autoportraits du xx ème siècle

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AUTOPORTRAITS DU XX ème siècle. Extraits tirés du hors-série Découvertes de Gallimard. Pascal Bonafoux . 2004. - PowerPoint PPT Presentation

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AUTOPORTRAITS DU XXème siècle

Extraits tirés du hors-série Découvertes de Gallimard.

Pascal Bonafoux. 2004.

• L'autoportrait est tout à la fois un moyen d'affirmation de soi en tant qu'artiste, l'occasion de montrer sa capacité à rendre la ressemblance, la meilleure façon de pouvoir disposer d'un modèle. Il est surtout un espace véritable de liberté pour celui qui regarde comme aucun autre.

• C'est pourquoi le genre n'a cessé tout au long du XXème siècle - siècle de l'invention de la psychanalyse et des remises en cause artistiques- d'être un enjeu fondamental. Sur le plan esthétique et plastique (= mise en forme/forme). Face à l'histoire et à l'épreuve du temps. En termes d'identités et d'interrogations de l'artiste sur lui-même et sa place dans la société. « Regardez moi », disent les uns, « mon œuvre c'est moi » disent les autres. Car ne se satisfaisant plus d'un portrait qui lui « ressemble », l'artiste lui a donné une nouvelle ambition : c'est à l'œuvre même que l'autoportrait doit ressembler, il doit en être l'emblème.

Albrecht Dürer, Autoportrait, 1500.

La première raison de se peindre est d'entamer un dialogue avec la gloire et, au delà, de s'adresser à la postérité, d'être certain d'être reconnu pendant des siècles. Comme Albrecht Dürer qui se peint en Christ, parce qu'il lui revient de recréer le monde que dieu a créé.

NARCISSE – N’art si ce…

• Se peindre, c'est se peindre peintre, avec palette et pinceaux - outils de la métamorphose par laquelle l'artiste devient son portrait. En revanche, un photographe qui se photographie prend le risque que l'appareil cache son visage, que disparaisse son portrait même...

• Est-ce parce que l'artiste qui se représente doit mettre en évidence une singularité qui ne concerne pas que la ressemblance ?

Germaine Krüll, Autoportrait à l’appareil photo et à la cigarette, 1925.

Jean Fouquet, Autoportrait vers 1450.

Arman, Auto-robot-portrait, 1992.

Le corps-sujet.

Durant des siècles, la nudité a été signe de la culpabilité de l'homme et ce n'est qu'au XXème siècle que le corps devient l'un des critères de conscience de soi. Et le corps de l'artiste l'œuvre lui-même (sous forme de photographies, performances entre autres). Paramètre d'une nouvelle attitude artistique : revendiquer un corps qui ne soit plus créé à l'image de Dieu ni sous le signe du péché originel.

Julius Bissier, Autoportrait, 1928.

Frida Kahlo, la colonne brisée, 1944.

JEUX DE REGARDS.Se peindre, c'est, depuis des siècles, peindre un regard qui regarde. L'intensité de ce regard est l'un des signes particulier de l'autoportrait. Or, dans la civilisation occidentale, le regard est le signe de l'identité et de la présence comme les yeux fermés sont le signe de la mort.

L’épreuve du temps.

• Le temps sape, abîme, détruit. Or, pendant des siècles, le premier rôle de l'art a été de tenir tête au temps. Au XXème siècle se peindre, c'est affirmer sa présence, ici et maintenant. Et au delà de la mort. Espérance d'ordre mystique qui se dispense d'une foi. Et si la postérité n'est qu'une contrefaçon de l'immortalité, au moins est-elle une mémoire...

Pablo Picasso, Autoportrait, fin 1901.

P. Picasso, Autoportrait à la palette, 1906.

P. Picasso, Autoportrait, 1907

P. Picasso, Autoportrait à la tête de mort, 1972.

FACE A L'HISTOIRE.

• Le XXème siècle a imposé, comme aucun autre, des idéologies implacables. Leur ambition politique d'entraîner les peuples vers un avenir radieux- promesse de puissance, de liberté -, a conduit les artistes à prendre parti, à s'engager dans le combat. Si les œuvres des uns ont servi la propagande déterminée par le pouvoir, d'autres n'ont voulu que témoigner des menaces affrontées, des épreuves subies. Se représenter dans un siècle qui a été déchiré par deux guerres mondiales, c'est avoir à mettre en évidence le rôle d'acteur ou de victime assigné par l'Histoire.

Félix Nussbaum, Autoportrait à la carte d’identité juive, 1943.

James Montgomery flagg, I Want You for the US Army, 1917.

DANS l'OEIL DU MIROIR.

• Durant des siècles, le seul intermédiaire pour se voir -et donc pouvoir se représenter- a été le miroir qui, dans le tête-à-tête intime qu'il permet, instaure aussi un jeu entre soi et cette image « hors de soi », qu'il renvoie inversée... . Puis est venue la photographie qui, tout en permettant de voir une image de soi, est aussi le lieu de tous les dédoublements possibles que les artistes du XXème siècle ne vont cesser d'explorer...

Jacques-Henri Lartigues, Autoportrait, 1923.

Otto Dix, Autoportrait en soldat, 1914.

Salvador Dali, Autoportrait mou avec du lard grillé, 1941.

MON OEUVRE C'EST MOI.

• Si certains ont rêvé, comme Lautréamont pour la poésie, que l'art soit fait par tous et non par un seul, l'essor de l'individualisme et, en parallèle, le boom des médias et du marché international de l'art ont imposé à l'artiste d'être incomparable. Une nécessité, portée à l'incandescence, d'être singulier.

• L'autoportrait n'a plus pour raison d'être la reconnaissance de l'artiste, mais l'identification immédiate de son œuvre. Au final : un artiste n'a jamais eu d'autre réalité que son œuvre même.

Jean-Michel Basquiat, Autoportrait, 1986.

Tony Cragg, Autoportrait à la bicyclette, 1981.

Roy Lichtenstein, Autoportrait, 1978.

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