chevreuils - natagora · perwez offre de l’espace à la nature entomologie la brunette hivernale...
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jan.-fév. 2017bimestriel
Natagora asblRue Nanon 98B-5000 Namurwww.natagora.be
#77
La brunette hivernale
Les oiseaux de nos jardins
Nouvelles réserves en Brabant
Chevreuils des bois et des champs
1 édito
2 la vie de l’association 20 000 membres !
4 en bref
6 ça s'est passé chez nous
8 devine qui vient manger au jardin Les oiseaux de nos jardins sont-ils devenus invisibles ?
10 en couverture Le chevreuil : discret, mais étonnant
16 rencontre Jean-Sébastien Rousseau-Piot, explorateur indigène
18 protection Sauvons nos pollinisateurs sauvages
20 nos réserves Perwez offre de l’espace à la nature
24 entomologie La brunette hivernale
26 ils l'ont fait
Natagora est le partenaire belge francophone de BirdLife International, alliance mondiale d'organisations de protection des oiseaux et de la nature dont la sphère d’action s’étend du travail local de terrain aux plus hautes instances internationales. La mission de BirdLife est de protéger les oiseaux sauvages, leurs habitats et la biodiversité mondiale, en œuvrant à l’utilisation durable des ressources naturelles. En rejoignant les 20 000 membres de Natagora, vous devenez aussi membre de BirdLife International.
Natagora se développe dans tout l’espace Wallonie-Bruxelles. Le grand objectif de l’association est d’enrayer la dégradation de la biodiversité et contribuer au rétablissement d’un meilleur équilibre entre l’homme et la nature. Pour ce faire, elle s’est assignée différentes missions.
Protéger : plus de 200 réserves naturelles Natagora, gérées par de nombreux volontaires, sont constituées de milieux diversifiés et souvent menacés. Elles abritent quantité d’espèces rares.
Étudier : l’identification des menaces, le soutien direct aux espèces les plus menacées et la supervision de nombreux programmes de suivi font partie des préoccupations majeures de l’association.
S’impliquer : influer sur les décisions politiques, promouvoir la biodiversité, prévoir les atteintes qui pourraient lui être portées, réagir quand nécessaire : les nombreux volontaires de l’association nous y aident au quotidien.
Éduquer : formations, Centres Régionaux d’Initiation à l’Environnement, événements de sensibilisation, mise en réseau des particuliers : Natagora est fortement impliquée dans l’Éducation à l’Environnement.
En étant membre de Natagora, vous soutenez ce vaste mouvement : www.natagora.be/membre
Vous désirez faire un don pour nous soutenir ? BE53 0682 1403 3153
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le p’tit
à lire en famille :)
Supplément disponible dans votre kiosque.
Natagora a été fondée en 2003 par deux associations volontaires et déjà bien connues : la Société d’Études ornithologiques Aves et les Réserves Naturelles-RNOB. Nous étions alors presque 6 000 membres cotisants.
Aujourd’hui – enfin depuis le Festival de l’Oiseau au début de l’automne dernier à l’Aquascope Virelles – nous dépassons les 20 000 membres. C’est extraordinaire-ment important d’être ainsi soutenus par nos concitoyens, par vous les membres. C’est ce que cet éditorial veut saluer.
Que ce seuil ait été atteint lors d’un week-end d’activités à Virelles me comble pour deux raisons :
• Le projet de Virelles a été initié en 1983 grâce à un partenariat robuste entre Aves, les Réserves Naturelles-RNOB et le WWF-Belgique. Il est toujours là, actif, souriant, avec un site magnifique, et est maintenant profondément ancré dans la trame économique et sociale de la Botte du Hainaut ;
• D’autre part, il se développe sur la durée, sur le temps long d’une action bien décidée d’être là pour toujours.
Ce sont très précisément ces deux caractéristiques que Natagora entend dévelop-per aujourd’hui et demain : ne pas s’isoler dans un coin, dans la confortable bulle de la contemplation et du jugement, mais être bien là pour agir, pour nouer des collaborations avec d’autres ou pour combattre des options désastreuses, en bref pour être représentatif, actif et durable.
La force que nous confèrent nos 20 000 membres permet désormais à Natagora d’être plus convaincant. Il n’y a aucune gêne, pour chacun d’entre nous, à le mesu-rer et à le dire : les intérêts des uns et des autres ne sont pas toujours compatibles avec un environnement sain et une nature diversifiée, et parfois, ou même souvent, il faut dire non, argumenter, combattre, protester, se fâcher, formuler des contre-propositions. Il n’échappe à aucun d’entre nous que la situation générale n’est pas brillante. Que sont devenues les gélinottes dans les taillis des Ardennes, les tariers dans les vallées de l’Ourthe et de la Sûre, les tourterelles des bois et les alouettes des champs ? Même si cela renvoie souvent au propos de Staline « Combien de divisions ? », il vaut mieux être nombreux, motivés et avec des dossiers solides. C’est ce que nous sommes désormais.
Je ne peux conclure cet éditorial sans souligner notre cohérence et notre conviction. Nos sujets ou dossiers préférés varient certes de l’un à l’autre, membres, volontaires ou équipes professionnelles, mais nous ne sommes sûrement ni superficiels, ni volages, ni inconsistants dans nos choix et nos actions.
N’hésitons donc pas à le dire : nous sommes heureux d’être Natagora.
20 000,quelle étape !
Emmanuël Sérusiaux, Président
le magazine #771
édito
20.000mEmBREs!
Step
hane
Ste
vens
Depuis cet automne, Natagora a passé le cap symbolique de 20 000
membres ! Ce chiffre que nous attendions depuis quelques mois a
été atteint lors du Festival de l’Oiseau, à l’Aquascope Virelles. Grâce
à vous, grâce au soutien de ces 20 000 voix, nous sommes devenus
un acteur incontournable de la protection de l’environnement,
écouté et suivi. Vous nous permettez de mener à bien nos quatre
grandes missions : protéger, étudier, s’impliquer et éduquer !
PRotÉgERNatagora gère près de 5000 hectares
de réserves naturelles. Afin de pré-
server leur biodiversité spécifique,
nos membres et volontaires s’orga-
nisent localement pour gérer ces ter-
rains, pour empêcher la disparition
des milieux humides ou le reboise-
ment des pelouses sèches.
Attentifs à leur environnement, nos
membres interpellent les autorités
locales lorsqu’ils constatent qu’on y
porte atteinte et déploient une vigi-
lance naturaliste sur tout le territoire
de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
le magazine #772
la vie de l’association
Photos : Louis B
ronne, Thierry Lampe, B
enjamin Legrain
ÉtudIERToutes les actions de Natagora
reposent sur une expertise scienti-
fique forte, basée sur nos milliers de
membres qui observent, comptent,
répertorient les espèces indigènes et
leurs comportements. Certains parti-
cipent à des suivis réguliers et pointus
comme le recensement des oiseaux
d’eau, d’autres encodent chaque
donnée sur le portail observations.be.
Beaucoup participent également
aux grands recensements annuels
des oiseaux et des papillons, qui
nous permettent de comprendre
les grands mouvements de popula-
tions et d’adapter nos programmes
de protection.
s’ImPlIquERGrâce à ses 20 000 membres, Nata-
gora est la plus grande association de
protection de la nature en Wallonie et
à Bruxelles. Cela nous permet de nous
impliquer dans des dossiers cruciaux
et d’être écoutés par nos politiques.
Nous sommes ainsi notamment actifs
sur les sujets aménagement du terri-
toire, agriculture, chasse, pesticide,
agrocarburants, éolien… En 2016,
nos demandes d’adaptation de la
législation sur l’aménagement du terri-
toire (CoDT) ont ainsi été entendues au
Parlement Wallon et prises en compte.
Lorsque nous parlons, 20 000 voix
s’expriment pour protéger la nature !
ÉduquERVia ce magazine, nos équipes profes-
sionnelles et nos nombreux médias,
nous veillons à offrir à nos membres
les clés de compréhension de leur
environnement.
à leur tour, chaque week-end, de
nombreux membres mènent des ac-
tions de sensibilisation sur le terrain,
lors d’événements particuliers ou sim-
plement dans leur jardin, avec leurs
enfants.
Ensemble, nous veillons ainsi à pous-
ser le plus grand nombre à s’interroger
sur les relations que nous développons
avec les mondes animaux et végétaux
qui composent notre cadre de vie.
Aujourd’hui, nous sommes 20 000 membres à nous battre
pour préserver cette biodiversité qui nous entoure et nous
émerveille. Et nous savons que nous avons raison de le
faire. Et demain, combien serons-nous ?
le magazine #773
la vie de l’association
Farine Mélodieuse : les oiseaux enchantés !
Cet hiver, qui est déjà le troisième du projet Farine Mélodieuse, 1,5 ha de céréales resteront sur pied pour éviter la disette aux passereaux des grandes cultures de Hesbaye. Le suivi ornithologique des bandes de céréales confirme tout l’intérêt du projet pour les oiseaux. L’année passée, à Liberchies, ce sont les alouettes des champs qui en ont profité ; un groupe d’une vingtaine d’individus y a été régulière-ment observé. à Couthuin, de vingt à soixante bruants jaunes ont visité très régulièrement les bandes et des centaines de verdiers y ont fait des passages remar-qués. Bien d’autres oiseaux se régalent : moineaux, mésanges, chardonnerets et linottes… mélodieuses, bien sûr ! La farine, bio et moulue sur large meule de pierre, rencontre elle aussi un beau succès. La pre-mière année, nous avons moulu 29 tonnes de grains, pour atteindre probablement 57 tonnes cette année !
La liste des magasins et boulangers mélodieux se trouve sur natagora.be/farine
Un tout grand merci aux ornithologues qui effectuent le suivi de terrain.
Natagora gère 5000 hectares de réserves naturelles. Mais la vie ne se confine pas et a besoin de nom-breux refuges pour s’exprimer. Ainsi, depuis 1981, l’asbl incite tous les gestionnaires d’espaces verts à laisser une place à la faune et la flore. Ajouter sans cesse de nouvelles mailles au réseau afin de relier les différentes parcelles déjà existantes : c’est bien là l’idée du Réseau Nature de Natagora.
En intégrant le réseau, le responsable du terrain signe une charte qui l’engage à respecter 5 enga-gements en faveur de la biodiversité. En y ajoutant une pincée d’imagination et un zeste de motivation, le résultat dépasse rapidement les espoirs. Une belle haie diversifiée attirera oiseaux et mammifères, une petite mare verra s’envoler libellules et demoiselles et un pré fleuri laissera éclater les couleurs chatoyantes de nombreux papillons. Toutes ces initiatives créent un réseau qui permet aux espèces indigènes de se déplacer en trouvant abri et nourriture.
Aujourd’hui, plus de 600 terrains ont déjà rejoint le réseau, couvrant une superficie de plus de 1 000 ha. Ils sont majoritairement gérés par des particuliers mais également par des entreprises, des écoles ou des institutions. Serez-vous le prochain ?
www.reseau-nature.be
1 000 hectares de Réseau Nature !
soutENEz Nos PRogRammEs d’aChat dE RÉsERVEs NatuREllEs
#01 : Haute Semois et Gaume#02 : Haute Sûre et Forêt d’Anlier#03 : Lesse et Houille#04 : Famenne#05 : Entre-Sambre-et-Meuse#06 : Ourthe et Aisne#07 : Stoumont/vallée de l’Amblève#08 : Haute Ardenne
#09 : Entre Fagnes et Amblève#10 : Montagne Saint-Pierre#11 : Haute Sambre#12 : Vallée de la Haine
et Campine hennuyère#13 : BRABAnt wALLOn#14 : Hesbaye#15 : Plateau de Bastogne
#16 : Semois ardennaise#17 : Vallée de la Meuse#18 : Vallée de la Gueule#19 : Condroz#20 : Bruxelles#21 : Les Hauts-Pays#22 : Les Plaines de l’Escaut
Compte BE53 0682 1403 3153 (BIC : GKCC BE BB) de natagora, rue nanon 98 – B-5000 namur. À partir de 40 €, le montant des dons est déductible du revenu net imposable.
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le magazine #774
en bref
Job étudiants
Votre rôle est de convaincre le public de rallier les causes défen-dues par Natagora en le motivant à devenir membre. Pour cela, vous êtes sur des stands à des foires et salons (Valériane, Foire de Libramont, Jardins d’Enghien, etc.), dans des parcs théma-tiques (Pairi Daiza, Han s/ Lesse), et bien d’autres encore... Vous devenez un ambassadeur des causes défendues par Natagora.
Profil candidat(e) :• Avoir 18 ans minimum• Avoir un contact facile avec
des publics très différents.• Être convaincant et opiniâtre• Avoir un attrait prononcé pour
la protection de la biodiversité
Intéressé(e) ? :Envoyez votre CV et lettre de motivation à Dominique Gilbart par e-mail : dominique.gilbart@natagora.be
En tAnt quE MEMBRE nAtAGORA, VOuS BénéFICIEz dE PRIx PRéFéREntIELS !
Contactez gérard Frola, notre « mr optique » : gerard.frola@natagora.be – 0477/48 99 13
Maison Liégeoise de l’Environnement
Rue Fusch 3 – 4000 Liège04/250 95 80www.maisondelenvironnement.beOuvert du lundi au samedi de 10h à 18h
Bilande
Rue de Mettet 1 – 5620 Florennes071/68 80 70www.photobilande.be
Le Moulin de Bierges
Rue du Manège 16 – 1301 Bierges010/41 37 80www.moulindebierges.be
En partenariat avec
Ou RENDEz-VOus CHEz uN DE NOs PARTENAiREs (AVEC VOTRE CARTE DE MEMBRE) :
Besoin de matériel d’observation ?Jumelles, longues-vues, loupes, binoculaires...
RENCoNtREz moNsIEuR oPtIquE !samedis 14/01 et 18/02, de 11 h à 16 h, à la Maison Liégeoise de l'Environnement.
Depuis plusieurs années, Natagora et ses partenaires invitent petits et grands à découvrir les hiboux et chouettes de nos régions.
Tapi dans l’obscurité sur les traces de votre guide, écoutez hululer les rois de la nuit ! Apprenez à connaître les rapaces nocturnes, et décou-vrez également les dangers qui les guettent, ainsi que les gestes du quotidien qui peuvent les aider.
La nuit de la Chouette rassemble, tous les deux ans, les curieux de la nature pour participer à un grand nombre d’activités partout à Bruxelles et en Wallonie : projections, exposés-débats, expositions, animations pour enfants, balades nocturnes…
Rendez-vous le samedi 11 mars 2017 pour la prochaine édition !
www.natagora.be/chouette
Plongez au cœur de la nuit à la découverte des chouettes et hiboux !
Nat
halie
Ann
oye
le magazine #775
en bref
Où sont passés les oiseaux ? André Burnel et la Plateforme
« Grands Prédateurs »
Telle est la question qui revient
régulièrement en novembre.
Les jardins sont, en effet,
peu fréquentés. Les mésanges y
sont même rares et les mangeoires
restent désespérément vides. Quel
contraste par rapport à l’année pré-
cédente ! Trois facteurs contribuent à
cette rareté. Tout d’abord, une faible
reproduction suite à l’absence de
printemps, peut-être aggravée par le
virus uzuTu qui a surtout frappé les
merles et les rapaces nocturnes mais
a aussi affecté d’autres espèces de
manière moins visible. Enfin, une mi-
gration très faible. Peu de mésanges
sont descendues cette année du
nord et du nord-est de l’Europe.
Et pourtant, des oiseaux sont passés
parfois en nombre comme le pipit
farlouse dont 75 000 exemplaires ont
été comptabilisés en Belgique lors
de la journée européenne de suivi
migratoire du 1er octobre, mais la
tendance générale est quand même
à un large déficit dans les espèces
habituelles. Même la grue cendrée
nous a quelque peu boudés, pas-
sant plus à l’est. De nombreux indi-
vidus ont cependant été observés les
30.10 et 12.11. Par contre, le pouil-
lot à grands sourcils a été observé
par dizaines cet automne. D’autres
espèces sibériennes ont vu un afflux
en Europe mais n’ont pas été signa-
lées dans notre région, à l’exception
d’un pouillot de Pallas le 04.11 à
Nassogne et de quelques pipits de
Richard. Le jaseur boréal, toujours
attendu mais pratiquement absent
ces dernières années, nous a fait le
plaisir de nous rendre visite parfois
en petites troupes comme 27 indivi-
dus le 13.11 à Vielsalm et 25 passant
en vol le 15 à Manderfeld. un séjour
prolongé d’une poignée de jaseurs a
fait le plaisir des photographes et des
observateurs à Gembloux. Le bruant
nain, espèce qui avait été observée
à Hermalle sous-Argenteau au cours
du dernier hiver, y a fait sa réappari-
tion à partir du 26.11.
Quelques autres espèces plutôt rares
mais presque annuelles ont aussi été
signalées cet automne. Par ordre al-
phabétique, un bruant des neiges les
12 et 14.11 à Walcourt, des bruants
lapons (2 ex. le 16.10 à Oeudeghien
et 1 le 12.11 à Havay), des busards
pâles isolés le 23.10 à Hodister,
Tenneville, Longvilly (où il reste
jusqu’au 30.10) et le 01.11 à Petit-
Thier, une buse pattue le 19.10 et le
23.11 à Longvilly ainsi que le 11.11
à St-Jean-Geest. Plus rares, un cor-
moran huppé à partir du 04.11 (et
même 2 le 06) aux barrages de l’Eau
d’Heure et une buse des steppes
séjournant à Bütgenbach.
Pour terminer, la mi-novembre voit le
passage de plusieurs espèces d’ana-
tidés dont presque tous les canards
de surface ainsi que le début du
séjour des hivernants traditionnels
comme les harles et les garrots. Il y a
donc encore des oiseaux !
Jaseur boréal
Photo : Bruno Marchal
INtéressé(e) par de L’INformatIoN orNIthoLogIque pLus CompLète et pLus détaILLée ? Le BuLLetIN aves est pour vous ! pour Le reCevoIr, voyez eN page 33.
le magazine #776
ça s'est passé chez nous
du loup car il est facile de le confondre visuellement avec un chien-loup.
Le loup est un animal discret et craintif : aucune at-taque sur l’homme n’est intervenue depuis qu’il a amor-cé sa recolonisation en Europe. Il est même devenu un atout touristique en Italie, en Espagne ou encore en Scandinavie.
Les acteurs de la conservation de la nature en wallonie se sont rassemblés au sein de la plateforme « Grands Prédateurs ». Celle-ci a pour objet de réaffirmer le sta-tut d’espèces protégées du loup, du lynx et du chacal doré, autre espèce en pleine expansion. Elle vise éga-lement à sensibiliser au retour naturel de ces espèces, encourager et accompagner les éleveurs de bovins, ovins et autres animaux domestiques vers une cohabi-tation responsable, ainsi qu'à devenir un interlocuteur de « référence ».
Le loup est en train de faire son retour en Belgique. Ré-unies au sein de la plateforme « Grands Prédateurs », 9 associations de conservation de la nature (dont nata-gora) prennent position et veulent entamer le dialogue avec les autorités et tous les usagers de la nature, en vue d’accueillir comme il se doit ce superbe représen-tant de la vie sauvage et d’assurer une cohabitation harmonieuse avec l'homme, telle qu’elle a lieu dans d’autres régions.
un peu plus de 12 000 loups vivent en Europe : environ 300 loups en France, autant en Allemagne. Le loup vit en meute, petite cellule familiale composée en moyenne de 4 à 6 individus. En Europe occidentale, son territoire s’étend sur 250 à 300 km² en fonction des ressources alimentaires disponibles. À la fin de l’hiver, les jeunes partent pour trouver de nouveaux territoires et essayer de se reproduire. Ils peuvent parcourir jusqu’à 300 km. Grâce à la dispersion, le loup recolonise son ancienne aire de répartition depuis les années 1970.
Le loup est protégé au regard des lois européennes. La wallonie a anticipé son retour en l’inscrivant sur la liste des espèces protégées. Son arrivée est plus que pro-bable tant la Belgique présente un attrait pour lui par ses massifs forestiers et giboyeux. des groupes trans-frontaliers pourraient exploiter notre pays et l’installa-tion d’une meute reste possible. En l'absence d’analyses génétiques, il est impossible de confirmer la présence
LOuP, Y ES-TU ?
La plateforme « Grands Prédateurs » rassemble des associations de conserva-tion de la nature qui veulent communi-quer d'une même voix sur le retour des grands carnivores en Belgique (loup, lynx et chacal doré) : Faune & biotopes, Ferus, Forêt & naturalité, Forêt.nature, Jeunes & nature, la Ligue Royale Belge pour la Protection des Oiseaux, natago-ra, wolf Eyes et le wwF Belgique.
Anthony K
ohler
le magazine #777
ça s'est passé chez nous
L’ornithologie est définitivement entrée dans l’ère du Big
Data : nous avons à disposition des quantités de données
de sources diverses et complémentaires. Mais que nous
disent-elles du phénomène actuel ? Les oiseaux sont-ils
effectivement moins nombreux cette année ?
De nombreux observateurs constatent que leurs man-
geoires se vident beaucoup moins vite que de coutume
à pareille époque. Ce sont donc bien les oiseaux « des
jardins » qui inquiètent, ceux que l’on observe lors de
l’opération « Devine Qui Vient Manger au Jardin ».
En comparant le nombre de mésanges et de sittelles en-
codées sur observations.be en septembre sur les 6 der-
nières années, on constate une chute d’effectifs frappante
en 2016 par rapport à 2014 et 2015. Les signalements
de manque d’oiseaux par les particuliers sont donc bien
corroborés par les encodages de tous les ornithologues
qui contribuent à observations.be. Comment expliquer ce
phénomène ? Voici trois pistes que l’opération « Devine
Qui Vient Manger au Jardin » nous aidera à discriminer.
unE MAuVAISE REPROduCtIOn Au PRIntEMPS
Les petits passereaux des jardins ont la vie courte. Le taux
de survie des adultes est de 30 à 40 %. Une partie signi-
ficative de la population à l’automne est donc constituée
par les jeunes de l’année. Or, la météo froide et pluvieuse
du printemps 2016 laissait supposer un taux d’échec
de la reproduction supérieur à la normale. Plusieurs
bagueurs de l’Institut royal des Sciences naturelles qui
visitent chaque année un vaste réseau de nichoirs nous
font savoir qu’ils ont rarement connu une année aussi
mauvaise en termes de nidification : de l’ordre de deux
fois plus d’échecs de la nichée !
Cet automne, vous êtes
nombreux à nous avoir fait part
de votre inquiétude face à la
très faible présence d’oiseaux
dans les jardins. Ce constat
s’est généralisé à l’ensemble
de la wallonie, à Bruxelles et
à la Flandre. Où sont passés
les oiseaux ? nos ornithologues
ont leur petite idée... mais
leurs hypothèses devront être
étayées par les résultats de vos
comptages, lors de notre grande
opération « devine qui Vient
Manger au Jardin » des
4 et 5 février prochains.
nombre total (brut) d’individus encodés sur observations.be au mois de septembre
Les oiseaux de nos
jardins sont-ils devenus
invisibles ?texte : Jean-Yves Paquet
Illustrations : Judith dessy
5000
4000
3000
2000
1000
0
2011
2012
2013
2014
2015
2016
Mésange bleueMésange charbonnière Sittelle torchepot
le magazine #778
devine qui vient manger au jardin
dES MIGRAtEuRS ABSEntS
La quantité d’oiseaux présents en automne dépend
également de l’apport d’individus migrateurs provenant
de zones de nidification situées plus au nord. selon les
espèces, la migration peut avoir un caractère régulier,
comme pour le rougegorge familier qui migre chaque
année quelles que soient les conditions alimentaires ou
météorologiques, ou irruptif. Dans nos régions, on n’ob-
serve par exemple des migrations massives de mésange
bleue que certaines années, probablement en fonction
de l’état des ressources alimentaires plus au nord. En
automne 2012, sa migration avait été spectaculairement
importante. En 2016, elle est quasiment nulle.
dES RESSOuRCES ABOndAntES En FORêt
Cette année, les hêtres ont produit d’importantes quan-
tités de faînes dont les oiseaux forestiers (pinsons, gros-
becs, mésanges…) sont friands. Les aubépines étaient
bien chargées en baies qui font le bonheur des merles,
des grives et de certains oiseaux granivores. Les oiseaux
se cantonnaient donc peut-être simplement aux forêts
et aux haies qui regorgeaient encore de nourriture en
novembre et négligeaient ainsi les mangeoires artifi-
cielles. Toutefois, rien n’indique que ce fut le cas : les
observations des ornithologues mentionnées plus haut
concernent tant les forêts que les jardins.
GRâCE À VOuS, nOuS En SAuROnS PLuS LES 4 Et 5 FéVRIER
Jamais, depuis que nous organisons les opérations « De-
vine qui », nous n’avons connu un automne aussi parti-
culier. Votre participation au comptage cet hiver est donc
d’autant plus importante ! une confirmation d’un faible
nombre de mésanges (et des autres espèces) irait dans
le sens des deux premières hypothèses : la conjonction
d’une mauvaise saison de reproduction et d’une absence
de migrateurs en provenance du nord de l’Europe. Par
contre, une présence quasi normale des oiseaux au
jardin remettrait en cause ces hypothèses. De plus, les
variations entre espèces, régions et habitats (certains jar-
dins sont plus proches des forêts que d’autres) seront
particulièrement intéressantes à étudier. Ce qui ne sera
possible que si un grand nombre de jardins participent
à l’opération ! Nous vous invitons donc à compter les oi-
seaux de votre jardin les 4 et 5 février, et à renseigner vos
observations sur notre site internet. Même si vous n'avez
pas d'oiseaux chez vous !
4 & 5 février
www.natagora.be/oiseaux
le magazine #779
devine qui vient manger au jardin
Le chevreuil : discret, mais étonnant
Il est le plus nombreux, le plus commun, le
plus répandu parmi les cervidés présents en
Europe. Mais n’est-il pas aussi le plus discret,
le plus furtif presque, d’entre eux ? Il en est
en tout cas le plus petit (si l’on excepte les
quelques cerfs sikas, muntjacs et autres
hydropotes chinois égarés dans l’un ou l’autre
coin d’Europe), ne dépassant pas 95 à 135
cm pour un poids plume d’à peine 30 kg
(mâles), voire moins encore (jusqu’à 20 kg
pour les femelles).
texte : Bernard de wetterPhotos : Jean-Marie winants
Le chevreuil ne se rassemble en
grandes hardes spectaculaires
que de manière exceptionnelle,
ne se livre jamais aux fanfaronnades
bruyantes de son noble cousin le
cerf : dès lors, il n’attire nulle part les
foules, n’a droit qu’à de rares appari-
tions dans le folklore et les traditions,
n’occupe pas la couverture des
brochures touristiques des régions
vantant (et vendant) du « vert » aux
citadins… Sa présence est partout
timide, mais il peut pourtant offrir
bien des moments de bonheur, à
l’occasion d’une rencontre inatten-
due, inespérée… Le chevreuil est
un « petit grand mammifère », un
être agile, alerte et très rapide, une
créature gracieuse et élégante qui
déclenche presque instinctivement
un sentiment de sympathie et de
douceur, une de ces « bêtes sau-
vages » que l’on espère rencontrer,
que l’on se plaît à observer.
quI ESt quI CHEz LE CHEVREuIL ?
divers noms, souvent hérités de la tradition cynégétique, définissent les chevreuils en fonction de l’âge et/ou du sexe :
• le chevreuil mâle adulte est appelé « brocard ».
• le chevreuil femelle adulte est appelée « chevrette ».
• jusqu’à l’âge de 6 mois, le jeune chevreuil (mâle ou femelle) est appelé « faon ».
• de l’âge de 6 mois à l’âge de 12 mois, le jeune chevreuil (mâle ou femelle) est appelé « chevrillard ».
Le pelage du faon nouveau-né est orné de taches blanches, qui renforcent le mimétisme du tout jeune animal bien tapi dans la végétation haute. Contrairement au faon du cerf, ces taches sont alignées chez le jeune chevreuil, qui perdra cette livrée en subissant sa première mue, au terme de deux mois.
Fabr
ice
Sim
on
le magazine #7710
en couverture
dIMORPHISME SExuEL MARqué
D’un roux vif et chaud en été, le
pelage du chevreuil virera plutôt au
gris-brun en hiver, comme s’il vou-
lait se rapprocher des teintes du ciel
souvent maussade durant la froide
saison. Le trait sans doute le plus ca-
ractéristique de la robe du chevreuil
est la tache claire qui lui orne le fes-
sier, et que l’on appelle le « miroir » :
d’un blanc pur en hiver, celui-ci
devient jaunâtre en été. En hiver, ce
miroir nous aide à savoir à qui l’on a
à faire : en forme de haricot (ou de
rein) chez le brocard, il a plutôt une
forme de cœur chez la chevrette.
Brocards ou chevrettes, tous les che-
vreuils ont en tout cas tous une mor-
phologie adaptée aux « sprints » ra-
pides et aux bonds impressionnants,
qui constituent leur tactique de fuite
très caractéristique : souvent, le pro-
meneur n’aura de son éphémère
rencontre avec un chevreuil que
l’image de l’animal disparaissant en
quelques bonds souples, presque
aériens. On dit que le chevreuil peut
faire des bonds jusqu'à 1,75 m en
hauteur et jusqu'à 6 m en longueur.
Il court aussi bien plus vite que ses
prédateurs potentiels, mais unique-
ment sur de courtes distances : de
tels « sprints » peuvent atteindre
(selon des mesures très sérieuses)
près de 100 km/h ! Ce mode de fuite
lui est très utile en milieu forestier
dense, dans les ronciers, etc., mais
moins approprié aux grands espaces
ouverts.
Souvent, la fuite du chevreuil s’ac-
compagne de ses aboiements so-
nores, rauques et brefs, qui ont déjà
intrigué – voire inquiété – plus d’un
promeneur novice en forêt…
Pierre M
elon
destiné à la consommation de grami-
nées, celles-ci constituent pourtant
une part importante de l’alimentation
des chevreuils qui se sont adaptés
aux zones agricoles (voir plus loin).
Pattes avant repliées et pattes arrière tendues comme pour mieux se laisser soulever par l'air, le chevreuil peut disparaître en quelques bonds d'une souplesse inégalée.
Présents uniquement chez le mâle, les bois tombent en octobre ou novembre et repoussent en janvier ou février. Enveloppés dans un épais fourreau de velours, ils semblent alors démesurés.
FIn GOuRMEt Ou OPPORtunIStE AVISé ?
Le chevreuil a souvent la réputation
d’être une sorte de gourmet, sélec-
tionnant avec soin les différents élé-
ments qui composent son menu :
considération purement anthropo-
morphique ? Quoi qu’il en soit, il
est vrai que l’animal peut se réga-
ler d’un bel éventail d’aliments en
fonction de l’abondance, de l’habi-
tat, de la saison, voire – cela n’est
pas exclu – de ses préférences du
moment : bref, un comportement
typique d’opportuniste.
Au printemps et en été, le chevreuil
consomme en forêt les feuilles de
nombreux arbres feuillus comme le
chêne, le charme ou l’érable, mais
également de nombreux bourgeons
(printemps). L’automne le verra agré-
menter son ordinaire en y ajoutant
notamment faînes et glands, tandis
qu’en hiver, il pourra se satisfaire de
ronces ou de lierre, voire même de
feuilles mortes ! Alors que son sys-
tème digestif n’est apparemment pas
le magazine #7711
en couverture
un Rut… PAS SI dISCREt !
Bien moins réputé auprès du grand
public que le célèbre rut (ou brame)
du cerf, le rut du chevreuil constitue
cependant une période d’intense
agitation dans le cycle annuel de
l’animal, et durant laquelle il aura
tendance à quelque peu oublier sa
prudence habituelle, offrant parfois
de belles observations en plein jour.
Pour afficher sa dominance, le bro-
card se frotte les bois sur les jeunes
arbres, dont il saccage souvent
l'écorce, ou gratte nerveusement le
sol : le but est d’imprégner partout
son odeur. S'il lui arrive de croiser un
concurrent, il le charge et, si l'autre
mâle fait front, les deux adversaires
entameront fréquemment un com-
bat, bois contre bois : d’ordinaire si
paisible en apparence, le chevreuil
peut soudainement se transformer
en furie lorsque ses hormones le
tourmentent (ou qu’un danger grave
le menace), les bois devenant alors
des armes redoutables !
Les chevrettes n’acceptent pas d’em-
blée les avances d’un prétendant, et
évitent généralement celui-ci, sauf
au moment où elles sont réceptives
pour la reproduction. Le couple, qui
se poursuit, décrit alors des cercles
simples ou doubles (« 8 »), appelés
« ronds de sorcières » dans la tradi-
tion populaire, jusqu'à ce que fina-
lement la chevrette accepte que le
brocard la monte. La réceptivité de
la chevrette ne dure qu'environ 2
jours…
La gestation se met en pause, pour
ne reprendre son cours qu’au début
janvier, afin que les petits naissent en
mai ou juin. Une portée peut com-
prendre de 1 à 3 faons, le plus sou-
vent 2. Durant leurs premiers mois
d’existence, les faons restent cachés
dans les broussailles, ne recevant la
visite de leur mère que toutes les 4
à 5 heures… pour autant que celle-
ci ne les « oublie » pas (temporaire-
ment) lorsqu’elle mène ses affaires
de cœur avec un brocard à l’époque
du rut ! À la fin de l'été, les jeunes
ont assez grandi pour suivre leur
mère partout où elle va et ils resteront
avec elle jusqu'au printemps suivant,
quand elle donnera naissance à de
nouveaux faons.
LE GRAnd REtOuR
« Notre » chevreuil est largement
répandu sur la majeure partie de
l’Europe et loin vers l’est, en Russie,
de même qu’en Asie Mineure. Plus
à l’est encore, il est remplacé par le
chevreuil de Sibérie, d’une taille bien
supérieure.
Plus ou moins disparue sur une
bonne partie de son aire de distri-
bution originelle en Europe à la fin
du XIXe siècle, l’espèce a bénéficié
par la suite de l’aide des humains
pour reprendre pied dans différentes
régions, grâce à de nombreuses
réintroductions, tout en recolonisant
certains coins par elle-même. Ses
effectifs ont connu une croissance,
parfois spectaculaire, un peu partout
sur notre continent durant la seconde
moitié du XXe siècle. On estime au-
jourd’hui la population européenne
du chevreuil de l’ordre de 15 millions
d’individus. En Région wallonne,
ses effectifs tournent officiellement
autour des 30 000 animaux (20 000
en 1984).
Les effectifs du chevreuil en Europe
se portent mieux aujourd’hui qu’ils
ne l’ont probablement été depuis des
siècles. Si cela va donc très bien à
l’heure actuelle pour le sympathique
petit cervidé en termes de quantité,
certains spécialistes manifestent des
inquiétudes en termes de qualité des
effectifs (état de santé, robustesse,
résistance…).
Le plus souvent, la portée de la chevrette est gémellaire.
le magazine #7712
en couverture
LE tERRItOIRE : unE nOtIOn MOuVAntE
L’étendue d’un domaine vital chez le
chevreuil peut varier considérable-
ment, en fonction de paramètres tels
que la qualité de l’habitat, l’abondance
de nourriture, la densité de la popula-
tion (de chevreuils), la présence de
prédateurs, la pression humaine…
Le mâle défend un territoire en été, et
peut se montrer agressif envers des
rivaux, réels ou imaginaires ; ce com-
portement s’estompe en automne et
en hiver, périodes de l’année durant
lesquelles on peut souvent rencon-
trer des brocards en groupe, avec
des femelles et des jeunes. Ces pe-
tites hardes comptent généralement
quelques animaux, mais des rassem-
blements exceptionnels et tempo-
raires rassemblant jusqu’à une cen-
taine de chevreuils ont déjà été notés
(Europe de l’Est).
En Europe, les prédateurs naturels du
chevreuil adulte sont le loup, le lynx,
éventuellement l’ours ; les jeunes
faons ont quant à eux à se méfier
du renard, du chacal, des grands ra-
paces… Dans nos régions, les causes
principales de mortalité sont au-
jourd’hui la chasse et les accidents de
la route. Les maladies et les parasites
peuvent également être des causes
de mortalité assez élevée, phénomène
que l’on constate surtout là où les
populations de chevreuils sont éle-
vées. Dans les régions où les grands
prédateurs sont encore présents, le
chevreuil constitue souvent une proie
privilégiée ; les carcasses constituent
à leur tour des aubaines appréciées
par tout un cortège de nécrophages.
La reproduction a lieu en été, pendant les mois de juillet et d'août, durant lesquels le brocard parcourt son territoire pour rencontrer des chevrettes.
le magazine #7713
en couverture
CHEVREuILS dES BOIS, dES VILLES Ou dES CHAMPS ?
Traditionnellement, l’habitat pré-
férentiel du chevreuil en Europe
occidentale semblait être un habitat
forestier représenté par au moins
50 % de feuillus et riche en clairières
et en lisières. Mais le chevreuil a
fait preuve, au cours des dernières
décennies écoulées, d’une remar-
quable adaptation à des environne-
ments les plus divers, parfois les plus
inattendus même.
Dans tous les pays d’Europe occiden-
tale, des chevreuils ont appris à vivre
dans les quartiers verts et aérés en
bordure de villes, fréquentant discrè-
tement parcs et jardins du crépus-
cule à l’aube, pour s’évaporer durant
la journée. Et l’on trouve aujourd’hui
des chevreuils dans la plupart des ré-
gions de grandes cultures céréalières
industrielles de nos pays : passant
toute leur vie sans jamais visiter un
seul coin de forêt, ces « chevreuils
des champs » s’accommodent de la
nourriture qui leur est disponible, et
jouissent d’une quiétude bien plus
que suffisante dans ces étendues
où le passage d’humains demeure
en fait rare. Les chevreuils y forment
souvent des hardes comptant de
10 à 20 individus. Cette adaptation
aurait été favorisée, selon certains,
par l’exode rural et la mécanisation
de l’agriculture, qui ont considérable-
ment réduit la présence d’humains
dans les champs.
Le chevreuil n’a sans doute pas fini
de nous étonner…
LES IndICES dE PRéSEnCE du CHEVREuIL
• coulées : « sentiers » régulièrement utilisés par les animaux.
• empreintes : empreintes caractéristiques rappelant celles de chèvres.
• crottes : appelées « moquettes » dans le langage cy-négétique, apparaissent comme de petites boulettes très foncées (brun foncé ou noir) ; aspect différent en hiver et en été.
• gîtes : endroits où un chevreuil s’est reposé, caracté-risé par une petite cuvette où la végétation est aplatie. Contrairement aux autres cervidés, le chevreuil gratte souvent les feuilles mortes, brindilles, etc. avec les pattes arrière avant de se coucher, ce qui facilite l’identification.
• abroutissements : traces sur les jeunes arbres dont les petites branches ont été sectionnées.
• dégâts sur l’écorce des arbres : aspect différent sui-vant que l’écorce a été arrachée en lambeaux en hiver par un chevreuil qui s’en est nourri, ou qu’elle a été lacérée en été par un chevreuil qui s’y est frotté les bois.
• « ronds de sorcières » : « sentiers » en forme de cercle simple ou double (« 8 ») tracés sur le sol par un brocard et une chevrette pendant la période du rut.
• bois tombés, trouvés par terre (avant que les ron-geurs tels que mulots, campagnols, écureuils… les aient rongés).
Yves
Ada
ms
/ Vild
a
le magazine #7714
en couverture
Fabrice Simon
en couverture
Jean-sébastien rousseau-piot,explorateur indigène
rencontre
Jean-Sébastien travaille
de longue date, au sein de
natagora, à faire partager
sa passion de la nature et
émerveiller le plus grand
nombre. Il a dirigé durant
plusieurs années les
opérations de recensement
des oiseaux, des papillons et
des hirondelles. Aujourd’hui,
il se consacre aux
pollinisateurs avec le projet
Sapoll (pages suivantes).
Quand j’étais enfant, je rêvais d’être explorateur.
Les jungles tropicales, les déserts inaccessibles,
les îles perdues, les montagnes infranchis-
sables… occupaient une grande partie
de mon imaginaire. Une encyclopé-
die illustrée des animaux du monde,
dans laquelle je me perdais des heures
durant, ne faisait qu’amplifier ce désir
sous-jacent de « sauvageté ».
J’habitais une région fort urbanisée
mais nos parents, alpinistes, nous
embarquaient souvent sur les pelouses
calcaires et les glaciers des Alpes ou des Pyrénées, dans
les garrigues des Calanques ou des Cévennes. Je dis sou-
vent que quand je suis en montagne, je me sens chez
moi, quel que soit le pays. Je ne connaissais cependant
rien à la nature, rien de taxinomique en tout cas. Mais le
lien était là, fort, indicible et il se révélerait forcément un
jour.
Ce jour, c’est probablement celui où j’ai croisé pour la
première fois des vanneaux huppés à deux pas de chez
moi, puis celui où le vol du blongios à Harchies m’a
laissé pantois, transporté l’espace d’un instant au cœur
de l’Afrique. Des oiseaux comme ceux-là ne pouvaient
assurément pas se trouver là, à presque partager mon
habitat ! Ce fut une vraie découverte, je dirais même une
révélation. Une forme de séisme intérieur, probablement
mal conscientisé sur le moment, mais depuis je cours
sans relâche après ses répliques.
Aujourd’hui, je suis explorateur. Pas un
explorateur tel que je l’imaginais dans
mon enfance, mais j’ai fait mes propres
découvertes au sein de cette manifesta-
tion protéiforme de la vie qu’est la nature,
cette incroyable diversité dont nous ne
sommes qu’une infime possibilité et qui
m’émerveille sans cesse. J’ai pris goût
à la contempler, à essayer de l’appré-
hender, et je ne peux plus m’arrêter, même dans un mètre
carré, même dans un pays anthropisé comme le nôtre.
Je dois toutefois avouer que je m’y sens un peu à l’étroit
et que les grands espaces dépourvus d’Homo sapiens
restent des attracteurs forts. Mais ce rapport de l’homme à
la nature mérite aussi un coup de binoculaire ou de téles-
cope, car il n’est pas toujours blâmable, loin s'en faut. Et il
est même riche d’enseignements sur ma propre existence.
Mon exploration sera donc infinie car je n’aurai jamais
toutes les réponses aux innombrables questions qui me
viennent devant une telle débauche de créativité, une
telle quantité de réponses, parfaites ou imparfaites, à
l'impermanence des choses.
Arthur R
ousseau-Piot
Le LieN à La NatuRe
était Là, fORt,
iNdicibLe, et iL
se RévèLeRait
fORcémeNt uN jOuR
le magazine #7717
rencontre
sauvons nos pollinisateurs sauvagestexte et photos : Jean-Sébastien Rousseau-Piot
depuis le 1er avril 2016, natagora est partenaire d’un projet Interreg France-wallonie-Vlaanderen nommé SAPOLL. Son objectif est d’élaborer et d’initier la mise en place d’un plan d’action transfrontalier en faveur des pollinisateurs sauvages. La zone d’action est constituée d’une partie de la wallonie (provinces de Hainaut, de namur et de Luxembourg), d’une partie de la Flandre et de sept départements français.
Maillons essentiels de la bio-
diversité, les pollinisateurs
sauvages ne respirent pas
la forme. En Europe, près de 40 %
des espèces d’abeilles sauvages
sont en déclin et 24 % des espèces
de bourdons menacées d’extinction.
Pourtant, ils sont indispensables au
fonctionnement des écosystèmes, et
notamment de ceux qui nous garan-
tissent une alimentation de qualité.
Sans eux, nos assiettes seraient bien
mal garnies.
quI SOnt-ILS ?
Sous nos latitudes, les pollinisateurs
sauvages sont uniquement des in-
sectes. Certains comme les syrphes,
une famille de mouches, visitent
tie d’un résultat de même qualité vu
qu’on ne l’a jamais testé qu’à toute
petite échelle. Pour la majorité des
fleurs nous ne savons même pas si
ce serait possible. Imaginer que nous
pourrions vivre sans eux relève donc
de l’utopie.
SAPOLL, unE PREMIèRE BOuéE
Il est donc plus que temps de pro-
téger et favoriser nos pollinisateurs.
Et c’est là que SAPOLL intervient en
proposant un plan d’action construit
avec différents acteurs du territoire
pendant 4 ans. Chacun, du parti-
culier à l’entreprise, du gestionnaire
d’espaces verts à l’acteur de la
conservation, pourra donc apporter
Avec le soutien du Fonds Européen de Développement Régional
Met steun van het Europees Fonds voor Regionale Ontwikkeling
simplement les fleurs pour s’y nourrir
et transportent un peu de pollen de
l’une à l’autre. D’autres comme les
abeilles et les bourdons “distribuent”
le pollen en masse en le récoltant
pour leurs larves. Ces derniers sont
donc nos principaux pollinisateurs.
Et les abeilles ne sont pas représen-
tées que par l’abeille domestique
(celle des ruches). Environ 20 000
espèces d’abeilles sauvages ont été
dénombrées dans le monde à ce
jour, et près de 400 en Belgique.
Le coût de remplacement des pollini-
sateurs sauvages par des techniques
humaines a été estimé à 153 mil-
liards de dollars par an ! Soit presque
le coût estimé par la NASA d’une
mission Terre-Mars. Ceci sans garan-
le magazine #7718
protection
une pierre à l’édifice. Tout espace
naturel ou semi-naturel est essentiel
pour maintenir un bon niveau de pol-
linisation.
Les jardins, gérés de manière adé-
quate, ont un rôle important à jouer
car de nombreuses espèces de polli-
nisateurs sauvages y sont présentes.
Mais beaucoup ne le savent tout
simplement pas ! Des conseils à des-
tination des particuliers seront donc
également proposés dans le plan
d’action.
Natagora, grâce à ses réserves, joue
déjà un rôle essentiel dans la préser-
vation des pollinisateurs sauvages,
qui y trouvent la diversité floristique
et des sites de nidification indispen-
sables à leur cycle de vie. Mais nous
pouvons encore certainement faire
mieux car jusqu’ici, les pollinisateurs
ne sont pas vraiment pris en compte
dans la gestion de ces espaces. Le
projet SAPOLL constituera donc pour
nous une formidable opportunité
d'améliorer cet aspect.
un déFI À RELEVER tOuS EnSEMBLE
sAPOLL, c’est aussi un défi natura-
liste. Les données disponibles sur
les pollinisateurs sauvages sont par
endroits très lacunaires, voire inexis-
tantes. Or le projet vise aussi à éva-
luer la qualité des services de polli-
nisation dans la région. Pour cela, il
faudra collecter des données.
Les observateurs chevronnés mais
aussi les naturalistes en herbe seront
donc invités à participer à cette im-
mense collecte. Les recensements
des oiseaux et des papillons dans
les jardins ont montré qu’il était
possible de récolter de précieuses
informations. La tâche est un peu
plus compliquée avec les pollinisa-
teurs sauvages. Mais en connaissant
quelques critères pour les identifier,
les fleurs qu’ils visitent et leur période
d’activité, il devient vite amusant
d’en reconnaître toute une série. Dès
le printemps prochain, SAPOLL lan-
cera des avis de recherche concer-
nant plusieurs espèces.
Pas de ruches dans les réservesLa compétition pour les res-sources alimentaires entre l’abeille domestique et les pol-linisateurs sauvages est avérée. Pire, on sait aujourd’hui que des pathogènes sont transmis de l’abeille à miel aux espèces sau-vages. deux excellentes raisons pour que natagora n’accepte pas de ruches dans les réserves. Cela ne signifie certainement pas qu’il n’y a pas d’intérêt à préserver des races patrimo-niales d’abeilles domestiquées mais les réserves ne peuvent pas y contribuer plus qu’elles ne le font déjà car les abeilles des ruches les visitent et parfois en bien trop grand nombre.
PASSEz À L’ACtIOn !
Vous êtes intéressés par le programme de sciences participatives du projet ? Vous voulez intégrer le groupe de travail polli-nisateurs de natagora ? Rendez-vous sur www.natagora.be/sapoll. Vous pourrez également vous y rensei gner pour nous aider à construire le plan d’action trans-frontalier, ou vous inscrire pour recevoir des conseils d’aménagements favorisant les pollinisateurs sauvages.
Plus d’infos sur le projet :www.sapoll.eu
Quelques chiffres80 % des végétaux sont des plantes à fleurs.
80 % des plantes à fleurs sont pollinisées par des insectes.
80 % des insectes pollinisateurs sont des abeilles (sauvages et domestiquées).
80 % des cultures à l’échelle européenne sont direc-tement ou indirectement liées à la pollinisation par les insectes.
Les pollinisateurs sauvages jouent un rôle capi-tal dans le maintien et la diversité :• des plantes à fleurs,• des écosystèmes terrestres actuels.
le magazine #7719
protection
La nouvelle est inattendue : deux nouvelles réserves naturelles viennent de voir le jour à Perwez, en pleine Hesbaye brabançonne. Fruit d’actions croisées entre les acteurs locaux, elles offrent un refuge bienvenu à la biodiversité.
Le contraste est frappant. Au pied de la E411 reliant
Bruxelles à Namur, une bande de nature préservée
relie une plantation de peupliers au hameau de Pon-
ceau. Aux éoliennes répond une rangée de saules têtards
aux troncs impressionnants. Et au bord des monocultures
de betteraves s’étend une étonnante cariçaie bordée par
une roselière où piaille une troupe de mésanges à longue
queue et des linottes mélodieuses.
LE PRé du duC SAuVé du REMBLAI
Nous sommes au « Pré du Duc », devenu réserve natu-
relle Natagora depuis le 3 août. « On a redécouvert un
site que plus personne ne connaissait », explique Julien
Taymans, chargé des réserves brabançonnes de Natago-
ra. « Pour le même prix, le terrain aurait pu être remblayé
sans que personne ne le sache, comme c’est souvent le
cas pour les fonds humides hesbignons. » La genèse de
la mise sous réserve vaut le détour. Le Groupe d’Action
Local (GAL) Culturalité en Hesbaye brabançonne, aime-
rait voir apparaître une réserve naturelle sur chacune des
sept communes de son territoire. Pour ce faire, il se base
notamment sur une cartographie des zones humides ef-
fectuée par le Contrat de Rivière Dyle-Gette. Ensemble, ils
ont repéré des opportunités à Perwez et joué un rôle de Julien, Jérémie et damien,
amoureux de nature.
texte et photos : Benjamin Legrain
perwezoffre de l’espace
à la nature
le magazine #7720
nos réserves
facilitateur auprès de la commune. Cette dernière a alors
confié la préservation et la gestion des sites à Natagora !
Et nous voilà, avec un représentant de chacune des trois
associations, à nous faufiler entre les roseaux, dans des
habitats intéressants pour le rat des moissons ou la musa-
raigne aquatique. Le site a une réelle valeur patrimoniale,
rare reliquat des pratiques du moyen-âge dans cette zone
de monocultures. Halte migratoire, voire site de reproduc-
tion, pour des espèces comme le bruant des roseaux ou la
rousserolle verderolle, il pourrait même à terme accueillir
la nidification d’une espèce comme le tarier pâtre.
L’éCLAt ROSE À tRAVERS LES ORtIES
Un petit sentier public traverse un superbe massif de
prunelliers qui s’élance en tunnel au-dessus des prome-
neurs. Après l’avoir traversé, nous descendons dans la
zone la plus humide, bordée par le ruisseau du Thorem-
bais, encore cristallin à ce niveau. Un faucon crécerelle
fait le vol du Saint-Esprit à quelques mètres de nous,
tandis que nous traversons plusieurs zones refuges de
chevreuils, trahies par les herbes couchées. Soudain, les
yeux de Julien s’illuminent. Il traverse la haute végétation,
berces et orties, écarte cirses maraîchers, gaillets mous et
scrofulaires aquatiques et s’arrête devant une belle petite
fleur rose. « Regarde, une rescapée au milieu des orties !
Un lychnis fleur de coucou, un témoin de la flore des
prairies hesbignonnes traditionnelles. »
Nous entrons dans la zone centrale, la « cariçaie ». Il s’agit
d’une zone recouverte de grandes herbes rugueuses et
coupantes – les Carex – qui accueillent notamment des
insectes ou des mollusques inféodés à ce type de mi-
lieux. Le discret râle d’eau y trouve un repaire de choix.
Creusant un peu entre deux touffes, Julien poigne dans
la couche de sol. La terre est sombre, résolument orga-
nique, en opposition totale avec le brun clair et délavé
des champs quelques dizaines de mètres plus loin. La
matière se dégrade en effet très lentement, asphyxiée par
les Carex, en formant un sédiment tourbeux.
dans leur lutte pour la lumière, les plantes du sous-bois prennent des allures tropicales
Riche de vie et de matière organique, le sol de la réserve contraste avec les champs environnants.
le magazine #7721
nos réserves
unE LOnGuE LuttE POuR LA LuMIèRE
Sortant de la zone humide, nous nous glissons dans un
bois où se côtoient toutes sortes d’espèces de saules :
saule blanc, saule marsault, saule cendré, saule des van-
niers… Le bruant jaune nous invite à nous faufiler entre
les longues tiges grimpantes des houblons sauvages. Une
belle zone de suintement ferrugineux teint d’ocre le sous-
bois où s’épanouissent la morelle douce-amère et les gro-
seilliers sauvages. Dans ce taillis abandonné, un tout vieux
prunellier, des cornouillers et des saules s’enchevêtrent,
se poussent et s’entortillent sur un tapis de mousse. Ils
sont engagés dans une lutte pour la lumière gagnée de-
puis longtemps par les saules blancs centenaires qui ne
laissent que peu de champ aux espèces plus petites.
Nous quittons le site pour faire un saut de l’autre côté de
l’autoroute, à travers d’autres vastes champs. Et nous voi-
là « Aux sources de la Jette », la deuxième réserve cédée
par la commune de Perwez à Natagora par bail emphy-
téotique. Le site s’avance en longueur le long de cet af-
fluent de l’Orneau, côté brabançon. De l’autre côté, c’est
le Namurois et la commune de Gembloux. Nous entrons
dans la réserve par son extrémité nord, constituée d’une
petite roselière. Les bottines dans le cresson de fontaine
et la véronique des ruisseaux, nous sommes à quelques
dizaines de mètres de grandes éoliennes qui brassent le
vent à puissants coups de pales.
LE CORdOn nAtuRE dES SOuRCES dE LA JEttE
Les pieds dans l’eau, d’impressionnants saules têtards
cassent la monotonie du paysage agricole. De belles
touffes d’angéliques et d’épiaires des bois se déve-
loppent à leurs pieds. En les longeant, Damien sevrin,
du GAL, m’arrête net. « Regarde, là, sous les buissons !
Un chevreuil, il ne nous a pas vus. Ses pattes brillent au
soleil. » Il lui faut cependant peu de temps pour nous
sentir et s’enfuir en quelques bonds à travers un talus
de chênes pédonculés. « Ils ont été inconsciemment
semés là par les geais, continue Damien, ils adorent
cacher les glands. Et quand ils ne les retrouvent pas,
ils créent en fait de belles haies. » Au pied de cet ali-
gnement naturel, plusieurs terriers de lapins de garenne
s’ouvrent sur des linaires encore en fleur en cette saison
automnale. Un morceau de la réserve, dans sa partie
sud, se trouve dans le réseau Natura 2000. Il s’agit de
milieux prairiaux alluviaux, qui forment un beau cordon
de nature entre les cultures. La tourterelle des bois, no-
tamment, y trouve refuge.
En fin de visite, plan-
té sur les hauteurs du
site, Jérémie Guyon,
du Contrat de rivière,
est satisfait : « Face
à la pression agri-
cole, urbanistique et
cynégétique, chaque nouvelle petite parcelle de nature
préservée dans la région est une victoire ! Si on arrive
à connecter ces réserves, avec des méthodes agro-en-
vironnementales par exemple, on peut parvenir à créer
un véritable réseau favorable à la biodiversité en milieu
agricole. » Plusieurs autres projets sont d’ailleurs en
cours. Julien, Jérémie et Damien semblent résolument
sur la même longueur d’onde, qu’il s’agisse de déter-
miner une plume de chouette effraie trouvée sur la
réserve ou d’élaborer des projets de conservation. Les
bonnes nouvelles risquent bien de continuer à tomber
dans la région.
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Réseau favORabLe à
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le magazine #7722
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le magazine #7723
La brunette hivernale
Les lestes bruns apparaissent
chez nous au stade adulte sur-
tout à partir de la mi-juillet. L'au-
tomne est une période d'erratisme et
de divagation pendant laquelle ces
insectes, à la recherche d'un lieu
d'hibernation, se regroupent parfois
en abondance dans les friches et les
clairières. Ils se réfugient en solitaire
ou en petits groupes sous les pierres,
les herbes sèches, la litière ou les
mousses, et entrent en léthargie pour
passer l'hiver.
Les jours les plus ensoleillés de
l'hiver, ils peuvent sortir de leur en-
gourdissement et vagabonder tout à
loisir dans les allées forestières. Mais
ils attendent la fin mars ou le mois
d’avril pour regagner les étangs afin
de s'accoupler et de pondre.
un GEnRE À PARt
Leur intérêt pour les eaux stagnantes
ensoleillées, même si certaines
s'assèchent au coeur de l'été, est
partagé par les autres espèces de
la famille des Lestidés, qui regroupe
6 espèces dans nos régions. Le
genre Sympecma auquel appartient
le leste brun fait référence aux ailes
fermées au repos, serrées les unes
contre les autres, l'insecte lui-même
pouvant s'appliquer contre son sup-
port pour mieux se camoufler.
Le corps, brun clair et cuivré dans
les stades juvéniles, devient brun
mat pendant la période de repro-
duction. L'abdomen, qui dépasse à
peine 3 cm, est pourvu de marques
dorsales bronze sombre, en forme de
torpille, sur les segments 3 à 6.
Jean Rommes
ÉCLOS EN ÉTÉ, LE LESTE BRUN A FINI
PAR GAGNER LES LISIÈRES DES FORÊTS
OÙ IL PASSE LA MAUVAISE SAISON.
CE COMPORTEMENT, QUI LUI A
VALU LE NOM DE BRUNETTE
HIVERNALE, EST UNIQUE
PARMI NOS DEMOISELLES
ET LIBELLULES.
unE LARVE tRèS... LEStE
Contrairement aux agrions, chez les
lestes, le mâle qui accompagne la
femelle lors de la ponte, ne se tient ja-
mais en équilibre. Les deux conjoints
se posent l'un derrière l'autre, avec
les 5 ou 6 premiers segments de l'ab-
domen dans une position rectiligne et
l'extrémité seule du corps recourbée.
Avec le printemps, la teinte des lestes bruns s'assombrit et une tache bleue apparaît sur la partie supérieure de l'oeil.
Photo : Bernard Pasau
le magazine #7724
entomologie
La capacité reproductrice est amé-
liorée par des hivers rigoureux et les
hivers trop doux correspondent à
une reproduction plus faible.
Les oeufs éclosent 3 à 6 semaines
après la ponte, suivant le temps et
la température, et il faut trois mois
environ depuis l'éclosion de l'oeuf
jusqu’à l’émergence de l'adulte. La
larve subit huit mues avec des inter-
valles de 7 à 10 jours.
Le terme de « leste » s'applique
particulièrement aux larves car, de
toutes les libellules, ce sont elles qui
nagent le plus vite. Elles se tiennent
là ou l'eau est peu profonde (moins
de 50 cm), généralement dans les
roselières entourant les étangs, et
vivent sur le fond, sur les tiges dres-
sées ou à la face inférieure des dé-
bris flottants.
un RECORd dE LOnGéVIté
Dans le courant de mai ou au début
de juin, les adultes disparaissent
les uns après les autres. Ils ont
ainsi vécu, sous forme d'imago, 9
à 11 mois, établissant un record
de longévité : en Europe, toutes les
autres espèces d'odonates ne sur-
vivent pas au stade aérien plus de
2 à 3 mois.
éVOLutIOn dE LA dIStRIButIOn
S'il est largement répandu dans l'en-
semble de l'Europe méridionale et
centrale, le leste brun est absent de
Scandinavie et de Grande-Bretagne.
Espèce assez rare en Belgique, ses
populations se distribuaient surtout
en Campine et, dans une moindre
mesure, en Flandre occidentale et
orientale, dans l'ouest du Borinage
et en Lorraine.
Depuis 1991, le leste brun a été
découvert dans de nouveaux sites
(sillon Sambre-et-Meuse, Entre-
sambre-et-Meuse, Brabant…), cette
recrudescence étant aussi observée
aux Pays-Bas. Des températures
plus élevées et une intensification
de l'effort d'échantillonnage, asso-
ciées à de plus fortes fluctuations
de populations en limite nord de sa
distribution, ont dû jouer ici un rôle
important.
Avec plusieurs données très récentes
d'individus isolés, le leste brun reste
toujours une rareté à Bruxelles,
même si une reproduction en forêt
de Soignes semble probable.
PASSER L’HIVER dAnS LES BRAnCHES
Autre exception notable au sein des Odonates, le leste vert passe la mauvaise saison à l'état d'oeuf dans les rameaux des arbres, à charge pour la larve qui naîtra au printemps de rejoindre un plan d'eau pour s'y développer (voir natagora #39).
Magalie Tom
as Millan
Les tandems apparaissent aux premiers beaux jours du printemps pour pondre dans des débris végétaux ou sur des tiges sèches.
Photo : Robin Gailly
le magazine #7725
entomologie
POuRquOI PAS VOuS ?
Natagoradendre-Collines www.natagora.be/dendrecollines
BIEnVEnuE Au JARdIn nAtuREL du PEtIt HAMEAu
Issu de la réflexion de guides nature s’alarmant de la perte effective de la biodiversité dans la région dendre-Collines, un projet original a vu le jour en 2013, conçu et mené par une vingtaine de volontaires peu avares de leur temps et de leurs moyens.
Pas à pas, le rachat de parcelles de terrains cultivés de manière intensive a laissé place à un bel espace naturel de près de 2 hectares. Le siège de natagora dendre-Collines s’y est naturellement implanté. Vitrine de l’environnement, Petit Hameau propose mille trucs et astuces à l’usage de tous pour préserver et développer la biodiversité dans son jardin.
Les enfants de jadis appelaient cet endroit « La petite maison aux pommes », car la vallée abritait un vieux verger de fruitiers « haute tige » entouré de haies. Ces bocages abritaient une grande diversité d’insectes et d’oiseaux.
Aujourd’hui, nous aménageons le terrain pour réinviter la nature locale, en lui offrant le gîte et le couvert. notre démarche vise à multiplier des biotopes adaptés aux terrains et propres à accueillir des multitudes de plantes, d’insectes et de petits mammifères variés.
Le secteur boisé comprend hêtraie, aulnaie, saulaie et zone humide en lisière forestière. une spirale à insectes
accueille aussi araignées, crapaud et orvet, belette et… plantes aromatiques tandis qu’une haie de branchages abrite hérisson, crapaud, troglodyte, merle, abeilles et tant d’autres. un arbre mort est laissé à l’intention des insectes, araignées, grimpereaux, sittelles et pic et une prairie fleurie permet de retrouver nos plantes sauvages et d’héberger les papillons et les syrphes. une haie d’espèces locales est utilisée pour se nourrir, se cacher, nicher, circuler en sécurité tandis que plusieurs vergers haute tige composés de variétés anciennes attirent les chouettes et autres cavernicoles.
un lopin de céréales et légumineuses permet de sustenter les oiseaux des champs en hiver, et une friche (berces, millepertuis…) accueille tout un monde sauvage, de l’insecte au chardonneret. un coin de bois mort provenant de multiples essences d’arbres favorise champignons, abeilles et coléoptères sur un lit de sciure de chêne et une place est laissée aux orties pour que nos beaux papillons puissent pondre, mais aussi pour la soupe ! Citons encore la boue à l’intention des hirondelles et des abeilles et une mare pour batraciens qui sert aussi à abreuver tout ce beau monde. Enfin, terminons ce bref aperçu en n’oubliant pas les ronces pour accueillir oiseaux, papillons, muscardin… et alimenter nos confitures !
dans un futur très proche, un terrain sera dédié à l’agriculture biologique.
Philippe Funcken
le magazine #7726
ils l'ont fait
www.natagora.be/volontaires
bernardde wetterdans le cadre de projets de conservation de la nature, Bernard de wetter s’est rendu aux quatre coins du monde mais cela ne l’empêche nullement d’apprécier à leur juste valeur les richesses naturelles que notre petit pays peut encore s’enorgueillir de posséder. À ce titre, il collabore depuis plusieurs années à la rédaction du magazine natagora comme en témoigne l’article consacré au chevreuil dans ce numéro. Bernard vient d’actualiser un « Répertoire des affûts photographiques pour la faune sauvage en Europe ». Ce guide décrit pas moins de 800 affûts différents, gérés par 123 opérateurs dans 23 pays d’Europe, avec une multitude de détails d’ordre pratique et technique.
Infos : www.bureaudesguides.eu
freddywyzenLes chantiers intercommunautaires trilingues rassemblent des volontaires belges et luxembourgeois lors d’un week-end convivial. Leur but ? Gestion d'une réserve et découverte d’une région. Lors de l'édition 2016 en terre grand-ducale visant à restaurer 2 ha de prairies, quarante participants n’ont fait qu’une bouchée des épineux ! Participant à l’organisation des éditions wallonnes par natagora, j’assume un rôle de coordination entre les associations, une belle occasion de pratiquer le néerlandais et l’allemand. Je me réjouis que dans un environnement tendant à l’uniformisation, des passionnés valorisent les spécificités locales, qu’elles soient naturelles, historico-culturelles ou… culinaires.
frédéricForgetLa passion des chauves-souris, c’est bien ce qui caractérise Frédéric, responsable du groupe de travail Plecotus de natagora. une ardeur communicative qui permet de motiver plusieurs dizaines de volontaires pour l’organisation de la nuit des chauves-souris à Bruxelles et en wallonie. un évènement qui rassemble petits et grands par milliers à la découverte du monde de la nuit et pour lequel Frédéric se charge aussi de la réalisation de films. En 2011, il a obtenu le Prix du Meilleur Documentaire au Festival nature namur pour « La Forêt et les Chauves-souris », film de 17 minutes qu’il dut réduire à 5 minutes pour respecter le règlement du concours !
Les films sont en ligne sur le site www.natagora.be/plecotus
Georges M
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Prochain chantier à zedelgem (Flandre occidentale).Pourquoi pas vous ?
le magazine #7727
ils l'ont fait
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à l’étranger : pour couvrir les frais de port, les membres résidant à l’étranger ajouteront 1 € à leur cotisation mensuelle de base ou 12 € à la cotisation annuelle.
* La cotisation adhérent n’est pas déductible. Tout montant qui dépasse cette cotisation et atteint au minimum 40 € par année calendrier est considéré comme un don et est donc déductible fiscalement.
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Natagora + Aves 42 €/an 90 €*/an 138 €*/an
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CommENt dEVENIR mEmBRE ?
La Wallonie et la Région de Bruxelles-Capitale, la Fédération Wallonie-Bruxelles et l’Europe soutiennent Natagora dans ses actions, soit financièrement, soit par l’octroi de poste ACS et APE. Relevons en particulier les aides reçues pour les activités de sensibilisation, de formation et d’éducation, les achats de terrains pour la constitution de réserves naturelles et leur gestion, les inventaires faunistiques…
Publication bimestrielle de Natagora asbl www.natagora.be | | Tél. : 081/390 720 | Rue Nanon 98 – B-5000 Namur service membres : 081/390 890
Éditeur responsable : Philippe Funcken, rue Nanon 98, 5000 Namur
Ont collaboré à ce numéro : Mathieu Balmet, André Burnel, Gilles Cogneau, isabelle Debeer, Bernard De Wetter, Frédéric Forget, sylviane Gilmont, Jérémie Guyon, Vincent Louwette, Jean-Yves Paquet, Catherine Pirson, Tino Populin, Jean-Sébastien Rousseau-Piot, Emmanuël sérusiaux, Damien sevrin, Julien Taymans, Annick Vastrade-Conesa, Émilie Weynants, Lorène Wilmet, Jean-Marie Winants, Freddy Wyzen.
Mise en page : et Judith Dessy.
Publicité : prendre contact avec la rédaction
Les articles signés n’engagent que la responsabilité de leur(s) auteur(s). La reproduction des textes et des illustrations est soumise à l’autorisation de la rédaction.
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Rédacteur adjoint : Benjamin Legrain 02/893 09 27 benjamin.legrain@natagora.be
Rédacteur en chef : Jean Rommes 02/893 09 24
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LES ÉTANGS DE tHIEU : UN SITE À PROTÉGER DÉFINITIVEMENT
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à l’été 2017 !
INVITATION
AUX DONATEURS
Logée au cœur de la vallée de la Haine, la réserve naturelle de Thieu est un écrin de verdure dans un paysage soumis à une forte pression urba-nistique. Constituée de plusieurs plans d’eau, de mares, de fragments de roselières et autres milieux humides, elle abrite une faune remarquable, notamment plus de 120 espèces d’oiseaux (canards, grèbes huppés et castagneux, gorgebleues et autres passereaux), des batraciens et de nombreux insectes dont la spectaculaire libellule écarlate !
Alors que la réserve n’a été protégée jusqu’ici que par une convention précaire, Natagora a désormais l’extraordinaire opportunité de pouvoir acquérir définitivement les 10 hectares d’étangs constituant le cœur du site. Une chance à ne pas rater !
45 000 euros sont nécessaires pour protéger définitivement les étangs de Thieu. Nous espérons parvenir à réunir cette somme dans un délai de 3 mois !
Merci à tous pour votre soutien à notre belle cause et déjà tous mes meilleurs vœux pour l’année nouvelle.
Emmanuël Sérusiaux, Président
D O N T H I E U 1 6
NAT161101
Photos : Alain Gicart, Magalie Tom
as Millan
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