analyse des parties prenantes au sénégal
Post on 23-Jan-2022
8 Views
Preview:
TRANSCRIPT
Analyse des parties
prenantes au Sénégal Évaluation de la réceptivité à l’introduction et au déploiement de
méthodes innovantes pour accélérer l’élimination du paludisme
SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 2
Contents
SYNTHÈSE........................................................................................................................................................................................3
ACRONYMES ...................................................................................................................................................................................7
I. BUT .........................................................................................................................................................................................8
II. CONTEXTE ...............................................................................................................................................................................8
III. MÉTHODOLOGIE.....................................................................................................................................................................9
IDENTIFICATION DU PROGRAMME ............................................................................................................................... 9
IDENTIFICATION DES PARTIES PRENANTES .................................................................................................................... 9
VUE D’ENSEMBLE DES PARTIES PRENANTES ................................................................................................................ 10
COLLECTE DE DONNÉES .............................................................................................................................................. 10
Entretiens qualitatifs avec des informateurs ...................................................................................................................... 10
Garantie de Confidentialité ................................................................................................................................................. 11
IV. RÉSULTATS QUALITATIFS ..................................................................................................................................................... 12
POLITIQUE .................................................................................................................................................................. 12
GOUVERNANCE........................................................................................................................................................... 17
FINANCEMENT ............................................................................................................................................................ 22
PLANNIFICATION ET OPÉRATIONS ............................................................................................................................... 24
DONNÉES DE BASE ...................................................................................................................................................... 32
DÉVELOPPEMENT D’OUTILS ........................................................................................................................................ 32
V. CONCLUSIONS ET ÉTAPES SUIVANTES ................................................................................................................................ 35
ANNEXE 1: QUESTIONS D’ENTRETIEN AVEC LES PARTIES PRENANTES ....................................................................................... 36
ANNEXE 2: QUESTIONS À CHOIX MULTIPLES ET RESUME DES REPONSES .................................................................................. 46
ANNEXE 3 : PRINCIPAUX SUCCÈS, OPPORTUNITÉS ET DÉFIS....................................................................................................... 47
ANNEXE 4 : VUE D’ENSEMBLE DES PARTIES PRENANTES ............................................................................................................ 51
TABLE DES MATIÈRES
SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 3
INTRODUCTION AU PROJET
Dans le cadre du soutien au Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP) au Sénégal, MACEPA
(Malaria Control and Elimination Partnership in Africa), un des programmes de PATH, a procédé, entre
mars et Juin 2015, à une analyse des parties prenantes de la lutte contre le paludisme.
Cette analyse a permis de recueillir le point de vue des acteurs clés de la lutte contre le paludisme et
d’étudier les processus décisionnels liés à l’introduction et l’utilisation de nouveaux outils et démarches
pour accélérer la lutte contre le paludisme et parvenir à son élimination. L'analyse a également évalué les
éléments nécessaires pour accélérer les progrès, mais aussi les opportunités et les obstacles pour faire de
l’élimination du paludisme une priorité nationale.
Les résultats de cette première analyse serviront de référence pour d’éventuelles analyses ou rapports.
PATH prévoit de conduire des entretiens tous les deux ans pour mesurer les changements de points de vue
des parties prenantes au fil du temps. Les résultats de l'analyse informeront les stratégies et plans
opérationnels pour accélérer les progrès vers la réduction et l'élimination du paludisme au Sénégal.
CONTEXTE DU SÉNÉGAL
Le nombre de cas de paludisme a considérablement diminué
ces dernières années, mais le paludisme reste endémique au
Sénégal et continue d’être une cause majeure de morbidité et
de mortalité. Le fardeau du paludisme est inégalement réparti
à travers le pays, avec les taux les plus élevés enregistrés dans
le Sud-Est et dans les banlieues de Dakar.1
Le PNLP du Sénégal gère les activités de lutte contre le
paludisme dans le pays, notamment le développement et la
mise en œuvre de ses Plans Nationaux Stratégiques de lutte
contre le Paludisme (PNSP). Le PNSP le plus récent de
2011−2015 s’est fixé pour objectif d'atteindre le seuil de pré-
élimination (moins
d'un cas pour 1000 habitants) d'ici 2015 et de réduire le taux
de mortalité du paludisme de 75 pour cent par rapport au taux
de 2010.2 En 2014, le PNLP a développé un Plan Stratégique
pour 2014-2018 d’après les recommandations de l’évaluation
du Programme de Lutte contre le Paludisme mené en 2013.
Celui-ci est une extension du PNSP de 2011-2015 et le
document de référence actuel utilisé dans les efforts de lutte
antipaludique au plan national. Son objectif est d'atteindre le
seuil de pré-élimination d'ici 2018, avec des interventions
ciblées spécifiques aux différents zones de transmission.3 En
collaboration avec ses partenaires, le PNLP va commencer
cette année à développer son PNSP pour 2016-2020.
1 “President’s Malaria Initiative Senegal Malaria Profile,” PMI.gov,
2014, http://www.pmi.gov/docs/default-source/default-document- library/country-profiles/senegal_profile.pdf?sfvrsn=16.
2 “President’s Malaria Initiative Senegal Malaria Operational Plan FY 2014,”
PMI.gov, 2014, http://www.pmi.gov/docs/default-source/default- document-library/malaria-operational-plans/fy14/senegal_mop_fy14.pdf?sfvrsn=10.
3 “President’s Malaria Initiative Senegal Malaria Operational Plan FY 2015,”
PMI.gov, 2015, http://www.pmi.gov/docs/default-source/default- document-library/malaria-operational-plans/fy-15/senegal_mop_fy15.pdf?sfvrsn=4.
SYNTHÈSE
SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 4
MÉTHODOLOGIE
Entretiens avec les parties prenantes Trente-trois entretiens semi-structurés ont été menés au
Sénégal avec les parties prenantes en mars 2015. Les
entretiens ont été menés par un consultant indépendant, un à
trois membres du personnel de PATH MACEPA et un
interprète. Les parties prenantes représentaient une variété
d'organisations impliquées dans la mise en œuvre du
programme de lutte contre le paludisme, sélectionnées sur la
base d’une expertise reconnue et de leur implication dans la
prise de décision et la mise en œuvre des activités de lutte
contre le paludisme au Sénégal.
Les parties prenantes ont été organisées en cinq catégories:
(1) les décideurs, qui ont la capacité d'influer directement ou
indirectement la conception du PNSP, (2) les exécutants qui
jouent le rôle crucial de l'opérationnalisation du PNSP (3) les
adoptants qui gèrent la mise en œuvre et l’opérationnalisation
du PNSP au niveau des districts et des établissements, (4) les
représentants des organismes de régulation nationale qui
évaluent la sûreté et l'efficacité des médicaments
antipaludiques, tests de diagnostic et autres outils de lutte
contre le paludisme et (5) les représentants
d’approvisionnement des marchés nationaux qui supervisent
la disponibilité et la distribution des outils de diagnostic,
équipements, médicaments et autres outils de lutte contre le
paludisme en vue de son élimination.
Analyse qualitative Les données recueillies à partir des entretiens ont été codées
selon les principaux thèmes ressortis des entretiens et
analysées selon leur contenu. Les résultats des analyses sont
présentés selon le cadre analytique développé par la
Fondation Bill & Melinda Gates, qui postule que les six
«composantes de base»—la politique, la gouvernance, le
financement, la planification et les opérations, les données de
base et l’outil de développement—doivent être en place pour
l’accélération des efforts vers l'élimination du paludisme.
Les perspectives des parties prenantes sur les points forts et
les points à améliorer sont résumées dans le tableau qui suit
selon les six catégories des composantes de base.
PERSPECTIVES DES PARTIES
PRENANTES : ATOUTS
PERSPECTIVES DES PARTIES PRENANTES :
OPPORTUNITÉS D’AMÉLIORATION RECOMMANDATIONS
POLITIQUE
Un environnement politique favorable et une structure en place
pour faciliter le processus
décisionnel national. Des décideurs ayant des données et des
connaissances suffisantes ainsi
que l’accès à l’information pour pouvoir soutenir efficacement les
changements dans le programme,
la stratégie et les lignes directrices de la lutte contre le paludisme.
Le Cadre Stratégique 2014–2018 fournit une stratégie factuelle.
25 des 33 parties prenantes pensent
que l’élimination est possible, à court ou à long terme.
Le Sénégal a adopté toutes les
recommandations u Programme mondial de lutte antipaludique l’OMS.
Nécessité d’avoir une politique pour gérer les améliorations en quantité et en qualité des ressources humaines.
Développement du PSNLP ayant pour objectif l’élimination sub-nationale et la pré-élimination nationale du paludisme
Développer un manuel de gestion des ressources humaines pour l’élimination du paludisme.
Procéder à la revue du programme de lutte contre le paludisme en vue de développer un Plan Stratégique
National de lutte contre le Paludisme 2016–2020 comportant des objectifs sous-nationaux d’élimination du
paludisme.
GOUVERNANCE
Responsabilisation et engagement
du pays envers les activités de lutte contre le paludisme. Une
architecture définie pour assurer
une planification et une mise en œuvre coordonnées.
Implication des autorités
politiques, économiques et administratives dans la gestion des
efforts de lutte contre le paludisme
à tous les niveaux.
Soutien ou engagement dans la
collaboration régionale et
transfrontalière des initiatives de lutte contre le paludisme.
Le système de santé constitue la charpente pour les activités de lutte
contre le paludisme.
La coordination entre les partenaires est très forte.
Le PNLP dirige efficacement les efforts de lutte contre le paludisme, la gestion de la mise en œuvre des
activités du Cadre Stratégique et les activités des partenaires.
Les mécanismes régionaux existent
pour une collaboration transfrontalière contre le paludisme.
Nécessité de mettre à jour la structure organisationnelle du PNLP pour s’adapter
à l’augmentation du volume des tâches.
Relative faiblesse des mécanismes existants pour la coordination entre les pays de la
région et opportunité d’élaborer une stratégie régionale.
Nécessité d’une augmentation de la
collaboration intersectorielle et d’efforts renforcés au niveau périphérique.
Travailler avec le Programme National de Lutte contre le Paludisme de la Gambie
afin d’établir un partenariat d’élimination Sénégambienne.
Revoir la structure du PNLP et les rôles et
responsabilités afin de d’assurer une distribution optimale des ressources humaines.
SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 5
PERSPECTIVES DES PARTIES
PRENANTES : ATOUTS
PERSPECTIVES DES PARTIES PRENANTES :
OPPORTUNITÉS D’AMÉLIORATION RECOMMANDATIONS
FINANCEMENT
Engagement à long terme des
fonds nationaux de programmes nationaux pour les efforts de lutte
contre le paludisme.
Volonté des bailleurs de fonds
externes de soutenir les outils et
les interventions approuvés. Un
accès suffisant aux informations
nécessaires aux donateurs pour
prendre des décisions autonomes.
Compréhension générale du coût
total nécessaire pour assurer l'efficacité du plan de lutte.
Fort soutien des bailleurs de fonds
externes.
Seulement 13 sur 33 parties prenantes
pensent que les ressources sont allouées de manière appropriée. Le financement du secteur public et privé domestique est
faible et un soutien accru est nécessaire.
Les parties prenantes craignent que le financement actuel ne soit pas viable à
long terme.
Explorer des opportunités de
diversification de financement (tel que le Lives & Livelihoods fund de la BID).
Développer une stratégie de mobilisation
de fonds pour le Sénégal ancrée sur la campagne « Zéro Palu, je m’engage. »
PLANIFICATION ET OPÉRATIONS
Mise en place, de l'infrastructure
et des ressources humaines pour mettre en œuvre la lutte
antipaludique et les efforts
d'élimination.
Plans spécifiques pour
l'intensification de nouvelles approches, des produits et des
stratégies.
Calendrier réaliste pour la mise à
l'échelle nationale.
Approche stratifiée efficace compte tenu des différentes zones
épidémiologiques.
Les efforts de lutte se sont considérablement accrus au cours
des dernières années ; parmi ces principaux succès, il y a une amélioration et une plus large portée
des interventions.
Les efforts communautaires sont très efficaces.
Les ressources humaines sont insuffisantes en quantité et qualité.
La gestion de la chaîne d'approvisionnement et des infrastructures doit être améliorée.
La participation communautaire doit être renforcée ; surmonter la résistance à l'utilisation de moustiquaires.
Solutions pour traiter les taux de paludisme élevés dans la région Sud-Est, compte tenu des défis de de l'environnement, de
la géographie et du manque d’infrastructures de santé.
Amélioration de la communication entre le
PNLP et la Pharmacie Nationale pour un meilleur approvisionnement.
Soutenir la campagne “Zéro Palu, je m’engage” afin d’accroître la
participation des communautés.
Promouvoir l’usage de moustiquaires par des initiatives supplémentaires de
changement de comportement.
Former des champions communautaires et développer une ‘boîte à outils’ leur
permettant de promouvoir la lutte anti-vectorielle et le recours précoce aux soins auprès des communautés.
Renforcer la gestion des chaînes d’approvisionnement par une gestion proactive au niveau des régions et des
districts et une meilleure anticipation des besoins au niveau national.
Accroître les capacités en ressources
humaines par le recrutement, la formation et la supervision.
Identifier les outils et les stratégies
permettant d’adresser le fardeau du paludisme au sud-est, y compris des systèmes de surveillance plus robustes
et des approches communautaires de réduction de la transmission.
SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 6
PERSPECTIVES DES PARTIES
PRENANTES : ATOUTS
PERSPECTIVES DES PARTIES PRENANTES :
OPPORTUNITÉS D’AMÉLIORATION
RECOMMANDATIONS
DONNÉES DE BASE
Données suffisantes pour soutenir
la stratégie et les approches
actuelles et / ou pour guider les futurs changements politiques.
Les interventions actuelles s’appuient
sur des données robustes (LLINS, AID, RDTs and ACTs)
Etudes nécessaires sur la résistance des
vecteurs face aux insecticides, les raisons pour lesquelles le paludisme a diminué et les stratégies optimales en fonction des
strates.
Des études plus poussées sur la sécurité et l'efficacité d’une faible dose unique de
Primaquine et la prévalence du déficit en G6PD.
L’amélioration de l'efficacité opérationnelle
de la détection active des cas avant la mise à l’échelle au niveau national.
Nécessité d'une meilleure compréhension
de l'impact de populations migrantes sur la transmission et d’identification de stratégies d’intervention efficaces.
Développer des stratégies pour adresser
la dynamique de transmission liée aux mouvements de populations
Revoir les recommandations de
l’OMS/MPAC sur l’innocuité d’une faible dose unique de Primaquine.
Continuer à explorer l’impact des
populations migrantes sur la transmission du paludisme.
DÉVELOPPEMENT D’OUTILS
Développement et validation de
nouveaux outils. Nécessité de nouveaux outils et
interventions incluant des tests de
diagnostic plus sensibles, et des approches pour le suivi et l'identification du réservoir asymptomatique : par
exemple, kits PCR portables, TDR plus sensibles pour les MTAT, nouveaux outils de lutte anti vectorielle.
Promouvoir le partage des résultats d’étude portant sur l’utilisation de la
DHA-p, ainsi que sur les stratégies de réduction de la transmission et les enquêtes épidémiologiques des cas.
Faciliter les essais sur le terrain de TDR plus sensibles et/ou de la PCR au point de service.
PROCHAINES ÉTAPES
Ce rapport d’analyse initial des parties prenantes au Sénégal,
appuyé par des données quantitatives et qualitatives, servira
de référence à l'analyse continue effectuée par PATH
MACEPA de l'environnement propice aux politiques et à la
mise en œuvre de la lutte contre le paludisme. PATH
MACEPA compte procéder à la prochaine série d'entretiens
d'analyse des parties prenantes dans un délai de deux ans, afin
d'examiner les
changements dans les perceptions et la priorité donnée à
l'élimination au fil du temps. Les conclusions du rapport
d'analyse des parties prenantes seront utilisées pour identifier
les défis et les opportunités techniques, financières et
opérationnelles, en vue d'accélérer les progrès du Sénégal
vers l'élimination du paludisme au plan national.
SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 7
ACT Thérapie combinée à base d'Artémisinine
AFAO Association des Femmes de l'Afrique de l'Ouest
BMGF Fondation Bill & Melinda Gates
CBO Organisme Communautaire
CCM
Instance de Coordination Nationale (pour les subventions du Fonds mondial)
CCPLP
Cadre de Consultation des Partenaires pour la Lutte contre le Paludisme
DSDOM Dispensateur de Soins à Domicile (village paludisme travailleur)
Fonds Mondial
Fonds Mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme
BID Banque islamique de Développement
TPI Traitement Préventif Intermittent chez les femmes enceintes
AID Aspersion intra-domiciliaire
ITN Moustiquaire Imprégnée d’Insecticide
MILDA Moustiquaire Imprégnée d’insecticide à longue durée d’action
LNCM Laboratoire National de contrôle des médicaments
M & E Suivi et évaluation
MOH Ministère de la Santé et de l'Action Sociale
PNLP Programme National de Lutte contre le Paludisme
PNSP Plan National Stratégique de lutte contre le Paludisme
PCR Réaction chaîne polymérase
PECADOM
Prise en charge des cas de paludisme à domicile (gestion à domicile du paludisme)
PMI Initiative du Président contre le Paludisme (États-Unis)
PNA
Pharmacie Nationale d'Approvisionnement (Pharmacie Nationale)
TDR Test de Diagnostic Rapide
CPS Chimioprévention du paludisme saisonnier
UCAD Université Cheikh Anta Diop
USAID Agence des États-Unis pour le Développement International
OMS Organisation Mondiale de la Santé
ACRONYMES
SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 8
Dans le cadre du soutien au Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP) au Sénégal, MACEPA
(Malaria Control and Elimination Partnership in Africa), un des programmes de PATH, a procédé, entre
mars et juin 2015, à une analyse des parties prenantes de la lutte contre le paludisme.
Cette analyse des parties prenantes vise à capturer et à disséminer des informations essentielles pour documenter les stratégies qui
influencent la politique nationale et sa mise en œuvre. Cette information sera utile pour guider les programmes et les plans visant à
accélérer les progrès dans la réduction et l'élimination du fardeau du paludisme au Sénégal, en particulier pour l'élaboration du
prochain Plan National Stratégique de Lutte contre le Paludisme (PNSP) et de la Stratégie Nationale pour l'élimination du
paludisme.
Le présent rapport décrit les résultats de la première analyse des parties prenantes au Sénégal et servira de référence aux futurs
rapports, analyses et projets. Les entretiens auront lieu tous les deux ans pour mesurer les changements dans la perception des parties
prenantes au fil du temps. Enfin, cette information sera utilisée pour soutenir l'accélération et l'intensification des activités ayant
démontré leur efficacité pour réaliser et maintenir l’éradication du paludisme au Sénégal et en Afrique subsaharienne.
Le Sénégal est situé en Afrique de l'Ouest et a une population estimée à 13,6 millions (Juillet 2014)4. Au
Sénégal, le nombre de cas de paludisme enregistrés a diminué considérablement au cours des dernières
années, mais le paludisme reste endémique dans l’ensemble du pays et est toujours une cause majeure de
morbidité et de mortalité. Le fardeau du paludisme est inégalement réparti à travers le pays avec les taux
de paludisme les plus élevés enregistrés dans le sud et la banlieue de Dakar5.
Le PNLP du Sénégal gère les activités de lutte contre le
paludisme du pays, y compris le développement et la mise en
œuvre de ses cadres stratégiques. En collaboration avec des
partenaires, le PNLP a développé et mis en œuvre le plus
récent Plan National Stratégique de Lutte contre le Paludisme
2011-2015 (PNSP) qui s’est fixé l'objectif d'atteindre le seuil
de pré-élimination du paludisme (moins d'un cas pour 1000
habitants) en 2015 et de réduire la mortalité de 75% par
rapport à 20106. Le PNLP a effectué une revue de ce plan en
2013 à mi-parcours et a développé un cadre stratégique 2014-
2018 pour élargir le PNSP 2011-2015 et mieux orienter les
activités. Le Cadre Stratégique 2014-2018 inclut l'objectif
d'atteindre la pré-élimination d'ici 2018 avec des interventions
ciblées spécifiques aux différentes zones de transmission7. En
4 “The World Factbook: Senegal.” Central Intelligence Agency. May 1, 2015. https://www.cia.gov/library/publications/the-world- factbook/geos/sg.html 5 “President’s Malaria Initiative Senegal Malaria Profile,” PMI.gov, 2014, http://www.pmi.gov/docs/default-source/default-document- library/country-
profiles/senegal_profile.pdf?sfvrsn=16. 6 “President’s Malaria Initiative Senegal Malaria Operational Plan FY 2014,” PMI.gov, 2014, http://www.pmi.gov/docs/default-source/default- document-library/malaria-
operational-plans/fy14/senegal_mop_fy14.pdf?sfvrsn=10. 7 “President’s Malaria Initiative Senegal Malaria Operational Plan FY 2015,” PMI.gov, 2015, http://www.pmi.gov/docs/default-source/default- document-library/malaria-
operational-plans/fy-15/senegal_mop_fy15.pdf?sfvrsn=4.
collaboration avec des partenaires, le PNLP va commencer à
développer cette année un nouveau PNSP pour 2016-2020.
L’appui au gouvernement sénégalais et au PNLP par
MACEPA a débuté en 2010, par l’appui technique pour la
préparation de la proposition de financement de la série 10 du
Fonds Mondial. Cette implication a préparé le terrain pour un
engagement plus large de PATH MACEPA au Sénégal, et en
2011, PATH a commencé à travailler dans le Nord, à Richard
Toll, en vue de contribuer à l’élimination du paludisme. Afin
de soutenir davantage les efforts du PNLP, PATH travaille
actuellement à démontrer que l'élimination nationale et
infranationale du paludisme est faisable en Afrique sub-
saharienne en utilisant les outils existants mais avec de
nouvelles approches.
I. BUT
II. CONTEXTE
INTRODUCTION
Le principal objectif de cette analyse était de recueillir et d'analyser systématiquement les perceptions et
les priorités des parties prenantes impliquées dans la politique de lutte contre le paludisme et la prise de
décision visant à éliminer le paludisme. La méthodologie utilisée pour cette analyse a été adaptée des
Guidelines for Conducting a Stakeholder Analysis de Kammi Schmeer, créé par Partnerships for Health
Reform, qui offre un processus objectif et systématique pour collecter et analyser des données des
principales parties prenantes en vue d'influencer un programme spécifique du secteur de la santé8. Les
directives et les outils présentés dans ce document offrent un plan structuré mais adaptable pour le
processus d'analyse des parties prenantes. Le plan d’analyse des parties prenantes, la collecte de données,
l'analyse et la rédaction du rapport ont été menés par l'équipe de PATH MACEPA et un consultant
indépendant.
Ce rapport initial d’analyse des parties prenantes Sénégal a été conçu pour être ensuite utilisé comme
référence. PATH MACEPA a l'intention de procéder à des entretiens de ce type à intervalles réguliers au
cours des cinq prochaines années.
IDENTIFICATION DU PROGRAMME
L'analyse des parties prenantes évalue la perception de la
faisabilité des objectifs pour la réduction du paludisme cités
dans le cadre stratégique actuel du Sénégal 2014-2018, à
savoir : (1) atteindre le seuil de pré-élimination du paludisme
(moins d'un cas pour 1000 habitants) d'ici 2018 ; et (2)
réduire le taux de mortalité du paludisme de 75% d’ici 2018.
Les équipes procédant aux entretiens ont aussi assemblé des
informations concernant les objectifs d'élimination que les
parties prenantes soutiendront dans le prochain PNSP (2016-
2020) et en particulier le délai qu’ils considèreront réaliste
pour l'élimination du paludisme au plan national.
8 Schmeer, Kammi. 1999. Guidelines for Conducting a Stakeholder Analysis. November 1999. Bethesda, MD: Partnerships for Health Reform, Abt Associates Inc.
http://www.who.int/management/partnerships/overall/GuidelinesConductingStakeholderAnalysis.pdf
IDENTIFICATION DES PARTIES PRENANTES
Le bureau de PATH MACEPA au Sénégal a identifié les
partenaires clés soutenant le développement et la mise en
œuvre du Cadre Stratégique afin de comprendre leurs rôles,
les intérêts individuels et organisationnels. Le personnel de
PATH MACEPA du Sénégal collabore étroitement avec le
Ministère de la Santé et de l’Action Sociale, le PNLP et
d'autres partenaires dans la lutte contre le paludisme et
connait bien les acteurs impliqués dans les efforts de
réduction du paludisme au Sénégal. Après l'identification des
catégories de personnes interrogées, PATH MACEPA a
envoyé des lettres aux organisations prioritaires leur
expliquant les objectifs et l’approche de l'analyse des parties
prenantes pour leur demander des entretiens avec des
représentants clés de l'organisation, notamment les individus
occupant des rôles techniques et de direction.
Dans le cadre de cette évaluation, les parties prenantes ont été
définies comme les acteurs clés des organisations basées au
Sénégal qui appuient le programme de lutte contre le
paludisme ou la mise en œuvre de programmes de lutte
antipaludique. Le bureau de PATH MACEPA Sénégal a
facilité l'identification des parties prenantes, comme décrit ci-
dessus et a géré la programmation des entretiens.
III. MÉTHODOLOGIE
SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 10
Les parties prenantes ont été organisées parmi les cinq catégories suivantes :
Les décideurs, y compris les représentants des gouvernements nationaux (Ministère de la Santé, Ministère des Finances, etc.) et les donateurs (représentants des organismes donateurs multilatéraux et bilatéraux) qui ont la capacité d'influer directement ou indirectement la conception du PNSP.
Les exécutants, y compris les représentants du PNLP, les groupes de travail concernés, les acteurs du
secteur privé, les institutions académiques / de recherche, les organisations confessionnelles et autres
partenaires d'exécution d’ONG. Les exécutants jouent un rôle crucial dans la planification et l’exécution
du PNSP.
Les adoptants sont les représentants régionaux, les représentants gouvernementaux de moindre responsabilité et les représentants communautaires. Les adoptants jouent un rôle essentiel dans la mise en œuvre et la réalisation du PNSP au niveau infranational.
Les représentants des organismes de régulation nationale qui assurent la sécurité et l’efficacité des médicaments antipaludiques, des tests de diagnostics et d'autres outils de lutte contre le paludisme.
Les représentants nationaux d’approvisionnement qui supervisent la disponibilité et la distribution des outils de diagnostic, équipements, médicaments et autres outils dans la lutte contre le paludisme en vue de son élimination.
VUE D’ENSEMBLE DES PARTIES PRENANTES
Les 33 entretiens avec les parties prenantes ont permis une
large représentation des catégories de parties prenantes
engagées dans la mise en œuvre du programme de lutte contre
le paludisme au Sénégal, y compris les décideurs, les
exécutants, les adoptants, les représentants des organismes de
régulation et d'approvisionnement. Les parties prenantes
interrogées forment un échantillon représentatif des
principaux acteurs collaborant pour résoudre le problème du
paludisme au Sénégal.
Les décideurs représentaient six des personnes interrogées et
travaillaient pour des organisations gouvernementales ou des
donateurs nationaux.
Les exécutants composent le groupe le plus large, avec 14
entretiens. En plus du PNLP, la catégorie comprenait diverses
ONG d'exécution, une organisation confessionnelle, un
représentant du secteur privé et plusieurs chercheurs.
Les adoptants sont issus des équipes d’administration
régionales, de district et de communes. Ces neuf parties
prenantes ont fourni des perspectives importantes sur
différents secteurs du Sénégal avec des expériences
différentes du paludisme.
Les parties prenantes interrogées dans les domaines de la
régulation et de l’approvisionnement représentaient les deux
plus petits groupes, comptant chacun deux acteurs.
COLLECTE DE DONNÉES
Entretiens qualitatifs avec des informateurs Des entretiens semi-structurés avec des informateurs ont été
menés au Sénégal sur une période de deux semaines en mars
2015. Trente et un entretiens ont été effectués en face à face,
un par vidéoconférence et un autre par téléconférence en
raison de l’éloignement des parties prenantes. Les entretiens
ont été menés principalement individuellement, mais dans
certains cas, plusieurs organisations étaient représentées. Les
entretiens duraient une heure en moyenne, variant de 35
minutes à deux heures en fonction de la longueur des
réponses des parties prenantes. Les entretiens ont été menés
par un consultant indépendant, un à trois membres du
personnel de PATH et un interprète français-anglais. La
majorité des entretiens ont été réalisés en français avec une
traduction simultanée français-anglais. Plusieurs entretiens
ont été menés en anglais selon la capacité et la préférence de
la personne concernée. Les entretiens ont été enregistrés
numériquement afin de pouvoir analyser la discussion
ultérieurement.
Des scripts d’entretien semi-structurés à questions ouvertes
ont été élaborés avant le processus d'entretien et
spécifiquement adaptés à chaque catégorie de parties
prenantes. Des sondages et des questions de suivi ont été
SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 11
utilisés par l'équipe d'entretien pour capturer un niveau de
détail suffisant pour chacun des entretiens.
Pour organiser et analyser le contenu des entretiens avec les
parties prenantes, le rapport utilise une structure analytique
développée par la Fondation Bill & Melinda Gates (BMGF)
stipulant que les six "composantes de base" –la politique, la
gouvernance, le financement, la planification et les
opérations, les données de base et le développement
d’initiatives innovantes– doivent s’agencer pour créer un
chemin critique vers l'élimination du paludisme :
POLITIQUE : Un environnement politique favorable et
une structure en place pour faciliter le processus
décisionnel national. Des décideurs ayant des données et
des connaissances suffisantes ainsi que l’accès à
l’information pour pouvoir soutenir efficacement les
changements dans le programme, la stratégie et les lignes
directrices de la lutte contre le paludisme.
GOUVERNANCE : Responsabilisation et engagement du
pays envers les activités de lutte contre le paludisme. Une
architecture définie pour assurer une planification et une
mise en œuvre coordonnées. Implication des autorités
politiques, économiques et administratives dans la
gestion des efforts de lutte contre le paludisme à tous les
niveaux. Soutien ou engagement dans la collaboration
régionale et transfrontalière des initiatives de lutte contre
le paludisme.
FINANCEMENT : Engagement à long terme des fonds de
programmes nationaux dans les efforts de lutte contre le
paludisme. Volonté des bailleurs de fonds externes de
soutenir les outils et les interventions approuvés. Un
accès suffisant aux informations nécessaires aux
donateurs pour prendre des décisions autonomes.
Compréhension générale du coût total nécessaire pour
assurer l'efficacité du plan de lutte.
PLANIFICATION ET OPERATIONS : Mise en place, de
l'infrastructure et des ressources humaines pour mettre en
œuvre la lutte antipaludique et les efforts d'élimination.
Plans spécifiques pour l'intensification de nouvelles
approches, des produits et des stratégies. Calendrier
réaliste pour la mise à l'échelle nationale.
DONNEES DE BASE : Données suffisantes pour soutenir
la stratégie et les approches actuelles et / ou pour guider
les futurs changements politiques.
DÉVELOPPEMENT D’APPROCHES INNOVANTES :
Développement et validation de nouveaux outils.
Pour une liste complète des questions d’entretiens par
catégorie de parties prenantes, voir l’Annexe 1 : Questions
d'entretiens avec les parties prenantes.
Garantie de Confidentialité Dès le départ, la confidentialité totale de toutes les réponses
des parties prenantes a été assurée pour encourager des
réponses honnêtes et ouvertes. Le processus d'entretien a été
expliqué à chaque personne interrogée, qui a fourni un
consentement verbal avant de commencer l'entretien.
Bien que les réponses individuelles soient mises en évidence
dans le rapport, aucune information permettant
l’identification des personnes interrogées n’est inclue.
Aucune information permettant l’identification des parties
prenantes n'a été partagée en dehors de l'équipe d’entretien et
d'analyse de PATH MACEPA.
Toutes les informations recueillies lors des entretiens avec les
parties prenantes, y compris les enregistrements audio, ont été
conservées en toute sécurité dans des fichiers protégés par
mot de passe. Les participants des entretiens ont eu la
possibilité de refuser l'enregistrement audio. Seule l'équipe
d'évaluation a eu accès à ces enregistrements. Une fois
l'examen et l'analyse du contenu terminés, les enregistrements
ont été effacés.
SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 12
Les entretiens avec les parties prenantes ont fourni une image riche en détails et en grande partie positive
des efforts de lutte contre le paludisme au Sénégal, indiquant un niveau élevé de professionnalisme et
d'engagement des parties prenantes. Les personnes interrogées étaient largement favorables à
l'orientation stratégique et à la direction des efforts du paludisme au Sénégal et ont fourni une perspective
optimiste sur la possibilité d’éliminer le paludisme.
Tous les entretiens avec les parties prenantes incluent une discussion générale sur les efforts de lutte contre le paludisme au Sénégal
où chaque partie prenante identifie les atouts et opportunités. Les entretiens ont été analysés et codés suivant le cadre analytique
développé par la BMGF pour les composantes de base essentielles à l'élimination- la politique, la gouvernance, le financement, la
planification et les opérations, les données de base et l’outil de développement. Les perspectives des parties prenantes sur les succès
et défis rencontrés dans les efforts de lutte contre le paludisme au Sénégal sont résumées dans la section suivante en fonction des six
catégories de composantes de base.
POLITIQUE
La composante de base politique se réfère à un environnement politique favorable et une structure déjà en place pour faciliter la prise de décision nationale, des données fiables, la connaissance et l'accès à l'information par les décideurs afin qu’ils puissent suffisamment soutenir les changements dans la politique, la stratégie et les orientations des efforts de lutte contre le paludisme.
Les parties prenantes ont apporté une variété de perspectives
sur l'environnement politique actuel au Sénégal, centré autour
du Cadre stratégique actuel et du prochain PNSP, ainsi que
sur les approches stratégiques déployées actuellement. Dans
l'ensemble, les parties prenantes étaient très favorables aux
politiques du Plan Stratégique dirigeant les efforts de lutte
contre le paludisme. Les perspectives des parties prenantes
ont divergé sur le thème de l'élimination- comment procéder,
les conditions et le calendrier, résultant en une gamme de
perspectives qui serviront à informer les partenaires dans la
lutte contre le paludisme et les futurs processus de
planification du PNSP.
Cadre Stratégique 2014–2018 En général, les parties prenantes ont attribué le succès du
Sénégal dans la lutte contre le paludisme à ses stratégies
robustes, fondées sur des données probantes, notamment le
Cadre Stratégique actuel 2014-2018 qui oriente
l'investissement des donneurs selon les priorités nationales.
Étant donné que le PNSP et le Cadre Stratégique
correspondant ont été élaborés en collaboration avec les
partenaires, les donateurs sont conscients des priorités du
plan. Les plans stratégiques du Sénégal se sont améliorés au
fil du temps selon les parties prenantes, en particulier grâce au
soutien des partenaires et des donateurs.
Le premier Cadre Stratégique a été établi en 1999-
2000 et ne bénéficiait d’aucun financement. Je
crois vraiment que les activités de financement
par le biais de l'OMS, RBM, le Fonds mondial, et
PMI ont permis l’opérationnalisation des
stratégies.
‒ Exécutant
Le Cadre Stratégique 2014-2018 est un prolongement du
PNSP 2011-2015 avec l'objectif d'atteindre le seuil de pré-
élimination d'ici 2018. Ce plan oriente l'allocation des
ressources à tous les niveaux, nécessitant que les partenaires
travaillent en collaboration étroite. Les partenaires se
réuniront à nouveau au second semestre 2015 sous la
direction du PNLP pour développer le prochain PNSP, qui
couvrira les années 2016 à 2020.
IV. RÉSULTATS QUALITATIFS
SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 13
PERSPECTIVES DES PARTIES PRENANTES SUR L’OBJECTIF DE PRE-ELIMINATION
Un questionnaire à choix multiples a été présenté à la fin de chaque entretien pour capturer l'évaluation de chacune des parties
prenantes sur la faisabilité de l’objectif de pré-élimination du paludisme. Le Cadre Stratégique comprend l'objectif d'atteindre
le seuil de pré-élimination au Sénégal avant 2018 (défini comme une incidence inférieure à 5 cas pour 1000).
Question 1 : À votre avis, dans quelle mesure l’objectif de pré-élimination nationale du paludisme est-il réalisable au
Sénégal dans les trois prochaines années ?
La moitié des parties prenantes considère que l’objectif de pré-élimination nationale du paludisme était modérément réalisable
dans les trois prochaines années. L'autre moitié des parties prenantes était répartie entre « extrêmement faisable », « pas très
faisable » et « incertain/neutre ». Aucune partie prenante n’a répondu « extrêmement irréalisable ».
Les parties prenantes représentant l’approvisionnement constituaient le groupe le plus optimiste, avec les deux parties prenantes
choisissant comme réponse " extrêmement réalisable " et " modérément réalisable". Les autres groupes les plus optimistes étaient
respectivement les exécutants, les régulateurs et les adoptants. Le groupe des décideurs étaient le groupe le moins optimiste par
rapport à l’objectif de pré-élimination durant les trois prochaines années. Comme le montre le tableau ci-dessus, aucun décideur
n’a répondu " extrêmement réalisable "- les réponses étaient plutôt réparties entre «modérément réalisable », « incertain / neutre»
et « pas très réalisable ». De façon intéressante, les décideurs sont restés évasifs dans leurs entretiens qualitatifs à propos d’un
calendrier réaliste pour l'élimination.
Un tiers des adoptants ont répondu « pas très réalisable », représentant 60 pour cent des répondants de cette catégorie. Cinquante-
six pour cent des adoptants ont répondu «modérément réalisable », ce qui représente 31 pour cent des répondants dans cette
catégorie. La moitié des exécutants ont répondu «pas très réalisable », ce qui représente 44 pour cent de cette catégorie. Les
exécutants se sont répartis entre «extrêmement réalisable », «incertain / neutre» et «pas très réalisable ».
Cadre Stratégique National contre le Paludisme
2016–2020
Les parties prenantes ont aussi partagé leurs buts et objectifs
pour le prochain PNSP qui sera développé prochainement
pour la période 2016-2020. Généralement, la plupart des
parties prenantes estiment que l'élimination serait possible au
plan infranational dans la période 2016-2020, dans certaines
zones, comme le nord, mieux positionné pour atteindre plus
rapidement l'élimination. De nombreuses parties prenantes
pensent que la stratégie la plus logique serait axée sur la
consolidation de l'état de pré-élimination à l'échelle nationale,
suivie par l’élimination lorsque le pays serait prêt pour cela.
QUESTION 1 – VUE D’ENSEMBLE DES RÉPONSES
RÉPONSES PAR CATÉGORIE DE PARTIES PRENANTES
SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 14
Plusieurs parties prenantes ont discuté la nécessité d'inclure
un objectif pour atteindre l’élimination dans le prochain
PNSP. Un adoptant pense que l'élimination du paludisme
devrait être l'objectif principal du prochain PNSP. L’un des
exécutants pense que compte tenu des performances du Cadre
Stratégique 2014-2018, ils devraient être en mesure de passer
à l'élimination sur une plus grande échelle au cours des cinq
années suivantes.
Un des exécutants était moins favorable au passage à court
terme vers l'élimination et pense que l’accent devrait être mis
sur le contrôle dans le sud-est et la pré-élimination dans le
nord.
Il ne suffit pas de parler d’élimination. Parlons de
contrôle dans le sud et de pré-élimination dans le
nord et le centre. La plupart des gens ne seront
pas d'accord avec moi, mais ce serait une erreur
de commencer à parler d'élimination.
‒ Exécutant
Plusieurs parties prenantes conviennent que le prochain PNSP
nécessitera de nouvelles formes d'assistance technique pour
une surveillance accrue et améliorée, en particulier avec la
priorisation des efforts de pré-élimination et d'élimination.
Plusieurs exécutants parmi les parties prenantes ont discuté de
la façon dont les plans de travail annuels devraient être
développés après l'achèvement du Cadre stratégique pour
maintenir les acteurs unis et engagés à tous les niveaux.
Approche Stratégique
Toutes les parties prenantes ont débattu, d’une façon ou d’une
autre, de l'élimination du paludisme, et en particulier des
succès qui supportent l'élimination, des défis qui devront être
surmontés pour atteindre cet objectif, de l'élimination
réalisable à court ou à long terme et du calendrier pour
atteindre l’élimination du paludisme.
Les succès qui soutiennent l’élimination
Les parties prenantes ont discuté de l'importance de quatre
facteurs de réussite liés à l’élimination :
Engagement de la communauté : Plusieurs parties
prenantes mentionnent l’importance du soutien de la
collectivité dans le cheminement vers l'élimination. Au
début, la population et même le personnel en charge de la
mise en œuvre des programmes ne croyaient pas toujours
que l'élimination était réalisable. Désormais, grâce aux
progrès enregistrés dans l'ensemble du pays, les gens
commencent à croire que l'élimination est possible et à
portée de main. Cette idée soutient les changements de
comportement essentiels à l'élimination.
Soutien et collaboration entre les partenaires : Les
parties prenantes soulignent l'importance d'une
collaboration et d’un soutien solide entre les partenaires à
tous les niveaux. Le Sénégal est un bon exemple pour les
autres pays car il a mis en place un cadre de partenariat qui
commence au niveau du Ministère de la Santé et va jusque
dans la communauté, et cette collaboration est en train de
porter ses fruits.
Leadership PNLP : Le PNLP est reconnu par de
nombreuses parties prenantes pour son solide leadership et
la coordination efficace de ses stratégies et partenaires.
Pour que le Sénégal puisse atteindre son objectif
d’élimination du paludisme, le leadership et la
coordination du PNLP continueront à être essentiels.
Adoption de politiques basées sur des données
probantes : Le Sénégal a de solides antécédents
d'intégration des politiques fondées sur des données
probantes dans ses documents stratégiques nationaux et
ses recommandations de mise en œuvre. Depuis fin 2014,
le Sénégal a adopté toutes les recommandations de l'OMS
qui sont adaptées à la situation épidémiologique du
Sénégal pour la prévention, le diagnostic et le traitement
du paludisme.
Les défis à relever pour atteindre l’élimination
Malgré les succès importants réalisés à ce jour, les parties
prenantes conviennent que le Sénégal a d’importants défis
à surmonter pour arriver à l'élimination.
Un financement durable : l'accès à un financement
durable va continuer à représenter un enjeu important dans
la lutte contre le paludisme. Les parties prenantes ont
discuté du besoin d’augmenter le financement car des
approches plus performantes et du coup plus coûteuses
sont nécessaires pour atteindre l’élimination. Les efforts
doivent se poursuivre sans interruption et sur le long
terme. Les parties prenantes ont débattu en particulier de
la difficulté d’obtenir un financement du gouvernement
national, ainsi que le financement continu et accru des
partenaires. Le faible niveau de financement actuel du
secteur privé est aussi un défi.
Une coordination régionale : La coordination régionale,
telle que discutée précédemment, sera essentielle pour
atteindre l'élimination du paludisme et pour s’assurer qu’il
ne réapparaisse pas. Les pays voisins devront devenir des
partenaires pour un meilleur contrôle vectoriel, mais aussi
pour aborder conjointement le problème de la migration et
gérer les cas qui viennent de l’extérieur.
SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 15
Une surveillance étendue : Pour que l’élimination soit
possible, les efforts de surveillance doivent être renforcés
et étendus pour couvrir l'ensemble du pays.
Des ressources accrues et disponibles : Des ressources à
la fois humaines et en médicaments et équipements,
devront être facilement disponibles pour soutenir les
efforts de lutte contre le paludisme et faire en sorte que
l'élimination soit possible. Les ressources humaines en
particulier doivent être bien formées et expérimentées.
Un engagement à long terme : Enfin, les efforts doivent
être maintenus sur le long terme. Le pays tout entier doit
être engagé sans relâche pour atteindre l'élimination.
Plusieurs parties prenantes ont débattu de la possibilité de
se lasser avant d’atteindre la ligne d’arrivée ; cela doit être
évité pour que l'élimination soit possible.
Est-il possible d’éliminer le paludisme au Sénégal ?
Sur l'ensemble des entretiens, 25 sur 33 parties prenantes
pensent que l'élimination du paludisme est possible au
Sénégal. Toutefois, les opinions diffèrent significativement
sur le calendrier de réalisation. Trois parties prenantes
indiquent qu'elles ne savaient pas quand l'élimination serait
possible, et l'une des parties prenantes pense même que ce
n’est pas le bon moment pour parler d'élimination.
Calendrier pour l’élimination
En plus de la discussion sur la possibilité d’atteindre
l'élimination, 12 parties prenantes ont fourni de leur propre
chef un calendrier. Voir la Figure 1 pour une représentation
chronologique visuelle des réponses des parties prenantes.
Les réponses varient d’un calendrier à court terme (trois à
cinq ans) jusqu'à un calendrier à 35 ans à partir d’aujourd’hui.
Les adoptants, les exécutants et les représentants de
l’approvisionnement ont fourni plus facilement une date ou
une fenêtre spécifique. Les décideurs, pour leur part, ont
fourni des réponses positives mais vagues sur un calendrier
pour l’élimination.
Le soutien à l'élimination du paludisme
Nous avons demandé aux parties prenantes comment
accroitre le soutien venant des individus, des organisations et
des partenaires, pour éliminer du paludisme. Cinq parties
prenantes ont débattu de l'impact qu’un soutien politique
accru pourrait avoir sur les efforts de lutte contre le
paludisme. Un exécutant, en train de planifier une campagne
de distribution universelle de moustiquaires qui allait être
présentée lors de la Journée mondiale contre le paludisme,
avait réfléchi aux moyens de faire participer les dirigeants
politiques en leur faisant signer publiquement un pacte
affirmant leur engagement pour l'élimination du paludisme.
Un autre exécutant souligne l'importance de la coordination
mondiale pour accroître le soutien politique national :
Appelez Bill Gates. Les gens doivent l’écouter parce qu'il
l’a dit récemment à la Nouvelle-Orléans : Ce sera
réalisable grâce à une coordination mondiale en
commençant par les gouvernements et les chefs d'Etat
dont la responsabilité est de ne pas laisser la population
mourir du paludisme.
‒ Exécutant
Quatre parties prenantes évoquent l'importance de soutenir les
stratégies et recommande de faire de l'élimination l’objectif
principal dans le prochain cadre stratégique, afin d'accroître le
soutien à cette stratégie à tous les niveaux. Quatre parties
prenantes mentionnent la nécessité d’utiliser de nouveaux
outils pour lutter contre le paludisme et cinq parties prenantes
ont discuté de la nécessité de renforcer et d’adapter les
programmes existants. Deux d'entre elles ont spécifiquement
discuté des activités de surveillance.
Au Sénégal où nous nous trouvons, tout le monde pense à
l'élimination. C’est un tout nouveau changement de
mentalité. Nous devons garder tout le monde engagé et
identifier réellement le rôle de chacun. Nous avons
besoin d'une feuille de route qui nous mène vers
l'élimination ici au Sénégal afin d’aider les gens à
visualiser ce qui doit être mis en place et quel rôle ils
peuvent jouer.
‒ Exécutant
Que signifierait l'élimination pour votre communauté ?
On a demandé aux adoptants et aux exécutants ce que
signifierait l’élimination pour leurs communautés. Cinq
parties prenantes décrivent les avantages économiques de
l'élimination. Bien que les coûts associés au traitement du
paludisme soient élevés, les coûts en termes d’opportunité
pour les individus, familles et communautés sont eux aussi
importants, notamment en nombre de jours de travail et
d’heures de classe manqués à cause du paludisme. Les parties
prenantes mentionnent aussi l’amélioration de la santé au plan
national et l'amélioration de la qualité de vie qu’apporterait
l'élimination du paludisme. Un des adoptants fourni une
réponse simple mais touchante : « bonheur ».
SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 16
SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 17
GOUVERNANCE
Les parties prenantes reconnaissent qu’une gouvernance efficace est une condition essentielle pour
accélérer les efforts d’élimination du paludisme au Sénégal. Ils identifient le système de santé, le
leadership du PNLP et le niveau actuel de partenariat et de collaboration comme étant des éléments clés
dans l'architecture de la gestion du paludisme qui a permis les progrès réalisés jusqu’à aujourd’hui. Les
améliorations et additions nécessaires pour renforcer l'architecture de la gestion actuelle du paludisme ont
été aussi identifiées, y compris une coordination régionale efficace accrue, plus de collaboration
intersectorielle et un système de santé décentralisé renforcé afin d'améliorer les efforts déployés au
niveau périphérique.
Système de Santé Cinq des parties prenantes considèrent le système de santé comme un atout, notant qu’il est généralement efficace, organisé, et
capable de déployer des interventions pour lutter contre le paludisme, même s’il comporte des points faibles en termes de capacité et
de portée.
Nombre de parties prenantes qui considèrent “le système de santé” comme un atout
Déciders Exécutants Adoptants Régulateurs Approvisionneurs
Nombre de parties
prenantes par
catégorie de succès
Système de santé
2 2 0 1 0 5
Nombre Total de
parties prenantes
6 14 9 2 2 33
Trois parties prenantes ont débattu de la portée des activités
de lutte contre le paludisme mises en œuvre à tous les niveaux
du système de santé, depuis le niveau central jusqu’aux
niveaux périphériques. Un décideur parmi les parties
prenantes note que par rapport aux pays voisins, l'état du
système de santé au Sénégal est particulièrement satisfaisant
de par son efficacité et son organisation.
Même s’il y a des faiblesses, nous avons quand même
un système capable de déployer les interventions
nécessaires pour lutter contre le paludisme. Ces deux
aspects créent des opportunités que le pays peut
exploiter pour aller de l'avant.
- Décideur
Les faiblesses du système de santé D’un autre côté, un tiers des parties prenantes croient que le
système de santé nécessite des améliorations pour que le pays
puisse progresser plus rapidement vers l’élimination, en
particulier dans l'organisation et la couverture du système de
santé. Un donateur plaide pour le renforcement des systèmes
de santé afin d'améliorer la qualité de la collecte des données,
notant que le gouvernement devrait augmenter leur
financement du système de santé pour y arriver.
En théorie, le système de gouvernement décentralisé du
Sénégal garantit que les ressources allouées au paludisme
parviennent à la communauté. Plusieurs parties prenantes sont
d'avis que le système décentralisé est efficace et permet
d’atteindre toute la population. Une partie prenante a fait
remarquer que la décentralisation a contribué à s’assurer le
soutien de personnes clés pour soutenir les efforts de lutte
contre le paludisme, ceux du MOH jusqu’aux efforts des
parties prenantes locales.
SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 18
Cependant, d'autres parties prenantes considèrent que bien
que les efforts de lutte soient solides au niveau central, les
efforts et les compétences sont plus faibles au niveau
périphérique. Aucun adoptant ne considère le système de
santé comme un atout, ce qui est une indication des points
faibles du système auxquels font face ces parties prenantes au
niveau périphérique. Un adoptant note qu’un renforcement de
la gouvernance locale est nécessaire pour gérer le paludisme
aux niveaux les plus décentralisés. Un décideur souligne la
nécessité d’accroitre et d'améliorer la gestion intégrée des cas
au niveau communautaire en combinant la gestion des cas de
paludisme avec d'autres activités dans le domaine de la santé,
afin d’exploiter efficacement les ressources existantes.
Leadership du PNLP Près de la moitié des parties prenantes ont reconnu qu’un
solide leadership était l'un des principaux vecteurs de réussite,
ou de possible succès futurs, dans les efforts de lutte contre le
paludisme au Sénégal, en particulier le leadership du PNLP et
du Ministère de la Santé. Les décideurs, les exécutants, les
régulateurs et les parties prenantes, ont été plus enclins à faire
référence au leadership, avec 83 pour cent des décideurs, 50
pour cent des exécutants et 50 pour cent des régulateurs.
Ils ont un leadership solide qui est bien coordonné.
Venant d’une personne qui travaille dans la sous-
région, vous pouvez voir que le PNLP est
incroyablement solide ici au Sénégal comparé à
d’autres endroits. Tous les outils et les structures sont
disponibles. C’est un exemple de gros efforts consentis
dans la région et cela peut être une référence pour les
autres afin qu’ils puissent obtenir de meilleurs
résultats dans la lutte contre le paludisme.
‒ Exécutant
Un autre exécutant considère que la crédibilité du PNLP est
favorable au succès à long terme. Peu importe ce qui se
passera, même s’il y a une pénurie de financement, le PNLP
reste un programme crédible, ayant l’assurance et la
confiance des partenaires, ainsi que la capacité de mobiliser
les gens dans les efforts de lutte contre le paludisme. Deux
autres parties prenantes, un exécutant et un décideur,
remarquent que bien que le PNLP reporte au Ministère de la
Santé, il est financièrement autonome parce que le paludisme
est principalement financé par des donateurs extérieurs. Cette
autonomie financière leur donne le pouvoir d'allouer des
ressources en fonction des stratégies et de gérer les activités
des partenaires en conséquence. Un autre décideur et un
donateur, soulignent l'importance de l'autonomie du PNLP
quand il s’agit de s’approprier les activités du programme :
Du point de vue de la politique générale,
l'importance de l’engagement des
programmes nationaux de lutte contre le
paludisme et l'appropriation des activités ne
peut être surestimée. Je ne suis pas contre les
ONG, mais trop souvent elles ont un projet de 3
à 5 ans, elles avancent bien, elles gardent
rarement le Ministère informé, puis elles
disparaissent. Je préfère investir mon argent
dans le PNLP car tant que le projet leur
appartient, et qu’il l’approuve, il sera viable
tant que le financement existe.
‒ Décideur
Trois parties prenantes ont également discuté de l’importance
d’un soutien politique national comme élément essentiel du
leadership et de la gouvernance globale du PNLP. Le
Ministère de la Santé, en particulier, est favorable au PNLP et
aux efforts dans la lutte contre le paludisme, créant ainsi un
environnement propice au soutien du PNLP.
L’utilisation stratégique des partenariats pour soutenir et
guider le programme, un atout de taille spécifique au PNLP, a
fait l’objet d’une discussion entre six parties prenantes :
Le département a établi des partenariats
importants qui contribuent à la gestion des
programmes. Nous avons des partenaires
techniques qui participent à la réflexion et la
conception des plans pour contrôler la
maladie. Nous avons également des
partenariats financiers qui permettent aux
programmes d'aborder et de concevoir des
plans stratégiques.
Nombre de parties prenantes qui considèrent “le système de santé” comme un point faible
Décideurs Exécutants Adoptants Régulateurs Approvisionneurs
Nombre de parties
prenantes par catégorie de défi
Système de santé
3 4 3 0 1 11
Nombre Total de parties prenantes
6 14 9 2 2 33
SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 19
Après le démarrage de ces plans stratégiques,
nous créons des plans opérationnels annuels.
C’est ce qui fait la force du programme. La
création de partenariats et l'élaboration d’une
documentation stratégique solide, en fait de
nos jours, un programme bien reçu par les
partenaires.
‒ Exécutant
Les partenariats en matière de recherche en particulier, sont
identifiés par cinq parties prenantes. Le PNLP a établi
d’étroits partenariats collaboratifs avec des chercheurs
travaillant à l'Université de Dakar (UCAD) et ailleurs au
Sénégal, qui lui fournissent des indications et des avis
d'experts sur la réduction du paludisme en s’appuyant sur les
recherches en cours.
Le PNLP s’est aussi concentré sur le processus de
réglementation du pays, renforçant les infrastructures
nécessaires à une réglementation efficace sur la sécurité et
l'utilisation d'outils pour prévenir et traiter le paludisme. Un
régulateur note que c’est sous la direction du PNLP que le
contrôle de la qualité a vraiment été mis en place, ce qui a
permis à d’autres programmes du Ministère de la Santé
d’adopter et d'appliquer ce processus.
Les défis du PNLP
Malgré les points forts du PNLP, il est confronté à des défis,
en particulier dans sa structure organisationnelle. Deux
parties prenantes mentionnent une prochaine restructuration
du PNLP basée sur un audit récent de l'organisation mené par
un cabinet de conseil privé. Les problèmes identifiés par cet
audit dénoncent à la fois une structure organisationnelle
inefficace et un manque de ressources humaines. Un décideur
souligne que les membres du personnel sont souvent affectés
à travailler pour le PNLP avec des compétences spécifiques
qui ne sont pas alignées avec les besoins du PNLP. En
conséquence, les besoins du PNLP ne sont pas satisfaits dans
certains départements avec un personnel surmené, tandis que
d’autres membres du personnel n’ont presque rien à faire dans
d’autres départements. Ce décideur souligne aussi que lorsque
le personnel est occupé à essayer de maintenir le
fonctionnement de la machine, il n'y a pas de temps à
consacrer à la réflexion stratégique pour faire avancer les
choses.
Partenariats " Partenariat et collaboration " est la catégorie la plus citée en
matière de succès identifié par les parties prenantes, et discuté
par 86 pour cent des exécutants, 83 pour cent des décideurs et
78 pour cent des adoptants. Les partenariats existants entre le
PNLP, les donateurs, les organisations qui sont chargées de la
mise en œuvre, les ONG internationales, les organisations de
recherche et les experts techniques, rendent les efforts actuels
dans la lutte contre le paludisme plus collaboratifs, efficaces
et pérennes. Un décideur met en avant la structure solide des
partenariats en particulier, qui favorise un environnement
propice à l'échange et à la mobilisation des ressources.
L’une des parties prenantes, un chercheur qui a depuis
longtemps participé aux efforts de lutte contre le paludisme
au Sénégal, attribue la solidité des partenariats actuels à un
arrêt du financement du Fonds mondial en 2004. Le Fonds
mondial n'a pas renouvelé son financement pour le Sénégal
pour de multiples raisons, y compris une mauvaise gestion
des efforts dans la lutte contre le paludisme, de faibles
performances dans le renforcement des systèmes de santé et
des partenariats peu développés. Cet arrêt du financement a
poussé le PNLP à restructurer l'ensemble de son programme
et à se concentrer pour améliorer significativement l'efficacité
de ses interventions et de sa collaboration avec les
partenaires. Ce chercheur considère que la suspension du
financement a en réalité servi de catalyseur pour établir un
cadre de partenariats solides. Le PNLP s’est ainsi axé sur le
renforcement des capacités, établissant un système de gestion
financière fiable, intégrant les partenaires à chaque étape de la
création et de la mise en œuvre de la stratégie, et mettant en
place un suivi et une évaluation périodiques des progrès. Le
Sénégal a obtenu une deuxième subvention du Fonds Mondial
en 2006 après cette période d'amélioration et a depuis été
salué pour la solidité de ses partenariats.
Mécanismes de coordination des partenaires
Le PNLP et ses partenaires ont mis en place plusieurs
mécanismes pour aider à gérer le financement et les stratégies
de la lutte contre le paludisme. Ces mécanismes ont soutenu
le renforcement du cadre de partenariat et ont permis
d’accroitre la collaboration. Les parties prenantes
mentionnent l’ICN (Instance de Coordination Nationale) et le
CCPLP (Cadre de Concertation des Partenaires). La plupart
des partenaires participent à ces mécanismes de coordination ;
les parties prenantes ont discuté de ces mécanismes qui
servent de tribune aux partenaires pour mieux soutenir le
PNLP. Une des parties prenantes ajoute qu’il y a une bonne
représentation de tous les secteurs, des ONG aux universités
jusqu’au Ministère de la santé. Les organismes de mise en
œuvre et les donateurs participent aussi activement aux
réunions qui offrent un cadre propice à l'échange
d'informations.
Améliorations des partenariats
En plus des partenariats qui fonctionnent bien au Sénégal, les
parties prenantes pensent qu’il est nécessaire d’effectuer
certaines améliorations ou d’augmenter les partenariats
actuels. Ces améliorations incluent : la nécessité de mettre en
place des partenariats avec le secteur privé, d’accroitre les
partenariats techniques, les partenariats avec les autorités
religieuses et d’accroitre globalement le nombre de
SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 20
partenariats.
Nécessité des partenariats avec le secteur privé
Selon les parties prenantes, la plus grande nécessité dans le
cadre des partenariats est de développer une approche qui
implique le secteur privé local du pays, afin d’établir
efficacement des partenariats avec ce secteur. Les parties
prenantes mentionnent plusieurs domaines éventuels où
trouver des partenaires du secteur privé en lien avec les
efforts de lutte contre le paludisme, notamment dans le
secteur de la santé à but lucratif et les grandes sociétés qui
dirigent des établissements de santé. Une partie prenante
mentionne la nécessité de redoubler d'efforts pour former les
médecins et les employés du secteur privé à la gestion des
données et à l’utilisation des outils de présentation des
rapports, afin de permettre un meilleur partage de
l'information et de la gestion des cas de paludisme :
Ne pas travailler ensemble est une lacune en ce
qui concerne le paludisme et la santé en
général. Cela crée un grand vide. Des ressources
sont nécessaires pour former et motiver le
secteur privé. Aucune solution n’existe
actuellement, mais il doit y avoir une stratégie
pour former les employés du secteur privé, sans
pour autant limiter leurs activités qui génère
des revenus. Une des options est de former les
employés du secteur privé directement sur leur
lieu de travail entre les visites des patients. Ce
dispositif avait déjà été lancé à un moment
donné, mais fut arrêté en raison d’un manque
de ressources.
‒ Exécutant
Une autre partie prenante cite un exemple réussi de
partenariat public / privé avec une entreprise productrice de
sucre dans le nord. Dans ce cas précis, les Tests de Diagnostic
Rapide (TDR) ont été proposés aux salariés de ces
entreprises, en coordination avec le district chargé de la mise
en œuvre. Ce partenariat a permis à l’entreprise d’économiser
des ressources financières considérables et a impliqué tous
ses employés, toute une population de travailleurs qui n’aurait
pas était accessible autrement. Cette partie prenante souligne
que les opportunités de ce type doivent être mieux exploitées.
Les autres parties prenantes recommandent la mise en place
de partenariats public / privé de ce genre avec des entreprises
comme les sociétés minières et les producteurs de coton.
Un donateur parle également du soutien offert par leur
organisation au PNLP afin de mettre en place des partenariats
avec le secteur privé. Ce partenaire, et donateur, souligne en
particulier le besoin d’améliorer la pérennité des interventions
en veillant à ce que les efforts de lutte continuent au-delà des
financements extérieurs. Cette partie prenante identifie le
secteur privé comme étant un partenaire clé qui permet de
combler les lacunes, surtout financières.
Coordination Régionale Près des deux tiers des parties prenantes ont discuté de la
nécessité d'une coordination régionale dans les efforts de lutte
contre le paludisme, en particulier pour permettre
l'élimination de la maladie.
[L’élimination nationale] est réalisable, mais la
maladie n'a pas de frontières. Nous sommes
dans une sous-région où d’autres ont aussi le
paludisme. Je ne suis pas sûr des efforts qui
sont mis en place dans les autres pays. Nous
avons besoin d'une stratégie transnationale, à
l’image de ce qui a été mis en place pour le ver
de Guinée et des efforts actuels qui existent
contre le virus Ebola. Les populations se
déplacent. Il y a par exemple la compagnie
productrice de sucre qui teste les travailleurs
migrants venant du sud. Cela doit être mis en
place à toutes les frontières. [L’élimination
nationale] sera moins difficile si tous les pays
voisins sont engagés.
‒ Adoptant
Les parties prenantes mentionnent plusieurs réseaux et
initiatives régionales, y compris :
DELTA – Développement pour l’Excellence et la
Formation des dirigeants en Afrique
OMVS – Organisation pour la Mise en Valeur du
fleuve Sénégal
TIME – Initiative Trans-gambienne pour
l'élimination du paludisme
WAHO – Organisation Ouest Africaine de la Santé
WANMAT – Réseau d’Afrique de l'Ouest pour la
surveillance des traitements antipaludiques
WARN – Réseau régional RBM pour l’Afrique de
l'Ouest
Un certain nombre de parties prenantes doutent que les efforts
régionaux actuels soient efficaces, indiquant plusieurs défis
qui doivent être surmontés. Tout d'abord, il manque à ces
initiatives un mécanisme de coordination fiable. Une partie
prenante remarque qu’à cause de cela, les ressources ne
suivent pas nécessairement les plans qui sont établis au
niveau sous régional.
Pour relever ce défi, plusieurs autres parties prenantes
suggèrent d’établir des stratégies communes et des
programmes conjoints entre les pays. D'autres parties
prenantes se sont montrées sceptiques face à cette idée :
SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 21
Tout est une question de politique et il n’y
aura pas une communication transfrontalière
tant que les systèmes sont aussi différents. Le
plus gros problème pour le Sénégal est la
Guinée et je ne connais pas le degré de
communication transfrontalière existant. La
coordination régionale n’est pas très soutenue
par PMI. Il n’y a pas beaucoup de
communication et la Gambie n’est pas prise en
charge par PMI. La Gambie a déployé l’AID
dans l'ensemble des pays. Jusqu'à ce que nous
mettions en place la même stratégie et que
nous obtenions des résultats proches de zéro,
je ne suis pas sûr pour le moment du rôle que
peut jouer la coordination régionale.
‒ Décideur
Une autre partie prenante souligne le défi que représente
l'instabilité politique en Gambie et la guerre civile dans
d'autres pays voisins, et le frein à la réussite des initiatives
régionales que cela représente.
Malgré ces importants défis qui empêchent actuellement
d’avoir une collaboration régionale efficace, de nombreuses
parties prenantes insistent sur le fait que cette infrastructure
doit être développée pour assurer un futur succès. Un certain
nombre de parties prenantes citent la réussite actuelle des
institutions de recherche dans la collaboration régionale
comme étant une bonne entrée en matière. Un exécutant met
en avant la nécessité de mettre en place une plate-forme
commune afin de partager les exemples de réussites, les idées
et donner des conseils pour les efforts de lutte contre le
paludisme dans la région. Enfin, une partie prenante
mentionne que deux principaux donateurs, la Banque
Islamique de Développement (BID) et la Fondation Gates,
sont en train d’examiner la possibilité de développer
d’éventuels projets régionaux. Bien qu’aucune partie prenante
ne l’ait spécifiquement mentionné, les donateurs ont la
capacité de fournir le mécanisme fiable nécessaire à une
coordination régionale efficace.
SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 22
Collaboration Intersectorielle Six parties prenantes ont discuté de l'importance de la
collaboration intersectorielle pour avoir une structure de
gouvernance solide, dans tous les secteurs, et dans le secteur
public en particulier. Un adoptant cite comme référence un
processus de planification participative de 2011 auquel ils ont
participé, qui incluait les collectivités locales, les
Organisations Communautaires de Base (OCB), le secteur de
la santé, les organisations du secteur privé, et les décideurs
nationaux. Cette partie prenante souligne que ce processus fut
un succès grâce à une collaboration à tous les niveaux, du
sommet jusqu’à la base, au niveau opérationnel.
Plusieurs parties prenantes ont discuté de la nécessité de
poursuivre la collaboration et le soutien entre les ministères
du gouvernement. Les efforts de lutte contre le paludisme
pourraient être davantage soutenus par le Ministère de la
Santé, le Ministère de la Jeunesse, Le Ministère de
l'Éducation Nationale et le Ministère de l'Agriculture. En
déployant une approche intégrée, ces ministères pourraient
significativement contribuer à déployer et augmenter la portée
des efforts de lutte contre le paludisme.
Une autre partie prenante mentionne le SAED (une
organisation paraétatique qui travaille sur la culture du riz et
l'irrigation) comme possible partenaire pour la collaboration
intersectorielle. SAED fournit des études sur le climat et
serait un partenaire potentiel dans les efforts de lutte anti
vectorielle, intersectorielle et collaborative.
FINANCEMENT
Le financement des activités de lutte contre le paludisme a été
un sujet important abordé par la majorité des parties
prenantes. Les parties prenantes ont fourni des perspectives
sur l'approche d’allocation des fonds ainsi que le financement
par secteur, y compris le financement extérieur provenant des
donateurs, le financement national et le financement du
secteur privé.
Approche pour l’allocation du financement Les parties prenantes ont des opinions diverses sur l'approche
actuelle en matière d’allocation du financement.
Les ressources sont affectées de manière appropriée
Treize parties prenantes considèrent que les ressources
actuelles vont aux bonnes interventions. Deux décideurs et un
exécutant soulignent l'importance du cadre stratégique pour
diriger l'allocation des ressources à tous les niveaux.
Les besoins sont identifiés et les options sont
nettes. Cela se fait de manière participative avec
tous les partenaires. Nous pensons ensemble,
réfléchissons ensemble et décidons de ce que nous
pensons être nécessaire. Nous pensons que les
priorités et les besoins qui ont été identifiés sont
vraiment là où l'argent devrait être investi.
‒ Décideur
Un adoptant et un exécutant notent que bien qu’il n’y ait
jamais assez de ressources, les acteurs font bon usage des
ressources existantes et qu’elles sont allouées de manière
appropriée. Un adoptant explique qu’à Richard Toll les
ressources étaient suffisantes et bien investies, mais que cela
pourrait être différent dans le reste du pays.
Les ressources devraient être allouées à différents
domaines
Neuf parties prenantes pensent que les ressources actuelles
devraient être allouées différemment. Plusieurs décideurs
demandent que plus de ressources soient allouées à la lutte
contre le paludisme, notamment à la gestion des cas dans la
communauté. Ces décideurs préconisent également une
surveillance et un contrôle accru des activités et le
renforcement de la recherche en entomologie. Un exécutant
est d'accord pour accroitre la surveillance, soulignant que les
activités de M&E et de surveillance devraient représenter 35
pour cent du budget de la lutte contre le paludisme au lieu des
10 pour cent actuels.
Les régulateurs pensent que le contrôle qualité a besoin de
plus de ressources, en particulier pour embaucher des experts
afin d’évaluer les nouveaux médicaments et diagnostics.
Les adoptants réclament plus de soutien pour la mise en
œuvre sur le terrain ainsi que pour les médicaments et outils
de diagnostic. Trois parties prenantes mentionnent la
nécessité d'améliorer la communication avec les
communautés et une de ces parties prenantes cite en
particulier le Kédougou où l'assainissement nécessite
également des ressources supplémentaires. Une des parties
prenantes mentionne que le contrôle vectoriel a été négligé,
tandis qu'une autre cite la nécessité d’augmenter les
ressources humaines qualifiées. Des ressources
supplémentaires sont nécessaires pour le financement du
SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 23
matériel, y compris pour des moustiquaires et pour une
meilleure disponibilité des médicaments contre le paludisme
(par exemple, les médicaments pour les femmes enceintes ne
sont toujours pas gratuits).
Les ressources allouées à certaines activités doivent
être éliminées
Deux décideurs et deux exécutants croient fermement que les
ressources ne doivent pas être allouées à certaines activités.
Un décideur pense que la recherche pour les vaccins est un
gaspillage d'argent étant donné les défis actuels auxquels fait
face la lutte contre le paludisme.
Deux parties prenantes ont ajouté que l’aspersion intra-
domiciliaire (AID) était un investissement contestable. Le
premier a mentionné son coût élevé et l'autre a parlé des
données peu probantes. D'autre part, un exécutant pense que
l’AID est actuellement sous-financé car ce n’est pas une
priorité pour les donateurs. Il estime que les ressources sont
allouées à des domaines que les donateurs auraient financés
quel que soit le plan stratégique.
Le financement des donateurs Selon les parties prenantes, le financement des donateurs a
permis de mettre en place des stratégies qui ont contribué à
guider les succès du Sénégal. Le programme de lutte contre le
paludisme du Sénégal est principalement financé grâce à des
partenariats avec des donateurs extérieurs. Le Sénégal dispose
d'un cadre solide qui permet à la collaboration des partenaires
d'avoir lieu et le Cadre Stratégique aide à orienter les
ressources vers les interventions prioritaires.
Les parties prenantes ont fait l'éloge des partenariats avec les
donateurs en indiquant que le soutien continu de ces derniers
était la clé du succès actuel et futur. Les parties prenantes ont
mentionné que les donateurs tels que le Fonds Mondial,
USAID et BMGF, étaient des partenaires essentiels aux
efforts pour l'élimination et la lutte contre le paludisme. Une
partie prenante souligne en particulier l'importance des
donateurs qui favorisent la mobilisation des ressources locales
pour des résultats durables.
Cinq exécutants parlent de la nécessité urgente d’un soutien
ininterrompu et accru des donateurs. Un exécutant souligne
l'importance de maintenir les niveaux actuels de financement,
car les succès actuels restent vulnérables et la situation du
paludisme au Sénégal demeure précaire :
Les partenaires du Sénégal et PMI en particulier, ont
réalisé un excellent travail parce que PMI a toujours
été présent. S’ils continuent tous sur la même lancée,
avec le Fonds mondial et les autres partenaires
traditionnels, je pense et je crois que nous allons
terminer ce travail. Pour ces cinq prochaines années,
le financement ne doit pas diminuer. Il doit être
prolongé.
‒ Exécutant
Un autre exécutant note que la disponibilité constante du
financement demeure un défi majeur. Deux autres exécutants
estiment que le gouvernement du Sénégal n’a pas les moyens
de soutenir les efforts de lutte contre le paludisme de manière
indépendante et par conséquent, le soutien extérieur est
nécessaire pour maintenir le niveau de progrès existant. Un
autre exécutant note l'importance de démontrer les efforts et
les succès réalisés actuellement au Sénégal afin que les
donateurs puissent voir les effets de leur investissement et
acceptent de continuer à financer la recherche et la lutte
contre le paludisme.
Cinq exécutants différents ont débattu de la nécessité de
réduire la dépendance aux donateurs extérieurs. Deux d’entre
eux s’inquiètent de la lassitude que peuvent ressentir les
donateurs, ce qui entrainerait une diminution du financement.
D’après une des parties prenantes, l’arrêt du financement du
Fonds Mondial en 2010 et 2011, a eu une incidence négative
sur les résultats. Une autre partie prenante souligne que les
contributions venant de l’extérieur représentent des
ressources complémentaires et bien que les projets financés
par les donateurs se terminent, l'expertise locale continue,
mettant ainsi l’accent sur la nécessité d'un engagement
communautaire.
Trois exécutants considèrent que les donateurs dirigent la
prise de décision sur les stratégies d'intervention contre le
paludisme. L'une de ces parties prenantes déclare que si les
donateurs ne pensaient pas que les activités étaient
nécessaires, ces activités ne seraient pas incluses dans la
planification et ne seraient pas budgétisées.
Enfin, deux décideurs plaident en faveur de nouvelles
approches et idées de financement. À cet effet, le Fonds
Mondial étudie actuellement l’option de fonds innovants dans
le domaine de la santé, où le gouvernement rembourserait le
capital tandis que les donateurs tiers couvriraient les intérêts.
Le principal mode de financement de la BID au Sénégal est le
Fonds d'Actions Islamique, un fonds de solidarité qui
demande un partage des coûts par le pays. Le pays a alors de
20 à 25 ans pour rembourser le fonds à faible intérêt. Les
stratégies de financement innovantes comme celles-ci
permettent une meilleure participation nationale.
Le financement national Les parties prenantes soutiennent deux points de vue
clairement définis qui se recoupent à propos du financement
national : une augmentation du financement national est
SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 24
absolument nécessaire et le financement national est faible
car l'aide financière des donateurs extérieurs est élevée.
Quatorze parties prenantes ont débattu de la nécessité cruciale
d’accroitre la mobilisation des ressources internes, du niveau
national jusqu’aux gouvernements locaux. Une partie
prenante explique que le PNLP s’active à créer un plan de
plaidoyer afin de mobiliser un soutien supplémentaire des
gouvernements nationaux, de l'État et des collectivités
locales. Un autre exécutant estime que bien que les budgets
nationaux soient restreints, si le gouvernement national
pouvait montrer une augmentation de son propre engagement
financier face au paludisme, les donateurs augmenteraient
aussi leur aide.
Quatre parties prenantes soulignent que le financement
national est faible car le niveau d’aide offert par les donateurs
dans la lutte contre le paludisme est très élevé. Le
gouvernement national est donc en mesure d'investir ses
ressources dans d'autres problèmes essentiels. Un exécutant
recommande aux donateurs d'exiger une contrepartie
nationale, en plus de leur propre aide financière :
C’est logique car le département de santé national
déplace ses ressources ailleurs car le paludisme est
financé par des donateurs. Il y a un énorme obstacle
interne au sein des ministères. Ils ne veulent juste pas
payer. Les donateurs internationaux créent en partie
ce problème. Il revient à la communauté des
donateurs de commencer à exiger que les pays
fassent un effort au niveau du financement.
‒ Exécutant
Financement du secteur privé Treize parties prenantes ont débattu de la nécessité d'un
financement provenant du secteur privé. Plusieurs parties
prenantes s’accordent sur le fait que le financement du secteur
privé n’est pas une priorité, mais devrait quand même le
devenir. Toutefois, pour que cela se produise, un
environnement propice doit d'abord être mis en place. Les
entreprises privées n’ont actuellement aucune incitation
financière à contribuer parce qu'il n'y a aucune option définie
pour un allégement fiscal.
Trois parties prenantes ont discuté de la responsabilité du
secteur public et de ses partenaires à encourager la
participation du secteur privé. Un exécutant note que c’est
dans l’intérêt du secteur privé de reconnaître qu'une
population en bonne santé est préférable pour eux. Une autre
partie prenante, cependant, est sceptique quant à l’exactitude
de cette hypothèse :
Le problème est que le paludisme est prédominant
dans les zones rurales pauvres, ce qui n’est pas le cas
chez les salariés qui travaillent dans les entreprises.
Nous allons devoir être plus créatifs pour démontrer
pourquoi ils devraient investir dans la population
rurale pauvre qui est la plus concernée par le
paludisme.
‒ Décideur
SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 25
PLANIFICATION ET OPÉRATIONS
Les plus grands défis cités par les parties prenantes tombent
dans la catégorie planification et opérations, axée sur la mise
en œuvre du Cadre Stratégique actuel du Sénégal et des futurs
NMSP au plan national. Même en se basant sur des données
probantes solides, un financement suffisant et des orientations
politiques réalisables, atteindre les objectifs de réduction et
d'élimination du paludisme nécessitera des capacités de
planification et d’opération solides.
Plusieurs parties prenantes citent des exemples de réussite en
matière de planification et d’opérations qui ont contribué à la
réduction de l'incidence du paludisme. Les parties prenantes
ont également ajouté que l'engagement de la communauté est
essentielle et que les succès les plus positifs sont enregistrés
lorsque la communauté non seulement participe, mais oriente
fortement les efforts mis en place.
Dans le même temps, les parties prenantes soulignent des
lacunes récurrentes dans la planification et les opérations. Les
ressources humaines, insuffisantes autant en quantité qu’en
qualité, sont le principal défi à surmonter identifié par les
parties prenantes. La gestion de la chaîne
d'approvisionnement et les problèmes d'infrastructure ont
également été identifiés comme des défis importants par les
parties prenantes. Enfin, le « défi du sud-est » ou la gestion
des défis très importants auxquels fait face la lutte contre le
paludisme dans le sud-est en raison de l’environnement, la
géographie et les limitations en infrastructure et ressources,
menace de rendre improbable l'élimination à l’échelle
nationale.
Les parties prenantes mentionnent à plusieurs reprises que ces
lacunes doivent être résolues afin que le pays puisse atteindre
l'élimination du paludisme.
Optimisation des interventions actuelles grâce
à la stratification Les parties prenantes soulignent que l'approche pour chaque
région du Sénégal est déterminée en fonction de sa zone
épidémiologique. Le pays est divisé en trois zones
écologiques différentes en fonction de la pluviométrie
annuelle : la zone nord-sahélienne (<400 mm de
précipitations annuelles entre juillet et septembre), la zone
sahélienne centrale (400-1000 mm de précipitations entre
juillet et octobre) et la zone tropicale au sud (1,000-1,250 mm
de pluie entre juin et octobre).11 Le pays peut également être
divisé en deux zones écologiques : une zone tropicale avec
une transmission qui dure toute l’année culminant pendant la
saison des pluies et une zone sahélienne qui a une
transmission plus élevée après la saison des pluies.
Les stratégies au Sénégal sont donc adaptées en fonction
des strates dans le nord, le centre et le sud :
Au Sénégal, nous avons trois strates. Nous avons la
région du nord qui est une zone de pré-élimination
où nous devons maintenant développer de nouvelles
stratégies pour atteindre l’élimination. Dans la
région centrale et la région du sud, nous sommes
toujours en phase de prévention. Ces régions ont
mené des stratégies pour atteindre les phases pré-
élimination. Nous avons maintenant déployé des
stratégies telles que la stratégie CMS, en plus des
méthodes traditionnelles, pour atteindre le niveau
de pré-élimination dans quelques années.
‒ Exécutant
Plusieurs parties prenantes ont discuté de la manière dont le
Sénégal devrait continuer à stratifier ses approches de lutte
contre le paludisme selon la zone épidémiologique afin
d’atteindre l'élimination. Les zones à faible prévalence
peuvent se concentrer sur la pré-élimination tout en évoluant
vers l'élimination, tandis que les zones à transmission élevées
doivent se concentrer sur la réduction du taux de
transmission. Un exécutant parle de l'importance de
développer un plan de surveillance pour progressivement
déployer et étendre cette stratégie.
Incidence du paludisme au Sénégal, 2013 (PNLP)
SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 26
Approche
Moustiquaires
Selon les parties prenantes, les campagnes de distribution
massive pour la couverture universelle en moustiquaires ont
contribué à la réduction du paludisme. Le Sénégal a
commencé la distribution en masse de moustiquaires en 2002
et depuis, le pays est passé d'une stratégie qui cible seulement
certaines populations vers une stratégie de couverture
universelle. Le PNLP et ses partenaires organisent des
campagnes en faveur de la couverture universelle tous les
trois ans. C’est une période pendant laquelle ils distribuent
gratuitement des moustiquaires. Les distributions de routine
ont également lieu pour remplacer les moustiquaires
détériorées ou endommagées. Les parties prenantes
considèrent généralement que la distribution universelle en
moustiquaires imprégnées d'insecticide à longue durée
d’action (MILDA) est nécessaire et que le Sénégal a encore
du chemin à faire pour atteindre cet objectif.
Gestion des Cas
La disponibilité généralisée de la thérapie à base
d'artémisinine (ACT) et de TDR, a été citée par les parties
prenantes comme un facteur essentiel pour une meilleure
gestion des cas de paludisme. Les TDR ont permis la
détection et le traitement précoce du paludisme, réduisant le
nombre de cas graves et ont permis de mieux cibler le
traitement pour ceux qui en ont besoin. L’introduction des
ACT a permis d’avoir des succès rapide dans la réduction du
paludisme. Les parties prenantes notent que l’accès gratuit
aux TDR et ACT a apporté un changement notable. Plusieurs
partenaires estiment que le TPI (traitement préventif pendant
la grossesse) devrait également être gratuit.
Chimioprévention du paludisme saisonnier
Cinq parties prenantes affirment avec enthousiasme que la
chimioprévention du paludisme saisonnier (CPS) pour les
enfants âgés de trois mois à dix ans a changé la donne dans la
prévention du paludisme.
J’étais un peu inquiet avant l'introduction de la CPS
parce que nous n’avions pas de nouveaux outils pour
renforcer l'impact. Mais quand la CPS a été
introduite, je me suis dit, " Nous avons un outil
supplémentaire qui peut aider à prévenir la
transmission ". En deux ans, nous savons vu qu'elle a
accéléré la réduction de la maladie.
‒ Décideur
La CPS a eu des résultats qu’aucune autre mesure n’a
pu atteindre. C’est vraiment fabuleux.
‒ Décideur
Une partie prenante parle du succès de la CMS, en particulier
dans le sud-est, et a insisté sur la nécessité de l’étendre à toute
la population de cette région.
PECADOM+
PECADOM+, un programme soutenu par le PMI et le Corps
des volontaires de la paix américain (US Peace Corps), a été
cité par neuf parties prenantes comme étant une approche
extrêmement efficace dans la prévention du paludisme, en
particulier pour atteindre efficacement et systématiquement
les zones les plus reculées du Sénégal. Le système de soins à
domicile offerts par les bénévoles de PECADOM+, plus
connus sous le nom de DSDOM, a permis de gérer au plus tôt
des cas au niveau communautaire avant que le patient ne se
rende à un poste de santé, ce qui n’était pas possible
auparavant au Sénégal, et a permis de réduire le nombre total
de cas graves. Ce programme est particulièrement important
dans les zones rurales où la population doit parcourir de
longues distances pour se rendre à un poste de santé. Une
partie prenante ajoute que les communautés sont en train de
rapidement s’approprier ce programme et que des ressources
supplémentaires consacrées à la PECADOM+ aideraient à
renforcer davantage les capacités du programme.
PECADOM+ est également en train d’accroitre la
sensibilisation de la communauté en encourageant les
populations à se faire soigner les symptômes de paludisme.
Une partie prenante appelle ce programme " le traitement
proactif de la communauté ".
Surveillance
Douze parties prenantes citent l’amélioration de la
surveillance comme étant un atout clé, avec des activités de
surveillance hebdomadaires qui donnent des données plus
complètes à jour, qui augmentent les opportunités de
collaboration. Toutes ces parties prenantes conviennent que le
système de surveillance doit être encore amélioré, avec des
activités renforcées et étendues à travers le pays, ce qui sera
nécessaire pour que le pays atteigne la pré-élimination et
l'élimination. Plusieurs parties prenantes mentionnent
également la nécessité d'assurer des méthodes de Suivi et
d’Évaluation (M&E) suffisantes, ce qui nécessitera
d’augmenter le budget et la formation technique.
Cinq parties prenantes soulignent l'effort de PATH MACEPA
dans le nord du pays pour démontrer en quoi une surveillance
accrue peut être un succès (bien que notre présence en tant
que représentants de PATH MACEPA puisse avoir incité à
faire ces déclarations). Le système de surveillance actuel,
utilisé dans des zones se concentrant spécifiquement sur la
pré-élimination comme le nord, a été salué par plusieurs
parties prenantes car bien organisé pour la collecte des
données de routine. Les parties prenantes insistent sur la
nécessité d’étendre ce système à tous les établissements de
santé avec une efficacité accrue pour permettre de rapporter
les données de manière suffisante.
SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 27
Approche des défis
Six parties prenantes soulignent que bien que les efforts de
prévention actuels aient été améliorés, ils ont besoin d'être
renforcés pour prévenir plus efficacement les cas futurs.
Plusieurs parties prenantes parlent des traitements préventifs
pour les femmes enceintes (TPI) et pour les nouveau-nés et
les enfants (CMS) qui ont été mis en œuvre à travers le pays,
mais pensent que des mesures supplémentaires sont
nécessaires pour soutenir le reste de la population. Deux
parties prenantes notent que l'utilisation des moustiquaires par
la population doit être améliorée. Les moustiquaires ne sont
souvent pas utilisées par certaines populations et beaucoup
qui en faisait un bon usage au début, commence à se relâcher.
Nécessité d’une meilleure lutte anti vectorielle
Six parties prenantes pensent qu’il est nécessaire de
développer une lutte anti vectorielle efficace. Trois parties
prenantes soulignent également la nécessité de lutter contre
les larves. Une partie prenante pense que l’utilisation de
larvicide serait utile dans certaines zones afin de réduire le
paludisme, mais elle note qu'il n'y a pas d'accord universel sur
cette approche. Beaucoup veulent des données probantes sur
l’efficacité de cette méthode avant de l'incorporer dans les
efforts de lutte actuels.
Sept parties prenantes parlent de l'IRS, même si cela s’avère
être un sujet controversé, car beaucoup divergent sur le fait
que l'IRS soit bénéfique ou constitue un gaspillage de
ressources. Quatre adoptants veulent utiliser l’IRS dans leurs
régions. Bien que ces parties prenantes reconnaissent les
opinions divergentes sur cette approche, ils estiment que l'IRS
peut être efficace dans leurs régions et vaut la peine d’être
essayée.
Deux décideurs et un exécutant ne sont cependant pas
d'accord sur l’efficacité de l'IRS et estiment que ces
ressources devraient être investies dans d'autres domaines.
Pour le moment, je n’ai aucune donnée probante
convaincante que l'AID a été un succès ici. Elle ne
couvre pas suffisamment de personnes compte tenu
du budget. Je pense que l'argent pourrait être mieux
investi. Les gens ont remis en cause l’AID à cause
des comportements des personnes et à cause des
taux de piqûres élevées en plein air. Il n’est pas très
clair si c’est efficace d’un point de vue
entomologique et si je regarde les données sur les
MII [Moustiquaires Imprégnées d’Insecticide], ce
n’est pas convaincant.
‒ Décideur
Évolution de la prévention à l’élimination
Huit exécutants et adoptants et un décideur ont discuté de la
nécessité d'élargir et d'intensifier globalement les efforts
actuels. Les efforts actuels sont efficaces mais n’atteignent
pas encore l'ensemble de la population.
Cinq parties prenantes ont discuté de la nécessité d'une
approche modifiée alors que les régions passent des activités
de lutte contre le paludisme vers l'élimination. Une partie
prenante estime que la première exigence serait d’améliorer
l’étude des cas. Pour dépasser le niveau actuel de lutte contre
le paludisme, l’amélioration de la qualité et l'intensification
de l’étude des cas est nécessaire. Une détection
asymptomatique est également essentielle pour atteindre le
stade de l'élimination et le Sénégal va devoir améliorer ses
efforts et ses outils pour y arriver.
Les parties prenantes ont discuté de l'importance de maintenir
et de renforcer les efforts de lutte, en particulier dans le sud-
est. Ces efforts doivent se poursuivre jusqu'à ce que de
nouvelles interventions ou de nouveaux outils soient créés
pour permettre d’intensifier les efforts de lutte jusqu’à ce que
tout le pays atteigne la pré-élimination.
Ressources Humaines
Les ressources humaines sont le principal défi identifié dans
les efforts de lutte contre le paludisme au Sénégal, cité encore
plus fréquemment que les défis financiers par les parties
prenantes. Les parties prenantes ont discuté de la nécessité
d'améliorer à la fois la qualité et la quantité de personnel
dédié à la lutte contre le paludisme, insistant sur la nécessité
d’augmenter le personnel bien formé et qualifié à tous les
niveaux. Les parties prenantes mentionnent aussi
spécifiquement la capacité limitée, le besoin de développer
les compétences et la nécessité d'augmenter la motivation du
personnel existant, que ce soit sur un plan financier ou autre.
En revanche, neuf parties prenantes considèrent que bien que
le Sénégal ne dispose pas d'un grand nombre de personnel
travaillant à la lutte contre le paludisme, le personnel existant
est de bonne qualité, expérimenté et a reçu une formation de
qualité.
L’un des défis important mentionné, est le nombre suffisant
de personnel dans les régions du pays, mais plus
particulièrement aux niveaux périphériques. Dans la région de
Kédougou, une région du sud-est avec un environnement qui
rend difficile le contrôle du paludisme, des populations
géographiquement dispersées et une infrastructure de santé
limitée, plusieurs parties prenantes expliquent que le
problème est de non seulement trouver et former le personnel
de santé, mais aussi de ne pas perdre le personnel formé au
dépend des industries aurifères. Ces sociétés attirent une
SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 28
grande partie de la population loin des efforts de lutte contre
le paludisme, ce qui limite le nombre de bénévoles
disponibles pour les campagnes de masse contre le paludisme
ou pour les efforts de gestion des cas. Un adoptant explique
qu'il est seulement en mesure de proposer des primes entre
2000 et 3500 francs CFA (environ $3 US - $6 US) aux
bénévoles de cette région. Un décideur considère que le
Ministère de la Santé et le PNLP devraient s’organiser au
niveau opérationnel afin de s’assurer que les ressources
humaines nécessaires soient disponibles à tous les niveaux
pour pouvoir mener avec succès les interventions identifiées.
Des ressources humaines hautement qualifiées ont également
été citées comme étant nécessaires pour le Sénégal. Les
parties prenantes mentionnent qu’il faut des experts qui
connaissent bien le secteur de la santé et du paludisme afin de
soutenir davantage les efforts actuels. Trouver des ressources
humaines hautement qualifiées présente un défi surtout dans
les régions périphériques du pays. Les membres de la
population ayant fait des études et ayant une formation
supérieure, quittent souvent ces régions pour aller au centre
du Sénégal, ce qui fait que la plupart des postes dans les
régions périphériques sont occupés par des travailleurs non
qualifiés. Les travailleurs manquent souvent de motivation à
cause des faibles salaires et des possibilités d’avancement
limitées.
Sans ressources humaines suffisantes pour lutter contre le
paludisme, les parties prenantes doutent que des progrès
soient possibles dans le Sud-Est et dans les autres régions
périphériques. D’après les parties prenantes, une solution
politique doit se concentrer sur le renforcement des effectifs,
l’amélioration de la formation pour soutenir le développement
des compétences du personnel et offrir de meilleurs avantages
financiers, ou autres, au personnel pour accroître sa
motivation et son maintien.
Engagement communautaire
Treize partie prenantes mentionnent que la participation
communautaire est un facteur essentiel des activités de lutte
contre le paludisme au Sénégal et citent une sensibilisation
accrue et l'appropriation communautaire comme étant les clés
de la réussite, en particulier au cours de ces dernières années.
La planification participative avec les communautés, les
efforts de plaidoyer et de communication ainsi que les efforts
dirigés par la communauté, ont tous été cités comme étant des
interventions réussies. Une partie prenante parle de
l'importance du développement de l'expertise locale qui sera
plus durable que la présence des donateurs.
Les parties prenantes expliquent que le Sénégal à une culture
axée sur la communauté et considèrent que les stratégies les
plus efficaces pour lutter contre le paludisme doivent
impliquer et être dirigées par les communautés. Un exécutant
met en avant le succès et l'importance de cette approche :
Le Sénégal a une culture largement communautaire.
Les gens font les mêmes choses que leurs voisins. Il y
a un sens de communauté fort. S’il y a un leader qui
les dirige, les gens vont l’écouter.
‒ Exécutant
Malgré l'importance du degré d'engagement de la
communauté qui est fréquemment mentionnée, plusieurs
parties prenantes estiment que le rôle de la communauté n’est
pas toujours apprécié par les acteurs de haut niveau et que
l'engagement communautaire n’est pas toujours une priorité.
Les parties prenantes ajoutent qu’il faut que cela change pour
que le pays puisse atteindre l'élimination. Une partie prenante
remarque simplement que :
Quel que soit l’efficacité de l'intervention, si les
communautés ne s’en approprient pas la
responsabilité, il n'y aura pas de résultats.
‒ Responsable de l’approvisionnement
Les efforts qui non seulement engagent les communautés,
mais sont aussi dirigés par elles, sont souvent couronnés de
succès et les parties prenantes citent plusieurs exemples. Un
militant de la communauté est passé à l'action quand sa fille
est décédée du paludisme. Il s’est chargé de l'éducation de
l'ensemble de la communauté et s’est assuré que les mesures
préventives et les traitements contre le paludisme soient bien
compris et facilement disponibles. Il a collaboré avec sa
communauté et les zones environnantes pour développer des
comités de village et des stratégies locales. Ils ont recueilli
des fonds et organisé des événements éducatifs, y compris la
célébration de la Journée Mondiale contre le paludisme du
Ministère de la Santé en 2005. À la suite de ces efforts, en
2009, ils avaient atteint 70 villages et ont commencé à voir
des villages sans paludisme. Ce militant communautaire
continue à optimiser les activités de lutte contre le paludisme
et se dédie à l'éradication du paludisme. Sa communauté ainsi
que les communautés environnantes ont suivi son exemple.
Plusieurs parties prenantes mentionnent cet exemple pour
illustrer l'importance de l'engagement et du leadership
communautaire.
Stratégies d’engagement communautaire
Parce que le travail avec les communautés est très important,
le PNLP a intégré cette approche en travaillant avec les CBO
dans les districts et villages. Les CBO soutiennent le PNLP en
permettant de sensibiliser la communauté et d’encourager les
activités de prévention, y compris la distribution des
moustiquaires et la gestion des cas. Les CBO offrent
également plusieurs services : la communication en porte-à-
porte, l’organisation d’événements publics et même la
SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 29
participation à des programmes radio pour informer de
l'importance d’utiliser des moustiquaires et de maintenir un
environnement propre pour empêcher la reproduction des
moustiques. Le PNLP et ses partenaires travaillent également
avec les écoles publiques. Une des parties prenantes souligne
que " les enfants sont les meilleurs communicants quand il
s’agit de leurs parents ". Jusqu'à présent, le PNLP et ses
partenaires ont formé 1 600 enseignants pour diffuser le
message de la lutte contre le paludisme.
D'autres organisations s’activent à accroître et à renforcer la
sensibilisation et l'implication communautaire. Par exemple,
certaines organisations utilisent des champions pour attirer
l'attention de la communauté comme le célèbre musicien
sénégalais Youssou N'Dour ou le joueur international de
football Lionel Messi. Ces stratégies permettent également de
mettre en avant les efforts importants réalisés par tous les
membres de la société pour combattre le paludisme, en
particulier les champions communautaires qui montrent
l'exemple :
Les champions ne sont pas forcément Youssou ou
Messi. Ce sont également les membres de notre
communauté. Tout le monde peut faire la différence
et nous essayons de montrer comment chaque
personne en est capable. Ce modèle a bien
fonctionné ici.
‒ Exécutant
Plusieurs parties prenantes mentionnent une nouvelle
campagne qui est en train d’être déployée par PATH et Speak
Up Africa, appelé Zéro Palu ! Je m’engage. Cette campagne
a été conçue pour donner un sens d’appropriation de la lutte
contre le paludisme à chaque citoyen sénégalais et rassemble
différentes stratégies d'engagement communautaire réussies
au Sénégal. La campagne va utiliser des champions
communautaires et encouragera les dirigeants à s’engager
pour un Sénégal sans paludisme.
Un autre programme couronné de succès mentionné par
plusieurs parties prenantes est celui des Badjenu Gox ou "
marraines de quartier ", un programme institué en 2009 qui
reconnait le pouvoir d’influence des femmes au sein de leurs
communautés. Les marraines de quartier s’assurent que les
personnes dans leurs communautés ont accès aux soins de
santé. Les parties prenantes mentionnent le succès de cette
collaboration en matière d’éducation, pour distribuer des
outils de prévention comme les moustiquaires imprégnées et
des traitements contre le paludisme.
L’un des exécutants explique qu’il est nécessaire de soutenir
davantage les collectivités communautaires. Les collectivités
communautaires reçoivent un certain montant de financement
du gouvernement et peuvent également collecter des fonds
supplémentaires au moyen de prélèvements locaux. Ces
revenus peuvent être utilisés pour n’importe quelle activité
dans les communautés, et sont généralement attribués sur la
base d’un vote municipal. Cette partie prenante note que les
communautés doivent être mieux sensibilisées afin qu'elles
acceptent d’utiliser plus de ces fonds dans la lutte contre le
paludisme.
Malgré les succès remarquables qui ont résulté des
partenariats communautaires, plusieurs parties prenantes
mentionnent également des défis importants. Le financement
est limité et très souvent le plaidoyer et la communication
pour la lutte contre le paludisme sont les moins prioritaires.
Pour que le Sénégal puisse continuer à poursuivre avec succès
sa lancée vers l'élimination, les parties prenantes pensent que
les communautés doivent être prioritaires et pleinement
intégrées dans les efforts de lutte contre le paludisme.
Résistance Communautaire
Malgré les efforts d'engagement communautaire importants
qui sont souvent couronnés de succès, la résistance
communautaire reste un défi important à surmonter au
Sénégal et a été identifié par près de deux tiers des parties
prenantes. Les parties prenantes ont discuté de la nécessité
d'éduquer la population afin de promouvoir un changement de
comportement et elles considèrent que ces efforts doivent
augmenter de manière significative. Une partie prenante cite
la nécessité de surmonter la résistance de la population dans
les efforts actuels :
Il y a eu des défis. Dans certains domaines, nous
avons eu des résultats très positifs, mais dans
d'autres domaines nous sommes confrontés à la
résistance de la population. Nous devons intensifier
nos activités de lutte dans ces zones pour réduire la
prévalence au même niveau que dans les zones de
pré-élimination. Il devrait y avoir de nouveaux
modes de réflexion dans les zones rouges et une
intensification des activités pour réduire la
transmission et atteindre le stade de pré-
élimination.
‒ Exécutant
Les communautés posent certains défis, et l’un des principaux
identifié par les parties prenantes est le refus de la population
de dormir sous des moustiquaires. Alors que de nombreuses
parties prenantes estiment qu’une meilleure éducation peut
aider, un décideur est sceptique, citant la culture
communautaire et la chaleur du soir comme étant des
obstacles à l'utilisation des moustiquaires :
SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 30
L'éducation a été faite. Les gens comprennent.
Changer les comportements est beaucoup plus
difficile. Quand il fait chaud dehors ou quand les
gens sont en train de socialiser, ils ne seront pas
sous une moustiquaire.
‒ Décideur
Les parties prenantes ont ajouté que la zone avec le plus
grand niveau de résistance communautaire était celle de
Kédougou, la région sud-est du Sénégal, qui a le taux de
prévalence du paludisme le plus élevé.
Pour une description détaillée des défis de Kédougou, voir
l’encadré ci-dessous.
A propos de la résistance communautaire, quatre adoptants
et un exécutant mentionnent la nécessité d’avoir des
stratégies de communication plus solides pour promouvoir
le changement de comportement. Les parties prenantes
expliquent qu’afin que les stratégies de communication
actuelles soient améliorées et renforcées, les ressources
doivent être augmentées.
LE DÉFI DU SUD-EST : LA SITUATION DE LA RÉGION DE KÉDOUGOU
La situation de Kédougou, ou “ défi du sud-est ”, est citée car cette région nécessite des ressources et une attention accrues pour traiter le
paludisme. Le sud-est a le taux de pauvreté le plus élevé du Sénégal. Les problèmes sanitaires sont exacerbés par de fortes précipitations
pendant la saison des pluies. Cette vaste région géographique est également constituée de populations nomades qui nécessitent des
techniques spéciales d’engagement.
Principaux défis identifiés à Kédougou
Le manque de personnel de santé qualifié
Si nous prenons par exemple la zone de Kédougou où il y a de l'or, les personnes qui étaient gérants de pharmacies préfèrent quitter
le domaine de la santé pour aller vers l’exploitation minière traditionnelle afin de trouver de l'or. En général, nous manquons de
fonctionnaires dans le domaine de la santé dans cette région. Il n’y a pas seulement le personnel de santé qui quitte leurs emplois,
mais il y a aussi les enseignants. Même des parents laissent leurs enfants malades pour aller chercher de l’or.
‒ Responsable Approvisionnement
Nécessité de changer le comportement et l’engagement communautaire
Surtout à Kédougou. Dans la région de Kédougou, nous ne sommes pas confrontés au problème de disponibilité des moustiquaires
imprégnées d'insecticide, elles sont facilement disponibles. Le problème est l'utilisation de ces moustiquaires : convaincre la
population de dormir sous moustiquaire. Ce n’est pas comme dans les régions du nord. Dans ces régions, cette habitude a été
adoptée et il n'y a pas de problème pour que les populations dorment avec. Mais à Kédougou, nous avons ce problème.
‒ Adoptant
Situation géographique et taille
Pendant longtemps, Kédougou était isolé du reste du pays. Vous devez garder à l’esprit que jusqu'en 1995-1998, il n’y avait pas de
route pour s’y rendre. La population de Kédougou est culturellement plus proche de la Guinée ou du Mali. Ces habitants se sentent
plus connectés à ces pays qu’au Sénégal. Pendant longtemps, il était plus facile pour la population de se rendre dans ces pays que
dans le reste du Sénégal. Nous n’avons commencé à communiquer avec eux que récemment. Ils suivent les programmes de radio et
de télévision de la Guinée et du Mali. Contrairement à d'autres régions où nous devons faire peu d’efforts pour voir des progrès en
matière de santé, à Kédougou nous devons faire deux à trois fois plus d’efforts pour obtenir les mêmes résultats. C’est une zone
géographique immense, et il y a très une faible population qui est dispersée à travers la région.
‒ Adoptant
Principales opportunités identifiés dans la région de Kédougou
Maintien et renforcement de la PECADOM+, la CPS et les distributions en masse de moustiquaires
Les interventions qui ont fonctionné ailleurs n’ont pas été une complète réussite dans le sud. Les stratégies fonctionnent mais doivent
être intensifiées et inclure plus de traitements à domicile. Dans cette région, nous devrions accroitre le nombre d’établissements de
santé. Pour ce faire, nous devons aller vers la communauté avec du personnel de santé qui intervient à domicile.
‒ Décideur
Nous devons combiner plusieurs stratégies mais nous devons aussi les intensifier. Maintenir et renforcer la PECADOM+ est
extrêmement important. La CPS devrait être maintenue et renforcée, ainsi que la distribution en masse de moustiquaires.
‒ Adoptant
SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 31
Gestion de la chaîne d'approvisionnement et
des infrastructures La gestion de la chaîne d'approvisionnement et des
infrastructures est le deuxième défi majeur cité par 70 pour
cent des parties prenantes. Tous les groupes de parties
prenantes ont mentionné ce défi, mais les représentants de
l’approvisionnement, les exécutants et les adoptants, les
groupes ayant le plus de chance d’avoir besoin d’une
infrastructure efficace au quotidien, ont été les plus
susceptibles de discuter de cette catégorie, avec 100 pour
cent, 79 pour cent et 67 pour cent des parties prenantes de ces
groupes respectivement qui identifient la gestion de la chaîne
d'approvisionnement et des infrastructures comme étant un
défi.
Gestion de l'approvisionnement
La gestion de la chaîne d’approvisionnement du niveau
central jusqu’aux régions périphériques, est un défi majeur
identifié par les parties prenantes. Un certain nombre de
problèmes sont cités par les parties prenantes au niveau de la
gestion de la chaîne d'approvisionnement, y compris la
mauvaise qualité et le nombre limité d’entrepôts, les
médicaments périmés dans les points de prestation de
services, les problèmes de renouvellement de stock, la
mauvaise gestion logistique dans les régions éloignées et les
problèmes de transport.
Quatre parties prenantes mettent en avant la difficulté
d'accéder aux zones reculées et mettent en cause les obstacles
tels que les longues distances, les mauvaises routes et la
saison des pluies. A Kédougou, et dans de nombreuses autres
régions éloignées, les routes sont dangereuses tout au long de
l'année et deviennent impraticables durant la saison des
pluies. La région de Kédougou est également citée comme
représentant un défi particulier en raison de sa grande taille,
du lourd fardeau du paludisme et de l'insuffisance des
infrastructures qui limite l’accès aux services de santé dans de
nombreuses communautés.
Une fois que les produits arrivent dans les zones reculées, le
stockage représente un défi majeur selon les représentants de
la régulation et de l'approvisionnement. Les espaces de
stockage dans la plupart des régions sont conçus pour gérer
des stocks limités et ne sont pas capables de gérer le nombre
élevé de produits antipaludiques, particulièrement les produits
comme les moustiquaires qui demandent un grand espace de
stockage. De nombreux entrepôts ne sont pas satisfaisants car
ils sont incapables de stocker les produits en sécurité.
Toutefois, le PNLP et ses partenaires s’activent pour trouver
des solutions de stockage :
Aujourd'hui, nous avons commencé à demander aux
médecins régionaux de trouver des maisons qu’ils
peuvent louer et où ils mettront le stock pour éviter le
transport constant entre Dakar et les régions. C’est ce
que nous appelons les entrepôts secondaires ou les
entrepôts tampons. Nous allons stocker les produits
trois à six mois selon les régions. La PNA [Pharmacie
Nationale d'Approvisionnement] encourage cette
initiative car elle possède des médicaments destinés
aux régions et aux districts. Elle utilise des camions
qui vont des districts aux postes de santé. De cette
façon, les stocks sont rapprochés des régions et il
n’est plus nécessaire de se rendre tout le temps dans
les régions. Nous ne pouvons pas construire des
entrepôts et les rénover. Ce n’est pas le but du
programme. Mais nous avons le soutien des
partenaires comme USAID pour louer les entrepôts où
nous en avons besoin.
‒ Approvisionnement
Une partie prenante explique qu’il existe des problèmes de
communication entre le PNLP qui commande des produits et
la Pharmacie Nationale (PNA) qui est responsable du
stockage et de la livraison. Selon cette partie prenante, le
PNLP commande souvent des quantités tellement importantes
que la PNA ne peut pas les stocker et essaie d’acheminer tous
les produits vers les zones périphériques dans des
établissements de santé où l'espace de stockage est limité.
En plus des problèmes de transport et de stockage, plusieurs
parties prenantes mentionnent le problème des ruptures de
stock aux niveaux périphériques. Les ruptures de stock sont
principalement attribuées aux problèmes de ressources
humaines. Le manque de personnel qualifié et suffisamment
formé dans les zones reculées peut affecter négativement le
processus de renouvellement de stock du fait qu’il y est du
retard dans les commandes de produits ou des commandes
insuffisantes ou inexistantes.
Disponibilité des ressources
Un tiers des parties prenantes a discuté de la disponibilité des
ressources au Sénégal, donnant comme exemple de succès, la
disponibilité des produits. Un adoptant pense que la
disponibilité des produits est élevée au Sénégal, ajoutant que
leur région n’a pas connu de rupture de stock au cours des
dernières années. Un autre adoptant ajoute que s’il y avait
auparavant de nombreux défis liés aux ruptures de stock dans
leur région, ils ont réussi au cours des deux dernières années à
résoudre ce problème et ils ont maintenant accès à des
entrepôts mobiles et à des pharmacies.
Inversement, pour 42 pour cent des parties prenantes, un des
défis cité est la disponibilité constante des produits. Les
SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 32
problèmes de gestion dans la chaîne d'approvisionnement
limitent parfois la disponibilité des produits. Les parties
prenantes mentionnent également la nécessité d'accroître
l'offre pour certains produits. Les MILDAS, par exemple,
doivent être remplacés régulièrement car elles ne sont pas
toujours bien maintenues. La disponibilité des médicaments
gratuits contre le paludisme et les équipements de pointe pour
les laboratoires a également été mentionnée. Les parties
prenantes évoquent également les problèmes épisodiques de
médicaments périmés dans les points de livraison, encore une
fois dus à des problèmes de ressources humaines au niveau du
renouvellement des stocks. Une partie prenante estime que le
nombre de marchandises destinées au sud-est devraient être
augmenté. Enfin, deux parties prenantes mentionnent la
nécessité de mettre à jour les équipements dans les centres de
santé à travers le pays, y compris les microscopes.
Les mouvements de population Les mouvements de population au niveau national et régional,
sont un défi majeur à la planification et aux activités de lutte
contre le paludisme et sont mentionnés par dix parties
prenantes. Une partie prenante ajoute que les populations se
déplaçant depuis des régions à faible prévalence vers les
régions à forte prévalence, constituait un problème pour la
mise en œuvre des activités et entrainait une augmentation du
nombre de cas de paludisme. Par exemple, sur 174 cas de
paludisme recensés dans le district de Richard Toll au
Sénégal, seulement 30% cas ont été transmis localement. La
plupart des cas proviennent d'autres régions du pays ou des
pays voisins. Les parties prenantes soulignent la nécessité
d’avoir un cadre de coordination régional axé sur la gestion
des cas de paludisme. Des stratégies doivent être mises en
œuvre conjointement dans toutes les régions, en particulier
dans les zones où les taux de transmission sont plus élevés.
Processus d’approvisionnement Les discussions sur le processus d'approvisionnement ont
amené des commentaires mitigés de la part des parties
prenantes et le message à retenir est que la communication
entre le PNLP et la PNA doit être améliorée.
Un adoptant affirme que l'acquisition et la disponibilité des
produits s’était considérablement améliorée au cours des
dernières années et qu’actuellement, cela fonctionnait bien.
La présence d’un magasin central régional et la mise en place
de méthodes de livraison plus efficaces, ont contribué à
améliorer le système d’approvisionnement dans la région de
cette partie prenante. Cependant, plusieurs exécutants
soulignent que certains défis persistent au niveau du
processus d'approvisionnement actuel, notamment au niveau
de l'approvisionnement régulier et constant des médicaments,
de l'achat des MILDAS et de l’accès élargi à l’AID dans un
plus grand nombre de zones.
Actuellement, les produits antipaludiques sont achetés par le
PNLP, ou ses partenaires, et sont ensuite expédiés à la PNA
qui est sous contrat pour gérer le stockage et le transport de
marchandises dans l'ensemble du pays. Cet arrangement se
structure autour du calendrier de décaissement des
subventions du Fonds Mondial.
Processus de régulation Les parties prenantes ne citent pas de défi majeur dans le
processus de régulation actuel au Sénégal en dehors des
ressources humaines et financières qui sont limitées pour
compléter les efforts actuels.
Les parties prenantes expliquent le processus de régulation
actuel au Sénégal qui est géré par plusieurs acteurs clés :
MOH, Direction de la Pharmacie et du Médicament
(DPM) : réglemente et supervise l'utilisation de
médicaments dans la population ; met l'accent sur la
réduction des coûts pour le pays.
LNCM (Laboratoire National de Contrôle des
Médicaments) : Évalue l'efficacité et les problèmes liés
aux médicaments ; contrôle la qualité des médicaments
antipaludiques ; pharmacovigilance.
Experts Indépendants : Sélectionnés pour fournir des
avis d'experts sur l'efficacité et l'innocuité des
médicaments devant être homologués. Les experts sont
nommés par le Ministère de la Santé et sont souvent des
professeurs de la Faculté de Médecine ou de Chirurgie
Dentaire à l'UCAD. Un nouveau processus, en cours de
déploiement, invite des experts de la communauté
nationale à postuler.
Commission des médicaments : Analyse les arguments
et données probantes en faveur des médicaments ainsi
que les témoignages d'experts et détermine s’il faut
approuver ou rejeter de nouveaux médicaments. Les
Membres de la Commission comprennent le Ministère de
la Santé (DPM, PNLP et le Laboratoire National) ainsi
que l'OMS.
Homologation des médicaments
La commission des médicaments passe en revue tous les
arguments et données relatifs aux nouveaux médicaments, y
compris les témoignages d'experts indépendants. Il n'y a
aucune règle qui exige que les médicaments soient testés sur
les populations locales ou régionales. La décision finale est
principalement basée sur les données probantes existantes et
les arguments apportés par les experts. Si un médicament est
approuvé par la commission, un arrêté ministériel est signé
par le Ministère de la Santé, puis le médicament est mis sur la
liste des Médicaments de Base et enfin une licence
d'importation est fournie. Le médicament peut ensuite être
introduit et acheté sur le marché. La commission prend
également des décisions relatives à l'arrêt des licences ou
SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 33
autorisations des médicaments actuels ou des médicaments
dont la date d'expiration approche.
Rejet des médicaments à l’importation
Les régulateurs précisent que les médicaments sont rejetés
lorsque l'efficacité n’est pas vérifiée ou lorsque le
médicament représente une menace ou un danger majeur.
Parfois, les problèmes de qualité peuvent également amener à
un rejet, y compris un problème de fabrication. Les exemples
cités incluent des sirops qui changent de couleur, des
comprimés qui se cassent facilement ou des médicaments ne
comportant que des instructions dans une langue autre que le
français.
Diagnostics
L’un des régulateurs ajoute que la régulation actuelle en
matière de diagnostic est gérée par le département de
parasitologie de l'Université. Le département de l'Université
examine la qualité et l'efficacité des kits de diagnostic. Les
MILDA et les pesticides sont aussi examinés. Le laboratoire
national prévoit de soutenir davantage l'examen réglementaire
des diagnostics dans le futur.
Un exécutant explique que le Sénégal relève du CILSS
(Comité Inter-état de Lutte contre la Sécheresse au Sahel) et
que ce comité gère l'homologation des insecticides utilisés
pour la lutte anti vectorielle dans ses pays membres. Ce
comité sert de plate-forme régionale permettant aux fabricants
d’entrer sur les marchés Ouest-africains grâce à un seul
processus d’enregistrement.
DONNÉES DE BASE
Treize parties prenantes ont discuté de la nécessité de
poursuivre la recherche pour soutenir de nouvelles approches
et interventions dans les activités de lutte contre le paludisme.
Plusieurs parties prenantes ont discuté de la recherche
actuellement en cours axée sur des études de vecteur, la plate-
forme Naya qui a permis aux chercheurs d'évaluer le
développement du paludisme au sein des populations et
l'entomologie des populations de moustiques femelles.
Deux parties prenantes ont mentionné la nécessité d'un
système de surveillance actif optimisé qui peut efficacement
être élargi pour couvrir l'ensemble du pays. Pour cela, des
preuves supplémentaires sont nécessaires pour étendre les
outils de surveillance existant au reste du pays de manière
rentable et faisable. Un donateur a également souligné que le
Sénégal nécessitait une mise à jour de son système de collecte
de données et que l’évolution vers l'élimination nécessiterait
des améliorations au-delà du système actuel.
Sept parties prenantes ont discuté de la nécessité de
poursuivre les recherches sur la résistance des vecteurs aux
insecticides, un phénomène qui est apparu dans certaines
régions et constitue un défi particulier pour les
entomologistes qui travaillent sur le problème. Bayer est aussi
en train de développer de nouveaux insecticides à cause de la
résistance aux insecticides utilisés sur les moustiquaires dans
certaines régions. Deux parties prenantes ont discuté de la
nécessité de poursuivre les recherches sur un vaccin contre le
paludisme afin de trouver le meilleur candidat. Une partie
prenante a souligné la nécessité d'une étude plus approfondie
sur les raisons de la réduction du paludisme, tout en
soulignant qu'il est difficile de savoir si les interventions
actuelles ont conduit à sa baisse ou s’il y a en fait des raisons
externes. Une autre partie prenante a évoqué la nécessité de
mener d'autres recherches sur les stratégies et interventions
idéales selon la zone de paludisme afin que les efforts pour
parvenir à l'élimination soient aussi efficaces que possible.
Un décideur a appelé à poursuivre la recherche sur
l’utilisation d’une prise unique de primaquine à faible dose
avant de l’utiliser, car il y a un risque pour les personnes
atteintes de déficit en G6PD. Cette partie prenante a souligné
que les études existantes de l'OMS ne concernaient pas les
populations africaines. Une autre partie prenante estime que
la question de l'efficacité de l'IRS exige un examen plus
approfondi par des recherches tandis qu’une autre partie
prenante soutenait que l’efficacité du larvicide devrait être
davantage étudiée.
SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 34
DÉVELOPPEMENT D’OUTILS
Près de la moitié des parties prenantes ont discuté de la
nécessité du développement d’outils, en général de nouveaux
outils optimisés et en particulier certains types d'outils.
De nouvelles interventions optimisées sont
nécessaires Quatre parties prenantes ont mentionné la nécessité d’avoir de
nouveaux tests de diagnostic optimisé sur le terrain avec une
meilleure fiabilité et de meilleures méthodes de réaction
chaîne polymérase (PCR). Une partie prenante a cité la
nécessité de meilleurs outils pour le suivi et l'identification du
réservoir asymptomatique. Un autre a souligné la nécessité de
kits de PCR portables parce les PCR actuelles ne sont pas
disponibles dans l’ensemble du pays pour le moment.
Sept parties prenantes ont débattu de la nécessité de nouveaux
outils en général, précisément de nouvelles interventions qui
seront plus avancées que les interventions actuelles. Ces
parties prenantes ont étudié la question de la prochaine
génération de NMSP qui exigera une augmentation de
l'assistance technique au Sénégal pour solidifier le progrès
vers la pré-élimination et l’avancement vers l'élimination.
Une partie prenante a mentionné la nécessité d'anticiper la
résistance aux insecticides et ACT afin de ne pas retarder la
transition vers la pré-élimination et l'élimination.
Trois parties prenantes ont discuté de la nécessité d’introduire
de nouveaux outils de lutte anti vectorielle. Ils ont cité des
outils pour contrôler les larves, des revêtements durables pour
remplacer l’IRS, la pulvérisation en mosaïque des
moustiquaires et la nécessité d'un nouvel outil de protection
contre les morsures en plein air.
Cinq parties prenantes ont discuté de la nécessité de certains
outils de prévention. Trois parties prenantes ont mentionné le
vaccin. Deux parties prenantes ont discuté de la nécessité
d’une prise unique de Primaquine à faible dose, ce qui peut
être incorporée dans la stratégie de l'année prochaine selon
une partie prenante, malgré les récentes préoccupations du
comité d'éthique. Cette partie prenante a ajouté :
[Une prise unique de Primaquine à faible dose] est une
recommandation de l'OMS. Le choix revient maintenant au
PNLP. Un comité d'éthique est en train d’examiner les défis
liés au G6PD et nous avons mené une étude sur la sécurité du
médicament. Nous trouvons qu'il est sans danger. L'OMS
recommande une dose très faible, donc c’est bien. Mais le
comité d'éthique voulait juste en être sûr. Ainsi, l'année
prochaine nous pourrons le mettre en stratégie.
- Exécutant
SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 35
Ce rapport d'analyse des parties prenantes du Sénégal et ses
données quantitatives et qualitatives à l'appui sont destinées à
servir de référence à l'analyse en cours de PATH MACEPA
sur un environnement favorable à la politique nationale et la
mise en œuvre des activités de lutte contre le paludisme et
aussi pour capturer et partager des informations essentielles
qui pourront documenter les stratégies qui influencent la
politique nationale et sa mise en pratique. Ces informations
seront utiles pour orienter les politiques et plans qui ont pour
objectif d’accélérer les progrès dans la réduction et
l'élimination du fardeau du paludisme au Sénégal, en
particulier pour informer le développement du prochaine
NMSP et la Stratégie d'Élimination Nationale. PATH
MACEPA a l’intention de procéder à la prochaine ronde
d'entrevues d'analyse des parties prenantes dans un délai
d'environ deux ans afin d'examiner les changements dans les
perceptions et les priorités pour l'élimination au fil du temps.
V. CONCLUSIONS ET ÉTAPES SUIVANTES
SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 36
Décideurs (donateurs, représentants du gouvernement national)
Objectifs : Évaluer les décideurs (individus et organisations) a. Engagement aux objectifs de pré-élimination nationale b. Priorisation du paludisme par rapport aux autres activités de santé et de développement c. Compréhension des composants techniques et opérationnels relatifs à l'élimination d. Volonté de se mobiliser/engager des ressources financières et humaines pour atteindre l’élimination
QUESTIONS D’ENTRETIEN
Décideurs (donateurs, représentants du gouvernement national)
Senegal’s 2014–2018 Strategic Framework objectives (“Objectifs du Cadre Stratégique 2014-2018 au Sénégal”) 1. Atteindre le seuil de pré-élimination du paludisme (incidence <5/1,000) avant 2018 2. Réduire la mortalité du paludisme de 75 pour cent avant 2018
1. Décrivez votre rôle individuel et le rôle de votre organisation dans les efforts de lutte contre le paludisme au Sénégal.
2. Quels sont les trois principaux défis auxquels votre organisation/pays est confronté dans ses efforts pour réduire et éliminer le paludisme ?
a. Qu'est-ce que vous faites actuellement pour relever ces défis ? b. Comment se passent vos efforts ? c. Quelles ressources supplémentaires pourraient vous aider à relever ces défis ?
3. Quelles sont les trois principales opportunités dont votre organisation/pays bénéficie dans ses efforts pour réduire et éliminer le paludisme ?
a. Qu'est-ce que vous faites actuellement pour prendre avantage de ces opportunités ? b. Comment se passent vos efforts ? c. Quelles ressources supplémentaires pourraient vous aider à prendre avantage de ces
opportunités ?
4. Décrire les progrès réalisés vers l’achèvement des objectifs de la lutte contre le paludisme au Sénégal.
5. Pensez-vous que le financement des activités de lutte contre le paludisme est convenablement alloué aux interventions appropriées ?
6. Comment peut-on mobiliser les ressources actuelles pour continuer la lutte antipaludique et accélérer les efforts vers l'élimination si le financement des donateurs n’augmente pas dans les prochaines années ?
7. Quelles futures actions jugez-vous nécessaires pour accélérer les progrès du Sénégal vers la réduction et l’élimination du paludisme ?
a. Que pensez-vous sera le rôle de votre organisation dans ces efforts ? b. Que pensez-vous sera votre rôle individuel dans ces efforts ?
8. Quels sont les défis que le programme de lutte contre le paludisme devra surmonter pour atteindre ses objectifs ?
9. Comment sont la lutte contre le paludisme et l'objectif d’élimination priorisés par rapport à d'autres
ANNEXE 1 : QUESTIONS D’ENTRETIEN AVEC LES PARTIES PRENANTES
SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 37
objectifs de santé nationaux ?
10. Quel rôle peut jouer la coordination régionale dans l’accélération vers l’élimination du paludisme ? a. Comment peuvent le Sénégal et la Gambie collaborer plus efficacement ensemble pour réduire
leur fardeau du paludisme ?
11. Pensez-vous personnellement que l'élimination nationale soit réalisable ? a. Quels sont les efforts nécessaires pour atteindre l’élimination nationale ? Combien de temps cela
prendra-t-il ? b. Quels sont les obstacles à l'élimination du paludisme ? c. Quels changements doivent avoir lieu pour éliminer le paludisme ? (avec les processus, outils,
systèmes et personnes) • Processus : Approches visant toute la population à la recherche d’infections chez les gens en ciblant
les réservoirs asymptomatiques, la lutte anti vectorielle ciblée, la gestion optimisée des cas • Outils : Médicaments, Dx, lutte anti vectorielle, nouveaux outils • Systèmes : logistique, information, approvisionnement, financement • Gens : expertise, compétences, quantité, structure du PNLP
12. Pouvez-vous nous recommander d’autres personnes que nous devrions consulter ?
13. Avez-vous des questions à nous poser ?
SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 38
Régulation
Objectifs : Évaluer les parties prenantes de régulation (individuelles et organisationnelles) a. Opinions sur les politiques de réglementation nationale, les processus de lutte contre le paludisme,
l'élimination et la sensibilisation sur tous les obstacles ou défis qui entravent le processus de réglementation
b. Familiarité avec les nouveaux médicaments et les nouvelles approches (par exemple le DHA-P, l'ivermectine, sldPQ et approches centrées sur l'élimination des parasites chez les gens /attaquer le réservoir asymptomatique)
c. Perceptions autour du niveau/type/qualité de preuves (données de sécurité et d'efficacité) requises pour l'enregistrement de nouvelles approches
QUESTIONS D’ENTRETIEN
Régulation
Senegal’s 2014–2018 Strategic Framework objectives ((“Objectifs du Cadre Stratégique 2014-2018 au Sénégal”) 1. Atteindre le seuil de pré-élimination du paludisme (incidence <5/1,000) avant 2018 2. Réduire la mortalité du paludisme de 75 pour cent avant 2018
1. Décrivez votre rôle individuel et le rôle de votre organisation dans les efforts de lutte contre le paludisme au Sénégal.
2. Quels sont les défis spécifiques que vous avez notés avec les médicaments actuels et la gestion des médicaments ?
3. Si vous envisagez d'utiliser un médicament ou une combinaison de médicaments chez l’ensemble de la population, par exemple le MDA pour lequel le traitement est administré aux individus asymptomatiques et symptomatiques, quel est le profil de sécurité requis ? En tant que régulateur, quel niveau de risque êtes-vous prêt à accepter ?
4. Quel est le processus de régulation pour approuver et incorporer de nouveaux médicaments dans vos efforts nationaux ?
a. Exigez-vous des données provenant des populations locales pour l’homologation de nouveaux médicaments ? Ou acceptez-vous les données provenant des études menées auprès de populations régionales ?
b. Quel genre d'efficacité recherchez-vous ? Quel niveau d'élimination du parasite exigez-vous pour approuver un médicament ?
5. Quel est le processus de régulation pour approuver et incorporer de nouveaux diagnostics dans vos efforts nationaux ?
6. Est-ce que le financement des activités de lutte contre le paludisme est convenablement alloué aux interventions appropriées ?
7. Quels sont les trois principaux défis auxquels votre organisation/pays est confronté dans ses efforts pour réduire et éliminer le paludisme ?
a. Qu'est-ce que vous faites actuellement pour relever ces défis ? b. Comment se passent vos efforts ? c. Quelles ressources supplémentaires pourraient vous aider à relever ces défis ?
SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 39
8. Quels sont les trois principales opportunités dont votre organisation/pays bénéficie dans ses efforts pour réduire et éliminer le paludisme ?
a. Qu'est-ce que vous faites actuellement pour prendre avantage de ces opportunités ? b. Comment se passent vos efforts ? c. Quelles ressources supplémentaires pourraient vous aider à prendre avantage de ces
opportunités ?
9. Croyez-vous personnellement que l'élimination nationale est réalisable ? a. Quels sont les efforts nécessaires pour atteindre l’élimination nationale ? Combien de temps cela
prendra-t-il ? b. Quels sont les obstacles à l'élimination du paludisme ? c. Quels changements doivent avoir lieu pour éliminer le paludisme ? (avec les processus, outils,
systèmes et personnes) • Processus : Approches visant toute la population à la recherche d’infections chez les gens, en
ciblant les réservoirs asymptomatiques, la lutte anti vectorielle ciblée, la gestion optimisée des cas
• Outils : Médicaments, Dx, la lutte anti vectorielle, de nouveaux outils • Systèmes : logistique, information, l'approvisionnement, le financement • Gens : expertise, de compétences, de la quantité, structure du PNLP
10. Comment pouvons-nous augmenter le soutien pour atteindre l’objectif d’élimination ?
11. Pouvez-vous nous recommander d’autres personnes que nous devrions consulter ?
12. Avez-vous des questions à nous poser ?
SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 40
Approvisionnement (comités d’approvisionnement nationaux / agences)
Objectifs : Évaluer les parties prenantes d’approvisionnement (individuelles et organisationnelles) a. Opinions sur les politiques d’approvisionnement nationales, les outils d'élimination et la sensibilisation
sur tous les obstacles ou défis qui entravent le processus d’approvisionnement b. Familiarité avec les nouveaux médicaments et les nouvelles approches (par exemple le DHA-P,
l'ivermectine, sldPQ et approches centrées sur l'élimination des parasites chez les gens /attaquer le réservoir asymptomatique)
QUESTIONS D’ENTRETIEN
Approvisionnement (comités d’approvisionnement nationaux / agences)
Senegal’s 2014–2018 Strategic Framework objectives ((“Objectifs du Cadre Stratégique 2014-2018 au Sénégal”) 1. Atteindre le seuil de pré-élimination du paludisme (incidence <5/1,000) avant 2018 2. Réduire la mortalité du paludisme de 75 pour cent avant 2018
1. Décrivez votre rôle individuel et le rôle de votre organisation dans les efforts de lutte contre le paludisme au Sénégal.
2. Quels défis spécifiques remarquez-vous dans l’approvisionnement et sa gestion dans les efforts d'élimination du paludisme en cours ?
3. Quel est le processus d’approvisionnement pour incorporer de nouveaux médicaments dans vos efforts nationaux ?
4. Quel est le processus d'approvisionnement pour l'incorporation de nouveaux diagnostics dans vos efforts nationaux ?
a. Est-ce que les délais d’approvisionnement de TDR durent plus longtemps que prévu ? b. Comment est-ce que les informations sur les prix et la qualité de RDT influent les décisions
d’achat ?
5. Est-ce que le financement des activités de lutte contre le paludisme est convenablement alloué aux interventions appropriées ?
6. Quelles sont les trois principales opportunités dont votre organisation/pays bénéficie dans ses efforts pour réduire et éliminer le paludisme ?
a. Qu'est-ce que vous faites actuellement pour prendre avantage de ces opportunités ? b. Comment se passent vos efforts ? c. Quelles ressources supplémentaires pourraient vous aider à prendre avantage de ces
opportunités ?
7. Pensez-vous personnellement que l'élimination nationale soit réalisable ? a. Quels sont les efforts nécessaires pour atteindre l’élimination nationale ? Combien de temps cela
prendra-t-il ? b. Quels sont les obstacles à l'élimination du paludisme ? c. Quels changements doivent avoir lieu pour l’élimination du paludisme ? (avec les processus,
outils, systèmes et personnes) Processus : Approches visant toute la population à la recherche d’infections chez les gens en
ciblant les réservoirs asymptomatiques, la lutte anti vectorielle ciblée, la gestion optimisée des cas
SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 41
Outils : Médicaments, Dx, lutte anti vectorielle, nouveaux outils Systèmes : logistique, information, approvisionnement, financement Gens : expertise, compétences, quantité, structure du PNLP
8. Avez-vous des questions à nous poser ?
SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 42
Exécutants (PNLP, membres des groupes de travail techniques compétents, associations de fournisseurs du secteur privé, organisations confessionnelles, autres exécutants et partenaires de recherche)
Objectifs : Évaluer les exécutants (individus et organisations) a. Niveau de compréhension des éléments techniques et opérationnels pour accélérer l'élimination b. Familiarité avec les nouveaux médicaments et les nouvelles approches (par exemple le DHA-P,
l'ivermectine, sldPQ et approches centrées sur l'élimination des parasites chez les gens /attaquer le réservoir asymptomatique)
c. Perceptions autour de la faisabilité technique et opérationnelle des objectifs nationaux d'élimination compte tenu des outils, approches, capacités et ressources humaines que nous possédons aujourd'hui
d. Point de vue sur les défis / opportunités dans le processus d'élimination du paludisme
QUESTIONS D’ENTRETIEN
Approvisionnement (comités d’approvisionnement nationaux / agences)
Senegal’s 2014–2018 Strategic Framework objectives ((“Objectifs du Cadre Stratégique 2014-2018 au Sénégal”) 1. Atteindre le seuil de pré-élimination du paludisme (incidence <5/1,000) avant 2018 2. Réduire la mortalité du paludisme de 75 pour cent avant 2018
1. Décrivez votre rôle individuel et le rôle de votre organisation dans les efforts de lutte contre le paludisme au Sénégal.
2. Quels sont les trois principaux défis auxquels votre organisation/pays est confronté dans ses efforts pour réduire et éliminer le paludisme ?
a. Qu'est-ce que vous faites actuellement pour relever ces défis ? b. Comment se passent vos efforts ? c. Quelles ressources supplémentaires pourraient vous aider à relever ces défis ?
3. Quelles sont les trois principales opportunités dont votre organisation/pays bénéficie dans ses efforts pour réduire et éliminer le paludisme ?
a. Qu'est-ce que vous faites actuellement pour prendre avantage de ces opportunités ? b. Comment se passent vos efforts ? c. Quelles ressources supplémentaires pourraient vous aider à prendre avantage de ces
opportunités ?
4. Décrivez les progrès qui ont été réalisés vers l'atteinte de nos objectifs de pré-élimination du paludisme au Sénégal.
a. A quels facteurs attribuez-vous ce succès ? b. Où se situent les lacunes dans nos programmes d’élimination du paludisme ? c. Quelles sont les prochaines étapes dans l'élimination du paludisme ?
5. Pensez-vous que le financement des activités de lutte contre le paludisme est convenablement alloué aux interventions appropriées ?
6. Comment peuvent être mobilisées les ressources pour soutenir les efforts actuels dans la lutte contre le paludisme et accélérer vers l'élimination si le financement des bailleurs de fonds n’augmente pas dans les prochaines années ?
SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 43
7. Quel rôle peut jouer la coordination régionale vers l'accélération de l'élimination du paludisme ? a. Comment peuvent le Sénégal et la Gambie collaborer plus efficacement pour réduire leur fardeau
du paludisme ?
8. Pensez-vous personnellement que l'élimination nationale soit réalisable ? a. Quels sont les efforts nécessaires pour atteindre l’élimination nationale ? Combien de temps cela
prendra-t-il ? b. Quels sont les obstacles à l'élimination du paludisme ?
• Processus : Approches visant toute la population à la recherche d’infections chez les gens, en ciblant les réservoirs asymptomatiques, la lutte anti vectorielle ciblée, la gestion optimisée des cas
• Outils : Médicaments, Dx, la lutte anti vectorielle, de nouveaux outils • Systèmes : Logistique, information, l'approvisionnement, le financement • Gens : Expertise, compétences, quantité, structure du PNLP
9. Comment pouvons-nous augmenter notre soutien pour atteindre l’objectif d’élimination ?
10. Avez-vous des questions à nous poser ?
SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 44
Adoptants (gestion de provinces/districts/établissements de santé)
Objectifs : Évaluer les exécutants (individus et organisations) a. Niveau de compréhension des éléments techniques et opérationnels pour accélérer l'élimination b. Familiarité avec les nouveaux médicaments et les nouvelles approches (par exemple le DHA-P,
l'ivermectine, sldPQ et approches centrées sur l'élimination des parasites chez les gens /attaquer le réservoir asymptomatique)
c. Perceptions autour de la faisabilité technique et opérationnelle des objectifs nationaux d'élimination compte tenu des outils, approches, capacités et ressources humaines que nous possédons aujourd'hui
d. Point de vue sur les défis / opportunités dans le processus d'élimination du paludisme
QUESTIONS D’ENTRETIEN
Approvisionnement (comités d’approvisionnement nationaux / agences)
Senegal’s 2014–2018 Strategic Framework objectives ((“Objectifs du Cadre Stratégique 2014-2018 au Sénégal”) 1. Atteindre le seuil de pré-élimination du paludisme (incidence <5/1,000) avant 2018 2. Réduire la mortalité du paludisme de 75 pour cent avant 2018
1. Décrivez votre rôle individuel et le rôle de votre organisation dans les efforts de lutte contre le paludisme au Sénégal.
a. Qu’est-ce qui vous motive personnellement dans votre rôle ?
2. Quels sont les trois principaux défis auxquels votre organisation/pays est confronté dans ses efforts pour réduire et éliminer le paludisme ?
a. Qu'est-ce que vous faites actuellement pour relever ces défis ? b. Comment se passent vos efforts ? c. Quelles ressources supplémentaires pourraient vous aider à relever ces défis ?
3. Quelles sont les trois principales opportunités dont votre organisation/pays bénéficie dans ses efforts pour réduire et éliminer le paludisme ?
a. Qu'est-ce que vous faites actuellement pour prendre avantage de ces opportunités ? b. Comment se passent vos efforts ? c. Quelles ressources supplémentaires pourraient vous aider à prendre avantage de ces
opportunités ?
4. Décrivez les progrès que nous avons faits pour réduire et éliminer le paludisme dans votre collectivité. a. A quels facteurs attribuez-vous ce succès ? b. Comment renforçons-nous ce succès ?
5. Décrivez le nombre de cas de paludisme que vous avez vu dans votre communauté. a. Combien de cas de paludisme considérez-vous être un fardeau à votre communauté ?
6. Est-ce que le financement des activités de lutte contre le paludisme est convenablement alloué aux interventions appropriées ?
7. Pensez-vous personnellement que l'élimination nationale soit réalisable ? a. Quels sont les efforts nécessaires pour atteindre l’élimination nationale ? Combien de temps cela
prendra-t-il ? b. Quels sont les obstacles à l'élimination du paludisme ?
SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 45
c. Quels changements doivent avoir lieu pour l’élimination du paludisme ? (avec les processus, outils, systèmes et personnes)
Processus : Approches visant toute la population à la recherche d’infections chez les gens en ciblant les réservoirs asymptomatiques, la lutte anti vectorielle ciblée, la gestion optimisée des cas
Outils : Médicaments, Dx, lutte anti vectorielle, nouveaux outils Systèmes : logistique, information, approvisionnement, financement Gens : expertise, compétences, quantité, structure du PNLP
8. Comment pouvons-nous augmenter notre soutien pour atteindre l’objectif d’élimination ?
9. Que signifierait l'élimination pour votre communauté ?
10. Avez-vous des questions à nous poser ?
SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 46
Question à choix multiples : anglais
1. In your opinion, how feasible is Senegal’s national malaria
pre-elimination target within the next three years?
a. Extremely feasible
b. Somewhat feasible
c. Not sure/neutral
d. Not very feasible
e. Extremely unfeasible
Explain your answer
Question à choix multiples : français
1. A votre avis, quelle est la faisabilité d’atteindre l’objectif
de pré-élimination nationale du paludisme dans les
prochaines 3ans ?
a. Très faisable
b. Faisable
c. Pas sûr/aucune opinion
d. Pas très faisable
e. Pas faisable du tout
Expliquez votre réponse
Catégorie de parties prenantes
Q1
1 Décideurs B
2 Décideurs C
3 Décideurs D
4 Décideurs C
5 Décideurs B
6 Décideurs --
7 Exécutants B
8 Exécutants C
9 Exécutants B
10 Exécutants B
11 Exécutants C
12 Exécutants B
13 Exécutants A
14 Exécutants A
15 Exécutants A
16 Exécutants B
17 Exécutants B
18 Exécutants D
19 Exécutants C
20 Exécutants B
21 Adoptants A
22 Adoptants B
23 Adoptants B
24 Adoptants D
25 Adoptants D
26 Adoptants D
27 Adoptants B
28 Adoptants B
29 Adoptants B
30 Régulation C
31 Régulation B
32 Approvisionnement A
33 Approvisionnement B
ANNEXE 2 : QUESTIONS À CHOIX MULTIPLES ET RESUME DES RÉPONSES
Q e –vue d’ensemble des réponses
Extrêmement irréalisable
0%
Pas très
réalisable 16%
Extrêmement
Réalisable
16%
Incertain/neutre
19%
Modérément
réalisable 49%
SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 47
JKLJL
Tous les entretiens avec les parties prenantes comprenaient une discussion générale sur les activités de lutte contre le paludisme au Sénégal durant laquelle chaque partie prenante a identifié les principaux succès, les opportunités ainsi que les défis. Cette discussion a préparé le terrain à des questions d'entretien plus spécifiques et ont offert une analyse utile du paysage de la lutte contre le paludisme au Sénégal.
SUCCÈS ET OPPORTUNITÉS
Les parties prenantes ont mentionné à plusieurs reprises les succès du passé et les opportunités futures dans la lutte
antipaludique et les efforts d'élimination du paludisme au Sénégal dans cinq grandes catégories : partenariat et collaboration,
approche, leadership, ressources et infrastructure. Les parties prenantes de l'approvisionnement n'ont mentionné aucun
succès dans leurs entretiens.
Nombre de parties prenantes ayant mentionné chaque catégorie de succès
Catégories de succès
Décideurs
Exécutants
Adoptants
Régulateurs
Approvisionnement
Nombre de parties
prenantes par
catégorie de succès
Partenariat + collaboration 5 12 7 1 0 25
Approche 3 8 6 1 0 18
Leadership 3 5 3 1 0 12
Ressources 2 6 2 1 0 11
Infrastructure 2 2 0 1 0 5
Nombre total de parties prenantes
6 14 9 2 2 33
PARTENARIAT ET COLLABORATION
“Partenariat et collaboration” était la catégorie la plus
mentionnée par tous les groupes de parties prenantes en
termes de succès et d’opportunité, identifiée comme l'une des
meilleures raisons de succès ou d’opportunité pour le succès
futur de 86 pour cent des exécutants, 83 pour cent des
décideurs, et 78 pour cent des adoptants.
Cette catégorie “partenariat et collaboration” comprenait sept
sous-catégories :
1. Participation communautaire (17 références) : Les
parties prenantes ont identifié la participation
communautaire comme un élément essentiel aux
activités de lutte contre le paludisme au Sénégal et
ont cité l’augmentation de la sensibilisation et
l'appropriation communautaires comme une grande
réussite, en particulier au cours des dernières années.
La planification participative avec les activités des
communautés, de plaidoyer et de communication
ainsi que des efforts dirigés par la communauté ont
tous été cités comme des interventions réussies. Une
partie prenante a parlé de l'importance du
développement de l'expertise locale qui sera
certainement beaucoup plus durable que la présence
des bailleurs de fonds.
2. Partenariats avec les bailleurs de fonds (10
références): Selon les parties prenantes, le
financement des bailleurs de fonds a permis de
mettre en place les stratégies qui ont contribué à
orienter les succès du Sénégal. Le programme de
lutte antipaludique du Sénégal est principalement
ANNEXE 3 : PRINCIPAUX SUCCÈS, OPPORTUNITÉS ET DÉFIS
SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 48
bien financé grâce à des partenariats avec des
donateurs extérieurs. Le Sénégal dispose d'une solide
structure déjà en place pour permettre à la
collaboration de partenaires d'avoir lieu et le Cadre
Stratégique aide à orienter les ressources pour les
interventions prioritaires.
3. Partenariats de recherche (8 références) : Les
parties prenantes ont également identifié les solides
partenariats entre le PNLP et les organisations de
recherche, notamment l'UCAD comme utiles pour le
développement de stratégies et de nouvelles
interventions.
4. Mise en œuvre des partenariats (4 références) : Les
parties prenantes ont identifié les grands partenaires
exécutants comme essentiels aux efforts de lutte
contre le paludisme au Sénégal, surtout les
partenaires qui travaillent directement au niveau
communautaire sur la gestion des cas et des
campagnes de distribution universelle de
moustiquaires.
5. Collaboration intersectorielle (4 références) :
Plusieurs parties prenantes ont discuté de la solide
coopération forte et du soutien du Ministère de la
Santé, ainsi que l'intégration avec d'autres ministères
comme le Ministère de l'Agriculture. Une partie
prenante a discuté de la possibilité de travailler en
partenariat avec les organisations religieuses comme
la population est souvent plus réceptive aux autorités
religieuses qu’aux fonctionnaires de la santé
publique, même autour des questions.
6. Partenariats techniques (4 références) : Les parties
prenantes ont discuté de l'amélioration des données
collectées par les partenaires techniques tels que
l'IRD et MACEPA.
7. Possibilité de partenariats avec le secteur privé (2
références): Deux parties prenantes ont discuté de la
possibilité pour les entreprises du secteur privé de
mieux soutenir les établissements de santé, de se
concentrer sur la prévention, et d'augmenter les
prestations de service. Selon les parties prenantes,
l'opportunité des partenariats avec le secteur privé
doit être mieux exploitée.
APPROCHE
Cinquante-cinq pour cent des parties prenantes ont cité
“l’approche” comme l'une des principales raisons de réussite
ou d’opportunité de succès futur dans les efforts de lutte
contre le paludisme au Sénégal. Les exécutants et les
adoptants étaient plus susceptibles de discuter de l'approche,
avec 57 pour cent et 67 pour cent respectivement des parties
prenantes de chacun de ces groupes discutant l'une des cinq
sous-catégories de la catégorie “approche” :
1. Surveillance (11 références) : Les parties prenantes
ont cité une amélioration de la surveillance comme
un atout majeur, avec des activités de surveillance
hebdomadaires qui produisent des données plus
complètes en un temps opportun ainsi que
l'augmentation des possibilités de collaboration. Le
système de surveillance actuel peut toujours être
amélioré d’après les parties prenantes, avec des
activités étendues à d’autres districts.
2. PECADOM+ (10 références) : PECADOM +, qui
est soutenu par le PMI et le US Peace Corps (Corps
de la Paix Américain), offre des soins à domicile et
permet la gestion proactive des cas. En misant sur le
personnel de santé communautaire, il est en mesure
d'atteindre certaines des zones les plus reculées du
Sénégal.
3. CMS (10 références) : La chimio prévention du
paludisme saisonnier (CMS) vise une des
populations les plus vulnérables (enfants de 3 mois
à 10 ans) dans les régions de haute incidence. Selon
les parties prenantes, ce nouvel outil a changé la
donne et est extrêmement efficace dans la réduction
du paludisme dans certaines des régions les plus
durement touchées.
4. ACT et TDR (7 références) : La disponibilité
généralisée des ACT et des TDR a été citée par les
parties prenantes comme essentielle à l'amélioration
de la gestion des cas de paludisme. Les TDR ont
permis la détection et le traitement précoce du
paludisme, la réduction du nombre de cas graves
enregistrés et le ciblage efficace du traitement à
ceux qui en ont besoin. L’Introduction d'ACT
gratuits a conduit aux succès rapides observés dans
la réduction du paludisme.
5. Distribution universelle de moustiquaires (6
références) : Selon les parties prenantes, les
campagnes de distribution massive avec pour
SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 49
objectif la couverture universelle en moustiquaires ont contribué à la diminution du paludisme.
LEADERSHIP
Cinquante-deux pour cent des parties prenantes ont identifiées
un fort leadership comme l'une des principales raisons succès
ou d’opportunités futures dans les activités de lutte contre le
paludisme au Sénégal, en particulier le leadership du PNLP et
du MS. Les décideurs, les exécutants, les régulateurs et les
exécutants étaient les plus susceptibles de faire référence à la
direction, avec 83 pour cent des décideurs, 50 pour cent des
exécutants, et 50 pour cent des parties prenantes de régulation
citant cet atout.
1. PNLP (11 références) : Les parties prenantes ont
expliqué que le PNLP est bien coordonné avec des
dirigeants forts et efficaces. Plusieurs parties
prenantes ont mentionné la force du PNLP en
particulier par rapport aux programmes nationaux
de lutte contre le paludisme dans d'autres pays.
2. MOH (6 références) : Les parties prenantes ont
mentionné le Ministère de la Santé du Sénégal et de
l'Action sociale qui est l’exceptionnellement solide
et engagé dans les activités de lutte contre le
paludisme. Le Ministère de la Santé en particulier, a
été mentionné comme un excellent soutien des
activités actuelles.
RESSOURCES
Un tiers des parties prenantes ont identifié les ressources
comme l'une des principales raisons de réussite ou
d’opportunités de succès futur dans les efforts de lutte contre
le paludisme au Sénégal avec en particulier la qualité des
ressources disponibles. Bien que les ressources restent rares et
ont également été identifiées comme le principal défi, 50 pour
cent des régulants, 43 pour cent des exécutants, 33 pour cent
des décideurs et 22 pour cent des adoptants ont cité les
ressources humaines de haute qualité, les ressources
financières ou les nouvelles technologies et la recherche
comme une grande réussite ou une opportunité de succès
futur au Sénégal.
Ressources humaines (10 références) : Les parties prenantes
ont ajouté que bien que le Sénégal ne possède pas un grand
personnel dans le traitement du paludisme, le personnel
existant est hautement qualifié, expérimenté et a reçu une
formation de qualité.
Ressources financières (2 références) : Les parties prenantes
ont cité la disponibilité des ressources financières en
provenance de sources internationales et nationales
consacrées au paludisme comme un atout.
Nouvelles technologies et recherche (2 références) : Les
nouvelles technologies et la recherche (2 références) : Deux
parties prenantes ont souligné que les nouvelles technologies
et recherches résultent des progrès significatifs réalisés au
cours des 11 dernières années.
INFRASTRUCTURE
Système de santé (5 références) : Plusieurs parties prenantes
considéraient le système de santé comme un atout, car il est
généralement efficace, organisé et capable de déployer des
interventions pour lutter contre le paludisme, même s’il a des
faiblesses en termes de capacité et de portée.
DÉFIS
Les parties prenantes ont mentionné d’importants défis dans
la lutte antipaludique et les efforts visant l'élimination au
Sénégal par rapport à cinq grandes catégories : ressources,
infrastructures, communication et collaboration, géographie et
environnement et approche.
Nombre de parties prenantes ayant mentionné chaque catégorie de défis
Catégories de défis
Décideurs Exécutants Adoptants Régulateurs
Approvisionne-ment
# de parties prenantes par catégorie de défis Ressources 3 13 7 2 1 26
Infrastructure 3 11 6 1 2 23
Communication et Collaboration
2 8 8 0 1 19
SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 50
Géographie / Environnement 2 12 4 0 1 19
Approche 2 8 6 0 1 17
TOTAUX 6 14 9 2 2 33
Ressources
Les ressources se sont démarquées comme le principal défi
identifié par 26 parties prenantes sur 33. Les régulateurs, les
exécutants et les adoptants notamment se sont distingués avec
100 pour cent, 93 pour cent et 78 pour cent des parties
prenantes dans chaque groupe respectivement identifiant les
ressources comme un principal défi. Ceci est probablement
une indication des défis spécifiques auxquels ces groupes sont
confrontés dans leurs efforts pour combler les lacunes en
matière de ressources au niveau opérationnel.
Sur l'ensemble des problèmes de ressources discutés, les
ressources humaines ont cite beaucoup plus fréquemment que
les ressources financières.
1. Ressources humaines (33 références) : Les parties
prenantes ont identifié les ressources humaines comme le
principal défi, avec une nécessité d'améliorer à la fois la
qualité et la quantité du personnel dédié au paludisme. Il
est nécessaire d'augmenter un personnel bien formé et
bien qualifié à tous les niveaux. Les parties prenantes ont
aussi spécifiquement mentionné la capacité limitée, le
besoin en développement de compétences et de trouver
des moyens d'augmenter la motivation chez le personnel
existant, financiers et autres.
2. Ressources financières (27 références) : Bien que les
ressources financières actuelles aient été citées comme un
atout, les parties prenantes ont noté que les finances
peuvent toujours être augmentées. Les parties prenantes,
en particulier ont discuté de la nécessité de maintenir les
ressources financières actuelles, car tout retard ou arrêt de
financement aurait un impact négatif dans les progrès
actuels. En outre, le Sénégal est fortement dépendant de
donateurs extérieurs dont le soutien à long terme est
imprévisible. Les activités visant la pré-élimination et
l'élimination ont été décrites comme étant plus chères en
raison de leurs composants techniques. De nombreuses
parties prenantes ont estimé que le gouvernement et les
communautés devraient augmenter leur soutien financier.
3. Produits de base (18 références) : Les parties prenantes
ont également cité la disponibilité des produits comme un
défi. Les problèmes de la gestion de la chaîne
d'approvisionnement entravent parfois la disponibilité des
produits. Les parties prenantes ont également mentionné
la nécessité d'accroître l'offre de certains produits - par
exemple, les MII et les MILD doivent être remplacées
régulièrement, car elles ne sont pas bien maintenues. La
disponibilité des médicaments antipaludiques gratuits et
des équipements de pointe pour les laboratoires a
également été mentionnée.
4. Support technique, nouveaux outils et recherches (5
références) : Plusieurs parties prenantes ont discuté de la
nécessité de nouveaux outils et interventions pour
améliorer les efforts actuels. La prochaine génération de
plans stratégiques de lutte contre le paludisme nécessitera
une augmentation d'une assistance technique de pointe
pour le Sénégal afin de solidifier sa progression vers la
pré-élimination et sa progression vers l'élimination.
SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 51
Table 1 : Vue d’ensemble des parties prenantes
No. Catégorie Sous-groupe
1 Décideurs Gouvernement national
2 Décideurs Gouvernement national
3 Décideurs Donateurs
4 Décideurs Donateurs
5 Décideurs Donateurs
6 Décideurs Donateurs
7 Exécutants Organisation confessionnelle
8 Exécutants Programme National Contre le Paludisme
9 Exécutants Programme National Contre le Paludisme
10 Exécutants Programme National Contre le Paludisme
11 Exécutants Programme National de Lutte Contre le Paludisme
12 Exécutants ONG
13 Exécutants ONG
14 Exécutants ONG
15 Exécutants Recherche
16 Exécutants Recherche
17 Exécutants Recherche
18 Exécutants Recherche
19 Exécutants Recherche
20 Exécutants Secteur Privé
21 Adoptants Dispensaire Communautaire
22 Adoptants Dispensaire Communautaire
23 Adoptants Dispensaire du District
24 Adoptants Dispensaire du District
25 Adoptants Dispensaire du District
26 Adoptants Dispensaire du District
27 Adoptants Dispensaire du District
28 Adoptants Dispensaire Régional
29 Adoptants Dispensaire Régional
30 Régulation Régulation
31 Régulation Régulation
32 Approvisionnement Approvisionnement/Programme National de Lutte contre le Paludisme
33 Approvisionnement Approvisionnement
ANNEXE 4 : VUE D’ENSEMBLE DES PARTIES PRENANTES
SÉNÉGAL ANALYSE DES PARTIES PRENANTES | JUIN 2015 PAGE 52
top related