analyse descriptive d’un terroir au nord de l’albanie : le
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Institut Agronomique Méditerranéen de Montpellier
Université Montpellier 1 Faculté de Sciences Economiques
___________________________________________________________________________
Master 2 Ingénierie des projets et des politiques publiques
(I3P)
Finalité : Professionnelle
Analyse descriptive d’un terroir au Nord de l’Albanie : Le Has
Mise en marché et dynamiques des filières des produits animaux
MEDOLLI Besmira
Encadré par : REQUIER-DESJARDINS Mélanie LERIN François
Septembre 2013
1
Institut Agronomique Méditerranéen de Montpellier
Université Montpellier 1 Faculté de Sciences Economiques
___________________________________________________________________________
Master 2 Ingénierie des projets et des politiques publiques
(I3P)
Finalité : Professionnelle
Analyse descriptive d’un terroir au Nord de l’Albanie : Le Has
Mise en marché et dynamiques des filières des produits animaux
MEDOLLI Besmira
Encadré par : REQUIER-DESJARDINS Mélanie LERIN François
Septembre 2013
2
« L’Institut Agronomique Méditerranéen de Montpellier n’entend donner
aucune approbation ni improbation aux opinions émises dans cette thèse.
Ces opinions n’engagent que leur auteur. »
3
Résumé :
L’Albanie, le pays avec environ 3 millions d’habitants, note un peu plus que la moitié de la population est
rurales. Pour cela, le secteur d’élevage est un des plus importants domaines non-seulement dans la zone
d’étude mais tout au long de l’Albanie. L’élevage actuel dans le district du Has est encore dans les
niveaux bas par rapport aux autres districts. Le secteur est confronté avec plusieurs facteurs non-
favorables d’un développement du district. Il faut souligne que l’élevage dans le Has est orientée vers
l’autoconsommation, mais il existe aussi des petits circuits des produit d’animaux, pas assez développer.
Depuis quelque année le nombre totaux des fermes est diminué, mais il y a eu une agrandissement de la
taille de la fermes déjà existantes. L’expansion de ces fermes a amélioré les conditions de la mise en
marché, grâce aux liaisons qui ont été créés entre les acteurs. Pour les exploitations de la zone, la taille de
troupeaux peuvent bien montrée si la ferme est orientée vers le marché ou elle reste dans
l’autoconsommation familiale. En s’appuyant sur les dernières dynamiques de système d’élevage et ses
stratégies de la mise en marché des produits d’animaux, nous avons cherché à comprendre l’importance
du secteur d’élevage, le rôle d’organisation de la commercialisation des produits dans l’économie du Has.
Plusieurs acteurs sont influé dans le secteur d’élevage du Has comme : l’émigration, l’existence d’une
infrastructure pas soutenu et une organisation faible de la part des agricultures pour s’orientées vers une
action collective.
Mots-clés: lait, produits laitière, viande, produits d’élevage, filière, marché, Has
Abstract:
Albania, a country with approximately 3 million inhabitants, count a little bit more than the half of
population in rural areas. For that purpose, the sector of livestock is one of more important domains non-
only in the zone of the study but throughout Albania. The current livestock in the district of Has is still in
low levels compared with the other districts. The sector is confronted with several non-favorable factors
for the development of the district. It is necessary to underline that the livestock in Has is directed to the
auto-consumption, but there are also some small circuits of the animal production, but not enough
developed. For several years the total number of the farms has decreased, but some small farms have
become average-farms in the terms of the number of animals. For the exploitations in the zone of our
study, the size of herds can show very well the direction of the farm, if it is oriented to the market or it
stays for auto-consumption in the rural families. Supported by the last dynamics of system of livestock
and its strategies of the marketing of the products of animals, we tried to understand the importance of the
sector of livestock and the role of organization of the marketing of products in the district of Has. Several
actors are influenced in the sector of livestock of the Has as: the emigration, the weak infrastructure and a
low organization on behalf of the farmers in some collectives actions.
Keywords: milk, dairy products, meat, livestock products, chain, market, Has
4
Ce travail est dédié à mes chers parents,
mon père, Bardhyl Medolli
&
ma mère, Myzejen Medolli
qui avec beaucoup de sacrifices, d’efforts et de confiance m'ont soutenue à
chaque étape de ma vie académique.
5
Remerciements
Les remerciements vont à toute les personnes qu’ont participé avec leurs aide dans la réalisation de ce
travail.
J’exprime mes remercîments à M. François Lerin, Mme. Mélanie Requier Desjardins et Mme. Claire
Bernard-Mongin, pour avoir accepté de diriger ce travail. Leurs conseils ont été précieux et essentiels
pendant le déroulement du travail.
Je remercie également M. Alain Bourbouze et M. Jean-Pierre Boutonnet pour pouvoir m’aide beaucoup
avec leur conseils et remarques.
Mes remerciements s’adressent également à Alice Garnier pour avoir m’accompagné, accepté et aidé
pendant toute la réalisation de ce travail.
Je remercie aussi M. Zamir Sheta pour son accueil et l’attention qu’il nous a apportée.
Je souhaite remercier M. Idriz Aliaj, M. Qazim Mula, M. Shelqim Agolli, M. Luan Hajno, M. Rexhep
Cahani, M. Elkir Morina, M. Sami Gjoni, M. Cezar Agimi pour l’aide qu’ils nous ont fournie et le temps
qu’ils ont investi pour nous.
Je remercie aussi tous les éleveurs et personnes interrogées pour nous toujours très bien accueilli, et nous
avoir fourni ces informations précieuses sans lesquelles cette étude aurait été impossible.
Enfin, je tiens un grand remerciement à trois personnes spéciales dans ma vie, à mes sœurs Berkana et
Brisilda, et plus spécialement à mon cher Luis, pour m’avoir soutenu pendant des années et plus
précisément dans la réalisation de ce travail.
6
Sommaires
Table des matières Liste de tableaux ................................................................................................................................... 8
Liste de figures ..................................................................................................................................... 8
Cartes .................................................................................................................................................... 8
Annexes ................................................................................................................................................ 8
Abréviations et sigles ......................................................................................................................... 10
Introduction ........................................................................................................................................ 11
1. Présentation de l’organisme du projet ................................................................................................ 13
Partie I. Cadre théorique, méthodologie, problématiques et hypothèses .................................................... 14
Chapitre I. Cadre théorique .................................................................................................................... 14
I. Approche filière .......................................................................................................................... 14
II. Approche agro-éco-systémique .................................................................................................. 16
Chapitre II. Problématique et méthodologie .......................................................................................... 17
I. Problématiques et hypothèses..................................................................................................... 17
II. Méthodologie.............................................................................................................................. 17
Partie II: Le Has un terroir ......................................................................................................................... 20
Chapitre I. Le territoire du Has : plusieurs limites ................................................................................. 20
I. Limites administratives .............................................................................................................. 20
II. L’origine des limites du Has ...................................................................................................... 22
III. Limites géomorphologiques ................................................................................................... 23
Chapitre II. Le Has, une unité qui a du sens ........................................................................................... 23
I. Géomorphologie ......................................................................................................................... 23
II. Sous-ensembles géomorphologiques .......................................................................................... 24
III. Occupation du sol ................................................................................................................... 26
Chapitre III. Caractéristiques du Has ..................................................................................................... 26
I. Climat et hydrographie ............................................................................................................... 26
Partie III. Origine du système agraire actuel .............................................................................................. 31
Chapitre I. Contexte historique .............................................................................................................. 31
a) Repères historiques ..................................................................................................................... 31
b) Le projet communiste ................................................................................................................. 31
Chapitre II. Histoire agraire dans le Has ................................................................................................ 33
a) La période des réformes agraires, 1912-1945 ............................................................................ 33
b) L’agriculture sous le régime communiste .................................................................................. 33
c) La dé-collectivisation et l’émergence du système actuel ........................................................... 36
Chapitre III. L’évolution du cheptel ....................................................................................................... 40
a) Évolution du cheptel en Albanie ................................................................................................ 40
b) Évolution du cheptel dans le Has ............................................................................................... 41
7
Partie IV. L’élevage et ses produits dans le district du Has ....................................................................... 43
Chapitre I. L’élevage dans le Has .......................................................................................................... 43
A. La production animale .................................................................................................................... 44
1. Production viande ....................................................................................................................... 45
2. Production laitière ...................................................................................................................... 47
3. Laine et peaux ............................................................................................................................ 48
4. Le fumier .................................................................................................................................... 48
B. La transformation ........................................................................................................................... 49
1. Viande ........................................................................................................................................ 49
2. Lait ............................................................................................................................................. 49
C. La commercialisation ..................................................................................................................... 51
1. Les acteurs de la filière « viande » ............................................................................................. 52
2. Les acteurs de la filière « lait et produits laitière » ..................................................................... 59
3. Les acteurs de la filière « laine » ................................................................................................ 62
D. L’analyse SWOT des acteurs de la filière (AFOM) ....................................................................... 62
Chapitre II. Conclusions ......................................................................................................................... 65
A. Conclusions .................................................................................................................................... 65
Références Bibliographie ....................................................................................................................... 66
8
Liste de tableaux
Tableau 1: Répartition de l’activité économique par secteur ..................................................................... 11 Tableau 2: Le financement du projet .......................................................................................................... 13 Tableau 3: Classification des entreprises agro-alimentaires....................................................................... 15 Tableau 4: Objectifs des phases de l'étude de filières ................................................................................ 16 Tableau 5:Capacité d’irrigation des communes du Has ............................................................................. 27 Tableau 6 : Dynamique de population dans le Has .................................................................................... 27 Tableau 7 : Répartition foncière en Albanie avant 1912 ............................................................................ 33 Tableau 8 : Nombre d’arbres fruitiers (Numri i pemëve frutore), en milliers de pieds : ............................ 35 Tableau 9 : Surfaces en vigne (Sipërfaqja e vreshtave), en hectares : ........................................................ 35 Tableau 10 : Évolution des productions agricoles dans les districts de Kukës et du Has .......................... 36 Tableau 11 : Comparaison de la situation de l'agriculture albanaise avant et après la dé-collectivisation 37 Tableau 12: Les fermes d’élevage dans la région de Kukës (en nombre) .................................................. 44 Tableau 13: La production lait/viande/laine (en tonnes) dans le district du Has........................................ 44 Tableau 14: Production lait (en tonnes)...................................................................................................... 47 Tableau 15: Production de lait selon le type (en tonnes) ............................................................................ 47 Tableau 16: La production de lait et viande dans le Has selon les communes en 2012 ............................. 49 Tableau 17: Les acteurs de la filière lait et viande ..................................................................................... 51 Tableau 18: Analyse SWOT des acteurs de la filière des produits d'animaux ........................................... 63
Liste de figures
Figure 1:Le poids de chaque secteur dans l’économie de la région ........................................................... 11 Figure 2 ...................................................................................................................................................... 21 Figure 3: Coupe schématique des différentes zones du Has ...................................................................... 25 Figure 4:Occupation du sol dans le Has en 2013 ....................................................................................... 26 Figure 5: Origine des productions agricoles totales ................................................................................... 32 Figure 6: Le haut de la colline, autrefois forêt, puis terre cultivée, et aujourd’hui pâturage ...................... 39 Figure 7 : Évolution du bétail en Albanie entre 1961 et 2011 ................................................................... 40 Figure 8: Evolution de cheptel dans le district du Has ............................................................................... 42 Figure 9: L’évolution du nombre d’animaux dans le Has (en têtes) .......................................................... 43 Figure 10: Le processus du séchage de la viande ....................................................................................... 46 Figure 11:L'équation de marge brute .......................................................................................................... 53
Cartes
Carte 1: Carte de l’Albanie et découpage en districts ................................................................................ 21 Carte 2:Carte de la région de Kukës et ses 3 districts ................................................................................ 21 Carte 3:Le district du Has, échelle 1: 160 000 ........................................................................................... 21 Carte 4:Le « Hasi i bashkuar », à cheval sur l’Albanie et le Kosovo ......................................................... 22 Carte 5:Carte topographique du Has (1:200000) ........................................................................................ 23 Carte 6:Les différentes zones géomorphologiques du Has ........................................................................ 25 Carte 7: Les flux d'importation des animaux .............................................................................................. 58
Annexes
Annexes 1: Carte d'Albanie (Google Map) ................................................................................................ 69 Annexes 2: Carte d'occupation du sol dans le Has (1 : 200 000) ............................................................... 69 Annexes 3:Carte géologique du Has (à partir d’une carte au 1 : 200 000) ................................................. 70 Annexes 4:Les terraces construit pendant le communisme ........................................................................ 71 Annexes 5:Température à Krumë ............................................................................................................... 72 Annexes 6:Pluviométrie à Krumë .............................................................................................................. 72 Annexes 7:Effectifs animaux dans la préfecture de Kukës en 2012 .......................................................... 73
9
Annexes 8: L’immatriculation des animaux ............................................................................................... 74 Annexes 9: Le processus de transformation de lait, Cahan ........................................................................ 75 Annexes 10: La traite à la main des animaux ............................................................................................. 76 Annexes 11: Après la traite des brebis ....................................................................................................... 76 Annexes 12:Index albanais-français ........................................................................................................... 77
10
Abréviations et sigles
Abréviations Sigles
AZKPK/HACCP - Analiza e hazardëve/dëmtuesve
dhe kontrolli në pikat kritike/ Hazard analysis and
critical control points.
CIHEAM-IAMM – Centre Internationales de
Hautes Études Agronomiques Méditerranéen –
Institut Agronomique Méditerranéen de
Montpellier
DRAAPCH –Direction Régionale d’Agriculture,
d’Alimentation et de Protection de Consommateur
En Has
FAO – Food and Agriculture organisation
FFEM - Fonds français pour l’environnement
mondial
MAAPC-Ministère d’Agriculture, Alimentation et
Protection de Consommateur
MADA - Moutain Areas Development Agency
PIB –Production Intérieur Brute
SAU – Surface agricole utilisé
SNV- Stichting Nederlandse Vrijwilligers
(Foundation of Netherlands Volunteers)
%- pourcentage
ALL- Albanian Lek
€ -Euros
ha – Hectares
°C- degré Celsius
hab. /km2- habitants/kilomètre carré
h – heure
cm - centimètre
m – mètre
km – kilomètre
kg – kilogramme
11
Introduction
Compte tenu que l’Albanie est un pays montagneuse et caractérisé par une population rurale, l’agriculture
joue un rôle très important dans l’économie. Le poids spécifiques de ce secteur actuellement est de 18.6%
dans le PIB.
Tableau 1: Répartition de l’activité économique par secteur
Descriptions Agriculture Industrie Service
Emploi par secteur (en % de l'emploi total) 44,1 19,9 36,0
Valeur ajoutée (en % du PIB) 18,6 15,8 65,5
Valeur ajoutée (croissance annuelle en %) 4,0 5,0 7,2 Source : Banque Mondiale, 2012
1
En général, la production de bétail est considérée comme un pilier de l'agriculture de l'Albanie. La valeur
de la production animale était de 86 882 millions ALL en 2008, qui était de 52 pour cent de la valeur
totale de la production agricole (MAAPC, 2009). Les produits d'élevage constituent la principale source
de nourriture et une part importante de la production sert encore des fins de subsistance (Schröder et al.
2010).
Même si l’agriculture, en tiens compte d’élevage aussi, étaient les principaux secteurs depuis la
connaissance d’histoire albanaise elle n’est pas concurrentiel avec les pays d’Europe.
La Nord-Est a été toujours un des régions le plus enclavé dans les reliefs difficiles avec un accès limité en
Albanie. En ce qui concerne la performance économique, Kukës, dont notre zone d’étude fait partie, est
toujours considérée comme l'une des régions les plus pauvres du pays. Le PIB par habitant estimé à 1.753
€, quand le PIB général du pays est 2469 Euros. Cependant, ces valeurs peuvent être sous-estimées si l'on
considère l'effet de l'exode. Au cours des huit dernières années, l'économie s'est déplacée de l'agriculture
à la construction, l'industrie et les services. Depuis 2002, la part de la valeur ajoutée brute de l'agriculture
et le commerce de gros et de détail ont diminué respectivement de -14% et -15%, tandis que l'industrie
des services, de la construction et d'autres ont augmenté de 63%, 44% et 15 %.
Figure 1:Le poids de chaque secteur dans l’économie de la région
Source : INSTAT, Strategjia e zhvillimit rajonal_Kukës, 2010
Selon les difficultés et les différents problèmes dans cette zone, le but du projet était d’avoir un
développement durable sur le volet économique en valorisation des produits locaux, mais aussi de
protéger la biodiversité et l’environnement. Notre étude c’est placé parmi les premières réalisée dans la
zone.
1 http://www.planet-expert.com/fr/pays/albanie/contexte-economique
12
Cette étude, basée sur la commande du projet BioDivBalkans, est réalisé en binôme (franco-albanais)
pour arriver dans une analyse descriptive d’un terroir du Nord-Est de L’Albanie, le Has. Les résultats de
ce travail vont avoir lieu dans deux mémoires :
- Première partie : « Les systèmes d’élevage et les ressources pastorales » réalisé par Alice Garnier
- La seconde partie : « Mise en marché et dynamiques des filières des produits animaux » réalisé
par Besmira Medolli
L’étude est organisée en 4 parties principales qui sont divisée en chapitre.
La première partie constitue l’explication des approches utilisées dans notre analyse. Elle contient
également la méthodologie du travail et la problématique construit.
La seconde partie est consacrée sur l’explication du Has (zone d’étude) comme un terroir. Une
place très particulière occupe aussi l’histoire agraire dans cette zone.
Dans la troisième partie nous avons évolué l’histoire agraire de la zone.
La quatrième partie présente les produits d’élevage dans le Has, les productions et la mise en
marché de ces produits. Une analyse SWOT est abordée pour tous les acteurs de la filière.
13
1. Présentation de l’organisme du projet
Le FFEM est créé par le gouvernement français en 1994 dans le but d’une mission particulière, celui de
favoriser la protection de l’environnement mondial dans les pays en voie de développement.
Le programme BiodivBalkans est un programme de partenariat international avec les pays des Balkans
occidentaux et en particulier l’Albanie, pays membre du Ciheam. Démarré à la fin du premier trimestre
2012 il est financé par le FFEM de 32% (Fonds français pour l’environnement mondial) et cofinancé et
mis en œuvre par un opérateur Albanais de 59%
(MADA: Moutain Areas Development Agency) et le CIHEAM-IAMM2 de 9%.
Tableau 2: Le financement du projet
Bailleurs Montant (€) Pourcentage
FFEM 1 200 000 32%
MADA 2 249 600 59%
IAM 331 750 9%
TOTAL 3 783 850 € 100%
Source : FFEM, Coopération franco-albanaise sur le développement rural des zones montagneuses3
Les Alpes Albanaises sont concernées dans ce projet parce que leur patrimoine naturel et culturel est
parmi les plus riches et variés d’Europe. Cette région est connue pour la pauvreté qui couvre la plupart de
la zone. L’agriculture est la principale activité et la majoritaire des familles ont des émigrés ailleurs qui
envoient des rémittences pour pouvoir couvrir leur dépense de la vie4.
L’objectif principal du projet est de préserver la biodiversité et l’environnement, mais aussi de valoriser
les produits locaux et le patrimoine dans les alpes balkaniques étant de créer un développement
économique durable. La création des signes officiels de qualité (les Indications Géographiques –IG) est la
méthode suivie par le projet pour pouvoir améliorer le prix des produits (notamment la valeur ajoutée au
niveau des producteurs) et préserver la biodiversité.
À part l’objectif principal, le projet a les objectifs spécifiques suivant :
- Inventorier les produits issus de la biodiversité dans les montagnes albanaises et étudier les
filières de ces produits ;
- Améliorer les capacités institutionnelles et la législation concernant la valorisation des produits
issus de la biodiversité en Albanie ;
- Développer la valeur ajoutée pour trois produits issus des Alpes albanaises
- Intégrer la dimension agro-éco systémique, la conservation de la biodiversité et la
patrimonialisation dans les stratégies de développement des filières ;
- Constituer, à l’occasion du projet, un réseau régional de collaborations sur ces questions de
l’utilisation des signes de qualité pour la valorisation des produits issus de la montagne et
supports de la biodiversité.
Une des composantes thématiques de ce projet est l’inventaire des produits « typiques » issus de la
biodiversité albanaise et l’étude des filières, dont le sujet de mon stage fait également partie.
2 Séminaire BiodivBalkans, Du 15 avril au 14 mai 2013
3 http://www.ffem.fr/site/ffem/accueil/projets?actuCtnId=78233
4 Conservation et valorisation de la biodiversité : Développement rural durable de la montagne balkanique
14
Partie I. Cadre théorique, méthodologie, problématiques et hypothèses
Chapitre I. Cadre théorique
I. Approche filière
Un diagnostic des filières des produits d’animaux était notre but du travail. Pour mieux comprendre et
réalisé notre étude, nous avons pensé l’utilisation d’un approche filière et systémique.
Le concept de la filière est utilisé par plusieurs auteurs. Le premier utilisateur de cette notion est
Goldenberg (1968) en disant que «Elle englobe tous les agents impliqués dans la production, la
transformation et la commercialisation d’un produit. Dans le cas d’un produit agricole, elle inclut les
fournisseurs de l’agriculture, les agriculteurs, les entrepreneurs réalisant le stockage, les
transformateurs, les grossistes et les détaillants, c’est à dire l’ensemble des agents permettant au produit
brut agricole de passer de la production à la consommation. Elle concerne enfin toutes les institutions et
les associations de commerçants qui affectent et coordonnent les niveaux successifs par lesquels
transitent les produits.»
Mais d’après Malassis L. (1979) « La filière se rapporte aux itinéraires suivis par un produit ou un
groupe de produits au sein de l’appareil agro-alimentaire. Elle concerne l’ensemble des agents
(entreprises ou administration) et des opérations (production, répartition, financement) qui concourent à
la formation et au transfert du produit jusqu’au stade final d’utilisation, ainsi que les mécanismes
d’ajustement des flux des produits et des facteurs de production le long de la filière et à son stade final »
Montigaud J.-C, en écrivant en 1992 pensé que la filière est « L’ensemble des activités étroitement
imbriquées, liées verticalement par l’appartenance à un même produit (ou des produits très voisins) et
dont la finalité consiste à satisfaire le consommateur. Elle est composée de niveaux ou de fonctions
reliées entre elles par des mécanismes et des institutions qui ont pour tâche de gérer et de coordonner
l’ensemble. Certaines de ces fonctions plus puissantes que les autres constituent les centres de
commandes à partir desquels surgissent et aboutissent des boucles de rétroaction permettant à la filière
de fonctionner et de s’adapter».
Ainsi, d’après Moustier et Leplaideur, cité par Hassainya J., Khamassi-El Efrit F. (2001) dans le
« Analyse de la compétitivité des entreprises et des produits agroalimentaires : pertinence et apports de
l'approche filière », une filière est classifié comme « un ensemble d’agents économiques qui contribuent
directement à la production puis à la transformation et à l’acheminement jusqu’au marché de réalisation
du même produit »
Mais, Boutonnet Jean Pierre pendant les seminaires BioDivBalkans 2013 disait que : « Une filière est un
système, construits d’agents et d’opérations qui concourent à produire, transformer, distribuer un
produit, et les relations entre eux et le reste du monde. »
Les méthodes d’analyse de la filière Selon Malassis L (1973), les entreprises agro-alimentaires (classifiées en 4 groupes : artisanal, capitaliste,
coopératif et public) sont distinguées selon quatre processus. Celles de la production agricole, la
transformation, la distribution et la restauration. Cela est une phase de distinction des acteurs pour
pouvoir continuer avec l’analyse de filière.
15
Tableau 3: Classification des entreprises agro-alimentaires
Production
agricole
Transformation Distribution Restauration
Artisanal Exploitations
familiales
Boulangers,
moulin à façon,
conserveries
artisanale etc. …
Épiciers, laitiers,
marchands, etc.
…
Restaurants, cafés
etc. …
Capitaliste Entreprises
capitaliste
Entreprises
industrielles
Grandes surfaces Chaînes
capitalistes de
restauration
Coopératif Coopératives
agricoles
Coopératives de
transformation
Coopératives de
consommation
Cantines
Public Domaines
expérimentaux
Exploitations
publiques
Régies, sociétés
nationales
Entreprises
nationales de
distribution
Collectivités
(armée,
université)
Source : Bencherif, A.H. (selon Malassis, L. 1973)
Les sous-systèmes des filières d’après Montigaud (1992) sont groupés en 4 :
Un sous-système industriel rassemblant les entreprises industrielles qui sont liées par des
relations contractuelles ;
Un sous-système semi-industriel qui caractérise les entreprises industrielles familiales liées entre
elles par des relations de marché ;
Un sous-système artisanal composé d’entreprises artisanales dont les relations sont de type gré à
gré ;
Un sous-système autarcique qui intéresse les unités d’autoconsommation.
En outre, il y a six phases d’opération de la filière qui sont proposé par Montigaud (1992) :
Phase 1 : esquisse de la toile de fond sur laquelle on va observer les filières
Phase 2 : délimitation de la filière étudiée
Phase 3 : étude de la filière en tant que système fermé
Phase 4 : Ouverture des filières et prise en compte des stratégies de firmes. La phase 4 est détaillée en 3
étapes.
A. Étude des stratégies d’entreprise à l’intérieur d’une filière en mobilisant notamment les cinq
forces de Porter :
1. le pouvoir de négociation des clients,
2. le pouvoir de négociation des fournisseurs,
3. la menace des produits ou services de substitution,
4. la menace d'entrants potentiels sur le marché,
5. l'intensité de la rivalité entre les concurrents.
B. Étude des stratégies d’un groupe par rapport à plusieurs filières.
C. Conséquences de la planification stratégique des groupes sur les filières.
Phase 5 : Étude des organisations en termes de management
Phase 6 : Vérification des hypothèses et formulation d’un diagnostic
16
Selon Duteurtre et al. (2000), la méthode d’analyse de filière s’articule autour de quatre phases : la
délimitation de la filière, la typologie des acteurs, l’analyse comptable, et l’analyse organisationnelle.
Tableau 4: Objectifs des phases de l'étude de filières
Phase Objectif
1. Délimitation de la filière Identification des acteurs et des fonctions
Estimation des prix et des quantités
Construction du graphe de la filière Construction
d’une carte des flux
2. Typologie des acteurs Analyse des stratégies
3. Analyse comptable Analyse des revenus et des marges, répartition de
la valeur ajoutée et de l’accumulation de capital
4. Analyse organisationnelle Compréhension des relations entre acteurs et des
règles qui régissent ces relations
II. Approche agro-éco-systémique
L’approche systémique5 attire l’attention sur le choix des frontières, car elles commandent les points
d’articulation du système considéré avec les diverses composantes de son environnement6.
L’approche systémique, ainsi que le souligne E. Landais7, ne vise pas l’analyse exhaustive des
mécanismes mis en jeu et de leurs multiples interactions, mais elle concentre les moyens d’investigation
sur le fonctionnement global et la dynamique du système, en essayant de discerner le type de
connaissance dont l’acquisition sera à court terme la plus utile aux acteurs chargés de le piloter8.
5Bonnemaire J. et Osty P.-L., 2004, Approche systémique des systèmes d’élevage : quelques avancées et enjeux de
recherche. 6 Osty P.-L., 1994. – The Farm Enterprise in its Environment. Proposals for structuring an appraisal of strategy.
7 Landais É., 1994. – Système d’élevage. D’une intuition holiste à une méthode de recherche.
8 Hatchuela., 2000. – Recherche, intervention et production des connaissances.
17
Chapitre II. Problématique et méthodologie
I. Problématiques et hypothèses
Problématique et la question de recherche
Le changement du système politico-économique en Albanie a ramené le système d’élevage dans les
périodes de transition comme tous les autres secteurs.
Le système de coopérativisme a laissé beaucoup de défauts, qui ont repris après, avec les nouvelles
formes d’organisation et de fonctionnement. Le changement du système a entraîné un changement des
termes aussi par ex. les unités coopératives qui étaient sous le contrôle étatique sont devenues des acteurs9
(Kërçuku-Biba H., 2003).
D’après les études fait sur le système d’élevage et les problèmes qu’a ce secteur, mais aussi dans le cadre
de la demande du projet nous cherchons à répondre aux quelques questions et vérifier les hypothèses qui
se pose.
Questions
Question principale : Quels sont les dynamiques des filières des produits d’élevage et quelles sont les
caractéristiques de la mise en marché de ces produits, dans le district du Has?
À part la question principale de notre étude, il nous s’en sortie des questions plus spécifiques qui sont
comme les suivantes :
1. Quelles sont les motives de la vente du lait frais dans les petites quantités ? Quel est l’intérêt de
tous les acteurs qui participent dans ce circuit ?
2. Quel produit (sous-produit) est de plus en plus commercialisé ? Est-ce qu’ils font en raison de
leurs intérêts où c’est le consommateur qui gère le marché ?
3. La crise financière a touché plusieurs pays développé, comme réagi-t-elle dans le secteur
d’élevage dans notre région d’étude ?
4. Quelle sont les raison de la diminution de la commercialisation d’un des sous-produits
importante, la laine ?
Hypothèses
Les hypothèses que nous avons pu émettre selon notre étude de terrain sont les suivantes :
L’ouverture de la frontière a impacté le fonctionnement de la filière des produits d’élevage.
La construction de l’autoroute dans cette région a évolué de plus en plus l’économie, où
l’agriculture et l’élevage jouent un rôle très important.
La crise financière actuelle a d’incidence sur le développement du système d’élevage.
II. Méthodologie
La méthodologie utilisée dans cette étude est une partie essentielle qu’on doit expliquer. La méthodologie
inductive que nous avons utilisée permet d’analyser les différents cas qui sont proche de la réalité du
terrain. En effet, notre travail consiste dans une recherche bibliographique en première temps qui nous a
permis de comprendre « Qu’est-ce que c’est une étude de la filière ? ». Pendant en mois nous avons suivi
les séminaires BioDivBalkans qui nous a permis de connaître la situation de notre zone d’étude. Les trois
mois suivants, nous avons abordée les enquêtes de terrain pour comprendre la réalité de la zone. Le cadre
9 Kërçuku-Biba H., 2003, Dynamique sectorielle et transition économique en Albanie, Le cas de la filière lait 1990-
2000, Série « Master of Science » n°52, p.141
18
théorique nous a servi en termes scientifique de faire une adaptation avec notre étude. L’analyse des
données et la rédaction de mémoire a construit notre dernière méthode de travail.
a) Recherche bibliographique
La bibliographie qui est utilisée avait un but, ceux de cibler les documents qui pourraient nous aider pour
comprendre le sujet, de mieux nous guider dans la réalisation de l’étude et de définir la démarche à
suivre. Notre étude est consacrée à étudier un état de lieu de la filière qui existe sur notre zone d’étude,
pour cela on va utiliser l’approche « filière ».
b) Séminaire BioDivBalkans
Ce séminaire10
avait pour objectifs principaux :
- De créer une base et des références communes sur un certain nombre de points du projet afin que
nous réalisions des économies d’échelle dans notre travail d’appropriation du terrain, des
thématiques et des méthodologies.
- De préciser un certain nombre de points analytiques et méthodologiques en faisant intervenir des
professeurs spécialistes, soit de l’Albanie, soit des thématiques traitées tout en nous aidant à
préparer nos terrains et nos méthodologies d’enquête.
Les thèmes principaux abordés pendant ce séminaire sont les suivants :
a) Géographie Albanaise & Écosystèmes méditerranéens ;
b) Histoire Albanaise, périodisation et transitions ;
c) Biodiversité : cadrages et outils ;
d) Action Collective et gestion des communs ;
e) Intégration à l’Union européenne : processus d’adoptions de l’acquis et des normes et
instruments.
c) Le terrain
i. Déterminer les zones d’étude
Notre étude est située dans la région nord-est de l’Albanie, exactement dans la préfecture de Kukës, qui
implique 3 villes, celle d’Has, Kukës et Tropojë, et plus précisément dans le district du Has. Après
l’identification des caractéristiques particulières dans la région, nous avons étudié les différents villages
selon leurs particularités. Le Has est un des plus petits districts de l’Albanie. Dans ce cas on a pu étudier
la zone et autour d’elle pour pouvoir comparer et différencier.
ii. Élaboration des entretiens avec des experts locaux pour mieux caractériser les problèmes principaux du système d’élevage.
La détermination des districts en Albanie est changée selon les périodes clés de l’histoire albanaise. Dans
ce cas, nous avons élaboré des entretiens avec des experts d’État et locaux aussi pour mieux analyser
l’état actuel à partir des différents changements fondamentaux pour la zone. Pour mieux connaître
l’histoire d’élevage dans la zone, nous avons pu discuter au début du terrain, avec des spécialistes
d’élevage, du pâturage, de la zootechnie, des vétérinaires etc. Pour vérifier la vérité de nos résultats de
terrain, la rencontre avec ces spécialistes a été réalisée aussi à la fin de l’étude de terrain.
10
Module de formation permanent ‐ SEMINAIRE BIODIVBALKANS, 15 Avril-14 Mai 2013
19
iii. Des enquêtes auprès des éleveurs
L’étape suivante était l’élaboration des questionnaires auprès des éleveurs. Cela nous a servi pendant la
période du stage sur le terrain, à la fois pour examiner nos premières idées de la zone et de
développement d’élevage et pour avoir des résultats qui restent plus proche de la réalité.
d) Analyse des données, statistiques
i. Identification des données disponibles
Un des problèmes le plus importants en Albanie est d’avoir accès aux statistiques. Pendant le stage de
terrain nous avons eu des problèmes pour collecter des données officielles. À part cela, les données
récupérées ne sont pas tout à fait exact dans le sens de calcul. Cependant, même après toutes les
difficultés que nous avons rencontrées pour rassembler les données, nous avons pu utiliser tous les
sources disponible telles que :
- « Statistical Yearbook » du Ministère d’Agriculture, Alimentation et Protection du
Consommateur
- FAO
- Les différentes instances du gouvernement qui s’occupe de tous qui concerne le système
d’élevage, etc.
ii. Travail de table (Analyser les données, rédaction de la thèse, etc.)
Après le travail du terrain, un travail de table est réalisé pour analyser toutes les données récupérées sur
le terrain et analyser les résultats de cette étude. Cette phase de travail est effectuée avec l’aide des
conseils des maîtres de stage combiné avec des conseils d’encadreur de mon mémoire. Cette étape est
suivie par la rédaction du mémoire.
20
Partie II: Le Has un terroir Un terroir est «un espace géographique délimité défini à partir d’une communauté humaine qui construit
au cours de son histoire un ensemble de traits culturels distinctifs, de savoirs, et de pratiques fondés sur
un système d’interactions entre le milieu naturel et les facteurs humains. Les savoir-faire mis en jeu
révèlent une originalité, confèrent une typicité et permettent une reconnaissance pour les produits ou
services originaires de cet espace et donc pour les hommes qui y vivent. Les terroirs sont des espaces
vivants et innovants qui ne peuvent être assimilés à la seule tradition. »11
Chapitre I. Le territoire du Has : plusieurs limites
I. Limites administratives
L’Albanie est un pays d’Europe orientale situé à l’Ouest de la péninsule balkanique. C’est un des plus
petits États d’Europe, avec une superficie de 28 748 km², et s’étendant sur 335 km du Nord au Sud et sur
une largeur allant de 75 à 150 km. Le pays est limité par le Monténégro au Nord-Est, le Kosovo au Nord-
Ouest, la Macédoine à l’Est, la Grèce au Sud, et à l’Ouest par la mer Adriatique12
. L’Albanie est
candidate à l’Union européenne depuis 2009. (Voir en annexes 1)
En Albanie, les autorités locales ont une indépendance forte. L’Albanie est divisée de la manière
suivante :
- 12 régions (qark) comprenant chacune une préfecture (préfektura) ;
- 36 districts (rreth) divisant ces régions ;
- 374 unités d’administration locales : 65 municipalités urbaines (bashkia) et 308 communes
rurales (communa) ;
- chacune de ces unités est composée de villes (qytet) et de villages (fshat).
La région (qark) de Kukës, située au Nord-Est de l’Albanie, est divisée en 3 districts (rreth) : Tropoja et
Has et Kukës. Le district du Has est divisé en 3 communes : Gjinaj, Golaj et Fajza, et la municipalité de
Krumë. Il est composé de 32 villages (fshat) : 6 villages à Gjinaj, 8 à Fajza, 12 à Golaj, 6 villages et une
ville (qytet) à Krumë.
La superficie géographique du Has est de 440 km2, c’est un des plus petits districts d’Albanie.
11
Définition élaborée par l’association Terroirs & Cultures et l’UNESCO 12
Selon http://fr.wikipedia.org/wiki/Albanie (consulté le 13/09/2013)
21
Figure 2
Carte 1: Carte de l’Albanie et découpage en districts
13
Carte 3:Le district du Has, échelle 1: 160 000
14
13
Source : http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/conseils-aux-voyageurs/conseils-par-pays/albanie-12194/ (2012) 14
Source : d’après l’agronome Qazim Mula
Kukës
Commune Golaj
Commune Fajza
Commune Gjinaj
Municipalité
Krumë
Carte 2:Carte de la région de Kukës et ses 3 districts
Source : Keshilli i Qarkut Kukës www.kqk.gov.al, site du conseil
régional de Kukës
22
II. L’origine des limites du Has
Historiquement, le Has était une province de l’Albanie, mais celle-ci a été divisée à la suite des guerres
balkaniques, lors la conférence de Londres de 1913: la frontière séparant l’Albanie de la Serbie a divisé le
Has en sa moitié. L’ancien Has (appelé Hasi i bashkuar15
) est aujourd’hui à cheval sur les deux pays : une
moitié en Albanie, et l’autre au Kosovo (une partie dans la municipalité de Gjakova et l’autre partie dans
celle de Prizren). Cette entité a encore un sens au Kosovo, cette zone est encore appelée « Has », même si
elle ne représente rien administrativement.
Carte 4:Le « Hasi i bashkuar », à cheval sur l’Albanie et le Kosovo
16
Le Has n’a pas toujours été un district : pendant la période communiste, il faisait partie de celui de Kukës.
À cette époque, les populations étaient fixées, et les identités culturelles se sont accentuées, faisant
émerger 4 « quartiers » (lagjia) distincts:
- le « quartier » du Has située dans l’autre côté de la rivière de Drin, appelé « Hasi i Thatë» (le Has
sec) ;
- le « lagjia e goranëve» (quartier des slaves goran), situé aux pieds de la montagne Gjallica;
- le « lagjia e mirditorëve » (quartier des catholiques du Mirdita), situé au Sud-Est du district de
Kukës ;
- le « lagjia e kuksianët » (le quartier des habitants de Kukës) à l’Ouest du district, où se situait
l’ancienne ville de Kukës. Lors de la construction du barrage sur le lac de Fierza, cette ville a été
inondée et déplacée en 1976 à l’endroit de la ville actuelle. Ce quartier est devenu le quartier
«kuksianët e vjetër » (de l’ancien Kukës).
A la chute du régime communiste, la population s’est déplacée : de grandes migrations ont eu lieu,
notamment vers les plaines côtières. Les populations se sont mélangées et les « quartiers » ont perdu leur
valeur.
Cependant, c’est tout de même sur cette notion que s’est créé le district du Has. En 1991, les frontières
des districts ont changé, l’Albanie est passée de 26 à 36 districts, et c’est à ce moment que le district de
Kukës a été divisé : le district du Has s’est séparé de celui de Kukës, selon les limites de l’ancien
« quartier ». « Cette région a toujours été appelée le "Hasi i Thatë", c’est pour cela que lorsque le district
a été formé, il était plus facile de déterminer les frontières administratives » explique Sami Vora,
agronome dans le district de Kukës pendant la période communiste.
15
Hasi i bashkuar peut être traduit : le Has uni, de bashk qui signifie « ensemble ». 16
Source : www.albaniapress.com, (http://www.albaniapress.com/lajme/12886/Hasi-i-Bashkuar-Rajoni-ka-nevoje-
per-krijimin-e-nje-Komune.html, consulté le 13/09/2013)
Kosov
o
Hachuré : Le Has du Kosovo Rayé : le Has albanais
23
III. Limites géomorphologiques
Les délimitations du district du Has sont également tracées sur des frontières naturelles :
- au Nord-Ouest, la rivière Skatina forme le limite avec les districts de Tropoja et de Puka ;
- au Nord et au Nord-Est, la crête d’une chaîne de montagnes forme la frontière avec le Kosovo ;
- à l’Est et au Sud-Est, la rivière Drini i Bardhë sépare le Has du Kosovo et du district de Kukës ;
- au Sud et au Sud-Est, le point de rencontre entre les deux rivières Drini i Bardhë et Drini i Zi,
ainsi que le Lac Fierza dans laquelle elles se jettent, séparent le Has des districts de Kukës et de
Puka.
Seule sa frontière Ouest reste peu évidente, celle qui forme la frontière avec le district de Tropoja.
Chapitre II. Le Has, une unité qui a du sens
I. Géomorphologie
Le territoire du Has forme un bassin versant arrondi bordé par la chaîne montagneuse « Malësia e Hasit »
(montagnes du Has), qui a une forme de croissant et s’étend du Nord-Ouest au Sud-Est. Ses lignes de
crête forment la frontière avec le Kosovo. L’exutoire de ce bassin versant est le Lac de Fierza. Il n'y a pas
réellement de plaine de bas-fond dans le Has, ce sont les collines qui composent la partie basse du Has
qui offrent la meilleure capacité de culture.
On peut cependant remarquer qu’une petite zone du Has ne fait pas exactement partie de ce bassin
versant. Quelques villages de la partie Sud, Sud-Est du Has se trouvent effectivement sur le flanc de la
montagne orienté vers Kukës. C’est d’autant plus notable que ces villages (Gjinaj, Pus i Thatë, Domaj,
Pogaj) sont également tournés vers la ville de Kukës bien plus que vers celle de Krumë, car ils en sont
beaucoup plus proches.
17
Carte 5:Carte topographique du Has (1:200000)
Lorsque l’on passe dans le district de Tropoja, il faut traverser une zone pelée et très rocheuse, avant
d’arriver dans un nouveau bassin versant, organisé autour de la ville de Bajram Curri qui est une plaine de
bas-fond cultivée. Il s’agit d’une autre chaîne de montagnes : Malesia e Gjakoves. Le district de Tropoja
17
Carte scanné par François LERIN
24
est plus humide, ses montagnes sont plus hautes, et on y trouve une végétation de sapins et des
châtaigneraies.
Les roches les plus fréquentes18
dans la zone sont :
- des roches basiques d’origine magmatique ou plutonique (plagiogranites, granodiorites, et
diabases), qui comportent du minerai de cuivre et ses dérivés ;
- des roches ultrabasiques : la dunite dans laquelle on trouve le chrome, différents formes de
péridotite et des veines de pyroxène qui comportent aussi du chrome ;
- des roches sédimentaires : calcaire ou roches carbonatées (riches en fer et bauxite), et également
du grès et des argiles.
On distingue plusieurs types de sols dans le Has :
- des terres humiques notamment dans les prairies alpines, formées par la décomposition de la
végétation (branches et feuilles d’arbres) et de la roche montagneuse ;
- dans les pentes des montagnes, des terres éluviales formées le dépôt des éléments issus de la
désagrégation des roches et des arbres ;
- des terres alluviales dont les éléments ont été apportés par les rivières et le Lac de Fierza.
Ce sont sur les terres alluviales qu’est généralement faite la production agricole, car ce sont les terres les
plus productives. Les prairies et les pâturages se situent plutôt sur les terres humiques, alors qu’on trouve
surtout des forêts sur les pentes des montagnes.
II. Sous-ensembles géomorphologiques
Le plateau du Has est composé de plusieurs sous-ensembles géomorphologiques distincts :
1) Une chaîne de montagnes bordant tout le Nord du Has. Elle forme un croissant s’étendant du
Mont Shkamit à l’Ouest jusqu’au Mont Sukës au Sud-Est, en passant par le Mont Pashtriku qui
est le point culminant du Has (1998m). C’est une roche ultrabasique intrusive. Les flancs de ces
montagnes sont peuplés de feuillus, de garrigue, et des prairies sur les pentes plus douces.
2) Un plateau perché où se trouvent les villages de Cahan, Mujaj et Kishaj. Il est étendu au Sud-Est
du Has, à une altitude située entre 1000 et 1500m. Des formations karstiques telles que des
dolines sont caractéristiques de ce plateau. Elles sont dues au sous-sol calcaire présent dans cette
zone.
3) Une zone collinaire « zona kodrinore e Hasit » (zone collinaire du Has), à une altitude située
entre 300 et 800m. Elle est divisée par des rivières et des ruisseaux qui serpentent à travers le
plateau. La terre de cette zone est principalement composée de terres sédimentaires, permettant la
culture de céréales, de légumes, et de prairies cultivées.
18
D’après un entretien le géologue Agron Meçaj
25
Carte 6:Les différentes zones géomorphologiques du Has
Coupe transversale des différentes zones du Has
Figure 3: Coupe schématique des différentes zones du Has
26
III. Occupation du sol
Le Has est principalement recouvert de forêts, bien que celles-ci aient beaucoup diminué pendant le
communisme.
Superficie totale du Has : 44 000ha, dont :
- Superficie totale agricole : 6 456 ha
- Pâturages et prairies: 4 642 ha
- Forêt : 23 160 ha
- Infrastructures, constructions, eau, pierres : 9 742 ha
Figure 4:Occupation du sol dans le Has en 201319
Les surfaces agricoles se trouvent principalement dans la plaine de Krumë, sur les terres les plus fertiles.
Les pentes des collines sont également un peu cultivées, et recouvertes de prairies naturelles ou de forêts
pour les pentes les plus fortes.
Chapitre III. Caractéristiques du Has
Le Has est particulier de par son climat, sa végétation, sa faune et sa flore qui lui sont spécifiques et
diffèrent des régions frontalières
I. Climat et hydrographie
Climat
Le climat du Has est continental en raison de sa position géographique : il est soumis à l’influence des
vents venant du Nord et du Nord-Est à travers le delta du fleuve Drini, ainsi qu’à quelques courants
méditerranéens venant de l’Ouest. Le Has est très sec : la moyenne annuelle des pluies varie de 800 à
1100 mm par an. Les 2/3 de la pluie tombent en automne et hiver, généralement sous la forme de pluies
diluvienne très rapides.
La température a une amplitude élevée : l’hiver est long et froid, il neige beaucoup, et l’été est chaud est
sec.
Température annuelle moyenne : 11,4°C
Température moyenne de janvier : 0-1°C (mois le plus froid), de juillet : 23-24°C (mois le plus
chaud)
19
D’après les statistiques produites par la Direction de l’agriculture du Has en 2013
6456
4642
23160
9742
Occupation du sol district du Has (Ha)
Surfaces agricoles
Prairies et pâturages
Forêt
Infrastructures, construction
27
Température minimale annuelle : -4°C (minimum absolu : -23°C)
Température maximale annuelle : 34°C (maximum absolu : 41°C).
Hydrographie :
En raison de son sous-sol calcaire épais, le Has est pauvre en eau. En effet, celle-ci s’infiltre dans le
calcaire poreux, ce qui est à l’origine du déficit hydrique de la zone. Historiquement, le Has a toujours
souffert du manque d’eau, d’où son nom de Hasi i Thatë (Le Has sec). Mais les aménagements effectués
dans les années 60 ont permis d’augmenter la ressource en eau : un barrage a augmenté la superficie du
Lac de Fierza (1400ha) des réservoirs ont été créés (60ha). Les quelques sources de montagne offrent un
réseau réduit de rivières et de ruisseaux, qui se remplissent au printemps et s’assèchent l’été.
Tableau 5:Capacité d’irrigation des communes du Has
Terre total (ha) Capacité d’irrigation (ha)
Municipalité Krumë 1473 365
Commune Golaj 2500 1250
Commune Fajza 2116 1125
Commune Gjinaj 367 -
Total district Has 6456 2740 Source : MORINA Elkir, « Economie du Has »
Un tiers de la terre a la capacité d’être irriguée au niveau du Has. La commune de Gjinaj est
particulièrement sèche et ne possède aucune terre irriguée.
Une faune et une flore de montagne
Le Has offre une végétation adaptée à son climat sec : de la garrigue et des forêts arbustives composées
de hêtres, tilleuls, charmes, frênes et noisetiers sauvages. La forêt occupe la moitié de la superficie du
territoire du district. On y trouve également une sauvage de montagne: lapins, renards, loups, sangliers,
ours, chèvres sauvages, lynx, chevreuils, perdrix, faucons, aigles, pigeons, moineaux, etc.
Population
Depuis la fin du régime communiste, la population dans le district du Has a toujours diminué. Le
changement de système et la libération de la libre circulation des citoyens ont provoqué un phénomène de
migration important dont les conséquences sont préoccupantes. Deux circuits significatifs sont observés:
des migrations inter-régionales des zones rurales vers les zones urbaines de l’Albanie, et l’émigration vers
les pays occidentaux (Angleterre, Grèce, Allemagne, France, Italie etc.). Les principales raisons de ce
phénomène sont la situation économique et l'insuffisance des infrastructures. Depuis 1990, la population a
connu une baisse spectaculaire. Les seules données de la population du Has nous montrent la baisse de
10.15% de la population en 12 ans.
Tableau 6 : Dynamique de population dans le Has
Source : Meçaj, N., Dida, Maxhun (2004). Qarku i Kukësit.
La population rurale en a été affectée. D’après les discussions avec les habitants du Has, notamment des
personnes âgés, il en ressort que la population active agricole a grandement chuté à cause de la « fuite »
des jeunes vers les grandes villes pour une vie meilleure. La jeunesse est orientée vers le domaine des
services, et il y a peu de reprise des fermes agricoles.
Année 1989 Année 2001 Différence 1989-2001
Total Total Hommes Femmes en chiffre %
21 881 19 660 49,3% 50,7% -2 221 -10,15
28
La densité de la population dans le district du Has est 50.02 hab. /km2. À cause de l’émigration des
hommes à l’étranger, le Has présente le moindre rapport dans la région de Kukës, celle de 76 hommes
pour 100 femmes pour le groupe d’âge de 30-34ans. (Meçaj 2004)
La population active est de 6 791 (sur 19 660 habitants)
- Population employée : 4 799
- Population non employée : 1 992. Le taux de chômage est de 29,33%. (d’après les données
INSTAT 2001).
Actuellement la population dans le district du Has compte 19842 habitants20
d’où la municipalité a 6393
habitants, la commune de Fajza 4122 habitants, Gjinaj a 1643 habitants et celle de Golaj a 7684 habitants.
L’espérance de vie de la région de Kukës est de 72,65 ans (Global Human Report 2002), un peu moins
que ses voisins la Grèce (89 ans) et le Kosovo (74,1 ans).
Selon les données disponibles, nous avons calculé 4244 familles dans le district, la taille moyenne de la
famille est de 4.6 personnes.
Religion et tradition
Pendant l’invasion de l’Empire Ottoman la région s’est convertie à l’Islam. Ils ont gardé cette religion
avec une croyance très importante. Maintenant, le Has est connu pour être une ville 100% musulmane.
Mais, cela n’empêche pas d’avoir des très bonnes relations avec les autres communautés non-
musulmanes.
Les familles sont plutôt patriarcales, c’est généralement l’homme qui prend les décisions.
La zone est connue pour les traditions très fortes, comme l’utilisation des instruments de
musique : « çiftelisë », « sharkisë » et « daulles ». Les habits folkloriques du Has sont encore très vivants
et ils sont encore utilisés pendant les fêtes familiales comme les mariages.
Activité économique
En ce qui concerne la performance économique, le Has a été toujours considérée comme l'une des régions
les plus pauvres du pays. Le principal pilier économique de la région est le secteur agro-pastoral. Ce
domaine est favorisé par les conditions géographiques et climatiques.
Les apports des revenus dans la région proviennent de :
- 30-35% de la production agricole ;
- 60-64% de la d’élevage ;
- 2-3% des arbres fruitiers et les vignes ;
- 1% d’autres activités.
(D’après le plan d’aménagement de l’environnement, Municipalité de Krumë, 2012). On ne tient pas en
compte dans ces données l’argent provenant de l’émigration.
Agriculture
Pendant le communisme, il y a eu beaucoup d’investissements dans l’agriculture, surtout dans les
machines, les graines, les bâtiments de stockage pour la production, les infrastructures etc. Le secteur de
l’agriculture était intensif. La production principale, à cette époque était basée sur la production des
céréales, d’arbres fruitiers (prunes, pommes etc.), vignes etc.
20
Les données récentes sur la population du Has http://www.annuaire-mairie.fr/district-has.html
29
Après la dé-collectivisation, le secteur de l’agriculture a changé complétement. Les champs ne sont pas
entretenus à cause du vieillissement des machines, l’augmentation des prix en général dans cette domaine
(concernant les machines, le pétrole, les services etc.). L’agriculture est devenue extensive, organisée en
petites économies agricoles qui exercent l’activité dans une économie de libre marché. Actuellement, la
terre agricole n’est pas exploitée en termes de capacité de production, elle est laissé plutôt en prairies où
en friche.
Élevage
L’activité d’élevage dans la zone du Has est définitivement le secteur le plus important dans l’économie
du district. Le relief et les ressources pastorales sont favorables à la concentration des animaux,
notamment dans les zones montagneuses du Has.
L’élevage occupe la majeure partie des revenus des ménages ruraux du district de Has. L’importance
qu’il présente pour les familles de la zone a conduit à une grande attention portée à conserver quelques
animaux, que ce soit pour le marché ou pour leurs propres besoins.
Pendant le communisme, l’élevage était intensif. Les coopératives étaient plutôt spécialisées dans
l’élevage, alors que les fermes d’État étaient plus focalisées sur la production agricole. Toutes les
productions animales étaient centralisées et collectées par les entreprises d’État. Des améliorations des
races ont eu lieu pour augmenter la capacité de production de lait et viande.
Actuellement, les familles pastorales ne sont pas spécialisées dans un produit précis. Ce sont plutôt des
fermes de subsistance dont les produits sont destinés à l’autoconsommation. Le marché est concurrentiel à
cause de coûts de production très élevés dans la région. Le Has a un fort potentiel de spécialisation dans
l’élevage.
Une race est spécifique au district du Has : la chèvre du Has (dhia e Hasit). C’est une race autochtone de
la zone, qui est appréciée pour sa production de lait et de viande. En général, les produits venants du Has
sont très réputés pour leur goût : les animaux pâturent des espaces présentant une grande diversité de
plantes et de fleurs, et celles-ci produisent beaucoup de matière sèche et de protéines du fait du déficit
hydrique de la zone.
Ressources minérales
L’Albanie est un pays riche en ressources minérales, et en particulier le Has est porteur de ces ressources.
On y trouve de nombreuses mines où viennent travailler pour la plupart des gens qui n’habitent pas de la
région. Dans la zone, on trouve plusieurs sources d’extrait des minerais, parmi lesquelles les plus
importantes sont le chrome, le cuivre et le ferronickel. Actuellement, cette industrie participe à part très
faible des revenus des familles.
Voies de communication
Pendant des années, le Has est resté un district très isolé en raison du manque de voies de communication.
Mais une autoroute reliant Kukës à Tirana a été construite en 2009, participant à désenclaver le Nord de
l’Albanie. De même, l’aménagement de la route entre Kukës et Krumë, actuellement en train d’être
goudronnée, a permis d’améliorer les échanges avec des villes plus importantes. « Avant, on mettait 10 à
12 h pour aller à Krumë en fourgon depuis Tirana », aujourd’hui, on met moins de 4 heures pour faire ce
trajet. La route a également été rénovée entre la ville de Krumë et celle de Gjakova au Kosovo, via le col
« Qafa e Prushit », et le trajet anciennement fait en plus de 2h peut être fait en une demie heure
seulement.
En termes d’éloignement, la ville de Krumë est plus proche de Gjakova, une des villes principales du
Kosovo, qu’avec Kukës et Tropojë, les villes principales des districts frontaliers du Has. La distance
30
Kruma-Gjakova est de 29 km via le col « Qafa e Prushit » dont la route est goudronnée, alors que Kruma-
Kukës est de 36 km et Kruma-Bajram Curri est de 73 km. Certains villages du Has sont tout près de la
frontière : Dobrunë, Letaj, etc., et plusieurs cols permettent de passer la frontière à pied, permettant aux
gens de faire leurs courses à Gjakova plutôt qu’à Krumë (achat de vêtements, de nourriture, de fourrage
pour les animaux, etc.), ou y faire pâturer le bétail sur des terres du Kosovo.
Il faut noter qu’il n’y a aucun échange qui n’est fait par bateau, sur le lac de Fierza. Ces voies de
communication se sont en effet arrêtées lors de la construction du barrage. Le lac constitue actuellement
une vraie barrière naturelle, aucun échange n’est réalisé avec Puka.
Le Has est identifié comme étant un territoire reconnu du point de vue de ses aptitudes agricoles. Il
constitue une unité de par son relief et son climat particuliers, et une végétation qui diffère de ses voisins.
C’est un terroir d’élevage pastoral, où les traditions et las pratiques sont à l’origine de produits reconnus
pour leur qualité. Le Has est également fondé sur une histoire qui lui est propre.
31
Partie III. Origine du système agraire actuel
Chapitre I. Contexte historique
a) Repères historiques
Pendant environ 500 ans, l'Albanie est occupée par l'empire ottoman. La population est convertie au
christianisme (et à l’orthodoxie) ainsi qu’à l'islam (sunnite et Bektâchî).
1912 : Déclaration de l'indépendance de l'Albanie.
1913-1945: Conquête de l'Albanie à partir de différents endroits :
- l'armée serbe au Centre et au Nord-Est de l'Albanie ;
- l'armée austro-hongroise au Nord ;
- l’armée monténégrine à Shkodra ;
- l'armée française à Korce ;
- l’armée grecque au Sud ;
- l’armée italienne au Sud-Ouest.
1945: Création du régime communiste d’Enver Hoxha, et interdiction des religions, rendant l’Albanie au
rang de premier pays le plus athée du monde.
1991: Chute du communisme. Début de la migration interne des montagnes vers les plaines côtières.
1993-1997: Mise en place d’un système pyramidal, illégale et non sécurisé. Le début de ce système est né
après mars 1992, comme des « compagnies d’investissement » qu’ont appliquées des taux d’intérêt très
haut pour l’économie albanaise. Beaucoup L’argent qui était épargné par les albanais, à cette époque sont
partie d’une manière très organisé, mais pas contrôlé21
.
1997: Effondrement du système pyramidal.
1997-1998 : Guerre civile : ouverture des dépôts d'armes, perte de contrôle de l'État, gestion de l’Etat par
des bandes criminelles.
1998-1999: Ouverture de la guerre du Kosovo. Émigration de kosovars vers l'Albanie
1999-2002: Instabilité politique, économique et sociale
2002-2013: Stabilité politique, mais pas une stabilité économique et sociale évidente.
b) Le projet communiste
Le processus de création des coopératives agricoles de type stalinien, entrepris par le Parti Communiste
d'Albanie en 1946, a duré environ 20 ans. Ce processus comporte plusieurs étapes (Agolli 2003) :
Phase I (1946-1959) : Pendant 10 ans, 150 coopératives agricoles sont créées sur une superficie
de 31 500 ha, notamment dans les plaines et sur la zone côtière. Environ 8900 familles en sont
membres.
Phase II (1959-1965) : Les coopératives se développent sur les zones collinaires et se poursuit
dans les zones montagneuses. À la fin de cette étape, on compte 1.800 coopératives, avec environ
114 700 familles membres, et sur une superficie de 290 000 ha.
21
Civici A., Dé-collectivisation de l’agriculture albanaise (1989-2002)
32
Phase III (1965-1967) : Tous les villages sont collectivisés et c’est le début du processus de
création d’entreprises agricoles d’État (ou fermes d’État)22
. Les fermes d’État sont la forme de
coopératives au degré le plus haut. Elles sont sous la direction de l’état et possèdent le plus
d'investissements de fonctionnement : des machines, du matériel, des semences, etc.
Chacune des coopératives et des entreprises agricoles doivent répondre à certaines normes en termes
d’efficacité de production. Si ces normes ne sont pas respectées, les coopératives et les entreprises
agricoles d’état sont enregistrées en pertes. Mais ces pertes sont couvertes de manière différente selon les
coopératives ou les entreprises agricoles : dans les coopératives, ce sont les membres qui paient (en
laissant 30 % de leur salaire au début de l'année à titre de garantie, somme qui n’est pas rendue en cas de
perte), alors que dans les entreprises agricoles d’État, c’est l’État lui-même qui couvre toutes les pertes.
La production réalisée par une coopérative est gérée par des administrateurs de la distribution de la
coopérative : les produits sont distribués également à tous les membres de la coopérative. En revanche
pour les entreprises, des centres de collecte agricoles collectent les produits et les distribue aux membres
de l’entreprise, et s’il y a un excédent de production, celui-ci est envoyé à Tirana. Si la coopérative ou
l’entreprise est déficitaire, celle-ci est fournie par les autres coopératives ou fermes d’État.
Figure 5: Origine des productions agricoles totales23
Source : Agolli 2000, Review of Albanian Agriculture – Facts and Figures
Ce graphique illustre bien l’importance croissante que prennent le secteur privé et les coopératives entre
1950 et 1990, et comme ce secteur s’effondre lors de la décentralisation.
22
En albanais : Ndëmarrje Buqësore Shtetërore (NBSH) 23
D’après S. Agolli (2003)
4
22 29
2
54 49
100 94 24 22 100
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
100%
1938 1950 1970 1990 2000
Secteur privé
Coopératives agricoles
Secteur publique
33
Chapitre II. Histoire agraire dans le Has
a) La période des réformes agraires, 1912-1945
Avant l’indépendance en 1912, l’organisation foncière en Albanie est dominée par de grands domaines
privés issus de l’occupation ottomane.
Tableau 7 : Répartition foncière en Albanie avant 1912
Propriétaires Part de la surface agricole
Etat Ottoman 14,7%
Grands propriétaires (Beys ou çifligars) 36,7%
Petits propriétaires paysans 45%
Institutions religieuses 3,6%
Source : G. Biba (2001). Restructuration économique et comportement des ménages agricoles en Albanie (1990-
2000)
Dès 1913, l’État albanais reprend propriété des terres appropriées par l’empire Ottoman, mais les grands
domaines des Beys demeurent24
. En 1924, une réforme prévoit de redistribution des terres étatiques et de
confisquer les grands domaines, mais celle-ci n’a pas lieu, le gouvernement n’étant pas assez stable et les
grands propriétaires plutôt résistants.
En 1930, sous le règne du roi Zog 1er, la première réforme agraire à lieu. La terre est achetée aux plus
grands propriétaires et revendue aux familles paysannes albanaises, mais seulement 8109 ha sont
distribués, ne profitant qu’à 1900 familles (D’après A.-M. Jouve, F. Guri, 2009 et Gj. Biba, 2001).
Jusqu’en 1945, on assiste à un morcellement important des terres en propriété privé : les beys revendent
leurs terres, les grands domaines sont moins nombreux mais beaucoup de paysans restent cependant sans
terre (A. Civici, 2001).
Historiquement, du fait de la rudesse de la montagne et de son couvert forestier important, le territoire du
Has est une région d’élevage pastoral. Traditionnellement, on y élève des ovins, des caprins et des bovins.
L’agriculture y est peu développée, non mécanisée et non irriguée : on cultive surtout du blé, de l’orge et
du seigle en hauteurs, alors que la forêt couvre les parties les plus basses. Pour travailler la terre, on utilise
des outils rudimentaires et la traction animale.
b) L’agriculture sous le régime communiste
En 1945, la « loi sur la réforme agraire » imposée par le Parti Communiste au pouvoir exproprie les
grands propriétaires fonciers, et redistribue 147 340 ha aux paysans sans terre. Cette situation ne dure pas
longtemps car dès 1948, la terre est collectivisée. En 1976, on compte en Albanie 462 coopératives (76%
de la SAU) et 160 fermes d’Etat (24% de la SAU) (Civici A., 2007). En 1979, les terres appartiennent
totalement à l’Etat, et pratiquer l’agriculture sur un lopin de terre individuel est devenu interdit. Les
paysans sont devenus des ouvriers agricoles, et ne pratiquent plus aucune agriculture à titre privé.
Partout en Albanie, la création de coopératives et de fermes d’Etat s’accompagne d’une intensification de
la production agricole. Dans le territoire du Has, cette intensification se traduit par une modification
rapide du paysage agraire : une déforestation massive du système collinaire et la création de terres
agricoles. On passe à une agriculture mécanisée et irriguée, et les rendements augmentent de manière
importante.
24
D’après Civici A. (2003) Décollectivisation et reconstruction de l'agriculture albanaise (1989-2002) : une
transition spécifique ?
34
1. L’organisation en coopératives et en fermes d’Etat dans le Has
Dès les années 1946-1947, les coopératives de catégorie 1 apparaissent, elles sont créées à partir de
lignages ou de villages existants. D’après un agronome du Has : « C’est l’Etat qui a poussé les gens à se
regrouper. Il a d’abord créé ces coopératives « modèles » pour montrer à quel point le fait de se
regrouper et plus intéressant que de rester individuel. »
Plus tard, en 1963, ces coopératives évoluent vers des coopératives de catégorie 2. « Elles ont été créées
tard car c’est une zone montagneuse, il n’y avait pas d’infrastructures : il a fallu ouvrir la terre agricole,
mettre en place des infrastructures (routes, canalisations, etc.), avant de créer les coopératives. » raconte
ce même agronome. À cette époque, tous les villages sont regroupés dans des coopératives. Peu à peu, ces
coopératives fusionnent pour en former de plus grosses ou s’intègrent aux 2 fermes d’Etat, créées
respectivement en 1963 (ferme d’Etat de Krumë), et en 1986 (Fajza).
Ces 2 fermes d’Etat sont situées sur le plateau du Has, elles sont plus orientées vers l’agriculture (céréales
et arboriculture). En effet, après l’ouverture de la terre sur le plateau collinaire, c’est dans la plaine de
Krumë que le terrain est le plus favorable à l’intensification agricole : mécanisation, irrigation, travail et
bonification de la terre (bonifikim). Les terrains moins plats sont laissés aux coopératives, plus
spécialisées dans l’élevage, principalement de petits ruminants.
2. La conquête du plateau collinaire
Dans la décennie 70, un barrage est construit sur le lac Fierza (liqeni i Fierzës) pour produire de l’énergie
nécessaire à l’alimentation électrique du pays alors en plein développement industriel. Les échanges
importants anciennement effectués via la vallée du Drin (entre Prizren, Kukës et Shkodra) sont
interrompus.
Lorsque la construction progresse, des villages peu à peu inondés sont forcés de se déplacer plus haut sur
les collines. Combien de villages ? « Il y avait 4 étapes dans la construction du barrage : en 1974, la
période de construction la plus intensive, les villages du bas ont été inondés, et l’eau est montée peu à
peu jusqu’aux villages du haut. Nous [Helshan], on était le dernier village à partir en 1980, on était le
village le plus haut. Pendant les inondations, il y avait 16 familles à Skatines et 10 à Helshan. En 1978,
les familles ont dû partir à cause des inondations. Les 16 familles de Skatines et 5 de Helshan sont allées
à Fajza dans la ferme d’Etat, on les a relogés pour éviter les problèmes. Les 5 autres familles sont venues
ici, à Kosturr, car ils avaient des cousins ici. (En albanais : Vëllazëri = la fratrie) ». Entretien avec une
famille de Kosturr.
Progressivement, le projet communiste déboise de manière importante le plateau collinaire (zona
kodrinore e Hasit) pour créer de la terre agricole, et le bois est utilisé comme bois de chauffe, bois
d’œuvre, coupé en traverses pour les chemins de fer ou en poutres pour les mines. D’après la direction
forestière du Has25
, les fermes d’Etat défrichent 5300ha (en superficie géographique), notamment sur le
haut du plateau collinaire : «sur le plateau de Krumë (pllaja e Krumes), autour des villages de Zaharisht,
Golaj, Fajza ».
« Il y a eu une destruction économique et écologique dans cette région à cause de la coupe de la forêt (Ka
pesuar nje demtim ekonomik dhe ekologjik ne vend me prerjen e pyjeve) » Qazim Mula26
.
Les surfaces de forêts et de pâturages diminuent au profit d’une augmentation des espaces cultivés (ager).
D’après l’agronome Qazim Mula « Toute la terre cultivable était cultivée ». Le chef de la direction
forestière estime que sur les 5300 ha défrichés, 4000 ha de terrain plat ont été mis en culture, et 1300 ha
de terrain accidenté ont été terrassés ou laissés en friche. Une partie du saltus devient aussi de la terre
25
Idriz Aliaj 26
Ancien secrétaire du bureau politique pendant le communisme, et actuellement spécialiste agronome dans le Has.
35
cultivée : « A Zaharisht, il y avait un éleveur qui avait 5 ha de prairie, pendant les coopératives de
catégorie 1, c’était encore des prairies, mais lors de la création des coopératives de catégorie 2, ce sont
devenues des terres agricoles. »
Les terrains plats sont principalement cultivés en céréales : maïs, blé, un peu d’orge et de seigle. Quant
aux collines, elles sont terrassées et plantées d’arbres fruitiers. « L’arboriculture était très développée
dans cette région, il y avait 800 ha d’arboriculture, surtout les prunes : elles étaient récoltées, séchées, et
les pruneaux étaient exportées en Allemagne, en République Tchèque. Environ 40% étaient exportés.
Quant à la vigne, il y en avait environ 70 ha. Il y avait une distillerie (kantinë) à Krumë pour transformer
le raisin en raki. Celui-ci n’était pas exporté, seulement amené dans les villes voisines. Mais la distillerie
a été détruite en 1991. »
Les tableaux suivants illustrent l’augmentation importante des surfaces plantées dans la décennie 1970.
Tableau 8 : Nombre d’arbres fruitiers (Numri i pemëve frutore), en milliers de pieds :
Districts (rrethet) 1970 1980 1990 1998
Kukës 304 418 359
115
Has 68 Source : Agolli 2000, Review of Albanian Agriculture – Facts and Figures
Tableau 9 : Surfaces en vigne (Sipërfaqja e vreshtave), en hectares :
Districts (rrethet) 1970 1980 1990
Kukës 62 291 431
Has Source : Agolli S. (2003). Historia e bujqësisë dhe agroindustrisë shqiptare.
Illustration des terraces, voir en annexes 3
3. L’intensification du système agricole
Dans les coopératives et surtout dans les fermes d’Etat, les productions sont spécialisées : il existe
plusieurs brigades dans chaque secteur, correspondant chacune à une production distincte (brigade maïs,
brigade blé, etc.). La culture sur les grandes parcelles nouvellement ouvertes permet une mécanisation
massive avec l’arrivée de tracteurs et de machines agricoles dans le territoire du Has qui s’est accélérée
dans les années 1970-75. Les cultures sont systématiquement irriguées, grâce au développement d’un
réseau d’irrigation important : 24 réservoirs sont créés, couvrant une superficie de 60 ha et permettant
d’irriguer 35 % de la terre cultivable27
. La production est raisonnée scientifiquement à grande échelle. Peu
à peu, de nouvelles pratiques agricoles sont introduites : utilisation d’intrants chimiques, possibilité de
faire de l’ensilage de maïs, etc.
L’augmentation de la surface cultivée, ajoutée à accroissement des rendements, aboutissent à une
production agricole importante : entre 1960 et 1970, la production de maïs double, celle de blé est
multipliée par 5, et celle de légumes presque par 3 sur le territoire des actuels districts de Kukës et du
Has.
27
D’après le spécialiste agronome du Has : Qazim Mula
36
Tableau 10 : Évolution des productions agricoles dans les districts de Kukës et du Has
Source : S. Agolli (2003)
L’élevage aussi s’intensifie peu à peu. Dans les coopératives, les troupeaux sont regroupés, des étables en
dur sont construites et les animaux y sont concentrés. L’alimentation du bétail reste basée sur l’utilisation
des prairies naturelles, du foin est distribué l’hiver. La pâture est organisée par brigades: une brigade
correspond à 5 bergers qui gardent 500 têtes de petits ruminants. Les races locales sont conservées et
d’autres sont importées, mais les rendements restent assez faibles.
Dans les fermes d’Etat, la production est plus intensive : les étables sont divisées en compartiments
différents pour chaque unité zootechnique : mâles, femelles en reproduction, animaux pour le
renouvellement, jeunes, etc. sont séparés pour subir des conduites d’élevage différentes. L’alimentation
est raisonnée scientifiquement, en fonction de l’âge et du sexe de l’animal. C’est un régime d’étable, basé
sur l’utilisation de prairies naturelles, de concentrés, de maïs et d’ensilage. On estime que 30% à 40% de
la superficie totale des fermes d’Etat était dédiée aux surfaces fourragères. Les petits ruminants sont de
race locale, il n’y a pas de croisement mais seulement des sélections. Les bovins, en revanche, sont
croisés entre des races locales et des races importées (Hollandaise, Jersey), qui sont des races plus
productives.
Les productions des coopératives et des fermes d’Etat sont collectées par des entreprises de collecte qui
leur sont propres. Ces entreprises de collecte redistribuent les produits aux familles membres des
coopératives ou employées des Fermes d’Etat. En cas de surplus, les productions sont envoyées à
l’entreprise de collecte de Kukës, puis à celle de Tirana. De Tirana, les produits sont redistribués dans les
zones déficitaires.
c) La dé-collectivisation et l’émergence du système actuel
1. La dé-collectivisation
Entre 1991 et 1993, lors de l’effondrement du régime communiste, les coopératives disparaissent et on
assiste à un retour brutal à la propriété privée. Avec la « loi sur la terre » de 1991, les terres et le capital
(machines, bétail, etc.) sont redistribués aux familles des anciens membres des coopératives, de manière
équitable et selon le nombre de membres dans la famille. Les paysans se retrouvent alors confrontés à des
difficultés pour investir dans des moyens de production (machines, intrants, etc.), et à un manque
d’expérience en autonomie car la plupart se retrouvent propriétaires fonciers pour la première dans
37
l’histoire de leur famille. Les systèmes d’irrigation, de mécanisation (notamment les machines importées
pendant le communisme) sont abandonnés.
Le tableau suivant illustre la radicalité de la réforme foncière de 1991 :
Tableau 11 : Comparaison de la situation de l'agriculture albanaise avant et après la dé-collectivisation
1990 1994
Nombre d’exploitations
622
(dont 160 fermes d’Etat et 462
coopératives)
466 670
Surface moyenne d’une
exploitation
1055 ha 1,4 ha
Type de production
intensive et mécanisée
moins intensive et non
mécanisée
Commercialisation
Production à grande échelle,
commercialisée à 100% par l’Etat
Production pour l’autosuffisance
familiale et vente des surplus sur
le marché individuellement
Source : Jouve A.-M., Guri F., (2009), d’après Civici A. (2001)
Dans le Has, la taille moyenne actuelle des exploitations est aujourd’hui de 1ha. Une petite proportion des
familles (10 à 15%) possède de grandes exploitations, allant jusqu’à 10-15ha. Mais nombreuses sont
celles aussi qui n’ont que 2 dynym28
.
2. L’élevage résiduel actuel
On passe d’un système agro-pastoral à forte composante agricole à un système pastoral résiduel :
l’agriculture intensive est délaissée, faute de moyens de production permettant de la soutenir à un niveau
tel que durant la période de collectivisation. Comme un système se développant à défaut, l’élevage
persiste en se réappropriant les espaces nouvellement créés par l’ouverture des terres sur le plateau
collinaire : les espaces qui ne sont plus cultivés deviennent des pâturages ou des prairies cultivées.
Aujourd’hui, la part des superficies agricoles est principalement destinée à l’alimentation animale :
- 2/3 sont destinés à l’élevage : maïs, foin et prairies naturelles ;
- 1/3 est destiné à l’alimentation humaine : blé, légumes, fruitiers.
Encart : Exemple de Liqen i Kuq
Liqeni i Kuq29
, au bord du lac de Fierza, est un des villages qui a été inondé lors de la construction du
barrage. L’histoire de ce village illustre la modification de la structure du plateau collinaire : une
diminution de l’espace forestier au profit d’un ager cultivé pendant la période collectivisée, puis
l’abandon des espaces cultivés lors de la disparition du système collectif. Cet espace se transforme peu à
peu en saltus, valorisé aujourd’hui par l’élevage résiduel.
Un couple d’éleveurs raconte l’histoire de son village : « Avant le communisme, c’était de la forêt, surtout
des chênes, qu’on utilisait pour se chauffer. À côté des maisons il y avait un peu de pâturages pour
quelques animaux (bovins, ovins, caprins), mais pas de gros troupeaux, et il n’y avait presque pas
d’agriculture », explique la femme.
« Avant le barrage, on faisait plutôt l’agriculture en bas, là où la terre était la plus productive. Ici en
haut, on appelait ça « mali », parce que c’était de la forêt, de la garrigue », raconte son mari.
28
Un dynym correspond à un dixième d’hectare, soit 1000 m2
29 En français, Liqeni i Kuq se traduit « le lac rouge »
38
Il explique: « Avant, le village était en bas, il a été inondé. Toutes les maisons ont été détruites. Les gens
sont allés dans les bâtiments de la ferme d’Etat de Fajza créée en 1963. En haut [l’actuel village de
Liqen i Kuq], il y avait juste quelques maisons.
Ils ont défriché en 1965, mais ça avait commencé un peu avant. C’étaient des grands chênes, pas les
mêmes arbres que maintenant! Il y avait une grande richesse d’arbres. Ils avaient des grandes machines
russes (100 chevaux) pour défricher, et ils ont utilisé le bois pour tout. La taille de la forêt a beaucoup
diminué.
Ils ont créé 3 réservoirs : toutes les terres étaient irriguées, on ne manquait pas d’eau.
Sur les terrasses, pendant le communisme, ils n’ont presque rien planté parce que ce n’était pas bien
administré. Il y avait des arbres fruitiers, des pommiers et surtout des pruniers. Les prunes étaient soit
séchées, soit transformées en raki. Sur les champs, c’était surtout du seigle et du blé. »
Lors de la dé-collectivisation, l’agriculture est délaissée, le canal d’irrigation est détruit.
« En 90-91 les gens sont revenus s’installer dans le village du haut, en général ils y avaient déjà des
terres. Les familles qui n’y avaient pas de terres en haut sont parties directement à Tirana. Moi, à la fin
du communisme, j’ai récupéré 1 vache et 4 brebis pour la famille, et j’ai récupéré seulement ma terre :
8,4ha ont été inondés, et j’ai pu récupérer 4ha de terre que j’avais avant, sans papiers. C’est une
commission qui me l’a attribué. On a eu un formulaire à remplir, mais je n’ai jamais eu de papiers, même
pour ma maison. Ici, tout est privé mais sans papiers officiels. Il n’y a pas de loi, l’Etat n’est pas
intervenu. C’est celui qui est le plus fort et qui a su s’imposer qui a pu récupérer telle ou telle terre.
m
39
Même si j’ai récupéré la terre de mon grand-père, je n’ai pas de documents, je ne peux pas la cultiver, ni
faire des canalisations, parce qu’un jour quelqu’un peut venir et tout récupérer.»
« Aujourd’hui, il n’y a plus d’arbres cultivés, sauf quelques-uns qui en font chez eux pour la famille,
quelques arbres fruitiers (pommiers, poiriers, pruniers). » Autour de Liqeni i Kuq, on trouve en effet
quelques petites parcelles cultivées et un peu de vigne. Les pentes sont restées en forêt notamment de
chênes, et une petite hêtraie. Et le dessus de la colline resté défriché est devenu du pâturage, utilisé par les
éleveurs restants : « Le pâturage où nous sommes actuellement, ça appartient au village30
voisin :
Branoga. Personne n’utilise leur pâturage, le village est petit et les terres sont en friche. Une fois, les
gens se sont réunis et se sont mis d’accord : il n’y a pas de problème pour qu’on utilise leurs pâturages. »
Figure 6: Le haut de la colline, autrefois forêt, puis terre cultivée, et aujourd’hui pâturage
Sur les grands terrains plats à côté de Fajza, de grandes parcelles de blé sont cultivées : « Les grandes
parcelles de blé, c’est au propriétaire du moulin qui loue plusieurs parcelles à plusieurs personnes. Il a
environ 50 ha, qu’il loue 18 000 lekë par hectare. » Ce sont les plus grand champs de tout le Has.
30
En albanais fshat
40
Chapitre III. L’évolution du cheptel
a) Évolution du cheptel en Albanie
Nous avons pu établir le graphique suivant à partir des données FAOSTAT 2001 :
Figure 7 : Évolution du bétail en Albanie entre 1961 et 2011
31
En 1970, l’interdiction du bétail privé et la collectivisation des troupeaux amènent les éleveurs à tuer une
partie de leur cheptel pour profiter de la viande, et n’en collectiviser qu’un moindre nombre.
Lors de la période de collectivisation, de nouvelles races sont importées et des améliorations génétiques
sont faites. Les fermes d’Etat et les coopératives sont de plus en plus spécialisées, l’alimentation du bétail
est de mieux en mieux raisonnée, et l’agriculture intensifiée à l’échelle de l’Albanie permet de fournir le
fourrage nécessaire à l’alimentation d’un cheptel en croissance. Cependant, ce cheptel reste limité même
s’il y a une volonté d’acquérir une autosuffisance alimentaire à l’échelle nationale.
En 1993, après le démantèlement des coopératives le bétail est redistribué entre les paysans devenus
propriétaires de leurs exploitations. Mais très vite la surface disponible pour nourrir un troupeau en forte
augmentation ne suffit pas.
Peu de temps après, le système pyramidal se met en place, il devient alors très intéressant d’investir dans
ces firmes au taux d’intérêt exorbitant32
. Les éleveurs vendent massivement leurs troupeaux en Grèce, au
Kosovo ou en Italie pour investir dans les pyramides. L’élevage étant une des premières sources d’argent
allant dans l’investissement, c’est le secteur qui en est le plus affecté. Ce système s’écroule après 5 ans,
en 1997.
La courbe d’évolution du nombre de bovins reste relativement stable par rapport à celles des petits
ruminants qui suivent la même tendance. En effet, les ovins et caprins sont généralement en gros
troupeaux (30 têtes et plus), alors que les familles ne possèdent qu’une ou deux vaches. Lorsqu’un
troupeau est vendu, la variation du nombre de petits ruminants est plus impactée que lorsqu’il s’agit de
vaches.
31
Elaboration propre, d’après les données FAO STAT 2011 32
Voir Civici A., Kristo l., Verçuni A., Musabelliu B. (2001). L'agriculture et la crise des pyramides.
0
500000
1000000
1500000
2000000
2500000
3000000
Nombre demoutons
Nombre dechevres
Nombre devaches
41
b) Évolution du cheptel dans le Has
Dans le Has, l’évolution du cheptel suit la même tendance que le cheptel national. Il est cependant
difficile d’obtenir le nombre exact d’animaux présent dans le Has au cours de l’histoire.
En 1963, il y a encore certains éleveurs privés et d’autres déjà regroupés en coopératives. D’après l’actuel
président de l’association des éleveurs du Has, « certains éleveurs privés voulaient montrer qu’ils étaient
mieux que les coopératives, ils ont augmenté le nombre de têtes de leur troupeau, mais ne voulaient pas
faire partie des coopératives. »
En 1965, tous les troupeaux sont collectivisés. De nombreux éleveurs refusant de donner leur troupeau
aux coopératives, on assiste à un abattage et des ventes massifs de bétail à cette période-là, notamment les
petits ruminants. « Tout au début, ils ont promis de donner de l’argent en échange de nos troupeaux
qu’ils voulaient collectiviser. On n’en a pas trop tué pour pouvoir récupérer l’argent. Mais en fait ils
n’ont rien donné, on aurait dû tuer les troupeaux pour les manger nous-même. Dans notre famille, on n’a
tué que 10 têtes, on a eu un peu d’argent mais presque rien. On a été idiots de ne pas en tuer plus ! »
Avdi Cahani, 83 ans
Le cheptel diminue jusqu’en 1967. Il faut un certain temps aux coopératives pour devenir productives.
En 1970, le bétail privé est interdit. Petit à petit, le cheptel augmente à nouveau, les coopératives et les
fermes d’Etat sont de plus en plus performantes.
Dans la municipalité de Krumë, toutes les coopératives ont rejoint la ferme d’Etat en 1970. Il y a alors 2
secteurs d’élevage : 1 secteur « ovins-caprins » à Cahan, et un secteur « bovins » à Krumë. Mais le
nombre de têtes augmente, et le secteur « bovins » est alors séparé en 2 en 1985 :
- Plan Krumë (Plaine de Zaharisht), avec 1800 têtes bovines (6 étables de 300 têtes chacune) Jersey
et Valbona
- Plan i Pates : environ 700 têtes bovines
Les secteurs d’élevage étant de plus en plus spécialisés et performants, le troupeau continue d’augmenter
jusqu’en 1991.
Lors de la chute du régime communiste, la « loi 7501 » de 1991 rend privée la propriété des animaux : le
troupeau est divisé et redistribué aux familles, à raison de 5 têtes de petits ruminants par personne et 1
vache par famille. Dans le Has cependant, on entend souvent dire que « beaucoup de gens se sont
accaparés les troupeaux en force. Ceux qui étaient les plus forts en ont récupérés plus ».
En 1993, le nombre de têtes est au maximum. : « les gens se sont consacrés à l’élevage car ils n’avaient
rien d’autre à faire pour gagner leur vie. Il y avait encore suffisamment de nourriture parce que les
fermes d’Etat avaient planté beaucoup de fourrage. Les gens ont continué à augmenter le nombre de
têtes, il y avait jusqu’à 30 000 têtes de petits ruminants dans le Has», explique le président de
l’association de l’élevage.
Puis les effets de la dé-collectivisation se font ressentir. L’alimentation du bétail devient un facteur
limitant. « à la fin du communisme, on est passé de 2200-2300 têtes de petits ruminants à Cahan et Mujaj
à seulement 800 têtes », nous dit Rexhep. Le système pyramidal se met en place, et comme partout en
Albanie, le secteur de l’élevage en est très affecté : « A Cahan, 4 familles ont vendu 80 têtes de petits
ruminants chacune ».
À partir de 1995, des ventes illégales de bétail au Kosovo ont lieu, le taux du Mark allemand étant
intéressant, il est avantageux de vendre le bétail de l’autre côté de la frontière. De plus, l’émigration se
développe : «Avant il n’y avait pas d’émigration, puis d’un coup tout le monde en a entendu parler et ça
a commencé. Les gens ont vendu leurs bêtes pour gagner de l’argent et pouvoir envoyer un fils en
émigration. Un troupeau vendu envoie un fils en Angleterre ! »
42
Lors du conflit opposant le Kosovo à la Serbie, et notamment en 1999, le cheptel continue à diminuer :
dans l’inquiétude de perdre leurs animaux, les éleveurs du Has procèdent à des abattages et à des ventes
massives de leurs troupeaux. Des habitants de Cahan racontent : « Pendant la guerre, tout le monde est
parti du village, on a laissé nos troupeaux à l’abandon. On a retrouvé les animaux qui restaient en
revenant : il y avait eu beaucoup de morts à cause des loups, des mines, etc.», « On a perdu 200 têtes à
Cahan, rien qu’à cause des mines ! On a fait un procès-verbal pour avoir un dédommagement de la part
de l’Etat. Il nous l’avait promis mais n’a jamais rien donné. »
Depuis 2002, le cheptel ne fait que s’amoindrir dans le Has, notamment pour les petits ruminants. Les
statistiques établies par le bureau d’agronomie du Has le montrent :
Figure 8: Evolution de cheptel dans le district du Has
Depuis 10 ans, le cheptel ovin est divisé par 4, le cheptel caprin presque par 3. Seul le cheptel bovin ne
diminue qu’assez peu. Ce phénomène peut être expliqué par le fait que la population active dans le Has
est en forte diminution.
6530
12200 10500 10150
23250
28900
18900
7180
22100
19000
11250
6930
1992 2002 2007 2012
Evolution du cheptel dans le district du Has
Bovins Ovins Caprins
43
Partie IV. L’élevage et ses produits dans le district du Has
Chapitre I. L’élevage dans le Has Introduction On peut difficilement grouper cette région avec les autres régions, bien pour arriver dans une typologie ou
bien pour pouvoir comparer dans des différents secteurs. L’activité d’élevage dans notre zone d’étude est
très « vivante », dans le sens de survie des résidents. Pendant les 3 mois de terrain, nous n’avons pas
rencontré des familles qui n’ont pas d’animaux. La pauvreté dans les familles qui ne travaille pas dans
l’élevage est plus prononcée.
La zone est bien connue pour la reproduction d’animaux. D’après un enquêteur (responsable de
l’association d’élevage dans le Has) le secteur d’élevage a toujours été l’activité principale de la zone,
« Nous avons grandi avec l’élevage et on continu à élever nos enfants grâce à l’élevage aussi » Mais
dans le graphique suivant on voit une variation des nombres des têtes pour les trois types d’élevage. Selon
les statistiques récoltées par des différentes institutions on regarde que l’évolution des animaux dans le
Has a connu des chutes trop fortes.
Figure 9: L’évolution du nombre d’animaux dans le Has (en têtes)
Source : MAAPC, ’09, ’10, ’11 ; Données de Qazim Mula, DRAAPCH
Après la répartition des animaux selon la loi de 1991 sur la répartition de la terre et des animaux,
collectivisés par les coopératives et les fermes d’état à l’époque communiste, à part les caprins qui ont eu
presque toujours une baisse, les bovins et les ovins ont eu une croissance graduelle jusqu’à 2002, pour
marquer après une baisse drastique à cause d’une forte émigration des jeunes. Pendant plusieurs années il
y avait une instabilité politico-économico-social en Albanie. La crise des pyramides, la guerre civile en
1997, la guerre entre le Kosovo et la Serbie ont contribuée dans la diminution de la nouvelle main-
d’œuvre, à cause de l’exil pour une meilleure vie dans les villes, plus développés, où à l’étranger
(majoritairement en Angleterre). Puisque les ménages ruraux ont les animaux comme un capital solide, ils
ont préférée de les vendre pour envoyer un enfant à l’émigration. « Dans mon village, d’une totalité de 20
familles, il y 4 familles qu’ont vendu leurs troupeaux de 80-100 têtes des petites ruminants, pour envoyer
un fils en Angleterre » - dit un éleveur.
Les raisons sont toujours subjectifs, mais après les réponses de plusieurs éleveurs nous disons que même
si le relief et les conditions sont le plus favorable dans cette zone pour la reproduction des caprins, cette
cheptel est en décroissance en continuité à cause de la vieillis de la main d’œuvre. « J’aime bien avoir
que les chèvres du Has, ils sont très productives mais tu dois avoir des jambes pour les suivre, chose qui
me manque. Pour cela je vais abandonner cette activité bientôt » - dit un autre éleveur.
0
5000
10000
15000
20000
25000
30000
35000
1992 1998 2002 2007 2009 2010 2011 2012
Bovins Ovins Caprins
44
Aujourd’hui l’activité d’élevage dans la zone est bien bénéficiaire, mais le fait de la main d’œuvre
explique la chute en continuité du nombre d’animaux. Actuellement, l’État albanais est en train de mettre
en place différents projets de développement pour faire revenir les jeunes dans la zone et surtout pour
investir dans le domaine de l’élevage.
A. La production animale
Le communisme en Albanie a été trop strict. Comme tous les domaines, le secteur d’élevage a été
contrôlé par l’état. Pendant 45 ans les produits d’élevage sont gérés par l’Etat en faisant la collecte dans
les centres des villes par l’entreprise. Dans notre zone d’étude, à l’époque il y avait deux entreprises de
l’état et cinq coopératives, dont les coopératives étaient spécialisées plutôt dans l’élevage et les
entreprises dans l’agriculture.
Selon le MAAPC33
il y a 299077 fermes d’élevage, dont 211454 fermes sont des fermes de bovins,
55339 fermes d’ovins et 24494 fermes de caprins. La région de Kukës (dont notre zone d’étude fait
partie) a 0,03% des fermes totales dans toute la république.
Tableau 12: Les fermes d’élevage dans la région de Kukës (en nombre)
Kukës 2009 2010 2011
Bovins 10337 10140 9648
Ovins 4254 2999 3105
Caprins 1512 2221 939
Source : MAAPC, 2009, 2010, 2011
Le nombre d’animaux est en variations depuis quelques années, actuellement le nombre des bovins, ovins
et caprins est respectivement 45000, 71000 et 28000 têtes. On ne comprend pas pourquoi le nombre de
caprins a enregistré une chute, quand sur le terrain les enquêteurs disent le contraire. Durant le stage du
terrain nous avons eu des difficultés de récolte des données, vu que l’Albanie est un pays en transition et
en plus, pendant les années 1991 et 1997 les institutions administratives de l’état ont été détruites par les
agresseurs, dont les statistiques ont été brûlées.
Tableau 13: La production lait/viande/laine (en tonnes) dans le district du Has
Has Années
Production
(tonnes)
1998 2009 2010 2011
Lait 5914 8606 13010 13605
Viande 687 1371 1508 1660
Laine 32 12 10 18
Source : Agolli Sh. (2000) ; MAAPC 2009-2011
Selon les statistiques disponibles, on voit que les productions du lait et viande ont eu une croissance en
continuité sauf pour la production de la laine qui est en baisse jusqu’à 2010 et ensuite, subit une
augmentation de 80% en 2011.
Les produits d’élevage actuellement dans cette région jouent un rôle très important dans la vie des
habitants, pour couvrir une très bonne partie d’alimentation d’une part, et dans l’autre part pour créer une
partie de leurs revenues. D’après les personnes interrogées, il n’y a pas une grande variété de produits
33
Statistical Yearbook, MAACP 2001
45
d’élevage mais ceux qui existent sont d’une bonne qualité, qui vient grâce aux conditions climatiques,
géographiques et fourragères (prairie, pâturage et forêts).
1. Production viande
Les fermes de la zone sont toutes utilisées pour l’autoconsommation. D’un côté, il y a les fermes de
subsistances avec 1-4 vaches que quelque fois vendent occasionnellement les veaux quand la propriété ne
veut pas agrandir sa ferme, et dans l’autre côté, on trouve les fermes de mi- subsistance et celle qui sont
orientée vers le marché. Les exploitations de mi- subsistance ont une vente régulière dans le marché de
Krumë. Par contre les fermes orientées vers le marché sont beaucoup plus grandes en termes de nombre
d’animaux et leur stratégie est de produire pour le consommateur.
Les exploitations dans cette région ne sont pas spécialisées vers un produit fixe. Toutes les fermes
produisent le lait et la viande aussi. Les éleveurs voient le lait comme le produit le plus profitable mais,
vu que les marché du lait et de ses produits est difficile pour la région ils restent sur la production de la
viande. Les produits de la viande sont différents selon le type d’exploitation. Le bétail est cherché souvent
sur pieds parce que c’est plus facile par manque des outils sur place, dans les exploitations.
a) Animaux vif Les fermes bovines sont presque toujours en vente des veaux soit occasionnelle, soit régulière. Les
animaux vivants sont les plus cherchés par le marché. Tous les acteurs sont d’accord pour cette manière
de vente, grâce aux facilités qu’a créées cette façon.
Chaque éleveur, selon la nécessité de l’argent, il vend son veau chez les bouchers. Le poids vif moyen des
veaux abattus est d'environ 150 à 180 kg, ce qui est économiquement beaucoup trop bas. Les veaux sont
abattus à partir du 4 – 7 mois de vie, car la demande est pour les animaux qui sont très jeunes. En plus, si
le veau est plus vieux, l’éleveur risque de le garder dans l’étable à cause de manque de la demande. On a
trouvé rarement des éleveurs qui vendent les vaches réformées parce qu’il n’y a pas de marché. On plus
de cela, après la réforme des animaux, soi vache soi bœuf, l’agriculteur l’abatte pour faire du « pastërma »
(la viande séchée).
Les petits ruminants sont vendus dans les marchés du bétail où chez les habitants selon la demande.
Pendant le terrain du stage, c’était difficile de voir des ovins/caprins dans les boucheries. (Sauf pendant
l’Aïd). Les petits ruminants ne sont pas vendu un par un mais l’éleveur ramène au marché du bétail
plusieurs têtes. Les consommateurs cherchent des petits animaux de 3-4 mois en appelant « qingj, kec
qumshti », (agneaux ou chevreaux de lait). C’est-à-dire que parfois c’est la demande qui construit le
marché où les profits d’éleveur sont bien, et à l’autre fois sont les éleveurs qui veulent les vendre parce
que le prix est beaucoup plus élevé et au même temps ils n’ont pas beaucoup de dépenses fourragères. Les
ovins et les caprins réformés sont plutôt utilisés par la famille en coupant des morceaux et mise dans le
congélateur pour mieux les garder en termes du temps.
b) La carcasse
La plupart des agriculteurs ne sont pas spécialisés dans la production de viande, on trouve des éleveurs
qui font l’abattage de leurs animaux chez eux, ou ils emmènent les animaux dans l’abattoir où le
contrôleur vérifie l’état d’animal et produit un certificat d’abattage dans les conditions standardisées.
L’abattoir est construit par les subventions de FAO avec les projets sur le développement des zones
rurales. Les conditions de l’abattage sont plus au moins dans les standards. L’animal est abattu dehors et
plutôt le matin parce qu’il n’y a pas de l’eau tout la journée. Les machines, qui peuvent être assimilées à
une grue « grue-vinç » sont hors fonction (4-5 hommes déplacent le veau à la main). Il n’existe pas une
machine-frigo pour le transporter dans les boutiques, souvent les bouchers transportent la carcasse en
brouette ou en voiture. Les déchets liquides et solides de l'abattage sont jetés et emmenés par les rivières
proches. Les conditions de production ou transformation des produits, selon les standards HACCP
(AZKPK en Albanie), ne sont pas tout à fait respecté.
46
En ce qui concerne l’animal, l’exploiteur ramène son animal dans l’abattoir, une fois qu’ils se sont mis
d’accord avec le boucher. Le veau est vendu par kg de poids carcasse, d’éleveur au boucher. Il n’y a pas
une personne fixe qui s’occupe de l’abattage dans le bâtiment mais chaque boucher tue l’animal et il
reçoit une rémunération en forme de peau et la tête d’animal. La peau est vendue occasionnellement selon
la demande.
Les petits ruminants sont vendus plutôt sur pied et le phénomène des ovins/caprins en poids carcasse est
trop rare.
c) « Pastërma »
La viande séchée « pastërma » est un produit très spécifique de cette région en termes de la manière
qu’elle est faite. Le « pastërma » est un produit non-marchand (sauf les restaurants) mais qui est très
utilisable pour la consommation familiale surtout pendant la saison d’hiver. D’après les légendes, ce
produit est venu à cause de manque de réfrigérateur pour le conserver la viande pendant l’hiver quand les
animaux étaient pleins et les familles n’avaient pas de viande. Actuellement, les conditions de la vie ont
changé mais la tradition est encore très vivante. Souvent les économies familiales utilisent les vaches
reformées ou les bœufs « parce que elles/ils ont beaucoup plus de viande » (en termes de quantité)- dit le
propriétaire d’un restaurant à Krumë. Les petits ruminants sont aussi utilisés par les familles pour élargir
la variété de leurs repas, mais cela reste toujours très peu et pas vendu dans le marché.
Pour avoir une idée plus claire, d’après un entretien dans la ville de Kruma, la recette de « pastërma » est
comme suivant :
Après l’abattage de l’animal, on laisse s’écouler le sang et ensuite on sépare les cuisses avec le reste du
corps d’animal. Les cuisses sont utilisées comme « pastërma » cuisiné sur le braise et avec les côtes on
fait de « pastërma » utilisable dans le plat traditionnel « fasule me pastërma». La tête de l’animal est
utilisée dans une autre plat traditionnel « paçe koke ».
Le processus de réalisation de « pastërma »
1. Coupez la viande des cuisses aux cercles d’une épaisseur de 3 cm et une longueur de 1-1,5 m
2. Mettez la viande coupée dans le sel selon la préférence
3. Laissez la viande pendant 3 jours dans une chambre en température normale pour l’affiner
4. Laissez un jour pour s’écouler et pour ne pas avoir d’humidité
5. Accrochez au plafond, au-dessus du feu de bois
6. Les deux premiers jours après que le feu est éteint, mettez-vous le ventilateur pour le sécher
beaucoup plus
7. Après les deux jours, déplacez la viande souvent pour enlever l’humidité qui a été créé pendant la
sécheresse.
8. Dans 7 jours est prête pour manger
Figure 10: Le processus du séchage de la viande
47
2. Production laitière
En Albanie, il y a une autosuffisance de production laitière dans le cas d’un pays gros consommateur de
produits laitiers34
. Il y a des différents types de transformation, cela selon la façon que ce soit un atelier
semi-artisanal de transformation du lait ou une transformation artisanale chez les éleveurs.
Tableau 14: Production lait (en tonnes)
Kukës Albanie
2005 2011 2005 2011
Production lait total 55640 55726 1075948 1070184
Production lait
vache
46887 50420 929850 929658
Production lait
brebis
4789 3198 75228 77240
Production lait
chèvre
3964 2108 70870 63286
SOURCE : Selon l’étude de SNV, (Cili, et al., 2012)
La production laitière est assurée par le lait de vache, en hauteur de 90% de la production totale en 2011.
Le reste est constitué par le lait de brebis et chèvre, respectivement 6% et 4% de la production totale. En
voyant bien que le lait de vache a eu une augmentation de 3533 tonnes. Les cheptels petits ruminants ont
une diminution en production de lait.
a) Lait liquide
La production de lait dans les zones de plaine repose principalement sur les bovins, tandis que les
moutons et les chèvres jouent des rôles important dans les zones vallonnées et montagneuses. Le district
du Has, une zone montagneuse et plutôt sèche, valorise leur troupeaux plutôt dans l’autoconsommation.
L’utilisation de lait liquide est très fréquente dans la diversité des plats traditionnel da la zone et de
l’Albanie entière.
Tableau 15: Production de lait selon le type (en tonnes)
Années
2009 2010 2011
Vache 7850 12109 12716
Brebis 287 311 280
Chèvre 469 590 609
Source : MAAPC 2009, 2010, 2011
L’augmentation de la production de lait de vache (2009-2011) avec 61,7% est liée avec l’amélioration des
races mais aussi avec l’amélioration des pratiques d’alimentation, traite etc. On remarque que le lait de
chèvre monte avec une hauteur de 29,8% et celle de brebis baisse de 2,4%.
Il est supposé que, en Albanie, moins de la moitié du lait produit est commercialisé, et seulement 12 pour
cent atteint l'industrie de transformation (Petrick, 2004). Le produit restant est consommé par les ménages
agricoles ou vendus sur le marché informel. Ces chiffres révèlent l'importance de l'élevage et de la
réunion de la production laitière pour la pérennité des moyens de subsistance en milieu rural.
34
Bourbouze, A., François, M., 2006
48
Dans environ 40% des fermes de Kukës, est produit que du lait des petits ruminants et ensuite est
consommé dans la ferme. Le niveau des fermes de commercialisation arrive jusqu’à 25-30% des
exploitations totales (Kipi, et al. 2010).
Les coûts de transformation, même s’ils sont très bas, oriente le lait vers le marché plus vite que les
produits transformés. Les agriculteurs proches de la ville de Krumë sont plutôt orientés vers le produit lait
qu’en sous-produits transformés. Cela, est constitué par les éleveurs qui habitent loin de la ville principale
et sont obligées de transformer dans la ferme pour mieux stocker.
b) Produits laitiers
La production de lait et de ses sous-produits, en Albanie et dans notre région d’étude aussi font partie
d’une variation des plats traditionnels. Cela signifie que les produits laitiers servent à la première pour la
consommation des ménages et à la suite pour le consommateur en dehors de la famille d’éleveur. Les
sous-produits de lait ne sont pas assez nombreux dans cette région mais d’une bonne qualité. Les produits
le plus utilisé pour la consommation familiale sont lait caillé (gjizë), yaourt (kos), yaourt liquide (dhallë)
et beurre (gjalpë). Les produits plutôt commercialisés sont le fromage (djathë i bardhë) et un peu de
beurre (gjalpë).
Dans le marché de Krumë le produit le plus présent est le fromage (djathë i bardhë). Les autres produits
ne sont pas très répandus pour le consommateur, mais on trouve aussi les liaisons des différents
consommateurs avec les producteurs par une commande spéciale.
3. Laine et peaux
Pendant la période communiste, la laine était un sous-produit très valorisé par l’état. Dans cette époque, la
laine était collectée comme tous les autres produits et transformée dans les fabriques de tissus. Depuis le
dé-collectivisation en 1991, les statistiques montres que la production était toujours en baisse. La laine est
un produit qui a « perdu » son valeur pour les éleveurs. « Il manque de la demande pour ce produit » - dit
en éleveur, en train de tondre ses moutons. La seule transformation qui se fait pour la laine est le
processus de filage dans une boutique artisanale et chez les familles d’éleveurs. La laine est utilisé à la
fois pour les vêtements et pour les tapis. Sur le terrain les éleveurs nous font comprendre que la filière de
la laine est presque inexistante en termes de fonctionnement.
La peau des animaux est bien exploitée par les familles rurales de la zone, mais pas plus. Pour ce qui
concerne les petits ruminants, la famille d’éleveur l’utilise soit pour faire des tapisseries, soit pour l’offrir
à des proches de la famille. Comme nous avons citée au-dessus, la peau de veau est gérée par le boucher.
Dans le terrain, les bouchers ne sont pas informés où les peaux partent. « Il y a des entreprise qui font la
transformation du cuir, mais je ne sais pas où, et ils ne viennent pas souvent. Fréquemment, on jette la
peau, parce qu’il n’y a pas de demande » - dit un boucher dans la ville de Kruma.
La chaîne de ces deux produits, n’est pas suffisamment claire. Dans le terrain, les éleveurs, les bouchers,
etc. ne précisent pas proprement le fonctionnement de la filière laine et peau.
4. Le fumier
Le fumier est un sous-produit qui est valorisé par les éleveurs pour utilisation dans les champs. La
majorité des éleveurs ne commercialise pas ce produit à cause de la quantité basse qu’ils ont. Les gros
éleveurs sont orientés plutôt vers l’utilisation du fumier pour leurs exploitations et le reste est
commercialisé vers les voisins ou des cousins qui sont en manque pour leurs parcelles. À partir d’une
trentaine enquêtes auprès des éleveurs, il y a que deux éleveurs qui vendent le fumier, cela aussi
partiellement, donc on ne pouvait pas faire une analyse de la filière. Le prix d’un quintal de fumier
d’ovins est vendu de 1500 lekë à Krumë.
49
B. La transformation
La transformation des produits d’élevage dans le district du Has n’est pas assez industrialisée à part
quelques industries bien formées récemment (poulailler, etc.). Le processus de transformation est fait
plutôt dans les familles rurales selon le type de production.
1. Viande
Dans la région du Kukës, il y a qu’un abattoir, situé dans notre zone d’étude, Has. Cet abattoir n’est pas
dans les conditions d’une entreprise d’abattage et il fonctionne plutôt pour les bovins que pour les petits
ruminants. Les ovins et caprins sont la plupart de temps abattu chez les éleveurs pour
l’autoconsommation. L’abattoir, situé au bord de la route principale, qui relie le Has avec les deux autres
districts de la région, celles de Kukës et de Tropojë, serves pour tuer les grands animaux mais dans des
conditions de l’abattage en dehors de la législation de l’état. Il n’y a pas d’entreprise de la transformation
de la viande en produit finis. Souvent les éleveurs se plaignent pour l’absence d’un centre de
transformation de la viande. « On pourrait bien avoir un petite entreprise de transformation de la viande
et nous n’avons pas besoin d’importer les sous-produits dans une zone qui n’est tenu que par l’élevage »
- dit un boucher de Kruma.
Les capacités de la zone peuvent bien fournir une entreprise de transformation, mais il faut avoir une
organisation très précise et régulière au même temps, pour la voir fonctionner dans le long terme.
2. Lait
Le lait est un produit très commun dans cette région, vu que l’économie du district est basée sur l’élevage
aussi. Le niveau de transformation ne varie pas beaucoup dans la zone. Étant donné que le lait est un
produit très délicat, il ne se conserve pas beaucoup en termes de temps. Bien évidemment, le manque des
chaînes de froid fait que le transport du produit ne dépasse pas les 6 km. Cette organisation n’existe qu’à
Cahan (village de la municipalité de Kruma) parce que, c’est là où la seule laiterie du district est située.
La plupart de produit est transformé en manière artisanale chez les agriculteurs. En plus, l’infrastructure
ne répond pas à tous les conditions que les produits fragiles, comme le lait, soit transporté où bien
commercialisé trop loin de la place produite.
Tableau 16: La production de lait et viande dans le Has selon les communes en 2012
Lait Viande
Productio
n lait total
Bovins
/
Vache
Ovins/
Brebis
Caprins
/
Chèvre
Production
viande total
Bovin
s
Ovin
s
Caprin
s
Por
c
Krumë 3345,3 3159 71,8 114,5 385 290,7 30,3 32,8 0
Fajzë 3494 3302 107,4 84,6 405 319,6 45 23 0
Gjinaj 1357,9 1040 64,1 253,8 232 138 30,3 58 0
Golaj 6467 6199,2 112,5 155,3 749 634,5 50,4 41 0
Total
HAS
14664 13700 356 608 1771 1383 156 155 0
Source : DRAAPCK 2012
Le tableau ci-dessus nous montrent que 93.4% de la production total du lait vient de la part des bovins,
suivie par 4.2% lait de chèvre et 2.4% lait de brebis. À l’intérieur du district, la commune Golaj (construit
par 12 villages, et la plus grande commune du Has) participe avec un pourcentage de 44.1 dans la
production total de lait, alors que Fajza atteint 23.8%, Kruma obtient 22.9% et Gjinaj produit 9.2% de la
production totale.
50
La contribution des bovins à la production viande dans la région est de 78%, tandis que des ovins est
8.8% est celle des caprins de 8.7%. On remarque que le porc n’affecte pas dans la production totale de
viande. Après l’analyse de production viande, nous remarquons que les statistiques ne sont pas juste dans
les calculs.
Les difficultés dans la chaîne du transport rendent le lait à transformer sur place, dans la ferme. Les
villages à côté de la ville de Kruma, sont plus favorisés dans le sens de commercialisation du lait frais
grâce aux facilités qui crée la route construit les 4 dernières années.
Dans les familles rurales la transformation n’est pas fait jaque jours, mais le lait est collecté pendant deux
ou trois jours (dépendante de la quantité de lait produit par jour) et il est transformé une fois que la
quantité du lait est convenable. Appart cela, les éleveurs classent le prix du lait reçu par les laiteries
comme très faible et donc, pense que l'avantage est plus grand si la transformation se fait dans des
conditions domestiques, puisque ils n'ont pas de coûts supplémentaires.
L’atelier semi-industriel « baxho »
Pendant le communisme les ateliers de transformation étaient très bien organisés et plus nombreux.
Durant deux ans (2010-2012) ont effectué deux « baxho », une située au milieu de 6 villages et l’autre
dans le centre-ville. Les deux « baxho » étaient située dans la municipalité de Kruma, ce qui constitue un
problème dans la façon de l'organisation spatiale de la collecte de lait afin d'être utilisé toutes les
capacités de production. Actuellement dans le Has il y a qu’une « baxho » qui fonctionne.
En continuant, durant les deux ans de son existence (2010-2012), la première « baxho » avait fonctionné
dans la ville de Kruma. L’éloignement des villages le plus «productifs » du lait, a fait que l’atelier se
ferme avec une perte. Cela explique très bien la stratégie que les ateliers de transformation doivent suivre
pour survivre dans l’économie de marché. L’installation de la « baxho » dans le centre de la ville n’était
pas de toute une raisonnable solution pour investir dans les domaines de transformation semi-industriels
et encore plus sur les produits de l’élevage d’une région avec des très forts problèmes de l’infrastructure.
Le lait collecté était un mélange du lait de vache, de brebis et celle de chèvre. La quantité du lait produit
dans la zone n’a pas favorisé les ateliers de produire un fromage uniquement d’un type du lait. En plus, la
technologie utilisée n’est pas trop développé. Les machines usée dans le processus de transformation ne
répandent pas aux conditions des usines professionnelles. La proximité des éleveurs avec la « baxho » est
un des conditions le plus forte pour la progression de l’entreprise.
Laiterie « Adriatik Cahani » à Cahan, la municipalité de Krumë
Histoire :
La seule « baxho » du district, située dans une zone montagneuse, à peu près 13km loin de la ville
principale. Cette « baxho » est construite en 2000. Avec une aide par une subvention de 8000€ par SNV.
Le propriétaire était un ancien ouvrier de la crémerie à Kruma. Pendant des plusieurs années, il a travaillé
dans le transport des voitures. Finalement il a décidé d’exploité les ressources, d’après lui « très
nombreux » de son village natal pour aider en quelque sorte dans le développement de la région et en
même temps d'avoir son propre entreprise, dans lequel était spécialisée depuis des années et qui n'avaient
pas pu mettre à la fonction. Son travail est saisonné, de 1Mai jusqu’à 1 Octobre. Le travail est familial
(qu’avec sa femme).
Organisation :
La collecte du lait commence par une fois le soir pendant la période de 1 Mai – 15 Juin et après de 15 Juin
-01 Octobre la collecte, c’est fait deux fois par jour parce que la quantité du lait augmente. Il y a une
collecte de trois types de lait, celles de brebis, chèvre et vache. Il le mélange pour produire le fromage. Le
« baxho » ne collecte pas moins de 5 litre de lait par éleveur, et à partir de 20 litre de lait il fonctionne
avec des contrats.
51
La quantité du lait de chèvre est le plus importante pour la production du fromage, suivis par le lait de
vache et celle de brebis. La capacité collecté par jour arrive jusqu’à 700 litre. Il le mets en transformation
le matin (pendant la période 1 Mai – 15 Juin) et pour le reste du temps dans la saison il le mets deux fois
par jour. La collecte est faite autour des villages de la même situation géographique, au piémont de la
montagne « Pashtriku », (Cahan, Kishaj, Xhibexhi, Mujaj et Dajç). Le lait a une qualité très haute durant
le mois d’août et septembre. Le produit collecté est bas par rapport les premiers mois, mais le fromage
transformé est d’une qualité superieure.
Le processus de transformation :
1. Après la collecte le lait est refroidi dans une cuve dans 4°C
2. Stérilisé pendant 30 min dans 70°C
3. Grâce à la pompe le lait est refroidi dans les tubes de refroidissement à 32°C (1 heure - 700l du lait)
4. De la machine de refroidissement le lait passe direct dans la bassine pour le cailler dans une
température de 32°C pendant 1 heure
5. Le caillot est coupé par un outil pour dégradé la saumure pendant 10-15 min
6. Le caillot est mis dans une forme soi carré, soi ronde
7. Laissé dans la forme pendant 8-10 heure dans la température de l’ambiant
8. Introduit dans le baquet avec 18% concentration du sel
9. Laissé le fromage pendant 24 heure et puis entrent dans le baril en plaçant une couche fine de sel et
une couche de fromage pendant 5-6 jours jusqu’à la saumure excédentaires est sorti
10. Nettoyé le sel excessif jusqu’à la concentration du sel dans le fromage arrive 8-9%
11. Introduit dans le canon pour l’égouttage en ne nécessitant pas de température froide pendant 40 jours
12. Ensuite, le fromage est mis dans des barils avec réfrigérateur à 4 ° C
C. La commercialisation
Quand on parle de la filière, on pense sur les acteurs qui construisent la chaîne. Il y a tout un group des
acteurs qui aide à la mise en plats de consommateur tous les produits, celles d’élevage aussi. Chaque
acteur à un rôle spécifique dans la chaîne : de produire, transformer, vendre ou acheter. Dans notre zone
d’étude, la spécifique est que les acteurs sont liée informellement, sans contrats écrits et juste avec des
connaissances de types familiales ou amicales. Cela est liée aussi avec la tradition de la zone, vu que le
nombreux d’habitants est très bas et ils se connaissent très bien entre eux.
Chaque type de produit a des différents types de filières. Appart les quantités consommé dans la ferme,
selon les enquêteurs et un travail fait par nous, les produits d’élevage sont classés dans trois types des
filières : la filière « vente directe », qui concerne les producteurs et le consommateur seulement et la
filière « semi-longs/ vente à intermédiaire », concernant les épiceries, restaurants etc. qui vente un produit
final aux consommateurs. La troisième filière est celle « longue », qui concerne les
collecteurs/transformateurs, les détaillants et les consommateurs.
L’organisation des filières sont fait autour des agents spécifiquement dans leurs fonctions et de type de
filière, que ça soit viande ou lait et ses produits.
Tableau 17: Les acteurs de la filière lait et viande
Viande Lait
Producteurs
Détaillants (bouchers, restaurants)
Maquignons
Consommateurs
Producteurs
Collecteurs
Intermédiaires (épiceries, restaurants)
Consommateurs
Tous les acteurs des filières sont organisés autour de trois fonctions principales : de produire, de
transformer et de commercialiser.
52
1. Les acteurs de la filière « viande »
a) Producteurs
Les producteurs élèvent leurs animaux selon les types de bétail (l’âge, l’engraissement etc.) et les besoins
familiaux (remplir les besoins d’alimentation, de habiller etc.). Dans notre zone d’étude il existe une
association d’éleveurs mais qui ne serve pas à l’aide de mise en marché les produits. Les familles éleveurs
sont diversifiées dans tous les types bovins, ovins, caprins et aussi mixtes, c’est-à-dire bovins-caprins,
bovins-ovins-caprins, ovins-caprins et bovins-caprins. Rarement, les éleveurs sont spécialisés dans un
type d’animal fixe (p.ex. ferme seulement caprins à Vlahen). Souvent les éleveurs, garde deux ou trois
type d’élevage pour mieux valoriser leurs production. Les vaches serves surtout pour l’autoconsommation
de la famille et les petits ruminants ont la direction vers le consommateur.
Dans une économie de marché libre, les acteurs sont obligés de réagir selon la demande. L’éleveur doit
être flexible dans les transactions. Pour cela, ils essayent de participé dans des différents types de circuit
de la filière.
La stratégie des producteurs varie selon la taille de troupeaux. Les gros éleveurs visent plutôt un marché
sécurisé et loin de la ville. Ils sont liés avec des différents acteurs (p.ex. les maquignons, les restaurants de
Tirana etc.). Cette manière d’organisation permette les éleveurs de maximiser leur revenus, au tant qu’ils
vendent 30-40 tête de bêtes d’une seule fois et aussi avec un prix selon celui de marché de Tirana. Dans la
zone, les éleveurs ont des problèmes de trouver le marché de ce type parce que
b) Maquignon
Les plus importants opérateurs pour les éleveurs, situés loin des routes nationales, les maquignons, jouent
un rôle substantiel dans l’exécution de la filière. Ils opèrent selon le cas dans le terrain. Le pratique le plus
fréquent est de collecté les animaux dans le marché du bétail, là où les choix sont plus étendues. Mais il
ne manque pas le cas où le maquignon qui cherche les animaux village par village, dans chaque famille
qui dispose du bétail à vendre. Les petits ruminants ainsi que les bovins suivent les deux chemins de
commercialisation. À la fois les ovins et caprins sont vendus dans la ferme, grâce aux maquignons qui
viens les chercher, et à la fois dans le marché du bétail. La seule différence dans cette situation est que
dans le premier cas les coûts de transports tombe sur le maquignon et dans le deuxième cas elles tombent
sur l’éleveur.
Pendant le travail du terrain nous avons remarqué différents type de maquignon.
Maquignons qui sont liée avec des éleveurs précis et qui viens régulièrement pour récupérer les
animaux. Dans ce cas les éleveurs appellent le maquignon pour lui faire le signe qu’il a des
animaux à vendre. Entre eux n’existe qu’un contrat oral, plutôt un contrat de confiance.
Maquignon qui sont orientée vers les marché du bétail et ils vont presque jamais dans les villages
particulières. Ils sont plutôt les grands maquignons, qui ont des liaisons avec des bouchers à peu
près dans toutes les villes de l’Albanie. Ils font de marchandise en dehors de l’Albanie aussi, vers
Kosovo. La caractéristique de ce type de maquignon reste dans le fait que ils ont des étables
grandes pour garder les animaux et le nourrir jusqu’à certains temps pour avoir beaucoup plus des
bénéfices, quand le prix est augmenté.
Maquignons qui vont dans les villages par hasards pour collecter des animaux, mais que ils n’ont
pas forcément des connaissances avec les habitants. Dans cette groupe, on parle aussi sur les
bouchers qui collecte les animaux dans les différentes zones est les vendent aux autres bouchers
qui sont plus limitée en terme de déplacement d’une ville à l’autre, dans le cas où il y a une
manque des outils, machines pour le réalisée le travail.
La marchandise fait entre les éleveurs et les maquignons se base sur les animaux sur pieds. Le prix
donnée à l’animal n’est pas comptez sur le poids exact mais sur le poids estimé par le maquignon. Une
fois que les opérateurs se sont mis d’accord sur le prix, la transaction est réalisée sur place. Mais, cette
53
manière d’opération est trop risquée pour les deux acteurs. Le maquignon perte son argent un fois que
l’animal pesse moi de celle qu’il a pensé et dans les autres marché il ne peut pas le vendre ni à le prix
d’achat. « J’achète jamais la bête en kilo parce que je suis encore plus risqué parce que le veau peut avoir
plus d’os que viande, et appart cela, c’est dépendent du rhésus de la viande qui est en variation (20-30-
40cm). La plupart des collecteurs viennent de Tirana (la capitale) et Durrës (un des villes principales pour
la migration des habitants du nord de l’Albanie).
Un autre problème dans ce stade de la chaîne est la confrontation avec les collecteurs qui opèrent sans
licence. « Ils vendent les animaux avec un prix beaucoup plus bas que nous parce que ils payent pas les
frais et les taxes de l’état » -disait un maquignon de Tirana dans le marché du bétail de Kukës. Il suffit
d’avoir un ami policier et tu ne payes même pas une obligation pour l’État. Les règles du jeu du marché
ne sont pas du tout respecté par l'État ainsi que par des personnes spécifiques.
La marge brute est calculée selon la formule (Duteurre, et al. 2000):
Figure 11:L'équation de marge brute
Un maquignon crée des marges de 12 – 14 €/ tête de bovins et 2.8-3€/ tête de petits ruminants.
c) Détaillants
i. Bouchers
Dans le Has, les bouchers ne sont pas nombreux. La seule source d’où il se fournir en produits est le
paysan. Ils ne sont pas liés à un éleveur fixe mais selon les connaissances amicales, ils se fournir avec des
animaux. Différemment d’autres villes, les bouchers ne vont pas dans le marché du bétail autour de la
zone pour chercher les animaux pour deux raison (le marché du bétail de Krumë est inexistant sur place
même) :
Il n’y a pas assez de demande pour chercher le bétail dans les autres villes
L’infrastructure n’est pas en bon état pour joindre les marches du bétail à côté
Le changement de la préférence du consommateur à cause de la crise économique, a orientée la
consommation vers les produits emballés. Chaque boucher, nous a répandues, qu’il vend 1 veau/3 jours.
Les produits dans les boucheries ne sont pas nombreux parce qu’ils ne font pas de transformation. Mais
dans certaines boutiques nous trouvons de la viande grillé, vendus accompagné d’un peu de l’eau de vie
dans les petits bars de la ville (que pour les hommes).
Ils n’ont pas de problème de fourniture, de l’offre. Les veaux qui sont importé du Kosovo, Serbie,
Macédoine etc., que ça soit légale ou illégale (la plupart de temps sont illégale, par les montagnes)
constitue aussi un très gros problème pour les veaux de la zone, ainsi que leur prix est très compétitif, et
donc les éleveurs ont du stockage des têtes d’animaux. La viande interne est très appréciée par les
bouchers ainsi que les consommateurs, grâce à la qualité de la viande qui est associé avec la mode
d’alimentation. « J’ai jamais et je vais jamais vendre la viande importé de Kosovo, parce que ils utilisent
beaucoup des stimulants » -disait un boucher de la ville de Krumë.
Il y a une très grande différence avec des bouchers de la zone du Has au Kosovo (nous avons expliqué
dans les autres partie de l’étude la liaison entre le Has de l’Albanie est le Has du Kosovo). Les différences
synthétise sont les suivantes :
Ils se fournir que dans les marché de bétail et jamais chez les paysans.
Ils ne mangent jamais la viande qu’ils vendent
Ils ont des différents sorts de viande
Ils vendent 2-5 veau/ semaine (taille de veau : 400-500 kg poids vif)
MB=PVENTE - PACHAT
54
Contrairement des maquignons, les bouchers achètent l’animal par kilo carcasse. Les bouchers font un
marge brute de 0.4-0.8 € /kg.
ii. Restaurants
Les restaurants sont un autre maillon important dans la filière des produits d’élevage. C’est une façon de
réclamée les produit du terroir. Chaque entreprise organise ses circuits de fourniture. Selon la spécialité
qu’ils utilisent pour être bien marquée, ils se lient avec des fermes qui répondent aux exigences. Souvent
dans cette branche de la chaîne sont toujours les relations familiales et amicales qui dominent.
Les restaurants sont fournis par la ferme d’éleveur avec tous les produits d’élevage possible et nécessaire
pour les plats traditionnels, mais pas les seules. La marge brute que les restaurants créent n’est toujours
pas claire, à cause des coûts qui sont ajoutée dans la préparation du produit final pour le consommateur.
iii. Le rôle des marchés du bétail autour le Has
L’utilisation des marchés physiques pour la réalisation des transactions est le plus fréquent en Albanie et
dans le Has encore plus traditionnel. L’existence des marchés du bétail est très significative pour le
monde « animal ». Le marché du bétail, c’est l’endroit où on trouve la rencontre de tous les acteurs de la
filière viande comme par exemple : les producteurs, les maquignons, les détaillants, mais aussi à la fois
les consommateurs.
Marché du bétail Krumë
Les tentatives pour voir le fonctionnement du marché du bétail à Krumë ont été vaines. Principalement le
marché physique a lieu chaque samedi, mais en réalité ce marché n’existe pas. Le roulement des échanges
entre le boucher et l’éleveur se sont fait dans chaque boutique particulière. Les éleveurs du Has sont
plutôt orientés vers le marché de Kukës, pour avoir une meilleure possibilité de vendre ses animaux.
Marché du bétail Kukës
Le marché du bétail à Kukës est organisé chaque dimanche. Les vendeurs des animaux sont souvent les
éleveurs qui sont présente avec quelque bovin (1 ou 2) et des petits troupeaux des petits ruminants, pour
obtenir un peu d’argent afin de réaliser leurs dépenses principales. Les animaux vendu ce marché sont
plutôt les veaux mâles (5-8 mois) ou les bovins de réforme. Les agneaux et chevreaux (dans l’âge de 3-6
mois), mais il ne manque pas aussi les vieux animaux en réforme qui se sont vendus dans ce marché.
Il n’y avait pas une organisation spécifique du marché. Il n’existe pas des taxe de rentre ou d’installation
pour les éleveurs. L’intérêt d’éleveur est de vendre tous le bétail qu’il a fait sorti, mais dernièrement, ils
sont face à un grand problème, celle de rentre chez eux sans rien vendre. « Depuis deux ans, mes
chevreaux ne sont pas vendu en totalité parce que les gens n’ont pas de l’argent de acheter, on est dans
la crise financière » - disait un éleveur de Bicaj dans le marché de Kukës.
Les éleveurs du Has descendent vers Kukës. Ils sont obligée de vendre leurs bêtes parce que appart les
animaux ils ajoutent aussi les coûts de transport en camion. « Il y a des fois que je suis rentre avec mes
animaux parce que il manque la demande dur le marché, déjà je suis en perte à cause des frais de
transport » - disait l’éleveur du Kosturr.
La grande distance des fermes avec le marché le plus à côté joue un rôle fondamental sur les bénéfices
d’éleveurs. Les villages plus prêts de Kukës, comme Gjinaj, Domaj, Kishaj etc. descendent à pieds sur le
marché. Sont plutôt les villages liés beaucoup plus avec la ville de Kukës que celle de Krumë, à cause
d’éloignement géographique.
Les problèmes le plus évidente dans ce marché sont comme suivants :
55
Les contrebandes des systèmes de immatriculation des animaux (les vétérinaires
n’immatriculent pas tous les animaux de la zone, mais les animaux importé par Kosovo)
Les importations illégales (par les montagnes) de la Bulgarie, Macédoine
Les manques de règles de jeu de marché ne sont pas respectés par tous les acteurs
Le manque du contrôle de l’État
En cas d’une existence des « boucles d’oreilles » dans l’animal, l’État ne fait pas de contrôle sur les
factures d’accompagnement (fatura shoqërimi). Dans ce point les trafics des boucles d’immatriculation
sont mis en place.
Pour le visualisé la filière nous avons élaboré des schémas des filières. La filière viande des ovins et
caprins et différent de celle de veaux. Les importations dans le marché de Kukës arrivent de la Bulgarie et
Macédoine. Il y a un grand changement des prix selon l’origine d’animal.
La filière viande « ovins-caprins » est la suivante :
Source : Élaboration propre
Eleveurs
Marché du Kukës Maquignon
Marché du Tirana, Durrës, etc. Boucher
Consommateur final
Autoconsommation
Bulgarie
Macédoine 5.8 €/kgV
6-6.2 €/kgV
6.5 €/kgC
2.8-3
€/kgV
6-6.2 €/kgV
5.8 €/kgV
6-6.2 €/kgV
5.8 €/kgV
65-72 €/tête
56
Présente le prix d’achat et de vente en poids vif selon l’acteur.
Présente le prix d’achat et de vente en poids carcasse selon l’acteur.
Selon le schéma au-dessus la marge le plus haute est créée par les maquignons qu’importe d’ailleurs. Ils
font une marge brute de 2.8-3€. Les marges brute réalisé par les autres acteurs varie entre 0.2 – 0.7 €/kg.
Marché du bétail Prizren-Gjakova La distance entre le marché du Kukës(Albanie) et celles de Gjakova et Prizren (Kosovo) sont pas plus
qu’une heure de route. Il nous semblait de ne pas avoir beaucoup des différences entre eux, mais dans la
bréalité le marché albanais est trop loin en terme de fonctionnement de celle kosovars. Le « point de
rassemblement » est dans la surveillance de l’État. Il n’y a pas beaucoup de contrôle ni pour les animaux
entrants ni celles sortants. Pendant la visite du marché du bétail de Prizren, les boucles d’immatriculation
sont enlevées et mis par terre.
Ces marchés appliquent des différents tarifs pour les vendeurs.
Le rentré pour chaque animal (2 Euro)
Une taxes de garage pour ceux qui descentes en camion
L’élevage au Kosovo est orienté vers les animaux en reproduction. L’État subventionne les vaches
laitières et n’applique pas des taxes douanières pour l’importation de ce type d’animal. Les veaux vendus
dans le marché viennent plutôt de la Serbie, Roumanie, Bulgarie etc.
Les acheteurs sont nombreux et différents aussi. On trouve :
o les maquignons qui vendent dans les autres villes du Kosovo
o les bouchers du Kosovo
o les maquignons d’Albanie (Kukës, Shkodra, Tirana)
o les particulières
Le marché du bétail au Kosovo est très bénéficiaire pour les maquignons albanais. Dans le marché du
Kukës, un des vendeurs nous a dit : « Je préfère d’acheter les animaux au Kosovo et vendre à Kukës,
parce que je gagne beaucoup plus. J’utilise la réputation de la zone pour les vendre vite. Je dis toujours
aux acheteurs albanais que les veaux viennent de notre région. J’achète à Suhareka (ville de Kosovo),
mais je ne veux pas vous donnez parce que je ne veux pas d’avoir des problèmes. Les prix des veaux
venant de Bulgarie et de la Serbie coûte à peu près 100 – 150 Euro, je vends avec un prix de 400-500
Euro. Je passe les animaux par les montagnes, même si maintenant les frontières sont ouvertes. Je
préfère de ne pas payer les taxes douanières. Cette manière ne me pose pas de problèmes parce que je
connais tous les chemins entre les deux pays. »
Ce fait a causé beaucoup de problème dans les marchés albanais. Les consommateurs ne veulent pas
utiliser la viande importé parce que sont trop mauvaise pour la santé à cause des stimulante utilisé dans le
régime d’alimentation.
D’après un maquignon de Shkodra, rencontré dans le marché du bétail à Prizren, les prix du Kosovo sont
très convenables pour avoir plus de bénéfices. « Je travaille avec les bêtes de l’Albanie, mais la capacité
de notre pays ne couvre pas la demande. Les veaux du "Kosovo" (ils viennent par les autres pays) pèse
300-800 kg et celles d’Albanie ne dépasse pas les 170 kg. » Les animaux sont vendu partout en Albanie.
Pendant la saison d’été, la demande est très haute le long de la côte albanaise.
Dans les marchés de Kosova est rare de trouvé des caprins. « Je ne peux pas vendre une chèvre dans mon
boutique parce que il y a tout le monde qui va rire avec moi. Nous mangeons jamais la viande de chèvre,
€/kgV
€/kgC
57
car il pue » - disait le boucher de Prizren. D’après Arjan Rukaj35
, la politique suivie pendant le
communisme d’ex-Yougoslavie, pour protéger les forêts, ils étaient obligée de diminuer le nombre des
caprins en disant que « cette animal est un risque pour les forêts ».
Le schéma au-dessous montre la filière viande avec les flux des prix pour chaque acteur de la chaîne. Les
prix sont celle prononcée par les acteurs durant le stage du terrain. Pour avoir une compté économique et
financière de la filière il nous faut encore plus des informations détaillé, chose que nous n’avons pas pu
réaliser pendant ce stage.
La filière viande « veaux » est comme la suivante :
35
Coordinateur du projet BioDivBalkans, MADA
Eleveurs
Marché du Kukës Macignon
Marché du Tirana, Durrës, etc. Bouchier
Consommateur final
Autoconsommation
Extérieure 2€ -
2.20€
/ kg
288 – 360 €/veaux
5.4 €/kg poids
carcasse
2.5-2.7 €/kg
poids vif
Extérieure 288 – 360 €/veaux
2€ - 2.20€ / kg
poids vif 2.5-2.7 €/kg
poids vif
300 - 374 €/veaux 300 - 374 €/veaux
5 €/kg
poids
vif
5.8 €/kg poids
carcasse
58
Source : Élaboration propre 36
Montre les prix (d’achat et de vente) pendant une transaction entre les deux acteurs
Présente les pays d’où les animaux viennent (Bulgarie, Roumanie, Macédoine, Serbie et
Kosovo)
La carte suivante explique les flux entrants des animaux en Albanie, que ce soit légale ou illégale. Elle
explique que les flux qui passe par le marché de Kukës. Mais, cela n’empêche pas les marchandises
directes des autres pays entrant dans les autres villes d’Albanie sans passer par le marché de Kukës.
Carte 7: Les flux d'importation des animaux
Le marché du bétail à Prizren, Kosovo
Le marché du bétail à Kukës, Albanie
L’importation illégale des animaux
L’importation légale des animaux
36
1 Euro = 139 lekë
Extérieur
e
59
2. Les acteurs de la filière « lait et produits laitière » L’organisation des acteurs de la filière dans notre zone d’étude, mais en Albanie aussi, est caractérisé
informellement. Les acteurs n’utilisent pas les formes contractuelles. Selon l’éloignement des fermes, les
éleveurs vendent leur production aux marchés des rues, directement au consommateur, dans les petits
magasins de détail ou dans les collecteurs de la zone.
a) Vente direct aux consommateurs
i. Marché des rues Le système de marché de rues est très fréquent en Albanie. Le Has est une région avec beaucoup
des difficultés et problèmes dans la plupart des domaines. La mise en marché des produits est un des
principaux problèmes.
Le marché de rue est située dans le centre de la ville de Krumë, dans le carrefour principale. Les éleveurs
n’ont pas une place fixe pour vendre leur lait. Ils se sont mis dans des différents points du carrefour pour
avoir plus des demandeurs qui viennent chercher le lait. Dans le marché on trouve plutôt des personnes
âges que des jeunes.
Le lait frais et le fromage sont les produits le plus fréquente dans ce marché. Les éleveurs vendent leur
lait liquide et frais chaque matin au maximum jusqu’à 10h00. Le lait est servi dans les bouteilles (1½
litre) de boisson industrielle comme par exemple coca-cola, orangina etc. Sont les éleveurs plus prêt de la
ville qui descente à pieds ou en « furgon »37
. Le lait commercialisé est plutôt des vaches. Il n’est pas
conservé dans les bassines froides. Les « bidonë - shishe »38
sont alignée dans la rue. Le prix d’une
bouteille de 1 ½ litre de lait de vache coûte 0.7€. Le lait de brebis et chèvre et presque pas du tout
commercialisé dans le marché de rues. Les familles éleveurs des petits ruminants se trouve beaucoup plus
dans les zones collinaire et celles montagneuses. Ces familles descendent dans le marché 2-3 fois par
mois pour vendre leur fromage de brebis ou chèvre. La distance entre le marché est la ferme fait que le
lait liquide d’être transformer au fromage sur place à cause de manque des outils frigorifique. Les
éleveurs transforment le lait de vache au fromage quand il a un peu plus de production de lait et il ne peut
pas consomme. Le fermier reste pour vendre son fromage pendant 5-6 heures (est liée avec les horaires
des « furgons », parce que les voitures partent le matin tôt du village et rentrent de la ville vers 13h00). Le
prix d’un kilo de fromage de brebis coûte 400-500 lekë alors que le fromage de chèvre est vendu 500-600
lekë/ kg. Le fromage de vache est vendu dans le marché avec 350 lekë/kg.
ii. Vente domicile La vente au domicile est liée qu’avec le produit du lait frais. Sont les éleveurs à côté de la ville qui
ramène le produit chez les consommateurs. Il n’existe pas une forme contractuelle formelle dans ce point
de la chaîne, mais sont souvent des liaisons amicale ou des connaissances familiales. Le prix de la vente
ne change pas. Les éleveurs sont contents avec cette forme d’organisation parce qu’ils ont une demande
sûre pour la vente d’une partie de la quantité total de lait qui doivent sortir de la ferme.
b) Vente auprès des intermédiaires
i. Épiceries, restaurants Généralement, les intermédiaires sont présentés par les épiceries qui vendent le produit de la zone avant
celle importé, et les restaurants qui utilisent dans le menu des différents plats à base de produits du terroir.
Les épiceries commercialisent les deux produits importants pour le marché : le lait et le fromage. En ce
qui concerne le lait, ces entreprises ne font pas des transactions avec les éleveurs. L’épicerie serve comme
un endroit plus sécurisé pour la vente de produit. Le propriétaire d’épiceries n’applique qu’un tarif de
37
Un taxi commun qui transporte 8-10 personnes 38
Bouteille en Albanais
60
7000 lekë (50.40 €)39
par mois pour garder le lait dans son entreprise. Par contre, le fromage est acheté
plutôt dans la laiterie de Cahan avec un prix de 600 lekë/kg et pour le vendre après 650 lekë/kg. Pour les
épiceries est créé un bénéfice de 7000 lekë/mois sans avoir des coûts. La marge brute dérivée par la vente
du fromage est de 50 lekë/kg.
Les restaurants sont fournis directement par les éleveurs. Les produits utilisées par les restaurants sont : le
lait, le fromage, « gjizë » (lait caillé), le beurre. Ces produits sont des principaux ingrédients de la diète
des habitants albanais. Nous avons pas pu calculer un marge brute de cet acteurs à cause de fait que le
produit n’est jamais servi appart mais avec des accompagnons
D’après toutes nos explications au-dessus nous avons construit la filière comme la suivante :
Source : Élaboration propré
Présente le prix de vente du lait directement au consommateur
Présente le prix de vente du fromage
39
1 Euro = 139 Lekë
Production à la ferme
Autoconsommation
Petites animaux Consommation
familliale
Transformation à la ferme
Consommateur final
Marché de rues Restaurants (Epiceries )
€/litre
€/kg
2.5-3.6 €/kg
2.9-3.9 €/kg
0.7 €/litre
61
ii. « Baxho-laiterie » (Cas particulière)
La seule « baxho » du Has est située dans la municipalité de Krumë, dans le village de Cahan, aux pieds
de la montagne de Pashtriku. Cette entreprise n’est pas assez spécialisée dans la transformation de lait.
Cette unité économique est semi-industrialisée en ce moment. Ils ne produisent qu’un seul sort de
fromage, celle mixte. Son décision pour ce produit est venue après la constatation d’insuffisance du lait
de vache et brebis. Le problème est que les éleveurs ne sont pas convaincu pour vendre le lait à la laiterie,
parce qu’il pense que la transformation chez eux a moins de coûts et plus de bénéficies. À cause de cela,
la laiterie a des problèmes de la quantité du lait.
Après l’ouverture de cette entreprise (il y a 3 ans) il a eu des difficultés pour la vente du fromage.
Maintenant le marché est sécurisé grâce aux liaisons avec des différents détaillants de Tirana. La
production totale réalisée par « baxho » est de 20 tonnes par saison. La partie majoritaire de production
(90%) est parti vers Tirana et seulement 10% est vendu dans le Has et un peu dans les familles de Kosovo
qui sont aussi ses cousins. Chaque détaillant (3 entreprise à Tirana) achète 5 tonnes par an avec une
demande en avance depuis le début de saison de production. Le reste de la production il vend aux
individus particuliers. Il ne fait pas de différence des prix selon les demandeurs en Albanie. Le prix est
600 lekë/kg ou 5€/kg pour les familles kosovares.
Le schèma suivantes montre les flux de la filière lait et les produits laitière dasn une zone sépcifique,
située au pieds de la montagne de Pashtriku et rassemble 3 village : Cahan, Kishaj, Mujaj. La zones est en
difficultés des ressources en eau, pour cela les éleveurs sont plus au moins convaincu pour ramené le lait
dans la laiterie.
Source : Élaboration propre
Production à la ferme
Transformation à la ferme
Marché de rues
Laiterie
Crémerie
Consommateur final
Autoconsommation
Petites animaux Consommation
familliale
[ 1 ]
[ 2 ]
[ 3 ]
4.3€/kg
0.35€ /litre
Has:
4.3€/kg
Tirana :
6.5 €/kg
Has :
3.6 €/kg
62
[1] et [2] représente la filière courts mais en deux formes.
[3] représente la filière semi-longue
Présente le prix vendu et acheté selon les acteurs
3. Les acteurs de la filière « laine »
La filière laine est peu utilisé dans le district du Has. Cette filière est construite par l’entretien avec un
propriétaire d’une boutique artisanale, la seule source d’utilisation de la laine. La laine produite serve
pour l’utilisation familiale (des habille pour l’hiver).
Source : Élaboration propre
Présente le prix de vente de la laine
D. L’analyse SWOT des acteurs de la filière (AFOM)
Selon UE, d’après une évaluation d’une méthodologie pour identifier les axes stratégiques d’un système
disant que « l'analyse SWOT (Strengths – Weaknesses – Opportunities – Threats) ou AFOM (Atouts –
Faiblesses – Opportunités – Menaces) est un outil d'analyse stratégique. Il combine l'étude des forces et
des faiblesses d'une organisation, d’un territoire, d’un secteur, etc. avec celle des opportunités et des
menaces de son environnement, afin d'aider à la définition d'une stratégie de développement »
Pendant notre étude fait dans la zone du Has nous avons pu émettre une analyse AFOM pour pouvoir
identifier tous les points stratégiques qui doivent être développé. Bien évidemment que le district a des
axes forte, qui peuvent bien être en surveillance dans le cas d’un projet de développement. Cette analyse
peut être utilisée aussi dans le cas d’une discussion autour de développement de la région.
Production à la ferme
Magasins artisanales
Boutiques souvenirs
Consommateur final
Consommation familiale
0.7€ /kg
0.7€ /kg
63
Tableau 18: Analyse SWOT des acteurs de la filière des produits d'animaux
Production Viande ;
Lait et Produit
Laitières
Atouts Faiblesses Opportunités Menaces
Production viande
Producteurs/
éleveurs
Capacités
suffisantes des
ressources
naturelles
Produits de
qualité grâce aux
conditions
climatiques et
géographiques.
Bonne
connaissance des
produits de la
région par les
consommateurs.
Pas beaucoup de
la terre agricole
en production.
L’éloignement
des villes
principales ou se
trouvent les
marchés.
Les capacités
technologiques de
la traite des
animaux dans les
cas des grands
troupeaux.
Mauvaises
connaissances sur
les améliorations
des races.
Capacités
insuffisantes
d’hébergement
des animaux.
Pas d’aides de
l’État pour les
petites et
moyennes fermes
Le rejet
d’organisation
collective.
Mauvaise
connaissance sur
la santé des
animaux
Capacités
d’amélioration
des ressources
en pâturage.
Capacités
d’augmentation
de la taille de
troupeaux.
Application
dans des
différents
programmes de
développement
pour une aide à
la forme de
subvention.
Le manque de
force de travail
– l’émigration
des jeunes
Les produits
importés dans le
marché.
Le manque de
l’infrastructure.
Le trafic des
boucles
d’immatriculatio
n, influe dans la
perte du marché.
Les importés
illégales baisse
le prix d’animal
dans le marché
Production lait et produits laitière
Lait suffisante
pour
l’autoconsommati
on
Une très bonne
qualité de lait
Manque de l’eau
pour la
transformation de
lait
Pas de marché à
côté pour vendre
le lait frais.
Pas des machines
de traites
Pas de capacité de
stockage pendant
l’été
Augmentation
de la production
de lait
Le dépôt du lait
à la laiterie,
grâce à l’action
collective
Le manque de
collecteurs de
lait dans les
zones lion de la
ville
Le manque des
contrats formels
pour la vente de
production
Production viande
Maquignon Une grande
demande par les
Le manque de
connaissance des Une grande
variété des
L’achat sur
pieds avec une
64
consommateurs
pour les produits
de cette zone
Les prix pas très
haut, pour un
bénéfice plus
grand.
Les spécifiques de
l’animal (p.ex.
l’âge,
l’engraissement)
sont selon leur
demande.
capacités de la
zone
Coûtes plus élevé
pendant le
déplacement pour
chercher les
animaux dans la
ferme.
Pas de favoritisme
en termes de
l’infrastructure
animaux (dans
les villages,
dans le marché
du bétail)
estimation.
Inégalité dans la
disposition des
licences.
Bouchers L’installation
dans la zone,
baisse les coûts de
transport.
La connaissance
avec les éleveurs
pour assurer la
viande d’une
bonne qualité
Pas de
technologie
moderne pour
l’abattage.
Manque de
machineries de
frigorifiques
Insuffisance de
machines de
transport de la
viande.
Les relations
amicales avec
les éleveurs
Les prix fixé ne
différentient pas
le marché.
Semi-
transformation
dans les
boucheries
(p.ex. la viande
hachée)
L’abattage dans
la ferme baisse
leurs revenues.
Le manque des
outils de
l’abattage
La migration
des habitants
Restaurants/
épiceries
L’utilisation de la
production de la
zone
L’installation
dans les routes
nationales
Pas de beaucoup
de connaissance
dans le domaine
de service.
La négociation
avec les
producteurs en ce
qui concerne les
produits
Forte variété de
choix entre les
fermes
Augmentation
des touristes
grâce à
l’utilisation des
produits de
terroir.
Le manque
d’infrastructure
Production lait et produits laitière
Laiterie L’installation à
côté d’éleveurs
Lait de meilleure
qualité grâce aux
pâturages naturels
pleins de plants
médicinaux
La technologie
semi-industrielle
de transformation
grâce aux
subventionnes
Les coûts de
transport de
fromage vers
Tirana sont élevés
Quantité
insuffisantes de
production de lait
de vache et de
brebis
Non-conviction
des fermiers pour
la collecte de lait
Manque des outils
de transformation
les autres produits
laitiers que
fromage
Agrandissement
de la laiterie
Création d’un
signe de qualité
Subventionnes
par les
programmes de
développement
Perte de la
quantité de lait
par les éleveurs
non-convaincu
Les produits
importés d’un
prix beaucoup
plus bas.
65
Chapitre II. Conclusions
A. Conclusions
Le but de cette étude était de faire un diagnostic de la mise en marché des produits d’élevage dans une des
plus petites zones en Albanie, ainsi que pour comprendre les stratégies des différents acteurs des chaînes
de ces produits. Comme nous avons annoncé avant dans notre travail, la zone d’étude était un district
« isolée », en termes de communication et de liaison avec des autres zones de la région du Nord de
l’Albanie. À cause des différentes facteurs, le Has est resté une zone pas développer plus au moins dans
toutes les domaines de la vie des habitants comme par exemple : l’éducation, la santé, l’économie etc.
La situation collinaire et montagneux du relief explique l’importance du secteur d’élevage dans
l’économie de familles est respectivement dans le développement de la zone entière. La dynamique de
filières d’élevage a changé depuis la décentralisation de l’économie, ce qui a amené vers une économie de
marché libre. La confrontation des exploitations avec le marché pas connu, sans information sur son
fonctionnement etc. a mis l’économie de la région dans une situation défavorable sur son développement.
La dé-collectivisation a laissé une forte fragmentation de la terre agricole et une séparation à peu près
équitable des animaux. Les familles à incapacité de géré leurs exploitations, à cause des différents
facteurs comme par exemple le manque de la force de travail, ont vendu leurs animaux pour avoir un
apport financier. Cela a ramené à une baisse très forte de nombre des animaux. Les petits ruminants ont
été la première classe d’animaux soumis à ce système. Les bovins sont plutôt orientés vers
autoconsommation. Actuellement les petits ruminants occupent un poids plus faible par rapport à la
République, même si c’est une activité très profitable pour les zones enclavé dans la montagne.
Dans une côté, le manque de force de travail est un des raisons principales et le pus essentiels liée avec
l’abondance des exploitations. Mais, dans l’autre côté les éleveurs, grâce aux projets de développement
qui sont mis en place, continue de plus en plus d’être orientée vers le marché.
Les caractéristiques le plus essentielles de la mise en marché des produits sont en dominance les circuits
courts, suivi par le circuit semi-long. Les différents problèmes de la zone entrainent des difficultés dans
le système d’élevage et bien sûr le système de commercialisation des produits.
Le manque d’une action collective, dérivé par l’acceptation en force de collectivisation pendant le
communisme, pose des questions principales sur la direction des ressources et des productions d’animaux.
La zone a des fortes capacités et des ressources pour améliorer le système d’élevage. L’intervention des
différents politiques et projet de développement est nécessaire dans tous les maillons de la chaîne.
Le district du Has a besoins pour les études plus approfondie sur les voies économiques et socio-
culturelles pour pouvoir intervenir pour un développement durable et pour améliorer leurs pratiques
traditionnelles, essentiellement pour valoriser leur milieu.
66
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expert.com/fr/pays/albanie/contexte-economique
69
ANNEXES Annexes 1: Carte d'Albanie (Google Map)
Annexes 2: Carte d'occupation du sol dans le Has (1 : 200 000)
70
Annexes 3:Carte géologique du Has (à partir d’une carte au 1 : 200 000)
71
Annexes 4:Les terraces construit pendant le communisme
72
Annexes 5:Température à Krumë
Annexes 6:Pluviométrie à Krumë
73
Annexes 7:Effectifs animaux dans la préfecture de Kukës en 2012
74
Annexes 8: L’immatriculation des animaux
75
Annexes 9: Le processus de transformation de lait, Cahan
76
Annexes 10: La traite à la main des animaux
Annexes 11: Après la traite des brebis
77
Annexes 12:Index albanais-français
Bashkia : municipalité Dushk: chêne arbustif Fshat: village Gjithsej : total Ha: hêtre Kullota: pâturage Lagja: quartier Lys: chêne Miser : maïs Mullar: meule de foin Oborr: jardin Pasterma : Viande séchée Qark : région Rreth : district Animaux Gjedhë : bovins Lopë : vaches Ka : bœufs Demi : taureau Të dhirta : caprins Dhi : chèvres Cjap : bouc Të leshta : ovins Dele : brebis Dash : moutons Kuaj : chevaux Mushka : mûles Gomere : ânes Shpend : volailles Pula : poulets Dosa : truies Blete : abeilles
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