION DES EAUX.. Ouvrages d'épandage
- Ouvrages de recharge
- Lacs collinaircs
1350012000
100000
20020080
270000024000008000000
Source: Stratégie Nationale de la C.E.S
AL~EXE « B »
ENQUETE
"1- Identification de l'exploitant:
- Nom et PrénOlTI : .Age .
. d" .- NIveau InstructIOn: ..Inladat . .. .Délégation . .. .
J.Jieu de résidence . . ..
* Sur exploitation* Hors exploitation si oui, distance par rappqrt à l'exploitation* Exploitation dans la communauté* Exploitation hors de la communauté
Si oui, distance par rapport à la communauté
- Composition du ménage existant sur l'eÀ.l'loitation :
1 Lien de parenté Sexe Age Niveau d'iristnlction1r- I
1,
l!
Par personne, remplir le tableau sùivant
Occupation Période Durée Liep d'exercice revenu obtenu
~1
'- Avez-vous des enfants qui ne vivent pas sur l'exploitation?Oui Non Nombre
- Si Oui, vous accordent ils une aide financière?Régulièrement "Rarement Jamais
Montant.
Destination de cette aide.
- Est-ce que vous enfants perçqi"ent une aide de votre part ?Oui Non
.. - Régülièrement
- Montant.
Rarement Jamais
11- Identification de l'exploitation.:
- Suriàce totale exploitée- L'exploitation est elle· d'un seul tenant?
Oui Non
Si non, nombre des parcelles.- Les parcelles sont elles proches l'une de l'autre
Oui Non
- Si noIl, qu'elle est la distance eÀ1rêmes entre les plus éloignées?Etes vou~ propriétaires d'une terre que vous n'exploitez pas directement·?
Oui Non
- si oui, Localisation :- ~urface
- Depuis combien d'années?- Pourquoi?- Origine du locataire ou autre- Revenu
Fonne d'exploitation
N° En en avec en depuis à quel e:h-ploitéparcelle propriét associat qUI propriét combie taux par tiers
1 • 1011 é nIl efamilial d'années
IlpersoIUlelle e
acheté hérité
N° Surface Morpho Nature exploité exploitéparcelle logie du sol een en secexploité irrigué
epar .
l'agriculœur ou
autrepiémont glacis Plaine pente
1
1
nO
parcélle Culture Culture Culture à Culture à .exploité actuelle précédente t-2 t+1
par t t - 1l'agriculteur ouautre ,
1 nature surface nature surface nature surface nature surface1
,1
1
- Bâtiments :Nature Surface ou Capacité Etat coût d'acquisition
-Matérîels de l'exploitation:nature et nombre
caractéristiquestechniques
moded'acquisition
âge coût d'acquisition
=niatérielloué à des tiers '"durée de location' prix unitaire
IiI- Les productions: Fiches technico-économiques
Production végétaleClÙturc "ill
nOparcel1e engrais mam jours de semence traitement coût duacheté d'oeuvre traval (Kg) m3
1parcelle 11 parcelle:21parcelle 3
, Type de machine utilisé 1 Quantité de carburant1
1i
~1
!,1
* Prix unitaire d'engrais* Prix unitaire du produitIl< Prix d'un Kg de chacune des semences* Coût horaire* Taux journalier'* Prix d'un litre de carburant
type de machine louée coût utùtaire de location durée de location
production quantité totale quantité vendue prix unitaire
Production anim~le
>1< Quelles sont les espèces que vous élevez* Composition du cheptel·Par espèce~ remplir le tableau suivant
E "."spece ]
types Quantité produite Quantité achetée - pnxd'alime unitairnts de ebétail
t-3 t-2 t-1 t t-3 t-2 t-1 t
Production quantité totale quantité vendue prix unitaire
-. 1
IV- Détail de la dégradation:- Vos terres souffrent elles de la dégradation ?
oui nonQuelles sont les causes de la dégradation ?
pluie existance d'une pente structure du solcultures pratiquées autres lesquelles
superficies des terres érodées et non aménagées- fonne d'érosion observée- Pourquoi ces terres ne sont pas aménagées?
Coût FinancementRentabilité autres
Travail du sol
S fi· d t- u per Cles es erres amenagees :N° Effet obseIVé des pluiesde Griffe Ravin Ravin Glis Décapage Evolution des effets Epaisseur de la terre
superficilleParce Fabile Moyen nement sement mm/an % prof Aug Sans reduction Impor Moy Faible
sol ID variation
..
Si c'est
,..
1 n° degres de dégrada,tion aména aména degrés de dégradation valeur.parcell avant aménagen~ent gement gement après aménagement marcha
,nécess exi5tan (Etat actuelle) nde dee
arre t parcell. e
grave moyen faible grave moyen faible
1 1
1
N: Nature Etat actuelle Date Durée Suoerfi Durée Heures Matériel Nbrecie de
de de la D'éxe Mode d'execution d'exéc occupé de vie tractions et engins deu e
Par Tech cution tion par les de neces- utilisé pour travail!aména L'amén saire l'etablisse-.
9 pourpour ment de
Bon Accep Mauv Uniqu Uniqu Agriculteur et J'etabli J'aménagt
1L'etat l'agri- etat de
culteur Partici Partici 1 l'amén1
11! 1 de de
1, "agric L'etat
11
11 1
1 1 ..1i 1
11 r-I
1 11
1j
1!,1 11
1 !1 1
V-Explication de l'état actuelle de l'aménagement:
Pour les aménagements en bon état, c'est parce que:techniquement efficacesnouvellement réaliséssauvega;rdésparcequ'ils sont sauvegardés
qui a 'assuré le sauvegardecomment sont-ils sauvegardés ?pourquoi sont-ils sauvegardés ?
* l'Etat vous a demandé de le faire* les actions sont- ils très utiles pour l'agriculteur
Pour ceux en maUVaIS état; c'est à cause:
..
:.un fort ruissellement
- par certaines pratiques aglicolespar le troupeau qui pâture les terrespar l'agriculteur car ils ne répondent 'pas à ses objectifs
parcequ'ils ne sont pas techniquement en bon état : dimension exagérée,présence des fuites.
-Parcequ'ils occasionnent des difficultés techniques accès des machines, desammaux, .
nO natur coût montant du montant aide de ' contributiori délai anllUparce e total crédit débloqué l'Etat privée sde ité
lIe techn accordé garceique 1
en en en en en en en envale (%) vale (%) vale (%) vale (%)
ur ur ur ur1
1
1 ! 1
!
1 11 1
1 1 i
1 1 ; 1 ..
::
•
•
ANNEXE « C »
CARTE ADMINISTRATIVE DE LA ZONE D'ETUDEGOUVERNORAT DE KAIROUAN
___ Limite 00 oouvernoral
___ Limilo 01 oékioallon
@ Chel-lilu de oouvelTlOl'at
• CheHiou 00 llékiOIUon
PI
•Jlr.1..
.- ...ODC89Z-6Z1
<:/
',) oueslatia
0'-,_'""---------:_--'----=~O Km
N
,. ...~ ,
,,~ .._--\----@ \ ~-
KAIROUAN \
Kairouan 'SUd (.J,.•
1
_1
-11
1
11
1·1
j
111
1
top related