bernard 1879 - leçons sur les phénomènes de la vie
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BIR. DOM.
Cenoman.S.J.
.^^^ii.
-m^
^f.:W
LEONS
PHNOMNES DE LA VIECOMMUNS AUX ANIMAUX ET AUX VGTAUX
II
TRAVAUX DU MME AUTEURCours de mdecine du Collge de France.I^eon
de physiologie cxpcrinienfalevol. in-8 avec figures
applique la mdecine. Paris,
1854-1855, 2I^eoni^
14
fr.
Huv ie effet ! lei^ !3 jours
221
5 jours6 jours.7j
oursours
11
9.10
ours ours.
13
1
30 40
15
ours
11
16 jou
4880 05
18
j
ours
1
19 jours
2
L'examen
attentif
de ce tableau nous conduit des
remarques pleines
d'intrt.
Nous voyons
la quantit
de sucre du premier jouret se
diminuer progressivement jusqu'au onzime jourrelever ensuite jusqu' la fin de l'incubation.
pour 1000, celte quantit tombe moins deelle
1
De 3 4 pour 1000;
remonte ensuite jusqu'aux environs de son niveau
VARIATIONS DU GLYC05E.primitif.
87:
Deux
faits
sont donc incontestables
la des;
truction de la matire sucre par suite de la nutrition
d'autre part,
la
reformation de cette matire. Ainsi
le
sucre se dtruit pour servir l'volution de l'tre nou-
veau, car lorsquereste stationnaire.
l'tre
ne se dveloppe point,
le
sucre
En second lieu, le puisque au moment de la naissanceil
sucre se reforme,est plus
abondant
qu'au onzime jour. Cette formation
est
un exemple dele
synthse d'un principe immdiat; c'est
dbut de
la
fonction glycognique. Elle continue partir de la nais-
sance, constituant une
fonction qui ne s'interrompra
plus jusqu' la mort. Ici nous assistons la naissance
de cette fonction essentielle.
Le
fait
que nous venons de signaler dansse produitIl
le
dvelopla
pement du jeune animal
galement dans
croissance du jeune vgtal.
se fait
pendant
la
germi-
nation une abondante production de sucre qui est utilis
pour
la constitution
de
la
plante, et qui se renouvellese dtruire.qu'il
constamment pour constamment
Pour en revenir l'embryon, nous voyonscomporte
sein-
commequ'il
l'adulte; le sucre est
un lment
dispensable son existence.
A
la
rigueur on pourraitla
imaginervitelline
y et au milieu de
masse alimentairesuffi-
une quantit de cette substance sucre
sante pour conduire jusqu'au bout l'volution de l'uf.
Mais
il
n'en est pas ainsi
:
ce procd ne serait pas conles
forme
la loi
physiologique qui nous montre
l-
ments anatomiques de l'organisme constituant
euxqu'ils
mmesle
leur aliment par synthse, en
mme
temps
dcomposent par un procd d'analyse. Nous revien-
88
FONCTIONS GLYCOGNSIQUES.
drons prochainement sur ce prjug, qui consiste considrer la prparation des alimenls, la digestion,
comme
une
sorte de dissolution simple qui introduit ceux-ci enle
nature dans
sang, pour tre ensuite utiliss dans les
diffrentes circonscriptions de l'organisme
o
ils
arri:
vent. Les choses ne se passent nullement de cette faonsi
elles avaient lieu
comme
on l'imagine,
la
composition
du sang, vritable provision nutritive,avec l'alimentation, tandis qu'elle
serait variable
est constante, trsles
peu de chose prs identique chez
carnivores et les
herbivores. Le sang se prpare donc autrement que par
une sorte de dissolution passive
;
il
se prpare
au moyen
d'une laboration active, d'une sorte de scrtion vritableutilise
qui utilise les matriaux digestifs mais qui les
en
les
dcomposant d'abord,
afin d'en retirer des
produits toujours les
mmes.ici,
Ces considrations ont leur application
puisque
nous voyons l'organisme embryonnairedes matriaux
faire,
aux dpens
misa
sa disposition, le sucre qui lui est
indispensable et qu'il dtruira un autre
moment.et
Le poulet ne pouvantconstituant une sorte de
rien
emprunter au dehors,
monde ferm,quivital
doit puiser en
lui-mme
les ressources
lui serviront
crer delIl
glycose par un
phnomneles dtails
de synthse.
y a
une
vritable fonction glycognsique que nous devrons exa-
miner avec toussi
que comporte une question
importairte.Il
importerait maintenant de complter notre tudele
en cherchant commentse
sucre se dtruit et
comment
il
forme.
MCANISME DE LA DESTRUCTIOX DU SUCRE.
89
Laun
destruction
du sucre peut
se
comprendre comme
rsultat
de
la respiration
de l'embryon. C'est une
oxydation continuelle qui s'exercerait sur cette matireet qui la ferait disparatre
au sein de
la
liqueur alcaline
qui baigne l'embryon tout entier.
En mme temps ques'chappe dela coquille,
le
sucre se dtruit et s'oxyde,
il
comme du poumonIl
de l'adulte,est naturel
une certaine quantit d'acide carbonique.d'tablir entre
ces faits concomitants une relation de
cause Il
effet.
serait possible, et c'est cette idetel
que semblent
nous conduire nos travaux, quela
ft le rle principal de
substance sucre. Pour bien nous faire comprendre,la
nous dirions que
matire sucre est la phase ultimeles
de l'volution chimique que devraient subir toutes
substances de l'organisme pour servir la respiration.Il
est facile
de comprendre en quoi cette vue difTreimaginent
de cellematires
des chimistes. Ceux-ci
queles
les
amylaces,
hydrocarbones, sont
plusta-
propres la combustion respiratoire: nous, nousblissons
que ces matires passent pralablement et ncesd'elles, la glycose,
sairement par l'une
avant de servir
aux actes vitaux.
Ament
dfaut des matires amylaces, les chimistes pen-
sent que les substances grasses pourraient subir directeles
mmes changements quedirectement
le
sucre ou l'amidon
et servir
la respiration.
Nos travaux nous
obligent au contraire penser que les substances grasseset
albuminodes doivent, en vertu deles
la fonction glyco-
gnsique, donner
matriaux du sucre, qui pourrait
90tre, seul,
VOLUTION CHIMIQUE DES ALIMENTS.utilis
directement. Nous voyons, ds
lors,
que
le terme (dvolution chimique est exact dans toute
sa rigueur, puisque les
matriaux de Torganisme doi-
vent passer en partie par un chemin trac d'avance,
dont
la
formation sucre ou glycosique est une tape
ncessaire.
Les
faits
prcdemment exposs montrentla
qu'il se
forme dans l'uf deIl
matire sucre,le
ou glycose.cette for-
nous reste dterminer
mcanisme de
mation.J'ai
commenc par chercherla poule.:
la
matire glycogne
dans l'uf de
Pour
cela,
deux procds peuventet le
tre mis en usage
le
procd histologique
procdles
chimique. Le procd chimique consiste employer
moyens convenables pourglycogne.Il
extraire en nature la matire
est le plus
certain et doit
tre
employdit
toutes les fois qu'il est applicable.
Nous avonsdu
comdes
ment on pouvaittissusfaire
extraire le glycognehsi
foie et
en gnral,
prparation au charbon consiste les tissus
macrer dans l'eau bouillante
broys; on
ajoute du charbon animal et l'on
filtre le
Hquide. Celui-ci
prsente une couleur opaline due la solution de matire
glycogne. L'alcool absolu prcipitel'on peut sparer et scher.
la
substance que
On
peut encore prparer la
matire glycogne par une solution d'iodure rouge de
mercure dansavec de l'eaule
l'iodure de potassium.tissu
On
fait bouillirle
broy
;
on exprime
liquide et
l'on y verse alternativement
de l'acide chlorhydrique
par petites portions
et
de l'iodure mercurique.
On
pr-
cipite ainsi les matires
albuminodes, et la filtration
MCANISME DE LA FORMATION GLYCOGNIQUE.
91
dans ralcool permet, comme prcdemment, de recueillirla
matire glycogne.
Mais ces procds ne sont applicables qu'autantexiste
qu'il
une quantit assez considrable de matire glyco-
gne. Lorsque l'on a sa disposition des quantits trspetites
de
tissu,
on y dcle
le
glycogne Texamen mi-
croscopique, par la coloration rouge vineux, violace ou
rouge acajou que celte substance prend sous l'influencedel'iode. D'ailleurs cette
recherche
offre
par elle-mmela distribution
un grandet la
intrt,
en faisant connatrela
forme anatomique qu'affecte
substance dans
les
organes. Cette substance est gnralement sous forme
de granulations demi-fluides qui se diffusent peu peuaprs la mort dansles
liquides aqueux, mais qui se
coagulent au contraire par l'alcool et par l'acide actique crislallisable, etc.Il
suffit
quelquefois de traiter
direclenientpar l'iode unecoupe mince du tissu de la mem-
brane que
l'on veut
examiner pour y dceler
la
matire
glycogne sous la forme prcdemment indique; maisleplus souventil
faut employer des procds particuliers
de prparation.
On
dshydrate
les tissus
en
les
plongeant
dans lalcool absolu auquel on ajoute un fragment depotasse caustique, ou d'autres foisd'acide. Aprsla pice
quelques
gouttes
un certain temps d'immersion, on lavele
dans Tther,pourla
chloroforme ou
le
sulfure de
carbone,
durcir et lui enlever les matires
grasses qui gnent les ractions.est
La picele
ainsi
prparele
baigne dans l'alcool iod, ou
chloroforme, ou
sulfure de carbone,
ou
l'ther iods,
lave dans
l'es-
sence de trbenthine, puis conserve dans du vernis
92l'essence.
GLYCOGNE DANS LA GICATRICULE.
La prparation peutfautl'abri
se
conserver Irs-longla clore
temps
:
il
cependant prendre soin de ne pasdel'air elle se
compltement. A
dcolorerait rapi-
dement.Tels sont,
d'une faon gnrale,la
les
procds qui
peuvent servir et
recherche de
la
matire glycogne,la dceler
que nous devons employer pour essayer deet
dans l'uf
pour y suivre
les oscillations qu'elle subit
dans sa marche volutive.Disons d'abordqu'avanttout dveloppement, quela cicatriculesoit
l'uf soit fcond ou non, on trouve dans
de l'uf de poule des granulations de glycogne,libres,soitle
inclusesreste
l'intrieur
de
cellules
(1).
Dans touttraces:
du jaune, on n'en trouve point dela
la
substance est donc exclusivement limite
partie germinative qui doit former l'animal et ses tissus.Il
n'en existe, par consquent, qu'une proportion insi;
gnifiante en valeur absolue
et
comme nousil
verrons plus
tard la proportion augmenter,
ftiudra bien
que ce
soit
en vertu d'une production d'une prolifration, d'uneformation synthtique nouvelle.
En examinantcubation,actique,
la cicatricule largie,
au dbut deacidulesoit
l'in-
dans laavant
teinture
d'iode
d'acide
qu'aucun
vaisseau
visible,
on
discerne les granulations et les cellules glycogniques,
qui sedistinguent par une couleur rougetre.
En
suivant des ufs divers degrs d'incubation, on
voit les cellules glycogniques se
montrer d'abord
trs-
(I)
Cl.
Bernard, Comptes rendus de l'Aead. des
se,,
t.
XLV,
p.
55.
GLYCOGNE SUR LE TRAJET DES VEINES.videntes surle:
93
champ envahi parelles sont
les
vaisseaux, sur
Varea vasculosa
disposes en
amas
le
long
du
trajet des veines. Cependant, on en trouve aussi des
FiG. 4.
{gross. 6/1), montrant les villosits glycogniques.
Vaisseaux de la membrane vitelline d'un ftus do poulet de treize jours a, artres veines.;
v,
amas qui neelles
sont point en rapport avec les vaisseaux, car
sont situes en des points o la vascularisation n'a(fig.
pas encore pntr
4).les extrmitsvillosits
Vers
le
huitime jour,
des veines vi-
tellines forment de vritables
glycogniques
94
ABSENCE SUR LE TRAJET DES ARTRES.
llotlaiites
dans
la
substance du jaune, qui cevillosits,
momentpr-
est trs-fluide.
Cesle
amas de
cellules qui
sentent toutes
mmeviteliin
caractre, forment la surface
interne du sac
des plis
nombreux.
J'ai
fait
reproduire ces dispositions dans des dessins qui ont t
dposs l'Acadmie (voy.
pi. 11, fig.
77).
La conclusion des observations qui prcdent peuts'noncer ainsi:
L'volution giycognique dans l'uf des
oiseaux
part de la cicatricule; elle s'tend peu peu dans lefeuillet
moyen ou
vasculaire du blastoderme, mesure
que celui-ci
s'largit et se
dveloppe. Dans leur proli-
fration, les cellules glycogniques se
rangent d'abord
sur le trajet
des veines omphalo-msentriques quile
ramnent vers l'embryon11
sang hmatoseles
(1).
est les
remarquer que dans
premiers temps, alorsle trajet
que
masses glycogniques sont disposes surle
des veines vitellines, on n'en trouve pointartres.
long des
Ce
fait est
d'accord avec notre manire de voir
sur
le rle
de
la
matire glycogne, qui est transforme
en sucre et destine disparatre par oxydation, rlequi rendinutile
sa prsence dans le
sang avant quedes
celui-^i se soit
charg d'oxygne dans
les capillaires
annexes.
Les granulations de glycogne sont arrondies et distribues dans les cellules blastodermiques
comme
les
granulations d'amidon dans
les cellules vgtales.
Nous
savons que l'amidon animal se distingue de l'amidon
(1) Cl.
Bernard, Comptes rendus de VAcad. des se,
t.
XLV,
p. 55.
OEUF DES LNVERTBRS.vgtal par unele
95
moindre
fixit et
par des ractions qui
rapprochent de
la dextrine, telles,lui
par exemple, quel'iode, et sa solu-
la
couleur rouge vineux que
donne
bilit
dans l'eau qui prend une teinte opaline. L'amidon
du blastoderme prsente donc ces mmes caractresd'instabilit,le
mais peut-tre un moindre degr que
glycogne d'autres organes de Tadulte, du foie par
exemple.
Aprs avoir dcelcroscope dela
la
matire glycogne par
le
mi-
faon que nous avons indique, nousles
lavons spare parsente en nature;
procds chimiques et reprtrait,soit
nous avons
par
le
charle
bon,
soit
par la solution d'iodure rouge de mercure,la
contenu de
vsicule ombilicale et isol la substance
en suivant
la
marche dont nous avons parl plus haut.la
Ajoutons que
mme
observation que
j'ai faite
pour
l'uf de poule, je
l'ai
tendue d'autres animaux, des
ufs d'insectesafait
et
des ufs de mollusques. M. Balbianila
des observations qui conduisent
mme
con-
clusion sur les aranides.
La matire glycognegerme
destine se transformer enle
sucre joue un rle essentiel danset la constitution
dveloppement du
de l'embryon. L'importance
de ce rle justifie l'importance croissante de cette substance
mesure que
le
champ du
travail plastique
s'tend davantage.
Glycogne dans r embryon du poulet.cherch saisir
Nous avonsdela
dans l'embryon lui-mme, ds qu'ill'existence
commence
se constituer,les
matire
glycogne, afin de voir
origines de cette fonction
96
GLYCOGNE DANS LES PlTflLIUMS.chez l'adulte, est dvolue un
glycognsique, qui,seul organe, le foie.
En remontant aussi loin que possible, on voit apparatred'abordles
conditions glycogniques caractristiquesest le
dans
le
cur, qui
premier
tissu
musculaire qui
entre en fonction.
Puis on
les voit
apparatre d'une
manire
diffuse
dans une foule de
tissus, particulire-
ment dans
les tissus
pithliaux et ceux qui en drivent.
Onles
retrouve ces granulations dans l'pithlium cutan,la constitution
jusqu'
de Tpithlium dfinitif
:
dansle
bulbes pileux, dans les matires cornes,oi
dans
bec,
l'on
voit la
partie la plus
molle renfermerles
de
la
matire glycogne, tandis que
parties
dj
organises n'en renferment plus; dans les griffes, dansles
plumes surtout,il
il
est facile
de
la
mettre en vidence.
Enfin
est possible
encore de manifester sa prsenceet respira-
dans l'pithlium des muqueuses digestivetoire.
Mais, mesure que le dveloppement approche de
son terme, celte diffusion tend cesser, et
la
matirequi,
glycogne commence apparatre dans
le
foie,
comme
toutes les autres glandes, n'en renfermait pointl'closion arrive,la
au dbut. Enfin, quand
divisionle
physiologique du travail est devenue complte, etfoie est
exclusivement charg de
la
production de matiregnrale et ceIl
glycogne indispensable
la nutrition
que
l'on pourrait appeler Y volution d'entretien.
reste
l'organe glycognique unique.
En rsum,la cicatricule
la
matire glycogne s'tend d'abord de;
toute l'aire germinative du blastoderme
GLYCOGXE DU FOIE.elle existe
97
un degr trs-considrable dans une annexe de l'embryon, dpendance du feuillet interne, la vsicule ombilicale; puis, diffuse dans les tissus
mmes
des
ftus pendant leur croissance,
elle se
rassemble finale-
ment dans
le foie,
qui^ pendant le reste de la vie libre,
sera charg de sa production (1).
En rsum, chezfres, le sucre et la
les
oiseaux
comme
chez
les
mammiemle
matire glycogne se montrent dans
l'organisme ds
les
premiers moments de
la vie
bryonnaire; centre oule
l'tat adulte, c'est le foie
qui devient
foyer de cette formation glycogniquc. Or,le foie contient-il
chez l'oiseau, quelle poque
du gly-
cogne? Sans avoir encore prcis au juste, je puis direque, versles
cinq ou six derniers jours de l'incubation,le foiele
on trouve du glycogne dans
des petits poulets,sac vitellin, qui,
bien qu'il en persiste encore dansainsi
qu'on
le sait, se
trouve, la naissance, peu prsil
compltement renferm dans l'abdomen, ose rsorber
finit
parles
peu peu. Nous avons vu que, chezle
ftus de mammifres,
glycogne se rencontrait, non-
seulement dans des organes embryonnaires transitoires,
mais encore dans certains
tissusles
du flus,
tels
que
les
muscles, par exemple. Chez
oiseaux (poulets), je n'ai
pas trouv de matire glycogne dans les muscles. C'estl
un
fait
dont
il
faudra rechercher l'explication, maisla loi
qui ne change rien Voy. note la fui
gnrale.
(1)
I
du [nsent
voluiinj.
CL,
BERNARD.
PhllOllKMieS.
LEONI^a
IVfroiti
glycogcnse chez les vertbrs sang
Sommaire.
Poissons. Le sucre existe dansl'tat
la foie.
Prcautions prendntortues.
Perturbations apportes par
asphyxique.la
Grenouilles,
Sucre
et
glycogne dans
le foie
en dehors de
priode d'hibernation.
111.
Poissons.
La recherche du sucre dansl'tat
le
groupe des poissons
adulte nous a fourni des rdiversit
sultats trs-intressants.
La
des
faits,
leurs
apparentes contradictions, rendent ncessaire une interprtation qui mette en lumire l'iinportancc des conditions physiologiques dans lesquelles l'animal est plac.
Nous
allons vous rapporter
ce sujetles
les rsultats
dont nous avons rendu tmoins
personnes qui sui-
vent nos expriences et nos sances de laboratoire.
Nous
avons opr sur trois carpes. La premire tait morte
pendant
le
transport au laboratoire, une heure environ
avant d'tre soumise l'preuve exprimentale. Nousn'avonstait-ce
trouv ni
glycogne
ni
sucre dans
le
foie.
doncloi
l
une exception que nous rencontrionsle
cette
gnrale qui veut que
foie des
animaux
adultes possde la proprit glycognique?
De nombreux
cas de ce genre s'taient prsents
moi quand au
commencement de
ces
tudes j'oprais sur des foies
de poissons morts achets aux halles.
GLYCOGNE DU FOIE CHEZ LES POISSONS.
99dans
Dansmais
la
seconde
exprience,Il
l'animal
tait
d'autres conditions.n'tait pas
avait t
apport du march,l'avait
mort en route; en arrivant, onoiiil
replac quelques instants dans l'eau,et respirait
s'taitle
remisex-
son aise. Nous avons ouvertfait
corps,
trait le foie et
subir cet organe
le
traitement or-
dinaire pour la recherche du sucre. Chez cette carpe
nous avons eu
le
mme
rsultatla
:
il
n'y avait ni giycosi
gne
ni sucre,
ou du moins
quantit en tait
faible,
que son existencedansl'esprit.
pouvait laisser des doutes srieux
Enfin, pour la troisime exprience, nous avons
fait
prendre dans
le bassin
de notre laboratoire une grosseet qui tait
carpe apporte depuis dix douze jours
gardecarpe
et
nourrie en
vue d'autres
recherches.
La
tait
vigoureuse et vivace.
On
l'a sacrifie
imm-
diatement aprs l'avoir retire de l'eau. L'investigation
a fourni cetteglycogne.portion.11
fois
une quantit norme de matire
y avait aussi du sucre, mais en faible pro-
Voici donc trois rsultats diffrents.cas, point
Dansle
le
premier
de glycogne
ni
de sucrele
;
dans
second cas,
des traces douteuses; danstits
troisime cas des
quan-
normes.de conclure quec
Est-ce l'occasion
les
phnomnesvarient lel'in-
physiologiques n'obissentfini,
aucune
loi et
ou bien
faut-il faire
de
la statistique
sur
nombrele
de cas de prsence du glycognefoie des
et
du sucre dans
carpes
?
Je
me
suis lev souvent contre
une
pareille faon
de
iOO
INFLUENCE DE LTA ASPHYXIQUE.
traduire des rsultats physiologiques qu'onpreiid pas.loi;
ne cooi-
La
statistique n'estles
que l'empirisme rig enquestions vraiment scienrsultats contraires,
elle est
dplace dans
tifiques: les
moyennes entre des
entre des affirmations opposes, ne peuvent avoir ni
valeur ni signification. Si
les
observations aboutissent
des conclusions difrentes, c'est que de l'une l'autreil
y a eu intervention de circonstances nouvelles qui ontle
chang
sens du phnomne,
et
dont
il
faut tenirla
compte sous peine de ne pas comprendredes choses.Il
ralit
faut savoir se placer dans des situationsfait
identiques, et, lorsqu'on
varier la situation, savoir
quel lment doit tre attribue l'influence perturbati'ice.
Danstaitla
le
cas qui nous occupe, la condition variable
videmment un trouble fonctionnel survenu dansanimaux. La premirela
glycognie par suite des circonstances dans lesquellesfois,il
s'taient trouvs les
tait
compltement asphyxi,
seconde
fois,
en demi-
asphyxie, la troisime fois, en sant parfaite.
Les carpes retires de l'eau s'asphyxient avec une
grande rapidit. Elles prsentent assez peu de rsistance, tandis queles
tanches
et surtout
les
anguilles,
supportent plus longtemps un sjour de quelque durehors de l'eau. L'asphyxie est d'autant plus prompte quel'animal est pris un
moment o
l'activit vitale est
plus exalte et la respiration plus ncessaire.
La
saison
chaude rend trs-grave pour l'animal un accident decette nature, qu'il pourrait supporter presque
impunpoisson,
ment pendant l'engourdissement de rhiver. Le
GRENOUILLES EN HIBERNATION.
iOi
pendant
les chaleurs, use plus
rapidement l'oxygne de
son sang et meurt plus vite.D'ordinaire, chez lesest lente,
animaux sang-froid, l'asphyxieelle-mmeest lente
parce que
la respiration
et les manifestations vitales
peu nergiques. La dispa-
rition
du sucre
est la
consquence de cette asphyxie
lente et prolonge.
Des
trois
carpes que
nous avons
examines, uneen tat de respi-
seule pouvait tre considreration
comme
normale,
c'tait
la
troisime; et chez celle-lla loi gnrale,
nous avons trouv, conformment
une
grande quantit de glycogneIV. Reptiles.
et
du sucre dans
le foie.
il
Tortues^ grenouilles.j'ai
Parmiles
les
autres
animaux sangfroid,
encore expriment sur
des tortues et des grenouilles. Les grenouilles prsentent
des conditions dont
faut bien tenirsi
compte dans
re-
cherches physiologiques,
l'on
ne veut pas s'exposer
de nombreuses erreurs. Endes
ralit, les grenouilles sont
animaux soumis
l'hibernation ou tout au moins
l'engourdissement hibernal. La nutrition et par cons-
quent
la
production du glycogne et du sucre y subit
des intermittences,, de vritables oscillationsl'hibernation, les
Pendant
animaux
dpensent les provisions de
matires alibiles qu'ils ont accumules dans leurs tissus.
La
nutrition, en effet,
est
une fonction constante qui
jamais ne peut chmer. C'est une erreur, erreur de
mots srement, qu'a commise Cuvier,la
lorqu'il a ditIl
que
nutrition tait
une fonction intermittente.la
voulaitla
certainement parler de
digestion.si
Si,
en
effet,
digestion est intermittente,
la
recette ne se produit
102
GLYCOGNE DANS l'TAT HIBERNAL.la
qu' intervalles plus ou moins loigns,continue,constante. Elle sefait
dpense
est
aux dpens des
r-
serves accumules antrieurement.
Pendant l'hibernalionmoins l'animalvit
la recette est
suspendue. Nanet Reiset
et respire.
Regnaultchezles
ont
analys les gaz de
la respiration
marmottes en-
gourdies; Valentin a tudi et dcrit leursrespiratoires. L'animalil
mouvements:
vit
de lui-mme.il
consomme sa jiropre substance Au moment de tomber dans le somemmagasin dansle
meil hibernal,
avait
diffrents or-
ganes, par exemple dans
foie,
de grandes quantits
de glycogne; dans
les
piploons de grandes quantits
de graisse
:
tous les tissus taient, la suite,
du rgime
substantiel de l'automnenutrition.
surchargs de matriaux de
Les
loirs:
ont un sommeil moins prolong que lesils
Eiarmoltesla
se rveillent de
temps en temps pendantnourriture de quel-
dure des froids,
et tirent leur
que cachette, que leur prvoyance a mnage.
Parmi
les
matires qui doivent servir la nutritionil
permanente de l'animal engourdi,
existe
toujours
une grande quantit de matire glycogne. Les grenouilles nous prsentent le
mme
fait.
Au
printemps,
l'activit vitale s'veille, la nutrition
longtemps engourdes rnovations orl'organe est
die se ranime. Aussi, ce
moment
ganiques, la matire du foie se
consomme;
alors trs-petit, noirtre, et contientet
peu de glycognel'automne,vi-
de sucre. C'est
la fin
de
la saison, vers
que l'animal
se trouve arrivla vie atteint,
au plus haut degr delui,
gueur, et que
chez
toute son intensit.
TAT FOETAL DES YERTBRTS A SANG FROID.C'est ce
103 de
momenl-l
qu'il faut
examineret
le
foie
l'animal.
Le
foie contient alors
du sucre
beaucoup de
matire glycogne.
De nos expriences nous pouvons conclure queglyeogne hpatiquefroidexist(
le
chez
les
vertbrs
sang
comme
chez
les
animaux
sang chaud.
Chez
les
reptiles, les poissons adultes, les tortues, les grenouilles,le foie
contient du glyeogne et
du sucre.que
Si la quantitla
de sucretion
est relativement faible, c'est
transforma-
du glyeogne
suit l'nergie vitale et se trouve att-
nue
commeles
celle-cila
chez
les
animaux sang froid.l'tat
Relativement chez
glycogense pendantfroid,
ftal
animaux sang
nous n'avons que peu deles larves
chose dire. Cependant j'ai observ que chez
de batraciens,
les ttards
de grenouilles,
la
matire glyle
eogne
est diffuse et n'existe pas encorej'ai
dans
foie.
Chez de jeunes poissons,biliaire
constat que la fonction
apparat avant la fonctionle
glycognique.
On
peut sous
microscope apercevoirl'intestin, alors
la coloration verte les
de
la bile
dans
que
granulations de
glyeogne ne sont pas encore visibles trs-nettement
dans
le foie.
Ainsi, l'tat adulte aussi bien qu' l'tat ftal, nous
retrouvons encore chez
les
vertbrs sang froid
les
mmes
faits
que chezla
les
animaux sang chaud. Le mle
canisme de
formation glycognique est
nalogie se poursuit danstoutessesconsquences.nat,
mme. L'aOn con-
propos des mammifres, l'influence du systmela
nerveux sur
production du sucre.
En piquant au
point convenable le plancher du quatrime ventricule,
104
DIABTE DUS GRENOUILLES.
on peut rendre l'animal diabtique. L'excitation nerveuse transmise parla moelle et les splanchniques dilateles vaisseaux, prcipite lela circulation
cours du sang, et en exaltantles
de Torgane, favorise
changes
nutritifs
et
la
production du glycogne.
On peut
rendre
des
grenouilles diabtiques en oprant de la
mme
faon.
Schiff et Kihne ont publi des recherches sur le diabte
des grenouilles. C'est vers l'automne, auplus grand panouissementrience.
moment dul'exp-
vital, qu'il faut faire
On prend unon
certain
nombre de
grenouilles, on
pique
la
moelle allonge, et afin de pouvoir examinerjette les
les urines,
animaux dans un entonnoir pour
rassembler
les liquides expulss.
La
scrtion urinairele sait,
esttrs-augmente, la polyurie tant, on
un sym-
ptme du
diabte.
La quantit recueillie
est bienttassez
considrable pour se prter l'preuve; on y constatealors l'existence d'une
grande quantit de sucre. C'estle
bien du foie que provient
sucre qui circule avec
le
sang
et
dont
le
surplus s'chappe par l'excrtion uri-
naire. Schiff l'a
dmontr par une exprience.la partie
Il
pique
une grenouille
postrieure de la moelle alil
longe, et en oprantstate la prsence
comme prcdemment,les urines.
con-
du sucre dans
Une
ligature
est alors pose sur lesla circulation
vaisseaux de faon interrompreBientt le diabte a disparu.
dans
le foie. et
On
enlve
la ligature
l'animal redevient diabtique.
Cette exprience montre bien que l'influence
du systme,
nerveux s'exerce par l'intermdiaire de la circulationet
que
l'activit
glycognique est dans un rapport troitLorsqu'on veut mettre en
avec
l'activit circulatoire.
GRANULATIONS GLYCOGNIQUES.
105
vidence la matire glycogne, on n'est pas oblig, chezles
animaux sang froid, aux mmes prcautions qu'avecanimaux sang chaud. Chezainsi dire,l'alcool,
les
ces derniers,
il
fallait,
pourdans
saisir le foie
encore vivant et
le jeter
afin d'arrter la matire
glycogne dansfroid,
ses transformations.
Avec
les
animaux sang
on
peut oprer plus tre plus fixe,
loisir.
Leur matire glycogne
parat
moins instable, moins mobile.
De
plus, l'tude microscopique
montre toujours
cette
substance sous forme de granulations, au sein des cellules hpatiques. Les granulations sont
en gnral plus
volumineuses;
elles
prsentent des dimensions suprieures
celles des mammifres. Elles se comportent, en cela,
comme
les
globules de sang, qui sontbeaucoup plus grosles
chez ces animaux sang froid que chezplus levs.
animaux
Les granulations amylaces des vgtaux prsentent
du
reste,
dans leurs dimensions, des variations encore
plus grandes. C'est ainsi que dans les graines
du Cheno-
podium quinoa
les
granules;
d'amidon
ont seulement
2 millimes de millimtre
ils
ont 4 millimes dans les
graines de betterave, 7 millimes dans le panais, 10 mil-
limes dans
le millet,
30 millimes dans
les haricots,
mas, sorgho; 45 millimes dans
le bl, patate,
gros pois;
70 millimes dansenfin
les
grosses fves, sagou, lentilles, etla fcule
160 millimes dansfait
de
pommeles
de terre.
On nefait
donc que retrouver chezles
animaux un
connu chez
vgtaux, ce qui est encore une nou-
velle analogie ajouter tant d'autres.
LEONLa glycogense
V
ebcw. les invertbrs.
Sommaire.phales.
Gastropodes, Ac Matire glycogno chez Mollusques Foie glycogniqiie. Bourrelet embryonnaire phnomne glycogense avec relation de des Hutres. Crustacs larves de mouches, chez mue. Insectes. Glycogne chez de chrysalides. chenilles. Sucre chezles:
biliaire
et foie:
la
le
la
les
les
les
Jusqu' prsent, dans nos tudes sur
les vertbrs,
nous avons rencontr chez
les
animaux adultes
la
pro-
duction glycognique localise dans un organe particulier, le t'oie.
Chez
les
animaux embryonnaires,
la
mmediffuse
proprit physiologique appartenait des organes transitoires,
aux annexes de l'embryon
;
elle
tait
dans tout l'organisme.
Nous retrouvons chezdes
les
invertbrs les caractresla
animaux embryonnaires vertbrs:
matire glyco-
gne souvent abondante, diversement locahse dansdes points ole
sucre ne se rencontre pas. Ces animaux
prsentent d'ailleurs toutes les conditions physiologiques
des animaux sang
froid.
Les variations de
la
tempra-
ture ont la plus grande influence sur l'activit de leurnutrition. Enfin le plus
grand nombre ne possdent pas
d'organe hpatique.
Nous n'avonsrevuerapide
ici
d'autre intention que de faire une
et
abrge
des
groupes infrieurs,
et
GLYCOGNE CHEZ LES MOLLUSQUES.deprsenter
107phno-
un
conspectus
gnral
des
mnes.V. Mollusques.
J'ai fait
un grand nombre d'exp-
riences sur les mollusques, et constat, chez tous, latire
ma-
glycogne en proportions considrables. Voici des, ;
gastropodes, hlix, aryon, etc. des colimaons
voici des
acphales, hutres, moules, pectens ou coquilles de Saint-
Jacques;
partout
j'ai
rencontr la matire glycogne.
Dansnotre dernire leon du laboratoire, nous avons excut les expriences; vous en voyezici les
rsultats prin-
cipaux.
Il
faut seulement avoir soin d'oprer sur les ani-
maux vivants, et nonsur deschantillons malades,et sur le point
puiss
de prir; encore moins sur des mollusques
mortsdepuis longtemps. En ce cas, on ne rencontrerait pas
de matire glycogne. Toutefois
il
en serait autrement
si
l'animal mourait trs-vite; c'est ce qui est arriv, par
exemple, pour ces coquilles de Saint-Jacques, qui, sousl'influencede l'extrme chaleur, sont mortes rapidementelles;
contiennent
abondamment encore du glycogne.la
Quant au sige delusques,tante.il
matire glycogne chez
les
mol-
peut donner lieu une remarque imporles
En considrant
fonctions
du
foie
chez
les
animaux suprieurs, onune glande
avait t
tent d'y voir deux
appareils distincts servant des usages physiologiquesdiffrents:
biliaire et
une glande sanguine ou
glycognique. Les vrifications anatomiques ontk cette
manqu
manire de
voir,
malgr
le
mrite des histolo-
gistes qui l'ont soutenue.les
Les recherches excutes surrestes
animaux suprieurs tant
sans
rsultats,et
l'anatomie comparative pourrait tre invoque,
peut-
108
HUTRES GRASSES.
tre trouverait-on, en descendant plus bas dans rchelle,
des claircissements prcieux.
Ladans
rnalii'ele foie
glycogne se rencontre, avons-nous
dit,
des mollusques.
Or le
foie,
chezeux,
est
con-
stitu bien
nettementpar une
srie
de tubes, tubes glanla bile, et
dulaires qui scrtentc'est
un liquide semblable
autour de ces tubes, ou dans leurs interstices, queprcisment accumulela
se trouve
matire glycogne.ici. Il
La
sparation analoniique existerait doncles
y aurait
chez
mollusques deux foiesl'intestin,
:
un
foie biliaire
en com-
munication avec
un
foie
glycognique entou-
rant l'autre et entrant encirculatoire.
communication avec le systme
Maisle
il
faut ajouter que ce n'est pas seulement dansse
foie
que
rencontre
le
glycogne.
Il
imprgne
beaucoup
d'autres tissus. C'est ainsi que les hutres,
dites hutres grasses,
renferment une quantit norme,dite,
non pas de graisse proprementglycogne.
mais de matire
Les hutres prsentent, dansleur dveloppement, les
les
premiers temps de
mmes phnomnes que nousle foie n'existe
avons dj observs chez d'autres embryons, c'est--dire
que
la
matire glycogne, l'poque o
pas encore, se trouve rassemble dans des organes transitoires
qu'on peut appeler
les
annexes de l'embryon.
Nous savons que pendant
Tt,
parmi
les hutres fixesle
aux rochers, on en rencontre auxquelles on donne
nomdont
d'hutres laiteuses. Cette apparence est due unele liquide, et
multitude de petites hutres qui troublentles
premiers dveloppements se sont accomplis
BOURRELET GLYCOGXIQUK FOETAL.dans une chambre incubatrice forme pardela:
109branchiesest
les
mre. Le jeune animal, uneil
fois
form,
mo-
bile
se dplace
dans
le liquide.
Ces dplacements soncils
rendus possibles grce une couronne detiles
vibra-
qui garnit une espcele
de disque ou de bourreletet faisant
existant danssorte hernie
jeune individu
en quelque
entre les deux valves.;
C'est l
un vri-
table organe de locomotionle
mais un
moment donnde sesur unfixe
bourrelet se dtache,le
l'hutre;
perd
la facult
mouvoir dansrocher odsormais.
liquide
elle
tombe
et se
elle
achve ses volutions sans se dplacer
Dans ce bourrelet, organe
transitoire,
nous renconet,
trons la matire glycogne en trs-grande quantit,
ce point de vue, on pourrait peut-tre
le
considrer
comme unl'hutre
vritable
placentala
vitellin
,
fournissant
embryonnaire
substance amylace ncessaire
son dveloppement.Si dans les mollusques la matire glycogne est en
grande abondance,ficile
le
sucre, au contraire, est souvent dif-
dceler
:
cela tiendrait-il ce que la transformale
tion de la
matire glycogne tant trs-lente,
sucre
n'aurait pas leserait utilis?l'chelle
temps de s'accumulerIl
et
ds sa formation
semble qu' mesure que l'on descendla
animale,
quantit et l'nergie du ferment
transformateur diminuent de plus en plus. J'ajouterai quecetteline
absence de sucre concide avec une raction alcales tissusle
que prsentent
de ces animaux, tandis que
ceux chez lesquelsoffrent
sucre est en grande proportion
une raction acide.
ilOChezles
CRUSTACS.gastropodes, la disposition de la matirela
glycogne offre des particularits intressantes. Chezlimace (Limax flav .),
on voit
les
canaux
biliaires seta
rendre dans
l'intestin, tandis
que
les cellules
matirele trajet
glycogne se trouvent ranges en grappes sur
des vaisseaux. Elles rappellent d'une manire frappantela
disposition
glycognique du
blastoderme chez
les
oiseaux.
La matire glycogne prsente encore desrenfermes dans des eelles
uranulations volumineusesIules
ou parfois dposes dans
espaces interstitiels
des lments anatomiques. Quant au foie, on y rencontre trs-distinctement deux sortes de granules:
les
uns se colorant en rouge vineux partenant aux cellules glycogniques,les
l'iode et
apparcolo-
autres
se
rant en jaune par l'iode et appartenant aux cellulesbiliaires.
Y!. Articuls.
Si,
des mollusques, nous passons
aux
articuls,la
nous verrons que ceux-ci, au point de
vue de
formation du glycogne, prsentent des par-
ticularits tout fait
remarquables
et
imprvues.
Crustacs.et
En
oprant autrefois sur des crevisses
divers
crustacs, je:
me
trouvai en
face des
plus
grandes contradictions
tantt je trouvais
du glycogne
dans leurj'enfois,
foie, tantt je
n'en trouvais pas; quelquefoisd'autres
rencontrais
des
quantits trs-faibles;
des quantits considrables.
Ala
quoi tenait cette diversit? Quelle enl'ai
tait la raison,
condition dterminante? Jesaisir.
cherche longtempsfait
avant de la
Cette condition tout
nouvelle,
sans rapport avec aucune des circonstances que nous
INFLUKhCE DE LA MUE,
111les
ayons encon; rencontres, rside dans
renouvelle-
ments priodiques que l'animal prouve dans son enveloppe tgumentaire. C'estest icile
phnomne de
\?i?nue qui
en connexion troite avec l'volution et l'appari-
tion
du glycogne.
Les crustacs ne font pas leur croissanceautres
comme
les
animaux enveloppe molle; enferms dans unele
carapace inextensible,sible
dveloppement ne devient pos-
qu'
la
condition que cet obstacle tombera prioIls
diquement.oi
croissent
donc par -coups, au moment
l'enveloppe trop troite est tombe pour faire placel le
une autre. De
phnomne deest
la
mue, d'autantjeune ge
plus frquent
que l'animal
une poque d'volutionle
plus active et plus rapide; c'est pendant
que
les intervalles
des
mues sontoules
plus rapprochs.
Si l'on
examine
le foie
autres tissus du crabe,
du tourteau, du homard, deintervalles,
l'crevisse,
pendant
ces
on n'y rencontre pas de matire glycogne.
Auest
contraire, dans le voisinage de ces poques, on en
rencontre de grandes quantits. Le foie de ces animaux
compos de tubes en cul-de-sac, qui vontl'intestin.
se dverser
dans
Le tube contient Tlment anatomiquebiliaire;il
del scrtion
existe seul dans l'intervalle
des mues. C'est seulement l'poque de lapartie glycognique entre en activit.vail
mue que
la
Du
reste, ce tra-
de formation glycognique, qui m'a sembl chez
quelques-uns de ces animaux avoir son point de dpart
dans
le foie,
tend son action beaucoup plus loin. Toutla
autour du corps, au-dessous de
carapace, on rencontre
une couche trs-nette de matire glycogne, renferme
112
VOLUTION DU GLVCOGNE.et constituant ainsi
dans des cellules volumineuses,assise nutritive qui mriterait
une
vritablement
le
nom de
blastoderme.D'ailleurs, le glycogue chez les crustacs ne se localise
pas exclusivement la superficie du corpsparticulirementle
;
les autres
tissus, et
tissu
musculaire, en sont
galement imprgns.
Nous retrouvons donc chezexemple,et
les crustacs
un nouvel
trs-convaincant, de la relation qui existe
entre l'activit de la nutrition et l'apparition du glyco-
gne. Le travail de prparation commence, chez l'crevisse, vingt
vingt-cinq jours environ avantet se
la
mue. Le
foie
augmente de volume
charge de matire gly-
cogne, qui va s'accroissant en quantit; puis, qui plustard diminue. Cette formation dela
glycogne marche
paralllement aveccaire quel'on
formation d'une concrtion cal-
observe auprs de l'estomac, et que l'on
appelle improprement il d'crevisse. Cette concrtiondisparat
avec la formation dele
la
nouvelle carapace.et
Alors aussi
glycogne disparat
l'animal retombela
dans
l'arrt
de dveloppement qui entrane l'arrt de
production glycognique.
Quant l'volution ultrieure deplus dans ce cas que dans tous
cette matire glyco-
gne, nous n'en savons, d'une faon prcise, rien deles autres.
Cependant
certains auteurs, entre autres M. Schmidt (de Dorpat),et
M. Berthelot, ont montr que
la
carapace des crustacs
contient un principe appartenant au
mme
groupe que
la cellulose et le ligneux, qui, sous certaines influences,
peut,
comme
le
ligneux, se transformer en sucre. Sans
GLYCOGNK CHEZ LES INSECTES.tropforcerla
113lesII
mtaphore, on pourrait dire que
crustacs sont envelopps d'une carapace de bois.est possible
quele
la
matire amylace qui a prcd celleait
enveloppe,
glycogne en un mot,
fourni des l-
ments de formation qu'il auraittissus.
cette carapace en
mme
temps
fourni des lments la nutrition d'autres
En rsum,crustacs,
l'appareil glycognique
est,
chez
les
un organe temporaire, embryonnaire,
n'exis-
tant que dans l'intervalle de deux mues.
Poursuivons toujours nos investigations
et
voyons
parmi
les
invertbrs qui sont dpourvus d'organe h-
patique, sous quelle forme nous retrouvons la fonction
glycognique, en tant qu'elledit,
soit, ainsi
que nous l'avonsil
une fonction gnrale partout oil
y a nutrition,
c'est--dire partout oInsectes.
Voyous d'abord ce quifait
y
a vie.|se
passe chez
les
insectes, soil l'tat de larve, soit l'tat parfait.
Nous n'avons pasdique de tous
une tude compltede tousles
et
mtho-
les ordres et
groupes. Nous
nous sommes contents d'oprer, un peu au hasard, surtous les tres que nous pouvions facilement nous procurer.
Les recherches ont d'abord port sur un grandd'insecles, surtout faciles1
nombrelarve.
tat
de chenille ou dede mouche
Les plus
trouver sontIl
les larves
communela
ou asticots.
suffit
de laisser corrompre de
viande dans un vase, en y ajoutant un peu d'ammo:
niaqueleurs
les
mouches arrivent enla
foule pour dposer
ufs au milieu delesCL.
matire en putrfaction.
On
peut
prendreBERNARD.
et s'en
procurer ainsi un grand nombreII.
PIlnoillL'IieS.
8
144pourles:
LARVES DE MOUCHE.
examiner au point de vue du sucrele
et
du gly-
cogne
dveloppement des ufs donne ensuite des
larves abondantes.
On
peut dire, sans exagration, que ces larves sontC'est lui qui conslilue le
de vritables sacs glycogne.
peu prs entirement ce qu'on a appelde l'animal:
corps adipeux
sauf la peau, tous les tissus en renferment
des proportions considrables. Seulement, avec cette
masse de substance glycogne, on ne trouve pas du toutde sucre. C'estl
un
fait
que nous avons dj signaliciil
pour
les
animaux
infrieurs; mais
prsente un cas l'tat parfait,
particulier. Si l'onles
examine
les insectes
mouches,
le rsultat
sera diffrent.
On
y trouvera
non-seulement du glycogne, mais une quantit notablede sucre.Il
y a
mme une
poque prcise ou
le
sucre
apparat, c'est pendant que l'animal est l'tat de chrysalide. J'ai suivi sous ce
rapportavaient
les
mmes
larves
de
mouches;
d'abord
elles
beaucoup de glyco-
gne et pas de traces de sucre, avec raction alcalinedes tissus; plus tard, travail dela
l'tat
de chrysalide, ds que
le
formation en insecte parfait avaitle
com-
menc, on voyait apparatreacide des tissus; puis enfinla
sucre avec
raction
mouche
continuait dela
prsenterfois.
du sucre
et
de la matire glycogne
Je n'ai pas cherch localiser lesj'ai
foyers de ces
substances;
opr en masse.les jette
On
prend des mouches
en nombre suffisant, on on lave,
dans l'eau bouillante,est
on
filtre.
La dcoction obtenue
essayela
directement par
les ractifs.
On peut
constater ainsi
VERSprsence du sucre et decaractres habituels.la
Dli
TERRE.
115
matire glycogne avec leurs
Des investigations de
la
mmeIl
nature ont port suril
des chenilles de toute espce.
y en a d'herbivores,et
yle
en a de carnassires. Chezrsultat a toujours t le
les
unes
chez
les
autres
mme. L comme chezest
les ani-
mauxtone,
suprieurs,
le
glycogne
donc indpendant du
genre d'alimentation. C'est bien une formation autoch-
due l'organisme animal.
Cette observation a t dj mise plusieurs fois en relief: les faits
que nous citons aujourd'huivrification.laIl
lui
apportentde
une nouvelle
est
en
effet trs-facile
dmontrer que
matirepas
glycogne
des larves de
mouche ne peutlyse
venir du rgne vgtal; on les
nourrit avec de la matire animale, de la viande ana-
exactement,
et
dans laquelle on
ne trouve pas
trace de la substance qui remplit ensuite tout le corps
de
l'insecte.
C'est
l'exprience la
plus dmonstrative
qu'on puisse choisir.
VIL Vers.les
Dans
le
groupe des lombricodes, chez
vers de terre par exemple, les rsultats sont encore
les
mmes, conformes
ceux qu'ont offerts les larves
d'insectes.
On prendmortier, en
des vers de terre, on les crase dans
le
les
mlangeant avec du charbon animal pouralbuminodes.la teinte
faire disparatre lesfdtre.
On
chauffe et l'on
La liqueur prsente
opaline des solutions
de glycogne. Pour n'avoir aucun doute sur sa vritablenature,leil
suffira d'ajouter
la
liqueur
le
ferment qui
transforme en sucre.
116J'ai
UNIVERSALIT DE LA GLYCOGENSE.
encore constal
la
matire glycogne dans
les
entozoaires, les tnias, dans les cysticerques, les douves
du
foie, etc.
Nous ne poursuivrons pas plusconsidreronsles faits
loin cette revue.
Nous
prcdents
comme
suffisants
tablir l'universalit de la fonction glycognique et sa
ncessit dans la nutrition gnrale aussi bien
pour
les
animaux que pour
les plantes.
LEONOrigine dela glycosc
VIanimauxla
dans
les
et les vgtaux.
Sommaire.
Les sources principales dela
glycosc sont l'amidon animal ou
vgtal ouet
saccharose, changs en glycosc par les ferments glycosiquelactose est transforme en glycose par le suc pancrala
inversif.
tique.sine.
La
Uamijgdaline fournit desalicine est aussi
glycose sous Tinfluence
de l'mulles tannins,
de mmedela
La
une source de glycosc,
aussi la glatine d'aprs Gehrardt.
Transformation
de
mme
inverse
glycose en amidon.
L'amidon
peut tre la fois un aliment plas-
tique et respiratoire.
Relation entre le glycogne et la nutrition du sys-
tme musculaire.
Aprs avoir esquiss d'une manire rapide
l'histoire
de l'accumulation, de l'emmagasinement des matires
amylaces dans
les
animaux,
il
resterait parler
du m-
canisme de leur mtamorphose, et de leur destructionpar suite des phnomnes nutritifs.
Nous avonsremplit danss'agit,
insist sur le rle universel
que
le
sucreII
la nutrition
des
animaux
et des plantes.
bien entendu, du sucre de raisin ou glycose quila
correspond
formule
G'-ir-O'"-.
D'autres
matires
sucres, d'autres substances voisines de la glycose par leur composition, ne pourraient pas la suppler.
L'ami-
don,
les
corps de la srie glycique,diffre
le
sucre de canneraisin
lui-mme, qui neun
du sucre de
que par
ou plusieurs quivalents d'eau de conslitulion, se-
raient impuissants remplir lafait,
mme
fonction.
De
ce
nous avons fourni bien des exemples. Nous avons
118montr que
LABORATION NUTRITIVI.les
substances amylaces oules
le
sucre de
canne ne pouvaient tre utilises parleur forme actuelle;
plantes sous
qu'au
moment
oii les
phnomnesune
du dveloppement prenaient toute leurtransformation pralal)le
intensit,
en glycose s'accomplissait, qui
permettait ces rserves d'entrer en ligne et de prendrepart au
mouvement
vital.fait
Les animaux prsentent des conditions tout parallles.la
Une exprience concluante nous enquand nous avons
a
donn
preuve
:
inject dans les veines d'un
chien une petite quantit de sucre de canne, ce sucre at limin par la scrtion urinaire. N'ayant pas trouv
dans
le
milieu o
il
circulait l'agent qui devaitil
permettreproduit
sa conversion en glycose,
est rest
comme un
tranger, inerte, dont la dpuration excrmentitielle a
dbarrass l'organisme.
Les phnomnes de cette nature sont bien
faits
pour
inspirer des rflexions intressantes sur les conditions
de l'assimilation.tion parlicuhre
Ils
prouvent
la ncessit
de l'labora-
quele
la digestion fait
subir aux aliments
ingrs, et qui est
prparalif ncessaire aux changesIl
nutritifs ultrieurs.
ne
suffit
pas que deux substancesqu'elles suivent la
soient
chimiquement analogues pourvolution au sein des tissus.
mme
Entre des compossla
presque identiques,
comme
la glycose ettelles
saccharose,l'un puisselui
l'organisme peroit des diffrences,
que
scTNir sa reconstitution, tandis que l'autre devrarester tranger.
Ce
n'est pas le seul cas de produits
ana-
logues ayant une influence diffrente sur les animaux.
Rappelons seulement combien sont ingales au point de
FERMENTATION GLYCOSIQUE.vue toxiqueles actions
119
de deux corps absolument identila varit
ques en composition,
amorphe
et la varit
ordinaire du phosphore par exemple.
Nous connaissons
le
procd par lequelles
la
matireet
amylace accumule danstauxse
organes animaux
vg-
mtamorphose en glycose pournutritifs.
servir
aux
changes
L'amidon pas plus quesi
le
glycogne
ne se transformerait en glycose,la
un agent chimique de
nature des ferments n'intervenait un
moment donnin-
pour oprer cette transformation en quelque sortestantanment.
Dans
les
vgtaux par exemple, au
moment o
les
provisions de substance fculente deviennent ncessaires
l'volution de la plante,
il
se produit la diastase qu'on
peut isoler dans l'orge en germination. Nous n'avonspas rappelerici
sa prparation.le
Chez
les
animaux,
phnomne par
le([uel le glyco-
gne se change en dextrineet en glycoseidentique.Il
est
absolumentdans beau-
existe
dans
le foie,
comme
coup d'autres
parties de l'conomie,
une diastase animale
tout fait semblable la diastase vgtale et se prpa-
rant exactement par le
mme
procd.les
Nous pouvons donc conclure que dans
animaux
comme
dans
les
vgtaux
les
matires amylaces se
transforment en dextrine et en glycose par une vritablefermentation glycosique.
Mais ce n'est pas seulement l'amidon qui est appel se
changer en glycose pourles
les
besoins de la nutrition.et le sucre
Le sucre de canne chezdansles
vgtaux
de
lait
animaux ont eux
aussi besoin de subir cette
120
FERMENTATION INVERSIVE.transformation. Or, c'est encore parle
mme
moyen delieu.
ferments spciaux que ces modifications ont
De
mme
qu'il
existe
un ferment glycosique destin
changer l'amidon en glycose, de
mme
il
y a un autrela sac-
ferment glycosique ou inversif destin changercharose en glycose. Ce ferment existe dansla
betterave
au moment oa besoin decine.les
la
plante, venant fleurir et fructifier,le
consommerles grainesles
sucre accumul dans sa ratelles
Dans
dpourvues d'amidon,il
que
amandes,
noix,
y a du sucre de canne qui sela
change en glycose au moment de
germination.
J'ai
constat que c'est dans les enveloppes de ces graines querside ou que se forme le ferment glycosique inversif, de
mme aussiou dela
que
c'est
dans Tcorce de
la le
pomme
de terre
graine amylace que se fera
ferment destin
changer l'amidon en glycose.
Le sucre de canne exige pour fermenter une modification pralable qui le fasse passer l'tat de glycose.
M. Dubrunfaut Dans
avait depuis longtemps tabli qu'il y ala
deux temps dansle
fermentation du sucre de canne.la
premier temps,le
saccharose est change enla glycose, se
glycose; dans
second temps,
ddouble
en alcool
et,
acide carbonique. Or, la levure de biredite,
proprement
lment figur, organis, cellule forest l'agent vritablele
me d'une enveloppe avec noyau,de ddoublement en alcoolet
acide carbonique; c'estcela,il
ferment alcoolique. Indpendamment de
existe
un fermentlules
liquide, soluble, dans lequel nagent les cel-
de levure. C'est ce ferment soluble que revientde convertirla
le rle
saccharose en glycose.
Il
y a donc,
VRI-PARATIOiV DES FERMENTS SOLUBLES.
121:
en rsum,
clans la levure
deux parties distinguerle
la partie solide,
organise, cellulaire,
saccharomycesfer-
cerevisi, acluellement regai'd
comme
le vritable
ment alcoolique;
la partie liquide
non figure, vritable
ferment glycosiqiierer ces
inversif.
La
fdtration suffit spale
deux ferments. On peut constater que
liquide
qui a pass la filtration possde bien la proprit
de transformersin,
le
sucre de canne en sucre dele
rai-
mais
est
incapable de pousser plus loin
phno-
mne.levure.
C'est alors
que commence le rle des globules de On peut mme, comme Ta montr M. Berthelot,le
sparer compltementeffet,
ferment soluble. Celui-ci, en
jouit,
comme
la
diastase et les autres ferments
solubles, de la proprit de se redissoudre
dans l'eau
aprs avoir t prcipit par l'alcool. Aprs avoir spar
par
le filtrage le liquideIl
de
la levure,
on
traite
par
l'al-
cool.
se fait
un coagulum dans lequel
est
compris
le
ferment glycosique.corps etalorsle
On reprend
par l'eau qui dissout ce
spare des matires trangi'es.
Onl'on
pourraitvoulait
prcipiter
nouveau par
l'alcool
si
avoir le ferment isol et dessch.
Le mode de prparatioFila diastase;
est copi sur celui quil.
donne
mais l'analogie s'arrte
Les deux sub-
stances ont leurs qualits distinctes, et elles ne peuventse suppler.
Le ferment
inversif existe partout
oh
leIl
sucre de canne doit tre utilis pour la nutrition.existe
dans
la
racine de la betterave, dansest
les
graines
o l'amidon absentexemple dansles
remplac par
la
saccharose, par
noix.dit,
Dans
le
cas des graines, ainsi
que je
l'ai
dj
ce sont les enveloppes qui ren-
122
FERMENTATION DE LA LACTOSE.le
ferment
ferment; on peut l'en extraire par infnsion
ou macration.
IjQ lait
renferme une substance appele sucre derpondant la
lait
ou
lactose, et
formule C'^H"0" ou son
multiple C-*H'"-0'"\ Dans
le lait tle la
femme
il
en existe
de 3 6 pour 100. Ce sucre rduitsique
le ractif
cupro-potas-
comme
fait la
glycose, et
il
a pour caractre spcialil
de fermenter trs-difficilement. Cependanttible
est suscep-
d'prouver
la
fermentation alcoolique, la fermenta-
tion lactique lorsque le lait s'aigrit, et la fermentation
butyrique. C'estles liqueurs
la
fermentation alcoolique qui fournit
enivrantes que les Kalmoucks prparent
avec
le lait
de leurs juments. De ces boissons appelesretire
kou7niss
on
par distillation Teau-de-vie appele
rack. J'ai constatla proprit
que
le
ferment pancratique possdela
d'oprer facilement la transformation de;
lactose en glycose
c'est
donc cet agent que doit trelait
attribue la digestion du sucre detestinal.
dans
le
canal in-
Jusqu' prsent
les
sources de glycose que nous avonsles
rencontres dans les animaux et
vgtaux sont aula
nombre de
trois
:
1 la
matire amylace; 2"il
saccha-
rose; 3 la lactose. Mais
y en a encore d'autres qui
nous restent examiner.Il
existe dansles fleurs
un grand nombre deles
fruits
noyau,
dans
de pcher, dans
feuilles
de laurier-
cerise,
dansei
les
jeunes pousses de certaines espces despcial, Xami/gdaline,
Prunus
deSorbus, un principe
qui rpond la formule C^^H-'AzO". Ce corps peut lre
AMYGDALINE ET MULSINE.
123effet,
une source de glycosesucre, essence
;
il
peut se ddoubler en
en
d'amandes amres, acide cyanhydrique,
sous l'action de diffrents agents chimiques, et en particulier
d'un ferment, Xmuhhie, quiIl
lui est associ le
plus ordinairement.
y a donc, dans
les
amandes amres:
en particulier, deux substances distinctes une substancefermeiitescible, l'amygdaline; un ferment, l'mulsine.
Lorsque ces deux corps se trouvent en prsence,tion s'opre suivant l'quation:
la rac-
COH-UzO'^Aniygilaliiie.
+
2H^0=
=
^C'-^H'-Oj-
+ CWO- +Essence
?\z\\Acide
Glycose.
d'amiindes cyanhydrique. amres.
L'odeur trs-caractristique de l'acide cyanhydriqueavertit
que la raction
s'est
produite. Les
amandes amres1
d'o l'on retire l'amygdaline, en contiennent de
9
pour JOO. Dans
les
amandes douces ce produit
est
rem-
plac par la glycose.
Pour prparer l'amygdaline, on prendd'amandes amres,sion entre
le
tourteau
d'oi l'on a extrait l'huile
par presce tour-
deux plaques chaudes. On
fait bouillir:
teau avec l'alcool, qui dissout l'amygdaline
on rduit
par
distillation
;
puis on prcipite par l'ther.
On
re-
cueille
ainsi
un
corps
blanc,
cristallis
en
belles
aiguilles.
Pour prparer l'mulsine, on peut avoir recours,aux amandes amres,lessoit
soit
aux amandes douces. On prenden morceauxet
amandes douces, onmacrer dans
les divise
on
les
laisse
l'eau la
temprature ordinaire.
Celte eau devient laiteuse, par suite de l'mulsion d'huile
124qui s'y produit.
SALICINE.
Onle
filtre, et
la
liqueur plus ou moins
limpide contient
ferment mulsine.les
Dans l'amande amre,
deux principes
existent,
mais spars, confins dans des cellules spciales,
comme
des ractifs que contiendraient des bocaux diffrents.
Mais que
les
bocaux ou
les cellules
viennent tre briss,
et les liqueurs
mlanges, aussitt l'action chimique se
dveloppera. C'est ce qui arrive lorsqu'on crase les
amandes ou lorsqu'on
les
broie entre les dents
:
le
got
amer du
fruit
fait
place
une sensation de matire
sucre, ei l'odeur caractristique de l'acide prussique se
rpand immdiatement. Nous rptons l'exprience encrasant les amandes dans un mortier: la liqueur contient
de
la glycose.
Le
ractif cupro-potassique vire au:
rouge-brique. Nous pouvons oprer encore autrement
essayer l'amygdaline et constater qu'elle est sans influence
sur
la
liqueur cupro-potassique, constater leet aprs le
mme
fait
pour l'mulsine;
mlange nous obtiendrons,
au contraire, une prcipitation caractristique du ractif.L'corce du saule, diffrentes espces de peupliers et
de trembles,
le
castorum, contiennent
un
principela for-
amer
et cristallisable, la salicine, qui
rpond
mule brute
C'^H'^O''*,
ou
la
double formule systma-
tique C'H'OO'" (C-'H^O*), qui
montre
le
ddoublement
que peut prouver
cette substance, par fixation d'eau
enC^-H'-O'"- ou glycose, et C'^H^O* ou salignine.C'-H'0"'(C"H'C'-)Salicino.
+
H-0-
=
O'H'^0'Glycose.
+
C'H'O*Snlignine.
C'est probablement ainsi
que
les
choses se passent
TANMN. ALEURONE. GLATINE.dansle saule; la
1^5
glycose ncessaire
la
vgtation pro-
vient de ce ddoublement.
Nous n'avons pasles
la prtention d'avoirle
indiqu toutes
sources de glycose qui existent dans
rgne vgtal.
Nous n'avonsconnues.
mmesait,
pas indiqu toutes celles qui sontles
On
par exemple, que
tannins peuventglycose, et
se ddoubler en acide
gallique et en
que
beaucoup d'autres corps appels glycosides sont susceptibles de
donner naissance
la glycose.
Mais, en
nous engageant dans cette voie, nous serions oblig dequitter les points de vuehistoires.paiticulires, et
gnraux pour entrer dans desnous nous loignerions;
ainsi
du
but que nous poursuivons
nous rencontrerions de pluscelte partie de la science est
beaucoup d'obscurits, car
encore en voie de formation.
Les questions,
mme
moins rcentes, donnentnistes. C'est ainsi
lieu des dbats entre les botas'est
que l'accord ne
pas tabli relati-
vement
la vritable constitution
de VaJeurone.qmesi
une de ces substances productives de sucre dont nousavons parl. Pour M. Hartig, quien 1855,c'estle
premier
l'a
signale
une substance albuminode complexe,de l'albumine, deet
contenant de
la fd^rine, la
la gliadine,
de
la
lgumine, de
gomme
du sucre. Pour M. Trd'un
cul,
il
y aurait une aleuronealbumineuse et une olagi-
neuse.
Pour M.
Gris,
l'aleurone serait formeet protique, etc.
mlange de matire grasseEnfin
un chimiste distingu, Gerhardl,la
avait pr-
tendu autrefois avoir obtenu dedela glatine
glycose
au moyenles acides.
convenablement
traite
par
Depuis
lors, bien
des chimistes ont essay sans succs
156
SOURCES DE LA 3IATIRE AMYLACE.
de reproduire cette exprience. D'aulre part, M. Berthelol a transform la chondrine en glycose par Taction
de l'acide chlorhydrique
:
la
glycose ainsi obtenue est
lvogyre et difficilement cristallisable. Les expriences
de ce genre ont un grand intrt, parce qu'elles montrentla
possibilit
d'obtenir
la
matire
sucre aux
dpens de certaines substances abondamment rpanduesdans l'organisme. Dslorsil
est possible
de supposer
que
les
circonstances ncessaires ces transformations
artificielles se ralisent aussi
dans
la
nature vivante.la
Revenant maintenant glycose,
la
source principale de
c'est--dire la matired'oi
amylace ou glyeoprovient son tour
gne, ou peut se demander
cette substance. Cela est difficile savoir positivement.
On
peut tout au plus risquer aujourd'bui ce sujet
quelques hypothses plus ou moins plausibles, fondessur des expriences encore bien incompltes.
Beaucoup de botanistes ont pensquela
et
pensent encore
les
matires sucres pourraient donner naissance
matire amylace. En un mot. on a considr conmie
possible etcelle quiles
commeestla
relle
la
transformation inverse devoir,
nous
connue. Dans cette manire de
corps de
srie glycique, depuis la cellulose juslesla
qu'au sucre, seraient susceptibles de se convertir
uns dans
les autres,
non pas seulement en suivant
srie des hydratations croissantes,
mais aussi en descen-
dant l'chelle de faon passer des plus hydrats
ceux qui
le
sont
moins.
C'est
l
une hypothse,
l'appui de laquelle on cite
un certain nombre de
faits.
On
sait qu'il
y a des graines qui, riches en sucre jus-
TRANSFORMATION INVERSE DE LA GLYCOSE.qu'
127
un
certain
moment de
leur
dveloppement,la disparition
deviennent tout coup fculentes,
du
sucre concidant d'une manire assez exacte avec l'apparition de la fcule. Tels sont les petits pois.
On
dit
mme
que, recueillisles
troppois
jeunes,
alors
qu'ils
sontplusla
encore trs-sucrs,
germent beaucoup
facilement, mais se conservent moins bien, parce que
matire sucre ne prsente pastance de l'amidon.
la stabilit et la
rsis-
De mme, lorsqu'on examine une pomme degermination, onla
terre enla tige et
sait
que
le
dvelopi)ement de
multiplication des granulations amylaces que con-
tiennent ses cellules correspond la mtamorphose en
sucre de l'amidon accumul dans
le
tubercule.
Il
n'est
pas possible de supposer que les grains d'amidon deltige
proviennent directement de lamidon du tubercule,les
car entre
deux
partiesil
il
existe
une couche inter-
mdiaire dans laquelle
semble impossible de dcelersoit
une trace de substance fculente,
en dpt, soit
eu migration. Voil donc un second cas dans lequel
nous voyons l'apparition dela disparition
la
fcule correspondre
de
la
glycose.
On
a pens quetait
le
change-
ment de l'amidon en sucre soluble
la
condition
qui permettait la matire fculente de se transporter
d'une partie l'autre, du tubercule dansfois le
la tige
:
une
dplacement accompli,
la
substance reprendrait
par une transformation inverse sa forme primitive plusstable.
On
a encore mis l'opinion quele
la
glycose
serait
forme dans
parenchyme des
feuilles
par l'action de
158
ALIMENTATION DE LA GLATLVEtransformerait ensuite
la chlorophylle. Cette 2^1ycose se
en matire amylace dansgtal.
les diverses parties
du v-
On
pourrait faire l'gard des animaux les
mmesla
hypothses que pour les vgtaux, et admettre quematii'e sucre est chez euxl'origine dela
matire
glvcogne. Je dois dire cependant que mes expriencespersonnelles m'ont conduit des rsultais diffrents.J'ai
soumis des
chiens jeun
des
alimentations
diverses et exclusives, pour voir celle qui amenait dansle
foie la plus
grande proportion de glycogne. Cellesles
qui m'ont paru
plus favorables lu formation de lales
matire glycogne n'ont pas t
matires amylaces,
mais au contraire
les
matires albuminodes, et particu-
lirement la glatine. Toutes mes expriences sont encorebien insuffisantes pour juger une question aussi obscureet aussi difficile;
cependant ce
(ait
pourrait se rattacher
aux ides prcdentescite
et l'affirmation
de Gerhardt,
plus haut, que
la
glatine serait, sous certaines
influences,
une source de glycose.
Si les opinions prcdentes se vrifiaient par f ex-
prience, nous serions
amen
k considrer la glycoseFj\
comme
le
pivot de toute la glycognie.
effet,
ce
serait la substance primitive et la substance finale; elle
aurait la fois une volution ascendante et descendanteet serait susceptible
de subir des reculs, des arrts danset originellement
sa marche.
La glycose incessamment
forme dans l'organisme pourpourrait y servir
les besoins
de
la nutrition,
immdiatement ou aprs
dlai.
Dans
ce dernier cas la dvcose devrait tre mise en rserve.
CLASSIFICATION DE LlhnKJ.
1*29elle
Mais son altrabilit s'opposant sa conservation,
prendrait une Forme plus stable, amylace, glycog-
nique ou saccharosique. Puis, lorsquetifs
les
besoins nutri-
exigeraient la transformation de cette matire de
rserve, la glycose se manifesterait par les
mcanismes
que nous avons prcdemment indiqus.
On
avait autrefois, avec Libig,le
divis
les
aliments
en deux classes, d'aprs
rle
qu'on leur attribuait
dans rconomie animale. Les uns servaient uniquement la respiration:ils
taient
immdiatement brls
et
ne
prenaient aucunement place dans l'difice orgam'que;ils
traversaient seulement ses
canaux pour
le chauffer.
C'taient les matires hydrocarbones, susceptibles dese transformer en
vapeur d'eau
et
en acide carbonique,
qui constituaient celte premire classe des aliments ditsrespiratoires.traire, lestissus,
La seconde
classe comprenait,la
au con-
matriaux qui servaient
rnovation des
leur rparation, et devaient faire partie, penl'difice
dant un certain temps, deles
lui-mme. C'taientles
aliments plastiques comprenant toutes
substances
albuminodes ou azotes. Cette thorie est aujourd'hui peu prs abandonne.
En
effet,
les
phnomnes qui
s'accomplissent au sein des tissus organiques n'ont pasla
simpHcit toute chimique que Ion supposait. Ce neil
sont pas des combustions directes qui se passent l;
peut y avoir des volutions de lades sens diffrents.
mme
substance dans
D'aprs ces considrations, nous voyons qu'il seraittout fait illusoire de vouloir ranger la
matire glyco-
gne,CL.
soit
parmi
les
aliments respiratoires, soit parmiii.
BERNARD.
Phnomnes.
9
130 LE GLYCOGNE EST PLASTIQUE ET RESPIRATOIRE.les
aliments plastiques. Elle est sans doute
la fois l'un
et l'autre.
Dans
leselle
vgtaux, la matire amylace est plastiquecontribue elle
quand
constituer desla
tissus et
desla
organes: or,cellulose,
sert
videmment
formation de
du ligneux. Mais en
mme
temps
aussi de la
matire amylace se brle dansvgtation, soit dansla
les plantes, soit
dans
la
germination. Chezse transformer;
les
animaux,
nous voyons du glycognetre probablement brid
en sucre, pour
mais une autre partie peut
servir la constitution des tissus.les
Nous avons vu chez Nous avons vu, deune
crustacs la formation de
la
matire glycogne con-
cider avec la formation du squelette.plus,
entrer dans la constitution de ce squelette
matire entirement analogue au ligneux, et par con-
squent voisine .dud'affirmer que
glycogne.
S'il
n'est
pas permisla
la chitine soit
une forme de
matii'ele
glycogne,
il
n'est pas
non plus rigoureux de
nier
absolument.
Que pouvons-nousen
dire des conditions physiologiques
vertu desquelles la glycose, le glycogne entrent
tantt dans la constitution des tissus, tantt se brlentet
se
dcomposent pour fournir de
l'eau et de l'acidela plus
carbonique? Tous ces points sont encore dansprofonde obscurit. Toutefois je puisfaits:
avancer deux
le
premier,
c'est
que
la
formation du glycogne,il
et peut-tre celle des tissus
dans lesquels
s'incorpore,
concide avec une raction alcaline du milieu et proba-
blement a\ec une absorption de chaleur. Le secondc'est
fait,
que
la
destruction ou la combustion du glyco-
RACTIOX DES TISSUS GLYCOGE.VSIQUES.
131
gne
et
de la glycose
concide,et
au contraire, avec
une raction acide du milieuchaleur.
un dveloppement de
Enfin
il
y a un dernier fait qu'il peut tre utile de:
rapprocher des prcdents
c'est
celui d'une relationla
plus ou moins prochaine qui semblerait exister entre
matire glycogne etculaire.
la
nutrition
du systme mus-
Disons d'unse rencontre
mot que
le
phnomne dele tissu est
l'acidit,
qui
si
souvent dans
musculaire qui ali
fonctionn nergiquement,
intimement
la pr-
sence de la matire glycogne dans l'organisme. Pen-
dant longtemps
(et
encore aujourd'hui)l'tat
il
a t admis
quela
l'acidit
des muscles (qui
ordinaire donnent
raction alcaline) tait lie
au phnomne
de
la
rigidit
cadavrique.
Cette
opinion,
universellementla contredisent
adopte, est fausse;
mes observationseffet,
absolument.rigidit
J'ai
rencontr, en
des animaux en
ou roideur cadavrique
et
dont
les
muscles
taient parfaitement alcalins, et d'autres dont lescles taient acides, et qui n'taient pas
mus-
dansfait,
la
condition
dont nous parlons. Celte remarque de
mme quand
elle n'et t claire par aucune explication, suffisait
videmment ruiner l'hypothse en vogue. En science une seule exception dtruit il n'y a pas d'exceptions:
la loi,
moins qu'elle n'y rentrequ'apparente.est
et
que
la
contradiction
ne
soit
Si
la
coagulation
du
contenu
musculaire
une consquence de
l'acidit,
on ne
devra jamais trouver de coagulation, c'est--dire de roideur, dans un muscle alcalin. Or ce fait se prsente
132quelquefoisest
RACTIONS DU TISSU MUSCULAlRIi.
dede
lui-mme,le
;
j'ajoute
de plusIl
qu'on
en
tat
produire
volont.
n'y a donc
entre ces deux phnomnes, rigidit cadavrique, acidit,
qu'une simple concidenceeffet.
et
non pas une relation
de cause
Les muscles brlent de
la
matireils
glycogne ou
sucre; lorsqu'ils fonctionnent,taine
dtruisent une cerl'acide
proportion deest
cette
substance;
sarco-
lactique
un des
produits
de
cette
destructionil
Plus
le
muscle sera riche en glycogne, plusla
donnera
d'acide lactique. Cette combustion de
matire glycole
gne ou de
la
glycose dans les muscles est
fait
d'une
fermentation lactique incessante pendant la vie et qui
continue aprs la mort.
Il
y a donc dansactif.
les
muscles uncoagulele
ferment lactique sans cessemuscle parla
Si
l'on
chaleur, on y arrte aussitt la fermenta-
tion et la manifestation
de
l'acidit.
Je pense que tous lestres vivants,
phnomnes de combustion des
animaux ou vgtaux, ne sont autre chosechimiques universels de l'or-
que des phnomnes de fermentation. Les fermentssont, en effet, les agents
ganisme vivant.
LEON
YII
Caractre gnral de la nutrition et de la glycogense.
Sommaire.
La
nutrition n'est
pas
directe.
:
Les matriaux trangers,l'tat;
avant d'trel'tat
utiliss,
passent;
par deux
tats
d'aliment digr,:
de rserve. Exemple
des larves de
mouche
exemple
des animaux
soumis l'inanition.
Les ides fondamentales que nous avons dveloppes
dans
le
courant de ces leons se prsentent maintela
nant nous avec
conscration de l'exprience.
Laparu
nutrition ne consiste pas seulement,le
comme
ont
croire quelques physiologistes, dans la mise en
place de certains matriaux introduits directement par
Talimentation et n'ayant prouv d'autre changement
que d'tre rendus
solubles. Les matriaux alimentaires,utiliss.
en un mot, ne sont pas directementn'est pas directe,
La
nutrition
comme
le
supposentl'on
les
chimistes.
Le
sucre ou
le
glycogne que
trouve chez l'animal
n'ont pas t introduits l'tat d'amidon, de glycogne
ou de sucre.
Le phnomne derserve, un
la nutritionil
s'accomplit toujours en
deux temps: d'abord
se fait
une accumulation, uneensuite,et ac-
emmagasinement de matriaux;
dans une seconde priode, ces matriaux labors
cumuls par l'animal sont
utiliss,
incorpors aux tissus.
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DEUX PRIODES DE LA NUTRITION.
OU brls en donnant naissance des produits excrmenlitiels aussitt expulss.
Les vgtaux fournissent des exemples plus nets queles
animaux de
celte division de l'acte nutritif en
deux
priodes. Ainsi, dans lale
pomme
de terre, par exemple,la
tubercule se charge,
pendant
premire anne,
d'une provision de fcule qui sera mise en uvre dansle
courant devgtal.
la
seconde anne pour
le
dveloppementil
du
De mme, pour
la betterave,
s'accumule
dans
la racine
une provision de sucre de canne qui dis-
paratra dans la seconde anne pour servir, sous forme
de glycose, plante.Il
la
floraison
et
la fructification de la
y a deux priodes bien nettement spares
dans ces
cas.
La vue philosophique quinisme animal
consiste considrer l'orga-
comme un
difice
incessamment traverset
par un courant ou tourbillon de matire q
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