cercle de crÉativitÉ le diagnostic - uqac.ca · pour les établissement existants et nécessitant...
Post on 10-Sep-2018
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CERCLE DE CRÉATIVITÉ
SUR LA BIOMASSE
Le diagnostic• Dans le domaine de l'énergie, le terme de
biomasse regroupe l'ensemble des
matières organiques pouvant devenir des
sources d'énergie. En certaines instances,
cette biomasse est considérée comme
renouvelable.
1. Nous revalorisons, dans notre région, d’importantes quantité de biomasse
principalement sous forme d’écorces et de rebus de scierie par leur transformation en
énergie thermique et éventuellement en énergie électrique. Toutefois une quantité
encore plus importante de matière est laissée en forêt et se décompose lentement
libérant un précieux carbone sous forme de gaz à effet de serre (GES) nuisant
fortement à notre écosystème.
2. Présentement, la demande excède l’offre sur le marché de la matière disponible en
provenance des scieries et les prix montent en flèche. Les utilisateurs se retournent
vers les sites d’entassements (ce qui est excellent pour l’environnement mais très
onéreux pour nos entreprises locales). En 2006 c’est au moins 190 000 tonnes
métriques humides qui fûrent extirpé de divers sites d’entassement.
3. Certains établissements se modernisent pour adapter des équipements brûlant
principalement des combustibles fossiles en équipements brûlant principalement de la
biomasse. Pour les établissement existants et nécessitant peu de changements, les
modifications en valent la peine compte tenu des augmentations importantes des
combustibles fossiles au cours des dernières années (principalement les pétroles). Plus
le prix des carburants liquides monte, plus la valeur de la biomasse est intéressante
tant pour la production d’énergie thermique que pour la production d’électricité.
SITUATION ACTUELLESecteur Saguenay-Lac-St-Jean
SITUATION ACTUELLESecteur Saguenay-Lac-St-Jean
4. Les coûts d’implantation de nouvelles usines fonctionnant
uniquement à la biomasse est important. La capacité thermique des
usines doit être importante afin d’amortir le coût de la matière
première et d’assurer une optimisation possible des équipements de
pointe pour l’obtention d’une efficacité accrue. À titre d’exemple,
bien qu’une chaudière à biomasse obtienne un rendement
thermique de l’ordre de 80%, le rendement global d’une usine
typique de cogénération est plutôt de l’ordre de 30%. Si nous
descendons à plus petite échelle et comparons avec un poêle aux
granules qui transformerait cette énergie « chimique » en énergie
thermique, l’efficacité est rarement au dessus de 60% pour la
combustion. La propagation de cette énergie dans les bâtiments est
encore pire, de plus il faut tenir compte de l’énergie requise pour
sécher la biomasse ainsi que celle requise dans le processus de mise
en forme de granule, l’emballage, le transport et la livraison.
SITUATION ACTUELLESecteur Saguenay-Lac-St-Jean
Une nouvelle biomasse fait maintenant son apparition sur le marché. Effectivement la
volonté politique est au recyclage, à la valorisation des rebus. Les rejets des uns
deviennent la matière première des autres.
Les centres de tries réunissent des matériaux aux caractéristiques similaires afin de leur
permettre une deuxième vie. La biomasse disponible dans ces dépôts possède une valeur
calorifique semblable à la biomasse fraîche mais avec un taux d’humidité nettement
inférieur ce qui rend cette matière attrayante. Le problème ce sont les autres composantes
inhérantes à ces matériaux. Puisqu’ils ont déjà servis, ils contiennent des quantités, parfois
importantes, de matières étrangères (fer, créosote, teintures, peintures, colles, etc) exigeant
maintenant une combustion contrôlée (température minimale maintenue) ainsi qu’un
système de traitement des fumées et contrôles des émissions tant atmosphériques
qu’aquatiques (tout au moins pour les rejets). Qui plus est, les cendres (on parle ici d’un
rapport massique d’environ 5%) doivent être disposés dans des sites capable de les
supporter (il pourrait s’agir d’un produit dangereux selon les composantes incinérées).
Plus d’inconvénients que de bénéfice à moins de pouvoir les « diluer » dans une masse
importante de biomasse vierge. Les concentrations de métaux et autres substances
nuisibles sont ainsi diminués.
SITUATION ACTUELLESecteur Saguenay-Lac-St-Jean
En bref l’essentiel des problèmes se résument ainsi:
•La demande en biomasse augmente alors que sa production diminue,
•Il n’est pas économiquement possible de récupérer la biomasse laissée sur
les champs de coupe (enfin pas pour les utilisateurs actuels),
•Les coûts en capital pour la construction de petites usines thermiques est
trop important et les réseaux de distribution trop complexes et onéreux,
•Le coût de transport de la biomasse augmente rapidement (coût du fuel),
•Des quantités importantes de biomasse quittent la région vers des
marchés où l’énergie (électrique) se vend beaucoup plus cher,
•L’extraction de biomasse enfouie augmente les coûts de production,
•Les contraintes environnementales décourage l’utilisation de matières
recyclées (coûts trop élevé),
•Les contrats d’achat d’électricité sont à augmentation limités
(comparativement à l’augmentation du coût des autres sources d’énergie).
SITUATION ACTUELLESecteur Saguenay-Lac-St-Jean
•La région est riche de forêts en bonne santé. Malheureusement l’industrie du bois
souffre de conditions de marchés difficiles, d’une compétitivité importante, d’une
exploitation difficile et d’un rattrapage sur les abus des méthodes d’abattage des
époques antérieures.
•Tout le secteur d’activité a besoin d’optimisation. Encore ici les investissements et la
rationalisation sont de mise. Les intervenants devront apprendre à travailler
ensemble afin de minimiser les pertes de la ressource et d’optimiser les méthodes de
travail. Il est inconcevable, en 2007, d’accepter que des camions transportant une
même matière (du bois brut, du bois fini, des écorces, etc.) se croisent sur nos routes
au prix de la compétitivité. Ne serait-ce qu’au nom de l’environnement, cette
pratique est inacceptable.
•Les pratiques actuelles de récolte de nos forêts sont un vrai gaspillage de matière.
Plus de 50% de la biomasse disponible est laissée au sol et cette valeur augmente
lorsqu’il s’agit de feuillus.
•La récupération de cette matière est simplement trop coûteuse dans l’état actuel des
choses.
SOLUTIONS POSSIBLES
Les problématiques sont nombreuses mais il en est de même pour les solutions.
Dans une solution un peu uthopique, on peut rêver de conditions idéales,
d’optimisation maximales, de compétitivité pratiquement nulle entre les divers
intervenants, d’une distribution équitable de la ressource et de pertes
essentiellement nulles. Dans la pratique les choses sont différentes mais il est tout
de même possible de penser accroître l’efficacité et limiter les gaspillages de la
ressource tout en partageant la richesse.
Le Québec est différent des autres régions du globe en ce sens que les
installations électriques sont complètes, puissantes et pratiques. Presque tous les
foyers Québécois sont en mesure de chauffer à l’électricité. Mise à part quelques
exceptions, penser installer des systèmes à eau chaude demanderait des
investissements trop sérieux et des économies minimes recevables seulement
après de nombreuses années. De plus les agglomérations importantes ne sont pas
nombreuses et l’implantation de réseaux de distribution d’énergie thermique
souterraine constituent un investissement considérable.
Puisque les installations actuelle le permettent, il faudrait continuer de se servir de ces systèmes de distribution existants et transformer l’énergie de la biomasse en énergie facilement exportable et vendable. Mon opinion est possiblement un peu biaisé par l’industrie dans laquelle j’évolue mais…
• Il est moins coûteux de transporter de l’électricité que de la biomasse et ce sous toute ses formes.
• Les systèmes de transport d’électricité sont déjà en place,
• Les usines seraient en région, du travail pour nos travailleurs,
• La biomasse est disponible
• La technologie est peu ou pas polluante et se compose dans une équation de carbone nul,
• Les forêts ne pourraient qu’en bénéficier par des secteurs de coupe plus propres et propices au reboisement,
• Réduction des dangers de feux causés par l’accumulation de bois sec (andins)
Enfin il reste toujours et encore le problème de la rentabilité; Le prix de vente de l’énergie électrique est trop bas au Québec pour pouvoir financer le coût de cueillette de la biomasse disponible après l’exploitation forestière normale.
SOLUTIONS POSSIBLES
La solution parfaiteDans un monde idéal, la récolte se fait au complet, les essences sont toutes récoltées
simultanément. Les arbres au complets sont emballés et transportés en entier. Le terrain est
laissé à nu, prêt pour le reboisement (seul les troncs et racines demeurent en place et
serviront de protection à l’érosion des sols).
Le transport de cette récolte se fait par camion hors route jusqu’à un centre de tri où le
matériel est séparé selon son utilisation potentielle. Le travail en usine est plus efficace,
regroupe plusieurs interventions, économise l’énergie, évite trop de manipulations en forêt
à potentiel élevé de contamination de l’environnement et finalement permet d’optimiser
l’utilisation de la matière en diminuant les pertes.
Le centre de trie effectue la première transformation de la récolte. Une fois les différents
éléments séparés (essence de bois, billes de différentes grosseurs/longueurs, branches
broyées, écorces, boutûres, bran de scie et copeaux) ils sont transportés vers des centres
spécialisé de transformation secondaire et tertiaire. Fini le croisement de matériel d’une
scierie à l’autre ou de scieries à différents utilisateurs. Toute opération est rectiligne
s’éloignant lentement de la source (forêt).
Bien que cette solution soit idéaliste, elle n’est certainement pas réalisable à court terme, la
compétitivité des divers intervenants dans le domaine, les installations actuelles, les lois du
marché, le vouloir politique et les lois en vigueur ne sont que quelques éléments qui
contreviennent à de tel rationalisations.
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