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Hicham CHALLAL Page 1
Chapitre1 : Généralité sur la notion de Coopérative
I. Définition de la coopérative
La coopérative est l’application particulière d’une notion très ancienne : la coopération.
La coopération peut être définie comme un processus social dans lequel des individus œuvrent
ensemble à la réalisation d’un objectif ou d’un but commun (extrait de la loi 12.112/2016 sur
les coopératives au Maroc).
coopérative
Figure 1 : Notion de terme coopérative
Les coopératives sont des entreprises dont l’objectif premier n’est pas la recherche du
profit, mais la satisfaction des besoins et aspirations des membres. Les membres des
coopératives détiennent leur entreprise au travers des actions de la coopérative, ils la
contrôlent par l’intermédiaire de mécanismes démocratiques et, enfin, ils sont les principaux
usagers des services fournis par la coopérative. Les coopératives peuvent facilement se
retrouver tiraillées entre les intérêts de leurs membres, les possibilités commerciales et les
considérations sociales (extrait de la loi 12.112/2016 sur les coopératives au Maroc).
Cette définition met en évidence les points suivants:
La coopérative est une organisation économique collective dont la propriété est celle
de ses membres. Ils ont plein droit de décision au niveau de l’organisation, des activités et de
la répartition des intérêts de la coopérative en conformité avec les réglementations de la Loi
sur les coopératives et d’autres textes concernés.
La coopérative peut être créée lorsqu’elle regroupe au moins 5 membres, fonctionne
dans tous les secteurs et professions qui ne sont pas interdits par la Loi des coopérative.
La coopérative bénéficie d’une personnalité morale et fonctionne comme une
entreprise. Autonome, elle est responsable financièrement dans la limite de son capital
statutaire, de son capital cumulé et d’autres sources de financement en conformité avec les
réglementations légales.
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La coopérative est une organisation à caractère social qui est ouverte à la
participation volontaire. Elle fonctionne et se développe sur le principe de coopération et de
volontariat des membres dans l’esprit de créer une synergie en vue de résoudre les questions
qui sont difficiles ou impossibles à régler individuellement par chaque membre.
Le fonctionnement et le développement de la coopérative se basent sur les principes
de démocratie, d’égalité, de transparence et de coopération où chaque membre dispose d’une
voix.
La coopérative a pour objectif d’apporter des bénéfices matériels et moraux aux
coopérateurs et à l’ensemble de la coopérative ainsi qu’à la communauté.
Les coopérateurs ont la responsabilité et l’obligation d’observer les statuts avec une
spirit de collaboration en vue de contribuer au développement de la coopérative (extrait de la
loi 12.112/2016 sur les coopératives au Maroc).
Figure 2 : Différents formes des coopératives agricoles
II. L’historique des Coopératives au Maroc
Les Coopératives ont été implantées parmi les producteurs marocains à partir de 1937
par les autorités du protectorat pour des raisons politiques. Plusieurs coopératives ont été
fonctionnelles à l’Etat dont la majorité est des coopératives agricoles et artisanales, des
coopératives céréalières et oléicoles dont certaines existent encore de nos jours. Après
l’Indépendance (1956-1983), un certain nombre de mesures ont été prises par l’Etat pour
encourager le développement des coopératives dont :
La promulgation de plusieurs textes juridiques, tels que le texte autorisant la
constitution de coopératives minières, de coopératives d’habitations, de coopératives agricoles
de réformes agraires etc.…
La création de l’Office de Développement des Coopératives en 1962 pour appuyer les
coopératives en terme de formation ; d’information ; de coordination…
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L’octroi de subventions aux coopératives.
La mise à la disposition des coopératives des agents d’encadrement technique, par
conséquence, les départements ministériels concernés.
Le nombre de coopératives a connu un accroissement rapide passant de 62 coopératives
en 1957 à environ 2000 en 1983. Les subventions octroyées par l’Etat ont contribué à
l’apparition de coopératives dépendantes présentant ainsi l’image de structures paraétatiques
avec des coopérateurs incapables de développer un véritable projet coopératif. La mauvaise
utilisation de la subvention a tué l’esprit d’entreprise et de créativité chez les coopérateurs.
L’orientation de l’Etat à partir de 1983 vers le désengagement de certains secteurs s’est
répercutée sur les coopératives : suppressions de certains avantages préférentiels octroyés aux
coopératives, politique de désengagement des coopératives. Cette politique constitue une
ébauche vers la création de coopératives autonomes qui comptent sur elles-mêmes mais qui
nécessitent des efforts colossaux au niveau de la valorisation de l’élément humain par la
formation et la sensibilisation. Pour renforcer cette orientation, un cadre juridique unique pour
les coopératives abrogeant les textes antérieurs a été adopté en 1983, mais n’est entré en
application dans sa totalité qu’en 1993. Ce cadre juridique, la Loi n° 24.83, portant statut
général des coopératives et missions de l’Office de Développement des Coopératives prône
en faveur de l’autonomie des coopératives, de la formation de l’élément humain des
coopératives, de la création des unions de coopératives. Cette loi, mise à l’épreuve, s’est
avérée en décalage avec son environnement avec les lacunes et des défauts, d’où la nécessité
d’une réforme qui a poussé les ministres de tutelle de l’Office de Développement des
Coopératives à proposer des amendements dont le dernier a été approuvée par le Conseil du
Gouvernement du 7 Septembre 2011.
L’utilisation des coopératives comme instrument de création de l’emploi, Intégration de
la femme dans la vie active, organisation du secteur informel a été commencé à partir de l’an
2000 est caractérisée par l’intérêt, de plus en plus important, porté aux coopératives par
plusieurs bailleurs de fonds et des programmes tels que l’Initiative National pour le
Développement Humain, Maroc Vert. Grâce aux appuis financiers et formations dispensées
au profit des coopératives dans des programmes de plusieurs instances concernées par le
développement des motifs organisées dans des coopératives, en plus des efforts déployés par
l’Office de Développement des Coopératives dans la vulgarisation de la formule coopérative,
le nombre de coopératives a atteint 15.735 coopératives en fin 2015. Chaque mois, 120
coopératives en moyennes depuis 2010 sont constituées contribuant à la valorisation des
produits de terroir et à la création d’emplois.
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III. Les objets et les buts de la Coopérative
Les coopératives exercent leurs actions dans toutes les branches de l'activité humaine en
cherchant essentiellement à:
1. améliorer la situation socio-économique de leurs membres.
2. promouvoir l'esprit coopératif parmi les membres
3. réduire, au bénéfice de leurs membres et par l'effort commun de ceux-ci, le prix de revient
et, le cas échéant, le prix de vente de certains produits ou de certains services.
4. améliorer la qualité marchande des produits fournis à leurs membres ou de ceux produits
par ces derniers et livrés aux consommateurs.
5. développer et valoriser, au maximum, la production de leurs membres.
IV. Différents intérêts liées à la création d’une coopérative
1. Les avantages du travail collectif
La caractéristique principale d’une coopérative est que les membres cherchent
collectivement, et non individuellement, à résoudre un problème commun ou à tirer profit
d’une opportunité. Les motifs pour démarrer une coopérative agricole sont variés :
Mobiliser plus de ressources qu’il n’est possible individuellement.
Créer des alternatives intéressantes pour acheter des biens et des services.
Mener une activité plus efficacement qu’il n’est possible de le faire seul.
Les agriculteurs sont conscients que les bénéfices de l’adhésion sont plus importants
que les contraintes.
Les agriculteurs comprennent qu’en tant que membres de la coopérative, ils ne sont
pas uniquement clients mais également propriétaires.
2. Avantages économiques
Pour être intéressante, la coopérative doit offrir des avantages supplémentaires par
rapport aux autres alternatives dont dispose l’agriculteur. Les avantages économiques qu’une
société coopérative peut offrir aux producteurs sont très variés.
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Les membres peuvent obtenir des moyens de production et des fournitures à un prix
plus bas car ceux-ci sont achetés en gros, ce qui permet à la coopérative de négocier des prix
plus faibles que les agriculteurs ne paieraient individuellement.
Par le biais de la coopérative, les membres vendent leur production à des prix fort
intéressants, ce qui leur permet d’augmenter leurs revenus.
Les membres disposent plus facilement de moyens de production de bonne qualité et en
quantité suffisante car la coopérative négocie la garantie de l’approvisionnement et la qualité
des intrants.
Les membres peuvent entreprendre collectivement de nouvelles activités en ajoutant de
la valeur à leurs produits à une étape ou une autre de la chaîne de. Ce faisant, ils accroissent
leur productivité et génèrent des revenus qui seraient allés à d’autres entreprises.
Les membres peuvent profiter de nouveaux services qui ne sont pas encore disponibles
localement ou qui donnent accès à des moyens et services extérieurs.
Les membres peuvent éviter l’interdépendance des marchés, par exemple lorsque la
fourniture de prêts est associée à l’achat d’intrants ou la commercialisation de produits.
V. Différents types des coopératives
Une coopérative peut opérer dans pratiquement n’importe quel domaine où il existe un
groupe présentant des besoins relativement homogènes et communs. Ainsi :
• Quand les membres sont des agriculteurs, ils bénéficient de la possibilité d’avoir recours
à des intrants agricoles à prix équitables qui leur permettent d’améliorer la qualité de leurs
produits. Ce faisant, ils font des économies d’échelles tout en augmentant la valeur ajoutée de
leurs produits.
• Quand les membres sont des consommateurs, ils bénéficient de biens de qualités aux
meilleures conditions possibles.
• Quand les membres sont des détaillants indépendants, ils bénéficient des ristournes dues
à une économie d’échelle lors de l’achat des produits auprès des fournisseurs grossistes, ainsi
que d’un accroissement de leur pouvoir d’achat commun.
• Quand les membres sont des travailleurs, ils participent à la gestion de l’entreprise et
bénéficient d’un emploi et d’une rémunération juste et équitable de leur travail.
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• Quand les membres sont des producteurs directs, ils bénéficient d’un plus grand accès
aux marchés pour leurs produits et d’une meilleure maîtrise de la valeur ajoutée.
• Quand les membres sont des épargnants ou des emprunteurs, ils bénéficient d’une
rémunération juste (équitable) de l’épargne et d’accès au crédit à un taux d’intérêt le plus bas
possible (Source : Commission des Communautés Européenne (Bruxelles, 2001)).
Figure 3 : Différents types des coopératives
VI. Valeurs et principes coopératifs
La vie et le fonctionnement de l’entreprise coopérative sont dictés par un certain
nombre de valeurs. Ces valeurs sont l’entraide, la responsabilité personnelle, la démocratie,
l’égalité, l’équité, la solidarité et une éthique fondée sur l’honnêteté, la transparence, la
responsabilité sociale et l’altruisme. Les principes coopératifs constituent les lignes directrices
qui permettent à la coopérative de mettre ses valeurs en pratiques (Alliance Coopérative
Internationale ; 1995):
Figure 4: Les principes coopératifs
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A. 1er Principe : Adhésion volontaire et ouverte à tous
Les coopératives sont des organisations fondées sur le volontariat et ouvertes à toutes
les personnes aptes à utiliser leurs services et déterminées à prendre leurs responsabilités en
tant que membres, et ce, sans discrimination fondée sur le sexe, l’origine sociale, la race,
l’allégeance politique et la religion (Hans-H. Münkner et al, 1999).
B. 2eme Principe : Pouvoir démocratique exercé par les membres
Les coopératives sont des organisations démocratiques dirigées par leurs membres qui
participent activement à l’établissement des politiques et à la prise de décisions. Les hommes
et les femmes élus comme représentants des membres sont responsables devant eux. Dans les
coopératives de premier niveau, les membres ont des droits de vote égaux en vertu de la règle
« un membre, une voix » ; les coopératives d’autres niveaux sont aussi organisées de manière
démocratique (Hans-H. Münkner et al, 1999).
C. 3eme Principe : Participation économique des membres
Les membres contribuent de manière équitable au capital de leurs coopératives et en ont
le contrôle. Ils ne bénéficient habituellement que d’une rémunération limitée du capital
souscrit comme condition de leur adhésion. Les membres affectent les excédents à tout ou
partie des objectifs suivants: le développement de leur coopérative, des ristournes aux
membres en proportion de leurs transactions avec la coopérative, le soutien d’autres activités
approuvées par les membres (Hans-H. Münkner et al, 1999).
D. 4eme Principe: Autonomie et indépendance
Les coopératives sont des organisations autonomes d'entraide, gérées par leurs
membres. La conclusion d'accords avec d'autres organisations, y compris des gouvernements,
ou la recherche de fonds à partir de sources extérieures, doit se faire dans des conditions qui
préservent le pouvoir démocratique des membres et maintiennent l'indépendance de leur
coopérative (Hans-H. Münkner et al, 1999).
E. 5eme Principe : Education, formation et information
Les coopératives fournissent à leurs membres, leurs dirigeants élus, leurs gestionnaires
et leurs employés, l’éducation et la formation requises pour pouvoir contribuer effectivement
au développement de leur coopérative. Elles informent le grand public, en particulier les
jeunes et les leaders d’opinion, sur la nature et les avantages de la coopération (Hans-H.
Münkner et al, 1999).
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F. 6eme Principe : Coopération entre les coopératives
Pour apporter un meilleur service à leurs membres et renforcer le mouvement
coopératif, les coopératives œuvrent ensemble au sein des structures locales, nationales,
régionales et interrégionales (Hans-H. Münkner et al, 1999).
G. 7eme Principe : Engagement envers la communauté
Les coopératives contribuent au développement durable de leur communauté dans le
cadre d'orientations approuvées par leurs membres (Hans-H. Münkner et al, 1999).
VII. Principaux avantages de la structure des coopératives
Le fait d’associer des consommateurs, des producteurs, des propriétaires-salariés ou
plusieurs de ces catégories au processus décisionnel en leur qualité de propriétaires de
l’entreprise confère peut-être aux coopératives certains avantages par rapport à d’autres types
de sociétés (Manuel sur les Coopératives à l’usage de Organisations de Travailleurs, 2004) :
L’intervention d’un groupe aussi important d’acteurs peut permettre
l’introduction d’innovations dans l’entreprise.
Les utilisateurs en sont les membres, de sorte que la coopérative dispose
d’informations de première main sur les besoins des consommateurs et sur les variations de
leur comportement, habitudes et attentes.
La constitution d’une entreprise coopérative permet à ses membres de réaliser
des économies d’échelle.
La motivation des salariés dans les coopératives de travailleurs en tant que
propriétaires se trouve renforcée.
La protection des intérêts des membres offre une marge beaucoup plus
importante pour l’adaptation temporaire à des difficultés économiques ou autres.
Le processus décisionnel démocratique confère aux décisions un caractère plus
durable et représentatif des besoins des membres.
La non-distribution des réserves peut également accroître la surface financière.
En générale, un développement durable de l’entreprise est possible malgré les
pressions externes.
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VIII. La structure organisationnelle
A ce stade de l’analyse, nous avons pu constater que la coopérative est certes une
entreprise mais d’un type tout particulier. Son pouvoir exercé démocratiquement est une de
ses principales caractéristiques. Compte-tenu de cela, l’organisation administrative de la
coopérative ne pouvait être fondée que sur le principe de la démocratie.
L’organisation administrative repose sur une participation intégrale, permanente et
directe des coopérateurs. En d’autres termes, les membres sont seuls compétents pour gérer et
administrer leur entreprise et ils ne partagent leurs pouvoirs avec aucun autre groupe de
personnes ni même avec une autorité publique. Par ailleurs, la décision des membres est
souveraine dans tous les domaines, notamment ceux liés à l’organisation et à la composition
des organes de gestion, l’orientation de la politique de la coopérative, les méthodes de gestion,
etc. (Manuel sur les Coopératives à l’usage de Organisations de Travailleurs, 2004).
a) Les statuts de la coopérative
L’organigramme de la coopérative s’inscrit dans ses statuts. Les statuts de la
coopérative sont élaborés par les membres et représentent l’acte constitutif de la coopérative.
Les statuts fixent les règles de fonctionnement de la coopérative. L’élaboration des statuts est
un préalable avant tout enregistrement de la coopérative auprès des autorités compétentes.
Le contenu des statuts varie selon les pays mais certains éléments sont communs à
toutes les législations. Les statuts comportent entre autres (www.portailsudmaroc.com):
Figure 5 : Les constituants de statuts coopératifs
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b) Les différents organes
La coopérative est nécessairement composée d’une Assemblée générale et d’organes de
contrôle et administratif. Il existe deux formes d’organisation, l’une composée d’un Conseil
d’administration et de son président, l’autre composée d’un Directoire et d’un comité de
surveillance (Manuel sur les Coopératives à l’usage de Organisations de Travailleurs, 2004).
c) L’Assemblée générale
L’Assemblée générale est l’organe souverain de la coopérative. Elle est la source de toute
autorité est de tout pouvoir au sein de la coopérative et le lieu d’expression directe de la
démocratie coopérative. Elle prend les décisions en dernier ressort (extrait de la loi
12.112/2016 sur les coopératives au Maroc).
Composition : Tous les membres de la coopérative en font partie et ont un droit égal
d’y participer et d’y intervenir.
Rôle : Les statuts de la coopérative fixent les délais et les modalités de sa convocation
mais le plus souvent, l’Assemblée générale est convoquée au moins une fois par an. C’est
l’Assemblée générale qui lors de sa première réunion, adopte et par la suite modifie les
statuts. Outre les fonctions et les pouvoirs qui lui sont spécifiquement conférés par la loi en
vigueur, l’Assemblée générale a pour rôle :
• de modifier les règlements intérieurs de la coopérative autrement dit les règles de
fonctionnement établis par la coopérative.
• d’élire et de révoquer les membres du Conseil d’administration et de l’organe de contrôle.
• d’examiner, d’approuver ou de rejeter le rapport et le bilan (généralement annuels) qui
doivent lui être soumis.
• de disposer des excédents d’exercice après versement aux réserves légales et statutaires
(pour alimenter des réserves spéciales ou des fonds divers, ou pour distribuer des ristournes).
• de décider en dernier ressort de l’admission et de l’exclusion des membres.
d) Le Conseil d’administration
Le Conseil d’administration hérite des affaires courantes de la coopérative (extrait de la
loi 12.112/2016 sur les coopératives au Maroc).
Composition :Il est composé d’un nombre variable, mais fixé par la loi, de membres
élus par l’Assemblée générale pour une durée déterminée, mais rééligible le plus souvent.
Rôle :Le Conseil d’administration dispose de tous les pouvoirs qui ne sont pas réservés
à l’Assemblée générale.
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Figure 6 : Rôles de conseil d’administration
En d’autres termes, faire tous les actes nécessaires à la réalisation de l’objet social de la
coopérative. En revanche, sauf dispositions expresses des statuts, le Conseil d’administration
ne peut sans décision de l’Assemblée générale, effectuer d’actes irréversibles ou affectant sur
le long terme la viabilité de la coopérative (acheter ou vendre un immeuble ou un fonds de
commerce, contracter un emprunt, disposer des biens de la coopérative etc.). L’Assemblée
générale reste l’organe suprême de la coopérative.
e) Le Commissaire aux comptes
Il représente, pour la totalité des membres, un organe de contrôle des comptes de la
coopérative permanent et indépendant du Conseil d’administration. Elu par l’Assemblée
générale, il lui présente un rapport et est responsable devant elle. C’est de son devoir de la
convoquer s’il le juge nécessaire. Sa tâche est limitée au contrôle et non à la gestion. Il peut
recevoir une rémunération fixée par l’Assemblée générale (www.portailsudmaroc.com).
Figure 7 : Organigramme du fonctionnement classique de la coopérative
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f) Structure financière
Même si la coopérative reste différente des entreprises capitalistiques animées par la
recherche du profit, la réalisation de son objet social quel qu’il soit nécessite un apport
financier (extrait de la loi 12.112/2016 sur les coopératives au Maroc).
Lors d’adhérons, chaque membre doit souscrire au moins une part sociale.
La somme des parts sociales représente le capital social de la coopérative.
Les coopératives peuvent affecter leurs excédents : au fonds propre, aux ristournes, à
l’intérêt limité sur le capital.
g) Des unions de coopératives
Les coopératives ayant le ou les mêmes objets ou des objets similaires et
complémentaires peuvent constituer entre elles des unions de coopératives, si leur nombre est
égal ou supérieur à trois coopératives. Toute coopérative nouvellement constituée peut
adhérer à l'union coopérative (extrait de la loi 12.112/2016 sur les coopératives au Maroc).
h) La confédération nationale des coopératives
En vue de représenter et de défendre leurs intérêts communs, deux Unions de
coopératives au moins peuvent former une Fédération. La législation nationale autorise
généralement une ou plusieurs coopératives n’ayant pas la possibilité de s’affilier à une
Union, la possibilité d’adhérer directement à une Fédération (extrait de la loi 12.112/2016 sur
les coopératives au Maroc).Enfin, les Fédérations de coopératives peuvent se regrouper en
Confédérations. La Confédération est ce que l’on appelle une structure faîtière du mouvement
coopératif. La Fédération a pour missions de :
1- promouvoir et développer le mouvement coopératif.
2. veillé à la diffusion et à la vulgarisation des principes de la coopération.
3. assurer et sauvegarder les intérêts matériels et moraux des coopératives.
4. contribuer au règlement à l'amiable des différends pouvant s'élever entre organismes
coopératifs.
5. appuyer et assister les coopératives et leurs unions par l'orientation et la formation.
6. émettre son avis sur les projets de textes législatifs et réglementaires relatifs au secteur
coopératif.
7. favoriser l'inter- coopération en établissant des relations commerciales avec les organismes
coopératifs étrangers.
8. établir des jumelages entre coopératives et unions de coopératives marocaines et étrangères
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Chapitre 2 : Différents étapes de création d’une Coopérative
Le processus de création d’une coopérative n’est pas plus compliqué que celui d’une
autre forme d’entreprise. Néanmoins, il nécessite de la part de ses promoteurs beaucoup de
rigueur. En fait, le succès ou l’échec d’une coopérative, dépend en grande partie de la qualité
du travail effectué avant la création de la coopérative. Ce processus de création peut être
décomposé en 9 étapes(GUIDEPRATIQUELACREATIOND’UNECOOPERATIVE, 2009) :
Figure 8: Différents étapes de crée une coopérative
I. Etape n°1 : Réunir un groupe de base
Constitution du groupe :
L’inspiration quant à la création de la coopérative vient généralement d’une ou de
plusieurs personne(s) ayant eu connaissance des potentialités coopératives et ayant une bonne
idée et une vision. Ces personnes contacteront alors par la suite d’autres individus pour que
ceux-ci participent à leur projet coopératif. L’idée peut également provenir d’un groupe de
personnes désirant travailler ensemble pour la réalisation d’une vision commune.
Coopérative
Figure 9:Réunir un groupe de base
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Le nombre d’individus impliqués dans le groupe de base peut s’avérer crucial. Un
nombre trop important de personnes dans le groupe de base peut certes freiner les choses mais
peut aussi avoir pour conséquence l’élaboration d’un plan mieux construit (Manuel sur les
Coopératives à l’usage d’Organisations de Travailleurs, 2004).
Il existe différents moyens de contacter des membres :
de bouche à oreille.
par voie d’affichage.
la distribution de tracts ou prospectus lors d’événements publics.
en organisant un forum de discussion sur les coopératives et les questions relatives au
projet.
masse média (radio, journaux, télévision).
En général, une ou plusieurs personnes se réunissent pour lancer un projet de
constitution d’une coopérative. Celles-ci ont :
un besoin commun de coopération et une connaissance des avantages de la coopérative;
une bonne connaissance dans le domaine d’activité de la future coopérative;
une stratégie et des orientations précises et claires pour le développement de la
coopérative.
Elles lanceront l’action de sensibilisation auprès d’autres personnes pour les inviter à
rejoindre leur projet.
Voici un exemple de questions susceptibles d’aider les membres à déterminer la
vision, les valeurs et les objectifs de leur coopérative :
Pourquoi nous sommes nous réunis ?
Quels sont nos besoins ?
Qu’est-ce que nous devons faire? Où? Comment? Quand? Avec qui?
Suite à la création de la coopérative, quels seront les intérêts pour les coopérateurs?
A qui comptons-nous vendre nos produits ?
Quelle est la valeur ajoutée de nos produits ?
La communauté bénéficiera telle des services ou produits offerts par notre
coopérative?
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II. Etape n°2 : Faire une étude de faisabilité
Avant la réalisation de tout projet, il est recommandé au préalable d’en évaluer les
chances de réussite à travers une étude de faisabilité. Dans le cas de la coopérative, il s’agit de
voir si la coopérative a des chances d’être viable. Cette étude est réalisée soit par certains
membres de la coopératives ils ont les compétences et le temps nécessaires, soit par une
personne extérieure à la coopérative que celle-ci aura engagée (Manuel sur les Coopératives à
l’usage d’Organisations de Travailleurs, 2004).
Figure 10:Faire une étude de faisabilité
L’étude de faisabilité est décomposée en six parties :
Une étude de milieu visant à cerner l'opportunité socioculturelle de la coopérative.
Une étude de marché permettant d'évaluer la part de marché par les différents acteurs
en présence et déduisant celle revenant à la coopérative.
Une étude technique sur les besoins physiques nécessaires à la réalisation du projet :
bâtiments, machines, outils.
Une étude sur la structure organisationnelle définissant le montage technique du
projet.
Une étude juridique justifiant le choix de la forme coopérative en tant que forme
juridique.
Une étude financière permettant d'évaluer le montant des charges et des produits de la
coopérative ainsi que ses résultats.
Si l’étude de faisabilité ne se révèle pas concluante, le groupe de base devra s’orienter
vers un autre projet. Dans le cas contraire, il passera à l’étape suivante.
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III. Etape n°3 : Elaborer un plan d’affaires
La réalisation du plan d’affaires est une suite logique à l’étude de faisabilité. En effet, le
plan d’affaires est un outil de planification décrivant l’orientation future d’une entreprise. Il
est très utile pour d’éventuelles demandes de prêt sou d’investissement. Un bon plan
d’affaires permet aux investisseurs et aux prêteurs d’évaluer la proposition de financement du
groupe et sa capacité à gérer la coopérative. Il permet également de déceler les activités de la
coopérative que nécessitera un effort plus soutenu (Manuel sur les Coopératives à l’usage
d’Organisations de Travailleurs, 2004).
Figure 11:Elaborer un plan d’affaires
Bien conçu, le plan d’affaires :
• énonce les objectifs de la coopérative.
• identifie les ressources monétaires et humaines nécessaires à son exploitation.
• décrit comment ces ressources seront obtenues.
• explique pourquoi cette entreprise connaîtra du succès.
Il n’existe pas un format type de plan d’affaires mais le plus souvent, le plan d’affaires
comprend les sections suivantes :
La page de garde : Elle comprend le nom de la coopérative, son adresse officielle, des
informations pour d’éventuels contacts (numéro de téléphone, de fax etc.), la date de
conception du plan d’affaires, une date estimative de démarrage, et le nom des membres
fondateurs.
Le sommaire : Il présente tous les éléments contenus dans le plan d’affaires avec leur
localisation dans le document grâce à leur numéro de page.
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Le résumé : Comme son nom l’indique, il permet au lecteur d’avoir un bref aperçu de la
coopérative, de ses activités prévues et de ses résultats. Il décrit en outre les produits et
services que la coopérative peut réaliser, ses marchés, une estimation des ventes et des
dépenses durant la première année, la date de démarrage des activités, et si besoin est, le
montant des fonds recherchés.
L’historique du projet : Il s’agit ici de présenter ce que fera la coopérative, qui a été
impliqué dans sa conception, et qui l’est à ce jour.
Les aspects juridiques : Cette section a pour but de donner des renseignements sur la
forme juridique choisie : l’entreprise coopérative dans le cas présent. Les membres doivent y
expliquer les raisons justifiant le choix de cette forme juridique : l’avantage coopératif, par
rapport aux autres formes juridiques.
Description du produit ou du service : Cette section décrit comment le produit sera
fabriqué ou s’il s’agit d’un service, comment il sera fourni.
L’étude de marché : Là aussi, conformément à l’étude de faisabilité, l’étude de marché
portera les points suivants :
• une description du marché visé.
• le comportement des acheteurs sur ce marché.
• la manière dont les informations relatives au marché ont été obtenues.
L’étude technique : Conformément à l’étude de faisabilité, l’étude technique indique :
• la situation géographique de la coopérative en d’autres termes son emplacement ainsi que
les raisons justifiant ce choix.
• après avoir fait un inventaire des équipements et des ressources humaines, l’étude
présente les besoins dans ces deux domaines.
La stratégie marketing : Elle explique les besoins des consommateurs, comment le
produit ou le service sera vendu, à quel prix, ainsi que des informations sur la manière dont il
sera distribué et promu.
Le plan opérationnel : Cette partie montre comment la coopérative sera dirigée et
gérée, comment le produit ou le service sera produit, où la coopérative s’approvisionne, si une
assurance ou un permis est nécessaire. Le plan doit aussi indiquer les responsabilités de
chacun au sein de la coopérative.
La structure de la coopérative : Il s’agit ici d’indiquer les différents organes de la
coopérative ainsi que son organigramme.
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Le plan de gestion des risques : Cette section vise à présenter les risques encourus et les
mesures envisagées pour pallier ces risques.
Plan de financement et projection financière : C’est la section cruciale du plan
d’affaires. Elle doit indiquer tous les coûts et dépenses liés au démarrage des activités. Le plan
de financement doit comporter :
• les prévisions quant aux bénéfices (surplus) de la coopérative les premières années.
• des indications quant aux différents coûts de la coopérative.
• une évaluation du besoin de financement de la coopérative.
• des renseignements sur le mode de financement de la coopérative.
Propositions financières : Cette section présente entre autres: des propositions de
sources de financement de la coopérative (emprunt, subvention), un plan de mobilisation et de
remboursement des emprunts.
IV. Etape N°4: Communiquer aux autorités locales
Le fondateur doit, par écrit, porter à la connaissance du Comité populaire du niveau
communal (commune) du lieu où est envisagée l’installation du siège social de la coopérative
les informations suivantes (extrait de la loi 12.112/2016 sur les coopératives au Maroc):
Initiative de constitution de la coopérative, le lieu prévu du siège social.
Projet de production, de commerce et plan d’actions de la coopérative.
Figure 12:Communication aux autorités locales
Hicham CHALLAL Page 19
V. Etape N°5:Mener des actions de communication et de sensibilisation
Pour encourager les autres personnes physiques et morales, les foyers ou fonctionnaires
à adhérer à la coopérative, les fondateurs communiquent sur les questions suivantes (extrait de
la loi 12.112/2016 sur les coopératives au Maroc):
Intérêt de la création de la coopérative.
Présentation du projet de constitution, projet de production, de commerce et le plan
d’actions.
Explication des principes et valeurs coopératifs, l’intérêt de l’adhésion à la
coopérative.
Contenu de la loi des coopératives et textes juridiques concernés.
Politiques et mesures prévues par le Parti, l’Etat et les autorités locales sur l’économie
collective, la situation des coopératives au niveau local et national.
A l’issue de la sensibilisation par les fondateurs, les membres de la communauté
prennent leur décision et envoient aux fondateurs, librement, leur lettre de demande
d’adhésion.
communication verbale.
par voie d’affichage, de panneaux.
distribution de tracts ou prospectus lors d’évènements publics.
organisation de conférences, séminaires sur les coopératives et les questions relatives au
sujet.
masse média : radio, journaux, télévision
Figure 13:Moyens utilisés pour la communication et la sensibilisation
VI. Etape N°6: Elaborer le projet de statuts de la coopérative
Il est nécessaire d’élaborer le projet de statuts de la coopérative en vue de son
approbation lors de l’Assemblée générale constitutive. Ce statut a été élaboré par l’office de
Hicham CHALLAL Page 20
développement de la coopération avec des modifications ou des additions par les coopératives
(extrait de la loi 12.112/2016 sur les coopératives au Maroc).
Figure 14: Exemple de statuts des coopératives
Le Règlement Intérieur de la coopérative, En général, il est prévu:
Une politique vis-à-vis du personnel (contrat d’essai, recrutement, prestation de
services).
Des horaires de travail, congés, jours fériés.
Des réunions et formations.
Des activités : Rôle et fonctions du Conseil d’administration, Président, Vice-
président, membres du Comité d’administration, superviseur Responsabilité des
membres.
Une gestion financière et gestion/utilisation des moyens de travail.
VII. Etape N°7: Préparation et réalisation de l’assemblé Générale
Après avoir élaboré les statuts et le règlement intérieur de la coopérative, les membres
doivent tenir l’assemblée générale constitutive, réunissant l’ensemble des membres de la
coopérative. C’est cette assemblée qui a la responsabilité d’adopter les règlements et statuts
de la coopérative, ainsi que le plan d’affaires.
Hicham CHALLAL Page 21
Figure 15:Réalisation de l’assemblé générale
A. Les personnes présentes à cette assemblée
Les fondateurs, Les autres personnes physiques, morales, fonctionnaires et foyers
familiaux qui souhaitent adhérer à la coopérative et Les invités extérieurs si la coopérative le
souhaite: autorités locales, du district, de la province, services techniques, Alliance des
coopératives, etc.
B. Les travaux préparatifs pour organiser l’Assemblée Générale constitutive de la coopérative :
Préparer le lieu et choisir une date pour organiser l’Assemblée.
Identifierlesparticipantsdel’AssembléeGénéraleconstitutive:listedesmembres,
invités.
Définirleprogrammeetl’ordredujourdel’AssembléeGénéraleconstitutiveà délibérer
et se mettre d’accord sur les points : Le projet de production, de commerce, le plan
d’action, le projet de statuts, la dénomination, logo (s’il y e na) de la coopérative et les
listes des coopérateurs.
VIII. Etape n°8 : Demander l’enregistrement et/ou l’agrément de la
coopérative
L’enregistrement de la coopérative auprès des autorités administratives compétentes
permet de lui donner la personnalité morale. Une personne morale est un groupement
d’individus auquel la loi reconnaît une personnalité juridique distincte de celle de ses
membres. En clair, en obtenant la personnalité morale pour leur coopérative, les membres
créent une distinction entre les activités et les biens liés à la coopérative et leurs biens
personnels. Ainsi, si la coopérative contracte un prêt, en cas de non recouvrement de ce prêt,
les biens personnels des membres ne peuvent être inquiétés, à moins que les membres l’aient
Hicham CHALLAL Page 22
clairement spécifié dans le contrat de prêt (Manuel sur les Coopératives à l’usage
d’Organisations de Travailleurs, 2004).
Figure 16:Demander l’enregistrement et/ou l’agrément de la coopérative
Suite à l’enregistrement, la coopérative devient une « personne » au regard de la loi,
avec les droits et les responsabilités que cela implique et peut alors porter le nom de «
coopérative ». La date d’enregistrement correspond à la date de reconnaissance officielle de la
coopérative. La demande d’enregistrement doit contenir certains renseignements de base sur
la coopérative :
• la dénomination sociale de la coopérative : Elle correspond à l’appellation donnée à
la coopérative. Il est demandé aux membres de donner un nom à leur coopérative. En général,
la loi exige que la dénomination sociale comporte l’un des termes suivants : coopérative,
coop, co-opérative ».
• l’objectif de la coopérative : Les membres doivent dans cette section expliquer en
quelques lignes l’objectif de la coopérative. Une coopérative d’artisans pourra avoir par
exemple pour objectif de fournir un réseau de distribution pour la vente des produits de ses
membres.
• Les détails sur le financement de la coopérative : Il est indiqué ici le nombre de parts
sociales maximum que peut détenir un membre et dans quelle mesure la coopérative peut
recevoir des investissements.
• Restrictions : Les membres indiqueront les restrictions éventuelles portant sur la
répartition du pouvoir et/ou les activités de la coopérative.
• Le règlement intérieur de la coopérative : Les membres doivent élaborer le règlement
de la coopérative autrement dit ses règles de fonctionnement. Il porte généralement sur des
Hicham CHALLAL Page 23
questions liées à l’objet de la coopérative, les modalités de radiation d’un membre,
l’administration de la coopérative, la composition de son assemblée générale, les ressources
de la coopérative et leur provenance, les modalités de contrôle, de modification du règlement
intérieur et de dissolution.
• Le nom des administrateurs de la coopérative : Un conseil d’administration
provisoire doit être établi, en attendant la tenue de l’assemblée générale constitutive. Les
membres auront par conséquent pour tâche d’en nommer les administrateurs pour un mandat
précis. Un administrateur doit être membre de la coopérative.
Les administrateurs sont responsables des fonctions suivantes : la gestion de la
coopérative, l’exercice des pouvoirs de la coopérative par les employés et les dirigeants de la
coopérative ; la création au besoin de comités ; le respect des règlements et de la loi régissant
les coopératives et les politiques de la coopérative.
Une fois l’enregistrement effectué, la coopérative obtient sa personnalité morale et
commence donc son existence officielle. Elle peut alors exercer toute activité ne nécessitant
par un agrément comme par exemple la collecte des produits des membres pour les vendre
localement ; contrairement à l’exportation qui exige souvent un agrément des autorités
compétentes. Certaines coopératives choisissent parfois de ne pas demander l’enregistrement
et exercent leurs activités dans l’illégalité.
• L’agrément : L’agrément est une autorisation délivrée par l’autorité administrative
compétente pour exercer certaines activités réglementées par la loi (l’exportation des produits,
activités sanitaires, etc.). Cet agrément est utile à plus d’un titre car dans de nombreux cas,
l’octroi de l’agrément comporte aussi celui d’aides financières. La demande d’agrément doit
en générale être accompagnée des pièces suivantes :
• Un exemplaire des statuts de la coopérative.
• Une attestation constatant l’enregistrement de la coopérative.
• Le montant du capital social et sa répartition entre les différents membres.
• Une note d’information détaillée permettant d’apprécier le projet et portant sur
l’organisation et le fonctionnement de la société coopérative ainsi que sur les moyens
humains, matériels et financiers mis en œuvre pour assurer sa mise en œuvre.
Hicham CHALLAL Page 24
L’agrément d’une coopérative peut lui être retiré s’il est prouvé qu’elle ne respecte pas
l’objet social pour lequel elle a été créée.
IX. Etape n°9 : Organiser le démarrage de la coopérative
A ce stade de la création de la coopérative, il ne reste plus aux membres qu’à
sélectionner et recruter les employés, organiser un programme de formation professionnelle à
leur égard, et enfin démarrer les activités de la coopérative (Manuel sur les Coopératives à
l’usage de l’Organisations de Travailleurs, 2004).
coopérative
Figure 17 : Organiser le démarrage de la coopérative
Hicham CHALLAL Page 25
Chapitre 3 : Le rôle des coopératives dans le développement durable
Le développement durable est défini par la Commission des Nations Unies pour
l’Environnement et le Développement comme « un développement qui satisfait nos besoins
sans compromettre, pour les générations futures, la satisfaction de leurs propres besoins »
(Férome G et al ; 2001).
Figure 18:Diagramme du développement durable
1. Economiquement :
L’institution coopérative tout en étant une entreprise, a constitué un modèle d’entreprise
sociale, de par les principes et les valeurs qui la régissent. Ainsi loin du but purement lucratif
et de la prédominance de l’apport en capital, la coopérative en faisant exception, de ne pas
exiger un minimum du capital. Seule la solidarité se fait prévaloir. Les impacts économiques
se font sentir sous divers angles (Martin A. el Lafleur M. 2009) :
génération de revenu, par un travail décent, pour chaque coopérateur, qui par son
adhésion devient salarié et patron. Et ce n’est pas pour rien que la coopérative s’est imposée
comme la seule capable de créer des activités génératrices de revenu. C’est ainsi qu’elle est
aux premières loges dans les programmes de l’Initiative nationale pour le développement
humain.
pérennisation des projets économiques, engagés par des associations, dont certaines
parmi elles se sont carrément converties en coopératives. C’est l’exemple des associations des
producteurs d’huile d’olive dans la région de Tétouan qui se sont toutes converties en
coopératives, dans l’attente de se restructurer en union dans un proche avenir.
Hicham CHALLAL Page 26
contribution dans la production des biens et des services. Les coopératives alimentent
de leur part, le marché national voir celui international, d’une variété de produits et de
services (laitiers, oléicoles, arboricoles, fruitiers, mielleux, alphabétisation, conseils juridiques
et financiers …),
amélioration de la qualité des biens et des services, par la combinaison des efforts, des
ajouts et la recherche de la perfection par les coopérateurs dans l’exécution de leurs œuvres.
La production d’huile d’olive, par exemple, a subi une transformation importante grâce à la
coopérative, qui a permis aux coopérateurs d’avoir connaissance des nouvelles procédures et
techniques modernes d’extraction d’huile. Cela a permis la production d’une huile de source
connue et saine grâce à sa mise en bouteille. Elle en procure donc, un surplus en termes de
garantie et de qualité. les coopératives de collecte de lait, quant à elles, ont amélioré
considérablement les conditions de traite, d’acheminement et de conditionnement du lait …
diminution du prix de revient, des biens et des services acquis ou vendus, par la
réduction du nombre des intermédiaires et l’établissement du contact direct des coopérateurs
avec les fournisseurs ou les clients. La négociation des prix devienne possible et fertile. Quant
aux divers frais et charges (transport et autre), diminuent lorsqu’ils sont divisés sur l’ensemble
des coopérateurs. Cette situation se concrétise avec les coopératives d’approvisionnement en
mettant à la disposition des adhérents les matières premières et les moyens de production
nécessaires à moindre coût, (semences, engrais… pour les coopératives agricoles, pièces de
rechange, réparation… (coopératives des professionnels de petits et grands taxis), carburants,
moteurs, filet de pêche… (coopératives de pêche maritimes)…
formalisation et organisation de certaines activités, et des systèmes productifs
informels, tel que les mineurs qui se sont fédérés en coopérative dans les régions où la loi
permet la création de ces coopératives, les colporteurs, les femmes de ménages…
aide à l’accès aux biens et services et à leur commercialisation, en répondant aux
besoins de ces adhérents. Un producteur laitier ne peut arriver seul à écouler aisément sa
production journalière, de même un artisan maçon, plombier ou peintre coopérateur ne peut
soumissionner aux marchés facilement. La coopérative dresse un pont vers les débouchés et
cherche les opportunités de travail.
soutien à l’intégration au service du commerce équitable. Il assure aux producteurs
coopérateurs un salaire juste pour leur travail. Les coopératives féminines, essentiellement au
milieu rural, travaillent des produits de manière artisanale, qui sont variées et originales. Ils
rivalisent avec d’autres produits sur le marché, mais restent distingués et valent plus par leur
intégration au système du commerce équitable. Il s’agit des coopératives de production de
Hicham CHALLAL Page 27
couscous, du sel (pour divers usage : cuisine médicinal…), d’huile d’olive (Isola G, Gonzalez
L alt. ; 2005).
valorisation économique de quelques tâches, qui jusqu’a certaine époque, ne sont pas
prises en considération, malgré leur poids en terme de temps et de difficulté. les travaux
domestiques et quotidiens des femmes au monde rural, présentent un parfait exemple. Ces
femmes commencent à vivre une période florissante, avec la prolifération des coopératives
féminines dans plusieurs domaines, tel que celui d’arganier, d’artisanat, d’élevage et des
produits de terroir (M .Gertler, (2001)).
La rupture du cycle de pauvreté des coopérateurs et de leurs familles voir même d’une
grande partie de la population environnante, grâce aux effets d’entrainement.
2. Educatif et Culturel :
Les coopératives, outre les ajouts socioéconomiques, sont censées par la loi N 24.83,
affecter et utiliser 2% des excédents réalisés pour l’éducation de leurs membres. Dès lors les
coopératives participent à (Martin A. el Lafleur M. 2009) :
L’alphabétisation des coopérateurs et les membres de leurs familles.
Développement de la capacité de participation à la prise de décision.
Renforcement des capacités des adhérents pour faire face aux exigences de la
concurrence et aux lois du marché, par des cycles de formation spécifiques.
Contribution effective à la diffusion du savoir à travers les coopératives
d’alphabétisation et de formation.
En outre, les coopératives contribuent à la préservation du patrimoine culturel national,
par les produits artisanaux, les produits de terroir et autres produits typiquement Marocains
(Slimane lhajji, 2011).
3. Socialement :
L’entreprise coopérative contribue amplement, à l’amélioration des conditions de vie de
ses adhérents et de leur famille. Une tâche qui s’est confirmée lors du lancement de
l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH), en permettant l’accès à plusieurs
services tels que (Slimane lhajji, 2011):
Résorption du chômage, par la création des opportunités du travail à toute la
population inactive avec ou sans diplôme, issue du milieu urbain ou rural.
Services de santé.
Service de logement, par l’acquisition d’un logement décent.
Protection sociale, En plus, et toujours dans le volète social, les coopératives
participent à l’amélioration de bien être de la population coopérative par :
Hicham CHALLAL Page 28
La promotion sociale.
Le changement de mentalité et de comportement des coopérateurs.
La réduction des inégalités.
Le renforcement d’esprit de solidarité entre les adhérents.
4. Environnemental :
Face aux exigences du développement durable et aux dommages causés à
l’environnement, les coopératives adhérent largement dans ce sens, avec une gestion
rationnelle des ressources naturelles, lors de l’exécution de leurs objectifs (Slimane lhajji,
2011).
En principe le développement durable doit concilier trois éléments majeurs, qui sont :
l’équité sociale, la préservation de l’environnement et l’efficacité économique. Dans ce sens,
plusieurs types de coopératives y participent largement. Il s‘agit des coopératives forestières à
travers l’exploitation raisonnable des ressources forestières, le reboisement …,les
coopératives de la pêche maritime artisanale qui militent contre la pêche sauvage et illégale,
les coopératives agricoles qui, bien encadrées, mènent leurs activités en tenant compte des
impacts à court, moyen et long terme sur l’environnement, au niveau de l’usage de l’eau,
l’utilisation des engrais, exploitation du sol, manipulation des produits et le traitement des
détritus (Slimane lhajji,2011).
A cet égard des coopératives se sont lancées dans le recyclage des déchets, visant à la
fois la création d’un projet socio-économique, et la protection de l’environnement.
En résumé, si le développement est censé être un processus participatif qui nécessite
l’implication de tous les acteurs, en une étroite collaboration et partenariat, les coopératives
remplissent, néanmoins, un rôle d’importance significatif et très spécifique (Slimane
lhajji,2011).
Ce rôle doit être infiniment soutenu par tous les intervenants, qu’il s’agisse des pouvoirs
publics, les instances parlementaires, les chambres professionnelles, les collectivités locales,
les organismes non gouvernementaux, la société civile (Widloecher P, Querne I. (2009).
Non seulement, les coopératives se sont implantées dans toutes les régions du Royaume,
mais en outre, elles sont présentes dans les points les plus reculés. Elles influencent
sérieusement, de leur part la progression de tous les nouveaux indicateurs de développement.
C’est sans doute l’ère des coopératives (Martin A. el Lafleur M. 2009).
Hicham CHALLAL Page 29
Chapitre 4 : Etude de cas au sein de la coopérative agricole TAYMATE
dans la province d’Azilal :
I. Choix de l’étude :
Les produits à base d’olivier constituent un levier du développement durable au Maroc.
En effet, la création des coopératives d’olivier a eu des résultats positifs sur les plans sociaux,
économique, environnemental et plus particulièrement pour les êtres humains d'origine rurale.
Ces produits protègent l’environnement, assurent des emplois stables et améliorent le niveau
social de la société locale. De même ils sont le centre des préoccupations et des attentes des
consommateurs surtout ceux qui cherchent l’authenticité, l’originalité et la sécurité
alimentaire. Dans cette perspective le Maroc accorde une importance à ces produits de terroir.
A ce titre la valorisation des produits du terroir répond au second pilier du plan vert dans le
but de créer des emplois. C’est la raison pour laquelle je choisi ce secteur d’activité afin de
répondre à mes interrogations principales.
Figure 19: La coopérative agricole TAYMAT
II. Méthodologie de recherche :
Afin d’analyser l’environnement interne des coopératives et de bien comprendre le lien
de causalité entre le modèle coopératif et le développement durable, j’ai procédé à une étude
qualitative basée sur une étude de cas auprès de la coopérative agricole TAYMATE opérante
sur la commune de Timoulilt province Azilal. Cette étude a été axée sur des entretiens semi
directifs conduites auprès des responsables au sein de la coopérative en se basant sur un guide
d’entretien.
Hicham CHALLAL Page 30
III. Résultats de l’étude :
1. Présentation de la coopérative agricole TAYMATE:
La coopérative TAYMATE est une coopérative agricole d’extraction et de
commercialisation de l’huile d’olive et aussi la fabrication des produits à base d’olives, située
dans la commune de Timoulilt, dans la province d’Azilal. Créée en mars 2008, constituée de
20 adhérents, des femmes et des hommes ayant la compétence professionnelle sans emplois.
Les adhérents ont créé un cadre légal (coopérative) qui leur permet d’exploiter leurs
compétences afin de développer des activités économiques et par conséquence d’améliorer
leurs conditions de vie et celles de leurs familles.
2. Analyse des résultats :
Dans cette étude je suis basée sur les trois piliers de développement durable à savoir :
A. Au niveau économique :
L’extraction de l’huile d’olivier au sein de la coopérative se fait sur la base d’une
méthode semi- mécanisée : Récolte, transport, réception, stockage, concassage et brassage
ainsi extraction des huiles par des machines.
Figure 20: Méthode d’extraction des huiles d’olive par coopérative TAYMATE
Hicham CHALLAL Page 31
Concernant des autres produits à base d’olives se fait par le processus suivants :
Olives noires aux herbes, préparées avec délicatesse et suivent une recette marocaine
traditionnelle à base d’herbes. Les olives noires de TAYMATE donnent plus de gout à vos
préparation culinaires et salades.
Olives rouges et épices préparées avec délicates et suivent une recette marocaine
traditionnelle à base d’eau, sel, épice et piments. Les olives rouges donnent plus de gout à vos
préparations et vos salades.
Olives vertes aux herbes préparées avec délicatesse et suivant une recette marocaine
traditionnelle à base d’eau, sel et d’herbes. Les olives vertes donnent plus de gout à vos
préparations culinaires et vos salades.
L’impact économique direct de la commercialisation de l’huile d’olive et la fabrication
des produits à base d’olives par la coopérative s’est caractérisé par l’amélioration de la qualité
intrinsèque et extrinsèque de l’huile d’argan par l’exportation du produit à un prix qui permet
de bien rémunérer le travail des membres de la coopérative, ainsi qu’en assurant un revenu
décent et stable aux adhérentes et par conséquent, celui de leurs familles et enfin la réduction
du temps de travail et sa pénibilité grâce à l’adoption d’un procédé mécanique d’extraction de
l’huile et la fabrication des produits à base d’olives, ce qui a amélioré efficacement la capacité
de production de la coopérative.
Figure 21: Différents produits de la coopératives TAYMATE
Hicham CHALLAL Page 32
B. Au niveau social :
Tous les membres de la coopérative habitent la commune de Timoulilt et les Douars
environnants. Leur mission principale consiste en général au concassage des noix d’olives.
Les membres de la coopérative bénéficient des cours d’alphabétisation. Les membres sont
rémunérées en fonction du nombre de kilogramme d’amendons obtenus en plus du bénéfice
annuel qui est réparti à tous les membres de cette coopérative.
Figure 22:Activité sociales de la coopérative
C. Au niveau environnemental : la sauvegarde et la lutte contre la désertification
de l’olivier :
La création des coopératives destinées à la production et la commercialisation d’huile
d’olive et autres produits dérivés ne peut qu’être un privilège pour la valorisation et la
sauvegarde de cet arbre si précieux et oléagineux au Maroc et qui constitue l’une des
premières ressources cultivables du pays.En effet, les membres sont devenus conscientes de
l’intérêt qu’elles ont à préserver l’olivier qui est un élément essentiel au maintien de
l’équilibre écologique. Pour ce faire, elles ont été initiées, au sein des coopératives et à travers
un module spécifique de formation, à la plantation. Depuis leur formation, elles procèdent non
seulement de manière régulière aux plans pour la sauvegarde et la réhabilitation d’olivier mais
aussi, elles sensibilisent, à leur tour, leur entourage et l’incite à suivre leur exemple.
Enfin : Les coopératives agricoles jouent un rôle fondamental dans le développement
durable du pays. Ainsi, sur le plan écologique, les coopératives participent à la protection et à
la plantation de l’olivier dernier rempart contre la désertification.
Hicham CHALLAL Page 33
Chapitre 5 : Autres exemples des coopératives au niveau des provinces
Azilal et Béni Mellal
I. La coopérative agricole SANAD
La coopérative SANAD est une coopérative Agricole féminine, situé à la Commune
Ouled M’bark, province de Béni Mellal, Créée en 2013, constituée de 68 femmes.
Figure 23 : La coopérative agricole SANAD
1. Activité de la coopérative
Valorisation et commercialisation des produits de terroir: Les olives avec des plantes,
huile d’olive, les épices, lakhlia, amlou à base d’huile d’olive, les plantes aromatiques et
médicinales, les pâtes et couscous.
Les légumineuses.
La pâtisserie.
Figure 24: Différents produits terroir du coopérative
Hicham CHALLAL Page 34
La coopérative a aussi d’autres activités parmi lesquelles on trouve :
L’alphabétisation fonctionnelle ;
Sensibilisation sur les droits de la femme ;
La lutte contre la violence contre les femmes et le mariage des mineurs ;
L’éducation des membres de la coopérative ;
Protection de l'environnement ;
Figure 25: Les activités sociales de la coopérative
2. Objectifs de la coopérative :
Lutter contre la pauvreté et l’exclusion des femmes dans les zones rurales.
Intégrer les femmes dans le processus de développement de leur communauté par la
création d’une dynamique féminine locale et familiale.
Améliorer les conditions de vie des femmes rurales et de leurs familles.
Donner aux femmes des connaissances de base, dans les domaines de l’écriture, la
lecture, le calcul ainsi des formations spécifique à des méthodes nouvelles de travaille
favorisant l’autosuffisance et l’autogestion.
Permettre le développement chez les femmes de la confiance en leur capacité, d’un
esprit d’initiative, les sensibiliser à la notion de citoyenneté et favoriser leur implication
dans la dynamique de développement.
Hicham CHALLAL Page 35
II. La coopérative laitière EL ITTIFAK
La coopérative EL ITTIFAK est une coopérative de collection et de
commercialisation de l’ait, située dans la commune de Ouled M’Barek, dans la province
d’Béni Mellal. Créée en mars 1970 constituée de 45 adhérents des hommes ayant la
compétence professionnelle.
Coopérative El ITTIFAK
Figure 26: La coopérative laitière EL ITTIFAK
1. Les principaux objectifs de la coopérative
Obtenir en fin d'exercice un excédent substantiel. Un déficit conduit souvent à la
révocation du conseil d'administration par l'assemblée générale. Pour les adhérents, un
excédent est signe que la gestion de la coopérative est globalement satisfaisante, l'ensemble
des charges étant couvertes par les recettes de l'activité laitière et des activités annexes.
Avoir un chiffre d'affaire élevé en fin d'exercice. Il valorise surtout les coopératives
traitant des volumes importants de lait.
Rattachant directement à l’esprit coopératif est de rendre des services aux adhérents et
de leur faciliter la vie en leur proposant des services annexes à la collecte du lait. C'est aussi
une façon pour la coopérative de devenir plus centrale dans la vie des adhérents et de la
communauté rurale, elle renforce ainsi sa position et sa légitimité.
2. Indicateurs de performances de la coopérative
La coopérative combiner une activité principale qui consiste en la collecte et la vente du
lait, à d'autres activités très diverses. Il paraît donc impossible de trouver un indicateur de la
performance globale d'une coopérative permettant à la fois de l'évaluer et de la comparer aux
autres. En outre, les indicateurs de performance des coopératives laitières dépendent en plus
des objectifs des acteurs qui ne sont pas toujours les mêmes :
Hicham CHALLAL Page 36
Le gestionnaire de la coopérative privilégie le critère économique avec le montant de
l'excédent en plus du chiffre d’affaires total. Le 1er permet de savoir si la coopérative a
généré des excédents ou non et donc si les recettes de son activité permettent de couvrir ses
charges. Quant au chiffre d'affaire total, c’est le premier indicateur à prendre en considération,
il traduit l'activité de la coopérative au cours de l'exercice.
Pour l'industriel, la performance technique est prépondérante : la collecte laitière, la
productivité du cheptel exploité par les adhérents, la saisonnalité des approvisionnements et la
qualité physico-chimique (taux de matière grasse, taux de protéines, extrait sec dégraissé,…)
et bactériologique du lait.
Les services publics privilégient la performance sociale (esprit coopératif des
adhérents, stabilité et crédibilité du conseil d'administration, création de projets sociaux). En
effet, la coopérative ne chercher pas seulement à améliorer directement le revenu de leurs
adhérents mais aussi à jouer un rôle central dans leur vie et leur économie. La proposition de
services non directement liés à l'activité principale de la coopérative est un des moyens pour
fidéliser les producteurs. Ainsi un indicateur peut être la satisfaction des adhérents par rapport
aux services offerts par leur coopérative. L'attachement des adhérents à leur coopérative et
leur implication dans la gestion sont d'autres critères d'évaluation. On peut y inclure le mode
de gouvernance de la coopérative: implication des membres du conseil d'administration dans
la gestion de la coopérative et les relations au sein du conseil d'administration et avec les
adhérents.
Ces constats nous ont incités à définir 5 types d’indicateurs pour analyser les performances de
la coopérative : technique, économique, social, organisationnel et managérial.
Figure 27: Les différents moyens de collecte de lait utilisés par la coopérative
Hicham CHALLAL Page 37
3. Capacité de réfrigération
La coopérative EL ITTIFAK dispose de sept bacs réfrigérateurs ayant une capacité
de réfrigération de l’ordre de triez tonnes de lait, dépassant ainsi de loin la collecte laitière
quotidienne de la coopérative. En général, la capacité de réfrigération ne constitue en général
pas un facteur limitant au développement de la collecte du lait. Quant aux coopératives ayant
un problème de sous capacité, la Centrale Laitière procède à la collecte laitière deux fois par
jour.
4. La saisonnalité de la collecte laitière
La saisonnalité est le rapport du volume de lait livré en période de haute lactation sur le
volume livré en période de basse lactation. Elle peut être évaluée, au niveau de la
coopérative, de deux façons :
Saisonnalité S1 = (volume collecté en basse lactation / volume total de l'exercice) x 100
Saisonnalité S2 = volume collecté en haute lactation / volume collecté en basse lactation
Compte tenu de la saisonnalité qui caractérise la production laitière, les industriels
paient le lait en fonction des deux périodes fixées au niveau national :
la période de haute lactation, du 15 février au 15 août, caractérisée par une relative
abondance fourragère. Le lait est alors payé aux producteurs à 3,00 dirham/litre.
la période de basse lactation qui dure du 15 août au 15 février. Le prix du lait
augmente de 15% pour atteindre 3,40 dirham/litre.
Pour diminuer l’effet de cette saisonnalité, plusieurs actions peuvent être entreprises par
la coopérative, à savoir:
Sensibilisation des éleveurs de l’intérêt de la technique d’ensilage du maïs pour
améliorer les disponibilités fourragères, notamment pendant la période creuse de
l’hiver.
Approvisionnement collectif des adhérents en aliments concentrés par les coopératives
avec éventualité de financement par les industriels.
Titularisation des adhérents occasionnels en leur accordant des prix symboliques des
actions de la coopérative et avec des facilités de paiement sur leurs livraisons de lait.
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5. Excédents réalisés par la coopérative
- l’importance des montants des primes perçues.
- la faiblesse des services rendus aux adhérents : approvisionnement en semences de maïs
ensilage, travaux à façons, ensileuses.
- le manque d’activités organisées au profit des producteurs (voyages).
- l’absence des investissements dans les services à caractère social (garderie, cours
d’alphabétisation.
6. Les services exercés par la coopérative
L’insémination artificielle et l’insémination des vaches contre la tuberculose :
L'insémination artificielle du cheptel, qui constitue l'une des techniques modernes de
développement de l'élevage laitier, a connu une progression très remarquable grâce à la mise
en place d’un réseau d’insémination artificielle constitué de plusieurs circuits mobiles.Les
actions à entreprendre pour atteindre les objectifs en matière d’extension du réseau
d’Insémination Artificielle consistent à:
- Sensibilisation des éleveurs sur la gestion de la reproduction et l’importance de
l’Insémination Artificielle dans l’amélioration de la productivité des troupeaux laitiers.
- Financement par les agrégateurs de la création de nouveaux circuits d’insémination
artificielle.
- Formation et recyclage des agents inséminateurs relevant des services publics et ceux
recrutés par les agrégateurs en Insémination Artificielle.
7. Les contraintes qui touchent les activités de la coopérative
Figure 28: Les contraintes coopératives
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Conclusion et Recommandations
Les coopératives agricoles jouent un rôle fondamental dans le développement durable du
pays. Ainsi, sur le plan écologique, les coopératives participent à la protection et à la
plantation de plusieurs plantes dernières remparts contre la désertification. Ainsi que l’analyse
interne a permis de dégager les disfonctionnements auxquelles sont affrontées les
coopératives dont les principales :
La commercialisation qui a pour cause l’incapacité de trouver assez de clients et
l’insuffisance des capitaux. Ce problème peut être surmonté si les coopératives avaient le
droit d’accès aux crédits.
Les membres des coopératives ont des lacunes au niveau de gestion, de la
commercialisation et du marketing.
Le coût de la matière première est élevé.
Le retard des rémunérations des adhérentes qui peut entrainer des départs
involontaires.
Afin de faire face à ces disfonctionnements, nous proposons des actions qui doivent être
menées au niveau interne des coopératives à savoir :
Organiser des formations en faveur des adhérents des coopératives dans
les domaines de la gestion et du marketing.
Faciliter l’accès des coopératives aux crédits bancaires.
Organiser des visites entre coopératives afin de profiter des expériences
réussies.
Vendre avec un prix plus élevé ce qui permet de dégager des bénéfices, de
couvrir le coût de la matière première et d’assurer une rémunération correcte du
travail réalisé par les femmes aux différents niveaux de la production.
Recourir aux techniques de communication suivantes : le marketing direct
(le mailing, le catalogue, les brochures), la participation à des manifestations
commerciales et la promotion des ventes. Dans ce cas, ces moyens de
communication doivent porter des informations sur les différents produits
commercialisés.
Hicham CHALLAL Page 40
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